Coup d’œil sur le monde
La Bible — un livre qui vaut d’être lu
● Dans un article consacré au best-seller mondial, le magazine français L’Express rappelle qu’il n’a pas toujours été facile de s’en procurer un exemplaire pour l’étudier: “De Rome, au contraire, en 1564, le pape Pie IV avait interdit aux catholiques de lire la Bible en langue vulgaire sans la permission de leur évêque; car il craignait des interprétations subjectives qui échapperaient au clergé.
“Dans un premier temps, qui a duré près de quatre siècles, la masse des catholiques a eu le sentiment confus que ce livre était plus ou moins interdit.”
L’article parle ensuite de la nécessité de traductions modernes des Écritures. “Lorsqu’on entre dans la lecture biblique, on voit combien les traductions en langage moderne se périment. ‘Si le message est intemporel, son expression ne l’est pas: le texte principal vieillit lentement et les commentaires plus rapidement’”, poursuit l’article, citant un traducteur catholique des Évangiles.
Une “transformation stupéfiante”
● Dans la Tribune de San Diego (Californie), on a récemment posé les questions suivantes à M. Richmond Barbour, responsable de la rubrique “Vous et vos problèmes”: “Mon père va-t-il garder sa nouvelle religion? C’était un ivrogne; il jurait, se battait et cherchait querelle aux autres. Deux compagnons Témoins de Jéhovah l’ont converti à leur religion. Maintenant, (...) il prie, lit la Bible et étudie les publications de leur Église. La transformation est stupéfiante. Va-t-elle durer?”
En réponse, M. Barbour note que pour qu’un changement soit durable, il faut “que l’Église occupe son nouveau membre à des œuvres utiles, et que tous ceux qui sont concernés donnent au nouveau converti le sentiment de son importance”. Quelle conclusion ce journaliste tire-t-il? “Les Témoins de Jéhovah remplissent ces deux conditions. Il se pourrait donc bien que la conversion de votre père soit permanente.”
Le suicide en Belgique
● L’augmentation du nombre de tentatives de suicides inquiète fortement les autorités belges. En effet, selon le quotidien bruxellois Le Soir, “la Belgique est peut-être en passe de devenir le pays d’Europe où l’on se suicide le plus. Selon l’Institut national des Statistiques, on aurait en effet déclaré 2 128 suicides ‘officiels’ en 1979. Un ‘taux’ de 21,64 (pour 100 000 habitants) qui nous placerait au deuxième rang de ce macabre bilan européen, derrière le Danemark”. Comment expliquer cette augmentation, particulièrement marquée depuis une dizaine d’années? Il ne semble pas qu’on puisse retenir la crise mondiale actuelle comme raison de ce phénomène, puisque d’autres pays sont touchés par elle sans connaître un tel problème. Les autorités parlent surtout du manque de structures d’accueil susceptibles d’aider les personnes angoissées. “Pour aider un suicidaire, poursuit l’article du journal, il faut donc avant tout l’écouter...”
Pandémie vénérienne
● Un récent sondage publié par le docteur Mazuru Gundidza, de l’Université du Zimbabwe, révèle que la moitié des femmes de ce pays ou, d’une manière plus générale, vingt pour cent de la population, a souffert dans le passé ou est atteint présentement d’une maladie sexuellement transmissible (MST). Selon le Zimbabwe Herald, “la région la plus fortement touchée est celle, très peuplée, de Kopje”, où l’enquête donnait le chiffre de 99,9 pour cent de la population atteinte de MST. Le docteur Gundidza dit que ce sondage dépeint la situation sous un jour “sinistre et consternant”, mais que celle-ci va sans doute se détériorer avec l’apparition de nouvelles souches de maladies résistant à la pénicilline.
Pas si démuni que ça!
● “Dès les premières heures de la vie, des performances étonnantes.” C’est sous ce titre que le quotidien français Le Figaro dresse la liste des prouesses que peut réaliser le nouveau-né. “C’est ainsi que le bébé voit dès sa naissance, (...) mais il est hypermétrope. Il ne peut s’intéresser qu’à des objets placés à 25 ou 30 centimètres du visage. (...) Âgé d’une ou deux heures il est capable de suivre des yeux un visage penché sur lui. ‘Mieux encore, il dispose d’une coordination de l’œil et de l’oreille, puisqu’il est capable, à quelques heures, de tourner les yeux à droite ou à gauche, selon qu’on lui fait entendre un clic d’un côté ou de l’autre’, a rappelé le docteur Cohen-Solal.” Comment veiller au bon développement des enfants? “‘Le bébé humain a surtout besoin d’amour, d’équilibre et de régularité au premier stade de son développement. Une relation affective précoce est aussi importante qu’une nourriture adaptée et régulière’, estime le spécialiste [le docteur précité] qui a conclu: ‘Les adultes ne savent pas à quel point leurs enfants les aiment.’”
Communications brouillées avec l’au-delà
● Les autorités chargées de superviser les émissions radiodiffusées en Colombie ont récemment interdit d’antenne la sorcellerie, l’astrologie, le spiritisme, l’hypnotisme et les prédictions. C’est l’extension rapide de ce type d’émission qui a provoqué cette interdiction et qui a amené le ministre de la communication à déclarer que de telles émissions “troublaient l’esprit des personnes”. On a averti les stations de radio qui consacraient la plus grande partie de leurs programmes aux communications avec le monde des esprits qu’elles risquaient de perdre leur licence.
Au nom de la religion
● Dans un article paru dans le journal Grit, le journaliste américain Paul Harvey parlait récemment de “ce que le professeur Howard Didsbury, du Kean College, appelle ‘la tyrannie des justes’, [qui] justifie le ‘massacre au nom de la religion’”. Dans son billet, il décrit ce qui se passe dans un grand nombre de pays, comme en Irlande “où les gens s’entretuent au nom de la religion”.
Parlant sur le même sujet, M. Russell Becker, prêtre catholique, a pris la parole à l’église Saint-François d’Assise, à New York. Selon le New York Times, il a déclaré aux fidèles, que “les théologiens des premiers siècles du christianisme, tels Tertullien et Clément d’Alexandrie, interdisaient aux disciples de servir dans les armées. (...) C’est quand l’Église est devenue une puissance aussi bien temporelle que religieuse qu’elle a accepté l’idée des guerres au nom de la foi. (...) La participation de l’Église à la guerre est la partie honteuse de notre histoire, ce qui s’est produit à partir du moment où l’Église s’est mise à faire partie du monde et est devenue à l’image du mal que nous aurions dû vaincre”.
Ministres religieux ou politiciens?
● “Une commission d’évêques catholiques canadiens s’est lancée dans une attaque sensationnelle et ridicule contre la politique économique du gouvernement, ce qui lui vaut de perdre le respect dû à l’Église en tant qu’enseignante.” C’est ce qu’a écrit M. George Will, chroniqueur catholique dans le Washington Post. Il précise que les critiques des évêques contre les impôts et la politique budgétaire du gouvernement seraient, selon ces derniers, “basées sur l’Évangile”. Pourtant, selon lui, “il n’est plus sûr moyen de ridiculiser les mystères du christianisme que de prétendre que la foi, correctement interprétée, préconise telle ou telle politique monétaire ou fiscale”.
La sagesse naturelle
● De récentes découvertes montrent que telles parties du corps déclarées inutiles, telles réactions de l’organisme et telles maladies jugées superflues ou dangereuses témoignent au contraire de la sagesse du corps humain. En voici quelques exemples:
● Lorsqu’une personne perd connaissance pendant un certain temps après avoir reçu un coup violent sur la tête, on parle de coma. Selon le magazine Science News, “les savants ont maintenant la preuve que le coma est le résultat de l’activation d’un système particulier du cerveau qui annihile le comportement normal. (...) L’existence d’un centre situé dans le cerveau produisant le coma suggère que l’inconscience n’est peut-être pas un processus destructif qu’il faut éviter à tout prix”. L’une des principales raisons avancée dans l’article est que “les blessures au cerveau plongent souvent la personne atteinte dans un état où son rythme respiratoire diminue, ce qui évite aux muscles qui auraient pu rester actifs de disputer au cerveau la faible quantité d’oxygène disponible”.
● De récentes découvertes [de l’Institut national américain de la Santé] remettent sérieusement en cause l’absorption d’aspirine ou d’autres médicaments de ce type lorsqu’on a moins de 40 °C de fièvre. Selon le New York Times, “un grand nombre de médecins, y compris des pédiatres, suggèrent qu’on devrait laisser les fièvres bénignes évoluer librement. Elles peuvent en effet abréger la maladie, accroître l’efficacité des antibiotiques et réduire les chances de propagation de l’infection”.
● Dans le passé, si quelqu’un avait une rate en mauvais état, les chirurgiens n’hésitaient pas à l’enlever, pensant que cet organe n’était pas très utile aux adultes. Mais, selon le magazine American Health, “ils se sont récemment rendu compte que les personnes privées de rate étaient plus sujettes à l’infection que le reste de la population et en mouraient plus fréquemment. (...) En fait, le taux de mortalité des personnes atteintes d’une affection grave [et à qui on a supprimé la rate] est de près de 50 %”. Conclusion à en tirer? Pour le magazine American Health, “la science devrait à l’avenir tabler plus sur la sagesse naturelle du corps”.
L’Église et les nazis
● L’Enciclopedia del Novecento, publiée par l’institut de l’Encyclopédie italienne, traite, sous la rubrique “National-socialisme”, des tensions qui régnaient entre le régime hitlérien et l’Église catholique. Cet ouvrage de référence déclare: “L’épiscopat, après avoir signé avec les nazis un concordat qui lui était étrangement favorable, n’osait plus prendre ouvertement position contre le régime. De plus, le secrétaire d’État, le cardinal Pacelli (connu plus tard sous le nom de Pie XII) regardait d’un bon œil l’aspect anti-communiste du Troisième Reich. (...) Ces tensions [entre l’Église et le Reich] n’aboutirent jamais à une rupture violente et totale. (...) Pourtant, entre l’État et les Églises, qui n’avaient jamais élevé la moindre protestation contre les persécutions que subissaient les Juifs et les Témoins de Jéhovah, il s’établit un genre de statu quo parce que Hitler, contre l’avis de Bormann, interdit toute action franchement anticléricale jusqu’à ce que la guerre fût finie. (...) La grande majorité du clergé des deux confessions [luthérienne et catholique] gardèrent une attitude manifestement fidèle au régime. (...) Dans le domaine des relations extérieures, l’attitude conciliatrice du Vatican fut d’un grand secours pour le régime, particulièrement lors de sa montée vers le pouvoir.” — Volume IV, page 519.
L’Église de France vue par un de ses évêques
● Interrogé par le Figaro Magazine, l’évêque de Strasbourg, Mgr Elchinger, explique comment il voit l’évolution de la situation religieuse dans l’Église de France, depuis quelques années: “Je suis évêque depuis vingt-cinq ans. J’ai vu s’écrouler tellement de façades, d’habitudes et de convictions! J’ai vu s’effondrer la pratique religieuse dominicale, j’ai vu partir les jeunes (la plupart décrochent de l’Église à quinze, seize ans) et pratiquement disparaître les vocations sacerdotales: il y a quarante ans, en 1943, cinquante prêtres avaient été ordonnés dans mon diocèse. En 1983, il y en aura quatre. Il ne faut pas regretter le passé, car la pratique religieuse était souvent empreinte d’un conformisme, d’un moralisme excessifs.” L’évêque de Strasbourg donne d’autres explications à la crise actuelle de l’Église: “À force d’adapter l’évangélisation aux différentes catégories sociales, nous avons défiguré Dieu, l’Église a rapetissé Dieu. (...) Nous avons vécu trop longtemps dans le formalisme religieux. La foi s’est effondrée parce qu’elle n’était que de façade.”