Coup d’œil sur le monde
“Une série de vœux pieux”
C’est ainsi qu’était intitulé un article du Figaro du 30 juin 1974 dans lequel on trouve quelques remarques à propos d’une réunion du Conseil mondial de l’Alimentation. La première session du Conseil mondial de l’Alimentation, qui s’est réunie en juin dernier à Rome, avait pour objectif d’agir pour vaincre la faim et la malnutrition dans le monde, problème particulièrement grave. Toutefois, ce but n’a pas été atteint. Entre autres raisons, il faut citer l’affrontement entre pays pauvres et pays riches. Commentant cette session, Jean Domenge, l’auteur de l’article en question, écrivit : “Ce catalogue de vœux et de recommandations, source vraisemblable de conflits pour l’avenir, ne semble donc en réalité qu’un simple constat de carence. Plutôt que de s’atteler à la gigantesque tâche que représente la lutte contre la faim et le sous-développement, les délégués, voire les ministres des 36 pays présents, ont préféré prononcer d’interminables discours et s’enliser dans une procédure stérile.” Pourtant la situation est très préoccupante. En effet, les stocks de céréales sont extrêmement bas et de nombreuses populations souffrent toujours d’une grave pénurie alimentaire. Ainsi, les stocks destinés à l’aide d’urgence n’étaient que de 8,6 millions de tonnes au lieu des 10 millions prévus. On lit encore que le rapport soumis au conseil a été discuté “tambour battant au milieu d’une confusion invraisemblable et alors que le groupe de travail n’avait pu l’étudier en entier”.
La pratique religieuse en France
Récemment, la SOFRÈS a réalisé un intéressant sondage pour le journal de la première chaîne de télévision française. Il s’agissait d’étudier la pratique religieuse en France. Selon ce sondage, cette pratique a sensiblement diminué depuis 1971. Elle serait en effet passée de 21 à 16 pour cent. Notons que si le sondage de 1971 portait sur l’ensemble des Français, celui de 1975 ne portait que sur ceux qui se disent catholiques.
Sur l’ensemble des catholiques interrogés, 26 pour cent ont dit aller à la messe une ou deux fois par mois ou “de temps en temps”, et 51 pour cent uniquement pour les cérémonies. Interrogés sur les raisons pour lesquelles ils vont moins souvent à l’église, 26 pour cent ont répondu : “On se sent moins obligé qu’autrefois”, 16 pour cent : “Avec l’évolution de l’Église, ce n’est plus supportable”, 11 pour cent : “Il n’y a aucune chaleur humaine dans les églises” et 11 pour cent encore : “J’y allais seulement pour faire plaisir à ma famille.” Commentant ces résultats, Le Figaro du 30 juin 1975 concluait par ces mots : “Beaucoup de ‘croyants’ ne perçoivent l’Église que comme un phénomène culturel ou une institution et non plus comme une source à laquelle on doit venir boire pour vivre.”
Peut-on arrêter l’extension du Sahara ?
En Afrique, des hectares de terres sont envahis chaque année par les sables du désert saharien en constante extension. On estime que tous les deux ans le désert envahit une superficie égale à celle du Connecticut, un des États américains. On procède actuellement à des expériences sous la forme de “murailles vertes”, c’est-à-dire de nouvelles plantations d’arbres, afin de voir si on peut arrêter l’extension du désert et même lui reprendre du terrain. En Algérie, on a d’abord planté 1 000 jeunes arbres dans une région désertique. Grâce à l’irrigation 800 survécurent. Finalement, on en planta beaucoup d’autres, si bien qu’actuellement il y en a 130 000 qui subsistent grâce à l’eau souterraine que leurs racines sont maintenant capables d’atteindre et aux pluies éventuelles. On rapporte que sur ces terres rendues cultivables poussent maintenant des légumes, des céréales et des citronniers. En outre, les arbres arrêtent les tempêtes de sable, rafraîchissent la température et augmentent l’humidité à la surface du sol.
Des enfants naissent ivres
Un chercheur de l’université de Washington a déclaré que des mères alcooliques peuvent donner naissance à des enfants ivres qui présenteront plus tard des carences mentales. Selon le Dr David Smith, il n’est pas rare qu’un enfant vienne au monde avec une haleine qui sent l’alcool. L’alcool absorbé par une femme enceinte passe facilement dans le système circulatoire de l’enfant qu’elle porte. On cite le cas d’un enfant qui est né avec un taux d’alcoolémie supérieur de 50 pour cent a celui d’une personne considérée comme ivre. Le pédiatre déclara : “L’enfant était ivre mort.”
Des voyageurs distraits
La Société nationale des chemins de fer japonais rapporte qu’en une seule année 1 800 000 objets ont été oubliés dans les trains, soit une augmentation de 67 000 par rapport à l’année précédente. Parmi ces objets, on a dénombré 441 000 parapluies, 369 000 vêtements, 72 dentiers et 7 urnes funéraires. Si ces objets ne sont pas réclamés par leurs propriétaires dans un délai d’un an, ils sont vendus aux enchères.
L’argent “sale”
Récemment, le Journal de l’association des médecins américains a publié les résultats d’une étude dont le but était de déterminer dans quelle mesure l’argent est porteur de microbes. Sur 150 pièces de monnaie prises au hasard, 13 pour cent portaient des microbes qui propagent certaines maladies, dont des staphylocoques. Une étude semblable faite sur 50 billets de banque a révélé qu’ils portaient trois fois plus de germes infectieux.
Le pays le plus riche du monde
Si l’on en juge d’après le revenu moyen par habitant, quel est le pays le plus riche du monde ? Selon la Banque de l’Union, en Suisse, il s’agit du Koweït, minuscule pays producteur de pétrole au Moyen-Orient. En 1974, le revenu moyen par habitant était de 11 000 dollars par an. Dans l’ordre, venaient ensuite la Suisse, la Suède, le Danemark, les États-Unis, le Canada, l’Allemagne de l‘Ouest, l’Islande, la Norvège et la France.
L’analphabétisme augmente dans le monde
Dans le monde, le nombre des analphabètes est passé de 100 millions en 1950 à 800 millions aujourd’hui. La plupart sont des habitants des pays en voie de développement. Une étude récente a montré qu’aux États-Unis et au Canada seulement 15 habitants sur mille ne savaient ni lire ni écrire. En revanche, toujours pour 1 000 habitants, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud on compte respectivement 737, 468 et 236 analphabètes.
Spiritisme au sommet
La publication du journal des années 1932-1944 de William Mackenzie King, qui fut longtemps Premier ministre du Canada, montre à quel point cet homme d’État s’intéressait au spiritisme. Selon le Time, ce journal révèle que durant les vingt-deux ans où Mackenzie King fut Premier ministre “les communications spirites soutenaient souvent ses lubies ou alimentaient sa vanité”. King parle franchement des séances de spiritisme, de ses visions et de ses superstitions. À propos de son chien, il écrit : “Je pense de plus en plus qu’il s’agit d’un esprit en forme de chien qui me révèle la présence continuelle de ma chère maman.”
“Inquiétudes”
Dans un article portant ce titre et publié par Le Figaro du 7 juillet dernier, Maurice Druon, écrivain et académicien français, livre quelques-unes de ses réflexions à propos des problèmes et de l’avenir de l’humanité.
Après avoir rappelé que les plus grandes ambitions humaines ont ceci de commun qu’elles convergent toutes vers la postérité et qu’il s’agit d’un “étrange pari”, l’auteur ajoute : “Encore suppose-t-il que nous ayons des successeurs. Or, pour la première fois, l’humanité n’est plus assurée d’un avenir ; et cette incertitude pèse, diffusément mais tragiquement, sur son présent.” Faisant allusion aux impatiences et aux désarrois qu’engendre notre époque, il dit encore : “Les désirs se concentrent, en tous domaines, sur ce qui peut être immédiatement réclamé, obtenu, saisi, éprouvé, consommé et ne comporte pas de suite.” Comme d’autres observateurs, il montre que le monde connaît aujourd’hui une paix bien précaire qui ne repose que sur “le fameux équilibre de la terreur”. Il parle encore de certaines expériences faites par des biologistes et qui pourraient aboutir à la création de bactéries inconnues et déclencher une monstrueuse épidémie universelle.
Enfin, faisant allusion à l’attitude de certains scientifiques envers la religion et la Bible, il conclut : “L’homme va, coiffé d’un chapeau de nuit sous lequel il lui faut trouver son propre soleil. Celui de la science, depuis deux siècles, nous aveugle autant qu’il nous éclaire. Nous découvrons aujourd’hui qu’il est couvert de nuées et de taches. Entre-temps, il nous aura caché les rayons que l’humanité tirait de l’idée de Dieu.”