Coup d’œil sur le monde
Des inondations catastrophiques
● Au cours des derniers mois, nombre de pays ont vu s’abattre sur leur territoire des précipitations très abondantes. En Amérique du Sud, le Brésil et l’Argentine ont été particulièrement touchés. Des dépêches d’agence signalent que, dans ces deux pays et dans le sud-est du Paraguay, cinq cent mille personnes sont sinistrées. On déplore plusieurs dizaines de disparus et l’agriculture a subi de lourdes pertes, notamment en soja, dont le Brésil est le deuxième producteur mondial.
Défense de la morale ou désir de vivre?
● Dans les pays occidentaux, de nombreux ecclésiastiques ont récemment pris position contre la course aux armements. Cherchant à justifier leur position, ils affirment que la guerre nucléaire est immorale parce qu’“elle atteint une autre dimension” que les conflits conventionnels. Pour Gwynne Dyer, journaliste londonien et membre de l’Institut international d’études stratégiques, “il s’agit là d’un non-sens. Tuer à la guerre a toujours eu la même ‘dimension morale’. Ce qui a changé, c’est seulement le nombre de morts qu’il y aurait en cas de conflit. Les Églises ont justifié et béni à peu près toutes les guerres au cours de leur histoire, et ce, quelque fût le bord auquel elles appartenaient. En prenant cette nouvelle position, elles ne font qu’exprimer le sentiment de l’ensemble de la population”. Ces ecclésiastiques craignent pour leur propre vie.
La violence à l’école
● Le proviseur d’un lycée de Grenoble est mort après avoir été poignardé par un de ses élèves. À la suite de ce fait divers tragique, le journal Le Monde donne quelques statistiques, tout en rappelant que “la violence, (...) l’école en est le lieu ordinaire. Deux rapports de l’inspection générale de l’éducation nationale publiés en 1979 et 1980 en font foi. Dans 82,4 % des lycées d’enseignement professionnel (LEP) des bagarres sont signalées et dans 39 % des collèges. Les bagarres à la porte? On les signale dans trois LEP sur quatre et un collège sur deux. Les agressions contre les adultes de l’établissement? On les trouve dans 43,9 % des collèges et dans 41,2 % des LEP”. Autre facteur inquiétant: “Dans 46,3 % des collèges (relisez: dans presque un collège sur deux) des tentatives de suicides d’élèves ont été rapportées.”
Du mauvais sang
● Quelle méthode adopter pour détecter le sang contaminé par le SIDA (syndrome d’immunodépression acquise), maladie mortelle dans 40 pour cent des cas et dont les principaux porteurs sont les homosexuels? Les autorités médicales ne savent comment s’y prendre. Le Medical Post, périodique canadien, explique: “Le Mouvement national américain des hémophiles recommande un interrogatoire précis des donneurs à haut risque.” L’homologue canadien de ce groupement suggère qu’on conduise les recherches en cherchant “les symptômes dans le sang plutôt qu’en interrogeant les donneurs”. Le porte-parole du comité consultatif de la Société médicale et scientifique du Canada, le docteur Hanna Strawczynski, affirme de son côté: “Nous n’avons aucunement le droit de nous immiscer dans la vie privée des gens. (...) Allons-nous leur demander: ‘Êtes-vous homosexuels?’ Dans l’affirmative, devra-t-on poursuivre l’interrogatoire: ‘Changez-vous fréquemment de partenaire? En avez-vous plus de 60 différents dans l’année?’ Nous ne pensons pas qu’il faille en arriver là pour l’instant.” Un problème se pose donc pour les personnes qui acceptent des transfusions sanguines: Apprécient-elles qu’on joue ainsi à la légère avec leur propre vie?
Délinquance juvénile et jeux vidéo
● La passion pour les jeux vidéo pousse à la délinquance de jeunes Japonais. Le quotidien Daily Yomiuri relate les faits suivants: “Trente-six jeunes garçons, âgés de 8 à 13 ans, ont été arrêtés à Tokyo. Ils s’étaient introduits par effraction dans des maisons ou des magasins pour y voler ce qu’ils y trouveraient: argent, biens de valeur ou marchandises. Selon un officier de police, ils voulaient ‘dépenser sans compter dans les salles de jeux vidéo’”. Dans la ville de Sendai, située plus au nord du pays, la police aurait découvert “une bande de cinq jeunes garçons, de 10 ou 11 ans, organisés comme un véritable gang criminel”. En quatre mois, cette équipe de “professionnels” a commis 30 cambriolages qui lui ont rapporté 9,57 millions de yens [300 000 francs français]. Ce butin a été intégralement englouti dans des appareils vidéo à 100 yens [3,20 francs] la partie.
Le Français et l’eau
● Le Français ne boit pas assez d’eau. Pas seulement parce qu’il détient la place peu enviable de plus grand buveur d’alcool du monde, mais aussi, selon ce qu’explique Le Quotidien du Médecin, à cause de la surconsommation de boissons sucrées et de l’insuffisance de l’apport hydrique que s’imposent beaucoup de nos compatriotes. (...) Les sociétés dites ‘développées’ ne consomment pas assez d’eau pure. (...) Les boissons aromatisées contiennent presque toutes du sucre, entre 75 et 150 g/litre de boisson; ces calories, immédiatement disponibles, sont le plus souvent inutiles pour nos organismes sédentaires”. L’article conclut sur cette invitation: “En France, à l’heure actuelle, on ne dispose pas de boissons aromatisées faiblement sucrées et il serait souhaitable de ne pas en consommer plus d’un verre par jour.”
La lumière qui parle
● Le 10 février, a été mise en service la première liaison téléphonique par fibres optiques entre deux grandes villes, New York et Washington en l’occurrence. Peu de temps après, un réseau identique a commencé à fonctionner en Californie. Des impulsions lumineuses transmettent simultanément des dizaines de milliers de conversations. Le support (la fibre) est en verre suffisamment pur pour que l’affaiblissement ne soit pas trop important sur de longues distances. Les fibres utilisées sont beaucoup plus légères et d’un encombrement nettement plus réduit que les anciens conducteurs métalliques.
Le bras droit de Barbie
● Le quotidien Globe and Mail de Toronto rappelait il y a quelque temps que Klaus Barbie, criminel de guerre nazi récemment extradé en France, avait un bras droit à l’époque où il commettait ses atrocités à Lyon. Il s’agissait d’un aristocrate français, le comte Jacques de Bernonville, gouverneur militaire de cette ville pendant la Seconde Guerre mondiale. Après le conflit, “Bernonville réussit à s’introduire discrètement au Québec”. Un ancien résistant explique que, pendant cinq ans, ce tortionnaire réussit à échapper à la déportation parce qu’il était “un des protégés de l’aristocratie ultra-catholique”. Le Globe and Mail donne plus de détails: “Des Québécois bien placés usèrent de leur influence [pour entraver la procédure de déportation] et les autorités n’osèrent pas prendre position contre la hiérarchie catholique de la province. Les coupures de l’époque montrent que parmi ses défenseurs les plus résolus, on comptait... des ecclésiastiques de la Société Saint Jean Baptiste de Montréal.” Par la suite, le comte s’enfuit au Brésil, où il fut assassiné.
Viable ou pas?
● Dans sa chronique journalière des événements américains, le quotidien The Oregonian publiait récemment deux informations, apparemment sans rapport direct entre elles. La première rendait compte de la décision prise par la Cour suprême du Kentucky. Ce tribunal a jugé qu’on ne pouvait inculper de meurtre un homme qui avait mis à mort un fœtus porté par sa femme. La Cour donna comme prétexte que ce fœtus n’était pas “viable” aux yeux de la loi.
L’autre nouvelle relatait la naissance, à 22 semaines, d’une petite fille qui ne pesait que 482 grammes. Cinquante jours plus tard, elle était toujours bien vivante, avait pris 340 grammes et son état “était considéré comme satisfaisant”, selon ce qu’expliquait, tout émerveillé, le médecin qui s’en occupait. Pourtant, chaque année, l’avortement fait disparaître par millions des enfants qui seraient sans doute tout aussi “viables” que cette petite fille.
L’évolution du cinéma
● Que constate-t-on lorsqu’on examine l’actuelle production cinématographique? Le magazine Valeurs Actuelles donne la réponse suivante: “Les films venus de Cannes [festival cinématographique] affichent l’homosexualité et l’inceste. Pour banaliser la perversion.” L’article donne plus d’explications sur la tendance actuelle de cette industrie: “Plus un seul metteur en scène n’oserait présenter l’homosexualité comme une déviation. (...) L’‘anormalité’ est plutôt située du côté de la société et de son intolérance.” Le réalisateur d’un film sur les relations entre un adolescent et un homme plus âgé se justifie ainsi: “Ce n’est pas un film sur l’homosexualité, c’est le récit d’une passion et d’un apprentissage. Il se trouve simplement que cela se passe entre deux hommes.”
Des livres scientifiques peu dignes de foi
● Un professeur de l’université australienne de Canberra, M. Derek Freeman, a récemment mis en doute l’objectivité du livre Puberté à Samoa, publié en 1928 par l’anthropologue américaine Margaret Mead. Dans son propre livre, ce professeur accuse Mme Mead d’être partie sur de fausses données pour faire son ouvrage, toujours utilisé comme livre de référence dans les cours d’anthropologie. Pour le Los Angeles Times, la querelle, “si elle n’apprend pas grand-chose sur les adolescents de Samoa, est révélatrice de ce qui se passe dans le domaine de l’anthropologie”. Pour un autre spécialiste de cette discipline, chercheur d’une université de Virginie (États-Unis), “Mme Mead a entrepris ses recherches avec des idées préconçues. Elle s’est contentée de rechercher des faits qui venaient confirmer ses hypothèses, et elle a réussi à en trouver. C’est souvent ainsi que ça se passe, et cela pas seulement dans le domaine des sciences sociales, mais aussi dans celui des sciences naturelles”. Un autre anthropologue américain, M. Paul Shankman, va encore plus loin dans ses accusations et dit: “Mme Mead était tellement attachée à défendre son point de vue qu’elle en a oublié les faits qui ne concordaient pas avec ses idées.”
Sucre et cancer
● Le magazine britannique New Scientist donne les conclusions d’une enquête menée dans une vingtaine de pays qui aurait prouvé “une surprenante corrélation entre le taux de mortalité due au cancer du sein et la quantité de sucre consommée”. Selon cet article, “il semble que le régime alimentaire joue un rôle important dans le cancer du sein, même si on pense généralement que cette maladie est liée à une question d’hormones”. Les chercheurs britanniques et canadiens ont étudié le nombre de décès dus au cancer du sein chez des femmes âgées, celles pour lesquelles cette maladie a sans doute pour principale cause leur régime alimentaire. “Par ordre de fréquences décroissantes, on trouvait les pays suivants: le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Irlande, le Danemark et le Canada; les taux les plus bas étaient observés en Italie, en Espagne, au Portugal, en Yougoslavie et au Japon.” Coïncidence étonnante, les chercheurs ont constaté que “c’est, à peu de chose près, l’ordre dans lequel on peut classer les pays, suivant leur consommation de sucre”. Bien sûr, il faut être prudent quand on examine de telles statistiques, mais la plupart des médecins pensent quand même qu’on se porterait mieux en diminuant la ration quotidienne de sucre.