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Un livre à lireUn livre pour tous
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Un livre à lire
“ Il ne faut pas prendre la Bible au sérieux ”, a conseillé un jour un professeur d’université à une jeune femme connue pour son sens de la repartie.
“ Vous l’avez lue ? ”, lui a-t-elle lancé.
“ Non ”, a-t-il avoué, un peu désarçonné.
“ Alors, comment pouvez-vous être aussi catégorique ? ”
L’argument était imparable. Pour se faire sa propre opinion, le professeur a décidé de lire la Bible.
LA BIBLE. Avec ses 66 parties distinctes, ‘ le recueil qui, de toute l’histoire humaine, a sans doute eu le plus grand retentissement ’, a-t-on écrit1. La Bible a en effet inspiré certaines des plus belles pièces dans le monde de l’art, de la littérature et de la musique. Les codes de lois humains portent également son empreinte. On a loué en elle le chef-d’œuvre littéraire, et beaucoup de personnes très cultivées la tiennent en haute estime. Elle est une référence pour des gens de tous horizons sociaux. Elle a insufflé chez nombre de ses lecteurs un remarquable esprit de droiture. Certains ont été prêts à payer de leur vie le droit de la lire.
En même temps, la Bible a son lot de détracteurs. Il en est qui sans l’avoir jamais ouverte ont sur elle une opinion arrêtée, et qui, tout en lui reconnaissant une valeur littéraire ou historique, ne voient pas l’intérêt pour l’homme moderne de consulter un livre vieux de plusieurs milliers d’années. Nous vivons l’“ ère de l’information ”, qui met à notre portée les nouvelles toutes chaudes et les techniques les plus pointues. Chaque aspect de la vie a ses “ spécialistes ”, toujours prêts à donner leur opinion. Quels renseignements pratiques pour l’homme d’aujourd’hui la Bible pourrait-elle renfermer ?
La présente brochure se propose de répondre à ces interrogations. Au lieu de prêcher une position religieuse ou des croyances, elle veut montrer pourquoi la Bible, ce livre qui a marqué l’Histoire, mérite d’être examinée. Dans un rapport publié en 1994, des enseignants jugeaient la Bible si enracinée dans la culture occidentale qu’ils ‘ considéraient comme un véritable handicap culturel de méconnaître ses enseignements et ses récits, que l’on soit croyant ou non2 ’.
Quel que soit votre point de vue sur la religion, nous espérons que les pages suivantes vous amèneront au moins à reconnaître que la Bible est un livre à lire.
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Un livre présenté sous un faux jourUn livre pour tous
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Un livre présenté sous un faux jour
“ La première proposition, ‘ que le soleil est le centre et ne tourne pas autour de la terre ’, est ridicule, absurde, [...] parce qu’elle est expressément contraire à la Sainte Écriture ; et la seconde proposition, ‘ que la terre n’est pas le centre, mais tourne autour du soleil ’, est absurde [...] [et] en opposition avec la vraie foi. ” Ainsi s’est exprimée la Congrégation de l’Index de l’Église catholique dans un décret promulgué en 16161. Est-il exact que la Bible se trouve en désaccord avec les faits scientifiques, ou bien l’a-t-on présentée sous un faux jour ?
HIVER 1609-1610. Galilée pointe sa nouvelle lunette astronomique vers le ciel et découvre quatre lunes autour de Jupiter. Ce qu’il voit bouscule l’idée reçue selon laquelle tous les corps célestes gravitent nécessairement autour de la terre. Plus tôt, en 1543, l’astronome polonais Copernic avait émis l’hypothèse que les planètes tournent autour du soleil. Galilée sait à présent qu’il s’agit d’une vérité scientifique.
Aux yeux des théologiens catholiques, pareille opinion relève de l’hérésie. Depuis longtemps, l’Église affirme que la terre se situe au centre de l’univers2. À l’origine de cette conception, une interprétation littérale des Écritures, qui disent la terre fixée “ sur ses bases, inébranlable pour les siècles des siècles ”. (Psaume 104:5, Jérusalem.) Convoqué à Rome, Galilée paraît devant l’Inquisition. Sur la sellette, poussé dans ses retranchements, il se rétracte. On l’assigne alors à résidence pour le restant de ses jours.
En 1992, 350 ans après la mort de Galilée, l’Église a fini par reconnaître qu’il avait raison3. Mais si Galilée avait vu juste, faut-il en déduire que la Bible se trompait ?
Ce que dit exactement le texte
Galilée croyait en la véracité de la Bible. Lorsque ses découvertes scientifiques heurtèrent l’interprétation traditionnelle de certains versets des Écritures, il en conclut que les théologiens ne saisissaient pas le sens exact de ces passages. Comme il l’écrit lui-même, “ deux vérités ne peuvent jamais se contredire4 ”. Il sentait qu’il n’y avait pas contradiction entre la rigoureuse terminologie de la science et le langage simple de la Bible. Mais les théologiens ne voulurent pas en démordre : pour eux, les déclarations bibliques concernant la terre étaient à prendre au pied de la lettre. C’est ainsi que, non contents de rejeter les découvertes de Galilée, ils passaient à côté du sens réel des expressions bibliques en question.
Raisonnons. Lorsque la Bible fait mention des “ quatre coins de la terre ”, est-ce faire preuve de bon sens que d’en déduire que ses rédacteurs croyaient notre planète carrée (Révélation 7:1) ? La Bible, écrite dans un langage ordinaire, regorge de tournures très imagées. Aussi, quand elle parle des “ quatre coins ” ou des “ fondements ” durables de la terre, ou encore de ses “ socles ” ou de sa “ pierre angulaire ”, il ne faut pas y voir une description scientifique. Toutes ces formules sont à l’évidence à prendre au sens figuré, métaphorique, comme on le fait souvent dans la langue de tous les joursa. — Isaïe 51:13 ; Job 38:6.
Dans sa biographie de Galilée, L. Geymonat fait cette remarque : ‘ Les théologiens à l’esprit trop étroit qui se fondaient sur le texte de la Bible pour imposer des limites à la science ne faisaient que jeter le discrédit sur la Bible elle-même5. ’ Et c’est effectivement ce qui se produisit. Tout bien considéré, ce n’était pas la Bible, mais l’interprétation que les théologiens en faisaient qui imposait à la science un carcan déraisonnable.
De même aujourd’hui, des fondamentalistes religieux déforment le message de la Bible en soutenant que la terre fut créée en six jours de 24 heures (Genèse 1:3-31). Une telle opinion ne s’accorde ni avec la science, ni avec la Bible elle-même, pour qui le mot “ jour ”, comme d’ailleurs dans le langage courant, est d’un emploi très souple et peut se rapporter à un laps de temps assez variable. Ainsi, en Genèse 2:4, l’ensemble des six jours de création sont englobés dans un seul et même “ jour ”. Le mot hébreu ainsi traduit dans la Bible désigne parfois simplement “ un long temps6 ”. Il n’y a donc aucune raison biblique d’opter pour des jours de création de 24 heures. En soutenant ce point de vue, les fondamentalistes dénaturent le message biblique. — Voir aussi 2 Pierre 3:8.
Que des théologiens déforment la Bible est d’ailleurs loin d’être un fait isolé dans l’Histoire. D’autres exemples illustrent comment les religions de la chrétienté ont présenté la Bible sous un faux jour.
Dénaturée par la religion
Par leurs actions, ceux qui prétendent suivre la Bible entachent souvent la réputation du livre qu’ils disent révérer. C’est ainsi que de soi-disant chrétiens se sont entretués au nom de Dieu, alors que la Bible exhorte les disciples de Christ à ‘ s’aimer les uns les autres ’. — Jean 13:34, 35 ; Matthieu 26:52.
Des ecclésiastiques tondent leurs ouailles en leur soutirant un argent durement gagné, attitude aux antipodes du commandement biblique suivant : “ Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. ” — Matthieu 10:8 ; 1 Pierre 5:2, 3.
Il ne convient donc pas de juger la Bible d’après les dires ou les actions de ceux qui se contentent de la citer ou qui affirment l’appliquer dans leur vie. C’est par conséquent faire preuve d’ouverture d’esprit que de vouloir se forger sa propre opinion, de chercher à savoir ce qui fait de la Bible un livre si remarquable.
[Note]
a Aussi attaché soit-il au sens concret des mots, l’astronome moderne parlera du “ lever ” du soleil, ou encore du “ coucher ” des étoiles et des constellations, bien qu’il s’agisse là de mouvements apparents dus à la rotation de la terre.
[Illustration, page 4]
Deux lunettes de Galilée.
[Illustration, page 5]
Galilée devant ses inquisiteurs.
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Le livre le plus diffuséUn livre pour tous
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Le livre le plus diffusé
“ La Bible est le livre le plus lu de l’Histoire [...]. Elle a été distribuée en plus d’exemplaires que n’importe quel autre ouvrage. En outre, elle a été plus souvent traduite et en plus de langues que tout autre texte. ” — “ The World Book Encyclopedia1. ”
AU FOND, il en va un peu des livres comme des gens. Ils viennent à l’existence, acquièrent une plus ou moins grande popularité, puis, à l’exception d’une poignée qui resteront célèbres, ils vieillissent et meurent. Les bibliothèques font souvent office de cimetières pour tous ces ouvrages tombés en désuétude, qui ne sont plus lus, qui sont comme morts.
Et pourtant, même comparée aux œuvres classiques, la Bible se distingue encore. Bien que le début de sa rédaction remonte à 3 500 ans, elle est restée bien vivante. Elle est, et de loin, le livre le plus diffusé du mondea. Tous les ans, ce sont quelque 60 millions d’exemplaires de la Bible, complète ou partielle, qui sont mis en circulation. La toute première édition sur presse à caractères mobiles sortit vers 1455 de l’atelier de Gutenberg. Depuis, on aurait imprimé 4 milliards de bibles (intégrales ou non). Les autres livres, religieux ou profanes, sont relégués très loin derrière.
La Bible est ensuite le livre le plus traduit de l’Histoire. Elle existe dans son intégralité ou en partie dans plus de 2 100 langues et dialectesb. Plus de 90 % de la population mondiale peut lire au moins une portion de la Bible dans sa langue2. Elle a donc franchi les frontières et transcendé les barrières raciales et ethniques.
À elles seules, les statistiques ne vous paraissent peut-être pas une raison suffisante pour examiner la Bible. Il n’en demeure pas moins que ces détails concernant la diffusion et la traduction de la Bible témoignent de son caractère universel. À n’en pas douter, le livre le plus diffusé et le plus traduit de l’Histoire mérite votre attention.
[Notes]
a L’ouvrage le plus diffusé après la Bible serait le Petit Livre rouge des Chinois (Citations de l’œuvre de Mao Tsé-Toung), dont 800 millions d’exemplaires auraient été vendus ou distribués.
b Tous les chiffres concernant le nombre de langues sont ceux publiés par l’Alliance biblique universelle.
[Illustrations, page 6]
La Bible de Gutenberg, en latin, premier livre complet sorti d’une presse à caractères mobiles.
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Un survivant de l’HistoireUn livre pour tous
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Un survivant de l’Histoire
Les vieux documents ont leurs ennemis naturels : le feu, l’humidité, la moisissure. La Bible n’était pas immunisée contre de telles agressions. Avant de devenir le livre le plus diffusé du monde, il lui a fallu résister aux outrages du temps. Unique et passionnante histoire que celle de la préservation de la Bible...
LES rédacteurs de la Bible n’ont pas marqué la pierre ou un autre support durable comme les tablettes d’argile. Ils ont apparemment utilisé les matières périssables que sont le papyrus, obtenu à partir de la plante égyptienne du même nom, et le parchemin, une peau d’animal préparée.
Qu’est-il advenu des documents originaux ? Probablement se sont-ils désagrégés il y a longtemps, le plus souvent quelque part dans l’ancien Israël. Voici ce qu’a écrit le bibliste Oscar Paret : “ Ces deux supports d’écriture [le papyrus et le cuir] craignent énormément l’humidité, la moisissure et plusieurs espèces de vers. Nous savons, pour l’avoir constaté quotidiennement, avec quelle facilité le papier, ou même un solide cuir, se détériore à l’air libre ou dans une pièce humide1. ”
Si les écrits autographes ont disparu, comment le message des rédacteurs bibliques nous est-il parvenu ?
Préservée grâce à des copistes méticuleux
Peu après leur rédaction, on commença à recopier à la main les textes originaux. Dans l’ancien Israël, reproduire les Écritures devint un métier (Ezra 7:6 ; Psaume 45:1). Mais ces copies étaient elles aussi réalisées sur des supports périssables, et demandaient à leur tour à être remplacées. Après la disparition des originaux, ces copies servirent de texte de base des futurs manuscrits. On procéda ainsi pendant des siècles. On pourrait supposer que, de copie en copie, des erreurs modifièrent en profondeur le texte de la Bible. Les faits montrent qu’il n’en est rien.
Les copistes professionnels étaient des hommes dévoués qui révéraient le texte qu’ils reproduisaient. Ils étaient de surcroît extrêmement appliqués. Le mot hébreu rendu par “ copiste ”, sophér, évoque l’idée de compter ou de recenser. Le cas des Massorètesa illustre bien cette méticulosité. Le bibliste Thomas Hartwell Horne a dit de ces copistes qu’‘ ils repérèrent la lettre médiane du Pentateuque [les cinq premiers livres de la Bible], la section centrale de chaque livre, et qu’ils signalèrent le nombre d’occurrences de chaque lettre de l’alphabet dans l’ensemble des Écritures hébraïques3 ’.
Des copistes habiles élaborèrent d’ailleurs divers systèmes de vérification. Dans leur souci de ne rien oublier du texte biblique, ils comptèrent non seulement les mots, mais aussi les lettres. Pour avoir une idée du travail que cela représentait, sachez qu’ils recensèrent 815 140 caractères dans les Écritures hébraïques4 ! Pareille minutie est une garantie de fiabilité.
Les copistes n’étaient toutefois pas infaillibles. Peut-on affirmer que le texte biblique nous est fidèlement parvenu malgré des siècles de reproduction ?
De solides raisons d’avoir confiance
Les preuves de la transmission fidèle de la Bible jusqu’à nos jours sont apportées par les manuscrits en notre possession : environ 6 000 manuscrits complets ou partiels des Écritures hébraïques et 5 000 des Écritures grecques chrétiennes. Un des textes en hébreu, retrouvé en 1947, donne un aperçu du degré de fiabilité atteint par les copistes. On a qualifié ce document de “ plus grande découverte de manuscrit des temps modernes5 ”.
Vers le début de l’année 1947, alors qu’il s’occupait de ses troupeaux, un jeune berger bédouin découvrit une grotte des alentours de la mer Morte. Il y trouva plusieurs jarres en terre cuite, vides pour la plupart. L’une d’elles, bien fermée, contenait toutefois un rouleau de cuir soigneusement enveloppé dans un linge, et dont le texte correspondait à l’intégralité du livre biblique d’Isaïe. Le rouleau, usagé mais bien conservé, portait des marques de consolidation. Notre jeune berger était à cent lieues d’imaginer que le vieux rouleau qu’il avait entre les mains attirerait les regards du monde entier.
Qu’avait de si important ce document ? En 1947, les plus anciens manuscrits complets des Écritures hébraïques dont on disposait remontaient aux alentours du Xe siècle de notre ère. Le rouleau découvert datait, lui, du IIe siècle avant notre èreb, ce qui représentait un écart de plus de mille ansc. Les paléographes étaient impatients de comparer ce rouleau avec les manuscrits plus tardifs.
Des biblistes ont confronté le chapitre 53 d’Isaïe Is 53 du Rouleau de la mer Morte au texte massorétique produit mille ans plus tard. Les résultats de cette étude ont paru dans A General Introduction to the Bible : “ Sur les 166 mots d’Isaïe 53, seules dix-sept lettres posent problème. Dix d’entre elles affectent la prononciation, non le sens. Quatre entraînent une légère modification de style, notamment dans les conjonctions. Les trois dernières lettres forment le mot ‘ lumière ’, ajouté au verset 11 Is 53:11, et ne changent pas grand-chose au sens [...]. Ainsi, dans un chapitre de 166 mots, un seul mot (trois lettres) pose problème après mille ans de transmission, et ce mot n’affecte d’ailleurs pas de façon significative le sens du passage7. ”
Le professeur Millar Burrows, qui a travaillé sur les rouleaux pendant des années, est arrivé aux mêmes conclusions : ‘ Plusieurs des différences qui séparent le rouleau [d’Isaïe] de la recension massorétique peuvent s’expliquer par des erreurs de copie. Ces erreurs mises à part, il présente dans l’ensemble un accord remarquable avec le texte des manuscrits du Moyen Âge. Cet accord avec un manuscrit tellement plus ancien témoigne de façon rassurante de l’exactitude générale du texte traditionnel8. ’
Les copies des Écritures grecques chrétiennes appuient le caractère “ rassurant ” de ce témoignage. C’est ainsi que le Codex Sinaiticus, manuscrit sur vélin découvert au XIXe siècle et daté du IVe siècle de notre ère, a confirmé la fidélité des manuscrits des Écritures grecques chrétiennes produits des siècles plus tard. Un fragment de papyrus de l’Évangile de Jean, retrouvé dans la région du Fayoum, en Égypte, remonte à la première moitié du IIe siècle de notre ère, soit à moins de 50 ans après la rédaction de l’original. Il a été préservé pendant des siècles dans du sable sec. Son texte s’accorde avec celui de manuscrits largement postérieurs9.
Les faits attestent donc la méticulosité des copistes. Ceux-ci firent néanmoins des erreurs. Aucun manuscrit n’est parfait, pas plus le Rouleau d’Isaïe de la mer Morte que les autres. Cela dit, les biblistes ont pu repérer et corriger ces divergences par rapport à l’original.
On corrige les erreurs de copie
Supposons que l’on demande à 100 personnes de copier à la main un long document. S’il ne fait aucun doute qu’au moins quelques-uns de nos ‘ copistes ’ vont faire des fautes, tous ne vont pas commettre les mêmes. En ramassant les 100 copies et en les comparant minutieusement, on sera en mesure de repérer les erreurs et de reconstituer le texte original, quand bien même on ne l’aurait jamais eu sous les yeux.
Pareillement, les copistes de la Bible n’ont pas fait les mêmes erreurs. L’étude comparative des milliers de manuscrits bibliques aujourd’hui disponibles a permis à la critique textuelle de repérer les erreurs, de déterminer les leçons originales et d’apporter les corrections voulues. Ce gros travail de recherche textuelle a rendu possible l’édition de textes de référence dans les langues originales. Ces éditions affinées des textes hébreu et grec retiennent la leçon généralement attestée comme étant l’originale, ajoutant souvent en notes les autres leçons éventuelles, ou variantes, de certains manuscrits. Ces éditions passées au crible de la critique textuelle constituent ainsi les textes de travail sur lesquels on traduit la Bible dans les langues modernes.
Quand donc vous ouvrez une traduction récente, vous avez toutes les raisons de penser que les textes hébreu et grec sur lesquels elle a été réalisée sont remarquablement proches du texte original de la Bibled. La façon dont la Bible a survécu à des milliers d’années de reproduction manuelle est proprement extraordinaire. Suffisamment pour faire dire à Sir Frederic Kenyon, qui fut longtemps conservateur du British Museum : “ On ne dira jamais assez que, substantiellement, le texte de la Bible est sûr [...]. On ne peut en dire autant d’aucun autre livre de l’Antiquité10. ”
[Notes]
a Les Massorètes (littéralement : “ Maîtres de la tradition ”) furent les copistes des Écritures hébraïques entre le VIe et le Xe siècle de notre ère. On appelle textes massorétiques les copies manuscrites qu’ils réalisèrent2.
b Par “ avant notre ère ”, il faut comprendre “ avant l’ère chrétienne ”, ou plus communément “ avant Jésus Christ ” (abréviation parfois dans cette brochure : av. n. è.). Par opposition, “ de notre ère ” (abréviation : de n. è.) équivaut à “ après Jésus Christ ”.
c Dans Textual Criticism of the Hebrew Bible, le bibliste Emanuel Tov écrit ceci : “ L’analyse par Carbone 14 situe 1QIsaa [le Rouleau d’Isaïe de la mer Morte] entre 202 et 107 av. n. è. (datation paléographique : 125-100 av. n. è.) [...] La méthode paléographique, affinée au cours des dernières années, s’est avérée relativement fiable. Elle permet une datation absolue sur la base d’une comparaison de la forme et de la position des lettres avec des sources externes, telles que les monnaies et les inscriptions datées6. ”
d Évidemment, le traducteur colle ensuite de plus ou moins près à l’original hébreu ou grec.
[Illustration, page 8]
La Bible a survécu grâce à d’habiles copistes.
[Illustrations, page 9]
Malgré les mille ans qui les séparent, le Rouleau d’Isaïe de la mer Morte (fac-similé) et le texte massorétique sont quasiment identiques.
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Un livre “ polyglotte ”Un livre pour tous
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Un livre “ polyglotte ”
En général, la mort d’une langue entraîne la mort de sa littérature. Aujourd’hui, les langues anciennes de la Bible ne sont plus lues que d’un nombre restreint de personnes. Pourtant, la Bible est vivante. Elle s’est adaptée en “ apprenant ” les différents langages de l’humanité. Elle le doit à ses traducteurs, auteurs parfois d’un véritable tour de force.
TRADUIRE la Bible. Environ 1 100 chapitres et 31 000 versets, autant dire une entreprise de taille. Au fil des siècles, des traducteurs pleins d’allant se sont pourtant attelés à la tâche. Ils étaient souvent prêts à souffrir, et même à mourir pour cela. L’histoire de la traduction de la Bible dans les langues de l’humanité forme un récit impressionnant, fait de sueur et de génie. En voici un aperçu.
Les prouesses des traducteurs
Traduire un livre dans une langue qui ne s’écrit pas ! Voilà l’embûche que plus d’un traducteur de la Bible a trouvé sur son chemin. Voyez le cas d’Ulfilas, qui vécut au IVe siècle de notre ère. Son objectif : traduire la Bible en gothique, une langue alors en usage, mais exclusivement orale. Pour contourner l’obstacle, Ulfilas inventa un alphabet gothique de 27 caractères, largement inspirés du grec et du latin. En 381, une traduction presque intégrale de la Bible gothique était achevée.
Au IXe siècle, deux frères de langue grecque, Cyrille (alias Constantin) et Méthode, remarquables érudits et linguistes, se proposèrent de traduire la Bible pour les peuples de langue slave. Comme le slavon, l’ancêtre des parlers slaves modernes, était dépourvu de graphie, les deux hommes imaginèrent un alphabet et se mirent au travail. C’est ainsi que le monde slave put avoir accès à la Bible.
Au XVIe siècle, William Tyndale mûrissait le désir de traduire la Bible en anglais à partir des langues originales. Il se heurta à la vive opposition de l’Église et de l’État. Cet ancien étudiant d’Oxford rêvait d’une traduction accessible au “ garçon qui pousse la charrue1 ”. Pour mener à bien son affaire, il dut trouver refuge en Allemagne, où son “ Nouveau Testament ” anglais parut en 1526. Des exemplaires entrèrent clandestinement en Angleterre. Furieuses, les autorités se mirent à les brûler publiquement. Puis Tyndale fut victime d’une trahison. Avant d’être étranglé et mis au bûcher, il s’exclama : “ Seigneur, ouvre les yeux du roi d’Angleterre2 ! ”
Rien n’arrêtait les traducteurs de la Bible, et les projets se succédèrent. Autour de 1800, la Bible “ parlait ”, au moins partiellement, 68 langues. Avec la naissance des Sociétés bibliques — en particulier de la British and Foreign Bible Society, fondée en 1804 —, la Bible développa encore ses dons de “ polyglotte ”. Des centaines de jeunes hommes volontaires partirent missionnaires dans différentes contrées, avec souvent pour principal objectif d’y traduire la Bible.
Les langues africaines
En 1800, il n’existait en Afrique qu’une douzaine de langues écrites. Des centaines de langues orales attendaient que quelqu’un leur donne une graphie. Sans dictionnaire ni le moindre manuel, les missionnaires apprirent la langue des gens. Ils élaborèrent ensuite un système d’écriture, qu’ils enseignèrent aux populations, les préparant ainsi à lire un jour la Bible dans leur langue3.
Robert Moffat était l’un de ces missionnaires. À l’âge de 25 ans, en 1821, cet Écossais fonda une mission dans le sud de l’Afrique, chez les Tswanas, peuple à la culture exclusivement orale. Pour apprendre leur langue, il se mêla aux gens, s’aventurant parfois à l’intérieur des terres pour vivre avec eux. “ Les indigènes me témoignaient beaucoup de bienveillance, écrira-t-il ; mais je les faisais constamment rire à mes dépens par mes fautes de langage. Jamais il n’arrivait à l’un d’eux de corriger mes bévues sans m’avoir premièrement imité d’une manière qui faisait éclater de rire toute la compagnie4. ” Mais à force de persévérance, Moffat finit par maîtriser la langue et put développer un système d’écriture.
En 1829, huit ans après son arrivée chez les Tswanas, il terminait la traduction de l’Évangile de Luc. Restait à l’imprimer. Il fit en char à bœufs les 1 000 kilomètres qui le séparaient de la côte et, de là, s’embarqua pour Le Cap. Sur place, le gouverneur l’autorisa à utiliser une presse officielle, mais Moffat dut encore se charger de la composition et de l’impression du texte. En 1830, l’Évangile sortait enfin. Pour la première fois, les Tswanas pouvaient lire une portion de la Bible dans leur langue. En 1857, Moffat mettait le point final à sa traduction de la Bible.
Il décrivit plus tard la réaction des Tswanas quand ils purent disposer de l’Évangile de Luc : “ J’ai vu des gens faire des centaines de kilomètres pour se procurer un exemplaire de saint Luc. [...] J’en ai vu pleurer de gratitude en serrant contre eux les pages du livre, au point que j’ai dû dire à plus d’un qu’ils allaient finir par l’abîmer avec leurs larmes5. ”
Grâce à Moffat et à d’autres traducteurs dévoués, de nombreuses populations africaines eurent accès à l’écriture, possibilité dont ils n’avaient jusqu’alors jamais vu l’utilité. Mais les traducteurs étaient persuadés qu’en leur donnant la Bible dans leur langue ils leur faisaient un cadeau plus précieux encore. De nos jours, la Bible “ s’exprime ”, au moins partiellement, en plus de 600 langues africaines.
Les langues asiatiques
Tandis qu’en Afrique on s’évertuait à donner une forme écrite aux langues orales, à l’autre bout du monde d’autres traducteurs livraient une bataille d’un genre différent : traduire la Bible dans les langues asiatiques, dotées d’une graphie très complexe.
Au début du XIXe siècle, William Carey et Joshua Marshman se rendirent en Inde et finirent par maîtriser un bon nombre des langues écrites du pays. Aidés par un imprimeur, William Ward, ils publièrent des traductions fragmentaires de la Bible dans une quarantaine de langues6. De William Carey, l’auteur J. Herbert Kane écrit : “ Il dépouilla [la langue bengali] de son vieux tour classique pour l’habiller à la fois d’élégance et de fluidité, la rendant plus accessible et plus attirante pour le lecteur moderne7. ”
Parlons à présent d’Adoniram Judson. Originaire des États-Unis, il se rendit en Birmanie, où il entreprit en 1817 la traduction de la Bible en birman. Dans les lignes suivantes, il donne un aperçu de la prouesse que représentait la traduction de la Bible dans une langue orientale : “ Apprendre la langue d’un peuple qui vit à l’autre bout de la planète, c’est aborder un schéma de pensées différent du nôtre, des codes d’expression totalement nouveaux, des lettres et des mots qui ne ressemblent à rien de connu ; quand vous n’avez ni dictionnaire ni interprète, et qu’il faut connaître un minimum la langue avant d’envisager l’aide d’un enseignant du pays, excusez-moi, mais ce n’est pas une mince affaire8 ! ”
Dans le cas de Judson, l’“ affaire ” lui coûta 18 années d’efforts. La dernière partie de la Bible birmane parut en 1835. Mais il paya cher son séjour en Birmanie. Alors qu’il travaillait à sa traduction, on l’accusa d’espionnage, ce qui lui valut de passer presque deux ans dans une geôle infestée de moustiques. À peine était-il libéré que sa femme et sa petite fille étaient emportées par la fièvre.
Robert Morrison, lui, arriva en Chine en 1807. Alors qu’il n’avait que 25 ans, il se lança dans une entreprise colossale : traduire la Bible en chinois, l’une des langues écrites les plus complexes. Il n’avait alors que deux années de chinois derrière lui. Outre cette connaissance limitée de la langue, il lui fallait braver la loi du pays qui, dans une volonté de maintenir la Chine dans l’isolement, interdisait aux autochtones, sous peine de mort, d’enseigner leur langue aux étrangers. En traduisant la Bible en chinois, Morrison risquait sa tête.
Déterminé mais prudent, il poursuivit son apprentissage de la langue. Il apprenait vite : en moins de deux ans, il décrocha un poste de traducteur auprès de la Compagnie des Indes orientales. Le jour, il travaillait pour la compagnie, et il s’employait ensuite en cachette à sa traduction de la Bible, malgré le danger permanent de se faire repérer. En 1814, soit sept ans après son arrivée en Chine, les Écritures grecques chrétiennes étaient prêtes pour l’impression9. Cinq ans plus tard, avec la collaboration de William Milne, il venait à bout des Écritures hébraïques.
Un véritable tour de force que d’avoir ainsi permis à la Bible de “ s’exprimer ” dans la langue la plus parlée au monde. Grâce à des traducteurs capables, la Bible vit le jour dans d’autres langues asiatiques. Aujourd’hui, elle existe au moins en partie en plus de 500 langues d’Asie.
Pourquoi des Tyndale, des Moffat, des Judson et autres Morrison ont-ils investi des années de travail, quelquefois au péril de leur vie, pour donner un livre à des inconnus, à des peuples qui parfois n’avaient pas même de langue écrite ? Certainement pas pour la gloire ou l’argent. Ces hommes considéraient la Bible comme la Parole de Dieu et voulaient la voir “ parler ” à tous et à chacun dans sa propre langue.
Que la Bible soit ou non à vos yeux la Parole de Dieu, vous reconnaîtrez probablement que l’esprit de sacrifice qui animait ces traducteurs dévoués devient rare. Un livre qui insuffle un tel désintéressement ne mérite-t-il pas d’être examiné ?
[Graphique, page 12]
(Voir la publication)
Nombre de langues dans lesquelles des parties de la Bible ont été imprimées de 1800 à nos jours.
68 107 171 269 367 522 729 971 1 199 1 762 2 123
1800 1900 1995
[Illustration, page 10]
Tyndale traduisant la Bible.
[Illustration, page 11]
Robert Moffat
[Illustration, page 12]
Adoniram Judson
[Illustration, page 13]
Robert Morrison
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Son contenuUn livre pour tous
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Son contenu
La première fois que l’on entre dans une bibliothèque, on est parfois dérouté devant tant de livres. Mais une brève explication sur le système de classement suffit souvent à s’y retrouver. Il en va de même pour la Bible : on s’y repère mieux quand on sait comment elle est agencée.
LE MOT grec biblia, qui a donné “ Bible ”, signifiait “ rouleaux de papyrus ” ou “ livres1 ”. La Bible est effectivement un recueil de 66 livres, une sorte de petite bibliothèque, dont la rédaction s’est échelonnée sur à peu près 1 600 ans, de 1513 avant notre ère jusqu’aux alentours de 98 de notre ère.
Les 39 premiers livres, soit environ les trois quarts de la Bible, constituent les Écritures hébraïques (ou Ancien Testament), appelés ainsi car ils ont été rédigés dans leur quasi-intégralité en hébreu. On peut généralement les répartir en trois catégories : 1) 17 livres historiques, de Genèse à Esther ; 2) 5 livres poétiques, de Job au Chant de Salomon (ou Cantique des cantiques) ; et 3) 17 livres prophétiques, d’Isaïe à Malaki. Les Écritures hébraïques traitent des premiers temps de la terre et de l’humanité et racontent l’histoire de l’antique nation d’Israël, de sa naissance jusqu’au Ve siècle avant notre ère.
Les 27 livres restants forment ce qu’on appelle les Écritures grecques chrétiennes (ou Nouveau Testament), car ils ont été écrits en grec, la langue internationale de l’époque. Grosso modo, on peut dire qu’ils sont disposés en fonction du sujet abordé : 1) 5 livres historiques (les Évangiles et les Actes), 2) 21 lettres, et 3) la Révélation (ou Apocalypse). Les Écritures grecques chrétiennes traitent essentiellement des enseignements et des activités de Jésus Christ et de ses premiers disciples.
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Un livre digne de confiance ?Un livre pour tous
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Un livre digne de confiance ?
“ Je trouve davantage de signes d’authenticité dans la Bible que dans aucune autre histoire profane. ” — Sir Isaac Newton, illustre savant anglais1.
LE LIVRE qu’est la Bible est-il digne de confiance ? Les personnages et les lieux dont il parle ont-ils réellement existé ? Les événements qu’il relate se sont-ils effectivement produits ? Pour répondre par l’affirmative, il faut prouver que ses rédacteurs étaient des individus consciencieux, honnêtes. Ces preuves existent. Elles ont souvent été retrouvées dans le sol grâce à des fouilles, mais elles se trouvent surtout dans les pages mêmes de la Bible.
Des preuves enfouies
Des objets anciens découverts dans les pays bibliques viennent confirmer l’exactitude historique et géographique de la Bible. Voici un échantillon des preuves ramenées au jour par les archéologues.
Le lecteur de la Bible connaît bien David, le jeune berger courageux devenu roi d’Israël. Son nom y est cité 1 138 fois, et l’expression “ maison de David ”, tournure habituelle pour désigner sa dynastie, 25 fois (1 Samuel 16:13 ; 20:16). Encore récemment, les preuves extrabibliques de l’existence de David étaient relativement minces. Se pouvait-il que l’on ait affaire à un personnage fictif ?
En 1993, une équipe d’archéologues dirigée par le professeur Avraham Biran a fait une découverte retentissante, dont le détail a paru dans l’Israel Exploration Journal. Sur l’ancien tertre de Tel Dan, au nord d’Israël, a été retrouvée une pierre de basalte dont le texte gravé portait les mots “ Maison de David ” et “ Roi d’Israël2 ”. On suppose que ce fragment, daté du IXe siècle avant notre ère, appartenait à une stèle érigée par les Araméens — des ennemis d’Israël vivant à l’est — pour célébrer leurs victoires. Pourquoi cette inscription revêt-elle une grande importance ?
S’inspirant du rapport établi par les professeurs Avraham Biran et Joseph Naveh, la Biblical Archaeology Review déclare : “ C’est la première fois que l’on trouve le nom de David dans une inscription ancienne non bibliquea3. ” Fait tout aussi remarquable, l’expression “ Maison de David ” est d’un seul tenant, détail qui a inspiré la réflexion suivante au paléographe Anson Rainey : ‘ Le point séparatif est souvent omis, particulièrement si le composé est un nom propre bien établi. Au milieu du IXe siècle, c’était certainement le cas pour “ Maison de David ”, qui désignait une entité à la fois géographique et politique5. ’ Manifestement donc, le roi David et sa dynastie étaient bien connus dans l’Antiquité.
Parlons à présent de Ninive. La grande ville assyrienne citée dans la Bible a-t-elle vraiment existé ? Encore au début du XIXe siècle, certains détracteurs de la Bible refusaient de le croire. Puis, en 1849, Sir Austen Layard exhuma les ruines du palais de Sennakérib à Kouyoundjik, site inscrit dans l’ancienne Ninive. Les sceptiques étaient réduits au silence. Mais ces ruines n’avaient pas livré tous leurs secrets. Sur les murs d’une chambre bien conservée, un relief relatait la prise d’une ville aux solides fortifications et dont les captifs défilaient devant le roi conquérant. Au-dessus du roi, cette inscription : “ Sin-ahhê-eriba (Sennachérib), roi de l’univers, roi d’Assyrie est assis sur un fauteuil et les prisonniers de Lakisu (Lakish) passent devant lui6. ”
Le relief et son inscription, visibles au British Museum, s’accordent avec le récit biblique de 2 Rois 18:13, 14 relatif à la prise par Sennakérib de la ville judéenne de Lakish. Soulignant l’importance de ce témoignage, le professeur Layard écrit : “ Qui aurait cru, avant ces découvertes, que, sous l’amas de terre et de décombres qui marquait le site de Ninive, on aurait trouvé l’histoire des guerres entre Ézéchias [roi de Juda] et Sennachérib, écrite par Sennachérib lui-même à l’époque même où elles ont eu lieu, et confirmant dans les moindres détails le récit de la Bible7 ? ”
L’exactitude de la Bible est appuyée par bien d’autres vestiges trouvés lors de fouilles : poteries, ruines, tablettes d’argile, monnaies, documents, monuments, inscriptions. On a également exhumé la ville chaldéenne d’Our, centre commercial et religieux où Abraham a vécu8 (Genèse 11:27-31). La Chronique de Nabonide, mise au jour au XIXe siècle, décrit la chute de Babylone aux mains de Cyrus le Grand en 539 avant notre ère, événement rapporté en Daniel chapitre 59. Une inscription, qui figurait sur un porche de l’ancienne Thessalonique et dont des fragments sont conservés au British Museum, donne aux chefs de ville qu’elle nomme le titre de “ politarques ”, terme inconnu des classiques grecs mais employé par le rédacteur biblique Luc10 (Actes 17:6, note). Voilà qui venait confirmer, s’il était besoin, que Luc était un auteur précis. — Voir aussi Luc 1:3.
Mais les archéologues ne sont pas toujours d’accord entre eux, et moins encore avec la Bible. Il n’empêche que celle-ci renferme suffisamment de preuves intrinsèques de sa fiabilité.
La franchise des rédacteurs
Un historien honnête rapportera les victoires — comme la prise de Lakish par Sennakérib —, mais aussi les défaites ; tout y sera : succès et échecs, forces et faiblesses. Pareille honnêteté est peu commune chez les historiens profanes de l’Antiquité.
Daniel Luckenbill a porté le jugement suivant sur les historiens assyriens : ‘ Souvent il est clair que la vanité du roi [...] obligeait à prendre des libertés avec l’exactitude historique11. ’ Les annales d’Assournasirpal donnent un aperçu de cette “ vanité du roi ” : “ Je suis majestueux, je suis seigneurial, je suis élevé, je suis fort, je suis honoré, je suis glorifié, je suis prééminent, je suis puissant, je suis vaillant, je suis brave comme le lion et je suis héroïque12 ! ” Accepteriez-vous les yeux fermés tout ce que disent de telles annales ?
À l’inverse, la franchise des rédacteurs de la Bible est rassurante. Moïse, conducteur d’Israël, n’hésita pas à rapporter les travers de son frère Aaron et de sa sœur Miriam, ceux de ses neveux Nadab et Abihou ou du peuple tout entier, pas plus qu’il ne dissimula ses propres manquements (Exode 14:11, 12 ; 32:1-6 ; Lévitique 10:1, 2 ; Nombres 12:1-3 ; 20:9-12 ; 27:12-14). Loin d’être tenues secrètes, les graves erreurs du roi David furent mises par écrit alors que David régnait encore (2 Samuel, chapitres 11 et 24). Matthieu, auteur du livre qui porte son nom, raconte comment les apôtres (dont il faisait partie) se querellèrent pour savoir qui d’entre eux était le plus éminent, et comment ils abandonnèrent Jésus la nuit de son arrestation (Matthieu 20:20-24 ; 26:56). Les rédacteurs des lettres des Écritures grecques avouent que certaines congrégations chrétiennes du Ier siècle rencontraient des problèmes, notamment de morale sexuelle et de dissensions. Et c’est sans détours qu’ils abordent ces questions. — 1 Corinthiens 1:10-13 ; 5:1-13.
Pareille franchise témoigne d’un réel souci de la vérité. Le fait que les rédacteurs bibliques n’hésitèrent pas à rapporter des détails peu flatteurs sur eux-mêmes, sur des personnes qui leur étaient chères ou sur leur peuple n’est-il pas en soi une solide raison de faire confiance à leurs écrits ?
Exactitude de détails
Lors d’un procès, la crédibilité d’un témoignage tient souvent à des faits mineurs. Des détails concordants peuvent être l’indice d’un témoignage fidèle et honnête, tandis que de graves incohérences laissent à penser qu’il a été fabriqué. D’un autre côté, un récit minutieux à l’excès, millimétré, sonne parfois faux.
Que dire du “ témoignage ” des rédacteurs bibliques sous ce rapport ? On peut le qualifier de remarquablement cohérent. Il s’avère harmonieux même sur des détails minimes. Cette concordance n’est toutefois pas calculée, ce qui pourrait faire croire que les auteurs se sont concertés. On voit au contraire que les recoupements sont tout à fait fortuits, que les récits concordent souvent sans que leurs rédacteurs l’aient cherché. Considérons quelques exemples.
L’évangéliste Matthieu écrit : “ Et Jésus, en venant dans la maison de Pierre, vit sa belle-mère couchée et prise de fièvre. ” (Matthieu 8:14). Matthieu donne ici un détail intéressant quoique non essentiel : Pierre était marié. Ce fait mineur est confirmé par Paul, qui écrivit : “ N’aurions-nous pas le droit d’emmener avec nous une femme chrétienne comme les autres apôtres [...] et Céphasb ? ” (1 Corinthiens 9:5, Traduction Œcuménique de la Bible). Dans le contexte, Paul se défend contre des critiques injustifiées (1 Corinthiens 9:1-4). À l’évidence, en précisant que Pierre était marié, Paul ne cherche pas à confirmer le récit de Matthieu. Ce détail est ici tout à fait accessoire.
Les quatre évangélistes (Matthieu, Marc, Luc et Jean) rapportent que la nuit de l’arrestation de Jésus l’un des disciples tira une épée et frappa un esclave du grand prêtre, lui emportant l’oreille. Seul l’Évangile de Jean précise que “ le nom de l’esclave était Malchus ”. (Jean 18:10, 26.) Comment se fait-il que Jean donne ce détail apparemment sans grande utilité ? Quelques versets plus loin, le récit fournit un fait mineur absent dans les autres évangiles : Jean “ était connu du grand prêtre ” et de sa maisonnée. Les serviteurs du grand prêtre et Jean se connaissaient donc (Jean 18:15, 16). Rien de plus naturel, alors, que Jean mentionne le nom du blessé, contrairement aux autres évangélistes, pour qui l’homme était un inconnu.
Parfois, un détail absent dans un récit est donné au passage dans un autre. Ainsi, Matthieu rapporte que lors du procès de Jésus devant le Sanhédrin certains “ lui donnèrent des gifles, en disant : ‘ Prophétise-nous, Christ ! Qui est-ce qui t’a frappé ? ’ ” (Matthieu 26:67, 68). Pourquoi demander à Jésus de ‘ prophétiser ’ qui l’avait frappé si la personne en question se trouvait juste devant lui ? Matthieu ne nous éclaire pas à ce sujet. Mais deux des autres évangélistes donnent l’information manquante : les persécuteurs de Jésus lui ont couvert le visage avant de le gifler (Marc 14:65 ; Luc 22:64). Matthieu présente les faits sans se soucier de fournir tous les détails.
L’Évangile de Jean rapporte qu’un jour une foule se rassembla pour écouter Jésus. Selon le texte, en voyant la foule, ‘ Jésus dit à Philippe : “ Où achèterons-nous des pains pour que ceux-ci mangent ? ” ’ (Jean 6:5). De tous les disciples présents, pourquoi est-ce à Philippe que la question fut posée ? Le rédacteur est muet là-dessus. Le récit parallèle de Luc précise toutefois que l’incident eut lieu près de Bethsaïda, ville située sur la rive nord de la mer de Galilée. Or, plus haut dans l’Évangile de Jean, on lit précisément que “ Philippe était de Bethsaïda ”. (Jean 1:44 ; Luc 9:10.) Le plus logiquement du monde, Jésus a donc posé la question à quelqu’un originaire de l’endroit. Sans le vouloir, les récits se recoupent de façon magistrale.
Quelquefois, l’omission de certains détails renforce même la crédibilité du témoignage biblique. Par exemple, le rédacteur du premier livre des Rois évoque une sécheresse survenue en Israël, si terrible que l’eau et l’herbe manquaient pour garder en vie les chevaux et les mulets du roi (1 Rois 17:7 ; 18:5). Pourtant, le même récit relate qu’à l’occasion d’un sacrifice le prophète Éliya se fit apporter sur le mont Carmel assez d’eau pour remplir une tranchée entourant une surface de peut-être 1 000 mètres carrés (1 Rois 18:33-35). Où se procurer autant d’eau en pleine sécheresse ? Le rédacteur du premier livre des Rois ne croit pas nécessaire de le préciser. Toutefois, n’importe qui en Israël savait que le Carmel se situe sur la côte méditerranéenne, comme le rappelle une allusion un peu plus loin (1 Rois 18:43). On disposait donc d’eau de mer à profusion. Si le récit, par ailleurs riche en détails de toutes sortes, n’était qu’une légende habillée en histoire vraie, pourquoi son rédacteur, à l’imagination en l’occurrence plutôt fertile, aurait-il laissé une difficulté aussi flagrante dans le texte ?
Peut-on donc se fier à la Bible ? Les nombreux vestiges exhumés par les archéologues attestent que peuples, endroits et événements qu’elle mentionne appartiennent bel et bien à la réalité. Plus convaincantes encore sont les preuves tirées de la Bible elle-même. Ses rédacteurs se montrèrent honnêtes et n’épargnèrent personne, pas même eux. Ils rapportèrent les faits tels quels. L’harmonie interne des récits, avec leurs recoupements non calculés, fait que leur “ témoignage ” sonne juste. Autant de “ signes d’authenticité ” qui attestent que la Bible est bel et bien un livre auquel on peut se fier.
[Notes]
a Après cette découverte, le professeur André Lemaire a communiqué qu’une ligne endommagée et reconstituée de la Stèle de Mésha, pierre retrouvée en 1868, portait la mention “ Maison de David4 ”.
[Illustration, page 15]
Fragment de la Stèle de Dan.
[Illustration, pages 16, 17]
Relief assyrien décrivant le siège de Lakish, mentionné en 2 Rois 18:13, 14.
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Un livre en accord avec la science ?Un livre pour tous
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Un livre en accord avec la science ?
Religion et science n’ont pas toujours fait bon ménage. Dans les siècles passés, des théologiens se sont opposés aux découvertes scientifiques qu’ils jugeaient compromettantes pour leur interprétation des Écritures. Faut-il pour autant voir dans la science l’ennemie de la Bible ?
SI LES rédacteurs de la Bible avaient adhéré aux conceptions les plus répandues de leur temps, leur œuvre ne serait qu’un tissu d’aberrations scientifiques. Or, loin de cautionner pareilles inexactitudes, certaines de leurs affirmations sont non seulement scientifiquement fondées, mais encore en totale contradiction avec les vues de l’époque.
La forme de la terre
Des milliers d’années durant, cette question a intrigué les humains. L’idée communément admise dans l’Antiquité était celle d’une terre plate. C’est ainsi que les Babyloniens croyaient que l’univers était une boîte, ou une chambre, dans le fond de laquelle se trouvait la terre. Pour les prêtres védiques de l’Inde, la terre était plate et habitée seulement sur une face. Une tribu primitive d’Asie la représentait sous la forme d’un gigantesque plateau à thé.
Dès le VIe siècle avant notre ère, le philosophe grec Pythagore avait déduit de la forme de la lune et du soleil que la terre devait elle aussi être sphérique. Aristote (IVe siècle av. n. è.) fut du même avis. Selon lui, la rotondité de la terre était démontrée par les éclipses lunaires, car l’ombre de la terre sur la lune est alors incurvée.
La notion d’une terre plate dont seule la face supérieure serait habitée n’en disparut pas pour autant. L’idée d’une terre ronde heurtait l’esprit de certains, car il leur aurait fallu en accepter le corollaire : l’existence des antipodesa. Lactance, apologiste chrétien du IVe siècle de notre ère, trouvait l’idée absurde. Voici le raisonnement qu’il tenait : “ Y a-t-il quelqu’un d’assez fou pour croire que des hommes marchent la tête en bas ? [...] que des plantes ou des arbres poussent à l’envers ? que pluie, neige et grêle tombent de bas en haut2 ? ”
Pour quelques théologiens, le concept des antipodes relevait du dilemme. Quand bien même de telles populations auraient existé, on les imaginait séparées du monde connu tantôt par un océan immense, tantôt par une zone torride autour de l’équateur, l’un et l’autre infranchissable. Se posait alors la question de l’apparition des antipodes. Perplexes, certains théologiens préféraient nier purement et simplement leur existence, ou avançaient, après Lactance, que la terre ne pouvait tout bonnement pas être ronde !
Mais l’idée d’une terre sphérique faisait son chemin, et elle finit par s’imposer largement. Il fallut toutefois attendre le XXe siècle et l’ère spatiale pour que des humains s’éloignent suffisamment dans l’espace et constatent de visu que la terre est un globeb.
Mais que disait la Bible sur cette question ? Au VIIIe siècle avant notre ère, époque où l’on croyait généralement à une terre plate, des siècles avant que les philosophes grecs n’émettent l’hypothèse d’une terre sphérique, et plusieurs milliers d’années avant que des humains ne voient le globe terrestre depuis l’espace, le prophète hébreu Isaïe fit cette déclaration remarquable de simplicité : “ Il y a Quelqu’un qui habite au-dessus du cercle de la terre. ” (Isaïe 40:22). Le terme hébreu traduit par “ cercle ”, ḥough, peut également être rendu par “ sphère3 ”. D’autres traductions donnent d’ailleurs le “ globe de la terre ” (Crampon 1905 ; Zadok Kahn) ou “ la rondeur de la terrec ”. — Estienne Michel.
Laissant de côté les mythes qui avaient cours, le rédacteur biblique Isaïe fit concernant la terre une affirmation qui n’a pas été démentie par le progrès scientifique.
Sur quoi la terre repose-t-elle ?
Dans les temps anciens, d’autres questions ayant trait au cosmos hantaient les humains : Sur quoi la terre repose-t-elle ? Qu’est-ce qui maintient en place le soleil, la lune et les étoiles ? La loi de la gravitation universelle, formulée par Newton, ne serait publiée qu’en 1687, et l’idée que des corps célestes puissent être littéralement suspendus dans le vide, sur rien, était étrangère à l’esprit de l’époque. L’explication généralement avancée était donc que des objets ou des substances concrètes maintenaient la terre et les autres corps célestes en suspension.
Selon une ancienne croyance, peut-être imaginée par un peuple insulaire, la terre était entourée d’eau et flottait. Les hindous se figuraient que la terre reposait sur plusieurs fondements successifs : d’abord sur quatre éléphants, les éléphants sur une tortue géante, et la tortue sur un gigantesque serpent enroulé qui flottait sur les eaux de l’univers. Empédocle, philosophe grec du Ve siècle avant notre ère, croyait, quant à lui, que la terre reposait sur un tourbillon à l’origine du déplacement des corps célestes.
À l’époque, l’influence d’Aristote était déterminante. Tout en supposant la terre sphérique, il niait catégoriquement qu’elle puisse être suspendue dans le vide. Réfutant l’idée que la terre repose sur l’eau, il déclara ceci dans son Traité du ciel : “ L’eau non plus [pas plus que la terre] ne reste pas naturellement immobile en l’air, mais elle doit reposer sur quelque chose4. ” Quel est donc ce “ quelque chose ” ? Aristote affirmait que le soleil, la lune et les étoiles étaient fixés à la surface de sphères solides et transparentes. Chaque sphère se trouvait imbriquée dans une autre, et la terre se tenait, immobile, au centre. À mesure que les sphères tournaient les unes dans les autres, les corps qu’elles soutenaient — le soleil, la lune et les planètes — se déplaçaient dans le ciel.
L’explication d’Aristote se tenait. En effet, comment interpréter autrement que des corps célestes restent en suspension sans être retenus à quoi que ce soit ? L’admiration qui entourait ce personnage valut à son opinion d’être admise comme un fait pendant environ 2 000 ans. Une encyclopédie (The New Encyclopædia Britannica) explique qu’aux XVIe et XVIIe siècles l’Église “ a élevé au rang de dogme religieux ” les conceptions d’Aristote5.
L’invention de la lunette astronomique entraîna une remise en cause de la théorie d’Aristote. L’énigme ne devait toutefois trouver solution qu’avec Isaac Newton, lequel expliqua que les planètes sont suspendues dans le vide, maintenues sur leur orbite par une force invisible : la gravité. La chose paraissait incroyable. Même certains collègues de Newton doutaient que l’espace fût un vide, un vide presque totalement dépourvu de matièred6.
Que disait la Bible sur cette question ? Il y a près de 3 500 ans, elle affirmait en termes on ne peut plus clairs que la terre est suspendue “ sur rien ”. (Job 26:7.) Dans l’original hébreu, le mot traduit ici par “ rien ” (belimah) signifie littéralement “ sans rien7 ”. Une traduction anglaise (Contemporary English Version) emploie l’expression “ sur le vide ”.
Une planète suspendue “ sur le vide ” : voilà qui à l’époque ne cadrait pas du tout avec l’image que l’on se faisait généralement de la terre. Bien en avance sur son temps, le rédacteur biblique consigna pourtant cette affirmation scientifiquement exacte.
Bible et médecine
La médecine moderne nous a beaucoup appris sur la propagation et la prévention des maladies. Les progrès du XIXe siècle ont introduit dans la pratique médicale l’antisepsie, méthode consistant à lutter contre l’infection par des mesures d’hygiène. Le résultat ne se fit pas attendre. On nota une diminution sensible des cas d’infection et de mort prématurée.
Les médecins de l’Antiquité, eux, ne saisissaient pas pleinement les phénomènes de contagion ni ne mesuraient l’importance de l’hygiène dans la prévention des maladies. Nombre de leurs pratiques médicales passeraient d’ailleurs pour barbares aujourd’hui.
Un des plus anciens textes médicaux parvenus jusqu’à nous est le papyrus Ebers, une compilation du savoir thérapeutique égyptien des années 1550 avant notre ère. Répertoriés dans ce rouleau, quelque 700 remèdes contre les maux les plus divers, “ de la morsure de crocodile à la douleur d’orteil8 ”. Une encyclopédie biblique (The International Standard Bible Encyclopaedia) déclare ceci : “ Les connaissances médicales de ces médecins étaient purement empiriques, essentiellement magiques et tout à fait contraires à la science9. ” La plupart des remèdes proposés étaient au mieux inefficaces, au pire extrêmement dangereux. Une prescription censée favoriser la cicatrisation recommandait par exemple de panser la plaie avec des excréments humains mélangés à d’autres substances10.
Ce précis médical égyptien est à peu près contemporain des premiers livres de la Bible, donc de la Loi mosaïque. Né en 1593 avant notre ère, Moïse grandit en Égypte (Exode 2:1-10). Comme il appartenait à la maisonnée de Pharaon, il fut “ instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ”. (Actes 7:22.) Il connaissait bien “ les médecins ” d’Égypte (Genèse 50:1-3). Trouve-t-on l’empreinte de leurs thérapeutiques inefficaces ou dangereuses dans les écrits de Moïse ?
Pas du tout. La Loi mosaïque renferme au contraire des règles sanitaires très en avance sur leur temps. C’est ainsi qu’une loi concernant les campements militaires stipulait que l’on enterre les excréments en dehors du camp (Deutéronome 23:13). C’était là une mesure préventive particulièrement avancée. En effet, outre qu’elle empêchait la contamination de l’eau, elle offrait une protection contre la shigellose, transmise par les mouches, et contre les autres maladies diarrhéiques qui, aujourd’hui encore, fauchent chaque année des millions de vies dans les pays où les conditions sanitaires sont déplorables.
La Loi mosaïque contenait d’autres mesures préventives contre la propagation des maladies infectieuses. C’est ainsi que tout individu contagieux ou supposé tel était mis en quarantaine (Lévitique 13:1-5). Vêtements et récipients touchés par un animal mort de lui-même, peut-être de maladie, devaient être ou lavés ou détruits (Lévitique 11:27, 28, 32, 33). Quiconque touchait un cadavre était considéré comme impur et devait passer par tout un processus de purification, qui prévoyait notamment des bains et le lavage de ses vêtements. Pendant les sept jours de son ‘ impureté ’, l’individu devait éviter tout contact physique avec les autres. — Nombres 19:1-13.
La sagesse d’un tel code sanitaire offrait un contraste saisissant avec la médecine des nations environnantes. Plusieurs milliers d’années avant que la science médicale n’étudie les modes de propagation des maladies, la Bible recommandait des mesures préventives équilibrées. Nul ne s’étonnera dès lors des paroles de Moïse selon lesquelles les Israélites vivaient à son époque en moyenne 70 ou 80 anse. — Psaume 90:10.
L’exactitude scientifique des faits bibliques précédents ne doit pas faire oublier que d’autres affirmations bibliques sont, elles, scientifiquement indémontrables. Faut-il y voir une incompatibilité entre Bible et science ?
Admettre l’indémontrable
Indémontrable ne veut pas dire faux. Les preuves scientifiques dépendent en effet de la découverte de témoignages satisfaisants ainsi que de la capacité de l’homme à interpréter correctement les faits. Certaines vérités sont indémontrables, soit qu’aucune trace n’en a été conservée, soit que ces traces sont vagues ou toujours enfouies, soit encore que les moyens ou les compétences scientifiques ne permettent pas de tirer une conclusion définitive. Serait-ce le cas de certaines affirmations pour lesquelles on manque de preuves matérielles extrabibliques ?
Du point de vue scientifique, l’affirmation de la Bible selon laquelle il existe des sphères invisibles peuplées d’êtres spirituels ne peut être ni confirmée ni infirmée. Il en est de même des événements miraculeux qu’elle rapporte. D’aucuns trouvent par exemple insuffisants les indices géologiques concernant le déluge (Genèse, chapitre 7). Doit-on en conclure qu’il ne s’est pas produit ? Le temps ou certaines transformations brouillent parfois les événements historiques. Est-il vraiment impossible que des milliers d’années d’activité géologique aient en grande partie effacé les preuves du déluge ?
Certes, la Bible affirme des choses que les faits matériels disponibles ne peuvent ni confirmer ni infirmer. Doit-on s’en étonner ? La Bible n’est pas un manuel de science. Elle est cependant un livre véridique. On l’a vu, les faits montrent que ses rédacteurs étaient des hommes intègres et honnêtes. Qui plus est, quand elle aborde des points d’ordre scientifique, les termes employés sont exacts et ne portent pas l’empreinte des anciennes théories pseudo-scientifiques qui, finalement, n’étaient que des mythes. La science n’est donc pas l’ennemie de la Bible. Ce livre mérite vraiment d’être examiné sans parti pris.
[Note]
a ‘ Du grec antipodos ; de anti-, et podos “ pied ”. Archaïsme : Individu, peuple qui, par rapport à un autre, habite un point du globe diamétralement opposé. ’ — Dictionnaire le Grand Robert1.
b Techniquement parlant, la terre est un sphéroïde légèrement aplati aux pôles.
c Notons par ailleurs que seul un objet sphérique paraît circulaire quel que soit l’angle de vue. Un disque présente le plus souvent la forme d’une ellipse, non celle d’un cercle.
d Une idée maîtresse à l’époque de Newton supposait l’univers rempli par l’éther, une sorte de “ soupe cosmique ” balayée par des tourbillons qui faisaient tourner les planètes.
e En 1900, l’espérance de vie dans bon nombre de pays européens et aux États-Unis était inférieure à 50 ans. Elle s’est depuis lors considérablement accrue, grâce certes au progrès médical, qui permet d’enrayer plus rapidement les maladies, mais aussi grâce au développement de l’hygiène publique et à l’amélioration des conditions de vie.
[Entrefilet, page 21]
Indémontrable ne veut pas dire faux.
[Illustration, page 18]
Plusieurs milliers d’années avant que l’homme ne voie le globe terrestre depuis l’espace, la Bible parlait du “ cercle de la terre ”.
[Illustrations, page 20]
Isaac Newton expliqua que les planètes sont maintenues sur leur orbite par la gravité.
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Un guide pratique pour l’homme moderneUn livre pour tous
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Un guide pratique pour l’homme moderne
L’homme d’aujourd’hui aime bien les guides pratiques. Comme ce genre d’ouvrages vieillit mal, ils sont vite révisés ou remplacés. Qu’en est-il de la Bible ? Son texte, bien qu’achevé il y a presque 2 000 ans, n’a jamais été retouché ni remis à jour. Peut-on raisonnablement espérer y trouver des conseils pratiques ?
CERTAINS en doutent. Ainsi Eli Chesen, médecin de son état, qui a expliqué pourquoi il trouvait la Bible dépassée : “ Personne ne recommanderait un livre de chimie de 1924 comme manuel de base pour un cours de chimie moderne1. ” De prime abord, l’argument se tient. Après tout, depuis la rédaction de la Bible, on a beaucoup appris sur la santé mentale et sur le comportement humain. Comment un livre aussi ancien pourrait-il encore être valable de nos jours ?
Des principes à l’épreuve du temps
Si les temps ont changé, les besoins élémentaires de l’homme sont restés les mêmes : un besoin d’amour et d’affection, une recherche du bonheur, d’une vie qui ait un sens. De tous temps, les humains ont cherché des conseils pour faire face aux difficultés économiques, pour réussir leur mariage et pour inculquer de solides valeurs morales à leurs enfants. La Bible renferme des recommandations qui répondent à ces besoins fondamentaux. — Ecclésiaste 3:12, 13 ; Romains 12:10 ; Colossiens 3:18-21 ; 1 Timothée 6:6-10.
Les conseils de la Bible dénotent une connaissance très fine de la nature humaine. Arrêtons-nous sur quelques-uns d’entre eux, et nous verrons que ces principes sont adaptés à la vie moderne.
Un guide pratique pour le mariage
Comme le rappelle la Chronique ONU, la famille ‘ est la plus ancienne et la plus importante des cellules de l’organisation humaine ; le lien crucial entre les générations ’. Ce ‘ lien crucial ’ s’effiloche, hélas, de façon inquiétante. “ Dans le monde d’aujourd’hui, ajoute le même document, de nombreuses familles affrontent de formidables problèmes qui menacent leur fonctionnement et même leur survie2. ” Quels conseils la Bible donne-t-elle pour préserver la cellule familiale ?
Tout d’abord, elle s’exprime largement sur la façon dont les conjoints doivent se traiter. Aux hommes mariés, elle dit : “ Les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même, car personne n’a jamais haï sa propre chair ; mais il la nourrit et l’entoure de soins. ” (Éphésiens 5:28, 29). Quant aux femmes, il leur est conseillé d’‘ avoir un profond respect pour leurs maris ’. — Éphésiens 5:33.
Que donnent de tels conseils ? Eh bien, un mari qui aime sa femme ‘ comme son propre corps ’ ne se montre pas odieux ou brutal envers elle. Il ne la frappe pas, ne lui parle pas durement, ni ne la terrorise. Il lui manifeste au contraire les mêmes égards, la même considération, qu’à lui-même (1 Pierre 3:7). Sa femme se sent aimée et en sécurité dans le cadre du mariage. Indirectement, un tel père montre à ses enfants comment il convient de traiter les femmes. D’un autre côté, une femme montrera “ un profond respect ” pour son mari en évitant de le blesser dans son amour-propre, ce qui serait le cas si elle le critiquait ou le rabaissait sans arrêt. Pareille attitude respectueuse a un heureux effet sur un mari, qui sent alors qu’on lui fait confiance, qui se sait accepté et apprécié.
De tels conseils sont-ils pratiques dans un monde comme le nôtre ? Il convient de noter que des études sur les questions familiales rejoignent le point de vue biblique. Voici une remarque faite par une conseillère spécialisée : “ Les familles les plus épanouies sont celles où il existe un très fort lien affectif entre le père et la mère. [...] Il apparaît que ce lien de base a un effet sécurisant sur les enfants3. ”
Au fil des années, les conseils de la Bible sur le mariage se sont avérés largement plus fiables que tous les avis d’experts, même les mieux intentionnés. Il n’y a pas si longtemps de cela, nombre de conseillers voyaient dans le divorce la solution toute trouvée à un mariage malheureux. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui encouragent les couples à préserver au maximum leur union. Quand ce revirement est intervenu, bien du tort avait été fait.
La Bible donne sur le mariage des conseils à la fois fiables et équilibrés. Elle reconnaît que certaines circonstances extrêmes autorisent le divorce (Matthieu 19:9). En même temps, elle dénonce le fait de divorcer à la légère (Malaki 2:14-16). Elle condamne également l’infidélité (Hébreux 13:4). Le mariage y est présenté comme un véritable engagement : “ C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et devra s’attachera à sa femme, et ils devront devenir une seule chair. ” — Genèse 2:24 ; Matthieu 19:5, 6.
Les conseils de la Bible sur le mariage sont aussi valables aujourd’hui qu’à l’époque de leur rédaction. Quand le mari et la femme se témoignent amour et respect, quand l’un et l’autre considèrent leur union comme un lien exclusif, le mariage a plus de chances de durer, et la famille avec lui.
Un guide pratique pour les parents
Il y a quelques dizaines d’années, bien des parents ont prêté l’oreille aux “ idées d’avant-garde ” en matière d’éducation, dérivées du principe selon lequel il était “ interdit d’interdire8 ”. On leur expliquait qu’en imposant des limites à l’enfant ils risquaient de le traumatiser ou d’en faire un frustré. Sans penser à mal, des éducateurs étaient partisans de réduire la punition à sa plus simple expression. Nombre de ces pédagogues reconsidèrent aujourd’hui le rôle de la discipline, et les parents soucieux de bien faire ne savent plus qui croire.
Depuis le début, la Bible offrait des conseils à la fois clairs et raisonnables sur l’éducation des enfants. Elle disait déjà il y a 2 000 ans : “ Pères, n’irritez pas vos enfants, mais continuez à les élever dans la discipline et les avertissements de Jéhovah. ” (Éphésiens 6:4). Le terme grec traduit par “ discipline ” signifie “ éducation, formation, instruction9 ”. La Bible montre que cette discipline, cette instruction, est l’indice de l’amour que les parents portent à leurs enfants (Proverbes 13:24). Pour l’enfant, des repères moraux bien définis combinés à un sens aigu du bien et du mal constituent un facteur d’épanouissement. La discipline lui apprend que ses parents s’intéressent à lui ainsi qu’au genre de personne qu’il deviendra.
Mais l’autorité parentale, le “ bâton de la disciplineb ”, comme dit la Bible, ne doit jamais être trop sévère (Proverbes 22:15 ; 29:15). La Bible met les parents en garde : “ N’exaspérez pas vos enfants (par une sévérité excessive), évitez de leur faire perdre courage. ” (Colossiens 3:21, Kuen). Elle reconnaît par ailleurs que la correction physique n’est généralement pas la meilleure façon d’instruire. On lit en Proverbes 17:10 : “ Une réprimande pénètre plus dans un homme intelligent que de frapper cent fois un homme stupide. ” Parallèlement, la Bible est favorable à une discipline préventive. Deutéronome 11:19 invite les parents à profiter des moments insignifiants de la journée pour inculquer les principes moraux à leurs enfants. — Voir aussi Deutéronome 6:6, 7.
Le conseil immuable que la Bible adresse aux parents est donc clair : les enfants ont besoin d’une discipline cohérente et pleine d’amour. L’expérience a montré l’efficacité de ce conseilc.
Comment surmonter les barrières
Aujourd’hui, des barrières raciales, nationales et ethniques séparent les individus. Ces obstacles artificiels sont à l’origine des guerres dans lesquelles des innocents du monde entier ont été massacrés. À considérer l’Histoire, les chances sont plutôt minces de voir un jour, dans les mentalités et dans les actes, régner l’égalité entre les humains, quels que soient leur sexe, leur race ou leur nationalité. “ La solution est dans les cœurs ”, a dit un jour un homme d’État africain11. Changer le cœur de l’homme : rien de moins ! Or, le message de la Bible touche précisément les cœurs et pousse les individus à se considérer comme égaux.
La Bible exclut la notion même de supériorité raciale. Elle enseigne en effet que Dieu “ a fait d’un seul homme toutes les nations des hommes ”. (Actes 17:26.) En d’autres termes, il n’existe qu’une seule race : la race humaine. La Bible encourage par ailleurs à ‘ devenir des imitateurs de Dieu ’, au sujet duquel elle dit : ‘ Il n’est pas partial, mais en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice est agréé de lui. ’ (Éphésiens 5:1 ; Actes 10:34, 35). Cette conviction a un effet unificateur sur ceux qui prennent la Bible au sérieux, qui cherchent vraiment à appliquer ses principes. Elle les touche au plus profond, au cœur, et fait s’effondrer les barrières dressées par l’homme. Considérons un exemple.
Lorsqu’Hitler mit l’Europe en guerre, un groupe de chrétiens refusa catégoriquement de participer au massacre. Il s’agissait des Témoins de Jéhovah, qui ne voulaient pas ‘ lever l’épée ’ contre leur prochain. C’est leur désir de plaire à Dieu qui les poussa à adopter cette attitude (Isaïe 2:3, 4 ; Mika 4:3, 5). Ils étaient persuadés que la Bible dit vrai quand elle enseigne qu’aucune nation ni aucune race n’est supérieure à une autre (Galates 3:28). Cette attitude pacifique valut aux Témoins de Jéhovah d’être parmi les premiers à connaître les camps de concentration. — Romains 12:18.
Tous ceux qui prétendaient suivre la Bible n’ont pas adopté la même ligne de conduite. Voici ce qu’a déclaré le pasteur allemand Martin Niemöller peu après la Seconde Guerre mondiale : ‘ Quiconque rend Dieu responsable des guerres ne connaît pas la Parole de Dieu, ou ne veut pas la connaître. [...] À travers les siècles, les Églises chrétiennes ne se sont que trop souvent appliquées à bénir les guerres, les soldats ou les armes, et elles ont, dans une attitude indigne du christianisme, prié pour la destruction de l’ennemi. Tout ceci est notre faute et la faute de nos pères, en aucun cas celle de Dieu. Et nous, chrétiens d’aujourd’hui, n’avons qu’à rougir devant l’attitude d’une prétendue secte, celle des Bibelforscher [Témoins de Jéhovah], dont les membres, par centaines et par milliers, ont affronté les camps de concentration et même la mort pour avoir refusé d’accomplir le service militaire et de tirer sur d’autres humains12. ’
Encore aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah sont connus pour les liens fraternels qui les unissent, des liens qui rapprochent Arabes et Juifs, Croates et Serbes, Hutus et Tutsis. Les Témoins ne se croient pas pour autant meilleurs que les autres. Ils savent qu’ils doivent leur unité à la puissance du message de la Bible. — 1 Thessaloniciens 2:13.
Un guide pratique pour une bonne santé mentale
La santé physique d’un individu dépend souvent de son état mental et affectif. À titre d’exemple, il est scientifiquement établi que la colère est néfaste. “ La plupart des éléments dont nous disposons concordent, lit-on dans Anger Kills [La colère tue] : l’individu irascible s’expose davantage aux maladies cardiovasculaires (ainsi qu’à d’autres troubles). Les raisons en sont multiples : moindre soutien de l’entourage, réaction biologique accrue sous l’effet de la colère, plus grande vulnérabilité aux comportements nuisibles à la santé. ” — Par Redford et Virginia Williams (R. Williams est directeur du Service de recherche comportementale du Duke University Medical Center)13.
En avance de plusieurs milliers d’années sur de telles études, la Bible, en des termes simples mais clairs, établissait le lien entre état affectif et santé physique : “ Un cœur calme est la vie de l’organisme de chair, mais la jalousie est une pourriture pour les os. ” (Proverbes 14:30 ; 17:22). Elle donnait ce conseil empreint de sagesse : “ Laisse la colère et abandonne la fureur ”, ou cet autre : “ Ne te hâte pas dans ton esprit de t’offenser [“ de t’irriter ”, Jérusalem]. ” — Psaume 37:8 ; Ecclésiaste 7:9.
Comment réprimer sa colère ? Là encore la Bible est bonne conseillère. On lit par exemple en Proverbes 19:11 : “ La perspicacité d’un homme retarde sa colère, et sa beauté est de passer sur la transgression. ” Le mot hébreu pour “ perspicacité ” dérive d’un verbe qui suppose une ‘ connaissance du pourquoi ’ des choses14. Le conseil plein de sagesse est donc le suivant : “ Réfléchir avant d’agir. ” Quand on cherche à comprendre ce qui se cache derrière les paroles ou les réactions des autres, on devient plus tolérant, donc moins enclin à la colère. — Proverbes 14:29.
On trouve cet autre conseil pratique en Colossiens 3:13 : “ Continuez à vous supporter les uns les autres et à vous pardonner volontiers les uns aux autres. ” Les petites contrariétés font partie de la vie. L’expression ‘ continuer à supporter ’ sous-entend qu’il faut tolérer ce qui nous déplaît chez les autres. “ Pardonner ”, c’est ne pas garder rancune. Il est parfois préférable de dire ce que l’on a sur le cœur, car ruminer sa colère ne fait qu’aggraver les choses. — Voir l’encadré “ Un guide pratique des relations humaines ”.
De nos jours, le monde fourmille de conseillers de toutes sortes. La Bible est unique en son genre. Les conseils qu’elle donne ne restent pas du domaine de la théorie, et ils ne sont jamais préjudiciables. Sa sagesse s’avère au contraire ‘ très digne de foi ’. (Psaume 93:5.) Qui plus est, les conseils de la Bible résistent au temps. Bien que ce livre ait été achevé il y a environ 2 000 ans, son message reste valable aujourd’hui et ne s’arrête pas à la couleur de peau ou aux frontières. Par ailleurs, le message biblique est puissant, suffisamment pour inciter les gens à changer en mieux (Hébreux 4:12). Lire la Bible et appliquer ses principes améliore donc la qualité de la vie.
[Notes]
a L’hébreu davaq, traduit ici par “ s’attacher ”, “ emporte le sens de s’attacher à quelqu’un avec affection et fidélité4 ”. En grec, la racine du mot rendu par “ s’attachera ” en Matthieu 19:5 signifie ‘ coller, souder, unir fortement5 ’.
b Aux temps bibliques, le mot “ bâton ” (hébreu : shévèt) désignait une “ verge ” ou une “ baguette ”, comme celles qu’utilisaient les bergers10. Sous cet éclairage, le bâton de l’autorité évoque l’idée d’une direction dispensée non pas avec brutalité, mais avec amour. — Voir Psaume 23:4.
c Voir les chapitres “ Instruisez votre enfant dès le plus jeune âge ”, “ Aidez votre enfant adolescent à s’épanouir ”, “ Votre enfant est-il un rebelle ? ” et “ Protégez votre famille des influences destructrices ”, dans le livre Le secret du bonheur familial, chez les éditeurs.
[Entrefilet, page 24]
La Bible donne sur la vie de famille des conseils à la fois clairs et raisonnables.
[Encadré, page 23]
PORTRAIT-ROBOT DE LA FAMILLE ÉPANOUIE
Il y a quelques années, une éducatrice a mené une vaste enquête dans laquelle elle invitait plus de 500 spécialistes des questions familiales à exposer leur vision de “ la famille épanouie ”. On notera avec intérêt que certains des traits les plus souvent cités figurent depuis longtemps dans la Bible.
En tête de liste, une bonne communication, assortie de méthodes efficaces pour régler les différends. Politique commune des familles “ épanouies ” : “ Personne ne va se coucher s’il est fâché ”, relève l’auteur de l’enquête6. Or, il y a plus de 1 900 ans, la Bible faisait cette recommandation : “ Soyez en colère, et pourtant ne péchez pas ; que le soleil ne se couche pas sur votre irritation. ” (Éphésiens 4:26). Aux temps bibliques, la journée allait d’un coucher du soleil à l’autre. Ainsi, bien avant ces études sur la famille, la Bible conseillait avec sagesse de régler rapidement les désaccords, en tout cas avant la fin de la journée et le début de la suivante.
Autre conclusion de l’enquête : dans la famille épanouie, “ on ne met pas sur le tapis un sujet ‘ explosif ’ juste avant de quitter la maison ou d’aller se coucher. Une expression revient comme un leitmotiv : ‘ choisir le bon moment7 ’ ”. Sans le savoir, de telles familles reprennent à leur compte une maxime biblique vieille de 2 700 ans : “ Comme des pommes d’or dans des ciselures d’argent, ainsi est une parole dite en son temps. ” (Proverbes 15:23 ; 25:11). À l’époque, un plateau d’argent ciselé agrémenté de motifs d’or en forme de pommes constituait un objet magnifique et très prisé. Un tel parallèle soulignerait donc la beauté et la valeur de paroles dites à propos. Quand la situation est tendue, rien de plus précieux qu’un mot juste dit au bon moment. — Proverbes 10:19.
[Encadré, page 26]
UN GUIDE PRATIQUE DES RELATIONS HUMAINES
“ Agitez-vous, mais ne péchez pas. Parlez en votre cœur, sur votre lit, et gardez le silence. ” (Psaume 4:4). En cas d’offense mineure, il est en général préférable de se taire afin d’éviter les frictions.
“ Il existe tel homme qui parle inconsidérément comme avec des coups d’épée, mais la langue des sages est guérison. ” (Proverbes 12:18). Mieux vaut réfléchir avant de parler. Les paroles inconsidérées sont blessantes et tuent l’amitié.
“ Une réponse, lorsqu’elle est douce, détourne la fureur, mais une parole qui cause de la douleur fait monter la colère. ” (Proverbes 15:1). Il faut de la maîtrise pour réagir avec douceur. Mais en général, cela arrondit les angles et favorise la paix.
“ Le commencement de la dispute, c’est comme lorsqu’on lâche des eaux ; avant donc qu’éclate la querelle, prends congé. ” (Proverbes 17:14). Quand la situation s’envenime, mieux vaut se retirer avant de perdre son sang-froid.
“ Il ne faut pas s’irriter trop vite ; seuls les sots s’irritent facilement. ” (Ecclésiaste 7:9, Français courant). Habituellement, l’émotion précède l’action. Celui qui se fâche pour un rien est ‘ sot ’, car il risque d’avoir un mot ou un geste malheureux.
[Illustration, page 25]
Les Témoins de Jéhovah furent parmi les premiers internés dans les camps de concentration.
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Un livre de prophétiesUn livre pour tous
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Un livre de prophéties
Tout le monde s’intéresse à l’avenir. On cherche des renseignements fiables sur quantité de sujets, de la météo à l’économie. Mais l’attente des gens est souvent déçue. La Bible renferme elle aussi de nombreuses prédictions : les prophéties. Quel est leur degré d’exactitude ? Constituent-elles de l’histoire écrite à l’avance... ou de l’histoire maquillée en prophétie ?
‘ JE M’ÉTONNE qu’un haruspice puisse regarder un autre haruspice sans rire1. ’ Ce mot, que l’on attribue à l’homme d’État romain Caton (234-149 av. n. è.), illustre bien le scepticisme qui, aujourd’hui encore, entoure diseurs de bonne aventure, astrologues et autres devins. Leurs prédictions, souvent exprimées en termes vagues, sont sujettes aux interprétations les plus diverses.
Qu’en est-il des prophéties bibliques ? Doit-on les regarder avec le même scepticisme, ou sont-elles au contraire dignes de confiance ?
Plus que de simples hypothèses
Tout individu doué de raison peut s’exercer à émettre sur la base des tendances qu’il observe des spéculations qui se réaliseront. Toutefois, elles ne seront jamais exactes à 100 %. Dans le livre Le choc du futur, on lit la remarque suivante : “ Chaque société se trouve à la fois devant une série de futurs probables, un éventail de futurs possibles et de futurs préférables en compétition incessante. [...] Bien sûr, personne ne peut ‘ connaître ’ le futur au sens absolu du terme. On ne peut que systématiser et approfondir des hypothèses et essayer de préciser leur degré de probabilité2. ”
Mais les rédacteurs bibliques ne se sont pas contentés d’attribuer ‘ un degré de probabilité à des hypothèses d’avenir ’. Leurs prédictions ne sont pas non plus d’obscures déclarations ouvertes aux interprétations les plus diverses. Nombre de ces prophéties sont au contraire exprimées en termes on ne peut plus clairs et sont d’une précision étonnante, ce qui est prédit prenant souvent le contre-pied de ce à quoi on pouvait s’attendre. À titre d’exemple, voyons ce que la Bible avait annoncé concernant l’antique ville de Babylone.
‘ Balayée avec le balai de l’anéantissement ’
Babylone devint “ le joyau des royaumes ”. (Isaïe 13:19, Osty.) Idéalement située sur la route marchande reliant le golfe Persique à la Méditerranée, la ville faisait office d’entrepôt géant pour le commerce maritime et terrestre entre l’Est et l’Ouest.
Au VIIe siècle avant notre ère, Babylone était la capitale apparemment imprenable de l’Empire babylonien. La ville enjambait l’Euphrate, dont les eaux se ramifiaient en canaux et formaient comme une large et profonde douve naturelle. Autre atout protecteur, un imposant système de doubles remparts, soutenu par de nombreuses tours de défense. Autant dire que les habitants s’y sentaient en sécurité.
Pourtant, au VIIIe siècle avant notre ère, avant même que la ville n’atteigne le sommet de sa gloire, le prophète Isaïe annonça que Babylone serait ‘ balayée avec le balai de l’anéantissement ’. (Isaïe 13:19 ; 14:22, 23.) Isaïe décrivit d’ailleurs dans le détail la chute de Babylone : l’envahisseur rendrait la ville vulnérable en ‘ asséchant ’ l’Euphrate, touchant donc au système défensif que représentait le fleuve. Isaïe fournit même le nom du conquérant : “ Cyrus ”, grand roi perse, ‘ devant qui s’ouvriraient les portes à deux battants, de sorte que les portes ne seraient pas fermées ’. — Isaïe 44:27–45:2.
Des prédictions bien audacieuses, n’est-ce pas ? La prophétie s’est-elle réalisée ? Laissons répondre l’Histoire.
‘ Tombée sans combattre ’
La nuit du 5 octobre 539 avant notre ère, soit deux siècles après la prophétie d’Isaïe, les armées médo-perses sous les ordres de Cyrus le Grand campent non loin de Babylone. Mais dans la ville, on reste confiant. D’après l’historien grec Hérodote (Ve siècle av. n. è.), leurs provisions auraient permis aux Babyloniens de tenir des années3. Et puis il y avait l’Euphrate, et les imposantes murailles de la ville. Pourtant, dit la Chronique de Nabonide, cette même nuit “ les troupes de Kurash [Cyrus] entrèrent sans combat à Babylone4 ”. Comment cela fut-il possible ?
Selon Hérodote, c’est alors pour les habitants de la ville ‘ un jour de fête ; ils dansent pendant ce temps et se livrent aux plaisirs5 ’. Mais, à l’extérieur, Cyrus a dévié les eaux de l’Euphrate. Quand le niveau d’eau leur arrive à mi-cuisses, ses soldats avancent dans le lit de la rivière. Ils longent les murs d’enceintes et entrent par ce qu’Hérodote appelle “ les poternes menant au fleuve ”, les portes imprudemment laissées ouvertes6 (voir Daniel 5:1-4 ; Jérémie 50:24 ; 51:31, 32). La chute soudaine de Babylone devant Cyrus est confirmée par d’autres historiens, dont Xénophon (vers 431–vers 352 av. n. è.), ainsi que par des tablettes cunéiformes retrouvées par les archéologues7.
La prophétie d’Isaïe s’accomplissait donc ; à moins que... À moins en effet que l’on ait ici affaire à une prédiction écrite après coup, interrogation qui vaut d’ailleurs pour d’autres prophéties de la Bible.
Une falsification de l’Histoire ?
Si les prophètes bibliques, Isaïe en tête, se sont contentés d’habiller l’Histoire en prophétie, ces hommes n’étaient alors que d’habiles faussaires. Mais quels mobiles cacherait pareille supercherie ? Les vrais prophètes clamaient haut et fort qu’ils ne se laissaient pas soudoyer (1 Samuel 12:3 ; Daniel 5:17). En outre, nous avons établi plus haut que les rédacteurs bibliques, dont beaucoup étaient prophètes, étaient des hommes dignes de foi, qui n’hésitaient pas à dévoiler leurs propres erreurs, même les plus embarrassantes. Pourquoi donc ces hommes auraient-ils échafaudé tout un plan pour déguiser l’Histoire en prophétie ?
Mais ce n’est pas tout. Dans leurs prédictions, quantité de prophètes bibliques ont la dent très dure pour leur propre nation, à commencer par les prêtres et les dirigeants. C’est ainsi qu’Isaïe dénonce l’immoralité des Israélites de son temps, celle des chefs comme celle du peuple (Isaïe 1:2-10). D’autres prophètes dévoilent vigoureusement les péchés des prêtres (Tsephania 3:4 ; Malaki 2:1-9). On les voit mal forger de toutes pièces des prophéties contenant des attaques extrêmement sévères contre leurs concitoyens, et on se demande pourquoi les prêtres se seraient prêtés à une telle falsification.
En admettant maintenant qu’il y ait eu imposture, elle n’aurait pas tardé à être éventée. Israël était en effet un peuple qui attachait de l’importance à l’instruction. On apprenait très jeune à lire et à écrire (Deutéronome 6:6-9). On encourageait la lecture individuelle des Écritures (Psaume 1:2). Et chaque semaine, à l’occasion du sabbat, les Écritures étaient lues publiquement dans les synagogues (Actes 15:21). Il est bien improbable que l’ensemble d’une nation instruite et versée dans les Écritures ait laissé courir un canular aussi grossier.
Mais revenons à la prophétie d’Isaïe sur la chute de Babylone, et plus précisément sur un détail qu’il était tout simplement impossible d’écrire après coup.
“ Elle ne sera jamais habitée ”
Que deviendrait Babylone après sa chute ? “ Elle ne sera jamais habitée, annonça Isaïe, elle ne résidera pas de génération en génération. L’Arabe n’y dressera pas sa tente et les bergers n’y feront pas coucher leurs troupeaux. ” (Isaïe 13:20). Il semblait pour le moins curieux de prédire qu’une ville aussi bien située demeurerait définitivement inhabitée. Se pourrait-il qu’Isaïe ait écrit cela après avoir constaté la désolation de Babylone ?
Après la conquête de Cyrus, Babylone, bien que diminuée, resta habitée pendant plusieurs siècles. Rappelons que l’un des Rouleaux de la mer Morte est une copie de l’intégralité du livre d’Isaïe datée du IIe siècle avant notre ère. Ce document est à peu près contemporain de la prise de Babylone par les Parthes. Au Ier siècle de notre ère, il existait une colonie juive à Babylone, et le rédacteur biblique Pierre s’y rendit (1 Pierre 5:13). À l’époque, le Rouleau d’Isaïe de la mer Morte était vieux de deux siècles environ. Il ressort donc qu’au Ier siècle de notre ère, alors que le livre d’Isaïe était achevé depuis longtemps, Babylone n’était toujours pas en totale désolationa.
Comme prédit, Babylone devint finalement un simple “ tas de pierres ”. (Jérémie 51:37.) Selon Jérôme, hébraïsant du IVe siècle de notre ère, Babylone était à son époque un territoire de chasse où erraient “ des bêtes de toutes sortes9 ”. Et elle est restée désolée jusqu’à ce jour.
Isaïe ne vécut pas assez longtemps pour voir Babylone inhabitée. Mais en Iraq, à 80 kilomètres environ au sud de Bagdad, le silence des ruines de cette ville jadis puissante témoigne de la réalisation des paroles du prophète : “ Elle ne sera jamais habitée. ” Que la restauration de Babylone en site touristique ne trompe pas, “ lignée et postérité ” de Babylone ont à jamais disparu ! — Isaïe 13:20 ; 14:22, 23.
Le prophète Isaïe n’a donc pas énoncé de vagues prédictions auxquelles on pourrait faire correspondre n’importe quel événement futur. Il n’a pas non plus déguisé l’Histoire en prophétie. Pourquoi un charlatan se serait-il risqué à “ prophétiser ” que la puissante Babylone ne serait plus jamais habitée, détail sur lequel il n’avait absolument aucune prise ?
Cette prophétie sur la chute de Babylone n’est qu’un exemple parmi tant d’autresb. De nombreuses personnes voient dans la réalisation des prophéties un indice de l’origine suprahumaine de la Bible. Tout au moins conviendrez-vous qu’un tel livre de prophéties mérite examen. Une chose est certaine : il y a un gouffre entre les prédictions floues ou au goût de sensationnel des diseurs d’avenir d’aujourd’hui et les prophéties claires, sobres et précises de la Bible.
[Notes]
a On a des preuves solides que le livre d’Isaïe, comme le reste des Écritures hébraïques, fut rédigé bien avant le Ier siècle de notre ère. L’historien Josèphe déclare qu’à son époque (Ier siècle de n. è.) le canon des Écritures hébraïques était fixé depuis longtemps8. Par ailleurs, la Septante, version grecque des Écritures hébraïques, fut réalisée entre le IIIe et le IIe siècle avant notre ère.
b On trouvera d’autres renseignements sur les prophéties bibliques et sur les faits historiques témoignant de leur réalisation dans le livre La Bible : Parole de Dieu ou des hommes ? chez les éditeurs (pages 117-33).
[Entrefilet, page 28]
Les rédacteurs bibliques : vrais prophètes ou habiles faussaires ?
[Illustration, page 29]
Ruines de l’antique Babylone.
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Un livre pour vous ?Un livre pour tous
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Un livre pour vous ?
“ À faire beaucoup de livres il n’y a pas de fin ”, affirma Salomon il y a 3 000 ans (Ecclésiaste 12:12). Une remarque plus que jamais d’actualité. Sans même parler des œuvres classiques, des milliers de titres paraissent chaque année. Devant un éventail aussi large, pourquoi décider de lire la Bible ?
ON LIT en général pour se divertir ou pour s’informer, ou pour les deux raisons réunies. La lecture de la Bible ne fait pas exception ; elle peut s’avérer instructive et par endroits divertissante. Mais la Bible est plus que cela. C’est une source exceptionnelle de connaissance. — Ecclésiaste 12:9, 10.
La Bible apporte une réponse aux éternelles questions que l’homme se pose sur le passé, le présent et l’avenir : D’où vient la vie et quel est son but ? Comment trouver le bonheur ? Y aura-t-il toujours une vie sur terre ? Que nous réserve l’avenir ?
L’ensemble des arguments présentés plus haut atteste que la Bible est à la fois exacte et authentique. Nous l’avons vu, les conseils pratiques qu’elle fournit contribuent à nous faire mener une vie riche de sens et heureuse. Si ses réponses concernant le présent sont satisfaisantes, celles qu’elle propose sur le passé méritent certainement un examen attentif, tout comme ses prophéties.
Comment en tirer le meilleur profit
Beaucoup ont refermé la Bible, car ils ont butté sur certains passages difficiles. Si c’est votre cas, voici quelques conseils qui pourront vous être utiles.
Choisissez une traduction fiable et en langue moderne, par exemple Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveaua. Certains ont commencé par les Évangiles, qui rapportent la vie de Jésus. C’est dans cette partie de la Bible que l’on trouve ses sages enseignements, ceux contenus dans le Sermon sur la montagne par exemple, texte qui témoigne d’une connaissance aiguë de la nature humaine et qui explique comment améliorer son sort. — Voir Matthieu chapitres 5 à 7.
Parallèlement à une lecture intégrale, on apprend aussi beaucoup grâce à une étude thématique, qui consiste à analyser ce que la Bible enseigne sur tel ou tel sujet. Vous serez peut-être surpris de découvrir ce qu’elle dit exactement sur l’âme, sur le ciel, sur la terre, sur la vie et la mort, ou sur le Royaume de Dieu et ce qu’il accomplirab. Les Témoins de Jéhovah ont mis sur pied un programme gratuit d’étude thématique de la Bible. Vous pouvez vous renseigner à ce sujet en écrivant aux éditeurs ou à toute autre adresse figurant en page 2.
Après s’être penchés sur la question, beaucoup sont arrivés à la conclusion que la Bible vient de Dieu, de Jéhovah, selon le nom qu’il porte dans les Écritures (Psaume 83:18). Même si vous ne croyez pas à l’origine divine de ce livre, pourquoi ne pas l’examiner tout de même, à titre personnel ? Nous sommes persuadés qu’en lisant en profondeur la Bible et, qui sait ? en constatant par vous-même le caractère pratique de son éternelle sagesse, vous en viendrez à penser qu’elle est réellement un livre pour tous les hommes, un livre pour vous.
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