Coup d’œil sur le monde
Miracles ou sorcellerie?
● Accusé d’avoir eu recours à des pratiques spirites, Mgr Milingo, évêque de Lusaka (Zambie), a présenté au pape sa démission, qui a été acceptée. Perdant sa charge administrative sur son archidiocèse d’Afrique, mais conservant son titre d’évêque, il devra désormais résider à Rome puisqu’il a été nommé délégué spécial à la Commission pontificale pour l’immigration et la pastorale du tourisme. Le journal Le Monde fait le commentaire suivant sur cette affaire: “S’achève donc ainsi, sans qu’elle ait été tranchée sur le fond, une affaire qui mettait en jeu les équilibres entre l’Église catholique et la culture africaine. Le Vatican évite de prononcer une condamnation de son évêque soupçonné de sorcellerie, mais ne l’empêche pas moins de retourner parmi ses fidèles.” Le correspondant à Rome de ce journal, M. Philippe Pons, poursuit: “Le problème n’en reste pas moins entier: en vertu de quels critères l’Église reconnaît-elle des miracles en terre occidentale — à en croire le cardinal Palazzini, préfet de la congrégation pour les causes saintes, il y en aurait d’ailleurs de plus en plus (...) — et qualifie-t-elle de sorcellerie des pratiques d’exorcisme et de guérison de malades qui s’inscrivent dans une autre culture?”
Luther, prophète en son pays
● Cette année, la République démocratique allemande va commémorer simultanément le centenaire de la mort de Karl Marx et le cinq-centième anniversaire de la naissance de Martin Luther. Jusque-là, le principal initiateur de la Réforme n’était pas vraiment en odeur de sainteté en Allemagne de l’Est. D’abord parce qu’il était très populaire sous le régime nazi, mais aussi parce qu’il s’était opposé à la révolte de paysans, de 1524 à 1526. Pour ne pas laisser croire que ce revirement traduit un retour en force de la religion dans ce pays dont il est le principal dirigeant, M. Honecker s’est hâté d’expliquer que l’“État socialiste considère comme son devoir le plus noble de préserver et de faire connaître l’héritage progressiste de notre peuple”. Il a également précisé que cette commémoration “renforcera le sentiment patriotique et national de notre nation”.
Catastrophe naturelle au Japon
● Le 26 mai dernier, un tremblement de terre, de force 7,7 sur l’échelle de Richter, a frappé le Japon. L’épicentre se trouvait dans la mer du Japon, à 200 kilomètres des côtes. Celles-ci ont été balayées par des vagues de 3 mètres de haut, principales responsables du bilan catastrophique: une centaine de personnes sont mortes ou portées disparues. Les dégâts causés à une centrale électrique ont privé de courant environ 30 000 foyers. Les lignes téléphoniques ainsi que les communications ferroviaires ont été coupées. Selon le Daily Yomiuri, “43 enfants de l’école primaire Aikawa-Minami, de Aikawamachi, Akita-ken, ont été emportés par le raz-de-marée, alors qu’ils se promenaient sur la plage voisine de Oga”. La filiale du Japon de la Société Watch Tower signale que ni le home missionnaire d’Akita ni celui de Yamagata n’ont été endommagés, et qu’aucun Témoin de Jéhovah de la région n’a été tué ou blessé.
Un statut privilégié
● Si vous avez “quelques” économies à placer, vous pouvez devenir propriétaire d’une île rattachée à l’archipel anglo-normand. L’opération n’est quand même pas à la portée de toutes les bourses. Cinq cent mille livres (6 millions de francs français), telle est la somme demandée par son actuel propriétaire pour Jethou, une île de 20 hectares au large de Jersey. Pour cette somme, précise le quotidien français Le Figaro, “outre un manoir du XVIIIe siècle, (six chambres et... cinq salles de bains), le nouveau propriétaire, qui ne peut être que Britannique, bénéficiera d’un certain nombre d’avantages: pas d’impôt sur le revenu ou de taxes locales, redevance annuelle symbolique de 100 livres (1 200 F) à la couronne d’Angleterre. Il faudra toutefois s’engager à entretenir l’île et les constructions qui s’y trouvent”. D’autres îles de la même région sont aussi à vendre. Bien que plus petite, Brecqhou vous coûterait nettement plus cher: 3 millions de livres (36 millions de francs). “Est-ce parce que le propriétaire de Brecqhou détient automatiquement un siège au Parlement de Guernesey?” demande le quotidien Le Figaro. Contrainte supplémentaire pour le propriétaire: “Selon la tradition, il doit s’engager à fournir deux hommes armés de mousqueton si l’île de Sercq, [une île voisine], s’estimant en danger, en fait la demande.”
Les droits des religieuses bouddhistes
● Ce n’est pas seulement en Occident qu’on se préoccupe de l’égalité des droits de l’homme et de la femme. En Thaïlande, de nombreuses religieuses bouddhistes commencent à exprimer leur mécontentement à propos de la place qui leur est réservée au sein de leur religion. La tradition leur assigne en effet les tâches suivantes: servir les moines, préparer leurs repas, nettoyer leurs lieux d’habitation et même mendier à leur place. Selon le Bangkok Post, un sondage a montré récemment que 80 pour cent de ces femmes pensent qu’elles seraient plus utiles si on ne les cantonnait pas aux tâches serviles des temples. Voici quelques-unes des améliorations qu’elles suggèrent: “Réaménager le statut des femmes-prêtres, (...) leur donner une place à part entière au sein de la hiérarchie ecclésiastique. Instituer de ‘nouvelles religieuses’ qui auraient un plus grand rôle social à jouer grâce à une formation de base en médecine, en économie ménagère et dans d’autres disciplines.”
De l’eau qui coûte cher
● Bien qu’il tombe annuellement 760 millimètres d’eau sur les îles Falkland, le contribuable britannique dépense une fortune pour assurer l’approvisionnement en eau de la garnison des 4 000 soldats qui y sont cantonnés. Selon le Sunday Times de Londres, chaque litre d’eau potable coûte 10 pence (1,20 franc français). La raison en est qu’il n’y a sur ces îles ni lac ni réservoir artificiel et que l’usine de désalinisation suffit tout juste aux besoins de la population locale. Un bateau citerne d’une capacité de 900 000 m3 est amarré en permanence au large de Port Stanley et sert de réservoir. Trois autres navires sont utilisés pour l’alimenter en eau potable. L’addition s’élève déjà à plus de 2,5 millions de livres sterling (30 millions de francs).
L’avenir de l’argent électronique
● Sous l’impulsion des services postaux français, la carte de paiement électronique à puce intégrée poursuit son avancée technologique. Le quotidien Le Matin en précise les futurs usages: “Dans les années à venir, vous pourrez jeter votre agenda à la poubelle, brûler votre carte d’identité (...). Votre carte à mémoire pourra à tout moment vous communiquer les informations nécessaires. (...) Quant à vos adresses personnelles, elles seront à l’abri des regards indiscrets. Vous seul connaîtrez le code confidentiel qui les fera apparaître sur l’écran de lecture. Chez vous, au travail ou dans les lieux publics, vous pourrez interroger la carte grâce aux nouveaux annuaires électroniques à lecteur incorporé qui seront mis en service. Et même obtenir vos billets de train ou d’avion à domicile, à l’aide des imprimantes qui équiperont les nouveaux annuaires.”
Faire des économies?
● À la suite des différentes campagnes contre la pollution, de nombreuses personnes pensent qu’elles se porteront mieux avec une nourriture plus saine pour laquelle elles n’hésitent pas à payer un supplément. En fait, cela peut même aller assez loin puisqu’une étude du service de protection des consommateurs de New York, portant sur 30 articles de consommation courante, a montré que pour 11 d’entre eux le prix demandé dans les boutiques spécialisées était le double de celui pratiqué dans les supermarchés. Parmi ces produits figuraient le poulet, la laitue et le thon. Ces articles sont-ils vraiment meilleurs pour la santé? Selon la revue de consommateurs Changing Times, “les analyses de pesticides faites par deux laboratoires indépendants ont montré que rien ne permettait de justifier cette prétention”.
Hypnose à l’hôpital
● Selon le quotidien La Presse, de Montréal, un psychologue de cette ville traite par l’hypnose les malades atteints de cancers et soignés habituellement par la chimiothérapie. Certaines personnes sont en effet prises de “nausées anticipées” avant même que les séances de chimiothérapie commencent, parfois “à la seule vue des hôpitaux juchés sur le flanc du mont Royal”, parce qu’elles savent que les soins qu’on va leur donner vont les rendre malades. Ce psychologue, M. Rosberger, remet à chaque malade “une suggestion hypnotique personnalisée” sur cassette à écouter à domicile.
Quelles réactions ce genre d’expérience suscite-t-il dans le milieu médical? M. Rosberger répond: “Certaines personnes croient que l’hypnose consiste en une expérience mystique au cours de laquelle l’hypnotiseur vous met en état de transe et vous oblige à accomplir des choses indépendantes de votre volonté. C’est totalement faux et absurde.” Les chrétiens pour leur part, se garderont bien d’avoir recours à de telles méthodes de traitement si étroitement liées à l’occultisme et en contradiction flagrante avec les enseignements de la Parole de Dieu. — Révélation 21:8.
Diplômes ou chiffons de papier?
● Les policiers américains du FBI ont dressé une liste d’au moins 38 “universités par correspondance” fantômes situées au Canada, aux États-Unis et en Europe. Selon le Globe and Mail de Toronto (Canada), elles offrent “des diplômes universitaires moyennant finance, mais sans que les étudiants aient besoin de remettre un travail quelconque ou d’assister à des cours”. Un diplôme universitaire de médecine ne coûte que 45 000 francs français, mais un titre de docteur en philosophie revient à 350 000 francs. D’après le FBI, aucune de ces “universités” n’a d’existence réelle. La plupart des adresses ne sont que des boîtes à lettres d’où le courrier est réexpédié à un appartement de New York. Qui sont les diplômés de ce type d’établissement très particulier? On compte, dans la liste, un haut fonctionnaire de l’administration de Washington, un joueur professionnel de football américain, des employés de la NASA et des fonctionnaires municipaux et fédéraux de tous les États-Unis.
Le fonctionnement de la mémoire
● Comment notre mémoire fonctionne-t-elle? Pour M. Tulvig, chercheur américain, selon le même principe que les ordinateurs. D’après ses propos, rapportés par le magazine Madame-Figaro, la mémoire “stocke et est toute prête à restituer son magasin à condition qu’on lui fournisse une indication sur l’endroit où est entreposé le souvenir demandé. (...) Une personne qui travaille voit sa mémoire baignée par les indices de travail. Est-elle mise à la retraite? Elle se coupe de ses indices et semble oublier peu à peu ses souvenirs de travail, tandis que l’on assiste à ce phénomène, classique chez les personnes vieillissantes: le retour aux souvenirs d’enfance et de jeunesse”. Les savants ont aussi acquis une meilleure connaissance d’autres phénomènes qui se déroulent à l’intérieur du cerveau. Ainsi, “le sentiment d’avoir vécu exactement la même situation: mêmes lieux, mêmes gestes, mêmes paroles, qui nous saisit parfois ne serait pas dû, selon les spécialistes, à la répétition — comme on pourrait le croire — mais à la fatigue qui ‘dérègle’ la mémoire en la poussant à restituer comme souvenir ce qu’elle est en train d’enregistrer dans le même temps”.