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  • Une communauté de frères
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Section 3

      Une communauté de frères

      Est-​il possible à des millions de personnes de toutes nations et langues d’œuvrer ensemble en formant une véritable communauté de frères?

      L’histoire moderne des Témoins de Jéhovah permet de répondre sans hésitation par l’affirmative. La section qui suit (chapitres 15 à 21) explique comment fonctionne leur organisation. Elle fait ressortir le zèle avec lequel ils prêchent le Royaume de Dieu, et l’amour qu’ils se manifestent en œuvrant ensemble et en prenant soin les uns des autres dans les moments difficiles.

  • Formation progressive de l’organisation
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Chapitre 15

      Formation progressive de l’organisation

      LE FONCTIONNEMENT de l’organisation des Témoins de Jéhovah a connu des changements importants depuis 1870, année où Charles Russell s’est mis à étudier la Bible avec des amis. À leurs débuts, lorsque les Étudiants de la Bible étaient peu nombreux, ils étaient loin de ressembler à ce que d’aucuns considéreraient comme une organisation. Aujourd’hui, par contre, les gens qui observent les congrégations des Témoins de Jéhovah, leurs assemblées et leur prédication de la bonne nouvelle dans plus de 200 pays, s’étonnent du fonctionnement harmonieux de leur organisation. Comment s’est-​elle formée?

      Les Étudiants de la Bible se préoccupaient vivement de comprendre, non seulement les doctrines bibliques, mais aussi la manière dont il fallait servir Dieu, selon les indications des Écritures. Ils discernaient que la Bible n’avait pas prévu qu’il y ait d’un côté des ecclésiastiques titrés et de l’autre des laïcs à qui ils prêcheraient. Frère Russell était bien résolu à ne pas laisser se former un clergé en leur seina. Les lecteurs de La Tour de Garde se sont souvent vu rappeler que Jésus avait dit à ses disciples qu’‘un seul était leur Conducteur, le Christ’, mais qu’‘ils étaient tous frères’. — Mat. 23:8, 10.

      La ‘communauté’ des Étudiants de la Bible à ses débuts

      Les lecteurs de La Tour de Garde et des publications qui lui étaient apparentées ont rapidement discerné que pour plaire à Dieu ils devaient rompre avec toute Église qui se montrait infidèle à Dieu en ajoutant davantage foi aux credos et aux traditions humaines qu’à sa Parole écrite (2 Cor. 6:14-18). Mais après s’être retirés des religions de la chrétienté, où sont-​ils allés?

      Dans un article intitulé “L’ecclésia”b, frère Russell a fait remarquer que la véritable Église, la congrégation chrétienne, n’est pas une organisation dont les membres ont souscrit à un credo d’inspiration humaine et ont leurs noms inscrits sur un registre religieux. Elle se compose plutôt, a-​t-​il expliqué, de personnes qui ont “consacré” (ou voué) leur temps, leurs talents et leur vie à Dieu, et qui ont l’espérance de faire partie du Royaume céleste avec le Christ. Ce sont, disait Charles Russell, des fidèles unis par des liens d’amour chrétien et par le bien commun, qui se laissent diriger par l’esprit de Dieu et qui se soumettent à la direction du Christ. Frère Russell n’avait pas pour souci d’établir un autre ordre de choses, et il se refusait absolument à contribuer de près ou de loin au sectarisme qui existait chez les chrétiens de nom.

      Dans le même temps, il comprenait parfaitement que les serviteurs du Seigneur devaient s’assembler, en harmonie avec le conseil d’Hébreux 10:23-25. Il a lui-​même voyagé pour rendre visite aux lecteurs de La Tour de Garde, pour les édifier et leur faire rencontrer ceux qui, dans leur région, partageaient leurs idées. Au début de 1881, il a demandé que ceux qui tenaient des réunions régulières en signalent l’endroit au bureau de La Tour de Garde. Il comprenait qu’il était indispensable de rester en contact les uns avec les autres.

      Toutefois, frère Russell insistait bien sur le fait que les Étudiants de la Bible n’essayaient pas de fonder une “organisation terrestre”. Il disait: “Nous n’adhérons qu’à l’organisation céleste dont les membres ont leurs ‘noms inscrits dans les cieux’. (Héb. 12:23; Luc 10:20.)” Au vu du passé honteux de la chrétienté, parler d’“organisation religieuse”, c’était d’ordinaire évoquer le sectarisme, la domination par le clergé et l’appartenance à une religion en adhérant à un credo formulé par un concile religieux. De ce fait, frère Russell pensait que le terme ‘communauté’ convenait mieux pour parler des Étudiants de la Bible.

      Il savait que les apôtres du Christ avaient formé des congrégations et avaient nommé des anciens dans chacune d’elles. Mais il croyait que le Christ était de nouveau présent, quoique invisiblement, et qu’il dirigeait en personne la moisson finale de ceux qui seraient héritiers avec lui. Partant de ces principes, il a cru au début que les anciens, tels qu’ils existaient dans les congrégations chrétiennes du Ier siècle, n’étaient pas nécessaires.

      Néanmoins, les Étudiants de la Bible devenant de plus en plus nombreux, frère Russell a compris que le Seigneur menait les choses différemment de ce qu’il avait lui-​même imaginé. Il lui fallait rectifier son point de vue. Mais en s’appuyant sur quoi?

      Des mesures en fonction des besoins croissants

      La Tour de Garde du 15 novembre 1895 (en anglais) était consacrée presque entièrement au thème “Avec bienséance et ordre”. Très franchement, frère Russell avouait ceci: “Les apôtres ont dit beaucoup de choses à l’Église primitive concernant l’ordre dans les assemblées des saints; or il semble que nous ayons négligé ces sages conseils, en pensant qu’ils n’étaient pas très importants du fait que l’Église est si près de l’achèvement de la course chrétienne et que la moisson est une période de séparation.” Qu’est-​ce qui a poussé les Étudiants de la Bible à réexaminer ces conseils?

      L’article en question donnait quatre éléments: 1) À l’évidence, les progrès spirituels des chrétiens variaient de l’un à l’autre. Il se présentait des tentations, des épreuves, des difficultés et des dangers que tous n’étaient pas pareillement prêts à affronter. Par conséquent, on avait besoin de surveillants sages et avisés, d’hommes ayant de l’expérience et des capacités, qui veillent attentivement sur la santé spirituelle de tous et soient capables de leur enseigner la vérité. 2) Autre fait notoire, les membres du troupeau avaient besoin d’être défendus contre les ‘loups en vêtements de brebis’. (Mat. 7:15, Sg.) Il fallait les fortifier en les aidant à acquérir une connaissance profonde de la vérité. 3) L’expérience avait montré que, si l’on ne prévoyait pas d’établir des anciens pour protéger le troupeau, certains chrétiens s’arrogeraient cette fonction et finiraient par considérer le troupeau comme leur propriété. 4) Sans un ordre défini, des chrétiens fidèles à la vérité risquaient de voir leur service rejeté sous l’influence de quelques-uns qui seraient en désaccord avec eux.

      Pour toutes ces raisons, La Tour de Garde déclarait: “Nous n’hésitons pas à recommander aux Églisesc en tout lieu, qu’elles comptent beaucoup ou peu de membres, ces conseils des apôtres, à savoir que dans chaque groupe on choisisse des anciens qui ‘nourriront’ et ‘surveilleront’ le troupeau.” (Actes 14:21-23; 20:17, 28). Les congrégations ont suivi ce sage conseil biblique. Ainsi, les Étudiants de la Bible ont fait un progrès important dans la structuration des congrégations en harmonie avec ce qui avait cours aux jours des apôtres.

      Toutefois, en accord avec la compréhension de l’époque, les Étudiants de la Bible choisissaient les anciens, ainsi que leurs aides, les diacres, par un vote de leur congrégation. Chaque année, ou plus souvent lorsque c’était nécessaire, on examinait si les frères susceptibles de servir à ces fonctions remplissaient les conditions requises, et on procédait à un vote. C’était fondamentalement une démarche démocratique, maintenue toutefois à l’intérieur de certaines limites visant à empêcher les excès. En effet, tous les membres de la congrégation étaient encouragés à bien étudier les conditions requises par la Bible, et à exprimer par leur vote, non pas une opinion personnelle, mais ce qu’ils pensaient être la volonté du Seigneur. Étant donné que seuls les chrétiens ‘pleinement consacrés’ pouvaient voter, leur vote collectif, lorsqu’il était guidé par la Parole et l’esprit du Seigneur, était considéré comme l’expression de la volonté du Seigneur sur la question. Frère Russell ne s’en rendait probablement pas bien compte, mais en préconisant cette façon de faire peut-être a-​t-​il été influencé dans une certaine mesure par sa détermination à éviter toute ressemblance avec un clergé au-dessus du troupeau, et peut-être aussi par des réminiscences de son adolescence pendant laquelle il avait fréquenté l’Église congrégationaliste.

      La Nouvelle Création, un tome de L’Aurore du Millénium, a paru en 1904. Cet ouvrage revoyait en détail le rôle des anciens et la manière dont on devait les choisir, et attirait particulièrement l’attention sur Actes 14:23. Il citait à l’appui une liste de textes parallèles dressée par James Strong et Robert Young, montrant que la phrase “ils firent nommer des anciens” devait se traduire par “ils les firent élire anciens, à main levéed”. Certaines versions de la Bible précisent même que les anciens furent ‘élus par un vote’. (Literal Translation of the Holy Bible de Robert Young; Emphasised Bible de Joseph Rotherham; Le Nouveau Testament, version de Hugues Oltramare.) Mais qui devait voter?

      En adoptant le point de vue selon lequel la congrégation tout entière devait voter, on n’a pas toujours obtenu les résultats escomptés. Ceux qui votaient devaient être ‘pleinement consacrés’, et certains des élus remplissaient vraiment les conditions requises par la Bible et servaient humblement leurs frères. Mais, souvent, le vote reflétait des préférences personnelles plutôt que la Parole et l’esprit de Dieu. C’est ainsi qu’à Halle, en Allemagne, quand certains hommes qui pensaient devoir être anciens n’ont pas obtenu la fonction qu’ils voulaient, ils ont provoqué de graves dissensions. En 1927, à Barmen, en Allemagne également, certains des candidats étaient des hommes qui s’opposaient à l’œuvre de la Société et, le jour de l’élection, le vote à main levée s’est fait dans une ambiance orageuse. Il a donc fallu en venir à un vote secret.

      En 1916, des années avant ces incidents, frère Russell, très soucieux, avait écrit: “Il se passe des choses très regrettables dans certaines classes lors des élections. Les serviteurs de l’Église cherchent à être des maîtres, des dictateurs; quelquefois même, ils dirigent la réunion de manière, semble-​t-​il, qu’eux-​mêmes et leurs amis soient élus anciens et diacres. (...) Quelques-uns s’efforcent tranquillement d’abuser la classe en faisant procéder à l’élection à un moment particulièrement favorable pour eux et leurs amis. D’autres font venir à la réunion de nombreux amis qui sont parfois presque des étrangers et qui n’ont nullement l’intention d’être régulièrement présents dans la classe, mais qui y viennent uniquement par amitié pour un de leurs amis afin de voter pour lui.”

      Les Étudiants de la Bible avaient-​ils seulement besoin d’apprendre à mener plus sereinement les élections démocratiques? Ou bien était-​il possible que quelque chose à ce sujet leur ait échappé dans la Parole de Dieu?

      Ils s’organisent pour prêcher la bonne nouvelle

      Très tôt, frère Russell a discerné que l’une des plus importantes responsabilités de chaque membre de la congrégation chrétienne était l’œuvre d’évangélisation (1 Pierre 2:9). La Tour de Garde a expliqué que ce n’était pas seulement à Jésus, mais à tous ses disciples oints de l’esprit, que s’appliquaient ces paroles prophétiques d’Ésaïe 61:1: “Jéhovah m’a oint pour annoncer aux humbles une bonne nouvelle”, ou, selon la façon dont la version de Hugues Oltramare rend cette citation dans la bouche de Jésus: “Il m’a oint pour annoncer l’évangile.” — Luc 4:18.

      Dès 1881, La Tour de Garde a fait paraître l’article intitulé “Recherchons 1 000 prédicateurs”. C’était un appel à tous les membres des congrégations pour qu’ils emploient le maximum de temps dont ils pouvaient disposer (une demi-heure, une, deux ou trois heures) à répandre la vérité biblique. Tout homme ou toute femme qui n’était pas chargé de famille et qui pouvait donner la moitié ou plus de son temps exclusivement à l’œuvre du Seigneur était encouragé à s’engager dans cette œuvre comme évangélisateur-colporteur. D’une année à l’autre, le nombre des colporteurs a considérablement varié, mais en 1885 on en comptait déjà environ 300. D’autres Étudiants ont aussi participé à cette œuvre, mais dans des proportions plus limitées. Les colporteurs se sont vu offrir des suggestions sur la façon d’effectuer leur tâche. Mais le champ était vaste, et, tout au moins au début, ils choisissaient eux-​mêmes leur territoire, passant d’une région à une autre en grande partie comme bon leur semblait. Puis, lorsqu’ils se rencontraient aux assemblées, ils faisaient les mises au point nécessaires pour coordonner leurs efforts.

      L’année où le service de colporteur a commencé, frère Russell a fait imprimer plusieurs tracts (ou brochures) pour qu’ils soient diffusés gratuitement. Un de ces tracts, Food for Thinking Christians (Nourriture pour les chrétiens réfléchis), a été particulièrement remarquable. Sa diffusion a atteint 1 200 000 exemplaires durant les quatre premiers mois. C’est le travail entraîné par son impression et sa diffusion qui a été à l’origine de la formation de la Zion’s Watch Tower Tract Society, afin de traiter certaines questions utiles. Pour empêcher l’interruption de l’œuvre s’il venait à mourir, et pour faciliter l’utilisation des offrandes destinées à l’œuvre, frère Russell a demandé l’enregistrement légal de la Société, ce qui a été fait officiellement le 15 décembre 1884. Ainsi est venu à l’existence un instrument juridique précieux.

      À mesure que le besoin se présentait, des filiales de la Société Watch Tower ont été ouvertes dans d’autres pays. La première l’a été en Angleterre, à Londres, le 23 avril 1900. Une autre, en Allemagne, à Elberfeld, en 1902. Deux ans plus tard, aux antipodes, une filiale a été ouverte en Australie, à Melbourne. Au moment de la rédaction de ce livre, on compte en tout 99 filiales dans le monde.

      Certes, une organisation prenait forme pour produire en quantité des publications bibliques, mais au début on laissait aux congrégations le soin de prendre localement des mesures pour la diffusion de ces publications. Dans une lettre datée du 16 mars 1900, adressée à “Alexander Graham, et à l’Église de Boston (Massachusetts)”, frère Russell a expliqué comment il voyait les choses, en ces termes: “Comme vous le savez tous, j’ai la ferme intention de laisser aux membres de chaque groupe du peuple du Seigneur le soin de mener leurs propres affaires, selon leur bon jugement, et je fais des suggestions, non pour me mêler de leurs affaires, mais simplement pour donner des conseils.” Cela concernait non seulement les réunions, mais aussi la façon d’effectuer le ministère chrétien. Ainsi, après avoir offert aux frères quelques conseils pratiques, il a conclu en disant: “C’est simplement une suggestion.”

      Certaines activités exigeaient davantage de directives précises de la part de la Société. Pour la projection du “Photo-Drame de la Création”, c’était à chaque congrégation de décider si elle voulait et pouvait louer un cinéma ou une autre salle pour le présenter. Toutefois, il fallait déplacer le matériel de ville en ville et respecter un programme; dans ces domaines, il fallait une direction centrale que la Société a donnée. Chaque congrégation a été encouragée à constituer un comité pour le Drame qui prendrait, sur place, les dispositions nécessaires à la projection. Cependant, un représentant de la Société veillait soigneusement aux détails pour assurer la bonne marche des opérations.

      Les années 1914 et 1915 passant, ces chrétiens oints de l’esprit attendaient impatiemment la réalisation de leur espérance céleste. Parallèlement, ils étaient encouragés à demeurer occupés dans le service du Seigneur. S’ils pensaient qu’il leur restait très peu de temps à vivre dans la chair, il est devenu néanmoins évident que pour effectuer la prédication de la bonne nouvelle avec ordre, le besoin d’une direction plus étroite qu’à l’époque où ils n’étaient que quelques centaines se faisait sentir. Peu après que Joseph Rutherford est devenu le deuxième président de la Société Watch Tower, cette direction a revêtu des aspects nouveaux. La Tour de Garde du 1er mars 1917 (en anglais) a annoncé que, dorénavant, tous les territoires destinés à être parcourus par les colporteurs et par les ‘ouvriers pastorauxe’ dans les congrégations seraient attribués par le bureau de la Société. Dans les congrégations où des ‘ouvriers pastoraux’ se partageaient la ville ou la région avec des colporteurs, c’était un comité de district nommé localement qui leur répartissait le territoire. En 1917 et 1918, cette disposition a rendu possible la diffusion du Mystère accompli en quelques mois à peine. Elle a été précieuse également pour permettre une diffusion éclair de 10 millions d’exemplaires d’un tract ayant pour thème “La chute de Babylone”, blâme cinglant contre la chrétienté.

      Peu après cela, des membres du personnel administratif de la Société ont été arrêtés et, le 21 juin 1918, condamnés à des peines de 20 ans de prison. La prédication de la bonne nouvelle a presque cessé. Le moment était-​il enfin arrivé où les Étudiants de la Bible allaient être unis au Seigneur dans la gloire céleste?

      Quelques mois plus tard, la guerre prenait fin. L’année suivante, les responsables de la Société étaient libérés. Ils étaient toujours dans la chair. Ce n’était pas ce qu’ils avaient espéré, mais ils en ont conclu que Dieu leur réservait encore du travail sur la terre.

      La foi de ces Étudiants de la Bible venait d’être durement éprouvée. Toutefois, en 1919 (1920 en français), La Tour de Garde les a fortifiés par des études bibliques stimulantes réunies sous le thème “Heureux ceux qui ne craignent pas”, suivies de l’article “Possibilités de service”. Mais les frères n’imaginaient pas quels grands progrès les années suivantes leur réservaient en matière d’organisation.

      Un bon exemple pour le troupeau

      Frère Rutherford comprenait bien que pour que l’œuvre se poursuive dans l’ordre et l’unité, peu importe le temps qu’il restait, le troupeau devait absolument avoir un bon exemple. Jésus avait comparé ses disciples à des brebis; or les brebis suivent leur berger. Bien sûr, c’est Jésus lui-​même qui est l’excellent Berger, mais il utilise aussi des anciens comme sous-bergers de son peuple (1 Pierre 5:1-3). Ces anciens doivent être des hommes qui participent eux-​mêmes à l’œuvre que Jésus a confiée à ses disciples et qui encouragent les autres à l’effectuer. Ils doivent être animés d’un véritable esprit d’évangélisation. Cependant, à l’époque de la diffusion du Mystère accompli, quelques-uns des anciens ne prêchaient plus; certains décourageaient même les autres de le faire.

      En 1919, la parution du périodique L’Âge d’Or a marqué une étape importante dans le redressement de la situation. Ce périodique allait devenir un instrument puissant pour faire savoir que le Royaume de Dieu est la seule solution durable aux problèmes de l’humanité. Toutes les congrégations qui désiraient prendre part à cette activité ont été invitées à demander à la Société de les enregistrer en tant qu’“organisations de service”. Ensuite, la Société désignait un directeur, qu’on a fini par appeler directeur du service, et dont la fonction n’était pas soumise à un vote annuelf. En tant que représentant local de la Société, il était chargé d’organiser l’activité, d’attribuer du territoire et d’encourager la congrégation à participer à la prédication. Ainsi, parallèlement à l’existence des anciens et des diacres élus démocratiquement, une disposition d’un autre genre a commencé à fonctionner, disposition qui reconnaissait à une autorité extérieure à la congrégation le pouvoir d’établir des frères et qui accordait davantage d’importance à la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieug.

      Durant les années qui ont suivi, l’œuvre de prédication du Royaume a reçu une vigoureuse impulsion, comme poussée par une force irrésistible. Les événements survenus en 1914 et après cette date avaient révélé que la magnifique prophétie dans laquelle le Seigneur Jésus Christ avait dépeint la conclusion du système actuel s’accomplissait. Au vu de cela, en 1920, La Tour de Garde a montré que, conformément à l’annonce de Matthieu 24:14, le moment était venu de prêcher la bonne nouvelle relative à “la fin de l’ancien ordre de choses et l’instauration du royaume du Messieh”. (Mat. 24:3-14.) En 1922, après avoir assisté à l’assemblée de Cedar Point (Ohio), les Étudiants de la Bible entendaient encore résonner dans leurs oreilles le slogan “Proclamez, proclamez, proclamez le Roi et son Royaume!” En 1931, le rôle des vrais chrétiens a été mis encore plus pleinement en lumière avec l’adoption du nom de Témoins de Jéhovah.

      Il était clair que Jéhovah avait confié à ses serviteurs une œuvre à laquelle tous pouvaient prendre part. Ceux-ci ont obéi avec enthousiasme. Beaucoup ont opéré d’importants changements dans leur vie pour vouer tout leur temps à cette œuvre. Même un grand nombre de ceux qui ne donnaient qu’une partie de leur temps passaient des journées entières, durant les week-ends, dans la prédication. Après les encouragements formulés dans La Tour de Garde et dans l’Informateur en 1938 et en 1939, de nombreux Témoins de Jéhovah se sont scrupuleusement efforcés d’accorder 60 heures par mois à la prédication.

      Parmi ces Témoins zélés, il y avait beaucoup de serviteurs de Jéhovah humbles et dévoués qui étaient anciens dans leur congrégation. Toutefois, dans certains endroits, au cours des années 20 et au début des années 30, des Étudiants de la Bible ont opposé une vive résistance à l’idée que tous devaient participer à la prédication. Les anciens élus démocratiquement étaient souvent les plus virulents à contredire La Tour de Garde quand elle parlait de la responsabilité de prêcher aux gens à l’extérieur de la congrégation. Leur refus d’écouter ce que, par le moyen des Saintes Écritures, l’esprit de Dieu disait en la matière aux congrégations a entravé l’action de celui-ci dans ces groupes. — Rév. 2:5, 7.

      En 1932, des mesures ont été prises pour redresser la situation. Le plus important n’était pas de savoir si des anciens en vue risquaient de s’offenser ou si certains des membres de la congrégation s’en retireraient. Il s’agissait plutôt pour les frères de plaire à Jéhovah et de faire sa volonté. À cette fin, deux numéros de La Tour de Garde, ceux de novembre et de décembre 1932 (15 août et 1er septembre en anglais), ont traité le thème “L’Organisation de Jéhovah”.

      Les deux articles montraient avec précision que tous ceux qui faisaient réellement partie de l’organisation de Jéhovah effectueraient l’œuvre que sa Parole demandait d’accomplir pendant la période de temps en cours. Ils défendaient le point de vue selon lequel, chez les chrétiens, être ancien signifiait, non pas occuper une fonction élective, mais être parvenu à une certaine condition par la croissance spirituelle. Ils analysaient tout particulièrement une prière de Jésus dans laquelle, parlant de ses disciples, il demande que “tous soient un”, c’est-à-dire en union avec Dieu et le Christ, et donc unis les uns avec les autres pour faire la volonté de Dieu (Jean 17:21). Et avec quel résultat? Le deuxième article répondait que “chacun des membres du ‘reste’ doit rendre témoignage au nom et au Royaume de Jéhovah Dieu”. La surveillance ne devait pas être confiée à quiconque ne faisait pas ou refusait de faire ce qui lui était raisonnablement possible pour participer à ce témoignage public.

      À la conclusion de l’étude de ces articles, les congrégations ont été invitées à adopter une résolution pour indiquer leur assentiment. Ainsi a été éliminée l’élection annuelle d’anciens et de diacres par la congrégation. À Belfast (Irlande du Nord), comme en d’autres endroits, certains des ex-“anciens électifs” se sont retirés; d’autres personnes qui pensaient comme eux les ont suivis. Les congrégations ont donc perdu des membres; par contre, l’organisation entière en a été affermie. Ceux qui sont restés étaient des gens disposés à donner le témoignage, responsabilité qui incombe à tout chrétien. Au lieu d’élire des anciens, chaque congrégation — toujours de façon démocratique — a choisi un comité de servicei composé d’hommes spirituellement mûrs qui participaient activement au témoignage public. Les membres des congrégations ont aussi élu un président, chargé de présider leurs réunions, ainsi qu’un secrétaire-trésorier. Tous ces hommes étaient des témoins actifs de Jéhovah.

      L’œuvre est allée de l’avant beaucoup plus facilement une fois que la surveillance de la congrégation a été confiée à des hommes qui ne se souciaient pas de leur position personnelle, mais de faire l’œuvre de Dieu, c’est-à-dire de rendre témoignage à son nom et à son Royaume, et qui donnaient un bon exemple en y participant eux-​mêmes. Les frères l’ignoraient encore, mais il restait beaucoup à faire, une œuvre de témoignage beaucoup plus importante que jamais, un rassemblement qu’ils n’imaginaient pas (És. 55:5). Manifestement, Jéhovah les y préparait.

      Quelques chrétiens ayant l’espérance de la vie éternelle sur la terre commençaient à se joindre aux ointsj. Toutefois, la Bible annonçait le rassemblement d’une grande multitude (ou grande foule) qui devait survivre à la grande tribulation à venir (Rév. 7:9-14). En 1935, on a compris clairement ce qu’était cette grande multitude. Les changements des années 30 dans la façon de choisir les surveillants ont mieux équipé l’organisation pour assurer l’œuvre de rassemblement, d’enseignement et de formation de cette grande multitude.

      La plupart des Témoins de Jéhovah se réjouissaient de voir l’œuvre prendre de l’importance. Leur activité de prédication a revêtu pour eux un sens nouveau. Mais quelques-uns n’avaient pas envie de prêcher. Ils ne prêchaient donc pas, et tentaient de justifier leur inactivité en alléguant qu’aucune grande multitude ne devait être rassemblée avant Harmaguédon. Toutefois, la majorité des Témoins ont saisi cette occasion supplémentaire de démontrer leur fidélité à Jéhovah et leur amour du prochain.

      Comment les membres de la grande foule ont-​ils trouvé leur place dans cette organisation? Il leur a été montré quel rôle la Parole de Dieu attribuait au “petit troupeau” des oints, et ils ont œuvré avec plaisir dans le sens de ces instructions (Luc 12:32-44). Ils ont aussi appris que, comme les oints, ils avaient la responsabilité de communiquer à autrui la bonne nouvelle (Rév. 22:17). Étant donné qu’ils souhaitaient être des sujets terrestres du Royaume de Dieu, ce Royaume devait avoir la priorité dans leur vie, et il leur fallait en parler à autrui avec zèle. Pour correspondre à la description biblique de ceux qui survivraient à la grande tribulation et entreraient dans le monde nouveau de Dieu, ils devaient être des personnes qui ‘crient sans cesse à haute voix, en disant: “Le salut, nous le devons à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.”’ (Rév. 7:10, 14). En 1937, comme les membres de cette grande foule devenaient de plus en plus nombreux et que leur zèle pour le Seigneur devenait manifeste, certains ont été invités à assumer eux aussi des responsabilités de surveillants dans les congrégations.

      Néanmoins, il leur a été rappelé que l’organisation est celle de Jéhovah, non celle d’un homme. Aucune division ne devait exister entre le reste des oints et les membres de la grande foule d’autres brebis. Ils devaient œuvrer ensemble en frères et sœurs dans le service de Jéhovah. Il en allait comme Jésus l’avait dit: “J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger.” (Jean 10:16). Ce fait devenait de plus en plus évident.

      On avait opéré des changements stupéfiants dans l’organisation en un temps relativement court. Cependant, ne fallait-​il pas aller plus loin pour que les congrégations soient dirigées en parfaite harmonie avec les voies de Jéhovah énoncées dans sa Parole inspirée?

      L’organisation théocratique

      “Théocratie” signifie “gouvernement de Dieu”. De quelle façon les congrégations étaient-​elles gouvernées? En plus d’adorer Jéhovah, comptaient-​elles aussi sur lui pour diriger leurs affaires? Se conformaient-​elles entièrement aux directives qu’il avait données à ce sujet dans sa Parole inspirée? L’article en deux parties intitulé “Organisation” qui est paru dans deux éditions de La Tour de Garde, celles du 1er et du 15 août 1938 (1er et 15 juin en anglais), disait de façon très précise: “L’organisation de Jéhovah n’est nullement démocratique. Jéhovah est le Très-Haut, et son gouvernement, son organisation, est absolument théocratique.” Pourtant, à l’époque, dans les congrégations des Témoins de Jéhovah, on utilisait toujours des méthodes démocratiques pour choisir la plupart des hommes chargés de diriger les réunions et la prédication. D’autres changements s’imposaient.

      Mais Actes 14:23 n’indiquait-​il pas que dans les congrégations on devait désigner les anciens ‘en tendant la main’, comme lors d’un vote? Le premier des articles de La Tour de Garde intitulés “Organisation” déclarait que ce texte avait été mal compris dans le passé. En effet, chez les chrétiens du Ier siècle, ce n’était pas en faisant ‘tendre la main’ à tous les membres de la congrégation que l’on établissait des hommes dans une charge. C’étaient plutôt, disait l’article, les apôtres et ceux à qui ils en conféraient l’autorité qui ‘tendaient la main’, et ce, non en participant à un vote de la congrégation, mais en posant les mains sur ceux qui remplissaient les conditions requises. Un tel geste était symbolique, indiquant la confirmation, l’approbation, ou la nominationk. Parfois, les congrégations chrétiennes du Ier siècle recommandaient des hommes remplissant les conditions requises, mais ceux qui faisaient le choix final ou donnaient leur approbation étaient les apôtres (qui avaient été établis directement par le Christ), ou les hommes à qui ces apôtres en avaient conféré l’autorité (Actes 6:1-6). La Tour de Garde faisait remarquer que c’est seulement dans des lettres adressées à des surveillants chargés de responsabilité (Timothée et Tite) que l’apôtre Paul, sous la direction de l’esprit saint, avait donné des instructions pour établir des surveillants (1 Tim. 3:1-13; 5:22; Tite 1:5). Aucune des lettres inspirées adressées aux congrégations ne contenait de telles instructions.

      Dans ce cas, comment devait-​on procéder pour nommer quelqu’un à un service dans la congrégation? L’analyse de La Tour de Garde concernant l’organisation théocratique montrait, en s’appuyant sur les Écritures, que Jéhovah avait fait de Jésus Christ ‘la tête de la congrégation’; que lorsque le Christ était revenu en tant que Maître, il avait confié à son “esclave fidèle et avisé” la responsabilité de “tout son avoir”; que cet esclave fidèle et avisé se composait de ceux qui, sur terre, étaient oints d’esprit saint pour devenir cohéritiers avec le Christ et qui servaient dans l’unité sous sa direction; enfin, que le Christ employait cette classe de l’esclave comme agent pour assurer la surveillance nécessaire des congrégations (Col. 1:18; Mat. 24:45-47; 28:18). C’était à la classe de l’esclave que revenait la tâche d’appliquer, en s’aidant de la prière, les instructions clairement énoncées dans la Parole inspirée de Dieu, en s’en servant pour décider qui remplissait les conditions requises pour se voir confier une certaine fonction.

      Puisque, expliquait La Tour de Garde, l’agent visible que le Christ a prévu d’utiliser est l’esclave fidèle et avisé (l’histoire moderne des Témoins de Jéhovah considérée jusqu’ici ayant montré que cet “esclave” utilise la Société Watch Tower comme un instrument juridique), la procédure théocratique exige que les nominations à un service soient faites par l’intermédiaire de cet agent. De la même façon qu’au Ier siècle les congrégations reconnaissaient le collège central de Jérusalem, de même à notre époque les congrégations ne connaîtraient pas la prospérité spirituelle sans une direction centrale. — Actes 15:2-30; 16:4, 5.

      Néanmoins, pour que les choses soient bien claires, il était précisé que lorsque La Tour de Garde parlait de “la Société”, elle n’évoquait pas un simple instrument juridique, mais le collège des chrétiens oints qui avait formé cette entité juridique et l’utilisait. Par conséquent, cette expression désignait l’esclave fidèle et avisé et son Collège central.

      Avant même la parution des articles de La Tour de Garde intitulés “Organisation” en 1938, les congrégations de Londres, de New York, de Chicago et de Los Angeles qui avaient grossi au point de devoir se scinder en groupes plus petits avaient demandé que ce soit la Société qui établisse leurs serviteurs. Aussi La Tour de Garde du 15 août 1938 (15 juin en anglais) invitait-​elle toutes les autres congrégations à faire de même. Elle proposait donc à cette fin la résolution suivante:

      “Nous, groupe du peuple de Dieu choisi pour porter son nom, de . . . . . . . . . ., reconnaissant que le gouvernement de Dieu est une pure théocratie, que Christ Jésus est dans le temple et que dans l’exercice de ses pleins pouvoirs il administre la partie visible de l’organisation de Jéhovah aussi bien que l’invisible, et que ‘La Société’ est son représentant terrestre, nous demandons à ‘La Société’ de bien vouloir organiser notre groupe pour le service et désigner ses serviteurs, afin que nous puissions travailler dans la paix, la justice et la concorde d’un commun accord. Ci-joint la liste des frères qui nous paraissent être d’esprit mûr et, partant, les mieux qualifiés pour remplir les divers postes de notre servicel.”

      Presque toutes les congrégations de Témoins de Jéhovah ont spontanément accepté ces directives. Les rares personnes qui les ont refusées n’ont pas tardé à cesser totalement de prêcher le Royaume, et donc d’être des Témoins de Jéhovah.

      Les bienfaits de la direction théocratique

      Évidemment, si chaque congrégation décidait de ses enseignements, de ses principes de conduite et de sa façon de s’organiser ou de rendre témoignage, l’organisation perdrait vite son identité et son unité. Les frères pourraient rapidement se laisser diviser par leurs différences sociales, culturelles et nationales. Par contre, une direction théocratique allait permettre que les bienfaits résultant des progrès sur le plan spirituel profitent sans obstacle à toutes les congrégations du monde. Ainsi s’instaurerait la véritable unité qui, selon ce que Jésus avait demandé dans sa prière, devait régner parmi ses vrais disciples, et l’œuvre d’évangélisation qu’il avait commandée pourrait alors pleinement s’effectuer. — Jean 17:20-22.

      Il en est toutefois qui ont prétendu que Joseph Rutherford préconisait ces changements en matière d’organisation parce qu’il cherchait à diriger plus étroitement les Témoins de Jéhovah, qu’il se servait de ce moyen pour asseoir son autorité. Était-​ce vrai? Il ne fait aucun doute que frère Rutherford était un homme aux convictions très fermes. Il parlait catégoriquement et sans détours de ce qu’il tenait pour la vérité. Il pouvait être très brusque quand il s’occupait de situations où il percevait que les individus se souciaient davantage d’eux-​mêmes que de l’œuvre du Seigneur. Par contre, il était véritablement humble devant Dieu. Karl Klein, qui est devenu membre du Collège central en 1974, a écrit plus tard à son sujet: “Frère Rutherford m’était (...) cher en raison des prières qu’il prononçait lors du culte matinal. Il avait une voix très puissante, mais quand il s’adressait à Dieu on aurait dit un petit garçon qui parlait à son père. Cela démontrait la profondeur des relations qu’il entretenait avec Jéhovah.” Frère Rutherford était tout à fait convaincu de ce qu’était l’organisation visible de Jéhovah, et il s’assurait qu’aucun homme ni aucun groupe d’hommes n’ait la possibilité d’empêcher les frères de recevoir tous les bienfaits de la nourriture spirituelle et de la direction que Jéhovah apportait à ses serviteurs.

      Frère Rutherford a été président de la Société Watch Tower pendant 25 ans et a voué toute son énergie à promouvoir l’œuvre accomplie par l’organisation, mais il n’en a pas été pour autant le chef des Témoins de Jéhovah, et n’a pas voulu l’être. En 1941, peu avant sa mort, lors d’une assemblée à Saint Louis (Missouri), il a parlé de la notion de chef, en ces termes: “Si certains ici sont parmi nous pour la première fois, j’aimerais qu’ils sachent, et qu’ils n’oublient pas, ce que vous pensez de l’idée d’avoir un homme pour chef. Chaque fois que quelque chose naît et commence à croître, les gens disent que derrière il y a un chef humain qui fait beaucoup d’adeptes. Si quelqu’un dans l’auditoire pense que moi, l’homme qui se tient devant vous, je suis le chef des témoins de Jéhovah, qu’il dise ‘Oui’.” Un silence impressionnant a suivi, rompu seulement par un grave “Non” prononcé par quelques assistants. Puis l’orateur a poursuivi: “Si vous qui êtes ici croyez que je suis simplement un serviteur du Seigneur, et que nous œuvrons épaule contre épaule dans l’unité, au service de Dieu et au service du Christ, dites ‘Oui’.” Un “Oui!” retentissant et catégorique a jailli de toutes les bouches. Le mois suivant, lors d’une assemblée en Angleterre, ses auditeurs ont eu exactement la même réaction.

      Dans certaines régions, les bienfaits de l’organisation théocratique se sont vite fait sentir. En d’autres endroits, cela a pris plus de temps; peu à peu, les serviteurs qui n’étaient pas mûrs ni humbles ont été radiés et d’autres frères ont été établis.

      Néanmoins, à mesure que les dispositions théocratiques se mettaient en place, les Témoins de Jéhovah ont eu la joie de vivre ce qu’Ésaïe 60:17 avait annoncé. Décrivant dans un langage symbolique l’amélioration des conditions que l’on verrait chez ses serviteurs, Jéhovah dit dans ce texte: “Au lieu du cuivre, je ferai venir de l’or, et au lieu du fer, je ferai venir de l’argent, et au lieu du bois, du cuivre, et au lieu des pierres, du fer; et j’établirai comme tes surveillants la paix, et comme tes distributeurs de corvées, la justice.” Il ne décrivait pas là ce que les humains feraient, mais ce que lui-​même ferait et les bienfaits que ses serviteurs recevraient en s’y soumettant. La paix doit régner parmi eux. L’amour de la justice doit être la force qui les pousse à servir.

      Du Brésil, Maud Yuille, la femme du surveillant de la filiale, a écrit ceci à frère Rutherford: “L’article ‘Organisation’ paru dans les Tours du 1er et du 15 juin [1938] me pousse à t’exprimer en quelques mots, à toi dont Jéhovah utilise le service fidèle, ma gratitude envers Jéhovah pour les dispositions magnifiques qu’il a prises dans son organisation visible, et qui sont exposées dans ces deux numéros de La Tour de Garde. (...) Quel soulagement de voir disparaître l’esprit d’autonomie, dont celui des ‘droits de la femme’ et d’autres méthodes non bibliques qui soumettaient certaines âmes aux opinions de l’endroit et à des jugements individuels, plutôt qu’à [Jéhovah Dieu et à Jésus Christ], ce qui jetait l’opprobre sur le nom de Jéhovah! Il est vrai que c’est seulement ‘dans un passé récent que la Société a désigné tous les membres de l’organisation sous le nom de “serviteurs”’; cependant, je remarque que depuis de nombreuses années déjà dans ta correspondance avec tes frères, tu as toujours utilisé pour parler de toi l’expression ‘votre frère et serviteur, par Sa grâce’.”

      Au sujet de cette modification dans le domaine de l’organisation, la filiale de Grande-Bretagne a écrit: “Ce changement a eu un effet extraordinairement bénéfique. La description poétique et prophétique qu’en a faite Ésaïe chapitre soixante est pleine de beauté, mais pas exagérée. Tous ceux qui étaient dans la vérité en parlaient. C’était le principal sujet de conversation. On ressentait une vigueur renouvelée, le désir de mener une bataille bien dirigée. Tandis que dans le monde la tension montait, dans l’organisation théocratique la joie abondait.”

      Des surveillants itinérants affermissent les congrégations

      Grâce au service des surveillants itinérants, les liens ont été renforcés dans l’organisation. Au Ier siècle, l’apôtre Paul a été un surveillant itinérant particulièrement remarquable. Des hommes comme Barnabas, Timothée et Tite ont parfois eux aussi effectué cette activité (Actes 15:36; Phil. 2:19, 20; Tite 1:4, 5). Tous étaient des évangélisateurs zélés. En outre, ils encourageaient les congrégations par leurs discours. Si des questions étaient soulevées qui pouvaient avoir une incidence sur l’unité des congrégations, on en référait au collège central. Puis, “comme ils passaient par les villes”, ceux qui en avaient reçu la mission “remettaient à ceux qui se trouvaient là, pour qu’ils les observent, les décrets arrêtés par les apôtres et les anciens qui étaient à Jérusalem”. Avec quel résultat? “Les congrégations s’affermissaient dans la foi et croissaient en nombre de jour en jour.” — Actes 15:1 à 16:5; 2 Cor. 11:28.

      Déjà dans les années 1870, frère Russell rendait visite aux groupes d’Étudiants de la Bible, qu’ils comptent deux ou trois personnes ou qu’ils en comptent beaucoup plus, afin de les édifier spirituellement. Dans les années 1880, d’autres frères ont fait de même. Puis, en 1894, la Société a pris des dispositions pour que des orateurs très compétents fassent des voyages plus régulièrement avec pour mission d’aider les Étudiants de la Bible à grandir dans la connaissance et l’amour de la vérité, et de les rapprocher les uns des autres.

      Si c’était possible, l’orateur restait avec un groupe une journée ou, éventuellement, plusieurs jours, donnant un ou deux discours publics, puis il rendait visite à des groupes plus petits ou aux Étudiants individuellement pour examiner avec eux certaines choses profondes de la Parole de Dieu. Un effort a été fait pour que chaque groupe, aux États-Unis et au Canada, reçoive deux fois par an la visite d’un tel orateur, qui n’était pas forcément le même. Pour être choisis comme orateurs itinérants, les frères devaient surtout être humbles, comprendre clairement la vérité et y adhérer fidèlement, et enfin être capables de l’enseigner avec clarté. Leur ministère n’était absolument pas rémunéré. Les frères et sœurs qui les recevaient leur fournissaient le repas et un toit, et, si c’était nécessaire, la Société les aidait à couvrir leurs frais de déplacement. Avec le temps, on a donné à ces frères itinérants le nom de pèlerins.

      Nombre de ces représentants itinérants de la Société étaient très appréciés par ceux qui bénéficiaient de leurs services. Beaucoup se souviennent du Canadien Alexander Macmillan comme d’un homme en qui la Parole de Dieu était “comme un feu brûlant”. (Jér. 20:9.) Il ne pouvait s’empêcher d’en parler, ce qu’il a fait en donnant des discours non seulement au Canada, mais encore dans de nombreuses parties des États-Unis et d’autres pays. William Hersee, pèlerin lui aussi, était très aimé pour l’attention particulière qu’il portait aux jeunes. Ses prières laissaient une impression durable tant elles reflétaient une spiritualité profonde qui touchait le cœur des jeunes comme des moins jeunes.

      En ce temps-​là, les voyages n’étaient pas de tout repos pour les pèlerins. Par exemple, lorsqu’il a rendu visite au groupe qui se trouvait près de Klamath Falls (Oregon), Edward Brenisen a voyagé d’abord en train, puis toute une nuit en diligence, et enfin en charrette cahotante à travers les montagnes pour arriver jusqu’à la ferme où se tenait la réunion. Très tôt le lendemain de la réunion, avec le cheval qu’un frère lui a prêté, il s’est rendu à 100 kilomètres de là, à la gare la plus proche, où il a pris le train pour son étape suivante. C’était une vie exténuante, mais les efforts de ces pèlerins étaient payants, puisqu’ils permettaient de fortifier les serviteurs de Jéhovah, de les unifier dans leur intelligence de la Parole de Dieu, et de les rapprocher les uns des autres malgré les grandes distances qui les séparaient.

      En 1926, frère Rutherford a apporté des améliorations à l’activité des pèlerins: désormais, ils n’étaient plus seulement des orateurs itinérants, mais aussi des surveillants, et ils devaient encourager la prédication dans les congrégations. Pour que leurs nouvelles responsabilités soient bien définies, en 1928 ils ont été appelés directeurs de service régionaux. Ils collaboraient étroitement avec les frères des congrégations, leur donnant une formation personnelle dans la prédication. À cette époque, il leur était possible de voir toutes les congrégations aux États-Unis et dans quelques autres pays à peu près une fois l’an, tout en gardant le contact avec les Étudiants isolés et les petits groupes qui n’étaient pas encore organisés pour le service.

      Au cours des années suivantes, l’activité des surveillants itinérants a subi plusieurs modificationsa. Puis elle s’est intensifiée en 1938, quand tous les serviteurs des congrégations ont été établis théocratiquement. Pendant les quelques années qui ont suivi, en rendant visite aux congrégations à intervalles réguliers, les surveillants itinérants ont eu la possibilité d’apporter une formation personnelle à tous les serviteurs qui avaient été établis et d’aider davantage tous les proclamateurs dans la prédication. En 1942, avant d’envoyer de nouveau des surveillants itinérants desservir les congrégations, la Société leur a donné des cours intensifs, et leur activité y a gagné en uniformité. Pendant leur visite, assez courte (un à trois jours, selon la taille de la congrégation), ils vérifiaient les dossiers de la congrégation, se réunissaient avec tous les serviteurs pour leur donner des conseils si c’était nécessaire, prononçaient un ou plusieurs discours devant tous les proclamateurs et dirigeaient la prédication. En 1946, la durée de leurs visites a été portée à une semaine par congrégation.

      À cette disposition prévoyant la visite des congrégations s’est ajoutée en 1938 celle du serviteur régional, mais dans de nouvelles attributions. Il lui était confié un plus grand secteur, et il devait passer périodiquement une semaine avec chacun des frères itinérants qui rendaient visite aux congrégations d’une zone. Au cours de la semaine, il participait au programme d’une assemblée à laquelle assistaient toutes les congrégations de la zone en questionb. Cette disposition était très stimulante pour les frères et donnait régulièrement l’occasion de baptiser de nouveaux disciples.

      “Quelqu’un qui aime le service”

      John Booth, qui est devenu membre du Collège central en 1974, a été du nombre des frères qui ont participé à ce service à partir de 1936. Lors d’une entrevue préalable à sa nomination comme surveillant itinérant, il s’est entendu dire: “Ce n’est pas un orateur éloquent qu’il nous faut, mais quelqu’un qui aime le service, qui donnera l’exemple dans ce domaine et qui parlera du service lors des réunions.” Frère Booth possédait cet amour du service de Jéhovah, amour qui lui permettait d’être un pionnier zélé depuis 1928, et, tant par l’exemple que par ses paroles encourageantes, il a insufflé aux autres ce zèle pour l’évangélisation.

      La première congrégation à laquelle il a rendu visite, en mars 1936, était celle d’Easton (Pennsylvanie). Par la suite, il a écrit: “Généralement, j’arrivais à temps dans une ville pour participer à la prédication le matin, je me réunissais avec les serviteurs du groupe en début de soirée et ensuite avec le groupe entier. En principe, je restais deux jours avec un groupe et seulement un jour s’il était peu important, ce qui fait qu’il m’arrivait d’en visiter six en une semaine. J’étais continuellement en déplacement.”

      Deux ans plus tard, en 1938, il est devenu serviteur régional et s’est vu confier la responsabilité de desservir chaque semaine une assemblée de zone (aujourd’hui, une assemblée de circonscription). Ces assemblées permettaient de fortifier les frères à une époque où la persécution s’intensifiait dans certaines régions. Frère Booth a livré ses souvenirs de cette période et des responsabilités diverses qu’il avait: “Au cours de la même semaine [où j’ai témoigné au procès d’une soixantaine de Témoins à Indianapolis (Indiana)], j’étais défendeur dans une autre affaire, à Joliet (Illinois), je représentais un frère dans un autre procès encore à Madison (Indiana) et, de plus, j’avais chaque week-end la responsabilité d’une assemblée de zone.”

      En 1948, alors que les assemblées de zone avaient repris depuis deux ans (désormais sous le nom d’assemblées de circonscription), des frères, dont Carey Barber, ont été nommés serviteurs de district. Auparavant, ce dernier avait été membre de la famille du Béthel de Brooklyn (New York) pendant 25 ans. Son premier district comprenait tout l’ouest des États-Unis. Au début, les distances à parcourir chaque semaine d’une assemblée à l’autre étaient d’environ 1 500 kilomètres. À mesure que le nombre et la taille des congrégations ont grandi, ces distances se sont réduites, et souvent on tenait de nombreuses assemblées de circonscription dans une même grande agglomération. En 1977, au bout de 29 ans de service comme surveillant itinérant, frère Barber a été invité à revenir au siège mondial de la Société pour être membre du Collège central.

      En période de guerre et de vive persécution, les surveillants itinérants risquaient souvent leur liberté et leur vie pour assurer le bien-être spirituel de leurs frères. Pendant l’occupation nazie en Belgique, André Wozniak n’a pas cessé de rendre visite aux congrégations et de les approvisionner en publications. La Gestapo a souvent été à deux doigts de l’attraper, mais elle n’y est jamais parvenue.

      En Rhodésie (aujourd’hui le Zimbabwe), à la fin des années 70, la peur était omniprésente, et pendant la guerre civile les déplacements étaient limités. Mais les surveillants itinérants des Témoins de Jéhovah, en bergers et surveillants pleins d’amour, se sont avérés pour leurs frères “une cachette contre le vent”. (És. 32:2.) Certains allaient à pied pendant des jours à travers la brousse, les montagnes, les fleuves aux mille dangers, dormant à la belle étoile — tout cela pour arriver jusqu’aux congrégations et aux proclamateurs qui étaient isolés, afin de les encourager à demeurer fermes dans la foi. Isaiah Makore a été l’un d’eux: un jour, il a échappé de justesse aux balles qui sifflaient au-dessus de sa tête au cours d’une échauffourée entre des soldats du gouvernement et des “combattants de la liberté”.

      D’autres surveillants itinérants ont servi l’organisation pendant des années en se déplaçant dans le monde. Les présidents de la Société Watch Tower ont bien des fois voyagé à l’étranger pour s’enquérir des besoins de l’organisation et pour donner des discours à de grandes assemblées. Leurs visites ont été très bénéfiques, notamment pour faire ressentir aux Témoins de Jéhovah du monde entier qu’ils formaient une famille internationale. Frère Knorr surtout a voyagé ainsi de façon régulière, rendant visite à toutes les filiales et à toutes les maisons de missionnaires. À mesure que l’organisation grossissait, la Société a partagé la mappemonde en dix zones internationales et, à partir du 1er janvier 1956, des frères compétents, sous la direction du président, ont participé à ce service consistant à accorder une attention régulière aux filiales et aux maisons de missionnaires. Ces visites de zone, aujourd’hui effectuées sous la direction d’un comité du Collège central, le Comité pour le service, contribuent toujours à l’unité mondiale de l’organisation tout entière et à ses progrès.

      Mais d’autres étapes importantes ont été franchies pour donner à l’organisation sa structure actuelle.

      On se conforme davantage à la théocratie

      Joseph Rutherford est décédé le 8 janvier 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale, et Nathan Knorr est devenu le troisième président de la Société Watch Tower. L’organisation rencontrait de grandes difficultés du fait que son activité était interdite dans de nombreux pays, que des adversaires, sous prétexte de patriotisme, provoquaient des émeutes contre les Témoins de Jéhovah et que bon nombre de ces derniers étaient arrêtés lorsqu’ils diffusaient des publications bibliques dans le cadre de leur ministère public. En de telles circonstances, un changement d’administration allait-​il ralentir l’œuvre? Les frères en charge des questions administratives ont recherché la direction et la bénédiction de Jéhovah. Comme ils désiraient que ce soit Dieu qui les guide, ils ont réexaminé les rouages mêmes de l’organisation pour vérifier s’il n’y avait pas des domaines dans lesquels on pouvait suivre de plus près les voies de Jéhovah.

      Puis, en 1944, s’est tenue à Pittsburgh (Pennsylvanie) une assemblée de service coïncidant avec l’assemblée générale annuelle de la Société Watch Tower. Préalablement, le 30 septembre, les frères ont présenté plusieurs discours de la plus haute importance sur ce que les Écritures disent de l’organisation des serviteurs de Jéhovahc. L’attention était particulièrement dirigée sur le Collège central. À cette occasion, les orateurs ont bien montré que les principes théocratiques doivent s’appliquer à tous les instruments utilisés par la classe de l’esclave fidèle et avisé. Ils ont expliqué que l’association n’avait pas pour membres tous les serviteurs “consacrés” de Dieu. Elle ne faisait que les représenter, agissant en leur faveur en tant qu’instrument juridique. Toutefois, du fait que la Société était l’agent éditeur servant à fournir aux Témoins de Jéhovah les publications qui contenaient la lumière spirituelle, le Collège central était, logiquement et nécessairement, associé étroitement avec les membres du bureau exécutif et les administrateurs de la Société. Les principes théocratiques étaient-​ils parfaitement appliqués dans les activités de la Société?

      Selon ses statuts, la Société comptait des actionnaires. Pour une somme de 10 dollars, l’apporteur disposait d’une voix dans le vote pour l’élection des membres du conseil d’administration et des membres du bureau exécutif de la Société. On pouvait croire que ces contributions étaient la preuve d’un intérêt sincère pour l’œuvre de l’organisation. Mais ce système présentait des failles, que frère Knorr, le président de la Société, a expliquées ainsi: “Si l’on s’en tient aux statuts de la Société, on dirait que la désignation comme membre du collège central dépend des contributions faites à la Société. Or, selon la volonté de Dieu, il ne doit pas en être ainsi chez ses véritables serviteurs élus.”

      Certes, Charles Russell, qui, pendant les 32 premières années de la Société, avait été l’élément prépondérant du collège central, était celui qui avait le plus apporté à la Société, financièrement, physiquement et mentalement. Mais ce n’était pas un apport financier qui avait déterminé la façon dont le Seigneur l’avait utilisé. C’étaient son dévouement total, son zèle infatigable, sa prise de position intransigeante pour le Royaume de Dieu et sa fidélité inébranlable qui ont fait qu’aux yeux de Dieu il ait si bien convenu pour le servir. En ce qui concerne l’organisation théocratique, cette règle s’applique: “Dieu a placé les membres dans le corps, chacun d’eux, comme il lui a plu.” (1 Cor. 12:18). “Cependant, a expliqué frère Knorr, comme les statuts de la Société prévoyaient que les apporteurs de fonds à l’œuvre de la Société disposent d’un nombre proportionnel de voix, cela avait tendance, en ce qui concernait le collège central, à éclipser ce principe théocratique ou à empiéter sur celui-ci; ce pouvait être aussi un danger ou un obstacle pour lui.”

      Ainsi, lorsque tous les actionnaires et électeurs de la Société ont tenu leur assemblée générale, le 2 octobre 1944, ils ont voté à l’unanimité la révision des statuts de la Société afin qu’ils soient plus conformes aux principes théocratiques. Il a donc été décidé que le nombre des membres de l’association ne serait plus illimité, mais serait compris entre 300 et 500. Ces membres seraient des hommes choisis par le conseil d’administration, non plus en raison de leurs contributions financières, mais de leur qualité de Témoins de Jéhovah mûrs, actifs, fidèles, serviteurs à plein temps dans l’œuvre de l’organisation ou ministres actifs dans une congrégation des Témoins de Jéhovah. Ces membres éliraient le conseil d’administration, et les membres du conseil d’administration choisiraient ensuite parmi eux ceux qui constitueraient le bureau exécutif. Les nouvelles mesures ont pris effet l’année suivante, le 1er octobre 1945. Elles se sont avérées une excellente protection à une époque où on a vu plus d’une fois des éléments hostiles prendre le contrôle d’entreprises pour les restructurer de façon à servir leurs intentions.

      Il a été manifeste que Jéhovah a béni ces améliorations que les frères ont apportées pour se conformer aux principes théocratiques. Bien que l’organisation ait eu des moments très difficiles pendant la Seconde Guerre mondiale, le nombre des proclamateurs du Royaume a continué d’augmenter. Sans ralentir, ceux-ci ont continué avec dynamisme à témoigner au sujet du Royaume de Dieu. De 1939 à 1946, les Témoins de Jéhovah ont connu un accroissement extraordinaire de 157 %, et ils ont fait pénétrer la bonne nouvelle dans six nouveaux pays. Au cours des 25 années suivantes, le nombre des Témoins actifs a encore augmenté de presque 800 %, et ils ont rapporté une activité régulière dans 86 nouveaux pays.

      Formation spéciale pour les surveillants

      Certaines personnes étrangères à l’organisation pensaient qu’en prenant de plus grandes proportions celle-ci allait inévitablement voir ses principes se relâcher. D’un autre côté, la Bible avait prédit que la justice et la paix régneraient chez les serviteurs de Jéhovah (És. 60:17). Pour cela, il fallait que les surveillants chargés de responsabilités reçoivent un enseignement approfondi et continu de la Parole de Dieu, qu’ils aient une claire intelligence de ses principes en matière de justice et qu’ils les appliquent de façon conséquente. Ils ont reçu cet enseignement. Progressivement, dans les pages de La Tour de Garde, a été examiné ce que Dieu exige en matière de justice, et ces sujets ont été étudiés systématiquement dans toutes les congrégations de Témoins de Jéhovah du monde. Mais les surveillants du troupeau ont reçu par ailleurs une formation beaucoup plus complète.

      Lors d’assemblées internationales, les principaux surveillants des filiales de la Société ont été réunis pour recevoir une formation spéciale. Puis entre 1961 et 1965, ils ont suivi à New York des cours conçus à leur intention, d’une durée de huit à dix mois. Entre 1977 et 1980, un autre cours spécial de cinq semaines a été donné plusieurs fois pour eux. Leur formation consistait en une étude verset par verset de tous les livres de la Bible, ainsi qu’en un examen détaillé du fonctionnement de l’organisation et des différents moyens de promouvoir la prédication de la bonne nouvelle. Les divisions nationalistes sont absentes chez les Témoins de Jéhovah. Où qu’ils vivent, ils adhèrent aux mêmes principes bibliques élevés, ils croient et enseignent les mêmes choses.

      Les surveillants de circonscription et de district aussi ont été l’objet d’une attention spéciale. Nombre d’entre eux ont suivi les cours de Galaad, l’École biblique de la Société Watchtower, ou d’une annexe de cette école. À intervalles réguliers, ils se retrouvent tous pour un séminaire de quelques jours à une semaine, soit dans les locaux de la filiale de leur pays, soit en un lieu plus approprié.

      En 1959 a commencé à fonctionner une autre école remarquable: l’École du ministère du Royaume, dont les cours ont été suivis par les surveillants de circonscription et de district, et par les surveillants des congrégations. Au début, ces cours duraient un mois complet. Quand ils ont été donnés pendant un an aux États-Unis, ils ont été traduits en d’autres langues et peu à peu utilisés dans le monde entier. Comme il n’était pas possible à tous les surveillants d’obtenir un congé d’un mois complet, à partir de 1966 on a donné ces cours sous une autre forme, en deux semaines.

      Il ne s’agissait pas d’une école de théologie formant des hommes en vue d’une ordination. Les hommes qui assistaient à ces cours étaient déjà des ministres ordonnés. Nombre d’entre eux étaient surveillants et bergers depuis de nombreuses années. Les cours leur donnaient l’occasion de discuter en détail des instructions de la Parole de Dieu relatives à leur tâche. Ils s’attardaient sur l’importance de la prédication et la manière de prêcher efficacement. En raison des changements que subissaient les valeurs morales du monde, on a réservé dans ces cours beaucoup de temps à examiner comment faire respecter les principes moraux de la Bible. Depuis quelques années, à ce cours ont succédé des séminaires qui ont lieu tous les deux ou trois ans; d’autre part, plusieurs fois par an les surveillants itinérants tiennent des réunions très utiles avec les anciens de chaque congrégation où ils passent. Ainsi, ils ont la possibilité de s’occuper en particulier des besoins du moment. Ils sont une barrière contre toute déviation des principes bibliques, et ils contribuent à ce que les congrégations traitent toutes les problèmes de la même façon.

      Les Témoins de Jéhovah prennent à cœur cette exhortation contenue en 1 Corinthiens 1:10: “Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, à parler tous en parfait accord, et à ce qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais que vous soyez étroitement unis dans le même esprit et dans la même pensée.” Ce n’est pas une unité forcée; elle résulte de l’enseignement des voies de Dieu exposées dans la Bible. Les Témoins de Jéhovah aiment les voies et les desseins de Dieu. Si quelqu’un cesse de prendre plaisir à se conformer aux principes bibliques, il est libre de quitter l’organisation. Mais si quelqu’un commence à prêcher d’autres croyances ou à faire peu de cas de la moralité de la Bible, les surveillants agissent pour protéger le troupeau. L’organisation applique ce conseil biblique: ‘Surveillez ceux qui suscitent divisions et occasions d’achoppement à l’encontre de l’enseignement que vous avez appris, et évitez-​les.’ — Rom. 16:17; 1 Cor. 5:9-13.

      Selon la prophétie biblique, Dieu allait faire en sorte que parmi ses serviteurs règne la justice et qu’elle porte des fruits paisibles (És. 32:1, 2, 17, 18). Ces conditions attirent beaucoup les gens qui aiment ce qui est droit.

      Combien d’humains aimant ainsi la justice rassemblera-​t-​on avant la fin du système actuel? Les Témoins de Jéhovah l’ignorent. Jéhovah, par contre, sait de quoi son œuvre aura besoin; en son temps et à sa manière, il veille à ce que son organisation soit équipée pour s’en occuper.

      Fin prêts pour un accroissement phénoménal

      Lorsque, sous la direction du Collège central, des frères ont fait des recherches en vue de la rédaction d’un ouvrage de référence qui s’intitulerait Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, ils se sont penchés une fois de plus sur la façon dont la congrégation chrétienne du Ier siècle était organisée. Des termes bibliques comme “ancien”, “surveillant” et “ministre” ont été réétudiés avec soin. L’organisation moderne des Témoins de Jéhovah ne pouvait-​elle pas se conformer davantage encore au modèle qui avait été conservé dans les Écritures pour servir de guide?

      Les serviteurs de Jéhovah étaient déterminés à continuer de se soumettre à la direction divine. Lors d’une série d’assemblées de district qu’ils ont tenues en 1971, ils ont attiré l’attention sur la façon dont la congrégation chrétienne primitive était dirigée. Les orateurs ont fait remarquer que le mot présbutéros (ancien) dans la Bible ne désignait pas uniquement les personnes âgées, et qu’il ne s’appliquait pas non plus à tous les membres spirituellement mûrs des congrégations. Il était utilisé particulièrement dans un sens officiel pour désigner les surveillants des congrégations (Actes 11:30; 1 Tim. 5:17; 1 Pierre 5:1-3). Ces anciens étaient établis dans leur fonction en harmonie avec des conditions requises qui par la suite ont été incluses dans les Écritures inspirées (Actes 14:23; 1 Tim. 3:1-7; Tite 1:5-9). Les congrégations où plusieurs hommes remplissaient les conditions requises comptaient plus d’un ancien (Actes 20:17; Phil. 1:1). Ces hommes constituaient “le collège des anciens”, chacun occupant la même position officielle que les autres, aucun n’étant le plus éminent ou le plus influent dans la congrégation (1 Tim. 4:14). Pour aider les anciens, a-​t-​il été expliqué, il y avait aussi des “serviteurs ministériels” nommés, en accord avec les conditions requises énumérées par l’apôtre Paul. — 1 Tim. 3:8-10, 12, 13.

      Sans tarder, on a procédé aux changements nécessaires pour que l’organisation soit plus conforme à ce modèle biblique. On a commencé par le Collège central lui-​même. Le nombre de ses membres a été augmenté, et non plus limité à sept, c’est-à-dire les sept membres du conseil d’administration de la Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania. Ce nombre n’était plus immuable. Ainsi, en 1971, ils étaient 11; pendant quelques années, ils ont été 18; en 1992, ils étaient 12. Tous sont des hommes oints de Dieu pour devenir cohéritiers avec Jésus Christ. Les 12 hommes qui formaient le Collège central en 1992 totalisaient à cette date, à eux tous, plus de 728 années de service à plein temps comme ministres de Jéhovah Dieu.

      Le 6 septembre 1971, il a été décidé que tous les membres du Collège central en présideraient les réunions pendant un an à tour de rôle dans l’ordre alphabétique. Cette mesure est devenue effective le 1er octobre. D’autre part, les membres du Collège central assureraient désormais chaque semaine à tour de rôle la présidence du culte matinal et de l’étude de La Tour de Garde prévus pour les volontaires du siège mondiald. Cela a pris effet le matin du 13 septembre 1971, lorsque Frederick Franz a présidé le culte matinal au siège de la Société à Brooklyn (New York).

      Au cours de l’année suivante, les frères ont jeté les bases pour opérer des modifications dans la surveillance des congrégations. Ainsi, les congrégations ont cessé d’avoir seulement un serviteur de congrégation aidé d’un nombre fixe d’autres serviteurs; par contre, des hommes remplissant des conditions requises par la Bible ont été établis anciens. D’autres, remplissant eux aussi des conditions bibliques requises, ont été nommés serviteurs ministériels. Voilà qui a permis qu’un plus grand nombre de frères assument des responsabilités dans leur congrégation et acquièrent ainsi une précieuse expérience. Les Témoins de Jéhovah étaient alors loin de se douter que le nombre des congrégations augmenterait de 156 % au cours des 21 années suivantes, pour atteindre le chiffre de 69 558 en 1992. Mais il était clair que le Chef de la congrégation, le Seigneur Jésus Christ, préparait l’avenir.

      Au début des années 70, le Collège central s’est sérieusement penché sur la question de sa propre réorganisation. Depuis l’enregistrement de la Société Watch Tower en 1884, l’édition des publications, la direction de l’œuvre mondiale d’évangélisation, le fonctionnement des écoles et la tenue des assemblées avaient été placés sous la responsabilité du bureau du président de la Watch Tower Bible and Tract Society. Cependant, après une analyse sérieuse de la question et un examen de divers points de détail sur une période de plusieurs mois, le 4 décembre 1975 a été adoptée à l’unanimité une nouvelle mesure: la formation de six comités du Collège central.

      Le Comité du président (constitué de trois hommes: le président du Collège central pour l’année en cours, le précédent et le prochain) reçoit les rapports en cas de situation urgente, de catastrophe ou de persécution massive, et il veille à s’occuper rapidement de ces problèmes avec le Collège central. Le Comité de rédaction dirige la préparation de la nourriture spirituelle sous forme écrite, audio ou vidéo destinée aux Témoins de Jéhovah et au public; il surveille le travail de traduction dans des centaines de langues. Le Comité pour l’enseignement a la responsabilité des écoles et des assemblées, y compris les assemblées de district et internationales, pour le peuple de Jéhovah, ainsi que de l’enseignement au sein de la famille du Béthel; il prépare les textes utilisés dans ces différentes formes d’enseignement. Le Comité pour le service s’occupe de tous les domaines de l’œuvre d’évangélisation, dont l’activité des congrégations et des surveillants itinérants. L’impression, l’édition et l’expédition des publications, le fonctionnement des imprimeries, toutes les affaires juridiques et autres, sont du ressort du Comité d’édition. Enfin, le Comité pour le personnel est chargé d’apporter une aide individuelle et spirituelle aux membres des familles du Béthel; c’est ce comité qui, dans le monde entier, invite de nouveaux membres à entrer dans les familles du Béthel.

      D’autres comités se voient confier la surveillance des installations appartenant au siège mondial: imprimeries, bâtiments résidentiels du Béthel et fermes. Dans ces derniers comités, le Collège central utilise largement les capacités des membres de la “grande foule”. — Rév. 7:9, 15.

      À également été modifiée la façon dont les filiales de la Société sont dirigées. Depuis le 1er février 1976, chaque filiale a à sa tête un comité de trois membres ou davantage (selon ses besoins et sa taille) qui s’occupent de l’œuvre du Royaume dans leur pays, sous la direction du Collège central.

      En 1992, une aide supplémentaire a été apportée au Collège central quand un certain nombre de frères, presque tous membres de la grande foule, ont été invités à participer aux réunions et au travail des comités de rédaction et d’édition, ainsi que des comités pour l’enseignement, pour le service et pour le personnele.

      Cette répartition des responsabilités s’est révélée très bénéfique. En plus des modifications déjà apportées dans les congrégations, elle a permis d’ôter du chemin tout obstacle susceptible de laisser penser à certains que le Christ n’est pas le Chef de la congrégation. Il s’avère des plus avantageux que les questions relatives à l’œuvre du Royaume soient traitées par plusieurs frères. En outre, grâce à cette réorganisation, il a été possible d’apporter la direction nécessaire dans les nombreux domaines où le besoin s’en faisait impérativement sentir en cette période de croissance phénoménale dans l’organisation. Il y a très longtemps, Jéhovah avait annoncé par l’intermédiaire du prophète Ésaïe: “Le petit deviendra un millier, et celui qui est infime une nation forte. Moi, Jéhovah, j’accélérerai cela en son temps.” (És. 60:22). Non seulement il a ‘accéléré cela’, mais il a aussi fourni la direction nécessaire pour que son organisation visible ait les moyens de faire face à une telle accélération.

      Les Témoins de Jéhovah s’intéressent avant tout à l’œuvre que Dieu leur a confiée dans les derniers jours du présent monde, et ils sont bien organisés pour l’accomplir. Ils ont sous les yeux la preuve indiscutable que leur organisation n’est pas d’origine humaine, mais qu’il s’agit de l’organisation de Dieu, et que le Fils de Dieu, Jésus Christ, la dirige. Étant Roi, Jésus protégera ses sujets fidèles pendant la grande tribulation imminente et veillera à ce qu’ils soient organisés efficacement pour accomplir la volonté de Dieu au cours du Millénium à venir.

      [Notes]

      a En 1894, frère Russell a pris des dispositions pour que la Zion’s Watch Tower Tract Society délègue dans les congrégations des orateurs qui étaient des frères d’expérience. Ils possédaient des lettres d’introduction pour se présenter aux groupes locaux. Ces documents ne leur conféraient pas l’autorité de prêcher, ni ne signifiaient que tout ce que leur détenteur disait devait être accepté sans être dûment analysé à la lumière de la Parole de Dieu. Toutefois, certaines personnes ayant mal interprété leur raison d’être, moins d’un an plus tard, frère Russell a demandé qu’ils lui soient rendus. Avec sagesse, il s’est efforcé d’éviter quoi que ce soit que des observateurs puissent interpréter comme ayant seulement l’apparence d’un clergé.

      b La Tour de Garde, octobre-​novembre 1881, pp. 8, 9 (angl.).

      c Parfois, les Étudiants de la Bible parlaient de leurs groupes locaux comme d’“Églises”, conformément à la terminologie de la King James Version (Bible du roi Jacques). Ils les appelaient aussi “ecclésias”, d’après le terme utilisé dans le texte biblique en grec. Ils employaient pareillement l’expression “classes”, puisqu’ils étaient en fait un ensemble de personnes qui se réunissaient régulièrement pour étudier la Bible. Plus tard, ils se sont appelés “companies” (“groupes” en français), mot qui évoquait leur préoccupation de mener une guerre spirituelle (voir Psaume 68:11, KJ, note). Après la parution des Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau en 1950, c’est le mot “congrégation”, tiré de la Bible en langue plus moderne, qui est entré en usage chez les Témoins de Jéhovah dans la plupart des pays (en français, “assemblée”, puis “congrégation”).

      d Littéralement, le mot utilisé dans le texte grec de la Bible, à savoir khéïrotonéô, signifie “tendre, étendre, lever la main”, et, par extension, il pouvait signifier aussi “élire à main levée quelqu’un pour une fonction”. — Dictionnaire grec-​français d’Anatole Bailly, 1950, p. 2132.

      e Pour plus de détails, voir chapitre 25, “La prédication en public et de maison en maison”.

      f À partir de 1919, il a été demandé à ceux qui fréquentaient la congrégation, ou classe, de rendre compte chaque semaine à la Société de leur activité de prédication, par l’intermédiaire du directeur du service.

      g Comme le précisait le dépliant Organization Method (Méthode d’organisation), chaque congrégation devait élire un vice-directeur et un bibliothécaire (responsable du stock). Ces deux hommes constituaient avec le directeur nommé par la Société le comité de service.

      h La Tour de Garde de janvier 1921, pp. 34-39 (1er juillet 1920 en angl.).

      i Le comité de service à l’époque ne comptait pas plus de dix membres, dont le directeur du service, qui, lui, n’était pas élu, mais nommé par la Société. Les autres membres collaboraient avec lui pour organiser et effectuer l’œuvre de témoignage.

      j Pendant quelques années après 1932, on les a appelés les Jonadabs.

      k Restreindre la signification du verbe grec khéïrotonéô au sens d’‘élire par vote à main levée’ ne tient pas compte du sens qu’a pris ce mot ultérieurement. Ainsi, un dictionnaire grec (A Greek-​English Lexicon, de H. Liddell et R. Scott, édité par Jones et McKenzie et réimprimé en 1968) définit ainsi ce mot: “Lever la main, dans le but de donner son suffrage dans l’assemblée (...). II. Av. acc. de pers. [avec un accusatif de personne], élire, au sens propre à main levée (...). b. Plus tard, dans un sens général, établir, (...) établir à une fonction dans l’Église [présbutérous], Act. Ap. [Actes des Apôtres] 14.23.” Ce dernier usage était courant aux jours des apôtres; ce mot a été utilisé dans ce sens par Josèphe, historien juif du Ier siècle, dans son Histoire ancienne des Juifs, VI, v et xiv. La structure grammaticale elle-​même d’Actes 14:23 dans le texte grec original montre que c’est Paul et Barnabas qui faisaient ce que décrit le texte.

      l Plus tard cette année-​là (1938), une plaquette de quatre pages intitulée Organization Instructions (Instructions d’organisation) a fourni de plus amples détails. Elle expliquait que les congrégations devaient établir un comité chargé d’agir en leur nom. Ce comité devait jauger les frères en fonction des conditions requises dans les Écritures et faire ses recommandations à la Société. Quand un représentant itinérant de la Société rendait visite à la congrégation, il analysait dans quelle mesure les frères qu’il y rencontrait remplissaient les conditions et avec quelle fidélité ils s’acquittaient des tâches qu’on leur confiait. La Société tenait compte également de ses recommandations pour procéder à une nomination.

      a Entre 1894 et 1927, les orateurs itinérants envoyés par la Société ont été qualifiés de représentants de la Société de Tracts Tour de Garde, puis de pèlerins. De 1928 à 1936, comme on mettait davantage l’accent sur la prédication, ils ont été appelés directeurs de service régionaux. À partir de juillet 1936, pour bien mettre en évidence le genre de relations qu’ils devaient avoir avec les frères des congrégations, ils ont été appelés serviteurs régionaux. De 1938 à 1941, les serviteurs de zone avaient pour mission de rendre visite à un nombre limité de congrégations les unes après les autres, ce qui les faisait revenir régulièrement dans les mêmes groupes. En 1942, après une interruption d’environ un an, ce service a été rétabli, avec les serviteurs des frères. En 1948, l’expression serviteur de circuit (plus tard, circonscription) a été adoptée; aujourd’hui, on parle de surveillant de circonscription.

      Entre 1938 et 1941, les serviteurs régionaux, assumant un nouveau rôle, ont desservi régulièrement de lieu en lieu des assemblées qui réunissaient les Témoins d’une certaine région (ou zone) pour bénéficier d’un programme spécial. Quand leur activité a été rétablie en 1946, ces surveillants itinérants ont été appelés serviteurs de district; aujourd’hui, on parle de surveillants de district.

      b Cette disposition est entrée en vigueur le 1er octobre 1938. Pendant les années de guerre, il est devenu de plus en plus difficile d’organiser des assemblées, aussi, à la fin de 1941, les assemblées de zone ont été suspendues. Mais elles ont repris en 1946, et on a appelé assemblées de circonscription ces rassemblements de plusieurs congrégations pour recevoir un enseignement spécial.

      c On retrouve la substance de ces discours dans La Tour de Garde du 15 novembre 1945 (15 octobre et 1er novembre 1944 en angl.).

      d Plus tard, ils ont confié ces tâches également à d’autres membres de la famille du Béthel désignés à cet effet.

      e La Tour de Garde, 15 avril 1992, pp. 7-17, 31.

      [Entrefilet, page 204]

      Pas de place pour un clergé.

      [Entrefilet, page 205]

      Ils n’essayaient pas de fonder une “organisation terrestre”.

      [Entrefilet, page 206]

      Comment les anciens étaient-​ils choisis?

      [Entrefilet, page 212]

      Un directeur nommé par la Société.

      [Entrefilet, page 213]

      Certains anciens ne voulaient pas prêcher à l’extérieur de la congrégation.

      [Entrefilet, page 214]

      Le nombre des prédicateurs a baissé, mais l’organisation a été affermie.

      [Entrefilet, page 218]

      Comment fallait-​il procéder aux nominations?

      [Entrefilet, page 220]

      Joseph Rutherford cherchait-​il tout simplement à diriger plus étroitement l’organisation?

      [Entrefilet, page 222]

      Il gardait le contact avec les groupes de deux ou trois personnes comme avec les groupes plus importants.

      [Entrefilet, page 223]

      De nouvelles responsabilités pour les surveillants itinérants.

      [Entrefilet, page 234]

      Le Collège central compte davantage de membres qui en assument la présidence à tour de rôle.

      [Entrefilet, page 235]

      Une direction nécessaire à une époque d’accroissement phénoménal.

      [Encadré, page 207]

      Pourquoi ce changement?

      Interrogé sur son changement de point de vue concernant la façon de choisir les anciens dans les groupes du peuple du Seigneur, Charles Russell a répondu:

      “Avant tout, je m’empresse de vous assurer que je n’ai jamais prétendu à l’infaillibilité. (...) Nous ne nions pas avoir progressé en connaissance et voir maintenant de façon légèrement différente la volonté du Seigneur concernant les anciens ou dirigeants dans les petits groupes de son peuple. Notre erreur de jugement a été d’attendre trop des frères bien-aimés qui, ayant accepté les premiers la Vérité, sont devenus naturellement les dirigeants de ces petits groupes. Nous nous faisions d’eux une image idéale: nous pensions que la connaissance de la Vérité les rendrait humbles, leur ferait comprendre combien ils étaient petits, et que, quoi qu’ils sachent et soient capables de présenter aux autres, ils le feraient en porte-parole de Dieu et parce que Dieu les employait. Idéalistes, nous espérions que ces hommes seraient dans tous les sens du terme des exemples pour le troupeau; et que la providence du Seigneur fournirait à chaque petit groupe un ou plusieurs [frères] aussi compétents, sinon plus, pour présenter la Vérité, que l’esprit d’amour les guiderait dans l’honneur pour s’estimer les uns les autres, et ainsi pour s’aider et s’encourager mutuellement à participer au service de l’Église, le corps du Christ.

      “Cette pensée à l’esprit, nous avons conclu que les serviteurs du Seigneur recevant et appréciant davantage la grâce et la vérité, il ne serait pas nécessaire qu’ils suivent le modèle laissé par les apôtres de l’Église primitive. Notre erreur a été de ne pas comprendre que les structures mises en place par les apôtres sous la direction divine sont supérieures à toute autre structure conçue par qui que ce soit, et que l’Église dans son ensemble devra suivre les règles instituées par les apôtres jusqu’à ce que, par notre changement à la résurrection, nous soyons tous rendus complets et parfaits et nous trouvions directement associés au Maître.

      “Notre erreur nous est apparue au fur et à mesure que nous observions chez les frères bien-aimés, dans une certaine mesure, l’esprit de rivalité, et constations que beaucoup désiraient assumer la direction des réunions comme une fonction honorifique plutôt que comme un service, et par ailleurs privaient et empêchaient de recevoir des responsabilités d’autres frères ayant des capacités naturelles égales, une connaissance de la Vérité égale, et une même aptitude à manier l’épée de l’Esprit.” — “La Tour de Garde” du 15 mars 1906, page 90 (en anglais).

      [Encadré/Illustrations, pages 208, 209]

      Le bâtiment que la Société utilisait il y a cent ans dans la région de Pittsburgh

      La Maison de la Bible, sur cette photographie, a servi de siège aux Étudiants de la Bible pendant 19 ans, de 1890 à 1909f.

      Le cabinet de travail de frère Russell.

      Des membres de la famille de la Maison de la Bible qui y travaillaient en 1902.

      Dans l’immeuble se trouvaient cet atelier de typographie et de composition (ci-dessus à droite), un service d’expédition (ci-contre à droite), une réserve de publications, des chambres pour les volontaires, et un lieu de culte (salle d’assemblées) d’environ 300 places.

      [Note de l’encadré]

      f En 1879, le siège se situait au numéro 101 de la Cinquième Avenue à Pittsburgh (Pennsylvanie). En 1884, les bureaux ont été transférés au 44 Federal Street, Allegheny (dans le nord de Pittsburgh), puis, plus tard dans la même année, au 40 Federal Street. (Adresse devenue, en 1887, 151 Robinson Street.) Quand les locaux sont devenus trop petits, en 1889 frère Russell a fait construire la Maison de la Bible (voir ci-contre à gauche) au 56-60 Arch Street, Allegheny. (Adresse changée plus tard en 610-614 Arch Street.) Pendant une courte période entre 1918 et 1919, les Étudiants de la Bible ont de nouveau eu leur bureau principal à Pittsburgh, au deuxième étage d’un bâtiment sis au 119 Federal Street.

      [Encadré, page 211]

      De qui est-​ce l’œuvre?

      Vers la fin de sa vie terrestre, Charles Russell a écrit: “Trop souvent le peuple de Dieu oublie que le Seigneur lui-​même est à la tête de son œuvre. Trop souvent on pense: Nous ferons une œuvre et Dieu collaborera avec nous dans cette œuvre. Adoptons le bon point de vue sur la question; et comprenons que c’est Dieu qui a prévu une grande œuvre et la mène à bien; qu’elle s’accomplira, nullement grâce à nous ou à nos efforts; que les serviteurs de Dieu ont le grand privilège de collaborer avec leur Auteur à l’aboutissement de ses projets, de ses desseins, de ses dispositions, et de ses voies. En voyant les choses de ce point de vue, quand nous prions et nous tenons aux aguets ce doit être dans l’intention d’apprendre à faire la volonté du Seigneur, quel que soit notre lot, puisque c’est notre Dieu qui nous conduit. Tel est le programme que la Watch Tower Bible and Tract Society cherche à suivre.” — “La Tour de Garde” du 1er mai 1915 (en anglais).

      [Encadré, page 215]

      Les questions VDM

      Les lettres VDM représentent les mots latins “Verbi Dei Minister”, ce qui veut dire Ministre de la Parole de Dieu.

      En 1916, la Société a dressé une liste de questions portant sur des thèmes bibliques. Elle a demandé à ceux qui voulaient la représenter en qualité d’orateurs de répondre par écrit à toutes ces questions. Cela lui permettrait de connaître les pensées, les opinions et la compréhension qu’avaient ces frères en ce qui concernait des vérités bibliques fondamentales. Au bureau de la Société, un comité d’examinateurs était chargé de lire attentivement les réponses écrites. Pour être jugés aptes à être orateurs, les frères devaient obtenir une note égale ou supérieure à 85 sur 100.

      Par la suite, de nombreux anciens, des diacres et d’autres Étudiants de la Bible ont demandé s’ils pouvaient obtenir une liste de ces questions. Quelque temps plus tard, la Société a dit qu’il serait utile que les classes choisissent comme représentants seulement des personnes qui avaient passé avec succès leur examen de VDM.

      Quand la Société décernait le statut de Ministre de la Parole de Dieu à un frère, cela ne signifiait pas qu’il était ordonné. Cela voulait simplement dire que le comité d’examinateurs du bureau de la Société s’était assuré de l’état de sa connaissance doctrinale et, dans une mesure raisonnable, de sa réputation, puis avait conclu qu’il était digne d’être appelé Ministre de la Parole de Dieu.

      Les questions VDM étaient les suivantes:

      1. Quelle fut la première création de Dieu?

      2. Quelle est la signification du terme “Logos”, lorsque ce titre désigne le Fils de Dieu? Que signifient les termes Père et Fils?

      3. Quand et comment le péché entra-​t-​il dans le monde?

      4. Quel est le châtiment du péché que Dieu infligea aux pécheurs? Qui sont les pécheurs?

      5. Pourquoi fut-​il nécessaire que le “Logos” soit fait chair? Fut-​il incarné?

      6. Quelle fut la nature de l’homme Jésus Christ depuis son enfance jusqu’à sa mort?

      7. Quelle est la nature de Jésus depuis sa résurrection? Quelle est sa situation par rapport à Jéhovah le Père?

      8. Quelle est l’œuvre que Jésus accomplit au cours de l’âge de l’Évangile, depuis la Pentecôte jusqu’à aujourd’hui?

      9. D’une part, qu’est-​ce que Jéhovah Dieu a fait pour les humains jusqu’à aujourd’hui? D’autre part, qu’a fait Jésus pour eux?

      10. Quels sont les plans de Dieu à l’égard de l’Église, lorsque ses membres seront au complet?

      11. Quels sont en outre les plans de Dieu à l’égard des humains?

      12. Quel sera le sort des humains entièrement incorrigibles?

      13. Quelles seront la récompense ou les bénédictions qui seront accordées au monde des humains en vertu de leur obéissance au Royaume du Messie?

      14. Quelles démarches un pécheur doit-​il faire pour nouer des relations vitales avec le Christ et avec le Père céleste?

      15. Lorsqu’un chrétien a été engendré du saint esprit, quelle est la voie qu’il doit suivre, selon la Parole de Dieu?

      16. Vous êtes-​vous détourné du péché pour servir le Dieu vivant?

      17. Avez-​vous entièrement consacré votre vie, toutes vos forces, tous vos talents, au Seigneur et à son service?

      18. Avez-​vous symbolisé cette consécration par l’immersion dans les eaux du baptême?

      19. Avez-​vous fait le vœu de sainteté de vie tel que l’a formulé l’AIÉB [Association internationale des Étudiants de la Bible]?

      20. Connaissez-​vous à fond la doctrine exposée dans les “Études des Écritures”?

      21. Cette lecture vous a-​t-​elle apporté beaucoup de lumière, et en avez-​vous retiré un grand profit?

      22. Croyez-​vous posséder une solide et durable connaissance de la Bible qui vous permettra d’être un serviteur du Seigneur plus utile qu’auparavant, pendant le reste de votre vie?

      [Encadré/Illustrations, pages 216, 217]

      Les bâtiments utilisés au début de l’œuvre à Brooklyn

      Le Béthel

      122-124 Columbia Heights

      La salle à manger du Béthel

      Le Tabernacle

      Ce bâtiment, situé au 17 Hicks Street (et qui a servi de 1909 à 1918), abritait des bureaux, une réserve de publications, un service de courrier, du matériel de typographie, et une salle de réunion de 800 places.

      La salle de réunion

      Les premières imprimeries

      Des membres de la famille du Béthel qui travaillaient à l’imprimerie de Myrtle Avenue en 1920 (ci-contre à droite).

      35 Myrtle Avenue (1920-​1922)

      18 Concord Street (1922-​1927)

      117 Adams Street (1927- )

      [Encadré/Illustrations, pages 224, 225]

      Quelques surveillants itinérants parmi les milliers qui ont servi au fil des ans

      Canada, 1905-​1933

      Angleterre, 1920-​1932

      Finlande, 1921-​1926, 1947-​1970

      États-Unis, 1907-​1915

      Moyens de transport d’une congrégation à l’autre:

      Groenland

      Venezuela

      Lesotho

      Mexique

      Pérou

      Sierra Leone

      Logement mobile en Namibie

      Prédication avec d’autres Témoins au Japon.

      Réunion avec des anciens en Allemagne.

      Conseils pratiques aux pionniers à Hawaii.

      Enseignement dans une congrégation de France.

      [Encadré/Illustration, page 229]

      Les premières associations déclarées

      Zion’s Watch Tower Tract Society (Société de Tracts Tour de Garde de Sion). Formée en 1881, puis enregistrée légalement le 15 décembre 1884 dans l’État de Pennsylvanie. En 1896, son nom a été changé en celui de Watch Tower Bible and Tract Society (Tour de Garde, Société de Bibles et de Traités). Depuis 1955, elle porte le nom Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania.

      Peoples Pulpit Association (Association de la Tribune du peuple). Formée en 1909 lorsque la Société a transféré ses bureaux principaux à Brooklyn (New York). En 1939, son nom a été changé en celui de Watchtower Bible and Tract Society, Inc. Depuis 1956, elle porte le nom Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.

      International Bible Students Association (Association internationale des Étudiants de la Bible). Enregistrée en Angleterre, à Londres, le 30 juin 1914.

      Pour satisfaire aux exigences légales, dans de nombreux pays les Témoins de Jéhovah ont formé d’autres associations. Mais ils n’en sont pas pour autant divisés en organisations nationales ou régionales. Ils constituent une famille internationale de frères unis.

      [Encadré, page 234]

      ‘Semblables à la communauté chrétienne primitive’

      La revue religieuse “Interpretation” a déclaré en juillet 1956: “Dans leur organisation et leur œuvre de témoignage, ils [les Témoins de Jéhovah] sont ceux qui ressemblent plus que tout autre groupe à la communauté chrétienne primitive. (...) Peu d’autres groupements font autant qu’eux usage de la Bible dans leurs messages, oraux ou écrits.”

      [Illustration, page 210]

      Des filiales ont été ouvertes pour mieux diriger l’œuvre. La première a été celle de Londres, qui a occupé ce bâtiment.

      [Illustration, page 221]

      Joseph Rutherford en 1941. Les Témoins savaient qu’il n’était pas leur chef.

      [Illustration, page 226]

      John Booth, surveillant itinérant aux États-Unis de 1936 à 1941.

      [Illustration, page 227]

      Carey Barber, dont le district couvrait une grande partie des États-Unis.

      [Illustration, page 228]

      Frère Knorr rendait régulièrement visite à toutes les filiales et maisons de missionnaires.

      [Illustration, page 230]

      Les principaux surveillants des filiales de la Société ont été réunis pour recevoir une formation spéciale (New York, 1958).

      [Illustrations, page 231]

      L’École du ministère du Royaume a fourni un enseignement précieux aux surveillants du monde entier.

      L’École du ministère du Royaume dans un camp de réfugiés en Thaïlande, 1978; aux Philippines, 1966 (en haut à gauche).

      [Illustrations, page 232]

      Des instructions relatives à l’organisation ont paru peu à peu (d’abord en anglais, puis dans d’autres langues) afin de coordonner l’activité des Témoins et de tous les informer des dispositions prises pour les aider dans leur ministère.

  • Les réunions: culte, instruction et encouragement
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Chapitre 16

      Les réunions: culte, instruction et encouragement

      LES réunions de leur congrégation occupent une place importante dans l’activité des Témoins de Jéhovah. Même lorsque les circonstances ne s’y prêtent pas, les Témoins s’efforcent d’y assister régulièrement, conformément à cette exhortation biblique: “Observons-​nous les uns les autres pour nous inciter à l’amour et aux belles œuvres, sans abandonner le rassemblement de nous-​mêmes, comme quelques-uns en ont coutume, mais en nous encourageant mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour.” (Héb. 10:24, 25). Là où cela est possible, chaque congrégation organise des réunions trois fois par semaine, réunions qui durent au total 4 heures et 45 minutes. Cependant, la nature et la fréquence des réunions ont évolué en fonction des besoins.

      Au Ier siècle, les manifestations des dons miraculeux de l’esprit étaient une particularité des réunions chrétiennes. Pour quelle raison? Parce qu’au moyen de ces dons Dieu attestait qu’il n’utilisait plus le système religieux juif, mais que son esprit reposait désormais sur la congrégation chrétienne récemment formée (Actes 2:1-21; Héb. 2:2-4). Lors de ces réunions, les chrétiens prononçaient des prières, chantaient des louanges à Dieu, mettaient l’accent sur la prophétie (c’est-à-dire la transmission de révélations relatives à la volonté et au dessein divins) et sur la transmission d’une instruction propre à édifier les auditeurs. Ces chrétiens vivaient à une époque où des événements prodigieux se produisaient en rapport avec le dessein divin. Il leur fallait les comprendre et savoir comment agir en conséquence. Toutefois, lors de ces réunions, certains ne faisaient pas preuve d’équilibre; aussi, comme le montre la Bible, avaient-​ils besoin de conseils pour les diriger de la façon la plus profitable. — 1 Cor. 14:1-40.

      Retrouvait-​on dans les réunions des Étudiants de la Bible, dans les années 1870 et après, les caractéristiques de celles que tenaient les chrétiens du Ier siècle?

      Les besoins spirituels des premiers Étudiants de la Bible sont satisfaits

      En 1870, Charles Russell et un petit groupe d’amis d’Allegheny (Pennsylvanie) et des alentours ont formé une classe pour l’étude de la Bible. Grâce à leurs réunions, ils ont progressivement accru leur amour pour Dieu et pour sa Parole, et en sont venus à connaître ce qu’enseigne la Bible. Aucun don miraculeux des langues ne se manifestait à ces réunions. Pourquoi? Parce que ces dons miraculeux avaient atteint leur but au Ier siècle, et, conformément à ce que la Bible avait annoncé, ils avaient cessé. “Ainsi que saint Paul l’a clairement exprimé, a expliqué frère Russell, l’étape suivante en matière de progrès consistait à manifester les fruits de l’Esprit.” (1 Cor. 13:4-10). De plus, tout comme au Ier siècle, une œuvre urgente d’évangélisation devait être accomplie, œuvre pour laquelle ils avaient besoin d’encouragements (Héb. 10:24, 25). Ils n’ont pas tardé à se réunir régulièrement deux fois par semaine.

      Frère Russell a compris qu’il importe que les serviteurs de Jéhovah, aussi dispersés soient-​ils sur la terre, forment un peuple uni. C’est pourquoi en 1879, peu après le début de la parution de La Tour de Garde, ses lecteurs ont été invités à demander à frère Russell ou à l’un de ses collaborateurs de leur rendre visite. L’annonce stipulait: “Sans argent, sans payer.” Lorsqu’un certain nombre de demandes lui sont parvenues, frère Russell a entrepris un voyage d’un mois qui l’a conduit jusqu’à Lynn, dans le Massachusetts; il tenait des réunions de quatre à six heures par jour à chaque étape. Il traitait le sujet “Les choses qui appartiennent au Royaume de Dieu”.

      Dès 1881, frère Russell a adressé cette exhortation aux lecteurs de La Tour de Garde qui n’avaient pas encore de réunions dans leur région: “Réunissez-​vous chez vous avec votre famille, ou même avec quelques personnes qui manifestent de l’intérêt. Lisez, étudiez, louez Dieu et adorez-​le ensemble, car là où deux ou trois se réunissent en Son nom, le Seigneur, votre Enseignant, est là au milieu de vous. Telle était la nature de certaines réunions de l’Église aux jours des apôtres. (Voir Philémon 2.)”

      Le programme des réunions s’est développé progressivement. Des suggestions étaient faites, mais il appartenait à chaque groupe de déterminer ce qui convenait le mieux à sa situation. De temps à autre, un orateur donnait un discours, mais on mettait surtout l’accent sur les réunions auxquelles chacun pouvait participer librement. Au début, certaines classes d’Étudiants de la Bible utilisaient peu les publications de la Société pendant leurs réunions, mais les ministres itinérants, ou pèlerins, les ont aidées à en saisir tout l’intérêt.

      Après leur parution, on a commencé à se servir de plusieurs tomes de L’Aurore du Millénium pour étudier la Bible. En 1895, les groupes d’étude étaient appelés Cercles de l’aurore pour l’étude de la Biblea. En Norvège, certains en ont parlé plus tard comme de “réunions de lecture et d’entretiens”, ajoutant: “Des extraits des livres de Charles Russell étaient lus à haute voix, et si quelqu’un voulait faire un commentaire ou poser une question, il levait la main.” Frère Russell a conseillé à ceux qui participaient à ces réunions d’utiliser différentes traductions des Écritures, les références marginales de la Bible et des concordances bibliques. Les études avaient souvent lieu dans un foyer, par groupes de taille moyenne, un soir qui convenait à tous. Ces réunions sont à l’origine de l’étude de livre qui se tient aujourd’hui dans les congrégations.

      Charles Russell a compris qu’il ne suffisait pas d’étudier des doctrines. Il fallait aussi des expressions de piété qui remplissent le cœur des gens de reconnaissance pour l’amour de Dieu et du désir de l’honorer et de le servir. Dans ce but, les classes ont été encouragées à organiser des réunions spéciales une fois par semaine. On les appelait parfois “Cottage meetings” (“Réunions de foyer”) parce qu’elles avaient lieu chez des particuliers. Des prières, des cantiques de louange et des témoignages personnels des assistantsb figuraient au programme. Ces témoignages étaient parfois des faits encourageants, mais ils se rapportaient aussi aux épreuves, aux difficultés et aux inquiétudes qu’ils avaient eues les jours précédents. Dans certains endroits, ces réunions n’atteignaient pas leur objectif parce qu’on accordait une importance excessive aux individus. Des suggestions bienveillantes ont donc été faites dans La Tour de Garde pour remédier à la situation.

      Edith Brenisen, femme de l’un des premiers pèlerins aux États-Unis, a conservé le souvenir de ces réunions: “Ces soirées offraient l’occasion de méditer sur la protection bienveillante de Jéhovah et de fréquenter étroitement nos frères et sœurs. En écoutant leurs rapports, nous parvenions à mieux les connaître. En observant leur fidélité et en entendant comment ils avaient surmonté leurs difficultés, nous arrivions souvent à résoudre nos problèmes.” Toutefois, avec le temps, il est apparu que des réunions conçues pour équiper chacun en vue de participer à l’œuvre d’évangélisation seraient plus profitables.

      La manière dont la réunion du dimanche était dirigée en certains endroits préoccupait les frères. Des classes essayaient d’étudier la Bible verset par verset. Cependant, les divergences d’opinion quant à la signification des versets n’avaient parfois rien d’encourageant. Afin de remédier à cette situation, certains membres de la congrégation de Los Angeles (Californie) ont préparé des plans pour une étude de la Bible par sujet, avec des questions et des références que toute la classe devait examiner avant d’assister à la réunion. En 1902, la Société a publié (en anglais) une Bible contenant des “Auxiliaires pour les études béréennes de la Bible”, dont un index par sujetc. Afin de simplifier encore les choses, à partir du 1er mars 1905, La Tour de Garde en anglais a publié des plans de discussion pour la congrégation, comprenant des questions ainsi que des références à la Bible et aux publications de la Société à des fins de recherches. Cette rubrique est parue jusqu’en 1914, année où des questions sur les volumes des Études des Écritures ont été publiées (en anglais) afin d’être utilisées dans les Études béréennes.

      Toutes les classes disposaient des mêmes matières, mais la fréquence des réunions variait d’une à quatre fois par semaine ou plus, suivant les dispositions prises sur le plan local. Au début de 1914, à Colombo (Ceylan, l’actuel Sri Lanka), il y avait des réunions tous les jours.

      On encourageait les Étudiants de la Bible à apprendre à faire des recherches, à ‘examiner toutes choses’, à exprimer les idées dans leurs propres termes (1 Thess. 5:21, Sg). Frère Russell conseillait une discussion libre et précise des matières à étudier. Il a fait aussi cette recommandation: “N’oubliez jamais que la Bible est notre référence et que, quels que soient les auxiliaires que Dieu nous donne, ce ne sont que des ‘auxiliaires’ qui, en aucun cas, ne la remplacent.”

      La commémoration de la mort du Seigneur

      À partir de 1876, les Étudiants de la Bible ont pris chaque année des dispositions pour commémorer la mort du Seigneurd. Au début, le groupe de Pittsburgh (Pennsylvanie) et des alentours se réunissait chez l’un des frères. En 1883, une centaine de personnes s’est rassemblée dans une salle de la ville, louée pour l’occasion. En 1905, les frères ont décidé d’utiliser le spacieux Carnegie Hall pour accueillir l’assistance nombreuse qu’ils attendaient à Pittsburgh.

      Les Étudiants de la Bible comprenaient qu’il s’agissait d’un événement annuel et non hebdomadaire. La date de cette célébration correspondait au 14 Nisan du calendrier juif, jour de la mort de Jésus. Au fil des ans, la méthode de calcul de cette date a été amélioréee, mais ce qui importait le plus, c’était la signification de l’événement lui-​même.

      À l’occasion de cette commémoration, les Étudiants de la Bible se réunissaient par groupes de tailles diverses en différents lieux, mais ceux qui pouvaient se joindre aux frères de Pittsburgh étaient les bienvenus. De 1886 à 1893, les lecteurs de La Tour de Garde ont été particulièrement invités à se réunir à Pittsburgh, si c’était possible. Ils ont répondu à cette invitation et sont venus de différents endroits des États-Unis et du Canada. C’est ce qui, non seulement leur a permis de célébrer le Mémorial ensemble, mais les a aussi aidés à resserrer leurs liens et leur unité spirituelle. Toutefois, à mesure que les classes sont devenues plus nombreuses, tant aux États-Unis que dans d’autres parties du monde, il n’a plus été possible de se réunir en un seul lieu. Les Étudiants de la Bible ont compris qu’il serait plus profitable de se réunir avec leurs compagnons là où ils habitaient.

      Comme le soulignait La Tour de Garde, beaucoup disaient avoir foi en la rançon et aucun ne négligeait la commémoration annuelle. Cependant, cet événement revêtait une signification particulière pour ceux qui faisaient vraiment partie du “petit troupeau” du Christ, ceux qui allaient avoir part au Royaume céleste. Lorsque le Christ a institué le Mémorial, la nuit précédant sa mort, il a dit à ceux à qui cette espérance était offerte: “Continuez à faire ceci en souvenir de moi.” — Luc 12:32; 22:19, 20, 28-30.

      C’est surtout au début des années 30 que les futurs membres de la “grande multitude”, ou “grande foule”, des “autres brebis” ont commencé à se manifester (Rév. 7:9, 10, Sy; Jean 10:16). À cette époque on les appelait les Jonadabs. Pour la première fois, La Tour de Garde du 1er mars 1938 (15 février 1938, en anglais) les a spécialement invités à assister au Mémorial en ces termes: “Que chaque groupe des oints se réunisse le 15 avril, après 6 heures du soir, pour célébrer la fête commémorative, et que leurs compagnons, les Jonadabs, soient également présents.” Ils y ont assisté non pas comme participants, mais en qualité d’observateurs. Ils sont venus grossir le nombre des personnes réunies pour le Mémorial de la mort du Christ. En 1938, il y a eu 73 420 assistants et 39 225 participants au pain et au vin emblématiques. Les années suivantes, beaucoup de gens qui s’intéressaient à la vérité depuis peu et d’autres qui n’étaient pas encore des Témoins de Jéhovah actifs étaient présents en tant qu’observateurs. Ainsi, en 1992, alors qu’un maximum de 4 472 787 personnes ont participé au ministère, 11 431 171 ont assisté au Mémorial et seulement 8 683 ont pris les emblèmes. Dans certains pays, l’assistance a été cinq ou six fois supérieure au nombre des Témoins actifs.

      Comme ils attachent une grande importance à la signification de la mort du Christ, les Témoins de Jéhovah célèbrent le Mémorial même dans des conditions très difficiles. En Rhodésie (l’actuel Zimbabwe), pendant la guerre qui a sévi durant les années 70, il était impossible de sortir le soir à cause du couvre-feu. Dans certaines régions, les frères se rassemblaient donc chez un Témoin de Jéhovah dans la journée et célébraient le Mémorial le soir. Bien sûr, comme ils ne pouvaient pas rentrer chez eux après la réunion, ils restaient toute la nuit chez ce Témoin. Ils passaient le reste de la soirée à chanter des cantiques et à raconter des faits de prédication, ce qui constituait une source d’encouragement supplémentaire.

      Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les camps de concentration, les Témoins ont célébré le Mémorial quand bien même ils risquaient d’être sévèrement punis si les gardes les découvraient. Lorsqu’en raison de sa foi chrétienne Harold King s’est trouvé seul dans une prison de la Chine communiste de 1958 à 1963, il a fait de son mieux pour célébrer le Mémorial étant donné les circonstances. Plus tard, il a raconté: “De la fenêtre de ma prison, j’observais la lune, je la voyais devenir pleine au début du printemps. Je calculais le plus soigneusement possible la date de la fête.” Il a improvisé les emblèmes nécessaires en fabriquant un peu de vin avec des groseilles noires et en se servant du riz, qui est sans levain, comme du pain. Il a ajouté: “Je chantais, priais et prononçais [le discours habituel] comme le fait en la circonstance n’importe quelle congrégation du peuple de Jéhovah. Ainsi, chaque année, je me sentais uni avec mes frères du monde entier en cette occasion des plus importante.”

      Les jeunes s’intègrent

      Les premières années, les publications et les réunions des Étudiants de la Bible n’étaient pas particulièrement adaptées aux jeunes. Certes, ceux-ci pouvaient assister aux réunions — d’ailleurs, certains le faisaient et étaient des auditeurs attentifs — mais aucun effort particulier n’était fourni afin de les faire participer. Pour quelles raisons?

      À cette époque, les frères croyaient qu’il ne restait que très peu de temps avant que les membres de l’Épouse du Christ ne soient unis à lui dans la gloire céleste. En 1883, La Tour de Garde (en anglais) donnait cette explication: “Nous, qui sommes formés pour l’appel vers le haut, ne pouvons pas nous détourner de l’œuvre particulière de cette époque, œuvre qui consiste à préparer ‘l’Épouse, la femme de l’Agneau’. L’Épouse doit être prête et, en ce moment même, tandis que les dernières touches sont apportées à sa parure avant le mariage, chaque membre se doit de participer à cette œuvre primordiale.”

      On exhortait les parents à assumer la responsabilité que Dieu leur a confiée: l’éducation spirituelle de leurs enfants. Les écoles du dimanche pour les jeunes n’étaient pas recommandées. Il était clair que ces écoles du dimanche mises en place par la chrétienté avaient causé un tort considérable. Les parents qui y envoyaient leurs enfants pensaient souvent que cette disposition les dégageait de la responsabilité de leur donner une instruction religieuse. Les enfants, de leur côté, ne considéraient plus leurs parents comme la principale source d’instruction religieuse et n’étaient pas enclins à les honorer et à leur obéir comme il se doit.

      Toutefois, de 1892 à 1927, dans chaque exemplaire de La Tour de Garde en anglais est paru un commentaire du texte publié dans les “Leçons internationales des écoles du dimanche”, très répandues alors dans les églises protestantes. Pendant des années, ces textes ont été choisis par F. Peloubet, pasteur congrégationaliste, et ses adjoints. La Tour de Garde examinait ces textes selon la connaissance plus profonde des Écritures, exempte de tous les credos de la chrétienté, dont les Étudiants de la Bible disposaient. On espérait ainsi que La Tour de Garde serait introduite dans certaines Églises, que la vérité serait présentée et que certains paroissiens l’accepteraient. Bien sûr, la différence était évidente, ce qui n’a fait qu’exciter la colère du clergé protestant.

      Quand l’année 1918 est arrivée, le reste, les membres oints encore en vie, était toujours sur la terre, et davantage d’enfants assistaient aux réunions. Souvent, on les laissait simplement jouer pendant que leurs parents étudiaient. Pourtant, les jeunes aussi devaient apprendre à ‘rechercher la justice et l’humilité’ s’ils voulaient ‘être à l’abri au jour de la colère du Seigneur’. (Soph. 2:3, TOB.) C’est pourquoi, en 1918, la Société a encouragé les congrégations à créer des classes pour les jeunes de 8 à 15 ans. Dans certains endroits existaient même des classes primaires pour les enfants qui n’étaient pas en âge d’assister à la classe des plus grands. À la même époque, on a de nouveau mis l’accent sur la responsabilité des parents envers leurs enfants.

      D’autres dispositions ont été prises. En 1920, une rubrique intitulée “Étude de la Bible pour les jeunes” (constituée de questions suivies de versets bibliques dans lesquels on trouvait la réponse) est parue dans L’Âge d’Or. La même année est paru The Golden Âge ABC (L’ABC de L’Âge d’Or); il s’agissait d’une brochure illustrée à l’usage des parents en vue de l’enseignement des vérités bibliques et des qualités chrétiennes aux tout-petits. The Way to Paradise (Le chemin du paradis), livre écrit par William Van Amburgh, est paru ensuite en 1924. Cet ouvrage était adapté aux “étudiants de la Bible de niveau moyen”. Il a servi quelque temps lors des réunions pour les jeunes. En outre, les “jeunes Témoins” américains s’organisaient entre eux pour la prédication. En Suisse, un groupe de jeunes avait formé pour les 13-25 ans une association appelée “La jeunesse de Jéhovah”. Ils avaient leur propre secrétariat, à Berne, et ils éditaient et imprimaient sur les presses de la Société un périodique spécial intitulé La jeunesse de Jéhovah. Ces jeunes avaient leurs propres réunions et jouaient des drames bibliques, tel celui présenté au Volkshaus, à Zurich, devant une assistance de 1 500 personnes.

      Toutefois, il en résultait qu’une organisation se développait au sein de celle des serviteurs de Jéhovah, ce qui ne favorisait pas l’unité. Cette association a donc été dissoute en 1936. En avril 1938, lors d’un séjour en Australie, Joseph Rutherford, président de la Société, a remarqué qu’une classe destinée aux enfants se déroulait en dehors de l’assemblée pour les adultes. Il a immédiatement pris des dispositions afin que les enfants rejoignent l’assemblée principale et ce, pour leur plus grand profit.

      La même année, La Tour de Garde est revenue sur la question des classes séparées pour les jeunes dans les congrégations. Cette étude a rappelé que les parents ont la responsabilité d’instruire leurs enfants (Éph. 6:4; voir aussi Deutéronome 4:9, 10; Jérémie 35:6-10). Elle a également montré que la Bible ne fournit aucun précédent pour tenir à l’écart les jeunes dans des classes prévues à leur intention. Au contraire, les jeunes devaient accompagner leurs parents afin d’écouter la Parole de Dieu (Deut. 31:12, 13; Josué 8:34, 35). Si des explications supplémentaires sur les matières de l’étude s’avéraient nécessaires, les parents pouvaient les donner à la maison. En outre, des articles ont expliqué que l’organisation de ces classes était préjudiciable à la prédication de la bonne nouvelle de maison en maison. Pourquoi cela? Parce que les instructeurs négligeaient la prédication afin de préparer et de diriger les classes. Toutes les classes séparées pour les jeunes ont donc été supprimées.

      Depuis lors et aujourd’hui encore, les Témoins de Jéhovah ont l’habitude d’assister aux réunions en famille. Les parents aident leurs enfants à se préparer pour y participer convenablement. De surcroît, un excellent choix de publications a été mis à la disposition des parents pour qu’ils instruisent leurs jeunes enfants à la maison. Parmi celles-ci figurent les livres Enfants, paru en 1941; Écoutez le grand Enseignant, en 1971; Votre jeunesse — Comment en tirer le meilleur parti, en 1976; Recueil d’histoires bibliques, en 1978; et Les jeunes s’interrogent — Réponses pratiques, en 1989.

      Tous équipés en vue d’être des évangélisateurs actifs

      Depuis la parution de son premier numéro, La Tour de Garde rappelle régulièrement à ses lecteurs que tous les véritables chrétiens ont la responsabilité et le privilège de prêcher la bonne nouvelle relative au dessein de Dieu. Les réunions de la congrégation les aident à préparer leur cœur et leur esprit à cette activité, en faisant croître leur amour pour Jéhovah et en augmentant leur connaissance de son dessein. Toutefois, c’est surtout après l’assemblée de Cedar Point (Ohio), en 1922, qu’on a mis l’accent sur la prédication et sur le moyen d’y participer efficacement.

      Le Bulletinf, feuillet d’informations relatives à la prédication, contenait un bref message qu’il fallait apprendre par cœur et réciter quand on donnait le témoignage aux gens. Afin de relancer les efforts concertés pour annoncer le Royaume, pendant une bonne partie de l’année 1923, chaque début de mois, la moitié de la réunion de prières, de louanges et de témoignages qui avait lieu le mercredi soir a été consacrée à des témoignages sur la prédication.

      Dès 1926, les réunions mensuelles au cours desquelles on parlait de la prédication ont été appelées “réunions des ouvriers”. Ceux qui y assistaient étaient généralement ceux qui prêchaient. Durant ces réunions, on discutait des méthodes utilisées pour donner le témoignage à autrui et on préparait l’activité future. En 1928, la Société a encouragé les congrégations à tenir de telles réunions chaque semaine. Les quatre années suivantes, les congrégations ont commencé à remplacer les réunions de témoignages (ou de déclarations) par ce qu’on a appelé la “Réunion de service”, et la Société a encouragé tout le monde à y assister. Depuis plus de 60 ans, cette réunion a lieu chaque semaine dans les congrégations. Au moyen de discours, de discussions avec participation de l’auditoire, de démonstrations et d’interviews, une aide précise est apportée dans tous les domaines du ministère chrétien.

      Ce genre de réunion ne date pas du XXe siècle. Jésus lui-​même a donné des instructions détaillées à ses disciples avant de les envoyer prêcher (Mat. 10:5 à 11:1; Luc 10:1-16). Par la suite, ils se sont édifiés les uns les autres en se réunissant pour se raconter ce qui leur était arrivé dans le ministère. — Actes 4:21-31; 15:3.

      Les premières années, aucune formation visant à aider les assistants à s’exprimer en public n’était donnée lors des réunions de la congrégation. Toutefois, dès 1916, on a suggéré à ceux qui pensaient avoir quelque talent d’orateur public d’organiser entre eux des classes, peut-être en présence d’un ancien qui les écouterait et leur donnerait quelques conseils sur le contenu et la présentation de leurs discours. Ces rassemblements, réservés aux membres masculins de la congrégation, ont fini par être appelés Écoles des prophètes. Se souvenant de cette époque, Grant Suiter a dit: “Les critiques positives que l’on me faisait à l’école n’étaient pas sévères comparées à celles que mon père me fit en privé après avoir assisté à l’une de ces réunions au cours de laquelle j’avais fait un exposé.” Afin d’aider ceux qui s’efforçaient de progresser, les frères ont, à titre personnel, compilé et imprimé un cahier d’instructions relatives à l’art oratoire, ainsi que les plans de plusieurs discours. Toutefois, avec le temps, ces Écoles des prophètes ont été supprimées. Dans le but de satisfaire le besoin particulier qui se faisait sentir alors, on a veillé à ce que chaque membre de la congrégation se qualifie afin de participer pleinement à l’œuvre d’évangélisation de maison en maison.

      Était-​il possible de former chaque membre de cette organisation internationale en pleine expansion non seulement en vue de donner un bref témoignage et de proposer une publication biblique, mais aussi de parler avec aisance et d’être un enseignant de la Parole de Dieu? Tel était l’objectif d’une école spéciale mise en place dans chaque congrégation des Témoins de Jéhovah à partir de 1943. Elle fonctionnait déjà au siège mondial des Témoins de Jéhovah depuis février 1942. Chaque semaine, une instruction était donnée et des élèves prononçaient des discours sur lesquels ils étaient conseillés. Au début, seuls les hommes faisaient des discours à cette école, mais toute la congrégation était encouragée à y assister, à préparer les leçons et à participer aux révisions. En 1959, les sœurs aussi ont eu le privilège de s’inscrire, afin de se préparer à traiter un sujet biblique sous forme d’une discussion avec une interlocutrice.

      Au sujet des résultats obtenus par cette école, la filiale de la Société Watch Tower en Afrique du Sud a raconté: “Cette excellente disposition a aidé beaucoup de frères, qui croyaient ne jamais pouvoir prendre la parole en public, à devenir en peu de temps de bons orateurs et des proclamateurs qualifiés. Dans toutes les parties de l’Afrique du Sud, les frères ont apprécié ce nouveau don de Jéhovah et l’ont accueilli avec enthousiasme. Cette école a été mise en place malgré les barrières linguistiques et le manque d’instruction.”

      L’École du ministère théocratique est toujours une réunion importante dans les congrégations des Témoins de Jéhovah. Presque tous ceux qui le peuvent sont inscrits: les jeunes et les plus âgés, les nouveaux Témoins et ceux qui ont plus d’expérience. C’est un programme d’enseignement continu.

      Tout le monde est invité à voir et à écouter

      Les Témoins de Jéhovah ne forment en aucun cas une société secrète. Leurs croyances fondées sur la Bible sont clairement exposées dans des publications accessibles à tous. De plus, ils font un effort particulier pour inviter les gens à assister à leurs réunions afin qu’ils voient et entendent ce qui s’y passe.

      Jésus Christ a instruit individuellement ses disciples, mais il s’est aussi exprimé en public: sur une plage, sur le flanc d’une montagne, dans des synagogues, dans le temple à Jérusalem, partout où les foules pouvaient l’entendre (Mat. 5:1, 2; 13:1-9; Jean 18:20). Suivant son exemple, dès le début des années 1870, les Étudiants de la Bible se sont mis à organiser des réunions au cours desquelles des amis, des voisins et d’autres personnes qui s’intéressaient à la Bible pouvaient écouter des discours sur le dessein de Dieu à l’égard de l’humanité.

      Les Étudiants de la Bible se sont particulièrement efforcés de présenter ces discours dans des endroits pratiques pour le public. On considérait cela comme une extension de l’activité des classes. En 1911, les congrégations qui avaient assez d’orateurs qualifiés ont été encouragées à prendre des dispositions pour que certains d’entre eux se rendent dans les villes et les villages d’alentour et y tiennent des réunions dans des lieux publics. Là où cela était possible, ils présentaient une série de six discours. Après le dernier, l’orateur demandait combien de personnes portaient un intérêt suffisant à l’étude de la Bible pour se réunir régulièrement. La première année, plus de 3 000 discours ont ainsi été prononcés.

      À partir de 1914, le “Photo-Drame de la Création” a également été présenté au public. L’entrée était gratuite. Depuis cette époque, les frères ont présenté d’autres films et d’autres projections de vues fixes. Au début des années 20, la Société Watch Tower a largement utilisé la radio, ce qui a permis aux gens d’entendre des discours bibliques chez eux. Puis, dans les années 30, les discours de Joseph Rutherford ont été enregistrés et diffusés lors de milliers de réunions publiques.

      En 1945, un grand nombre d’orateurs avaient été formés à l’École du ministère théocratique. En janvier de cette année-​là, une campagne de discours publics bien organisée a commencé. La Société a fourni les plans d’une série de huit discours d’actualité. Ces discours ont été annoncés au moyen de feuilles d’invitation et parfois de pancartes. Les frères ont utilisé les lieux où les congrégations se réunissaient habituellement, mais ils ont aussi fait des efforts particuliers pour que ces discours soient présentés là où il n’y avait pas de congrégation. Tous les membres des congrégations pouvaient participer à cette campagne, en annonçant les réunions, en y assistant, ainsi qu’en accueillant les nouveaux venus et en répondant à leurs questions. La première année de cette activité spéciale, 18 646 discours publics ont été écoutés par 917 352 assistants aux États-Unis. L’année suivante, ce sont 28 703 discours qui ont été présentés. Au Canada, 2 552 réunions de ce genre ont été organisées en 1945, et 4 645 l’année suivante.

      Dans la majorité des congrégations des Témoins de Jéhovah, la réunion publique fait maintenant partie du programme des réunions hebdomadaires. Il s’agit d’un discours durant lequel chacun est encouragé à consulter des textes importants des Écritures qui sont lus et commentés. Ces réunions sont une source abondante d’instruction spirituelle pour la congrégation et pour les nouveaux venus.

      Les gens qui assistent pour la première fois à une réunion des Témoins de Jéhovah sont souvent agréablement surpris. Au Zimbabwe, un homme politique en vue s’est rendu dans une Salle du Royaume pour voir ce qui s’y passait. Il était violent de nature, et il s’est volontairement présenté sans être rasé et les cheveux hirsutes. Il s’attendait à ce que les Témoins le chassent. Au lieu de cela, ils lui ont témoigné un intérêt sincère et l’ont encouragé à avoir une étude biblique à domicile. Cet homme est aujourd’hui un Témoin chrétien humble et pacifique.

      Des millions de personnes ont assisté aux réunions des Témoins de Jéhovah et se sont senties poussées à dire: “Dieu est vraiment parmi vous.” — 1 Cor. 14:25.

      Des lieux de réunion convenables

      Aux jours des apôtres de Jésus Christ, les chrétiens se réunissaient souvent dans des foyers. À certains endroits, ils ont pu parler dans des synagogues juives. À Éphèse, Paul a donné des discours pendant deux ans dans la salle d’une école (Actes 19:8-10; 1 Cor. 16:19; Philém. 1, 2). De même, à la fin du XIXe siècle, les Étudiants de la Bible se réunissaient dans des foyers, s’exprimaient parfois dans des églises ou des temples, ou louaient des salles publiques. Dans de rares cas, ils ont acheté par la suite des bâtiments que d’autres groupes religieux avaient utilisés et s’y sont réunis régulièrement. Citons par exemple le Tabernacle de Brooklyn et le Tabernacle de Londres.

      Cependant, ils n’ont jamais jugé nécessaire d’orner les bâtiments dans lesquels ils se réunissaient. Quelques congrégations ont acheté et rénové des locaux convenables; d’autres ont construit des salles. Après 1935, on a peu à peu donné le nom de Salles du Royaume aux lieux de réunion des congrégations. Elles sont généralement attrayantes mais sans ostentation. Leur architecture peut varier d’un endroit à un autre, mais elles sont avant tout fonctionnelles.

      Un programme d’enseignement unifié

      À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la croissance et l’activité spirituelles différaient considérablement d’une congrégation à l’autre. Elles avaient en commun certaines croyances fondamentales qui les distinguaient de la chrétienté. Cependant, tandis que certains frères appréciaient profondément les moyens utilisés par Jéhovah pour nourrir son peuple, d’autres se laissaient facilement ébranler par des individus qui avaient des opinions très personnelles.

      Avant sa mort, Jésus a prié pour que “tous [ses disciples] soient un”, unis à Dieu et à Christ ainsi que l’un à l’autre (Jean 17:20, 21). Ce ne devait pas être une unité forcée. Elle résulterait d’un programme d’enseignement unifié qui toucherait les cœurs réceptifs. Des siècles auparavant, cette prédiction avait été faite: “Tous tes fils seront des personnes enseignées par Jéhovah, et la paix de tes fils sera abondante.” (És. 54:13). Pour connaître pleinement cette paix, tous avaient besoin de bénéficier de l’enseignement progressif que Jéhovah leur dispensait par le moyen de son canal de communication visible.

      Pendant de nombreuses années, les Étudiants de la Bible ont utilisé les tomes des Études des Écritures et la Bible comme base de discussion. Ceux-ci contenaient, en fait, la “nourriture [spirituelle] en temps voulu”. (Mat. 24:45.) Toutefois, un examen continu des Écritures sous la direction de l’esprit de Dieu a révélé que les serviteurs de Jéhovah avaient encore beaucoup à apprendre et qu’il leur fallait encore se purifier sur le plan spirituel (Mal. 3:1-3; És. 6:1-8). De plus, après l’établissement du Royaume, en 1914, de nombreuses prophéties se sont accomplies rapidement, ce qui a attiré l’attention sur l’œuvre urgente que tous les véritables chrétiens devaient entreprendre. Ces renseignements spirituels opportuns étaient donnés régulièrement dans les colonnes de La Tour de Garde.

      S’étant aperçus que tous les membres des congrégations ne tiraient pas profit de ces articles, certains représentants itinérants de la Société ont conseillé au siège mondial de faire en sorte que toutes les congrégations étudient La Tour de Garde lors des réunions hebdomadaires. Ce conseil a été transmis aux congrégations et la rubrique “Questions béréennes”, destinée à l’étude des principaux articles de La Tour de Garde, est parue régulièrement dans ce périodique à partir de l’édition anglaise du 15 mai 1922 (novembre 1922 en français). La plupart des congrégations ont commencé à faire cette étude une ou plusieurs fois par semaine, mais sa durée variait d’une classe à l’autre. Dans certains endroits, comme celui qui dirigeait l’étude avait beaucoup à dire, elle durait deux heures ou plus.

      Toutefois, dans les années 30, l’organisation théocratique a remplacé les procédures démocratiques, ce qui a beaucoup influencé la façon de considérer l’étude de La Tour de Garde. On a accordé une plus grande attention à la compréhension des sujets d’étude fournis par la Société. Ceux qui avaient profité des réunions pour exprimer des opinions personnelles et qui rejetaient la responsabilité de participer à la prédication se sont peu à peu retirés. Grâce à une aide patiente, les frères ont appris à limiter l’étude à une heure. Il en est résulté une plus grande participation; les réunions sont devenues plus vivantes. Un esprit d’unité véritable s’est répandu dans les congrégations; il était fondé sur le programme unifié donnant la nourriture spirituelle et dans lequel la Bible était le critère de vérité.

      En 1938, La Tour de Garde était publiée en quelque 20 langues. Son contenu intégral paraissait d’abord en anglais, et n’était généralement pas disponible en d’autres langues avant plusieurs mois, voire une année, à cause du temps qu’il fallait pour traduire et imprimer. Toutefois, dans les années 80, grâce à un changement de méthode d’impression, on est parvenu à publier La Tour de Garde simultanément en de nombreuses langues. En 1992, les congrégations de 66 langues différentes étudiaient les mêmes matières en même temps. Ainsi, la grande majorité des Témoins de Jéhovah du monde entier partagent semaine après semaine la même nourriture spirituelle. En Amérique du Nord et du Sud, dans une bonne partie de l’Europe, dans de nombreux pays d’Orient, dans beaucoup d’endroits en Afrique et dans un grand nombre d’îles autour du monde, le peuple de Jéhovah profite simultanément de la même nourriture spirituelle. Les Témoins sont tous “étroitement unis dans le même esprit et dans la même pensée”. — 1 Cor. 1:10.

      L’assistance aux réunions des congrégations montre que les Témoins de Jéhovah les prennent au sérieux. En 1989, il y avait environ 172 000 Témoins actifs en Italie, et 220 458 personnes assistaient aux réunions hebdomadaires à la Salle du Royaume. Par contre, une agence de presse catholique dit que 80 % des Italiens se déclarent catholiques, mais que seulement 30 % assistent plus ou moins régulièrement à l’office. Les chiffres sont proportionnellement les mêmes au Brésil. Au Danemark, en 1989, l’Église nationale prétendait que ses membres représentaient 89,7 % de la population, mais seulement 2 % allaient à l’église une fois par semaine. Chez les Témoins de Jéhovah de ce pays, à la même époque, le taux d’assistance aux réunions hebdomadaires était de 94,7 %. Un sondage effectué en Allemagne, en 1989, par l’Institut national de recherche d’opinion à Allensbach montrait qu’en République fédérale 5 % des luthériens et 25 % des catholiques assistaient régulièrement à l’office. Cependant, dans les Salles du Royaume des Témoins de Jéhovah, l’assistance hebdomadaire excédait le nombre des Témoins.

      Ceux qui sont présents aux réunions font souvent de gros efforts pour s’y rendre. Dans les années 80, au Kenya, une femme de 70 ans faisait régulièrement 10 kilomètres à pied et traversait une rivière à gué pour aller aux réunions chaque semaine. Pour assister aux réunions dans sa langue, un Témoin coréen des États-Unis avait à chaque fois un trajet de trois heures en autobus, en train, en bateau et à pied. Au Suriname, une famille qui a de faibles revenus dépense chaque semaine l’équivalent d’une journée de salaire en frais d’autobus pour assister aux réunions. En Argentine, une famille parcourt régulièrement 50 kilomètres et dépense un quart de ses revenus pour être présente aux réunions d’étude de la Bible. Lorsque la maladie empêche certains d’assister aux réunions de leur congrégation, des dispositions sont prises pour que l’endroit où ils sont soit relié par téléphone ou pour qu’ils écoutent un enregistrement sur cassette de la réunion.

      Les Témoins de Jéhovah prennent au sérieux le conseil biblique de ne pas négliger de se rassembler afin de s’édifier sur le plan spirituel (Héb. 10:24, 25). Ils ne se contentent pas d’assister aux réunions de leur congrégation. Les assemblées sont aussi des événements marquants de leur programme annuel.

      [Notes]

      a Plus tard, ces réunions ont été appelées Cercles béréens pour l’étude de la Bible, par allusion aux Béréens du Ier siècle qui furent félicités parce qu’ils ‘scrutaient les Écritures’. — Actes 17:11.

      b En raison de leur nature, ces réunions étaient aussi appelées “Réunions de prières, de louanges et de témoignages”. Étant donné l’importance accordée à la prière, on a conseillé par la suite que tous les trois mois cette réunion ne soit qu’un service de prières et de cantiques, mais pas de témoignages.

      c En 1907, les Auxiliaires pour les études béréennes ont été révisés, complétés et remis à jour. Plus de 300 pages de matières utiles ont été ajoutées dans l’édition de 1908.

      d On en parlait parfois comme de la Pâque antitypique, c’est-à-dire la commémoration de la mort de Jésus Christ; en effet, ayant été préfiguré par l’agneau pascal, le Christ est appelé “Christ notre Pâque” en 1 Corinthiens 5:7. En accord avec 1 Corinthiens 11:20 (Lausanne), on disait aussi la Cène, ou Souper du Seigneur. Soutenant l’idée qu’il s’agissait d’une commémoration annuelle, on employait parfois l’expression “souper anniversaire”.

      e Voir La Tour de Garde de mars 1891, pp. 33, 34 (angl.), et du 15 mars 1907, p. 88 (angl.); La Tour de Garde du 15 février 1935, p. 62, et du 15 mars 1948, p. 87.

      f Avant même 1900, une brochure intitulée Suggestive Hints to Colporteurs (Suggestions pour les colporteurs) a été envoyée à ceux qui s’étaient engagés dans ce service spécial. À partir de 1919, le Bulletin a été publié pour stimuler la prédication, d’abord avec la diffusion de L’Âge d’Or, puis dans les différents aspects de l’activité d’évangélisation.

      [Entrefilet, page 237]

      Des réunions qui favorisaient la participation individuelle.

      [Entrefilet, page 238]

      Pas seulement des discussions intellectuelles, mais des expressions qui touchent le cœur.

      [Entrefilet, page 246]

      Tous les membres de la famille sont encouragés à assister aux réunions ensemble.

      [Entrefilet, page 252]

      Harmonisation du programme d’édification spirituelle.

      [Entrefilet, page 253]

      Les Témoins prennent leurs réunions au sérieux.

      [Encadré/Illustrations, page 239]

      Les premières congrégations

      En 1916, il existait dans le monde quelque 1 200 classes d’Étudiants de la Bible.

      Durban, Afrique du Sud, 1915 (en haut, à droite); Guyane britannique (Guyana), 1915 (au milieu, à droite); Trondheim, Norvège, 1915 (en bas, à droite); Hamilton, Ontario, Canada, 1912 (tout en bas); Ceylan (Sri Lanka), 1915 (en bas, à gauche); Inde, vers 1915 (en haut, à gauche).

      [Encadré/Illustrations, pages 240, 241]

      Des louanges à Jéhovah par le chant

      Le chant faisait partie du culte des Israélites de l’Antiquité et de celui de Jésus; il en est de même de celui des Témoins de Jéhovah aujourd’hui (Néh. 12:46; Marc 14:26). Non seulement le chant leur permet d’adresser des louanges à Jéhovah et d’exprimer leur reconnaissance pour ses œuvres, mais il les aide aussi à imprimer les vérités bibliques dans leur esprit et dans leur cœur.

      Au fil des ans, les Témoins de Jéhovah ont utilisé de nombreux recueils de cantiques. Les paroles ont été mises à jour à mesure qu’ils progressaient dans l’intelligence de la Parole de Dieu.

      1879: “Cantiques de l’Épouse”

      (144 cantiques exprimant les désirs et les espoirs de l’épouse du Christ.)

      1890: “Poèmes et hymnes de l’Aurore du Millénium”

      (151 poèmes et 333 cantiques, publiés sans musique. La plupart étaient l’œuvre d’écrivains célèbres.)

      1896: “La Tour de Garde” du 1er février (en anglais) était consacrée aux “Cantiques joyeux du matin de Sion”

      (Paroles de 11 cantiques avec musique; ces paroles ont été écrites par des Étudiants de la Bible.)

      1900: “Cantiques joyeux de Sion”

      (82 cantiques, la plupart écrits par un Étudiant de la Bible; supplément de la série précédente.)

      1905: “Hymnes de l’Aurore du Millénium”

      (Les 333 cantiques publiés en 1890, mais avec la musique.)

      1925: “Hymnes du Royaume”

      (80 cantiques, avec musique, spécialement pour les enfants.)

      1928: “Cantiques de louanges à Jéhovah”

      (337 cantiques, un mélange de nouveaux et d’anciens cantiques, écrits par des Étudiants de la Bible. Un effort particulier a été fait pour éliminer des paroles toute trace de la fausse religion et du culte de la créature.)

      1944: “Recueil de cantiques pour le service du Royaume”

      (62 cantiques adaptés aux besoins du service du Royaume de l’époque, sans mention de nom d’auteur ni de compositeur.)

      1950: “Cantiques à la louange de Jéhovah”

      (91 cantiques. Ce recueil de cantiques abordait des thèmes plus actuels et était débarrassé des expressions archaïques. Il a été traduit en 18 langues.)

      1966: “Chantant et vous accompagnant de musique dans votre cœur”

      (119 cantiques qui recouvraient tous les aspects de la vie et du culte des chrétiens. Toutes les musiques qui provenaient de sources profanes ou avaient un rapport avec la fausse religion ont été supprimées. On a fait des enregistrements de la version instrumentale de l’ensemble du recueil pour servir de musique d’accompagnement lors des réunions de la congrégation. On a aussi enregistré certaines parties chantées. À partir de 1980, des arrangements musicaux, les “Mélodies du Royaume”, ont été enregistrés pour permettre à chacun d’écouter chez soi une musique édifiante.)

      1984: “Louons Jéhovah par nos chants”

      (225 cantiques du Royaume dont les paroles et les mélodies ont été entièrement composées par des chrétiens voués à Jéhovah du monde entier. On a produit des enregistrements sur disques et sur cassettes pour servir d’accompagnement.)

      Lors des “Réunions de foyer” du début, les Étudiants de la Bible chantaient des louanges à Dieu. Le chant est devenu aussi une caractéristique de leurs assemblées. Certains chantaient un cantique avant le petit déjeuner, le matin, au moment du culte matinal, comme cela s’est fait pendant des années dans la Maison de la Bible. L’habitude de chanter a été largement abandonnée dans les congrégations vers 1938, mais elle a repris en 1944. Elle est toujours une particularité des réunions et des assemblées des Témoins de Jéhovah.

      [Illustration]

      Karl Klein dirigeant l’orchestre à une assemblée en 1947.

      [Graphique, page 242]

      (Voir la publication)

      Mémorial de la mort du Christ

      Témoins actifs

      Assistance

      11 000 000

      10 000 000

      9 000 000

      8 000 000

      7 000 000

      6 000 000

      5 000 000

      4 000 000

      3 000 000

      2 000 000

      1 000 000

      1935 1945 1955 1965 1975 1985 1992

      [Illustration, page 243]

      Bien que seul dans une prison chinoise, Harold King a continué à célébrer le Mémorial.

      [Illustration, page 244]

      Classe d’étude de la Bible pour les jeunes en Allemagne, au début des années 30.

      [Illustrations, page 244]

      En Suisse, au milieu des années 30, les jeunes Témoins publiaient ce périodique et jouaient des drames bibliques devant un vaste auditoire (comme on le voit, au centre).

      [Illustrations, page 247]

      Le “Bulletin” (1919-​1935), “L’instructeur” (1935-​1936), l’“Informateur” (1936-​1956), et maintenant “Le ministère du Royaume”, qui paraît en 100 langues, ont donné régulièrement des instructions pour que les Témoins de Jéhovah accomplissent leur ministère dans l’unité.

      [Illustration, page 248]

      Lors de la réunion de service, des démonstrations aident les Témoins de Jéhovah à améliorer leur prédication (Suède).

      [Illustration, page 249]

      Ce jeune Témoin du Kenya se qualifie en faisant un exposé devant son père, à l’École du ministère théocratique.

      [Illustration, page 250]

      En 1992, les matières d’étude biblique pour les congrégations des Témoins de Jéhovah paraissaient simultanément en 66 langues, et d’autres continuent de s’ajouter.

  • Les assemblées: reflet de leur fraternité
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Chapitre 17

      Les assemblées: reflet de leur fraternité

      LES assemblées sont devenues des événements réguliers dans l’organisation moderne des Témoins de Jéhovah. Toutefois, bien longtemps avant le XXe siècle, les adorateurs de Jéhovah tenaient des rassemblements nationaux et internationaux.

      À l’Israël antique, Jéhovah avait ordonné que tous les Israélites de sexe masculin s’assemblent à Jérusalem pour trois fêtes saisonnières par an. Certains emmenaient leur famille entière. D’ailleurs, la Loi mosaïque exigeait pour certaines occasions la présence de la famille au complet, c’est-à-dire hommes, femmes et petits (Ex. 23:14-17; Deut. 31:10-13; Luc 2:41-43). Au début, les assistants étaient des habitants du territoire d’Israël. Par la suite, quand les Juifs ont été très dispersés, ces événements réunissaient des gens de nombreuses nations (Actes 2:1, 5-11). S’ils se rassemblaient, ce n’était pas seulement parce qu’Israël et Abraham étaient leurs ancêtres, mais parce qu’ils reconnaissaient Jéhovah pour Père céleste (És. 63:16). Ces fêtes étaient des moments joyeux. Elles aidaient aussi tous les participants à se concentrer sur la parole de Dieu et à ne pas se laisser absorber par les préoccupations quotidiennes de la vie au point d’oublier les choses spirituelles plus importantes.

      De la même manière, les assemblées des Témoins de Jéhovah d’aujourd’hui sont axées sur des thèmes spirituels. Aux observateurs sincères, ces assemblées donnent la preuve indéniable que des liens très forts de fraternité chrétienne unissent les Témoins.

      Les premières assemblées des Étudiants de la Bible

      Des rassemblements regroupant des Étudiants de la Bible de plusieurs villes et de plusieurs pays ont été organisés progressivement. À la différence des groupements religieux traditionnels, les Étudiants de la Bible faisaient vite connaissance avec leurs coreligionnaires venus d’ailleurs à l’occasion de leurs assemblées. Dans un premier temps, celles-ci se tenaient à Allegheny (Pennsylvanie) et coïncidaient avec la commémoration annuelle de la mort du Seigneur. En 1891, une annonce a précisé qu’il y aurait une “assemblée pour étudier la Bible et pour célébrer la Cène, le repas commémoratif du Seigneur”. L’année d’après, La Tour de Garde a fait paraître en lettres capitales cet avis: “ASSEMBLÉE DES CROYANTS, À ALLEGHENY (PENNSYLVANIE), (...) DU 7 AU 14 AVRIL (INCLUS) 1892.”

      Au début, le public n’était pas invité à ces assemblées. Mais en 1892 étaient présentes environ 400 personnes qui avaient donné des signes de leur foi en la rançon et de leur intérêt sincère pour l’œuvre du Seigneur. Le programme prévoyait cinq jours d’étude soutenue de la Bible et deux jours de conseils utiles à l’intention des colporteurs.

      Après avoir assisté pour la première fois à l’un de ces rassemblements, un participant a confié: “Je suis allé à de nombreuses assemblées, mais jamais à une comme celle-là, où du matin au soir le thème unique et constant est celui de la volonté et du plan de Dieu: à la maison, dans la rue, aux réunions, à table et partout.” Quant à l’état d’esprit des assistants, un visiteur venu du Wisconsin a écrit: “J’ai été énormément impressionné par l’amour et la bonté fraternelle qui se manifestaient à tout instant.”

      En 1893, l’assemblée annuelle ne s’est pas tenue à l’endroit habituel. Afin de profiter des tarifs ferroviaires avantageux proposés à l’occasion de l’Exposition Christophe Colomb qui avait lieu durant l’été, les Étudiants de la Bible se sont assemblés du 20 au 24 août à Chicago (Illinois). C’était leur première assemblée en dehors de la région de Pittsburgh. Toutefois, après cela, désirant faire de leur temps et de leur argent le meilleur usage possible pour l’œuvre du Seigneur, ils n’ont plus tenu de grande assemblée pendant quelques années.

      Puis, à partir de 1898, en divers endroits, des Étudiants de la Bible ont pris localement l’initiative d’organiser des réunions régionales. Ainsi, en 1900, la Société a organisé trois grandes assemblées, mais il y a eu également 13 réunions régionales aux États-Unis et au Canada, la plupart ne durant qu’un jour et, souvent, coïncidant avec la visite d’un pèlerin. Après quoi leur nombre n’a cessé d’augmenter. En Amérique du Nord, au moins 45 réunions régionales ont eu lieu en 1909, en plus des assemblées que frère Russell desservait lors de tournées spéciales en divers points du continent. Aux réunions régionales d’un jour, une bonne partie du programme était conçue surtout pour éveiller l’intérêt du public. L’assistance variait entre une centaine et plusieurs milliers de personnes.

      Quant aux grandes assemblées, auxquelles assistaient essentiellement des Étudiants de la Bible, elles avaient surtout pour objet l’enseignement de ceux qui étaient déjà bien établis dans la voie de la vérité. Pour ces assemblées-​là, les assistants arrivaient des villes principales par trains spéciaux. Parfois, elles réunissaient jusqu’à 4 000 assistants, dont quelques-uns venaient d’Europe. C’étaient des événements revigorants sur le plan spirituel qui stimulaient le zèle et l’amour du peuple de Jéhovah. En 1903, à la fin d’une de ces assemblées, un frère a dit: “Je n’échangerais pas un millier de dollars contre le bien que m’a fait cette assemblée; et pourtant je suis pauvre.”

      Quand une réunion régionale avait lieu dans la contrée où ils passaient, les frères pèlerins y donnaient des discours. Aux États-Unis, mais souvent aussi au Canada, frère Russell s’est efforcé d’assister et de participer au programme des réunions régionales comme à celui des assemblées plus importantes. Il voyageait donc beaucoup, effectuant le plus gros de cette activité le week-end. Toutefois, en 1909, un frère de Chicago a loué plusieurs wagons pour assurer le transport des Étudiants de la Bible qui accompagnaient frère Russell dans sa tournée d’assemblée en assemblée. En 1911 et en 1913, le même frère a affrété des trains entiers pour le transport de centaines d’Étudiants de la Bible en “voyages d’assemblées” dans l’ouest des États-Unis et au Canada, périples qui duraient un mois ou plus.

      Un voyage dans un “train d’assemblée” laissait un souvenir impérissable. En 1913, Malinda Keefer a pris un tel train à Chicago (Illinois). Des années plus tard, elle a raconté: “Il n’a pas fallu longtemps pour constater que nous formions une grande famille (...) et pendant un mois le train allait être notre foyer.” Tandis que le train s’ébranlait, sur le quai ceux qui étaient venus saluer les voyageurs entonnaient le cantique “Dieu soit avec vous jusqu’au revoir!”, agitant leurs chapeaux et leurs mouchoirs jusqu’à ce que le train ait disparu à l’horizon. “À chacune de nos étapes, a raconté sœur Keefer, se tenait une assemblée, qui d’ordinaire durait trois jours; mais nous ne restions qu’une journée. Pendant ces haltes, frère Russell donnait deux discours, un l’après-midi pour les frères et sœurs et un autre le soir pour le public, sur le thème ‘Par delà la tombe’.”

      Dans d’autres pays aussi on organisait de plus en plus de réunions régionales, souvent de faible audience. Ainsi, environ 15 personnes étaient présentes à la première qui s’est tenue en Norvège en 1905; mais ce n’était qu’un début. Six ans plus tard, à l’occasion de la visite de Charles Russell, les frères norvégiens ont fait un effort particulier pour convier le public, et on a compté environ 1 200 assistants à l’assemblée. En 1909, quand frère Russell a assisté à des assemblées en Écosse, il a prononcé un discours intitulé “Le larron au Paradis, le riche en enfer, Lazare dans le sein d’Abraham” devant 2 000 personnes à Glasgow et devant 2 500 personnes à Édimbourg.

      À cette époque-​là, à la fin des assemblées, les frères tenaient ce qu’ils appelaient une “agape”, ou “banquet d’amour”, au cours de laquelle ils manifestaient leur fraternité chrétienne. En quoi consistaient ces “agapes”? Par exemple, les orateurs s’alignaient, tenant chacun une assiette avec du pain coupé en dés; les assistants passaient devant eux, prenaient du pain, leur serraient la main, et tous chantaient “Béni soit le lien qui unit nos cœurs dans l’amour chrétien”. Souvent, ils versaient des larmes de joie pendant qu’ils chantaient. Par la suite, quand les Étudiants de la Bible sont devenus plus nombreux, ils ont cessé de se serrer la main et de rompre le pain, mais ils terminaient par un cantique et une prière et, souvent, ils exprimaient leur contentement par des applaudissements prolongés.

      Une campagne mondiale de prédication du Royaume

      La première grande assemblée après la Première Guerre mondiale a eu lieu du 1er au 8 septembre 1919 à Cedar Point (État de l’Ohio, au bord du lac Érié, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Cleveland). Après la mort de frère Russell, certains Étudiants de la Bible qui avaient joué un rôle prépondérant dans l’organisation l’avaient quittée. Les frères avaient connu de dures épreuves. Au début de 1919, le président de la Société et ses collaborateurs avaient enfin été libérés après une incarcération injuste. Cette assemblée était donc attendue avec impatience. Le premier jour, il n’y a pas eu beaucoup de monde, mais plus tard dans la journée d’autres assistants sont arrivés par trains spéciaux. Alors les hôteliers qui avaient proposé de loger les assistants ont été dépassés. Robert Martin et Alexander Macmillan (tous les deux fraîchement libérés de prison) leur ont offert leur aide. Jusqu’à minuit passé, ils ont attribué des chambres, et frère Rutherford ainsi que beaucoup d’autres frères ont pris plaisir à servir de grooms en conduisant les frères jusqu’à leurs chambres et en portant leurs bagages. Tous manifestaient un enthousiasme communicatif.

      On attendait environ 2 500 personnes. Or cette assemblée a dépassé les espérances dans tous les domaines. Le deuxième jour, la salle était déjà comble et on a dû utiliser d’autres salles. Quand elles ont été remplies elles aussi, on a installé les assistants dehors dans un agréable bosquet. L’assistance s’est élevée à environ 6 000 Étudiants de la Bible venus des États-Unis et du Canada.

      Pour le discours principal, le dimanche, au moins 1 000 personnes sont venues grossir le nombre des Étudiants de la Bible, portant l’assistance à plus de 7 000. L’orateur, Joseph Rutherford, s’est adressé à cet auditoire en plein air sans microphone ni porte-voix. Dans son discours, intitulé “Un espoir pour l’humanité affligée”, il a expliqué clairement que le Royaume messianique de Dieu est la solution aux problèmes de l’humanité, et il a aussi montré que la Société des Nations (qui était en train de naître et qui avait déjà l’aval du clergé) n’était absolument pas l’expression politique du Royaume de Dieu. Le Register de Sandusky (un journal local) a publié un long compte rendu de ce discours public, ainsi qu’un bref historique de l’activité des Étudiants de la Bible. Des copies de cet article ont été envoyées à des journaux de tous les États-Unis et du Canada. Mais le retentissement qu’a eu cette assemblée ne s’est pas arrêté là.

      Le véritable point culminant en a été le “Discours aux collaborateurs” prononcé par frère Rutherford et qui a été imprimé plus tard sous le titre “Annoncez le Royaume”. C’est au cours de cet exposé, destiné plus particulièrement aux Étudiants de la Bible, qu’a été dévoilée la signification des lettres GA qui apparaissaient sur le programme de l’assemblée et en divers points du lieu du rassemblement. En effet, Joseph Rutherford a annoncé la parution prochaine d’un nouveau périodique, L’Âge d’Or (The Golden Âge en anglais, d’où GA), qui attirerait l’attention du public sur le Royaume messianique. Après avoir donné les grandes lignes de l’activité à effectuer, frère Rutherford a dit: “Une porte s’ouvre devant vous. Franchissez vite cette porte. Souvenez-​vous, en vous engageant dans cette œuvre, que vous n’êtes pas les vendeurs d’une revue, mais des ambassadeurs du Roi des rois et Seigneur des seigneurs, que de cette manière digne vous annoncez la venue de l’Âge d’Or, du glorieux Royaume de notre Seigneur et Maître, en lequel les vrais chrétiens espèrent et pour lequel ils prient depuis des siècles.” (Voir Révélation 3:8). Quand l’orateur a demandé combien de personnes désiraient participer à cette œuvre, la réaction enthousiaste a fait plaisir à voir. Toute l’assistance, soit 6 000 personnes, s’est levée comme un seul homme. L’année suivante, on comptait plus de 10 000 participants à la prédication. Du début à la fin, cette assemblée a eu sur les assistants un effet unificateur et stimulant.

      Trois ans plus tard, en 1922, une autre assemblée mémorable s’est tenue à Cedar Point. Elle a duré neuf jours, du 5 au 13 septembre. En plus des assistants venus des États-Unis et du Canada, d’autres étaient originaires d’Europe. Les discours ont été présentés en dix langues. En moyenne, on a compté 10 000 assistants par jour, et presque le double au discours “Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais”, car beaucoup de gens de l’extérieur sont venus.

      Les Étudiants de la Bible réunis à cette assemblée n’imaginaient pas qu’ils étaient en train de se préparer en vue d’accomplir une œuvre qui durerait encore des dizaines d’années. Ils ont d’ailleurs dit que c’était peut-être bien leur dernière grande assemblée avant ‘la délivrance de l’Église pour entrer dans la phase céleste du Royaume de Dieu, et jusque dans la présence même de leur Seigneur et de leur Dieu’. Mais, quel que soit le temps qui restait, leur préoccupation première était de faire la volonté de Dieu. C’est sur cette pensée que le vendredi 8 septembre frère Rutherford a donné le mémorable discours “Le Royaume”.

      Auparavant, on avait suspendu à divers endroits de la salle d’immenses calicots arborant les énigmatiques lettres ADV. La signification de ces lettres a été révélée pendant le discours, lorsque l’orateur a dit: “Soyez de fidèles et véritables témoins du Seigneur. Marchez de l’avant dans le combat jusqu’à ce que chaque lieu de Babylone soit devenu désert. Répandez le message en tous lieux. Le monde doit connaître que Jéhovah est Dieu et que Jésus-Christ est le Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ceci est le jour de tous les jours. Voici, le Roi règne! Vous êtes ses hérauts. C’est pourquoi: Proclamez, proclamez, proclamez le Roi et son Royaume!” À ce moment précis, un calicot de 11 mètres de long a été déployé devant l’assistance. Il portait ce slogan électrisant: “Proclamez [en anglais: “Advertise”, d’où ADV] le Roi et son Royaume!” Ce fut un moment exceptionnel. Les applaudissements ont crépité. Frère Pfannebecker, qui malgré son grand âge faisait partie de l’orchestre de l’assemblée, a brandi son violon au-dessus de sa tête en lançant, dans un anglais fortement teinté d’accent allemand: “Ach, Ya! Und now ve do it, no? [Ah! oui! Pour sûr que nous allons le faire!]” Et c’est ce qu’ils ont fait.

      Quatre jours plus tard, pendant le déroulement de l’assemblée, frère Rutherford en personne est allé prêcher le Royaume de maison en maison avec d’autres assistants dans un rayon de 70 kilomètres autour du lieu d’assemblée. Mais cela ne s’est pas arrêté là. L’œuvre de prédication du Royaume avait reçu un élan vigoureux qui allait se ressentir dans le monde entier. Cette même année, plus de 17 000 proclamateurs zélés, dans 58 pays, ont participé à l’œuvre de témoignage. Bien des années après, George Gangas, qui était à Cedar Point ce jour-​là et qui plus tard est devenu membre du Collège central, a confié: “C’est quelque chose qui s’est gravé de façon indélébile dans mon esprit et dans mon cœur, quelque chose dont je me souviendrai aussi longtemps que je vivrai.”

      Des jalons dans la croissance spirituelle

      Depuis qu’elles existent, les assemblées sont toutes des événements, tant pour l’enseignement de la Parole de Dieu que l’on y reçoit que pour les forces que l’on y puise. Il en est cependant quelques-unes qui ont marqué plus que les autres, parce qu’elles ont été des jalons spirituels.

      Citons les sept qui, consécutivement de 1922 à 1928, se sont tenues aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne. Elles ont été marquantes entre autres raisons pour les résolutions puissantes qui y ont été adoptées, sept résolutions dont la liste figure dans l’encadré de la page ci-contre. Les Témoins étaient relativement peu nombreux, et pourtant ils ont diffusé dans le monde entier pas moins de 45 millions d’exemplaires de l’une de ces résolutions, et 50 millions de plusieurs autres, en de nombreuses langues. Certaines de ces résolutions ont été retransmises sur des réseaux radiophoniques internationaux. Ainsi, un témoignage extraordinaire a été donné.

      Une autre assemblée historique a été celle de Columbus (Ohio) en 1931. Le dimanche 26 juillet, après en avoir entendu les raisons bibliques, les Étudiants de la Bible ont adopté un nouveau nom, celui de Témoins de Jéhovah. Il leur convenait tout à fait! Voilà un nom qui dirigeait avant tout l’attention sur le Créateur et qui évoquait clairement la responsabilité de ceux qui lui vouent un culte (És. 43:10-12). L’adoption de ce nom a insufflé aux frères un zèle sans précédent pour proclamer le nom de Dieu et son Royaume. Leur sentiment pourrait se résumer par les lignes suivantes, écrites en 1931 par un Témoin danois: “Témoins de Jéhovah: Oh! quel nom magnifique! Oui, puissions-​nous tous en être vraiment!”

      En 1935, une autre assemblée mémorable a eu lieu, cette fois à Washington. Le deuxième jour, vendredi 31 mai, frère Rutherford a parlé de la grande multitude, ou grande foule, évoquée en Révélation 7:9-17. Depuis plus d’un demi-siècle, les Étudiants de la Bible cherchaient vainement à savoir qui cette expression désignait réellement. Maintenant, au moment voulu par Dieu, on était en mesure d’expliquer à la lumière des faits en train de s’accomplir que la grande multitude désignait ceux qui nourrissaient l’espérance de vivre éternellement, ici même sur la terre. Cette explication a donné une importance nouvelle à l’œuvre d’évangélisation et a apporté les raisons bibliques d’un changement majeur qui s’amorçait dans la structure de l’organisation moderne des Témoins de Jéhovah.

      L’assemblée de Saint Louis (Missouri), en 1941, a laissé un souvenir impérissable à ceux qui y ont assisté, notamment le discours du début de journée intitulé “Intégrité”. Dans ce discours, frère Rutherford a dirigé l’attention sur la grande question qui appelle une prise de position de la part de toutes les créatures douées de raison. Depuis le discours “Chef pour l’humanité”, en 1928, on s’était souvent intéressé aux questions soulevées par la rébellion de Satan. Mais, cette fois, on précisait que “la question primordiale soulevée par le défi de Satan était et est toujours celle de la DOMINATION DE L’UNIVERS”. Comprenant mieux cette grande question et saisissant l’importance de rester fidèles à Jéhovah, le Souverain de l’univers, les Témoins y ont gagné une forte motivation dans leur vie de serviteurs de Dieu.

      À l’assemblée de 1942, au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale, alors que certains se demandaient si l’activité de prédication n’était pas sur le point de s’achever, le discours public qu’a prononcé frère Knorr, le nouveau président de la Société Watch Tower, avait pour titre “La paix de demain sera-​t-​elle de longue durée?” L’explication, donnée dans ce discours, de ce qu’était la “bête sauvage de couleur écarlate”, bête symbolique dont parle Révélation chapitre 17, faisait entrevoir aux Témoins de Jéhovah que la Seconde Guerre mondiale serait suivie d’une période qui permettrait de diriger plus de gens encore vers le Royaume de Dieu. Ces éclaircissements ont donné une impulsion à la prédication à l’échelle mondiale; cette prédication qui, au fil des ans, a gagné plus de 235 pays, n’est pas encore finie.

      Un autre jour marquant a été le 2 août 1950, lors d’une assemblée au Yankee Stadium de New York. C’est un auditoire fort agréablement surpris qui a accueilli Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau (en anglais). Le reste de la Traduction du monde nouveau est paru au cours des années suivantes. Cette version en langue moderne des Écritures sacrées réintroduisait le nom personnel de Dieu à sa juste place dans sa Parole. Sa fidélité au texte original de la Bible en fait un atout précieux pour les Témoins de Jéhovah aussi bien dans leur étude des Écritures que dans leur œuvre d’évangélisation.

      L’avant-dernier jour de l’assemblée, Frederick Franz, à l’époque vice-président de la Société Watch Tower, a prononcé un discours qui avait pour thème “Nouveaux systèmes de choses”. Depuis de nombreuses années, les Témoins de Jéhovah croyaient qu’avant Harmaguédon certains serviteurs préchrétiens de Jéhovah seraient relevés d’entre les morts pour être princes du monde nouveau, en accomplissement de Psaume 45:16. Inutile de dire la réaction des auditeurs quand l’orateur a demandé: “Les assistants à cette assemblée internationale seraient-​ils heureux d’apprendre qu’ici, ce soir, parmi nous, se trouvent un certain nombre de futurs princes de la nouvelle terre?” Des applaudissements assourdissants et prolongés ont éclaté, des acclamations de joie ont fusé. Puis frère Franz a montré qu’en raison de l’emploi biblique du mot traduit par “prince” et des nombreuses années de fidélité que beaucoup d’“autres brebis” des temps modernes avaient derrière elles, on était en droit de penser que certains chrétiens alors en vie pourraient bien être choisis par Jésus Christ pour servir comme princes. Mais il a également fait remarquer que l’on ne décernerait pas de titres à ceux qui se verraient confier ce service. À la fin du discours, il a dit: “En avant donc! Fermement, tous ensemble, comme la société d’un monde nouveau!”

      Depuis, bien d’autres discours extrêmement importants ont été prononcés lors des assemblées des Témoins de Jéhovah. En 1953, le discours “La société du monde nouveau attaquée par l’extrême Nord” a donné une explication saisissante de ce que signifiait l’attaque de Gog de Magog décrite en Ézéchiel chapitres 38 et 39. La même année, ceux qui ont entendu le discours “La maison remplie de gloire” ont découvert avec émotion des preuves tangibles qu’une promesse de Jéhovah s’accomplissait, celle de faire venir dans sa maison les choses précieuses, les choses désirables, de toutes les nations, selon Aggée 2:7.

      Toutefois, l’assemblée la plus remarquable de notre époque a été celle de New York en 1958, où plus de 250 000 personnes ont empli les plus grands stades disponibles pour écouter le discours “Le royaume de Dieu est entré dans son règne — La fin du monde est-​elle proche?” Les délégués venaient de 123 pays et leurs rapports transmis aux assistants ont resserré les liens de fraternité internationale. Au cours de cette extraordinaire assemblée, des publications sont parues en 54 langues, publications qui allaient profiter à tous, pour croître spirituellement et pour enseigner autrui.

      En 1962, plusieurs discours sur le thème “La soumission aux autorités supérieures” ont amené les Témoins de Jéhovah à réviser leur compréhension de Romains 13:1-7. En 1964, les sujets “Comment passer de la mort à la vie” et “Ils sortiront des tombes pour une résurrection” ont accru leur reconnaissance pour l’immense miséricorde que Jéhovah manifeste en prévoyant la résurrection. Et on pourrait citer encore bien d’autres moments forts qui ont marqué ces assemblées.

      Chaque année, des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de nouveaux assistent aux assemblées. Ce qu’on y entend n’est pas toujours inédit pour l’organisation dans son ensemble, mais suffit souvent à donner aux nouveaux venus une compréhension de la volonté divine qui les touche profondément. Ce qu’ils voient peut les pousser à saisir les possibilités de servir qui s’offrent à eux et transformer leur vie.

      Lors de bon nombre d’assemblées, on a attiré l’attention sur le sens de certains livres de la Bible. Par exemple, en 1958, et de nouveau en 1977, sont parus des ouvrages consacrés à l’examen des prophéties consignées par le prophète Daniel concernant le dessein divin relatif à un gouvernement mondial unique dont Jésus serait le Roi. En 1971, c’est au livre d’Ézéchiel que l’on s’est intéressé, notamment à cette déclaration divine qui y revient souvent: “Les nations sauront que je suis Jéhovah.” (Ézéch. 36:23). En 1972, les prophéties écrites par Zacharie et Aggée ont été examinées en détail. En 1963, en 1969 et en 1988, on a étudié en profondeur les prophéties passionnantes de la Révélation qui annoncent de façon saisissante la chute de Babylone la Grande et l’instauration de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre.

      Toutes ces assemblées ont mis en avant des thèmes très variés: Accroissement de la théocratie, L’adoration pure, Les adorateurs unis, Les ministres courageux, Le fruit de l’esprit, Faites des disciples, La bonne nouvelle pour toutes les nations, Le nom divin, La souveraineté divine, Le service sacré, La foi victorieuse, La fidélité au Royaume, Les hommes d’intégrité, Ayez confiance en Jéhovah, La piété, Porteurs de lumière, et bien d’autres. Toutes ont contribué à la croissance spirituelle de l’organisation et de ses membres.

      Stimulation de l’œuvre d’évangélisation

      Les grandes assemblées, comme les plus modestes, sont une source d’encouragement à prêcher la bonne nouvelle. Discours et démonstrations apportent aux assistants un enseignement pratique. Au programme, il est toujours prévu d’entendre des Témoins raconter des faits vécus au cours de leur prédication ou des nouveaux Témoins expliquer comment ils ont connu la vérité biblique. En outre, pendant plusieurs années, la prédication prévue dans le cadre de certaines assemblées s’est avérée très utile. Elle a donné un excellent témoignage dans les villes d’assemblée et a été aussi très encourageante pour les Témoins.

      C’est à Winnipeg (Manitoba, Canada), en janvier 1922, que pour la première fois la prédication a été incluse dans le programme d’une assemblée. Plus tard la même année, elle a également figuré au programme de l’assemblée de Cedar Point (Ohio, États-Unis). Par la suite, il est devenu courant de réserver une journée entière, ou une partie d’un ou de plusieurs jours, pendant laquelle les assistants prêchaient ensemble dans la ville de l’assemblée et aux alentours. Dans de très grandes villes, des personnes qui peut-être rencontraient rarement les Témoins ont ainsi eu l’occasion d’entendre la bonne nouvelle selon laquelle Dieu se propose d’accorder la vie éternelle à ceux qui aiment la justice.

      Au Danemark, la première assemblée prévoyant une journée de service a été celle de Nørrevold, en 1925, qui a réuni 400 à 500 personnes. Nombre des 275 assistants qui y ont participé ce jour-​là prêchaient pour la première fois! Certains avaient de l’appréhension. Mais, après avoir goûté à la prédication, de retour chez eux ils sont devenus des évangélisateurs enthousiastes. À la suite de cette assemblée et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Témoins danois ont tenu beaucoup d’autres “assemblées de service” d’un jour, auxquelles étaient invités les frères des villes voisines. Leur zèle accru était manifeste quand ils prêchaient à l’unisson, puis se rassemblaient pour écouter des discours. Des “assemblées de service” similaires — mais d’une durée de deux jours — se sont tenues en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

      Lors des assemblées plus importantes, l’activité de prédication des assistants prenait souvent de grandes proportions. À partir de 1936, les Témoins ont largement annoncé les discours publics des assemblées: ils circulaient en file dans les rues, portant des pancartes et distribuant des invitations. (Au début, on les appelait “hommes-sandwichs”, parce qu’ils portaient une pancarte publicitaire devant et une derrière.) Parfois, pour une seule assemblée, un millier ou plus de Témoins participaient à ces défilés. D’autres, de maison en maison, invitaient les gens à venir écouter les discours. Il était très encourageant pour chacun de collaborer avec ses compagnons et d’en voir des centaines, sinon des milliers, prêcher à ses côtés. Parallèlement, dans un rayon considérable les gens apprenaient que les Témoins de Jéhovah tenaient un rassemblement près de chez eux, et ils avaient l’occasion d’entendre directement ce qu’ils enseignaient, de voir par eux-​mêmes comment ils se conduisaient.

      Les discours prononcés aux assemblées ont souvent eu beaucoup plus d’auditeurs que les seuls assistants. À l’assemblée de Toronto (Canada), en 1927, le discours de frère Rutherford intitulé “Liberté pour les peuples”, retransmis par 53 stations de radio, a été ainsi écouté par un immense auditoire international, ce qui était remarquable. L’année suivante, depuis Detroit (Michigan), le discours “Chef pour l’humanité” a été relayé par un nombre double de stations, et des émetteurs à ondes courtes l’ont retransmis jusqu’en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud.

      En 1931, les principales sociétés radiophoniques n’ont pas voulu apporter leur concours au projet de retransmission d’un discours d’assemblée prononcé par frère Rutherford. Afin de répandre le message “Le Royaume, l’espérance du monde”, la Société Watch Tower a donc mis en place, avec la collaboration de la Compagnie américaine des téléphones et télégraphes, son propre réseau de 163 stations qui comportait le plus grand réseau relié par câble jamais monté. En outre, plus de 300 stations de radio en divers endroits du monde ont diffusé un enregistrement de ce discours.

      Durant l’assemblée de Washington, en 1935, frère Rutherford a traité le sujet “Gouvernement”; il a nettement attiré l’attention sur le fait que le Royaume de Jéhovah et du Christ remplacera bientôt tous les gouvernements humains. Plus de 20 000 personnes ont écouté ce discours dans l’Auditorium de Washington. Mais il a également été retransmis par radio et par lignes téléphoniques dans le monde entier, jusqu’en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique du Sud, en Océanie et dans des pays d’Orient. Ce discours a peut-être été écouté par des millions de personnes. Deux grands quotidiens de Washington qui s’étaient engagés à en publier le texte ont rompu leur contrat. Cependant, les frères ont placé des voitures à haut-parleurs à trois endroits du centre de Washington et à 40 autres dans la périphérie, si bien que, selon les estimations, 120 000 personnes de plus ont entendu le discours.

      Puis, en 1938, en Angleterre, depuis le Royal Albert Hall à Londres, le discours direct “Face aux réalités” a été retransmis dans plusieurs pays, en tout dans 50 villes où se tenaient des assemblées auxquelles on a dénombré au total quelque 200 000 assistants. Par ailleurs, de nombreuses personnes l’ont entendu à la radio.

      Ainsi, même si les Témoins de Jéhovah étaient peu nombreux, leurs assemblées ont joué un rôle important dans la prédication publique du message du Royaume.

      Assemblées d’après-guerre en Europe

      Certaines assemblées ont laissé un souvenir plus particulier que d’autres. Ce fut le cas, par exemple, de celles qui se sont tenues en Europe aussitôt après la Seconde Guerre mondiale.

      Citons celle d’Amsterdam, aux Pays-Bas, le 5 août 1945, c’est-à-dire moins de quatre mois après la libération des Témoins qui avaient été internés dans les camps de concentration allemands. On attendait environ 2 500 personnes, dont 2 000 auraient besoin d’être hébergées. Pour que tout le monde ait un endroit où dormir, les Témoins d’Amsterdam ont étalé de la paille sur le sol de leur maison. Les assistants sont venus de partout et en utilisant tous les moyens de transport possibles et imaginables: en bateau, en camion, à bicyclette et certains en auto-stop.

      À cette assemblée, on a ri et pleuré, chanté et remercié Jéhovah pour sa bonté. Un assistant a observé: “Leur joie, indicible, était celle d’une organisation théocratique tout juste libérée des chaînes!” Avant la guerre, on comptait moins de 500 Témoins aux Pays-Bas. Au total, 426 avaient été arrêtés et emprisonnés, dont 117 étaient morts des suites directes de la persécution. À l’assemblée, certains ont eu le bonheur de retrouver des êtres chers qu’ils croyaient disparus. D’autres ont versé des larmes en cherchant vainement. Ce soir-​là, 4 000 personnes ont écouté avec une attention soutenue le discours public qui expliquait pourquoi les Témoins de Jéhovah avaient été si violemment persécutés. En dépit de ce qu’ils avaient souffert, les Témoins se sont organisés pour aller de l’avant dans l’œuvre que Dieu leur confiait.

      L’année suivante, en 1946, les frères d’Allemagne ont tenu une assemblée à Nuremberg. On leur a accordé l’usage du Zeppelinwiese, qui avait servi pour les parades de Hitler. Le deuxième jour de l’assemblée, Erich Frost, qui avait personnellement subi la brutalité de la Gestapo et passé des années dans un camp de concentration nazi, a prononcé le discours public “Les chrétiens dans le creuset de l’épreuve”. Aux 6 000 Témoins présents se sont ajoutés 3 000 habitants de Nuremberg.

      Or le dernier jour de l’assemblée coïncidait avec celui où devait être annoncé, à Nuremberg, le verdict du procès de criminels de guerre. Les autorités militaires ont décrété le couvre-feu ce jour-​là. Toutefois, après de longues négociations, elles ont convenu qu’étant donné la position adoptée par les Témoins de Jéhovah face à l’opposition nazie, il n’aurait pas été convenable de les empêcher de terminer leur assemblée en toute sérénité. Ainsi, ce dernier jour, les frères ont écouté tous ensemble le discours dynamique intitulé “Sans crainte devant la conspiration mondiale”.

      Ils ont vu la main de Jéhovah dans l’événement. En effet, au moment précis où l’on prononçait la condamnation des représentants d’un régime qui avait tenté de les exterminer, les Témoins de Jéhovah étaient réunis pour adorer Jéhovah à l’endroit même où Hitler avait organisé quelques-uns des déploiements de forces nazies les plus spectaculaires. Le président de l’assemblée a d’ailleurs dit: “Rien que pour vivre ce jour, qui n’est qu’un avant-goût du triomphe du peuple de Dieu sur ses ennemis à la bataille d’Harmaguédon, cela valait la peine de passer neuf ans dans un camp de concentration.”

      D’autres assemblées mémorables

      À mesure que l’activité des Témoins de Jéhovah a pris de l’ampleur, d’autres assemblées ont eu lieu autour du globe. Toutes ont offert de grands moments aux assistants.

      En 1952, à l’occasion de la visite du président de la Société Watch Tower en Rhodésie du Nord (maintenant la Zambie), au cœur du Copperbelt, une assemblée a été organisée à Kitwe. Les frères disposaient d’un terrain spacieux aux abords d’un camp minier, au lieu dit aujourd’hui Chamboli. Ils ont nivelé le sommet d’une gigantesque fourmilière abandonnée et ont bâti dessus un abri au toit de chaume en guise d’estrade couverte. Ils ont également construit des dortoirs à deux niveaux, longs de 180 mètres, qui étaient disposés comme les rayons d’une roue autour de l’aire centrale où étaient installés les sièges. Une partie des dortoirs était réservée aux hommes et aux garçons, l’autre aux femmes et aux fillettes. Pour se rendre à cette assemblée, certains ont fait le trajet à bicyclette, ce qui leur a pris deux semaines. D’autres ont voyagé à pied pendant des jours et ont terminé leur trajet à bord d’autobus vétustes.

      Pendant les sessions, les auditeurs ont été très attentifs, alors qu’ils étaient assis en plein air sur des bancs de bambou plutôt inconfortables. Ils étaient venus pour écouter, et ils ne voulaient pas manquer une seule parole. Au moment des cantiques, le chant de ces 20 000 assistants était d’une telle beauté qu’il arrachait des larmes. Sans accompagnement musical pourtant, leurs voix s’élevaient avec une merveilleuse harmonie. Non seulement dans leur chant, mais aussi dans tous les domaines, ces Témoins étaient visiblement unis, alors qu’ils venaient de milieux et de tribus différents.

      Pouvez-​vous imaginer ce qu’ont ressenti les Témoins de Jéhovah du Portugal quand, après presque 50 ans de lutte en faveur de la liberté de culte, ils ont obtenu d’être reconnus officiellement le 18 décembre 1974? À cette date, ils n’étaient qu’un peu plus de 14 000. Quelques jours après, 7 586 d’entre eux se sont massés dans un pavillon des sports à Porto. Le lendemain, 39 284 autres personnes ont rempli à craquer un stade de football à Lisbonne. Frères Knorr et Franz étaient avec eux en cet heureux jour, resté inoubliable pour beaucoup.

      Organisation de rassemblements internationaux

      Depuis plus d’un demi-siècle, les Témoins de Jéhovah tiennent de grandes assemblées simultanément dans plusieurs villes de différents pays. Ces événements renforcent leur sentiment de fraternité internationale, notamment lorsqu’ils écoutent tous ensemble les discours principaux depuis une même ville.

      Toutefois, ce n’est pas avant 1946 qu’une assemblée internationale a réuni dans une même ville des assistants originaires de diverses parties du monde. C’était à Cleveland (Ohio). Bien qu’au sortir de la guerre il fût encore difficile de voyager, 80 000 personnes sont venues, dont 302 depuis 32 pays autres que les États-Unis. Il y a eu des sessions en 20 langues. Beaucoup d’enseignements pratiques ont été donnés en vue de l’expansion future de l’œuvre d’évangélisation. Un des points forts de l’assemblée a été le discours de frère Knorr portant sur la reconstruction et l’expansion. Des applaudissements enthousiastes ont salué l’annonce des projets de la Société concernant l’agrandissement de l’imprimerie et des bureaux du siège mondial, l’augmentation du nombre de ses stations radiophoniques, l’ouverture de filiales dans les principaux pays du monde et son intention de donner plus d’importance à l’œuvre missionnaire. Immédiatement après cette assemblée, le nécessaire a été fait pour que frères Knorr et Henschel fassent un voyage autour du monde dans le but de mettre en œuvre ce qui avait été annoncé.

      Dans les années qui ont suivi, des assemblées vraiment inoubliables se sont tenues au Yankee Stadium de New York. À la première, du 30 juillet au 6 août 1950, 67 pays étaient représentés. Le programme prévoyait que des serviteurs de filiale, des missionnaires et d’autres assistants donnent brièvement des nouvelles de l’activité dans leurs territoires. Ils ont offert à l’auditoire un aperçu émouvant de l’immense œuvre d’évangélisation qui s’y effectuait. Le dernier jour, ce sont 123 707 personnes qui ont écouté le discours “Pouvez-​vous vivre à jamais dans le bonheur sur la terre?” L’assemblée avait été placée sous le thème “Accroissement de la théocratie”. L’attention a été attirée sur l’accroissement numérique considérable; toutefois, et le président de l’assemblée, Grant Suiter, a bien insisté sur ce point, ce n’était pas dans le but de louer certains esprits brillants dans l’organisation visible, mais plutôt parce que ‘cette nouvelle force du nombre était tout à l’honneur de Jéhovah’. Et d’ajouter: “C’est ainsi qu’il faut voir les choses, et nous ne voulons pas les voir autrement.”

      En 1953, le Yankee Stadium de New York a de nouveau accueilli une assemblée, dont l’assistance s’est élevée cette fois à 165 829 personnes. Tout comme à la précédente assemblée tenue dans ce stade, le programme incluait l’examen de prophéties bibliques passionnantes, des conseils pratiques sur la façon de prêcher la bonne nouvelle et des comptes rendus émanant de nombreux pays. Les sessions commençaient vers 9 h 30, mais en général ne s’achevaient pas avant 21 heures ou 21 h 30. Ce furent huit jours entiers de festin spirituel et de joie.

      Pour la plus grande de leurs assemblées, en 1958, à New York, il a fallu louer non seulement le Yankee Stadium, mais aussi les Polo Grounds voisins, ainsi que des endroits supplémentaires autour du stade destinés à recevoir la foule des assistants. Le dernier jour, comme il n’y avait plus une seule place de libre, les frères ont obtenu l’autorisation exceptionnelle d’utiliser même la pelouse du Yankee Stadium, et il a été très émouvant de voir encore des milliers de personnes entrer, se déchausser et aller s’asseoir sur l’herbe. On a compté 253 922 assistants au discours public. Autre preuve que Jéhovah avait béni le ministère de ses serviteurs, 7 136 nouveaux disciples ont symbolisé l’offrande de leur personne à Dieu par le baptême dans l’eau. Ce chiffre était plus de deux fois supérieur à celui des baptêmes enregistrés le jour mémorable de la Pentecôte en l’an 33, selon le récit biblique. — Actes 2:41.

      Tout le déroulement de ces assemblées portait l’empreinte de quelque chose de supérieur à une organisation efficace. Il s’agissait de la manifestation de l’esprit de Dieu en action parmi son peuple. Partout se ressentait l’amour fraternel qui découle de l’amour pour Dieu. Il n’y avait pas d’organisateurs cher payés. Le personnel de chaque service était constitué de volontaires. Frères et sœurs chrétiens, souvent en famille, tenaient les buvettes et les cafétérias. Ils préparaient des repas chauds et, sous d’immenses tentes à l’extérieur du stade, ils servaient jusqu’à mille assistants par minute. Des dizaines de milliers de frères et sœurs étaient heureux de faire leur part: ils se rendaient utiles à leurs compagnons, s’occupaient des installations nécessaires, faisaient la cuisine, servaient les repas, assuraient le nettoyage, etc.

      D’autres volontaires ont passé des centaines de milliers d’heures à attribuer un logement à tous les assistants. Certaines années, on a organisé des camps pour caravanes et tentes, afin d’y loger au moins une partie des assistants. En 1953, les Témoins ont moissonné gratuitement les 16 hectares de céréales d’un agriculteur du New Jersey qui leur louait son terrain afin d’y installer leur camp de caravanes. Les frères ont monté sanitaires, éclairage, douches, laveries, cafétéria et épiceries pour les besoins d’une population dépassant 45 000 personnes. Quand les assistants ont commencé à arriver, une ville est née en une nuit. Des milliers d’autres assistants ont été logés dans des hôtels ou chez l’habitant à New York et alentour. C’était une entreprise gigantesque. Avec la bénédiction de Jéhovah, elle a été menée à bien.

      Des assemblées qui se déplacent

      Dans cette famille internationale de frères, chacun s’intéresse vivement à ses coreligionnaires par delà les frontières. De ce fait, les Témoins de Jéhovah saisissent les occasions qui s’offrent à eux de se rendre à des assemblées hors de leurs pays.

      Quand la première des assemblées ayant pour thème “L’adoration pure” s’est tenue en 1951 en Angleterre, au stade Wembley de Londres, des Témoins de 40 pays étaient présents. Le programme a mis l’accent sur le côté pratique du culte pur et a encouragé les assistants à faire du ministère chrétien leur carrière. Depuis l’Angleterre, beaucoup de Témoins sont passés sur le continent, où devaient se tenir neuf autres assemblées au cours des deux mois suivants. La plus grande a été celle de Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, à laquelle ont assisté 47 432 personnes originaires de 24 pays. L’affection chaleureuse des frères s’est manifestée notamment à la fin du programme, quand l’orchestre s’est mis à jouer et que les frères allemands, spontanément, ont entonné un cantique d’adieu dans lequel ils recommandaient à Dieu leurs compagnons venus de l’étranger pour se joindre à eux. Beaucoup agitaient des mouchoirs, et des centaines ont envahi le terrain, une manière d’exprimer personnellement leur reconnaissance pour cette magnifique fête théocratique.

      En 1955, davantage de Témoins encore ont pris des dispositions afin de retrouver leurs frères chrétiens à l’étranger à l’occasion d’une assemblée. Au moyen de deux bateaux (de 700 places chacun) et de 42 avions affrétés, les délégués des États-Unis et du Canada se sont rendus en Europe. Le journal The Stars and Stripes, dans son édition européenne publiée en Allemagne, a parlé de l’arrivée des Témoins comme étant “probablement la plus grande arrivée massive d’Américains en Europe depuis l’invasion alliée pendant la Seconde Guerre mondiale”. D’autres délégués étaient originaires d’Amérique centrale et du Sud, d’Asie, d’Afrique et d’Australie. Malgré les efforts du clergé de la chrétienté pour empêcher les Témoins de tenir leurs rassemblements à Rome et à Nuremberg, les huit assemblées prévues, dont ces deux-​là, ont bel et bien eu lieu en Europe pendant l’été. Les assistants ont été très nombreux, depuis 4 351 à Rome jusqu’à 107 423 à Nuremberg. On a également compté 17 729 personnes au Waldbühne, dans ce qui était alors Berlin-Ouest, où les frères de la zone est pouvaient accéder à moindres risques. Nombre d’entre eux avaient été emprisonnés en raison de leurs croyances ou avaient des membres de leur famille toujours incarcérés, mais ils demeuraient fermes dans la foi. Le thème de l’assemblée était donc bien choisi, à savoir: “Le Royaume triomphant.”

      Il y avait déjà eu beaucoup d’assemblées internationales, mais celle qui s’est tenue en 1963 a été la première en son genre. C’était une “assemblée autour du monde”. Commençant par Milwaukee (Wisconsin, États-Unis), elle s’est déplacée à New York, puis dans quatre grandes villes d’Europe; ensuite, elle a eu lieu au Proche-Orient; puis en Inde, en Birmanie (aujourd’hui le Myanmar), en Thaïlande, à Hong-Kong, à Singapour, aux Philippines, en Indonésie, en Australie, à Taïwan, au Japon, en Nouvelle-Zélande, aux Fidji, en République de Corée et à Hawaii; après quoi, de nouveau sur le continent nord-américain. On a dénombré une assistance totale de 580 000 personnes, originaires de 161 pays. En tout, 583 personnes, représentant 20 pays, se sont déplacées autour du monde pour assister à toutes les assemblées dans un pays après l’autre. Grâce à des visites organisées, elles ont découvert des lieux offrant un intérêt religieux; elles ont aussi accompagné les frères et sœurs de chaque pays dans la prédication de maison en maison. Toutes ont voyagé à leurs frais.

      Les délégués latino-américains venaient toujours en force aux assemblées internationales. Mais en 1966-​1967, ce fut leur tour de recevoir leurs frères. Ceux qui l’ont suivi n’oublieront jamais le drame qui a fait revivre l’histoire de Jérémie et qui a fait comprendre à tous sa signification en ce qui concerne notre époquea. Les liens d’amour chrétien se sont resserrés quand les visiteurs ont vu de leurs yeux dans quel contexte défavorable les frères d’Amérique latine menaient une vaste campagne d’enseignement biblique. Ils ont été profondément touchés par la foi solide de leurs compagnons, dont beaucoup avaient triomphé d’obstacles apparemment insurmontables pour assister à l’assemblée, comme l’opposition familiale, les inondations, la perte de leurs biens. Quel encouragement d’entendre des récits comme celui d’une frêle Uruguayenne, pionnière spéciale, qui a été interviewée avec à ses côtés sur l’estrade une bonne partie des 80 personnes qu’elle avait aidées à progresser jusqu’au baptême chrétien. (En 1992, elle avait porté ce chiffre à 105. Elle était toujours aussi frêle et toujours pionnière spéciale!) Quelle joie aussi de rencontrer des missionnaires formés dans les toutes premières classes de l’École de Galaad, toujours en activité dans leur territoire! De telles assemblées ont énormément stimulé l’œuvre effectuée dans cette partie du monde. Aujourd’hui, dans nombre de ces pays, on compte 10, 15, voire 20 fois plus d’adorateurs de Jéhovah qu’à l’époque.

      Quelques années plus tard, en 1970-​1971, c’est en Afrique que des Témoins se sont rendus pour faire connaissance avec leurs frères à l’occasion d’assemblées internationales. La plus grande de ces assemblées a été celle de Lagos (Nigeria), où il a fallu construire depuis a jusqu’à z toutes les installations nécessaires. En vue de protéger les assistants du soleil brûlant, une véritable ville de bambou a été construite (emplacements couverts pour les sièges, dortoirs, cafétéria et autres services). Les frères et sœurs ont, à cet effet, rassemblé 100 000 perches de bambou et confectionné 36 000 nattes de roseau. Quant au programme, il a été présenté simultanément en 17 langues. L’assistance maximale a été de 121 128 personnes, et 3 775 nouveaux Témoins ont été baptisés. Bon nombre d’assistants appartenant à diverses tribus s’étaient autrefois combattus. Mais maintenant, qu’il était beau de voir ces hommes et ces femmes unis par des liens d’une authentique fraternité chrétienne!

      Après l’assemblée, certains des délégués étrangers se sont rendus en autocar à Igboland, où ils voulaient voir la région la plus gravement touchée par la guerre civile. Dans toutes les villes qu’ils ont traversées, les Témoins locaux les ont accueillis à grandes embrassades et avec force effusions, ce qui a fait sensation. Les gens sortaient dans la rue pour observer le spectacle. Jamais ils n’avaient vu pareille démonstration d’amour et d’unité entre Noirs et Blancs.

      Dans certains pays, les Témoins de Jéhovah sont si nombreux qu’il leur est impossible de se rassembler tous en un même endroit. Toutefois, de temps à autre, ils tiennent plusieurs grandes assemblées simultanément, suivies d’autres, sur quelques semaines. En 1969, l’unité goûtée aux assemblées organisées sur ce modèle a été rehaussée par le fait que certains des principaux orateurs ont fait la navette par avion entre les assemblées, pour les desservir toutes. En 1983 et en 1988, pareille unité a été ressentie quand plusieurs grandes assemblées de même langue ont été reliées par téléphone, même par delà les frontières, lors des discours clés prononcés par des membres du Collège central. Mais, au fond, l’unité des Témoins de Jéhovah tient au fait qu’ils adorent tous Jéhovah comme le seul vrai Dieu, ont pour guide unique la Bible, bénéficient d’un même programme d’alimentation spirituelle, considèrent Jésus Christ comme leur Conducteur, s’efforcent de manifester les fruits de l’esprit de Dieu dans leur vie, placent leur confiance dans le Royaume de Dieu, et font leur part dans la proclamation de la bonne nouvelle de ce Royaume.

      Organisés pour la louange internationale de Jéhovah

      Le nombre des Témoins de Jéhovah a tellement augmenté qu’il est supérieur à la population de beaucoup de pays. Afin que leurs assemblées soient le plus bénéfiques possible, il faut qu’elles soient minutieusement planifiées. Pourtant, il suffit d’indiquer dans les publications à quelle assemblée chacun doit se rendre pour être sûr qu’il y sera possible de recevoir tout le monde. Maintenant, quand il projette une assemblée internationale, le Collège central doit souvent tenir compte non seulement du nombre de Témoins de l’étranger qui aimeraient s’y rendre et qui sont en mesure de le faire, mais aussi de la taille des installations disponibles, du nombre de Témoins du pays d’accueil qui viendront, et des logements dont on pourra disposer afin d’héberger les assistants arrivant de loin; ensuite, un chiffre maximum peut être fixé pour chaque pays. Tel a été le cas par exemple, en 1989, des trois assemblées “La piété” en Pologne.

      À ces assemblées, on attendait les quelque 90 000 Témoins de Jéhovah de Pologne, plus les milliers de Polonais nouvellement intéressés par la vérité, plus des invités de Grande-Bretagne, du Canada et des États-Unis. On a accueilli également d’importantes délégations de Témoins d’Italie, de France et du Japon, ainsi que quelques Scandinaves et quelques Grecs. Au moins 37 pays ont été représentés. Pour certaines parties du programme, il a été nécessaire d’interpréter en 16 langues des discours donnés en polonais ou en anglais. L’assistance totale aux trois assemblées a été de 166 518 personnes.

      D’importants groupes de Témoins étaient venus des pays qui étaient alors l’Union soviétique et la Tchécoslovaquie; de grosses délégations étaient originaires d’autres pays d’Europe de l’Est. Tout le monde n’a pu loger dans les hôtels ou les dortoirs d’écoles. Les Témoins polonais ont donc fait preuve d’hospitalité, ouvrant leurs cœurs et leurs maisons, heureux de partager ce qu’ils possédaient. Une congrégation de 146 proclamateurs a hébergé plus de 1 200 personnes. Certains des assistants n’avaient jusque-​là connu que des rassemblements d’un maximum de 15 à 20 serviteurs de Jéhovah. En embrassant du regard tout un stade rempli de dizaines de milliers de Témoins, en priant avec eux et en unissant leurs voix aux leurs dans des cantiques de louange à Jéhovah, ils sentaient leur cœur se gonfler de reconnaissance. Lorsqu’ils se mélangeaient entre les sessions, ils tombaient dans les bras les uns des autres, quand bien même la différence de langue les empêchait de dire avec des mots ce que leur cœur voulait crier.

      À la fin de l’assemblée, ils débordaient de gratitude envers Jéhovah, qui avait rendu tout cela possible. À Varsovie, après les paroles d’adieu du président de l’assemblée, l’auditoire a éclaté en applaudissements qui ont crépité pendant au moins dix minutes. Après le cantique final et la prière, les applaudissements ont repris; on s’est attardé longtemps dans les gradins. Tous les frères avaient attendu cet événement pendant tant d’années qu’ils le faisaient durer le plus possible.

      L’année suivante, en 1990, moins de cinq mois après la levée de l’interdiction qui frappait les Témoins de Jéhovah depuis 40 ans dans ce qui fut l’Allemagne de l’Est, une nouvelle assemblée internationale a été organisée, cette fois à Berlin. Parmi les 44 532 personnes présentes, il y avait des délégués de 65 pays. De certains pays, ils n’étaient venus qu’à quelques-uns; de Pologne, ils étaient environ 4 500. Les mots ne suffisaient pas pour exprimer l’intensité des sentiments de ces frères qui n’avaient jamais eu la liberté d’assister à pareille assemblée; quand tous les assistants ont uni leurs voix dans un cantique de louange à Jéhovah, ils n’ont pu retenir des larmes de joie.

      Peu de temps après, une assemblée identique s’est tenue à São Paulo, au Brésil, et il a fallu deux immenses stades pour accueillir les 134 406 assistants, une foule très cosmopolite. Cette assemblée internationale a été suivie d’une autre en Argentine, où deux stades ont également été utilisés simultanément pour contenir l’assistance, tout aussi cosmopolite. À l’aube de 1991, d’autres assemblées internationales se préparaient aux Philippines, à Taïwan et en Thaïlande. Cette année-​là, il y a eu aussi beaucoup de monde, de plusieurs pays, aux assemblées d’Europe de l’Est: en Hongrie, dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie, et dans ce qui est maintenant la Croatie. En 1992, des délégués de 28 pays ont eu le privilège insigne de compter parmi les 46 214 personnes qui étaient à Saint-Pétersbourg pour la première véritable assemblée internationale de Témoins de Jéhovah en Russie.

      Des occasions de se revigorer spirituellement

      Les assemblées organisées par les Témoins de Jéhovah n’ont pas toutes un caractère international. Toutefois, le Collège central fait en sorte de tenir de grandes assemblées une fois par an, avec le même programme dans le monde entier en de nombreuses langues. Soit des assemblées qui réunissent une assistance nombreuse en un même endroit et donnent à des Témoins de tous les horizons l’occasion de fraterniser; soit des rassemblements de moindre taille, organisés dans davantage de villes, ce qui facilite la présence des nouveaux et permet à la population de centaines de petites villes d’observer de près un échantillon non négligeable de Témoins de Jéhovah.

      De plus, une fois par an, les Témoins de Jéhovah de chaque circonscription (qui compte une vingtaine de congrégations) s’assemblent pendant deux jours et reçoivent des conseils spirituels et des encouragementsb. Enfin, depuis septembre 1987, une assemblée spéciale d’un jour, au programme enrichissant, est organisée une fois l’an dans chaque circonscription. Là où c’est possible, un représentant du siège mondial de la Société, ou un membre de la filiale du pays, se déplace pour participer au programme. Les Témoins de Jéhovah apprécient vivement l’enseignement qu’ils reçoivent à ces occasions. Dans la plupart des régions, les lieux d’assemblées ne sont pas éloignés ni difficiles d’accès. Il y a toutefois des exceptions. Ainsi, un surveillant itinérant a relaté le cas d’un couple âgé qui, au Zimbabwe, a fait 76 kilomètres à pied en portant des valises et des couvertures pour assister à une assemblée de circonscription.

      S’il n’est plus prévu systématiquement de réserver du temps à la prédication durant ces assemblées, ce n’est certes pas parce que les Témoins y attachent moins d’importance. Maintenant, dans la plupart des cas, les gens qui vivent près des lieux d’assemblées reçoivent déjà régulièrement la visite des Témoins locaux, parfois toutes les semaines. Mais ceux qui assistent à l’assemblée saisissent toutes les occasions de prêcher de façon informelle, et leur conduite chrétienne est une autre façon de rendre un témoignage puissant.

      Les preuves d’une véritable fraternité

      La fraternité qui règne chez les Témoins de Jéhovah pendant leurs assemblées saute aux yeux. Tout observateur peut constater qu’il n’y a pas de partialité chez eux et qu’une entente sincère unit même ceux qui se rencontrent pour la première fois. En 1958, lors de l’assemblée internationale “La volonté divine” à New York, l’Amsterdam News de New York (2 août) a dit: “Partout on voyait se mêler les uns aux autres, joyeusement et en toute liberté, des Noirs, des Blancs et des Jaunes de toutes conditions et venus de tous les points du globe. (...) Des Témoins originaires de 120 pays se sont côtoyés et ont écouté les discours paisiblement, montrant aux Américains qu’il n’y a là rien d’impossible. (...) Cette assemblée est un éclatant exemple de collaboration et de fraternisation.”

      Plus récemment, en 1985, quand les Témoins de Jéhovah ont tenu simultanément des assemblées à Durban et à Johannesburg, en Afrique du Sud, il y avait des représentants des principaux groupes raciaux et linguistiques du pays et des assistants venus de 23 autres pays. Il n’était pas difficile de remarquer la chaleureuse affection qui unissait les 77 830 assistants. “C’est beau, a dit une jeune Indienne. Toute ma conception de la vie a changé à la vue de ces métis, de ces Indiens, de ces Blancs et de ces Noirs qui se mêlaient les uns aux autres.”

      Ce sentiment de fraternité ne se limite pas aux sourires, aux poignées de main et aux noms de “frère” et de “sœur” par lesquels les Témoins s’appellent. Par exemple, en 1963, quand des dispositions ont été prises pour l’assemblée autour du monde “La bonne nouvelle éternelle”, les Témoins de Jéhovah ont été informés que s’ils voulaient aider financièrement certains de leurs compagnons à assister à l’assemblée, la Société serait heureuse de veiller à ce que les fonds récoltés profitent à des frères du monde entier. Il n’y a pas eu de quête et aucune somme n’a été prélevée pour des frais administratifs. Les fonds récoltés ont tous servi au but prévu. Ainsi, 8 179 Témoins ont reçu de l’aide afin d’assister à l’assemblée — des délégués de tous les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, ainsi que des milliers de Témoins africains et plusieurs autres du Proche- et de l’Extrême-Orient. Une bonne partie des frères et des sœurs qui ont reçu cette aide étaient depuis longtemps dans le ministère à plein temps.

      Vers la fin de 1978, une assemblée a été programmée à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Les Témoins des îles Cook brûlaient d’y assister. Mais la situation économique des îles était telle que le voyage aurait coûté à chacun une petite fortune. Cependant, en Nouvelle-Zélande, des frères et sœurs chrétiens pleins d’amour ont payé l’aller-retour d’une soixantaine de Témoins des îles Cook. La joie les inondait quand ils se sont retrouvés avec leurs frères maoris, samoans, niues et caucasiens à cette fête spirituelle.

      En 1988, l’assemblée de district “La justice divine” à Montréal, au Canada, a offert un spectacle caractéristique de l’esprit qui règne chez les Témoins de Jéhovah. Pendant quatre jours, des Anglais, des Arabes, des Espagnols, des Français, des Grecs, des Italiens et des Portugais ont écouté le même programme, mais dans leurs langues respectives. Toutefois, à la fin de la dernière session, les 45 000 assistants se sont tous réunis dans le Stade olympique en une émouvante démonstration de fraternité et d’unité. Ils ont chanté tous ensemble, chacun dans sa langue, “Allez chanter jusqu’au bout de la terre: ‘Voici le Roi! C’est Jéhovah! Que terre et cieux soient dans la joie!’”

      [Notes]

      a Soixante-dix autres drames de ce genre ont été présentés aux assemblées au cours des 25 années qui ont suivi.

      b De 1947 à 1987, ces assemblées ont eu lieu deux fois par an. Jusqu’en 1972, elles duraient trois jours; puis on a institué un programme de deux jours.

      [Entrefilet, page 255]

      “J’ai été énormément impressionné par l’amour et la bonté fraternelle.”

      [Entrefilet, page 256]

      Les trains d’assemblées: en voiture!

      [Entrefilet, page 275]

      Pas d’organisateurs cher payés, mais des volontaires.

      [Entrefilet, page 278]

      Unité entre Noirs et Blancs.

      [Encadré/Illustrations, page 261]

      Sept résolutions importantes prises à des assemblées

      En 1922, la résolution intitulée “Un appel aux conducteurs des nations!” les mettait au défi de prouver que les humains ont suffisamment de sagesse pour diriger la terre, sinon d’admettre que la paix, la vie, la liberté et le bonheur sans fin ne peuvent venir que de Jéhovah par l’intermédiaire de Jésus Christ.

      En 1923 a été prononcé “Un avertissement à tous les chrétiens”, montrant qu’il leur fallait sans perdre un instant s’enfuir des organisations qui affirment faussement représenter Dieu et le Christ.

      En 1924, l’“Acte d’accusation contre le clergé” révélait que les doctrines et les pratiques du clergé de la chrétienté n’avaient rien de biblique.

      En 1925, le “Message d’espérance” montrait pourquoi ceux qui affirment être les lumières, les guides, du monde n’ont pas satisfait les plus grands besoins des humains et comment seul le Royaume de Dieu le fera.

      En 1926, “Un témoignage aux conducteurs des peuples” faisait savoir à ces derniers que Jéhovah est le seul vrai Dieu et que Jésus Christ est à présent le Roi légitime de la terre. Ce message exhortait les dirigeants à user de leur influence sur leurs peuples pour qu’ils se tournent vers le vrai Dieu et échappent au désastre.

      En 1927, la “Résolution aux peuples de la chrétienté” a dévoilé la collusion de la finance avec la politique et les religions officielles pour tyranniser l’humanité. Elle encourageait les gens à abandonner la chrétienté et à placer leur confiance en Jéhovah et en son Royaume confié au Christ.

      En 1928, la “Déclaration contre Satan et pour Jéhovah” révélait clairement que le Roi oint par Jéhovah, Jésus Christ, enchaînera bientôt Satan et détruira son organisation malfaisante; cette déclaration exhortait tous ceux qui aiment la justice à prendre position pour Jéhovah.

      [Encadré/Illustrations, pages 272, 273]

      Aspects marquants de quelques grandes assemblées

      Des centaines de personnes radieuses arrivaient par bateau, des milliers par avion, des dizaines de milliers en automobile et en autocar.

      Il fallait une bonne organisation et les services de nombreux travailleurs pleins de bonne volonté pour trouver et attribuer suffisamment de logements.

      Pendant ces assemblées de huit jours, des dizaines de milliers de repas chauds étaient servis régulièrement aux assistants.

      En 1953, plus de 45 000 assistants ont été logés dans un camp de caravanes et de tentes.

      En 1958, à New York, 7 136 personnes ont été baptisées — nombre jamais égalé depuis la Pentecôte de l’an 33.

      En 1953, à New York, des banderoles déployées transmettaient les salutations de nombreux pays; les discours ont été présentés en 21 langues.

      [Illustration, page 256]

      Des assistants à l’assemblée de l’Association internationale des Étudiants de la Bible à Winnipeg (Manitoba, Canada) en 1917.

      [Illustrations, page 258]

      Joseph Rutherford prononçant un discours à Cedar Point (Ohio), en 1919. Il a encouragé tous ses auditeurs à participer avec zèle à l’annonce du Royaume de Dieu avec “L’Âge d’Or”.

      [Illustration, page 259]

      L’assemblée de Cedar Point en 1922. C’est là qu’a été lancé l’appel “Proclamez le Roi et son Royaume!”

      [Illustration, page 260]

      George Gangas était à Cedar Point en 1922. Depuis plus de 70 ans, il prêche avec zèle le Royaume de Dieu.

      [Illustration, pages 262, 263]

      Des assistants à l’assemblée de Columbus (Ohio), en 1931, qui ont adopté avec enthousiasme le nom de Témoins de Jéhovah.

      [Illustration, page 264]

      “Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau”: Nathan Knorr annonce leur parution en 1950.

      [Illustration, page 264]

      Les discours que Frederick Franz a prononcés sur l’accomplissement des prophéties bibliques ont été les moments forts d’une grande assemblée (New York en 1958).

      [Illustrations, page 265]

      Pendant de nombreuses années, la prédication a constitué une partie importante de toute grande assemblée.

      Los Angeles (États-Unis), 1939 (en bas); Stockholm (Suède), 1963 (en médaillon).

      [Illustrations, page 266]

      En 1935, à Washington, Joseph Rutherford a prononcé un discours qui a été diffusé sur les cinq continents par radio et par ligne téléphonique.

      [Illustrations, page 268]

      En 1946, à Nuremberg (Allemagne), Erich Frost a prononcé un discours fougueux intitulé “Les chrétiens dans le creuset de l’épreuve”.

      [Illustration, page 269]

      En 1952, assemblée en plein air à Kitwe (Rhodésie du Nord) à l’occasion de la visite de Nathan Knorr.

      [Illustrations, pages 270, 271]

      En 1958, 253 922 personnes ont rempli à craquer deux immenses stades de New York pour écouter le message intitulé “Le royaume de Dieu est entré dans son règne — La fin du monde est-​elle proche?”

      Les Polo Grounds

      Le Yankee Stadium

      [Illustration, page 274]

      En 1950, Grant Suiter, président de l’assemblée au Yankee Stadium.

      [Illustration, page 274]

      En 1958, John Groh (assis) discutant de l’organisation de l’assemblée avec George Couch.

      [Illustrations, page 277]

      En 1963 a eu lieu une “assemblée autour du monde”; des délégués originaires d’une vingtaine de pays en ont suivi l’itinéraire.

      Kyōto, Japon (en bas, à gauche): une des 27 villes qui ont accueilli une assemblée. En République de Corée, deux Témoins font connaissance (au centre). Salutation maorie en Nouvelle-Zélande (ci-contre, à droite).

      [Illustrations, page 279]

      Une assemblée qui a comblé 17 groupes linguistiques simultanément, dans une cité de bambou construite pour la circonstance (Lagos, Nigeria, 1970).

      [Illustrations, page 280]

      En 1989, en Pologne ont eu lieu trois grandes assemblées auxquelles sont venus des délégués de 37 pays.

      Theodore Jaracz (à droite) s’adressant aux assistants à Poznań.

      Des milliers de baptêmes à Chorzów.

      À Varsovie, les assistants ont applaudi à n’en plus finir.

      Des délégués de ce qui était alors l’URSS (ci-dessous).

      Des parties du programme de Chorzów ont été interprétées en 15 langues.

  • ‘Cherchez d’abord le Royaume’
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Chapitre 18

      ‘Cherchez d’abord le Royaume’

      LA SANCTIFICATION du nom de Jéhovah au moyen du Royaume, tel est le thème principal de la Bible. Jésus a enseigné à ses disciples à chercher d’abord le Royaume, en le mettant à la première place dans leur vie. Pour quelle raison?

      La Tour de Garde a souvent expliqué que Jéhovah est le Souverain universel puisqu’il est le Créateur. Il mérite que ses créatures le tiennent en haute estime (Rév. 4:11). Toutefois, très tôt dans l’histoire humaine, un fils spirituel de Dieu qui s’est fait lui-​même Satan le Diable a défié la souveraineté de Jéhovah (Gen. 3:1-5). De plus, Satan a prêté des mobiles égoïstes à tous les serviteurs de Jéhovah (Job 1:9-11; 2:4, 5; Rév. 12:10). C’est ainsi que la paix de l’univers a été troublée.

      Depuis des dizaines d’années maintenant, les publications de la Société Watch Tower expliquent que Jéhovah a pris des dispositions pour régler ces questions de manière à exalter non seulement sa toute-puissance, mais aussi sa sagesse, sa justice et son amour extraordinaires. Le Royaume messianique de Dieu est au cœur de ces dispositions. Au moyen de ce Royaume, l’humanité se voit accorder la possibilité d’apprendre les voies de la justice. Ce Royaume détruira les méchants, fera éclater la souveraineté de Jéhovah et réalisera son dessein, qui consiste à faire de la terre un paradis peuplé d’humains aimant sincèrement Dieu et leur prochain, et ayant le bonheur de jouir de la vie parfaite.

      En raison de l’importance de ce Royaume, Jésus a donné à ses disciples le conseil suivant: “Continuez donc à chercher d’abord le royaume.” (Mat. 6:10, 33). Les Témoins de Jéhovah d’aujourd’hui prouvent amplement qu’ils s’efforcent de suivre ce conseil.

      Ils renoncent à tout pour le Royaume

      Très tôt, les Étudiants de la Bible se sont intéressés à ce que signifiait chercher d’abord le Royaume. Ils ont analysé la parabole de Jésus dans laquelle il compare le Royaume à une perle d’une valeur telle qu’un homme “s’en est allé vendre promptement tout ce qu’il possédait et il l’a achetée”. (Mat. 13:45, 46.) Ils se sont interrogés sur le sens du conseil que Jésus a donné au jeune homme riche: celui de vendre tout ce qu’il possédait, de donner aux pauvres et de le suivre (Marc 10:17-30)a. Ils ont compris que s’ils voulaient être dignes d’avoir part au Royaume de Dieu, ils devaient en faire leur principale préoccupation, se réjouissant de vouer leur vie, leurs talents et leurs ressources à son service. Tout le reste ne devait occuper qu’une place secondaire dans leur vie.

      Charles Russell a personnellement pris ce conseil à cœur. Il a vendu son florissant commerce de vêtements masculins, a peu à peu réduit ses parts dans d’autres affaires, et a ensuite utilisé ses biens pour apporter aux gens une aide spirituelle (voir Matthieu 6:19-21). Il n’a pas fait cela pendant quelques années seulement. Jusqu’à sa mort, il a employé toutes ses ressources, ses aptitudes mentales, sa santé et ses biens, pour communiquer à autrui le message important relatif au Royaume messianique. Lors de ses funérailles, Joseph Rutherford, l’un de ses collaborateurs, a dit à son sujet: “Charles Russell a été fidèle à Dieu, fidèle à Jésus Christ, fidèle à la cause du Royaume messianique.”

      En avril 1881 (alors que seulement quelques centaines de personnes assistaient aux réunions des Étudiants de la Bible), La Tour de Garde en anglais a publié un article intitulé “Recherchons 1 000 prédicateurs”. Cet article invitait les hommes et les femmes sans charge de famille à entreprendre l’œuvre de colporteurs ou d’évangélisateurs. Reprenant les termes de Jésus dans la parabole consignée en Matthieu 20:1-16, La Tour de Garde a soulevé cette question: “Qui désire ardemment travailler dans la vigne, et prie le Seigneur de lui ouvrir la voie?” Ceux qui pouvaient consacrer au moins la moitié de leur temps exclusivement à l’œuvre du Seigneur étaient encouragés à le faire. Pour les aider à payer leurs frais de transport, de nourriture, de vêtement et de logement, la Société a fourni aux premiers colporteurs des manuels bibliques qu’ils étaient chargés de proposer aux gens; elle a fixé le montant de la modeste contribution qu’ils pouvaient demander en échange de ces publications et les a invités à garder une partie des fonds qu’ils recevraient. Qui a accepté ces dispositions et a entrepris le service de colporteur?

      En 1885, environ 300 colporteurs collaboraient avec la Société. En 1914, leur nombre a finalement dépassé les 1 000. Ce n’était pas une œuvre facile. Après avoir parcouru quatre petites villes et n’avoir rencontré que trois ou quatre personnes qui manifestaient quelque intérêt pour le message, un colporteur a écrit: “Je dois dire que je me sens plutôt seul, après avoir fait tout ce chemin, après avoir rencontré tant de gens et après avoir trouvé si peu d’intérêt pour le plan de Dieu et son Église. Priez pour moi, pour que je puisse présenter la vérité avec efficacité et hardiesse, et que je ne renonce pas à faire ce qui est excellent.”

      Ils se sont offerts volontairement

      Ces colporteurs étaient de véritables pionniers. Ils ont pénétré les régions les plus reculées du pays, à une époque où les moyens de transport étaient très rudimentaires et où les routes n’étaient, pour la plupart, que des pistes de chariots. Sœur Early, en Nouvelle-Zélande, faisait partie de ceux-là. Ayant commencé bien avant la Première Guerre mondiale, elle a passé 34 ans dans le service à plein temps, jusqu’à sa mort en 1943. Elle a parcouru à bicyclette une bonne partie du pays. Même quand l’arthrite l’a rendue impotente et qu’elle n’a pu continuer d’aller à vélo, elle s’en est servie pour s’appuyer dessus et pour transporter ses livres dans le quartier d’affaires de Christchurch. Elle parvenait à monter les escaliers, mais elle devait les descendre à reculons à cause de l’arthrite. Cependant, elle a mis jusqu’au bout ses forces au service de Jéhovah.

      Ces hommes et ces femmes n’entreprenaient pas cette activité parce qu’ils avaient confiance en eux. Certains étaient par nature très timides, mais ils aimaient Jéhovah. Avant de donner le témoignage dans un quartier d’affaires, une sœur demandait à tous les Étudiants de la Bible de son entourage de prier pour elle. Avec le temps, elle a acquis de l’expérience et elle est devenue très enthousiaste dans cette activité.

      Lorsqu’en 1907 Malinda Keefer a parlé à frère Russell de son désir d’entreprendre le service à plein temps, elle a dit qu’elle pensait devoir d’abord acquérir une plus grande connaissance. En fait, elle ne connaissait les publications des Étudiants de la Bible que depuis l’année précédente. Frère Russell lui a répondu: “Si tu attends de tout savoir, tu ne commenceras jamais ce service, mais c’est en l’accomplissant que tu augmenteras ta connaissance.” Sans plus attendre, elle a commencé son activité aux États-Unis, dans l’Ohio. Maintes fois, elle a pensé au Psaume 110:3: “Ton peuple s’offrira volontairement.” C’est ce qu’elle n’a cessé de faire pendant 76 ansb. Quand elle a entrepris ce service, elle était célibataire. Puis elle a continué pendant 15 ans avec son mari. Et lorsqu’il est décédé, elle n’a pas renoncé, grâce à l’aide de Jéhovah. Se souvenant de toutes ces années, elle a confié: “Combien je suis heureuse de m’être offerte de moi-​même en tant que pionnière, alors que j’étais une jeune femme, et d’avoir toujours mis à la première place les intérêts du Royaume!”

      En ce temps-​là, lorsque des assemblées avaient lieu, on prévoyait des sessions spéciales avec les colporteurs. Ils y recevaient la réponse à leurs questions et des encouragements, et une formation était donnée aux nouveaux.

      À partir de 1919, de plus en plus de serviteurs de Jéhovah ont accordé un si grand prix au Royaume de Dieu qu’ils ont réellement construit leur vie autour de lui. Certains d’entre eux ont pu renoncer à leurs objectifs profanes pour se consacrer entièrement au ministère.

      Ils subviennent à leurs besoins matériels

      Comment subvenaient-​ils à leurs besoins matériels? Voici le témoignage d’Anna Petersen (plus tard Rømer), évangélisatrice à plein temps au Danemark: “L’argent reçu en échange des publications nous permettait de faire face à nos dépenses quotidiennes, et nos besoins étaient limités. S’il fallait engager de plus grosses dépenses, nous arrivions toujours à les couvrir d’une manière ou d’une autre. Les sœurs avaient l’habitude de nous donner des vêtements, des robes et des manteaux, que nous pouvions enfiler et porter sur-le-champ, et nous étions donc toujours bien habillées. Certains hivers, j’ai travaillé dans un bureau pendant deux mois. (...) En profitant des soldes, je pouvais m’acheter les vêtements dont j’avais besoin pour une année entière. Tout allait bien. Nous ne manquions jamais de rien.” Les biens matériels n’étaient pas le principal souci des colporteurs. Leur amour pour Jéhovah et pour ses voies était en eux comme un feu brûlant, et ils n’avaient qu’à l’exprimer.

      Pour se loger, ils pouvaient louer une chambre modeste le temps qu’ils prêchaient dans les alentours. D’aucuns utilisaient une caravane, rien d’élaboré, juste une place pour dormir et pour manger. D’autres dormaient sous des tentes, tandis qu’ils voyageaient de lieu en lieu. Dans certains endroits, les frères organisaient des “camps de pionniers”. Des Témoins de la région prêtaient une maison, et quelqu’un était désigné pour s’en occuper. Les pionniers qui œuvraient dans cette région pouvaient y loger et contribuaient aux dépenses.

      Ces serviteurs à plein temps ne permettaient pas que les gens semblables à des brebis soient privés de publications bibliques par manque d’argent. Ils échangeaient souvent leurs publications contre des pommes de terre, du beurre, des œufs, des fruits frais ou en conserve, des poulets, du savon, et quantité d’autres choses. Ils ne cherchaient pas à s’enrichir; c’était plutôt un moyen d’aider les personnes sincères à connaître le message du Royaume. Du même coup, ayant ainsi les choses nécessaires à la vie, ils pouvaient continuer leur ministère. Ils avaient confiance en la promesse de Jésus selon laquelle s’ils ‘continuaient à chercher d’abord le Royaume et la justice [de Dieu]’, la nourriture et le logement nécessaires leur seraient accordés. — Matthieu 6:33.

      Désireux de servir où il y avait du besoin

      Leur désir sincère d’accomplir l’œuvre que Jésus avait confiée à ses disciples a conduit les serviteurs à plein temps dans de nouveaux territoires, voire de nouveaux pays. Lorsqu’en 1931 Frank Rice a été invité à quitter l’Australie pour entreprendre la prédication de la bonne nouvelle à Java (aujourd’hui partie de l’Indonésie), il était dans le ministère à plein temps depuis dix ans. Dorénavant, il lui fallait s’habituer à de nouvelles coutumes et apprendre de nouvelles langues. Il pouvait donner le témoignage en anglais à certaines personnes dans les magasins et les bureaux, mais il voulait aussi prêcher à d’autres. Il a beaucoup étudié, et en trois mois il connaissait assez le néerlandais pour commencer à prêcher de maison en maison. Ensuite il a appris le malais.

      Frank n’avait que 26 ans lorsqu’il est arrivé à Java, et il a œuvré seul une bonne partie des six années qu’il a passées dans ce territoire et à Sumatra. (Vers la fin de 1931, Clem Deschamp et Bill Hunter sont venus d’Australie pour l’aider dans cette œuvre. Ensemble, ils ont prêché à l’intérieur du pays, pendant que Frank parcourait la capitale et les alentours. Plus tard, Clem et Bill ont aussi été nommés dans des territoires séparés.) Il n’y avait pas de réunions auxquelles Frank aurait pu assister. Il se sentait parfois très seul, et à plusieurs reprises il a lutté contre l’envie de tout abandonner et de repartir en Australie. Mais il a persévéré. Comment a-​t-​il fait? La nourriture spirituelle contenue dans La Tour de Garde l’a aidé à s’affermir. En 1937, il a été envoyé en Indochine, où il a échappé de peu à la mort lors des violents soulèvements qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Il manifestait toujours ce désir de servir, lorsque, dans les années 70, il a écrit pour exprimer la joie qu’il retirait du fait que toute sa famille servait Jéhovah, et pour dire que sa femme et lui se préparaient à partir dans un territoire d’Australie où le besoin était grand.

      ‘Ils se confient en Jéhovah de tout leur cœur’

      Claude Goodman était décidé à ‘se confier en Jéhovah de tout son cœur et à ne pas s’appuyer sur sa propre intelligence’; c’est pourquoi, en tant qu’évangélisateur, il a choisi le service de colporteur plutôt qu’une carrière dans les affaires (Prov. 3:5, 6). Accompagné de Ronald Tippin, qui l’avait aidé à connaître la vérité, il a été colporteur en Angleterre pendant plus d’un an. Puis, en 1929, ces deux frères se sont rendus disponibles pour aller en Indec. Ce n’était pas une mince affaire!

      Les années suivantes, ils ont voyagé à pied, en train et en car, mais aussi en train de marchandises, en char à bœufs, à dos de chameau, en sampan, en pousse-pousse et même en avion et en train privé. Parfois ils étendaient leurs sacs de couchage dans la salle d’attente d’une gare, dans une étable, dans la jungle ou sur le sol plein de bouse d’une ferme, mais d’autres fois ils dormaient dans des hôtels luxueux ou dans le palais d’un radjah. Comme l’apôtre Paul, ils ont appris le secret du contentement, avec très peu de ressources comme dans l’abondance (Phil. 4:12, 13). Ils avaient généralement très peu, mais ils n’ont jamais manqué de ce dont ils avaient réellement besoin. Ils ont vu s’accomplir pour eux la promesse de Jésus selon laquelle, s’ils cherchaient d’abord le Royaume et la justice de Dieu, leurs besoins matériels seraient comblés.

      Ils ont eu de graves accès de dengue, de paludisme et de typhoïde, mais leurs frères leur ont prodigué des soins empreints d’amour. Ils ont dû accomplir leur service dans les quartiers misérables des villes comme Calcutta, et donner le témoignage dans les plantations de thé des montagnes de Ceylan (l’actuel Sri Lanka). Pour combler les besoins spirituels des gens, ils leur offraient des publications, leur faisaient écouter des enregistrements dans les langues locales, et donnaient des discours. Comme l’œuvre progressait, Claude a aussi appris à se servir d’une presse et à s’occuper de l’œuvre dans des filiales de la Société.

      Dans sa 87e année, il pouvait se pencher sur la vie riche d’expériences qu’il avait eue, en servant Jéhovah en Angleterre, en Inde, au Pakistan, à Ceylan, en Birmanie (l’actuel Myanmar), en Malaisie, en Thaïlande et en Australie. Célibataire, et plus tard mari et père, il a toujours mis le Royaume à la première place dans sa vie. Il a entrepris le service à plein temps moins de deux ans après son baptême et a décidé d’en faire sa carrière.

      La puissance de Dieu rendue parfaite dans la faiblesse

      Ben Brickell était lui aussi un Témoin zélé. Semblable à d’autres, ayant les mêmes besoins et les mêmes faiblesses, il était remarquable par sa foi. Il a commencé le service de colporteur en 1930, en Nouvelle-Zélande, et il a donné le témoignage dans des territoires qui n’ont plus été parcourus pendant des dizaines d’années. Deux ans plus tard, en Australie, il a entrepris une tournée de prédication de cinq mois à travers une région désertique dans laquelle aucun Témoin n’avait encore donné le témoignage. Sa bicyclette était lourdement chargée de couvertures, de linge, de nourriture et de livres à distribuer. Alors que d’autres hommes avaient péri en essayant de traverser cette région, il a persévéré, se reposant sur Jéhovah. Par la suite, il a servi en Malaisie, où il a eu de graves ennuis cardiaques. Il n’a pas renoncé pour autant. Après une période de repos, il a repris son activité de prédicateur à plein temps en Australie. Une dizaine d’années plus tard, une maladie grave l’a contraint à entrer à l’hôpital, et à sa sortie le médecin lui a reconnu “une incapacité de travail à 85 %”. Il ne pouvait même plus descendre dans la rue pour faire ses courses sans s’arrêter en cours de route pour se reposer.

      Mais Ben Brickell était résolu à reprendre ses activités, et il y est parvenu, tout en se reposant lorsque c’était nécessaire. Bientôt il est reparti prêcher dans l’arrière-pays australien au relief accidenté. Il a fait ce qu’il fallait pour se soigner, mais son service pour Jéhovah a été sa principale préoccupation jusqu’à sa mort, 30 ans plus tard, à l’âge de 65 ans environd. Il reconnaissait que les déficiences dues à sa faiblesse étaient compensées par la puissance de Jéhovah. Lors d’une assemblée à Melbourne, en 1969, il se tenait au stand des pionniers et portait au revers de sa veste un gros badge sur lequel on lisait: “Pour tout renseignement sur le service de pionnier, interrogez-​moi.” — Voir 2 Corinthiens 12:7-10.

      Ils atteignent les villages dans la jungle et les camps de mineurs dans la montagne

      Le zèle pour le service de Jéhovah a incité des hommes, mais aussi des femmes, à prêcher dans des territoires vierges. Freida Johnson, une chrétienne ointe, était plutôt petite et âgée d’une cinquantaine d’années. Elle s’est déplacée seule dans plusieurs régions d’Amérique centrale, parcourant à cheval la côte nord du Honduras. Il fallait avoir la foi pour prêcher seule dans cette région, visiter les bananeraies éloignées, les villes de La Ceiba, Tela et Trujillo, et les lointains villages caraïbes isolés. Elle a donné le témoignage dans ce pays en 1930 et en 1931, puis en 1934, et enfin en 1940 et en 1941. Elle y a laissé des milliers de publications exposant les vérités bibliques.

      Dans ces années-​là, une autre prédicatrice zélée a débuté dans le ministère à plein temps. Il s’agissait de Kathe Palm, originaire d’Allemagne. C’est l’assemblée de 1931 à Columbus (Ohio), assemblée au cours de laquelle les Étudiants de la Bible ont adopté le nom de Témoins de Jéhovah, qui l’a poussée à l’action. Elle a alors décidé de chercher d’abord le Royaume, et c’est ce qu’elle faisait encore en 1992, à l’âge de 89 ans.

      Elle a entrepris le service de pionnier à New York. Par la suite, dans le Dakota du Sud, elle a eu une compagne pendant quelques mois, puis elle a continué seule, voyageant à cheval. Quand on l’a invitée à se rendre en Amérique du Sud, en Colombie, elle a accepté aussitôt et y est arrivée vers la fin de l’année 1934. Une fois encore, elle a eu une compagne pendant quelques mois, puis elle s’est retrouvée seule. Cela ne l’a pas fait renoncer.

      Un couple l’a invitée à le rejoindre au Chili. C’était un autre vaste territoire, qui s’étendait sur 4 265 kilomètres le long de la côte ouest du continent sud-américain. Après avoir prêché dans les quartiers d’affaires de la capitale, elle est partie plus au nord. Elle a donné le témoignage de porte en porte dans chaque camp de mineurs, dans chaque ville, grande ou petite, qui dépendait d’une compagnie minière. Les ouvriers qui travaillaient dans les Andes étaient surpris de voir une femme seule leur rendre visite, mais elle était déterminée à ne négliger aucun des territoires qui lui avaient été confiés. Plus tard, elle est allée dans le sud, où quelques estancias s’étendaient sur 100 000 hectares. Les gens étaient amicaux et hospitaliers et l’invitaient à leur table au moment des repas. Ainsi et de bien d’autres façons, Jéhovah a pris soin d’elle pour qu’elle ait ce qu’il lui fallait pour vivre.

      Elle a passé sa vie à prêcher la bonne nouvelle du Royaumee. Pensant à toutes ses années de service, elle a dit: “J’ai le sentiment d’avoir vécu une vie très riche. Chaque année, aux assemblées du peuple de Dieu, j’éprouve une vive satisfaction à la vue des personnes, nombreuses, avec lesquelles j’ai étudié la Bible, et qui publient à présent la bonne nouvelle et aident les autres à venir aux eaux de la vie.” Elle a eu la joie de voir le nombre des adorateurs de Jéhovah au Chili passer d’environ 50 à plus de 44 000.

      “Me voici! Envoie-​moi”

      Martin Poetzinger, un Allemand, s’est fait baptiser après avoir entendu un discours dont le thème était l’invitation à servir Jéhovah lancée en Ésaïe 6:8 et la réponse positive du prophète: “Me voici! Envoie-​moi.” Deux ans plus tard, en 1930, il a entrepris le ministère à plein temps en Bavièref. Quelque temps après, le gouvernement a interdit la prédication des Témoins, fermé les lieux de réunion et confisqué les publications. La Gestapo était menaçante. Cependant, tous ces événements survenus en 1933 n’ont pas amené frère Poetzinger à mettre un terme à son ministère.

      Il a été invité à poursuivre son activité en Bulgarie. Les Témoins utilisaient alors des cartes de témoignage en bulgare pour présenter les publications bibliques. Toutefois, de nombreuses personnes étaient illettrées. Frère Poetzinger a donc pris des leçons pour apprendre leur langue, qui utilisait l’alphabet cyrillique. Lorsque des publications étaient laissées à une famille, il fallait souvent que les enfants les lisent à leurs parents.

      Frère Poetzinger a été seul une bonne partie de la première année et il a écrit: “Au Mémorial, j’ai prononcé le discours, prié et conclu la réunion moi-​même.” En 1934, les étrangers ont été expulsés; il est donc allé en Hongrie. Là encore, il lui a fallu apprendre une nouvelle langue pour prêcher. De Hongrie, il est parti dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie.

      Il a gardé de nombreux et heureux souvenirs: la découverte de personnes qui aiment la vérité tandis qu’il traversait la campagne et les villages, le sac à dos chargé de publications; la façon dont Jéhovah a veillé sur lui par l’intermédiaire de gens hospitaliers qui lui offraient un repas et même un lit pour la nuit; les discussions tardives avec ceux qui venaient à son logement pour en entendre davantage sur le message réconfortant du Royaume.

      Sa foi a aussi été durement éprouvée. Alors qu’il servait à l’étranger et qu’il n’avait pas d’argent, il est tombé gravement malade. Aucun médecin n’acceptait de venir le voir. Mais Jéhovah a pourvu. Comment? Le médecin-chef de l’hôpital local a été appelé. Cet homme, qui croyait fermement en la Bible, a soigné frère Poetzinger comme il l’aurait fait pour son fils, sans demander d’honoraires. Le médecin était impressionné par l’esprit de sacrifice que reflétait l’œuvre effectuée par ce jeune homme, et il a accepté en cadeau un éventail des publications de la Société.

      Martin Poetzinger a subi encore une dure épreuve quatre mois après son mariage. Il a été arrêté en décembre 1936 et enfermé dans un premier camp de concentration, puis dans un autre, pendant que sa femme était détenue dans un troisième. Ils ne se sont pas vus pendant neuf ans. Jéhovah n’a pas empêché cette cruelle persécution, mais il a fortifié Martin, sa femme Gertrud, ainsi que des milliers d’autres, pour qu’ils la supportent.

      Après que sa femme et lui ont été libérés, frère Poetzinger a été surveillant itinérant pendant plusieurs années en Allemagne. Il a assisté à l’extraordinaire assemblée qui s’est tenue après la guerre, sur l’ancienne esplanade utilisée par Hitler, à Nuremberg. En cette circonstance, l’esplanade était remplie de fidèles sujets du Royaume de Dieu. Il était présent aux inoubliables assemblées tenues dans le Yankee Stadium de New York. Il a pleinement tiré profit de sa formation à Galaad, l’École biblique de la Société Watchtower. Puis, en 1977, il est devenu membre du Collège central des Témoins de Jéhovah. Sa conduite jusqu’à ce qu’il achève sa course terrestre, en 1988, peut se résumer ainsi: ‘Il est une chose que je fais, chercher d’abord le Royaume.’

      Ils apprennent ce que cela signifie vraiment

      L’esprit de sacrifice n’est sans doute pas quelque chose de nouveau chez les Témoins de Jéhovah. Lorsque le premier volume de L’Aurore du Millénium est paru en 1886, la question de la consécration (ou, comme on dit maintenant, de l’offrande de soi) était examinée avec franchise. Il était expliqué que, d’après les Écritures, les véritables chrétiens doivent “consacrer” toutes choses à Dieu; cela comprend leurs capacités, leurs biens, leur vie même. Les chrétiens deviennent ainsi les intendants de ce qui est “consacré” à Dieu, et, en tant que tels, ils ont des comptes à rendre non pas aux hommes, mais à Dieu.

      Un nombre croissant d’Étudiants de la Bible donnaient vraiment d’eux-​mêmes dans le service de Dieu. Ils vouaient tous leurs talents, leurs biens, leur énergie vitale, à l’accomplissement de sa volonté. En revanche, d’autres pensaient qu’il était plus important de cultiver ce qu’ils appelaient le caractère chrétien, afin de se qualifier pour avoir part au Royaume avec Christ.

      Bien que Charles Russell ait souvent parlé de la responsabilité de chaque chrétien de donner à autrui le témoignage relatif au Royaume de Dieu, celle-ci a davantage été mise en valeur après la Première Guerre mondiale. L’article “Caractère ou alliance”, paru dans La Tour de Garde de juillet 1926, en est un exemple frappant. Il démontrait sans ambages les conséquences nuisibles de ce qu’on appelait le développement du caractère et soulignait ensuite l’importance de s’acquitter de ses obligations envers Dieu par des actes.

      Un peu plus tôt, La Tour de Garde de janvier 1921 (1er juillet 1920 en anglais) avait analysé la grande prophétie de Jésus relative au ‘signe de son avènement et de la fin du monde’. (Mat. 24:3, Sg.) Elle avait attiré l’attention sur l’œuvre de prédication qui devait être effectuée en accomplissement de la prophétie de Matthieu 24:14 et avait précisé la nature du message à proclamer, en ces termes: “La bonne nouvelle concerne ici la fin de l’ancien ordre de choses et l’instauration du royaume du Messie.” La Tour de Garde expliquait que, selon les déclarations de Jésus relatives à d’autres éléments du signe, cette œuvre devait être accomplie “pendant l’intervalle compris entre la grande guerre mondiale [la Première] et la ‘grande tribulation’ mentionnée par le Maître en Matthieu 24:21, 22”. Cette œuvre était urgente. Qui l’accomplirait?

      Manifestement, cette responsabilité incombait aux membres de “l’église”, la congrégation des véritables chrétiens. Toutefois, La Tour de Garde de novembre 1932 (1er août en anglais) leur a conseillé d’encourager “la classe de Jonadab” à participer à cette œuvre avec eux, en accord avec l’esprit de Révélation 22:17. La classe de Jonadab, ceux qui espèrent vivre éternellement dans le Paradis terrestre, a répondu à cette invitation, et beaucoup l’ont fait avec zèle.

      L’importance capitale de cette œuvre a été accentuée: “Il est tout aussi nécessaire de collaborer au service du Seigneur que d’assister à une réunion”, disait La Tour de Garde en 1921. “Chacun doit être un prédicateur de l’Évangile”, lisait-​on en 1922. “Jéhovah a fait de la prédication l’œuvre la plus importante qu’aucun de nous puisse accomplir en ce monde”, ajoutait celle de 1950. La déclaration de Paul en 1 Corinthiens 9:16 a souvent été citée: “Une nécessité (...) m’est imposée. Oui, malheur à moi si je n’annonce pas la bonne nouvelle!” Ce verset s’applique à chaque Témoin de Jéhovah.

      Combien sont-​ils à prêcher? Dans quelle mesure? Pourquoi?

      Certains sont-​ils obligés de s’engager dans cette œuvre contre leur volonté? “Non, a répondu La Tour de Garde dans son numéro de mars 1920; personne n’est obligé de faire quoi que ce soit. C’est un service purement volontaire, accompli par amour pour le Seigneur et sa juste cause. Jéhovah ne force jamais personne.” À propos des mobiles qui poussent à accomplir ce service, La Tour de Garde du 1er septembre 1922 (en anglais) disait aussi: “Celui dont le cœur est rempli de gratitude et qui apprécie ce que Dieu a fait pour lui voudra faire quelque chose en retour; plus profonde sera sa gratitude pour la bonté de Dieu à son égard, plus grand sera son amour; et plus grand sera son amour, plus vif sera son désir de le servir.” L’article expliquait qu’on démontre son amour pour Dieu en observant ses commandements, et l’un de ces commandements est de prêcher l’heureuse nouvelle du Royaume de Dieu. — És. 61:1, 2; 1 Jean 5:3.

      Ceux qui entreprennent cette activité ne sont pas guidés par l’ambition propre au monde. On leur dit franchement que lorsqu’ils iront de maison en maison ou aux coins des rues présenter des publications, ils seront considérés comme “fous, faibles et indignes”, qu’ils seront “méprisés, persécutés”, et comptés comme des gens “de peu d’importance” du point de vue du monde. Mais ils savent que Jésus et ses premiers disciples ont été aussi traités de la sorte. — Jean 15:18-20; 1 Cor. 1:18-31.

      Les Témoins de Jéhovah pensent-​ils qu’ils gagneront le salut par leur prédication? Pas du tout! Le livre Unis dans le culte du seul vrai Dieu, qui est utilisé depuis 1983 pour aider les étudiants de la Bible à progresser vers la maturité chrétienne, aborde cette question. Il dit: “Le sacrifice de Jésus nous a également ouvert la porte de la vie éternelle (...). Nous ne gagnons pas le droit à cette récompense. Quoi que nous fassions dans le service de Jéhovah, nous ne pourrons jamais accumuler des mérites tels que Dieu nous devra la vie. Non, la vie éternelle est ‘le don que donne Dieu (...) par Christ Jésus notre Seigneur’. (Rom. 6:23; Éph. 2:8-10.) Toutefois, si nous avons foi dans ce don et si nous nous montrons pleins de gratitude pour la façon dont il a été rendu possible, nous le manifesterons. Si nous comprenons de quelle manière merveilleuse Jéhovah s’est servi de son Fils pour accomplir sa volonté et à quel point il est vital que nous imitions tous attentivement Jésus, nous ferons du ministère chrétien la chose la plus importante de notre vie.”

      Peut-​on dire que tous les Témoins de Jéhovah sont des prédicateurs du Royaume? Oui! C’est ce que signifie être Témoin de Jéhovah. Il y a plus d’un demi-siècle, certains pensaient qu’il n’était pas nécessaire de participer à la prédication, que ce soit en public ou de maison en maison. Mais aujourd’hui aucun Témoin ne prétend être dispensé de cette activité en raison de sa position dans la congrégation locale ou dans l’organisation mondiale. Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes y participent. Pour eux, c’est un honneur et un service sacré. Beaucoup prêchent en dépit de graves infirmités. Et quant à ceux qui sont physiquement incapables d’aller de maison en maison, ils trouvent d’autres moyens de toucher les gens et de leur donner le témoignage.

      Dans le passé, on avait parfois tendance à laisser les nouveaux prêcher trop tôt. Mais ces dernières années, on a insisté sur le fait qu’ils devaient remplir les conditions requises avant d’y être invités. Qu’est-​ce que cela signifie? Cela ne veut pas dire qu’ils doivent être capables de tout expliquer dans la Bible. Mais, comme le livre Organisés pour bien remplir notre ministère le montre, ils doivent connaître les enseignements fondamentaux de la Bible et y croire. Il leur faut aussi mener une vie pure, en harmonie avec les principes bibliques, et vouloir vraiment devenir Témoins de Jéhovah.

      On ne s’attend pas à ce que tous les Témoins prêchent le même nombre d’heures. La situation de chacun est différente. L’âge, la santé, les responsabilités familiales, ainsi que la profondeur de leur reconnaissance sont autant de facteurs. Ce fait a toujours été reconnu. La Tour de Garde du 1er juin 1951 (1er décembre 1950 en anglais) a mis l’accent sur ce point lorsqu’elle a parlé de la “bonne terre” de la parabole du semeur que Jésus a donnée en Luc 8:4-15. Le cours de l’École du ministère du Royaume, préparé pour les anciens en 1972, analysait la nécessité de ‘servir Jéhovah de toute son âme’ et expliquait que “ce qui compte n’est pas l’importance du service accompli par quelqu’un comparé à celui d’un autre, mais plutôt de faire ce que l’on peut”. (Marc 14:6-8.) Toutefois, encourageant une analyse personnelle sérieuse, il montrait que, du fait de notre amour, “toutes les parties de notre personne sont impliquées dans le service plein d’amour que nous offrons à Dieu; aucune fonction, aucune faculté ni aucun désir de notre personne ne doit être exclu”. Nous devons faire appel à toutes nos facultés, toute notre âme, pour faire la volonté de Dieu. Le manuel soulignait ceci: “Dieu exige non pas une simple participation, mais un service accompli de toute notre âme.” — Marc 12:30.

      Malheureusement, les humains imparfaits ont tendance à passer d’un extrême à l’autre, à insister sur une chose et à en négliger une autre. C’est pourquoi, dès 1906, frère Russell a jugé utile de préciser que faire preuve d’esprit de sacrifice, ce n’était pas sacrifier les autres. Il ne fallait pas que quelqu’un néglige sa femme, ses enfants ou ses parents âgés afin de se libérer pour prêcher à autrui. Depuis lors, les publications de la Société contiennent de temps à autre des rappels semblables.

      Peu à peu, avec l’aide de la Parole de Dieu, l’organisation tout entière s’est efforcée de parvenir à l’équilibre chrétien: être zélé pour le service de Dieu tout en accordant une attention suffisante à tous les aspects du véritable christianisme. Si le “développement du caractère” repose sur une mauvaise interprétation, La Tour de Garde a montré qu’il ne faut toutefois pas minimiser l’importance des fruits de l’esprit et d’une conduite chrétienne. En 1942, La Tour de Garde a dit fort à propos: “Certains en ont conclu à la légère que dans la mesure où ils participaient à l’œuvre de témoignage de maison en maison, ils pouvaient en toute impunité donner libre cours à leurs envies. Chacun devrait se rappeler qu’il ne suffit pas de participer à cette œuvre de témoignage.” — 1 Cor. 9:27.

      La priorité

      Les Témoins de Jéhovah ont fini par comprendre que ‘rechercher d’abord le Royaume et la justice de Dieu’, c’est accorder la priorité aux choses les plus importantes. Cela implique accorder à l’étude individuelle de la Parole de Dieu la place qui lui revient, assister régulièrement aux réunions de la congrégation et ne permettre à rien d’empiéter sur ces activités. Il faut donc prendre des décisions qui reflètent le désir sincère de se conformer aux exigences du Royaume de Dieu, telles qu’elles sont exposées dans la Bible. Cela suppose aussi qu’il faut fonder sur la Bible ses décisions concernant la vie de famille, les divertissements, l’instruction scolaire, l’emploi, les affaires commerciales et les relations avec son prochain.

      Chercher d’abord le Royaume, ce n’est pas simplement passer chaque mois quelques heures à parler à autrui du dessein divin. C’est accorder aux intérêts du Royaume la première place dans sa vie, tout en s’acquittant avec soin de ses autres obligations bibliques.

      Les Témoins de Jéhovah peuvent promouvoir les intérêts du Royaume de diverses manières.

      Le privilège de servir au Béthel

      Certains sont membres de la famille internationale du Béthel. Il s’agit de ministres à plein temps qui se portent volontaires pour accomplir n’importe quelle tâche qui leur est confiée en rapport avec la préparation et la publication d’ouvrages bibliques, les services administratifs et l’entretien de la famille du Béthel. Dans cette œuvre ils n’acquièrent ni position ni biens. Ils désirent honorer Jéhovah et se contentent des dispositions prises pour eux en matière de nourriture et de logement, et d’une petite somme d’argent en remboursement de leurs frais. Par leur mode de vie, les membres de la famille du Béthel sont assimilés, entre autres par les autorités américaines, aux membres d’un ordre religieux qui ont fait vœu de pauvreté. Les chrétiens servant au Béthel trouvent leur joie à vouer leur vie entière au service de Jéhovah et à faire un travail qui profite à un grand nombre de leurs frères et aux personnes qui s’intéressent à la vérité, parfois à l’échelle internationale. Comme les autres Témoins de Jéhovah, ils prêchent aussi régulièrement.

      Au départ, la famille du Béthel (ou la famille de la Maison de la Bible, comme on disait alors) se trouvait à Allegheny (Pennsylvanie). En 1896, elle comptait 12 membres. En 1992, elle en comptait plus de 12 900, qui servaient dans 99 pays. En outre, quand il n’y a pas assez de chambres dans les locaux de la Société pour les loger, des centaines d’autres volontaires font chaque jour le déplacement pour travailler au Béthel et dans les imprimeries. Participer aux tâches qui y sont accomplies est pour eux un privilège. Par ailleurs, des milliers de Témoins se proposent de quitter leur emploi et leurs autres activités pendant des périodes de temps plus ou moins longues, afin d’aider à la construction de bâtiments dont la Société a besoin pour que la bonne nouvelle du Royaume soit prêchée partout.

      Beaucoup de membres de la famille internationale du Béthel ont fait de ce service leur carrière. Lorsqu’il est devenu le quatrième président de la Société Watch Tower, en 1977, Frederick Franz était déjà membre de la famille du Béthel depuis 57 ans. Il a servi encore 15 ans au Béthel, jusqu’à sa mort en 1992. Heinrich Dwenger a commencé son activité au Béthel d’Allemagne en 1911; par la suite, il a servi humblement partout où on lui a demandé de le faire. En 1983, l’année de sa mort, il était toujours membre de la famille du Béthel à Thoune, en Suisse. En 1924, George Phillips, un Écossais, a accepté d’être envoyé au bureau de la filiale d’Afrique du Sud (quand ce dernier dirigeait la prédication au Kenya depuis la ville du Cap) et il est demeuré dans ce pays jusqu’à sa mort en 1982 (à ce moment-​là, il y avait sept filiales et quelque 160 000 Témoins de Jéhovah dans cette partie du continent africain). Des chrétiennes comme Kathryn Bogard, Grace DeCecca, Irma Friend, Alice Berner et Mary Hannan ont elles aussi servi durant toute leur vie au Béthel, faisant ce qui est droit jusqu’à la fin. Beaucoup d’autres servent également au Béthel depuis 10, 30, 50, 70 ans et plusg.

      Les surveillants itinérants font preuve d’abnégation

      Dans le monde entier, on compte quelque 3 900 surveillants de circonscription et de district qui, avec leurs femmes, effectuent leur service partout où c’est nécessaire, généralement dans leur pays. Beaucoup ont quitté leur maison et se déplacent maintenant chaque semaine, ou à intervalles de plusieurs semaines, pour desservir les congrégations qui leur sont confiées. Ils ne perçoivent pas de salaire, mais ils acceptent avec gratitude la nourriture et le logement qui leur sont offerts, et reçoivent une petite somme en remboursement de leurs frais. En 1992, aux États-Unis, où servent 499 surveillants de district et de circonscription, la moyenne d’âge de ces itinérants, tous anciens, était de 54 ans, et certains accomplissaient ce service depuis 30 ans, 40 ans ou plus. Dans bon nombre de pays, ces surveillants se déplacent en voiture. Dans les territoires du Pacifique, il leur faut souvent voyager en avion ou en bateau. Dans certains endroits, il n’est pas rare que les surveillants de circonscription se rendent dans les congrégations isolées à cheval ou même à pied.

      Les pionniers spéciaux comblent un besoin important

      Afin d’inaugurer la prédication de la bonne nouvelle dans des régions où il n’y a pas encore de Témoins, ou pour apporter une aide là où le besoin est particulièrement grand, le Collège central prend des dispositions pour y envoyer des pionniers spéciaux. Ce sont des évangélisateurs à plein temps qui consacrent au moins 140 heures par mois à la prédication. Ils sont disposés à servir partout où c’est nécessaire dans leur pays, ou parfois dans un pays voisin. Leur service ne leur laissant que peu de temps, voire pas du tout, ils ne peuvent occuper un emploi afin de subvenir à leurs besoins; ils reçoivent donc une petite somme en remboursement de leur loyer et autres dépenses nécessaires. En 1992, on comptait plus de 14 500 pionniers spéciaux dans le monde.

      Lorsque les premiers pionniers spéciaux ont commencé leur service en 1937, ils ont inauguré l’œuvre consistant à faire entendre des enregistrements de discours bibliques sur le pas de la porte des maisons, et à utiliser les disques pour engager des discussions lors des nouvelles visites. Cette activité a eu lieu dans des grandes villes où il y avait déjà des Témoins. Au bout de quelques années, les pionniers spéciaux ont commencé à être envoyés surtout dans des territoires vierges ou dans des congrégations qui avaient un grand besoin d’aide. Grâce à leur travail efficace, des centaines de congrégations ont vu le jour.

      Au lieu de parcourir un territoire puis de se déplacer dans un autre, ils rendaient visite à plusieurs reprises aux habitants d’une région donnée, entretenaient l’intérêt pour le message et dirigeaient des études bibliques. Des réunions étaient organisées pour les personnes qui s’intéressaient à la vérité. Ainsi, au Lesotho, en Afrique australe, dès la première semaine de son arrivée, un pionnier spécial a invité toutes les personnes qu’il rencontrait à venir voir comment les Témoins de Jéhovah dirigent l’École du ministère théocratique. Sa famille et lui ont assuré le programme en entier. Puis il a invité tous les assistants à l’étude de La Tour de Garde. Le premier élan de curiosité passé, 30 personnes ont continué de venir à l’étude de La Tour de Garde, et 20 personnes en moyenne assistaient à l’école. Dans les pays où les missionnaires formés à l’École de Galaad ont fortement contribué à faire connaître la bonne nouvelle, on a observé un accroissement plus rapide lorsque des Témoins indigènes ont commencé à se qualifier pour entreprendre le service de pionnier spécial. Ils étaient souvent plus efficaces auprès des gens du pays.

      En plus de ces prédicateurs zélés, des centaines de milliers d’autres Témoins de Jéhovah soutiennent énergiquement la cause du Royaume. On trouve parmi eux des jeunes et des moins jeunes, des hommes et des femmes, des gens mariés et des célibataires. Les pionniers permanents consacrent à la prédication un minimum de 90 heures par mois; les pionniers auxiliaires, au moins 60. Ils choisissent l’endroit où ils aimeraient prêcher. La plupart d’entre eux collaborent avec des congrégations bien établies; certains se déplacent dans des territoires isolés. Ils subviennent à leurs besoins en occupant un emploi, ou grâce au soutien des membres de leur famille. En 1992, plus de 914 500 Témoins étaient pionniers permanents ou pionniers auxiliaires une partie de l’année.

      Des écoles avec des objectifs particuliers

      Des écoles ont été créées pour former des volontaires en vue de certains services. Par exemple, depuis 1943, l’École de Galaad a formé des milliers de ministres expérimentés pour l’œuvre missionnaire, et des diplômés de cette école ont été envoyés dans toutes les parties de la terre. En 1987, l’École de formation ministérielle a été mise en place pour répondre à des besoins particuliers en rapport avec l’attention à accorder aux congrégations et d’autres responsabilités. Cette école organise des cours en différents endroits, ce qui réduit le déplacement des étudiants vers un lieu central et supprime la nécessité d’apprendre une autre langue pour en bénéficier. Tous ceux qui sont invités à cette école sont des anciens ou des serviteurs ministériels ayant démontré qu’ils cherchaient vraiment d’abord le Royaume. Beaucoup sont disposés à servir dans d’autres pays. Ils manifestent le même état d’esprit que le prophète Ésaïe, qui a dit: “Me voici! Envoie-​moi.” — És. 6:8.

      Pour aider ceux qui sont déjà pionniers permanents ou spéciaux à devenir plus efficaces, l’École pour les pionniers a été ouverte en 1977. Dans la mesure du possible, cette école a lieu dans chaque circonscription du monde entier. Tous les pionniers sont invités à assister à ces cours qui durent deux semaines. Depuis lors, petit à petit, tous les pionniers qui ont achevé leur première année de service ont reçu la même formation. En 1992, aux États-Unis, quelque 100 000 pionniers avaient été formés par cette école, et plus de 10 000 le sont chaque année. Près de 55 000 autres pionniers ont été formés au Japon, 38 000 au Mexique, 25 000 au Brésil, et 25 000 en Italie. Outre ces cours, les pionniers bénéficient d’une réunion spéciale avec le surveillant de circonscription lors de sa visite semestrielle dans chaque congrégation et d’une session spéciale de formation avec les surveillants de circonscription et de district lors de l’assemblée de circonscription. Ainsi, la grande armée des prédicateurs du Royaume qui œuvrent comme pionniers sont non seulement des volontaires, mais aussi des ministres bien formés.

      Ils servent où le besoin est grand

      Des milliers de Témoins de Jéhovah, pionniers ou non, se sont rendus disponibles pour servir dans leur région, et aussi dans d’autres, où il y a un grand besoin de prédicateurs de la bonne nouvelle. Chaque année, des milliers passent quelques semaines ou quelques mois, selon leurs possibilités, dans des régions souvent éloignées de chez eux pour donner le témoignage à des gens qui ne reçoivent pas régulièrement la visite des Témoins de Jéhovah. Des milliers ont déménagé pour apporter leur aide pendant un certain temps. Beaucoup sont mariés, certains ont des enfants. Ils se sont déplacés, souvent non loin de chez eux, mais certains l’ont fait plusieurs fois au fil des années. Bon nombre de ces Témoins zélés entreprennent le service à l’étranger, certains pendant quelques années, d’autres de façon permanente. Ils acceptent n’importe quel travail pour subvenir à leurs besoins et déménagent à leurs propres frais. Leur seul désir est de participer autant que faire se peut à la propagation du message du Royaume.

      Il arrive qu’une famille doive déménager à cause de l’emploi du père qui n’est pas Témoin. Toutefois, les membres de cette famille qui sont Témoins peuvent saisir l’occasion de répandre le message du Royaume. Tel a été le cas, à la fin des années 70, de deux sœurs des États-Unis qui se sont retrouvées dans un camp en pleine jungle, au Suriname. Deux fois par semaine, elles se levaient à 4 heures du matin, empruntaient un car de la compagnie pour un rude trajet d’une heure afin de rejoindre un village où elles passaient la journée à prêcher. Au bout de quelque temps, elles dirigeaient chaque semaine 30 études de la Bible avec des personnes affamées de vérité. Aujourd’hui, il existe une congrégation dans cette partie de la forêt tropicale où la vérité n’avait pas encore pénétré.

      Ils saisissent toutes les occasions de donner le témoignage

      Bien sûr, tous les Témoins ne vont pas dans d’autres pays ni même dans d’autres villes pour accomplir leur ministère. Tous ne sont pas dans une situation qui leur permet d’être pionniers. Néanmoins, ils prennent tous à cœur l’injonction biblique de fournir “tout effort soutenu” et d’avoir “beaucoup de travail dans l’œuvre du Seigneur”. (2 Pierre 1:5-8; 1 Cor. 15:58.) Ils montrent qu’ils cherchent d’abord le Royaume lorsqu’ils font passer ses intérêts avant le travail et les divertissements. Ceux dont le cœur est rempli de gratitude envers le Royaume participent régulièrement à la prédication, autant que leur situation le leur permet, et beaucoup apportent des changements dans leur vie pour faire plus. Ils sont aussi constamment aux aguets afin de saisir toutes les occasions de rendre témoignage au Royaume devant autrui.

      Par exemple, John Furgala, propriétaire d’une quincaillerie à Guayaquil, en Équateur, avait installé dans son magasin un étalage attrayant sur lequel il exposait des publications bibliques. Pendant que son vendeur était occupé à préparer la commande pour un client, John donnait le témoignage à ce dernier.

      Au Nigeria, un Témoin zélé, qui subvenait aux besoins de sa famille en exerçant le métier d’électricien, était décidé à profiter de ses relations dans le cadre du travail pour donner le témoignage. Comme il était à son compte, il a décidé de programmer ses activités. Chaque matin, avant le travail, il réunissait sa femme, ses enfants, ses employés et ses apprentis pour l’examen du texte biblique de la journée ainsi que la lecture de faits de prédication rapportés dans l’Annuaire des Témoins de Jéhovah. Au début de chaque année, il donnait à ses clients un exemplaire du calendrier de la Société Watch Tower et deux périodiques. À la suite de cela, plusieurs de ses employés et de ses clients se sont joints à lui dans le culte de Jéhovah.

      De nombreux Témoins de Jéhovah ont le même état d’esprit. Quoi qu’ils fassent, ils recherchent constamment des occasions de faire connaître à autrui la bonne nouvelle.

      Une grande armée de joyeux prédicateurs à plein temps

      Au fil des années, le zèle des Témoins de Jéhovah pour la prédication ne s’est pas refroidi. Certes, beaucoup de gens leur disent assez fermement que cela ne les intéresse pas, mais un grand nombre sont reconnaissants aux Témoins de les avoir aidés à comprendre la Bible. Les Témoins de Jéhovah sont déterminés à poursuivre cette œuvre jusqu’à ce que Jéhovah leur fasse clairement comprendre qu’elle est achevée.

      Loin de s’affaiblir, l’organisation mondiale des Témoins de Jéhovah a intensifié son activité de prédication. En 1982, le rapport mondial montrait que 384 856 662 heures avaient été consacrées à la prédication. Dix ans plus tard (en 1992), ce sont 1 024 910 434 heures qui ont été passées dans cette activité. À quoi est due cette augmentation?

      Il est vrai que les Témoins sont plus nombreux, mais cet accroissement n’est pas proportionnel à celui des heures. Pendant cette période, alors que le nombre des Témoins a augmenté de 80 %, celui des pionniers a fait un bond de 250 %. Chaque mois, en moyenne, près de 1 Témoin de Jéhovah sur 7 a participé à une forme ou à une autre du service à plein temps.

      Qui figure dans les rangs des pionniers? En République de Corée, par exemple, de nombreux Témoins sont des femmes mariées. Leurs responsabilités familiales ne permettent pas à toutes d’être pionnières en permanence, mais beaucoup mettent à profit les longues vacances scolaires d’hiver pour être pionnières auxiliaires. Cela explique le fait que 53 % des Témoins de ce pays étaient engagés dans une forme ou une autre du service à plein temps en janvier 1990.

      Au début, c’est le zèle et l’esprit pionnier des Témoins philippins qui leur a permis de faire connaître le message du Royaume dans les centaines d’îles habitées des Philippines. Ce zèle est encore plus manifeste depuis. En 1992, aux Philippines, chaque mois 22 205 proclamateurs en moyenne étaient pionniers. Parmi eux, beaucoup de jeunes ont choisi de ‘se souvenir de leur Créateur’ et de mettre la vigueur de leur jeunesse à son service (Eccl. 12:1). Après avoir effectué ce service pendant une dizaine d’années, l’un de ces jeunes a dit: “J’ai appris à être patient, à mener une vie simple, à me reposer sur Jéhovah et à être humble. Il est vrai que j’ai eu aussi des difficultés et des moments de découragement, mais tout cela n’est rien comparé aux bienfaits que m’a procurés le service de pionnier.”

      En avril et en mai 1989, La Tour de Garde a démasqué Babylone la Grande, c’est-à-dire la fausse religion sous les formes multiples qu’elle revêt dans le monde. Ces articles ont été publiés simultanément en 39 langues et ont été largement diffusés. Au Japon, où souvent plus de 40 % des proclamateurs sont pionniers, on a recensé un nouveau maximum de 41 055 pionniers auxiliaires en avril de cette année-​là. À Takatsuki (préfecture d’Osaka), 73 des 77 proclamateurs de la congrégation d’Otsuka étaient engagés dans une forme ou une autre du service de pionnier ce mois-​là. Le 8 avril, jour où tous les proclamateurs du Japon avaient été encouragés à participer à la diffusion de ce message capital, des centaines de congrégations, comme celle d’Ushioda, à Yokohama, ont pris des dispositions pour que la prédication ait lieu dans la rue et de maison en maison, de 7 heures à 20 heures, afin de rencontrer le plus de gens possible dans cette région.

      Comme partout ailleurs, les Témoins de Jéhovah du Mexique travaillent pour gagner leur vie. Néanmoins, chaque mois en 1992, 50 095 Témoins en moyenne se sont organisés pour être pionniers et aider les gens désireux de connaître le Royaume de Dieu. Dans certaines familles, tous les membres ont coopéré pour permettre à tous, ou au moins à quelques-uns d’entre eux, d’être pionniers. Leur ministère a été productif. En 1992, les Témoins de Jéhovah du Mexique ont dirigé régulièrement plus de 502 017 études bibliques individuelles ou familiales à domicile.

      Pour procurer aux congrégations des Témoins de Jéhovah ce dont elles ont besoin, les anciens assument de lourdes responsabilités. Au Nigeria, comme dans bien d’autres pays, la plupart des anciens sont pères de famille. Cependant, outre qu’ils préparent et dirigent les réunions de la congrégation tout en faisant paître le troupeau de Dieu, certains pères de famille sont aussi pionniers. Comment est-​ce possible? Un bon emploi du temps et la coopération familiale sont des facteurs importants.

      Il ressort que, partout dans le monde, les Témoins de Jéhovah ont pris à cœur ce conseil de Jésus: ‘Continuez à chercher d’abord le Royaume.’ (Mat. 6:33). Ce qu’ils font est l’expression sincère de leur amour pour Jéhovah et montre qu’ils reconnaissent sa souveraineté. À l’instar du psalmiste David, ils déclarent: “Je t’exalterai, ô mon Dieu, le Roi, et je bénirai ton nom pour des temps indéfinis, oui, pour toujours.” — Ps. 145:1.

      [Notes]

      a La Tour de Garde du 15 août 1906 (angl.), pp. 267-271.

      b Voir La Tour de Garde du 1er novembre 1967, pp. 668-671.

      c Voir La Tour de Garde du 15 mars 1974, pp. 184-189.

      d Voir La Tour de Garde du 15 décembre 1972, pp. 757-760.

      e La Tour de Garde du 15 juillet 1964, pp. 425-427.

      f Voir La Tour de Garde du 15 avril 1971, pp. 249-252; 15 septembre 1988, p. 31.

      g Voir La Tour de Garde du 1er mai 1987, pp. 22-30; 1er novembre 1964, pp. 667-670; 15 mai 1957, pp. 155-159; 15 décembre 1971, pp. 743-746; 1er septembre 1961, p. 267; 1er juillet 1969, pp. 411-415; 1er septembre 1969, pp. 533-538; 1er avril 1959, pp. 220-223 (angl.).

      [Entrefilet, page 292]

      L’accent est mis sur la responsabilité de donner le témoignage.

      [Entrefilet, page 293]

      Ils considèrent le témoignage de maison en maison comme un précieux privilège.

      [Entrefilet, page 294]

      Ils comprennent ce que signifie servir de toute son âme.

      [Entrefilet, page 295]

      Ce que signifie vraiment ‘chercher d’abord le Royaume’.

      [Entrefilet, page 301]

      Les Témoins zélés font passer les intérêts du Royaume avant le travail et les divertissements.

      [Encadré/Illustration, page 288]

      “Où sont les neuf?”

      Au Mémorial de la mort du Christ, en 1928, un tract intitulé “Où sont les neuf?” a été distribué. L’analyse de Luc 17:11-19 qu’il contenait a touché le cœur de Claude Goodman, l’a poussé à devenir colporteur, ou pionnier, et à persévérer dans ce service.

      [Encadré/Illustrations, pages 296, 297]

      Le service au Béthel

      En 1992, 12 974 Témoins servaient au Béthel dans 99 pays.

      [Illustrations]

      L’étude individuelle est importante pour les membres de la famille du Béthel.

      Espagne

      Dans chaque Béthel, la journée commence par l’examen d’un verset biblique.

      Finlande

      Comme les autres Témoins de Jéhovah partout dans le monde, les membres de la famille du Béthel participent à la prédication.

      Suisse

      Chaque lundi soir, la famille du Béthel se réunit pour étudier “La Tour de Garde”.

      Italie

      Le travail est varié, mais tout ce qui est fait favorise la prédication du Royaume de Dieu.

      France

      Papouasie-Nouvelle-Guinée

      États-Unis

      Allemagne

      Philippines

      Mexique

      Grande-Bretagne

      Nigeria

      Pays-Bas

      Brésil

      Japon

      Afrique du Sud

      [Encadré/Illustrations, page 298]

      Quelques carrières au Béthel

      Frederick Franz — États-Unis (1920-​1992).

      Heinrich Dwenger — Allemagne (environ 15 ans, 1911-​1933), Hongrie (1933-​1935), Tchécoslovaquie (1936-​1939), puis Suisse (1939-​1983).

      George Phillips — Afrique du Sud (1924-​1966, 1976-​1982).

      Deux sœurs charnelles (Kathryn Bogard et Grace DeCecca) qui, à elles deux, ont consacré 136 années au service du Béthel. — États-Unis.

      [Graphique, page 303]

      (Voir la publication)

      Accroissement du nombre des pionniers

      Pionniers

      Proclamateurs

      Pourcentage d’accroissement depuis 1982

      250 %

      200 %

      150 %

      100 %

      50 %

      1982 1984 1986 1988 1990 1992

      [Illustration, page 284]

      Sœur Early a parcouru une bonne partie de la Nouvelle-Zélande à bicyclette pour communiquer le message du Royaume.

      [Illustration, page 285]

      Pendant 76 ans, célibataire, mariée, puis veuve, Malinda Keefer a consacré sa vie au ministère à plein temps.

      [Illustrations, page 286]

      De simples voitures aménagées ont servi de logement aux premiers pionniers tandis qu’ils se déplaçaient de lieu en lieu.

      Canada

      Inde

      [Illustration, page 287]

      Frank Rice (debout à droite), Clem Deschamp (assis devant Frank, avec sa femme, Jean, près d’eux), et un groupe de Javanais constitué de Témoins et d’étudiants.

      [Illustrations, page 288]

      Sa vie de ministre chrétien à plein temps a amené Claude Goodman à se dépenser en Inde et dans sept autres pays.

      [Illustration, page 289]

      Lorsque Ben Brickell était en bonne santé, il s’est mis au service de Jéhovah; de graves ennuis de santé survenus dans les dernières années de sa vie ne l’ont pas fait renoncer.

      [Illustration, page 290]

      Kathe Palm a donné le témoignage dans toutes sortes de territoires, des quartiers d’affaires d’une grande ville aux camps de mineurs les plus reculés et aux élevages de moutons du Chili.

      [Illustration, page 291]

      La détermination de Martin et de Gertrud Poetzinger se résume par ces mots: ‘Il est une chose que je fais, chercher d’abord le Royaume.’

      [Illustration, page 300]

      L’École pour les pionniers (comme ici au Japon) a formé des dizaines de milliers de prédicateurs zélés.

  • Ils grandissent ensemble dans l’amour
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Chapitre 19

      Ils grandissent ensemble dans l’amour

      QUAND ils écrivaient à leurs compagnons chrétiens, les apôtres de Jésus Christ faisaient ressortir que chacun, individuellement, avait besoin de grandir non seulement dans la connaissance exacte, mais aussi dans l’amour. Le fondement d’une telle croissance était l’amour dont Dieu lui-​même faisait preuve et celui plein d’abnégation de Christ, dans les traces de qui ils s’efforçaient de marcher (Jean 13:34, 35; Éph. 4:15, 16; 5:1, 2; Phil. 1:9; 1 Jean 4:7-10). Ils formaient une famille de frères, et lorsqu’ils s’entraidaient, leurs liens d’amour se renforçaient.

      Quand les frères de Judée ont connu des difficultés économiques à cause de la famine, les chrétiens de Syrie et de Grèce ont partagé leurs biens pour les aider (Actes 11:27-30; Rom. 15:26). Quand certains ont été persécutés, les autres chrétiens ont été extrêmement sensibles à leurs souffrances et ont cherché à leur porter secours. — 1 Cor. 12:26; Héb. 13:3.

      Certes, tous les humains ont la faculté d’aimer, et il n’y a pas que les chrétiens qui se montrent bons, par humanité. Toutefois, dans le monde romain, il était reconnu que l’amour des chrétiens était différent. Tertullien, qui avait été juriste à Rome, a cité les remarques faites à leur sujet par des gens du monde romain, à savoir: “Voyez, disent-​ils, comme ils s’aiment les uns les autres, (...) comme ils sont prêts à mourir les uns pour les autres.” (Apologétique, XXXIX, 7). John Hurst, dans History of the Christian Church (Histoire de l’Église chrétienne [volume I, page 146]), raconte que lorsque la peste sévissait dans l’Antiquité les habitants de Carthage et d’Alexandrie éloignaient de leur présence les individus infectés et dépouillaient les mourants de tout objet de quelque valeur. À l’inverse, raconte-​t-​il, les chrétiens de ces régions partageaient ce qu’ils avaient, prenaient soin des malades, enterraient les morts.

      Et aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah font-​ils des œuvres qui reflètent le même intérêt pour le bien-être d’autrui? Si oui, ne sont-​ils que quelques-uns à agir ainsi, isolément, ou bien est-​ce au niveau de leur organisation entière qu’ils encouragent et soutiennent de tels efforts?

      Une aide pleine d’amour dans les congrégations

      S’occuper des orphelins et des veuves, ainsi que de tout fidèle durement éprouvé, fait partie du culte des Témoins de Jéhovah (Jacq. 1:27; 2:15-17; 1 Jean 3:17, 18). En général, l’État prévoit des hôpitaux, assure l’hébergement des personnes âgées et apporte une aide sociale aux chômeurs; les Témoins de Jéhovah soutiennent ces dispositions en payant consciencieusement leurs impôts. Toutefois, comme ils reconnaissent que seul le Royaume de Dieu est en mesure de résoudre durablement les problèmes de l’humanité, ils donnent d’eux-​mêmes et de leurs ressources en priorité pour faire comprendre cette vérité à leur prochain. Voilà un service très important, qu’aucun gouvernement humain ne rend.

      Dans les plus de 69 000 congrégations de Témoins de Jéhovah du monde, si une personne rencontre des difficultés en raison de son âge ou d’une infirmité, et qu’elle ait des besoins spécifiques, on s’occupe d’elle en particulier. Comme le montre 1 Timothée 5:4, 8, il incombe d’abord à chaque chrétien de prendre soin de sa famille. Les enfants, les petits-enfants ou d’autres parents proches de personnes âgées ou infirmes font preuve d’amour chrétien en leur prêtant assistance en fonction de leurs besoins. Les congrégations des Témoins de Jéhovah n’émoussent pas ce sens des responsabilités en assumant les devoirs qui reviennent aux familles. Toutefois, si un chrétien n’a pas de famille proche, ou si ceux qui ont la responsabilité de s’occuper de lui ne peuvent réellement pas porter la charge seuls, d’autres membres de la congrégation s’empressent avec amour de venir à son secours. Le cas échéant, la congrégation peut collectivement veiller à apporter une aide à un frère ou à une sœur nécessiteux qui sert Dieu fidèlement depuis longtemps. — 1 Tim. 5:3-10.

      On ne compte pas sur le hasard pour subvenir à ces besoins. Lors des cours que l’École du ministère du Royaume donne périodiquement aux anciens depuis 1959, on a souvent traité spécialement de leur obligation devant Dieu sous ce rapport en tant que bergers du troupeau (Héb. 13:1, 16). Cela ne veut pas dire qu’ils n’en avaient pas conscience auparavant. Par exemple, en 1911, la congrégation d’Oldham (Lancashire, Angleterre) a fourni une aide matérielle à ceux de ses membres qui rencontraient de sérieuses difficultés économiques. Depuis lors, toutefois, l’organisation mondiale a grossi, le nombre de ses membres en difficulté a augmenté, et les Témoins de Jéhovah ont de mieux en mieux compris ce qu’est leur devoir, selon la Bible, dans ces situations. Ces dernières années surtout, toutes les congrégations ont examiné dans le cadre de leurs réunions quelles étaient les responsabilités de chaque chrétien vis-à-vis de ses compagnons ayant des besoins particuliers: personnes âgées, infirmes, familles monoparentales, et ceux qui rencontrent des difficultés économiquesa.

      L’intérêt que se portent mutuellement les Témoins de Jéhovah ne s’arrête pas à des paroles du genre “Tenez-​vous au chaud et continuez à bien vous nourrir”. Ils s’intéressent personnellement et avec amour à leurs compagnons (Jacq. 2:15, 16). En voici quelques exemples:

      En 1986, une jeune Suédoise, Témoin de Jéhovah, qui a contracté la méningite pendant un séjour en Grèce, a elle aussi constaté ce que signifie avoir des frères et des sœurs chrétiens dans de nombreux pays. Son père, qui était en Suède, en a été informé. Aussitôt, il a pris contact avec un ancien de la congrégation locale en Suède et, par lui, avec un Témoin de Grèce. Jusqu’à ce que la jeune fille soit en état de rentrer dans son pays, trois semaines plus tard, ses nouveaux amis grecs ne l’ont jamais laissée seule.

      Pareillement, lorsqu’un Témoin âgé et veuf de Wallaceburg (Ontario, Canada) a eu besoin d’aide, des chrétiens que lui-​même avait aidés spirituellement lui ont montré leur reconnaissance en l’accueillant chez eux comme s’il était de leur famille. Quelques années plus tard, quand ils ont déménagé et sont allés s’installer à Barry’s Bay, ils l’ont emmené. Il a vécu avec eux, entouré de soins et choyé pendant 19 ans, jusqu’à sa mort en 1990.

      À New York, un couple de Témoins s’est occupé d’un homme âgé qui assistait aux réunions dans leur Salle du Royaume, et ce pendant 15 ans jusqu’à sa mort en 1986. Quand il a eu une attaque, ils lui ont fait les courses, le ménage et la cuisine, ont entretenu son linge. Ils l’ont traité comme s’il avait été leur père.

      Des besoins d’une autre sorte sont également comblés avec amour. Aux États-Unis, un homme et sa femme, Témoins de Jéhovah, avaient vendu leur maison pour s’établir dans le Montana, afin d’y aider une autre congrégation. Mais, par la suite, ils ont eu de graves ennuis de santé, le frère a été licencié, et leurs économies ont fondu. Comment allaient-​ils s’en sortir? Le frère a supplié Jéhovah de les aider. Il finissait de prier quand un Témoin a frappé à sa porte: il l’invitait à sortir prendre un café avec lui. Plus tard, de retour chez lui, ce frère a trouvé sur le meuble de la cuisine des sacs pleins de provisions. Il y avait aussi une enveloppe contenant de l’argent et ce petit mot: “De la part de vos frères et sœurs, qui vous aiment beaucoup.” Les membres de la congrégation avaient remarqué leurs besoins, et tous s’étaient concertés pour les satisfaire. Très émus par tant d’amour, l’homme et sa femme n’ont pas pu se retenir de pleurer et de remercier Jéhovah, dont l’exemple d’amour inspire ses serviteurs.

      Comme les Témoins de Jéhovah se soucient avec générosité de ceux d’entre eux qui sont dans le besoin, cela finit par se savoir, aussi arrive-​t-​il que des imposteurs en profitent. Les Témoins ont donc appris à être prudents, sans pour autant renoncer à aider ceux qui le méritent.

      Quand la guerre amène la misère

      La guerre plonge des gens dans la misère un peu partout dans le monde. Des organismes de secours s’efforcent de les aider; cependant, leur fonctionnement est souvent lent. Les Témoins de Jéhovah considèrent que le travail accompli par ces organismes ne les dispense pas de leur responsabilité envers leurs frères chrétiens affligés. Quand ils apprennent que d’autres Témoins sont dans le besoin, ils ne leur ‘ferment pas la porte de leurs tendres compassions’, mais ils font promptement tout leur possible pour leur prêter assistance. — 1 Jean 3:17, 18.

      Pendant la Seconde Guerre mondiale, même dans des pays en proie aux pénuries, les Témoins des campagnes qui avaient encore de quoi manger ont partagé leurs vivres avec leurs frères des villes moins heureux. Aux Pays-Bas, ils l’ont fait en courant de grands risques, à cause des restrictions draconiennes imposées par les nazis. Un jour, en mission de secours, Gerrit Böhmermann pédalait à la tête d’un groupe de frères qui montaient tous des tricycles chargés de denrées alimentaires couvertes de bâches. Soudain, ils sont tombés sur un poste de contrôle dans la ville d’Alkmaar. “Il ne nous restait plus qu’à espérer très fort en Jéhovah”, devait raconter Gerrit par la suite. Sans ralentir beaucoup, il a hélé l’officier: “Wo ist Amsterdam?” (Par où, Amsterdam?) L’officier s’est écarté et lui a indiqué la direction en répondant sur le même ton: “Geradeaus!” (Tout droit!) “Danke schön!” (Merci!) a lancé Gerrit, tandis que la petite troupe passait à toutes pédales sous les yeux des gens ébahis. Un autre jour, des Témoins ont réussi à décharger tout un bateau de pommes de terre et à les faire parvenir à leurs frères d’Amsterdam.

      À l’intérieur des camps de concentration en Europe, les Témoins de Jéhovah ont manifesté le même état d’esprit. Incarcéré dans un camp près d’Amersfoort, aux Pays-Bas, un garçon de 17 ans est devenu l’ombre de lui-​même tellement il avait maigri. Mais, une nuit, un Témoin d’une autre partie du camp a réussi à se faufiler jusqu’à lui pour lui mettre un morceau de pain dans la main, alors qu’ils venaient de subir une séance d’exercices forcés sous une pluie battante jusqu’à minuit, le ventre vide. Des années après, le garçon s’en souvenait encore. Au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, un Témoin dont la tâche l’amenait à traverser le camp a plus d’une fois risqué sa vie en apportant à certains de ses compagnons plus durement éprouvés de la nourriture que d’autres Témoins avaient prélevée sur leur maigre ration.

      Après la guerre, les Témoins de Jéhovah qui sont sortis des prisons et des camps de concentration allemands n’avaient sur le dos que leur uniforme de prisonniers. Quant à beaucoup d’autres qui n’avaient pas séjourné en prison, ils avaient perdu tous leurs biens. La nourriture, les vêtements et le fioul étaient très rares dans une grande partie de l’Europe. Les Témoins de Jéhovah de ces pays ont rapidement organisé des réunions dans leurs congrégations et se sont mis à apporter une aide spirituelle à leur prochain en lui communiquant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Mais eux aussi avaient besoin d’aide dans d’autres domaines. La famine avait tant affaibli nombre d’entre eux qu’il leur arrivait souvent de se trouver mal pendant les réunions.

      C’était une situation que les Témoins n’avaient jamais connue sur une telle échelle. Toutefois, le mois où la guerre dans le Pacifique a cessé officiellement, les Témoins de Jéhovah ont tenu une assemblée spéciale à Cleveland (Ohio) durant laquelle il a été question des initiatives à prendre et à mener à terme pour porter secours à leurs frères chrétiens dans les pays déchirés par la guerre. Dans le discours réconfortant intitulé “Son don ineffable”, Frederick Franz a présenté des conseils bibliques qui répondaient tout à fait aux besoins créés par la situationb.

      Quelques semaines après, dès que les voyages vers cette région du globe ont été autorisés, Nathan Knorr, président de la Société Watch Tower, et Milton Henschel s’embarquaient à destination de l’Europe, afin d’aller se rendre compte sur place de la situation. Avant même leur départ, les secours commençaient à s’organiser.

      Les premiers envois sont partis de Suisse et de Suède, les suivants du Canada, des États-Unis et d’autres pays. Bien que le nombre total des Témoins de Jéhovah dans les pays susceptibles d’offrir une aide n’excédât pas 85 000 à l’époque, ces derniers ont entrepris d’envoyer des vêtements et des vivres à leurs compagnons Témoins d’Allemagne, d’Angleterre, d’Autriche, de Belgique, de Bulgarie, de Chine, du Danemark, de Finlande, de France, de Grèce, de Hongrie, d’Italie, de Norvège, des Pays-Bas, des Philippines, de Pologne, de Roumanie et de Tchécoslovaquie. Ils n’ont pas fait ce genre d’effort une fois seulement. En effet, des secours ont été envoyés pendant deux ans et demi. Entre janvier 1946 et août 1948, ils ont expédié 479 114 kilos de vêtements, 124 110 paires de chaussures et 326 081 kilos de nourriture en don à leurs frères Témoins. Aucun argent n’a été prélevé pour des frais administratifs. Le tri et l’emballage ont été faits par des bénévoles. Les dons d’argent ont intégralement servi à aider ceux à qui ils étaient destinés.

      Évidemment, la nécessité de secourir les réfugiés et d’autres malheureux démunis de tout par la guerre n’a pas disparu avec les années 40. Depuis 1945, des centaines de guerres ont eu lieu. Les Témoins de Jéhovah continuent de manifester le même amour envers leurs frères. Tel a été le cas, par exemple, pendant et après la guerre du Biafra, au Nigeria, de 1967 à 1970. Pareillement, ils ont envoyé des secours au Mozambique dans les années 80.

      Au Liberia également, la guerre qui a éclaté en 1989 a entraîné la famine. Quand les gens ont fui, des centaines de personnes se sont réfugiées dans la propriété de la Société Watch Tower à Monrovia. Toute la nourriture qui se trouvait là, ainsi que l’eau du puits, étaient partagées avec les Témoins autant qu’avec les voisins non Témoins. Puis, dès que la situation l’a permis, les Témoins de Sierra Leone et de Côte d’Ivoire (deux pays d’Afrique occidentale), ainsi que des Pays-Bas, d’Italie et des États-Unis, ont envoyé des secours.

      De nouveau, en 1990, après que la guerre du Liban a laissé des quartiers de Beyrouth éventrés comme par un séisme, les anciens des Témoins de Jéhovah ont mis sur pied un comité de secours d’urgence pour apporter de l’aide aux frères. Ils n’ont pas eu à faire appel à des volontaires; chaque jour, beaucoup proposaient leurs services.

      À une époque marquée par de grands bouleversements politiques et économiques en Europe, les Témoins de Jéhovah d’Autriche, de Tchécoslovaquie, de Hongrie et de Yougoslavie ont envoyé en 1990 plus de 70 tonnes de denrées de première nécessité et de vêtements à leurs frères chrétiens de Roumanie.

      D’autres missions de secours ont été menées en Europe de l’Est. Le Collège central a demandé à la filiale de la Société Watch Tower du Danemark d’organiser les secours pour les Témoins nécessiteux d’Ukraine. Les congrégations ont été averties et ont donné avec empressement. Le 18 décembre 1991, cinq camions et deux camionnettes conduits par des volontaires Témoins sont arrivés à Lviv avec 22 tonnes de provisions offertes par leurs frères chrétiens compatissants. Jusqu’en 1992, des secours ont continué d’arriver depuis l’Autriche, où les Témoins ont rassemblé plus de 100 tonnes de vivres et de vêtements. Les Témoins des Pays-Bas ont envoyé eux aussi des secours, d’abord 26 tonnes de nourriture, ensuite un convoi de 11 camions remplis de vêtements, puis encore de la nourriture pour subvenir au besoin toujours pressant. Les bénéficiaires remerciaient Dieu et lui demandaient de la sagesse pour bien utiliser ce qu’ils recevaient. Ils priaient ensemble avant de décharger les camions, et de nouveau quand le travail était terminé. D’autres convois de secours ont été envoyés par les Témoins d’Italie, de Finlande, de Suède et de Suisse. Dans l’intervalle, les troubles qui secouaient les républiques de l’ex-Yougoslavie ont plongé dans le besoin les Témoins de cette région. Des vivres, des vêtements et des médicaments ont donc été acheminés à leur intention. Parallèlement, des Témoins qui habitaient en ville ont ouvert leurs foyers à ceux dont les maisons avaient été détruites.

      Parfois, les Témoins qui ont désespérément besoin d’aide se trouvent dans des contrées éloignées, sans que leur situation ne soit connue. Tel a été le cas de 35 familles de Témoins de Jéhovah du Guatemala. Des factions armées avaient envahi leurs villages. Quand enfin elles ont pu rentrer chez elles en 1989, elles avaient besoin d’aide pour tout reconstruire. En complément de l’aide fournie par l’État aux rapatriés, la filiale de la Société Watch Tower a constitué un comité d’aide d’urgence, et quelque 500 Témoins de 50 congrégations ont apporté leur concours à la reconstruction.

      Il est encore des situations qui plongent les gens dans la misère, indépendamment de leur volonté. Séismes, ouragans et inondations sont des phénomènes fréquents. En moyenne, dit-​on, le monde est frappé par plus de 25 grandes catastrophes par an.

      Quand les éléments se déchaînent

      Lorsque des Témoins de Jéhovah se trouvent dans une situation très critique à cause d’une catastrophe, aussitôt leurs compagnons se portent à leur secours. Les anciens ont pour consigne, dans de tels cas, de chercher à joindre par tous les moyens chaque membre de leur congrégation. La filiale de la Société Watch Tower responsable de l’œuvre du Royaume dans la région sinistrée s’empresse de s’enquérir de la situation, puis d’en informer le siège mondial. Lorsque l’aide apportée sur place ne suffit pas, des mesures bien coordonnées sont prises, parfois même à l’échelle internationale. Elles ne visent pas à élever le niveau de vie des victimes, mais à leur fournir les choses indispensables dont elles disposaient en temps normal.

      À peine la télévision annonce-​t-​elle une catastrophe que de nombreux Témoins téléphonent aux anciens des congrégations de la région concernée pour proposer leurs services, ou offrir un soutien financier ou matériel. D’autres envoient à la filiale ou au siège mondial de l’argent destiné aux secours. Ils savent qu’il y a besoin d’aide, et ils veulent offrir la leur. Lorsque le besoin est particulièrement grand, la Société Watch Tower peut en informer les frères d’une région délimitée afin qu’ils se rendent utiles dans la mesure de leurs possibilités. Un comité de secours est formé pour coordonner le déroulement des opérations dans la région sinistrée.

      Ainsi, en décembre 1972, quand Managua, au Nicaragua, a été presque entièrement ravagée par un violent tremblement de terre, dans les heures qui ont suivi les surveillants des congrégations de Témoins de Jéhovah de la région se sont réunis et ont coordonné leurs efforts. Aussitôt, ils ont pris des nouvelles de chaque Témoin de la ville. Le même jour, des secours ont commencé à arriver des congrégations voisines, puis, très vite, du Costa Rica, du Honduras et du Salvador. Quatorze centres de distribution de secours ont été installés sur la périphérie de Managua. L’argent et les fournitures donnés par les Témoins de toutes les parties du monde ont été acheminés vers le Nicaragua par l’intermédiaire du siège international de la Société Watch Tower. Nourriture et autres fournitures (comme les bougies, les allumettes et le savon) ont été réparties entre les familles, selon leur taille, en quantité suffisante pour une semaine. Au plus fort des opérations, environ 5 000 personnes (des Témoins, leurs familles et des parents avec lesquels ils vivaient) étaient ainsi nourries. Les opérations de secours se sont poursuivies pendant dix mois. Après avoir observé ces faits, des organismes d’État et la Croix-Rouge ont distribué de la nourriture, des tentes et d’autres fournitures.

      En 1986, quand des éruptions volcaniques ont obligé 10 000 personnes à évacuer Izu-Oshima, une île au large du Japon, des bateaux transportant les réfugiés ont été accueillis par des Témoins de Jéhovah qui cherchaient ardemment leurs frères spirituels. Un des évacués a dit: “Quand nous avons quitté Oshima, nous ne savions même pas où nous allions.” En effet, tout s’était passé très vite. “Mais en descendant du bateau, nous avons aperçu un écriteau portant l’inscription ‘Témoins de Jéhovah’. (...) Ma femme a pleuré de soulagement quand elle a vu que nos frères chrétiens étaient là pour nous accueillir sur le quai.” Après avoir observé comment les Témoins évacués avaient été pris en charge, non seulement à leur arrivée, mais encore après, des gens qui jusque-​là les évitaient ont dit: “Vous avez bien fait d’adhérer à cette religion.”

      Les Témoins se mobilisent pour faire parvenir de l’aide aux régions sinistrées dans les plus brefs délais. En 1970, quand le Pérou a connu un des tremblements de terre les plus dévastateurs de son histoire, une aide financière d’urgence a été aussitôt envoyée depuis le siège mondial à New York, suivie de 15 tonnes de vêtements. Ce chargement n’était pas encore arrivé que déjà des frères étaient dans la région où des villes et des villages avaient été détruits: quelques heures à peine après l’ouverture des routes, ils avaient organisé un convoi de plusieurs véhicules transportant des secours. Progressivement, dans les jours et les semaines qui ont suivi, ils ont apporté leur aide, tant matérielle que spirituelle, aux nombreux groupes dispersés sur les hauteurs andines. Lorsque, le 23 novembre 1980 au soir, la terre a tremblé violemment dans des régions d’Italie, le premier camion de fournitures envoyé par les Témoins est arrivé dès le lendemain. Aussitôt, les Témoins ont installé leur cuisine, où chaque jour les sœurs ont préparé des repas qui ont été distribués. Dans une île des Antilles, une personne qui a observé l’arrivée des secours après une catastrophe a dit: “Les Témoins ont agi plus vite que le gouvernement.” C’est peut-être vrai parfois, mais les Témoins de Jéhovah apprécient vivement les efforts des fonctionnaires qui leur facilitent la tâche pour atteindre rapidement les zones sinistrées.

      En 1990, pendant une période de famine en Angola, on a appris que les Témoins manquaient cruellement de nourriture et de vêtements. Mais il allait sans doute être difficile de les atteindre, car, dans ce pays, les Témoins de Jéhovah étaient sous le coup d’une interdiction depuis de nombreuses années. Leurs frères chrétiens d’Afrique du Sud ont quand même chargé un camion de 25 tonnes de secours et se sont mis en route. Ils se sont rendus au consulat d’Angola et ont obtenu la permission de passer la frontière. Pour parvenir jusqu’à leurs frères, ils ont dû franchir 30 barrages militaires et traverser une rivière en crue sur le pont de fortune jeté à la place de celui qui avait sauté. Malgré tous ces obstacles, le chargement entier est arrivé à bon port.

      Lorsque le malheur frappe, on fait plus qu’envoyer simplement des secours dans la région touchée. En 1984, quand des explosions et le feu ont ravagé un quartier de Mexico, les Témoins sont accourus pour apporter de l’aide. Comme plusieurs Témoins du quartier étaient introuvables, les anciens ont entrepris des recherches systématiques. Ils ont persisté jusqu’à ce qu’ils les aient tous retrouvés, même ceux qui s’étaient éparpillés dans les localités voisines. Une aide appropriée aux besoins a été apportée. Ainsi, une sœur ayant perdu son mari et un fils, les anciens ont fait le nécessaire pour leur enterrement, puis ont apporté à cette chrétienne et à ses enfants survivants un soutien complet, matériel et spirituel.

      Souvent, il faut bien plus que des fournitures médicales, quelques repas et des vêtements. En 1989, le cyclone qui a balayé la Guadeloupe a soufflé les maisons de 117 Témoins et gravement endommagé celles de 300 autres. Aussitôt, les Témoins de Jéhovah de Martinique se sont portés à leur secours; puis les Témoins de France ont expédié un don de plus de 100 tonnes de matériaux de construction. Sur l’île Sainte-Croix, quand une femme Témoin de Jéhovah qui avait perdu sa maison a dit à ses collègues que des Témoins venaient de Porto Rico pour aider, ils lui ont rétorqué: “Ils ne feront rien pour toi, parce que tu es Noire et qu’eux sont latinos.” Quelle n’a pas été leur surprise quand, peu de temps après, la maison de leur collègue a été entièrement rebâtie! En 1991, après le tremblement de terre du Costa Rica, les Témoins du pays et des volontaires internationaux ont travaillé la main dans la main pour aider leurs compagnons sinistrés. Sans rien attendre en retour, ils ont rebâti 31 maisons et 5 Salles du Royaume et en ont réparé d’autres. Des observateurs ont dit: ‘D’autres groupements parlent de l’amour; chez vous, il se voit.’

      L’efficacité avec laquelle les Témoins de Jéhovah volent au secours de leurs compagnons en détresse a souvent stupéfié les observateurs. En 1986, en Californie (États-Unis), une digue du Yuba a cédé et la crue a obligé des dizaines de milliers de personnes à quitter leurs maisons. Les anciens des congrégations des Témoins de Jéhovah de la région ont pris contact avec le siège mondial de New York, et un comité de secours a été constitué. L’eau avait à peine commencé à baisser que des centaines de volontaires étaient à pied d’œuvre. Avant que les organismes de secours soient prêts à intervenir, les maisons des Témoins étaient déjà en cours de ravalement. Qu’est-​ce qui a permis aux Témoins d’agir si vite?

      Le principal facteur a été l’empressement des Témoins à se porter volontaires, gratuitement, et à faire don de matériaux nécessaires. Un autre facteur a été leur expérience dans l’organisation et le travail de groupe, expérience qu’ils acquièrent en organisant régulièrement des assemblées et en construisant des Salles du Royaume. À noter toutefois un autre facteur essentiel: ils ont beaucoup réfléchi au sens de ces paroles bibliques: “Ayez (...) un profond amour les uns pour les autres.” — 1 Pierre 4:8.

      Ceux qui offrent de leurs ressources pour combler les besoins sont souvent des Témoins qui eux-​mêmes ont de petits moyens. En effet, il est fréquent que les offrandes soient accompagnées de lettres disant par exemple: ‘Notre don est bien petit, mais nous sommes de tout cœur avec nos chers frères et sœurs.’ ‘J’aurais aimé faire plus, mais je désire partager ce que Jéhovah m’a accordé.’ Comme les chrétiens du Ier siècle en Macédoine, ils ont demandé instamment le privilège de fournir eux aussi des choses de première nécessité à ceux qui étaient tombés dans la gêne (2 Cor. 8:1-4). En 1984, en République de Corée, quand une inondation a fait plus de 200 000 sans-abri, les Témoins de Jéhovah du pays se sont montrés si généreux que la filiale a dû leur dire d’arrêter de faire des dons.

      Les observateurs n’ont aucun mal à remarquer que ce n’est pas seulement le sens des responsabilités ou des sentiments humanitaires qui motivent les Témoins: ils aiment véritablement leurs frères et sœurs chrétiens.

      Les Témoins de Jéhovah ne veillent pas seulement aux besoins physiques de leurs frères des régions sinistrées, ils accordent également une attention particulière à leurs besoins spirituels. Ils se réorganisent aussi vite que possible pour reprendre les réunions de leurs congrégations. En 1986, en Grèce, ils ont dû pour cela dresser aux abords de Kalamáta une grande tente faisant office de Salle du Royaume, et à différents endroits plusieurs autres plus petites pour les études de livre qui se tiennent en milieu de semaine. De même, en 1985, quand une coulée de boue a emporté Armero (en Colombie), les frères ont d’abord pourvu aux besoins physiques des survivants, mais, ensuite, ont employé les fonds qui restaient à la construction de Salles du Royaume pour trois congrégations de la région.

      Même lorsqu’ils sont occupés à de tels travaux de reconstruction, les Témoins de Jéhovah continuent de réconforter les gens en leur faisant connaître les réponses satisfaisantes que la Parole de Dieu apporte à leurs questions sur le but de la vie, les raisons des catastrophes et de la mort, et sur l’avenir de l’humanité.

      On ne s’attend pas que les secours que les Témoins de Jéhovah s’efforcent d’apporter après un cataclysme comblent les besoins physiques de tous les sinistrés de la région touchée. En accord avec Galates 6:10, ils destinent leurs secours d’abord à ‘ceux qui sont leurs parents dans la foi’. Mais, en même temps, ils sont heureux d’aider les autres sinistrés dans la mesure de leurs possibilités, comme, par exemple, quand ils ont nourri les victimes d’un tremblement de terre en Italie. Aux États-Unis, lorsqu’ils ont apporté leur aide à des sinistrés après une inondation et un cyclone, ils ont aussi déblayé et réparé les maisons de voisins affolés. Interrogés sur la raison de leurs actes de bonté envers des inconnus, ils disent simplement qu’ils aiment leur prochain (Mat. 22:39). Après un ouragan qui a fait beaucoup de dégâts dans le sud de la Floride (États-Unis) en 1992, le plan de secours bien organisé des Témoins de Jéhovah a été tellement remarqué que des entreprises commerciales ou des personnes non Témoins qui voulaient offrir d’importantes quantités de fournitures de secours les ont remises aux Témoins de Jéhovah. Elles savaient que ces dons ne seraient pas gardés en réserve ni ne serviraient à des fins commerciales, mais qu’ils profiteraient vraiment aux victimes de l’ouragan, Témoins comme non-Témoins. Après une catastrophe à Davao del Norte, aux Philippines, le conseil municipal a tant apprécié l’empressement des Témoins à aider ceux qui n’étaient pas des leurs qu’il a adopté une résolution exprimant sa gratitude.

      Cependant, tout le monde n’aime pas les vrais chrétiens. Il n’est pas rare qu’ils soient l’objet de persécutions cruelles. C’est là aussi une situation qui donne lieu chez les Témoins de Jéhovah à de généreuses marques d’amour et de soutien envers leurs compagnons.

      Face à la persécution cruelle

      L’apôtre Paul a comparé la congrégation chrétienne au corps humain, disant: ‘Ses membres doivent avoir une sollicitude égale les uns pour les autres. Et si un membre souffre, tous les autres membres souffrent avec lui.’ (1 Cor. 12:25, 26). C’est de cette façon que les Témoins de Jéhovah réagissent quand ils apprennent que leurs frères chrétiens sont persécutés.

      En Allemagne, du temps des nazis, le gouvernement a pris des mesures répressives d’une grande dureté contre les Témoins de Jéhovah. À l’époque, ils n’étaient que 20 000 environ, ne formant qu’un groupe relativement petit que Hitler méprisait. Il leur fallait s’unir pour agir. Le 7 octobre 1934, chaque congrégation des Témoins de Jéhovah d’Allemagne s’est réunie en secret; tous les Témoins ont prié ensemble et ont envoyé au gouvernement une lettre dans laquelle ils se déclaraient déterminés à continuer de servir Jéhovah. Puis une bonne partie d’entre eux sont sortis bravement donner le témoignage à leurs voisins au sujet du nom et du Royaume de Jéhovah. Le même jour, les Témoins de Jéhovah du reste du monde se sont aussi rassemblés dans leurs congrégations et, après s’être unis dans la prière, ils ont télégraphié au gouvernement de Hitler des messages soutenant leurs frères chrétiens.

      En Grèce, en 1948, quand la persécution des Témoins de Jéhovah fomentée par le clergé a été révélée au grand jour, le président du pays et plusieurs ministres ont reçu des milliers de lettres émanant de Témoins de Jéhovah qui plaidaient la cause de leurs frères chrétiens. Elles provenaient des Philippines, d’Australie, d’Amérique du Nord et du Sud, bref du monde entier.

      En 1961, quand Réveillez-vous! a dévoilé les méthodes dignes de l’Inquisition utilisées contre les Témoins en Espagne, des lettres de protestation se sont mises à pleuvoir dans les bureaux des autorités espagnoles. Les fonctionnaires ont eu un choc quand ils ont appris que dans le monde entier on était au courant de leurs agissements, en conséquence de quoi, bien que la persécution ait continué, certains policiers se sont mis à traiter les Témoins avec plus de retenue. Dans plusieurs pays d’Afrique, les fonctionnaires ont reçu du courrier de Témoins d’autres pays qui avaient appris quels cruels traitements on infligeait à leurs frères et sœurs chrétiens.

      Si le gouvernement ne réagit pas favorablement, les Témoins persécutés ne tombent pas pour autant dans l’oubli. Dans certains pays où la persécution religieuse a persisté pendant des années, les gouvernements ont reçu à plusieurs reprises un déluge de lettres de supplication ou de protestation. Ainsi, en Argentine, un jour de 1959, le secrétaire du ministère des Affaires étrangères et des Cultes a fait entrer un de nos frères dans une pièce où plusieurs étagères croulaient sous le poids des lettres qui étaient arrivées du monde entier. Il s’est dit stupéfait de voir que d’aussi loin que les Fidji on ait écrit pour réclamer la liberté de culte en Argentine.

      Dans certains cas, lorsque les dirigeants se sont rendu compte que le monde entier avait connaissance de leurs agissements et que beaucoup de gens s’en inquiétaient vivement, ils ont accordé une plus grande liberté aux Témoins. Par exemple, au Liberia, en 1963, des soldats du gouvernement avaient infligé des traitements révoltants à des Témoins qui assistaient à une assemblée à Gbarnga. Le président du Liberia, M. Tubman, a été inondé de lettres de protestation de toutes provenances, et le Département d’État américain est intervenu parce qu’un citoyen des États-Unis était parmi les victimes. Finalement, le président Tubman a envoyé à la Société Watch Tower un télégramme dans lequel il se disait disposé à recevoir une délégation de Témoins de Jéhovah pour discuter de l’affaire. Deux des délégués, Milton Henschel et John Charuk, avaient vécu les événements de Gbarnga. M. Tubman a reconnu que ce qui était arrivé était “indigne” et a ajouté: “Je suis désolé de ce qui s’est passé.”

      Après cette entrevue, un décret a été publié, informant ‘tous les citoyens du pays que les Témoins de Jéhovah auraient le droit et le privilège de se rendre librement dans toutes les parties du pays, afin de poursuivre leur œuvre missionnaire et de pratiquer leur culte sans être molestés par qui que ce soit. Ils bénéficieraient de la protection de la loi tant pour leur personne que pour leurs biens, et de la liberté d’adorer Dieu selon leur conscience. De leur côté, ils obéiraient aux lois de la République en respectant l’emblème national lors des cérémonies du salut au drapeau en se tenant respectueusement debout’. Mais il n’était pas exigé qu’ils violent leur conscience chrétienne en le saluant.

      Au Malawi, par contre, en 1992 on attendait toujours ce genre de déclaration officielle, bien que les violences contre les Témoins se soient considérablement atténuées. Dans ce pays, les Témoins de Jéhovah ont été victimes d’une des persécutions religieuses les plus cruelles de l’histoire de l’Afrique. En effet, une vague de persécution a balayé le pays en 1967; une autre au début des années 70. Les Témoins de la terre entière ont écrit des dizaines de milliers de lettres plaidant leur cause. Ils ont appelé au téléphone et ont envoyé des télégrammes. Beaucoup de personnalités du monde ont élevé leur voix au nom des principes humanitaires.

      En 1972, les brutalités ont été si abominables qu’environ 19 000 Témoins de Jéhovah et leurs enfants ont franchi la frontière pour se réfugier en Zambie. Dans ce pays, les congrégations de Témoins les plus proches ont rapidement rassemblé des vivres et des couvertures pour leurs frères. De l’argent et des fournitures venant des Témoins de Jéhovah du monde entier ont afflué vers les filiales de la Société Watch Tower, puis ont été transmis aux frères nécessiteux par le siège mondial de New York. Il y a eu plus qu’il n’en fallait pour subvenir à tous les besoins des réfugiés du camp de Sinda Misale. Lorsque, dans ce camp, la nouvelle a circulé que des camions arrivaient chargés de nourriture, de vêtements et de bâches destinées à servir d’abris, les Témoins malawites ont pleuré de joie devant ces preuves de l’amour de leurs frères chrétiens.

      Quand quelqu’un des leurs est retenu en captivité, les Témoins ne l’abandonnent pas, même s’ils doivent mettre leur personne en danger. Durant l’interdiction en Argentine, quand un groupe de Témoins a été placé en garde à vue pendant 45 heures, quatre de leurs compagnons leur ont apporté de la nourriture et des vêtements, mais ils ont été arrêtés eux aussi. En 1989, au Burundi, la femme d’un surveillant de circonscription ayant appris les difficultés de ses frères chrétiens a essayé de leur apporter à manger à la prison. Mais elle-​même a été arrêtée et retenue en otage pendant deux semaines, parce que la police voulait mettre la main sur son mari.

      Non seulement les Témoins de Jéhovah font tout ce qu’ils peuvent par ces différents moyens, mais encore, poussés par l’amour de leurs frères, ils élèvent leurs voix vers Dieu et le prient en faveur de leurs compagnons. Ils ne le prient pas de mettre fin immédiatement aux guerres et aux pénuries alimentaires, puisque Jésus Christ a annoncé ces choses pour notre temps (Mat. 24:7). Ils ne le prient pas non plus d’empêcher toute persécution, puisque la Bible dit clairement que les vrais chrétiens seraient persécutés (Jean 15:20; 2 Tim. 3:12). Mais ils lui demandent ardemment de donner à leurs frères et à leurs sœurs chrétiens la force de rester fermes dans la foi, quelles que soient leurs épreuves (voir Colossiens 4:12). Tant de faits attestant qu’ils restent effectivement forts spirituellement, il est indéniable que leurs prières sont exaucées.

      [Notes]

      a Voir La Tour de Garde, 15 décembre 1980, pp. 21-26; 15 octobre 1986, pp. 10-21; 1er juin 1987, pp. 4-18; 15 juillet 1988, pp. 21-23; 1er mars 1990, pp. 20-22.

      b Voir La Tour de Garde, 1er avril 1946, pp. 99-107 (1er décembre 1945 en angl.).

      [Entrefilet, page 305]

      On ne compte pas sur le hasard pour subvenir aux besoins particuliers des frères.

      [Entrefilet, page 307]

      Une aide qui résulte d’un intérêt plein d’amour.

      [Entrefilet, page 308]

      Ils ont répondu à un besoin énorme de secours.

      [Entrefilet, page 312]

      Des recherches systématiques sont entreprises pour retrouver chaque Témoin habitant la région sinistrée.

      [Entrefilet, page 315]

      Ils font du bien aussi à ceux qui ne sont pas Témoins.

      [Entrefilet, page 317]

      Ils ont pleuré de joie devant les preuves de l’amour de leurs frères chrétiens.

      [Encadré, page 309]

      “Vous vous aimez vraiment les uns les autres”

      Au Liban, déchiré par la guerre, après avoir observé des volontaires Témoins remettre complètement en état la maison très abîmée d’une de leurs sœurs chrétiennes, ses voisins n’ont pu se retenir de lui demander: “D’où vient cet amour? Quel genre de personnes êtes-​vous?” Une musulmane, contemplant la maison d’un Témoin qui avait été nettoyée et réparée, a dit: “Vous vous aimez vraiment les uns les autres. Votre religion est la vraie religion.”

      [Encadré, page 316]

      De vrais frères et sœurs

      En Arkansas (États-Unis), l’“Arkansas Gazette” a fait ce commentaire au sujet de Témoins cubains réfugiés à Fort Chaffee: “Ils étaient les tout premiers à être relogés dans des maisons parce que leurs ‘frères et sœurs’ américains — leurs compagnons Témoins de Jéhovah — les avaient cherchés et retrouvés. (...) Quand des Témoins appellent ‘frères et sœurs’ leurs coreligionnaires d’un autre pays, ce n’est pas une façon de parler.” — Édition du 19 avril 1981.

      [Illustrations, page 306]

      Après la Seconde Guerre mondiale, de la nourriture et des vêtements ont été expédiés à des Témoins de 18 pays.

      États-Unis

      Suisse

      [Illustrations, page 310]

      En 1990, les Témoins des pays voisins de la Roumanie ont uni leurs efforts pour venir en aide à leurs compagnons roumains.

      [Illustrations, page 311]

      Les Témoins qui ont survécu au tremblement de terre du Pérou ont monté leur propre camp de refuge et se sont entraidés.

      Les secours apportés par des Témoins (ci-dessous) ont été parmi les premiers à parvenir sur les lieux.

      [Illustrations, page 313]

      Les secours offerts incluent souvent la fourniture de matériaux et l’envoi de volontaires pour aider les Témoins sinistrés à reconstruire leurs maisons.

      Guatemala

      Panama

      Mexique

      [Illustration, page 314]

      L’aide apportée par les Témoins comprend l’édification spirituelle. En Grèce, à l’intérieur de Kalamáta comme à l’extérieur, ils ont très vite dressé des tentes pour leurs réunions.

  • Ils construisent ensemble dans le monde entier
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Chapitre 20

      Ils construisent ensemble dans le monde entier

      LES Témoins de Jéhovah manifestent une authentique fraternité de bien des façons. Ceux qui assistent à leurs réunions en ont la preuve. Lors des assemblées, cette fraternité est démontrée sur une plus grande échelle. Elle transparaît aussi clairement lorsqu’ils travaillent ensemble à la construction de lieux de réunion convenant à leurs congrégations.

      Au début des années 90, on comptait près de 60 000 congrégations des Témoins de Jéhovah dans le monde entier. Au cours de la décennie précédente, 1 759 congrégations en moyenne se sont ajoutées chaque année. Dans les années 90, ce nombre est passé à plus de 3 000 par an. Fournir à toutes ces congrégations des lieux de réunion représente un travail colossal.

      Les Salles du Royaume

      Tout comme les chrétiens du Ier siècle, de nombreuses congrégations de Témoins de Jéhovah tenaient au départ la majorité de leurs réunions dans des foyers. Les quelques Témoins de Suède, qui ont commencé à organiser des réunions à Stockholm, les tenaient dans une menuiserie qu’ils louaient le soir après les heures de travail. En Espagne, en raison de la persécution, un petit groupe de la province de La Corogne tenait ses premières réunions dans un grenier.

      Lorsqu’elles avaient besoin de plus de place, et dans les pays où elles étaient libres de le faire, les congrégations de Témoins de Jéhovah louaient des salles de réunion. Toutefois, si les lieux avaient d’autres utilisateurs, il fallait transporter et installer le matériel à chaque réunion, et une odeur de tabac subsistait souvent. Là où c’était possible, les frères louaient un magasin inutilisé ou une pièce à l’étage à l’usage exclusif de la congrégation. Mais, avec le temps, le coût élevé des locations et la difficulté à trouver des lieux appropriés les ont amenés à prendre d’autres dispositions. Dans certains cas, ils ont acheté et rénové des bâtiments.

      Avant la Seconde Guerre mondiale, quelques congrégations ont construit des lieux de réunion adaptés à leurs besoins. Dès 1890, aux États-Unis, un groupe d’Étudiants de la Bible de Mount Lookout (Virginie occidentale) a bâti sa propre salle de réuniona. Toutefois, la construction de Salles du Royaume n’a commencé à se développer que dans les années 50.

      C’est Joseph Rutherford, alors président de la Société, qui a proposé en 1935 le nom de Salle du Royaume. À Hawaii, il a pris des dispositions pour que les frères construisent une salle de réunion attenante aux locaux de la filiale de Honolulu. Lorsque James Harrub a demandé à frère Rutherford comment il allait appeler la construction, ce dernier a répondu: “Que dirais-​tu de ‘Salle du Royaume’, puisque c’est la bonne nouvelle du Royaume que nous prêchons?” Par la suite, là où c’était possible, les Témoins ont peu à peu commencé à apposer sur leurs salles des panonceaux qui portaient l’inscription “Salle du Royaume”. Ainsi, lorsque le Tabernacle de Londres a été rénové en 1937-​1938, il a été rebaptisé Salle du Royaume. Avec le temps, le principal lieu de réunion des congrégations du monde entier a fini par être appelé Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah.

      Des méthodes diverses

      Chaque congrégation décide de louer ou de construire sa propre Salle du Royaume. Elle assume aussi le coût de la construction et de l’entretien du bâtiment. Afin d’économiser des fonds, la grande majorité des congrégations s’efforcent de construire en faisant le moins possible appel à des entrepreneurs.

      Les salles peuvent être en brique, en pierre, en bois ou en d’autres matériaux, en fonction de leur coût et des possibilités locales. À Katima Mulilo, en Namibie, les frères ont utilisé de longues herbes pour le toit de chaume, ainsi que de la boue de fourmilière (qui devient très dure en séchant) pour les murs et le sol. Les Témoins de Segovia, en Colombie, ont fabriqué eux-​mêmes des parpaings de ciment. À Colfax, en Californie, ils se sont servis de lave brute du mont Lassen.

      Alors que l’assistance aux réunions dépassait souvent 200 personnes en 1972, la congrégation de Maseru, au Lesotho, comprit la nécessité d’édifier une Salle du Royaume adaptée à ses besoins. Chacun de ses membres a participé à la construction. Des frères âgés ont parcouru à pied une trentaine de kilomètres pour apporter leur aide. Les enfants ont fait rouler des tonneaux remplis d’eau jusqu’au chantier. Les sœurs ont préparé les repas. Avant que la dalle en béton ne soit coulée, elles ont aussi damé la terre en chantant des cantiques et en tapant des pieds au rythme de la musique. Les frères ont bâti les murs avec des pierres qu’ils ont extraites eux-​mêmes des montagnes avoisinantes. Ainsi, ils ont construit une salle pouvant accueillir environ 250 personnes.

      Parfois, des Témoins des congrégations voisines apportent leur aide à la construction. Ainsi, en 1985, lorsque les Témoins de Jéhovah d’Imbali, une cité noire d’Afrique du Sud, ont construit une salle pouvant accueillir 400 personnes, leurs coreligionnaires de Pietermaritzburg et de Durban sont venus les aider. Imaginez, en cette période de troubles raciaux en Afrique du Sud, l’étonnement des voisins à la vue de dizaines de Témoins blancs, métis et indiens envahissant la cité et travaillant épaule contre épaule avec leurs frères noirs! Comme l’a dit le maire: “Seul l’amour peut faire cela.”

      Même si les frères se montraient de bonne volonté, leur situation leur imposait des limites. Dans les congrégations, les hommes étaient chargés de famille et ne pouvaient ordinairement travailler sur un tel chantier que le week-end et peut-être un peu le soir. Beaucoup de congrégations ne comptaient que peu de frères qualifiés dans le bâtiment, voire aucun. Néanmoins, il était possible d’ériger, en quelques jours ou en quelques semaines, une construction relativement simple qui convienne sous les tropiques, comme celles ouvertes sur les côtés. Avec l’aide des frères de congrégations avoisinantes, des bâtiments plus solides ont été achevés en cinq ou six mois. Dans d’autres cas, cela a demandé un an ou deux.

      Cependant, au cours des années 70, le nombre des congrégations de Témoins de Jéhovah a augmenté dans le monde entier au rythme de deux ou trois par jour. Au début des années 90, le taux d’accroissement était d’environ neuf congrégations par jour. Pourrait-​on répondre au besoin en Salles du Royaume?

      Développement des techniques de construction rapide

      Aux États-Unis, au début des années 70, plus de 50 Témoins des congrégations voisines ont aidé le groupe de Webb City à construire une Salle du Royaume à Carterville (Missouri). En un week-end, ils ont érigé la structure principale et considérablement avancé la pose du toit. Il restait beaucoup à faire, et il a fallu des mois pour achever le travail; mais la plus grosse partie a été réalisée en très peu de temps.

      Au cours des dix années suivantes, les frères ayant travaillé ensemble à la construction d’environ 60 salles avaient surmonté des difficultés et mis au point des méthodes plus efficaces. Avec le temps, ils se sont rendu compte qu’une fois les fondations posées ils pouvaient presque achever une Salle du Royaume en un week-end.

      Plusieurs surveillants de congrégation — tous originaires du Middle West (États-Unis) — se sont mis à l’œuvre pour atteindre cet objectif. Lorsque des congrégations sollicitaient leur aide pour construire leur Salle du Royaume, un ou plusieurs de ces frères discutaient du projet avec elles, et leur donnaient des détails relatifs aux préparatifs à effectuer sur le plan local avant que ne commence le travail. Entre autres, il fallait obtenir le permis de construire, poser les fondations et couler la dalle, effectuer le branchement électrique, mettre en place les réseaux d’évacuation et prendre des dispositions fermes pour la livraison des matériaux de construction. Puis il fallait fixer une date pour l’érection de la Salle du Royaume. Le bâtiment n’était pas préfabriqué; il était construit directement sur place.

      Qui effectuait la construction proprement dite? Dans la mesure du possible, elle était faite par des volontaires. Souvent, des familles entières y participaient. Ceux qui organisaient la construction prenaient contact avec des Témoins qualifiés qui avaient exprimé le désir de participer à ces projets. Beaucoup attendaient chaque nouvelle construction avec impatience. D’autres Témoins qui en avaient entendu parler voulaient y participer aussi; des centaines de volontaires venus de la région, et de plus loin, affluaient sur les chantiers, désireux de faire leur maximum. La plupart d’entre eux n’étaient pas des professionnels, mais à coup sûr ils ont prouvé qu’ils s’identifiaient aux fidèles partisans du Royaume messianique de Jéhovah au sujet desquels Psaume 110:3 dit: “Ton peuple s’offrira volontairement.”

      Le jeudi soir précédant le gros du travail, ceux qui dirigeaient la construction se réunissaient pour régler les derniers détails. Le lendemain soir, les travailleurs assistaient à une projection de diapositives afin qu’ils comprennent comment le travail allait être accompli. On mettait l’accent sur l’importance des qualités chrétiennes. Les frères étaient incités à travailler ensemble dans l’amour, à être bons, à faire preuve de patience et de considération. Chacun était encouragé à travailler à une allure constante, mais sans précipitation, et à ne pas hésiter à prendre quelques minutes pour échanger des propos édifiants avec ses compagnons. La construction commençait tôt le lendemain matin.

      À l’heure convenue le samedi matin, tout le monde cessait de travailler afin d’écouter l’examen du texte du jour tiré de la Bible. Puis une prière était faite, car chacun comprenait bien que le succès de l’entreprise dépendait de la bénédiction de Jéhovah. — Ps. 127:1.

      Une fois commencé, le travail avançait rapidement. Au bout d’une heure, on avait dressé les murs et monté les fermes. Puis on fixait les panneaux de contre-plaqué sur les murs. Les électriciens commençaient ensuite leur installation. On branchait les gaines de chauffage et de climatisation. On fabriquait et montait les menuiseries. Parfois il pleuvait tout le week-end, ou le temps tournait au froid ou à la chaleur excessive, mais le travail avançait. Il n’y avait ni compétition ni rivalité entre les ouvriers.

      Fréquemment, la Salle du Royaume était achevée le deuxième jour, avant le coucher du soleil. Elle était joliment décorée à l’intérieur et, parfois, même les aménagements extérieurs étaient terminés. Par commodité, les travaux étaient parfois programmés sur trois jours, ou sur deux week-ends. La construction terminée, beaucoup de travailleurs, fatigués mais très heureux, assistaient sur place à la première réunion de la congrégation, l’étude de La Tour de Garde.

      Doutant de la qualité d’un travail accompli si vite, plusieurs habitants de Guymon (Oklahoma) ont appelé l’inspecteur des bâtiments de la ville. “Je leur ai dit que s’ils voulaient voir quelque chose de bien fait ils devraient visiter la salle, a dit l’inspecteur lorsqu’il a relaté cet incident aux Témoins. Vous, vous faites correctement même ce qui sera caché et ne se verra pas.”

      Comme le besoin en Salles du Royaume ne cessait d’augmenter, les Témoins qui avaient mis au point les méthodes de construction rapide ont formé d’autres frères. Des échos de ces constructions sont parvenus dans d’autres pays. Pouvait-​on employer ces méthodes en dehors des États-Unis?

      Les constructions selon la méthode rapide sur le plan international

      Au Canada, la construction de Salles du Royaume était loin de combler les besoins des congrégations. Les Témoins de ce pays ont donc invité ceux qui organisaient des constructions selon la méthode rapide aux États-Unis à leur expliquer comment ils s’y prenaient. Au début, les Canadiens doutaient que ces méthodes soient applicables dans leur pays, mais ils ont décidé d’essayer. La Salle du Royaume d’Elmira, en Ontario, a été la première à être construite selon ce procédé, en 1982. En 1992, 306 salles avaient été édifiées selon cette méthode dans ce pays.

      Les Témoins de Northampton, en Angleterre, ont pensé qu’ils pouvaient en faire autant. Leur projet, réalisé en 1983, était le premier d’Europe. Des frères expérimentés dans ce type de construction sont venus des États-Unis et du Canada pour diriger les travaux et apprendre aux Témoins de l’endroit les méthodes de travail. D’autres volontaires venus du Japon, de l’Inde, de France et d’Allemagne étaient présents. Ils étaient tous là en tant que bénévoles. Comment cela a-​t-​il été possible? Le surveillant d’une équipe de Témoins irlandais qui a travaillé sur ce projet a dit: “Ce fut un succès parce que tous les frères et sœurs ont travaillé de concert sous l’influence de l’esprit de Jéhovah.”

      Même quand la législation locale en matière de construction semble empêcher la réalisation d’un tel projet, les frères ont remarqué que, souvent, lorsqu’on leur donne des détails les autorités sont heureuses de coopérer.

      Après qu’une construction selon la méthode rapide a été réalisée en Norvège, au nord du cercle polaire arctique, le journal Finnmarken a fait ce commentaire: “Fantastique! On ne peut qualifier autrement le travail que les Témoins de Jéhovah ont accompli le week-end dernier.” De même, lorsque les Témoins de l’Île du Nord, en Nouvelle-Zélande, ont bâti une attrayante Salle du Royaume en deux jours et demi, le journal local a titré en première page: “Un projet qui tient du miracle.” Et d’ajouter: “L’aspect le plus stupéfiant de cette réalisation fut peut-être l’organisation et le déroulement parfait des travaux.”

      L’éloignement des lieux où l’on a besoin d’une Salle du Royaume n’est pas un obstacle insurmontable. Au Bélize, on a dû transporter tous les matériaux sans exception sur une île à 60 kilomètres de la ville de Bélize pour y construire une salle selon le procédé rapide. Quand une Salle du Royaume climatisée a été construite en un week-end à Port Hedland, dans l’ouest de l’Australie, elle a été réalisée avec des matériaux et une main-d’œuvre venus de 1 600 kilomètres ou plus. Les travailleurs ont voyagé à leurs propres frais. La plupart de ceux qui ont participé à la construction ne connaissaient personnellement aucun des Témoins de la congrégation de Port Hedland, et peu d’entre eux étaient susceptibles d’assister un jour aux réunions en ce lieu. Cela ne les a pourtant pas empêchés d’exprimer leur amour de cette façon.

      Même là où les Témoins sont peu nombreux, il est possible d’employer ce procédé pour construire des salles. En 1985, quelque 800 Témoins de la Trinité se sont rendus à Tobago pour aider leurs 84 frères et sœurs chrétiens de cette île à construire une Salle du Royaume à Scarborough. Les 17 Témoins (dont la plupart étaient des femmes et des enfants) de Goose Bay, au Labrador, avaient vraiment besoin d’aide s’ils voulaient une Salle du Royaume. En 1985, 450 Témoins d’autres régions du Canada ont affrété trois avions pour se rendre à Goose Bay. Après deux jours de travail acharné, ils ont procédé à l’inauguration de la salle achevée le dimanche soir.

      Cela ne veut pas dire que toutes les Salles du Royaume sont construites à présent selon le procédé rapide, mais un nombre croissant d’entre elles le sont.

      Les comités de construction régionaux

      Vers le milieu de l’année 1986, le besoin de Salles du Royaume s’était considérablement accru. L’année précédente, 2 461 congrégations avaient été formées dans le monde entier, dont 207 aux États-Unis. Certaines Salles du Royaume étaient alors utilisées par trois, quatre, et même cinq congrégations. Comme les Écritures l’avaient annoncé, Jéhovah accélérait vraiment l’œuvre de rassemblement. — És. 60:22.

      Afin d’utiliser au mieux la main-d’œuvre et de permettre à tous ceux qui construisaient des Salles du Royaume de bénéficier de l’expérience acquise, la Société s’est mise à coordonner cette activité. En 1987, on a commencé par former 60 comités de construction régionaux dans l’ensemble des États-Unis. Tous avaient beaucoup à faire; certains n’ont pas tardé à avoir un programme établi sur une année ou plus. Les hommes désignés pour servir dans ces comités étaient, avant tout, des frères ayant des qualités spirituelles, des anciens, qui manifestaient les fruits de l’esprit d’une manière exemplaire (Gal. 5:22, 23). Beaucoup avaient aussi de l’expérience dans l’immobilier, l’ingénierie, la construction, les affaires, la sécurité et d’autres domaines.

      Les congrégations ont été encouragées à prendre contact avec le comité de construction régional avant de choisir l’emplacement d’une nouvelle Salle du Royaume. Dans les villes où il y avait plusieurs congrégations, on leur a conseillé de consulter le ou les surveillants de circonscription, le surveillant de ville et les anciens des congrégations voisines. Celles qui prévoyaient de rénover ou de construire une Salle du Royaume ont été invitées à tirer profit de l’expérience des membres du comité de construction régional et des directives que la Société leur envoyait. Par l’intermédiaire de ce comité, des dispositions seraient prises pour rassembler la main-d’œuvre qualifiée parmi les frères et sœurs de quelque 65 corps de métiers qui s’étaient déjà portés volontaires pour de telles constructions.

      À mesure que le procédé s’affinait, on a pu réduire le nombre des travailleurs participant à une construction. Au lieu d’avoir sur le chantier des milliers de spectateurs et de personnes proposant leurs services, il n’y en avait rarement plus de 200 en même temps. Au lieu de passer le week-end entier sur place, les travailleurs n’étaient présents que lorsqu’on avait précisément besoin d’eux. Ainsi, ils avaient plus de temps à accorder à leur famille et aux activités de leur congrégation. Lorsque les frères locaux pouvaient accomplir un certain travail dans un délai raisonnable, il s’avérait souvent plus pratique de ne faire venir les membres de l’équipe de construction rapide que pour les tâches qui nécessitaient leur présence.

      Certes, l’ensemble des opérations avançait à une vitesse surprenante, mais ce n’était pas ce qui comptait par-dessus tout. Le plus important, c’était de construire une Salle du Royaume modeste, mais de qualité, qui corresponde aux besoins locaux. Les plans étaient soigneusement élaborés pour atteindre cet objectif en réduisant les dépenses au minimum. Des dispositions ont été prises pour accorder la priorité à la sécurité, celle des travailleurs, des voisins, des passants et des futurs occupants de la Salle du Royaume.

      À mesure que les autres pays ont eu écho de ce procédé de construction de Salles du Royaume, les filiales de la Société qui l’ont jugé utile pour leurs territoires ont reçu des informations plus détaillées. En 1992, les comités de construction régionaux désignés par la Société ont aidé à construire des Salles du Royaume en Afrique du Sud, en Allemagne, en Argentine, en Australie, au Canada, en Espagne, en France, en Grande-Bretagne, au Japon et au Mexique. Les méthodes de construction ont été adaptées à la situation locale. Quand il a fallu faire appel à d’autres filiales pour construire une Salle du Royaume, des dispositions ont été prises au siège mondial de la Société. Dans certaines parties du monde, de nouvelles salles ont été édifiées en quelques jours; ailleurs, en quelques semaines ou en quelques mois. Grâce à des plans soigneusement élaborés et aux efforts coordonnés de tous, le temps nécessaire à la construction d’une Salle du Royaume a été considérablement réduit.

      Les Témoins de Jéhovah ne se contentent pas de construire des Salles du Royaume. Des installations plus grandes sont aussi nécessaires pour accueillir un certain nombre de congrégations réunies à l’occasion des assemblées de circonscription et des assemblées spéciales d’un jour.

      La construction de Salles d’assemblées

      Au fil des ans, diverses installations ont été utilisées pour les assemblées de circonscription. Les Témoins de Jéhovah ont loué des auditoriums, des écoles, des théâtres, des entrepôts, des gymnases et des champs de foire. Certaines petites municipalités louaient des installations pratiques à des prix raisonnables. Le plus souvent, il fallait beaucoup de temps et d’efforts pour nettoyer les lieux, installer la sonorisation, construire la scène et transporter les chaises. Parfois, la location était annulée à la dernière minute. À mesure que le nombre des congrégations s’est accru, il est devenu de plus en plus difficile de trouver des lieux qui conviennent en nombre suffisant. Que pouvait-​on faire?

      Une fois de plus, la solution pour les Témoins de Jéhovah consistait à disposer de leurs propres installations. Cela impliquait la rénovation de certains bâtiments et la construction de nouveaux. Aux États-Unis, la première Salle d’assemblées de ce genre était un théâtre de Long Island, dans l’État de New York, que les Témoins ont rénové et commencé à utiliser à la fin de l’année 1965.

      À peu près à la même époque, les Témoins de Guadeloupe ont créé une Salle d’assemblées qui répondait à leurs besoins. Ils pensaient qu’il serait avantageux de tenir leurs assemblées de circonscription dans différents endroits. Mais la plupart des villes ne possédaient pas d’installations suffisamment grandes. C’est pourquoi les Témoins ont construit une structure transportable faite de tubes d’acier et couverte de feuilles d’aluminium, d’une capacité de 700 places, qu’ils pouvaient monter partout où ils trouvaient un terrain disponible relativement plat. Ils ont dû agrandir cette “salle” à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’elle abrite 5 000 personnes. Imaginez ce que représentaient le transport, le montage et le démontage de 30 tonnes de matériel à chaque assemblée! Cette Salle d’assemblées a été montée et démontée plusieurs fois par an pendant 13 années. Mais il devenait difficile de trouver des emplacements pour l’installer et il s’est avéré nécessaire d’acheter un terrain et d’y construire une Salle d’assemblées permanente, qui sert à présent pour les assemblées de circonscription et de district.

      Dans un assez grand nombre d’endroits, des Salles d’assemblées ont été construites à partir de bâtiments déjà existants. En Angleterre (à Hays Bridge, dans le Surrey), les Témoins ont acheté et rénové un complexe scolaire vieux d’une cinquantaine d’années. Il est situé sur un beau terrain de 11 hectares. D’anciennes salles de cinéma et un bâtiment industriel ont été transformés et utilisés en Espagne; une ancienne fabrique de vêtements en Australie; un dancing au Québec; un bowling au Japon; un entrepôt en République de Corée. Tous ces bâtiments ont été transformés en Salles d’assemblées attrayantes qui servent de grands centres d’enseignement biblique.

      D’autres Salles d’assemblées sont des constructions entièrement nouvelles. La conception octogonale unique de la salle de Hellaby, dans le Yorkshire du Sud (Angleterre), et le fait que le plus gros du travail a été accompli par des volontaires lui ont valu d’être l’objet d’un article dans le journal des ingénieurs du bâtiment. La Salle d’assemblées de Saskatoon, en Saskatchewan (Canada), peut accueillir 1 200 personnes, mais lorsque des cloisons intérieures sont mises en place, le bâtiment se divise en quatre Salles du Royaume adjacentes. La Salle d’assemblées de Haïti (préfabriquée et transportée par bateau depuis les États-Unis) a ses deux côtés latéraux ouverts pour que les assistants soient constamment rafraîchis par les vents dominants — un soulagement fort apprécié sous l’ardent soleil haïtien. La salle de Port Moresby, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a été conçue de telle manière que des panneaux de murs peuvent pivoter pour augmenter la capacité de la salle.

      La décision de construire une Salle d’assemblées n’est pas prise par un petit groupe de surveillants qui s’attend ensuite à ce que chacun apporte son soutien. Avant qu’une salle ne soit construite, la Société procède à une analyse sérieuse de sa réelle nécessité et du taux de fréquentation envisagé. On ne prend pas seulement en compte l’enthousiasme suscité par le projet sur le plan local, mais aussi les besoins généraux dans le domaine de la prédication. Toutes les congrégations concernées discutent du projet pour s’assurer que les frères ont le désir et la possibilité de le soutenir.

      Ainsi, lorsque les travaux commencent, les Témoins de Jéhovah de la région les soutiennent de tout cœur. Chaque construction est financée par les Témoins. On parle du coût financier, mais les offrandes sont volontaires et anonymes. Les plans sont soigneusement préparés à l’avance, et le projet bénéficie de l’expérience acquise dans la construction de Salles du Royaume et, souvent, de Salles d’assemblées dans d’autres régions. Quand il le faut, certains travaux peuvent être confiés à des entrepreneurs, mais la plus grosse partie est faite par des Témoins enthousiastes, ce qui permet d’en réduire le coût de moitié.

      Grâce à une équipe formée de professionnels qualifiés et d’autres frères qui donnent volontiers de leur temps et de leurs talents, les travaux avancent généralement vite. Certaines constructions ont duré plus d’une année. Cependant, en 1985, sur l’île de Vancouver (Canada), quelque 4 500 volontaires ont érigé une Salle d’assemblées de 2 300 mètres carrés en neuf jours. Le bâtiment comprend aussi une Salle du Royaume de 200 places à l’usage des congrégations locales. En Nouvelle-Calédonie, en 1984, le gouvernement avait imposé un couvre-feu en raison des troubles politiques; cependant, jusqu’à 400 volontaires en même temps ont travaillé à la construction de la Salle d’assemblées, qui a été achevée en quatre mois. En Suède, près de Stockholm, une belle Salle d’assemblées très fonctionnelle, équipée de 900 sièges en chêne et capitonnés, a été construite en sept mois.

      Parfois, il faut avoir recours à la justice afin d’obtenir les permis de construire des Salles d’assemblées. C’est ce qui s’est passé au Canada, à Surrey (Colombie britannique). Au moment de l’achat du terrain, les règlements d’urbanisme autorisaient la construction de lieux de culte. Mais après qu’une demande de permis de construire a été déposée en 1974, le conseil du district de Surrey a adopté un règlement stipulant que l’on ne pouvait construire des églises et des Salles d’assemblées que dans la zone P-3, une zone inexistante. Pourtant, 79 églises avaient auparavant été bâties dans l’agglomération sans la moindre difficulté. Une action judiciaire a été intentée. Plusieurs jugements ont été rendus en faveur des Témoins de Jéhovah. Une fois écartée l’opposition de fonctionnaires nourris de préjugés, les travailleurs volontaires ont entrepris la construction avec un tel enthousiasme qu’ils l’ont achevée en sept mois. Comme Néhémie lorsqu’il s’est efforcé de reconstruire les murailles de la Jérusalem antique, ils ont senti que ‘la main de Dieu était sur eux’ pour accomplir le travail. — Néh. 2:18.

      Aux États-Unis, lorsque les Témoins de Jéhovah ont acheté le théâtre Stanley à Jersey, dans le New Jersey, le bâtiment était classé monument historique. Il était en piètre état, mais il offrait des possibilités intéressantes pour une Salle d’assemblées. Cependant, quand les Témoins ont voulu rénover le bâtiment, la municipalité a refusé d’accorder le permis. Le maire ne voulait pas des Témoins dans sa ville; il avait d’autres projets en vue. Une action en justice a été intentée pour éviter que la municipalité ne pratique un détournement de pouvoir. La cour a prononcé un jugement en faveur des Témoins. Peu de temps après, le maire a été battu à la suite d’une élection. Les travaux ont été faits très rapidement. Il en est résulté une belle Salle d’assemblées d’une capacité de plus de 4 000 places. Les commerçants et les habitants de la ville sont fiers de ce bâtiment.

      Durant les 27 dernières années, en de nombreux endroits du monde, les Témoins de Jéhovah ont construit de belles Salles d’assemblées fonctionnelles qui sont des centres d’enseignement biblique. Il y a de plus en plus de salles de ce genre en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Afrique et en Orient, ainsi que dans de nombreuses îles. Dans certains pays, par exemple au Nigeria, en Italie et au Danemark, les Témoins de Jéhovah ont même construit des installations permanentes plus grandes pour leurs assemblées de district.

      Cependant, les Salles d’assemblées et les Salles du Royaume ne sont pas les seules constructions réalisées par les Témoins de Jéhovah pour favoriser la proclamation du Royaume de Dieu.

      Des bureaux, des imprimeries et des Béthels dans le monde entier

      En 1992, on comptait dans le monde 99 filiales de la Société, dont chacune coordonnait l’activité des Témoins de Jéhovah dans sa portion de territoire. Plus des deux tiers de ces filiales effectuaient divers travaux d’imprimerie qui contribuent à l’œuvre d’enseignement de la Bible. Ceux qui servent dans ces filiales sont, pour la plupart, logés comme une grande famille dans des maisons appelées Béthels, nom qui signifie “Maison de Dieu”. Le nombre des Témoins augmentant et l’œuvre de prédication s’intensifiant, il a fallu agrandir ces installations et en construire de nouvelles.

      La croissance de l’organisation est si rapide que souvent entre 20 et 40 projets d’extension de filiales ont été entrepris en même temps. Il a donc fallu mettre en place un vaste Programme international de construction.

      En raison de la somme colossale de travail à fournir dans le monde entier, la Société possède son propre bureau d’étude au siège mondial à New York. Des ingénieurs qui ont des années d’expérience ont quitté leur emploi et se sont offerts volontairement pour travailler à plein temps sur des projets de construction directement liés aux activités du Royaume. En outre, les plus expérimentés ont formé d’autres hommes et d’autres femmes dans l’ingénierie, l’architecture et le dessin industriel. Grâce à ce service qui coordonne le travail, l’expérience acquise dans la construction de bâtiments pour des filiales dans le monde entier peut servir à ceux qui travaillent sur des projets dans d’autres pays.

      Avec le temps, la quantité de travail à accomplir a nécessité l’ouverture d’un Bureau d’ingénierie régional au Japon pour aider à l’élaboration de plans pour différents projets en Orient. D’autres Bureaux d’ingénierie régionaux fonctionnent en Europe et en Australie, avec du personnel originaire de différents pays. Ces bureaux collaborent étroitement avec le siège mondial de la Société, et leur travail accompli avec l’aide de la technologie informatique réduit le nombre de dessinateurs nécessaires sur les sites de construction.

      Certains projets sont de taille relativement modeste. C’était le cas du bâtiment de la filiale construit à Tahiti en 1983. Il comprenait des bureaux, des réserves et des logements pour huit travailleurs volontaires. C’était aussi le cas du bâtiment de quatre niveaux érigé entre 1982 et 1984 pour la filiale de Martinique. Ces installations ne paraissent peut-être pas extraordinaires à ceux qui habitent de grandes villes dans d’autres pays, mais elles ont attiré l’attention du public. Le journal France-Antilles a déclaré que le bâtiment construit en Martinique était un “chef-d’œuvre architectural” qui reflétait un “grand amour du travail bien fait”.

      À l’opposé du point de vue de la taille, les installations achevées au Canada en 1981 comprenaient une imprimerie de 9 300 mètres carrés et un bâtiment résidentiel pouvant accueillir 250 volontaires. À Cesàrio Lange, au Brésil, le complexe de la Société, achevé la même année, était composé de huit bâtiments, d’une surface au sol de presque 46 000 mètres carrés. Il a fallu 10 000 camions de ciment, de pierres et de sable, et des piliers de soutien en béton qui, mis les uns sur les autres, auraient atteint presque deux fois la hauteur de l’Everest. Lorsqu’on a construit une grande imprimerie aux Philippines, il a fallu bâtir un immeuble résidentiel de 10 étages.

      Pour répondre aux besoins du nombre croissant de prédicateurs du Royaume au Nigeria, un vaste projet de construction a été entrepris à Igieduma, en 1984. Il comprenait une imprimerie, un grand bâtiment réservé aux bureaux, quatre bâtiments résidentiels reliés entre eux et d’autres installations utilitaires. Il était prévu que l’imprimerie soit entièrement préfabriquée et importée par bateau des États-Unis. Cependant, les frères se sont trouvés confrontés à des délais d’importation apparemment impossibles à respecter. Mais en définitive, ces délais ont été respectés, et le matériel est arrivé sans problème sur le chantier. Les Témoins ne s’en sont pas attribué l’honneur, mais ils ont remercié Jéhovah pour ses bienfaits.

      Une expansion rapide dans le monde entier

      L’accroissement de l’œuvre de prédication du Royaume a été si rapide qu’une fois les locaux des filiales agrandis, il a souvent fallu recommencer à construire peu de temps après. Voici quelques exemples:

      Au Pérou, de nouveaux bâtiments comprenant des bureaux, 22 chambres et d’autres locaux indispensables pour les membres de la famille du Béthel, ainsi qu’une Salle du Royaume, avaient été achevés fin 1984. Mais l’intérêt suscité par le message du Royaume a été plus important que prévu dans ce pays d’Amérique du Sud. Quatre ans plus tard, il a fallu doubler les installations existantes, cette fois en utilisant une structure antisismique.

      En 1979, un nouveau complexe spacieux a été construit pour la filiale de Colombie. Il semblait offrir assez d’espace pour les années à venir. Toutefois, en sept ans, le nombre des Témoins colombiens avait presque doublé et la filiale imprimait désormais les périodiques La Atalaya et ¡Despertad! non seulement pour la Colombie, mais aussi pour quatre pays voisins. Une nouvelle construction a donc commencé en 1987, avec cette fois davantage de terrain en vue d’une expansion future.

      En 1980, les Témoins de Jéhovah du Brésil ont passé quelque 14 millions d’heures à prêcher le message du Royaume en public. Ce chiffre a presque atteint les 50 millions en 1989. Davantage de gens ont manifesté le désir de satisfaire leur appétit spirituel. Les locaux de la filiale inaugurés en 1981 ne suffisaient plus. En septembre 1988, on avait commencé à creuser les fondations d’une nouvelle imprimerie qui allait augmenter de 80 % la surface au sol de celle déjà existante. En outre, des bâtiments résidentiels allaient être nécessaires pour loger la famille du Béthel plus nombreuse.

      En 1984, à Selters/Taunus, en Allemagne, a été inaugurée une imprimerie de la Société, la deuxième par ordre d’importance dans le monde. Cinq ans plus tard, en raison de l’accroissement local et de la possibilité d’étendre l’œuvre de témoignage dans les pays pour lesquels cette filiale imprimait des publications, des plans ont été dressés pour agrandir l’imprimerie de 85 % de sa surface et ajouter des bâtiments résidentiels et de service.

      En 1972, la filiale du Japon a déménagé de Tokyo pour occuper de plus grands locaux à Numazu. Ceux-ci ont été agrandis en 1975. Puis, en 1978, un nouveau terrain a été acquis à Ebina, et la construction d’une imprimerie trois fois plus grande que celle de Numazu a commencé rapidement. Elle a été achevée en 1982. Mais ce n’était pas encore suffisant; d’autres bâtiments ont été ajoutés en 1989. Mais n’aurait-​il pas été possible de construire en une seule fois des locaux suffisamment grands? Non. Le nombre des proclamateurs du Japon a doublé à plusieurs reprises, ce qui était humainement imprévisible. De 14 199 en 1972, leur nombre a fait un bond et a atteint 137 941 en 1989, et une large proportion d’entre eux sont des ministres à plein temps.

      On observe un phénomène semblable dans d’autres parties du monde. Une dizaine d’années — parfois seulement quelques années — après que des bâtiments importants équipés pour l’impression ont été construits, il a fallu les agrandir. C’est ce qui s’est produit entre autres au Mexique, au Canada, en Afrique du Sud et en République de Corée.

      Qui participe aux travaux? Comment tout cela a-​t-​il été fait?

      Des milliers désirent apporter leur aide

      Sur les 17 000 Témoins vivant en Suède à l’époque de la construction des bâtiments de la filiale à Arboga, quelque 5 000 volontaires ont participé aux travaux. La plupart n’étaient que des travailleurs volontaires, mais un nombre suffisant de professionnels qualifiés étaient là pour veiller à ce que le travail soit bien fait. Ils étaient animés par l’amour de Jéhovah.

      Au Danemark, lorsqu’un fonctionnaire de l’aménagement du territoire a entendu dire que la construction des nouveaux bâtiments de la filiale à Holbaek allait être effectuée par des Témoins de Jéhovah, il a exprimé quelques réserves. Quoi qu’il en soit, parmi les Témoins qui ont apporté leur aide se trouvaient tous les éléments qualifiés nécessaires. Cependant, aurait-​il été plus avantageux de faire appel à des entrepreneurs? Une fois la construction terminée, des experts de l’urbanisme de la ville ont visité ces bâtiments et ont fait des compliments sur la qualité du travail, ce qu’ils observent rarement dans les entreprises commerciales de nos jours. Quant au fonctionnaire qui avait d’abord émis quelques réserves, il a souri en disant: “Vous savez, à l’époque j’ignorais à quel genre d’organisation j’avais affaire.”

      Les grandes villes d’Australie sont très éloignées les unes des autres; c’est pourquoi la plupart des 3 000 volontaires qui venaient travailler à la construction des bâtiments de la filiale, à Ingleburn, entre 1978 et 1983, devaient parcourir au moins 1 600 kilomètres. Toutefois, un transport par car était organisé pour les groupes de volontaires; en chemin, les congrégations pourvoyaient aux repas des frères et les recevaient lors des haltes de repos. Certains frères ont vendu leur maison, fermé leur commerce, pris des vacances et fait d’autres sacrifices encore afin de participer aux travaux. Des équipes d’ouvriers qualifiés sont venus, dont certains à plusieurs reprises, pour couler du béton, faire les plafonds et poser les clôtures. D’autres ont fait des offrandes en matériaux.

      La majorité des volontaires sur ces chantiers n’étaient pas des professionnels, mais, après avoir reçu une petite formation, quelques-uns ont assumé de grandes responsabilités et ont fait un excellent travail. Ils ont appris à fabriquer des fenêtres, à conduire des engins, à mélanger du béton et à poser des briques. Ils offraient un avantage considérable sur les non-Témoins qui font la même chose à titre professionnel. Lequel? Les Témoins de Jéhovah qualifiés étaient disposés à partager leurs connaissances. Aucun ne craignait qu’un autre ne lui prenne son travail; il y en avait largement assez pour tout le monde. De plus, ils étaient poussés à effectuer un travail de qualité, parce qu’ils exprimaient ainsi leur amour pour Dieu.

      Sur tous les sites de construction, un certain nombre de Témoins forment le noyau de la “famille” des constructeurs. Pendant les travaux qui ont eu lieu à Selters/Taunus, en Allemagne, de 1979 à 1984, ce noyau a été constitué de plusieurs centaines de travailleurs. Des milliers d’autres se sont joints à eux pendant des périodes de temps plus ou moins longues, beaucoup durant le week-end. Un programme était soigneusement établi pour qu’à leur arrivée les volontaires aient tous une tâche à accomplir.

      Du fait de l’imperfection, certains problèmes surgissent, mais ceux qui participent à ces constructions s’efforcent de les résoudre en appliquant les principes bibliques. Ils savent que faire les choses d’une manière chrétienne l’emporte sur la seule efficacité. Sur le chantier d’Ebina, au Japon, on voyait en guise de rappel de grandes affiches représentant des travailleurs coiffés de casques, et sur chaque casque était écrit en caractères japonais l’un des fruits de l’esprit de Dieu: l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi (Gal. 5:22, 23). Ceux qui visitent les chantiers peuvent voir et entendre la différence. Faisant part de ses remarques, un journaliste qui visitait le chantier de la filiale du Brésil a dit: “Ici, il n’y a pas de désordres; les ouvriers ne refusent pas de s’entraider. (...) Cette atmosphère chrétienne fait qu’ici tout est différent de ce que l’on a coutume de voir sur les chantiers brésiliens.”

      Un accroissement constant au siège mondial

      À mesure que s’agrandissent les locaux des filiales de la Société, il faut aussi agrandir ceux du siège mondial. Depuis la Seconde Guerre mondiale, on a agrandi plus de dix fois l’imprimerie et les bureaux à Brooklyn et dans d’autres endroits de l’État de New York. Afin de loger le personnel, il a fallu construire ou acheter et rénover de nombreux bâtiments, petits et grands. D’autres projets d’extension à Brooklyn ont été annoncés en août 1990 et en janvier 1991, alors même qu’au nord de New York se poursuivait la construction d’un grand centre d’enseignement de la Société Watchtower, destiné à recevoir jusqu’à 1 200 personnes, dont des volontaires du Béthel et des étudiants.

      Depuis 1972, on construit sans répit au siège mondial de la Société et dans les propriétés qu’elle possède dans les États de New York et du New Jersey. Avec le temps, on a compris que même s’ils étaient des centaines, les travailleurs permanents ne pouvaient pas faire tout le travail de construction prévu. Ainsi, en 1984, un programme visant à utiliser régulièrement des travailleurs temporaires a été mis en place. Des lettres ont été envoyées aux 8 000 congrégations que comptaient les États-Unis à l’époque, pour inviter les frères qualifiés à venir travailler une semaine ou plus. (Un système semblable avait déjà très bien fonctionné dans certaines filiales comme en Australie, où ceux qui étaient en mesure de venir travailler deux semaines étaient invités à se porter volontaires.) Les travailleurs seraient logés et nourris, mais ils devraient faire le voyage à leurs propres frais et ne percevraient pas de salaire. Qui allait se présenter?

      En 1992, plus de 24 000 demandes ont été reçues. Au moins 3 900 d’entre elles ont été envoyées par des Témoins qui revenaient pour la 2e, 3e, 10e ou 20e fois. La plupart étaient des anciens, des serviteurs ministériels ou des pionniers, des personnes dotées d’excellentes qualités spirituelles. Tous désiraient accomplir n’importe quelle tâche nécessaire, qu’elle ait trait ou non à leur métier. Le travail était souvent pénible et salissant. Cependant, contribuer ainsi aux progrès de la cause du Royaume était pour eux un privilège. Certains pensent que cela les a aidés à mieux apprécier l’esprit de sacrifice qui caractérise le travail accompli au siège mondial. Tous ont considéré comme une récompense le fait d’assister au culte matinal de la famille du Béthel et à l’étude familiale hebdomadaire de La Tour de Garde.

      Les volontaires internationaux

      Comme la nécessité d’une expansion rapide se faisait sentir, en 1985, des dispositions ont été prises en rapport avec les volontaires internationaux. Ce n’était pas la première fois que se manifestait une coopération internationale dans la construction, mais les activités allaient désormais être soigneusement coordonnées depuis le siège mondial. Ceux qui y participent sont des Témoins volontaires pour prendre part à des constructions en dehors de leur pays. Ce sont des travailleurs qualifiés, et les femmes accompagnent leurs maris et font tout ce qu’elles peuvent pour apporter leur aide. La plupart voyagent à leurs propres frais, aucun ne reçoit un salaire. Certains se déplacent pour de courtes périodes de temps, généralement entre deux semaines et trois mois. D’autres sont des volontaires à long terme, qui restent une année ou même plus sur les lieux de construction, peut-être jusqu’à la fin des travaux. Plus de 3 000 Témoins de Jéhovah de 30 pays ont participé à ce programme au cours des cinq dernières années, et beaucoup d’autres désiraient y participer si leurs qualifications étaient utiles. Ils considèrent comme un privilège de donner ainsi d’eux-​mêmes et de leurs biens pour la cause du Royaume.

      Les volontaires internationaux sont nourris et logés. Le logement n’offre souvent qu’un confort limité. Les Témoins locaux sont très reconnaissants de ce que font leurs frères venus d’ailleurs et, là où c’est possible, ils les hébergent dans leurs maisons, aussi humbles soient-​elles. Les repas sont souvent pris sur le lieu de la construction.

      Les frères venus de l’étranger ne sont pas là pour tout faire. Leur but est de travailler avec l’équipe de construction du pays. Des centaines, voire des milliers d’autres frères du pays peuvent aussi venir les aider le week-end, pendant quelques semaines ou plus longtemps. En Argentine, 259 volontaires étrangers ont travaillé avec des milliers de frères argentins, dont certains étaient là tous les jours, d’autres quelques semaines et un plus grand nombre encore le week-end. En Colombie, plus de 830 volontaires internationaux ont apporté leur aide pendant différentes périodes de temps. En outre, 200 volontaires de Colombie ont travaillé à plein temps à la construction, alors que chaque week-end il y avait 250 autres volontaires, si bien qu’au total plus de 3 600 travailleurs ont participé aux travaux.

      Les différences de langues peuvent entraîner des difficultés, mais elles n’empêchent pas les groupes internationaux de travailler ensemble. Des gestes, des expressions de visage, le sens de l’humour et le désir de faire un travail qui honore Jéhovah permettent d’accomplir la tâche.

      Des pays qui comptent peu de travailleurs qualifiés dans le bâtiment connaissent parfois un accroissement extraordinaire et ont donc besoin d’agrandir les bâtiments de leur filiale. Cette situation n’est pas une entrave pour les Témoins de Jéhovah qui s’entraident joyeusement. Ils travaillent ensemble comme une grande famille qui n’est pas divisée par la nationalité, la couleur de la peau ni la langue.

      En Papouasie-Nouvelle-Guinée, conformément aux exigences du ministère du Travail, chaque volontaire venu d’Australie et de Nouvelle-Zélande a formé un Papou dans un certain travail. Ainsi, tout en donnant d’eux-​mêmes, les Témoins du pays ont appris des métiers qui leur permettent de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

      Lorsqu’il a fallu construire de nouveaux bâtiments pour la filiale du Salvador, 326 volontaires étrangers se sont joints aux frères de ce pays. Pour la construction réalisée en Équateur, 270 Témoins de 14 pays ont travaillé en compagnie des frères et des sœurs équatoriens. Certains volontaires internationaux ont collaboré à plusieurs projets en même temps. Ils ont travaillé alternativement sur des chantiers en Europe et en Afrique, selon l’endroit où leurs compétences étaient nécessaires.

      En 1992, des volontaires internationaux ont été envoyés dans 49 filiales pour venir en aide aux équipes de construction locales. Dans certains cas, ceux qui avaient bénéficié de ce programme ont pu à leur tour offrir leur aide à d’autres chrétiens. Ainsi, ayant bénéficié du soutien d’environ 60 serviteurs internationaux permanents lors de la construction des locaux de la filiale des Philippines, et de celle de 230 volontaires étrangers venus pour de courtes périodes de temps, des frères philippins se sont rendus disponibles pour participer à des travaux de construction en Asie du Sud-Est.

      Les Témoins de Jéhovah accomplissent cette œuvre de construction pour répondre aux besoins de la prédication de la bonne nouvelle. Avec l’aide de l’esprit de Jéhovah, ils veulent donner le plus grand témoignage possible avant la fin. Ils sont convaincus que le monde nouveau est très proche, et, grâce à leur foi, ils espèrent survivre à Harmaguédon en tant que peuple organisé et vivre dans ce monde nouveau, sous la domination du Royaume messianique de Dieu. Ils espèrent également que certains des beaux bâtiments construits et dédiés à Jéhovah continueront à servir, après Harmaguédon, de centres à partir desquels la connaissance du seul vrai Dieu Jéhovah sera diffusée jusqu’à ce qu’elle remplisse vraiment toute la terre. — És. 11:9.

      [Note]

      a On en parlait comme de l’Église de “la nouvelle lumière” parce que ceux qui s’y rendaient avaient le sentiment que, grâce à la lecture des publications de la Société Watch Tower, ils acquerraient une compréhension nouvelle de la Bible.

      [Entrefilet, page 322]

      Des Témoins de congrégations voisines apportent leur aide.

      [Entrefilet, page 323]

      Travaux de construction réalisés par des volontaires.

      [Entrefilet, page 324]

      Les qualités spirituelles étaient mises en évidence.

      [Entrefilet, page 326]

      Construction de qualité, sécurité, coût minimum et rapidité.

      [Entrefilet, page 328]

      Une Salle d’assemblées transportable!

      [Entrefilet, page 331]

      Le recours à la justice.

      [Entrefilet, page 332]

      Expansion à l’échelle internationale.

      [Entrefilet, page 333]

      Les Témoins attribuent l’honneur à Jéhovah, pas à eux-​mêmes.

      [Entrefilet, page 334]

      Un accroissement qu’aucun humain ne pouvait prédire.

      [Entrefilet, page 336]

      Participer à la construction du siège mondial est pour eux un privilège.

      [Entrefilet, page 339]

      Ils travaillent comme une grande famille qui n’est pas divisée par la nationalité, la couleur de la peau ni la langue.

      [Encadré/Illustrations, pages 320, 321]

      Ils travaillent ensemble pour construire rapidement des Salles du Royaume

      Des milliers de nouvelles congrégations sont formées chaque année. Dans la plupart des cas, les nouvelles Salles du Royaume sont construites par les Témoins de Jéhovah eux-​mêmes. Ces photos ont été prises durant la construction d’une Salle du Royaume aux États-Unis (Connecticut), en 1991.

      Vendredi, 7 h 40.

      Vendredi midi.

      Samedi, 19 h 41.

      La plus grosse partie des travaux s’est achevée le dimanche à 18 h 10.

      Ils demandent la bénédiction de Jéhovah et prennent le temps de puiser conseil dans sa Parole.

      Tous sont des volontaires, heureux de travailler côte à côte.

      [Encadré/Illustrations, page 327]

      Salles du Royaume dans différents pays

      Les lieux de réunion des Témoins de Jéhovah sont généralement modestes. Ils sont propres, confortables et attrayants pour le voisinage.

      Pérou

      Philippines

      France

      République de Corée

      Japon

      Papouasie-Nouvelle-Guinée

      Irlande

      Colombie

      Norvège

      Lesotho

      [Encadré/Illustrations, page 330]

      Les Salles d’assemblées des Témoins de Jéhovah

      Afin de tenir leurs assemblées périodiques, les Témoins de Jéhovah de certaines régions ont jugé pratique de construire leurs propres Salles d’assemblées. La plupart des travaux sont réalisés par des Témoins de la région. Voici quelques-unes des salles utilisées au début des années 90:

      Grande-Bretagne

      Venezuela

      Italie

      Allemagne

      Canada

      Japon

      [Encadré/Illustrations, page 338]

      Le Programme de construction international répond à des besoins urgents

      L’accroissement rapide de l’organisation a exigé l’agrandissement des bureaux, des imprimeries et des Béthels dans le monde.

      Les volontaires internationaux aident les Témoins du pays.

      Espagne

      Les méthodes de construction utilisées permettent à de nombreux volontaires disposant d’une expérience limitée de faire un travail de qualité.

      Porto Rico

      Les travailleurs qualifiés sont heureux de se rendre utiles.

      Nouvelle-Zélande

      Grèce

      Brésil

      L’utilisation de matériaux durables permet à long terme un entretien à faible coût.

      Grande-Bretagne

      Le travail de grande qualité résulte de l’intérêt personnel accordé par les exécutants; il est une expression de leur amour pour Jéhovah.

      Canada

      Ces constructions sont des événements joyeux; de nombreuses amitiés durables s’y nouent.

      Colombie

      Au Japon, des affiches rappellent aux travailleurs les consignes de sécurité et la nécessité de manifester les fruits de l’esprit de Dieu.

      [Illustration, page 318]

      Le premier bâtiment appelé Salle du Royaume, à Hawaii.

      [Illustrations, page 319]

      Parmi les premières Salles du Royaume, bon nombre étaient des bâtiments loués ou de simples pièces au-dessus de magasins; quelques-unes ont été construites par les Témoins.

      [Illustrations, page 329]

      Deux des premières Salles d’assemblées.

      New York

      Guadeloupe

      [Illustrations, page 337]

      Travailleurs temporaires récemment arrivés au siège mondial à New York.

      On rappelle à chacun qu’être une personne spirituelle et faire un travail de qualité l’emporte sur la rapidité.

  • D’où vient l’argent?
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Chapitre 21

      D’où vient l’argent?

      L’ŒUVRE des Témoins de Jéhovah exige de l’argent. Des fonds sont nécessaires pour construire des Salles du Royaume, des Salles d’assemblées, des bureaux, des imprimeries, des Béthels, et aussi pour les entretenir. L’édition et la diffusion des publications pour l’étude de la Bible entraînent également des dépenses. D’où vient donc l’argent?

      Des personnes qui s’opposent à l’œuvre des Témoins de Jéhovah ont émis bien des hypothèses sur ce sujet. Cependant, l’examen des faits confirme la réponse donnée par les Témoins eux-​mêmes. L’œuvre est essentiellement accomplie par des volontaires qui n’attendent ni ne désirent aucune rétribution en échange de leurs services, et les dépenses de l’organisation sont couvertes par des offrandes volontaires.

      “Entrée gratuite. Pas de collecte”

      Dès la parution du deuxième numéro de La Tour de Garde, celui d’août 1879 (en anglais), Charles Russell a déclaré: “‘La Tour de Garde de Sion’ a, nous le croyons, JÉHOVAH comme soutien, et tant qu’il en sera ainsi, elle ne demandera ni ne sollicitera jamais l’appui des hommes. Quand Celui qui dit: ‘Tout l’or et tout l’argent des montagnes sont à moi’, ne daignera plus pourvoir aux fonds nécessaires, nous comprendrons que le moment est venu d’en suspendre la parution.” Conformément à ces paroles, aucune publication des Témoins de Jéhovah ne quémande de l’argent.

      Il en va de leurs réunions comme de leurs publications. Lorsqu’ils se réunissent dans leurs congrégations ou lors de leurs assemblées, les Témoins ne lancent pas d’appels poignants dans le but de collecter des fonds. Aucun plateau ne circule pour la quête; aucune enveloppe dans laquelle il faut mettre de l’argent n’est distribuée; aucun appel pressant de fonds n’est envoyé aux membres des congrégations. Celles-ci n’ont jamais recours aux lotos ni aux tombolas pour recueillir des fonds. Dès 1894, quand la Société a envoyé des orateurs itinérants, elle a donné cette instruction pour le bien de tous: “Faites comprendre dès le départ que les quêtes ou toute autre demande d’argent ne sont ni autorisées ni approuvées par la Société.”

      Ainsi, dès le commencement de l’histoire moderne des Témoins de Jéhovah, les feuilles d’invitation qu’ils imprimaient pour encourager les gens à assister à leurs réunions portaient cette précision: “Entrée gratuite. Pas de collecte.”

      Au début de l’année 1914, les Étudiants de la Bible ont loué des salles de théâtre ainsi que d’autres auditoriums, et ont invité le public à voir le “Photo-Drame de la Création”. Cette projection, en quatre parties et d’une durée totale de huit heures, comprenait des vues fixes et des films avec un commentaire synchronisé. La première année, des millions de personnes y ont assisté en Amérique du Nord, en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Certes, des propriétaires de salles ont fait payer la réservation de sièges, mais les Étudiants de la Bible n’ont jamais demandé un prix d’entrée. De plus, il n’y avait pas de quête.

      Par la suite, et pendant plus de 30 ans, la Société a utilisé la station de radio WBBR, à New York. Les Témoins de Jéhovah ont également fait appel à des centaines d’autres stations radiophoniques pour diffuser des programmes d’enseignement biblique. Cependant, ils n’ont jamais profité de ces émissions pour demander de l’argent.

      Comment recueillent-​ils des offrandes pour financer leur œuvre?

      Soutenue par des offrandes volontaires

      La Bible établit le modèle. Sous la Loi mosaïque, certaines offrandes étaient volontaires, tandis que d’autres étaient requises, comme par exemple la dîme, ou le don du dixième (Ex. 25:2; 30:11-16; Nomb. 15:17-21; 18:25-32). Cependant, la Bible montre aussi que le Christ a accompli la Loi, de sorte que Dieu y a mis fin; c’est pourquoi les chrétiens ne sont pas tenus d’observer ses prescriptions. Ils ne paient pas la dîme et ne sont pas obligés de faire d’autres contributions spécifiques, à un moment particulier. — Mat. 5:17; Rom. 7:6; Col. 2:13, 14.

      Ils sont plutôt encouragés à cultiver la générosité, suivant en cela l’exemple merveilleux de Jéhovah et de son Fils, Jésus Christ (2 Cor. 8:7, 9; 9:8-15; 1 Jean 3:16-18). C’est pourquoi, à propos des dons, l’apôtre Paul a écrit ce qui suit aux membres de la congrégation de Corinthe: “Que chacun fasse comme il l’a résolu en son cœur, non avec regret ni par contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie.” Paul leur a expliqué que lorsqu’ils étaient informés d’un besoin, ils avaient l’occasion d’‘éprouver la sincérité de leur amour’. Et d’ajouter: “Car si la bonne volonté y est tout d’abord, elle est surtout agréable selon ce que quelqu’un a, non selon ce que quelqu’un n’a pas.” — 2 Cor. 8:8, 12; 2 Cor. 9:7.

      À la lumière de ces faits, le commentaire de Tertullien à propos des gens qui, à son époque (vers 155 à après 220 de n. è.), s’efforçaient de pratiquer le véritable christianisme, est intéressant. Il a écrit: “Et même s’il existe chez nous une sorte de caisse commune, elle n’est pas formée par une ‘somme honoraire’, versée par les élus, comme si la religion était mise aux enchères. Chacun paie une cotisation modique, à un jour fixé par mois ou quand il veut bien, et s’il le veut et s’il le peut. Car personne n’est forcé; on verse librement sa contribution.” (Apologétique, XXXIX, 2). Toutefois, depuis cette époque et au fil des siècles, les Églises de la chrétienté ont utilisé tous les moyens lucratifs imaginables pour financer leurs activités.

      Charles Russell a refusé de suivre l’exemple des Églises. Il a écrit: “Il nous paraît que tenter d’obtenir de l’argent par différents stratagèmes au nom du Seigneur est choquant, inacceptable à ses yeux, et ne procure de bénédiction ni au donateur ni à l’œuvre accomplie.”

      En harmonie avec les Écritures, au lieu de chercher à s’attirer la faveur de ceux qui possédaient des richesses, frère Russell a déclaré franchement que la majorité du peuple de Dieu serait constituée de pauvres de ce monde riches en foi. (Mat. 19:23, 24; 1 Cor. 1:26-29; Jacq. 2:5) Plutôt que d’insister sur l’argent dont il avait besoin pour répandre les vérités bibliques, il a mis l’accent sur l’importance de cultiver l’amour, le désir de donner et d’aider autrui, particulièrement en lui faisant connaître la vérité. À ceux qui avaient du talent pour gagner de l’argent et qui prétendaient qu’en se consacrant aux affaires ils pourraient faire des offrandes plus importantes, Russell disait qu’ils feraient mieux de réduire leurs activités et de donner d’eux-​mêmes et de leur temps en répandant la vérité. Telle est toujours l’opinion du Collège central des Témoins de Jéhovaha.

      Mais, dans les faits, combien chacun donne-​t-​il? C’est une question personnelle. Toutefois, il est à noter que les Témoins de Jéhovah ne limitent pas le don aux biens matériels. Lors des assemblées de district tenues en 1985-​1986, ils ont examiné le sujet “Honorons Jéhovah avec nos choses de valeur”. (Prov. 3:9.) Ce sujet insistait sur le fait que les choses de valeur comprennent non seulement les ressources matérielles, mais aussi les ressources physiques, mentales et spirituelles.

      Dès 1904, frère Russell a souligné que quelqu’un qui s’est pleinement consacré (ou, comme on dit maintenant, voué) à Dieu “a donné tout ce qu’il a au Seigneur”. Ainsi, il doit maintenant “se considérer lui-​même établi par le Seigneur comme intendant de son temps, de son influence, de son argent, etc., et chacun doit chercher à employer ces talents de son mieux à la gloire du Maître”. Il a ajouté que, guidés par la sagesse d’en haut, “comme notre amour et notre zèle pour le Seigneur s’accroissent de jour en jour par [la] connaissance de la vérité et l’obtention de son esprit, nous nous trouverons donnant de plus en plus de notre temps, de notre influence et de tous les moyens dont nous disposons pour le service de la vérité”. — Études des Écritures, “La Nouvelle Création”, page 92.

      Au tout début de l’œuvre, la Société disposait de ce qu’on appelait le Fonds de la Société pour les tracts. De quoi s’agissait-​il? Les détails intéressants qui suivent figuraient au dos d’un papier à lettres que frère Russell utilisait parfois: “Ce fonds est constitué par les offrandes volontaires de ceux qui sont nourris et fortifiés par la ‘nourriture au temps convenable’ que les publications ci-dessus [publiées par la Société Watch Tower], tels des instruments de Dieu, présentent maintenant aux saints consacrés dans le monde entier.

      “Ce fonds est constamment utilisé pour envoyer, gratuitement, aux nouveaux lecteurs des milliers d’exemplaires de LA TOUR DE GARDE et des Cahiers trimestriels de théologie ancienne [OLD THEOLOGY TRACTS] les plus appropriés. Il permet aussi la diffusion des éditions reliées de la série des AURORE en aidant ceux qui les distribuent, les colporteurs et les autres. Il fournit également un ‘fonds pour les pauvres’ permettant à tous les enfants de Dieu qui, à cause de leur âge, de la maladie, ou pour toute autre raison, ne peuvent s’abonner à LA TOUR DE GARDE de l’obtenir gratuitement, à condition d’envoyer au début de l’année une lettre, ou une carte, précisant leur désir de la recevoir et la raison pour laquelle ils ne peuvent s’abonner.

      “Personne n’est jamais sollicité pour participer à ce fonds: toutes les offrandes doivent être volontaires. Nous rappelons à nos lecteurs les paroles de l’apôtre (1 Cor. 16:1, 2), et en accord avec elles, nous disons que ceux qui sont en mesure de faire des offrandes et les font pour répandre la vérité sont certains de recevoir des bienfaits spirituels en retour.”

      L’activité mondiale des Témoins de Jéhovah, qui consiste à proclamer la bonne nouvelle du Royaume, est toujours soutenue par des offrandes volontaires. Outre les Témoins, de nombreuses personnes reconnaissantes et qui manifestent de l’intérêt sont heureuses de soutenir cette œuvre chrétienne par leurs offrandes volontaires.

      Le financement des lieux de réunion

      Chaque congrégation des Témoins de Jéhovah dispose de boîtes à offrandes appropriées dans lesquelles chacun peut mettre ce qu’il veut, quand il le veut et s’il le peut. Ces offrandes sont faites à titre personnel, si bien que les autres ne savent généralement pas ce que chacun donne. C’est une affaire entre Dieu et celui qui fait une offrande.

      Les Témoins ne versent de rémunération à aucun d’entre eux, mais l’entretien d’une salle de réunion occasionne des frais. Pour répondre à ce besoin, les membres de la congrégation doivent en être informés. Toutefois, il y a plus de 70 ans, La Tour de Garde a précisé que les offrandes ne devaient être ni sollicitées ni extorquées; il suffisait d’exposer sobrement et honnêtement les faits. En accord avec ce point de vue, on ne parle pas souvent des questions financières dans les réunions de la congrégation.

      Parfois, cependant, un besoin particulier se présente. Il se peut qu’on projette de rénover ou d’agrandir une Salle du Royaume ou encore d’en construire une. Pour connaître le montant des fonds dont ils pourront disposer, peut-être les anciens demanderont-​ils aux membres de la congrégation d’écrire sur un papier ce qu’ils pensent pouvoir donner ou prêter pendant quelques années pour le projet. Les anciens peuvent aussi demander à chaque membre de la congrégation, ou aux familles, de préciser sur une note le montant de l’offrande qu’ils pensent verser chaque semaine ou chaque mois, avec la bénédiction de Jéhovah. Mais ces notes sont anonymes et il ne s’agit en aucun cas d’un engagement formel liant l’individu. Ces informations servent seulement à établir un programme. — Luc 14:28-30.

      La congrégation de Tarma, au Liberia, a obtenu les fonds nécessaires d’une manière quelque peu différente. Durant une année, des membres de cette congrégation ont cultivé les champs de riz d’un Témoin, pendant que celui-ci coupait des arbres et fabriquait des planches qui étaient ensuite vendues afin de récupérer de l’argent pour leur projet de construction. À Paramaribo, au Suriname, il a fallu trouver de l’argent pour acheter des matériaux, mais pas pour le terrain. En effet, une sœur a fait don de sa propriété pour qu’une Salle du Royaume y soit construite. Elle a simplement demandé que l’on déplace sa maison au fond de la propriété. Au Japon, à Tokyo, le prix extrêmement élevé des terrains permet difficilement aux congrégations d’en obtenir pour construire des Salles du Royaume. Afin de les aider à résoudre ce problème, plusieurs familles ont proposé le terrain sur lequel se trouvait leur maison. Elles ont simplement demandé à avoir un appartement au-dessus de la Salle du Royaume construite à la place de leur maison.

      Comme les congrégations devenaient de plus en plus importantes et qu’on en formait de nouvelles, celles situées dans la même région ont souvent essayé de s’entraider pour disposer de Salles du Royaume convenables. Cependant, cette générosité n’a pas suffi. Les prix des terrains et des constructions ayant monté en flèche, les congrégations étaient souvent dans l’impossibilité d’en acquérir. Que pouvait-​on faire?

      Lors des assemblées de district “Unis grâce au Royaume” tenues en 1983, le Collège central a annoncé la mise en place d’une disposition qui prévoyait l’application du principe énoncé en 2 Corinthiens 8:14, 15. Les chrétiens sont encouragés à faire en sorte que le superflu des uns compense le manque des autres afin “qu’il se fasse une égalisation”. Ainsi, ceux qui avaient peu n’auraient pas trop peu au point que cela entrave leurs efforts pour servir Jéhovah.

      Chaque congrégation a été invitée à prévoir une boîte sur laquelle serait écrit “Fonds de la Société pour Salles du Royaume”. Les offrandes recueillies dans cette boîte seraient utilisées dans ce but. Les fonds ainsi rassemblés dans le pays serviraient donc à compenser le manque des congrégations qui avaient désespérément besoin d’une Salle du Royaume, mais ne pouvaient obtenir un prêt aux conditions requises par les banques. Après un examen minutieux en vue de déterminer les cas les plus urgents, la Société a commencé à mettre cet argent à la disposition des congrégations qui avaient besoin de construire ou d’acquérir de nouvelles Salles du Royaume. À mesure que davantage d’offrandes étaient reçues et que (dans les pays où c’était possible) les prêts ont été remboursés, on a pu aider davantage de congrégations.

      Cette disposition a d’abord été prise aux États-Unis et au Canada, puis dans 30 pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Extrême-Orient. En 1992, huit de ces pays avaient rassemblé assez d’argent pour permettre l’acquisition ou la construction de 2 737 Salles du Royaume utilisées par 3 840 congrégations.

      Dans les pays où cette disposition n’existait pas, mais où on avait un besoin urgent de Salles du Royaume alors que les moyens financiers étaient inexistants, le Collège central s’est efforcé de prendre d’autres mesures pour que l’aide nécessaire soit apportée. Il y a donc eu une égalisation, de sorte que ceux qui avaient peu n’ont pas eu trop peu.

      L’expansion du siège mondial

      Le fonctionnement du siège mondial exige aussi des fonds. Après la Première Guerre mondiale, quand la Société a jugé utile d’imprimer et de relier elle-​même ses publications, on s’est arrangé pour que les machines nécessaires soient achetées au nom de particuliers, des serviteurs de Jéhovah. Au lieu de payer une entreprise commerciale pour produire ses livres, la Société a utilisé chaque mois la somme équivalente pour rembourser la dette contractée lors de l’achat de l’équipement. Grâce aux avantages d’une telle disposition, le coût de la plupart des publications présentées au public a été réduit de moitié. L’objectif n’était pas d’enrichir la Société, mais de favoriser la prédication de la bonne nouvelle.

      Au bout de quelques années, il est devenu clair qu’il fallait agrandir les locaux du siège mondial pour s’occuper de l’œuvre de prédication du Royaume dans le monde entier. Comme l’organisation s’étendait et que la prédication s’intensifiait, il a fallu à plusieurs reprises agrandir ces installations. Plutôt que de s’adresser aux banques pour obtenir les fonds nécessaires à l’agrandissement et à l’équipement des bureaux et de l’imprimerie du siège mondial, ainsi que d’autres bâtiments à New York et aux alentours, la Société a expliqué la situation aux frères. Elle ne l’a pas fait souvent, seulement 12 fois en 65 ans.

      La Société n’a jamais quémandé. Quiconque souhaitait faire une offrande était invité à le faire. Ceux qui choisissaient de prêter de l’argent avaient l’assurance d’être remboursés sur simple demande, en cas de besoin inattendu et urgent. Ainsi, la Société a veillé à ne jamais mettre en difficulté les particuliers ou les congrégations qui, avec bonté, lui prêtaient de l’argent. Les offrandes faites par les Témoins de Jéhovah pour soutenir l’œuvre lui ont toujours permis de rembourser ses emprunts. Ces offrandes ne sont jamais considérées comme un dû. Dans la mesure du possible, la Société en accuse réception par le moyen d’une lettre ou d’autres marques de reconnaissance.

      L’œuvre accomplie par l’organisation n’est pas soutenue par les offrandes d’un groupe de riches donateurs. La plupart des offrandes viennent de personnes qui n’ont que des revenus modestes — beaucoup n’ont que peu de biens. Parmi elles, on compte même des enfants qui ont le désir de soutenir ainsi l’œuvre du Royaume. Leur cœur les pousse à faire des offrandes, car il est rempli de gratitude pour la bonté de Jéhovah et du désir d’aider autrui à connaître ses dispositions miséricordieuses. — Voir Marc 12:42-44.

      Le financement de l’expansion des filiales

      À mesure que l’œuvre de prédication du Royaume prend de l’ampleur un peu partout dans le monde, il faut agrandir les locaux des filiales. Ces travaux sont exécutés sous la direction du Collège central.

      Ainsi, après examen des recommandations de la filiale d’Allemagne, en 1978, des instructions ont été données pour l’achat d’un terrain approprié et la construction d’un complexe entièrement nouveau. Les Témoins de Jéhovah allemands pourraient-​ils couvrir les dépenses? L’occasion leur en a été offerte. En 1984, lorsque cette construction a été achevée, à l’ouest des monts Taunus, le bureau de la filiale a déclaré: “Des dizaines de milliers de Témoins de Jéhovah, riches et pauvres, jeunes et vieux, ont donné des millions de marks pour financer les nouvelles installations. Grâce à leur générosité, le projet a pu être réalisé sans qu’il soit nécessaire d’emprunter de l’argent à des organismes extérieurs et de s’endetter.” En outre, environ 1 Témoin sur 7 en République fédérale d’Allemagne a participé aux travaux à Selters/Taunus.

      Dans d’autres pays, les conditions économiques ou la situation matérielle des Témoins de Jéhovah rendent plus difficile, voire empêchent, la construction des locaux dont la filiale aurait besoin pour diriger l’œuvre ou des imprimeries qui produiraient les ouvrages bibliques dans les langues locales. Les Témoins de ces pays se voient offrir la possibilité de faire ce qu’ils peuvent (2 Cor. 8:11, 12). Cependant, on ne laisse pas le manque d’argent dans un pays entraver la diffusion du message du Royaume si les fonds sont disponibles ailleurs.

      Ainsi, bien que les Témoins locaux fassent ce qu’ils peuvent, dans de nombreuses régions du monde, une grande partie de l’argent nécessaire à la construction de locaux pour les filiales provient des offrandes faites par des Témoins de Jéhovah d’autres pays. Ce fut le cas pour les bâtiments importants achevés en Afrique du Sud en 1987, au Nigeria en 1990, et aux Philippines en 1991. Mais aussi en Zambie, où les locaux de l’imprimerie étaient encore en construction en 1992. C’est aussi ce qui s’est passé pour des projets plus petits en Inde en 1985, au Chili en 1986, au Costa Rica, en Équateur, en Guyana, en Haïti et en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 1987; au Ghana en 1988, et au Honduras en 1989.

      Dans certains pays, toutefois, les frères ont été surpris de voir ce qu’ils pouvaient réaliser sur le plan local lorsque Jéhovah bénissait leurs efforts conjugués. Au début des années 80, par exemple, la filiale d’Espagne envisageait d’agrandir ses locaux. Elle a demandé au Collège central les fonds dont elle avait besoin, mais comme des sommes importantes étaient engagées dans d’autres projets à cette époque, cette aide n’était pas disponible. Si on leur en donnait l’occasion, les Témoins espagnols réussiraient-​ils, malgré leurs revenus modestes, à réunir l’argent nécessaire à une telle entreprise?

      La situation leur a été présentée. Avec joie, certains ont offert jusqu’à leurs bijoux pour qu’ils soient convertis en argent. Lorsqu’on s’est enquis auprès d’une sœur âgée si elle tenait réellement à donner le gros bracelet en or qu’elle portait, elle a répondu: “Tu sais, frère, il sera bien plus utile s’il sert à l’achat du nouveau Béthel que s’il reste à mon poignet!” Une sœur âgée a apporté une liasse de billets de banque humides et moisis qu’elle tenait cachés sous le parquet de son appartement depuis des années. Des couples ont donné la somme qu’ils avaient économisée pour effectuer un voyage. Des enfants ont envoyé leurs économies. Un jeune garçon qui avait prévu d’acheter une guitare a envoyé l’argent pour le projet. Tout comme les Israélites à l’époque de la construction du tabernacle dans le désert, les Témoins espagnols se sont montrés généreux et ont donné de tout cœur ce qu’il fallait sur le plan matériel (Ex. 35:4-9, 21, 22). Puis ils ont donné d’eux-​mêmes, à plein temps, pendant les vacances ou durant les week-ends, pour accomplir le travail. Des milliers sont venus de toute l’Espagne. D’autres Témoins de Grèce, d’Allemagne, de Suède, de Grande-Bretagne et des États-Unis, pour ne citer que quelques-uns de leurs pays d’origine, se sont joints à eux pour accomplir ce qui semblait au début une tâche impossible.

      Un profit est-​il réalisé sur les publications?

      En 1992, des publications bibliques étaient produites au siège mondial et dans 32 filiales du monde. Beaucoup ont été distribuées par les Témoins de Jéhovah. Mais rien de tout cela n’a été fait pour en tirer un quelconque bénéfice. Le choix des langues dans lesquelles on imprime les publications et des pays dans lesquels on les envoie n’est pas fait en fonction d’un certain profit commercial, mais avec pour seul objectif d’accomplir l’œuvre que Jésus a confiée à ses disciples.

      Dès juillet 1879, quand le premier numéro de La Tour de Garde est paru, ce périodique contenait une note précisant que ceux qui n’avaient pas les moyens de payer l’abonnement (à l’époque, seulement 50 cents [un demi-dollar] par an) pouvaient recevoir ce journal gratuitement sur simple demande écrite. L’objectif premier était d’aider les personnes à connaître le grand dessein de Jéhovah.

      C’est à cette fin que, depuis 1879, de nombreuses publications sont distribuées gratuitement au public. En 1881, et les années suivantes, environ 1 200 000 exemplaires de Food for Thinking Christians (Nourriture pour les chrétiens réfléchis) ont été diffusés gratuitement. Un grand nombre sous la forme d’un livre de 162 pages; d’autres du format d’un journal. Les années suivantes, quantité de tracts de différents formats ont été distribués, la grande majorité (à vrai dire des centaines de millions d’exemplaires) gratuitement. Le nombre de tracts et d’autres publications diffusés n’a cessé d’augmenter. En 1915, le rapport a montré que 50 000 000 de tracts avaient été imprimés en 30 langues pour être distribués gratuitement dans le monde entier. D’où l’argent nécessaire provenait-​il? En grande partie des offrandes volontaires versées au Fonds de la Société pour les tracts.

      Durant les premières décennies de l’histoire de la Société, certaines publications étaient également laissées contre une contribution aussi modique que possible. Parmi celles-ci figuraient des livres reliés de 350 à 744 pages. Lorsque les colporteurs (comme on appelait alors les prédicateurs à plein temps) de la Société les proposaient au public, ils précisaient le montant de la contribution suggérée. Toutefois, ils n’avaient pas pour objectif de gagner de l’argent, mais de communiquer aux personnes les vérités bibliques fondamentales. Ils voulaient que les gens lisent les publications et en tirent profit.

      Ils étaient prêts à donner la publication (en faisant eux-​mêmes une offrande) si leur interlocuteur était démuni. Cependant, on a remarqué que beaucoup de gens étaient plus enclins à lire une publication quand ils avaient donné quelque chose pour l’obtenir, et leur offrande pouvait bien sûr servir à imprimer d’autres publications. Pourtant, soulignant le fait que les Étudiants de la Bible ne cherchaient pas à gagner de l’argent, le Bulletin, feuillet contenant les instructions de la Société pour la prédication, dans son édition du 1er octobre 1920 (en anglais), disait: “Dix jours après avoir laissé le petit livre [un de 128 pages], retournez voir les gens et assurez-​vous qu’ils l’ont lu. Sinon, demandez-​leur de vous rendre le livre et remboursez-​les. Dites-​leur que vous n’êtes pas un vendeur de livres, mais que vous cherchez à apporter à tous un message de réconfort, et que s’ils ne s’intéressent pas à quelque chose qui les concerne d’aussi près (...) vous préférez mettre le livre entre les mains de personnes qui s’y intéressent.” Les Témoins de Jéhovah n’utilisent plus cette méthode, car ils se sont rendu compte que d’autres membres de la famille pouvaient lire la publication et en tirer profit; cependant, ce qu’ils faisaient à l’époque met en évidence leur véritable objectif.

      Pendant des années, ils ont parlé de la diffusion de leurs publications comme d’une “vente”. Mais cette terminologie prêtait à confusion, et, à partir de 1929, elle a peu à peu été abandonnée. Le terme ne convenait vraiment pas à leur activité, car leur œuvre n’avait rien de commercial. Ils ne cherchaient pas à gagner de l’argent. Ils voulaient prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. C’est pourquoi, en 1943, la Cour suprême des États-Unis a rendu un jugement selon lequel on ne pouvait pas exiger des Témoins de Jéhovah qu’ils obtiennent une licence de colportage pour distribuer leurs publications. Le pouvoir judiciaire canadien a confirmé et repris à son compte le raisonnement développé par la Cour suprême des États-Unis dans les attendus de cette décisionb.

      Dans de nombreux pays, les Témoins de Jéhovah proposaient régulièrement leurs publications en échange d’une contribution. La contribution suggérée était si modique, comparée aux autres livres et journaux, que bien des gens offraient davantage. Cependant, l’organisation a fait de grands efforts pour que cette contribution reste modique et demeure à la portée des millions de gens qui ont peu de moyens, mais qui sont heureux de se procurer la Bible ou une publication biblique. La contribution suggérée n’a pas pour objectif d’enrichir l’organisation des Témoins de Jéhovah.

      Dans tous les pays où l’on assimile la diffusion d’écrits bibliques à une pratique commerciale si le distributeur suggère une contribution en échange de la publication, les Témoins sont heureux de les laisser à quiconque manifeste un intérêt sincère et promet de les lire. Ceux qui veulent faire une offrande pour soutenir l’œuvre d’enseignement de la Bible donnent ce qu’ils veulent. C’est ce qui se fait au Japon, par exemple. En Suisse, récemment encore, les contributions volontaires n’étaient acceptées que jusqu’à concurrence de la somme indiquée pour la publication; si certains voulaient donner plus, les Témoins leur rendaient tout simplement l’argent ou leur donnaient davantage de publications. Leur désir n’était pas de collecter de l’argent, mais de prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.

      Des scandales financiers notoires ayant éclaté dans certaines religions de la chrétienté, et les autorités ayant de plus en plus tendance à considérer les activités religieuses comme une entreprise commerciale, en 1990, les Témoins de Jéhovah ont apporté quelques modifications à leur œuvre pour éviter tout malentendu. Le Collège central a décidé qu’aux États-Unis toutes les publications distribuées par les Témoins — les Bibles, les tracts, les brochures, les périodiques et les auxiliaires bibliques — seraient laissées aux gens sans qu’aucune contribution ne soit suggérée, à la seule condition qu’ils les lisent. L’activité des Témoins de Jéhovah n’a pas un caractère commercial, et cette disposition permet de les différencier davantage encore des autres groupes religieux qui font de la religion un commerce. Évidemment, la plupart des gens savent que l’impression des publications coûte de l’argent, et ceux qui apprécient ce que font les Témoins veulent donner quelque chose pour soutenir leur œuvre. On leur explique que l’œuvre mondiale d’enseignement de la Bible accomplie par les Témoins de Jéhovah est soutenue par des offrandes volontaires. Les offrandes sont acceptées mais ne sont pas réclamées.

      Quand ils participent à la prédication, les Témoins ne le font pas pour un quelconque gain financier. Ils donnent de leur temps et se déplacent à leurs frais. Si quelqu’un manifeste de l’intérêt, ils prennent des dispositions pour revenir chaque semaine lui donner gratuitement une instruction biblique. C’est par amour pour Jéhovah et pour leur prochain qu’ils participent à cette activité, souvent malgré l’indifférence et la franche opposition.

      Les fonds reçus au siège mondial des Témoins de Jéhovah ou à l’une des filiales de la Société ne servent pas à enrichir l’organisation ou un individu, mais à promouvoir la prédication de la bonne nouvelle. En 1922, La Tour de Garde a expliqué qu’en raison de la situation en Europe les livres qui y étaient imprimés par la Société étaient payés principalement par le siège américain, et qu’ils étaient souvent laissés aux gens en échange d’une contribution inférieure au prix de revient. Certes, les Témoins de Jéhovah possèdent maintenant des imprimeries dans de nombreux pays, mais certains de ceux qui reçoivent les publications ne peuvent envoyer des fonds pour couvrir les frais. Les offrandes généreuses des Témoins de Jéhovah des pays nantis permettent de compenser le manque des pays plus pauvres.

      La Société s’est toujours efforcée d’utiliser toutes les ressources dont elle dispose pour promouvoir la prédication de la bonne nouvelle. Ainsi, Charles Russell, président de la Société, a déclaré en 1915: “Notre Société ne cherche pas à épargner des richesses matérielles, c’est plutôt une institution qui dépense son argent. Quoi que la providence divine nous ait permis de recevoir sans sollicitation, nous avons cherché à le dépenser aussi sagement que possible en harmonie avec la Parole et l’esprit du Seigneur. Il y a longtemps, nous avons annoncé que si les fonds venaient à manquer, la Société réduirait proportionnellement ses activités; et que si les fonds augmentaient, la Société développerait ses activités.” C’est exactement ce que la Société a toujours fait.

      Depuis lors et aujourd’hui encore, l’organisation utilise les fonds dont elle dispose pour envoyer des surveillants itinérants fortifier les congrégations et les encourager dans le ministère public. Elle continue d’envoyer des missionnaires et des diplômés de l’École de formation ministérielle dans des pays qui ont des besoins particuliers. Elle se sert aussi des fonds qu’elle reçoit pour envoyer des pionniers spéciaux dans des régions où le message du Royaume n’a été que peu, ou pas du tout, prêché. Comme le montre l’Annuaire des Témoins de Jéhovah 1993, durant l’année de service précédente, 45 218 257,56 dollars ont été dépensés de cette façon.

      Personne ne sert pour un gain personnel

      L’œuvre des Témoins de Jéhovah ne procure aucun profit financier aux membres du Collège central, aux administrateurs de ses associations enregistrées légalement, ou à d’autres individus exerçant des responsabilités dans l’organisation.

      L’un de ses collaborateurs a écrit à propos de Charles Russell, président de la Société pendant plus de 30 ans: “Pour déterminer si sa ligne de conduite était en harmonie avec les Écritures, et aussi pour démontrer sa propre sincérité, Russell décida de mettre à l’épreuve l’approbation du Seigneur. Dans ce but, il procéda comme suit: 1) il consacra sa vie à cette cause; 2) il engagea toute sa fortune pour faire progresser cette œuvre; 3) il refusa d’instituer des collectes dans les assemblées et conférences; 4) il fit dépendre l’œuvre d’offrandes volontaires, non sollicitées, pour assurer la continuation du travail après l’épuisement de sa fortune.”

      Loin de s’enrichir par ses activités religieuses, Charles Russell a dépensé toutes ses ressources dans l’œuvre du Seigneur. Après sa mort, La Tour de Garde a écrit: “Il a mis toute sa fortune personnelle au service de la cause à laquelle il a consacré sa vie. Il recevait la somme de 11 dollars par mois pour ses dépenses personnelles. Il est mort sans laisser aucun bien derrière lui.”

      À propos de ceux qui poursuivraient l’œuvre de la Société, frère Russell a précisé dans ses dernières volontés: “Quant à la rémunération, je pense qu’il est sage de garder la ligne de conduite suivie jusque-​là par la Société, c’est-à-dire que personne ne sera payé. Les dépenses raisonnables seules seront remboursées à ceux qui, d’une manière ou d’une autre, travaillent pour la Société.” Ceux qui serviraient dans les Béthels, les bureaux et les imprimeries de la Société, ainsi que ses représentants itinérants, seraient nourris, logés et recevraient une somme modique en remboursement de leurs frais — suffisante pour leurs besoins immédiats, mais “pas une allocation (...) pour mettre de l’argent de côté”. Le même principe est appliqué aujourd’hui.

      Ceux qui sont acceptés pour accomplir un service spécial à plein temps au siège mondial des Témoins de Jéhovah doivent faire vœu de pauvreté. C’est le cas des membres du Collège central et de tous les autres membres de la famille du Béthel. Cela ne veut pas dire qu’ils mènent une vie morne, dénuée de tout confort, mais qu’ils bénéficient tous, sans distinction, d’une nourriture simple, d’un logement modeste et de la petite somme en remboursement des frais qui est accordée à chacun de ceux qui accomplissent ce service.

      Ainsi, l’organisation réalise son œuvre en comptant entièrement sur l’aide de Dieu. Les Témoins de Jéhovah sont heureux de mettre leurs ressources au service de l’œuvre que Jéhovah, leur Père céleste, leur a confiée, et ils le font non par contrainte, mais parce qu’ils appartiennent à une véritable famille spirituelle de frères, sur toute la terre.

      [Notes]

      a Voir La Tour de Garde de septembre 1945, pp. 14, 15; 15 décembre 1987, pp. 19, 20.

      b Murdock contre État de Pennsylvanie, 319 U.S. 105 (1943); Odell contre Trepanier, 95 C.C.C. 241 (1949).

      [Entrefilet, page 340]

      ‘Les demandes d’argent ne sont ni autorisées ni approuvées par la Société.’

      [Entrefilet, page 342]

      L’accent est mis sur l’importance de faire connaître la vérité à autrui.

      [Entrefilet, page 343]

      Un exposé complet et honnête des faits.

      [Entrefilet, page 344]

      Les congrégations s’aident mutuellement pour disposer des Salles du Royaume nécessaires.

      [Entrefilet, page 345]

      La plupart des offrandes viennent de personnes qui ont des revenus modestes.

      [Entrefilet, page 348]

      De nombreuses publications sont distribuées gratuitement. — Qui les paie?

      [Entrefilet, page 349]

      Ils sont heureux de laisser des publications à quiconque manifeste un intérêt sincère et promet de les lire.

      [Entrefilet, page 350]

      Qu’advient-​il de l’argent reçu en offrande?

      [Entrefilet, page 351]

      “Il a mis toute sa fortune personnelle au service de la cause à laquelle il a consacré sa vie.”

      [Encadré, page 341]

      Dieu ne mendie pas

      “Celui qui dit: ‘Si j’avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde est à moi, et tout ce qui le remplit. (...) Je ne prendrai pas un taureau de ta maison, ni des boucs de tes bergeries. Car tous les animaux de la forêt sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers’ (Ps. 50:12, 9, 10 [Sg]), est capable de mener à bien sa grande œuvre sans mendier des fonds auprès du monde ou de ses enfants. Il n’obligera jamais non plus ses enfants à sacrifier quoi que ce soit à son service, ni n’acceptera de leur part aucune offrande qui ne soit volontaire et faite avec joie.” — “La Tour de Garde” de septembre 1886, page 6 (en anglais).

      [Encadré, page 347]

      Pas toujours des offrandes d’argent

      Les Témoins de l’extrême nord du Queensland ont préparé et envoyé sur le site de construction de la Société Watch Tower, à Sydney, l’équivalent de quatre semi-remorques de bois, pour une valeur d’environ 400 000 francs français.

      Lors de l’agrandissement de l’imprimerie de la Société Watch Tower à Elandsfontein, en Afrique du Sud, un frère indien a téléphoné pour demander si la filiale aimerait recevoir à titre d’offrande 500 sacs de ciment (de 50 kilos chacun). C’était au moment même où il y avait une pénurie dans le pays. D’autres ont proposé leurs camions à la Société. Une sœur africaine a payé une entreprise pour qu’elle livre 15 mètres cubes de sable.

      Aux Pays-Bas, lors de la construction à Emmen de nouveaux bâtiments pour la filiale, d’énormes quantités d’outils et de vêtements de travail ont été offerts. Une sœur, très malade, a tricoté, pour l’hiver, une paire de chaussettes de laine pour chacun des travailleurs.

      Lors de la construction des bureaux et de l’imprimerie à Lusaka, en Zambie, on a pu acheter des matériaux avec les fonds envoyés par les Témoins d’autres pays. Les matériaux et l’équipement qui n’étaient pas disponibles sur le plan local ont été envoyés comme offrandes et sont arrivés par camion en Zambie.

      En 1977, en Équateur, un Témoin a offert à la Société un terrain de 34 hectares. C’est là qu’une Salle d’assemblées et un nouveau Béthel ont été construits.

      Les Témoins du Panama ont ouvert leurs maisons aux travailleurs volontaires; quelques-uns, qui possédaient des minibus, ont fourni le moyen de locomotion; d’autres encore ont participé à la confection des 30 000 repas qui ont été servis sur les lieux de la construction.

      En Suède, une congrégation a confectionné et expédié 4 500 petits pains pour ceux qui travaillaient sur le projet de construction à Arboga. D’autres ont envoyé du miel, des fruits et de la confiture. Un fermier, qui n’était pas Témoin, habitant près du chantier, y a fait parvenir deux tonnes de carottes.

  • Quelques vues des principales filiales des Témoins de Jéhovah
    Les Témoins de Jéhovah, prédicateurs du Royaume de Dieu
    • Quelques vues des principales filiales des Témoins de Jéhovah

      LE SIÈGE MONDIAL DES TÉMOINS DE JÉHOVAH

      [Illustration, pages 352, 353]

      L’activité mondiale des Témoins de Jéhovah est dirigée de Brooklyn (New York, USA) depuis 1909. Ces bâtiments abritent les bureaux du siège mondial depuis 1980.

      [Illustration, page 352]

      Centre d’enseignement de la Société Watchtower, à Patterson (New York) (en cours de construction en 1992).

      [Illustrations, page 353]

      Certains des immeubles où logent les milliers de membres du siège mondial.

      [Illustrations, page 354]

      Anciens hôtels de Brooklyn rénovés pour loger 1 476 autres volontaires.

      [Illustrations, page 354]

      Logements de la famille du Béthel à Wallkill (New York).

      [Illustrations, pages 354, 355]

      Dans ces bâtiments d’imprimerie (à Brooklyn, New York) sont produits des Bibles, des livres et des brochures en 180 langues destinés à être diffusés dans le monde entier.

      [Illustrations, page 356]

      Dans ce bâtiment, à Brooklyn, on produit chaque année des millions d’enregistrements bibliques sur cassettes. C’est également là que l’expédition est organisée. Chaque année, plus de 15 000 tonnes de publications bibliques et d’autres articles sont expédiées vers toutes les régions du globe.

      [Illustrations, page 356]

      Dans cette imprimerie située à la Ferme de la Société Watchtower, près de Wallkill (New York), on imprime chaque année des centaines de millions d’exemplaires de “La Tour de Garde” et de “Réveillez-vous!” en 14 langues.

      Les Témoins de Jéhovah et les associations qu’ils ont constituées disposent de bureaux et d’imprimeries dans de nombreux pays. Les photographies reproduites aux pages suivantes montrent bon nombre de ces locaux, mais pas tous. Les bâtiments en construction en 1992 sont représentés par des dessins en perspective. Les chiffres indiqués sont ceux de 1992.

      AMÉRIQUE DU NORD ET ANTILLES

      ALASKA

      [Illustration, page 357]

      Un accueil chaleureux attend les visiteurs de la filiale de la Société. Bien que la température descende parfois à - 50 °C en Alaska, les Témoins de Jéhovah prêchent de maison en maison, comme ailleurs.

      [Illustration, page 357]

      Cet avion sert à transporter des proclamateurs du Royaume jusque dans les parties reculées du territoire.

      BAHAMAS

      [Illustration, page 357]

      Des publications de la Société Watch Tower étaient déjà entrées aux Bahamas en 1901. La prédication est devenue régulière en 1926. Depuis, plus de 4 600 000 écrits bibliques ont été diffusés sur les îles dont on s’occupe maintenant à partir de ces bureaux.

      BARBADE

      [Illustrations, page 358]

      Plus de 140 groupements religieux se réclament du christianisme à la Barbade. Depuis 1905, les Témoins de Jéhovah aident les habitants à considérer par eux-​mêmes ce que la Bible enseigne.

      BÉLIZE

      [Illustrations, page 358]

      Environ la moitié de la population du Bélize vit en zone rurale. Pour atteindre certains villages situés à l’intérieur des terres, les Témoins de Jéhovah entreprennent chaque année de longues marches munis de sacs à dos et de sacoches.

      COSTA RICA

      [Illustration, page 358]

      La Société a ouvert une filiale au Costa Rica en 1944. Depuis les années 50, les Costariciens qui pratiquent le vrai culte se comptent par milliers.

      RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

      [Illustrations, page 359]

      Des publications de la Société Watch Tower ont été distribuées dès 1932. Toutefois, c’est seulement en 1945, quand les missionnaires en photo à gauche sont arrivés, que les personnes bien disposées ont commencé à être personnellement enseignées. Ces dernières années, des dizaines de milliers de personnes ayant exprimé le désir d’étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah, il a fallu construire ces locaux pour la filiale.

      SALVADOR

      [Illustrations, page 359]

      Le témoignage a été donné dans une certaine mesure en 1916. Cependant, c’est en 1945 que pour la première fois au Salvador un homme s’est fait baptiser (on le voit ici). Depuis, des milliers d’autres personnes se sont mises à servir Jéhovah.

      GUADELOUPE

      [Illustrations, page 359]

      La proportion du nombre de proclamateurs par rapport à la population du territoire dont s’occupe cette filiale est l’une des plus élevées au monde. Beaucoup de Guadeloupéens font bon accueil à la bonne nouvelle.

      CANADA

      [Illustration, pages 360, 361]

      La filiale du Canada dirige la prédication de la bonne nouvelle dans le deuxième pays au monde pour ce qui est de la superficie. Plus de 100 000 prédicateurs du Royaume y prêchent avec zèle.

      Bâtiment administratif (vue recouvrant en partie une photo des locaux actuels de la filiale).

      [Illustration, page 360]

      Territoires du Nord-Ouest.

      [Illustration, page 360]

      Camps de bûcherons en Colombie britannique.

      [Illustration, page 360]

      Ranchs dans l’Alberta.

      [Illustration, page 361]

      Au Québec (province francophone).

      [Illustration, page 361]

      Provinces Maritimes.

      GUATEMALA

      [Illustrations, page 360]

      Bien que la langue officielle soit l’espagnol au Guatemala, on y parle de nombreuses langues indiennes complexes. La filiale de la Société fait tout pour que chacun puisse entendre parler du Royaume de Dieu dans ce pays.

      HAÏTI

      [Illustrations, page 361]

      Les Témoins de Jéhovah d’Haïti éprouvent une grande joie à servir Jéhovah, malgré les conditions souvent difficiles dans lesquelles ils vivent.

      HONDURAS

      [Illustrations, page 362]

      Depuis 1916, on a consacré plus de 23 000 000 d’heures à enseigner la Bible aux habitants de ce pays. Les Témoins de Jéhovah ont également dû apprendre à lire et à écrire à certaines personnes (comme on le voit ici) pour qu’elles puissent étudier par elles-​mêmes la Parole de Dieu.

      JAMAÏQUE

      [Illustrations, page 362]

      Des centaines de Jamaïquains se sont voués à Jéhovah pour le servir à l’époque où le rassemblement des futurs héritiers du Royaume céleste était en cours. Depuis 1935, des milliers d’autres ont eux aussi entrepris de prêcher le message du Royaume. On construit ces locaux pour la filiale afin de satisfaire leurs besoins spirituels.

      ÎLES SOUS-LE-VENT (ANTIGUA)

      [Illustration, page 362]

      En 1914, la bonne nouvelle était déjà prêchée sur les îles dont cette filiale s’occupe maintenant. Depuis, les habitants de cette partie de la terre ont été invités à de multiples reprises à ‘prendre de l’eau de la vie, gratuitement’. — Rév. 22:17.

      MEXIQUE

      [Illustration, page 363]

      Centre d’enseignement biblique que les Témoins de Jéhovah sont en train de construire au Mexique.

      [Illustration, page 363]

      Bâtiments administratifs utilisés en 1992.

      [Illustrations, page 363]

      Les publications bibliques imprimées ici sont destinées aux plus de 410 000 Témoins zélés du Mexique et d’autres pays hispanophones proches.

      [Illustration, page 363]

      Entre 1986 et 1992, plus de 10 % des études bibliques dirigées dans le monde l’étaient dans ce pays, la plupart avec des familles entières.

      [Graphique, page 363]

      (Voir la publication)

      Études bibliques au Mexique

      500 000

      250 000

      1950 1960 1970 1980 1992

      MARTINIQUE

      [Illustrations, page 364]

      Des graines de vérité y ont été semées dès 1946. Cependant, c’est quand Xavier et Sara Noll (ici en photo) sont arrivés de France en 1954 et ont pu s’y installer que l’intérêt suscité a été entretenu. En 1992, plus de 3 200 personnes participaient avec eux à la proclamation du message du Royaume.

      ANTILLES NÉERLANDAISES (CURAÇAO)

      [Illustrations, page 364]

      Vingt-trois missionnaires ont été envoyés dans le territoire dont s’occupe cette filiale. Deux d’entre eux (ici en photo), qui faisaient partie du premier groupe arrivé en 1946, y accomplissaient encore leur activité en 1992.

      NICARAGUA

      [Illustration, page 364]

      À partir de 1945, année où des missionnaires sont arrivés, le nombre des Témoins de Jéhovah a commencé à s’accroître. En 1992, leur nombre s’élevait à plus de 9 700. Et il y a maintenant dans ce pays beaucoup plus de gens désireux d’étudier la Bible que de Témoins.

      PANAMA

      [Illustrations, page 365]

      Depuis la fin du XIXe siècle, on aide les Panaméens à apprendre les exigences divines auxquelles il faut se soumettre pour obtenir la vie éternelle.

      PORTO RICO

      [Illustration, page 365]

      Depuis 1930, à Porto Rico, on a diffusé plus de 83 000 000 de publications bibliques et effectué 25 000 000 de nouvelles visites pour apporter une aide supplémentaire aux personnes intéressées par le message. Le travail de traduction accompli ici permet aux quelque 350 000 000 de personnes qui parlent espagnol dans le monde de disposer de publications bibliques dans cette langue.

      TRINITÉ

      [Illustrations, page 365]

      En 1912, on proclamait déjà intensément la bonne nouvelle à la Trinité. Dans ce pays, de nombreux Témoins, dont ces trois sœurs formées à l’École de Galaad, consacrent tout leur temps à cette activité.

      AMÉRIQUE DU SUD

      ARGENTINE

      [Illustrations, page 366]

      C’est en 1924 que, pour la première fois, un prédicateur du Royaume a été envoyé dans ce pays. Plus tard, une aide précieuse a été apportée par des missionnaires formés à Galaad, dont Charles Eisenhower (en photo ci-contre), qui est arrivé avec sa femme en 1948. En 1992, la direction de l’œuvre était assurée à partir de ces locaux, où l’on imprimait également des publications bibliques pour les plus de 96 000 Témoins de Jéhovah argentins. On expédiait aussi des publications pour les plus de 44 000 Témoins du Chili.

      BOLIVIE

      [Illustrations, page 367]

      Les Boliviens entendent le message du Royaume depuis 1924. Des milliers d’entre eux apprécient de recevoir des publications bibliques et de bénéficier régulièrement d’une étude biblique à domicile.

      CHILI

      [Illustrations, page 367]

      En 1919, il y avait des publications de la Société Watch Tower au Chili. L’activité de prédication dirigée par la filiale de ce pays s’étend maintenant des prairies venteuses du sud où l’on élève des moutons jusqu’aux mines du nord, et de la cordillère des Andes jusqu’à l’océan.

      ÉQUATEUR

      [Illustrations, page 367]

      Une aide précieuse a été apportée en Équateur par les plus de 870 Témoins (deux d’entre eux sont ici en photo) qui ont quitté leur pays pour se rendre là où le besoin en prédicateurs était particulièrement grand. Cette filiale aide maintenant plus de 22 000 personnes qui louent avec zèle Jéhovah.

      BRÉSIL

      [Illustrations, pages 368, 369]

      En 1992, quand on a agrandi les bureaux, l’imprimerie et les bâtiments résidentiels du Béthel du Brésil, les Témoins de Jéhovah étaient plus de 335 000 et baptisaient plus de 27 000 disciples par an dans ce pays. Cette imprimerie produit aussi des publications destinées à être diffusées en Bolivie, au Paraguay et en Uruguay.

      [Illustrations, page 369]

      Deux immenses stades utilisés pour une assemblée internationale de Témoins de Jéhovah à São Paulo en 1990; on avait prévu plus de 100 autres assemblées à l’intention de ceux qui s’intéressaient au message un peu partout dans le pays.

      [Graphique, page 369]

      (Voir la publication)

      Prédicateurs du Royaume au Brésil

      300 000

      200 000

      100 000

      1950 1960 1970 1980 1992

      GUYANA

      [Illustrations, page 368]

      La Société a une filiale en Guyana depuis 1914. Les Témoins ont pénétré profondément dans l’intérieur des terres et se sont efforcés de donner à chacun la possibilité d’entendre la bonne nouvelle. Bien que ce pays compte moins d’un million d’habitants, ils y ont consacré plus de 10 000 000 d’heures à l’œuvre de prédication et d’enseignement.

      PARAGUAY

      [Illustrations, page 369]

      La prédication de la bonne nouvelle était en cours au Paraguay au milieu des années 20. Depuis 1946, 112 missionnaires formés à Galaad ont participé à l’œuvre de témoignage dans ce pays. Pour prêcher aux Paraguayens ne parlant ni l’espagnol ni le guarani, d’autres Témoins encore sont venus volontairement de divers pays...

      d’Allemagne.

      de Corée.

      du Japon.

      COLOMBIE

      [Carte/Illustrations, pages 370, 371]

      Dès 1915, un homme qui s’intéressait au message a reçu une publication de la Société Watch Tower par la poste en Colombie. En 1992, on imprimait dans ces locaux des publications bibliques destinées aux plus de 184 000 évangélisateurs de Colombie, d’Équateur, du Panama, du Pérou et du Venezuela.

      [Carte]

      (Voir la publication)

      COLOMBIE

      PÉROU

      ÉQUATEUR

      PANAMA

      VENEZUELA

      PÉROU

      [Illustration, page 370]

      Dès 1924, un Étudiant de la Bible de passage dans ce pays y a distribué des écrits bibliques. La première congrégation péruvienne a vu le jour 21 ans plus tard. Maintenant, le Pérou compte plus de 43 000 prédicateurs du Royaume de Dieu.

      [Illustration, page 370]

      Des pionniers prêchent en haute montagne, dans les Andes.

      SURINAME

      [Illustrations, page 371]

      La formation du premier groupe d’étude dans ce pays remonte à 1903 environ. Aujourd’hui, la filiale a besoin de ces locaux pour s’occuper des congrégations dispersées dans l’ensemble du pays — dans la forêt vierge, en campagne et en ville.

      URUGUAY

      [Illustrations, page 372]

      Depuis 1945, plus de 80 missionnaires ont contribué à ce que le Royaume soit proclamé en Uruguay. Les sœurs missionnaires qu’on voit ici prêchent dans ce pays depuis les années 50. En 1992, plus de 8 600 Témoins uruguayens servaient Jéhovah à leurs côtés.

      VENEZUELA

      [Illustration, page 372]

      On a distribué quelques publications de la Société Watch Tower au Venezuela au milieu des années 20. Dix ans plus tard, deux pionnières (une mère et sa fille) venues des États-Unis y ont inauguré une période de prédication zélée. Elles ont parcouru la capitale à de nombreuses reprises et sont aussi allées prêcher dans diverses villes du pays. Il y a maintenant plus de 60 000 Témoins actifs au Venezuela.

      [Illustration, page 372]

      Arène de Valencia où une foule de 74 600 personnes s’est réunie à l’occasion d’une assemblée spéciale en 1988.

      EUROPE ET MÉDITERRANÉE

      AUTRICHE

      [Illustration, page 373]

      Dès les années 1890, plusieurs Autrichiens ont eu la possibilité de connaître la bonne nouvelle. Depuis les années 20, on enregistre un accroissement modeste mais régulier du nombre des personnes qui louent Jéhovah dans ce pays.

      [Illustration, page 373]

      Plus de 270 congrégations se réunissent dans les Salles du Royaume disséminées dans toute l’Autriche.

      BELGIQUE

      [Illustrations, page 373]

      La Belgique est devenue l’un des carrefours du monde. Pour y toucher les populations d’origines diverses, cette filiale distribue des publications bibliques en plus de 100 langues.

      GRANDE-BRETAGNE

      [Illustrations, page 374]

      C’est des bureaux de cette filiale qu’est dirigée l’activité des plus de 125 000 Témoins de Jéhovah de Grande-Bretagne. Des Témoins originaires de ce pays ont été envoyés dans d’autres pays européens, ainsi qu’en Afrique, en Amérique du Sud, en Australie, en Extrême-Orient et sur des îles pour y répandre le message du Royaume.

      “IBSA House”

      “Watch Tower House”

      [Illustrations, page 374]

      Ici, des publications bibliques sont imprimées en anglais, en maltais, en goujrati et en swahili.

      [Illustration, page 374]

      Le bureau du service s’occupe des plus de 1 300 congrégations de Grande-Bretagne.

      [Illustrations, page 374]

      On envoie des publications dans toutes les parties de l’Angleterre, de l’Écosse, du Pays de Galles, de l’Irlande et de Malte, ainsi qu’en certains endroits d’Afrique et des Antilles.

      FRANCE

      [Illustrations, page 375]

      C’est dans les locaux de la filiale de France que sont traduites et photocomposées toutes les publications imprimées dans le monde à l’intention des francophones (ils sont plus de 120 000 000 en tout). On imprime ici régulièrement des publications en diverses langues et on les expédie en Europe, en Afrique, au Proche-Orient, dans l’océan Indien et dans l’océan Pacifique.

      Imprimerie et bureaux, à Louviers.

      Traduction

      Photocomposition

      [Illustration, page 375]

      Bureaux et logements, à Boulogne-Billancourt.

      [Illustration, page 375]

      Bâtiment résidentiel pour la famille du Béthel, à Incarville.

      ALLEMAGNE

      [Illustrations, pages 376, 377]

      Bien que sous le régime nazi leurs ennemis aient cherché à les faire disparaître, les Témoins de Jéhovah d’Allemagne n’ont pas renié leur foi. Depuis 1946, ils ont consacré plus de 646 000 000 d’heures à proclamer la vérité biblique dans tout le pays.

      Locaux ajoutés à Selters/Taunus.

      [Illustration, page 376]

      Dans cette filiale installée à Selters/Taunus, non seulement on traduit les publications bibliques en allemand, mais on les imprime en plus de 40 langues.

      [Illustration, page 377]

      On expédie régulièrement dans plus de 20 pays un grand nombre de publications produites ici; on imprime les périodiques en de nombreuses langues et on les envoie dans plus de 30 pays.

      [Illustration, page 377]

      La Société se sert de ses propres camions pour livrer les publications dans toute l’Allemagne.

      CHYPRE

      [Illustration, page 376]

      La bonne nouvelle était prêchée aux habitants de Chypre peu après la mort de Jésus Christ (Actes 4:32-37; 11:19; 13:1-12). La prédication a repris sur cette île de nos jours, et un témoignage complet continue d’être donné sous la direction de cette filiale.

      DANEMARK

      [Illustrations, page 377]

      Depuis les années 1890, un grand témoignage est donné au Danemark. On imprime ici des publications bibliques non seulement en danois, mais aussi en féroïen, en groenlandais et en islandais.

      Vue aérienne de la filiale (en médaillon, l’entrée).

      ITALIE

      [Illustrations, pages 378, 379]

      C’est ici que sont traduites et imprimées les publications bibliques en italien. Cette filiale imprime et relie des livres destinés à être utilisés en Italie et dans d’autres pays proches.

      Vues des bâtiments de la filiale, près de Rome.

      [Illustration, page 379]

      Lorsqu’elles ont découvert ce que la Bible dit vraiment, des dizaines de milliers de personnes se sont jointes aux Témoins de Jéhovah.

      [Illustration, page 379]

      Malgré l’hostilité incessante de l’Église catholique, les Témoins de Jéhovah italiens ont consacré depuis 1946 plus de 550 000 000 d’heures à rendre visite à leurs semblables pour leur parler de la Bible. Grâce à leur activité, il y a maintenant 194 000 adorateurs actifs de Jéhovah en Italie.

      FINLANDE

      [Illustration, page 378]

      C’est en 1906 que la vérité biblique a été introduite en Finlande par des prédicateurs venus de Suède. Depuis, on la fait connaître dans tous les coins et recoins du pays, même au delà du cercle arctique. De nombreux Finlandais ont reçu à l’École de Galaad une formation pour aller prêcher là où l’on aurait besoin d’eux dans le monde. D’autres sont allés d’eux-​mêmes prêcher dans des pays où le besoin en prédicateurs était particulièrement grand.

      ISLANDE

      [Illustration, page 379]

      En Islande, où la population n’est que de 260 000 âmes, plus de 1 620 000 publications bibliques ont été distribuées pour aider les habitants à choisir la vie. Plus de 260 d’entre eux servent maintenant Jéhovah, le vrai Dieu.

      [Illustration, page 379]

      Georg Lindal, qui a été pionnier ici de 1929 à 1953; durant la plus grande partie de cette période, il était le seul Témoin dans le pays.

      GRÈCE

      [Illustration, page 380]

      L’apôtre Paul a été l’un des premiers à proclamer la bonne nouvelle en Grèce (Actes 16:9-14; 17:15; 18:1; 20:2). Bien que l’Église orthodoxe grecque persécute avec acharnement les Témoins de Jéhovah depuis de nombreuses années, il y a maintenant plus de 24 000 Témoins fidèles dans ce pays. Les locaux de la filiale que l’on voit ici se trouvent à une soixantaine de kilomètres au nord d’Athènes.

      [Illustration, page 380]

      Prédication à Athènes.

      [Illustration, page 380]

      Photo prise en 1990 pendant une manifestation menée par le clergé contre les Témoins.

      IRLANDE

      [Illustration, page 380]

      Pendant de nombreuses années le message de la Bible n’a pas éveillé beaucoup d’intérêt en Irlande. Le clergé s’y est opposé avec virulence. Mais après une centaine d’années de prédication assidue, on rentre maintenant une abondante moisson spirituelle dans ce pays.

      Bâtiment de la filiale à Dublin.

      [Illustration, page 380]

      Deux pionnières de longue date en train de prêcher.

      POLOGNE

      [Illustration, page 381]

      Ces locaux servent à combler les besoins des plus de 100 000 Témoins de Pologne. De 1939 à 1945, leur culte a été interdit, mais leur nombre est passé de 1 039 en 1939 à 6 994 en 1946. Ils étaient 18 116 quand ils ont de nouveau été frappés d’interdiction en 1950; mais peu après la levée de cette interdiction en 1989, les rapports ont montré qu’ils étaient plus de 91 000.

      [Illustrations, page 381]

      Pendant des années, ils ont tenu de petits rassemblements dans les bois; maintenant, lors de leurs assemblées, ils remplissent les plus grands stades du pays — et plus d’un à la fois.

      Poznań (1985)

      LUXEMBOURG

      [Illustration, page 382]

      Le Luxembourg est l’un des pays d’Europe minuscules. Toutefois, depuis environ 70 ans le message du Royaume est prêché là aussi. Avant la Seconde Guerre mondiale notamment, des Témoins sont venus de France, d’Allemagne et de Suisse pour y apporter leur aide.

      PAYS-BAS

      [Illustrations, page 382]

      L’activité des plus de 32 000 Témoins zélés des Pays-Bas est dirigée à partir de cette filiale, à Emmen. On y traduit toutes les publications en néerlandais. C’est également cette filiale qui s’occupe en grande partie de la duplication des cassettes vidéo à caractère biblique pour les pays européens.

      NORVÈGE

      [Illustrations, page 383]

      Il y a cent ans, un Norvégien qui avait émigré en Amérique et y avait découvert les vérités bibliques a rapporté la bonne nouvelle dans sa ville d’origine. Depuis, les Témoins de Jéhovah ne cessent de parcourir le pays pour faire connaître le Royaume de Dieu.

      PORTUGAL

      [Illustration, page 383]

      Pendant des dizaines d’années après la signature du concordat entre le gouvernement et le Vatican, la police a arrêté les Témoins et expulsé leurs missionnaires. Mais les prédicateurs qui restaient ont continué à se réunir pour pratiquer leur culte et à prêcher, et leur nombre a augmenté. Finalement, en 1974, ils ont obtenu la reconnaissance officielle de leur œuvre.

      Cette filiale dirige l’activité des plus de 40 000 Témoins portugais. Elle apporte aussi une aide précieuse aux pays africains qui avaient des liens étroits avec le Portugal.

      [Illustration, page 383]

      Assemblée internationale à Lisbonne en 1978.

      SUÈDE

      [Illustration, page 383]

      Les Témoins de Jéhovah prêchent en Suède depuis plus d’un siècle. Au cours des dix dernières années, ils ont consacré plus de 38 000 000 d’heures à cette activité. Dans ce pays, de nombreuses congrégations tiennent maintenant leurs réunions dans une langue autre que le suédois (en tout, plus d’une dizaine de langues étrangères).

      [Illustration, page 383]

      Pour aider des gens de toutes origines vivant en Suède, des publications sont disponibles en 70 langues.

      ESPAGNE

      [Illustration, page 384]

      Cette filiale s’occupe des plus de 92 000 Témoins espagnols. Elle imprime “La Tour de Garde” et “Réveillez-vous!” pour l’Espagne et le Portugal. Malgré les efforts continuels du clergé catholique pour inciter l’État à faire cesser l’activité des Témoins de Jéhovah, ceux-ci communiquaient les vérités bibliques aux Espagnols depuis 1916. Finalement, en 1970, alors qu’ils étaient plus de 11 000, leur activité a été officiellement reconnue. Ils sont aujourd’hui huit fois plus nombreux.

      [Illustration, page 384]

      Désormais, plus de 1 100 congrégations se réunissent librement dans les Salles du Royaume disséminées dans tout le pays.

      SUISSE

      [Illustration, page 384]

      La Société Watch Tower a une filiale en Suisse depuis 1903. C’est dans ce pays qu’elle a ouvert une de ses premières imprimeries européennes. Ici, à Thoune, pendant de nombreuses années cette filiale a imprimé des périodiques à l’intention de dizaines d’autres pays.

      AFRIQUE

      BÉNIN

      [Illustration, page 385]

      Le Bénin est un creuset humain où se côtoient une soixantaine de groupes ethniques parlant 50 dialectes. Lorsque des milliers de Béninois se sont affranchis de leur ancienne religion, les féticheurs et le clergé de la chrétienté sont devenus furieux. Cependant, les vagues de persécution répétées ne sont pas parvenues à empêcher l’expansion du vrai culte dans ce pays.

      [Illustration, page 385]

      Assemblée tenue en 1990.

      RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

      [Illustration, page 385]

      Le message du Royaume y a pénétré dès 1947. Un homme qui avait assisté en dehors du pays à quelques réunions des Témoins a parlé à son entourage de ce qu’il avait appris. Un groupe d’étude a bientôt vu le jour et ses membres se sont rapidement mis à prêcher. Le nombre des adorateurs de Jéhovah s’est ensuite accru.

      CÔTE D’IVOIRE

      [Illustrations, page 386]

      Des missionnaires formés à Galaad ont contribué à introduire le vrai culte dans ce pays d’Afrique occidentale en 1949. Ils ont été plus d’une centaine à y prêcher. Actuellement, les Témoins consacrent chaque année plus d’un million d’heures à rechercher les personnes éprises de vérité dans le territoire dont s’occupe cette filiale.

      GHANA

      [Illustration, pages 386, 387]

      C’est en 1924 que la prédication de la bonne nouvelle a débuté au Ghana. Cette filiale, installée à Accra, dirige maintenant l’activité de plus de 640 congrégations. Elle s’occupe aussi de la traduction et de l’impression de publications bibliques en éwé, en ga et en twi.

      [Illustration, page 387]

      Réunion dans la Salle du Royaume contiguë au bâtiment de la filiale.

      KENYA

      [Carte/Illustration, page 387]

      En 1931, deux Témoins de Jéhovah sont venus d’Afrique du Sud pour prêcher au Kenya. Depuis 1963, la filiale du Kenya a dirigé par périodes l’œuvre d’évangélisation dans de nombreux autres pays d’Afrique orientale (voir la carte ci-dessous). Les assemblées internationales tenues au Kenya en 1973, en 1978 et en 1985 ont contribué au témoignage qui a été donné.

      [Carte]

      (Voir la publication)

      KENYA

      OUGANDA

      SOUDAN

      ÉTHIOPIE

      DJIBOUTI

      SOMALIE

      YÉMEN

      SEYCHELLES

      TANZANIE

      BURUNDI

      RWANDA

      [Illustrations, page 387]

      Assemblée de Nairobi (1978).

      NIGERIA

      [Illustrations, pages 388, 389]

      La bonne nouvelle est prêchée dans ce pays depuis le début des années 20. Des évangélisateurs originaires du Nigeria ont également été envoyés dans d’autres parties de l’Afrique occidentale, mais on continue d’imprimer ici des publications bibliques pour les pays voisins. Au Nigeria lui-​même, les Témoins de Jéhovah ont mis plus de 28 000 000 d’écrits entre les mains des gens pour les aider à comprendre la Parole de Dieu.

      [Illustration, page 388]

      Le Bureau du service dirige l’activité des plus de 160 000 proclamateurs du Royaume au Nigeria.

      [Illustration, page 389]

      Assemblée de Calabar, au Nigeria (1990).

      LIBERIA

      [Illustration, page 388]

      La foi des Libériens qui sont devenus Témoins de Jéhovah a subi de nombreuses épreuves: lors du rejet des superstitions locales, lors du renoncement à la polygamie, à l’occasion de persécutions infligées par les autorités qui avaient été mal informées à leur sujet, enfin quand ils se sont retrouvés au milieu de groupes ethniques et politiques en guerre. Malgré tout, le vrai culte continue à unir des gens de toutes origines dans ce pays.

      MAURICE

      [Illustrations, page 389]

      Dès 1933, des Témoins zélés sont venus d’Afrique du Sud pour prêcher sur cette île de l’océan Indien. Il s’y trouve maintenant plus d’un millier de Témoins qui exhortent leurs semblables à rechercher Jéhovah pour qu’il les protège quand il détruira l’actuel système méchant. — Soph. 2:3.

      AFRIQUE DU SUD

      [Illustration, page 390]

      La Société Watch Tower a une filiale en Afrique du Sud depuis plus de 80 ans. Des évangélisateurs zélés originaires de ce pays ont fait beaucoup pour répandre le message du Royaume en Afrique australe et orientale. Dans le territoire dont cette filiale s’occupait auparavant (où il y avait 14 674 proclamateurs du Royaume en 1945), on dénombre maintenant plus de 300 000 Témoins de Jéhovah actifs.

      [Illustrations, page 391]

      Plus de 110 traducteurs travaillent sous la direction de cette filiale pour préparer les publications bibliques en 16 langues africaines.

      [Illustration, page 391]

      On imprime ici des publications en plus de 40 langues.

      SÉNÉGAL

      [Illustrations, page 390]

      Bien que ce pays compte peu de Témoins, la filiale fait tout pour que les habitants de chaque ville, les membres de chaque groupe ethnique et les fidèles de chaque religion aient la possibilité d’entendre le message réconfortant de la Bible, et ce non seulement au Sénégal mais aussi dans les pays voisins.

      SIERRA LEONE

      [Illustration, page 391]

      C’est en 1915 que la prédication de la bonne nouvelle a débuté en Sierra Leone. À certains moments, l’accroissement a été lent. Mais lorsque ceux qui ne respectaient pas les normes élevées de Jéhovah ont été ôtés de son peuple et que ceux qui ne le servaient pas avec de bons mobiles s’en sont retirés, les serviteurs fidèles de Jéhovah ont alors prospéré sur le plan spirituel.

      ZAMBIE

      [Illustration, page 392]

      Cette filiale dirige l’activité de plus de 110 000 Témoins dans le sud de l’Afrique centrale. C’est en 1936 que la Société a ouvert une filiale dans la région. Depuis, les Témoins de Jéhovah de Zambie ont effectué plus de 186 000 000 de nouvelles visites pour apporter une aide supplémentaire aux gens intéressés par le message. Ils ont aussi appris à lire à de nombreuses personnes afin qu’elles puissent étudier la Bible individuellement et la faire connaître à autrui.

      [Illustration, page 392]

      La série d’assemblées tenues en Zambie en 1992 a réuni 289 643 personnes.

      ZIMBABWE

      [Illustrations, page 392]

      Les Témoins de Jéhovah prêchent au Zimbabwe depuis les années 20. Au cours des années suivantes, on a interdit leurs publications, on les a empêchés de tenir des assemblées et on a défendu aux missionnaires de prêcher à la population africaine. Petit à petit, ces obstacles ont été surmontés, et cette filiale s’occupe maintenant de plus de 20 000 Témoins.

      EXTRÊME-ORIENT

      HONG-KONG

      [Illustrations, page 393]

      On traduit ici les publications de la Société Watch Tower en chinois, langue parlée, avec ses nombreux dialectes, par plus d’un milliard d’humains. À Hong-Kong, la prédication de la bonne nouvelle a débuté en 1912, quand Charles Russell a prononcé un discours à l’hôtel de ville.

      INDE

      [Illustration, page 393]

      Cette filiale veille à ce que le message du Royaume soit proclamé à plus d’un sixième de la population mondiale. À présent, cette filiale s’occupe de la traduction en 18 langues et de l’impression en 19 langues, dont les suivantes: hindi (langue parlée par 367 millions de personnes), assamais, bengali, goujrati, kannada, malayalam, marathe, népali, oriya, ourdou, pendjabi, tamoul et télougou (chacune étant parlée par des dizaines de millions de personnes).

      [Illustrations, page 393]

      Des Témoins prêchent en malayalam

      ... en népali

      ... en goujrati.

      JAPON

      [Illustrations, page 394]

      Au Japon, comme ailleurs, les Témoins de Jéhovah proclament le Royaume de Dieu avec zèle. Rien qu’en 1992, ils ont consacré plus de 85 000 000 d’heures à la prédication de la bonne nouvelle. En moyenne, environ 45 % des Témoins japonais sont pionniers chaque mois.

      [Illustration, page 394]

      On imprime ici des publications bibliques en de nombreuses langues, dont le japonais, le chinois et les langues parlées aux Philippines.

      [Illustration, page 394]

      Un Bureau d’ingénierie régional apporte son concours à la construction de bâtiments pour les filiales dans divers pays.

      [Graphique, page 394]

      (Voir la publication)

      Pionniers au Japon

      75 000

      50 000

      25 000

      1975 1980 1985 1992

      CORÉE DU SUD

      [Illustrations, page 395]

      Chaque année, on produit ici quelque 16 millions de publications bibliques, sans compter les tracts, destinées à être utilisées par les plus de 70 000 Témoins vivant en Corée du Sud. Environ 40 % d’entre eux sont pionniers.

      BIRMANIE (MYANMAR)

      [Illustrations, page 395]

      En 1947, lorsque la Société Watch Tower a ouvert une filiale dans ce pays, il ne s’y trouvait que 24 Témoins de Jéhovah. Les plus de 2 000 Témoins que compte maintenant la Birmanie s’efforcent de prêcher non seulement aux citadins, mais aussi aux habitants des campagnes, plus nombreux.

      PHILIPPINES

      [Illustration, page 396]

      En 1912, Charles Russell a donné au Grand Opéra de Manille un discours intitulé “Où sont les morts?” Depuis cette époque, les Témoins de Jéhovah ont consacré plus de 483 000 000 d’heures à prêcher aux habitants des quelque 900 îles habitées des Philippines. Cette filiale dirige l’activité de plus de 110 000 Témoins répartis en 3200 congrégations. On imprime ici des publications en huit langues pour satisfaire leurs besoins.

      [Illustrations, page 396]

      Témoins appartenant aux principaux groupes linguistiques des Philippines.

      SRI LANKA

      [Illustrations, page 397]

      On prêchait la bonne nouvelle à Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka), au sud de l’Inde, avant la Première Guerre mondiale. Très rapidement un groupe d’étude a été formé. En 1953, la Société a ouvert une filiale dans la capitale pour que les Cinghalais, les Tamouls et les autres groupes ethniques de ce pays aient la possibilité d’entendre le message du Royaume.

      TAÏWAN

      [Illustration, page 397]

      Un témoignage avait déjà été donné dans les années 20, mais la prédication est devenue plus régulière dans les années 50. De ces nouveaux locaux actuellement en construction, la filiale pourra diriger une activité plus importante encore dans cette partie du monde.

      [Illustration, page 397]

      Congrégation à Taipei.

      THAÏLANDE

      [Illustration, page 397]

      Durant les années 30, des pionniers sont venus de Grande-Bretagne, d’Allemagne, d’Australie et de Nouvelle-Zélande pour communiquer la vérité biblique aux habitants de la Thaïlande (appelée Siam à l’époque). Des délégués de nombreux pays ont assisté aux assemblées internationales qui se sont tenues ici en 1963, 1978, 1985 et 1991 pour encourager les Témoins thaïlandais et pour favoriser la propagation du message du Royaume.

      [Illustration, page 397]

      Assemblée de 1963.

      [Illustration, page 397]

      Délégués étrangers en 1991.

      ÎLES DU PACIFIQUE

      FIDJI

      [Illustration, page 398]

      La filiale des Fidji a été ouverte en 1958. Pendant un temps, elle dirigeait la proclamation du Royaume en 13 langues dans 12 pays. Maintenant, cette filiale concentre son attention sur la centaine d’îles habitées de l’archipel des Fidji.

      [Illustration, page 398]

      Les assemblées internationales organisées dans cet archipel en 1963, 1969, 1973 et 1978 ont aidé les Témoins fidjiens à se sentir plus proches de leurs frères d’autres pays.

      GUAM

      [Illustration, page 398]

      La filiale de Guam dirige la prédication de la bonne nouvelle sur des îles disséminées sur près de 8 000 000 de kilomètres carrés dans l’océan Pacifique. Elle s’occupe de la traduction des publications bibliques en neuf langues.

      [Illustration, page 398]

      Le surveillant de circonscription se déplace souvent par avion d’une île à l’autre.

      [Illustration, page 398]

      Les Témoins qui habitent ces îles (ici, en Micronésie) se rendent parfois dans leur territoire en bateau.

      HAWAII

      [Illustration, page 399]

      La Société Watch Tower a une filiale à Honolulu depuis 1934. Certains Hawaiiens ont participé à l’œuvre d’évangélisation non seulement sur les îles Hawaii, mais aussi au Japon, à Taïwan, à Guam et en Micronésie.

      NOUVELLE-CALÉDONIE

      [Illustration, page 399]

      Malgré la vive opposition de leurs adversaires religieux, les Témoins de Jéhovah ont fait entendre le message du Royaume de Dieu en Nouvelle-Calédonie. Beaucoup lui ont fait bon accueil. La formation de la première congrégation remonte à 1956. Aujourd’hui, plus de 1 300 personnes louent Jéhovah sur cette île.

      NOUVELLE-ZÉLANDE

      [Illustration, page 399]

      En 1947, la Société Watch Tower a ouvert une filiale en Nouvelle-Zélande en vue d’assurer une meilleure organisation de la prédication de la bonne nouvelle.

      [Illustration, page 399]

      Le travail de traduction effectué dans cette filiale permet aux habitants des Samoa, de Rarotonga et de Niue de recevoir régulièrement des publications qui les édifient sur le plan spirituel.

      [Illustration, page 399]

      Traducteurs et correcteurs coopèrent pour produire des publications de qualité.

      AUSTRALIE

      [Illustrations, page 400]

      C’est en 1904 qu’une filiale de la Société Watch Tower a été ouverte en Australie. Dans le passé, cette filiale dirigeait la proclamation du Royaume dans une région représentant près d’un quart de la surface du globe, y compris la Chine, l’Asie du Sud-Est et les îles du Pacifique Sud.

      [Illustration, page 400]

      Le Bureau d’ingénierie régional collabore à la construction de bâtiments pour les filiales dans le Pacifique Sud et l’Asie du Sud-Est.

      [Illustration, page 400]

      À présent, cette filiale imprime des publications bibliques en plus de 25 langues. Elle contribue à fournir les publications nécessaires à environ 78 000 Témoins vivant dans des régions dont s’occupent huit filiales du Pacifique Sud.

      [Carte/Illustration, page 400]

      Pays qui reçoivent des publications de la filiale d’Australie.

      [Carte]

      (Voir la publication)

      AUSTRALIE

      PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE

      NOUVELLE-CALÉDONIE

      ÎLES SALOMON

      FIDJI

      SAMOA OCCIDENTALES

      TAHITI

      NOUVELLE-ZÉLANDE

      PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE

      [Illustrations, page 400]

      Les Témoins de Jéhovah doivent relever le défi particulier que constituent les quelque 700 langues parlées dans ce pays. Des Témoins sont venus d’au moins dix autres pays pour participer à la prédication. Ils ont fait de grands efforts pour apprendre certaines de ces langues. Des personnes s’intéressant à la vérité leur servent d’interprètes auprès des populations parlant d’autres langues. Ils s’aident aussi efficacement de dessins pour enseigner.

      ÎLES SALOMON

      [Illustrations, page 401]

      C’est grâce à une étude de la Bible dirigée par courrier depuis un autre pays que le message du Royaume est parvenu aux îles Salomon au début des années 50. Malgré de grands obstacles, la vérité biblique s’y est répandue. Ce bâtiment de la filiale et cette spacieuse Salle d’assemblées sont le fruit de l’ingéniosité des Témoins locaux, de la coopération internationale et de l’action de l’esprit de Jéhovah.

      TAHITI

      [Illustrations, page 401]

      Au début des années 30, les Témoins de Jéhovah avaient commencé à proclamer le message du Royaume à Tahiti. Ici, en plein océan Pacifique, ils donnent un témoignage complet. Ne serait-​ce que durant les quatre dernières années, ils ont prêché plus de cinq heures en moyenne à chaque homme, à chaque femme et à chaque enfant de l’île.

      SAMOA OCCIDENTALES

      [Illustration, page 401]

      Les Samoa occidentales constituent l’une des plus petites nations du monde, mais là aussi les Témoins de Jéhovah ont une filiale. En 1992, ils travaillaient à la construction de ces locaux d’où sera dirigée l’activité accomplie sur ces îles et sur d’autres archipels proches, dont les Samoa américaines.

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