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  • Autour du monde avec le vice-président (5ème partie)

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  • Autour du monde avec le vice-président (5ème partie)
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1958
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1958
w58 15/3 p. 91-95

Autour du monde avec le vice-président (5ème partie)

DANS le passé, l’ingérence des prêtres bouddhistes dans la politique se révéla si désagréable pour la cour japonaise de Nara qu’en 794 l’empereur alla s’installer à Kyoto, pour se débarrasser des prêtres de Nara. Kyoto resta la capitale du Japon jusqu’en 1868, date à laquelle la capitale fut transférée à Tokyo. Mais c’est vers Kyoto que nous roulions, vers la ville d’où le royal “ Fils du Ciel ” avait, soit en fait, soit de nom, gouverné le Japon pendant plus de mille ans. Kyoto ne porte pas de traces des bombardements de la deuxième guerre mondiale. Son ancienne culture et ses temples lui ont épargné cette indignité. C’est une ville aux rues larges, aux parcs magnifiques, mais c’est aussi le centre des nombreuses sectes bouddhistes du Japon. Elle abonde en dieux-démons. On y trouve la salle de Kwannon, déesse de la miséricorde, avec 1 001 images de cette déesse ; d’immenses reproductions du rosaire bouddhiste à 108 grains, des dieux ayant de multiples mains et une énorme corde, tressée avec les cheveux offerts par des milliers d’adoratrices.

Cependant, la chose présentant le plus grand intérêt à Tokyo, ce 23 janvier, c’était l’assemblée nationale des témoins de Jéhovah. Le deuxième jour était arrivé et une foule impatiente de ses témoins s’était rassemblée de tous les coins de ce pays insulaire. Deux mois auparavant, le Japon avait atteint un nouveau maximum de proclamateurs actifs du Royaume, avec un accroissement de 20 pour cent sur l’année précédente et un total de 657 ministres dans le champ. Des centaines d’entre eux assistaient à l’ouverture de l’assemblée, et, le dernier jour, 470 membres de la société du monde nouveau étaient présents, ce qui représente 60 de plus que lors de la visite du président de la Société dans ce pays, neuf mois auparavant. On remarquait nettement que ces témoins japonais s’étaient dépouillés de la réserve et du formalisme si courants parmi les gens de ce pays. À l’assemblée, ils riaient, étaient heureux et applaudissaient, car c’était une grande et importante réunion de famille. Lorsque notre groupe atteignit le lieu de l’assemblée, le Okazaki Kokaido, l’assistance s’élevait à 420 personnes. La première chose que le vice-président fut invité à faire fut un enregistrement de cinq minutes, derrière la scène, pour un représentant de la radio ; prononcée en anglais, cette causerie fut traduite ensuite, entièrement de mémoire, par notre traducteur japonais, ce dernier enregistrement devant se superposer, sur un ton plus élevé, à l’anglais original, au moment de la retransmission à la radio.

Parmi les assistants se trouvaient soixante-six missionnaires diplômés de Galaad, de dix pays, et plus de quarante pionniers spéciaux japonais, jeunes et vieux. À deux reprises, Fred W. Franz et ces ministres transportés de joie passèrent des moments des plus profitables en tenant des réunions et en bavardant ensemble. Certains des pionniers spéciaux du Japon se préparaient à aller vers un nouveau territoire. Quatre d’entre eux étaient sur le point d’entreprendre l’œuvre dans la ville d’Hiroshima, éprouvée par la bombe atomique ; la population de cette ville s’est encore accrue ; elle est de 400 000 habitants parmi lesquels beaucoup manifestent de l’intérêt pour le message du royaume de Dieu. Une autre famille, composée de quatre adultes et de deux enfants, devait commencer sous peu à travailler dans Fukuota, ville de 600 000 habitants dans l’île méridionale de Kyu Shu. Pendant l’assemblée, une fillette de ce groupe, âgée de dix ans, surprit l’auditoire en donnant sur l’estrade un sermon biblique préparé pour le service de maison en maison. Elle lut les versets dans la Bible japonaise et présenta l’offre de l’abonnement au périodique La Tour de Garde. Des pionniers spéciaux racontèrent aussi de nombreuses et belles expériences résultant du travail dans les visites complémentaires et les études bibliques. Quelques autres, en moins d’un an, avaient établi un groupe de quatorze proclamateurs, parmi lesquels quatre venaient de se faire inscrire pour le service de pionniers de vacances. Un autre groupe, travaillant très loin dans le nord, où la neige recouvre les noms que le facteur doit lire sur les maisons et où toutes les autres religions restent inactives pendant l’hiver, avait, en quatre mois, établi une étude du périodique La Tour de Garde, suivie par treize personnes ; quatre d’entre elles sont déjà des proclamateurs du Royaume.

L’organisation de l’assemblée fonctionna bien ; la cafétéria, dressée avec des tables dans une grande salle au premier étage du bâtiment, nourrit des centaines de congressistes à chaque repas en un temps très court. Le riz et d’autres aliments furent cuits dans de grandes chaudières à l’extérieur de la salle. À la table de la cafétéria, frère Franz mangea avec des bâtonnets tout comme les autres et eut bien de la peine à se débarrasser avec cela d’une assiette de poisson et de riz.

Le soir du 23 janvier, les témoins de Jéhovah du Japon s’assemblèrent pour entendre un discours en anglais, pour la troisième fois seulement en huit ans, les deux précédentes occasions s’étant présentées lors des visites antérieures du président de la Société. Par l’intermédiaire d’un interprète compétent, membre japonais de la filiale de Tokyo, frère Franz parla à 19 h 30 à un auditoire s’élevant alors à 437 assistants. Un nombre considérable de personnes présentes qui ne comprenaient pas le japonais ou qui ne le comprenaient pas très bien étaient enchantées et revivifiées d’entendre une fois encore en anglais un discours même interrompu par la traduction dans la langue locale. Presque tous les assistants avaient une Bible, semblait-​il. Quand l’orateur citait un verset, ils cessaient de le regarder, leurs têtes s’inclinaient à l’unisson, les Bibles s’ouvraient et chacun suivait dans son exemplaire de la Parole de Dieu. C’était un auditoire enthousiaste, manifestant une attention marquée, jusqu’à la sœur qui se tenait près de la porte d’entrée, un bébé attaché dans le dos, le berçant doucement pour qu’il reste endormi pendant que la mère écoutait.

L’estrade du Kokaido était décorée d’une façon pittoresque avec des fleurs, parmi lesquelles de nombreux chrysanthèmes, fleurs nationales du Japon. Sur le mur du fond de l’estrade une grande peinture reproduisait l’image du calendrier de 1957 de la Société. Cependant, par suite d’un imprévu, l’artiste avait omis involontairement de peindre une chose : le pont qui relie la nouvelle imprimerie à l’ancienne. Frère Franz se servit avec adresse de cette omission pour souligner l’unité existant entre toutes les parties de l’organisation de Jéhovah. Mais le lendemain matin, le pont avait été ajouté au tableau !

Le jeudi matin, 24 janvier, l’événement qui caractérise presque toujours une assemblée eut lieu, le baptême des nouveaux voués. Après le discours prononcé dans la salle sur ce sujet, beaucoup d’entre nous se rendirent à pied, non loin, à l’établissement de bains japonais, où le baptiseur, se tenant dans la petite piscine carrée, immergea tout d’abord six frères puis vingt sœurs, soit vingt-six personnes en tout. Les sessions de l’après-midi furent une période prolongée de joie particulière, car Donald Haslett, ancien serviteur de filiale et missionnaire de la Société, en qualité de président, introduisit tout d’abord le serviteur de district, puis le serviteur de filiale, W. Lloyd Barry, et, finalement, le vice-président en visite, qui prononcèrent tous des discours. Un missionnaire de Hawaii, diplômé de Galaad, termina les sessions de l’après-midi par la prière, car cette journée devait se terminer par la conférence publique. L’auditoire de l’après-midi indiqua un nouvel accroissement, 470 assistants.

Le dernier soir de l’assemblée arriva et le temps approcha où devait être prononcé le discours public “ La paix d’un monde nouveau est-​elle possible de notre temps ? ” Les gens de Kyoto, connus pour leur suffisance, braveraient-​ils la rigueur de l’hiver et sortiraient-​ils ? Le fait que l’assemblée se tenait dans le magnifique Okazaki Kokaido était encourageant car la ville s’enorgueillit de cette salle de style japonais. De plus, Kyoto qui compte près de deux millions d’habitants, avait été inondée de feuilles d’invitations, et il semblait qu’une affiche annonçant la conférence se trouvait dans chaque vitrine. La radio de Kyoto avait donné de l’assemblée un excellent compte rendu, retransmettant quelques cantiques du Royaume et une interview de dix minutes. Après tout cela, l’auditoire qui vint pour entendre parler de la paix du monde nouveau ne nous déçut pas. On compta 605 assistants. Comparé avec celui de l’après-midi, ce nombre indiquait que 130 étrangers, soit plus d’un cinquième de l’assistance, étaient présents. Et quel auditoire absorbé et attentif il y avait là, dans cette forteresse du bouddhisme ! Ils applaudirent de la façon la plus enthousiaste. Par la suite, les frères contactèrent de nombreuses personnes de bonne volonté et prirent rendez-vous avec elles en vue de commencer des études.

Cette assemblée nationale démontra d’une façon évidente que la paix du monde nouveau est une réalité de notre temps, parmi les témoins de Jéhovah au Japon et dans le monde entier. Un étudiant de la Bible, assistant pour la première fois à une assemblée, fit cette remarque : “ Tout ici est si totalement différent. C’est réellement une société d’un monde nouveau ! ” Les vingt-six frères et sœurs nouvellement baptisés se réjouirent fort d’avoir fait leur entrée dans cette société du monde nouveau. Les missionnaires étrangers et les proclamateurs locaux du Royaume convinrent pareillement que de toutes les assemblées tenues jusqu’alors au Japon, c’était la plus enthousiaste, la plus agréable, celle qui se déroula dans les meilleures conditions !

Il n’était pas très tard et, avant de rejoindre leurs postes dispersés à travers le pays, presque tous les missionnaires, diplômés de la bien-aimée école de Galaad, se réunirent au home de missionnaires de Kyoto, au nombre de plus de soixante. Ils s’entassèrent dans deux pièces et s’assirent sur le sol. Un buffet composé de morceaux inaccoutumés avait été préparé et l’on écouta des expériences revêtant un grand intérêt théocratique. Un tel rassemblement, étant une chose tellement rare, méritait bien qu’on lui sacrifiât un peu de son sommeil après minuit. Ceux qui ne logeaient pas dans le home cette nuit-​là partirent rafraîchis, reconnaissants et joyeux. Quelques heures de sommeil et, à 5 heures, le moment était venu pour trois d’entre nous de se lever et de se rendre en automobile à l’aérodrome d’Osaka pour y prendre l’avion pour Tokyo. À Tokyo, l’après-midi fut employée à contrôler la propriété et le fonctionnement de la filiale de la Watch Tower Society. Le lendemain matin, le vice-président se rendit à l’aéroport de Haneda et, à 9 h 15, il volait en direction de la Corée. L’espoir de passer un jour à Tokyo la semaine suivante, en revenant de la Corée du Sud pour se rendre aux îles hawaiiennes, lui apportait, à lui et aux amis qu’il laissait derrière lui, une consolation.

SÉOUL, CORÉE

Le lendemain matin, samedi 26 janvier, nous passâmes une fois encore près du mont Fuji et nos yeux se remplirent du spectacle offert par cette montagne sacrée, la plus haute du Japon, symétrique et couronnée d’une imposante crête de neige, se dressant, solitaire, au-dessus de la région environnante. Après avoir survolé le sol très accidenté du Japon, tout enneigé près du rivage occidental, nous nous trouvâmes au-dessus de la mer bleue du Japon. Le temps s’écoule ; à travers la brume légère des nuages, nous apercevons, au-dessous de nous, de nouvelles montagnes, celles de la Corée, puis des vallées, crevasses et ravins couverts de neige. Près de la capitale coréenne, nous traversons les nuages pour descendre et rasons les champs et les terrasses enneigés, les eaux gelées, celles du fleuve Han étant prises. À 13 h 45 environ nous atterrissons sans ennui à l’aéroport de Séoul.

La Corée n’est pas un carrefour important dans les voyages internationaux, aussi les visiteurs de l’étranger sont-​ils peu nombreux. À la joie des témoins de Jéhovah de cette péninsule du continent asiatique, le président de la Watch Tower Society, accompagné d’un secrétaire particulier, avait visité leur pays pour la première fois en avril 1956. L’annonce de la venue du vice-président de la Société vers la fin de janvier 1957 augmenta encore leur joie. Cette visite les incita à prendre des dispositions en vue d’une assemblée nationale vers la fin de janvier, du 25 au 27. Les témoins ne furent pas découragés par le fait que cette assemblée devait être organisée au plus fort de l’hiver, ce que les témoins de Jéhovah de la glaciale Corée n’avaient jamais expérimenté auparavant. Mais, hiver ou été, la perspective de cette visite officielle et celle d’une assemblée nationale furent les bienvenues, et, sans perte de temps, les préparatifs commencèrent. On obtint la plus grande salle de la Corée du Sud, celle de l’école supérieure de garçons de Séoul, Kyung-gi, ainsi que son gymnase. Ce dernier servit à la fois de cafétéria et de salle pour accueillir le surplus des assistants à la conférence publique de l’assemblée. Au début de novembre 1956, pendant la saison traditionnelle “ kimjang ”, trois immenses vases en terre de kimchi furent préparés et enterrés dans le sol jusqu’au moment de l’assemblée. Ce plat favori de feuilles de choux conservées avec de l’ail et du poivre rouge caractérise chaque assemblée coréenne des témoins de Jéhovah.

Les préparatifs comprenaient aussi la publicité au moyen de feuilles d’invitation, de 1 500 affiches en deux couleurs pour les vitrines et de 250 enseignes pour les autobus de Séoul. Décembre vint ; il s’avéra le mois le plus froid depuis trente et un ans ; ce froid constituait un facteur d’empêchement inquiétant. Puis, juste avant l’ouverture de l’assemblée, le gouvernement coréen doubla le tarif des chemins de fer. Sans aucun doute, cela aurait pour effet d’empêcher certains frères, gênés pécuniairement, de venir à l’assemblée de Séoul. Aussi, comme ce fut agréable d’en voir près de quatre cents, venus des circuits et des groupes du sud de la capitale. Avec joie on pourvut au logement de 324 d’entre eux dans quatre des Salles du Royaume des neuf groupes de Séoul, ces Salles du Royaume ayant été transformées en vastes dortoirs. Des paillasses et des couvre-pieds piqués furent étendus sur le sol fait de paillassons et les poêles restèrent allumés toute la nuit pour que les dormeurs n’eussent pas froid. Les frères coréens goûtèrent vivement cette vie en commun pendant toute l’assemblée, et cela donne une idée de ce qu’étaient les assemblées de Jérusalem où les Israélites se réunissaient par millions.

La session d’ouverture de l’assemblée, le vendredi matin, 25 janvier, fut suivie par 647 assistants qui furent envoyés ensuite dans les territoires de la ville pour rendre témoignage. L’après-midi, 1 191 assistants entendirent le discours de bienvenue, prononcé par un frère natif de la Corée, travaillant à la filiale de la Société à Séoul, et trois allocutions d’une demi-heure sur des thèmes opportuns faites par un missionnaire diplômé de Galaad et deux frères coréens. Le programme de la soirée, commençant à 18 h 30, fut assuré par trois frères coréens et deux missionnaires diplômés de Galaad, l’un d’entre eux étant le serviteur de la filiale de la Société, Donald L. Steele. Précédé par des cantiques et des expériences, ce programme présentait une série de quatre discours d’une demi-heure sur le mariage théocratique, et, en dépit du temps hivernal et de l’approche du couvre-feu à 23 heures, il y eut 1 043 personnes qui prirent plaisir à le suivre et à en tirer profit.

Le samedi matin, avant l’heure prévue de l’arrivée du vice-président, le discours sur le baptême fut prononcé. Quand on demanda aux candidats de se lever et de répondre aux questions qui leur étaient posées, 154 personnes, soit 96 femmes et 58 hommes, se levèrent et confessèrent qu’elles étaient prêtes à être immergées dans l’eau en symbole du don de leur personne à Jéhovah Dieu, aux applaudissements de la grande foule des observateurs. Après la prière, les candidats furent emmenés vers deux établissements de bains publics, un pour les frères et l’autre pour les sœurs. Là, ils furent immergés dans l’eau chaude.

L’arrivée du vice-président à l’aéroport assez éloigné de Kim Po était prévue pour 14 heures. La session de l’après-midi commençait à 13 h 45. S’étant renseigné au bureau de la ligne aérienne et apprenant que l’avion arriverait plus tôt, un groupe de frères qui avaient loué un autobus, et d’autres dans des voitures particulières, se rendirent en toute hâte à l’aéroport pour souhaiter une chaleureuse bienvenue de la part de la Corée à leur frère américain. Près de soixante-quinze frères se trouvaient là pour l’accueillir. Comme il sortait de l’avion, une clameur jaillit de la foule des frères placés derrière la barrière. Plusieurs missionnaires attendaient au pied de la passerelle poussée contre l’avion et des journalistes prirent des photos au magnésium. Les frères accueillants agitaient des exemplaires de La Tour de Garde en coréen, ils portaient les insignes de l’assemblée et saluaient joyeusement. Il n’y avait aucune difficulté à déterminer qui étaient les témoins de Jéhovah dans ce pays étranger. Un journaliste coréen facilita l’accomplissement des formalités d’entrée habituelles. Tandis qu’il franchissait la porte de sortie de la douane, le vice-président accorda son attention à chacun des membres de ce vaste comité d’accueil, appelant même certains Coréens par leur nom. Il se sentit tout de suite chez lui.

Peu après 16 heures, dans la salle de conférences de l’école supérieure de garçons de Kyung-gi, les sessions de l’assemblée de l’après-midi se terminaient par le discours d’un frère coréen lorsque le vice-président fit son entrée au fond de l’auditorium. Une foule de 1 321 personnes remplissaient la salle ; un grand nombre d’entre elles étaient debout. Le vice-président ne put s’empêcher de monter sur l’estrade, et, sans attendre sa présentation prévue pour le soir, il exprima sa joie et sa reconnaissance envers Jéhovah du privilège de se trouver parmi eux et de pouvoir les assurer de l’amour théocratique et de leur transmettre les salutations de tous les groupes et de toutes les assemblées du peuple de Jéhovah qu’il avait desservis pendant les deux mois de son voyage. Eu égard au couvre-feu fixé à 23 heures, il prit des dispositions sur l’estrade pour que le programme fût avancé, afin que la majorité des frères eussent l’occasion d’être présents et d’entendre tout ce qui allait être dit. Cela eut un bon effet. Au lieu de diminuer ce soir-​là, l’assistance s’accrût, et rares furent ceux, s’il y en eut, qui furent obligés de s’en aller plus tôt.

Dès lors, le vice-président fut occupé sur l’estrade. Pour son discours du samedi soir, 1 402 personnes remplissaient la salle. Tout l’espace en dehors des nombreuses et longues rangées de chaises était occupé. Entre la première rangée de sièges et l’estrade, beaucoup s’assirent à la manière coréenne. Les frères coréens s’asseyent très près les uns des autres et réussissent ainsi à placer un nombre maximum de gens dans une salle. De l’estrade, l’orateur avait l’impression de voir une mer de visages levés, de chers visages, tous attentifs à la précieuse Parole de Dieu. Le chant de cette grande foule, dirigé par un petit orgue mû au pied, était remarquable, lui aussi. Pendant l’assemblée, un chœur de voix entraînées chanta les cantiques du Royaume, à plusieurs voix, avec une belle harmonie.

Le dimanche matin, 27 janvier, les 1 275 personnes attentives qui composaient l’auditoire écoutèrent le vice-président qui les exhorta à rester fidèles dans les limites de sécurité de la société du monde nouveau. Presque toutes suivaient très attentivement dans leurs Bibles coréennes et notaient dans la marge les explications des versets. C’était agréable à voir. Peu de temps après la conclusion du discours, la grande foule prit plaisir à écouter le concert que frère Franz donna en jouant pour eux les cantiques du Royaume sur son harmonica chromatique à bouche. Les Coréens aiment les choses de ce genre, non prévues sur le programme, car, dans presque toutes les réunions de société, les invités sont appelés à remplir un rôle, soit en chantant, en dansant ou en jouant d’un instrument de musique quelconque.

Malgré les conditions économiques défavorables, il y a de nombreux proclamateurs, pionniers à plein temps, en Corée du Sud. Pour montrer son appréciation à cet égard, frère Franz invita tous les pionniers de la Corée à retarder un peu leur dîner et à monter sur l’estrade pour assister à une réunion. Janvier avait été un mois très riche en pionniers de vacances, et nous fûmes comblés de voir sur l’estrade 147 pionniers, pionniers spéciaux, généraux et pionniers de vacances, tandis que frère Franz les encourageait à choisir comme carrière ce service à plein temps. Son choix personnel d’être pionnier, en 1913, avait posé le fondement ou frayé la voie à sa présence là, en Corée, en cette heure de midi. C’est ainsi que de plus grandes bénédictions, de plus importants privilèges leur seraient accordés s’ils continuaient dans leur service à plein temps. Voir un si grand nombre de tels proclamateurs du Royaume, là, sur l’estrade, était vraiment encourageant car cela montrait que presque tous les pionniers de Corée avaient pu assister à l’assemblée.

Le dimanche après-midi, le temps était clair et il ne faisait pas très froid. On s’attendait donc à une forte assistance. La salle de l’école supérieure et le gymnase pouvaient contenir 2 100 personnes assises et on pensait que ce serait merveilleux si les deux salles étaient remplies. Les témoins de Jéhovah furent invités à occuper le gymnase afin de permettre à la majorité des personnes de bonne volonté d’entrer dans la salle principale et d’entendre directement l’orateur. Les frères se conformèrent à cette exigence. Le public vint. Il dépassa toutes nos espérances pour une journée de plein hiver. On compta les assistants : il y en avait 2 254 dans les deux salles, assis sur le sol, sur les chaises disponibles et d’autres debout. Mille personnes de bonne volonté au moins assistèrent à la conférence publique faite par le vice-président de la Société. De nombreuses adresses furent remises par les assistants pour demander d’autres renseignements et solliciter la visite d’un témoin de Jéhovah compétent.

Après la conférence publique, frère Franz fut présenté à un frère d’un certain âge, de Suwon. Ce dernier se dit être un vieil ami du président de la Corée, le Dr Syngman Rhee, dont il avait à peu près l’âge. Il raconta comment, pendant le travail dans le champ, il fit une visite complémentaire au premier magistrat de la nation, lui remettant un exemplaire en langue coréenne de la brochure “ Cette bonne nouvelle du royaume ”. Quelque temps avant, il lui avait donné un exemplaire de la brochure caractéristique de 1955, Qui est “ la lumière du monde ”, la chrétienté ou le christianisme ? Lors de cette visite de courtoisie au président, pendant l’assemblée nationale, le Dr Rhee a exprimé son appréciation pour la brochure qui lui avait été remise. Notre frère âgé, qui portait une barbiche blanche, se hâta d’expliquer à frère Franz qu’il avait tout d’abord demandé au serviteur de circuit de la Corée s’il convenait qu’il fît cette visite complémentaire au Dr Rhee au lieu de participer au travail habituel avec les périodiques.

Dans les communications qui suivirent la conférence publique, les gens de bonne volonté furent invités à rester pour la session finale de l’assemblée où l’orateur public parlerait de son voyage autour du monde jusqu’en Corée. Montrant leur appréciation, 1 436 personnes restèrent pour cette session, et pour une session ordinaire d’assemblée, en dehors du discours public, ce fut le nombre le plus élevé qu’on eût enregistré aux assemblées déjà tenues en Corée. Sur demande, le serviteur de la filiale coréenne prononça d’abord un discours improvisé directement en coréen, à la grande appréciation de tous. Ils étaient heureux d’entendre le serviteur de filiale Steele s’exprimer dans leur langue, lui qui les a servis si fidèlement, avec sa femme, pendant toutes ces années d’épreuves et de dangers, dès avant l’incursion communiste de la Corée du Nord, en 1950. Quant au vice-président, dans son discours d’adieu et sa conférence avec projections décrivant son voyage, il dut se servir de son interprète habituel, un jeune et fort garçon de l’école supérieure qui a correspondu avec lui. C’était un travail ardu pour le jeune homme de traduire sans aucune note ou examen préalable de la matière, mais il soutint l’épreuve et transmit très bien les vérités et les exhortations du vice-président, s’acquittant très consciencieusement de cette lourde responsabilité.

De l’avis de tous l’assemblée nationale de trois jours se termina trop tôt. Grâce aux deux films de la Watch Tower Society, qui ont été projetés dans la Corée du Sud, les frères coréens connaissaient le président et le vice-président de la Société avant de les voir en personne. Après la visite de ces deux frères, ils savaient pourquoi les témoins de Jéhovah forment une organisation unifiée sur toute la terre. Ils savent que le principe d’amour et de fraternité est un lien véritable chez les témoins de Jéhovah, de même que la vérité et notre détermination commune de prêcher le royaume établi de Dieu sous le Christ. Ils quittèrent donc l’assemblée, profondément résolus à rester loyaux envers l’organisation théocratique de Jéhovah et à demeurer à l’intérieur de ses limites.

Frère Franz passa les lundi et mardi suivants ainsi que la matinée du mercredi avec les missionnaires et les frères coréens. Cela lui permit d’être l’objet de la très généreuse hospitalité et de la cordialité des Coréens qui exprimèrent leur reconnaissance pour les bénédictions spirituelles qui leur furent apportées. En visitant les foyers coréens, frère Franz vit et apprit la manière dont ils s’assoient sur le sol pour prendre leurs repas. Le plancher, chauffé en dessous, répand une chaleur particulièrement agréable.

Partout où le vice-président était reçu, on lui demandait de répondre à des questions bibliques. Sa bonne volonté à le faire enchantait ces Coréens qui fouillent la Bible. Quelques frères appartenant à treize groupes organisèrent un banquet composé d’aliments coréens pour les missionnaires des homes de Séoul et de Pusan et pour frère Franz, au restaurant coréen Nak Won Chang, sur le flanc d’une colline. Le dîner commença à 13 heures, le mardi 29 janvier ; il se composait de toutes sortes de plats savoureux dont se délectèrent tous les assistants. Après que tous furent rassasiés, les garçons emportèrent les restes, ainsi que les tables, débarrassant la vaste salle du banquet. Puis, les quarante-neuf convives se rassirent tous — oui, sur le sol — et assiégèrent le vice-président de questions bibliques. Cette discussion se poursuivit jusqu’à 18 heures, heure à laquelle un grand nombre d’entre eux durent se rendre dans leurs centres de service pour l’étude du livre. Quand il fit trop sombre pour permettre aux quarante-neuf assistants de lire encore dans la Bible, la réunion de questions et réponses se poursuivit à la lumière des bougies. Le premier traducteur dut être remplacé par un autre, un directeur d’école supérieure. Quel empressement à extraire les trésors de vérité et de révélation de la Parole de Dieu ! Ce fut une expérience inoubliable à la fois pour les frères coréens et les missionnaires travaillant avec eux. À maintes reprises, en d’autres occasions, ils étaient si profondément absorbés par des discussions profitables qu’il fallait qu’on leur rappelât l’heure du couvre-feu. Puis, à la hâte, on cherchait à se procurer un des rares taxis ou jeeps pour arriver à la maison avant que la sirène sonnât l’heure du couvre-feu.

Nous passâmes la dernière soirée, celle du mardi, au home de missionnaires sur le flanc de la montagne en compagnie des onze missionnaires et de trois membres de la famille du Béthel de Séoul. Les missionnaires reçurent alors des conseils chaleureux les exhortant à demeurer dans les territoires qui leur sont attribués et à continuer à apprécier et à jouir de leur merveilleux privilège de servir des frères aussi sympathiques que ceux de Corée, sans se préoccuper des inconvénients et des dangers qu’ils ont à supporter. Puisque cette réunion d’adieu avait lieu dans le home de missionnaires de Séoul où frère Franz devait loger cette nuit-​là, il n’y avait pas à se tourmenter pour le couvre-feu. Il n’est guère étonnant que ce petit groupe étroitement uni ait chassé toute fatigue pour rester ensemble et se rassasier de la compagnie les uns des autres jusqu’à près de deux heures du matin !

Cette nuit passée à la filiale et au home de missionnaires permit au vice-président de prendre le déjeuner avec les treize missionnaires de Séoul et de Pusan. Avant de partager la nourriture matérielle, un service du Béthel, le même que celui qui est accompli au siège de Brooklyn, fut conduit par frère Franz. Mais la discussion du texte biblique quotidien se fit en langue coréenne ; frère Franz seul donna un commentaire, le résumé, en anglais, et fit la prière.

Le jour du départ du vice-président était fixé au mercredi 30 janvier. À l’aéroport Kim Po, au delà de la rivière gelée Han, plus de 150 Coréens s’étaient rassemblés dans le bâtiment de l’aéroport pour lui dire adieu. Ils se réunirent de nouveau derrière la barrière du terrain d’aviation. Des larmes coulaient sur de nombreux visages tandis que leur compagnon de service sur le point de les quitter se dirigeait vers l’avion NWA. De part et d’autre on agita les mains en signe d’adieu, puis frère Franz monta à bord. L’avion s’éloigna, et quelques minutes avant quatorze heures, les Coréens, qui ne le quittaient pas des yeux, le virent monter et se diriger vers le Japon. Maintenant pour eux tous, c’était le retour au travail, remplis de la nouvelle force tirée des privilèges de la semaine écoulée. Pendant les trois mois précédents, ils avaient eu accroissement sur accroissement jusqu’à ce qu’ils atteignissent le maximum de 1 801 proclamateurs au cours du mois de décembre extrêmement froid. Maintenant janvier, ce mois d’assemblée nationale, ne se laisserait pas distancer.

(À suivre.)

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