Coup d’œil sur le monde
La guerre et la littérature
La Première Guerre mondiale amena quantité de changements dans de nombreux domaines, et notamment dans celui de la littérature. La revue MD déclare à ce sujet : “En Europe, la guerre anéantit toute une génération de jeunes hommes, y compris nombre d’écrivains talentueux. Les survivants de la ‘der des ders’ se retrouvaient dans un monde où la paix tant espérée tenait peu de place. (...) Ainsi, une grande partie des auteurs se trouvaient plongés (...) dans un monde dévasté et désenchanté. Parmi les intellectuels, l’ère nouvelle fit naître des doutes au sujet des valeurs reçues et encouragea le scepticisme, sinon le désespoir. (...) Les panem et circenses (pain et jeu du cirque) qui apaisaient la populace de la Rome antique trouvèrent leur contrepartie dans les immenses stades, les concours de beauté, l’idéalisation de la vie hollywoodienne, du sexe et de la violence dans les journaux et magazines populaires. (...) La même décade vit une révolution dans les bonnes manières et les mœurs. (...) Les jeunes se rebellèrent contre l’autorité des parents. La courtoisie devint démodée. (...) Reflétant ce désenchantement, la littérature épousa les formes de cette ère nouvelle.”
La faim “irréelle”
Selon M. Krishan Bhatia, écrivant dans le Hindoustan Times, la faim est une notion “irréelle” en Occident. Il a dit que dans le monde occidental “les denrées alimentaires sont un peu plus chères, mais toujours abondantes”. Il a révélé que les États-Unis, qui n’ont que le tiers de la population de l’Inde, utilisent treize fois plus d’engrais qu’elle. Il a cependant rapporté l’anecdote suivante : “Lorsqu’un orateur a fait remarquer dernièrement à un auditoire américain qu’il suffirait que les Américains renoncent à la viande un jour par semaine pour fournir aux Indiens les céréales qui leur manquent, on lui a demandé sans ménagement quels sacrifices les dirigeants indiens avaient faits pour soulager leurs peuples. Les assistants ont applaudi.” Et qu’ont fait les brahmanes, qui laissent les gens mourir de faim plutôt que de toucher aux “vaches sacrées” ?
Réduction des dépenses militaires en Grande-Bretagne
Avec un budget militaire qui s’élève à 3 600 millions de livres par an, soit 5,5 pour cent du produit national brut, la Grande-Bretagne porte un fardeau défensif proportionnellement plus lourd que tous les autres pays européens. Cela est dû à ses efforts pour maintenir le dispositif militaire qui date du temps de sa gloire impériale et qui s’étendait des îles Britanniques à Hong-Kong, en passant aussi bien par le Cap que par la Méditerranée et l’océan Indien. Mais devant les graves difficultés économiques que connaît la Grande-Bretagne, le gouvernement travailliste de M. Wilson a présenté au Parlement un projet de réduction des dépenses militaires de 4 700 millions de livres durant les dix années à venir. La Royal Navy sera particulièrement touchée par ces économies. L’armée perdra quelque douze mille hommes. Quant à la RAF, elle sera obligée de fermer douze bases aériennes en Grande-Bretagne. La présence militaire britannique à l’étranger (sauf en Allemagne) ne sera plus que symbolique. Désormais, l’ancien rôle britannique consistant à “policer les mers” est rempli dans une large mesure par la marine américaine.
Gaspillage militaire
La plupart des experts militaires admettent que beaucoup d’argent est gaspillé pour des recherches militaires et la construction d’armes améliorées ou nouvelles. Un bon exemple de ce gaspillage est le manque de coordination au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (l’OTAN). En effet, parmi les 13 États membres du traité, il existe 12 types de missiles antichars, 36 systèmes différents de radars, 40 types de pièces lourdes d’artillerie navale, 23 types d’avions et 3 modèles de tanks totalement différents. On estime que presque un milliard de dollars sont dépensés chaque année par les pays membres de l’OTAN pour développer des armes qui existent déjà chez un autre membre du traité !
L’éducation sexuelle
À qui incombe la responsabilité d’instruire les enfants sur les questions sexuelles ? C’est là un problème qui se pose aux parents du monde entier. Une enquête faite au Japon a révélé que 68 pour cent des parents interviewés n’avaient jamais parlé du sexe à leurs enfants. Nombre d’entre eux ont dit qu’ils préféraient laisser traîner une brochure expliquant ces choses aux enfants plutôt que de s’entretenir personnellement avec eux sur ce sujet. En France, en Israël, aux Pays-Bas et en Suède, l’éducation sexuelle se fait à l’école. En Suède, les manuels destinés à des enfants âgés de 12 ans comportent des images de contraceptifs. Dans ce pays, les enseignants sont autorisés à expliquer aux enfants leurs opinions personnelles sur la morale. Quant aux vrais chrétiens, ils savent que la responsabilité d’expliquer ces choses aux enfants incombe aux parents.
La chirurgie du dos
Dans un discours qu’il prononça devant le Collège américain des chirurgiens, le Dr Hudgins affirma que la plupart des gens qui souffrent du dos ont besoin d’un repos au lit plutôt que d’une intervention chirurgicale. La raison en est que le plus souvent les douleurs proviennent de disques usés et non d’une hernie discale. L’orateur, lui-même chirurgien, expliqua qu’avec l’âge l’usure des disques est un processus normal. Il révéla que 40 pour cent des interventions chirurgicales n’apportent aucune amélioration chez les malades dont les disques sont usés. Quant aux opérations pour remédier à une hernie discale, 5 pour cent d’entre elles sont des échecs.
Renouveau de l’artisanat d’art
D’après une enquête, deux Américains sur cinq pratiquent actuellement une forme d’artisanat d’art, telle que l’ébénisterie, le tissage ou la céramique. Les livres et les revues qui traitent de ces sujets sont de plus en plus populaires. Les gens reviennent à l’artisanat à cause des satisfactions qu’il leur procure. Ils sont heureux de voir quelque chose qu’ils ont fait de leurs mains. Certains observateurs interprètent cette tendance comme une partie de la nostalgie générale aux États-Unis pour les temps de jadis où la vie était plus simple et plus heureuse. Ils devraient donc se réjouir de savoir que dans l’ordre nouveau promis par Dieu et qui est maintenant proche la prophétie suivante s’accomplira (Is. 65:21, 22, Bible de Jérusalem) : “Ils bâtiront des maisons qu’ils habiteront, ils planteront des vignes dont ils mangeront les fruits. Ils ne bâtiront plus pour l’habitation d’un autre et ne planteront plus pour la consommation d’un autre. Car la durée de mon peuple sera telle que la durée des arbres, et mes élus useront ce que leurs mains auront fabriqué.”
La puissance des pétrodollars
À ce sujet, l’hebdomadaire parisien L’Express a publié dernièrement le rapport significatif suivant : “À la fin de cette année [1974], les pays membres de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) auront touché 550 milliards de Francs. Ils en auront dépensé chez eux 250. Quant aux 300 milliards restants — les fameux surplus financiers — ils en auront disposé sur la scène économique et monétaire internationale. Et le phénomène se reproduira, chaque année, en s’amplifiant. Les chiffres suivis de dix zéros ont un caractère irréel. Pour les rendre plus concrets, l’‘Economist’ de Londres a eu l’idée d’illustrer sérieusement, sur des cas précis, le pouvoir d’achat des pays pétroliers. Il a utilisé la méthode classique en économie comparée : la réduction du revenu à l’unité de temps. Combien faut-il de minutes, d’heures, de jours ou d’années de surplus des ventes du pétrole Opep pour acheter tel ou tel secteur de l’économie mondiale ?” Puis, par une série d’images, les deux périodiques ont illustré les faits surprenants que voici : Pour acheter la Tour Eiffel, il faudrait à l’Opep 8 minutes de revenu, pour tous les immeubles des Champs-Élysées, 10 jours, pour la Société Daimler-Benz (qui fabrique, entre autres, les voitures Mercedes), 14 jours, pour 100 avions supersoniques Concorde, 67 jours, pour la Société Exxon (l’ancienne Standard Oil of New Jersey, c’est-à-dire Esso), 79 jours, pour la Société IBM, 143 jours, pour tout l’or dans les banques centrales, 3,2 années, et pour la totalité des sociétés cotées en bourse dans le monde, 15,6 années !
Paul VI redoute la désunion
Saisissant l’occasion que lui offrait l’ouverture de l’“Année sainte”, le pape a condamné à plusieurs reprises la désunion qui se manifeste au sein de l’Église catholique. Parlant devant les membres de la Commission théologique internationale, Paul VI a déclaré : “La morale chrétienne est mise en question dans ses principes mêmes. L’homme moderne s’en trouve déconcerté — il ne sait plus où est le bien et où est le mal ni à quels critères il peut se fier — et un certain nombre de chrétiens participent à un tel doute, ayant perdu confiance soit dans un concept de morale naturelle, soit dans les enseignements positifs de la morale et du magistère [autorité doctrinale de l’Église].” Le pape a condamné les catholiques qui repoussent les thèses de l’Église “pour suggérer, même justifier, le changement de l’enseignement moral catholique et pour prôner un relativisme favorable aux tendances amorales de la vie moderne”. À peu près en même temps, Paul VI a publié une “exhortation apostolique” sur la “réconciliation des chrétiens”. Il a notamment déclaré : “Faire prévaloir l’esprit de clan conduit en effet à des choix discriminatoires qui sapent la communion ecclésiale. S’il arrive que les oppositions internes se stabilisent en un état de dissidence, elles amènent à opposer à l’unique institution et communauté de salut une pluralité d’institutions ou communautés de la dissension, rivées sur des positions en contraste ; survient alors ‘la polarisation de la dissension’ qui porte en elle les germes de la désagrégation.” Enfin, dans son message pour la septième Journée de la paix, Paul VI a accusé certains contestataires de “miner l’Église de l’intérieur, de semer la confusion dans la communauté entière et d’attenter à l’unité ecclésiale”. Il a ajouté : “Nous devons prier pour que cette Année sainte donne à l’Église catholique l’ineffable expérience de la reconstitution de l’unité des quelques groupes de frères déjà proches de l’unique bercail mais qui hésitent encore à en franchir le seuil.” Puisque le “bercail” catholique est tant divisé, on voit mal comment l’arrivée des dissidents pourrait arranger les choses.