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  • Pourquoi lire la Bible?
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 1

      Pourquoi lire la Bible?

      Le monde actuel souffre de nombreux maux, mais bien rares sont les remèdes. Des millions de gens vivent tenaillés par la faim; d’autres, en nombre croissant, deviennent esclaves de la drogue. Les foyers brisés se multiplient, tandis que l’inceste et la violence “en privé” alimentent l’actualité. Des substances toxiques s’accumulent dans l’air que nous respirons et dans l’eau que nous buvons. Sans oublier la criminalité, qui fait autour de nous de plus en plus de victimes. Qu’en pensez-​vous? Croyez-​vous que ces problèmes ou d’autres encore trouveront un jour une solution?

      1. (Inclure l’introduction.) En raison de quelles difficultés l’humanité a-​t-​elle besoin d’une direction?

      CE N’EST pas tout. Notre époque est aussi celle des dilemmes. Beaucoup de gens, par exemple, sont farouchement opposés à l’avortement qui, pour eux, équivaut à un meurtre. Dans l’autre camp, on estime avec tout autant de conviction que les femmes ont le droit de disposer de leur corps, et que la décision finale leur appartient. Beaucoup jugent immorales des pratiques telles que l’homosexualité, l’adultère ou les relations préconjugales. D’autres sont plutôt d’avis que ces questions relèvent d’un choix personnel. Mais qui saurait dire lesquels ont raison et lesquels ont tort?

      2, 3. Comment de nombreuses personnes considèrent-​elles la Bible aujourd’hui?

      2 La Bible offre une direction morale et explique aussi comment disparaîtront la criminalité, la famine ou la pollution. Mais voilà: peu de gens considèrent encore qu’elle fasse autorité sur des sujets de cette nature. Autrefois pourtant, la Bible était un livre respecté, du moins dans le monde occidental, et bien qu’elle ait été rédigée par des hommes, la chrétienté dans son ensemble la considérait comme la Parole de Dieu, un livre inspiré par Dieu lui-​même.

      3 Aujourd’hui cependant, le scepticisme est à la mode. Il est de bon ton de douter de tout: coutumes, idées, morale, et même de l’existence de Dieu. Et l’on doute particulièrement de la valeur de la Bible. Beaucoup, semble-​t-​il, la jugent dépassée, utopique, et très peu d’intellectuels modernes voient en elle la Parole de Dieu. La plupart des gens se rallieraient plutôt à ce qu’a écrit un bibliste du nom de James Barr: “J’estime que la formation de la tradition biblique est le fruit d’un travail humain. C’est l’énoncé des croyances de l’homme⁠1.”

      4, 5. Pourquoi est-​il capital de savoir si la Bible a ou n’a pas été inspirée par Dieu? Quel est l’objet du livre que vous avez en main?

      4 Partagez-​vous cet avis? D’après vous, la Bible est-​elle la Parole de Dieu, ou celle des hommes? Quelle que soit votre réponse, considérez ceci: si la Bible se réduit à des paroles humaines, les maux de l’humanité sont alors sans remède véritable. Il ne reste aux hommes qu’à essayer de se tirer d’affaire tant bien que mal, tout en espérant qu’ils ne s’empoisonneront pas au contact de substances mortelles, ni ne s’autodétruiront dans un conflit nucléaire. Par contre, si la Bible est réellement la Parole de Dieu, elle est précisément le guide dont nous avons besoin pour traverser sans dommage l’époque difficile qui est la nôtre.

      5 Le livre que vous avez en main se propose de démontrer que la Bible est effectivement la Parole de Dieu. Ses éditeurs espèrent qu’après l’avoir lu vous vous rendrez compte que la Bible offre les seuls remèdes véritables aux maux de l’humanité. Avant d’aller plus loin, nous aimerions maintenant porter à votre attention quelques faits qui, par eux-​mêmes, font de la Bible un livre qui mérite que vous l’examiniez.

      Un tirage inégalé

      6, 7. À propos de la Bible, quels faits remarquables méritent d’être examinés?

      6 Disons tout d’abord que la Bible se caractérise par un tirage exceptionnel: elle est le livre le plus largement diffusé de tous les temps. Selon Le livre Guinness des records 1988, on en aurait imprimé quelque 2,5 milliards d’exemplaires de 1815 à 1975. C’est là un tirage hors du commun qu’aucun autre livre n’a même jamais approché.

      7 De surcroît, la Bible a été plus traduite que n’importe quel autre ouvrage, si bien qu’on peut aujourd’hui la lire, en totalité ou en partie, dans plus de 1 800 langues. Selon la Société biblique américaine, elle est à présent accessible à 98 % de la population du globe. Imaginez un instant la somme d’efforts que représente ce gigantesque travail de traduction! Quel autre livre a fait l’objet d’autant de soins?

      Une grande influence

      8, 9. Quelles déclarations illustrent l’influence exercée par la Bible?

      8 La Nouvelle Encyclopédie britannique dit de la Bible qu’elle a été “le recueil de livres qui a sûrement exercé la plus grande influence sur l’histoire humaine⁠2”. Heinrich Heine, poète allemand du XIXe siècle, reconnut: “Mon inspiration, je la dois tout simplement à un livre (...), la Bible. C’est à fort juste titre qu’on l’appelle les Saintes Écritures. Si quelqu’un n’a plus de Dieu, ce livre peut le lui faire redécouvrir⁠3.” Au même siècle, le militant antiesclavagiste William Seward déclara: “Tous les espoirs de l’humanité sont suspendus à l’influence grandissante qu’exerce la Bible⁠4.”

      9 Abraham Lincoln, seizième président des États-Unis, décrivit la Bible comme “le don le plus précieux que Dieu ait jamais fait à l’homme (...). Sans elle, ajouta-​t-​il, nous ne saurions distinguer le bien du mal⁠5”. Sir William Blackstone, homme de loi britannique, souligna en ces mots l’autorité qui se dégage de la Bible: “Sur ces deux fondements, la loi de la nature et la loi de la révélation [la Bible], reposent toutes les lois humaines, c’est-à-dire qu’on ne devrait permettre à aucune loi humaine de contredire celles-là⁠6.”

      Aimée par les uns, haïe par les autres

      10. Quelles formes l’opposition à la Bible a-​t-​elle prises?

      10 Mais parallèlement, il est à noter qu’aucun autre livre n’a été la cible d’une opposition aussi acharnée, aussi haineuse, tout au long de l’Histoire. Déjà au Moyen Âge, des Bibles ont été brûlées en public, tandis que sa lecture et sa diffusion étaient punies d’amendes et de peines de prison, ce qui est encore vrai aujourd’hui, au XXe siècle. Dans les siècles passés, ceux qui commettaient de tels “crimes” étaient souvent torturés et mis à mort.

      11, 12. Comment Tyndale montra-​t-​il qu’il aimait la Bible?

      11 À l’inverse, la Bible a aussi été profondément aimée. Beaucoup ont continué à la lire en dépit de persécutions implacables. Ce fut notamment le cas de William Tyndale, un Anglais du XVIe siècle, qui suivit les cours de l’université d’Oxford, avant de devenir un enseignant respecté à l’université de Cambridge.

      12 Tyndale aimait la Bible. Mais à son époque, les chefs religieux tenaient à ce qu’elle reste en latin, une langue morte. Tyndale résolut donc de la traduire en anglais pour que ses compatriotes puissent la lire. Comme cette entreprise était illicite, Tyndale dut abandonner une carrière universitaire confortable et se réfugier sur le continent. Pourchassé, il vécut assez longtemps pour traduire les Écritures grecques (le “Nouveau Testament”) et une partie des Écritures hébraïques (l’“Ancien Testament”) dans sa langue maternelle, mais il finit par être arrêté, condamné pour hérésie puis étranglé, après quoi on brûla son corps.

      13. Sous quel aspect la Bible est-​elle un livre tout à fait unique?

      13 Tyndale n’est que l’un de ceux qui, très nombreux, ont renoncé à tout pour lire la Bible ou la rendre accessible à leurs semblables. Aucun autre livre n’a insufflé tant de courage à un aussi grand nombre d’hommes et de femmes ordinaires. Cela fait d’elle un livre tout à fait exceptionnel.

      Elle affirme être la Parole de Dieu

      14, 15. Qu’affirment à maintes reprises les rédacteurs de la Bible?

      14 La Bible se distingue également par le témoignage de nombre de ses rédacteurs. Des rois, des bergers, des pêcheurs, des fonctionnaires, des prêtres, au moins un général et un médecin, soit quelque 40 hommes, ont pris part à la rédaction des livres qui la composent. Toutefois, ils firent en maints endroits la même observation: les pensées qu’ils consignaient n’étaient pas les leurs, mais celles de Dieu.

      15 C’est pourquoi l’on rencontre souvent dans la Bible des expressions telles que: “C’est l’esprit de Jéhovah qui a parlé par moi, et sa parole a été sur ma langue”, ou: “Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur, Jéhovah des armées.” (2 Samuel 23:2; Ésaïe 22:15). Dans une lettre adressée à l’un de ses compagnons, évangélisateur comme lui, l’apôtre Paul écrit: “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice, pour que l’homme de Dieu soit tout à fait qualifié, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne.” — 2 Timothée 3:16, 17.

      16. À quelles questions la Bible répond-​elle?

      16 Puisque la Bible affirme être la Parole de Dieu, et non celle des hommes, il est logique qu’elle élucide des questions auxquelles seul Dieu peut répondre. Par exemple, elle explique pourquoi les gouvernements humains sont incapables d’instaurer une paix durable; elle dit aux hommes comment trouver le bonheur véritable; elle dévoile l’avenir de la terre et de l’humanité. Il est probable que ces questions ou d’autres encore vous sont plus d’une fois venues à l’esprit. Pourquoi donc ne pas au moins envisager l’hypothèse que la Bible soit effectivement la Parole de Dieu et qu’elle puisse vous répondre avec une fiabilité inégalable?

      17, 18. a) Quelles accusations portées contre la Bible sont notamment traitées dans le présent livre? b) Quels autres sujets seront également examinés?

      17 Nous vous encourageons à examiner avec soin les arguments présentés dans le présent ouvrage. Certains chapitres traiteront des critiques couramment formulées à l’encontre de la Bible. Est-​elle en désaccord avec la science? Se contredit-​elle? Les faits qu’elle relate sont-​ils historiques ou légendaires? Les miracles dont elle parle se sont-​ils réellement produits? Toutes ces questions y reçoivent une réponse logique et étayée. Sont examinées ensuite des preuves convaincantes de l’origine divine de la Bible: ses prophéties, sa sagesse pénétrante et ses effets remarquables sur la vie des hommes. En dernier lieu, nous parlerons de l’influence que la Bible peut avoir sur votre vie.

      18 Mais comment la Bible nous est-​elle parvenue? C’est ce que nous allons voir à présent. L’histoire même de ce livre étonnant démontre qu’il est bien autre chose qu’un simple écrit humain.

  • Elle a lutté pour survivre
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 2

      Elle a lutté pour survivre

      De nombreuses preuves permettent d’affirmer que la Bible est réellement la Parole de Dieu. Chacune est en soi convaincante, mais réunies, leur témoignage est irréfutable. Ce chapitre et le suivant se penchent sur l’une de ces preuves: l’histoire de la Bible elle-​même. À la vérité, la façon dont ce livre remarquable a survécu tient du miracle. Voyez par vous-​même.

      1. Citez quelques caractéristiques de la Bible.

      LA BIBLE n’est pas un ouvrage ordinaire. Riche de 66 livres de longueur très différente, elle forme une véritable bibliothèque où l’on trouve des lois, des prophéties, des récits historiques, des textes poétiques, des conseils et bien plus encore. Plusieurs siècles avant la naissance du Christ, 39 de ces livres avaient déjà été écrits par des Juifs (ou Israélites) fidèles. Cette partie de la Bible, rédigée principalement en hébreu, est souvent appelée l’Ancien Testament. Les 27 derniers livres, écrits en grec par des chrétiens, constituent ce qu’on nomme communément le Nouveau Testament. Comme l’indiquent le texte biblique lui-​même et les traditions les plus anciennes, la rédaction de ces 66 livres s’est étendue sur quelque 1 600 ans. Elle débuta à l’époque où l’Égypte était une puissance mondiale et s’acheva alors que Rome régnait sur le monde.

      La Bible seule a survécu

      2. a) Dans quelle situation se trouvait Israël lorsque débuta la rédaction de la Bible? b) Quelles autres œuvres furent notamment écrites à la même époque?

      2 Quand la rédaction de la Bible débuta voilà plus de 3 000 ans, Israël n’était qu’une nation mineure parmi les nombreux peuples du Moyen-Orient. Les Israélites adoraient Jéhovah, leur Dieu, tandis que les nations voisines invoquaient un nombre déconcertant de dieux et de déesses. Les Hébreux ne furent pas les seuls à composer des ouvrages religieux à cette époque. Ce fut aussi le cas d’autres nations, dont les écrits reflétaient les conceptions religieuses et les valeurs nationales. C’est ainsi que la légende mésopotamienne de Gilgamesh, écrite en akkadien, ou les épopées de Ras Shamra, en langue ougaritique (autrefois parlée dans ce qui correspond aujourd’hui au nord de la Syrie), eurent sans aucun doute leur heure de gloire. Parmi l’abondante littérature de cette époque, citons les Lamentations d’Ipou-our et La prophétie de Neferty rédigées en égyptien, des hymnes sumériens destinés à différentes divinités, et des textes prophétiques en akkadien⁠1.

      3. En quoi la Bible se différencie-​t-​elle des écrits religieux du Moyen-Orient qui virent le jour à la même époque?

      3 Tous ces écrits du Moyen-Orient connurent néanmoins la même destinée: ils sombrèrent dans l’oubli, tandis que s’éteignaient aussi les langues dans lesquelles ils étaient rédigés. Ce n’est que récemment qu’archéologues et philologues les ont découverts et ont appris à les déchiffrer. Par contre, les premiers livres de la Bible hébraïque ont survécu jusqu’à notre époque et sont encore lus par beaucoup de gens. De temps à autre, des biblistes prétendent que les livres hébreux de la Bible s’inspirent plus ou moins de ces anciennes œuvres non bibliques. Toutefois, alors qu’une fraction aussi large de ces écrits est aujourd’hui oubliée, le seul fait que la Bible hébraïque ait survécu lui donne un caractère exceptionnel.

      Les gardiens de la Parole

      4. Quelles graves difficultés rencontrées par les Israélites ont pu sembler compromettre la survie de la Bible?

      4 Il ne faut pourtant pas s’y tromper. D’un point de vue humain, la survie de la Bible était loin d’être acquise. Les communautés dont elle est issue ont subi des épreuves si sévères et une opposition si âpre que sa survie est on ne peut plus remarquable. Dans la période qui a précédé Jésus Christ, les Juifs, qui avaient produit les Écritures hébraïques (l’Ancien Testament), n’étaient qu’une nation relativement peu importante. Les États puissants qui les entouraient et se disputaient l’hégémonie rendaient leur existence bien précaire. Au cours du temps, Israël dut, pour ne pas disparaître, affronter des nations telles que les Philistins, les Moabites, les Ammonites, ou les Édomites. Lorsqu’à une certaine époque les Hébreux étaient divisés en deux royaumes, le cruel Empire assyrien vint quasiment rayer de la carte le royaume du Nord. Par la suite, les Babyloniens détruisirent le royaume du Sud. Ils déportèrent aussi le peuple, dont seul un reste revint, 70 ans plus tard.

      5, 6. Quelles tentatives ont menacé l’existence même du peuple hébreu?

      5 L’Histoire fait même état de plusieurs tentatives de génocide dirigées contre les Israélites. Aux jours de Moïse, Pharaon ordonna que l’on mette à mort tous les nouveau-nés israélites de sexe masculin. Si cet ordre avait été exécuté, le peuple hébreu aurait disparu (Exode 1:15-22). Des siècles plus tard, lorsque les Juifs passèrent sous la domination perse, leurs adversaires tramèrent la promulgation d’une loi destinée à les exterminer (Esther 3:1-15). Aujourd’hui encore, la fête juive des Pourim commémore l’échec de ce complot.

      6 Plus tard encore, tandis que les Juifs étaient assujettis à la Syrie, le roi Antiochos IV mit tout en œuvre pour les helléniser, les forçant à adopter les coutumes et les divinités grecques. Pour lui aussi, ce fut l’échec. Les Juifs ne furent ni exterminés, ni assimilés: ils survécurent, alors même que la plupart des groupements nationaux qui les entouraient disparaissaient l’un après l’autre de la scène du monde. Et avec eux survécurent les Écritures hébraïques.

      7, 8. Comment les tribulations subies par les chrétiens ont-​elles compromis la survie de la Bible?

      7 Les chrétiens, qui produisirent la deuxième partie de la Bible (le “Nouveau Testament”), furent eux aussi opprimés. Dès que Jésus, leur conducteur, fut exécuté comme un vulgaire criminel, les chefs juifs de Palestine tentèrent de les supprimer. Puis, tandis que le christianisme se propageait dans d’autres pays, les Juifs les pourchassèrent sans relâche, s’employant à entraver leur œuvre missionnaire. — Actes 5:27, 28; 7:58-60; 11:19-21; 13:45; 14:19; 18:5, 6.

      8 Sous le règne de Néron, le pouvoir romain, d’abord tolérant, durcit son attitude. Tacite parla non sans quelque fierté des “tortures les plus raffinées” que cet empereur pervers infligea aux chrétiens. Dès lors, être chrétien devint un crime capital⁠2. En 303 de notre èrea, l’empereur Dioclétien s’en prit directement à la Bible, espérant étouffer le christianisme en ordonnant que soient brûlées toutes les Bibles des chrétiens⁠3.

      9. À quoi auraient pu aboutir les tentatives de génocide dirigées contre les Juifs et les chrétiens?

      9 Ces persécutions, ces tentatives de génocide, compromirent la survie de la Bible. Si les Juifs avaient connu le même sort que les Philistins ou les Moabites, si les efforts des autorités juives puis romaines avaient abouti, qui donc aurait écrit et préservé la Bible? Mais fort heureusement, les gardiens de la Bible, les Juifs puis les chrétiens, ne disparurent pas, et avec eux le livre survécut. Toutefois, la Bible allait faire l’objet d’une autre grave menace mettant cette fois en cause sinon sa survie, du moins l’intégrité de son texte.

      Des copies imparfaites

      10. Comment la Bible fut-​elle tout d’abord préservée?

      10 Beaucoup des anciens écrits oubliés dont nous avons parlé plus haut furent gravés dans la pierre ou tracés sur des tablettes d’argile à l’épreuve du temps. Mais pas la Bible. Elle fut, à l’origine, rédigée sur du papyrus ou du parchemin, des matériaux bien moins résistants. Ses originaux ont par conséquent disparu voilà bien longtemps déjà. En ce cas, comment la Bible a-​t-​elle été préservée? Grâce à des milliers de copies laborieusement exécutées à la main. C’était ainsi qu’on reproduisait les livres avant l’apparition de l’imprimerie.

      11. Qu’est-​il impossible d’éviter lorsqu’on recopie des manuscrits à la main?

      11 Cette méthode manuelle comportait néanmoins un risque. Comme l’a expliqué Sir Frederic Kenyon, célèbre archéologue et conservateur du British Museum, “on n’a toujours pas créé la main ou le cerveau capable de copier en totalité une longue œuvre sans la moindre faute. (...) Il était donc inévitable que des erreurs soient commises⁠4”. Lorsqu’un manuscrit dans lequel une erreur s’était glissée servait lui-​même de modèle, l’erreur qu’il renfermait se retrouvait dans chaque nouvelle copie. Au bout d’une longue période, et après avoir été maintes fois copié, le texte se trouvait entaché de nombreuses erreurs imputables à l’homme.

      12, 13. À qui incomba la responsabilité de préserver le texte des Écritures hébraïques?

      12 Mais comment savoir aujourd’hui, après que des milliers de copies en ont été faites, si la Bible n’a pas été complètement défigurée? Pour le découvrir, penchons-​nous un instant sur la Bible hébraïque, l’“Ancien Testament”. Dans la seconde moitié du VIe siècle avant notre ère, au moment où les Juifs revenaient de leur exil à Babylone, un groupe d’Israélites, connus sous le nom de sopherim, ou “scribes”, devinrent les dépositaires du texte de la Bible hébraïque. Ils avaient aussi la responsabilité de faire des copies des Écritures à l’usage du culte tant public que privé. Ces hommes très consciencieux et de métier produisirent un travail de la plus haute qualité.

      13 Du VIIe au Xe siècle de notre ère, les sopherim eurent pour héritiers les massorètes, dont le nom dérive d’un mot hébreu signifiant “tradition”. C’étaient aussi des scribes dont la tâche essentielle consistait à préserver le texte hébreu traditionnel. Les massorètes étaient des hommes méticuleux. Le scribe était par exemple tenu de n’utiliser comme modèle qu’un texte dont l’authenticité était correctement établie, et il ne lui était pas permis d’écrire quoi que ce soit de mémoire. Il devait de surcroît vérifier chaque lettre avant de la reproduire⁠5. Voici ce qu’explique le professeur Norman Gottwald à ce sujet: “Les instructions rabbiniques permettent de se faire une idée du soin avec lequel les scribes s’acquittaient de leur tâche. Elles prescrivaient en effet que tous les nouveaux manuscrits subissent une relecture et que les exemplaires fautifs soient immédiatement détruits⁠6.”

      14. Grâce à quelle découverte a-​t-​on pu s’assurer que les sopherim et les massorètes ont fidèlement transmis le texte de la Bible?

      14 Avec quelle fidélité les sopherim et les massorètes ont-​ils transmis le texte biblique? Jusqu’en 1947, il était difficile de le savoir puisque les plus anciens des manuscrits hébreux complets disponibles alors ne remontaient qu’au Xe siècle de notre ère. En 1947 cependant, on découvrit plusieurs fragments de manuscrits très anciens dans des grottes situées non loin de la mer Morte. Certains étaient antérieurs à l’époque du Christ et contenaient des parties de quelques livres de la Bible hébraïque. Les biblistes les comparèrent avec les manuscrits hébreux disponibles alors, pour s’assurer de la fidélité avec laquelle le texte avait été transmis. Quel fut donc le résultat de cette comparaison?

      15. a) Qu’a montré une comparaison entre le manuscrit d’Ésaïe trouvé parmi les rouleaux de la mer Morte et le texte massorétique? b) Que révèlent les variantes qui apparaissent dans certains des manuscrits de la mer Morte? (Voir la note en bas de page.)

      15 Parmi les écrits les plus anciens qu’on découvrit figurait le livre d’Ésaïe en entier. Sa similitude avec le texte de la Bible massorétique que nous possédons aujourd’hui est stupéfiante. Le professeur Millar Burrows écrit à ce propos: “Plusieurs des différences qui séparent le rouleau [d’Ésaïe dit] de Saint-Marc et la recension massorétique peuvent s’expliquer par des erreurs de copie. Ces erreurs mises à part, il présente dans l’ensemble un accord remarquable avec le texte des manuscrits du moyen âge. Cet accord avec un manuscrit tellement plus ancien témoigne de façon rassurante de l’exactitude générale du texte traditionnel⁠7.” Burrows ajoute: “Le peu d’altérations que le texte a subi dans une période de près de mille années provoque vraiment la surpriseb.”

      16, 17. a) Pourquoi pouvons-​nous être certains de l’intégrité du texte des Écritures grecques chrétiennes? b) Qu’a certifié Sir Frederic Kenyon à propos du texte des Écritures grecques?

      16 Quant aux copistes de la partie de la Bible rédigée en grec par les chrétiens, et communément appelée Nouveau Testament, ils ressemblaient davantage à de brillants amateurs qu’aux très professionnels sopherim. Il n’en est pas moins vrai qu’ils prenaient cette tâche très au sérieux, d’autant qu’elle les exposait aux représailles des autorités. Nous avons l’assurance que le texte dont nous disposons à présent est dans l’ensemble identique au texte autographe. Il y a deux raisons à cela: premièrement, contrairement à la partie hébraïque de la Bible, nous possédons des manuscrits très proches de la date de rédaction du texte original. Par exemple, un fragment de l’Évangile de Jean remonte à la première moitié du IIe siècle, soit à moins de 50 ans après la date à laquelle Jean a probablement écrit son Évangile. Deuxièmement, la quantité même des manuscrits qui nous sont parvenus apporte une preuve remarquable de l’intégrité du texte.

      17 Sir Frederic Kenyon certifia à ce sujet: “On ne dira jamais assez que, substantiellement, le texte de la Bible est sûr. Ceci est particulièrement vrai du Nouveau Testament. Le nombre de ses manuscrits, de ses premières traductions, et des citations qui en ont été faites par les plus anciens écrivains de l’Église, est tel que nous sommes quasi certains de retrouver, dans l’une ou l’autre de ces sources reconnues, la bonne façon de lire n’importe quel passage litigieux. On ne peut en dire autant d’aucun autre livre de l’Antiquité⁠10.”

      Les peuples et leurs langues

      18, 19. Pourquoi la Bible n’est-​elle pas restée dans les limites que lui imposaient ses langues originales?

      18 Les langues originales de la Bible auraient pu, à la longue, faire obstacle à sa survie. Les 39 premiers livres furent principalement rédigés en hébreu, la langue des Israélites. Or l’hébreu n’a jamais été très répandu. Si donc la Bible était restée sous cette forme, son influence se serait limitée à la nation juive et aux rares étrangers capables de la lire. Toutefois, au IIIe siècle avant notre ère, on commença à traduire en grec la partie hébraïque de la Bible à l’intention des Hébreux qui habitaient la ville d’Alexandrie, en Égypte. Le grec étant alors une langue internationale, la Bible hébraïque devint facilement accessible aux non-Juifs.

      19 Quand l’heure vint d’écrire la deuxième partie de la Bible, le grec était toujours très largement parlé, de sorte que les 27 derniers livres de la Bible furent rédigés dans cette langue. Le grec n’était cependant pas compris de tous. Des traductions de la partie hébraïque comme de la partie grecque de la Bible firent donc leur apparition dans les langues en usage aux premiers siècles de notre ère: syriaque, copte, arménien, géorgien, gothique et éthiopique. On produisit tant de traductions de la Bible en latin, langue officielle de l’Empire romain, qu’il fallut imposer une “version autorisée”. Cette version fut achevée vers 405 de notre ère et finit par être connue sous le nom de Vulgate (terme qui signifie “populaire” ou “commun”).

      20, 21. En dépit de quels obstacles la Bible a-​t-​elle survécu, et pour quelle raison les a-​t-​elle surmontés?

      20 C’est donc en dépit de maints obstacles que la Bible a survécu jusqu’au début de notre ère. Les hommes qui l’ont produite appartenaient à des minorités méprisées et persécutées, et menaient une existence précaire au sein d’un monde hostile. Son contenu aurait facilement pu se dénaturer à force d’être recopié, mais il n’en fut rien. La Bible échappa aussi à un autre danger: celui de n’être accessible qu’à des gens parlant certaines langues.

      21 Mais pourquoi la Bible eut-​elle tant de mal à survivre? Elle l’explique elle-​même en ces termes: “Le monde entier gît au pouvoir du méchant.” (1 Jean 5:19). Il fallait donc s’attendre à ce que le monde s’oppose à la diffusion de la vérité. C’est effectivement ce qu’il a fait. Dans un tel contexte, on peut se demander pourquoi ce livre a survécu alors que tombaient dans l’oubli tant d’autres œuvres littéraires qui n’ont pourtant pas dû affronter les mêmes difficultés. La Bible le révèle également. Elle déclare: “La parole de Jéhovah demeure pour toujours.” (1 Pierre 1:25). Si cet ouvrage est réellement la Parole de Dieu, alors aucun pouvoir humain ne peut le détruire. Ceci se vérifie aujourd’hui encore, au XXe siècle.

      22. Quel changement se produisit au début du IVe siècle de notre ère?

      22 Néanmoins, au IVe siècle de notre ère, se produisit un événement qui aboutit à de nouvelles attaques contre la Bible et modifia profondément l’histoire de l’Europe. Dix ans à peine après la tentative de Dioclétien pour détruire tous les exemplaires de la Bible, la politique impériale changea et le “christianisme” fut légalisé. Douze ans plus tard, en 325, un empereur romain présidait le concile “chrétien” qui se tint à Nicée. Comment la tournure apparemment favorable que prenaient les événements allait-​elle de nouveau mettre la Bible en danger? C’est ce que va nous montrer le chapitre suivant.

      [Notes]

      a Dans ce livre, nous utilisons les expressions “de notre ère” et “avant notre ère”, de préférence aux formules consacrées “av. J.-C.” et “ap. J.-C.”, qui sont moins exactes.

      b Tous les manuscrits trouvés près de la mer Morte ne recoupent pas d’aussi près le texte biblique qui nous est parvenu. Certains présentent même un nombre appréciable de variantes. Toutefois, ces variantes ne signifient pas que le sens fondamental du texte ait été dénaturé. Selon Patrick Skehan, de l’Université catholique américaine, la plupart sont en fait une “refonte [du texte biblique] en fonction de sa propre logique, de sorte que, même sous une forme élargie, sa substance reste inchangée (...). Cette démarche cache un respect manifeste envers un texte regardé comme sacré, une volonté d’expliquer (pour reprendre notre formule) la Bible par la Bible, jusque dans la transmission de son texte⁠8”.

      Un autre commentateur ajoute: “En dépit de toutes les incertitudes, une conclusion s’impose: pour l’essentiel, le texte que nous possédons aujourd’hui restitue fidèlement les propos de ses auteurs, dont certains ont vécu il y a près de 3 000 ans. Nous n’avons donc aucune raison sérieuse de craindre qu’une corruption du texte ait altéré la validité du message que veut nous transmettre l’Ancien Testament⁠9.”

      [Encadré, page 19]

      Le texte biblique: un fondement solide

      On peut facilement s’assurer de la fiabilité du texte biblique en le comparant à d’autres écrits de l’Antiquité: les œuvres classiques grecques et romaines. En réalité, la plupart d’entre elles sont postérieures aux Écritures hébraïques. Il n’est dit nulle part que les Grecs ou les Romains aient fait l’objet de tentatives de génocide. Leurs œuvres n’ont pas eu non plus à résister au feu de la persécution. Voyez toutefois ce que le professeur F. Bruce déclare à leur sujet:

      “En ce qui concerne La guerre des Gaules de Jules César (rédigée entre 58 et 50 av. J.-C.), on dispose de plusieurs mss [manuscrits], mais neuf ou dix seulement sont fiables, et le plus ancien remonte à environ 900 ans après César.

      “Sur les 142 livres qui composent l’histoire de Rome de Tite-Live (59 av. J.-C.-17 ap. J.-C.), seuls 35 nous sont parvenus; pour les connaître, nous n’avons pas plus de vingt mss tant soit peu importants, dont un seul (et il ne contient que des fragments des livres III à VI) remonte au IVe siècle.

      “Des quatorze livres formant les Histoires de Tacite (vers 100 ap. J.-C.), quatre et demi ont survécu; sur les seize livres de ses Annales, dix ont été conservés en entier, et deux en partie. Le texte des parties existantes de ses deux grandes œuvres historiques repose entièrement sur deux mss, l’un du IXe siècle, l’autre du XIe. (...)

      “L’histoire de Thucydide (vers 460-400 av. J.-C.) nous est parvenue grâce à huit manuscrits, dont le plus ancien date approximativement de l’an 900 ap. J.-C., et à quelques fragments de papyrus du début de l’ère chrétienne.

      “Il en va de même pour les Histoires d’Hérodote (vers 488-428 av. J.-C.). Pourtant, pas un seul spécialiste des lettres classiques ne prêterait l’oreille à qui mettrait en doute l’authenticité de l’œuvre d’Hérodote ou de celle de Thucydide sous prétexte que les plus anciens mss de leurs travaux dont nous nous servons aujourd’hui furent rédigés plus de 1 300 ans après les originaux.” — Les livres et les parchemins (angl.), page 180.

      Songez maintenant qu’il existe des milliers de manuscrits des différentes parties de la Bible. Outre cela, certains manuscrits des Écritures grecques chrétiennes ont tout au plus cent ans d’écart avec les livres originaux.

      [Illustration, page 13]

      Les Hébreux n’étaient qu’une nation mineure, constamment menacée par des nations plus puissantes. Cette ancienne gravure montre des Hébreux emmenés en captivité par des Assyriens.

      [Illustration, page 14]

      Avant l’apparition de l’imprimerie, on recopiait les Écritures à la main.

      [Illustration, page 16]

      Sous Néron, être chrétien devint un crime capital.

      [Illustration, page 21]

      L’examen du rouleau d’Ésaïe trouvé près de la mer Morte a démontré que ce livre n’a subi pour ainsi dire aucune modification sur une période de 1 000 ans.

      [Illustration, page 23]

      L’empereur Dioclétien échoua dans sa tentative visant à détruire la Bible.

  • La fausse amie de la Bible
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 3

      La fausse amie de la Bible

      Dans les pays non chrétiens, bon nombre de gens se refusent à considérer la Bible comme la Parole de Dieu. Le présent chapitre analyse la principale raison de cette attitude. Certes, la chrétienté affirme depuis toujours croire en la Bible, dont elle se prétend la gardienne. Pourtant, les religions de la chrétienté ont été impliquées dans plusieurs des pires atrocités de l’Histoire, depuis les croisades et les pogroms du Moyen Âge jusqu’à l’Holocauste nazi. Les agissements de la chrétienté offrent-​ils une bonne raison de rejeter la Bible? À dire vrai, la chrétienté s’est avérée une fausse amie de la Bible. Son apparition, au IVe siècle de notre ère, ne mit pas un terme à la lutte que menait la Bible pour survivre, tant s’en faut.

      1, 2. (Inclure l’introduction.) a) Pourquoi nombre de gens se refusent-​ils à considérer la Bible comme la Parole de Dieu? b) Quelle œuvre remarquable fut accomplie au cours du Ier et du IIe siècle de notre ère, mais quel dangereux obstacle se mettait en place?

      À LA fin du Ier siècle, tous les livres de la Bible étaient rédigés. Dès lors, les chrétiens jouèrent un rôle prépondérant en recopiant et en diffusant son texte intégral. Parallèlement, ils s’activaient à la traduire dans les langues les plus parlées de l’époque. Mais tandis que la congrégation chrétienne s’employait à cette œuvre remarquable, se mettait en place un nouvel obstacle qui allait gravement compromettre la survie de la Bible.

      2 La Bible elle-​même l’annonçait. Dans une parabole, Jésus parla un jour d’un homme qui sema dans son champ un blé d’excellente qualité. Or, “pendant que les hommes dormaient”, un ennemi vint semer de la mauvaise herbe par-dessus. Les deux semences poussèrent et, pendant un temps, la mauvaise herbe cacha le blé. Jésus se servit de cette parabole pour montrer que son œuvre produirait de vrais chrétiens, mais qu’après sa mort de faux chrétiens s’introduiraient dans la congrégation. À la longue, il deviendrait difficile de les distinguer les uns des autres. — Matthieu 13:24-30, 36-43.

      3. Selon l’apôtre Pierre, quel effet les “chrétiens” semblables à de la mauvaise herbe allaient-​ils avoir sur la croyance en la Bible?

      3 Avec franchise, l’apôtre Pierre annonça que l’attitude de ces “chrétiens” semblables à de la mauvaise herbe rejaillirait tant sur le christianisme que sur la Bible. Il lança cette mise en garde: “Il y aura de même parmi vous de faux enseignants. Ceux-ci introduiront discrètement des sectes destructrices et iront jusqu’à renier le propriétaire qui les a achetés, amenant sur eux une prompte destruction. Beaucoup suivront leurs actes d’inconduite et, à cause d’eux, on parlera en mal de la voie de la vérité.” — 2 Pierre 2:1, 2.

      4. Comment les prophéties de Jésus et de Pierre se réalisèrent-​elles dès le Ier siècle?

      4 Dès le Ier siècle, les prophéties de Jésus et de Pierre commencèrent à se réaliser. Des hommes ambitieux s’infiltraient dans la congrégation chrétienne et y semaient la dissension (2 Timothée 2:16-18; 2 Pierre 2:21, 22; 3 Jean 9, 10). Au cours des deux siècles suivants, les enseignements bibliques furent contaminés par la philosophie grecque, et de nombreuses personnes se fourvoyèrent en acceptant pour des vérités bibliques ce qui n’était que des doctrines païennes.

      5. Quel changement de statut le “christianisme” a-​t-​il connu au cours du IVe siècle?

      5 Au IVe siècle, une forme de “christianisme” devint la religion officielle de l’Empire romain. Mais le “christianisme” qu’il connaissait s’était nettement écarté de la religion fondée par Jésus. Déjà, la “mauvaise herbe” proliférait, exactement comme Jésus l’avait prédit. Toutefois, nous pouvons être certains que durant toute cette période quelques hommes continuèrent à représenter le véritable christianisme et firent de vigoureux efforts pour observer la Bible, qu’ils regardaient comme la Parole inspirée de Dieu. — Matthieu 28:19, 20.

      La traduction de la Bible face à l’opposition

      6. Quand la chrétienté a-​t-​elle pris forme, et en quoi sa religion se distinguait-​elle entre autres du christianisme biblique?

      6 Ce fut au temps de Constantin que prit forme la chrétienté telle que nous la connaissons aujourd’hui. À compter de cette époque, le christianisme dégénéré, qui avait pris racine, ne se limitait plus à une simple organisation religieuse. Il s’était intégré à l’État, et ses dirigeants avaient acquis un rôle politique considérable. L’Église apostate finit par faire de son pouvoir un usage diamétralement opposé au christianisme biblique, amenant sur la Bible une nouvelle menace. Laquelle?

      7, 8. En quelle occasion le pape exprima-​t-​il son opposition à la traduction de la Bible, et pourquoi agit-​il de la sorte?

      7 Lorsque le latin cessa d’être une langue vivante, il devint nécessaire de produire d’autres traductions de la Bible. Or l’Église catholique ne voyait plus la chose sous un jour favorable. Quand, en 1079, Vratislaus, futur roi de Bohême, demanda au pape Grégoire VII l’autorisation de traduire la Bible dans la langue de ses sujets, il se heurta au refus du pontife, qui lui répondit: “Il est clair, pour peu qu’on y réfléchisse attentivement, que ce n’est pas sans raison qu’il a plu au Dieu Tout-Puissant de garder secrète l’Écriture sainte en certains endroits, de crainte qu’en l’ouvrant pleinement à tous les hommes elle ne s’en trouve discréditée et exposée aux outrages; ou encore qu’elle égare les gens de médiocre instruction qui la comprendraient de travers⁠1.”

      8 Le pape tenait donc à ce que la Bible demeure en latin, une langue morte. Son contenu devait être gardé ‘secret’ et ne pas être traduit dans les langues du commun peuplea. C’est ainsi que la Vulgate, traduction latine réalisée par Jérôme au Ve siècle pour rendre la Bible accessible à tous, allait maintenant servir à l’occulter.

      9, 10. a) Comment l’opposition de l’Église catholique à la traduction de la Bible se développa-​t-​elle? b) Pourquoi l’Église s’opposait-​elle à la Bible?

      9 À mesure que l’on avançait dans le Moyen Âge, l’opposition de l’Église aux traductions vernaculaires de la Bible s’intensifiait. En 1199, l’archevêque de Metz, ville allemande à l’époque, reçut du pape Innocent III une lettre si virulente qu’il brûla toutes les Bibles en allemand qu’il put trouver⁠3. En 1229, le concile de Toulouse décréta qu’il était interdit aux “laïcs” de détenir aucun des livres de la Bible en langue vulgaire⁠4. En 1233, lors d’un synode qui se tint à Tarragone, en Espagne, on ordonna de saisir et de brûler tous les livres de “l’Ancien et du Nouveau Testament⁠5”. En 1407, le synode réuni à Oxford, en Angleterre, par l’archevêque Thomas Arundel prohiba expressément la traduction de la Bible en anglais ou en aucune autre langue vivante⁠6. En 1431, toujours en Angleterre, Stafford, évêque de Wells, interdit que l’on traduise la Bible en anglais ou que l’on en possède une version⁠7.

      10 Ces chefs religieux n’essayaient pas de détruire la Bible. Ils voulaient plutôt en faire une relique, la confiner dans une langue que seules quelques rares personnes pouvaient lire. Ils espéraient ainsi se prémunir contre ce qu’ils appelaient une hérésie, mais qui, en réalité, n’était rien d’autre qu’une remise en cause de leur autorité. S’ils étaient parvenus à leurs fins, la Bible aurait pu devenir un simple objet de curiosité intellectuelle et n’exercer qu’une très faible, voire aucune influence sur la vie des gens ordinaires.

      Les défenseurs de la Bible

      11. Qu’arriva-​t-​il quand Julián Hernández tenta d’introduire en Espagne des Bibles en espagnol?

      11 Fort heureusement, beaucoup de personnes sincères refusèrent d’obéir à ces décrets, mais ce refus n’était pas dénué de risque. Des hommes et des femmes endurèrent de terribles souffrances pour avoir commis le “crime” de posséder une Bible. Voici, par exemple, ce qui est arrivé à un espagnol du nom de Julián Hernández. Selon l’Histoire des martyrs (angl.) de John Foxe, Julián (ou Juliano) “entreprit de faire entrer dans son pays un grand nombre de Bibles en provenance d’Allemagne, en les cachant dans des barriques de vin du Rhin”. Trahi, il fut arrêté par l’Inquisition catholique. Tous ceux à qui les Bibles étaient destinées “furent torturés, sans distinction, et, pour la plupart, condamnés à diverses peines. Juliano fut brûlé vif, une vingtaine d’accusés furent rôtis à la broche, d’autres condamnés à la prison à vie, fouettés en public, et beaucoup furent envoyés aux galères⁠8”.

      12. À quoi savons-​nous que les chefs religieux du Moyen Âge ne représentaient pas le christianisme de la Bible?

      12 Quel monstrueux abus de pouvoir! Il était manifeste que les chefs religieux impliqués dans cette affaire ne représentaient en aucune façon le christianisme de la Bible! Celle-ci révèle en effet qui ils servaient au juste. Elle déclare: “Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont manifestes en ceci: quiconque ne pratique pas la justice n’est pas issu de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère. Car voici le message que vous avez entendu dès le commencement: que nous nous aimions les uns les autres; non pas à la manière de Caïn qui était issu du méchant et qui égorgea son frère.” — 1 Jean 3:10-12.

      13, 14. a) Quels faits remarquables dans l’histoire de la Bible au Moyen Âge prouvent l’origine divine de ce livre? b) Quel changement eut un impact sur la diffusion de la Bible en Europe?

      13 Il est on ne peut plus remarquable que des hommes et des femmes aient volontairement pris le risque de subir un traitement aussi révoltant uniquement pour entrer en possession d’une Bible! De tels exemples se sont maintes fois répétés jusqu’à ce jour. Que la Bible ait suscité chez ces gens un attachement si profond, qu’eux-​mêmes aient consenti à endurer des souffrances ou à mourir dans des conditions effroyables, et cela sans se plaindre ni se venger de leurs persécuteurs, voilà autant de preuves éloquentes que la Bible est réellement la Parole de Dieu. — 1 Pierre 2:21.

      14 Plus tard, après que le mouvement protestant se fut dressé contre le pouvoir catholique romain au XVIe siècle, l’Église catholique se trouva contrainte de produire des traductions de la Bible dans les langues couramment parlées en Europe. Malgré tout, on associa davantage la Bible au protestantisme qu’au catholicisme. On lit ces propos sous la plume d’Edward Ciuba, prêtre catholique: “Il faut le reconnaître honnêtement, l’une des conséquences les plus tragiques de la Réforme fut le désintérêt des catholiques pour la Bible. Quoiqu’ils ne l’aient jamais oubliée complètement, elle devint pour la plupart d’entre eux un livre hermétique⁠9.”

      La haute critique

      15, 16. Pourquoi le protestantisme n’est-​il pas au-dessus de tout reproche pour ce qui est de l’opposition à la Bible?

      15 En matière d’opposition à la Bible, les Églises protestantes ne sont pas non plus au-dessus de tout reproche. Au fil des ans, des exégètes protestants ourdirent une attaque d’un nouveau genre contre le livre: une attaque intellectuelle. Au XVIIIe et au XIXe siècle, ils élaborèrent une façon d’étudier les Écritures connue sous le nom de haute critique. Les tenants de la haute critique enseignaient que la Bible se composait en grande partie de légendes et de mythes. On alla jusqu’à dire que Jésus n’avait jamais existé. À en croire ces exégètes protestants, la Bible n’était pas la Parole de Dieu mais la parole des hommes, et encore une parole bien confuse.

      16 Bien que les plus extrêmes de ces conceptions n’aient plus de crédit, la haute critique est toujours enseignée dans les séminaires, et il n’est pas rare d’entendre des ecclésiastiques protestants désavouer en public des portions entières de la Bible. Témoin un journal australien qui reprenait les propos d’un pasteur anglican pour qui la majeure partie de ce qui est écrit dans la Bible “est tout simplement faux. Certains récits historiques sont erronés. Certains détails ont manifestement été déformés”. Cette tournure d’esprit est le produit de la haute critique.

      ‘On en parle en mal’

      17, 18. En quoi la conduite de la chrétienté a-​t-​elle jeté l’opprobre sur la Bible?

      17 C’est peut-être la conduite de la chrétienté qui a, plus que tout autre obstacle, empêché les gens d’accepter la Bible comme la Parole de Dieu. La chrétienté prétend en effet observer la Bible, alors que sa conduite a couvert d’opprobre tant ce livre que le nom même de chrétien. Comme l’avait annoncé l’apôtre Pierre, ‘on a parlé en mal’ de la voie de la vérité. — 2 Pierre 2:2.

      18 Par exemple, au moment où l’Église interdisait que l’on traduise la Bible, le pape soutenait financièrement des campagnes militaires de grande envergure menées contre les musulmans, au Moyen Orient. On en vint à appeler ces expéditions les “saintes” croisades, mais de saintes elles n’avaient que le nom. La première, “la croisade populaire”, augurait bien de ce qui allait suivre. Avant de quitter l’Europe, une armée indisciplinée, excitée par des prédicateurs, s’en prit aux Juifs d’Allemagne, qu’elle massacra dans une ville après l’autre. La raison? L’historien Hans Eberhard Mayer la fournit en ces termes: “L’argument selon lequel les Juifs méritaient d’être châtiés comme ennemis du Christ dissimulait mal le mobile véritable: l’avidité⁠10.”

      19-21. Comment la guerre de Trente Ans ainsi que les activités missionnaires de l’Europe et son expansion coloniale ont-​elles discrédité la Bible?

      19 Au cours du XVIe siècle, la rébellion protestante chassa le catholicisme du pouvoir dans de nombreux pays d’Europe. Ces turbulences aboutirent, entre autres, à la guerre de Trente Ans (1618-​1648) qui, selon l’Histoire universelle du monde (angl.), fut “l’une des guerres les plus terribles que l’Europe ait connues”. Quelle en fut la cause première? “La haine des catholiques envers les protestants, et des protestants envers les catholiques⁠11.”

      20 À cette époque, la chrétienté commençait à s’étendre par delà les frontières de l’Europe, exportant la civilisation “chrétienne” dans d’autres régions de la terre. Cet expansionnisme militaire fut marqué par la cruauté et l’avidité. Aux Amériques, les conquistadors espagnols eurent tôt fait de détruire les civilisations indigènes, comme le signale un livre d’histoire: “En règle générale, les gouverneurs espagnols détruisaient la civilisation autochtone sans pour autant implanter la civilisation européenne. C’est essentiellement l’attrait de l’or qui les avait attirés vers le Nouveau Monde⁠12.”

      21 Des missionnaires protestants quittèrent eux aussi l’Europe pour se rendre sur d’autres continents. Leur activité eut notamment pour effet de favoriser le colonialisme. Beaucoup de gens partagent aujourd’hui cette analyse faite sur le mouvement missionnaire protestant: “Très souvent, l’œuvre missionnaire a servi de prétexte et de couverture à l’assujettissement des gens. La corrélation entre les missions, l’apport de techniques et l’impérialisme n’est plus à démontrer⁠13.”

      22. Par quelles actions la chrétienté a-​t-​elle jeté l’opprobre sur le christianisme au XXe siècle?

      22 Jusqu’à notre époque, les religions de la chrétienté ont entretenu des rapports étroits avec l’État. Les protagonistes des deux guerres mondiales ont été principalement des nations “chrétiennes”. Dans les deux camps, les ecclésiastiques ont encouragé les jeunes hommes à se battre et à tout faire pour tuer l’ennemi, ennemi qui était souvent un coreligionnaire. Le livre Si les Églises veulent la paix dans le monde (angl.) dresse ce constat: “Le fait que les guerres modernes aient éclaté et exercé leurs plus grands ravages au sein d’États voués au christianisme n’est certainement pas à l’honneur [des Églises]⁠14.”

      La Parole de Dieu survit

      23. En quoi l’histoire de la chrétienté prouve-​t-​elle que la Bible est la Parole de Dieu?

      23 Nous avons brossé la longue et consternante histoire de la chrétienté pour mettre en lumière deux points. Tout d’abord, ces événements réalisent des prophéties bibliques. Il était annoncé que de nombreux prétendus chrétiens jetteraient l’opprobre sur la Bible et sur le christianisme. Cela s’est effectivement produit, ce qui atteste la véracité de la Bible. Il ne faut néanmoins pas oublier que la conduite de la chrétienté n’a rien à voir avec le christianisme fondé sur la Bible.

      24. À quoi les véritables chrétiens se reconnaissent-​ils, ce qui condamne clairement la chrétienté comme non chrétienne?

      24 Jésus lui-​même expliqua à quoi on distinguerait les vrais chrétiens: “À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.” (Jean 13:35). Il ajouta: “Ils ne font pas partie du monde, comme je ne fais pas partie du monde.” (Jean 17:16). Sur ces deux plans, il apparaît nettement que la chrétienté ne représente en aucune façon le christianisme de la Bible. Elle a beau se prétendre l’amie de la Bible, elle n’est qu’une fausse amie.

      25. Pourquoi la Bible nous est-​elle parvenue en dépit de toutes les tribulations qu’elle a endurées?

      25 Voici le deuxième point: Étant donné que la chrétienté a dans son ensemble tellement lutté contre les intérêts de la Bible, il est vraiment remarquable que ce livre nous soit parvenu et qu’il exerce encore son influence bénéfique sur la vie d’autant de gens. La Bible a survécu à l’opposition opiniâtre de ceux qui voulaient empêcher qu’on la traduise, aux attaques des exégètes modernistes, et à la conduite non chrétienne de sa fausse amie, la chrétienté. Pourquoi donc? Parce qu’elle est différente de tous les autres écrits. La Bible ne peut en aucune façon périr. Elle est la Parole de Dieu, et, comme elle nous le dit elle-​même, “l’herbe se dessèche, la fleur se fane, mais la parole de notre Dieu subsiste à jamais”. — Ésaïe 40:8, Jérusalem.

      [Note]

      a On produisit quelques rares traductions dans des langues vernaculaires, mais elles étaient souvent présentées sous la forme de manuscrits richement enluminés, fruits d’un long travail. Elles n’étaient pas, à l’évidence, destinées au public⁠2.

      [Entrefilet, page 34]

      Les principales Églises protestantes ont lancé une attaque intellectuelle de grande envergure contre la Bible.

      [Illustration, page 26]

      La chrétienté vit réellement le jour lorsque Constantin légalisa le “christianisme” tel qu’on le pratiquait à son époque.

      [Illustrations, page 29]

      Les papes Grégoire VII et Innocent III se signalèrent dans le combat que mena l’Église catholique contre la traduction de la Bible dans les langues du peuple.

      [Illustration, page 33]

      La conduite choquante de la chrétienté a amené beaucoup de gens à douter que la Bible soit réellement la Parole de Dieu.

      [Illustration, page 35]

      Au cours de la Première Guerre mondiale, des soldats russes s’inclinent devant une icône avant d’aller tuer d’autres “chrétiens”.

  • L’“Ancien Testament” — Peut-on y croire?
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 4

      L’“Ancien Testament” — Peut-​on y croire?

      Dans les prochains chapitres, nous examinerons quelques-uns des reproches que les critiques modernes formulent à l’encontre de la Bible. Certains l’accusent de se contredire et d’être “en désaccord avec la science”. Ces griefs seront analysés par la suite. Mais arrêtons-​nous tout d’abord sur une accusation que l’on entend fréquemment: la Bible ne serait au fond qu’un recueil de mythes et de légendes. Les détracteurs de la Bible ont-​ils de bonnes raisons de l’affirmer? Pour le savoir, considérons dans un premier temps les Écritures hébraïques, également appelées “Ancien Testament”.

      1, 2. Comment le siège de Jéricho s’est-​il déroulé, et quelles questions a-​t-​on soulevées à ce sujet?

      LE RIDEAU se lève sur une ville assiégée. Les assaillants ont traversé en masse le Jourdain et campent à présent devant les hautes murailles de la cité. Mais observez: leur stratégie est pour le moins étrange. Depuis six jours, les troupes font chaque jour et sans bruit le tour de la ville. Un groupe de prêtres les accompagne, et seule la sonnerie de leurs cors vient rompre le silence. Mais aujourd’hui, le septième jour, l’armée fait silencieusement le tour de la ville à sept reprises. Soudain, les prêtres sonnent des cors de toutes leurs forces. Sortant de leur mutisme, les soldats poussent un vibrant cri de guerre: les énormes murailles s’effondrent dans un nuage de poussière, privant du même coup la ville de ses défenses. — Josué 6:1-21.

      2 Voilà comment le livre de Josué, le sixième des Écritures hébraïques, décrit la chute de Jéricho, survenue il y a près de 3 500 ans. Mais s’est-​elle réellement produite? Bien des partisans de la haute critique répondraient sans hésiter par la négativea. Ils soutiennent en effet que le livre de Josué, comme les cinq livres qui le précèdent dans la Bible, se compose de légendes mises par écrit plusieurs siècles après les événements présumés. De nombreux archéologues feraient une réponse identique. D’après eux, il se peut même que Jéricho n’ait pas existé au moment où les Israélites entrèrent au pays de Canaan.

      3. Pourquoi est-​il important de savoir si le contenu de la Bible est historique ou non?

      3 Ces accusations ne sont pas anodines. En effet, en lisant la Bible d’un bout à l’autre, on se rend compte que ses enseignements sont étroitement liés à l’Histoire. Dieu traite avec des hommes, des femmes, des familles et des nations qui ont vraiment existé, et ses commandements s’adressent à un peuple bien réel. En contestant l’historicité de la Bible, les exégètes modernes contestent également l’importance et la fiabilité de son message. Si la Bible est véritablement la Parole de Dieu, ses récits historiques doivent être dignes de foi et exempts de légendes et de mythes. Voyons donc si ceux qui mettent en doute l’historicité de la Bible sont fondés à le faire.

      La haute critique — Est-​elle fiable?

      4-6. Citez quelques-unes des théories historico-critiques de Wellhausen.

      4 C’est au XVIIIe et au XIXe siècle que la haute critique de la Bible a pris son véritable essor. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Julius Wellhausen, un critique biblique allemand, popularisa la théorie selon laquelle les six premiers livres de la Bible, dont Josué, avaient été écrits au Ve siècle avant notre ère, soit environ mille ans après les événements qu’ils relatent. Wellhausen précisait toutefois que ces livres contenaient des matériaux plus anciens⁠1. Cette théorie fut exposée dans la 11e édition de l’Encyclopédie britannique, publiée en 1911. On y lisait: “La Genèse est une œuvre postexilienne constituée d’un document sacerdotal postexilien (P) [de prêtre] et de sources non sacerdotales plus anciennes qui se démarquent nettement de P sur le plan linguistique, stylistique et religieux.”

      5 Pour Wellhausen et ses partisans, tous les récits historiques qui figurent au début des Écritures hébraïques étaient “non de l’Histoire à proprement parler, mais d’anciennes traditions populaires⁠2”. Autrement dit, ces récits passaient pour le simple reflet d’événements qui ne se produiraient que par la suite en Israël. Ainsi, l’inimitié entre Jacob et Ésaü n’aurait jamais existé, mais faisait écho à l’hostilité qui, plus tard, opposerait Israélites et Édomites.

      6 Partant, ces critiques étaient d’avis que jamais Moïse n’avait reçu l’ordre de construire l’arche de l’alliance et que le tabernacle, le centre du culte des Israélites dans le désert, n’avait jamais existé. Ils croyaient aussi que la prêtrise aaronique n’avait été pleinement instituée qu’à peine quelques années avant la destruction de Jérusalem par les Babyloniens, destruction qui, toujours d’après eux, aurait eu lieu au début du VIe siècle avant notre ère⁠3.

      7, 8. Sur quelles “preuves” Wellhausen fondait-​il ses théories, et étaient-​elles solides?

      7 Mais quelles “preuves” les tenants de la haute critique présentent-​ils à l’appui de leur thèse? Ils s’affirment capables de fragmenter le texte des premiers livres de la Bible en un certain nombre de documents distincts. Un de leurs principes voudrait qu’en règle générale les versets bibliques contenant le terme ʼÈlohim seul (Dieu en hébreu) aient été écrits par un rédacteur, et que ceux où Dieu est appelé par son nom, Jéhovah, soient forcément d’une autre plume — comme si un rédacteur n’avait jamais pu employer les deux termes⁠4!

      8 Pareillement, chaque fois que le récit d’un événement apparaît plus d’une fois dans un livre, on y voit l’intervention d’au moins deux écrivains. Pourtant, les anciens écrits sémitiques offrent d’autres exemples de doublets. On présume en outre qu’à chaque rupture de style correspond un changement de rédacteur. Or, même des écrivains modernes changent de style à différents stades de leur carrière, ou en fonction des sujets qu’ils traitentb.

      9-11. Quelles sont quelques-unes des failles marquantes de la haute critique moderne?

      9 Toutes ces théories sont-​elles étayées par la moindre preuve digne de ce nom? Nullement. Comme on l’a fait observer, “la critique, fût-​elle du meilleur niveau, se nourrit de spéculations et d’incertitudes; elle reste susceptible d’être revue, réfutée, voire remplacée. C’est un exercice intellectuel, exposé à toutes les conjectures et à tous les doutes inhérents à ce type d’exercice⁠5”. Plus qu’aucune autre, la haute critique de la Bible se nourrit “de spéculations et d’incertitudes”.

      10 Gleason Archer met en évidence une autre faille dans l’argumentation de la haute critique. Ce qui pose problème, dit-​il, c’est que “l’école de Wellhausen démarre sur une pure hypothèse, que l’on s’efforce péniblement de démontrer: la religion d’Israël, comme n’importe quel autre fait religieux, serait un simple produit de l’évolution, d’origine purement humaine⁠6”. En d’autres termes, Wellhausen et ses partisans ont bâti leur raisonnement sur l’hypothèse que la Bible n’est que la parole des hommes.

      11 Déjà en 1909, l’Encyclopédie juive (angl.) signalait deux autres faiblesses de la théorie wellhausénienne: “Les arguments grâce auxquels Wellhausen a conquis presque tous les critiques bibliques contemporains reposent en réalité sur deux hypothèses: premièrement, que plus une religion se développe, plus son rituel devient complexe; deuxièmement, que les sources les plus anciennes dépeignent obligatoirement un rituel aux premiers stades de son développement. La première hypothèse est infirmée par ce que l’on observe dans les cultures primitives, et la deuxième ne trouve aucune confirmation dans l’étude des codes rituels tels que ceux de l’Inde.”

      12. Qu’a révélé l’archéologie sur la haute critique moderne?

      12 Existe-​t-​il un moyen de vérifier l’exactitude des théories émises par la haute critique? L’encyclopédie précitée poursuit: “Les conceptions de Wellhausen se fondent presque exclusivement sur la critique littéraire et devront être vérifiées à la lumière de l’archéologie classique.” Mais l’archéologie a-​t-​elle, avec le temps, confirmé les thèses de Wellhausen? Laissons répondre la Nouvelle Encyclopédie britannique: “La critique archéologique tend à confirmer l’exactitude des données historiques qui se rapportent aux périodes les plus reculées [de l’histoire biblique] et à infirmer la thèse selon laquelle les récits du Pentateuque [récits historiques qui figurent dans les premiers livres de la Bible] ne seraient que le reflet d’événements survenus bien plus tard.”

      13, 14. Pourquoi la haute critique promue par Wellhausen est-​elle toujours aussi populaire malgré l’inconsistance de ses bases?

      13 Mais pourquoi la haute critique est-​elle aussi prisée par les intellectuels de notre temps, malgré ses failles? Tout simplement parce qu’elle leur dit ce qu’ils ont envie d’entendre. Un exégète du XIXe siècle s’exprima ainsi: “Pour ma part, je suis près de penser que ce livre de Wellhausen est le meilleur de tous; la question épineuse du développement de l’Ancien Testament m’y est apparue enfin résolue conformément au principe de l’évolution de l’homme, principe que je me contrains d’appliquer à l’histoire de toutes les religions⁠7.” Il semble bien, dans le cas de cet homme, que la haute critique faisait bon ménage avec des préjugés évolutionnistes. Au demeurant, ces deux théories servent le même dessein, car si l’évolution supprime le besoin de croire en un Créateur, la haute critique de Wellhausen revient, quant à elle, à affirmer qu’il n’y a pas lieu de croire en l’inspiration divine de la Bible.

      14 En ce XXe siècle, ère du rationalisme, les intellectuels admettent plus volontiers que la Bible soit la parole des hommes que celle de Dieuc. Il leur est plus facile de croire que les prophéties ont été écrites après coup, que d’en reconnaître l’authenticité. Ils préfèrent ranger les miracles de la Bible parmi les mythes, les légendes, ou les contes populaires, que d’envisager qu’ils soient des faits réels. Leurs thèses, lourdes de préjugés, n’offrent toutefois aucune raison sérieuse de récuser la véracité des Écritures. La haute critique comporte de graves failles et ses attaques n’ont pas réussi à prouver que la Bible n’est pas la Parole de Dieu.

      L’archéologie confirme-​t-​elle la Bible?

      15, 16. L’existence de quel souverain de l’Antiquité mentionné dans la Bible l’archéologie a-​t-​elle confirmée?

      15 L’archéologie constitue un domaine d’investigation nettement plus solide que la haute critique. Grâce aux fouilles qu’ils ont entreprises dans les vestiges de civilisations anciennes, les archéologues ont enrichi, sur bien des points, notre connaissance du monde antique. Il n’est donc pas surprenant que les documents archéologiques recoupent fréquemment le récit biblique. L’archéologie a même parfois donné raison à la Bible face à ses détracteurs.

      16 Prenons un exemple. Selon le livre de Daniel, avant qu’elle ne tombe aux mains des Perses, Babylone eut pour dernier souverain Belschazzar (Daniel 5:1-30). Comme il n’était question de ce monarque nulle part ailleurs que dans la Bible, on prétendit qu’elle se trompait et que Belschazzar n’avait en fait jamais existé. Puis, au cours du XIXe siècle, on découvrit dans des ruines, au sud de l’Iraq, plusieurs petits cylindres recouverts d’inscriptions cunéiformes. On y déchiffra en particulier une prière demandant que la santé soit accordée au fils aîné de Nabonide, roi de Babylone. Et quel était le nom de ce fils? Belschazzar!

      17. Comment expliquer que la Bible qualifie Belschazzar de roi, alors que la plupart des inscriptions lui donnent le titre de prince?

      17 Un Belschazzar a donc bel et bien existé, mais était-​il roi au moment de la chute de Babylone? La plupart des documents trouvés par la suite le qualifient de fils du roi, ou de prince héritier. Cependant, une inscription cunéiforme connue sous le nom de “Pamphlet contre Nabonide” nous permet de mieux cerner sa véritable fonction. Nous y lisons: “Il (Nabonide) confia le corps expéditionnaire à son fils aîné (Bêlsharuçur [...]) et mit sous son commandement une armée (composée de gens) de tous les pays; il retira sa main (des affaires), il lui confia la royauté⁠8.” Ainsi, Belschazzar se vit remettre la royauté, ce qui, à tous égards, fit de lui un roid. La position qu’il occupait par rapport à Nabonide, son père, explique pourquoi, au cours de l’ultime banquet qu’il donna à Babylone, il offrit à Daniel de devenir le troisième personnage du royaume (Daniel 5:16). En effet, Belschazzar, qui venait après Nabonide, n’était pour sa part que le deuxième souverain de l’Empire.

      D’autres témoignages

      18. Comment l’archéologie confirme-​t-​elle que le règne de David prépara la paix et la prospérité?

      18 À vrai dire, l’exactitude historique de la Bible est étayée par de nombreuses découvertes archéologiques. Ainsi, la Bible décrit la grande prospérité que connut Israël après que Salomon eut succédé au roi David, son père. Nous lisons: “Juda et Israël étaient nombreux, comme les grains de sable qui sont au bord de la mer, en multitude; on mangeait, et l’on buvait, et l’on se réjouissait.” (1 Rois 4:20). Cette description est confirmée par ce rapport: “Les données archéologiques font état d’une explosion démographique en Juda au cours du Xe siècle av. J.-C. et par la suite. La paix et la prospérité qu’avait amenées David favorisèrent l’éclosion de nombreuses villes⁠10.”

      19. Quels renseignements complémentaires l’archéologie fournit-​elle sur la guerre entre Israël et Moab?

      19 Plus tard, Israël, qui formait désormais une nation distincte de Juda, conquit le pays de Moab, un territoire limitrophe. Au bout d’un certain temps, les Moabites se révoltèrent sous la conduite de leur chef, le roi Mésa. Israël se ligua alors avec Juda et Édom, un royaume voisin, pour combattre Moab (2 Rois 3:4-27). Fait remarquable, en 1868, on a découvert en Transjordanie une stèle (plaque de pierre portant des inscriptions) sur laquelle Mésa expose sa propre version des événements en langue moabite.

      20. Que nous apprend l’archéologie sur la destruction d’Israël par les Assyriens?

      20 Puis, en 740 avant notre ère, Dieu permit aux Assyriens de détruire le royaume septentrional d’Israël (2 Rois 17:6-18). Selon l’archéologue Kathleen Kenyon, la description biblique de ce désastre peut amener à “se demander s’il n’y aurait pas eu un tant soit peu d’exagération”. Mais est-​ce le cas? Elle poursuit: “Les preuves archéologiques de la chute du royaume d’Israël sont presque plus explicites que le récit biblique. (...) La destruction complète des villes israélites de Samarie et de Hazor, ainsi que de Méguiddo, est une preuve archéologique patente que le rédacteur [biblique] n’exagérait en rien⁠11.”

      21. Quelles précisions l’archéologie fournit-​elle sur l’assujettissement de Juda par les Babyloniens?

      21 Plus tard encore, la Bible rapporte que sous le règne du roi Jéhoïakin les Babyloniens mirent le siège devant Jérusalem et la prirent. Cet événement est consigné dans la chronique babylonienne, une tablette en cunéiforme mise au jour par les archéologues. On y lit: “Le roi d’Akkad [Babylone] (...) s’établit devant la ville de Yahudu (Juda) et au mois d’addar, le deuxième jour (...) il prit la ville⁠12.” Jéhoïakin fut emmené à Babylone et emprisonné. Mais par la suite, selon la Bible, on le fit sortir de prison et une ration de nourriture lui fut assignée (2 Rois 24:8-15; 25:27-30). Ce détail est appuyé par des documents administratifs trouvés à Babylone, qui énumèrent les parts de nourriture attribuées à “Ya’ukîn [Jéhoïakin], roi du pays de Yahudu⁠13”.

      22, 23. Quelles relations existe-​t-​il généralement entre l’archéologie et les récits historiques de la Bible?

      22 Parlant des rapports qui existent entre l’archéologie et les récits historiques de la Bible, le professeur David Noel Freedman déclare: “Dans l’ensemble, l’archéologie tend cependant à confirmer la valeur historique de la narration biblique. Dans ses grandes lignes, la chronologie qui s’étend de l’ère patriarcale jusqu’à l’époque du N[ouveau] T[estament] correspond aux données fournies par l’archéologie. (...) Les découvertes à venir vérifieront probablement le jugement dépassionné que l’on porte aujourd’hui sur la tradition biblique, à savoir qu’elle repose sur des faits historiques et qu’elle a été transmise fidèlement, bien qu’on ne puisse la qualifier d’histoire au sens critique ou scientifique.”

      23 Puis, considérant les efforts déployés par la haute critique pour discréditer la Bible, Freedman ajoute: “Les tentatives des exégètes modernes de refaire l’histoire biblique — par exemple la thèse de Wellhausen qui ne voit dans l’ère patriarcale qu’un reflet de la monarchie divisée; ou celle de Noth et de ses partisans, qui rejettent l’historicité de Moïse, de l’exode et, de là, remanient toute l’histoire d’Israël — ces tentatives n’ont pas aussi bien résisté aux découvertes archéologiques que la narration biblique⁠14.”

      La chute de Jéricho

      24. Que nous apprend la Bible sur la chute de Jéricho?

      24 Est-​ce à dire que l’archéologie recoupe systématiquement la Bible? Non; il existe un certain nombre de divergences. L’une d’elles porte sur la prise spectaculaire de Jéricho, décrite au début de ce chapitre. Selon la Bible, Jéricho fut la première ville dont Josué s’empara tandis qu’il conduisait les Israélites dans le pays de Canaan. La chronologie biblique situe la chute de cette ville dans la première moitié du XVe siècle avant notre ère. Une fois prise, Jéricho fut complètement brûlée et resta inhabitée pendant des siècles. — Josué 6:1-26; 1 Rois 16:34.

      25, 26. À quelles conclusions différentes deux archéologues qui ont fouillé le site de Jéricho sont-​ils parvenus?

      25 Avant la Seconde Guerre mondiale, le professeur John Garstang entreprit des fouilles sur le site présumé de Jéricho. Il décela que la ville était fort ancienne et qu’elle avait, à plusieurs reprises, été détruite puis reconstruite. Garstang nota que lors d’une de ces destructions les murailles s’étaient effondrées comme sous l’effet d’un tremblement de terre, et que la ville avait complètement brûlé. Il situait ces événements vers 1400 avant notre ère, une date assez proche de celle à laquelle la version biblique fait remonter la prise de Jéricho par Josué⁠15.

      26 La guerre finie, Kathleen Kenyon, autre archéologue, dirigea de nouvelles fouilles sur le site de Jéricho. Elle aboutit à la conclusion que les murailles écroulées identifiées par Garstang étaient antérieures de plusieurs siècles à la date qu’il avait avancée. Kathleen Kenyon conclut à une destruction majeure de Jéricho au XVIe siècle avant notre ère, mais affirma qu’il ne se trouvait aucune ville sur l’emplacement de Jéricho au XVe siècle, à l’époque où, selon la Bible, Josué se lançait à la conquête du pays. Elle fit également état d’indices laissant supposer qu’une autre destruction avait eu lieu à cet endroit en 1325 avant notre ère et émit cet avis: “S’il faut associer la destruction de Jéricho à une invasion menée par Josué, c’est cette date[-​là] que l’archéologie propose⁠16.”

      27. Pourquoi ne devrions-​nous pas nous arrêter outre mesure sur les divergences entre l’archéologie et la Bible?

      27 La Bible est-​elle fausse pour autant? Aucunement; il ne faut pas oublier que si l’archéologie éclaire le passé, ses lumières ne sont pas toujours des plus nettes. Elles sont même parfois passablement confuses, témoin cette remarque: “Les découvertes archéologiques ne sont hélas! que fragmentaires et n’ont, par voie de conséquence, qu’une portée limitée⁠17.” Cela est tout particulièrement vrai des premiers temps de l’histoire d’Israël, période sur laquelle l’archéologie ne fait pas toute la lumière. Et elle le peut d’autant moins à Jéricho, dont les vestiges sont fortement dégradés.

      Les limites de l’archéologie

      28, 29. Quelles sont, d’après les spécialistes, quelques-unes des limites de l’archéologie?

      28 Les archéologues eux-​mêmes reconnaissent que leur science a des limites. Yohanan Aharoni explique: “Quand on aborde le domaine de l’interprétation historique ou historico-géographique, l’archéologue sort du domaine des sciences exactes et doit s’appuyer sur des jugements de valeur et des hypothèses pour dresser un tableau d’ensemble⁠18.” Parlant ensuite de la datation de différentes découvertes, il ajoute: “Nous devons nous souvenir que toutes les dates ne sont pas absolues et qu’elles sont à divers degrés sujettes à caution”, estimant toutefois que les archéologues ont aujourd’hui des raisons d’être plus sûrs de leurs dates que par le passé⁠19.

      29 À la question “Peut-​on qualifier les méthodes archéologiques d’objectives, de vraiment scientifiques?”, l’ouvrage Le monde de l’Ancien Testament (angl.) répond: “Les archéologues sont plus objectifs quand ils exhument un objet que lorsqu’ils le font parler, quoique le facteur humain soit aussi présent dans le choix des méthodes utilisées pour ‘fouiller’ le sol. Ils font nécessairement disparaître leurs pièces à conviction à mesure qu’ils creusent les couches de terrain, si bien qu’ils ne sont jamais en mesure de contrôler leurs ‘expériences’ en les reproduisant. Cela fait de l’archéologie une science à part, et de la publication de travaux archéologiques une tâche des plus exigeantes, parsemée d’embûches⁠20.”

      30. Comment ceux qui étudient la Bible considèrent-​ils l’archéologie?

      30 Il ressort de ce qui précède que si l’archéologie peut se révéler très utile, elle est tout aussi faillible que n’importe quelle autre branche de l’activité humaine. Par conséquent, même si nous nous intéressons aux théories archéologiques, nous ne devrions jamais en faire des vérités absolues. Il ne faut donc pas systématiquement récuser la Bible et donner raison aux archéologues quand leurs interprétations la contredisent. Ne sont-​ils pas bien des fois revenus sur leurs explications?

      31. Quelle nouvelle hypothèse a récemment été avancée au sujet de la chute de Jéricho?

      31 On notera qu’en 1981 le professeur John Bimson s’est à son tour penché sur la destruction de Jéricho. Il a soigneusement étudié les traces de l’incendie qui — selon Kathleen Kenyon — aurait ravagé la ville au milieu du XVIe siècle avant notre ère. D’après ses observations, cette destruction correspond au récit biblique de Josué. Mieux, le tableau général que l’archéologie brosse de Canaan cadre parfaitement avec la description que la Bible fait du pays au moment de son invasion par les Israélites. En foi de quoi, Bimson estime erronée la datation précédente et avance l’hypothèse que Jéricho a en réalité été détruite au milieu du XVe siècle avant notre ère, du vivant de Josué⁠21.

      La Bible: de l’histoire à part entière

      32. Quelle tendance observe-​t-​on chez certains biblistes?

      32 Le cas de Jéricho offre un bel exemple de débat archéologique. Rien d’étonnant donc à ce que les archéologues ne soient pas unanimes à accepter la Bible. Chez les biblistes cependant, certains reconnaissent à présent l’historicité de la Bible dans ses grandes lignes, si ce n’est dans son intégralité. Ces propos de William Albright se font l’écho d’un courant de pensée: “On tend de nouveau à juger l’histoire religieuse d’Israël exacte tant dans ses grandes lignes que dans ses détails. (...) En un mot, nous pouvons à nouveau considérer la Bible, d’un bout à l’autre, comme un document authentique de l’histoire religieuse⁠22.”

      33, 34. Comment les Écritures hébraïques font-​elles elles-​mêmes la preuve de leur exactitude historique?

      33 Du reste, le texte biblique offre toutes les garanties d’un récit historique digne de foi. Contrairement à la plupart des mythes et autres légendes de l’Antiquité, les faits rapportés dans la Bible sont associés à des époques et à des dates précises. De nombreux événements bibliques ont été confirmés par des inscriptions datant de leur époque, et s’il y a parfois désaccord, c’est souvent parce que les monarques du passé répugnaient à consigner leurs défaites et aimaient à grossir leurs victoires.

      34 En vérité, bon nombre de ces inscriptions antiques tiennent davantage à une propagande officielle qu’à de l’histoire. À l’inverse, les rédacteurs de la Bible font montre d’une rare franchise. Des personnages éminents de l’histoire d’Israël, tels Aaron et Moïse, sont dépeints avec toutes leurs vertus, mais aussi avec leurs faiblesses. Même les fautes du grand roi David sont dévoilées avec franchise. Les manquements de la nation entière sont maintes fois mis au grand jour. Cette sincérité corrobore la véracité et la fiabilité des Écritures hébraïques; elle donne aussi tout leur poids à ces paroles de Jésus, qui dit à Dieu dans une prière: “Ta parole est vérité.” — Jean 17:17.

      35. À quoi les rationalistes ne sont-​ils pas parvenus, et dans quoi ceux qui étudient la Bible recherchent-​ils la preuve de son inspiration?

      35 Le professeur Albright conclut ainsi: “En tout état de cause, par son contenu, la Bible surpasse toute la littérature religieuse qui l’a précédée. Par son message simple et direct, par l’attrait universel qu’elle exerce sur des hommes de tous les pays et de toutes les époques, elle domine aussi magistralement tout ce qui a été écrit après elle⁠23.” Plus encore que le témoignage des biblistes, c’est ce ‘message magistral’ qui fait la preuve de l’inspiration de la Bible, comme nous le verrons dans les prochains chapitres. Retenons toutefois que les rationalistes modernes n’ont pu réfuter le caractère historique des Écritures hébraïques, lesquelles, bien au contraire, s’imposent par leur exactitude. Mais peut-​on en dire autant des Écritures grecques chrétiennes, appelées “Nouveau Testament”? C’est ce que nous allons voir dans le chapitre suivant.

      [Notes]

      a Le terme “haute critique” (ou “méthode historico-critique”) désigne une discipline qui cherche notamment à établir la paternité, les sources et la date de rédaction de chaque livre de la Bible.

      b Par exemple, le poète anglais John Milton écrivit son grand poème épique “Le Paradis perdu” dans un style très différent de l’“Allegro”, un autre poème. Ses tracts politiques sont rédigés dans un autre style encore.

      c La plupart des intellectuels modernes optent pour le rationalisme, qu’un dictionnaire définit comme la “doctrine selon laquelle on ne doit admettre en matière religieuse que ce qui est conforme à la raison”. Les rationalistes tentent de tout ramener à l’échelle de l’homme, en écartant toute idée d’une intervention divine.

      d La statue d’un ancien dirigeant, découverte dans le nord de la Syrie au cours des années 70, nous apprend qu’il n’était pas exceptionnel que celui qui gouverne soit appelé roi, même si, au sens strict du terme, il portait un titre moins élevé. Cette statue, qui était celle d’un souverain de Gozan, portait des inscriptions en assyrien et en araméen. Le texte assyrien désignait cet homme comme le gouverneur de Gozan, tandis que l’inscription parallèle, en araméen, lui attribuait le titre de roi⁠9. Le fait que les inscriptions officielles de Babylone aient appelé Belschazzar prince héritier alors que le texte araméen de Daniel le qualifiait de roi n’était donc pas sans précédent.

      [Entrefilet, page 53]

      À la différence des écrits profanes de l’Antiquité, la Bible rapporte avec franchise les faiblesses humaines de personnages respectés, tels que Moïse et David.

      [Encadré, page 44]

      La valeur de l’archéologie

      “L’archéologie fournit un échantillonnage d’outils et de récipients, de murs et de constructions, d’armes et d’ornements qui remontent à l’Antiquité. La plupart de ces éléments peuvent être rangés par ordre chronologique et identifiés avec certitude grâce aux descriptions et aux détails pertinents que donne la Bible. En ce sens, la Bible perpétue fidèlement, sous la forme écrite, son environnement culturel d’origine. Les détails qui entourent les histoires bibliques ne sont pas le produit d’une imagination fantasque, mais le reflet authentique du monde dans lequel les événements, ordinaires ou miraculeux, se sont produits.” — Encyclopédie archéologique de la Terre Sainte (angl.).

      [Encadré, page 50]

      Ce que l’archéologie peut et ne peut pas faire

      “Si l’archéologie ne peut ni confirmer ni infirmer l’histoire biblique de façon concluante, elle remplit par contre d’autres fonctions particulièrement importantes. Elle fait revivre, dans une certaine mesure, le monde matériel auquel la Bible renvoie. De quels matériaux une maison était-​elle faite? À quoi ressemblait un ‘haut lieu’? Des renseignements de cet ordre élargissent considérablement notre compréhension du texte. En outre, l’archéologie complète le récit historique. La stèle de Mésa, par exemple, offre une autre version des faits rapportés à partir de 2 Rois 3:4. (...) Troisièmement, elle fait connaître la vie et la pensée des voisins de l’Israël antique, ce qui est en soi digne d’intérêt, mais qui de plus éclaire le contexte intellectuel au sein duquel la pensée israélite s’est développée.” — Ebla — Une révélation pour l’archéologie (angl.).

      [Illustration, page 41]

      Milton écrivit dans différents styles, non dans un style unique. Les partisans de la haute critique attribuent-​ils pour autant son œuvre à plusieurs auteurs?

      [Illustration, page 45]

      Le “Pamphlet contre Nabonide” révèle que ce souverain confia la royauté à son fils aîné.

      [Illustration, page 46]

      La stèle de Mésa expose la version que ce roi moabite donna du conflit qui opposa Moab à Israël.

      [Illustration, page 47]

      Les chroniques officielles de Babylone confirment le récit biblique touchant la chute de Jérusalem.

  • Le “Nouveau Testament” — Histoire ou mythe?
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 5

      Le “Nouveau Testament” — Histoire ou mythe?

      “On peut dire que le Nouveau Testament est aujourd’hui, de loin, le livre le plus étudié du monde”, lit-​on sous la plume de Hans Küng dans son livre “Être chrétien”. Ces propos n’ont rien d’excessif. Au cours des trois siècles écoulés, on ne s’est pas contenté d’étudier les Écritures grecques chrétiennes, on les a littéralement disséquées et analysées avec plus de soin que n’importe quel autre ouvrage.

      1, 2. (Inclure l’introduction.) a) À quoi s’est-​on livré sur les Écritures grecques chrétiennes au cours des trois derniers siècles? b) À quelles conclusions surprenantes des chercheurs ont-​ils abouti?

      CERTAINS chercheurs sont parvenus à des conclusions saugrenues. Au XIXe siècle, un Allemand du nom de Ludwig Noack prétendait que l’Évangile de Jean avait été écrit en 60 de notre ère par le disciple bien-aimé, qui, d’après lui, n’était nul autre que Judas! Ernest Renan avançait pour sa part que la résurrection de Lazare était probablement une supercherie arrangée par Lazare lui-​même pour démontrer que Jésus était bien le faiseur de miracles qu’il disait être. Le théologien allemand Gustav Volkmar soutenait, quant à lui, que Jésus, le personnage historique, n’avait absolument pas pu se présenter comme le Messie⁠1.

      2 Bruno Bauer, philosophe allemand, décréta de son côté que Jésus n’avait jamais existé. “Il maintenait que le christianisme primitif avait, pour véritables inspirateurs, Philon, Sénèque et les gnostiques. Il en déduisit que Jésus n’était pas un personnage historique (...), et que la religion chrétienne était née vers la fin du IIe siècle d’une forme de judaïsme fortement influencée par le stoïcisme⁠2.”

      3. Quelle idée beaucoup de gens se font-​ils encore de la Bible?

      3 Aujourd’hui, peu de gens adhèrent à des conceptions aussi tranchées. Cependant, comme leurs travaux en témoignent, les exégètes modernes sont encore nombreux à croire que les Écritures grecques chrétiennes comportent des légendes, des mythes et diverses exagérations. Mais en est-​il bien ainsi?

      À quand remonte le “Nouveau Testament”?

      4. a) Pourquoi est-​il important de savoir à quand remonte la rédaction des Écritures grecques chrétiennes? b) Quelles dates propose-​t-​on pour leur rédaction?

      4 Les mythes et les légendes ne se développent que si le temps leur en est laissé. Il importe donc de savoir à quand remonte la rédaction du “Nouveau Testament”. Selon l’historien Michael Grant, la partie historique des Écritures grecques chrétiennes commença à être consignée “trente ou quarante ans après la mort de Jésus⁠4”. William Albright, spécialiste d’archéologie biblique, cite la conclusion à laquelle est parvenu C. Torrey, à savoir “que tous les évangiles furent écrits avant 70 ap. J.-C. et que leur contenu put être entièrement rédigé dans les vingt années qui suivirent la crucifixion”. Pour sa part, Albright estime que leur rédaction s’est achevée au plus tard “vers 80 ap. J.-C.”. Bien que d’autres estimations présentent de légères divergences, on s’accorde à dire que le “Nouveau Testament” était complet dès la fin du Ier siècle.

      5, 6. Le fait que les Écritures grecques chrétiennes ont été écrites relativement peu de temps après les événements dont elles rendent compte appelle quelle conclusion?

      5 Que faut-​il en conclure? Albright poursuit: “Une période de vingt à cinquante années est trop courte pour que se soit corrompu le contenu essentiel des évangiles ou même la phraséologie des paroles de Jésus⁠5.” Le professeur Gary Habermas ajoute: “Les Évangiles ont été rédigés très peu de temps après les faits dont ils rendent compte, tandis que les récits historiques de l’Antiquité relatent souvent des événements qui se sont produits des siècles auparavant, événements que les historiens modernes sont pourtant en mesure d’appréhender⁠6.”

      6 En d’autres termes, les récits historiques des Écritures grecques chrétiennes sont au moins aussi crédibles que ceux de l’histoire profane. Les quelques décades qui séparent la naissance du christianisme des premiers écrits n’ont certainement pas laissé aux mythes et aux légendes le temps de se développer et de se répandre sur une grande échelle.

      Des témoins oculaires

      7, 8. a) Qui était encore en vie quand les Écritures grecques chrétiennes furent rédigées et mises en circulation? b) À quelle conclusion la remarque du professeur F. Bruce nous amène-​t-​elle?

      7 Ces mythes et ces légendes avaient d’autant moins de raisons d’apparaître que ces récits, pour une large part, portent l’empreinte de témoins oculaires. Le rédacteur de l’Évangile de Jean s’exprime ainsi: “C’est ce disciple [le disciple que Jésus aimait] qui rend témoignage de ces choses, et qui a écrit ces choses.” (Jean 21:24). L’auteur du livre de Luc déclare de son côté: ‘Ceux qui, dès le commencement, devinrent témoins oculaires et serviteurs du message nous ont transmis les faits.’ (Luc 1:2). Parlant des témoins de la résurrection de Jésus, l’apôtre Paul dit: “La plupart sont demeurés en vie jusqu’à présent, mais quelques-uns se sont endormis dans la mort.” — 1 Corinthiens 15:6.

      8 Notons à ce sujet la remarque judicieuse du professeur F. Bruce: “Contrairement à ce que semblent penser certains écrivains, il était loin d’être aussi simple, en ces premières années, d’attribuer certaines paroles ou certains actes à Jésus alors que la plupart de ses disciples étaient encore là pour rappeler ce qui s’était ou ne s’était pas passé. (...) Les disciples n’avaient pas le droit à l’erreur (ni a fortiori celui de déformer sciemment les faits): ils auraient été sur-le-champ percés à jour par ceux qui ne se seraient que trop empressés de le faire. Bien au contraire, un des points forts de la prédication apostolique des premiers temps est qu’elle se référait ouvertement à des faits connus des auditeurs; les apôtres ne se contentaient pas de dire: ‘Nous sommes témoins de ces choses’, ils ajoutaient: ‘Comme vous le savez vous-​mêmes.’ (Actes 2:22)⁠7.”

      Le texte est-​il digne de foi?

      9, 10. De quoi pouvons-​nous être certains en ce qui concerne le texte des Écritures grecques chrétiennes?

      9 Se pourrait-​il que les récits authentiques des témoins oculaires aient été dénaturés par la suite? En d’autres termes, des mythes et des légendes sont-​ils venus se greffer sur le texte original une fois terminé? Comme nous l’avons déjà montré, le texte des Écritures grecques chrétiennes a été mieux préservé que n’importe quel autre écrit de l’Antiquité. Kurt et Barbara Aland, spécialistes du texte grec de la Bible, ont répertorié près de 5 000 manuscrits anciens qui nous sont parvenus, et dont certains remontent au IIe siècle de notre ère⁠8. Un enseignement se dégage de ce monceau de preuves: le texte est foncièrement exact. En outre, de nombreuses traductions anciennes, dont la plus vieille date d’environ 180 de notre ère, viennent elles aussi confirmer l’intégrité du texte⁠9.

      10 On peut donc affirmer qu’une fois achevé, le texte original des Écritures grecques chrétiennes n’a en aucune façon subi l’adjonction de légendes ou de mythes. Le texte que nous possédons est en substance identique au texte autographe; son authenticité n’est pas douteuse puisque les chrétiens de l’époque eux-​mêmes la reconnaissaient. Mais peut-​on juger de la valeur historique de la Bible en la comparant à d’autres récits historiques? Dans une certaine mesure, c’est chose possible.

      Les documents extra-bibliques

      11. Dans quelle mesure les documents extra-bibliques confirment-​ils les récits historiques des Écritures grecques chrétiennes?

      11 Précisons tout d’abord qu’on ne trouve en dehors de la Bible que peu de renseignements sur la vie de Jésus et des apôtres. Cela n’a rien d’étonnant puisqu’au Ier siècle les chrétiens étaient relativement peu nombreux et ne prenaient aucune part aux affaires politiques. Néanmoins, les données fournies par l’Histoire s’accordent avec le récit biblique.

      12. Que déclare Josèphe à propos de Jean le baptiseur?

      12 Parlant d’une retentissante défaite militaire qu’avait subie Hérode Antipas, l’historien juif Josèphe écrivit ces lignes en 93 de notre ère: “Plusieurs Juifs ont cru que cette défaite de l’armée d’Hérode était une punition de Dieu, à cause de Jean, surnommé Baptiste. C’était un homme de grande piété qui exhortait les Juifs à embrasser la vertu, à exercer la justice, et à recevoir le baptême après s’être rendus agréables à Dieu⁠10.” Josèphe confirme donc le récit biblique présentant Jean le baptiseur comme un homme juste, qui prêchait la repentance, et qu’Hérode fit exécuter. — Matthieu 3:1-12; 14:11.

      13. Comment Josèphe atteste-​t-​il l’historicité de Jacques et même celle de Jésus?

      13 Josèphe fait également mention de Jacques, le demi-frère de Jésus, qui, selon la Bible, ne fut pas un disciple de la première heure, mais devint par la suite un ancien éminent à Jérusalem (Jean 7:3-5; Galates 1:18, 19). L’historien livre ce rapport sur l’arrestation de Jacques: “[Ananus] assembl[a] un conseil devant lequel il fit venir Jacques, frère de Jésus, nommé Christ, et quelques autres⁠11.” Ces faits relatés par Josèphe offrent une preuve supplémentaire de l’historicité de “Jésus, nommé Christ”.

      14, 15. Par quel témoignage Tacite appuie-​t-​il le récit biblique?

      14 D’autres écrivains du début de notre ère citent des événements rapportés dans les Écritures grecques. Ainsi, selon les Évangiles, bon nombre de contemporains de Jésus accueillirent favorablement sa prédication en Palestine. Mais l’exécution de Jésus, ordonnée par Ponce Pilate, plongea les disciples dans un profond désarroi. Pourtant, on retrouve peu après ces mêmes disciples annonçant hardiment dans tout Jérusalem que leur Seigneur avait été ressuscité! En quelques années seulement, le christianisme s’était répandu d’un bout à l’autre de l’Empire romain. — Matthieu 4:25; 26:31; 27:24-26; Actes 2:23, 24, 36; 5:28; 17:6.

      15 Nous trouvons confirmation de ces faits chez l’historien Tacite, qui n’appréciait guère le christianisme. Peu après la fin du Ier siècle, il raconte les persécutions cruelles que Néron infligeait aux chrétiens, en ajoutant cette précision: “Ce nom [chrétiens] leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée sur le moment, cette exécrable superstition perçait de nouveau, non seulement dans la Judée, berceau du mal, mais à Rome même⁠12.”

      16. Quel fait historique rapporté dans la Bible Suétone mentionne-​t-​il également?

      16 En Actes 18:2, le rédacteur biblique rapporte que “[l’Empereur romain] Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome”, expulsion que Suétone, historien romain du IIe siècle mentionne également. Voici ce qu’on lit dans son livre Le dieu Claude: “Il [Claude] expulsa de Rome des Juifs qui provoquaient perpétuellement des troubles, à l’instigation de Chrestos⁠13.” Si “Chrestos” désigne ici Jésus Christ, et s’il se passait à Rome ce qui s’était déjà produit dans d’autres villes, les émeutes rapportées par Suétone n’étaient pas alors à mettre au compte de Christ (c’est-à-dire de ses disciples). Elles étaient plutôt la manifestation de l’opposition violente des Juifs à la prédication inlassable des chrétiens.

      17. Quelles sources, auxquelles Justin eut accès au IIe siècle, venaient confirmer le récit des miracles et de la mort de Jésus?

      17 Au milieu du IIe siècle, Justin écrivit ces mots sur la mort de Jésus: “Vous pouvez lire tout ce récit dans les actes de Ponce-Pilate⁠14.” Selon Justin, ces registres faisaient aussi état des miracles opérés par Jésus, comme en témoigne ce qu’il écrit encore: “Or, qu’il ait accompli ces miracles, les actes de Ponce-Pilate vous en donnent la preuve⁠15.” S’il est vrai que ces “actes” ou registres officiels ont disparu, il est par contre très probable qu’ils aient existé au IIe siècle, ce qui permettait à Justin d’y renvoyer les lecteurs soucieux de contrôler ses dires.

      Le témoignage de l’archéologie

      18. Comment l’archéologie confirme-​t-​elle que Ponce Pilate a existé?

      18 Les découvertes archéologiques sont également venues éclairer ou confirmer le témoignage des Écritures grecques. En 1961, à Césarée, on a retrouvé le nom de Ponce Pilate gravé sur une pierre dans les ruines d’un théâtre romain⁠16. Avant cette découverte, on ne disposait que de peu d’indices, en dehors de la Bible elle-​même, pour attester l’existence de ce gouverneur romain.

      19, 20. L’existence de quels personnages bibliques cités par Luc (dans son Évangile et dans le livre des Actes) l’archéologie atteste-​t-​elle?

      19 L’Évangile de Luc nous apprend que Jean le baptiseur entreprit son ministère quand “Lysanias était chef de district d’Abilène”. (Luc 3:1.) Tous ne souscrivaient pas à cette chronologie, car le Lysanias dont parlait Josèphe, s’il avait effectivement gouverné l’Abilène, était mort en 34 avant notre ère, bien avant la naissance de Jean. Toutefois, des archéologues ont retrouvé dans cette région une inscription révélant l’existence d’un autre Lysanias qui était tétrarque (chef de district) sous Tibère César, l’empereur qui régnait à Rome à l’époque où Jean commença à prêcher⁠17. Ce Lysanias pourrait très bien être celui auquel Luc se référait.

      20 Le livre des Actes présente Paul et Barnabas envoyés à Chypre dans le cadre de leur œuvre missionnaire et rencontrant un proconsul dénommé Sergius Paulus, un “homme intelligent”. (Actes 13:7.) Au milieu du XIXe siècle, des fouilles pratiquées à Chypre ont mis au jour une inscription datant de l’an 55 de notre ère sur laquelle figure le nom de ce personnage. Parlant de cette découverte, l’archéologue Ernest Wright précise: “À l’exception de la Bible, c’est tout ce que nous possédons sur ce proconsul, dont on notera que Luc nous donne avec exactitude le nom et le titre⁠18.”

      21, 22. Quelles pratiques religieuses décrites dans la Bible ont été confirmées par les découvertes archéologiques?

      21 Alors qu’il se trouvait à Athènes, Paul dit avoir remarqué un autel dédié “à un Dieu inconnu”. (Actes 17:23.) Des autels consacrés à des dieux anonymes, portant des dédicaces en latin, ont été découverts en différentes régions de l’Empire romain. L’un d’eux, retrouvé à Pergame, portait une inscription en grec, comme celui d’Athènes.

      22 À Éphèse, Paul se heurta à l’opposition violente des orfèvres, qui tiraient leurs revenus de la fabrication de sanctuaires et d’images de la déesse Artémis. Éphèse passait à l’époque pour “la gardienne du temple de la grande Artémis”. (Actes 19:35.) Conformément à ces indications, le site de l’antique Éphèse a livré de nombreuses figurines d’Artémis en terre cuite et en marbre. Au siècle dernier, on a même mis au jour les vestiges du gigantesque temple de la ville.

      L’accent de la vérité

      23, 24. a) Quelle est la meilleure preuve de la véracité des Écritures grecques chrétiennes? b) Quelle caractéristique du récit biblique témoigne de sa véracité? Donnez des exemples.

      23 Il ressort de ce qui précède que l’Histoire et l’archéologie éclairent et, dans une certaine mesure, confirment les récits historiques des Écritures grecques. Mais, là encore, c’est le contenu de ces livres qui offre la meilleure garantie de leur véracité. Celui qui les lit n’a nullement le sentiment d’avoir affaire à des mythes, il reconnaît au contraire l’accent de la vérité.

      24 Tout d’abord, les Écritures se signalent par leur franchise. Considérez le cas de l’apôtre Pierre: la Bible nous peint en détail son embarras quand il voulut marcher sur les eaux et qu’il commença à s’enfoncer. En une autre occasion, Jésus lança à cet apôtre très respecté: “Passe derrière moi, Satan!” (Matthieu 14:28-31; 16:23). Les Écritures nous montrent encore l’apôtre endormi pendant son tour de garde, puis reniant son Seigneur à trois reprises, après qu’il se fut targué de ne jamais abandonner Jésus, fût-​il le seul. — Matthieu 26:31-35, 37-45, 73-75.

      25. Quelles faiblesses des apôtres les rédacteurs de la Bible dévoilent-​ils avec franchise?

      25 Pierre n’est d’ailleurs pas le seul personnage dont les Écritures nous dévoilent les faiblesses. Ce récit plein de franchise ne passe pas sous silence les querelles des apôtres pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand (Matthieu 18:1; Marc 9:34; Luc 22:24). Elles ne nous cachent pas non plus la démarche de la mère des apôtres Jacques et Jean, qui demanda à Jésus de réserver à ses fils les meilleures places dans son Royaume (Matthieu 20:20-23). Le “violent mouvement de colère” qui éclata entre Barnabas et Paul est lui aussi fidèlement rapporté. — Actes 15:36-39.

      26. Quelle précision ne figurerait pas à propos de la résurrection de Jésus si elle n’était pas exacte?

      26 Fait tout aussi remarquable, le livre de Luc précise que les premières à apprendre la résurrection de Jésus furent “les femmes qui étaient venues avec lui de Galilée”. C’est là un détail tout à fait insolite au Ier siècle, dans une société dominée par les hommes. D’ailleurs, selon Luc, leurs propos “parurent comme de pures absurdités” aux apôtres (Luc 23:55 à 24:11). Si les récits historiques des Écritures grecques ne sont pas véridiques, il a fallu que quelqu’un les imagine. Mais pourquoi aurait-​on inventé des anecdotes présentant des personnages aussi respectés sous un jour aussi peu favorable? En réalité, si ces faits ont été consignés, c’est uniquement parce qu’ils étaient authentiques.

      Jésus — Un personnage historique

      27. En quels termes un historien certifie-​t-​il l’historicité de Jésus?

      27 Beaucoup voient en Jésus, tel que le décrit la Bible, un personnage fictif et idéalisé. L’historien Michael Grant émet cependant cette remarque: “Si, comme il se doit, nous étudions le Nouveau Testament en nous référant aux critères que nous sommes tenus d’observer pour d’autres écrits historiques de l’Antiquité, nous n’avons pas plus de raisons de rejeter l’existence de Jésus que celle de toute une série de personnages païens dont l’historicité n’est jamais remise en cause⁠19.”

      28, 29. Pourquoi est-​il remarquable que les quatre Évangiles brossent un portrait cohérent de la personnalité de Jésus?

      28 La Bible a sans conteste l’accent de la vérité, non seulement quand elle relate la vie de Jésus, mais aussi quand elle révèle sa personnalité. Il n’est guère facile d’inventer un être hors du commun et d’en dresser un portrait qui reste cohérent d’un bout à l’autre d’un livre. Il est quasiment impossible que quatre écrivains différents décrivent un même personnage et en donnent la même image si l’original est fictif. En offrant quatre récits qui décrivent manifestement la même personne, Jésus, les Évangiles font la preuve de leur véracité.

      29 Michael Grant pose ensuite cette question des plus pertinentes: “Comment se fait-​il que tous les Évangiles dressent sans exception le portrait remarquablement net d’un jeune homme attrayant, évoluant librement parmi des femmes de toutes sortes, y compris celles de très mauvaise réputation, sans que transparaisse le moindre soupçon de sentimentalité, de gêne ou de pruderie, et sans pour autant qu’il ne perde rien de son naturel⁠20?” La réponse s’impose: cet homme a réellement existé et s’est vraiment comporté comme la Bible le dit.

      Ils se refusent à croire — Pourquoi?

      30, 31. Pourquoi beaucoup rejettent-​ils l’historicité des Écritures grecques chrétiennes au mépris des faits?

      30 Puisque l’historicité des Écritures grecques est indubitable, pourquoi certains la nient-​ils? Et pourquoi de nombreux autres ne reconnaissent-​ils l’authenticité que de quelques textes seulement? C’est principalement parce que la Bible relate des faits que les intellectuels de notre époque ne veulent pas croire. Elle affirme par exemple que Jésus a accompli et énoncé des prophéties, qu’il a opéré des miracles ou encore qu’il a été ressuscité d’entre les morts.

      31 Au XXe siècle, dominé par le scepticisme, toutes ces choses passent pour inconcevables, témoin cette remarque du professeur Ezra Gould à propos des miracles: “Certains critiques trouvent à se justifier en prétextant (...) que les miracles n’existent pas⁠21.” Il en est qui concèdent à Jésus quelques guérisons, mais uniquement celles qu’ils attribuent à une action psychosomatique, au ‘pouvoir de l’esprit sur la matière’. Quant aux autres miracles, la plupart les rejettent, les prétendant forgés de toutes pièces ou basés sur un fait réel qui aurait été déformé par la tradition.

      32, 33. Comment a-​t-​on voulu expliquer le miracle opéré par Jésus quand il nourrit une foule importante, mais pourquoi cette explication est-​elle illogique?

      32 On peut illustrer cette dernière objection en s’arrêtant sur l’épisode où Jésus nourrit une foule de plus de 5 000 personnes avec seulement quelques pains et deux poissons (Matthieu 14:14-22). Heinrich Paulus, exégète du XIXe siècle, avança cette explication: Avec ses apôtres, Jésus s’est retrouvé entouré d’une foule importante qui commençait à avoir faim. Décidant de donner un bel exemple aux riches qui étaient présents, il offrit à la multitude le peu de nourriture que lui-​même et ses apôtres possédaient. Il fut bientôt imité par ceux qui avaient amené des provisions, si bien que tous furent finalement rassasiés⁠22.

      33 Si les choses se sont effectivement passées ainsi, c’est certes là une démonstration spectaculaire de l’effet que produit un bon exemple. Pourquoi faudrait-​il alors modifier un récit déjà captivant et constructif pour lui donner l’air d’un miracle? Ceux qui essaient de prouver que les miracles n’ont rien de miraculeux suscitent néanmoins plus de questions qu’ils n’en résolvent. Tous partent d’ailleurs de fausses prémisses, en postulant que les miracles sont impossibles. Mais pourquoi n’en irait-​il pas différemment?

      34. Que conclure si les prophéties de la Bible se révèlent véridiques et si ses miracles se sont vraiment produits?

      34 Les Écritures hébraïques comme les Écritures grecques répondent à des normes rigoureuses d’historicité. Pourtant, toutes deux énoncent des prophéties et relatent des miracles (voir 2 Rois 4:42-44). À quelle conclusion aboutirait-​on s’il s’avérait que ces prophéties sont véridiques, que ces miracles se sont vraiment produits? Ce serait la preuve que la Bible a Dieu pour véritable auteur et qu’elle est bien sa Parole, non celle des hommes. Avant de nous pencher sur les prophéties de la Bible dans un prochain chapitre, nous allons tout d’abord considérer ses miracles. Est-​il sensé de croire, au XXe siècle, que des miracles se soient effectivement produits autrefois?

      [Entrefilet, page 66]

      Pourquoi la Bible aurait-​elle dit que des femmes furent les premières à s’apercevoir de la résurrection de Jésus si tel n’avait pas été le cas?

      [Encadré, page 56]

      La critique moderne prise en défaut

      Les remarques de Raymond Brown sur l’Évangile de Jean mettent en relief les errements de la critique biblique moderne. Il écrit: “À la fin du siècle dernier et dans les premières années du XXe siècle, les exégètes se montrèrent on ne peut plus sceptiques vis-à-vis de cet Évangile. On lui attribua une date très tardive, la repoussant jusqu’à la seconde moitié du IIe siècle. Considérant cet Évangile comme un produit du monde hellénistique, on lui dénia toute valeur historique et on ne lui reconnut qu’un lointain rapport avec la Palestine où avait vécu Jésus de Nazareth (...).

      “Il n’est pas de position qui se soit trouvée contredite par autant de découvertes archéologiques, documentaires et textuelles. Ces découvertes nous ont conduits à contester à bon droit les thèses critiques qui étaient presque devenues orthodoxes, et nous avons dû reconnaître que cette analyse particulièrement sceptique de Jean reposait sur des bases bien fragiles.

      “On a replacé la date de rédaction de l’Évangile à la fin du Ier siècle ou même plus tôt. (...) Ce qui est peut-être le plus étonnant, c’est que quelques biblistes osent même suggérer à nouveau qu’il soit possible que Jean, fils de Zébédée, ait quelque chose à voir avec l’Évangile⁠3!”

      Mais pourquoi s’étonne-​t-​on que Jean ait bien écrit le livre qu’on lui attribue traditionnellement? Tout simplement parce que cette vérité ne cadre pas avec les préjugés des critiques.

      [Encadré, page 70]

      Une attaque de plus contre la Bible

      Timothy Weber écrit: “Les thèses de la haute critique ont amené nombre de laïcs à douter de leur capacité à comprendre quoi que ce soit [à la Bible]. (...) A. Pierson a bien exprimé la déception de nombreux protestants en déclarant qu’‘à l’image du catholicisme, [la haute critique] retire pour ainsi dire la Parole de Dieu aux gens ordinaires en présumant que seuls les érudits sont en mesure de l’interpréter; quand Rome met un prêtre entre un homme et la Parole, la critique, elle, place un interprète distingué entre le croyant et sa Bible⁠23’.” La haute critique moderne est donc dévoilée pour ce qu’elle est: une attaque de plus contre la Bible.

      [Illustration, page 62]

      Cet autel trouvé à Pergame était apparemment dédié “à des dieux inconnus”.

      [Illustration, page 63]

      Ruines du magnifique temple d’Artémis, qui faisait jadis l’orgueil des Éphésiens.

      [Illustration, page 64]

      La Bible rapporte avec franchise le reniement de Pierre.

      [Illustration, page 67]

      La Bible rapporte honnêtement le “violent mouvement de colère” qui éclata entre Paul et Barnabas.

      [Illustration, page 68]

      Le portrait cohérent que les quatre Évangiles brossent de Jésus constitue une solide garantie de leur authenticité.

      [Illustration, page 69]

      La plupart des critiques modernes tiennent pour acquis que les miracles n’existent pas.

  • Les miracles se sont-ils réellement produits?
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 6

      Les miracles se sont-​ils réellement produits?

      C’était en l’an 31 de notre ère. Jésus et ses disciples se dirigeaient vers Naïn, une ville du nord de la Palestine. Comme ils approchaient des portes de la ville, ils aperçurent un cortège funèbre. On portait au tombeau un jeune homme, le fils unique d’une veuve qui allait maintenant se retrouver seule. Écoutons la suite du récit: ‘Ému de pitié pour elle Jésus lui dit: “Cesse de pleurer.” Puis, s’avançant, il toucha la civière et les porteurs s’arrêtèrent, et il dit: “Jeune homme, je te le dis, lève-​toi!” Et le mort se dressa sur son séant et commença à parler.’ — Luc 7:11-15.

      1. (Inclure l’introduction.) a) Quel miracle Jésus a-​t-​il opéré près de la ville de Naïn? b) Quelle importance les miracles revêtent-​ils dans la Bible, mais tout le monde y croit-​il?

      CETTE histoire est certes touchante, mais est-​elle vraie? Beaucoup de gens ont du mal à admettre que des événements tels que celui-ci soient effectivement arrivés. Les miracles font néanmoins partie intégrante des Écritures. On ne peut donc croire en la Bible sans croire à ses miracles. D’ailleurs, l’ensemble des vérités bibliques sont suspendues à un miracle d’une importance capitale: la résurrection de Jésus Christ.

      Pourquoi certains n’y croient pas

      2, 3. Quel raisonnement le philosophe écossais David Hume tint-​il pour tenter de démontrer que les miracles n’arrivent pas?

      2 Croyez-​vous aux miracles? Ou bien estimez-​vous qu’en notre ère scientifique il soit illogique d’ajouter foi à des faits extraordinaires qui témoigneraient d’une intervention surnaturelle? Vous ne seriez pas le premier à ne pas croire aux miracles. Il y a deux siècles, le philosophe écossais David Hume n’y croyait pas non plus. Peut-être avez-​vous les mêmes raisons que lui de vous montrer incrédule.

      3 Pour Hume, la notion de miracle se heurtait à trois obstacles de taille⁠1. Tout d’abord, écrit-​il, “un miracle est une violation des lois de la nature”. Depuis des temps immémoriaux, l’homme s’appuie sur les lois de la nature. Il a notamment appris que tout objet tombe à terre si on le lâche, que le soleil se lève chaque matin, qu’il se couche chaque soir. D’instinct, il sait que les choses se dérouleront toujours selon des règles qui lui sont familières et que rien ne dérogera jamais à ces lois naturelles. Cette “preuve, estimait Hume, est aussi entière qu’aucun argument imaginable tiré de l’expérience” contre l’éventualité d’un miracle.

      4, 5. Quelles sont deux autres objections que David Hume opposa à l’idée de miracle?

      4 Son deuxième argument était que les gens se laissent facilement berner. Certains veulent croire au merveilleux et aux miracles, tout particulièrement en matière de religion, tant et si bien que de nombreux soi-disant miracles se sont révélés des mystifications. Enfin, troisième argument, on entend généralement parler de miracles en des époques d’ignorance. Plus les gens sont instruits, moins on en fait état. Pour reprendre les propos de Hume, “de tels événements prodigieux n’arrivent jamais de nos jours”. Et Hume de conclure qu’ils ne s’étaient jamais produits.

      5 Aujourd’hui, la plupart des objections formulées à l’encontre des miracles suivent plus ou moins l’argumentation de Hume. Reprenons-​la point par point.

      Une violation des lois de la nature?

      6. Pourquoi est-​il illogique de rejeter les miracles en prétextant qu’‘ils sont une violation des lois de la nature’?

      6 Que dire de l’objection selon laquelle les miracles ‘sont une violation des lois de la nature’ et qu’ils ne peuvent par conséquent être authentiques? À première vue, l’argument semblerait convaincant; mais allons au fond des choses. On définit généralement un miracle comme un événement qui se produit en dehors des lois normales de la naturea. C’est un événement si inattendu que, d’emblée, ceux qui en sont témoins lui attribuent une cause surnaturelle. En somme, cette première objection tient en ces mots: ‘Les miracles sont impossibles... parce qu’ils sont miraculeux!’ Mais plutôt que de tirer une conclusion hâtive, pourquoi ne pas d’abord analyser les faits?

      7, 8. a) Pourquoi les hommes de science sont-​ils aujourd’hui moins catégoriques sur ce que les lois de la nature que nous connaissons autorisent ou non? b) Que doit reconnaître celui qui croit en Dieu quant à son pouvoir de provoquer des événements inhabituels?

      7 À vrai dire, les gens instruits sont aujourd’hui moins prompts que David Hume à soutenir que les lois connues de la nature restent vraies en tout temps et en tout lieu. Les hommes de science se demandent si, outre les trois dimensions qui nous sont familières — la longueur, la largeur et la hauteur —, l’univers n’en compterait pas de nombreuses autres⁠2. Ils forment des théories sur l’existence de trous noirs, d’énormes étoiles qui s’effondrent sur elles-​mêmes jusqu’à atteindre une densité virtuellement infinie. On dit que dans leur voisinage la structure de l’espace subit une distorsion telle que le temps lui-​même suspend son cours⁠3. Les scientifiques ont même postulé que, dans certaines conditions, le temps puisse s’inverser pour faire marche arrière⁠4!

      8 Parlant de la façon dont l’univers a débuté, Stephen Hawking, professeur de mathématiques à l’Université de Cambridge, a déclaré: “Selon la théorie classique de la relativité générale (...), la naissance de l’univers doit résulter d’une singularité qui conjugue densité infinie et courbure de l’espace-temps. Dans de telles conditions, toutes les lois connues de la physique se trouveraient bouleversées⁠5.” Les hommes de science ne pensent donc pas qu’il ne puisse jamais rien se produire de contraire aux lois normales de la nature. Des conditions inhabituelles peuvent très bien engendrer des événements insolites. Croire en un Dieu tout-puissant, c’est aussi lui reconnaître le pouvoir de provoquer des événements inhabituels, ou miraculeux, quand ses desseins l’exigent. — Exode 15:6-10; Ésaïe 40:13, 15.

      Mystification?

      9. Est-​il vrai que certains miracles sont truqués? Justifiez votre réponse.

      9 Personne ne niera que certains miracles sont truqués. Des gens affirment par exemple être capables de procéder à des guérisons miraculeuses “par la foi”. Un médecin du nom de William Nolen a entrepris d’étudier ce type de guérisons. Il s’est penché sur de nombreuses “guérisons” opérées aux États-Unis, par des guérisseurs mystiques évangéliques, ainsi qu’en Asie, par des chirurgiens “métapsychiques”. Quel a été le résultat de son enquête? Toutes les “guérisons” qu’il a recensées se sont, à l’examen, révélées illusoires sinon frauduleuses⁠6.

      10. Êtes-​vous d’avis que tous les miracles sont frauduleux parce qu’on a démontré que certains l’étaient?

      10 Faut-​il donc conclure que de vrais miracles n’ont jamais eu lieu? Pas forcément. Quand on apprend que de la fausse monnaie circule, que des malades mettent toute leur confiance dans des charlatans très cher payés, ou que des peintres imitent brillamment des toiles de maître, en déduit-​on que tous les billets de banque sont contrefaits, que tous les médecins sont des escrocs ou que tous les tableaux sont des faux? De même, le caractère manifestement frauduleux de certains prétendus miracles ne prouve nullement que des miracles authentiques ne peuvent se produire.

      ‘Les miracles n’arrivent pas aujourd’hui’

      11. Quelle était la troisième objection de David Hume à l’encontre des miracles?

      11 La troisième objection que David Hume opposa aux miracles se résumait ainsi: “De tels événements prodigieux n’arrivent jamais de nos jours.” Il se refusait à croire aux miracles parce qu’il n’en avait jamais vu. Son raisonnement n’est cependant pas logique. Toute personne informée doit admettre qu’avant même la naissance du philosophe écossais, il s’était déjà produit des “événements prodigieux” qui ne se répétèrent pas de son vivant. Lesquels?

      12. De quels événements prodigieux du passé les lois actuelles de la nature ne peuvent-​elles rendre compte?

      12 Tout d’abord, l’apparition de la vie sur la terre, puis celle de formes de vie conscientes, enfin celle de l’homme, être doué de sagesse, d’imagination, de la faculté d’aimer et d’une conscience. Aucun homme de science ne peut, en s’appuyant sur les lois qui régissent la nature aujourd’hui, dire comment ces événements extraordinaires se sont produits. Pourtant, maintes preuves vivantes attestent qu’ils ont effectivement eu lieu.

      13, 14. Quelles inventions aujourd’hui très courantes auraient semblé miraculeuses à David Hume?

      13 Parlons aussi des “événements prodigieux” qui se sont déroulés depuis l’époque de David Hume. Supposez qu’ayant remonté le temps, vous entrepreniez de lui décrire le monde moderne. Essayez de lui expliquer qu’un homme d’affaires de Hambourg peut parler à quelqu’un qui se trouve à Tokyo, à des milliers de kilomètres de là, sans même hausser la voix; qu’une partie de football disputée en Espagne peut être suivie, au moment même où elle se joue, sur toute la terre; ou que des long-courriers, bien plus volumineux que les navires de son temps, peuvent quitter le sol et emporter dans les airs 500 passagers qui auront, en quelques heures, parcouru des milliers de kilomètres. Vous devinez sa réponse: ‘Impossible! De tels événements prodigieux n’arrivent jamais de nos jours.’

      14 Et pourtant, de tels ‘prodiges’ ne sont-​ils pas devenus réalité de nos jours? Pour quelle raison? Parce qu’en appliquant des principes scientifiques dont Hume ne soupçonnait même pas l’existence, l’homme a inventé le téléphone, la télévision et l’avion. Est-​il dès lors si difficile de croire que Dieu ait par le passé, d’une façon qui nous échappe encore, accompli des actions qui pour nous relèvent du miracle?

      Comment le savoir?

      15, 16. Quelle est pour nous la seule façon de savoir si des miracles se sont effectivement produits? Illustrez votre réponse.

      15 Bien entendu, il ne suffit pas d’affirmer que des miracles ont pu se produire pour qu’ils aient vraiment eu lieu. Comment savoir au XXe siècle si Dieu a, dans les temps bibliques, réellement opéré des miracles par l’entremise d’humains qui le servaient sur la terre? Quel genre de preuves peut-​on espérer trouver? Imaginons qu’on enlève un membre d’une tribu primitive à sa jungle natale pour l’emmener visiter une grande ville. Comment pourra-​t-​il, une fois rentré, décrire à sa tribu les prodiges de la civilisation? Il n’est certes pas en mesure d’expliquer comment fonctionne une automobile, ni par quel phénomène un poste de radio portatif fait entendre de la musique. Il ne peut pas davantage prouver l’existence des ordinateurs en en construisant un. Tout ce qu’il peut faire, c’est raconter ce qu’il a vu.

      16 Quant à nous, nous sommes dans la même situation que les membres de sa tribu. Pour savoir si Dieu a bel et bien opéré des miracles, nous disposons uniquement du témoignage d’observateurs qui se contentent de décrire ce qu’ils ont vu sans pouvoir ni l’expliquer, ni le reproduire. Or, à l’évidence, des témoins oculaires sont susceptibles de se laisser abuser. Il leur est également facile de grossir les faits et de fournir des renseignements erronés. Avant d’ajouter foi à leur témoignage, nous devons par conséquent nous assurer de leur crédibilité, de leur rigueur morale et de la sincérité de leurs mobiles.

      Le miracle le mieux attesté

      17. a) Quel est le miracle de la Bible le mieux attesté? b) Quelles circonstances entourèrent la mort de Jésus?

      17 Aucun miracle de la Bible n’est mieux attesté que la résurrection de Jésus Christ. Peut-​il faire jurisprudence? Considérons d’abord les faits tels qu’ils sont rapportés: Jésus fut arrêté le soir du 14 Nisan, soit un jeudi soir selon notre calendrierb. Il comparut devant les chefs des Juifs qui l’accusèrent de blasphème et le jugèrent passible de mort. Ces hommes conduisirent Jésus devant le gouverneur romain Ponce Pilate, qui leur céda en leur livrant Jésus pour qu’il soit exécuté. Le lendemain, vendredi (toujours le 14 Nisan selon le calendrier juif), Jésus fut cloué au poteau de supplice sur lequel il mourut quelques heures plus tard. — Marc 14:43-65; 15:1-39.

      18. D’après la Bible, comment la nouvelle de la résurrection de Jésus commença-​t-​elle à circuler?

      18 Après qu’un soldat romain se fut assuré de la mort de Jésus en lui perçant le côté avec sa lance, on déposa son corps dans une tombe neuve. Le lendemain, 15 Nisan (vendredi/samedi), était un jour de sabbat. Dans la matinée du 16 Nisan (dimanche matin), quelques disciples se rendirent à la tombe, qu’ils trouvèrent vide. Très vite le bruit se répandit qu’on avait vu Jésus vivant. Cette rumeur suscita une réaction semblable à celle qu’elle produirait aujourd’hui: l’incrédulité. Les apôtres eux-​mêmes refusèrent d’y croire. Toutefois, quand ils virent Jésus vivant, ils furent contraints de reconnaître qu’il avait bien été relevé d’entre les morts. — Jean 19:31 à 20:29; Luc 24:11.

      La tombe vide

      19-21. a) Selon Justin, comment les Juifs ont-​ils contré les chrétiens qui prêchaient la résurrection de Jésus? b) De quoi pouvons-​nous être certains en ce qui concerne la tombe de Jésus le 16 Nisan?

      19 Jésus avait-​il été ressuscité, ou cette histoire a-​t-​elle été inventée de toutes pièces? À l’époque, beaucoup se sont sans doute demandé si le corps de Jésus était toujours dans la tombe. Les disciples de Jésus auraient eu du mal à défendre leurs dires si leurs adversaires avaient réfuté la résurrection de Jésus en montrant son corps toujours à sa place. Le récit cependant ne rapporte rien de tel. D’après la Bible, les chefs juifs ont au contraire soudoyé les soldats chargés de garder le tombeau, leur donnant cette instruction: “Dites: ‘Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions.’” (Matthieu 28:11-13). D’ailleurs, le stratagème des chefs juifs est confirmé par des sources extra-bibliques.

      20 Près d’un siècle après la mort de Jésus, Justin écrivit son Dialogue avec Tryphon. Nous y lisons: “Vous [les Juifs] avez élu des hommes de votre choix, vous les avez envoyés sur toute la terre prêcher qu’une hérésie impie, inique s’était levée par l’erreur d’un certain Jésus, galiléen: nous l’avions crucifié, disaient-​ils, mais ses disciples, pendant la nuit, l’ont dérobé au tombeau dans lequel on l’avait placé⁠7.”

      21 Tryphon était juif, et le Dialogue avec Tryphon avait pour objet la défense du christianisme face au judaïsme. Par conséquent, il est improbable que Justin ait mentionné cette accusation — le vol du corps de Jésus au tombeau par les chrétiens — si les Juifs ne l’avaient pas formulée. Dans le cas contraire, Justin aurait pu aisément être convaincu de mensonge. Il ne se serait pas exprimé ainsi si les Juifs n’avaient pas envoyé ces messagers. D’un autre côté, les Juifs n’ont lancé cette rumeur que parce que le 16 Nisan de l’an 33 la tombe de Jésus était vide et qu’ils ne pouvaient démentir la résurrection de Jésus en montrant son corps dans la tombe. Cela étant, que s’était-​il donc passé? Les disciples avaient-​ils vraiment dérobé le corps de leur maître? Ou bien avait-​il été enlevé miraculeusement pour attester sa résurrection?

      Les conclusions du médecin Luc

      22, 23. Quel homme instruit du Ier siècle a soigneusement examiné la résurrection de Jésus, et de quelles sources disposait-​il?

      22 Au Ier siècle, un homme très instruit a soigneusement analysé cette affaire. Cet homme s’appelait Luc et il était médecin (Colossiens 4:14). Luc rédigea deux des livres qui composent aujourd’hui notre Bible: un Évangile, ou histoire du ministère de Jésus, et les Actes des apôtres, qui retracent l’expansion du christianisme dans les années qui suivirent la mort de Jésus.

      23 Dans l’introduction de son Évangile, Luc parle des nombreuses sources auxquelles il s’est référé, sources aujourd’hui disparues: il a consulté des écrits relatant la vie de Jésus, s’est entretenu avec ceux qui l’avaient côtoyé et avaient été témoins de sa mort puis de sa résurrection. Sur quoi il ajoute: “[J’ai] repris toutes choses avec exactitude depuis le début.” (Luc 1:1-3). Il ne fait pas de doute que Luc s’était livré à des investigations minutieuses. Mais que dire de ses qualités d’historien?

      24, 25. D’après beaucoup de gens, quelle sorte d’historien est Luc?

      24 Beaucoup les lui reconnaissent. Dans un discours donné en 1913, Sir William Ramsay parla de la valeur historique des travaux de Luc. Quelle fut sa conclusion? “Luc est un historien de premier plan. Non seulement ses déclarations sont dignes de foi, mais il possède le véritable sens historique⁠8.” Plus récemment, des biblistes sont parvenus à la même conclusion. Voici ce qu’on lit dans la préface d’un ouvrage en plusieurs volumes (The Living Word Commentary) consacré au livre de Luc: “Luc était un historien (des plus scrupuleux) doublé d’un théologien.”

      25 Selon David Gooding, ancien professeur de grec de l’Ancien Testament en Irlande du Nord, Luc était “un historien antique dans la pure tradition des historiens de l’Ancien Testament et de la même veine que Thucydide [un des historiens de l’Antiquité les plus estimés]. Comme eux, Luc se sera donné beaucoup de mal pour fouiller ses sources, choisir ses informations et présenter ses travaux. (...) Thucydide alliait à cette méthode une passion pour l’exactitude historique: rien ne laisse penser que Luc s’en souciait moins⁠9”.

      26. a) À quelle conclusion Luc a-​t-​il abouti concernant la résurrection de Jésus? b) Qu’est-​ce qui l’a peut-être conforté dans sa conclusion?

      26 Revenons à la tombe trouvée vide le 16 Nisan. À quelle conclusion cet homme très compétent allait-​il aboutir? Tant dans son Évangile que dans le livre des Actes, Luc présente la résurrection de Jésus comme un fait (Luc 24:1-52; Actes 1:3). Il ne nourrissait pas le moindre doute à ce sujet. Cette conviction était peut-être confortée par les faits qu’il avait personnellement vécus, car s’il ne fut pas, selon toute vraisemblance, témoin oculaire de la résurrection de Jésus, il dit par contre avoir assisté à des miracles accomplis par l’apôtre Paul. — Actes 20:7-12; 28:8, 9.

      Ils ont vu Jésus ressuscité

      27. Nommez quelques-uns de ceux qui affirment avoir vu Jésus ressuscité.

      27 Deux des Évangiles sont traditionnellement attribués à des hommes qui côtoyèrent Jésus, assistèrent à sa mort et affirmèrent l’avoir vu après sa résurrection. Il s’agit de l’apôtre Matthieu, un ancien collecteur d’impôts, et de Jean, l’apôtre bien-aimé de Jésus. Un autre rédacteur biblique, l’apôtre Paul, soutient lui aussi avoir vu le Christ relevé d’entre les morts. En outre, il cite nommément d’autres personnes qui virent également Jésus vivant, et précise qu’en une certaine occasion Christ apparut à “plus de cinq cents frères”. — 1 Corinthiens 15:3-8.

      28. Quel effet la résurrection de Jésus a-​t-​elle eu sur Pierre?

      28 Un des témoins oculaires mentionnés par Paul n’est autre que Jacques, demi-frère de Jésus, qui connaissait certainement Jésus depuis l’enfance. L’apôtre Pierre est aussi de leur nombre. L’historien Luc le dépeint parlant sans crainte de la résurrection de Jésus, exécuté à peine quelques semaines auparavant (Actes 2:23, 24). La tradition attribue à Pierre deux lettres qui figurent dans la Bible. Dans la première, Pierre révèle qu’il puisait toujours une puissante motivation dans la résurrection de Jésus, des années après les faits. Il écrivit: “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, car, selon sa grande miséricorde, il nous a donné une nouvelle naissance, pour une espérance vivante, grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts.” — 1 Pierre 1:3.

      29. Bien que nous ne puissions nous entretenir avec des témoins oculaires de la résurrection de Jésus, de quel témoignage éloquent disposons-​nous cependant?

      29 Bien que nous ne puissions pas, comme Luc, nous entretenir avec ceux qui ont affirmé avoir vu Jésus après sa mort et lui avoir parlé, nous pouvons en revanche lire ce que certains d’entre eux ont écrit. Nous sommes ainsi en mesure de déterminer par nous-​mêmes si ces témoins ont été trompés, s’ils voulaient nous abuser ou s’ils ont réellement vu Jésus ressuscité. À dire vrai, il est tout à fait impossible qu’ils aient été trompés. On comptait parmi eux ceux qui restèrent des amis intimes de Jésus jusqu’à sa mort. Quelques-uns assistèrent à son agonie sur le poteau de supplice. Ils virent l’eau et le sang couler de la blessure que le soldat lui infligea avec sa lance. Comme eux, ce soldat savait que Jésus était mort, indiscutablement. Ces mêmes témoins affirmèrent avoir ensuite vu Jésus vivant et lui avoir parlé, ce qui exclut qu’on les ait trompés. Cela dit, essayaient-​ils de nous abuser en attestant que Jésus avait été ressuscité? — Jean 19:32-35; 21:4, 15-24.

      30. Pourquoi est-​il impossible que les témoins oculaires de la résurrection de Jésus aient menti?

      30 Pour le savoir, il nous suffit de répondre à une seule question: Croyaient-​ils eux-​mêmes ce qu’ils disaient? Sans conteste, oui. En réalité, la résurrection de Jésus constitue pour les chrétiens, y compris pour ceux qui dirent en avoir été témoins, le fondement même de leur foi. L’apôtre Paul déclara: “Si Christ n’a pas été relevé, assurément notre prédication est vaine et notre foi est vaine. (...) si Christ n’a pas été relevé, votre foi est inutile.” (1 Corinthiens 15:14, 17). Un homme qui prétendrait faussement avoir vu Christ ressuscité s’exprimerait-​il de la sorte?

      31, 32. À quels sacrifices les premiers chrétiens ont-​ils consenti, et pourquoi est-​ce là une preuve solide qu’ils disaient la vérité lorsqu’ils annonçaient la résurrection de Jésus?

      31 Songez à ce que représentait le fait de devenir chrétien à l’époque. Cela ne valait pas un prestige ou un pouvoir accrus, ni de plus grandes richesses. C’était même tout le contraire. Parmi les premiers chrétiens, nombreux furent ceux qui ‘acceptèrent avec joie le pillage de leurs biens’ en raison de leur foi (Hébreux 10:34). Embrasser le christianisme signifiait entreprendre une vie de sacrifice et subir des persécutions qui, bien souvent, conduisaient au martyre, à une mort ignominieuse et cruelle.

      32 Certains chrétiens étaient issus de familles prospères, tel l’apôtre Jean dont le père possédait, semble-​t-​il, une entreprise de pêche florissante en Galilée. Bien d’autres étaient promis à un avenir brillant, comme Paul, qui, avant de devenir chrétien, avait été enseigné par le célèbre rabbin Gamaliel et commençait à se distinguer aux yeux des chefs juifs (Actes 9:1, 2; 22:3; Galates 1:14). Toutefois, tous renoncèrent à ce que le monde leur offrait pour diffuser un message fondé sur la résurrection de Jésus (Colossiens 1:23, 28). Pourquoi auraient-​ils consenti d’aussi grands sacrifices et auraient-​ils souffert en soutenant une cause s’ils savaient pertinemment qu’elle reposait sur un mensonge? Ils n’auraient certainement pas agi de la sorte. Ils étaient prêts à souffrir et à mourir parce qu’ils savaient leur cause solidement établie sur la vérité.

      Les miracles arrivent vraiment

      33, 34. Puisque la résurrection de Jésus a bien eu lieu, que peut-​on dire des autres miracles de la Bible?

      33 Tous ces faits offrent un témoignage éminemment convaincant. Jésus a bel et bien été relevé d’entre les morts le 16 Nisan de l’an 33, ce qui rend également possibles tous les autres miracles de la Bible, miracles eux aussi solidement attestés par des témoins oculaires. La Puissance qui a ressuscité Jésus est aussi celle qui lui avait permis de rendre la vie au fils de la veuve de Naïn. Grâce à elle, Jésus a opéré des miracles moindres, mais tout aussi extraordinaires: les guérisons. Elle lui a donné le pouvoir de nourrir miraculeusement une multitude de gens et celui de marcher sur l’eau. — Luc 7:11-15; Matthieu 11:4-6; 14:14-21, 23-31.

      34 En conclusion, les récits de miracles relatés dans la Bible ne nous autorisent pas à douter de sa véracité. Les miracles qui se sont produits aux temps bibliques prouvent au contraire de façon éclatante que ce livre est réellement la Parole de Dieu. La Bible est toutefois l’objet d’un autre grief. Beaucoup de gens l’accusent en effet de se contredire et se refusent, pour ce motif, à croire qu’elle soit la Parole de Dieu. En est-​il bien ainsi?

      [Notes]

      a Nous disons “généralement”, car certains miracles rapportés dans la Bible ont peut-être fait intervenir des phénomènes naturels, tels que des tremblements de terre ou des glissements de terrain. On les considère néanmoins comme des miracles, car ils se sont produits exactement au bon moment et donc manifestement sur l’ordre de Dieu. — Josué 3:15, 16; 6:20.

      b Chez les Juifs, la journée commençait vers six heures du soir et se poursuivait jusqu’à six heures le lendemain soir.

      [Entrefilet, page 81]

      Les adversaires du christianisme dirent que les disciples de Jésus avaient dérobé son corps. Pourquoi en ce cas les chrétiens étaient-​ils disposés à mourir pour une foi fondée sur sa résurrection?

      [Encadré, page 85]

      Pourquoi n’y a-​t-​il plus de miracles de nos jours?

      On entend parfois cette question: ‘Pourquoi n’y a-​t-​il plus de miracles de nos jours comme aux temps bibliques?’ La réponse est la suivante: les miracles ont joué leur rôle dans les temps passés, mais Dieu attend aujourd’hui de ses serviteurs qu’ils vivent par la foi. — Habacuc 2:2-4; Hébreux 10:37-39.

      Dans l’Antiquité, les miracles ont servi de lettres de créance à Moïse, montrant que Jéhovah l’utilisait, que l’alliance de la Loi avait vraiment une origine divine et que les Israélites devenaient le peuple élu de Dieu. — Exode 4:1-9, 30, 31; Deutéronome 4:33, 34.

      Au Ier siècle, les miracles ont contribué à établir la position de Jésus, et, plus tard, celle de la jeune congrégation chrétienne. Ils ont démontré que Jésus était le Messie promis, qu’après sa mort la congrégation chrétienne était devenue le peuple spécial de Dieu à la place de l’Israël selon la chair, et que la Loi de Moïse n’était donc plus en vigueur. — Actes 19:11-20; Hébreux 2:3, 4.

      Avec la mort des apôtres, les miracles cessèrent. C’est ce que Paul avait expliqué en ces termes: “Qu’il y ait des dons de prophétie, ils seront abolis; qu’il y ait des langues, elles cesseront; qu’il y ait de la connaissance, elle sera abolie. Car c’est partiellement que nous connaissons, et partiellement que nous prophétisons; mais quand arrivera ce qui est complet, ce qui est partiel sera aboli.” — 1 Corinthiens 13:8-10.

      Nous disposons à présent de la Bible complète, qui nous donne à connaître toutes les révélations et tout le conseil de Dieu. Nous sommes au fait de la réalisation de ses prophéties et possédons une meilleure intelligence des desseins divins. Nous n’avons donc plus besoin de miracles. Néanmoins, l’esprit de Dieu qui fut à l’origine des miracles est toujours actif et donne aujourd’hui des signes tout aussi évidents de la puissance de Dieu. Nous en apprendrons davantage sur ce sujet dans un prochain chapitre.

      [Illustration, page 75]

      Beaucoup estiment que l’immutabilité des lois de la nature, tel le lever quotidien du soleil, est la preuve que les miracles sont impossibles.

      [Illustration, page 77]

      La création de la terre et son aménagement pour recevoir les êtres vivants sont des “événements prodigieux” qui ne se sont produits qu’une seule fois.

      [Illustration, page 78]

      Comment expliqueriez-​vous les prodiges de la science moderne à quelqu’un qui vivait il y a 200 ans?

  • La Bible se contredit-elle?
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 7

      La Bible se contredit-​elle?

      On accuse souvent la Bible de se contredire. Ceux qui le prétendent ne l’ont généralement pas lue; ils se contentent de répéter ce qu’ils ont entendu dire. D’autres, par contre, pensent avoir trouvé de véritables contradictions et s’interrogent...

      1, 2. (Inclure l’introduction.) a) De quoi accuse-​t-​on souvent la Bible? b) Que ne doit-​on pas oublier si l’on compare différents passages? c) Citez quelques-unes des raisons pour lesquelles deux rédacteurs bibliques donnent parfois des versions différentes d’un même événement.

      SI LA Bible est réellement la Parole de Dieu, elle doit être cohérente et ne pas présenter de contradictions. En ce cas, pourquoi certains passages semblent-​ils se contredire? Rappelons-​nous tout d’abord que, bien qu’elle soit la Parole de Dieu, la Bible a été écrite par de nombreux rédacteurs, sur une période de plusieurs siècles. Ces hommes étaient issus de milieux divers, possédaient des dons variés et écrivaient dans des styles différents, autant de caractéristiques qui se retrouvent sous leur plume.

      2 En outre, quand deux rédacteurs ou plus rapportaient un même événement, chacun pouvait donner des détails qu’un autre ne mentionnait pas. Enfin, chacun traitait un sujet sous un angle particulier. L’un choisissait d’écrire suivant un ordre chronologique, tandis qu’un autre disposait les faits selon un plan différent. Dans ce chapitre, nous exposerons quelques supposées contradictions de la Bible et verrons comment il est possible de les résoudre en tenant compte des disparités que nous venons d’évoquer.

      Des témoignages indépendants

      3, 4. Quelle divergence semble exister entre les récits de Matthieu et de Luc à propos de l’officier dont le serviteur était malade, et comment peut-​on concilier ces récits?

      3 Certaines “contradictions” apparaissent si l’on compare deux ou plusieurs versions des mêmes faits. Ainsi, nous lisons en Matthieu 8:5 qu’au moment où Jésus entrait à Capernaüm “un officier vint à lui, en le suppliant” de guérir son serviteur. Or, en Luc 7:3, nous apprenons que cet officier “lui envoya quelques anciens des Juifs pour lui demander de venir sauver son esclave”. Cet officier a-​t-​il directement parlé à Jésus ou bien a-​t-​il envoyé les anciens à sa place?

      4 Il n’y a pas de doute que cet homme a envoyé les anciens des Juifs vers Jésus. En ce cas, pourquoi Matthieu dit-​il qu’il a personnellement supplié Jésus? Parce qu’il s’est effectivement adressé à Jésus par l’intermédiaire des anciens d’entre les Juifs, lesquels lui ont servi de porte-parole.

      5. Pourquoi la Bible dit-​elle que Salomon bâtit le temple alors qu’à l’évidence la construction proprement dite fut exécutée par d’autres?

      5 Nous trouvons un exemple comparable en 2 Chroniques 3:1, où nous lisons: “Finalement Salomon commença à bâtir la maison de Jéhovah à Jérusalem” et, plus loin: “Ainsi Salomon acheva la maison de Jéhovah.” (2 Chroniques 7:11). Salomon avait-​il lui-​même construit le temple de la première à la dernière pierre? Non, bien sûr. Le travail de construction proprement dit fut exécuté par une multitude d’artisans et d’ouvriers, Salomon étant, lui, l’organisateur et le responsable des travaux. Voilà pourquoi la Bible déclare qu’il bâtit la maison. De la même façon, l’Évangile de Matthieu nous dit que l’officier aborda Jésus, alors que Luc précise qu’il le fit par l’intermédiaire des anciens des Juifs.

      6, 7. Comment concilier les récits que font deux Évangiles sur la requête des fils de Zébédée?

      6 Voici un cas similaire. Matthieu 20:20, 21 déclare: “La mère des fils de Zébédée s’avança vers [Jésus], avec ses fils, pour lui rendre hommage et lui demander quelque chose.” Elle demanda en effet à Jésus que ses fils soient établis aux positions les plus élevées lorsqu’il viendrait dans son Royaume. Marc, pour sa part, rapporte le même épisode en ces termes: “Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, s’avancèrent vers lui et lui dirent: ‘Enseignant, nous voulons que tu fasses pour nous tout ce que nous te demanderons.’” (Marc 10:35-37). Qui donc présenta cette requête à Jésus, les deux fils de Zébédée ou leur mère?

      7 Il est clair que cette requête émanait des deux fils de Zébédée ainsi que le dit Marc, même s’ils la formulèrent par l’intermédiaire de leur mère, qui leur tint lieu de porte-parole. C’est du reste ce que confirme Matthieu. Il rapporte que la démarche de la mère des fils de Zébédée parvint aux oreilles des autres apôtres qui s’indignèrent, non contre elle, mais “contre les deux frères”. — Matthieu 20:24.

      8. Comment deux versions d’un même événement peuvent-​elles différer tout en étant véridiques?

      8 Vous est-​il déjà arrivé d’entendre deux personnes décrire un même événement dont elles ont été témoins? Avez-​vous remarqué que chacune met en évidence les détails qui l’ont impressionnée, ou encore que l’une passe sous silence certains éléments que l’autre ne manque pas de relever? Pourtant, toutes les deux disent la vérité. Il en va de même pour ce qui est du ministère de Jésus retracé par les quatre Évangiles, et des autres événements historiques de la Bible relatés par plusieurs rédacteurs. Chacun de ces rédacteurs fournit des informations exactes, même si certains signalent des détails omis par d’autres. On peut, en prenant connaissance des différents récits de la Bible, mieux comprendre ce qui s’est passé. Les variantes qu’on y rencontre révèlent qu’ils ont été écrits indépendamment les uns des autres. Et leur harmonie générale est un gage de leur véracité.

      L’examen du contexte

      9, 10. Comment le contexte permet-​il de savoir où Caïn a trouvé sa femme?

      9 Il suffit souvent de consulter le contexte pour résoudre d’apparentes contradictions. Prenons pour exemple une question qui revient fréquemment: celle de la femme de Caïn. Genèse 4:1, 2 déclare: “À son heure [Ève] enfanta Caïn et dit: ‘J’ai produit un homme avec l’aide de Jéhovah.’ Plus tard, elle enfanta encore: son frère Abel.” Fait bien connu, Caïn tua Abel; après quoi le récit révèle que Caïn avait une femme et des enfants (Genèse 4:17). Si Adam et Ève n’ont eu que deux fils, où Caïn a-​t-​il trouvé sa femme?

      10 En réalité, Adam et Ève eurent plus de deux enfants. Le contexte révèle qu’ils eurent même une grande famille. Genèse 5:3 précise qu’Adam devint père d’un autre fils nommé Seth et le verset suivant ajoute: “Il devint père de fils et de filles.” (Genèse 5:4). Caïn a donc pu se marier avec une de ses sœurs ou encore avec une de ses nièces. En ces premiers temps de l’Histoire, alors que l’humanité était très proche de la perfection, il semble qu’un mariage de ce genre ne faisait pas courir aux enfants à naître les mêmes risques qu’aujourd’hui.

      11. Quel prétendu désaccord entre Jacques et l’apôtre Paul certains soulèvent-​ils?

      11 L’examen du contexte éclaire également le désaccord qui, au dire de certains, oppose Jacques et l’apôtre Paul. En Éphésiens 2:8, 9, Paul déclare que les chrétiens sont sauvés par la foi, non par les œuvres. Nous lisons: “Vous avez été sauvés par le moyen de la foi; (...) cela ne vient pas des œuvres.” Jacques, lui, met l’accent sur les œuvres. Il écrit: “De même que le corps sans esprit est mort, de même aussi la foi sans les œuvres est morte.” (Jacques 2:26). Comment concilier ces deux déclarations?

      12, 13. De quelle façon les propos de Jacques complètent-​ils ceux de Paul au lieu de les contredire?

      12 En analysant le contexte des paroles de Paul, nous nous apercevons que ces deux propos se complètent. L’apôtre Paul parle en effet des efforts que font les Juifs pour observer la Loi de Moïse, pensant devenir justes en l’appliquant scrupuleusement. Paul leur fait remarquer que c’est là chose impossible. Personne ne pourra jamais devenir juste, ni par conséquent mériter le salut, par ses propres œuvres, parce que le péché est inné en nous. Il n’existe qu’un moyen d’obtenir le salut: exercer la foi dans le sacrifice rédempteur de Jésus. — Romains 5:18.

      13 Jacques, pour sa part, met en avant une autre notion capitale: la foi n’a en elle-​même aucune valeur si elle n’est pas appuyée par des œuvres. Celui qui dit exercer la foi en Jésus doit le démontrer par des actes. Une foi inactive est morte et ne conduit pas au salut.

      14. Dans quels passages Paul montre-​t-​il qu’il adhérait pleinement au principe selon lequel une foi vivante doit être prouvée par des œuvres?

      14 L’apôtre Paul, qui partageait pleinement cette analyse, mentionna souvent le genre d’œuvres que les chrétiens devaient accomplir pour démontrer leur foi. Ainsi, écrivit-​il aux Romains, “c’est avec le cœur qu’on exerce la foi pour la justice, mais c’est avec la bouche qu’on fait la déclaration publique pour le salut”. Cette “déclaration publique” — communiquer sa foi à autrui — est indispensable pour être sauvé (Romains 10:10; voir aussi 1 Corinthiens 15:58; Éphésiens 5:15, 21-33; 6:15; 1 Timothée 4:16; 2 Timothée 4:5; Hébreux 10:23-25). Cependant, nulle œuvre, et encore moins l’observance scrupuleuse de la Loi de Moïse, ne fera gagner à un chrétien le droit de vivre éternellement. C’est là “le don que donne Dieu” à ceux qui exercent la foi. — Romains 6:23; Jean 3:16.

      Vu sous des angles différents

      15, 16. Pourquoi Moïse et Josué avaient-​ils tous les deux raison, alors que le premier plaçait l’est du Jourdain “de ce côté-​ci” et que le second le situait “de l’autre côté”?

      15 Il arrive que des rédacteurs bibliques relatent le même événement sous des angles différents ou qu’ils agencent leurs récits diversement. Sachant cela, il est facile de résoudre d’autres contradictions apparentes. Nombres 35:14 en offre une illustration. Dans ce verset, Moïse utilise l’expression “de ce côté-​ci du Jourdain” pour désigner la région qui se trouve à l’est du fleuve. Or, Josué parle de la même région comme étant “de l’autre côté du Jourdain”. (Josué 22:4.) Quelle est donc la bonne localisation?

      16 Toutes les deux sont exactes. D’après le livre des Nombres, les Israélites n’avaient pas encore traversé le Jourdain pour entrer en Terre promise: pour eux, l’est du Jourdain était “de ce côté-​ci”. Josué, par contre, l’avait déjà traversé et se trouvait à l’ouest du Jourdain, dans le pays de Canaan. Pour lui, l’est du Jourdain était donc “de l’autre côté”.

      17. a) Quelle supposée contradiction certains voient-​ils dans les deux premiers chapitres de la Genèse Gn 1, 2? b) Pour quelle raison fondamentale semble-​t-​il y avoir divergence?

      17 Une contradiction apparente peut aussi résulter de l’agencement d’une narration. Selon Genèse 1:24-26, les animaux furent créés avant l’homme. Or, en Genèse 2:7, 19, 20, il semble cette fois que ce soit l’inverse. D’où vient cette divergence? Ces deux récits abordent la création sous deux angles différents. Le premier décrit la création des cieux, de la terre et de tout ce qu’ils contiennent (Genèse 1:1 à 2:4). Le second se concentre sur la création et le péché de la race humaine. — Genèse 2:5 à 4:26.

      18. Comment peut-​on résoudre les désaccords apparents entre les deux récits de la création contenus dans les premiers chapitres de la Genèse?

      18 Le premier récit est construit suivant l’ordre chronologique et se divise en six “jours” consécutifs. Le second, par contre, présente les faits en fonction d’un thème. Après un court prologue, le lecteur passe directement à la création d’Adam, ce qui est logique puisqu’il va maintenant être question de lui et de sa famille (Genèse 2:7). Puis d’autres renseignements sont fournis, selon les besoins de la narration. Le récit explique qu’après sa création Adam devait vivre en Éden, dans un jardin. Nous apprenons alors que Dieu avait planté le jardin d’Éden (Genèse 2:8, 9, 15). Jéhovah dit ensuite à Adam de donner un nom à ‘toute bête sauvage des champs et à toute créature volante des cieux’. C’est à présent le moment de préciser que “Jéhovah Dieu formait du sol” toutes ces créatures, quoique leur création ait débuté bien avant qu’Adam n’apparaisse sur la scène terrestre. — Genèse 2:19; 1:20, 24, 26.

      Une lecture attentive

      19. En quoi les récits bibliques de la conquête de Jérusalem paraissent-​ils confus?

      19 Il suffit parfois d’une lecture attentive et d’un peu de réflexion pour faire disparaître d’apparentes contradictions. Pour preuve, penchons-​nous sur le récit de la conquête de Jérusalem par les Israélites. Jérusalem était comptée dans l’héritage de la tribu de Benjamin, qui ne parvint cependant pas à conquérir la ville (Josué 18:28; Juges 1:21). Nous lisons par ailleurs que Juda fut également incapable de conquérir Jérusalem, comme si cette ville faisait également partie de son héritage. Finalement, la tribu de Juda prit Jérusalem et la livra au feu (Josué 15:63; Juges 1:8). Pourtant, des siècles plus tard, le récit relate que David s’empara aussi de Jérusalem. — 2 Samuel 5:5-9.

      20, 21. Que révèle un examen détaillé sur l’historique de la conquête de Jérusalem par les Hébreux?

      20 À première vue, tous ces éléments peuvent sembler confus. En réalité, ils ne se contredisent nullement. La frontière entre l’héritage de la tribu de Benjamin et celui de Juda longeait la vallée de Hinnom et passait au beau milieu de la Jérusalem antique. Conformément à Josué 18:28, la zone qui fut plus tard appelée Ville de David se trouvait dans le territoire assigné à Benjamin. Cependant, il est probable que la ville jébusite de Jérusalem s’étendait au delà de la vallée de Hinnom; aussi devait-​elle empiéter sur le territoire de Juda qui dut par conséquent faire la guerre à ses habitants cananéens.

      21 Benjamin fut incapable de conquérir Jérusalem. Juda y parvint et la brûla (Juges 1:8, 9). Néanmoins, sans doute après que les troupes de Juda se furent déplacées, quelques Jébusites reprirent possession de la ville pour former une poche de résistance dont ni Juda ni Benjamin ne purent ensuite venir à bout. Les Jébusites continuèrent donc d’occuper Jérusalem jusqu’à ce que David s’en emparât, des siècles plus tard.

      22, 23. Qui a porté le poteau de supplice de Jésus jusqu’au lieu de l’exécution?

      22 Nous emprunterons un deuxième exemple aux Évangiles. À propos du trajet de Jésus vers le lieu de son exécution, l’Évangile de Jean déclare: “Portant lui-​même le poteau de supplice, il sortit.” (Jean 19:17). Or, Luc précise: “Comme ils l’emmenaient, ils mirent la main sur un certain Simon, un Cyrénéen de naissance, qui revenait de la campagne, et ils placèrent sur lui le poteau de supplice pour le porter derrière Jésus.” (Luc 23:26). Jésus a-​t-​il porté lui-​même l’instrument de sa mort, ou bien Simon l’a-​t-​il porté pour lui?

      23 Comme Jean l’explique, il semble que Jésus ait d’abord porté lui-​même son poteau de supplice. Puis, comme le précisent Matthieu, Marc et Luc, Simon de Cyrène fut réquisitionné pour le lui porter le restant du chemin, jusqu’au lieu de l’exécution.

      Écrite sans concertation

      24. Pourquoi n’est-​il pas étonnant de trouver quelques divergences apparentes dans la Bible, mais que ne devrait-​on pas en conclure?

      24 S’il est vrai que la Bible comporte quelques divergences apparentes qui sont difficiles à expliquer, il ne faut pas pour autant les considérer comme des contradictions flagrantes. Souvent, on ne dispose simplement pas de tous les faits. Du reste, la Bible contient suffisamment de connaissance pour satisfaire nos besoins spirituels. Si elle devait décrire dans les moindres détails tous les événements qu’elle mentionne, elle formerait une vaste collection de livres, peu maniable et bien différente de l’ouvrage pratique et facile à transporter que nous connaissons aujourd’hui.

      25. Que dit Jean à propos du récit du ministère de Jésus, et comment ses paroles nous font-​elles comprendre que la Bible ne décrit pas chaque événement dans les moindres détails?

      25 Les paroles de l’apôtre Jean témoignent d’une exagération compréhensible quand il dit du ministère de Jésus: “Oui, il y a encore bien d’autres choses que Jésus a faites. Si on venait à les écrire dans le détail, le monde même ne pourrait pas, je crois, contenir les rouleaux qu’on écrirait.” (Jean 21:25). Ne serait-​il pas plus irréalisable encore de relater dans le détail la longue histoire du peuple de Dieu, depuis l’époque des patriarches jusqu’à la formation de la congrégation chrétienne du Ier siècle?

      26. Pour nous assurer de quelle vérité fondamentale la Bible nous fournit-​elle suffisamment de renseignements?

      26 À l’évidence, la Bible est un livre prodigieusement condensé. Elle nous donne suffisamment de renseignements pour que nous soyons à même de reconnaître qu’elle est bien plus qu’un simple écrit humain. Ses variantes, quelles qu’elles soient, prouvent que ses rédacteurs ont écrit sans se concerter. D’autre part, son harmonie remarquable, dont nous parlerons en détail dans un prochain chapitre, établit sans doute possible son origine divine. Incontestablement, la Bible est la Parole de Dieu, non celle des hommes.

      [Entrefilet, page 89]

      Les divergences apparentes de la Bible prouvent que ses rédacteurs ont écrit sans se concerter.

      [Entrefilet, page 91]

      L’examen du contexte permet souvent de résoudre de supposées contradictions.

      [Encadré, page 93]

      Qui dit “variantes” ne dit pas forcément contradictions

      Le théologien Kenneth Kantzer a un jour montré comment deux versions d’un même événement peuvent sembler contradictoires tout en étant l’une et l’autre exactes. Il écrivit: “Il y a quelque temps la mère d’un de nos amis les plus chers a été tuée. Nous avons tout d’abord appris son décès par un ami commun digne de confiance. Il nous a raconté que la mère de notre ami attendait l’autobus au coin de la rue et qu’elle avait été renversée par un autre autobus qui passait par là. Mortellement blessée, elle était décédée quelques minutes plus tard.”

      Kantzer entendit peu après un récit très différent. Il poursuivit: “Par le petit-fils de la victime, nous avons appris qu’elle avait eu un accident de la route, qu’elle avait été éjectée de la voiture dans laquelle elle se trouvait, et qu’elle était morte sur le coup. Le garçon en était absolument sûr.

      “Nous avons par la suite cherché à harmoniser ces deux versions. Nous avons appris que la grand-mère attendait l’autobus, qu’elle avait été grièvement blessée par un autre autobus qui l’avait renversée. Un automobiliste qui passait l’avait prise à bord de son véhicule pour la conduire d’urgence à l’hôpital. Dans la précipitation, la voiture qui la transportait à l’hôpital en avait heurté une autre. Sous le choc, la victime avait été éjectée. Elle était morte sur le coup.”

      Il arrive donc que deux versions d’un même événement soient l’une et l’autre exactes, bien qu’elles semblent diverger. Il en va parfois de même dans la Bible. Des témoins écrivant sans se concerter peuvent, en rapportant des faits identiques, rendre compte de détails différents. Leurs récits ne se contredisent pas pour autant, mais se complètent. En les prenant tous en considération, on parvient à mieux comprendre ce qui s’est passé.

  • La science réfute-t-elle la Bible?
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 8

      La science réfute-​t-​elle la Bible?

      En 1613, le savant italien Galilée publia un ouvrage connu sous le nom de “Lettres solaires”, dans lequel il avançait des preuves que la terre tourne autour du soleil et non l’inverse. Cette publication déclencha une série d’événements qui le conduisirent devant l’Inquisition sous le coup d’une “forte présomption d’hérésie”. Il fut contraint d’“abjurer”. Mais pourquoi jugeait-​on hérétique l’idée que la terre tourne autour du soleil? Les adversaires de Galilée soutenaient que cette hypothèse était contraire à la Bible...

      1. (Inclure l’introduction.) a) Que s’est-​il passé quand Galilée émit l’idée que la terre tourne autour du soleil? b) Bien que la Bible ne soit pas un livre de science, de quoi s’aperçoit-​on lorsqu’on la compare à la science moderne?

      DE NOS jours, on accuse souvent la Bible d’être contraire à la science, en évoquant de temps à autre les mésaventures de Galilée. En est-​il bien ainsi? Avant de répondre, rappelons que ce livre renferme à la fois des prophéties, des textes historiques, des prières, des lois, des conseils et des renseignements sur Dieu. Si elle ne revendique pas l’appellation de livre de science, elle n’en est pas moins rigoureusement exacte chaque fois qu’elle aborde une question de nature scientifique.

      La terre

      2. Quelle est, selon la Bible, la position de la terre dans l’espace?

      2 Arrêtons-​nous, par exemple, sur ce que la Bible dit de notre planète. On lit dans le livre de Job: “[Dieu] étend le nord sur le lieu vide, suspendant la terre sur le néant.” (Job 26:7). Ésaïe, pour sa part, déclare: “Il y a Quelqu’un qui habite au-dessus du cercle de la terre.” (Ésaïe 40:22). Cette image d’une terre ronde, ‘suspendue sur le néant’, “sur le lieu vide”, ne nous fait-​elle pas aussitôt penser au globe terrestre flottant dans l’espace, tel que des astronautes l’ont photographié?

      3, 4. En quoi le cycle de l’eau consiste-​t-​il, et quelle description la Bible en donne-​t-​elle?

      3 Considérez maintenant le cycle étonnant de l’eau. Une encyclopédie le décrit en ces termes: “L’eau (...) s’évapore à la surface des océans et imprègne l’atmosphère (...). L’air chargé d’humidité est emporté vers l’intérieur des terres par des courants aériens en mouvement constant. Quand il se refroidit, la vapeur se condense en gouttelettes qui deviennent visibles sous une forme qui nous est familière: les nuages. Ces gouttelettes s’assemblent souvent en gouttes de pluie ou, si la température est suffisamment basse, en flocons de neige. Dans un cas comme dans l’autre, l’eau provenant d’un océan situé à des centaines, voire à des milliers de kilomètres, retombe sur la terre. Elle regagne ensuite les fleuves ou s’infiltre dans le sol, et elle reprend son périple vers la mer⁠1.”

      4 Ce processus remarquable, qui rend possible la vie sur la terre ferme, fut décrit avec justesse par la Bible, voilà quelque 3 000 ans, en des termes fort simples: “Tous les torrents descendent à la mer, et la mer jamais n’est emplie de ces eaux qui remontent à leur source pour couler de nouveau.” — Ecclésiaste 1:7, Beaumont.

      5. Pourquoi peut-​on dire que les propos du psalmiste sur la formation des montagnes sont en plein accord avec les dernières connaissances?

      5 Peut-être plus remarquable encore est l’aperçu que donne la Bible de la formation des montagnes. Un manuel de géologie offre cette explication: “Depuis le précambrien jusqu’à notre époque, le phénomène de formation et de destruction des montagnes s’est prolongé. (...) Non seulement les montagnes sont nées au fond des mers qui ont disparu, mais elles ont été souvent submergées longtemps après leur formation. À la suite de ce phénomène, leurs cimes ont été exhaussées⁠2.” Comparez cette citation avec les propos poétiques du psalmiste: “Des flots d’un abîme, comme d’un vêtement, tu l’avais couverte [la terre]. Les eaux se tenaient au-dessus des montagnes mêmes. Des montagnes se mirent à monter, des vallées-plaines se mirent à descendre — vers le lieu que tu as fondé pour elles.” — Psaume 104:6, 8.

      “Au commencement”

      6. Quelle déclaration biblique est en harmonie avec les théories scientifiques en cours touchant l’origine de l’univers?

      6 Le premier verset de la Bible déclare: “Au commencement Dieu créa les cieux et la terre.” (Genèse 1:1). Sur la foi de leurs observations, les hommes de science ont émis l’hypothèse que l’univers matériel a effectivement eu un commencement. Il n’a pas, en effet, toujours existé. L’astronome Robert Jastrow, un agnostique, écrivit: “Si l’astronomie et la Genèse se contredisent sur des détails, elles s’accordent en revanche sur l’essentiel: La chaîne des événements qui aboutit à l’homme commence de façon brusque, à un moment bien précis, dans un jaillissement de lumière et d’énergie⁠3.”

      7, 8. Quoique de nombreux scientifiques ne reconnaissent pas que Dieu ait joué un rôle dans la formation de l’univers, que sont-​ils obligés de reconnaître?

      7 Bien qu’ils reconnaissent un commencement à l’univers, de nombreux scientifiques rejettent la formule “Dieu créa”. Pourtant, certains admettent aujourd’hui qu’il est difficile de nier qu’une forme d’intelligence se cache derrière tout ce qui existe. ‘Plus j’examine l’univers et étudie en détail son architecture, plus je découvre des preuves qu’il attendait sans doute notre venue’, écrit Freeman Dyson, professeur de physique.

      8 Dyson livre également cet aveu: “Étant un scientifique éduqué dans le mode de pensée et le langage du XXe siècle, je ne prétends pas que l’architecture de l’univers prouve l’existence de Dieu. Je dis seulement que cette architecture est compatible avec l’hypothèse selon laquelle ‘l’esprit’ joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’univers⁠4.” Ces paroles reflètent on ne peut mieux le scepticisme courant aujourd’hui. Néanmoins, celui qui s’en affranchit ne manque pas de constater l’harmonie remarquable qui existe entre la science moderne et cette déclaration biblique: “Au commencement Dieu créa les cieux et la terre.” — Genèse 1:1.

      Hygiène et santé

      9. En quoi la loi biblique visant les maladies infectieuses de la peau était-​elle sage (Job 12:9, 16a)?

      9 Voyons à présent quel genre de renseignements la Bible fournit dans un autre domaine, celui de l’hygiène et de la santé. Si par exemple un Israélite présentait une lésion cutanée, peut-être d’origine lépreuse, on le mettait en quarantaine. “Durant tous les jours que la plaie sera en lui, il sera impur. Il est impur. Il devra demeurer isolé. Son lieu d’habitation est en dehors du camp.” (Lévitique 13:46). On devait brûler jusqu’aux vêtements contaminés (Lévitique 13:52). Autant de moyens efficaces de prévenir une épidémie.

      10. Quels bienfaits les populations de certains pays retireraient-​elles à suivre les conseils bibliques relatifs à l’hygiène?

      10 Une autre loi importante avait trait aux déjections humaines, qui devaient être enterrées hors du camp (Deutéronome 23:12, 13). Cette loi a sans aucun doute épargné de nombreuses maladies aux Israélites. De nos jours encore, les excréments humains dont on ne se débarrasse pas correctement posent, dans certains pays, un grave problème sanitaire. Pourtant, le simple respect de cette loi consignée dans la Bible voilà plusieurs millénaires permettrait aux populations concernées de mieux se porter.

      11. Quel conseil biblique ayant trait à la santé mentale s’est révélé bien fondé?

      11 Les normes d’hygiène élevées préconisées par la Bible intéressaient même la santé mentale. Selon un proverbe biblique, “un cœur calme est la vie de l’organisme de chair, mais la jalousie est de la pourriture pour les os”. (Proverbes 14:30.) Des recherches médicales entreprises ces dernières années ont montré qu’il existe effectivement un rapport entre la santé physique et le psychisme. Le docteur Thomas, de l’Université Johns Hopkins, a suivi plus d’un millier de diplômés sur une période de 16 ans, pour établir une relation entre leur profil psychologique et leur résistance aux maladies. Elle fit ce constat: Les diplômés les plus sujets à la maladie étaient ceux que le stress rendait les plus coléreux ou les plus anxieux⁠5.

      Que dit réellement la Bible?

      12. Pour quelle raison l’Église catholique soutenait-​elle que la théorie de Galilée était une hérésie?

      12 Puisque la Bible fournit des données aussi exactes sur le plan scientifique, pourquoi l’Église catholique soutint-​elle qu’il était contraire aux Écritures d’enseigner, comme le faisait Galilée, que la terre tourne autour du soleil? La raison tient à l’interprétation que ces autorités religieuses donnaient de certains versets de la Bible⁠6. Voyaient-​elles juste? Pour en juger, examinons deux des passages invoqués à l’époque.

      13, 14. De quels versets bibliques l’Église catholique faisait-​elle une mauvaise application? Expliquez.

      13 L’un d’eux se lit ainsi: “Le soleil se lève, le soleil se couche, il se hâte vers son lieu et c’est là qu’il se lève.” (Ecclésiaste 1:5, Jérusalem). D’après l’Église, les expressions “le soleil se lève” et “le soleil se couche” signifiaient que c’est le soleil, et non la terre, qui se déplace. Mais ne dit-​on pas aujourd’hui encore que le soleil se lève et se couche, même si la plupart des gens savent pertinemment que c’est la terre qui se déplace et non le soleil? En nous exprimant de la sorte, nous ne faisons que décrire le mouvement apparent du soleil vu de notre planète. Le rédacteur de ce texte ne faisait pas autre chose.

      14 Le deuxième passage invoqué déclare: “Tu poses la terre sur ses bases, inébranlable pour les siècles des siècles.” (Psaume 104:5, Jérusalem). On a fait dire à ce texte qu’une fois créée, la terre ne pourrait plus jamais bouger. Mais en réalité, c’est de la pérennité de la terre qu’il est question ici, pas de son immobilité. La terre ne sera jamais ‘ébranlée’ par une destruction, ou anéantie, ce que d’autres versets viennent également confirmer (Psaume 37:29; Ecclésiaste 1:4). Ce texte ne se réfère nullement au mouvement relatif de la terre et du soleil. Du temps de Galilée, c’est donc l’Église, et non la Bible, qui fit obstacle au débat scientifique.

      Évolution ou création?

      15. Qu’est-​ce que la théorie de l’évolution, et en quoi contredit-​elle la Bible?

      15 Il est toutefois un domaine qui, au dire de beaucoup de gens, constituera toujours une pomme de discorde entre la science moderne et la Bible. Les hommes de science croient pour la plupart à la théorie de l’évolution, qui fait évoluer tous les êtres vivants à partir d’une forme de vie primitive apparue il y a des millions d’années. De son côté, la Bible enseigne que chaque grand groupe d’êtres vivants a fait l’objet d’une création spéciale et qu’il se reproduit uniquement “selon son espèce”. L’homme, dit-​elle, a été créé “de la poussière du sol”. (Genèse 1:21; 2:7.) La Bible énonce-​t-​elle ici une énormité sur le plan scientifique? Avant de nous prononcer, faisons la part entre ce que la science connaît réellement et ce qu’elle ne fait que supposer.

      16-18. a) Quelle fut l’une des observations qui amenèrent Darwin à croire à l’évolution? b) Comment montrer que les observations faites par Darwin aux îles Galápagos ne contredisent pas la Bible?

      16 La théorie de l’évolution a été popularisée au siècle dernier par Charles Darwin. Durant son séjour aux îles Galápagos, dans le Pacifique, Darwin fut très intrigué par la grande variété de pinsons qui peuplaient l’archipel. Il en déduisit que tous ces oiseaux descendaient d’une espèce ancestrale originelle. C’est entre autres cette observation qui l’amena à formuler la théorie suivant laquelle tous les êtres vivants proviennent d’une forme de vie plus simple. D’après Darwin, l’évolution des créatures inférieures en êtres supérieurs est régie par la sélection naturelle, ou survivance du mieux adapté. Grâce à l’évolution, disait-​il, les poissons se sont transformés en animaux terrestres, les reptiles en oiseaux, et ainsi de suite.

      17 En fait, rien de ce que Darwin observa sur ces îles isolées n’allait à l’encontre de la Bible, qui n’exclut pas la présence de variétés à l’intérieur de chaque grande espèce. Par exemple, toutes les races humaines sont issues d’un seul couple (Genèse 2:7, 22-24). Il n’était donc pas étonnant que diverses variétés de pinsons se soient développées à partir d’une même espèce. Toutefois, ces pinsons étaient restés des pinsons; ils ne s’étaient pas transformés en faucons ni en aigles.

      18 Ni ces diverses variétés de pinsons ni rien de ce que Darwin examina n’ont permis de démontrer que l’ensemble des êtres vivants, du requin au goéland, en passant par l’éléphant ou le ver de terre, aient eu un ancêtre commun. Toujours est-​il que de nombreux scientifiques tiennent l’évolution pour un fait, et non plus pour une théorie. D’autres en reconnaissent les failles, mais se déclarent malgré tout partisans d’une théorie aujourd’hui en faveur. Cependant, avant de conclure que la Bible se trompe, encore faudrait-​il éprouver la solidité des thèses évolutionnistes.

      L’évolution: un fait?

      19. Les registres fossiles appuient-​ils l’évolution ou bien la création?

      19 Comment vérifier la théorie de l’évolution? Le moyen le plus immédiat consiste à interroger les registres fossiles pour voir s’ils révèlent des changements graduels entre espèces. Est-​ce le cas? Nullement, comme le reconnaissent honnêtement bon nombre de savants. L’un d’eux, Francis Hitching, écrit: “On a beau chercher des liens entre les grands groupes d’animaux, ils font complètement défaut⁠7.” Le mutisme des registres fossiles est si manifeste que les évolutionnistes avancent d’autres solutions que les transformations progressives voulues par la théorie darwinienne. En vérité, l’apparition soudaine d’espèces animales dans les registres fossiles donne davantage de poids à une création spéciale qu’à l’évolution.

      20. En quoi la façon dont les cellules vivantes se reproduisent interdit-​elle l’évolution?

      20 Hitching explique en outre que les êtres vivants sont programmés pour se reproduire fidèlement, et non pour évoluer vers quelque autre forme. Il déclare: “Les cellules vivantes se reproduisent avec une fidélité quasi absolue. La marge d’erreur est autrement plus faible que celle de n’importe quelle machine conçue par l’homme. Il existe aussi des servitudes internes. Les plantes atteignent une taille déterminée mais ne pousseront pas plus haut. Les drosophiles, ou mouches du vinaigre, refusent de devenir autre chose que des drosophiles, quoi qu’on leur fasse subir⁠8.” Même en provoquant des mutations chez les drosophiles pendant plusieurs décennies, on n’est jamais parvenu à les faire évoluer en une nouvelle espèce.

      L’origine de la vie

      21. Quel principe dégagé par Louis Pasteur pose un sérieux problème aux évolutionnistes?

      21 Les évolutionnistes ne sont pas non plus parvenus à résoudre cette question épineuse: Quelle est l’origine de la vie? Comment la première forme vivante, la plus simple — celle dont nous sommes censés descendre — est-​elle venue à l’existence? Voilà quelques siècles, cette question ne semblait pas soulever de difficultés. La plupart des gens pensaient alors que de la viande en décomposition pouvait engendrer des mouches et qu’un tas de vieux chiffons donnait spontanément naissance à des souris. Mais il y a plus d’un siècle, le chimiste Louis Pasteur démontra que la vie ne peut venir que d’une vie préexistante.

      22, 23. Comment les évolutionnistes expliquent-​ils l’origine de la vie, mais que montrent les faits?

      22 Comment, en ce cas, les évolutionnistes expliquent-​ils l’apparition de la vie? Suivant la théorie la plus répandue, la génération spontanée de la vie aurait été amorcée, des millions d’années en arrière, par la combinaison fortuite d’éléments chimiques et d’énergie. Que devient alors le principe dégagé par Pasteur? Selon une encyclopédie, “Pasteur a montré que la vie ne peut apparaître spontanément dans l’environnement physicochimique qui existe aujourd’hui sur la terre. Cet environnement était cependant très différent il y a des milliards d’années⁠9”!

      23 Or, même dans un environnement très différent, un gouffre demeure entre la matière inanimée et la forme de vie la plus simple. Dans son livre Évolution: Une théorie en crise, Michael Denton écrit: “Entre une cellule vivante et le système non biologique le plus ordonné, tel le cristal ou le flocon de neige, il y a un abîme aussi vaste et absolu qu’il est possible de concevoir⁠10.” L’idée que la vie ait pu apparaître à partir de la matière inanimée, par le plus pur hasard, est à ce point improbable qu’elle équivaut à une impossibilité. L’explication biblique qui veut que ‘la vie provienne d’une autre vie’, et que toute vie ait été créée par Dieu, s’accorde remarquablement avec les faits.

      Pourquoi rejettent-​ils la création?

      24. Pourquoi la plupart des scientifiques persistent-​ils à adhérer à la théorie de l’évolution en dépit de ses failles?

      24 Si l’on considère toutes les faiblesses inhérentes à la théorie de l’évolution, pourquoi juge-​t-​on la croyance en la création contraire à la science, voire excentrique? Pourquoi une sommité comme Francis Hitching, qui par ailleurs expose honnêtement les failles de l’évolution, rejette-​t-​il la création⁠11? À en croire Michael Denton, on continuera à enseigner l’évolution, en dépit de toutes ses failles, parce que les théories qui s’appuient sur la création “font carrément appel à des causes surnaturelles⁠12”. En d’autres termes, la création est inacceptable parce qu’elle exige un Créateur. À l’évidence, on retrouve ici le même raisonnement arbitraire déjà rencontré à propos des miracles: les miracles sont impossibles... parce qu’ils sont miraculeux!

      25. En raison de quelle insuffisance sur le plan scientifique l’évolution ne peut-​elle remplacer la création pour expliquer l’origine de la vie?

      25 Notons au passage que la théorie de l’évolution est des plus suspectes du point de vue scientifique. Michael Denton dit encore: “Puisqu’il s’agit fondamentalement d’une théorie de reconstitution historique [la théorie darwinienne de l’évolution], il est impossible de la vérifier par l’expérience ou l’observation directe — comme il est normal de le faire en matière scientifique. (...) Qui plus est, la théorie de l’évolution traite d’une série de phénomènes — l’origine de la vie, l’origine de l’intelligence, etc. — uniques donc non reproductibles, et qui ne peuvent par conséquent être soumis à aucune sorte d’investigation expérimentale⁠13.” Malgré sa popularité, la théorie de l’évolution présente de nombreuses insuffisances et bute sur quantité de difficultés. Elle n’offre aucune raison valable de rejeter le récit biblique relatif à l’origine de la vie. Le premier chapitre de la Genèse fournit du reste un récit tout à fait sensé sur la façon dont des ‘phénomènes uniques’, “non reproductibles”, ont eu lieu pendant les ‘jours’ de création qui ont duré des millénairesa.

      Que penser du déluge?

      26, 27. a) Que dit la Bible sur le déluge? b) D’où une partie des eaux du déluge a-​t-​elle dû venir?

      26 Beaucoup de gens estiment que la Bible et la science moderne s’opposent sur un autre terrain encore. D’après le livre de la Genèse, la méchanceté des humains devint telle, voici des milliers d’années, que Dieu décida de les détruire. Il chargea le juste Noé de construire un immense coffre en bois, ou arche, puis il fit venir un déluge sur l’humanité. Seuls Noé et sa famille survécurent, ainsi que des représentants de toutes les espèces animales. Le déluge eut tant d’ampleur que “toutes les hautes montagnes qui étaient sous tous les cieux se trouvèrent recouvertes”. — Genèse 7:19.

      27 D’où provenait l’énorme quantité d’eau nécessaire pour recouvrir la terre entière? La Bible donne la réponse. Au cours des premières étapes de la création, lorsque l’étendue atmosphérique commença à prendre forme, il y eut des “eaux (...) au-dessous de l’étendue” et des “eaux (...) au-dessus de l’étendue”. (Genèse 1:7; 2 Pierre 3:5.) La Bible dit qu’au moment du déluge “les écluses des cieux s’ouvrirent”. (Genèse 7:11.) Selon toute vraisemblance, ce sont les “eaux (...) au-dessus de l’étendue” qui fournirent la plus grande partie de l’eau qui inonda la terre.

      28. Comment des serviteurs de Dieu du passé, dont Jésus, considéraient-​ils le déluge?

      28 Les ouvrages modernes rejettent volontiers l’idée d’un déluge universel. La question se pose donc: le déluge n’est-​il qu’une légende, ou s’est-​il réellement produit? Avant de répondre, notons que les adorateurs de Jéhovah des époques ultérieures tenaient le déluge, non pour un mythe, mais pour un fait historique. Ésaïe, Jésus, Paul et Pierre en parlèrent comme d’un événement bien réel (Ésaïe 54:9; Matthieu 24:37-39; Hébreux 11:7; 1 Pierre 3:20, 21; 2 Pierre 2:5; 3:5-7). La venue d’un déluge universel mérite toutefois quelques éclaircissements.

      Les eaux du déluge

      29, 30. Quelles données relatives à l’hydrographie de la terre montrent que le déluge était plausible?

      29 La terre entièrement recouverte par les eaux... n’est-​ce pas incroyable? Pas tant qu’on pourrait le penser. D’ailleurs, la terre n’est-​elle pas dans une certaine mesure toujours inondée? Soixante-dix pour cent de la surface terrestre est immergée, si bien que la terre ferme ne représente que 30 % de la superficie du globe. En outre, 75 % de l’eau douce de notre planète est immobilisée dans les glaciers et les calottes polaires. Si toute cette glace fondait, le niveau de la mer s’élèverait bien au-dessus de son seuil actuel, engloutissant du même coup New York et Tokyo.

      30 L’Encyclopédie britannique apporte cette autre précision: “On estime la profondeur moyenne des océans à 3 790 mètres, chiffre nettement supérieur à l’altitude moyenne des terres émergées, qui est de 840 mètres. Si l’on multiplie la profondeur moyenne des océans par la surface immergée, il ressort que le volume total des mers est 11 fois supérieur à celui des terres situées au-dessus du niveau de la mer⁠14.” Par conséquent, si toutes les irrégularités de la surface terrestre étaient aplanies — en nivelant les montagnes et en comblant les fonds marins — le globe serait entièrement recouvert par plusieurs milliers de mètres d’eau.

      31. a) Quelle devait être la conformation de la terre pour qu’un déluge s’y produise? b) Pourquoi est-​il concevable qu’avant le déluge les montagnes aient été moins élevées et les fonds marins moins profonds?

      31 Pour qu’un déluge ait pu se produire, il fallait que les fonds océaniques antédiluviens soient moins profonds, et les montagnes moins élevées qu’elles ne le sont à présent. Est-​ce possible? Laissons répondre un ouvrage scientifique: “Là où se dressent aujourd’hui des montagnes aux sommets vertigineux, plaines et océans s’étalaient autrefois, voilà des millions d’années, en étendues monotones. (...) Les mouvements des plaques continentales ont à la fois soulevé des terres à des hauteurs où seuls pouvaient survivre les animaux et les végétaux les plus résistants et, à l’extrême inverse, en ont relégué d’autres dans les splendeurs cachées du monde sous-marin⁠15.” Les montagnes et les fonds marins s’élevant et s’abaissant, il est manifeste qu’à une certaine époque les montagnes n’étaient pas aussi élevées qu’aujourd’hui ni les grandes fosses sous-marines aussi profondes.

      32. Qu’ont dû devenir les eaux du déluge? Expliquez.

      32 Que sont devenues les eaux du déluge? Elles ont dû s’écouler dans le fond des océans. De quelle façon? Les scientifiques pensent que les continents reposent sur d’énormes plaques qui, en se déplaçant, peuvent modifier la surface terrestre. En certains endroits, à la jonction des plaques, se trouvent d’immenses fosses marines de plus de 10 000 mètres de profondeur⁠16. Il est très vraisemblable que, peut-être sous l’effet du déluge lui-​même, ces plaques se soient déplacées, que le fond des océans se soit affaissé, ouvrant de larges fissures où s’est engouffrée l’eau qui inondait les terresb.

      Existe-​t-​il des traces d’un déluge?

      33, 34. a) De quels faits susceptibles de démontrer la venue du déluge les hommes de science disposent-​ils déjà? b) Est-​il sensé d’affirmer que les scientifiques puissent mal interpréter les faits?

      33 Admettons qu’une inondation colossale se soit bien produite; pourquoi en ce cas les hommes de science n’en retrouvent-​ils pas des traces? Il se peut qu’ils en aient trouvé, mais qu’ils les interprètent différemment. La science traditionnelle enseigne par exemple qu’en de nombreux endroits la surface de notre planète a été modelée par de puissants glaciers lors de plusieurs époques glaciaires. Toutefois, des effets attribués à l’activité de la glace résultent parfois de l’action de l’eau. Il est donc très probable que certaines preuves du déluge soient interprétées à tort comme les vestiges d’une glaciation.

      34 Des erreurs similaires ont déjà été commises. Voici par exemple ce qu’on lit sur les débuts de la théorie des époques glaciaires: “On trouvait des époques glaciaires à tous les stades de l’histoire géologique, conformément au principe d’uniformitarisme. Or, ces dernières années, un nouvel examen minutieux a mis nombre de ces époques au rebut; des formations qu’on avait d’abord prises pour des moraines sont aujourd’hui identifiées à des lits creusés par des coulées de boue, des glissements sous-marins et des courants de turbidité: torrents d’eaux boueuses chargées de vase, de sable et de gravier, qui se déversent au fond des abysses⁠18.”

      35, 36. Quels éléments tirés des registres fossiles et de la géologie ont peut-être un rapport avec le déluge? Expliquez.

      35 Les registres fossiles semblent fournir une autre preuve de la venue d’un déluge. Ils révèlent qu’autrefois l’Europe était le terrain de chasse des smilodons, félins aux canines en forme de poignard, que l’Amérique du Nord était sillonnée par des chevaux plus grands que tous ceux qui vivent aujourd’hui, et qu’en Sibérie pâturaient des mammouths. Puis, sur la terre entière, des espèces de mammifères disparurent en même temps que se produisait un brutal changement climatique. En Sibérie, des dizaines de milliers de mammouths périrent et furent rapidement congelésc. D’après Alfred Wallace, contemporain renommé de Charles Darwin, une destruction sur une aussi large échelle devait avoir pour origine un événement exceptionnel et mondial⁠19. Beaucoup estiment que cet événement fut le déluge.

      36 L’éditorial d’une revue d’archéologie biblique fait ce commentaire: “Il faut se rappeler que l’une des traditions les plus répandues de la culture humaine est celle d’une grande inondation (...). Néanmoins, il se peut très bien que les traditions les plus anciennes préservées dans des textes du Proche-Orient indiquent qu’un véritable déluge aux proportions gigantesques s’est bien produit au cours de l’une des époques pluviales (...) il y a des milliers d’années⁠20.” Au cours de ces époques pluviales, la surface terrestre était nettement plus humide qu’elle ne l’est aujourd’hui, et les lacs d’eau douce bien plus étendus. Selon une hypothèse, cette humidité était due à de fortes pluies survenues à la fin des glaciations. Mais on a également avancé qu’à un certain moment l’extrême humidité de la surface terrestre était consécutive au déluge.

      L’humanité n’a pas oublié

      37, 38. Comment un scientifique a-​t-​il montré que, conformément aux faits, le déluge a effectivement pu se produire, et comment savons-​nous qu’il en a bien été ainsi?

      37 John McCampbell, professeur de géologie, a écrit un jour: “Les différences essentielles entre le catastrophisme biblique [le déluge] et l’uniformitarisme évolutionniste ne portent pas sur les données géologiques, mais sur leur interprétation. L’explication retenue dépend dans une large mesure de la formation du géologue et de ses présuppositions⁠21.”

      38 On trouve une preuve indéniable de la réalité du déluge dans la mémoire de l’humanité, où son souvenir persiste. Partout sur la terre, en des lieux aussi éloignés que l’Alaska et les îles du Pacifique Sud, on relève d’anciennes histoires qui s’y rapportent. Les civilisations originelles de l’Amérique précolombienne, comme les aborigènes d’Australie, ont conservé des récits relatifs au déluge. Malgré quelques variantes sur des détails, presque toutes ces versions s’accordent pour dire que la terre fut inondée et que seuls quelques humains furent épargnés en se réfugiant à bord d’un bâtiment qu’ils avaient construit. Cette tradition universellement acceptée n’a qu’une explication: le déluge est un événement historiqued.

      39. Quelle nouvelle preuve ce chapitre a-​t-​il apportée que la Bible est la Parole de Dieu, et non celle des hommes?

      39 Ainsi, dans les grandes lignes, la Bible cadre avec la science moderne. Quand l’une et l’autre sont en désaccord, les scientifiques n’ont que des arguments discutables à proposer. Lorsqu’elles se rejoignent, la Bible fournit souvent des renseignements si précis qu’ils ne peuvent être attribués qu’à une intelligence suprahumaine. Incontestablement, son harmonie avec les données établies de la science apporte une nouvelle preuve que la Bible est la Parole de Dieu, et non celle des hommes.

      [Notes]

      a La question de l’évolution et de la création est examinée plus en détail dans le livre La vie: comment est-​elle apparue? Évolution ou création? publié en 1985 par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.

      b Le livre Les glaciers donne une idée de la pression que l’eau exerce sur la croûte terrestre, sous la forme de nappes de glace: “Si la glace du Groenland venait à disparaître, l’île remonterait de quelque 700 mètres.” On imagine sans peine qu’en des points précis de la croûte terrestre une inondation générale et soudaine ait pu avoir des effets catastrophiques⁠17.

      c Une autre estimation avance le chiffre de cinq millions.

      d Pour de plus amples renseignements sur le déluge, reportez-​vous à l’Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc., volume 2, pages 378 à 380.

      [Encadré, page 105]

      Formé “de la poussière”

      “Tous les éléments chimiques qui composent les êtres vivants sont également présents dans la matière inanimée”, explique une encyclopédie (“The World Book Encyclopedia”). En d’autres termes, les éléments chimiques de base qui entrent dans la composition des organismes vivants, l’homme y compris, se retrouvent dans la terre. Ce fait s’harmonise avec cette déclaration biblique: “Alors Jéhovah Dieu forma l’homme de la poussière du sol.” — Genèse 2:7.

      [Encadré, page 107]

      ‘À l’image de Dieu’

      Certains voient dans les ressemblances physiques qui existent entre l’homme et quelques animaux une preuve de leur parenté. Force leur est pourtant de reconnaître que les facultés mentales des humains dépassent de loin celles de n’importe quel animal. Pourquoi l’homme a-​t-​il la faculté de former des projets et d’organiser le monde qui l’entoure? Pourquoi est-​il doté de la capacité d’aimer, d’une intelligence remarquable et d’une conscience? Pourquoi possède-​t-​il la notion du passé, du présent et de l’avenir? L’évolution ne peut y répondre, mais la Bible le fait. Elle déclare: “Dieu se mit à créer l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa.” (Genèse 1:27). Sur le plan des facultés mentales, du sens moral et de ses autres capacités, l’homme est le reflet de son Père céleste.

      [Illustration, page 99]

      La description que donne la Bible de la terre suspendue dans l’espace correspond parfaitement à ce que les astronautes ont observé.

      [Illustration, page 102]

      La Bible ne dit rien quant à savoir si la terre tourne autour du soleil, ou si le soleil tourne autour de la terre.

      [Illustration, page 113]

      Si la terre était aplanie, sans montagnes ni abysses, elle serait entièrement recouverte d’une épaisse nappe d’eau.

      [Illustration, page 114]

      On a trouvé des mammouths qui furent rapidement congelés à leur mort.

      [Illustration, page 115]

      Louis Pasteur a prouvé que la vie ne peut provenir que d’une vie préexistante.

      [Illustration/Schéma, page 109]

      (Voir la publication)

      La Bible décrit avec exactitude le cycle de l’eau.

  • Des prophéties qui se sont réalisées
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 9

      Des prophéties qui se sont réalisées

      Les hommes sont incapables de prédire l’avenir avec la moindre certitude. Leurs prédictions ont plus d’une fois lamentablement échoué. N’est-​il donc pas logique qu’un livre dont les prophéties se réalisent retienne notre attention? Sans conteste, et la Bible répond à cette description.

      1. (Inclure l’introduction.) Que prouve la réalisation des prophéties consignées dans la Bible?

      DE NOMBREUSES prophéties de la Bible se sont réalisées avec une précision telle que ses détracteurs prétendent qu’elles ont été écrites après coup. Ils se trompent. Dieu, qui est tout-puissant, est parfaitement en mesure d’énoncer des prophéties (Ésaïe 41:21-26; 42:8, 9; 46:8-10). L’accomplissement des prophéties bibliques n’est pas l’indice d’une rédaction tardive mais une preuve de leur origine divine. Considérons à présent quelques prophéties remarquables qui se sont réalisées; elles nous fourniront une preuve supplémentaire que la Bible est la Parole de Dieu, et pas simplement celle des hommes.

      L’exil à Babylone

      2, 3. Qu’est-​ce qui amena le roi Ézéchias à montrer tous les trésors de sa maison et l’étendue de sa domination aux messagers venus de Babylone?

      2 Ézéchias régna quelque 30 ans à Jérusalem. En 740 avant notre ère, il avait assisté à la chute d’Israël, son voisin septentrional, tombé sous les coups de l’Assyrie. En 732, il vit Dieu faire usage de son pouvoir protecteur en infligeant une cuisante défaite aux Assyriens qui tentaient de s’emparer de Jérusalem. — Ésaïe 37:33-38.

      3 Pour l’heure, Ézéchias reçoit une délégation envoyée par Mérodach-Baladan, le roi de Babylone. Officiellement, les ambassadeurs viennent présenter leurs hommages à Ézéchias, qui se remet d’une grave maladie. Il est toutefois probable que Mérodach-Baladan songe à s’allier avec le roi de Juda contre la puissance mondiale assyrienne. Ézéchias ne fait rien pour l’en dissuader: Il fait voir à ses visiteurs babyloniens tous les trésors de sa maison et leur montre l’étendue de sa domination. Peut-être recherche-​t-​il lui aussi des alliés pour se garantir d’un éventuel retour des Assyriens. — Ésaïe 39:1, 2.

      4. D’après la prophétie d’Ésaïe, quelle conséquence tragique l’erreur du roi aurait-​elle?

      4 Ésaïe, le principal prophète de l’époque, comprend très vite l’imprudence d’Ézéchias. Il n’ignore pas que c’est Jéhovah, et non Babylone, le plus sûr appui du roi. Il lui révèle que l’exhibition de ses richesses devant les Babyloniens aura des conséquences tragiques. “Des jours viennent, dit Ésaïe, et tout ce qui est dans ta propre maison et qu’ont amassé tes ancêtres jusqu’à ce jour sera bel et bien transporté à Babylone.” Jéhovah a en effet décrété: “Il n’en restera rien.” — Ésaïe 39:5, 6.

      5, 6. a) Quelles paroles de Jérémie confirment la prophétie d’Ésaïe? b) Comment les prophéties d’Ésaïe et de Jérémie se réalisèrent-​elles?

      5 En ce VIIIe siècle avant notre ère, la réalisation de cette prophétie pouvait sembler improbable. Pourtant, cent ans plus tard, le cours des événements se modifia. Babylone supplanta l’Assyrie au rang de puissance mondiale dominante, et la nation de Juda s’avilit tellement sur le plan religieux que Dieu lui retira sa bénédiction. Jérémie, un autre prophète, fut à son tour inspiré pour réitérer l’avertissement d’Ésaïe. Il proclama: “Je (...) ferai venir [les Babyloniens] contre ce pays, et contre ses habitants (...). Et tout ce pays devra devenir un lieu dévasté, un objet de stupéfaction, et ces nations devront servir le roi de Babylone soixante-dix ans.” — Jérémie 25:9, 11.

      6 Environ quatre ans après que Jérémie eut énoncé cette prophétie, les Babyloniens annexèrent Juda à leur empire. Trois ans plus tard, ils conduisirent à Babylone quelques captifs d’entre les Juifs et emportèrent une partie des richesses du temple de Jérusalem. Huit ans passèrent, puis Juda se révolta et fut de nouveau envahi par l’armée de Nébucadnezzar, roi de Babylone. Cette fois, les Babyloniens détruisirent la ville et son temple. Toutes les richesses de Jérusalem, et les Juifs eux-​mêmes, furent emmenés dans la lointaine Babylone, ce qui accomplissait à la lettre les prédictions d’Ésaïe et de Jérémie. — 2 Chroniques 36:6, 7, 12, 13, 17-21.

      7. Comment l’archéologie confirme-​t-​elle l’accomplissement des prophéties d’Ésaïe et de Jérémie sur Jérusalem?

      7 L’Encyclopédie archéologique de la terre sainte (angl.) signale qu’après l’assaut des Babyloniens “la ville [de Jérusalem] était complètement détruite⁠1”. L’archéologue William Albright déclare: “Les fouilles et l’exploration en surface du pays de Juda ont prouvé que non seulement les villes de Juda furent entièrement détruites par les deux invasions chaldéennes, mais qu’elles ne furent plus habitées pendant des générations, — et bien souvent elles ne le furent plus jamais au cours de l’Histoire⁠2.” Ainsi, l’archéologie confirme la réalisation stupéfiante de cette prophétie.

      Le sort de Tyr

      8, 9. Quelle prophétie Ézéchiel prononça-​t-​il contre Tyr?

      8 Parmi les écrivains de l’Antiquité qui mirent par écrit des prophéties inspirées par Dieu se trouve Ézéchiel, qui prophétisa de la fin du VIIe siècle avant notre ère jusqu’au VIe siècle, c’est-à-dire dans les années qui précédèrent la destruction de Jérusalem et les premières décennies de l’exil des Juifs à Babylone. Des critiques modernes font eux aussi remonter la rédaction du livre d’Ézéchiel à cette période.

      9 Ézéchiel consigna une prophétie saisissante sur la destruction de Tyr, une ville qui avait autrefois entretenu des relations d’amitié avec son voisin méridional, Israël, mais dont elle était ensuite devenue l’ennemie (1 Rois 5:1-9; Psaume 83:2-8). Il écrivit: “Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah: ‘Me voici contre toi, ô Tyr, et je ferai monter contre toi beaucoup de nations, comme la mer fait monter ses vagues. Et, à coup sûr, elles saccageront les murs de Tyr et démoliront ses tours, et j’en raclerai sa poussière et j’en ferai une surface de rocher luisante et nue. (...) Et tes pierres, et tes charpentes, et ta poussière, ils les mettront au milieu de l’eau.’” — Ézéchiel 26:3, 4, 12.

      10-12. Quand et comment la prophétie d’Ézéchiel se réalisa-​t-​elle dans ses moindres détails?

      10 Cette prophétie s’est-​elle vraiment réalisée? Quelques années après qu’Ézéchiel l’eut énoncée, Nébucadnezzar, le roi de Babylone, assiégea Tyr (Ézéchiel 29:17, 18). Ce ne fut pas chose aisée, car Tyr était composée d’une partie continentale (appelée Tyr ancienne) et d’une partie insulaire (à environ 800 mètres des côtes). Nébucadnezzar n’obtint la capitulation de l’île qu’au terme d’un siège de 13 ans.

      11 Il fallut toutefois attendre 332 avant notre ère pour que la prophétie d’Ézéchiel s’accomplisse dans les moindres détails. À cette époque, Alexandre le Grand, le conquérant macédonien, envahissait l’Asie. En sécurité sur son île, Tyr lui tenait tête. Alexandre ne voulait pas laisser un ennemi potentiel sur ses arrières, mais n’entendait pas non plus assiéger Tyr des années durant, comme l’avait fait Nébucadnezzar.

      12 Comment allait-​il résoudre cette difficulté stratégique? Il construisit une chaussée, ou jetée, en direction de l’île, pour permettre à ses soldats d’atteindre et d’attaquer la ville insulaire. Quels matériaux utilisa-​t-​il? L’Encyclopédie américaine l’explique: “Avec les décombres de la partie continentale de la ville, qu’il avait démolie, en 332 il construisit une énorme jetée pour relier l’île au continent.” À l’issue d’un siège relativement bref, la ville insulaire fut détruite. La prophétie d’Ézéchiel s’accomplissait jusqu’au plus petit détail, car même ‘les pierres, et les charpentes, et la poussière’ de la Tyr ancienne avaient été ‘mises au milieu de l’eau’.

      13. Quelle description un voyageur fit-​il du site de la Tyr antique au XIXe siècle?

      13 Au XIXe siècle, un voyageur décrivit ce qu’il restait de la Tyr antique à son époque: “À l’exception des tombeaux creusés dans le roc, à flanc de montagne, et des murs de fondement, il ne subsiste plus aucun vestige de la ville de Tyr originelle que connaissaient Salomon et les prophètes d’Israël. (...) Même l’île, dont Alexandre le Grand avait fait un cap lors du siège de la ville en remblayant le chenal qui la séparait du continent, ne présente aucun vestige identifiable antérieur aux Croisades. Quant à la ville moderne, qui est dans sa totalité relativement récente, elle occupe la moitié nord de l’ancienne île, tandis que la surface restante est presque entièrement recouverte de décombres informes⁠3.”

      Au tour de Babylone

      14, 15. Quelles prophéties à l’encontre de Babylone Ésaïe et Jérémie consignèrent-​ils?

      14 Au VIIIe siècle avant notre ère, le prophète Ésaïe, qui avait annoncé aux Juifs leur futur assujettissement à Babylone, prononça une autre prophétie stupéfiante: la destruction totale de Babylone! Il donna cette description saisissante: “Voici que je suscite contre eux les Mèdes (...). Et Babylone, la parure des royaumes, la beauté de l’orgueil des Chaldéens, devra devenir comme lorsque Dieu renversa Sodome et Gomorrhe. Elle ne sera jamais habitée, et elle ne résidera point de génération en génération.” — Ésaïe 13:17-20.

      15 Le prophète Jérémie prédit lui aussi la chute de Babylone, qui n’aurait lieu que dans un avenir lointain, tout en apportant cette précision intéressante: “Il y a une dévastation sur ses eaux, et elles devront être desséchées. (...) Les hommes forts de Babylone ont cessé de combattre. Ils sont restés assis dans les lieux forts. Leur force a tari.” — Jérémie 50:38; 51:30.

      16. Quand et par qui Babylone fut-​elle prise?

      16 En 539 avant notre ère, Babylone perdit le rang de Première Puissance mondiale lorsque Cyrus, le puissant roi de Perse, marcha sur la ville, appuyé par l’armée de Médie. Cyrus se heurta pourtant à un obstacle énorme: Babylone était entourée de gigantesques murailles et paraissait inexpugnable. En outre, la ville était traversée par le grand fleuve Euphrate, qui jouait un rôle important dans son appareil défensif.

      17, 18. a) En quel sens se produisit-​il ‘une dévastation sur les eaux’ de Babylone? b) Pourquoi ‘les hommes forts de Babylone cessèrent-​ils de combattre’?

      17 L’historien grec Hérodote explique comment Cyrus résolut ces difficultés: “Il plaça le gros de ses troupes du côté de l’entrée du fleuve, au point où il pénètre en ville, plaça d’autres hommes en aval de l’autre côté de la ville, au point où il en sort, et commanda aux soldats, quand ils verraient le lit devenu guéable, de s’introduire dans la ville par ce chemin. (...) au moyen d’un canal il dirigea le fleuve dans l’étang qui était en état de marécage [un lac artificiel creusé précédemment par un dirigeant babylonien], et ainsi, les eaux ayant baissé, il rendit guéable l’ancien lit. Quand ce résultat fut obtenu, les Perses qui avaient été postés à cette fin suivirent le lit de l’Euphrate, où l’eau, ayant baissé, ne leur venait plus guère qu’au milieu de la cuisse, et par ce chemin entrèrent dans Babylone⁠4.”

      18 Ainsi tomba Babylone, conformément à ce que Jérémie et Ésaïe avaient annoncé. Mais examinons de plus près la réalisation de la prophétie. Il se produisit, au sens littéral, ‘une dévastation sur les eaux de Babylone, qui furent desséchées’. C’est la baisse des eaux de l’Euphrate qui permit à Cyrus d’accéder à la ville. ‘Les hommes forts de Babylone cessèrent-​ils de combattre’, comme l’avait dit Jérémie? La Bible, ainsi que les historiens grecs Hérodote et Xénophon, rapportent qu’au moment de l’assaut perse les Babyloniens festoyaient⁠5. Selon la chronique de Nabonide, une inscription cunéiforme officielle, les troupes de Cyrus entrèrent à Babylone “sans combat”, ce qui signifie probablement sans affrontement majeur⁠6. Il semble que les hommes forts de Babylone n’aient pas mis beaucoup d’ardeur à défendre leur ville.

      19. La prophétie annonçant que Babylone ne serait “jamais habitée” s’est-​elle accomplie? Expliquez.

      19 Que dire de la prédiction selon laquelle Babylone ne ‘serait jamais plus habitée’? Elle s’accomplit à la lettre, quoique pas immédiatement en 539. Après sa chute, Babylone devint le théâtre de nombreuses rébellions, jusqu’en 478, date où elle fut détruite par Xerxès. À la fin du IVe siècle, Alexandre le Grand envisagea de la rebâtir, mais il mourut avant que les travaux n’aient bien avancé. Dès lors, la ville sombra peu à peu dans l’oubli. Au Ier siècle de notre ère, elle comptait encore quelques habitants, mais aujourd’hui l’ancienne Babylone n’est plus qu’un tas de décombres en Iraq. Même si on restaurait partiellement ses ruines, Babylone ne serait qu’un objet de curiosité touristique, pas une cité pleine de vie. Le site désolé de cette ville antique témoigne de la complète réalisation des prophéties que Dieu inspira à son encontre.

      La succession des puissances mondiales

      20, 21. Quelle vision prophétique de la succession des puissances mondiales Daniel contempla-​t-​il, et comment s’est-​elle réalisée?

      20 Pendant que les Juifs se trouvaient en exil à Babylone au VIe siècle avant notre ère, Daniel, un autre prophète, consigna sous l’inspiration divine des visions remarquables qui annonçaient les événements mondiaux à venir. Dans l’une d’elles, il décrivit plusieurs animaux symboliques se succédant sur la scène terrestre. Un ange expliqua à Daniel que ces animaux préfiguraient la succession des puissances mondiales à compter d’alors, et lui déclara ce qui suit au sujet des deux dernières bêtes: “Le bélier que tu as vu et qui possédait les deux cornes représente les rois de Médie et de Perse. Et le bouc velu représente le roi de Grèce; et quant à la grande corne qui était entre ses yeux, elle représente le premier roi. Et comme celle-ci a été brisée, de sorte que quatre se sont finalement élevées à sa place, c’est que quatre royaumes de sa nation se lèveront, mais non pas avec sa puissance.” — Daniel 8:20-22.

      21 Cette vision prophétique se réalisa mot pour mot. L’Empire babylonien fut renversé par les Mèdes et les Perses, qui, deux siècles plus tard, s’inclinèrent devant la Puissance mondiale grecque. L’Empire grec eut pour fer de lance Alexandre le Grand, “la grande corne”. À sa mort, cependant, ses généraux se disputèrent le pouvoir, si bien que son vaste empire éclata en quatre empires de moindre importance, “quatre royaumes”.

      22. Dans une prophétie relative à la succession des puissances mondiales, quelle nouvelle puissance fut annoncée?

      22 En Daniel chapitre 7, une vision assez semblable nous emmène dans un avenir lointain. Les puissances mondiales y sont figurées par des animaux: Babylone par un lion, la Perse par un ours et la Grèce par un léopard ayant quatre ailes sur son dos et quatre têtes. Daniel voit ensuite une quatrième bête sauvage, “terrible et effroyable, et extraordinairement forte (...), et elle avait dix cornes”. (Daniel 7:2-7.) Cette quatrième bête sauvage préfigurait le puissant Empire romain, qui commença à prendre forme trois siècles environ après que Daniel eut consigné sa prophétie.

      23. En quel sens la quatrième bête sauvage de la prophétie de Daniel était-​elle ‘différente de tous les autres royaumes’?

      23 À propos de Rome, l’ange prophétisa: “Quant à la quatrième bête, c’est un quatrième royaume qui se trouvera sur la terre, qui sera différent de tous les autres royaumes; et il dévorera toute la terre, et la piétinera, et l’écrasera.” (Daniel 7:23). Voici à ce sujet ce qu’on lit dans l’Abrégé de l’Histoire du monde de H. G. Wells: “La nouvelle puissance romaine qui devait régner sur le monde occidental au second et au premier siècle avant J.-C. était, sous plus d’un aspect, différente des grands empires qui avaient jusque-​là dominé le monde civilisé⁠7.” République au départ, elle devint monarchie. Contrairement aux empires qui l’avaient précédée, elle ne fut pas créée par un conquérant, mais connut une ascension irrésistible au fil des siècles. Elle dura bien plus longtemps et régna sur un territoire beaucoup plus étendu que celui de n’importe quel autre empire avant elle.

      24, 25. a) Comment les dix cornes de la bête sauvage firent-​elles leur apparition? b) Selon Daniel, quelle lutte opposerait les cornes de la bête sauvage?

      24 Mais que représentent les dix cornes de cette bête énorme? L’ange l’explique en ces termes: “Et quant aux dix cornes, ce sont dix rois qui se lèveront de ce royaume; et un autre encore se lèvera après eux, et il sera différent des premiers, et il humiliera trois rois.” (Daniel 7:24). Comment cela s’accomplit-​il?

      25 Lorsque l’Empire romain commença à décliner au Ve siècle, il ne fut pas immédiatement remplacé par une nouvelle puissance mondiale. Il se démembra plutôt en un certain nombre de royaumes, les “dix rois”. Avec le temps, l’Empire britannique triompha de ses trois empires rivaux, l’Espagne, la France et les Pays-Bas, et devint la principale puissance mondiale. C’est en ce sens qu’une nouvelle ‘corne’ humilia “trois rois”.

      Les prophéties de Daniel — Écrites après coup?

      26. À quand les critiques font-​ils remonter le livre de Daniel, et pourquoi?

      26 La Bible place la rédaction du livre de Daniel au VIe siècle avant notre ère. Toutefois, l’accomplissement extrêmement précis des prophéties de Daniel incite des critiques à ramener sa rédaction vers 165 avant notre ère, à un moment où nombre de ses prophéties s’étaient déjà accomplies⁠8. S’ils avancent cette date, c’est uniquement parce que les prophéties de Daniel se sont réalisées. Malgré cela, quantité d’ouvrages de référence la donnent pour certaine.

      27, 28. Citez quelques faits prouvant que le livre de Daniel n’a pas été écrit en 165 avant notre ère.

      27 Cette théorie doit néanmoins s’analyser au regard des faits suivants: Tout d’abord, le livre de Daniel est mentionné dans des œuvres juives du IIe siècle avant notre ère, telles que le premier livre des Maccabées. Ensuite, il est inclus dans la version grecque des Septante, dont la traduction commença au IIIe siècle avant notre ère⁠9. Troisièmement, des fragments du livre de Daniel, que l’on fait remonter à environ 100 avant notre ère, figurent parmi les pièces les plus abondantes qui composent les manuscrits de la mer Morte⁠10. Il est donc clair que le livre de Daniel était déjà répandu et respecté très peu de temps après l’époque présumée de sa rédaction. C’est là une preuve convaincante qu’il fut achevé bien avant la date avancée par les critiques.

      28 De surcroît, le livre de Daniel contient des détails historiques qu’un écrivain du IIe siècle ne pouvait connaître. L’exemple de Belschazzar, qui régnait à Babylone et fut tué lors de la prise de la ville en 539 avant notre ère, est des plus éloquents. En dehors de la Bible, nous connaissons la chute de Babylone grâce aux travaux d’Hérodote (Ve siècle), de Xénophon (Ve-IVe siècle) et de Bérose (IIIe siècle). Aucun d’eux n’avait entendu parler de Belschazzar⁠11. Il est pour le moins improbable qu’un auteur du IIe siècle ait disposé d’informations auxquelles ces écrivains plus anciens n’auraient pas eu accès! Le récit concernant Belschazzar, en Daniel chapitre 5, atteste avec force que Daniel rédigea son livre longtemps avant que ces écrivains ne composent les leursa.

      29. Pourquoi est-​il impossible que le livre de Daniel ait été écrit après la réalisation des prophéties qu’il contient?

      29 Enfin, de nombreuses prophéties de Daniel se sont accomplies bien après 165 avant notre ère. L’une d’elles concernait l’Empire romain, dont nous avons parlé plus haut. Une autre, remarquable, a trait à la venue de Jésus, le Messie.

      La venue du Christ

      30, 31. a) Quelle prophétie de Daniel prédit la date de la venue du Messie? b) Comment peut-​on calculer, en se servant du livre de Daniel, l’année où le Messie devait apparaître?

      30 Cette prophétie est consignée en Daniel, chapitre 9, où nous lisons: “Soixante-dix semaines [d’années, période de 490 ansb] ont été décrétées sur ton peuple et sur ta ville sainte.” (Daniel 9:24, Fillion). Que devait-​il se passer au cours de ces 490 années? Daniel poursuit: “Depuis l’ordre donné pour rebâtir Jérusalem, jusqu’au Christ chef, il y aura sept semaines [d’années] et soixante-deux semaines [d’années].” (Daniel 9:25, Fillion). Il s’agit par conséquent d’une prophétie annonçant la venue du “Christ”, ou Messie. Comment se réalisa-​t-​elle?

      31 L’ordre de rebâtir Jérusalem fut “donné” dans “la vingtième année d’Artaxerxès, le roi” de Perse, soit en 455 avant notre ère (Néhémie 2:1-9). Au bout de 49 ans (7 semaines d’années), Jérusalem avait retrouvé une grande partie de son éclat. Si l’on compte maintenant la totalité des 483 ans (7 plus 62 semaines d’années) à partir de 455, on aboutit à l’an 29 de notre ère. Cette date correspond à “la quinzième année du règne de Tibère César”, année où Jésus fut baptisé par Jean le baptiseur (Luc 3:1). Jésus fut alors publiquement identifié au Fils de Dieu et entreprit son ministère consistant à prêcher la bonne nouvelle à la nation juive (Matthieu 3:13-17; 4:23). Il devint ainsi le “Christ” ou Messie.

      32. Selon la prophétie de Daniel, combien de temps le ministère terrestre de Jésus durerait-​il, et par quoi se terminerait-​il?

      32 La prophétie poursuit: “Et, après soixante-deux semaines [d’années], le Christ sera mis à mort.” Elle ajoute: “Il confirmera l’alliance avec un grand nombre pendant une semaine [d’années], et, au milieu de la semaine [de sept années], les victimes et le sacrifice cesseront.” (Daniel 9:26, 27, Fillion). Conformément à la prophétie, Jésus alla exclusivement vers le “grand nombre”, c’est-à-dire les Juifs selon la chair. Il prêcha aussi occasionnellement aux Samaritains, qui croyaient à une partie des Écritures, mais s’étaient séparés de la branche principale du judaïsme pour former leur propre secte. Puis, “au milieu de la semaine”, après avoir prêché trois ans et demi, Jésus offrit sa vie en sacrifice; il fut “mis à mort”, ce qui mit fin à la Loi de Moïse et à son système de sacrifices et d’offrandes (Galates 3:13, 24, 25). C’est ainsi que, par sa mort, Jésus fit cesser “les victimes et le sacrifice”.

      33. Pendant combien de temps Jéhovah traiterait-​il exclusivement avec les Juifs, et quel événement marqua la fin de cette période?

      33 Néanmoins, pendant trois ans et demi encore, la jeune congrégation chrétienne restreignit son témoignage aux Juifs, puis aux Samaritains, qui leur étaient apparentés. En l’an 36, à la fin des 70 semaines d’années, l’apôtre Pierre fut dirigé vers un Gentil nommé Corneille à qui il prêcha la bonne nouvelle (Actes 10:1-48). “L’alliance avec un grand nombre” n’était plus alors limitée aux Juifs. Le salut était aussi annoncé aux Gentils incirconcis.

      34. Conformément à la prophétie de Daniel, qu’arriva-​t-​il à l’Israël selon la chair pour avoir rejeté le Messie?

      34 Quand les Romains vinrent détruire Jérusalem en 70, Jéhovah ne protégea pas la nation juive, qui avait rejeté Jésus et tramé son exécution. S’accomplirent alors ces autres paroles de Daniel: “Un peuple, avec un chef qui doit venir, détruira la ville et le sanctuaire; et sa fin sera la ruine, et, après la fin de la guerre, viendra la désolation décrétée.” (Daniel 9:26b, Fillion). Ce second “chef” fut Titus, le général romain qui détruisit Jérusalem en 70.

      Des prophéties inspirées par Dieu

      35. Quelles autres prophéties relatives à Jésus se sont accomplies?

      35 La prophétie de Daniel relative aux 70 semaines s’est donc réalisée avec une précision remarquable. Quantité de prophéties des Écritures hébraïques se sont accomplies au Ier siècle, bon nombre sur la personne de Jésus. Son lieu de naissance, son zèle pour la maison de Dieu, sa prédication, sa trahison pour 30 pièces d’argent, la façon dont il mourut, le tirage au sort de ses vêtements, tous ces détails furent annoncés dans les Écritures hébraïques. Leur accomplissement prouve sans l’ombre d’un doute que Jésus était bien le Messie; elles attestent, une fois de plus, l’origine divine des prophéties. — Michée 5:2; Luc 2:1-7; Zacharie 11:12; 12:10; Matthieu 26:15; 27:35; Psaumes 22:18; 34:20; Jean 19:33-37.

      36, 37. Que nous enseigne la réalisation des prophéties bibliques, et quelle assurance cela nous donne-​t-​il?

      36 Toutes les prophéties bibliques qui devaient s’accomplir jadis se sont réalisées. Les choses se sont passées exactement comme la Bible les avaient prédites. C’est là une preuve concluante que la Bible est la Parole de Dieu, car pareille exactitude ne peut avoir pour origine qu’une sagesse suprahumaine.

      37 Il existe cependant des prédictions qui ne se sont pas réalisées dans le passé. Pourquoi donc? Parce qu’elles devaient s’accomplir à notre époque, et même plus tard encore. La fiabilité des prophéties que nous avons déjà examinées nous donne l’assurance que ces autres prédictions ne manqueront pas de devenir, elles aussi, des réalités. Et comme le montre le chapitre suivant, il en est bien ainsi.

      [Notes]

      a Voir le chapitre 4, “L’Ancien Testament — Peut-​on y croire?”, paragraphes 16 et 17.

      b Les mots entre crochets figurent dans les notes en bas de page de cette version.

      [Entrefilet, page 133]

      Toutes les prophéties bibliques qui devaient s’accomplir se sont réalisées. Les choses se sont passées exactement comme la Bible les avaient prédites.

      [Illustration, page 118]

      Les archéologues ont découvert que la destruction de Jérusalem par Nébucadnezzar fut totale.

      [Illustration, page 121]

      Tyr aujourd’hui. Il ne reste presque rien de la ville que connurent les prophètes israélites.

      [Illustration, page 123]

      Les touristes qui visitent le site de la Babylone antique vérifient la réalisation des prophéties énoncées à son encontre.

      [Illustrations, page 126]

      Les prophéties de Daniel relatives aux puissances mondiales sont si précises que les critiques modernes pensent qu’elles ont été écrites après coup.

      BABYLONE

      PERSE

      GRÈCE

      ROME

      GRANDE- BRETAGNE

      [Illustration, page 130]

      Daniel annonça la date exacte de l’apparition du Messie en Israël.

  • Une prophétie biblique que vous voyez s’accomplir
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 10

      Une prophétie biblique que vous voyez s’accomplir

      Vous êtes-​vous déjà demandé pourquoi la vie est aujourd’hui si différente de ce qu’elle était il y a un siècle? Sous certains aspects, elle s’est améliorée. Dans de nombreux pays, on soigne maintenant couramment des maladies autrefois mortelles, et la plupart des gens bénéficient d’un niveau de vie que leurs ancêtres n’auraient même pas imaginé. D’un autre côté, cependant, notre siècle a connu les guerres les plus terribles et quelques-unes des pires atrocités de l’Histoire. Le bonheur de l’humanité, sinon son existence, est compromis par l’explosion démographique, la pollution et l’accumulation à l’échelle planétaire d’armes nucléaires, bactériologiques et chimiques. Pourquoi le XXe siècle est-​il si différent des siècles précédents?

      1. (Inclure l’introduction.) a) En quoi le XXe siècle diffère-​t-​il des siècles précédents? b) Qu’est-​ce qui nous aidera à comprendre pourquoi notre époque est si différente des autres?

      CETTE question est à rapprocher d’une remarquable prophétie biblique qui se réalise sous vos yeux. Preuve de l’inspiration divine de la Bible, l’accomplissement de cette prophétie énoncée par Jésus révèle en outre que nous sommes à la veille de changements spectaculaires sur la scène mondiale. Quelle est la teneur de cette prophétie, et comment savons-​nous qu’elle est en train de se réaliser?

      La grande prophétie de Jésus

      2, 3. Quelle question les disciples ont-​ils posée à Jésus, et où trouvons-​nous sa réponse?

      2 Peu de temps avant la mort de Jésus, la Bible nous montre ses disciples parlant des grands bâtiments du temple de Jérusalem, dont ils considéraient avec admiration les proportions et l’apparente pérennité. Jésus dit alors: “Ne voyez-​vous pas toutes ces choses? En vérité je vous le dis: Non, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.” — Matthieu 24:1, 2.

      3 Ces propos avaient de quoi surprendre les disciples qui, peu après, vinrent questionner Jésus: “Dis-​nous: Quand ces choses auront-​elles lieu, et quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses?” (Matthieu 24:3). La réponse de Jésus couvre la suite des chapitres 24 et 25 de l’Évangile de Matthieu Mt 24, 25, ainsi que le 13e chapitre de Marc et le 21e chapitre de Luc. Il s’agit sans conteste de la prophétie la plus importante que Jésus ait énoncée durant sa vie terrestre.

      4. Que voulaient savoir les disciples?

      4 En réalité, les disciples ne posaient pas qu’une seule question. Ils demandèrent tout d’abord: “Quand ces choses auront-​elles lieu?”, autrement dit: Quand Jérusalem et son temple seraient-​ils détruits? Mais ils voulaient aussi connaître le signe qui marquerait la présence de Jésus en qualité de Roi du Royaume céleste de Dieu et la fin prochaine du système de choses.

      5. a) Quel premier accomplissement la prophétie de Jésus a-​t-​elle eu, mais quand se réaliserait-​elle complètement? b) En quels termes Jésus entreprit-​il de répondre à ses disciples?

      5 Dans sa réponse, Jésus prit en compte ces deux questions. Bon nombre de ses paroles se réalisèrent au Ier siècle, dans les années qui précédèrent la terrible destruction de Jérusalem, survenue en 70 de notre ère (Matthieu 24:4-22). Toutefois, sa prophétie devait revêtir une signification plus large dans l’avenir, à notre époque précisément. Qu’annonça donc Jésus? Selon les Mt 24 versets 7 et 8, il déclara d’abord: “Nation se dressera contre nation et royaume contre royaume, et il y aura des disettes et des tremblements de terre dans un lieu après l’autre. Toutes ces choses sont un commencement des affres de l’angoisse.”

      6. À quelle prophétie parallèle les paroles de Jésus consignées en Matthieu 24:7, 8 nous font-​elles penser?

      6 Il ne fait aucun doute que la présence de Jésus comme Roi céleste s’accompagnerait sur la terre de grands bouleversements. C’est du reste ce que confirme la vision des quatre cavaliers de l’Apocalypse, une prophétie parallèle consignée dans le livre de la Révélation (Révélation 6:1-8). Le premier de ces cavaliers représente Jésus lui-​même sous les traits d’un roi victorieux. Les autres cavaliers et leurs montures figurent les événements qui se produisent sur la terre au moment où Jésus commence à régner: la guerre, la famine et la mort prématurée causée par différents agents. Voyons-​nous ces deux prophéties s’accomplir de nos jours?

      La guerre!

      7. Que préfigure la chevauchée du deuxième cavalier de l’Apocalypse?

      7 Examinons ces prophéties de plus près. Jésus déclara en premier lieu: “Nation se dressera contre nation et royaume contre royaume.” Cette prophétie annonce la guerre. Le deuxième des quatre cavaliers de l’Apocalypse préfigure lui aussi la guerre. Nous lisons: “Un autre est sorti, un cheval couleur de feu; et à celui qui était assis dessus on a donné d’ôter la paix de la terre, pour qu’ils s’égorgent les uns les autres; et on lui a donné une grande épée.” (Révélation 6:4). Mais puisque les humains se battent entre eux depuis des milliers d’années, pourquoi ces paroles viseraient-​elles notre époque en particulier?

      8. Pourquoi devrions-​nous nous attendre à ce que la guerre constitue un élément marquant du signe?

      8 N’oublions pas que la guerre ne constitue pas, à elle seule, le signe de la présence de Jésus. Ce signe exige en effet que s’accomplisse, dans la même période, l’ensemble des éléments prophétiques énumérés par Jésus. Cependant, comme la guerre est citée en premier, on peut s’attendre à ce que la réalisation de cette partie du signe s’impose à notre attention. Et force est d’admettre que les guerres du XXe siècle sont sans précédent.

      9, 10. Comment les prophéties relatives à la guerre commencèrent-​elles à se réaliser?

      9 Aucune guerre du passé, aussi cruelle ou destructrice fût-​elle, n’a seulement approché les deux guerres mondiales du XXe siècle en termes de destruction. La première coûta la vie à environ 14 millions de personnes, chiffre supérieur à la population de nombreux pays. Il ne fait aucun doute qu’“on a donné [à ce cavalier] d’ôter la paix de la terre, pour qu’ils s’égorgent les uns les autres”.

      10 Selon la prophétie, le personnage guerrier qu’est le deuxième cavalier de l’Apocalypse reçoit “une grande épée”. À quoi cela correspond-​il? Au perfectionnement extrême des armes de guerre. Grâce au char, à l’avion, aux gaz de combat, au sous-marin, à une artillerie capable d’envoyer des obus à plusieurs kilomètres, l’homme devint plus habile à tuer son semblable. Depuis le premier conflit planétaire, les communications radio, les radars, les fusils sophistiqués, les armes chimiques et bactériologiques, les lance-flammes, le napalm, de nouveaux types de bombes, les missiles balistiques intercontinentaux, les sous-marins nucléaires, les avions de haute technologie et d’énormes cuirassés ont rendu la “grande épée” plus destructrice encore.

      “Un commencement des affres de l’angoisse”

      11, 12. En quel sens la Première Guerre mondiale ne fut-​elle qu’“un commencement des affres de l’angoisse”?

      11 Les premiers versets de la prophétie de Jésus s’achèvent sur ces mots: “Ces choses sont un commencement des affres de l’angoisse.” Voilà qui s’applique on ne peut mieux à la Première Guerre mondiale dont la fin, en 1918, n’inaugura pas une paix durable. Elle fut bientôt suivie d’affrontements plus limités, mais très violents, en Éthiopie, en Libye, en Espagne, en Russie, en Inde et ailleurs. Puis éclata la Seconde Guerre mondiale, un conflit effroyable qui faucha quelque 50 millions de vies parmi les soldats et les civils.

      12 En dépit d’accords de paix sporadiques et de quelques moments d’accalmie, l’humanité est toujours en proie à la guerre. Un rapport établi en 1987 signale que 81 conflits majeurs se sont produits depuis 1960, tuant 12 555 000 hommes, femmes et enfants. On a enregistré en 1987 plus de guerres qu’en n’importe quelle autre année de l’Histoire⁠1. En outre, les dépenses militaires, qui s’élèvent aujourd’hui à près de 1 000 milliards de dollars par an, pèsent lourdement sur l’économie mondiale⁠2. La prophétie de Jésus annonçant que ‘nation se lèverait contre nation et royaume contre royaume’ est bel et bien en train de s’accomplir. Le cheval rouge de la guerre poursuit inexorablement sa chevauchée tout autour du globe. Mais voyons à présent le second aspect du signe.

      Des disettes

      13. Quels événements tragiques Jésus annonça-​t-​il, et comment sa prophétie est-​elle étayée par la vision du troisième cavalier de l’Apocalypse?

      13 Jésus fit cette prédiction: “Et il y aura des disettes (...) dans un lieu après l’autre.” Comme on le remarque, ces paroles correspondent à la chevauchée du troisième des quatre cavaliers de l’Apocalypse. Nous lisons: “J’ai vu, et voici un cheval noir; et celui qui était assis dessus avait une balance à la main. Et j’ai entendu comme une voix au milieu des quatre créatures vivantes dire: ‘Un litre de blé pour un denier, et trois litres d’orge pour un denier; et ne fais pas de mal à l’huile d’olive ni au vin.’” (Révélation 6:5, 6). Sans conteste, de graves disettes menaçaient!

      14. Quelles famines importantes survenues depuis 1914 réalisent la prophétie de Jésus?

      14 Se pourrait-​il que cette prophétie soit en train de se réaliser, alors que certains pays bénéficient d’un niveau de vie élevé? Un simple coup d’œil sur la situation mondiale dissipe toute ambiguïté. Tout au long de l’Histoire, les famines sont allées de pair avec les guerres et les catastrophes naturelles. Il n’est donc pas étonnant que le XXe siècle, qui a subi plus souvent qu’à son tour guerres et catastrophes, ait été marqué par la famine. Depuis 1914, ce fléau a frappé en de nombreuses régions de la terre. On a recensé plus de 60 famines importantes depuis 1914, et ce dans des lieux aussi distants que la Grèce, les Pays-Bas, l’URSS, le Nigeria, le Tchad, le Chili, le Pérou, le Bangladesh, le Bengale, le Kampuchéa, l’Éthiopie et le Japon⁠3. Certaines de ces famines ont duré plusieurs années et fait des millions de morts.

      15, 16. Quel genre de disette fait aussi des ravages à notre époque?

      15 Bien que les famines majeures aient d’ordinaire un grand retentissement, elles finissent par cesser, et les survivants retrouvent peu à peu une vie relativement normale. Cependant, une autre sorte de famine, plus sinistre encore, est apparue au XXe siècle. Moins spectaculaire, elle passe souvent inaperçue malgré sa persistance année après année. Il s’agit de la malnutrition. Ce fléau grave, qui touche un cinquième de la population mondiale, fait tous les ans entre 13 et 18 millions de victimes⁠4.

      16 En d’autres termes, ce type de disette engloutit tous les deux jours environ autant de gens que la bombe atomique larguée sur Hiroshima. En deux ans, la faim tue plus de gens qu’il ne mourut de soldats au cours des deux guerres mondiales. Y a-​t-​il eu “des disettes (...) dans un lieu après l’autre” depuis 1914? Assurément!

      Des tremblements de terre

      17. Quel tremblement de terre destructeur s’est produit peu après 1914?

      17 Le 13 janvier 1915, tandis que la Première Guerre mondiale faisait rage depuis quelques mois, un tremblement de terre secoua les Abruzzes, en Italie, tuant 32 610 personnes. Cette terrible catastrophe nous rappelle que, lors de la présence de Jésus, les guerres et les disettes devaient s’accompagner de “tremblements de terre dans un lieu après l’autre”. Au même titre que la guerre et la famine, le séisme des Abruzzes n’était qu’“un commencement des affres de l’angoissea”.

      18. Comment la prophétie de Jésus relative aux tremblements de terre s’est-​elle réalisée?

      18 Le XXe siècle a été le siècle des tremblements de terre. Le développement des médias aidant, l’humanité a pris vivement conscience de leurs ravages. Voici quelques chiffres: En 1920, un séisme coûta la vie à 200 000 personnes en Chine; en 1923, un autre fit quelque 99 300 victimes au Japon; en 1935, une secousse tellurique tua 25 000 personnes dans une région qui appartient maintenant au Pakistan, tandis qu’en 1939, 32 700 personnes perdirent la vie lors d’un séisme en Turquie. Au Pérou, en 1970, un tremblement de terre causa la mort de 66 800 personnes, et, en 1976, environ 240 000 personnes (800 000, selon certaines sources) périrent à Tangshan, en Chine. Plus près de nous, en 1988, un violent séisme a coûté la vie à 25 000 personnes en Arménieb. Peut-​on dès lors douter que “des tremblements de terre” se produisent “dans un lieu après l’autre⁠6”?

      “La plaie meurtrière”

      19. Quel autre aspect du signe, illustré par le quatrième cavalier de l’Apocalypse, Jésus annonça-​t-​il?

      19 La prophétie de Jésus comporte un autre aspect: la maladie. Dans son récit, l’évangéliste Luc cite les paroles de Jésus annonçant, “dans un lieu après l’autre, des pestes”. (Luc 21:11.) Là encore, cette déclaration s’harmonise avec la vision prophétique des quatre cavaliers de l’Apocalypse. Le quatrième cavalier a pour nom la Mort et figure différentes causes de mort prématurée, notamment ‘la plaie meurtrière et les bêtes sauvages de la terre’. — Révélation 6:8.

      20. Quelle terrible épidémie accomplit partiellement la prophétie de Jésus relative aux pestes?

      20 En 1918 et en 1919, plus d’un milliard de personnes contractèrent la grippe espagnole et 20 millions en moururent. La maladie leva un plus lourd tribut en vies humaines que la Grande Guerre elle-​même⁠7. Du reste, “la plaie meurtrière” ou ‘peste’ continue d’affliger la génération actuelle, en dépit des remarquables progrès de la médecine. Pourquoi cela? Entre autres parce que les pays les plus pauvres ne profitent pas toujours des progrès de la science. Les humains les plus défavorisés souffrent et meurent de maladies que l’on ne peut soigner par manque d’argent.

      21, 22. En quel sens les pays riches comme les pays pauvres souffrent-​ils de la “plaie meurtrière”?

      21 Ainsi, quelque 150 millions de gens sont atteints de malaria et 200 millions souffrent de la bilharziose. La maladie de Chagas touche environ 10 millions de personnes. Quarante millions sont atteintes de la cécité des rivières. Chaque année, des millions d’enfants sont emportés par des crises aiguës de diarrhée⁠8. La tuberculose et la lèpre figurent toujours parmi les affections préoccupantes. Plus que les autres, les gens démunis sont victimes “des pestes” qui sévissent “dans un lieu après l’autre”.

      22 Mais les gens aisés ne sont pas à l’abri. La grippe, par exemple, s’en prend aussi bien aux pauvres qu’aux riches. En 1957, une forme de grippe tua 70 000 personnes rien qu’aux États-Unis. En Allemagne, on estime qu’une personne sur six contractera un cancer un jour ou l’autre⁠9. En outre, les maladies sexuellement transmissibles frappent les riches comme les pauvres. La blennorragie, la maladie contagieuse considérée comme la plus fréquente aux États-Unis, infecterait, dans certaines régions d’Afrique, jusqu’à 18,9 % de la population⁠10. La syphilis, les infections à Chlamydiae et l’herpès génital ne sont que quelques-unes des autres “pestes” pandémiques transmises par voie sexuelle.

      23. Quelle “plaie meurtrière” fait depuis peu la une des journaux?

      23 Ces dernières années, le SIDA, une autre “plaie meurtrière”, est venu allonger la liste des “pestes”. Le SIDA suscite la terreur, car, à l’heure où ces lignes sont écrites, on n’entrevoit aucun remède à cette affection en progression constante. Le docteur Jonathan Mann, chargé à l’OMS (Organisation mondiale de la santé) de coordonner la lutte contre le SIDA, a déclaré: “On estime qu’à ce jour le nombre total de porteurs du virus d’immunodéficience acquise (HIV) se situe entre cinq et dix millions⁠11.” Selon un rapport, le virus du SIDA fait une nouvelle victime toutes les minutes. C’est là, sans conteste, une “plaie meurtrière”! Parlons à présent d’un autre aspect de la prophétie: la mort provoquée par les bêtes sauvages.

      “Les bêtes sauvages de la terre”

      24, 25. a) De quelle sorte de ‘bête sauvage’ le prophète Ézéchiel parla-​t-​il? b) Que dit Jésus à propos des “bêtes sauvages” qui rôderaient sur la terre durant sa présence?

      24 Lorsque les journaux parlent de bêtes sauvages à notre époque, c’est pour signaler les espèces menacées ou en voie de disparition. “Les bêtes sauvages de la terre” ont donc plus à craindre des hommes que l’inverse, même si dans certains pays les animaux sauvages, comme les tigres en Inde, causent encore régulièrement des pertes en vies humaines.

      25 La Bible attire cependant notre attention sur des bêtes sauvages d’un autre genre, des bêtes qui, ces dernières années, ont fait naître une réelle appréhension. Le prophète Ézéchiel assimila des hommes violents à des bêtes sauvages lorsqu’il déclara: “Ses princes au milieu d’elle sont comme des loups qui déchirent une proie, en versant le sang, en détruisant des âmes afin de faire un gain injuste.” (Ézéchiel 22:27). Quand Jésus annonça une ‘augmentation du mépris de la loi’, il prévoyait en réalité que des “bêtes sauvages” de ce genre rôderaient sur la terre durant sa présence (Matthieu 24:12). Paul, rédacteur biblique, ajoute que dans “les derniers jours” les hommes seraient “amis de l’argent, (...) sans maîtrise de soi, cruels, sans amour du bien”. (2 Timothée 3:1-3.) Cela s’est-​il vérifié depuis 1914?

      26-28. Quels rapports en provenance du monde entier attestent que des “bêtes sauvages” meurtrières rôdent sur la terre?

      26 Tout à fait. Si vous êtes citadin, vous savez déjà qu’il en est ainsi dans presque toutes les grandes villes de la planète. Au cas où vous en douteriez, examinez ces quelques extraits de journaux récents. Colombie: “La police a enregistré l’année dernière (...) environ 10 000 meurtres et 25 000 attaques à main armée.” Victoria, Australie: “Montée en flèche des délits graves.” États-Unis: “Vers un nombre record de crimes à New York.” “L’an dernier, Detroit (Michigan) a supplanté Gary (Indiana), avec le taux de meurtres le plus élevé du pays: 58 pour 100 000 habitants.”

      27 Zimbabwe: “Les meurtres d’enfants atteignent un seuil critique.” Brésil: “La criminalité est si forte et les armes si courantes que la violence dans les faits divers ne suscite plus guère de réactions.” Nouvelle-Zélande: “Les agressions sexuelles et la violence sont toujours les principales préoccupations de la police.” “La violence entre Néo-Zélandais ne peut être qualifiée que de barbarie.” Espagne: “L’Espagne aux prises avec une criminalité florissante.” Italie: “Après quelques revers, la Mafia sicilienne renaît de ses cendres et lance une vague d’assassinats.”

      28 Ce ne sont là que quelques citations de journaux parus peu avant la publication de ce livre. Il est clair que “les bêtes sauvages” rôdent aujourd’hui sur la terre, semant la peur et l’insécurité.

      La prédication de la bonne nouvelle

      29, 30. Conformément à ce que Jésus a prophétisé, quelle situation la chrétienté connaît-​elle sur le plan religieux?

      29 Quel serait l’état des religions pendant la période troublée qui marquerait la présence de Jésus? Jésus prophétisa tout d’abord un développement du zèle religieux. “Beaucoup de faux prophètes se lèveront, dit-​il, et ils en égareront beaucoup.” (Matthieu 24:11). Il prédit ensuite que, dans l’ensemble de la chrétienté, l’intérêt des gens pour Dieu atteindrait son niveau le plus bas. “L’amour du grand nombre se refroidira.” — Matthieu 24:12.

      30 Ces déclarations décrivent avec justesse ce qui se produit au sein de la chrétienté. D’un côté, les Églises en place périclitent partout, désertées par les fidèles. Dans les pays d’Europe du Nord, jadis très protestants, ainsi qu’en Angleterre, la religion est pratiquement morte. L’Église catholique se heurte, elle, à une pénurie de prêtres et à la désaffection des paroissiens. En contrepartie, on assiste à l’émergence de mouvements religieux marginaux. Les cultes d’inspiration orientale prolifèrent, tandis que des prédicateurs avides extorquent des millions de dollars à des téléspectateurs.

      31. Quelle prophétie de Jésus nous aide à identifier les vrais chrétiens à notre époque?

      31 Que dire maintenant du vrai christianisme, tel qu’il fut enseigné par Jésus et prêché par ses apôtres? Il existerait toujours durant la présence de Jésus; mais comment le reconnaître? Grâce à certaines caractéristiques. Jésus en mentionna une dans sa grande prophétie: les chrétiens s’emploieraient à une œuvre mondiale d’enseignement, ce qu’il annonça en ces termes: “Et cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations; et alors viendra la fin.” — Matthieu 24:14.

      32. Quel est le seul groupement qui accomplit la prophétie de Jésus rapportée en Matthieu 24:14?

      32 Cette prédication atteint à présent des proportions extraordinaires. Aujourd’hui, le mouvement religieux connu sous le nom de Témoins de Jéhovah se consacre à l’œuvre de prédication la plus intensive de toute l’histoire du christianisme (Ésaïe 43:10, 12). Dès 1919, alors que les principales religions de la chrétienté politisée apportaient leur soutien à la Société des Nations, pourtant vouée à l’échec, les Témoins de Jéhovah se préparaient en vue de cette campagne mondiale de prédication.

      33, 34. Dans quelle mesure la bonne nouvelle du Royaume est-​elle prêchée dans le monde?

      33 Les Témoins n’étaient qu’environ 10 000 à l’époque, mais ils étaient conscients de l’ampleur de la tâche qui les attendait et ils l’entreprirent courageusement. Comprenant qu’il était contraire à la Bible et au modèle apostolique d’établir une distinction entre un clergé et des laïcs, ils apprirent tous, sans exception, à parler du Royaume de Dieu à leurs semblables. Ils devinrent ainsi une organisation de prédicateurs.

      34 Avec le temps, ces prédicateurs durent faire face à une opposition virulente. En Europe, ils furent en butte à différents types de régimes totalitaires. Aux États-Unis et au Canada, ils menèrent des batailles juridiques et affrontèrent des foules en furie. Dans d’autres pays, ils eurent à surmonter des préjugés religieux tenaces et la persécution de dictateurs impitoyables. Ces dernières années, ils ont également dû compter avec le développement du scepticisme et de l’esprit de jouissance. Ils se sont cependant montrés persévérants, si bien qu’ils sont à l’heure actuelle plus de trois millions et demi dans 212 pays. Jamais auparavant la bonne nouvelle du Royaume n’avait connu une telle diffusion. N’est-​ce pas là un accomplissement magistral de cet élément du signe?

      Que signifient tous ces événements?

      35. a) Comment la réalisation actuelle des prophéties contribue-​t-​elle à démontrer l’inspiration divine de la Bible? b) Que signifie pour notre époque l’accomplissement du signe donné par Jésus?

      35 Nous pouvons affirmer sans l’ombre d’un doute que nous sommes témoins de la réalisation du grand signe donné par Jésus. C’est là une preuve supplémentaire que la Bible a vraiment été inspirée par Dieu. Aucun humain n’aurait pu prédire si longtemps à l’avance les événements qui se dérouleraient en notre XXe siècle. La réalisation de ce signe signifie aussi que nous vivons à l’époque de la présence de Jésus et de la conclusion du système de choses (Matthieu 24:3). Quelle est la portée de cette prophétie? Quelle est la signification de la présence de Jésus? Qu’est-​ce que le système de choses qui arrive à sa conclusion? Pour le savoir, il nous faut examiner une autre preuve solide de l’inspiration divine de la Bible: son harmonie remarquable. Cet examen, qui fait l’objet du prochain chapitre, nous montrera aussi de quelle façon le thème central de la Bible approche en ce moment même de son redoutable dénouement.

      [Notes]

      a Entre 1914 et 1918, on recensa au moins cinq tremblements de terre plus violents que celui des Abruzzes, atteignant ou dépassant 8 sur l’échelle de Richter. Mais ces secousses, qui se produisirent en des régions reculées du globe, ne reçurent pas autant de publicité que le séisme qui endeuilla l’Italie⁠5.

      b Différents chiffres ont été avancés quant au nombre de victimes pour certaines de ces catastrophes. Toutes, néanmoins, ont été extrêmement destructrices.

  • La Bible: Un tout harmonieux
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 11

      La Bible: Un tout harmonieux

      Imaginez une bibliothèque de 66 livres écrits en trois langues différentes, sur une période de 1 600 ans, par quelque 40 hommes habitant plusieurs pays. Issus de milieux divers, ces rédacteurs possèdent chacun leur propre personnalité et des talents particuliers. Or, mis bout à bout, leurs livres ne forment plus qu’un seul gros ouvrage qui, de la première à la dernière page, développe un thème unique. Difficile à croire, n’est-​ce pas? Pourtant, la Bible correspond tout à fait à cette description.

      1. (Inclure l’introduction.) Quelle harmonie remarquable prouve que la Bible est inspirée par Dieu?

      TOUS ceux qui étudient honnêtement la Bible ne peuvent qu’être frappés devant ce recueil de livres qui forme néanmoins un ensemble homogène. Deux facteurs contribuent à cette homogénéité: du début à la fin, la Bible encourage le culte d’un seul Dieu aux caractéristiques immuables. D’autre part, tous les livres qui la composent développent un seul et même thème. Ce tout harmonieux offre une preuve convaincante que la Bible est vraiment la Parole de Dieu.

      2, 3. Quelle prophétie énoncée en Éden offrait une raison d’espérer, et dans quelles circonstances a-​t-​elle été formulée?

      2 Le thème central de la Bible apparaît dès ses tout premiers chapitres, dans le livre de la Genèse. Nous y apprenons que nos premiers parents, Adam et Ève, furent créés parfaits et placés dans un jardin paradisiaque, l’Éden. Là, Ève fut abordée par un serpent qui contesta le bien-fondé des lois divines et, par de subtils mensonges, l’amena à pécher. Adam suivit Ève et, lui aussi, désobéit à Dieu. Qu’en résulta-​t-​il? Tous deux furent expulsés d’Éden et condamnés à mourir. Nous subissons, quant à nous, les conséquences de cette rébellion originelle, car nos premiers parents nous ont transmis le péché et la mort. — Genèse 3:1-7, 19, 24; Romains 5:12.

      3 À cette époque tragique, Dieu énonça une prophétie qui offrait des raisons d’espérer. Cette prophétie fut adressée au serpent, mais en présence d’Adam et Ève, qui seraient donc à même d’en faire part à leurs enfants. Dieu déclara: “Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” — Genèse 3:15; Romains 8:20, 21.

      4. Quelles entités sont mentionnées dans la prophétie que Jéhovah prononça en Éden, et comment allaient-​elles interagir au cours des siècles?

      4 Remarquons que ce verset clé met en jeu quatre entités: le serpent, la femme et leurs postérités respectives. Ces entités allaient jouer un rôle essentiel au cours des millénaires à venir. Une inimitié constante devrait opposer la femme et sa postérité d’une part, au serpent et à sa postérité d’autre part. Cette inimitié engloberait un conflit incessant entre le vrai culte et le faux, entre la droiture et la méchanceté. À un moment donné, le serpent semblerait prendre le dessus, en meurtrissant au talon la postérité de la femme. Toutefois, la postérité de la femme devrait finalement écraser la tête du serpent. Dieu lui-​même serait justifié lorsque toute trace de la rébellion originelle aurait disparu.

      5. Comment savons-​nous qu’Ève n’est pas la femme dont parlait la prophétie?

      5 Qui sont cette femme et ce serpent? Et qui sont leurs postérités? Lorsqu’elle donna le jour à Caïn, son premier fils, Ève s’exclama: “J’ai produit un homme avec l’aide de Jéhovah.” (Genèse 4:1). Peut-être croyait-​elle alors être la femme de la prophétie et pensait-​elle que son fils deviendrait la postérité. Mais, tout comme le serpent, Caïn était mauvais. Il devint un meurtrier en tuant son jeune frère Abel (Genèse 4:8). La prophétie recélait manifestement une signification plus profonde, un symbolisme que Dieu seul serait en mesure d’expliquer, ce qu’il fit du reste de façon progressive. Chacun des 66 livres de la Bible contribue sous un angle ou sous un autre à révéler la signification de cette première prophétie biblique.

      Qui est le serpent?

      6-8. Quelles paroles de Jésus nous aident à identifier la puissance qui se cachait derrière le serpent? Expliquez.

      6 Voyons tout d’abord qui est le serpent de Genèse 3:15. Le récit relate qu’un serpent proprement dit a adressé la parole à Ève en Éden. Or, les serpents ne parlent pas. Ce serpent n’a donc pu s’exprimer qu’animé par une puissance. Quelle était-​elle? Son identité ne fut pleinement révélée qu’au Ier siècle, à l’époque où Jésus effectuait son ministère sur la terre.

      7 En une certaine occasion, Jésus parla à des chefs religieux juifs imbus de leur propre justice. Ces hommes se vantaient d’être les fils d’Abraham alors même qu’ils s’opposaient implacablement à la vérité prêchée par Jésus. Il leur dit: “Vous venez, vous, de votre père, le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Ce fut un homicide quand il commença, et il n’a pas persisté dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle selon ses propres tendances, parce qu’il est menteur et le père du mensonge.” — Jean 8:44.

      8 Jésus s’exprimait avec force et sans détours, décrivant le Diable comme “un homicide” et comme “le père du mensonge”. Les tout premiers mensonges rapportés dans la Bible n’ont-​ils pas été proférés par le serpent en Éden? Celui qui les a émis était à l’évidence “le père du mensonge”. De surcroît, ces mensonges causèrent la mort d’Adam et d’Ève, ce qui fit de ce menteur du passé un meurtrier. En conséquence, la puissance qui se cachait derrière le serpent en Éden n’était autre que Satan le Diable à qui Jéhovah adressait en réalité cette prophétie.

      9. Comment Satan est-​il venu à l’existence?

      9 Certaines personnes se demandent: Si Dieu est bon, pourquoi a-​t-​il formé une créature telle que le Diable? Les explications de Jésus permettent également de répondre à cette question. Il dit que Satan “fut un homicide quand il commença”. Ainsi, c’est en mentant à Ève que cette créature devint Satan, nom qui dérive d’un terme hébreu signifiant “opposant”. Dieu n’a pas créé Satan. Au contraire, un ange autrefois fidèle devint lui-​même Satan en laissant un mauvais désir se développer dans son cœur. — Deutéronome 32:4; voir Job 1:6-12; 2:1-10; Jacques 1:13-15.

      La postérité du serpent

      10, 11. Comment Jésus et l’apôtre Jean nous aident-​ils à identifier la postérité du Serpent?

      10 Mais qui est ‘la postérité [ou descendance] du serpent’? Les propos de Jésus nous aident là encore à résoudre une partie de l’énigme. Il dit aux chefs religieux juifs: “Vous venez, vous, de votre père, le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père.” Ces Juifs descendaient d’Abraham, ce dont précisément ils se vantaient. Néanmoins, leur conduite méchante faisait d’eux des fils spirituels de Satan, l’initiateur du péché.

      11 Écrivant vers la fin du Ier siècle, l’apôtre Jean établit clairement qui appartient à la postérité du Serpent, Satan: “Celui qui pratique le péché est issu du Diable, parce que le Diable pèche depuis le commencement. (...) Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont manifestes en ceci: quiconque ne pratique pas la justice n’est pas issu de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère.” (1 Jean 3:8, 10). Comme les faits l’indiquent, la postérité du Serpent a été très active tout au long de l’Histoire!

      Qui est la postérité de la femme?

      12, 13. a) Comment Jéhovah révéla-​t-​il à Abraham que la postérité de la femme apparaîtrait parmi ses descendants? b) Qui hérita de la promesse relative à la Postérité?

      12 Mais qui est donc ‘la postérité [ou descendance] de la femme’? C’est l’une des questions les plus importantes jamais soulevées, car c’est la postérité de la femme qui écrasera finalement la tête de Satan et effacera les effets déplorables de la rébellion originelle. Au XXe siècle avant notre ère, Dieu donna au fidèle Abraham un indice capital sur l’identité de cette postérité. Comme Abraham manifestait une grande foi, Dieu lui fit plusieurs promesses au sujet de la postérité qui lui naîtrait. L’une d’elles laissait nettement entendre que ‘la postérité de la femme’ qui ‘meurtrirait la tête du serpent’ devait apparaître parmi les enfants du patriarche. Dieu lui dit: “Ta postérité prendra possession de la porte de ses ennemis. Et grâce à ta postérité se béniront assurément toutes les nations de la terre, parce que tu as écouté ma voix.” — Genèse 22:17, 18.

      13 Au fil des ans, la promesse que Jéhovah avait faite à Abraham fut répétée à son fils Isaac et à son petit-fils Jacob (Genèse 26:3-5; 28:10-15). Avec le temps, les descendants de Jacob formèrent 12 tribus. L’une d’elles, Juda, reçut cette promesse particulière: “Le sceptre ne s’écartera point de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schilo; et à lui appartiendra l’obéissance des peuples.” (Genèse 49:10). Selon toute vraisemblance, la Postérité devait sortir de la tribu de Juda.

      14. Quelle nation fut organisée afin d’être préparée à la venue de la Postérité?

      14 À la fin du XVIe siècle avant notre ère, les 12 tribus d’Israël furent organisées en une nation qui allait constituer le peuple spécial de Dieu. À cette fin, Dieu conclut avec les Israélites une alliance solennelle et leur donna un code de lois. Ces mesures servaient essentiellement à préparer un peuple à la venue de la Postérité (Exode 19:5, 6; Galates 3:24). Dès lors, l’inimitié de Satan envers la postérité de la femme s’est manifestée dans l’hostilité des nations à l’égard du peuple élu de Dieu.

      15. Quel fut le dernier indice révélant de quelle famille issue d’Abraham viendrait la Postérité?

      15 Le dernier indice révélant quelle famille produirait la Postérité fut donné au XIe siècle avant notre ère. Dieu s’adressa alors au deuxième roi d’Israël, David, lui promettant que la Postérité viendrait dans sa lignée et que le trône de cette Postérité serait “solidement établi pour des temps indéfinis”. (2 Samuel 7:11-16.) Désormais, on put à juste titre parler de la Postérité comme du fils de David. — Matthieu 22:42-45.

      16, 17. En quels termes Ésaïe décrivit-​il les bénédictions qu’apporterait la Postérité?

      16 Dans les années qui suivirent, Dieu inspira des prophètes pour qu’ils fournissent des détails supplémentaires sur la postérité à venir. Ainsi, au VIIIe siècle, Ésaïe écrivit: “Un enfant nous est né, un fils nous a été donné; et la domination princière sera sur son épaule. Et on l’appellera du nom de Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de paix. À l’abondance de la domination princière et à la paix il n’y aura pas de fin, sur le trône de David et sur son royaume.” — Ésaïe 9:6, 7.

      17 Ésaïe prophétisa encore au sujet de cette postérité: “Il devra juger les petits avec justice, et il devra réprimander avec droiture en faveur des humbles de la terre. (...) Et le loup résidera temporairement avec l’agneau mâle, et le léopard se couchera avec le chevreau, et le veau, et le jeune lion à crinière, et l’animal bien nourri, tous ensemble (...). On ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte, car la terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer.” (Ésaïe 11:4-9). Quelles merveilleuses bénédictions cette postérité allait apporter!

      18. Quels autres renseignements concernant la Postérité Daniel consigna-​t-​il?

      18 Au VIe siècle avant notre ère, Daniel consigna lui aussi une prophétie ayant trait à la Postérité. Il annonça le moment où quelqu’un de semblable à un fils d’homme se présenterait dans le ciel et recevrait “la domination, et la dignité, et un royaume, pour que tous les peuples, groupements nationaux et langues le servent”. (Daniel 7:13, 14.) Ainsi, la Postérité hériterait d’un royaume céleste et exercerait son autorité royale sur toute la terre.

      L’énigme est résolue

      19. D’après la révélation de l’ange, quel rôle Marie allait-​elle jouer dans la venue de la Postérité?

      19 C’est à l’aube de notre ère que l’identité de la Postérité fut enfin dévoilée. En l’an 2 avant notre ère, un ange apparut à une jeune Juive, une descendante du roi David nommée Marie. Il lui annonça qu’elle allait mettre au monde un enfant bien différent des autres, disant: “Celui-ci sera grand, et on l’appellera Fils du Très-Haut; et Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son royaume n’aura pas de fin.” (Luc 1:32, 33). La “postérité” si longtemps attendue allait enfin venir.

      20. Qui est la postérité promise, et quel message prêcha-​t-​il en Israël?

      20 En l’an 29 de notre ère (date signalée par Daniel longtemps à l’avance), Jésus fut baptisé. L’esprit saint descendit alors sur lui, et Dieu le reconnut comme son Fils (Daniel 9:24-27; Matthieu 3:16, 17). Puis, pendant trois ans et demi, Jésus rendit témoignage devant les Juifs en proclamant: “Le royaume des cieux s’est approché.” (Matthieu 4:17). Pendant ce temps, il accomplit un nombre si considérable de prophéties des Écritures hébraïques que l’on ne pouvait plus douter qu’il fût vraiment la postérité promise.

      21. Que comprirent les premiers chrétiens quant à l’identité de la Postérité?

      21 Les premiers chrétiens le comprenaient fort bien. Paul expliqua aux chrétiens de Galatie: “Or c’est à Abraham que les promesses ont été faites, et à sa postérité. Il n’est pas dit: ‘Et aux postérités’, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais comme s’agissant d’une seule: ‘Et à ta postérité’, qui est Christ.” (Galates 3:16). C’est Jésus qui deviendrait le “Prince de paix” annoncé par Ésaïe. Après sa venue dans son Royaume, il instaurerait la justice et l’équité sur toute la terre.

      Et la femme, qui est-​elle?

      22. Qui est la femme dont il est question dans la prophétie énoncée par Jéhovah en Éden?

      22 Mais qui est la femme déjà mentionnée en Éden et dont Jésus est la postérité? La puissance qui se cachait derrière le serpent était une créature spirituelle. Il ne serait donc pas surprenant que cette femme soit, elle aussi, spirituelle. L’apôtre Paul parla en ces termes d’une “femme” céleste: “Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et elle est notre mère.” (Galates 4:26). D’autres passages révèlent que la “Jérusalem d’en haut” existe déjà depuis des millénaires. Il s’agit de l’organisation céleste de Jéhovah composée de créatures spirituelles. C’est d’elle que Jésus est venu pour être la ‘postérité de la femme’. Seule une “femme” spirituelle était en mesure d’endurer, des millénaires durant, l’inimitié du “serpent originel”. — Révélation 12:9; Ésaïe 54:1, 13; 62:2-6.

      23. Qu’y a-​t-​il de si remarquable dans la révélation progressive du sens de la prophétie faite par Jéhovah en Éden?

      23 Ce rapide examen de l’ancienne prophétie énoncée en Genèse 3:15 témoigne éloquemment de l’admirable harmonie de la Bible. Fait vraiment remarquable, cette prophétie ne s’éclaire que si l’on met en parallèle les événements et les déclarations des XXe, XIe, VIIIe et VIe siècles avant notre ère avec les déclarations et événements du Ier siècle de notre ère. Le hasard n’y est pour rien. Il a fallu que tous ces éléments soient mis en place par quelqu’un. — Ésaïe 46:9, 10.

      Les enseignements à tirer

      24. Que signifie pour nous l’identification de la postérité de la femme?

      24 Que signifie pour nous cette prophétie? Jésus est le membre principal de la ‘postérité de la femme’. Ainsi que l’avait jadis annoncé la prophétie de Genèse 3:15, le Serpent ‘meurtrirait’ le talon de la Postérité. C’est ce qui arriva lorsque Jésus mourut sur le poteau de supplice. Mais une meurtrissure n’est pas définitive: l’apparente victoire du Serpent se tourna rapidement en défaite quand Jésus fut ressuscité. (Comme l’a montré le chapitre 6, il existe des preuves irrécusables de sa résurrection.) La mort de Jésus a rendu possible le salut des humains droits. En ce sens la Postérité a commencé à s’avérer une bénédiction, conformément à ce que Dieu avait promis à Abraham. Mais que dire des prophéties annonçant que Jésus régnerait sur la terre depuis un royaume céleste?

      25, 26. À quelle question l’inimitié décrite dans la Révélation opposant ‘la postérité de la femme’ et le serpent se rattache-​t-​elle?

      25 Dans une vision prophétique saisissante consignée au chapitre 12 du livre de la Révélation Ré 12, l’instauration de ce Royaume est figurée par la naissance au ciel d’un enfant mâle. Dans ce Royaume, la postérité promise entre en possession du pouvoir sous le titre de Michel, nom qui signifie “Qui est comme Dieu?”. En chassant à jamais du ciel “le serpent originel”, Michel montre que nul ne peut à bon droit défier la souveraineté de Jéhovah. Nous lisons: “Il a donc été précipité le grand dragon, le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan, celui qui égare la terre habitée tout entière; il a été précipité sur la terre.” — Révélation 12:7-9.

      26 Cette libération pour le ciel se traduit sur terre par un temps de détresse. Un cri triomphant retentit alors: “Maintenant sont arrivés le salut et la puissance et le royaume de notre Dieu et l’autorité de son Christ.” Et plus loin: “C’est pourquoi réjouissez-​vous, cieux, et vous qui y résidez! Malheur à la terre et à la mer, car le Diable est descendu vers vous, ayant une grande colère, sachant qu’il a une courte période de temps.” — Révélation 12:10, 12.

      27. Quand la prophétie annonçant l’expulsion de Satan des cieux s’est-​elle accomplie? Comment le savons-​nous?

      27 Peut-​on déterminer à quel moment cette prophétie devait se réaliser? C’était précisément ce que les disciples voulaient savoir quand ils ont interrogé Jésus sur ‘le signe de sa présence et de la conclusion du système de choses’ — question que nous avons examinée au chapitre 10 (Matthieu 24:3). Comme nous l’avons vu, les faits prouvent, sans l’ombre d’un doute, que la présence de Jésus dans la puissance de son Royaume céleste a commencé en 1914. Depuis lors, les ‘malheurs’ n’ont pas manqué de s’abattre sur “la terre”!

      28, 29. Quels changements importants doivent encore se produire sur la scène terrestre, et comment savons-​nous qu’ils sont proches?

      28 Mais notez ceci: le cri entendu dans le ciel annonçait qu’il ne reste à Satan qu’“une courte période de temps”. La première prophétie, celle de Genèse 3:15, approche inéluctablement de son dénouement. Le serpent, la femme et leurs postérités respectives ont tous été identifiés. La Postérité a été ‘meurtrie au talon’, mais elle s’est rétablie. Bientôt commencera l’écrasement du Serpent (et de sa postérité) sous le règne de Christ Jésus, le Roi déjà intronisé par Dieu.

      29 Ces événements vont entraîner de formidables bouleversements sur la terre. Ceux qui s’identifient à la postérité de Satan disparaîtront avec lui. Comme le psalmiste l’a prophétisé, “un peu de temps encore, et le méchant ne sera plus; et assurément tu prêteras attention à son lieu, et il ne sera pas”. (Psaume 37:10.) Quel changement radical que celui-là! S’accompliront alors ces autres paroles du psalmiste: “Mais les humbles posséderont la terre, et vraiment ils se délecteront de l’abondance de la paix.” — Psaume 37:11.

      30. Pourquoi sont-​ce les sceptiques qui manquent de réalisme en mettant en doute l’inspiration de la Bible et même l’existence de Dieu?

      30 Ainsi, le “Prince de paix” introduira les humains dans une ère de paix. C’est là ce que la Bible promet, comme nous l’avons noté en Ésaïe 9:6, 7. En cette époque marquée par le scepticisme, beaucoup de gens trouvent pareille promesse irréaliste. Mais quelle autre solution les hommes ont-​ils à proposer? Aucune! Par contre, cette promesse est clairement énoncée dans la Bible, la Parole infaillible de Dieu. Tout bien considéré, ce sont les sceptiques qui manquent de réalisme (Ésaïe 55:8, 11). Ils ne font aucun cas de Dieu, qui a inspiré la Bible et qui est, lui, la réalité suprême.

      [Illustration, page 151]

      La première prophétie de la Bible offrit à l’humanité déchue des raisons d’espérer.

      [Illustration, page 154]

      Au XXe siècle avant notre ère, Jéhovah dit à Abraham que la postérité promise apparaîtrait parmi ses descendants.

      [Illustration, page 155]

      Au XIe siècle avant notre ère, le roi David apprit que la Postérité serait issue de sa lignée royale.

      [Illustration, page 156]

      Au VIIIe siècle avant notre ère, Ésaïe annonça les bénédictions qu’amènerait la Postérité.

      [Illustration, page 157]

      Au VIe siècle avant notre ère, Daniel prédit que la Postérité régnerait dans un royaume céleste.

      [Illustration, page 159]

      Vers le début du Ier siècle de notre ère, Marie apprit que Jésus, l’enfant qu’elle allait porter, deviendrait la Postérité.

  • Une incomparable source de sagesse
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 12

      Une incomparable source de sagesse

      “Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah! Toutes, tu les as faites avec sagesse. La terre est pleine de tes productions.” (Psaume 104:24). De la splendeur du vaste univers à la beauté délicate d’une fleur, la création entière proclame la sagesse sans pareille de son Créateur. Les prouesses techniques du XXe siècle semblent bien dérisoires comparées aux œuvres divines. Si la Bible est vraiment la Parole de Dieu, il serait logique qu’elle se signale encore par une sagesse supérieure à celle des humains. Est-​ce le cas?

      1. (Inclure l’introduction.) a) Qu’est-​ce qui témoigne de la sagesse sans pareille de Dieu? b) Que conseille la Bible à propos de la sagesse?

      LA BIBLE accorde à la sagesse une place de choix. Elle déclare: “La sagesse est la chose principale. Acquiers la sagesse; et avec tout ce que tu acquiers, acquiers l’intelligence.” (Proverbes 4:7). Reconnaissant que les hommes en manquent souvent, elle offre cet encouragement: ‘Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il continue à la demander à Dieu, car il donne à tous avec générosité.’ — Jacques 1:5.

      2. Comment peut-​on grandir en sagesse?

      2 De quelle façon Dieu ‘donne-​t-​il de la sagesse avec générosité’? Notamment en nous invitant à lire la Bible et à tirer profit de ce qu’elle enseigne. Le livre biblique des Proverbes lance cette exhortation: “Mon fils, si tu reçois mes paroles et si tu conserves avec soin auprès de toi mes commandements, de manière à prêter attention à la sagesse (...) tu comprendras la crainte de Jéhovah et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car Jéhovah lui-​même donne la sagesse.” (Proverbes 2:1, 2, 5, 6). Celui qui met en application les conseils bibliques et constate leur valeur pratique se rend compte que la Bible reflète vraiment la sagesse divine.

      De sages déclarations

      3, 4. a) Que dit la Bible à propos de la vanité de l’amour porté à l’argent? b) Quel jugement équilibré la Bible émet-​elle quant à la valeur de l’argent?

      3 L’examen de quelques versets nous en donnera une vision plus précise. Considérons tout d’abord cette sage déclaration: “Ceux qui sont résolus à être riches tombent dans la tentation, dans un piège et dans beaucoup de désirs insensés et funestes (...). Car l’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de choses mauvaises.” (1 Timothée 6:9, 10). Comparons maintenant ce constat avec la tendance qui incite aujourd’hui les gens, tout au moins dans la société occidentale, à faire des richesses leur principale préoccupation. Si beaucoup parviennent à amasser autant d’argent qu’ils le désirent, ils n’échappent pas, hélas! à un sentiment de vide et de frustration. Un psychologue note: “Accéder aux premières places ou devenir riche laisse insatisfait et ne donne pas l’impression de se réaliser, ni d’être vraiment aimé ou respecté⁠1.”

      4 Cela ne signifie pas que le sens pratique commande de se désintéresser complètement de l’argent. Avec sagesse et équilibre la Bible affirme: “La sagesse sert à la protection comme l’argent sert à la protection; mais l’avantage de la connaissance, c’est que la sagesse garde en vie ses possesseurs.” (Ecclésiaste 7:12). Sans nier l’importance de l’argent, la Bible nous amène donc à ne pas lui accorder la première place. Il ne constitue qu’un moyen et n’offre qu’un secours limité si on ne l’utilise pas avec sagesse.

      5, 6. a) Pourquoi le conseil biblique qui invite à rejeter les mauvaises compagnies est-​il sage? b) En quoi le fait de “marcher avec les sages” est-​il bénéfique?

      5 Cette déclaration biblique se vérifie également: “Celui qui marche avec les sages deviendra sage, mais il arrivera malheur à celui qui a des rapports avec les stupides.” (Proverbes 13:20). Avez-​vous remarqué à quel point les personnes que nous fréquentons exercent une influence sur nous? Pressés par leurs camarades, des jeunes se mettent à boire, à se droguer, ou adoptent une conduite immorale. Si nous nous mêlons à ceux qui usent d’un langage ordurier, nous finirons par surprendre des propos orduriers dans notre bouche. De même, la fréquentation de gens malhonnêtes nous incitera à devenir malhonnêtes. C’est donc avec juste raison que la Bible déclare: “Les mauvaises compagnies gâtent les saines habitudes.” — 1 Corinthiens 15:33.

      6 En contrepartie, il est tout aussi vrai que de bonnes fréquentations peuvent nous être bénéfiques. ‘Marcher avec les sages’ nous rendra plus sages. Comme les mauvaises, les bonnes habitudes se transmettent. En nous encourageant à choisir soigneusement qui nous fréquenterons, la Bible fait, là encore, montre de sagesse.

      7. En quoi la Bible est-​elle une source de sagesse unique?

      7 La Bible renferme quantité de recommandations analogues destinées à nous guider. Elle est une source de conseils incomparable. En effet, ses avis se révèlent invariablement bénéfiques, ils ne restent jamais théoriques et ne lèsent jamais nos intérêts. La Bible en offre une gamme sans égale. Ceux qui les mettent en application et constatent à chaque fois qu’ils leur réussissent, en viennent à considérer la Bible comme une source exceptionnelle de sagesse.

      De sages principes

      8. Comment la Bible peut-​elle nous être utile si nous nous trouvons dans une situation dont elle ne parle pas expressément?

      8 Mais que faire si l’on se trouve dans une situation dont la Bible ne parle pas expressément? Même alors, elle fournit la plupart du temps des principes directeurs. Par exemple, nombreuses sont les personnes qui, un jour ou l’autre, doivent définir quelle sera leur attitude vis-à-vis du tabac. Certes, la Bible ne dit rien du tabac, qui, à l’époque de Jésus, était inconnu au Moyen-Orient. Néanmoins, elle expose des principes utiles pour prendre une sage décision.

      9-11. De quelle façon les principes bibliques aident-​ils à prendre une sage décision quant à l’usage du tabac, et quels bienfaits se procure-​t-​on en les suivant?

      9 Même si on la considère comme un plaisir, l’inhalation de la fumée du tabac fait en réalité pénétrer dans les poumons du fumeur une forte dose de substances toxiques. Le fumeur souille son corps, tout autant que ses vêtements et l’air qui l’entoure. De plus, le tabac crée une accoutumance dont il est souvent très difficile de se défaire. Sans oublier ce qui précède, cherchons à présent dans la Bible quelle sage ligne de conduite adopter vis-à-vis du tabac.

      10 Considérons tout d’abord le phénomène d’accoutumance. L’apôtre Paul déclara au sujet des aliments: “Je ne permettrai à rien d’avoir pouvoir sur moi.” (1 Corinthiens 6:12). Paul était libre de manger n’importe quel aliment, mais il n’ignorait pas que certains de ses contemporains avaient une conscience très sensible. C’est pourquoi, comme il l’expliqua, il n’avait pas “envie” de certains aliments au point d’être incapable de s’en passer s’il le fallait pour ne pas faire trébucher autrui. Celui qui ne peut s’empêcher de fumer, ou de chiquer, ne peut nier qu’il se maintient sous le “pouvoir” du tabac. Le principe qui ressort des propos de Paul sur la nourriture s’applique donc aussi bien à l’usage du tabac: il ne faut pas devenir esclave d’une habitude.

      11 Parlons à présent de la souillure occasionnée par le tabac. On lit dans la Bible: “Purifions-​nous donc de toute souillure de la chair et de l’esprit.” (2 Corinthiens 7:1). On ne peut nier que le tabac souille gravement la chair, témoin le fait que, selon l’Organisation mondiale de la santé, il écourte chaque année la vie de plus d’un million de personnes. Celui qui observe le principe biblique prescrivant de se garder de toute souillure de la chair s’épargne les dangers que l’usage du tabac, de la drogue ou d’autres substances fait peser sur la santé.

      Des paroles salutaires

      12. Pourquoi les conseils bibliques concourent-​ils immanquablement à notre bien-être physique et affectif?

      12 Il n’est pas surprenant que la mise en pratique des conseils bibliques s’accompagne de bienfaits sur le plan physique. Ces conseils émanent en effet de notre Créateur qui connaît parfaitement notre nature et nos besoins (Psaume 139:14-16). Ils concourent immanquablement à notre bien-être physique et affectif.

      13, 14. Pourquoi est-​il sage d’observer le conseil biblique enjoignant de ne pas mentir?

      13 La Bible nous enjoint par exemple de ne pas mentir. Le mensonge est l’une des sept choses que hait Jéhovah. Du reste, le livre de la Révélation range les menteurs parmi ceux qui n’entreront pas dans le monde nouveau que Dieu établira (Proverbes 6:19; Révélation 21:8). Le mensonge est pourtant très courant. Une revue économique constate: “Les États-Unis entrent dans une période sans précédent de fraude, de tromperie et d’autres abus⁠2.”

      14 Aussi banal soit-​il, le mensonge nuit tant à la société qu’à l’individu. L’éditorialiste Clifford Longley écrit avec justesse: “Le mensonge blesse au plus profond le menteur et celui à qui l’on ment, car il attaque le lien vital qui met l’esprit humain en prise avec la réalité⁠3.” Le Journal américain de psychiatrie explique: “Celui à qui l’on a menti peut subir un grave préjudice psychologique. Parfois, des décisions personnelles lourdes de conséquences seront prises sur la foi de renseignements erronés que l’on croit exacts. Le mensonge peut aussi avoir des effets néfastes sur le menteur lui-​même⁠4.” Ne vaut-​il pas cent fois mieux dire la vérité, comme la Bible nous le recommande avec sagesse?

      15, 16. Quels bienfaits se procure-​t-​on en faisant preuve d’amour envers son prochain, comme le conseille la Bible?

      15 Abordant cette fois la question sous un angle plus souriant, la Bible nous invite à nous soucier des autres, à leur témoigner de l’amour et à leur venir en aide. Ces paroles de Jésus sont bien connues: “Donc, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous devez, vous aussi, le faire de même pour eux.” — Matthieu 7:12.

      16 Comme la vie serait agréable si tout un chacun suivait cette règle! Qui plus est, les gens se porteraient mieux. C’est ce qu’a fait ressortir une enquête réalisée aux États-Unis: les 1700 personnes interrogées ont dit qu’aider autrui les apaisait et les soulageait de troubles liés au stress, tels que les maux de tête et les extinctions de voix. Le rapport concluait: “Il apparaît donc que s’occuper des autres fait autant partie de la nature humaine que s’occuper de soi⁠5.” Cela nous rappelle cet ordre biblique: “Tu dois aimer ton prochain comme toi-​même.” (Matthieu 22:39; voir Jean 13:34, 35). Il est naturel de s’aimer soi-​même. Toutefois, comme la Bible l’enseigne, l’équilibre affectif ne peut être atteint qu’en conjuguant l’amour de soi avec l’amour du prochain.

      Le mariage et la moralité

      17. Pourquoi les conseils de la Bible sont-​ils parfois jugés démodés?

      17 Bien que ses conseils soient foncièrement sages, la Bible ne dit pas toujours ce que les gens aimeraient entendre. On l’accuse souvent d’être démodée. Pourquoi donc? Parce que si ses recommandations visent notre bonheur à long terme, leur application réclame généralement de la discipline et de l’abnégation, des qualités qui ne sont pas au goût du jour.

      18, 19. Quelles normes la Bible établit-​elle en matière de mariage et de moralité?

      18 Arrêtons-​nous sur la question du mariage et de la moralité. La Bible établit des normes très strictes dans ces domaines. Elle prescrit la monogamie: un seul mari pour une seule femme. En dehors de cas extrêmes qui autoriseraient un divorce ou une séparation, elle présente en général le mariage comme un lien indissoluble. “N’avez-​vous pas lu que celui qui les créa, dès le commencement les fit mâle et femelle, et qu’il a dit: ‘C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair’? Si bien qu’ils ne sont plus deux, mais une seule chair. En conséquence, ce que Dieu a mis sous le même joug, que l’homme ne le sépare pas!” — Matthieu 19:4-6; 1 Corinthiens 7:12-15.

      19 En outre, la Bible limite les relations intimes au cadre du mariage, en dehors duquel elle interdit toute pratique sexuelle. Nous lisons: “Ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni hommes qu’on entretient à des fins contre nature, ni hommes qui couchent avec des hommes (...) n’hériteront du royaume de Dieu.” — 1 Corinthiens 6:9, 10.

      20. Comment les normes bibliques de moralité sont-​elles largement bafouées aujourd’hui?

      20 Ces normes sont aujourd’hui largement bafouées. David Mace, professeur de sociologie, s’en fait l’écho: “Notre culture a subi de profonds changements au cours du XXe siècle; quantité de coutumes et d’institutions du passé ont été bouleversées de fond en comble. Le mariage n’y a pas échappé⁠6.” Les mœurs relâchées sont monnaie courante: on considère comme normales les relations sexuelles entre adolescents qui se fréquentent. De nombreux couples vivent ensemble avant de se marier, ‘pour être sûrs’. Et une fois mariés, il n’est pas rare que les conjoints aient des aventures extra-conjugales.

      21. À quoi a abouti le mépris des normes bibliques ayant trait au mariage et à la moralité?

      21 Ce climat moral permissif a-​t-​il été propice au bonheur? Aucunement; il a plutôt semé le trouble, un trouble dont le coût élevé se chiffre en foyers brisés et en détresse, sans parler de la pandémie de maladies sexuellement transmissibles, directement imputable au relâchement des mœurs. La blennorragie, la syphilis et les infections à Chlamydiae — pour ne citer qu’elles — ne cessent de gagner du terrain. Ces dernières années, la prostitution et l’homosexualité ont accéléré la propagation du SIDA. On assiste aussi à une épidémie de grossesses chez des jeunes filles à peine sorties de l’enfance. Une revue écrit: “Loin d’apporter à l’homme le bonheur total, la mise en vedette du sexe qui a caractérisé les années 60 et 70 a causé bien des souffrances⁠7.”

      22. En matière de moralité, qu’est-​ce qui rend le plus heureux?

      22 On entend à présent des réflexions telles que celle de Carlfred Broderick, professeur de sociologie: “Peut-être sommes-​nous à présent assez grands pour nous demander si la société n’aurait pas avantage à encourager l’abstinence préconjugale, qui répond le mieux aux besoins de nos concitoyens et garantit leur droit à la liberté; liberté de ne pas tomber malade ou de ne pas subir une grossesse non désirée⁠8.” Indéniablement, l’usage a montré que ce sont les normes bibliques de moralité qui rendent le plus heureux.

      Des principes bénéfiques

      23. a) Le divorce est-​il la seule solution quand un mariage est malheureux? b) Quels sont les deux fondements d’un mariage heureux et stable?

      23 Le mariage étant destiné à durer, il est important de savoir comment le réussir. On entend parfois dire qu’il vaut mieux mettre fin à un mariage malheureux que de souffrir toute une vie. Il existe toutefois une autre solution: s’appliquer à résoudre les problèmes qui rendent ce mariage malheureux. Dans ce domaine encore, la Bible se montre de bon conseil. Comme nous l’avons déjà dit, elle recommande la fidélité conjugale, qui est l’un des fondements d’un mariage heureux et stable. Un autre élément fondamental consiste à reconnaître qu’il ne peut y avoir qu’un seul chef de famille. C’est au mari que la Bible confie ce rôle, invitant la femme à lui apporter son soutien et à ne pas rivaliser avec lui. De son côté, le mari est encouragé, pour bien remplir son rôle, à travailler au bien-être de sa femme et à rejeter l’égoïsme. — 1 Corinthiens 11:3; 1 Timothée 2:11-14.

      24, 25. En quels termes la Bible encourage-​t-​elle le mari et la femme à assumer leur rôle respectif dans le cadre du mariage?

      24 La Bible s’adresse aux maris en ces termes: “Les maris doivent aimer leurs femmes, comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-​même, car jamais personne n’a haï sa propre chair.” (Éphésiens 5:28, 29). Un mari plein d’amour exerce son autorité avec considération. Bien qu’il soit le chef de famille, il n’oublie pas qu’il doit tenir compte de sa femme et la consulter. Le mariage est l’association de deux personnes, pas une dictature.

      25 Voici l’un des conseils que la Bible adresse aux femmes: “La femme doit avoir un profond respect pour son mari.” (Éphésiens 5:33). Elle respecte son mari en raison de sa position et lui manifeste ce respect en lui apportant son soutien. De même, l’amour du mari pour sa femme se mesure au soin qu’il prend d’elle. Aujourd’hui, beaucoup de gens jugent ces conseils inacceptables. Néanmoins, les couples dont l’union se fonde sur l’amour et le respect que préconise la Bible sont heureux.

      26. Le respect des normes bibliques concernant le mariage donne-​t-​il de bons résultats? Donnez un exemple.

      26 Un fait provenant des îles du Pacifique illustre toute la valeur des conseils bibliques qui ont trait au mariage. Après dix ans de vie commune, un homme et sa femme étaient persuadés que leur mariage était un échec et ils envisageaient de se séparer. La femme rencontra alors un Témoin de Jéhovah avec qui elle étudia les conseils que la Bible adresse aux gens mariés. Le mari raconte: “À mesure que ma femme découvrait les principes bibliques, elle s’efforçait de les mettre en pratique. Au bout de quelques semaines, j’ai commencé à remarquer des changements.” Intrigué, il a accepté d’étudier la Bible en même temps qu’elle, si bien qu’il a pris connaissance des instructions qui s’appliquent aux maris. Quel en fut le résultat? Il explique: “Nous savons maintenant sur quoi repose une vie de famille vraiment heureuse.”

      27. La mise en pratique de quels principes bibliques peut aider les chrétiens pauvres?

      27 La Bible offre des conseils bénéfiques pour surmonter une autre difficulté: la pauvreté. Ainsi, le tabagisme et l’alcoolisme, deux habitudes qui absorbent les maigres revenus de beaucoup de gens, sont contraires aux principes bibliques (Proverbes 23:19-21). Par ailleurs, la Bible recommande l’ardeur au travail, car celui qui travaille dur est souvent mieux armé pour nourrir sa famille qu’un paresseux ou quelqu’un qui se laisse aller au désespoir (Proverbes 6:6-11; 10:26). De surcroît, éviter de porter “envie à ceux qui pratiquent l’injustice” empêche de recourir à des activités criminelles ou au jeu pour remédier à sa pauvreté (Psaume 37:1). Ces pratiques, qui semblent peut-être apporter une solution immédiate aux soucis financiers, ont à terme des suites très amères.

      28-30. a) Comment l’application des principes bibliques a-​t-​elle aidé une chrétienne à affronter la pauvreté? b) De quoi témoignent les cas de milliers de chrétiens qui n’ont que de faibles ressources?

      28 Les recommandations de la Bible sont-​elles d’une aide quelconque en cas de pauvreté extrême, ou n’offrent-​elles que des vues idéalistes? La réponse tient en ces mots: les conseils bibliques sont efficaces, comme en témoignent de nombreux faits vécus dans le monde entier. Pour preuve, citons le cas d’une chrétienne d’Asie qui s’est retrouvée veuve, sans ressources et avec un jeune garçon à sa charge. En quoi la Bible l’a-​t-​elle aidée, elle et son fils?

      29 Cette femme était travailleuse, comme la Bible le préconise. Elle s’est donc mise à confectionner des vêtements et à les vendre. Étant honnête et digne de confiance, ainsi que la Bible le recommande également, elle s’est rapidement constitué une clientèle (Colossiens 3:23). Par la suite, elle a converti une petite pièce de sa maison en salle d’auberge. Elle se levait vers quatre heures du matin pour préparer de la nourriture dont la vente venait compléter ses revenus. “Malgré tout, explique-​t-​elle, il nous faut mener une vie simple.” Cependant, elle n’oublie pas ces propos de la Bible: “Si (...) nous avons nourriture et vêtement, nous nous contenterons de cela.” — 1 Timothée 6:8.

      30 Cette chrétienne ajoute: “Bien que je vive à la limite de la pauvreté, je n’éprouve pas de ressentiment ni d’amertume. Les vérités bibliques me rendent optimiste.” Elle s’est aussi rendu compte de la véracité de cette remarquable promesse de Jésus: “Continuez donc à chercher d’abord le royaume et Sa justice, et toutes ces autres choses [les nécessités matérielles] vous seront ajoutées.” (Matthieu 6:33). Ayant mis en avant le service pour Dieu, elle a, d’une façon ou d’une autre, toujours reçu les nécessités matérielles. Le cas de cette femme et de très nombreux chrétiens aux faibles ressources est un témoignage supplémentaire de la valeur pratique des conseils de la Bible.

      31. Qu’apporte la mise en pratique des conseils bibliques, et qu’en conclure?

      31 Nous n’avons dans ce chapitre qu’effleuré les innombrables conseils que donne la Bible, et seulement considéré quelques situations qui illustrent leur valeur pratique. On pourrait multiplier ces cas à l’infini. Maints exemples l’ont prouvé: la mise en application des conseils bibliques est bénéfique, tandis que leur rejet engendre des souffrances. Il n’est pas un seul recueil de conseils, ancien ou récent, qui soit aussi immanquablement profitable à des gens de toutes races. Des recommandations aussi sages ne peuvent être le fruit de la simple sagesse populaire. Par l’étendue de sa sagesse, la Bible offre une preuve éclatante qu’elle est bien la Parole de Dieu.

      [Entrefilet, page 168]

      Aider autrui est bénéfique à tous.

      [Illustration, page 163]

      Marcher avec les sages rend sage, mais la fréquentation des stupides a des effets désastreux.

      [Illustration, page 165]

      Il faut rejeter l’usage du tabac, pratique contraire aux principes bibliques.

      [Illustration, page 171]

      Ceux qui observent les conseils bibliques dans le mariage jettent les bases d’une union heureuse.

      [Illustration, page 173]

      La mise en pratique des conseils de la Bible aide à porter le fardeau de la pauvreté.

  • “La parole de Dieu est vivante”
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 13

      “La parole de Dieu est vivante”

      Le chapitre précédent nous a montré la valeur des conseils de la Bible pour surmonter les difficultés et éviter des erreurs. La sagesse éternelle qu’ils reflètent est une preuve solide de leur origine divine. La Bible affirme d’ailleurs: “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice.” (2 Timothée 3:16). Mais elle ne se contente pas de prodiguer de sages conseils. En effet, la Parole de Dieu a aussi le pouvoir de transformer les hommes en profondeur.

      1-3. a) Comment la Bible souligne-​t-​elle la nécessité d’opérer des changements dans sa personnalité? b) Quel fait vécu illustre le pouvoir que possède la Bible de transformer la personnalité?

      LA BIBLE peut-​elle vraiment changer les gens? Indéniablement; elle est même capable de transformer leur personnalité, comme en témoigne cette exhortation biblique: “Vous devez vous défaire de la vieille personnalité qui est le reflet de votre conduite passée et qui se corrompt selon ses désirs trompeurs; mais (...) vous devez être renouvelés dans la force qui incline votre esprit et revêtir la personnalité nouvelle qui a été créée selon la volonté de Dieu dans une justice et une fidélité vraies.” — Éphésiens 4:22-24.

      2 Est-​il réellement possible de revêtir une nouvelle personnalité? Sans aucun doute! À vrai dire, certains ont parfois dû opérer des changements spectaculaires pour devenir chrétiens (1 Corinthiens 6:9-11). Par exemple, en Amérique du Sud, un garçon s’était retrouvé orphelin à l’âge de neuf ans. Privé de la direction de ses parents, il avait pris en grandissant des habitudes déplorables. Il raconte: “À 18 ans, j’étais devenu complètement dépendant de la drogue, et comme je volais pour satisfaire mon vice, j’avais déjà fait de la prison.” Ce jeune homme avait cependant une tante Témoin de Jéhovah qui eut la possibilité de lui offrir son aide.

      3 “J’ai commencé à étudier la Bible avec ma tante, explique-​t-​il. Sept mois plus tard, j’ai arrêté de me droguer.” Il cessa également de fréquenter ses anciennes connaissances et se fit de nouveaux amis parmi les Témoins de Jéhovah. Il ajoute: “Grâce à mes nouveaux amis et à l’étude régulière de la Bible, j’ai fait des progrès qui m’ont ensuite permis de me vouer à Dieu pour le servir.” Ce jeune homme autrefois toxicomane et voleur est devenu un chrétien zélé. Il a réussi à opérer ce changement radical grâce à l’action puissante que la Bible a exercée sur lui. C’est là une illustration des propos de l’apôtre Paul: “La parole de Dieu est vivante et fait sentir son action.” — Hébreux 4:12.

      Transformé grâce à la connaissance

      4, 5. Selon Colossiens 3:8-10, de quoi a-​t-​on besoin pour renouveler sa personnalité?

      4 Comment la Bible change-​t-​elle les gens? La réponse se dégage de ce passage biblique: “Défaites-​vous (...) de tout cela: courroux, colère, malice, propos outrageants, paroles obscènes sorties de votre bouche. Ne vous mentez pas les uns aux autres. Dépouillez-​vous de la vieille personnalité avec ses pratiques, et revêtez la personnalité nouvelle qui, par la connaissance exacte, se renouvelle à l’image de Celui qui l’a créée.” — Colossiens 3:8-10.

      5 Remarquez le rôle important que joue la connaissance exacte de la Parole de Dieu. La Bible explique quels traits de personnalité doivent être éliminés et ceux qu’il faut cultiver. À elle seule, cette connaissance peut avoir un puissant effet, témoin ce cas provenant du sud de l’Europe. Un jeune homme essuyait bien des déboires en raison de son tempérament violent. Son enfance fut marquée par de constantes bagarres. Cherchant un exutoire à son agressivité, il apprit la boxe, mais cela ne l’aida pas à dompter son naturel violent. À l’armée, il s’attira des ennuis en frappant un autre soldat. Rendu à la vie civile, il se maria, mais il se mit à battre sa femme. Lors d’une dispute familiale, il frappa même son père, le laissant étendu pour le compte. Il était en somme le type même d’un homme irascible et violent.

      6, 7. Comment la connaissance exacte de la Bible a-​t-​elle aidé un jeune Européen à changer de personnalité?

      6 Par la suite, ce jeune homme étudia la Bible avec les Témoins de Jéhovah. Il entendit des conseils tels que: “Ne rendez à personne le mal pour le mal. (...) Si possible, — pour autant que cela dépend de vous, — vivez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez pas vous-​mêmes, bien-aimés, mais donnez du champ au courroux.” (Romains 12:17-19). Il comprit alors à quel point son penchant pour la violence était nocif. Il abandonna la boxe, jugeant ce sport incompatible avec une personnalité chrétienne pacifique. Toutefois, il menait toujours un dur combat contre ses pulsions agressives.

      7 Une plus ample connaissance des principes bibliques lui fut néanmoins utile. Elle affina sa conscience, ce qui l’aida, en retour, à contenir son caractère impulsif. Un jour, alors qu’il était déjà avancé dans l’étude de la Bible, un homme se mit en colère devant lui et l’accabla d’insultes. Le jeune homme sentit comme à l’accoutumée un élan de fureur monter en lui. Mais très vite il ressentit autre chose: un sentiment de honte, qui le retint de céder à la colère. Plutôt que de ‘rendre le mal pour le mal’, il se maîtrisa. Grâce à la connaissance exacte de la Bible, cet homme est aujourd’hui transformé, il a renouvelé sa personnalité.

      Apprendre à connaître Dieu

      8. a) À l’image de qui la personnalité nouvelle est-​elle faite? b) La connaissance de qui doit accompagner la connaissance exacte qui façonne la nouvelle personnalité?

      8 N’est-​il pas vrai que beaucoup de gens se laissent dominer par leurs faiblesses charnelles alors qu’ils savent pertinemment ce qu’ils devraient faire? La connaissance exacte de ce qui est bon ou mauvais n’est donc pas suffisante. Un autre facteur a incité les personnes dont nous venons de parler à changer. Quel est-​il? Le passage cité plus haut déclarait: “Revêtez la personnalité nouvelle qui, par la connaissance exacte, se renouvelle à l’image de Celui qui l’a créée.” (Colossiens 3:10). En effet, la nouvelle personnalité est faite à l’image de Dieu, comme le fut aussi Adam à l’origine (Genèse 1:26). Par conséquent, la connaissance exacte qui a aidé ces deux jeunes hommes devait inclure la connaissance de Dieu. On retrouve cette idée dans ces paroles de Jésus: “Ceci signifie la vie éternelle: qu’ils apprennent à te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.” — Jean 17:3.

      9. Comment la connaissance de Dieu nous aide-​t-​elle à transformer notre personnalité?

      9 Mais comment la connaissance de Dieu nous aide-​t-​elle à transformer notre personnalité? En ce qu’elle donne des raisons de changer. Celui qui apprend à connaître Dieu en étudiant la Bible découvre les qualités divines et l’amour qu’Il témoigne aux humains; il se sent enclin à l’aimer en retour (1 Jean 4:19). Il est ensuite en mesure d’obéir à l’ordre suivant, que Jésus qualifia de premier et de plus grand commandement: “Tu dois aimer Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de tout ton esprit.” (Matthieu 22:37). C’est l’amour pour Dieu qui nous fait désirer revêtir la personnalité nouvelle qui lui est agréable et nous incite à vouloir lui ressembler davantage, quelle que soit l’âpreté du combat.

      Des faiblesses profondément enracinées

      10, 11. Comment la connaissance exacte a-​t-​elle aidé une jeune Nord-Américaine à commencer de changer sa personnalité?

      10 Dans certains cas, il n’est pas exagéré de parler d’un combat. En Amérique du Nord, une jeune femme n’est parvenue à changer qu’au prix d’une lutte acharnée. Victime d’agressions sexuelles dans son enfance, elle grandit au sein d’une famille violente et se tourna finalement vers la drogue. Cette pratique coûteuse l’amena à se prostituer. Elle volait aussi des touristes, si bien qu’elle finit par passer plus de temps en prison ou dans les maisons de jeu que chez elle.

      11 Quand les Témoins de Jéhovah la rencontrèrent, elle avait donné le jour à un enfant illégitime, après avoir subi plusieurs avortements dans le passé. Elle prit néanmoins plaisir à entendre parler de la Bible et entreprit de l’étudier. Rapidement, elle noua des relations avec Dieu et opéra des changements dans sa vie.

      12, 13. Montrez comment la connaissance exacte, une fois implantée, incite à changer.

      12 Toutefois, un dur combat l’attendait, car la vieille personnalité était profondément enracinée en elle. Un jour, prenant ombrage d’un conseil pourtant bien intentionné, elle cessa d’étudier la Bible et retourna à ses pratiques impures. Mais elle ne pouvait oublier les vérités bibliques qu’on lui avait enseignées. Elle reconnaît aujourd’hui: “Je me sentais parfois coupable en repensant au verset de 2 Pierre 2:22: ‘Le chien est retourné à son propre vomissement, et la truie qui a été lavée est retournée se vautrer dans le bourbier.’”

      13 Mais à la longue, ce qu’elle avait appris de la Bible la détermina à fournir un nouvel effort vigoureux. Elle raconte: “Je m’en suis remise à Jéhovah et je l’ai souvent prié de m’aider.” Cette fois, et bien que le combat fût toujours aussi rude, la nouvelle personnalité s’est implantée en elle plus profondément. Un jour, dans un moment de faiblesse, elle s’enivra et commit un acte immoral. Mais sa réaction révélait un réel changement. Elle était écœurée de ce qu’elle avait fait. “J’ai beaucoup prié et beaucoup étudié”, dit-​elle. Avec le temps, la Parole de Dieu l’a transformée jusqu’à faire d’elle une chrétienne zélée, menant une vie droite. Cela fait maintenant plusieurs années qu’elle est une nouvelle femme, ayant laissé loin derrière elle la jeune femme abusée, droguée et dépravée qu’elle était.

      Transformés par la Parole de Dieu

      14, 15. a) Quelle force divine se fait sentir à travers la Bible? b) Quelles sont quelques caractéristiques des vrais chrétiens à notre époque?

      14 Le pouvoir que la Bible a exercé sur la vie de personnes humbles atteste qu’elle n’est pas un simple écrit humain, mais la Parole inspirée de Dieu. À ce titre, elle sert d’intermédiaire à l’action de l’esprit de Dieu. Le même esprit qui permit autrefois à Jésus d’opérer des miracles nous communique aujourd’hui la force de vaincre nos défauts et de revêtir la personnalité chrétienne. D’ailleurs, les qualités fondamentales que les chrétiens se doivent de cultiver — l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur et la maîtrise de soi — sont appelées dans la Bible “le fruit de l’esprit”. — Galates 5:22, 23.

      15 De nos jours, cet esprit agit non sur quelques individus seulement, mais sur des millions de personnes qui sont “enseignées par Jéhovah” et goûtent ‘la paix abondante’ qu’il dispense (Ésaïe 54:13). Qui sont-​elles? Jésus fournit un moyen de les identifier lorsqu’il dit: “À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour entre vous.” (Jean 13:35). L’amour chrétien est un fruit de l’esprit et un trait essentiel de la nouvelle personnalité. Existe-​t-​il un groupe de gens qui manifestent l’amour dont a parlé Jésus?

      16, 17. Citez quelques commentaires parus dans la presse utiles pour identifier ceux qui sont ‘enseignés par Jéhovah’ et qui goûtent une ‘paix abondante’.

      16 Voici un extrait d’une lettre adressée à un journal américain (New Haven Register): “Même si l’on a comme moi été exaspéré ou irrité par leur prosélytisme, on ne peut qu’admirer le dévouement, la propreté, la conduite exemplaire et le mode de vie sain de ces gens.” Le Münchner Merkur, journal allemand, a déclaré au sujet des mêmes personnes: “Ce sont les contribuables les plus honnêtes et les plus ponctuels de la République fédérale [d’Allemagne]. Leur respect des lois se voit aussi bien au volant de leur voiture que dans les statistiques criminelles.”

      17 Mais de qui ces deux journaux parlaient-​ils? Du même groupe que le Herald de Buenos Aires (Argentine) décrivait en ces termes: “Les Témoins de Jéhovah ont prouvé au fil des ans qu’ils sont les citoyens travailleurs, sobres, économes et craignant Dieu dont la nation a besoin.” Publiant les résultats d’une étude sociologique effectuée en Zambie, la revue American Ethnologist faisait observer, à propos du même groupe: “Les Témoins de Jéhovah ont réussi beaucoup mieux que les autres dénominations religieuses à stabiliser les couples.”

      18, 19. En quels termes les Témoins de Jéhovah d’Italie et d’Afrique du Sud ont-​ils été décrits?

      18 C’est encore à leur sujet que La Stampa, journal italien, a écrit: “Ces gens-​là sont les citoyens les plus honnêtes qui se puissent souhaiter: ils ne fraudent pas sur les impôts et ne cherchent pas à se soustraire aux lois qui ne les avantagent pas. Leur vie ‘de tous les jours’ a pour idéal l’amour du prochain, le refus de prendre le pouvoir, la non-violence et l’honnêteté (ce qui pour la plupart des chrétiens ne représente que des ‘règles du dimanche’ tout juste bonnes à être prêchées en chaire).”

      19 En Afrique du Sud, un professeur d’université, qui fut victime de la discrimination raciale en vigueur dans ce pays, a qualifié les Témoins de Jéhovah de “personnes que les normes élevées de la Bible ont rendues daltoniennes”! Livrant le fond de sa pensée, il a ajouté: “Ce sont des gens qui ne s’arrêtent pas à la couleur de la peau, mais s’intéressent aux autres pour ce qu’ils sont. Les Témoins de Jéhovah forment aujourd’hui la seule véritable famille internationale de frères.”

      20. En quoi les Témoins de Jéhovah diffèrent-​ils de leurs contemporains?

      20 Ces commentaires révèlent qu’il existe un groupe de gens qui se montrent réceptifs à la Bible et sur lesquels agit l’esprit de Dieu. Fait remarquable, ces personnes correspondent au groupe — identifié dans un chapitre précédent — qui obéit à l’ordre donné par Jésus de prêcher la bonne nouvelle du Royaume dans le monde entier (Matthieu 24:14). Pourquoi les Témoins de Jéhovah se distinguent-​ils sous ces divers aspects? À bien des égards, ils ne diffèrent pas de leurs contemporains. Ils sont sujets aux mêmes faiblesses charnelles, rencontrent les mêmes difficultés économiques et éprouvent les mêmes besoins fondamentaux. Toutefois, sur le plan collectif, ils aiment Dieu, prennent la Bible à cœur et la laissent exercer une action sur leur vie.

      21. Que prouve l’existence d’un groupe tel que les Témoins de Jéhovah au sein d’un monde miné par la haine?

      21 Les Témoins de Jéhovah sont plusieurs millions et vivent dans plus de 200 pays. On trouve chez eux des personnes de toutes les races, langues et niveaux sociaux imaginables. Ils forment pourtant une famille internationale unie et en paix. Quel que soit le pays qu’ils habitent, ils se montrent de bons citoyens, mais ils sont avant tout des sujets du Royaume de Dieu qui, tous, prennent part avec zèle à la diffusion de la bonne nouvelle de ce Royaume. Dans un monde divisé, miné par la haine, il est presque incroyable qu’un tel groupe de personnes puisse exister. Son existence est donc une preuve éclatante que l’esprit de Dieu agit toujours parmi les humains. Elle atteste avec force que la Bible est “vivante et fait sentir son action”.

      [Entrefilet, page 177]

      La Bible a le pouvoir de transformer les hommes en profondeur.

      [Entrefilet, page 181]

      La connaissance de Dieu donne envie de lui ressembler.

  • La Bible et vous
    La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ?
    • Chapitre 14

      La Bible et vous

      Les critiques modernes accusent la Bible d’être contraire à la science, de se contredire ou de n’être qu’un recueil de mythes. À l’opposé, Jésus affirma: “Ta parole [celle de Dieu] est vérité.” (Jean 17:17). Les faits donnent raison à Jésus et démentent ces accusations; ils établissent l’historicité de la Bible. Qui plus est, l’harmonie remarquable de la Bible, la réalisation de ses prophéties, sa profonde sagesse, son heureuse influence sur les hommes sont autant de preuves qu’elle est bien la Parole écrite de Dieu. L’apôtre Paul écrivit avec raison: “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile.” — 2 Timothée 3:16.

      1. (Inclure l’introduction.) a) Que prouvent les faits à propos de la Bible? b) Le fait que la Bible soit la Parole inspirée de Dieu est de quelle portée?

      LE FAIT que la Bible soit la Parole de Dieu et non celle des hommes est d’une grande portée. Cela veut dire que Dieu est vraiment entré en relation avec les hommes, qu’il a répondu à quantité de nos questions et indiqué la solution à nombre de nos problèmes. Cela signifie également que les perspectives d’avenir décrites dans la Bible sont réelles. Le Royaume de Dieu règne déjà et, au moment voulu, il enlèvera de la terre toute forme d’injustice, d’oppression et de souffrance.

      2. Savoir que la Bible est la Parole de Dieu devrait vous inciter à quoi faire?

      2 Une question se pose donc: Quel usage allez-​vous faire de ces informations? Savoir que la Bible est la Parole de Dieu devrait pour le moins vous inciter à l’examiner. Le psalmiste donna l’assurance que ceux qui se livreraient à cet examen seraient heureux. Il écrivit: “Heureux est l’homme qui n’a pas marché dans le conseil des méchants, (...) mais ses délices sont dans la loi de Jéhovah, et dans sa loi il lit à voix basse jour et nuit.” — Psaume 1:1, 2.

      Acceptez de recevoir de l’aide

      3, 4. a) Comme la Bible elle-​même le montre, que doit-​on faire lorsqu’on rencontre des passages bibliques que l’on ne comprend pas? b) Quelles personnes se montrent toujours disposées à aider leurs semblables à mieux comprendre la Bible?

      3 Il est probable qu’en lisant la Bible vous rencontriez des passages difficiles à comprendre (2 Pierre 3:16). Un récit tiré du livre des Actes nous montre qu’il faut s’y attendre. Peu après la mort de Jésus, un Éthiopien lisait certaines prophéties du livre biblique d’Ésaïe. L’évangélisateur Philippe alla à sa rencontre et lui demanda: “Comprends-​tu donc ce que tu lis?” Comme le sens de ce qu’il lisait lui échappait, l’Éthiopien demanda à Philippe de l’aider. — Actes 8:30, 31.

      4 Aux États-Unis, une femme se trouvait dans la même situation. Elle lisait assidûment la Bible, mais seule, elle n’avait pas réussi à saisir bien des enseignements fondamentaux de la Parole de Dieu. Ce n’est qu’en s’entretenant avec les Témoins de Jéhovah qu’elle a découvert les vérités bibliques de base, notamment l’importance du Royaume de Dieu et les nombreuses bénédictions qu’il apportera à l’humanité. Si vous le leur demandez, les Témoins de Jéhovah seront heureux de vous aider vous aussi à mieux comprendre ce que vous lisez dans la Bible.

      Mettez en pratique les conseils de la Bible

      5. D’après la Bible, comment trouve-​t-​on le bonheur?

      5 Nous sommes invités non pas simplement à lire la Bible, mais également à mettre en pratique ce que nous y lisons (Psaume 119:2). La Bible nous adresse encore cette exhortation: “Goûtez et voyez que Jéhovah est bon. Heureux l’homme valide qui se réfugie en lui!” (Psaume 34:8). Elle nous encourage en effet à mettre Dieu à l’épreuve. Efforcez-​vous d’appliquer les principes divins dans votre vie, vous tournant vers lui avec confiance pour savoir ce qui vous sera le plus profitable. Alors seulement, vous vous apercevrez qu’il n’y a pas de meilleure voie. Ceux qui se confient ainsi en Dieu goûtent le bonheur véritable.

      6. Est-​il réaliste de s’efforcer de respecter les principes bibliques de nos jours? Expliquez.

      6 On entend parfois dire qu’il est impossible aujourd’hui de respecter les principes bibliques au sein d’un monde malhonnête, immoral et violent. Pourtant, de nombreuses personnes y parviennent. Qui sont-​elles? Un jeune Africain les a côtoyées. Il écrit: “Au cours des dernières années, j’ai observé ici au Zimbabwe que c’est vous, les Témoins de Jéhovah, qui vous appliquez réellement à suivre l’exemple du Christ. (...) Jusqu’ici, vous êtes le seul groupe qui ait réussi à me convaincre de l’amour de Dieu et du pouvoir de Son Évangile, à travers votre mode de vie et non pas uniquement au moyen de discours et d’écrits. Vous, vous prêchez l’Évangile et vous le vivez, tandis que beaucoup le prêchent, mais ne le vivent pas.”

      Acceptez son autorité

      7. Citez des pratiques courantes qui sont contraires à la Bible.

      7 L’apôtre Paul a dit que la Bible est “utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre”. (2 Timothée 3:16.) Il arrive néanmoins que les normes de la Bible ne soient pas populaires. Ainsi, elle condamne l’homosexualité, un mode de vie largement accepté (Romains 1:24-27; 1 Corinthiens 6:9-11; 1 Timothée 1:9-11). Tandis que quelque 50 millions d’avortements sont pratiqués chaque année dans le monde, elle présente l’enfant à naître comme une vie précieuse, que l’on n’a pas le droit de détruire délibérément (Exode 21:22, 23; Psaumes 36:9; 139:14-16; Jérémie 1:5). Mais que faire si nous avons du mal à accepter la position de la Bible sur des questions de ce genre?

      8, 9. Si un conseil biblique semble de prime abord difficile à admettre, que ne faut-​il pas oublier, et les normes de qui doit-​on accepter en toutes circonstances?

      8 Les chrétiens ont appris que la voie de la sagesse consiste à observer la Parole de Dieu en toutes circonstances. Pourquoi? Parce que la mise en pratique de ses avis produit tôt ou tard et pour tous les meilleurs résultats (Proverbes 2:1-11). Il faut reconnaître que les humains n’ont qu’une sagesse très limitée. Il est rare qu’ils soient en mesure de prévoir toutes les conséquences de leurs actes. Le prophète Jérémie reconnut: “Je sais bien, ô Jéhovah, qu’à l’homme tiré du sol n’appartient pas sa voie. Il n’appartient pas à l’homme qui marche de diriger son pas.” — Jérémie 10:23.

      9 Il nous suffit de regarder autour de nous pour le vérifier. La plupart des maux dont souffre le monde sont la conséquence directe de la non-observation des conseils de la Parole de Dieu. Tout au long des siècles, l’histoire agitée de l’humanité a montré que les humains sont incapables de prendre de bonnes décisions en matière de moralité. Dieu est infiniment plus sage que nous. Pourquoi alors ne pas l’écouter, plutôt que de nous appuyer sur notre propre sagesse? — Proverbes 28:26; Jérémie 17:9.

      Personne n’est parfait

      10, 11. a) Quelles difficultés liées à la nature humaine et au monde actuel rencontre-​t-​on lorsqu’on s’efforce d’observer les principes de la Bible? b) Quelle sorte de fréquentations la Bible encourage-​t-​elle à rechercher, et où peut-​on trouver de telles personnes?

      10 La Bible signale un autre domaine dans lequel nous avons besoin d’être aidés. Nous avons tous hérité d’une tendance au péché. “L’inclination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse.” (Genèse 8:21; Romains 7:21). Ce travers se fait d’autant plus sentir que nous vivons dans un monde qui n’observe pas les principes bibliques. Nous avons donc besoin d’aide tant pour comprendre la Bible que pour mettre en pratique ce que nous y apprenons. C’est pourquoi la Bible nous encourage à fréquenter ceux qui désirent vivre conformément aux normes divines. Le psalmiste a écrit: “J’ai haï l’assemblée des malfaiteurs, et avec les méchants je ne m’assieds pas. (...) Parmi les foules rassemblées je bénirai Jéhovah.” On lit dans un autre psaume: “Qu’il est bon et qu’il est agréable pour des frères d’habiter ensemble dans une étroite union!” — Psaumes 26:5, 12; 133:1.

      11 Les rassemblements constituent une part essentielle du culte des Témoins de Jéhovah. Les Témoins tiennent plusieurs réunions chaque semaine et organisent périodiquement des assemblées au cours desquelles ils étudient ensemble la Bible et examinent la façon d’appliquer ses principes. Ils forment une ‘famille internationale de frères’ où chacun est encouragé et aidé à observer les normes élevées de la Bible (1 Pierre 2:17). Pourquoi n’assisteriez-​vous pas à l’une de leurs réunions pour voir en quoi cette compagnie peut vous aider vous aussi? — Hébreux 10:24, 25.

      Conformez votre vie à la Parole de Dieu

      12. Savoir que la Bible est la Parole de Dieu procure quels bienfaits?

      12 Savoir que la Bible est la Parole de Dieu s’accompagne donc de bienfaits et de responsabilités. Nous bénéficions en effet, pour nous guider dans notre vie de tous les jours, d’une direction que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Nous découvrons également l’amour dont Dieu a fait preuve en offrant son propre Fils pour nous racheter et nous donner l’espérance de vivre éternellement (Jean 3:16). Nous comprenons qu’à présent Jésus est Roi et que, sous peu, il enlèvera la méchanceté de la terre. Nous attendons également avec confiance les ‘nouveaux cieux et la nouvelle terre’ justes que Dieu lui-​même a promis. — 2 Pierre 3:13.

      13. Quelles responsabilités endosse-​t-​on en reconnaissant que la Bible est la Parole de Dieu?

      13 Toutefois, n’oublions pas qu’il nous incombe aussi d’étudier la Bible et de prendre à cœur ce qu’elle dit. Dieu lui-​même nous adresse cette exhortation: “Mon fils, n’oublie pas ma loi, et que ton cœur observe mes commandements.” (Proverbes 3:1). Même si pour la plupart des gens la Bible n’est que la parole des hommes, nous devons avec courage ‘reconnaître Dieu pour véridique, tout homme fût-​il reconnu menteur’. (Romains 3:4.) Puissiez-​vous vous laisser guider par la sagesse divine! “Confie-​toi en Jéhovah de tout ton cœur (...). Dans toutes tes voies tiens compte de lui.” (Proverbes 3:5, 6). Faire ainsi grand cas de la Parole de Dieu est une marque de sagesse qui vous vaudra des bienfaits dès à présent, et pour l’éternité.

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