Coup d’œil sur le monde
Teilhard de Chardin — un escroc
On sait aujourd’hui que l’une des plus grandes escroqueries scientifiques du siècle, la fabrication de toutes pièces de “l’homme de Piltdown”, est à imputer en partie à Teilhard de Chardin, célèbre paléontologue et jésuite français. Pendant longtemps on a tenu le naturaliste britannique Charles Dawson pour seul responsable de ce faux, mais, dans un article publié dans la revue du Museum d’histoire naturelle de New York, S. Jay révèle que Teilhard avait joué un rôle actif et conscient dans cette supercherie. Il apparaît en effet que Teilhard avait disposé dans la fosse de Piltdown des ossements d’éléphant et d’hippopotame qui provenaient de ses recherches à Malte et en Tunisie entre 1905 et 1908. D’un échange de courrier entre Teilhard et l’un des trois savants anglais qui ont découvert la fraude, il ressort que Teilhard s’est couvert à travers une série de mensonges. Par exemple, il affirme que lors de sa première visite au second site, Dawson lui aurait montré où il avait trouvé le second crâne, ce qui est faux, puisque la prétendue découverte de Dawson date de janvier 1915, alors que depuis décembre 1914 Teilhard avait été appelé au front, où il est demeuré jusqu’à la fin des hostilités. Dans toute son œuvre, riche de 23 ouvrages, Teilhard a fait mention de “l’homme de Piltdown” seulement six fois.
Précieux détritus
Il fut un temps où, en Allemagne de l’Est, les vieilles bouteilles, les déchets métalliques, les vieux journaux et autres détritus partaient à la poubelle. Mais, devant la hausse du prix des matières premières dans le monde, “nous nous trouvons confrontés à un problème entièrement nouveau”, a déclaré Erich Honekker, chef d’État de la RDA. En effet, son pays doit importer plus des deux tiers de ses matières premières, si bien que le gouvernement a dû relever considérablement le prix des vieux papiers, du verre et des vieux métaux. Il paraît qu’à présent de longues files de gens se forment tous les jours aux quelque 11 000 points de ramassage où ils viennent vendre ce qu’ils considéraient jusque-là comme des détritus, mais qui peut aujourd’hui faire l’objet d’un recyclage économique.
La télé en relief
On considère souvent que les Américains possèdent toutes les nouveautés en matière de gadgets électroniques. Mais, en ce qui concerne la télévision en relief, ils se sont laissé distancer par divers autres pays. C’est ainsi que les petits Japonais, en portant des lunettes spéciales, peuvent suivre des dessins animés en relief, depuis près de trois ans. On peut également suivre des programmes en relief en Italie et au Mexique depuis plusieurs années, et Sydney (Australie) émet en relief avec un système de conception toute nouvelle. Quelles sont les perspectives de la télévision en relief aux États-Unis? “On n’est pas certain que les téléspectateurs seront disposés à acheter des adaptateurs, des lunettes spéciales ou un nouveau récepteur en relief, ce qui risque de retarder encore quelque temps les émissions, écrit le New York Times. L’industrie de la télévision pâtit également de ce que l’on ne s’est pas mis d’accord sur le meilleur système à retenir.”
Calculette contre abaque
Qu’est-ce qui est le plus rapide: une abaque ou une calculette? En République populaire de Chine, un match s’est disputé entre ces deux appareils pour tirer l’affaire au clair. Un reportage en provenance de Shangaï révèle que le boulier a gagné dans les additions et les soustractions, avec une avance de 20 % sur la calculette. Par contre, il s’est fait battre à plate couture dans les multiplications et les divisions, avec un retard de près de 50 % sur la calculette.
La dent dure
Les New-Yorkais victimes de la morsure d’une personne en colère sont de plus en plus nombreux. À présent, les morsures d’origine humaine arrivent aussitôt après les morsures de chiens et avant celles des rats. Reinaldo Ferrer, rapporteur de la Commission de santé municipale de New York, dit que le nombre de cas signalés (973) l’an dernier “s’élève régulièrement depuis quelques années”. D’après une enquête, près de 75 pour cent des morsures d’origine humaine ont lieu à l’occasion d’une dispute, d’une attaque dans la rue ou lors d’une arrestation. “Il n’est pas rare que des enfants martyrs soient mordus par leurs parents ou leurs tuteurs.”
La bicyclette en Angleterre
L’augmentation des frais d’entretien d’une automobile a donné un sérieux coup de pouce à l’industrie de la bicyclette en Grande-Bretagne. Au cours de l’année dernière, on y a vendu 1 450 000 bicyclettes, soit plus que lors de n’importe quelle année qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. D’après le bureau des cycles britannique, le parc de vélos se situe entre huit et dix millions. Plus de trois millions d’Anglais se rendent chaque jour à leur travail en vélo.
“Courons-nous à la catastrophe?”
Le Dauphiné Libéré a publié un compte-rendu sur le Rapport global an 2000 commandé il y a trois ans par la Maison Blanche. “C’est l’explosion de la population mondiale et l’accroissement de l’écart de revenus entre pays pauvres et pays riches qui préoccupent le plus les auteurs de ce rapport. D’un peu plus de quatre milliards actuellement, la population du globe va passer à près de 6,4 milliards dans les 20 ans (soit une augmentation de 60 %) dont 5 milliards vivront dans les pays en voie de développement. L’afflux des populations rurales vers les villes va entraîner un surpeuplement qualifié de ‘presque inconcevable’ dans certaines agglomérations urbaines du Tiers-Monde. Imaginez: en l’an 2000, Mexico devrait compter plus de 30 millions d’habitants; Calcutta approchera les 20 millions; le Caire, Djakarta et Séoul auront entre 15 et 20 millions d’habitants! Ce qui est grave, c’est que dans le même temps, l’augmentation de 15 % de la production alimentaire ne va profiter qu’à ceux qui sont déjà bien nourris, laissant les déshérités d’Asie du Sud-Est et d’Afrique avec à peine davantage de vivres, si ce n’est moins. (...) La surface des terres agricoles, d’ici à l’an 2000, ne va croître que de 4 %, ce qui va bien sûr entraîner une hausse des cours de production s’ajoutant au prix de l’énergie. (...) Pour couronner le tout, les experts estiment ‘que nous mangerons 95 % plus cher’ dans 20 ans et que les prix énergétiques auront atteint des sommets (+ 150 %).”
La pollution en URSS
La commission scientifique réunie par le Soviet des ministres du 29 décembre 1972 a effectué une enquête sur la pollution atmosphérique à moyen et à long terme en URSS Son rapport, baptisé “Nature 1980” et “Nature 1990”, fait l’objet d’un compte-rendu dans Science et Vie. “Un tour d’horizon rapide au-dessus des villes ‘fermées’, celles que les touristes ne visitent pas, permettrait d’enregistrer des taux de pollution hallucinants. Dans la région du Kazakhstan de l’Est, à Leninogorsk, un important centre métallurgique de plus de 70 000 habitants (...), les normes sont parfois dépassées de plus de 400 fois en ce qui concerne le taux de plomb dans l’air. Elles sont dépassées de 100 fois à Oust-Kamenogorsk, dans la même région. Idem pour les taux de gaz sulfureux à Krivoï-rog, dans le sud de l’Ukraine. Il s’agit de valeurs maximales, mais le taux moyen se situe tout de même, pour Leninogorsk, à 30, voire 40 fois la norme en plomb, soit 21 à 28 microgrammes par m3. À titre de comparaison, dans l’air de Los Angeles, à qui la circulation automobile et la situation climatique valent une place de choix parmi les villes les plus polluées du monde, la concentration moyenne de plomb en 1978 se situait autour de 3 microgrammes par m3! À New York et Chicago, les taux sont de 1,7 microgramme.” Selon le professeur Lemechev, économiste spécialisé dans les problèmes d’environnement, “70 % des entreprises industrielles de Leningrad ne possèdent ni dépoussiéreurs, ni épurateurs, ce qui explique qu’une trentaine de composés chimiques toxiques flottent en permanence dans l’air, parmi lesquels des gaz sulfurés, de l’oxyde de carbone, du phénol, de l’hydrogène sulfuré, de l’aldéhyde, du toluène, des vapeurs de chrome’.
Le cancer du col: maladie vénérienne?
Telle est la question que pose Le Concours Médical, à l’occasion d’un article sur les facteurs de risque du cancer du col utérin. “Existe-t-il des hommes dangereux?”, demande l’article, avant de répondre: “Malgré sa rareté, le cancer de femmes de religion juive existe. Martin montre que les époux de celles qui vont faire un cancer du col ont, dans 80 % des cas, des antécédents de maladies vénériennes. (...) Dans une autre étude, Pridan et Lilienfeld montrent que les maris de ces femmes juives atteintes de cancer du col utérin ont eu, dans 80 % des cas au moins, plus de neuf partenaires sexuelles, contre 44 % des hommes du groupe témoin. Il semble donc licite d’évoquer à propos de ces travaux le rôle d’un facteur cancérogène inconnu véhiculé par voie vénérienne et différent du sperme lui-même. Ce facteur, en effet, serait acquis par les contacts vénériens multiples.” Quant à ce facteur inconnu, il pourrait s’agir, poursuit l’article, des histones (protéines basiques du spermatozoïde), ou encore, comme cela a pu être démontré chez la souris, du virus de l’herpès simplex de type II.
Drôles de paroissiens
“Il y a six ans, révèle Samuel Justice dans l’édition parisienne du Herald Tribune, François de l’Espinay, prêtre âgé de 61 ans et ancien aumônier dans l’armée française, s’est rendu à Bahia (Brésil) pour étudier la foule de religions afro-brésiliennes qui se pratiquent là-bas. Il a fini par se joindre à l’une d’entre elles. Voilà quatre ans qu’il est prêtre dans une église vaudoue et qu’il invoque régulièrement les esprits pour qu’ils intercèdent en faveur de ses paroissiens. Il ne faut pas croire pour autant qu’il a abandonné le catholicisme. Ne dit-il pas lui-même: ‘Je parle toujours à Dieu par l’entremise de Jésus et non par celle des esprits.’”
La fraude scientifique
Elle fait l’objet d’un long article dans La Recherche, qui passe en revue quelques fraudes célèbres dans différentes branches de la science moderne. L’article aborde ensuite les détournements de publications. “D’une façon générale, dit-il, ce n’est un secret pour personne dans le monde scientifique que certains spécialistes à qui les revues envoient les manuscrits originaux pour expertise (...), les utilisent abusivement pour leurs recherches personnelles, tout en retardant l’avis qui leur est demandé afin que leurs propres résultats soient publiés avant ceux dont ils se sont inspirés ou encore pour faire publier auparavant certains de leurs amis. (...) Un continuum existe sans doute entre les tricheries mineures et les falsifications les plus graves. À l’intérieur de ce continuum, il serait particulièrement intéressant de savoir jusqu’à quel critère de gravité une tricherie est ‘admise’ par la pratique scientifique d’un pays ou d’une époque. Seule une enquête détaillée, inexistante à ce jour, de la pratique de la recherche dans les laboratoires permettrait de répondre à cette importante question.”
Propulsion à l’alcool
Le Monde rapporte que “la filiale brésilienne de Volkswagen, qui a signé un accord avec le gouvernement brésilien pour la construction de deux cent cinquante mille voitures fonctionnant entièrement à l’alcool, projette de vendre ce modèle en Indonésie, aux Philippines, à Singapour et au Nigeria, ces pays étant dans la même situation que le Brésil pour la production d’alcool à partir de la canne à sucre”.