Autour du monde avec le vice-président (4ème partie)
FORMOSE, OKINAWA, JAPON
LE VENDREDI, 18 janvier 1957, à 14 h 20, l’avion du Civil Air Transport de Manille atterrit à l’aéroport de Taïpeh, à Formose. Deux diplômés de Galaad, le serviteur de la filiale formosane et sa femme, qui venaient d’arriver d’Okinawa par avion, se trouvaient au pied de la passerelle pour surprendre Fred W. Franz à sa descente de l’appareil. Une délégation de banquiers philippins arrivait en même temps que lui et les fonctionnaires de l’aéroport autorisèrent un certain nombre de reporters à aller au devant de l’avion sur la piste. Le serviteur de la filiale et sa femme en profitèrent pour s’y rendre avec eux afin de rencontrer celui qui était chargé d’intérêts supérieurs, des valeurs spirituelles du royaume de Dieu. Ils furent d’un précieux secours au vice-président de la Watch Tower Society qu’ils aidèrent à répondre aux exigences de la police de sécurité à propos de son court séjour dans cette île qui fait partie du territoire de la Chine nationaliste dont le président est Tchang-Kaï-Chek. D’agréables chambres furent retenues pour la nuit au Friends of China Club Hotel.
Le lendemain matin, samedi 19 janvier, le serviteur de filiale, sa femme et frère Franz, prirent l’avion pour se rendre de la capitale à plus de cent vingt kilomètres de là, à Hualien, sur la côte est. Par les hublots, nous regardions le paysage enchanteur se dérouler sous nos yeux, à mesure que le temps s’éclaircissait. Au-dessous, le terrain était très accidenté et, loin vers l’intérieur, les chaînes de montagnes étaient couronnées de neige. On pouvait discerner le Mont Tsugitaka, qui s’élève à plus de 3 800 mètres. On apercevait également d’impétueuses rivières le long desquelles un brin de décor était apporté par de petits villages entourés de champs cultivés au milieu du luxuriant feuillage tropical. On comprenait pourquoi les Portugais appelèrent l’île “ Formose ”, nom qui signifie “ l’admirable ”. Les falaises de la côte orientale apparurent bientôt et, quelques minutes plus tard, nous atterrîmes aux abords de Hualien. Dans cette ville pittoresque, typiquement chinoise, nous attendîmes pendant deux heures l’autorail qui devait nous conduire à destination, à Tchih-Chang, au sud. Un homme d’affaires, rencontré par hasard et vraiment sympathique, prit sur son travail le temps de nous montrer les alentours, ce qui nous permit d’avoir une vue d’ensemble de la ville. Cela nous fournit aussi l’occasion de dîner agréablement avec des bâtonnets dans un restaurant indigène.
Le voyage en direction du sud, vers le lieu de l’assemblée nationale des témoins de Jéhovah de Formose, se fit en autorail et fut très intéressant. Bien qu’on fût au milieu de l’hiver, les fermiers faisaient la moisson de la canne à sucre. On pouvait voir, poussant en abondance, des melons, les papayes, des bananes, des arachides et de nombreux autres fruits utiles de la bonne terre. Un peu plus au sud, la ligne passait à Fuyuan où se tint, en avril 1856, une assemblée d’un jour, quand le président de la Société, N. H. Knorr, et son secrétaire, Don Adams, visitèrent l’île ; 1 808 témoins de Jéhovah et personnes de bonne volonté y avaient assisté et 123 avaient été immergés dans un baptême chrétien. Maintenant, pendant près d’une heure et demie, notre autorail roule plus loin vers le sud et atteint notre lieu de destination à 16 h 21. Un couple de missionnaires est là pour nous accueillir.
Les frères natifs de Formose avaient été heureux d’apprendre que, moins d’une année après l’assemblée d’un jour avec le président de la Société et son secrétaire, le vice-président de la Société les visiterait et qu’ils pourraient assister à une assemblée plus longue. Cela fit avancer l’œuvre considérablement. On choisit immédiatement un lieu pour l’assemblée et le travail préparatoire commença. La raison pour laquelle le village de Tchih-Chang fut choisi était sa situation centrée. De ce fait, près de six cents témoins de Jéhovah, habitant la région, pouvaient s’y rendre à pied et, d’autre part, les autres centaines de congressistes qui viendraient pourraient être commodément logés et nourris.
On ne put trouver aucune salle convenable dans cette région ; pas d’électricité non plus. Cela signifiait un grand travail à accomplir. Mais le manque de commodités fut plus que contrebalancé par l’enthousiasme et la bonne volonté des témoins du pays. Avec des perches de bambou, coupées en nombre suffisant, on fabriqua des sièges pour 3 000 personnes. On construisit une cafétéria complète, avec une cuisine comprenant plusieurs services. Pour faciliter les choses, les frères payèrent leurs repas d’avance, par l’intermédiaire des groupes locaux. Une belle estrade ressemblant à une tour de garde, surmontée d’une grande couronne, fut dressée. On pouvait y voir un attrayant écriteau annonçant à tous qu’il s’agissait de l’assemblée de l’Association Internationale des Étudiants de la Bible, titre correspondant à celui de la filiale de la Watch Tower Society à Londres, en Angleterre. Tout près, sur la droite, se trouvait la Salle du Royaume que les frères avaient construite eux-mêmes. À gauche, on apercevait la maison de frère Tchen-Ah-Pang, qu’il abandonna aux cinq missionnaires et au vice-président de la Société, pendant que sa femme, son fils et lui-même allèrent dormir chez sa mère.
On se rappellera que ce fut le 25 avril 1955 que le tribunal de district de Taïpeh approuva l’enregistrement de l’Association Internationale des Étudiants de la Bible et qu’ainsi l’interdiction qui frappait depuis dix-huit ans les témoins de Jéhovah de Formose fut levée. Mais, récemment, le gouvernement chinois avait promulgué un arrêt restreignant l’œuvre et les réunions des témoins de Jéhovah dans la majeure partie de l’île. Immédiatement la question se posa : Pourrait-on tenir l’assemblée projetée ? Il fallait certainement se procurer l’autorisation. Un des frères de la localité fut envoyé sur-le-champ à Tai-Chung afin de s’assurer si le gouvernement provincial l’accorderait. Il entra en contact avec un fonctionnaire responsable qui lui parut plein de bienveillance. Puis, pour se conformer à la coutume locale, il l’invita à un repas où la question serait discutée. Là, le frère parla de la visite du vice-président de la Société, M. Franz, et de l’assemblée projetée. “ Comment savez-vous que M. Franz peut entrer à Formose ? ” interrogea le fonctionnaire. “ M. Franz visite tous les pays libres de l’Orient ”, lui fut-il répliqué. “ Seuls, les pays communistes lui refusent l’entrée. Puisque la République de Chine se trouve parmi les pays libres, je sais que M. Franz n’aura aucune difficulté à entrer à Formose. ” Le fonctionnaire lui expliqua que, bien que présentement il ne fût pas possible de lever les restrictions temporaires imposées à l’activité des témoins de Jéhovah, il était persuadé que nous pourrions tenir notre assemblée. Un mot à ce sujet serait envoyé aux témoins de Tchih-Chang. Providentiellement, une semaine environ avant l’ouverture prévue, l’autorisation fut accordée. Aucune activité dans le champ ne serait tolérée en relation avec l’assemblée ; toutefois, les témoins de Jéhovah pouvaient se réunir en association chrétienne et partager la nourriture de la table de Jéhovah. Privilège béni, en vérité.
Quand l’assemblée de quatre jours s’ouvrit, le jeudi 17 janvier, deux jours avant l’arrivée du vice-président, les frères étaient déterminés à être présents de bonne heure. Dès 7 heures du matin, des centaines d’entre eux avaient déjà pris place sur les sièges de bambou, attendant l’ouverture de la session.
Un beau programme d’instruction, identique à celui que goûtèrent récemment les témoins de Jéhovah des autres parties du globe, avait été préparé. Le serviteur de district du Japon, Adrian Thompson, était présent en tant que serviteur d’assemblée, car Formose était encore placée sous la surveillance de la filiale japonaise de la Société. Il fit donc le discours de bienvenue. Un certain nombre d’autres suivirent, prononcés par les frères indigènes. Ce fut une véritable joie d’entendre la vérité du Royaume transmise dans une langue qui ne s’écrit pas, la langue “ amie ”, au vaste auditoire suspendu aux lèvres des orateurs. Ces croyants “ amis ” se souviendraient des informations vivifiantes données alors sur la société du monde nouveau de Jéhovah et sur ses exigences pour y entrer et s’y maintenir. Oui, ils les rappelleraient maintes et maintes fois pour le bien d’autres personnes cherchant la vie.
Le programme du soir commença par une suite de cantiques du Royaume conduits par un frère de l’endroit. Il n’y avait pas d’instruments de musique pour reproduire la mélodie, donner l’introduction et l’accompagnement. Les frères des tribus “ amies ” n’ont pas de recueils de cantiques du Royaume. L’assemblée de quatre jours leur fournissait donc une splendide occasion d’en apprendre un certain nombre. Le frère dirigeant le chant entonnait le cantique en “ ami ”, puis, tout l’auditoire le reprenait. Ils n’avaient pas besoin d’accompagnement musical. En les écoutant chanter, un visiteur se rend compte combien la vérité est chère aux personnes qui sont séparées du vieux monde dans ce pays agité et sont entrées dans la société du monde nouveau. Le programme du soir atteignit son point culminant lorsqu’un missionnaire diplômé de Galaad parla de l’utilité de la Bible pour les témoins de Jéhovah aujourd’hui.
Le vendredi matin, 18 janvier, le discours sur le don de soi et son symbole, le baptême, fut prononcé. Les candidats, au nombre de quatre-vingt-dix-neuf, se levèrent et répondirent affirmativement aux questions qui leur furent posées pour établir leur empressement et leur aptitude à être baptisés en témoignage public du don de leur personne à Jéhovah Dieu par Jésus-Christ. Comme c’était la saison pluvieuse d’hiver, le temps s’était bien rafraîchi. Les frères avaient imaginé un moyen de chauffer l’eau pour l’immersion dans un réservoir qu’ils avaient construit. En ordre rapide, les candidats changèrent de vêtements dans les huttes de bambou très propres dressées à cette intention, et le baptême eut lieu devant témoins. Fait rare, plus d’hommes que de femmes furent baptisés alors. Le “ clou ” du programme de cette journée fut la projection du nouveau film de la Watch Tower Society “ Le bonheur de la société du Monde Nouveau ”. Cela demandait de l’électricité. Le système de sonorisation, installé sur les lieux de l’assemblée, en demandait aussi. Malheureusement, on se rendit compte que le générateur à essence ne fournirait pas assez de courant pour les haut-parleurs et le projecteur. Ce fut après plus d’une heure d’attente — en éliminant le système de haut-parleurs pour lire le commentaire l’accompagnant — que le film fut enfin projeté ce soir-là. Pendant tout ce temps, la foule des témoins de Jéhovah et des gens de bonne volonté attendaient patiemment, assis. Merveille des merveilles, 3 029 personnes en tout assistaient à la projection de ce nouveau film, au milieu des montagnes et au grand air. Ce soir-là, également, le vice-président de la Société arrivait à Formose, dans sa capitale Taïpeh située vers le nord.
Ce fut à l’heure de la cafétéria du soir, le samedi 19 janvier, que le nouveau serviteur de filiale, sa femme et frère Franz furent rencontrés par un groupe venu leur souhaiter la bienvenue sur la route de la gare. Ils pénétrèrent sur les lieux de l’assemblée par une entrée agréablement décorée. On les installa dans la maison de Tchen-Ah-Pang puis on leur servit un souper composé de poisson frit, de poulet et de riz, qu’ils mangèrent avec des bâtonnets. À 18 heures les sessions reprirent et le conducteur du chant entonna dans le microphone l’introduction du cantique no 1 du recueil, “ Acclamons le Signal ” (air gallois), puis l’auditoire tout entier le reprit. Les oreilles occidentales étaient charmées de les entendre. Ensuite, le vice-président fit son premier discours. À côté de lui, une sœur chinoise traduisait dans sa langue, en utilisant le même microphone. Un frère, placé à la droite de cette sœur, devant un autre microphone, comprenant sa traduction en chinois, la rendait en “ ami ” pour la grande majorité des auditeurs. La nuit était fraîche et frère Franz parla en pardessus ; cependant, une foule attentive de 2 094 assistants se trouvait là, au grand air, avec les montagnes à l’horizon. Ces personnes écoutèrent avec attention l’explication donnée par l’orateur sur leurs relations avec la Watch Tower Society et les raisons pour lesquelles il était approprié, maintenant, de montrer de la loyauté à son égard pour que l’œuvre mondiale de Jéhovah fût accomplie avant Harmaguédon. Il attira finalement leur attention sur la résolution spéciale contre le communisme. La police de sécurité qui se trouvait dans l’auditoire a dû ouvrir de grandes oreilles et être bien éveillée ! Nous étions heureux qu’elle fût là !
Pour gagner du temps, on ne lut pas le manuscrit préparé en anglais. Le traducteur chinois donna lecture de l’introduction en chinois, et l’interprète la traduisit. Quand vint le moment de présenter la résolution elle-même, à cause de ses termes techniques, cet interprète fut remplacé par Tchen-Ah-Pang. Suivant la traduction chinoise, phrase par phrase, frère Tchen utilisa une traduction de la résolution imprimée en japonais et, partant d’elle, donna la traduction en “ ami ”. Avant qu’elle fût complètement achevée, l’électricité s’éteignit et l’assemblée fut plongée dans l’obscurité d’une nuit sans lune. Des lampes de poche éclairent rapidement les manuscrits, des bougies allumées sont placées sur l’estrade, et la présentation de la résolution se poursuit jusqu’à la fin. Frère Tchen propose l’adoption de la résolution en langue “ amie ”. Le serviteur de district de la Société, en sa qualité de serviteur d’assemblée, appuie la motion. Le vice-président présente alors la question à un auditoire invisible et, loyalement, de l’obscurité enveloppante, jaillit un retentissant Oui d’adoption et des applaudissements chaleureux éclatent. Qui ne se joindrait à cela sinon la police elle-même ! Magnifique ! Quelques minutes après, l’électricité revient pour s’éteindre de nouveau après que la foule eût entonné un couplet de “ Acclamons le Signal ” pour terminer. La prière finale se fait à la lumière des bougies ; puis, l’électricité revient un peu jusqu’à 9 heures, moment où elle s’évanouit une fois de plus, car les sessions ne doivent pas se poursuivre au delà de cette heure. Le vaste auditoire se disperse dans l’obscurité, mais nous sommes persuadés qu’ils seront tous guidés sans danger jusqu’à leur logement dans les foyers du voisinage.
Le dimanche 20 janvier se leva, froid et clair. Avant le programme, le vice-président monta sur l’estrade et, pendant une vingtaine de minutes, donna à ceux déjà présents une séance musicale en jouant sur un harmonica les cantiques du Royaume, aux applaudissements des congressistes heureux. Le nouveau serviteur de filiale, Paul Johnston, commença la série des thèmes de la journée par un beau discours sur “ Les desseins du royaume de Dieu ”. Celui du vice-président lui succéda et l’assistance fut encouragée à rester attachée à la société du monde nouveau, en harmonie de cœur avec les desseins de Jéhovah. L’auditoire s’élevait alors à 1 964 personnes. Le discours public “ Pourquoi la paix permanente s’établira à notre époque ” devait être prononcé au début de l’après-midi, à 14 heures, afin de permettre à l’orateur de prendre un train peu après, train qui le ramènerait à Hualien. De nombreux congressistes, venus des régions éloignées de l’île, devaient aussi partir de bonne heure pour avoir des correspondances pour les trains qui les ramèneraient chez eux ce soir-là. Néanmoins, 1 666 personnes, parmi lesquelles se trouvaient de nombreux intéressés du pays, s’assemblèrent à l’heure annoncée pour entendre le discours public.
Parmi les assistants se trouvaient des membres des tribus des montagnes. Ce fait attestait que le message du Royaume avait enfin pénétré dans la zone dangereuse, dans les montagnes dont le gouvernement interdit actuellement l’accès. Autrefois, une chasse aux têtes avait été entreprise par ces montagnards, et le désordre régnait encore dans la région. Mais, maintenant, trente hommes de ces tribus des montagnes sont venus à la vérité, et, après son discours public, frère Franz eut le plaisir unique d’en rencontrer trois qu’on lui présenta spécialement.
L’annonce de la conférence publique avait été faite partout par le moyen de diffusion le plus efficace ici : la bouche. Ceux qui étaient rassemblés tressaillirent quand ils entendirent les preuves péremptoires tirées de la Bible établissant que la paix du Monde Nouveau viendra de notre temps. Bas dans le ciel, des nuages annonçaient une grosse averse, mais l’auditoire attentif resta assis à sa place, s’imprégnant de la pluie de vérité spirituelle. Les traductions fidèles du discours par la sœur chinoise et le frère “ ami ” lui permettaient de comprendre ; ces deux traducteurs avaient travaillé inlassablement pour transmettre de l’estrade le message de Dieu aux assistants dans leur langue respective. Vu les circonstances, l’orateur public ajouta les paroles finales d’exhortation et d’adieu, apportant une nuance de tristesse. Après la prière spéciale de la fin, la foule resta en place tandis que frère Franz et les cinq missionnaires et le traducteur en chinois qui devaient partir avec lui prenaient leurs bagages dans la maison voisine. Quand ils passèrent sur l’estrade de l’assemblée pour quitter les lieux, tout l’auditoire se mit à leur dire au revoir de la main. Il était pénible de partir, mais cela faisait du bien de savoir que les frères qu’on laissait à Tchih-Chang formaient une partie stable de la société du monde nouveau et qu’ils étaient un avec nous dans l’adoration et le service de Jéhovah.
Nous passâmes la nuit dans un hôtel typiquement japonais à Hualien et, le lundi à midi, nous prîmes l’avion pour Taïpeh. Nous eûmes le temps de visiter le home de missionnaires où la nouvelle filiale serait établie et de prendre ensuite un pousse-pousse pour visiter pendant une heure les curiosités de Taïpeh, dans les quartiers indigènes les plus caractéristiques de cette capitale. Le lendemain matin, le serviteur de district et le vice-président dirent au revoir aux cinq compagnons à l’aéroport et prirent l’avion pour le Japon. Ce fut une nouvelle réjouissante d’apprendre que, moins d’une semaine auparavant, soixante-dix-huit caisses étaient arrivées dans le port de Tchilung près de Taïpeh ; ces caisses contenaient plus de 7 460 kilos de vêtements de secours qui devaient être distribués aux frères nécessiteux de Formose, afin qu’ils puissent prêcher la bonne nouvelle du Royaume avec plus de confort et d’efficacité. Les caisses d’emballage constitueraient aussi du bon matériel pour les chaises des Salles du Royaume, etc.
OKINAWA
De Taïpeh, Formose, à Okinawa, île historique rendue célèbre au cours de la deuxième guerre mondiale, le voyage se fait d’une traite et dure une heure quarante minutes. Nous volons à près de 2 800 mètres d’altitude, au-dessus des montagnes septentrionales de Formose, d’une mer de nuages et, plus tard, de quelques îles charmantes à mesure que nous approchons de notre halte temporaire sur la route du Japon. Notre avion atterrit vers midi un quart, heure d’Okinawa. À l’aéroport de Naha, une vingtaine de membres du groupe d’Okinawa étaient venus pour rendre plus réconfortante cette courte étape du vice-président de la Watch Tower Society et du serviteur de district de la filiale japonaise, laquelle exerce la supervision spirituelle sur cette île. Nous espérions qu’ils y seraient, et ils n’ont pas déçu notre attente. Nous passâmes près d’une heure avec ces frères au cœur généreux, de différentes nationalités, qui donnent un si bon témoignage dans cette île. La plupart des proclamateurs du Royaume sont originaires d’Okinawa, et, au cours du mois de décembre 1956, les proclamateurs de groupe, au nombre de vingt, placèrent une moyenne de quatre-vingt-douze périodiques chacun, parmi les gens rencontrés dans le travail dans le champ. Récemment aussi, trois maîtresses de maison d’Okinawa entrèrent dans le service de pionnier général et trouvent une grande joie à effectuer cette proclamation à plein temps du royaume de Dieu.
TOKYO ET KYOTO, JAPON
Un peu avant 13 heures, frère Franz et le serviteur de district Adrian Thompson volaient de nouveau. Trois heures plus tard environ, notre intérêt s’accrût subitement quand nous aperçûmes au loin, couronné de neige, le Mont Fuji-Yama, se détachant dans le ciel brumeux du soir. Mais avant que notre avion n’arrive juste à sa hauteur, nous survolons l’île d’Oshima avec son volcan, le mont Mihara, fumant sous le climat hivernal. Puis tandis que le soleil descend rapidement, le mont Fuji se profile dans le ciel qui s’assombrit. C’est seulement après 17 heures que notre avion atterrit et s’immobilise devant l’aéroport international de Tokyo, maintenant l’un des plus modernes du monde. Trois heures plus tard environ, les deux voyageurs volent de nouveau à bord d’un autre avion. Ils dominent les lumières de la nuit, disséminées sur la grande étendue de la capitale japonaise, et se déplacent rapidement en direction du sud-ouest, vers Osaka, centre des affaires du pays, avec sa population d’environ 3 500 000 habitants. À cause de ses nombreuses rivières et de ses nombreux ponts, cette ville est connue sous le nom de “ Venise du Japon ”. En un peu plus d’une heure et demie de vol, nous sommes à l’aéroport d’Osaka ; le serviteur de la filiale japonaise et la femme du serviteur de district, tout souriants, sont là pour nous saluer. À cette heure tardive, l’assemblée nationale des témoins de Jéhovah à Kyoto, à quatre-vingts kilomètres au nord, a clôturé son premier jour d’assemblée, avec une assistance de 386 témoins et personnes de bonne volonté. C’est une assemblée de trois jours, rappelez-vous, qui se tient au milieu de la semaine, du mardi 22 au jeudi 24 janvier.
Le départ d’Osaka se fit en voiture au milieu de la matinée du mercredi 23 janvier. Avant de quitter l’intéressante ville, nous fîmes une visite au château d’Osaka, bel édifice datant des temps féodaux du Japon. Ce château fut la dernière forteresse à succomber quand les guerres féodales prirent fin, en l’an 1615. Pour aller à Kyoto, nous fîmes un détour vers le sud-est, en passant par Nara, l’ancienne capitale, de laquelle le pays fut gouverné jusqu’en 794. C’est par là que le bouddhisme, venant tout d’abord de Corée, pénétra au Japon. Nous fîmes aussi une courte visite à Todaï-ji, temple érigé en 752, le soi-disant Temple Cathédrale de tous les temples provinciaux du Japon. À l’intérieur de cet immense édifice en bois est assis Daïboutsou (le Grand Bouddha), image colossale coulée en bronze et pesant près de 500 tonnes. Ses pouces ont 1,63 mètres de long et sa main droite, plus grande qu’un homme, est levée dans une attitude de bénédiction, à la manière du pape catholique romain quand il lève la main pour bénir son troupeau religieux. La porte conduisant à cet édifice principal ou Kondo est gardée par des images de guerriers à la mine cruelle (nio), représentations de démons. Cependant, ce temple à l’aspect sinistre est entouré d’un parc magnifique où poussent de nombreux cerisiers et où les cerfs paissaient paisiblement et venaient manger jusque dans notre main.
(À suivre.)
[Illustration, page 59]
ESTRADE À TCHIH-CHANG, FORMOSE.