BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • Un Dieu d’amour qui reprend ses créatures
    La Tour de Garde 1977 | 1er mars
    • Un Dieu d’amour qui reprend ses créatures

      “Heureux l’homme valide que tu corriges, ô Jah, et que tu enseignes par ta loi.” — Ps. 94:12.

      CE QUE Jéhovah désire, c’est que l’homme vive, qu’il goûte aux joies de l’existence. Dieu ne prend pas plaisir à la mort du méchant, mais plutôt à voir “quelqu’un de méchant revenir de sa voie et rester en vie”. — Ézéch. 33:11.

      C’est parce que Dieu s’intéresse à l’humanité qu’il a veillé à son rachat en envoyant son Fils bien-aimé pour que celui-ci immole sa vie d’homme parfait. Il est écrit : “Car Dieu a tant aimé le monde [des hommes] qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit, mais ait la vie éternelle.” — Jean 3:16.

      C’est parce qu’il s’intéresse à l’homme que Dieu veille encore à ce qu’il soit repris et discipliné. Nul d’entre nous n’est parfait. Nous bronchons tous de bien des manières ; autrement dit, malgré tous nos efforts, nous manquons le but. Rappelons que les termes hébreu et grec qui sont traduits par le verbe “pécher” signifient littéralement “manquer le but”. Nous avons donc tous besoin d’être corrigés et disciplinés. Il faut y voir un signe de l’amour de Dieu. Si Jéhovah nous discipline, ce n’est pas simplement pour nous punir, mais pour nous former dans la justice, tout comme un père éduque son fils. — Héb. 12:5-11.

      Prenons l’exemple d’un homme dans un bateau. Il est perdu en pleine mer et ses provisions d’eau et de nourriture vont bientôt être épuisées. Il risque de mourir si, à la suite de ses vains efforts pour arriver en vue d’une terre, il a fortement dévié de sa route. Combien grande serait sa reconnaissance si quelqu’un, par un moyen quelconque, parvenait à lui faire corriger sa route ! Cela lui sauverait la vie. Ce serait agir en insensé que de rejeter cette correction ou bien de s’en irriter.

      Pareillement, nous aussi, qui sommes pécheurs, nous avons besoin d’être régulièrement corrigés pour demeurer sur la route étroite qui mène à la vie. Faute de quoi nous risquerions fort de dériver et de nous retrouver sur la voie large qui conduit à la destruction. — Mat. 7:13, 14.

      L’imperfection humaine se manifeste dès l’enfance. D’où la nécessité de la correction. Ainsi que le reconnaissent tous les parents, il faut énormément d’amour pour bien élever un enfant, pour faire pénétrer dans son esprit et dans son cœur le respect des bons principes. En effet, comme le dit fort justement Proverbes 22:15, “la sottise est liée au cœur” de l’enfant et ce n’est que par l’application de la discipline qu’on pourra faire de lui quelqu’un qui se laisse diriger par la vérité et par les réalités de la vie, et non par des puérilités et des chimères.

      Cela met évidemment à rude épreuve la patience des parents, qui doivent sans se lasser instruire et éduquer l’enfant dans la seule voie qui puisse assurer son bonheur futur. Quand les résultats se font attendre ou que l’enfant se montre désobéissant, on a parfois tendance à céder au découragement ou à croire qu’il n’y a plus rien à faire. On peut encore, si l’on n’y prend garde, se laisser gagner par le ressentiment ou l’irritation. Mais, comme les parents aiment leurs enfants, ils persévèrent dans leurs efforts, quels que soient les désagréments de la situation. S’ils cessaient de les instruire et de les élever dans une discipline intelligente, ils feraient preuve d’un manque d’amour pour leurs enfants, car l’amour ne cherche pas son propre intérêt, mais les intérêts présents et futurs de l’être qu’on aime (voir Proverbes 13:24). D’autre part, l’amour “ne s’irrite pas. Il ne tient pas compte du mal subi”. Il “espère tout”. — I Cor. 13:5, 7.

      Des parents aimants gardent espoir aussi longtemps qu’ils ont des raisons d’espérer. Ils ne sont pas prompts à se détourner de l’un quelconque de leurs enfants. Ils ne craignent pas de les conseiller, de les raisonner et de les corriger avec amour. Ils se montrent patients.

      ‘COMME UN PÈRE REPREND SON FILS’

      Combien il est réconfortant de penser que dans tout cela les parents reflètent le magnifique exemple de Dieu ! En effet, Dieu non plus n’est pas prompt à se détourner de ses serviteurs. Au contraire, il se montre étonnamment patient avec eux tous. Ainsi, au temps de Néhémie et un jour qu’ils priaient Jéhovah, les Lévites, faisant allusion à tout ce qui était arrivé aux Israélites dans le désert du Sinaï, dirent ceci :

      “Et eux, oui, nos ancêtres, ont agi présomptueusement et (...) ils ont refusé d’écouter, et ils ne se sont pas souvenus de tes actes prodigieux que tu avais opérés avec eux, mais ils ont raidi leur cou et ont établi un chef pour retourner à leur servitude en Égypte. Mais tu es un Dieu aux actes de pardon, clément et miséricordieux, lent à la colère et abondant en bonté de cœur, et tu ne les as pas quittés.” — Néh. 9:16, 17.

      Outre la patience de Dieu, notons encore que sa discipline paternelle et sa correction, même si elles sont parfois douloureuses, comportent toujours un aspect positif. C’est pour le bien de celui qui en est l’objet. D’où ce conseil de Proverbes 3:11, 12: “Ne rejette pas, ô mon fils, la discipline de Jéhovah, et n’aie pas sa réprimande en horreur, car celui que Jéhovah aime, il le reprend, comme un père reprend le fils en qui il se complaît.” — Voir Hébreux 12:5-11.

      Nous n’avons donc pas affaire à un Dieu vengeur qui s’irrite parce que quelqu’un fait fi de ses lois. Il est vrai que le péché déplaît immensément à Jéhovah et cela à juste titre (Nomb. 25:1-3). Mais sa colère n’est pas motivée par l’égoïsme ni par l’amour-propre. Dieu sait mieux que quiconque combien terribles sont les conséquences du péché, combien néfaste et pernicieuse est son influence et combien il est nocif pour le bonheur de l’homme. Quiconque s’insurge contre la souveraineté de Dieu n’en retire aucun bien. Il se fait non seulement du tort à lui-​même, mais également à autrui. Un Dieu plein d’amour ne peut donc s’empêcher de haïr le péché ; il ne peut l’ignorer. Bien qu’il soit “lent à la colère”, quand Dieu passe à l’action contre le péché, c’est pour mettre un terme à ses effets funestes. — Ex. 34:6 ; voir Psaume 106:36-40.

      Cependant, Jéhovah n’obéit pas à une règle immuable pour décider de la sévérité (ou de la douceur) avec laquelle il reprend les hommes. Non ; sa sévérité est fonction de ce qui est vraiment nécessaire. Prenons l’exemple du cultivateur. Jéhovah déclara, selon Ésaïe 28:23-29 (Jérusalem) :

      “Prêtez l’oreille et écoutez ma voix, soyez attentifs à bien entendre ma parole. Est-​ce que le laboureur ne fait que labourer, fendre et herser sa terre ? N’est-​il pas vrai qu’après l’avoir aplanie il y parsème la nigelle et répand le cumin, puis met le blé et l’orge, enfin l’épeautre sur les bords ? Celui qui lui apprend cette règle, c’est son Dieu qui l’instruit. Certes la nigelle ne doit pas être écrasée, on ne fait pas tourner le traîneau sur le cumin mais c’est au bâton qu’on bat la nigelle et le cumin se frappe au fléau. Broie-​t-​on le froment ? Non pas ; ce n’est pas indéfiniment qu’on le foule. Après y avoir fait tourner le traîneau, on le vanne sans le broyer. Cela aussi vient de Yahvé Sabaot, qui se montre d’un conseil admirable et réussit de grandes choses.”

      Le cultivateur ne laboure pas indéfiniment ses champs, mais seulement comme il convient. Si le paysan israélite semait à la volée les graines de moindre valeur, il prenait soin de semer les graines de valeur en lignes régulières. Puis, quand venait le moment du battage, il ne se servait pas d’un matériel très lourd pour battre les graines les plus petites et les plus fragiles, car il les aurait écrasées. Il utilisait plutôt un bâton ou un fléau. Évidemment, il employait un matériel plus lourd, par exemple un traîneau ou les roues d’un chariot, pour battre les céréales aux grains plus gros. Mais il veillait à ne pas les broyer. Pareillement, les mesures sages, justes et pleines d’amour que prend Jéhovah pour reprendre, discipliner et corriger ses créatures humaines sont légères, modérées, dures ou même très sévères selon les cas. Seuls les hommes qui rejettent obstinément les efforts patients que fait Jéhovah pour les aider constateront à leurs dépens toute la force de son pouvoir de destruction.

      DES BERGERS POUR RÉCONFORTER ET PROTÉGER LE TROUPEAU

      Il est également réconfortant de considérer la conduite du Fils de Dieu, l’“excellent berger’ des brebis de Dieu (Jean 10:11). Pendant son séjour terrestre, Jésus refléta les qualités divines et donna un exemple à tous les bergers de la congrégation chrétienne. Quel fut son comportement à l’égard de tous ceux qui devaient devenir ses disciples ? Voici l’invitation chaleureuse qu’il leur adressa :

      “Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et je vous réconforterai. Prenez sur vous mon joug et devenez mes disciples, car je suis doux de caractère et humble de cœur, et vous trouverez du réconfort pour vos âmes. Car mon joug est doux et ma charge est légère.” — Mat. 11:28-30.

      Son attitude réconfortante envers les pécheurs repentants se voit dans la parabole de l’homme qui, sur cent brebis, en perd une et qui, laissant les quatre-vingt-dix-neuf autres, se met aussitôt à la recherche de la brebis perdue. Lorsqu’il retrouve la brebis égarée, il ne se répand pas en vociférations ni ne lui donne des coups de pied pour s’être perdue, mais, nous dit Jésus, “il la met sur ses épaules et il se réjouit. Et quand il revient chez lui, il convoque ses amis et ses voisins, et leur dit : ‘Réjouissez-​vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue.”’ Et Jésus poursuit en disant : “Il y aura plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance.” — Luc 15:1-7.

      À propos des conditions que doivent remplir les anciens, l’apôtre Paul a dit entre autres que chacun doit être “fermement attaché à la parole fidèle pour ce qui est de son art d’enseigner, afin d’être capable d’exhorter par l’enseignement qui est salutaire, et de reprendre les contradicteurs”. (Tite 1:9.) Il arrive en effet que les anciens soient amenés à reprendre certains membres de la congrégation. Ce n’est certes pas une tâche agréable ni facile. Mais ils savent que “les réprimandes de la discipline sont le chemin de la vie” et que ‘tous ceux que Jéhovah aime, il les reprend’, y compris eux-​mêmes (Prov. 6:23 ; 3:11, 12 ; Héb. 12:6). Ils ont constaté la vérité de cette parole : “Celui qui reprend un homme trouvera ensuite plus de faveur que celui qui flatte avec sa langue.” (Prov. 28:23). Quand donc la situation l’exige, ils ne craignent pas de dire franchement à ceux qui s’égarent quelles sont les mesures à prendre pour corriger leur route (Prov. 27:5). À l’exemple de Dieu, leur but est un but positif.

      Mais comment un ancien devrait-​il parler à quelqu’un qui s’est mal conduit ? S’il adopte une attitude autoritaire, à la manière d’un agent de police qui arrête un malfaiteur ou d’un juge qui interroge un suspect, il ne provoquera pas une réaction favorable chez l’égaré (I Pierre 5:2, 3, 5). Par contre, s’il se montre compréhensif, conscient qu’il est lui-​même imparfait et qu’il peut très bien commettre une faute lui aussi, il agira alors dans un esprit de fraternité (Gal. 6:1). Son but principal n’est pas de condamner mais plutôt d’aider le chrétien qui a commis une faute, et celui-ci adoptera probablement la bonne attitude si l’ancien lui parle dans cet esprit (I Pierre 3:8). Comme chaque cas est différent, s’il est sage, l’ancien s’efforcera de connaître et de comprendre tous les faits au lieu de tirer des conclusions hâtives. — Prov. 18:15 ; 21:11.

      Même si celui qui s’est égaré n’est pas très disposé à parler ou s’il est plutôt évasif, la patience et la bienveillance de l’ancien contribueront beaucoup à surmonter cet obstacle (Prov. 25:15 ; II Tim. 2:24-26). Il faut qu’il soit convaincu que les anciens agissent sincèrement dans son intérêt, qu’ils sont ses frères. Même si les circonstances exigent qu’un ancien donne de vigoureux conseils à un frère ou qu’il le reprenne sévèrement, cet ancien se rappellera surtout qu’il doit haïr et condamner la mauvaise action commise et non pas le coupable lui-​même (Jude 23). Évidemment, quand des transgresseurs rejettent tous les efforts qui sont faits pour les aider et se montrent hautains au lieu de se repentir, prouvant ainsi qu’ils constituent un danger pour la congrégation, l’intérêt de celle-ci exige alors qu’ils soient exclus. Mais même dans ce cas, on peut, on doit leur donner des conseils bibliques appropriés, afin qu’ils comprennent que s’ils se repentent plus tard ils pourront être réintégrés dans la congrégation.

      Mais que faut-​il entendre au juste par “reprendre” quelqu’un ? Est-​ce simplement le fait d’annoncer à la congrégation qu’un tel a eu une mauvaise conduite et de marquer sa réprobation pour cette conduite ? Pourquoi reprend-​on quelqu’un ? Est-​ce surtout pour lui faire honte ? Voyons ce que nous montre la Bible.

  • De sages réprimandes aident les égarés
    La Tour de Garde 1977 | 1er mars
    • De sages réprimandes aident les égarés

      “Un anneau d’or (...), telle [est] une sage réprimande à l’oreille qui l’entend.” — Prov. 25:12, Jérusalem.

      1, 2. Quels sont les résultats selon qu’on accepte ou non la réprimande de Jéhovah, et que doivent faire les anciens pour pouvoir reprendre avec sagesse ?

      IL Y A de nombreux siècles, Élihu déclara à propos de Jéhovah, dont il était un serviteur fidèle : “Il leur découvrira l’oreille pour l’exhortation, et il dira qu’ils reviennent de ce qui est nuisible. S’ils obéissent et servent, ils achèveront leurs jours dans ce qui est bon et leurs années dans les agréments. Mais s’ils n’obéissent pas, ils finiront par une arme de jet, et ils expireront sans la connaissance. Et les apostats de cœur amasseront la colère. Ils ne devront pas crier au secours, car il les a liés.” — Job 36:10-13.

      2 Les anciens de la congrégation chrétienne ont raison de vouloir donner, eux aussi, de ‘sages réprimandes’, afin de ‘faire revenir les égarés de ce qui est nuisible’. Évidemment, il leur faut pour cela bien comprendre ce que la Bible entend par “reprendre” quelqu’un.

      LA DIFFÉRENCE ENTRE “REPRENDRE” ET “TANCER”

      3. Que faut-​il entendre par “tancer” quelqu’un, et quel est généralement le but de celui qui tance quelqu’un ?

      3 Dans le texte original de la Bible, nous trouvons des mots qui expriment l’idée de reprendre et d’autres qui ont le sens de tancer. Quelle est la différence entre ces deux idées ? Par “tancer” il faut entendre “critiquer sévèrement, censurer durement, réprimander vertement”. Celui qui tance quelqu’un peut n’avoir d’autre désir que de lui exprimer sa réprobation ou bien il peut chercher, par sa ferme intervention verbale, à mettre un terme à une action ou à des propos jugés blâmables ou inopportuns (voir Genèse 37:10 ; Job 11:3). Par exemple, quand les disciples acclamèrent Jésus qui entrait triomphalement à Jérusalem, les Pharisiens lui demandèrent : “Enseignant, tance tes disciples.” En fait, ils voulaient dire : ‘Dis-​leur de cesser de parler ainsi.’ Mais Jésus leur répondit que si ses disciples “se taisaient, les pierres crieraient”. — Luc 19:39, 40.

      4. Une comparaison des textes de Matthieu 18:15 et Luc 17:3 indique-​t-​elle que les deux verbes “tancer” et “reprendre” sont interchangeables ?

      4 Pour “tancer”, l’évangéliste divinement inspiré utilisa le mot grec épitimaô, alors que le terme grec traduit par “reprendre” est élégkhô. Ce dernier mot paraît en Matthieu 18:15 où Jésus dit : “Si ton frère commet un péché, va-​t’en lui dévoiler sa faute [élégkhô en grec ; “le reprendre” dans la Traduction interlinéaire du Royaume (angl.)] entre toi et lui seul.” (Voir Lévitique 19:17). D’après le texte parallèle de Luc 17:3, Jésus déclara : “Si ton frère commet un péché, tance-​le [épitimaô en grec], et s’il se repent, pardonne-​lui.” Cette comparaison laisse-​t-​elle entendre que les verbes “reprendre” et “tancer” signifient pratiquement la même chose et qu’ils sont interchangeables ? Il ne serait pas raisonnable de tirer pareille conclusion sur la base de ce seul exemple. En fait, l’usage de ces deux verbes dans les Écritures indique qu’il faut établir une distinction entre eux.

      5, 6. Quels exemples montrent que ces deux verbes ont un sens différent, et qu’est-​ce que cela indique quant à leur emploi dans les deux textes précités ?

      5 Par exemple, dans les Écritures grecques chrétiennes, nous lisons que Jésus ‘tançait’ (épitimaô) les démons, leur ordonnant de ‘se taire’ et de ‘sortir’ des gens qu’ils habitaient (Mat. 17:18 ; Marc 1:25 ; 9:25 ; Luc 4:35, 41 ; 9:42). Nulle part nous ne lisons que Jésus reprenait (élégkhô) les démons. Pareillement, Jésus “tança” la fièvre pour qu’elle quitte la belle-mère de Pierre. Sur la mer de Galilée, il “tança” les vents violents et la mer démontée qui menaçaient de faire chavirer le bateau dans lequel il se trouvait avec ses disciples. — Luc 4:39 ; Mat. 8:26 ; Marc 4:39 ; Luc 8:24.

      6 On commettrait une impropriété en substituant dans tous ces cas le verbe “reprendre” (élégkhô) au verbe “tancer”. On peut tancer même des animaux (Ps. 68:30). Mais, comme nous le verrons, il n’y a que les humains qui peuvent être repris, car eux seuls parmi les créatures terrestres sont doués de raison et eux seuls ont un cœur et une conscience susceptibles de s’émouvoir. Pourquoi alors le verbe “tancer” est-​il utilisé dans le texte de Luc 17:3 cité précédemment ? C’est simplement pour montrer que tout en reprenant quelqu’un on peut également le tancer.

      7. Quel est le sens du mot grec traduit par “reprendre”, tel qu’il était utilisé par les rédacteurs des Écritures grecques et employé couramment par leurs contemporains ?

      7 Quel est donc le sens du mot grec élégkhô (reprendre) ? Il est vrai qu’à une certaine époque ce verbe grec s’employait dans le grec classique pour exprimer l’idée de “déshonorer” ou de “faire honte à”. Mais, ainsi que l’attestent les dictionnaires grecs, telle n’était pas sa signification courante et tel n’est absolument pas son sens dominant dans les Écritures grecques chrétiennesa. Voici les diverses définitions du terme élégkhô (reprendre) que nous donne un de ces dictionnaires (Greek-English Lexicon de Liddell et Scott) :

      “Interroger contradictoirement, questionner, (...) accuser [quelqu’un] de faire [quelque chose], (...) être convaincu [d’imposture, de mensonge, etc.] (...) 2. éprouver, mettre à l’épreuve (...) 3. prouver (...) avancer des arguments convaincants, (...) 4. réfuter, (...) b. redresser, corriger (...) 5. l’emporter sur (...) 6. dévoiler (...).”

      8. D’après ces définitions du verbe grec traduit par “reprendre”, pour quelle raison fondamentale reprend-​on quelqu’un ?

      8 Ces définitions sont essentiellement basées sur la façon dont les écrits grecs non bibliques emploient ce mot. Il est une chose qui apparaît clairement dans toutes ces définitions. C’est qu’elles indiquent toutes que celui qui se fait “reprendre” est quelqu’un qui, lorsqu’il ne va pas jusqu’à nier l’accusation portée contre lui, se montre du moins peu disposé à admettre sa faute ou refuse même dans une certaine mesure d’en reconnaître la vraie nature et la nécessité de se repentir. Il faut donc amener un tel homme à reconnaître la réalité de sa faute ; autrement dit il faut le “convaincre” ou “le prouver coupable”. Nous allons voir pourquoi c’est là un point important, un point qu’il faut retenir.

      9, 10. Comment la Bible montre-​t-​elle que l’on reprend quelqu’un précisément parce qu’il ne reconnaît pas sa faute ?

      9 Ces définitions trouvent confirmation dans la Bible, de par sa façon d’employer ce terme grec. Par exemple, en Matthieu 18:15, Jésus a dit : “D’autre part, si ton frère commet un péché, va-​t’en lui dévoiler sa faute [élégkhô; “(le)reprendre”, Traduction interlinéaire du Royaume (angl.)] entre toi et lui seul.” Ainsi donc, c’est précisément parce que le coupable ne reconnaît pas son péché et ne se repent pas qu’on est obligé de le reprendre en lui dévoilant sa faute.

      10 D’autres textes bibliques où l’on trouve ce verbe (élégkhô) parlent aussi d’individus qui sont repris parce que, jusque-​là, ils n’ont pas accepté la correction, comme l’indique le fait qu’ils continuent à pratiquer le mal. — Voir Luc 3:19 ; Jean 3:20 ; Éphésiens 5:6, 7, 11-14 ; II Timothée 4:2-4 ; Tite 1:9-13 ; II Pierre 2:15, 16.

      11, 12. a) Selon la Bible, que faut-​il surtout faire quand on reprend un pécheur et dans quel but ? b) Comment peut-​on illustrer la différence qui existe entre “tancer” et “reprendre” ?

      11 Mais comment va-​t-​on reprendre quelqu’un ? Ce n’est pas seulement l’accuser ou le condamner à cause de sa mauvaise conduite (comme quand on tance ou qu’on blâme quelqu’un). Reprendre une personne, c’est bien autre chose que d’annoncer simplement, par la lecture de quelques lignes, qu’elle a eu une mauvaise conduite. Selon la Bible, on reprend quelqu’un en avançant des preuves ou des arguments. (Voir Hébreux 11:1 où le mot élégkhos a été traduit par l’expression “claire démonstration de réalités”.) Par exemple, l’helléniste Trench souligne dans son ouvrage (Synonyms of the New Testament) la différence qui existe entre les deux termes grecs traduits par “reprendre” et “tancer”. Il dit :

      “On peut ‘tancer’ quelqu’un sans pour autant réussir à le convaincre d’avoir commis une faute, soit parce qu’il n’y a pas eu faute, auquel cas le blâme était inutile, voire injuste [cf. Mat. 16:22 ; 19:13 ; 20:31], soit parce que, bien qu’il y ait bel et bien eu faute, le blâme n’a pas réussi à amener le coupable à la reconnaître. C’est précisément dans le fait qu’on puisse ‘tancer’ quelqu’un qui a péché sans parvenir à le ‘convaincre’ de son péché que réside toute la différence entre les deux termes. (...) Élégkhos [réprimande] n’est pas simplement une accusation ; ce mot sous-entend que celle-ci est véridique et que sa véracité est démontrée. Mieux encore, ce terme implique souvent que l’accusé reconnaît, intérieurement ou extérieurement, la véracité de l’accusation (...).”

      12 La différence entre ces deux termes est comparable à celle qui existe entre un père qui se contente de gronder son enfant pour qu’il cesse de faire une certaine chose, et un autre qui, lui, prend le temps nécessaire pour raisonner avec son enfant, afin de l’aider à comprendre pourquoi il devrait vraiment vouloir ne plus recommencer. S’il convient parfois de tancer, il est encore plus souvent nécessaire de reprendre.

      13. Quels sont les deux buts que l’on peut viser quand on avance des preuves pour reprendre quelqu’un ?

      13 Les preuves avancées pour reprendre quelqu’un peuvent avoir deux buts : démontrer que la personne a effectivement commis la mauvaise action dont elle est accusée, ou la convaincre que sa conduite n’est pas bonne. Selon Jean 16:8, 9, Jésus déclara que l’esprit saint de Dieu “donnera au monde des preuves convaincantes [élégkhô; “reprendra”, Interlinéaire (angl.)] au sujet du péché, (...) parce qu’ils n’exercent pas la foi en moi”. Inversement, alors que ses ennemis pouvaient le tancer injustement, Jésus savait très bien qu’ils étaient incapables de présenter des “preuves convaincantes” qui l’auraient prouvé coupable de péché. C’est pourquoi il leur dit : “Qui de vous me convainc [élégkhô; “me reprend”, Interlinéaire (angl.) ; “me prouve coupable”, Grosjean & Léturmy] de péché ?” — Jean 8:46.

      LE BUT DE LA RÉPRIMANDE

      14, 15. Quel est le but final recherché quand on reprend quelqu’un en avançant des preuves convaincantes ?

      14 Autre chose encore. Pour les serviteurs de Dieu, reprendre quelqu’un signifie beaucoup plus qu’apporter la preuve qu’il a commis telle ou telle faute, ce qui est souvent le sens dans lequel ce terme est employé dans les écrits grecs profanes. La Bible, elle, l’utilise dans un sens différent. En effet, dans les Écritures, le but de la “réprimande” n’est pas seulement de convaincre quelqu’un de péché ou de satisfaire la justice. C’est ce que montre un dictionnaire (Theological Dictionary of the New Testament, t. II) où nous lisons (c’est nous qui mettons en italiques) :

      “Dans le Nouveau Testament, le mot élégkhô est utilisé dans un sens restrictif. (...) Il signifie ‘démontrer son péché à quelqu’un et le pousser à se repentir’. Cela peut être une affaire personnelle entre deux personnes, comme en Mat. 18:15 ; Éph. 5:11. Mais ce peut être aussi l’affaire de la congrégation sous la direction du conducteur, comme dans les lettres pastorales : I Tim. 5:20 ; II Tim. 4:2 ; Tite 1:9, 13 ; 2:15. (...) Ce terme ne signifie pas seulement ‘blâmer’ ou ‘reprendre’, ‘convaincre’ dans le sens d’apporter des preuves convaincantes, ‘révéler’ ou ‘dévoiler’, mais aussi ‘redresser’, c’est-à-dire ‘détourner du péché pour amener au repentir’.”

      15 Donc, selon la Bible, quand on reprend quelqu’un, ce n’est pas simplement pour lui faire honte ni uniquement pour lui exprimer notre réprobation pour ses mauvaises actions, comme lorsqu’on tance quelqu’un. Ce n’est pas seulement pour l’amener à renoncer à sa mauvaise conduite. C’est une action positive par laquelle on cherche à toucher le cœur du coupable pour qu’il en vienne à haïr le mal. Si l’on se donne la peine de “lui dévoiler sa faute”, c’est afin de le “gagner” comme frère et de l’empêcher de s’enfoncer plus profondément dans le péché, car alors il risquerait d’être perdu pour la congrégation. — Mat. 18:15, 16.

      REPRIS PAR NOTRE CŒUR OU GRÂCE À L’AIDE D’AUTRUI

      16, 17. Pour savoir s’il est nécessaire de reprendre quelqu’un qui s’est déjà détourné de son péché, quels facteurs doivent être considérés ?

      16 Et si un chrétien commet une faute une ou plusieurs fois et qu’ensuite sa conscience l’incite à se repentir et à se détourner de son péché ? A-​t-​il encore besoin d’être repris ?

      17 Rappelons ici la signification du verbe qui a été traduit par “reprendre” (élégkhô), celui qu’ont employé les écrivains chrétiens de la Bible. Nous avons vu qu’il implique diverses idées, comme celle de devoir accuser quelqu’un et parfois même de le questionner ou de l’interroger contradictoirement, afin de lui faire voir les preuves de sa faute ; et aussi comme celle de devoir réfuter son mauvais point de vue en avançant des arguments probants afin de le convaincre. Toutes ces actions ont pour but d’amener la personne à la repentance, de sorte que non seulement elle mettra un terme à sa mauvaise façon d’agir, mais encore elle n’y retournera pas.

      18. Une personne peut-​elle être reprise par son propre cœur, et si oui comment ?

      18 Mais qu’en est-​il dans le cas que nous venons de mentionner, celui du pécheur qui se repent de lui-​même et qui se détourne de sa faute ? Ne s’est-​il pas déjà repris lui-​même ? En effet. Sa conscience a joué le rôle d’accusatrice. Quant à la Parole de Dieu et à son esprit, ils l’ont convaincu de péché. Et son cœur, lui, l’incite à se repentir et à se détourner de sa faute. Il n’a pas besoin que quelqu’un d’autre vienne ‘lui dévoiler sa faute’ afin de l’amener à la reconnaître et à se corriger. — Voir Psaume 16:7 ; Jérémie 2:19.

      19. Comment cela est-​il illustré par le cas de Pierre ?

      19 Ce fut manifestement le cas pour l’apôtre Pierre. Jésus l’avait averti qu’il le renierait trois fois. Quand vint le moment critique de l’arrestation et du jugement de Jésus, Pierre se montra faible et il renia effectivement Jésus à trois reprises. Cependant, il a suffi d’un regard de Jésus pour que le cœur de Pierre soit touché et pour qu’il sorte et se mette à pleurer amèrement, se repentant ainsi de ce qu’il avait fait. Pierre fut repris par son propre cœur et par le souvenir des paroles de Jésus. Dès lors, il démontra par sa conduite qu’il était déterminé à ne plus commettre une faute aussi grave. Quelques semaines plus tard, quand il forma la congrégation chrétienne, Jésus jugea bon de faire de Pierre une des ‘pierres de fondement’ de celle-ci. — Luc 22:54-62.

      20, 21. a) Bien qu’il soit déterminé à ne pas commettre de nouveau le péché, de l’aide de qui un chrétien peut-​il profiter ? b) Pourquoi David a-​t-​il eu besoin d’être repris, et comment Nathan s’y est-​il pris ?

      20 Cela ne veut pas dire que quiconque se trouverait dans une situation comparable n’aurait nullement besoin d’aide. Même s’il est résolu à ne pas commettre de nouveau le péché, il peut très bien avoir besoin d’aide, afin d’être assez fort pour tenir sa résolution. Jéhovah Dieu a prévu nos frères pour nous apporter cette aide. — Prov. 17:17 ; Luc 22:31, 32 ; Gal. 6:2.

      21 Contrairement à Pierre, le roi David a eu besoin que quelqu’un le reprenne. Il avait commis des péchés très graves qui avaient fait du tort à d’autres personnes. Cependant, il n’avait pas encore pris conscience de toute la gravité de sa faute. Au contraire, il avait cherché à la cacher. C’est pourquoi Dieu envoya le prophète Nathan reprendre David. Nathan se servit d’une image pittoresque et puissante dans laquelle il évoqua une situation comparable à celle de David. Courroucé par l’égoïsme de l’homme décrit par Nathan, David condamna sa cruauté et son manque de compassion. C’est alors que Nathan bouleversa David en lui disant : “Tu es cet homme, toi !” Voyant cette fois ses actions sous leur vrai jour et se rendant compte de toute leur bassesse, David se repentit enfin. Comme il l’a reconnu lui-​même, s’il ne s’était pas repenti il aurait mérité la mort. — II Sam. 12:1-13.

      22. Comment David a-​t-​il exprimé son bon point de vue sur la réprimande, et comment a-​t-​il montré les grands bienfaits qui résultent de la repentance ?

      22 Dans un de ses psaumes, David parla de la bonne attitude qu’il faut adopter quand on est repris. Il dit : “Si le juste me frappait, ce serait une bonté de cœur ; et s’il me reprenait, ce serait de ‘huile sur la tête, que ma tête ne voudra pas refuser.” (Ps. 141:5). Au Psaume 32:1-6, David décrit également les souffrances et l’angoisse qu’il ressentit lui-​même parce qu’il n’avait pas cherché à obtenir auprès de Jéhovah le pardon de ses péchés, ainsi que le soulagement qu’il éprouva une fois qu’il se fut repenti et qu’il eut confessé ses péchés.

      23. Que n’oublieront pas les bergers de la congrégation et comment les textes indiqués dans ce paragraphe montrent-​ils cela ?

      23 Pour reprendre avec sagesse, les bergers de la congrégation doivent aussi garder présent à l’esprit qu’il y a divers degrés de gravité dans les fautes, de même qu’il peut y avoir bien des degrés de sévérité dans la réprimande (comparez Galates 6:1 et II Timothée 2:24-26 avec Tite 1:13). Même ceux qui se font une belle réputation de serviteurs de Dieu peuvent avoir besoin d’être repris à cause d’un point de vue erroné, d’une mauvaise action ou de paroles inconvenantes.

      24, 25. Est-​il possible que de fidèles serviteurs de Dieu aient parfois besoin d’être repris, et quels bons résultats une telle réprimande leur procure-​t-​elle ?

      24 Ce fut le cas de Pierre. D’après Galates 2:11-14, quand il se rendit à Antioche de Syrie, Pierre fraternisa avec des chrétiens non juifs incirconcis et mangea avec eux. Mais quand certains hommes de la congrégation de Jérusalem (qui étaient sans doute encore attachés à la discrimination entre Juifs et non-Juifs) vinrent dans cette ville, Pierre cessa de fréquenter les chrétiens non juifs. Constatant la mauvaise attitude de Pierre et les effets néfastes qu’elle avait sur d’autres croyants juifs, l’apôtre Paul jugea nécessaire de le reprendre. Publiquement, de manière à être entendu par ceux qui étaient présents, il prouva à Pierre, par des arguments convaincants, que son attitude était mauvaise. Il ne fait aucun doute que Pierre accepta la réprimande, car, plus tard, il parla de Paul en termes chaleureux. — II Pierre 3:15, 16.

      25 Comme nous le lisons en Proverbes 9:8, 9, “réprimande le sage, et il t’aimera. Donne au sage, et il deviendra encore plus sage”. Comme ce fut le cas pour Pierre, “on doit reprendre l’intelligent, pour qu’il discerne la connaissance”. Puissions-​nous toujours être disposés à écouter les sages “réprimandes de la discipline” qui sont “le chemin de la vie” pour tous ceux qui aiment Dieu et sa justice — Prov. 19:25 ; 6:23 ; 25:12.

      [Note]

      a Le Lexicon of the New Testament de Robinson dit à propos d’élégkhô: “Faire honte, déshonorer, seulement dans Homère [poète grec d’avant notre ère]. (...) Généralement et dans le Nouveau Testament convaincre, (...) réfuter, prouver l’erreur de quelqu’un.”

      Dans les Word Studies in the New Testament de Vincent on lit : “Dans le grec classique ce mot signifie déshonorer ou faire honte (...). Puis, [plus tard] interroger contradictoirement, questionner dans le but de convaincre, de prouver la culpabilité de quelqu’un ou de réfuter (...). Mettre à l’épreuve des arguments, prouver ; prouver par un raisonnement.” (C’est nous qui mettons en italiques).

  • Comment reprendre ceux qui pratiquent le péché
    La Tour de Garde 1977 | 1er mars
    • Comment reprendre ceux qui pratiquent le péché

      “Les personnes qui pratiquent le péché, reprends-​les devant tout le monde, pour que les autres aussi aient crainte.” — I Tim. 5:20.

      1, 2. Quelles instructions Paul a-​t-​il données à Timothée qui était alors à Éphèse, et quelles questions soulèvent-​elles ?

      QUAND il conseilla son compagnon Timothée sur la façon dont il devait régler les problèmes qui existaient à Éphèse, où certains chrétiens suscitaient des discussions stériles et enseignaient des doctrines erronées, l’apôtre Paul lui dit entre autres choses : “Les personnes qui pratiquent le péché, reprends-​les devant tout le monde [“prouve-​les coupables”, Grosjean & Léturmy], pour que les autres aussi aient crainte.” — I Tim. 5:20 ; 1:3-7 ; 6:3-5.

      2 Mais qu’entendait l’apôtre par “pratiquer” le péché ? Quand quelqu’un vient à se mal conduire plus d’une fois, cela fait-​il automatiquement de lui une personne qui “pratique” le péché ?

      CEUX QUI “PRATIQUENT” LE PÉCHÉ

      3, 4. Quel est le sens de l’expression utilisée par Paul, et comment certaines traductions la rendent-​elles ?

      3 Remontons au grec, langue qu’employa l’apôtre Paul dans ses lettres. Que constatons-​nous ? Que l’expression “qui pratiquent le péché” traduit le mot hamartanontas, qui est le participe présent actif du verbe “pécher” en grec. Qu’exprime cette forme du verbe ? Notez ce que disent ces deux ouvrages bibliques (c’est nous qui mettons en italiques) :

      “(...) l’emploi du participe présent indique qu’il s’agit ici de gens qui sont dans l’habitude de pécher. (...) Paul parle de gens qui persévèrent dans le péché.” — The Expositor’s Greek Testament.

      “Les pécheurs sont décrits ici comme vivant toujours dans le péché à ce moment-​là, d’où l’emploi du présent [de la forme verbale] là où autrement on se serait attendu à trouver le parfait.” — Critical Doctrinal and Homiletical Commentary de Schaff-Lange.

      4 C’est pourquoi Paul employa une forme du verbe qui représente l’action comme étant une action présente et non une action passée ; une forme qui exprime une action ou une conduite qui dure, dans laquelle on persévère, et non pas une conduite dont on s’est détourné. Tenant compte de la valeur de cette forme, plusieurs versions bibliques traduisent ainsi :

      La Version standard révisée (angl.) dit : “Quant à ceux qui persistent dans le péché (...).”

      La Nouvelle version standard américaine (angl.) traduit : “Ceux qui persévèrent dans le péché (...).”

      5. a) Que résulte-​t-​il de la répétition du péché ? b) Toutefois, quels sont les facteurs essentiels qui permettent de déterminer si quelqu’un ‘pratique le péché’ ?

      5 Il est incontestable que chaque fois que quelqu’un commet de nouveau un péché, la gravité de celui-ci augmente, et que quiconque continue à pécher ainsi pendant un temps plus ou moins long devient un pratiquant du péché. Toutefois, d’après les renseignements donnés plus haut, nous comprenons pourquoi le simple fait que quelqu’un ait commis une certaine faute plus d’une fois — peut-être deux ou trois fois — ne le met pas automatiquement dans la position de ceux qui, selon l’apôtre, doivent être repris publiquement. La question essentielle qu’il faut se poser est la suivante : La personne s’est-​elle détournée d’une telle faute ? Y a-​t-​elle renoncé ? Ou bien persévère-​t-​elle dans sa conduite ? Dans ce dernier cas, elle correspond à celle dont parle Paul.

      6, 7. De quelle façon le texte de Matthieu 7:7 nous aide-​t-​il à comprendre ce que signifie ‘pratiquer quelque chose’ ?

      6 Pour illustrer ce point, on peut citer d’autres textes des Écritures dans lesquels les verbes grecs sont au présent. Par exemple, le texte de Matthieu 7:7, où l’on trouve trois verbes au présent (de l’impératif), est rendu ainsi dans la Traduction du monde nouveau :

      “Continuez à demander, et l’on vous donnera ; continuez à chercher, et vous trouverez ; continuez à frapper, et l’on vous ouvrira.”

      7 Jésus ne voulait certainement pas dire que pour suivre son conseil il suffit de demander quelque chose à Dieu plus d’une fois, peut-être deux fois. Non, il faut continuer ou persister à demander, à chercher et à frapper.

      8. Par conséquent, de qui est-​il question en I Timothée 5:20 et de qui n’est-​il pas question ?

      8 Ainsi, en I Timothée 5:20, il est question de ceux qui persévèrent, qui s’obstinent dans le péché et qui, pour cette raison même, doivent être repris publiquement. De ce qui précède il semble ressortir clairement que l’apôtre ne parle pas ici de personnes qui ont commis une faute une au plusieurs fois, mais qui se sont ensuite repenties et ont vraiment renoncé à leur mauvaise conduite.

      N’HÉSITEZ PAS À DEMANDER QU’ON VOUS AIDE

      9. Qu’est-​ce qui montre qu’un pécheur repentant ne devrait jamais hésiter à demander l’aide des anciens de la congrégation ?

      9 Est-​ce qu’un membre de la congrégation qui est venu à se mal conduire dans le domaine sexuel ou dans quelque autre domaine, et qui s’est sincèrement repenti, doit hésiter à aller chercher de l’aide auprès des anciens, afin que ceux-ci l’affermissent dans sa résolution de ne plus recommencer ? Notez le conseil que le disciple Jacques donne dans sa lettre (Ja 5:14-16) :

      “Quelqu’un parmi vous est-​il malade ? Qu’il appelle auprès de lui les aînés de la congrégation, et que ceux-ci prient sur lui, en l’enduisant d’huile au nom de Jéhovah. Et la prière de la foi rétablira celui qui est souffrant, et Jéhovah le relèvera. Et s’il a commis des péchés [au pluriel ; ce qui montre donc qu’il s’agit parfois de plusieurs péchés et non pas d’un seul], il lui sera pardonné. Confessez donc ouvertement vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris.” — Voir Psaume 41:1-4.

      10, 11. a) Quelle sera la réaction d’un pécheur repentant s’il sait que le souci premier des anciens est de guérir ceux qui sont malades ? b) Donnez un exemple.

      10 Comme le pécheur repentant se sentira encouragé à suivre le conseil de ‘confesser ouvertement vos péchés les uns aux autres’, s’il sait que ceux à qui il se confesse ont pour préoccupation principale de l’aider à “guérir” de sa maladie spirituelle ! Mais si l’homme qui se repent sait qu’on va automatiquement le traiter comme quelqu’un qui mérite d’être réprimandé devant toute la congrégation, qu’il va passer pour une personne “qui pratique le péché”, l’effet peut être tout à fait différent.

      11 Prenons un exemple. Un homme qui, avant de devenir chrétien, abusait parfois des boissons alcooliques, se trouve seul chez lui pendant plusieurs jours. Il lui arrive alors de boire trop de vin ou de bière, au point de s’enivrer, et cela peut-être deux fois en quelques jours. Puis il se sent saisi de honte et regrette sincèrement sa conduite. Se rendant compte qu’il recommence à faire comme autrefois, il se peut que l’homme désire vivement que les anciens l’aident et l’affermissent dans sa résolution de ne plus se conduire de la sorte. Que se passerait-​il si cet homme pensait que, parce que la faute a été commise plus d’une fois, les anciens estimeraient automatiquement nécessaire d’annoncer la chose à la congrégation ? Eh bien, il hésiterait probablement beaucoup avant de venir chercher de l’aide auprès d’eux.

      12. Quelle barrière ne doit jamais exister, et qu’est-​ce qui empêchera qu’elle existe ?

      12 Si une telle attitude devait régner, alors il risquerait d’y avoir une barrière entre les bergers de la congrégation et ceux qui ont grand besoin qu’on les aide à surmonter une tendance à se mal conduire. Mais si c’est la confiance qui règne, si le pécheur sait que les anciens tiendront compte du fait qu’il s’est sincèrement détourné de sa faute et qu’il n’a nul désir de recommencer, alors il sera incité à venir les trouver, tout comme une brebis malade ou égarée vient chercher de l’aide auprès de son berger. — Comparez le Psaume 23:1-5 avec Ézéchiel 34:4.

      13. Quelle initiative les anciens devront-​ils parfois prendre en faveur des égarés ?

      13 Il est possible que ce soit un autre chrétien qui informe les anciens qu’un tel a commis un péché. Étant des bergers soucieux de la santé spirituelle des membres du troupeau, ils s’entretiendront alors avec le pécheur à propos de ce qu’on leur a rapporté. Ils se rendront peut-être compte que celui-ci apprécie leur aide, mais qu’il n’a pas osé venir les trouver parce qu’il est timide, parce qu’il se sent honteux ou pour une autre raison personnelle. Il se peut aussi qu’il se soit déjà repenti de sa faute et qu’il ait abandonné sa mauvaise conduite.

      14. Même s’ils pensent que le pécheur a été repris par son propre cœur, que feront néanmoins les anciens ?

      14 Dans les cas où les anciens pensent que le pécheur a vraiment été repris par son cœur et par sa conscience, ainsi que par la puissance de la Parole de Dieu, ils s’attacheront surtout à rétablir la personne, à lui faire retrouver sa santé et sa force spirituelle. Pour “guérir” celui qui se repent, les anciens lui donneront, entre autres, des conseils susceptibles de bien l’affermir, pour qu’il ne recommence plus. Ils lui feront bien comprendre, dans toute la mesure voulue, la gravité de sa situation. Ils l’aideront à être plus vivement conscient combien il est dangereux de “baisser sa garde”, même momentanément, et combien il est nécessaire de ‘travailler à son salut avec crainte et tremblement’. — Phil. 2:12.

      ANCIENS, FAITES PREUVE D’ÉQUILIBRE ET DE BON JUGEMENT

      15. Qu’est-​ce qui déterminera le but des efforts faits par les anciens ?

      15 Toutefois, dans tous les cas de péché grave, que le coupable repentant ait recherché lui-​même leur aide ou qu’ils aient dû aller le trouver, les anciens de la congrégation s’assureront que son repentir est sincère et qu’il s’efforce réellement de rester attaché à ce qui est droit. Si le cœur de ce chrétien ne l’a pas repris et ne l’a pas incité à renoncer au péché, alors les anciens ont pour devoir de s’efforcer de l’aider à faire ces pas indispensables.

      16. Quelqu’un qui commet un péché une seule fois peut-​il être néanmoins un ‘pratiquant’ du péché ? Comment cela ?

      16 Si le nombre de fois que la faute a été commise est un facteur important à considérer, ce n’est pas dans tous les cas le facteur déterminant pour savoir si une personne a besoin d’être reprise au sens où l’entendent les Écritures. Si un chrétien, qui n’a pourtant commis la fornication qu’une seule fois, ne se repent pas sincèrement de son péché, il est toujours un ‘pratiquant’ de la fornication. Comment cela ? En ce sens qu’il n’a pas rejeté ce mauvais penchant de son cœur. Jésus a dit qu’un homme qui regardait une femme au point de la désirer commettait l’adultère dans son cœur (Mat. 5:28). Si donc un chrétien éprouve encore un certain plaisir au souvenir d’un péché qu’il a commis au lieu de le haïr, d’en éprouver des remords et d’être déterminé à ne plus agir ainsi, ce péché est encore dans son cœur. Il ne s’est pas purifié de son péché en recherchant le pardon de Dieu par l’intermédiaire de Jésus Christ. Il est toujours impur (I Jean 1:9 ; 2:1). Il commettra probablement de nouveau ce péché si l’occasion lui en est offerte et s’il pense pouvoir le faire impunément.

      17. Dans quel cas les anciens doivent-​ils bien réfléchir avant d’accepter les déclarations de repentir d’un pécheur ?

      17 Il est donc bien que les anciens réfléchissent attentivement aux déclarations de repentir d’un pécheur qui, auparavant, a fait preuve d’hypocrisie, a menti ou a cherché volontairement à tromper ses frères, ou encore s’il est évident que le coupable a prémédité son péché, s’il a calculé froidement son coup. Un tel cas est alors très différent de celui d’un chrétien qui a ‘cédé’ au péché par faiblesse, à cause de pressions ou de tentations inattendues. On peut citer notamment le cas d’Ananias et de Sapphira qui se sont concertés pour user de tromperie, ‘se proposant en leur cœur une telle action’. — Actes 5:1-11.

      18. a) Quand un péché est commis délibérément, avec préméditation, les anciens doivent-​ils hésiter à exclure le coupable ? Quel antécédent biblique le montre ? b) Si une personne qui s’était moquée des préceptes de justice de Dieu est finalement réintégrée à la suite de son repentir sincère, sous quel rapport les anciens se montreront-​ils néanmoins prudents ?

      18 Si donc un homme marié fréquente secrètement une autre femme, alors qu’il laisse croire qu’il mène une vie pure et qu’il accepte même des responsabilités sacrées au sein de la congrégation, et qu’il finisse par abandonner sa femme pour partir avec cette autre femme, les anciens hésiteront-​ils à l’exclure de la congrégation ? Non, bien sûr. Quand l’apôtre Paul apprit qu’un homme vivait avec une femme qui, de toute évidence, était toujours celle de son père, il exhorta la congrégation à agir sans tarder afin d’‘ôter le méchant du milieu d’elle’. (I Cor. 5:1-5, 12, 13.) Pareillement, les anciens se montreront très prudents lorsqu’il s’agira d’accepter une demande de réintégration venant d’un tel homme, car il n’a rien fait qui puisse les inciter à lui faire confiance, à croire à la sincérité de ses paroles. Si, finalement, il est réintégré dans la congrégation, à l’avenir les anciens ne lui confieront d’importantes responsabilités qu’avec une grande prudence.

      19. Pourquoi quelqu’un qui n’a pourtant pas encore réussi à vaincre le mal peut-​il néanmoins avoir un cœur meilleur que le genre de personne dont il a été question précédemment ?

      19 Il en va tout à fait autrement quand un membre de la congrégation va demander lui-​même à un ancien de l’aider et qu’il avoue qu’actuellement il est toujours en train de lutter pour vaincre le mal. Bien qu’il n’ait pas encore vaincu complètement le mal, il manifeste néanmoins le désir sincère et profond d’y parvenir. Dans ce cas, à moins qu’ils aient des raisons de douter de sa sincérité, les bergers de la congrégation lui apporteront l’aide nécessaire. Son cas est incontestablement différent de celui d’un chrétien qui chercherait à user de tromperie ou à justifier une mauvaise action. — Ps. 51:1-3, 10, 17.

      20. Dans quel piège celui qui persiste dans le péché tombe-​t-​il, et pourquoi est-​il un danger pour la congrégation ?

      20 Celui qui persiste dans le péché se cherche généralement des excuses. Il se convainc même que Dieu passera sur sa faute (voir Psaumes 36:2 ; 50:17-21). Pis encore, il peut influencer d’autres chrétiens et les pousser à l’imiter. Nous lisons en Proverbes 10:17: “Celui qui reste attaché à la discipline est un sentier qui mène à la vie, mais celui qui abandonne la réprimande fait errer.” Pour le bien d’un tel homme comme pour celui des autres membres de la congrégation il faut lui demander des comptes et le redresser.

      REPRENEZ-​LES AVEC LONGANIMITÉ ET ART D’ENSEIGNER

      21. Si quelqu’un doit être repris, comment, d’après les Écritures, les anciens doivent-​ils agir ?

      21 Comment les anciens agiront-​ils si les circonstances indiquent que le coupable a besoin d’être repris ? Si ce dernier n’a pas reconnu sa faute, les anciens sont dans l’obligation de lui apporter des “preuves convaincantes” de sa mauvaise action. Ils ne peuvent évidemment le faire s’ils ne disposent que de simples ouï-dire (voir Jean 16:8 ; Ésaïe 11:3). Peut-être jugeront-​ils nécessaire de lui poser des questions, afin d’établir des faits importants. Pour reprendre quelqu’un, les anciens doivent cependant utiliser des preuves et des arguments bibliques, afin de réfuter le point de vue d’un coupable qui penserait que son péché est excusable aux yeux de Dieu. Ils doivent l’aider à voir sa faute telle qu’elle est en réalité, à comprendre pourquoi le mal doit être haï (Héb. 1:9). De cette façon, ils corrigeront le pécheur et l’aideront à “remettre les choses en ordre”. En tant que bergers, leur but est de l’amener à se repentir et à renoncer au mal, non seulement dans ses actions, mais aussi dans son esprit et dans son cœur. — Tite 1:9 ; Jacq. 1:25 ; 2:8, 9.

      22. Comment le but final de la réprimande guidera-​t-​il les anciens dans leurs efforts, et comment obéiront-​ils à l’ordre de reprendre “en toute longanimité et avec art d’enseigner” ?

      22 Ne perdant jamais de vue le but de leur intervention, les anciens se souviendront que leur rôle ne consiste pas simplement à découvrir les faits et à établir sa culpabilité. Ils ne se contenteront pas de tancer le coupable (bien que leurs réprimandes puissent inclure un blâme). Leur but est bien plus noble, bien plus charitable. Leur objectif est de ‘ramener le pécheur de l’erreur de sa voie afin de sauver son âme de la mort’. (Jacq. 5:19, 20.) Ils ne montreront aucune hâte, comme si leurs efforts pour reprendre le pécheur devaient se limiter à une seule et unique discussion. Peut-être décideront-​ils de se réunir de nouveau avec l’homme. Dans ce cas, après leur première conversation, ils peuvent lui demander de rentrer chez lui, de réfléchir et de prier à propos des choses qui ont été débattues avec lui, et prévoir un nouvel entretien avec lui. Leurs conseils et tout ce qu’ils ont dit pour le reprendre auront alors une chance de pénétrer dans son cœur et dans son esprit. Même s’ils arrivent à une certaine conclusion (après une ou plusieurs réunions avec lui), ils reconnaîtront que pour guérir spirituellement le transgresseur, ils devront peut-être continuer à s’occuper de lui et à l’aider pendant un certain temps. Mais ils auront ainsi la satisfaction de l’avoir repris et exhorté “en toute longanimité et avec art d’enseigner”. (II Tim. 4:2.) Le temps et les efforts qu’ils auront consacrés à cela en valent bien la peinea.

      23. a) Les chrétiens qui se repentent et qui se détournent de leur péché continueront-​ils forcément à assumer les fonctions qu’ils pouvaient avoir auparavant ? b) Quels facteurs les anciens prendront-​ils en considération ?

      23 Le fait qu’un chrétien a été repris par son propre cœur ne signifie pas forcément qu’il continuera à exercer les mêmes fonctions qu’auparavant au sein de la congrégation. Tout comme un malade en voie de rétablissement n’est pas capable de porter les mêmes poids que les bien portants, ainsi en est-​il de ce chrétien. Il se peut que les anciens décident de ne pas utiliser un tel homme pendant un certain temps dans des choses qui comportent des responsabilités. Cela contribuera à son “redressement”. (Gal. 6:1.) Quant à celui qui ne se repent qu’après qu’on a dû argumenter avec lui afin de le convaincre de péché et de l’amener à la repentance, la suppression des responsabilités et des privilèges qui peut s’ensuivre sera considérée comme contribuant à le ‘discipliner dans la justice’. (II Tim. 3:16 ; Héb. 12:5, 6.) Dans chaque cas, les anciens prendront en considération des facteurs tels que les suivants : gravité de la faute commise ; temps qui s’est écoulé depuis que le péché a été commis ; circonstances du péché ; obstination dont a fait preuve le pécheur ou son attitude devant les conseils et les avertissements antérieurs : les a-​t-​il observés ?

      24, 25. a) Que doivent donc faire les anciens ? b) Que nous faut-​il voir maintenant ?

      24 Pour cela, il faut évidemment que les anciens fassent preuve d’équilibre, de bon jugement et de discernement. Ils doivent considérer attentivement les intérêts du pécheur et ceux de toute la congrégation. D’un côté, ils seront conscients d’avoir devant Dieu le devoir d’empêcher toute infiltration du mal au sein de la congrégation, et de l’autre celui de veiller à toujours refléter la sagesse et la miséricorde de Jéhovah dans leur façon d’agir envers leurs frères. — Voir Actes 20:28-31 ; Jude 3, 4, 21-23.

      25 Mais que voulait dire Paul quand il ordonna de ‘reprendre devant tout le monde ceux qui persistent dans le péché’ ? Eh bien, nous allons voir comment appliquer cette instruction de l’apôtre.

      [Note]

      a En Ésaïe 1:18, où est utilisé un mot hébreu correspondant au terme grec élégkhô, Jéhovah dit à Israël : “‘Venez et remettons les choses en ordre [“discutons”, Jérusalem ; “débattons”, Dhorme] entre nous’, dit Jéhovah. ‘Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige.’”

  • Reprends-les “devant tout le monde”
    La Tour de Garde 1977 | 1er mars
    • Reprends-​les “devant tout le monde”

      “Tu dois frapper le moqueur pour que l’inexpérimenté devienne sagace : et on doit reprendre l’intelligent, pour qu’il discerne la connaissance.” — Prov. 19:25.

      1. D’après I Timothée 5:20, devant qui ceux qui persistent dans le péché doivent-​ils être repris, et pourquoi ?

      QUAND des personnes continuent à pécher, il faut, selon l’apôtre Paul, les reprendre “devant tout le monde [littéralement en grec : “sous les yeux de tous”]”. C’est afin que “les autres aussi aient crainte”, c’est-à-dire crainte de pécher de la même façon (I Tim. 5:20). Mais que faut-​il entendre par là ? Dans quel cas faut-​il agir ainsi, et comment peut-​on reprendre quelqu’un “devant tout le monde” ?

      2-4. Que peut-​on dire quant à l’application de l’expression “devant tout le monde”, et quels exemples bibliques peut-​on citer ?

      2 L’expression “devant tout le monde” ou “sous les yeux de tous” ne précise pas de qui il s’agit. Elle peut signifier que le coupable est repris devant toute la congrégation, mais aussi que la réprimande lui est donnée seulement devant tous ceux qui sont mêlés d’une manière ou d’une autre à cette affaire ou qui sont au courant, y compris les témoins de la faute qui sont présents lorsque le pécheur est repris. Quoi qu’il en soit, il est évident que le pratiquant du péché devait être repris publiquement et non pas simplement en privéa.

      3 Cette expression grecque utilisée par Paul en I Timothée 5:20 est également employée en Luc 8:47 à propos de la femme atteinte d’un flux de sang qui fut guérie par Jésus. Selon le récit, elle “exposa devant tout le monde [en grec “sous les yeux de tous”] pour quelle raison elle l’avait touché [Jésus]”. Il est clair qu’elle n’a pas dit cela devant tous les habitants de la ville (probablement Capernaüm), mais devant ceux qui se trouvaient là et qui avaient entendu Jésus demander : “Qui est-​ce qui m’a touché ?” — Luc 8:43-47.

      4 L’apôtre Paul employa une expression assez semblable quand, rapportant comment il avait repris Pierre à Antioche, il écrivit : “Mais quand j’ai vu qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de la bonne nouvelle, j’ai dit à Céphas [Pierre] devant tous (...).” Par “devant tous”, Paul voulait peut-être dire devant toute la congrégation réunie. Mais par “tous” il pouvait aussi entendre ceux dont il venait de parler, c’est-à-dire ‘ceux qui ne marchaient pas droit selon la vérité de la bonne nouvelle’. Si l’on retient la deuxième hypothèse, Paul a repris Pierre à l’occasion d’une réunion autre que celles de la congrégation, par exemple à l’occasion d’un repas auquel participaient des croyants juifs qui, comme Pierre, évitaient de fréquenter les chrétiens non juifs. — Gal. 2:11-14.

      5. Puisqu’il n’y a pas de règle précise concernant l’application de ce texte, par quoi faut-​il se laisser guider ?

      5 Puisqu’on ne peut pas dire avec certitude quels sont ceux qui sont désignés par l’expression “devant tout le monde”, il semble donc qu’il faille se laisser guider par les exigences de la situation. Si l’on pense que toute la congrégation devrait être informée qu’un tel a été repris, il faut alors l’en informer. Si ce n’est pas nécessaire, le coupable sera alors repris devant tous ceux qui sont concernés par l’affaire ou devant tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont besoin d’entendre la réprimande afin d’en tirer profit eux-​mêmes.

      LAISSEZ-​VOUS GUIDER PAR L’AMOUR SELON DIEU

      6. D’après les Écritures, quelle est l’influence de l’amour en cette affaire ?

      6 Des principes bibliques s’opposent à ce qu’on dévoile inutilement les fautes et les péchés d’autrui. La Bible dans son ensemble montre que l’amour doit nous inciter généralement à couvrir les péchés d’un frère plutôt que de les mettre en évidence (voir Proverbes 10:12 ; 11:12, 13 ; 16:27 ; 17:9 ; I Pierre 4:8). Jéhovah dit qu’il reprendra celui qui, entre autres fautes, ‘révèle un défaut’ contre son propre frère (Ps. 50:20, 21). Quant au Fils de Dieu, il a énoncé cette règle divine qui s’applique dans tous les cas : “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous devez, vous aussi, le faire de même pour eux.” (Mat. 7:12). Personne d’entre nous ne souhaite qu’on révèle publiquement ses défauts si ce n’est pas vraiment nécessaire. Par contre, si nos frères ont besoin d’apprendre quelque chose qui est pour leur bien, nous devons alors nous mettre à leur place et reconnaître que nous-​mêmes nous n’aimerions pas qu’on nous cache certaines informations indispensables.

      7, 8. Montrez par des exemples ce qui pourrait se passer si on révélait la faute de quelqu’un alors que ce n’est pas nécessaire.

      7 En révélant publiquement les fautes d’autres chrétiens alors que ce n’est pas franchement nécessaire, on risque de faire beaucoup de mal inutilement. À titre d’exemple, prenons le cas d’une jeune femme au physique agréable qui voyage beaucoup à cause de ses activités professionnelles et qui s’est mal conduite à plusieurs reprises au cours de ses voyages. Comme la jeune femme n’est pas venue les trouver spontanément mais qu’ils ont été informés par quelqu’un d’autre, les anciens décident d’aller lui parler. Ils se rendent compte alors que ce qu’on leur a rapporté est vrai. Supposons maintenant qu’ils décident d’informer la congrégation qu’ils ont dû reprendre cette chrétienne dont ils indiquent le nom. Que vont penser les membres de la congrégation ? Certains laisseront peut-être entendre que cette sœur a commis la fornication, alors qu’en réalité ce n’est pas cela du tout. À l’occasion d’un de ses voyages, la jeune femme a rendu visite à des membres de sa famille qui ne sont pas Témoins de Jéhovah. Tous fument. Aussi, influencée par eux, elle a cédé et a fumé à plusieurs reprises. En réalité, si on annonçait simplement à la congrégation que cette sœur a été reprise, beaucoup risqueraient de se faire, à tort, une mauvaise opinion de cette sœur en se basant sur des hypothèses gratuites et sur de fausses suppositions.

      8 Ce serait la même chose à propos d’un homme marié qui se serait enivré plusieurs fois chez lui. Là encore, si on annonçait à la congrégation que ce chrétien, en le nommant par son nom, a été repris, certains assistants pourraient s’imaginer à tort qu’il a commis l’adultère ou un autre péché grave, ce qui serait bien loin de la réalité. Quels bienfaits véritables une telle annonce publique procurerait-​elle au chrétien concerné et à la congrégation ? Serait-​elle à la mesure de la faute commise par ce chrétien ?

      9, 10. a) Pour ce qui est de savoir s’il faut révéler ou non la faute de quelqu’un, qu’indique la procédure qui était généralement suivie en Israël ? b) Pour quels genres de péché les Israélites devaient-​ils entendre les jugements prononcés par les anciens et avoir peur ?

      9 La procédure généralement suivie dans l’ancien Israël qui se trouvait alors sous la Loi semble également appuyer le principe selon lequel il ne faut révéler la faute de quelqu’un que si cela est vraiment nécessaire. Les prescriptions et les récits qu’on trouve dans la Bible indiquent que les mauvaises actions qui étaient jugées publiquement par les anciens aux portes des villes étaient avant tout des différends, par exemple quand un Juif ne voulait pas reconnaître qu’il avait fait du tort à un autre ou quand la communauté en général avait subi un grave préjudice ou était menacée par la mauvaise action d’un de ses membres. — Voir Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible (angl.), pp. 384, 385, 1053, 1054.

      10 L’expression utilisée par Paul en I Timothée 5:20, savoir “pour que les autres aussi aient crainte”, nous fait penser à des textes de la Loi qui montraient la nécessité d’intervenir énergiquement contre certains pécheurs. On y trouve généralement cette phrase : “Tout Israël entendra et aura peur, et ils ne recommenceront pas à faire de chose comme cette chose mauvaise au milieu de toi.” Notons toutefois qu’il s’agissait de péchés qui mettaient sérieusement en danger la communauté, par exemple l’incitation à l’apostasie et la défense de celle-ci, de péchés qui méritaient la mort, ou encore de péchés qui étaient connus de tous, par exemple un faux témoignage lors d’une affaire jugée publiquement. Deut. 13:6-11 ; 17:8-13 ; 19:15-20.

      11, 12. Quelle attitude Jésus encourageait-​il ses auditeurs à adopter par ses paroles rapportées en Matthieu 18:15-17

      11 En Matthieu 18:15-17, les instructions de Jésus montrent qu’il faut veiller autant que possible à ce que les problèmes personnels ne soient pas dévoilés. Le texte parallèle de Luc 17:3, 4 indique que ces conseils de Jésus concernent les péchés commis par une personne au détriment d’une autre. Jésus a dit que celui contre qui l’on a péché ne doit pas en parler autour de lui, mais plutôt aller trouver le coupable afin de redresser les choses en privé. Cette façon de faire devrait avoir de bons résultats. En effet, s’il remarque la considération dont on fait preuve à son égard en ne dévoilant pas son péché, le coupable peut mieux accueillir la réprimande. Même si ses efforts personnels n’aboutissent pas, la victime ne doit pas pour autant dévoiler l’affaire autour d’elle. Non, le chrétien qui a subi le préjudice du péché prendra avec lui un ou deux autres chrétiens pour une nouvelle tentative. Ce n’est que si le petit groupe échoue que l’affaire devra être portée à l’attention de la “congrégation” (de toute évidence à l’attention de ses représentants, les anciens ; comparez Nombres 35:12, 24, 25 avec Deutéronome 19:12 ; Josué 20:4).

      12 Notons que les péchés auxquels Jésus faisait allusion étaient des péchés très graves, car il dit que le pécheur qui n’acceptait pas la réprimande de la congrégation s’exposait à être exclu de celle-ci (Mat. 18:17). Pourtant, bien que ces péchés fussent très graves, ils ne devaient pas être dévoilés tant que les circonstances ne l’exigeaient pas. Il est vrai que ce conseil de Jésus concerne particulièrement les péchés commis par une personne au détriment d’une autre. Cependant, il paraît évident que le principe énoncé par le Fils de Dieu, c’est-à-dire qu’il faut éviter de dévoiler inutilement les péchés de quelqu’un, doit s’appliquer dans tous les cas, quel que soit le genre de péché en cause.

      13. En résumé, quand la réprimande doit-​elle être donnée devant toute la congrégation, et quand cela doit-​il être fait “sévèrement” ?

      13 Tout dans la Bible semble indiquer que les cas où le péché doit être dévoilé et condamné devant toute la congrégation sont limités. Il s’agit alors de péchés très graves qui sont ou qui deviendront sans aucun doute connus de tous et de cas où, malgré tous les efforts faits auprès du pécheur pour l’inciter à se repentir et à se détourner de son péché, on n’a obtenu que des résultats incertains, ce qui laisse à penser qu’il y a toujours un danger possible pour la congrégation, danger dont ses membres doivent être mis en garde afin de s’en protégerb. Quand les fautes commises sont une source de troubles pour toute la congrégation, la réprimande doit être faite ‘avec sévérité’ et, au besoin, être renouvelée jusqu’à élimination de ces fautes. — Tite 1:13.

      LA RÉPRIMANDE PUBLIQUE

      14. Pourquoi ne ‘reprend-​on pas le pécheur devant tout le monde’ si on se contente d’annoncer que quelqu’un a été repris ? Que faut-​il donc faire ?

      14 Pour reprendre efficacement, c’est-à-dire pour prouver coupable celui qui persiste à se mal conduire, il faut avancer des preuves convaincantes tirées de la Parole de Dieu. Le simple fait d’annoncer publiquement à un groupe de personnes que quelqu’un ‘a été repris’ n’est pas en soi une ‘réprimande devant tout le monde’. En effet, par cette annonce on ne fait qu’indiquer qu’un tel ‘a été repris’, autrement dit que la réprimande a déjà été donnée auparavant, mais évidemment pas en présence de ceux qui écoutent maintenant l’annonce, sans quoi il ne serait pas nécessaire de les en informer. En réalité, l’annonce faite à la congrégation peut être appelée ‘un blâme devant tout le monde’ ; il ne s’agit pas de la réprimande proprement dite. Certes, c’est une accusation ou une condamnation, mais qui ne s’accompagne pas de preuves convaincantes comme ce doit être le cas quand on reprend un coupable. Pour vraiment reprendre quelqu’un devant toute la congrégation, il faut faire appel à la puissance de la Parole de Dieu, la citer, afin d’attirer particulièrement l’attention sur le genre de péché qui a été commis dans ce cas particulier. Cela est indispensable si l’on veut cultiver chez ceux qui écoutent la crainte, conforme à la volonté de Dieu, de tomber dans le même péché. — II Tim. 4:2.

      15, 16. Est-​il nécessaire de nommer le coupable pour le reprendre “devant tout le monde”, et comment cela est-​il montré par le texte de I Corinthiens 14:23-25 ?

      15 Est-​il alors nécessaire de nommer le coupable pour le reprendre “devant tout le monde” ? Puisque les Écritures elles-​mêmes n’indiquent pas s’il faut ou non donner son nom, il semble que là encore tout dépend de ce qu’exigent les circonstances. Toutefois, il est clair que la réprimande peut être donnée lors d’une réunion publique sans qu’il soit forcément nécessaire de révéler le nom du ou des coupables.

      16 Par exemple, dans sa première lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul parle de la venue d’un étranger à une réunion chrétienne. Cet étranger ne s’est peut-être pas rendu compte jusque-​là que sa conduite était mauvaise et qu’il devrait s’en repentir. Mais, nous dit l’apôtre, en écoutant les chrétiens présents parler de la vérité divine, “il est repris [“prouvé coupable”, Grosjean & Léturmy] par tous, il est scruté par tous ; les secrets de son cœur deviennent manifestes”. Ce n’est pas parce que les chrétiens présents ont mentionné son nom puisqu’il est un étranger pour eux. Mais les vérités puissantes qui ont été énoncées par ces chrétiens l’ont amené à se voir sous un jour nouveau et ont incité son cœur à se repentir. — I Cor. 14:23-25.

      17. Pourquoi certains chrétiens de Crète avaient-​ils besoin d’être ‘repris sévèrement’, et comment Tite allait-​il ‘continuer à les reprendre’ ?

      17 Écrivant à Tite, qui était dans l’île de Crète, Paul l’exhorta à ‘continuer à reprendre sévèrement [certains], pour qu’ils soient robustes dans la foi’. Pourquoi ceux-là devaient-​ils être repris sévèrement ? Parce qu’ils créaient des difficultés dans la congrégation. C’étaient des ‘insoumis, de vains discoureurs et des gens qui leurrent l’intelligence, qui continuent à bouleverser des maisonnées entières en enseignant ce qu’il ne faut pas’. D’autres étaient menteurs et paresseux. Pour ‘continuer’ ou persister à les reprendre, Tite n’allait probablement pas annoncer périodiquement les noms des chrétiens qui se conduisaient mal. Il allait plutôt, en privé et lors de réunions publiques, attirer continuellement l’attention sur la Parole de Dieu et sur ses commandements qui condamnent les mauvaises actions de ces chrétiens. Grâce à cela, les membres de la congrégation seraient capables de discerner qui commettait de telles actions et de se rendre compte que ces personnes exerçaient une mauvaise influence dont il fallait se protéger. De vigoureux conseils bibliques allaient aider toute la congrégation à cultiver la crainte salutaire de pratiquer de telles choses mauvaises. — Tite 1:9-13 ; voir II Timothée 4:2-4 ; II Thessaloniciens 3:6-15c.

      18. Qu’est-​ce qui incitera particulièrement les anciens à consacrer une partie d’une réunion à condamner la pratique d’un certain péché ?

      18 Il n’y a donc aucun doute là-dessus : la plupart des cas de mauvaise conduite peuvent être réglés en privé par les bergers de la congrégation. Cependant, si les anciens ont des raisons de croire que d’autres chrétiens risquent d’être tentés de commettre le même genre de péché, ils devraient alors consacrer une partie d’une réunion à condamner ce genre de péché. Cela est d’autant plus nécessaire si la mauvaise conduite du ou des coupables a provoqué un scandale.

      19. Dans quelles circonstances les anciens jugeront-​ils nécessaire de faire une brève annonce en donnant le nom du coupable ?

      19 S’il pensent que les circonstances l’exigent, ils peuvent même révéler le nom du coupable (mais à un autre moment que celui où ils feront un discours sur le péché en cause) en disant simplement qu’il a été repris. S’il y a scandale, les membres de la congrégation pourront alors défendre celle-ci contre quiconque l’accuserait de tolérer le mal. Mais même dans le cas où la faute n’est pas connue, parce qu’elle a été commise dans le secret, les anciens peuvent néanmoins juger nécessaire d’en informer la congrégation en nommant le coupable. Par exemple, un jeune homme a pu avoir une conduite peu convenable (sans commettre forcément la fornication) avec certaines jeunes filles, allant de l’une à l’autre. Il s’est fait reprendre et a manifesté du repentir. Il se peut néanmoins que les anciens fassent quelques réserves à son sujet. Il a peut-être déjà été conseillé dans le passé, mais n’a pas fait beaucoup d’efforts pour éviter de se mal conduire. Les anciens pensent alors qu’il faut mettre en garde la congrégation, et plus particulièrement les jeunes sœurs, en montrant qu’il faut observer une certaine prudence avec ce jeune homme. Les anciens pourront nommer ce jeune homme en annonçant qu’ils l’ont repris.

      20. Quand on fait une telle annonce, de quoi la congrégation a-​t-​elle besoin pour ‘avoir crainte’ de tomber dans le même péché ?

      20 Naturellement, si la chose n’est pas connue, la plupart des membres de la congrégation ne sauront pas de quoi il s’agit quand on annoncera brièvement que quelqu’un a été repris. On ne peut donc pas s’attendre à ce qu’ils “aient crainte” de s’engager dans la même voie. C’est pourquoi, lors d’une réunion ultérieure, un ancien devrait expliquer des passages bibliques qui ont plus particulièrement trait à ce genre de conduite. Il montrera comment on peut être entraîné dans cette voie et pourquoi elle est si blâmable et si nocive. Il donnera aussi des conseils sur les diverses façons de s’affermir et d’éviter de tomber dans ce piège. Toutefois, au cours de son exposé, il ne mentionnera aucun nom.

      21. Même si aucun nom n’est donné, comment les membres de la congrégation pourront-​ils être protégés contre celui qui commet le mal ou être rendus conscients que ceux dont le péché produit de mauvais fruits ont bien été repris devant tous ?

      21 Par contre, les anciens peuvent juger qu’il suffit de prononcer une allocution de ce genre, car, même si aucun nom n’a été mentionné au cours d’une réunion précédente, les informations données aux membres de la congrégation par ce discours seront suffisantes pour leur permettre de se protéger au cas où le jeune homme en question chercherait à se conduire de la manière décrite dans cette allocution. Mais considérons encore le cas d’une chrétienne non mariée qui devient enceinte à la suite de sa mauvaise conduite ou d’un chrétien qui divorce avec son conjoint également chrétien à la suite d’un adultère. Dans une allocution montrant comment un chrétien risque de se laisser entraîner et d’avoir une mauvaise conduite dans le domaine sexuel, un des anciens peut mettre en garde la congrégation en disant : ‘Ne pensons pas que cela ne nous arrivera jamais, car c’est bel et bien arrivé dans notre congrégation et nous sommes au regret de dire qu’une telle conduite impure produit aujourd’hui ces mauvais fruits.’ Bien qu’aucun nom n’ait été révélé avant, pendant et après cette allocution, la congrégation saura, quand elle constatera la grossesse ou le divorce, résultats du péché, que le ou les coupables ont été repris.

      22. a) D’après les Écritures, quelle est la responsabilité des anciens envers le péché et envers ceux qui le pratiquent ? b) Même s’il bénéficie de la miséricorde divine, pourquoi le pécheur ne peut-​il échapper aux conséquences de sa mauvaise conduite ?

      22 En tant que bergers, les anciens de la congrégation peuvent guérir, reprendre ou prouver coupable, tancer (II Tim. 4:2, Grosjean & Léturmy), redresser et discipliner en se servant de la Parole de Dieu (Gal. 6:1 ; II Tim. 3:16 ; Jacq. 5:14-16). Ils peuvent aussi “tancer” les pécheurs non repentants en les excluant de la congrégation (I Cor. 5:1-13 ; II Cor. 2:6-8). La congrégation doit faire preuve de miséricorde, mais cela ne signifie pas que les pécheurs peuvent échapper aux conséquences de leur mauvaise conduite. Bien qu’ils puissent bénéficier de la miséricorde de Jéhovah s’ils se repentent, les conséquences de leur péché sont inévitables. Qu’il soit bénin ou grave, un péché a toujours des effets naturels néfastes, que ce soit sur le plan mental, affectif, physique ou matériel. Cependant, le pécheur ne peut s’en prendre qu’à lui-​même. Il moissonne ce qu’il a semé. — Gal. 6:7, 8.

      23. Quelle voie suivrons-​nous avec sagesse, confiance et endurance ?

      23 Faisons donc preuve de sagesse et efforçons-​nous de ‘semer’, non pas en vue de notre chair imparfaite et de ses tendances corrompues, mais en vue de l’esprit, sachant que nous pourrons ainsi ‘moissonner de l’esprit la vie éternelle’. “Ne renonçons donc pas à faire ce qui est excellent, car nous moissonnerons en temps voulu, si nous ne nous lassons pas” de pratiquer la justice, ce qui nous vaudra l’approbation et les bénédictions de Jéhovah. — Gal. 6:8, 9.

Publications françaises (1950-2025)
Se déconnecter
Se connecter
  • Français
  • Partager
  • Préférences
  • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
  • Conditions d’utilisation
  • Règles de confidentialité
  • Paramètres de confidentialité
  • JW.ORG
  • Se connecter
Partager