“ Il faut que ces choses arrivent ”

“ Jésus leur dit : ‘ [...] il faut que ces choses arrivent, mais ce n’est pas encore la fin. ’ ” — MATTHIEU 24:4-6.

1. Quel sujet devrait retenir notre attention ?

SANS aucun doute vous souciez-​vous de votre vie et de votre avenir. Dans ce cas, vous devriez vous intéresser également à un sujet qui a retenu l’attention de Charles Russell en 1877. Dans une brochure de 64 pages intitulée The Object and Manner of Our Lord’s Return (Le but et la manière du retour de notre Seigneur), le futur fondateur de la Société Watch Tower abordait la question du retour, ou future venue, de Jésus (Jean 14:3). Un jour qu’ils se trouvaient sur le mont des Oliviers, les apôtres ont demandé à propos de ce retour : “ Quand ces choses auront-​elles lieu, et quel sera le signe de ta présence [ou “ venue ” (Bible d’Osty)] et de l’achèvement du système de choses ? ” — Matthieu 24:3.

2. Pourquoi y a-​t-​il tant d’opinions contradictoires à propos de ce que Jésus a annoncé ?

² Savez-​vous ce que Jésus a répondu et comprenez-​vous ce qu’il a voulu dire ? À propos de cette réponse, que rapportent trois des Évangiles, le professeur D. Carson a dit : “ Peu de chapitres de la Bible ont suscité autant de désaccords chez les commentateurs que Matthieu 24 et les passages parallèles de Marc 13 et Luc 21. ” Une fois faite cette remarque, il ajoutait sa propre explication au concert discordant des opinions humaines données sur la question. Au siècle dernier, nombre de ces opinions trahissaient un manque de foi. Leurs auteurs, influencés par la haute critique, soutenaient que Jésus n’avait jamais dit ce que nous lisons dans les Évangiles, que ses paroles avaient été altérées ultérieurement ou que sa prédiction ne s’était pas réalisée. Un commentateur a même abordé l’Évangile de Marc ‘ à la lumière de la philosophie bouddhique du Mahayana ’ !

3. Comment les Témoins de Jéhovah considèrent-​ils la prophétie de Jésus ?

³ Aux antipodes de cette attitude, les Témoins de Jéhovah admettent l’authenticité et la fiabilité de la Bible, y compris de ce que Jésus a dit aux quatre apôtres qui étaient avec lui sur le mont des Oliviers trois jours avant sa mort. Depuis l’époque de Charles Russell, les serviteurs de Dieu comprennent de mieux en mieux la prophétie que Jésus a prononcée à cet endroit. Ces dernières années, La Tour de Garde a encore affiné leur intelligence de cette prophétie. Avez-​vous assimilé cette connaissance et a-​t-​elle eu une incidence sur votre viea ? Revoyons de quoi il s’agit.

Un accomplissement dramatique

4. Pourquoi peut-être les apôtres ont-​ils interrogé Jésus à propos de l’avenir ?

⁴ Les apôtres savaient que Jésus était le Messie. Quand ils l’ont entendu évoquer sa mort, sa résurrection et son retour, ils ont donc dû se demander : ‘ Si Jésus meurt et s’en va, comment pourra-​t-​il accomplir les choses merveilleuses que le Messie est censé réaliser ? ’ Qui plus est, Jésus a parlé de la fin de Jérusalem et de son temple. ‘ Quand et comment cela se produira-​t-​il ? ’ se sont peut-être encore interrogés les apôtres. C’est pour éclaircir ces points qu’ils ont demandé : “ Quand ces choses auront-​elles lieu, et quel sera le signe, lorsque toutes ces choses devront s’achever ? ” — Marc 13:4 ; Matthieu 16:21, 27, 28 ; 23:37–24:2.

5. Comment ce que Jésus a annoncé s’est-​il réalisé au I^er siècle ?

⁵ Jésus a annoncé qu’il y aurait des guerres, des famines, des pestes, des tremblements de terre, la haine et la persécution des chrétiens, de faux messies et une prédication générale de la bonne nouvelle du Royaume. Puis la fin devait venir (Matthieu 24:4-14 ; Marc 13:5-13 ; Luc 21:8-19). Il a fait cette prédiction au début de 33 de notre ère. Au cours des décennies suivantes, ses disciples vigilants ont pu constater que les événements annoncés se produisaient d’une manière évidente. L’Histoire atteste que le signe a bel et bien eu un accomplissement à cette époque, accomplissement qui a débouché sur l’achèvement du système de choses juif par l’action des Romains entre 66 et 70 de notre ère. Que s’est-​il passé ?

6. Que s’est-​il passé entre les Romains et les Juifs en 66 de notre ère ?

⁶ En 66 de notre ère, dans la chaleur de l’été judéen, des Zélotes ont attaqué la garnison romaine d’une citadelle située près du temple de Jérusalem. La violence a alors éclaté à d’autres endroits du pays. Dans son Histoire des Juifs, le professeur Heinrich Graetz raconte : “ Cestius Gallus, le gouverneur de la Syrie, à qui incombait la tâche de veiller à l’honneur des armes romaines [...], ne pouvait tolérer plus longtemps la marche envahissante de l’insurrection. Il joignit à ses légions les troupes auxiliaires des petits princes voisins. ” Cette armée forte de 30 000 hommes entoura Jérusalem. Après quelques combats, les Juifs se retranchèrent derrière les remparts à proximité du temple. “ Cinq jours durant, les Romains multiplièrent leurs assauts ; mais les projectiles lancés par les Judéens les forcèrent à se replier. Ce n’est que le sixième jour qu’ils réussirent à miner en partie, du côté du nord, le mur du temple. ”

7. Pourquoi les disciples de Jésus ont-​ils pu voir les choses différemment de la plupart des Juifs ?

⁷ Imaginez la confusion dans laquelle devaient être les Juifs, eux qui avaient longtemps pensé que Dieu les protégeait ainsi que leur ville sainte. Pour leur part, les disciples de Jésus avaient été avertis que le malheur allait s’abattre sur Jérusalem. Jésus avait prédit en effet : “ Ces jours viendront sur toi où tes ennemis construiront autour de toi une fortification avec des pieux taillés, et t’encercleront, et te presseront de toutes parts, et ils te jetteront par terre, toi et tes enfants au-dedans de toi ; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre. ” (Luc 19:43, 44). Mais cela voulait-​il dire que les chrétiens qui se trouvaient à l’intérieur de Jérusalem en 66 allaient mourir ?

8. Quelle catastrophe Jésus a-​t-​il annoncée, et qui étaient ‘ ceux qui avaient été choisis ’, à cause desquels les jours seraient écourtés ?

⁸ Quand il a répondu aux apôtres sur le mont des Oliviers, Jésus a annoncé : “ Ces jours-​là seront des jours d’une tribulation telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement de la création que Dieu a créée jusqu’à ce temps-​là, et qu’il n’y en aura plus. En effet, si Jéhovah n’avait écourté les jours, nulle chair ne serait sauvée. Mais à cause de ceux qui ont été choisis et qu’il a choisis, il a écourté les jours. ” (Marc 13:19, 20 ; Matthieu 24:21, 22). Les jours seraient donc écourtés et “ ceux qui ont été choisis ” seraient sauvés. De qui s’agissait-​il ? De toute évidence, pas des Juifs rebelles, qui prétendaient adorer Jéhovah mais qui avaient rejeté son Fils (Jean 19:1-7 ; Actes 2:22, 23, 36). À l’époque, l’expression “ ceux qui ont été choisis ” désignait les Juifs et les non-Juifs qui exerçaient la foi en Jésus, le considérant comme le Messie et Sauveur. Dieu les avait choisis et, à la Pentecôte 33 de notre ère, il les avait constitués en une nouvelle nation spirituelle, “ l’Israël de Dieu ”. — Galates 6:16 ; Luc 18:7 ; Actes 10:34-45 ; 1 Pierre 2:9.

9, 10. Comment les jours où l’attaque romaine a eu lieu ont-​ils été ‘ écourtés ’, et avec quelle conséquence ?

⁹ Les jours ont-​ils effectivement été “ écourtés ” et ceux qui avaient été choisis, les oints qui se trouvaient à Jérusalem, ont-​ils été sauvés ? Le professeur Graetz émet l’hypothèse suivante : “ Cestius [Gallus], jugeant imprudent de continuer la lutte avec des ennemis dont l’enthousiasme avait fait des héros et qui pouvaient faire une longue résistance, n’osa poursuivre ses avantages. Les pluies d’automne étaient imminentes, [...] et les convois de vivres devenaient impossibles. C’est à cette considération sans doute [...] qu’il faut attribuer la retraite de Cestius. ” On ignore ce que Cestius Gallus pensait ; quoi qu’il en soit l’armée romaine se retira de la ville et, poursuivie par les Juifs, essuya de lourdes pertes.

¹⁰ Cette retraite-surprise de la part des Romains a permis qu’une “ chair ” (les disciples de Jésus qui se trouvaient en péril à l’intérieur de Jérusalem) soit sauvée. L’Histoire révèle que lorsque cette porte de sortie s’est ouverte, les chrétiens se sont enfuis de la région. Quelle démonstration de la capacité de Dieu de prévoir l’avenir et d’assurer la survie de ses adorateurs ! Mais qu’est-​il advenu des Juifs incrédules qui sont restés à Jérusalem et en Judée ?

Leurs contemporains le verraient

11. Qu’a dit Jésus à propos de “ cette génération ” ?

¹¹ De nombreux Juifs pensaient que leur système religieux, dont le temple était le centre, subsisterait indéfiniment. Cependant, Jésus a dit : “ Apprenez ceci du figuier [...] : Dès que sa jeune branche devient tendre et qu’elle pousse des feuilles, vous savez que l’été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez qu’il est proche, aux portes. Vraiment, je vous le dis : Non, cette génération ne passera pas que toutes ces choses n’arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront nullement. ” — Matthieu 24:32-35.

12, 13. Quand Jésus a parlé de “ cette génération ”, qu’ont dû comprendre les disciples ?

¹² Durant la période précédant 66 de notre ère, les chrétiens allaient voir s’accomplir bon nombre d’éléments préliminaires du signe : les guerres, les famines et même la prédication sur une grande échelle de la bonne nouvelle du Royaume (Actes 11:28 ; Colossiens 1:23). Mais quand la fin viendrait-​elle ? Qu’avait voulu dire Jésus en indiquant que ‘ cette génération [grec : généa] ne passerait pas ’ ? Il avait souvent parlé de l’ensemble de ses contemporains juifs hostiles, au rang desquels figuraient les chefs religieux, comme d’ “ une génération méchante et adultère ”. (Matthieu 11:16 ; 12:39, 45 ; 16:4 ; 17:17 ; 23:36.) Aussi, quand, sur le mont des Oliviers, il a de nouveau employé l’expression “ cette génération ”, il ne pensait vraisemblablement pas à la race juive tout entière du point de vue historique, ni, bien qu’ils fussent “ une race choisie ”, à ses disciples (1 Pierre 2:9). Dans sa bouche, “ cette génération ” ne désignait pas non plus une période.

¹³ Jésus pensait plutôt aux Juifs hostiles de son époque qui verraient se réaliser le signe qu’il était en train de donner. À propos de l’expression “ cette génération ” qui apparaît en Luc 21:32, le professeur Joel Green écrit : “ Dans le troisième Évangile, ‘ cette génération ’ (et les expressions qui lui sont apparentées) désigne habituellement une catégorie de personnes qui s’opposent au dessein de Dieu. [...] [Elle se rapporte] à des individus qui tournent obstinément le dos au dessein divinb. ”

14. Qu’a subi “ cette génération ”, et quel sort différent les chrétiens ont-​ils connu ?

¹⁴ La génération méchante des opposants juifs qui pourrait observer l’accomplissement du signe connaîtrait également la fin (Matthieu 24:6, 13, 14). Et c’est effectivement ce qui s’est passé ! En 70, l’armée romaine est revenue, avec à sa tête Titus, fils de l’empereur Vespasien. Les Juifs qui se trouvèrent de nouveau enfermés dans la ville subirent des souffrances inouïesc. Flavius Josèphe, qui fut témoin des événements, raconte que lorsque les Romains rasèrent la ville, 1 100 000 Juifs avaient péri. Sur les quelque 100 000 qui furent faits prisonniers, la plupart connurent bientôt une fin atroce, soit qu’ils moururent de faim, soit qu’ils furent tués dans les théâtres romains. Il n’est donc pas exagéré de dire que la tribulation de 66 à 70 de notre ère fut la plus grande que Jérusalem et le système juif aient jamais subie et qu’ils subiraient jamais. Quel contraste avec le sort des chrétiens qui avaient tenu compte de l’avertissement prophétique de Jésus et avaient quitté Jérusalem après le retrait des armées romaines en 66 ! En 70, les chrétiens oints, ‘ ceux qui avaient été choisis ’, furent ‘ sauvés ’, ou gardés. — Matthieu 24:16, 22.

Un autre accomplissement à venir

15. Qu’est-​ce qui nous donne l’assurance que la prophétie de Jésus aurait un autre accomplissement, plus large, après 70 de notre ère ?

¹⁵ Mais les choses ne devaient pas s’arrêter là. Précédemment, Jésus avait indiqué qu’il viendrait au nom de Jéhovah après la dévastation de la ville (Matthieu 23:38, 39 ; 24:2). Il a ensuite précisé ce point dans sa prophétie du mont des Oliviers. Il a ajouté qu’après la “ grande tribulation ” qu’il mentionnait de faux Christs apparaîtraient et Jérusalem serait foulée aux pieds par les nations pendant une longue période (Matthieu 24:21, 23-28 ; Luc 21:24). Était-​ce à dire qu’il y aurait un autre accomplissement, un accomplissement plus grand ? Les faits répondent par l’affirmative. Si l’on compare Révélation 6:2-8 (écrit après la tribulation subie par Jérusalem en 70) avec Matthieu 24:6-8 et Luc 21:10, 11, on s’aperçoit que des guerres, des famines et des plaies sur une plus grande échelle étaient encore à venir. Cet accomplissement plus large des paroles de Jésus est en cours depuis le déclenchement de la Première Guerre mondiale, en 1914.

16-18. Que doit-​il encore se produire ?

¹⁶ Depuis des dizaines d’années, les Témoins de Jéhovah enseignent que l’accomplissement du signe auquel nous assistons prouve qu’une “ grande tribulation ” est encore à venir. L’actuelle “ génération ” méchante verra cette tribulation. Il semble qu’il y aura de nouveau une phase initiale (une attaque contre l’ensemble de la fausse religion), comparable à l’attaque de Cestius Gallus en 66 qui a marqué le début de la tribulation pour Jérusalemd. Puis, après un intervalle d’une durée non précisée, comme en 70 la fin viendra, sous la forme, cette fois, d’une destruction d’ampleur mondiale.

¹⁷ Concernant cette tribulation toute proche de nous, Jésus a dit : “ Aussitôt après la tribulation de ces jours-​là [la destruction de la fausse religion], le soleil sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors le signe du Fils de l’homme apparaîtra dans le ciel, et alors toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en se lamentant, et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuages du ciel avec puissance et grande gloire. ” — Matthieu 24:29, 30.

¹⁸ Ainsi, Jésus lui-​même a dit qu’“ après la tribulation de ces jours-​là ” certains phénomènes célestes se produiront (voir Yoël 2:28-32 ; 3:15). Les humains désobéissants en seront si surpris et bouleversés qu’ils “ se frapperont la poitrine en se lamentant ”. Beaucoup “ défailliront par peur et attente des choses venant sur la terre habitée ”. Mais ce ne sera pas le cas des vrais chrétiens. Eux ‘ se redresseront et relèveront la tête, parce que leur délivrance approchera ’. — Luc 21:25, 26, 28.

Le jugement à venir

19. Comment pouvons-​nous déterminer à quel moment la parabole des brebis et des chèvres s’accomplira ?

¹⁹ Notez que Matthieu 24:29-31 prédit que 1) le Fils de l’homme viendra, 2) cette venue se fera avec grande gloire, 3) les anges seront avec lui et 4) toutes les tribus de la terre le verront. Jésus a mentionné de nouveau ces éléments dans la parabole des brebis et des chèvres (Matthieu 25:31-46). Nous pouvons en déduire que cette parabole concerne la période, située après le déclenchement initial de la tribulation, où Jésus viendra avec ses anges et s’assiéra sur son trône pour juger (Jean 5:22 ; Actes 17:31 ; voir aussi 1 Rois 7:7 ; Daniel 7:10, 13, 14, 22, 26 ; Matthieu 19:28). Qui sera jugé, et avec quelle conséquence ? La parabole montre que Jésus examinera toutes les nations, comme si elles étaient rassemblées juste devant son trône céleste.

20, 21. a) Qu’arrivera-​t-​il aux brebis de la parabole de Jésus ? b) Quel sort sera réservé aux chèvres ?

²⁰ Jésus placera les hommes et les femmes comparables à des brebis à sa droite, en signe de faveur. Pourquoi ? Parce qu’ils auront saisi les occasions qui se présentaient à eux de faire du bien à ses frères, les chrétiens oints appelés à régner à ses côtés dans le Royaume des cieux (Daniel 7:27 ; Hébreux 2:9–3:1). Conformément à la parabole, des millions de chrétiens comparables à des brebis ont reconnu les frères spirituels de Jésus et leur apportent leur soutien. De ce fait, la Bible donne à cette “ grande foule ” l’espérance de survivre à “ la grande tribulation ” et de vivre ensuite éternellement dans le Paradis, le domaine terrestre du Royaume de Dieu. — Révélation 7:9, 14 ; 21:3, 4 ; Jean 10:16.

²¹ Quel contraste avec le sort qui sera réservé aux chèvres ! Matthieu 24:30 les décrit ‘ se frappant la poitrine en se lamentant ’ lors de la venue de Jésus. Elles auront effectivement de quoi se lamenter, car elles auront montré par leurs actions qu’elles rejettent la bonne nouvelle du Royaume, qu’elles s’opposent aux disciples de Jésus et qu’elles préfèrent le monde qui sera en train de passer (Matthieu 10:16-18 ; 1 Jean 2:15-17). C’est Jésus seul, et non l’un quelconque de ses disciples sur la terre, qui déterminera qui seront les individus assimilables aux chèvres. Il dit d’eux : “ Ceux-ci s’en iront au retranchement éternel. ” — Matthieu 25:46.

22. Quel élément de la prophétie de Jésus mérite encore notre attention ?

²² Il est passionnant de comprendre de mieux en mieux la prophétie de Matthieu chapitres 24 et 25. Il y a cependant un élément de cette prophétie de Jésus qui mérite encore notre attention ; il s’agit de ‘ la chose immonde qui cause la désolation se tenant dans un lieu saint ’. Jésus a exhorté ses disciples à exercer leur discernement à ce sujet et à se tenir prêts à agir (Matthieu 24:15, 16). Qu’est-​ce que cette “ chose immonde ” ? Quand se tient-​elle dans un lieu saint ? Et en quoi cela concerne-​t-​il notre vie présente et nos perspectives d’avenir ? C’est ce que nous verrons dans l’article suivant.

“ Que le lecteur exerce son discernement ”

“ Quand [...] vous apercevrez la chose immonde qui cause la désolation [...] se tenant dans un lieu saint [...], alors, que ceux qui sont en Judée se mettent à fuir vers les montagnes. ” — MATTHIEU 24:15, 16.

1. Quel effet l’avertissement donné par Jésus selon Luc 19:43, 44 a-​t-​il eu ?

CELUI qui est averti de l’imminence d’un malheur peut prendre des mesures pour y échapper (Proverbes 22:3). Mettons-​nous à la place des chrétiens qui se trouvaient à Jérusalem après que les Romains eurent attaqué la ville en 66 de notre ère. Jésus avait annoncé que Jérusalem serait entourée et détruite (Luc 19:43, 44). À la différence de la plupart des Juifs, qui n’ont pas écouté cet avertissement, ses disciples en ont tenu compte, ce qui les a sauvés du malheur en 70.

2, 3. Pourquoi devrions-​nous nous intéresser à la prophétie de Jésus consignée en Matthieu 24:15-21 ?

² Dans une prophétie qui concerne notre époque, Jésus a énoncé un signe composé, entre autres éléments, de guerres, de disettes, de tremblements de terre, de pestes et de la persécution des chrétiens qui prêcheraient le Royaume de Dieu (Matthieu 24:4-14 ; Luc 21:10-19). Il a également donné un indice qui permettrait à ses disciples de savoir que la fin serait proche : une ‘ chose immonde qui cause la désolation se tenant dans un lieu saint ’. (Matthieu 24:15.) Examinons de nouveau ces paroles importantes pour voir en quoi elles peuvent influencer notre vie présente et future.

³ Après avoir exposé le signe, Jésus a dit : “ Quand donc vous apercevrez la chose immonde qui cause la désolation, dont a parlé Daniel le prophète, se tenant dans un lieu saint (que le lecteur exerce son discernement), alors, que ceux qui sont en Judée se mettent à fuir vers les montagnes. Que l’homme qui est sur le toit en terrasse ne descende pas pour emporter les biens qu’il y a dans sa maison ; et que l’homme qui est dans les champs ne retourne pas à la maison pour prendre son vêtement de dessus. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-​là ! Priez sans cesse pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni le jour du sabbat ; car alors il y aura une grande tribulation telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde. ” — Matthieu 24:15-21.

4. Qu’est-​ce qui indique que Matthieu 24:15 a eu un accomplissement au I^er siècle ?

⁴ Les récits de Marc et de Luc apportent des détails supplémentaires. Là où Matthieu met “ se tenant dans un lieu saint ”, Marc 13:14 dit “ se tenir là où elle ne doit pas être ”. Luc 21:20 ajoute ces paroles de Jésus : “ Quand vous verrez Jérusalem entourée par des armées qui campent, alors sachez que sa désolation s’est approchée. ” Ces précisions nous permettent de déterminer en quoi a consisté le premier accomplissement : l’attaque romaine menée contre Jérusalem et son temple (lieu saint pour les Juifs, mais plus pour Jéhovah) à partir de 66 de notre ère. La désolation complète a eu lieu en 70, quand les Romains ont détruit la ville et le temple. Qu’était alors “ la chose immonde ” ? En quel sens s’est-​elle ‘ tenue dans un lieu saint ’ ? Les réponses à ces questions nous aideront à mieux comprendre l’accomplissement à notre époque.

5, 6. a) Pourquoi les lecteurs du chapitre 9 de Daniel auraient-​ils besoin de discernement ? b) Comment la prophétie de Jésus sur “ la chose immonde ” s’est-​elle accomplie ?

⁵ Jésus a invité les lecteurs à exercer leur discernement. Les lecteurs de quoi ? Vraisemblablement du chapitre 9 de Daniel. Ce passage contient une prophétie qui indiquait quand le Messie apparaîtrait et qui prédisait qu’il serait “ retranché ” au bout de trois ans et demi. Mais elle disait également : “ Sur l’aile des choses immondes il y aura celui qui cause la désolation ; et jusqu’à une extermination, la chose décidée se déversera aussi sur celui qui est en désolation. ” — Daniel 9:26, 27 ; voir également Daniel 11:31 ; 12:11.

⁶ Les Juifs appliquaient ces paroles à la profanation du temple perpétrée par Antiochus IV environ 200 ans plus tôt. Jésus a montré qu’ils faisaient fausse route : il a recommandé d’exercer le discernement, car le moment où “ la chose immonde ” devait apparaître et se tenir “ dans un lieu saint ” était encore à venir. Il est clair que Jésus parlait de l’armée romaine qui viendrait en 66, arborant des enseignes caractéristiques. Ces étendards, d’usage immémorial, étaient de véritables idoles, ce qui les rendait immondes aux yeux des Juifsa. Mais quand les Romains se sont-​ils ‘ tenus dans un lieu saint ’ ? Cela s’est produit lorsque l’armée romaine, portant ses enseignes, a attaqué Jérusalem et son temple, que les Juifs considéraient comme saint. Les Romains ont même commencé à saper la muraille de l’enceinte du temple. C’est ainsi que ce qui était immonde depuis longtemps s’est tenu dans un lieu saint. — Isaïe 52:1 ; Matthieu 4:5 ; 27:53 ; Actes 6:13.

Une “ chose immonde ” à notre époque

7. Quelle prophétie de Jésus s’accomplit à notre époque ?

⁷ Depuis la Première Guerre mondiale, nous voyons s’accomplir en grand le signe donné par Jésus, rapporté en Matthieu chapitre 24. Mais n’oublions pas ses paroles : “ Quand [...] vous apercevrez la chose immonde qui cause la désolation [...] se tenant dans un lieu saint [...], alors, que ceux qui sont en Judée se mettent à fuir vers les montagnes. ” (Matthieu 24:15, 16). Cet aspect de la prophétie aussi doit s’accomplir à notre époque.

8. Selon ce que les Témoins de Jéhovah disent depuis longtemps, qu’est-​ce que “ la chose immonde ” des temps modernes ?

⁸ Les serviteurs de Jéhovah ne doutaient pas que cette prophétie se réaliserait. La preuve en est que dans son numéro d’avril 1921, La Tour de Garde la rattachait aux événements du Proche-Orient. Quelques années plus tard, celle de mars 1930 (page 37) affirmait : “ La tendance absolue de la Société des Nations est de détourner les hommes de Dieu et de Christ, elle est donc l’œuvre de Satan et une abomination aux yeux de Dieu. ” C’est ainsi que “ la chose immonde ” a fait son apparition en 1919. Par la suite, l’Organisation des Nations unies a succédé à la Société des Nations. Voilà longtemps que les Témoins de Jéhovah présentent ces deux organisations humaines pour la paix comme immondes aux yeux de Dieu.

9, 10. Quelle influence la compréhension que nous avions à une époque de la grande tribulation a-​t-​elle eue sur l’idée que nous nous faisions du moment où “ la chose immonde ” se tiendrait dans un lieu saint ?

⁹ L’article précédent a exposé une vue d’ensemble éclaircie de la majeure partie de Matthieu chapitres 24 et 25. Un certain éclaircissement est-​il également nécessaire en ce qui concerne ‘ la chose immonde se tenant dans un lieu saint ’ ? Il semble que oui. La prophétie de Jésus établit un rapport direct entre le fait qu’elle ‘ se tienne dans un lieu saint ’ et le déclenchement de la “ tribulation ” prédite. Par conséquent, même si “ la chose immonde ” existe depuis longtemps, le rapport entre sa présence “ dans un lieu saint ” et la grande tribulation devrait influencer notre pensée. Comment cela ?

¹⁰ À une certaine époque, les serviteurs de Dieu comprenaient que la première phase de la grande tribulation avait commencé en 1914 et que la dernière partie en serait la bataille d’Har-Maguédôn (Révélation 16:14, 16 ; voir La Tour de Garde du 1^er juin 1939, page 174). On pensait donc que “ la chose immonde ” des temps modernes devait s’être tenue dans un lieu saint peu après la Première Guerre mondiale.

11, 12. Quelle nouvelle explication sur la grande tribulation a été avancée en 1969 ?

¹¹ Par la suite, cependant, notre vision des choses a évolué. Le jeudi 10 juillet 1969, à l’assemblée internationale “ Paix sur la terre ” tenue à New York, Frederick Franz, alors vice-président de la Société Watch Tower, a prononcé un discours passionnant. Revenant sur la compréhension qu’on avait alors de la prophétie de Jésus, il a dit : “ [On] expliquait que la ‘ grande tribulation ’ avait commencé en 1914, mais que Dieu n’avait pas permis qu’elle s’achève alors, puisqu’il avait arrêté la Première Guerre mondiale en novembre 1918. Depuis cette année-​là, Dieu laissait un intervalle de temps pour permettre au reste oint des chrétiens élus d’accomplir une œuvre avant la dernière partie de la ‘ grande tribulation ’, qui devait reprendre et s’achever lors de la bataille d’Harmaguédon. ”

¹² La suite du discours proposait une nouvelle explication assez différente : “ Pour qu’il y ait correspondance [avec] les événements du premier siècle [...], la ‘ grande tribulation ’ antitypique n’a pas pu commencer en 1914. Ce qui arriva à la Jérusalem antitypique en 1914-​1918 était plutôt simplement ‘ le commencement des douleurs d’angoisse ’ [...]. La ‘ grande tribulation ’ telle qu’il n’y en aura jamais plus doit encore venir, car elle entraînera la destruction de l’empire mondial de la fausse religion (qui comprend la chrétienté), laquelle destruction sera suivie de la ‘ guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ’ livrée à Harmaguédon. ” Cela signifiait en somme que la grande tribulation dans son intégralité était encore à venir.

13. Pourquoi est-​il logique de penser que le moment où ‘ la chose immonde se tient dans un lieu saint ’ est encore à venir ?

¹³ Cette compréhension est essentielle pour discerner à quel moment “ la chose immonde ” se tient dans un lieu saint. Rappelons-​nous ce qui s’est passé au I^er siècle. En 66, les Romains ont attaqué Jérusalem, mais ils se sont retirés brusquement, ce qui a permis à une “ chair ” (les chrétiens) d’être sauvée (Matthieu 24:22). De la même façon, nous nous attendons à ce que la grande tribulation éclate prochainement, mais à ce qu’elle soit écourtée à cause de ceux que Dieu a choisis. Notez maintenant ce point crucial : dans le modèle antique, ‘ la chose immonde se tenant dans un lieu saint ’ était liée à l’attaque romaine menée par le général Gallus en 66. Le pendant moderne de cette attaque, le déclenchement de la grande tribulation, est encore à venir. Il semble donc que le moment où “ la chose immonde qui cause la désolation ” (apparue en 1919) se tient dans un lieu saint soit encore à venirb. Comment cela arrivera-​t-​il, et en quoi pourrions-​nous avoir à en souffrir ?

Une attaque à venir

14, 15. Comment le chapitre 17 de la Révélation nous aide-​t-​il à comprendre les événements qui aboutiront à Har-Maguédôn ?

¹⁴ Le livre de la Révélation montre que la fausse religion subira une attaque destructrice. Le chapitre 17 Ré 17 expose le jugement de Dieu contre “ Babylone la Grande, la mère des prostituées ”, l’empire universel de la fausse religion. La chrétienté occupe une position de premier plan et elle se prétend en relation d’alliance avec Dieu (voir Jérémie 7:4). Les fausses religions, chrétienté y comprise, entretiennent depuis longtemps des relations illicites avec “ les rois de la terre ”, mais ces relations se termineront avec la désolation de ces religions (Révélation 17:2, 5). Qui sera l’instrument de cette désolation ?

¹⁵ La Révélation dépeint “ une bête sauvage de couleur écarlate ” qui existe pendant un temps, disparaît, puis revient (Révélation 17:3, 8). Cette bête a le soutien des dirigeants du monde. Les détails fournis dans la prophétie nous aident à comprendre que cette bête symbolique correspond à l’organisation pour la paix qui est venue à l’existence en 1919 sous le nom de Société des Nations (une “ chose immonde ”) et qui est aujourd’hui l’Organisation des Nations unies. Révélation 17:16, 17 indique que Dieu mettra au cœur de certains dirigeants humains jouant un rôle prépondérant dans cette “ bête ” de causer la désolation de l’empire universel de la fausse religion. Cette attaque marquera le déclenchement de la grande tribulation.

16. Quelle situation notable concernant la religion est en train de se développer ?

¹⁶ Puisque le début de la grande tribulation est encore à venir, le moment où la chose immonde ‘ se tiendra dans un lieu saint ’ l’est-​il également ? Il semble que oui. Bien que “ la chose immonde ” soit apparue au début du XX^e siècle et donc qu’elle existe depuis des dizaines d’années, dans un avenir proche elle prendra position “ dans un lieu saint ” d’une manière particulière. Au I^er siècle, les disciples du Christ ont dû observer attentivement comment une “ chose immonde ” se ‘ tiendrait dans un lieu saint ’ ; les chrétiens d’aujourd’hui font de même. Certes, il nous faudra attendre l’accomplissement pour connaître tous les détails. Mais il est intéressant de constater que, dans un certain nombre de pays, la religion fait déjà l’objet d’une antipathie perceptible et croissante. Des hommes politiques, alliés à d’anciens chrétiens qui se sont écartés de la vraie foi, prônent une attitude hostile envers la religion en général et les vrais chrétiens en particulier (Psaume 94:20, 21 ; 1 Timothée 6:20, 21). En conséquence, les puissances politiques se trouvent d’ores et déjà en train de ‘ lutter contre l’Agneau ’ et, comme le montre Révélation 17:14, cette lutte ira en s’intensifiant. Comme elles ne peuvent physiquement porter la main sur l’Agneau de Dieu, Jésus Christ élevé et glorifié, elles manifesteront leur opposition en s’en prenant aux véritables adorateurs de Dieu, notamment à ses “ saints ”. (Daniel 7:25 ; voir aussi Romains 8:27 ; Colossiens 1:2 ; Révélation 12:17.) Dieu nous donne cependant l’assurance que l’Agneau et ceux qui sont avec lui vaincront. — Révélation 19:11-21.

17. Sans être dogmatiques, que pouvons-​nous dire sur la manière dont “ la chose immonde ” se tiendra dans un lieu saint ?

¹⁷ Nous savons que la fausse religion est vouée à la désolation. Babylone la Grande est “ ivre du sang des saints ” et elle se comporte en reine, mais sa destruction est certaine. L’influence impure qu’elle exerce sur les rois de la terre cessera brutalement quand les ‘ dix cornes et la bête sauvage ’ se mettront à la haïr intensément (Révélation 17:6, 16 ; 18:7, 8). Lorsque la “ bête sauvage de couleur écarlate ” attaquera la prostituée religieuse, “ la chose immonde ” se tiendra d’une manière menaçante dans le prétendu lieu saint de la chrétientéc. La désolation viendra donc en premier sur la chrétienté sans foi, qui se dit sainte.

“ Fuir ” : comment ?

18, 19. Pourquoi peut-​on dire que “ fuir vers les montagnes ” ne signifiera pas changer de religion ?

¹⁸ Après avoir annoncé que ‘ la chose immonde se tiendrait dans un lieu saint ’, Jésus a recommandé à ceux qui feraient preuve de discernement d’agir. Voulait-​il dire qu’à ce stade avancé (quand ‘ la chose immonde se tiendrait dans un lieu saint ’) de nombreuses personnes fuiraient de la fausse religion pour embrasser le vrai culte ? Difficile à croire. Revenons au premier accomplissement. Jésus a dit : “ Que ceux qui sont en Judée se mettent à fuir vers les montagnes. Que l’homme qui est sur le toit en terrasse ne descende pas et n’entre pas à l’intérieur pour emporter quelque chose de sa maison, et que l’homme qui est dans les champs ne retourne pas aux choses qui sont derrière, pour prendre son vêtement de dessus. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-​là ! Priez sans cesse pour que cela n’arrive pas en hiver. ” — Marc 13:14-18.

¹⁹ Jésus n’a pas dit que seuls ceux qui seraient à Jérusalem devraient partir, comme s’il voulait faire comprendre que l’important était de sortir du centre du culte juif ; il n’a pas non plus préconisé de se convertir, de fuir de la fausse religion pour embrasser la vraie. Les disciples de Jésus n’avaient pas besoin qu’on les exhorte à fuir d’une religion vers une autre ; ils étaient déjà devenus de vrais chrétiens. Du reste, l’attaque de 66 n’a pas incité les pratiquants du judaïsme qui se trouvaient à Jérusalem et en Judée à abandonner cette religion pour se tourner vers le christianisme. D’après le professeur Heinrich Graetz, ceux qui se sont lancés à la poursuite des Romains qui s’enfuyaient sont revenus dans la ville. “ Les zélateurs, écrit-​il, rentrèrent à Jérusalem (8 marheschvân, octobre) en chantant des hymnes guerriers, l’âme remplie de joyeuses espérances. [...] La grâce divine ne les protégeait-​elle pas visiblement comme elle avait protégé leurs pères ? Et l’âme des zélateurs s’épanouissait dans la confiance de l’avenir. ”

20. Comment les disciples du I^er siècle ont-​ils réagi à l’exhortation de Jésus de fuir vers les montagnes ?

²⁰ Comment le nombre relativement faible de ceux que Dieu avait choisis alors ont-​ils réagi au conseil de Jésus ? En quittant la Judée et en fuyant vers les montagnes qui se trouvaient de l’autre côté du Jourdain, ils ont montré qu’ils ne faisaient pas partie du système juif, que ce soit politiquement ou religieusement. Ils ont quitté champs et maisons, sans même récupérer leurs biens chez eux. Confiants dans la protection et le soutien de Jéhovah, ils ont placé son culte avant quoi que ce soit d’autre qui aurait pu paraître important. — Marc 10:29, 30 ; Luc 9:57-62.

21. À quoi ne devrons-​nous pas nous attendre lorsque “ la chose immonde ” passera à l’attaque ?

²¹ Parlons maintenant de l’accomplissement en grand. Depuis des dizaines d’années, nous exhortons nos contemporains à sortir de la fausse religion et à embrasser le vrai culte (Révélation 18:4, 5). Des millions l’ont déjà fait. La prophétie de Jésus n’indique pas qu’une fois la grande tribulation déclenchée des foules de personnes se tourneront vers le vrai culte ; en 66, les Juifs ne se sont pas convertis en masse. Toutefois, les vrais chrétiens auront de bonnes raisons de tenir compte de l’avertissement de Jésus et de fuir.

22. Qu’impliquera peut-être l’obéissance au conseil de Jésus de fuir vers les montagnes ?

²² À l’heure qu’il est, nous ne sommes pas en mesure de connaître tous les détails sur la grande tribulation, mais il est logique de penser qu’en ce qui nous concerne la fuite dont Jésus a parlé ne sera pas d’ordre géographique ; les serviteurs de Dieu sont en effet présents dans le monde entier, dans presque tous les endroits. Par contre, nous pouvons être sûrs que, lorsqu’il faudra fuir, les chrétiens devront continuer à se distinguer nettement des organisations de la fausse religion. De plus, ce n’est pas pour rien que Jésus a recommandé de ne pas revenir chez soi récupérer des vêtements ou d’autres biens (Matthieu 24:17, 18). Par conséquent, peut-être serons-​nous mis à l’épreuve quant à notre façon de considérer les choses matérielles : sont-​elles pour nous d’une importance capitale, ou le salut que Dieu donnera à tous ceux qui seront de son côté compte-​t-​il davantage ? Oui, peut-être notre fuite impliquera-​t-​elle des épreuves sous forme de privations. Il nous faudra être prêts à faire tout ce qui s’avérera nécessaire, comme nos compagnons du I^er siècle qui ont fui de Judée vers la Pérée, de l’autre côté du Jourdain.

23, 24. a) Où seulement trouverons-​nous protection ? b) Quel effet l’avertissement de Jésus relatif à ‘ la chose immonde se tenant dans un lieu saint ’ devrait-​il avoir sur nous ?

²³ Il nous faut être convaincus que Jéhovah et son organisation, comparable à une montagne, resteront notre refuge (2 Samuel 22:2, 3 ; Psaume 18:2 ; Daniel 2:35, 44). C’est là que nous trouverons protection ! Nous n’imiterons pas les masses humaines qui fuiront vers “ les grottes ” et se cacheront “ dans les rochers des montagnes ”, les organisations et les institutions humaines qui subsisteront très peu de temps après la désolation de Babylone la Grande (Révélation 6:15 ; 18:9-11). Il est vrai que les temps risquent de devenir plus difficiles, comme ils l’ont été en 66 pour les femmes enceintes qui ont fui la Judée ou pour tous ceux qui ont dû voyager par un temps froid et pluvieux. Mais nous pouvons être sûrs que Dieu rendra la survie possible. Aussi, affermissons dès à présent notre confiance en Jéhovah et en son Fils, qui règne d’ores et déjà dans le Royaume.

²⁴ Nous n’avons aucune raison de redouter ce qui va arriver. Jésus n’avait pas l’intention d’effrayer les disciples de son époque, et il ne souhaite pas davantage que nous ayons peur, ni aujourd’hui ni plus tard. Il nous a avertis afin que nous préparions nos cœurs et nos esprits. Après tout, les chrétiens obéissants ne seront pas punis lorsque la destruction s’abattra sur la fausse religion et sur le reste de l’actuel système méchant. Avec discernement, ils tiendront compte de l’avertissement relatif à ‘ la chose immonde se tenant dans un lieu saint ’ et, forts d’une foi inébranlable, ils agiront avec détermination. N’oublions donc jamais cette promesse de Jésus : “ Celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. ” — Marc 13:13.

[Notes]

Vous en souvenez-​vous ?

◻ Comment “ la chose immonde qui cause la désolation ” s’est-​elle manifestée au I^er siècle ?

◻ Pourquoi est-​il logique de penser que le moment où “ la chose immonde ” des temps modernes doit se tenir dans un lieu saint est encore à venir ?

◻ Quelle attaque menée par une “ chose immonde ” la Révélation annonce-​t-​elle ?

◻ De quelle manière devrons-​nous peut-être encore “ fuir ” ?

[Illustration, page 16]

Babylone la Grande est appelée “ la mère des prostituées ”.

[Illustration, page 17]

La bête sauvage de couleur écarlate dont il est question en Révélation chapitre 17 est “ la chose immonde ” dont a parlé Jésus.

[Illustration, page 18]

La bête sauvage de couleur écarlate lancera une attaque dévastatrice contre la religion.

Soyons vigilants et diligents !

“ Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour ni l’heure. ” — MATTHIEU 25:13.

1. Qu’attendait l’apôtre Jean avec impatience ?

DANS le dernier dialogue de la Bible, Jésus a fait cette promesse : “ Je viens vite. ” Et l’apôtre Jean de répondre : “ Amen ! Viens, Seigneur Jésus. ” Il n’en doutait pas : Jésus viendrait. Jean faisait partie du groupe des apôtres qui lui avaient demandé : “ Quand ces choses auront-​elles lieu, et quel sera le signe de ta présence [grec : parousia] et de l’achèvement du système de choses ? ” Il est clair qu’il attendait la présence de Jésus avec impatience et confiance. — Révélation 22:20 ; Matthieu 24:3.

2. En ce qui concerne la présence de Jésus, quelle est la situation au sein des Églises ?

² Pareille confiance est rare de nos jours. De nombreuses Églises ont une doctrine officielle sur la “ venue ” de Jésus, mais bien peu de leurs membres attendent effectivement cette venue, ce dont témoigne leur vie. Le livre La Parousie dans le Nouveau Testament (angl.) fait cette remarque : “ L’espérance de la Parousie n’influence guère la vie, la pensée et l’action de l’Église. [...] Le sentiment d’urgence absolue avec lequel l’Église devrait assumer ses devoirs de repentance et de proclamation missionnaire de l’Évangile est affaibli, pour ne pas dire totalement éteint. ” Ce n’est cependant pas le cas chez tout le monde.

3. a) Quel est le point de vue des vrais chrétiens concernant la parousia ? b) Qu’allons-​nous examiner en particulier ?

³ Les vrais disciples de Jésus sont dans l’attente de la fin de l’actuel système de choses méchant. Tout en nous montrant fidèles dans cette attente, il nous faut garder le bon point de vue sur tout ce qu’implique la présence de Jésus et agir en conséquence. C’est à cette condition que nous pourrons ‘ endurer jusqu’à la fin et être sauvés ’. (Matthieu 24:13.) La prophétie de Jésus consignée dans les chapitres 24 et 25 de Matthieu est émaillée de sages conseils qui nous apporteront des bienfaits durables si nous les appliquons. Le chapitre 25 Mt 25 contient des paraboles que vous connaissez sûrement, dont celle des dix vierges (les vierges sages et les vierges sottes) et celle des talents (Matthieu 25:1-30). Quel profit pouvons-​nous tirer de ces exemples ?

Soyons vigilants comme les cinq vierges avisées

4. Quel est le thème de la parabole des vierges ?

⁴ Peut-être voudrez-​vous relire la parabole des vierges, rapportée en Matthieu 25:1-13. Elle se déroule dans le cadre d’un grand mariage juif au cours duquel l’époux va chercher son épouse dans la maison de son beau-père, afin de l’escorter jusqu’à sa propre demeure (ou celle de son père). Le cortège ainsi formé pouvait accueillir des musiciens et des chanteurs, et on ne savait jamais précisément à quel moment il arriverait. Dans la parabole, dix vierges attendent durant la nuit l’arrivée de l’époux. Cinq d’entre elles ont sottement omis d’emporter suffisamment d’huile pour leurs lampes, ce qui les oblige à partir en acheter. Les cinq autres ont pris la sage précaution de se munir d’huile supplémentaire dans des récipients afin de recharger leurs lampes en cas de besoin. Ces cinq vierges sont les seules à être présentes et prêtes lorsque l’époux arrive, et donc les seules également à être admises au festin. Lorsque les cinq vierges sottes reviennent, il est trop tard pour qu’elles entrent.

5. Quels versets éclairent le sens figuré de la parabole des vierges ?

⁵ De nombreux aspects de cette parabole revêtent un sens symbolique. Par exemple, les Écritures comparent Jésus à un époux (Jean 3:28-30) ; Jésus lui-​même s’est comparé au fils d’un roi pour qui un festin de mariage était préparé (Matthieu 22:1-14) ; enfin, la Bible assimile le Christ à un mari (Éphésiens 5:23). Détail intéressant, alors que les chrétiens oints sont parfois présentés comme l’“ épouse ” du Christ, la parabole ne mentionne pas d’épouse (Jean 3:29 ; Révélation 19:7 ; 21:2, 9). En revanche, elle parle de dix vierges, et les oints, à un autre endroit, sont comparés à une vierge promise en mariage au Christ. — 2 Corinthiens 11:2a.

6. Par quelle exhortation Jésus a-​t-​il conclu la parabole des vierges ?

⁶ Hormis ces détails ainsi que les applications prophétiques, des principes précieux sont à dégager de cette parabole. Remarquez, par exemple, que Jésus la conclut par ces mots : “ Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour ni l’heure. ” Voilà qui souligne la nécessité pour chacun d’entre nous d’être vigilant quant à la fin prochaine de l’actuel système méchant. Même si nous ne sommes pas en mesure de dater cette fin, il est incontestable qu’elle arrive. Aussi, intéressons-​nous aux attitudes qu’ont manifestées les deux groupes de vierges.

7. En quoi cinq des vierges de la parabole se sont-​elles montrées sottes ?

⁷ Jésus a dit que “ cinq d’entre elles étaient sottes ”. Étaient-​elles sottes parce qu’elles ne croyaient pas que l’époux était en chemin ? Sont-​elles parties pour s’amuser ? Ou ont-​elles été trompées ? Rien de tout cela. Jésus a bien précisé que toutes les cinq “ sont sorties à la rencontre de l’époux ”. Elles savaient donc qu’il venait, elles voulaient être de la fête, et même prendre part au “ festin de mariage ”. Mais étaient-​elles suffisamment préparées ? Bien qu’elles aient attendu un certain temps, jusqu’‘ au milieu de la nuit ’, elles ne s’étaient pas préparées à ce qu’il arrive à n’importe quel moment, que ce soit plus tôt ou plus tard que prévu.

8. En quoi cinq des vierges de la parabole se sont-​elles révélées avisées ?

⁸ Les cinq autres vierges, celles que Jésus a qualifiées d’avisées, sont sorties elles aussi avec des lampes allumées, dans l’attente de l’époux. Elles aussi ont dû patienter ; mais elles étaient “ avisées ”. Le mot grec traduit par “ avisées ” peut emporter le sens de “ réfléchi, qui a son bon sens, sage ”. Ces cinq vierges ont démontré qu’elles étaient avisées en se munissant de récipients à huile pour recharger leurs lampes en cas de besoin. Du reste, elles se souciaient tellement d’être prêtes pour l’époux qu’elles n’ont pas donné de leur huile. Cette vigilance n’avait rien de déplacé ; la preuve en est qu’elles étaient présentes et tout à fait préparées lorsque l’époux est arrivé. Celles qui “ étaient prêtes sont entrées avec lui au festin de mariage ; et on a fermé la porte ”.

9, 10. Quelle est l’idée forte de la parabole des vierges, et quelles questions devrions-​nous nous poser ?

⁹ Jésus n’était pas en train de donner une leçon de protocole nuptial ni des conseils sur le partage. L’idée qu’il voulait faire passer était celle-ci : “ Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour ni l’heure. ” Demandez-​vous : ‘ Suis-​je réellement vigilant quant à la présence de Jésus ? ’ Nous sommes convaincus que Jésus règne actuellement au ciel, mais quelle attention accordons-​nous au fait tout aussi réel que ‘ le Fils de l’homme viendra bientôt sur les nuages du ciel avec puissance et grande gloire ’ ? (Matthieu 24:30.) ‘ Au milieu de la nuit ’, l’époux était évidemment plus près d’arriver qu’au moment où les vierges étaient sorties à sa rencontre. De même, l’arrivée du Fils de l’homme pour détruire l’actuel système méchant est plus proche aujourd’hui que lorsque nous avons commencé à l’attendre (Romains 13:11-14). Sommes-​nous restés vigilants ? Le sommes-​nous même de plus en plus à mesure que ce moment approche ?

¹⁰ Obéir au commandement de ‘ veiller ’ réclame une vigilance constante. Cinq des vierges ont épuisé leur huile et sont allées en acheter. De nos jours, d’une manière analogue, un chrétien pourrait se laisser distraire et ne pas être totalement préparé à l’arrivée imminente de Jésus. C’était le cas de quelques chrétiens du I^er siècle, et cela pourrait aussi arriver à certains aujourd’hui. Posons-​nous donc la question : ‘ Suis-​je dans cette situation ? ’ — 1 Thessaloniciens 5:6-8 ; Hébreux 2:1 ; 3:12 ; 12:3 ; Révélation 16:15.

Soyons diligents à l’approche de la fin

11. Quelle parabole Jésus a-​t-​il donnée ensuite, et quel autre exemple rappelle-​t-​elle ?

¹¹ Dans la parabole suivante, Jésus a fait plus qu’inciter ses disciples à la vigilance. Après l’exemple des vierges sages et des vierges sottes, il a cité celui des talents (lire Matthieu 25:14-30). Sous de nombreux aspects, cet exemple rappelle celui des mines que Jésus avait donné plus tôt parce que beaucoup “ pensaient que le royaume de Dieu allait se montrer à l’instant même ”. — Luc 19:11-27.

12. Quel est le thème de la parabole des talents ?

¹² Dans la parabole des talents, Jésus parle d’un homme qui, avant de partir en voyage à l’étranger, convoque trois de ses esclaves. À l’un, il confie cinq talents, à un autre deux et au troisième un seul, “ à chacun selon ses capacités personnelles ”. Sans doute s’agit-​il ici d’un talent d’argent, une unité monétaire qui équivalait à 14 années de salaire d’un ouvrier ; une forte somme donc. À son retour, “ longtemps après ”, l’homme demande aux esclaves de lui rendre compte de ce qu’ils ont fait durant son absence. Les deux premiers ont multiplié par deux la valeur de la somme qu’il leur avait confiée. “ C’est bien ”, leur dit-​il, et il promet à chacun d’eux de lui confier davantage de responsabilités, avant de conclure : “ Entre dans la joie de ton maître. ” Sous prétexte que son maître est quelqu’un de très exigeant, l’esclave qui avait reçu un talent n’en a fait aucun bon usage. Il s’est contenté de cacher l’argent, il ne l’a même pas déposé chez les banquiers pour le faire fructifier. L’homme le traite de “ méchant et paresseux ”, car il a agi contre les intérêts de son maître. Il lui reprend donc le talent et le fait mettre dehors, où “ seront ses pleurs et ses grincements de dents ”.

13. En quoi Jésus ressemblerait-​il au maître de la parabole ?

¹³ Là encore, certains aspects de cette parabole peuvent revêtir un sens symbolique. Par exemple, Jésus, représenté par l’homme qui part en voyage à l’étranger, quitterait ses disciples, monterait au ciel et attendrait longtemps avant d’être investi du pouvoir royalb (Psaume 110:1-4 ; Actes 2:34-36 ; Romains 8:34 ; Hébreux 10:12, 13). Mais de cette parabole aussi se dégage une leçon ou un principe plus étendu que nous devons tous appliquer dans notre vie. De quoi s’agit-​il ?

14. Quelle nécessité impérieuse la parabole des talents met-​elle en évidence ?

¹⁴ Que notre espérance soit d’avoir la vie immortelle au ciel ou la vie éternelle sur la terre devenue un paradis, cette parabole de Jésus nous met clairement en demeure de nous dépenser dans les activités chrétiennes. En fait, la leçon de cette parabole tient en un mot : diligence. Les apôtres ont donné l’exemple sous ce rapport à partir de la Pentecôte 33 de notre ère. Nous lisons en effet que “ par bien d’autres paroles [Pierre] rendait pleinement témoignage et les exhortait, en disant : ‘ Sauvez-​vous de cette génération tortueuse. ’ ” (Actes 2:40-42). Ses efforts ont été magnifiquement récompensés, car d’autres personnes se sont jointes aux apôtres dans l’œuvre chrétienne de prédication, animées de la même diligence, si bien que la bonne nouvelle ‘ croissait dans le monde entier ’. — Colossiens 1:3-6, 23 ; 1 Corinthiens 3:5-9.

15. Dans quel domaine particulier devrions-​nous appliquer la leçon de la parabole des talents ?

¹⁵ Ne perdons pas de vue que cette parabole fait partie d’une prophétie relative à la présence de Jésus. Or, tout démontre que la parousia de Jésus est en cours et qu’elle connaîtra bientôt son apothéose. N’oublions pas non plus que Jésus a établi un rapport entre “ la fin ” et l’œuvre dont les chrétiens ont été chargés. “ Cette bonne nouvelle du royaume, a-​t-​il dit, sera prêchée dans toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations ; et alors viendra la fin. ” (Matthieu 24:14). Compte tenu de tous ces éléments, demandons-​nous quelle sorte d’esclaves nous sommes. Posons-​nous ces questions : ‘ Y a-​t-​il des raisons de penser que je ressemble à l’esclave qui a caché ce qu’on lui avait confié, tout en s’occupant peut-être de ses affaires personnelles ? Ou bien est-​il évident que je m’apparente plutôt à ceux qui étaient bons et fidèles ? Suis-​je déterminé à accroître les avoirs du Maître en toute occasion ? ’

Vigilants et diligents durant la présence du Christ

16. Quel message les deux paraboles que nous venons d’examiner nous adressent-​elles ?

¹⁶ Outre leur sens figuré et prophétique, ces deux paraboles contiennent donc un encouragement clair donné par Jésus en personne. Son message est celui-ci : Sois vigilant ; sois diligent, particulièrement lorsque le signe de la parousia du Christ sera visible. Or, nous vivons ce moment. Alors, sommes-​nous réellement vigilants et diligents ?

17, 18. Quelle recommandation le disciple Jacques a-​t-​il faite concernant la présence de Jésus ?

¹⁷ Jacques, l’un des demi-frères de Jésus, n’était pas sur le mont des Oliviers pour l’entendre prononcer sa prophétie, mais il en a pris connaissance plus tard et il en a parfaitement saisi l’importance. Il a écrit : “ Soyez donc patients, frères, jusqu’à la présence du Seigneur. Voyez ! Le cultivateur attend le précieux fruit de la terre, étant patient à son propos, jusqu’à ce qu’il reçoive la pluie précoce et la pluie tardive. Vous aussi soyez patients ; affermissez vos cœurs, parce que la présence du Seigneur s’est approchée. ” — Jacques 5:7, 8.

¹⁸ Après avoir donné l’assurance que Dieu condamnera ceux qui font un mauvais usage de leurs richesses, Jacques a encouragé les chrétiens à ne pas être impatients en attendant que Jéhovah entre en action. L’impatience pourrait en effet rendre un chrétien vindicatif, comme s’il était en droit de redresser les torts commis. Il ne devrait cependant pas en être ainsi, car l’heure du jugement viendra bel et bien. C’est ce que Jacques a expliqué en prenant l’exemple d’un cultivateur.

19. Quelle sorte de patience un cultivateur israélite pouvait-​il exercer ?

¹⁹ Le cultivateur israélite qui semait du grain devait attendre : attendre d’abord que la pousse apparaisse, attendre ensuite que la plante mûrisse et attendre enfin l’époque de la moisson (Luc 8:5-8 ; Jean 4:35). Tout au long de ces mois, il avait le temps, et peut-être des raisons, de s’inquiéter. Les pluies précoces viendraient-​elles ? Seraient-​elles suffisamment abondantes ? Et les pluies tardives ? Les insectes ou un orage ne risquaient-​ils pas de détruire la récolte (voir Yoël 1:4 ; 2:23-25) ? Néanmoins, d’une manière générale, le cultivateur israélite pouvait compter sur Jéhovah et sur les cycles naturels qu’Il avait mis en place (Deutéronome 11:14 ; Jérémie 5:24). La patience du cultivateur pouvait donc s’apparenter à une attente confiante. Avec foi, il savait que ce qu’il attendait viendrait. Et c’est effectivement ce qui se passait.

20. Conformément au conseil de Jacques, comment pouvons-​nous manifester la patience ?

²⁰ À la différence d’un cultivateur qui pouvait connaître plus ou moins précisément le moment de la moisson, les chrétiens du I^er siècle n’étaient pas en mesure de calculer quand la présence de Jésus aurait lieu. Cependant, il était hors de doute qu’elle viendrait. Jacques a écrit : “ La présence [grec : parousia] du Seigneur s’est approchée. ” À l’époque où il a rédigé ces paroles, le signe de la présence du Christ, un signe sur une grande échelle, l’échelle mondiale, n’était pas encore discernable. Mais aujourd’hui, il l’est. Dès lors, quelle devrait être notre attitude ? Le signe est bel et bien visible. Nous le voyons. Nous pouvons dire avec assurance : ‘ Je vois le signe en train de se réaliser. ’ Nous pouvons dire en toute confiance : ‘ La présence du Seigneur est là, et son apothéose est toute proche. ’

21. Que sommes-​nous déterminés à faire ?

²¹ Puisqu’il en est ainsi, nous avons d’autant plus de raisons de prendre à cœur et d’appliquer les leçons capitales qui se dégagent des deux paraboles de Jésus que nous venons d’examiner. Jésus a dit : “ Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour ni l’heure. ” (Matthieu 25:13). Incontestablement, nous vivons l’époque où il faut être zélé dans le service chrétien. Montrons donc quotidiennement dans notre vie que nous avons saisi le message de Jésus. Soyons vigilants ! Soyons diligents !