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  • “Bien sûr, Kayoko, puisque je l’ai fait”

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  • “Bien sûr, Kayoko, puisque je l’ai fait”
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1971
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1971
w71 1/8 p. 476-479

“Bien sûr, Kayoko, puisque je l’ai fait”

Raconté par Gladys Gregory

LE SUJET de notre conversation m’était particulièrement cher ; il s’agissait du service de pionnier, c’est-à-dire la prédication à plein temps sous la direction de la Société Watch Tower. Kayoko, une jeune Japonaise, s’y intéressait vivement.

“Crois-​tu sincèrement que je pourrais devenir pionnier ?” me demanda-​t-​elle.

“Bien sûr, Kayoko, puisque je l’ai fait quand j’avais à peu près ton âge.”

“C’est un grand privilège de pouvoir consacrer tout son temps au service du Royaume de Dieu. Mais je crains de manquer de confiance en moi.”

“Je me souviens que, moi non plus, je n’avais pas une grande confiance en moi. Mais j’avais la certitude que si je mettais Jéhovah et son service à la première place dans ma vie, il prendrait soin de moi tant matériellement que spirituellement. Et c’est ce qu’il a fait. Je n’ai jamais regretté d’avoir fait ce pas important, en devenant un ministre pionnier.”

“Gregory-shimaia, il y a longtemps que tu es dans le service de pionnier, n’est-​ce pas ?”

“Pas si longtemps que cela, comparativement à d’autres pionniers fidèles que je connais. Certains d’entre eux sont ministres pionniers depuis cinquante ans, et ils sont toujours fidèles au poste. La première fois que j’ai entendu parler du message véridique de la Bible, c’était en 1940, à Roanoke en Virginie, aux États-Unis, par Edna Fowlkes, ma tante. Mais ce n’est qu’en 1944 que j’ai entrepris le service de pionnier. Ma mère, autrefois christadelphe, aimait sincèrement la Bible. C’est pourquoi, dès que j’ai commencé à fréquenter les témoins de Jéhovah, elle et ma sœur Grace ont fait de même. Tout de suite, Grace et moi nous nous sommes fixé pour but le service de pionnier. Toutefois, notre premier souci était évidemment de pourvoir aux besoins matériels de notre mère.

“Vers cette époque, deux jeunes témoins pleins de zèle qui avaient quitté leur maison en Georgie à cause d’une forte opposition familiale sont arrivés à Roanoke, afin de servir librement et plus complètement Jéhovah. Il s’agissait de Fred Rusk et de sa sœur Mary. Nous étions donc quatre à travailler en vue de devenir pionniers. Et nous le sommes tous devenus ! C’est à ce moment-​là que mon frère Grey, qui n’était pas encore témoin, mais qui était bon et aimait rendre service, est rentré de l’armée ; il s’est offert de prendre soin de notre mère. Cela tenait du miracle ! Jéhovah nous avait ouvert la voie ! Fred et Mary Rusk ont eux aussi entrepris le service ; lui a finalement été appelé à servir au siège de la Société à Brooklyn, où il travaille toujours.”

“Comme c’est passionnant ! Ici, dans notre congrégation, les jeunes éprouvent les mêmes sentiments. Presque tous sont pionniers ou envisagent de l’être.”

En effet, l’esprit pionnier se développe dans les congrégations de témoins de Jéhovah du Japon. Un an auparavant, quand Kayoko a commencé à étudier la Bible avec nous, c’était une jeune fille calme et réservée ; aujourd’hui, c’est une proclamatrice du Royaume remarquable, pleine de vivacité et d’enthousiasme. Elle est profondément heureuse de connaître les desseins bienveillants de Dieu. Nouvellement baptisée, elle aussi s’est laissé gagner par l’esprit pionnier.

Premières années dans le service de pionnier

Cette conversation avec Kayoko m’a fait faire un retour en arrière, à l’époque où nous avons débuté dans le service de pionnier. Au printemps 1946, Mary Rusk, Grace et moi avons été envoyées dans le comté de Loudoun, en Virginie. Nous sommes donc parties avec notre caravane tirée par une vieille guimbarde de 1936. Les deux premières années de notre ministère à plein temps ont été fertiles en aventures, certaines pénibles, mais la plupart agréables et amusantes. Ce fut également une période bénie. Le comté n’avait pas été visité par les témoins depuis quelque temps, et la venue de trois jeunes filles occupant une caravane en stationnement près d’une station-service faisait froncer les sourcils, tout en suscitant des réactions diverses. C’est seulement en leur donnant le témoignage à l’aide de la Bible que nous avons pu convaincre ceux qui s’approchaient que nos intentions étaient honnêtes.

De nombreuses personnes s’intéressant à la Bible, nous avons commencé de bonnes études. Cet été-​là, nous avons organisé une série de conférences publiques dans la pâture de Madame Kelly ; les orateurs venaient des congrégations les plus proches. De nombreux assistants écoutaient avec intérêt. À l’automne, nous avons fait la connaissance de Bob et Jane Harris. On avait beaucoup parlé de nous, aussi lorsque nous sommes arrivées chez lui, Bob est-​il sorti de l’aire où il battait le blé pour voir celles que l’un de ses compagnons de travail appelait “ces femmes opposées à l’enfer”. Il dit à Jane : “Prends les livres si tu veux ; s’ils parlent de la Bible, ils sont forcément bons.” Ils ont accepté avec empressement une étude de la Bible, et au printemps suivant, quand une congrégation a été formée, les réunions se sont tenues dans leur cuisine.

Dans cette petite congrégation, nous avons atteint au cours de l’été un maximum de trente témoins actifs, tous de la région. En hiver, nous avons été invitées à Galaad, l’École biblique de la Watchtower, qui forme des missionnaires. Connie, la fille des Harris, alors âgé de huit ans, fit cette remarque : “Maman, nous ne pouvons pas abandonner les réunions et la prédication du Royaume parce qu’elles s’en vont !” Il est évident qu’ils ne l’ont pas fait. Aujourd’hui, il y a deux congrégations dans ce territoire, et chacune d’elles possède sa Salle du Royaume.

Ainsi a pris fin un chapitre de notre vie dans le service à plein temps, mais nous sommes toujours heureuses d’entendre parler des fruits qu’ont produits les graines semées en ce temps-​là. La station-service où notre caravane était garée appartenait à Calvin et Lucille Athey. Quoique aimables, ils n’avaient jamais porté beaucoup d’intérêt à notre message. Mais seize ans plus tard, alors que j’étais ici au Japon, j’ai reçu de Lucille une lettre dans laquelle elle me disait : “Tu seras sans doute très étonnée d’apprendre que je suis devenue ta sœur dans la foi.” Leurs progrès spirituels m’ont rendue très heureuse.

À Galaad et dans le champ missionnaire

Aller à l’école de Galaad était une chose exceptionnelle et merveilleuse. Nous ne savions pas qu’il était possible d’acquérir une si grande connaissance biblique. À l’époque, Galaad était située dans la région des Finger Lakes (Lacs des Cinq Doigts), dans l’État de New York. Ses pelouses vertes et ses ruisseaux tranquilles ont incité Asano Asayama, une des premières Japonaises diplômées de Galaad, à dire : “On se croirait dans le Paradis !”

Sur les vingt-cinq diplômés désignés pour le Japon, huit ont ensuite été envoyés en Corée. Tout s’est passé très vite. Le voyage de New York en Corée a duré deux mois et il nous a réservé bien des surprises et des rencontres intéressantes. Trois mois après notre arrivée la guerre éclatait ; nous avons donc été évacués au Japon par l’armée. Nous sommes d’abord restés à Kobe pendant trois mois, et nous sommes finalement arrivés à Nagoya en octobre 1950. Que de péripéties en une seule année !

Ce bref séjour en Corée restera toujours gravé dans notre mémoire. Je n’ai jamais vu de témoins plus zélés que nos frères coréens. C’étaient pour la plupart des réfugiés dépourvus de ressources matérielles, qui avaient fui la Corée du Nord, communiste. Parmi le peu de biens qui leur restaient, il y avait souvent une bible très usagée. Ils assistaient en grand nombre à nos conférences publiques, et à la fin de chaque réunion, ils se pressaient autour de chaque missionnaire présent et posaient des questions bibliques. Ils n’étaient satisfaits que lorsqu’on leur lisait la réponse dans leur propre bible.

Je me rappelle qu’au temps de l’évacuation, la séparation d’avec nos compagnons de service coréens nous préoccupait presque autant que le réel danger qui nous menaçait. Nous ne sommes pas près d’oublier leurs visages baignés de larmes au moment des adieux. Pendant quelque temps même, ce souvenir nous a hantés, si bien que nous avions du mal à nous fixer momentanément au Japon pour y prêcher. Seuls deux membres de notre groupe, Don Steele et sa femme, ont pu retourner en Corée pour une période assez longue. Entre-temps, il nous a été conseillé de rester au Japon, puisque nous avions commencé à apprendre la langue du pays. D’autres missionnaires seraient envoyés en Corée dès qu’ils obtiendraient le droit d’y entrer.

“Gregory-shimai, le service de pionnier t’a permis de faire le tour du monde ! Tous ceux qui s’engagent dans le ministère à plein temps n’ont certainement pas de tels privilèges, n’est-​ce pas ?”

“Les pionniers ont des privilèges très variés. Il y en a, Kayoko, qui n’ont jamais quitté leur pays. Or, le besoin est actuellement si grand au Japon, que je ne pense pas que l’un d’eux voudrait quitter ce champ fertile.”

Le Japon, pays de contrastes

De nombreux changements sont intervenus au cours des vingt années que j’ai passées ici. Jadis appauvri et déchiré par la guerre, le Japon est maintenant l’un des pays les plus modernes du monde. Les gens sont vraiment travailleurs, désireux de s’instruire et d’expérimenter les idées nouvelles.

Au début, l’œuvre de prédication du Royaume n’a produit que peu de résultats. Il n’y avait rien d’étonnant à cela, étant donné notre connaissance limitée de la langue et le peu de publications que nous possédions. Néanmoins, certaines personnes se sont attachées à nous, et tandis qu’elles progressaient dans la connaissance de la Bible, nous apprenions à mieux parler leur langue. À l’heure actuelle, quelques-uns de ces premiers étudiants servent encore fidèlement au Japon.

Nos maladresses dans la pratique de la langue étaient fréquentes. Ainsi, par suite d’une légère erreur dans le choix d’un mot, un missionnaire s’est rendu compte qu’il avait dit : “Je suis un tramway chrétien.” Je me souviens avoir dit très sérieusement à une personne que “Jésus-Christ était venu sur la terre pour proclamer le nom et l’adresse de Jéhovah”.

Il nous a fallu apprendre à observer de nouvelles coutumes ; par exemple, nous avons dû prendre l’habitude de nous asseoir sur les talons. Je le fais encore même aujourd’hui dans la plupart de mes études bibliques. Mais tout est si facile grâce à l’inlassable patience des Japonais.

Bien que généralement le mode de vie japonais se soit modernisé, nombre d’anciennes coutumes subsistent encore ; par exemple, on voit dans les rues autant de femmes en kimono qu’en minijupe. Le Japon occupe la deuxième place pour ce qui est de l’emploi d’ordinateurs, et pourtant pratiquement aucune maison individuelle n’a le chauffage central. L’appareil de chauffage généralement utilisé est une table basse chauffée par en dessous et recouverte d’une couverture. Les Japonais se chauffent ainsi les mains et les pieds, mais pas le dos. Ils attachent une grande importance à l’instruction, ce qui fait que presque cent pour cent d’entre eux savent lire et écrire. Par contre, un jour j’ai entendu une femme qui disait à son amie : “Ma fille est un ‘lapin’, et la vôtre” ? Celle de l’amie était un “cheval”. Elle se sont ensuite mises à se plaindre réciproquement du malheur qui les frappait. En effet, selon une superstition répandue au Japon, il existe un cycle de douze années, chacune d’elles étant représentée par un animal différent. Une fille qui naît “l’année du cheval” fera une mauvaise épouse, si bien que, même à notre époque, elle aura du mal à trouver un mari.

Au Japon, bien que les jeunes se rebellent et que les émeutes d’étudiants soient fréquentes, il n’en reste pas moins vrai que 70 pour cent des mariages sont arrangés par la famille. En vérité, le Japon est un pays de contrastes.

Progrès remarquables

Au début, l’intérêt pour notre œuvre chrétienne a été lent à se manifester, mais le temps perdu est maintenant rattrapé. Il a fallu dix ans pour rassembler les mille premiers prédicateurs du Royaume. Aujourd’hui, après dix nouvelles années, plus de 9 000 témoins prêchent régulièrement de maison en maison, et parmi eux il y a plus de 1 000 pionniers. Quel succès ! Du premier groupe de missionnaires envoyés au Japon, quinze y servent encore fidèlement. Quelle joie, quel privilège d’avoir participé à cette expansion ! Il est évident qu’il y a aussi des problèmes, mais les joies les compensent largement.

Les qualités humaines qui ont contribué aux progrès économiques du Japon ont exercé diverses influences sur l’œuvre du Royaume. Être travailleur est une bonne chose, mais il est des Japonais qui ont permis à une certaine coutume ancienne de les empêcher de progresser spirituellement. En effet, bien qu’ayant appris la signification de la situation actuelle, ils continuent de faire passer le travail profane et l’ambition avant toute chose.

Bien que les gens s’intéressent à l’instruction et acceptent facilement nos écrits, la profonde influence du bouddhisme les maintient assujettis à une certaine forme de culte des ancêtres. Rien dans leur milieu ne les aide à croire en l’existence de Dieu, le Créateur. C’est pourquoi, à cause de l’enseignement scientifique moderne, la plupart des gens de moins de soixante ans et quelques-uns, plus âgés, nous disent qu’ils sont athées.

Cependant, il y a des gens humbles qui se laissent enseigner ; parmi eux, certains ont fait des progrès remarquables. Comme partout ailleurs, c’est la condition de cœur qui compte. Ce sont les humbles que nous connaissons et aimons le mieux.

Grâce au service de pionnier, dont la majeure partie s’est passée dans l’activité missionnaire, j’ai trouvé une grande famille aimante, conformément à la promesse de Jésus-Christ (Marc 10:29, 30). Dernièrement, un jeune témoin arrivé depuis peu au Béthel de Tokyo (siège de la Société Watch Tower) m’a dit : “Est-​ce que tu te souviens de moi ?” Heureusement, il n’avait pas beaucoup changé. Je me suis rappelé qu’il allait à l’école primaire au temps où j’étudiais avec sa mère à Nagoya. Trois enfants d’une autre famille à qui j’enseignais la Bible sont aujourd’hui pionniers spéciaux.

Un homme jeune avec qui j’ai dirigé une étude biblique à l’époque où il allait encore en classe m’a présenté sa fille de douze ans, le jour où elle se faisait baptiser pour symboliser l’offrande de sa personne à Dieu. Certains de mes enfants spirituels sont diplômés de Galaad, l’École biblique de la Watchtower, les uns servent en qualité de représentants itinérants de la Société, les autres sont au Béthel.

Je reconnais que c’est dans le service à plein temps que se manifestent le plus la protection et l’aide de Jéhovah. Dieu nous donne en outre la joie ‘d’apprendre le secret d’être rassasié et d’avoir faim, celui d’être dans l’abondance et de souffrir de privations’. (Phil. 4:12.) Au cours des vingt années passées au Japon, je suis retournée trois fois en Amérique, chaque fois c’est grâce à l’aide que des témoins généreux du monde entier m’ont accordée par l’entremise de la Société. La dernière fois, j’ai eu le privilège d’assister à l’assemblée internationale “Paix sur la terre”, qui s’est tenue à Atlanta, et j’ai également rendu visite à mon frère, à ma sœur et à de nombreux amis que je n’avais pas vus depuis onze ans. Quelle joie de se revoir tous !

Le Japon est devenu mon pays. Je serais heureuse d’y demeurer jusqu’à Harmaguédon et même après, participant de quelque manière que ce soit au service et au culte de Jéhovah. Et Kayoko, qu’est-​elle devenue ? Elle est pionnier spécial depuis trois ans. Dernièrement, j’ai reçu une lettre dans laquelle elle m’apprend qu’elle dirige dix études bibliques à domicile. L’une des personnes avec lesquelles elle a étudié la Parole de Dieu est déjà pionnier ordinaire. Kayoko a certainement dû lui dire ce que je lui avais moi-​même dit autrefois : “Bien sûr, tu peux devenir pionnier puisque je l’ai fait !”

[Note]

a Sœur Gregory

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