Coup d’œil sur le monde
Les temps changent
“Pensez-vous que deux personnes devraient vivre ensemble quelque temps afin de savoir si elles doivent ou non se marier?” Telle était la question posée par l’Institut de sondage Gallup à des Canadiens. Les personnes qui ont répondu par l’affirmative étaient, en pourcentage, deux fois plus nombreuses qu’il y a dix ans. En fait, elles étaient plus favorables à cette situation (46 pour cent), que contre (40 pour cent). Il y a dix ans, à une époque où les mœurs étaient plus conservatrices, 70 pour cent des personnes avaient répondu non à cette question. Montrant quelle tendance suivra la moralité, le sondage révèle que 70 pour cent des moins de 30 ans sont favorables au mariage à l’essai, alors qu’ils n’étaient que 40 pour cent il y a dix ans. Pour ceux qui ont plus de 50 ans, ils sont trois fois plus nombreux à approuver cette formule (27 pour cent) qu’il y a dix ans (neuf pour cent).
Les droits des malades
Le Quotidien du médecin, édité en France, relate les prises de position de l’Association médicale mondiale sur les droits des malades: “Cette Déclaration prévoit donc que le malade a le droit de choisir librement son médecin; le droit d’être soigné par un médecin libre de prendre une décision clinique et éthique indépendante de toute intervention extérieure; le droit, après avoir été adéquatement informé sur le traitement proposé, de l’accepter ou de le refuser; le malade est en droit d’attendre que son médecin respecte la nature confidentielle de toutes les données médicales et personnelles le concernant; le droit de mourir dans la dignité et le droit de recevoir ou de refuser l’aide spirituelle et morale, y compris celle d’un ministre d’une religion appropriée.”
Les fumeurs au chômage
Les employeurs commencent à trouver que les fumeurs leur coûtent de plus en plus cher et qu’il vaut mieux, si c’est possible, se passer de leurs services. C’est ce que relate une étude menée par M. William Wels, professeur de comptabilité à l’université de Seattle (États-Unis). Sur les 371 responsables qu’il a interrogés, il s’est rendu compte que 55 pour cent d’entre eux embauchaient un non-fumeur plutôt qu’un fumeur quand les deux personnes avaient les qualifications requises pour la place à occuper. Ce professeur a également montré que cette “discrimination” avait de solides bases économiques. Une maison qui dépense 100 000 FF pour chaque employé paie une “prime” de 23 000 FF pour chaque fumeur. Pourquoi? À cause de l’absentéisme plus élevé, d’une baisse de productivité, de frais d’entretien et de dépenses médicales (y compris celles des non-fumeurs) également plus élevés. On s’est rendu compte que les fumeurs étaient absents une fois et demie plus souvent que les non-fumeurs et que le temps que ceux-là perdaient à leur “rituel tabagique” était de 30 minutes par jour pour les amateurs de cigarette et de 55 minutes par jour pour les adeptes de la pipe.
Une “étiquette” nouveau style
Le livre Debrett de l’étiquette et des bonnes manières, (angl.) appelé la bible britannique des mœurs et de la bonne conduite, a apparemment décidé de s’adapter à la société de tolérance actuelle. Le Morning Herald, de Sydney (Australie), fait observer que, pour la première fois, ce guide du décorum “va droit au but et dit que les ‘attentions’ dont on gratifie une personne de l’autre sexe peuvent ‘légitimement’ avoir un but sexuel”. Entre autres choses, la perception de l’intention sexuelle qui anime l’autre personne ferait aussi partie des bonnes manières. “Quand Debrett donne son imprimatur à l’amour en dehors du mariage, on se dit que la société de tolérance est vraiment installée”, déclare le Herald.
Les Témoins comme voisins
Un journaliste du Brooklyn Heights Press, de New York, répondait récemment à un lecteur qui avait écrit au journal sous le pseudonyme de Miles Standish. Celui-ci se plaignait que les bâtiments de la Société Watchtower prenaient trop de place, et le journaliste lui répond d’une manière satirique: “Désolé de vous décevoir, M. Miles Standish, mais nous, nous sommes heureux d’avoir les Témoins comme voisins. D’abord ils sont si propres (...) il n’y en a pas un seul de sale dans tout le lot. Au sens propre, ils nettoient devant leur porte. (...) Pouvez-vous imaginer ce que cela donnerait si on trouvait les Témoins dans Montague Street [une artère commerçante locale]. Nous disons: ‘Donnez à ces saints un bâtiment dans Montague Street, oui, même deux!’ Nous aurions ainsi un beaucoup plus bel endroit où nous pourrions aller faire nos courses.”
Qui travaille le plus?
Que vaut le travail féminin? Une étude sur ce sujet réalisée par un institut de sondage français relate que l’on peut l’évaluer à environ 5 000 FF par mois. Pour arriver à ce chiffre, il a fallu calculer le nombre d’heures que chaque membre du foyer consacre au travail domestique à la maison: l’homme qui a une activité au-dehors consacre 9,9 heures au travail domestique; la femme active travaille, elle, en plus, 28,3 heures à son foyer. Pour ceux qui sont inactifs, la quantité de travail domestique augmente: 18,1 heures par semaine pour l’homme, 42,7 pour la femme. Si elle ne reste pas à la maison, la femme travaille donc en tout 66 heures par semaine, alors que son mari “paresse”, avec seulement 57 heures.
Des avances refusées
Un scientifique qui travaillait sur des produits synthétiques utilisés pour stimuler l’attrait sexuel chez les insectes continuait à être l’objet d’attentions amoureuses de zigzags [variété de bombyx] deux ans après la fin de ses travaux. Écrivant dans le Journal of Chemical Ecology, le docteur Alan Cameron dit que ces produits de synthèse doivent être beaucoup plus résistants et beaucoup moins biodégradables que ce qu’on pensait. Bien qu’il eût changé toute sa garde-robe, une année après ses dernières expériences sur ce produit chimique, la fenêtre proche de son bureau était encore recouverte d’insectes qui recherchaient ses “faveurs”. Le savant en a conclu que ce produit avait dû, par un contact prolongé, contaminer son corps.
Les cigares sont-ils plus sûrs?
Devant toutes les mises en garde contre les dangers de la cigarette, des fumeurs se sont convertis aux petits cigares qu’ils considèrent comme moins dangereux. À l’encontre de cette idée reçue, une récente étude danoise a montré qu’en fait, ces petits cigares causent deux fois plus d’attaques cardiaques que les cigarettes. L’auteur de cette étude, le docteur Finn Gyntelberg, indique que le risque d’attaque cardiaque est deux fois plus grand chez les fumeurs de cigarettes que chez les non-fumeurs, mais quatre fois plus chez les fumeurs de petits cigares. Cette étude est parue dans le journal médical britannique The Lancet.
La lutte contre le chômage, au Japon
Comment lutter contre le chômage quand on est jeune, qu’on a un diplôme et qu’on ne trouve pas de travail correspondant dans sa branche? Le journal Le Monde donne une solution: “Parmi les différentes raisons qui expliquent le faible taux de chômage au Japon, il en est une qu’on ne mentionne pas très souvent: les jeunes diplômés nippons acceptent d’occuper des emplois dits de ‘cols gris’, qui ne correspondent guère à leur qualification supposée.” L’article poursuit: “C’est au commerce (...) que cette main-d’œuvre ‘surqualifiée’ a surtout profité (...). Hormis les emplois de vendeurs, on trouve des diplômés occupant des emplois de policiers, de facteurs, de serveurs dans un restaurant ou même de chauffeurs de taxi”. Pourquoi cette méthode a-t-elle du succès au Japon? L’article répond: “Nous touchons là à certains traits de caractère typiquement japonais tels que l’adaptation aux circonstances, même si ces dernières sont loin de coïncider avec les aspirations personnelles, ou encore le respect de tout métier — au Japon il n’y a pas de sot métier — joint à la conviction que tout travail bien fait ne peut manquer d’être une source de satisfaction.”
Les mères adolescentes
Lors des entretiens de Bichat, colloque de la médecine française, on a évoqué un problème qui préoccupe les autorités tant sociales que médicales: les grossesses d’adolescentes. Le journal France Soir, qui relate ces débats, déclare: “Depuis quelques années, malgré l’interruption volontaire de grossesse, la multiplication des moyens contraceptifs, l’augmentation du nombre des éducateurs, les informations diverses, le taux de grossesses chez les adolescentes reste constant (3 %). Il est même en légère progression.” Montrant que cet épisode est souvent soit ignoré des jeunes filles, soit rejeté, l’article précise: “Il n’est pas rare que la première visite prénatale ait lieu après six mois de grossesse. (...) Mais si l’adolescente se rend compte plus tôt de la situation dans laquelle elle se trouve, l’avortement est l’issue la plus fréquente, même au delà des délais autorisés.” Arrange-t-on la situation par le mariage avec le père de cet enfant? Pas pour le docteur Gautier, qui déclare: “Dans 95 pour cent des cas, la jeune femme accouche une seconde fois dans les cinq années qui suivent, juste avant que le divorce mette un terme à ce mariage forcé.”
Peut-on vaincre la pollution?
Il y a quelques années, une des rivières les plus polluées du monde était sans doute la Tamise. Le magazine L’Express décrit la situation qui régnait alors: “Il y a vingt ans, en aval de Londres, entre les docks et les usines, l’eau de la Tamise passait, sombre et puante. Au plus fort de l’été, plus une once d’oxygène dans l’eau; les poissons avaient tous fui, sauf l’anguille, qui, comme le rat, se nourrit des pires déchets.” La situation s’est nettement améliorée, puisque lors d’une pêche organisée pour des visiteurs étrangers, on a retiré “limandes, crevettes et autre menu fretin [qui] prouvaient que la Tamise est guérie de la pollution”. Des moyens importants ont dû être mis en œuvre pour cette lutte. Il y a quelques années, les Anglais ont créé “dix ‘autorités de bassin’ qui contrôlent tout le circuit de l’eau, de la source au robinet, et de l’égout à la mer. (...) La seule Thames Valley Authority emploie 12 000 personnes et dispose d’un budget de près de cinq milliards de francs”.
La responsabilité du père
“Le syndrome alcoolique fœtal”, voilà le terme utilisé pour décrire l’état médical d’enfants qui sont nés de mères alcooliques. On constate chez de tels enfants des retards mentaux ou des malformations physiques. Un chercheur estime que 43 pour cent des femmes alcooliques mettent au monde des bébés présentant de tels symptômes. Que doit-on penser alors des enfants nés de femmes qui ne sont pas alcooliques, mais dont le mari l’est? Le docteur Eleanor Reiff-Ross, de l’école d’infirmières de l’université du Maryland (États-Unis), déclare: “Quand le père est alcoolique, les symptômes de ce syndrome ne sont pas évidents à la naissance, du fait que le poids et la taille de l’enfant ont tendance à être dans les limites normales. Ce n’est que plus tard, environ une année après, que des déficiences émotionnelles et psychiques apparaissent chez l’enfant.” Ce médecin souligne que les dommages causés par ce syndrome fœtal alcoolique sont irréversibles, mais que, malheureusement, “le drame, c’est qu’on ne peut pas le prévenir”.
Du bruit dans l’oreille
Il arrive parfois que les oreilles de quelques personnes peuvent non seulement recevoir des bruits, mais aussi en émettre. Un savant, d’un institut pour les sourds de Saint-Louis, dans le Missouri (États-Unis), a ainsi pu détecter un son d’une tonalité élevée dans au moins une oreille chez la moitié de ses patients. Aucun de ceux-ci ne savait cependant que son oreille émettait de tels signaux. Le son émis par l’oreille droite d’une jeune femme était si fort que, en fait, il dérangeait sa sœur quand elles jouaient ensemble du piano. Pourtant, elle ne s’en rendait pas compte. Il semble que le son provienne du limaçon osseux situé dans l’oreille interne où les sons sont normalement transformés en impulsions nerveuses. Il apparaît donc que ce mécanisme peut fonctionner dans les deux sens, se mettant lui-même à vibrer et émettant alors des signaux acoustiques.