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  • « Regardez ! C’est notre Dieu ! »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Moïse se protège le visage devant le buisson ardent.

      CHAPITRE 1

      « Regardez ! C’est notre Dieu ! »

      1-2. a) Quelles questions aimeriez-​vous poser à Dieu ? b) Qu’a demandé Moïse à Dieu ?

      CONVERSER avec Dieu. L’idée a de quoi impressionner, n’est-​ce pas ? Imaginez : le Souverain de l’univers en personne s’adresse à vous. Surmontant votre timidité, vous lui parlez à votre tour. Il écoute. Il répond ; il vous fait même sentir que vous pouvez lui poser n’importe quelle question. Qu’allez-​vous demander ?

      2 Voilà bien longtemps, un homme s’est trouvé dans cette situation. Il s’appelait Moïse. La question qu’il a choisi de poser à Dieu peut surprendre. Rien sur lui-​même, sur son avenir, ni même sur la triste condition de l’humanité : Moïse a voulu savoir quel était le nom de Dieu. On peut d’autant plus s’en étonner qu’il connaissait déjà ce nom. Sa question devait donc avoir un sens plus profond. De fait, c’est la question la plus importante qu’il pouvait poser, car sa réponse nous concerne tous. Elle est capitale pour qui veut s’approcher de Dieu. Intéressons-​nous donc à cette conversation remarquable.

      3-4. Dans quel contexte la conversation entre Moïse et Dieu s’est-​elle déroulée, et quel en a été le moment essentiel ?

      3 Moïse a 80 ans. Cela fait 40 ans qu’il vit loin de son peuple, les Israélites, tenu en esclavage en Égypte. Un jour qu’il garde les troupeaux de son beau-père, il aperçoit, phénomène étrange, un buisson en feu qui ne se consume pas. Comme un fanal à flanc de montagne, le buisson épineux brûle sans s’éteindre. Intrigué, Moïse s’approche. Quelle surprise quand, du milieu du feu, une voix s’adresse à lui ! Ainsi s’engage, par l’intermédiaire d’un ange, une longue conversation entre Dieu et Moïse au cours de laquelle, comme vous le savez peut-être, Dieu va demander à un Moïse réticent de renoncer à son existence paisible pour retourner en Égypte et délivrer les Israélites (Exode 3:1-12).

      4 À cet instant, Moïse pourrait poser à Dieu toutes les questions qu’il veut. Mais notez ce qu’il choisit de lui demander : « Supposons que j’aille voir les Israélites et que je leur dise : “Le Dieu de vos ancêtres m’a envoyé vers vous.” S’ils me demandent : “Quel est son nom ?”, que devrai-​je leur répondre ? » (Exode 3:13).

      5-6. a) Quel enseignement élémentaire mais capital se dégage de la question de Moïse ? b) Quel méfait a-​t-​on commis contre le nom personnel de Dieu ? c) Qu’a de si important le fait que Dieu ait révélé son nom aux hommes ?

      5 Premier et principal enseignement de cette question : Dieu a un nom. Vérité élémentaire, dont beaucoup n’ont pas saisi l’importance, le nom personnel de Dieu ayant été supprimé de maintes traductions de la Bible au profit de titres comme « Seigneur » ou « Dieu ». Quel méfait ! L’un des plus déplorables et des plus répréhensibles qui se soient commis au nom de la religion. Car, enfin, le premier réflexe face à un inconnu n’est-​il pas de lui demander son nom ? Apprendre à connaître Dieu commence aussi par là. Dieu n’est pas une entité anonyme, distante, inconnaissable ou incompréhensible. Bien qu’invisible, il est une personne réelle, une personne qui a un nom : Jéhovah.

      6 Par ailleurs, en révélant son nom personnel, Dieu nous ouvre des perspectives exaltantes. C’est une invitation à faire sa connaissance, à prendre la meilleure décision qui soit : nous approcher de lui. Mais Jéhovah a fait plus que nous dire son nom. Il a dévoilé la personne représentée par ce nom.

      La signification du nom de Dieu

      7. a) Quel sens attribue-​t-​on au nom personnel de Dieu ? b) En demandant son nom à Dieu, que voulait savoir Moïse en réalité ?

      7 Jéhovah s’est donné un nom riche de sens. On attribue à « Jéhovah » le sens de « Il fait devenir ». Jéhovah est unique dans tout l’univers, car il est à l’origine de tout. Il fait aussi se réaliser tous ses projets, et il peut faire devenir ses serviteurs humains imparfaits ce qu’il veut qu’ils deviennent. Voilà qui inspire déjà le plus grand respect. Mais le nom de Dieu implique-​t-​il plus que cela ? À l’évidence, Moïse souhaitait en savoir davantage. Ne savait-​il pas déjà que Jéhovah est le Créateur et ne connaissait-​il pas son nom ? De fait, le nom divin n’était pas nouveau ; on l’employait depuis des siècles. En réalité, c’est la personne représentée par ce nom que Moïse voulait connaître. Un peu comme s’il avait demandé : « Que puis-​je dire à ton peuple Israël qui lui donnera foi en toi, qui le convaincra que tu vas le délivrer ? »

      8-9. a) Qu’a répondu Jéhovah à la question de Moïse, et en quoi la traduction courante de cette réponse est-​elle fautive ? b) Qu’implique l’affirmation « Je deviendrai ce que je décide de devenir » ?

      8 Jéhovah a alors révélé à Moïse un aspect fascinant de sa personnalité, quelque chose qui est lié à la signification de son nom. Il lui a dit : « Je deviendrai ce que je décide de devenir » (Exode 3:14). De nombreuses Bibles mettent : « Je suis celui qui suis. » Cependant, des traductions scrupuleuses montrent que Dieu ne se contentait pas ici d’affirmer son existence. Il faisait comprendre à Moïse, et à nous par extension, qu’il ‘déciderait de devenir’ tout ce que nécessitait la réalisation de ses promesses. La version de Joseph Rotherham (angl.) rend d’ailleurs le texte ainsi : « Je deviendrai ce qu’il me plaît [de devenir]. » Et un hébraïsant donne cette explication : « Quels que soient la situation ou le besoin […], Dieu ‘deviendra’ la solution qui s’impose. »

      9 Pour en revenir aux Israélites, quel que soit l’obstacle qui se dresserait devant eux, si difficile que soit leur situation, Jéhovah deviendrait tout ce qui serait nécessaire qu’il devienne pour les délivrer de l’esclavage et les amener jusqu’en Terre promise. Incontestablement, ce nom donnait confiance en Dieu. Et il peut avoir le même effet de nos jours (Psaume 9:10). Pourquoi ?

      10-11. En quoi son nom est-​il une invitation à considérer Jéhovah comme le Père idéal aux capacités d’adaptation sans égales ? Expliquez par un exemple.

      10 Comme le savent les parents, avoir des enfants, c’est être obligé de s’adapter constamment pour faire toutes sortes de choses. Au cours de la journée, on sera tour à tour docteur, cuisinier, enseignant, censeur, juge, etc. Beaucoup d’ailleurs se sentent dépassés par cette multitude de rôles. Leurs enfants leur vouent une confiance absolue ; ils ne doutent pas un seul instant que papa ou maman saura guérir un bobo, régler une dispute, réparer le jouet cassé ou répondre à la question que vient de leur souffler leur inépuisable curiosité. Conscients de leurs limites, certains parents éprouvent un sentiment d’impuissance qui confine parfois à la frustration. Il y a tant de domaines dans lesquels ils ne se sentent pas à la hauteur !

      11 Jéhovah est lui aussi un Père plein d’amour. Mais dans le cadre de ses normes parfaites, il n’y a rien, absolument rien, qu’il ne puisse devenir pour le bonheur de ses enfants terrestres. Son nom, Jéhovah, est donc une invitation à le considérer comme le Père idéal (Jacques 1:17). Moïse et tous les autres Israélites fidèles ont vite constaté que ce nom n’était pas usurpé. Éblouis, ils ont vu Dieu se faire devenir Commandant invincible, Maître des forces de la nature, Législateur hors pair, Juge, Architecte, mais ils l’ont vu aussi les ravitailler en eau et en nourriture, et empêcher l’usure de leurs vêtements et de leurs sandales — pour ne mentionner que cela.

      12. En quoi l’attitude de Pharaon envers Jéhovah différait-​elle de celle de Moïse ?

      12 Nous venons de voir que Dieu a fait connaître son nom personnel, révélé des aspects fascinants de la personnalité liée à ce nom, et même donné la preuve qu’il est bien ce qu’il dit. De toute évidence, Jéhovah veut que nous le connaissions. Le voulons-​nous aussi ? Moïse le voulait. Ce désir était si fort qu’il détermina le cours de sa vie et le fit s’approcher très près de son Père céleste (Nombres 12:6-8 ; Hébreux 11:27). Ce ne fut malheureusement pas le cas de beaucoup de ses contemporains. Pharaon, devant qui il prononça le nom Jéhovah, répliqua avec morgue : « Qui est Jéhovah ? » (Exode 5:2). Le monarque égyptien ne voulait pas entendre parler de Jéhovah ; il n’avait que mépris pour le Dieu d’Israël, qu’il considérait comme quantité négligeable. Pareille attitude, si courante de nos jours, fait méconnaître une vérité fondamentale : Jéhovah est le Souverain Seigneur.

      Le Souverain Seigneur Jéhovah

      13-14. a) Pourquoi la Bible présente-​t-​elle Jéhovah sous de nombreux titres ? Citez-​en quelques-uns (voir encadré page 16). b) Pourquoi Jéhovah est-​il le seul à pouvoir porter le titre de « Souverain Seigneur » ?

      13 Étant donné sa prodigieuse capacité d’adaptation, les Écritures qualifient Jéhovah d’une grande diversité de titres, qui, loin d’éclipser son nom personnel, en éclairent le sens. C’est le cas de « Souverain Seigneur Jéhovah », désignation prestigieuse dont les centaines d’occurrences bibliques établissent la position de Celui qui la porte (2 Samuel 7:22). Jéhovah seul, en effet, est le Chef légitime de l’univers. Voyons pourquoi.

      14 Jéhovah est le seul et unique Créateur. « Tu es digne, Jéhovah notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance, car, lisons-​nous en Révélation 4:11, tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles sont venues à l’existence et ont été créées. » Cette proclamation majestueuse n’est applicable à nul autre. Tout, absolument tout, dans l’univers doit son existence à Jéhovah. Il est donc on ne peut plus digne de l’honneur, de la puissance et de la gloire qui reviennent de droit au Souverain Seigneur et Créateur de toutes choses.

      15. Pourquoi Jéhovah est-​il appelé « Roi d’éternité » ?

      15 Un autre titre s’applique exclusivement à Jéhovah, celui de « Roi d’éternité » (1 Timothée 1:17 ; Révélation 15:3). Même si cela dépasse notre entendement, Jéhovah est éternel. Psaume 90:2 l’affirme : « Depuis toujours et pour toujours, tu es Dieu. » Jéhovah n’a donc pas eu de commencement ; il a toujours été. Il est fort justement appelé l’« Ancien des jours”, Celui dont l’existence précède à l’infini l’apparition de n’importe quoi ou de n’importe qui d’autre dans l’univers (Daniel 7:9, 13, 22). Dès lors, qui pourrait valablement contester sa légitimité de Souverain Seigneur ?

      16-17. a) Pourquoi ne peut-​on voir Jéhovah, et pourquoi cela ne devrait-​il pas nous surprendre ? b) En quel sens Jéhovah est-​il plus réel que tout ce que nous pouvons toucher ou voir ?

      16 Certains l’osent pourtant, à l’instar de Pharaon. C’est, notamment, parce que les hommes imparfaits se fient trop à leur vue. Or, on ne peut voir le Souverain Seigneur : être spirituel, il est invisible aux yeux humains (Jean 4:24). Du reste, si un humain de chair et de sang devait se tenir en sa présence immédiate, il n’y survivrait pas. Jéhovah lui-​même a dit à Moïse : « Tu ne peux pas voir mon visage, car aucun homme ne peut me voir et rester en vie » (Exode 33:20 ; Jean 1:18).

      17 Voilà qui ne devrait pas nous surprendre. Moïse n’a vu qu’un aperçu de la gloire de Jéhovah, de toute évidence par l’intermédiaire d’un ange, mais cela a suffi pour que son visage ‘émette des rayons’ pendant un certain temps. Les Israélites avaient même peur de regarder son visage (Exode 33:21-23 ; 34:5-7, 29, 30). Dès lors, quel humain pourrait contempler le Souverain Seigneur dans toute sa gloire ? Cela le rend-​il moins réel que tout ce que nous pouvons voir et toucher ? Non. D’ailleurs, n’admettons-​nous pas la réalité de bien des choses qui nous sont invisibles, comme le vent, les ondes radio ou les pensées ? Qui plus est, Jéhovah est immuable ; le temps qui passe — fût-​ce des milliards d’années — ne l’affecte pas. En ce sens, il est beaucoup plus réel que tout ce que nous pouvons toucher ou voir, car le monde physique est, lui, sujet au vieillissement et à la décomposition (Matthieu 6:19). Faut-​il en conclure que Dieu n’est qu’une force abstraite et impersonnelle, une obscure Cause première ?

      Un Dieu qui a une personnalité

      18. Quelle vision Ézéchiel a-​t-​il reçue, et que représentent les quatre visages des « créatures vivantes » qui sont auprès de Jéhovah ?

      18 On ne peut pas voir Dieu, mais il y a dans la Bible des passages saisissants qui constituent autant de fenêtres ouvertes sur le ciel. Arrêtons-​nous sur le premier chapitre d’Ézéchiel. Le prophète a reçu une vision de la partie céleste de l’organisation universelle de Jéhovah sous la forme d’un char immense. La description des créatures spirituelles puissantes qui entourent Jéhovah est particulièrement impressionnante (Ézéchiel 1:4-10). Ces « créatures vivantes » sont très près de Jéhovah, et leur aspect nous apprend quelque chose d’important sur le Dieu qu’elles servent. Elles possèdent quatre visages — un de taureau, un de lion, un d’aigle et un d’homme — qui représentent quatre qualités qui constituent la base de la personnalité merveilleuse de Jéhovah (Révélation 4:6-8, 10).

      19. Quel attribut est représenté par a) le visage de taureau ? b) le visage de lion ? c) le visage d’aigle ? d) le visage d’homme ?

      19 Dans la Bible, le taureau, du fait de sa force prodigieuse, représente souvent la puissance. Le lion figure généralement la justice, car la vraie justice exige du courage, qualité qui fait la renommée du lion. L’aigle est connu pour son regard perçant qui lui permet de repérer un objet minuscule à des centaines de mètres. Le visage d’aigle est donc un symbole approprié de la sagesse clairvoyante de Dieu. Et le visage d’homme ? Fait à l’image de Dieu, l’homme a l’exceptionnelle capacité de manifester la qualité dominante de Dieu : l’amour (Genèse 1:26). Ces quatre facettes (puissance, justice, sagesse et amour) sont si fréquemment mises en relief dans les Écritures qu’on peut en parler comme des principaux attributs de Jéhovah.

      20. Faut-​il craindre que la personnalité de Jéhovah ait changé, et qu’est-​ce qui vous fait répondre ainsi ?

      20 Les renseignements que la Bible donne sur Dieu remontant à plusieurs milliers d’années, faut-​il craindre qu’il ait changé ? Non. Sa personnalité est inaltérable. « Je suis Jéhovah, nous assure-​t-​il ; je ne change pas » (Malachie 3:6). Jéhovah n’est pas versatile ; dans chaque situation, il agit en Père idéal, manifeste les traits de sa personnalité les mieux adaptés aux circonstances. De toutes ses qualités, l’amour est celle qui prédomine : elle imprègne la moindre de ses actions et détermine la façon dont il exerce sa puissance, sa justice et sa sagesse. La Bible dit d’ailleurs quelque chose d’extraordinaire à propos de Dieu et de cette qualité : « Dieu est amour » (1 Jean 4:8). Non pas « Dieu a de l’amour » ou « Dieu aime », mais « Dieu est amour ». Tout ce que Dieu fait, il le fait par amour, car il est amour par nature.

      « Regardez ! C’est notre Dieu ! »

      21. Quelle conviction acquiert-​on en apprenant à connaître les qualités de Jéhovah ?

      21 Avez-​vous déjà vu un enfant montrer fièrement son père du doigt et dire avec une joie candide à ses petits camarades : « C’est mon papa ! » ? Les adorateurs de Jéhovah ont tout lieu d’éprouver les mêmes sentiments en ce qui le concerne. La Bible prédit une époque où les fidèles s’exclameront : « Regardez ! C’est notre Dieu ! » (Isaïe 25:8, 9). Mieux vous connaîtrez les qualités de Jéhovah, plus vous aurez la conviction d’avoir le meilleur Père qu’on puisse imaginer.

      22-23. Quelle image la Bible donne-​t-​elle de notre Père céleste, et comment savons-​nous qu’il souhaite que nous soyons proches de lui ?

      22 Quoi qu’en disent certains philosophes et autres croyants austères, ce Père n’est ni froid ni distant. Un Dieu indifférent n’aurait rien d’attirant, et ce n’est pas l’image que la Bible présente de notre Père céleste. Elle l’appelle au contraire le « Dieu heureux » (1 Timothée 1:11). Ses sentiments mêlent force et tendresse. À une époque où ses créatures intelligentes ont enfreint les principes qu’il avait établis pour leur bien, « il eut de la peine » (Genèse 6:6 ; Psaume 78:41). Mais quand nous nous conduisons avec sagesse en obéissant à sa Parole, nous ‘réjouissons son cœur’ (Proverbes 27:11).

      23 Notre Père souhaite que nous soyons proches de lui. Sa Parole nous invite à ‘le chercher, même à tâtons, et à le trouver réellement, bien qu’en fait il ne soit pas loin de chacun de nous’ (Actes 17:27). Mais comment est-​il possible à de simples humains de s’approcher du Souverain Seigneur de l’univers ?

  • Peut-on vraiment « s’approcher de Dieu » ?
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Une femme médite sur ce qu’elle vient de lire dans la Bible.

      CHAPITRE 2

      Peut-​on vraiment « s’approcher de Dieu » ?

      1-2. a) Quelle idée beaucoup jugent-​ils invraisemblable, mais qu’affirme la Bible ? b) Quelle relation existait entre Abraham et Jéhovah, et pourquoi ?

      AIMERIEZ-​VOUS que le Créateur du ciel et de la terre dise de vous : « C’est mon ami » ? Beaucoup jugeront cette idée invraisemblable. Un simple humain, ami de Jéhovah Dieu ? Allons donc ! La Bible affirme pourtant que c’est possible.

      2 Abraham est un homme du passé que Jéhovah appela « mon ami » (Isaïe 41:8). Un ami personnel, voilà ce qu’était pour lui Abraham. Et si cette relation étroite put se nouer, c’est parce que le patriarche « eut foi en Jéhovah » (Jacques 2:23). Aujourd’hui encore, Jéhovah souhaite nouer une amitié étroite avec ceux qui le servent et leur ‘manifester son amour’ (Deutéronome 10:15). « Approchez-​vous de Dieu, et il s’approchera de vous », nous dit sa Parole (Jacques 4:8). C’est à la fois une invitation et une promesse.

      3. Quelle invitation assortie de quelle promesse Jéhovah nous adresse-​t-​il ?

      3 Jéhovah nous invite à venir à lui. Il est disposé à nous recevoir comme amis. Par ailleurs, si nous nous approchons de lui, il promet la réciproque : lui aussi s’approchera de nous. Nous goûterons alors quelque chose de très grande valeur : une « amitié étroite avec Jéhovah » (Psaume 25:14). Cette expression, « amitié étroite », emporte l’idée d’un entretien confidentiel avec un ami très cher.

      4. Comment décririez-​vous un ami intime, et en quoi Jéhovah se montre-​t-​il un tel ami envers ceux qui s’approchent de lui ?

      4 Avez-​vous un ami intime ? L’ami intime, c’est celui à qui vous pouvez tout dire, celui qui se soucie de vous, et à qui vous faites confiance parce que vous le savez fidèle. Vos joies sont d’autant plus grandes que vous pouvez lui en parler. Son oreille compatissante allège vos peines. Quand vous avez l’impression d’être incompris de tout le monde, lui vous comprend. C’est un tel ami qu’on trouve en s’approchant de Dieu : un ami qui vous estime, se soucie sincèrement de vous et vous comprend à cent pour cent (Psaume 103:14 ; 1 Pierre 5:7). Un ami à qui vous confiez vos sentiments les plus secrets, car vous savez qu’il est fidèle envers ceux qui lui sont fidèles (Psaume 18:25). Soyons conscients, cependant, que cette amitié privilégiée ne nous est accessible que parce que Dieu l’a rendue possible.

      Jéhovah a ouvert la voie

      5. Qu’a fait Jéhovah pour nous permettre de nous approcher de lui ?

      5 Les pécheurs que nous sommes n’auraient jamais pu s’approcher de Dieu tout seuls (Psaume 5:4). « Mais, écrit l’apôtre Paul, voici comment Dieu nous montre son amour : Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs » (Romains 5:8). Oui, Jéhovah a envoyé Jésus « donner sa vie comme rançon en échange d’un grand nombre de personnes » (Matthieu 20:28). Et la foi dans ce sacrifice rédempteur nous permet de nous approcher de Dieu. En ‘nous aimant le premier’, Jéhovah a créé les conditions propices à notre amitié avec lui (1 Jean 4:19).

      6-7. a) Comment savons-​nous que Jéhovah n’est pas un Dieu caché, inconnaissable ? b) Par quels moyens Jéhovah se révèle-​t-​il ?

      6 Jéhovah a pris une autre initiative : il s’est révélé à nous. Comment pourrait-​on se sentir proche d’un Dieu caché et inconnaissable, puisqu’on ne peut être ami qu’avec une personne que l’on connaît bien et dont on estime les qualités et les manières d’agir ? Or, Jéhovah ne se cache pas ; il tient même à ce que nous le connaissions (Isaïe 45:19). Il rend d’ailleurs accessible à tous ce qu’il révèle de lui, y compris aux petites gens selon les critères de ce monde (Matthieu 11:25).

      Montage : Différents moyens par lesquels Jéhovah se fait connaître. 1. Une fleur et un papillon. 2. Un coucher de soleil sur une plage avec des palmiers. 3. Une bible ouverte.

      Jéhovah s’est révélé par sa création et par sa Parole écrite.

      7 Comment Jéhovah se révèle-​t-​il à nous ? D’abord par sa création, où transparaît sa personnalité : sa formidable puissance, son insondable sagesse, son amour immense (Romains 1:20). Mais ce n’est pas tout. Parce qu’il est le plus grand des communicateurs, Jéhovah se fait connaître également par une révélation écrite, sa Parole, la Bible.

      Comment Jéhovah se fait connaître par sa Parole

      8. Pourquoi peut-​on dire que la Bible en elle-​même est une preuve de l’amour de Jéhovah ?

      8 La Bible en elle-​même est une preuve de l’amour divin. Jéhovah s’y révèle en des termes compréhensibles pour nous, preuve qu’en plus de nous aimer il veut que nous le connaissions et l’aimions. Ce que nous lisons dans ce livre précieux nous aide à nous approcher de lui (Psaume 1:1-3). Voyons de quelles manières touchantes Jéhovah se dévoile dans sa Parole.

      9. Donnez quelques exemples de qualités de Dieu énoncées explicitement dans la Bible.

      9 Les Écritures énoncent souvent les qualités de Dieu de façon explicite. En voici quelques exemples : « Jéhovah aime la justice » (Psaume 37:28). « Sa force est immense » (Job 37:23). « “Je suis fidèle”, déclare Jéhovah » (Jérémie 3:12). « Il est sage de cœur » (Job 9:4). « Dieu miséricordieux et compatissant, lent à se mettre en colère et abondant en amour fidèle et en vérité » (Exode 34:6). « Toi, ô Jéhovah, tu es bon et prêt à pardonner » (Psaume 86:5). Sans oublier, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, le trait dominant de sa personnalité : « Dieu est amour » (1 Jean 4:8). Quand vous réfléchissez à ces belles qualités, ne vous sentez-​vous pas attiré par ce Dieu incomparable ?

      10-11. a) Qu’est-​ce que Jéhovah a inclus dans sa Parole pour nous donner une idée plus précise de sa personnalité ? b) Quel épisode biblique nous aide à nous représenter la force de Dieu en action ?

      10 Mais ces qualités, Jéhovah ne s’est pas contenté de nous les signaler. Il nous les montre aussi en action, concrètement, dans des récits de sa Parole qui stimulent notre imagination. Nous avons ainsi une idée plus précise des diverses facettes de sa personnalité, ce qui contribue à nous rapprocher de lui. Voyons un exemple.

      La Bible nous aide à nous approcher de Jéhovah.

      11 Il y a une grande différence entre lire que Dieu a une « force impressionnante » et lire comment il a sauvé la nation d’Israël à la mer Rouge, puis l’a préservée dans le désert pendant 40 ans (Isaïe 40:26). On se représente les eaux houleuses qui se fendent, et la foule, peut-être 3 000 000 de personnes, qui s’engage sur le sol ferme entre les deux énormes murailles d’eau figée (Exode 14:21 ; 15:8). On voit les manifestations du soutien de Dieu dans le désert : l’eau jaillit d’un rocher ; la nourriture, sous forme de graines blanches, apparaît sur le sol (Exode 16:31 ; Nombres 20:11). Jéhovah révèle ici qu’en plus de posséder la force, il l’utilise en faveur de ses serviteurs. N’est-​il pas rassurant de savoir que nos prières montent vers un Dieu puissant qui est « notre refuge et notre force, un secours facile à trouver en temps de détresse » ? (Psaume 46:1).

      12. Comment Jéhovah se décrit-​il en des termes intelligibles ?

      12 Jéhovah, qui est un esprit, a fait autre chose encore pour nous aider à le connaître. Les humains, asservis aux réalités visibles, sont incapables de voir le monde des esprits. Si Dieu se décrivait en des termes spirituels, ce serait comme si vous vouliez expliquer à un aveugle de naissance la couleur de vos yeux ou vos taches de rousseur. Aussi Jéhovah prend-​il la peine de se décrire en des termes intelligibles. Par des métaphores et des comparaisons, il s’assimile à des éléments de notre univers familier, allant jusqu’à s’attribuer des caractéristiques du corps humaina.

      13. Quelle image vous vient à l’esprit en lisant Isaïe 40:11, et quel sentiment cela vous inspire-​t-​il ?

      13 Voyez cette description de Jéhovah faite en Isaïe 40:11 : « Comme un berger, il prendra soin de son troupeau. Il rassemblera les agneaux avec son bras et il les portera contre sa poitrine. » L’image du berger qui prend ses agneaux avec « son bras » dit la capacité de Dieu de protéger et de soutenir ses serviteurs, à commencer par les plus vulnérables. Nous sommes en sécurité dans ses bras forts, car, si nous lui sommes fidèles, il ne nous abandonnera jamais (Romains 8:38, 39). Le grand Berger porte les agneaux « contre sa poitrine », expression qui désigne les plis amples du vêtement dans lequel le berger plaçait parfois un agneau nouveau-né. C’est l’assurance que Jéhovah nous aime tendrement et qu’il prend grand soin de nous. N’est-​il pas normal de vouloir être proche de lui ?

      « Le Fils veut le révéler »

      14. Pourquoi peut-​on dire que c’est par l’intermédiaire de Jésus que Jéhovah se révèle le plus clairement ?

      14 Dans sa Parole, c’est par l’intermédiaire de son Fils bien-aimé que Jéhovah se révèle le plus clairement. Personne ne pouvait mieux que Jésus refléter les pensées et les sentiments de Dieu, donner de lui une image aussi précise. Et pour cause : Fils premier-né, il a vécu auprès de son Père avant la création de tout autre esprit et de l’univers physique (Colossiens 1:15). Comme il connaît très bien Jéhovah, il pouvait dire : « Personne ne sait qui est le Fils, sauf le Père. Et personne ne sait qui est le Père, sauf le Fils et ceux à qui le Fils veut le révéler » (Luc 10:22). Lors de sa vie sur terre, l’homme Jésus a révélé son Père de deux grandes manières.

      15-16. Jésus nous a révélé son Père de deux manières. Lesquelles ?

      15 Tout d’abord, Jésus nous a fait connaître son Père par ses enseignements. Les portraits qu’il trace de Jéhovah sont émouvants. Par exemple, pour montrer le Dieu miséricordieux qui accueille les pécheurs repentants, il le présente sous les traits d’un père qui est si heureux de voir revenir son fils prodigue qu’il court à sa rencontre, le prend dans ses bras et l’embrasse tendrement (Luc 15:11-24). Jésus a également dépeint Jéhovah comme un Dieu qui « attire » les humains sincères parce qu’il les aime individuellement (Jean 6:44). Même un moineau ne tombe pas à terre à son insu. « N’ayez donc pas peur, a dit Jésus : vous avez plus de valeur que beaucoup de moineaux » (Matthieu 10:29, 31). Comment ne pas se sentir attiré par un Dieu si attentionné ?

      16 Jésus nous a également fait connaître Jéhovah par son exemple. Il a si parfaitement imité son Père qu’il a pu dire : « Celui qui m’a vu a vu le Père aussi » (Jean 14:9). Lire ce que les Évangiles relatent à propos de Jésus, de ses sentiments, de son comportement envers les gens, c’est comme avoir sous les yeux un portrait vivant de son Père. Jéhovah ne pouvait pas nous donner révélation plus lumineuse de ses qualités. Pourquoi disons-​nous cela ?

      17. Expliquez par un exemple le moyen qu’a utilisé Jéhovah pour nous aider à cerner sa personnalité.

      17 Supposez que vous deviez expliquer ce qu’est la bonté. Bien sûr, vous pouvez donner une définition. Mais si vous montrez quelqu’un en train d’accomplir un acte de bonté et dites : « Voilà un exemple de bonté », le sens de ce mot ne sera-​t-​il pas tout de suite plus clair et plus complet ? C’est le moyen qu’a utilisé Jéhovah pour nous aider à cerner sa personnalité. Aux descriptions, il a ajouté l’exemple vivant de son Fils. En Jésus, nous voyons les qualités de Dieu en action. Quand nous lisons les Évangiles, c’est comme si Jéhovah nous disait en montrant son Fils : « Voilà comment je suis. » Quel portrait ces récits inspirés tracent-​ils de Jésus ?

      18. Comment Jésus a-​t-​il incarné les attributs que sont la puissance, la justice et la sagesse ?

      18 Jésus a magnifiquement incarné les quatre grands attributs de Dieu. Sa puissance l’emportait sur la maladie, la faim et même la mort. Mais à la différence des égoïstes qui abusent de leur pouvoir, il n’a jamais employé sa puissance miraculeuse dans son intérêt ou pour nuire à autrui (Matthieu 4:2-4). Il aimait la justice. Son cœur débordait d’une juste indignation à la vue des marchands malhonnêtes qui exploitaient le peuple (Matthieu 21:12, 13). Il traitait les pauvres et les opprimés avec impartialité, les aidant à trouver du réconfort (Matthieu 11:4, 5, 28-30). Ses enseignements étaient empreints d’une sagesse incomparable ; il était « plus que Salomon » (Matthieu 12:42). Mais jamais il ne faisait étalage de cette sagesse. Ses paroles allaient droit au cœur des gens ordinaires, car elles étaient claires, simples et pratiques.

      19-20. a) En quoi Jésus était-​il extraordinaire d’amour ? b) Que ne doit pas nous faire oublier ce que nous lisons et méditons sur l’exemple de Jésus ?

      19 Jésus était extraordinaire d’amour. D’un bout à l’autre de son ministère, il a décliné cette qualité dans toutes ses nuances, à commencer par l’empathie et la compassion. Il ne pouvait voir quelqu’un souffrir sans ressentir de la pitié. Et combien de fois cette pitié ne s’est-​elle pas traduite en actes ! (Matthieu 14:14). Tout en guérissant les malades et en nourrissant les affamés, il a exprimé sa compassion d’une manière encore plus bénéfique : il a aidé les gens à connaître, à accepter et à aimer la vérité sur le royaume de Dieu, ce royaume qui procurera des bienfaits permanents aux humains (Marc 6:34 ; Luc 4:43). Par-dessus tout, Jésus a manifesté un amour empreint d’abnégation en livrant volontairement sa vie pour les autres (Jean 15:13).

      20 Faut-​il s’étonner que des personnes de tous âges et de tous milieux se soient senties attirées par cet homme à la fois tendre, chaleureux et sensible ? (Marc 10:13-16). Cependant, ce que nous lisons et méditons sur l’exemple laissé par Jésus ne doit pas nous faire oublier qu’à travers le Fils, c’est une image précise du Père qui se dessine (Hébreux 1:3).

      Un ouvrage d’étude pour nous aider

      21-22. Comment recherche-​t-​on Jéhovah, et en quoi le présent ouvrage d’étude nous sera-​t-​il précieux dans cette recherche ?

      21 À l’évidence, Jéhovah veut que nous soyons proches de lui. Pourquoi, sinon, se révélerait-​il si clairement dans sa Parole ? Pour autant, il ne nous impose pas cette relation. C’est à nous de le rechercher « pendant qu’on peut le trouver » (Isaïe 55:6). On recherche Jéhovah en se familiarisant avec ses qualités et ses manières d’agir telles qu’il les dévoile dans la Bible. L’ouvrage d’étude que vous avez sous les yeux a été préparé à cette fin.

      22 Vous remarquerez qu’il est divisé en quatre parties correspondant aux quatre attributs principaux de Jéhovah : puissance, justice, sagesse et amour. Chaque partie s’ouvre sur un examen général de la qualité. Plusieurs chapitres sont ensuite consacrés à la manière dont Jéhovah manifeste cette qualité sous ses différents aspects ; un autre explique comment Jésus l’a incarnée ; un dernier, enfin, montre comment nous pouvons nous-​mêmes la manifester.

      23-24. a) À quoi sert l’encadré « Éléments de méditation » ? b) En quoi la méditation nous aide-​t-​elle à nous approcher sans cesse de Dieu ?

      23 Dans tous les chapitres, excepté le premier, figure un encadré intitulé « Éléments de méditation ». Regardez, par exemple, celui de cette page. Il ne s’agit pas de versets et de questions de révision, mais d’éléments destinés à nourrir votre réflexion sur d’autres aspects importants du sujet. Comment utiliser cet encadré ? Prenez les textes donnés en référence et lisez-​les attentivement. Lisez ensuite la question qui accompagne chaque référence. Réservez du temps pour méditer les réponses. Faites éventuellement quelques recherches. Posez-​vous des questions supplémentaires : « Qu’est-​ce que cela m’apprend sur Jéhovah ? En quoi cela me concerne-​t-​il ? Comment puis-​je l’utiliser pour aider autrui ? ».

      24 Cette méditation peut vous aider à vous approcher de Jéhovah. La Bible, en effet, associe la méditation avec le cœur (Psaume 19:14). Quand nous réfléchissons avec reconnaissance à ce que nous apprenons sur Dieu, nous concevons des idées qui pénètrent dans notre cœur symbolique, où elles influencent nos pensées, éveillent nos sentiments et nous poussent finalement à l’action. Plus nous aimerons Dieu, plus cet amour nous incitera à vouloir lui plaire, à lui, notre meilleur Ami (1 Jean 5:3). Pour nouer cette relation, il nous faut apprendre à connaître ses qualités et ses manières d’agir. Mais, pour commencer, arrêtons-​nous sur un aspect de la nature de Jéhovah qui ne peut que nous attirer vers lui : sa sainteté.

      a Par exemple, la Bible parle du visage de Dieu, de ses yeux, de ses oreilles, de ses narines, de sa bouche, de ses bras et de ses pieds (Psaume 18:15 ; 27:8 ; 44:3 ; Isaïe 60:13 ; Matthieu 4:4 ; 1 Pierre 3:12). Ces expressions ne sont pas plus à prendre au sens propre que celles qui le qualifient de « Rocher » ou de « bouclier » (Deutéronome 32:4 ; Psaume 84:11).

      Éléments de méditation

      • Psaume 15:1-5 Qu’attend Jéhovah de ceux qui veulent être ses amis ?

      • Psaume 34:1-18 De qui Jéhovah est-​il proche, et quelle confiance les personnes concernées peuvent-​elles avoir en lui ?

      • Psaume 145:18-21 Moyennant quels efforts nous approcherons-​nous de Jéhovah ?

      • 2 Corinthiens 6:14 – 7:1 Quelle conduite est indispensable pour rester en relation avec Jéhovah ?

  • « Saint, saint, saint est Jéhovah »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Une magnifique cascade entourée de grands arbres et de montagnes.

      CHAPITRE 3

      « Saint, saint, saint est Jéhovah »

      1-2. Quelle vision le prophète Isaïe a-​t-​il reçue, et que nous apprend-​elle sur Jéhovah ?

      ISAÏE est pétrifié de respect devant ce qu’il contemple. La vision — car c’est une vision que Dieu lui donne — semble si réelle qu’il écrira plus tard avoir « vu Jéhovah » sur son trône élevé. La traîne du vêtement de Jéhovah remplit l’immense temple de Jérusalem (Isaïe 6:1, 2).

      2 L’émotion qui étreint le prophète vient aussi de ce qu’il entend. C’est un chant. Un chant si puissant qu’il ébranle le Temple jusqu’à ses fondations. Il émane de séraphins, des créatures spirituelles de très haut rang. Dans une prodigieuse harmonie résonnent ces paroles d’une majestueuse simplicité : « Saint, saint, saint est Jéhovah des armées. Toute la terre est remplie de sa gloire » (Isaïe 6:3, 4). Ce triple martèlement confère un relief particulier au mot « saint ». Mais quoi de plus normal ? Jéhovah n’est-​il pas saint au plus haut degré ? (Révélation 4:8). Sa sainteté est soulignée d’un bout à l’autre de la Bible. Les termes « saint » et « sainteté » sont accolés à son nom dans des centaines de versets.

      3. Quelles idées erronées sur la sainteté de Jéhovah donnent plus envie de le fuir que de s’approcher de lui ?

      3 Jéhovah tient manifestement à nous faire comprendre qu’il est saint. Or, la notion de sainteté passe mal aujourd’hui. Certains la font rimer avec le pharisaïsme ou la fausse dévotion. D’autres, prompts à se déprécier, la trouvent intimidante ; ils craignent de ne jamais être dignes de s’approcher de ce Dieu saint. C’est ainsi que la sainteté de Jéhovah fait fuir beaucoup d’humains. C’est regrettable, car elle devrait au contraire nous attirer irrésistiblement vers lui. Avant d’expliquer pourquoi, définissons la vraie sainteté.

      Qu’est-​ce que la sainteté ?

      4-5. a) Comment définir la sainteté, et qu’est-​ce qu’elle n’est pas ? b) Sous quels rapports Jéhovah est-​il « séparé » ?

      4 La sainteté de Dieu ne doit pas être confondue avec de la suffisance, de l’orgueil ou du mépris. D’ailleurs, Jéhovah hait ces défauts (Proverbes 16:5 ; Jacques 4:6). Mais alors, que faut-​il entendre exactement par « saint » ? Dans l’hébreu biblique, ce mot vient d’un terme qui signifie « séparé ». En matière de culte est « saint » ce qui est séparé de l’usage ordinaire, ce qui est tenu pour sacré. La sainteté emporte également l’idée de pureté. Comment ce mot s’applique-​t-​il à Jéhovah ? Faut-​il comprendre que Dieu est « séparé » des humains imparfaits en ce sens qu’il est loin de nous ?

      5 Pas du tout. Pourquoi, sinon, aurait-​il autrefois rassuré ses serviteurs en se présentant comme le « Saint d’Israël » qui habitait « au milieu de » son peuple, pourtant composé de pécheurs ? (Isaïe 12:6 ; Osée 11:9). Sa sainteté ne rend donc pas Jéhovah distant. En quel sens, alors, est-​il « séparé » ? Essentiellement sous deux rapports. Premièrement, il est séparé de toute création en ce qu’il est, lui seul, le Très-Haut. Sa pureté est absolue et infinie (Psaume 40:5 ; 83:18). Deuxièmement, il est totalement séparé de tout ce qui est péché. Voilà qui devrait nous rassurer. Pourquoi ?

      6. Pourquoi est-​il rassurant de savoir que Jéhovah est absolument séparé du péché ?

      6 Nous vivons dans un monde où la vraie sainteté est rare. Tout ce qui touche la société humaine éloignée de Dieu est souillé d’une manière ou d’une autre, entaché de péché et d’imperfection. Tous, nous devons lutter contre le péché qui nous habite. Et tous, nous risquons d’y succomber au moindre relâchement (Romains 7:15-25 ; 1 Corinthiens 10:12). Jéhovah ne craint rien de tel. Le mal lui étant complètement étranger, il ne saurait être souillé par la plus infime trace de péché. Nous pouvons donc lui faire entièrement confiance et le considérer plus que jamais comme le Père idéal. Contrairement à de nombreux pères humains pécheurs, Jéhovah ne deviendra jamais corrompu, dissolu ou injurieux. Sa sainteté s’y oppose de la façon la plus absolue. En certaines occasions, il a même juré par sa sainteté, car rien ne pouvait offrir garantie plus solide (Amos 4:2). N’est-​ce pas rassurant ?

      7. Pourquoi peut-​on dire que la sainteté est inhérente à Jéhovah ?

      7 La sainteté est inhérente à Jéhovah. Qu’est-​ce que cela veut dire ? Qui dit « homme » dit automatiquement « imparfait », parce que l’imperfection nous imprègne et colore toutes nos actions ; dans la même logique, qui dit « Jéhovah » dit « saint », parce que la sainteté imprègne Jéhovah tout entier. Tout ce qui le concerne est pur et droit. On ne peut donc connaître Dieu réellement sans savoir ce qu’implique le mot « saint ».

      « La sainteté appartient à Jéhovah »

      8-9. Comment savons-​nous qu’avec l’aide de Jéhovah des humains imparfaits peuvent devenir saints dans un sens relatif ?

      8 Puisque Jéhovah personnifie la sainteté, toute sainteté émane forcément de lui. Du reste, loin de garder pour lui seul cette qualité précieuse, il la communique — généreusement qui plus est. Songez, par exemple, qu’au buisson ardent il lui a suffi de parler à Moïse par l’intermédiaire d’un ange pour rendre sacré, ou saint, même le sol de cet endroit ! (Exode 3:5).

      9 Des humains imparfaits peuvent-​ils devenir saints avec l’aide de Jéhovah ? Dans un sens relatif, oui. À Israël, Jéhovah avait offert de devenir une « nation sainte » (Exode 19:6). À cette fin, il l’avait doté d’un appareil cultuel qui était saint, pur. La sainteté est d’ailleurs un thème récurrent de la Loi mosaïque. Sur son turban, le grand prêtre arborait une plaque d’or qui brillait au soleil et sur laquelle était gravé : « La sainteté appartient à Jéhovah » (Exode 28:36). Les Israélites devaient donc se distinguer par un haut degré de pureté, aussi bien dans leur culte que dans leurs activités quotidiennes. Jéhovah leur avait dit : « Vous devez être saints, car moi, Jéhovah votre Dieu, je suis saint » (Lévitique 19:2). Aussi longtemps qu’ils respecteraient les normes divines autant que le pouvaient des humains imparfaits, ils conserveraient une sainteté relative.

      10. En matière de sainteté, quel contraste existait-​il entre Israël et les nations voisines ?

      10 Par l’importance accordée à la sainteté, le culte d’Israël contrastait avec celui des nations voisines. Ces peuples païens adoraient des dieux dont l’existence même était un mensonge et une imposture, des dieux violents, cupides, volages — tout sauf saints. Comment des adorateurs de telles divinités auraient-​ils pu être saints ? Aussi Jéhovah exigeait-​il de ses serviteurs qu’ils se tiennent séparés des païens et de leurs pratiques religieuses souillées (Lévitique 18:24-28 ; 1 Rois 11:1, 2).

      11. Comment la sainteté de la partie céleste de l’organisation de Jéhovah est-​elle manifeste en la personne a) des anges ? b) des séraphins ? c) de Jésus ?

      11 Même ainsi, dans le meilleur des cas, cette nation que Jéhovah avait choisie, Israël, n’offrait qu’un pâle reflet de la sainteté qui caractérise la partie céleste de l’organisation de Dieu. La Bible qualifie de « saintes myriades » les millions de créatures spirituelles qui servent Dieu fidèlement (Deutéronome 33:2 ; Jude 14). Celles-ci reflètent à la perfection la beauté pure et éclatante de la sainteté divine. Rappelez-​vous les puissants séraphins de la vision d’Isaïe. Les paroles de leur chant laissent penser qu’ils participent activement à la proclamation de la sainteté de Jéhovah dans tout l’univers. Mais une créature spirituelle les surpasse tous : le Fils unique de Dieu. Personne mieux que Jésus ne donne une image exacte de la sainteté de Jéhovah ni ne mérite davantage le nom de « Saint de Dieu » (Jean 6:68, 69).

      Nom saint, esprit saint

      12-13. a) Pourquoi le nom de Dieu est-​il très justement qualifié de saint ? b) Pourquoi le nom de Dieu doit-​il être lavé de toute accusation ?

      12 Qu’en est-​il du nom de Dieu ? Comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, loin d’être un simple titre, il représente Jéhovah Dieu en ce qu’il réunit toutes ses qualités. La Bible qualifie donc logiquement ce nom de « saint » (Isaïe 57:15). Sous la Loi mosaïque, profaner le nom divin était un péché capital (Lévitique 24:16). Notez d’ailleurs ce que Jésus a placé en tout premier dans la prière : « Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié » (Matthieu 6:9). Sanctifier quelque chose, c’est le mettre à part comme sacré et le révérer, le tenir pour saint. Mais pourquoi le nom de Dieu a-​t-​il besoin d’être sanctifié s’il est intrinsèquement pur ?

      13 Le saint nom de Dieu a été déshonoré, sali par le mensonge et la calomnie. En Éden, Satan a diffamé Jéhovah, le faisant passer pour un Souverain injuste (Genèse 3:1-5). Le chef du monde impie a veillé depuis à ce que les mensonges sur Dieu se multiplient (Jean 8:44 ; 12:31 ; Révélation 12:9). Les religions ont dépeint un Dieu despotique, distant, cruel, un Dieu qui, affirment-​elles, soutient leurs guerres sanguinaires. Quant aux prodigieux actes de création, on les met souvent désormais sur le compte du hasard et de l’évolution. Indéniablement calomnié, le nom de Dieu a besoin d’être sanctifié, de se voir restituer sa gloire légitime. Nous attendons avec impatience le jour où Jéhovah lavera son nom de toute accusation, ce qu’il fera par l’intermédiaire du royaume dirigé par son Fils. Nous sommes heureux de collaborer de près ou de loin à ce grand projet.

      14. Pourquoi l’esprit de Dieu est-​il qualifié de saint, et pourquoi est-​il si grave de blasphémer contre l’esprit saint ?

      14 L’esprit de Jéhovah, sa force agissante, est, lui aussi, qualifié de saint presque invariablement (Genèse 1:2). Toute action de Dieu étant sainte et pure, il est logique que l’irrésistible force agissante dont il se sert pour réaliser sa volonté soit appelée esprit saint, ou esprit de sainteté (Luc 11:13 ; Romains 1:4). Le blasphème contre l’esprit saint — l’opposition délibérée aux desseins divins — constitue un péché impardonnable (Marc 3:29).

      La sainteté de Jéhovah nous attire vers lui

      15. Pourquoi est-​il normal d’éprouver de la crainte envers Dieu devant sa sainteté, et en quoi consiste cette crainte ?

      15 La Bible établit un rapport entre la sainteté de Dieu et la crainte que l’homme doit éprouver envers lui. Nous lisons par exemple en Psaume 99:3 : « Qu’ils louent ton grand nom, car il est redoutable et saint. » Cette crainte s’apparente à une profonde révérence, à la forme la plus noble du respect. Comment, du reste, ne pas éprouver ce sentiment tant nous sommes petits devant la sainteté de Dieu ? Glorieuse, aveuglante de pureté, cette sainteté ne devrait cependant pas nous rebuter. Bien comprise, elle a au contraire pour effet de nous attirer vers Dieu. Pourquoi ?

      16. a) En quoi la sainteté va-​t-​elle de pair avec la gloire, ou la beauté ? Donnez un exemple. b) Dans les visions montrant Jéhovah, qu’est-​ce qui évoque la pureté et la lumière ?

      16 La Bible associe la sainteté à la beauté. En Isaïe 63:15, par exemple, le ciel est présenté comme la « grandiose demeure de sainteté et de gloire [ou : « beauté », note] » de Dieu. La gloire et la beauté attirent. Regardez la photo de la page 39. Ne trouvez-​vous pas ce paysage agréable ? Qu’est-​ce qui vous attire ? Voyez comme l’eau semble pure. L’air également, si l’on en juge à la luminosité et à l’azur du ciel. Maintenant, représentez-​vous ce paysage défiguré : le torrent encombré d’ordures, les arbres et les rochers couverts de graffitis, l’air envahi de fumées d’usines. Attirant ? Franchement repoussant, plutôt. Nous associons naturellement la beauté ou la gloire à la pureté et à la lumière. Or, ces termes s’appliquent à la sainteté de Jéhovah. Voilà pourquoi les visions montrant Jéhovah nous fascinent tant. Rayonnante de lumière, scintillante comme des gemmes, brillante comme le feu ou les métaux précieux les plus purs et les plus étincelants, telle est la gloire, ou la beauté, de notre Dieu saint (Ézéchiel 1:25-28 ; Révélation 4:2, 3).

      La sainteté devrait nous attirer, au même titre que la beauté.

      17-18. a) Comment Isaïe a-​t-​il d’abord réagi à la vision ? b) Qu’a fait un séraphin envoyé par Jéhovah pour réconforter Isaïe, et comment faut-​il interpréter cette intervention ?

      17 Est-​il normal d’éprouver un sentiment d’infériorité devant la sainteté de Dieu ? Bien sûr. Du reste, inférieurs à Jéhovah, nous le sommes, et à un degré inimaginable. Mais cela devrait-​il nous éloigner de lui ? Voyez la réaction qu’a eue Isaïe en entendant les séraphins proclamer la sainteté de Jéhovah. « J’ai alors dit : “Malheur à moi ! Je vais mourir parce que je suis un homme aux lèvres impures et que je vis parmi un peuple aux lèvres impures, et parce que j’ai vu de mes yeux le Roi, Jéhovah des armées lui-​même !” » (Isaïe 6:5). L’infinie sainteté de Jéhovah rappelait à Isaïe combien il était, lui, pécheur et imparfait. Cet homme fidèle en était consterné. Mais Jéhovah ne l’a pas abandonné à son accablement.

      18 Un séraphin a rapidement consolé le prophète. Comment ? Volant jusqu’à l’autel, l’esprit puissant y a pris une braise avec laquelle il a touché les lèvres d’Isaïe. Bien que ce traitement puisse sembler plus douloureux que réconfortant, n’oublions pas qu’il s’agissait d’une vision, riche en symboles donc. Juif fidèle, Isaïe savait qu’on offrait quotidiennement des sacrifices sur l’autel du Temple afin de couvrir les péchés. Par son intervention bienveillante, le séraphin lui rappelait que, tout imparfait qu’il fût, « homme aux lèvres impuresa », il pouvait néanmoins apparaître pur devant Dieu. Jéhovah était disposé à considérer un homme imparfait et pécheur comme saint, du moins dans un sens relatif (Isaïe 6:6, 7).

      19. Comment pouvons-​nous atteindre une certaine sainteté malgré notre imperfection ?

      19 C’est toujours le cas aujourd’hui. Les sacrifices offerts sur l’autel de Jérusalem n’étaient que l’ombre de quelque chose de plus grand : le sacrifice parfait que Jésus Christ a offert une fois pour toutes en 33 de notre ère (Hébreux 9:11-14). Si nous nous repentons sincèrement de nos péchés, redressons notre conduite et exerçons la foi dans ce sacrifice de Jésus, Jéhovah nous pardonne (1 Jean 2:2). Nous pouvons donc être purs à ses yeux. Comme l’a rappelé l’apôtre Pierre, « il est écrit : “Vous devez être saints, car je suis saint” » (1 Pierre 1:16). Notons que Jéhovah ne nous demande pas d’être aussi saints que lui ; il n’exige pas l’impossible (Psaume 103:13, 14). Il nous dit simplement d’être saints, « car » lui-​même est saint. « Comme des enfants bien-aimés », nous cherchons à l’imiter au mieux de nos capacités d’humains imparfaits (Éphésiens 5:1). La sainteté s’inscrit donc dans un processus continu. Nous travaillons jour après jour à « atteindre une sainteté complète » en grandissant en spiritualité (2 Corinthiens 7:1).

      20. a) Pourquoi est-​il important de prendre conscience que nous pouvons être purs aux yeux de notre Dieu saint ? b) Quel effet a eu sur Isaïe le fait d’apprendre que ses péchés étaient pardonnés ?

      20 Jéhovah aime ce qui est pur et droit. Il hait le péché (Habacuc 1:13). Mais nous, il ne nous hait pas. Tant que nous partageons sa vision du péché, haïssant ce qui est mauvais et aimant ce qui est bon, et que nous nous efforçons de suivre les traces parfaites de Jésus Christ, il pardonne nos péchés (Amos 5:15 ; 1 Pierre 2:21). Prendre conscience que nous pouvons être purs aux yeux de notre Dieu saint change beaucoup de choses. Vous vous souvenez que, dans un premier temps, la sainteté de Jéhovah a rappelé à Isaïe son impureté. « Malheur à moi ! » s’est-​il écrié. Mais dès qu’il a compris que ses péchés étaient pardonnés, il a changé d’état d’esprit. Quand Jéhovah a demandé un volontaire pour une mission, il s’est immédiatement proposé, sans même savoir de quoi il retournait : « Me voici ! Envoie-​moi ! » (Isaïe 6:5-8).

      21. Comment savons-​nous que nous pouvons cultiver la sainteté ?

      21 Faits à l’image du Dieu saint, nous sommes dotés de qualités morales et d’une dimension spirituelle (Genèse 1:26). Chacun de nous a donc le potentiel pour être saint. Aussi longtemps que nous continuerons à cultiver la sainteté, Jéhovah sera heureux de nous soutenir, et nous ne cesserons de nous approcher de lui. Nous avons d’ailleurs une multitude de raisons plus excellentes les unes que les autres de nous approcher de Jéhovah. C’est ce que nous constaterons en étudiant ses qualités dans la suite de ce livre.

      a L’expression « aux lèvres impures » s’explique par le fait que les lèvres représentent souvent la parole ou le langage dans la symbolique biblique et que, chez les humains imparfaits, une forte proportion de péchés résultent de l’usage de la parole (Proverbes 10:19 ; Jacques 3:2, 6).

      Éléments de méditation

      • Lévitique 19:1-18 Quels principes devons-​nous appliquer pour avoir une conduite sainte ?

      • Deutéronome 23:9-14 Quel rapport y a-​t-​il entre la propreté individuelle et la sainteté ? Quel effet cela devrait-​il avoir sur notre tenue vestimentaire, notre coiffure et l’état de notre maison ?

      • Romains 6:12-23 ; 12:1-3 Comment nous faut-​il considérer le péché et les influences du monde si nous voulons être saints ?

      • Hébreux 12:12-17 Comment pouvons-​nous rechercher la sanctification, ou sainteté ?

  • « Sa force est immense »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Depuis une grotte, Élie observe des manifestations de la puissance de Jéhovah : il voit les effets d’un vent violent, un tremblement de terre, et du feu.

      CHAPITRE 4

      « Sa force est immense »

      1-2. Quelles choses étonnantes Élie avait-​il déjà vues, mais à quels phénomènes extraordinaires a-​t-​il assisté depuis une grotte du mont Horeb ?

      ÉLIE a déjà vu des choses étonnantes. Il a vu des corbeaux lui apporter à manger deux fois par jour dans sa cachette. Il a vu, pendant une longue famine, deux récipients fournir de la farine et de l’huile sans jamais se vider. Il a même vu du feu tomber du ciel en réponse à sa prière (1 Rois, chapitres 17, 18). Mais ça, non ! Jamais il n’a vu quelque chose comme ça.

      2 Blotti à l’entrée d’une grotte, sur le mont Horeb, Élie assiste à une succession de phénomènes plus extraordinaires les uns que les autres. D’abord, un vent. Un vent qu’on peut supposer mugissant, assourdissant, puisqu’il fend les montagnes et fait éclater les rochers. Puis un tremblement de terre, qui libère des forces gigantesques de l’écorce terrestre. Enfin, un feu, dont Élie sent certainement le souffle ardent quand il passe (1 Rois 19:8-12).

      3. Quel attribut divin Élie a-​t-​il vu en action, et où pouvons-​nous en observer des manifestations ?

      3 Ces phénomènes observés par Élie ont un point commun : ils sont des manifestations de la grande puissance de Jéhovah Dieu. Bien sûr, nous n’avons nul besoin de miracles pour discerner cette puissance ; elle est palpable autour de nous. La création, dit la Bible, nous donne des preuves de ‘la puissance éternelle et de la Divinité’ de Jéhovah (Romains 1:20). Songez seulement aux éclairs aveuglants et aux roulements de tonnerre d’un orage, au spectacle grandiose d’une cataracte, à l’immensité vertigineuse d’un ciel étoilé. Ces réalités ne témoignent-​elles pas de la puissance de Dieu ? Mais combien aujourd’hui reconnaissent réellement cette puissance ? Et combien en ont une idée exacte ? Bien saisir ce qu’est cet attribut de Dieu nous donne pourtant de nombreuses raisons de nous approcher de lui. Aussi allons-​nous consacrer la partie qui suit à l’étude de la puissance incomparable de Jéhovah.

      « Voyez, Jéhovah passait. »

      Un attribut fondamental de Jéhovah

      4-5. a) Quel rapport y a-​t-​il entre le nom de Jéhovah et sa puissance ? b) Pourquoi est-​il approprié que Jéhovah ait choisi le taureau comme symbole de sa puissance ?

      4 Jéhovah est sans égal sous le rapport de la puissance. « Personne n’est comme toi, ô Jéhovah ! Tu es grand, et ton nom est grand et puissant », lit-​on en Jérémie 10:6. Notez que le nom de Jéhovah est qualifié de grand et de puissant. Ce nom, rappelons-​le, signifie selon toute évidence « Il fait devenir ». Or, qu’est-​ce qui permet à Jéhovah de créer et de devenir ce qu’il veut ? D’abord, sa puissance. Sa capacité d’agir, de réaliser sa volonté, est en effet illimitée. La puissance est donc un attribut fondamental de Jéhovah.

      5 Nous sachant incapables de mesurer toute l’ampleur de sa puissance, Jéhovah nous aide à la cerner par des exemples. Ainsi, comme on l’a vu, il recourt au symbolisme du taureau (Ézéchiel 1:4-10). Choix judicieux, quand on sait quel colosse est cet animal, même domestique. Le Palestinien des temps bibliques pouvait difficilement rencontrer créature plus imposante. Il connaissait cependant l’existence d’une espèce de taureau encore plus impressionnante : le taureau sauvage, ou aurochs, aujourd’hui disparu (Job 39:9-12). Le dirigeant romain Jules César a décrit cet animal ‘très vigoureux, très agile’, comme à peine moins grand que l’éléphant. Imaginez comme on devait se sentir petit et faible à côté d’une telle créature.

      6. Pourquoi Jéhovah seul est-​il appelé « le Tout-Puissant » ?

      6 De même, l’homme est frêle et vulnérable comparé au Dieu de puissance, Jéhovah, aux yeux de qui les nations les plus redoutables ne sont qu’une couche de poussière sur une balance (Isaïe 40:15). Jéhovah se distingue de toutes les créatures par sa puissance illimitée ; lui seul est appelé « le Tout-Puissanta » (Révélation 15:3). « Sa force est impressionnante » et il possède une « colossale énergie vive » (Isaïe 40:26). Source inépuisable et débordante de puissance, il ne dépend d’aucune énergie extérieure, car ‘la force lui appartient’ (Psaume 62:11). Mais par quels moyens exerce-​t-​il sa puissance ?

      Comment Jéhovah exerce sa puissance

      7. Qu’est-​ce que l’esprit saint de Jéhovah, et quelle idée emportent les mots des langues originales ?

      7 L’esprit saint émane de Jéhovah en un flux intarissable. Il est la puissance de Dieu en action ou, selon Genèse 1:2, la « force agissante de Dieu ». Les termes hébreu et grec rendus par « esprit » sont, dans d’autres contextes, traduits par « vent » ou « souffle ». Pour les lexicographes, les mots des langues originales emportent l’idée d’une force invisible en action. Comme le vent, l’esprit de Dieu, bien qu’invisible à l’œil, produit des effets réels et perceptibles.

      8. Quelles expressions figurées désignent l’esprit de Dieu dans la Bible, et pourquoi ces comparaisons sont-​elles appropriées ?

      8 L’esprit saint se prêtant à une infinité d’usages, Jéhovah l’emploie pour accomplir tout ce que bon lui semble. C’est pourquoi la Bible en parle au sens figuré comme du « doigt » de Dieu, de sa « main forte » ou de son « bras puissant » (Luc 11:20 ; Deutéronome 5:15 ; Psaume 8:3). De même que nous exécutons avec la main toutes sortes de travaux demandant plus ou moins de force ou de finesse, de même Dieu se sert de son esprit pour concrétiser toute intention, qu’il s’agisse de créer l’infime atome, de partager la mer Rouge ou de permettre aux chrétiens du 1er siècle de s’exprimer en des langues étrangères.

      9. Quelle est l’étendue du pouvoir souverain de Jéhovah ?

      9 Jéhovah exerce sa puissance également par son autorité de Souverain de l’univers. Vous imaginez-​vous régnant sur des millions et des millions de sujets intelligents, capables et tout dévoués ? Jéhovah détient ce pouvoir. Il a des serviteurs humains, que les Écritures comparent à une armée (Psaume 68:11 ; 110:3). Mais les humains sont des créatures bien faibles comparés aux anges. Rendez-vous compte : lorsque l’armée syrienne a attaqué le peuple de Dieu, un seul ange a tué 185 000 soldats en une nuit (2 Rois 19:35). Les anges de Dieu sont « extrêmement puissants » (Psaume 103:19, 20).

      10. a) Pourquoi le Tout-Puissant est-​il appelé « Jéhovah des armées » ? b) Qui est la plus puissante des créatures de Jéhovah ?

      10 Combien y a-​t-​il d’anges ? Dans une vision, le prophète Daniel a vu au ciel plus de 100 millions de créatures spirituelles devant le trône de Jéhovah, sans qu’on puisse dire s’il s’agissait de la totalité des créatures angéliques (Daniel 7:10). L’existence de centaines de millions d’anges n’est donc pas exclue. Le titre « Jéhovah des armées » désigne la position de force que Dieu détient en tant que Commandant d’un immense corps organisé d’anges puissants. À leur tête, il a placé son Fils bien-aimé, le « premier-né de toute création » (Colossiens 1:15). En sa qualité d’archange, de chef de tous les anges, séraphins et chérubins, Jésus est la plus puissante des créatures de Jéhovah.

      11-12. a) Comment la puissance de la parole de Dieu se manifeste-​t-​elle ? b) Qu’a dit Jésus pour indiquer l’étendue de la puissance de Jéhovah ?

      11 Jéhovah exerce sa puissance d’une autre manière encore. Hébreux 4:12 déclare : « La parole de Dieu est vivante et puissante. » Avez-​vous déjà constaté la puissance extraordinaire de la parole de Dieu, du message inspiré par son esprit et conservé dans la Bible ? Cette parole est capable de fortifier, de bâtir la foi et d’aider à opérer de profonds changements en soi. À des chrétiens qu’il mettait en garde contre les gens à la conduite foncièrement immorale, l’apôtre Paul a rappelé : « Pourtant c’est ce qu’étaient certains d’entre vous » (1 Corinthiens 6:9-11). La « parole de Dieu » avait exercé sur eux sa puissance et les avait aidés à se réformer.

      12 Jéhovah possède une telle puissance et il l’exprime par des moyens si efficaces que rien ne peut lui résister. « Pour Dieu tout est possible », a confirmé Jésus (Matthieu 19:26). Mais à quelles fins Jéhovah utilise-​t-​il sa puissance ?

      La puissance au service d’une volonté

      13-14. a) Qu’est-​ce qui nous fait dire que Jéhovah n’est pas une source d’énergie impersonnelle ? b) À quoi Jéhovah utilise-​t-​il sa puissance ?

      13 Aucune force physique ne peut rivaliser avec l’esprit de Jéhovah ; et Jéhovah n’est pas une force impersonnelle, une simple source d’énergie. Il est un Dieu personnel qui maîtrise parfaitement sa puissance. Mais à quoi l’utilise-​t-​il ?

      14 Comme nous le verrons plus loin, Dieu met en œuvre sa puissance pour créer, détruire, protéger, rétablir — en résumé, pour réaliser tout ce qu’exigent ses desseins parfaits (Isaïe 46:10). Il lui arrive de l’utiliser pour révéler des aspects importants de sa personnalité et de ses normes. Mais c’est surtout à l’accomplissement de sa volonté qu’il l’emploie : pour sanctifier son saint nom grâce au Royaume messianique, montrant ainsi que sa façon de gouverner est la meilleure. Rien ni personne ne pourra jamais contrecarrer ce dessein.

      15. Dans quel but Jéhovah utilise-​t-​il sa puissance en faveur de ses serviteurs, et comment l’a-​t-​il montré dans le cas d’Élie ?

      15 Jéhovah utilise également sa puissance en faveur d’individus. Ainsi lisons-​nous en 2 Chroniques 16:9 que « les yeux de Jéhovah parcourent toute la terre, car il veut montrer sa force en faveur de ceux qui ont un cœur entier pour lui ». L’épisode de la vie d’Élie évoqué au début de ce chapitre en est une illustration. Pourquoi Jéhovah s’est-​il livré à une telle démonstration de puissance ? La méchante reine Jézabel ayant juré sa mort, Élie était en fuite. Seul, effrayé, démoralisé, il avait le sentiment de s’être démené en vain. Pour le rasséréner, Jéhovah lui a rappelé avec éclat quelle puissance est la sienne. Le vent, le tremblement de terre et le feub ont montré au prophète angoissé que l’Être le plus puissant de l’univers était avec lui. Qu’avait-​il à craindre de Jézabel si le Dieu Tout-Puissant était de son côté ? (1 Rois 19:1-12).

      16. Pourquoi pouvons-​nous être rassurés en pensant à la grande puissance de Jéhovah ?

      16 Aujourd’hui, l’époque n’est pas aux miracles, mais Jéhovah n’a pas changé (1 Corinthiens 13:8). Autant qu’aux jours d’Élie, il ne demande qu’à employer sa puissance en faveur de ceux qui l’aiment. Bien qu’il habite un domaine spirituel élevé, il n’est pas loin de nous. Sa puissance illimitée abolit la distance, de sorte qu’il « est près de tous ceux qui l’appellent » (Psaume 145:18). Un jour qu’il implorait l’aide de Jéhovah, le prophète Daniel n’a pas eu le temps de finir sa prière qu’un ange était déjà devant lui (Daniel 9:20-23). Rien ne peut empêcher Jéhovah de secourir et de fortifier ceux qu’il aime (Psaume 118:6).

      Sa puissance rend-​elle Dieu inapprochable ?

      17. En quel sens la puissance de Jéhovah nous inspire-​t-​elle de la crainte, mais quelle sorte de peur ne nous cause-​t-​elle pas ?

      17 Devons-​nous craindre Dieu en raison de sa puissance ? Oui et non. Oui, car il est normal qu’un tel attribut nous inspire cette crainte apparentée à un profond respect, que nous avons évoquée dans le chapitre précédent. Cette crainte, nous dit la Bible, est le « commencement de la sagesse » (Psaume 111:10). Mais nous répondons également non, car la puissance de Dieu ne devrait en aucune façon nous causer une peur morbide ni nous dissuader de nous approcher de lui.

      18. a) Pourquoi beaucoup se méfient-​ils des puissants ? b) Comment savons-​nous que Jéhovah ne peut être corrompu par son pouvoir ?

      18 « Le pouvoir, a écrit lord Acton en 1887, tend à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt d’une façon absolue. » La popularité de cet adage tient peut-être à ce qu’on lui trouve une indéniable vérité. L’Histoire en témoigne : les humains imparfaits abusent souvent de leur pouvoir (Ecclésiaste 4:1 ; 8:9). Du coup, beaucoup se méfient des puissants et s’en tiennent écartés. Son pouvoir absolu a-​t-​il plus ou moins corrompu Jéhovah ? Certainement pas. Comme nous l’avons vu, Jéhovah est saint, totalement incorruptible. Il ne ressemble pas aux hommes et aux femmes de pouvoir de notre monde corrompu. Jamais il n’a abusé de sa puissance, et jamais il ne le fera.

      19-20. a) En harmonie avec quelles autres qualités Jéhovah exerce-​t-​il toujours sa puissance, et en quoi est-​ce rassurant ? b) Montrez par un exemple comment Jéhovah se domine, et pourquoi appréciez-​vous cette qualité ?

      19 Souvenons-​nous que Jéhovah n’est pas seulement puissant. Nous approfondirons plus loin sa justice, sa sagesse et son amour. Mais ne pensez pas qu’il manifeste ces qualités de façon rigide, mécanique, comme indépendamment les unes des autres. Au contraire. Ainsi que nous le verrons dans les chapitres suivants, il exerce toujours sa puissance en harmonie avec sa justice, sa sagesse et son amour. Mais arrêtons-​nous à présent sur une autre de ses qualités, une qualité rare chez les dirigeants du monde : la maîtrise de soi.

      20 Imaginez un homme dont la force et la stature vous intimident. Mais, en définitive, il semble plutôt gentil. Il n’abuse jamais de sa force, toujours prêt, au contraire, à l’employer pour servir ou protéger les autres, surtout les faibles. Voilà qu’un jour on le calomnie sans raison. Vous remarquez sa fermeté, mais aussi qu’il reste calme, digne, et même bon. Et vous vous demandez si vous seriez capable, vous, d’être aussi bienveillant et de vous dominer de la sorte, surtout doté d’une telle force. Ne vous sentiriez-​vous pas attiré vers un tel homme au fur et à mesure que vous apprendriez à le connaître ? Nous avons d’autant plus de raisons de nous approcher du Tout-Puissant Jéhovah. Voyez la déclaration dont est extrait le titre de ce chapitre : « Jéhovah est lent à se mettre en colère, mais sa force est immense » (Nahum 1:3). Jéhovah ne s’empresse pas d’employer sa force contre les humains, pas même les méchants. Bon et doux de caractère, il s’est montré « lent à se mettre en colère » face à maintes provocations (Psaume 78:37-41).

      21. Pourquoi Jéhovah se retient-​il de nous forcer à faire sa volonté, et qu’est-​ce que cela nous apprend sur lui ?

      21 Considérons la maîtrise de Jéhovah sous un autre angle. Si vous disposiez d’une puissance illimitée, ne seriez-​vous pas tenté, parfois, d’obliger les autres à faire les choses à votre façon ? Jéhovah, lui, n’oblige personne à le servir. Bien qu’il sache qu’on ne peut obtenir la vie éternelle qu’en le servant, il ne nous force pas. Dans sa bonté, il honore chacun en respectant son libre arbitre. Il nous avertit de ce que nous avons à gagner ou à perdre à faire un bon ou un mauvais choix, mais il ne décide pas à notre place (Deutéronome 30:19, 20). Un service accompli sous la contrainte ou inspiré par une peur morbide de sa formidable puissance ne l’intéresse absolument pas. Jéhovah désire être servi de plein gré et par amour (2 Corinthiens 9:7).

      22-23. a) Comment savons-​nous que Jéhovah prend plaisir à communiquer une partie de sa puissance ? b) Qu’allons-​nous étudier dans le chapitre suivant ?

      22 Réfléchissons à une dernière raison de ne pas vivre dans l’effroi du Dieu Tout-Puissant. Alors que les humains détenteurs d’un pouvoir craignent généralement de le partager, Jéhovah prend plaisir à communiquer une partie de sa puissance à ses adorateurs fidèles. Il le fait en déléguant des pouvoirs considérables — comme à son Fils —, mais aussi sous une autre forme (Matthieu 28:18). La Bible explique : « À toi, ô Jéhovah, sont la grandeur, la puissance, la beauté, la splendeur et la majesté ; car tout, dans le ciel et sur la terre, est à toi. [...] Dans ta main, il y a force et puissance, et ta main a le pouvoir de rendre grand et de donner de la force à tous » (1 Chroniques 29:11, 12).

      23 Jéhovah serait effectivement heureux de vous donner de la force. À qui veut le servir, il communique même la « puissance qui dépasse la normale » (2 Corinthiens 4:7). Ne vous sentez-​vous pas attiré par ce Dieu dynamique, ce Dieu qui use de sa puissance avec bonté et en respectant des normes morales si élevées ? Dans le chapitre qui suit, nous allons étudier comment Jéhovah met en œuvre sa puissance pour créer.

      a Le mot grec pour « Tout-Puissant » signifie littéralement « Celui qui domine sur tout, Celui qui est omnipotent ».

      b La Bible précise que « Jéhovah n’était pas dans le vent [...], le tremblement de terre [...], le feu ». Contrairement aux adorateurs des dieux mythiques de la nature, les serviteurs de Jéhovah ne le cherchent pas dans les forces de la nature. Il est bien trop grand pour être contenu dans quelque partie que ce soit de sa création (1 Rois 8:27).

      Éléments de méditation

      • 2 Chroniques 16:7-13 Comment ce qui est arrivé au roi Asa montre-​t-​il qu’il est grave de ne pas avoir confiance en la force de Jéhovah ?

      • Psaume 89:6-18 Quel effet la puissance de Jéhovah a-​t-​elle sur ses adorateurs ?

      • Isaïe 40:10-31 Comment la puissance de Jéhovah est-​elle montrée ici ? Quelle est son étendue ? Comment pouvons-​nous personnellement en bénéficier ?

      • Révélation 11:16-18 À quoi Jéhovah a-​t-​il promis d’utiliser sa puissance, et en quoi est-​ce rassurant pour les vrais chrétiens ?

  • Puissance créatrice — « Celui qui a fait le ciel et la terre »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Le soleil se lève sur un champ de blé.

      CHAPITRE 5

      Puissance créatrice — « Celui qui a fait le ciel et la terre »

      1-2. Comment le soleil témoigne-​t-​il de la puissance créatrice de Jéhovah ?

      VOUS êtes-​vous déjà réchauffé à un feu par une nuit froide ? Vous avez tendu vos mains vers les flammes. Juste ce qu’il fallait : ni trop près, car la chaleur aurait été insupportable ; ni trop loin, car l’air vif vous aurait saisi.

      2 Un « feu » nous réchauffe à longueur de journée. Un « feu » qui brûle à 150 millions de kilomètresa de nous. Quelle puissance doit avoir le soleil pour nous communiquer sa chaleur à une telle distance ! Pourtant, la terre tourne exactement à la bonne distance autour de cette formidable fournaise thermonucléaire. Trop près, l’eau se vaporiserait ; trop loin, elle gèlerait : deux extrêmes qui empêcheraient toute vie sur notre planète. Vitale, la lumière du soleil est également propre, efficace et, inutile de le dire, fort agréable (Ecclésiaste 11:7).

      3. Quelle vérité importante le soleil nous enseigne-​t-​il ?

      3 Pourtant, la plupart des gens ne prêtent guère attention à ce soleil dont leur vie dépend. Ils se privent d’une leçon importante. La Bible dit à propos de Jéhovah : « Tu as fait la lumière et le soleil » (Psaume 74:16). Le soleil honore Jéhovah, « celui qui a fait le ciel et la terre » (Psaume 19:1 ; 146:6). Mais il n’est que l’un des innombrables corps célestes qui nous révèlent l’incommensurable puissance créatrice de Jéhovah. Intéressons-​nous à quelques-uns de ces astres, puis à la terre et à la vie qui y foisonne.

      Jéhovah ‘a fait la lumière et le soleil’.

      « Levez vos yeux vers le ciel et voyez »

      4-5. Quelle est la puissance et quelle est la taille du soleil, mais qu’en est-​il si on le compare à d’autres étoiles ?

      4 Comme vous le savez sans doute, le soleil est une étoile. Une étoile qui paraît plus grosse que les autres parce qu’elle est beaucoup plus près de nous. Parlons de sa puissance. En son centre règne une température de 15 000 000 de degrés centigrades. Si l’on apportait sur terre un morceau gros comme une tête d’épingle du centre du soleil, la distance de sécurité autour de cette minuscule source de chaleur serait de 140 kilomètres. Chaque seconde, l’astre du jour dégage une énergie équivalente à l’explosion de centaines de millions de bombes nucléaires.

      5 Le soleil est si énorme qu’il pourrait contenir plus de 1 300 000 planètes comme la terre. Est-​ce une taille exceptionnelle pour une étoile ? Non. Les astronomes classent le soleil parmi les naines jaunes. L’apôtre Paul a écrit que « chaque étoile a un éclat différent de celui d’une autre » (1 Corinthiens 15:41). Il n’imaginait pas à quel point cette remarque inspirée est vraie. On connaît une étoile tellement gigantesque que, placée à l’endroit du soleil, elle engloberait la terre. Une autre engloberait même Saturne, alors que cette planète est si loin de nous qu’un engin spatial se déplaçant 40 fois plus vite qu’une balle de pistolet gros calibre a mis quatre ans à l’atteindre.

      6. Comment la Bible montre-​t-​elle que le nombre des étoiles est considérable d’un point de vue humain ?

      6 Impressionnantes par leur taille, les étoiles le sont plus encore par leur nombre. La Bible les compare d’ailleurs au « sable de la mer » (Jérémie 33:22). Cette expression laisse entendre qu’elles sont innombrables, qu’il en existe beaucoup plus qu’on n’en voit à l’œil nu. Du reste, si un rédacteur de la Bible, tel que Jérémie, avait essayé de les compter, il n’en aurait trouvé guère plus de trois mille, car c’est le maximum qu’un œil humain peut détecter sans instrument par une nuit claire. Or, cela ne correspond en gros qu’à une poignée de sable. Le nombre réel des étoiles est fabuleux, comme les grains de sable de la merb. Qui serait capable de les compter ?

      Des étoiles et des galaxies vues à travers un télescope.

      « Il les appelle toutes par leur nom. »

      7. Que diriez-​vous à propos du nombre d’étoiles qu’il y a dans notre galaxie, ou du nombre de galaxies qu’il y a dans l’univers ?

      7 Isaïe 40:26 répond : « Levez vos yeux vers le ciel et voyez. Qui a créé ces choses ? C’est celui qui les fait sortir comme une armée, chacune d’elles par son numéro ; il les appelle toutes par leur nom. » Psaume 147:4 dit qu’« il compte le nombre des étoiles ». À combien s’élève le « nombre des étoiles » ? Question difficile. Selon des astronomes, à elle seule, notre galaxie, la Voie lactée, en renfermerait plus de 100 milliardsc. D’autres astronomes affirment qu’il y en a bien plus. Mais il existe beaucoup d’autres galaxies, peuplées de bien plus d’étoiles. Combien de galaxies ? Les scientifiques disent qu’il y en a des centaines, voire des milliers, de milliards. Il semble donc que l’homme ne soit pas en mesure de déterminer le nombre exact des galaxies ; combien moins celui des milliards d’étoiles qu’elles contiennent. Jéhovah, lui, connaît ce nombre. Il donne même un nom à chacune de ces étoiles !

      8. a) Donnez une idée de la taille de la Voie lactée. b) Par quel moyen Jéhovah ordonne-​t-​il les mouvements des corps célestes ?

      8 L’immensité des galaxies ne peut qu’ajouter à notre crainte respectueuse de Dieu. La Voie lactée mesure, estime-​t-​on, 100 000 années-lumière. Un trait de lumière se déplaçant à la vitesse prodigieuse de 300 000 kilomètres à la seconde mettrait donc 100 000 ans à la traverser. Et notre galaxie est loin d’être la plus grande. La Bible dit pourtant que Jéhovah ‘étend’ ces cieux infinis comme un simple morceau de tissu (Psaume 104:2). Il en ordonne également les mouvements. De la plus petite poussière interstellaire à la plus gigantesque galaxie, tout se meut selon les lois physiques qu’il a formulées et mises en œuvre (Job 38:31-33). On a comparé les mouvements précis des corps célestes à la chorégraphie d’un ballet. Songez à Celui qui a créé ces choses. Sa prodigieuse puissance créatrice ne vous inspire-​t-​elle pas une crainte respectueuse ?

      « Celui qui a fait la terre par sa force »

      9-10. En quoi les positions du système solaire, de Jupiter, de la terre et de la lune témoignent-​elles de la puissance de Jéhovah ?

      9 Notre demeure, la terre, témoigne, elle aussi, de la puissance créatrice de Jéhovah. D’abord, par sa position précise dans le vaste univers. Des spécialistes s’accordent à dire que beaucoup de galaxies seraient inhospitalières pour une planète vivante comme la nôtre. Une grande partie de la Voie lactée elle-​même n’a manifestement pas été conçue pour accueillir la vie. En son centre, encombré d’étoiles, le rayonnement est trop fort, et les collisions sont courantes. À sa périphérie, quantité d’éléments indispensables à la vie font défaut. Le système solaire est, lui, idéalement situé entre ces deux extrêmes.

      10 Un géant veille sur nous de loin : Jupiter. Mille fois plus grosse que la terre, cette planète exerce une énorme force gravitationnelle, qui lui fait absorber ou détourner des corps célestes de passage. On a calculé qu’en l’absence de Jupiter la pluie de gros projectiles venant frapper la terre serait 10 000 fois plus considérable qu’elle ne l’est. Plus près, notre planète bénéficie de l’action d’un satellite pas comme les autres : la lune. Plus qu’un beau « lampadaire », la lune conserve à notre planète son inclinaison, inclinaison responsable du système stable et prévisible des saisons, autre atout pour la vie.

      11. Comment Jéhovah a-​t-​il conçu l’atmosphère terrestre pour qu’elle serve de bouclier ?

      11 La puissance créatrice de Jéhovah se voit dans tous les détails de la conception de la terre. Prenez l’atmosphère. Le soleil émet des rayonnements bénéfiques et d’autres mortels. Lorsque ces derniers frappent la couche supérieure de l’atmosphère terrestre, ils transforment l’oxygène en ozone, ozone qui absorbe alors la plus grande partie de ces rayonnements nocifs. Ainsi, Jéhovah a doté notre planète d’une sorte de bouclier.

      12. Comment le cycle de l’eau dans l’atmosphère témoigne-​t-​il de la puissance créatrice de Jéhovah ?

      12 Ce n’est là qu’une caractéristique de l’atmosphère. En effet, ce mélange gazeux complexe a aussi la propriété d’entretenir la vie au niveau et à proximité de la surface terrestre. Le cycle de l’eau est une autre de ses propriétés remarquables. Le soleil fait s’évaporer des mers et des océans 400 000 milliards de mètres cubes d’eau par an. Cette vapeur d’eau se condense en nuages, que les vents atmosphériques déplacent. Filtrée et purifiée, elle retombe ensuite sous forme de pluie, de neige et de glace, renouvelant nos réserves d’eau. C’est le phénomène décrit en Ecclésiaste 1:7 : « Tous les cours d’eau affluent vers la mer, mais la mer n’est pas pleine. Les cours d’eau retournent au lieu d’où ils coulent, afin de couler de nouveau. » Seul Jéhovah pouvait mettre en place un tel cycle.

      13. Quelles manifestations de la puissance du Créateur observons-​nous dans le monde végétal et le sol ?

      13 La vie sous toutes ses formes raconte la puissance du Créateur. De l’imposant séquoia, haut comme un immeuble de 30 étages, au minuscule plancton végétal, qui pullule dans les océans et produit une bonne partie de notre oxygène, la puissance créatrice de Jéhovah est partout manifeste. Le sol lui-​même grouille de vie : des vers, des champignons, des micro-organismes qui s’activent en synergie complexe, favorisant la croissance végétale. Avec raison, la Bible parle de la « force » du sol (Genèse 4:12, note).

      14. Quelle puissance même un atome recèle-​t-​il ?

      14 Jéhovah est bien « Celui qui a fait la terre par sa force » (Jérémie 10:12). Sa puissance se retrouve dans ses réalisations les plus infimes. Voyez l’atome. Il en tient plus de un million dans l’épaisseur d’un cheveu. Même si l’on agrandissait un atome à la taille d’un immeuble de 13 étages, son noyau ne serait pas plus gros qu’un grain de sel perdu entre les sixième et septième étages. C’est pourtant à ce noyau infinitésimal qu’on doit la puissance phénoménale dégagée par une explosion nucléaire.

      « Tout ce qui respire »

      15. Quelle leçon Jéhovah a-​t-​il donnée à Job en attirant son attention sur divers animaux sauvages ?

      15 Une autre preuve manifeste de la puissance créatrice de Jéhovah réside dans l’abondance de la vie animale. Dans une longue liste de ce qui loue Jéhovah, Psaume 148 inclut, au verset 10, les « animaux sauvages » et les « animaux domestiques ». Pour faire comprendre à Job pourquoi l’homme devrait éprouver une crainte respectueuse de son Créateur, Jéhovah a attiré son attention sur des animaux comme le lion, le zèbre, le taureau sauvage, Béhémoth (l’hippopotame) et Léviathan (probablement le crocodile). Si l’homme redoute ces animaux puissants, intimidants et indomptables, que ne devrait-​il pas ressentir envers leur Créateur ? (Job, chapitres 38-41).

      16. Qu’est-​ce qui vous impressionne chez certains oiseaux ?

      16 Psaume 148:10 mentionne également les « oiseaux ». Songez seulement à leur extraordinaire variété ! De l’autruche, Jéhovah a dit à Job qu’elle « se moque du cheval et de son cavalier ». De fait, même si elle ne vole pas, cette géante de 2,50 mètres peut courir à 65 kilomètres à l’heure, avec des foulées de 4,50 mètres (Job 39:13, 18). L’albatros, lui, passe la majeure partie de son existence dans les airs, au-dessus des mers. Ses trois mètres d’envergure permettent à ce voilier par excellence de planer pendant des heures sans un battement d’aile. Le calypte d’Hélène, avec ses cinq centimètres de long, est le plus petit oiseau du monde. Ce colibri au plumage étincelant peut battre des ailes 80 fois par seconde, faire du surplace, comme un hélicoptère, et même voler en arrière.

      17. Quelles sont les proportions de la baleine bleue, et à quelle conclusion logique devrait nous amener l’observation de la création animale ?

      17 Même les « animaux marins » louent Jéhovah, affirme Psaume 148:7. Intéressons-​nous à celui qui passe pour le plus gros animal ayant jamais vécu sur notre planète : la baleine bleue. Long d’une trentaine de mètres, cet animal qui nage dans les « eaux profondes » pèse autant qu’un troupeau de 30 éléphants adultes. Sa langue à elle seule fait le poids d’un éléphant ; son cœur, de la taille d’une petite voiture, ne bat que 9 fois par minute (par comparaison, le cœur du colibri bat jusqu’à 1 200 fois par minute). L’un au moins des vaisseaux sanguins de la baleine bleue est si large qu’un enfant pourrait se glisser à l’intérieur. Comment ne pas se sentir poussé à reprendre cette exhortation finale du livre des Psaumes : « Que tout ce qui respire loue Jah ! » (Psaume 150:6).

      Ce que nous apprend la puissance créatrice de Jéhovah

      18-19. Quelle est l’étendue de la variété de la vie sur terre, et que nous apprend la création sur la souveraineté de Jéhovah ?

      18 Que nous apprend la façon dont Jéhovah utilise sa puissance créatrice ? Ne sommes-​nous pas frappés de respect devant la variété de la création ? Un psalmiste s’est exclamé : « Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah ! [...] La terre est pleine de tes productions » (Psaume 104:24). Qui dira le contraire ? À ce jour, les biologistes ont identifié plus de un million d’espèces vivantes sur la terre ; mais combien de millions y en a-​t-​il en tout ? Nul ne le sait. Un artiste se trouve parfois en panne d’inspiration. Mais la créativité de Jéhovah — son pouvoir d’inventer et de créer des choses nouvelles et diverses — est manifestement intarissable.

      19 Il existe aussi un rapport entre la puissance créatrice de Jéhovah et sa souveraineté. Le titre « Créateur » distingue Jéhovah de tout ce qui existe dans l’univers et qui est immanquablement « création ». Même son Fils unique, qui fut un « habile ouvrier » pendant la création, n’est jamais appelé Créateur ni cocréateur dans la Bible (Proverbes 8:30 ; Matthieu 19:4). Il n’est que le « premier-né de toute création » (Colossiens 1:15). Sa position de Créateur confère donc à Jéhovah le droit naturel d’exercer un pouvoir souverain exclusif sur l’ensemble de l’univers (Romains 1:20 ; Révélation 4:11).

      20. En quel sens Jéhovah se repose-​t-​il depuis qu’il a achevé sa création terrestre ?

      20 Jéhovah a-​t-​il fini d’utiliser sa puissance pour créer ? La Bible dit qu’ayant achevé son œuvre créatrice du sixième jour « il se mit à se reposer de toute son œuvre le septième jour » (Genèse 2:2). L’apôtre Paul a montré que ce septième « jour » dure plusieurs milliers d’années, puisqu’il était toujours en cours à son époque (Hébreux 4:3-6). Mais ce « repos » est-​il total ? Non, car Jéhovah ne cesse jamais de travailler (Psaume 92:4 ; Jean 5:17). Par « repos », il faut donc comprendre seulement l’arrêt de la création physique concernant la terre. À aucun moment, en revanche, Jéhovah n’a cessé d’œuvrer à la réalisation de ses desseins, que ce soit en inspirant les Saintes Écritures ou en travaillant même à des ‘créatures nouvelles’, dont nous parlerons au chapitre 19 (2 Corinthiens 5:17).

      21. Quel effet la puissance créatrice de Jéhovah exercera-​t-​elle éternellement sur les humains fidèles ?

      21 Au terme de son jour de repos, Jéhovah sera en mesure de déclarer toute son œuvre terrestre ‘très bonne’, comme il l’a fait à la fin des six jours de création (Genèse 1:31). Comment décidera-​t-​il ensuite d’exercer sa puissance créatrice illimitée ? Nous l’ignorons. Mais soyons sûrs qu’il ne cessera de nous fasciner sous ce rapport. Il continuera éternellement à se révéler à nous par sa création (Ecclésiaste 3:11). Plus nous connaîtrons notre Grand Créateur, plus notre crainte de lui sera profonde et plus nous nous approcherons de lui.

      a Pour avoir une idée de ce que représente une telle distance, songez que, si vous deviez la couvrir en voiture, il vous faudrait plus de 100 ans en roulant à 160 kilomètres à l’heure 24 heures sur 24.

      b Certains ont émis l’idée qu’aux temps bibliques on devait déjà utiliser une forme rudimentaire de lunette astronomique. Comment, disent-​ils, aurait-​on pu savoir autrement que le nombre des étoiles est immense, incalculable, à l’échelle humaine ? Cette hypothèse infondée ne tient pas compte de Jéhovah, l’Auteur de la Bible (2 Timothée 3:16).

      c Avez-​vous une idée du temps qu’il vous faudrait pour simplement compter 100 milliards d’étoiles ? À raison d’une étoile par seconde, 24 heures sur 24 : 3 171 années.

      Éléments de méditation

      • Psaume 8:3-9 Comment la création de Jéhovah peut-​elle nous enseigner l’humilité ?

      • Psaume 19:1-6 À quoi la puissance créatrice de Jéhovah peut-​elle nous inciter, et pourquoi ?

      • Matthieu 6:25-34 En quoi le fait de réfléchir à la puissance créatrice de Jéhovah nous aide-​t-​il à combattre l’inquiétude et à nous fixer des priorités valables ?

      • Actes 17:22-31 Comment la façon dont Jéhovah a utilisé sa puissance créatrice nous enseigne-​t-​elle que l’idolâtrie est un non-sens et que Dieu n’est pas loin de nous ?

  • Puissance destructrice — « Jéhovah est un puissant guerrier »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Pharaon et son armée se noient dans la mer Rouge.

      CHAPITRE 6

      Puissance destructrice — « Jéhovah est un puissant guerrier »

      1-3. a) Quelle menace les Égyptiens représentaient-​ils pour les Israélites ? b) Comment Jéhovah a-​t-​il combattu pour son peuple ?

      PRIS au piège ! Bloqués entre des escarpements infranchissables et la mer, talonnés par l’implacable armée égyptienne, les Israélites semblent promis au massacrea. Moïse les exhorte pourtant à ne pas perdre espoir. « Jéhovah lui-​même combattra pour vous », leur assure-​t-​il (Exode 14:14).

      2 Sans doute invoque-​t-​il néanmoins Jéhovah, puisqu’il lui répond : « Pourquoi cries-​tu vers moi sans arrêt ? […] Lève ton bâton, tends la main sur la mer et fends-​la » (Exode 14:15, 16). Représentez-​vous la suite des évènements. Jéhovah donne ordre à son ange, et la colonne de nuage vient se placer sur les arrières d’Israël, se déployant peut-être comme un rempart devant la ligne d’attaque égyptienne (Exode 14:19, 20 ; Psaume 105:39). Moïse tend sa main. Un vent puissant se lève, qui commence à fendre la mer. Finalement, les eaux se figent en deux murailles, libérant un passage assez large pour que toute la nation s’y engage (Exode 14:21 ; 15:8).

      3 Devant cette démonstration de puissance, Pharaon devrait battre en retraite. L’orgueil le pousse au contraire à charger (Exode 14:23). Les Égyptiens s’engouffrent à leur tour dans le lit de la mer, mais voilà que leurs chars se mettent à perdre leurs roues, ce qui sème le chaos. Les Israélites sont à présent en sécurité sur l’autre rive. Jéhovah commande alors à Moïse : « Tends la main sur la mer pour que les eaux reviennent sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers. » Les murailles liquides s’effondrent, engloutissant Pharaon et son armée (Exode 14:24-28 ; Psaume 136:15).

      4. a) Quel genre de personne Jéhovah s’est-​il montré à la mer Rouge ? b) Quelle réticence cette image de Jéhovah pourrait-​elle inspirer à certains ?

      4 La délivrance d’Israël à la mer Rouge a marqué l’histoire des relations entre Dieu et les hommes. En la circonstance, Jéhovah s’est montré un « puissant guerrier » (Exode 15:3). Quel sentiment cela vous inspire-​t-​il ? Sachant la somme de chagrins et de souffrances que les guerres ont causée à l’humanité, l’idée que Dieu utilise sa puissance pour détruire vous dissuade-​t-​elle de vous approcher de lui ?

      À la mer Rouge, Jéhovah s’est montré un « puissant guerrier ».

      Guerres de Dieu et guerres des hommes

      5-6. a) Pourquoi Dieu est-​il appelé à juste titre « Jéhovah des armées » ? b) En quoi les guerres de Dieu se distinguent-​elles des guerres humaines ?

      5 Le titre « Jéhovah des armées » figure environ 260 fois dans les Écritures hébraïques et deux fois dans les Écritures grecques chrétiennes (1 Samuel 1:11). En tant que Maître Souverain, Jéhovah commande une immense armée angélique (Josué 5:13-15 ; 1 Rois 22:19). La puissance de destruction de cette armée est inimaginable (Isaïe 37:36). Évoquer la destruction d’humains n’est pas agréable, mais soyons conscients que les guerres de Dieu n’ont rien de commun avec les guerres mesquines des hommes. Les chefs militaires et politiques ont beau enrober leurs agressions de justifications nobles, leurs guerres sont invariablement empreintes de cupidité et d’égoïsme.

      6 Jéhovah n’agit pas sous le coup d’émotions irraisonnées. Deutéronome 32:4 dit de lui : « Le Rocher, parfaite est son action, car toutes ses manières d’agir sont justes. Dieu de fidélité qui n’est jamais injuste ; il est juste et droit. » Sa Parole condamne la fureur effrénée, ainsi que la cruauté et la violence (Genèse 49:7 ; Psaume 11:5). Il ne fait donc jamais rien sans raison. Il utilise sa puissance destructrice avec mesure et en dernier recours, comme en témoigne cette question transmise par son prophète Ézéchiel : « “Est-​ce que la mort d’une personne méchante me fait plaisir ?, déclare le Souverain Seigneur Jéhovah. Est-​ce que je ne préfère pas qu’elle change de conduite et qu’elle reste en vie ?” » (Ézéchiel 18:23).

      7-8. a) Qu’a cru à tort Job à propos de ses souffrances ? b) Comment Élihou a-​t-​il rectifié le point de vue de Job sur ce sujet ? c) Que nous apprend l’erreur de Job ?

      7 Mais alors, pourquoi Jéhovah se sert-​il de sa puissance pour détruire ? Avant de répondre à cette question, évoquons le juste Job. Satan ayant prétendu que Job, et par extension tout humain, ne resterait pas fidèle dans l’épreuve, Jéhovah a répondu à sa provocation en lui permettant d’éprouver l’intégrité de son serviteur. Conséquences pour Job : maladie, ruine, mort de ses enfants (Job 1:1 – 2:8). Ignorant de quoi il retournait, Job s’est cru puni injustement par Dieu. Pourquoi, lui a-​t-​il demandé, le prenait-​il pour « cible », le considérait-​il comme son « ennemi » ? (Job 7:20 ; 13:24).

      8 Job se trompait. Un jeune homme du nom d’Élihou le lui a expliqué en ces termes : « Es-​tu si convaincu d’avoir raison que tu dises : “Je suis plus juste que Dieu” ? » (Job 35:2). Penser en savoir plus que Dieu ou estimer son action injuste n’est pas sage. « Il est impensable que le vrai Dieu agisse avec méchanceté, que le Tout-Puissant fasse quelque chose de mal ! », a déclaré Élihou, ajoutant un peu plus tard : « Comprendre le Tout-Puissant est hors de notre portée ; sa force est immense, et il ne viole jamais le droit ni son abondante justice » (Job 34:10 ; 36:22, 23 ; 37:23). Par conséquent, soyons convaincus que, lorsque Dieu combat, c’est pour le bon motif. Ceci posé, examinons un certain nombre de raisons pour lesquelles le Dieu de paix se mue parfois en guerrier (1 Corinthiens 14:33).

      Ce qui oblige le Dieu de paix à combattre

      9. Pourquoi le Dieu de paix est-​il amené à combattre ?

      9 Après avoir loué Dieu comme « puissant guerrier », Moïse s’est exclamé : « Qui est comme toi parmi les dieux, ô Jéhovah ? Qui est comme toi, toi qui te montres suprêmement saint ? » (Exode 15:11). Sur le même thème, le prophète Habacuc a écrit : « Tu as les yeux trop purs pour regarder le mal et tu ne peux pas tolérer la méchanceté » (Habacuc 1:13). Dieu d’amour, Jéhovah est aussi un Dieu de sainteté et de justice, deux qualités qui exigent parfois la mise en œuvre de sa puissance destructrice (Isaïe 59:15-19 ; Luc 18:7). Jéhovah ne ternit donc pas sa sainteté en combattant. C’est, au contraire, parce qu’il est saint qu’il combat (Exode 39:30).

      10. a) Quand et comment la nécessité de combattre s’est-​elle imposée à Dieu pour la première fois ? b) Quel serait le seul moyen de résoudre l’hostilité prédite en Genèse 3:15, et quels bienfaits les humains justes en retireraient-​ils ?

      10 Voyez la situation qu’a engendrée la rébellion du premier couple humain (Genèse 3:1-6). En tolérant l’injustice d’Adam et Ève, Jéhovah aurait affaibli sa position de Souverain de l’univers. Sa justice exigeait qu’il les condamne à mort (Romains 6:23). Par ailleurs, dans la toute première prophétie biblique, il prédit une hostilité entre ses serviteurs et les partisans du « serpent », Satan (Révélation 12:9 ; Genèse 3:15). Le seul moyen de résoudre cette hostilité serait finalement d’écraser Satan (Romains 16:20). Cette exécution vaudrait de grands bienfaits aux humains justes, car elle débarrasserait la terre de l’influence satanique et ouvrirait la voie à l’instauration d’un paradis universel (Matthieu 19:28). Dans l’intervalle, Jéhovah serait parfois obligé d’intervenir, ses serviteurs se trouvant sous la menace physique et spirituelle permanente des agents de Satan.

      Dieu intervient pour supprimer la méchanceté

      11. Pourquoi Dieu a-​t-​il estimé devoir provoquer un déluge universel ?

      11 Le déluge fut l’une de ces interventions. À propos de l’époque de Noé, nous lisons en Genèse 6:11, 12 : « La terre était devenue corrompue aux yeux du vrai Dieu, et elle était remplie de violence. Oui, Dieu regarda la terre et elle était corrompue ; tous les humains sur la terre avaient une vie corrompue. » Jéhovah allait-​il laisser les méchants souffler la dernière étincelle de moralité qui subsistait sur la terre ? Non. Il estima de son devoir de débarrasser la terre des individus violents et immoraux par un déluge universel.

      12. a) Qu’a annoncé Jéhovah à propos de la « descendance » d’Abraham ? b) Pourquoi les Amorites devaient-​ils être exterminés ?

      12 Il s’est produit à peu près la même chose avec le jugement sur les Cananéens. Jéhovah avait révélé que d’Abraham viendrait une « descendance » par laquelle toutes les familles de la terre seraient bénies. Conformément à ce dessein, il promit de donner aux descendants d’Abraham le pays de Canaan, alors habité par les Amorites. Comment allait-​il justifier l’éviction de ce peuple par la force ? Il prédit qu’elle n’aurait lieu que 400 ans plus tard, une fois que la « faute des Amoritesb » serait « à son comble » (Genèse 12:1-3 ; 13:14, 15 ; 15:13, 16 ; 22:18). Au cours de cette période, les Amorites sombrèrent dans la corruption. Canaan devint un pays d’idolâtrie, de meurtres et de pratiques sexuelles dépravées (Exode 23:24 ; 34:12, 13 ; Nombres 33:52). On y tuait même des enfants en les jetant dans des feux sacrificiels. Comment un Dieu saint aurait-​il pu exposer son peuple à pareille méchanceté ? « Le pays est impur, déclara-​t-​il, et je le punirai pour sa faute, et le pays vomira ses habitants » (Lévitique 18:21-25). Pour autant, il ne se livra pas à une tuerie aveugle. Il épargna les Cananéens qui, comme Rahab ou les Gabaonites, manifestèrent de bonnes dispositions (Josué 6:25 ; 9:3-27).

      Il combat pour son nom

      13-14. a) Pourquoi Jéhovah était-​il dans l’obligation de sanctifier son nom ? b) Comment Jéhovah a-​t-​il lavé son nom d’un opprobre ?

      13 Jéhovah étant saint, son nom l’est également (Lévitique 22:32). Jésus a appris à ses disciples à prier ainsi : « Que ton nom soit sanctifié » (Matthieu 6:9). Or, en attaquant Dieu dans sa réputation et dans sa manière d’exercer la domination, la rébellion en Éden profana son nom. Jéhovah ne pouvait fermer les yeux sur cette rébellion aggravée d’une calomnie. Il devait laver son nom (Isaïe 48:11).

      14 Revenons aux Israélites. Tant qu’ils sont restés esclaves en Égypte, la promesse faite à Abraham selon laquelle toutes les familles de la terre seraient bénies par sa descendance a semblé inconsistante. Mais, en les délivrant et en les constituant en nation, Jéhovah a lavé son nom de cet opprobre. Le prophète Daniel a d’ailleurs dit dans une prière : « Ô Jéhovah notre Dieu, toi qui as fait sortir ton peuple de l’Égypte par ta main puissante et qui t’es fait un nom qui est célèbre » (Daniel 9:15).

      15. Pourquoi Jéhovah a-​t-​il libéré les Juifs captifs à Babylone ?

      15 Notez d’ailleurs que Daniel a prononcé cette prière à un moment où les Juifs avaient de nouveau besoin que Jéhovah agisse pour son nom. Leur désobéissance les avait conduits en captivité, à Babylone cette fois. De leur capitale, Jérusalem, ne subsistaient que des ruines. Sachant que le rétablissement des Juifs dans leur pays magnifierait le nom de Jéhovah, Daniel a fait cette prière : « Ô Jéhovah, pardonne. Ô Jéhovah, prête attention et agis ! Ne tarde pas, par égard pour ton nom, ô mon Dieu, car ta ville et ton peuple portent ton nom » (Daniel 9:18, 19).

      Il combat pour ses serviteurs

      16. Expliquez pourquoi l’attention que Jéhovah prête à la défense de son nom ne le rend pas froid et égocentrique.

      16 L’attention qu’il prête à la défense de son nom rend-​elle Jéhovah froid et égocentrique ? Non, car sa sainteté et son attachement à la justice l’incitent à protéger ses serviteurs. Le chapitre 14 de la Genèse raconte que, grâce au soutien de Dieu, Abraham mit en déroute des troupes bien supérieures aux siennes, celles de quatre rois envahisseurs qui avaient enlevé Loth (son neveu) et sa famille. Sans doute cette victoire est-​elle la première qui fut consignée dans le « livre des Guerres de Jéhovah », un document qui, semble-​t-​il, contenait également des récits de batailles non rapportés dans la Bible (Nombres 21:14). Bien d’autres victoires allaient suivre.

      17. Comment savons-​nous que Jéhovah a combattu pour les Israélites après leur entrée en Canaan ? Citez des exemples.

      17 Juste avant de pénétrer en Canaan, les Israélites ont reçu cette assurance de la bouche de Moïse : « Jéhovah votre Dieu marchera devant vous et combattra pour vous, tout comme il l’a fait sous vos yeux en Égypte » (Deutéronome 1:30 ; 20:1). De fait, sous Josué, le successeur de Moïse, puis pendant la période des juges, et jusque sous les rois fidèles de Juda, Jéhovah a combattu pour ses serviteurs, leur donnant de nombreuses victoires retentissantes (Josué 10:1-14 ; Juges 4:12-17 ; 2 Samuel 5:17-21).

      18. a) Pourquoi pouvons-​nous être heureux que Jéhovah n’ait pas changé ? b) Que se passera-​t-​il lorsque l’hostilité annoncée en Genèse 3:15 atteindra son paroxysme ?

      18 Jéhovah n’a pas changé ni n’a renoncé à faire de la terre un paradis paisible (Genèse 1:27, 28). Sa haine de la méchanceté est intacte, et il aime infiniment ses serviteurs, en faveur de qui il interviendra sous peu (Psaume 11:7). Attendons-​nous en effet à ce que l’hostilité annoncée en Genèse 3:15 atteigne prochainement son paroxysme de façon spectaculaire et violente. Pour sanctifier son nom et protéger son peuple, Jéhovah se fera alors une nouvelle fois « puissant guerrier » (Zacharie 14:3 ; Révélation 16:14, 16).

      19. a) Expliquez par un exemple en quoi l’usage que Dieu fait de sa puissance destructrice peut nous rapprocher de lui. b) Quel effet la promptitude avec laquelle Dieu nous défend devrait-​elle avoir sur nous ?

      19 Prenons un exemple. Un homme voit une bête sauvage attaquer sa famille. Il se jette sur le fauve et le tue. Pensez-​vous que sa femme et ses enfants seront horrifiés de son geste ? Ne vous attendez-​vous pas plutôt à ce qu’ils soient profondément touchés par tant d’amour et d’abnégation ? Que Dieu utilise sa puissance pour détruire ne devrait pas davantage nous offusquer. De le savoir prêt à combattre pour nous protéger devrait nous le faire aimer encore plus, et augmenter aussi notre respect pour sa puissance illimitée. C’est ainsi que nous pourrons « offrir à Dieu un service sacré […], avec crainte et vénération » (Hébreux 12:28).

      Approchez-​vous du « puissant guerrier »

      20. Que faire lorsque nous ne comprenons pas bien ce que la Bible dit sur une guerre de Dieu, et pourquoi ?

      20 Évidemment, la Bible ne nous explique pas toujours en détail ce qui motivait les décisions de Jéhovah dans ses guerres. Mais une chose est sûre : Jéhovah n’utilise jamais sa puissance de destruction d’une manière injuste, aveugle ou cruelle. Du reste, il est souvent possible d’éclaircir un passage de la Bible en se référant à son contexte ou à quelque donnée historique (Proverbes 18:13). Quoi qu’il en soit, le simple fait de connaître toujours mieux Jéhovah et de méditer sur ses qualités remarquables nous aidera à dissiper d’éventuels doutes. Nous constaterons que nous avons tout lieu de faire confiance à notre Dieu (Job 34:12).

      21. Bien que Jéhovah se montre parfois un « puissant guerrier », qu’est-​il par nature ?

      21 Si Jéhovah se montre un « puissant guerrier » quand la situation l’exige, il n’est pas belliqueux pour autant. Dans sa vision du char céleste, Ézéchiel a vu Jéhovah prêt à combattre ses ennemis. Mais il l’a vu aussi entouré d’un arc-en-ciel, symbole de paix (Genèse 9:13 ; Ézéchiel 1:28 ; Révélation 4:3). Jéhovah est manifestement calme et pacifique. « Dieu est amour », a écrit l’apôtre Jean (1 Jean 4:8). Toutes ses qualités s’équilibrent à la perfection. Quel bonheur de pouvoir nous approcher de ce Dieu puissant, mais plein d’amour !

      a D’après l’historien juif Josèphe, les Hébreux « étaient suivis [...] de six cents chars de guerre avec 50 000 cavaliers et des hoplites au nombre de 200 000 » (Antiquités judaïques, II, 324 [XV, 3]).

      b Le terme « Amorites » paraît désigner ici l’ensemble des peuples de Canaan (Deutéronome 1:6-8, 19-21, 27 ; Josué 24:15, 18).

      Éléments de méditation

      • 2 Rois 6:8-17 En période de grandes difficultés, qu’y a-​t-​il d’encourageant à savoir que Dieu est « Jéhovah des armées » ?

      • Ézéchiel 33:10-20 Avant de recourir à sa puissance destructrice, quelle possibilité Jéhovah offre-​t-​il avec miséricorde aux transgresseurs ?

      • 2 Thessaloniciens 1:6-10 Quel soulagement la destruction prochaine des méchants procurera-​t-​elle à ceux qui servent Dieu fidèlement ?

      • 2 Pierre 2:4-13 Qu’est-​ce qui amène Jéhovah à utiliser sa puissance pour détruire ? Quelles leçons sont ainsi enseignées à tous les hommes ?

  • Puissance protectrice — « Dieu est notre refuge »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Un berger qui porte un agneau dans ses bras.

      CHAPITRE 7

      Puissance protectrice — « Dieu est notre refuge »

      1-2. Quels dangers menaçaient les Israélites en 1513 avant notre ère lorsqu’ils ont pénétré dans la région du Sinaï, et comment Jéhovah a-​t-​il rassuré son peuple ?

      EN CE début de 1513 avant notre ère, les Israélites pénètrent dans la région du Sinaï. Le danger les guette. Ils entament en effet la traversée périlleuse d’un « grand et redoutable désert […] habité par des serpents venimeux et des scorpions » (Deutéronome 8:15). L’attaque de nations hostiles n’est pas à exclure. C’est Jéhovah, leur Dieu, qui a conduit les Israélites jusqu’ici. Sera-​t-​il capable de les protéger ?

      2 Il les rassure : « Vous avez vu vous-​mêmes ce que j’ai fait aux Égyptiens pour vous porter sur des ailes d’aigles et vous amener vers moi » (Exode 19:4). Jéhovah rappelle à son peuple qu’il l’a délivré des Égyptiens, l’amenant en lieu sûr comme porté par des aigles. Les « ailes d’aigles » illustrent bien la protection divine, et sous plus d’un rapport.

      3. Pourquoi l’image des « ailes d’aigles » illustre-​t-​elle bien la protection divine ?

      3 Les ailes grandes et puissantes de l’aigle ne lui servent pas seulement à s’élever dans les airs. Aux heures chaudes de la journée, la mère protège sa fragile nichée du soleil brûlant en lui faisant de l’ombre avec ses ailes déployées, dont l’envergure peut dépasser deux mètres. À d’autres moments, elle abrite ses petits du vent froid en les enveloppant encore une fois de ses ailes. Comme un aigle avec sa progéniture, Jéhovah avait protégé et abrité la toute jeune nation d’Israël. Dans le désert, ses serviteurs pourraient trouver refuge à l’ombre de ses ailes puissantes aussi longtemps qu’ils lui resteraient fidèles (Deutéronome 32:9-11 ; Psaume 36:7). Mais pouvons-​nous, aujourd’hui, espérer la protection de Dieu ?

      Dieu promet sa protection

      4-5. Pourquoi pouvons-​nous être sûrs et certains que Dieu tiendra sa promesse de nous protéger ?

      4 Jéhovah est assurément capable de protéger ses serviteurs. N’est-​il pas le « Dieu Tout-Puissant » ? (Genèse 17:1). Tel un flot qu’on ne peut endiguer, sa force en action est irrésistible. La question n’est donc pas de savoir s’il peut, mais s’il veut utiliser sa puissance pour protéger ses serviteurs.

      5 La réponse est clairement oui ! Jéhovah nous certifie qu’il protégera son peuple. « Dieu est notre refuge et notre force, un secours facile à trouver en temps de détresse », affirme Psaume 46:1. Et puisque Dieu « ne peut mentir », nous pouvons avoir totalement confiance en sa promesse (Tite 1:2). Arrêtons-​nous sur quelques métaphores utilisées par Jéhovah pour exprimer son souci de nous protéger.

      6-7. a) Quelle protection le berger des temps bibliques assurait-​il à ses brebis ? b) Comment la Bible illustre-​t-​elle le désir sincère de Jéhovah de protéger ses brebis et de prendre soin d’elles ?

      6 Jéhovah est notre Berger, et « nous sommes son peuple et les brebis de son pâturage » (Psaume 23:1 ; 100:3). Peu d’animaux sont aussi vulnérables que les moutons domestiques. Il fallait du courage au berger des temps bibliques pour protéger son petit bétail contre les lions, les loups et les ours, sans parler des voleurs (1 Samuel 17:34, 35 ; Jean 10:12, 13). Un courage qui n’empêchait pas la tendresse. Quand une brebis mettait bas loin de l’enclos, l’homme veillait sur la bête tout le temps qu’elle était vulnérable, puis il prenait l’agneau sans défense et le portait dans l’enclos.

      Un berger qui porte un agneau dans ses bras.

      « Il les portera contre sa poitrine. »

      7 En se comparant à un berger, Jéhovah nous assure de son désir sincère de nous protéger (Ézéchiel 34:11-16). Rappelez-​vous Isaïe 40:11, cette description de Jéhovah déjà évoquée au chapitre 2 : « Comme un berger, il prendra soin de son troupeau. Il rassemblera les agneaux avec son bras et il les portera contre sa poitrine. » Comment le petit agneau se retrouvait-​il sur la poitrine du berger, dans les plis de son vêtement ? Il pouvait s’approcher de lui, et même attirer son attention par de légers coups de tête contre sa jambe. Mais c’est le berger qui devait se baisser, le soulever et le mettre doucement à l’abri contre lui. N’est-​ce pas une image touchante du désir qu’a notre grand Berger de nous protéger ?

      8. a) Qui Dieu promet-​il de protéger, et comment Proverbes 18:10 le montre-​t-​il ? b) Comment se réfugie-​t-​on dans le nom de Dieu ?

      8 Dieu assortit toutefois sa promesse d’une condition : il ne protégera que ceux qui s’approchent de lui. Proverbes 18:10 dit en effet : « Le nom de Jéhovah est une tour fortifiée. Le juste y court et obtient protection. » Aux temps bibliques, on construisait parfois des tours dans le désert comme lieux de refuge. Encore fallait-​il s’y enfuir. Il en va de même pour le nom de Dieu. Se contenter de le répéter comme une formule magique ne sert à rien. Pour se réfugier dans le nom divin, il faut connaître Celui qui le porte, avoir confiance en lui et se conformer à ses normes justes. Que Jéhovah est bon de nous donner l’assurance qu’il sera une tour protectrice si nous nous tournons vers lui avec foi !

      « Notre Dieu est capable de nous sauver »

      9. Qu’a fait Jéhovah en plus de promettre sa protection ?

      9 Jéhovah n’a pas fait que promettre la protection. Aux temps bibliques, il a prouvé par des miracles sa capacité de protéger son peuple. Combien de fois n’a-​t-​il pas, de sa « main » forte, tenu à distance de redoutables ennemis d’Israël ? (Exode 7:4). Mais des individus également ont bénéficié de sa puissance protectrice.

      10-11. Quels exemples bibliques montrent que Jéhovah a utilisé sa puissance protectrice en faveur d’individus ?

      10 Le jour où trois jeunes Hébreux (Shadrak, Méshak et Abed-Négo) refusèrent de se prosterner devant son image d’or, Nabuchodonosor, le monarque le plus puissant de l’époque, menaça, furieux, de les jeter dans un four chauffé à blanc. « Quel est le dieu qui pourra alors vous sauver de ma main ? » lança-​t-​il avec arrogance (Daniel 3:15). Les trois jeunes gens ne doutaient pas que leur Dieu était en mesure de les protéger, mais ils ne présumèrent pas qu’il le ferait. « Si nous devons être jetés dans le four de feu ardent, répondirent-​ils, le Dieu que nous servons est capable de nous en sauver » (Daniel 3:17). De fait, qu’était ce four de feu ardent, même chauffé sept fois plus que la normale, pour leur Dieu tout-puissant ? Jéhovah les protégea effectivement, et le roi dut reconnaître qu’« il n’existe pas d’autre dieu qui soit capable de sauver comme celui-là » (Daniel 3:29).

      11 Jéhovah fit une autre démonstration remarquable de sa puissance protectrice lorsqu’il transféra la vie de son Fils unique dans le ventre de la vierge juive Marie. Un ange annonça à la jeune fille qu’elle allait ‘être enceinte et donner naissance à un fils’. « De l’esprit saint viendra sur toi, et de la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre », précisa-​t-​il (Luc 1:31, 35). Jamais le Fils de Dieu n’allait être apparemment aussi vulnérable. La mère humaine transmettrait-​elle son péché et son imperfection à l’embryon ? Satan parviendrait-​il à blesser ou à tuer l’enfant avant sa naissance ? Impossible. Jéhovah érigea comme un rempart autour de Marie, afin que rien ne puisse, dès sa conception, causer du tort à l’embryon — ni imperfection, ni force nuisible, ni assassin humain, ni démon. Il continua de protéger son Fils bien-aimé durant sa jeunesse (Matthieu 2:1-15). Jésus demeura ainsi hors de toute atteinte jusqu’au moment fixé par Dieu.

      12. Pourquoi Jéhovah a-​t-​il protégé miraculeusement certains individus aux temps bibliques ?

      12 Pourquoi Jéhovah a-​t-​il accordé une protection miraculeuse à certains individus ? Ce fut souvent pour protéger quelque chose d’encore plus important qu’eux : la réalisation de son projet. La survie du petit enfant Jésus, par exemple, était indispensable à l’accomplissement du projet divin, et par répercussion au bonheur de l’humanité. En outre, les nombreux récits montrant la puissance protectrice en action font partie des Écritures inspirées, qui « ont été écrites pour nous instruire, afin que, grâce à notre endurance et à la consolation des Écritures, nous ayons l’espérance » (Romains 15:4). Ils consolident notre foi dans le Dieu tout-puissant. Mais quelle protection pouvons-​nous attendre de nos jours ?

      Ce que n’est pas la protection divine

      13. Jéhovah est-​il dans l’obligation d’opérer des miracles pour nous ? Expliquez.

      13 Que Jéhovah nous promette sa protection n’implique pas qu’il soit dans l’obligation d’opérer des miracles pour nous. Jamais il ne nous a garanti une vie sans problèmes dans le système actuel. Beaucoup de ses serviteurs fidèles subissent d’ailleurs toutes sortes d’adversités : pauvreté, guerre, maladie, mort. Jésus n’a pas caché à ses disciples que, sur le plan individuel, ils pourraient être tués pour leur foi. D’où sa recommandation d’endurer jusqu’à la fin (Matthieu 24:9, 13). Si Jéhovah utilisait chaque fois sa puissance pour nous délivrer miraculeusement, Satan aurait beau jeu de le provoquer et de mettre en doute la sincérité de l’attachement que nous vouons à Dieu (Job 1:9, 10).

      14. Quels exemples montrent que Jéhovah ne protège pas tous ses serviteurs de façon identique ?

      14 D’ailleurs, même aux temps bibliques, Jéhovah n’usait pas de sa puissance protectrice pour soustraire chacun de ses serviteurs à une mort prématurée. L’apôtre Jacques, par exemple, fut exécuté par Hérode vers 44 de notre ère. Un peu plus tard, Pierre fut, lui, « sauvé de la main d’Hérode » (Actes 12:1-11). Quant à Jean, le frère de Jacques, il survécut à Pierre et à Jacques. À l’évidence, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que Dieu protège tous ses serviteurs de façon identique. De surcroît, « temps difficiles et évènements imprévus » nous arrivent à tous (Ecclésiaste 9:11). Mais alors, comment Jéhovah nous protège-​t-​il aujourd’hui ?

      Protection physique

      15-16. a) Qu’est-​ce qui prouve que Jéhovah assure une protection physique collective à ses adorateurs ? b) Quelle assurance avons-​nous que Jéhovah protège ses serviteurs actuellement et qu’il le fera pendant la « grande tribulation » ?

      15 Parlons tout d’abord de la protection physique. Dans ce domaine, les adorateurs de Jéhovah bénéficient d’une protection collective. Sans elle, Satan ne ferait qu’une bouchée de nous. L’élimination du vrai culte n’est-​elle pas l’obsession du « chef de ce monde » ? (Jean 12:31 ; Révélation 12:17). Certains des gouvernements les plus puissants de la terre ont interdit notre prédication et tenté de nous anéantir. Mais nous sommes restés fermes et avons continué à prêcher sans faiblir. Comment expliquer que de grandes nations aient été incapables de réduire au silence un groupe de chrétiens relativement restreint et visiblement sans défense ? C’est que Jéhovah nous protégeait de ses ailes puissantes (Psaume 17:7, 8).

      16 Un mot sur la protection physique lors de la « grande tribulation ». Nous n’avons pas à redouter l’exécution des jugements divins. Jéhovah, en effet, « sait délivrer de l’épreuve les hommes qui lui sont attachés, mais aussi garder les injustes pour qu’ils soient détruits au jour du jugement » (Révélation 7:14 ; 2 Pierre 2:9). En attendant, soyons convaincus de deux choses. Premièrement, Jéhovah ne permettra jamais que ses serviteurs soient effacés de la terre. Deuxièmement, il récompensera ses fidèles en leur accordant la vie éternelle dans son monde de justice, au besoin après une résurrection. Où ceux qui meurent pourraient-​ils être plus en sécurité que dans la mémoire de Dieu ? (Jean 5:28, 29).

      17. Comment Jéhovah nous préserve-​t-​il par sa Parole ?

      17 Jéhovah nous préserve dès à présent par sa « parole » vivante, qui a le pouvoir de guérir des cœurs et de réformer des vies (Hébreux 4:12). L’application des principes qu’elle contient nous assure une certaine protection physique. « Moi, Jéhovah, je suis […] celui qui t’enseigne pour ton bien », lit-​on en Isaïe 48:17. En nous conformant à la Parole de Dieu, nous pouvons incontestablement améliorer notre santé et vivre plus longtemps. Le fait, par exemple, de nous abstenir des actes sexuels immoraux et de nous purifier de toute souillure nous met à l’abri de pratiques impures et d’habitudes nocives qui causent du tort (Actes 15:29 ; 2 Corinthiens 7:1). Ne sommes-​nous pas reconnaissants à Dieu de nous protéger par sa Parole ?

      Protection spirituelle

      18. Quelle protection spirituelle Jéhovah nous accorde-​t-​il ?

      18 La protection spirituelle est celle qui compte le plus. Avec amour, Jéhovah protège notre spiritualité en nous fournissant de quoi endurer les épreuves et préserver nos bonnes relations avec lui. Il cherche ainsi à nous garder en vie non pour quelques années seulement, mais pour l’éternité. Considérons quelques-uns des moyens qu’il utilise pour nous protéger spirituellement.

      19. Comment l’esprit de Jéhovah peut-​il nous aider à venir à bout de n’importe quelle épreuve ?

      19 Jéhovah ‘écoute la prière’ (Psaume 65:2). Aussi, ouvrons-​lui notre cœur quand nous avons l’impression de crouler sous les difficultés. Nous en retirerons un grand soulagement (Philippiens 4:6, 7). Jéhovah ne fera peut-être pas disparaître miraculeusement nos problèmes, mais, en réponse à nos prières, il nous communiquera la sagesse dont nous avons besoin pour y faire face (Jacques 1:5, 6). Par ailleurs, Jéhovah donne son esprit saint à qui le lui demande (Luc 11:13). Cet esprit puissant nous fera venir à bout de n’importe quelle épreuve ou difficulté. Il nous insufflera la « puissance qui dépasse la normale », et nous tiendrons bon jusqu’à ce que Jéhovah élimine toute situation douloureuse, dans le monde nouveau désormais très proche (2 Corinthiens 4:7).

      20. Comment Jéhovah exerce-​t-​il parfois sa puissance protectrice par l’intermédiaire de ses adorateurs ?

      20 Parfois, Jéhovah exerce sa puissance protectrice par l’intermédiaire de ses adorateurs. Il nous a ‘attirés’ dans une ‘communauté mondiale de frères’ (1 Pierre 2:17 ; Jean 6:44). Au sein de cette fraternité, nous voyons son esprit saint influencer puissamment nos compagnons en bien, produire en eux du fruit sous la forme de belles qualités comme l’amour, la bienveillance et la bonté (Galates 5:22, 23). Aussi, quand nous sommes dans la détresse et que l’un d’entre eux se sent poussé à nous donner un conseil utile ou à nous dire un mot d’encouragement bienvenu, remercions Jéhovah de cette forme de protection.

      21. a) Quels moyens Jéhovah utilise-​t-​il pour nous fournir la nourriture spirituelle au bon moment par l’intermédiaire de l’« esclave fidèle et avisé » ? b) Comment avez-​vous personnellement tiré profit des dispositions prévues par Jéhovah pour nous protéger spirituellement ?

      21 Enfin, Jéhovah nous protège par une nourriture spirituelle fournie au bon moment. Pour nous aider à puiser de la force dans sa Parole, il a chargé l’« esclave fidèle et avisé » de dispenser cette nourriture spirituelle. Publications (telles que les revues La Tour de Garde et Réveillez-vous !), site internet jw.org, réunions et assemblées sont autant de moyens utilisés par cet esclave fidèle pour nous donner la « nourriture au bon moment », c’est-à-dire ce dont nous avons besoin, quand nous en avons besoin (Matthieu 24:45). Ne vous est-​il jamais arrivé, lors d’une réunion chrétienne, d’entendre un propos — dans un commentaire, un discours, ou même une prière — qui vous a communiqué exactement la force et l’encouragement qu’il vous fallait ? N’avez-​vous jamais lu dans l’une de nos revues un article qui a changé quelque chose dans votre vie ? Souvenons-​nous que Jéhovah a prévu tout cela pour nous protéger spirituellement.

      22. À quelle fin Jéhovah utilise-​t-​il systématiquement sa puissance, et en quoi agit-​il ainsi au mieux de nos intérêts ?

      22 Jéhovah est assurément un « bouclier pour tous ceux qui se réfugient en lui » (Psaume 18:30). S’il n’utilise pas actuellement sa puissance pour nous protéger de tout malheur, nous savons, en revanche, qu’il l’utilise systématiquement pour assurer la réalisation de son projet. Ce faisant, il agit au mieux de nos intérêts à long terme, car, si nous nous approchons de lui et restons dans son amour, il nous accordera une vie parfaite pour l’éternité. Forts de cette espérance, nous pouvons considérer les souffrances dans le système actuel comme « momentanées et légères » (2 Corinthiens 4:17).

      Éléments de méditation

      • Psaume 23:1-6 Comment Jéhovah, le Grand Berger, protège-​t-​il ses serviteurs et prend-​il soin d’eux ?

      • Psaume 91:1-16 Comment Jéhovah nous protège-​t-​il du malheur spirituel, et que devons-​nous faire pour nous mettre sous sa protection ?

      • Daniel 6:16-22, 25-27 Quelle démonstration de sa puissance protectrice Jéhovah a-​t-​il faite à un roi de l’Antiquité, et qu’apprenons-​nous de ce récit ?

      • Matthieu 10:16-22, 28-31 À quelle opposition devons-​nous nous attendre, mais pourquoi ne devrions-​nous pas avoir peur des opposants ?

  • Puissance réparatrice — Jéhovah fait « toutes choses nouvelles »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Folle de joie, une veuve serre son petit garçon ressuscité dans ses bras.

      CHAPITRE 8

      Puissance réparatrice — « Toutes choses nouvelles »

      1-2. Quelles pertes affligent la famille humaine de nos jours, et quel effet ont-​elles sur nous ?

      L’ENFANT est en larmes. Il a perdu ou cassé son jouet préféré. Sa détresse fait vraiment peine à voir. Mais que papa retrouve ou répare le jouet, et le petit visage s’illumine ! Un geste tout simple pour l’adulte remplit l’enfant de joie et d’émerveillement. Il a retrouvé ce qu’il croyait à jamais perdu.

      2 Jéhovah, notre Père par excellence, a le pouvoir de redonner à ses enfants terrestres ce qu’ils pensent irrémédiablement perdu. Nous ne parlons pas de jouets, évidemment. Les pertes qui nous affligent en ces « temps difficiles à supporter » sont beaucoup plus graves (2 Timothée 3:1-5). Maison, biens, emploi, santé : une grande partie de ce à quoi les gens tiennent semble menacé en permanence. La destruction de l’environnement et ses conséquences, l’extinction de nombreuses espèces vivantes, constituent aussi des sujets d’inquiétude. Rien, cependant, ne nous traumatise comme la mort d’un être cher. Quel vide, quelle impuissance nous ressentons alors ! (2 Samuel 18:33).

      3. Quelle perspective réconfortante Actes 3:21 nous ouvre-​t-​il, et par quel moyen Jéhovah la concrétisera-​t-​il ?

      3 Aussi, quel soulagement de savoir que la puissance de Jéhovah est réparatrice ! Comme nous le verrons, Jéhovah redonnera à ses enfants terrestres une quantité étonnante de choses. C’est même, dit la Bible, le « rétablissement de toutes choses » qu’il a en vue (Actes 3:21). Pour ce faire, il utilisera le royaume messianique dirigé par son Fils, Jésus Christ, royaume dont les faits indiquent qu’il a été instauré au ciel en 1914a (Matthieu 24:3-14). En quoi consistera ce rétablissement ? Considérons quelques-unes des prodigieuses actions réparatrices de Jéhovah. L’une d’elles est observable dès à présent. Nous pouvons même en bénéficier. D’autres se produiront à une grande échelle dans l’avenir.

      Le rétablissement du culte pur

      4-5. Qu’est-​il arrivé au peuple de Dieu en 607 avant notre ère, mais quelle espérance Jéhovah lui a-​t-​il donnée ?

      4 Jéhovah a d’ores et déjà rétabli le culte pur. Pour comprendre ce que cela signifie, évoquons une période charnière de l’histoire du royaume de Juda. Nous aurons un aperçu saisissant de la puissance réparatrice de Jéhovah en action (Romains 15:4).

      5 Imaginez ce qu’ont dû ressentir les Juifs fidèles en 607 avant notre ère en voyant Jérusalem, leur ville bien-aimée, détruite, ses murailles effondrées, et surtout le glorieux temple de Salomon, centre du culte pur de Jéhovah pour toute la terre, réduit à l’état de ruine (Psaume 79:1). Déportés à Babylone, les survivants laissent derrière eux un pays désolé, livré aux bêtes sauvages (Jérémie 9:11). D’un point de vue humain, tout semble perdu (Psaume 137:1). Mais Jéhovah, qui a prédit ce désastre depuis longtemps, a donné aussi une espérance : l’avenir apportera un rétablissement.

      6-8. a) Quel thème revient en permanence dans les écrits des prophètes hébreux, et quel premier accomplissement ces prophéties ont-​elles connu ? b) À notre époque, quel accomplissement de nombreuses prophéties de rétablissement les serviteurs de Dieu ont-​ils vécu ?

      6 Le rétablissement est un thème qui revient en permanence chez les prophètes hébreuxb. À travers leurs écrits, Jéhovah promet un pays restauré et repeuplé, fertile, protégé des bêtes sauvages et des attaques ennemies — un paradis en somme (Isaïe 65:25 ; Ézéchiel 34:25 ; 36:35). Sans oublier le principal : le culte pur rétabli et le Temple reconstruit (Michée 4:1-5). Cette espérance va permettre aux exilés juifs de mieux supporter leurs 70 années de captivité à Babylone.

      7 Le moment du rétablissement arrive enfin. Libérés de Babylone, les Juifs retournent à Jérusalem et y rebâtissent le temple de Jéhovah (Esdras 1:1, 2). Tant qu’ils restent attachés au culte pur, Jéhovah les bénit, rendant leur pays fertile et prospère, les protégeant de leurs ennemis, ainsi que des bêtes sauvages qui ont envahi la région. Quelle joie leur procure la puissance réparatrice de Jéhovah ! Ces évènements n’ont toutefois constitué qu’un premier accomplissement, limité, des prophéties de rétablissement. Un second, bien plus important, devait avoir lieu « dans la période finale des jours », à notre époque, une fois l’Héritier de David investi du pouvoir royal (Isaïe 2:2-4 ; 9:6, 7).

      8 Peu après son intronisation dans le royaume céleste en 1914, Jésus a porté son attention sur les besoins spirituels des fidèles sur la terre. Tout comme le conquérant perse Cyrus avait libéré de Babylone un reste des Juifs en 537 avant notre ère, Jésus a libéré un reste des Juifs spirituels, ses propres disciples, de l’influence de Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion (Révélation 18:1-5 ; Romains 2:29). Depuis 1919, le culte pur a repris sa place dans la vie des vrais chrétiens ; ils adorent désormais Jéhovah dans son temple spirituel purifié, la disposition qu’il a prévue pour l’exercice de ce culte pur (Malachie 3:1-5). En quoi ce rétablissement est-​il important pour nous ?

      Importance du rétablissement spirituel

      9. Après l’époque apostolique, sous l’influence des Églises de la chrétienté, qu’est-​il advenu du vrai culte, mais qu’a fait Jéhovah à notre époque ?

      9 Replaçons ces évènements dans leur perspective historique. L’excellente situation spirituelle des chrétiens du 1er siècle ne devait pas faire oublier que Jésus et les apôtres avaient prédit la corruption du vrai culte et sa disparition (Matthieu 13:24-30 ; Actes 20:29, 30). De fait, après l’époque apostolique est apparue la chrétienté, dont le clergé a adopté des enseignements et des pratiques du paganisme. Incompréhensible Trinité, confession aux prêtres, prières à Marie et aux saints plutôt qu’à Jéhovah : tout a concouru à rendre Dieu presque inapprochable pour les fidèles. Après des siècles d’une telle corruption, qu’a fait Jéhovah ? Il a tout bonnement rétabli le culte pur au beau milieu d’un monde asphyxié par le mensonge religieux et souillé de pratiques impies. Il n’est pas exagéré de dire que ce rétablissement restera un évènement majeur des temps modernes.

      10-11. a) Quelles sont les deux grandes caractéristiques du paradis spirituel, et en quoi vous concernent-​elles ? b) Quel genre de personnes Jéhovah rassemble-​t-​il dans le paradis spirituel, et à quoi auront-​elles le bonheur d’assister ?

      10 Les vrais chrétiens bénéficient donc désormais d’un paradis spirituel qui se développe sans cesse. Ce paradis présente deux grandes caractéristiques. La première est le culte pur du vrai Dieu, Jéhovah, culte qu’il a débarrassé du mensonge et des altérations. Notre Père céleste nous fournit une nourriture spirituelle qui nous permet de le connaître, de lui plaire et de nous approcher de lui (Jean 4:24). La deuxième caractéristique du paradis spirituel concerne des personnes. Comme Isaïe l’avait annoncé, « dans la période finale des jours » Jéhovah a enseigné les voies de la paix à ses adorateurs. Il a aboli la guerre parmi eux. Il les aide à revêtir la « personnalité nouvelle » malgré leurs défauts. Il bénit leurs efforts en leur donnant son esprit saint qui produit en eux un beau fruit (Éphésiens 4:22-24 ; Galates 5:22, 23). Quiconque se soumet à l’influence de l’esprit de Dieu fait vraiment partie du paradis spirituel.

      11 Jéhovah rassemble dans ce paradis le genre de personnes qu’il aime : des humains qui l’aiment aussi, qui aiment la paix et qui sont « conscients de leurs besoins spirituels » (Matthieu 5:3). Ceux-là auront le bonheur d’assister à un rétablissement encore plus remarquable : le rétablissement de l’humanité et de la terre tout entière.

      « Voyez ! Je suis en train de faire toutes choses nouvelles »

      12-13. a) Pourquoi les prophéties de rétablissement doivent-​elles avoir un autre accomplissement ? b) Quel projet pour la terre Jéhovah a-​t-​il exprimé en Éden, et quelle assurance Jéhovah nous donne-​t-​il ?

      12 De nombreuses prophéties de rétablissement appellent plus qu’une restauration spirituelle. Isaïe, par exemple, a parlé d’une époque où malades, boiteux, aveugles et sourds seraient guéris et où même la mort serait engloutie pour toujours (Isaïe 25:8 ; 35:1-7). Or, ces promesses n’ont pas connu de réalisations littérales dans l’Israël d’autrefois. Et, bien que nous ayons vu leur accomplissement spirituel à notre époque, tout porte à croire qu’elles auront aussi un accomplissement littéral et à grande échelle dans l’avenir. Comment le savons-​nous ?

      13 En Éden, Jéhovah avait exprimé très clairement son projet pour la terre : qu’elle soit peuplée d’une immense famille unie, heureuse et en bonne santé. L’homme et la femme devaient s’occuper de la terre, et de tous ses animaux, avec l’objectif d’en faire un paradis (Genèse 1:28). On en est loin aujourd’hui ! Mais soyons certains que Jéhovah mène toujours à bien ses projets (Isaïe 55:10, 11). Il a chargé Jésus, son Roi messianique, d’instaurer ce paradis universel (Luc 23:43).

      14-15. a) Comment Jéhovah fera-​t-​il « toutes choses nouvelles » ? b) À quoi ressemblera la vie dans le paradis, et quel aspect de cette vie vous attire le plus ?

      14 Vous imaginez-​vous la terre tout entière transformée en paradis ? C’est à ce propos que Jéhovah a dit : « Voyez ! Je suis en train de faire toutes choses nouvelles » (Révélation 21:5). Quel sens faut-​il donner à ces paroles ? Après que Jéhovah aura déchaîné sa puissance destructrice contre l’actuel monde méchant, il subsistera « un nouveau ciel et une nouvelle terre », ce qui signifie que, du ciel, un nouveau gouvernement dirigera, sur terre, une nouvelle société composée des humains qui aiment Jéhovah et font sa volonté (2 Pierre 3:13). Satan et ses démons seront mis hors d’état de nuire (Révélation 20:3). Pour la première fois depuis des millénaires, les hommes seront affranchis de cette influence corruptrice, haineuse et malfaisante. Le soulagement, on le conçoit, sera énorme.

      15 Nous serons enfin en mesure de prendre soin de notre magnifique planète comme cela aurait dû se faire au départ. La terre possède ses propres capacités régénératrices. Lacs et cours d’eau pollués se purifient d’eux-​mêmes quand on tarit les sources de pollution. Que s’éteigne le fracas des armes, et les paysages défigurés par la guerre cicatriseront leurs plaies. Quel plaisir ce sera de travailler en harmonie avec la terre, de l’aider à devenir un immense Éden à la faune et à la flore d’une infinie variété ! Oubliée, la destruction aveugle des espèces animales et végétales ! L’homme sera en paix avec toute la création terrestre. Les enfants n’auront plus rien à craindre des bêtes sauvages (Isaïe 9:6, 7 ; 11:1-9).

      16. Dans le paradis, quel rétablissement touchera chaque humain fidèle ?

      16 Ce rétablissement nous touchera aussi d’une manière très personnelle. Après Armaguédon, les survivants verront les guérisons miraculeuses se multiplier aux quatre coins du monde. Comme lors de sa vie sur terre, Jésus utilisera la puissance de Dieu pour rendre la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, la mobilité aux boiteux et aux infirmes (Matthieu 15:30). Les personnes âgées recouvreront la résistance, la santé et la vigueur de leur jeunesse (Job 33:25). Les rides s’effaceront, les membres s’affermiront, les muscles retrouveront force et souplesse. Tous les humains fidèles sentiront les effets du péché et de l’imperfection s’estomper jusqu’à disparaître complètement. Quelle gratitude n’éprouverons-​nous pas alors envers Jéhovah Dieu pour sa merveilleuse puissance réparatrice ! Mais considérons à présent un aspect particulièrement réconfortant de cette extraordinaire époque de rétablissement.

      Les morts rendus à la vie

      17-18. a) Pourquoi Jésus a-​t-​il repris les sadducéens ? b) Qu’est-​ce qui a amené Élie à prier Jéhovah d’opérer une résurrection ?

      17 Les sadducéens ne croyaient pas à la résurrection. Jésus a repris ces chefs religieux en ces termes : « Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu » (Matthieu 22:29). Les Écritures révèlent en effet que Jéhovah possède cette puissance réparatrice.

      18 Voyez ce qui s’est passé à l’époque d’Élie. Une veuve tient dans ses bras le corps inerte de son fils unique. L’enfant est mort. Le prophète Élie, que cette femme a logé quelque temps, doit être bouleversé. Il y a peu, il a contribué à sauver le garçon de la famine et, sans doute, s’est-​il attaché à lui. La mère, elle, est anéantie. Ce fils était tout ce qui la rattachait encore à son mari. Peut-être espérait-​elle qu’il s’occuperait d’elle dans sa vieillesse. Désemparée, elle croit payer là quelque faute passée. C’en est trop pour Élie ! Il prend doucement l’enfant des bras de sa mère, le monte dans sa chambre et, là, demande à Jéhovah Dieu de lui redonner sa vie (1 Rois 17:8-21).

      19-20. a) Comment Abraham a-​t-​il montré sa foi dans la puissance réparatrice de Jéhovah, et d’où lui venait cette foi ? b) Comment Jéhovah a-​t-​il récompensé la foi d’Élie ?

      19 Élie n’était pas le premier à croire à la résurrection. Des siècles avant lui, Abraham était persuadé que Jéhovah possédait cette puissance réparatrice — et pour cause. Il avait 100 ans et sa femme, Sara, 90 quand Jéhovah avait rétabli miraculeusement, comme ramené à la vie, leurs facultés reproductrices pour permettre à Sara d’avoir un fils (Genèse 17:17 ; 21:2, 3). Plus tard, lorsque Jéhovah lui a demandé de lui sacrifier le garçon devenu adulte, Abraham a montré sa foi, estimant que Jéhovah pourrait rendre la vie à son cher Isaac (Hébreux 11:17-19). Cette foi intense explique peut-être qu’avant de gravir la montagne pour offrir son fils, Abraham ait assuré à ses serviteurs qu’ils reviendraient tous les deux (Genèse 22:5).

      Élie regarde une veuve folle de joie serrer dans ses bras son petit garçon ressuscité.

      « Regarde, ton fils est vivant. »

      20 Jéhovah ayant épargné Isaac, il n’a pas été nécessaire qu’il le ressuscite. Dans le cas d’Élie, en revanche, le fils de la veuve était bel et bien mort. Mais pas pour longtemps, puisque Jéhovah a récompensé la foi de son prophète en ressuscitant l’enfant. En rendant celui-ci à sa mère, Élie prononcera ces mots inoubliables : « Regarde, ton fils est vivant » (1 Rois 17:22-24).

      21-22. a) Quelle est la raison d’être des récits de résurrections consignés dans la Bible ? b) Quelle sera l’ampleur de la résurrection dans le paradis, et qui en sera chargé ?

      21 C’est la première fois dans la Bible qu’on voit Jéhovah utiliser sa puissance pour rétablir une vie humaine. Par la suite, il accordera ce pouvoir à Élisée, à Jésus, à Paul et à Pierre. Bien sûr, ces ressuscités sont morts de nouveau un jour, mais ce qui leur est arrivé nous donne un magnifique aperçu des choses à venir.

      22 Dans le paradis, Jésus sera pleinement « la résurrection et la vie » (Jean 11:25). Il ressuscitera des millions de disparus pour leur donner la possibilité de vivre éternellement sur la terre, dans le paradis (Jean 5:28, 29). Voyez-​vous ces amis, ces parents que la mort a tenus séparés si longtemps et qui tombent dans les bras les uns des autres, ivres de bonheur ? L’humanité tout entière louera Jéhovah pour sa puissance réparatrice.

      23. Quelle a été la plus grande démonstration de puissance réalisée par Jéhovah, et en quoi garantit-​elle la sûreté de notre espérance ?

      23 Jéhovah a assorti toutes ces espérances de la meilleure des garanties. Dans sa plus grande démonstration de puissance, il a ressuscité son Fils à la vie spirituelle pour en faire le second dans l’univers, juste au-dessous de lui. Jésus ressuscité est apparu à des centaines de personnes (1 Corinthiens 15:5, 6). N’y a-​t-​il pas là de quoi convaincre même les sceptiques ? Jéhovah, c’est une certitude, a le pouvoir de rétablir la vie !

      24. Qu’est-​ce qui nous assure que Jéhovah ressuscitera les morts, et quelle espérance pouvons-​nous tous nourrir ?

      24 Notre Dieu n’a pas seulement le pouvoir de relever les morts ; il en a aussi le désir. Sous inspiration, le fidèle Job a révélé que Jéhovah désire ardemment ramener les morts à la vie (Job 14:15). Comment ne pas se sentir attiré vers un Dieu aussi impatient d’utiliser sa puissance réparatrice avec tant d’amour ? Rappelons-​nous, cependant, que la résurrection n’est qu’un pan de la grande œuvre de rétablissement de Jéhovah. Aussi, tout en continuant à vous approcher de lui, accordez du prix à votre espérance de voir un jour Jéhovah « faire toutes choses nouvelles » (Révélation 21:5).

      a Les « temps du rétablissement de toutes choses » ont commencé lorsque le royaume messianique a été établi avec, à sa tête, un héritier du fidèle roi David. Jéhovah avait promis à David qu’un de ses héritiers régnerait à jamais (Psaume 89:35-37). Mais après la destruction de Jérusalem par Babylone, en 607 avant notre ère, plus aucun descendant de David n’avait siégé sur le trône de Dieu. Lors de son intronisation au ciel, Jésus, né sur terre dans la lignée de David, est devenu ce Roi promis de longue date.

      b Moïse, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Michée et Sophonie ont tous écrit sur ce thème.

      Éléments de méditation

      • 2 Rois 5:1-15 Comment son humilité a-​t-​elle valu à un homme des temps bibliques de bénéficier de la puissance réparatrice de Jéhovah ?

      • Job 14:12-15 Quelle confiance Job nourrissait-​il, et quel effet ces versets pourraient-​ils avoir sur notre propre espérance ?

      • Psaume 126:1-6 Que pourrions-​nous éprouver en pensant au rétablissement du culte pur à notre époque et à notre participation à ce rétablissement ?

      • Romains 4:16-25 Pourquoi est-​il important d’avoir foi dans la puissance réparatrice de Jéhovah ?

  • « Christ est la puissance de Dieu »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • En pleine nuit, Jésus marche sur les flots agités de la mer de Galilée.

      CHAPITRE 9

      « Christ est la puissance de Dieu »

      1-3. a) Quelle situation terrifiante les disciples ont-​ils vécue en mer de Galilée, et qu’a fait Jésus ? b) Pourquoi Jésus est-​il appelé à juste titre la « puissance de Dieu » ?

      LES disciples sont terrifiés. La tempête les a surpris en pleine traversée. Les colères de la mer de Galilée n’ont pourtant rien pour les surprendrea — plusieurs d’entre eux ne sont-​ils pas pêcheurs de métier ? (Matthieu 4:18, 19). Mais, en l’occurrence, c’est un « vent de tempête très violent », et les flots sont déchaînés. On manœuvre fébrilement pour tenter de garder le cap, mais rien n’y fait. ‘Les vagues s’écrasent sur le bateau’, qui commence à se remplir. À la poupe, malgré le vacarme, Jésus dort à poings fermés. Il se repose d’une journée harassante passée à enseigner les foules. Craignant pour leur vie, les disciples le réveillent : « Seigneur, sauve-​nous ! Nous allons mourir ! » (Marc 4:35-38 ; Matthieu 8:23-25).

      2 Jésus n’est pas effrayé. Sûr de lui, il réprimande le vent et la mer : « Silence ! Tais-​toi ! » Les éléments lui obéissent instantanément : la tempête tombe, les vagues s’apaisent, et un « grand calme » se fait. Une peur extraordinaire saisit alors les disciples. « Qui est donc cet homme ? » se murmurent-​ils l’un à l’autre. Oui, qui est cet homme capable de réprimander le vent et la mer comme on corrige un enfant turbulent ? (Marc 4:39-41 ; Matthieu 8:26, 27).

      3 Jésus n’était pas un homme comme les autres. Pour lui et par son intermédiaire, Jéhovah s’est livré à de prodigieux actes de puissance. « Christ est la puissance de Dieu », écrira à juste titre l’apôtre Paul (1 Corinthiens 1:24). Comment la puissance de Dieu se manifeste-​t-​elle en Jésus ? Et quelle incidence l’usage que Jésus a fait de sa puissance peut-​il avoir sur notre vie ?

      La puissance du Fils unique de Dieu

      4-5. a) Quelle puissance et quel pouvoir Jéhovah a-​t-​il confiés à son Fils unique ? b) Quelle force le Fils avait-​il à sa disposition pour réaliser les desseins créateurs de son Père ?

      4 Parlons de la puissance que possédait Jésus dans sa vie préhumaine. Jéhovah a exercé « sa puissance éternelle » pour créer son Fils unique, le futur Jésus Christ (Romains 1:20 ; Colossiens 1:15). Puis il l’a chargé de concrétiser ses desseins créateurs, lui octroyant à cette fin une puissance et un pouvoir considérables. La Bible dit du Fils : « Toutes choses vinrent à l’existence par son intermédiaire, et pas même une chose ne vint à l’existence si ce n’est par son intermédiaire » (Jean 1:3).

      5 L’ampleur de cette mission donne le vertige. Les millions d’anges, l’univers physique et ses milliards de galaxies, la terre avec ses formes de vie si variées : imaginez la puissance qu’il a fallu pour produire tout cela. Mais le Fils disposait de la plus formidable force de l’univers : l’esprit saint de Dieu. Quel plaisir pour lui d’avoir été l’habile Ouvrier dont Jéhovah s’est servi pour créer toutes les autres choses ! (Proverbes 8:22-31).

      6. Quelle puissance et quel pouvoir Jésus a-​t-​il reçus après sa mort sur terre et sa résurrection ?

      6 Était-​il possible que le Fils unique de Dieu se voie confier encore plus de puissance et de pouvoir ? Après sa mort ici-bas et sa résurrection, il a déclaré : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (Matthieu 28:18). Jésus a donc reçu et la capacité et le droit d’exercer la puissance dans tout l’univers. « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », il a désormais autorité pour ‘réduire à rien tout gouvernement et tout pouvoir et puissance’ — visibles et invisibles — qui s’opposent à son Père (Révélation 19:16 ; 1 Corinthiens 15:24-26). À l’exception de lui-​même, Jéhovah ‘n’a rien laissé qui ne soit pas soumis’ à Jésus (Hébreux 2:8 ; 1 Corinthiens 15:27).

      7. Quelle garantie avons-​nous que Jésus n’abusera jamais de la puissance que Jéhovah lui a donnée ?

      7 Faut-​il craindre que Jésus fasse mauvais usage de sa puissance ? Non, car il aime trop son Père pour jamais lui déplaire (Jean 8:29 ; 14:31). Il sait, pour l’avoir vu à l’œuvre, que Jéhovah n’abuse pas de sa toute-puissance, qu’il cherche au contraire à « montrer sa force en faveur de ceux qui ont un cœur entier pour lui » (2 Chroniques 16:9). Et puis, Jésus partage l’amour de son Père pour les hommes. Nous pouvons donc être sûrs qu’il exercera toujours sa puissance à des fins bienfaisantes (Jean 13:1). Du reste, ses actes parlent d’eux-​mêmes. Considérons la puissance qu’il possédait quand il était sur terre, et l’utilisation qu’il en faisait.

      « Il parlait avec puissance »

      8. Quel pouvoir Jésus a-​t-​il reçu lors de son onction, et comment a-​t-​il utilisé sa puissance ?

      8 Si Jésus ne semble pas avoir opéré de miracles durant son enfance à Nazareth, les choses ont changé après son baptême, en l’an 29. Il avait environ 30 ans (Luc 3:21-23). « Dieu l’a oint d’esprit saint et de puissance, nous apprend la Bible, et […] il a traversé le pays tout en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient opprimés par le Diable » (Actes 10:38). « Faisant le bien » : n’est-​ce pas l’indice d’une bonne utilisation de sa puissance ? Une fois oint, Jésus est devenu un « prophète qui parlait et agissait avec puissance » (Luc 24:19).

      9-11. a) Où Jésus enseignait-​il souvent, et quelle difficulté cela aurait-​il pu lui poser ? b) Pourquoi la foule était-​elle ébahie par sa manière d’enseigner ?

      9 En quel sens Jésus parlait-​il avec puissance ? Comme il enseignait souvent en plein air — au bord des lacs, à flanc de colline, dans les rues, sur les places de marché —, il était facile à ceux que ses paroles n’accrochaient pas de passer leur chemin (Marc 6:53-56 ; Luc 5:1-3 ; 13:26). Quant aux autres, ils devaient faire l’effort de conserver ces paroles dans leur esprit et leur cœur, car la page imprimée n’existait pas. Il fallait donc que l’enseignement de Jésus soit à la fois captivant, limpide et facile à retenir. Ce n’était pas un problème pour lui. Voyez le Sermon sur la montagne.

      10 Par un matin du début de l’an 31, une foule se rassemble sur le versant d’une colline, non loin de la mer de Galilée. Certains, qui viennent de Judée et de Jérusalem, ont parcouru une centaine de kilomètres ; d’autres arrivent du nord, de la région maritime de Tyr et de Sidon. De nombreux malades s’approchent de Jésus pour le toucher, et il les guérit tous. Une fois qu’il ne reste plus une seule personne atteinte d’affection grave, Jésus commence à enseigner (Luc 6:17-19). Quand il a fini, il laisse un auditoire ébahi. Pourquoi ?

      11 Des années plus tard, un témoin écrira : « La foule était ébahie par sa manière d’enseigner, car il enseignait en homme qui a autorité » (Matthieu 7:28, 29). Jésus parlait avec une puissance qui était palpable. Il s’exprimait au nom de Dieu et fondait son enseignement sur l’autorité de la Parole de Dieu (Jean 7:16). Ses propos étaient clairs, ses exhortations persuasives, ses arguments irréfutables. Il allait au fond des choses et parlait au cœur. Il apprenait aux gens comment trouver le bonheur, comment prier, comment chercher le royaume de Dieu, comment bâtir pour un avenir sûr (Matthieu 5:3 – 7:27). Ses mots tiraient de leur torpeur les cœurs affamés de vérité et de justice, et certains de ses auditeurs acceptaient alors de « se renier » et de tout abandonner pour le suivre (Matthieu 16:24 ; Luc 5:10, 11). Cela n’atteste-​t-​il pas qu’il parlait avec puissance ?

      « Il agissait avec puissance »

      12-13. En quel sens Jésus ‘agissait-​il avec puissance’, et quelle diversité ses miracles présentaient-​ils ?

      12 Jésus « agissait avec puissance » (Luc 24:19). Les Évangiles lui attribuent plus de 30 miraclesb, tous opérés grâce à la « puissance de Jéhovah » (Luc 5:17). Cela représente des milliers d’individus secourus. En nourrissant 5 000 hommes, et plus tard 4 000 autres, « sans compter les femmes et les jeunes enfants », c’est à des milliers et des milliers de personnes que Jésus a fait du bien en seulement deux miracles (Matthieu 14:13-21 ; 15:32-38).

      13 Ses œuvres de puissance présentaient une grande diversité. Il expulsait les démons sans difficulté (Luc 9:37-43). Il avait pouvoir sur la matière, étant capable de changer de l’eau en vin ou, devant ses disciples sidérés, de marcher sur l’eau (Jean 2:1-11 ; 6:18, 19). Aucune maladie ne lui résistait, qu’il s’agisse de déficience organique, d’affection chronique ou d’atteinte mortelle (Marc 3:1-5 ; Jean 4:46-54). Ses guérisons revêtaient elles-​mêmes des formes très diverses. Plusieurs ont été réalisées à distance, d’autres par contact physique (Matthieu 8:2, 3, 5-13). Certaines étaient instantanées, d’autres graduelles (Marc 8:22-25 ; Luc 8:43, 44).

      « Ils virent Jésus qui marchait sur l’eau. »

      14. En quelles circonstances Jésus a-​t-​il montré qu’il avait pouvoir sur la mort ?

      14 Mais il y a plus remarquable encore : Jésus avait pouvoir sur la mort. Les Évangiles montrent qu’en trois circonstances il a ramené un mort à la vie, rendant une fillette de 12 ans à ses parents, un fils unique à sa mère veuve et un homme à ses sœurs (Luc 7:11-15 ; 8:49-56 ; Jean 11:38-44). Aucun cas n’était trop compliqué. L’adolescente a été relevée de son lit de mort juste après qu’elle eut expiré, le fils de la veuve de sa civière funèbre sans doute le jour de son décès, et Lazare de sa tombe quatre jours après sa mort.

      Une utilisation désintéressée, responsable et bienveillante de la puissance

      15-16. Quels faits indiquent que Jésus exerçait sa puissance avec désintéressement ?

      15 Imaginez cette puissance entre les mains d’un dirigeant imparfait. À quels abus ne donnerait-​elle pas lieu ! Mais Jésus était sans péché (1 Pierre 2:22). Il ne s’est pas laissé contaminer par l’égoïsme, l’ambition et la cupidité qui incitent les hommes imparfaits à user de leur puissance au détriment d’autrui.

      16 Jésus exerçait sa puissance avec désintéressement, non pour son avantage personnel. Tenaillé par la faim, il s’est refusé à changer des pierres en pains (Matthieu 4:1-4). Il avait peu de biens, signe qu’il ne profitait pas de ses pouvoirs pour s’enrichir (Matthieu 8:20). Un autre élément renforce le caractère désintéressé de ses œuvres de puissance : ses miracles lui coûtaient quelque chose. Lorsqu’il guérissait, fût-​ce une seule personne, une puissance sortait de lui, et il le ressentait (Marc 5:25-34). Quand on pense qu’il laissait des foules le toucher, et que tous étaient guéris ! (Luc 6:19). Quelle abnégation, vraiment !

      17. Comment Jésus a-​t-​il montré qu’il faisait un usage responsable de sa puissance ?

      17 Jésus faisait également un usage responsable de sa puissance. Il ne cherchait pas à se donner en spectacle ni à faire étalage de ses pouvoirs (Matthieu 4:5-7). C’est ainsi qu’il a refusé d’opérer des signes pour satisfaire la curiosité mal placée d’Hérode (Luc 23:8, 9). Loin de crier sa puissance sur les toits, il recommandait souvent à ceux qu’il guérissait de ne pas en parler (Marc 5:43 ; 7:36). Il ne voulait pas qu’on tire des conclusions sur son identité à partir de récits à sensation (Matthieu 12:15-19).

      18-20. a) Qu’est-​ce qui influençait la façon dont Jésus utilisait sa puissance ? b) Que pensez-​vous de la manière dont Jésus a guéri un certain sourd ?

      18 Cet homme puissant se distinguait totalement des dirigeants au cœur sec qui exercent leur pouvoir sans s’inquiéter des besoins et des souffrances d’autrui. Jésus se souciait des gens. La seule vue des affligés le bouleversait, et il se sentait poussé à les soulager (Matthieu 14:14). Il tenait compte de leurs sentiments et de leurs besoins, prévenance qui influençait la façon dont il utilisait sa puissance. Témoin l’épisode émouvant rapporté en Marc 7:31-37.

      19 De grandes foules trouvent Jésus et lui amènent de nombreux malades, qu’il guérit tous (Matthieu 15:29, 30). Mais il s’intéresse à un homme en particulier. C’est un sourd, qui parle difficilement. Ayant peut-être décelé sa grande nervosité ou son malaise, Jésus, plein d’attention, l’entraîne à part, à l’écart de la foule. Une fois seul avec lui, il lui indique par signes ce qu’il compte faire. Il ‘met ses doigts dans les oreilles de l’homme, crachec et lui touche la langue’ (Marc 7:33). Puis, regardant le ciel, il pousse un profond soupir. Par cette mimique, il informe le sourd que c’est par la puissance de Dieu qu’il va agir. Il dit alors : « Ouvre-​toi » (Marc 7:34). Aussitôt l’homme retrouve le sens de l’ouïe et se met à parler normalement.

      20 N’est-​il pas touchant de penser qu’en plus de guérir les gens par la puissance que lui donnait Dieu, Jésus tenait compte de leurs sentiments ? Et n’est-​il pas rassurant de savoir que Jéhovah a confié le royaume messianique à quelqu’un d’aussi compatissant et qui a autant d’égards ?

      Le présage de choses à venir

      21-22. a) De quoi les miracles de Jésus donnent-​ils un avant-goût ? b) Puisque Jésus maîtrise les forces de la nature, à quoi pouvons-​nous nous attendre sous son règne ?

      21 Les œuvres de puissance que Jésus a accomplies au cours de sa vie sur terre ne donnent qu’un avant-goût des bénédictions que son règne apportera dans le monde nouveau promis par Dieu. Car c’est sur la terre entière qu’il opérera alors des miracles ! Évoquons cet avenir exaltant.

      22 Jésus rétablira l’équilibre écologique du globe. Rappelez-​vous comment il a calmé une tempête grâce à sa maîtrise des forces de la nature. Les sujets de son royaume n’auront donc plus à redouter les ouragans, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques ou d’autres catastrophes naturelles. Il a été l’habile Ouvrier dont Jéhovah s’est servi pour créer la terre et la vie qui s’y trouve ; aussi notre planète n’a-​t-​elle aucun secret pour lui. Il sait, en outre, comment en exploiter correctement les ressources. Sous son règne, elle sera tout entière transformée en un paradis (Luc 23:43).

      23. Comment le Roi Jésus comblera-​t-​il les besoins de l’humanité ?

      23 Qu’en sera-​t-​il des besoins de l’humanité ? La capacité qu’a eue Jésus de nourrir généreusement des milliers de bouches à partir de quelques denrées nous donne l’assurance que son règne éloignera le spectre de la faim. Il le fera même disparaître pour toujours grâce à une abondance de nourriture conjuguée à une répartition équitable (Psaume 72:16). Le pouvoir que Jésus a montré sur la maladie et les infirmités nous garantit également la guérison, totale et définitive, des malades, des aveugles, des sourds, des estropiés, des boiteux (Isaïe 33:24 ; 35:5, 6). Ses résurrections passées certifient enfin qu’il utilisera sa puissance de Roi céleste pour ramener à la vie les millions de morts dont il plaît à son Père de se souvenir (Jean 5:28, 29).

      24. Quand nous réfléchissons à la puissance de Jésus, que ne devons-​nous pas oublier, et pourquoi ?

      24 Quand nous réfléchissons à la puissance de Jésus, n’oublions pas que le Fils est le reflet parfait du Père (Jean 14:9). Ce que nous voyons à travers lui, c’est donc la façon dont Jéhovah exerce sa puissance. Ainsi, cette tendresse avec laquelle Jésus a guéri un lépreux. Ému de pitié, il touche l’homme et lui dit : « Je le veux ! » (Marc 1:40-42). Par des récits comme celui-là, Jéhovah nous dit en quelque sorte : « Voilà comment j’utilise ma puissance. » Comment ne pas louer notre Dieu tout-puissant et ne pas lui rendre grâces d’exercer sa puissance avec tant d’amour !

      a Les tempêtes soudaines ne sont pas rares en mer de Galilée. En raison de la basse altitude de ce lac (environ 200 mètres au-dessous du niveau de la mer), l’air y est beaucoup plus chaud que dans la région environnante. Il en résulte des perturbations atmosphériques. Du nord, des vents violents s’engouffrent dans la vallée du Jourdain depuis le mont Hermon. Au calme peut succéder brutalement la tempête.

      b De surcroît, les Évangiles groupent parfois de très nombreux miracles dans un même tableau. C’est ainsi qu’un jour ‘tous les habitants d’une ville’ sont venus vers Jésus et qu’il a guéri alors « beaucoup » de malades (Marc 1:32-34).

      c Le crachement était un moyen ou un signe de guérison accepté tant par les Juifs que par les Gentils. Les écrits rabbiniques font état de l’utilisation thérapeutique de la salive. Peut-être Jésus a-​t-​il craché tout simplement pour faire comprendre à l’infirme qu’il allait le guérir. Mais, de toute façon, ce n’était pas pour utiliser sa salive comme agent curatif naturel.

      Éléments de méditation

      • Isaïe 11:1-5 Comment Jésus manifeste-​t-​il l’‘esprit de force’, et quelle assurance cela nous donne-​t-​il concernant son règne ?

      • Marc 2:1-12 Comme le prouvent les guérisons miraculeuses qu’il a accomplies, quel pouvoir Jésus a-​t-​il reçu ?

      • Jean 6:25-27 Jésus comblait miraculeusement les besoins physiques des gens, mais quel était le but principal de son ministère ?

      • Jean 12:37-43 Pourquoi certains témoins des miracles de Jésus n’avaient-​ils pas foi en lui, et qu’est-​ce que cela nous apprend ?

  • « Devenez des imitateurs de Dieu » dans l’utilisation de votre puissance
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Deux proclamatrices prêchent à une dame dans son jardin.

      CHAPITRE 10

      « Des imitateurs de Dieu » dans l’utilisation de votre puissance

      1. Dans quel travers insidieux les humains imparfaits tombent-​ils souvent ?

      « TOUTE force dissimule un piège plein de perfidie. » Ce constat d’un poète du 19e siècle traduit un danger insidieux : l’usage abusif de la puissance. Un travers dans lequel les humains imparfaits tombent facilement. À vrai dire, depuis le début de l’Histoire, « l’homme domine l’homme pour son malheur » (Ecclésiaste 8:9). La puissance exercée sans amour a provoqué d’indicibles souffrances.

      2-3. a) Qu’a de remarquable la façon dont Jéhovah utilise sa puissance ? b) En quoi peut consister notre puissance, et de quelle manière devrions-​nous l’utiliser ?

      2 N’est-​il pas remarquable que Jéhovah Dieu n’abuse jamais de sa puissance, qui est pourtant sans limites ? Comme nous l’avons établi dans les chapitres précédents, que ce soit pour créer, détruire, protéger ou réparer, il met toujours sa puissance au service de ses desseins pleins d’amour. Cela ne nous donne-​t-​il pas envie de nous approcher de lui, et même de ‘devenir ses imitateurs’ dans l’exercice de notre propre puissance ? (Éphésiens 5:1). Mais quelle puissance, nous, faibles humains, possédons-​nous ?

      3 Ayant été créé « à l’image de Dieu », selon sa ressemblance, l’homme a de la puissance, du moins une certaine puissance (Genèse 1:26, 27). Capacité d’accomplir des choses, de produire un travail ; pouvoir ou autorité sur autrui ; faculté d’influencer nos semblables, notamment ceux qui nous aiment ; force physique ; ressources matérielles : telles sont les formes que peut revêtir notre puissance. Le psalmiste a dit de Jéhovah : « Auprès de toi est la source de la vie » (Psaume 36:9). Par conséquent, directement ou indirectement, toute puissance légitime en notre possession vient de Dieu. Il convient donc d’en faire un usage qui lui plaise. Comment y arriverons-​nous ?

      Le maître mot : l’amour

      4-5. a) Quel est le maître mot pour bien utiliser la puissance, et quel exemple Dieu nous donne-​t-​il sous ce rapport ? b) Comment l’amour nous aidera-​t-​il à faire un bon usage de notre puissance ?

      4 Pour bien utiliser la puissance, un maître mot : l’amour. C’est l’exemple que Dieu nous donne. Rappelez-​vous le premier chapitre du livre, notre étude des quatre attributs divins. Entre la puissance, la justice, la sagesse et l’amour, lequel prédomine ? L’amour. « Dieu est amour », dit 1 Jean 4:8. L’amour est sa caractéristique essentielle ; il détermine tous ses actes. La moindre manifestation de puissance de Jéhovah est donc motivée par l’amour et profite immanquablement à ceux qui l’aiment.

      5 L’amour nous aidera, nous aussi, à bien utiliser notre puissance. L’amour est « bon » et « ne cherche pas ses propres intérêts », nous dit la Bible (1 Corinthiens 13:4, 5). Il nous retiendra donc d’agir avec dureté ou cruauté envers ceux sur qui nous avons un certain pouvoir. Nous les traiterons au contraire avec dignité et ferons passer leurs besoins et leurs sentiments avant les nôtres (Philippiens 2:3, 4).

      6-7. a) Qu’est-​ce que la crainte de Dieu, et comment nous empêchera-​t-​elle de mal utiliser notre puissance ? b) Montrez par un exemple comment on peut craindre de déplaire à Dieu tout en l’aimant.

      6 Liée à l’amour, une autre qualité nous empêchera de mal utiliser notre puissance : la crainte de Dieu. « Parce qu’on craint Jéhovah on se détourne du mal », affirme en effet Proverbes 16:6. Or l’usage abusif de la puissance est assurément un mal dont nous devons nous détourner. La crainte de Dieu nous dissuadera de maltraiter ceux sur qui nous avons autorité, et ce pour deux raisons. Tout d’abord, nous avons des comptes à rendre à Dieu sur la manière dont nous traitons ces personnes (Néhémie 5:1-7, 15). Mais surtout, conformément au sens des termes originaux, cette crainte emporte généralement l’idée d’un profond respect, et la Bible l’associe à l’amour pour Dieu (Deutéronome 10:12, 13). Ce grand respect envers Jéhovah est donc fait d’une crainte salutaire de lui déplaire, moins par peur du châtiment que par amour sincère.

      7 Prenons l’exemple des relations qui existent entre un petit garçon et son père. Tout en se sentant l’objet d’un intérêt chaleureux et bienveillant, l’enfant est conscient de ce que son père exige de lui, et il sait qu’il sera discipliné s’il se conduit mal. Il ne vit pas pour autant dans la peur morbide de son père. Au contraire, il l’aime infiniment et il est content de faire tout ce qu’il peut pour avoir son approbation. Ainsi en va-​t-​il de la crainte de Dieu. Aimant notre Père céleste, nous craignons de faire quoi que ce soit qui puisse lui faire de la peine (Genèse 6:6). Nous voulons au contraire réjouir son cœur (Proverbes 27:11). C’est ce qui nous incite à bien utiliser notre puissance. Voyons ce que cela signifie dans la pratique.

      Au sein de la famille

      8. a) Quelle autorité le mari a-​t-​il dans la famille, et comment se doit-​il de l’exercer ? b) Comment un homme montre-​t-​il qu’il honore sa femme ?

      8 Intéressons-​nous tout d’abord au milieu familial. « Le mari est chef de sa femme », établit Éphésiens 5:23. Comment est-​il censé exercer cette autorité que Dieu lui confère ? La Bible lui demande de ‘comprendre sa femme et de lui accorder de l’honneur comme à un vase plus faible’ (1 Pierre 3:7). « Honneur » traduit ici un mot grec qui signifie « prix, valeur, […] respect ». Des formes apparentées sont rendues par « cadeaux » et « précieux » (Actes 28:10 ; 1 Pierre 2:7). L’homme qui honore sa femme ne l’agresse donc pas physiquement. Il ne l’humilie pas davantage ni ne la rabaisse, la privant de sa dignité. Il reconnaît au contraire sa valeur et la traite avec respect. Tant en privé qu’en public, il lui montre en paroles et en actes qu’elle compte pour lui (Proverbes 31:28). Un tel mari gagne non seulement l’amour et le respect de sa femme, mais, surtout, l’approbation de Jéhovah.

      Un couple marche main dans la main.

      En se témoignant de l’amour et du respect, maris et femmes font un bon usage de leur puissance.

      9. a) Quelle influence les femmes ont-​elles dans la famille ? b) Qu’est-​ce qui aidera une femme à utiliser ses capacités pour épauler son mari, ce qui aura quel résultat ?

      9 Les femmes aussi ont une certaine influence dans la famille. La Bible parle de femmes attachées à Dieu qui, sans déroger au principe de l’autorité, ont pris l’initiative d’aiguiller leurs maris dans une bonne direction ou de leur éviter de commettre des fautes de jugement (Genèse 21:9-12 ; 27:46 – 28:2). Une femme peut être plus vive d’esprit ou plus douée que son mari dans divers domaines, mais elle n’en doit pas moins lui témoigner un « profond respect » et lui ‘être soumise comme au Seigneur’ (Éphésiens 5:22, 33). Si elle cherche avant tout à plaire à Dieu, elle utilisera ses capacités pour épauler son mari plutôt que de le dénigrer ou d’essayer de le dominer. La femme « vraiment sage » qui seconde bien son mari bâtit sa famille et reste ainsi en paix avec Dieu (Proverbes 14:1).

      10. a) Quelle autorité Dieu a-​t-​il conférée aux parents ? b) Que signifie le mot « discipline », et comment cette discipline devrait-​elle être administrée ? (voir note).

      10 Dieu a également conféré une autorité aux parents. « Pères, dit la Bible, n’irritez pas vos enfants, mais continuez à les élever conformément à la discipline et aux avertissements de Jéhovah » (Éphésiens 6:4, note). Dans la Bible, le mot « discipline » a souvent pour sens « éducation, formation, instruction ». Les enfants ont besoin de la discipline ; des lignes de conduite précises, des limites clairement définies sont indispensables à leur épanouissement. Cette discipline synonyme d’instruction est une marque d’amour (Proverbes 13:24). Par conséquent, le « bâtona de la correction » exclut toute forme de maltraitance, aussi bien physique qu’affective (Proverbes 22:15 ; 29:15). Une discipline inflexible, dénuée d’amour, confine à l’abus d’autorité parentale ; elle risque de briser l’enfant psychologiquement (Colossiens 3:21). Par contre, une discipline raisonnable, administrée à bon escient, lui fait comprendre que ses parents l’aiment et se soucient de son développement.

      11. Comment les enfants peuvent-​ils faire un bon usage de leur puissance ?

      11 Et les enfants, justement ? Quel bon usage peuvent-​ils faire de leur puissance ? « La gloire des hommes jeunes, c’est leur force », rappelle Proverbes 20:29. Peut-​on mieux utiliser la vigueur de sa jeunesse qu’en la mettant au service du « Grand Créateur » ? (Ecclésiaste 12:1). Les jeunes doivent songer que leurs actions ont un effet sur les sentiments de leurs parents (Proverbes 23:24, 25). Des enfants obéissants qui se conduisent bien réjouissent leurs parents croyants (Éphésiens 6:1). Pareille attitude « plaît au Seigneur » (Colossiens 3:20).

      Au sein de l’assemblée

      12-13. a) Comment les anciens doivent-​ils considérer leur autorité sur l’assemblée ? b) Expliquez par un exemple pourquoi les anciens doivent traiter le troupeau avec tendresse.

      12 Jéhovah a prévu des responsables pour diriger l’assemblée chrétienne (Hébreux 13:17). L’autorité dont il investit ces hommes qualifiés doit leur servir à aider leurs compagnons et à favoriser la bonne condition du troupeau. Les autorise-​t-​elle à commander en maîtres leurs frères chrétiens ? Nullement ! Les anciens doivent considérer leur rôle dans l’assemblée avec modestie et humilité (1 Pierre 5:2, 3). La Bible leur prescrit de « prendre soin de l’assemblée de Dieu, qu’il a achetée avec le sang de son propre Fils » (Actes 20:28). C’est là une invitation explicite à traiter chaque membre du troupeau avec tendresse.

      13 Imaginez qu’un ami vous demande de prendre soin d’un objet qu’il a acheté très cher et auquel il tient beaucoup. N’y feriez-​vous pas très attention ? De même, Dieu a confié aux anciens la responsabilité de prendre soin de sa très précieuse assemblée, dont les membres sont comparés à des brebis (Jean 21:16, 17). Jéhovah tient beaucoup à ces brebis, à tel point qu’il les a achetées très cher, en fait avec ce qu’il avait de plus précieux : le sang de son Fils unique, Jésus Christ. Les anciens n’oublient pas cela et traitent humblement les brebis de Jéhovah en conséquence.

      Le « pouvoir de la langue »

      14. Quel pouvoir a la langue ?

      14 « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue », constate la Bible (Proverbes 18:21). De fait, la langue peut causer beaucoup de tort. Qui n’a jamais été piqué au vif par une remarque irréfléchie ou offensante ? Mais la langue a aussi le pouvoir de faire du bien. « La langue des sages apporte la guérison », nous dit Proverbes 12:18. Des paroles encourageantes et salutaires sont comme un baume apaisant et cicatrisant appliqué sur le cœur. Considérons quelques exemples.

      15-16. De quelles façons pouvons-​nous utiliser notre langue pour encourager ?

      15 « Parlez de façon consolante à ceux qui sont déprimés », nous recommande 1 Thessaloniciens 5:14. Des fidèles serviteurs de Jéhovah sont parfois aux prises avec la dépression. Comment les aider ? Peut-être en leur adressant des compliments précis et sincères pour les persuader qu’ils comptent aux yeux de Jéhovah. Ou encore en discutant avec eux de versets bibliques puissants qui montrent que Jéhovah se soucie vraiment de ceux qui ont le « cœur brisé » et de « ceux qui sont découragés », et qu’il les aime (Psaume 34:18). Chaque fois que nous utilisons ainsi le pouvoir de notre langue pour réconforter, nous imitons notre Dieu compatissant qui « console ceux qui sont découragés » (2 Corinthiens 7:6).

      16 La langue a aussi le pouvoir d’encourager. L’un de nos compagnons a-​t-​il perdu un être cher ? Des paroles de sympathie, témoignage de notre sollicitude, allégeront sa peine. Un chrétien âgé se sent-​il inutile ? Avec délicatesse, rassurons-​le sur sa valeur. Quelqu’un souffre-​t-​il d’une maladie chronique ? Allons le voir, décrochons notre téléphone ou envoyons-​lui un petit mot pour lui soutenir le moral par quelques paroles bienveillantes. Quelle satisfaction le Créateur doit-​il éprouver de nous entendre utiliser la parole pour dire des choses qui sont « bonnes pour affermir » ! (Éphésiens 4:29).

      17. De quelle façon importante pouvons-​nous utiliser notre langue au bénéfice d’autrui, et pourquoi devrions-​nous le faire ?

      17 On ne saurait faire un usage plus utile du pouvoir de la langue qu’en communiquant la bonne nouvelle du royaume de Dieu. « Ne refuse pas de faire du bien à ceux qui en ont besoin si tu peux les aider », dit Proverbes 3:27. Or, nous devons aux autres de leur faire connaître la bonne nouvelle qui peut les sauver. Il ne serait pas juste de garder pour nous ce message capital que Jéhovah nous a si généreusement confié (1 Corinthiens 9:16, 22). Aussi, qu’est-​ce que Jéhovah attend de nous dans ce domaine ?

      Une excellente façon d’utiliser notre puissance : prêcher la bonne nouvelle.

      Servons Jéhovah ‘de toute notre force’

      18. Qu’attend de nous Jéhovah ?

      18 Notre amour pour Jéhovah nous pousse à participer pleinement au ministère chrétien. Ce que Jéhovah nous demande sous ce rapport est à notre portée, quelle que soit notre situation : « Tout ce que vous faites, travaillez-​y de toute votre âme, comme pour Jéhovah et non pour les hommes » (Colossiens 3:23). Rappelant le plus grand commandement, Jésus a dit : « Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » (Marc 12:30). Jéhovah attend donc de chacun de nous qu’il l’aime et le serve de toute son âme.

      19-20. a) Puisque l’âme englobe le cœur, la pensée et la force, pourquoi ces trois éléments sont-​ils mentionnés en Marc 12:30 ? b) Que signifie servir Jéhovah de toute son âme ?

      19 Que signifie servir Dieu de toute son âme ? L’âme correspond à la personne tout entière, avec ses capacités physiques et mentales. Elle englobe donc le cœur, la pensée et la force. Mais alors, pourquoi mentionner ces trois éléments en Marc 12:30 ? Prenons un exemple. Aux temps bibliques, quelqu’un pouvait vendre en esclavage son âme, c’est-à-dire sa personne, sans pour autant servir son maître de tout cœur ni consacrer aux intérêts de celui-ci le meilleur de ses forces et de ses facultés intellectuelles (Colossiens 3:22). Il semble donc que Jésus ait mentionné ces trois éléments pour souligner qu’on ne doit pas s’économiser dans un domaine ou dans un autre au service de Dieu. Servir Dieu de toute son âme, c’est lui faire don de soi, c’est mettre à son service tout ce qu’on a de force et d’énergie.

      20 Est-​ce à dire que tout le monde doit consacrer le même temps et la même énergie au ministère ? Ce serait bien difficile, tant la situation et les capacités diffèrent d’un individu à l’autre. Un jeune garçon ou une jeune fille en bonne santé sera généralement en mesure de prêcher davantage que quelqu’un qui est diminué par l’âge. De même pour un célibataire sans obligations familiales par rapport à un chef de famille. Si notre situation et notre condition physique nous permettent de faire beaucoup dans le ministère, soyons-​en heureux. Il va de soi que nous bannirons les comparaisons désobligeantes, utilisant plutôt notre force pour encourager les autres (Romains 14:10-12).

      21. Quelle est la meilleure et la plus importante façon d’utiliser notre puissance ?

      21 Jéhovah a donné l’exemple parfait du bon usage de la puissance. Nous voulons l’imiter autant que nous le permet notre imperfection, que ce soit en traitant avec dignité ceux qui sont sous notre autorité ou en participant de toute notre âme au ministère salvateur qu’il nous a confié (Romains 10:13, 14). N’oublions pas qu’en donnant le meilleur de nous-​mêmes, notre âme, nous sommes agréables à Jéhovah. Comment ne pas nous sentir poussés à servir le mieux possible un Dieu si compréhensif et bienveillant ? Il n’y a pas meilleure ni plus importante façon d’utiliser notre puissance.

      a Aux temps bibliques, le mot hébreu traduit par « bâton » désignait une verge ou une baguette, comme celle avec laquelle le berger guidait ses moutons (Psaume 23:4). En matière d’autorité parentale, le « bâton » évoque donc une orientation donnée avec amour, et non un châtiment brutal.

      Éléments de méditation

      • Proverbes 3:9, 10 Comment pouvons-​nous honorer Jéhovah avec ‘ce que nous avons de meilleur’ ?

      • Ecclésiaste 9:5-10 Pourquoi utiliser dès maintenant notre force d’une manière que Dieu approuve ?

      • Actes 8:9-24 De quel abus de pouvoir est-​il question ici, et comment ne pas tomber dans ce travers ?

      • Actes 20:29-38 Qu’enseigne l’exemple de Paul aux chrétiens qui exercent des responsabilités dans l’assemblée ?

  • « Toutes ses manières d’agir sont justes »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Joseph dans un cachot, ligoté, avec d’autres prisonniers.

      CHAPITRE 11

      « Toutes ses manières d’agir sont justes »

      1-2. a) De quelles terribles injustices Joseph a-​t-​il été victime ? b) Comment Jéhovah a-​t-​il réparé ces injustices ?

      C’EST une terrible injustice. Un beau garçon croupit au fond d’un cachot pour une tentative de viol dont il est innocent. Une injustice qui n’est pas la première. Voilà plusieurs années, quand il avait 17 ans, Joseph a été trahi par ses propres frères, qui l’ont vendu en esclavage à des étrangers après avoir failli l’assassiner. S’il se trouve aujourd’hui en prison loin de son pays, sans personne, semble-​t-​il, pour intercéder en sa faveur, c’est parce qu’il a refusé les avances de la femme de son maître, qui s’est vengée en montant cette affaire de viol.

      2 Mais Jéhovah, le Dieu qui « aime la justice et le droit », veille (Psaume 33:5). Il répare ces injustices, dirigeant si bien les évènements qu’en plus de retrouver la liberté, Joseph se voit directement propulsé de la prison à un poste à grande responsabilité, qui lui vaudra des honneurs extraordinaires (Genèse 40:15 ; 41:41-43 ; Psaume 105:17, 18). Finalement blanchi, le jeune homme se servira de sa position élevée pour favoriser le projet de Dieu (Genèse 45:5-8).

      Joseph a croupi injustement dans un cachot.

      3. Pourquoi est-​il normal que nous aspirions tous à être traités avec justice ?

      3 Ce récit ne nous laisse pas indifférents, n’est-​ce pas ? Qui n’a jamais été témoin ou victime d’une injustice ? Et qui n’aspire à être traité avec justice et équité, aspiration on ne peut plus naturelle puisque Jéhovah a mis en nous un certain nombre de ses qualités, dont la justice n’est pas la moindre ? (Genèse 1:27). Pour bien connaître Jéhovah, il faut comprendre son sens de la justice. On n’en apprécie que plus ses voies prodigieuses et on cherche alors à s’approcher de lui.

      Définition de la justice

      4. Du point de vue humain, à quoi résume-​t-​on souvent la définition de la justice ?

      4 Du point de vue humain, on résume souvent la définition de la justice à l’application honnête de la loi. Selon le livre Right and Reason—Ethics in Theory and Practice [Droit et raison — une éthique théorique et pratique], « la justice est rattachée à la loi, à l’obligation, aux droits et aux devoirs, et rend ses sentences en toute équité et objectivité ». La justice de Jéhovah, cependant, est bien autre chose que la froide application de prescriptions dictée par le sens du devoir ou l’obligation.

      5-6. a) Quelles notions se rattachent aux termes originaux traduits par « justice » ? b) En quel sens Dieu est-​il juste ?

      5 On saisit mieux toute l’étendue de la justice divine en analysant les termes originaux utilisés dans le texte de la Bible. Dans les Écritures hébraïques, trois mots principaux sont employés. Deux sont invariablement traduits par « justice », tandis que le troisième emporte, entre autres, l’idée d’équité ou de droit. Dans les Écritures grecques chrétiennes, le mot rendu par « justice » désigne la « qualité de ce qui est juste ou droit ». Ces termes sont parfois utilisés en parallèle (Amos 5:24).

      6 Par conséquent, lorsque la Bible dit que Dieu est juste, elle indique qu’il fait ce qui est droit et équitable, en toutes circonstances, sans partialité (Romains 2:11). Il est inconcevable qu’il se conduise autrement. « Assurément, Dieu n’agit pas avec méchanceté ; le Tout-Puissant ne fausse pas le cours de la justice », a déclaré le fidèle Élihou (Job 34:12). Jéhovah est absolument incapable d’agir injustement. Pour deux grandes raisons.

      7-8. a) Pourquoi Jéhovah est-​il incapable d’agir injustement ? b) Qu’est-​ce qui porte Jéhovah à traiter les autres avec justice ?

      7 Premièrement, il est saint. Comme nous l’avons vu au chapitre 3, Jéhovah est infiniment pur et droit. Dès lors, comment pourrait-​il agir injustement ? La sainteté de notre Père céleste nous donne la certitude qu’il ne maltraitera jamais ses enfants. Jésus en était convaincu, lui qui, la dernière nuit de sa vie sur terre, a fait cette prière pour ses disciples : « Père saint, veille sur eux à cause de ton nom » (Jean 17:11). Seul Jéhovah est appelé « Père saint » dans les Écritures. À juste titre : aucun père humain ne l’égale en sainteté. Jésus ne doutait pas que ses disciples seraient en sécurité sous la protection du Père, qui est pur au plus haut degré et totalement séparé du péché (Matthieu 23:9).

      8 Deuxièmement, Dieu est amour par nature. Alors que la cupidité et l’égoïsme, travers aux antipodes de l’amour, engendrent souvent l’injustice sous toutes ses formes — en particulier le racisme, la discrimination et la partialité —, son amour désintéressé porte Jéhovah à traiter les autres avec justice. « Jéhovah est juste ; il aime les actes justes », affirme la Bible (Psaume 11:7). Et lui-​même nous dit : « Moi, Jéhovah, j’aime la justice » (Isaïe 61:8). N’est-​il pas rassurant de savoir que notre Dieu d’amour prend plaisir à faire ce qui est juste et droit ? (Jérémie 9:24).

      Miséricorde et justice parfaite

      9-11. a) Quel rapport y a-​t-​il entre la justice de Jéhovah et sa miséricorde ? b) Comment à la fois la justice et la miséricorde de Jéhovah se voient-​elles dans son comportement envers les humains pécheurs ?

      9 Comme tout le reste de sa personnalité incomparable, la justice de Jéhovah est parfaite ; rien n’y manque. « Le Rocher, parfaite est son action, car toutes ses manières d’agir sont justes, a écrit Moïse dans une louange. Dieu de fidélité qui n’est jamais injuste ; il est juste et droit » (Deutéronome 32:3, 4). Chaque expression de sa justice est sans défaut : ni trop sévère ni trop indulgente.

      10 Il existe un rapport étroit entre la justice de Jéhovah et sa miséricorde. Psaume 116:5 dit : « Jéhovah est compatissant et juste ; notre Dieu est miséricordieux. » Jéhovah est donc à la fois juste et miséricordieux. Ces deux qualités ne sont pas incompatibles. La miséricorde n’est pas là pour tempérer une justice trop sévère. En réalité, Jéhovah manifeste souvent l’une et l’autre simultanément, dans la même action. Voyons un exemple.

      11 Les humains étant pécheurs par héritage, ils méritent le châtiment qu’appelle le péché : la mort (Romains 5:12). Mais Jéhovah ne prend pas plaisir à la mort des pécheurs. Il est un « Dieu prêt à pardonner, compatissant et miséricordieux » (Néhémie 9:17). D’un autre côté, sa sainteté lui interdit de fermer les yeux sur l’injustice. Dès lors, comment peut-​il témoigner de la miséricorde à des humains foncièrement pécheurs ? La réponse tient dans l’un des enseignements les plus précieux de sa Parole : la rançon. Le chapitre 14 nous en dira plus à ce sujet. Cette disposition pour le salut des humains est à la fois rigoureusement juste et suprêmement miséricordieuse. Par elle, Jéhovah exprime sa tendre miséricorde envers les pécheurs repentants sans déroger aux exigences de sa justice parfaite (Romains 3:21-26).

      Une justice réconfortante

      12-13. a) Pourquoi la justice de Jéhovah nous attire-​t-​elle vers lui ? b) À quelle conclusion David est-​il arrivé concernant la justice de Jéhovah, et en quoi est-​ce sécurisant ?

      12 La justice de Jéhovah nous attire vers lui, car elle n’est pas rebutante de froideur, mais, comme le montre clairement la Bible, fondamentalement compatissante. Arrêtons-​nous sur quelques-unes de ses manifestations réconfortantes.

      13 Sa justice parfaite détermine Jéhovah à se montrer fidèle envers ses serviteurs. Le psalmiste David a pu en témoigner, par expérience et pour avoir étudié la question. « Jéhovah aime la justice, en a-​t-​il conclu, et il n’abandonnera pas ses fidèles. Ils seront toujours préservés » (Psaume 37:28). Quelle assurance sécurisante ! Dieu n’abandonne jamais, ne serait-​ce qu’un instant, ceux qui lui sont fidèles. Comptons sur lui pour être près de nous et nous entourer de son affection. Sa justice le garantit (Proverbes 2:7, 8).

      14. Comment la sollicitude de Jéhovah pour les défavorisés ressort-​elle de la Loi qu’il avait donnée à Israël ?

      14 La justice divine est également sensible aux besoins des affligés, des défavorisés. Témoin la Loi que Jéhovah avait donnée à Israël, avec ses dispositions particulières en faveur des orphelins et des veuves (Deutéronome 24:17-21). Sachant combien la vie pouvait être difficile pour ces familles, paternellement Jéhovah se faisait leur Juge et Protecteur, Celui qui « rend justice à l’orphelin de pèrea et à la veuve » (Deutéronome 10:18 ; Psaume 68:5). Il avait averti les Israélites que, s’ils maltraitaient ces femmes et ces enfants sans défense, leur clameur ne lui échapperait pas. « Ma colère s’enflammera », avait-​il prévenu (Exode 22:22-24). La colère n’est pas un trait dominant de la personnalité de Jéhovah, mais les injustices délibérées provoquent sa juste indignation, surtout quand elles visent les petits et les faibles (Psaume 103:6).

      15-16. Citez une preuve indéniable de l’impartialité de Jéhovah.

      15 Enfin, Jéhovah nous assure qu’il « ne se montre partial envers personne et […] n’accepte pas de pot-de-vin » (Deutéronome 10:17). À la différence de nombreux hommes de pouvoir ou d’influence, il n’est impressionné ni par la richesse ni par les apparences. Il est totalement exempt de préjugés et de favoritisme. Songez — preuve indéniable de son impartialité — qu’il n’a pas réservé à une élite le privilège d’être ses adorateurs et de vivre à jamais. Non, « il approuve toute personne qui le craint et fait ce qui est juste, quelle que soit sa nation » (Actes 10:34, 35). Jéhovah offre cette perspective extraordinaire à tous, sans regarder au rang social, à la couleur de la peau ou au pays. N’est-​ce pas la justice par excellence ?

      16 Le comportement de Jéhovah envers les transgresseurs de ses normes justes est un autre aspect de sa justice parfaite qui mérite respect et considération.

      Il ne laisse pas le coupable impuni

      17. Pourquoi l’existence de l’injustice dans le monde ne remet-​elle pas en question la justice de Jéhovah ?

      17 Certains diront : « Si Jéhovah n’excuse pas l’injustice, pourquoi tant de souffrances imméritées et de corruption dans le monde ? » Ces injustices ne remettent pas en question la justice de Jéhovah. Elles sont la conséquence du péché hérité d’Adam. Dans un monde méchant où des humains imparfaits suivent des voies pécheresses par choix, l’injustice ne peut qu’abonder. Mais plus pour très longtemps (Deutéronome 32:5).

      18-19. Qu’est-​ce qui montre que Jéhovah ne tolérera pas indéfiniment ceux qui enfreignent délibérément ses lois justes ?

      18 Si Jéhovah manifeste une grande miséricorde envers ceux qui s’approchent de lui avec sincérité, il ne tolérera pas indéfiniment une situation qui outrage son saint nom (Psaume 74:10, 22, 23). On ne se moque pas du Dieu de justice ; il n’épargnera pas aux pécheurs volontaires le châtiment que mérite leur conduite. Jéhovah est un « Dieu miséricordieux et compatissant, lent à se mettre en colère et abondant en amour fidèle et en vérité […], mais en aucun cas il ne laisse le coupable impuni » (Exode 34:6, 7). Conformément à ces paroles, il a parfois estimé nécessaire d’exécuter son jugement sur des individus qui avaient enfreint délibérément ses lois justes.

      19 Voyez comment il a agi autrefois envers Israël. Leur installation en Terre promise n’ayant pas empêché les Israélites de retomber régulièrement dans l’infidélité, Jéhovah, bien qu’‘attristé’, ne les a pas rejetés tout de suite (Psaume 78:38-41). Avec miséricorde, il leur a même donné des occasions de changer. « La mort de quelqu’un de méchant ne me fait jamais plaisir, leur a-​t-​il dit ; je préfère que le méchant change de conduite et reste en vie. Revenez et abandonnez votre mauvaise conduite ! En effet, pourquoi devriez-​vous mourir, ô peuple d’Israël ? » (Ézéchiel 33:11). La vie étant précieuse à ses yeux, il leur a envoyé ses prophètes maintes et maintes fois pour qu’ils ‘abandonnent leur mauvaise conduite’. Mais la grande majorité de ces Israélites au cœur dur ont refusé d’écouter et de se repentir, si bien que, pour son saint nom et pour tout ce qu’il représente, Jéhovah a fini par les livrer à leurs ennemis (Néhémie 9:26-30).

      20. a) Que nous apprennent sur Jéhovah ses manières d’agir envers Israël ? b) Pourquoi est-​il approprié que le lion soit associé à la présence et au trône de Dieu ?

      20 Les manières d’agir de Jéhovah envers Israël sont riches d’enseignement. Tout d’abord, ses yeux perçants remarquent l’injustice, et ce qu’il voit l’affecte profondément (Proverbes 15:3). Ensuite — et c’est rassurant —, il cherche à manifester la miséricorde chaque fois qu’il a une raison de le faire. En outre, sa justice n’est pas expéditive. Du fait de sa patience, beaucoup pensent à tort que Jéhovah ne punira jamais les méchants. Rien n’est plus faux, car ses rapports avec Israël nous apprennent aussi que sa patience a des limites. Il ne transige pas sur la justice. À la différence des humains, que la crainte retient souvent, il a le courage d’agir pour le droit. C’est à juste titre que le lionb, symbole de la justice exercée avec courage, est associé à sa présence et à son trône (Ézéchiel 1:10 ; Révélation 4:7). Nous pouvons donc être sûrs que Jéhovah tiendra sa promesse de débarrasser la terre de l’injustice. Son approche du jugement se résume ainsi : fermeté, quand c’est nécessaire ; miséricorde, quand c’est possible (2 Pierre 3:9).

      Approchons-​nous du Dieu de justice

      21. Lorsque nous méditons sur la façon dont Jéhovah exerce sa justice, comment devrions-​nous le voir, et pourquoi ?

      21 Lorsque nous méditons sur la façon dont Jéhovah exerce sa justice, ne voyons pas en lui un juge froid et inflexible uniquement préoccupé de condamner les transgresseurs, mais plutôt un Père bienveillant, quoique ferme, qui traite toujours ses enfants de la meilleure façon qui soit. En Père juste, il équilibre son ferme attachement au droit avec la tendre compassion que lui inspirent ses enfants terrestres, qui ont besoin de son aide et de son pardon (Psaume 103:10, 13).

      22. Quelle perspective dictée par sa justice Jéhovah nous a-​t-​il ouverte, et pourquoi agit-​il ainsi envers nous ?

      22 Quel soulagement de savoir que la justice divine va bien au-delà de la condamnation des transgresseurs ! Elle a incité Jéhovah à nous ouvrir une perspective exaltante : une vie parfaite et sans fin dans un monde où « habitera la justice » (2 Pierre 3:13). S’il agit ainsi envers nous, c’est parce que sa justice cherche à sauver plutôt qu’à condamner. Saisir toute la portée de cette qualité admirable nous rapproche vraiment de Jéhovah ! Dans les chapitres suivants, nous étudierons de plus près comment il la manifeste.

      a Le fait que l’expression « orphelin de père » soit au masculin ne trahit nullement un intérêt moindre envers les filles. Jéhovah avait fait consigner dans la Loi le récit de la décision judiciaire qui avait garanti un héritage aux orphelines de Zelofehad. Cette décision, qui avait fait jurisprudence, établissait les droits des orphelines (Nombres 27:1-8).

      b Notons d’ailleurs que, lors de l’exécution de son jugement sur l’Israël infidèle, Jéhovah s’est comparé à un lion (Jérémie 25:38 ; Osée 5:14).

      Éléments de méditation

      • Jérémie 18:1-11 Comment Jéhovah a-​t-​il fait comprendre à Jérémie qu’il n’est pas prompt à condamner ?

      • Habacuc 1:1-4, 13 ; 2:2-4 Comment Jéhovah a-​t-​il donné à Habacuc l’assurance qu’il ne tolérera pas indéfiniment l’injustice ?

      • Zacharie 7:8-14 Que pense Jéhovah des individus qui bafouent les droits d’autrui ?

      • Romains 2:3-11 Sur quelle base Jéhovah juge-​t-​il tant les individus que les nations ?

  • « Dieu est-il injuste ?»
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Loth et ses deux filles arrivent à Zoar sains et saufs. En arrière-plan, une pluie de feu et de soufre s’abat sur Sodome et Gomorrhe.

      CHAPITRE 12

      « Dieu est-​il injuste ? »

      1. Comment réagissons-​nous parfois aux actes d’injustice ?

      UNE veuve âgée dépouillée de ses économies. Un bébé abandonné par une mère indigne. Un homme mis en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Sans doute, et c’est normal, ces trois injustices vous scandalisent-​elles. Notre sens aigu du bien et du mal réagit à ce genre de situations. Nous voudrions que la victime soit dédommagée et le coupable puni. Et quand cela n’arrive pas, nous nous demandons peut-être si Dieu voit ce qui se passe et pourquoi il n’intervient pas.

      2. Comment Habacuc a-​t-​il réagi à l’injustice qu’il observait, et pourquoi Jéhovah ne l’en a-​t-​il pas blâmé ?

      2 Ces questions ont déjà hanté plus d’un fidèle serviteur de Jéhovah. Ainsi, le prophète Habacuc a prié Dieu en ces termes : « Pourquoi me fais-​tu voir tant d’injustice ? Comment peux-​tu accepter d’être spectateur du malheur ? Autour de moi je ne vois qu’oppression et violence, partout éclatent des procès et des querelles » (Habacuc 1:3, Bible en français courant). Jéhovah ne lui a pas reproché sa franchise. N’est-​ce pas lui qui a mis en l’homme la notion de justice, de sorte que nous possédons un peu de son extraordinaire sens de la justice ?

      Jéhovah hait l’injustice

      3. Pourquoi Jéhovah est-​il plus conscient de l’injustice que nous ne le sommes ?

      3 Jéhovah n’est pas ignorant de l’injustice. Rien ne lui échappe. Concernant l’époque de Noé, la Bible dit : « Alors Jéhovah vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que ses pensées se tournaient toujours vers le mal » (Genèse 6:5). Comprenez-​vous ce que cela signifie ? Alors que, souvent, nous ne percevons l’injustice qu’à travers des incidents isolés dont nous entendons parler ou sommes témoins, Jéhovah, lui, l’observe à l’échelle mondiale. Il la voit dans sa globalité ! Il discerne même les inclinations du cœur, c’est-à-dire les pensées tortueuses qui se concrétisent en actes injustes (Jérémie 17:10).

      4-5. a) Comment la Bible montre-​t-​elle que Jéhovah se soucie des victimes de l’injustice ? b) Comment Jéhovah lui-​même a-​t-​il été touché par l’injustice ?

      4 Mais Jéhovah ne se contente pas de remarquer l’injustice. Il se soucie de ceux qui en sont victimes. Quand les Israélites peinaient sous le joug cruel de nations ennemies, il était affecté « en les entendant gémir à cause de ceux qui les opprimaient et les maltraitaient » (Juges 2:18). Si certaines personnes s’insensibilisent peu à peu au spectacle de l’injustice, ce n’est pas le cas de Jéhovah. Il a beau la contempler dans toute son ampleur depuis quelque 6 000 ans, son dégoût reste entier. La Bible nous assure de sa haine pour des choses comme une « langue qui ment », des « mains qui tuent des innocents » ou un « faux témoin qui ment comme il respire » (Proverbes 6:16-19).

      5 Voyez également sa sévérité envers les dirigeants israélites qui bafouaient la justice. « Ne devriez-​vous pas savoir ce qui est juste ? », les a-​t-​il interpellés par son prophète. Après avoir dénoncé leurs abus de pouvoir en des termes vigoureux, Jéhovah les a avertis de ce qui les attendait : « ils appelleront Jéhovah à l’aide, mais il ne leur répondra pas. Il détournera d’eux son attention à cause du mal qu’ils ont commis » (Michée 3:1-4). Jéhovah a vraiment l’injustice en aversion ! Du reste, n’a-​t-​il pas été le premier à en souffrir, lui que Satan provoque injustement depuis des milliers d’années ? (Proverbes 27:11). Lui qu’a directement touché la plus abominable des injustices : la mort en criminel de son Fils, qui n’avait « pas commis de péché » ? (1 Pierre 2:22 ; Isaïe 53:9). Non, Jéhovah n’est ni inattentif ni indifférent aux afflictions qu’engendre l’injustice.

      6. Quelle réaction pouvons-​nous avoir face à l’injustice, et pourquoi ?

      6 Cela étant, il est parfaitement normal de s’indigner contre l’injustice, qu’on en soit témoin ou victime. Nous sommes faits à l’image de Dieu, et l’injustice est diamétralement opposée à tout ce que Jéhovah représente (Genèse 1:27). Mais alors, pourquoi la permet-​il ?

      La question capitale

      7. En quelle circonstance le nom de Jéhovah a-​t-​il été calomnié et sa façon de gouverner a-​t-​elle été attaquée ?

      7 Une notion très importante est liée à cette question. Comme nous l’avons établi précédemment, sa qualité de Créateur donne à Jéhovah le droit de régner sur la terre et sur tous ceux qui y habitent (Psaume 24:1 ; Révélation 4:11). Mais, très tôt dans l’histoire humaine, le nom de Jéhovah a été calomnié et sa façon de gouverner a été attaquée. Jéhovah avait interdit au premier homme de manger du fruit d’un certain arbre planté dans le paradis, l’avertissant qu’‘il mourrait à coup sûr’ s’il désobéissait (Genèse 2:17). Bien que ce commandement ne privât de rien Adam et sa femme, Satan persuada Ève que Dieu restreignait abusivement leur liberté. Qu’arriverait-​il si elle mangeait du fruit ? « Vous ne mourrez absolument pas, affirma Satan. Car Dieu sait que, le jour même où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal » (Genèse 3:1-5).

      8. a) Qu’a laissé entendre Satan dans sa conversation avec Ève ? b) Qu’a contesté Satan en rapport avec le nom de Dieu et sa façon de gouverner ?

      8 Ces paroles laissaient entendre que, non content de cacher à Ève une information essentielle, Jéhovah lui avait menti purement et simplement. Le Tentateur s’est attaqué au nom de Dieu en amenant Ève à avoir des doutes sur le genre de personne que Jéhovah était. Ainsi il a sali le nom de Jéhovah. Il a aussi attaqué la souveraineté de Jéhovah, c’est-à-dire sa façon de gouverner. Satan se gardait bien de mettre en doute la réalité de la souveraineté divine. Ce qu’il contestait, c’étaient la justice et le bon droit de Dieu dans l’exercice de cette souveraineté. Autrement dit, il prétendait que Jéhovah n’exerçait pas son autorité d’une manière conforme à la justice et dans l’intérêt de ses sujets.

      9. a) Qu’a valu à Adam et Ève leur désobéissance, et quelles questions fondamentales celle-ci a-​t-​elle soulevées ? b) Pourquoi Jéhovah n’a-​t-​il pas purement et simplement détruit les rebelles ?

      9 En mangeant du fruit défendu, Adam et Ève se sont condamnés à mort, conformément à la punition prévue par Dieu en cas de désobéissance. Mais le mensonge de Satan avait soulevé des questions fondamentales : Jéhovah a-​t-​il vraiment le droit de régner sur les hommes, ou ceux-ci devraient-​ils se diriger seuls ? Exerce-​t-​il sa souveraineté de la meilleure manière possible ? Étant tout-puissant, Jéhovah aurait pu détruire les rebelles sur-le-champ. Mais à quoi bon ? La contestation ne portait pas sur la puissance de Dieu, mais sur son nom, ce qui inclut sa façon de diriger. Ce n’est pas en éliminant Adam, Ève et Satan que Jéhovah aurait prouvé la justice de sa domination. Il risquait au contraire de susciter encore plus de critiques. Le seul moyen de savoir si les humains réussiraient à se diriger seuls, indépendamment de Dieu, consistait donc à laisser faire le temps.

      10. Qu’a révélé l’Histoire concernant la domination humaine ?

      10 Qu’a révélé le temps ? Au cours des millénaires écoulés, l’homme s’est essayé à toutes sortes de régimes, de l’autocratie à la démocratie en passant par le socialisme et le communisme. Le bilan tient dans ce constat lucide de la Bible : « L’homme domine l’homme pour son malheur » (Ecclésiaste 8:9). D’où la conclusion du prophète Jérémie : « Ô Jéhovah, je sais bien que l’homme ne peut pas trouver son chemin tout seul. Ce n’est pas à l’homme qui marche de diriger ses pas » (Jérémie 10:23).

      11. Pourquoi Jéhovah a-​t-​il laissé l’humanité souffrir ?

      11 Jéhovah a toujours su que l’indépendance vaudrait bien des souffrances aux humains. S’est-​il montré injuste en laissant pourtant les évènements suivre leur cours ? Pas du tout. Supposez que votre enfant doive subir une intervention chirurgicale douloureuse qui lui sauvera la vie. L’idée qu’il va souffrir vous est insupportable, mais vous savez que l’opération lui permettra ensuite de vivre en meilleure santé. Pareillement, Jéhovah savait — il l’a même prédit — que, s’il autorisait les humains à se diriger seuls, il en résulterait du chagrin et de la souffrance (Genèse 3:16-19). Mais il savait aussi que, pour rendre possible un soulagement durable et significatif, il fallait absolument que tous les humains constatent les effets néfastes de la rébellion. La question pourrait alors être réglée définitivement, pour l’éternité.

      La question de l’intégrité de l’homme

      12. Comme l’illustre le cas de Job, quelle accusation Satan a-​t-​il portée contre les hommes ?

      12 En contestant la justice et le bon droit de Dieu dans l’exercice de sa domination, Satan n’a pas seulement calomnié Jéhovah en ce qui concerne sa souveraineté et son nom. Il a également calomnié ses serviteurs en mettant en doute leur intégrité. Voyez le discours qu’il a tenu à Jéhovah concernant le juste Job : « N’as-​tu pas élevé une haie protectrice autour de lui, de sa maison et de tout ce qui lui appartient ? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et son bétail s’est considérablement multiplié dans le pays. Pour changer, tends ta main et frappe tout ce qui lui appartient, et, à coup sûr, il te maudira en face » (Job 1:10, 11).

      13. Qu’a insinué Satan dans ses accusations concernant Job, et en quoi tous les humains sont-​ils concernés ?

      13 Satan prétend ici que Jéhovah utilise sa puissance protectrice pour acheter l’attachement de Job. C’est insinuer que la fidélité du patriarche n’est qu’un simulacre, que son culte est purement intéressé. Que Job cesse d’être béni, affirme Satan, et il maudira son Créateur. Satan sait quel homme remarquable est Joba, un « homme intègre et droit, qui craint Dieu et fuit le mal ». S’il parvient à briser l’intégrité de celui-là, quel autre homme pourra lui résister ? Car c’est bien la fidélité de quiconque veut servir Dieu que Satan met en doute. Ne dira-​t-​il pas un peu plus tard à Jéhovah, dévoilant toute la portée du débat : « Tout ce qu’un homme a, il le donnera en échange de sa vie » (Job 1:8 ; 2:4).

      14. Quelle réponse l’Histoire a-​t-​elle apportée à l’accusation de Satan contre les humains ?

      14 L’Histoire a donné tort à Satan : comme Job, beaucoup sont restés fidèles à Dieu dans les épreuves. Leur fidélité a réjoui le cœur de Jéhovah, qui a pu répondre aux provocations arrogantes de son Adversaire : Non, tous les humains ne renoncent pas à servir Dieu quand les difficultés surgissent (Hébreux 11:4-38). Non, des hommes et des femmes sincères ne veulent pas rejeter Dieu. Si « perplexes » soient-​ils parfois dans des situations à la limite du supportable, ils n’en comptent que plus sur Jéhovah pour leur donner la force d’endurer (2 Corinthiens 4:7-10).

      15. Que pourrait-​on se demander à propos des jugements divins passés et à venir ?

      15 Mais la justice de Jéhovah ne se borne pas aux questions de sa souveraineté ou de l’intégrité de l’homme. La Bible fait état de nombreux jugements divins rendus contre des individus et même des nations entières. Elle renferme également des prophéties de jugement pour l’avenir. Comment être sûr que Jéhovah a été et sera juste dans ses jugements ?

      Pourquoi la justice de Dieu est supérieure

      Loth et ses deux filles arrivent à Zoar sains et saufs. En arrière-plan, la femme de Loth est devenue une statue de sel tandis qu’une pluie de feu et de soufre s’abat sur Sodome et Gomorrhe.

      Jamais Jéhovah ne ‘fera mourir le juste avec le méchant’.

      16-17. Quels exemples montrent que les humains ont une perception limitée en ce qui concerne la vraie justice ?

      16 On peut affirmer de Jéhovah que « toutes ses manières d’agir sont justes » (Deutéronome 32:4). Aucun d’entre nous ne saurait en dire autant de lui-​même ; notre vision limitée des choses obscurcit trop souvent notre perception de ce qui est droit. Prenez Abraham, qui a imploré Jéhovah au sujet de la destruction de Sodome malgré toute la méchanceté qui y régnait. « Vas-​tu réellement faire mourir le juste avec le méchant ? », lui demanda-​t-​il (Genèse 18:23-33). Non, bien sûr. Jéhovah attendit que le juste Loth et ses filles atteignent la ville de Zoar pour ‘faire pleuvoir du soufre et du feu’ sur Sodome (Genèse 19:22-24). À l’inverse, Jonas « s’enflamma de colère » quand Dieu fit miséricorde aux habitants de Ninive. Ayant annoncé leur destruction, le prophète aurait aimé les voir tous anéantis, au mépris de leur repentance sincère (Jonas 3:10 – 4:1).

      17 Jéhovah rassura Abraham : si sa justice réclamait la destruction des méchants, elle exigeait aussi le salut des justes. Pour sa part, Jonas dut apprendre que Jéhovah est miséricordieux, « prêt à pardonner » aux méchants qui s’amendent (Psaume 86:5). Contrairement à certains hommes rongés par un sentiment d’insécurité, Jéhovah n’use pas de la punition comme d’un moyen d’affirmer son autorité ni ne craint de passer pour faible en manifestant de la compassion. Il exerce la miséricorde dès qu’il est possible de le faire (Isaïe 55:7 ; Ézéchiel 18:23).

      18. Montrez à l’aide de la Bible que Jéhovah n’agit pas sous l’empire des sentiments.

      18 Jéhovah ne se laisse toutefois pas aveugler par les sentiments. Témoin cet avertissement sans équivoque adressé à son peuple tombé dans l’idolâtrie : « Je te jugerai selon ta conduite et je te demanderai des comptes pour tous les actes détestables que tu as commis. Mon œil n’aura pas pitié de toi ; je n’éprouverai pas non plus de compassion. En effet, je ferai venir sur toi les effets de ta conduite » (Ézéchiel 7:3, 4). Quand les hommes s’endurcissent dans le mal, Jéhovah les juge en conséquence. Mais son jugement repose sur du concret. Ainsi, lorsque les « cris de plainte » concernant Sodome et Gomorrhe lui sont parvenus, il a déclaré : « Je vais descendre voir s’ils agissent aussi mal que le laissent entendre les cris de plainte qui me sont parvenus » (Genèse 18:20, 21). Jéhovah, heureusement, n’est pas de ceux qui tirent des conclusions avant d’avoir pris connaissance de tous les faits ! Il est bien tel que la Bible le présente, un « Dieu de fidélité qui n’est jamais injuste » (Deutéronome 32:4).

      Ayez confiance en la justice de Jéhovah

      19. Que faire si certains jugements passés ou à venir de Jéhovah nous laissent perplexes ?

      19 La Bible ne fournit pas tous les détails sur les interventions passées de Jéhovah ni sur les jugements individuels et collectifs qu’il rendra dans l’avenir. Devant un récit ou une prophétie dont le manque de précision nous gêne, imitons la fidélité du prophète Michée. « J’attendrai patiemment le Dieu qui me sauve », a-​t-​il écrit (Michée 7:7).

      20-21. Qu’est-​ce qui nous assure que Jéhovah fera toujours ce qui est juste ?

      20 Ne doutons pas que Jéhovah fera ce qui est juste et droit en toutes circonstances. Même s’il nous semble que l’homme n’agit pas contre certaines injustices, Jéhovah, lui, promet : « La vengeance est à moi ; c’est moi qui paierai de retour » (Romains 12:19). Aussi, restons dans l’attente, et nous exprimerons la même conviction que l’apôtre Paul : « Dieu est-​il injuste ? Bien sûr que non ! » (Romains 9:14).

      21 Pour l’heure, nous vivons des « temps difficiles à supporter » (2 Timothée 3:1). Les injustices et les « actes d’oppression » sont cause de bien d’autres cruautés (Ecclésiaste 4:1). Mais Jéhovah n’a pas changé. Il hait toujours l’injustice et se soucie de ceux qui en sont victimes. Si nous lui restons fidèles et soutenons sa souveraineté, il nous donnera la force d’endurer jusqu’au moment qu’il a fixé pour que son royaume répare toutes les injustices (1 Pierre 5:6, 7).

      a Jéhovah a dit de Job : « Il n’y a personne comme lui sur terre » (Job 1:8). On en déduit que Job a dû vivre dans la période comprise entre la mort de Joseph et la désignation de Moïse comme guide sur Israël. Il était donc exact de dire que personne à cette époque n’était aussi intègre que Job.

      Éléments de méditation

      • Deutéronome 10:17-19 Pourquoi sommes-​nous sûrs de l’impartialité de Jéhovah ?

      • Job 34:1-12 Face à une injustice, comment les paroles d’Élihou peuvent-​elles affermir notre confiance dans la justice de Dieu ?

      • Psaume 1:1-6 Pourquoi est-​il rassurant de savoir que Jéhovah pèse la conduite des justes comme des méchants ?

      • Malachie 2:13-16 Que pensait Jéhovah de l’injustice que des Israélites commettaient envers leur femme en divorçant d’avec elle sans motif valable ?

  • « La loi de Jéhovah est parfaite »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Moïse porte deux tablettes de pierre sur lesquelles sont gravés les Dix Commandements.

      CHAPITRE 13

      « La loi de Jéhovah est parfaite »

      1-2. Pourquoi tant de gens méprisent-​ils la loi, mais comment en arrive-​t-​on à aimer les lois de Dieu ?

      ‘LA LOI est un puits sans fond, un vorace.’ Ce reproche est extrait d’un ouvrage de 1712 qui dénonçait un système judiciaire si lent (les procès pouvaient traîner des années) qu’il causait la ruine des plaignants. Dans bien des pays, la complexité, l’injustice, la partialité et l’incohérence des systèmes juridique et judiciaire ont suscité un mépris de la loi généralisé.

      2 À l’opposé, notez les propos d’un psalmiste qui a vécu il y a 2 700 ans : « Combien j’aime ta loi ! » (Psaume 119:97). Pourquoi un tel enthousiasme ? C’est que la loi en question venait de Jéhovah Dieu, non de quelque autorité profane. Plus vous étudierez les lois de Jéhovah, plus vous les aimerez vous aussi. Vous pénétrerez la pensée du plus grand législateur de l’univers.

      Le Législateur suprême

      3-4. Dans quels domaines Jéhovah s’est-​il révélé un législateur ?

      3 « Un seul est Législateur et Juge », nous dit la Bible (Jacques 4:12). Jéhovah est ce Législateur incomparable. Ainsi, ses « lois du ciel » régissent les déplacements des corps célestes (Job 38:33, La Bible, par Émile Osty et Joseph Trinquet). Sa loi gouverne aussi les myriades de saints anges, organisés selon des rangs précis et soumis comme ministres à son commandement (Psaume 104:4 ; Hébreux 1:7, 14).

      4 Aux hommes aussi Jéhovah a donné des lois. Tout d’abord, il nous a tous dotés d’une conscience, véritable loi interne et reflet de son sens de la justice, qui nous aide à distinguer le bien du mal (Romains 2:14). Grâce à leur conscience parfaite, nos premiers parents n’avaient besoin que d’un minimum de lois pour faire la volonté de Dieu (Genèse 2:15-17). Ce n’est plus le cas de l’homme imparfait. Ainsi les patriarches Noé, Abraham et Jacob ont-​ils reçu de Jéhovah des lois, qu’ils ont transmises à leurs familles (Genèse 6:22 ; 9:3-6 ; 18:19 ; 26:4, 5). Plus tard, Jéhovah Dieu est devenu un législateur d’une manière inédite en communiquant tout un code de lois à la nation d’Israël par l’intermédiaire de Moïse. Cette Loi est très révélatrice de son sens de la justice.

      Les grandes lignes de la Loi mosaïque

      5. La Loi mosaïque était-​elle pesante et compliquée ? Pourquoi répondez-​vous ainsi ?

      5 Beaucoup jugent la Loi mosaïque pesante et compliquée. La réalité est tout autre. Si un code de plus de 600 lois vous paraît impressionnant, songez qu’à la fin du 20e siècle les lois fédérales des États-Unis remplissaient 150 000 pages et que ce mastodonte continue de s’alourdir de 600 nouvelles lois tous les deux ans. Pour ce qui est du volume, la Loi mosaïque fait donc figure de naine à côté des législations humaines. Pourtant, elle réglait la vie des Israélites dans des domaines encore intouchés par les lois modernes. Examinons-​en les grandes lignes.

      6-7. a) Qu’est-​ce qui distingue la Loi mosaïque de tout autre code de lois, et quel était le plus grand commandement ? b) Comment les Israélites montraient-​ils leur soumission à la souveraineté de Jéhovah ?

      6 La Loi exaltait la souveraineté de Jéhovah. À ce titre, elle est unique en son genre. Sa principale disposition s’énonçait comme suit : « Écoute, ô Israël ! Jéhovah notre Dieu est un seul Jéhovah. Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » On exprimait cet amour de Dieu en le servant, en se soumettant à sa souveraineté (Deutéronome 6:4, 5 ; 11:13).

      7 L’Israélite montrait cette allégeance en se soumettant à qui Jéhovah avait donné autorité : parents, chefs, juges, prêtres et finalement roi. Aux yeux de Jéhovah, toute rébellion contre les dépositaires de son autorité était rébellion contre lui-​même, mais, inversement, ceux-ci encouraient sa fureur s’ils traitaient les gens injustement ou avec arrogance (Exode 20:12 ; 22:28 ; Deutéronome 1:16, 17 ; 17:8-20 ; 19:16, 17). Les uns et les autres avaient donc la responsabilité de défendre la souveraineté divine.

      8. Comment la Loi fixait-​elle le niveau de sainteté voulu par Jéhovah ?

      8 La Loi fixait le niveau de sainteté voulu par Jéhovah. Les mots « saint » et « sainteté » figurent plus de 280 fois dans la Loi mosaïque. La Loi aidait le peuple de Dieu à distinguer le pur de l’impur ; elle mentionnait environ 70 choses qui rendaient impur sur le plan cérémoniel. Ces lois touchaient à l’hygiène, à l’alimentation et même au traitement des déchets. Elles favorisaient remarquablement la santéa. Mais surtout, elles devaient permettre aux Israélites de conserver la faveur de Jéhovah en les tenant à l’écart des pratiques dépravées des nations voisines. Considérons un exemple.

      9-10. Que stipulait la Loi relativement aux rapports sexuels et à l’accouchement, et quels bienfaits ces dispositions apportaient-​elles ?

      9 La Loi stipulait qu’un rapport sexuel, y compris pour les personnes mariées, ou un accouchement entraînaient une période d’impureté (Lévitique 12:2-4 ; 15:16-18). Aucun dénigrement ici de ces dons de Dieu qui étaient purs, mais une volonté de souligner la sainteté de Jéhovah en protégeant ses adorateurs de la contamination (Genèse 1:28 ; 2:18-25). En effet, les nations voisines avaient tendance à mêler sexualité et rites de fertilité à leur culte. La prostitution masculine et féminine faisait partie intégrante de la religion cananéenne. Ces pratiques dégénérèrent en une dépravation innommable. Pour sa part, la Loi préservait le culte de Jéhovah de tout lien avec le sexeb. Mais ce n’était pas le seul avantage.

      10 Ces lois enseignaient une vérité capitalec. N’est-​ce pas à travers les rapports sexuels et l’accouchement que la souillure du péché adamique se transmet d’une génération à l’autre ? (Romains 5:12). Par la Loi, Dieu rappelait donc à son peuple la présence invariable du péché. Tous les hommes, du reste, naissent dans le péché (Psaume 51:5). Nous avons tous besoin du pardon et de la rédemption pour pouvoir nous approcher de notre Dieu saint.

      11-12. a) Quel principe fondamental de justice la Loi défendait-​elle ? b) Quels garde-fous contre la perversion de la justice la Loi possédait-​elle ?

      11 La Loi mettait en valeur la justice parfaite de Jéhovah. La Loi mosaïque défendait le principe d’équivalence, d’équilibre, en matière de justice : « Vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied » (Deutéronome 19:21). Un délit appelait une punition proportionnée. Cette caractéristique de la justice divine imprégnait toute la Loi et, comme nous le verrons au chapitre 14, elle est indispensable pour bien comprendre le sacrifice rédempteur de Jésus Christ (1 Timothée 2:5, 6).

      12 La Loi érigeait également des garde-fous contre la perversion de la justice. Par exemple, il fallait au minimum deux témoins pour établir la validité d’une accusation. Le parjure était puni avec sévérité (Deutéronome 19:15, 18, 19). La corruption et les pots-de-vin étaient strictement interdits (Exode 23:8 ; Deutéronome 27:25). Le respect des normes élevées de la justice divine était requis jusque dans les relations commerciales (Lévitique 19:35, 36 ; Deutéronome 23:19, 20). Ce code de lois empreint d’équité, de noblesse même, était une grande bénédiction pour Israël.

      Des lois qui favorisaient la miséricorde et l’impartialité dans le jugement

      13-14. Quel traitement équitable la Loi prévoyait-​elle pour un voleur et sa victime ?

      13 La Loi mosaïque était-​elle un recueil de règles rigides et implacables ? Tout au contraire. Le roi David a écrit sous inspiration que « la loi de Jéhovah est parfaite » (Psaume 19:7). Comme il le savait bien, la Loi favorisait la miséricorde et l’équité.

      14 Les lois modernes paraissent parfois être plus indulgentes et clémentes envers les malfaiteurs que soucieuses des victimes. On met les voleurs en prison, mais les volés, qu’ils récupèrent ou non leurs biens, doivent encore payer des impôts pour loger et nourrir ces délinquants. En Israël, il n’y avait pas de prisons comme nous les connaissons aujourd’hui. La sévérité des peines était strictement délimitée (Deutéronome 25:1-3). En plus de dédommager sa victime, le voleur lui versait une amende. Le montant de celle-ci était d’ailleurs variable, car les juges avaient le droit, semble-​t-​il, de prendre en compte un certain nombre de facteurs, tels que le repentir du pécheur. Cela expliquerait pourquoi la compensation exigée d’un voleur est bien moindre en Lévitique 6:1-7 qu’en Exode 22:7.

      15. Comment la Loi se montrait-​elle à la fois miséricordieuse et juste en cas d’homicide par accident ?

      15 La Loi se montrait miséricordieuse en reconnaissant que toute mauvaise action n’est pas délibérée. C’est ainsi que l’homicide par accident n’avait pas à rendre vie pour vie si, conformément à la loi, il s’enfuyait dans l’une des villes de refuge prévues à cet effet en Israël. Une fois l’affaire examinée par des juges compétents, l’homme devait résider dans cette ville de refuge jusqu’à la mort du grand prêtre. Ensuite, il était libre d’aller s’installer où il voulait. Il bénéficiait ainsi de la miséricorde divine. Mais cette disposition soulignait aussi la grande valeur de la vie humaine (Nombres 15:30, 31 ; 35:12-25).

      16. Comment la Loi protégeait-​elle certains droits de l’individu ?

      16 La Loi protégeait les droits de l’individu. Par exemple, elle interdisait à un créancier de pénétrer chez un débiteur pour saisir un objet comme gage. Il devait attendre dehors qu’on le lui apporte. L’inviolabilité du foyer était ainsi préservée. Si le créancier prenait en gage le vêtement de dessus du débiteur, il devait le lui restituer dès le coucher du soleil, car le débiteur risquait d’en avoir besoin pour se tenir chaud la nuit (Deutéronome 24:10-14).

      17-18. Dans le domaine militaire, en quoi les Israélites se distinguaient-​ils des autres nations, et pourquoi ?

      17 La Loi réglementait même la guerre. Les Israélites combattaient, non par soif du pouvoir ou de conquête, mais comme instruments divins des « Guerres de Jéhovah » (Nombres 21:14). Dans bien des cas, la Loi leur imposait de proposer d’abord la reddition. Quand une ville rejetait cette offre, ils pouvaient l’assiéger, mais selon les règles établies par Dieu. Contrairement à ce qui s’est si souvent passé au cours de l’Histoire, les soldats d’Israël n’étaient pas autorisés à violer les femmes ni à se livrer à des tueries aveugles. Ils devaient même respecter l’environnement en n’abattant pas les arbres fruitiersd de l’ennemi. Aucune autre armée n’était soumise à de telles restrictions (Deutéronome 20:10-15, 19, 20 ; 21:10-13).

      18 Êtes-​vous horrifié de savoir que dans certains pays on forme des enfants à la guerre ? Dans l’ancien Israël, aucun garçon de moins de 20 ans n’était incorporable (Nombres 1:2, 3). L’homme trop craintif pouvait être exempté. Le jeune marié était dispensé de ce service dangereux pendant un an pour qu’il puisse engendrer un héritier et le voir. De cette façon, expliquait la Loi, il pouvait ‘rester chez lui et réjouir sa femme’ (Deutéronome 20:5, 6, 8 ; 24:5).

      19. Comment la Loi protégeait-​elle les femmes, les enfants, la famille, les veuves et les orphelins ?

      19 La Loi protégeait également les femmes, les enfants et la famille. Elle exigeait des parents qu’ils accordent une attention constante à leurs enfants et leur donnent une instruction spirituelle (Deutéronome 6:6, 7). Elle proscrivait toute forme d’inceste sous peine de mort (Lévitique, chapitre 18). Elle condamnait pareillement l’adultère, qui, si souvent, brise la famille, détruisant chez ses membres le sentiment de sécurité et de dignité. Elle prenait grand soin des veuves et des orphelins, qu’elle interdisait strictement de maltraiter (Exode 20:14 ; 22:22-24).

      20-21. a) Pourquoi la Loi mosaïque autorisait-​elle la polygamie en Israël ? b) En matière de divorce, pourquoi la Loi différait-​elle du modèle rétabli ultérieurement par Jésus ?

      20 On pourrait s’étonner de ce que la Loi tolérait la polygamie (Deutéronome 21:15-17). Il faut cependant se replacer dans le contexte, car juger la Loi mosaïque selon des critères culturels modernes prête forcément à l’incompréhension (Proverbes 18:13). En Éden, Jéhovah avait établi le modèle du mariage : une union permanente entre un homme et une femme (Genèse 2:18, 20-24). Toutefois, à l’époque où il a donné la Loi à Israël, des pratiques comme la polygamie étaient entrées dans les mœurs depuis des siècles. Jéhovah savait que ce « peuple obstiné » aurait déjà bien du mal à se conformer aux commandements fondamentaux, comme ceux interdisant l’idolâtrie (Exode 32:9). Dans sa sagesse, il a donc remis à plus tard la réforme complète des coutumes conjugales. Mais souvenez-​vous que ce n’est pas lui qui a institué la polygamie. En revanche, il a profité de la Loi mosaïque pour la réglementer et en éviter les abus parmi son peuple.

      21 De même, la Loi mosaïque autorisait un homme à divorcer d’avec sa femme pour un nombre relativement élevé de raisons graves (Deutéronome 24:1-4). Jésus a expliqué qu’il s’agissait là d’une concession que Dieu avait faite aux Juifs parce qu’ils avaient le « cœur dur ». Concession temporaire. À l’intention de ses disciples, Jésus a rétabli le modèle conjugal fixé par Jéhovah à l’origine (Matthieu 19:8).

      La Loi prônait l’amour

      22. Comment la Loi mosaïque préconisait-​elle l’amour, et envers qui ?

      22 Pouvez-​vous imaginer à notre époque un code de lois qui préconise l’amour ? La Loi mosaïque plaçait l’amour avant tout le reste. Le mot « amour » sous diverses formes apparaît plus de 20 fois rien que dans le Deutéronome. « Tu dois aimer ton semblable comme toi-​même » était le deuxième plus grand commandement de la Loi (Lévitique 19:18 ; Matthieu 22:37-40). En plus de s’aimer les uns les autres, les Israélites devaient aimer les résidents étrangers qui vivaient parmi eux, se souvenant qu’ils avaient connu cette situation autrefois. Ils devaient témoigner de l’amour aux pauvres et aux affligés, en leur apportant un soutien matériel et en ne profitant pas de leurs faiblesses. Même les bêtes de somme devaient être traitées avec bonté et considération (Exode 23:6 ; Lévitique 19:14, 33, 34 ; Deutéronome 22:4, 10 ; 24:17, 18).

      23. À quoi le rédacteur du Psaume 119 se sentait-​il poussé, et que pourrions-​nous faire nous aussi ?

      23 Quelle autre nation a jamais reçu un tel code de lois ? Faut-​il s’étonner que le psalmiste ait écrit : « Comme j’aime ta loi ! » Cet amour était plus qu’un sentiment. Il le poussait à l’action, l’incitait à obéir à la loi et à l’appliquer dans sa vie quotidienne. « Je médite sur elle tout au long du jour », a-​t-​il ajouté (Psaume 119:11, 97). Il consacrait du temps à l’étudier. Plus il étudiait ces lois, plus il les aimait, et plus il les aimait, plus il aimait également leur Auteur, Jéhovah Dieu. Faites de même, et, vous aussi, vous continuerez à vous approcher de Jéhovah, le Législateur suprême et grand Dieu de justice.

      a Les lois qui exigeaient l’enfouissement des excréments humains, la mise en quarantaine des malades et le lavage de quiconque touchait un cadavre avaient des siècles d’avance (Lévitique 13:4-8 ; Nombres 19:11-13, 17-19 ; Deutéronome 23:13, 14).

      b Alors que les temples cananéens possédaient des pièces réservées à l’activité sexuelle, la Loi mosaïque interdisait l’accès au Temple à toute personne en état d’impureté. Puisque les rapports sexuels déterminaient une période d’impureté, personne ne pouvait légalement sexualiser le culte pratiqué dans la maison de Jéhovah.

      c L’un des principaux objectifs de la Loi était d’enseigner. L’Encyclopaedia Judaica signale d’ailleurs que le mot « loi » traduit l’hébreu tôrah, qui signifie « instruction ».

      d La Loi posait cette question pertinente : « Assiège-​t-​on un arbre des champs comme on assiège un homme ? » (Deutéronome 20:19). Philon, un érudit juif du 1er siècle, a cité cette loi, expliquant que Dieu pense « anormal de faire retomber la colère qu’on éprouve contre les hommes sur ce qui n’a causé aucun mal ».

      Éléments de méditation

      • Lévitique 19:9, 10 ; Deutéronome 24:19 Quel sentiment nous inspire le Dieu qui établit de telles lois ?

      • Psaume 19:7-14 Que pensait David de la « loi de Jéhovah », et quel prix devrions-​nous accorder aux lois de Dieu ?

      • Michée 6:6-8 Comment ce passage nous aide-​t-​il à comprendre qu’on ne peut considérer les lois de Jéhovah comme pesantes ?

      • Matthieu 23:23-39 Qu’est-​ce qui montre que les pharisiens n’avaient pas saisi l’esprit de la Loi, et en quoi est-​ce un avertissement pour nous ?

  • Jéhovah fournit une « rançon en échange d’un grand nombre de personnes »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Jésus debout devant une balance à deux plateaux.

      CHAPITRE 14

      Une « rançon en échange d’un grand nombre »

      1-2. En quels termes la Bible décrit-​elle la situation de l’humanité, et quel est le seul moyen d’échapper à cet état ?

      « TOUTE la création ne cesse de gémir ensemble et de souffrir ensemble » (Romains 8:22). En quelques mots, l’apôtre Paul a résumé notre pitoyable situation. Humainement parlant, il semble n’y avoir aucun moyen d’échapper à la souffrance, au péché et à la mort. Mais Jéhovah n’est pas un homme avec ses limites (Nombres 23:19). Le Dieu de justice possède le remède à notre affliction. C’est la rançon.

      2 La rançon est le plus beau don que Jéhovah ait fait aux hommes. Elle est la clé qui libère du péché et de la mort, le fondement de l’espérance de la vie éternelle, au ciel ou dans le paradis sur terre (Luc 23:43 ; Jean 3:16 ; Éphésiens 1:7 ; 1 Pierre 1:4). En quoi consiste la rançon ? Que nous apprend-​elle sur la justice incomparable de Jéhovah ?

      Pourquoi une rançon ?

      3. a) Qu’est-​ce qui a rendu la rançon nécessaire ? b) Pourquoi Dieu ne pouvait-​il pas simplement commuer la peine de mort pour les descendants d’Adam ?

      3 C’est le péché d’Adam qui a rendu la rançon nécessaire. En désobéissant à Dieu, le premier homme a condamné ses descendants à la maladie, au chagrin, à la douleur et à la mort (Genèse 2:17 ; Romains 8:20). Si Jéhovah avait commué cette peine de mort par sentimentalisme, il aurait passé outre à sa propre loi : « Le salaire payé par le péché, c’est la mort » (Romains 6:23). Et Jéhovah manquant à ses normes de justice, le chaos et l’anarchie auraient envahi l’univers.

      4-5. a) Quelles calomnies Satan a-​t-​il proférées à l’encontre de Dieu, et pourquoi Jéhovah se devait-​il d’y répondre ? b) Qu’a prétendu Satan au sujet des serviteurs de Jéhovah ?

      4 Comme nous l’avons vu au chapitre 12, la rébellion en Éden a soulevé des questions encore plus fondamentales. Satan a terni la réputation de Dieu. Il a pour ainsi dire accusé Jéhovah d’être un menteur doublé d’un dictateur cruel qui prive ses créatures de liberté (Genèse 3:1-5). En empêchant — apparemment — Jéhovah de remplir la terre d’humains justes, Satan l’a également fait passer pour un incapable (Genèse 1:28 ; Isaïe 55:10, 11). Si Jéhovah n’avait pas réagi, un grand nombre de ses créatures intelligentes auraient pu perdre confiance en sa domination.

      5 Satan a aussi calomnié les serviteurs de Jéhovah en leur prêtant des mobiles purement égoïstes et en prétendant qu’aucun d’entre eux ne resterait fidèle dans l’épreuve (Job 1:9-11). Toutes ces questions importaient infiniment plus que le triste sort des humains. Jéhovah se devait de répondre aux accusations calomnieuses de Satan. Mais comment réglerait-​il ces questions et sauverait-​il en même temps les hommes ?

      La rançon : une équivalence

      6. Par quelles expressions la Bible désigne-​t-​elle le moyen prévu par Dieu pour sauver les hommes ?

      6 La solution envisagée par Jéhovah fut à la fois suprêmement miséricordieuse et rigoureusement juste. Aucun humain n’aurait pu y penser. Et pourtant, elle est magnifique de simplicité. La Bible en parle comme d’un rachat, d’une réconciliation, d’une propitiation (Psaume 49:8 ; Daniel 9:24 ; Galates 3:13 ; Colossiens 1:20 ; Hébreux 2:17). Mais le terme sans doute le plus évocateur est celui utilisé par Jésus : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme rançon [grec : lutron] en échange d’un grand nombre de personnes » (Matthieu 20:28).

      7-8. a) Que signifie le mot « rançon » dans les Écritures ? b) Expliquez la notion d’équivalence associée à la rançon.

      7 Qu’est-​ce qu’une rançon ? Le nom grec lutron dérive d’un verbe qui signifie « délier, libérer ». Il désignait une somme d’argent versée pour libérer des prisonniers de guerre. Globalement, une rançon est donc un prix payé pour racheter quelque chose. Dans les Écritures hébraïques, le mot traduit par « rançon » (kophèr) vient d’un verbe qui signifie « couvrir », comme lorsque Dieu demanda à Noé de ‘recouvrir’ (une forme du même mot) l’arche de goudron (Genèse 6:14). Cela nous aide à comprendre que la rançon emporte l’idée de couvrir les péchés (Psaume 65:3).

      8 Le Theological Dictionary of the New Testament signale d’ailleurs que kophèr « exprime toujours l’équivalence », la correspondance. Il en découle que pour couvrir le péché, en racheter les humains, le prix à payer doit couvrir totalement les dommages causés par le péché, c’est-à-dire leur correspondre exactement. La Loi que Dieu avait donnée à Israël stipulait : « Vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied » (Deutéronome 19:21).

      9. Pourquoi des hommes de foi offraient-​ils des sacrifices d’animaux, et comment Jéhovah considérait-​il ces sacrifices ?

      9 À partir d’Abel, des hommes de foi ont offert à Dieu des sacrifices d’animaux, montrant par là qu’ils étaient conscients de la réalité du péché et de la nécessité d’un rachat, d’une rédemption, tout en manifestant leur foi dans la « descendance » libératrice promise par Dieu (Genèse 3:15 ; 4:1-4 ; Lévitique 17:11 ; Hébreux 11:4). Si ces sacrifices valaient à ces hommes l’approbation de Jéhovah, leur prix ne pouvait être toutefois que symbolique. Étant inférieurs à l’homme, les animaux ne peuvent en effet couvrir son péché (Psaume 8:4-8). Ainsi la Bible dit-​elle qu’« il est impossible que le sang de taureaux et de boucs enlève les péchés » (Hébreux 10:1-4). Ces sacrifices n’étaient donc qu’une image du sacrifice réellement rédempteur à venir.

      Une « rançon correspondante »

      10. a) À qui le rédempteur devait-​il correspondre, et pourquoi ? b) Pourquoi le sacrifice d’un seul homme suffirait-​il ?

      10 « En Adam tous meurent », a écrit l’apôtre Paul (1 Corinthiens 15:22). La rançon exigeait donc la mort de l’égal d’Adam : un humain parfait (Romains 5:14). Aucune créature d’une autre sorte ne pourrait équilibrer la balance de la justice divine. Seul un humain parfait, non passible de la mort adamique, pouvait offrir une « rançon correspondante pour tous », une rançon correspondant parfaitement à Adam (1 Timothée 2:6). Cela étant, il ne serait pas nécessaire de sacrifier des millions d’humains équivalant chacun à un descendant d’Adam. Comme Paul l’a expliqué, « par un seul homme [Adam] le péché est entré dans le monde et par le péché la mort » (Romains 5:12). Puisque « la mort est venue par un homme », c’est aussi « par un homme » que Dieu rendrait la rédemption possible (1 Corinthiens 15:21). Comment cela ?

      Une « rançon correspondante pour tous ».

      11. a) En quel sens le rédempteur ‘goûterait-​il la mort pour tous’ ? b) Pourquoi Adam et Ève ne bénéficieraient-​ils pas de la rançon ? (voir note).

      11 Jéhovah devait trouver un homme parfait disposé à sacrifier sa vie. « Le salaire payé par le péché, c’est la mort », rappelle Romains 6:23. En sacrifiant sa vie, le rédempteur ‘goûterait la mort pour tous’. Autrement dit, il paierait le salaire du péché d’Adam (Hébreux 2:9 ; 2 Corinthiens 5:21 ; 1 Pierre 2:24). Cet acte aurait une portée légale considérable. En annulant la sentence de mort pesant sur les descendants obéissantsa d’Adam, la rançon éliminerait le pouvoir destructeur du péché à sa source (Romains 5:16).

      12. Montrez par un exemple comment le paiement d’une seule dette peut profiter à de nombreuses personnes.

      12 Imaginez : vous habitez une ville dont la plupart des habitants travaillent pour une grande usine qui rémunère correctement ses employés, de sorte que tout le monde vit bien. Jusqu’au jour où l’usine ferme ses portes. Que s’est-​il passé ? Le directeur, devenu malhonnête, a ruiné l’entreprise. Vous et vos voisins, vous vous retrouvez brutalement au chômage et dans l’incapacité de régler vos factures. Hommes, femmes, enfants, créanciers : tous font les frais de la corruption d’un seul individu. Y a-​t-​il une solution ? Heureusement, oui ! Un riche bienfaiteur intervient. Il connaît la valeur de l’entreprise et il est sensible au sort des employés et de leurs familles. Il s’arrange donc pour éponger la dette et rouvrir l’usine. L’annulation de cette seule dette tire d’affaire à la fois le personnel, les familles et les créanciers. Selon le même principe, l’annulation de la dette contractée par Adam profiterait à des millions d’humains.

      Qui a fourni la rançon ?

      13-14. a) Comment Jéhovah a-​t-​il fourni la rançon pour les humains ? b) À qui la rançon serait-​elle payée, et pourquoi ce paiement était-​il nécessaire ?

      13 Seul Jéhovah était en mesure de fournir l’« Agneau […] qui enlève le péché du monde » (Jean 1:29). A-​t-​il pris un ange au hasard ? Non, il a choisi le mieux à même d’apporter un démenti définitif à la calomnie proférée par Satan contre ses serviteurs. Il a fait le sacrifice suprême d’envoyer celui « à qui il était particulièrement attaché », son Fils unique (Proverbes 8:30). De son plein gré, celui-ci « s’est dépouillé lui-​même » de sa nature céleste, laissant son Père transférer miraculeusement sa vie et sa personnalité dans la matrice d’une vierge juive nommée Marie (Philippiens 2:7 ; Luc 1:27, 35). Le Fils céleste premier-né devenu homme porterait le nom de Jésus, mais juridiquement parlant on pourrait l’appeler le deuxième Adam, car il correspondait parfaitement au premier (1 Corinthiens 15:45, 47). Jésus avait qualité pour s’offrir en sacrifice comme rançon en faveur des humains pécheurs.

      14 À qui la rançon serait-​elle payée ? « À Dieu », dit expressément Psaume 49:7. Mais n’est-​ce pas lui aussi qui la fournit ? Effectivement. Néanmoins, cela ne réduit pas l’opération à un échange absurde et mécanique, comme lorsque quelqu’un prend de l’argent dans une de ses poches pour le mettre dans une autre. Comprenez bien que la rançon n’est pas un échange matériel ; c’est une transaction légale. En pourvoyant au paiement de la rançon — et à quel prix pour lui ! — Jéhovah affirma son attachement indéfectible à sa justice parfaite (Genèse 22:7, 8, 11-13 ; Hébreux 11:17 ; Jacques 1:17).

      15. Pourquoi était-​il nécessaire que Jésus souffre et meure ?

      15 Au printemps 33, Jésus Christ s’est soumis volontairement à une terrible épreuve qui a débouché sur le paiement de la rançon. Arrêté sur de fausses accusations, déclaré coupable, il s’est laissé clouer sur un poteau d’exécution. Toutes ces souffrances étaient-elles vraiment nécessaires ? Oui, car il fallait régler la question de l’intégrité des serviteurs de Dieu. Notez d’ailleurs que Dieu n’avait pas permis que Jésus soit tué par Hérode quand il n’était qu’un bébé (Matthieu 2:13-18). Une fois adulte, Jésus a pu résister en pleine connaissance de cause aux violentes attaques de Satanb. En restant « fidèle, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs » dans des conditions effroyables, il a prouvé sans appel que des humains demeurent fidèles à Jéhovah dans l’épreuve (Hébreux 7:26). Comment s’étonner qu’au moment de mourir il se soit écrié d’un ton triomphant : « Cela s’est accompli ! » (Jean 19:30).

      L’œuvre rédemptrice menée à son terme

      16-17. a) Comment Jésus a-​t-​il poursuivi son œuvre rédemptrice ? b) Pourquoi était-​il nécessaire que Jésus se ‘présente devant Dieu en notre faveur’ ?

      16 Jésus devait encore mener la rédemption à son terme. Aussi, en le ressuscitant le troisième jour après sa mort, Jéhovah n’a pas seulement récompensé son Fils de son service fidèle ; il lui a également donné la possibilité d’achever son œuvre rédemptrice en qualité de Grand Prêtre (Actes 3:15 ; 10:40 ; Romains 1:4 ; 1 Corinthiens 15:3-8). Ce que l’apôtre Paul a expliqué ainsi : « Lorsque Christ est venu comme grand prêtre […], il est entré dans le lieu saint, non pas avec le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, une fois pour toutes, et il a obtenu pour nous une délivrance éternelle. Car Christ n’est pas entré dans un lieu saint fait par des mains, qui est une réplique de la réalité, mais dans le ciel même, où il se présente maintenant devant Dieu en notre faveur » (Hébreux 9:11, 12, 24).

      17 Christ ne pouvait apporter son sang humain au ciel (1 Corinthiens 15:50). Ce qu’il a apporté, c’est donc ce que ce sang symbolisait : la valeur légale de la vie humaine parfaite qu’il avait sacrifiée. Une fois devant la personne de Dieu, il a présenté formellement la valeur de cette vie comme rançon en échange des humains pécheurs. Jéhovah a-​t-​il accepté ce sacrifice ? Oui, comme l’a attesté, à la Pentecôte 33, l’effusion de l’esprit saint sur quelque 120 disciples réunis à Jérusalem (Actes 2:1-4). Si enthousiasmant qu’il ait été, cet événement n’était pourtant qu’un prélude aux bienfaits extraordinaires qui allaient découler de la rançon.

      Les bienfaits de la rançon

      18-19. a) Quels sont les deux groupes de personnes qui bénéficient de la réconciliation rendue possible par le sang de Christ ? b) Citez quelques bienfaits présents et futurs que la rançon procure aux membres de la « grande foule ».

      18 Dans sa lettre aux Colossiens, Paul explique que Dieu a jugé bon, par l’intermédiaire de Christ, de réconcilier avec lui-​même toutes les autres choses en faisant la paix grâce au sang que Jésus a versé sur le poteau de supplice. Il précise que cette réconciliation concerne deux groupes de personnes qu’il appelle « les choses qui sont dans le ciel » et « les choses qui sont sur la terre » (Colossiens 1:19, 20 ; Éphésiens 1:10). Le premier groupe se compose de 144 000 chrétiens qui reçoivent l’espérance de vivre au ciel pour y être prêtres et régner sur la terre avec Jésus Christ (Révélation 5:9, 10 ; 7:4 ; 14:1-3). Ils auront pour tâche d’appliquer progressivement les bienfaits de la rançon aux humains obéissants pendant une période de 1 000 ans (1 Corinthiens 15:24-26 ; Révélation 20:6 ; 21:3, 4).

      19 « Les choses qui sont sur la terre » désignent ces humains à qui s’offre une vie parfaite dans le paradis terrestre. Révélation 7:9-17 parle d’eux comme d’une « grande foule » qui survivra à la « grande tribulation ». Mais ils n’ont pas à attendre jusque-​là pour jouir des bienfaits de la rançon. Puisqu’ils ont « lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau », leur foi dans cette disposition pleine d’amour leur vaut de profiter dès à présent de ses vertus spirituelles. Ils sont déclarés justes en tant qu’amis de Dieu (Jacques 2:23). Ils peuvent ‘s’avancer vers le trône de la faveur imméritée en parlant avec confiance’ (Hébreux 4:14-16). Quand ils commettent des fautes, ils sont réellement pardonnés (Éphésiens 1:7). Bien qu’imparfaits, ils ont une conscience purifiée (Hébreux 9:9 ; 10:22 ; 1 Pierre 3:21). La réconciliation avec Dieu n’est donc déjà plus pour eux une espérance, mais une réalité (2 Corinthiens 5:19, 20). Durant le Millénium, ils seront peu à peu ‘libérés de l’esclavage de la dégénérescence’ jusqu’à avoir la « liberté glorieuse des enfants de Dieu » (Romains 8:21).

      20. Qu’éprouvez-​vous en réfléchissant à la rançon ?

      20 ‘Nous remercions Dieu par Jésus Christ notre Seigneur’ pour la rançon ! (Romains 7:25). Simple dans son principe, la rançon, par sa profondeur, inspire le plus grand respect (Romains 11:33). Lorsque nous l’analysons avec reconnaissance, elle nous touche et nous rapproche du Dieu de justice. Comme le psalmiste, nous avons tout lieu de louer Jéhovah, car « il aime la justice et le droit » (Psaume 33:5).

      a Adam et Ève ne bénéficieraient pas de la rançon. La Loi mosaïque a appliqué le principe suivant au meurtrier volontaire : « Vous ne devez pas accepter de rançon pour la vie d’un meurtrier qui mérite la mort » (Nombres 35:31). Nos premiers parents méritaient manifestement de mourir pour avoir désobéi à Dieu volontairement et sciemment. Ils avaient de fait renoncé à la vie éternelle qui s’offrait à eux.

      b Pour contrebalancer le péché d’Adam, il fallait que Jésus meure, non en enfant parfait, mais en homme parfait. N’oublions pas en effet qu’Adam avait péché volontairement, totalement conscient de la gravité et des conséquences de son acte. Pour que Jésus devienne le « dernier Adam » et couvre ce péché, il était nécessaire que sa fidélité à Jéhovah soit le fruit d’une décision mûre et consciente (1 Corinthiens 15:45, 47). L’ensemble de sa vie fidèle, achevée par sa mort sacrificielle, a ainsi constitué « un seul acte de justification » (Romains 5:18, 19).

      Éléments de méditation

      • Nombres 3:39-51 Pourquoi est-​il essentiel que la rançon soit une exacte équivalence ?

      • Psaume 49:7, 8 Pourquoi sommes-​nous débiteurs envers Dieu pour la rançon qu’il a fournie ?

      • Isaïe 43:25 Comment ce verset nous fait-​il comprendre que le salut de l’homme n’est pas la raison principale pour laquelle Jéhovah a fourni la rançon ?

      • 1 Corinthiens 6:20 Quel effet la rançon devrait-​elle avoir sur notre conduite et notre vie en général ?

  • Jésus « établit la justice sur la terre »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Jésus renverse une table utilisée par les changeurs et leur ordonne de quitter le Temple.

      CHAPITRE 15

      Jésus « établit la justice sur la terre »

      1-2. En quelle circonstance Jésus s’est-​il mis en colère, et pourquoi ?

      JÉSUS est visiblement en colère, et il y a de quoi. Cela vous étonne peut-être, étant donné sa douceur de caractère (Matthieu 21:5). Bien sûr, il se maîtrise parfaitement ; sa colère est justea. Ce qui révolte cet homme paisible ? Une injustice choquante.

      2 Jésus accorde une grande importance au temple de Jérusalem, seul endroit de la terre dédié au culte de son Père céleste. Des Juifs de tous pays viennent de loin adorer en ce lieu sacré, sans parler des Gentils qui se réunissent dans la cour prévue à leur intention. Jésus en est au début de son ministère, et ce qu’il voit en pénétrant dans l’enceinte du Temple le révulse. Ce n’est pas un lieu de culte, c’est une place de marché envahie par les marchands et les changeurs ! L’injustice est là : pour ces hommes, le Temple n’est qu’un endroit où exploiter les gens, les voler même (Jean 2:14).

      3-4. À quelle exploitation cupide se livre-​t-​on dans la maison de Jéhovah, et comment Jésus y remédie-​t-​il ?

      3 Comme les chefs religieux ont décidé que l’impôt du Temple ne doit être payé qu’avec un seul type de pièces, les étrangers sont obligés de passer par des changeurs qui, installés directement dans le Temple, prélèvent une commission sur chaque transaction. La vente d’animaux est une autre activité lucrative. Qui veut offrir un sacrifice a le droit de s’approvisionner en ville, mais avec le risque de voir les fonctionnaires du Temple juger son offrande impropre, ce qui n’arrivera pas avec un animal acheté dans l’enceinte du Temple. Tenant la population à leur merci, les marchands pratiquent parfois des prix exorbitantsb. Pire que du mercantilisme, c’est un vol manifeste !

      4 Jésus ne peut tolérer pareille injustice. N’est-​ce pas la maison de son Père ? Il fait un fouet avec des cordes et chasse du Temple moutons et bovins. Puis il se dirige à grandes enjambées vers les changeurs dont il renverse les tables. Imaginez toutes ces pièces de monnaie qui s’éparpillent sur le sol en marbre ! « Enlevez ces choses d’ici ! », ordonne-​t-​il d’une voix sévère aux marchands de colombes (Jean 2:15, 16). Personne, semble-​t-​il, n’ose s’opposer à cet homme courageux.

      « Enlevez ces choses d’ici ! »

      Tel père, tel fils

      5-7. a) Quelle influence la vie préhumaine de Jésus a-​t-​elle eue sur son sens de la justice, et quelle est l’utilité d’étudier son exemple ? b) Qu’a fait Jésus pour combattre les injustices dont Satan est à l’origine, et que fera-​t-​il à l’avenir ?

      5 Les marchands sont évidemment revenus. Environ trois ans plus tard, Jésus interviendra de nouveau, citant les paroles déjà employées par Jéhovah pour condamner ceux qui faisaient de sa maison une « caverne de voleurs » (Jérémie 7:11 ; Matthieu 21:13). L’exploitation cupide des petites gens et la profanation du Temple scandalisaient Jésus autant que son Père céleste. Et pour cause. N’avait-​il pas été à son école pendant des millions d’années ? Imprégné de son sens de la justice, il incarnait l’expression « Tel père, tel fils ». Le meilleur moyen de comprendre la justice de Jéhovah est donc d’étudier l’exemple de Jésus Christ (Jean 14:9, 10).

      6 Le Fils de Dieu était là quand Satan a pour ainsi dire traité Jéhovah de menteur et a contesté la justice de sa domination. Quelle calomnie ! Plus tard, il l’a également entendu prétendre que personne ne sert Jéhovah par amour, avec désintéressement. Comme ces mensonges ont dû le peiner, blesser son sens de la justice ! Aussi, quelle joie d’apprendre qu’il serait le principal artisan de la réparation de ces injustices ! (2 Corinthiens 1:20). Comment mènerait-​il à bien cette mission ?

      7 Comme nous l’avons vu au chapitre 14, Jésus Christ a apporté un démenti sans appel à l’accusation de Satan sur l’intégrité des créatures de Jéhovah. Ce faisant, il a posé un fondement qui permettra de laver le saint nom de Jéhovah de toute calomnie, et de démentir du même coup l’accusation faite à Dieu d’abuser de son pouvoir. En sa qualité d’Agent principal de Jéhovah, il établira la justice divine dans tout l’univers (Actes 5:31). Sa vie sur terre fut elle-​même un témoignage à cette justice. « Je mettrai mon esprit sur lui, et il fera comprendre aux nations ce qu’est la justice », avait dit de lui Jéhovah (Matthieu 12:18). Comment Jésus a-​t-​il accompli ces paroles ?

      Jésus fait comprendre « ce qu’est la justice »

      8-10. a) Comment, par leurs traditions orales, les chefs religieux juifs encourageaient-​ils le mépris envers les non-Juifs et les femmes ? b) Comment les lois orales ont-​elles transformé en carcan la loi de Jéhovah sur le sabbat ?

      8 Jésus aimait — vivait — la Loi de Jéhovah, au contraire des chefs religieux, qui en tordaient le sens et l’appliquaient de travers. « Malheur à vous, scribes et pharisiens ! Hypocrites !, leur a-​t-​il lancé un jour. […] Vous avez laissé de côté les points les plus importants de la Loi, c’est-à-dire la justice, la miséricorde et la fidélité » (Matthieu 23:23). Au lieu de faire comprendre « ce qu’est la justice » divine, ces enseignants de la Loi la rendaient obscure. Voyons quelques exemples.

      9 Jéhovah avait commandé à son peuple de se tenir séparé des nations païennes voisines (1 Rois 11:1, 2). Mais le fanatisme poussait des chefs religieux à prêcher le mépris envers tous les non-Juifs. La Mishna stipulait même qu’un Juif ne devait pas laisser ses bêtes dans une auberge tenue par un Gentil, car les Gentils étaient « suspects de bestialité ». Ces préjugés sans nuances étaient injustes et bafouaient l’esprit de la Loi mosaïque (Lévitique 19:34). D’autres lois humaines rabaissaient les femmes. Par exemple, la loi orale exigeait que la femme marche en arrière de son mari. Il était mal vu qu’un homme parle à une femme en public, fût-​ce la sienne. Pas plus que les esclaves, les femmes n’étaient autorisées à témoigner en justice. Il existait même une prière dans laquelle les hommes remerciaient Dieu de ne pas être femmes.

      10 Les chefs religieux ensevelissaient la Loi sous des tombereaux de règles humaines. Alors que la loi sur le sabbat interdisait simplement de travailler ce jour-​là, afin de laisser place au culte, à l’enseignement spirituel et au repos, les pharisiens en avaient fait un véritable carcan en s’avisant de définir ce qu’était le travail. Résultat : 39 activités différentes, comme la moisson ou la chasse, qui donnaient lieu à des interrogations sans fin. Écraser une puce le sabbat était-​il assimilable à de la chasse ? Cueillir une poignée de grains pour se nourrir en passant dans un champ revenait-​il à moissonner ? Soigner un malade était-​il travailler ? À ces questions répondaient des règles strictes et tatillonnes.

      11-12. Comment Jésus a-​t-​il montré son désaccord avec les traditions contraires à la parole de Dieu instaurées par les pharisiens ?

      11 Dans un tel climat, comment Jésus allait-​il faire comprendre ce qu’est la justice ? Il a dû pour cela s’opposer courageusement aux chefs religieux par ses enseignements et par sa conduite. Parlons tout d’abord de l’enseignement. Condamnant sans détour leur multitude de règles, il leur a dit : « Vous annulez la parole de Dieu à cause de votre tradition, que vous transmettez aux autres » (Marc 7:13).

      12 À propos du sabbat, il n’a pas hésité à dire haut et fort que les pharisiens se trompaient, qu’ils n’avaient en fait rien compris à cette loi. Le Messie, a-​t-​il expliqué, est « Seigneur du sabbat », ce qui lui conférait le droit de guérir les gens ce jour-​là (Matthieu 12:8). Et pour le confirmer, il a opéré publiquement plusieurs guérisons miraculeuses pendant le sabbat (Luc 6:7-10). Il a ainsi donné un aperçu des guérisons qu’il réalisera sur toute la terre durant son Règne millénaire, ce Sabbat suprême synonyme de repos pour les humains fidèles après des siècles de servitude sous le joug du péché et de la mort.

      13. Quelle loi est entrée en vigueur après le ministère terrestre du Christ, et en quoi différait-​elle de la Loi mosaïque qu’elle remplaçait ?

      13 Jésus a également fait comprendre ce qu’est la justice par une nouvelle loi qui est entrée en vigueur après son ministère terrestre : la « loi du Christ » (Galates 6:2). Contrairement à la Loi mosaïque qu’elle a remplacée, cette loi reposait essentiellement, non sur un ensemble de commandements écrits, mais sur des principes. Elle possédait néanmoins quelques commandements directs, dont l’un, qualifié par Jésus de « commandement nouveau », imposait à tous ses disciples de s’aimer les uns les autres comme il les avait aimés (Jean 13:34, 35). Cet amour empreint d’abnégation caractériserait tous ceux qui observeraient la « loi du Christ ».

      Un modèle de justice

      14-15. Comment Jésus a-​t-​il montré qu’il reconnaissait les limites de son autorité, et en quoi est-​ce rassurant ?

      14 Jésus ne se contentait pas d’enseigner l’amour. Il vivait la « loi du Christ » ; il lui donnait corps. Considérons trois domaines dans lesquels, par sa conduite, il a fait comprendre ce qu’est la justice.

      15 Premièrement, il se gardait de commettre la moindre injustice. Avez-​vous remarqué que l’injustice est souvent le fait d’individus qui outrepassent les limites de leur autorité par arrogance ? Jésus n’était pas ainsi. À quelqu’un qui lui demandait : « Enseignant, dis à mon frère de partager l’héritage avec moi », il a répondu : « Homme, qui m’a établi juge ou arbitre entre vous ? » (Luc 12:13, 14). N’est-​ce pas remarquable ? Son intelligence et son discernement étaient sans équivalent sur terre ; personne n’avait reçu autant de pouvoir de Dieu. Pourtant, Jésus s’est refusé à se mêler d’une affaire qu’il n’avait pas spécialement autorité pour régler. Cette modestie, il la manifestait déjà des milliers d’années auparavant, dans sa vie préhumaine (Jude 9). Qu’il laisse humblement Jéhovah déterminer ce qui est juste en dit long sur lui.

      16-17. a) Comment Jésus se montrait-​il juste lorsqu’il prêchait la bonne nouvelle du royaume de Dieu ? b) En quoi manifestait-​il un sens de la justice empreint de miséricorde ?

      16 Deuxièmement, Jésus a montré ce qu’est la justice en prêchant la bonne nouvelle du royaume de Dieu avec une totale impartialité. Il s’efforçait sincèrement d’aller vers toutes sortes de personnes, riches ou pauvres. Pas comme les pharisiens qui rejetaient les petites gens, les traitant avec mépris d’ʽam-haʼarèts, ou « peuple du pays ». Jésus a courageusement redressé cette injustice. Lorsqu’il enseignait la bonne nouvelle aux gens, mais encore quand il mangeait avec eux, les nourrissait, les guérissait ou même les ressuscitait, il manifestait la justice de Dieu, qui veut que « toutes sortes de gens » soient touchésc (1 Timothée 2:4).

      17 Troisièmement, Jésus manifestait un sens de la justice qui respirait la miséricorde. Il se portait au secours des pécheurs (Matthieu 9:11-13). Il venait volontiers en aide aux plus vulnérables. C’est ainsi qu’à l’inverse des chefs religieux, il ne prônait pas une méfiance absolue envers les Gentils. Bien qu’il ait été envoyé prioritairement vers les Juifs, sa miséricorde l’a poussé à secourir et à enseigner des non-Juifs, comme cet officier romain pour qui il a opéré une guérison miraculeuse et dont il a dit : « Chez personne en Israël je n’ai trouvé une foi aussi grande » (Matthieu 8:5-13).

      18-19. a) De quelles manières Jésus a-​t-​il mis en avant la dignité des femmes ? b) Comment son exemple nous aide-​t-​il à faire le rapport entre le courage et la justice ?

      18 Dans le même ordre d’idées, Jésus ne cautionnait pas la façon dont on traitait les femmes à son époque. Avec courage, il faisait ce qui est juste. On avait beau considérer les Samaritaines comme aussi impures que des Gentils, cela ne l’a pas dissuadé de prêcher à l’une d’entre elles au puits de Sychar et même de lui révéler qu’il était le Messie promis, ce qu’il n’avait encore jamais dit expressément (Jean 4:6, 25, 26). Les pharisiens ne voulaient pas qu’on enseigne la Loi aux femmes, mais Jésus a accordé beaucoup de temps et d’énergie à certaines pour les enseigner (Luc 10:38-42). Et, alors que la tradition prétendait que les femmes étaient trop peu dignes de confiance pour donner un témoignage crédible, Jésus a honoré plusieurs d’entre elles du privilège d’être les premières à le voir après sa résurrection, les chargeant même d’aller rapporter cet évènement capital à ses disciples masculins (Matthieu 28:1-10).

      19 Jésus a incontestablement fait comprendre aux nations ce qu’est la justice, souvent en prenant de grands risques. Il faut du courage pour défendre la vraie justice. Le lion symbolisant la justice exercée avec courage, Jésus méritait d’être appelé « le Lion de la tribu de Juda » (Révélation 5:5). Dans un avenir proche, il apportera encore plus de justice en ‘établissant la justice sur la terre’ au sens plein (Isaïe 42:4).

      Le Roi messianique « établit la justice sur la terre »

      20-21. Comment, à notre époque, le Roi messianique a-​t-​il favorisé la justice sur toute la terre et au sein de l’assemblée chrétienne ?

      20 Depuis 1914 qu’il est le Roi messianique, Jésus favorise la justice sur la terre en dirigeant l’accomplissement de sa prophétie énoncée en Matthieu 24:14. Ses disciples ont enseigné la vérité sur le royaume de Jéhovah à des humains de tous pays. À son exemple, ils prêchent d’une manière impartiale et juste, s’efforçant d’offrir à chacun — jeune ou vieux, riche ou pauvre, homme ou femme — la possibilité de connaître Jéhovah, le Dieu de justice.

      21 Jésus favorise également la justice au sein de l’assemblée chrétienne, dont il est le Chef, la Tête. Comme l’annonçaient les prophéties, il a fait des « dons en hommes » sous la forme d’anciens qui dirigent l’assemblée avec fidélité (Éphésiens 4:8-12). Ceux-ci prennent soin du troupeau de Dieu en suivant le modèle de justice laissé par Jésus. Ils n’oublient pas que Jésus veut voir ses brebis traitées avec justice, quelle que soit leur fonction, leur position ou leur situation matérielle.

      22. Qu’éprouve Jéhovah devant l’injustice qui règne aujourd’hui dans le monde, et quelle mission a-​t-​il confiée à son Fils ?

      22 Jésus va bientôt établir la justice sur la terre d’une manière sans précédent. Le monde corrompu suinte l’injustice. Chaque enfant qui meurt de faim est la victime d’une inexcusable injustice, surtout quand on sait le temps et l’argent qui sont engloutis dans la fabrication d’armements et la satisfaction des caprices égoïstes d’une génération d’hédonistes. Ces millions de morts qu’on pourrait éviter ne sont qu’une des nombreuses formes d’injustices qui, toutes, suscitent la juste colère divine. Jéhovah a donc chargé son Fils de mener une guerre juste contre l’ensemble du monde méchant et de supprimer l’injustice pour toujours (Révélation 16:14, 16 ; 19:11-15).

      23. Après Armaguédon, comment le Christ favorisera-​t-​il la justice pour l’éternité ?

      23 Mais la justice divine appelle plus que la destruction des méchants. Jéhovah a désigné son Fils pour être également le « Prince de paix ». Après la bataille d’Armaguédon, Jésus établira la paix sur toute la terre et régnera « par le droit et la justice » (Isaïe 9:6, 7). Il prendra plaisir à réparer toutes les injustices qui ont causé tant de peines et de souffrances. Pour l’éternité, il appliquera fidèlement la justice parfaite de Jéhovah. Il importe donc que nous cherchions dès à présent à imiter la justice de Jéhovah. Nous allons voir comment.

      a En manifestant une juste colère, Jésus imite Jéhovah, qui « va exprimer sa colère » contre toute méchanceté (Nahum 1:2). Ainsi, à son peuple rebelle à qui il reprochait d’avoir fait de sa maison une « caverne de voleurs », Jéhovah a dit : « Ma colère et ma fureur se déverseront sur ce pays » (Jérémie 7:11, 20).

      b La Mishna fait état d’une protestation soulevée quelques années plus tard à cause du prix des colombes. Ce prix fut promptement réduit de 99 %. À qui profitait le plus ce commerce très rentable ? Des historiens pensent que les marchés du Temple appartenaient à la riche maison du grand prêtre Anne et qu’ils constituaient l’essentiel de ses revenus (Jean 18:13).

      c Les pharisiens tenaient pour « maudits » les gens de basse condition, qui n’étaient pas versés dans la Loi (Jean 7:49). Il ne fallait, disaient-​ils, ni les enseigner, ni commercer, ni manger, ni prier avec eux. Marier sa fille à l’un d’eux était pire que la livrer aux bêtes sauvages. L’espérance de la résurrection leur était prétendument refusée.

      Éléments de méditation

      • Psaume 45:1-7 Pourquoi pouvons-​nous être sûrs que le Roi messianique fera régner une justice parfaite ?

      • Matthieu 12:19-21 Selon la prophétie, comment le Messie devait-​il traiter les petits ?

      • Matthieu 18:21-35 Comment Jésus a-​t-​il enseigné que la vraie justice est miséricordieuse ?

      • Marc 5:25-34 Comment Jésus a-​t-​il montré que la justice divine tient compte de la situation de chacun ?

  • « Pratiquez la justice » en marchant avec Dieu
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Deux anciens rendent visite à une sœur et à ses deux enfants. Ils l’écoutent avec attention.

      CHAPITRE 16

      « Pratiquez la justice » en marchant avec Dieu

      1-3. a) Pourquoi sommes-​nous redevables à Jéhovah ? b) Qu’attend de nous Jéhovah pour nous avoir secourus ?

      LE BATEAU est en train de sombrer. Vous êtes perdu ! Non. Au dernier moment, on vient vous arracher à la mort. Quel soulagement d’être hors de danger et d’entendre le sauveteur vous assurer que vous ne risquez plus rien ! En pareil cas, ne vous sentiriez-​vous pas redevable à celui à qui vous devez la vie ?

      2 Cette situation illustre ce que Jéhovah a fait pour nous. Nous avons une dette envers lui. Ne nous a-​t-​il pas soustraits aux griffes du péché et de la mort en fournissant la rançon ? À présent, nous nous sentons en sécurité : tant que nous exerçons la foi dans le sacrifice de Jésus, nos péchés sont pardonnés et notre avenir éternel garanti (1 Jean 1:7 ; 4:9). Comme nous l’avons vu au chapitre 14, la rançon est la plus belle manifestation d’amour et de justice de Jéhovah. Que devrions-​nous faire en retour ?

      3 Il paraît normal d’interroger Celui-là même qui nous a secourus avec amour. Par l’intermédiaire du prophète Michée, Jéhovah nous dit : « Il t’a indiqué, ô homme, ce qui est bien. Et qu’est-​ce que Jéhovah attend de toi ? Rien d’autre que de pratiquer la justice, d’aimer la fidélité et de marcher modestement avec ton Dieu ! » (Michée 6:8). Remarquez que Jéhovah attend de nous notamment que nous ‘pratiquions la justice’. Comment lui donner satisfaction ?

      Poursuivez la « vraie justice »

      4. Comment savons-​nous que Jéhovah veut que nous nous conformions à ses normes justes ?

      4 Jéhovah veut que nous adoptions ses normes du bien et du mal. Comme ces normes sont droites et justes, celui qui s’y conforme poursuit le droit et la justice. « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice », dit Isaïe 1:17. Et Sophonie 2:3 : « Recherchez la justice. » La Parole de Dieu nous engage également à « revêtir la personnalité nouvelle qui a été créée selon la volonté de Dieu dans une justice et une fidélité vraies » (Éphésiens 4:24). La vraie justice exclut la violence, l’impureté et les actes sexuels immoraux, comportements qui profanent ce qui est saint (Psaume 11:5 ; Éphésiens 5:3-5).

      5-6. a) Pourquoi ne nous est-​il pas pénible de nous conformer aux normes de Jéhovah ? b) Comment la Bible montre-​t-​elle que poursuivre la justice est une action continue ?

      5 Nous est-​il pénible de nous conformer aux normes justes de Jéhovah ? Non, car le cœur ne s’irrite pas des exigences de celui vers qui il est porté. Aimant Dieu et tout ce qu’il représente, nous désirons avoir une conduite qui lui plaise (1 Jean 5:3). Et, comme nous le savons, Jéhovah « aime les actes justes » (Psaume 11:7). Pour imiter vraiment sa justice, il nous faut donc aimer ce qu’il aime et haïr ce qu’il hait (Psaume 97:10).

      6 L’imperfection ne facilite pas la poursuite de la justice. Il nous faut enlever la vieille personnalité avec ses pratiques pécheresses, et revêtir la personnalité nouvelle, laquelle, précise la Bible, « se renouvelle » grâce à la connaissance exacte (Colossiens 3:9, 10). L’expression « se renouvelle » indique une action continue, sous-entend de l’application, des efforts. Mais nous sommes pécheurs et, avec la meilleure volonté du monde, nous ne pouvons pas nous empêcher de trébucher en pensées, en paroles ou en actes (Romains 7:14-20 ; Jacques 3:2).

      7. Comment devrions-​nous considérer les faux pas que nous commettons malgré nos efforts pour poursuivre la justice ?

      7 Comment devrions-​nous considérer ces faux pas ? S’il n’est évidemment pas question de minimiser le péché, ne laissons pas pour autant un sentiment d’indignité nous décourager de poursuivre la justice et de servir Jéhovah. Notre Dieu compatissant a prévu un moyen de rétablir dans sa faveur les pécheurs qui se repentent sincèrement. Voyez ces paroles de l’apôtre Jean : « Je vous écris ces choses pour que vous ne commettiez pas de péché. » Mais il ajoute aussitôt, à la fois réaliste et rassurant : « Pourtant, si quelqu’un vient à commettre un péché [à cause de l’imperfection héréditaire], nous avons un assistant auprès du Père, Jésus Christ » (1 Jean 2:1). Grâce au sacrifice rédempteur de Jésus, nous pouvons donc servir Jéhovah d’une manière qui lui soit agréable malgré notre nature pécheresse. Cela ne nous donne-​t-​il pas envie de tout faire pour lui plaire ?

      La bonne nouvelle et la justice divine

      8-9. En quoi la proclamation de la bonne nouvelle témoigne-​t-​elle de la justice de Jéhovah ?

      8 En faisant tout notre possible pour prêcher la bonne nouvelle du royaume de Dieu, nous pratiquons la justice. Mieux : nous imitons la justice divine. Quel rapport y a-​t-​il entre la justice de Jéhovah et la bonne nouvelle ?

      9 Jéhovah ne mettra pas fin à l’actuel monde méchant sans avertissement. Dans sa prophétie sur le temps de la fin, Jésus a dit : « Il faut d’abord que la bonne nouvelle soit prêchée à toutes les nations » (Marc 13:10 ; Matthieu 24:3). « D’abord » sous-entend que l’œuvre mondiale de prédication sera suivie d’autres évènements. Parmi ceux-ci : la grande tribulation, qui verra l’anéantissement des méchants et précédera l’instauration d’un monde juste (Matthieu 24:14, 21, 22). Personne ne peut donc accuser Jéhovah d’injustice envers les méchants. En faisant retentir un avertissement, il leur donne largement la possibilité de changer et d’échapper ainsi à la destruction (Jonas 3:1-10).

      10-11. En quoi reflétons-​nous la justice divine quand nous prêchons la bonne nouvelle ?

      10 En quoi reflétons-​nous la justice divine quand nous prêchons la bonne nouvelle ? Tout d’abord, il n’est que justice que nous aidions autrui à obtenir le salut. Pour reprendre notre exemple du début, une fois sauvé du naufrage et en sécurité dans un canot, n’essaieriez-​vous pas de secourir les personnes encore à l’eau ? Nous avons une obligation similaire envers ceux qui se débattent dans les « eaux » du monde méchant. Et même si beaucoup rejettent notre message, tant que Jéhovah exerce sa patience, nous avons le devoir de leur offrir la possibilité de ‘parvenir au repentir’ pour être sauvés (2 Pierre 3:9).

      11 En prêchant la bonne nouvelle à tous, nous manifestons un autre aspect important de la justice : l’impartialité. Souvenons-​nous que « Dieu n’est pas partial, mais qu’il approuve toute personne qui le craint et fait ce qui est juste, quelle que soit sa nation » (Actes 10:34, 35). Pour imiter sa justice, nous devons donc être sans préjugés et parler de la bonne nouvelle sans regarder à la race, au rang social ou à la richesse des gens. Ce faisant, nous donnons l’occasion d’entendre et d’accepter la bonne nouvelle à quiconque veut nous écouter (Romains 10:11-13).

      Comment nous traitons les autres

      12-13. a) Pourquoi devrions-​nous nous garder de juger hâtivement les autres ? b) Que voulait dire Jésus en conseillant d’‘arrêter de juger’ et d’‘arrêter de condamner’ ? (voir note).

      12 Pratiquer la justice, c’est aussi traiter autrui comme Jéhovah nous traite. Il est facile de juger les autres en critiquant leurs erreurs et en doutant de la sincérité de leurs intentions. Mais aimerions-​nous que Jéhovah passe au crible nos mobiles et nos manquements d’une manière impitoyable ? Ce n’est heureusement pas le cas, comme le souligne cette remarque du psalmiste : « Si tu épiais les fautes, ô Jah, qui, ô Jéhovah, pourrait tenir ? » (Psaume 130:3). Quel soulagement de savoir que notre Dieu juste et miséricordieux choisit de ne pas s’arrêter sur nos défauts ! (Psaume 103:8-10). Dès lors, comment devrions-​nous traiter nos semblables ?

      13 Si nous mesurons bien tout ce que la justice divine a de miséricordieux, nous nous garderons de juger hâtivement les autres sur des questions mineures ou qui ne nous regardent pas. Dans son Sermon sur la montagne, Jésus a dit : « Arrêtez de juger, et vous ne serez pas jugés » (Matthieu 7:1). Selon le récit de Luc, il a ajouté : « Arrêtez de condamnera, et vous ne serez pas condamnés » (Luc 6:37). Il montrait par là qu’il n’ignorait pas la tendance des humains imparfaits à juger autrui. Ceux de ses auditeurs qui avaient la dent dure devaient perdre cette mauvaise habitude.

      Une sœur prêche à un homme âgé handicapé et à sa petite-fille.

      Quand nous prêchons la bonne nouvelle avec impartialité, nous manifestons la justice divine.

      14. Pour quelles raisons devrions-​nous ‘arrêter de juger’ les autres ?

      14 Pourquoi devons-​nous ‘arrêter de juger’ autrui ? D’abord, parce que notre autorité est limitée. Après avoir rappelé qu’« un seul est Législateur et Juge », Jéhovah, le disciple Jacques pose cette question pertinente : « Qui es-​tu pour juger ton prochain ? » (Jacques 4:12 ; Romains 14:1-4). Ensuite, notre nature pécheresse fausse souvent notre jugement. Préjugés, orgueil blessé, jalousie, volonté de paraître justes : bien des sentiments et des mobiles peuvent déformer notre perception des autres. Quand on y pense, d’autres limites encore nous imposent de réprimer notre esprit critique. Lisons-​nous dans les cœurs ? Connaissons-​nous tout des gens ? Alors, de quel droit prêtons-​nous de mauvais mobiles à nos compagnons ou dénigrons-​nous leurs efforts pour servir Dieu ? Plutôt que de nous focaliser sur leurs manquements, imitons Jéhovah en cherchant ce qu’il y a de bon en eux.

      15. Qu’ils soient verbaux ou physiques, quels mauvais traitements n’ont pas leur place parmi les serviteurs de Dieu, et pourquoi ?

      15 Un mot sur la famille. Avec ce triste constat : au lieu du havre de paix qu’il devrait être, le foyer devient l’endroit où l’on tend à se traiter le plus durement. Combien de fois n’entend-​on pas parler de maris, de femmes ou de parents qui accablent leurs proches d’injures ou de coups ? Les mots qui blessent, le sarcasme et la violence physique n’ont pas leur place parmi les serviteurs de Dieu (Éphésiens 4:29, 31 ; 5:33 ; 6:4). L’exhortation de Jésus à ‘arrêter de juger et de condamner’ ne s’arrête pas au seuil de la maison. N’oublions pas que pratiquer la justice, c’est traiter les autres comme Jéhovah nous traite. Or notre Dieu n’est jamais dur ni cruel avec nous, mais au contraire « plein de tendre affection » envers ceux qui l’aiment (Jacques 5:11). Quel bel exemple à suivre !

      Des anciens qui servent « pour le droit »

      16-17. a) Qu’est-​ce que Jéhovah attend des anciens ? b) Quelle décision s’impose lorsqu’un pécheur ne manifeste pas de repentir sincère, et pourquoi ?

      16 S’il est du devoir de chacun de pratiquer la justice, les anciens de l’assemblée chrétienne ont une responsabilité particulière sous ce rapport. « Voici, avait annoncé le prophète Isaïe, un roi régnera pour la justice, et des princes gouverneront pour le droit » (Isaïe 32:1). Jéhovah attend donc de ces « princes », les anciens, qu’ils servent la cause de la justice. De quelles manières ?

      17 Ces hommes spirituellement qualifiés savent que le droit, ou la justice, exige que l’assemblée soit gardée pure. Quand il leur faut juger des transgressions graves, ils n’oublient pas que la justice divine leur demande de faire miséricorde dans toute la mesure du possible ; aussi s’efforcent-​ils d’amener le pécheur à se repentir. Mais s’il se refuse à manifester un repentir sincère, la justice appelle une décision ferme. « Enlevez le méchant du milieu de vous », commande la Parole de Jéhovah. Autrement dit : renvoyez-​le de l’assemblée (1 Corinthiens 5:11-13 ; 2 Jean 9-11). Les anciens ne prennent pas cette décision de gaieté de cœur, mais ils savent qu’elle est nécessaire pour protéger la pureté morale et spirituelle de l’assemblée. Ils espèrent d’ailleurs que le pécheur reviendra un jour à la raison et réintégrera l’assemblée (Luc 15:17, 18).

      18. Que ne perdent pas de vue les anciens quand ils donnent des conseils bibliques à leurs compagnons ?

      18 Servir la cause de la justice, c’est aussi conseiller avec la Bible s’il y a lieu de le faire. Non que les anciens traquent les défauts de leurs compagnons ou qu’ils aient la manie de la correction, mais il peut arriver qu’un chrétien fasse « un faux pas sans s’en rendre compte ». Ne perdant pas de vue que la justice divine n’est ni cruelle ni insensible, les anciens cherchent alors à « redresser cet homme avec un esprit de douceur » (Galates 6:1). Pas question donc de le sermonner ni de lui parler avec dureté. Un conseil donné avec bienveillance encourage. Même quand ils adressent un blâme pertinent à un chrétien qui a fait un faux pas, lui montrant clairement les conséquences d’une conduite peu sage, les anciens n’oublient pas qu’ils ont affaire à une brebis de Jéhovahb (Luc 15:7). Le conseil ou le blâme aura plus de chance de redresser l’égaré s’il est visiblement donné par et avec amour.

      19. Quelles décisions les anciens sont-​ils appelés à prendre, et sur quoi doivent-​elles reposer ?

      19 Les anciens sont souvent appelés à prendre des décisions qui auront une influence sur la vie d’autres chrétiens. Par exemple, ils se réunissent périodiquement pour considérer quels frères dans l’assemblée ont les qualités requises pour être recommandés comme anciens ou assistants. Sachant l’importance de l’impartialité, plutôt que de se fier à leurs seuls sentiments, ils se laissent guider par les instructions divines relatives à ces nominations. Ainsi, ils agissent « sans préjugé ni partialité » (1 Timothée 5:21).

      20-21. a) Que s’efforcent d’apporter les anciens à leurs compagnons, et pourquoi ? b) Comment les anciens peuvent-​ils soutenir « ceux qui sont déprimés » ?

      20 Les anciens administrent la justice divine d’autres manières encore. Après avoir prédit qu’ils serviraient « pour le droit », Isaïe a ajouté : « Chacun sera comme une cachette contre le vent, un refuge contre la tempête de pluie, comme des ruisseaux d’eau dans une terre aride, comme l’ombre d’un rocher massif sur une terre desséchée » (Isaïe 32:1, 2). Les anciens s’efforcent donc d’apporter consolation et réconfort à leurs compagnons.

      21 Accablés par les difficultés de la vie moderne, beaucoup ont besoin d’encouragements. Anciens, comment pouvez-​vous soutenir « ceux qui sont déprimés » ? (1 Thessaloniciens 5:14). Écoutez-​les et mettez-​vous à leur place (Jacques 1:19). Peut-être ces compagnons ont-​ils besoin de parler avec quelqu’un en qui ils ont confiance de l’« inquiétude » qui leur taraude le cœur (Proverbes 12:25). Persuadez-​les qu’ils sont aimés et appréciés — par Jéhovah, mais aussi par leurs frères et sœurs (1 Pierre 1:22 ; 5:6, 7). Pensez également à prier avec eux et pour eux. Entendre un ancien prononcer une prière fervente en leur faveur peut leur faire le plus grand bien (Jacques 5:14, 15). Vos efforts bienveillants pour aider ces chrétiens déprimés n’échapperont pas au Dieu de justice.

      Quand ils encouragent les personnes démoralisées, les anciens reflètent la justice de Jéhovah.

      22. De quelles façons pouvons-​nous imiter la justice de Jéhovah, ce qui a quel effet ?

      22 Plus nous imitons la justice de Jéhovah, plus nous nous approchons de lui. Chaque fois que nous défendons ses normes justes, que nous prêchons la bonne nouvelle salvatrice ou que nous préférons regarder ce qu’il y a de bon chez les autres plutôt que leurs défauts, nous manifestons la justice divine. Anciens, quand vous protégez la pureté de l’assemblée, que vous donnez des conseils bibliques constructifs, que vous prenez des décisions avec impartialité ou que vous encouragez ceux qui sont démoralisés, vous reflétez la justice de Dieu. Comme Jéhovah dans les cieux doit se réjouir de voir ses serviteurs faire tout ce qu’ils peuvent pour « pratiquer la justice » en marchant avec lui !

      a Un certain nombre de traductions mettent « ne jugez pas » et « ne condamnez pas », autrement dit : « ne commencez pas à juger » et « ne commencez pas à condamner ». Or, dans la langue originale, la défense est dans les deux cas exprimée au présent, ce qui signifie que les actions sont en cours, mais doivent cesser.

      b Conformément à 2 Timothée 4:2, les anciens doivent parfois ‘reprendre, réprimander, exhorter’. Le mot grec pour ‘exhorter’ (parakaléô) peut signifier « encourager ». Le mot paraklêtos, qui lui est apparenté, peut désigner un avocat dans une affaire de justice. Ainsi, même quand ils reprennent fermement quelqu’un qui a besoin d’un secours spirituel, les anciens doivent avoir à cœur de l’aider.

      Éléments de méditation

      • Deutéronome 1:16, 17 Qu’est-​ce que Jéhovah exigeait des juges en Israël, et quelle leçon les anciens peuvent-​ils en tirer ?

      • Jérémie 22:13-17 Quelles pratiques injustes Jéhovah dénonce-​t-​il dans ce passage, et qu’est-​ce qui est important pour imiter sa justice ?

      • Matthieu 7:2-5 Pourquoi ne devrions-​nous pas être prompts à rechercher les défauts de nos compagnons chrétiens ?

      • Jacques 2:1-9 Comment Jéhovah considère-​t-​il le favoritisme, et comment pouvons-​nous en tenir compte dans nos rapports avec les autres ?

  • « Ô que la sagesse de Dieu est immense ! »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Des oies prenant leur envol.

      CHAPITRE 17

      « Ô que la sagesse de Dieu est immense ! »

      1-2. Quel était le projet de Jéhovah pour le septième jour, et comment sa sagesse a-​t-​elle été mise à l’épreuve au début de ce septième jour ?

      UN DÉSASTRE ! Quelle déchéance pour la race humaine, couronnement du sixième jour de création ! Jéhovah avait pourtant déclaré « très bon » « tout ce qu’il avait fait », y compris les humains (Genèse 1:31). Mais en décidant, au début du septième jour, de suivre Satan dans sa rébellion, Adam et Ève ont sombré d’un seul coup dans le péché, l’imperfection et la mort.

      2 Le projet de Jéhovah pour le septième jour a pu sembler irrémédiablement compromis. Comme les six précédents, ce jour durerait des milliers d’années. Déclaré sacré par Jéhovah, il verrait la terre devenir tout entière un paradis rempli d’une famille d’humains parfaits (Genèse 1:28 ; 2:3). Mais comment cela serait-​il désormais possible après cette rébellion catastrophique ? Qu’allait faire Dieu ? Quelle épreuve pour sa sagesse ! Peut-être la plus cruciale.

      3-4. a) En quoi la sagesse avec laquelle Jéhovah a réagi à la rébellion en Éden a-​t-​elle de quoi nous remplir de respect ? b) Avec quelle humble conviction devons-​nous aborder l’étude de la sagesse de Jéhovah ?

      3 La réaction de Jéhovah fut instantanée. Tout en condamnant les rebelles en Éden, il traça les grandes lignes d’un projet magistral qui remédierait aux malheurs qu’ils venaient de déclencher (Genèse 3:15). Ce projet s’étend sur des milliers d’années : depuis l’Éden, il a épousé le cours de l’histoire humaine, et il se poursuivra encore loin dans l’avenir. Remarquable de simplicité, il est cependant d’une telle profondeur que le lecteur de la Bible ne se lasse pas de l’étudier et de le méditer sa vie durant. Mais surtout, le succès de ce projet est assuré : la méchanceté, le péché et la mort disparaîtront, les humains fidèles seront amenés à la perfection, et ce avant la fin du septième jour. Ainsi, rien n’aura pu empêcher Jéhovah de réaliser en temps et en heure ce qu’il avait prévu pour la terre et les humains.

      4 Comment ne pas être pénétré de respect devant pareille sagesse ? ‘Ô que la sagesse de Dieu est immense !’ s’est extasié l’apôtre Paul (Romains 11:33). Aussi, abordons l’étude de quelques aspects de cette qualité avec l’humble conviction que nous ne pouvons au mieux qu’effleurer l’insondable sagesse de Jéhovah (Job 26:14). Commençons par définir ce qu’est la sagesse divine.

      Qu’est-​ce que la sagesse divine ?

      5-6. Quel rapport y a-​t-​il entre la connaissance et la sagesse, et quelle est l’étendue de la connaissance de Jéhovah ?

      5 La sagesse ne doit pas être confondue avec la connaissance. Un ordinateur peut contenir une masse énorme d’informations, de connaissances, mais qui dira que cette machine est sage ? La sagesse et la connaissance n’en sont pas moins liées (Proverbes 10:14). Imaginez que vous ayez besoin de sages conseils pour soigner un grave ennui de santé. Iriez-​vous consulter quelqu’un n’ayant aucune connaissance médicale ? Non, n’est-​ce pas ? Preuve que la connaissance exacte est indispensable à la vraie sagesse.

      6 Jéhovah possède une connaissance infinie. « Roi d’éternité », lui seul vit depuis toujours (Révélation 15:3). Et depuis ces temps immémoriaux, il sait tout. La Bible dit qu’« aucune créature n’est cachée au regard de Dieu, mais [que] toutes choses sont nues et mises à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte » (Hébreux 4:13 ; Proverbes 15:3). Étant le Créateur, il connaît son œuvre à fond. Il observe l’ensemble des activités humaines depuis le début. Il n’ignore rien de ce que recèle le cœur de chaque homme (1 Chroniques 28:9). Nous ayant dotés du libre arbitre, il se réjouit quand nous prenons des décisions sages. Enfin, étant Celui ‘qui écoute la prière’, il en écoute des multitudes à chaque instant (Psaume 65:2). Et, cela va sans dire, il a une mémoire parfaite.

      7-8. Comment Jéhovah manifeste-​t-​il l’intelligence, le discernement et la sagesse ?

      7 Jéhovah possède plus que la connaissance. Il voit le rapport entre les faits et discerne le sens général d’une infinité de détails. Il évalue et juge, distinguant le bon du mauvais, l’important du secondaire. Enfin, il regarde au-delà des apparences et sonde le cœur (1 Samuel 16:7). Jéhovah possède donc l’intelligence et le discernement, des facultés supérieures à la connaissance. Mais la sagesse va encore plus loin.

      8 La sagesse met en œuvre simultanément la connaissance, le discernement et l’intelligence. Certains termes bibliques traduits par « sagesse » signifient littéralement « action efficace » ou « sagesse pratique ». La sagesse de Jéhovah n’est donc pas purement théorique. Elle est pratique et efficace. Fort de son immense connaissance et de son intelligence aiguë, Jéhovah prend toujours les meilleures décisions possibles, dont il assure ensuite le succès par une manière de procéder idéale. Voilà ce qu’est la vraie sagesse ! En Jéhovah se vérifient ces paroles de Jésus : « La sagesse se reconnaît à ses œuvres » (Matthieu 11:19). Partout dans l’univers, ses œuvres rendent un témoignage puissant à sa sagesse.

      Témoignages de la sagesse divine

      9-10. a) Quelle forme de sagesse Jéhovah possède-​t-​il, et dans quel domaine l’a-​t-​il manifestée ? b) En quoi la cellule témoigne-​t-​elle de la sagesse de Jéhovah ?

      9 Ne vous êtes-​vous jamais émerveillé de l’ingéniosité d’un artisan pour fabriquer des objets à la fois beaux et qui fonctionnent bien ? C’est une forme de sagesse remarquable (Exode 31:1-3). Une sagesse qui, à la base, est celle de Jéhovah. Voyez ce constat du roi David : « Je te loue en voyant de quelle manière redoutable et merveilleuse je suis fait. Tes œuvres sont prodigieuses, je le sais parfaitement » (Psaume 139:14). Plus nous en apprenons sur le corps humain, plus la sagesse de Jéhovah nous inspire le respect.

      10 Parlons de la cellule, par exemple. Une cellule, c’est tout ce que vous étiez au début. Un ovule de votre mère fécondé par un spermatozoïde de votre père et qui s’est divisé, divisé, pour devenir l’organisme de 100 000 milliards de cellules que vous êtes aujourd’hui. Bien que minuscule — il en tient 10 000 de taille moyenne dans une tête d’épingle — la cellule est d’une ahurissante complexité. Aucune machine ou usine fabriquée par l’homme ne l’égale. Les microbiologistes la comparent à une ville fortifiée : contrôle des entrées et des sorties, système de transport, réseau de communication, centrales électriques, ateliers de production, usines de recyclage et de traitement des déchets, services de défense et même, dans le noyau, une sorte d’autorité centrale. Qui plus est, la cellule est capable de se répliquer en quelques heures seulement.

      11-12. a) Qu’est-​ce qui provoque la différenciation cellulaire dans l’embryon, et comment peut-​on rapprocher ce phénomène de Psaume 139:16 ? b) Quelles caractéristiques du cerveau humain attestent que nous sommes ‘faits de manière merveilleuse’ ?

      11 Toutes les cellules ne se ressemblent pas. À un stade de la multiplication embryonnaire, elles se diversifient pour assumer des fonctions très différentes : cellules nerveuses, osseuses, musculaires, sanguines, oculaires, etc. Le programme de cette différenciation est inscrit dans la « bibliothèque » génétique de la cellule, l’ADN. Détail intéressant, s’adressant à Jéhovah, David a dit sous inspiration : « Tes yeux m’ont vu alors que je n’étais qu’un embryon ; toutes ses parties étaient inscrites dans ton livre » (Psaume 139:16).

      12 Certaines parties de notre corps sont, elles aussi, d’une prodigieuse complexité. C’est le cas du cerveau, qualifié d’objet le plus complexe connu à ce jour dans l’univers. Chacune de ses 100 milliards de cellules nerveuses (peut-être l’équivalent du nombre d’étoiles dans notre galaxie) possède des milliers de connexions avec les autres. Les neurobiologistes estiment que le cerveau humain pourrait assimiler tout le savoir renfermé dans les bibliothèques du monde entier et que ses capacités de stockage dépassent même l’entendement. Après des dizaines d’années d’étude, ils en viennent à dire qu’on ne comprendra peut-être jamais complètement le fonctionnement de cet organe ‘fait de manière merveilleuse’.

      13-14. a) En quoi les fourmis et d’autres animaux se révèlent-​ils « sages d’instinct », et qu’est-​ce que cela nous apprend sur le Créateur ? b) Pourquoi peut-​on dire d’œuvres de la création comme la toile d’araignée qu’elles ont été faites « avec sagesse » ?

      13 Mais les humains ne sont qu’un exemple de la sagesse créatrice de Jéhovah. On lit en Psaume 104:24 : « Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah ! Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est pleine de tes productions. » Cette sagesse se voit partout autour de nous. Prenez la fourmi. Elle est ‘sage d’instinct’ (Proverbes 30:24). Ses colonies sont des modèles d’organisation. Certaines gardent, protègent et traient des pucerons comme s’il s’agissait de bétail. D’autres, aux mœurs plus agricoles, cultivent des champignons. Quantité d’animaux sont ainsi programmés pour accomplir des choses remarquables par instinct. Une vulgaire mouche réalise des prouesses acrobatiques que l’homme est incapable de reproduire avec ses avions les plus modernes. Les oiseaux migrateurs se repèrent grâce aux étoiles, à l’orientation du champ magnétique terrestre ou à une sorte de carte interne. Des biologistes passent des années à étudier ces comportements programmés. Quelle sagesse doit posséder le Dieu qui a élaboré ces programmes complexes !

      14 La sagesse créatrice de Jéhovah est une mine de connaissance pour les savants. Il existe même une discipline, la biomimétique, qui cherche à imiter les procédés de la nature. Vous est-​il déjà arrivé de vous extasier sur la beauté d’une toile d’araignée ? Le technicien y voit, lui, une invention extraordinaire. Sous leur aspect fragile, certains fils sont en effet proportionnellement plus solides que l’acier, plus résistants que les fibres d’un gilet pare-balles. Rendez-vous compte : une toile de la taille d’un filet de pêche serait capable de stopper un avion de ligne en plein vol ! Qui dira que Jéhovah n’a pas fait toutes ces choses « avec sagesse » ?

      Montage : La sagesse créatrice de Jéhovah. 1. Une toile d’araignée. 2. Une colonne de fourmis transportant des feuilles. 3. Des oies prenant leur envol.

      Qui a programmé les animaux pour qu’ils soient « sages d’instinct » ?

      La sagesse en dehors du domaine terrestre

      15-16. a) Comment les cieux étoilés attestent-​ils la sagesse de Jéhovah ? b) En quoi sa position de Commandant suprême d’une multitude d’anges témoigne-​t-​elle de la sagesse de Jéhovah en matière d’administration ?

      15 La sagesse de Jéhovah se voit à travers ses œuvres partout dans l’univers. Les corps célestes, que nous avons évoqués au chapitre 5, ne sont pas éparpillés dans l’espace. Grâce aux « lois du ciel » établies par Jéhovah, ils sont magnifiquement organisés en galaxies, elles-​mêmes regroupées en amas, puis en superamas (Job 38:33, Bible d’Osty). On comprend que Jéhovah les compare à une « armée » (Isaïe 40:26). Mais une autre armée témoigne de la sagesse divine avec encore plus de force.

      16 Comme nous l’avons expliqué au chapitre 4, Dieu porte le titre de « Jéhovah des armées » en sa qualité de Commandant suprême d’une immense armée de centaines de millions de créatures spirituelles. C’est là une preuve de sa puissance. Mais que vient faire ici la sagesse ? Réfléchissez à ceci : Jéhovah et Jésus n’étant jamais inactifs, il est logique de penser que les ministres angéliques du Très-Haut s’affairent, eux aussi, en permanence (Jean 5:17). Rappelons par ailleurs qu’ils nous sont bien supérieurs sous le rapport de l’intelligence et de la puissance (Hébreux 1:7 ; 2:7). Pourtant, Jéhovah garde tous ces anges occupés depuis des milliards d’années, joyeusement affairés à ‘exécuter sa parole’ et à ‘faire sa volonté’ (Psaume 103:20, 21). Quelle sagesse doit exiger une telle administration !

      « Jéhovah seul possède la sagesse »

      17-18. Pourquoi la Bible dit-​elle que Jéhovah « seul possède la sagesse », et pourquoi cette sagesse devrait-​elle nous remplir de respect ?

      17 Compte tenu de ce qui précède, s’étonnera-​t-​on que la Bible place la sagesse de Jéhovah aussi haut ? Elle dit par exemple que lui « seul possède la sagesse » (Romains 16:27). Nul autre, en effet, ne possède la sagesse au sens absolu ; toute vraie sagesse vient de lui (Proverbes 2:6). C’est la raison pour laquelle Jésus, pourtant la plus sage de ses créatures, ne s’est pas fié à sa propre sagesse, mais a parlé comme son Père le lui avait demandé (Jean 12:48-50).

      18 Voyez en quels termes l’apôtre Paul a traduit le caractère incomparable de la sagesse de Jéhovah : « Ô que la générosité, la sagesse et la connaissance de Dieu sont immenses ! Que ses jugements sont difficiles à comprendre et que ses chemins sont inexplorables ! » (Romains 11:33). Ce « Ô » d’exclamation dit toute l’émotion de l’apôtre, en l’occurrence son grand respect. Le mot grec qu’il emploie pour « immenses » est de la même famille que le mot qui signifie « abîme ». Ses paroles évoquent donc une image forte : contempler la sagesse de Jéhovah, c’est comme plonger le regard dans un gouffre sans fond, vertigineux, un domaine si profond, si vaste, qu’on ne pourra jamais en saisir l’immensité, et encore moins en tracer les contours ou en dresser le plan détaillé (Psaume 92:5). Ne nous sentons-​nous pas tout petits à cette pensée ?

      19-20. a) Pourquoi l’aigle est-​il un symbole approprié de la sagesse divine ? b) Comment Jéhovah a-​t-​il prouvé sa capacité à sonder l’avenir ?

      19 Jéhovah est également le ‘seul à posséder la sagesse’ en ce sens qu’il est seul capable de sonder l’avenir. Vous vous rappelez certainement que la sagesse divine a l’aigle pour symbole. Bien qu’il pèse à peine cinq kilos, l’aigle royal possède des yeux plus grands que ceux d’un homme adulte. Sa vue remarquablement perçante lui permet de repérer des proies minuscules à des centaines de mètres, voire à plus de un kilomètre. « Ses yeux, a dit un jour Jéhovah, regardent dans le lointain » (Job 39:29). Jéhovah aussi a la faculté de regarder « dans le lointain », mais dans son cas il s’agit de l’avenir.

      20 La Bible en fournit la preuve à travers des centaines de prophéties, c’est-à-dire de l’histoire écrite à l’avance. Parfois des siècles à l’avance, Jéhovah a prédit dans sa Parole l’issue de certaines guerres, l’avènement et la chute de puissances mondiales, et même des stratégies précises suivies par des chefs militaires (Isaïe 44:25 – 45:4 ; Daniel 8:2-8, 20-22).

      21-22. a) Qu’est-​ce qui nous interdit de penser que Jéhovah prévoit la moindre de nos décisions ? Expliquez par un exemple. b) Comment savons-​nous que la sagesse de Jéhovah n’est pas dénuée de sentiments ?

      21 Est-​ce à dire que Dieu prévoit la moindre de nos décisions, comme l’affirment les tenants de la prédestination ? Pareille idée déprécie la sagesse de Jéhovah, car elle sous-entend qu’il ne maîtrise pas son pouvoir de connaître l’avenir. Après tout, est-​on condamné à chanter sans arrêt sous prétexte qu’on possède une voix magnifique ? Idée absurde, n’est-​ce pas ? De même, ce n’est pas parce que Jéhovah a la faculté de voir l’avenir qu’il utilise cette faculté en permanence. Ce faisant, il risquerait d’empiéter sur notre libre arbitre, don précieux qu’il ne nous retirera jamais (Deutéronome 30:19, 20).

      22 Mais il y a plus grave : la notion de prédestination supposerait chez Dieu une sagesse froide, insensible, dénuée de compassion. Rien ne saurait être plus éloigné de la réalité ! Jéhovah, nous enseigne la Bible, est « sage de cœur » (Job 9:4). Non qu’il possède vraiment un cœur ; dans les Écritures, ce mot renvoie souvent à ce que l’on est au fond de soi, aux mobiles et aux sentiments, parmi lesquels l’amour. Comme ses autres qualités, la sagesse de Jéhovah est donc gouvernée par l’amour (1 Jean 4:8).

      23. Quelle devrait être notre attitude devant la supériorité de la sagesse de Jéhovah ?

      23 Il va de soi que nous pouvons avoir une confiance absolue dans la sagesse de Jéhovah. Elle est tellement supérieure à la nôtre que la Parole de Dieu nous fait cette invitation bienveillante : « Fais confiance à Jéhovah de tout ton cœur et ne te fie pas à ton intelligence. Tiens compte de lui dans tout ce que tu entreprends, et lui, il rendra droits tes sentiers » (Proverbes 3:5, 6). Penchons-​nous à présent sur cette sagesse. Cette étude nous rapprochera de Jéhovah, notre Dieu infiniment sage.

      Éléments de méditation

      • Job 28:11-28 Quelle est la valeur de la sagesse divine, et qu’avons-​nous à gagner à en faire l’objet de notre méditation ?

      • Psaume 104:1-25 Comment la sagesse de Jéhovah se voit-​elle dans la création, et quels sentiments nous inspire-​t-​elle ?

      • Proverbes 3:19-26 Quelle influence peut avoir sur notre vie quotidienne le fait de réfléchir à la sagesse de Jéhovah et de la mettre en application ?

      • Daniel 2:19-28 Pourquoi Jéhovah est-​il appelé le Révélateur des secrets, et quel effet devrait avoir sur nous la sagesse prophétique de sa Parole ?

  • Sagesse dans la « parole de Dieu »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Un rédacteur de la Bible écrit sur un rouleau.

      CHAPITRE 18

      Sagesse dans la « parole de Dieu »

      1-2. Quelle « lettre » Jéhovah nous a-​t-​il écrite, et dans quel but ?

      VOUS rappelez-​vous la dernière fois qu’un ami vivant au loin vous a écrit ? Quel plaisir de recevoir une lettre de quelqu’un qu’on aime, d’être informé de sa santé, de ses activités, de ses projets ! Malgré l’éloignement, cette correspondance resserre les liens.

      2 Qu’est-​ce qui pourrait nous faire plus plaisir que de recevoir un message écrit de la part du Dieu que nous aimons ? Jéhovah nous a, en quelque sorte, envoyé une « lettre » dans laquelle il nous parle de lui, de ses actions passées, de ce qu’il se propose de faire et de bien d’autres choses. Il s’agit de sa Parole, la Bible, qu’il nous a donnée pour que nous soyons proches de lui. Dans son infinie sagesse, il a choisi là le moyen idéal de communiquer avec nous. Tant le contenu de la Bible que la façon dont elle est rédigée témoignent d’une sagesse incomparable.

      Pourquoi un écrit ?

      3. Comment Jéhovah a-​t-​il transmis la Loi à Moïse ?

      3 On pourrait se demander pourquoi Jéhovah n’a pas choisi de communiquer avec les humains par un moyen plus spectaculaire, tel qu’une voix venue du ciel. En réalité, il l’a fait parfois, quand il s’est exprimé depuis le ciel par l’intermédiaire d’anges, comme lorsqu’il a donné la Loi à Israël (Galates 3:19). En l’occurrence, la voix était si impressionnante que les Israélites, terrifiés, demandèrent à Jéhovah de ne pas leur parler ainsi, mais de passer par Moïse (Exode 20:18-20). C’est donc oralement, mot à mot, qu’il transmit à Moïse la Loi avec ses quelque 600 ordonnances.

      4. Pourquoi une transmission orale des lois de Dieu n’aurait-​elle pas été fiable ?

      4 Que serait-​il arrivé si la Loi n’avait pas été mise par écrit ? Moïse aurait-​il été capable de se rappeler la formulation exacte de ce code détaillé et de le rapporter fidèlement à la nation ? Quant aux générations ultérieures, n’auraient-​elles pas dû se fier uniquement au bouche à oreille, moyen bien peu sûr de transmettre les lois divines ? Imaginez que vous vouliez transmettre une histoire à une longue file de personnes en demandant à la première de la raconter à la suivante et ainsi de suite. Il est probable qu’en fin de parcours l’histoire ne sera plus la même, n’est-​ce pas ? Mais la Loi de Dieu ne risquait rien de tel.

      5-6. Qu’est-​ce que Jéhovah a demandé à Moïse de faire de ses paroles, et en quoi est-​ce une bénédiction de posséder la Parole de Dieu par écrit ?

      5 Avec sagesse, Jéhovah fit consigner ses paroles. « Tu écriras ces paroles, dit-​il à Moïse, car selon ces paroles, je fais une alliance avec toi et avec Israël » (Exode 34:27). Ainsi débuta, en 1513 avant notre ère, la rédaction de la Bible. Au cours des 1 610 années suivantes, Jéhovah parla « à bien des reprises et de bien des manières » à des humains — une quarantaine — afin qu’ils écrivent la Bible (Hébreux 1:1). Parallèlement, des copistes consciencieux conservèrent les Écritures en en réalisant des copies exactes (Esdras 7:6 ; Psaume 45:1).

      6 Ce texte écrit est une réelle bénédiction de Jéhovah. N’avez-​vous jamais reçu une lettre — de consolation, par exemple — qui vous soit si chère que vous l’ayez gardée pour la lire et la relire ? De la même façon, Jéhovah ayant mis ses paroles par écrit, nous pouvons les lire régulièrement et les méditer (Psaume 1:2). La « consolation des Écritures » est ainsi constamment à notre disposition (Romains 15:4).

      Pourquoi des rédacteurs humains ?

      7. En quoi l’utilisation de rédacteurs humains témoigne-​t-​elle de la sagesse de Jéhovah ?

      7 Dans sa sagesse, Jéhovah a fait écrire sa Parole par des humains. Réfléchissons : s’il avait utilisé des anges, la Bible exercerait-​elle le même attrait sur nous ? Certes, des anges auraient pu expliquer leur vision élevée de Jéhovah, exprimer leur attachement à sa personne et raconter la vie d’humains fidèles. Mais nous reconnaîtrions-​nous vraiment dans le regard de créatures spirituelles parfaites dont la connaissance, l’expérience et la force sont bien supérieures aux nôtres ? (Hébreux 2:6, 7).

      8. Dans quelle mesure les écrivains de la Bible ont-​ils pu faire usage de leurs facultés intellectuelles ? (voir note).

      8 En se servant de rédacteurs humains, Jéhovah nous a donné exactement ce dont nous avons besoin : un récit ‘inspiré de Dieu’, mais pétri d’humanité (2 Timothée 3:16). Comment s’y est-​il pris ? Dans bien des cas, il a, semble-​t-​il, laissé les écrivains faire usage de leurs facultés intellectuelles pour choisir « des paroles délicieuses et […] écrire des paroles de vérité qui soient exactes » (Ecclésiaste 12:10, 11). De là une diversité de styles reflétant les origines et la personnalité des rédacteursa. Ces hommes n’en ont pas moins « parlé de la part de Dieu », « poussés par l’esprit saint » (2 Pierre 1:21). Le fruit de leur travail est donc véritablement la « parole de Dieu » (1 Thessaloniciens 2:13).

      « Toute Écriture est inspirée de Dieu. »

      9-10. Pourquoi sa rédaction par des humains confère-​t-​elle chaleur et attrait à la Bible ?

      9 Sa rédaction par des humains confère à la Bible une chaleur et un attrait exceptionnels. Ses écrivains éprouvaient les mêmes sentiments que nous. Dans leur imperfection, ils ont affronté des épreuves et des difficultés semblables aux nôtres. L’esprit de Jéhovah a incité certains d’entre eux à décrire leurs états d’âme et leurs luttes (2 Corinthiens 12:7-10). Ils se sont exprimés à la première personne, avec des mots que des anges n’auraient pas pu employer.

      10 Prenez le cas de David, le roi d’Israël. Dans un psaume composé à la suite de plusieurs péchés graves, il épanche son cœur et supplie Dieu de lui pardonner. « Purifie-​moi de mon péché, écrit-​il. Car je suis bien conscient de mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi. Vois ! Je suis né coupable et, depuis l’instant où ma mère m’a conçu, je suis pécheur. Ne me chasse pas de ta présence ; ne m’enlève pas ton esprit saint. Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; un cœur brisé et broyé, ô Dieu, tu ne le rejetteras pas » (Psaume 51:2, 3, 5, 11, 17). Ressentez-​vous toute l’angoisse qui étreignait David ? Qui d’autre qu’un humain imparfait aurait pu exprimer ces sentiments avec une telle force ?

      Pourquoi des récits biographiques ?

      11. Quel genre d’histoires vécues Jéhovah a-​t-​il fait consigner dans la Bible « pour nous instruire » ?

      11 L’attrait de la Bible tient à autre chose encore. C’est un livre qui, dans une large mesure, raconte la vie des gens, la vie d’humains bien réels, serviteurs de Dieu ou non. Leurs faits et gestes, leurs difficultés, leurs joies, les conséquences de leurs décisions : Jéhovah les a fait consigner « pour nous instruire » (Romains 15:4). À travers ces tranches de vie, il nous enseigne d’une manière qui nous touche. Considérons quelques exemples.

      12. Quelle est l’utilité des récits bibliques qui mettent en scène des humains infidèles ?

      12 La Bible nous parle d’humains infidèles, voire franchement méchants, et de ce qui leur est arrivé. En nous montrant certains défauts à l’œuvre, elle nous les rend plus concrets. Ainsi, quel commandement contre l’infidélité pourrait être aussi explicite que le récit où elle s’incarne en Judas, quand il trahit Jésus ? (Matthieu 26:14-16, 46-50 ; 27:3-10). Parce qu’elles nous vont droit au cœur, ces histoires nous aident à bien discerner les traits indésirables et à les rejeter.

      13. Comment la Bible nous aide-​t-​elle à comprendre en quoi consistent certaines qualités ?

      13 La Bible mentionne aussi de nombreux humains fidèles et leur attachement à Dieu. Ces hommes et ces femmes donnent vie aux qualités qu’il faut cultiver pour être proche de Jéhovah. Prenez la foi. La Bible ne se contente pas d’en donner une définition et d’indiquer qu’elle est indispensable pour plaire à Dieu (Hébreux 11:1, 6). Elle nous la montre également en action, comme lorsqu’Abraham a tenté d’offrir Isaac (Genèse, chapitre 22 ; Hébreux 11:17-19). De tels récits ne confèrent-​ils pas du relief au mot « foi » ? Ne nous en donnent-​ils pas une idée plus claire ? Quelle sagesse de la part de Jéhovah de ne pas seulement nous encourager à cultiver de belles qualités, mais de nous en montrer aussi des exemples vivants !

      14-15. Que nous apprend la Bible à propos d’une femme venue au Temple, et qu’est-​ce que ce récit nous enseigne sur Jéhovah ?

      14 Les histoires bibliques nous apprennent souvent quelque chose sur Jéhovah. Voyez celle d’une femme que Jésus a observée dans le Temple. Assis en face des troncs du Trésor, Jésus regarde les gens mettre leurs contributions. Beaucoup de riches sont là, qui donnent « de leur superflu ». Mais Jésus s’intéresse à une modeste veuve. Son don ne consiste qu’en « deux petites pièces de très peu de valeurb ». C’est tout ce qui lui reste. Jésus, qui pense exactement comme Jéhovah sur la question, fait remarquer : « Cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis de l’argent dans les troncs du Trésor. » Autrement dit, elle a mis plus que tous les autres réunis (Marc 12:41-44 ; Luc 21:1-4 ; Jean 8:28).

      15 N’est-​il pas significatif que, de tous ceux qui sont venus au Temple ce jour-​là, cette veuve soit la seule sur laquelle la Bible attire l’attention ? Par ce récit, Jéhovah nous enseigne qu’il est un Dieu reconnaissant. Il accepte avec plaisir les dons offerts de toute notre âme, même si d’autres sont en mesure de donner beaucoup plus. Jéhovah n’aurait pu trouver plus belle façon de nous apprendre cette vérité réconfortante.

      Ce que la Bible ne dit pas

      16-17. Comment la sagesse de Jéhovah est-​elle manifeste même dans ce qu’il a préféré taire dans sa Parole ?

      16 Quand on écrit à quelqu’un qu’on aime, il y aurait tant de choses à dire qu’on est obligé de se limiter. De même, Jéhovah a choisi de mentionner dans sa Parole certaines personnes et certains évènements, mais sans entrer chaque fois dans les détails (Jean 21:25). C’est le cas, par exemple, en ce qui concerne ses jugements ; les renseignements qu’il fournit ne permettent pas toujours de répondre à toutes les questions. Mais ce qu’il a choisi de taire témoigne aussi de sa sagesse. Comment cela ?

      17 La manière dont la Bible est écrite met notre cœur à l’épreuve. Hébreux 4:12 nous dit : « La parole [ou : le message] de Dieu est vivante et puissante ; elle est plus aiguisée qu’aucune épée à deux tranchants et elle pénètre jusqu’à diviser l’âme d’avec l’esprit […], et elle est capable de discerner les pensées et les intentions du cœur. » Le message biblique pénètre au plus profond de nous-​mêmes, révélant nos pensées et nos mobiles. Ceux qui le lisent avec un esprit critique trébuchent souvent sur des récits trop peu circonstanciés à leur goût, allant jusqu’à mettre en doute l’amour, la sagesse et la justice de Jéhovah.

      18-19. a) Pourquoi n’avons-​nous pas lieu de nous troubler devant un récit biblique qui suscite chez nous des questions temporairement sans réponses ? b) Qu’est-​ce qui est nécessaire pour comprendre la Parole de Dieu, et en quoi cela témoigne-​t-​il de la grande sagesse de Jéhovah ?

      18 En revanche, quand on étudie soigneusement sa Parole avec un cœur sincère, on apprend à connaître Jéhovah tel que la Bible tout entière le présente et on n’est pas troublé lorsqu’un récit particulier suscite des questions temporairement sans réponses. Quand on réalise un puzzle géant, il peut arriver qu’on ne trouve pas tout de suite une certaine pièce ou qu’on ne sache pas où placer une autre. Mais peut-être a-​t-​on déjà assemblé suffisamment de pièces pour avoir une idée générale de l’image. Pareillement, en étudiant la Bible, nous découvrons petit à petit quel Dieu est Jéhovah, et une image précise se dessine. Même si le sens d’un récit nous échappe ou que nous ne voyions pas comment il s’accorde avec la personnalité divine, nous en avons déjà appris suffisamment sur Jéhovah pour être convaincus de son amour et de sa justice.

      19 Pour comprendre la Parole de Dieu, il faut donc la lire et l’étudier avec sincérité et sans a priori. Cela ne témoigne-​t-​il pas de la grande sagesse de Jéhovah ? Des hommes intelligents peuvent écrire des livres que seuls ‘des sages et des intellectuels’ comprendront. Mais il fallait la sagesse de Dieu pour produire un livre compréhensible uniquement par ceux qui ont de bons mobiles (Matthieu 11:25).

      Un livre de « sagesse pratique »

      20. Pourquoi Jéhovah est-​il le seul à pouvoir nous enseigner la meilleure façon de vivre, et que renferme la Bible qui peut nous être utile ?

      20 Dans sa Parole, Jéhovah nous enseigne la meilleure façon de vivre. Étant notre Créateur, il connaît nos besoins mieux que nous-​mêmes. Ces besoins sont d’ailleurs immuables : tout homme aspire à être aimé, à être heureux et à vivre en bons termes avec autrui. Sous ce rapport, la Bible est une mine de « sagesse pratique » qui peut nous aider à mener une vie riche de sens (Proverbes 2:7). Chaque partie de ce manuel d’étude contenant un chapitre consacré à l’application des sages conseils bibliques, nous ne considérerons ici qu’un seul exemple.

      21-23. Quels sages conseils nous aideront à ne pas nourrir de rancune ?

      21 Avez-​vous remarqué que les rancuniers finissent souvent par se faire du tort ? Le ressentiment est un véritable boulet. Il accapare l’esprit, vole la sérénité, étouffe la joie. Les études scientifiques montrent qu’il favoriserait les troubles cardiovasculaires et toute une kyrielle de maladies chroniques. Bien avant ces observations, la Bible conseillait déjà avec sagesse : « Lâche la colère et abandonne la fureur » (Psaume 37:8). Mais comment s’y prendre ?

      22 La Parole de Dieu fait ce constat avisé : « La perspicacité d’un homme retarde sa colère, et il est digne d’admiration quand il ne tient pas compte d’une offense » (Proverbes 19:11). La perspicacité, c’est la capacité de voir au-delà des apparences. Cette faculté alimente la compréhension, car elle permet de discerner pourquoi quelqu’un parle ou agit d’une certaine manière. Le fait de chercher à cerner les mobiles, les sentiments et la situation de cette personne nous aidera à dissiper les pensées et sentiments négatifs qu’elle pourrait nous inspirer.

      23 La Bible nous donne cet autre conseil : « Continuez à vous supporter les uns les autres et à vous pardonner volontiers les uns aux autres » (Colossiens 3:13). L’expression « continuez à vous supporter les uns les autres » emporte l’idée d’être patients, de tolérer ce qui nous irrite chez autrui. Cette patience aide à ne pas nourrir de rancune mesquine. Quant au ‘pardon’, il sous-entend renoncer au ressentiment. Notre Dieu sage sait que nous avons besoin de pardonner quand il y a de bonnes raisons à cela. Outre qu’il fait du bien à celui à qui nous l’accordons, le pardon préserve notre propre sérénité (Luc 17:3, 4). Quelle sagesse dans la Parole de Dieu !

      24. Pourquoi nous conformer à la sagesse divine ?

      24 Par amour, Jéhovah a souhaité communiquer avec nous. Il a choisi pour cela le moyen idéal : une « lettre » écrite par des humains sous l’impulsion de son esprit saint, de sorte qu’elle renferme sa sagesse. Cette sagesse est ‘entièrement digne de foi’ (Psaume 93:5). Plus nous nous y conformons et la faisons connaître, plus nous nous rapprochons naturellement de notre Dieu infiniment sage. Dans le chapitre suivant, nous allons examiner une autre manifestation remarquable de la sagesse de Jéhovah : sa capacité de prédire l’avenir et de mener à bien son dessein.

      a Ainsi, David, qui était berger de métier, a tiré ses exemples de la vie pastorale (Psaume 23). Matthieu, ancien collecteur d’impôts, s’est beaucoup attaché aux chiffres et aux valeurs monétaires (Matthieu 17:27 ; 26:15 ; 27:3). Quant à Luc, son vocabulaire médical rappelle qu’il était médecin (Luc 4:38 ; 14:2 ; 16:20).

      b Chacune de ses pièces était un lepton, la plus petite des pièces juives en circulation à l’époque. Deux lepta représentaient 1/64 du salaire d’une journée. Ce n’était même pas la valeur d’un moineau, le moins cher des oiseaux consommés par les pauvres.

      Éléments de méditation

      • Proverbes 2:1-6 Quels efforts réclame l’acquisition de la sagesse renfermée dans la Parole de Dieu ?

      • Proverbes 2:10-22 Quels bienfaits nous procurerons-​nous en suivant les sages conseils de la Bible ?

      • Romains 7:15-25 Comment ce passage illustre-​t-​il la sagesse qu’a manifestée Jéhovah en faisant écrire sa Parole par des humains ?

      • 1 Corinthiens 10:6-12 Quelles leçons se dégagent des récits bibliques relatifs à la nation d’Israël ?

  • « La sagesse de Dieu dans un saint secret »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Abraham contemple les étoiles.

      CHAPITRE 19

      « La sagesse de Dieu dans un saint secret »

      1-2. À quel « saint secret » devrions-​nous nous intéresser, et pourquoi ?

      INTRIGANTS, fascinants, déroutants, les secrets sont souvent bien difficiles à garder. Du moins pour nous, humains. Mais « la gloire de Dieu, c’est de cacher une chose », nous dit la Bible (Proverbes 25:2). En sa qualité de Maître Souverain et de Créateur, Jéhovah a parfaitement le droit de taire certaines choses aux hommes et de ne les divulguer qu’à son heure.

      2 Jéhovah nous a d’ailleurs révélé un secret fascinant dans sa Parole. Il en est question comme du « saint secret de sa volonté » (Éphésiens 1:9). Plus qu’un objet de curiosité, la connaissance de ce secret peut vous conduire au salut et vous donner une idée de l’incommensurable sagesse de Jéhovah.

      Une révélation progressive

      3-4. Quelle espérance la prophétie consignée en Genèse 3:15 donnait-​elle, et quel mystère, ou « saint secret », renfermait-​elle ?

      3 On a pu croire que le péché d’Adam et Ève allait faire échouer le projet divin, que jamais la terre ne serait la demeure paradisiaque d’humains parfaits. Mais Jéhovah s’est attaqué au problème immédiatement. Il a déclaré : « Je mettrai une hostilité entre toi [le serpent] et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Il t’écrasera la tête, et tu le blesseras au talon » (Genèse 3:15).

      4 Paroles obscures, énigmatiques. Qui était cette femme ? Qui était le serpent ? Qui était la « descendance » qui écraserait la tête du serpent ? Adam et Ève en étaient réduits aux hypothèses. Reste que cette prophétie divine donnait une espérance à tout descendant fidèle du couple infidèle. La justice triompherait. Le projet de Jéhovah se réaliserait. Mais comment ? Mystère ! Un mystère que la Bible nomme « la sagesse de Dieu qui est manifeste dans un saint secret, sagesse cachée » (1 Corinthiens 2:7).

      5. Expliquez par un exemple pourquoi Jéhovah a révélé son secret progressivement.

      5 Jéhovah, le « Révélateur des secrets », lèverait le voile sur un certain nombre de détails importants de ce secret (Daniel 2:28). Mais il le ferait progressivement. Pensez à un père à qui son petit garçon demande : « Dis, papa, d’où je viens ? » La sagesse veut que l’adulte ne dise à l’enfant que ce qu’il peut comprendre, et qu’il complète ses explications à mesure que son fils grandit. De même, Jéhovah détermine à quels moments ses serviteurs sont prêts à recevoir des révélations concernant sa volonté et son projet (Proverbes 4:18 ; Daniel 12:4).

      6. a) À quoi sert une alliance ? b) Pourquoi est-​il remarquable que Jéhovah ait contracté des alliances avec des humains ?

      6 Ces révélations, Jéhovah les a faites essentiellement à travers une série d’alliances, ou de contrats. Sans doute vous est-​il déjà arrivé de passer un contrat, que ce soit pour acheter une maison, emprunter de l’argent ou en prêter. Vous aviez ainsi la garantie légale que les termes de l’accord seraient respectés. Mais pourquoi Jéhovah a-​t-​il estimé nécessaire de conclure des alliances en bonne et due forme avec des humains ? Sa parole n’est-​elle pas une garantie suffisante ? Si. Néanmoins, il a plusieurs fois eu la bonté de la certifier par un engagement légal. Ces accords irrévocables confortent notre confiance d’humains imparfaits dans ses promesses (Hébreux 6:16-18).

      L’alliance avec Abraham

      7-8. a) Quelle alliance Jéhovah a-​t-​il conclue avec Abraham, et quel détail sur le saint secret a-​t-​il révélé au passage ? b) Comment Jéhovah a-​t-​il progressivement fait connaître la généalogie menant à la descendance promise ?

      7 Plus de 2 000 ans après avoir chassé l’homme du paradis, Jéhovah dit à son fidèle serviteur Abraham : « À coup sûr je rendrai tes descendants aussi nombreux que les étoiles du ciel […]. Et par le moyen de ta descendance, toutes les nations de la terre se procureront une bénédiction, parce que tu as écouté ma voix » (Genèse 22:17, 18). Plus qu’une promesse, Jéhovah formulait là une alliance légale assortie d’un serment inviolable (Genèse 17:1, 2 ; Hébreux 6:13-15). N’est-​il pas remarquable que le Souverain Seigneur se soit engagé par contrat à bénir l’humanité ?

      « Je rendrai tes descendants aussi nombreux que les étoiles du ciel. »

      8 L’alliance abrahamique révélait que la descendance promise serait un humain, puisqu’elle viendrait d’Abraham. Mais de qui s’agirait-​il ? Plus tard, Jéhovah révéla qu’Isaac serait le fils d’Abraham par qui passerait la lignée menant à la descendance. Puis, entre les deux fils d’Isaac, Jacob fut choisi (Genèse 21:12 ; 28:13, 14). Par la suite, Jacob prononça ces paroles prophétiques sur l’un de ses 12 fils : « Le sceptre ne s’écartera pas de Juda et le bâton de commandant restera entre ses pieds jusqu’à ce que Shilo [ou : « celui à qui il appartient », note] vienne. Tous les peuples devront lui obéir » (Genèse 49:10). On savait désormais que la descendance serait un roi de la lignée de Juda !

      L’alliance avec Israël

      9-10. a) Quelle alliance Jéhovah a-​t-​il conclue avec la nation d’Israël, et quelle protection cette alliance a-​t-​elle assurée ? b) Comment la Loi a-​t-​elle apporté la preuve que les hommes avaient besoin d’une rançon ?

      9 En 1513 avant notre ère, Jéhovah prit une disposition qui allait permettre de nouvelles révélations sur le saint secret. Il conclut une alliance nationale avec les Israélites, descendants d’Abraham. Aujourd’hui caduque, l’alliance de la Loi mosaïque n’en joua pas moins un rôle essentiel dans le projet divin relatif à l’avènement de la descendance, et ce sous trois rapports. Premièrement, la Loi fut un mur protecteur (Éphésiens 2:14). Ses ordonnances justes formaient comme une barrière entre les Juifs et les Gentils, ce qui contribua à protéger la lignée menant à la descendance promise. De ce fait, la nation d’Israël existait encore quand vint le moment fixé par Dieu de faire naître le Messie dans la tribu de Juda.

      10 Deuxièmement, la Loi apporta la preuve que les hommes avaient besoin d’une rançon. Loi parfaite, en se révélant globalement inapplicable par des humains pécheurs, elle « [mettait] en évidence les transgressions, jusqu’à ce qu’arrive la descendance à qui la promesse avait été faite » (Galates 3:19). Par les sacrifices d’animaux, elle permettait de couvrir provisoirement les péchés. Mais, pour citer Paul, puisqu’« il est impossible que le sang de taureaux et de boucs enlève les péchés », ces sacrifices ne faisaient que préfigurer le sacrifice rédempteur du Christ (Hébreux 10:1-4). Pour les Juifs fidèles, l’alliance de la Loi fut donc un « précepteur menant à Christ » (Galates 3:24).

      11. Quelle perspective glorieuse l’alliance de la Loi a-​t-​elle offerte à Israël, mais pourquoi la nation a-​t-​elle perdu cette perspective ?

      11 Troisièmement, cette alliance offrait une perspective glorieuse à la nation d’Israël. Jéhovah avait dit aux Israélites qu’ils deviendraient « un royaume de prêtres et une nation sainte » s’ils se montraient fidèles à l’alliance (Exode 19:5, 6). De fait, certains d’entre eux ont été les premiers membres d’un royaume céleste de prêtres. Mais en se rebellant contre l’alliance de la Loi et en rejetant la descendance messianique, Israël considéré collectivement a perdu cette perspective. Dès lors, qui compléterait le « royaume de prêtres » ? Et comment la « nation sainte » serait-​elle liée à la descendance promise ? Dieu révélerait ces aspects du saint secret en temps voulu.

      L’alliance davidique pour un royaume

      12. Quelle alliance Jéhovah a-​t-​il contractée avec David, et que révélait-​elle sur le saint secret ?

      12 Au 11e siècle avant notre ère, Jéhovah en révéla encore un peu plus sur le saint secret grâce à une autre alliance. Au fidèle roi David, il fit cette promesse : « Je ferai roi après toi ton descendant […], et j’établirai solidement son royaume. […] J’établirai solidement son pouvoir royal pour toujours » (2 Samuel 7:12, 13 ; Psaume 89:3). La lignée menant à la descendance se réduisait à présent à la famille de David. Mais un homme ordinaire pourrait-​il régner « pour toujours » ? (Psaume 89:20, 29, 34-36). Pourrait-​il, de surcroît, libérer les humains du péché et de la mort ?

      13-14. a) Selon le Psaume 110, quelle promesse Jéhovah a-​t-​il faite à son Roi oint ? b) Par l’intermédiaire de ses prophètes, qu’a encore révélé Jéhovah sur la descendance à venir ?

      13 Sous l’inspiration divine, David écrivit : « Jéhovah a déclaré à mon Seigneur : “Assieds-​toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.” Jéhovah a prêté serment, et il ne changera pas d’avis : “Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédech !” » (Psaume 110:1, 4). Ces paroles concernaient directement la descendance promise, le Messie (Actes 2:35, 36). Ce Roi ne régnerait pas à Jérusalem mais au ciel, à la « droite » de Jéhovah, position qui lui donnerait pouvoir sur la terre entière, et pas seulement sur le pays d’Israël (Psaume 2:6-8). Une autre révélation était faite ici. Par un serment solennel, Jéhovah jurait que le Messie serait « prêtre […] à la manière de Melchisédech ». Comme Melchisédech, qui fut roi-prêtre au temps d’Abraham, la descendance serait donc établie directement par Dieu pour être à la fois Roi et Prêtre ! (Genèse 14:17-20).

      14 Au fil des siècles, Jéhovah utilisa ses prophètes pour livrer d’autres révélations sur son saint secret. Isaïe, par exemple, annonça que la descendance subirait une mort sacrificielle (Isaïe 53:3-12). Michée prédit le lieu de naissance du Messie (Michée 5:2). Quant à Daniel, il prophétisa l’époque exacte de l’apparition et de la mort de la descendance (Daniel 9:24-27).

      Le saint secret révélé !

      15-16. a) Comment le Fils de Jéhovah est-​il « né d’une femme » ? b) Qu’est-​ce que Jésus a hérité de ses parents humains, et quand est-​il arrivé en tant que descendance promise ?

      15 La façon dont ces prophéties se réaliseraient est demeurée un mystère jusqu’à l’apparition de la descendance. Nous lisons en Galates 4:4 : « Lorsque le temps prévu a été écoulé, Dieu a envoyé son Fils, qui est né d’une femme. » En 2 avant notre ère, un ange vint dire à une vierge juive nommée Marie : « Écoute ! Tu vas être enceinte et tu donneras naissance à un fils. Tu devras l’appeler Jésus. Il deviendra quelqu’un de grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Jéhovah Dieu lui donnera le trône de son ancêtre David. […] De l’esprit saint viendra sur toi, et de la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’enfant qui naîtra sera appelé saint, le Fils de Dieu » (Luc 1:31, 32, 35).

      16 Quelque temps plus tard, Jéhovah transférait, du ciel, la vie de son Fils dans le ventre de Marie pour qu’il naisse d’une femme. Marie était imparfaite, mais Jésus n’a pas hérité de son imperfection, car il était « Fils de Dieu ». Ce qu’il a hérité de ses parents humains, par contre, c’est le droit à la fois naturel et légal d’être héritier de David, dont ils étaient tous deux descendants (Actes 13:22, 23). En 29 de notre ère, quand Jésus s’est fait baptiser, Jéhovah l’a oint d’esprit saint et a prononcé ces paroles : « Voici mon Fils, le bien-aimé » (Matthieu 3:16, 17). La descendance était enfin arrivée ! (Galates 3:16). Le temps était venu de lever le voile sur d’autres aspects du saint secret (2 Timothée 1:10).

      17. Quels éclaircissements ont été apportés à la prophétie de Genèse 3:15 ?

      17 Au cours de son ministère, Jésus a montré que le serpent de Genèse 3:15 et sa descendance représentaient respectivement Satan et ses disciples (Matthieu 23:33 ; Jean 8:44). Leur futur écrasement, définitif, fut révélé ultérieurement (Révélation 20:1-3, 10, 15). Quant à la femme, il fut expliqué qu’elle correspond à la « Jérusalem d’en haut », la partie céleste de l’organisation de Jéhovah, composée de créatures spirituelles et assimilable à sa femmea (Galates 4:26 ; Révélation 12:1-6).

      La nouvelle alliance

      18. Quel est le but de la « nouvelle alliance » ?

      18 C’est le soir précédant sa mort que Jésus a peut-être fait la révélation la plus frappante de toutes : à ses disciples fidèles, il a parlé de la « nouvelle alliance » (Luc 22:20). Comme l’alliance de la Loi mosaïque, qu’elle allait remplacer, cette alliance visait à produire un « royaume de prêtres » (Exode 19:6 ; 1 Pierre 2:9). La différence, c’est qu’il s’agirait cette fois-​ci d’une nation spirituelle : l’« Israël de Dieu », composé exclusivement de fidèles disciples oints du Christ (Galates 6:16). Ces contractants de la nouvelle alliance aideraient Jésus à bénir la race humaine.

      19. a) Comment se fait-​il que la nouvelle alliance réussisse à produire un « royaume de prêtres » ? b) Pourquoi les chrétiens oints sont-​ils qualifiés de ‘créatures nouvelles’, et combien seront au ciel avec Christ ?

      19 Mais comment se fait-​il que la nouvelle alliance réussisse à produire un « royaume de prêtres » pour bénir l’humanité ? C’est qu’au lieu de condamner les disciples du Christ comme pécheurs, elle permet le pardon de leurs péchés grâce au sacrifice de Jésus (Jérémie 31:31-34). Les considérant comme purs, Jéhovah les adopte dans sa famille céleste et les oint d’esprit saint (Romains 8:15-17 ; 2 Corinthiens 1:21). C’est ‘une nouvelle naissance pour une espérance vivante réservée au ciel’ (1 Pierre 1:3, 4). Puisque cette condition élevée est totalement nouvelle pour des humains, les chrétiens oints engendrés d’esprit sont qualifiés de ‘créatures nouvelles’ (2 Corinthiens 5:17). La Bible indique qu’ils seront finalement 144 000 à régner au ciel sur les humains rachetés (Révélation 5:9, 10 ; 14:1-4).

      20. a) Quelle révélation concernant le saint secret a été faite en 36 de notre ère ? b) Qui connaîtra les bénédictions promises à Abraham ?

      20 Avec Jésus, ces chrétiens ointsb constituent la « descendance d’Abraham » (Galates 3:29). Les premiers choisis furent des Juifs selon la chair. Puis, en 36 de notre ère, un autre aspect du saint secret fut dévoilé : des Gentils (des non-Juifs) recevraient eux aussi l’espérance céleste (Romains 9:6-8 ; 11:25, 26 ; Éphésiens 3:5, 6). Les bénédictions promises à Abraham seraient-​elles réservées aux oints ? Non, car le sacrifice de Jésus concernait le monde entier (1 Jean 2:2). Jéhovah a révélé qu’une « grande foule » au nombre indéterminé survivrait à la fin du monde de Satan (Révélation 7:9, 14). Une multitude d’autres humains seraient ressuscités avec la perspective de vivre éternellement dans le paradis (Luc 23:43 ; Jean 5:28, 29 ; Révélation 20:11-15 ; 21:3, 4).

      La sagesse de Dieu et le saint secret

      21-22. En quoi le saint secret de Jéhovah témoigne-​t-​il de sa sagesse ?

      21 Le saint secret est une manifestation extraordinaire de la « sagesse infiniment variée de Dieu » (Éphésiens 3:8-10). Quelle sagesse, en effet, dans l’énoncé de ce secret, puis dans sa révélation progressive ! Quelle sagesse d’avoir tenu compte des limites des humains, tout en leur permettant de montrer leur condition de cœur ! (Psaume 103:14).

      22 Jéhovah a également fait preuve d’une sagesse incomparable en choisissant Jésus comme Roi. Aucune créature de l’univers n’était plus digne de confiance que son Fils. Pour avoir été un homme de chair et de sang, et avoir subi toutes sortes d’adversités, il comprend parfaitement les difficultés des humains (Hébreux 5:7-9). Que dire de ceux qui régneront avec lui ? Au fil des siècles, Jéhovah a oint des hommes et des femmes issus de toutes races, de toutes langues et de tous milieux. Il n’y a pas un problème que certains d’entre eux au moins n’aient rencontré et surmonté (Éphésiens 4:22-24). Quel bonheur ce sera d’être dirigé par ces rois-prêtres miséricordieux !

      23. Quel privilège les chrétiens ont-​ils concernant le saint secret de Jéhovah ?

      23 L’apôtre Paul a écrit : « Le saint secret qui était caché depuis les systèmes de choses passés et depuis les générations passées […] a été révélé à ses saints » (Colossiens 1:26). Les saints de Jéhovah, ses oints, ont effectivement compris beaucoup de choses sur le saint secret, et ils ont transmis cette connaissance à des millions de personnes. Quel privilège nous avons tous ! Jéhovah nous a fait « connaître le saint secret de sa volonté » (Éphésiens 1:9). Aussi, communiquons ce merveilleux secret à nos semblables pour qu’ils puissent à leur tour sonder l’incommensurable sagesse de Jéhovah Dieu !

      a En Jésus a été également révélé le « saint secret de l’attachement à Dieu » (1 Timothée 3:16). Quelqu’un serait-​il capable de rester parfaitement fidèle à Jéhovah ? Cette question a longtemps constitué un secret, un mystère. Jésus y a répondu en gardant son intégrité dans toutes les épreuves que Satan lui a fait subir (Matthieu 4:1-11 ; 27:26-50).

      b Jésus a également conclu avec ce groupe une « alliance pour un royaume » (Luc 22:29, 30). Cette alliance prévoit que les membres du « petit troupeau » règnent avec lui au ciel en tant que partie secondaire de la descendance d’Abraham (Luc 12:32).

      Éléments de méditation

      • Jean 16:7-12 Comme son Père, comment Jésus a-​t-​il révélé la vérité progressivement ?

      • 1 Corinthiens 2:6-16 Pourquoi beaucoup sont-​ils incapables de saisir les saints secrets de Jéhovah, et comment parvient-​on à les comprendre ?

      • Éphésiens 3:10 Quel privilège les chrétiens ont-​ils aujourd’hui concernant le saint secret de Dieu ?

      • Hébreux 11:8-10 Comment le saint secret a-​t-​il soutenu la foi des hommes du passé, même s’ils n’en comprenaient pas les détails ?

  • « Sage de cœur », mais humble
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Un père s’accroupit pour se mettre à la hauteur de son fils.

      CHAPITRE 20

      « Sage de cœur », mais humble

      1-3. Comment savons-​nous que Jéhovah est humble ?

      UN PÈRE veut faire comprendre quelque chose d’important à son petit garçon. Il tient à toucher son cœur. Comment doit-​il s’y prendre ? Doit-​il se dresser de toute sa taille devant l’enfant et s’exprimer sur un ton dur, intimidant ? Ou bien s’accroupir et lui parler avec douceur et gentillesse ? S’il est sage et humble, il emploiera évidemment la manière douce.

      2 Quel genre de père Jéhovah est-​il : orgueilleux ou humble ? dur ou doux ? Il sait tout ; sa sagesse est infinie. Or, vous l’avez peut-être remarqué, connaissance et intelligence ne font pas toujours bon ménage avec humilité. « La connaissance fait gonfler d’orgueil », dit la Bible (1 Corinthiens 3:19 ; 8:1). Mais Jéhovah, pourtant « sage de cœur », est humble (Job 9:4). Cela n’a rien à voir avec une position d’infériorité ou un manque de grandeur : simplement, Jéhovah est sans orgueil. Comment l’expliquer ?

      3 Jéhovah est saint. Il ne peut donc avoir en lui un défaut comme l’orgueil, qui le souillerait (Marc 7:20-22). Notez, en outre, ce que lui a dit un jour le prophète Jérémie : « Oui, tu te souviendras et tu te baisseras vers moia » (Lamentations 3:20). Rendez-vous compte ! Jéhovah, le Souverain Seigneur de l’univers, était disposé à ‘se baisser’, à se mettre au niveau de Jérémie, un homme imparfait, pour lui accorder son attention (Psaume 113:7). Humble, Jéhovah l’est assurément. Mais en quoi consiste cette humilité ? Quel rapport a-​t-​elle avec la sagesse ? Et quelle est son importance pour nous ?

      Jéhovah manifeste son humilité

      4-5. a) Qu’est-​ce que l’humilité, comment se traduit-​elle, et pourquoi ne doit-​on pas la confondre avec de la faiblesse ou de la timidité ? b) Comment Jéhovah s’est-​il montré humble dans ses rapports avec David, et que devons-​nous à l’humilité de Jéhovah ?

      4 L’humilité, c’est l’absence d’arrogance et d’orgueil. Qualité intérieure, elle se traduit par la douceur, la patience et une nature raisonnable (Galates 5:22, 23). Ces traits de caractère n’ont cependant rien à voir avec de la faiblesse ou de la timidité. Ils n’excluent chez Jéhovah ni la colère juste ni l’usage de la puissance destructrice. Son humilité et sa douceur sont même une preuve de son immense force, une manifestation de sa parfaite maîtrise de soi (Isaïe 42:14). Quel rapport avec la sagesse ? Un ouvrage biblique fait observer qu’« en dernière analyse l’humilité relève […] du désintéressement et constitue le fondement de toute sagesse ». Autrement dit, pas de vraie sagesse sans humilité. Quel bienfait l’humilité de Jéhovah nous procure-​t-​elle ?

      Un père sage traite ses enfants avec humilité et douceur.

      5 Le roi David a chanté à Jéhovah : « Tu me donnes ton bouclier pour qu’il me protège, ta main droite me soutient et ton humilité me grandit » (Psaume 18:35). Jéhovah s’abaissait pour s’intéresser à ce simple humain imparfait, pour le protéger et le soutenir jour après jour. C’est uniquement parce que Jéhovah était prêt à s’humilier de la sorte que David — il en était conscient — pouvait espérer être sauvé et même devenir un grand roi. D’une manière générale, aurions-​nous le moindre espoir de salut sans l’humilité de Jéhovah, sans sa volonté de s’abaisser pour se comporter envers nous en Père doux et bienveillant ?

      6-7. a) Pourquoi la Bible ne dit-​elle jamais que Jéhovah est modeste ? b) Quel rapport y a-​t-​il entre la douceur et la sagesse, et qui nous donne l’exemple suprême sous ce rapport ?

      6 Notons que l’humilité se distingue de la modestie. La modestie est une belle qualité pour un humain. Comme l’humilité, elle est liée à la sagesse. « La sagesse est avec les modestes », lisons-​nous en Proverbes 11:2. Par contre, nulle part la Bible ne dit que Jéhovah est modeste. Pourquoi ? La modestie telle qu’on l’entend dans les Écritures suppose la conscience de ses limites. Or, le Tout-Puissant n’a pas de limites, à part celles qu’il s’impose par respect de ses normes justes (Marc 10:27 ; Tite 1:2). De plus, étant le Très-Haut, il n’est soumis à personne. La notion même de modestie ne s’applique donc pas à Jéhovah.

      7 Il n’en est pas moins humble et doux, et il nous enseigne que la vraie sagesse est indissociable de la douceur. Sa Parole fait état de la « douceur qui découle de la sagesseb » (Jacques 3:13). Considérons l’exemple qu’il nous donne sous ce rapport.

      Avec humilité, Jéhovah délègue et écoute

      8-10. a) Qu’a de remarquable le fait que Jéhovah soit disposé à déléguer et à écouter ? b) En quelles circonstances le Tout-Puissant s’est-​il montré humble avec ses anges ?

      8 L’humilité de Jéhovah se voit dans sa disposition à déléguer des responsabilités et à écouter. C’est d’autant plus remarquable de sa part qu’il n’a besoin de personne, pas plus que de conseil (Isaïe 40:13, 14 ; Romains 11:34, 35). Pourtant, comme la Bible le montre, il s’est abaissé de la sorte plus d’une fois.

      9 Arrêtons-​nous sur un évènement marquant de la vie d’Abraham. Le patriarche reçut la visite de trois personnages — des anges — dont l’un, qu’il appelait « Jéhovah », représentait directement Dieu. Quand cet ange-​là disait ou faisait quelque chose, c’était en quelque sorte Jéhovah qui parlait ou agissait. C’est ainsi que Jéhovah apprit à Abraham qu’il avait entendu de forts « cris de plainte contre Sodome et Gomorrhe ». Et d’ajouter : « Je vais descendre voir s’ils agissent aussi mal que le laissent entendre les cris de plainte qui me sont parvenus. Et si ce n’est pas le cas, je le saurai » (Genèse 18:3, 20, 21). Le Tout-Puissant n’allait évidemment pas « descendre » en personne. Il envoya encore une fois des anges (Genèse 19:1). Mais pourquoi ? N’était-​il pas capable, lui qui voit tout, de ‘savoir’ par lui-​même les conditions qui régnaient dans cette région ? Bien sûr. Pourtant, avec humilité il chargea ces anges d’enquêter et d’aller trouver Loth et sa famille à Sodome.

      10 Jéhovah écoute aussi. Quand il a demandé à ses anges de lui proposer des moyens pour provoquer la chute du méchant roi Achab, il n’avait nul besoin de ces conseils. Il a pourtant retenu l’une des suggestions et il a chargé son auteur de la mettre à exécution (1 Rois 22:19-22). N’est-​ce pas de l’humilité ?

      11-12. En quelle circonstance Abraham a-​t-​il constaté l’humilité de Jéhovah ?

      11 Jéhovah accepte même d’écouter des humains imparfaits exposer leurs inquiétudes. Par exemple, quand il a révélé à Abraham son intention de détruire Sodome et Gomorrhe, celui-ci s’est troublé. « On ne peut pas penser cela de toi !, s’est-​il exclamé. Le Juge de toute la terre ne fera-​t-​il pas ce qui est juste ? » Il a voulu savoir si Jéhovah épargnerait les villes s’il s’y trouvait 50 justes. Jéhovah le lui a assuré. Mais cela ne suffisait pas à Abraham ; il a ramené le nombre à 45, puis à 40, et ainsi de suite. Jéhovah a eu beau chaque fois le tranquilliser, Abraham est descendu ainsi jusqu’à 10. Peut-être n’avait-​il pas encore pris toute la mesure de la miséricorde divine. Quoi qu’il en soit, avec patience et humilité, Jéhovah a laissé son ami et serviteur exposer entièrement ses craintes (Genèse 18:23-33).

      12 Combien d’hommes brillants et instruits écouteraient avec autant de patiencec quelqu’un de beaucoup moins intelligent qu’eux ? Telle est l’humilité de notre Dieu. Cette conversation a aussi fait comprendre à Abraham que Jéhovah est « lent à se mettre en colère » (Exode 34:6). Se rendant peut-être compte qu’il n’avait pas à contester les faits et gestes du Très-Haut, à deux reprises il a dit : « S’il te plaît, Jéhovah, ne te mets pas en colère » (Genèse 18:30, 32). Mais comment Jéhovah aurait-​il pu faire cela ? Ne possède-​t-​il pas la « douceur qui découle de la sagesse » ?

      Jéhovah est raisonnable

      13. Au sens biblique, que signifie le mot « raisonnable », et pourquoi s’applique-​t-​il bien à Jéhovah ?

      13 Jéhovah manifeste son humilité par une autre belle qualité, qui fait fâcheusement défaut aux humains imparfaits : sa nature raisonnable. Il n’est pas seulement disposé à écouter ses créatures intelligentes ; il est prêt également à céder quand aucun principe de justice n’est en jeu. Au sens biblique, le mot « raisonnable » signifie « conciliant ». C’est là une autre facette de la sagesse divine. « La sagesse d’en haut est […] raisonnable », dit Jacques 3:17. Et ce qui traduit particulièrement bien la nature raisonnable de notre Dieu infiniment sage, c’est sa faculté d’adaptation. Comme l’indique son nom, Jéhovah devient tout ce qu’exige la réalisation de ses projets (Exode 3:14). N’est-​ce pas la marque d’un esprit raisonnable et prêt à s’adapter ?

      14-15. Que nous apprend la vision du char d’Ézéchiel sur la partie céleste de l’organisation de Jéhovah, et en quoi cette organisation diffère-​t-​elle des organisations du monde ?

      14 Un passage de la Bible magnifique nous donne une idée de cette faculté d’adaptation. Le prophète Ézéchiel a reçu une vision de la partie céleste de l’organisation de Jéhovah, composée de créatures spirituelles. Il a vu un char imposant, le « véhicule » de Jéhovah lui-​même, véhicule qu’il dirige constamment. La façon dont cet engin se déplaçait était des plus intéressantes. Les roues géantes présentaient quatre côtés et étaient pleines d’yeux ; elles pouvaient donc voir partout et changer de direction instantanément, sans qu’il y ait à s’arrêter ou à braquer. Ce char gigantesque ne se traînait pas comme certains véhicules de fabrication humaine si peu maniables. Il se déplaçait à la vitesse de l’éclair, changeant même de trajectoire à angle droit (Ézéchiel 1:1, 14-28). Ainsi, l’organisation de Jéhovah, tout comme le Souverain tout-puissant qui la dirige, fait preuve d’une prodigieuse souplesse ; elle s’adapte à tout moment aux changements de situations et aux nouveaux besoins.

      15 Les humains ne peuvent qu’essayer de tendre vers cette souplesse idéale. Force est toutefois de constater que souvent les hommes et leurs organisations se montrent plus rigides et déraisonnables que souples et conciliants. Prenons une image. Les dimensions et la puissance d’un superpétrolier ou d’un train de marchandises ont de quoi impressionner. Mais que se passe-​t-​il en cas d’imprévu ? Lorsqu’un convoi lourd rencontre un obstacle sur la voie, il est hors de question qu’il dévie sa route ; quant à l’arrêter, ce n’est guère plus facile. Des trains ont une telle inertie qu’au freinage il leur faut près de deux kilomètres pour s’immobiliser. Pareillement, un superpétrolier peut continuer d’avancer sur huit kilomètres une fois les moteurs coupés. Même moteurs inversés, il peut encore poursuivre sa course sur trois kilomètres ! Ainsi en va-​t-​il des organisations humaines plutôt rigides et déraisonnables. Combien d’hommes, par orgueil, refusent de s’adapter aux changements de situations ! Combien de faillites commerciales et même de chutes de régimes politiques cette inflexibilité n’a-​t-​elle pas provoquées ! (Proverbes 16:18). Quel soulagement de savoir que ni Jéhovah ni son organisation ne sont ainsi !

      Comment Jéhovah manifeste sa nature raisonnable

      16. Comment Jéhovah s’est-​il montré raisonnable avec Loth au moment de détruire Sodome et Gomorrhe ?

      16 Revenons à la destruction de Sodome et Gomorrhe. L’ange de Jéhovah avait été clair. « Sauve-​toi vers la région montagneuse », avait-​il ordonné à Loth. Mais Loth n’en avait pas envie. « S’il te plaît, Jéhovah, pas là-bas ! », implora-​t-​il. Persuadé que la vie dans les montagnes lui serait fatale, il demanda à se réfugier avec sa famille dans une ville voisine du nom de Zoar. Or Jéhovah avait l’intention de raser cette ville. De plus, les craintes de Loth étaient injustifiées, car Jéhovah était parfaitement capable d’assurer sa survie dans les montagnes. Jéhovah accéda néanmoins à sa requête, et il épargna Zoar. « Très bien, répondit l’ange à Loth, par égard pour toi, je ne détruirai pas la ville dont tu parles » (Genèse 19:17-22). N’était-​ce pas raisonnable de la part de Jéhovah ?

      17-18. Par sa façon de traiter les Ninivites, comment Jéhovah a-​t-​il montré qu’il est raisonnable ?

      17 Jéhovah est également sensible au repentir sincère ; il y réagit toujours avec miséricorde et justice. Voyez ce qui s’est passé lorsqu’il a envoyé Jonas vers Ninive, ville pleine de méchanceté et de violence. Le prophète sillonne les rues, porteur d’un message sans équivoque : dans 40 jours, la puissante cité sera détruite. Soudain, coup de théâtre : les Ninivites se repentent ! (Jonas, chapitre 3).

      18 La différence de réaction entre Jéhovah et Jonas face à ce retournement de situation est instructive. Jéhovah s’adapte : plutôt que « puissant guerrier », il se fait devenir celui qui pardonne les péchésd (Exode 15:3). Jonas, lui, se montre inflexible et bien moins miséricordieux. Loin d’imiter la nature raisonnable de Jéhovah, il réagit avec la pesanteur d’un train de marchandises ou d’un superpétrolier. Il a annoncé le malheur, c’est le malheur qui doit arriver ! Avec patience, Jéhovah donnera à son prophète impatient une mémorable leçon d’attitude raisonnable et de miséricorde (Jonas, chapitre 4).

      Un jeune Témoin est heureux d’aider un frère âgé en prédication.

      Jéhovah est raisonnable ; il comprend nos limites.

      19. a) Qu’est-​ce qui nous assure que Jéhovah est raisonnable dans ce qu’il attend de nous ? b) Comment Proverbes 19:17 nous fait-​il comprendre que Jéhovah est un Maître ‘bon et raisonnable’, mais aussi profondément humble ?

      19 Raisonnable, Jéhovah l’est enfin dans ce qu’il attend de nous. « Il sait bien de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière », a dit le roi David (Psaume 103:14). Jéhovah comprend nos limites et notre imperfection mieux que nous-​mêmes. Il ne nous demande jamais plus que nous ne pouvons donner. La Bible oppose les maîtres humains « bons et raisonnables » à ceux qui sont « difficiles » (1 Pierre 2:18). Quel genre de Maître Jéhovah est-​il ? Selon Proverbes 19:17, « celui qui témoigne de la bonté au petit prête à Jéhovah ». Seul un maître bon et raisonnable est capable de remarquer le moindre geste de bonté réalisé en faveur de petits. Mais ce verset va plus loin : il laisse entendre que le Créateur de l’univers se considère en quelque sorte comme le débiteur de ceux qui accomplissent ces actes de miséricorde, de simples humains ! Peut-​on être plus humble ?

      20. Comment savons-​nous que Jéhovah entend nos prières et y répond ?

      20 De nos jours, Jéhovah continue de se montrer doux et raisonnable envers ses serviteurs. Si nous le prions avec foi, il écoute. Ce n’est pas parce qu’il ne nous envoie pas de messagers angéliques qu’il laisse nos prières sans réponse. Rappelez-​vous quand l’apôtre Paul a demandé aux autres chrétiens de ‘prier sans cesse’ pour qu’il soit libéré de prison. Il a précisé : « pour que je vous sois rendu plus tôt » (Hébreux 13:18, 19). Cela veut dire que nos prières peuvent inciter Jéhovah à faire ce que sans elles il n’aurait peut-être pas fait (Jacques 5:16).

      21. Que ne faut-​il pas conclure de l’humilité de Jéhovah, et que devrions-​nous au contraire aimer en lui ?

      21 Douceur, disposition à écouter, patience, nature raisonnable : il va de soi qu’aucune de ces manifestations d’humilité ne signifie que Jéhovah transige avec ses principes justes. Les ecclésiastiques de la chrétienté peuvent se croire raisonnables quand ils ‘caressent l’oreille’ de leurs ouailles en édulcorant les normes morales de Jéhovah (2 Timothée 4:3). Mais la tendance humaine à faire des compromis par opportunisme n’a rien à voir avec la nature raisonnable de Dieu. Jéhovah est saint ; jamais il ne profanera ses normes justes (Lévitique 11:44). Aussi, aimons sa nature raisonnable pour ce qu’elle est : une marque de son humilité. N’est-​il pas exaltant de penser que l’Être le plus sage de l’univers est également le plus humble ? Quel plaisir de nous approcher de ce Dieu impressionnant, mais en même temps doux, patient et raisonnable !

      a Les scribes d’autrefois (les sopherim) ont corrigé ce verset pour donner à lire que c’était Jérémie, et non Jéhovah, qui s’inclinait. Sans doute estimaient-​ils inconvenant d’attribuer à Dieu un tel acte d’humilité. À cause de cette modification, beaucoup de traductions rendent improprement ce beau verset. L’une d’elles fait cependant dire correctement à Jérémie : « Souviens-​toi, ô souviens-​toi, et penche-​toi sur moi. »

      b D’autres versions parlent de l’« humilité qui caractérise la véritable sagesse » ou de la « mansuétude de la sagesse ».

      c La Bible oppose la patience et l’esprit hautain (Ecclésiaste 7:8). La patience de Jéhovah est une autre preuve de son humilité (2 Pierre 3:9).

      d Psaume 86:5 dit que Jéhovah est « bon et prêt à pardonner ». Lors de sa traduction en grec, l’expression « prêt à pardonner » fut rendue par épiéïkês, c’est-à-dire « raisonnable ».

      Éléments de méditation

      • Exode 32:9-14 Comment Jéhovah a-​t-​il montré son humilité quand Moïse l’a supplié en faveur d’Israël ?

      • Juges 6:36-40 En quoi Jéhovah s’est-​il montré patient et raisonnable avec Gédéon ?

      • Psaume 113:1-9 Comment Jéhovah fait-​il preuve d’humilité dans ses rapports avec les hommes ?

      • Luc 1:46-55 Pour Marie, comment Jéhovah considérait-​il les humbles ? Quelle influence cette attitude de Jéhovah pourrait-​elle avoir sur nous ?

  • Jésus révèle la « sagesse venant de Dieu »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Jésus enseigne une grande foule.

      CHAPITRE 21

      Jésus révèle la « sagesse venant de Dieu »

      1-3. Comment les anciens voisins de Jésus ont-​ils accueilli son enseignement, et que n’ont-​ils pas compris le concernant ?

      LES gens dans la synagogue n’en reviennent pas. Le jeune homme qui est en train de les enseigner n’est pas un inconnu. C’est Jésus : il a grandi dans leur ville et y a exercé le métier de charpentier pendant des années. Peut-être même a-​t-​il participé à la construction de leur maison ou fabriqué de ses mains les charrues et les jougsa avec lesquels ils travaillent leur terre. Mais comment réagissent-​ils à l’enseignement de cet ancien charpentier ?

      2 C’est la stupéfaction générale : « D’où cet homme tient-​il cette sagesse ? » Mais on fait également remarquer : « N’est-​ce pas le charpentier, le fils de Marie ? » (Matthieu 13:54-58 ; Marc 6:1-3). Autrement dit, « ce charpentier n’est qu’un des nôtres ». Malgré la sagesse de ses paroles, les anciens voisins de Jésus le dédaignent. Ce qu’ils ignorent, c’est que la sagesse qu’il transmet n’est pas la sienne.

      3 De qui Jésus tenait-​il cette sagesse ? « Ce que j’enseigne n’est pas de moi, a-​t-​il reconnu, mais de celui qui m’a envoyé » (Jean 7:16). L’apôtre Paul expliquera que Jésus « est devenu pour nous sagesse venant de Dieu » (1 Corinthiens 1:30). Jéhovah nous a donc révélé sa sagesse à travers son Fils. À tel point que celui-ci a pu dire : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10:30). Considérons trois domaines dans lesquels Jésus a manifesté la « sagesse venant de Dieu ».

      Le contenu de son enseignement

      4. a) Quel message Jésus prêchait-​il, et qu’avait-​il de fondamental ? b) Pourquoi les conseils de Jésus étaient-​ils toujours pratiques et bien intentionnés ?

      4 Arrêtons-​nous tout d’abord sur le contenu de son enseignement. Jésus prêchait la « bonne nouvelle du royaume », message fondamental compte tenu du rôle que jouerait le Royaume : il sanctifierait le nom de Jéhovah, défendrait sa réputation de Dirigeant juste et apporterait le bonheur éternel à l’humanité (Luc 4:43). L’enseignement de Jésus consistait aussi en conseils d’une grande sagesse et utiles au quotidien. Jésus fut vraiment le « Conseiller merveilleux » qu’annonçait la prophétie (Isaïe 9:6). Comment aurait-​il pu en être autrement ? Il connaissait intimement la Parole et la volonté de Dieu, possédait une intelligence aiguë de la nature humaine et portait un profond amour aux hommes. En conséquence, ses conseils étaient toujours pratiques et bien intentionnés. Il avait des « paroles de vie éternelle », des paroles qui mènent véritablement au salut (Jean 6:68).

      5. Citez quelques-uns des sujets traités par Jésus dans le Sermon sur la montagne.

      5 Le Sermon sur la montagne est particulièrement représentatif de l’incomparable sagesse des enseignements de Jésus. Ce discours consigné en Matthieu 5:3 – 7:27 n’excéderait guère une vingtaine de minutes, mais les conseils qu’il renferme sont éternels, aussi valables aujourd’hui qu’au moment où ils ont été donnés. Jésus y a abordé toutes sortes de sujets, depuis les relations avec autrui (5:23-26, 38-42 ; 7:1-5, 12) jusqu’à la pureté morale (5:27-32), en passant par la façon dont on peut donner un sens à sa vie (6:19-24 ; 7:24-27). Mais il ne s’est pas contenté de dire à ses auditeurs ce qu’était une conduite sage ; il le leur a aussi montré en donnant des explications, en les faisant raisonner et en présentant des preuves.

      6-8. a) Quelles excellentes raisons de ne pas nous inquiéter Jésus a-​t-​il données ? b) Qu’est-​ce qui prouve que les conseils de Jésus étaient empreints de la sagesse d’en haut ?

      6 Voyez, par exemple, en Matthieu chapitre 6, ce qu’il a conseillé pour surmonter l’inquiétude touchant aux choses matérielles. « Arrêtez de vous inquiéter pour votre vie, au sujet de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ou pour votre corps, au sujet de ce que vous mettrez », a-​t-​il recommandé (verset 25). La nourriture et l’habillement sont nécessaires, et il est normal de s’en soucier. Mais Jésus nous invite à ‘arrêter de nous inquiéterb’ à leur propos. Pourquoi ?

      7 Écoutez son argumentation ; elle est convaincante. Tout d’abord, puisque Jéhovah nous a donné la vie et un corps, n’est-​il pas capable de nous fournir aussi la nourriture indispensable à cette vie et de quoi vêtir ce corps ? (verset 25). S’il nourrit les oiseaux et habille magnifiquement les fleurs, combien plus prendra-​t-​il soin des humains qui l’adorent ! (versets 26, 28-30). Par ailleurs, à quoi bon s’inquiéter ? Ce n’est pas cela qui allongera un tant soit peu notre existencec (verset 27). Mais comment ne pas s’inquiéter ? Jésus donne ce conseil : continuez à accorder la priorité au vrai culte, et vous pouvez être sûr que tout ce dont vous avez besoin quotidiennement ‘vous sera ajouté’ par votre Père céleste (verset 33). Et de conclure par un dernier conseil des plus pratiques : vivez au jour le jour. Pourquoi, aux inquiétudes d’aujourd’hui, ajouter celles de demain ? (verset 34). Pourquoi, même, s’en faire inutilement pour ce qui n’arrivera peut-être jamais ? En suivant ces sages conseils, nous nous épargnerons certainement bien des tracas dans ce monde stressant.

      8 Bien qu’ils remontent à près de 2 000 ans, les conseils de Jésus n’ont manifestement pas pris une ride. N’est-​ce pas la preuve qu’ils étaient empreints de la sagesse d’en haut ? Fût-​il le meilleur, il n’y a pas un conseil donné par des hommes qui ne se déprécie et ne soit rapidement révisé ou abandonné. Ceux de Jésus ont passé l’épreuve du temps. Mais cela n’a rien pour nous surprendre. Le Conseiller merveilleux ne disait-​il pas les « paroles de Dieu » ? (Jean 3:34).

      Sa manière d’enseigner

      9. Qu’ont dit des soldats à propos de l’enseignement de Jésus, et pourquoi n’était-​ce pas exagéré ?

      9 Jésus manifestait également la sagesse divine par sa manière d’enseigner. « Jamais un homme n’a parlé de cette façon », ont déclaré des soldats qui n’avaient pu se résoudre à l’appréhender (Jean 7:45, 46). Ils n’exagéraient pas. Jésus était des « régions d’en haut » ; aucun humain ayant jamais vécu ne possédait une telle somme de connaissance et d’expérience où puiser (Jean 8:23). Il enseignait véritablement comme personne. Arrêtons-​nous sur deux de ses méthodes.

      « Les foules étaient ébahies par sa manière d’enseigner. »

      10-11. a) Pourquoi ne peut-​on que s’émerveiller de la façon dont Jésus se servait d’exemples ? b) Qu’est-​ce qu’une parabole, et quel exemple montre l’efficacité pédagogique des paraboles de Jésus ?

      10 Des exemples marquants. « Jésus se servit d’exemples pour dire toutes ces choses à la foule, lisons-​nous. En effet, quand il leur parlait, il utilisait toujours des exemples » (Matthieu 13:34). Comment ne pas s’émerveiller de la virtuosité avec laquelle Jésus utilisait les situations du quotidien pour enseigner des vérités profondes ! Des agriculteurs semant des graines, des femmes faisant du pain, des enfants jouant sur une place de marché, des pêcheurs tirant leurs filets, des bergers cherchant une brebis perdue : autant de scènes bien connues de ses auditeurs. Quand des vérités importantes sont associées à des situations familières, elles s’impriment facilement dans l’esprit et le cœur (Matthieu 11:16-19 ; 13:3-8, 33, 47-50 ; 18:12-14).

      11 Jésus racontait souvent des paraboles, petites histoires dont il tirait des leçons morales ou spirituelles. Plus faciles à comprendre et à retenir que des idées abstraites, elles facilitaient la conservation de son enseignement. Dans nombre d’entre elles, Jésus a donné de son Père des portraits frappants, inoubliables. Comment, par exemple, ne pas saisir la morale de la parabole du fils perdu : Jéhovah éprouve de la compassion envers l’égaré qui se repent sincèrement, et il l’accueille avec tendresse (Luc 15:11-32).

      12. a) Quel usage Jésus faisait-​il des questions dans son enseignement ? b) Comment a-​t-​il réduit au silence ceux qui contestaient son pouvoir ?

      12 Des questions habiles. Jésus se servait de questions pour amener ses interlocuteurs à tirer des conclusions, à considérer leurs mobiles ou à prendre des décisions (Matthieu 12:24-30 ; 17:24-27 ; 22:41-46). Aux chefs religieux qui contestent l’origine divine de son pouvoir, il pose celle-ci : « Le baptême de Jean venait-​il du ciel ou des hommes ? » Interloqués, ils discutent entre eux : « “Si nous répondons : ‘Du ciel’, il dira : ‘Alors pourquoi ne l’avez-​vous pas cru ?’ Mais si nous osons dire : ‘Des hommes’, alors…” Ils avaient peur de la foule, car tout le monde considérait que Jean avait été un vrai prophète. Ils répondirent donc à Jésus : “Nous ne savons pas” » (Marc 11:27-33 ; Matthieu 21:23-27). Une simple question a suffi à Jésus pour les réduire au silence et révéler la traîtrise de leurs cœurs.

      13-15. En quoi la parabole du bon Samaritain témoigne-​t-​elle de la sagesse de Jésus ?

      13 Jésus combinait parfois les méthodes, associant exemples et questions percutantes. Un jour, un légiste juif lui demande ce qu’il doit faire pour obtenir la vie éternelle. Il le renvoie à la Loi mosaïque qui commande d’aimer Dieu et d’aimer son prochain. Voulant se montrer juste, l’homme demande alors : « Et qui est mon prochain ? » Jésus lui répond par une histoire : Un Juif voyageant seul est agressé par des bandits qui le laissent à moitié mort. Deux Juifs viennent à passer, un prêtre d’abord, puis un Lévite, qui font tous deux comme s’ils ne l’avaient pas vu. Arrive alors un Samaritain. Ému de pitié, il soigne les blessures de l’homme et, avec bonté, le conduit dans une auberge pour qu’il s’y rétablisse. « À ton avis, qui des trois s’est fait le prochain de l’homme qui a été attaqué par les voleurs ? » demande finalement Jésus à son interlocuteur. Le légiste ne peut que répondre : « Celui qui s’est montré miséricordieux envers lui » (Luc 10:25-37).

      14 En quoi cette parabole montre-​t-​elle la sagesse de Jésus ? À l’époque, les Juifs n’appliquaient le terme « prochain » qu’à ceux qui gardaient leurs traditions — surtout pas aux Samaritains, donc (Jean 4:9). Si Jésus avait raconté l’histoire d’un Juif secourant un Samaritain, aurait-​il renversé ces préjugés ? C’est pourquoi, avec sagesse, il a fait en sorte que ce soit un Samaritain qui s’occupe tendrement d’un Juif. Notez également la question qu’il a posée à la fin, inversant le sens habituel du mot « prochain ». Ce que le légiste voulait savoir, c’était qui devait bénéficier de son amour du prochain. Mais en lui demandant : « Qui des trois s’est fait le prochain de l’homme ? », Jésus a attiré l’attention, non sur celui qui avait bénéficié de la bonté, la victime, mais sur celui qui avait témoigné de la bonté, le Samaritain. Le vrai prochain, c’est donc celui qui prend l’initiative de témoigner de l’amour aux autres, quelles que soient leurs origines ethniques. Jésus n’aurait pu le faire comprendre de façon plus claire.

      15 Dès lors, faut-​il s’étonner que les gens aient été frappés de sa « manière d’enseigner » et qu’ils se soient sentis attirés vers lui ? (Matthieu 7:28, 29). En une certaine occasion, une « grande foule » est restée trois jours près de lui, sans même avoir quelque chose à manger (Marc 8:1, 2).

      Sa conduite

      16. Comment Jésus a-​t-​il ‘prouvé dans la pratique’ que la sagesse divine le guidait ?

      16 Troisième domaine dans lequel Jésus reflétait la sagesse de Jéhovah : son mode de vie. La sagesse a un caractère pratique ; elle produit de bons résultats. « Qui est sage parmi vous ?, demandait le disciple Jacques. Qu’il le prouve dans la pratique par sa belle conduite » (Jacques 3:13, The New English Bible). Par sa conduite, Jésus a ‘prouvé dans la pratique’ que la sagesse divine le guidait. Sa façon de vivre comme sa façon de traiter autrui respiraient le bon sens. Voyons comment.

      17. Qu’est-​ce qui indique que Jésus menait une vie parfaitement équilibrée ?

      17 Avez-​vous remarqué que le manque de bon sens se traduit souvent par des comportements extrémistes ? L’équilibre réclame de la sagesse. Manifestant la sagesse divine, Jésus était parfaitement équilibré. Sa priorité allait aux choses spirituelles. Il se consacrait totalement à la proclamation de la bonne nouvelle. « C’est pour cela que je suis venu », disait-​il (Marc 1:38). Les biens matériels n’étaient donc pas sa préoccupation majeure ; il semble d’ailleurs qu’il ne possédait pas grand-chose (Matthieu 8:20). Mais il n’était pas non plus un ascète. Comme son Père, le « Dieu heureux », c’était quelqu’un de joyeux, et il contribuait à la joie des autres (1 Timothée 1:11 ; 6:15). Un jour qu’il assistait à un festin de mariage, le type même d’évènement marqué par la musique, les chants et les réjouissances, il n’a pas du tout joué les trouble-fêtes. Le vin étant venu à manquer, il a changé de l’eau en un excellent vin, en une boisson « qui réjouit le cœur de l’homme » (Psaume 104:15 ; Jean 2:1-11). Il a d’ailleurs accepté de nombreuses invitations à des repas, qu’il a souvent mises à profit pour enseigner (Luc 10:38-42 ; 14:1-6).

      18. En quoi Jésus a-​t-​il fait preuve d’un jugement sans faille en ce qui concerne ses disciples ?

      18 Jésus faisait preuve d’un jugement sans faille dans ses relations avec les autres. Sa connaissance éclairée de la nature humaine lui permettait de voir en ses disciples. Derrière leur imperfection, il discernait leurs qualités. Il percevait les capacités de ces hommes que Jéhovah avait attirés (Jean 6:44). Aussi était-​il disposé à leur faire confiance malgré leurs manquements, ce qu’il a montré en leur déléguant la lourde responsabilité de prêcher la bonne nouvelle. Il ne doutait pas qu’ils seraient capables de mener cette tâche à bien (Matthieu 28:19, 20). Le livre des Actes confirme qu’ils s’en sont acquittés fidèlement (Actes 2:41, 42 ; 4:33 ; 5:27-32). Jésus avait donc été sage de leur faire confiance.

      19. Qu’est-​ce qui montre que Jésus était « doux et humble » ?

      19 Comme nous l’avons vu au chapitre 20, la Bible associe l’humilité et la douceur à la sagesse. Jéhovah est, bien sûr, l’exemple suprême dans ce domaine. Mais que dire de Jésus ? Il est rassurant de constater l’humilité avec laquelle il traitait ses disciples. Bien qu’il leur fût supérieur de par sa perfection, il ne les méprisait pas. Jamais il ne cherchait à leur faire sentir qu’ils étaient inférieurs ou incapables. Il tenait compte au contraire de leurs limites et supportait patiemment leurs manquements (Marc 14:34-38 ; Jean 16:12). Même les enfants se sentaient à l’aise en sa compagnie. N’est-​ce pas révélateur ? Sans doute se plaisaient-​ils avec lui parce qu’ils le devinaient « doux et humble » (Matthieu 11:29 ; Marc 10:13-16).

      20. Comment Jésus s’est-​il montré raisonnable avec une Gentile dont la fille était démonisée ?

      20 Jésus imitait l’humilité de Dieu d’une autre manière importante. Il était raisonnable, conciliant, si la miséricorde le commandait. Rappelez-​vous, par exemple, le jour où une Gentile le supplie de guérir sa fille fortement démonisée. Dans un premier temps, Jésus lui indique de trois façons qu’il ne l’aidera pas : d’abord, en ne lui répondant pas ; ensuite, en lui disant clairement qu’il n’a pas été envoyé vers les Gentils mais vers les Juifs ; enfin, en le lui répétant — avec ménagement — au moyen d’un exemple. Mais la femme insiste, témoignant d’une foi peu ordinaire. Que fait Jésus dans cette situation exceptionnelle ? Exactement le contraire de ce qu’il vient de dire : il guérit la fille de cette femme (Matthieu 15:21-28). Remarquable humilité, n’est-​ce pas ? Et n’oublions pas que l’humilité est à la base de la vraie sagesse.

      21. Pourquoi devrions-​nous chercher à imiter la personnalité, la façon de parler et la conduite de Jésus ?

      21 Ne sommes-​nous pas heureux de savoir, grâce aux Évangiles, ce qu’a dit et fait l’homme le plus sage de tous les temps ? Rappelons-​nous que Jésus fut l’image parfaite de son Père. Chercher à imiter sa personnalité, sa façon de parler et sa conduite, c’est donc cultiver la sagesse d’en haut. Dans le chapitre suivant, nous allons voir comment manifester nous aussi la sagesse divine.

      a Aux temps bibliques, les charpentiers participaient à la construction des maisons, confectionnaient des meubles et fabriquaient des instruments agricoles. À propos de Jésus, Justin a écrit au 2e siècle de notre ère : « Tandis qu’il était parmi les hommes, il fabriquait ces ouvrages de charpentiers : des charrues et des jougs. »

      b Le verbe grec traduit par « s’inquiéter » signifie « avoir l’esprit distrait ». Tel qu’il est utilisé en Matthieu 6:25, ce mot désigne la peur mêlée d’inquiétude qui distrait ou divise l’esprit, ôtant toute joie à l’existence.

      c En fait, des études ont montré qu’une inquiétude ou une tension excessive augmente les risques de maladies cardiovasculaires et de nombreux autres troubles susceptibles d’abréger la vie.

      Éléments de méditation

      • Proverbes 8:22-31 Quels rapprochements peut-​on établir entre cette description de la sagesse personnifiée et ce que la Bible nous apprend sur le Fils premier-né de Jéhovah ?

      • Matthieu 13:10-15 Avec quelle efficacité les exemples de Jésus révélaient-​ils la condition de cœur de ses auditeurs ?

      • Jean 1:9-18 Pourquoi Jésus était-​il à même de révéler la sagesse de Dieu ?

      • Jean 13:2-5, 12-17 À quelle démonstration Jésus s’est-​il livré, et quelle leçon a-​t-​il donnée ainsi à ses apôtres ?

  • « La sagesse d’en haut » opère-t-elle en vous ?
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Une sœur étudie la Bible et des publications basées sur la Bible.

      CHAPITRE 22

      La « sagesse d’en haut » opère-​t-​elle en vous ?

      1-3. a) Comment Salomon a-​t-​il fait montre d’une sagesse extraordinaire dans le règlement d’un litige d’ordre maternel ? b) Que promet de nous donner Jéhovah, et quelles questions en découlent ?

      L’AFFAIRE est délicate. Deux femmes se disputent un bébéa. Elles vivent sous le même toit et ont accouché toutes les deux d’un fils à quelques jours d’intervalle. L’un des nouveau-nés est mort et, à présent, chacune se prétend la mère de celui qui est vivant. Il n’y a eu aucun témoin. Sans doute un tribunal inférieur a-​t-​il déjà examiné la question, mais sans la résoudre. C’est finalement à Salomon, le roi d’Israël, qu’on en réfère. Saura-​t-​il découvrir la vérité ?

      2 Après avoir écouté quelques instants les deux femmes se disputer, Salomon demande une épée. D’un ton qu’il veut convaincu, il ordonne de couper l’enfant en deux et d’en donner une moitié à chaque femme. Immédiatement, la vraie mère le supplie de donner le bébé à sa rivale. Mais cette dernière réclame que l’enfant soit effectivement coupé en deux. Salomon sait désormais la vérité. Il n’ignore pas la tendre compassion qu’une mère éprouve envers l’enfant qu’elle a porté, et il a mis à profit cette connaissance pour régler le litige. Imaginez le soulagement de la mère quand le roi lui rend son fils bien-aimé en disant : « C’est elle sa mère » (1 Rois 3:16-27).

      3 Quelle sagesse, n’est-​ce pas ? En apprenant comment Salomon avait résolu cette affaire, le peuple fut frappé de respect, car il voyait que « Dieu lui avait donné la sagesse ». Cette sagesse était effectivement un don de Dieu. Jéhovah avait accordé à Salomon « de la sagesse et du discernement » (1 Rois 3:12, 28). Et nous ? Pouvons-​nous recevoir également la sagesse divine ? Oui, car « Jéhovah lui-​même donne la sagesse », a écrit Salomon sous l’inspiration (Proverbes 2:6). Cette capacité de faire bon usage de la connaissance, de l’intelligence et du discernement, Jéhovah promet de l’accorder à qui la recherche sincèrement. Comment donc acquérir la sagesse d’en haut ? Et comment la rendre opérante dans notre vie ?

      « Acquérir la sagesse » : comment ?

      4-7. Citez quatre éléments indispensables à l’acquisition de la sagesse.

      4 Faut-​il être très intelligent ou très instruit pour recevoir la sagesse divine ? Non, car Jéhovah ne regarde pas à notre milieu d’origine ni à notre niveau d’instruction (1 Corinthiens 1:26-29). Par contre, il faut prendre l’initiative : la Bible nous engage à ‘acquérir la sagesse’ (Proverbes 4:7). Qu’est-​ce que cela suppose de notre part ?

      5 D’abord, de craindre Dieu. « Craindre Jéhovah, c’est le début de la sagesse [« la clé de la sagesse », Bible du Semeur] », dit Proverbes 9:10. Cette crainte est le fondement même de la vraie sagesse. Pourquoi ? Rappelons que la sagesse est l’utilisation efficace de la connaissance et que craindre Dieu, c’est, non pas trembler de terreur devant lui, mais éprouver envers lui révérence, respect et confiance. Cette crainte, salutaire, est un puissant stimulant ; elle incite à se conformer à ce que l’on connaît de la volonté de Dieu et de ses manières d’agir, ce qui est la voie de la sagesse puisque l’obéissance aux normes de Jéhovah est toujours bénéfique.

      6 Deuxièmement, il faut être humble et modeste. Pas de sagesse divine sans ces deux qualités (Proverbes 11:2). Pourquoi ? Celui qui est humble et modeste admet volontiers qu’il n’a pas réponse à tout, qu’il peut avoir tort et qu’il a besoin de connaître la pensée de Jéhovah sur bien des sujets. Jéhovah « s’oppose aux orgueilleux », mais il prend plaisir à accorder la sagesse aux humbles (Jacques 4:6).

      7 L’étude de la Parole de Dieu est le troisième élément indispensable. Jéhovah révèle sa sagesse dans sa Parole écrite, et pour l’acquérir il faut se donner la peine de la rechercher (Proverbes 2:1-5). Quatrième élément : la prière. Dieu nous donnera généreusement la sagesse si nous la lui demandons sincèrement (Jacques 1:5). Il écoutera aussi les prières par lesquelles nous lui demandons son esprit, et l’esprit nous aidera à trouver dans sa Parole des pensées utiles pour résoudre des difficultés, éviter des dangers et prendre de sages décisions (Luc 11:13).

      Pour acquérir la sagesse qui vient de Dieu, il faut se donner la peine de la rechercher.

      8. Comment verra-​t-​on que nous avons vraiment acquis la sagesse divine ?

      8 Comme nous l’avons vu au chapitre 17, la sagesse de Jéhovah est pratique. Si nous l’avons vraiment acquise, elle devrait donc être perceptible dans notre conduite. Le disciple Jacques a dressé la liste de ses manifestations : « La sagesse d’en haut est tout d’abord pure, puis pacifique, raisonnable, disposée à obéir, pleine de miséricorde et de bons fruits, impartiale, non hypocrite » (Jacques 3:17). Tandis que nous examinerons chacune de ces facettes, posons-​nous la question : « La sagesse d’en haut opère-​t-​elle en moi ? »

      « Pure, puis pacifique »

      9. Que signifie être pur, et pourquoi est-​il normal que la pureté soit la première marque de sagesse mentionnée ?

      9 « Tout d’abord pure. » Être pur, c’est être sans souillure tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Bien que la Bible associe la sagesse avec le cœur, la sagesse céleste ne saurait entrer dans un cœur souillé de pensées, de désirs et de mobiles méchants (Proverbes 2:10 ; Matthieu 15:19, 20). Par contre, si nous avons le cœur pur, du moins autant que ce soit possible à des humains imparfaits, nous nous ‘détournerons du mal et nous ferons le bien’ (Psaume 37:27 ; Proverbes 3:7). N’est-​il pas normal que la pureté soit la première marque de sagesse mentionnée par Jacques ? Comment, en effet, manifester vraiment les autres composantes de la sagesse d’en haut si l’on n’est pas moralement et spirituellement pur ?

      10-11. a) Pourquoi est-​il important d’être pacifique ? b) Si vous avez l’impression d’avoir offensé un compagnon chrétien, comment pouvez-​vous être un artisan de paix ? (voir note).

      10 « Puis pacifique. » La sagesse céleste nous incite à poursuivre la paix, qui est un aspect du fruit de l’esprit de Dieu (Galates 5:22). Nous nous efforçons de ne pas rompre le « lien de la paix » qui unit les serviteurs de Jéhovah (Éphésiens 4:3). Nous faisons aussi de notre mieux pour rétablir cette paix quand elle a été troublée. C’est important, car la Bible dit : « Continuez […] à vivre en paix ; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous » (2 Corinthiens 13:11). Tant que nous vivons en paix, le Dieu de paix est avec nous. La manière dont nous traitons ses adorateurs a donc un effet direct sur nos relations avec Jéhovah. Comment nous montrer des artisans de paix ? Voyez la situation suivante.

      11 Vous avez l’impression d’avoir offensé l’un de vos compagnons. Que faire ? Jésus a dit : « Si donc tu vas à l’autel apporter ton offrande et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, et repars. Fais d’abord la paix avec ton frère, puis retourne présenter ton offrande » (Matthieu 5:23, 24). Vous pouvez appliquer ce conseil en prenant l’initiative d’aller voir votre frère. Dans quelle intention ? ‘Faire la paix’ avec luib. Pour cela, peut-être devrez-​vous admettre, et non nier, avoir froissé ses sentiments. Si vous l’abordez avec l’objectif de rétablir la paix durablement, sans doute parviendrez-​vous à dissiper tout malentendu, à présenter les excuses qui s’imposent et à obtenir son pardon. Prendre sur soi de faire la paix, c’est montrer qu’on est guidé par la sagesse divine.

      « Raisonnable, disposée à obéir »

      12-13. a) Que signifie le mot traduit par « raisonnable » en Jacques 3:17 ? b) Comment montrer que nous sommes raisonnables ?

      12 « Raisonnable. » Que signifie être raisonnable ? De l’aveu de biblistes, le terme grec utilisé en Jacques 3:17 est difficile à traduire. Il emporte l’idée d’être prêt à céder. On l’a rendu diversement par des adjectifs comme « modérée », « douce » ou « indulgente ». Comment montrer que cet aspect de la sagesse d’en haut opère en nous ?

      13 « Que votre nature raisonnable soit connue de tous les hommes », lisons-​nous en Philippiens 4:5. « Ayez une réputation de personne raisonnable », met une autre traduction. L’important, notez-​le, c’est moins l’opinion que nous avons de nous-​mêmes que la façon dont nous sommes perçus. Quelqu’un de raisonnable n’est pas constamment en train d’insister sur la lettre de la loi ni de réclamer que les choses soient faites comme il l’entend. Il est disposé, au contraire, à écouter les autres et, quand c’est judicieux, à accéder à leurs souhaits. Il est également doux, et non dur ou cassant. Si cette qualité est nécessaire à tous les chrétiens, elle l’est particulièrement aux anciens, qu’elle rend avenants et abordables (1 Thessaloniciens 2:7, 8). Aussi, posons-​nous tous la question : « Ai-​je la réputation d’être doux, indulgent et prêt à céder ? ».

      14. Comment montrer que nous sommes ‘disposés à obéir’ ?

      14 « Disposée à obéir. » Le mot grec traduit par « disposée à obéir » n’apparaît nulle part ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes. Selon un bibliste, il « est souvent utilisé en rapport avec la discipline militaire ». Il emporte l’idée d’être « facile à persuader » et « docile ». Celui que guide la sagesse d’en haut se soumet de bon gré à l’enseignement des Écritures. Il n’a pas la réputation de s’obstiner dans ses décisions quand les faits lui donnent tort. Il n’hésite pas, au contraire, à changer dès qu’on lui démontre par les Écritures qu’il a fait fausse route ou tiré des conclusions erronées. Est-​ce ainsi qu’on vous connaît ?

      « Pleine de miséricorde et de bons fruits »

      15. Qu’est-​ce que la miséricorde, et pourquoi convient-​il qu’elle soit mentionnée avec les « bons fruits » en Jacques 3:17 ?

      15 « Pleine de miséricorde et de bons fruitsc. » La miséricorde est un aspect dominant de la sagesse d’en haut, qui est dite « pleine de miséricorde ». Notez que Jacques a groupé la « miséricorde » et les « bons fruits » — avec raison puisque, dans la Bible, la miséricorde désigne souvent un souci actif pour les autres, une compassion qui se traduit par de nombreux actes de bonté. Un ouvrage de référence la définit comme « la tristesse ressentie devant la situation difficile de quelqu’un et l’effort produit pour essayer d’y remédier ». La sagesse divine n’est donc ni froide ni purement intellectuelle. Elle est chaleureuse, sincère et sensible. Comment montrer que nous sommes pleins de miséricorde ?

      16-17. a) Outre notre amour pour Dieu, qu’est-​ce qui nous pousse à prêcher, et pourquoi ? b) De quelles manières pouvons-​nous montrer que nous sommes pleins de miséricorde ?

      16 L’un des meilleurs moyens consiste à coup sûr à annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Bien que nous le fassions d’abord par amour pour Dieu, nous sommes également motivés par la miséricorde, ou la compassion, envers nos semblables (Matthieu 22:37-39). Beaucoup de personnes aujourd’hui sont « écorchées et négligées comme des brebis sans berger » (Matthieu 9:36). Négligées, aveuglées par les bergers de la fausse religion, elles ignorent tout des sages conseils de la Parole de Dieu et des bénédictions que le Royaume apportera bientôt à la terre. Quand nous réfléchissons ainsi aux besoins spirituels des gens qui nous entourent, la compassion nous incite à faire le maximum pour leur parler du dessein bienveillant de Jéhovah.

      Un couple avec deux enfants arrivent chez une sœur âgée pour l’aider. La maman et sa fille portent chacune un panier de provisions ; le papa et son fils portent une caisse à outils.

      Lorsque nous témoignons de la miséricorde, ou de la compassion, nous manifestons la « sagesse d’en haut ».

      17 Comment pouvons-​nous encore montrer que nous sommes pleins de miséricorde ? Rappelez-​vous l’exemple du Samaritain qui trouve sur sa route un voyageur que des bandits ont dépouillé et roué de coups. Ému de pitié, il « s’est montré miséricordieux envers lui », bandant ses blessures et prenant soin de lui (Luc 10:29-37). Cette parabole de Jésus nous enseigne qu’être miséricordieux, c’est offrir une aide pratique à ceux qui sont dans le besoin. La Bible nous invite d’ailleurs à ‘faire du bien à tous, mais surtout à ceux qui sont nos frères et sœurs dans la foi’ (Galates 6:10). Ce sera, par exemple, un chrétien âgé qui n’a pas de moyen de transport pour aller aux réunions chrétiennes, une veuve de l’assemblée dont la maison réclame des réparations, un compagnon découragé à qui une « bonne parole » redonnerait le sourire (Proverbes 12:25 ; Jacques 1:27). En manifestant la miséricorde de ces manières, nous prouvons que la sagesse d’en haut opère en nous.

      « Impartiale, non hypocrite »

      18. Si nous sommes guidés par la sagesse d’en haut, que nous efforcerons-​nous d’éliminer en nous, et pourquoi ?

      18 « Impartiale. » La sagesse divine transcende les préjugés raciaux et l’orgueil national. Celui qu’elle guide s’efforce d’éliminer en lui toute tendance au favoritisme (Jacques 2:9). C’est pourquoi nous n’accordons pas de traitement préférentiel à quelqu’un en raison de son niveau d’instruction, de sa situation financière ou de sa responsabilité dans l’assemblée, ni ne méprisons aucun de nos compagnons chrétiens, aussi modestes puissent-​ils paraître. Si Jéhovah leur accorde son amour, comment ne pas les juger dignes de notre amour ?

      19-20. a) Que désignait à l’origine le mot grec traduit par « hypocrite » ? b) Comment se manifeste l’« affection fraternelle sans hypocrisie », et pourquoi est-​ce important ?

      19 « Non hypocrite. » Le mot grec rendu par « hypocrite » pouvait s’appliquer à « un acteur qui jouait un rôle ». Comme les acteurs grecs et romains de l’Antiquité portaient de grands masques, ce mot a fini par désigner quelqu’un qui jouait la comédie, qui voulait tromper. Cet aspect de la sagesse divine devrait influencer tant la manière dont nous traitons les autres chrétiens que ce que nous pensons d’eux.

      20 Selon l’apôtre Pierre, notre ‘obéissance à la vérité’ devrait engendrer une « affection fraternelle sans hypocrisie » (1 Pierre 1:22). Autrement dit, nous ne saurions témoigner à nos frères une affection de façade. Nous ne portons pas de masques ; nous ne jouons pas de rôles dans l’intention de tromper. Notre affection doit être authentique et sincère. Convaincus que nous sommes tels que nous le paraissons, nos compagnons nous accorderont alors leur confiance. Pareille sincérité favorise des relations franches et loyales, et elle crée une atmosphère de confiance dans l’assemblée.

      « Conserve la sagesse pratique »

      21-22. a) Pourquoi Salomon n’a-​t-​il pas réussi à conserver la sagesse ? b) Comment conserver la sagesse, et quels bienfaits en retirerons-​nous ?

      21 Cette sagesse dont Jéhovah nous fait don, il nous faut la conserver. « Mon fils, […] conserve la sagesse pratique et la capacité de réflexion », a écrit Salomon (Proverbes 3:21). Lui-​même a malheureusement échoué sous ce rapport. Il est resté sage tant qu’il a gardé un cœur obéissant, mais ses nombreuses femmes étrangères ont fini par détourner son cœur du culte pur de Jéhovah (1 Rois 11:1-8). La fin de sa vie montre la piètre valeur de la connaissance mal utilisée.

      22 Comment conserver la sagesse pratique ? En lisant régulièrement la Bible et les publications bibliques fournies par l’« esclave fidèle et avisé », mais aussi en nous efforçant de mettre en application ce que nous apprenons (Matthieu 24:45). Que de raisons nous avons de manifester la sagesse divine ! Outre qu’elle garantit une vie meilleure dès à présent, elle nous permet de « saisir fermement la vraie vie », c’est-à-dire la vie dans le monde nouveau promis par Dieu (1 Timothée 6:19). Mais surtout, en cultivant la sagesse d’en haut, nous nous approchons de celui de qui émane toute sagesse, Jéhovah Dieu.

      a Selon 1 Rois 3:16, ces femmes étaient des prostituées. « Les deux femmes concernées étaient peut-être des prostituées, non pas dans le sens qu’elles s’offraient contre de l’argent, mais dans le sens qu’elles avaient commis la fornication ; elles étaient soit juives, soit, très probablement, d’ascendance étrangère » (Étude perspicace des Écritures, publié par les Témoins de Jéhovah).

      b L’expression grecque rendue par « fais la paix » peut signifier « passer de l’hostilité à l’amitié », « se réconcilier », « retrouver des relations normales ou une bonne entente ». L’objectif est donc d’amener un changement en faisant disparaître, si possible, tout ressentiment du cœur de la personne offensée (Romains 12:18).

      c Une transcription met « pleine de […] compassion ; elle produit beaucoup de bonnes actions » (Parole vivante).

      Éléments de méditation

      • Deutéronome 4:4-6 Comment montre-​t-​on que l’on est sage ?

      • Psaume 119:97-105 Que nous apportera une étude et une mise en pratique consciencieuses de la Parole de Dieu ?

      • Proverbes 4:10-13, 20-27 Pourquoi avons-​nous besoin de la sagesse de Jéhovah ?

      • Jacques 3:1-16 Comment un chrétien établi responsable dans une assemblée peut-​il se montrer sage et intelligent ?

  • « Il nous a aimés le premier »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Jésus meurt sur un poteau.

      CHAPITRE 23

      « Il nous a aimés le premier »

      1-3. Sous quels rapports la mort de Jésus ne ressemble-​t-​elle à aucune autre ?

      UNE journée de printemps, voilà presque 2 000 ans. Jugé, condamné pour des crimes qu’il n’a pas commis, un innocent est supplicié. Ce n’est pas la première exécution cruelle et injuste de l’Histoire, ni malheureusement la dernière. Mais cette mort-​là ne ressemble à aucune autre.

      2 Tandis que l’homme agonise, le ciel témoigne de l’importance de l’évènement. Bien qu’on soit au beau milieu de la journée, des ténèbres couvrent soudain le pays. « La lumière du soleil avait disparu », écrira un historien (Luc 23:44, 45). Dans son dernier souffle, l’homme prononce ces paroles inoubliables : « Cela s’est accompli ! » En donnant sa vie, il vient en effet d’accomplir quelque chose d’extraordinaire : le plus bel acte d’amour jamais fait par un humain (Jean 15:13 ; 19:30).

      3 Cet homme, vous l’aurez reconnu, c’était Jésus Christ. Nul n’ignore la mort et les souffrances atroces qu’il a subies en cette sombre journée du 14 nisan 33. Mais on oublie souvent un fait essentiel : quelqu’un a souffert encore plus que lui, a consenti un sacrifice encore plus grand, a accompli ce jour-​là le plus bel acte d’amour de tous les temps. Quel acte ? La réponse à cette question nous offrira la meilleure des introductions au plus capital des sujets : l’amour de Jéhovah.

      Le plus bel acte d’amour

      4. Comment un soldat romain a-​t-​il compris que Jésus n’était pas un homme ordinaire, et qu’en a-​t-​il conclu ?

      4 Ténèbres avant la mort de Jésus, violent tremblement de terre juste après : le centurion romain chargé de l’exécution est abasourdi. « C’était vraiment le Fils de Dieu », dit-​il (Matthieu 27:54). Jésus, en effet, n’était pas un homme ordinaire. C’est à la mort du Fils unique du Dieu très-haut que ce soldat vient de participer. Mais à quel point ce Fils était-​il aimé de son Père ?

      5. Comment pourrait-​on donner une idée du temps considérable que Jéhovah et son Fils ont passé ensemble au ciel ?

      5 La Bible appelle Jésus « le premier-né de toute création » (Colossiens 1:15). Cela signifie qu’il existait avant l’univers physique ! Combien de temps le Père et le Fils ont-​ils passé ensemble ? L’univers, estiment les scientifiques, aurait 13 milliards d’années. Cela vous dépasse-​t-​il ? Pour faire comprendre au public l’énormité de ce chiffre, dans un planétarium on a matérialisé le temps par une ligne de 110 mètres de long. Un pas le long de cette ligne correspond à environ 75 millions d’années d’existence de l’univers. Au bout de la ligne, un trait fin comme un cheveu : l’histoire humaine. Or, même si ce chiffre de 13 milliards est juste, la ligne tout entière est encore trop courte pour représenter la vie du Fils de Jéhovah ! Qu’a-​t-​il fait durant tout ce temps ?

      6. a) À quoi le Fils de Jéhovah a-​t-​il été occupé durant son existence préhumaine ? b) Quel lien unit Jéhovah et son Fils ?

      6 Il était l’« habile ouvrier » de son Père et s’en réjouissait (Proverbes 8:30). « Pas même une chose ne vint à l’existence si ce n’est par son intermédiaire », révèle la Bible (Jean 1:3). Jéhovah et son Fils ont donc travaillé ensemble à tout amener à l’existence. Quelle période exaltante et joyeuse ! On sait combien l’amour entre un père ou une mère et son enfant peut être incroyablement fort. L’amour « est un lien d’union parfait » (Colossiens 3:14). Alors imaginez la force que doit avoir un lien tissé sur un temps aussi considérable ! De toute évidence, le plus puissant lien d’amour jamais formé unit Jéhovah Dieu et son Fils.

      7. Lors du baptême de Jésus, comment son Père, Jéhovah, a-​t-​il exprimé ce qu’il ressentait envers lui ?

      7 Pourtant, bien qu’il ait dû pour cela se priver pendant plusieurs dizaines d’années de la compagnie de son Fils bien-aimé au ciel, Jéhovah l’a envoyé sur la terre, où il est né humain. Avec quel intérêt il l’a observé grandir pour atteindre l’état d’adulte parfait ! Vers l’âge de 30 ans, Jésus s’est fait baptiser. Que pensait de lui Jéhovah à ce moment précis ? Nous n’avons pas besoin de le deviner, car il l’a fait savoir en s’exprimant personnellement depuis le ciel : « Voici mon Fils, le bien-aimé, qui a mon approbation » (Matthieu 3:17). Quel plaisir il devait ressentir à voir Jésus accomplir fidèlement tout ce qui avait été prophétisé, tout ce qu’il attendait de lui ! (Jean 5:36 ; 17:4).

      8-9. a) Quel martyre Jésus a-​t-​il subi le 14 nisan 33, et qu’a éprouvé son Père céleste ? b) Pourquoi Jéhovah a-​t-​il laissé son Fils souffrir et mourir ?

      8 Mais qu’a ressenti Jéhovah le 14 nisan 33 ? Qu’a-​t-​il éprouvé en voyant Jésus trahi, puis arrêté en pleine nuit par une foule ? Jésus abandonné par ses amis et jugé illégalement ? Jésus tourné en ridicule, couvert de crachats, frappé à coups de poing ? Jésus fouetté, le dos en lambeaux ? Jésus cloué par les mains et les pieds sur un poteau en bois et laissé pendu ainsi, exposé aux insultes ? Qu’a ressenti ce Père quand son Fils bien-aimé a crié vers lui dans les affres de l’agonie ? Quand il a rendu son dernier souffle et que, pour la première fois depuis le début de la création, son cher Fils a cessé d’exister ? (Matthieu 26:14-16, 46, 47, 56, 59, 67 ; 27:38-44, 46 ; Jean 19:1).

      9 Nous n’avons pas de mots pour l’exprimer. Puisque Jéhovah éprouve des sentiments, indicible pour nous est la douleur qu’il a ressentie à la mort de son Fils. Il y a un mot en revanche pour exprimer la raison pour laquelle il a permis cette mort. Pourquoi le Père s’est-​il soumis à un tel tourment ? Jean 3:16 nous révèle quelque chose d’extraordinaire. Ce verset est si fondamental qu’on l’a appelé l’« Évangile en miniature ». Il déclare : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que tous ceux qui exercent la foi en lui ne soient pas détruits mais aient la vie éternelle. » Le mobile de Jéhovah tient donc en un mot : amour. En envoyant son Fils afin qu’il souffre et meure pour nous, Jéhovah a vraiment accompli le plus bel acte d’amour de tous les temps.

      « Dieu […] a donné son Fils unique. »

      Ce qu’est l’amour de Dieu

      10. Quel besoin les humains ont-​ils, et qu’est-​il arrivé au sens du mot « amour » ?

      10 Qu’est-​ce que l’amour ? Le besoin le plus essentiel de l’homme, dit-​on. De fait, du berceau à la tombe, on le recherche avidement et on s’épanouit à sa chaleur — mais on s’étiole et on meurt aussi d’en être privé. Paradoxalement, l’amour est difficile à définir. Ce n’est pourtant pas faute de parler de lui. De combien de livres, de chansons, de poèmes n’est-​il pas le thème ? Mais on n’est pas forcément plus avancé sur sa définition. Pire, à force de citer ce mot à tort ou à raison, il semble plus malaisé que jamais d’en cerner le véritable sens.

      11-12. a) Où pouvons-​nous en apprendre beaucoup sur l’amour, et pourquoi ? b) Quelles formes d’amour le grec ancien distinguait-​il, et laquelle revient le plus souvent dans les Écritures grecques chrétiennes ? (voir note). c) Que désigne généralement agapê dans la Bible ?

      11 Ce que la Bible enseigne sur l’amour est pourtant limpide. Dans son Expository Dictionary of New Testament Words [Dictionnaire interprétatif des mots du Nouveau Testament], William Vine observe que « l’amour ne peut être connu que par les actions qu’il suscite ». De fait, les récits bibliques des actions de Jéhovah nous en disent long sur son amour, sur l’affection bienveillante qu’il porte à ses créatures. Prenez le suprême acte d’amour qu’il a accompli pour nous : quelle définition plus complète de l’amour pourrait-​on donner ? Nous évoquerons beaucoup d’autres manifestations de l’amour divin dans les chapitres suivants. Le vocabulaire biblique nous éclaire également. Le grec ancien avait quatre mots pour rendre la notion d’« amoura ». Le plus utilisé dans les Écritures grecques chrétiennes est agapê, qu’un dictionnaire biblique qualifie de « mot le plus puissant qu’on puisse imaginer pour exprimer l’amour ». Pourquoi ?

      12 Dans la Bible, agapê (nom féminin en grec) désigne généralement un amour guidé par des principes. Elle n’est donc pas une simple réaction affective à quelqu’un. Son étendue est plus large ; agapê repose davantage sur la réflexion et la volonté. Et puis surtout, l’amour chrétien est totalement désintéressé. Revenons sur Jean 3:16, par exemple. Qu’est-​ce que le « monde » que Dieu a tellement aimé, au point qu’il a donné son Fils unique pour lui ? Il s’agit du monde des humains rachetables, monde composé de nombreux individus vivant dans le péché. Jéhovah aime-​t-​il chacun d’entre eux comme un ami personnel, comme il aimait le fidèle Abraham ? (Jacques 2:23). Non. En revanche, il témoigne de la bonté envers tous, même s’il lui en coûte énormément. Il veut que tous se repentent et renoncent à leurs mauvaises voies (2 Pierre 3:9). Beaucoup le font ; il est alors heureux de les accueillir comme amis.

      13-14. Qu’est-​ce qui montre que l’amour chrétien s’accompagne souvent de chaleur et d’affection ?

      13 Dans la Bible, agapê n’est pas l’amour froid et purement intellectuel que certains croient. L’amour chrétien s’accompagne fréquemment d’une chaleureuse affection personnelle. Ainsi, quand Jean a écrit : « Le Père aime le Fils », c’est une forme du mot agapê qu’il a utilisée. Cet amour est-​il dépourvu de chaleur et d’affection ? Notons que Jésus a dit : « Le Père a de l’affection pour le Fils. » Et là, c’est une forme du mot philéô qui apparaît (Jean 3:35 ; 5:20). L’amour de Jéhovah est donc souvent chargé de tendre affection. Seulement, il n’est pas dominé par les sentiments. Jéhovah ne passe jamais outre à ses principes justes et sages.

      14 Comme nous l’avons vu, toutes les qualités de Jéhovah sont remarquables, parfaites et attirantes. Mais l’amour est la plus attirante ; aucune ne nous rapproche autant de Jéhovah. Or, elle est aussi sa qualité dominante. Comment le savons-​nous ?

      « Dieu est amour »

      15. Que dit la Bible à propos de l’amour de Jéhovah, et quelle distinction cela crée-​t-​il ? (voir note).

      15 La Bible fait une distinction entre l’amour et les autres attributs de Jéhovah. Nulle part elle ne dit que Dieu est puissance, justice ou sagesse. Il possède ces qualités, il en est à l’origine, et personne ne peut lui être comparé dans ces trois domaines. Mais à propos du quatrième attribut, elle dit quelque chose qui va plus loin : « Dieu est amourb » (1 Jean 4:8). Qu’est-​ce que cela signifie ?

      16-18. a) Pourquoi la Bible dit-​elle que « Dieu est amour » ? b) De toutes les créatures de la terre, pourquoi est-​ce l’homme qui incarne le mieux l’amour de Jéhovah ?

      16 « Dieu est amour » n’est pas une simple équation, comme si on écrivait « Dieu = amour ». On ne peut inverser la proposition et dire que « l’amour est Dieu ». Jéhovah n’est pas une qualité abstraite, mais une personne avec des sentiments et des traits distinctifs nombreux qui s’ajoutent à son amour. Cela étant, l’amour est ancré profondément en lui. À propos de ce verset, un ouvrage de référence dit que « l’amour est l’essence, la nature, de Dieu ». On pourrait schématiser les choses ainsi : la puissance de Jéhovah est son moyen d’action, sa justice et sa sagesse le guide de ses actions, mais son amour le moteur de ses actions. Il y a donc toujours de l’amour dans la manière dont il manifeste ses autres attributs.

      17 Jéhovah personnifie l’amour, dit-​on souvent. C’est donc en apprenant à le connaître qu’on apprend l’amour fondé sur ses principes. Cependant, cette qualité n’est-​elle pas également visible chez des humains ? Effectivement. Mais pourquoi ? Lors de la création, Jéhovah a déclaré, s’adressant vraisemblablement à son Fils : « Faisons l’être humain à notre image, à notre ressemblance » (Genèse 1:26). De toutes les créatures de la terre, seuls les hommes et les femmes ont la faculté d’aimer par choix, et d’imiter ainsi leur Père céleste. Vous vous rappelez que Jéhovah a représenté plusieurs de ses grands attributs par des animaux. Mais qu’a-​t-​il choisi pour incarner sa qualité principale, l’amour ? Son chef-d’œuvre sur la terre, l’homme (Ézéchiel 1:10).

      18 Quand nous manifestons un amour désintéressé et fondé sur des principes, nous reflétons la qualité dominante de Jéhovah. Ainsi que l’a écrit l’apôtre Jean, « nous aimons, parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). En quel sens Jéhovah nous a-​t-​il aimés le premier ?

      Jéhovah a pris l’initiative

      19. Pourquoi peut-​on dire que l’amour a joué un rôle primordial dans l’œuvre créatrice de Jéhovah ?

      19 L’amour n’est pas une nouveauté. Pourquoi Jéhovah s’est-​il mis un jour à créer ? Sentiment de solitude ? Besoin de compagnie ? Rien de tout cela, car Jéhovah est complet et il se suffit à lui-​même ; il n’y a rien dont il ait besoin et qu’on puisse lui fournir. C’est son amour, qualité active, qui l’a poussé naturellement à vouloir partager les joies de la vie avec des créatures intelligentes qui seraient capables d’apprécier ce don. Le « commencement de la création de Dieu » fut son Fils unique (Révélation 3:14). Puis Jéhovah utilisa cet habile Ouvrier pour amener toutes les autres choses à l’existence, à commencer par les anges (Job 38:4, 7 ; Colossiens 1:16). Dotés de la liberté, de l’intelligence et de sentiments, ces esprits puissants pouvaient nouer des liens d’amour — entre eux et, surtout, avec Jéhovah Dieu (2 Corinthiens 3:17). Ils aimaient donc parce qu’ils avaient été aimés les premiers.

      20-21. À quoi Adam et Ève pouvaient-​ils voir que Jéhovah les aimait, mais comment ont-​ils répondu à son amour ?

      20 Il en fut de même avec les humains. Dès le départ, Adam et Ève ont littéralement baigné dans l’amour. En Éden, partout où ils posaient le regard, le paradis témoignait de l’amour de leur Père. Notez ce que la Bible dit : « Jéhovah Dieu planta un jardin en Éden, vers l’est, et il y mit l’homme qu’il avait formé » (Genèse 2:8). Vous êtes-​vous déjà promené dans un jardin ou un parc vraiment magnifique ? Qu’est-​ce qui vous a le plus charmé ? Le clair-obscur d’une tonnelle ? L’éblouissante palette d’un tapis de fleurs ? Le murmure d’un ruisseau, un gazouillis d’oiseaux, un bourdonnement d’insectes ? Les senteurs entremêlées des arbres, des fruits et des fleurs ? Et pourtant, aucun parc d’aujourd’hui ne soutiendrait la comparaison avec celui d’Éden. Pourquoi ?

      21 Ce jardin avait été planté par Jéhovah lui-​même ! Sa beauté devait être saisissante. Il n’y manquait aucun arbre exquis, que ce soit par la forme ou par le fruit. Il était bien arrosé, vaste et animé par une fascinante variété d’animaux. Adam et Ève avaient tout pour mener une existence riche et heureuse, y compris un travail passionnant et une compagnie parfaite. Jéhovah les avait aimés le premier, et ils avaient toutes les raisons de l’aimer en retour. Mais ils ne l’ont pas fait. Au lieu d’obéir par amour à leur Père céleste, ils ont choisi, par égoïsme, de se rebeller (Genèse, chapitre 2).

      22. Comment la réaction de Jéhovah à la rébellion en Éden prouve-​t-​elle la fidélité de son amour ?

      22 Quelle peine Jéhovah a dû ressentir ! Mais cette rébellion l’a-​t-​elle aigri ? Non, car « son amour fidèle est éternel » (Psaume 136:1). Aussi a-​t-​il immédiatement prévu de racheter tous les descendants d’Adam et Ève qui seraient dans de bonnes dispositions. Comme nous l’avons vu, ce rachat plein d’amour a exigé le sacrifice rédempteur de son Fils bien-aimé, sacrifice qui lui a tant coûté (1 Jean 4:10).

      23. Quelle est l’une des raisons pour lesquelles Jéhovah est le « Dieu heureux », et à quelle question importante répondrons-​nous dans le chapitre suivant ?

      23 Ainsi, dès le commencement Jéhovah a pris l’initiative de manifester son amour aux hommes. « Il nous a aimés le premier » d’une multitude de manières. L’amour favorisant l’harmonie et la joie, faut-​il s’étonner que Jéhovah soit appelé le « Dieu heureux » ? (1 Timothée 1:11). Mais une question importante se pose. Jéhovah nous aime-​t-​il individuellement ? Le chapitre suivant répondra à cette question.

      a Le verbe philéô apparaît fréquemment dans les Écritures grecques chrétiennes. Il signifie « avoir de l’affection pour, être attaché à, ou aimer (du sentiment qu’on pourrait éprouver pour un ami proche ou un frère) ». Storgê désigne l’amour qui unit les membres d’une famille. En 2 Timothée 3:3, Paul a employé un mot apparenté pour annoncer que cet amour ferait cruellement défaut dans les derniers jours. Érôs, l’amour sentimental entre les sexes, n’est pas utilisé dans les Écritures grecques chrétiennes, bien que cette forme d’amour soit évoquée par ailleurs dans la Bible (Proverbes 5:15-20).

      b D’autres passages des Écritures présentent une tournure analogue. Par exemple, « Dieu est lumière » ou « Dieu est un feu dévorant » (1 Jean 1:5 ; Hébreux 12:29). Mais il s’agit ici de métaphores ; Jéhovah y est comparé à des éléments physiques. Jéhovah est comme la lumière, car il est saint et droit. Il n’y a pas de « ténèbres », ou d’impureté, en lui. Il est également assimilable au feu en raison de l’usage destructeur qu’il peut faire de sa puissance.

      Éléments de méditation

      • Psaume 63:1-11 Quel prix devrions-​nous accorder à l’amour de Jéhovah, et quelle confiance cet amour nous donne-​t-​il ?

      • Osée 11:1-4 ; 14:4-8 De quelles manières Jéhovah a-​t-​il manifesté un amour paternel envers Israël (Éphraïm), et ce malgré quels actes de désobéissance ?

      • Matthieu 5:43-48 Comment Jéhovah manifeste-​t-​il un amour paternel envers l’humanité en général ?

      • Jean 17:15-26 Comment cette prière de Jésus en faveur de ses disciples nous assure-​t-​elle de l’amour de Jéhovah ?

  • Rien ne peut « nous séparer de l’amour de Dieu »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Une femme triste pleure.

      CHAPITRE 24

      Rien ne peut « nous séparer de l’amour de Dieu »

      1. De quoi certains doutent-​ils, y compris de vrais chrétiens ?

      JÉHOVAH DIEU vous aime-​t-​il personnellement ? Certains veulent bien croire qu’il aime l’humanité en général, comme l’indique Jean 3:16, mais pas qu’il puisse les aimer, eux. Même de vrais chrétiens sont parfois dans le doute. Découragé, un homme a dit : « Il m’est très difficile de croire que Dieu s’intéresse tant soit peu à moi. » Est-​ce aussi votre sentiment parfois ?

      2-3. Qui voudrait nous persuader que Jéhovah ne nous aime pas ou ne nous accorde aucune valeur, et comment pouvons-​nous lutter contre ce sentiment ?

      2 « Jéhovah ne vous aime pas ; vous n’avez aucune valeur à ses yeux » : voilà de quoi Satan voudrait vous persuader. Car, s’il sait séduire en flattant la vanité et l’orgueil des gens, il se délecte également à réduire en miettes la dignité des plus vulnérables (Jean 7:47-49 ; 8:13, 44 ; 2 Corinthiens 11:3). Et en ces « derniers jours » difficiles à supporter, il met les bouchées doubles. Beaucoup grandissent dans des familles vides d’« affection » ou ont affaire quotidiennement à des individus cruels, égoïstes et entêtés (2 Timothée 3:1-5). Des années de maltraitance, de racisme ou de haine en ont conduit plus d’un à penser qu’il ne vaut pas grand-chose et ne mérite pas d’être aimé.

      3 Si c’est votre cas, ne vous découragez pas. Il nous arrive d’être durs envers nous-​mêmes plus que de raison. Rappelez-​vous que la Parole de Dieu est destinée à « redresser les choses » et à « renverser des forteresses » (2 Timothée 3:16 ; 2 Corinthiens 10:4). La Bible dit : « Nous apaiserons notre cœur devant Dieu, et cela quelle que soit la raison pour laquelle notre cœur nous condamnerait, car Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toutes choses » (1 Jean 3:19, 20). Considérons quatre façons dont les Écritures nous aident à ‘apaiser notre cœur’ quant à l’amour de Jéhovah.

      Vous avez de la valeur aux yeux de Jéhovah

      4-5. Par son exemple sur les moineaux, comment Jésus a-​t-​il montré que nous avons de la valeur aux yeux de Jéhovah ?

      4 Premièrement, la Bible enseigne expressément que Dieu attache de la valeur à chacun de ses serviteurs. Jésus a dit : « On vend deux moineaux pour une pièce de monnaie de peu de valeur, n’est-​ce pas ? Pourtant, aucun d’eux ne tombe à terre sans que votre Père le remarque. En ce qui vous concerne, même vos cheveux sont tous comptés. N’ayez donc pas peur : vous avez plus de valeur que beaucoup de moineaux » (Matthieu 10:29-31). Que signifiaient ces paroles pour les contemporains de Jésus ?

      Un moineau nourrit son petit.

      « Vous avez plus de valeur que beaucoup de moineaux. »

      5 Peut-être vous demandez-​vous qui aurait l’idée d’acheter un moineau. En fait, à l’époque le moineau était l’oiseau comestible le moins cher. Notez qu’avec une pièce de peu de valeur on en achetait deux. Plus tard, Jésus fera même remarquer qu’avec deux pièces de monnaie on en obtenait, non pas quatre, mais cinq. Le cinquième était offert, comme s’il n’avait aucune valeur. Peut-être ces oiseaux n’avaient-​ils aucune valeur pour les hommes. Mais pour le Créateur ? « Aucun d’eux [pas même le moineau supplémentaire] n’est oublié par Dieu », a précisé Jésus (Luc 12:6, 7). Saisissez-​vous maintenant ce qu’il voulait dire ? Si Jéhovah accorde une telle valeur à un seul moineau, quel prix doit avoir un humain ! Comme Jésus l’a expliqué, Jéhovah connaît absolument tout de nous. Il compte même nos cheveux !

      6. Pourquoi Jésus n’exagérait-​il pas en disant que nos cheveux sont comptés ?

      6 Nos cheveux ? Jésus n’exagérait-​il pas ? Alors réfléchissez à l’espérance de la résurrection. Jéhovah ne doit-​il pas tout connaître de nous pour être en mesure de nous recréer ? Nous comptons tellement à ses yeux qu’il se rappelle le moindre détail, y compris notre code génétique, ainsi que les souvenirs et l’expérience que nous avons accumulés au fil des annéesa. En comparaison, compter nos cheveux, dont le nombre n’excède guère 100 000, est un moindre exploit.

      Ce que Jéhovah voit en nous

      7-8. a) Quel genre d’état d’esprit Jéhovah se réjouit-​il de trouver en sondant les cœurs humains ? b) Citez des œuvres bonnes que Jéhovah apprécie de nous voir accomplir.

      7 Deuxièmement, la Bible révèle ce que Jéhovah aime en nous. En résumé : nos qualités et nos efforts. Le roi David a dit à son fils Salomon : « Jéhovah examine ce qu’il y a au fond de tous les cœurs et il discerne toutes les intentions et les pensées » (1 Chroniques 28:9). En notre époque de violence et de haine, quelle joie il doit éprouver quand, sondant les cœurs de milliards d’humains, il en trouve un qui est épris de paix, de vérité et de justice ! Que fait-​il quand il découvre ainsi un cœur qui se gonfle d’amour pour lui, qui désire apprendre à le connaître et qui veut le faire connaître à d’autres ? Il remarque, nous assure-​t-​il, ceux qui parlent de lui. Il a même un « livre de souvenir » pour tous ‘ceux qui le craignent et pour ceux qui méditent sur son nom’ (Malachie 3:16.) Ce genre d’état d’esprit est précieux à ses yeux.

      8 Quelles œuvres bonnes Jéhovah apprécie-​t-​il notamment ? Tout d’abord, cela va de soi, nos efforts pour imiter son Fils, Jésus Christ (1 Pierre 2:21). Il attache également une grande importance à nous voir proclamer la bonne nouvelle de son royaume. En Romains 10:15, nous lisons : « Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! » Peut-être ne nous viendrait-​il pas à l’idée de qualifier de « beaux » nos pauvres pieds. Mais ils représentent ici nos efforts pour prêcher la bonne nouvelle, efforts que Jéhovah trouve beaux et précieux (Matthieu 24:14 ; 28:19, 20).

      9-10. a) Comment savons-​nous que Jéhovah accorde de la valeur à notre endurance dans les difficultés ? b) Quel regard négatif Jéhovah ne porte-​t-​il jamais sur ses serviteurs fidèles ?

      9 Dieu aime aussi notre endurance (Matthieu 24:13). Puisque Satan cherche à nous détourner de lui, chacune de nos journées de fidélité permet à Jéhovah de répondre aux provocations de son Adversaire (Proverbes 27:11). Reste une difficulté : endurer. Ennuis de santé, problèmes pécuniaires, détresse affective… : chaque jour qui passe est parfois synonyme d’épreuve. Les attentes qui se prolongent aussi nourrissent le découragement (Proverbes 13:12). Notre endurance dans de telles conditions est particulièrement précieuse à Jéhovah. Conscient de cela, le roi David lui avait demandé de recueillir ses larmes dans une « outre », ajoutant, plein de confiance : « Ne sont-​elles pas inscrites dans ton livre ? » (Psaume 56:8). En effet, Jéhovah garde soigneusement en mémoire toutes les larmes que nous versons et les souffrances que nous endurons pour lui rester fidèles. Elles ont du prix à ses yeux.

      Jéhovah attache un grand prix à notre endurance dans les épreuves.

      10 Il arrive cependant qu’un cœur qui se condamne lui-​même reste sourd à ces arguments. Il susurre avec insistance : « Mais il y en a tant d’autres qui sont bien mieux que toi. Comme Jéhovah doit être déçu quand il te compare à eux ! » Jéhovah n’établit pas de comparaisons ; il n’est pas non plus rigide (Galates 6:4). C’est avec une grande finesse qu’il lit dans les cœurs, et il apprécie ce qu’il y voit de bon, même si c’est peu.

      Jéhovah sépare le bon du mauvais

      11. Que nous apprend sur Jéhovah ce qu’il a fait pour Abia ?

      11 Troisièmement, quand il nous sonde, Jéhovah fait la part du bon. Par exemple, bien qu’ayant décrété l’anéantissement de la famille apostate du roi Jéroboam, il a ordonné qu’un des fils, à savoir Abia, reçoive une sépulture décente. Pour quelle raison ? Parce que « Jéhovah le Dieu d’Israël a trouvé quelque chose de bon » en lui (1 Rois 14:1, 10-13). Jéhovah avait, en quelque sorte, passé au crible le cœur du jeune homme et y avait trouvé « quelque chose de bon ». Il a estimé que ce « bon », si minime fût-​il, méritait d’être mentionné dans sa Parole. Il l’a même honoré en manifestant envers cet élément d’une famille apostate une miséricorde appropriée.

      12-13. a) Comment le cas du roi Josaphat montre-​t-​il que Jéhovah recherche ce qu’il y a de bon en nous, même quand nous péchons ? b) En ce qui concerne nos qualités et nos belles œuvres, comment Jéhovah se conduit-​il en Père plein de tendresse ?

      12 Un cas encore plus éloquent nous est proposé en la personne du bon roi Josaphat. Ce roi ayant commis un acte inconsidéré, le prophète de Jéhovah lui déclara : « À cause de cela Jéhovah s’est indigné contre toi. » Voilà qui était sérieux. Mais le message de Jéhovah ne s’arrêtait pas là. « Toutefois, ajouta-​t-​il, il s’est trouvé de bonnes choses en toi » (2 Chroniques 19:1-3). Sa juste colère n’empêchait donc pas Jéhovah de voir ce qu’il y avait de bon en Josaphat. Quel contraste avec les humains imparfaits ! Quand les autres nous irritent, n’avons-​nous pas tendance à ne plus voir ce qui est bon en eux ? Lorsque nous péchons, la déception, la honte et le sentiment de culpabilité ne nous masquent-​ils pas ce qu’il y a de bon en nous ? Rappelons-​nous alors que si nous nous repentons de nos péchés et luttons avec énergie pour ne pas les répéter, Jéhovah nous pardonne.

      13 À l’image d’un chercheur d’or qui rejette les cailloux sans valeur, quand il vous examine Jéhovah écarte ces péchés pour ne garder que les « pépites » : vos qualités et vos belles œuvres. Avez-​vous déjà remarqué comment des parents conservent précieusement les dessins ou les devoirs scolaires de leurs enfants, parfois des dizaines d’années après que ceux-ci les ont oubliés ? Jéhovah est le plus tendre des pères. Tant que nous lui resterons fidèles, jamais il n’oubliera nos qualités et nos belles œuvres. En fait, il estimerait injuste de les oublier ; or il n’est pas injuste (Hébreux 6:10). Il nous examine d’une autre manière encore.

      14-15. a) Pourquoi nos imperfections n’empêchent-​elles jamais Jéhovah de voir ce qu’il y a de bon en nous ? Expliquez par un exemple. b) Que fera Jéhovah de ce qu’il trouve de bon en nous, et comment considère-​t-​il ses serviteurs fidèles ?

      14 Jéhovah regarde au-delà de nos imperfections et voit nos possibilités. Prenons un exemple. Les gens qui aiment les œuvres d’art sont prêts à se donner beaucoup de mal pour restaurer des tableaux ou d’autres chefs-d’œuvre très endommagés. Quand, notamment, à la National Gallery de Londres, quelqu’un a tiré des coups de feu dans un dessin de Léonard de Vinci valant 35 millions d’euros, personne n’a suggéré de le jeter puisqu’il était abîmé. On s’est aussitôt attelé à la restauration de ce chef-d’œuvre vieux de près de 500 ans. Pourquoi ? Parce qu’il était précieux aux yeux des amoureux de l’art. Ne valez-​vous pas plus qu’un dessin au crayon et au fusain ? Au regard de Dieu, si — tout « endommagé » que vous soyez par l’imperfection héréditaire (Psaume 72:12-14). Jéhovah Dieu, le Créateur de la famille humaine, saura faire le nécessaire pour amener à la perfection tous ceux qui acceptent ses soins bienveillants (Actes 3:21 ; Romains 8:20-22).

      15 Ainsi, Jéhovah voit en nous le bon que nous-​mêmes ne voyons pas toujours. Et plus nous le servirons, plus il fera croître ce bon en nous, jusqu’à ce que nous soyons parfaits. Quoi que leur fasse subir le monde de Satan, Jéhovah considère ses serviteurs fidèles comme précieux (Aggée 2:7).

      Jéhovah montre son amour de façon concrète

      16. Quelle est la plus grande preuve de son amour que Jéhovah nous ait donnée, et comment savons-​nous que ce don a été fait pour nous personnellement ?

      16 Quatrièmement, Jéhovah nous donne des preuves de son amour. Le sacrifice rédempteur de Jésus offre assurément le démenti le plus magistral au mensonge de Satan selon lequel nous ne valons rien et ne méritons pas d’être aimés. La mort atroce que Jésus a subie sur le poteau de supplice et la souffrance encore plus terrible que Jéhovah a ressentie en observant la mort de son Fils bien-aimé sont des preuves que tous deux nous aiment. Ne l’oublions jamais. Beaucoup, malheureusement, ont du mal à croire que ce don a été fait pour eux personnellement. Ils s’en jugent indignes. Que ceux-là pensent alors à l’apôtre Paul. Lui qui avait persécuté les disciples de Christ a pourtant écrit : « Le Fils de Dieu […] m’a aimé et s’est livré lui-​même pour moi » (Galates 1:13 ; 2:20).

      17. Par quels moyens Jéhovah nous attire-​t-​il à lui et à son Fils ?

      17 Jéhovah nous donne une autre preuve de son amour en aidant chacun d’entre nous à bénéficier du sacrifice du Christ. Jésus a déclaré : « Personne ne peut venir vers moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire » (Jean 6:44). Jéhovah nous attire individuellement à son Fils et à l’espérance de la vie éternelle. Comment ? Par l’œuvre de prédication, qui touche chacun personnellement, et par son esprit saint, qui nous aide à comprendre et à mettre en pratique les vérités spirituelles malgré nos limites et nos imperfections. Il peut donc nous dire, comme autrefois à la nation d’Israël : « Je t’ai aimée d’un amour éternel. C’est pourquoi je t’ai attirée à moi par mon amour fidèle » (Jérémie 31:3).

      18-19. a) Par quel moyen Jéhovah nous fait-​il ressentir le plus intimement son amour, et comment savons-​nous qu’il se réserve cette prérogative ? b) Qu’est-​ce qui, dans sa Parole, nous donne l’assurance que Jéhovah nous écoute avec empathie ?

      18 Peut-être est-​ce dans le privilège qu’il nous accorde de le prier que nous ressentons le plus intimement l’amour de Jéhovah. La Bible nous engage à le ‘prier constamment’ (1 Thessaloniciens 5:17). Car il écoute. N’est-​il pas ‘Celui qui écoute la prière’ ? (Psaume 65:2). Il n’a délégué cette prérogative à personne, pas même à son Fils. Songez que c’est le Créateur de l’univers qui vous invite à le prier, à lui parler en toute franchise. Quelle oreille vous prête-​t-​il ? Est-​il froid, impassible, insensible ? Loin de là.

      19 Jéhovah éprouve de l’empathie. L’empathie, pour citer un fidèle chrétien âgé, « c’est ta peine dans mon cœur ». Notre peine affecte-​t-​elle réellement Jéhovah ? À propos des Israélites, nous lisons : « Durant toute leur détresse, cela a été pour lui une détresse » (Isaïe 63:9). Jéhovah faisait plus que remarquer les difficultés de son peuple ; il partageait sa souffrance. Exprimant lui-​même toute l’intensité de ses sentiments, il a déclaré : « Celui qui vous touche, touche à la prunelle de mes yeuxb » (Zacharie 2:8). Quelle douleur ce devait être ! Jéhovah ressent ce que nous ressentons. Quand nous souffrons, il souffre.

      20. Conformément à Romains 12:3, quelle opinion déplacée ne devons-​nous pas avoir de notre personne ?

      20 Aucun chrétien raisonnable ne trouvera prétexte à s’enorgueillir de ces marques d’amour et de considération que Dieu lui témoigne. L’apôtre Paul a écrit : « En vertu de la faveur imméritée qui m’a été donnée, je dis à chacun d’entre vous de ne pas penser de lui-​même plus qu’il ne faut penser ; mais de penser de manière équilibrée, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée » (Romains 12:3). Une autre traduction met : « De ne pas vous exagérer votre valeur, mais de rester dans les limites d’une juste appréciation » (Le Nouveau Testament, Edmond Stapfer). Bien au chaud dans l’amour de notre Père céleste, ayons donc le bon sens de nous rappeler que nous ne gagnons ni ne méritons cet amour (Luc 17:10).

      21. Quels mensonges sataniques nous faut-​il sans cesse repousser, et quelle vérité divine nous aidera à continuer d’apaiser notre cœur ?

      21 Tous, faisons notre possible pour rejeter en bloc les mensonges de Satan, notamment celui selon lequel nous ne valons rien ni ne méritons qu’on nous aime. Si la vie vous a appris que votre cas est trop désespéré pour que même Jéhovah vous aime, que vos belles œuvres sont trop insignifiantes pour que même ses yeux perçants les remarquent, ou que vos péchés sont trop grands pour que même la mort de son cher Fils les couvre, alors vous avez appris un mensonge. Rejetez résolument de tels mensonges ! Et continuez à apaiser votre cœur par la vérité divinement inspirée de ces paroles de Paul : « Je suis convaincu que ni mort ni vie, ni anges ni gouvernements, ni choses présentes ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre création ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu a pour nous et qui est en Christ Jésus notre Seigneur » (Romains 8:38, 39).

      a La Bible rattache fréquemment l’espérance de la résurrection à la mémoire de Jéhovah. Ainsi le fidèle Job a-​t-​il dit à Jéhovah : « Ah ! […] si tu me fixais un délai, pour te souvenir de moi ! » (Job 14:13). Jésus a évoqué la résurrection de « tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir », expression appropriée puisque Jéhovah se souvient parfaitement des morts qu’il a l’intention de ressusciter (Jean 5:28, 29, note).

      b Certaines traductions laissent entendre que celui qui touche aux serviteurs de Dieu touche, non pas à l’œil de Dieu, mais à celui d’Israël, voire à son propre œil. Cette faute est due à des scribes qui, jugeant ce passage irrespectueux, l’ont modifié. Ce faisant, ils ont estompé l’empathie de Jéhovah.

      Éléments de méditation

      • Psaume 139:1-24 Comment ces paroles qu’il inspira au roi David montrent-​elles que Jéhovah s’intéresse de près à chacun d’entre nous ?

      • Isaïe 43:3, 4, 10-13 Que pense Jéhovah de ses Témoins, et comment le montre-​t-​il concrètement ?

      • Romains 5:6-8 Qu’est-​ce qui nous assure que notre état de pécheurs n’empêche pas Jéhovah de nous aimer et de nous faire du bien ?

      • Jude 17-25 Comment rester dans l’amour de Dieu, et à quelles influences nous faut-​il résister pour cela ?

  • « La tendre compassion de Dieu »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Une femme regarde tendrement son bébé.

      CHAPITRE 25

      « La tendre compassion de Dieu »

      1-2. a) Comment une mère réagit-​elle naturellement aux pleurs de son bébé ? b) Quel sentiment est encore plus fort que la compassion d’une mère ?

      AU BEAU milieu de la nuit, un bébé se met à pleurer. Immédiatement, sa mère s’éveille. Depuis qu’il est né, elle a le sommeil léger. Et puis, elle a appris à interpréter ses pleurs ; elle sait s’il veut téter, être bercé ou recevoir quelque autre soin. Chaque fois, elle répond présent ! Son cœur ne peut rester indifférent aux besoins de son enfant.

      2 La compassion d’une mère pour le bébé qu’elle a porté dans son ventre est l’un des sentiments humains les plus tendres qui soient. Mais il n’est rien comparé à la tendre compassion de notre Dieu. Pour vous aider à vous rapprocher de Jéhovah, voyons ce qu’est la compassion et comment il la manifeste.

      Qu’est-​ce que la compassion ?

      3. Quelle idée le verbe hébreu traduit par « faire miséricorde » ou « avoir pitié » emporte-​t-​il ?

      3 Dans la Bible, la compassion s’apparente à la miséricorde. En hébreu et en grec, plusieurs mots expriment l’idée de tendre compassion. C’est le cas du verbe hébreu raḥam, souvent traduit par « faire miséricorde » ou « avoir pitié ». Un ouvrage de référence explique que raḥam « exprime un profond et tendre sentiment de compassion, tel celui qui s’éveille en nous lorsque nous voyons affaiblis ou souffrants ceux que nous aimons ou qui ont besoin de notre aide ». Ce verbe, que Jéhovah s’applique, est proche du nom traduit par « ventre » qui sert à désigner la « compassion d’une mèrea » (Exode 33:19 ; Jérémie 33:26).

      Une mère porte son bébé dans ses bras.

      ‘Une femme peut-​elle oublier l’enfant qu’elle a porté ?’

      4-5. Comment la Bible utilise-​t-​elle les sentiments d’une mère envers son bébé pour illustrer la compassion de Jéhovah ?

      4 La Bible évoque les sentiments d’une mère envers son bébé pour illustrer la compassion de Jéhovah. En Isaïe 49:15, nous lisons : « Une femme peut-​elle oublier son nourrisson ou ne pas ressentir de compassion [raḥam] pour le fils qu’elle a porté ? Même si ces femmes oubliaient, moi je ne t’oublierais jamais. » Cette image forte dit toute la compassion de Jéhovah pour ses serviteurs.

      5 Il est difficile, en effet, d’imaginer une mère oubliant de nourrir et de soigner son bébé. Petite créature sans défense, il a besoin jour et nuit de son attention et de son affection. La négligence maternelle existe néanmoins, particulièrement en nos « temps difficiles à supporter » marqués par l’absence d’« affection » (2 Timothée 3:1, 3). Mais « moi je ne t’oublierais jamais », déclare Jéhovah. Sa tendre compassion pour ses serviteurs n’est jamais prise en défaut. Elle éclipse le sentiment naturel le plus tendre que nous puissions concevoir, la compassion d’une mère pour son petit enfant. On ne s’étonnera donc pas qu’un commentateur ait écrit, concernant Isaïe 49:15 : « C’est l’une des manifestations les plus fortes, sinon la plus forte, de l’amour de Dieu dans l’Ancien Testament. »

      6. Comment la tendre compassion est-​elle perçue par plus d’un humain imparfait, mais que nous assure Jéhovah ?

      6 La tendre compassion est-​elle une marque de faiblesse ? Plus d’un humain imparfait a défendu cette thèse. Pour le philosophe Sénèque, contemporain de Jésus et grande figure intellectuelle de Rome, « la compassion est [un] état morbide ». Partisan du stoïcisme, il prônait un calme dénué de sentiment. Le sage, enseignait-​il, peut aider les malheureux, mais sans céder à la pitié, sous peine de perdre sa sérénité. Cette morale égocentrique excluait toute compassion sincère. Jéhovah est l’antipode de ce portrait ; il est, nous assure-​t-​il dans sa Parole, « très compatissant et miséricordieux » (Jacques 5:11, note). Du reste, comme nous allons le voir, la compassion n’est pas une faiblesse mais une qualité forte, essentielle. Considérons comment notre Père aimant la manifeste.

      Quand Jéhovah témoignait de la compassion à une nation

      7-8. Quelles souffrances les Israélites subissaient-​ils en Égypte, et comment Jéhovah a-​t-​il réagi ?

      7 La compassion de Jéhovah apparaît dans la manière dont il a traité la nation d’Israël. À la fin du 16e siècle avant notre ère, des millions d’Israélites sont retenus en esclavage en Égypte. Les Égyptiens ‘leur rendent la vie amère en leur imposant des travaux pénibles : fabrication de mortier d’argile et de briques’ (Exode 1:11, 14). Dans leur détresse, les Israélites implorent le secours de Jéhovah. Que ressent le Dieu de tendre compassion ?

      8 Il est profondément ému. « Vraiment, dit-​il, j’ai vu la détresse de mon peuple en Égypte, et j’ai entendu leur cri de plainte à cause de ceux qui les soumettent aux travaux forcés. Je connais bien leurs douleurs » (Exode 3:7). Jéhovah ne peut voir souffrir ses serviteurs ni entendre leurs appels à l’aide sans souffrir avec eux. Comme nous l’avons vu au chapitre 24, il éprouve de l’empathie, cette faculté de s’identifier à autrui. Et l’empathie est voisine de la compassion. Mais sa compassion ne se cantonne pas aux sentiments ; elle le pousse à agir. « Dans son amour et sa compassion, il les a rachetés », relate Isaïe 63:9. « Par sa main forte », Jéhovah libère les Israélites d’Égypte (Deutéronome 4:34). Puis il les nourrit miraculeusement pendant des années, avant de les faire entrer dans un pays fertile qui sera désormais le leur.

      9-10. a) Pourquoi Jéhovah a-​t-​il souvent délivré les Israélites après leur installation en Terre promise ? b) De quelle oppression Jéhovah a-​t-​il délivré Israël à l’époque de Jephté, et pourquoi l’a-​t-​il fait ?

      9 La compassion de Jéhovah ne s’arrête pas là. Une fois installés en Terre promise, les Israélites connaissent de nouveau la souffrance à cause de leurs incessantes infidélités. Chaque fois qu’ils reviennent à la raison et crient vers lui, Jéhovah les délivre. Pourquoi ? ‘Car il a pitié de son peuple’ (2 Chroniques 36:15 ; Juges 2:11-16).

      10 Transportons-​nous à l’époque de Jephté. Les Israélites s’étant mis à servir de faux dieux, depuis 18 ans Jéhovah laisse les Ammonites les opprimer. Enfin, les Israélites se repentent. La Bible raconte : « Ils firent disparaître du pays les dieux étrangers et ils servirent Jéhovah, si bien qu’il ne put supporter plus longtempsb qu’Israël souffre » (Juges 10:6-16). À présent que son peuple a manifesté un repentir sincère, Jéhovah ne peut supporter plus longtemps de le voir souffrir. Le Dieu de tendre compassion charge Jephté de délivrer Israël de ses ennemis (Juges 11:30-33).

      11. Que nous apprend sur la compassion la manière dont Jéhovah a traité les Israélites ?

      11 Que nous apprend sur la tendre compassion la manière dont Jéhovah a traité la nation d’Israël ? Tout d’abord, qu’elle ne consiste pas seulement à s’attrister, par sympathie, du malheur des autres. Rappelez-​vous la maman qui réagit aux pleurs de son bébé. De même, Jéhovah n’est pas sourd aux appels de son peuple. Sa tendre compassion le pousse à soulager ses souffrances. Par son comportement envers les Israélites, Jéhovah nous enseigne aussi que la compassion n’est pas faiblesse, puisqu’il a traduit ce tendre sentiment en actions énergiques et décisives. Mais Jéhovah ne témoigne-​t-​il de la compassion à ses serviteurs qu’au plan collectif ?

      La compassion de Jéhovah pour les individus

      12. Comment la Loi attestait-​elle la compassion de Jéhovah pour les individus ?

      12 La Loi que Dieu avait donnée à la nation d’Israël atteste sa compassion pour les individus. Prenez les pauvres. Conscient que des difficultés imprévues pouvaient plonger l’un des leurs dans la pauvreté, Jéhovah commandait expressément aux Israélites : « N’endurcis pas ton cœur et ne ferme pas ta main à ton frère pauvre. Tu devras lui donner généreusement et non à contrecœur, car à cause de cela Jéhovah ton Dieu bénira tout ce que tu fais et tout ce que tu entreprends » (Deutéronome 15:7, 10). Les Israélites avaient également instruction de ne pas moissonner complètement les lisières de leurs champs ni de ramasser ce qui restait, ces glanures étant réservées aux défavorisés (Lévitique 23:22 ; Ruth 2:2-7). Quand la nation appliquait ces lois pleines de sollicitude, les pauvres du pays n’avaient pas besoin de mendier leur nourriture. N’est-​ce pas une confirmation de la tendre compassion de Jéhovah ?

      13-14. a) Comment les paroles de David nous donnent-​elles l’assurance que Jéhovah se soucie de nous en tant qu’individus ? b) Montrez par un exemple que Jéhovah est proche de ceux qui ont le « cœur brisé » ou l’« esprit écrasé ».

      13 De nos jours également, notre Dieu d’amour se soucie de chacun individuellement. Aucune des souffrances que vous pouvez subir ne lui échappe, soyez-​en certain. David a écrit dans un psaume : « Les yeux de Jéhovah sont sur les justes et ses oreilles écoutent leur appel à l’aide. Jéhovah est proche de ceux qui ont le cœur brisé ; il sauve ceux qui sont découragés [ou : « ont l’esprit écrasé », note] » (Psaume 34:15, 18). De ceux-là, un commentateur dit qu’il est dans leur nature « d’avoir le cœur brisé et l’esprit contrit, de se sentir indignes et jetés à bas par le péché ; ils se tiennent en piètre estime et doutent de leurs mérites ». Peut-être s’imaginent-​ils que Jéhovah est loin, peut-être se croient-​ils trop insignifiants pour qu’il s’intéresse à eux, mais ils se trompent. Les paroles de David nous donnent l’assurance que Jéhovah n’abandonne pas ceux qui « se tiennent en piètre estime ». Notre Dieu compatissant sait que, dans ces moments-​là, nous avons plus que jamais besoin de lui, et il est près de nous.

      14 Voyez cette femme qui s’est précipitée à l’hôpital avec son fils de deux ans atteint d’une laryngite suffocante. Après examen, les médecins ont décidé de garder l’enfant jusqu’au lendemain. Où la mère a-​t-​elle passé la nuit ? Sur une chaise d’hôpital, au chevet du bébé. Son petit garçon était malade, et sa place était près de lui. Pouvons-​nous en attendre moins de la part de notre bon Père céleste ? Ne nous a-​t-​il pas faits à son image ? (Genèse 1:26). L’émouvant Psaume 34:18 nous assure que lorsque nous avons le « cœur brisé » ou l’« esprit écrasé », Jéhovah, en père débordant d’amour, « est proche » de nous, toujours compatissant et disposé à nous aider.

      15. Par quels moyens Jéhovah nous aide-​t-​il individuellement ?

      15 Comment nous aide-​t-​il individuellement ? Il ne supprime pas forcément la cause de nos souffrances. En revanche, il a prévu de nombreux moyens pour secourir ceux qui l’implorent. Sa Parole, la Bible, renferme des conseils pratiques d’une grande efficacité. Dans l’assemblée, il a placé des responsables spirituellement qualifiés qui s’efforcent de refléter sa compassion en soutenant leurs compagnons (Jacques 5:14, 15). Enfin, étant Celui ‘qui écoute la prière’, il donne « de l’esprit saint à ceux qui le lui demandent » (Psaume 65:2 ; Luc 11:13). Cet esprit, en nous insufflant la « puissance qui dépasse la normale », peut nous permettre d’endurer jusqu’à ce que le royaume de Dieu fasse table rase de tous les problèmes (2 Corinthiens 4:7). Comment ne pas être reconnaissants à Jéhovah pour toutes ces dispositions ? Rappelons-​nous qu’elles sont des marques de sa tendre compassion.

      16. Comment Jéhovah a-​t-​il donné toute la mesure de sa compassion, et en quoi cette disposition nous concerne-​t-​elle individuellement ?

      16 C’est, bien sûr, en offrant comme rançon la personne qu’il avait de plus chère que Jéhovah a donné toute la mesure de sa compassion. Il a consenti à ce sacrifice par amour, afin de nous ouvrir la voie du salut. N’oublions pas que la rançon s’applique à nous individuellement. Le père de Jean le Baptiseur, Zacharie, avait prédit à juste titre qu’elle magnifierait la « tendre compassion » de Dieu (Luc 1:78).

      Quand Jéhovah refuse sa compassion

      17-19. a) Comment la Bible nous enseigne-​t-​elle que la compassion de Jéhovah n’est pas infinie ? b) Qu’est-​ce qui a épuisé la compassion de Jéhovah pour son peuple ?

      17 N’en déduisons pas que la compassion de Jéhovah soit infinie. La Bible montre, au contraire, qu’il la refuse à bon droit à qui s’oppose à ses voies justes (Hébreux 10:28). Voyons pourquoi en considérant de nouveau le cas de la nation d’Israël.

      18 Bien que Jéhovah ait délivré les Israélites de leurs ennemis à maintes reprises, sa compassion a fini par atteindre ses limites. Ils s’entêtaient à pratiquer l’idolâtrie, allant jusqu’à introduire leurs idoles immondes dans son temple (Ézéchiel 5:11 ; 8:17, 18). Par ailleurs, ils « ridiculisaient les messagers du vrai Dieu, ils méprisaient ses paroles et ils se moquaient de ses prophètes, jusqu’à ce que la fureur de Jéhovah contre son peuple monte, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun espoir de guérison pour eux » (2 Chroniques 36:16). Ayant atteint le stade où plus aucune compassion n’était raisonnablement possible, ils ont provoqué la juste colère de Jéhovah. Avec quelles conséquences ?

      19 Jéhovah ne pouvait plus éprouver de compassion pour son peuple. « Je n’aurai pas de compassion, je n’aurai pas de peine et je n’aurai aucune pitié pour eux, déclara-​t-​il. Rien ne m’empêchera de les anéantir » (Jérémie 13:14). Jérusalem et son temple furent détruits, et les Israélites emmenés en captivité à Babylone. Quel drame quand des pécheurs s’enfoncent dans la rébellion au point d’épuiser la compassion de Dieu ! (Lamentations 2:21).

      20-21. a) Que se passera-​t-​il quand la compassion de Dieu sera épuisée ? b) Quelle disposition compatissante étudierons-​nous dans le chapitre suivant ?

      20 Qu’en est-​il de nos jours ? Jéhovah n’a pas changé. Par compassion, il a chargé ses Témoins de prêcher la « bonne nouvelle du Royaume » sur toute la terre (Matthieu 24:14). Et il aide tous ceux qui acceptent sincèrement ce message à le comprendre (Actes 16:14). Mais cette œuvre aura une fin. Où serait la compassion si Jéhovah laissait subsister indéfiniment l’actuel monde méchant, avec toutes ses souffrances ? Sa compassion épuisée, il exécutera son jugement. Même alors, c’est par compassion qu’il agira — compassion pour son « saint nom » et compassion pour ses serviteurs fidèles (Ézéchiel 36:20-23). Il éliminera la méchanceté et instaurera un monde juste. Au sujet des méchants, il avertit : « Mon œil n’aura pas pitié, je n’éprouverai pas non plus de compassion. Je leur ferai subir les conséquences de leur conduite » (Ézéchiel 9:10).

      21 Pour le moment, Jéhovah continue d’éprouver de la compassion pour les humains, fussent-​ils sur le chemin de la destruction. Au pécheur qui se repent sincèrement, il offre son pardon, disposition compatissante s’il en est. Comme nous le montrera dans le chapitre suivant l’étude de quelques belles images bibliques, ce pardon est total.

      a Notez cependant qu’en Psaume 103:13 raḥam désigne la miséricorde, ou la compassion, d’un père pour ses enfants.

      b L’expression « il ne put supporter plus longtemps » signifie littéralement « son âme fut raccourcie ; sa patience fut épuisée ». La Bible de Jérusalem met : « Yahvé ne supporta pas plus longtemps la souffrance d’Israël. » Et Votre Bible : « Yahvé […] n’eut pas la patience de supporter plus longtemps la souffrance d’Israël. »

      Éléments de méditation

      • Jérémie 31:20 Quels sentiments tendres Jéhovah éprouvait-​il envers son peuple, et quel effet cela a-​t-​il sur vos propres sentiments envers Lui ?

      • Joël 2:12-14, 17-19 Que devait faire le peuple de Jéhovah pour être l’objet de sa compassion, et qu’est-​ce que cela nous apprend ?

      • Jonas 4:1-11 Quelle leçon Jéhovah a-​t-​il donnée à Jonas pour lui apprendre l’importance de la compassion ?

      • Hébreux 10:26-31 Pourquoi ne peut-​on pas abuser de la miséricorde, ou compassion, de Jéhovah ?

  • Un Dieu « prêt à pardonner »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Un homme en train de prier.

      CHAPITRE 26

      Un Dieu « prêt à pardonner »

      1-3. a) Quel lourd fardeau David portait-​il, et comment a-​t-​il été consolé de son tourment ? b) Quand nous péchons, quel fardeau risquons-​nous de porter, mais de quoi Jéhovah nous assure-​t-​il ?

      « MES fautes se dressent au-dessus de ma tête ; comme un lourd fardeau, elles dépassent ce que je peux supporter. Je me suis engourdi et je me suis trouvé complètement broyé » (Psaume 38:4, 8). David savait à quel point une conscience coupable est lourde à porter. Il a cependant été consolé de son tourment. Conscient que Jéhovah hait le péché, mais pas le pécheur qui se repent sincèrement et abandonne sa conduite pécheresse, c’est avec une totale confiance dans la propension de Dieu à la miséricorde qu’il a écrit : « Toi, ô Jéhovah, tu es […] prêt à pardonner » (Psaume 86:5).

      2 Quand nous péchons, il peut nous arriver, à nous aussi, d’être comme broyés par le fardeau d’une conscience douloureuse. Les remords sont salutaires : ils peuvent nous inciter à corriger nos erreurs. Le risque existe, cependant, d’être envahi par une « tristesse excessive ». Notre cœur pourrait nous condamner au point de nous persuader que Jéhovah ne nous pardonnera pas, quelle que soit la sincérité de notre repentir. Si le sentiment de culpabilité nous ‘submerge’, Satan essaiera de nous faire renoncer en nous amenant à croire que Jéhovah nous juge indignes de le servir (2 Corinthiens 2:5-11).

      3 Est-​ce le cas ? Absolument pas ! Le pardon est un aspect du grand amour de Jéhovah. Dans sa Parole, il nous donne l’assurance que, si nous nous repentons sincèrement, du fond du cœur, il nous pardonne (Proverbes 28:13). Au cas où nous nous sentirions un jour hors de portée de ce pardon, examinons pourquoi et comment Jéhovah pardonne.

      Pourquoi Jéhovah est « prêt à pardonner »

      4. De quoi Jéhovah se souvient-​il concernant notre nature, et comment cela influence-​t-​il la façon dont il nous traite ?

      4 Jéhovah est conscient de nos limites. « Il sait bien de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière », lisons-​nous en Psaume 103:14. Il n’oublie pas que nous sommes des créatures faites de poussière, qu’à cause de l’imperfection nous avons des déficiences. L’expression « il sait bien de quoi nous sommes formés » nous rappelle que la Bible le compare à un potier et les humains aux récipients d’argile qu’il forme (Jérémie 18:2-6). Dans ses rapports avec nous, le Grand Potier tient compte de la faiblesse due à notre nature pécheresse et de notre bonne ou mauvaise volonté à nous laisser diriger par lui.

      5. Que dit la lettre aux Romains sur la puissante étreinte qu’exerce le péché ?

      5 Jéhovah est conscient également du pouvoir du péché. Sa Parole présente le péché comme une force qui tient l’homme dans son étreinte mortelle. Et quelle étreinte ! Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul explique : nous sommes « sous le péché », comme des soldats sont sous les ordres de leur commandant ; le péché « a régné » sur les humains comme un roi ; il « habite » en nous ; sa « loi » est constamment à l’œuvre en nous, cherchant à diriger nos actions (Romains 3:9 ; 5:21 ; 7:17, 20, 23, 25). Quelle terrible emprise le péché exerce sur notre chair déchue ! (Romains 7:21, 24).

      6-7. a) Comment Jéhovah considère-​t-​il ceux qui recherchent sa miséricorde avec un cœur contrit ? b) Pourquoi ne devons-​nous pas abuser de la miséricorde divine ?

      6 Jéhovah sait donc qu’avec la meilleure volonté du monde il nous est impossible de lui obéir parfaitement. Aussi, dans son amour, nous promet-​il le pardon si nous recherchons sa miséricorde avec un cœur contrit. Psaume 51:17 dit : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; un cœur brisé et broyé, ô Dieu, tu ne le rejetteras pas. » Jéhovah ne rejettera jamais un cœur « brisé et broyé » par le poids de la culpabilité.

      7 Est-​ce à dire que nous pouvons abuser de la miséricorde divine en prenant notre nature pécheresse comme excuse ? Évidemment non ! Jéhovah n’écoute pas seulement ses sentiments. Sa miséricorde a des limites. En aucun cas il ne pardonne à l’individu insensible qui pratique le péché volontairement et sans se repentir (Hébreux 10:26). Par contre, quand il voit un cœur contrit, il est prêt à pardonner. Considérons quelques expressions employées dans la Bible pour décrire cette magnifique facette de l’amour de Jéhovah.

      Dans quelle mesure Jéhovah pardonne-​t-​il ?

      8. Que fait en quelque sorte Jéhovah lorsqu’il pardonne nos péchés, et quelle confiance cela nous donne-​t-​il ?

      8 « Finalement, je t’ai confessé mon péché ; je n’ai pas caché ma faute, a déclaré, repentant, le roi David. […] Et tu as pardonné ma faute, mes péchés » (Psaume 32:5). Le verbe ‘pardonner’ traduit ici un terme hébreu qui signifie fondamentalement « soulever », « porter, transporter ». En l’occurrence, il a pour sens ‘enlever la culpabilité, l’iniquité, la transgression’. Autrement dit, Jéhovah avait comme soulevé les péchés de David pour les emporter. Voilà qui a évidemment soulagé celui-ci de son sentiment de culpabilité (Psaume 32:3). Ayons confiance dans le Dieu qui emporte les péchés de ceux qui recherchent son pardon en vertu de leur foi dans le sacrifice rédempteur de Jésus (Matthieu 20:28).

      9. À quel point Jéhovah éloigne-​t-​il nos péchés de nous ?

      9 David a employé une autre image frappante pour décrire le pardon de Jéhovah : « Autant le levant est loin du couchant, autant il éloigne de nous nos transgressions » (Psaume 103:12). Le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest. Quelle distance sépare l’est et l’ouest ? Ces deux points sont diamétralement opposés ; ils ne peuvent jamais se rencontrer. Selon un bibliste, cette expression signifie donc « aussi loin que possible ; aussi loin qu’on peut l’imaginer ». En inspirant ces paroles à David, Jéhovah a voulu nous enseigner que, lorsqu’il pardonne, il éloigne nos péchés de nous autant que nous pouvons l’imaginer.

      Des montagnes enneigées.

      « Vos péchés […] deviendront aussi blancs que la neige. »

      10. Pourquoi, quand Jéhovah pardonne nos péchés, n’avons-​nous pas à craindre d’en porter la tache pour le restant de nos jours ?

      10 Avez-​vous déjà essayé, sans y parvenir, d’ôter une tache sur un vêtement clair ? Notez ce que Jéhovah dit de sa capacité de pardonner : « Même si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que la neige ; même s’ils sont aussi rouges que de l’étoffe cramoisie, ils deviendront comme de la laine » (Isaïe 1:18). L’« écarlate » correspond à un rouge éclatanta. Le ‘cramoisi’ était l’une des couleurs les plus intenses des textiles teints d’autrefois (Nahum 2:3). Il nous est impossible, par nos seuls efforts, d’enlever la tache du péché. Mais Jéhovah peut rendre blancs comme la neige ou comme de la laine non teinte des péchés qui seraient comme l’écarlate ou le cramoisi. Quand il pardonne nos péchés, nous n’avons pas à craindre d’en porter la tache pour le restant de nos jours.

      11. En quel sens Jéhovah jette-​t-​il nos péchés derrière son dos ?

      11 Jéhovah l’ayant guéri d’une maladie mortelle, Ézéchias lui a composé un émouvant chant de gratitude. On y relève cette phrase : « Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos » (Isaïe 38:17). On imagine ici Jéhovah prenant les péchés d’un transgresseur contrit et les jetant derrière lui pour ne plus les voir ni en tenir compte. Selon un ouvrage, l’idée pourrait être rendue ainsi : « Tu as fait comme si [mes péchés] n’avaient jamais eu lieu. » N’est-​ce pas rassurant ?

      12. Comment le prophète Michée a-​t-​il indiqué que, lorsque Jéhovah pardonne des péchés, il les supprime pour toujours ?

      12 Dans une promesse de restauration, le prophète Michée a exprimé sa conviction que Jéhovah pardonnerait à son peuple repentant : « Qui est un Dieu comme toi, un Dieu qui […] passe sur la transgression du reste de son peuple ? […] Tu jetteras tous leurs péchés dans les profondeurs de la mer » (Michée 7:18, 19). Songez à ce que cela signifiait à l’époque. Y avait-​il la moindre chance de retrouver quelque chose qu’on avait jeté « dans les profondeurs de la mer » ? Ces paroles de Michée indiquent donc que, lorsque Jéhovah pardonne des péchés, il les supprime pour toujours.

      13. Qu’a voulu dire Jésus par l’expression « annule nos dettes » ?

      13 Pour faire comprendre le pardon de Jéhovah, Jésus a pris l’exemple des relations entre un créancier et son débiteur. Il nous a encouragés à prier Dieu d’‘annuler nos dettes’ (Matthieu 6:12, note). Ce faisant, il comparait les péchés à des dettes (Luc 11:4). Quand nous péchons, nous devenons les « débiteurs » de Jéhovah. Selon un ouvrage de référence, le verbe grec traduit ici par ‘annuler’ peut vouloir dire « abandonner une dette, y renoncer, en n’exigeant pas son remboursement ». D’une certaine façon, quand Jéhovah pardonne, il annule la dette qui serait portée à notre compte. Les pécheurs qui se repentent peuvent donc se consoler : Jéhovah n’exigera jamais le paiement d’une dette qu’il a annulée (Psaume 32:1, 2).

      14. Quelle image évoque la tournure « pour que vos péchés soient effacés » ?

      14 Il est également question du pardon de Jéhovah en Actes 3:19 : « Repentez-​vous donc et retournez-​vous, pour que vos péchés soient effacés. » ‘Effacer’ correspond à un verbe grec qui peut vouloir dire « oblitérer, annuler ou détruire ». Selon certains biblistes, l’idée exprimée est celle d’effacer une écriture. De quelle manière ? L’encre couramment employée dans les temps anciens était un mélange de carbone, de gomme et d’eau. S’il ne tardait pas trop, le rédacteur pouvait effacer son travail en se servant d’une éponge humide. Voilà une autre belle image de la miséricorde de Jéhovah. Quand il pardonne nos péchés, c’est comme s’il les effaçait avec une éponge.

      15. Qu’est-​ce que Jéhovah tient à nous faire savoir à son sujet ?

      15 Devant toutes ces images, une évidence s’impose : Jéhovah tient à ce que nous sachions qu’il est prêt à pardonner nos péchés aussi longtemps qu’il nous trouve sincèrement repentants. Par ailleurs, nous n’avons pas à craindre qu’il retienne ces péchés contre nous dans l’avenir, car la Bible révèle un autre aspect de sa grande miséricorde : quand il pardonne, il oublie.

      Jéhovah tient à ce que nous sachions qu’il est « prêt à pardonner ».

      « Je ne me souviendrai plus de leur péché »

      16-17. Quand la Bible dit que Jéhovah oublie nos péchés, comment faut-​il le comprendre, et qu’est-​ce qui vous fait répondre ainsi ?

      16 À propos des membres de la nouvelle alliance, Jéhovah a fait la promesse suivante : « Je pardonnerai leur faute et je ne me souviendrai plus de leur péché » (Jérémie 31:34). Cela veut-​il dire que, lorsqu’il pardonne, Jéhovah devient incapable de se rappeler les péchés ? Non, puisque la Bible mentionne les péchés de nombreuses personnes à qui il a pardonné, David entre autres (2 Samuel 11:1-17 ; 12:13). Jéhovah sait donc toujours les fautes que ces personnes ont commises. Il a même conservé le récit de leurs péchés, ainsi que celui de leur repentir et de son pardon, pour notre profit (Romains 15:4). Mais alors, en quel sens ne se souvient-​il pas des péchés qu’il pardonne ?

      17 Le verbe hébreu pour ‘se souvenir’ implique davantage que se rappeler le passé. Selon un ouvrage de théologie (Theological Wordbook of the Old Testament), il a « le sens supplémentaire de prendre les mesures qui s’imposent ». En l’occurrence, ‘se souvenir’ du péché implique donc prendre des mesures contre les pécheurs (Osée 9:9). Inversement, en disant : « Je ne me souviendrai plus de leur péché », Dieu nous donne l’assurance qu’il n’agira jamais contre un pécheur repentant pour des péchés qu’il lui aura pardonnés (Ézéchiel 18:21, 22). Jéhovah oublie donc en ce sens qu’il ne ramène pas constamment nos péchés à la surface pour nous accuser ou nous punir sans arrêt. N’est-​il pas réconfortant de savoir que notre Dieu pardonne et oublie ?

      Les conséquences de nos péchés

      18. Pourquoi le pardon n’exempte-​t-​il pas le pécheur repentant de toutes les conséquences de sa mauvaise conduite ?

      18 Un pécheur repentant est-​il exempté de toutes les conséquences de sa mauvaise conduite sous prétexte que Jéhovah est prêt à pardonner ? Nullement. On ne peut pécher en toute impunité. Pour citer Paul, « ce que quelqu’un sème, c’est aussi ce qu’il récoltera » (Galates 6:7). Ne nous étonnons donc pas de subir les conséquences de nos actes. Cependant, ce n’est pas Jéhovah qui, une fois son pardon accordé, cause de l’adversité. Quand des difficultés surgissent, un chrétien ne devrait jamais se dire que c’est peut-être Jéhovah qui le punit pour des péchés passés (Jacques 1:13). Par contre, Jéhovah ne nous épargne pas totalement les effets de nos mauvaises actions. Divorce, grossesse non désirée, maladie sexuellement transmissible, perte de la confiance ou du respect des autres peuvent être autant de tristes et inévitables conséquences du péché. Rappelons-​nous que, bien qu’il ait pardonné à David ses péchés dans l’affaire de Bethsabée et d’Urie, Jéhovah ne l’a pas soustrait aux suites catastrophiques de sa conduite (2 Samuel 12:9-12).

      19-21. a) En quoi la loi consignée en Lévitique 6:1-7 était-​elle bénéfique tant à la victime qu’au coupable ? b) Si nous avons nui à quelqu’un par nos péchés, qu’est-​ce que Jéhovah appréciera de nous voir faire ?

      19 Nos péchés peuvent avoir d’autres conséquences, en particulier s’ils ont fait du tort à autrui. Considérez Lévitique chapitre 6. La Loi mosaïque envisageait ici le cas où un Israélite commettait une faute grave en s’appropriant les biens d’un de ses compatriotes par le vol, l’extorsion ou la fraude, et où il niait, allant jusqu’à faire un faux serment. C’était alors sa parole contre celle de sa victime. Par la suite, tourmenté par sa conscience, il confessait son péché. Pour obtenir le pardon de Dieu, il lui fallait alors faire trois autres choses : rendre ce qu’il avait pris, verser à sa victime une amende de 20 % de la valeur de l’objet du délit et offrir un bélier en sacrifice de réparation. Alors, disait la Loi, « le prêtre fera le rite de réconciliation pour lui devant Jéhovah, et tout ce dont il s’est rendu coupable lui sera pardonné » (Lévitique 6:1-7).

      20 Cette loi était une disposition miséricordieuse de Dieu. Elle était bénéfique à la victime, car celle-ci retrouvait son bien et devait éprouver un grand soulagement quand le coupable avouait enfin son péché. Mais elle était également bénéfique à l’individu qui, aiguillonné par sa conscience, avait finalement admis sa culpabilité et corrigé le mal commis. En fait, s’il n’avait pas agi ainsi, Dieu ne lui aurait pas pardonné.

      21 Bien que nous ne soyons pas sous la Loi mosaïque, celle-ci nous est très utile pour comprendre les pensées de Jéhovah, notamment sur le pardon (Colossiens 2:13, 14). Quand, ayant nui à quelqu’un par nos péchés, nous faisons notre possible pour réparer nos torts, cela est agréable à Dieu (Matthieu 5:23, 24). Il peut s’agir d’avouer notre péché, de reconnaître notre culpabilité et même de présenter des excuses à notre victime. Alors seulement, nous pouvons nous tourner vers Jéhovah en invoquant le sacrifice de Jésus et avoir l’assurance que Dieu nous a pardonné (Hébreux 10:21, 22).

      22. De quoi Jéhovah accompagne-​t-​il éventuellement son pardon ?

      22 Comme tout père ou toute mère qui aime ses enfants, Jéhovah accompagne éventuellement son pardon d’une certaine discipline (Proverbes 3:11, 12). Un chrétien repentant peut devoir renoncer à sa responsabilité d’ancien, d’assistant ou d’évangélisateur à plein temps. Peut-être lui sera-​t-​il douloureux de perdre ainsi pour un temps des privilèges auxquels il est attaché. Toutefois, cette discipline ne signifie pas que Jéhovah lui a refusé son pardon. La discipline, ne l’oublions pas, est une preuve que Jéhovah nous aime. Il est donc de notre intérêt de l’accepter et de l’appliquer (Hébreux 12:5-11).

      23. Pourquoi ne devrions-​nous jamais nous croire hors de portée de la miséricorde de Jéhovah, et pour quelle raison devrions-​nous imiter son pardon ?

      23 N’est-​il pas réconfortant de savoir que notre Dieu est « prêt à pardonner » ? Quelles que soient les erreurs que vous ayez pu commettre, n’en concluez pas que la miséricorde de Jéhovah ne peut vous atteindre. Si vous vous êtes vraiment repenti, que vous ayez cherché à réparer vos torts et que vous ayez demandé sincèrement à Jéhovah de vous pardonner sur la base du sang versé de Jésus, soyez convaincu qu’il l’a fait (1 Jean 1:9). Imitons son pardon dans nos rapports avec autrui. Si Jéhovah, qui ne pèche pas, parvient à nous pardonner avec tant d’amour, ne devrions-​nous pas, nous, humains pécheurs, faire notre possible pour nous pardonner les uns aux autres ?

      a Selon un bibliste, l’écarlate « était une couleur grand teint, solide. Elle résistait à la rosée, à la pluie, au lavage et à l’usage ».

      Éléments de méditation

      • 2 Chroniques 33:1-13 Pourquoi Jéhovah a-​t-​il pardonné à Manassé, et qu’est-​ce que cela nous apprend sur sa miséricorde ?

      • Matthieu 6:12, 14, 15 Pourquoi devrions-​nous pardonner aux autres quand il y a une bonne raison de le faire ?

      • Luc 15:11-32 Qu’enseigne cette parabole sur la disposition de Jéhovah à pardonner, et quels sentiments cela vous inspire-​t-​il ?

      • 2 Corinthiens 7:8-11 Que devons-​nous faire si nous voulons que Dieu nous pardonne ?

  • « Que sa bonté est grande ! »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Des grappes de raisin sur une vigne.

      CHAPITRE 27

      « Que sa bonté est grande ! »

      1-2. De quelles manières très diverses la bonté de Dieu se manifeste-​t-​elle, et comment la Bible la met-​elle en valeur ?

      DANS la lumière douce d’une fin de jour, quelques vieux amis attablés discutent et plaisantent en admirant l’horizon rougeoyant. Ailleurs, l’œil sur ses champs, un agriculteur sourit de satisfaction quand le ciel chargé de nuages laisse tomber les premières gouttes de pluie. Ailleurs encore, des parents s’extasient devant les premiers pas de leur enfant.

      2 Qu’elle en soit consciente ou pas, chacune de ces personnes profite en cet instant de la bonté de Jéhovah Dieu. « Dieu est bon », aiment à dire les croyants. Avec infiniment plus de force, la Bible dit : « Que sa bonté est grande ! » (Zacharie 9:17). Le sens de ces mots semble cependant échapper à beaucoup. Qu’implique exactement la bonté de Jéhovah Dieu, et en quoi nous concerne-​t-​elle individuellement ?

      Une expression remarquable de l’amour divin

      3-4. Qu’est-​ce que la bonté, et pourquoi ne saurait-​on mieux définir la bonté de Jéhovah qu’en disant qu’elle est une expression de son amour ?

      3 Dans nombre de langues modernes, la « bonté » est une notion plutôt vague. Ce n’est pas le cas dans la Bible, où elle désigne en premier lieu l’excellence morale. En ce sens, on peut dire que la bonté est inhérente à Jéhovah. Tous ses attributs, à savoir sa puissance, sa justice et sa sagesse, sont intégralement bons. Néanmoins, on ne saurait mieux définir la bonté qu’en disant qu’elle est une expression de l’amour de Jéhovah. Voyons pourquoi.

      4 La bonté est une qualité active, qui s’exprime par des actes en faveur d’autrui. Chez les humains, elle est, selon l’apôtre Paul, plus attirante que la justice (Romains 5:7). Le juste, en effet, respecte fidèlement la loi, mais l’homme bon fait plus. Il prend l’initiative de faire le bien autour de lui. Comme nous allons le voir, Jéhovah est incontestablement bon en ce sens. Sa bonté procède donc bien de son amour infini.

      5-7. Pourquoi Jésus a-​t-​il refusé d’être appelé « bon Enseignant », et, ce faisant, quelle vérité profonde a-​t-​il énoncée ?

      5 Dans ce domaine comme dans d’autres, Jéhovah est unique. Quelque temps avant sa mort, Jésus est abordé par un homme qui lui pose une question en l’appelant « bon Enseignant ». « Pourquoi m’appelles-​tu bon ? lui demande Jésus. Personne n’est bon, sinon un seul : Dieu » (Marc 10:17, 18). Peut-être cette réflexion vous surprend-​elle. Pourquoi Jésus rectifie-​t-​il ? N’est-​il pas effectivement un « bon Enseignant » ?

      6 De toute évidence, son interlocuteur a employé cette expression comme un titre, pour le flatter. Avec modestie, Jésus restitue l’honneur à son Père céleste, qui est bon au sens absolu (Proverbes 11:2). Du même coup, il énonce une vérité profonde : Seul Jéhovah constitue la norme du bon. Lui seul détient le droit suprême de déterminer ce qui est bon et ce qui est mauvais. En mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève ont cherché à s’arroger ce droit. Contrairement à ces rebelles, Jésus laisse humblement à son Père le soin de définir les normes.

      7 Enfin, Jésus sait que Jéhovah est à l’origine de tout ce qui est authentiquement bon. Il est Celui qui fait « tout beau don et tout cadeau parfait » (Jacques 1:17). Voyons comment la générosité de Jéhovah révèle sa bonté.

      Des témoignages de l’immense bonté de Jéhovah

      8. En quoi Jéhovah se montre-​t-​il bon envers tous les humains ?

      8 Il n’y a pas un seul humain qui n’ait bénéficié de la bonté de Jéhovah. « Jéhovah est bon pour tous », lit-​on en Psaume 145:9. Quelques exemples nous donneront une idée de l’ampleur de cette bonté. Dieu, nous dit la Bible, ‘n’a pas manqué de donner des témoignages de ce qu’il est en faisant du bien : il nous a donné pluies du ciel et saisons fertiles, nous a rassasiés de nourriture et a rempli nos cœurs de joie de vivre’ (Actes 14:17). Qui ne s’est jamais senti d’excellente humeur devant un délicieux repas ? Mais comment connaîtrions-​nous le plaisir de la table sans la bonté de Jéhovah, qui a prévu le cycle de l’eau et les « saisons fertiles » grâce auxquels la terre produit de la nourriture en abondance ? Notez aussi qu’il fait profiter tout le monde de sa bonté, et pas uniquement ceux qui l’aiment. Comme Jésus l’a rappelé, il ‘fait lever le soleil sur les méchants et sur les bons et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes’ (Matthieu 5:45).

      9. En quoi la pomme illustre-​t-​elle la bonté de Jéhovah ?

      9 Beaucoup de gens banalisent les dons généreux que nous recevons grâce à l’action continue du soleil, de la pluie et des saisons. Voyez la pomme, ce fruit on ne peut plus commun des régions tempérées. Commun, et pourtant joli, savoureux, rafraîchissant, gorgé d’éléments nutritifs. Savez-​vous qu’il en existe quelque 7 500 variétés — des rouges, des vertes, des ocres, des jaunes…, certaines à peine plus grosses qu’une cerise, d’autres aussi volumineuses qu’un pamplemousse ? L’arbre lui-​même est beau ; il est pourtant issu d’un pépin minuscule qui ne paie pas de mine (Chant de Salomon 2:3). Magnifiquement auréolé de fleurs au printemps, le pommier produit chaque automne près de 400 kilos de fruits en moyenne, parfois pendant 75 ans.

      Jéhovah nous donne « pluies du ciel et saisons fertiles ».

      Des pommiers remplis de pommes mûres. En médaillon, un minuscule pépin de pomme entre le pouce et l’index d’une main.

      Petit pépin devenu grand procure durant des dizaines d’années nourriture et agrément.

      10-11. Comment nos sens témoignent-​ils de la bonté de Dieu ?

      10 Dans son infinie bonté, Jéhovah nous a donné un corps ‘fait de manière merveilleuse’, doté de sens pour percevoir ses œuvres et nous en délecter (Psaume 139:14). Revenons sur les trois scènes décrites au début du chapitre. Quelles vues rendent ces moments joyeux ? Les joues en feu du bambin rayonnant. La pluie tombant dru sur les champs. Les rouges, les ors et les violets du soleil couchant. L’œil humain distingue des centaines de milliers, voire des millions, de couleurs ! L’ouïe capte les intonations d’une voix familière, le murmure du vent dans les arbres, les éclats de rire de l’enfant. Pourquoi sommes-​nous en mesure d’apprécier ces images et ces sons ? La Bible répond : « L’oreille qui entend et l’œil qui voit, Jéhovah les a faits l’un comme l’autre » (Proverbes 20:12). Et ce ne sont là que deux de nos sens.

      11 L’odorat est une autre marque de la bonté de Jéhovah. Le nez humain peut distinguer une quantité prodigieuse d’odeurs. Selon les estimations, entre plusieurs milliers et un milliard ! Pensez à celles-ci : votre plat préféré en train de mijoter, des fleurs, des feuilles mortes, un feu de cheminée. Grâce au toucher, vous sentez la caresse de la brise sur votre visage, l’étreinte rassurante d’un être aimé, le moelleux d’un fruit dans votre main. Vous croquez, et c’est au goût d’entrer en scène. Vos papilles déchiffrent les saveurs subtiles dues à la composition chimique complexe du fruit, créant dans votre bouche une véritable symphonie gustative. Que de raisons nous avons de nous exclamer : « Comme ta bonté est abondante ! Tu l’as conservée pour ceux qui te craignent » (Psaume 31:19). Mais en quel sens Jéhovah a-​t-​il ‘conservé’ sa bonté pour ceux qui le craignent ?

      Bonté et bienfaits éternels

      12. Quels dons de Jéhovah sont les plus importants, et pourquoi ?

      12 Jésus a rappelé qu’« il est écrit : “L’homme ne doit pas vivre seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Jéhovah” » (Matthieu 4:4). Les dons spirituels de Jéhovah sont donc encore plus profitables que ses dons physiques, car ils mènent à la vie éternelle. Comme nous l’avons vu au chapitre 8 de ce livre, en ces derniers jours Jéhovah a usé de sa puissance réparatrice pour instaurer un paradis spirituel qui ne cesse de s’étendre. L’une des caractéristiques de ce paradis est son abondance en nourriture spirituelle.

      13-14. a) Quelle vision le prophète Ézéchiel a-​t-​il reçue, et que signifie-​t-​elle pour nous aujourd’hui ? b) Quels dons spirituels vitaux Jéhovah fait-​il à ses serviteurs fidèles ?

      13 Dans une grande prophétie biblique de restauration, Ézéchiel a reçu la vision d’un temple rétabli et glorifié. De ce temple sort un cours d’eau qui va s’élargissant et s’approfondissant jusqu’à devenir un torrent. Partout où il coule, ce torrent dispense des bienfaits. Sur ses rives poussent de nombreux arbres pour la nourriture et la guérison. Il apporte même vie et productivité à cette étendue salée et sans vie qu’est la mer Morte ! (Ézéchiel 47:1-12). Mais que signifiait tout cela ?

      14 Par cette vision du temple, Jéhovah annonçait qu’il rétablirait le culte pur, un culte qui répondrait à nouveau à ses normes de justice. À l’image du cours d’eau symbolique, le flot des dons nécessaires à la vie qu’il déverserait sur ses serviteurs ne cesserait de s’amplifier. C’est bien ce qui se passe depuis le rétablissement du culte pur en 1919. Bibles, ouvrages bibliques, réunions et assemblées ont en effet permis d’enseigner des vérités vivifiantes à des millions de personnes. Par ces moyens, Jéhovah a fait connaître la plus vitale de ses mesures, celle qui permet à tous ceux qui l’aiment et le craignent d’être purs à ses yeux et de nourrir l’espérance de la vie éternelle : le sacrifice rédempteur de Christa. Tout au long des derniers jours, le peuple de Jéhovah a ainsi bénéficié d’un véritable festin spirituel, tandis que le monde était en proie à la famine (Isaïe 65:13).

      15. Sous le Règne millénaire de Christ, en quel sens la bonté de Jéhovah continuera-​t-​elle à se déverser sur les humains fidèles ?

      15 Le cours d’eau de la vision d’Ézéchiel ne se tarira pas avec la fin du monde actuel. Au contraire. Il coulera encore plus abondamment sous le Règne millénaire de Christ. Jéhovah se servira du royaume messianique pour appliquer pleinement la valeur du sacrifice de Jésus et amener ainsi progressivement les humains fidèles à la perfection. Comme nous exulterons alors au sujet de la bonté de Jéhovah !

      D’autres facettes de la bonté de Jéhovah

      16. Comment la Bible montre-​t-​elle que la bonté de Jéhovah englobe d’autres qualités ? Citez-​en quelques-unes.

      16 La bonté de Jéhovah ne se résume pas à la générosité. « Je vais faire passer devant toi tout ce que j’ai de bon, a-​t-​il dit un jour à Moïse, et je proclamerai devant toi le nom de Jéhovah. » Plus loin, le récit montre que « Jéhovah passait devant lui et proclamait : “Jéhovah, Jéhovah, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à se mettre en colère et abondant en amour fidèle et en vérité” » (Exode 33:19 ; 34:6). La bonté de Jéhovah englobe donc un certain nombre d’autres qualités.

      17. Comment Jéhovah traite-​t-​il de simples humains imparfaits, et quelles qualités le font agir ainsi ?

      17 Ce dernier verset nous éclaire sur la manière dont Jéhovah traite ses créatures. Contrairement aux puissants de ce monde, qui se montrent souvent brusques, insensibles, voire tyranniques, Jéhovah est doux et aimable. Ainsi a-​t-​il dit un jour à Abraham : « Lève les yeux, s’il te plaît, et de l’endroit où tu es, regarde vers le nord et vers le sud, vers l’est et vers l’ouest » (Genèse 13:14). Nombre de traductions omettent l’expression « s’il te plaît ». Des biblistes signalent pourtant la présence dans l’hébreu original d’une particule qui transforme en demande polie ce qui aurait pu être un commandement. D’autres versets présentent cette caractéristique (Genèse 31:12 ; Ézéchiel 8:5). Rendez-vous compte : le Souverain de l’univers dit « s’il te plaît » à de simples humains ! Dans un monde où rudesse, agressivité et brutalité sont si répandues, qu’il est agréable de penser à l’amabilité de notre Dieu, Jéhovah !

      18. En quel sens Jéhovah est-​il « abondant […] en vérité », et en quoi est-​ce rassurant ?

      18 Jéhovah est également « abondant […] en vérité ». Si la fausseté caractérise la société moderne, la Bible nous rappelle que « Dieu n’est pas un simple humain, qui dit des mensonges » (Nombres 23:19). Il « ne peut mentir », affirme même Tite 1:2. Sa bonté, son excellence morale, s’y oppose formellement. Ses promesses sont donc dignes de confiance, ses paroles infaillibles. N’est-​il pas appelé « le Dieu de vérité » ? (Psaume 31:5). En plus de ne jamais rien dire de faux, Jéhovah dispense la vérité en abondance. Loin d’être circonspect, secret, impénétrable, il éclaireb généreusement ses serviteurs fidèles de son infinie sagesse, allant jusqu’à leur enseigner comment mettre en application les vérités qu’il leur révèle, afin qu’ils continuent à « vivre selon la vérité » (3 Jean 3). D’une manière générale, quel effet la bonté de Jéhovah devrait-​elle avoir sur chacun de nous ?

      « Rayonnez de bonheur en raison des bienfaits venant de Jéhovah »

      19-20. a) Comment Satan a-​t-​il essayé de miner la confiance d’Ève en la bonté de Jéhovah, et avec quel résultat ? b) Quel effet la bonté de Jéhovah devrait-​elle avoir sur nous, et pourquoi ?

      19 Quand Satan a tenté Ève en Éden, il a commencé par miner insidieusement sa confiance dans la bonté divine. Jéhovah avait dit à Adam : « Tu peux manger des fruits de tous les arbres du jardin — autant que tu veux. » Sur les milliers de beaux arbres que devait compter ce jardin, un seul faisait donc l’objet d’un interdit. Mais notez comment Satan a formulé sa question : « Dieu a-​t-​il vraiment dit que vous ne devez pas manger de fruits de tous les arbres du jardin ? » (Genèse 2:9, 16 ; 3:1). En déformant les paroles de Jéhovah, il donnait à penser à Ève que Jéhovah les privait de quelque chose de bon. Sa tactique a hélas ! réussi. Comme tant d’hommes et de femmes par la suite, Ève s’est mise à douter de la bonté de Dieu, à qui pourtant elle devait tout.

      20 On sait ce que ces doutes ont engendré de chagrin et de souffrances. Aussi, prenons à cœur ces paroles de Jérémie 31:12 : « Ils rayonneront de bonheur en raison des bienfaits venant de Jéhovah. » La bonté de Jéhovah devrait, en effet, nous rendre radieux. Nous n’avons aucune raison de douter des intentions de notre Dieu ; il est tellement bon ! Nous pouvons avoir une entière confiance en lui, car il veut le bien, et rien que le bien, de ceux qui l’aiment.

      21-22. a) Citez quelques manières dont vous aimeriez répondre à la bonté de Jéhovah. b) Quelle qualité examinerons-​nous dans le prochain chapitre, et en quoi se distingue-​t-​elle de la bonté ?

      21 Joyeux, nous le sommes également quand l’occasion nous est offerte de parler de la bonté de Jéhovah. De ses serviteurs, Psaume 145:7 dit : ‘Au souvenir de ton abondante bonté, ils déborderont de louanges.’ Il n’y a pas une journée où Jéhovah ne nous fait profiter de sa bonté d’une manière ou d’une autre. Et si vous preniez l’habitude de l’en remercier quotidiennement, en étant le plus précis possible ? Voulez-​vous l’imiter dans sa bonté ? Alors, méditez sur sa bonté, rendez-​lui grâce chaque jour pour sa bonté, parlez aux autres de sa bonté. Si, à son exemple, vous cherchez à faire le bien, vous ne cesserez de vous rapprocher de lui. Vers la fin de sa vie, l’apôtre Jean a écrit : « Bien-aimé, n’imite pas ce qui est mal, mais imite ce qui est bien. Celui qui fait le bien vient de Dieu. Celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu » (3 Jean 11).

      22 La bonté de Jéhovah est associée à d’autres qualités encore. Il est notamment « abondant en amour fidèle » (Exode 34:6). Cette qualité est plus spécifique dans son application que la bonté, car Jéhovah l’exerce surtout envers ses serviteurs. Le prochain chapitre nous montrera comment.

      a La rançon est la plus grande expression de bonté de Jéhovah. Parmi les millions de créatures spirituelles, c’est son Fils unique bien-aimé qu’il a choisi afin qu’il meure pour nous.

      b La Bible associe à juste titre la vérité et la lumière. « Envoie ta lumière et ta vérité », a chanté le psalmiste (Psaume 43:3). Jéhovah fait briller intensément sa lumière spirituelle sur quiconque se laisse enseigner, ou éclairer, par lui (2 Corinthiens 4:6 ; 1 Jean 1:5).

      Éléments de méditation

      • 1 Rois 8:54-61, 66 Comment Salomon a-​t-​il exprimé sa reconnaissance pour la bonté de Jéhovah, et quel effet cela a-​t-​il eu sur les Israélites ?

      • Psaume 119:66, 68 Comment montrer dans nos prières que nous désirons imiter la bonté de Jéhovah ?

      • Luc 6:32-38 Qu’est-​ce qui peut nous inciter à imiter la générosité de Jéhovah ?

      • Romains 12:2, 9, 17-21 Comment faire preuve de bonté au quotidien ?

  • « Toi seul tu es fidèle »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • La lune dans un ciel nocturne.

      CHAPITRE 28

      « Toi seul tu es fidèle »

      1-2. Pourquoi peut-​on dire que le roi David savait ce qu’est l’infidélité ?

      LE ROI David savait ce qu’est l’infidélité. À une époque, les intrigues ébranlèrent son règne déjà tumultueux. Outre des éléments du peuple, il y eut des traîtres dans son entourage le plus proche. Ainsi, Mikal, sa première femme, qui avait été ‘amoureuse de lui’ et l’avait sans doute soutenu dans sa charge royale, a fini par « le mépriser dans son cœur », allant jusqu’à le considérer comme un « homme sans cervelle » (1 Samuel 18:20 ; 2 Samuel 6:16, 20).

      2 David avait également un conseiller personnel, Ahitofel, aussi écouté que si ses conseils émanaient directement de Jéhovah (2 Samuel 16:23). Ce confident l’a pourtant trahi, ralliant une révolte organisée dont l’instigateur n’était autre que… Absalon, le propre fils de David ! Intrigant opportuniste, Absalon « gagnait ainsi le cœur des hommes d’Israël », se posant en rival du roi. Son mouvement de rébellion prit une telle ampleur que David dut fuir pour sauver sa vie (2 Samuel 15:1-6, 12-17).

      3. De quoi David était-​il sûr ?

      3 N’y avait-​il personne pour lui rester fidèle ? Si, et David, dans l’adversité, n’en a jamais douté. Il s’agissait de Jéhovah Dieu lui-​même, dont il a dit : « Avec l’homme fidèle, tu te montres fidèle » (2 Samuel 22:26). Qu’est-​ce que la fidélité, et comment Jéhovah se montre-​t-​il le modèle suprême de fidélité ?

      Qu’est-​ce que la fidélité ?

      4-5. a) Qu’est-​ce que la « fidélité » au sens biblique ? b) En quoi la fidélité manifestée par une personne diffère-​t-​elle de la loyauté, ainsi que de la fiabilité des choses ?

      4 La « fidélité » telle que l’entendent les Écritures hébraïques désigne la bonté qui s’attache avec amour à tel objet jusqu’à ce que son but en rapport avec cet objet soit atteint. Étant une manifestation d’amour, elle est plus que de la loyauté, qui peut n’être motivée que par le sens du devoira. Par ailleurs, si le psalmiste a parlé de la lune comme d’un « témoin fidèle dans les cieux », c’est en raison de sa présence nocturne régulière (Psaume 89:37). En ce sens, la lune est fiable, digne de confiance. Elle n’est toutefois pas fidèle au sens biblique où le serait une personne, car cette fidélité-​là est une expression d’amour, qualité dont sont dépourvues les choses.

      La lune est appelée « témoin fidèle », mais seules les créatures intelligentes peuvent vraiment refléter la fidélité de Jéhovah.

      5 Dans son acception biblique, la fidélité est empreinte de chaleur. Par définition, elle implique une relation entre celui qui la manifeste et celui qui en est l’objet. Elle n’est pas inconstante comme les flots de la mer soumis aux caprices des vents. Forte et inaltérable, cette fidélité, ou amour fidèle, vient à bout des obstacles les plus grands.

      6. a) Comment le manque de fidélité se manifeste-​t-​il de nos jours, et quel constat fait la Bible à ce sujet ? b) Quel est le meilleur moyen de comprendre ce qu’est la fidélité, et pourquoi ?

      6 Pareille fidélité se fait rare de nos jours : « Compagnons prêts à s’écraser l’un l’autre », conjoints abandonnés (Proverbes 18:24 ; Malachie 2:14-16). La traîtrise est devenue si coutumière qu’on pourrait faire le même constat que le prophète Michée : « Le fidèle a disparu de la terre » (Michée 7:2). Si les humains manquent singulièrement d’amour fidèle, ce n’est pas le cas de Jéhovah. Étudier sa remarquable fidélité en action est d’ailleurs le meilleur moyen de cerner cette belle facette de son amour.

      L’incomparable fidélité de Jéhovah

      7-8. Pourquoi peut-​on dire que Jéhovah seul est fidèle ?

      7 La Bible dit de Jéhovah : « Toi seul tu es fidèle » (Révélation 15:4). Comment est-​ce possible ? Des humains et des anges n’ont-​ils pas, eux aussi, manifesté une fidélité remarquable ? (Job 1:1 ; Révélation 4:8). Et Jésus Christ ? N’est-​il pas LE « fidèle » de Dieu ? (Psaume 16:10). Alors pourquoi affirmer que Jéhovah seul est fidèle ?

      8 C’est d’abord parce que la fidélité relève de l’amour. Puisque « Dieu est amour », qu’il en est la personnification, qui donc pourrait manifester la fidélité plus complètement que lui ? (1 Jean 4:8). Les anges et les humains ont bien la faculté de refléter ses attributs, mais lui seul est fidèle au sens absolu. Et puis, étant l’« Ancien des jours », il exerce l’amour fidèle depuis plus longtemps que n’importe laquelle de ses créatures, céleste ou terrestre (Daniel 7:9). Jéhovah est donc le modèle suprême de fidélité ; aucune de ses créatures ne soutient la comparaison. Voyons quelques exemples.

      9. En quel sens Jéhovah est-​il « fidèle dans tout ce qu’il fait » ?

      9 Jéhovah est « fidèle dans tout ce qu’il fait » (Psaume 145:17). En quel sens ? Le Psaume 136 nous fournit la réponse en énumérant un certain nombre d’actes de salut réalisés par Jéhovah, notamment la délivrance spectaculaire des Israélites à la mer Rouge. Notez que l’expression « car son amour fidèle est éternel » ponctue justement chaque verset. En lisant ce psaume (indiqué également dans l’encadré « Éléments de méditation », à la page 347), on ne peut qu’être frappé par le nombre des témoignages d’amour fidèle que Jéhovah a donnés à son peuple. Jéhovah se montre donc fidèle envers ses serviteurs fidèles en entendant leurs appels à l’aide et en intervenant en temps voulu (Psaume 34:6). Tant qu’ils lui restent fidèles, il leur témoigne un amour fidèle indéfectible.

      10. Comment Jéhovah se montre-​t-​il fidèle en ce qui concerne ses normes ?

      10 Jéhovah se montre également fidèle envers ses serviteurs en restant attaché à ses normes. Contrairement à certains humains versatiles qui n’écoutent que leurs envies et leurs sentiments, il ne varie pas dans sa conception du bien et du mal. Au cours des milliers d’années écoulées, son point de vue sur le spiritisme, l’idolâtrie et le meurtre n’a pas changé. « Jusqu’à votre vieillesse, je resterai le même », a-​t-​il déclaré par la bouche du prophète Isaïe (Isaïe 46:4). Soyons donc assurés qu’il nous sera profitable de respecter les principes moraux clairement énoncés dans sa Parole (Isaïe 48:17-19).

      11. Montrez par des exemples que Jéhovah tient ses promesses.

      11 Jéhovah se montre encore fidèle en tenant ses promesses. Tout ce qu’il prédit s’accomplit. Ainsi qu’il l’a déclaré, « la parole qui sort de ma bouche […] ne reviendra pas vers moi sans résultat, mais elle réalisera vraiment tout ce qui fait mon plaisir et elle accomplira à coup sûr la mission pour laquelle je l’envoie » (Isaïe 55:11). En étant fidèle à sa parole, Jéhovah témoigne de la fidélité à ses serviteurs. Il ne les laisse pas attendre avec inquiétude ce qu’il n’a pas l’intention de réaliser. Sa réputation sous ce rapport était telle que son serviteur Josué put faire ce constat : « De toutes les magnifiques promesses que Jéhovah avait faites au peuple d’Israël, pas une seule ne resta sans effet, toutes se réalisèrent » (Josué 21:45). N’ayons donc aucune crainte d’être un jour déçus parce que Jéhovah aurait manqué à l’une de ses promesses (Isaïe 49:23 ; Romains 5:5).

      12-13. En quels sens l’amour fidèle de Jéhovah est-​il « éternel » ?

      12 Comme nous l’avons signalé plus haut, l’amour fidèle de Jéhovah « est éternel » (Psaume 136:1). En quel sens ? Tout d’abord, en ce que le pardon de Jéhovah est définitif. Le chapitre 26 nous a montré que Jéhovah ne tient plus compte des péchés qu’il a pardonnés. « Tous ont péché et aucun n’arrive à atteindre la gloire de Dieu » ; aussi ne devrions-​nous pas tous être heureux que son amour fidèle soit éternel ? (Romains 3:23).

      13 Mais cet amour est éternel dans un autre sens encore. Dans sa Parole, Jéhovah promet au sujet du juste : « Il sera comme un arbre planté près de cours d’eau, un arbre qui produit des fruits quand la saison arrive, dont le feuillage ne se fane pas. Et tout ce qu’il fait réussira » (Psaume 1:3). Représentez-​vous un arbre touffu dont le feuillage ne flétrit jamais. Une vie longue, paisible et productive, voilà ce qui nous attend si nous nous délectons de la Parole de Dieu. Avec fidélité, Jéhovah accorde à ses serviteurs fidèles des bénédictions éternelles. Dans le monde juste qu’il va instaurer, les humains obéissants seront l’objet de son amour fidèle pour toujours (Révélation 21:3, 4).

      « Jéhovah n’abandonnera pas ses fidèles »

      14. Comment Jéhovah montre-​t-​il qu’il aime la fidélité de ses serviteurs ?

      14 On ne compte plus les marques de fidélité données par Jéhovah. Sa parfaite constance se traduit par une fidélité indéfectible envers ses serviteurs. « J’ai été jeune et, maintenant, je suis âgé, a écrit le psalmiste, mais je n’ai pas vu le juste abandonné ni ses enfants chercher du pain. Car Jéhovah aime la justice, et il n’abandonnera pas ses fidèles » (Psaume 37:25, 28). Bien que l’adoration lui soit due en sa qualité de Créateur, parce qu’il est fidèle Jéhovah accorde un grand prix à nos actes de fidélité (Malachie 3:16, 17 ; Révélation 4:11).

      15. Expliquez en quoi l’intervention de Jéhovah en faveur d’Israël a mis en valeur sa fidélité.

      15 Son amour fidèle amène souvent Jéhovah à secourir ses serviteurs en péril. « Il garde la vie de ses fidèles ; il les sauve de la main des méchants », confirme le psalmiste (Psaume 97:10). Voyez ce qu’il a fait pour la nation d’Israël. Après qu’il les eut sauvés miraculeusement à la mer Rouge, les Israélites lui adressèrent ce chant : « Dans ton amour fidèle, tu as guidé ce peuple que tu as racheté » (Exode 15:13). Leur salut à travers les eaux de la mer Rouge était assurément un acte d’amour fidèle de la part de Jéhovah. Aussi Moïse leur fit-​il observer : « Ce n’est pas parce que tu étais le plus nombreux de tous les peuples que Jéhovah t’a témoigné de l’affection et qu’il t’a choisi. En effet, tu étais le plus petit de tous les peuples. C’est parce que Jéhovah t’aime et qu’il respecte le serment fait à tes ancêtres que Jéhovah t’a fait sortir par sa main puissante, pour te racheter du pays où tu étais esclave, pour te délivrer du pouvoir de Pharaon, le roi d’Égypte » (Deutéronome 7:7, 8).

      16-17. a) De quelle ingratitude révoltante les Israélites ont-​ils fait preuve, mais comment Jéhovah leur a-​t-​il témoigné de la compassion ? b) Comment la majorité des Israélites ont-​ils montré ‘qu’il n’y avait plus aucun espoir de guérison pour eux’, et quel avertissement cela constitue-​t-​il pour nous ?

      16 Dans leur ensemble, les Israélites ne témoignèrent aucune reconnaissance à Jéhovah pour son amour fidèle. Après qu’il les eut secourus, « ils continuèrent à pécher contre lui en se rebellant contre le Très-Haut » (Psaume 78:17). Au fil des siècles, ils multiplièrent les actes de rébellion, délaissant Jéhovah pour se tourner vers de faux dieux et des pratiques païennes qui n’avaient pour effet que de les avilir. Pourtant, Jéhovah ne rompit pas son alliance. Par l’intermédiaire du prophète Jérémie, il alla jusqu’à implorer son peuple en ces termes : « Reviens, ô Israël, femme déloyale […]. Je ne te regarderai pas de haut avec colère, car je suis fidèle » (Jérémie 3:12). Comme nous l’avons vu au chapitre 25, la majorité des Israélites firent la sourde oreille. En fait, ils « ridiculisaient les messagers du vrai Dieu, ils méprisaient ses paroles et ils se moquaient de ses prophètes ». Tant et si bien que ‘la fureur de Jéhovah contre son peuple monta, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun espoir de guérison pour eux’ (2 Chroniques 36:15, 16).

      17 Voilà qui montre que sa fidélité n’est ni aveugle ni naïve. Certes, il est « abondant en amour fidèle » et il prend plaisir à faire miséricorde quand c’est fondé. Mais lorsqu’un transgresseur se révèle incurablement méchant, Jéhovah applique ses normes justes et le condamne. Comme cela a été dit à Moïse, « en aucun cas il ne laisse le coupable impuni » (Exode 34:6, 7).

      18-19. a) En quoi Jéhovah fait-​il acte de fidélité en punissant les méchants ? b) Comment Jéhovah témoignera-​t-​il sa fidélité à ceux de ses serviteurs qui sont morts sous la persécution ?

      18 La punition des méchants est en soi un acte de fidélité. C’est ce qui ressort du passage de la Révélation où Jéhovah commande à sept anges d’‘aller et de verser sur la terre les sept bols de la fureur de Dieu’. Lorsque le troisième ange verse son bol « dans les fleuves et les sources d’eau », ils deviennent du sang. L’ange dit alors à Jéhovah : « Toi, Celui qui est et qui était, le Fidèle, tu es juste, car tu as rendu ces jugements. Comme ils ont versé le sang des saints et des prophètes, tu leur as donné du sang à boire ; ils le méritent » (Révélation 16:1-6).

      19 Remarquez qu’au milieu de ce message de jugement l’ange appelle Jéhovah « le Fidèle ». Et pour cause : en détruisant les méchants, Jéhovah fait acte de fidélité envers ses serviteurs, dont beaucoup sont morts sous la persécution. Avec fidélité, il conserve également de ces fidèles un souvenir vivace. Il ‘désire ardemment’ les revoir, sa volonté étant, nous dit la Bible, de les récompenser en les ressuscitant (Job 14:14, 15). Non, Jéhovah n’oublie pas ses fidèles sous prétexte qu’ils ne sont plus. En réalité, « pour lui, ils sont tous vivants » (Luc 20:37, 38). Son intention de ramener à la vie ceux dont il garde le souvenir est une grande preuve de fidélité.

      Avec fidélité, Jéhovah se souviendra de ceux qui se sont montrés fidèles jusqu’à la mort, et il les ressuscitera.

      Bernard Luimes (à gauche) et Wolfgang Kusserow (au centre) : tués par les nazis.

      Moses Nyamussua (à droite) : assassiné à coups de lances par des activistes politiques.

      Le salut grâce à l’amour fidèle de Jéhovah

      20. Qui sont les « récipients de miséricorde », et comment Jéhovah se montre-​t-​il fidèle envers eux ?

      20 Tout au long de l’Histoire, Jéhovah a témoigné une fidélité remarquable aux humains fidèles. Pendant des milliers d’années, il « a supporté avec beaucoup de patience des récipients de colère méritant d’être détruits ». Dans quel but ? « Afin de faire connaître l’immensité de sa gloire à des récipients de miséricorde qu’il a préparés d’avance pour la gloire » (Romains 9:22, 23). Ces « récipients de miséricorde » sont les humains qui, ayant l’état d’esprit qu’il faut pour être sauvés, reçoivent l’onction d’esprit saint pour devenir cohéritiers de Christ dans son royaume (Matthieu 19:28). En leur ouvrant la voie du salut, Jéhovah reste également fidèle à Abraham, à qui il avait promis dans son alliance : « Par le moyen de ta descendance, toutes les nations de la terre se procureront une bénédiction, parce que tu as écouté ma voix » (Genèse 22:18).

      Des frères et sœurs d’âges et d’origines différents, le sourire aux lèvres.

      Parce que Jéhovah est fidèle, ses serviteurs fidèles ont une espérance sûre.

      21. a) Comment Jéhovah manifeste-​t-​il sa fidélité envers une « grande foule » qui doit venir de la « grande tribulation » ? b) Que vous donne envie de faire la fidélité de Jéhovah ?

      21 Jéhovah manifeste une fidélité similaire envers une « grande foule » qui doit venir de la « grande tribulation » et vivre éternellement sur la terre transformée en paradis (Révélation 7:9, 10, 14). Malgré leur imperfection, il offre à ses serviteurs l’espérance de vivre pour toujours sur la terre grâce à son plus beau témoignage de fidélité : la rançon (Jean 3:16 ; Romains 5:8). Sa fidélité attire les assoiffés de justice (Jérémie 31:3). Maintenant que vous savez qu’il est et restera indéfectiblement fidèle, ne vous sentez-​vous pas plus proche de lui ? Aussi, puisque vous désirez vous approcher de Jéhovah, répondez à son amour en étant plus résolu que jamais à le servir fidèlement.

      a On notera que le mot traduit par « fidèle » en 2 Samuel 22:26 est rendu en d’autres endroits par « amour fidèle ».

      Éléments de méditation

      • 1 Samuel 24:1-22 En épargnant le roi Saül, comment David a-​t-​il manifesté le genre de fidélité qui plaît à Jéhovah ?

      • Esther 3:7-9 ; 4:6 – 5:1 Comment, au péril de sa vie, Esther a-​t-​elle manifesté envers son peuple une fidélité comparable à celle de Dieu ?

      • Psaume 136:1-26 Que nous enseigne ce psaume sur l’amour fidèle de Jéhovah ?

      • Abdias 1-4, 10-16 Comment la fidélité de Jéhovah à son peuple l’a-​t-​elle incité à punir les Édomites pour leur attitude infidèle ?

  • « Connaître l’amour du Christ »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Le visage plein de compassion de Jésus.

      CHAPITRE 29

      « Connaître l’amour du Christ »

      1-3. a) Pourquoi Jésus a-​t-​il voulu être comme son Père ? b) Quelles expressions de l’amour de Jésus allons-​nous considérer ?

      AVEZ-​VOUS déjà vu un petit garçon qui essaie de ressembler à son père ? Il copie sa démarche, son langage, ses gestes. Avec le temps, il en vient même à assimiler ses valeurs morales et spirituelles. S’il veut être comme papa, c’est parce qu’il l’aime et qu’il l’admire.

      2 Dévoilant ses sentiments envers son Père céleste, Jéhovah, Jésus a dit un jour : « J’aime le Père » (Jean 14:31). Personne ne peut d’ailleurs l’aimer plus que lui. N’était-​il pas en sa compagnie longtemps avant l’apparition de toute autre créature ? Par amour pour son Père, Jésus a voulu lui ressembler (Jean 14:9).

      3 Précédemment dans ce livre, nous avons rappelé quelle image parfaite il en a donnée sous le rapport de la puissance, de la justice et de la sagesse. Qu’en est-​il de l’amour ? Arrêtons-​nous sur trois expressions de l’amour de Jésus : l’abnégation, la tendre compassion et la volonté de pardonner.

      « Personne n’a de plus grand amour »

      4. Comment Jésus a-​t-​il donné le plus bel exemple humain d’amour empreint d’abnégation ?

      4 Jésus a laissé un remarquable exemple d’amour empreint d’abnégation. L’abnégation, c’est faire passer avec désintéressement les besoins et les préoccupations des autres avant les siens. Comment Jésus a-​t-​il manifesté cette qualité ? Ainsi qu’il l’a expliqué, « personne n’a de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis » (Jean 15:13). En offrant sa vie parfaite pour nous de son plein gré, il a accompli le plus beau geste d’amour jamais attribué à un humain. Mais il a donné bien d’autres preuves de son abnégation.

      5. À quel sacrifice plein d’amour le Fils de Dieu a-​t-​il consenti en quittant les cieux ?

      5 Avant sa vie humaine, le Fils de Dieu occupait un rang éminent dans les cieux. Il côtoyait intimement Jéhovah et une multitude de créatures spirituelles. Ces avantages personnels, il y a renoncé pour ‘se dépouiller lui-​même, prendre la forme d’un esclave et devenir un humain’ (Philippiens 2:7). Volontairement, il est venu vivre parmi des humains pécheurs, dans un monde « au pouvoir du méchant » (1 Jean 5:19). N’était-​ce pas un sacrifice plein d’amour de la part du Fils de Dieu ?

      6-7. a) Comment Jésus a-​t-​il manifesté un amour empreint d’abnégation pendant son ministère ? b) Quel exemple émouvant d’amour désintéressé Jean 19:25-27 relate-​t-​il ?

      6 Sur la terre, son ministère a été marqué par l’abnégation. Avec un désintéressement total, Jésus s’absorbait tellement dans son service qu’il en sacrifiait les commodités normales. « Les renards ont des tanières et les oiseaux ont des nids, a-​t-​il dit un jour, mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où poser la tête » (Matthieu 8:20). Excellent charpentier, il aurait pu se réserver un peu de temps pour se bâtir une maison confortable ou pour fabriquer de beaux meubles dont la vente lui aurait rapporté de l’argent. Mais il n’a pas employé ses dons à l’acquisition de biens matériels.

      7 Jean 19:25-27 relate un exemple particulièrement émouvant de son amour empreint d’abnégation. La scène se passe l’après-midi de sa mort, tandis qu’il agonise sur le poteau de supplice. Songez à tout ce qui doit le préoccuper à ce moment : ses disciples, l’œuvre de prédication et, surtout, son intégrité et l’effet qu’elle aura sur le nom de son Père. L’avenir de l’humanité tout entière dépend de lui ! Pourtant, peu avant d’expirer, Jésus pense également à sa mère, Marie, qui est, semble-​t-​il, déjà veuve. Il demande à l’apôtre Jean de veiller sur elle comme sur sa propre mère, ce que l’apôtre fera en la prenant chez lui. Jésus s’est soucié des besoins physiques et spirituels de sa mère. Quelle tendre manifestation d’amour désintéressé !

      « Il fut pris de pitié »

      8. Quel est le sens du mot grec par lequel la Bible décrit la compassion de Jésus ?

      8 Comme son Père, Jésus était compatissant. Les Écritures le décrivent comme quelqu’un que sa grande sensibilité aux malheurs des autres portait à agir en leur faveur. Quand elle le montre « pris de pitié », la Bible utilise un terme qui, selon un helléniste, « définit […] un sentiment qui saisit l’homme au plus profond de son être. Il s’agit du mot grec le plus puissant pour exprimer un sentiment de compassion ». Considérons quelques situations où sa profonde compassion a poussé Jésus à agir.

      9-10. a) Quelle situation a amené Jésus et ses apôtres à rechercher un endroit tranquille ? b) Comment Jésus a-​t-​il réagi quand une foule est venue troubler sa tranquillité, et pourquoi ?

      9 Poussé à répondre à des besoins spirituels. Le récit de Marc 6:30-34 révèle ce qui suscitait le plus la pitié de Jésus. Représentez-​vous la scène. Les apôtres viennent d’achever une grande tournée de prédication, et ils sont tout heureux de raconter à Jésus ce qu’ils ont vu et entendu. Avant même qu’ils aient le temps de se restaurer, une grande foule se forme. Toujours attentif, Jésus remarque que ses compagnons sont fatigués. Aussi leur dit-​il : « Allons à part, dans un endroit isolé, pour que vous vous reposiez un peu. » Prenant un bateau, ils traversent la pointe nord de la mer de Galilée, à la recherche d’un coin tranquille. Mais la foule les a vus partir. D’autres l’ont également appris. Tous se mettent donc à courir le long de la côte, si bien qu’ils devancent l’embarcation !

      10 Jésus est-​il irrité qu’on ne le laisse pas tranquille ? Pas du tout. Le spectacle de ces milliers de personnes qui l’attendent le remue. Marc écrira : « Jésus vit une grande foule et il fut pris de pitié pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors il commença à leur enseigner beaucoup de choses. » Jésus voit tous ces gens comme autant de nécessiteux du point de vue spirituel. Ils sont comme des brebis qui errent désespérément, sans berger pour les guider ou les protéger. Jésus sait que les chefs religieux au cœur sec négligent les petites gens alors qu’ils sont censés les faire paître avec bienveillance (Jean 7:47-49). Très ému, il se met à enseigner la foule au sujet du « royaume de Dieu » (Luc 9:11). Remarquez qu’il est pris de pitié avant de connaître leur réaction à son enseignement. Autrement dit, c’est parce qu’il éprouve pour eux une tendre compassion qu’il les enseigne, et non l’inverse.

      Plein de compassion, Jésus touche un lépreux, sous les yeux effarés de la foule.

      ‘Il tendit la main et le toucha.’

      11-12. a) Comment considérait-​on les lépreux aux temps bibliques, mais comment Jésus a-​t-​il réagi quand un homme « plein de lèpre » l’a abordé ? b) Qu’a dû éprouver le lépreux quand Jésus l’a touché, et quel témoignage d’un médecin aide à l’imaginer ?

      11 Poussé à soulager les souffrances. Percevant sa compassion, des gens atteints de toutes sortes de maux se sentaient attirés par Jésus. Cela ressort particulièrement bien de l’épisode où Jésus, suivi par des foules, est abordé par un homme « plein de lèpre » (Luc 5:12). Aux temps bibliques, on mettait les lépreux en quarantaine pour prévenir la contagion (Nombres 5:1-4). Les rabbins ont cependant fini par imposer une conception implacable de la lèpre en même temps que des règles draconiennesa. Mais notez la réaction de Jésus : « Un lépreux vint vers lui et le supplia à genoux en disant : “Si tu le veux, tu peux me rendre pur.” Jésus fut ému de pitié. Il tendit la main, le toucha et lui dit : “Je le veux ! Deviens pur.” Sa lèpre disparut immédiatement, et il devint pur » (Marc 1:40-42). Jésus sait que ce lépreux n’a pas le droit d’être là. Pourtant, il ne le renvoie pas. Il est même si ému qu’il fait un geste impensable : il le touche !

      12 Avez-​vous une idée de ce que ce geste représentait pour le lépreux ? Le docteur Paul Brand, léprologue, raconte ce qui lui est arrivé en Inde un jour qu’il soignait un lépreux. Pendant l’examen, il a posé sa main sur l’épaule de son malade tout en lui expliquant, par l’intermédiaire d’un interprète, le traitement à suivre. Soudain, le lépreux s’est mis à pleurer. « J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? » s’est inquiété le médecin. « Non, docteur, a répondu l’interprète après avoir interrogé le jeune homme. Il dit qu’il pleure parce que vous l’avez pris par l’épaule. Cela fait des années que personne ne l’a touché. » Pour le lépreux que Jésus a touché, le bienfait fut encore plus grand, puisqu’il fut guéri de la maladie qui faisait de lui un paria.

      13-14. a) Quel convoi Jésus a-​t-​il croisé en arrivant à Naïn, et qu’y avait-​il de particulièrement triste dans cette situation ? b) Qu’a fait Jésus par compassion pour la veuve de Naïn ?

      13 Poussé à soulager le chagrin. Jésus ressentait vivement la peine des autres. Voyez l’épisode relaté en Luc 7:11-15. Jésus en est à environ la moitié de son ministère. Non loin de la porte de Naïn, ville galiléenne, il croise un convoi funèbre. Les circonstances sont particulièrement dramatiques. Le mort est un jeune homme, fils unique d’une veuve. Cette femme a donc probablement déjà suivi une telle procession, lors de la disparition de son mari. Et à présent son fils, son seul soutien peut-être. On peut penser qu’il y a là, avec la foule, des pleureuses qui chantent des lamentations et des musiciens qui jouent des airs funèbres (Jérémie 9:17, 18 ; Matthieu 9:23). Mais Jésus ne voit que cette mère accablée qui sans doute marche près de la civière sur laquelle repose son fils.

      14 Jésus est « ému de pitié ». « Ne pleure plus », lui dit-​il d’un ton rassurant. Sans y avoir été invité, il s’avance et touche la civière. Les porteurs s’arrêtent, et avec eux peut-être toute la procession. Avec autorité, Jésus s’adresse au corps sans vie : « Jeune homme, je te le dis : Lève-​toi ! » Que se passe-​t-​il alors ? Comme tiré d’un profond sommeil, ‘le mort se redresse et commence à parler’ ! L’Évangile ajoute ces paroles touchantes : « Et Jésus le donna à sa mère. »

      15. a) Comme le montrent les récits bibliques évoquant les élans de pitié de Jésus, comment se traduit la compassion ? b) Comment pouvons-​nous imiter Jésus sous ce rapport ?

      15 Que nous apprennent ces récits ? Notez que, chaque fois, la compassion s’est traduite en actes. Jésus ne pouvait voir le malheur des autres sans être pris de pitié, et il ne pouvait éprouver de pitié sans agir. Comment pouvons-​nous l’imiter ? Étant chrétiens, nous sommes tenus de prêcher la bonne nouvelle et de faire des disciples. Bien que nous le fassions d’abord par amour pour Dieu, n’oublions pas qu’il s’agit aussi d’une œuvre de compassion. Si, à l’exemple de Jésus, nous nous émouvons du sort des autres, notre cœur nous poussera à ne ménager aucun effort pour leur parler de la bonne nouvelle (Matthieu 22:37-39). En ce qui concerne nos compagnons chrétiens malades ou endeuillés, nous sommes évidemment incapables de les soulager par des guérisons miraculeuses ou des résurrections. Par contre, nous pouvons concrétiser notre compassion par des paroles bienveillantes ou une aide pratique adaptée (Éphésiens 4:32).

      « Père, pardonne-​leur »

      16. Qu’est-​ce qui montre que, même sur le poteau de supplice, Jésus était prêt à pardonner ?

      16 Jésus a imité parfaitement l’amour de son Père sous un autre aspect important : en étant « prêt à pardonner » (Psaume 86:5). Prêt à pardonner jusque sur le poteau de supplice. Soumis à une mort infamante, les mains et les pieds percés de clous, a-​t-​il demandé à Jéhovah de punir ses bourreaux ? Tout au contraire, on relève dans ses dernières paroles : « Père, pardonne-​leur, car ils ne savent pas ce qu’ils fontb » (Luc 23:34).

      17-19. De quelles manières Jésus a-​t-​il montré à l’apôtre Pierre qu’il lui pardonnait de l’avoir renié trois fois ?

      17 La manière dont Jésus a pardonné à l’apôtre Pierre est peut-être encore plus touchante. Pierre l’aime, c’est incontestable. N’affirme-​t-​il pas, en cette nuit du 14 nisan : « Seigneur, je suis prêt à aller en prison avec toi et à mourir avec toi. » Pourtant, à peine quelques heures plus tard, à trois reprises il nie le connaître. La Bible nous révèle ce qui se passe la troisième fois : ‘Le Seigneur se tourne et regarde Pierre dans les yeux.’ Écrasé par son péché, celui-ci ‘sort et pleure amèrement’. Quand Jésus meurt, dans la journée, sans doute l’apôtre se demande-​t-​il si son Seigneur lui a pardonné (Luc 22:33, 61, 62).

      18 Il n’a pas à attendre longtemps pour le savoir. Ressuscité le matin du 16 nisan, Jésus vient le voir le jour même, semble-​t-​il (Luc 24:34 ; 1 Corinthiens 15:4-8). Pourquoi une telle attention envers celui qui l’a renié avec tant de véhémence ? Peut-être veut-​il assurer à l’apôtre repentant que son Seigneur lui garde son amour et son estime. Mais il va faire plus encore pour le tranquilliser.

      19 Quelque temps plus tard, Jésus apparaît aux disciples à la mer de Galilée. En cette circonstance, il demande trois fois à Pierre (qui l’a renié trois fois) s’il l’aime. La troisième fois, l’apôtre lui répond : « Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que j’ai de l’affection pour toi. » Et c’est vrai que Jésus, qui lit dans les cœurs, sait parfaitement l’affection que Pierre lui porte. Mais il lui donne là l’occasion d’affirmer cet amour. Par ailleurs, il le charge de ‘nourrir ses petites brebis’ (Jean 21:15-17). Il a déjà fait de lui un prédicateur (Luc 5:10). Voilà à présent qu’il lui confie une nouvelle et lourde responsabilité, celle de prendre soin de ses futurs disciples. Quelle marque de confiance ! Peu de temps après, il le placera au premier plan dans l’activité des disciples (Actes 2:1-41). On imagine combien Pierre dut être soulagé de savoir que Jésus lui avait pardonné et qu’il lui faisait toujours confiance.

      Connaissez-​vous l’amour du Christ ?

      20-21. Comment parvient-​on à vraiment « connaître l’amour du Christ » ?

      20 La Parole de Jéhovah ne décrit-​elle pas l’amour du Christ de bien belle façon ? Mais comment répondre à cet amour ? La Bible nous invite à « connaître l’amour du Christ, qui surpasse la connaissance » (Éphésiens 3:19). Comme nous venons de le voir, en nous racontant la vie et le ministère de Jésus, les Évangiles nous en disent long sur son amour. Mais cela ne suffit pas pour vraiment « connaître l’amour du Christ ».

      21 Le mot grec traduit par « connaître » signifie connaître « de façon pratique, par l’expérience ». Pour être en mesure de vraiment comprendre les sentiments de Jésus, il faut donc aimer comme il aimait — en se dépensant pour les autres avec abnégation, en répondant à leurs besoins par compassion et en leur pardonnant de tout cœur. C’est de cette façon, par l’expérience, que nous ‘connaîtrons l’amour du Christ, qui surpasse la connaissance’. Enfin, n’oublions pas que, plus nous ressemblerons au Christ, plus nous nous approcherons de celui qu’il a imité parfaitement, notre Dieu d’amour, Jéhovah.

      a Les lois rabbiniques interdisaient de s’approcher à moins de 4 coudées (environ 1,80 mètre) d’un lépreux en temps normal, à moins de 100 coudées (environ 45 mètres) quand il y avait du vent. Le Midrash Rabba parle d’un rabbin qui se cachait des lépreux, et d’un autre qui leur jetait des pierres pour les tenir à l’écart. Les lépreux souffraient donc de se sentir rejetés, méprisés, indésirables.

      b Absente de quelques manuscrits anciens, la première partie de Luc 23:34 figure en revanche dans beaucoup d’autres faisant autorité. C’est la raison pour laquelle ces paroles de Jésus se retrouvent dans la plupart des Bibles, dont la Traduction du monde nouveau. Sans doute Jésus parlait-​il des soldats romains qui l’avaient mis au poteau et qui, ignorant sa véritable identité, ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Peut-être pensait-​il aussi aux Juifs qui avaient réclamé son exécution mais qui auraient plus tard foi en lui (Actes 2:36-38). Les chefs religieux à l’origine de son exécution, eux, étaient évidemment bien plus répréhensibles, car ils avaient agi en toute connaissance de cause et avec préméditation. Pour bon nombre d’entre eux, aucun pardon n’était possible (Jean 11:45-53).

      Éléments de méditation

      • Matthieu 9:35-38 De quelle façon importante Jésus exprimait-​il sa pitié, sa compassion, et quel effet cela devrait-​il avoir sur nous ?

      • Jean 13:34, 35 Pourquoi est-​il important que nous imitions l’amour du Christ ?

      • Romains 15:1-6 Comment pouvons-​nous manifester l’état d’esprit désintéressé du Christ ?

      • 2 Corinthiens 5:14, 15 Quelle influence notre reconnaissance pour la rançon devrait-​elle avoir sur notre conception de la vie, nos objectifs et nos activités ?

  • « Continuez à vivre dans l’amour »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Des frères et sœurs discutent joyeusement après une réunion de l’assemblée.

      CHAPITRE 30

      « Continuez à vivre dans l’amour »

      1-3. Que retire-​t-​on à aimer comme Jéhovah ?

      « IL Y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20:35). Cette formule de Jésus énonce une grande vérité : l’amour désintéressé porte en lui sa récompense. S’il y a beaucoup de bonheur à recevoir de l’amour, il y en a plus encore à en donner.

      2 Notre Père céleste le sait mieux que quiconque. Comme nous l’avons vu tout au long de cette partie, il est l’exemple suprême d’amour. Personne n’a accompli de plus beaux gestes d’amour ; personne n’aime depuis plus longtemps que lui. Il est donc, logiquement, le « Dieu heureux » (1 Timothée 1:11).

      3 Le Dieu d’amour veut que nous cherchions à lui ressembler, surtout pour ce qui est d’aimer. « Devenez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés, lisons-​nous en Éphésiens 5:1, 2, et continuez à vivre dans l’amour. » Quand on aime comme Jéhovah, on ressent le grand bonheur de donner. On a également la satisfaction de savoir qu’on lui plaît, puisqu’il nous convie dans sa Parole à nous « aimer les uns les autres » (Romains 13:8). Mais il y a d’autres raisons encore de ‘continuer à vivre dans l’amour’.

      Pourquoi l’amour est primordial

      Le sourire aux lèvres, un frère âgé tapote amicalement l’épaule d’un jeune frère.

      L’amour nous porte à exprimer notre confiance dans nos frères.

      4-5. Pourquoi est-​il important que les chrétiens se manifestent un amour empreint d’abnégation ?

      4 Pourquoi est-​il important de témoigner de l’amour à ceux qui partagent notre foi ? Tout simplement parce que l’amour est l’essence du vrai christianisme. Sans amour, nous ne pouvons être proches de nos frères, et surtout nous ne sommes rien aux yeux de Jéhovah. Voyons comment sa Parole confirme ces deux vérités.

      5 La dernière nuit de sa vie terrestre, Jésus a dit à ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-​vous les uns les autres. Par là tous sauront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13:34, 35). « Comme je vous ai aimés » : c’est donc un amour semblable à celui de Jésus qu’il nous est commandé de manifester. Le chapitre 29 a mis en évidence le bel amour empreint d’abnégation qui incitait Jésus à faire passer les besoins et les intérêts d’autrui avant les siens. C’est un tel amour qu’il nous faut pratiquer, et d’une manière si éclatante qu’il se remarque jusqu’au dehors de l’assemblée chrétienne. L’amour fraternel qui pousse au sacrifice constitue la marque distinctive des authentiques disciples du Christ.

      6-7. a) Comment savons-​nous que la Parole de Jéhovah accorde une valeur considérable au fait d’aimer ? b) Dans ses paroles consignées en 1 Corinthiens 13:4-8, sur quel aspect de l’amour Paul se concentre-​t-​il ?

      6 Et si l’amour nous fait défaut ? ‘Si je n’ai pas l’amour, a dit l’apôtre Paul, je suis un gong qui résonne ou une cymbale qui retentit’ (1 Corinthiens 13:1). Une cymbale qui retentit produit un bruit assourdissant. Et que dire d’un « gong qui résonne » ! L’individu dépourvu d’amour a tout d’un instrument de musique dont le tintamarre fait fuir plutôt qu’il n’attire. Comment pourrait-​il avoir des liens étroits avec les autres ? Paul ajoute : « Si j’ai toute la foi qu’il faut pour déplacer des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien » (1 Corinthiens 13:2). Vous rendez-vous compte ? Quelles que soient les œuvres, sans l’amour on n’est « rien » ! N’est-​il pas évident que la Parole de Jéhovah accorde une valeur considérable au fait d’aimer ?

      7 Comment manifester cette qualité précieuse dans nos rapports avec autrui ? L’examen de 1 Corinthiens 13:4-8 va nous le montrer. Dans ce passage, l’apôtre Paul ne se concentre pas sur l’amour que Dieu nous porte ou que nous lui portons, mais sur l’amour que nous devons nous témoigner les uns aux autres. Il énumère un certain nombre de choses que l’amour est ou n’est pas.

      L’amour : ce qu’il est

      8. Quelle est l’utilité de la patience dans nos rapports avec autrui ?

      8 « L’amour est patient. » La patience consiste notamment à supporter les autres (Colossiens 3:13). En avons-​nous besoin dans nos rapports entre chrétiens ? Soyons réalistes : il est inévitable que parfois des créatures imparfaites se côtoyant de près s’irritent mutuellement. La patience permet de supporter ces égratignures sans troubler la paix de l’assemblée.

      9. De quelles façons pouvons-​nous témoigner de la bonté aux autres ?

      9 « L’amour est […] bon. » La bonté se traduit en actes et en paroles. L’amour nous incite à chercher des moyens de manifester cette qualité, principalement envers ceux qui en ont le plus besoin. Ce peut être un chrétien âgé, pour qui une visite encourageante romprait la solitude ; une sœur qui élève seule ses enfants, ou dont le mari ne partage pas la foi, et qui a besoin d’aide ; un compagnon malade ou en proie à d’autres difficultés et à qui les paroles bienveillantes d’un ami fidèle feraient du bien (Proverbes 12:25 ; 17:17). De telles marques de bonté spontanée disent la sincérité de notre amour (2 Corinthiens 8:8).

      10. Comment l’amour nous aide-​t-​il à défendre et à dire la vérité, même quand ce n’est pas facile ?

      10 « L’amour […] trouve de la joie dans la vérité. » Ou, selon une autre version, il « se place du côté de la vérité et se réjouit lorsqu’elle triomphe ». L’amour incite à défendre la vérité et à ‘se dire la vérité l’un à l’autre’ (Zacharie 8:16). Quelqu’un qui nous est cher a-​t-​il commis un péché grave ? Par amour pour Jéhovah, et pour la personne en question, nous soutiendrons les principes divins plutôt que vouloir taire ou justifier ce méfait ou, pire, raconter des mensonges. La vérité peut évidemment être pénible à accepter. Mais pour le bien de celui que nous aimons, nous voudrons qu’il reçoive et accepte la correction bienveillante de Dieu (Proverbes 3:11, 12). L’amour chrétien nous impose par ailleurs de « bien nous conduire en toutes choses » (Hébreux 13:18).

      11. Puisque l’amour « supporte tout », quelle attitude devrions-​nous cultiver envers les manquements de nos compagnons chrétiens ?

      11 « L’amour […] supporte tout. » Littéralement, « tout il couvre » (Nouveau Testament interlinéaire grec/français, par M. Carrez). Il « couvre une multitude de péchés », précise 1 Pierre 4:8. Le chrétien qui aime ne se complaît donc pas à dévoiler les moindres imperfections et manquements de ses frères. De nature mineure pour la plupart, ces erreurs peuvent être couvertes par l’amour (Proverbes 10:12 ; 17:9).

      12. Comment l’apôtre Paul a-​t-​il montré qu’il ‘attendait le meilleur’ de Philémon, et quelle leçon en tirons-​nous ?

      12 « L’amour […] croit tout. » Selon Parole vivante, « aimer, c’est faire confiance à l’autre et attendre le meilleur de lui ». Nous ne sommes donc pas indûment suspicieux, doutant systématiquement des mobiles de nos frères. L’amour nous incite à ‘leur faire confiance et à attendre le meilleur d’euxa’. Voyez l’exemple de Paul. Dans sa lettre à Philémon, il encourage celui-ci à accueillir aimablement Onésime, un esclave fugitif devenu chrétien et qui est de retour. Plutôt que de forcer la main à Philémon, il en appelle à son amour, se disant convaincu qu’il fera ce qui est bien : « Comme je suis persuadé que tu feras ce que je t’ai demandé, je t’écris en sachant que tu feras même davantage que ce que je dis » (verset 21). Quand l’amour nous incite à exprimer pareille confiance en nos frères, ils sont enclins à donner le meilleur d’eux-​mêmes.

      13. Comment pouvons-​nous montrer que nous espérons ce qu’il y a de mieux pour nos frères ?

      13 « L’amour […] espère tout. » À la confiance, l’amour ajoute l’optimisme. Il nous fait espérer ce qu’il y a de mieux pour nos frères. Si l’un d’entre eux « fait un faux pas sans s’en rendre compte », nous espérons qu’il réagira favorablement aux efforts bienveillants fournis pour le redresser (Galates 6:1). Nous gardons également bon espoir que ceux dont la foi s’est affaiblie se rétabliront et, avec patience, nous faisons notre possible pour qu’ils s’affermissent (Romains 15:1 ; 1 Thessaloniciens 5:14). Si quelqu’un qui nous est cher s’égare, même alors nous n’abandonnons pas l’espoir qu’il revienne un jour à la raison et cherche de nouveau Jéhovah, comme le fils perdu de l’exemple de Jésus (Luc 15:17, 18).

      14. Comment notre endurance peut-​elle être mise à l’épreuve à l’intérieur de l’assemblée, et en quoi l’amour est-​il utile dans de telles situations ?

      14 « L’amour […] endure tout. » L’endurance permet de tenir ferme malgré les déceptions et les difficultés. Celles-ci ne viennent d’ailleurs pas toujours de l’extérieur. L’épreuve surgit parfois du sein même de l’assemblée. À cause de l’imperfection, nos frères sont susceptibles de nous décevoir. Ce sera une remarque irréfléchie qui nous a blessés, une situation interne qui n’est pas traitée comme elle le devrait de notre point de vue, la conduite irritante — et selon nous indigne d’un chrétien — d’un frère respecté (Proverbes 12:18). Allons-​nous pour autant quitter l’assemblée et cesser de servir Jéhovah ? Pas si nous aimons. Car l’amour nous empêchera d’être aveuglés par les manquements d’un frère, au point de ne plus rien voir de bon en lui ni même dans l’assemblée tout entière. L’amour nous permet de rester fidèles à Dieu et attachés à l’assemblée, quoi que dise ou fasse n’importe quel humain imparfait (Psaume 119:165).

      L’amour : ce qu’il n’est pas

      15. Qu’est-​ce que la jalousie déplacée, et comment l’amour prévient-​il ce sentiment destructeur ?

      15 « L’amour n’est pas jaloux. » Une jalousie déplacée pourrait nous faire envier ce qu’ont les autres — biens, responsabilités ou capacités. Non réprimé, ce sentiment égoïste et destructeur peut briser la paix d’une assemblée. Qu’est-​ce qui nous aidera à refouler toute tendance à l’envie ? (Jacques 4:5). L’amour. L’amour, qui nous incite à nous réjouir avec ceux qui semblent disposer d’avantages que nous n’avons pas (Romains 12:15). L’amour, qui nous empêche aussi de prendre comme un affront les éloges adressés à un autre pour une aptitude ou une réussite sortant de l’ordinaire.

      16. Si nous aimons vraiment nos frères, pourquoi ne nous vanterons-​nous pas de ce que nous accomplissons au service de Jéhovah ?

      16 « L’amour […] ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil. » Il nous retient de faire étalage de nos talents ou de nos réussites. Si nous aimons vraiment nos frères, comment pourrions-​nous être sans cesse en train d’afficher nos succès dans le ministère ou nos responsabilités au sein de l’assemblée ? Pareille vantardise risque de décourager les autres en leur donnant un sentiment d’infériorité. L’amour nous interdit de nous vanter de ce que Dieu nous permet d’accomplir à son service (1 Corinthiens 3:5-9). Du reste, il « ne se gonfle pas d’orgueil » ou, selon La Bible en français courant, « n’est pas prétentieux ». Il nous empêche donc d’avoir une haute opinion de nous-​mêmes (Romains 12:3).

      17. Quels égards l’amour nous incite-​t-​il à avoir pour les autres, ce qui exclut quel genre de conduite ?

      17 « L’amour […] ne fait rien d’inconvenant. » L’inconvenance se traduit par une conduite indécente ou choquante. C’est un manque d’amour : un pur mépris pour les sentiments et le bien-être des autres. L’amour, au contraire, suppose une amabilité qui porte aux égards. Il nous détermine aux bonnes manières, à une conduite qui plaît à Dieu et au respect de nos frères. Il exclut toute « conduite honteuse », tout comportement susceptible de heurter ou d’offenser nos compagnons (Éphésiens 5:3, 4).

      18. Pourquoi, quand on aime, n’exige-​t-​on pas que tout soit fait comme on l’entend ?

      18 « L’amour […] ne cherche pas ses propres intérêts. » Une autre version dit qu’il « ne cherche pas à imposer son opinion ». Quand on aime, on n’exige pas que tout soit fait comme on l’entend, comme si l’on avait toujours raison. On ne manipule pas les gens en usant de sa force de persuasion pour leur faire baisser pavillon. Pareil entêtement est symptomatique de l’orgueil, dont la Bible nous avertit qu’il précède le « désastre » (Proverbes 16:18). Si nous aimons vraiment nos frères, nous respecterons leurs points de vue et serons disposés à céder quand il y a lieu. Une attitude conciliante est conforme à ces paroles de Paul : « Que chacun continue à chercher, non pas son avantage personnel, mais celui de l’autre » (1 Corinthiens 10:24).

      19. Comment l’amour nous aide-​t-​il à bien réagir aux offenses ?

      19 « L’amour […] ne s’irrite pas […], ne tient pas compte des torts subis. » Celui qui aime ne s’irrite pas facilement de ce qu’on lui dit ou fait. S’il est normal d’être contrariés quand on nous offense et parfois légitime de nous mettre en colère, l’amour nous empêche de rester dans cet état (Éphésiens 4:26, 27). Nous ne tenons pas non plus une sorte de comptabilité des paroles et des actions qui nous ont blessés, de façon à ne pas les oublier. L’amour nous pousse au contraire à imiter Jéhovah qui, comme nous l’avons vu au chapitre 26, pardonne quand il est fondé à le faire, et oublie, en ce sens qu’il ne nous reproche plus jamais ces péchés. Ne sommes-​nous pas heureux que notre Dieu d’amour ‘ne tienne pas compte des torts subis’ ?

      20. Comment devrions-​nous réagir quand l’un de nos frères se retrouve dans une situation difficile pour avoir cédé au péché ?

      20 « L’amour […] ne se réjouit pas de l’injustice. » Selon d’autres leçons, il « ne jubile pas des péchés d’autrui » ou il « n’est jamais heureux que d’autres tournent mal ». Puisque l’amour ne trouve pas de plaisir dans l’injustice, nous ne fermons les yeux sur aucun comportement immoral. Cependant, si l’un de nos frères se retrouve dans une situation difficile pour avoir cédé au péché, l’amour nous empêche de nous en réjouir en estimant qu’il n’a que ce qu’il mérite (Proverbes 17:5). Nous nous réjouissons, en revanche, qu’un pécheur prenne le chemin du rétablissement spirituel.

      Un « chemin extraordinaire »

      21-23. a) Que voulait dire Paul en écrivant que « l’amour ne disparaît jamais » ? b) De quoi sera-​t-​il question dans le dernier chapitre ?

      21 « L’amour ne disparaît jamais. » Que voulait dire Paul ? Dans le contexte, il parlait des dons de l’esprit à l’œuvre parmi les premiers chrétiens, dons qui attestaient la faveur de Dieu sur la toute jeune assemblée. Tous n’avaient pas le pouvoir de guérir, de prophétiser ou de parler en langues, mais ce n’était pas important, puisque ces dons miraculeux étaient appelés à disparaître. Par contre, quelque chose demeurerait, que tous les chrétiens pouvaient cultiver et qui surpassait n’importe quel don miraculeux en qualité et en durée. Paul le qualifiait de ‘chemin extraordinaire’ (1 Corinthiens 12:31). C’était l’amour.

      22 L’amour chrétien qu’a décrit Paul « ne disparaît jamais », autrement dit il n’aura pas de fin. Aujourd’hui encore, c’est à cet amour fraternel empreint d’abnégation qu’on reconnaît les vrais disciples de Jésus. N’est-​il pas palpable dans les assemblées des adorateurs de Jéhovah du monde entier ? Il existera éternellement, puisque Jéhovah promet la vie éternelle à ses serviteurs fidèles (Psaume 37:9-11, 29). Aussi, faisons tout pour ‘continuer à vivre dans l’amour’. Nous connaîtrons le grand bonheur qu’il y a à donner et, surtout, nous continuerons à vivre — et à aimer — pour l’éternité, comme notre Dieu d’amour, Jéhovah.

      On reconnaît les serviteurs de Jéhovah à l’amour qu’ils se témoignent.

      23 Dans ce chapitre qui conclut la partie consacrée à l’amour, nous venons de voir comment nous aimer les uns les autres. Mais, étant donné tous les bienfaits que nous procure l’amour de Jéhovah — sans compter sa puissance, sa justice et sa sagesse —, ne serait-​il pas normal que nous cherchions à savoir comment montrer à Jéhovah que nous l’aimons ? Ce sera l’objet du dernier chapitre.

      a L’amour chrétien n’est pas naïf pour autant. La Bible nous recommande en effet d’‘avoir l’œil sur ceux qui créent des divisions et des situations qui font trébucher, et de les éviter’ (Romains 16:17).

      Éléments de méditation

      • 2 Corinthiens 6:11-13 Que signifie ‘ouvrir tout grand son cœur’, et comment le faire en pratique ?

      • 1 Pierre 1:22 Comment ces paroles indiquent-​elles que nous devons aimer nos compagnons chrétiens d’un amour sincère et chaleureux ?

      • 1 Jean 3:16-18 Comment donner la preuve que l’« amour pour Dieu » demeure en nous ?

      • 1 Jean 4:7-11 Pour quelle raison fondamentale aimons-​nous nos frères ?

  • « Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Des frères et sœurs en train de chanter un cantique lors d’une réunion.

      CHAPITRE 31

      « Approchez-​vous de Dieu, et il s’approchera de vous »

      1-3. a) Que révèlent sur la nature humaine les relations qui s’établissent entre des parents et leur bébé ? b) Quel processus naturel se produit quand on nous témoigne de l’amour, et quelle question importante cela nous amène-​t-​il à nous poser ?

      LES parents aiment voir leur bébé sourire. Penchés sur lui, ils lui murmurent des cajoleries avec force mimiques. La réaction qu’ils guettent ne se fait pas attendre : la bouche se fend largement, creusant deux fossettes dans le petit visage épanoui. À sa manière, ce sourire est un message d’affection, l’expression d’un amour naissant en réponse à celui des parents.

      2 Le sourire du nouveau-né reflète une caractéristique importante de la nature humaine, celle qui consiste à répondre à l’amour par l’amour. Nous sommes faits ainsi (Psaume 22:9). Cette faculté mûrit avec l’âge. Peut-être vous rappelez-​vous les marques d’amour que vous avez reçues de vos proches depuis votre enfance. Elles ont fait germer en vous un tendre sentiment qui s’est développé jusqu’à se traduire en actes. Vous avez aimé en retour. Nos relations avec Jéhovah Dieu relèvent-​elles de ce processus ?

      3 « Nous aimons, dit la Bible, parce qu’il nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). Les parties 1 à 3 de ce livre vous auront rappelé que Jéhovah Dieu a exercé sa puissance, sa justice et sa sagesse avec amour, pour votre bien ; la quatrième partie, qu’il a manifesté directement son amour envers les humains, et envers vous personnellement, de bien des manières remarquables. D’où cette question, peut-être la plus cruciale que vous puissiez vous poser : comment vais-​je répondre à l’amour de Jéhovah ?

      Ce que signifie aimer Dieu

      4. Quelle idée erronée de ce que signifie aimer Dieu beaucoup ont-​ils ?

      4 Jéhovah, qui en est l’initiateur, sait parfaitement que l’amour a le prodigieux pouvoir d’inciter les autres à donner le meilleur d’eux-​mêmes. Voilà pourquoi, malgré l’incessant esprit de rébellion des humains infidèles, il n’a jamais douté que certains répondraient à son amour. Et des millions l’ont fait. Malheureusement, les religions du monde corrompu ont si mal enseigné ce que signifie aimer Dieu, que beaucoup de croyants semblent réduire cette notion à un sentiment qui s’exprime en paroles. Il peut effectivement en être ainsi au début, tout comme le sourire sera la première manifestation d’amour d’un bébé pour ses parents. Mais chez l’individu mûr, aimer va plus loin.

      5. Quelle définition la Bible donne-​t-​elle de l’amour pour Dieu, et qu’y a-​t-​il d’engageant dans cette définition ?

      5 Jéhovah nous explique ce que l’aimer signifie. « Voici ce que signifie aimer Dieu, nous dit sa Parole : c’est obéir à ses commandements. » Cet amour sera donc nécessairement actif. Quant à l’idée d’obéissance, qui en rebute plus d’un, le verset ajoute cette précision rassurante : « Or, ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5:3). Les lois et principes de Jéhovah sont pour notre bonheur, non pour notre malheur (Isaïe 48:17, 18). Beaucoup de ceux qu’il a fait consigner dans la Bible nous rapprochent de lui. Voyons comment à travers trois aspects de nos relations avec Dieu : la communication, le culte et l’imitation.

      Communiquer avec Jéhovah

      6-8. a) Par quel moyen pouvons-​nous écouter Jéhovah ? b) Comment faire vivre les Écritures quand nous les lisons ?

      6 Converser avec Dieu ? Comme nous l’avons vu en introduction du chapitre 1, cette idée n’a rien de fantaisiste puisque Moïse en a fait l’expérience. Et nous ? Si, de nos jours, Jéhovah ne parle plus avec des humains par l’intermédiaire d’anges, il dispose d’autres moyens, tout aussi excellents, pour communiquer avec nous. Comment pouvons-​nous l’écouter ?

      7 Puisque « toute l’Écriture est inspirée de Dieu », nous pouvons écouter Jéhovah en lisant sa Parole (2 Timothée 3:16). Le psalmiste nous encourage à le faire « jour et nuit » (Psaume 1:1, 2). Cet effort, n’en doutons pas, en vaut la peine. Si, comme le rappelait le chapitre 18, la Bible est une lettre précieuse envoyée par notre Père céleste, comment sa lecture pourrait-​elle être une corvée ? Il importe cependant de faire vivre cette lettre. De quelles façons ?

      8 Représentez-​vous les scènes. Essayez d’imaginer les personnages. Cherchez à saisir le contexte dans lequel ils évoluent, leur situation, leurs intentions. Ensuite, analysez ce que vous lisez ; demandez-​vous : « Qu’est-​ce que ce récit m’apprend sur Jéhovah ? Laquelle de ses qualités est ici à l’œuvre ? Quel principe veut-​il m’enseigner, et comment puis-​je l’appliquer ? » Lisez, méditez, appliquez, et la Parole de Dieu deviendra vivante pour vous (Psaume 77:12 ; Jacques 1:23-25).

      9. Qui est l’« esclave fidèle et avisé », et pourquoi est-​il important que nous l’écoutions attentivement ?

      9 Jéhovah nous parle également par l’intermédiaire de l’« esclave fidèle et avisé ». Conformément à ce que Jésus avait annoncé, un petit groupe d’hommes oints a été établi pour fournir la « nourriture [spirituelle] en temps voulu » pendant la période troublée des derniers jours (Matthieu 24:45-47). Quand nous lisons les écrits préparés pour nous aider à acquérir la connaissance exacte de la Bible et que nous assistons aux réunions et aux assemblées chrétiennes, nous sommes nourris par cet esclave. Conscients qu’il est l’esclave du Christ, nous appliquons avec sagesse cette recommandation de Jésus : « Faites donc attention à la manière dont vous écoutez » (Luc 8:18). Nous écoutons attentivement parce que nous reconnaissons en l’esclave fidèle l’un des moyens de communication de Jéhovah.

      10-12. a) Pourquoi la prière est-​elle un merveilleux don de Jéhovah ? b) Comment prier d’une manière qui plaise à Jéhovah, et comment savons-​nous qu’il accorde du prix à nos prières ?

      10 Mais qu’en est-​il de la communication avec Dieu ? Peut-​on parler à Jéhovah ? L’idée a de quoi impressionner, n’est-​ce pas ? Supposez que vous vouliez approcher le plus haut dirigeant de votre pays pour lui faire part de choses qui vous tiennent à cœur. Quelles seraient vos chances de réussir ? En certains endroits, gare à qui s’y risquerait. À l’époque d’Esther et de Mardochée, s’adresser au roi de Perse sans son invitation pouvait être puni de mort (Esther 4:10, 11). Alors pensez, se présenter devant le Souverain Seigneur de l’univers, lui en comparaison de qui les plus puissants de ce monde « sont comme des sauterelles » ! (Isaïe 40:22). La crainte devrait-​elle nous retenir ? Surtout pas.

      11 Jéhovah a prévu un moyen simple et accessible à tous de lui parler : la prière. Même un tout jeune enfant peut le prier avec foi au nom de Jésus (Jean 14:6 ; Hébreux 11:6). La prière permet pourtant de communiquer nos pensées et sentiments les plus complexes et les plus intimes, y compris ceux que la douleur rend indicibles (Romains 8:26). S’il est inutile de vouloir impressionner Jéhovah par un langage ronflant ou des prières verbeuses, on peut, en revanche, le prier aussi longtemps et aussi souvent qu’on le veut. Sa Parole nous invite d’ailleurs à ‘prier constamment’ (1 Thessaloniciens 5:17 ; Matthieu 6:7, 8).

      12 Rappelez-​vous que seul Jéhovah est celui ‘qui écoute la prière’ et qu’il écoute avec empathie (Psaume 65:2). Ce n’est pas pour lui une charge, mais un réel plaisir. Dans sa Parole, il compare les prières de ses serviteurs à de l’encens, dont la fumée monte en odeur agréable et apaisante (Psaume 141:2 ; Révélation 5:8 ; 8:4). N’est-​il pas réconfortant de penser que nos prières sincères montent ainsi vers le Souverain Seigneur et qu’elles lui sont agréables ? Si donc vous voulez vous approcher de Jéhovah, priez-​le avec humilité et souvent — tous les jours. Épanchez votre cœur ; dites-​lui tout (Psaume 62:8). Confiez à votre Père céleste vos soucis, vos joies, votre gratitude, vos louanges. Vos liens avec lui se renforceront.

      Adorer Jéhovah

      13-14. Que signifie adorer Jéhovah, et pourquoi convient-​il de le faire ?

      13 Communiquer avec Jéhovah Dieu, c’est plus que lui parler et l’écouter comme on le fait avec un proche. C’est en réalité l’adorer, lui rendre l’honneur respectueux qu’il mérite tant. Le vrai culte est toute notre vie. Il nous permet de montrer à Jéhovah que nous l’aimons et que nous lui sommes attachés de toute notre âme. De plus, il unit l’ensemble de ses créatures fidèles, au ciel ou sur la terre. Dans une vision, l’apôtre Jean a entendu un ange proclamer ce commandement : « Adorez Celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux » (Révélation 14:7).

      14 Pourquoi adorer Jéhovah ? Pensez aux qualités que nous avons étudiées dans ce livre. Sainteté, puissance, maîtrise de soi, justice, courage, miséricorde, sagesse, humilité, amour, compassion, fidélité, bonté : comme nous l’avons vu, dans chacun de ces domaines Jéhovah est le modèle suprême, la référence absolue. Quand on fait la synthèse de ses traits de personnalité, on prend conscience qu’il est bien plus qu’un grand personnage digne d’être admiré. Il est infiniment glorieux, incommensurablement supérieur à nous (Isaïe 55:9). Sa légitime souveraineté est donc incontestable ; il mérite notre adoration. Mais comment l’adorer ?

      15. Comment pouvons-​nous adorer Jéhovah « avec l’esprit et la vérité », et quelles occasions les réunions chrétiennes nous offrent-​elles sous ce rapport ?

      15 Jésus a dit : « Dieu est un Esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer avec l’esprit et la vérité » (Jean 4:24). Pour adorer Dieu « avec l’esprit », nous devons avoir son esprit et nous laisser guider par lui. Notre culte doit aussi être conforme à la vérité, la connaissance exacte contenue dans la Parole de Dieu. Nos rassemblements chrétiens nous donnent de belles occasions d’adorer Jéhovah « avec l’esprit et la vérité » (Hébreux 10:24, 25). Chants de louange, prières communes, écoute et participation aux discussions bibliques sont autant de moyens de lui montrer notre amour par un culte pur.

      Les réunions chrétiennes nous offrent d’agréables occasions d’adorer Jéhovah.

      16. Quel est l’un des principaux commandements donnés aux vrais chrétiens, et qu’est-​ce qui nous pousse irrésistiblement à y obéir ?

      16 Nous adorons également Jéhovah quand nous parlons de lui à nos semblables, le louant publiquement (Hébreux 13:15). Prêcher la bonne nouvelle de son royaume, n’est-​ce pas l’un des principaux commandements chrétiens ? (Matthieu 24:14). Nous y obéissons avec empressement, par amour pour Jéhovah. Quand nous pensons aux mensonges éhontés propagés sur son compte par le « dieu de ce système de choses », Satan le Diable, pour ‘aveugler l’intelligence des incrédules’, comment ne pas vouloir rectifier ces calomnies en nous faisant Témoins de notre Dieu ? (2 Corinthiens 4:4 ; Isaïe 43:10-12). Et lorsque nous songeons à ses qualités merveilleuses, comment nous retenir de parler de lui ? Non, il n’y a pas plus grand honneur que de faire connaître et aimer notre Père céleste comme nous nous y employons.

      17. Qu’englobe notre culte pour Jéhovah, et pourquoi devons-​nous l’adorer avec intégrité ?

      17 Notre culte pour Jéhovah présente bien d’autres aspects. En fait, il englobe notre vie entière (Colossiens 3:23). Si nous acceptons réellement Jéhovah comme notre Souverain Seigneur, sa volonté aura la priorité dans tous les domaines de notre vie : famille, travail, relations humaines, loisirs. Nous voudrons le servir « d’un cœur entier », avec intégrité (1 Chroniques 28:9). Voilà qui exclut d’avoir un cœur partagé ou de mener une double vie, comportement hypocrite qui consiste à donner l’impression de servir Jéhovah tout en pratiquant des péchés graves en secret. L’intégrité rend pareille duplicité impossible ; l’amour l’a en horreur. La crainte de Dieu aussi est précieuse sous ce rapport, puisqu’elle engendre, dit la Bible, une « amitié étroite » et permanente avec Jéhovah (Psaume 25:14).

      Imiter Jéhovah

      18-19. Pourquoi est-​il réaliste de penser que des humains imparfaits sont capables d’imiter Jéhovah Dieu ?

      18 À la fin de chaque partie de ce livre, un chapitre a expliqué comment ‘devenir des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés’ (Éphésiens 5:1). Rappelons-​nous que notre imperfection ne nous rend pas inaptes à imiter la manière parfaite dont Jéhovah utilise la puissance, exerce la justice, agit avec sagesse et manifeste l’amour. Comment le savons-​nous ? Conformément à la signification de son nom, Jéhovah peut devenir tout ce qu’il décide pour réaliser ses projets. Cette capacité qui nous impressionne à juste titre nous est-​elle impossible à imiter ? Non !

      19 Nous sommes faits à l’image de Dieu (Genèse 1:26). Nous nous distinguons donc de toutes les autres créatures de la terre en ce que notre comportement n’est pas régi intégralement par l’instinct, les gènes ou notre environnement. Jéhovah nous a fait un don précieux : le libre arbitre. En dépit de nos limites et de notre imperfection, nous sommes libres de décider ce que nous deviendrons. De plus, souvenons-​nous que le nom de Dieu englobe l’idée qu’il peut faire devenir ses adorateurs ce qu’il veut qu’ils deviennent. Alors, voulez-​vous devenir quelqu’un d’aimant, de sage et de juste, qui fait un bon usage de sa force ? Avec l’aide de l’esprit de Jéhovah, vous le pouvez. Pensez au bien que vous accomplirez ainsi.

      20. Quel bien accomplissons-​nous en imitant Jéhovah ?

      20 Vous ferez plaisir à votre Père céleste et réjouirez son cœur (Proverbes 27:11). Comme il comprend vos limites, vous pourrez même lui « plaire entièrement » (Colossiens 1:9, 10). Tout en continuant à imiter ses qualités, vous recevrez alors un privilège insigne, celui d’être un porteur de lumière dans un monde enténébré et éloigné de Dieu (Matthieu 5:1, 2, 14). Vous contribuerez à ce que l’éclat de la glorieuse personnalité de Jéhovah brille sur la terre. Quel honneur !

      « Approchez-​vous de Dieu, et il s’approchera de vous »

      Un homme contemple le ciel à la tombée du jour.

      Puissiez-​vous vous approcher toujours plus de Jéhovah !

      21-22. Quel voyage sans fin attend ceux qui aiment Jéhovah ?

      21 L’invitation lancée en Jacques 4:8 est plus qu’un objectif. C’est un voyage. Un voyage qui se poursuivra tant que nous resterons fidèles. Jamais nous ne cesserons de nous approcher de Jéhovah. Nous en aurons toujours à apprendre sur lui. Ne pensez pas que ce livre vous a révélé tout ce qu’il y a à savoir sur Jéhovah. C’est à peine si nous avons effleuré ce que la Bible dit de lui. Et la Bible elle-​même ne nous enseigne pas tout à son sujet. Selon l’apôtre Jean, s’il avait fallu consigner tout ce que Jésus a fait durant son ministère terrestre, ‘le monde lui-​même n’aurait pu contenir les rouleaux écrits’ (Jean 21:25). Si l’on peut dire cela du Fils, combien plus du Père !

      22 La vie éternelle elle-​même ne suffira pas pour que nous puissions tout connaître de Jéhovah (Ecclésiaste 3:11). Aussi, songez à ce qui nous attend. Après avoir vécu des centaines, des milliers, des millions et même des milliards d’années, nous connaîtrons Jéhovah Dieu beaucoup mieux qu’aujourd’hui. Pourtant, nous aurons toujours le sentiment d’avoir d’innombrables choses à apprendre. Nous serons avides d’en découvrir encore plus, convaincus, comme le psalmiste, que ‘nous approcher de Dieu est bon pour nous’ (Psaume 73:28). La vie éternelle sera d’une richesse et d’une variété que nous ne pouvons imaginer, et c’est en nous approchant de Jéhovah que nous retirerons les plus grandes satisfactions.

      23. Qu’êtes-​vous encouragé à faire ?

      23 Puissiez-​vous répondre à l’amour de Jéhovah en l’aimant de tout votre cœur, de toute votre âme, de toute votre pensée et de toute votre force ! (Marc 12:29, 30). Puisse votre amour être fidèle et ferme ! Puissiez-​vous fonder toutes vos décisions, de la plus petite à la plus grande, sur cet unique principe : choisir systématiquement la voie qui vous permettra de resserrer vos liens avec votre Père céleste ! Par-dessus tout, puissiez-​vous continuer de vous approcher de Jéhovah, et puisse-​t-​il continuer de s’approcher de vous ! À jamais !

  • Il a une « force impressionnante »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Les rayons du soleil passent à travers un nuage.

      PARTIE 1

      Il a une « force impressionnante »

      Les récits bibliques étudiés dans cette partie souligneront la puissance que Jéhovah met en œuvre pour créer, détruire, protéger et rétablir. La manière dont Jéhovah Dieu, qui a une « force impressionnante », utilise sa « colossale énergie vive » nous remplira de courage et d’espoir (Isaïe 40:26).

  • Il « aime la justice »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Les rayons du soleil passent à travers un nuage.

      PARTIE 2

      Il « aime la justice »

      On rend souvent Dieu responsable de l’injustice qui règne dans le monde. À tort, puisque la Bible enseigne cette vérité rassurante : « Jéhovah aime la justice » (Psaume 37:28). C’est ce que nous vérifierons dans cette partie, à travers notamment l’espérance que Jéhovah offre à tous les hommes.

  • Il « est sage de cœur »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Les rayons du soleil passent à travers un nuage.

      PARTIE 3

      Il « est sage de cœur »

      La vraie sagesse est l’une des choses les plus précieuses que vous puissiez rechercher, et elle ne peut émaner que de Jéhovah. Dans cette partie, nous nous intéresserons à la sagesse infinie de Jéhovah Dieu, lui dont le fidèle Job a dit : « Il est sage de cœur » (Job 9:4).

  • Il « est amour »
    Approchez-vous de Jéhovah
    • Les rayons du soleil passent à travers un nuage.

      PARTIE 4

      Il « est amour »

      Une qualité de Jéhovah domine sur toutes les autres : l’amour. Elle est aussi la plus attirante. En contemplant quelques facettes de ce joyau, nous comprendrons pourquoi la Bible dit que « Dieu est amour » (1 Jean 4:8).

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