Chapitre 7
L’hérédité préserve la ségrégation des espèces
LA SCIENCE est en voie de percer les secrets de l’une des substances les plus étonnantes de la génétique. Cette substance explique en partie pourquoi ni les mutations, ni la “sélection naturelle”, ni aucun des autres facteurs invoqués par les défenseurs de l’évolutionnisme ne peuvent déterminer l’apparition d’une nouvelle forme de vie à partir d’une espèce préexistante.
Les savants comprennent mieux à présent le mécanisme dont la précision est si grande qu’il veille sans cesse à l’application de la loi, énoncée dans la Genèse, prescrivant que chaque forme vivante ne doive se reproduire que “selon son espèce”. Leurs recherches ont porté sur la substance connue sous le sigle ADN, qui désigne l’acide désoxyribonucléique. Ils ont découvert que l’ADN est le porteur du code génétique de la matière vivante.
L’ADN agit comme un ordinateur microscopique doté d’une mémoire incorporée. Il emmagasine un nombre prodigieux de “plans” et les sort au bon moment et à l’endroit voulu, en vue de la construction de toutes les cellules et de toutes les structures des plantes et des animaux. L’ADN est le composé chimique dont sont faits les gènes. L’auteur scientifique Rutherford Platt a écrit à ce sujet :
“Votre ADN personnel est disséminé à travers votre corps dans environ 60 000 milliards de particules, nombre approximatif moyen des cellules vivantes dont se compose un corps humain adulte. (...)
“Chose surprenante, la molécule en question est vraiment simple. Elle consiste en deux spirales entrelacées, faites d’atomes alignés en chaîne, et reliés à intervalles réguliers par des liaisons transversales, à la façon d’un escalier en colimaçon. (...) La longue forme effilée de cette molécule est rationnelle : elle lui donne, comme dans le cas des rubans enregistreurs magnétiques, la possibilité d’emmagasiner l’énorme quantité d’éléments d’information nécessaires pendant la durée d’une vie.
“Les rubans d’ADN proprement dits sont en sucre et en phosphate ; les liaisons transversales sont des composés d’azote. (...) Les diverses façons dont ils se succèdent sur les chaînes d’ADN commandent les circonstances qui font croître les corps, à peu près comme les minuscules impressions sur les rubans magnétiques produisent, suivant l’ordre dans lequel elles se trouvent, les sons de la musique. (...)
“Le Dr Beadle déclare que, si nous devions traduire en mots les instructions ADN ‘codées’ d’une seule cellule humaine, ils rempliraient une encyclopédie de 1 000 volumes.
“Pendant tout le temps que l’ADN, à l’intérieur du noyau, donne les ordres qui provoqueront la croissance, la digestion, les battements du cœur, la pensée et les sensations, il suit le plan incorporé qu’il charrie depuis des temps immémoriaux. Il n’apporte pas de modifications à ce plan, sauf si elles sont imposées par des radiations ou des accidents extérieurs à la cellule107.”
L’ADN peut donc être assimilé à un code, à un plan de montage, ou à un enregistrement sur bande magnétique qui préserve la ségrégation des grandes espèces de formes vivantes. Cette substance ne tolère aucun changement, à moins qu’elle n’y soit obligée par un accident extérieur, tel que l’irradiation. Or, les mutations sont des accidents et, comme nous l’avons déjà vu, bien loin d’améliorer un organisme, elles sont diminutives. En revanche, l’étonnant ADN maintient l’organisme dans les limites fixées pour lui dès l’origine et dont il ne peut sortir sans conséquences funestes. Dans son numéro d’août 1963, la revue Scientific American déclarait à ce propos :
“Si le code est effectivement universel, comme ces résultats et d’autres encore le suggèrent, il faut en déduire qu’il est resté inchangé pendant la majeure partie de la période d’évolution organique, autrement dit, qu’il n’est pas sujet au changement108.”
Quelle variabilité, à l’intérieur des espèces, l’ADN permet-il ? L’annuaire Science Year pour 1966 déclare :
“Les généticiens ont établi que les informations héréditaires de toutes les espèces sont déterminées par la séquence des bases azotées de la molécule d’ADN. (...)
“Un gène comporte au moins 1 000 de ces unités disposées de manière à former un long filament. Les gènes, à leur tour, sont alignés le long du chromosome. Une cellule humaine contient des dizaines de milliers de gènes réunis en 23 paires de chromosomes109.”
Ces dizaines de milliers de gènes contenant chacun au moins mille unités permettent un nombre incalculable de variations à l’intérieur d’une même espèce. C’est ce qui explique pourquoi, au sein de la famille humaine, il n’y a pour ainsi dire pas deux personnes identiques, bien que la population de la terre s’élève aujourd’hui à plus de trois milliards d’âmes. Pourtant, malgré cette variété infinie, tous les hommes font partie de la grande espèce humaine.
Le mécanisme de l’ADN, qui contient les plans de montage des productions futures, est une merveille d’organisation. Or, lorsqu’on examine les plans de construction d’un pont, d’un building ou d’une machine, est-on tenté de soutenir qu’ils sont venus à l’existence sans l’intervention d’un ingénieur ou d’un architecte intelligent ? Dès lors, pourquoi en serait-il autrement des plans infiniment plus complexes de l’ADN ?
La composition chimique de l’ADN trouvé dans différents organismes vivants nous aide à comprendre un autre phénomène souvent invoqué pour prouver l’évolution. Il s’agit de la ressemblance des structures de certains organismes. L’anatomie comparée a révélé des analogies entre diverses formes vivantes. Les lézards ont deux membres antérieurs. Les oiseaux ont deux ailes. Les singes supérieurs ont deux bras ; l’homme aussi. La comparaison des squelettes révèle des analogies de structure. L’évolutionniste en déduit qu’il y a eu évolution, qu’une espèce est issue d’une autre.
Cependant, l’étude de la molécule d’ADN a révélé que diverses créatures vivantes sont composées essentiellement des mêmes éléments chimiques. À ce sujet, voici ce que déclare Rutherford Platt :
“Ces particules d’ADN présentent la même composition chimique — et pratiquement le même aspect et les mêmes dimensions — chez vous que chez votre chien ou chez une mouche commune, dans la moisissure du pain ou dans un brin d’herbe. Pourtant, elles sont en quelque sorte ‘codées’ pour que chaque chose vivante soit différente de toutes les autres. Elles font que les chiens sont différents des poissons ou des oiseaux, les moisissures du pain différentes des pommiers, les éléphants différents des moustiques110.”
Du moment que tous les organismes sont composés des mêmes éléments de base, se nourrissent de ces mêmes éléments, vivent sur la même planète et sont soumis aux mêmes lois physiques, il n’y a rien d’étonnant qu’il y ait entre eux des analogies de structure. Mais il y a aussi des différences entre les organismes, si bien que certains d’entre eux vivent dans les airs, d’autres sur la terre ferme et d’autres encore dans l’eau. De même, l’étonnant ADN permet des variations à l’intérieur des grandes espèces. Voilà qui explique les fossés profonds qui séparent les différents organismes.
L’ABÎME LE PLUS PROFOND
Mais le fossé le plus profond est celui qui sépare l’homme des animaux. Il y a entre eux un abîme béant, surtout par rapport aux facultés mentales.
De tout ce qui vit sur la terre, l’homme seul peut sans cesse augmenter ses connaissances. Les animaux peuvent apprendre quelques tours, mais ils sont incapables de progresser au-delà d’un certain point. Les oiseaux tressent des nids, les abeilles construisent des ruches, les castors bâtissent des digues, mais ni les uns ni les autres n’apportent des améliorations à leurs ouvrages. On n’a jamais pu citer le cas d’un animal qui bénéficie des connaissances accumulées de ses ancêtres. C’est là l’apanage de l’homme.
De tous les animaux considérés comme apparentés à l’homme, le chimpanzé passe pour être le plus intelligent. Notez cependant ce que déclare à ce propos Dobzhansky :
“Le chimpanzé est bien supérieur aux autres Primates non humains quant à la mémoire, à l’imagination et à la faculté d’apprendre. Il existe néanmoins un abîme béant entre les capacités intellectuelles des chimpanzés et celles de l’homme. Les chimpanzés ne peuvent apprendre des réponses [psychophysiologiques] symboliques que très difficilement, et il n’y a aucune amélioration avec l’âge et l’expérience111.”
Tous les efforts faits pour “instruire” le chimpanzé et d’autres anthropoïdes ont échoué. Ces grands singes arrivent vite au bout de leurs facultés d’apprendre, et ils se montrent incapables de faire d’autres progrès. Ils restent ce qu’ils sont parce que l’ADN ne leur permet pas de devenir autre chose.
En ce qui concerne le cerveau humain, les faits révèlent-ils qu’il est le produit d’une lente évolution ? Dans la revue Scientific American de décembre 1953, l’anthropologiste Loren C. Eiseley a dit que l’apparition du cerveau humain “semble s’être produite avec une rapidité surprenante, au sens géologique du terme”. Il a parlé du cerveau humain comme d’un immense “champignon qui poussa magiquement en une seule nuit”. Puis il a ajouté : “Quand j’ai parlé de l’explosion du cerveau humain, je n’ai pas exagéré112.”
Dans son livre L’histoire de l’homme (angl.), l’évolutionniste H. Mellersh écrit ce qui suit relativement au cerveau humain : “Le cerveau de l’homme est différent ; certes, la supériorité est d’ordre quantitatif, mais elle est si prononcée que le cerveau humain a constitué, en fait, quelque chose de nouveau dans le monde113.”
Toutes les races humaines ont profité de cette “explosion” du cerveau. Le fait que des peuples primitifs, tels que les aborigènes d’Australie, puissent acquérir une culture en l’espace d’une génération, prouve que les hommes, qu’ils soient Orientaux ou Occidentaux, civilisés ou primitifs, possèdent tous les mêmes facultés supérieures. La science reconnaît ce fait. Il y a donc un gouffre béant entre les hommes et les animaux.
Expliquant cette supériorité du cerveau humain, la revue Life du 28 juin 1963 déclarait :
“Les neurones du cerveau établissent des milliers d’associations entre eux. Mais les innombrables associations supplémentaires rendues possibles par le volume supérieur de la substance corticale du cerveau humain multiplient presque à l’infini la capacité qu’a ce dernier de recevoir et d’analyser des informations. Et cette faculté extraordinaire d’analyser des informations situe l’homme dans une classe incomparablement supérieure à tout autre être vivant114.”
Les possibilités inouïes du cerveau humain ont été évoquées par le biochimiste Isaac Asimov dans le New York Times Magazine du 9 octobre 1966. Il a écrit : “On a estimé qu’au cours d’une vie le cerveau absorbe jusqu’à un million de milliards [1 000 000 000 000 000] d’informations. Mais le cerveau comporte quelque 10 milliards de cellules grises ou neurones.” Or, quelles sont les possibilités d’un seul neurone ? Asimov a ajouté :
“Un être humain sain et d’âge mûr, doué d’une intelligence normale, peut posséder plus de 20 millions de molécules d’ARN [le ‘messager’ de l’ADN] dans chaque neurone. (...) Une molécule d’ARN ne comportant que 25 unités de montage pourrait produire un million de milliards de combinaisons différentes (...). En fait, chaque molécule d’ARN contient, non seulement 25, mais plusieurs centaines d’unités. Il est donc évident que l’ARN constitue un système de classement parfaitement capable d’emmagasiner toutes les informations et tous les souvenirs que l’être humain est susceptible de vouloir conserver, — voire même un milliard de fois plus qu’il ne lui est actuellement demandé d’en emmagasiner115.”
Pourquoi l’évolution produirait-elle un mécanisme ayant de telles possibilités immenses, sans s’en servir pleinement pendant des milliers d’années, pas même de nos jours ? Cette capacité extraordinaire de se rappeler, de classer et d’utiliser des connaissances, une capacité qui dépasse de loin les besoins d’un homme dont la vie dure soixante-dix ans ou un peu plus, suggère que le cerveau humain fut conçu par son Créateur pour durer indéfiniment, éternellement ! Les animaux, en revanche, ne possèdent pas de telles capacités intellectuelles. Ils furent créés pour une activité et une durée de vie plus limitées.
Cela correspond exactement aux renseignements fournis dans la Bible. L’homme, doté d’un cerveau merveilleux, fut créé avec de grandes capacités intellectuelles. Il fut formé pour vivre éternellement sur la terre, et il reçut un cerveau capable de le servir indéfiniment. Aucun animal ne fut ainsi conçu. — Genèse 1:27, 28 ; Psaume 37:29, Jérusalem ; Jean 17:3.
En effet, un gouffre infranchissable sépare l’homme de la bête. Or, si la théorie de l’évolution était véridique, un tel abîme n’existerait pas. On observerait des stades intermédiaires d’intelligence, mais on n’en a jamais trouvé. Certes, les évolutionnistes prétendent que les hommes dits “préhistoriques” disparus représentaient des formes intermédiaires. Mais pourquoi des animaux inférieurs, comme les grands singes, ont-ils survécu, alors que les hommes “préhistoriques” censés être supérieurs, ont tous disparu ? En fait, de tels hommes “préhistoriques” ont-ils jamais existé ?
[Illustrations, page 71]
Grâce à un inventeur intelligent, les impressions sur les rubans magnétiques produisent les sons de la musique.
Les plans d’un architecte intelligent sont transformés en de beaux édifices.
Les rubans d’ADN sont, eux aussi, le produit d’un Créateur intelligent. Ils produisent des organismes “selon leur espèce”.
[Illustrations, pages 74, 75]
Un abîme béant sépare l’homme des animaux inférieurs. Il est infranchissable parce que l’homme est une “espèce” différente.