Coup d’œil sur le monde
La famine en Afrique
● Selon M. Edouard Saouma, ‘22 pays africains font face à la famine’. Quelles en sont les causes? Le magazine canadien L’Actualité en rappelle quelques-unes: “Les terres les plus fertiles de plusieurs pays d’Afrique sont consacrées à la culture des produits d’exportation comme le café, le cacao et le caoutchouc, plutôt qu’à l’agriculture vivrière. Depuis le début des temps, dans plusieurs régions d’Afrique, les paysans cultivent leur territoire deux ou trois ans puis les laissent en jachère et partent ailleurs, à la recherche de terres neuves. Mais maintenant, la terre arable est rare et les Africains cultivent les mêmes lots, d’année en année, sans bénéficier de fertilisants et d’autres techniques modernes. Enfin, tous ces problèmes sont aggravés par une démographie vertigineuse où la population croît de trois p. cent par année, c’est-à-dire deux fois plus vite que la production agricole.”
La terre se réchauffe
● L’Agence américaine pour la protection de l’environnement a récemment fait paraître un rapport au sujet d’un “réchauffement général de l’atmosphère” qui devrait débuter dans les années 90. Selon le New York Times, “ce rapport est le premier avertissement donné par le gouvernement fédéral [des États-Unis] selon lequel l’‘effet serre’ n’est pas simplement un problème théorique, mais une menace tout à fait réelle dont les effets se feront sentir dans les prochaines années”. Selon certaines estimations, la température devrait augmenter de 2 degrés d’ici à l’année 2040, et de 5 degrés avant l’an 2100. Comme on s’attend à des poussées de température encore plus importantes dans les régions polaires, il pourrait en résulter une fonte rapide de la calotte glaciaire.
Comment explique-t-on un tel réchauffement? Principalement par l’accumulation d’oxyde de carbone qui laisse passer les rayons du soleil lorsqu’ils réchauffent la terre, mais qui empêche le rayonnement réfléchi de ressortir. On craint que tout cela n’entraîne des “changements climatiques radicaux qui auraient pour conséquences une rupture de la production agricole et une montée du niveau de la mer”. Pour l’Agence pour la protection de l’environnement, “cette menace doit être prise au sérieux très rapidement”.
Trois jours après cette déclaration, l’Académie nationale des sciences de ce même pays a fait publier un rapport qui tirait des conclusions identiques, indiquant notamment que le réchauffement était inévitable et qu’il constituait “une réelle menace”. Cependant, ce dernier organisme pense qu’on a le temps de voir venir et que l’on n’est pas complètement démuni face à ce problème. Pour le Times, “le ton de l’avertissement lancé par l’Académie est moins dramatique, mais ce dernier rapport montre quand même la nécessité d’entreprendre des recherches plus intensives sur cette question”.
L’abstinence du vendredi
● Depuis environ une dizaine d’années, les catholiques français avaient perdu l’habitude de ne pas manger de viande le vendredi. Les évêques de ce pays voudraient bien revenir à l’ancienne tradition. C’est ce que souligne l’abbé René Laurentin, chroniqueur religieux du journal Le Figaro: “Les catholiques français ont peut-être un peu hâtivement bradé leurs restrictions alimentaires et le nouveau Code de droit canon réaffirme l’utilité de règles claires et universelles. ‘Nous ne supprimerions plus aujourd’hui le maigre du vendredi, disait un archevêque, mais revenir à la pratique paraît difficile.’” Le même article rappelle quelques paradoxes posés par l’ancienne situation: “Il est vrai que le ‘maigre’ traditionnel donnait à sourire. Certains préféraient le poisson. Les châtelains huppés d’autrefois invitaient leur curé à manger le vendredi de la poule d’eau ou autres volatiles classés parmi les ‘poissons’. Et l’on peut faire maigre avec du homard à l’armoricaine.” Abstinence le vendredi, suppression puis réinstitution de cette obligation, tous ces changements peuvent laisser les “fidèles” perplexes. Ce problème ne se serait pas posé si l’Église n’avait pas, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, remplacé la loi de Dieu par des “commandements d’hommes”. — Matthieu 15:9.
La drogue et ses profits
● Selon un rapport paru dans le Toronto Star, les profits résultant du trafic de la drogue sont évalués, sur le plan mondial, à 1 000 milliards de dollars, et cela “malgré la récession mondiale qui fait que des millions de personnes se retrouvent au chômage, sans logement ou sans même avoir de quoi manger”. Dans de nombreux pays, les responsables sont bien en peine d’expliquer d’où vient l’argent consacré à la drogue. Pour M. Ted Swift, fonctionnaire chargé de la lutte antistupéfiant aux États-Unis, “l’économie ne fait pas rentrer cela dans ses bilans. Mais une chose est sûre: il y passe de plus en plus d’argent”.
Selon ce même article, le trafic de drogue “a pénétré toutes les couches de la société au cours des dix dernières années, et le phénomène s’est encore amplifié dans les années 80”. Certaines personnes se livrent à ce trafic pour payer leur propre approvisionnement, d’autres simplement pour les énormes profits qu’on peut en retirer. On trouve aussi parmi les drogués une “haute société” de personnes riches “protégées par leur nom ou par leurs relations”. Pour le Star, les énormes profits réalisés “le sont en fin de cycle et non au début”. Les fermiers du tiers monde qui cultivent les plantes dont on extrait la drogue ont à peine de quoi vivre. Par contre dans les villes, notamment celles des pays occidentaux, on tire d’énormes profits de la dilution des doses.
Génétique et évolution
● Commentant la parution d’un nouveau livre intitulé “L’œuf et la poule”, de M. Antoine Danchin, le magazine Valeurs Actuelles rappelle quelques données intéressantes fournies par la génétique. “Une tête d’épingle. Voilà l’espace où tiendraient tous les chromosomes des cellules de l’humanité. Quelle puce électronique pourrait contenir dans le même volume une quantité d’informations aussi colossale?” L’article rappelle également le processus de transfert des informations dans les cellules. “À l’intérieur, l’information circule un peu comme dans un journal. Les manuscrits originaux (l’ADN) sont enfermés dans le tiroir du bureau du rédacteur en chef (le noyau) et ne doivent pas en sortir. Pour que les textes puissent partir pour l’imprimerie, il faut donc qu’ils soient recopiés. Et c’est ce qui se passe au sein même du noyau. La molécule d’ADN se déroule et, sur elle comme sur un moule, vient se constituer une molécule très voisine: l’acide ribonucléique ou ARN. Cet ARN est une copie de l’ADN, mais une copie en négatif. Cette copie passe dans le cytoplasme. Là, par un processus identique, elle est tirée, comme dans une imprimerie, à de multiples exemplaires: ce sont les molécules protéiques qui constituent la substance de l’être. Le dogme central de la génétique est que ce flux d’informations s’écoule toujours dans le sens ADN, ARN, protéines. Il est aussi impossible pour l’information de circuler en sens inverse qu’à un fleuve de remonter vers sa source. Ce dogme règle définitivement un des grands problèmes de la biologie: l’hérédité des caractères acquis.” Or, c’est là un des fondements de la théorie transformiste. Comme le rappelle l’auteur de l’ouvrage cité, chercheur au CNRS, il s’agit là d’une “question scientifique dont les fondements sont métaphysiques”.
Un mariage qui profite?
● Prend-on du poids une fois que l’on est marié? Oui, répond la revue Weight Watchers après avoir interrogé plus de 15 000 de ses lecteurs. En 13 ans de mariage, les femmes prennent en moyenne 10 kilos et les hommes 8. La qualité du mariage fait aussi la différence. Les femmes qui se disaient malheureuses en ménage ont pris en moyenne 25 kilos, alors que celles qui avaient trouvé le bonheur n’avaient grossi que de 11 kilos.
La mortalité infantile en 1983
● Quinze millions d’enfants morts en 1983, dont cinq millions de déshydratation, tel est le bilan annuel dressé par L’UNICEF. Pourtant, selon cet organisme spécialisé des Nations unies, quelques mesures simples devraient permettre de réduire efficacement les risques courus par les enfants, surtout dans le tiers monde. Le journal Le Monde rappelle que “les enfants nourris au biberon courent trois à six fois plus de risques de mourir prématurément, dans les pays en voie de développement, que ceux que leurs mères nourrissent elles-mêmes”. Parmi les autres solutions préconisées, “une méthode simple de réhydratation (...) consiste à administrer immédiatement à l’enfant un mélange d’eau pure, de sucre et de sel”.
Les déboires de la fortune
● La fortune et les ennuis sont tombés en même temps sur la tête d’Éric DeWild, un lycéen timide de 16 ans. Il y a huit mois, cet orphelin américain faisait l’école buissonnière quand il est tombé sur un sac plein de bijoux, le long d’une voie ferrée. La police a gardé ces bijoux estimés à un million de dollars (huit millions de francs français). En attendant que quelqu’un vienne les réclamer, ce jeune garçon est assailli par une meute de reporters et de bijoutiers du monde entier. Il reçoit des coups de téléphone bizarres. À l’école, on se moque de lui, on le bouscule et il a même été renversé de son cyclomoteur par un chauffard qui a pris la fuite. Un porte-parole de la police, M. Tony Alderson, a déclaré: “Honnêtement, nous nous faisons beaucoup de souci à son sujet.” Le garçon et la tante chez qui il vit ont préféré chercher une retraite plus tranquille pendant quelque temps.
Valeurs européennes
● À quelles valeurs les Européens croient-ils? Telle est l’enquête à laquelle s’est livré le Groupe européen d’études sur les systèmes de valeur, organisation dont le siège se trouve à Amsterdam (Pays-Bas). Le journal Le Monde en commente les résultats. “Le bonheur existe, les Européens l’ont rencontré: les trois quarts d’entre eux se disent heureux (et un sur cinq très heureux). De quoi est fait ce bonheur? Essentiellement de satisfactions personnelles. Le bonheur, c’est d’abord la santé. (...) Mais c’est surtout la famille. (...) C’est en elle qu’ils trouvent détente et sécurité, qu’ils s’épanouissent, qu’ils souhaitent passer davantage encore de loisirs.”
Autre aspect évoqué par ce sondage: la religion. “Même si l’assiduité aux offices ou l’adhésion officielle à une Église diminuent, le sentiment religieux demeure, qui se manifeste par le besoin de prier ou de se recueillir, par la méditation sur le sens de la vie. Les trois quarts des Européens croient en Dieu et les deux tiers se considèrent comme religieux. On constate même un renforcement de la spiritualité chez les jeunes, sous l’influence des religions orientales, avec l’apparition de la croyance en la réincarnation.”
L’influence de la lecture
● “Quel livre a eu le plus d’influence dans votre vie?” Cette question, M. et Mme Sabine, professeurs de l’Institut polytechnique de Virginie (États-Unis), l’ont posée à 1 400 Américains, plus ou moins célèbres. Quel livre a été cité le plus souvent? Il s’agit de la Bible. Parmi les 165 titres cités dans l’ouvrage des Sabine, Des livres qui font la différence (angl.), la Bible est en effet mentionnée 15 fois. À la suite de cette série d’interviews, les auteurs se sont rendu compte qu’un livre pouvait avoir un grand impact dans la vie de quelqu’un. Ils ont aussi constaté que l’expérience de la lecture est quelque chose de si personnel “qu’elle touche presque à ce qu’il y a de plus intime chez l’homme. (...) À notre époque où l’on perd de plus en plus son identité, la lecture pourrait bien être une des dernières choses qui nous reste de personnel”.
Un fléau international — le SIDA
● Réunis à Genève au siège de l’Organisation mondiale de la santé, une quarantaine de spécialistes en divers domaines se sont penchés sur les problèmes suscités par le SIDA et ont constaté que cette maladie touche actuellement 33 pays. Fait particulièrement inquiétant pour ces savants, le nombre de cas dépistés en Europe double chaque année, phénomène déjà constaté précédemment aux États-Unis. Au Canada, on n’a compté jusque-là que 50 cas, avec un taux de mortalité de 42 pour cent. Les chances de survie restent cependant très faibles puisque le taux de mortalité est de plus de 90 pour cent chez ceux qui, aux États-Unis, ont contracté cette maladie depuis au moins deux ans.