BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • L’évolution est-elle un fait acquis ?
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 1

      L’évolution est-​elle un fait acquis ?

      DESCENDONS-​NOUS d’un animal aux traits simiesques, qui aurait vécu il y a des millions d’années ?

      C’est là une question à laquelle, tôt ou tard, pour ainsi dire tout le monde doit répondre, surtout les étudiants qui fréquentent les écoles de notre siècle. En effet, les professeurs et les manuels scolaires enseignent que l’homme descend effectivement des animaux par le processus de l’évolution.

      La Bible, en revanche, nous apprend que Dieu créa l’homme et les autres formes de vie directement, et non par voie d’évolution. Or, les preuves du transformisme sont-​elles si nombreuses que l’explication biblique soit maintenant désuète ? L’évolution est-​elle un fait ? L’avenir du genre humain repose-​t-​il sur elle ? Au fond, est-​il vraiment important de savoir si, oui ou non, l’homme est issu des animaux ? Cette question est-​elle vitale pour nous ?

      L’ÉVOLUTION ORGANIQUE

      L’évolution, tel que ce terme est appliqué aux plantes, aux animaux et à l’homme, serait la transformation d’une espèce vivante en une autre. En date du 23 août 1964, un rédacteur du Houston Post en a donné la définition suivante : “L’évolution, en termes très simples, signifie que la vie a progressé à partir d’organismes unicellulaires jusqu’à sa forme la plus élevée, l’être humain, par le moyen d’une série de changements biologiques se produisant sur des millions d’années⁠1.” L’ouvrage Le fleuve de la vie affirme : “Lorsque les êtres vivants sortirent de la mer pour vivre sur la terre ferme, leurs nageoires se transformèrent en pattes, leurs branchies, en poumons, et leurs écailles, en poils⁠2.” La World Book Encyclopedia (1966) déclare :

      “La théorie de l’évolution organique implique trois idées principales : 1) Les êtres vivants changent d’une génération à l’autre, produisant des descendants dotés de caractères nouveaux ; 2) ce processus est si ancien qu’il a produit tous les groupes et toutes les espèces actuellement vivants, ainsi que d’autres qui vécurent jadis mais qui aujourd’hui n’existent plus ; 3) les différents êtres vivants sont apparentés les uns aux autres⁠3.”

      Le simple fait que des changements se produisent à l’intérieur d’un type primitif de forme vivante ne peut être considéré comme une preuve de l’évolution. Il s’agit là de variations que l’on trouve dans tous les végétaux et les animaux, ainsi que chez l’homme. Par exemple, il existe des chats plus ou moins grands, de formes diverses et de couleurs différentes, mais ce ne sont qu’autant de variétés, et cette diversification ne constitue pas l’évolution organique.

      À propos du temps qui aurait été nécessaire au processus de l’évolution, T. Dobzhansky, professeur à l’Université Columbia, New York, déclare dans son livre La génétique et l’origine des espèces (angl.) qu’il “serait, d’après les conjectures, de l’ordre de deux milliards [2 000 000 000] d’années”, et il parle de “causes qui sont toujours opérantes et qui peuvent, par conséquent, faire l’objet d’une étude expérimentale⁠4”.

      Certains évolutionnistes, il est vrai, croient qu’un Créateur a déclenché le mécanisme de l’évolution, mais de nos jours la plupart d’entre eux enseignent que la vie surgit de la matière inanimée sans aucune intervention divine. Leurs sentiments ont été exprimés en ces termes par le grand évolutionniste sir Julian Huxley, à l’occasion du centenaire du darwinisme célébré à Chicago en 1959 : “L’évolutionnisme ne laisse aucune place au surnaturel. La terre et ses habitants n’ont pas été créés, ils se sont développés par évolution⁠5.”

      ACCEPTÉE COMME UN FAIT

      Lors du même congrès, Huxley a déclaré devant les 2 500 délégués : “Nous acceptons tous le fait de l’évolution. (...) L’évolution de la vie n’est plus une théorie. C’est un fait. Elle constitue la base de toute notre pensée⁠6.” Nous retrouvons cette assertion dans l’édition de 1963 du livre Votre manuel de biologie (angl.) : “Tous les biologistes dignes d’estime reconnaissent que l’évolution de la vie sur la terre est un fait acquis⁠7.”

      En outre, la majorité des enseignants acceptent l’évolutionnisme. Voici ce qu’affirme le recteur d’une université américaine :

      “Il faudrait avoir des préjugés indéracinables pour refuser de se rendre à l’évidence, et quiconque examine les preuves de l’évolution doit reconnaître que celle-ci est un fait historique⁠8.”

      Nombre de chefs religieux partagent également ce point de vue. D’après le Milwaukee Journal du 5 mars 1966, “le curé de l’église Saint-Jacques [catholique] (...) a fait une déclaration affirmative en faveur de l’évolution. ‘Aucun doute, a-​t-​il dit, ne saurait exister quant au fait de l’évolution.’” Le compte rendu déclarait que ce prêtre “a souligné le mot ‘fait’⁠9”.

      Que l’évolution soit généralement acceptée, cela ressort du récit des expériences qu’un cosmonaute avait effectuées à l’extérieur de son véhicule spatial. Dans un éditorial, le New York Times du 14 novembre 1966 fit ce commentaire : “Tous les réflexes et les instincts incorporés dans l’esprit et le corps humains par suite de millions d’années d’évolution organique terrestre furent soumis à une rude épreuve, étant exposés au milieu étrange et différent qu’est l’espace⁠10.”

      Ainsi, à l’heure actuelle, l’immense majorité de ceux qui exercent une influence sur les pensées des gens, dans les pays communistes et non communistes, acceptent l’évolution comme un fait. Or, selon le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française de Paul Robert, un fait est “ce qui est arrivé”, “ce qui existe réellement⁠11”.

      S’AGIT-​IL D’UN FAIT ?

      Il suffit cependant d’analyser un peu plus profondément les déclarations de ceux qui considèrent que l’évolution est un fait acquis pour se rendre compte d’une situation étonnante, ignorée vraisemblablement par la plupart des hommes, et qui est presque sans pareille dans les autres branches de la science.

      Voilà plus de cent ans que l’évolutionniste Charles Darwin écrivit, au chapitre VI de son livre L’origine des espèces (1859) : “Une foule d’objections se sont sans doute présentées à l’esprit du lecteur avant qu’il en soit arrivé à cette partie de mon ouvrage. Les unes sont si graves, qu’aujourd’hui encore je ne peux y réfléchir sans me sentir quelque peu ébranlé⁠12.” Peut-​on qualifier l’évolution de “fait” alors que Darwin lui-​même était “ébranlé” par les difficultés rencontrées ?

      Plus d’un siècle de recherches fiévreuses menées depuis l’époque de Darwin ont-​elles confirmé le “fait” de l’évolution ? L’ouvrage Science Year (1966) avoue ce qui suit : “Malgré ses succès, l’archéologie en est toujours pratiquement au début de la tâche immense qu’est la reconstitution de l’histoire de l’homme⁠13.” Un tel “début” ne peut certes être considéré comme un “fait” avéré.

      Ce paradoxe ressort clairement dans l’ouvrage intitulé La base biologique de la liberté humaine (angl.), du grand évolutionniste Dobzhansky. D’abord il affirme : “L’évolution, en tant que fait historique, fut prouvée, sans qu’on pût raisonnablement en douter, pas plus tard que dans les dernières décades du dix-neuvième siècle.” Pourtant, deux pages plus loin, l’auteur admet : “Il est hors de doute que les aspects historiques et déterminants du processus évolutif sont loin d’être connus complètement. (...) On ne peut qu’entrevoir obscurément les causes qui ont déterminé le développement de l’espèce humaine⁠14.”

      D’une part, on affirme que l’évolution est un fait, d’autre part on reconnaît que les aspects déterminants de ce processus sont “loin d’être connus complètement” et qu’“on ne peut qu’entrevoir obscurément” ses causes.

      Cette contradiction n’est pas exceptionnelle. L’Encyclopédie britannique nous dit tout d’abord : “Nous n’avons pas le moindre doute en ce qui concerne le fait de l’évolution. (...) À présent, les preuves sont irrécusables.” Puis, quelques pages plus loin, l’illustre ouvrage qualifie ces preuves de “très imparfaites et souvent entrecoupées de lacunes”, et il ajoute : “À propos des phénomènes vitaux qui ont déterminé ces changements, nous ne savons toujours rien⁠15.”

      Dans sa récente biographie intitulée Charles Darwin (angl.), le célèbre transformiste sir Gavin de Beer n’a pas hésité à écrire : “[Darwin] annonça qu’un jour les preuves seraient trouvées, et ce jour est arrivé, car la série de fossiles précitée fournit la preuve décisive que l’homme est le produit de l’évolution⁠16.” Il n’empêche qu’en 1964, un autre grand évolutionniste, W. Le Gros Clark, a écrit ces lignes dans son livre Preuves paléontologiques de l’évolution humaine (angl.) :

      “Les chances de trouver les restes fossiles de nos ancêtres véritables, ou même des spécimens du groupe géographique local dont sont issus nos ancêtres véritables, sont d’une improbabilité telle qu’il est inutile de s’attarder sur cette éventualité. (...)

      “L’interprétation des preuves paléontologiques de l’évolution des hominidés que nous avons exposée dans les chapitres précédents n’est que provisoire. Il ne peut guère en être autrement, compte tenu du caractère incomplet de ces preuves⁠17.”

      Dans sa critique du livre La base de l’évolution humaine (angl.), la revue Science du 22 janvier 1965 déclarait : “Le lecteur (...) sera peut-être stupéfait de constater que tant de travail a répondu à si peu de questions⁠18.” Dans la World Book Encyclopedia (1966), on peut lire ce qui suit : “Nul ne devrait se leurrer au point d’affirmer que l’évolution est un phénomène qu’on comprend parfaitement⁠19.” De même, en 1965, le périodique Science News Letter a écrit : “Les hommes de science se livrent une lutte pour déterminer le mécanisme de l’évolution de l’homme, l’époque de son apparition et à quoi il ressemblait⁠20.”

      Peut-​on appliquer le mot “fait”, qui signifie “ce qui est arrivé”, “ce qui existe réellement”, à un processus dont on ne sait ni comment, ni quand, ni où, ni pourquoi il s’est produit ? Si l’on vous disait qu’un gratte-ciel s’est développé par ses propres moyens à partir d’une seule brique abandonnée sur un terrain vague, mais qu’on ignore comment, quand et pourquoi il s’est érigé tout seul, ou à quoi il ressemblait pendant son évolution, celle-ci serait-​elle pour vous un fait, ou bien une assertion gratuite ?

      Qu’on ne puisse qualifier l’évolution de “vérité scientifique”, l’un de ses partisans, Clark, l’admet en ces termes : “Quelle est l’origine absolue de l’homme ? (...) Malheureusement, toutes les réponses que peuvent actuellement recevoir ces questions reposent sur des preuves indirectes et ainsi, en grande partie, sur des conjectures⁠21.”

      Cette insuffisance de preuves est également reconnue par un ancien président de l’Association américaine pour l’avancement de la science. Dans un article en faveur de l’évolution, publié dans la revue Science, il a écrit :

      “Venez avec moi, si vous le voulez, faire une excursion hypothétique dans la préhistoire. Imaginons l’époque où l’espèce sapiens sortit du genre Homo (...), parcourons rapidement les millénaires au sujet desquels les renseignements actuels dépendent en grande partie de la conjecture et de l’interprétation, jusqu’à l’époque des premiers documents nous permettant de glaner quelques faits⁠22.” [C’est nous qui soulignons].

      Voici des millénaires que commença l’époque des premiers documents. Or, on avoue que le processus évolutif qui est censé l’avoir précédée relève de la conjecture, de l’interprétation, de la spéculation. C’est en somme, une pyramide d’hypothèses. Quant à l’ouvrage célèbre de Darwin, L’origine des espèces, L. M. Davies, savant anglais, a fait cette observation :

      “On a calculé que, rien que dans L’origine des espèces de Darwin, on trouve plus de 800 phrases dubitatives (telles que — ‘nous pouvons peut-être en conclure que’, — ‘il se pourrait que’, etc.)⁠23.”

      La personne sincère qui cherche à comprendre ne peut manquer de trouver cette situation paradoxale. D’une part les évolutionnistes affirment catégoriquement que l’évolution est un fait, d’autre part ils avouent que toutes leurs conclusions importantes sont hypothétiques !

      Cette équivoque a incité T. N. Tahmisian, physiologiste rattaché à la Commission américaine de l’énergie atomique, à se prononcer en ces termes : “Les hommes de science qui enseignent que l’évolution est un fait scientifique sont des aigrefins consommés, et l’histoire qu’ils racontent est peut-être la plus grande supercherie jamais inventée. Il n’y a pas un iota de fait dans l’explication qu’ils nous donnent de l’évolution.” Il a qualifié cette théorie de “fatras embrouillé de devinettes et de jongleries de chiffres⁠24”. Un autre savant, J. W. Klotz, chef de la section des sciences d’une université, a affirmé en 1965 que “la croyance à l’évolution exige toujours beaucoup de foi⁠25”.

      Afin de mieux comprendre d’où vient cette situation contradictoire, il sera utile de faire l’historique de la théorie évolutionniste. Examinons les questions suivantes : À quand remontent les idées modernes de l’évolution ? Comment se sont-​elles développées ? Où en est cette théorie à l’heure actuelle ? Pourquoi existe-​t-​il tant de confusion et de contradictions parmi les évolutionnistes ? Enfin, si nous appliquons la méthode vraiment scientifique consistant à observer d’abord tous les faits puis à en tirer les conclusions, que trouverons-​nous ?

  • Le développement de la théorie évolutionniste
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 2

      Le développement de la théorie évolutionniste

      CERTAINS philosophes de l’Antiquité émirent des idées que l’on pourrait qualifier d’évolutionnistes, mais aucune de leurs théories ne fut généralement admise. Au Moyen Âge, il y eut des écrits zoologiques contenant des recettes pour fabriquer, entre autres, des mouches, des abeilles et même des souris à partir de la matière inerte. La théorie de l’évolution organique dut, cependant, attendre les deux derniers siècles pour vraiment se faire jour.

      Parmi les premières théories à être admises, citons celle du naturaliste anglais Erasmus Darwin (grand-père de Charles Darwin), et celle du comte de Buffon, savant français qui vécut au dix-huitième siècle. Ces hommes soutenaient que lorsqu’une plante ou un animal, sous l’action du milieu, acquiert un caractère nouveau, celui-ci se transmet aux descendants, produisant ainsi des changements, facteurs de l’évolution. Ils prétendaient, par exemple, que la carapace de certains animaux s’est développée parce que ces derniers avaient reçu des coups répétés. D’après eux, ce caractère fut transmis aux descendants, qui vinrent au monde avec une peau plus épaisse.

      Au début du dix-neuvième siècle, le naturaliste français Jean-Baptiste de Monet, chevalier de Lamarck, publia un livre en faveur de la théorie de l’hérédité des caractères acquis, mais qui proposait les besoins de l’organisme comme le moteur de l’évolution. Selon sa théorie, la girafe obtint sa haute stature parce qu’elle n’avait plus de plantes à brouter à terre et se trouvait obligée d’allonger le cou pour atteindre le feuillage des arbres. Chaque génération de girafes aurait transmis à ses descendants un cou légèrement plus long.

      À cette époque-​là, la croyance à l’hérédité des caractères acquis était-​elle très répandue ? Dans son livre Charles Darwin (angl.), l’évolutionniste De Beer répond à cette question en ces termes : “Nul n’aurait songé à émettre des doutes à ce sujet avant la fin du dix-neuvième siècle. (...) Jusqu’au dix-neuvième siècle, le nombre d’hommes qui rejetaient l’idée de l’hérédité des caractères acquis pouvait être compté sur les doigts d’une main⁠26.”

      Mais vers la fin du dix-neuvième siècle, le biologiste allemand August Weismann essaya d’élever une race de souris sans queue simplement en leur coupant la queue avant de leur permettre de s’accoupler. Le livre Mémento de biologie (angl.), manuel édité en 1966, relate comme suit le résultat de cette expérience :

      “Il répéta ce procédé pendant 20 générations successives. Les individus de la dernière génération avaient des queues aussi longues que celles de leurs ancêtres. Ce fut là la première preuve expérimentale que les caractères acquis, tels que l’absence de queue provoquée artificiellement, ne sont pas héréditaires. (...)

      “Les caractères acquis ne sont pas héréditaires parce que l’action du milieu (qui n’a aucun effet sur les gènes des cellules sexuelles) ne peut exercer une influence sur la génération suivante⁠27.”

      Le généticien H. J. Muller, lauréat du prix Nobel, déclare de son côté :

      “Malgré la puissante influence que le milieu peut exercer, modifiant l’ensemble du corps et même le protoplasme de ses cellules, les gènes dans les cellules germinales conservent leur structure primitive et ne subissent aucun changement spécifique par suite de la modification du corps. Si bien que lorsque l’individu modifié se reproduit, il transmet à ses descendants des gènes inchangés par les ‘caractères acquis’⁠28.”

      Bien que les données certaines de la science aient complètement réfuté la théorie évolutionniste de l’hérédité des caractères acquis, cette théorie ne disparut pas totalement. L’ouvrage Le mécanisme de l’évolution (angl.), de W. H. Dowdeswell, publié en 1960, dit à ce propos : “Le dernier renouveau du lamarckisme eut lieu en Russie en 1948, sous la direction de Lyssenko, mais les théories de son école sont à présent désavouées et semblent avoir été motivées dans une large mesure par des raisons idéologiques plutôt que par des considérations scientifiques⁠29.” Plus tard, la revue Time du 12 février 1965 relata que Lyssenko avait été relevé de ses fonctions et que ses théories avaient été rejetées même par les communistes, parce que l’hérédité “est déterminée par les gènes dans les cellules reproductrices et demeure inchangée pendant toute la vie de l’individu⁠30”.

      L’évolutionnisme reçut sa plus grande impulsion des écrits de Charles Darwin, surtout en 1859, année où celui-ci publia son livre L’origine des espèces. Selon la théorie de Darwin, il y a une concurrence vitale entre les membres des différentes espèces, et dans cette lutte, toute variation avantageuse permet à l’individu chez qui elle se produit de s’imposer. Les individus les mieux adaptés survivent, les autres meurent. Les survivants transmettent à leurs descendants les variations avantageuses, ce qui expliquerait l’apparition de formes de vie nouvelles. Darwin baptisa ce processus “la sélection naturelle”.

      Pour illustrer la doctrine de Darwin, prenons le cas de la girafe. D’après cette théorie, pour une raison inexpliquée, certaines girafes vinrent au monde avec des cous légèrement plus longs que ceux des autres. Les individus au cou plus long l’emportèrent dans la lutte pour se nourrir, ce qui leur permit de survivre (par une “sélection naturelle”) et de transmettre à leurs descendants un cou légèrement plus long. Ce processus se répéta pendant de nombreuses générations, et cela expliquerait le cou allongé de la girafe que nous connaissons !

      Mais au bout d’un certain temps, la théorie de Darwin se heurta à des objections. Le manuel La biologie d’aujourd’hui (angl., 1964), de Clark et Mould, déclare à ce sujet :

      “Des hommes de science ont soulevé de nombreuses objections les empêchant d’accepter complètement la théorie de Darwin. (...) 1. La théorie n’explique pas tous les faits avérés de l’hérédité. Par exemple, elle n’explique pas clairement pourquoi certaines variations sont héréditaires alors que d’autres ne le sont pas. Beaucoup de variations sont tellement insignifiantes qu’il est inconcevable qu’elles puissent aider un organisme dans sa lutte pour l’existence. 2. La théorie n’explique pas comment l’accumulation progressive de variations insignifiantes peut déterminer l’apparition des structures complexes que l’on trouve dans les organismes supérieurs⁠31.”

      Dans son ouvrage L’histoire de la vie (angl.), le transformiste H. Mellersh fait l’observation suivante :

      “À propos de la théorie de Darwin, le sceptique serait en droit de faire remarquer qu’il faut qu’une variation soit immédiatement utile à l’individu pour lui donner plus de chances de survivre que ses congénères. De quelle valeur, au point de vue de la ‘survivance’, serait la première ébauche grossière de l’œil ou un membre antérieur nu se mettant à battre faiblement l’air, en attendant de se transformer en aile ? (...) La Sélection naturelle est si dépourvue d’intelligence et de finalité⁠32 !”

      Ainsi, la théorie de Darwin, telle qu’il la présenta, se révéla erronée et fut rejetée sous de nombreux aspects. L’étape importante suivante dans le développement de l’évolutionnisme fut franchie en 1901. Hugo de Vries, botaniste hollandais, avait fait des expériences avec une plante appelée l’œnothère. Il avait remarqué qu’apparaissaient de temps à autre de jeunes plantes ayant une structure inhabituelle, et il avait constaté qu’elles transmettaient ces caractères nouveaux à la génération suivante. Il appela ces plantes des mutants. De Vries croyait que les mutations favorables de grande amplitude expliquaient l’évolution. Par exemple, chez la girafe, des mutants ayant le cou particulièrement long seraient apparus et auraient survécu mieux que les girafes au cou plus court. Ces mutants auraient produit des descendants ayant des cous allongés, ce qui expliquerait l’évolution de cette espèce.

      Cette nouvelle théorie ne tarda pas à susciter des critiques. Des difficultés commencèrent à apparaître. Au sujet des profonds changements brusques qui, d’après De Vries, étaient responsables de l’évolution, De Beer a fait l’observation suivante :

      “Beaucoup d’entre elles [les mutations] étaient létales et entraînaient la mort des organismes qui les portaient (...). Bien loin de déterminer des adaptations avantageuses, les mutations semblaient être pathologiques et ne fournissaient aucune explication de la cause des adaptations ou de leur perfectionnement. Il en est résulté (...) que pendant les vingt premières années du vingtième siècle, les études et les théories évolutionnistes se trouvaient dans un état de chaos et de confusion⁠33.”

      Résumant les principales théories évolutionnistes mentionnées ci-dessus, le manuel Mémento de biologie (angl., 1966), de Hall et Lesser, déclare :

      “Puisque la théorie de Lamarck [l’hérédité des caractères acquis] a été réfutée, elle n’est mentionnée que pour mémoire. La théorie de Darwin [la sélection naturelle] ne fournit pas une explication satisfaisante de l’origine et de l’hérédité des variations. (...) La théorie de De Vries [les mutations de grande amplitude] s’est avérée faible parce qu’il n’y a jamais eu une mutation unique assez grande ou une série de mutations assez nombreuses pour produire une espèce nouvelle en une seule génération de descendants⁠34.”

      À l’heure actuelle, a-​t-​on mis de l’ordre dans ce chaos de théories ? Quelle est la théorie acceptée couramment par la plupart des évolutionnistes ? S’est-​elle avérée plus vraisemblable, plus scientifique que les précédentes ?

      LA THÉORIE MODERNE

      Au cours des dernières années on a échafaudé une théorie nouvelle qui a été adoptée par de nombreux transformistes. Cette théorie moderne englobe certaines des opinions de Darwin et de celles de De Vries. C. P. Martin, professeur à l’Université McGill, écrivant dans l’American Scientist, explique cette nouvelle doctrine en ces termes : “L’immense majorité [des biologistes] croit que l’évolution s’effectue grâce aux mutations et à la sélection naturelle⁠35.”

      D’après cette théorie moderne, une petite mutation avantageuse se serait produite dans un organisme quelconque. Grâce à cette mutation, l’organisme en question aurait été plus apte à survivre que ses concurrents. La petite mutation utile aurait été transmise par hérédité à de nombreuses générations successives. Au cours d’une période de plusieurs millions d’années, d’autres mutations favorables se seraient produites dans la même lignée, si bien que l’organisme aurait fini par se transformer en un organisme différent. Résumant cette nouvelle théorie, l’Oklahoma City Times du 10 août 1966 a écrit ce qui suit : “Des modifications fortuites dans le mécanisme de son hérédité ont amené l’homme lentement, — par tâtonnements, — à être mieux adapté à son milieu que ses rivaux. C’est là l’opinion scientifique généralement admise de nos jours, et les hommes de science appellent ce processus long et souvent maladroit l’évolution⁠36.” Étant donné que cette théorie moderne comprend une partie de la croyance darwinienne de la “sélection naturelle”, elle est souvent qualifiée de “néo-darwinisme”.

      Pour illustrer cette nouvelle doctrine, nous pouvons reprendre le cas de la girafe. Au cours des âges passés les ancêtres de la girafe actuelle auraient eu un cou plus court. Dans la lutte pour l’existence, ces mammifères durent se faire concurrence, paraît-​il, pour brouter le feuillage des arbres. Certaines girafes, des mutants, au cou légèrement plus long que leurs congénères, auraient survécu en plus grand nombre que les autres, puisqu’elles pouvaient atteindre des feuilles situées plus haut sur les arbres. Les girafes au cou plus court auraient fini par disparaître, alors que celles au cou allongé auraient survécu en se reproduisant. Ce processus est censé avoir continué jusqu’à ce que le cou de la girafe ait atteint sa longueur actuelle.

      Nombre d’évolutionnistes prétendent qu’on a là enfin une théorie qui fournit une explication satisfaisante de l’évolution. À ce sujet, Jean Rostand, biologiste et évolutionniste connu dans le monde entier, a fait les remarques suivantes : “Pour eux, le problème de l’évolution est donc pleinement, intégralement et définitivement résolu ; avec les mutations et la sélection naturelle, nous disposons d’une explication parfaite⁠37.”

      Arrivés à ce stade, cependant, nous nous trouvons devant le dilemme inquiétant déjà mentionné, car le néo-darwinisme n’a pas résolu tous les problèmes. La controverse a repris de plus belle ! Cela ressort d’articles tels que le suivant, intitulé “Devrions-​nous brûler Darwin ?”, publié dans Science Digest de janvier 1961, où nous pouvions lire :

      “Probablement le fait le plus significatif dans le développement des pensées scientifiques en France au cours de l’année écoulée est celui-ci : l’explication orthodoxe de l’évolution a été sérieusement ébranlée. Souvent critiquée dans le passé, elle fait l’objet aujourd’hui d’attaques tellement vives que la voie semble s’ouvrir, tout au moins en France, à une théorie nouvelle de l’origine des espèces. (...)

      “Voici quelques-unes des questions embarrassantes posées actuellement par les rebelles français : Si la girafe au cou long de plus de deux mètres est le produit de la sélection naturelle et qu’elle soit un exemple de la survivance du mieux adapté, que dire des moutons dont le cou ne mesure que quelques centimètres ? Dans le règne animal, la girafe et le mouton ne sont-​ils pas des cousins, presque des frères (...) ? Est-​il possible que deux cousins vivent côte à côte, chacun étant plus apte que l’autre, l’un parce que son cou est plus allongé, l’autre parce que son cou est plus court ?

      “À propos de moutons, que dire de leurs cornes ? D’après l’école classique, elles se mirent à pousser fortuitement et, à mesure qu’elles s’avérèrent avantageuses dans la lutte pour la vie, la nature choisit les individus cornus et élimina ceux qui n’avaient pas de cornes. Mais est-​ce vrai ? Il existe au moins autant de moutons sans cornes que de variétés cornues. Laquelle de ces races est la plus apte à survivre ? (...)

      “Des 120 000 œufs fécondés de la grenouille verte, deux individus seulement survivent. Devons-​nous en conclure que parmi les 120 000, la nature a choisi ces deux grenouilles parce qu’elles étaient les mieux adaptées ? Ou faut-​il plutôt en déduire (...) que la sélection naturelle n’est autre que la mortalité aveugle qui ne choisit rien du tout⁠38 ?”

      Voici un autre exemple des attaques livrées contre la théorie du néo-darwinisme. Dans son livre L’évolution (1960), l’éminent biologiste Jean Rostand écrit :

      “Est-​il bien sûr qu’ainsi que le veulent les néo-darwiniens, le problème de l’évolution soit dès maintenant résolu (...) ?

      “Pour ma part, je ne le pense pas, et je ne puis m’empêcher, avec un bon nombre d’autres, de persister à faire à la doctrine néo-darwinienne des objections d’ordre banal (...).

      “Les mutations que nous connaissons, et qu’on veut rendre responsables de l’édification du monde vivant, sont, en général, des privations organiques, des déficiences (perte de pigment, perte d’un appendice), ou des redoublements d’organes préexistants. En tout cas, elles n’apportent jamais rien de vraiment neuf, d’original, au plan organique, rien dont on puisse penser qu’il sera l’assise d’un nouvel organe ou l’amorce d’une nouvelle fonction. (...)

      “Non, décidément, je ne puis me résoudre à penser que ces ‘lapsus’ de l’hérédité ont pu, même avec le concours de la sélection naturelle, même à la faveur des immenses durées dont disposa l’évolution de la vie, bâtir tout le monde vivant, avec ses richesses et ses délicatesses structurales, ses ‘adaptations’ étonnantes. (...) Je ne puis me résoudre à penser que l’œil, l’oreille, le cerveau humains se soient formés de la sorte (...) ; je ne discerne rien qui m’habilite à concevoir les profonds remaniements, les fantastiques métamorphoses que nous sommes tenus d’imaginer dans l’histoire évolutive lorsque nous évoquons le passage des Invertébrés aux Vertébrés, des Poissons aux Batraciens, des Batraciens aux Reptiles, des Reptiles aux Mammifères⁠39.”

      Après avoir rejeté ou mis en doute toutes les principales théories évolutionnistes, Rostand pose cette question : “L’avenir nous fera-​t-​il la surprise d’une grande idée neuve touchant le mécanisme de l’évolution ?

      “On ne saurait assurément exclure cette espérance, mais on a peine à se défendre d’un certain scepticisme (...).” Ce qui ne l’empêche pas d’ajouter : “De cette conclusion un peu désabusée, il ne faudrait pas qu’on tirât prétexte pour mettre en doute le fait même de l’évolution⁠40.”

      Mais l’investigateur honnête ne pourra s’empêcher d’avoir des doutes. Après plusieurs siècles de théories, d’arguments et d’assertions contradictoires, l’homme non prévenu qui cherche à comprendre ne peut manquer de s’apercevoir que, bien loin d’être un fait, l’évolution n’est qu’une simple théorie, et que pour parvenir à la vérité il faut précisément la remettre en question.

      EST-​ELLE VRAIMENT SCIENTIFIQUE ?

      Il est également nécessaire de tenir compte d’un autre aspect de l’affaire. Dans un article en faveur de l’évolution, la revue Saturday Evening Post du 3 décembre 1966 déclarait :

      “Parmi ceux [les évolutionnistes] qui sont en tête des recherches, (...) de vives divergences d’opinion se produisent souvent quand il s’agit d’interpréter les témoignages. Les critiques sont parfois considérées, peut-être avec raison, comme une grave insulte personnelle.

      “Il n’y a pas très longtemps, un professeur rédigea un article dans lequel il posait des questions, en des termes très anodins, sur l’authenticité d’une découverte d’un ancien collègue, et il n’en fallut pas plus pour mettre fin à une amitié vieille de 30 ans. Une autre fois, un anthropologiste éminent se leva pour prendre la parole à une réunion organisée en son honneur et commença par rappeler les premiers temps de sa carrière, époque où l’on avait refusé de reconnaître ses idées sur l’évolution humaine. Il réussit à prononcer quelques phrases de son allocution puis, ému par le souvenir de ces années de frustration, il baissa la tête et éclata en sanglots. Certains chercheurs sont sortis en colère de réunions, d’autres ont proféré des invectives, se sont disputés au sujet de priorités ou ont accusé leurs collègues d’avoir volé leurs idées.

      “Un tel comportement (...) a été souvent remarqué chez les préhistoriens. Les raisons de cette maladie professionnelle sont obscures ; il se peut qu’elles aient un rapport avec la pénurie de preuves convaincantes. (...) Parfois, moins il y a de preuves, et moins les fouilleurs sont disposés à démordre de leurs opinions⁠41.”

      Tentant une explication de ce comportement étrange, voire enfantin, de la part des savants évolutionnistes, l’article ajoute : “Un anthropologiste qui a été mêlé à pas mal de disputes a déclaré : ‘Je n’arrive pas à me l’expliquer, mais il y a quelque chose qui se passe en vous lorsque vous explorez le passé. Il semble que dès qu’un homme trouve un os humain, il perd la raison.’”

      Ce sont là autant de preuves évidentes qu’on n’a pas appliqué et que l’on continue à ne pas appliquer les méthodes vraiment scientifiques pour bâtir les théories de l’évolution. Les faits n’ont pas imposé les conclusions, mais des conclusions préconçues dans l’esprit des transformistes ont forcé les faits.

      La méthode qui mérite d’être qualifiée de scientifique est celle qui consiste à analyser d’abord tous les faits disponibles, puis à en tirer les conclusions. L’investigateur non prévenu a la possibilité d’agir de la sorte, car il dispose de nombreuses données certaines de la science. Ces faits lui permettent de porter un jugement sur la base des seules preuves solides et d’en tirer des conclusions honnêtes, des déductions qui ne sont pas fondées sur l’égocentrisme, les arguties, la recherche de la gloire et de l’avancement, ou sur des notions préconçues. En se fondant sur ces faits avérés, quelle conclusion peut-​on tirer au sujet de l’origine de la vie ?

      [Illustration, page 14]

      Les caractères acquis pendant la vie d’un individu, tels que des lèvres distendues artificiellement, ne sont pas transmis aux descendants.

      [Illustration, page 18]

      Certains savants français ont posé cette question : “Est-​il possible que deux cousins vivent côte à côte, chacun étant plus apte que l’autre, l’un parce que son cou est plus allongé, l’autre parce que son cou est plus court ?”

      [Illustrations, page 19]

      Race shropshire

      Race dorset

      Si certaines races de moutons se sont pourvues de cornes par évolution pour s’aider à survivre, comment se fait-​il qu’il y ait de nombreuses races d’ovins qui survivent très bien sans cornes ?

  • La vie vient-elle de la matière inerte ?
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 3

      La vie vient-​elle de la matière inerte ?

      LA THÉORIE de l’évolution soutient que la première particule vivante sur la terre surgit par ses propres moyens à partir de la matière inanimée. Toute matière terrestre est composée d’éléments chimiques de base. Un élément est une substance constituée entièrement d’atomes de même numéro atomique, qui ne peut être décomposée par les méthodes normales d’analyse chimique.

      A-​t-​on constaté des tendances évolutives dans les éléments terrestres ? Non, car la plupart des atomes sont stables, alors que certains d’entre eux se transforment par désintégration en un élément stable plus simple.

      Ce fait est en accord avec le principe scientifique auquel on a donné le nom d’“entropie”. Ce terme désigne essentiellement la tendance qu’a toute structure organisée à rétrograder vers une structure moins organisée. Il n’y a jamais un gain d’ordre sans l’intervention d’une force extérieure. Prenons un exemple : Les éléments de la terre, livrés à eux-​mêmes, parviendraient-​ils à s’assembler pour former une automobile, voire un simple organe de transmission ? Bien au contraire, les éléments demeurent inchangés. Même lorsqu’ils sont façonnés par l’homme pour former une machine, celle-ci se dégrade si elle est abandonnée.

      Voici une autre analogie : Déposez dans un grand tonneau des morceaux d’acier, de verre, de caoutchouc et d’autres matières, puis faites tourner le tonneau des milliers de fois. En ouvrant le récipient, découvririez-​vous que ces matériaux se sont organisés d’eux-​mêmes, de façon à former une voiture ? Jamais ! Quel que soit le nombre de fois que vous répéteriez cette expérience, vous ne trouveriez qu’un mélange de ces diverses substances. Nous pouvons dégager de ce fait une vérité fondamentale.

      Il faut se rendre à l’évidence : La matière inanimée ne cherche pas à s’améliorer ; elle tend, au contraire, vers un état de neutralisation ou de stabilité. Il ne sert à rien d’invoquer l’aide d’énormes périodes de temps. Le temps produit la décomposition, la désintégration. Il provoque la corrosion des métaux, l’érosion des roches. Le temps est un principe de destruction et non un facteur constructif. Le temps est l’ennemi de l’évolution.

      Cela est également confirmé par le principe de l’inertie. Ce terme désigne la tendance qu’ont tous les corps à demeurer immobiles s’ils sont déjà au repos, ou, s’ils sont mobiles, à se déplacer toujours dans la même direction, à moins qu’ils ne soient soumis à l’action d’une force extérieure. Par exemple, un ballon ne s’élèvera pas du sol tout seul ; il faut quelqu’un pour le lancer. Une charrette restera immobile, à moins de subir l’action d’une force. La matière inanimée, dépourvue de mouvement, d’énergie et de vie, serait restée indéfiniment inerte sans l’intervention d’une force extérieure directrice et organisatrice.

      Dans sa critique du livre Mécanisme et vitalisme (angl.) de R. Schubert-Soldern, la revue Discovery de mai 1962 déclarait :

      “‘Toutes les molécules résultent d’une tendance électrochimique à la neutralisation. Elles sont, par conséquent, des manifestations de tendances vers la stabilité.’ Cependant, malheureusement pour les matérialistes, la vie est, d’une manière caractéristique, instable, et ‘il est inconcevable qu’un groupe de substances tendant toutes à un état de stabilité puisse produire l’instabilité chimique permanente qui caractérise la matière animée’. Il est donc inconcevable qu’un composé organique puisse se former en l’absence de la vie. ‘On ne peut même pas imaginer la matière inorganique dans des conditions où le carbone, l’oxygène et l’hydrogène puissent se combiner pour former un sucre plutôt que de l’eau et du gaz carbonique⁠42.’”

      Ainsi, les faits ne révèlent aucune évolution progressive des éléments de la terre vers des substances plus complexes ou des composés organiques. Par ailleurs, si l’évolution était une réalité, les éléments inanimés auraient dû se transformer, non pas simplement en d’autres éléments ou en des corps composés organiques, mais en quelque chose d’infiniment plus compliqué : en une cellule vivante.

      LA CELLULE VIVANTE

      Le fossé qui sépare la cellule vivante des éléments inanimés est énorme. Même les laboratoires les mieux équipés sont incapables de créer une cellule simple à partir de la matière inerte. Et quand bien même ils en auraient la possibilité, l’expérience ne servirait qu’à prouver que les éléments doivent subir l’action d’une force directrice pour produire une substance vivante.

      On aurait tort de penser que la cellule est tellement simple qu’elle a pu surgir de la matière inanimée sans difficulté et sans intervention extérieure. Dans son numéro du 16 janvier 1962, la revue Look déclarait : “La cellule est aussi compliquée que la ville de New York⁠43.”

      Plus on examine attentivement la cellule vivante, et plus on découvre sa complexité. Dans son ouvrage L’immense voyage, l’évolutionniste Loren Eiseley écrit à ce sujet : “‘Saisir en détail, dit le biologiste allemand von Bertalanffy, l’organisation physico-chimique de la cellule la plus simple dépasse nos capacités⁠44.’” De son côté, sir James Gray, professeur de zoologie à l’université de Cambridge, a exprimé le même avis dans La science d’aujourd’hui (angl.) :

      “Une bactérie est infiniment plus complexe que n’importe quel système inanimé connu des hommes. Il n’existe pas au monde un laboratoire capable d’égaler l’activité biochimique du plus petit des organismes vivants⁠45.”

      Dans son livre Les idées de la biologie (angl.), un autre transformiste, J. T. Bonner, admet ce qui suit :

      “La cellule est une unité si prodigieusement astucieuse que, du point de vue de l’évolution, il nous paraît plus facile de concevoir la transformation d’une cellule unique en plantes et en animaux complexes, que d’imaginer un groupe de substances chimiques se transformant en cellule. Vraisemblablement, le premier pas était plus difficile. (...) L’étude de l’évolution primitive se réduit, en réalité, à des conjectures savantes⁠46.”

      Dans sa section scientifique, le New York Times du 13 novembre 1966 a déclaré, à propos de la cellule végétale :

      “Le procédé de fabrication le plus important du monde se trouve dans l’une des plus petites des unités vivantes : la cellule des plantes vertes.

      “Ce procédé de fabrication s’appelle (...) la photosynthèse. Chaque année, ce procédé accomplit la transformation de 100 milliards de tonnes d’un élément inorganique, le carbone, en des formes organiques qui soutiennent la vie.

      “À titre de comparaison, mentionnons que pendant la même période, l’ensemble des hauts fourneaux du monde entier ne fabriquent qu’un demi-milliard de tonnes d’acier⁠47.”

      La complexité et la productivité de la cellule infirment les conclusions des évolutionnistes. Puisque le caractère complexe et productif d’un haut fourneau est un fait qui nous oblige à conclure que cette usine a été conçue par un esprit intelligent, n’est-​il pas logique de tirer la même conclusion des faits connus relatifs à la cellule ?

      Le neurone, ou cellule nerveuse, est un bel exemple de la complexité de la cellule. Le cerveau d’une seule personne renfermerait non moins de 10 000 000 000 de ces cellules. Il fut un temps où l’on pensait que le neurone faisait simplement fonction de relais ou de standard. Mais d’autres recherches ont révélé qu’un neurone est bien plus compliqué qu’un calculateur électronique. Si un savant inventait un ordinateur extrêmement complexe à programmation automatique et qui ne mesurerait qu’un quarantième de millimètre, cette invention ne serait-​elle pas saluée comme un chef-d’œuvre ? Écouterait-​on longtemps celui qui prétendrait que cet ordinateur s’est fabriqué tout seul, qu’il a jailli de la matière inerte par évolution, sans la direction d’un esprit intelligent ?

      À côté d’une cellule, un livre est peu compliqué et infiniment plus facile à fabriquer. Pourtant, pour faire un livre, il faut un auteur et un imprimeur doués d’intelligence. Un livre ne se fait pas tout seul. Pour ne citer que le dictionnaire américain Webster, un seul rédacteur aurait mis 757 années pour le produire, sans compter les heures passées pour la dactylographie, la photocopie, le travail de bureau, et sans parler de plus de deux cents experts-conseils et des nombreux ouvriers nécessaires pour imprimer et relier l’ouvrage⁠48. Qui oserait soutenir que ce dictionnaire immense est le résultat d’une rencontre fortuite de fines particules d’encre ? Ce livre a été élaboré sous la direction d’un esprit intelligent. Ne doit-​il pas en être de même de la cellule, qui est bien plus complexe encore ? Edwin Conklin, professeur de biologie à l’université de Princeton, a déclaré à juste titre : “Il est aussi probable que la vie soit apparue accidentellement qu’il est probable qu’un dictionnaire complet résulte d’une explosion dans une imprimerie⁠49.”

      À ce sujet, notez ce qu’affirme le célèbre évolutionniste et anthropologiste Loren Eiseley, dans son livre L’immense voyage :

      “Ce surcroît d’efforts aboutit à la constatation que l’amibe était aussi une usine chimique complexe travaillant par ses propres moyens. La notion qu’elle était une simple goutte de protoplasme dont la composition, une fois connue, permettrait la mise en œuvre immédiate du processus de création, se révéla une monstrueuse caricature de la vérité.

      “L’échec de ces nombreux efforts laissa la science dans une position assez embarrassante ; il lui fallait postuler, sur l’origine de la vie, des théories qu’elle ne pouvait démontrer. Après avoir reproché aux théologiens de s’appuyer sur le mythe et le miracle, la science se voyait dans la triste obligation de créer une mythologie nouvelle, c’est-à-dire de présumer que ce qu’un long effort ne pouvait produire aujourd’hui s’était produit à la genèse du monde⁠50.”

      De telles théories vont directement à l’encontre des faits prouvant que les éléments inanimés de la terre ne se transforment pas spontanément en organismes vivants. Loren Eiseley reconnaît cela en ces termes :

      “Il est remarquable qu’un premier manuel de géologie, après avoir plongé le naïf débutant dans quelque petite mare ou dans le bienfaisant creuset de l’océan, le transporte d’un bond aux stades premiers de la vie, avec une sûreté et une vitesse qui font conclure que le mystère, s’il existe, est vraiment peu de chose.

      “Cette attitude a été souvent critiquée par l’éminent biologiste anglais Woodger, lequel fit observer, il y a quelques années : ‘Dans la nature, les composés organiques instables et les corpuscules de chlorophylle ne persistent pas et ne viennent pas à l’existence de leur propre chef, à l’époque actuelle. Force est donc de postuler que, jadis, les conditions furent telles que ce phénomène se produisit en dépit du fait que notre connaissance de la nature ne garantit en rien cette supposition (...). C’est pur dogmatisme d’affirmer que ce que l’on veut croire s’est, en effet, produit⁠51.’”

      Dans son ouvrage Le fleuve de la vie, l’évolutionniste Rutherford Platt écrit, à propos de la cellule vivante : “Si parfaite est cette forme primaire monocellulaire de la vie que la cellule n’a jamais évolué, modifié sa taille et sa nature depuis que la vie est apparue sur le globe jusqu’à nos jours⁠52.”

      Pourquoi ? Si la cellule est le produit d’une évolution, comment se fait-​il qu’elle n’a pas continué de progresser par ce même procédé ? Ou est-​ce par accident que ce mécanisme si complexe était parfait dès le début ? Connaît-​on une machine de fabrication humaine qui n’ait demandé des années de recherches et de perfectionnements ? Nul homme, fût-​ce le plus grand génie du monde, n’a jamais inventé une machine parfaite qu’il est impossible d’améliorer. Or, la cellule est précisément un mécanisme parfait. Dès lors, est-​il scientifique de prétendre, comme le font les évolutionnistes, au mépris des faits, que les éléments inanimés et dépourvus d’intelligence ont pu faire ce que le plus grand génie humain n’a jamais pu réaliser ?

      D’OÙ VIENT LA VIE ?

      À vrai dire, la théorie de l’évolution d’une cellule vivante à partir de la matière inerte n’est qu’une version améliorée de l’ancienne théorie de la génération spontanée, qui tomba peu à peu dans le discrédit à mesure que furent dégagées les données certaines de la science. Le livre Mémento de biologie (angl.) déclare à ce propos :

      “Francesco Redi, médecin italien, fit le premier (vers 1688) des expériences contrôlées réfutant la croyance selon laquelle les vers naissent de la chair de poissons et de serpents, ou de la viande en décomposition. (...) Redi prouva que les asticots et les mouches naissent de parents vivants, et non de la matière inerte.

      “Lazzaro Spallanzani, prêtre italien, versa (vers 1780) un mélange de nombreux jus végétaux dans des fioles bouchées hermétiquement, puis il porta le liquide à ébullition. Après avoir laissé se refroidir ces fioles, Spallanzani attendit plusieurs jours. Il les examina, mais ne put observer la présence d’aucun organisme, même à l’aide d’un microscope. Spallanzani en conclut que rien ne s’était développé dans le liquide parce que l’ébullition avait tué tous les organismes vivants éventuellement présents au début de l’expérience. Il n’y avait donc aucun organisme vivant capable d’en engendrer d’autres.

      “Le savant français Louis Pasteur démontra de façon concluante (vers 1860) que les micro-organismes qui sont présents partout contaminent des matières organiques et s’en nourrissent. S’étant alimentés et développés, les micro-organismes se reproduisent et pullulent. Si des fioles contenant un bouillon nutritif sont hermétiquement fermées et stérilisées, (...) aucun micro-organisme n’apparaît, même après plusieurs mois⁠53.”

      L’origine de toute forme vivante, si “simple” soit-​elle, est, en définitive, basée sur le principe scientifique de la biogenèse. Parlant de ce principe, l’Encyclopédie américaine déclare :

      “Le terme biologique désignant la doctrine selon laquelle tout organisme vivant vient d’autres organismes vivants est formé des vocables grecs bios, vie, et genesis, naissance, source, création. (...) Aujourd’hui les biologistes sont pour ainsi dire unanimes à reconnaître, non seulement que toute vie dérive d’une vie précédente, mais encore que l’organisme qui se reproduit et sa descendance sont de la même espèce⁠54.”

      Cela correspond exactement aux faits scientifiques. En effet, on n’a jamais observé la matière inanimée se transformer par ses propres moyens en une forme quelconque de vie. La vie ne peut provenir que d’une vie préexistante. Le livre Votre manuel de biologie (angl., 1963), de Vance et Miller, déclare à ce propos : “Toutes les formes de végétaux et d’animaux que nous avons examinées au cours de nos études biologiques produisent leurs descendants à l’aide de leur propre corps et d’aucune autre manière⁠55.”

      Voilà des données certaines de la science. Notez cependant ce qu’affirme l’évolutionniste E. J. Gardner, professeur de zoologie, dans son ouvrage L’évolution organique et la Bible (angl.) :

      “Une espèce de génération spontanée a pu se produire dans un passé très reculé (il y a un milliard d’années ou plus), d’où sont peut-être issues les formes de vie qui existent actuellement sur la terre. (...)

      “Que le hasard ait pu réunir les éléments appropriés, l’énergie nécessaire et le milieu convenable, semble peu probable, il est vrai, mais au cours de périodes de temps incommensurables, l’‘impossible’ devient inévitable⁠56.”

      Comment peut-​on qualifier de scientifique un tel raisonnement qui contredit tous les faits avérés ? Bien loin d’être scientifique, cette assertion relève de la crédulité.

      DE LA CELLULE UNIQUE AUX ORGANISMES MULTICELLULAIRES

      Puisque la cellule était dès le début si parfaite, pourquoi devait-​elle se transformer en des formes de vie plus complexes ? De plus, étant donné que des organismes unicellulaires, tels que l’amibe, existent inchangés encore aujourd’hui, comment se fait-​il que certains d’entre eux auraient subi une évolution ascendante, alors que d’autres sont restés tels quels ?

      Si une cellule unique peut être comparée à un ordinateur électronique, que faut-​il penser des formes de vie plus complexes qui comportent des milliards de cellules remplissant des fonctions interdépendantes qui dépassent les possibilités de n’importe quelle machine ? Sous l’image d’un appareil électronique très compliqué, l’annuaire scientifique Science Year pour 1965 déclare ce qui suit :

      “L’araignée paraît être l’une des créatures les plus simples de la nature, et sa toile d’une composition simple, quoique merveilleusement symétrique. Le fait est que l’araignée et sa toile sont beaucoup plus complexes que la machine représentée ci-dessus, avec son réseau compliqué de fils et son ‘cerveau’ électronique. (...)

      “En observant la nature, les savants se trouvent devant des choses simples et des choses complexes. Et rien ne semble plus complexe que la vie elle-​même⁠57.”

      Pourquoi une forme de vie simple inventerait-​elle un organe nouveau, tel qu’un œil ? Comment cet organisme saurait-​il qu’un œil serait un avantage sans savoir ce qu’est la vue ? Comment saurait-​il même qu’il est possible de voir ? L’œil se compose de parties multiples, délicates et étroitement coordonnées, telles que la cornée, la pupille, l’iris, la rétine, le nerf optique, des muscles et des vaisseaux sanguins. Toutes ces parties auraient dû subir une évolution simultanée, sinon l’œil aurait été inutile. Un œil incomplet aurait été un désavantage sérieux. Voici ce qu’avoua Darwin à ce sujet :

      “Il semble absurde au possible, je le reconnais, de supposer que la sélection naturelle ait pu former l’œil avec toutes les inimitables dispositions qui permettent d’ajuster le foyer à diverses distances, d’admettre une quantité variable de lumière et de corriger les aberrations sphériques et chromatiques⁠58.”

      Darwin s’employa à démontrer que l’évolution produisit l’œil par d’innombrables étapes de transition. De nos jours, les évolutionnistes expliquent l’apparition des organes complexes par la sélection. Selon eux, quand une mutation faible s’avéra avantageuse, elle fut transmise aux descendants et améliorée par d’autres mutations. Mais quelle que soit la créature examinée, là où il y a un organe de la vue, celui-ci est toujours complet, et ne représente pas un stade de développement intermédiaire.

      Les faits relatifs aux organismes vivants soulèvent pour les transformistes une foule d’autres difficultés. Certains organismes unicellulaires, tels que l’amibe, se multiplient par reproduction asexuée, c’est-à-dire sans l’union de cellules sexuelles. Ils se divisent et forment d’autres organismes identiques. Si la reproduction asexuée est efficace, — et elle l’est, puisqu’il existe encore aujourd’hui des organismes qui se multiplient de cette façon, — pourquoi y a-​t-​il des organismes qui se multiplient par reproduction sexuée ? Comment les organes sexuels mâles et femelles, qui s’ajustent parfaitement les uns aux autres, pouvaient-​ils se développer progressivement et parallèlement, tout en étant inutiles avant d’être complètement formés ?

      Si les glandes mammaires des femelles des mammifères se développèrent par une lente évolution, comment ces femelles nourrirent-​elles leurs jeunes en attendant la formation de ces glandes ? Si elles possédaient déjà un autre moyen de les nourrir, pourquoi avaient-​elles besoin de développer des mamelles ? Si les glandes mammaires apparurent parce qu’elles représentaient une méthode supérieure pour nourrir les jeunes, pourquoi existe-​t-​il encore aujourd’hui des animaux qui nourrissent leurs petits par d’autres moyens et qui survivent aussi bien que les mammifères ?

      La complexité des organismes multicellulaires a incité l’évolutionniste G. S. Carter à écrire dans son livre L’évolution des animaux (angl.) : “Personne ne peut contempler l’organisation extrêmement complexe d’un insecte ou d’un vertébré, sans se rendre compte que nos théories relativement simples sont incapables d’expliquer complètement l’origine d’une telle complexité⁠59.”

      TOUTE CRÉATION SUPPOSE UN CRÉATEUR

      Toute la connaissance et l’expérience acquises par l’homme démontrent que plus un mécanisme est compliqué, plus son créateur doit être intelligent.

      Nous cherchons à savoir qui est le créateur même des instruments très primitifs. Lorsque nous regardons une antique pointe de flèche dans un musée, sommes-​nous tentés de dire : “C’est là un produit de l’évolution.” Ne reconnaissons-​nous pas que cet objet a été fabriqué par quelqu’un ? Qui oserait prétendre qu’un satellite artificiel décrivant une orbite autour de la terre est le résultat d’une rencontre fortuite de molécules de métal qui se sont transformées en cabine spatiale, laquelle s’est placée par hasard au faîte d’une fusée chargée de combustible, elle-​même le produit d’une évolution, et que l’ensemble s’est mis sur une orbite parfaite, sans l’intervention d’aucune intelligence directrice ? L’homme sensé reconnaît qu’un tel engin a été créé par quelqu’un.

      Qui s’aviserait de dire qu’une formule mathématique compliquée est le produit d’une évolution, et non celui de l’intelligence d’un mathématicien ? Une telle formule peut-​elle être attribuée à la rencontre fortuite de particules de craie sur un tableau noir ? Que dire alors de l’incroyable précision mathématique présente dans toute la création ? P. Dirac, professeur de mathématiques à l’université de Cambridge, écrivit dans la revue Scientific American de mai 1963 :

      “Il semble que c’est l’un des aspects fondamentaux de la nature que les lois physiques de base peuvent être exprimées en des termes mathématiques d’une grande beauté et d’une grande puissance, et qui exigent une connaissance assez profonde des mathématiques pour les comprendre. (...) On pourrait peut-être résumer la situation en disant que Dieu est un mathématicien de tout premier ordre, et qu’il fit appel à des connaissances mathématiques supérieures pour bâtir l’univers⁠60.”

      Que toute création suppose l’existence d’un créateur, cela fut illustré d’une façon très originale par le savant anglais sir Isaac Newton. Celui-ci avait fait fabriquer par un mécanicien habile une reproduction en miniature du système solaire, avec les planètes représentées par des billes qu’une manivelle faisait tourner grâce à un système compliqué d’engrenages et de courroies. Newton reçut la visite d’un de ses amis, un savant qui ne croyait pas en Dieu. Leur conversation est relatée en ces termes :

      “Un jour que Newton lisait dans son cabinet de travail, la reproduction étant à côté de lui sur une table, son ami incroyant entra dans la pièce. Homme de science, il reconnut immédiatement le système solaire et s’en approcha pour tourner lentement la manivelle. Avec une admiration évidente, il regardait évoluer les corps célestes sur leurs orbites, tous à leurs vitesses respectives. S’éloignant un peu, il s’exclama : ‘Quel mécanisme superbe ! Qui l’a fabriqué ?’ Sans lever les yeux de son livre, Newton répondit : ‘Personne !’

      “Se tournant vers lui, l’athée lui dit : ‘Sans doute n’as-​tu pas compris ma question. Je te demandais : Qui a fabriqué cet appareil ?’ Cette fois, Newton leva les yeux et assura son ami avec le plus grand sérieux que personne ne l’avait fait, mais que c’était par le plus pur hasard que les divers éléments du mécanisme tant admiré s’étaient rassemblés de la sorte. L’athée étonné répliqua avec une certaine vivacité : ‘Tu dois me prendre pour un sot ! Naturellement quelqu’un a fabriqué ce mécanisme, un génie d’ailleurs, et je voudrais connaître son nom.’

      “Newton déposa son livre, se leva et mit sa main sur l’épaule de son ami. ‘Ce mécanisme, dit-​il, n’est qu’une faible imitation d’un système bien plus merveilleux dont tu connais les lois. Je suis incapable de te convaincre que ce jouet n’a pas eu de créateur, et pourtant, tu prétends croire que l’original grandiose, que le mécanicien n’a fait que copier, a pris naissance, sans l’intervention d’un créateur. Explique-​moi, je te prie, par quel raisonnement tu es arrivé à pareille conclusion⁠61.’”

      Newton parvint à convaincre son ami que toute création suppose un créateur. Il nous suffit de regarder autour de nous pour aboutir à la même conclusion. Assis dans votre fauteuil, posez-​vous ces questions : De tout ce qui m’entoure, combien de choses sont le produit de l’évolution, et combien sont l’œuvre d’un créateur intelligent ? Mon bureau est-​il l’aboutissement d’une évolution, ou l’ouvrage d’un fabricant ? Qu’en est-​il de ma lampe, de mon lit, de mes chaises, de l’appareil de chauffage, de la table, du tapis, des murs, voire même de tout l’édifice où je me trouve ? Toutes ces choses ont été créées. Vous êtes vous-​même issu de votre mère et de votre père. Par quel raisonnement peut-​on donc prétendre que des organismes vivants, infiniment plus complexes que ces objets inanimés, ne sont pas le fait d’un créateur ?

      La conclusion logique qui s’impose, compte tenu de tous les faits, est celle qu’a tirée un chimiste expérimentateur, qui a écrit :

      “Les processus organiques et biochimiques qui sont à l’œuvre dans l’organisme animal sont tellement complexes qu’il n’est pas étonnant qu’interviennent de temps à autre des troubles fonctionnels ou des maladies. Il est plutôt surprenant qu’un mécanisme aussi complexe puisse fonctionner correctement. Tout cela suppose l’existence d’un inventeur et d’un soutien d’une intelligence infinie. (...) Le mécanisme le plus simple fabriqué par l’homme a obligatoirement un inventeur, un créateur. Je n’arrive pas à concevoir que l’on puisse penser qu’un mécanisme dix mille fois plus complexe ait pu s’inventer et se construire par ses propres moyens⁠62.”

      Tout en admettant que de telles conclusions sont logiques, certaines personnes persistent à soutenir que l’évolution a dû se produire, et à titre de preuve elles invoquent les fossiles trouvés dans l’écorce terrestre. Mais ces débris sont-​ils une preuve de l’évolution ?

      [Illustrations, page 25]

      Une charrette restera immobile, à moins de subir l’action d’une force extérieure.

      Une machine abandonnée se détériore, tout comme la matière inerte tend à se dégrader, et non à s’améliorer.

      Le temps produit la désintégration, l’érosion des roches. C’est un facteur de destruction, et non de construction.

      Un ballon ne s’élèvera pas du sol tout seul.

      [Illustration, page 28]

      Un ordinateur n’est pas le produit d’une évolution, à partir de la matière inerte. Pourtant, une cellule vivante est bien plus compliquée que l’ordinateur le plus complexe.

      [Illustration, page 29]

      DICTIONNAIRE COMPLET

      Un livre n’est pas le résultat d’une rencontre fortuite de fines particules d’encre ou d’une explosion dans une imprimerie. Un livre est cependant un ouvrage simple à côté d’une cellule vivante.

      [Illustrations, page 31]

      RÉCIPIENT OUVERT

      RÉCIPIENT FERMÉ

      VIANDE EN DÉCOMPOSITION

      Des asticots apparurent sur la viande lorsque les mouches purent pondre leurs œufs dessus. Protégée des mouches, la viande resta exempte de vers.

      [Illustrations, page 33]

      “Toutes les formes de végétaux et d’animaux (...) produisent leurs descendants à l’aide de leur propre corps et d’aucune autre manière.” “Toute vie dérive d’une vie précédente, (...) l’organisme qui se reproduit et sa descendance sont de la même espèce.”

      [Illustration, page 35]

      L’ŒIL NORMAL

      NERF OPTIQUE

      RÉTINE

      CRISTALLIN

      PUPILLE

      IRIS

      CORNÉE

      MUSCLES CILIAIRES

      Si l’œil se développa par évolution, ses nombreuses parties complexes auraient dû évoluer simultanément, sinon l’œil aurait été inutile. Mais un appareil photographique, bien moins compliqué que l’œil, doit son existence à un inventeur et à un fabricant.

      [Illustrations, page 37]

      Une fusée, tout comme une simple tête de flèche, est l’ouvrage d’un créateur. Qu’en est-​il de choses infiniment plus complexes, — les organismes vivants ?

      [Illustration, page 38]

      Une formule mathématique est-​elle le résultat de la rencontre fortuite de particules de craie sur un tableau noir ?

      [Illustration, page 39]

      Combien de ces objets sont le produit de l’évolution ? Combien sont l’ouvrage d’un créateur intelligent ?

  • Que révèlent les fossiles ?
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 4

      Que révèlent les fossiles ?

      SI DES organismes unicellulaires se sont transformés jadis en des formes supérieures de la vie animale et végétale, nous sommes en droit de nous attendre à trouver des preuves de cette évolution dans les documents paléontologiques. Les formes intermédiaires primitives auraient sûrement dû laisser soit des fossiles, soit des empreintes ou d’autres preuves dans les couches de la terre. Or, que révèlent les roches ?

      Il y a plus de cent ans, Charles Darwin lui-​même fut troublé par le témoignage des fossiles. Dans son livre L’origine des espèces, il écrivit :

      “Il est une autre difficulté analogue, mais beaucoup plus sérieuse. Je veux parler de l’apparition soudaine d’espèces appartenant aux divisions principales du règne animal dans les roches fossilifères les plus anciennes que l’on connaisse. (...)

      “Si ma théorie [celle de l’évolution] est vraie, il est certain qu’il a dû s’écouler, avant le dépôt des couches cambriennes inférieures, des périodes aussi longues, et probablement même beaucoup plus longues, que toute la durée des périodes comprises entre l’époque cambrienne et l’époque actuelle, périodes inconnues pendant lesquelles des êtres vivants ont fourmillé sur la terre. (...)

      “Pourquoi ne trouvons-​nous pas des dépôts riches en fossiles appartenant à ces périodes primitives antérieures à l’époque cambrienne ? C’est là une question à laquelle je ne peux faire aucune réponse satisfaisante. (...) La difficulté d’expliquer par de bonnes raisons l’absence de vastes assises de couches fossilifères au-dessous des formations du système cambrien supérieur reste toujours très grande⁠63.”

      La couche de terrain cambrien mentionnée par Darwin serait, d’après les évolutionnistes, vieille d’environ 600 000 000 d’années. À l’époque de Darwin, aucun document fossile n’avait été découvert dans les couches précambriennes. Mais que révèlent les faits de nos jours, après plus de cent ans de recherches intenses ? Dans un article en faveur de l’évolution, le New York Times du 25 octobre 1964 reconnaissait que cette période est toujours dépourvue de fossiles. Ce quotidien déclarait :

      “La plus grande énigme dans l’histoire de la vie sur la terre est l’apparition soudaine, il y a quelque 600 millions d’années, de la plupart des grandes divisions des règnes végétal et animal. Il n’existe pratiquement rien qui puisse nous montrer comment ces divisions se sont formées. Ainsi, toute la première partie de l’histoire de l’évolution fait défaut⁠64.”

      Nous retrouvons le même aveu dans le livre Ce monde où nous vivons : “La première moitié [l’original, en anglais, indique “au moins les trois quarts”] du livre des âges (2 milliards de feuillets annuels de l’écorce terrestre) ne contient que des pages blanches⁠65.”

      Notez également ce que déclarait la revue Scientific American d’août 1964 :

      “La brusque apparition et la composition remarquable de la vie animale caractéristique des temps cambriens sont parfois passées sous silence par les biologistes. Or, les dernières recherches paléontologiques font qu’il est difficile d’éluder le problème énigmatique posé par cette brusque prolifération d’organismes vivants. (...)

      “Ces animaux n’étaient ni primitifs, ni peu spécialisés anatomiquement ; c’étaient des organismes complexes appartenant visiblement aux grandes divisions connues du monde animal, bien différenciés et classés de nos jours parmi les métazoaires. En fait, on sait maintenant qu’ils comptaient des représentants de presque toutes les grandes divisions dotées d’une structure squelettique capable de se fossiliser (...).

      “Pourtant, il n’y a guère de trace de ces animaux avant le Cambrien inférieur. L’apparition de la faune du Cambrien inférieur (...) peut raisonnablement être qualifiée de ‘brusque’.

      “On n’a plus le droit d’écarter cet événement en supposant que toutes les roches précambriennes ont été trop métamorphisées par le temps pour leur permettre de conserver les fossiles des ancêtres des métazoaires du Cambrien. (...) Même si tous les ancêtres précambriens des métazoaires du Cambrien étaient des organismes au corps mou, donc rarement conservés, on devrait trouver des traces bien plus abondantes de leurs activités dans les couches précambriennes. Et on ne peut pas dire que c’est faute de les avoir cherchés qu’on n’a pas trouvé des fossiles d’animaux précambriens⁠66.”

      La revue Natural History, d’octobre 1959, a tiré les mêmes conclusions, dans un article intitulé “Darwin et le témoignage des fossiles” :

      “Dès le début du Cambrien, et au cours des autres périodes géologiques qui lui succédèrent, nous trouvons à chaque étage une abondance de vie animale ; même dans les formations du Cambrien inférieur, les invertébrés marins sont nombreux et variés. Au-dessous, on trouve d’épaisses strates sédimentaires où l’on s’attendrait normalement à trouver les ancêtres des formes cambriennes. Cependant, nous ne les y trouvons pas ; ces strates plus anciennes sont pour ainsi dire dépourvues de traces de vie, de sorte qu’on pourrait dire raisonnablement que le tableau général est conforme à la conception d’une création spéciale au début du Cambrien.

      “Darwin déclara : ‘Pourquoi ne trouvons-​nous pas des dépôts riches en fossiles appartenant à ces périodes primitives antérieures à l’époque cambrienne ? C’est là une question à laquelle je ne peux faire aucune réponse satisfaisante.’ Nous non plus.”

      Comment explique-​t-​on ce fait ? Les évolutionnistes précités, qui ont admis la réalité de ce problème, ont ajouté l’étrange remarque suivante : “Cette objection est basée simplement sur des preuves négatives, et l’expérience a souvent montré que de telles preuves sont sans valeur⁠67.” En d’autres termes, bien que ces évolutionnistes n’aient trouvé aucun fossile authentique datant de l’ère antécambrienne, la première moitié au moins du livre des âges ne contenant “que des pages blanches”, ils soutiennent que l’évolution est quand même un fait, parce que le manque total de documents fossiles constitue simplement des “preuves négatives” !

      Une telle conclusion est loin d’être scientifique. La façon vraiment scientifique de chercher la vérité consiste à étayer les conclusions par des faits, et lorsque ceux-ci font défaut, à rejeter les conclusions. Mais les évolutionnistes s’obstinent à tirer des conclusions au mépris des faits. Cela ressort de ce sous-titre de l’article précité : “Au cours du siècle qui s’est écoulé depuis que Darwin a émis sa théorie controversable, les paléontologistes ont établi un fondement solide pour l’évolution⁠68.” Pourtant, comme nous l’avons déjà vu, l’article lui-​même admet que la majorité des preuves paléontologiques nécessaires pour étayer cette théorie font complètement défaut !

      À moins d’être totalement crédule, peut-​on accepter un tel raisonnement comme “un fondement solide” pour la théorie évolutionniste ? Que diriez-​vous d’un constructeur qui vous raconterait qu’il a posé un fondement solide pour un bâtiment, si, renseignements pris, vous appreniez que sur l’emplacement prévu il n’y a rien : ni béton, ni acier, ni bois, ni aucun autre matériau ? Accepteriez-​vous qu’on qualifie de “preuves négatives” vos objections affirmant que ce n’est pas ainsi qu’on pose “un fondement solide” ?

      Non, nous ne pouvons éluder les faits scientifiques à ce sujet. Le témoignage des fossiles appuie la conception d’une création soudaine, et non celle d’une lente évolution à partir de formes de vie primitives.

      OÙ SONT LES FORMES INTERMÉDIAIRES ?

      À peu près les trois quarts de la chaîne imaginée par les évolutionnistes n’ont jamais été trouvés. Mais que révèlent les fossiles qui ont effectivement été déterrés ? Fournissent-​ils les preuves de l’évolution ? Les documents fossiles renferment-​ils au moins les anneaux du dernier quart de la prétendue chaîne évolutive ? Examinons les faits.

      À propos des formes dites intermédiaires, Charles Darwin écrivit :

      “Si les espèces dérivent d’autres espèces par des degrés insensibles, pourquoi ne rencontrons-​nous pas d’innombrables formes de transition ? Pourquoi tout n’est-​il pas dans la nature à l’état de confusion ? Pourquoi les espèces sont-​elles si bien définies ? (...)

      “Pourquoi ne trouvons-​nous pas fréquemment dans la croûte terrestre les restes de ces innombrables formes de transition qui, d’après cette hypothèse [évolutionniste], ont dû exister ? (...)

      “Les recherches géologiques (...) ne présentent cependant pas, entre les espèces actuelles et les espèces passées, toutes les gradations infinies et insensibles que réclame ma théorie⁠69.”

      Comment Darwin s’expliquait-​il ces lacunes ? Laissons-​le répondre : “Je me bornerai à dire ici que les documents fournis par la géologie sont infiniment moins complets qu’on ne le croit ordinairement⁠70.” Ce qui ne l’empêcha pas d’ajouter plus loin : “Mais, si nous concentrons notre examen sur une formation quelconque, il devient beaucoup plus difficile de comprendre pourquoi nous n’y trouvons pas une série étroitement graduée des variétés qui ont dû relier les espèces voisines⁠71.”

      La situation a-​t-​elle changé sous ce rapport depuis l’époque de Darwin ? Les types intermédiaires faisant chaîne entre les grands groupes d’organismes vivants ont-​ils été trouvés parmi les fossiles ? Notez ce qu’écrit le célèbre évolutionniste George Gaylord Simpson, professeur à l’Université Harvard, dans son ouvrage Les facteurs principaux de l’évolution (angl.) :

      “Il demeure vrai, comme tout paléontologiste le sait, que la plupart des espèces, des genres et des familles, et presque toutes les catégories nouvelles au-dessus du niveau de la famille, apparaissent brusquement. Nous ne trouvons aucune succession continue et progressive de formes transitionnelles⁠72.”

      Ce même fait est signalé par R. S. Romer, professeur de zoologie à l’Université Harvard. Écrivant dans le livre La génétique, la paléontologie et l’évolution (angl.), ouvrage édité par les illustres évolutionnistes Glenn L. Jepsen, Ernst Mayr et George Gaylord Simpson, Romer déclare :

      “Pour ce qui est des brusques changements évolutifs dans les lignes animales, le processus a pu être typiquement néo-darwinien, soit l’accumulation de nombreuses mutations adaptatives de faible amplitude, une accumulation cependant extraordinairement rapide. Malheureusement, il existe en général peu de preuves sur ce point parmi les documents fossiles, car des formes évolutives intermédiaires représentant ce phénomène sont extrêmement rares. (...)

      “Les ‘chaînons’ manquent là où nous désirons le plus ardemment les voir, et il est très probable que de nombreux ‘chaînons’ continueront de faire défaut⁠73.”

      À propos de cette question des chaînons manquants, D’Arcy Thompson a écrit dans son ouvrage Croissance et morphologie (angl.) :

      “Quatre-vingts années d’étude de l’évolutionnisme darwinien ne nous ont pas appris comment les oiseaux sont descendus des reptiles, les mammifères, des premiers quadrupèdes, les quadrupèdes des poissons, ou les vertébrés des invertébrés. Nous rencontrons des difficultés analogues même chez les invertébrés (...). Le fossé entre les vertébrés et les invertébrés, les vers et les cœlentérés, les cœlentérés et les protozoaires, (...) est tellement énorme qu’il nous est impossible de voir d’un bord du gouffre à l’autre. (...)

      “Nous franchissons une barrière chaque fois que nous passons d’une famille à l’autre, ou d’un groupe à un autre. (...)

      “Un ‘principe de discontinuité’ est donc inhérent à toutes nos classifications, (...) et ce sera toujours en vain qu’on cherchera des passages intermédiaires pour combler les lacunes⁠74.”

      Nous nous trouvons devant les mêmes faits dans le domaine de la vie végétale. Heribert Nilsson, professeur de botanique à l’université de Lund, en Suède, écrit dans son livre La spéciation synthétique (angl.) :

      “Si l’on examine les grands groupes spécifiques de la flore fossilisée, on est frappé de constater qu’à des intervalles réguliers au cours des temps géologiques, ces groupes apparaissent subitement, pleinement épanouis et bien diversifiés. Et l’on est tout aussi étonné de remarquer qu’au bout d’une période qui se mesure, non simplement par millions, mais par des dizaines de millions d’années, ces groupes disparaissent aussi brusquement qu’ils sont apparus. En outre, au terme de leur existence, ils ne se transforment pas en des formes de transition les reliant aux types principaux de la période suivante ; ces formes intermédiaires font complètement défaut⁠75.”

      Non seulement il n’existe aucune forme de transition entre les grands groupes d’animaux et de végétaux parmi les documents fossiles, mais il n’y a aucun type intermédiaire entre les grands groupes de végétaux et d’animaux actuellement vivants. Dans son livre La génétique et l’origine des espèces (angl.), le célèbre évolutionniste Dobzhansky, professeur à l’Université Columbia, déclare :

      “Si nous assemblons le plus grand nombre possible d’individus vivant à une époque donnée, d’emblée nous remarquons que les variations observées ne revêtent aucune forme de distribution continue. On trouve plutôt une multitude de distributions séparées et discontinues. Le monde vivant n’est pas une série unique dans laquelle deux variations différentes sont reliées par une suite ininterrompue de formes de passage, mais plutôt une série de séries plus on moins séparées et distinctes, dont les formes intermédiaires sont absentes, ou tout au moins rares⁠76.”

      Parmi les anthropoïdes vivants, censés être nos plus proches voisins zoologiques, on ne trouve aucun type intermédiaire, aucun grand singe qui se rapproche de l’homme. De même, parmi les animaux vivants, il n’y en a aucun qui représente une forme de transition montrant l’origine des anthropoïdes. On ne trouve non plus aucun des ancêtres supposés des anthropoïdes parmi les fossiles. Le livre Les Primates, publié en français en 1966, déclare à ce sujet :

      “Malheureusement, nous ne disposons que de documents fossiles très incomplets sur l’origine des Anthropomorphes. Nous ne savons pas à quel moment et en quel lieu les premiers Anthropomorphes ont commencé à se différencier à partir des Singes proprement dits⁠77.”

      D’aucuns prétendront cependant que le cheval au moins fournit un exemple classique d’une évolution attestée par des formes intermédiaires fossilisées. Les défenseurs de l’évolutionnisme citent l’Éohippus, petit animal de la taille d’un renard, comme point de départ d’une série de fossiles progressivement plus grands, aboutissant au cheval moderne. En fait, les fossiles ne confirment nulle part cette classification en une série évolutive. On a trouvé dans la même couche géologique deux et parfois trois types différents de chevaux. Certains d’entre eux ont été trouvés à des endroits très éloignés les uns des autres.

      À propos de l’évolution du cheval, un article publié dans Science News Letter portait ce titre : “Le petit Éohippus n’est pas l’ancêtre direct du cheval”. L’article déclarait :

      “L’arbre généalogique du cheval ne correspond pas à celui qui a été construit par les hommes de science. Lors d’une réunion de l’Association britannique pour l’avancement des sciences, tenue à Édimbourg, T. S. Westoll, géologue et professeur à l’université de Durham, a affirmé que l’arbre généalogique du cheval devenue classique chez les évolutionnistes, qui commence par l’Éohippus, de la taille d’un chien, et monte en ligne directe jusqu’à l’Équinus des temps actuels, est complètement erroné⁠78.”

      Écrivant au sujet de la série de fossiles qui sont censés relier l’Éohippus au cheval moderne, l’évolutionniste Lecomte du Noüy déclara ce qui suit, dans son ouvrage L’homme et sa destinée :

      “Chacun de ces intermédiaires semble avoir fait une apparition ‘soudaine’, et l’on n’a pas encore reconstitué (faute de fossiles) le passage entre ces intermédiaires. (...) Les formes connues restent séparées comme les piles d’un pont démoli. (...) La continuité que nous pressentons ne sera peut-être jamais établie sur des faits⁠79.”

      Où se trouvent donc toutes les “formes de transition” ou anneaux intermédiaires de la chaîne évolutive, soit parmi les documents fossiles, soit parmi les organismes vivants qui existent encore de nos jours ? Pourquoi rencontrons-​nous toujours la même excuse, savoir que les formes de passage entre les grands groupes de végétaux et d’animaux sont introuvables ? Pourquoi les grands groupes d’organismes complexes apparaissent-​ils toujours brusquement, séparés des autres groupes par des lacunes structurales ? Pourquoi les membres antérieurs et postérieurs, les yeux, les ailes, etc., sont-​ils toujours découverts complètement développés ? Si la théorie de l’évolution était vraie, les différents membres et les divers organes auraient dû passer par d’innombrables stades de développement. Mais de telles formes de transition n’ont jamais été trouvées.

      Ces dures vérités agacent les transformistes. Écrivant dans la revue Science à propos du livre de N. J. Berrill L’origine des vertébrés (angl.), G. G. Simpson déclare : “Berrill termine son livre par cette phrase : ‘Il se peut que les preuves ne soient jamais trouvées, et cela n’a probablement aucune importance, car nous avons affaire ici à l’univers des rêves.’” Puis Simpson ajoute : “C’est là, peut-être, le dernier mot sur les cordés en tant qu’ancêtres des vertébrés. Quant aux ancêtres des cordés, tout reste obscur, et nous n’avons même plus les rêves d’il y a 60 ans⁠80.”

      Si le transformisme était vrai, il aurait fallu des milliers, voire des millions de formes de transition, une chaîne continue dont les anneaux se succèdent sans interruption. L’absence de ces formes intermédiaires, aussi bien parmi les fossiles que parmi les organismes actuellement vivants, prouve qu’il s’agit d’une chaîne imaginaire. Loin de fournir des types intermédiaires, les documents fossiles attestent que les groupes de végétaux et d’animaux ont toujours été bien différenciés. Pourquoi le témoignage des fossiles confirme-​t-​il ce fait ? Pourquoi existe-​t-​il toujours des hiatus entre les divers groupes de plantes et d’animaux ?

  • Une loi fondamentale du monde vivant
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 5

      Une loi fondamentale du monde vivant

      PARMI tous les organismes vivants, il existe une loi à laquelle rien n’échappe, une loi que la science a clairement confirmée. La revue Scientific American de décembre 1966 a déclaré à ce sujet : “La vie se présente sous des formes innombrables, mais ces formes sont remarquablement constantes dans une lignée donnée : les porcs engendrent des porcs et les chênes restent des chênes de génération en génération⁠81.”

      La loi à laquelle fait allusion l’article précité est mentionnée en ces termes dans le premier livre de la Bible, la Genèse :

      “Et la terre se mit à faire sortir de l’herbe, de la végétation portant semence selon son espèce et des arbres donnant du fruit, dont la semence est en lui selon son espèce. (...) Et Dieu se mit à créer les grands monstres marins et toute âme vivante qui se meut, dont les eaux pullulèrent selon leur espèce, et toute créature volante ailée selon son espèce (...) la bête sauvage de la terre selon son espèce et l’animal domestique selon son espèce et tout animal mouvant du sol selon son espèce.” — Genèse 1:12, 21, 25, Traduction du monde nouveau (angl.).

      La constance des grandes espèces énoncée dans ce passage est une loi immuable parmi les organismes vivants de notre planète. Confirmant cette loi, la science a trouvé qu’il y a de grands groupes d’animaux et de végétaux, et qu’entre ces groupes il n’existe pas d’intermédiaires. À l’intérieur de chaque groupe, les organismes peuvent se multiplier et produire une descendance, mais ils ne peuvent se reproduire lorsqu’ils sont croisés avec des organismes des autres grands groupes.

      Mais en affirmant que Dieu créa les différentes espèces d’organismes vivants, la Bible ne déclare pas qu’il créa toutes les variétés actuellement connues. Dans la nomenclature employée en biologie, les individus dont le croisement est fécond constituent une espèce. Plusieurs espèces voisines forment un genre. Une famille est un groupe de genres. Citons, à titre d’exemple, la famille des félidés. Entre autres, cette famille comprend le genre felis, auquel appartiennent le tigre, le lion, le chat domestique, etc., qui sont autant d’espèces à l’intérieur du genre. La famille des félidés comprend également le genre lynx, dont fait partie le loup-cervier. Au-dessus de la famille, il y a l’ordre, la classe et l’embranchement.

      Dans cette classification employée couramment de nos jours, qu’est-​ce qui équivaut à l’espèce mentionnée dans la Genèse ? La Bible n’en donne pas la définition, mais il est évident que les espèces auxquelles elle fait allusion désignent des groupes à l’intérieur desquels une grande variabilité est possible mais qui ne sont pas féconds entre eux. Cette définition correspond aux faits observés. C’est pourquoi il n’existe pas de formes de transition entre les grands groupes, ni parmi les fossiles, ni parmi les organismes encore vivants de nos jours. Un siècle de recherches sérieuses dans ce domaine de la classification a révélé que tout type “nouveau” observé n’est pas vraiment “nouveau”, mais qu’il est simplement une variété apparue à l’intérieur d’une des grandes “espèces”, selon la terminologie de la Genèse.

      Pour les besoins de la présente démonstration, examinons le cas d’une famille. Tous les individus appartenant à la famille des félidés, qu’il s’agisse de fossiles ou d’animaux vivants, sont toujours restés des félins. Il existe une grande variété à l’intérieur de la famille des félidés : le lion, le tigre, le léopard, le lynx, le chat domestique, etc., mais tous ces animaux demeurent des félidés. Pareillement, tous les individus composant la famille des canidés ont toujours appartenu à cette famille, bien que celle-ci comprenne de nombreuses variétés, telles que le chien, le chacal, le loup, le renard, etc.

      Il s’ensuit que les différences de taille, de morphologie et de couleur que nous pouvons observer au sein de la famille des félidés ou des canidés ne représentent pas l’évolution organique, mais tout simplement des variétés à l’intérieur de l’une des grandes “espèces”, selon la terminologie de la Genèse. Il existe une grande diversité à l’intérieur d’une même espèce, mais le croisement des grandes espèces n’a jamais été, et n’est toujours pas fécond. Il n’y a pas la moindre preuve indiquant que les grandes espèces aient dérivé d’un ancêtre commun, comme le prétend la théorie de l’évolution.

      Il y a des délimitations entre les familles, les genres et même les espèces. À propos de cette dernière division taxonomique, Dobzhansky a écrit :

      “On n’a jamais vu un félidé qu’on n’ait su classer, par exemple, soit dans l’espèce chat (felis domestica), soit dans l’espèce lion (felis leo). Les deux espèces sont distinctes à cause de l’absence d’intermédiaires. Aussi peut-​on affirmer, sans risquer de se tromper, que n’importe quel chat est différent de n’importe quel lion. (...)

      “Ce qui vient d’être affirmé au sujet des espèces felis domestica et felis leo est vrai également d’innombrables autres paires d’espèces. On rencontre des groupes distincts aussi bien parmi les animaux que parmi les plantes, parmi des organismes à structure simple et également parmi les organismes très complexes. La formation de groupes distincts est presque un phénomène universel, tant et si bien qu’elle doit être considérée comme une caractéristique fondamentale de la diversité organique⁠82.”

      Ainsi donc, bien qu’on ne puisse déterminer avec certitude à quelle catégorie de la systématique moderne s’identifie l’“espèce” dans la terminologie de la Genèse, il apparaît que ce terme désigne une catégorie d’organismes dotés de différences physiologiques telles qu’il était impossible que les cellules germinales d’une espèce s’unissent aux gamètes d’une autre espèce de façon à produire une descendance. De là vient qu’une amibe reste toujours une amibe, une mouche reste une mouche et un anthropoïde reste un anthropoïde. Ce sont là des faits vérifiés par la science. À cet effet, le célèbre évolutionniste Richard B. Goldschimdt, professeur de zoologie, écrit dans son livre La base matérielle de l’évolution (angl.) : “Les faits connus ne nous donnent aucun renseignement sur l’origine des espèces existantes, sans parler des catégories supérieures.” L’auteur ajoute : “Nulle part l’espèce ne sort de ses limites, et ces limites sont séparées de celles de l’espèce voisine par des barrières infranchissables, dont la stérilité⁠83.”

      L’HYBRIDATION

      L’hybridation ne prouve-​t-​elle pas que les espèces mentionnées dans la Genèse peuvent se croiser ? À propos des hybrides, notez ce que déclare le livre La biologie d’aujourd’hui (angl.) :

      “Dans le processus de l’hybridation, deux espèces différentes appartenant au même genre (dans la plupart des cas) sont croisées, pour réunir les bonnes qualités des deux espèces. (...) L’hybride est souvent plus robuste que l’un ou l’autre des parents. Parfois l’hybride est stérile et il faut renouveler continuellement l’hybridation⁠84.”

      Il est à remarquer que les hybrides proviennent d’organismes vivants génétiquement voisins qui, de ce fait, sont vraisemblablement à classer dans la même “espèce”, d’après la terminologie de la Genèse. Nombre d’hybrides sont stériles et, livrés à eux-​mêmes, en général ils n’essaient même pas de se reproduire. Quant à ceux qui sont fertiles, s’ils continuent de s’hybrider, ils finissent par atteindre la limite de l’hybridation : la stérilité. On voit donc que la variabilité au sein d’une espèce, bien qu’importante, est incontestablement limitée, alors que le transformisme suppose une variabilité illimitée.

      Un bon exemple des limites de l’hybridation est fourni par le maïs. Pendant plusieurs dizaines d’années, on augmenta les rendements de façon phénoménale, grâce à l’hybridation. Puis, tout à coup, on n’arriva plus à accroître la productivité, puisque tous les facteurs d’amélioration avaient été exploités. Il est également à noter que les hybrides obtenus étaient toujours du maïs. L’hybridation ne l’avait pas transformé en une plante d’une autre espèce. Les modifications s’étaient produites à l’intérieur de l’espèce. Cela est vrai aussi des hybrides du règne animal. Les efforts déployés pour continuer indéfiniment l’hybridation ont toujours été voués à l’échec, car ils se heurtent inévitablement à la barrière infranchissable de la stérilité. Cette barrière interspécifique détermine la ségrégation des grandes espèces.

      L’ADAPTATION

      Certaines espèces de végétaux et d’animaux se sont adaptées à des conditions différentes, par exemple à des changements de climat. Mais est-​ce là une preuve de l’évolution ? Non, car les plantes et les animaux en question n’étaient pas d’abord inadaptés, avant de devenir adaptés. Leur organisme possédait déjà la faculté de s’adapter plus ou moins aux conditions de milieu. Le cactus, par exemple, ne dérive pas d’une autre plante qui se serait transformée à cause du climat devenu sec. Certains caractères peuvent s’accentuer lors d’un brusque changement de climat, mais cette faculté de s’adapter existait déjà chez l’individu à l’état latent.

      Est-​ce par suite d’une évolution que l’ours blanc est devenu un animal des régions arctiques ? Non, car il peut survivre dans des zones tempérées, comme le prouve sa présence dans de nombreux zoos un peu partout dans le monde. Mais l’ours polaire était mieux équipé que d’autres animaux pour s’adapter aux conditions arctiques. Il en est ainsi de tous les animaux et végétaux qui semblent particulièrement bien adaptés à leur milieu. Au sujet de cette faculté d’adaptation, le grand transformiste Dobzhansky écrit ce qui suit :

      “Introduit aux États-Unis, le moineau anglais s’est visiblement transformé et s’est adapté à son nouvel habitat ; sa taille moyenne a augmenté, et les individus se sont différenciés et transformés en des races locales naissantes⁠85.”

      Le moineau anglais est donc devenu plus grand aux États-Unis. Mais qu’est-​ce que cela prouve ? Cela indique tout simplement que cette variété possédait déjà en elle une faculté latente d’adaptation. Ce sont cependant toujours des moineaux. Ils ne se sont pas transformés en une espèce différente, et cela ne se produira jamais. Les transformistes confondent évolution avec faculté d’adaptation.

      Quant à De Beer, il cite le pic comme preuve de l’évolution. Sous l’image d’un de ces oiseaux, cet évolutionniste déclare :

      “Le pic est doté sur chaque pied de deux griffes, dirigées en arrière, qui lui permettent de s’accrocher à l’écorce des arbres. Il a, en outre, une queue formée de plumes fortes et rigides qui constitue un solide point d’appui, un bec droit et long, permettant de creuser le bois, et une langue très longue capable d’aller chercher les larves au fond des trous. (...) Ces adaptations ont dû se produire au cours de l’évolution du pic⁠86.”

      Mais comment le pic a-​t-​il survécu avant d’être doté de ses doigts dirigés en arrière, de son bec allongé et de sa langue protractile ? S’il réussissait à vivre avec des pattes différentes, un bec plus court et une langue moins effilée, comme bon nombre d’autres oiseaux, pourquoi avait-​il besoin de se former des caractères nouveaux ? Et si ces derniers étaient indispensables pour survivre dans un nouveau milieu ambiant, comment se fait-​il que les oiseaux à bec plus court aient survécu ? Le fait que, de nos jours, des oiseaux de diverses espèces recherchant leur nourriture de nombreuses façons différentes vivent côte à côte et survivent ensemble, prouve qu’ils sont dotés de certains caractères et de la faculté de s’adapter, dans une certaine mesure, au milieu. Ce fait ne prouve nullement qu’il y a eu une évolution progressive.

      Si, comme le prétendent les évolutionnistes, le régime alimentaire de certaines espèces leur a permis de survivre mieux que d’autres, que faut-​il penser du cheval et du bœuf, qui mangent à leur faim côte à côte, dans le même pré ? Pourquoi l’évolution a-​t-​elle doté le premier d’incisives supérieures et en a-​t-​elle privé le second ? En vertu de la théorie de la survivance du mieux adapté, comment ces deux espèces ont-​elles pu survivre dans le même milieu, l’une possédant ces dents et l’autre devant s’en passer ?

      Un autre exemple où l’on a confondu l’évolution avec la faculté d’adaptation est celui des mouches exposées à l’insecticide DDT. Pendant quelque temps, le DDT s’est montré très efficace, tuant pour ainsi dire toutes les mouches qui entraient en contact avec cet insecticide. Mais certaines mouches ont réussi à résister au DDT, et à produire des descendants capables, eux aussi, de résister à cet insecticide. Elles sont restées cependant toujours des mouches. Il s’agit là, non d’un phénomène évolutif, mais d’une adaptation permettant à certaines mouches de mieux résister au DDT.

      Il est hors de doute que la faculté d’adaptation des organismes vivants peut modifier leur forme, mais ces variations ne produisent jamais une espèce complètement nouvelle, même sur une période très longue.

      [Illustrations, page 53]

      CHAQUE ANIMAL SE REPRODUIT “SELON SON ESPÈCE”

      CHAT

      CHIEN

      Un chien et une chatte ne peuvent s’accoupler et se reproduire, parce qu’ils ne sont pas de la même “espèce”.

      CHEVAL

      ÂNE

      MULET

      Le croisement d’un cheval et d’une ânesse donne le mulet, mais cet hybride est stérile. Il représente la limite de l’“espèce”.

      RACE NAINE

      RACE GÉANTE

      Toutes les races humaines sont interfécondes. Même celles qui sont de très petite taille peuvent se croiser avec celles qui sont très grandes, car tous les hommes appartiennent à la même “espèce”.

      [Illustrations, page 55]

      Bien que préférant le climat arctique, l’ours blanc peut s’adapter à un climat tempéré. Cette faculté d’adaptation fait partie de son patrimoine héréditaire ; elle n’est pas un phénomène évolutif.

      [Illustrations, page 57]

      EST-​CE UNE PREUVE DE L’ÉVOLUTION ?

      Forme typique de phalène du bouleau

      Forme mélanique du même papillon

      On cite souvent la phalène du bouleau, répandue aux îles Britanniques, comme un cas typique d’évolution. On prétend qu’au cours des 100 dernières années, ce papillon est devenu plus foncé, afin de mieux se confondre avec le paysage noirci des régions industrielles et de se protéger ainsi des oiseaux.

      Mais s’agit-​il d’une évolution organique ? Cette phalène s’est-​elle transformée en une espèce différente ? Est-​elle devenue un organisme plus complexe, ou bien est-​elle restée à l’intérieur de la même “espèce” ?

      Il suffit de comparer les deux variétés représentées ci-dessus pour se convaincre qu’on ne se trouve pas ici en présence d’un cas d’évolution. La variété mélanique est une phalène tout autant que la variété primitive. Peu importe laquelle survit le mieux, il n’y a aucune transformation en un organisme nouveau. Les deux variétés sont toujours des papillons.

      C’est là un nouvel exemple où une simple variation se produisant à l’intérieur d’une espèce primitive a été interprétée à tort comme une évolution organique.

      [Illustrations, page 58]

      Le cheval possède des incisives supérieures

      Le bœuf n’a pas d’incisives supérieures

      Les chevaux et les bovins ont la même nourriture et survivent ensemble parfaitement bien. Dès lors, comment se fait-​il que l’évolution a doté les premiers d’incisives supérieures, alors que les seconds en sont dépourvus ?

  • Les mutations produisent-elles des formes de vie nouvelles ?
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 6

      Les mutations produisent-​elles des formes de vie nouvelles ?

      TOUTE la théorie de l’évolution organique est axée sur l’idée selon laquelle des mutations de faible amplitude ont déterminé des changements entraînant une lente transformation d’une forme vivante en une autre. Que disent les faits à ce sujet ? Les mutations sont-​elles avantageuses ? Produisent-​elles des formes de vie nouvelles ?

      Le terme “mutation” vient du verbe latin mutare (changer). Une mutation est un changement héréditaire, une modification au sein du plasma germinatif de la cellule. Dobzhansky affirme : “Une mutation produit des changements dans les gènes et des variations dans l’édifice génétique ; ce sont là les matières premières de l’évolution⁠87.” Dans son livre L’homme nouveau et l’hérédité (angl.), A. Scheinfeld donne la précision suivante :

      “C’est par les cas rares de mutations favorables, de toutes sortes et en nombre infini, survenues successivement sur des périodes très étendues, que peut actuellement s’expliquer tout le mécanisme de l’évolution⁠88.”

      Pourquoi les mutations apparaissent-​elles ? L’ouvrage La biologie d’aujourd’hui (angl.) déclare : “Vraisemblablement, les mutations apparaissent à cause de facteurs se trouvant normalement dans le milieu : rayons cosmiques et d’autres rayonnements ionisants ; processus du métabolisme au sein des cellules ; enfin des erreurs dans la reproduction des gènes⁠89.”

      Les mutations apparaissent-​elles souvent ? Dans le livre Les radiations, les gènes et l’homme (angl.), Wallace et Dobzhansky nous fournissent cette réponse : “Les mutations dans un gène quelconque sont des cas exceptionnels. Cela revient à dire qu’ordinairement les gènes se reproduisent avec précision⁠90.” Dans le livre La science d’aujourd’hui (angl.), l’évolutionniste C. H. Waddington précise : “Ce phénomène se produit rarement, peut-être une fois dans un million d’animaux ou dans un million de vies⁠91.” Dans la World Book Encyclopedia de 1966, nous lisons : “Les mutations apparaissent rarement. Dans la plupart des cas, un gène muté ne surgit qu’une fois dans au moins 100 000 générations.” Ailleurs, cet ouvrage affirme : “Les chercheurs estiment qu’un gène humain peut rester stable pendant 2 500 000 années.”

      Cependant, cette même encyclopédie ajoute : “La plupart des mutations sont nuisibles. Certaines d’entre elles empêchent les cellules dans lesquelles elles se produisent de se développer et de se multiplier⁠92.” Est-​ce vrai ? Est-​il exact que les quelques mutations qui apparaissent sont pathologiques ?

      Au cours des dernières décennies, on s’est livré à de nombreuses expériences pour déterminer le mécanisme des mutations. On a étudié plus particulièrement la mouche du vinaigre, Drosophila melanogaster, le pionnier dans ce domaine étant T. H. Morgan (1866-​1945), travaillant à l’Université Columbia. Son œuvre a été poursuivie entre autres par H. J. Muller. Les recherches de Muller sur la génétique lui valurent de recevoir, en 1946, le prix Nobel.

      Les résultats de toutes ces expériences ont été concluants. Muller lui-​même a avoué : “La plupart des mutations sont nuisibles. En fait, il est tellement rare qu’une mutation soit salutaire, que nous pouvons les considérer toutes comme étant nuisibles⁠93.” Dans son livre Le mécanisme de l’évolution (angl.), Dowdeswell reconnaît de son côté : “Parmi les nombreux mutants détectés en laboratoire, tous sont soit récessifs ou ‘semi-dominants’, et la plupart d’entre eux produisent des effets physiologiques nuisibles. On n’a pour ainsi dire jamais observé un mutant qui soit avantageux à un organisme vivant dans les conditions naturelles⁠94.” Dobzhansky admet, lui aussi :

      “La plupart des mutations, aussi bien celles provoquées dans les laboratoires que celles apparaissant parmi les populations à l’état naturel, produisent des détériorations de la viabilité, des maladies héréditaires et des monstruosités. Pareils changements ne peuvent guère être les matériaux de construction de l’édifice de l’évolution⁠95.”

      W. E. Lammerts, horticulteur de laboratoire, relate ce qui suit au sujet des expériences qu’il a effectuées sur des roses :

      “Mon livre sur l’irradiation de roses par des neutrons décrit une technique permettant de provoquer des mutations dans 50 boutons de rose Queen Elizabeth, soit plus de mutations qu’on aurait pu en trouver pendant toute une vie passée à chercher parmi plusieurs millions de rosiers produisant annuellement des boutons non irradiés. Or, toutes les mutations artificielles, sans exception, ont produit des types défectueux ou plus faibles que la variété Queen Elizabeth. (...) Ils peuvent difficilement la concurrencer biologiquement, parce qu’ils sont moins vigoureux et partiellement stériles⁠96.”

      Un rapport publié dans le New Zealand Herald du 17 janvier 1963 déclarait : “Que les mutations soient naturelles ou provoquées par quelque moyen artificiel tel que l’irradiation, (...) les recherches effectuées jusqu’ici laissent entendre que bien plus de 99 pour cent des mutations sont défavorables⁠97.”

      Dans un article intitulé “Les radiations et les mutations humaines”, publié dans la revue Scientific American de novembre 1955, H. J. Muller admettait : “Dans plus de 99 pour cent des cas, la mutation d’un gène produit un effet nuisible, une perturbation fonctionnelle⁠98.”

      Dans son livre Progrès et déclin (angl., 1963), Hugh Miller déclare :

      “Le caractère relativement rare de ces changements aberrants ou mutations, ainsi que leurs effets en général soustractifs et le plus souvent létaux sur le développement, nous empêchent de leur attribuer un rôle important dans la faculté d’adaptation des groupes. (...) Il convient de noter que la grande importance que l’on prête actuellement aux mutations des gènes en tant que facteurs de l’évolution s’explique en partie par les faux espoirs suscités au début par leur découverte⁠99.”

      Le plasma germinatif des organismes vivants est extrêmement complexe, de sorte que toute modification déterminera presque inévitablement une désorganisation. Il y a eu un bon exemple de cela en 1945, à Hiroshima et à Nagasaki. Les deux bombes atomiques lancées sur ces villes ont provoqué de nombreuses mutations. Cependant, aucune de ces dernières ne fut avantageuse, de sorte qu’elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme des facteurs d’évolution. Nombre d’entre elles ont produit des lésions et des difformités, ou ont entraîné la mort. D’où les grandes précautions que les chercheurs doivent prendre pour se protéger contre les radiations.

      Des agents chimiques peuvent également produire des mutations, comme ont pu le constater ceux qui ont utilisé le tranquillisant thalidomide. Mais ces mutations ont-​elles été avantageuses ? Bien au contraire, elles ont produit des enfants horriblement difformes, certains étant dépourvus de bras ou de jambes.

      Des agents mutagènes chimiques ont produit des poissons dotés, non de deux yeux, mais d’un seul œil médian. Mais peut-​on dire que ces poissons sont mieux équipés pour survivre ? Ne sont-​ils pas plutôt des monstres moins susceptibles de survivre que leurs congénères normaux ? Les jumeaux siamois sont des mutants, mais peut-​on dire qu’ils ont de meilleures chances de survivre que les enfants normaux ? Les pisciculteurs ont produit des poissons à deux têtes, mais ils reconnaissent que ces individus bicéphales ne survivraient pas longtemps s’ils étaient libérés dans une rivière, puisque la mutation les a désavantagés par rapport aux poissons normaux.

      De nombreuses autres mutations ont été provoquées par des méthodes expérimentales. On a produit des poules à cou nu, des insectes dont la couleur des yeux, les ailes, les membres postérieurs ou d’autres organes ont plus ou moins été modifiés. Mais, à l’état libre, pour ainsi dire aucun de ces mutants n’est avantagé.

      On a qualifié les mutations d’accidents se produisant dans le mécanisme génétique des organismes vivants. En effet, elles s’assimilent davantage à la destruction d’une voiture qu’à sa construction. Un accident n’apporte jamais des améliorations, mais des dégâts. On n’essaie pas d’augmenter la précision d’un chronomètre en le jetant par terre, ou d’accroître la complexité d’un ordinateur en frappant dessus avec une clé anglaise !

      Il ne sert à rien d’invoquer l’intervention d’immenses périodes de temps se chiffrant par millions d’années. Cela ne change rien. Ce qui a été impossible hier l’est encore aujourd’hui, et le sera demain. Si, hier, un accident d’automobile n’a rien fait pour améliorer la mécanique de celle-ci, en sera-​t-​il autrement si elle est de nouveau accidentée aujourd’hui ou demain ? Quand bien même on admettrait qu’un accident sur 100 puisse, peut-être, apporter une amélioration à une voiture, qu’en serait-​il des 99 autres accidents ? Qu’est-​ce qui resterait de l’unique amélioration après 99 accidents destructifs ? Si le véhicule est encore en état de marche, ce sera toujours une voiture, mais une voiture inférieure aux autres véhicules du même type.

      Il n’en va pas autrement des organismes vivants. Sur une longue période de temps, les 99 mutations pathologiques produiront une altération qui rendra les descendants moins aptes à survivre. Même s’ils survivaient pendant quelques générations, ils constitueraient une variété chétive. En tout état de cause, ils ne se seraient pas transformés en une nouvelle forme vivante.

      Cela nous amène à considérer cet autre fait important : pas une seule des milliers d’expériences faites sur les mutations n’a réussi à produire une nouvelle espèce d’animal ou de plante. Les mutants restent toujours au sein de l’espèce primitive, selon la terminologie de la Genèse, à laquelle appartenait à l’origine le végétal ou l’animal. Les innombrables mutations provoquées chez la Drosophile n’ont jamais produit autre chose que des mouches du vinaigre appartenant à la même espèce que leurs ancêtres. Les mutations font varier la taille, la morphologie et la couleur des mouches, mais aucune mutation ou série de mutations n’a jamais fait apparaître un organisme vraiment nouveau.

      La vérité sur le mutationnisme a été résumée en ces termes dans l’ouvrage La Bible et la science moderne (angl.) :

      “Lorsqu’on se souvient qu’il y a très peu de chances qu’une mutation soit utile pour aider l’organisme à survivre dans la lutte pour la vie, et que l’on se rend compte que la formation d’une nouvelle espèce exigerait non seulement une mutation mais des milliers, et quand on considère le nombre considérable d’espèces végétales et animales dans le monde, il faut une crédulité étonnante pour imaginer que c’est grâce à ce moyen que l’évolution a eu lieu. Et pourtant, c’est là ce que l’on enseigne aujourd’hui comme parole d’évangile dans presque toutes les écoles⁠100.”

      Quand on examine tous les faits impartialement, on arrive à la conclusion logique que les mutations n’ont aucune valeur évolutive, mais, au contraire, qu’elles sont régressives. Il est intéressant de remarquer que l’Encyclopédie britannique, tout en soutenant la théorie de l’évolution, fait cet aveu : “Bien que des combinaisons, des réarrangements et des duplications de gènes puissent faire apparaître de nombreuses mutations, ces dernières peuvent difficilement expliquer les changements immenses qui se sont produits dans l’évolution organique⁠101.”

      “LA SÉLECTION NATURELLE”

      Les mutations ne sont pas constructives ; il s’agit d’un soustractif, régressif, diminutif. Mais quelle incidence ce fait a-​t-​il sur l’autre fondement de la théorie moderne de l’évolution : la “sélection naturelle” ?

      Dans son ouvrage Charles Darwin, De Beer écrit : “L’évolution (...) est gouvernée par la sélection naturelle⁠102.” On prétend que la “nature” opère une “sélection”, conservant les mutations favorables et éliminant les mutations nuisibles, et qu’ainsi une forme vivante finit par se transformer en une espèce supérieure. Mais puisque “plus de 99 pour cent” des mutations sont nuisibles, comment la “nature” peut-​elle effectuer une “sélection” ? En admettant même qu’un type d’organisme puisse subir une mutation favorable (chose fort improbable), celle-ci serait suivie inévitablement d’un nombre considérable de mutations nuisibles, et si la “nature” intervenait, ce serait plutôt pour rejeter ce type muté. Ainsi, tout comme les mutations elles-​mêmes, la “sélection naturelle” agirait à l’encontre de l’évolution.

      La “sélection naturelle” qui aboutit à la “survivance des plus aptes” ne peut faire apparaître la moindre nouveauté. La survivance d’une forme vivante ne prouve pas qu’elle a évolué. Si une poule a une couvée d’une douzaine de poussins et que certains d’entre eux soient dévorés par quelque animal prédateur, est-​ce là une preuve que les survivants sont plus évolués que les victimes ? Difficilement ! Et quoi qu’il en soit, la “sélection naturelle” n’aurait aucunement transformé les poussins en une espèce différente.

      Nombre de transformistes reconnaissent que l’action conjuguée des mutations et de la sélection naturelle ne suffit pas pour expliquer le mécanisme de l’évolution. Dans le livre La science d’aujourd’hui (angl.), sir James Gray, évolutionniste convaincu, écrit :

      “Tous les biologistes ne sont pas satisfaits de cette explication. Certains pensent que l’argument se rapproche dangereusement d’un raisonnement selon lequel un nombre suffisant de singes tapant à la machine pendant un temps suffisant, produiraient inévitablement une encyclopédie. Bien entendu, une telle éventualité n’est pas absolument inconcevable, mais nul homme jouissant de toutes ses facultés ne la prendrait au sérieux sur le plan pratique.

      “Nous devons soit accepter la sélection naturelle comme seul guide du mécanisme de l’évolution et être prêts à admettre que cela comporte une grande part de conjectures, soit reconnaître que la sélection naturelle, opérant sur la base de mutations fortuites, attribue un rôle beaucoup trop important au hasard. (...) Si nous considérons que l’évolution organique est l’un des jeux de hasard de la Nature, il nous paraît étrange qu’elle ait distribué tant de numéros gagnants. Cependant, rien ne prouve que mon opinion vaille mieux qu’une autre⁠103.”

      Dans le même ouvrage, l’évolutionniste C. H. Waddington, professeur de génétique animale à l’université d’Édimbourg, écrit à propos des mutations et de la sélection naturelle :

      “Cela équivaut à prétendre que si vous commencez avec quatorze lignes d’anglais cohérent et que vous changiez une lettre à la fois en conservant uniquement les mots qui riment à quelque chose, vous finirez par avoir un des sonnets de Shakespeare. (...) Cette sorte de logique est plutôt aberrante, et je pense que nous devrions pouvoir faire mieux⁠104.”

      Et n’oubliez pas cette déclaration du grand biologiste et évolutionniste Jean Rostand :

      “Non, décidément, je ne puis me résoudre à penser que ces ‘lapsus’ de l’hérédité ont pu, même avec le concours de la sélection naturelle, même à la faveur des immenses durées dont disposa l’évolution de la vie, bâtir tout le monde vivant, avec ses richesses et ses délicatesses structurales, ses ‘adaptations’ étonnantes⁠105.”

      Il est peu étonnant qu’en 1965, le célèbre évolutionniste George Gaylord Simpson ait écrit dans son livre La géographie de l’évolution (angl.) : “La recherche de la cause de l’évolution a été abandonnée. Il est à présent manifeste que la cause de l’évolution n’est pas unique ou simple⁠106.”

      Dès lors, peut-​on encore parler du “fait” de l’évolution ? Non, assurément ! La “sélection naturelle” et son corollaire “la survivance des plus aptes” sont tout au plus un moyen de séparer les forts d’avec les faibles. Mais cette sélection n’a jamais produit, à elle seule, une nouvelle espèce végétale ou animale. Étant donné que les mutations ne peuvent, elles non plus, faire apparaître des formes vivantes nouvelles, la théorie de l’évolution n’a aucun mécanisme à nous proposer pour expliquer l’origine des espèces.

      [Illustration, page 64]

      Un accident améliore-​t-​il le mécanisme d’une voiture, ou transforme-​t-​il celle-ci en un type de véhicule supérieur ? Or, les mutations sont des accidents se produisant dans le mécanisme génétique, et “nous pouvons les considérer toutes comme étant nuisibles”.

      [Illustrations, page 65]

      Mâle normal

      Femelle normale

      Mutant

      Les nombreuses mutations provoquées artificiellement chez la mouche du vinaigre n’ont jamais produit autre chose que des insectes appartenant à la même “espèce” que les parents. Elles ont déterminé des changements de taille, de forme et de couleur, mais elles n’ont pas fait apparaître une nouvelle “espèce”.

  • L’hérédité préserve la ségrégation des espèces
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 7

      L’hérédité préserve la ségrégation des espèces

      LA SCIENCE est en voie de percer les secrets de l’une des substances les plus étonnantes de la génétique. Cette substance explique en partie pourquoi ni les mutations, ni la “sélection naturelle”, ni aucun des autres facteurs invoqués par les défenseurs de l’évolutionnisme ne peuvent déterminer l’apparition d’une nouvelle forme de vie à partir d’une espèce préexistante.

      Les savants comprennent mieux à présent le mécanisme dont la précision est si grande qu’il veille sans cesse à l’application de la loi, énoncée dans la Genèse, prescrivant que chaque forme vivante ne doive se reproduire que “selon son espèce”. Leurs recherches ont porté sur la substance connue sous le sigle ADN, qui désigne l’acide désoxyribonucléique. Ils ont découvert que l’ADN est le porteur du code génétique de la matière vivante.

      L’ADN agit comme un ordinateur microscopique doté d’une mémoire incorporée. Il emmagasine un nombre prodigieux de “plans” et les sort au bon moment et à l’endroit voulu, en vue de la construction de toutes les cellules et de toutes les structures des plantes et des animaux. L’ADN est le composé chimique dont sont faits les gènes. L’auteur scientifique Rutherford Platt a écrit à ce sujet :

      “Votre ADN personnel est disséminé à travers votre corps dans environ 60 000 milliards de particules, nombre approximatif moyen des cellules vivantes dont se compose un corps humain adulte. (...)

      “Chose surprenante, la molécule en question est vraiment simple. Elle consiste en deux spirales entrelacées, faites d’atomes alignés en chaîne, et reliés à intervalles réguliers par des liaisons transversales, à la façon d’un escalier en colimaçon. (...) La longue forme effilée de cette molécule est rationnelle : elle lui donne, comme dans le cas des rubans enregistreurs magnétiques, la possibilité d’emmagasiner l’énorme quantité d’éléments d’information nécessaires pendant la durée d’une vie.

      “Les rubans d’ADN proprement dits sont en sucre et en phosphate ; les liaisons transversales sont des composés d’azote. (...) Les diverses façons dont ils se succèdent sur les chaînes d’ADN commandent les circonstances qui font croître les corps, à peu près comme les minuscules impressions sur les rubans magnétiques produisent, suivant l’ordre dans lequel elles se trouvent, les sons de la musique. (...)

      “Le Dr Beadle déclare que, si nous devions traduire en mots les instructions ADN ‘codées’ d’une seule cellule humaine, ils rempliraient une encyclopédie de 1 000 volumes.

      “Pendant tout le temps que l’ADN, à l’intérieur du noyau, donne les ordres qui provoqueront la croissance, la digestion, les battements du cœur, la pensée et les sensations, il suit le plan incorporé qu’il charrie depuis des temps immémoriaux. Il n’apporte pas de modifications à ce plan, sauf si elles sont imposées par des radiations ou des accidents extérieurs à la cellule⁠107.”

      L’ADN peut donc être assimilé à un code, à un plan de montage, ou à un enregistrement sur bande magnétique qui préserve la ségrégation des grandes espèces de formes vivantes. Cette substance ne tolère aucun changement, à moins qu’elle n’y soit obligée par un accident extérieur, tel que l’irradiation. Or, les mutations sont des accidents et, comme nous l’avons déjà vu, bien loin d’améliorer un organisme, elles sont diminutives. En revanche, l’étonnant ADN maintient l’organisme dans les limites fixées pour lui dès l’origine et dont il ne peut sortir sans conséquences funestes. Dans son numéro d’août 1963, la revue Scientific American déclarait à ce propos :

      “Si le code est effectivement universel, comme ces résultats et d’autres encore le suggèrent, il faut en déduire qu’il est resté inchangé pendant la majeure partie de la période d’évolution organique, autrement dit, qu’il n’est pas sujet au changement⁠108.”

      Quelle variabilité, à l’intérieur des espèces, l’ADN permet-​il ? L’annuaire Science Year pour 1966 déclare :

      “Les généticiens ont établi que les informations héréditaires de toutes les espèces sont déterminées par la séquence des bases azotées de la molécule d’ADN. (...)

      “Un gène comporte au moins 1 000 de ces unités disposées de manière à former un long filament. Les gènes, à leur tour, sont alignés le long du chromosome. Une cellule humaine contient des dizaines de milliers de gènes réunis en 23 paires de chromosomes⁠109.”

      Ces dizaines de milliers de gènes contenant chacun au moins mille unités permettent un nombre incalculable de variations à l’intérieur d’une même espèce. C’est ce qui explique pourquoi, au sein de la famille humaine, il n’y a pour ainsi dire pas deux personnes identiques, bien que la population de la terre s’élève aujourd’hui à plus de trois milliards d’âmes. Pourtant, malgré cette variété infinie, tous les hommes font partie de la grande espèce humaine.

      Le mécanisme de l’ADN, qui contient les plans de montage des productions futures, est une merveille d’organisation. Or, lorsqu’on examine les plans de construction d’un pont, d’un building ou d’une machine, est-​on tenté de soutenir qu’ils sont venus à l’existence sans l’intervention d’un ingénieur ou d’un architecte intelligent ? Dès lors, pourquoi en serait-​il autrement des plans infiniment plus complexes de l’ADN ?

      La composition chimique de l’ADN trouvé dans différents organismes vivants nous aide à comprendre un autre phénomène souvent invoqué pour prouver l’évolution. Il s’agit de la ressemblance des structures de certains organismes. L’anatomie comparée a révélé des analogies entre diverses formes vivantes. Les lézards ont deux membres antérieurs. Les oiseaux ont deux ailes. Les singes supérieurs ont deux bras ; l’homme aussi. La comparaison des squelettes révèle des analogies de structure. L’évolutionniste en déduit qu’il y a eu évolution, qu’une espèce est issue d’une autre.

      Cependant, l’étude de la molécule d’ADN a révélé que diverses créatures vivantes sont composées essentiellement des mêmes éléments chimiques. À ce sujet, voici ce que déclare Rutherford Platt :

      “Ces particules d’ADN présentent la même composition chimique — et pratiquement le même aspect et les mêmes dimensions — chez vous que chez votre chien ou chez une mouche commune, dans la moisissure du pain ou dans un brin d’herbe. Pourtant, elles sont en quelque sorte ‘codées’ pour que chaque chose vivante soit différente de toutes les autres. Elles font que les chiens sont différents des poissons ou des oiseaux, les moisissures du pain différentes des pommiers, les éléphants différents des moustiques⁠110.”

      Du moment que tous les organismes sont composés des mêmes éléments de base, se nourrissent de ces mêmes éléments, vivent sur la même planète et sont soumis aux mêmes lois physiques, il n’y a rien d’étonnant qu’il y ait entre eux des analogies de structure. Mais il y a aussi des différences entre les organismes, si bien que certains d’entre eux vivent dans les airs, d’autres sur la terre ferme et d’autres encore dans l’eau. De même, l’étonnant ADN permet des variations à l’intérieur des grandes espèces. Voilà qui explique les fossés profonds qui séparent les différents organismes.

      L’ABÎME LE PLUS PROFOND

      Mais le fossé le plus profond est celui qui sépare l’homme des animaux. Il y a entre eux un abîme béant, surtout par rapport aux facultés mentales.

      De tout ce qui vit sur la terre, l’homme seul peut sans cesse augmenter ses connaissances. Les animaux peuvent apprendre quelques tours, mais ils sont incapables de progresser au-delà d’un certain point. Les oiseaux tressent des nids, les abeilles construisent des ruches, les castors bâtissent des digues, mais ni les uns ni les autres n’apportent des améliorations à leurs ouvrages. On n’a jamais pu citer le cas d’un animal qui bénéficie des connaissances accumulées de ses ancêtres. C’est là l’apanage de l’homme.

      De tous les animaux considérés comme apparentés à l’homme, le chimpanzé passe pour être le plus intelligent. Notez cependant ce que déclare à ce propos Dobzhansky :

      “Le chimpanzé est bien supérieur aux autres Primates non humains quant à la mémoire, à l’imagination et à la faculté d’apprendre. Il existe néanmoins un abîme béant entre les capacités intellectuelles des chimpanzés et celles de l’homme. Les chimpanzés ne peuvent apprendre des réponses [psychophysiologiques] symboliques que très difficilement, et il n’y a aucune amélioration avec l’âge et l’expérience⁠111.”

      Tous les efforts faits pour “instruire” le chimpanzé et d’autres anthropoïdes ont échoué. Ces grands singes arrivent vite au bout de leurs facultés d’apprendre, et ils se montrent incapables de faire d’autres progrès. Ils restent ce qu’ils sont parce que l’ADN ne leur permet pas de devenir autre chose.

      En ce qui concerne le cerveau humain, les faits révèlent-​ils qu’il est le produit d’une lente évolution ? Dans la revue Scientific American de décembre 1953, l’anthropologiste Loren C. Eiseley a dit que l’apparition du cerveau humain “semble s’être produite avec une rapidité surprenante, au sens géologique du terme”. Il a parlé du cerveau humain comme d’un immense “champignon qui poussa magiquement en une seule nuit”. Puis il a ajouté : “Quand j’ai parlé de l’explosion du cerveau humain, je n’ai pas exagéré⁠112.”

      Dans son livre L’histoire de l’homme (angl.), l’évolutionniste H. Mellersh écrit ce qui suit relativement au cerveau humain : “Le cerveau de l’homme est différent ; certes, la supériorité est d’ordre quantitatif, mais elle est si prononcée que le cerveau humain a constitué, en fait, quelque chose de nouveau dans le monde⁠113.”

      Toutes les races humaines ont profité de cette “explosion” du cerveau. Le fait que des peuples primitifs, tels que les aborigènes d’Australie, puissent acquérir une culture en l’espace d’une génération, prouve que les hommes, qu’ils soient Orientaux ou Occidentaux, civilisés ou primitifs, possèdent tous les mêmes facultés supérieures. La science reconnaît ce fait. Il y a donc un gouffre béant entre les hommes et les animaux.

      Expliquant cette supériorité du cerveau humain, la revue Life du 28 juin 1963 déclarait :

      “Les neurones du cerveau établissent des milliers d’associations entre eux. Mais les innombrables associations supplémentaires rendues possibles par le volume supérieur de la substance corticale du cerveau humain multiplient presque à l’infini la capacité qu’a ce dernier de recevoir et d’analyser des informations. Et cette faculté extraordinaire d’analyser des informations situe l’homme dans une classe incomparablement supérieure à tout autre être vivant⁠114.”

      Les possibilités inouïes du cerveau humain ont été évoquées par le biochimiste Isaac Asimov dans le New York Times Magazine du 9 octobre 1966. Il a écrit : “On a estimé qu’au cours d’une vie le cerveau absorbe jusqu’à un million de milliards [1 000 000 000 000 000] d’informations. Mais le cerveau comporte quelque 10 milliards de cellules grises ou neurones.” Or, quelles sont les possibilités d’un seul neurone ? Asimov a ajouté :

      “Un être humain sain et d’âge mûr, doué d’une intelligence normale, peut posséder plus de 20 millions de molécules d’ARN [le ‘messager’ de l’ADN] dans chaque neurone. (...) Une molécule d’ARN ne comportant que 25 unités de montage pourrait produire un million de milliards de combinaisons différentes (...). En fait, chaque molécule d’ARN contient, non seulement 25, mais plusieurs centaines d’unités. Il est donc évident que l’ARN constitue un système de classement parfaitement capable d’emmagasiner toutes les informations et tous les souvenirs que l’être humain est susceptible de vouloir conserver, — voire même un milliard de fois plus qu’il ne lui est actuellement demandé d’en emmagasiner⁠115.”

      Pourquoi l’évolution produirait-​elle un mécanisme ayant de telles possibilités immenses, sans s’en servir pleinement pendant des milliers d’années, pas même de nos jours ? Cette capacité extraordinaire de se rappeler, de classer et d’utiliser des connaissances, une capacité qui dépasse de loin les besoins d’un homme dont la vie dure soixante-dix ans ou un peu plus, suggère que le cerveau humain fut conçu par son Créateur pour durer indéfiniment, éternellement ! Les animaux, en revanche, ne possèdent pas de telles capacités intellectuelles. Ils furent créés pour une activité et une durée de vie plus limitées.

      Cela correspond exactement aux renseignements fournis dans la Bible. L’homme, doté d’un cerveau merveilleux, fut créé avec de grandes capacités intellectuelles. Il fut formé pour vivre éternellement sur la terre, et il reçut un cerveau capable de le servir indéfiniment. Aucun animal ne fut ainsi conçu. — Genèse 1:27, 28 ; Psaume 37:29, Jérusalem ; Jean 17:3.

      En effet, un gouffre infranchissable sépare l’homme de la bête. Or, si la théorie de l’évolution était véridique, un tel abîme n’existerait pas. On observerait des stades intermédiaires d’intelligence, mais on n’en a jamais trouvé. Certes, les évolutionnistes prétendent que les hommes dits “préhistoriques” disparus représentaient des formes intermédiaires. Mais pourquoi des animaux inférieurs, comme les grands singes, ont-​ils survécu, alors que les hommes “préhistoriques” censés être supérieurs, ont tous disparu ? En fait, de tels hommes “préhistoriques” ont-​ils jamais existé ?

      [Illustrations, page 71]

      Grâce à un inventeur intelligent, les impressions sur les rubans magnétiques produisent les sons de la musique.

      Les plans d’un architecte intelligent sont transformés en de beaux édifices.

      Les rubans d’ADN sont, eux aussi, le produit d’un Créateur intelligent. Ils produisent des organismes “selon leur espèce”.

      [Illustrations, pages 74, 75]

      Un abîme béant sépare l’homme des animaux inférieurs. Il est infranchissable parce que l’homme est une “espèce” différente.

  • Les hommes-singes sont-ils nos ancêtres ?
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 8

      Les hommes-singes sont-​ils nos ancêtres ?

      L’ÉVOLUTIONNISTE soutient que le gouffre entre l’homme et les animaux a été comblé par des hommes “préhistoriques”, des “hommes-singes” qui n’existent plus. À ce sujet, la revue Science News Letter du 29 mai 1965 déclarait :

      “Ils [les évolutionnistes] voient nos ancêtres hirsutes et sans queue, légèrement plus grands que le gibbon qui vit de nos jours. Ils étaient dotés d’une musculature faciale mobile, mais non d’un ‘intellect éminent’. (...)

      “Ils grimpaient bien et vivaient principalement dans les arbres. Sur le sol, ils pouvaient prendre une attitude incomplètement dressée. Ils marchaient soit à quatre pattes soit debout sur leurs membres postérieurs. (...)

      “Apparemment, les proto-hominoïdes n’étaient pas doués du langage articulé⁠116.”

      Sur la base de telles descriptions, les livres et les musées du monde sont remplis de reconstitutions dessinées ou moulées représentant des hommes “préhistoriques”. L’étudiant se trouve continuellement devant une succession d’“hommes-singes”, au physique bestial, censés être les ancêtres de l’homme moderne. Mais cette filiation est-​elle fondée sur des faits acquis ou sur des conjectures ?

      À propos de cette prétendue descendance, voici ce qu’écrit l’évolutionniste Jean Rostand :

      “On discute encore, et sans doute on discutera longtemps, sur les liens réels de toutes ces formes. (...) L’homme descend-​il d’un singe ressemblant aux Anthropoïdes que nous connaissons ? Ou d’un singe inférieur ? Ou même d’un Primate qui ne méritait pas encore le nom de singe⁠117 ?”

      Pourquoi existe-​t-​il de telles difficultés ? En réponse, nous lisons dans New Scientist du 25 mars 1965 : “L’une des principales difficultés réside dans le fait que des crânes fossiles humains ayant une signification réelle sont extrêmement rares ; toutes les trouvailles faites jusqu’ici tiendraient dans un grand cercueil. Tout le reste est sans rapport avec le sujet⁠118.”

      Confirmant cela, l’anthropologiste Eiseley, reprenant un article qu’il avait publié dans la revue Scientific American, écrit dans son livre L’immense voyage (éd. fr. 1965) :

      “On peut donc pardonner aux primatologistes leurs tâtonnements, qui portent sur des millions d’années pour lesquelles nous ne possédons pas un seul squelette de petit singe qui soit complet, sans parler du squelette d’un précurseur humain. (...) Nous en sommes réduits à lire l’histoire de l’évolution du primate dans quelques poignées d’os et de dents brisés. Ces fossiles, de plus, proviennent de sites séparés par des milliers de kilomètres les uns des autres, et éparpillés sur tout l’ancien continent. (...)

      “Pour finir, nous secouons la tête, découragés (...). C’est comme si nous nous trouvions au cœur d’un labyrinthe et avions oublié par quel chemin nous y sommes entrés⁠119.”

      Une autre difficulté est évoquée dans l’ouvrage L’évolution en tant que processus (angl.), édité par l’évolutionniste Julian Huxley. Nous y lisons :

      “Dans la majorité des cas, les descriptions des spécimens fournis par ceux qui les ont découverts sont présentées de manière à laisser entendre que les fossiles en question occupent une place spéciale ou revêtent une importance particulière dans la généalogie des ancêtres directs de l’homme, par opposition à celle des singes. (...) Les chances que tous puissent jouir de cet honneur sont (...) minces. (...)

      “Dans le cas de l’évolution des primates, les conclusions sont quelquefois à peine fondées, du fait de l’insuffisance des documents⁠120.”

      Il n’empêche qu’à présent les évolutionnistes sont généralement d’avis que l’homme et les singes anthropoïdes sont des rameaux d’une branche ancestrale commune. Quelles preuves paléontologiques attestent l’existence de cet ancêtre commun ? En 1965, on pouvait lire dans New Scientist : “La correspondance indiscutable entre l’homme et les anthropoïdes indique clairement qu’ils ont un ancêtre commun. Mais cet ancêtre n’a pas encore été trouvé et vraisemblablement nous aurons du mal à le reconnaître⁠121.” Il apparaît donc que, tout en soutenant que l’homme doit descendre d’une bête simiesque qui aurait été également l’ancêtre des anthropoïdes, les transformistes sont totalement incapables d’en fournir les preuves ! Leur déduction n’est pas fondée sur des faits. La revue Saturday Evening Post du 3 décembre 1966 avouait : “Les chercheurs (...) doivent encore découvrir les origines de la ligne ancestrale de l’homme⁠122.”

      Existe-​t-​il des preuves des premiers stades qui sont censés avoir succédé à cet ancêtre commun ? Les rédacteurs évolutionnistes du livre Les Primates (éd. fr. 1966) admettent ce qui suit : “Malheureusement, les premières étapes de l’évolution de la lignée humaine restent un mystère complet⁠123.” Et le périodique Scientific American de novembre 1966 déclarait : “La nature de la ligne ancestrale de l’homme (...) relève toujours de la théorie pure⁠124.”

      En remontant la prétendue chaîne aboutissant à l’homme, trouve-​t-​on des preuves plus convaincantes ? En 1965, une conférence d’anthropologistes célèbres élabora une chronologie, sur la foi de laquelle le New York Times du 11 avril 1965 publia un diagramme et un article qui déclarait entre autres : “Même aujourd’hui, notre ignorance de l’arbre généalogique de l’homme est étonnante. (...) Il existe encore d’énormes lacunes.” Cela ne l’a pas empêché d’affirmer, concernant les preuves paléontologiques : “Il y a au moins 30 millions d’années, les caractères qui distinguent l’homme de tous les autres animaux avaient commencé à apparaître.” Le tableau indiquait en premier lieu le Propliopithecus, créature ressemblant aux gibbons, et dont quelques fragments d’os ont été trouvés en Égypte.

      Quelle fut l’étape suivante, d’après ce diagramme ? Voici ce que rapportait le New York Times : “Une autre étape fut l’apparition, il y a quelque 19 millions d’années, d’un genre dont la dentition présentait certains caractères communs à l’homme et aux grands singes.” On trouva des restes de cet animal, baptisé Dryopithecus, en Afrique et en Eurasie. Ainsi, entre le Propliopithecus, qui remonterait à environ 30 000 000 d’années avant notre époque, et le Dryopithecus, qui aurait existé voici 19 000 000 d’années, il y a un hiatus de l’ordre de 11 000 000 d’années dépourvues de documents fossiles. Le même journal ajoutait qu’après la disparition du Dryopithecus “il y a quelque neuf millions d’années, les roches ne nous fournissent aucun document pendant sept millions d’années⁠125”.

      Que peut-​on en déduire jusqu’ici ? D’abord, que les faits prouvant que l’homme et les anthropoïdes ont un ancêtre commun sont inexistants. Ensuite, que les premières pages de la prétendue histoire de la ligne ancestrale de l’homme, représentant d’innombrables millions d’années, sont complètement blanches. Enfin, qu’entre les premiers documents, censés remonter à environ 30 000 000 d’années, et l’époque actuelle, il y a des lacunes totalisant quelque 18 000 000 d’années. La plupart des individus qui sont supposés avoir fait chaîne entre notre lointain ancêtre et l’homme moderne sont des chaînons manquants ! Les faits font complètement défaut ! Dès lors, il est peu étonnant que la revue Scientific American de juillet 1964 ait écrit : “En attendant d’autres découvertes, il serait peut-être plus prudent de ne pas affirmer que la transition entre l’anthropoïde et l’homme est appuyée à présent par le témoignage des fossiles⁠126.”

      En fait, les “preuves” paléontologiques citées ci-dessus sont plus faibles encore. En quel sens ? C’est que certains évolutionnistes situent le Propliopithecus, non dans la lignée ancestrale de l’homme, mais dans celle aboutissant aux gibbons, et pour eux, le Dryopithecus fait partie de la ligne évolutive des grands anthropoïdes. Ils sont d’avis que le plus ancien membre de la ligne ancestrale de l’homme était une créature baptisée Ramapithecus. À ce sujet, le New York Times disait : “Il y a environ 12 millions d’années, à mi-chemin de l’existence du [Dryopithecus], apparurent des créatures simiesques aux traits presque humains. Ce fut le genre Ramapithecus, (...) découvert dans la chaîne des Siwalik, au nord-ouest de l’Inde⁠127.” Naturellement, cela ne fait qu’agrandir la lacune entre cette créature et celle qui est supposée être l’ancêtre commun de l’homme et des anthropoïdes.

      Entre le Ramapithecus et l’Australopithecus, l’ancêtre suivant dans la chaîne généalogique, il existe une autre coupure profonde. En date du 28 janvier 1967, le périodique Science News déclarait : “Malheureusement, il y a, entre le dernier Ramapithecus et le premier Australopithecus, une lacune de 10 millions d’années dépourvues de documents fossiles⁠128.” Ainsi, sur la base de ces données, le témoignage des roches est silencieux à partir de 12 000 000 d’années jusqu’à 2 000 000 d’années avant notre époque. Et que dire du fameux Ramapithecus ? Voici ce que déclare la revue Saturday Evening Post :

      “Probablement il ressemblait plus ou moins à un petit chimpanzé, doté de mains lestes et de l’agilité générale du singe. (...)

      “Il y a tout lieu de croire que le Ramapithecus, premier membre connu (mais non le tout premier membre) de la famille de l’homme, était au moins aussi ingénieux que les chimpanzés que nous connaissons.

      “Nous n’avons eu qu’une vision fugitive du Ramapithecus, l’équivalent de quelques images découpées dans un long métrage⁠129.”

      D’après la description qu’en font les évolutionnistes eux-​mêmes, il est évident pour quiconque est impartial que le Ramapithecus était très vraisemblablement un animal appartenant à la famille des anthropoïdes ou grands singes. Prétendre qu’il figure dans la ligne ancestrale de l’homme est une pure conjecture. En fait, certains évolutionnistes ne le considèrent pas comme faisant partie de la ligne évolutive de l’homme. L’un d’eux, écrivant dans son ouvrage Preuves paléontologiques de l’évolution humaine (angl.), déclare :

      “Il nous est loisible de nous faire une image théorique des stades intermédiaires qui ont dû s’interposer entre nos ancêtres pithécoïdes et l’Australopithecus, mais en l’absence de preuves concrètes sous forme de restes fossiles, ce procédé n’est pas très satisfaisant⁠130.”

      Il est en effet peu satisfaisant de parler d’une chaîne ascendante commençant par un supposé ancêtre commun et aboutissant aux Australopithécidés, alors que cette chaîne n’est qu’une suite de conjectures ! Pourquoi accepter une théorie qui n’est pas fondée sur des faits ?

      LES AUSTRALOPITHÉCIDÉS

      Qu’en est-​il de l’étape suivante, les Australopithèques ? Ceux-ci sont censés avoir fait leur apparition il y a environ 2 000 000 d’années. On prétend qu’ils savaient façonner des outils, mais on admet que le volume de leur cerveau n’était égal qu’à peu près au tiers de celui de l’homme moderne.

      À propos d’un fossile découvert en Afrique il y a quelques années par L. Leakey, le New York Times du 11 avril 1965 déclarait : “L’Homo habilis du Dr Leakey, qui se fabriquait, semble-​t-​il, des outils, est considéré par le Dr Robinson et par d’autres comme une forme d’Australopithèque⁠131.” Le livre Les Primates affirme de son côté : “Ces découvertes ont permis d’élaborer la première hypothèse cohérente sur l’évolution de l’Homme à partir de ses ancêtres simiens⁠132.” Il a fallu un siècle de fouilles pour déterrer quelques ossements qui ont permis d’échafauder “la première hypothèse cohérente” tendant à expliquer comment l’homme descend d’un ancêtre anthropoïde !

      Mais peut-​on être si sûr que les Australopithécidés étaient véritablement des hommes-singes ? L’évolutionniste Le Gros Clark émet des réserves à ce sujet : “Les termes ‘homme’ et ‘humain’ ne peuvent leur être appliqués sans quelques réserves, car il n’y a aucune preuve certaine qu’ils possédaient l’un quelconque des attributs spéciaux qui caractérisent généralement de nos jours les êtres humains⁠133.”

      Et les outils ? Les Australopithèques savaient-​ils vraiment en fabriquer ? Dans son numéro du 13 décembre 1957, la revue Science publia un article intitulé “Les Australopithécidés et l’homme étaient-​ils contemporains ?” On pouvait y lire :

      “J. T. Robinson rapporte la découverte de 58 outils de pierre (...) à Sterkfontein, en Afrique du Sud. Cette découverte est d’un grand intérêt du fait que cette roche (de la brèche) contenait aussi des restes d’Australopithécidés, les ‘singes-hommes’ du Pléistocène intérieur trouvés en Afrique du Sud. (...)

      “Robinson en conclut que le caractère avancé de cette industrie de pierre rend douteuse son attribution aux Australopithécidés (...). Il pense que l’hypothèse la plus raisonnable à l’heure actuelle est d’attribuer cette industrie à des hominidés vrais. (...)

      “Mason est d’avis qu’une industrie de pierre aussi complexe que celle de Sterkfontein était vraisemblablement au-dessus des capacités des Australopithécidés, et qu’il faut l’attribuer à un hominidé plus avancé⁠134.”

      La revue Science du 29 novembre 1957 publia un article intitulé “Chasseurs ou gibier ?”, où l’on pouvait lire :

      “Au cours des dernières années, Raymond A. Dart, à qui revient l’honneur d’avoir découvert les premiers Australopithécidés, a écrit longuement sur la vie sociale de ces ‘singes-hommes’ si intéressants et si sujets à controverse (...). Toutefois, les données desquelles il a tiré ses déductions et, par suite, ses conclusions elles-​mêmes, se sont révélées peu convaincantes aux yeux de certains étudiants de l’évolution humaine.

      “Les preuves avancées par Dart de l’usage réfléchi du feu par ces créatures n’ont pas soutenu l’épreuve de l’analyse critique. En outre, des chercheurs compétents, comme Oakley, ont attribué à des carnivores, dont l’hyène, les accumulations d’ossements de non-Australopithécidés trouvés dans des couches renfermant des restes d’Australopithécidés. (...)

      “Washburn (...) en conclut qu’il est ‘probable que les Australopithécidés étaient, non les chasseurs, mais plutôt le gibier’⁠135.”

      Pour ces raisons, et d’autres encore, certains évolutionnistes sont d’avis que ces restes fossiles appartiennent à un groupe terminal d’anthropoïdes, et non à la ligne ancestrale de l’homme. Le transformiste R. L. Lehrman écrit dans son ouvrage Le long chemin conduisant à l’homme (angl., 1961) : “L’Australopithèque n’était autre qu’un singe anthropoïde intelligent et à station verticale ; ce n’était pas un homme. Sa boîte crânienne de faibles dimensions, portant au-dessus des yeux des crêtes temporales proéminentes et sur la ligne médiane du crâne une crête sagitalle, était analogue à celle de n’importe quel anthropoïde⁠136.” De même, dans son livre Les premiers âges de l’homme (éd. fr. 1964), Ashley Montagu déclare : “Le crâne des australopithécidés a une forme qui rappelle très fortement celle des singes. (...) On se trouve donc en présence de développements qui ont conduit à écarter ces animaux de la ligne ancestrale directe de l’homme⁠137.”

      DES FOSSILES PLUS RÉCENTS

      Dans la chaîne ascendante aboutissant à l’homme imaginée par les évolutionnistes, le maillon important suivant comporte un grand nombre de pièces fossiles considérées auparavant comme représentant des maillons distincts et baptisés en conséquence de noms différents. Ces fossiles sont à présent groupés au sein du même genre que l’homme moderne (Homo sapiens, l’homme sage), mais dans une espèce différente (Homo erectus, l’homme à station verticale). Une encyclopédie nous renseigne comme suit :

      “Homo erectus, ou l’homme à station verticale, est le nom que beaucoup de savants ont donné à toutes les races fossiles dotées d’un corps d’hominien et d’un cerveau de 700 à 1 100 cc. L’Homo erectus occupe un rang supérieur à l’Australopithèque, mais inférieur à l’Homo sapiens ou l’homme moderne. Trois variétés ou sous-espèces ont été clairement identifiées. La première, l’Homme de Java [le Pithécanthrope], (...) a pu vivre il y a environ 500 000 ans. La deuxième, l’Homme de Pékin [le Sinanthrope], (...) remonte à 360 000 ans environ. La troisième, l’Homme du Chelléen [l’Africanthrope], trouvé au Tanganyika, (...) est vieux d’à peu près 400 000 ans⁠138.”’

      Tous les paléontologistes interprètent-​ils ces fossiles de la même façon ? Tant s’en faut, car l’Encyclopédie américaine déclare : “Certaines autorités ont soutenu qu’ils appartenaient à un singe anthropoïde, mais à un singe plus hominien que tout autre anthropoïde découvert jusque-​là ; d’autres les ont considérés comme des restes d’un type d’homme inférieur⁠139.” Quoi qu’il en soit, d’après la revue Scientific American de mai 1965, “ceux qui se sont livrés à des recherches sur les premiers hommes sont tous d’avis que l’Homo sapiens moderne a dérivé directement de l’Homo erectus”.

      Puisque les évolutionnistes sont tous unanimes pour dire que l’homme dérive de l’Homo erectus, ne sommes-​nous pas en droit de penser qu’ils se basent sur des preuves irrécusables ? Or, qu’en est-​il en réalité ? La même revue ajoute : “Il n’existe aucune preuve directe de la transition⁠140.”

      Comment donc les transformistes peuvent-​ils être tous d’accord que l’Homo erectus s’est transformé en Homo sapiens, tout en avouant qu’ils ne s’appuient pas sur la moindre preuve ? Ce genre d’accord ne peut s’expliquer autrement que par le dogmatisme, la crédulité, voire la foi aveugle de gens qui prennent leurs désirs pour la réalité. En tout cas, cette sorte de raisonnement n’est pas scientifique.

      Notez aussi que dans son édition de novembre 1966, Scientific American a révélé que des fossiles découverts récemment en Hongrie “indiquent qu’une population plus évoluée appartenant à l’espèce Homo sapiens était contemporaine des populations des Homo erectus⁠141.” Dans le même ordre d’idées, A. M. Winchester, professeur de biologie, écrit dans son livre La biologie et ses rapports avec l’homme (angl., 1964) :

      “Les restes de l’homme de Swanscombe en Europe, de l’homme de Kanjera en Afrique, et d’autres encore, suggèrent que l’homme vrai a pu déjà exister voici 300 000 ans, et dans ce cas il aurait été contemporain de l’Homo erectus⁠142.”

      Si donc l’Homo erectus était humain, il représentait tout au plus un rameau du genre Homo, vraisemblablement dégénéré et qui s’éteignit comme d’autres races.

      D’autres fossiles, naguère considérés comme bien inférieurs à l’homme moderne, sont aujourd’hui reconnus comme semblables à l’homme actuel et sont classés dans l’espèce Homo sapiens. À ce propos, une encyclopédie nous renseigne en ces termes :

      “Homo sapiens, ou l’Homme sage, est le nom attribué généralement à toutes les races dotées d’un corps et d’un cerveau dont le volume est au minimum de 1 100 cc., et en moyenne de 1 350 à 1 500 cc. Ce groupe comprend toutes les formes de l’homme moderne. Les Prénéanderthaliens sont les premiers exemples d’Homo sapiens. Ils remontent à 300 000 ans environ avant notre ère. Des archéologues en ont trouvé des fragments de crâne près de Swanscombe, en Angleterre, et à Steinheim, en Allemagne⁠143.”

      Il n’y a pas longtemps, les évolutionnistes croyaient encore que les Hommes de Néanderthal étaient des hommes-singes, des chaînons manquants, les ancêtres directs de l’homme moderne. Mais dans son numéro de décembre 1962, la revue Harper’s déclarait : “Les Néanderthaliens n’étaient ni rabougris, ni voûtés, ni d’aspect bestial, comme on le prétend généralement. En revanche, nombre d’entre eux souffraient d’arthrite⁠144.” De son côté, le New York Times Magazine du 19 mars 1961 a affirmé que la capacité crânienne de l’homme de Néanderthal était de 1 625 cc., ce qui est supérieur au volume du cerveau de l’homme moderne moyen⁠145. D’autre part, il n’est pas sans intérêt de lire cette description donnée dans l’encyclopédie précitée :

      “Au début, les scientifiques pensaient que l’Homme de Néanderthal était une créature simiesque de charpente ramassée, voûtée et d’aspect bestial. Mais des recherches ultérieures ont révélé que le corps des Hommes et des Femmes de Néanderthal était complètement humain, à station parfaitement verticale, et très musclé. Leur cerveau était aussi grand que celui de l’homme moderne⁠146.”

      Tout en admettant cela, cette même encyclopédie (éd. de 1966) contient dans un autre article⁠147 une image d’une famille de Néanderthaliens qui, au contraire, représente ces derniers comme effectivement ‘simiesques, de charpente ramassée, voûtés et d’aspect bestial’ ! Il n’y a là rien d’exceptionnel, car la plupart des livres, des images et des reconstitutions dans les musées s’obstinent à représenter l’Homme de Néanderthal comme une créature voûtée et bestiale, pour créer l’impression qu’il s’agit de l’ancêtre anthropoïde de l’homme.

      D’autres fossiles encore considérés auparavant comme appartenant à des catégories différentes, sont classés aujourd’hui dans la même espèce que l’homme moderne. La race de Cro-Magnon ressemblait, sous tous les rapports importants, à l’homme moderne. La revue Science Digest n’a pas craint d’affirmer : “Depuis l’Homme de Cro-Magnon (...) le cerveau humain n’a cessé de diminuer⁠148.” C’est là un signe de dégénérescence, et non d’évolution ! Commentant une déclaration faite par Ernst Mayr au sujet du cerveau humain, le Chicago Tribune a écrit : “Actuellement, la tendance serait plutôt régressive. (...) Ce savant [Mayr], rattaché à l’Université Harvard, dit que l’augmentation du volume du cerveau humain, — caractère qui distingue l’homme de tous les autres animaux, — s’arrêta il y a presque 100 000 ans⁠149.”

      Bon nombre de fossiles présentés comme “préhistoriques” ne le sont pas du tout. La preuve en est que des fossiles de l’homme moderne ont été découverts dans la même couche géologique, voire dans des strates plus anciennes que celles où furent trouvés les fossiles dits “préhistoriques”. La plupart des évolutionnistes feignent d’ignorer l’existence de ces fossiles humains, car ils ne correspondent pas à leurs idées préconçues à propos de la transformation de la bête brute en l’homme. Le livre La biologie et ses rapports avec l’homme (angl.) déclare :

      “Il fut un temps où l’on pensait que l’homme moderne descendait peut-être directement de l’Homme de Java, de l’Homme de Rhodésie et de l’Homme de Néanderthal. Cependant, à mesure que les preuves se sont accumulées, il est apparu qu’une telle chose était impossible, parce qu’on a retrouvé des restes anciens d’hommes vrais qui étaient contemporains de certaines de ces autres formes⁠150.”

      Dans son ouvrage L’évolution ou la création spéciale ? (angl., 1963), le biologiste F. Marsh a exprimé un avis semblable, en ces termes :

      “Un autre exemple de la falsification des preuves est le cas de Dubois qui, bien des années après avoir annoncé dans un rapport qui fit sensation qu’il avait découvert les restes de l’Homme de Java [le Pithécanthrope] (...), avoua qu’il avait trouvé en même temps et dans le même dépôt des os ayant appartenu incontestablement à des hommes de type moderne⁠151.”

      Traitant de ce même sujet, l’ouvrage La Bible et la science moderne (angl.) révèle ce qui suit :

      “Il est très important de noter que de nombreux squelettes fossilisés de l’homme moderne ont été trouvés dans bien des endroits différents, et que souvent tout indique qu’ils sont aussi anciens, sinon plus anciens, que les Hominoïdes qui sont censés être moins évolués. (...)

      “Il n’y a aucune preuve certaine infirmant la théorie bien plus vraisemblable adoptée par certains, selon laquelle les Hommes de Néanderthal, de Pékin, etc., représentent des races dégénérées issues de l’Homo sapiens par suite de mutations, d’isolement, etc. À vrai dire, il y a des raisons de croire que l’homme moderne lui-​même est un descendant plus ou moins dégénéré de ses ancêtres. Il est bien connu que la race de Cro-Magnon, qui habita l’Europe à peu près en même temps que les Néanderthaliens, était supérieure à l’homme moderne, aussi bien par rapport à la taille qu’à la capacité crânienne⁠152.”

      UNE SUPERCHERIE

      Si nombre de fossiles ne sont que des variétés d’Homo sapiens, qu’est-​ce qui explique leur aspect bestial ? En effet, quantité d’images et de reconstitutions de musée les représentent avec des traits simiesques.

      Mais de telles représentations d’hommes-singes sont-​elles scientifiques ? Peut-​on déterminer quelle était l’apparence primitive d’un fossile, sa physionomie, sa pilosité et la couleur de sa peau ? À ce sujet, l’évolutionniste Le Gros Clark écrit ce qui suit dans ses Preuves paléontologiques de l’évolution humaine (angl.) :

      “Vraisemblablement, il n’existe pas deux autres races dont les caractères crâniens soient plus distinctifs que ceux de la race négroïde et des Esquimaux ; et pourtant, les experts n’arrivent pas à tomber d’accord quand ils se trouvent en présence de crânes censés provenir de ces deux types raciaux. Or, s’il est à ce point difficile de trancher de tels cas, on comprend aisément combien il est difficile, voire même impossible, d’identifier, grâce à quelques débris de squelette, des groupes raciaux mineurs dont les caractères sont moins distinctifs⁠153.”

      Confirmant cela, Ivar Lissner écrit dans son ouvrage Dieu était déjà là :

      “On commence, de même, à s’apercevoir que l’homme primitif n’était pas un ‘sauvage’ ; il nous reste encore à nous persuader que les contemporains du Pléistocène n’étaient pas des brutes et encore moins des créatures simiesques au psychisme rudimentaire. C’est pourquoi les reconstitutions qui prétendent représenter le Néandertalien ou le Pithécanthrope sont grotesques.

      “Les musées des grandes villes exhibent des têtes d’individus hirsutes, à la peau couleur de terre, à la barbe d’une longueur démesurée, au front fuyant et atteints de prognathisme. En fait on ne sait rien de la couleur de peau, des traits ni de la pilosité de l’homme du Pléistocène ; l’Américain T. D. Stewart avoue qu’il est impossible de reconstituer quoi que ce soit dans de telles conditions. ‘Il est néanmoins probable que la physionomie de l’homme archaïque n’était pas moins aimable que celle de l’homme moderne.’⁠154”

      Ainsi, sollicitant les faits scientifiques, les évolutionnistes ont donné aux fossiles une apparence qui correspond à leurs idées préconçues, témoin cette information publiée dans le New York Times en 1959 : “L’Homme de Pékin, un fossile vieux de 500 000 ans, vient de recevoir une physionomie nouvelle pour jouer le rôle principal dans un film documentaire chinois. À cet effet, on a fait une nouvelle reconstitution de cet homme préhistorique, qui passe pour être plus ressemblante⁠155.”

      Cette falsification des données scientifiques n’est pas un cas unique. On pourrait en citer de nombreux exemples. Lorsque, en 1891-​92, le médecin hollandais Dubois annonça sa découverte de l’Homme de Java ou Pithécanthrope, quels fossiles avait-​il trouvés ? L’Encyclopédie britannique nous renseigne comme suit :

      “Les cinq fragments de fossile étaient les suivants : une calotte crânienne qui avait extérieurement la forme de celle d’un gibbon géant, un fémur gauche et trois dents. Ces fragments furent découverts à vingt pas les uns des autres. Plus tard, il ajouta un sixième fragment, — une portion de mâchoire inférieure, trouvée dans une autre partie de l’île, mais dans une couche géologique du même âge⁠156.”

      Peut-​on qualifier de scientifique le fait de recueillir des fragments d’os trouvés à quinze mètres les uns des autres, d’y ajouter un fragment découvert à plusieurs kilomètres de là, et ensuite de prétendre qu’ils proviennent tous d’individus de la même espèce ?

      L’évolutionniste Le Gros Clark nous fournit un autre exemple :

      “Il y a un danger : celui de s’appuyer sur des données insuffisantes (...). Le cas célèbre de l’Hespéropithecus est un exemple de cette difficulté. On donna ce nom générique à une dent fossile découverte dans le Nebraska en 1922, en se basant sur l’hypothèse qu’elle représentait un type disparu de singe anthropoïde. (...) Or, comme tout le monde le sait aujourd’hui, cette dent se révéla plus tard être celle d’un pécari [cochon sauvage] fossile. (...) Il y a, sans doute, peu de paléontologistes qui n’aient pas commis pareille erreur au cours de leur carrière⁠157 !”

      À propos d’une autre trouvaille, l’Encyclopédie britannique (éd. de 1946) déclare :

      “La découverte la plus importante après celle-là (...) a été faite par M. Charles Dawson, à Piltdown, dans le Sussex, entre 1911 et 1915. Il trouva la plus grande partie de la moitié gauche d’un crâne humain bien fossilisé, ainsi que des fragments de la moitié droite ; il découvrit aussi la moitié droite d’une mandibule, abîmée par endroits, mais avec la première et la deuxième molaires en place et l’alvéole de la troisième molaire ou dent de sagesse. (...)

      “Les experts britanniques sont à présent d’avis que le crâne et la mandibule proviennent du même individu⁠158.”

      Le lecteur averti aura reconnu qu’il s’agit du fameux “Homme de Piltdown”. Mais ces “experts” britanniques ont-​ils vraiment agi en “hommes de science” ? La revue Science News Letter du 25 février 1961 a fait ce commentaire :

      “Un des plus célèbres faux dévoilés par les méthodes scientifiques fut l’homme de Piltdown, découvert dans le Sussex, en Angleterre, (...) et que certains estimaient vieux d’un demi-million d’années. Après bien des controverses, il se révéla que ce n’était pas du tout un homme primitif, mais un composé de crâne d’homme actuel et de mâchoire de singe. (...) La mâchoire avait été ‘maquillée’ au bichromate de potassium et au sel de fer pour lui donner l’air plus fossilisée⁠159.”

      Non seulement les fragments de crâne avaient été teintés, mais encore les dents avaient été limées pour simuler l’usure. Ainsi, Sélection du Reader’s Digest de novembre 1956 a pu écrire : “Toutes les pièces importantes étaient également truquées. L’Homme de Piltdown était un imposteur intégral ! (...) De cet amas de témoignages, tous les protagonistes de l’affaire de Piltdown émergeaient innocents, sauf un : Charles Dawson⁠160.”

      La revue Scientific American de janvier 1965 a montré de son côté que les évolutionnistes ne reculent devant aucun subterfuge, fabriquant de toutes pièces les preuves qui leur font si cruellement défaut. À propos d’un météorite contenant des matières organiques et invoqué comme preuve de l’évolution, l’article déclarait :

      “L’examen d’un fragment de météorite qui tomba dans le sud-ouest de la France il y a plus d’un siècle, a révélé dernièrement que ce corps céleste a été ingénieusement maquillé avec des matières organiques terrestres. (...)

      “Le mystificateur a apparemment trempé le fragment de météorite pour le ramollir, puis il y a ajouté les divers corps étrangers. Ensuite, à l’aide de colle, il a maquillé la surface pour qu’elle ressemble de nouveau à la croûte produite par l’échauffement atmosphérique, et que ses manipulations avaient abîmée. (...)

      “Le météorite d’Orgueil était tombé cinq semaines seulement après que Pasteur eut présenté sa célèbre et retentissante défense de la création divine comme seule cause possible de la vie⁠161.”

      Une autre supercherie consiste à présenter d’une façon équivoque des données relatives à l’évolution, pour tromper le profane. Très souvent, on voit des fossiles alignés de manière à faire croire au profane qu’ils descendent les uns des autres, alors que la plupart des évolutionnistes reconnaissent eux-​mêmes qu’il n’en est rien. Une autre tromperie consiste à laisser entendre que l’homme descend du singe. Or, les théories modernes de l’évolution rejettent cette idée. Pourtant, les auteurs du livre Les Primates (1966) n’ont pas hésité à intituler le chapitre 8 de leur ouvrage “De l’Anthropomorphe à l’Homme⁠162”.

      Il apparaît donc clairement que l’interprétation évolutionniste des fossiles et la reconstitution de prétendus ancêtres de l’homme ne sont que des caricatures de la “science”. Elles sont fondées sur des assertions gratuites et des hypothèses. La supposée chaîne évolutive comporte d’énormes lacunes d’ordre temporel, géographique et morphologique.

      Les données certaines de la science indiquent, non que l’homme descend des bêtes, mais qu’il fit l’objet d’une création spéciale, distincte de celle des animaux. Cette différence existe toujours à l’heure actuelle. À cause de l’ADN, l’homme ne peut se croiser avec aucun animal. Il reste à l’intérieur de son espèce, conformément à la terminologie de la Genèse. Il en a toujours été ainsi, et il en sera toujours ainsi.

      LES ORGANES RUDIMENTAIRES

      Les évolutionnistes invoquent, comme preuve de l’évolution humaine, ce qu’ils appellent les organes atéliques ou “rudimentaires”. Ils désignent par ce terme ce qu’ils considèrent comme des restes atrophiés d’organes jadis utiles, mais que les changements évolutifs auraient rendus superflus. À ce sujet, cependant, notez ce que déclare l’article intitulé “Cette glande ‘inutile’ et vitale : le THYMUS”, publié dans Sélection du Reader’s Digest de décembre 1966 :

      “Depuis au moins vingt siècles, les médecins s’interrogent sur les fonctions d’un petit organe gris rosé, situé à la base du cou, derrière le sternum, et qui s’appelle le thymus. (...) Les modernes en étaient venus à le considérer un peu comme l’appendice, c’est-à-dire comme un vestige embryonnaire inutile, ayant perdu sa fonction originelle, si tant est qu’elle ait jamais existé.

      “Au cours des dernières années, cependant, les recherches acharnées d’un petit groupe de savants américains, anglais, australiens et suédois ont permis de percer le mystère du thymus. Ces savants ont montré que, loin d’être inutile, le thymus est en vérité la maîtresse glande régulatrice du système immunitaire complexe qui nous protège contre les maladies infectieuses. (...)

      “Le thymus est-​il le seul organe à contrôler notre système immunitaire ? À la suite des expériences récentes, certains chercheurs pensent que l’appendice, les amygdales et les végétations adénoïdes peuvent aussi jouer un rôle similaire⁠163.”

      De son côté, l’Encyclopédie britannique affirme : “À présent, on sait que nombre d’organes dits rudimentaires remplissent des fonctions importantes⁠164.”

      Il n’y a aucune raison de qualifier un organe de rudimentaire simplement parce qu’on ignore sa fonction, ou parce qu’il fonctionne mal. Selon toute vraisemblance, il y a chaque année plus de cas de maladies du larynx qu’il n’y a d’appendicites ; pourtant personne ne qualifierait le larynx de rudimentaire. Par ailleurs, la théorie transformiste doit démontrer l’apparition d’organes nouveaux et plus utiles. Un organe atrophié ne prouve pas l’évolution ; il indique plutôt que l’homme a dégénéré, qu’il est en régression, et non en évolution !

      [Illustrations, page 85]

      Anthropoïde fossile

      Australopithèque

      Homme moderne

      L’anthropoïde fossile et le modèle d’un Australopithèque sont exposés au Muséum américain d’Histoire naturelle, à New York. Le crâne à gauche est celui d’un homme actuel. À quoi l’Australopithèque ressemble-​t-​il davantage, à l’homme ou à l’anthropoïde ? Il n’existe aucune preuve qu’il soit l’ancêtre de l’homme.

      [Illustration, page 88]

      Une encyclopédie moderne affirme que l’Homme de Néanderthal n’était pas “une créature simiesque de charpente ramassée, voûtée et d’aspect bestial”, mais qu’il était “complètement humain, à station parfaitement verticale”. Ce qui n’empêche pas le même ouvrage de reproduire ailleurs la reconstitution ci-dessus, faite par le Muséum d’Histoire naturelle de Chicago, qui représente même l’enfant comme “une créature simiesque de charpente ramassée, voûtée et d’aspect bestial” !

      [Illustrations, page 91]

      Le Zinjanthrope, une reconstitution imprimée dans le “Sunday Times” du 5 avril 1964.

      Le Zinjanthrope, reconstitué à l’intention d’un savant célèbre.

      Le Zinjanthrope, tel qu’il fut représenté dans le “National Geographic Magazine” de septembre 1960.

      Trois interprétations différentes de la physionomie du Zinjanthrope, preuve qu’“on ne sait rien de la couleur de peau, des traits ni de la pilosité” des hommes fossiles.

  • Depuis combien de temps l’homme existe-t-il ?
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 9

      Depuis combien de temps l’homme existe-​t-​il ?

      L’UNE des idées fondamentales de l’évolutionnisme est que la vie a évolué lentement pendant des centaines de millions d’années. N’est-​ce pas là une contradiction de la Bible, qui enseigne que l’homme n’est sur la terre que depuis 6 000 ans environ, et que toutes les formes vivantes sur notre planète furent créées en six “jours” ?

      La Bible ne précise pas la durée de la création de la terre proprement dite. À propos de l’univers matériel, y compris la terre, elle déclare simplement : “Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.” (Genèse 1:1). Ce passage n’exclut pas la possibilité que la matière dont se compose la terre ait pu exister pendant des milliards d’années avant que notre planète soit habitée par des organismes vivants.

      Ensuite, la Bible parle de six “jours” au cours desquels la vie apparut. Mais elle emploie le mot “jour” pour désigner, non vingt-quatre heures, mais une période de temps. La preuve en est que dans Genèse 2:4 (Dhorme), l’ensemble de ces six “jours” ou périodes est appelé collectivement le “jour où Iahvé Élohim [Jéhovah Dieu] fit la terre et les cieux”. Il suffit de prendre une concordance complète de la Bible et d’y vérifier les nombreuses acceptions dans lesquelles celle-ci utilise le mot “jour”, pour se convaincre que dans le langage biblique ce terme désigne tantôt un jour de vingt-quatre heures, tantôt simplement une période de temps.

      Mais comment expliquer la grande différence qu’il y a entre les presque 6 000 ans que la Bible attribue à l’existence humaine et les millions d’années avancées par les évolutionnistes ? Examinons les méthodes de datation employées par ces derniers, et vérifions-​en l’exactitude.

      L’une des méthodes consiste à mesurer la teneur en carbone radioactif (C14) d’objets composés de matières organiques : os, bois, charbon de bois, etc. Le carbone 14 est un élément instable qui se désintègre. On l’appelle également le radiocarbone. Il se forme dans l’atmosphère de la terre sous l’influence des rayons cosmiques. Les végétaux absorbent le C14 de l’atmosphère. Quand un homme (ou un animal) mange des plantes, son corps absorbe du C14, mais quand il meurt, cette accumulation du C14 est arrêtée et le radiocarbone déjà absorbé continue à se désintégrer, sans aucun nouvel apport de cette substance. On a calculé qu’au bout de 5 600 années environ, la moitié du C14 s’est détruite ; c’est pourquoi on dit que la “période” du radiocarbone est de 5 600 ans.

      Les savants peuvent se faire une idée de l’âge d’un morceau d’os, de bois ou d’une autre substance organique, en déterminant la quantité de carbone 14 qu’il contient. Si la moitié du C14 s’est déjà désagrégée, l’objet est considéré comme vieux de 5 600 années environ ; si les trois quarts du C14 sont disparus, l’objet est daté à deux fois cet âge, et ainsi de suite. La méthode est cependant limitée, parce que la “période” du radiocarbone est relativement courte, et de ce fait les objets vieux de plus de 50 000 ans ne peuvent être datés par ce procédé.

      Or, qu’a révélé la méthode de datation au C14 lorsqu’elle a été appliquée à des objets très anciens censés avoir été utilisés par l’homme ? L’immense majorité de ces objets contenaient encore plus de la moitié de leur carbone radioactif, ce qui les situe largement à l’intérieur des limites des 6 000 années de l’existence humaine d’après la Bible. Il est vrai que certains des objets examinés indiqueraient que l’homme existe depuis un peu plus de 6 000 ans, mais ces datations infirment-​elles la chronologie biblique ?

      Tout d’abord, il est indispensable de savoir que la méthode du C14 est fondée sur plusieurs suppositions. L’une des plus importantes de ces hypothèses a été évoquée lors d’une récente conférence de spécialistes en matière de radiocarbone. La revue Science du 10 décembre 1965 déclarait à ce sujet :

      “Au cours de cette conférence, on a insisté sur le fait que les laboratoires ne mesurent pas l’âge des spécimens, mais simplement la radioactivité. Le rapport entre celle-ci et l’âge de l’objet est fondé sur une série de suppositions. (...) En ce qui concerne la datation au C14, on suppose notamment que le niveau du radiocarbone atmosphérique a été constant pendant toute la période à laquelle la méthode est applicable⁠165.”

      Si la teneur de l’atmosphère en carbone 14 a varié au cours des temps, quelles en ont été les conséquences ? Dans son numéro de décembre 1960, Science Digest répond en ces termes :

      “Cela ruinerait à coup sûr certains de nos procédés perfectionnés de datation des vestiges du passé. (...)

      “Si l’absorption du C14 a été moindre dans le passé, du fait d’une protection magnétique plus grande contre les rayons cosmiques, notre estimation du temps écoulé depuis la mort de l’organisme examiné est trop forte⁠166.”

      Or, qu’en est-​il de la régularité de la formation du radiocarbone dans le passé ? L’annuaire scientifique Science Year pour 1966, nous fournit la réponse, savoir : “Les hommes de science ont constaté que la teneur de l’air et de la mer en carbone 14 n’est pas restée constante au cours des ans, comme on l’avait d’abord supposé⁠167.”

      En outre, on oublie souvent qu’il y a environ 4 300 ans, l’atmosphère de la terre était beaucoup mieux protégée contre les rayons cosmiques. D’après la Bible, jusqu’alors une immense voûte d’eau était suspendue au-dessus de notre planète, et sa chute provoqua le déluge universel à l’époque de Noé, qui rédigea le récit de ce cataclysme (Psaume 104:6, 7 ; Genèse 1:6, 7 ; 7:11, 12). Cette voûte d’eau, qui protégeait sensiblement notre atmosphère des radiations cosmiques, réduisait la formation de radiocarbone. Voilà pourquoi des objets datant d’avant le déluge paraissent plus anciens qu’ils ne le sont en réalité, puisqu’ils ont absorbé moins de C14 que ceux qui sont postérieurs à cet événement.

      Dans son édition datée du 11 décembre 1959, la revue Science avouait que “la technique du radiocarbone (C14) n’a pas pu nous fournir des dates dignes de foi”. Elle déclarait, entre autres :

      “Bien que cette méthode fût saluée au début comme une réponse aux prières des préhistoriens, elle les a déçus de plus en plus, à cause des inexactitudes (voire des absurdités) chronologiques qui en résulteraient si l’on s’en tenait strictement aux dates indiquées par le C14. (...)

      “Un cas, qui risque de devenir un exemple classique du peu de sérieux de la datation par le C14, est celui qui concerne Jarmo, village préhistorique situé dans le nord-est de l’Iraq. Les onze calculs relatifs à l’âge de ce village ont donné des résultats s’étendant sur une période de 6 000 ans. Or, les témoignages archéologiques révèlent que cette localité a été habitée tout au plus pendant 500 ans consécutifs⁠168.”

      La revue Science du 16 août 1963 a confirmé en ces termes la grande inexactitude de la méthode du carbone 14 : “Les erreurs dans la datation des coquilles par le radiocarbone peuvent être de l’ordre de plusieurs milliers d’années⁠169.”

      Dès lors, il est évident que toute date obtenue par la méthode du radiocarbone et qui indique que l’histoire de l’homme dépasse 6 000 ans, est très douteuse et ne constitue certainement pas une raison valable de discréditer la chronologie de la Bible.

      Mais n’a-​t-​on pas trouvé des os censés être vieux de plusieurs millions d’années ? Comment expliquer la découverte d’un fragment fossile d’articulation du coude, à propos duquel le New York Times du 14 janvier 1967 disait, à la première page : “Un os trouvé au Kenya indique que l’homme existe depuis 2 500 000 années⁠170.” Par quel procédé peut-​on dater de tels fossiles ?

      La méthode de datation employée ici n’est pas celle du C14, mais celle du potassium-argon. Le périodique Scientific American de septembre 1961 a fourni à ce sujet l’explication suivante : “Il n’existe aucune méthode pour déterminer l’âge des os vieux de plus de 50 000 ans. C’est pourquoi on analyse des échantillons de roche prélevés immédiatement au-dessus et au-dessous de l’endroit où les ossements ont été découverts⁠171.” En mesurant la teneur de ces roches en potassium 40 et le produit de sa désintégration, l’argon 40, les savants essaient de déterminer l’âge des roches, surtout si elles sont volcaniques. Ils partent du principe que la roche au-dessus des ossements a été formée ultérieurement et, par suite, que ceux-ci sont aussi vieux qu’elle, sinon plus.

      Toutefois, la datation au potassium-argon est très peu sûre pour déterminer l’âge de roches volcaniques de formation relativement récente. Pourquoi ? C’est que la “période” du potassium radioactif est de 1 300 000 000 d’années, c’est-à-dire qu’il faut tout ce temps pour que la moitié du potassium se désintègre et se transforme en argon, un gaz. Il s’ensuit qu’essayer de déterminer par cette méthode l’âge de roches vieilles de quelques millions d’années seulement équivaut à vouloir mesurer les secondes à l’aide d’une horloge qui n’a qu’une aiguille pour marquer les heures. Dans son numéro de février 1967, la revue Natural History a confirmé cela en ces termes : “La méthode de datation [au potassium-argon] est de plus en plus inexacte quand il s’agit de dates remontant à moins d’un million d’années. En conséquence, il existe une période au cours du Pléistocène inférieur et moyen où la datation des restes humains est difficile et incertaine⁠172.”

      En outre, la datation des roches volcaniques par la méthode potassium-argon est fondée sur une supposition gratuite. Elle suppose, en effet, que l’activité volcanique a éliminé tout l’argon se trouvant à l’origine dans les roches en fusion. Mais s’il y restait ne serait-​ce qu’une trace d’argon, l’instrument de mesure ne serait pas réglé à zéro au départ, et les âges obtenus seraient beaucoup trop importants. À propos d’une découverte faite par Leakey dans le ravin d’Oldoway, en Afrique, la revue Science du 2 avril 1965 a écrit : “L’âge de 1 750 000 années (...) a été contesté (...) en raison de la possibilité que l’échantillon examiné était défectueux ; par exemple, il a pu contenir de l’argon au moment de sa cristallisation, ou être contaminé ultérieurement par l’atmosphère⁠173.” Selon un groupe de savants de l’Université John Hopkins, “ces dates sont d’une valeur discutable⁠174”. Par ailleurs, les âges fournis par la méthode potassium-argon ne suivent pas toujours l’ordre chronologique ; il arrive qu’elle indique un âge moins élevé pour la couche inférieure que pour la couche supérieure.

      Le potassium 40 qui se trouve dans la terre n’a jamais cessé de produire de l’argon 40. Il s’ensuit que pour procéder à des datations qui soient exactes, il faudrait que l’argon ait été entièrement éliminé de la roche en fusion lors de l’éruption volcanique. La présence de quelques traces de cet élément déterminerait des erreurs de datation de plusieurs millions d’années. Par exemple, une trace infinitésimale d’argon laissée dans la roche suffirait pour qu’une couche volcanique vieille de 5 000 ans soit datée à 1 750 000 ou 2 500 000 années.

      Soulignant l’imprécision de la méthode potassium-argon, Science Digest de décembre 1962 déclare :

      “Grâce aux procédés de datation par la radioactivité [au potassium-argon], on a fixé approximativement l’âge de la terre à 4 500 millions d’années. Un chiffre nouveau et plus élevé — 6 500 millions d’années — a été fourni⁠175.”

      Qu’est-​ce qui explique cette différence de deux milliards d’années ? L’article répond en ces termes : “Le nouveau chiffre avancé par le savant soviétique pour l’âge de la terre est peut-être dû à l’oubli de quelque facteur dans la technique de datation potassium-argon.”

      Il existe d’autres méthodes de datation, mais aucune d’entre elles ne prouve que la Bible a tort de fixer à 6 000 ans l’âge de l’homme. Il est vrai qu’on a découvert des fossiles d’animaux plus vieux que cela, mais le récit biblique de la création consigné dans la Genèse admet que les animaux furent créés des milliers d’années avant l’homme.

      D’où vient, cependant, que de nombreux fossiles ont été trouvés enfouis sous d’épaisses couches de terre et de roche ? Ce fait s’explique-​t-​il par la seule activité volcanique ?

      BOULEVERSEMENTS CATACLYSMIQUES

      Les évolutionnistes avaient supposé que l’écorce terrestre n’a subi aucun changement appréciable depuis l’apparition des organismes vivants. Aussi, lorsqu’ils trouvaient un fossile enfoui sous plusieurs mètres de terre et de roche non volcanique, ils présumaient que le fossile était très ancien.

      Cependant, l’écorce de notre planète n’est pas demeurée inchangée. Des soulèvements gigantesques ont enfoui des fossiles bien au-dessous de matériaux terrestres infiniment plus vieux qu’eux. Parlant de tels bouleversements, la revue Newsweek du 23 décembre 1963 disait :

      “‘Catastrophisme’ est un mot de combat parmi les géologues. Il désigne une théorie basée sur l’intervention divine, et ses adhérents soutenaient que l’histoire de la terre et de la vie terrestre a été dictée par une série de catastrophes inspirées par Dieu, la dernière en date étant le déluge du temps de Noé. Cette théorie avait cours pendant quelques décennies au siècle passé, mais elle finit par être évincée après une contre-attaque vigoureuse menée par les naturalistes contre les surnaturalistes.

      “À présent, nombre de géologues sont d’avis que cette contre-attaque était peut-être trop vigoureuse. Dans leur empressement à rejeter la main de Dieu, ils ont fermé les yeux sur des faits solidement établis qui pourraient augmenter leur compréhension de la géologie et de l’évolution. (...)

      “Par exemple, il y a des signes indiquant que de grandes étendues de la terre furent inondées en quelques jours. Souvent, de tels cataclysmes furent suivis d’un développement explosif de différentes formes de vie.”

      Un paléontologiste du Muséum américain d’Histoire naturelle ajouta le commentaire suivant :

      “Ceux qui étudient la géologie apprennent que ‘le présent est la clé du passé’, et trop souvent ils pensent que rien n’est jamais arrivé qui ne se produise actuellement. Mais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle génération est apparue, et d’autres données ont été réunies, si bien que nous commençons à nous rendre compte qu’il y a eu dans le passé de nombreux événements cataclysmiques, dont certains ne se sont jamais reproduits⁠176.”

      L’annuaire scientifique Science Year pour 1965, fait lui aussi état des grands bouleversements qu’a subis l’écorce terrestre. Cet ouvrage déclare : “La découverte de charbon et de fougères fossiles dans les montagnes de l’Antarctique (...) indique que dans le passé le climat était plus chaud. Manifestement, les conditions climatiques ont changé.” Sous la photographie d’un géologue, la légende déclare : “Debout sur une butte insolite en terre Victoria. Il pense que cette formation est le résultat d’un déluge immense qui se produisit il y a des milliers d’années⁠177”.

      Les mouvements d’énormes masses d’eau et de l’écorce terrestre elle-​même ont provoqué des changements considérables dans la surface et le climat de notre planète, ensevelissant sous des tonnes de terre d’innombrables formes de la vie animale, et même des hommes. Voilà pourquoi il ne suffit pas d’observer ce qui se passe actuellement et d’en déduire que le même système de mesures est valable pour le passé.

      Qu’un déluge, un cataclysme immense, se soit produit dans un passé relativement récent, cela est attesté par le grand nombre de fossiles et de cadavres trouvés dans des amas de boue glacée. À ce sujet, un article intitulé “L’énigme des géants gelés”, publié en 1960 dans une revue américaine, déclarait :

      “Un septième environ de la surface des terres émergées de notre planète, s’étendant tout autour de l’océan Arctique, est perpétuellement gelé. (...) La plus grande partie de ces régions est recouverte par une calotte de boue glacée d’une épaisseur variant entre quelques dizaines de centimètres et plus de 300 mètres. Cette calotte est composée d’un mélange de substances diverses, le tout cimenté par la glace, et elle se comporte comme de la roche. (...) Le plus souvent, elle contient principalement du sable fin ou du limon, mais aussi une quantité considérable de terre ou de lehm, et fréquemment des ossements, voire des cadavres d’animaux plus ou moins conservés ou décomposés. (...)

      “La liste des animaux qui ont été trouvés dans ces amas de boue glacée remplirait plusieurs pages. (...) La plus grande énigme, cependant, est de savoir quand, pourquoi et comment toutes ces créatures diverses et absolument innombrables furent tuées, fracassées et gelées d’une manière si effroyable. (...)

      “Ces débris d’animaux ne se trouvent pas dans des deltas, des marécages ou des estuaires, mais ils sont éparpillés d’un bout à l’autre du pays. (...) Pis encore, nombre de ces animaux ont été découverts parfaitement frais, intacts et sans blessures, soit debout, soit agenouillés. (...)

      “Eu égard à nos conceptions antérieures, c’est là un tableau stupéfiant. Nous nous trouvons en présence d’immenses troupeaux de bêtes énormes et bien nourries, inadaptées aux climats froids, qui mangeaient paisiblement dans des pâturages ensoleillés, broutant délicatement la verdure dans une température ambiante qui ne nous aurait sans doute pas obligés à porter un manteau. Soudain, elles ont toutes péri, sans aucun signe visible de violence et avant même qu’elles aient eu le temps d’avaler leur dernière bouchée de nourriture. Puis elles ont été congelées si rapidement que chaque cellule de leur corps est parfaitement conservée⁠178.”

      C’est là, pourtant, exactement ce qui se produisit lors du déluge relaté dans la Bible. Lorsque la voûte d’eau enveloppant la terre tomba et submergea le monde vivant, outre les trombes d’eau, il y eut sans aucun doute des vents glaciaux dans les régions polaires (Genèse 7:11, 12). Le changement de température le plus brusque et le plus sensible a dû se produire aux pôles. Les formes de vie englouties dans ces régions ont été conservées dans des amas de boue glacée. Vers l’équateur, les organismes, au lieu d’être congelés, furent recouverts par des couches de limon et de terre infiniment plus vieilles que les organismes ensevelis.

      Parlant d’un tel cataclysme dans un article intitulé “Les mouvements de l’écorce terrestre”, Ch. H. Hapgood, professeur d’histoire et d’anthropologie, a écrit ce qui suit :

      “L’une de ces grandes destructions de vies se produisit à la fin de la dernière période glaciaire. (...) Ce fut un désastre naturel qui, selon un auteur, élimina quelque 40 000 000 d’animaux rien qu’en Amérique du Nord. (...) En l’espace de quelques millénaires, la vie terrestre revêtit un aspect totalement différent. (...) Il est évident que des millions d’animaux prospéraient jadis dans des régions qui ont actuellement un climat polaire. (...)

      “En ce qui concerne la dernière période glaciaire, nous venons d’acquérir des données nouvelles qui ne font qu’accroître le mystère. (...) L’emploi de cette méthode de datation [au radiocarbone] a amené les savants à réviser la date de la fin de la dernière période glaciaire, qui se produisit il y a seulement 10 000 ans, au lieu d’il y a 30 000 ans. (...)

      “Cette découverte a remis en doute le principe fondamental du système établi par Charles Lyell. Ce géologue, qui vécut au XIXe siècle, supposait que les processus géologiques — pluie, neige, érosion et sédimentation — se sont toujours déroulés à leur cadence actuelle. (...) Or, au cours de la dernière partie de la période glaciaire, il y a eu une très nette accélération de ces processus géologiques. Un facteur, qui est inopérant aujourd’hui, a dû, par conséquent, agir dans le passé. (...)

      “L’autre méthode nouvelle de datation, appelée la datation par l’ionium, a elle aussi bouleversé nos conceptions antérieures. Employée pour dater des sédiments obtenus de carottes prélevées au fond de la mer de Ross, elle a révélé que plusieurs fois depuis un million d’années, l’Antarctique n’a pas été une zone glaciale. D’après la datation de ces carottes, la dernière ‘période glaciaire’ dans la région de la mer de Ross ne commença qu’il y a 6 000 ans⁠179 !”

      Ainsi, la science est en voie de découvrir les faits et de prouver la véracité de la Bible. Celle-ci montre qu’il y a eu des cataclysmes qui ont provoqué de grands changements climatiques et géologiques. Un de ces cataclysmes, le déluge universel qui eut lieu voici plus de 4 000 ans, anéantit d’innombrables formes de vie, les ensevelissant sous des couches de boue glacée, de sable, de limon et de terre.

      LES PREMIERS DOCUMENTS ÉCRITS

      Lorsque les évolutionnistes affirment que l’homme existe sur la terre depuis des centaines de milliers d’années et qu’ils rejettent la Bible, qui attribue à l’homme une existence beaucoup plus courte, on pense généralement qu’ils peuvent prouver leur thèse par des documents historiques. C’est ce que croyait même le physicien atomiste W. F. Libby, lauréat du prix Nobel et pionnier de la datation au radiocarbone. Notez ce qu’il a écrit dans la revue Science du 3 mars 1961 :

      “Les recherches nécessaires au développement de cette méthode de datation devaient s’effectuer en deux temps : dater d’abord des objets historiques, puis des échantillons appartenant aux temps préhistoriques. Arnold [son collaborateur] et moi avons eu notre première surprise quand nos conseillers nous ont informés que l’histoire ne remonte qu’à 5 000 ans. (...) On lit souvent des déclarations affirmant que telle société ou tel site archéologique est vieux de 20 000 ans. Nous avons appris subitement que l’on ne peut fixer avec précision ces dates et époques fort anciennes ; en fait, la date historique la plus ancienne établie avec tant soit peu de certitude se situe à l’époque de la Ire dynastie en Égypte⁠180.”

      De nombreux ouvrages de référence reconnaissent, en accord avec la Bible, que les documents humains ne remontent pas plus loin que 6 000 ans environ. La World Book Encyclopedia déclare : “Les témoignages les plus anciens concernant l’histoire humaine datent d’environ 5 000 ans seulement⁠181.” Nous lisons dans l’Encyclopédie américaine : “L’évolution sociale de l’homme n’a cependant pas occupé plus de 10 000 ans. Elle s’est produite principalement au cours des 6 000 années écoulées⁠182.” À propos de l’usage des métaux, le livre La biologie d’aujourd’hui (angl.) affirme : “L’âge des métaux commença il y a 5 000 ans environ, et il s’est étendu jusqu’à nos jours⁠183.” Voici ce que dit le manuel Mémento de biologie (angl.) : “L’invention de l’écriture, il y a environ 6 000 ans, inaugura la période historique de l’homme. L’époque antérieure est donc qualifiée de préhistorique⁠184.” Enfin, le livre Les premiers âges de l’homme nous fournit le renseignement suivant : “L’écriture la plus ancienne que nous connaissions est l’écriture cunéiforme (...). Elle est originaire de Sumer (...). On peut faire remonter cette écriture à environ 500 ans av. J.-C.⁠185.”

      Voilà ce que ces ouvrages humains reconnaissent comme des faits. Examinons à présent quelques citations montrant comment les transformistes extrapolent et spéculent : La biologie et ses rapports avec l’homme (A. M. Winchester, éd.  angl., 1964) : “Une erreur courante consiste à mesurer l’existence de l’homme d’après l’histoire écrite. Les récits historiques remontent à environ 3 000 ans av. J.-C., mais cela ne représente qu’une partie infime de l’existence humaine sur la terre⁠186.” Les premiers âges de l’homme (A. Montagu, éd. fr., 1964) : “L’histoire écrite des réalisations humaines ne couvre pas plus de 6 000 ans alors que les hommes existent sur la terre depuis une période qu’on peut évaluer à un million d’années⁠187.” La biologie et les progrès humains (L. Eisman et C. Tanzer, éd. angl., 1958) : “Au cours des six mille dernières années, l’homme a progressé bien plus rapidement que pendant son existence préhistorique, longue d’au moins un million d’années⁠188.”

      Prenons acte du fait que les 6 000 années écoulées sont appelées la période “historique” de l’espèce humaine. L’existence de l’homme pendant toute cette période a été prouvée. Pour la vérifier, les hommes de science disposent de faits, de documents, de cités antiques, de monuments d’écrits et d’autres objets et outils. Mais avant cette période, de telles preuves de l’existence humaine font défaut. Voilà pourquoi les temps antérieurs sont qualifiés de “préhistoriques”. En fait, toute cette idée de l’homme “préhistorique” est fondée sur des suppositions, des hypothèses. Il s’agit d’une théorie conçue pour étayer une autre théorie : l’évolution.

      L’apparition de l’homme sur la terre est relativement récente, mais il fut doté de facultés lui permettant de se développer rapidement. Cela ressort, entre autres, des découvertes dont P. J. Wiseman fait état dans son ouvrage intitulé Découvertes nouvelles en Babylonie relatives à la Genèse, où nous lisons :

      “Le fait le plus étonnant mis en évidence par les fouilles récentes, c’est l’irruption brusque de la civilisation dans le monde. Cette découverte est tout le contraire de ce qu’on attendait. On pensait que plus l’époque serait lointaine, plus les archéologues trouveraient des sociétés primitives, et qu’ils finiraient par perdre toute trace de la civilisation et par découvrir les vestiges des premiers hommes. Or, cela n’est vrai ni en Babylonie, ni en Égypte, demeures de l’homme les plus anciennes que nous connaissions⁠189.”

      Mais l’accumulation des connaissances, génération après génération, — trait caractéristique de la période historique, — ne constitue-​t-​elle pas une preuve de l’évolution ? Nullement, si par “évolution” on entend la transformation d’une espèce vivante en une autre. Les anciens Babyloniens, Égyptiens et Grecs qui vécurent il y a des milliers d’années étaient nativement aussi intelligents que notre génération. Ils ne disposaient pas cependant de l’immense réserve de connaissances à laquelle nous pouvons puiser de nos jours. Ajouter aux connaissances déjà acquises n’est pas un processus d’évolution organique. C’est le progrès, l’emploi de facultés dont l’homme fut doté dès son origine.

      La revue Science World du 11 février 1961 déclarait à ce sujet :

      “Contrairement à une croyance populaire, l’homme a depuis longtemps cessé d’évoluer. L’espèce humaine actuelle, dont nous faisons partie, ne diffère pas essentiellement de l’être humain qui vécut il y a 100 000 ans.

      “Tout le passé de l’homme depuis ces temps lointains s’est déroulé pratiquement sans modifier notre espèce. L’énorme différence qui existe néanmoins entre le tailleur de silex de l’Antiquité et son héritier moderne est due entièrement à la civilisation, — à la culture accumulée et transmise par la tradition sociale.

      “Si, par miracle, il était possible de ressusciter un enfant qui a vécu à cette époque reculée et de l’élever comme un de nos enfants, il deviendrait un homme exactement semblable à nous⁠190.”

      À ce propos, l’Encyclopédie américaine déclare : “La plus grande partie de ce qui est considéré généralement comme l’évolution de l’homme est une évolution sociale, mais non biologique. (...) Rien, pour ainsi dire, dans l’évolution sociale des hommes n’est dû à une évolution biologique⁠191.”

      Nul doute que les anciens possédaient des capacités intellectuelles très élevées, témoin cette dépêche, publiée dans le New York Times au sujet d’une découverte faite en Iraq :

      “Déjà vers l’an 2000 av. J.-C., les écoliers de Shadippur, petit chef-lieu de comté en Sumer, possédaient un ‘manuel’ contenant la solution du célèbre problème du triangle, soit dix-sept siècles avant Euclide. (...)

      “Les ‘manuels’ en tablettes d’argile dont disposaient les écoliers de Shadippur contenaient un résumé encyclopédique des connaissances scientifiques de l’époque. [Cette découverte] rendra nécessaire une révision complète de l’histoire du développement des sciences et, par conséquent, de celle du développement de l’esprit humain. (...)

      “Elle donne à penser que vers 2000 av. J.-C., les mathématiques avaient atteint un stade de développement que les archéologues et les historiens n’avaient même pas envisagé⁠192.”

      Ces constatations sont en parfait accord avec la Bible. Elles nous aident aussi à comprendre pourquoi il est possible de prendre un indigène d’un primitivisme que certains appelleraient “préhistorique” et, en l’espace d’une génération, de l’instruire et de l’intégrer à notre société compliquée. Au départ, il nous sera inférieur, non sous le rapport de ses capacités cérébrales, mais sous celui de l’accumulation des connaissances. Si toutefois il est instruit convenablement, il progressera comme n’importe quel autre humain. Il en a toujours été ainsi depuis la création de l’homme, il y a presque 6 000 ans.

      LA DÉGÉNÉRESCENCE

      À mesure que les hommes, doués de capacités intellectuelles élevées, se répandirent sur la terre, des cultures distinctes, plus avancées les unes que les autres, se développèrent, non par un processus d’évolution, mais pour des raisons géographiques et linguistiques (Genèse 11:8, 9). Si certaines de ces cultures dégénérèrent en des civilisations “paléolithiques”, comme c’est le cas de tribus qui existent encore aujourd’hui en Nouvelle-Guinée, en Afrique et parmi les indigènes d’Australie, cela prouve tout simplement que les progrès de l’homme n’ont rien d’automatique ; l’homme peut rétrograder. Cela est en harmonie avec la Bible, selon laquelle l’homme fut créé avec un corps et un esprit parfaits, mais en raison de sa rébellion contre Dieu, il n’a cessé de dégénérer. — Genèse 3:19 ; Romains 5:12.

      La science commence à reconnaître que les hommes “primitifs” des temps actuels ne sont pas à un stade peu avancé de l’évolution. Dans son rapport sur un congrès d’anthropologistes, l’annuaire Science Year pour 1966 déclarait :

      “La majorité des participants admettent que nombre de peuples du monde qualifiés aujourd’hui de ‘primitifs’ le sont beaucoup moins qu’on ne le pensait. Ils estiment plutôt que certaines tribus de chasseurs en Afrique, en Inde centrale, en Amérique du Sud et dans les îles du Pacifique occidental ne sont pas des vestiges de l’âge de pierre, comme on le croyait, mais qu’elles représentent des ‘débris’ de sociétés bien plus développées qui furent obligées, pour une raison ou une autre, de mener une vie beaucoup plus simple⁠193.”

      Il n’en va pas autrement des langues. La dégénérescence de l’homme à partir d’un état de perfection, devrait se refléter dans les langues qu’il parle. À ce propos, voici ce que déclarait, dans son numéro du 3 septembre 1955, la revue Science News Letter :

      “‘Il n’y a pas de langues primitives.’ Tel est l’avis du Dr Mason, spécialiste des langues américaines. Selon lui, l’idée qui veut que les ‘sauvages’ s’expriment par une série de grognements et qu’ils soient incapables d’exprimer nombre de concepts ‘civilisés’, est tout à fait erronée. (...)

      “D’après le Dr Mason, ‘quantité d’idiomes des peuples illettrés sont en fait bien plus complexes que les langues européennes modernes’. (...)

      “‘L’évolution des langues, dit le Dr Mason, est tout le contraire de l’évolution biologique. Les langues sont passées du complexe au simple⁠194.’”

      Nous retrouvons la même constatation dans le livre Les premiers âges de l’homme de l’évolutionniste Ashley Montagu. Nous y lisons :

      “Beaucoup de langues que nous qualifions de primitives (...) présentent en effet très fréquemment un caractère de complexité étonnant et sont même parfois plus aptes à exprimer certaines choses que des langues associées à des civilisations que nous considérons comme supérieures⁠195.”

      Ce sont là des faits, et ils nous obligent à en déduire que si les hommes dits “préhistoriques” étaient réellement des Homo sapiens, ils étaient alors simplement des rejetons de l’espèce humaine et des contemporains d’hommes semblables à nous. Ces rejetons en vinrent à se détacher ethniquement et géographiquement des grands courants humains. Bien loin de progresser, ils finirent par régresser et par disparaître. À ce sujet, l’Encyclopédie britannique (éd. de 1966) déclare :

      “Dans les premiers temps des découvertes paléoanthropologiques, l’H. neanderthalensis était généralement considéré comme le type ancestral d’où dérive l’H. sapiens. (...) Mais l’accumulation d’autres découvertes a fait clairement apparaître que ces caractères dits primitifs sont secondaires, — le résultat d’une évolution régressive à partir de types antérieurs qui ne semblent pas se distinguer spécifiquement de l’H. sapiens. (...) Ainsi, le type d’Homo spécifiquement néanderthalien aurait été précédé par un type plus généralisé. Chose étonnante, le cerveau de ce type spécifique était plutôt grand, car, en moyenne, sa capacité crânienne dépassait même celle des races humaines modernes⁠196.”

      Par ailleurs, il devient de plus en plus évident que l’homme ne parvient pas à éliminer les effets de la dégénérescence consécutive à la rébellion d’Adam. À ce sujet, le New York Times du 30 octobre 1966 déclare, dans un article intitulé “La médecine : Le mystère de notre vieillissement” :

      “Actuellement, les efforts déployés pour allonger la vie de l’homme semblent être voués à l’échec. (...) De nos jours, on admet généralement qu’aucun facteur ne détermine à lui seul le vieillissement. (...) La victoire sur le cancer, les maladies cardiaques, etc., n’augmentera pas d’une façon spectaculaire la longévité de l’homme. il faut encore remédier à bien d’autres faiblesses du corps humain⁠197.”

      Jean Rostand, lui-​même évolutionniste, a écrit de son côté : “En tout état de cause, et si nous ne tenons compte que des faits de variation héréditaire relevés dans l’espèce humaine, il semble que celle-ci ait à redouter une décadence plus qu’à escompter un progrès⁠198.”

      Tous les faits acquis à la science confirment la Bible, qui parle de la dégénérescence de l’homme. La Bible déclare en effet que l’homme fut créé parfait, mais qu’à cause de sa rébellion contre son Créateur, il a commencé à dégénérer. Son péché marqua le début d’une période de 6 000 années de déclin moral et physique. La gravité de cette dégradation peut se mesurer aujourd’hui à l’état dépravé de la société actuelle. Et la situation ne s’améliore pas, tant s’en faut.

      [Illustration, page 104]

      Les mouvements d’énormes masses d’eau et de l’écorce terrestre ensevelirent de nombreuses formes de vie, dont certaines ont été conservées pendant des milliers d’années dans des amas de boue glacée.

      [Illustration, page 106]

      Ce mammouth a été retrouvé en Sibérie, en position assise. Il fut surpris il y a des milliers d’années, et congelé dans un amas de boue glacée. Il y avait encore de la verdure dans sa bouche et dans son estomac. Sa chair, une fois décongelée, était encore comestible.

      [Illustration, page 109]

      Tablette cunéiforme dans son enveloppe (brisée). Aucune inscription ne remonte plus loin que l’âge attribué à l’homme par la Bible.

      [Illustrations, page 113]

      Toutes les races descendent du premier couple humain. Certaines d’entre elles se sont développées et ont accumulé des connaissances, d’autres ont d’abord progressé puis rétrogradé. D’autres encore finirent par s’éteindre.

  • Témoignages vivants attestant l’existence d’un Créateur
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 10

      Témoignages vivants attestant l’existence d’un Créateur

      TOUT imparfait qu’il est, l’homme, par la structure complexe de son corps, constitue un témoignage vivant attestant l’existence d’un Être supérieur qui l’a créé. Cette constatation incita jadis le psalmiste David à déclarer concernant son Créateur : “Je te rends grâces d’avoir fait de moi une créature si merveilleuse ; tes œuvres sont admirables, et mon âme se plaît à le reconnaître.” — Psaume 139:14.

      Or, les raisons de nous étonner des fonctions remarquables de notre corps ne sont pas moindres de nos jours qu’à l’époque de David. Au contraire, malgré l’imperfection de l’organisme humain, notre admiration et notre émerveillement deviennent d’autant plus grands que nous parvenons à mieux connaître notre corps. En 1966, le Dr W. W. Akers, technicien de l’Université Rice, qui collaborait avec des chirurgiens à la construction d’un cœur artificiel, s’exprima en ces termes : “Notre corps est une perfection, le nec plus ultra de la technique. Quelle que soit la machine que l’on inventera, — aussi complexe soit-​elle, — on trouvera mieux dans notre organisme⁠199.” La formation d’un enfant dans le sein de sa mère est un processus particulièrement impressionnant.

      Vous avez commencé à exister sous la forme d’un œuf fécondé, une cellule unique plus petite que le point qui termine cette phrase. À partir de ce début simple et minuscule, votre corps s’est développé jusqu’à devenir un organisme extrêmement complexe doté d’un cerveau qui pense, de deux yeux qui voient, d’oreilles qui entendent et de bien d’autres organes spécialisés. Ce mécanisme très compliqué atteste qu’il y a un Créateur ou Organisateur intelligent. Le livre Les neuf premiers mois (angl.) décrit en ces termes le début de ce processus extraordinaire :

      “Lorsque le noyau du spermatozoïde atteint le noyau de l’ovule, les deux noyaux s’accolent l’un à l’autre pendant que leurs contenus respectifs s’unissent. Au cours de la demi-heure qui suit, d’innombrables caractères du nouvel individu sont déterminés à l’intérieur de cet œuf minuscule⁠200.”

      Lors du fusionnement de ces deux cellules, en l’espace de quelques minutes les plans d’un nouvel individu sont arrêtés au sein du facteur génétique appelé l’ADN.

      Les transformistes ne peuvent avancer aucune explication convaincante des merveilleux processus qui, suivant un plan manifestement préétabli, permettent au corps humain et à tout autre organisme de se reproduire et de former des organes fort complexes. L’évolutionniste sir James Gray le reconnaît, dans l’ouvrage La science d’aujourd’hui (angl.). Il y parle d’un “plan prédéterminé” et d’un “principe directeur”, déclarant entre autres :

      “Tout ce processus ressemble bien plutôt au développement d’une structure organisée à partir d’un système relativement plus simple. Les molécules de protéine et de matière grasse dans le jaune d’œuf paraissent y avoir été disposées de façon à former un système ordonné et très complexe, un peu comme une maison est construite de briques, de bois et de verre, suivant un plan prédéterminé. (...) Autrement dit, la machine semble fonctionner dans un but bien défini, si bien qu’on a pu parler à ce sujet d’un ‘organisateur’. (...) Quelque principe directeur semble y être à l’œuvre⁠201.”

      L’embryon de tout organisme vivant se développe suivant un plan, mais à la différence de la Bible, la théorie de l’évolution est incapable d’expliquer ce déterminisme et cette organisation intelligente. L’évolutionniste C. H. Waddington admet qu’autre chose que des processus chimiques entre en ligne de compte. Dans son ouvrage La Nature de la vie (angl., 1962), il reconnaît que les cellules sont disposées “en organes ayant une morphologie et une structure bien définies”. Puis il ajoute :

      “J’ai le regret de dire que les biologistes sont obligés d’admettre qu’ils n’ont pour ainsi dire aucune idée de la façon dont cela se passe. — Nul doute qu’il s’agit d’autre chose que de simples processus chimiques. (...)

      “Manifestement il ne suffit pas de dire que les processus que nous étudions nous obligent à penser en fonction de théories impliquant une organisation. Le tout est de savoir d’où vient cette organisation⁠202.”

      Une finalité magistrale est apparente également dans l’habitacle prévu pour l’enfant dans le ventre de sa mère. La revue américaine Life, du 30 avril 1965, expliquait en ces termes comment les éléments de ce logement remarquable se développent conformément aux informations codées renfermées dans la cellule fécondée :

      “L’œuf fécondé contient au sein de son noyau minuscule non seulement toutes les instructions génétiques en vue de la formation du corps humain, mais encore un manuel complet expliquant comment construire tout l’équipement de protection, — amnios, cordon ombilical, placenta, etc., — qui rend possible le séjour de l’embryon dans l’utérus⁠203.”

      L’embryon a besoin d’un tel logement protecteur dans le ventre maternel, car dès l’instant où l’œuf est fécondé, celui-ci devient un corps étranger. Or, le système de défense d’un organisme normal tend à rejeter tout corps étranger. Mais l’ovule fertilisé est équipé pour se protéger contre ce système de défense. C’est à juste titre que David attribua au Créateur cette protection, en disant : “Tu m’as tenu couvert dans le ventre de ma mère.” (Psaume 139:13, Traduction du monde nouveau et LXX, cf. Pirot et Clamer n. m.). Ce passage de la Bible est en accord avec les faits.

      Ainsi, pour mettre l’embryon à couvert, l’une des premières instructions émises par l’ADN concerne la fabrication des cellules du trophoblaste. Ces cellules ont pour fonction, en premier lieu, de former pour l’embryon un petit nid dans l’utérus. L’article de Life poursuivait en ces mots :

      “La paroi de l’utérus est épaisse et spongieuse. Les cellules du trophoblaste l’attaquent et y ouvrent une brèche, détruisant les cellules utérines et puisant de la nourriture dans le sang maternel, pour la transmette aux premières cellules embryonnaires. Ensuite elles se servent du tissu cicatriciel de la lésion qu’elles ont provoquée, pour former un caillot temporaire destiné à protéger le minuscule parasite.

      “L’utérus doit se protéger contre d’autres incursions des cellules agressives du trophoblaste. La manière précise dont il procède demeure un mystère, car aucune autre partie du corps n’est capable d’agir de la sorte. (...)

      “Dès que l’embryon est solidement implanté, il commence à sécréter une hormone qui contribue à maintenir en place la muqueuse utérine pendant toute la durée de la grossesse. Sans l’action de cette hormone, la menstruation se produirait et l’embryon ne survivrait pas⁠204.”

      Qui a pu prévoir la nécessité de tels dispositifs, sinon un Créateur intelligent ? Ce ne furent sûrement pas les cellules elles-​mêmes, agissant au gré du hasard. D’autre part, une fois que l’embryon est mis à couvert dans l’utérus maternel, comment peut-​il se nourrir, respirer, éliminer ses déchets et accomplir d’autres fonctions vitales ? Il fait tout cela grâce à un organe extraordinaire : le placenta.

      “Au cours des jours, des semaines et des mois, l’embryon se niche solidement dans la paroi utérine, et les cellules du trophoblaste se transforment en placenta. Organe dynamique, ce dernier se modifie constamment pour s’adapter aux besoins sans cesse changeants de l’embryon. Entre autres, il est capable d’accomplir des tâches réservées normalement aux poumons, au foie, aux reins, aux intestins et aux glandes endocrines. (...)

      “Agissant en guise de poumon, le placenta puise de l’oxygène dans le sang maternel et l’introduit dans le sang de l’embryon. Il puise encore dans le sang de la mère toutes sortes d’éléments nutritifs, et souvent il les prédigère et les dissout avant de les transmettre à l’embryon. Le placenta est à ce point compétent qu’une heure ou deux après que la mère a absorbé de la nourriture, l’embryon en reçoit sa part. (...) Le placenta sécrète également, à l’intention de la mère, des hormones vitales qui compensent certains des éléments qu’il lui enlève⁠205.”

      C’est seulement quand il a achevé de nombreuses tâches miraculeuses que le placenta meurt. Il est expulsé de l’utérus après la naissance de l’enfant. Tout le processus de la gestation a été résumé en ces termes : “Au cours des 266 jours qui s’écoulent depuis la conception jusqu’à l’accouchement, une cellule unique, l’œuf fécondé, se transforme en une organisation invraisemblablement complexe, composée de quelque 200 millions de cellules, le poids initial ayant augmenté de plusieurs millions de fois⁠206.”

      L’évolution est incapable d’expliquer ce processus qui est d’un déterminisme étonnant. La Bible, en revanche, reconnaît qu’il est l’œuvre d’une intelligence supérieure, d’un organisateur émérite, à savoir Dieu le Créateur. Elle tient compte du fait que là où il y a un plan, il y a un planificateur, et que plus un mécanisme est complexe, plus il faut que l’inventeur soit intelligent. Notez avec quelle exactitude David, écrivant sous inspiration, montre que ce processus fut conçu par Dieu, à qui il dit : “Tes yeux ont vu ma substance informe [hébr. mon embryon, cf. Jérusalem n. m.], et dans ton livre mes membres étaient tous écrits.” (Psaume 139:16, Darby). Dès l’origine, tous les membres de notre corps étaient “écrits” ou codés par Dieu dans l’ADN.

      L’homme n’est cependant qu’une des œuvres de Dieu. De nombreuses autres créatures témoignent de l’existence d’un Créateur intelligent.

      LES ANIMAUX TÉMOIGNENT DE L’EXISTENCE D’UN CRÉATEUR

      Le contraste entre les inventions humaines et les facultés remarquables des animaux et des insectes a fait dire au Dr W. S. McCulloch, spécialiste de la cybernétique : “De fait, les calculateurs électroniques sont des bêtes gauches et stupides (...). Leur cervelle ne vaut pas celle d’une fourmi arriérée⁠207.” De son côté, la revue Natural History, de novembre 1961, fit cette comparaison : “Le système nerveux d’une simple étoile de mer, avec son réseau de ganglions et de fibres, est plus complexe que le central téléphonique de Londres⁠208.”

      Tous ces systèmes hautement organisés témoignent de l’existence d’un Organisateur suprême. Il en est de même de la faculté naturelle que possèdent les animaux d’appliquer des lois physiques, d’autant plus que les hommes sont souvent incapables d’imiter leurs performances. À ce propos, nous lisons sur la page de garde du livre La bionique, science des machines “vivantes” (angl.) :

      “Les ingénieurs s’inspirent de plus en plus des fonctions des animaux vivants. Cette science passionnante qui consiste à ‘singer’ les bêtes s’appelle la bionique, terme à ce point récent qu’il ne se trouve pas encore dans beaucoup de dictionnaires. (...)

      “Considérez les ailes d’avion profilées d’après les ailes des oiseaux, les indicateurs de vitesse conçus à la suite d’études du vol des coléoptères, les ordinateurs, fruit des recherches sur la cellule nerveuse, les stimulateurs cardiaques implantés dans le corps grâce à l’application de l’électricité animale, enfin les tubes de télévision qui imitent l’œil du crabe ; nous constatons que l’homme applique de plus en plus les principes de la nature à ses propres besoins⁠209.”

      Entre autres, l’homme cherche à comprendre comment la baleine et le dauphin peuvent se déplacer dans l’eau à une vitesse bien plus grande que celle qu’on avait cru possible. L’ouvrage précité déclare à ce sujet :

      “Pour nager à de pareilles vitesses, le dauphin et la baleine devaient soit être d’une puissance anormale ou bien avoir réalisé ce que les techniciens de l’aérodynamique et de l’hydrodynamique appellent l’‘écoulement laminaire’. Autrement dit, l’eau dans laquelle l’animal se déplace doit suivre ses contours de si près qu’aucune turbulence n’est possible. (...)

      “Depuis des décennies, les techniciens de l’aérodynamique ont essayé de réaliser l’écoulement laminaire. Malgré les appareils complexes dont ils dotent les ailes des avions, leur succès n’a été que partiel⁠210.”

      Croyez-​vous que ces animaux ont acquis cette faculté par hasard, par une évolution aveugle ? N’est-​il pas évident que leur corps a été conçu par un Créateur intelligent, qui comprend parfaitement les lois physiques ? Les hommes qui tirent des leçons de ces choses ne devraient-​ils pas reconnaître l’existence du Maître qui les enseigne ?

      L’un des témoignages les plus probants attestant le génie créateur de Dieu est l’étonnant instinct de navigation dont celui-ci a doté de nombreuses variétés d’animaux. À propos de cet instinct, que possèdent certains oiseaux, Le grand livre des animaux (1965) déclare :

      “Mais le comportement des oiseaux propose à l’esprit humain un mystère indéchiffrable : comment les migrateurs tracent-​ils leur chemin quand ils survolent, pendant des milliers de kilomètres, des océans qui ne leur offrent pas le moindre point de repère ? Pendant la majeure partie de l’année, on peut voir au-dessus du Pacifique, du Japon à la Californie et, vers le nord, jusqu’aux Aléoutiennes, des vols de millions de puffins qui, en dépit des distances, parviennent chaque année, le même jour, à leur territoire d’origine, au large de la côte australienne.

      “Quel est leur secret ? (...)

      “Les jeunes sarcelles n’avaient pas besoin de leurs aînées ; elles obéissaient à un système d’orientation ancestral et inné⁠211.”

      Les savants reconnaissent que les bêtes sont incapables d’apprendre à résoudre les problèmes complexes de la navigation, puisqu’elles ne sont pas douées de la faculté de raisonner que possède l’homme. Pourtant, certains animaux savent se servir des étoiles pour s’orienter. Cette faculté fait partie de leur patrimoine génétique. Faisant état d’expériences effectuées à ce sujet, le livre Les sens mystérieux des animaux (angl., 1965) relate ce qui suit :

      “Ces expériences ont établi que la fauvette à tête noire reconnaît instinctivement certaines constellations, qu’elle ‘sait’ qu’elle traverse le ciel pendant la nuit et qu’elle ‘connaît’ les changements saisonniers des constellations. (...)

      “Ces petits astronomes ailés savent encore s’orienter même si une ou deux étoiles seulement sont visibles à travers les nuages. Lorsque le ciel est complètement bouché (...) ils interrompent tout simplement leur migration. (...)

      “Comment la fauvette à tête noire acquiert-​elle cette faculté extraordinaire ? (...) Elle a hérité ses connaissances en astronomie et en géographie céleste. La science ne peut fournir aucune explication de la manière dont les connaissances instinctives d’un sujet aussi complexe que celui des constellations ont pu être consignées dans le plasma germinatif d’un animal⁠212.”

      Il est absolument inconcevable que les connaissances mathématiques extrêmement complexes qu’exige la navigation aient été acquises grâce à un processus évolutif dû au hasard ! La théorie évolutionniste est en désaccord avec ces faits.

      Le transformisme ne parvient pas à expliquer d’où viennent les connaissances instinctives des animaux. La Bible, en revanche, en fournit l’explication. Elle montre, en effet, que la sagesse qui se voit dans tous les organismes vivants atteste que ces derniers sont l’œuvre d’un Créateur intelligent, c’est-à-dire de Dieu.

      LA BIBLE EST EN ACCORD AVEC LES FAITS

      Ainsi, lorsque nous comparons les données certaines de la science avec l’évolutionnisme, nous nous apercevons qu’à tous égards cette théorie contredit les faits. Si, au contraire, nous confrontons ce que la Bible enseigne relativement à la création avec les vérités scientifiques, nous constatons qu’en tous points ce livre est en accord avec les faits.

      Tout ce qui précède a démontré que, d’après les faits, les animaux et les plantes ne se reproduisent qu’à l’intérieur de leur espèce. Aucun cas n’a jamais été observé où une espèce s’est transformée en une autre. Les documents fossiles le prouvent. L’étude de l’étonnant ADN a révélé que chaque organisme vivant se reproduit suivant un “plan de montage” qui lui est particulier. D’autre part, le fait que les croisements entre les grandes espèces sont stériles vérifie la loi de la constance des espèces. Or, le récit biblique de la création consigné dans le premier chapitre de la Genèse est en accord avec ces faits, puisqu’il déclare que toutes les formes vivantes furent créées “selon leur espèce”.

      À la différence de l’évolutionnisme, la Bible explique l’origine de la vie. Les recherches biologiques ont prouvé que tout vivant provient d’un autre vivant, confirmant le principe de la biogenèse. Le récit génésiaque de la Bible identifie Dieu à la source de toute vie, conformément au fait de la biogenèse. S’adressant à Dieu, le Psaume 36:10 36:9, NW déclare : “Car auprès de toi est la source de la vie.”

      Les faits attestent que l’homme, doté de grandes capacités intellectuelles, est apparu subitement sur la terre, si bien qu’on a pu parler d’une “explosion” d’hommes et de civilisations. Les langues anciennes furent également extrêmement complexes. Les deux premiers chapitres de la Genèse Ge 1, 2 tiennent compte de ces faits, puisqu’ils montrent que l’homme fut créé doué d’une grande intelligence et du langage articulé.

      Les faits attestent encore que dans un passé relativement récent, une catastrophe sans précédent frappa la terre, exterminant des millions d’animaux, dont bon nombre furent ensevelis dans des amas de boue glacée. Même les conditions climatiques furent bouleversées. Toutes ces choses s’expliquent si l’on accepte le récit biblique d’un déluge universel qui anéantit d’innombrables animaux vivant “sur la terre sèche”. — Genèse 7:22.

      Enfin, les faits révèlent que la terre est plus vieille que ne le prétendent certaines religions, qui affirment à tort qu’elle fut créée en six jours de vingt-quatre heures. L’imprécision temporelle de Genèse 1:1 nous permet d’admettre qu’après la création de la terre une période de temps très longue précéda les six jours génésiaques, dont chacun eut une durée infiniment plus longue que vingt-quatre heures. Quant aux presque 6 000 années que la Bible attribue à l’existence de l’homme, ce temps est confirmé par les documents écrits laissés par nos ancêtres.

      Si donc nous faisons abstraction de toute spéculation et nous bornons à confronter les faits reconnus avec la Bible, nous constatons que l’explication biblique de l’origine de la vie est véridique. Par ailleurs, en identifiant la cause du monde vivant à un Créateur intelligent, la Bible est en accord avec les faits observés qui prouvent que plus un mécanisme est complexe, plus il faut que l’inventeur soit intelligent. — Romains 1:20.

      La personne honnête qui recherche la vérité reconnaîtra qu’il existe des preuves irréfutables que l’homme est le produit, non d’une évolution, mais d’une création par Dieu.

      [Schéma, page 118]

      (Voir la publication)

      Cavité utérine

      Amnios

      Cavité amniotique

      Placenta

      Trompe utérine

      Cordon ombilical

      Embryon (8 semaines)

      Paroi musculaire de l’utérus

      [Illustration, page 122]

      La migration annuelle du sterne de l’Arctique lui fait parcourir quelque 35 000 kilomètres !

      [Illustrations, page 123]

      L’homme a besoin de nombreux instruments de navigation pour faire ce que les oiseaux font par instinct. Le radar, le sextant, la carte marine et la boussole témoignent de la sagesse de ceux qui les ont inventés. L’étonnant système de navigation implanté dans les oiseaux témoigne de la sagesse supérieure de leur Créateur.

  • Pourquoi tant d’hommes croient-ils à l’évolution ?
    L’homme est-il le produit de l’évolution ou de la création?
    • Chapitre 11

      Pourquoi tant d’hommes croient-​ils à l’évolution ?

      SI, à la différence de l’évolutionnisme, la Bible est en accord avec les faits acquis à la science, comment se fait-​il que tant de personnes croient à l’évolution ? Différentes raisons expliquent pourquoi cette théorie obtient une adhésion aussi générale dans le monde.

      Premièrement, la plupart des gens ont appris l’évolution à l’école. Ils ont subi l’influence de cette théorie en étudiant l’histoire, la science, la philosophie et même la religion. La plupart des manuels scolaires sont rédigés par des évolutionnistes, et une bonne partie du corps enseignant croit à l’évolution. À ce sujet, Jean Rostand a avoué ce qui suit :

      “Nous sommes imprégnés, saturés de l’idée transformiste (...). Nous avons appris tout cela sur les bancs de l’école. Nous avons répété, machinalement, que la vie évolue, que les êtres se transforment les uns dans les autres⁠213.”

      Cet endoctrinement, génération après génération, finit inévitablement par influencer l’esprit des hommes, d’autant qu’on ne présente que rarement aux étudiants le point de vue opposé. L’évolutionniste C. P. Martin, professeur à l’Université McGill, a écrit ce qui suit à propos des nombreux étudiants qu’il a observés :

      “Ce n’est pas qu’ils connaissent les difficultés (...) et qu’ils les estiment de peu de poids ou d’importance ; c’est qu’ils n’en ont jamais entendu parler, et ils sont sidérés à l’idée même qu’on puisse critiquer cette théorie⁠214.”

      Une raison étroitement apparentée à celle-là explique également pourquoi le transformisme est si généralement accepté : il s’agit du grand nombre d’hommes influents qui le défendent. Lorsque des savants, des professeurs et des ecclésiastiques bien en vue affirment que l’évolution est un fait, et laissent entendre que seuls les ignorants refusent d’y croire, combien de profanes oseront-​ils les contredire ? Ceci est particulièrement vrai pour quelqu’un qui envisage ou suit une carrière scientifique. À propos de cette influence exercée sur les étudiants, un professeur de biologie a écrit ce qui suit dans son livre Évolution, création et science (angl.) :

      “Ce qui les amenait à admettre la théorie, c’était tout simplement l’attitude des hommes de science, qui faisaient jouer tout le poids de leur autorité et se servaient de méthodes d’intimidation qui n’étaient pas toujours très raffinées. Presque invariablement, s’il voulait garder sa réputation en face d’un homme de science plus expérimenté, le jeune candidat se voyait obligé d’admettre la théorie de l’évolution⁠215.”

      Le fait que tant d’“autorités” aient écrit des livres soutenant le transformisme amène le profane à penser qu’elles possèdent des preuves de ce qu’elles avancent. Mais notez ce que déclarent les auteurs du livre intitulé La science moderne et la foi chrétienne (angl.) :

      “Un coup d’œil sur l’un des gros ouvrages traitant de l’évolution donne l’impression que la théorie est bien démontrée, mais il suffit de le lire pour y trouver des données fournies par des expériences génétiques, la cytologie, des fossiles trouvés aux quatre coins du monde, des comparaisons de squelettes, etc., données qui font apercevoir de légères modifications dans quelques espèces et révèlent la grande stabilité des autres. Le résultat est que le lecteur, avant d’arriver au bout du livre, se voit présenter quantité d’à-côtés intéressants qui lui font perdre de vue la définition courante de l’évolution. Il sera toutefois porté à croire qu’un homme capable de citer tant de données expérimentales doit avoir prouvé sa thèse principale, oubliant que ces données n’appuient pas toutes la thèse soutenue par l’auteur⁠216.”

      La faillite des religions traditionnelles, aussi bien en ce qui concerne la pratique que la doctrine, est l’une des autres raisons pour lesquelles tant d’hommes acceptent facilement l’évolutionnisme. Les abus, l’intolérance, la cruauté dont les diverses religions ont fait preuve à travers les siècles, ont éloigné de Dieu et de la Bible nombre de personnes réfléchies. Quand elles voient que des dictateurs reçoivent le soutien du clergé, comme ce fut le cas d’Hitler et de Mussolini, elles se détournent de Dieu et de la Bible.

      Les doctrines contradictoires des fausses religions ne font qu’aggraver cette désaffection. Des conceptions païennes enseignées au nom de Dieu, telles que la doctrine des tourments éternels, selon laquelle Dieu fera littéralement brûler des hommes pour l’éternité dans le feu de l’enfer, répugnent à nombre d’esprits réfléchis et les incitent à délaisser toutes les religions. Le vide ainsi créé est souvent comblé plus tard par l’évolutionnisme, l’agnosticisme et l’athéisme.

      À cause des enseignements de la fausse religion, certaines personnes en sont venues à croire que la Bible, la Parole de Dieu, enseigne des choses qui sont contraires aux vérités scientifiques. Par exemple, il y a des religions qui prétendent à tort que, d’après la Bible, la terre a été créée en six jours de vingt-quatre heures. Or, les faits scientifiques montrent que la terre est bien plus ancienne que cette explication ne le laisserait entendre. En conséquence, bien des gens sont enclins à discréditer la Bible, parce qu’on leur a présenté cette dernière sous un faux jour. Ils acceptent alors la théorie de l’évolution, sans se rendre compte que la Bible n’enseigne nullement que la terre a été formée en six jours de vingt-quatre heures.

      D’autre part, dans le livre Le déluge biblique et la période glaciaire (angl.) nous découvrons un motif qui pousse certains évolutionnistes à croire à l’évolution, motif que peu d’entre eux avoueraient. Voici ce que dit cet ouvrage : “Si l’homme a été créé, cela sous-entend qu’il a été créé dans un dessein et, par suite, qu’il a des responsabilités vis-à-vis de son Créateur⁠217.” Ainsi, le désir de se dégager de telles responsabilités incite nombre d’hommes à se dire évolutionnistes et athées. Cela ressort aussi d’un article intitulé “Confession d’un athée déclaré : Aldous Huxley”, publié dans la revue Report de juin 1966. Huxley y déclare entre autres :

      “J’avais des motifs pour ne pas désirer que le monde ait un sens ; je postulais donc qu’il n’en a pas, et sans difficulté appuyais cette hypothèse sur des raisons suffisantes pour moi. (...) Pour moi-​même, comme sans doute pour beaucoup de mes contemporains, la philosophie de l’absurde était essentiellement un instrument de libération. La libération que nous recherchions était à la fois l’affranchissement d’un système politique et économique, et la libération d’un certain système de moralité. Nous nous opposions à la moralité parce qu’elle gênait notre liberté sexuelle⁠218.”

      L’accroissement de l’iniquité est sans aucun doute une autre raison importante pour laquelle nombre de gens ont accepté la théorie de l’évolution. Le mal règne depuis de nombreux siècles. La criminalité se répand à une vitesse effrayante. L’humanité doit supporter les fléaux de la guerre, de la maladie et de la mort. Beaucoup de personnes n’arrivent pas à comprendre pourquoi Dieu a permis que la famille humaine souffre de la sorte. À qui ou à quoi incombe la responsabilité de ces malheurs ? Comment un Dieu de bonté a-​t-​il pu laisser subsister le mal ? Pourquoi n’est-​il pas intervenu ? Ne sachant pas répondre à ces questions, quantité de gens sont arrivés à la conclusion que Dieu n’existe pas, ou bien, s’il existe, qu’il se désintéresse des affaires de la terre. D’aucuns pensent qu’il est mort. Cela les amène à accepter la théorie de l’évolution, puisqu’elle paraît éluder la nécessité d’admettre l’existence de Dieu.

      Quoi qu’il en soit, il est évident que les questions soulevées relatives à la permission du mal demandent une réponse.

Publications françaises (1950-2025)
Se déconnecter
Se connecter
  • Français
  • Partager
  • Préférences
  • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
  • Conditions d’utilisation
  • Règles de confidentialité
  • Paramètres de confidentialité
  • JW.ORG
  • Se connecter
Partager