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Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre?
2006
Cette publication est éditée dans le cadre d’une œuvre mondiale d’enseignement biblique rendue possible par des offrandes volontaires.
Sauf indication, les références bibliques renvoient à La Bible, traduite sous la direction du Grand-Rabbin Zadoc Kahn (1967).
Abréviations bibliographiques des traducteurs de la Bible utilisées:
JP - The Holy Scriptures, The Jewish Publication Society of America (1955)
MN - Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau (1984)
Ta - Tanakh, A New Translation of the Holy Scriptures, The Jewish Publication Society (1985)
ZK - La Bible, traduite sous la direction du Grand-Rabbin Zadoc Kahn (1967)
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PréfaceConnaîtrons-nous un jour un monde sans guerre ?
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Préface
Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre? — Notre époque a connu les guerres les plus dévastatrices qui aient affligé l’humanité. Des millions de veuves, de veufs, d’orphelines et d’orphelins vivent dans le douloureux souvenir de leurs chers disparus. Lors de la conférence de paix sur le Proche-Orient qui s’est tenue en 1991 à Madrid, M. Itzhak Shamir a déclaré: “Je suis persuadé qu’aucune mère arabe ne désire que son fils meure au combat, tout comme aucune mère israélienne ne désire que son fils meure à la guerre.” Le titre de cette brochure est donc approprié: Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre?
Par ailleurs, vous êtes-vous jamais demandé: Y a-t-il moyen de s’assurer que Dieu existe? Et s’il existe, pourquoi a-t-il toléré tant de souffrances? Dieu a-t-il un dessein à notre égard, et comment le connaître? Quelles preuves a-t-on que la Bible est inspirée par Dieu? Quelle est vraiment la condition des morts, et quel espoir, si espoir il y a, s’offre à eux? C’est à ces questions, et à d’autres encore, que se propose de répondre la présente publication.
[Illustrations, page 2]
Le mont Hermon
Près de la mer de Galilée
Le Jourdain
La terre pourrait être un paradis; l’homme en a fait un champ de bataille.
Couverture: La statue de la paix aux Nations unies. En fond, le “Mur d’Isaïe”.
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Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre?Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre ?
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Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre?
1, 2. Quelles questions se posent à propos de l’avenir du monde?
DEPUIS sa création en 1948, l’État moderne d’Israël est sur le qui-vive face à ses voisins. Cet antagonisme, cette opposition permanente, laisse dans son sillage des mères, des femmes, des enfants, des hommes endeuillés, éplorés, et ce des deux côtés. Pourtant, l’une des aspirations innées des humains, surtout des familles, est de vivre en paix.
2 Les guerres et les luttes ne sont pas l’apanage du Proche-Orient. Il semble qu’un peu partout dans le monde traînent des barils de poudre qui n’attendent que d’exploser. On peut donc se demander si la paix, pas simplement au Proche-Orient mais dans le monde entier, sera un jour établie. Et si oui, comment y parviendra-t-on? Sera-t-elle le fruit d’un rapprochement des hommes, tant dans le domaine politique que religieux et ethnique? Est-ce vraisemblable? Ou bien Dieu, le Propriétaire et Créateur de la terre, aura-t-il à intervenir?
3-5. a) Quelle promesse de paix la Bible fait-elle? b) Quelles questions demandent que l’on s’y attarde?
3 Les Écritures hébraïques annoncent dans des prophéties réconfortantes une époque où les nations “de leurs glaives forgeront des socs de charrue et de leurs lances des serpettes; un peuple ne tirera plus l’épée contre un autre peuple, et on n’apprendra plus l’art des combats”. — Isaïe 2:4.
4 Isaïe n’a pas été le seul à parler de cette paix mondiale (Psaume 46:9-11 [46:8-10, MN]). Une époque de paix totale et d’entente entre les hommes est, à vrai dire, un des thèmes principaux de la Bible. Abba Eban, auteur et homme d’État israélien, fit remarquer que les Écritures hébraïques donnaient aux Israélites de l’Antiquité une perspective d’avenir, une espérance unique, car “seul Israël plaçait l’Âge d’Or dans l’avenir1”. Oui, un avenir merveilleux attend prochainement toute l’humanité: la fin des guerres et bien plus encore. Isaïe a également annoncé des conditions paradisiaques sur toute la terre: la fin de la pauvreté, de la maladie, et même de la mort. — Isaïe 11:9; 25:8; 33:24; 35:5, 6; 65:21.
5 Certains objecteront peut-être: ‘Ces prophéties ont été écrites il y a des milliers d’années, et pourtant les guerres n’ont pas cessé. Peut-on considérer que l’espérance que donne la Bible est digne de foi? Qu’est-ce qui prouve concrètement que la Bible est vraiment la Parole de Dieu?’
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La Bible: inspirée par Dieu?Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre ?
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La Bible: inspirée par Dieu?
1, 2. Pourquoi beaucoup respectent-ils la Bible, et qu’affirment ses rédacteurs?
DANS la Nouvelle Encyclopédie britannique (angl.), la Bible est appelée “le recueil de livres qui a sûrement exercé la plus grande influence sur l’histoire humaine”. Nombre de personnes tiennent la Bible en haute estime en raison de son antiquité, certaines parties ayant été écrites il y a 3 500 ans. Pourtant, les conseils pratiques et d’actualité qu’elle renferme sont une des raisons pour lesquelles elle a été distribuée à plus de trois milliards d’exemplaires et traduite, en entier ou en partie, en presque deux mille langues, ce qui la place au rang du plus grand best-seller de tous les temps.
2 Outre ces facteurs qui inspirent le respect pour la Bible, il est un autre aspect qui explique l’impact et l’intérêt qu’elle a suscités à travers les âges: elle affirme être la révélation inspirée de Dieu le Tout-Puissant. Moïse, qui compila la Torah (les cinq premiers livres de la Bible), “écrivit” tout ce que Dieu lui avait dit, dont le récit de la création, le récit du déluge des jours de Noé, l’histoire d’Abraham, ainsi que les rapports que Moïse lui-même entretenait avec Dieu (Exode 24:3, 4). Le roi David déclara: “L’esprit du Seigneur a parlé par ma bouche, son verbe repose sur ma langue.” (2 Samuel 23:2). D’autres rédacteurs de la Bible ont pareillement affirmé avoir été dirigés par Dieu. L’ensemble de ces écrits constitue l’explication de l’Histoire par Dieu lui-même: sa signification réelle, son interprétation et son issue. Les nombreux rédacteurs des Écritures, des rois, des ouvriers à gages, des prêtres et autres, faisaient tous fonction de secrétaires en ce qu’ils couchaient par écrit les pensées de Dieu, l’Auteur de la Bible et le Garant des promesses qu’elle contient.
3. Qu’est-ce qui montre qu’il n’est pas incompatible de croire en Dieu et à la science?
3 Comme la Bible affirme être de paternité divine, pour beaucoup de gens la question peut-être la plus brûlante a trait à l’existence même de son Auteur. Nombreux sont ceux qui nient purement et simplement l’existence de Dieu. D’autres, ayant le sentiment que toutes les personnes intelligentes ont désormais rejeté l’idée de Dieu et refusent de croire en la Bible, objectent: “Pourquoi les savants ne croient-ils pas en Dieu?” Mais leur sentiment est-il fondé? Un article paru dans la revue New Scientist expliquait que l’“on pense très souvent que les scientifiques sont incroyants (...). C’est un point de vue totalement faux2”. Le même article parlait des résultats d’enquêtes menées au hasard dans des universités, des instituts de recherche et des laboratoires du secteur industriel: ils indiquaient que “pas moins de huit chercheurs sur dix adhèrent à une croyance religieuse ou à des principes de tempérance ‘non scientifiques’”. On ne saurait donc poser que la foi est incompatible avec la science ou les scientifiques. — Voir l’encadré pages 4 et 5.
A-t-on des preuves de son inspiration?
4. Quelles vérités scientifiques ont été énoncées il y a des milliers d’années dans la Bible?
4 Même quand on arrive à la conclusion que l’existence d’un Créateur est clairement démontrée, il n’en reste pas moins à établir s’il a effectivement inspiré des hommes pour qu’ils consignent dans la Bible ses pensées et ses desseins. Nous avons de nombreuses raisons d’en être sûrs, l’une d’elles étant l’exactitude scientifique de la Bible. (Voir l’encadré page 6.) Il y a plus de 3 000 ans, par exemple, Job déclara que Dieu “suspend la terre sur le néant”. (Job 26:7.) Voilà quelque 2 700 ans, le prophète Isaïe affirma que Dieu “siège au-dessus du globe de la terre”. (Isaïe 40:22.) Comment Job et Isaïe connaissaient-ils ces vérités scientifiques fondamentales, à savoir que la terre est suspendue dans l’espace et qu’elle est sphérique? Ce sont aujourd’hui des lieux communs, mais ces déclarations ont été faites à des époques où de telles notions étaient inconnues. La révélation divine n’est-elle pas l’explication la plus plausible?
5, 6. Quelles prophéties qui se sont réalisées prouvent que les rédacteurs de la Bible étaient inspirés par Dieu?
5 Les prophéties, en fait l’Histoire écrite avant son déroulement, constituent peut-être la principale caractéristique de la Bible qui atteste avec le plus de force son inspiration divine. Pour prendre un exemple, le prophète Isaïe prédit non seulement que Jérusalem serait détruite par Babylone et que la nation juive tout entière serait emmenée captive, mais aussi que, par la suite, le général perse Cyrus prendrait Babylone et libérerait les Juifs (Isaïe 13:17-19; 44:27 à 45:1). Par quel autre moyen, si ce n’est par l’inspiration divine, Isaïe a-t-il pu annoncer sans se tromper, 200 ans à l’avance, la naissance de Cyrus, son nom, et préciser ce qu’il ferait? — Voir l’encadré page 7.
6 Quelques-unes des prophéties les plus remarquables furent rédigées par Daniel, prophète qui vécut au VIe siècle avant notre ère. Il prédit non seulement la chute de Babylone devant les Mèdes et les Perses, mais aussi des événements qui se dérouleraient bien après son époque, dans un avenir lointain. Ainsi, la prophétie de Daniel annonça l’accession de la Grèce au rang d’empire mondial sous Alexandre le Grand (336-323 av. n. è.), le partage de l’empire d’Alexandre entre ses quatre généraux à la suite de sa mort prématurée, de même que l’ascension de l’Empire romain, caractérisé par une redoutable puissance militaire (Ier siècle av. n. è.) (Daniel 7:6; 8:21, 22). Tous ces événements sont aujourd’hui des faits historiques indiscutables.
7, 8. a) De quoi certains ont-ils accusé les prophéties bibliques? b) Qu’est-ce qui démontre que l’accusation de fraude n’est pas justifiée?
7 Devant l’exactitude remarquable des prophéties bibliques, des critiques ont prétendu qu’il s’agissait de supercheries, rien d’autre que des récits historiques écrits après coup et maquillés en prophéties. Mais comment peut-on raisonnablement prétendre que des prêtres juifs aient osé fabriquer une prophétie? Et pourquoi auraient-ils inventé des prophéties contenant les critiques les plus sévères que l’on puisse imaginer à leur encontre (Isaïe 56:10, 11; Jérémie 8:10; Cephania [Sophonie] 3:4)? Par ailleurs, comment aurait-on pu mystifier à ce point toute une nation composée de gens lettrés, dont l’instruction et l’éducation reposaient sur la Bible, leur texte sacré? — Deutéronome 6:4-9.
8 Comment aurait-il été possible de frauder sur la disparition de civilisations entières, comme Édom ou Babylone, alors que ces événements n’ont eu lieu que de nombreux siècles après la fin de la rédaction des Écritures hébraïques (Isaïe 13:20-22; Jérémie 49:17, 18)? Même si l’on soutenait que ces prophéties n’ont pas été écrites du vivant des prophètes, toujours est-il qu’elles ont été consignées avant le IIIe siècle avant notre ère, puisqu’à cette époque elles étaient déjà traduites en grec dans la Septante. De plus, les manuscrits de la mer Morte (qui comprennent des parties de tous les livres prophétiques de la Bible) sont datés du IIe et du Ier siècle avant notre ère. Mais comme cela a été dit précédemment, beaucoup de prophéties ne se sont réalisées qu’après cette période.
La Bible est-elle truffée de contradictions?
9-12. a) Pourquoi en est-il qui disent que la Bible se contredit? b) Comment certaines “contradictions” s’expliquent-elles?
9 Certains objecteront peut-être: “La Bible est truffée de contradictions et de divergences.” Bien souvent, ceux qui portent cette accusation n’ont jamais approfondi personnellement la question: ils ont simplement entendu citer un exemple ou deux. En réalité, la plupart des prétendues divergences s’expliquent facilement quand on se souvient que les rédacteurs de la Bible résumaient souvent leur sujet en quelques mots. Un exemple nous en est fourni dans le récit de la création. Après avoir comparé Genèse 1:1, 3 avec Genèse 1:14-16, beaucoup se sont demandé comment Dieu avait ‘fait’ les luminaires au quatrième jour de création, alors que la lumière, provenant de toute évidence de ces mêmes luminaires, atteignait la terre au premier jour de création. Dans ce cas précis, le rédacteur hébreu a évité de longues explications en choisissant soigneusement ses mots. Notez qu’aux versets 14 à 16 Gn 1:14-16 il est question de ‘faire’ par contraste avec le terme ‘créer’ de Genèse 1:1, tandis que le terme “luminaires” diffère de la “lumière” de Genèse 1:3. Ces différences indiquent que c’est au quatrième jour de création que le soleil et la lune, qui existaient déjà, sont devenus clairement visibles à travers l’atmosphère dense de la terrea.
10 Les listes généalogiques ont également prêté à confusion. Ainsi, dans la lignée sacerdotale consignée en 1 Chroniques 5:29-40 [6:3-14, MN], Ezra [Esdras] cite 23 noms, alors qu’il n’en rapporte que 16 pour la même période lorsqu’il dresse sa généalogie personnelle en Ezra 7:1-5. Il n’y a pas contradiction en l’occurrence; il s’agit simplement d’une généalogie abrégée. De plus, suivant son intention, le rédacteur qui rapportait un événement faisait ressortir, minimisait, incluait ou omettait des détails qu’un autre rédacteur de la Bible exprimait différemment dans le récit du même événement. Il ne s’agit pas de contradictions, mais plutôt de récits différents qui reflètent le point de vue de leur rédacteur et varient en fonction des lecteurs auxquels ils s’adressentb.
11 Il suffit souvent de se reporter au contexte pour résoudre d’apparentes contradictions. Prenons pour exemple une question qui revient fréquemment: “Où Caïn a-t-il trouvé sa femme?” Beaucoup croient mettre là le doigt sur une contradiction du récit biblique. Ils partent du principe qu’Adam et Ève n’avaient que deux fils, Caïn et Abel. Mais l’énigme est aisément élucidée si on lit la suite du récit. Genèse 5:4 dit: “Après avoir engendré Seth, Adam vécut huit cents ans, engendrant des fils et des filles.” Caïn épousa donc l’une de ses sœurs ou peut-être une nièce, ce qui s’accordait pleinement avec le dessein originel de Dieu: l’extension de la race humaine. — Genèse 1:28.
12 Il est indéniable que de nombreux détails de l’histoire humaine sont omis dans le Récit divin. Il n’empêche que tous les détails utiles, tant au lecteur de l’époque qu’à nous aujourd’hui, y figurent sans pour autant l’encombrer ou le rendre indéchiffrable.
N’est-elle à la portée que des exégètes?
13-15. a) Pourquoi certains pensent-ils que la Bible est trop difficile à comprendre? b) Comment savons-nous que Dieu désirait que sa Parole soit comprise?
13 Vous êtes-vous jamais demandé: “Pourquoi y a-t-il tant d’interprétations contradictoires de la Bible?” Certaines personnes sincères sont décontenancées et ne savent plus que penser à entendre les sommités religieuses se livrer à des joutes verbales. Beaucoup en concluent que la Bible est confuse et se contredit. En conséquence de quoi beaucoup la rejettent en bloc, estimant qu’elle est trop difficile à lire et à comprendre. D’autres, au vu de la kyrielle d’interprétations proposées par les religions, rechignent à s’intéresser de plus près aux Écritures. Certains disent: “Des hommes instruits ont étudié pendant des années dans les écoles religieuses. Sur quelles bases pourrais-je remettre en cause ce qu’ils enseignent?” Mais est-ce ainsi que Dieu voit les choses?
14 Quand Dieu donna la Loi à la nation d’Israël, il ne précisa pas qu’il lui indiquait une façon d’adorer qu’elle ne comprendrait pas, qu’il faudrait confier à des sages rompus à la théologie ou “exégètes”. Par l’intermédiaire de Moïse, Dieu déclara en Deutéronome 30:11, 14: “Cette loi que je t’impose en ce jour, elle n’est ni trop ardue pour toi, ni placée trop loin. Non, la chose est tout près de toi: tu l’as dans la bouche et dans le cœur, pour pouvoir l’observer!” C’est à toute la nation qu’il fut dit, et pas seulement aux chefs: “Ces devoirs que je t’impose aujourd’hui seront gravés dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants et tu t’en entretiendras, soit dans ta maison, soit en voyage, en te couchant et en te levant.” (Deutéronome 6:6, 7). Les commandements de Dieu, tous mis par écrit, étaient suffisamment clairs pour que l’ensemble de la nation, tant les parents que les enfants, les suiventc.
15 Déjà à l’époque d’Isaïe, les chefs religieux s’étaient attiré la condamnation de Dieu pour avoir osé ajouter aux lois divines et les interpréter. Le prophète Isaïe écrivit: “Ce peuple ne me rend hommage que de bouche et ne m’honore que des lèvres, et (...) il tient son cœur éloigné de moi, et (...) sa piété à mon égard se borne à des préceptes d’hommes, à une leçon apprise.” (Isaïe 29:13). Leur culte était devenu des préceptes d’hommes, non de Dieu (Deutéronome 4:2). Ces “préceptes d’hommes”, à savoir leurs interprétations et leurs explications, étaient contradictoires. Mais pas les paroles de Dieu. Il en va de même aujourd’hui.
La Bible accrédite-t-elle la Torah orale?
16, 17. a) Que pensent certains concernant une loi orale? b) Qu’indique la Bible à propos d’une loi orale?
16 D’aucuns pensent que Moïse reçut une “Torah orale” en plus de la “Torah écrite”. Selon cette croyance, Dieu ordonna que certains commandements ne soient pas mis par écrit mais transmis de bouche à oreille, de génération en génération et ainsi préservés uniquement par la tradition orale. (Voir l’encadré page 10.) Toutefois, le récit biblique montre clairement que Moïse ne reçut jamais l’ordre de transmettre une loi orale. Exode 24:3, 4 indique: “Moïse de retour transmit au peuple toutes les paroles de l’Éternel et tous les statuts; et le peuple entier s’écria d’une seule voix: ‘Tout ce qu’a prononcé l’Éternel, nous l’exécuterons.’” Alors “Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel”. Plus loin, en Exode 34:27, on lit: “L’Éternel dit à Moïse: ‘Consigne par écrit ces paroles car c’est à ces conditions mêmes que j’ai conclu une alliance avec toi et avec Israël.’” Il n’y avait pas de place pour une loi non écrite, simplement orale, dans l’alliance que Dieu conclut avec Israël. (Voir l’encadré page 8.) La Bible ne fait nulle part mention de l’existence d’une loi oraled. Plus important, les enseignements de cette loi démentent les Écritures, ce qui ajoute à l’impression fâcheuse que la Bible se contredit. (Voir l’encadré page 22.) Mais ce sont des hommes, et non Dieu, qui sont responsables de cette confusion. — Isaïe 29:13; voir les encadrés pages 20 et 21.
17 Contrairement aux interprétations contradictoires d’origine humaine, la Bible, elle, est limpide et digne de foi. Dieu nous a donné dans sa Parole maintes preuves attestant que le monde paisible décrit en Isaïe 2:2-4 n’est pas simplement du domaine du rêve, mais sera prochainement une réalité. Dieu lui-même, le Dieu des prophéties, le Dieu de la Bible, concrétisera ces promesses.
[Notes]
a On remarquera que les six “jours” de création n’englobent pas la déclaration de Genèse 1:1, qui se rapporte à la création des corps célestes. Qui plus est, le mot hébreu traduit par “jour” permet de penser que les événements décrits en Genèse 1:3-31 ont eu lieu au cours de six ‘époques’ qui ont pu durer plusieurs milliers d’années. — Voir Genèse 2:4.
b Pour d’autres exemples, voir le livre La Bible: Parole de Dieu ou des hommes? publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc., au chapitre 7: “La Bible se contredit-elle?”
c Les cas difficiles à juger étaient traités selon des procédures clairement définies (Deutéronome 17:8-11). Pour toute autre question importante qui paraissait obscure, la nation devait rechercher la réponse de Dieu non dans une loi orale, mais au moyen des ourîm et des toummîm consultés par les prêtres. — Exode 28:30; Lévitique 8:8; Nombres 27:18-21; Deutéronome 33:8-10.
d Certains ont vu dans le texte de Deutéronome 17:8-11 une allusion à une tradition orale inspirée par Dieu. Néanmoins, comme le rappelle la note du paragraphe 14, ce texte ne traite que de procédures judiciaires. On se souviendra que la question n’était pas de savoir si diverses coutumes ou traditions s’étaient ou non transmises à travers les siècles. Des traditions qui montraient comment envisager de façon précise l’un ou l’autre aspect de la Loi avaient sans aucun doute été préservées. Mais le fait qu’une tradition perdure n’apporte pas la preuve de son inspiration. Ce fut par exemple le cas pour la tradition née de l’épisode du serpent de cuivre. — Nombres 21:8, 9; 2 Rois 18:4.
[Encadré, pages 4, 5]
L’ÉVOLUTION: UN FAIT?
LE RÉCIT de la création selon la Genèse déclare que toutes les choses vivantes furent créées “selon leur espèce”, ou familles fondamentales (Genèse 1:12, 24, 25). Alors qu’ils présentaient leur théorie, de nombreux évolutionnistes se sont moqués du récit biblique. Mais dispose-t-on d’une quelconque preuve qu’une nouvelle espèce soit jamais apparue par croisement ou par mutationse? Les plus anciens documents disponibles montrent que les chiens ont toujours été des chiens, et les chats toujours des chats. Même les blattes, qui figurent parmi les plus anciens insectes fossiles, sont foncièrement identiques aux représentants actuels de l’espèce.
Quelles preuves la communauté scientifique a-t-elle produites en plus d’un siècle d’investigations approfondies, depuis la parution de L’origine des espèces de Darwinf? À quelles conclusions sont arrivés certains spécialistes?
LES DOCUMENTS FOSSILES: Les fossiles sont parfois appelés “l’ultime et dernier recours”, parce qu’ils constituent la seule histoire authentique de la vie dont dispose la science. Or, que révèlent-ils?
John Moore, professeur de sciences naturelles, commenta de la sorte une étude très complète réalisée par la Société de géologie de Londres et l’Association de paléontologie d’Angleterre: “Quelque 120 savants, tous des spécialistes, ont rédigé 30 chapitres constituant un ouvrage monumental de plus de 800 pages afin de présenter les documents fossiles des animaux et des végétaux (...). Il apparaît que chaque forme ou espèce importante a une histoire indépendante et distincte de celle de toutes les autres formes ou espèces. Les grands groupes des végétaux et des animaux apparaissent brusquement dans les registres fossiles. (...) On ne trouve nulle trace d’un ancêtre commun, et encore moins d’un chaînon qui les relierait à quelque reptile, leur ancêtre présumé.” — Doit-on enseigner l’évolution? (angl.), 1970, pages 9, 14.
LES MUTATIONS ONT-ELLES PU PRODUIRE L’ÉVOLUTION? Étant donné le caractère néfaste des mutations, l’Encyclopedia Americana (angl.) reconnaît: “Le fait que la plupart des mutations sont néfastes à l’organisme semble difficile à concilier avec l’idée selon laquelle les mutations sont la source des matériaux nécessaires à l’évolution. En effet, les mutants reproduits dans les manuels de biologie constituent une collection de bizarreries et de monstruosités, et les mutations semblent bien être un processus destructeur plutôt que constructeur.” — 1977, volume 10, page 742.
QUE PENSER DES “HOMMES-SINGES”? Voici ce qu’on a pu lire dans Science Digest: “Ce qui est remarquable, c’est qu’on peut encore ranger tous les faits matériels dont nous disposons sur l’évolution humaine dans un seul et unique cercueil, et il restera de la place! (...) Par exemple, les grands singes actuels semblent avoir surgi de nulle part. Ils n’ont aucun passé, pas d’archives fossiles. Quant à la véritable origine de l’homme moderne, nu, au cerveau volumineux, qui se tient debout et qui fabrique ses outils, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, elle est tout aussi mystérieuse.” — Mai 1982, page 44.
UNE THÉORIE EN CRISE: Notez les remarques que fait Michael Denton, chercheur en biologie moléculaire, dans son livre L’Évolution: Une théorie en crise:
“On ne peut contester que Darwin n’avait rien qui ressemblât à une preuve suffisante pour établir sa théorie de l’évolution. (...) Sa théorie générale — selon laquelle toute la vie sur Terre a émergé et évolué par une accumulation de mutations fortuites successives — était et est encore une hypothèse hautement spéculative, entièrement dépourvue de supports factuels directs et très éloignée de l’axiome évident en soi que certains de ses avocats les plus agressifs ont voulu nous faire admettre. (...) On aurait pu s’attendre qu’une théorie aussi capitale, une théorie qui a littéralement changé le monde, soit autre chose qu’une spéculation métaphysique, qu’un mythe.” — Édition française de 1988, pages 72, 80, 81, 369.
[Notes de l’encadré]
e Il convient de faire la distinction entre ce qu’on a appelé la “micro-évolution”, innovations ou adaptations progressives, changements à l’intérieur d’une espèce, et la “macro-évolution”, qui veut qu’une espèce évolue en une autre. Ceux qui enseignent l’évolution se réfèrent habituellement à ce dernier concept.
f Pour un examen détaillé, voir le livre La vie: comment est-elle apparue? Évolution ou création? publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
[Encadré, page 6]
“AU COMMENCEMENT, DIEU AVAIT CRÉÉ”...
... “LE CIEL ET LA TERRE.” (Genèse 1:1). — La plupart des scientifiques sont à l’heure actuelle d’avis que l’univers a eu un commencement. L’astronome Robert Jastrow écrivit: “Aujourd’hui, nous comprenons que les faits scientifiques fournis par l’astronomie se rapprochent du récit biblique sur l’origine du monde. Si l’astronomie et la Genèse se contredisent sur des détails, elles s’accordent en revanche sur l’essentiel: La chaîne des événements qui aboutit à l’homme commence de façon brusque, à un moment bien précis, dans un jaillissement de lumière et d’énergie.” — Dieu et les astronomes (angl.), 1978, page 14.
... “UNE MULTITUDE ANIMÉE, VIVANTE.” (Genèse 1:20). — Conscient de tout ce qui rend invraisemblable la génération spontanée de la vie, le physicien H. Lipson s’exprima comme suit: “La seule explication acceptable, c’est la création. Je sais que c’est une abomination aux yeux des physiciens, et à mes yeux aussi d’ailleurs, mais on ne doit pas rejeter une théorie qu’on n’aime pas quand elle est fondée sur les faits établis.” — Bulletin des physiciens (angl.), volume 31, 1980, page 138.
Même si elle semble difficile à défendre, la génération spontanée n’était-elle pas possible malgré tout? Voici ce qu’on peut lire sous la plume du physicien et astronome Fred Hoyle: “Nous ne disposons pas de la moindre preuve objective pour appuyer l’hypothèse selon laquelle la vie est apparue dans une soupe organique, ici sur la terre.” Il ajoute: “Plus les biochimistes pénètrent l’extraordinaire complexité de la vie, plus il devient évident que les chances pour qu’elle soit apparue par hasard sont si minimes qu’elles peuvent être définitivement écartées.” Et de poursuivre: “Les biologistes donnent dans des élucubrations sans fondement dans le but de nier l’évidence criante, à savoir que les 200 000 chaînes d’acides aminés, et donc la vie, ne sont pas apparues par hasard.” En effet, demande-t-il, “comment donc la seule combinaison accidentelle d’éléments chimiques en présence dans un bouillon organique a-t-elle pu produire les 2 000 enzymes indispensables à la vie?” Selon lui, la probabilité en est de un pour 1040 000, soit “à peu près la même probabilité que de tirer 50 000 six d’affilée avec un dé non pipé!” (L’univers intelligent [angl.], F. Hoyle, 1983, pages 11, 12, 17, 23). Il ajoute par ailleurs: “À moins que, par des préjugés nés de son environnement social ou de sa formation scientifique, l’on soit persuadé que la vie est née [spontanément] sur la terre, ce simple calcul écarte complètement cette idée.” — L’évolution venue de l’espace (angl.), Fred Hoyle et Chandra Wickramasinghe, 1981, page 24.
[Encadré, page 7]
DIEU: ‘CELUI QUI DÉVOILE LES SECRETS’ PAR LE MOYEN DES PROPHÉTIES
S’ADRESSANT à un roi de l’Antiquité, le prophète Daniel déclara: “Le mystère (...) que veut éclaircir le roi, ni sages, ni devins, ni magiciens, ni astrologues ne peuvent le révéler au roi. Mais il est un Dieu au ciel, qui dévoile les secrets.” (Daniel 2:27, 28). Peut-on prouver que Dieu dévoile réellement les secrets par le moyen des prophéties? Voici quelques exemples:
La chute de Babylone: “Ainsi parle l’Éternel à son Oint, à Cyrus — je l’ai pris par la main pour mettre les nations à ses pieds et délier les ceintures des rois, pour ouvrir devant lui les battants et empêcher que les portes lui soient fermées.” — Isaïe 45:1, prophétisé vers 732 av. n. è.; voir aussi Jérémie 50:35-38; 51:30-32, prophétisé avant 625 av. n. è.
Accomplissement: 539 av. n. è.: Les historiens Hérodote et Xénophon racontent que Cyrus le Perse détourna les eaux de l’Euphrate qui traversait Babylone, et envoya ses troupes par le lit du fleuve. Ses soldats surprirent les gardes et se rendirent maîtres de la ville en une seule nuit. Quand bien même il usa de cette stratégie, Cyrus n’aurait pu pénétrer dans la ville si les portes donnant sur les rives de l’Euphrate n’avaient négligemment été laissées ouvertes. Les ‘portes ne lui avaient pas été fermées’, ainsi que l’avait annoncé la prophétie.
Le sort de Tyr: “Ainsi parle le Seigneur Dieu: Voici que je m’en prends à toi, Tyr; je soulèverai contre toi des nations nombreuses comme la mer soulève ses vagues. (...) Je la dénuderai de sa poussière et je ferai d’elle une roche aride. (...) Tes pierres, tes bois et ta poussière, ils les jetteront dans l’eau.” — Ézéchiel 26:3, 4, 12, prophétisé vers 613 av. n. è.
Accomplissement: 332 av. n. è.: Alexandre le Grand construisit une chaussée, ou digue, entre le continent et la partie insulaire de Tyr (à 800 m au large), qui offrit à ses soldats un passage pour attaquer la ville insulaire. L’Encyclopedia Americana (angl.) en fait ce récit: “Avec les décombres de la partie continentale de la ville, en 332 il construisit une énorme digue pour relier l’île au continent.” Après un siège relativement court, la ville insulaire fut détruite, et la prophétie d’Ézéchiel s’accomplit dans les moindres détails. Même ‘les pierres, les bois et la poussière’ de la vieille ville (la partie continentale) furent ‘jetés dans l’eau’.
La destruction de Jérusalem: “Isaïe dit alors à Ézéchias: ‘Écoute ce que dit l’Éternel-Cebaot: Il viendra des jours où l’on emportera en Babylonie tout ce que renferme ton palais, avec les trésors amassés par tes aïeux; il n’en restera rien.’” — Isaïe 39:5, 6, prophétisé vers 732 av. n. è.; voir aussi Isaïe 24:1-3; 47:6.
Le prophète Jérémie annonça: “Voici que (...) je les amène [les Babyloniens] contre ce pays et contre ses habitants (...). Tout ce pays deviendra une ruine et une solitude, et toutes ces nations seront asservies au roi de Babylone pendant soixante-dix ans.” — Jérémie 25:9, 11, prophétisé avant 625 av. n. è.
Accomplissement: 607 av. n. è. (586 av. n. è. selon la plupart des chronologies non bibliques): Babylone détruisit Jérusalem au bout d’un an et demi de siège. La ville et le temple furent rasés, les Juifs pour leur part emmenés à Babylone (2 Chroniques 36:6, 7, 12, 13, 17-21). La nation entière resta en captivité pendant 70 ans, comme Jérémie l’avait prédit. Leur délivrance miraculeuse en 537 avant notre ère par Cyrus le Grand, qui conquit Babylone, réalisa la prophétie d’Isaïe, qui l’avait cité nommément (Isaïe 44:24-28). Le prophète Daniel, captif à Babylone, détermina avec précision l’époque où son peuple serait délivré en s’appuyant sur la prophétie de Jérémie. — Daniel 9:1, 2.
[Encadré, page 8]
OÙ ÉTAIT LA LOI ORALE...
... lorsque Moïse répéta à toute la nation d’Israël l’ensemble des commandements divins? La nation accepta alors de respecter ce qu’il avait répété, sur quoi “Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel”. — Exode 24:3, 4, c’est nous qui soulignons.
... lorsque Josué rassembla la nation d’Israël après l’entrée en Terre promise et lui lut de nouveau toutes les paroles qu’elle avait accepté de respecter? “Il n’y eut pas un détail, de tout ce qu’avait ordonné Moïse, dont Josué ne fit lecture en présence de toute l’assemblée d’Israël.” — Josué 8:35, c’est nous qui soulignons.
... lorsqu’aux jours du roi Josias le ‘livre de la Loi de Moïse’, qui avait été égaré, fut retrouvé lors de travaux de rénovation du temple? Alors qu’on lui en lisait les termes, Josias déchira ses vêtements en signe d’affliction, parce qu’il réalisait que pendant des générations la Loi n’avait pas été respectée selon ce qui était écrit. Il prit ensuite des dispositions pour que soit célébrée la Pâque, qui n’avait pas toujours eu lieu dans les règles durant toute la période des rois ainsi que celle des juges avant eux. Où était la loi orale ‘transmise fidèlement’ pendant ces centaines d’années? Si elle avait existé, sa trace n’aurait jamais été perdue. C’est uniquement grâce à un récit écrit et soigneusement préservé que la nation apprit de nouveau à accomplir convenablement la volonté de Dieu. — 2 Rois 22:8 à 23:25.
... lorsque le prophète Jérémie déclara: “Du petit au grand, ils sont tous âpres au gain; depuis le prophète jusqu’au prêtre, tous ils pratiquent le mensonge”? (Jérémie 6:13.) Cette condition spirituelle des responsables de la nation, particulièrement des prêtres qui avaient mission d’enseigner la Loi, a régné durant une grande partie de l’histoire d’Israël (Malachie 2:7, 8). Des récits écrits parlent pour eux-mêmes; par contre, pouvait-on espérer d’hommes aussi retors qu’ils préservent soigneusement une tradition orale?
... au cours des plus de mille ans qu’a duré la rédaction des Écritures hébraïques? De Moïse à Malachie, on ne trouve aucune mention d’une telle loi orale. Ce n’est que des centaines d’années plus tard, dans la période des rabbins, alors que des sectes se disputaient le pouvoir et l’autorité sur la nation juive, que ce concept a fait son apparition. Ces siècles de silence sur le sujet et le témoignage des Écritures divinement inspirées n’infirment-ils pas l’existence d’une loi orale inspirée par Dieu?
[Encadré/Illustration, page 9]
LES MANUSCRITS DE LA MER MORTE
Datés d’avant notre ère, ils témoignent de la fidélité avec laquelle le texte de la Bible a été transmis à travers les siècles. Ils confirment également que les prophéties ont été écrites avant leur accomplissement.
[Encadré, page 10]
LA TORAH A-T-ELLE “SOIXANTE-DIX VISAGES”?
IL N’EST pas rare aujourd’hui d’entendre en Israël des personnes reprendre un célèbre dicton juif, “La Torah a soixante-dix visages”; elles croient ainsi que l’on peut interpréter les Écritures de nombreuses façons, différentes et même contradictoires. Cette opinion est acceptée tant à propos de la Loi écrite que de ce qu’on appelle la loi orale. Voici ce qu’on lit dans l’Encyclopédie du judaïsme (angl.): “La Loi orale n’est pas un code définitif; elle comprend de nombreuses opinions divergentes, voire contradictoires. Les sages disaient à leur propos: ‘Elles sont toutes les paroles du Dieu vivant.’” (Page 532). Toutefois, est-il raisonnable de croire que Dieu inspirerait des opinions contradictoires, génératrices de divisions? Comment en est-on venu à accepter de telles contradictions?
Durant toute la période où les Écritures hébraïques furent couchées par écrit (env. 1513-env. 443 av. n. è.), les représentants légitimes de Dieu clarifiaient toute question sujette à controverse, et très souvent Dieu appuyait leurs conclusions par une manifestation de puissance ou en réalisant les prophéties qu’il les avait chargés de prononcer (Exode 28:30; Nombres 16:1 à 17:15 [16:1-50, MN]; 27:18-21; Deutéronome 18:20-22). À l’époque, quelqu’un qui enseignait des explications ou des interprétations contradictoires n’était pas considéré comme un érudit, mais comme un apostat. Dieu avertit la nation tout entière en ces termes: “Tout ce que je vous prescris, observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien.” — Deutéronome 13:1 (12:32, MN).
Cependant, il se produisit par la suite un profond changement dans la manière de penser de la nation d’Israël. Les Pharisiens, qui devinrent des figures éminentes du judaïsme au Ier siècle de notre ère, adoptèrent l’enseignement de la “Torah orale”, qu’ils avaient élaboré deux siècles auparavant. Ils postulaient qu’en plus de la Loi écrite qu’il avait donnée à la nation d’Israël au mont Sinaï, Dieu lui avait transmis par la même occasion une loi orale. D’après les Pharisiens, cette loi orale révélée interprétait et clarifiait des détails de la Loi écrite, détails que Dieu avait volontairement demandé à Moïse de ne pas consigner. La loi orale ne devait pas être couchée par écrit, mais transmise uniquement par la parole, de maître à élève, de génération en génération. Cela conférait une autorité toute particulière aux Pharisiens, qui se considéraient comme les gardiens de cette tradition oraleg.
Après la destruction du second temple en 70 de notre ère, le point de vue des Pharisiens l’emporta, si bien que le judaïsme devint une religion dominée par les rabbins, ce qui constituait un changementh. La prééminence nouvellement accordée aux rabbins plutôt qu’aux prêtres ou aux prophètes fit de la loi orale la nouvelle pièce maîtresse du judaïsme. L’Encyclopédie du judaïsme (angl.) déclare: “La Torah orale en vint à être considérée comme plus importante que la Torah écrite, au motif que l’explication et la compréhension de cette dernière dépendaient de l’autre.” — 1989, page 710.
Les rabbins gagnèrent en prestige et les traditions fleurirent. L’interdiction de fixer par écrit cette loi orale fut levée. À la fin du IIe et au début du IIIe siècle de notre ère, Jehuda Hanasi (135-219 de n. è.) consigna systématiquement toute cette tradition orale rabbinique en un ouvrage appelé la Mishna. Des ajouts ultérieurs furent appelés Tosefta. À leur tour, les rabbins estimèrent nécessaire de commenter la Mishna, et ces interprétations de la tradition orale posèrent le fondement d’une imposante collection de livres appelée la Guemara (compilée du IIIe au Ve siècle de n. è.). L’ensemble de ces ouvrages en vint à être connu sous le nom de Talmud. Toutes ces opinions rabbiniques continuent de faire l’objet de commentaires de nos jours. Comme il est impossible d’harmoniser cette multiplicité de points de vue largement divergents, faut-il s’étonner si beaucoup préfèrent considérer que la Torah a “soixante-dix visages”?
[Notes de l’encadré]
g Cet enseignement, dont les Pharisiens furent à l’origine les promoteurs, était rejeté dans la nation juive par nombre de leurs contemporains. Les Sadducéens, dont beaucoup étaient prêtres, ainsi que les Esséniens du Ier siècle, rejetèrent ce concept pharisaïque. De nos jours, les Karaïtes (apparus au VIIIe siècle), ainsi que les mouvements réformés et conservateurs du judaïsme, ne considèrent pas que cette loi orale soit d’inspiration divine. Toutefois, le judaïsme orthodoxe tient aujourd’hui ces traditions pour inspirées et impératives.
h L’Encyclopaedia Judaica (angl.) déclare: “Le titre de rabbin est dérivé du nom rav, qui en hébreu biblique signifie ‘grand’ et ne figure pas dans la Bible [hébraïque].”
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Quel est le dessein de Dieu à l’égard de l’humanité?Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre ?
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Quel est le dessein de Dieu à l’égard de l’humanité?
1-4. a) Quel était le dessein originel de Dieu à l’égard des humains? b) Pourquoi les humains désobéirent-ils? (Voir l’encadré page 13.)
LA PROMESSE d’un monde sans guerre rapportée en Isaïe 2:2-4 et en Michée 4:1-4 non seulement nous fournit pour notre avenir proche une espérance fondée, mais également nous apprend quelque chose de très important à propos de notre Créateur. C’est un Dieu qui a un dessein. La prophétie d’Isaïe chapitre 2 appartient en fait à une longue série de prophéties, qui s’étend des premières pages de la Bible à la dernière, et nous montre comment Dieu va mener à bonne fin son dessein originel.
2 Lorsque Dieu créa les deux premiers humains, il leur expliqua clairement quel était son dessein à leur égard. En Genèse chapitre 1, verset 28, nous lisons: “Dieu les bénit en leur disant: ‘Croissez et multipliez! remplissez la terre et soumettez-la! commandez aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, à tous les animaux qui se meuvent sur la terre!’” Si nous rapprochons cet ordre de ce que dit le chapitre suivant de la Genèse, “l’Éternel-Dieu prit donc l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le soigner”, il devient clair que Dieu voulait que le premier couple humain étende en compagnie de ses descendants le Paradis au delà des limites du jardin d’Éden, avec le temps jusqu’aux confins du globea. — Genèse 2:15.
3 Combien de temps profiteraient-ils de leur demeure paradisiaque? Les Écritures laissent entendre que l’homme fut créé pour vivre éternellement sur la terre. La mort ne frapperait les humains que dans le cas où ils désobéiraient à leur Créateur, ce qu’exprime Genèse chapitre 2, versets 16 et 17: “L’Éternel-Dieu donna un ordre à l’homme, en disant: ‘Tous les arbres du jardin, tu peux t’en nourrir; mais l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point: car, du jour où tu en mangeras, tu dois mourir!’” Logiquement donc, une obéissance ininterrompue aurait signifié une vie ininterrompue, une vie éternelle, dans les conditions paradisiaques qui régnaient à l’origine. — Psaume 37:29; Proverbes 2:21, 22.
4 Toutefois, un ange, par la suite appelé Satan (ce qui signifie “Adversaire”), incita le premier couple humain à faire un mauvais usage de son libre arbitre en choisissant de désobéir à Dieu (Job 1:6-12; voir Deutéronome 30:19, 20). Lui faisant croire qu’un serpent parlait, cet ange rebelle raconta à Ève, puis par son intermédiaire à Adam, qu’ils deviendraient plus sages et connaîtraient une vie plus riche s’ils ne se soumettaient plus à Dieu comme à l’Autorité suprêmeb (Genèse 3:1-19). Ils se rebellèrent ouvertement et furent pour cela condamnés à mort. Le dessein de Dieu à l’égard des humains avait-il pour autant échoué? Nullement. Par contre, cela signifiait qu’un autre moyen serait requis pour accomplir le dessein originel de Dieu, une terre aménagée en paradis et peuplée d’humains obéissants qui vivraient éternellement. Comment serait-ce possible?
Une postérité promise
5, 6. a) Quelle solution Dieu promit-il aux problèmes causés sur la terre par la rébellion de Satan? b) Que promit Dieu à Abraham?
5 Lorsqu’il prononça son jugement sur les individus qui s’étaient rebellés contre son autorité, Jéhovah Dieu déclara qu’il susciterait une “postérité” ou “descendance” qui réparerait les dommages causés par l’instigateur de la rébellion. En termes symboliques, Dieu dit que cette Postérité frapperait ou écraserait le serpent, représentant Satan, à la tête et mettrait ainsi un terme à l’existence de Satan et à la rébellion. Au cours de l’Histoire, ce verset de la Genèse a été interprété de façons contradictoires. Mais comme le mot “postérité” est employé dans de nombreuses prophéties, d’autres promesses apparentées révèlent ce qu’il signifie. — Genèse 3:15.
6 Le terme “postérité” a souvent un rapport avec la réalisation du dessein de Dieu envers l’humanité dans son ensemble. Selon le récit de Genèse 22:18, le fidèle Hébreu Abraham reçut de Dieu cette promesse: “Toutes les nations de la terre s’estimeront heureuses [se béniront, MN] par ta postérité, en récompense de ce que tu as obéi à ma voix.” (C’est nous qui soulignons). Dieu témoigna à Abraham un intérêt particulier parce que cet homme le recherchait en vérité. Toutefois, même si Dieu a récompensé directement Abraham, ce texte montre clairement que Dieu ne s’intéressait pas au seul Abraham ou exclusivement à ses descendants. Dieu gardait bien présent à l’esprit son dessein originel, une terre paradisiaque pour toute l’humanité, “toutes les nations”. Il révélait à présent à Abraham qu’en raison de sa fidélité celui-ci aurait le privilège de produire la “postérité” par laquelle toutes les nations se béniraient.
7, 8. Comment le lien fut-il établi entre cette Postérité promise et les notions de royauté et de Messie?
7 Abraham fut le père de nombreuses grandes nations (Genèse 17:4, 5). Mais Jéhovah Dieu indiqua clairement de quelle lignée sortirait la Postérité promise qui dispenserait des bénédictions à toute l’humanité (Genèse 17:17, 21). Isaac, fils d’Abraham, ainsi que Jacob, son petit-fils, faisaient tous deux partie de la lignée qui aboutirait à la “postérité”. L’une des nations issues d’Abraham fut la nation d’Israël, composée des 12 tribus qui descendaient des fils de Jacob, petit-fils d’Abraham. C’est au sein de cette nation que la “postérité” promise finirait par apparaître. — Genèse 26:1, 4; 28:10, 13-15.
8 Des prophéties ultérieures révélèrent qu’une postérité spéciale, un souverain, viendrait précisément par la tribu de Juda. On lit en Genèse 49:10: “Le sceptre ne quittera pas Juda, ni le législateur sa descendance, jusqu’à ce que vienne Chilo, à lui l’assemblée des peuples3.” Rachi, commentateur de la Bible, déclare à propos de l’expression “jusqu’à ce que vienne Chilo”: “C’est le roi Messie à qui appartient la royauté4.” À l’instar de Rachi, de nombreux commentateurs de la Bible ont vu dans cette prophétie une allusion messianique.
9. a) Que promit Dieu au roi David à propos de la Postérité? b) Quel est le rapport entre la promesse de Genèse 49:10 et celle de Psaume 72:7, 8?
9 Le premier souverain de la lignée de Juda, le roi David, reçut de Dieu la promesse suivante: “Ta maison et ta royauté sont à jamais assurées devant toi; ton trône sera stable pour toujours.” (2 Samuel 7:16). Dieu lui promit également: “J’élèverai à ta place ta progéniture (...) et j’affermirai son empire. C’est lui qui m’édifiera un temple, et moi, j’assurerai à jamais son trône.” (1 Chroniques 17:11, 12). Le roi Salomon, fils et successeur de David, construisit effectivement le temple de Jéhovah, mais à l’évidence il ne régna pas indéfiniment. Toutefois, quelqu’un de la postérité de David serait le “Chilo”, ou Messie, annoncé en Genèse 49:10. Le roi David parla du Messie en termes prophétiques: “Que, sous son règne, le juste soit florissant, et la paix abondante jusqu’à extinction de la lune! Que sa domination s’étende d’une mer à l’autre, du Fleuve jusqu’aux extrémités de la terre!” — Psaume 72:7, 8.
10. Que devait accomplir la Postérité promise en Genèse 3:15, et comment cela s’accorde-t-il avec la promesse faite à Abraham?
10 Si nous reprenons la révélation progressive fournie dans les prophéties, nous discernons que les bénédictions promises à Abraham, à savoir que “toutes les nations de la terre s’estimeront heureuses par ta postérité”, seront en fin de compte concrétisées par ce même Souverain issu de la lignée de David (Genèse 22:18). Ainsi, le lien était établi entre les prophéties sur la Postérité et l’attente du Messie par la nation juive, Messie sous le règne duquel la terre connaîtra une paix absolue. En réalité, il est la “postérité” mentionnée en Genèse 3:15, qui devrait mettre fin à la rébellion originelle contre la souveraineté de Dieu et réparer les dommages qui en ont résulté (Psaume 2:5, 8, 9). D’autres questions et renseignements concernant le Messie promis sont examinés aux pages 24 à 31. Mais considérons à présent les rapports que Dieu entretint par la suite avec les descendants d’Abraham.
Le but de l’alliance de la Loi
11-13. Quels avantages l’alliance de la Loi procurait-elle à la nation, et devait-elle durer indéfiniment?
11 Les Israélites devinrent une nation quelques siècles après l’époque d’Abraham. Dieu délivra ces descendants du patriarche qui étaient captifs en Égypte et, les ayant placés sous la direction de Moïse, autre homme de foi qu’il avait choisi, il conclut avec eux une alliance, ou pacte, spéciale (Exode 19:5, 6; Deutéronome 5:2, 3). Cette alliance de la Loi fournissait à la nation des directives claires quant à la manière dont Dieu désirait être adoré. Elle les organisait en nation en vue de ce culte.
12 Il est à noter que dès le départ cette alliance était conditionnelle. Avant de révéler aux Israélites les Dix Commandements et l’ensemble de l’alliance dont ils étaient extraits, Dieu leur dit: “Désormais, si vous êtes dociles à ma voix, si vous gardez mon alliance, vous serez mon trésor entre tous les peuples! Car toute la terre est à moi, mais vous, vous serez pour moi une dynastie de pontifes [prêtres, MN] et une nation sainte.” (Exode 19:5, 6). S’ils voulaient que Dieu les utilise de façon durable comme un trésor, les Israélites devraient être dociles à sa voix, lui obéir fidèlement. Tels étaient les termes de l’alliance.
13 La récompense promise pour leur fidélité, celle de constituer une dynastie de prêtres au service de Dieu, révèle que l’alliance de la Loi n’était pas une fin en soi, mais plutôt une étape vers la formation d’une prêtrise qui aiderait les autres nations à connaître le vrai Dieu. Dès le départ, le dessein de Dieu était que toute l’humanité se bénisse, et pas seulement les membres d’une nation. — Genèse 22:18.
14. Quels autres bienfaits découlaient de l’alliance de la Loi?
14 Puisque la Loi n’était pas une fin en soi, quel en était le but? Elle dévoilait sans équivoque toutes les conceptions religieuses erronées que les humains, dans leur indépendance, avaient commencé à forger après la rébellion dans le jardin d’Éden (Deutéronome 18:9-13). Limitant les contacts de la nation d’Israël avec les nations environnantes, elle la protégeait également des pratiques et des cultes répugnants qui avaient cours dans ces nations (Deutéronome 7:1-6). Aussi longtemps que la nation respecterait cette Loi, elle préserverait sa pureté religieuse, et c’est dans cet état qu’elle pourrait plus tard identifier et accueillir la Postérité promise, le Messie.
15, 16. Quelles leçons importantes d’ordre spirituel se dégageaient de l’alliance de la Loi, qui font ressortir son caractère temporaire?
15 L’alliance de la Loi mettait également en relief qu’il fallait faire propitiation, car elle comprenait un système précis de sacrifices qui faisaient partie intégrante du culte juif (Lévitique 1:1-17; 3:1-17; 16:1-34; Nombres 15:22-29). Après la rébellion d’Adam et d’Ève, les humains perdirent la perfection qui leur aurait permis de vivre éternellement avec une santé parfaite (Genèse 2:17). En raison du premier péché, les descendants d’Adam et d’Ève (tous nés après la rébellion) héritèrent de l’imperfection et de la tendance innée au péché (Genèse 8:21; Psaume 51:7 [51:5, MN]; Ecclésiaste 7:20). L’imperfection engendra la maladie, la vieillesse et la mort, mais créa aussi un obstacle entre l’homme et Dieu (1 Rois 8:46; voir Lamentations 3:44). Il fallait que soit fournie une base qui permettrait de réparer ce préjudice, également d’apporter un remède à l’état d’imperfection des hommes et de faire propitiation. Les hommes de foi furent toujours profondément conscients de ce besoin. — Job 1:4, 5; Psaume 32:1-5.
16 L’alliance de la Loi soulignait que Dieu a des principes juridiques qui doivent être respectés. Elle fournit également le fondement pour comprendre comment les normes de justice de Dieu seraient pleinement satisfaitesc. Les sacrifices prévus dans l’alliance de la Loi ne pourraient jamais permettre l’accomplissement du dessein originel de Dieu à l’égard des humains, car leurs effets étaient temporaires. Ils mettaient en évidence l’état de pécheurs des humains, mais ne pouvaient l’éliminer ou l’empêcher. La Loi était pour cette raison une étape destinée à aider cette nation organisée d’adorateurs de Dieu à identifier en temps voulu la Postérité et à comprendre de quelle manière cette Postérité réparerait les dommages causés par le péché d’Adam. Où, dans la Torah, trouve-t-on ces explications?
Un prophète tel que Moïse est promis
17, 18. Comment faut-il comprendre la promesse que fit Dieu en Deutéronome 18:15, 18, 19 de susciter un prophète?
17 En Deutéronome chapitre 18, verset 15, Moïse dit à la nation d’Israël: “C’est un prophète sorti de tes rangs, un de tes frères comme moi que l’Éternel, ton Dieu, suscitera en ta faveur: c’est lui que vous devez écouter!” Dans le même chapitre, aux versets 18 et 19 Dt 18:18, 19, Jéhovah s’adressa à Moïse, celui qu’il avait établi médiateur entre lui et Son peuple, en ces termes: “Je leur susciterai un prophète du milieu de leurs frères, tel que toi, et je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. Et alors, celui qui n’obéira pas à mes paroles, qu’il énoncera en mon nom, c’est moi qui lui demanderai compte!” Comment fallait-il comprendre cette prophétie?
18 Le prophète dont il est question ici est à l’évidence un personnage bien précis. Le contexte démontre qu’il n’est pas simplement question d’un principe général qui exprimerait l’intention de Dieu de continuer à susciter des prophètes à la nation, comme certains l’ont pensé. Le mot hébreu rendu par prophète (naviʼ) est au singulier, pour établir la comparaison avec Moïse, personnage unique dans l’histoire de la nation. De plus, les paroles de conclusion du même livre du Deutéronome stipulent: “Mais il n’a plus paru, en Israël, un prophète tel que Moïse, avec qui le Seigneur avait communiqué face à face.” (Deutéronome 34:10-12). Celui qui consigna ces paroles fut très probablement Josué, le fils de Noun, qui fut lui-même un chef de renom et un prophète établi par Dieu. Mais il ressort de ses propres paroles qu’il ne voyait pas du tout en sa personne un accomplissement des paroles de Moïse annonçant un prophète tel que Moïse. Dans ce cas, qu’entendait Dieu quand il promit de susciter un prophète tel que Moïse? Qu’avait Moïse de particulier?
Une nouvelle alliance est annoncée
19. a) En quel sens Moïse fut-il unique? b) Quel autre rôle le prophète tel que Moïse devait-il remplir?
19 Moïse fut un chef de renom; il fut législateur, prophète, auteur de miracles, enseignant et juge. Il fut aussi médiateur, le seul prophète qui a été médiateur d’une alliance entre Dieu et les hommes (en l’occurrence la nation d’Israël). Pour être réellement comme lui, un prophète aurait à accomplir des choses semblables. Faut-il en déduire que Dieu prévoyait de remplacer l’alliance de la Loi par une autre alliance? Effectivement. Par l’intermédiaire du prophète Jérémie, Dieu exprima clairement son intention de conclure une nouvelle alliance. Une nouvelle alliance exigeait un nouveau médiateur. Seul quelqu’un de semblable à Moïse pourrait convenir à une telle mission. Examinons ce qu’implique la nouvelle alliance, et il sera plus aisé de comprendre le rôle du médiateur.
20, 21. a) Quelle promesse trouve-t-on en Jérémie 31:31-34? b) Quel était le but déclaré de la nouvelle alliance? c) En conséquence, qu’adviendrait-il de l’alliance de la Loi?
20 C’est environ 900 ans après Moïse que Jérémie transmit à la nation d’Israël cette déclaration divine: “Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, qui ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer du pays d’Égypte, alliance qu’ils ont rompue, (...) dit le Seigneur. Mais voici quelle alliance je conclurai avec la maison d’Israël, au terme de cette époque. (...) J’aurai pardonné leurs fautes et effacé jusqu’au souvenir de leurs péchésd.” — Jérémie 31:31-34.
21 Puisque le prophète tel que Moïse doit servir en qualité de nouveau médiateur d’une alliance nouvelle, il devient manifeste que tous les détails du culte exigé par la Loi mosaïque n’auraient pas un caractère permanent, mais auraient cours seulement jusqu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle alliance. Lorsque Dieu fournirait un fondement lui permettant de ‘pardonner leurs fautes et d’effacer jusqu’au souvenir de leurs péchés’, il n’y aurait certainement plus besoin du système élaboré de sacrifices prévu au temple, qui ne procurait qu’un pardon temporaire. Une fois la nouvelle alliance en vigueur, les aspects rituels de l’alliance de la Loi, comme l’observance du sabbat et de jours de fête, ne seraient plus chargés de la même signification. Au temps qu’il aurait fixé, Dieu révélerait sans doute ce qui serait requis des humains admis dans cette nouvelle alliance promise. — Amos 3:7.
Des bénédictions pour toutes les nations
22, 23. a) Quel était l’objectif de la nouvelle alliance par rapport aux nations? b) Comment d’autres prophéties indiquent-elles quel était le dessein de Dieu à l’égard de toutes les nations?
22 Lorsqu’on sait que le prophète semblable à Moïse et la Postérité d’Abraham sont une seule et même personne, on discerne plus aisément une autre facette très importante de la nouvelle alliance: elle allait constituer le moyen légal par lequel des gens de toutes les nations pourraient adorer le vrai Dieu. Puisque Genèse 22:18 dit que, par le moyen de cette “postérité”, “toutes les nations de la terre s’estimeront heureuses”, il est clair qu’à partir d’un certain moment de l’histoire humaine Dieu ne traiterait plus exclusivement avec une nation, les descendants d’Abraham. Après que la nation d’Israël aurait rempli son rôle essentiel consistant à produire la Postérité promise, et après qu’une nouvelle alliance serait entrée en vigueur, le culte du vrai Dieu serait accessible à des gens de toutes les nations et de toutes les races.
23 Personne ne pourrait raisonnablement contester l’équité de Dieu qui permet aux personnes sincères issues de toutes les nations et de toutes les races de l’adorer. C’était là l’intention de Dieu dès le départ; la Bible contient d’ailleurs de nombreuses prophéties qui confirment que des gens de toutes les nations s’estimeraient heureuses par la postérité d’Abraham (Zacharie 8:20-23). Un exemple en est fourni en Cephania [Sophonie] chapitre 3, verset 9, où Dieu déclare: “Mais alors aussi je gratifierai les peuples d’un idiome épuré, pour que tous ils invoquent le nom de l’Éternel et l’adorent d’un cœur unanime.” La prophétie d’Isaïe chapitre 2 citée au début de cette brochure met l’accent sur le caractère unificateur du culte rendu à Dieu, car des gens de nombreuses nations se mettent à changer pour le servir en vérité et apprennent à vivre en paix. Elle met aussi en évidence quand cela se produirait: “Il arrivera, à la fin des temps.” (Isaïe 2:2). Que signifie cette expression, “la fin des temps”?
24. a) Que signifie l’expression “la fin des temps”? b) Qu’est-il décrit en Ézéchiel chapitres 38 et 39?
24 Les Écritures parlent à de nombreuses reprises du jour où Dieu entrera en jugement contre toutes les nations (Isaïe 34:2, 8; Jérémie 25:31-35; Joël 4:2 [3:2, MN]; Habacuc 3:12; Cephania [Sophonie] 1:18; 3:8). Depuis que la souveraineté de Dieu a été rejetée dans le jardin d’Éden, l’incapacité des humains à se diriger avec succès est devenue de plus en plus manifeste. Les gouvernements humains ont été un échec complet et ont causé des souffrances inouïes. Nous vivons à l’ère de l’arme nucléaire et de la pollution à l’échelle planétaire; les hommes seraient bien capables, si on les laissait faire encore longtemps, de s’autodétruire et de détruire leur demeure, la terre. C’est pourquoi Dieu va intervenir en se servant du Messie qu’il a choisi, la Postérité (Psaume 2:1-11; 110:1-6). Le prophète Ézéchiel annonça la bataille ultime que Dieu livrera aux gouvernements humains. Aux chapitres 38 et 39 de son livre Éz 38, 39, il décrivit la guerre de Dieu contre “Gog du pays de Magog”. (Ézéchiel 38:2, MN.) On admet généralement qu’il s’agit là d’une prophétie sur les derniers jours. Une étude approfondie des Écritures révèle que “Gog” est ici un nom symbolique pour désigner Satan, l’esprit rebelle qui incita Adam et Ève à désobéir à Dieu. La défaite de cet esprit et de ses partisans, ennemis de longue date de Dieu, accomplit en fait la première partie de la promesse originelle selon laquelle la “postérité”, dans un sens symbolique, meurtrirait mortellement le “serpent”, Satan, à la tête. — Genèse 3:15.
25. D’après les prophéties, que doit-il se passer une fois les forces de Satan détruites?
25 Après la destruction des partisans de Satan, les conditions paradisiaques qui régnaient à l’origine en Éden seront rétablies. Mais cette fois-ci, sous la nouvelle alliance, les humains obéiront à Dieu (Isaïe 11:1-9; 35:1-10). Non seulement les péchés seront pardonnés, mais, de plus, les humains seront ramenés à la perfection (Isaïe 26:9). En conséquence, ils se verront accorder la vie éternelle (Isaïe 25:8; Psaume 37:29). Mieux, en ce temps-là, les morts seront ramenés à la vie, oui, ressuscités, tant ceux qui auront été fidèles à Dieu que des milliards d’autres qui n’auront jamais vraiment eu l’occasion de le connaître en vérité (Isaïe 26:19; Daniel 12:2, 13). Une espérance aussi merveilleuse ne nous rapproche-t-elle pas du Dieu qui a conçu pareil dessein?
26. Qu’implique pour nous la venue du prophète tel que Moïse?
26 Ce ne sont là que quelques-unes des bénédictions qui attendent les hommes de toutes les nations, ceux qui identifient le prophète tel que Moïse et écoutent sa voix, la Postérité qui régnera sur le trône de David “jusqu’à extinction de la lune”, c’est-à-dire à tout jamais (Psaume 72:7). À propos de ce prophète tel que Moïse, Deutéronome 18:19 ajoute: “Celui qui n’obéira pas à mes paroles, qu’il énoncera en mon nom, c’est moi qui lui demanderai compte!” Prendrez-vous le temps, consentirez-vous aux efforts nécessaires pour identifier ce prophète tel que Moïse, ce Messie, et pour découvrir par là même tout ce que Dieu exige? Apprendrez-vous personnellement à connaître le vrai Dieu?
[Notes]
a Le récit contenu dans le livre de la Genèse, qui décrit le jardin d’Éden, n’est pas une parabole; l’Éden était un endroit bien réel et relativement étendu. Le texte le situe au nord des plaines de Mésopotamie, à la source du Tigre et de l’Euphrate (Genèse 2:7-14). Ce jardin devait servir de modèle d’après lequel l’homme aménagerait et cultiverait la planète.
b Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette rébellion, voir l’encadré aux pages 16 et 17.
c Le précédent juridique que Moïse codifia lorsqu’il se référa au mode de punition des infractions à la Loi (“vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent”) reflète le principe directeur que Dieu applique lui-même dans le règlement de la question du salut des hommes (Deutéronome 19:21). Un homme parfait, Adam, fut responsable de la condamnation qui frappe la race humaine; il fallait donc qu’un autre homme parfait fasse propitiation pour cette perte en donnant sa vie. Sa mort réparerait tout à fait le péché d’Adam et gommerait ses conséquences sur les humains. Seule la venue de la “postérité” promise, dont la vie offerte en sacrifice constituerait une rançon au sens juridique, pourrait pleinement entraîner une telle délivrance (Genèse 3:15). Pour un examen plus détaillé de ce rôle de la Postérité dans le dessein de Dieu, se reporter aux pages 28 et 29, paragraphes 17 à 20.
d Une explication avancée couramment par les judaïsants de notre époque est que Jérémie prédisait simplement qu’Israël se verrait renouveler ou confirmer l’alliance de la Loi, comme ce fut le cas après le retour de l’exil à Babylone en 537 avant notre ère (Ezra [Esdras] 10:1-14). Mais, là encore, la prophétie infirme elle-même cette explication. Dieu déclara clairement que ce serait une “alliance nouvelle”, non pas simplement une alliance renouvelée. De plus, il stipula qu’elle serait différente de l’alliance conclue lorsqu’il les affranchit du joug égyptien. Certains ont pensé qu’elle serait “nouvelle” en ce sens que les Israélites respecteraient dès lors fidèlement l’alliance existante, mais l’histoire contredit cette thèse. En réalité, leur infidélité entraîna la destruction du second temple. — Deutéronome 18:19; 28:45-48.
[Encadré, page 13]
QUI EST SATAN?
LA BIBLE parle de Satan, non comme de “l’inclination au mal” présente en l’homme, mais comme d’une créature spirituelle invisible, un ange (Job 1:6). De même que tous les anges, ou fils de Dieu, il fut créé parfait; mais par la suite il devint de son propre chef le premier rebelle, ou adversaire, opposé à Dieu (Deutéronome 32:4; voir Ézéchiel 28:12-17). Dans sa rébellion contre la souveraineté de Dieu, il accuse les hommes d’infidélité, de n’agir que par égoïsme. Voici quelques-uns des passages des Écritures qui présentent ouvertement les efforts sournois de Satan visant à faire désobéir les hommes et à leur faire adopter une conduite répréhensible:
1. Job 1:6-12; 2:1-7
[Encadré/Illustrations, pages 16, 17]
POURQUOI DIEU PERMET-IL LA MÉCHANCETÉ?
À UN moment ou à un autre de votre vie, vous vous êtes peut-être demandé: ‘Si Dieu existe, pourquoi permet-il la souffrance?’ ou: ‘Si la souffrance existe parce que Dieu la permet, pourquoi depuis si longtemps?’ Il s’agit là de questions délicates, particulièrement si l’on songe à l’Holocauste, qui, peut-être plus que tout autre événement, est devenu le symbole même de la souffrance humaine. Dans leur souci de fournir une explication, certains nient l’existence de Dieu, tandis que d’autres rejettent la notion de mal. De telles conclusions sont-elles réalistes? Existe-t-il une réponse satisfaisante?
2 Certains affirment que des questions de cet ordre ne devraient pas même être posées. Pourtant, de fidèles prophètes, tel Habacuc, n’ont pas jugé inconvenant de soulever des interrogations à ce sujet. Habacuc demanda à Dieu: “Jusques à quand, ô Seigneur, t’implorerai-je sans que tu entendes mon appel? Crierai-je vers toi: violence! sans que tu prêtes secours? Pourquoi me laisses-tu voir l’iniquité et restes-tu témoin de l’injustice?” — Habacuc 1:2, 3.
3 Malheureusement, il en est qui sont incapables d’accepter une réponse, peu importe qu’elle soit bonne ou mauvaise. Des événements cruels et la sauvagerie de l’homme ont eu raison de leur capacité à analyser les choses avec impartialité. Une personne en quête de réponses doit donc évaluer honnêtement sa disposition d’esprit autant que la logique des explications fournies.
Discernons les vrais responsables
4 Dieu n’est pas, et n’a jamais été, complice des crimes commis par l’homme. Pourtant, certains enseignements religieux diffusent cette conception, ce qui complique d’autant plus la question. Par exemple, des croyances tiennent que notre monde est un lieu d’épreuves en vue d’une vie future et que, par la mort, Dieu “prend” les êtres qui nous sont chers, même les petits enfants. Dieu apparaît par conséquent comme personnellement responsable des accidents, des crimes et des calamités. Il en est de même des doctrines touchant à la prédestination ou au destin. D’autres enseignements s’efforcent d’expliquer l’Holocauste en termes de “punition divine pour la mondanité des Juifs d’Europe” ou de “moyen pour Dieu de faire comprendre au monde la nécessité d’un État juif”. Pour beaucoup de personnes, de telles justifications sont non seulement inacceptables, mais franchement injurieuses.
5 De telles croyances ne diffament-elles pas Dieu? N’est-ce pas l’homme, plutôt que Dieu, qui est responsable de toutes les injustices commises au cours des siècles (Ecclésiaste 8:9)? Arnold Toynbee, historien, écrivit: “Les êtres humains sont uniques dans leur aptitude au mal parce qu’ils sont uniques dans leur aptitude à prendre conscience de ce qu’ils font et à opérer des choix délibérése.” Le mauvais usage qu’a fait l’homme de son libre arbitre a donc conduit à d’indicibles souffrances. Puisqu’il en est ainsi, pourquoi Dieu ne l’a-t-il pas créé de manière à ce qu’il ne puisse pas nuire à son semblable?
6 Dieu a créé l’homme à son “image” et lui a fait don du libre arbitre (Genèse 1:26). Sans quoi, l’homme n’aurait pas été en mesure de goûter la satisfaction et la joie que l’on éprouve à faire spontanément du bien à autrui. La conscience serait sans objet, et l’existence de l’homme ressemblerait à celle des formes de vie inférieures. Le libre arbitre est une bénédiction pour l’homme et fait de lui un humain, et non un robot. Mais le libre arbitre implique la liberté d’opérer des choix, choix qui peuvent être mauvais ou néfastes. Cependant, même en admettant que Dieu n’est pas responsable du mal, cela ne répond pas à ces questions: Pourquoi le permet-il? Pourquoi n’a-t-il pas immédiatement mis fin à la souffrance?
Comment Dieu a-t-il pu le permettre?
7 Pourquoi le mal règne-t-il s’il existe une puissance en mesure de le juguler? La réponse biblique à cette question se trouve principalement dans le récit concernant le premier homme et la première femme, Adam et Ève. Les chapitres 2 et 3 de la Genèse rapportent qu’ils choisirent de désobéir à Dieu en mangeant de “l’arbre de la science du bien et du mal”. D’importantes questions furent soulevées par leur désobéissance. Celui qui les incita à se rebeller (voir l’encadré page 13) les en persuada en affirmant: “Vous ne mourrez point”, ce qui jetait le doute sur la véracité de Dieu, puisque Dieu avait expressément déclaré que la désobéissance serait sanctionnée par la mort (Genèse 2:17; 3:4). Le tentateur dit encore: “Dieu sait que, du jour où vous en mangerez, vos yeux seront dessillés, et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal.” (Genèse 3:5). Cela signifiait en clair que Dieu les privait injustement de quelque chose. Le bien-fondé des lois de Dieu et sa façon de gouverner étaient ainsi mis en question. Cela constituait une atteinte à la souveraineté de Dieu, à son droit même d’être l’unique et suprême Souverain de l’humanité.
8 Des questions profondes avaient donc été soulevées: L’homme a-t-il réellement besoin de la direction de Dieu pour se gouverner et gérer la terre entière? Sinon, peut-être était-il injuste de la part de Dieu d’exiger qu’il lui obéisse. Si l’homme est capable de se diriger lui-même, pourquoi Dieu serait-il le seul à décider de ce qui est bon ou mal pour les humains? Si les contrevenants avaient été mis à mort, cela n’aurait pas répondu à ces questions. Il fallait attendre un certain temps pour que l’homme démontre son incapacité à se gouverner lui-même efficacement.
Qui a le droit de décider?
9 La question, peut-être la plus importante, à laquelle chacun de nous doit répondre personnellement, est celle-ci: Dieu est-il en droit de décider quels problèmes sont prioritaires et quand il faut les résoudre? Beaucoup ont du mal à admettre qu’une question d’ordre moral soit suffisamment grave pour justifier la permission de la souffrance humaine. Mais est-il déraisonnable de penser que Dieu, qui voit le long terme, sait agir au mieux des intérêts de toutes ses créatures?
10 Le prophète Isaïe écrivit: “Car vos pensées ne sont pas mes pensées, ni vos voies ne sont mes voies, dit l’Éternel.” (Isaïe 55:8). Dieu n’est certainement pas indifférent à la souffrance humaine, mais parce qu’il est tout-puissant et éternel, il est le mieux placé pour évaluer l’ensemble des facteurs en jeu dans cette affaire, et aussi pour déterminer de quelle manière et à quel moment il faut la régler pour que tous les intéressés en retirent les plus grands bienfaits possible.
11 En laissant s’écouler suffisamment de temps pour régler les questions soulevées, Dieu établit un précédent définitif. S’il arrivait à l’avenir que quelqu’un conteste de nouveau l’exercice de la souveraineté divine, il ne serait pas nécessaire d’accorder au rebelle du temps pour qu’il prouve ses prétentions (Nahoum 1:9). Tout ce qui serait à démontrer aurait déjà été démontré. En attendant, nous avons le privilège de prendre le parti de Dieu dans cette affaire, à l’image des nombreux fidèles du passé. Job, par exemple, ne savait absolument pas pourquoi il souffrait. Pourtant, il était résolu à demeurer fidèle à Dieu (Job 2:9, 10). Dieu, le Créateur de l’homme, ne mérite-t-il pas une telle fidélité?
Quelle solution Dieu apportera-t-il?
12 Le temps que Dieu a accordé en vue du règlement des diverses questions en jeu touche à sa fin. Le mal et tous ceux qui le causent seront sous peu éliminés (Proverbes 2:21, 22; Daniel 2:44). Dieu lui-même garantira à l’humanité une paix et un bonheur éternels sur une terre paradisiaque (Isaïe 14:7). Jéhovah, le Dieu de la justice, n’oubliera pas ceux qui ont souffert ou sont morts injustement. Ils seront ressuscités, ramenés à la vie ici même sur la terre (Job 14:14, 15; Isaïe 25:6-8). Dieu en personne le promet: “On ne se rappellera plus ce qui aura précédé; on n’en gardera pas le moindre souvenir.” La vie éternelle laissera aux hommes tout le temps pour réfléchir en connaissance de cause aux raisons qu’avait Dieu de tolérer la méchanceté. De ceux qui jouiront de ces bénédictions, aucun ne sera tenaillé par le souvenir de ses souffrances ou de celles d’autrui. “Félicitez-vous à jamais de ce que je vais créer”; Dieu fera bien plus qu’offrir un simple dédommagement. — Isaïe 65:17, 18.
13 Au travers de la Bible, Dieu nous a clairement indiqué pourquoi la souffrance existe. Néanmoins, un court article ne saurait répondre à toutes les questions relatives à un problème aussi complexef. Pour obtenir une réponse détaillée, il est indispensable d’examiner soigneusement la Bible sous toutes ses facettes. Êtes-vous prêt à le faire, êtes-vous disposé à consacrer à cette investigation le temps nécessaire? Vu les questions en jeu, cela en vaut la peine.
[Notes de l’encadré]
e Citation de La grande aventure de l’humanité, 1977, page 21.
f Pour un examen plus approfondi de ce sujet, voir le chapitre 16 du livre La vie: comment est-elle apparue? Évolution ou création? publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
1-3. Comment certains ont-ils essayé d’expliquer l’existence de la souffrance?
4, 5. Citez quelques croyances qui discréditent Dieu.
6. Qu’implique pour les humains le libre arbitre?
7, 8. Quelles questions furent soulevées au début de l’histoire humaine?
9-11. Pourquoi Dieu permet-il la souffrance depuis si longtemps?
12, 13. Comment Dieu va-t-il sous peu rétablir la justice sur la terre?
[Illustration, page 15]
Pourquoi Dieu exigeait-il des sacrifices dans le cadre de l’alliance de la Loi?
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Que signifie connaître le vrai Dieu?Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre ?
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Que signifie connaître le vrai Dieu?
1, 2. Selon Isaïe 2:3, quelle invitation est lancée dans les derniers jours, et à qui?
LA PROPHÉTIE saisissante d’Isaïe sur les derniers jours contient une invitation qui devrait intéresser les gens de toutes les nations. Il s’agit d’une invitation à apprendre à connaître personnellement le vrai Dieu: “Et nombre de peuples iront en disant: ‘Or çà, gravissons la montagne de l’Éternel pour gagner la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies et que nous puissions suivre ses sentiersa.’” — Isaïe 2:3.
2 Cette prophétie indique que, dans les derniers jours, des gens de nombreuses nations de la terre seraient guidés vers une source d’instruction qui les aiderait à apprendre à connaître le vrai Dieu. Ils découvriraient des vérités qui les uniraient dans une paix véritable. Quelles sont ces vérités?
3. Quel enseignement essentiel de la Bible a presque disparu à cause de la tradition?
3 Un enseignement remarquable de la Bible, presque perdu à cause de la tradition, est que nous pouvons nouer avec Dieu, notre Père céleste et Créateur, des liens au sens le plus personnel du terme, en nous adressant à lui par son nom. Qui a un ami très cher dont il refuse d’employer le nom ou même de le citer quand on le lui demande? D’habitude, ce n’est qu’à un ennemi qu’on fera l’affront de ne pas même prononcer son nom. Les liens particuliers qui unissaient les Israélites de l’Antiquité à leur Dieu, les amenant à le connaître par son nom, sont magnifiquement décrits par un psalmiste: “Car [dit le Seigneur] il m’est attaché, et je veux le sauver du danger; je veux le grandir, parce qu’il connaît mon nom.” — Psaume 91:14.
Devrait-on employer le nom divin?
4, 5. Que signifie le nom de Dieu?
4 D’un point de vue biblique, il n’y a jamais eu de doute quant au nom du vrai Dieu. Lorsque Dieu expliqua à Moïse qu’Il se servirait de lui pour délivrer la nation d’Israël du joug égyptien, celui-ci posa une question logique: “Or, je vais trouver les enfants d’Israël, et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m’envoie vers vous... S’ils me disent: Quel est son nom? que leur dirai-je?” Dieu répondit: “Parle ainsi aux enfants d’Israël: ‘L’Éternel [hébreu יהוה = YHWH = Yahweh, ou, depuis le XIIIe siècle de n. è., Jéhovah], le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, m’envoie vers vous.’ Tel est mon nom à jamais, tel sera mon attribut dans tous les âges.” — Exode 3:13, 15, c’est nous qui soulignons.
5 Pour quelqu’un qui parle hébreu, ce nom est riche de signification. Il vient de la racine הוה, h·w·h, qui signifie “devenir”. Cependant, le nom de Dieu est à la forme causative, le Hiphʽil selon la grammaire hébraïque. Fondamentalement donc, ce nom ne désigne pas l’existence éternelle de Dieu, mais plutôt qu’il fait venir à l’existence ou se produire les choses. Cela se vérifie particulièrement à propos de ses desseins. Il a fait se réaliser son dessein qui était de libérer son peuple élu du joug égyptien. Aucune puissance ne pouvait s’opposer à la volonté déclarée de Dieu. Jéhovah est le Dieu qui fait se réaliser ses desseins. De la sorte, il se fait devenir Celui qui accomplit ses promesses. Cela se vérifia également lorsqu’il conçut le dessein de libérer son peuple de la captivité à Babylone. Et il n’en va pas autrement de son dessein d’établir des conditions paradisiaques sur la terre. Son nom même donne tout leur sens à ces promesses et garantit leur accomplissement. — Isaïe 41:21-24; 43:10-13; 46:9, 10.
6-9. a) Comment savons-nous que Dieu n’interdit pas l’emploi de son nom? b) Quand et comment l’interdiction d’employer le nom de Dieu fut-elle introduite dans le judaïsme?
6 Mais les Dix Commandements n’interdisent-ils pas de prononcer le nom divin? Aucunement! Bien que beaucoup aient ainsi interprété le troisième commandement, notez ce commentaire de l’Encyclopaedia Judaica (angl.): “Si l’on évite de prononcer le nom divin YHWH, c’est (...) à cause d’une mauvaise compréhension du troisième commandement (Ex. 20:7; Deut. 5:11), comme s’il signifiait: ‘Tu ne dois pas prendre le nom de YHWH ton Dieu en vain’, alors qu’il veut dire en réalité: ‘Tu ne dois pas faire de faux serments par le nom de YHWH ton Dieu5.’” Remarquez que le texte n’interdit pas de “prendre” ou de prononcer le nom de Dieu. Toutefois, même s’il signifiait prendre le nom de Dieu “en vain”, notez ce que déclare le lexique hébreu de Koehler et Baumgartner (all. et angl.) à propos du terme traduit par “en vain” (hébreu lashshawʼ): “Nommer un nom sans raison, (...) faire un mauvais emploi d’un nom6.” Par conséquent, ce commandement n’interdit pas l’emploi du nom de Dieu, mais plutôt son usage impropre.
7 Mais que dire de l’argument selon lequel le nom de Dieu serait “trop saint pour être prononcé”? Si Dieu considérait que son nom est trop saint pour que l’homme le prononce, n’est-il pas raisonnable de penser qu’il ne l’aurait tout bonnement pas révélé? Le fait même que le nom propre de Dieu figure plus de 6 800 fois dans le texte original des Écritures hébraïques indique que Dieu veut que l’homme connaisse et utilise son nom. Loin de restreindre l’emploi de son nom pour prévenir toute irrévérence, Dieu encourage à maintes reprises ses serviteurs à en faire usage ou à le faire connaître; il leur en donne même l’ordre. C’était pour eux une preuve des liens étroits qu’ils entretenaient avec lui ainsi que de l’amour qu’ils lui portaient (Psaume 91:14). Le prophète Isaïe exprima clairement la volonté de Dieu dans ce domaine: “Rendez hommage à l’Éternel [hébreu יהוה = YHWH = Jéhovah], invoquez [“proclamez”, Ta] son nom, célébrez ses œuvres parmi les peuples; proclamez que son nom est grand!” — Isaïe 12:4; voir aussi Michée 4:5; Malachie 3:16; Psaumes 79:6; 105:1; Proverbes 18:10.
8 Si Jéhovah n’avait pas voulu que l’homme prononce son nom, il aurait pu le lui interdire expressément. Pourtant, la Bible n’interdit nulle part d’employer le nom divin de façon digne ou de le prononcer. Les hommes fidèles des temps bibliques employaient librement ce nom (Genèse 12:8; Ruth 2:4; 4:11, 14). En réalité, Dieu a souvent condamné ceux qui faisaient oublier son saint nom à son peuple. — Jérémie 23:26, 27; Psaume 44:21, 22 (44:20, 21, MN).
9 Comment cette interdiction en vint-elle à s’imposer dans la pensée juive alors qu’à l’évidence elle n’émanait pas de la Bible? Les commentaires du docteur en philosophie Cohen, rabbin et auteur du livre Le Talmud, montrent que la tradition se répandit progressivement sur une période de plusieurs siècles. Il écrit: “À l’époque biblique, l’usage de ce nom dans le langage courant ne semble avoir soulevé aucun scrupule. Nombreux sont les noms de personnes composés avec Jah ou Jahou, même après l’exil babylonien; ceci indique bien que l’emploi du tétragramme n’était nullement prohibé. Mais dès les premiers temps de la période rabbinique on ne le prononça plus que dans le service du temple.” À propos de l’évolution dans la suite de cette période, il écrit: “Dans le culte de la synagogue, au lieu de JHVH, on disait: Adonaï (mon Seigneur), mais il existe une tradition d’après laquelle la prononciation originelle était transmise périodiquement, une ou deux fois tous les sept ans, par les sages à leurs disciples (Kid., 71 a). Cela même vint plus tard à cesser, et la façon de prononcer le tétragramme n’est plus connue avec certitude7.” C’était là le fruit des “préceptes d’hommes”. — Isaïe 29:13; Deutéronome 4:2; voir page 9, paragraphes 15, 16.
Les obligations de ceux qui portent le nom
10-14. a) Qu’exige Dieu de ceux qui désirent porter son nom? b) Quelles formes de pureté sont requises de ceux qui veulent plaire à Dieu? c) Par quelle influence païenne étrangère le judaïsme fut-il profondément marqué?
10 Manifestement, il ne suffit pas de connaître ni même d’employer le nom de Dieu pour lui être agréable. Les véritables adorateurs de Dieu ont un privilège exceptionnel, celui de porter son nom. C’est ce qui ressort des paroles du prophète Jérémie: “Ta parole était mon délice et la joie de mon cœur, car ton nom est associé au mien.” (Jérémie 15:16). Mais ce privilège exceptionnel s’accompagne d’une lourde responsabilité. Jéhovah mit l’accent sur cette pensée en s’adressant aux rois des nations gentiles: “C’est par la ville qui porte mon nom que je commence à sévir.” (Jérémie 25:29). Avant de la délivrer au terme des 70 ans de captivité à Babylone, Jéhovah avait mis en garde la nation d’Israël par l’intermédiaire du prophète Isaïe: “Éloignez-vous, éloignez-vous, quittez ces lieux! Ne touchez à rien d’impur! Sortez de son enceinte; purifiez-vous, vous qui portez les [vases sacrés] de l’Éternel [יהוה]!” (Isaïe 52:11, note). Qu’impliquerait cette exigence de pureté pour les vrais adorateurs de notre temps, ceux qui portent le nom du Dieu très saint, Jéhovah?
11 Une personne qui désire rendre à Dieu un culte qui lui soit agréable devrait à n’en pas douter observer une conduite pure, en particulier relativement aux normes morales que Dieu lui-même établit. Alors que la société actuelle est marquée par le laxisme, les Écritures ne laissent pas la place au doute ou à l’interprétation quand elles expriment la condamnation divine du mensonge, du vol, de la fornication, de l’adultère, de l’homosexualité, du meurtre et de la tromperie sous toutes ses formes (Exode 20:12-16; 23:1, 2; Lévitique 5:1; 19:35, 36; 20:13). Elles ne condamnent pas seulement l’action mauvaise, mais aussi la pensée mauvaise qui mène à cette conduite mauvaise. — Exode 20:17; Lévitique 19:17; Psaume 14:1-5; Job 31:1, 9-11.
12 Outre la pureté morale, la pureté religieuse serait certainement exigée de ceux qui porteraient le nom de Jéhovah. À plusieurs reprises, Jéhovah mit en garde l’ancienne nation d’Israël contre l’influence des idées, des rites et des coutumes religieuses des nations environnantes qui adoraient d’autres dieux. En fait, c’est à cette seule condition, celle de ne pas imiter le faux culte des nations, que les Israélites pourraient demeurer en Terre promise (Lévitique 18:24-30; Deutéronome 12:29-31). L’idolâtrie était clairement condamnée, mais aussi toutes pratiques et croyances superstitieuses, comme l’astrologie, le spiritisme, la divination, la magie, les prières adressées aux défunts et l’invocation des morts. — Exode 20:3-5; 22:17 (22:18, MN); Lévitique 20:27; Deutéronome 18:9-13; Isaïe 8:19, 20; 47:13; Jérémie 10:2.
13 La pureté dans le domaine des doctrines est étroitement liée à la pureté religieuse. La mise en garde contre les mœurs et le culte des nations d’alentour n’était pas valable seulement pour la période où la nation d’Israël s’empara du pays des Cananéens. Jéhovah avait révélé à son peuple la vérité en matière de religion. Ce peuple était le seul à adorer le vrai Dieu, Jéhovah (Exode 19:5, 6; Deutéronome 4:32-37; Psaume 147:19, 20). Seuls les Israélites le connaissaient personnellement et étaient ses témoins, ce qui les rendait aptes à faire connaître ce Dieu (Isaïe 43:9-12; Psaume 105:1). Par contre, les coutumes et les pratiques religieuses des autres nations dénotaient une profonde ignorance de la personne de Dieu. — Isaïe 60:2.
14 Malgré un bon départ, la nation d’Israël fut très souvent attirée par les conceptions religieuses d’autres peuples (Juges 2:11-13; 1 Rois 18:21; Jérémie 2:11-13; Ézéchiel 8:14-18). S’il est vrai que l’on retrouve dans le judaïsme quelques traces des cultures cananéenne et babylonienne, la plus grande attaque qu’il ait subie se situe sans conteste durant l’hellénisation entreprise par l’Empire grecb. Faisant le bilan de la longue influence de la culture grecque, du IVe siècle avant notre ère jusque dans les premiers siècles de notre ère, l’auteur juif Max Dimont faisait cette observation: “Enrichis par la pensée platonicienne, par la logique aristotélicienne et par la science euclidienne, les lettrés juifs étudièrent la Torah avec des armes nouvelles. (...) Ils se mirent à ajouter la logique grecque à la révélation hébraïque.”
L’homme a-t-il une âme immortelle?
15-17. a) Qu’enseigne la Bible sur la mort et sur l’âme? (Voir l’encadré page 22.) b) Quelle espérance la Bible donne-t-elle pour les personnes décédées?
15 Les doctrines et les croyances du judaïsme subirent-elles une influence durant cette période? L’Encyclopaedia Judaica (angl.) admet avec franchise: “C’est probablement sous l’influence grecque que la doctrine de l’immortalité de l’âme s’est introduite dans le judaïsme8.” Les Écritures hébraïques enseignent en termes simples et clairs qu’à l’origine Dieu désirait que l’homme vive éternellement en parfaite santé sur la terre. (Voir pages 11, 12, paragraphes 2 à 4.) Voici ce qu’on lit en Genèse 2:7: “L’Éternel-Dieu façonna l’homme, — poussière détachée du sol, — fit pénétrer dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant [une âme vivante, JP].” Notez qu’il n’est pas dit que l’homme reçut une âme, mais qu’il devint une âme. En raison de sa désobéissance, de sa rébellion contre Dieu, Adam, le premier homme, fut condamné à mort. Ainsi, Adam, âme humaine, mourut. Aucune partie de son être ne continua d’exister dans un autre monde. Le concept d’âme immortelle n’est donc pas un enseignement bibliquec. La Bible déclare catégoriquement: “L’âme pécheresse (...) mourra.” — Ézéchiel 18:4.
16 Ce que les Écritures révèlent sur la condition des morts s’harmonise avec l’enseignement biblique qui affirme que l’âme meurt. En Ecclésiaste chapitre 9, versets 5 et 10, nous lisons: “Les vivants savent du moins qu’ils mourront, tandis que les morts ne savent quoi que ce soit (...); car il n’y aura ni activité, ni projet, ni science, ni sagesse dans le Cheol [la tombe où vont tous les humains], vers lequel tu te diriges.” (Voir Psaume 146:3, 4). La mort fut une punition infligée par Dieu (Genèse 2:17). Elle est le contraire de la vie, non une autre forme de vie. Ceci posé, on ne s’étonnera pas de découvrir que les Écritures ne parlent nulle part d’une punition dans un enfer de feu (gé hinnom). Cette conception aussi est empruntée à la philosophie grecque et aux doctrines païennes. Relativement à la croyance mystique juive en la réincarnation, la Nouvelle Encyclopédie de base juive (angl.) déclare: “Il semble que cette notion vit le jour en Inde. (...) Dans la Kabbale [livres mystiques du judaïsme], on la rencontre pour la première fois dans le livre Bahir, puis, à partir du Zohar, elle est couramment acceptée par les mystiques et joue un rôle important dans les croyances et la littérature hassidiques9.”
17 Si la mort est le contraire de la vie et que l’âme ne continue pas à vivre dans un autre monde, quel espoir s’offre aux morts? La Parole de Dieu enseigne sans ambiguïté que le Roi messianique établi par Dieu interviendra pour que les humains profitent de nouveau de conditions paradisiaques sur la terre, et qu’après la majorité des morts seront ramenés à la vie. On désigne souvent cet enseignement biblique par l’expression ‘la résurrection des morts’. Parmi les ressuscités ne figureront pas que des serviteurs fidèles de Dieu, mais aussi des millions, même des milliards, de personnes qui n’ont jamais vraiment eu la possibilité d’apprendre à le connaître et de le servir en vérité. — Daniel 12:2, 13; Isaïe 26:19; Job 14:14, 15, MN.
18, 19. Pourquoi devrait-on apprendre à connaître le vrai Dieu, et comment est-ce possible?
18 L’espérance biblique de la résurrection pour la vie parfaite sur la terre n’est-elle pas une puissante motivation qui pousse des gens de toutes les nations à rechercher le vrai Dieu et à apprendre à le connaître? Mais où trouvons-nous la véritable source d’enseignement venant de Jéhovah à la fin des temps, dont parle Isaïe 2:2, 3? Qui peut enseigner aux hommes les voies de Jéhovah, pour qu’ils ‘suivent ses sentiers’? À la lumière des renseignements bibliques considérés précédemment, le judaïsme ou la chrétienté sont-ils à même de dispenser cet enseignement?
19 Puisque la prophétie annonçait qu’un groupe de gens porteraient, dans la pureté, le nom de Jéhovah, quels sont ceux qui lui serviraient véritablement de Témoins et constitueraient une source de lumière spirituelle pour les nations? — Isaïe 60:2, 3.
[Notes]
a Une lecture rapide de cette prophétie pourrait donner à penser que l’on assisterait dans les derniers jours à une conversion massive au judaïsme. Toutefois, le contexte ainsi que les événements actuels montrent que ce n’est pas la bonne compréhension. Les éléments fournis par la présente partie et la suivante permettront également de comprendre pourquoi nous parvenons à cette conclusion.
b À compter du règne d’Alexandre le Grand (336-323 av. n. è.), les Grecs déployèrent un effort concerté pour imprégner tous les pays de l’Empire grec de leur philosophie, de leur culture et de leur langue. Les pays qui adoptaient la culture et la pensée grecques étaient considérés comme hellénisés. Cet effort pour rallier à la culture grecque les autres cultures se poursuivit sous l’Empire romain, qui conquit la Grèce mais fut séduit par sa culture et sa philosophie. Il apparaît que même parmi ceux qui combattirent farouchement cette vague de fond que fut l’influence grecque, bon nombre adoptèrent des idées, des raisonnements et des doctrines propres à la philosophie grecque.
c En hébreu biblique, le mot traduit par “âme” est nèphèsh. Toutefois, le judaïsme contemporain considère souvent que c’est le mot hébreu neshamah qui désigne la partie de l’homme qui continue d’exister après la mort. Mais une étude attentive des Écritures montre que le mot neshamah n’a jamais revêtu ce sens; il désigne simplement la respiration ou une créature qui respire, humaine ou animale. — Genèse 7:22; Deutéronome 20:16; Josué 10:39, 40; 11:11; Isaïe 2:22.
[Encadré, pages 20, 21]
LE NOM DIVIN DANS LA BIBLE: CE QU’A DIT DIEU
“Dieu dit encore à Moïse: ‘Parle ainsi aux enfants d’Israël: “L’Éternel [hébreu יהוה = YHWH = Jéhovah], le Dieu de vos pères, (...) m’envoie vers vous.” Tel est mon nom à jamais, tel sera mon attribut dans tous les âges.’” — Exode 3:15, c’est nous qui soulignons.
“Voilà que Booz arrivait justement de Bethléem; il dit aux moissonneurs: ‘Que le Seigneur [יהוה] soit avec vous!’ Et eux de répliquer: ‘Le Seigneur [יהוה] te bénisse!’” — Ruth 2:4.
“Rendez hommage à l’Éternel [יהוה], invoquez son nom, célébrez ses œuvres parmi les peuples; proclamez que son nom est grandd!” — Isaïe 12:4, c’est nous qui soulignons; Psaume 105:1.
“Mais alors aussi je gratifierai les peuples d’un idiome épuré, pour que tous ils invoquent le nom de l’Éternel [יהוה] et l’adorent d’un cœur unanime.” — Cephania [Sophonie] 3:9, c’est nous qui soulignons.
“Répands ta colère sur les peuples qui ne te connaissent point, sur les empires qui n’invoquent pas ton nom!” — Psaume 79:6, c’est nous qui soulignons.
LE NOM DIVIN DANS LE TALMUD: CE QU’ONT DIT LES HOMMES
“Il fut ordonné que chacun saluât ses amis en mentionnant le Nom.” — Ber. 9:5.
“Il [le grand-prêtre, le jour des expiations] disait: Ô Yahvé! ton peuple, la maison d’Israël, a commis l’iniquité, a désobéi, a péché devant toi. Je t’en supplie par ton nom, JHVH (...). Et quand les prêtres et le peuple qui se tenaient dans le parvis entendaient le Nom glorieux et vénéré prononcé librement par la voix du grand-prêtre, avec sainteté et pureté, ils tombaient à genoux, se prosternaient, la face contre terre, et s’écriaient: ‘Béni soit son nom glorieux et souverain à toujours et à perpétuité.’” — Yoma 6:2.
“Dans le sanctuaire le Nom était prononcé comme il s’écrit, mais en dehors de l’enceinte sacrée on lui en substituait un autre.” — Sot. 7:6.
“Le grand-prêtre avait d’abord coutume de proclamer le Nom à haute voix, mais lorsque le nombre des hommes dissolus se fut multiplié, il le proclama en baissant le ton.” — Le Talmud de Jérusalem, Yoma 40 d.
“[Parmi ceux qui n’auront pas de partage dans le monde à venir, se trouve] celui qui prononce le Nom conformément à sa teneur littérale.” — Sanh. 10:1.
“Quiconque énonce explicitement le Nom est coupable d’un crime capital.” — Pesikta 148 a.
[Note de l’encadré]
d La phrase “invoquez son nom” (hébreu קדאו בשמו) peut aussi se traduire par “criez son nom”. (Voir Chouraqui.) La même construction hébraïque se retrouve en Genèse 12:8, où Chouraqui la traduit ainsi: “[Aḇrâm] crie le nom de IHVH.”
[Encadré, page 22]
QUE SONT LA MORT ET L’ÂME?
CE QUE DISENT LES ÉCRITURES:
“Alors le SEIGNEUR Dieu forma l’homme de la poussière du sol, et souffla dans ses narines le souffle de vie; et l’homme devint une âme vivante [nèphèsh].” (Genèse 2:7, JP, c’est nous qui soulignons). Remarquez que l’homme ne reçut pas une âme, mais devint une âme.
“Mais l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point: car, du jour où tu en mangeras, tu dois mourir!” (Genèse 2:17). Notez que Dieu a parlé au premier homme, Adam, de la mort uniquement comme d’une punition de la désobéissance.
“C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, — jusqu’à ce que tu retournes à la terre d’où tu as été tiré: car poussière tu fus, et poussière tu redeviendras!” — Genèse 3:19.
“Mais dans les villes de ces peuples (...), tu ne laisseras pas subsister une âme [neshamah].” — Deutéronome 20:16.
“Et ils la prirent, et la frappèrent du tranchant de l’épée, (...) toutes les âmes [nèphèsh] qui étaient en elle; il ne laissa survivre personne, (...) mais il la détruisit complètement, ainsi que toutes les âmes [nèphèsh] qui étaient en elle.” — Josué 10:37, JP.
“Ils proscrirent et passèrent par l’épée toute personne en elle. Pas une âme [neshamah] ne survécut.” — Josué 11:11, JP.
“Oui, toutes les âmes sont à moi; l’âme du père comme l’âme du fils, elles sont à moi: l’âme [nèphèsh] pécheresse seule mourra.” — Ézéchiel 18:4, c’est nous qui soulignons.
“Les vivants savent du moins qu’ils mourront, tandis que les morts ne savent quoi que ce soit (...). Il n’y aura ni activité, ni projet, ni science, ni sagesse dans le Cheol [la tombe où vont tous les humains], vers lequel tu te diriges.” — Ecclésiaste 9:5, 10.
CE QU’ONT DIT LES RABBINS:
“Dans le septième ciel, araboth, sont placés les esprits et les âmes à créer.” — Khagigah 12 b, Talmud.
“Une âme supplémentaire est donnée à l’homme la veille du sabbat et lui est reprise au terme du sabbat.” — Taanit 27 b, Talmud.
“Pendant 12 mois entiers [après la mort], le corps continue d’exister et l’âme monte et descend.” — Shabbat 152 b, Talmud.
“Les vers causent autant de souffrances aux morts qu’une épingle dans la chair des vivants.” — Shabbat 13 b, Talmud.
“Si une déclaration est faite dans ce monde au nom d’une personne après sa mort, ses lèvres bougent dans la tombe.” — Sanhedrin 90 b, Talmud.
“Le judaïsme est ‘la religion qui garantit l’immortalité de l’âme après la mort du corps’.” — Le Kouzari 1:103, Judah Ha-Lévi, rabbin du XIIe siècle.
[Illustration, page 23]
Ce sol d’une ancienne synagogue de Tiberias, en Israël, n’est qu’une preuve parmi d’autres de la puissante influence de la pensée et de la culture grecques sur le judaïsme. Remarquez les signes du zodiaque accompagnés de leur nom en hébreu. Au centre est représenté le dieu-soleil Hélios.
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Qui conduira les nations à la paix?Connaîtrons-nous un jour un monde sans guerre ?
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Qui conduira les nations à la paix?
1, 2. Comment la prophétie d’Isaïe 2:2-4 s’accomplit-elle à notre époque?
ISAÏE chapitre 2 est bien plus qu’une prophétie sur le retour du peuple juif à Jérusalem après 70 ans de captivité à Babylone. En réalité, cette prophétie annonce bel et bien que des peuples issus de toutes les nations se tourneraient vers le culte pur du seul vrai Dieu, Jéhovah. Elle suppose la formation d’une famille internationale de frères qui sert Dieu par un service sacré qu’il agrée.
2 Un changement d’une telle ampleur, dans lequel sont impliqués des gens de toutes les parties du monde, ne serait pas seulement marquant, mais aussi visible, comme s’il se déroulait sur une montagne, à la vue de tous. C’est exactement ce qui se passe actuellement dans le monde entier parmi les Témoins de Jéhovah. Des millions d’adeptes des religions de la chrétienté ont appris que Dieu est un et ont cessé d’adorer la Trinité. En Inde, des hindous se sont détournés de leur panthéon de dieux et de leurs myriades d’idoles pour se tourner vers l’unique vrai Dieu. Il en va de même en Afrique, dans les îles les plus reculées et au Proche-Orient. Ceux qui sont montés à la sainte montagne de Jéhovah, son culte pur, ont tiré un trait sur toute haine raciale, tribale et politique; au sens littéral, ils ‘n’apprennent plus l’art des combats’. — Isaïe 2:2-4.
L’identité du Messie, sujet de controverse
3. Selon Isaïe 11:10, quelle influence le Messie aurait-il sur les nations?
3 Il existe également un lien entre cette famille internationale de frères et l’accomplissement du dessein de Dieu à l’égard de tous les humains: des gens de toutes les nations s’estimeraient heureux grâce à une “postérité” promise, un descendant d’Abraham, et adoreraient Dieu en vérité et dans l’unité (Genèse 3:15; 22:18). Des prophéties postérieures précisèrent que cette “postérité” serait un ‘prophète tel que Moïse’, médiateur d’une nouvelle alliance qui tiendrait lieu de fondement légal autorisant les personnes sincères de toutes les nations à adorer Dieu dans l’unité (Deutéronome 18:15, 18, 19; Jérémie 31:31-34). De plus, ce personnage devait être le Messie, un souverain de la lignée de David, dont Dieu établirait le trône à jamais (1 Chroniques 17:11, 12). D’après le prophète Isaïe, le Messie serait le rassembleur qui unirait des gens issus de toutes les nations (hébreu Gôyim). On lit en Isaïe 11:10: “En ce jour-là, il y aura un rejeton de Jessé, qui se dressera comme la bannière [“comme un signal”, MN] des peuples; les nations se tourneront vers lui, et sa résidence sera entourée de gloire.”
4. En quels termes un rabbin a-t-il parlé de l’influence de Jésus sur la race humaine?
4 L’identité du Messie a donné lieu à des siècles de débats. Selon Isaïe 11:10 et d’autres passages, il devait être Juif, descendant du roi David (le fils de Jessé), et des gens de toutes les nations salueraient en lui le Messie légitime envoyé par Dieu. À propos de Jésus, enseignant juif du Ier siècle, le rabbin H. Enelow écrivit: “Aucun Juif raisonnable ne peut être indifférent au fait qu’un Juif a joué un rôle aussi extraordinaire dans l’éducation et la direction religieuses de la race humaine10.” Quel autre Juif a été salué comme le Messie par autant de Gentils? Un autre Juif pourrait-il bénéficier d’un plus grand crédit que lui? Il n’empêche que certains ne peuvent se résoudre à voir en Jésus le Messie. Il n’est pas inutile d’examiner leurs arguments.
L’apostasie de la chrétienté
5-7. Pourquoi les seuls mots “Jésus” et “christianisme” inspirent-ils de la répulsion à beaucoup?
5 La plupart des non-chrétiens ont de l’aversion contre le nom même de Jésus à cause de la chrétienté, dont les membres sont supposés suivre les enseignements du Christ. Au nom de Jésus, de nombreuses nations ont subi les exactions de la chrétienté, et sans conteste le peuple juif a souffert plus que tout autre.
6 Au XXe siècle, l’antisémitisme de la chrétienté a atteint son paroxysme lors de l’Holocauste perpétré par les nazis. Bien que de nombreux facteurs aient été en jeu, on ne peut méconnaître que la haine religieuse a été déterminante. Même si des membres de la chrétienté le niaient, il n’en demeure pas moins qu’il se trouvait bien des “chrétiens”, tant catholiques que protestants, parmi les bourreaux ou parmi ceux qui fermèrent les yeux. Elie Wiesel résume le point de vue juif dans son livre Un Juif aujourd’hui: “Comment expliquer qu’un Hitler ou un Himmler n’aient jamais été excommuniés par l’Église? que Pie XII n’ait jamais jugé nécessaire, voire indispensable, de condamner Auschwitz et Treblinka? que, parmi les SS, il y eût un fort pourcentage de croyants fidèles à leurs attaches chrétiennes jusqu’à la fin? que certains tueurs se confessaient entre deux massacres? et que tous venaient de familles chrétiennes et avaient reçu une éducation chrétienne11?” Comment peut-on dès lors attendre de Juifs qu’ils aient tant soit peu foi en quelqu’un dont le nom a été pendant des siècles mêlé à toutes les atteintes morales ou physiques qui les ont accablés?
7 Outre les persécutions directes, quel exemple sur le plan moral les nations “chrétiennes” ont-elles donné au reste du monde? Il consiste presque uniquement en guerres, en croisades et en “saintes” inquisitions. Même la Première et la Deuxième Guerre mondiale ont débuté dans des pays dits chrétiens. Peut-on prétendre que la moralité “chrétienne” a été exemplaire? Le sida, entre autres, sévit dans des nations où la majorité de la population se réclame du christianisme. Le clergé de la chrétienté est le théâtre de scandales notoires. Des “télévangélistes” immoraux qui extorquent des millions de dollars et vivent dans un luxe outrageant, des ecclésiastiques homosexuels, dont certains ont été poursuivis en justice pour s’être livrés à des violences sexuelles sur des garçons, voilà de l’avis de non-chrétiens seulement quelques-unes des caractéristiques du christianisme; un constat qui accable d’opprobre le nom de Jésus, celui que les “chrétiens” prétendent imiter.
8-10. a) Pourquoi la chrétienté ne peut-elle à bon droit prétendre représenter Jésus et le vrai christianisme? b) En quels termes les Écritures annoncèrent-elles que des hommes falsifieraient les enseignements authentiques de Jésus?
8 Par ailleurs, le judaïsme, tout comme l’islam, sont horrifiés à juste raison par l’idolâtrie qui règne dans la chrétienté. Ces religions sont également en désaccord avec de nombreuses doctrines de la chrétienté qui ne trouvent aucun fondement dans les Écritures, comme la vénération de Marie “Mère de Dieu”. Les Juifs éprouvent un dédain tout particulier pour la doctrine de la Trinité, car elle heurte de front l’essence même du judaïsme, ce concept monothéiste résumé en ces paroles: “ÉCOUTE, ISRAËL: L’ÉTERNEL EST NOTRE DIEU, L’ÉTERNEL EST UN!” — Deutéronome 6:4.
9 Les persécutions perpétrées par la chrétienté, ses guerres, son immoralité, son hypocrisie et ses doctrines blasphématoires sont impardonnables, non seulement aux yeux des non-chrétiens, mais aussi aux yeux du Dieu Tout-Puissant. C’est pour cette raison que les Témoins de Jéhovah, bien que disciples de Jésus Christ, ne font pas partie de la chrétienté. La chrétienté, pour sa part, ne fait pas partie du vrai christianisme. À vrai dire, le seul point commun entre la chrétienté et les premiers chrétiens est l’emploi du nom de Jésus. Mais, puisque les enseignements de Jésus étaient remarquablement bons et pratiques, comment une telle apostasie apparut-elle?
10 En fait, Jésus lui-même prédit que de faux chrétiens se lèveraient et que des apostats s’éloigneraient de ses enseignements authentiques, tout comme l’annoncèrent les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes, appelées improprement Nouveau Testament (Actes 20:29, 30; 2 Thessaloniciens 2:1-12; 1 Timothée 4:1-3; 2 Pierre 2:1, 2). D’après Matthieu 7:21-23, le Messie lui-même jugerait ces apostats pour leurs méfaits et leur dirait: “Je ne vous ai jamais connus! Éloignez-vous de moi, vous qui agissez en hommes qui méprisent la loi.” — MN; voir aussi Matthieu 13:24-30, 37-43.
Pourquoi fallait-il compléter les Écritures?
11, 12. a) Que sont les Écritures grecques chrétiennes? b) Qui les rédigea? c) Pourquoi fallait-il que ces écrits soient inspirés de Dieu?
11 Au départ, tous les disciples de Jésus étaient Juifs. En fait, des milliers de Juifs du Ier siècle, dont “une grande foule de prêtres”, saluèrent en Jésus le ‘prophète tel que Moïse’, le Messie (Actes 2:5, 37, 41; 4:4; 6:7; Deutéronome 18:18). Ces mêmes Juifs devinrent le noyau d’une nouvelle communauté internationale d’adorateurs de Jéhovah Dieu; la légalité de cette communauté était établie par “une alliance nouvelle” dont le médiateur était ce prophète tel que Moïse. — Jérémie 31:31-34.
12 Une nouvelle alliance demandait de nouveaux écrits inspirés, car les hommes qui serviraient Dieu dans le cadre de cette nouvelle alliance auraient besoin de renseignements complémentaires. Ces écrits, les Écritures grecques chrétiennes, furent tous rédigés par des Juifs. Leur récit de la vie et des enseignements de Jésus regorge de détails sur de nombreuses prophéties des Écritures hébraïques et élucide des questions concernant le Messie et son rôle dans le dessein divin. Par ailleurs, on y trouve des lettres qui prodiguent conseils et encouragements à cette nouvelle communauté internationale d’adorateursa.
Jésus fut-il le Messie promis?
13-16. Qu’est-ce qui convainquit de nombreux Juifs du Ier siècle que Jésus était le Messie?
13 Mais Jésus ne fut-il pas rejeté par les chefs religieux d’alors? Si, et ceux-ci influencèrent les foules en ce sens. Mais Jérémie et d’autres prophètes ne furent-ils pas eux aussi rejetés par les chefs religieux en place (Jérémie 7:25, 26; 20:1-6; 2 Chroniques 36:15, 16)? Les contemporains de Jésus qui croyaient en lui, qui avaient la possibilité d’examiner par eux-mêmes son enseignement et ses œuvres, de même que les prophéties le concernant, ne se sont pas laissé dissuader par l’opposition des chefs religieux inquiets de voir leur monopole religieux menacé. Ce dont ces Juifs sincères avaient été personnellement témoins les convainquit que les prophéties messianiques s’étaient réalisées en la personne de Jésus. Quelles étaient ces preuves puissantes, pour que ces Juifs du Ier siècle aient été prêts à tout risquer, jusqu’à leur vie, pour proclamer qu’à leurs yeux Jésus était bien le Messie promis? — Jean 9:22; 16:2.
14 D’abord, l’époque. La prophétie de Daniel chapitre 9 annonçait que le Messie apparaîtrait avant la destruction du second templeb. — Daniel 9:24-27.
15 Ensuite, l’homme lui-même. Il était de la tribu de Juda et descendait du roi David (Genèse 49:10; 1 Chroniques 17:11-14; voir Matthieu 1:1-16; Luc 3:23-31). De plus, il naquit à Bethléem; or les Juifs du Ier siècle considéraient dans leur ensemble que Bethléem était le lieu de naissance désigné du Messiec (Michée 5:1 [5:2, MN]; voir Matthieu 2:4-6; Luc 2:1-7; Jean 7:42). C’étaient là pour les Juifs contemporains de Jésus autant de références importantes que devait fournir le Messie pour être identifié.
16 Enfin, son enseignement. Ce n’était pas un enseignement politique ou légaliste, mais spirituel et éthiqued. En toute simplicité, Jésus allait au fond des choses. Par ailleurs, il eut la hardiesse de faire exclusivement référence aux Écritures comme autorité suprême, et non aux déclarations de chefs religieux du passé, comme c’était la coutume. Cela étonnait les foules, car “il les enseignait en personne qui a autorité, et non pas comme leurs scribes”. (Matthieu 7:29, MN.) Les récits de la vie de Jésus révèlent une personnalité si forte et un enseignement si clair que les historiens y voient une des raisons d’affirmer que Jésus n’était pas un personnage mythiquee.
17-20. a) Quelles prophéties des Écritures hébraïques parlaient de l’époque de la venue du Messie et de sa mort sacrificielle? b) Pourquoi fallait-il que le Messie meure?
17 Diverses prophéties des Écritures hébraïques, tenues de longue date pour messianiques, ont trouvé leur accomplissement dans les souffrances et la mort de Jésus. Ces prophéties établissent un lien entre la mort du Messie et le pardon des péchés. Dans les Écritures grecques chrétiennes, il est question de la propitiation accomplie par la mort du Messie comme de la ‘rançon offerte en sacrifice’. (Matthieu 20:28; Romains 3:24.) Quelles sont quelques-unes de ces prophéties?
18 Remarquez les termes de la prophétie de Daniel 9:24, 25: “Soixante-dix semaines ont été fixées comme terme à ton peuple et à ta ville sainte pour éteindre la rébellion, mettre fin aux péchés, effacer l’iniquité et établir une justice éternelle (...) jusqu’à un prince oint [“Messie”, hébreu Mashiaḥ].” Ce texte fait expressément le rapport entre le “Messie” (l’Oint) et le fait ‘d’éteindre la rébellion et de mettre fin aux péchés’. Le verset 26 Dn 9:26 poursuit: “Après ces soixante-deux semaines, un oint [“Messie”, hébreu Mashiaḥ] sera supprimé”, en d’autres termes, tué. — Voir l’encadré page 26.
19 Un autre passage, celui d’Isaïe 52:13 à 53:12, indique que le Messie serait ‘retranché’, ou tué, en sacrifice propitiatoire. (Voir l’encadré page 28.) Des rabbins du Ier siècle, tout comme Rambam et d’autres au Moyen Âge, appliquèrent ce texte au Messie. Ce texte établit très nettement le lien entre le pardon d’une part, et le Messie et sa mort d’autre part.
20 Pour les raisons précitées, de nombreux Juifs du Ier siècle n’eurent aucune difficulté à comprendre l’enseignement selon lequel la mort du Messie permettrait à Dieu de pardonner complètement le péché. Ils savaient que les Écritures parlent de l’imperfection inhérente à l’homme (Ecclésiaste 7:20). La nécessité d’un sacrifice propitiatoire pour les péchés était une réalité vécue au quotidien; elle était implicite dans les dispositions et la nature mêmes de l’alliance de la Loi. Les événements rapportés dans les récits de la vie de Jésus le présentent comme un homme parfait dont la mort pourrait faire propitiation pour les péchés de l’humanitéf (Matthieu 20:28; Luc 1:26-38). Lorsque les Écritures grecques chrétiennes soulignèrent que les divers sacrifices prévus sous la Loi préfiguraient ce sacrifice ultime et complet, l’ensemble des dispositions de la Loi, ainsi que d’autres parties des Écritures, reçurent toute leur significationg. — Hébreux 10:1-10.
Tel que Moïse: un prophète digne de foi
21, 22. a) En quoi les événements historiques qui ont entouré la destruction de Jérusalem prouvent-ils que Jésus était un vrai prophète? b) Comment les événements de notre époque le prouvent-ils également?
21 Si les Écritures grecques chrétiennes expliquent que la mort de Jésus fut un sacrifice rédempteur, elles mettent aussi l’accent sur son rôle de ‘prophète tel que Moïse’. (Deutéronome 18:18; voir paragraphes 17 à 19, page 14.) C’est en cette qualité qu’il prophétisa la destruction de Jérusalem et pressa ses disciples de fuir la ville lorsqu’ils la verraient entourée par des armées (Matthieu 23:37 à 24:2; Luc 21:20, 21). Mais comment fuir une ville assiégée? L’historien juif Yoseph ben Mattityahu (Josèphe), témoin oculaire de ces événements, fournit la réponse: “Cestius [le commandant romain, 66 de n. è.] (...) rappela aussitôt les soldats et, renonçant à ses espérances sans avoir éprouvé aucun revers, il quitta la ville sans qu’on comprenne pourquoi13.” Ce fut pour les chrétiens l’occasion de fuir la ville. Quatre ans plus tard, en 70 de notre ère, les troupes romaines, cette fois-ci commandées par le général Titus, revinrent et assiégèrent de nouveau la ville. Jésus avait prophétisé que les ennemis érigeraient autour de la ville ‘une fortification avec des pieux taillés en pointe, et l’encercleraient, et la presseraient de toutes parts’. (Luc 19:43, MN.) Josèphe confirme que Titus construisit une fortification de pieux taillés en pointe de près de 8 kilomètres de long, rasant pour ce faire tous les arbres de la campagne dans un rayon d’environ 16 kilomètres. Les prophéties de Jésus contenaient des instructions précises pour ne pas mourir entre les mains des Romains, et leur véracité est attestée par le fait que tous ceux qui les respectèrent eurent la vie sauve. — Luc 21:20-24.
22 Jésus annonça également que Dieu détruirait toute méchanceté et tous ceux qui la causent. En Luc 21:24 (MN), il parla des “temps fixés des nations”, ce qui indique que Dieu ne tolérerait la domination humaine que jusqu’à une certaine limiteh. Jésus prédit aussi que les derniers jours de la domination humaine seraient marqués par des guerres, des famines, des tremblements de terre, des pestes, le crime et la violence, et qu’avant le terme de la domination humaine aurait lieu une œuvre mondiale d’enseignement destinée à informer les gens de toutes les nations que le gouvernement de Dieu régnerait depuis les cieux (voir Matthieu 24:3-14; Luc 21:10, 11). Les Témoins de Jéhovah croient que ce grand signe composé est visible depuis 1914, année où prirent fin les “temps fixés des nations”. Bien avant cette année, ils avaient annoncé que 1914 serait une date marquée de l’histoire humaine. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata en août de cette année-là, leurs attentes s’avérèrent fondées. À vrai dire, aucun Témoin n’avait bénéficié d’une révélation divine; c’est par une étude assidue des Saintes Écritures qu’ils étaient parvenus à cette conclusion.
Les nations apprennent la paix
23. Comment Jésus put-il devenir le Roi établi du Royaume de Dieu?
23 Néanmoins, le rôle du Messie, sacrifice rédempteur et prophète tel que Moïse, n’aurait eu qu’une portée limitée si le dernier aspect de son rôle dans le déroulement du dessein divin ne s’était réalisé: il devait devenir le Roi établi du Royaume de Dieu (Isaïe 9:5, 6 [9:6, 7, MN]). Mais comment Jésus pouvait-il accéder à cette position puisqu’il est mort? Conformément aux prophéties annonçant le Messie, Dieu ressuscita Jésus le troisième jour après sa mort (Isaïe 53:10, 12; Psaume 16:8-11; voir Matthieu 28:1-7; Luc 24:44-46; Actes 2:24-32; 1 Corinthiens 15:3-8). Dieu le ramena à la vie, non en tant qu’homme, puisqu’il avait offert sa vie humaine parfaite en sacrifice, mais en tant que créature spirituelle puissante qui allait attendre, à la droite de Dieu, de nouvelles instructions. — Psaume 110:1; Actes 2:33-35; Hébreux 10:12, 13.
24-26. Quelle part les Témoins de Jéhovah ont-ils dans la réalisation de la prophétie d’Isaïe?
24 Le roi David écrivit qu’au début du règne du Messie ‘le peuple de Dieu s’offrirait volontairement’. (Psaume 110:3, JP.) S’il est vrai que les conditions mondiales empirent depuis l’année marquée que fut 1914, l’aspect constructif de cette prophétie se réalise aussi: le peuple de Dieu offre volontairement son temps à prêcher ‘la bonne nouvelle du royaume par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations’. (Matthieu 24:14, MN.) Pour donner un exemple, les Témoins consacrent chaque année des centaines de millions d’heures à parler du Royaume de Dieu à leurs contemporains et à étudier la Bible gratuitement et à domicile avec les personnes qui désirent examiner les faits.
25 Ces nombreuses heures consacrées à cette activité ne sont pas rémunérées. Ceux qui l’accomplissent sont issus de toutes les conditions sociales, de toutes les tranches d’âge et de toutes les professions imaginables. Isaïe 2:3 les décrit en ces termes: “Nombre de peuples iront en disant: ‘Or çà, gravissons la montagne de l’Éternel [hébreu יהוה, Jéhovah].’” Il ne s’agit pas simplement d’une campagne destinée à “gagner des âmes”, mais bien d’une œuvre mondiale d’enseignement qui poursuit deux objectifs: 1) informer les gens de toutes les nations que le Royaume de Dieu est instauré et leur expliquer exactement ce qu’il fera prochainement, et 2) enseigner gratuitement tous ceux qui désirent examiner les faits et servir le Dieu vivant selon ses exigences. Le succès de cette activité et la réalisation des prophéties sont assurés. Pourquoi? Parce que Jéhovah Dieu lui-même y veille. — Zacharie 4:6.
26 N’est-il pas raisonnable de voir dans l’activité des Témoins de Jéhovah l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe 2:3? Connaissez-vous un autre groupe qui accomplisse cette œuvre? Ou pensez-vous que c’est pure coïncidence si des millions de personnes réservent du temps pour parler d’un message prophétisé il y a quelque deux mille ans, un message qui devait être proclamé dans une période de troubles sans précédent? Sans conteste, à notre époque, dans les derniers jours, ce sont les Témoins de Jéhovah qui sont devenus “la lumière des nations”. (Isaïe 42:6; 49:6.) Ils constituent la seule famille internationale de frères qui sert Jéhovah Dieu dans l’unité et dans la paix sous la direction du Messie, le “rejeton de Jessé”, et qui proclame que celui-ci est le “signal” pour les nations. — Isaïe 11:10, ZK, MN.
[Notes]
a Il en est qui prétendent que ces écrits se contredisent ou qu’ils contredisent les Écritures hébraïques. Toutefois, un examen de ces prétendues contradictions révèle qu’il n’en est rien. En fait, il faut appliquer dans ce cas le même principe que celui qui vaut pour l’examen des prétendues contradictions dans les Écritures hébraïques. (Voir les pages 6 et 8, paragraphes 9 à 12.) Puisque les premiers chrétiens étaient tous Juifs, y compris ceux qui écrivirent les livres des Écritures grecques chrétiennes, ils ne fomentaient pas d’antisémitisme, pas plus que les prophètes juifs qui, avant eux, avaient dénoncé les chefs religieux de leur époque.
b D’une manière générale, les Juifs du Ier siècle s’attendaient à l’accomplissement de cette prophétie de leur vivant (Luc 3:15). Dans son ouvrage De Termino Vitae (De la fin de la vie), Menasseh ben Israël, rabbin du XVIIe siècle, écrivit: “Pour certains, ces 70 semaines signifiaient qu’au terme de cette période le Messie paraîtrait et ferait d’eux les chefs du monde entier. Tous ceux qui prirent les armes contre les Romains à cette époque-là partageaient cette opinion.”
c Le Targum, ancienne paraphrase araméenne en usage chez les Juifs, dit à Michée 5:1: “De toi [Bethléem] Messie sortira devant moi.”
d L’historien juif Joseph Klausner a écrit: “D’homme pour qui l’idéal moral était l’essentiel, comme cela était le cas pour Jésus, le Judaïsme n’en connaît pas d’autre à cette époque-là. (...) Donc, la morale de Jésus est, à première vue supérieure à celle des Pirke Aboth et du reste de la littérature talmudique et midrashique. Elle n’est pas noyée dans les Halakkas, dans les questions de science profane et dans les problèmes juridiques12.”
e Vous trouverez un récit complet de la vie et du ministère de Jésus dans le livre Le plus grand homme de tous les temps, publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
f L’apôtre Paul parla de Jésus comme du ‘second Adam’ dont la mort fit propitiation pour le péché hérité d’Adam (1 Corinthiens 15:45-47; Romains 5:12, 15-19). Les paragraphes 15 et 16 ainsi que la note à la page 14 expliquent plus en détail pourquoi cette disposition était indispensable.
g Vue sous cet angle, toute l’histoire d’Abraham prend une signification nouvelle. Dieu ne demanda pas à Abraham de tuer son fils seulement pour éprouver sa foi, mais aussi pour que se joue un drame symbolique qui montrerait aux hommes que Dieu lui-même allait sacrifier quelqu’un qui lui était cher pour le bien éternel des humains. La victime fournie ne serait nulle autre que la Postérité d’Abraham, celle par qui, selon la promesse divine, ‘toutes les nations de la terre s’estimeraient heureuses’. (Genèse 22:10-12, 16-18; voir Jean 3:16.) La similitude et les notions dont il s’agit sont trop manifestes et trop précises pour n’être qu’une coïncidence ou une habile invention humaine.
h Lorsqu’il parla des “temps fixés des nations”, Jésus faisait manifestement référence à la prophétie de Daniel 4:10-34 (4:10-37, MN). Vous trouverez une explication détaillée de cette prophétie dans l’Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, pages 1454 à 1456, et le livre “Que ton royaume vienne!” chapitre 14 et appendice, publiés par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
[Encadré, page 26]
QUI ÉTAIT L’‘OINT’? QUAND VIENDRAIT-IL?
Daniel 9:24 (JP): “Soixante-dix semaines sont décrétées sur ton peuple.”
◆ Quel dessein doit servir cette période de temps?
“Pour mettre fin au péché, et pour pardonner l’iniquité, et pour introduire une justice éternelle, et pour sceller vision et prophète.” Ces seules paroles donnent à penser qu’il s’agit là d’une des plus importantes prophéties des Écritures.
Daniel 9:26 (JP): “Après les soixante-deux semaines, un oint [“Messie”, hébreu Mashiaḥ] sera retranché, et il ne sera plus.” Notez que le retranchement, ou mort, du Messie aurait lieu avant la destruction du second temple en 70 de notre ère, car le verset ajoute: “Et le peuple d’un prince qui viendra détruira la ville et le sanctuaire.”
◆ Comment les commentateurs juifs comprennent-ils cette prophétie?
On ne trouve pas chez les commentateurs juifs d’interprétation type, unanimement acceptée, de cette prophétie. Certains essaient d’en associer des éléments au retour de l’exil à Babylone (537 av. n. è.), d’autres à la rébellion des Maccabées contre les forces hellénisantes (168-165 av. n. è.) ou à la destruction du second temple par les Romains en 70 de notre ère; d’autres encore établissent un lien entre certains aspects de la prophétie et une venue du Messie qui appartient encore à l’avenir.
D’une manière générale, on pourrait dire que les interprétations juives actuelles présentent deux failles fondamentales:
1. Elles tendent à minimiser l’importance de cette prophétie parce qu’elles ignorent totalement qu’elle annonce en termes formels la suppression du péché et l’établissement d’une justice éternelle.
2. Aucune de ces explications courantes ne satisfait un quelconque calcul chronologique sérieux, alors que Daniel a justement reçu cette prophétie dans des termes qui devaient permettre de déterminer l’époque de son accomplissement. — Voir Daniel 9:2.
◆ Existe-t-il une explication de cette prophétie qui s’harmonise tant avec l’aboutissement annoncé qu’avec les faits historiques?
Considérez la suivante:
Soixante-dix semaines: Les commentateurs juifs sont quasi unanimes à expliquer qu’il est question de semaines d’années, en d’autres termes, de 490 ans. Cela s’accorde avec la manière de calculer que l’on trouve dans les Écritures en rapport avec les prophéties: “autant de jours autant d’années.” — Nombres 14:34; Lévitique 25:8; Ézéchiel 4:6.
◆ Depuis la sortie de la parole de restaurer et de bâtir Jérusalem: Néhémie raconte qu’en la 20e année d’Artahchasta [Artaxerxès] lui fut confiée la mission de restaurer et de rebâtir Jérusalem. C’était en 455 avant notre ère. — Néhémie 2:1-8; voir les pages 127, 1412, 1413 de l’Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
Sept semaines: Les sept semaines (d’années, soit 49 années) se rapportent à la période où furent achevés les travaux de restauration de la ville, Jérusalem.
Soixante-deux semaines: Les soixante-deux semaines (d’années, soit 434 années) se rapportent à la période qui va de la fin des travaux à la venue du Messiei.
Si l’on additionne ces deux périodes, on obtient 69 semaines d’années, soit 483 années. Le point de départ étant l’an 455 avant notre ère, la 69e semaine s’achève en l’an 29 de notre ère.
29 de notre ère: Un Juif du nom de Jésus (hébreu Yéshoua), né à Bethléem et qui avait grandi à Nazareth, issu de la lignée de David, commence à prêcher dans tout le pays d’Israël. — Luc 3:1-3, 21, 22.
◆ “Et après les soixante-deux semaines, Messie sera retranché.” (Daniel 9:26, MN). Jésus est tué en l’an 33 de notre ère après avoir prêché trois ans et demi. Cela correspond à la déclaration de Daniel 9:27.
◆ “Il fera cesser le sacrifice et l’offrande.” (Daniel 9:27, MN). Jésus parla de sa mort comme d’un sacrifice (Matthieu 20:28). Pour Dieu, elle fut l’aboutissement des sacrifices offerts sous l’alliance de la Loi (Hébreux 8:1-13). La mort sacrificielle de Jésus fournit le fondement permettant la réalisation de tout ce qu’énumère Daniel 9:24.
Elle procurerait le pardon des péchés.
Elle confirma les promesses et les prophéties de Dieu.
Elle fournit un fondement légal conforme aux normes divines pour assurer dans l’avenir une justice éternelle.
Comme l’annonçait la prophétie, tous ces événements eurent lieu avant la destruction du second temple.
Toute autre explication qui désignerait un accomplissement dans le passé ne ferait-elle pas l’impasse sur l’aboutissement annoncé?
Si l’on attendait un accomplissement futur de cette prophétie, on le situerait bien après la période de 70 semaines d’années; il ne pourrait pas non plus être antérieur à la destruction du second temple de Jérusalem.
[Note de l’encadré]
i La ponctuation actuelle du texte hébreu (le texte hébreu original ne comportait ni points-voyelles ni ponctuation), qui entraîne une compréhension différente de cette division du temps, est un ajout de scribes du Moyen Âge, sans doute pour contrer l’interprétation qui appliquait ce texte à Jésus.
[Encadré, page 28]
“MON SERVITEUR”: QUI EST-IL?
“Voyez, mon serviteur (...). Méprisé, repoussé des hommes, (...) une chose vile dont nous ne tenions nul compte. Et pourtant, ce sont nos maladies dont il était chargé, nos souffrances qu’il portait (...). Et c’est pour nos péchés qu’il a été meurtri, par nos iniquités qu’il a été écrasé (...). Nous étions tous comme des brebis errantes (...) et Dieu a fait retomber sur lui notre crime à tous. (...) quoiqu’il n’eût fait aucun mal et qu’il n’y eût jamais de fraude dans sa bouche. (...) le juste, mon serviteur, fera aimer la justice à un grand nombre et prendra la charge de leurs iniquités. (...) il s’est livré lui-même [“il a répandu son âme”, MN] à la mort et s’est laissé confondre avec les malfaiteurs, lui, qui n’a fait que porter le péché d’un grand nombre et qui a intercédé en faveur des coupables.” — Isaïe 52:13 à 53:12.
Isaïe décrit ici un homme totalement innocent, pur, dont les souffrances et la mort feraient propitiation en faveur de sa propre nation qui ne l’a pas reconnu.
Cependant, la plupart des commentateurs juifs de notre époque tiennent pour acquis qu’il est fait référence à la nation d’Israël dans son entier ou à un groupe juste au sein de cette nation.
La question est donc: La nation d’Israël, ou une fraction de celle-ci, a-t-elle jamais correspondu à cette description, ou est-il question d’une personne en particulier?
Après qu’Isaïe rédigea ces paroles prophétiques (env. 732 av. n. è.), pendant plus de 800 ans il n’est fait aucune mention d’un Juif ou d’un rabbin qui aurait enseigné que le terme “serviteur” était à prendre au sens collectif. Durant cette période, on admettait unanimement que la prophétie annonçait une personne et généralement qu’il s’agissait d’une prophétie messianique.
Par ailleurs, remarquez le commentaire suivant qui figure dans le prologue du livre Le cinquante-troisième chapitre d’Isaïe à la lumière de l’interprétation juive (angl.): “À en croire ce qui nous est parvenu de l’exégèse juive jusqu’à la fin de la période des amoraïm [jusqu’à la fin du VIe siècle de n. è.], on tenait souvent, si ce n’est toujours, pour acquis que le personnage évoqué était le Messie; cette interprétation sera naturellement reprise un peu plus tard dans le Targum.” — Édité par Harry Orlinsky, 1969, page 17.
Pourquoi a-t-on bien pu rejeter l’explication la plus naturelle de ce passage, selon laquelle il est question d’une personne précise, voire du Messie, et pourquoi l’a-t-on réinterprété? N’était-ce pas simplement pour éviter à tout prix un quelconque lien entre cette prophétie et Jésus, ce Juif du Ier siècle qui répondait à chaque détail de cette description?
[Illustration, page 25]
Les Témoins de Jéhovah, comme ceux-ci près de la mer de Galilée, en Israël, invitent des personnes de toutes nations à se familiariser avec le dessein et les exigences de Dieu, et ce, dans le monde entier.
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Un monde sans guerre: vous pouvez le connaîtreConnaîtrons-nous un jour un monde sans guerre ?
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Un monde sans guerre: vous pouvez le connaître
1-4. a) Pourquoi faut-il prendre une décision sans tarder? b) Que faut-il pour prendre la bonne décision?
LA REMARQUABLE prophétie d’Isaïe chapitre 2 s’accomplit assurément à notre époque. Nous sommes près de connaître un monde sans guerre. Sur toute la terre, des millions de Témoins de Jéhovah ont d’ores et déjà ‘forgé de leurs glaives des socs de charrue et de leurs lances des serpettes’. Bien qu’issus de toutes nations et de tous milieux, ils ont appris à surmonter tout préjugé et toute haine, et ils ont appris les voies de Jéhovah, le Dieu de la paix véritable (Isaïe 2:4). En raison de leur position pacifique, ils ont connu avec les Juifs l’horreur des camps de concentration (1933-1945).
2 S’il est vrai que les perspectives d’avenir sont réjouissantes, elles ne le sont pas pour tous. Jéhovah n’attendra pas indéfiniment que tous les hommes forgent de leurs glaives des socs de charrue. Certains refusent de le faire. Le psalmiste ne laisse planer aucun doute sur le sort qui les attend: “Les malfaiteurs seront exterminés, mais ceux qui espèrent en l’Éternel posséderont, eux, le pays. Encore un peu, et le méchant ne sera plus; tu observeras sa place, il en aura disparu.” (Psaume 37:9, 10). Oui, très prochainement Jéhovah va agir, il va ‘mettre fin aux guerres jusqu’aux confins du globe’. — Psaume 46:9-11 (46:8-10, MN).
3 Dans sa prophétie concernant le signe des derniers jours, Jésus mit également l’accent sur la proximité de l’intervention divine. Il déclara: “Cette génération [la génération de 1914, qui a vu la fin des “temps fixés”] ne passera pas que toutes ces choses n’arrivent.” (Matthieu 24:34; Luc 21:24, MN). Cette génération est très près de disparaître. Oui, il faut sans tarder que tous les humains prennent une décision! Nous vivons les derniers jours, ou “fin des temps”, et nous devons choisir si nous voulons ‘monter à la montagne de Jéhovah’ pour ‘être enseignés de ses voies’ ou non. Mais comme l’a montré cette brochure, apprendre à connaître le vrai Dieu, ‘être enseigné de ses voies et suivre ses sentiers’ implique beaucoup de choses (Isaïe 2:2, 3, MN, ZK). Il ne suffit pas pour ce faire de lire une brochure ou d’étudier les Écritures quelque temps. Cela suppose un enseignement bien plus profond qui se répercute sur notre mode de vie tout entier. Aimeriez-vous connaître davantage le Dieu de paix?
4 Les Témoins de Jéhovah sont disposés à vous aider dans vos recherches sincères. Nous vous encourageons à continuer d’examiner cette question en toute sincérité, afin que vous soyez vous aussi parmi ceux qui ‘montent à la montagne de Jéhovah et sont enseignés de ses voies’. Si vous désirez d’autres éclaircissements, prenez contact avec les Témoins de Jéhovah dans une Salle du Royaume proche de votre domicile, ou écrivez aux éditeurs de cette brochure. (Voir la page 32.) Vous en retirerez des bienfaits, très bien dépeints par le prophète Michée: “Et ils seront assis chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne qui les fasse trembler.” Puissiez-vous vous aussi figurer un jour parmi ceux qui ‘marchent au nom de Jéhovah (...) pour des temps indéfinis’ dans un monde sans guerre! — Michée 4:4, 5, MN.
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