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    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Frère Russell n’avait pas pour souci d’établir un autre ordre de choses, et il se refusait absolument à contribuer de près ou de loin au sectarisme qui existait chez les chrétiens de nom.

      Dans le même temps, il comprenait parfaitement que les serviteurs du Seigneur devaient s’assembler, en harmonie avec le conseil d’Hébreux 10:23-25. Il a lui-​même voyagé pour rendre visite aux lecteurs de La Tour de Garde, pour les édifier et leur faire rencontrer ceux qui, dans leur région, partageaient leurs idées. Au début de 1881, il a demandé que ceux qui tenaient des réunions régulières en signalent l’endroit au bureau de La Tour de Garde. Il comprenait qu’il était indispensable de rester en contact les uns avec les autres.

      Toutefois, frère Russell insistait bien sur le fait que les Étudiants de la Bible n’essayaient pas de fonder une “organisation terrestre”. Il disait: “Nous n’adhérons qu’à l’organisation céleste dont les membres ont leurs ‘noms inscrits dans les cieux’. (Héb. 12:23; Luc 10:20.)” Au vu du passé honteux de la chrétienté, parler d’“organisation religieuse”, c’était d’ordinaire évoquer le sectarisme, la domination par le clergé et l’appartenance à une religion en adhérant à un credo formulé par un concile religieux. De ce fait, frère Russell pensait que le terme ‘communauté’ convenait mieux pour parler des Étudiants de la Bible.

      Il savait que les apôtres du Christ avaient formé des congrégations et avaient nommé des anciens dans chacune d’elles. Mais il croyait que le Christ était de nouveau présent, quoique invisiblement, et qu’il dirigeait en personne la moisson finale de ceux qui seraient héritiers avec lui. Partant de ces principes, il a cru au début que les anciens, tels qu’ils existaient dans les congrégations chrétiennes du Ier siècle, n’étaient pas nécessaires.

      Néanmoins, les Étudiants de la Bible devenant de plus en plus nombreux, frère Russell a compris que le Seigneur menait les choses différemment de ce qu’il avait lui-​même imaginé. Il lui fallait rectifier son point de vue. Mais en s’appuyant sur quoi?

      Des mesures en fonction des besoins croissants

      La Tour de Garde du 15 novembre 1895 (en anglais) était consacrée presque entièrement au thème “Avec bienséance et ordre”. Très franchement, frère Russell avouait ceci: “Les apôtres ont dit beaucoup de choses à l’Église primitive concernant l’ordre dans les assemblées des saints; or il semble que nous ayons négligé ces sages conseils, en pensant qu’ils n’étaient pas très importants du fait que l’Église est si près de l’achèvement de la course chrétienne et que la moisson est une période de séparation.” Qu’est-​ce qui a poussé les Étudiants de la Bible à réexaminer ces conseils?

      L’article en question donnait quatre éléments: 1) À l’évidence, les progrès spirituels des chrétiens variaient de l’un à l’autre. Il se présentait des tentations, des épreuves, des difficultés et des dangers que tous n’étaient pas pareillement prêts à affronter. Par conséquent, on avait besoin de surveillants sages et avisés, d’hommes ayant de l’expérience et des capacités, qui veillent attentivement sur la santé spirituelle de tous et soient capables de leur enseigner la vérité. 2) Autre fait notoire, les membres du troupeau avaient besoin d’être défendus contre les ‘loups en vêtements de brebis’. (Mat. 7:15, Sg.) Il fallait les fortifier en les aidant à acquérir une connaissance profonde de la vérité. 3) L’expérience avait montré que, si l’on ne prévoyait pas d’établir des anciens pour protéger le troupeau, certains chrétiens s’arrogeraient cette fonction et finiraient par considérer le troupeau comme leur propriété. 4) Sans un ordre défini, des chrétiens fidèles à la vérité risquaient de voir leur service rejeté sous l’influence de quelques-uns qui seraient en désaccord avec eux.

      Pour toutes ces raisons, La Tour de Garde déclarait: “Nous n’hésitons pas à recommander aux Églisesc en tout lieu, qu’elles comptent beaucoup ou peu de membres, ces conseils des apôtres, à savoir que dans chaque groupe on choisisse des anciens qui ‘nourriront’ et ‘surveilleront’ le troupeau.” (Actes 14:21-23; 20:17, 28). Les congrégations ont suivi ce sage conseil biblique. Ainsi, les Étudiants de la Bible ont fait un progrès important dans la structuration des congrégations en harmonie avec ce qui avait cours aux jours des apôtres.

      Toutefois, en accord avec la compréhension de l’époque, les Étudiants de la Bible choisissaient les anciens, ainsi que leurs aides, les diacres, par un vote de leur congrégation. Chaque année, ou plus souvent lorsque c’était nécessaire, on examinait si les frères susceptibles de servir à ces fonctions remplissaient les conditions requises, et on procédait à un vote. C’était fondamentalement une démarche démocratique, maintenue toutefois à l’intérieur de certaines limites visant à empêcher les excès. En effet, tous les membres de la congrégation étaient encouragés à bien étudier les conditions requises par la Bible, et à exprimer par leur vote, non pas une opinion personnelle, mais ce qu’ils pensaient être la volonté du Seigneur. Étant donné que seuls les chrétiens ‘pleinement consacrés’ pouvaient voter, leur vote collectif, lorsqu’il était guidé par la Parole et l’esprit du Seigneur, était considéré comme l’expression de la volonté du Seigneur sur la question. Frère Russell ne s’en rendait probablement pas bien compte, mais en préconisant cette façon de faire peut-être a-​t-​il été influencé dans une certaine mesure par sa détermination à éviter toute ressemblance avec un clergé au-dessus du troupeau, et peut-être aussi par des réminiscences de son adolescence pendant laquelle il avait fréquenté l’Église congrégationaliste.

      La Nouvelle Création, un tome de L’Aurore du Millénium, a paru en 1904. Cet ouvrage revoyait en détail le rôle des anciens et la manière dont on devait les choisir, et attirait particulièrement l’attention sur Actes 14:23. Il citait à l’appui une liste de textes parallèles dressée par James Strong et Robert Young, montrant que la phrase “ils firent nommer des anciens” devait se traduire par “ils les firent élire anciens, à main levéed”. Certaines versions de la Bible précisent même que les anciens furent ‘élus par un vote’. (Literal Translation of the Holy Bible de Robert Young; Emphasised Bible de Joseph Rotherham; Le Nouveau Testament, version de Hugues Oltramare.) Mais qui devait voter?

      En adoptant le point de vue selon lequel la congrégation tout entière devait voter, on n’a pas toujours obtenu les résultats escomptés. Ceux qui votaient devaient être ‘pleinement consacrés’, et certains des élus remplissaient vraiment les conditions requises par la Bible et servaient humblement leurs frères. Mais, souvent, le vote reflétait des préférences personnelles plutôt que la Parole et l’esprit de Dieu. C’est ainsi qu’à Halle, en Allemagne, quand certains hommes qui pensaient devoir être anciens n’ont pas obtenu la fonction qu’ils voulaient, ils ont provoqué de graves dissensions. En 1927, à Barmen, en Allemagne également, certains des candidats étaient des hommes qui s’opposaient à l’œuvre de la Société et, le jour de l’élection, le vote à main levée s’est fait dans une ambiance orageuse. Il a donc fallu en venir à un vote secret.

      En 1916, des années avant ces incidents, frère Russell, très soucieux, avait écrit: “Il se passe des choses très regrettables dans certaines classes lors des élections. Les serviteurs de l’Église cherchent à être des maîtres, des dictateurs; quelquefois même, ils dirigent la réunion de manière, semble-​t-​il, qu’eux-​mêmes et leurs amis soient élus anciens et diacres. (...) Quelques-uns s’efforcent tranquillement d’abuser la classe en faisant procéder à l’élection à un moment particulièrement favorable pour eux et leurs amis. D’autres font venir à la réunion de nombreux amis qui sont parfois presque des étrangers et qui n’ont nullement l’intention d’être régulièrement présents dans la classe, mais qui y viennent uniquement par amitié pour un de leurs amis afin de voter pour lui.”

      Les Étudiants de la Bible avaient-​ils seulement besoin d’apprendre à mener plus sereinement les élections démocratiques? Ou bien était-​il possible que quelque chose à ce sujet leur ait échappé dans la Parole de Dieu?

      Ils s’organisent pour prêcher la bonne nouvelle

      Très tôt, frère Russell a discerné que l’une des plus importantes responsabilités de chaque membre de la congrégation chrétienne était l’œuvre d’évangélisation (1 Pierre 2:9). La Tour de Garde a expliqué que ce n’était pas seulement à Jésus, mais à tous ses disciples oints de l’esprit, que s’appliquaient ces paroles prophétiques d’Ésaïe 61:1: “Jéhovah m’a oint pour annoncer aux humbles une bonne nouvelle”, ou, selon la façon dont la version de Hugues Oltramare rend cette citation dans la bouche de Jésus: “Il m’a oint pour annoncer l’évangile.” — Luc 4:18.

      Dès 1881, La Tour de Garde a fait paraître l’article intitulé “Recherchons 1 000 prédicateurs”. C’était un appel à tous les membres des congrégations pour qu’ils emploient le maximum de temps dont ils pouvaient disposer (une demi-heure, une, deux ou trois heures) à répandre la vérité biblique. Tout homme ou toute femme qui n’était pas chargé de famille et qui pouvait donner la moitié ou plus de son temps exclusivement à l’œuvre du Seigneur était encouragé à s’engager dans cette œuvre comme évangélisateur-colporteur. D’une année à l’autre, le nombre des colporteurs a considérablement varié, mais en 1885 on en comptait déjà environ 300. D’autres Étudiants ont aussi participé à cette œuvre, mais dans des proportions plus limitées. Les colporteurs se sont vu offrir des suggestions sur la façon d’effectuer leur tâche. Mais le champ était vaste, et, tout au moins au début, ils choisissaient eux-​mêmes leur territoire, passant d’une région à une autre en grande partie comme bon leur semblait. Puis, lorsqu’ils se rencontraient aux assemblées, ils faisaient les mises au point nécessaires pour coordonner leurs efforts.

      L’année où le service de colporteur a commencé, frère Russell a fait imprimer plusieurs tracts (ou brochures) pour qu’ils soient diffusés gratuitement. Un de ces tracts, Food for Thinking Christians (Nourriture pour les chrétiens réfléchis), a été particulièrement remarquable. Sa diffusion a atteint 1 200 000 exemplaires durant les quatre premiers mois. C’est le travail entraîné par son impression et sa diffusion qui a été à l’origine de la formation de la Zion’s Watch Tower Tract Society, afin de traiter certaines questions utiles. Pour empêcher l’interruption de l’œuvre s’il venait à mourir, et pour faciliter l’utilisation des offrandes destinées à l’œuvre, frère Russell a demandé l’enregistrement légal de la Société, ce qui a été fait officiellement le 15 décembre 1884. Ainsi est venu à l’existence un instrument juridique précieux.

      À mesure que le besoin se présentait, des filiales de la Société Watch Tower ont été ouvertes dans d’autres pays. La première l’a été en Angleterre, à Londres, le 23 avril 1900. Une autre, en Allemagne, à Elberfeld, en 1902. Deux ans plus tard, aux antipodes, une filiale a été ouverte en Australie, à Melbourne. Au moment de la rédaction de ce livre, on compte en tout 99 filiales dans le monde.

      Certes, une organisation prenait forme pour produire en quantité des publications bibliques, mais au début on laissait aux congrégations le soin de prendre localement des mesures pour la diffusion de ces publications. Dans une lettre datée du 16 mars 1900, adressée à “Alexander Graham, et à l’Église de Boston (Massachusetts)”, frère Russell a expliqué comment il voyait les choses, en ces termes: “Comme vous le savez tous, j’ai la ferme intention de laisser aux membres de chaque groupe du peuple du Seigneur le soin de mener leurs propres affaires, selon leur bon jugement, et je fais des suggestions, non pour me mêler de leurs affaires, mais simplement pour donner des conseils.” Cela concernait non seulement les réunions, mais aussi la façon d’effectuer le ministère chrétien. Ainsi, après avoir offert aux frères quelques conseils pratiques, il a conclu en disant: “C’est simplement une suggestion.”

      Certaines activités exigeaient davantage de directives précises de la part de la Société. Pour la projection du “Photo-Drame de la Création”, c’était à chaque congrégation de décider si elle voulait et pouvait louer un cinéma ou une autre salle pour le présenter. Toutefois, il fallait déplacer le matériel de ville en ville et respecter un programme; dans ces domaines, il fallait une direction centrale que la Société a donnée. Chaque congrégation a été encouragée à constituer un comité pour le Drame qui prendrait, sur place, les dispositions nécessaires à la projection. Cependant, un représentant de la Société veillait soigneusement aux détails pour assurer la bonne marche des opérations.

      Les années 1914 et 1915 passant, ces chrétiens oints de l’esprit attendaient impatiemment la réalisation de leur espérance céleste. Parallèlement, ils étaient encouragés à demeurer occupés dans le service du Seigneur. S’ils pensaient qu’il leur restait très peu de temps à vivre dans la chair, il est devenu néanmoins évident que pour effectuer la prédication de la bonne nouvelle avec ordre, le besoin d’une direction plus étroite qu’à l’époque où ils n’étaient que quelques centaines se faisait sentir. Peu après que Joseph Rutherford est devenu le deuxième président de la Société Watch Tower, cette direction a revêtu des aspects nouveaux. La Tour de Garde du 1er mars 1917 (en anglais) a annoncé que, dorénavant, tous les territoires destinés à être parcourus par les colporteurs et par les ‘ouvriers pastorauxe’ dans les congrégations seraient attribués par le bureau de la Société. Dans les congrégations où des ‘ouvriers pastoraux’ se partageaient la ville ou la région avec des colporteurs, c’était un comité de district nommé localement qui leur répartissait le territoire. En 1917 et 1918, cette disposition a rendu possible la diffusion du Mystère accompli en quelques mois à peine. Elle a été précieuse également pour permettre une diffusion éclair de 10 millions d’exemplaires d’un tract ayant pour thème “La chute de Babylone”, blâme cinglant contre la chrétienté.

      Peu après cela, des membres du personnel administratif de la Société ont été arrêtés et, le 21 juin 1918, condamnés à des peines de 20 ans de prison. La prédication de la bonne nouvelle a presque cessé. Le moment était-​il enfin arrivé où les Étudiants de la Bible allaient être unis au Seigneur dans la gloire céleste?

      Quelques mois plus tard, la guerre prenait fin. L’année suivante, les responsables de la Société étaient libérés. Ils étaient toujours dans la chair. Ce n’était pas ce qu’ils avaient espéré, mais ils en ont conclu que Dieu leur réservait encore du travail sur la terre.

      La foi de ces Étudiants de la Bible venait d’être durement éprouvée. Toutefois, en 1919 (1920 en français), La Tour de Garde les a fortifiés par des études bibliques stimulantes réunies sous le thème “Heureux ceux qui ne craignent pas”, suivies de l’article “Possibilités de service”. Mais les frères n’imaginaient pas quels grands progrès les années suivantes leur réservaient en matière d’organisation.

      Un bon exemple pour le troupeau

      Frère Rutherford comprenait bien que pour que l’œuvre se poursuive dans l’ordre et l’unité, peu importe le temps qu’il restait, le troupeau devait absolument avoir un bon exemple. Jésus avait comparé ses disciples à des brebis; or les brebis suivent leur berger. Bien sûr, c’est Jésus lui-​même qui est l’excellent Berger, mais il utilise aussi des anciens comme sous-bergers de son peuple (1 Pierre 5:1-3). Ces anciens doivent être des hommes qui participent eux-​mêmes à l’œuvre que Jésus a confiée à ses disciples et qui encouragent les autres à l’effectuer. Ils doivent être animés d’un véritable esprit d’évangélisation. Cependant, à l’époque de la diffusion du Mystère accompli, quelques-uns des anciens ne prêchaient plus; certains décourageaient même les autres de le faire.

      En 1919, la parution du périodique L’Âge d’Or a marqué une étape importante dans le redressement de la situation. Ce périodique allait devenir un instrument puissant pour faire savoir que le Royaume de Dieu est la seule solution durable aux problèmes de l’humanité. Toutes les congrégations qui désiraient prendre part à cette activité ont été invitées à demander à la Société de les enregistrer en tant qu’“organisations de service”. Ensuite, la Société désignait un directeur, qu’on a fini par appeler directeur du service, et dont la fonction n’était pas soumise à un vote annuelf. En tant que représentant local de la Société, il était chargé d’organiser l’activité, d’attribuer du territoire et d’encourager la congrégation à participer à la prédication. Ainsi, parallèlement à l’existence des anciens et des diacres élus démocratiquement, une disposition d’un autre genre a commencé à fonctionner, disposition qui reconnaissait à une autorité extérieure à la congrégation le pouvoir d’établir des frères et qui accordait davantage d’importance à la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieug.

      Durant les années qui ont suivi, l’œuvre de prédication du Royaume a reçu une vigoureuse impulsion, comme poussée par une force irrésistible. Les événements survenus en 1914 et après cette date avaient révélé que la magnifique prophétie dans laquelle le Seigneur Jésus Christ avait dépeint la conclusion du système actuel s’accomplissait. Au vu de cela, en 1920, La Tour de Garde a montré que, conformément à l’annonce de Matthieu 24:14, le moment était venu de prêcher la bonne nouvelle relative à “la fin de l’ancien ordre de choses et l’instauration du royaume du Messieh”. (Mat. 24:3-14.) En 1922, après avoir assisté à l’assemblée de Cedar Point (Ohio), les Étudiants de la Bible entendaient encore résonner dans leurs oreilles le slogan “Proclamez, proclamez, proclamez le Roi et son Royaume!” En 1931, le rôle des vrais chrétiens a été mis encore plus pleinement en lumière avec l’adoption du nom de Témoins de Jéhovah.

      Il était clair que Jéhovah avait confié à ses serviteurs une œuvre à laquelle tous pouvaient prendre part. Ceux-ci ont obéi avec enthousiasme. Beaucoup ont opéré d’importants changements dans leur vie pour vouer tout leur temps à cette œuvre. Même un grand nombre de ceux qui ne donnaient qu’une partie de leur temps passaient des journées entières, durant les week-ends, dans la prédication. Après les encouragements formulés dans La Tour de Garde et dans l’Informateur en 1938 et en 1939, de nombreux Témoins de Jéhovah se sont scrupuleusement efforcés d’accorder 60 heures par mois à la prédication.

      Parmi ces Témoins zélés, il y avait beaucoup de serviteurs de Jéhovah humbles et dévoués qui étaient anciens dans leur congrégation. Toutefois, dans certains endroits, au cours des années 20 et au début des années 30, des Étudiants de la Bible ont opposé une vive résistance à l’idée que tous devaient participer à la prédication. Les anciens élus démocratiquement étaient souvent les plus virulents à contredire La Tour de Garde quand elle parlait de la responsabilité de prêcher aux gens à l’extérieur de la congrégation. Leur refus d’écouter ce que, par le moyen des Saintes Écritures, l’esprit de Dieu disait en la matière aux congrégations a entravé l’action de celui-ci dans ces groupes. — Rév. 2:5, 7.

      En 1932, des mesures ont été prises pour redresser la situation. Le plus important n’était pas de savoir si des anciens en vue risquaient de s’offenser ou si certains des membres de la congrégation s’en retireraient. Il s’agissait plutôt pour les frères de plaire à Jéhovah et de faire sa volonté. À cette fin, deux numéros de La Tour de Garde, ceux de novembre et de décembre 1932 (15 août et 1er septembre en anglais), ont traité le thème “L’Organisation de Jéhovah”.

      Les deux articles montraient avec précision que tous ceux qui faisaient réellement partie de l’organisation de Jéhovah effectueraient l’œuvre que sa Parole demandait d’accomplir pendant la période de temps en cours. Ils défendaient le point de vue selon lequel, chez les chrétiens, être ancien signifiait, non pas occuper une fonction élective, mais être parvenu à une certaine condition par la croissance spirituelle. Ils analysaient tout particulièrement une prière de Jésus dans laquelle, parlant de ses disciples, il demande que “tous soient un”, c’est-à-dire en union avec Dieu et le Christ, et donc unis les uns avec les autres pour faire la volonté de Dieu (Jean 17:21). Et avec quel résultat? Le deuxième article répondait que “chacun des membres du ‘reste’ doit rendre témoignage au nom et au Royaume de Jéhovah Dieu”. La surveillance ne devait pas être confiée à quiconque ne faisait pas ou refusait de faire ce qui lui était raisonnablement possible pour participer à ce témoignage public.

      À la conclusion de l’étude de ces articles, les congrégations ont été invitées à adopter une résolution pour indiquer leur assentiment. Ainsi a été éliminée l’élection annuelle d’anciens et de diacres par la congrégation. À Belfast (Irlande du Nord), comme en d’autres endroits, certains des ex-“anciens électifs” se sont retirés; d’autres personnes qui pensaient comme eux les ont suivis. Les congrégations ont donc perdu des membres; par contre, l’organisation entière en a été affermie. Ceux qui sont restés étaient des gens disposés à donner le témoignage, responsabilité qui incombe à tout chrétien. Au lieu d’élire des anciens, chaque congrégation — toujours de façon démocratique — a choisi un comité de servicei composé d’hommes spirituellement mûrs qui participaient activement au témoignage public. Les membres des congrégations ont aussi élu un président, chargé de présider leurs réunions, ainsi qu’un secrétaire-trésorier. Tous ces hommes étaient des témoins actifs de Jéhovah.

      L’œuvre est allée de l’avant beaucoup plus facilement une fois que la surveillance de la congrégation a été confiée à des hommes qui ne se souciaient pas de leur position personnelle, mais de faire l’œuvre de Dieu, c’est-à-dire de rendre témoignage à son nom et à son Royaume, et qui donnaient un bon exemple en y participant eux-​mêmes. Les frères l’ignoraient encore, mais il restait beaucoup à faire, une œuvre de témoignage beaucoup plus importante que jamais, un rassemblement qu’ils n’imaginaient pas (És. 55:5). Manifestement, Jéhovah les y préparait.

      Quelques chrétiens ayant l’espérance de la vie éternelle sur la terre commençaient à se joindre aux ointsj. Toutefois, la Bible annonçait le rassemblement d’une grande multitude (ou grande foule) qui devait survivre à la grande tribulation à venir (Rév. 7:9-14). En 1935, on a compris clairement ce qu’était cette grande multitude. Les changements des années 30 dans la façon de choisir les surveillants ont mieux équipé l’organisation pour assurer l’œuvre de rassemblement, d’enseignement et de formation de cette grande multitude.

      La plupart des Témoins de Jéhovah se réjouissaient de voir l’œuvre prendre de l’importance. Leur activité de prédication a revêtu pour eux un sens nouveau. Mais quelques-uns n’avaient pas envie de prêcher. Ils ne prêchaient donc pas, et tentaient de justifier leur inactivité en alléguant qu’aucune grande multitude ne devait être rassemblée avant Harmaguédon. Toutefois, la majorité des Témoins ont saisi cette occasion supplémentaire de démontrer leur fidélité à Jéhovah et leur amour du prochain.

      Comment les membres de la grande foule ont-​ils trouvé leur place dans cette organisation? Il leur a été montré quel rôle la Parole de Dieu attribuait au “petit troupeau” des oints, et ils ont œuvré avec plaisir dans le sens de ces instructions (Luc 12:32-44). Ils ont aussi appris que, comme les oints, ils avaient la responsabilité de communiquer à autrui la bonne nouvelle (Rév. 22:17). Étant donné qu’ils souhaitaient être des sujets terrestres du Royaume de Dieu, ce Royaume devait avoir la priorité dans leur vie, et il leur fallait en parler à autrui avec zèle. Pour correspondre à la description biblique de ceux qui survivraient à la grande tribulation et entreraient dans le monde nouveau de Dieu, ils devaient être des personnes qui ‘crient sans cesse à haute voix, en disant: “Le salut, nous le devons à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.”’ (Rév. 7:10, 14). En 1937, comme les membres de cette grande foule devenaient de plus en plus nombreux et que leur zèle pour le Seigneur devenait manifeste, certains ont été invités à assumer eux aussi des responsabilités de surveillants dans les congrégations.

      Néanmoins, il leur a été rappelé que l’organisation est celle de Jéhovah, non celle d’un homme. Aucune division ne devait exister entre le reste des oints et les membres de la grande foule d’autres brebis. Ils devaient œuvrer ensemble en frères et sœurs dans le service de Jéhovah. Il en allait comme Jésus l’avait dit: “J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger.” (Jean 10:16). Ce fait devenait de plus en plus évident.

      On avait opéré des changements stupéfiants dans l’organisation en un temps relativement court. Cependant, ne fallait-​il pas aller plus loin pour que les congrégations soient dirigées en parfaite harmonie avec les voies de Jéhovah énoncées dans sa Parole inspirée?

      L’organisation théocratique

      “Théocratie” signifie “gouvernement de Dieu”. De quelle façon les congrégations étaient-​elles gouvernées? En plus d’adorer Jéhovah, comptaient-​elles aussi sur lui pour diriger leurs affaires? Se conformaient-​elles entièrement aux directives qu’il avait données à ce sujet dans sa Parole inspirée? L’article en deux parties intitulé “Organisation” qui est paru dans deux éditions de La Tour de Garde, celles du 1er et du 15 août 1938 (1er et 15 juin en anglais), disait de façon très précise: “L’organisation de Jéhovah n’est nullement démocratique. Jéhovah est le Très-Haut, et son gouvernement, son organisation, est absolument théocratique.” Pourtant, à l’époque, dans les congrégations des Témoins de Jéhovah, on utilisait toujours des méthodes démocratiques pour choisir la plupart des hommes chargés de diriger les réunions et la prédication. D’autres changements s’imposaient.

      Mais Actes 14:23 n’indiquait-​il pas que dans les congrégations on devait désigner les anciens ‘en tendant la main’, comme lors d’un vote? Le premier des articles de La Tour de Garde intitulés “Organisation” déclarait que ce texte avait été mal compris dans le passé. En effet, chez les chrétiens du Ier siècle, ce n’était pas en faisant ‘tendre la main’ à tous les membres de la congrégation que l’on établissait des hommes dans une charge. C’étaient plutôt, disait l’article, les apôtres et ceux à qui ils en conféraient l’autorité qui ‘tendaient la main’, et ce, non en participant à un vote de la congrégation, mais en posant les mains sur ceux qui remplissaient les conditions requises. Un tel geste était symbolique, indiquant la confirmation, l’approbation, ou la nominationk. Parfois, les congrégations chrétiennes du Ier siècle recommandaient des hommes remplissant les conditions requises, mais ceux qui faisaient le choix final ou donnaient leur approbation étaient les apôtres (qui avaient été établis directement par le Christ), ou les hommes à qui ces apôtres en avaient conféré l’autorité (Actes 6:1-6). La Tour de Garde faisait remarquer que c’est seulement dans des lettres adressées à des surveillants chargés de responsabilité (Timothée et Tite) que l’apôtre Paul, sous la direction de l’esprit saint, avait donné des instructions pour établir des surveillants (1 Tim. 3:1-13; 5:22; Tite 1:5). Aucune des lettres inspirées adressées aux congrégations ne contenait de telles instructions.

      Dans ce cas, comment devait-​on procéder pour nommer quelqu’un à un service dans la congrégation? L’analyse de La Tour de Garde concernant l’organisation théocratique montrait, en s’appuyant sur les Écritures, que Jéhovah avait fait de Jésus Christ ‘la tête de la congrégation’; que lorsque le Christ était revenu en tant que Maître, il avait confié à son “esclave fidèle et avisé” la responsabilité de “tout son avoir”; que cet esclave fidèle et avisé se composait de ceux qui, sur terre, étaient oints d’esprit saint pour devenir cohéritiers avec le Christ et qui servaient dans l’unité sous sa direction; enfin, que le Christ employait cette classe de l’esclave comme agent pour assurer la surveillance nécessaire des congrégations (Col. 1:18; Mat. 24:45-47; 28:18). C’était à la classe de l’esclave que revenait la tâche d’appliquer, en s’aidant de la prière, les instructions clairement énoncées dans la Parole inspirée de Dieu, en s’en servant pour décider qui remplissait les conditions requises pour se voir confier une certaine fonction.

      Puisque, expliquait La Tour de Garde, l’agent visible que le Christ a prévu d’utiliser est l’esclave fidèle et avisé (l’histoire moderne des Témoins de Jéhovah considérée jusqu’ici ayant montré que cet “esclave” utilise la Société Watch Tower comme un instrument juridique), la procédure théocratique exige que les nominations à un service soient faites par l’intermédiaire de cet agent. De la même façon qu’au Ier siècle les congrégations reconnaissaient le collège central de Jérusalem, de même à notre époque les congrégations ne connaîtraient pas la prospérité spirituelle sans une direction centrale. — Actes 15:2-30; 16:4, 5.

      Néanmoins, pour que les choses soient bien claires, il était précisé que lorsque La Tour de Garde parlait de “la Société”, elle n’évoquait pas un simple instrument juridique, mais le collège des chrétiens oints qui avait formé cette entité juridique et l’utilisait. Par conséquent, cette expression désignait l’esclave fidèle et avisé et son Collège central.

      Avant même la parution des articles de La Tour de Garde intitulés “Organisation” en 1938, les congrégations de Londres, de New York, de Chicago et de Los Angeles qui avaient grossi au point de devoir se scinder en groupes plus petits avaient demandé que ce soit la Société qui établisse leurs serviteurs. Aussi La Tour de Garde du 15 août 1938 (15 juin en anglais) invitait-​elle toutes les autres congrégations à faire de même. Elle proposait donc à cette fin la résolution suivante:

      “Nous, groupe du peuple de Dieu choisi pour porter son nom, de . . . . . . . . . ., reconnaissant que le gouvernement de Dieu est une pure théocratie, que Christ Jésus est dans le temple et que dans l’exercice de ses pleins pouvoirs il administre la partie visible de l’organisation de Jéhovah aussi bien que l’invisible, et que ‘La Société’ est son représentant terrestre, nous demandons à ‘La Société’ de bien vouloir organiser notre groupe pour le service et désigner ses serviteurs, afin que nous puissions travailler dans la paix, la justice et la concorde d’un commun accord. Ci-joint la liste des frères qui nous paraissent être d’esprit mûr et, partant, les mieux qualifiés pour remplir les divers postes de notre servicel.”

      Presque toutes les congrégations de Témoins de Jéhovah ont spontanément accepté ces directives. Les rares personnes qui les ont refusées n’ont pas tardé à cesser totalement de prêcher le Royaume, et donc d’être des Témoins de Jéhovah.

      Les bienfaits de la direction théocratique

      Évidemment, si chaque congrégation décidait de ses enseignements, de ses principes de conduite et de sa façon de s’organiser ou de rendre témoignage, l’organisation perdrait vite son identité et son unité. Les frères pourraient rapidement se laisser diviser par leurs différences sociales, culturelles et nationales. Par contre, une direction théocratique allait permettre que les bienfaits résultant des progrès sur le plan spirituel profitent sans obstacle à toutes les congrégations du monde. Ainsi s’instaurerait la véritable unité qui, selon ce que Jésus avait demandé dans sa prière, devait régner parmi ses vrais disciples, et l’œuvre d’évangélisation qu’il avait commandée pourrait alors pleinement s’effectuer. — Jean 17:20-22.

      Il en est toutefois qui ont prétendu que Joseph Rutherford préconisait ces changements en matière d’organisation parce qu’il cherchait à diriger plus étroitement les Témoins de Jéhovah, qu’il se servait de ce moyen pour asseoir son autorité. Était-​ce vrai? Il ne fait aucun doute que frère Rutherford était un homme aux convictions très fermes. Il parlait catégoriquement et sans détours de ce qu’il tenait pour la vérité. Il pouvait être très brusque quand il s’occupait de situations où il percevait que les individus se souciaient davantage d’eux-​mêmes que de l’œuvre du Seigneur. Par contre, il était véritablement humble devant Dieu. Karl Klein, qui est devenu membre du Collège central en 1974, a écrit plus tard à son sujet: “Frère Rutherford m’était (...) cher en raison des prières qu’il prononçait lors du culte matinal. Il avait une voix très puissante, mais quand il s’adressait à Dieu on aurait dit un petit garçon qui parlait à son père. Cela démontrait la profondeur des relations qu’il entretenait avec Jéhovah.” Frère Rutherford était tout à fait convaincu de ce qu’était l’organisation visible de Jéhovah, et il s’assurait qu’aucun homme ni aucun groupe d’hommes n’ait la possibilité d’empêcher les frères de recevoir tous les bienfaits de la nourriture spirituelle et de la direction que Jéhovah apportait à ses serviteurs.

      Frère Rutherford a été président de la Société Watch Tower pendant 25 ans et a voué toute son énergie à promouvoir l’œuvre accomplie par l’organisation, mais il n’en a pas été pour autant le chef des Témoins de Jéhovah, et n’a pas voulu l’être. En 1941, peu avant sa mort, lors d’une assemblée à Saint Louis (Missouri), il a parlé de la notion de chef, en ces termes: “Si certains ici sont parmi nous pour la première fois, j’aimerais qu’ils sachent, et qu’ils n’oublient pas, ce que vous pensez de l’idée d’avoir un homme pour chef. Chaque fois que quelque chose naît et commence à croître, les gens disent que derrière il y a un chef humain qui fait beaucoup d’adeptes. Si quelqu’un dans l’auditoire pense que moi, l’homme qui se tient devant vous, je suis le chef des témoins de Jéhovah, qu’il dise ‘Oui’.” Un silence impressionnant a suivi, rompu seulement par un grave “Non” prononcé par quelques assistants. Puis l’orateur a poursuivi: “Si vous qui êtes ici croyez que je suis simplement un serviteur du Seigneur, et que nous œuvrons épaule contre épaule dans l’unité, au service de Dieu et au service du Christ, dites ‘Oui’.” Un “Oui!” retentissant et catégorique a jailli de toutes les bouches. Le mois suivant, lors d’une assemblée en Angleterre, ses auditeurs ont eu exactement la même réaction.

      Dans certaines régions, les bienfaits de l’organisation théocratique se sont vite fait sentir. En d’autres endroits, cela a pris plus de temps; peu à peu, les serviteurs qui n’étaient pas mûrs ni humbles ont été radiés et d’autres frères ont été établis.

      Néanmoins, à mesure que les dispositions théocratiques se mettaient en place, les Témoins de Jéhovah ont eu la joie de vivre ce qu’Ésaïe 60:17 avait annoncé. Décrivant dans un langage symbolique l’amélioration des conditions que l’on verrait chez ses serviteurs, Jéhovah dit dans ce texte: “Au lieu du cuivre, je ferai venir de l’or, et au lieu du fer, je ferai venir de l’argent, et au lieu du bois, du cuivre, et au lieu des pierres, du fer; et j’établirai comme tes surveillants la paix, et comme tes distributeurs de corvées, la justice.” Il ne décrivait pas là ce que les humains feraient, mais ce que lui-​même ferait et les bienfaits que ses serviteurs recevraient en s’y soumettant. La paix doit régner parmi eux. L’amour de la justice doit être la force qui les pousse à servir.

      Du Brésil, Maud Yuille, la femme du surveillant de la filiale, a écrit ceci à frère Rutherford: “L’article ‘Organisation’ paru dans les Tours du 1er et du 15 juin [1938] me pousse à t’exprimer en quelques mots, à toi dont Jéhovah utilise le service fidèle, ma gratitude envers Jéhovah pour les dispositions magnifiques qu’il a prises dans son organisation visible, et qui sont exposées dans ces deux numéros de La Tour de Garde. (...) Quel soulagement de voir disparaître l’esprit d’autonomie, dont celui des ‘droits de la femme’ et d’autres méthodes non bibliques qui soumettaient certaines âmes aux opinions de l’endroit et à des jugements individuels, plutôt qu’à [Jéhovah Dieu et à Jésus Christ], ce qui jetait l’opprobre sur le nom de Jéhovah! Il est vrai que c’est seulement ‘dans un passé récent que la Société a désigné tous les membres de l’organisation sous le nom de “serviteurs”’; cependant, je remarque que depuis de nombreuses années déjà dans ta correspondance avec tes frères, tu as toujours utilisé pour parler de toi l’expression ‘votre frère et serviteur, par Sa grâce’.”

      Au sujet de cette modification dans le domaine de l’organisation, la filiale de Grande-Bretagne a écrit: “Ce changement a eu un effet extraordinairement bénéfique. La description poétique et prophétique qu’en a faite Ésaïe chapitre soixante est pleine de beauté, mais pas exagérée. Tous ceux qui étaient dans la vérité en parlaient. C’était le principal sujet de conversation. On ressentait une vigueur renouvelée, le désir de mener une bataille bien dirigée. Tandis que dans le monde la tension montait, dans l’organisation théocratique la joie abondait.”

  • Formation progressive de l’organisation
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • [Encadré, page 207]

      Pourquoi ce changement?

      Interrogé sur son changement de point de vue concernant la façon de choisir les anciens dans les groupes du peuple du Seigneur, Charles Russell a répondu:

      “Avant tout, je m’empresse de vous assurer que je n’ai jamais prétendu à l’infaillibilité. (...) Nous ne nions pas avoir progressé en connaissance et voir maintenant de façon légèrement différente la volonté du Seigneur concernant les anciens ou dirigeants dans les petits groupes de son peuple. Notre erreur de jugement a été d’attendre trop des frères bien-aimés qui, ayant accepté les premiers la Vérité, sont devenus naturellement les dirigeants de ces petits groupes. Nous nous faisions d’eux une image idéale: nous pensions que la connaissance de la Vérité les rendrait humbles, leur ferait comprendre combien ils étaient petits, et que, quoi qu’ils sachent et soient capables de présenter aux autres, ils le feraient en porte-parole de Dieu et parce que Dieu les employait. Idéalistes, nous espérions que ces hommes seraient dans tous les sens du terme des exemples pour le troupeau; et que la providence du Seigneur fournirait à chaque petit groupe un ou plusieurs [frères] aussi compétents, sinon plus, pour présenter la Vérité, que l’esprit d’amour les guiderait dans l’honneur pour s’estimer les uns les autres, et ainsi pour s’aider et s’encourager mutuellement à participer au service de l’Église, le corps du Christ.

      “Cette pensée à l’esprit, nous avons conclu que les serviteurs du Seigneur recevant et appréciant davantage la grâce et la vérité, il ne serait pas nécessaire qu’ils suivent le modèle laissé par les apôtres de l’Église primitive. Notre erreur a été de ne pas comprendre que les structures mises en place par les apôtres sous la direction divine sont supérieures à toute autre structure conçue par qui que ce soit, et que l’Église dans son ensemble devra suivre les règles instituées par les apôtres jusqu’à ce que, par notre changement à la résurrection, nous soyons tous rendus complets et parfaits et nous trouvions directement associés au Maître.

      “Notre erreur nous est apparue au fur et à mesure que nous observions chez les frères bien-aimés, dans une certaine mesure, l’esprit de rivalité, et constations que beaucoup désiraient assumer la direction des réunions comme une fonction honorifique plutôt que comme un service, et par ailleurs privaient et empêchaient de recevoir des responsabilités d’autres frères ayant des capacités naturelles égales, une connaissance de la Vérité égale, et une même aptitude à manier l’épée de l’Esprit.” — “La Tour de Garde” du 15 mars 1906, page 90 (en anglais).

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