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  • L’Histoire ancienne du Pérou racontée en poteries

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Réveillez-vous ! 1978
g78 8/12 p. 21-24

L’Histoire ancienne du Pérou racontée en poteries

De notre correspondant au Pérou

JADIS, la côte occidentale du Pérou accueillit un peuple extraordinaire qui marqua de sa forte empreinte le cadre où il vivait. Aujourd’hui éteinte, la civilisation Mochica-Chimu présentait des affinités avec celles de Sumer et de l’Égypte antique. Elle florissait sur une mince frange de littoral (large de 15 à 80 km) qui s’étendait sur plus de 3 000 kilomètres entre la cordillère des Andes et les eaux bleues du Pacifique. Dans ce milieu insolite, aride et inhospitalier, la roche nue et le sable du désert se barrent d’un trait de végétation exubérante partout où un torrent montagnard apporte l’eau des neiges éternelles.

L’exploration de ces vallées verdoyantes a révélé que leurs anciens habitants avaient édifié un ingénieux système d’irrigation à l’aide de canaux qui distribuaient aux flancs des vallons l’eau des torrents collectée sur les contreforts de la montagne, ce qui permettait de tirer parti de la moindre parcelle de terre cultivable. Quand la pente d’un vallon était trop raide, on pratiquait une culture en terrasse qui s’est perpétuée jusqu’à notre époque. Des centaines de tertres se dressent à l’endroit des anciennes constructions en terre séchée, villages, villes, forteresses et temples en forme de pyramide à degrés.

Qui étaient les habitants de cette côte occidentale du Pérou? Pourquoi, comme tant d’autres, leur civilisation s’est-​elle éteinte? La réponse est d’autant plus délicate que le temps a exercé ses ravages sur les maisons d’adobe, qu’à part quelques mots nous ignorons tout de la langue des Mochicas et des Chimús et que leur société et leurs coutumes s’effacèrent d’abord devant les Incas, quand ces derniers assujettirent toutes les tribus indiennes voisines, mais surtout au seizième siècle, quand les conquistadores espagnols mirent la main sur la région. En outre, les Mochicas n’ont pas laissé de documents écrits, si bien qu’en dehors de quelques récits rapportés au moment de la conquête espagnole, tout ce que nous savons d’eux provient essentiellement de leurs sculptures sur poterie, source d’information unique qui constitue un véritable livre d’histoire en céramique.

Une incroyable profusion de poteries

Tout comme les Égyptiens de l’Antiquité, les Mochicas et les Chimús croyaient que les esprits des morts étaient immortels et que la mort n’était qu’un passage à une autre forme de vie. Aussi enterraient-​ils le défunt avec des objets précieux, tels que des vêtements d’apparat, des bijoux et des armes, afin de lui procurer la réussite et le bonheur dans sa vie future. Le chroniqueur espagnol Cieza de Leon raconte que les chefs et les hauts dignitaires se faisaient inhumer dans une tombe de brique crue appelée huaco, et que leurs femmes et leurs serviteurs préférés étaient enterrés vivants à leurs côtés. La sépulture la plus pauvre contenait toujours une abondance de nourriture et de boisson. Lors des funérailles, il fallait une telle quantité de récipients pour la nourriture et la boisson, que l’on fabriquait un très grand nombre de poteries.

Dans les tombes d’adobe préservées par le climat sec du désert, on a mis au jour des momies et quantité de poteries. Cette vaisselle de céramique, qui représente la source d’information la plus proche de l’écriture, a permis de reconstituer ce qu’était la culture mochica.

On sait donc que cette civilisation apparut au troisième siècle avant notre ère et que, de plus en plus raffiné, l’art de la poterie finit par présenter des qualités tout à fait remarquables. Ni les Mochicas ni les Chimús n’avaient de tour, mais ils savaient donner à leurs récipients de terre cuite des formes délicates qui alliaient la grâce et l’utilité. Citons en particulier les vases à anse en étrier, constitués de deux tubes creux qui se rejoignent pour former une poignée prolongée par un bec verseur. Le vase était orné de dessins peints et de figurines sculptées en bas-relief qui en faisaient une véritable œuvre d’art. Céramistes habiles, les artisans potiers surent exprimer à travers l’argile l’univers dans lequel ils vivaient et les gens qui les entouraient. Un sens aigu de l’observation leur permit de donner à leurs vases une ressemblance criante de vérité avec les plantes qu’ils cultivaient et les animaux qui abondaient dans leur région côtière. Ceci dit, ils ne s’en tenaient pas à la représentation de leur monde naturel, mais ils modelaient également les génies malfaisants et les dieux de leur panthéon.

Les représentations anthropomorphes

Les portraits sculptés sur poterie sont le chef-d’œuvre de l’art mochica. Quand les céramistes, vraisemblablement des femmes, modelaient une tête, elles lui prêtaient évidemment les traits d’une personne à qui elles pensaient. Les vases exposés aujourd’hui dans les musées montrent que les occupants de cette frange côtière ressemblaient beaucoup aux Péruviens modernes. Ils étaient d’origine asiatique, comme en témoignent leur visage rond, au nez aquilin percé d’un anneau, ainsi que leur large bouche aux lèvres épaisses et leurs yeux légèrement fendus en amande. Les oreilles percées des hommes s’ornaient d’une cheville, de bois en temps normal, mais d’or ou de cuivre les jours de fête, un peu comme les chevilles qui ornent les lèvres de certains Africains. Les hommes, plutôt trapus, avaient pour la plupart le visage peint de motifs décoratifs.

Curieusement, les scènes représentées sur les vases pourraient très bien se dérouler à notre époque. Sur un vase, un homme abruti par l’alcool est porté par ses deux compagnons. Sur un autre vase, une potière observatrice a percé un visage hilare de deux trous minuscules aux coins des yeux qui laissent l’eau s’égoutter, ce qui veut dire, dans l’esprit de l’artiste, qu’il n’y a pas loin du rire aux larmes. Une autre céramique représente une femme agenouillée qui se lave les cheveux au-dessus d’une sorte de cuvette.

Il y a aussi une scène d’accouchement. La mère est assise dans la position traditionnelle, comme on accouchait autrefois. Derrière elle une sage-femme l’enlace et l’aide durant le travail en exerçant une pression sur son ventre. Une troisième femme agenouillée devant la parturiente s’apprête à recueillir l’enfant qui se présente par la tête. Ainsi, sur un petit vase d’argile, l’artiste a su rendre une scène millénaire.

Parmi les diverses maladies représentées sur céramique, les médecins ont reconnu des tumeurs oculaires, cervicales et cérébrales, la syphilis, des ulcères malins et une redoutable affection andine appelée verruga peruana. On voit aussi un aveugle assis qui joue de la flûte de Pan et toute une galerie d’éclopés et de boiteux parmi lesquels se trouve un bossu.

Les poteries nous renseignent également sur le guérisseur de l’époque, l’oquetlupuc, que l’on voit apposer les mains sur un malade étendu devant lui, ou bien lui souffler dans la bouche, ou encore aspirer le mal en lui suçant la peau.

Les chroniqueurs espagnols racontent que les Indiens savaient utiliser quantité d’herbes médicinales, que l’on retrouve d’ailleurs dans la composition de beaucoup de produits pharmaceutiques modernes. Mis au courant de l’existence de ces herbes, le roi d’Espagne chargea un représentant spécial de dresser un catalogue des différentes plantes connues des Indiens. Il faut signaler que le guérisseur avait intérêt à soigner son patient car, en cas de décès provenant d’une négligence de sa part, l’apprenti sorcier était attaché à sa victime et abandonné à un endroit où les rapaces venaient le tuer en lui arrachant les yeux et les entrailles.

À en juger par les poteries, l’habillement était essentiellement pratique, adapté au climat côtier. Tisseuses habiles, les Indiennes fabriquaient des tissus pittoresques en coton et en lama qu’elles ornaient de motifs géométriques aux couleurs vives. Le vêtement le plus simple se passait entre les jambes et se nouait autour des reins. Les hommes enfilaient par-dessus ce pagne une chemise sans manches et une jupette maintenue par une large ceinture souvent ornée de grelots. Ils se couvraient d’un poncho et se coiffaient d’un petit bonnet autour duquel ils nouaient des bandes de tissu qui en faisaient un turban. La coiffe se fixait à l’aide d’une large bande de tissu que l’on croisait au-dessus de la tête et que l’on nouait sous le menton. Pour les chroniqueurs espagnols, cette tenue chamarrée évoquait les costumes gitans. En tout cas, les Mochicas étaient protégés le jour de l’ardeur du soleil tropical et, la nuit, leurs vêtements gardaient suffisamment la chaleur pour qu’ils puissent supporter le vent froid et humide qui soufflait du grand large.

L’agriculture et la pêche

Nombreux sont les fruits du sol en céramique qui attestent que les Mochicas et les Chimús cultivaient une plus grande variété de légumes et de fruits que les Européens, et que beaucoup de cultures qui se pratiquent aujourd’hui dans le monde entier sont nées au Pérou, telles que celles de la pomme de terre (une trentaine de variétés), les haricots, la patate douce, le manioc doux, le maïs, la courge, le piment rouge et l’arachide. Les potières avaient même conçu une marmite spéciale pour le maïs éclaté.

Les Mochicas élevaient autour de chez eux des dindons, des canards et une variété de chien muet. Dans un recoin sombre de leur maison (an), ils gardaient des cochons d’Inde (cuyes) pour en faire le même usage que certains Péruviens modernes, c’est-à-dire pour les manger.

Les Indiens pratiquaient aussi la pêche, autre source abondante de nourriture. Les céramiques montrent des pêcheurs à l’hameçon et au filet sur une embarcation en roseau qui rapporte du poisson, des poulpes, des homards et divers coquillages, tous minutieusement représentés.

La religion et la guerre

Les Mochicas et les Chimús étaient divisés en principautés rivales qui se disputaient sans cesse l’hégémonie de la région. Les prisonniers de guerre étaient sacrifiés aux dieux.

On pratiquait à l’époque un culte avilissant attesté par les relations sexuelles contre nature représentées sur les poteries. Les thèmes religieux incluaient aussi des figurines de dieux et d’êtres fabuleux qui mêlaient à une physionomie humaine des traits empruntés aux animaux et aux plantes.

Incontestablement, ces poteries trouvées sur la côte Pacifique du Pérou nous donnent une image réaliste de la vie des Mochicas et des Chimús. Ces céramiques, auxquelles il ne manque que la parole, nous dépeignent une civilisation très avancée sous certains rapports, mais encroûtée par ailleurs dans la fausse religion.

Prix Nobel de physique en 1918, Max Planck fut incontestablement l’un des plus grands savants du XXe siècle. L’auteur de la théorie des quanta accorda également aux questions spirituelles une grande part de ses réflexions, comme en témoigne l’extrait suivant d’un de ses livres (“Wege zur physikalischen Erkenntnis”): “Nulle part, aussi loin que portent nos regards et quel qu’en soit l’objet, nous ne trouvons de contradiction entre la religion et les sciences naturelles. Nous constatons plutôt une harmonie absolue sur les points essentiels. Religion et science ne s’excluent nullement comme le croient et le craignent beaucoup de nos contemporains; au contraire, elles s’accordent et se complètent l’une l’autre. Qu’elles ne soient pas incompatibles, la preuve la plus immédiate en est un fait, historiquement établi selon les règles critiques fondamentales: les plus grands savants de tous les temps, des hommes comme Kepler, Newton, Leibnitz, étaient imprégnés d’un profond sentiment religieux.”

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