Coup d’œil sur le monde
Les parents sont oubliés
● Au Japon, une tradition fort ancienne voulait que les enfants honorent leurs parents. Pourtant, un sondage récent a montré que 38 pour cent des jeunes Japonais ne pensent pas que les enfants doivent s’occuper de leurs parents âgés. Il y a vingt ans, la proportion de personnes qui partageaient cette opinion n’était que de 20 pour cent. Le taux le plus fort de personnes qui ont donné cette réponse se trouvait parmi celles ayant la trentaine. Une des explications fournies pour expliquer ce phénomène est que ces gens font partie de la génération de la télévision; ils ont grandi avec la télévision et c’est cet instrument qui a forgé leur sens des valeurs. “Cette génération semble en être arrivée à un tournant; il y a eu des changements subtils de mentalité en ce qui touche de nombreux domaines de la vie.” C’est tout au moins ce que déclare l’Asahi Shimbun qui a fait réaliser ce sondage.
La foi sans le fondement
● “Les Américains ont du respect pour la Bible, mais ils ne la lisent pas.” C’est ce que déclarait M. George Gallup, responsable d’un centre d’études sur la religion à l’université de Princeton (États-Unis). Une étude faite en 1981 a montré qu’il n’y a que 12 pour cent des personnes interrogées qui lisent régulièrement une partie de la Bible tous les jours, que un adolescent sur quatre ne l’a jamais lue, et que moins de la moitié des adultes connaissent au moins quatre des Dix Commandements. Bien que 86 pour cent des personnes interrogées aient déclaré que la religion a un rôle important dans leur vie, elles ne sont que 40 pour cent à assister à un office religieux chaque semaine. La plupart des personnes prient, mais ce ne sont bien souvent que des requêtes. “Elles voient Dieu comme une sorte de ‘divin Père Noël’.” Ainsi, alors que la croyance religieuse est encore fortement répandue chez les Américains, ceux-ci montrent “qu’il y a peu de raisons de croire qu’ils aient un fondement quelconque à leur croyance”, selon ce que déclare M. Gallup.
La foi en France
● Un sondage paru dans le magazine catholique Le Pèlerin révèle des faits intéressants sur l’état religieux de la France. Tout d’abord, 82 % des personnes interrogées se déclarent catholiques, 28 % catholiques pratiquantes et 53 % non pratiquantes. Or “le nombre de ceux qui prient en France reste très faible, très minoritaire, un petit tiers de la population âgée de quinze ans et plus. Et 67 % des Français affirment ne jamais prier”! Le sondage constatait également que les Français connaissent à 76 % le “Notre Père” et à 67 % le “Je vous salue Marie” (prière catholique). Au sujet de ces deux prières, le chroniqueur religieux déclarait qu’elles “constituent un acquis humain dans l’existence des Français (...). Mais quelle est leur répercussion dans la vie quotidienne de ceux qui déclarent pouvoir les réciter”?
Autres questions soulevées par l’article: “Depuis une dizaine d’années, quatre Français sur cinq se déclarent catholiques. Quelles raisons les poussent à se réclamer ainsi de l’Église catholique? (...) Être chrétien, aujourd’hui en France, c’est quoi?”
Un pays “de veuves et d’orphelins”
● Les ravages causés par la cruauté de l’homme se voient d’une manière particulièrement tragique en Ouganda. Les assassinats avaient atteint une telle ampleur sous le régime qui prit fin en 1979 qu’à l’heure actuelle, sur une population de 12,5 millions d’habitants, une personne sur 8 est un orphelin et une femme sur 19 une veuve. Nombreux sont ceux qui pensent que ces chiffres communiqués par le ministère de la Réhabilitation ne traduisent pas la réalité. Pourquoi? Parce que selon la coutume ougandaise les parents prennent en charge les orphelins, et les veuves se remarient avec un membre de la famille de leur précédent mari. Pourtant, à cause de la pénurie d’hommes, beaucoup de jeunes veuves ne trouvent personne avec qui se remarier. On décrivait autrefois l’Ouganda comme un “joyau” de l’Afrique; on en parle maintenant comme d’un pays “de veuves et d’orphelins”.
Un nouvel auxiliaire médical
● Des autorités médicales anglaises ont mis au point un système sur ordinateur qui avertit le médecin si le médicament qu’il prescrit à un malade présente des dangers associé au traitement que suit déjà le patient. Une telle interaction peut donner des résultats erronés et amener le médecin à faire un mauvais diagnostic. Les docteurs ne peuvent plus actuellement vérifier par eux-mêmes toutes ces actions parce que les données nécessaires sont disséminées dans des milliers de publications médicales ou scientifiques. “Nous devons encore vérifier 24 000 références médicales pour savoir, d’après les recherches des laboratoires, comment les médicaments agissent les uns sur les autres”, a déclaré le docteur Jack Salway, directeur de ce projet financé par le gouvernement. Il faudra au moins encore quatre ans pour que le programme soit complet.
L’écriture sur le mur
● Le maire de la ville de New York n’est pas très content. À force d’entendre les délibérations qui se déroulent dans le bâtiment des Nations unies, M. Koch voudrait ajouter à la déclaration qui figure sur le “Mur d’Ésaïe” quelque chose sur “l’hypocrisie, l’immoralité et la lâcheté”. Le mur se situe le long de la rue où se dresse l’immeuble de l’Assemblée générale des Nations unies et porte la fameuse déclaration d’Ésaïe sur les “épées transformées en socs de charrue”. Parmi les textes auxquels le maire pense se trouve celui d’Ésaïe 5:20 qui déclare: “Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres”, ou celui d’Ésaïe 10:1 qui dit: “Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques, et à ceux qui transcrivent des arrêts injustes.” (Segond). Finalement, le maire a changé d’avis. “Se taire est parfois plus utile que de crier”, a-t-il déclaré.
Problème de drogue chez les aborigènes
● Les autorités australiennes ont un problème avec des aborigènes qui reniflent des vapeurs d’essence. Pour enrayer ce fléau, elles ont décidé d’ajouter à l’essence un produit à odeur de mouffette. Une étude menée par le gouvernement a constaté que la moitié des garçons et le quart des jeunes filles qui ont entre neuf et quatorze ans sont des “sniffers” réguliers et que cette habitude se répand aussi parmi les adultes. Un langage désordonné, un manque de concentration et de coordination sont les conséquences d’une telle pratique. L’une des causes de ce fléau est, selon un porte-parole du gouvernement, “le manque de travail dans les régions où vivent les aborigènes”. On pense que l’odeur de skunks sera plus efficace pour combattre le mal que des amendes ou une interdiction.
Le niveau de vie des Français
● Le journal Le Matin donne les résultats d’une étude menée par un institut de sondage (l’INSEE) portant sur l’évolution du niveau de vie des Français entre 1966 et 1979. Il s’est élevé de 55 pour cent, mais “les disparités sociales ont quand même subsisté, même si elles ont été atténuées”. Changement le plus marquant au cours de ces années: l’accroissement des dépenses consacrées à l’automobile. “Toutes les catégories socioprofessionnelles consacrent maintenant exactement la même proportion de leur budget à leur voiture.”
De la gomme pour fumeurs
● On utilise à l’heure actuelle en Angleterre un nouveau type de chewing-gum pour aider les fumeurs qui veulent se débarrasser de leur vice. Ce chewing-gum, qu’on ne peut se procurer que sur ordonnance, ferait disparaître le goudron et le monoxyde de carbone responsables des cancers du poumon, des bronchites et des maladies cardiaques. Néanmoins, cette gomme maintient le taux de nicotine et il faut toujours désaccoutumer le malade par la suite. Les essais préliminaires menés à l’Hôpital Maudsley de Londres font état de 45 pour cent de réussites, alors que les méthodes précédentes réunies n’arrivaient qu’à un total de 20 pour cent. Un traitement de quatre mois coûte 50 livres sterling (550 FF) et plus de 100 000 personnes l’ont suivi l’année dernière. En Grande-Bretagne, un homme sur dix meurt de maladie coronarienne et parmi ces personnes 70 pour cent sont des fumeurs.
Stationnement abusif
● Selon le journal Nice-Matin, la police d’Athènes a trouvé un moyen efficace de lutter contre le stationnement abusif dans le centre de la ville: “Elle enlève leurs plaques minéralogiques [aux automobiles] et ne les leur restitue que dix jours plus tard contre paiement d’une amende de 1 300 drachmes (environ 120 francs français).
“Rouler sans plaque expose le conducteur à une très forte amende et mène à la prison.”
Sécurité automobile
● “Les petites voitures américaines sont plus sûres que les japonaises — mais pas encore assez.” Voilà ce que déclare une dépêche de l’Agence United Press de Washington. Elle cite un rapport de l’industrie automobile américaine qui montre que sur les 17 modèles les moins sûrs, 13 sont d’origine japonaise. En cas d’accident, on risque deux fois plus de mourir dans une petite voiture que dans une grande, cela quelle que soit la marque.
Lutte contre les incendies
● Avec l’été vont réapparaître les “traditionnels” incendies de forêt qui ravagent chaque année une partie du littoral méditerranéen, notamment en France. Dans un article paru il y a quelque temps dans le journal Le Monde, un ingénieur agronome, M. Vincent Dolle, faisait une comparaison intéressante sur les différents moyens de lutter contre ce fléau. “L’entretien de la garrigue par les troupeaux est chose facile à l’aide de: pare-feux, pâtures, pistes d’accès (...). À quel prix cette prévention? nous demandera-t-on. Prenons comme ‘unité de compte’ le moyen de prévention: un mouton (...) et comparons au moyen de lutte bien connu (...): le Canadair.
Le coût moyen d’aménagement de 1 hectare de garrigue = de six à douze brebis.
Un Canadair = quarante mille brebis à l’achat; son entretien annuel coûte quinze mille brebis!”
Conclusion du rédacteur: “Avec autant de débroussailleurs — qui, d’ailleurs, se reproduisent, — combien d’hectares entretenus tous les ans, d’incendies évités?”
L’église à roulettes
● Dans de nombreuses paroisses isolées d’Angleterre, les vieilles églises du culte anglican croulent sous les dettes ou à cause d’un manque de réparations. Face à cette situation, un ecclésiastique plein d’imagination a décidé d’installer son église dans un autobus. Les sièges situés à l’avant ont été enlevés pour pouvoir installer un autel et l’ensemble forme une chapelle de 32 places, ce qui suffit habituellement à accueillir la foule des dimanches. Un bus à impériale aménagé de cette façon coûte 50 000 livres sterling (550 000 FF), ce qui revient moins cher que de restaurer une vieille église. D’occasion, c’est encore plus économique.
La religion à l’école
● Le gouvernement de Singapour a pris l’initiative d’une mesure introduisant des cours de religion obligatoires dans les écoles pour éviter que le pays ne devienne “une nation de voleurs”. Les élèves auront le choix entre l’étude du christianisme, de l’islam, du bouddhisme ou de l’hindouisme dans de nombreuses langues. Ceux qui n’ont pas de préférences peuvent choisir un cours sur l’histoire générale des religions du monde. Les parents peuvent faire une demande spéciale s’ils ne veulent pas que leurs enfants suivent ces cours de religion.