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  • Babylone se lève
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 2

      Babylone se lève

      1. Dès le début, comment la Bible décrit-​elle Babylone ?

      “ET LES prémices de son royaume finirent par être Babel.” C’est par ces paroles, qui se trouvent au dixième verset du chapitre 10 du premier livre de la Bible, que le saint Livre mentionne pour la première fois Babylone, et parle pour la première fois d’un royaume (Genèse 10:10, NW). Babylone et Babel sont identiques, car lorsque, il y a plus de deux mille ans, certains Juifs d’expression grecque résidant à Alexandrie, en Égypte, firent la première traduction écrite de leurs saintes Écritures hébraïques dans une langue étrangère (le grec), ils rendirent le nom hébreu Babel par Babylone (ΒΑΒΥΛΩΝ). Le traducteur qui produisit la Vulgate latine employa, lui aussi, le mot Babylone. Le passage cité plus haut est rendu comme suit dans la traduction catholique moderne publiée sous la direction du cardinal Liénart : “Sa domination s’étendit au début sur Babylone.” La traduction protestante dite Version synodale rend ainsi cette phrase : “Il établit d’abord son empire à Babylone.” Babylone fut donc le siège du premier royaume établi sur la terre après le déluge, et la capitale du premier empire fondé par l’homme. Mais fut-​il fondé dans l’intérêt de toute l’humanité ? Le grand Créateur de l’homme répond à cette question dans son Livre, la Bible.

      2. Quelles questions se posent concernant l’antique Babylone, et d’après la Bible, qui fonda cette ville ?

      2 À qui appartenait le royaume dont le siège du gouvernement se trouvait à Babel ou Babylone ? Qui fonda cette ville ? Comment ou pourquoi fut-​elle fondée, et d’où vient son nom ? La réponse exacte à ces questions n’est donnée dans aucun ancien livre d’histoire écrit par les hommes ; elle est fournie par la Bible. Ce Livre nous présente Babylone ; bien plus, il annonce la chute certaine de cette ville et la fin de son influence dans le monde. Le premier roi de l’antique Babylone fut un arrière-petit-fils de Noé, le constructeur de l’immense arche qui l’abrita, lui et sept autres âmes humaines, lors du déluge qui ravagea la terre tout entière, il y a quatre mille trois cents ans. Cet arrière-petit-fils de Noé s’appelait Nimrod.

      3, 4. Quelle description de Nimrod la Bible de Crampon nous donne-​t-​elle, et quelles questions ont été soulevées à ce propos ?

      3 À propos de cet homme célèbre de l’Antiquité, la Bible de Crampon (édition de 1905) nous relate les faits suivants : “Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japheth. Il leur naquit des fils après le déluge. (...) Fils de Cham : Chus, Mesraïm, Phuth et Chanaan. (...) Chus engendra Nemrod : celui-ci fut le premier un homme puissant sur la terre. Ce fut un vaillant chasseur devant Jéhovah ; c’est pourquoi l’on dit : ‘Comme Nemrod, vaillant chasseur devant Jéhovah.’ Le commencement de son empire fut Babel, Arach, Achad et Chalanné au pays de Sennaar. De ce pays il alla en Assur, et bâtit Ninive, Rechoboth-Ir, Chalé, et Résen entre Ninive et Chalé ; c’est la grande ville.” — Genèse 10:1-12, AC.

      4 Aujourd’hui encore, ceux qui connaissent l’histoire biblique donnent aux grands chasseurs le surnom de Nemrod ou plus exactement de Nimrod. Le sens profond du dicton “Comme Nemrod, vaillant chasseur devant Jéhovah”, a donné matière à discussion. Dans quel sens Nimrod fut-​il chasseur, et était-​il reconnu et approuvé par Jéhovah ou agissait-​il en bravant ce dernier ? Et que signifient les mots “devant Jéhovah” ?

      5. Comment une traduction catholique présente-​t-​elle Nimrod sous un jour favorable ?

      5 Dans sa traduction de l’Ancien Testament en anglais, le prélat catholique Monseigneur Ronald A. Knox prête à ces termes une idée de faveur, les rendant comme suit : “Chus fut aussi père de Nemrod, qui fut le premier grand guerrier ; hardi aussi à la chasse, par la grâce de Dieua, d’où le proverbe : Par la grâce de Dieu, chasseur hardi comme Nemrod. Le commencement de son empire fut Babylone”, etc.

      6. Quelles sont les différentes interprétations de Genèse 10:9 citées par l’Encyclopédie britannique ?

      6 À propos de cette divergence d’interprétations, l’Encyclopédie britannique, onzième édition, tome XIX, page 703, déclare sous Nimrod : “Diverses explications ont été avancées de l’expression ‘puissant chasseur devant Yahweh’ : ‘un chasseur divinement grand’ (Spurrell) ; ‘un chasseur au mépris de Yahweh’ (Holzinger) ; ‘un chasseur avec l’aide de Yahweh’ ou ‘d’une divinité dont le nom a été remplacé par Yahweh’ (Gunkel, Genesis, page 82).” Yahweh est une façon, parmi bien d’autres, de prononcer les consonnes du nom de Celui qui est désigné dans la Bible de Crampon (édition de 1905) sous le nom de Jéhovah.

      7, 8. D’après une encyclopédie juive et la traduction de Genèse 10:8-10 par Alexander Marlowe, quelle sorte d’homme était Nimrod ?

      7 L’Encyclopédie juive (angl.), édition de 1909, tome IX, page 309, révèle que dans les écrits rabbiniques, Nimrod “est l’archétype d’un peuple rebelle, puisqu’on a interprété son nom comme voulant dire ‘celui qui incita tous les hommes à se rebeller contre Dieu’”.

      8 Dans son ouvrage intitulé “Le livre des commencements” (The Book of Beginnings), Alexander Marlowe rend Genèse 10:8-10 comme suit : “Et Cush engendra Nimrod ; il commença à être un tyran puissant dans le pays. Il fut un asservisseur terrible, provocant devant la face de Jéhovah ; c’est pourquoi l’on dit : Comme Nimrod, le chasseur géant, présomptueux à la place de Jéhovah. Et les sièges primitifs de son empire furent Babylone, et Érec, et Acad et Kalneh au pays de Shinarb.”

      9, 10. En quels termes l’encyclopédie de M’Clintock et Strong explique-​t-​elle comment il faut comprendre, dans Genèse 10:9, la préposition hébraïque liphnei ?

      9 Dans l’expression “devant Jéhovah”, le mot devant traduit la préposition hébraïque liphné (לפני). Sur cette importante préposition, l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.), édition de 1894, tome VII, page 109, fournit l’explication que voici :

      10 Comme [le lexicographe] Gesenius l’admet, la préposition לפני exprime souvent une idée d’hostilité, — en face de, dans le dessein de s’opposer à (Nombres 16:2 ; I Chroniques 14:8 ; II Chroniques 14:10) ; et la Septante lui donne un tel sens dans le verset en question — ἐναντίον Κυρίου — “contre le Seigneur”. Les targums [juifs] et [l’historien] Josèphe donnent à la préposition ce sens hostile. Le contexte nous fait pencher pour cette acception. De sa relation étroite avec la construction de huit villes, il apparaît que cette chasse puissante n’était pas limitée à celle des animaux. (...) Les exploits du Nimrod chasseur ne faisaient qu’annoncer les réalisations du conquérant. Car dans les temps anciens, chasse et héroïsme étaient liés de façon particulière et comme par nature. (...) Les monuments assyriens offrent également la représentation de nombreux exploits de chasse, et ce terme est employé souvent pour désigner les campagnes militaires. (...) On peut donc en déduire que Nimrod fut le premier à fonder un royaume après le déluge et à réunir les fragments du système patriarcal sous sa propre autorité, en tant que chef et maître unique ; et tout ceci en bravant Jéhovah, car son action constituait une intrusion violente de la puissance chamitique dans un territoire sémitique.

      En effet, Nimrod était un descendant de Cham et non de Sem. — Genèse 10:6-8.

      11. Comment ce passage est-​il rendu dans la “Traduction du monde nouveau” ?

      11 En harmonie avec cette intelligence du sujet, la “Traduction du monde nouveau” (New World Translation of the Holy Scriptures), édition de 1961, traduit Genèse 10:8-10 comme suit : “Et Cusch devint père de Nimrod. Il fut le premier à devenir un puissant sur la terre. Il se montra puissant chasseur en opposition avec Jéhovah. C’est pourquoi il y a le dicton : ‘Comme Nimrod, puissant chasseur en opposition avec Jéhovah.’ Et les prémices de son royaume finirent par être Babel et Érech et Accad et Calnéh, au pays de Schinéar.”

      COMMENT IL ÉTAIT “EN OPPOSITION”

      12. Pourquoi est-​il important de savoir quelle sorte d’homme était le premier roi de Babylone ?

      12 Pour savoir avec certitude sur quel fondement repose la grande Babylone de nos jours, il importe que de prime abord nous consacrions du temps à l’étude de ce premier roi de Babylone (Babel), afin d’apprendre quelle sorte d’homme il était. Qu’est-​ce qui nous permet de conclure, d’après la sainte Bible, qu’en devenant “un puissant sur la terre” et en se montrant “puissant chasseur” dont le nom figurerait dans un dicton, Nimrod était “en opposition avec Jéhovah” ?

      13, 14. a) Pourquoi la Bible condamne-​t-​elle la chasse pratiquée pour le simple plaisir de tuer ? b) À propos de l’emploi de la chair des animaux comme nourriture, quelle restriction Dieu imposa-​t-​il à Noé après le déluge, et pourquoi l’imposa-​t-​il alors seulement ?

      13 La Bible ne condamne pas la chasse des animaux sauvages et des oiseaux pratiquée dans le dessein d’assurer la nourriture, le vêtement ou la protection. Mais elle condamne la tuerie gratuite faite par sport ou par plaisir. Pourquoi ? C’est parce que la vie que le Créateur accorde à ses créatures est impliquée dans cet acte. Ce fut après le grand déluge que, pour la première fois, le Créateur permit aux hommes de manger la chair des animaux, des oiseaux et des poissons. Or, pour en manger, il fallait tuer ces créatures. Au moment où le Créateur et Auteur de la vie autorisa l’homme à manger la chair des animaux, il lui imposa une certaine restriction, pour éviter qu’il ait à répondre de la vie de ces bêtes. Il le fit immédiatement après que Noé, ses trois fils et les quatre épouses furent sortis de l’arche qui les avait abrités du déluge, et qu’ils eurent présenté à Jéhovah un sacrifice d’animaux purs. D’après la chronologie actuelle, tout cela se produisit en l’an 2369 av. notre ère. En voici le récit, consigné dans Genèse 9:1-6 (NW) :

      14 “Ensuite Dieu bénit Noé et ses fils et leur dit : ‘Soyez féconds et devenez nombreux, et remplissez la terre. Et une crainte de vous et une terreur de vous demeureront sur toute créature vivante de la terre et sur toute créature volante des cieux, sur tout ce qui va se mouvant sur le sol et sur tous les poissons de la mer. Ils sont maintenant livrés en votre main. Tout animal mouvant qui est en vie pourra vous servir de nourriture. Comme pour la végétation verte, je vous donne réellement tout cela. Seulement, la chair avec son âme — son sang — vous ne devrez pas la manger. Et, outre cela, votre sang de vos âmes, je le redemanderai. Je le redemanderai de la main de toute créature vivante ; et je redemanderai l’âme de l’homme de la main de l’homme, de la main de chaque homme qui est son frère. Quiconque verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé, car à l’image de Dieu il a fait l’homme.’”

      L’ORDRE RELATIF AU SANG EST VIOLÉ

      15. Pourquoi quiconque verserait gratuitement du sang aurait-​il des comptes à rendre à Dieu ?

      15 Par ces paroles, Dieu le Créateur informa l’homme que le sang est nécessaire à la vie d’une créature, à telle enseigne que sa vie est représentée par son sang. C’est pourquoi quiconque verserait du sang ou tuerait sans motif valable aurait des comptes à rendre au grand Auteur de la vie, Dieu.

      16. Pourquoi ni Noé ni aucun de ses descendants n’avaient-​ils le droit de manger ou de boire du sang ?

      16 C’est Dieu qui donne la vie à ses créatures. Leur vie lui appartient, aussi ni Noé ni les membres de sa famille n’avaient le droit d’ôter la vie à une créature sans raison valable. Puisque le sang est indispensable à l’existence d’une créature et qu’aux yeux du Créateur le sang représente la vie, ni Noé ni aucun de ses descendants n’étaient autorisés à manger ou à boire le sang avec la chair. Celui qui mangerait du sang s’approprierait l’âme ou la vie de la créature, âme qui appartient à Dieu, l’Auteur de la vie. Voilà pourquoi Dieu déclara à Noé et à ses fils : “Seulement, la chair avec son âme — son sang — vous ne devrez pas la manger.” De même que Dieu considère la vie comme sacrée, parce qu’elle lui appartient et qu’il en a donné la jouissance à ses créatures, de même il tient le sang pour sacré.

      17. Que fallait-​il faire du sang d’un animal qu’on voulait manger ? Qui est tenu d’observer l’ordre divin sur le sang ?

      17 Puisque la loi de Dieu interdisait l’absorption du sang, que fallait-​il faire de celui-ci quand on tuait un animal pour le manger ? On devait vider l’animal de son sang et répandre ce dernier sur le sol. Dieu ne laissa aucune équivoque à ce sujet, car il ordonna à son prophète Moïse d’écrire cette loi à l’intention non seulement des Israélites, mais aussi pour les chasseurs de toutes les nations : “Tout homme d’entre les fils d’Israël ou d’entre les étrangers habitant au milieu de vous, qui, à la chasse, aura tué quelque gibier ou quelque oiseau qui se mange, en versera le sang qu’il recouvrira de poussière, car la vie de toute chair est dans son sang, c’est pourquoi je dis aux fils d’Israël : Vous ne consommerez le sang d’aucun être car la vie de toute chair, c’est son sang ; quiconque le consomme sera exterminé.” (Lévitique 17:13, 14, Li). Ce fut en l’an 1512 av. notre ère que le prophète Moïse consigna par écrit cet ordre divin relatif au sang, ce qui prouve que 857 années après le déluge, le commandement que Dieu avait donné à Noé et à ses fils concernant la sainteté du sang était toujours en vigueur. Or, nous descendons tous de Noé ; aussi sommes-​nous astreints à respecter cette loi.

      18. Qu’est-​ce qui indique que Nimrod ne respectait pas l’ordre divin concernant le sang ?

      18 Arrière-petit-fils de Noé, Nimrod était, lui aussi, tenu d’observer cet ordre divin sur l’emploi du sang. Le fit-​il ? Sa notoriété comme “puissant chasseur” prouve le contraire, savoir qu’il pratiqua la chasse comme un sport, pour le simple plaisir d’éprouver des sensations fortes. Il tua les animaux gratuitement, sans tenir compte du fait que Dieu leur avait donné le droit de vivre. Il ne chassa pas non plus pour protéger ses semblables contre les bêtes sauvages. Quant à savoir si Nimrod, au mépris de l’ordre divin concernant le sang, mangea la chair du gibier avec le sang, nous ne pouvons l’affirmer avec certitude, mais il y a lieu de le penser. Quoi qu’il en soit, la conduite de cet homme montre qu’il ne tint aucun compte du grand prix que Jéhovah attache au sang, d’autant plus qu’il y a des raisons de croire que Nimrod ne se borna pas à chasser les animaux sauvages et les oiseaux, mais qu’il tua également des créatures humaines.

      19. Quels ouvrages confirment l’idée que Nimrod “chassait” également les hommes ?

      19 Il ne s’agit pas là d’une hypothèse de notre invention. En effet, à propos de Nimrod, “puissant chasseur devant le Seigneur”, l’Encyclopédie catholique (angl.), tome X, page 741, déclare : “Cette dernière expression peut être comprise au sens propre — chasseur de bêtes sauvages, car nous savons que les princes babyloniens pratiquèrent la chasse ; ou bien dans le sens de guerrier, puisque le mot original gibbôr signifie ‘héros’.” En accord avec cette explication, l’Encyclopédie américaine, édition de 1929, tome XX, page 350, dit ceci : “Il est qualifié de ‘puissant chasseur devant le Seigneur’, expression un peu vague qui fait manifestement allusion non seulement à la chasse, mais encore aux combats et aux conquêtes.” Cela correspond à l’explication donnée dans l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.), citée ci-dessus (page 13, paragraphe 5). La Bible parle des agressions de Nimrod dans Genèse 10:11, 12 (Sy), où il est écrit : “De ce pays-​là [Schinéar], il alla en Assyrie, et il y bâtit Ninive, Rehoboth-Ir, Calach et Résen, entre Ninive et Calach ; c’est la grande ville.” En harmonie avec cette affirmation biblique, l’histoire profane nous apprend que Ninive, capitale de l’Assyrie, fut à l’origine une colonie babylonienne.

      20. Sur qui Nimrod s’établit-​il roi à Babylone ?

      20 Nimrod était le petit-fils de Cham, fils de Noé, et Cham n’engendra des enfants qu’après le déluge. Par conséquent, l’expédition entreprise par son petit-fils Nimrod en Assyrie, territoire appartenant à Assur, fils de Sem, a dû se produire cent ans ou plus après le déluge. À cette époque, la population de la terre s’était sans doute accrue considérablement, conformément à l’ordre que Dieu avait donné à Noé et à ses fils Sem, Cham et Japhet, en ces termes : “Soyez féconds et multipliez, répandez-​vous sur la terre et multipliez sur elle.” (Genèse 9:1, 7). On voit donc qu’il ne manquait pas d’humains sur lesquels Nimrod pouvait s’établir roi dans la ville de Babylone (Babel), au pays de Schinéar.

      21. Pourquoi est-​il très probable que l’expédition de Nimrod en Assyrie entraîna l’effusion de sang ?

      21 Ce fut après que Nimrod eut fondé son royaume dans cette ville qu’il organisa son expédition en Assyrie pour y bâtir Ninive et d’autres villes. Pour mener à bien cette entreprise, il dut très certainement envahir le territoire d’Assur, fils de Sem, car le nom d’Assyrie vient du mot Assur (Genèse 10:21, 22). Ne serait-​il pas naturel à un puissant chasseur de bêtes sauvages d’en venir à pourchasser des hommes, non dans le but de les capturer mais pour les tuer, versant ainsi leur sang ? Lorsque Nimrod pénétra en Assyrie, il commit une agression. Selon toute vraisemblance, cette action entraîna l’effusion de sang, la mise à mort des hommes dont Nimrod et son armée occupèrent le territoire. La capitale de l’agresseur devint responsable de cette effusion de sang. Le siège de son empire fut bâti avec le sang (Habacuc 2:12). Quel exemple cette ville donna à son pendant, Babylone la Grande ! — Révélation ou Apocalypse 17:5, 6.

      22. Pourquoi le sang humain est-​il encore plus sacré que celui des animaux ?

      22 Le commandement que Dieu avait donné à Noé, arrière-grand-père de Nimrod, mit en évidence la valeur sacrée du sang des animaux égorgés pour servir de nourriture et, à plus forte raison, du sang de l’homme fait à l’image de Dieu. Tout comme le sang des animaux et des oiseaux, le sang de l’homme représentait sa vie. Nul ne pouvait verser le sang d’un autre homme, c’est-à-dire le faire mourir, sans avoir des comptes à rendre à Dieu, l’Auteur de la vie. Voilà la loi que Dieu promulgua à l’intention de Noé et de tous ses descendants quand il leur interdit de manger du sang. Dieu déclara : “Outre cela, votre sang de vos âmes, je le redemanderai. Je le redemanderai de la main de toute créature vivante ; et je redemanderai l’âme de l’homme de la main de l’homme, de la main de chaque homme qui est son frère. Quiconque verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé, car à l’image de Dieu il a fait l’homme.” — Genèse 9:5, 6, NW.

      23. De quel crime Nimrod se rendit-​il coupable, et Dieu avait-​il déjà condamné ce crime ?

      23 Si Dieu allait redemander la vie d’un homme à tout animal, à “toute créature vivante” qui aurait tué cet homme, alors il redemanderait la vie à tout homme dont la main aurait tué son frère ou versé son sang, la vie de son âme. Pourquoi ? Parce qu’il s’agirait d’un meurtre. Dieu n’attendit pas l’an 1513 av. notre ère, date à laquelle il dicta les Dix Commandements sur le mont Sinaï, pour condamner le meurtre et en fixer la sanction (Exode 20:13, CT). Dieu condamna le meurtre aussitôt après le déluge, au moment où il fournit aux hommes la possibilité de commencer sur la terre une vie nouvelle et juste. Certes, il les autorisa à tuer les animaux pour les manger (à l’exception du sang), mais ils ne devaient pas aller plus loin et tuer d’autres hommes, leurs frères faits à l’image de Dieu. Or, Nimrod commit ce crime. D’abord, il chassa les bêtes puis, prenant plaisir à tuer d’autres créatures, il se mit à chasser ses semblables, ses frères.

      24. a) Qui fut le premier meurtrier humain ? b) Pourquoi est-​ce à juste titre que dans Michée 5:4, 5 le “pays d’Assyrie” est appelé le “pays de Nimrod” ?

      24 Caïn, l’enfant premier-né d’Adam et Ève, qui vint au monde en dehors du jardin d’Éden, fut le premier humain à assassiner l’homme, son frère, en l’occurrence Abel. Ce meurtre fut commis avant le déluge. Pour autant que la Bible nous permet de le savoir, Nimrod fut le premier humain après le déluge à assassiner l’homme, son frère, soit avant soit après son invasion de l’Assyrie. Manifestement, Nimrod ne considérait pas qu’il était “le gardien de [son] frère”. (Genèse 4:1-9.) C’est donc à juste titre qu’en parlant des agressions de l’Assyrie, en tant que puissance mondiale, Michée 5:4, 5 5:5, 6, NW appelle le “pays d’Assyrie” le “pays de Nimrod”.

      25, 26. Comment la Bible montre-​t-​elle que Nimrod ne fut pas un vaillant chasseur “par la grâce de Dieu” ?

      25 De quelle manière Dieu, l’Auteur de la vie, redemanda-​t-​il à Nimrod le sang de toutes les créatures humaines et animales qu’il avait tuées contrairement à l’ordre divin concernant le meurtre et la sainteté du sang ? La Bible ne fournit aucune précision à ce sujet. Elle mentionne Raema, l’un des frères de Nimrod, et nous informe qu’il engendra des fils, mais elle n’attribue aucune descendance à Nimrod, bien qu’il devînt “puissant sur la terre”. Nimrod se trouve comme retranché du récit biblique, car, s’il eut des enfants, la Bible n’en fait aucune mention (Genèse 10:7-12). D’après certaines mythologies qui présentent Nimrod comme le premier roi de Babylone, celui-ci aurait subi une mort violente. Il aurait été exécutéc.

      26 Compte tenu donc de ce que la Bible relate au sujet de Nimrod, en tant que fondateur d’un empire, peut-​on, en toute conscience, affirmer qu’il était un vaillant chasseur “par la grâce de Dieu” ou avec l’aide de Dieu ? Ou bien, selon les critères de la Bible, Nimrod fut-​il un “puissant chasseur en opposition avec Jéhovah” ? La réponse juste à ces questions deviendra encore plus claire à mesure que nous étudierons Nimrod et sa ville royale, Babylone (Babel).

      UNE RÉBELLION CONTRE LA SOUVERAINETÉ UNIVERSELLE DE DIEU

      27, 28. À l’époque de Nimrod, qui était le chef de famille de toute la race humaine, et pourquoi ce chef n’approuvait-​il pas Nimrod lorsque celui-ci s’érigea en roi ?

      27 “Et les prémices de son royaume finirent par être Babel.” (Genèse 10:10, NW). Cette courte phrase à propos de Nimrod est très significative. C’est la première mention du mot royaume dans la sainte Bible. À cette époque, Noé, qui avait survécu au déluge et était devenu l’arrière-grand-père de Nimrod, était toujours en vie. Genèse 9:28, 29 nous dit à ce sujet : “Noé vécut, après le déluge, trois cent cinquante ans. Tous les jours de Noé furent de neuf cent cinquante ans ; puis il mourut.”

      28 Au cours des trois cent cinquante années qu’il vécut après le déluge, Noé ne s’érigea pas en roi de tous les hommes, bien qu’il fût alors le chef de famille de la race humaine tout entière. Il est non moins certain que Noé n’oignit pas Nimrod ni ne le proclama roi d’une partie de la famille humaine. Il n’avait aucune raison de le faire. Selon Genèse 6:9 (Jé), “Noé était un homme juste, intègre parmi ses contemporains, et il marchait avec [le vrai, NW] Dieu”. Aussi Noé considérait-​il le vrai Dieu comme son Souverain ou Roi. S’il avait établi un royaume pour dominer sur sa famille, qui ne cessait de croître après le déluge, il eût manifesté de l’ambition, une soif du pouvoir, une rébellion contre la souveraineté de Dieu le Créateur et, du coup, il eût cessé de marcher avec Dieu. Mais Noé refusa d’agir ainsi, et il n’approuvait pas celui d’entre ses fils ou ses petits-fils qui agissait de la sorte. Noé ne se prenait pas pour un faiseur de rois !

      29. a) Dans quel sens peut-​on dire que Nimrod “fut le premier potentat sur la terre” ? b) Quelle est peut-être la signification du nom de Nimrod ?

      29 Sous ce rapport, Nimrod ne ressemblait pas à son arrière-grand-père Noé. Nimrod voulait devenir quelqu’un et se faire un nom de héros. Il fut le premier homme, après le déluge, à se comporter ainsi, et ce faisant il donna un mauvais exemple. À titre de preuve, citons ce passage : “Kush engendra Nemrod, qui fut le premier potentat sur la terre.” (I Chroniques 1:10, Jé). Nimrod employa sa puissance égoïstement. Pour lui, c’était le moyen de s’ériger en roi sur ses frères ; il établit le siège de son gouvernement à Babylone (Babel). Par son comportement, il délia le Dieu des cieux. Il se rebella contre la souveraineté universelle de Dieu, et il étendit cette rébellion quand il soumit l’Assyrie à son pouvoir royal. Certains hébraïsants sont d’avis que le nom de Nimrod vient du verbe hébreu maradh, employé dans Genèse 14:4. S’ils ont raison, Nimrod serait la première personne du pluriel de ce verbe, au jussif, et ce nom signifierait alors “Nous nous rebellerons sans faute !” ou “Rebellons-​nous !”

      30. Comment les targums confirment-​ils que Nimrod fut un rebelle ?

      30 Cette pensée se trouve confirmée par les targums juifs ou traductions interprétatives de la Bible. Par exemple, le targum de Jérusalem fournit l’explication suivante : “Il fut puissant dans la chasse et dans la méchanceté devant le Seigneur, car il était un chasseur des fils des hommes, et il leur disait : ‘Abandonnez le jugement du Seigneur, et adhérez au jugement de Nimrod !’ C’est pourquoi l’on dit : ‘Comme Nimrod le fort, fort dans la chasse et dans la méchanceté devant le Seigneur.’” Le targum de Jonathan nous apprend ce qui suit : “Depuis la fondation du monde, nul n’a été trouvé comme Nimrod, puissant dans la chasse et dans les rébellions contre le Seigneur.” La paraphrase chaldéenne de I Chroniques 1:10 (texte cité dans le paragraphe précédent) est ainsi conçue : “Cush engendra Nimrod, qui commença à dominer dans la méchanceté, car il répandait le sang innocent et se rebella contre Jéhovah.”

      31. Quelle description de l’attitude de Nimrod nous est donnée par l’historien Josèphe ?

      31 Dans son ouvrage Histoire ancienne des Juifs (Antiquités judaïques), livre 1er, chapitre IV, paragraphe 1, l’historien juif Flavius Josèphe écrivit : “Nembrod, petit-fils de Cham, l’un des fils de Noé, fut celui qui les porta à mépriser Dieu de la sorte. Cet homme, également vaillant et audacieux, leur persuadait qu’ils devaient à leur seule valeur et non pas à Dieu toute leur bonne fortune. Et comme il aspirait à la tyrannie et les voulait porter à le choisir pour leur chef et à abandonner Dieu (...). Ce peuple insensé se laissa aller à cette folle persuasion qu’il lui serait honteux de céder à Dieu, et travailla à cet ouvrage avec une chaleur incroyable. La multitude et l’ardeur des ouvriers firent que la tour s’éleva en peu de temps.” — Traduction française d’Arnauld d’Andilly.

      32. a) Si le nom de Nimrod indique qu’il fut un rebelle, quand a-​t-​il dû recevoir ce nom ? b) Quelle sorte de royaume était Babylone ?

      32 S’il est vrai que le nom de Nimrod est un dérivé du verbe hébreu signifiant se rebeller, alors il a dû être attribué à cet homme après que celui-ci eut commencé sa rébellion, et non dès sa naissanced. Quelle que soit la vraie signification de son nom, en fondant la politique de l’hégémonie mondiale et en s’érigeant en roi, Nimrod se révéla être un rebelle contre Jéhovah Dieu. Ainsi Babylone, sa capitale, était un royaume en état de rébellion contre Dieu, le Souverain universel. Il s’ensuit que dès sa fondation, Babylone ne fit pas partie de l’organisation universelle de Jéhovah Dieu, et elle n’y fut jamais intégrée par la suite. Elle ne fut jamais un royaume de Dieu. Elle ne se départit jamais de son opposition envers Dieu.

      33. Quel jugement Jéhovah prononça-​t-​il contre Babylone par la bouche de Jérémie, et pour quel motif le fit-​il ?

      33 Soixante-quinze ans avant la chute de Babylone en 539 av. notre ère, Jérémie, prophète de Dieu, déclara à son sujet : “Elle a péché contre Jéhovah. (...) Car elle s’est élevée avec insolence contre Jéhovah.” S’adressant à Babylone, Jérémie précisa : “Tu t’es mise en guerre contre Jéhovah.” Puis le prophète ajouta : “Me voici ; à toi, insolente ! dit le Seigneur, Jéhovah des armées ; car ton jour est venu, le temps où je visite. Elle chancelle, l’insolente ; elle tombe, et personne ne la relève.” — Jérémie 50:14, 29, 24, 31, 32, AC.

      LA FONDATION DE BABYLONE

      34. Dans quel dessein déclaré Nimrod fit-​il bâtir sa capitale ?

      34 Nimrod, le premier roi humain d’après la Bible, ne régnait pas “par la grâce de Dieu”. Cela est évident quand on considère dans quel dessein il fit bâtir sa capitale et l’attitude que Dieu adopta à l’égard de cette dernière. Sem, l’un des huit survivants du déluge, écrivit ce qui suit dans son récit historique : “Ce furent là les familles des fils de Noé, d’après leurs généalogies familiales, d’après leurs nations, et à partir d’elles les nations se disséminèrent sur la terre après le déluge. Or toute la terre continuait d’avoir une seule langue et la même collection de mots. Et il advint, au cours de leur déplacement vers l’orient, qu’ils finirent par découvrir une plaine au pays de Schinéar et ils se mirent à habiter là. Et ils se dirent alors l’un à l’autre : ‘Allons ! Faisons des briques et cuisons-​les par une opération de cuisson.’ La brique leur servit donc de pierre, tandis que le bitume leur servit de mortier. Puis ils dirent : ‘Allons ! Bâtissons-​nous une ville et aussi une tour dont le sommet soit dans les cieux, et faisons-​nous un nom célèbre, de peur que nous ne soyons dispersés sur toute la surface de la terre.”’ — Genèse 10:32 à 11:4, NW.

      35. À l’aide de la carte, expliquez l’emplacement d’Ur, de Babylone et de la plaine de Schinéar.

      35 La plaine dont il est question dans ce passage était située entre deux fleuves bien connus, l’Euphrate et le Tigre (Hiddékel), qui, l’un et l’autre, prenaient jadis leur source dans le jardin d’Éden, le Paradis de Délices qui fut la première demeure de l’homme (Genèse 2:10-14). Pendant les premiers temps après le déluge, l’Euphrate et le Tigre se jetaient dans le golfe Persique par des embouchures distinctes. À cette époque-​là, le golfe montait jusqu’à l’antique ville d’Ur des Chaldéens, ville natale du patriarche hébreu Abraham. À l’origine, Ur était donc un port maritime. Depuis ce temps-​là, les abondantes alluvions des deux fleuves ont fait reculer le golfe Persique sur une distance de 150 kilomètres. Aujourd’hui, le Tigre et l’Euphrate se rejoignent pour former le Chatt el-Arab, cours d’eau assez profond pour permettre le passage des navires de guerre. À quatre-vingts kilomètres au nord-ouest de Babylone, les deux fleuves s’approchent l’un de l’autre et ne sont séparés que d’une quarantaine de kilomètres. En aval de cet endroit, les deux cours d’eau ont déposé des alluvions et formé la plaine de Schinéar ou de Chaldée, connue également sous le nom de Babylonie. Cette plaine est longue de quatre cents kilomètres environ et sa largeur maximum est de cent soixante kilomètres.

      36. Pourquoi appela-​t-​on ce pays la Mésopotamie ?

      36 À cause de son emplacement entre le Tigre et l’Euphrate, cette région en vint à être appelée la Mésopotamie, nom qui signifie “pays entre les fleuves”. C’est cette plaine que Nimrod et ceux qui l’accompagnaient finirent par découvrir au deuxième siècle après le déluge.

      37. Quels matériaux de construction étaient disponibles pour les bâtisseurs au pays de Schinéar ?

      37 Ces pionniers trouvèrent le pays de Schinéar très productif. Ils décidèrent d’y élire domicile. On leur suggéra de bâtir une ville. Mais avec quoi pouvaient-​ils la construire ? Il n’y avait pas de roche dans la région pour ouvrir des carrières. En revanche, il y avait une abondance d’argile et des puits de bitume. Avec ces matériaux à la portée de la main, ils se mirent à fabriquer des briques en les moulant et en les séchant “par une opération de cuisson”. Il semble donc que les premières briques de Babylonie étaient séchées au four et non au soleil. Pour assembler les briques et bâtir les murs d’une construction, ils employèrent un bitume glutineux qu’ils puisèrent aux sources de la régione. Cette matière leur servit de mortier. Mais pourquoi voulaient-​ils construire une ville ?

      38. Pourquoi le moment n’était-​il pas opportun pour bâtir des villes ?

      38 Dieu s’intéressait aux mobiles qui incitaient ces hommes à bâtir une cité. Il avait donné à Noé et à sa famille l’ordre de devenir féconds, d’avoir de nombreux enfants et de remplir la terre de manière à ce qu’elle pullulât d’hommes et de femmes (Genèse 9:1, 7, NW). À cette époque, ce qu’on appelle aujourd’hui une “explosion démographique” n’aurait présenté aucun danger, puisque la terre est grande et qu’elle était alors presque inhabitée. Le moment n’était donc pas opportun de se bâtir des villes et d’adopter un mode de vie matérialiste, à l’encontre de l’ordre que Dieu avait intimé aux hommes, leur prescrivant de remplir la terre d’humains justes descendus des trois grands chefs de famille : Sem, Cham et Japhet.

      39. Qu’est-​ce qui facilita la collaboration des bâtisseurs ?

      39 Mais ces maçons de l’Antiquité ne s’intéressaient pas au commandement que Dieu avait donné à l’homme ; ils préféraient mener une vie sédentaire, avec le confort et les commodités. Les bâtisseurs collaboraient d’autant plus facilement qu’ils avaient tous une seule langue et une même collection de mots. La Bible ne précise pas s’ils organisèrent une loge maçonnique. Quoi qu’il en soit, ils formèrent de grands projets de construction. Leur ville devait se caractériser par un édifice extraordinaire, “une tour dont le sommet soit dans les cieux”. Leur but, cependant, n’était pas de s’approcher de Dieu.

      40. Quel nom ces bâtisseurs entendaient-​ils honorer ?

      40 Ces hommes se mirent à bâtir sur les rives de l’Euphrate. Ils ne travaillaient pas dans le dessein de glorifier le nom de Dieu, d’exécuter l’ordre qu’il avait donné et de faire connaître son nom jusqu’aux extrémités de la terre. Ils dirent : “Faisons-​nous un nom célèbre, de peur que nous ne soyons dispersés sur toute la surface de la terre.” (Genèse 11:4, NW). Leur désir était de se grouper et de se donner un chef. Ils savaient qu’il serait nécessaire de donner à leur ville un nom, et ils étaient décidés à ce qu’il fût célèbre. Alors ils considéreraient comme un honneur d’être les citoyens de cette ville.

      41. En construisant leur tour, pourquoi les bâtisseurs n’avaient-​ils pas besoin de prévoir un abri contre un nouveau déluge ?

      41 Mais quelle était la raison véritable de la “tour dont le sommet [serait] dans les cieux” ? Ses bâtisseurs n’avaient aucune raison de craindre la venue d’un déluge semblable à celui qui s’était produit du temps de leur parent Noé, qui était toujours en vie. Après le déluge, Dieu fit apparaître l’arc-en-ciel et conclut avec l’humanité une alliance aux termes de laquelle il n’y aurait pas un nouveau déluge. Dieu avait alors déclaré : “Il arrivera, lorsque je ferai venir une nuée au-dessus de la terre, qu’alors l’arc-en-ciel apparaîtra certainement dans la nuée. Et je me souviendrai certainement de mon alliance qui est entre moi et vous, et toute âme vivante parmi toute chair ; et les eaux ne deviendront plus un déluge pour saccager toute chair. Et l’arc-en-ciel se fera immanquablement dans la nuée et je le verrai à coup sûr pour me souvenir de l’alliance jusqu’à des temps indéfinis entre Dieu et toute âme vivante parmi toute chair qui est sur la terre.” (Genèse 9:14-16, NW). Par conséquent, les bâtisseurs n’avaient pas besoin de construire un abri contre un éventuel déluge, d’autant plus qu’ils étaient incapables d’ériger une tour dont la hauteur dépasserait de quinze coudées le sommet de la montagne la plus élevée, niveau atteint par les eaux du déluge. — Genèse 7:19, 20.

      42. Quelle était la raison principale de la construction de cette tour, et selon plusieurs récits historiques, de quelle sorte d’édifice s’agissait-​il ?

      42 On ne construisait pas cette tour pour des raisons purement décoratives, simplement pour embellir la ville. Il s’agissait d’une ziggourat ou tour consacrée au culte. Quant à sa forme, ce n’était pas une colonne diminuée flanquée d’un escalier ou d’une rampe en spirale. Les antiques tours babyloniennes et assyriennes décrites par les historiens, et les ruines découvertes par les archéologues, attestent que cette tour religieuse-type était plutôt de forme carrée ou rectangulaire. Elle avait l’allure d’une pyramide composée d’une série d’étages en retrait, dont le dernier était assez vaste pour qu’on y bâtît un temple. Les terrasses qui s’étageaient les unes sur les autres étaient reliées par un large chemin de ronde en pente construit à l’extérieur de l’édifice. Il est possible qu’un escalier spacieux, bâti perpendiculairement à la façade, ait conduit au premier, au deuxième, voire même au dernier étage. Vu sa grande hauteur, la tour était destinée à dominer toute la ville et à souligner que la religion y occupait la place prépondérante. Elle attirerait l’attention des habitants sur la divinité principale de la ville. Il s’agissait donc de construire une cité religieuse.

      43, 44. D’après le récit historique de Sem, Dieu approuvait-​il la construction de cette tour ?

      43 Avait-​on entrepris ces travaux pour honorer le vrai Dieu des cieux, pour favoriser et préserver son culte ? Dieu approuvait-​il ce projet ? L’histoire rédigée par Sem, fils de Noé, répond à ces questions. Après avoir décrit le début de la construction de cette ville et de sa tour religieuse, Sem poursuivit en disant :

      44 “Alors Jéhovah descendit pour voir la ville et la tour qu’avaient bâties les fils des hommes. Après cela, Jéhovah dit : ‘Voyez ! Ils sont un seul peuple et il y a une seule langue pour eux tous, et c’est là ce qu’ils commencent à faire. Eh bien, à présent, il n’y a rien de ce qu’ils peuvent se proposer de faire qui soit inaccessible pour eux. Allons ! Descendons et là confondons leur langage pour qu’ils n’écoutent pas le langage l’un de l’autre.’ Jéhovah les dispersa donc de là sur toute la surface de la terre et ils cessèrent graduellement de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car, là, Jéhovah avait confondu le langage de toute la terre et, de là, Jéhovah les avait dispersés sur toute la surface de la terre. Ceci est l’histoire de Sem.” — Genèse 11:5-10, NW.

      45. a) Pourquoi cet édifice n’était-​il pas sans importance aux yeux de Jéhovah ? b) Pour quelles raisons cette activité fut-​elle une œuvre mauvaise ?

      45 Le récit historique de Sem révèle que Jéhovah Dieu examina de près les travaux qui s’effectuaient sur les rives de l’Euphrate. Il va de soi que Dieu ne quitta pas le ciel pour inspecter le chantier et écouter la conversation des bâtisseurs, afin d’apprendre quelles étaient leurs intentions. Jéhovah porta plutôt son attention sur la ville et sa tour, et découvrit le projet de ces hommes. Il ne les avait pas autorisés à bâtir une ville pour en faire le siège du gouvernement d’un dirigeant terrestre, et il ne considérait pas comme sans importance la construction d’une tour surmontée d’un temple voué à un faux culte. C’était là une rébellion contre sa souveraineté universelle, une apostasie, un abandon du culte du Dieu de Noé, prophète de Jéhovah. C’était un acte de désobéissance envers l’ordre divin prescrivant de remplir la terre d’hommes qui adoreraient Jéhovah parce qu’il est Dieu. Il s’agissait donc d’une œuvre mauvaise qui conjuguait les efforts des bâtisseurs et faisait de ces derniers un seul peuple. Comme ils parlaient tous la même langue, ils pouvaient facilement collaborer ensemble et s’encourager mutuellement.

      46. Expliquez pourquoi nous sommes bien placés aujourd’hui pour constater que Jéhovah avait raison de dire, selon Genèse 11:6 (NW) : “À présent, il n’y a rien de ce qu’ils peuvent se proposer de faire qui soit inaccessible pour eux.”

      46 Si c’était de cette façon-​là que les hommes commençaient à s’organiser, en abandonnant le culte de Jéhovah et en cessant de faire sa volonté, jusqu’où iraient-​ils ? Poussés par leur ambition, ils entreprendraient un projet inique après l’autre, cherchant à les réaliser par des efforts concertés et bien organisés. À l’heure où nous vivons, nous pouvons constater toute la véracité de ce que déclara Jéhovah, le Créateur de l’homme, grâce à sa faculté de prévoir l’avenir. Pour cela, il nous suffit de lire ce que la presse écrit concernant la guerre froide entre le bloc des nations de l’Est, conduit par l’Union soviétique, et celui des nations de l’Ouest, mené par les États-Unis d’Amérique. La course aux armements a amené les deux blocs à monter bien plus haut que la tour (ou temple) qui s’élevait sur les rives de l’Euphrate, plus haut aussi que le niveau atteint par les eaux du déluge du temps de Noé. En effet, le 9 juillet 1962, les hommes ont fait exploser un engin thermonucléaire à quatre cents kilomètres au-dessus de notre planète, sans se soucier des répercussions éventuelles que cette expérience pourrait avoir sur l’équilibre de la nature, et par voie de conséquence, sur la planète tout entière.

      47, 48. Pourquoi Jéhovah intervint-​il pour arrêter les travaux, et par quel moyen le fit-​il ?

      47 Sans aucun doute, la déclaration faite par Jéhovah il y a quarante-deux siècles a trait à l’actuel état de choses. C’est pourquoi nous sommes particulièrement bien placés pour reconnaître que l’entreprise commune, ambitieuse et égoïste, qui eut ses débuts dans l’antique Babylone, n’était pas une affaire sans importance. Et Jéhovah le savait, dès cette époque lointaine.

      48 Pour le bien de l’humanité et en vue de l’accomplissement symbolique de l’ordre divin relatif au peuplement de la terre, Jéhovah décida d’intervenir. Il fit se produire la chose même que les bâtisseurs de la tour voulaient à tout prix éviter, savoir : leur dispersion. Il l’accomplit au moyen d’un miracle qui dépasse l’entendement des psychologues des temps modernes. Par le premier homme Adam, Jéhovah avait doté les humains de la faculté de parler et leur avait donné une langue que l’intelligence humaine avait cultivée pendant plus de dix-sept cents ans. Soudain Jéhovah, le Tout-Puissant, rompit l’unité des bâtisseurs de la ville. Il provoqua un changement dans leurs facultés mentales, de sorte qu’ils oublièrent leur langue, l’unique langue originelle. Ils se mirent à parler en groupes des idiomes nouveaux, qui en une langue, qui en une autre, sans que personne ne fût capable de faire fonction d’interprète. Ne se comprenant plus, les maçons trouvèrent leur collaboration de plus en plus difficile. Peu à peu, ils cessèrent de bâtir la ville. Ils se dispersèrent selon leur groupe linguistique. Ainsi, l’unité de leur rébellion contre Dieu fut rompue.

      L’ORIGINE DU NOM

      49. Qui donna un nom à la ville de Babel (ou Babylone), et que signifie ce nom ?

      49 La ville reçut alors un nom qui est encore célèbre de nos jours. Il ne s’agit pas, cependant, du nom que ses bâtisseurs voulaient rendre célèbre, afin d’en tirer gloire en tant que citoyens de cette cité. Le patriarche Noé et son fidèle fils Sem donnèrent à cette ville du pays de Schinéar le nom de Babel, parce que c’est ainsi que l’appela leur Dieu Jéhovah. Ce nom annonçait l’exécution du jugement divin contre cette ville, car il dérive du verbe balal, qui signifie “mêler, mélanger, brouiller, confondre”. Raccourci, le nom Balbel a donné Babel, qui signifie “confusion”. En fait, dans Genèse 11:9, la version des Septante rend ce nom par le terme grec Sunkhusis (ΣΥΓΧΥΣΙΣ), “Confusion”. Plus loin, cependant, la même version appelle la ville en question Babylone.

      50, 51. a) D’après Josèphe, que devint Nimrod après la confusion des langues ? b) Selon une tradition babylonienne, quelle serait l’origine du nom de Babylone ? Quel était le but de cette explication ?

      50 Naturellement, les gens qui restèrent dans la ville inachevée n’appréciaient pas ce nom, car celui-ci rappelait le jugement de Jéhovah et l’affirmation de sa souveraineté universelle. L’historien juif Flavius Josèphe écrivit à ce sujet : “Cette diversité de langues obligea la multitude presque infinie de ce peuple à se répandre en diverses colonies, selon que Dieu les y conduisait par sa providence. Ainsi non seulement le milieu des terres, mais les rivages de la mer furent peuplés d’habitants. (...) Quant à Nembrod, sixième fils de Chus, il demeura parmi les Babyloniens, et s’en rendit le maître comme je l’ai dit ci-devantf.” Pour conférer au nom de la ville un caractère sacré, une tradition locale se développa selon laquelle ce nom serait dérivé de deux mots : Bab (porte) et El (dieu). Selon les anciennes inscriptions cunéiformes, ce nom s’écrit Bab-îlou (ou Babi-îlou). Les Perses de l’Antiquité l’écrivaient Bâbirus (Bâbairus), et en Inde, la littérature palie orthographie ce nom Babêru. En accadien ancien, ce nom se lit Kadingir-ra (porte du dieu).

      51 Dans les temps anciens, le tribunal siégeait devant la porte de la ville. C’est pourquoi, de tous les temps, le mot Bab (porte) a désigné dans le Proche-Orient le siège du gouvernementg. Ainsi, les citoyens de Babylone appelaient leur ville le siège du gouvernement de Dieu, mais il va de soi que le dieu en question n’était pas Jéhovah.

  • La religion de Babylone
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 3

      La religion de Babylone

      1-4. a) Quelles sont les origines de l’empire mondial de la fausse religion, et sur quoi est-​il fondé ? b) Quelles découvertes archéologiques faites en Irak et en Inde confirment cette explication ?

      APRÈS que Jéhovah eut contrecarré les projets des bâtisseurs de Babylone, en confondant leur langage, la plupart d’entre eux quittèrent le pays de Schinéar, en Mésopotamie, et se dispersèrent en Afrique, en Europe et en Asie orientale. Tant qu’ils construisaient Babylone, ils étaient unis et pratiquaient tous un culte commun, une religion en désaccord avec Jéhovah, Dieu de leur ancêtre Noé. En se dispersant, ils emportèrent partout où ils s’établirent cette fausse religion commune exprimée, bien entendu, dans les diverses langues qui venaient de naître. Les pensées religieuses étaient identiques ; seuls les modes d’expression différaient. Voilà donc les origines de l’empire mondial de la fausse religion, fondé sur le culte pratiqué par l’antique Babylone. Le sachant, nous ne serons pas surpris de lire ce qui suit, cité de l’Annuaire de l’Encyclopédie américaine pour 1962 :

      2 En Irak septentrional, des archéologues travaillant pour le compte du gouvernement ont découvert des tablettes d’argile du IIe millénaire, portant des inscriptions en sumérien et babylonien. On espère que ces tablettes éclaireront davantage la civilisation mésopotamienne. (...)

      3 Le professeur Samuel N. Kramer, de l’université de Pennsylvanie, éminent assyriologue, a émis l’opinion que la civilisation de la vallée de l’Indus (2500 à 1500 av. J.-C.) eut son origine dans une civilisation plus ancienne, celle de la Mésopotamie (présumérienne). Elle se serait déplacée vers la vallée de l’Indus au moment de l’invasion de la Mésopotamie par les Sumériens. Il pense que les civilisations de l’Indus ont été établies par le peuple Obéid, nom dérivé d’El-Obéid, site de la Basse-Mésopotamie (Irak) où l’on a retrouvé des traces de leur culture.

      4 En Inde, des archéologues de l’État ont opéré des fouilles dans l’antique port de Lothai (IIIe millénaire av. J.-C.), situé sur la côte occidentale, au nord de Bombay. (...) En outre, on y a remarqué des attaches avec les pays lointains d’Assyrie et d’Égypte (...). La ville, bâtie sur des terrasses de briques, révèle un sens avancé de l’urbanisme et de l’hygiène. — Sous le titre “Archéologie”, page 44, paragraphes 2-4.

      Naturellement, la religion de l’antique Inde doit remonter à celle de Babylone (Babel), et il existe des indices confirmant cette penséea.

      5, 6. Du temps de Nébucadnetsar, quelle était la divinité principale de Babylone, et existe-​t-​il des rapports entre ce dieu et Nimrod ?

      5 Nimrod était toujours le premier roi de Babylone. Puisque les Babyloniens refusaient de reconnaître Jéhovah comme le seul vrai Dieu qui avait préservé l’humanité lors du déluge, ils cherchaient à pratiquer un culte différent. À la mort de Nimrod, les habitants de Babylone l’honorèrent comme le fondateur ou bâtisseur de leur ville, son premier roi, l’organisateur du premier Empire babylonien. Par la suite, ils le déifièrent en le reconnaissant comme le dieu protecteur de leur cité. Bien plus tard, lorsque Babylone atteignit l’apogée de sa gloire, sous le roi Nébucadnetsar II dont parle la sainte Bible, la principale divinité de la cité impériale se nommait Mardouk. Son temple portait le nom d’Esagila (“maison à la tête élevée”), et la tour de l’Esagila était appelée l’Etemenanki (“maison du fondement du ciel et de la terre”). À propos du dieu Mardouk (le Mérodac de la Bible), citons les intéressantes observations suivantes :

      6 “Nimrod n’a été identifié à aucun des héros mythiques ou aux rois historiques mentionnés dans les inscriptions [en écriture cunéiforme]. Certains ont essayé de l’identifier à Guilgamès, le héros du récit babylonien du déluge (...) ; mais l’explication la plus vraisemblable est celle qui l’identifie à Mardouk, divinité principale de Babylone et probablement son fondateur historique, tout comme Assur, le dieu d’Assyrie, apparaît (...) comme le fondateur de l’Empire assyrien. (...) Cette identification incertaine ne suppose pas, cependant, que ce nom soit d’origine mythique.” — The International Standard Bible Encyclopaedia, édition de 1955, tome IV, page 2147.

      7, 8. Que disent l’Encyclopédie britannique et l’Encyclopédie juive sur l’identification de Nimrod ?

      7 “Le nom de Nimrod n’a été découvert dans aucun document (ou inscription non israélite) remontant aux temps anciens (disons au-delà de 500 av. J.-C.), et il n’existe aucune preuve concluante permettant d’identifier Nimrod avec les noms trouvés dans ces documents. (...) Dans l’esprit d’un Juif ou d’un Syrien, le nom de Nimrod évoque l’idée de rébellion : mrd = rebelle ; mais il est peu probable que ce soit là l’étymologie de ce terme. En considérant que le ‘N’ fait fonction de préfixe, on a identifié Nimrod avec Mérodac, le dieu de Babylone, (...) avec Guilgamès, le héros de l’épopée qui contient le récit babylonien du déluge, (...) et avec divers rois historiques de Babylonie (...).” — Encyclopédie britannique, édition de 1911, tome XIX, page 703. Mêmes renseignements dans l’Encyclopédie américaine.

      8 “Il existe deux théories sur l’identité de Nimrod : (...) Ceux qui identifient Nimrod avec Mardouk objectent cependant que (...) les signes [cunéiformes] composant le nom de Mardouk, représenté, lui aussi, comme un chasseur, se lisent phonétiquement ‘Amar-ut’, mais que sous leur aspect idéographique ils peuvent se lire ‘Namr-ud’, — en hébreu ‘Nimrod’.” — Encyclopédie juive (angl.), tome IX, page 309.

      9. En quels termes l’ouvrage Les deux Babylones identifie-​t-​il Nimrod au dieu Mérodac ?

      9 Alexander Hislop, auteur de l’ouvrage Les deux Babylones, fait dériver le nom Nemrod ou Nimrod de Nimr, “léopard”, et de rada ou rad, “dompter” ; ce qui ne l’empêche pas d’identifier Nimrod avec le dieu Mérodac. “Il est hors de doute, écrit-​il, que Nemrod était un rebelle, et que cette rébellion était racontée par les anciens mythes, mais sous ce caractère son nom était Merodach, ou comme chez les Romains, Mars le Rebelle et non pas Nemrod : son nom était encore, comme chez les Osques d’Italie, ‘Mamers’ (...), celui qui provoque une rébellion.” — Les deux Babylones, page 64, note en bas de page.

      10-13. a) La Bible nous fournit-​elle beaucoup de renseignements sur la mère de Nimrod ? b) Quel culte eut son origine à Babylone, et jusqu’où s’est-​il étendu ?

      10 Ces citations font allusion à la déification de Nimrod, premier roi de Babylone et “puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”. (Genèse 10:8-10, NW.) La Bible ne dit rien au sujet de la mère de Nimrod, sinon qu’elle fut la femme de Cusch, fils de Cham. Elle ne précise pas qu’elle s’appelait Sémiramis, ni que Nimrod épousa par la suite sa propre mère, femme de Cusch. Mais si Nimrod fut déifié en tant que fondateur de Babylone, il est presque certain que sa mère était tenue en haute estime et vénérée, voire même exaltée au rang d’une déesse. Ainsi apparut le culte de la mère et du fils. À ce propos, Les deux Babylones déclare, aux pages 30-32 :

      11 Les Babyloniens dans leur religion populaire adoraient par-dessus tout une mère déesse et son fils, qui était représenté dans les tableaux et par des statues comme un petit enfant dans les bras de sa mère. (...) De Babylone le culte de la Mère et de l’Enfant se répandit jusqu’au bout du monde. En Égypte, la Mère et l’Enfant étaient adorés sous les noms d’Isis et d’Osiris. Dans l’Inde, même aujourd’hui, sous les noms d’Isi et d’Iswara. En Asie, c’est Cybèle et Deoius. Dans la Rome païenne, la Fortune et Jupiter Puer, ou Jupiter l’enfant. En Grèce, Cérès la grande Mère avec un nourrisson au sein, ou Irène, la déesse de la paix, avec l’enfant Plutus dans les bras, et même au Tibet, au Japon, en Chine, les missionnaires Jésuites ont été bien surpris de trouver la contrepartie de la Madone et son enfant adorés aussi dévotement que dans la Rome papale elle-​même ; Shing Moo, la Sainte Mère des Chinois, était représentée avec un enfant dans les bras, et entourée d’une gloire, absolument comme si un artiste catholique Romain avait pris soin de la peindre.

      12 L’original de cette mère si généralement adorée était, nous avons des raisons de le croire, cette même Sémiramis dont nous avons déjà parlé. Elle était adorée par les Babyloniens et d’autres peuples de l’Orient sous le nom de Rhéa la grande déesse Mère.

      13 [Sur Shing Moo (Cheng-mou) mentionnée ci-dessus, voir l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.), tome IX, page 686a, sous Shin-Moo.]

      14. De quelle promesse divine donnée en Éden les Babyloniens firent-​ils une application erronée ?

      14 Dieu avait fait une promesse dans le jardin d’Éden, la première demeure de l’homme. Les Babyloniens, qui avaient abandonné Jéhovah Dieu, s’emparèrent de cette prophétie et en firent une application erronée. Il s’agit de la promesse que Dieu fit quand il prononça son jugement contre le grand Serpent, Satan le Diable, qui avait amené le couple humain parfait, Adam et Ève, à se joindre à lui dans sa rébellion contre le Créateur. Jéhovah Dieu avait informé le grand Serpent de la destruction qui l’attendait et lui avait dit en ces termes qui l’exécuterait : “Jéhovah Dieu dit au serpent : ‘Parce que tu as fait cela, (...) je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la meurtriras au talon.’” — Genèse 3:14, 15, AC.

      15. Comment appliqua-​t-​on à Nimrod la prophétie de Genèse 3:15, mais qu’est-​ce qui prouve que cette interprétation était fausse ?

      15 Lorsque Nimrod devint “un puissant sur la terre”, se révéla être un “puissant chasseur” et s’éleva au rang de premier roi humain à Babylone, les Babyloniens n’hésitèrent pas à devancer l’accomplissement véritable de la prophétie édénique. Il leur fut facile de se montrer patriotes et nationalistes en appliquant à Nimrod la prophétie sur la postérité de la femme. Il va de soi que Nimrod poussa les Babyloniens à adopter cette attitude, afin de les rattacher plus fortement à sa personne, en tant que roi, et à ceux qui lui succéderaient. D’après la bénédiction que le patriarche Noé avait prononcée sur son fils Sem, la postérité de la femme devait venir dans la descendance de Sem, et non dans celle de Cham, dont le fils, Canaan, avait été maudit par Noé (Genèse 9:24-27). Or, Canaan était le frère de Cusch, donc l’oncle de Nimrod. Par suite, en appliquant la prophétie de Genèse 3:15 à Nimrod, on faisait de la postérité de la femme un Cuschite, d’ascendance chamitique. En outre, s’il est vrai que Nimrod mourut de mort violente, comme le racontent certaines légendes, les Babyloniens ont dû y voir l’action du grand Serpent qui, selon la prophétie, devait meurtrir au talon la postérité de la femme.

      16. Quelle situation devait aboutir au culte de Nimrod et de sa mère ?

      16 Par voie de conséquence, la mère de Nimrod ou femme de Cusch a dû être considérée comme la mère de la postérité destinée à meurtrir à la tête le grand Serpent. En cette qualité, elle partageait la gloire de son fils Nimrod, regardé comme la postérité promise. Cette situation devait aboutir au culte de la mère et du fils. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle cette femme, épouse de Cusch et mère de Nimrod, en vint à être appelée Sémiramis ou Z’emir-ramit, qui signifie “celle qui porte le rameaub”.

      17, 18. a) Quelles raisons sont avancées expliquant pourquoi la mère de Nimrod en vint à être appelée Sémiramis ? b) Qu’est-​ce qui a pu amener les hommes à représenter Sémiramis comme la fille d’Atargatis, la déesse-poisson ?

      17 En l’occurrence, le rameau était Nimrod, celui qui devait apporter la paix et mettre fin aux malheurs dans le monde. Sa mère, la femme de Cusch, était la petite-fille de la femme de Noé. Or, cette dernière avait survécu au déluge, tout comme les poissons. À ce propos, il est intéressant de noter ce commentaire sur la mère de Nimrod dans l’Encyclopédie britannique (édition de 1911, tome XXIV, page 617, sous “Sémiramis”) :

      18 Nous en avons déjà les preuves dans les écrits d’Hérodote [historien grec], qui lui attribue [à Sémiramis] les rives de l’Euphrate (i. 184) et déclare que son nom est porté par l’une des portes de Babylone (iii. 155). (...) Selon les légendes qui entourent sa naissance et sa disparition de la terre, Sémiramis apparaît comme une déesse, fille d’Atargatis, la déesse-poisson, elle-​même apparentée aux colombes d’Ishtar ou Astarté.

      [Cf. aussi Hislop, Les deux Babylones, pages 127 et 411.]

      TRIADES DE DIVINITÉS

      19. Comment la chrétienté suit-​elle l’exemple de la religion babylonienne, qui favorisait le culte du fils, Nimrod, et de la mère, Sémiramis ?

      19 En tant que premier homme mortel à être déifié après le déluge, Nimrod était considéré comme “le père des dieux” dans le système du faux culte babylonien. De même, sa mère, Sémiramis, devint “la mère de dieu” ou “la mère des dieux”. Dans la triade mystique composée de Cusch, de sa femme et de Nimrod, on donnait plus de gloire et d’importance à Nimrod, le fils, exactement comme dans la chrétienté, dont la doctrine de la trinité comprenant “Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit” attire l’attention plutôt sur le Fils que sur le Père. Cependant, dans certaines religions de la chrétienté, on adresse davantage d’honneur et d’adoration à la Vierge Mère qu’au Fils ou au Père ; elles enseignent que c’est la Mère qui meurtrira la tête du grand Serpent, et elle est exaltée comme la Mère de Dieu. — Genèse 3:15, Jé n.m.

      20. Quel dieu Nimrod adorait-​il, et qu’est-​ce qui le prouve ?

      20 Étant donné que les Babyloniens élevèrent Nimrod au rang d’une divinité, il convient de poser la question suivante : Quel dieu Nimrod adorait-​il lui-​même ? Sûrement pas Jéhovah, le Dieu de son arrière-grand-père, car Nimrod agissait en opposition avec Jéhovah. Étant en état de rébellion contre le vrai Dieu Jéhovah, Nimrod a dû être animé par l’esprit du grand rebelle. En imitant celui qui, le premier, s’était rebellé contre le seul vrai Dieu, Nimrod pratiquait en réalité le culte de Satan le Diable, celui qui avait déclenché la rébellion dans le ciel et l’avait étendue à la terre, en l’introduisant dans le jardin d’Éden.

      21. En quels termes la destruction du dieu de Nimrod fut-​elle prédite dans Genèse 3:15?

      21 Jéhovah Dieu appliqua à Satan, le grand rebelle, le symbole du serpent, et en déclarant que la tête de celui-ci serait meurtrie, il prédisait la destruction définitive de Satan (Genèse 3:15). En imitant, voire en adorant Satan, Nimrod devint Mérodac, le Rebelle. Voilà qui explique pourquoi, en parlant du fondateur de leur ville, les Babyloniens employèrent le nom de Mérodac (Mardouk) de préférence à celui de Nimrod.

      22, 23. Conformément à cette déclaration prophétique, que devint Nimrod, et quel comportement de sa part le prouve ?

      22 En se rebellant contre Jéhovah Dieu, Nimrod devint un fils de Satan le Diable, car il imita les œuvres de ce dernier. Conformément à cette règle de parenté spirituelle, Jésus-Christ déclara à certains dévots qui se vantaient d’être les descendants du patriarche Abraham : “Vous venez de votre père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père.” (Jean 8:38-44). Dans sa vieillesse, un disciple de Jésus-Christ écrivit ce qui suit au sujet de ce genre de parenté spirituelle : “Celui qui exerce le péché vient du Diable, parce que le Diable pèche depuis le commencement. C’est dans ce but que le Fils de Dieu a été manifesté, à savoir : pour ruiner les œuvres du Diable. Quiconque est né de Dieu n’exerce pas le péché, parce que Sa semence reproductrice demeure dans un tel homme, et il ne peut pratiquer le péché, parce qu’il est né de Dieu. Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont rendus manifestes par ce fait : Quiconque n’exerce pas la justice ne vient pas de Dieu.” — I Jean 3:8-10.

      23 Après le déluge, Nimrod fut le premier homme célèbre que le Diable incita à se rebeller et à prendre la tête d’une rébellion contre Jéhovah Dieu. En agissant ainsi, Nimrod devint un fils du Diable. Bien loin d’être la Postérité de la “femme” de Dieu, Nimrod était un membre éminent de la “postérité” du grand Serpent mentionnée dans Genèse 3:15. De cette fausse postérité, de ce faux Messie, les Babyloniens firent leur dieu.

      24, 25. Après la mort de Nimrod, quelle sorte de divinités adora-​t-​on à Babylone ? Citez des exemples.

      24 Au bout d’un certain temps, le premier Empire babylonien multiplia le nombre de ses dieux. Le panthéon babylonien compta plusieurs triades de divinités. D’après Ctésias, historien grec du Ve siècle av. notre ère, le temple érigé en l’honneur du dieu Bélus était surmonté de trois statues : celles de Bel (Bel-Mérodac), de sa mère Rhéa (Sémiramis) et de son épouse Junon ou Beltis (Zarpanitoum). Diodore de Sicile, historien grec du Ier siècle av. notre ère, rapporte que pendant une période de l’histoire de Babylone, la triade divine de cette ville se composa de deux déesses et d’un fils : Héra (la Junon romaine), Rhéa (Sémiramis) et Zeus (Mérodac ou Nimrod)c.

      25 Une autre triade était celle de Sin (le dieu-lune), de Shamash (le dieu-soleil) et d’Ishtar, — les chefs du zodiaqued. Les Babyloniens croyaient même à des triades de démons, par exemple celle de Labartou, Labasou et Akhkhazou. De Babylone, le culte des triades de divinités se répandit sur toute la terre, jusque dans l’ère chrétienne. Le système trinitaire allait devenir un piège pour nombre d’hommes se disant chrétiens.

      26, 27. Quel effet le règne de Hammourabi eut-​il sur la religion de Babylone, et pourquoi peut-​on qualifier celle-ci d’idolâtrique et de démonolâtrique ?

      26 Naturellement, lorsque le célèbre Hammourabi devint roi et fit de Babylone la capitale de toute la Babylonie, Mérodac (Mardouk), en sa qualité de dieu de cette ville, vit grandir son importance. Finalement, Mérodac se vit conférer les attributs de divinités plus anciennes que lui et finit par les supplanter dans le panthéon mythique des Babyloniens. Plus tard, on donna à Mérodac (Mardouk) le titre de Bîlu (“Seigneur”) et finalement on le désigna couramment par le nom de Bel. Sa compagne s’appelait Bêlit (la “Dame” par excellence).

      27 La Bible parle des images de Bel et de Mérodac, les qualifiant d’“ordures” ou d’idoles “pleines de fiente”. (Jérémie 50:1, 2, Dh ; NW.) Dans Jérémie 50:38, Babylone est appelée “un pays d’idoles”. Sa religion était idolâtrique et démonolâtrique. À propos du démonisme pratiqué à Babylone, une encyclopédie déclare : “Dans la religion de Babylone, au-dessous des dieux se trouvaient les démons, qui possédaient le pouvoir d’affliger les hommes de toutes sortes de maladies du corps ou de l’esprit. Une bonne partie de cette religion consistait, semble-​t-​il, en une lutte pénible contre les démons, et partout on priait les dieux en les suppliant d’aider les hommes à résister à ces démons.” — ISBE, tome I, page 373e.

      28. Quelles autres pratiques démonolâtriques sont d’origine babylonienne ?

      28 Du roi au plus humble de ses sujets, tous s’adonnaient aux sciences occultes : magie, sorcellerie et astrologie. Adressée à Babylone comme à une femme, la prophétie d’Isaïe 47:12, 13 (Jé) déclare : “Reste donc avec tes sortilèges et tes nombreuses sorcelleries, pour lesquelles tu t’es fatiguée dès ta jeunesse [en tant que ville]. (...) Qu’ils se lèvent donc pour te sauver, ceux qui détaillent les cieux, qui observent les étoiles et font savoir pour chaque mois ce qui doit advenir.” Les arts magiques furent inventés par les Chaldéens, en Babylonie. Épiphane, Juif converti au christianisme il y a seize siècles, décrivit les hérésies religieuses depuis le temps de Nimrod jusqu’à son époque et affirma qu’à son avis ‘Nimrod créa les sciences occultes et l’astronomie’. — Panarion (la Huche) : Adversum Haeresis, livre I, tome I, volume I, page 7c.

      29, 30. Comment Ézéchiel chapitre 21 nous permet-​il de nous rendre compte de l’emprise de la magie et de la sorcellerie sur Babylone ?

      29 L’emprise de la magie et de la sorcellerie sur Babylone a dû être très forte, car seize siècles après Nimrod, le roi Nébucadnetsar y eut recours pour déterminer si, oui ou non, il devait attaquer Jérusalem. À ce sujet, Jéhovah Dieu déclara à Ézéchiel :

      30 “Le roi de Babel se tient à la naissance du chemin, à la tête des deux chemins, pour recourir à la divination ; il secoue les flèches, interroge les teraphim, examine le foie. Dans sa main droite il y a le signe de Jérusalem si bien qu’il ouvrira la bouche avec un cri de guerre, il vociférera avec une clameur guerrière, il placera des béliers aux portes, il amoncellera un remblai, il édifiera un retranchement.” — Ézéchiel 21:25-27, Dh 21:20-22, NW.

      31. Quel règne marqua l’apogée de la gloire de Babylone, mais quelles pratiques, mentionnées dans la prophétie d’Ésaïe, ne pouvaient la sauver ?

      31 C’est sous le roi Nébucadnetsar II que la ville de Babylone atteignit le sommet de sa gloire et s’éleva au rang de Troisième Puissance mondiale de l’histoire biblique. Elle connut donc son apogée peu avant sa chute. Puisque même son plus grand roi s’obstinait à pratiquer les arts magiques, Ésaïe, prophète de Jéhovah, pouvait de bon droit inviter Babylone, à qui il annonçait un destin funeste, à recourir à ses sciences occultes et à consulter ses astrologues, ses sorciers et ses pronostiqueurs mensuels, pour essayer d’échapper au désastre qui l’attendait. Mais une telle tentative eût été vaine, car Jéhovah avait condamné cette ville.

      32, 33. a) À l’époque de Nébucadnetsar, quel édifice constituait le centre de la religion babylonienne ? b) En quoi consistait cet édifice ?

      32 À cause de sa fausse religion, concrétisée historiquement dans la première tour de Babel, Babylone était vouée à la destruction dès sa fondation. À l’époque de Nébucadnetsar II, son roi le plus glorieux, Babylone possédait une tour religieuse érigée sans doute sur les fondations de la tour bâtie par les hommes dont Jéhovah Dieu confondit le langage. Elle était située dans la partie sud de la ville, non loin de la rive gauche ou orientale de l’Euphrate. À l’exemple de son père, le roi Nébucadnetsar appelait cet édifice Ziggourat-Babili, c’est-à-dire “La Tour de Babylone”. Elle était dédiée à la divinité principale de Babylone, Mérodac, et à sa femme Zarpanitoum.

      33 Bâtie sur un terre-plein, la tour consistait en une série de six étages de forme carrée, surmontés d’un sanctuaire dédié au dieu Bel-Mérodac, qui semble n’être autre que le puissant chasseur Nimrod déifié. Au pied de la tour se trouvaient de petits temples (ou chapelles) voués à d’autres dieux du panthéon babylonien. Au cinquième siècle avant notre ère, l’historien grec Hérodote fit une description de la tour de Babel. Il mentionne huit étages, comptant sans doute dans ce nombre le terre-plein servant de fondations, les six étages proprement dits et enfin le sanctuaire (ou chapelle) surmontant l’édifice.

      34. Dans le domaine du culte, quel principe essentiel les Babyloniens ne parvinrent-​ils jamais à comprendre ?

      34 Voici ce que déclare une encyclopédie à propos de la religion de Babylone et de son culte trinitaire : “À basse époque, le culte babylonien semble avoir été voué principalement à Mardouk, à Nabou [Nébo, “celui qui parle, qui annonce”], à Sin, à Shamash et à Ishtar. (...) Malgré tous leurs dons magiques, les Babyloniens ne purent jamais concevoir la notion d’un seul dieu, du dieu unique dont l’existence même exclurait logiquement l’existence de toute autre divinité. Le monothéisme dépassait l’entendement spirituel des Babyloniens. (...) Les Babyloniens bâtirent d’immenses temples et composèrent de nombreuses inscriptions mettant en valeur les œuvres de paix plutôt que la guerre. Dès lors on comprend pourquoi leur conception des dieux différait de celle des Assyriens, qui déployèrent leur énergie surtout dans les conquêtes et les guerres. Mais ni les Babyloniens ni les Assyriens ne parvinrent à l’élévation des pensées exprimées dans les Psaumes des Hébreux. À mesure que déclinait l’influence des Babyloniens et des Assyriens, le pouvoir de leurs dieux diminuait, si bien qu’aucune de leurs divinités ne survécut au déferlement de la civilisation grecque à l’époque d’Alexandre [le Grand].” — ISBE, tome I, page 370.

      IMMORTALITÉ

      35. Quelle doctrine était une suite logique de la déification de Nimrod ?

      35 L’un des principaux traits caractéristiques de la religion de Babylone était la doctrine de l’immortalité de l’âme humaine. Naturellement, lorsque les Babyloniens déifièrent leur premier roi Nimrod à sa mort, qui n’est pas mentionnée dans la Bible, il leur fallut attribuer à Nimrod ou Mérodac une âme immortelle. Dans le mythe babylonien de Guilgamès, que certains chercheurs essaient d’identifier à Nimrod, ce demi-dieu part à la recherche de l’immortalité du corps humain, autrement dit d’une vie terrestre indestructible. Dans le douzième chant de cette épopée, Guilgamès obtient l’autorisation d’évoquer l’ombre de son compagnon d’antan. Celui-ci lui “décrit les sombres demeures de l’au-delà et lui parle des destins divers qui attendent les morts, selon la nature de leur fin”. — Am⁠1, tome XII, page 654.

      36, 37. Qu’enseignait la religion babylonienne sur l’existence de l’âme après la mort ?

      36 Dans la religion de Babylone, Nergal était le dieu des enfers (ou monde souterrain), et sa femme Ereshkigal en était la souveraine. Les Babyloniens ne croyaient pas à l’immortalité du corps humain, mais pour eux l’“âme”, que les Grecs appelaient psukhê, était immortelle. À ce sujet, voici une citation exposant la conception babylonienne des “choses dernières” :

      37 Les âmes humaines étaient censées survivre à la mort et mener une existence qu’on ne peut guère qualifier de vie. Elles s’en allaient dans le “pays sans retour” où, couvertes d’un vêtement d’ailes, elles habitaient parmi les chauve-souris dans des demeures sombres et poussiéreuses, sous la domination de Nergal et d’Ereshkigal. Arrivée au pays des morts, chaque âme devait passer en jugement devant les Anounnaki, les dieux des enfers, mais il reste peu de témoignages concernant la procédure de ce jugement. On décèle parfois la notion d’un éventuel retour des morts à la vie, car dans ce monde souterrain il existait l’eau de la vie, utilisée par le dieu Tammouz quand il revenait sur la terre [sous forme de végétation]. Il semble que les Babyloniens n’attachaient pas autant d’importance que les Égyptiens à cette existence dans l’au-delà. Cependant, ils enterraient leurs morts, au lieu de les incinérer, et ils déposaient souvent près des défunts des objets susceptibles de leur servir pendant leur existence future. (...) Ils faisaient, paraît-​il, des distinctions entre les morts. Ceux qui étaient tombés au combat semblent avoir reçu des faveurs spéciales. On leur donnait de l’eau pure à boire, alors que les morts n’ayant pas des descendants qui déposaient des offrandes sur leurs tombes devaient supporter des souffrances et de nombreuses privations. (...) D’après la doctrine babylonienne, l’homme, quoique d’origine divine, ne participait pas à l’attribut divin de l’immortalité [c’est-à-dire l’immortalité du corps]. — ISBE, tome I, page 373.

      CE QUI RESTE DE L’ANTIQUE BABYLONE

      38. a) Qu’avons-​nous pu constater quant à l’histoire de Babylone en tant que puissance politique ? b) Par quoi Babylone se laissait-​elle dominer, et comment l’appelait-​on ?

      38 Jusqu’ici, notre examen de la sainte Bible et des faits historiques a fait clairement ressortir que dès le début Babylone (Babel) visait à devenir une puissance impériale, et qu’elle était dominée par sa religion, qui était opposée au Dieu des survivants du déluge : Noé, Sem, Cham, Japhet et leurs femmes. Après bien des péripéties, Babylone finit par devenir une puissance mondiale, la troisième de l’histoire biblique. Mais elle continua à se laisser dominer et guider par ses triades de divinités, son démonisme, sa magie, sa sorcellerie, son astrologie, son idolâtrie et ses doctrines religieuses, dont celle de l’immortalité de l’“âme”. C’est pourquoi on l’appelait “Babylone, la ville saintef”.

      39. Quand Babylone fit-​elle sa première chute ? Mais fut-​elle alors détruite ?

      39 Lorsque Jéhovah, le Dieu tout-puissant, confondit le langage des bâtisseurs de la tour religieuse de Babel, Babylone fit sa première chute. Certes, elle ne fut pas détruite à cette époque-​là, mais la confusion des langues divisa les bâtisseurs et provoqua leur dispersion, de sorte que Babylone ne devint pas alors la métropole du monde comme prévu. Elle finit par être entourée de nations et de peuples qui ne parlaient pas la même langue que les hommes qui étaient restés en son sein.

      40. Malgré la destruction ultérieure de cette ville, quelles questions se posent encore ?

      40 Avec le temps, Babylone cessa d’être gouvernée par la dynastie chamitique qui avait commencé par Nimrod, petit-fils de Cham, et elle tomba sous la domination de souverains sémites, descendus de Sem, fils de Noé. Mais ce changement de dynasties n’éloigna pas de Babylone la condamnation que Dieu, dans son courroux, avait dès le début prononcée contre elle. Tardivement, semblait-​il, mais inéluctablement, la destruction prédite s’abattit sur cette ville célèbre, tant et si bien que même son emplacement devint inconnu. Toutefois, ces questions importantes se posent : La religion de Babylone fut-​elle exterminée en même temps que cette ville ? Ou bien, ce culte a-​t-​il survécu jusqu’à notre époque et se trouve-​t-​il préservé sous d’autres formes dans une grande Babylone qui doit encore tomber avec fracas ? Les chapitres suivants répondront à ces questions.

      [Notes]

      a Voir Les deux Babylones du pasteur Alexander Hislop, trad. fr. de J.-E. Cerisier, particulièrement les pages 201, 239, 354, qui parlent du dieu Indra, roi des dieux ; cf. aussi les pages 21-25, 29-35.

      b De Ze, “le” ou “ce” ; emir, “rameau” et amit, “qui porte” au féminin. Hésychius, lexicographe grec du IVe siècle de notre ère, explique le nom de Sémiramis comme désignant un “pigeon sauvage”, sans doute par allusion au pigeon sauvage qui ramena à Noé une feuille d’olivier (Genèse 8:8-12). Voir Ésaïe 17:6, 9 (NW), où le terme hébreu d’amir est rendu par “branche”. Cf. aussi Hislop, Les deux Babylones, page 116 et la note en bas de page.

      c Voir Diodore de Sicile, Histoire, livre II, paragraphe 69, et Les deux Babylones, page 31, note 1 et pages 464, 465.

      d À la page 324 de son ouvrage Israel and Babylon, W. Lansdell Wardle écrit : “La théorie panbabylonienne considère la triade de divinités : Sin, Shamash et Ishtar comme une famille, enfants d’Anou, père des dieux, ou d’Enlil, chef du zodiaque. Dans les mythes de Tammouz, Ishtar est à la fois la sœur et l’épouse de Tammouz. On peut en déduire que dans la triade, Shamash et Ishtar sont en même temps frère et sœur et époux. Mais on peut aussi considérer Sin comme le père de Shamash et d’Ishtar, ou bien Shamash comme le père de Sin et d’Ishtar. Ces rapports de parenté peuvent sembler extrêmement complexes, mais ils conviennent parfaitement à la théorie panbabylonienne.” — Cf. A. Jeremias, Der alte Orient und die ägyptische Religion, I, page 86 sv., et son Handbuch, page 232.

      e Dans son livre Babylonian Life and History (éd. de 1925 p. 146, 147), sir Wallis Budge déclare : “Nombreux étaient les démons et les mauvais esprits qui tourmentaient le Babylonien, mais il connaissait bien la forme et les pouvoirs maléfiques de la plupart d’entre eux. Ceux qu’il craignait le plus étaient les Sept esprits malfaisants, créateurs du mal sous toutes ses formes. (...) Tout comme il existait des triades de divinités, il y avait des triades de démons, par exemple Labartou, Labasou et Akhkhazou. La première choisissait pour victimes les nouveau-nés, le deuxième provoquait une paralysie agitante et le troisième donnait la jaunisse. Une autre triade comprenait lilû, lilîtu et ardat lilî. Les Hébreux connaissaient lilîtu ; une tradition rabbinique fait d’elle la première épouse d’Adam ; femme de grande beauté, elle erre la nuit cherchant à dévorer les enfants. (...) Le Babylonien (...) eut recours au prêtre, qui assumait souvent le rôle d’un dieu et exorcisait les démons en récitant des incantations (...).”

      f Ekhard Unger, Babylon, die heilige Stadt, nach der Beschreibung der Babylonier, Berlin, 1931.

  • Une famille quitte la Chaldée
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 4

      Une famille quitte la Chaldée

      1. a) Était-​il nécessaire que Nimrod eût une descendance ? b) Quel fut l’aboutissement de la lignée de Sem ?

      NIMROD, petit-fils de Cham et premier roi de la Babylone antique, ne se révéla pas être la Postérité, promise dans le jardin d’Éden, qui devait meurtrir la tête du grand Serpent (Genèse 3:15, NW). Nimrod fut le roi de Confusion, car tel est le nom que Jéhovah Dieu donna à la capitale de cet homme, et le patriarche Noé l’appela ainsi également. Dans les lignées familiales retracées au chapitre dix du premier livre de la Bible, le roi Nimrod est laissé sans descendance, — fait sans importance, puisque la Postérité promise de la femme de Dieu ne devait pas descendre de lui. Celui qui devait meurtrir la tête du Serpent ne serait pas appelé Fils de Nimrod (Genèse 10:8-12 ; I Chroniques 1:10). Par contre, l’une des lignées issues de Noé, celle qui passe par Sem et par l’un des cinq fils de ce dernier, se continue de génération en génération, à travers les livres de la Bible, jusqu’au début de notre ère vulgaire dite chrétienne. Ici la lignée prend fin avec la venue de la vraie Postérité de la femme de Dieu. Cette Postérité véritable se révéla être le Fils de Jéhovah Dieu.

      2. D’après la Bible, dans quelle ville Térach habitait-​il, et que savons-​nous au sujet de cette cité ?

      2 D’après le tableau généalogique tracé dans Genèse 11:10-24, les huit générations qui suivirent le chef de famille Sem nous amènent à Térach, que le récit biblique nous présente comme habitant la ville d’Ur des Chaldéens. La Bible ne dit pas que Nimrod construisit Ur, mais celle-ci était manifestement une cité très ancienne, située au sud de la Babylonie, dans la région que les historiens appellent Sumer. En fait, Ur était la capitale de Sumer. Les Sumériens possédaient de nombreux dieux qui étaient honorés et adorés d’un bout à l’autre du pays. Chaque ville possédait cependant son propre dieu qu’elle considérait comme son protecteur.

      3. Qui était le dieu principal de la ville où résidait Térach, et pourquoi cette divinité occupait-​elle une position prédominante ?

      3 Tout comme Mardouk (Mérodac) finit par devenir le dieu de la ville de Babylone, de même Sin était la divinité préférée des habitants d’Ur des Chaldéens. En tant que dieu-lune, Sin en vint à occuper une position prédominante dans la religion d’Ur des Chaldéens, car les Babyloniens accordaient plus d’importance à la lune qu’au soleil. En effet, l’année babylonienne était une année lunaire, et de ce fait la lune jouait un rôle très important dans le calendrier. Dans la ville d’Ur, le temple principal était donc dédié au dieu-lune Sin, considéré comme son propriétaire. En temps de paix, Sin était le seigneur invisible du pays, le gouverneur de la ville et de son territoire, et en temps de guerre, il était le chef de l’armée. À Ur, Sin était le dieu suprême.

      4, 5. En quels termes Woolley décrit-​il les rapports entre la religion et l’État dans l’antique pays de Sumer ?

      4 Naturellement, chaque dieu possédait ses prêtres. À ce propos, il est intéressant de lire ce que Leonard Woolley écrit dans son livre Les Sumériens (édition française de 1930, pages 132, 133), savoir :

      5 Pour étudier la prêtrise, nous devons nous rappeler que l’État sumérien était essentiellement théocratique. Le dieu de la cité était en réalité son roi ; le souverain humain, patési (gouverneur) ou roi, était simplement son représentant — le “fermier” du dieu. Les emplois civils et ecclésiastiques n’étaient pas nettement séparés. Le roi ou gouverneur était lui-​même prêtre ; en fait, dans le cas du patési, l’aspect religieux était le plus ancien, et dans les premiers âges, le plus important (...). Par la déification des rois sumériens, la théorie qu’ils gouvernaient au nom du dieu était amenée à sa conclusion logique. Inversement le grand-prêtre des grands temples était un personnage d’une importance politique considérable, et était souvent choisi dans la maison royale. L’Église et l’État étaient mêlés si inextricablement que, tandis que l’État doit être considéré comme une théocratie, l’Église doit, en partie du moins, être envisagée comme une institution politique et la religion d’État comme un instrument politique. Il serait intéressant de comparer Sumer et Akkad sous la Troisième Dynastie d’Ur avec l’Empire romain du IIIe siècle, à l’époque où le culte d’État des dieux de Rome et du genius d’Auguste [César] et de la ville était une profession de loyauté politique vide de contenu religieux, et où les hommes, s’ils étaient croyants, le montraient par leur culte envers d’autres dieux.

      6. a) Qu’est-​ce qui laisse entendre que Térach participait à l’idolâtrie d’Ur ? b) À quelle date Abraham naquit-​il à Térach, et fut-​il le fils premier-né de ce dernier ?

      6 Tant qu’il habitait à Ur des Chaldéens, Térach le Sémite était à coup sûr en contact avec des pratiques idolâtres et la débauche qu’elles engendrent. Il est possible que Térach ait participé à cette idolâtrie, car plus tard Josué adressera ces paroles aux Israélites : “Vos pères, Tharé [Térach], père d’Abraham et de Nachor, habitaient à l’origine de l’autre côté du fleuve [l’Euphrate], et ils servaient d’autres dieux. (...) Ôtez les dieux qu’ont servis vos pères de l’autre côté du fleuve et en Égypte, et servez Jéhovah.” (Josué 24:2, 14, AC). Une tradition juive veut que Térach ait même été un fabricant d’idoles, dont quelques-unes auraient été brisées par son illustre fils Abraham. Selon Genèse 11:26, Térach eut son premier fils à l’âge de soixante-dix ans, mais ce ne fut pas Abraham ou Abram. Celui-ci est mentionné le premier parce qu’il devint le plus illustre des fils de Térach. Ce dernier avait 130 ans lorsque Abraham naquit, en 2018 av. notre ère. Abraham était donc âgé de soixante-quinze ans à la mort de son père, qui mourut non à Ur des Chaldéens mais au nord-ouest de cette cité, en Haute Mésopotamie. Qu’est-​ce qui explique ce déplacement ?

      7. Pourquoi Dieu reconnut-​il Abraham ? Comment et où le fit-​il ?

      7 En dépit des croyances religieuses de son père, Abraham témoigna sa foi au Dieu de Sem. Ce dernier était toujours en vie, puisqu’il vécut encore 502 années après le déluge. Aussi le Dieu de Sem reconnut-​il Abraham (ou, dans les premiers temps, Abram). De quelle façon ? La réponse nous est donnée dans Genèse 12:1-3 (NW), en ces termes : “Alors Jéhovah dit à Abram : ‘Va-​t’en de ton pays et de ta parenté et de la maison de ton père vers le pays que je te montrerai ; et je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand ; et montre-​toi une bénédiction. Et je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai celui qui appellera le mal sur toi, et par ton moyen se béniront, à coup sûr, toutes les familles du sol.’” Où Abraham se trouvait-​il lorsque Dieu lui adressa ces paroles ? À Haran ? Non, Abraham vivait encore à Ur des Chaldéens, avec Térach.

      8. Quel témoignage nous permet de déterminer dans quelle ville Jéhovah apparut pour la première fois à Abraham ?

      8 Cette question fut tranchée par un martyr chrétien nommé Étienne. Alors qu’il témoignait devant la Cour suprême des Juifs à Jérusalem, où il ne devait dire que la vérité, Étienne affirma à ses juges : “Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham alors qu’il était en Mésopotamie, avant qu’il s’établît à Haran, et il lui dit : ‘Sors de ton pays et de ta parenté et viens dans le pays que je te montrerai.’ Il sortit alors du pays des Chaldéens et s’établit à Haran. Et de là, après que son père fut mort, Dieu le fit résider dans ce pays où vous demeurez maintenant.” (Actes 7:2-4). Quant à l’âge d’Abraham à son départ de Haran, après la mort de son père, Genèse 12:4 nous fournit ce renseignement : “Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’il sortit de Charana.”

      9. Pourquoi le récit de la Genèse déclare-​t-​il que “Térach prit Abram (...) et ils sortirent (...) d’Ur” ?

      9 Abraham écouta l’appel de Jéhovah lui demandant de quitter Ur, au sud du pays de Schinéar. Pour des raisons non spécifiées dans la Bible, son père Térach décida de l’accompagner. Térach étant cependant plus âgé et chef de la maison, le récit de la Genèse (11:31, 32, NW) le présente comme prenant Abraham avec lui. “Après cela, Térach prit Abram, son fils, et Lot, fils de Haran, son petit-fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d’Abram, son fils, et ils sortirent avec lui d’Ur des Chaldéens pour aller au pays de Canaan. Par la suite, ils arrivèrent à Haran et se mirent à habiter là. Et les jours de Térach finirent par être de deux cent cinq ans. Puis Térach mourut à Haran.”

      10. Où se trouvait la ville de Haran, et après la mort de Térach, que fit Abraham, et qui l’accompagna ?

      10 Haran, autre siège du culte du dieu-lune Sin, bâtie sur le Balikh, à une centaine de kilomètres au nord de l’endroit où cette rivière se jette dans l’Euphrate, était un centre commercial prospère situé sur une route de caravanes. À présent qu’Abraham était chef de la caravane d’émigrants en provenance de la Babylonie, il était libre de faire marche en direction du sud, vers le pays que Jéhovah Dieu avait promis de lui montrer. Il semble qu’Abraham, sans enfant à l’époque, adopta son neveu Lot, qui avait perdu son père.

      ADORATEURS DU DIEU TRÈS-HAUT

      11, 12. a) À quelle date Abraham traversa-​t-​il l’Euphrate pour pénétrer dans le pays de Canaan, et aussitôt après, que se mit-​il à faire ? b) Quelle question intéressante se posait ?

      11 Le 14 nisan de l’an 1943 av. notre ère, Abraham traversa l’Euphrate et se dirigea vers le sud-ouest, pénétrant dans le pays de Canaan, où habitaient les descendants de Canaan, oncle de Nimrod. Abraham fut-​il le premier à pratiquer le culte de Jéhovah dans ce pays, ou existait-​il déjà en cette Terre promise un adorateur de Jéhovah ? Abraham allait apprendre la réponse à cette question par la suite.

      12 Abraham se mit immédiatement à poursuivre son culte du Dieu très-haut. “Abram traversa le pays jusqu’à l’emplacement de Sichem [à une cinquantaine de kilomètres au nord de Jérusalem], près des grands arbres de Moréh ; et en ce temps-​là le Cananéen était dans le pays. Jéhovah apparut alors à Abram et dit : ‘À ta postérité je vais donner ce pays.’ Après cela, il bâtit là un autel à Jéhovah, qui lui était apparu.” (Genèse 12:6, 7, NW). Ainsi commença une période de cent ans pendant laquelle Abraham résida comme étranger au pays de Canaan, la Terre promise.

      13. a) Abraham et Lot accrurent-​ils leurs richesses, et que leur sembla-​t-​il judicieux de faire ? b) Quel pays Lot choisit-​il pour demeure ?

      13 Propriétaires de troupeaux errants, Abraham et son neveu Lot accrurent leurs richesses dans le pays. Leurs troupeaux devenant trop nombreux pour les pâturages, au bout d’un certain temps Abraham et Lot décidèrent de se séparer. Abraham lui ayant laissé le choix, Lot opta pour la basse vallée du Jourdain, car tout le District du Jourdain était comme “le jardin de Jéhovah”, très bien arrosé. À cette époque-​là existaient dans cette région basse les villes de la Plaine, savoir : Sodome, Gomorrhe, Adma, Tseboïm et Béla ou Tsoar. — Genèse 10:19 ; 14:2.

      14. Par suite de quels événements Lot se trouvait-​il dans une zone dangereuse ?

      14 Chacune de ces villes était une cité-état et avait son propre roi. Depuis douze ans, elles se trouvaient assujetties à un chef étranger, Kédorlaomer, roi du pays d’Élam, à l’est de la Babylonie. La treizième année, les cinq rois cananéens s’unirent dans une rébellion contre le roi d’Élam. Kédorlaomer décida de réprimer cette révolte. La quatorzième année, il descendit donc contre les Cananéens rebelles. Il n’était pas seul. Trois autres rois se mirent en marche avec lui, dont Amraphar, roi de Schinéar. Lot, neveu d’Abraham, se trouvait à présent dans une zone dangereuse, car il avait dressé ses tentes près de la ville rebelle de Sodome. — Genèse 13:1 à 14:5.

      15. Pourquoi Lot fut-​il fait prisonnier, et où risquait-​il d’être emmené ?

      15 Après avoir mené avec succès des opérations militaires aux alentours, afin de priver les villes rebelles de toute assistance à proximité, les quatre rois, à la tête de leurs armées élamites et babyloniennes, livrèrent combat aux cinq rois cananéens dans la Basse Plaine de Siddim. Ce nom désigne la région située alors au sud de la péninsule ou langue de terre qui s’avance maintenant dans la mer Morte ou mer Salée, sur son bord oriental. Ce fut dans cette région que se trouvaient Sodome, Gomorrhe, Adma, Tseboïm et Tsoar. Les armées des Élamites et des Babyloniens mirent en déroute les rebelles et pillèrent les villes de Sodome et Gomorrhe. “Ils prirent aussi Lot, fils du frère d’Abram, et ses biens, et continuèrent leur chemin. Il habitait alors à Sodome.” (Genèse 14:5-12, NW). Allaient-​ils maintenant ramener Lot en Schinéar ou Babylonie ? Abraham, qui avait quitté Schinéar une fois pour toutes, ferait tout pour les en empêcher.

      16. Dès qu’Abraham apprit que Lot était prisonnier, que fit-​il ?

      16 Au moment de ces événements, le camp d’Abraham était dressé dans les montagnes à l’ouest de la mer Morte, soit à Mamré, lieu-dit situé à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Jérusalem ou vingt kilomètres au sud-ouest de Bethléhem. À l’époque, il avait des relations d’amitié avec trois Amorites, trois frères nommés Mamré, Aner et Eschcol. Un homme qui connaissait, semble-​t-​il, la parenté qui reliait Lot à Abraham, échappa à la bataille et au danger des puits de bitume et vint raconter à Abraham ce qui était arrivé à Lot. Se confiant en l’aide de Jéhovah, et sans tarder, Abraham “rassembla ses hommes aguerris, trois cent dix-huit esclaves, nés dans sa maison, et se lança à la poursuite jusqu’à Dan”. Mamré, Aner, Eschcol et sans doute un certain nombre de leurs hommes accompagnèrent Abraham en tant qu’alliés. — Genèse 14:13, 14, NW.

      17. Où Abraham rattrapa-​t-​il les armées des Élamites et des Babyloniens, et grâce à quoi put-​il vaincre ces forces numériquement supérieures ?

      17 Ce fut à Dan, soit à plus de cent soixante kilomètres au nord de Jérusalem et à moins de soixante-dix kilomètres au sud-ouest de Damas, qu’Abraham et ses alliés rattrapèrent les armées des Élamites et des Babyloniens, qui étaient sans doute plus nombreux que les hommes d’Abraham. Grâce à la sagesse céleste, Abraham eut recours à un stratagème. “De nuit, il divisa alors ses forces, lui et ses esclaves, contre eux, et ainsi il les battit et les poursuivit sans relâche jusqu’à Hobah qui est au nord de Damas. Alors il reprit tous les biens et il reprit aussi Lot, son frère [ou parent], et ses biens, et également les femmes et le peuple.” (Genèse 14:15, 16, NW). Abraham dut donc entreprendre une longue poursuite pour délivrer Lot, fils de son frère, mais son Dieu le bénit et lui donna la victoire sur Amraphel, roi de Schinéar, et les trois autres rois venus du nord.

      18, 19. Quel roi invaincu rencontra Abraham près de Jérusalem, et que fit-​il ?

      18 Le récit biblique ne nous informe pas comment ces rois en fuite regagnèrent l’Euphrate et la Babylonie, à plus de 700 kilomètres à l’est de Damas. Quant à Abraham, il ramena dans leur pays les captifs délivrés.

      19 Victorieux, Abraham marchait vers le sud, c’est-à-dire vers Jérusalem. Lorsqu’il fut arrivé dans la Basse Plaine de Schavéh ou Basse Plaine du roi, Béra, roi de Sodome, vint à sa rencontre. Non loin de là, un autre roi, qui, lui, n’avait pas connu la défaite, sortit à la rencontre d’Abraham. Le livre de la Genèse (14:18-20, NW) nous présente ce roi extraordinaire en ces termes : “Et Melchisédek, roi de Salem, apporta du pain et du vin ; et il était prêtre du Dieu Très Haut. Puis il le bénit et dit : ‘Béni soit Abram du Dieu Très Haut, qui a produit le ciel et la terre ; et béni soit le Dieu Très Haut, qui a livré tes oppresseurs en ta main !’ Là-dessus, Abram lui donna le dixième de tout.”

      20. Qui est le premier prêtre de Dieu mentionné dans la Bible, quelle autre fonction remplissait-​il, et qui l’avait nommé ?

      20 Melchisédek est le premier prêtre ou kohén mentionné dans la sainte Bible. Il était prêtre du seul vrai Dieu vivant, puisqu’il est expressément appelé “prêtre du Dieu Très Haut”. En même temps, il était roi de Salem. C’est à son sujet, semble-​t-​il, que Jérusalem figure pour la première fois dans le texte de la Bible, car, selon une tradition juive et chrétienne, Salem occupait le site de la future ville de Jérusalem. La Bible identifie Salem avec Jérusalem, en ces termes : “Dieu est connu en Juda, son nom est grand en Israël. Sa tente est à Salem, et sa demeure à Sion.” “Jérusalem, célèbre Jéhovah ; Sion, loue ton Dieu.” (Psaumes 76:2, 3 76:1, 2, NW ; 147:12, AC). Ainsi, dans cette ancienne cité, Abraham rencontra le kohén ou prêtre du Dieu très-haut, quelque temps avant 1933 av. notre ère, soit douze siècles avant 753, date traditionnelle de la fondation de Rome, ville dont le chef religieux devint le pontifex maximus païen. Le Dieu très-haut avait désigné Melchisédek pour assumer les fonctions de prêtre ou de kohén. Le nom Melchisédek signifie “roi de justice”.

      21, 22. a) Quelles précisions la Bible fournit-​elle sur les ascendants et les descendants de Melchisédek, et quelle explication est donnée dans Hébreux chapitre 7 ? b) En quels termes Paul compare-​t-​il la prêtrise de Melchisédek avec celle de Lévi ?

      21 Abraham adorait le même Dieu que Melchisédek. La Bible ne précise pas quels rapports de parenté existaient entre Abraham et ce prêtre. En tout cas, Melchisédek n’était pas un ange matérialisé dans la chair, mais un homme, descendant de Noé, qui avait survécu au déluge. La Bible ne dit pas davantage que Melchisédek n’était autre que le fils de Noé appelé Sem, qui était toujours vivant à cette époque. À dessein, la Parole écrite de Dieu passe sous silence tout renseignement sur les ascendants, les descendants et la mort de Melchisédek, afin qu’il serve d’image prophétique (ou type) de la Postérité promise de la femme de Dieu. Cette Postérité allait devenir le Grand Prêtre éternel du Dieu très-haut pour offrir le sacrifice qui procure aux hommes le salut éternel. À titre de preuve, citons Hébreux 6:20 à 7:7. Après avoir dit que ce Grand Prêtre entre dans la présence de Dieu, ce passage poursuit en disant :

      22 “Où un précurseur est entré pour nous, Jésus, qui est devenu grand prêtre pour toujours, selon la manière de Melchisédek. Car ce Melchisédek, roi de Salem, prêtre du Dieu Très Haut, qui alla au-devant d’Abraham, s’en revenant du massacre des rois, et qui le bénit et à qui Abraham attribua la dîme de toutes choses, est tout d’abord, en traduisant, ‘Roi de Justice,’ puis il est encore roi de Salem, c’est-à-dire ‘Roi de Paix.’ En étant sans père, sans mère, sans généalogie, n’ayant ni commencement de jours ni fin de vie [dans le récit écrit], mais ayant été fait pareil au Fils de Dieu, il demeure prêtre à perpétuité. Voyez combien grand fut cet homme [Melchisédek] à qui Abraham, le chef de famille, donna la dîme du meilleur butin. Et à la vérité, les hommes [dans l’ancien Israël] qui reçoivent leur fonction sacerdotale des fils de Lévi ont ordre, selon la Loi, de percevoir des dîmes auprès de leurs frères, même si ceux-ci sont sortis des reins d’Abraham ; mais l’homme [Melchisédek] dont la généalogie n’a pas son origine en eux prit des dîmes auprès d’Abraham et bénit celui qui avait les promesses [de Jéhovah Dieu]. Or, incontestablement, c’est le moindre qui est béni par celui qui est plus grand.”

      23. À propos de la Postérité de la femme de Dieu, que révèlent les paroles de David consignées dans le Psaume 110?

      23 Le Dieu très-haut lui-​même jura que le Grand Prêtre à venir, semblable à Melchisédek, serait un prêtre céleste. Conformément à ce dessein immuable, Dieu fit qu’un roi, qui gouvernait dans la même ville où Melchisédek avait régné, reconnût comme son “Seigneur” ce Prêtre qui devait venir selon la manière de Melchisédek. En effet, sous l’inspiration de l’esprit de Dieu, David, roi de Jérusalem, écrivit les paroles suivantes : “Jéhovah a dit à mon Seigneur : ‘Assieds-​toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds.’ Jéhovah étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Règne en maître au milieu de tes ennemis ! (...) Le Seigneur [Jéhovah] l’a juré, il ne s’en repentira point : ‘Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédech.’” (Psaume 110:1, 2, 4, AC). Aux termes du serment de Jéhovah, la Postérité de sa femme deviendrait immanquablement un Roi-Prêtre comme Melchisédek.

      24. a) Comment Melchisédek manifesta-​t-​il son attitude à l’égard de l’antique Babylone ? b) Comment Abraham agit-​il de même, et comment attribua-​t-​il à Dieu sa victoire et la délivrance de Lot ?

      24 En bénissant Abraham pour avoir mis en déroute et dépouillé le roi de Schinéar et ses alliés, Melchisédek prouvait qu’il était contre l’antique Babylone. Sa ville royale, Salem, était donc aussi l’ennemie de Babylone. Lorsqu’il déclara : “Béni soit le Dieu Très Haut, qui a livré tes oppresseurs en ta main !”, Melchisédek laissait entendre que le Dieu très-haut Jéhovah était, lui aussi, opposé à Babylone. Ainsi, non seulement le patriarche Abraham quitta la Babylonie à l’appel de Dieu, mais encore il combattit quand il le fallut contre le roi de Babylonie (Schinéar). En donnant à Melchisédek, prêtre de Dieu, la dîme de tout le butin de guerre, Abraham reconnut ouvertement qu’il avait remporté la victoire grâce à Dieu. D’autre part, Abraham refusa d’accepter des mains de Béra, roi de Sodome, la moindre partie des biens recouvrés. Il déclara au roi Béra : “Je lève en serment ma main vers Jéhovah, le Dieu Très Haut, qui a produit le ciel et la terre, que, d’un fil à un cordon de sandale, non, je ne prendrai rien de tout ce qui est à toi, pour que tu ne dises pas : ‘C’est moi qui ai enrichi Abram.’ Rien pour moi !” — Genèse 14:21-24, NW.

      UNE FIGURE DE LA POSTÉRITÉ DE LA FEMME

      25. Que signifiaient pour Abraham la promesse que Jéhovah lui avait faite, selon Genèse 12:1-3, et la bénédiction que Melchisédek prononça sur lui ?

      25 Le roi-prêtre Melchisédek offrit à Abraham de quoi manger et boire, en lui disant : “Béni soit Abram du Dieu Très Haut qui a produit le ciel et la terre.” Cette bénédiction était en harmonie avec la promesse que Dieu avait faite à Abraham lorsqu’il l’invita à sortir de Schinéar ou Babylonie, savoir : “Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai (...). Et je bénirai ceux qui te béniront, (...) et par ton moyen se béniront, à coup sûr, toutes les familles du sol.” (Genèse 12:1-3, NW). Cette bénédiction promise, jointe à celle que Melchisédek avait prononcée sur Abraham, signifiait que la Postérité de la femme, promise par Dieu dans le jardin d’Éden, viendrait par la lignée de l’Hébreu Abraham. Entre autres, Abraham devait avoir une postérité ou descendance, pour que Dieu pût faire de lui une grande nation. Ce serait dans cette nation que viendrait la Postérité promise de la femme de Dieu. Ainsi cette promesse prouvait que les Babyloniens étaient dans l’erreur, car ils avaient déifié Nimrod en tant que Postérité promise.

      26. Comment Jéhovah permit-​il à Abraham d’avoir un fils par Sara, conformément à sa promesse ?

      26 Abraham ne resta pas à Salem pour y adorer à l’aide du prêtre Melchisédek, mais il poursuivit son chemin vers le sud, jusqu’à son camp établi à Mamré. Avec le temps, ses facultés de reproduction et celles de sa femme Sara s’éteignirent, sans qu’un enfant leur fût né. Puis, alors qu’Abraham était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans et Sara de quatre-vingt-neuf, Jéhovah Dieu envoya un messager à Mamré pour informer Abraham que, grâce à un miracle, il aurait un fils par Sara, sa femme légitime, dans l’année à venir. Auparavant, Dieu avait dit à Abraham d’appeler son futur fils Isaac, nom qui signifie “rire”, et l’avait informé que l’alliance divine de bénédiction serait transmise à Isaac. — Genèse 17:19.

      27. Entre-temps, qu’arriva-​t-​il à Lot et à sa famille dans le District du Jourdain ?

      27 Après que le messager de Jéhovah eut annoncé à Abraham la bonne nouvelle au sujet d’un fils, le lendemain matin quatre villes du District du Jourdain, dont Sodome et Gomorrhe, furent anéanties à cause de leur méchanceté. Dieu les réduisit en cendres en faisant pleuvoir sur elles du feu et du soufre. Seule la ville de Béla ou Tsoar fut épargnée. Pourquoi ? C’est que Lot, neveu d’Abraham, s’était installé avec sa famille dans la cité de Sodome. Les anges de Dieu les en avaient fait sortir in extremis. Pendant la fuite vers le salut, la femme de Lot périt pour avoir désobéi aux instructions des anges. Mais Lot et ses deux filles parvinrent sains et saufs jusqu’à Tsoar, et aussitôt après, les autres villes du District furent anéanties dans un déluge de feu. — Genèse 18:1 à 19:29.

      28. Comment la foi d’Abraham fut-​elle mise à l’épreuve au sujet de son fils Isaac, et où cette épreuve eut-​elle lieu ?

      28 Quant à Abraham et Sara, comme ils ont dû rire de joie lors de la naissance de leur fils Isaac ! Ils lui donnèrent le nom que Dieu lui avait choisi. Mais Abraham était loin de penser que quelques années plus tard, sa foi au Dieu tout-puissant serait soumise à une rude épreuve au sujet d’Isaac, en qui résidait l’espoir de voir se réaliser la promesse selon laquelle toutes les familles du sol pourraient se bénir. En effet, alors qu’Isaac était devenu un jeune homme fortb et qu’Abraham campait au sud de la Palestine, dans le Négueb, près de Beer-Schéba, Jéhovah Dieu renvoya le patriarche dans la région de Salem, non pour voir le roi-prêtre Melchisédek, mais pour offrir en sacrifice son fils Isaac, le restituant ainsi au Dieu qui le lui avait donné.

      29. Comment Abraham prouva-​t-​il sa foi et son obéissance ?

      29 Le sacrifice devait avoir lieu sur le mont Morija, situé au nord de Salem. Sur cette colline, Abraham offrit pour autant dire Isaac, son fils bien-aimé, en sacrifice humain. Le couteau d’abattage à la main, il était sur le point de tuer Isaac et de le saigner, avant d’allumer le feu de l’autel. Mais l’appel “Abraham ! Abraham !”, venu de l’invisible, arrêta son bras. Il entendait l’ange de Jéhovah lui dire qu’il était allé assez loin pour prouver sa foi et son obéissance.

      30. Pourquoi Abraham appela-​t-​il cet endroit Jéhovah-Jiréh ?

      30 L’attention d’Abraham fut attirée sur un fourré de montagne tout proche, où un bélier s’était pris par les cornes dans un buisson. D’où cette bête venait-​elle, puisqu’en gravissant le mont Morija, Isaac avait dit à Abraham : “Voici le feu et le bois, mais où est le mouton pour l’holocauste ?” Or, Abraham ne mentait pas lorsqu’il répondit à son fils : “Dieu se pourvoira du mouton pour l’holocauste, mon fils.” Il s’ensuit que ce mouton mâle qu’Abraham et Isaac offrirent sur l’autel représentait Isaac ou prenait sa place. “Puis Abraham appela cet endroit du nom de Jéhovah-Jiréh [qui signifie : Jéhovah pourvoira]. C’est pourquoi l’on a coutume de dire aujourd’hui : ‘À la montagne de Jéhovah il sera pourvu.’” (Genèse 22:1-14, NW). Comme ce mouton donné par Dieu a dû être précieux aux yeux d’Abraham !

      31. Dans cette scène prophétique dont Abraham fut l’acteur principal, qui fut préfiguré par Isaac et le mouton mâle ?

      31 Malgré toute sa foi en Dieu, Abraham ne savait pas qu’avec Isaac il jouait un rôle dans une scène prophétique, prophétie très importante pour nous aujourd’hui. Dix-neuf siècles plus tard, un descendant d’Abraham, à savoir Jésus-Christ, résuma merveilleusement la signification de cette figure prophétique en déclarant une nuit à un chef des Juifs : “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit mais ait la vie éternelle.” (Jean 3:16). Ce Fils de Dieu fut donc préfiguré par Isaac, le fils bien-aimé d’Abraham, et aussi par le mouton mâle qui fut offert en sacrifice à la place d’Isaac. Effectivement, le Fils de Dieu devint l’Agneau de Dieu pour le salut des hommes. — Jean 1:29, 36 ; Révélation 5:6, 8, 12, 13.

      32, 33. a) Quelle foi profonde en Jéhovah et en sa promesse animait Abraham ? b) En confirmant de nouveau sa promesse à Abraham, comment Jéhovah montra-​t-​il clairement ce que représentait Isaac ?

      32 Abraham était confiant que Dieu serait à même de ressusciter Isaac d’entre les morts afin de réaliser sa promesse de faire de lui une grande nation et qu’ainsi toutes les familles du sol puissent se bénir par le moyen d’Abraham. Et d’une manière figurée, Abraham reçut son cher fils Isaac d’entre les morts (Hébreux 11:17-19). Alors, près de l’autel, Jéhovah Dieu confirma sa promesse à Abraham, montrant clairement qu’Isaac, le fils que lui avait donné sa femme Sara, était une figure de la Postérité promise de la femme de Dieu, le moyen par lequel des bénédictions éternelles viendraient sur des hommes de toutes les nations. Appelant Abraham des sphères invisibles, Dieu lui déclara par son ange :

      33 “‘Par moi-​même, je jure bel et bien’ — c’est le langage de Jéhovah — ‘qu’en raison du fait que tu as fait cette chose et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai sûrement et je multiplierai sûrement ta postérité comme les étoiles des cieux et comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer ; et ta postérité prendra possession de la porte de ses ennemis. Et par le moyen de ta postérité se béniront, à coup sûr, toutes les nations de la terre, du fait que tu as écouté ma voix.’” — Genèse 22:15-18, NW.

      34. Après la mort d’Abraham, lesquels de ses descendants héritèrent l’alliance de la promesse ?

      34 Que de bénédictions Abraham reçut pour avoir écouté l’appel de Jéhovah l’invitant à quitter la Babylonie, à sortir d’Ur des Chaldéens ! Jéhovah confirma l’alliance de bénédiction qu’il avait conclue avec Abraham. Après la mort d’Abraham, à l’âge de 175 ans, Jéhovah transmit personnellement à Isaac l’alliance de bénédiction (Genèse 26:1-5). Des deux fils jumeaux d’Isaac : Ésaü et Jacob, Jéhovah choisit le fidèle Jacob et lui transféra l’alliance de bénédiction. — Genèse 28:10-15.

      35. Comment Jéhovah se servit-​il de Jacob pour poser le fondement d’une “grande nation”, conformément à la promesse qu’il avait faite à Abraham ?

      35 Alors que son père Isaac était toujours en vie, habitant sous des tentes en Terre promise, Jacob quitta provisoirement ce pays. Il se rendit vers le nord, à Haran, ville où mourut son arrière-grand-père Térach. Là il prit pour femmes deux de ses cousines, deux jeunes Syriennes nommées Léa et Rachel. Ces deux sœurs et leurs deux servantes donnèrent à Jacob douze fils et une fille. Ainsi furent posés les fondements de cette “grande nation” que Jéhovah Dieu avait promis de faire sortir d’Abraham parce que celui-ci avait quitté la Babylonie et s’était installé comme étranger dans le pays de Canaan, la Terre promise. — Genèse 29:1 à 30:26 ; 35:16-20.

      [Notes]

      a Voir De la migration d’Abraham, 177, section 32, de Philon le Juif, un contemporain de Jésus-Christ et de l’apôtre Paul, qui présente les choses de la même façon qu’Étienne. Dans les traités de Philon intitulés Commentaires allégoriques sur la Genèse, édit. Mangey, voir le tome Ier, pages 436-472.

      b Josèphe estime à vingt-cinq ans l’âge d’Isaac au moment de cet épisode. — Voir son Histoire ancienne des Juifs (Antiquités judaïques), livre Ier, chapitre XIII, paragraphes 1 et 2.

  • Une nation nouvelle est délivrée et organisée
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 5

      Une nation nouvelle est délivrée et organisée

      1. Quelles ambitions furent dérangées par la promesse que Jéhovah avait faite à Abraham de lui donner le pays de Canaan ?

      JÉHOVAH avait promis à Abraham l’Hébreu de lui donner, ainsi qu’à ses descendants, le pays “depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate”. Cette promesse allait à l’encontre des ambitions des maîtres de l’Égypte (Genèse 12:7 ; 13:14-17 ; 15:18-21). Les rois ou pharaons d’Égypte bâtissaient un empire qui s’étendait de la quatrième cataracte du Nil en Haute Égypte (Égypte méridionale), située à plus de 1 500 kilomètres au sud du delta du Nil, jusqu’à l’Euphrate, en passant par la péninsule Sinaïtique et la Palestine. Lors d’une famine au pays de Canaan, Abraham séjourna quelque temps en Égypte, où Jéhovah Dieu dut reprendre le pharaon, qui voulait enlever à Abraham sa femme Sara. — Genèse 12:10-20.

      2. Quelle nation devint la Première Puissance mondiale de l’histoire biblique, et que fut-​il prédit à propos des relations qu’auraient avec cette nation les descendants d’Abraham ?

      2 L’Égypte impériale devint la Première Puissance mondiale de l’histoire biblique. Inévitablement, le jour devait venir où Jéhovah manifesterait sa puissance devant l’Égypte, en lui montrant qui détient la souveraineté sur toute la terre. Jéhovah avait informé Abraham que ses descendants seraient réduits à l’esclavage en Égypte, mais qu’au cours de la quatrième générationa après Jacob, petit-fils d’Abraham, Jéhovah exécuterait ses jugements sur l’Égypte et délivrerait la postérité ou descendance d’Abraham d’entre les mains de cette Première Puissance mondiale. Aucune puissance de ce monde ne pourrait faire obstacle aux desseins de Jéhovah. — Genèse 15:12-16.

      3. Comment Joseph devint-​il premier ministre de l’Égypte, et quelle fonction importante remplit-​il pendant la grande famine ?

      3 Conformément à la prescience de Jéhovah, au bout d’un certain temps, l’Égypte subit sept années de sécheresse. Vingt ans avant la famine qui s’ensuivit, Joseph, fils de Jacob, avait été enlevé, vendu et emmené providentiellement comme esclave en Égypte. À cette époque-​là, la capitale de l’Égypte semble avoir été située près du delta du Nil. Pendant treize ans, Joseph fut esclave en Égypte et fut même jeté en prison injustement. Alors, pour avertir l’Égypte des sept années de sécheresse qui allaient venir, Jéhovah envoya au pharaon des songes, et on sortit Joseph de prison pour qu’il vînt les interpréter. Le pharaon reconnut que l’esprit de Dieu était sur Joseph et désigna ce dernier pour assumer les fonctions de premier ministre et d’organisateur du ravitaillement du pays d’Égypte. Comme les songes l’avaient annoncé, l’Égypte connut sept années d’une abondance exceptionnelle, et Joseph fit stocker d’énormes provisions de denrées. Quand les sept années de sécheresse s’abattirent sur le pays, Joseph ouvrit les entrepôts et fit distribuer les stocks de vivres. Pour l’Égypte, Joseph était un sauveur. — Genèse 37:1 à 41:57.

      4. Quelles circonstances amenèrent Jacob, père de Joseph, et le reste de sa famille à descendre en Égypte ?

      4 Au bout d’un certain temps, la famine frappa également le pays de Canaan, où habitaient Jacob, père de Joseph, et les onze frères et la sœur de celui-ci. Ayant appris qu’il y avait des vivres en Égypte, Jacob y envoya dix des fils qui lui restaient, tous sauf le benjamin. Joseph, que ses frères ne reconnurent pas après plus de vingt ans de séparation, leur donna ce qu’ils demandèrent. Cependant, il garda comme otage l’un d’eux, Siméon, pour s’assurer que la prochaine fois qu’ils viendraient chercher des vivres, ils amèneraient avec eux leur plus jeune frère, Benjamin, car celui-ci était le frère germain de Joseph. La deuxième année de famine arrivait à son terme lorsque les frères de Joseph revinrent, accompagnés de Benjamin. Après avoir mis à l’épreuve leur amour fraternel, Joseph se fit reconnaître à ses onze frères. Quelle joyeuse fête ce fut alors ! Joseph fit ensuite le nécessaire pour faire venir auprès de lui en Égypte Jacob, son père, et tout le reste de sa maison. — Genèse 42:1 à 45:24.

      5. En quelle année Jacob descendit-​il en Égypte, dans quelle contrée s’établit-​il avec sa famille, et pendant combien de temps ses descendants devaient-​ils y séjourner ?

      5 En l’an 1728 av. notre ère, Jacob et toute sa famille descendirent en Égypte. Grâce à des dispositions prises par Joseph, ils s’établirent dans le pays de Gosen, “la contrée de Ramsès”, à l’est du delta du Nil. Là, ils purent survivre aux cinq dernières années de famine. Au début de son séjour en Égypte, “le pays de Cham”, la maison de Jacob comptait soixante-dix personnes. Ainsi commença pour quatre générations des descendants de Jacob un long séjour en Égypte qui devait durer 215 années. Quant à Jacob lui-​même, il “vécut dix-sept ans dans le pays d’Égypte”. Il mourut en Égypte, à l’âge de 147 ans, mais il fut enseveli en Terre promise, avec Isaac, son père, et Abraham, son grand-père. — Genèse 45:25 à 50:14.

      6. a) Quel nom fut donné aux descendants de Jacob ? b) Quel changement de régime se produisit en Égypte, et quelles en furent les conséquences pour les Israélites ?

      6 Jéhovah Dieu avait changé le nom de Jacob en celui d’Israël, et lorsque celui-ci mourut en Égypte, ses douze fils et leurs familles étaient appelés “les douze tribus d’Israël”. (Genèse 32:27, 28 ; 35:10 ; 49:28.) Ce fut par elles que la postérité ou descendance d’Abraham devait devenir aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable sur le bord de la mer, selon la promesse de Dieu. Pendant toute la vie de Joseph, premier ministre de l’Égypte, tout alla bien pour les douze tribus d’Israël dans le pays de Gosen. Mais quelque temps après sa mort, il y eut un changement de régime en Égypte. À la suite d’une révolte, la dynastie étrangère des Hyksos fut renversée et chassée du delta du Nil, et l’empire des Hyksos fut brisé. Les nouveaux maîtres qui parvinrent au pouvoir n’avaient pas connu Joseph, ou ne se souvenaient pas de lui, et ils n’éprouvaient aucun sentiment de gratitude envers son peuple, les Israélites. Ils réduisirent ces derniers à l’esclavage et les opprimèrent, principalement dans le but de les empêcher de se multiplier si rapidement. Malgré cela, les Israélites opprimés ne cessèrent de s’accroître. En désespoir de cause, le pharaon ordonna que dorénavant tous les garçons nouveau-nés des Hébreux ou Israélites fussent jetés dans le Nil, et qu’on ne laissât vivre que les filles. — Genèse 50:15-26 ; Exode 1:1-22.

      7. Comment l’enfant Moïse eut-​il la vie sauve, et pourquoi alla-​t-​il habiter le pays de Madian ?

      7 Ce fut pendant cette période critique que naquit Moïse, à la quatrième génération dans la lignée de Lévi, fils de Jacob. Grâce à la foi de ses parents, Amram et Jokébed, qui refusèrent d’obéir aux ordres du pharaon, Moïse eut la vie sauve. Moïse fut élevé comme un Hébreu ou Israélite qui devait avoir foi en Jéhovah Dieu, puis il fut emmené dans la maison même du pharaon, comme fils adoptif de la fille du roi. Dans sa quarantième année, le prince Moïse tua un Égyptien qui maltraitait un Hébreu. Pour sauver sa vie, il dut s’enfuir à travers la péninsule Sinaïtique jusqu’au pays de Madian, à l’est de l’actuel golfe d’Akaba. Là-bas il se maria et devint berger au service de son beau-père. Quarante années s’écoulèrent ainsi, puis commença une année marquée. — Exode 2:1 à 3:1 ; Actes 7:20-30.

      8. a) Comment et où Jéhovah parla-​t-​il à Moïse, alors dans sa quatre-vingtième année ? b) Qu’est-​ce que Moïse devait faire, et au nom de qui devait-​il agir ?

      8 Moïse, à présent dans sa quatre-vingtième année, est toujours berger. À la recherche de pâturages pour ses moutons, il conduit son troupeau jusqu’au pied du mont Horeb, dans la péninsule Sinaïtique. Là, du milieu des flammes enveloppant un buisson ardent, mais qui pourtant ne le consument pas, l’ange de Jéhovah parle à Moïse. Il lui dit qu’il doit retourner en Égypte et affronter Pharaon, afin de faire sortir de ce pays les douze tribus d’Israël tenues en esclavage. Selon Exode 3:15 (AC), Dieu déclara à Moïse : “Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël : Jéhovah, Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’envoie vers vous. C’est là mon nom pour l’éternité ; c’est là mon souvenir de génération en génération.” Après avoir ramené à son beau-père son troupeau de moutons, Moïse quitte le pays de Madian pour se rendre en Égypte. Sur le chemin du retour, dans le désert près du mont Horeb, il rencontre son frère aîné Aaron. Ils retournent ensemble en Égypte. — Exode 3:2 à 4:31 ; Actes 7:30-36.

      9. Quelle attitude de la part de Pharaon rend inévitable une épreuve de force entre la Première Puissance mondiale et Jéhovah ?

      9 La première fois que Moïse se présente devant Pharaon, ce chef de la Première Puissance mondiale de l’histoire biblique refuse de reconnaître le Souverain de l’univers au nom de qui Moïse et Aaron lui ont parlé. Voici ses paroles de défi : “Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix, en laissant aller Israël ? Je ne connais pas Jéhovah, et je ne laisserai pas aller Israël.” (Exode 5:1, 2, AC). Du coup, une épreuve de force devient inévitable entre la Première Puissance mondiale sur la terre et Jéhovah Dieu. Le Dieu tout-puissant n’exécute pas Pharaon sur-le-champ, mais il commence à lui manifester sa puissance en déchaînant des fléaux sur lui et sur toute l’Égypte.

      10. En quels termes Jéhovah fait-​il comprendre à Pharaon pourquoi il l’a épargné jusque-​là ?

      10 Jéhovah signifie sans ambiguïté à Pharaon pourquoi il l’a épargné. Avant d’annoncer la septième plaie, il dit à ce roi obstiné : “Mais voici pourquoi je t’ai laissé subsister : c’est afin que tu voies ma puissance et que mon nom soit proclamé sur toute la terre.” (Exode 9:16, Li). Après la neuvième plaie, Jéhovah informe Moïse qu’“encore une plaie”, — la dixième, — suffira pour contraindre Pharaon à chasser littéralement d’Égypte les Israélites asservis. Avant que Moïse et Aaron annoncent ce dernier fléau à Pharaon, celui-ci, le cœur endurci, les somme de sortir et de ne plus jamais revenir, sous peine de mort. Moïse lui réplique qu’effectivement il ne reparaîtra plus devant lui. — Exode 7:1 à 11:8.

      UNE SOUVERAINETÉ TRIOMPHANTE EST MANIFESTÉE SUR LA PREMIÈRE PUISSANCE MONDIALE

      11, 12. Qui fut menacé par la dixième plaie, et pourquoi Moïse ne convoqua-​t-​il pas les premiers-nés pour renseigner Israël sur le moyen de protection prévu par Jéhovah ?

      11 Même les maisons des douze tribus d’Israël se trouvaient menacées par la dixième plaie, celle qui devait entraîner la mort des premiers-nés des hommes et des bêtes dans tout le pays d’Égypte. Pas plus que Pharaon, les Israélites n’avaient envie de perdre le premier-né de leurs enfants et de leurs bêtes. Il existait cependant un moyen qui permettrait aux maisons des Israélites d’échapper à la dixième plaie, et dans sa miséricorde Jéhovah pourvut à ce moyen et l’indiqua aux Israélites. Cela exigeait de leur part foi et obéissance.

      12 Pour informer les Israélites, Moïse, le prophète de Jéhovah, ne rassembla pas tous les premiers-nés pour les inciter à l’action. Les premiers-nés n’étaient pas les chefs de maison. Du reste, que pouvait faire un premier-né encore au sein de sa mère ou une bête dans l’étable ? En ce cas, qui Moïse convoqua-​t-​il ?

      13. Par qui Moïse transmit-​il les instructions, et pourquoi par leur intermédiaire ?

      13 Après que Jéhovah eut dit à Moïse et à Aaron ce que les maisons ou familles israélites devaient faire, “Moïse appela tous les anciens d’Israël, et leur dit : Tirez à part et prenez du menu bétail selon vos familles, et égorgez la pâque”. (Exode 12:21, Da.) Il n’appartenait pas aux premiers-nés de décider et d’agir ; ils n’étaient pas chefs de famille. Il incombait aux “anciens” de montrer leur foi et leur obéissance ; c’était à eux de décider et d’agir. Ils représentaient les maisons d’Israël ; ils en étaient les chefs. S’ils refusaient d’obéir, alors les premiers-nés supporteraient immanquablement les conséquences de cette carence de la part des chefs de maison. Certes, dans ce cas, ce serait le premier-né de chaque maison qui mourrait, tout comme le fils premier-né de Pharaon, mais ce serait l’“ancien” désobéissant, le chef de la maison, qui subirait cette perte avec les autres membres de sa famille.

      14. Qu’est-​ce qui dépendait de la décision des “anciens d’Israël” ?

      14 Chaque maison d’Israël était unie devant ce danger. La maison tout entière était menacée par ce dixième fléau. Le représentant de la maison n’était pas le premier-né, mais le chef, et c’était à ce dernier qu’incombait la responsabilité de décider. L’issue de cette situation dangereuse dépendait de sa façon de décider et d’agir. En outre, si ces “anciens d’Israël” n’obéissaient pas aux instructions de Jéhovah, ils perdraient leurs premiers-nés, tout comme les Égyptiens. Pharaon ne verrait alors aucune différence entre les Israélites et les Égyptiens et, le lendemain, les Israélites ne pourraient pas sortir d’Égypte en peuple libre, sur les instances de Pharaon.

      15. Pour protéger sa famille, que devait faire le chef de chaque maison, et quand devait-​il agir ainsi ?

      15 C’était alors le mois lunaire de nisan, de l’an 1513 av. notre ère. Jéhovah décréta que désormais nisan serait pour les Israélites le premier mois de l’année. Le dixième jour du mois, l’aîné ou chef de chaque famille devait amener dans sa maison un agneau ou un chevreau mâle, sain de corps et âgé d’au moins un an, et le garder chez lui pendant quatre jours. Le quatorzième jour de nisan, qui commençait au coucher du soleil, le chef de chaque maison devait donc égorger l’agneau après le coucher du soleil, prendre son sang et l’appliquer, en éclaboussant, sur les montants et le linteau de la porte, à l’extérieur, là où les passants pourraient facilement le voir. Puis toute la famille devait entrer et rester à l’intérieur de la maison toute la nuit. Sans briser un seul des os de l’agneau, les Israélites devaient le rôtir et ensuite le manger avec des pains sans levain ou azymes et des légumes verts amers.

      16. Quel était l’unique lieu de sécurité la nuit où furent exécutés les premiers-nés d’Égypte, et pourquoi ?

      16 Ils devaient manger ce repas pascal debout, tout habillés et équipés, prêts à quitter la maison pour marcher vers la liberté. Quand l’ange d’exécution de Jéhovah avancerait dans le pays cette nuit-​là pour tuer les premiers-nés et exécuter le jugement sur tous les faux dieux de l’Égypte, il verrait le sang sur l’encadrement des portes des Israélites et passerait par-dessus leurs maisons. Ils n’auraient pas à déplorer la perte du premier-né de leurs fils ou de leurs bêtes. Aussi, non seulement le premier-né, mais tous les membres de la famille devaient-​ils rester à la maison, sous la protection du sang de la victime pascale. Tous les Israélites, et pas seulement les premiers-nés, courraient le même danger s’ils s’aventuraient dehors, car l’ange exterminateur pourrait frapper quiconque ne célébrait pas la fête de l’agneau pascal et ne se plaçait pas sous la protection du sang. Avec sagesse et avec foi, les Israélites obéirent aux instructions. — Exode 12:22.

      17. Comment la dixième plaie frappa-​t-​elle l’Égypte ?

      17 “Au milieu de la nuit [NW : à minuit], Jéhovah frappa tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né du captif dans sa prison, et à tous les premiers-nés des animaux.” (Exode 12:29, AC). Quelle clameur venant des demeures égyptiennes touchées par le fléau rompit le silence de cette nuit du 14 nisan ! L’avertissement suivant, que Jéhovah avait donné à Pharaon par la bouche de Moïse, s’était accompli à la lettre : “Tu lui diras : Ainsi parle Jéhovah : Israël est mon fils, mon premier-né [la nation tout entière]. Je te dis : Laisse aller mon fils [toute la nation], pour qu’il me serve ; si tu refuses de le laisser aller, je ferai périr ton fils, ton premier-né.” — Exode 4:22, 23.

      18. sous quel rapport les fils premiers-nés d’Israël représentaient-​ils la nation tout entière ?

      18 Sous un rapport, les fils premiers-nés d’Israël représentaient la nation tout entière, car ils étaient appelés à succéder à leurs pères et à devenir les chefs de maison. C’est pourquoi, en tant que principaux héritiers de la nation, chacun des fils premiers-nés recevait deux parts de l’héritage familial, tandis que chacun des autres fils ne recevait qu’une seule part de l’héritage. Sous ce rapport-​là, les fils premiers-nés d’Israël, qui étaient particulièrement exposés à la mort durant la dixième plaie sur l’Égypte, représentaient Israël dans son ensemble, le “premier-né” de Dieu, sa nation. — Deutéronome 21:17.

      19. Quelle fut la conséquence du dixième fléau ?

      19 Cette nuit-​là, le 14 nisan, Pharaon, terrifié et pressé par ses sujets affligés, ordonna aux Israélites de sortir d’Égypte. Les Israélites étaient prêts à quitter les tables du repas pascal et à se rendre au lieu de rassemblement général, afin de s’organiser en vue de leur sortie d’Égypte (Exode 12:1-39). Quelle nuit mémorable !

      20. Comment la sortie hors d’Égypte marqua-​t-​elle pour la nation d’Israël le terme d’un séjour de 430 ans en terre étrangère ?

      20 “Et l’habitation des fils d’Israël, qui avaient habité en Égypte, fut de quatre cent trente ans. Et il arriva, au bout de quatre cent trente ans, il arriva, en ce même jour, que toutes les armées de l’Éternel [Jéhovah] sortirent du pays d’Égypte.” (Exode 12:40, 41, Da). Ce même jour du 14 nisan, quatre cent trente ans auparavant, soit en 1943 av. notre ère, leur ancêtre Abraham avait traversé l’Euphrate pour entrer en Terre promise, sous la direction de Jéhovah. À compter de cette date-​là, Abraham commença à demeurer en terre étrangère, car le pays ne lui fut pas effectivement donné à ce moment-​là. Ce séjour (ou “habitation”) en pays étranger dura quatre cent trente ans pour lui et ses descendants, jusqu’au jour où ces derniers, les Israélites, quittèrent leurs habitations dans le pays de Gosen, la contrée de Ramsès.

      21. Quelles traductions de la Bible nous aident à savoir comment il faut comprendre ces 430 ans ?

      21 Cependant, depuis le jour où Jacob, petit-fils d’Abraham, vint en Égypte pour vivre avec Joseph, la moitié seulement de cette période s’était écoulée, soit deux cent quinze ans. À l’appui de cette explication, signalons que le Pentateuque samaritain et la traduction grecque des Septante (la plus ancienne traduction du texte hébreu) rendent comme suit Exode 12:40 : “Le séjour des enfants d’Israël et de leurs pères dans le pays d’Égypte et dans le pays de Canaan fut de quatre cent trente ans.” (Traduction anglaise de C. Thomson). Combien précis est Jéhovah, le grand Maître Horloger et Réalisateur de ses prophéties !

      22. a) À quelle date les Israélites sortirent-​ils d’Égypte, et qui marcha à la tête de chaque maison ? b) Qu’est-​ce qui incita une multitude de gens d’origine diverse à se joindre aux Israélites ?

      22 Ce ne fut pas le fils premier-né mais le chef qui conduisit chaque maison dans sa marche hors d’Égypte. Le prophète Moïse lui-​même n’était pas un fils premier-né. Après s’être rendus au lieu de rassemblement, les Israélites, sous la conduite de Moïse, commencèrent leur marche hors d’Égypte le jour suivant la Pâque. “Ils partirent de Ramsès le premier mois, le quinzième jour du premier mois. Le lendemain de la Pâque, les enfants d’Israël sortirent la main levée, à la vue de tous les Égyptiens. Et les Égyptiens enterraient tous leurs premiers-nés que Jéhovah avait frappés parmi eux ; Jéhovah exerça aussi des jugements sur leurs dieux.” (Nombres 33:2-4, AC). Profondément impressionnées par cette manifestation de la puissance divine contre l’Égypte et ses dieux, de nombreuses personnes décidèrent de partir avec le peuple de Jéhovah. À ce sujet, nous trouvons cette précision dans Exode 12:38 (CT) : “En outre, une multitude de gens d’origine diverse partit avec eux, et aussi des troupeaux considérables de brebis et de bœufs.” Tous ces rescapés dépendaient de la protection de Jéhovah Dieu.

      23. Quel phénomène miraculeux conduisit cette nation, et où la mena-​t-​il ?

      23 Une colonne de nuée apparut miraculeusement à la tête des douze tribus d’Israël, organisées en congrégation, et de la multitude de gens d’origine diverse qui les accompagnait. La nuit, elle se transformait en une colonne de feu pour les éclairer. Elle ne les conduisit pas dans la direction de la bande de terre qui relie l’Égypte à la péninsule Sinaïtique, mais elle les mena vers le rivage égyptien de la mer Rouge. Ils paraissaient pris au piège, bloqués là, au bord de l’eau. De quelle façon curieuse Dieu conduisait son peuple !

      24. Comment Pharaon essaya-​t-​il de se venger du peuple de Jéhovah, mais qu’est-​ce qui l’empêcha de rattraper les Israélites ?

      24 Quand la nouvelle de cette situation parvint à Pharaon, qui était toujours en deuil, il vit là une occasion de se venger du peuple de Jéhovah (Exode 15:9). Il rassembla ses chars et ses forces militaires et s’élança à sa poursuite, défiant de nouveau Jéhovah. Mais alors qu’avec ses chars et ses cavaliers il allait fondre sur ceux qui fermaient la marche des Israélites et de la multitude composite qui les accompagnait, ces derniers disparurent subitement à ses yeux. Un énorme nuage aveuglant s’interposa entre eux et leurs poursuivants. Il les tint séparés durant toute la nuit. Quand ce nuage se dissipa à l’heure de la veille du matin, les Égyptiens ne pouvaient en croire leurs yeux ! Ils voyaient un large couloir de terre sèche qui traversait le lit de la mer Rouge, dont les flots étaient inexplicablement retenus de chaque côté. Et tout au loin dans ce couloir se trouvait l’arrière-garde de la congrégation des Israélites se dirigeant vers l’autre rive.

      25. À la vue des Israélites qui traversaient la mer Rouge, que firent les Égyptiens, et quelles en furent les conséquences pour eux ?

      25 “Mais les enfants d’Israël marchèrent à sec au milieu de la mer, et les eaux formaient comme une muraille à leur droite et à leur gauche.” (Exode 14:29). Les Égyptiens ne pouvaient les attaquer ni par la droite ni par la gauche ; en revanche, leurs arrières semblaient être exposés. “Les Égyptiens les poursuivirent, et tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers, entrèrent à leur suite au milieu de la mer. À la veille du matin, Jéhovah, dans la colonne de feu et de fumée, regarda le camp des Égyptiens, et y jeta l’épouvante. Il fit tomber les roues hors de leurs chars, qui n’avançaient plus qu’à grand-peine. Les Égyptiens dirent alors : ‘Fuyons devant Israël, car Jéhovah combat pour lui contre les Égyptiens.’”

      26. Comment Jéhovah démontra-​t-​il sa souveraineté sur la Première Puissance mondiale ?

      26 Mais il était trop tard pour fuir. Jéhovah les avait amenés là exprès. Il donna l’ordre, et son prophète Moïse, sain et sauf avec tous les autres Israélites de l’autre côté de la mer Rouge, étendit la main sur la mer. Tout comme les eaux s’étaient fendues au signe de sa main la nuit précédente, à présent elles rentrèrent dans leur lit, après qu’il eut étendu sa main. Alors les Israélites, en sécurité sur le rivage, virent leurs poursuivants égyptiens submergés par les flots qui se précipitaient dans le couloir. C’était là l’œuvre de Jéhovah ; il était désormais le Sauveur d’Israël, son peuple élu. Il avait puissamment démontré sa souveraineté sur la Première Puissance mondiale, qui avait opprimé son peuple. Ce dernier pouvait donc, en toute confiance, avoir foi en lui. — Exode 13:17 à 14:31, AC.

      27. En quels termes Moïse attribua-​t-​il à Jéhovah cette délivrance, et que reconnut-​il à propos de Jéhovah ?

      27 Moïse se mit alors à la tête des Israélites pour chanter des louanges à leur Sauveur céleste. “Je chanterai à Jéhovah, car il a fait éclater sa gloire : il a précipité dans la mer cheval et cavalier. Jéhovah est ma force et l’objet de mes chants ; c’est lui qui m’a sauvé ; c’est lui qui est mon Dieu : je le célébrerai ; Jéhovah est son nom. (...) Qui est comme toi parmi les dieux, ô Jéhovah ? Qui est comme toi auguste en sainteté, redoutable à la louange même, opérant des prodiges ? (...) Tous les habitants de Chanaan ont perdu courage. La terreur et la détresse tomberont sur eux ; par la force de ton bras, ils deviendront immobiles comme une pierre, jusqu’à ce que ton peuple ait passé, ô Jéhovah, jusqu’à ce qu’il ait passé, le peuple que tu t’es acquis. Tu les amèneras et les établiras sur la montagne de ton héritage, au lieu dont tu as fait ta demeure, ô Jéhovah, au sanctuaire, Seigneur, que tes mains ont préparé. Jéhovah régnera à jamais et toujours !” (Exode 15:1-18, AC). Jéhovah Dieu était le Roi céleste d’Israël.

      DES LOIS D’ORIGINE DIVINE ET NON HUMAINE

      28-30. a) Pourquoi Jéhovah avait-​il le droit de faire des lois pour la nation d’Israël ? b) À quel endroit et en quelles circonstances Jéhovah donna-​t-​il les Dix Commandements ? c) Que déclarent les deux premiers commandements, et comment les termes mêmes de ces lois indiquent-​ils que ces dernières s’adressaient uniquement à la nation d’Israël ?

      28 En sa qualité de Dieu et de Roi de ces hommes qu’il avait libérés et sauvés, et qui désormais lui appartenaient, Jéhovah leur donna ses lois, auxquelles ils devaient obéir. Conformément à la promesse qu’il avait faite à Moïse près du buisson ardent et comme un signe attestant qu’il avait envoyé Moïse auprès d’Israël, Jéhovah les amena au mont Horeb, la montagne de Dieu. Tandis que la montagne était toute en fumée à cause de sa présence invisible, il parla depuis le sommet et, sans avoir recours à un équipement de sonorisation moderne, il proclama les incomparables Dix Commandements (Exode 3:12 ; 19:1, 2). Ce n’était pas aux Gentils ou nations non juives du monde, mais seulement à la nation délivrée d’Israël que Jéhovah pouvait adresser les deux premiers des Dix Commandements, qui sont ainsi conçus :

      29 “Je suis Jéhovah, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.

      30 “Tu ne te feras pas d’image taillée ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ou de ce qui est en bas sur la terre, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point. Car je suis Jéhovah ton Dieu, un Dieu jaloux [NW : qui réclame un attachement exclusif], qui punis l’iniquité des pères sur les enfants, sur la troisième et sur la quatrième génération à l’égard de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.” — Exode 20:1-6, AC.

      31. Pourquoi les termes du cinquième commandement s’appliquent-​ils uniquement au peuple d’Israël ?

      31 Faisant allusion au pays que Jéhovah avait promis de donner, non pas à une nation gentile, mais à Abraham et à ses descendants, les fils d’Israël, le cinquième commandement divin disait aux Israélites : “Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient longs dans le pays que Jéhovah, ton Dieu, te donne.” — Exode 20:12, AC.

      32, 33. Quel sabbat hebdomadaire et quels sabbats de la terre devait-​on observer ?

      32 Par le quatrième commandement, Jéhovah ordonnait aux Israélites d’observer un sabbat hebdomadaire (ou cessation de tout travail), en vue du bien de l’homme et de l’animal. Ce sabbat devait tomber le septième jour, soit depuis le coucher du soleil du jour que les Gentils appellent vendredi jusqu’au coucher du soleil du samedi (Exode 20:8-11). À ce commandement relatif au sabbat hebdomadaire, Jéhovah ajouta des lois prescrivant l’observation de plusieurs sabbats touchant le sol qu’il avait donné aux Israélites conformément à l’alliance contractée avec Abraham. Jéhovah déclara à son médiateur Moïse :

      33 “Parle aux enfants d’Israël, et dis-​leur : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, la terre se reposera : ce sera un sabbat en l’honneur de Jéhovah. Pendant six ans tu ensemenceras ton champ, pendant six ans tu tailleras ta vigne, et tu en recueilleras le produit. Mais la septième année sera un sabbat de solennel repos pour la terre, un sabbat en l’honneur de Jéhovah : tu n’ensemenceras point ton champ et tu ne tailleras point ta vigne. Tu ne moissonneras pas ce qui poussera de soi-​même, des grains tombés de ta dernière moisson, et tu ne recueilleras point les raisins de ta vigne non taillée : ce sera une année de repos pour la terre. (...)

      34. Que fallait-​il observer tous les cinquante ans ?

      34 “Tu compteras sept sabbats d’années, sept fois sept ans ; la durée de ces sept sabbats d’années te fera une période de quarante-neuf ans. Le dixième jour du septième mois, tu feras retentir le son éclatant de la trompette ; le jour des Expiations [Propitiations], vous ferez passer la trompette dans tout votre pays. Et vous sanctifierez la cinquantième année, et vous publierez la liberté dans le pays pour tous ses habitants. Ce sera pour vous un jubilé, et chacun de vous retournera dans sa propriété et dans sa famille. La cinquantième année sera pour vous le jubilé : vous ne sèmerez point, vous ne moissonnerez point ce que la terre produira d’elle-​même, et vous ne vendangerez point la vigne non taillée. Car c’est un jubilé ; il sera sacré pour vous. Vous en mangerez le produit tiré de vos champs. Dans cette année du jubilé, chacun de vous retournera dans sa propriété.” — Lévitique 25:1-13, AC.

      35. a) Pour quelles raisons Jéhovah donna-​t-​il ses commandements sur les sabbats de la terre ? b) Pourquoi les Israélites étaient-​ils obligés d’observer ces commandements ?

      35 Ce cycle de sept années sabbatiques clôturé par une année jubilaire tous les cinquante ans reflétait la sagesse de Dieu, qui l’avait prévu dans un dessein. Il était bon pour le sol de la Terre promise de rester en jachère ou au repos suivant ce cycle. En outre, ces lois mettaient à l’épreuve la foi des Israélites dans la promesse de Jéhovah d’accorder, la sixième année, des récoltes si abondantes qu’ils auraient assez de nourriture en réserve pour attendre jusqu’à la moisson de la huitième année, c’est-à-dire la première récolte de la semaine d’années suivante. Ils devaient aussi croire en sa promesse que la quarante-huitième année, il les bénirait par des récoltes telles qu’ils auraient suffisamment de vivres pendant la quarante-neuvième année, — une année sabbatique, — puis pendant la cinquantième année, également sabbatique puisqu’elle était l’année du Jubilé, et encore jusqu’à la moisson de la cinquante et unième année, soit la première année du nouveau cycle jubilaire (Lévitique 25:20-22). C’était Jéhovah qui leur donnait la Terre promise ; il en était le propriétaire. Il était donc en droit de dire à ses “fermiers” à quel moment ils devaient ou ne devaient pas travailler la terre. “À Jéhovah est la terre et ce qu’elle renferme, le monde et tous ceux qui l’habitent.” — Psaume 24:1, AC.

      36. Quelle occasion l’année du Jubilé offrait-​elle aux Israélites ?

      36 Pendant la cinquantième année ou année du Jubilé, on restituait son bien à tout Israélite qui, pour payer ses dettes, avait vendu son domaine familial, et on accordait la liberté à ceux qui avaient perdu leur indépendance par suite d’une dette ou d’un manque de moyens de subsistance. Quelle belle occasion offrait cette année du Jubilé pour les Israélites de manifester leur obéissance à Dieu et leur amour envers leurs frères !

      37. De quoi dépendaient le séjour et la prospérité des Israélites dans le pays que Dieu leur donnait ?

      37 Tout comme Jéhovah exigeait l’observation stricte de la loi du sabbat hebdomadaire, de même il était sévère pour ce qui était des années sabbatiques et du Jubilé. Le séjour en Terre promise et la prospérité des Israélites en dépendaient. Dans Lévitique 25:18, 19 (AC), Dieu encouragea son peuple en ces termes : “Vous mettrez mes lois en pratique, vous observerez mes ordonnances et les pratiquerez, et vous habiterez en sécurité dans le pays. La terre donnera ses fruits, vous mangerez à satiété et vous y habiterez en sécurité.”

      38-40. a) Qu’arriverait-​il s’ils négligeaient systématiquement d’observer les sabbats de la terre ? b) Cependant, comment Jéhovah se souviendrait-​il de l’alliance qu’il avait conclue avec Abraham, Isaac et Jacob ?

      38 Si les Israélites négligeaient systématiquement d’observer les années sabbatiques de la terre et l’année du Jubilé, cela se terminerait tragiquement pour la nation. Jéhovah les prévint du châtiment qu’il leur infligerait, en disant :

      39 “Je ferai de vos villes une ruine, je dévasterai vos sanctuaires et ne respirerai plus vos parfums d’apaisement. C’est moi qui dévasterai le pays et ils en seront stupéfaits, vos ennemis venus l’habiter ! Vous, je vous disperserai parmi les nations. Je dégainerai contre vous l’épée pour faire de votre pays une lande et de vos villes une ruine. C’est alors que le pays acquittera ses sabbats, pendant tous ces jours de désolation, alors que vous serez dans le pays de vos ennemis. C’est alors que le pays chômera et pourra acquitter ses sabbats. Il chômera durant tous les jours de la désolation, ce qu’il n’avait pas fait à vos jours de sabbat quand vous y habitiez. (...)

      40 “Alors leur cœur incirconcis s’humiliera, alors ils expieront leurs fautes. Je me rappellerai mon alliance avec Jacob ainsi que mon alliance avec Isaac et mon alliance avec Abraham, je me souviendrai du pays. Abandonné d’eux, le pays acquittera ses sabbats lorsqu’il restera désolé, eux partis. Mais ils devront, eux, expier leur faute, puisqu’ils ont rejeté mes coutumes et pris mes lois en dégoût. (...) Je me souviendrai en leur faveur de l’alliance conclue avec les premières générations que j’ai fait sortir du pays d’Égypte, sous les yeux des nations, afin d’être leur Dieu, moi, Yahvé.” — Lévitique 26:31-45, Jé.

      41. En vertu de quel droit Jéhovah pouvait-​il installer Israël au pays de Canaan et, au besoin, l’en chasser ?

      41 À partir de quand la loi sur les sabbats de la terre et le Jubilé devait-​elle entrer en vigueur ? Les Israélites devaient commencer à compter les années à partir de celle-là même où ils entreraient en Terre promise (Lévitique 25:1, 2). À propos de la vente des propriétés familiales, Jéhovah déclara : “Les terres ne se vendront point à perpétuité, car le pays est à moi, et vous êtes chez moi comme des étrangers et des gens en séjour.” (Lévitique 25:23, AC). Comme la terre était sa propriété, Dieu pouvait y laisser les Israélites ou les en faire partir aussi longtemps que cela lui plaisait. Serait-​il un jour dans l’obligation de faire respecter son alliance en les chassant ? Il leur appartenait d’en décider.

      PAS DE ROI COMME MELCHISÉDEK

      42. Quelle bénédiction Israël recevrait-​il s’il gardait l’alliance de la Loi contractée avec Jéhovah ?

      42 Avant de donner les Dix Commandements aux Israélites et de les faire entrer avec lui dans une alliance, celle de la Loi, Jéhovah déclara à Moïse, le médiateur de l’alliance : “Tu parleras ainsi à la maison de Jacob et tu diras aux enfants d’Israël : Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi. Maintenant si vous écoutez ma voix et si vous gardez mon alliance, vous serez mon peuple particulier parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi ; mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. Telles sont les paroles que tu diras aux enfants d’Israël.” — Exode 19:3-6, AC.

      43. a) Que signifiait la promesse au sujet d’“un royaume de prêtres” ? b) Qui était alors le roi d’Israël ? Aussi, quelle sorte de prêtrise Dieu créa-​t-​il ? c) Quelle tribu Dieu désigna-​t-​il pour remplir les fonctions de prêtres, et dans quel sens Aaron devint-​il l’Oint (ou Messie) ?

      43 Si les Israélites, pour avoir gardé cette alliance (ou contrat solennel), devenaient un “royaume de prêtres”, ils deviendraient du coup semblables à Melchisédek, qui était à la fois roi et prêtre de Jéhovah à Salem. Mais pour l’instant Jéhovah était l’unique et véritable Roi de cette nation. Par conséquent, il désigna parmi eux une prêtrise qui ne possédait pas le rang et les pouvoirs d’un roi. Pour la prêtrise et les autres services de sa maison de culte, il choisit la tribu de Lévi, à laquelle appartenait aussi Moïse. Il chargea le frère aîné de Moïse, Aaron, de la fonction de premier grand prêtre, et il nomma sous-prêtres les fils d’Aaron. Tous les autres hommes qualifiés appartenant à la tribu de Lévi devaient remplir les fonctions de serviteurs des prêtres dans le temple, et ils reçurent le nom de Lévites. Au moment de son installation, le grand prêtre devait être oint d’une huile sainte spéciale. De ce fait, il devenait l’Oint (ou Messie), ou encore, selon la version grecque des Septante, le Khristos, l’Oint de Jéhovah, mais seulement du point de vue sacerdotal.

      44. a) À quelle date la maison de culte de Jéhovah fut-​elle dressée pour la première fois dans le camp d’Israël, et qu’est-​ce que Moïse fit placer dans le compartiment intérieur ou Très-Saint ? b) À la suite de quelles cérémonies Aaron et ses fils entrèrent-​ils en fonctions comme prêtres ?

      44 La maison de culte de Jéhovah fut construite selon les indications que Dieu avait données. Le premier jour de nisan de l’an 1512 av. notre ère, on la dressa au milieu du camp des Israélites, au pied du mont Horeb ou Sinaï. Le prophète Moïse fit placer l’“arche du témoignage”, recouverte d’or et contenant les tables de pierre sur lesquelles étaient gravés les Dix Commandements, dans le compartiment intérieur ou Très-Saint de cette maison de culte. Il fit placer aussi dans ce tabernacle, aux endroits que Jéhovah avait spécifiés, tout le mobilier nécessaire au culte. “Ce fut ainsi que Moïse acheva cette œuvre. Alors la nuée couvrit la tente de réunion, et la gloire de Jéhovah remplit la Demeure [Tabernacle]. Et Moïse ne pouvait plus entrer dans la tente de réunion, parce que la nuée restait dessus, et que la gloire de Jéhovah remplissait la Demeure [Tabernacle].” (Exode 40:1-35, AC). Puis Moïse revêtit son frère Aaron des vêtements de service sacerdotaux, lui donna l’onction comme grand prêtre, et installa également les fils d’Aaron dans les fonctions de sous-prêtres. Après cela, il offrit les sacrifices d’installation sur l’autel de cuivre érigé dans le parvis du Tabernacle, selon ce qui est écrit dans Lévitique 8:1-30. Les cérémonies d’installation ne durèrent pas moins d’une semaine. Le huitième jour Aaron, le grand prêtre, et ses quatre fils commencèrent à offrir les sacrifices et à s’occuper de tous les détails relatifs au culte rendu dans le Tabernacle.

      45. Qu’est-​ce qui couronna le premier jour de service des prêtres ?

      45 Le premier jour de leur service comme prêtres fut couronné par la bénédiction du peuple d’Israël et par la manifestation de l’approbation de Jéhovah sur cette prêtrise nouvellement établie. Voici ce qui est relaté à ce sujet : “Moïse et Aaron entrèrent dans la tente de réunion ; lorsqu’ils en sortirent, ils bénirent le peuple ; et la gloire de Jéhovah apparut à tout le peuple, et le feu, sortant de devant Jéhovah, dévora sur l’autel l’holocauste et les graisses. À cette vue, tout le peuple poussa des cris de joie, et ils tombèrent sur leur face.” — Lévitique 9:1-24, AC.

      46, 47. a) En quoi la prêtrise aaronique différait-​elle de celle de Melchisédek ? b) Prévoyant que les Israélites demanderaient un roi humain, quelles instructions Jéhovah donna-​t-​il ?

      46 La dignité ou puissance royale ne fut pas conférée à cette prêtrise aaronique, pas même au grand prêtre. Ce sacerdoce ne ressemblait donc pas à Melchisédek, qui était à la fois roi et prêtre du Dieu très-haut. Puisque Jéhovah était le Roi d’Israël, céleste et invisible, il tint la prêtrise et la royauté séparées en Israël. Il prévoyait cependant qu’un moment viendrait où les Israélites perdraient la foi et demanderaient à avoir un roi humain visible. Aussi ordonna-​t-​il à Moïse de leur parler ainsi :

      47 “Lorsque tu seras entré dans le pays que Jéhovah, ton Dieu, te donne, que tu en auras pris possession et que tu y auras établi ta demeure, si tu dis : ‘Je veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m’entourent’, — tu mettras sur toi un roi que Jéhovah, ton Dieu, aura choisi ; c’est l’un de tes frères que tu prendras pour l’établir roi sur toi ; tu ne pourras pas te donner pour roi un étranger qui ne serait pas ton frère. (...) Dès qu’il sera assis sur le trône de sa royauté, il écrira pour lui sur un livre une copie de cette loi d’après l’exemplaire qui est chez les prêtres lévitiques.” — Deutéronome 17:14-18, AC.

      48. Quel péché Ozias commit-​il, et quelles en furent les conséquences ?

      48 Des siècles plus tard, quand Ozias, roi de Jérusalem, s’abandonna à l’ambition d’ajouter les fonctions sacerdotales à son pouvoir royal, Jéhovah le frappa de la lèpre, lui interdisant ainsi d’entrer au temple et l’obligeant à céder le trône à son fils Jotham. — II Chroniques 26:16-23.

      49. Entre autres, quelles étaient les fonctions quotidiennes des prêtres aaroniques ?

      49 Le devoir d’offrir l’encens à la maison de culte de Jéhovah fut assigné exclusivement à la prêtrise aaronique (Exode 30:7, 8 ; Luc 1:8-11). Chaque matin et chaque soir l’encens était offert sur l’autel des parfums recouvert d’or, et en même temps, sans cesse, jour après jour, les prêtres devaient offrir en sacrifice un agneau mâle qu’ils brûlaient sur l’autel du parvis. “C’est un (...) holocauste perpétuel qui doit être offert par vous d’âge en âge, à l’entrée de la tente de réunion, devant Jéhovah, là où je me rencontrerai avec vous, pour te parler.” — Exode 29:38-42, AC.

      50. a) À quelle date et de quelle façon fallait-​il présenter à Dieu les prémices de la récolte d’orge ? b) Quelle importance cette date revêtit-​elle en l’an 33 de notre ère ?

      50 Le grand prêtre était également désigné pour offrir, à des dates fixes, les prémices de la récolte de céréales. Chaque année, au jour anniversaire de la Pâque, c’est-à-dire le 14 nisan, les Israélites devaient célébrer une commémoration de la Pâque. Le jour suivant, le 15 nisan, devait être un sabbat, un jour de cessation de tout travail, quel que fût le jour de la semaine où il tombait. Le jour qui suivait ce sabbat spécial, soit le 16 nisan, le grand prêtre devait présenter dans le temple une gerbe d’orge comme offrande balancée. Jéhovah ordonna : “Vous apporterez au prêtre une gerbe, prémices de votre moisson. Il balancera cette gerbe devant Jéhovah, pour qu’il vous soit favorable ; le prêtre la balancera le lendemain du sabbat.” (Lévitique 23:10, 11, AC). Après cela, les Israélites pouvaient manger l’orge nouvelle. Ce ne fut donc pas par hasard que, le 16 nisan de l’an 33 de notre ère, Jésus-Christ ressuscita d’entre les morts. — I Corinthiens 15:20.

      51, 52. Quel jour devait-​on présenter à Dieu les prémices de la récolte du blé ? Quel nom donna-​t-​on plus tard à cette célébration, et quelle importance revêtit-​elle en l’an 33 de notre ère ?

      51 La façon de calculer la date pour l’offrande des prémices de la moisson des blés ressemblait au calcul de l’année du Jubilé. “À partir du lendemain [16 nisan] du sabbat, du jour où vous aurez apporté la gerbe pour être balancée, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain de la septième semaine, et vous offrirez à Jéhovah une oblation nouvelle. Vous apporterez de vos demeures deux pains pour offrande balancée ; ils seront faits avec deux dixièmes d’épha de fleur de farine, et cuits avec du levain : ce sont les prémices de Jéhovah. (...) Ce jour-​là même, vous publierez la fête, et vous aurez une sainte assemblée : vous ne ferez aucune œuvre servile. C’est une loi perpétuelle [NW : jusqu’à des temps indéfinis] pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez.” — Lévitique 23:15-21, AC.

      52 Étant donné que cette célébration tombait le cinquantième jour à compter du 16 nisan, et que le mot grec pour désigner le “cinquantième jour” est pentekostè, cette célébration de l’offrande des prémices de la récolte du blé reçut le nom de Pentecôte, comme dans Actes 2:1. Ce jour-​là, en l’an 33 de notre ère, soit le premier jour de la semaine juive, qui correspond à notre dimanche, l’esprit saint fut répandu sur les premiers chrétiens, les disciples du Christ, à Jérusalem. — Actes 2:1-36.

      PAS UNE TRIADE DE DIEUX

      53. Jusqu’à quand la prêtrise aaronique conserverait-​elle le privilège d’offrir des sacrifices à Jéhovah ?

      53 Le grand prêtre d’Israël ne se donna pas le titre de pontifex maximus, car la ville de Rome avec son collège des pontifes ne devait être fondée en Italie que plus de 750 ans plus tard. Le grand prêtre Aaron était le principal kohén de Jéhovah Dieu en Israël. Aaron n’était pas un “faiseur de ponts” comme le laisse entendre le mot latin pontifex (Dictionnaire Robert, 1964). Le privilège d’offrir des sacrifices à Jéhovah, qu’Abraham, Isaac et Jacob avaient exercé précédemment en qualité de patriarches de la nation d’Israël, incombait maintenant à Aaron installé par onction, ainsi qu’à ses fils et à leurs fils après eux, jusqu’à ce que vienne le grand Prêtre ou Kohén semblable à Melchisédek et que le “royaume de prêtres” soit institué. — Exode 19:6, AC.

      54. Lors de la rencontre entre Abraham et Melchisédek, comment apparut-​il que le futur Prêtre semblable à Melchisédek serait bien supérieur à la prêtrise lévitique d’Aaron ?

      54 Lorsque le roi-prêtre Melchisédek bénit Abraham, après que celui-ci eut mis en déroute le roi de Babylonie et ses alliés, il bénit également la prêtrise d’Aaron et de ses fils. En quel sens ? Aaron était membre de la tribu de Lévi, et Lévi était encore dans les reins d’Abraham au moment de la bénédiction. Tout comme le roi-prêtre qui donna la bénédiction était plus grand que la prêtrise lévitique qui la reçut, de même le futur Prêtre semblable à Melchisédek serait bien plus grand que la prêtrise lévitique d’Aaron et il la remplacerait (Hébreux 7:4-17). Ce Prêtre plus important serait la Postérité de la “femme” de Dieu.

      55. En ce qui concerne les sacrifices et la succession, comment le Prêtre semblable à Melchisédek serait-​il supérieur ?

      55 Vers la fin des quarante années que la nation d’Israël passa dans le désert, le grand prêtre Aaron mourut, à l’âge de 123 ans, sur la montagne de Hor. Son fidèle fils Éléazar lui succéda, et Éléazar fut le premier grand prêtre des Israélites après leur entrée dans le pays que Jéhovah avait promis à Abraham (Nombres 20:22-29). Ainsi, du fait que les humains sont nés pécheurs, imparfaits et condamnés à mourir, la prêtrise d’Israël se transmettait de père en fils dans la famille d’Aaron. Il ne pouvait pas en être autrement jusqu’à ce que Jéhovah suscitât son Prêtre royal semblable à Melchisédek. Ce Prêtre aurait le pouvoir de la vie éternelle, puisqu’il serait sans péché, et en conséquence il n’aurait pas besoin de successeurs. Étant supérieur au grand prêtre Aaron et à ses fils, il serait en mesure d’offrir un sacrifice qui procurerait la vie éternelle aux hommes de foi.

      56, 57. a) Bien que n’ayant pas le droit d’y entrer lui-​même, comment Moïse prépara-​t-​il les Israélites pour leur entrée en Terre promise ? b) En quels termes Moïse montra-​t-​il aux Israélites le mobile qui devait les inciter à adorer et à servir Jéhovah ?

      56 Il ne fut pas non plus permis à Moïse, frère d’Aaron, d’entrer en Terre promise. Il mourut sur le mont Pisga, du haut duquel il put regarder vers l’ouest, au-delà du Jourdain, et contempler le pays entier où, disait-​on, “coulent le lait et le miel.” (Deutéronome 34:1-8.) Au mois de sébat, l’avant-dernier mois précédant la fin du voyage de quarante ans à travers le désert vers le pays de Canaan, Moïse fit des discours d’adieu à la nation d’Israël. Il encouragea les Israélites à continuer de servir fidèlement et d’adorer Jéhovah comme leur Dieu, après qu’ils seraient entrés en Terre promise. Pour montrer que l’amour sans limites pour Jéhovah devait être le mobile de leur service et de leur culte, Moïse prononça, sous inspiration, le plus grand commandement de l’alliance conclue entre Israël et son Dieu. Moïse déclara :

      57 “Écoute, Israël : Jéhovah, notre Dieu [ʼÈlohim], est seul Jéhovah. Tu aimeras Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. (...) Tu craindras Jéhovah ton Dieu [ʼÈlohim], tu le serviras et tu jureras par son nom. Vous n’irez point après d’autres dieux, d’entre les dieux des peuples qui seront autour de vous. Car Jéhovah, ton Dieu, qui est au milieu de toi, est un Dieu jaloux [NW : qui réclame un attachement exclusif] ; la colère de Jéhovah, ton Dieu, s’enflammerait contre toi et il t’exterminerait de dessus la terre.” — Deutéronome 6:4-15, AC.

      58. Comment Jésus montra-​t-​il que le même principe de base du vrai culte s’applique aux chrétiens ?

      58 Ce commandement d’aimer par-dessus tout Jéhovah comme Dieu ne s’applique pas seulement aux Juifs, mais il concerne aussi les chrétiens. Quand le Chef du christianisme, Jésus-Christ, vint sur la terre il y a dix-neuf siècles, un scribe juif lui demanda : “Quel est le premier de tous les commandements ?” Le récit consigné dans Marc 12:28-31 nous indique la réponse du Christ : “Jésus répondit : ‘Le premier c’est : “Écoute, ô Israël, Jéhovah notre Dieu [Théos] est l’unique Jéhovah, et tu dois aimer Jéhovah ton Dieu [Théos] de tout ton cœur et de toute ton âme et de tout ton esprit et de toute ta force.” Voici le second : “Tu dois aimer ton prochain comme toi-​même.” Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là.’”

      59. D’après le plus grand commandement tel que Jésus l’a énoncé, quelle sorte de Dieu Jéhovah est-​il ?

      59 On aura remarqué qu’en citant ces paroles de Moïse, Jésus-Christ n’affirma pas que Jéhovah était une triade de dieux, comme les triades de divinités de l’antique Babylone. Jésus ne déclara pas : ‘Écoute, ô Israël, Jéhovah nos Dieux [Théoï] est seul Jéhovah.’ Jésus n’interpréta pas les paroles de Moïse ni ne les modifia pour dire : ‘Écoute, ô Israël, Jéhovah nos Dieux [Théoï], Jéhovah est trois.’ Il ne prétendit pas qu’il y avait trois Jéhovah et que lui-​même était l’un des trois. Selon Marc 12:29, Jésus déclara simplement : “Jéhovah notre Dieu [Théos] est l’unique Jéhovahb.” Le Théos tout entier, l’ʼÈlohim tout entier, est Jéhovah. Autrement dit, Jéhovah est le Théos tout entier, l’ʼÈlohim tout entier, le Dieu tout entier. Jéhovah ne partage pas l’adoration avec deux autres dieux dans une triade. Jéhovah exige un dévouement qui exclut les autres dieux, et qui vienne d’un cœur qui ne partage pas son amour entre trois dieux.

      60. Lorsqu’il cita l’un des psaumes de David, comment Jésus prouva-​t-​il qu’il n’était pas Jéhovah ? (Voir aussi la note en bas de page)

      60 Quand Jésus cita Moïse en disant : “Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur”, il ne parlait pas de lui-​même. Il n’appliqua pas à lui-​même cette citation et il n’affirma pas qu’il était lui-​même Jéhovah. Il ne disait pas qu’il était celui qu’il fallait ainsi aimer. Jésus-Christ parlait de son propre Dieu et Père. Aussitôt après cette discussion, Jésus prouva qu’il n’était pas lui-​même Jéhovah, car Marc 12:35-37 nous dit : “Cependant, faisant une réponse, Jésus disait en enseignant au temple : ‘Comment les scribes peuvent-​ils dire que le Christ est fils de David ? Par l’esprit saint David lui-​même a dit : “Jéhovah a dit à mon Seigneur : ‘Assieds-​toi à ma droite jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds.’” David lui-​même l’appelle “Seigneur”, mais comment se fait-​il qu’il soit son fils ?’” Jésus montrait par là qu’il était le “Seigneur” de David auquel Jéhovah s’adressait, puisqu’il était fils de David et devait être établi “Seigneur” de Davidc.

      61. En contraste avec le culte des triades babyloniennes, quel dévouement Jéhovah Dieu exige-​t-​il de la part de ses créatures ?

      61 Nous devons donc prendre garde d’être victimes des idées et des enseignements erronés de la religion babylonienne. Moïse, et plus tard Jésus-Christ lui-​même, dirent clairement que Jéhovah n’est pas une triade de dieux babylonienne, ni un seul Dieu en trois personnes. Jéhovah est un Dieu unique, une seule Personne. C’est pourquoi il exige que ses créatures obéissantes rendent avec tout leur cœur, toute leur âme, tout leur esprit et toute leur force un dévouement exclusif à une seule Personne, c’est-à-dire à Celui-là seul dont le nom est Jéhovah. — Psaume 83:19 83:18, NW ; Isaïe 42:8, AC.

      62, 63. a) Pourquoi les Israélites avaient-​ils de nombreuses raisons d’aimer Jéhovah et de lui rendre un dévouement exclusif ? b) Quels bienfaits recevrait la nation d’Israël si elle continuait d’adorer Jéhovah avec amour et obéissance ?

      62 Les Israélites avaient toute raison d’aimer Jéhovah avec un attachement exclusif. Ne les avait-​il pas aimés le premier, à cause de leurs ancêtres Abraham, Isaac et Jacob ? Et maintenant, conformément à la promesse qu’il avait faite à leurs pères, il était sur le point de leur donner le pays dans lequel ces derniers avaient vécu comme étrangers. — Deutéronome 7:7-9.

      63 En témoignant son amour pour les Israélites, Jéhovah avait humilié la Première Puissance mondiale, l’Égypte, et les avait délivrés et organisés en nation dans le désert. Pendant les quarante années de leurs pérégrinations dans le désert, il leur avait fourni l’eau et la nourriture, et il les avait préservés. Il les avait guidés par la main de son prophète et médiateur, Moïse. Jéhovah leur avait procuré une maison de culte et une prêtrise qui devait lui offrir des sacrifices dans leur intérêt, afin de les aider à observer la sainte alliance qu’ils avaient contractée avec lui. À présent que les quarante années de voyage touchaient à leur fin et que Moïse allait mourir avant de les avoir conduits en Terre promise, Dieu désigna le fidèle serviteur de Moïse, le commandant militaire Josué, fils de Nun, pour les mener au-delà du Jourdain dans le pays où coulaient le lait et le miel. Si les Israélites continuaient à aimer et à adorer Jéhovah et à garder ses commandements, cela signifierait pour eux la vie et ils demeureraient en tant que nation dans le pays que Dieu leur avait donné. — Deutéronome 30:15, 16 ; 31:14-23 ; 34:1-9.

      [Notes]

      a Les quatre générations passent soit par 1) Lévi, fils de Jacob, 2) Kéhath, 3) Amram et 4) Moïse, soit par 1) Juda, fils de Jacob, 2) Pérets, 3) Hetsron et 4) Caleb. La Bible ne nous permet pas de déterminer si cette période correspond à quatre générations d’Amorites en Canaan.

      b Pour la façon de traduire ce verset, voir la New World Translation of the Holy Scriptures et aussi The Emphatic Diaglott de Benjamin Wilson.

      c À propos de Marc 12:35, 36, citons le passage parallèle dans Luc 20:42, tel qu’il est rendu en français par l’abbé Geslin (Évangile selon Saint Luc, édition de 1940, page 288) : “David en effet lui-​même dit au livre des Psaumes : Iahveh a dit à mon Seigneur : Assieds-​toi à ma droite, pendant que je vais mettre tes ennemis en escabeau sous tes pieds.” À la page 3 de cette édition se trouve la reproduction d’une Lettre de Sa Sainteté Pie XI à l’auteur signée E. Card. Pacelli. — Quinzième édition, publiée par l’Abbaye Saint Wandrille, Canada. Notez que l’abbé emploie le nom Iahveh (Yahweh ou Yahvé).

  • Naissance d’un petit royaume terrestre de Dieu
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 6

      Naissance d’un petit royaume terrestre de Dieu

      1, 2. a) Grâce à quoi les Israélites purent-​ils traverser le Jourdain ? b) Qu’est-​ce qui représentait la présence de Jéhovah, et comment les choses se produisirent-​elles miraculeusement au moment voulu ?

      LES pluies de l’hiver avaient cessé. Le printemps était là et lorsque les Israélites, au nombre de plusieurs millions, sans compter la “multitude de gens d’origine diverse” qui les accompagnaient, s’approchèrent du Jourdain pour le traverser d’est en ouest, ils se trouvèrent devant un fleuve débordant tout le long de ses rives. Il n’y avait ni pont ni service de bac. Mais le Dieu tout-puissant Jéhovah n’avait-​il pas, quarante ans auparavant, amené les Israélites à travers la mer Rouge, qui est bien plus large que le Jourdain ? Il pouvait tout aussi facilement leur faire traverser les eaux de ce fleuve. Exactement au moment voulu, il provoqua à une grande distance en amont, près de la ville d’Adam, un immense glissement de terrain qui endigua les eaux en crue. Jéhovah Dieu, représenté par l’arche de l’alliance recouverte d’or, portée sur les épaules des prêtres-lévites, marcha devant les Israélites comme Chef. À peine les pieds des prêtres avaient-​ils touché l’eau que celle-ci commença à baisser. Peu de temps après, les eaux s’étaient entièrement écoulées, absorbées par la mer Morte, à quelques kilomètres au sud, laissant à sec le lit du Jourdain. Encore un miracle à attribuer à Jéhovah Dieu ! — Josué 3:5-16.

      2 Tandis que les prêtres portant l’arche de l’alliance de Jéhovah se tenaient immobiles au milieu du lit du Jourdain, les autres, dont le nombre s’élevait à plusieurs millions, passèrent avec leur gros et petit bétail, entrant ainsi dans le pays de Canaan. En dernier lieu, on transporta sur l’autre rive l’arche de l’alliance, qui servit d’arrière-garde aux Israélites. Puis les eaux se mirent de nouveau à couler à flots dans le lit du fleuve.

      3. a) Quelle fête les Israélites se mirent-​ils aussitôt à préparer, mais que fallait-​il faire avant de la célébrer ? b) Pourquoi ces circoncisions étaient-​elles nécessaires ?

      3 Quel miracle ! Comme ce prodige frappa de terreur les habitants païens de Canaan quand ils apprirent la nouvelle ! Cela se passait au printemps, le dixième jour du mois de nisan, le jour même où la Loi ordonnait aux Israélites de faire entrer chez eux l’agneau pascal (Josué 3:17 à 4:19). Ainsi, dès le début de leur habitation en terre promise, ils durent commencer à préparer la commémoration de la Pâque. Il fallait d’abord faire circoncire tous les mâles. Josué, Caleb, les prêtres et les Lévites étaient déjà circoncis, mais les autres avaient négligé ce devoir pendant les quarante années passées à errer dans le désert. Aussi, une circoncision générale eut-​elle lieu. Quatre jours plus tard, le jour où ils durent manger l’agneau pascal dans leurs tentes, les circoncis étaient complètement guéris. On donna le nom de Guilgal à cet endroit situé non loin de la ville fortifiée de Jéricho. — Josué 5:1-10.

      4. a) À quelle disposition, en vigueur depuis quarante ans, Dieu mit-​il fin, et pourquoi le fit-​il ? b) Quelles autres dispositions touchant Israël et son pays devaient entrer en vigueur à partir de cette année-​là ?

      4 Après la Pâque, les Israélites commencèrent à manger les produits du pays de Canaan. Exactement au moment voulu, la manne miraculeuse dont ils se nourrissaient depuis quarante ans cessa de se former chaque matin sur le sol. Ils n’en avaient plus besoin, à présent qu’ils se trouvaient dans un “pays où coulent le lait et le miel”. (Josué 5:12.) C’est aussi à partir de l’année de leur entrée en Terre promise, soit en 1473 av. notre ère, que les Israélites commencèrent à compter les années en vue de la célébration des années sabbatiques et des années jubilaires ou de libération. — Lévitique 25:1, 2.

      5. Qu’est-​ce qui dépendait de l’observation de ces sabbats, et combien d’années jubilaires et sabbatiques les Israélites devaient-​ils observer en tant que nation libre ?

      5 La Terre promise tout entière devait jouir régulièrement de ses sabbats. En effet, de la fidélité des Israélites à observer les années sabbatiques et le Jubilé tous les cinquante ans dépendait la prolongation de leurs jours comme un peuple libre dans le pays que Dieu leur donnait. À partir de cette année-​là, 1473 av. notre ère, jusqu’à la deuxième année sabbatique que les Israélites n’observèrent que partiellement durant le règne de leur dernier roi, Sédécias (617 à 607 av. notre ère), la loi de Dieu exigeait la célébration de 17 Jubilés et de 121 années sabbatiques intermédiaires (Jérémie 34:1-22). Jéhovah allait sans cesse veiller à la manière dont les Israélites garderaient les années sabbatiques et les Jubilés.

      6. Pourquoi l’observation de la première année sabbatique exigeait-​elle de la part d’Israël une foi réelle en Jéhovah ?

      6 Sous la conduite de Josué, les Israélites mirent six années à assujettir le pays de Canaan, afin de partager le territoire conquis parmi les douze tribus d’Israël. Chaque région reçut le nom de la tribu à laquelle elle fut attribuée. L’année qui suivit ce partage du territoire par le sort fut une année sabbatique, la première célébrée dans le pays. À peine établis, les Israélites durent aussitôt manifester leur foi, car ils devaient obéir à la loi de Jéhovah leur prescrivant de laisser la terre jouir de sa première année de repos sabbatique (Josué 14:1 à 17:18). Grâce à la bénédiction divine, les Israélites obéissants subsistèrent jusqu’à la récolte de la huitième année. — Lévitique 25:18-22.

      7, 8. Eu égard au gouvernement visible d’Israël, quelle période commença du temps de Josué, et pendant cette période, quels furent les rapports entre Jérusalem et Israël ?

      7 Josué, fils de Nun, membre de la tribu d’Éphraïm, fut le premier d’une série de juges que Jéhovah suscita en Israël pendant une période de 356 ans. Melchisédek, prêtre de Jéhovah et roi de Salem, avait disparu voilà plusieurs centaines d’années et ne régnait plus sur le pays de Canaan. Les conditions avaient donc changé, car l’un des rois de Canaan qui combattirent contre Josué fut Adoni-Tsédek, roi de Jérusalem. Le nom Adoni-Tsédek signifie “seigneur de justice”. Mais Adoni-Tsédek ne fut pas un roi juste comme Melchisédek, puisqu’il combattit contre Jéhovah et son peuple. Après que Josué eut vaincu ce roi de Jérusalem et ses alliés à la bataille de Gabaon, il fit mourir Adoni-Tsédek. — Josué 10:1-27 ; 12:7-10.

      8 À cette époque-​là, Jérusalem était occupée par un peuple nommé les Jébusites. C’est pourquoi la ville fut connue sous le nom de Jébus : “Jusqu’au versant méridional de Jébus, qui est Jérusalem” ; “Jébus, qui est Jérusalem.” (Josué 15:8 ; 18:28, AC). Or, les Jébusites étaient des cousins de Nimrod, roi de Babylone. Ils continuèrent d’habiter Jérusalem et ils intronisèrent un nouveau roi à la place d’Adoni-Tsédek (Genèse 10:6-9, 15, 16 ; Josué 15:63). La ville de Jébus ou Jérusalem était située dans le territoire attribué à la tribu de Benjamin, mais c’était une forteresse tellement puissante qu’elle demeura une ville païenne durant toute la période des juges d’Israël. — Juges 1:21.

      9. Quelles furent les deux villes qui revêtirent une certaine importance au cours de cette période, et pourquoi ?

      9 Les Israélites transportèrent la maison de culte de Jéhovah, “la tente de réunion”, à Silo, ville située à une trentaine de kilomètres au nord de Jérusalem. Les douze tribus montèrent à Silo pour y offrir à Jéhovah des sacrifices et pour célébrer la Pâque et la fête des Semaines ou Pentecôte, le “jour des prémices”. (Josué 18:1 ; Nombres 28:16-26.) À une quinzaine de kilomètres au nord de Silo se trouvait Sichem, ville attribuée aux Lévites, dont le rôle était d’assister les prêtres dans la maison de culte de Jéhovah. Sichem était aussi une “ville de refuge”, où l’homicide involontaire pouvait fuir pour se protéger du vengeur du sang (Josué 20:7 ; 21:20, 21). Ce fut à Sichem qu’à la fin de sa vie le juge Josué réunit toutes les tribus d’Israël. À cette occasion, il mit la nation tout entière devant ce choix : servir les dieux de Babylonie ou bien servir Jéhovah, le seul vrai Dieu vivant. Josué déclara :

      10, 11. Quant au culte, quel choix Josué donna-​t-​il aux Israélites rassemblés à Sichem, et quels faits historiques leur rappela-​t-​il ?

      10 “Ainsi parle Jéhovah, Dieu d’Israël : Vos pères, Tharé [Térach], père d’Abraham et de Nachor, habitaient à l’origine de l’autre côté du fleuve [l’Euphrate], et ils servaient d’autres dieux. Je pris votre père Abraham d’au-delà du fleuve et je le conduisis à travers tout le pays de Chanaan ; je multipliai sa postérité et je lui donnai Isaac. À Isaac je donnai Jacob et Ésaü, (...) et Jacob et ses fils descendirent en Égypte. Puis j’envoyai Moïse et Aaron, et je frappai l’Égypte de ma main, comme je l’ai fait au milieu d’elle, et je vous en fis sortir. (...)

      11 “Craignez donc Jéhovah et servez-​le avec intégrité et vérité ; ôtez les dieux qu’ont servis vos pères de l’autre côté du fleuve [l’Euphrate] et en Égypte, et servez Jéhovah. Que si vous ne trouvez pas bon de servir Jéhovah, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir, soit les dieux que servaient vos pères au-delà du fleuve, soit les dieux des Amorrhéens [Amorites] dont vous occupez le pays. Pour moi et ma maison, nous servirons Jéhovah.” — Josué 24:1-15, AC.

      12, 13. a) En quel sens les gens se trouvent-​ils aujourd’hui devant le même choix ? b) Quel effet le choix de Josué produisit-​il sur Israël, et en conséquence quels bienfaits la nation reçut-​elle ?

      12 Qui voulez-​vous servir : les dieux de Babylonie ou Jéhovah Dieu ? Voilà le choix qui fut donné aux Israélites il y a trente-quatre siècles, alors que la troisième dynastie de rois régnait sur l’antique Babylone, située loin vers l’est.

      13 Aujourd’hui, peu de gens se rendent compte qu’ils se trouvent devant le même choix en ces derniers jours de la Grande Babylone, dont la chute est annoncée dans les saintes prophéties de la Bible. Le choix que fit Josué pour lui-​même et pour sa maison est un exemple qu’il nous convient de suivre de nos jours. À l’époque de Josué, les Israélites suivirent son exemple, en affirmant : “Nous aussi, nous servirons Jéhovah, car il est notre Dieu.” Le peuple ayant ainsi réaffirmé son choix en faveur de Jéhovah Dieu, Josué lui fit cette déclaration : “Vous êtes témoins contre vous-​mêmes que vous avez choisi Jéhovah pour le servir.” Et le peuple répondit : “Nous en sommes témoins.” (Josué 24:16-22, AC). Ce choix judicieux en matière de culte produisit de bons résultats, comme l’attestent les paroles suivantes : “Le peuple servit Jéhovah pendant toute la vie de Josué et pendant toute la vie des anciens qui lui survécurent et qui avaient vu toute la grande œuvre que Jéhovah avait accomplie en faveur d’Israël.” (Juges 2:7, AC). Voilà pourquoi tout alla bien pour Israël.

      JÉRUSALEM DEVIENT LA CAPITALE D’ISRAËL

      14. Pendant la période des juges, quelle position Jéhovah avait-​il occupée en Israël, et comment celui-ci finit-​il par le rejeter sous ce rapport ?

      14 Jéhovah régna comme Roi céleste d’Israël pendant les siècles au cours desquels les juges qu’il avait nommés rendaient la justice dans le pays et délivraient son peuple de ses ennemis. Aux jours du prophète Samuel, dans sa vieillesse, la possibilité que Jéhovah avait prévue se réalisa, savoir : les Israélites demandèrent un roi visible, un roi humain (Deutéronome 17:14-20). Fidèle aux principes théocratiques, Samuel fut très peiné par cette demande. Pour le réconforter, Jéhovah lui dit : “Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira ; car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux. Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d’Égypte jusqu’à ce jour ; ils m’ont abandonné, pour servir d’autres dieux. Écoute donc leur voix.”

      15. En voulant à tout prix un roi humain, qui les Israélites imitaient-​ils ?

      15 Samuel prévint les Israélites du risque qu’ils couraient en refusant d’avoir Dieu seul pour Roi ; néanmoins, ils insistèrent auprès du prophète : “Non ! dirent-​ils, mais il y aura un roi sur nous, et nous aussi nous serons comme toutes les nations [y compris la Babylonie] ; notre roi nous jugera, il marchera à notre tête et conduira nos guerres.” (I Samuel 8:1-20). Samuel laissa donc à Jéhovah le soin de leur choisir un roi.

      16, 17. a) Dans quelle tribu Jéhovah choisit-​il le premier roi humain d’Israël ? Ce choix signifiait-​il que cette tribu aurait le privilège de produire le Messie ? b) Comment Jéhovah manifesta-​t-​il son choix du premier roi, mais quelle question restait à régler ?

      16 Bien que la tribu de Juda ait pris la tête des opérations consistant à assujettir les habitants païens de la Terre promise, Jéhovah ne choisit pas dans cette tribu le premier roi d’Israël (Juges 1:1-4). Son regard se porta sur une tribu voisine de Juda, celle de Benjamin, dont le territoire comprenait la cité de Jérusalem, située sur la frontière séparant Benjamin de Juda (Genèse 49:27). Ce choix ne signifiait pas cependant que Dieu offrait à la tribu de Benjamin l’occasion de fournir le Messie ou Christ, le Roi oint qui serait la Postérité promise dans le jardin d’Éden, la Postérité de la “femme” de Dieu.

      17 Dieu avait déjà révélé que le Messie promis viendrait dans la tribu de Juda et qu’il recevrait le titre approprié de “Schilo”. (Genèse 49:8-10.) Le premier homme de la tribu de Juda que Jéhovah établirait roi d’Israël ne devait naître à Bethléhem de Juda que dix années plus tard. Aussi Jéhovah choisit-​il Saül, fils de Kis, membre de la tribu de Benjamin, ordonnant à Samuel de l’oindre et de l’installer comme le premier roi visible d’Israël (I Samuel 9:1 à 11:15). Le roi Saül allait maintenant subir une épreuve, pour voir si sa famille méritait de conserver la royauté.

      18. Quel péché grave Saül commit-​il au début de son règne et, par suite, que décréta Jéhovah concernant la royauté ?

      18 Au bout de deux années de règne seulement, le roi Saül agit comme un insensé et commit une faute grave. Il désobéit aux instructions du prophète Samuel en s’arrogeant le droit d’offrir un sacrifice en qualité de prêtre, voulant ainsi être un roi-prêtre comme Melchisédek. À la suite de cette faute, Samuel déclara à Saül : “Tu n’as pas observé le commandement que Jéhovah ton Dieu t’avait donné. Car Jéhovah aurait affermi pour toujours [NW : jusqu’à des temps indéfinis] ton règne sur Israël ; mais maintenant ton règne ne subsistera point. Jéhovah s’est cherché [NW : se cherchera] un homme selon son cœur et l’a destiné [NW : le destinera] à être le chef de son peuple, parce que tu n’as pas observé ce que Jéhovah t’avait ordonné.” (I Samuel 13:1-14, AC). L’homme selon le cœur de Jéhovah devait naître huit ans plus tard, en l’an 1107 av. notre ère.

      19. Comment Saül montra-​t-​il de nouveau qu’il n’était pas digne de régner, et en conséquence, quelle mesure Jéhovah prit-​il ?

      19 Saül ne cessa de se révéler être un mauvais roi, et il finit par commettre un acte de rébellion aussi grave que le “péché de divination” pratiqué dans l’antique Babylone. Jéhovah déclara alors que la royauté sur Israël serait définitivement arrachée au roi Saül et à sa famille (I Samuel 15:1-29, CT). Jéhovah fit connaître sa décision en envoyant Samuel à Bethléhem pour y oindre secrètement comme futur roi d’Israël le jeune berger David, membre de la tribu de Juda. Ignorant ce qui s’était passé, le roi Saül fit venir David à la cour royale où il l’engagea comme musicien, harpiste devant accompagner les chanteurs de psaumes (I Samuel 16:1-23). Plus tard, Saül vit ce berger musicien combattre en champion contre le géant philistin Goliath puissamment armé, et le tuer d’une pierre lancée avec sa fronde de berger. Le roi pensa que David ferait un homme de valeur pour son armée.

      20, 21. a) Comment le roi Saül agit-​il à l’égard de l’‘homme selon le cœur de Dieu’ ? b) Expliquez la différence entre les actions de ces deux hommes.

      20 Lorsque David, devenu commandant militaire, obtint de grands succès dans la lutte contre les Philistins et reçut dix fois plus de louanges que le roi Saül, ce dernier, pensant que David devenait trop puissant, fut jaloux. Il vit en David un rival possible, l’“homme selon le cœur” de Jéhovah, à qui était destinée la royauté sur Israël après qu’elle aurait été arrachée à sa propre famille (I Samuel 17:20 à 18:9). Il menaça la vie même de David, ce qui obligea celui-ci à s’enfuir au désert.

      21 Bien que David fût toujours loyal envers le roi Saül, celui-ci fit de lui un proscrit et le traqua comme une bête sauvage, dans le dessein de le faire périr. Cependant, David et les hommes qui s’étaient joints à lui dans le désert ne combattirent jamais contre l’“oint de Jéhovah”. Aussi Jéhovah protégea-​t-​il David, l’homme selon son cœur, en vue de la position future qu’il devait occuper selon l’onction qu’il avait reçue.

      22. a) Quel fut le dernier acte de rébellion de Saül, et pourquoi agit-​il de la sorte ? b) (note en bas de page) Quels renseignements sur l’antique Babylone nous aident à comprendre en quoi consistait la sorcellerie ?

      22 Enfin, le roi Saül, désormais un homme frustré, entra dans la quarantième année de son règne (Actes 13:21). Il établit le camp de son armée au mont Guilboa, alors que les Philistins campaient un peu au nord-ouest, à Sunem. Se rendant compte que Jéhovah Dieu l’avait abandonné, Saül se tourna vers la sorcelleriea, pratique qu’au début de son règne il avait interdite dans son royaume. De nuit, il se rendit vers le nord, à En-Dor, chez une sorcière qui avait échappé à l’exécution. Il lui demanda d’évoquer l’ombre du défunt prophète Samuel. Il chercha à consulter les morts.

      23. a) Avec qui, en réalité, la sorcière d’En-Dor se mit-​elle en communication, et qu’est-​ce qui prouve que le message ne venait pas de Jéhovah ? b) Qu’advint-​il de Saül ?

      23 Saül recourut ainsi au démonisme. Un démon, se faisant passer pour Samuel, apparut à la sorcière d’En-Dor, qui le vit avec les yeux de l’esprit, et ce démon lui transmit pour le roi Saül un message de condamnation. Ce ne fut pas le lendemain, “demain” comme l’avait annoncé inexactement le démon, mais plusieurs jours plus tard, que le roi Saül et trois de ses fils (non pas tous) tombèrent à la bataille du mont Guilboa. Blessé par une flèche philistine, Saül hâta sa mort en se jetant sur son épée royale. Les Philistins victorieux lui coupèrent la tête, mais de courageux Israélites vinrent chercher son corps décapité et les cadavres de ses fils. Ils durent les ensevelir cependant de l’autre côté du Jourdain. — I Samuel 28:4-25 ; 31:1-13.

      LE SCEPTRE ET LE BÂTON DE COMMANDANT ÉCHOIENT À JUDA

      24, 25. Comment le “sceptre” et le “bâton de commandant” finirent-​ils par échoir à la tribu de Juda, et que se passa-​t-​il avant que David n’étendît son pouvoir sur tout Israël ?

      24 Le temps du transfert du pouvoir royal vint en cette même année de 1077 av. notre ère. Après que David, en fuite, eut appris la nouvelle de la mort du roi Saül, Jéhovah lui ordonna de se rendre à Hébron, ville située dans le territoire de Juda et appartenant aux prêtres. “Les hommes de Juda vinrent, et là ils oignirent David pour roi sur la maison de Juda.” (Josué 21:9-12 ; II Samuel 1:1 à 2:4). Mais Benjamin et les autres tribus qui restèrent attachées à la maison royale de Saül choisirent pour roi Isch-Boscheth. Pendant sept années et demie, David régna à Hébron, à une trentaine de kilomètres au sud de Jérusalem.

      25 Isch-Boscheth, fils de Saül, fut assassiné par ses propres hommes dans la ville de Mahanaïm, sa capitale (II Samuel 2:8 à 4:7). À cause de son infirmité, Méphiboscheth, fils de Jonathan, fils de Saül, ne convenait pas à la royauté, aussi les tribus d’Israël qui se trouvaient sans roi se souvinrent-​elles des paroles que Jéhovah avait dites à David, savoir : “Tu paîtras mon peuple d’Israël, et tu seras le chef d’Israël.” Les hommes de ces tribus vinrent donc auprès du roi David à Hébron, conclurent une alliance avec lui devant Jéhovah et “oignirent David pour roi sur Israël”. “David était âgé de trente ans lorsqu’il devint roi, et il régna quarante ans. À Hébron il régna sur Juda sept ans et six mois, et à Jérusalem [ville benjaminite] il régna trente-trois ans sur tout Israël et Juda.” (II Samuel 5:1-5). Mais Jérusalem était toujours occupée par les Jébusites.

      26-28. a) D’après la prophétie, pendant combien de temps le “sceptre” et le “bâton de commandant” devaient-​ils rester en Juda ? b) En quels termes l’apôtre Paul montra-​t-​il que cette prophétie s’était réalisée ?

      26 Par cette troisième onction de David, à Hébron, ville de Juda, la tribu de Juda entra en possession du sceptre et du bâton de commandant de l’ensemble des douze tribus d’Israël, y compris les prêtres et les Lévites. Ils devaient demeurer dans cette tribu conformément à la prophétie sur son fils Juda que le patriarche Jacob prononça sur son lit de mort, en Égypte, savoir : “Le sceptre ne s’écartera pas de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schilo ; et à lui appartiendra l’obéissance du peuple.” — Genèse 49:10, NW.

      27 Dans un sermon prononcé dans une synagogue, Paul, apôtre chrétien, expliqua en ces termes comment cette prophétie s’était accomplie :

      28 “Après ces choses, il leur donna des juges jusqu’à Samuel le prophète. Mais à partir de là, ils réclamèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis, homme de la tribu de Benjamin, pendant quarante ans. Et l’ayant ôté, il leur suscita David comme roi, au sujet de qui il rendit témoignage et dit : ‘J’ai trouvé David, fils de Jessé, homme agréable à mon cœur, qui fera toutes les choses que je désire.’ De la descendance de cet homme, selon sa promesse, Dieu a amené à Israël un sauveur, Jésus.” — Actes 13:13-23.

      29-31. a) Qui est le “rejeton” mentionné dans Ésaïe 11:1, et que fut-​il prédit à son sujet ? b) Quelles sont les deux façons dont Jésus est devenu la “racine de Jessé”, et comment le deviendra-​t-​il encore d’une troisième manière ?

      29 Puisque le roi David fut le fils de Jessé, la prophétie suivante d’Isaïe 11:1, 2, 10 (AC) eut son accomplissement en Jésus, descendant de David : “Un rameau sortira du tronc de Jessé, et de ses racines croîtra un rejeton. Sur lui reposera l’esprit de Jéhovah (...). Et il arrivera en ce jour-​là : la racine de Jessé, élevée comme un étendard pour les peuples, sera recherchée par les nations, et son séjour sera glorieux.” Ce Jésus, descendant de Jessé par David, devint aussi la “racine de Jessé”. En quel sens ? D’abord, en devenant l’héritier permanent de Jessé, père de David, Jésus-Christ a maintenu en vie la lignée généalogique de Jessé. En outre, Jésus, descendant de David selon la chair, devint supérieur à David. Le jour de Pentecôte de l’an 33 de notre ère, Pierre, apôtre chrétien, expliqua ce fait aux Juifs réunis à Jérusalem. Il déclara :

      30 “En fait, David n’est pas monté au ciel, mais lui-​même a dit : ‘Jéhovah a dit à mon Seigneur : “Assieds-​toi à ma droite, jusqu’à ce que je place tes ennemis comme tabouret pour tes pieds.”’ Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu l’a fait et Seigneur [du roi David] et Christ, ce Jésus que vous avez mis au poteau.” — Actes 2:14, 34-36 ; Psaume 110:1, AC ; Matthieu 22:41-45.

      31 En devenant le Seigneur du roi David, fils de Jessé, ce Jésus devenait du coup le Seigneur de Jessé, père de David, et aussi la “racine de Jessé”. Bien qu’il soit maintenant Sauveur, Jésus-Christ n’a pas encore délivré de la mort Jessé, père de David. Mais au cours des mille ans de son règne sur les hommes, le Seigneur Jésus-Christ ressuscitera Jessé et son fils David, devenant pour eux un Père éternel. C’est encore en ce sens-​là qu’il sera la “racine de Jessé”. — Ésaïe 9:5 9:6, NW ; Jean 5:26-29.

      32. En vertu de quel fait Jésus-Christ est-​il le “Schilo” de Genèse 49:10?

      32 Ainsi, en vertu du fait que Jésus était un descendant de David et de Jessé, donc membre et représentant de la tribu de Juda, le sceptre et le bâton de commandant ne s’écarteront jamais de Juda. Puisque Jésus-Christ possède le droit de détenir le sceptre royal et le bâton de commandant, et qu’il les conservera éternellement en raison de son immortalité dans les cieux, c’est lui qui est le Schilo promis. Le nom “Schilo” aurait le sens de “Celui à qui il est” ou de “Celui à qui il appartient”.

      SION DEVIENT LA CAPITALE

      33, 34. Comment le roi David assujettit-​il Jérusalem ?

      33 Pour régner à Jérusalem, le roi David devait d’abord prendre cette ville aux Jébusites païens. À présent qu’il était roi de tout Israël, David pouvait attaquer Jérusalem, située dans le territoire de Benjamin. Sans tarder, David quitta sa capitale provisoire, Hébron, et fit marcher son armée vers le nord. Les Jébusites étaient tellement sûrs d’eux qu’ils prétendaient que même des aveugles et des boiteux pourraient défendre la cité de Jébus ou Jérusalem. À ce sujet, nous pouvons lire dans II Samuel 5:6-9 :

      34 “Le roi marcha avec ses gens sur Jérusalem contre les Jébusiens [Jébusites], habitants du pays. Ils dirent à David : Tu n’entreras point ici, car les aveugles mêmes et les boiteux te repousseront ! Ce qui voulait dire : David n’entrera point ici. Mais David s’empara de la forteresse de Sion : c’est la cité de David. David avait dit en ce jour : Quiconque battra les Jébusiens et atteindra le canal, quiconque frappera [NW : par le moyen du tunnel d’eau] ces boiteux et ces aveugles qui sont les ennemis de David... — C’est pourquoi l’on dit : L’aveugle et le boiteux n’entreront point dans la maison. David s’établit dans la forteresse, qu’il appela cité de David. Il fit de tous côtés des constructions, en dehors et en dedans de Millo [remblai de terre].”

      35, 36. a) Que devint la forteresse de jadis, et quels noms reçut-​elle ? b) À partir de quelle date et, selon Ézéchiel 16:14, pour quelle raison la renommée de cette ville se répandit-​elle parmi les nations ?

      35 Le passage de I Chroniques 11:6-8 ajoute ces précisions : “David avait dit : Quiconque battra le premier les Jébusiens sera chef et prince. Joab, fils de Tséruja [demi-sœur de David], monta le premier, et il devint chef. David s’établit dans la forteresse ; c’est pourquoi on l’appela cité de David. Il fit tout autour de la ville des constructions, depuis Millo et aux environs ; et Joab répara le reste de la ville.” — Voir aussi II Samuel 2:18.

      36 Ainsi, Jérusalem était d’abord constituée par l’antique Jébus, “la forteresse” bâtie sur une colline au sud-est du groupe de collines qui devaient, plus tard, être entourées par les murs de la Grande Jérusalem. Cette forteresse originelle reçut le nom de Sion, et lorsque David transféra sa capitale d’Hébron à Sion, cette dernière fut appelée la “cité de David”. Cela se produisit en 1070 av. notre ère, soit plus de trois cents ans avant la fondation de Rome, la “ville éternelle” des catholiques. Sous le roi David, la renommée de Sion ou Jérusalem commença à se répandre parmi les nations d’alentour. — Ézéchiel 16:14.

      37. a) Qu’était devenue l’arche de l’alliance après qu’elle fut enlevée de Silo aux jours d’Éli ? b) Que fit David avec l’arche ?

      37 Les Philistins essayèrent de renverser David, roi de Sion, mais après les avoir vaincus par deux victoires écrasantes, David put établir fermement son royaume et porter son attention plus particulièrement sur les intérêts du culte de Jéhovah. Où se trouvait à cette époque-​là l’arche de l’alliance de Jéhovah contenant les tables des Dix Commandements ? On l’avait enlevée du tabernacle à Silo pendant une guerre avec les Philistins, vers la fin de la vie du grand prêtre Éli, et on ne l’avait jamais ramenée au tabernacle de Silo (I Samuel 4:1 à 7:2 ; Jérémie 7:12-14). Depuis de nombreuses années, l’arche était gardée dans une maison de Kirjath-Jéarim (Baalé-Juda), à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Jérusalem. En harmonie avec le dessein de Dieu, David l’enleva de là et ordonna à des Lévites de la transporter sur leurs épaules au mont Sion dans la cité de David. Il fit mettre l’arche dans une tente érigée à cet effet, et il désigna dix Lévites et deux prêtres pour faire le service devant elle. Ce jour-​là, David composa et chanta un psaume nouveau ainsi conçu :

      38, 39. a) En quels termes David exprima-​t-​il dans un psaume nouveau le sens de cet événement ? b) Sous quels rapports la présence de l’arche honora-​t-​elle Jérusalem ?

      38 “Louez Jéhovah, invoquez son nom ; faites connaître parmi les peuples ses hauts faits. (...) Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l’allégresse ! Que l’on dise parmi les nations : ‘Jéhovah est roi !’ Que la mer retentisse avec tout ce qu’elle contient ! Que la campagne soit dans la joie avec tout ce qu’elle renferme ! Que les arbres des forêts poussent des cris joyeux devant Jéhovah, car il vient pour juger la terre ! Célébrez Jéhovah, car il est bon, car sa miséricorde dure éternellement. Dites : ‘Sauve-​nous, Dieu de notre salut ; rassemble-​nous et retire-​nous du milieu des nations, afin que nous célébrions ton saint nom, et que nous mettions notre gloire à te louer.’ Béni soit Jéhovah, le Dieu d’Israël, d’éternité en éternité !”

      39 Ayant écouté ce psaume, tout le peuple dit : “Amen !” (I Chroniques 13:1-12 ; 15:1 à 16:36, AC ; II Samuel 6:1-19). Ce fut un jour de réjouissance pour le peuple et pour David. Du fait que la sainte arche de l’alliance se trouvait désormais à Sion ou Jérusalem, celle-ci devint une ville sainte. Le couvercle de l’arche était surmonté de deux chérubins d’or aux ailes étendues de manière à couvrir le couvercle, et là, pensait-​on, habitait Jéhovah, siégeant sur les chérubins. Ainsi, Sion ou Jérusalem devint la ville du grand Roi, Jéhovah. Lorsque la sainte arche pénétra dans la cité royale, c’était comme si Jéhovah lui-​même avait commencé à régner sur le mont Sion. Maintenant, plus que jamais, le roi David siégeait sur le trône en tant que représentant visible de Jéhovah Dieu, et régnait au nom de Jéhovah. C’est donc à juste titre qu’on parlait du trône de David comme du “trône de Jéhovah”. — Psaume 96:10-13 ; I Chroniques 29:23, AC.

      40, 41. Pourquoi Jérusalem fut-​elle une ville grande et honorée, et en quels termes Asaph et les fils de Koré exprimèrent-​ils cette pensée ?

      40 Le Lévite Asaph était l’un des hommes désignés pour accomplir le service devant l’arche. À présent, il pouvait composer un nouveau psaume et dire : “Dieu est connu en Juda, son nom est grand en Israël. Sa tente est à Salem, et sa demeure à Sion.” (Psaume 76:2, 3 76:1, 2, NW). De même les fils de Koré, également des Lévites, pouvaient écrire un psaume et chanter ce qui suit :

      41 “Jéhovah est grand, il est l’objet de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Elle s’élève gracieuse, joie de toute la terre, la montagne de Sion, vers le septentrion, la cité du grand Roi. (...) Que la montagne de Sion se réjouisse, que les filles de Juda soient dans l’allégresse, à cause de tes jugements ! Parcourez Sion et faites-​en le tour, comptez ses forteresses ; observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération future. Voilà le Dieu qui est notre Dieu à jamais et toujours ; il sera notre guide dans tous les siècles.” — Psaume 48:2-15, AC 48:1-14, NW.

      UNE ALLIANCE DIVINE EST CONCLUE AVEC LE ROI DE SION

      42. Quelle question se posait à propos de la royauté sur Israël, et quel désir de la part de David fournit l’occasion de soulever cette question ?

      42 Naturellement, la question suivante se posait dans tous les esprits : La royauté sur Israël restera-​t-​elle dans la famille de David, ou bien lui sera-​t-​elle enlevée, comme elle a été ôtée de la famille de Saül, et confiée à une autre famille de la tribu de Juda ? Quelque temps après que Jéhovah eut commencé à régner sur le mont Sion à Jérusalem, il fit connaître sa décision à ce sujet. David avait déjà construit son palais sur le mont Sion, mais il commençait à se sentir mal à l’aise, car il habitait dans une maison de cèdre, alors que la sainte arche du vrai Dieu, le véritable Roi d’Israël, demeurait sous une simple tente. Aussi David suggéra-​t-​il au prophète Nathan qu’on construisît un palais ou temple dédié à Jéhovah.

      43, 44. Quelles choses bien précises Jéhovah promit-​il à David au sujet de sa postérité ?

      43 Sensible à ce désir de David, Jéhovah lui répondit le lendemain, par la bouche de Nathan. Puis il ajouta, selon II Samuel 7:1-17 (AC) :

      44 “J’ai été avec toi partout où tu allais, j’ai exterminé tous tes ennemis devant toi, et je t’ai fait un grand nom, comme le nom des grands qui sont sur la terre ; (...) et Jéhovah t’annonce qu’il te fera une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta postérité après toi, celui qui sortira de tes entrailles, et j’affermirai son royaume. C’est lui qui bâtira une maison à mon nom, et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. S’il fait le mal, je le châtierai avec une verge d’hommes et des coups de fils d’hommes. Mais ma grâce ne se retirera point de lui, comme je l’ai retirée de Saül, que j’ai ôté de devant toi. Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés devant toi ; ton trône sera affermi pour toujours.”

      45. Comment les termes de cette alliance garantissaient-​ils et éclairaient-​ils l’accomplissement des prophéties sur le sceptre, la Postérité de la “femme” de Dieu et la Postérité d’Abraham ?

      45 Par ces paroles, Jéhovah mit en vigueur entre lui-​même et le roi David une alliance pour un royaume éternel. Aux termes de cette alliance, David aurait une dynastie dans sa famille, c’est-à-dire une lignée de rois issus de celui dont la royauté ne prendrait jamais fin. C’est en ce sens qu’il aurait une maison royale. Cette alliance pour un royaume éternel rendait plus sûre que jamais la réalisation de la prophétie que Jacob, sur son lit de mort, prononça sur Juda et selon laquelle le sceptre royal ne s’écarterait jamais de cette tribu (Genèse 49:10). Désormais, il était clair que la Postérité de la “femme” de Dieu, objet de la promesse en Éden, oui ! la Postérité d’Abraham en laquelle toutes les nations de la terre seront bénies, viendrait dans la lignée de rois issus de David. — Genèse 3:15 ; 22:18.

      46. À quoi pouvait-​on alors comparer David, et en quels mots exprima-​t-​il sa reconnaissance dans une prière ?

      46 Le roi David était maintenant comme une précieuse pierre angulaire posée en Sion et sur laquelle une maison royale de souverains devait être bâtie pour représenter le Roi céleste, Jéhovah. David exprima de tout son cœur sa gratitude pour cette insigne faveur. — II Samuel 7:18-29.

      47, 48. a) Quel sens est rattaché aux noms de Salomon et à son lieu de naissance ? b) En quels termes le Psaume 87 exprime-​t-​il l’honneur de naître à Sion ?

      47 De Bath-Schéba, l’une de ses femmes, David eut un fils à Sion, “fils qu’il appela Salomon ; et Jéhovah l’aima, et il envoya Nathan le prophète, qui lui donna le nom de Jedidiah à cause du Seigneur [Jéhovah]”. (II Samuel 12:24, 25, AC.) Le nom Jedidiah, signifie “bien-aimé de Jéhovah”, et le nom Salomon veut dire “pacifique”, prophétisant son règne pacifique sur Israël. Naître à Sion était un grand honneur pour Salomon, plus grand que celui de venir au monde à Babylone. Les Lévites fils de Koré expliquèrent la raison de cet honneur en chantant les paroles suivantes :

      48 “Jéhovah aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob [Israël]. Des choses glorieuses ont été dites sur toi, cité de Dieu ! (...) ‘Je nommerai Rahab [l’Égypte] et Babylone parmi ceux qui me connaissent ; voici les Philistins, et Tyr, avec l’Éthiopie : c’est dans Sion qu’ils sont nés.’ Et l’on dira de Sion : Celui-ci et celui-là est né dans son sein ; c’est le Très-Haut qui l’a fondée. Jéhovah inscrira au rôle des peuples : ‘Il est né dans Sion.’” — Psaume 87:2-6, AC.

      49. a) Quand et dans quel sens particulier Salomon naquit-​il à Sion, et quel rapport de parenté en résulta pour lui ? b) Jusqu’où s’étendait son royaume ?

      49 En 1037 av. notre ère, le jeune Salomon naquit, en ce sens qu’en cette année-​là il fut installé comme roi de Sion ou Jérusalem et Jéhovah devint pour lui tout particulièrement un Père. “Salomon s’assit sur le trône de Jéhovah comme roi à la place de David, son père ; il prospéra, et tout Israël lui obéit.” (I Chroniques 29:23, AC). Grâce aux conquêtes entreprises par son père David, Salomon régna sur un territoire s’étendant du torrent d’Égypte au sud, jusqu’à Kadès sur l’Oronte, à plus de cent vingt kilomètres au nord de Damas. — II Samuel 24:6b.

      50. Quelles furent les quatre choses que David prépara en vue de la construction du temple ?

      50 Avant de mourir, le roi David rassembla une grande quantité de matériaux et de choses précieuses pour le futur temple de Jéhovah, dont les plans lui furent révélés par inspiration. En outre, le roi et les autres Israélites donnèrent des sommes d’argent considérables pour la construction du temple, et David acheta et offrit le terrain sur lequel l’édifice devait être bâti. Sous la direction de l’ange de Jéhovah, David avait déjà construit à cet endroit un autel provisoire sur lequel il avait présenté des sacrifices pendant les trois jours de peste qui avait frappé Israël.

      51. a) Du temps de David, l’emplacement prévu pour le temple avait-​il déjà été utilisé pour offrir des sacrifices ? b) Pourquoi convenait-​il que le temple occupe une position élevée, et que devaient faire les adorateurs ?

      51 “Et David dit : ‘C’est ici la maison du Seigneur [Jéhovah] Dieu, et ici l’autel des holocaustes pour Israël.’” (I Chroniques 21:14 à 22:1, AC ; II Samuel 24:10-25). Ce terrain élevé, qui avait servi comme aire pour battre le grain, était situé directement au nord du mont Sion. C’était le mont Morija, celui-là même sur lequel Abraham, plus de huit cents ans auparavant, avait dressé un autel pour offrir en sacrifice son fils Isaac. Le mont Morija était relié au mont Sion par un prolongement méridional appelé “Ophel”. On étendit les remparts de Jérusalem pour englober l’emplacement du temple, et de ce fait Ophel se trouvait désormais à l’intérieur de la ville fortifiée. Le temple de Jéhovah était donc bâti sur un lieu élevé, à quelque 750 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée. Ainsi, d’où qu’ils venaient, les adorateurs devaient monter au temple. — Psaume 122:1-4 ; Ésaïe 2:2.

      52. Comment Salomon fut-​il oint deux fois roi, mais quel événement marqua le début effectif de son règne ?

      52 Pour empêcher son quatrième fils, l’ambitieux Adonija, de s’emparer du trône, le vieux roi David fit brusquement oindre comme roi son fils bien-aimé Salomon, à Guihon, une source située juste en dehors du mur oriental de Sion, la cité de David (I Rois 1:1-40). Plus tard, après que le roi David eut donné les dernières instructions concernant la construction du temple de Dieu sur le mont Morija, tous les Israélites convoqués à la capitale “proclamèrent roi pour la seconde fois Salomon, fils de David, et l’oignirent comme chef selon la volonté de Jéhovah ; ils oignirent Sadoc comme grand prêtre”. Selon le récit biblique, David mourut peu de temps après cet événement (I Chroniques 28:1 ; 29:20-28, AC). Ainsi commença en 1037 av. notre ère le règne de quarante ans de Salomon, qui siégeait sur le “trône de Jéhovah” dans la cité de David, sur le mont Sion.

      LE TEMPLE REMPLACE LE TABERNACLE

      53. a) D’après I Rois 6:1, quand Salomon entreprit-​il la construction du temple ? Précisez la date. b) Combien de temps mit-​on à le bâtir, et qu’est-​ce qui facilita grandement la tâche ? c) Quel meuble de toute première importance manquait encore au temple ?

      53 Au printemps de la quatrième année de son règne, Salomon commença la construction du temple de Jéhovah, non dans la cité de David sur le mont Sion, mais sur le mont Morija, au nord de Sion. D’après la Bible, il entreprit ces travaux dans “la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des enfants d’Israël du pays d’Égypte (...), la quatrième année de son règne sur Israël, au mois de Ziv, qui est le second mois”, soit en l’an 1034 av. notre ère (I Rois 6:1). Les nombreux préparatifs déjà effectués facilitèrent grandement la tâche, et les travaux se poursuivirent à une cadence accélérée. Au bout de sept années et demie de travail, ce temple coûteux, édifié sur une échelle bien plus grande que le tabernacle de Moïse au désert de Sinaï, fut achevé. Pendant tout ce temps, l’arche de l’alliance de Jéhovah était restée dans la tente que le roi David avait dressée à son intention sur le mont Sion (I Rois 6:37, 38). Tant que l’arche de l’alliance n’était pas installée dans son compartiment intérieur ou Très-Saint, le nouveau temple grandiose n’était pas entièrement meublé.

      54, 55. a) À l’occasion de quelle fête l’inauguration du temple fut-​elle organisée, mais que fallait-​il faire auparavant ? b) Qu’est-​ce qui couvrait l’arche dans le Très-Saint ?

      54 La première fête célébrée dans le nouveau temple fut celle des Huttes ou Tabernacles, “la fête de la récolte”, observée au cours du septième mois lunaire (Exode 34:22 ; Lévitique 23:33-36, CT). Cette fête fournit l’occasion d’inaugurer le temple.

      55 “Alors le roi Salomon assembla près de lui à Jérusalem les anciens d’Israël et tous les chefs des tribus, les princes des familles des enfants d’Israël, pour transporter de la cité de David, c’est-à-dire de Sion, l’arche de l’alliance de Jéhovah. Tous les hommes d’Israël se réunirent auprès du roi Salomon, au mois d’Éthanim, qui est le septième mois, pendant la fête. Lorsque tous les anciens d’Israël furent arrivés, les prêtres portèrent l’arche. (...) Les prêtres portèrent l’arche de l’alliance de Jéhovah à sa place, dans l’oracle [la chambre la plus reculée] de la maison, dans le Saint des saints, sous les ailes des Chérubins. Car les Chérubins étendaient leurs ailes sur la place de l’arche, et ils couvraient l’arche et ses barres par dessus.” (I Rois 8:1-7, AC). Ces deux chérubins placés dans le Très-Saint, faits de bois recouvert d’or, mesuraient dix coudées de haut et dix coudées d’une extrémité à l’autre de leurs ailes. — I Rois 6:23-28.

      56. a) Compte tenu de ce qui précède, que pouvait-​on dire au sujet du lieu où Jéhovah habitait ? b) Après le transfert de l’arche, pourquoi pouvait-​on toujours dire que Jéhovah était présent à Jérusalem ou Sion ?

      56 Puisque Jéhovah, représenté par la lumière miraculeuse ou Chékinah, siégeait sur les deux chérubins d’or surmontant le couvercle de l’arche de l’alliance, et que les longues ailes des chérubins formaient un dais au-dessus de l’arche, on pouvait dire que Jéhovah habitait parmi les chérubins (Psaumes 80:2 80:1, NW ; 99:1 ; Ésaïe 37:16 ; Nombres 7:89). Jéhovah transféra sa présence symbolique de la cité de David sur le mont Sion au temple magnifique bâti sur le mont Morija. Néanmoins, il était toujours présent à Jérusalem, car l’emplacement du temple au mont Morija devint une partie intégrante de la Grande Jérusalem. Sa présence resta donc dans Sion, car le nom de Sion fut appliqué à l’ensemble de la Grande Jérusalem, et non seulement au mont Sion.

      57. Comment Jéhovah montra-​t-​il qu’il avait transféré sa présence dans ce temple ?

      57 “Au moment où les prêtres sortirent du sanctuaire, la nuée remplit la maison de Jéhovah. Les prêtres ne purent pas y rester pour faire leur service, à cause de la nuée ; car la gloire de Jéhovah remplissait la maison de Jéhovah. Alors Salomon dit : ‘Jéhovah veut habiter dans l’obscurité. J’ai bâti une maison qui sera votre demeure, un lieu où vous résiderez à jamais.’” — I Rois 8:10-13, AC.

      58. Quelle requête particulière Salomon fit-​il dans la prière qu’il prononça lors de la dédicace du temple, et quelle raison en donna-​t-​il ?

      58 Alors le roi Salomon s’agenouilla devant le grand autel de cuivre, en face de toute la congrégation d’Israël, et prononça une longue prière dédiant à Jéhovah le nouveau temple. Vers la fin de cette belle prière, Salomon, se rappelant sans doute l’avertissement de Moïse au sujet des malédictions divines, pria Dieu de délivrer Israël s’il lui arrivait d’être emmené captif dans un pays étranger. Si les Israélites se repentaient sincèrement des péchés à cause desquels Jéhovah les aurait livrés à leurs ennemis, et s’ils priaient Jéhovah “le visage tourné vers leur pays que vous avez donné à leurs pères, vers la ville que vous avez choisie et vers la maison que j’ai bâtie à votre nom”, alors Salomon demandait à Jéhovah de les écouter avec miséricorde et de les ramener au pays qu’il leur avait donné. Cette prière terminée, le roi Salomon bénit toute la congrégation d’adorateurs et exprima l’espoir que Dieu exaucerait sa prière, “afin que tous les peuples de la terre reconnaissent que Jéhovah est Dieu, qu’il n’y en a point d’autre”. — I Rois 8:22-61, AC.

      59. Décrivez la cuve d’eau et l’autel.

      59 À gauche, c’est-à-dire au sud de l’autel devant lequel Salomon avait prononcé sa prière, il y avait une immense cuve de forme ronde remplie d’eau ; elle mesurait quatre mètres cinquante de diamètre et deux mètres vingt-cinq de haut. Elle était posée sur un piédestal représentant douze taureaux groupés par trois, chaque groupe étant tourné dans une direction différente (I Rois 7:23-26, AC). Avec l’eau de cette “mer”, comme on l’appelait, les prêtres s’étaient lavés et avaient lavé les sacrifices. L’autel des sacrifices se trouvait sur le mont Morija, sans doute à l’endroit même où le père de Salomon avait dressé le sien. Mais le nouvel autel était bien plus grand que l’autel provisoire élevé par David, car il mesurait neuf mètres de côté et quatre mètres cinquante de haut (II Chroniques 4:1-5). Le jour de l’inauguration, un sacrifice gigantesque fut offert sur cet autel.

      60. Comment Jéhovah montra-​t-​il qu’il acceptait l’autel et le temple ?

      60 Mais qui alluma le feu de l’autel ? Nul homme ne s’en chargea. Nous lisons à ce propos dans II Chroniques 7:1-3 (AC) : “Lorsque Salomon eut achevé de prier, le feu descendit du ciel et consuma l’holocauste et les victimes, et la gloire de Jéhovah remplit la maison. Les prêtres ne pouvaient entrer dans la maison de Jéhovah, car la gloire de Jéhovah remplissait sa maison. Tous les enfants d’Israël virent descendre le feu et la gloire de Jéhovah sur la maison, et tombant le visage contre terre sur le pavé, ils se prosternèrent et louèrent Jéhovah en disant : ‘Il est bon ! Sa miséricorde dure à jamais !’” C’est de cette manière que Jéhovah Dieu accepta le nouveau temple bâti sur le mont Morija.

      LE PALAIS ROYAL

      61. Quels autres travaux furent effectués près du temple ?

      61 Pendant les treize années qui suivirent, le roi Salomon habita le palais de son père, dans la cité de David sur le mont Sion. Pour se rendre de ce palais au temple du mont Morija, il fallait franchir huit cents mètres environ. Aussi Salomon se mit-​il en devoir de bâtir un nouveau palais royal, situé sur le mont Morija, immédiatement au sud du temple, à proximité de la cour extérieure de celui-ci, mais plus bas. Au sud de ce palais, il bâtit le portique du trône, le portique des colonnes et la maison de la forêt du Liban. Cet ensemble de bâtiments occupait le terrain qui descendait depuis le sommet de la colline du temple vers l’éperon de la cité de Davidc. Il fit construire également une maison pour la reine. “Sa maison d’habitation fut construite de la même manière, dans une autre cour, derrière le portique [du trône de jugement]. Et il fit une maison du même genre que ce portique pour la fille de Pharaon, qu’il avait prise pour femme.” — I Rois 7:1-8 ; 3:1 ; 9:24 ; 11:1.

      62. Quand Salomon occupa-​t-​il son nouveau palais, mais pourquoi sa femme n’y habita-​t-​elle pas ?

      62 Au terme de son programme de construction, qui avait duré treize ans, Salomon quitta la cité de David sur le mont Sion et se mit à exercer ses fonctions royales sur les pentes du mont Morija, la montagne du temple. Il installa sa femme, fille d’un pharaon, dans une maison bâtie à son intention. À ce propos, le roi Salomon déclara : “Ma femme n’habitera pas dans la maison de David, roi d’Israël, parce que ces lieux sont saints, l’arche de Dieu y étant entrée.” — II Chroniques 8:11, AC.

      63-65. a) Quelle impression les ouvrages et le règne de Salomon produisaient-​ils ? b) Que préfigurait le règne de Salomon ?

      63 L’œuvre de construction de Salomon était tellement grandiose, et les dispositions qu’il prit pour la gérer étaient à ce point excellentes, que le visiteur ne pouvait cacher son admiration, témoin l’émerveillement exprimé par la reine de Séba (I Rois 10:1-5). Le long règne de Salomon fut un règne de gloire, de renommée mondiale, de paix et de prospérité. Ses sujets devinrent très nombreux.

      64 “Juda et Israël étaient très nombreux, pareils au sable qui est sur le bord de la mer. Ils mangeaient, buvaient et se réjouissaient. (...) Juda et Israël, depuis [la ville de] Dan jusqu’à Beer-Schéba, habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, tout le temps de Salomon.” — I Rois 4:20, 25.

      65 Tout cela est un tableau prophétique du bonheur, de la paix et de la prospérité que les hommes connaîtront sur la terre sous le vrai Royaume de Dieu, le gouvernement confié à Celui qui est plus grand que Salomon : la Postérité de la “femme” de Dieu, le Prince de paix. — Matthieu 12:42 ; Isaïe 9:5, 6, AC 9:6, 7, NW.

      [Notes]

      a Voici ce qu’un auteur a écrit au sujet de la sorcellerie pratiquée dans la Babylone antique :

      “Une autre classe d’êtres était très redoutée des Babyloniens, à savoir les magiciens et les sorcières. Ceux-ci étaient le plus souvent des hommes et des femmes difformes ou possédant quelque particularité physique qui faisait croire à leurs voisins qu’ils étaient étroitement associés avec les démons et servaient parfois de demeures aux forces du mal. Comme ils étaient doués d’une intelligence humaine, on les considérait souvent comme étant plus funestes que les démons eux-​mêmes. Ils étaient passés maîtres dans l’usage du “mauvais œil” et du “mauvais sort”, et ils recouraient à toutes les pratiques des prêtres qui exorcisaient les démons, mais pour des motifs mauvais et avec l’intention de nuire. Les prêtres étaient des maîtres dans l’art de la magie blanche ; les magiciens et les sorcières l’étaient dans celui de la magie noire. Dans la bouche d’un prêtre, les incantations guérissaient le malade ; dans celle d’une sorcière, elles le faisaient mourir.” — Babylonian Life and History, par sir E. A. Wallis Budge, K. T., édition de 1925, page 150.

      b Dans l’édition de la version grecque des Septante publiée par Paul de Lagarde, le texte hébreu de II Samuel 24:6 transcrit par Thachthim-Hodschi est rendu par “le pays des Hittites, vers Kadès”. — Voir NW, édition de 1955, note en bas de page.

      c Voir Jerusalem in the Old Testament — Researches and Theories de J. Simons, S.J. (1952), pages 130, 436.

      [Carte, page 98]

      (Voir la publication)

      MORIJA

      TEMPLE

      Emplacement du palais du roi

      VALLÉE DU TYROPŒON

      MILLO

      OPHEL

      Guihon

      Réservoir de Siloé

      CITÉ DE DAVID

      SION

      VALLÉE DU CÉDRON

      VALLÉE DE HINNOM

      En-Roguel

  • Israël en butte aux agressions de l’Assyrie
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 7

      Israël en butte aux agressions de l’Assyrie

      1, 2. Que se produisit-​il vers la fin du règne de Salomon, mais pourquoi Jéhovah n’arracha-​t-​il pas la royauté à la famille de David ?

      JUSQUE dans sa vieillesse, le roi Salomon régna avec sagesse à Sion ou Jérusalem, mais vers la fin de son règne de quarante ans, il commença à opprimer ses sujets. Il ne fit pas cela conformément à la volonté du Dieu d’Israël, mais parce que dans sa vieillesse ses nombreuses femmes païennes “inclinèrent son cœur vers d’autres dieux, et son cœur ne fut pas tout entier à Jéhovah, son Dieu, comme l’avait été le cœur de David son père”. (I Rois 11:4, AC.) Ainsi, ce roi qui avait bâti le saint temple de Jéhovah se mit à construire des lieux de culte pour les dieux païens de ses femmes. Or, Salomon était fils de David et membre de la tribu de Juda au sujet de laquelle il avait été prédit que le sceptre ne s’écarterait pas d’elle avant la venue de Schilo, la Postérité promise. En outre, Jéhovah avait promis au roi David que la royauté ne serait pas retirée de sa famille (Genèse 49:10 ; II Samuel 7:11-16). Dieu respecta donc cette prophétie et l’alliance qu’il avait conclue avec David pour un royaume éternel. Cependant, il informa le roi Salomon, devenu infidèle, qu’il arracherait à son successeur royal la majeure partie de la nation.

      2 Jéhovah déclara à Salomon : “Je laisserai une tribu [celle de Benjamin, qui resterait fidèle à Juda] à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que j’ai choisie.” — I Rois 11:9-13, AC.

      3. Comment la situation évolua-​t-​elle en Israël après la mort de Salomon ?

      3 En 997 av. notre ère, Roboam, fils de Salomon, succéda à son père sur le trône d’Israël. Loin d’alléger les fardeaux du peuple, Roboam menaça de les alourdir encore. En conséquence, dix des tribus d’Israël se révoltèrent contre la maison royale de David, et Dieu n’autorisa pas le roi Roboam à combattre pour ramener sous son sceptre les tribus rebelles. Outre la tribu de Benjamin, les Lévites, qui servaient au temple de Jéhovah, demeurèrent fidèles à la maison de David. Désormais, les Lévites ne recevraient la dîme que de deux tribus au lieu de douze. Pour leur attachement au temple de Jéhovah situé dans la capitale du royaume de Juda, ils encoururent la défaveur du premier roi du nouveau royaume composé des dix tribus rebelles, qui gardèrent le nom de royaume d’Israël. Ce premier roi fut Jéroboam, membre de la tribu d’Éphraïm, et il établit sa capitale à Sichem, ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Jérusalem.

      4, 5. Pourquoi Jéroboam se rebella-​t-​il contre Jéhovah, et à quelle forme de culte son nom est-​il resté attaché ?

      4 Jéhovah promit à Jéroboam qu’il lui donnerait un royaume durable s’il continuait d’adorer Jéhovah comme l’avait fait le roi David, mais Jéroboam ne crut pas à cette promesse (I Rois 11:26-39). Il craignait de voir ses sujets se soumettre de nouveau à la royauté de la maison de David s’ils continuaient de se rendre régulièrement à Jérusalem, capitale de Juda, pour adorer Jéhovah dans sa maison. C’est pourquoi Jéroboam refusa d’adorer Jéhovah à l’exemple du roi David. Il estimait que la rupture avec la maison royale de David devait aussi entraîner une rupture avec le culte du Dieu de David, pratiqué à Jérusalem, et avec la maison ou temple de Jéhovah. Sans se soucier de l’indignation que Jéhovah avait manifestée contre le culte du veau d’or fait par les Israélites au pied de la montagne des Dix Commandements, le roi Jéroboam instaura ce même culte dans le nouveau royaume d’Israël. — I Rois 12:1-33 ; Exode 32:1-35.

      5 Dans l’antique Babylone, le taureau était un symbole du dieu de la tempête, Hadad. Mais le roi Jéroboam voulait faire du veau d’or le symbole du Dieu d’Israël. Il dressa un veau d’or et un autel à Dan, loin vers le nord, et un autre veau à Béthel, bien plus au sud, à une vingtaine de kilomètres de Jérusalem. Les Lévites ne pouvant accomplir leur service à ces endroits dédiés au faux culte, le roi Jéroboam décida de se passer d’eux et il choisit parmi les autres Israélites des hommes qu’il établit prêtres du culte du veau d’or. Cette fausse adoration pratiquée en Israël incita nombre d’Israélites appartenant aux dix tribus à suivre l’exemple des Lévites et à passer en Juda afin d’y pratiquer le vrai culte de Jéhovah et de vivre sous la maison royale élue, celle de David. — II Chroniques 11:13-17, AC.

      6, 7. Comment les événements politiques et religieux se déroulèrent-​ils dans le royaume d’Israël jusqu’au temps de son dernier roi ?

      6 Avec le temps, la capitale du royaume du Nord, celui d’Israël, fut transférée d’abord à Thirtsa et finalement à Samarie, où elle demeura jusqu’à la destruction de cette ville et la chute du royaume d’Israël (I Rois 15:21, 33 ; 16:15-28). La situation religieuse dans ce royaume fut aggravée lorsque Achab, fils d’Omri, le fondateur de Samarie, accéda au trône. Il prit pour épouse une femme attachée au culte de Baal, bâtit un temple et éleva un autel à ce faux dieu dans sa capitale. Ainsi, le culte de Baal vint s’ajouter à l’adoration des veaux d’or pratiquée dans ce pays apostat (I Rois 16:29-33). Une trentaine d’années plus tard, soit aux jours de Jéhu, roi d’Israël, le culte de Baal fut éliminé du pays d’Israël, conformément à des ordres précis que Jéhu avait reçus de Jéhovah. Cependant, le roi Jéhu et ses successeurs n’en continuèrent pas moins à adorer les veaux d’or. — II Rois 9:1 à 10:31.

      7 Au cours des 141 années qui suivirent le règne de Jéhu, neuf rois (dont quatre seulement étaient de sa dynastie) régnèrent sur le royaume d’Israël. Entre-temps, l’Égypte des pharaons avait cédé la place à l’Assyrie, la nouvelle puissance mondiale dominante. Pendant le règne du quatrième roi de Samarie à compter du dernier, Pul (Tiglath-Piléser ou Téglath-Phalasar III), roi d’Assyrie, envahit le territoire d’Israël, et le roi Ménahem dut lui verser une forte somme d’argent prélevée sur ses sujets. Ce tribut éloigna du pays le roi d’Assyrie pendant les règnes de Ménahem et de son successeur. En revanche, Pékah, le roi suivant, dut céder une grande partie du pays au roi d’Assyrie agresseur, et de nombreux sujets de Pékah furent emmenés captifs en Assyrie (II Rois 15:17-29, Sy). Osée, l’assassin de Pékah, régna à sa place et devint, en fin de compte, le dernier roi de Samarie. — II Rois 15:30; 17:1, 2.

      8, 9. a) Expliquez comment et quand les jugements de Jéhovah furent complètement exécutés sur le royaume d’Israël. b) Quel sort attendait l’Assyrie ?

      8 Pendant plus de 250 ans, Jéhovah avait fait preuve de patience et de miséricorde envers les rois d’Israël tombés dans le paganisme, mais le jour vint enfin où ses jugements devaient être exécutés sur ce royaume des dix tribus. Salmanasar, roi d’Assyrie, envahit Israël et assujettit le roi Osée, qui dut lui payer tribut. Ayant appris que, pour se libérer du joug assyrien, Osée s’était adressé par écrit à l’Égypte, la puissance mondiale précédente, le roi Salmanasar fit prisonnier le roi rebelle et le jeta dans une maison de détention. Non content de tenir prisonnier Osée, le roi d’Assyrie monta contre Samarie pour la détruire. Bien fortifiée, bâtie sur une hauteur et possédant un bon stock de vivres, Samarie put endurer un long siège. Elle résista pendant trois ans, soit jusqu’à la neuvième année du règne d’Osée. Elle finit par tomber, en l’an 740 av. notre èrea. Les annales de Sargon II, roi d’Assyrie, qui revendique la gloire d’avoir pris Samarie, nous apprennent que 27 290 notables de cette ville furent emmenés en captivité.

      9 Pour repeupler le pays d’Israël, le roi d’Assyrie fit venir dans les villes de ce royaume des habitants de Babylone et d’autres lieux (II Rois 17:3-24). Certes, les Israélites avaient été infidèles au Dieu de leurs pères, néanmoins Jéhovah n’oublia pas comment l’Assyrie traita son peuple. À son heure, il envoya un exécuteur qui infligea à l’Assyrie le châtiment qu’elle méritait.

      SION SE MOQUE DE L’ASSYRIE

      10. Quel avertissement Jéhovah donna-​t-​il à Juda à propos de l’Assyrie, principalement par la bouche de quel prophète ?

      10 Le roi d’Assyrie avait commencé ses agressions contre le territoire du royaume d’Israël pendant le règne d’Ozias (ou Azaria), onzième roi de Jérusalem (II Rois 15:17-19). L’Assyrie était alors en voie de devenir la puissance mondiale dominante. C’est pourquoi Jéhovah, par la bouche de ses prophètes, prévint le royaume de Juda qu’il ne devait pas compter sur l’Assyrie ni contracter une alliance avec elle pour se protéger contre les ennemis de Jérusalem. Le plus grand de ces prophètes se nommait Ésaïe ou Isaïe, fils d’Amots. Il commença à prophétiser dans le pays de Juda aux jours d’Ozias, roi de Jérusalem. Dans sa prophétie, Ésaïe mentionne l’Assyrie ou les Assyriens quarante-quatre fois, bien plus souvent que tout autre prophète biblique. Il continua de prophétiser jusqu’au règne du roi Ézéchias. — Ésaïe 1:1.

      11, 12. Comment le roi Achaz accueillit-​il ces conseils, et quel avertissement Ésaïe prononça-​t-​il alors ?

      11 Le roi Achaz, père d’Ézéchias, refusant d’écouter les conseils divinement inspirés que donnait Ésaïe, conclut un pacte avec le roi d’Assyrie afin de se protéger contre deux conspirateurs : le roi d’Israël et le roi de Syrie. En informant le roi Achaz que cette alliance ne lui procurerait pas des bienfaits véritables, le prophète Ésaïe prononça une prophétie annonçant la naissance virginale du Messie ou Christ. Ésaïe déclara :

      12 “Jéhovah lui-​même vous donnera un signe : Voici que la vierge a conçu, et elle enfante un fils, et elle lui donne le nom d’Emmanuel [avec nous est Dieu]. Il mangera de la crème et du miel jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien ; car avant que l’enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays dont les deux rois [d’Israël et de Syrie] t’épouvantent sera dévasté. Jéhovah fera venir sur toi et sur ton peuple, et sur la maison de ton père, des jours tels qu’il n’y en a pas eu de semblables depuis le jour qu’Éphraïm s’est séparé de Juda [en 997 av. n. è.], — le roi d’Assyrie.” — Isaïe 7:14-17, AC.

      13. Quel événement confirma cet avertissement concernant le vrai danger pour Juda, et quelle prophétie sur Sargon devait encore s’accomplir ?

      13 Par ces paroles, Ésaïe fit clairement comprendre au roi Achaz qu’en réalité le pays d’Emmanuel était menacé, non par la conspiration des rois d’Israël et de Syrie, mais par le roi d’Assyrie, la Deuxième Puissance mondiale (Ésaïe 7:18-20 ; 8:7, 8). En 1740, Samarie, la capitale du royaume d’Israël, fut prise par les Assyriens. Au moment de sa chute, Sargon II devint ou se fit couronner roi d’Assyrie, s’attribuant la gloire d’avoir pris Samarie, la capitale d’Israël. Cette victoire assyrienne eut lieu pendant la sixième année du règne du fils d’Achaz, savoir Ézéchias, roi de Jérusalem (II Rois 18:9-12). Durant le règne de Sargon II, roi d’Assyrie, cette Deuxième Puissance mondiale atteignit l’apogée de sa grandeur. Le prophète Ésaïe annonça que Sargon subjuguerait l’Égypte et l’Éthiopie, et emmènerait des captifs (Ésaïe 20:1-6). L’histoire profane rapporte que Sargon II leva un tribut sur l’Égypte, la puissance mondiale précédente.

      14. L’Assyrie eut-​elle alors des difficultés avec Babylone, qui lui était tributaire ?

      14 Jusque-​là Babylone avait été assujettie à l’Assyrie et avait payé tribut à cette Deuxième Puissance mondiale, mais pendant le règne de Sargon II, un mouvement s’organisa en vue de la libération de Babylone. Un Chaldéen du nom de Mérodac-Baladan se fit proclamer roi de Babylone. Sargon, roi d’Assyrie, tenta de réprimer cette rébellion, mais la bataille qui s’ensuivit n’eut pas, semble-​t-​il, une issue décisive, de sorte que Mérodac-Baladan demeura roi de Babylone. Quelques années plus tard, Sargon marcha sur Babylone, en chassa Mérodac-Baladan et se fit couronner roi de cette ville, position qu’il occupa jusqu’à sa mort. Son fils Sennachérib lui succéda sur le trône d’Assyrie. Une fois encore, les Babyloniens se révoltèrent et se donnèrent de nouveau pour roi Mérodac-Baladan. Ainsi, les Assyriens eurent à nouveau des difficultés avec les Babyloniens. Le roi Sennachérib chercha donc à renverser Mérodac-Baladan.

      15, 16. a) Pourquoi le roi Sennachérib s’intéressait-​il à Jérusalem ? b) Quels efforts fit-​il tout d’abord pour s’assurer la domination sur Jérusalem, mais quel fut le résultat de ses démarches ?

      15 Sennachérib, roi militariste, était avide de nouvelles conquêtes. Son père, Sargon II, avait pris Samarie, la capitale d’Israël, pendant la sixième année du règne d’Ézéchias, roi de Jérusalem. À présent, Sennachérib désirait vivement ajouter la ville sainte de Jérusalem à ses trophées de guerre, d’autant plus qu’Ézéchias essayait de se dégager de l’alliance que son père, le roi Achaz, avait contractée avec l’Assyrie.

      16 Dans la quatorzième année du règne d’Ézéchias, le roi Sennachérib marcha contre lui. Il “monta contre toutes les villes fortes de Juda et s’en empara”. Le roi Ézéchias l’éloigna de Jérusalem pour un temps en acceptant de lui donner une forte somme d’argent en guise de tribut. Plus tard, Sennachérib, occupé à mettre le siège devant Lakis, ville de Juda, envoya des commandants militaires à Jérusalem pour demander la reddition de la capitale. Se tenant à l’extérieur de la ville, ils sommèrent les hommes qui se trouvaient sur la muraille de capituler et de ne plus mettre leur confiance en Jéhovah, le Dieu du roi Ézéchias, car, dirent-​ils, jusqu’alors aucun dieu n’avait été capable de résister victorieusement au conquérant Sennachérib. Dans sa détresse, Ézéchias demanda au prophète Ésaïe de prier Jéhovah. Par la bouche d’Ésaïe, Jéhovah répondit au roi Ézéchias qu’il obligerait le roi d’Assyrie à retourner dans son pays, où il mourrait, frappé par l’épée. — II Rois 18:13 à 19:8, AC.

      17, 18. a) Par sa réponse, comment Sennachérib insulta-​t-​il Jéhovah, et quelle question fut ainsi soulevée, comme l’indique la prière d’Ézéchias ? b) Quelle prophétie fut prononcée sur Sennachérib ?

      17 La délégation militaire assyrienne, dont le porte-parole principal se nommait Rabschaké, vint rejoindre Sennachérib, occupé maintenant à assiéger une autre ville de Juda : Libna. Le roi assyrien envoya de nouveau à Jérusalem des messagers porteurs de lettres rédigées en termes très humiliants pour le Dieu d’Ézéchias. Après avoir pris connaissance du contenu injurieux de ces lettres d’intimidation, le roi Ézéchias monta au temple de Jéhovah, déploya les lettres devant Jéhovah et lui demanda dans une prière de le sauver. Profondément touché de l’insulte faite à son Dieu, Ézéchias pria ainsi : “Maintenant, Jéhovah, notre Dieu, délivrez-​nous de la main de Sennachérib, et que tous les royaumes de la terre sachent que vous seul, Jéhovah, êtes Dieu.” — II Rois 19:8-19, AC.

      18 Par l’intermédiaire d’Ésaïe, Jéhovah assura le roi Ézéchias qu’il avait entendu sa prière. Puis Jéhovah s’adressa à l’orgueilleux roi d’Assyrie et lui dit : “Elle te méprise, elle se moque de toi, la vierge [que tu n’as pu prendre], fille de Sion ; elle branle la tête derrière toi, la fille de Jérusalem. Qui as-​tu insulté et outragé ? Contre qui as-​tu élevé la voix, et porté les yeux en haut ? Contre le Saint d’Israël ! Par tes messagers tu as insulté Jéhovah (...). Parce que tu es furieux contre moi, et que ton arrogance est montée à mon oreille, je mettrai mon anneau à tes narines et mon mors à tes lèvres, et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu.”

      19. Quel signe Jéhovah donna-​t-​il à Ézéchias, et pourquoi les Juifs ne devaient-​ils pas ensemencer leurs champs en cette deuxième année ?

      19 Jéhovah donna alors à Ézéchias un signe par lequel il saurait que cette parole s’accomplirait sur le roi d’Assyrie et que des conditions paisibles seraient rétablies dans le pays de Juda. Par suite de l’invasion de Sennachérib, les Israélites n’auraient aucune récolte cette année-​là, la deuxième année ils ne sèmeraient ni ne récolteraient, mais la troisième année ils cultiveraient la terre en paix et moissonneraient. “Car de Jérusalem il sortira un reste, et de la montagne de Sion des réchappés. Voilà ce que fera le zèle de Jéhovah des armées.” (II Rois 19:20-31, AC). D’après la chronologie biblique, cette “seconde année” était la sixième année sabbatique du cycle jubilaire, année au cours de laquelle les Juifs devaient laisser le pays que Dieu leur avait donné jouir d’un repos ou sabbat. — Lévitique 25:1-12.

      20, 21. a) Pour quelles raisons Jéhovah promit-​il de sauver Jérusalem ? b) Comment les paroles de Jéhovah consignées dans II Rois 19:21-28 se réalisèrent-​elles sur Sennachérib ?

      20 Enfin, Jéhovah assura Ézéchias que le roi d’Assyrie ne réussirait pas à s’approcher de Sion ou Jérusalem pour l’attaquer, mais qu’il rentrerait chez lui après avoir échoué. “Je protégerai cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur.”

      21 La nuit tomba, nuit d’angoisse pour Jérusalem ! Mais le lendemain matin, le sol du camp des Assyriens était jonché de cadavres. Que s’était-​il passé ? “Cette nuit-​là, l’ange de Jéhovah sortit et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes.” La Bible ne précise pas quelle distance séparait le camp assyrien de Jérusalem. Quoi qu’il en soit, aucun assaut ne fut livré contre “la vierge, fille de Sion”, “la fille de Jérusalem”. Humilié, le roi Sennachérib battit en retraite vers Ninive, sa capitale, afin de consulter son faux dieu Nisroc. Pendant que Sennachérib se retirait vers le nord, la “fille de Sion” se moqua de lui et hocha la tête derrière lui. Elle était heureuse de voir que son Dieu, Jéhovah, avait démontré sa souveraineté universelle au détriment de l’Assyrie, la Deuxième Puissance mondiale, et prouvé que lui seul est Dieu. — II Rois 19:32-37, AC.

      22. Quelle maladie Ézéchias contracta-​t-​il, et quel privilège lui fut accordé grâce à sa guérison miraculeuse ?

      22 Pour Sennachérib, cependant, Babylone posait encore des problèmes, car Mérodac-Baladan se dressait toujours en rebelle. Il cherchait des alliés afin de briser la domination du roi d’Assyrie sur Babylone. Mérodac-Baladan avait appris que quelque temps avant que Jéhovah ne délivrât Jérusalem de la main de Sennachérib, le roi de cette ville avait été malade à mourir, mais qu’il s’était miraculeusement rétabli. En effet, dans la quatorzième année de son règne, Ézéchias souffrait d’un ulcère malin. Par la voix d’Ésaïe, Jéhovah avait dit à Ézéchias qu’il devait se préparer à mourir. Mais à cette époque-​là, Ézéchias n’avait pas de fils pour assurer la succession au trône, et de ce fait la lignée royale de David qui passait par lui risquait d’être interrompue. Il avait prié avec larmes pour que sa vie fût épargnée, et dans sa miséricorde Jéhovah avait écouté sa prière, en lui promettant de prolonger sa vie de quinze années et de lui donner un signe miraculeux en gage de cette promesse. Ézéchias se rétablit donc, et la troisième année après sa guérison, il eut un fils appelé Manassé. À l’âge de douze ans, Manassé succéda au roi Ézéchias, dont le règne avait duré vingt-neuf ans, compte tenu des quinze années de sursis. — II Rois 20:12 ; 21:1 ; Ésaïe 38:1 à 39:1.

      23, 24. a) Dans ses rapports avec Mérodac-Baladan, quelle indiscrétion Ézéchias commit-​il, vraisemblablement poussé par quel mobile imprudent ? b) Que prophétisa alors Ésaïe sur les biens et les fils d’Ézéchias ?

      23 Mais revenons à présent à Mérodac-Baladan. Lorsque celui-ci envoya des lettres et un présent au roi Ézéchias, ce dernier les accepta avec plaisir. Peut-être pour impressionner Mérodac-Baladan, en qui il voyait un allié éventuel contre le roi d’Assyrie, Ézéchias montra aux messagers babyloniens tous ses biens et toutes ses richesses. Mais un tel étalage risquait aussi d’exciter la convoitise du roi de Babylone. Or, le prophète Ésaïe était opposé à toute alliance avec Babylone et à tout recours à son aide plutôt qu’à celle de Jéhovah Dieu. Aussi, après le départ des émissaires, Ésaïe interrogea Ézéchias à leur sujet et lui demanda comment il les avait reçus. Renseigné, Ésaïe déclara :

      24 “Écoute les paroles de Jéhovah des armées : Des jours viennent, où tout ce qui est dans ta maison, et tout ce que tes pères ont amassé jusqu’à ce jour, sera emporté à Babylone ; il n’en restera rien, dit Jéhovah. Et parmi tes fils, qui sortiront de toi, que tu engendreras, on en prendra pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone.” — Isaïe 39:1-7, AC.

      25. Quelle confirmation possible trouvons-​nous dans II Chroniques chapitre 32?

      25 Ézéchias exprima son soulagement, puisque cette calamité ne devait pas arriver de son vivant (II Rois 20:12-20). Faisant peut-être allusion à la façon dont Ézéchias reçut les messagers babyloniens de Mérodac-Baladan, II Chroniques 32:24-26 (AC) rapporte ce qui suit : “En ce temps-​là, Ézéchias fut malade à la mort. Il fit une prière à Jéhovah, et Jéhovah lui parla et lui accorda un prodige. Mais Ézéchias ne répondit pas au bienfait qu’il avait reçu, car son cœur s’éleva, et la colère de Jéhovah fut sur lui ainsi que sur Juda et Jérusalem. Alors, du sein de son orgueil, le roi s’humilia avec les habitants de Jérusalem, et la colère de Jéhovah ne vint pas sur eux pendant la vie d’Ézéchias.” Il mourut donc en paix et laissa le royaume à Manassé.

      26, 27. En quels termes les relations qui existaient à cette époque-​là entre l’Assyrie, Babylone et Juda sont-​elles expliquées dans le livre “Israël et Babylone” ?

      26 Quant à Mérodac-Baladan, roi de Babylone, et à ses rapports avec Sennachérib, roi d’Assyrie, l’ouvrage “Israël et Babylone” (angl.) déclare, à la page 33 :

      27 La première tâche de Sennachérib fut de vaincre ce “pilier du mal”, cet “ouvrier d’iniquité”, comme il le dépeint si curieusement. Il prit Babylone, mais Mérodac-Baladan échappa et prit la fuite. Ce fut à cette époque-​là, plutôt qu’au temps de son conflit antérieur avec Sargon, que Mérodac-Baladan chercha à s’assurer l’aide d’Ézéchias, roi de Juda, démarche rapportée dans II Rois 20:12-19. Babylone demeura cependant une source d’inquiétude, avec l’aide qu’elle obtint facilement des Élamites, ce qui permit à Mérodac-Baladan de faire une nouvelle apparition, sinon plusieurs ; elle fut finalement écrasée en 689, la ville étant rasée jusqu’au sol. Jusque-​là, semble-​t-​il, Sennachérib avait traité Babylone avec une grande indulgence, et c’est en désespoir de cause qu’il aurait adopté cette politique terrible. [Sidney] Smith [dans son livre “La première campagne de Sennachérib” (The First Campaign of Sennacherib)] pense qu’un passage des annales d’Assurbanipal peut signifier que Sennachérib avait même commencé la reconstruction de Babylone quand il fut assassiné. — Israel and Babylon de W. L. Wardle, M.A., B.D. (Londres), édition de 1925.

      28. Quels changements gouvernementaux eurent lieu en Assyrie et à Babylone, et quelle question commençait à se poser relative à la position de l’Assyrie ?

      28 Après l’assassinat de Sennachérib, son fils Asarhaddon (Sg : Ésar-Haddon) lui succéda sur le trône de Ninive, capitale de l’Assyrie (II Rois 19:37 ; Isaïe 37:37, 38, AC). C’est lui qui rebâtit la ville de Babylone et lui restitua la statue de son dieu principal, Bel-Mérodac ; il restaura en outre les temples d’autres divinités. Quand Asarhaddon mourut, Assurbanipal lui succéda et désigna un vice-roi pour gouverner Babylone. Le dernier vice-roi nommé par l’Assyrie fut Nabopolassar, père de Nébucadnetsar (Nabuchodonosor) II (ISBE, tome I, page 367). À présent, la question suivante se posait : L’Assyrie, le “pays de Nimrod”, réussira-​t-​elle à garder sa position de Deuxième Puissance mondiale ? Certes, elle avait pu amener la chute et la destruction de Babylone, cependant elle s’était montrée impuissante à prendre et à détruire Sion ou Jérusalem, “la ville du grand roi”. (Michée 5:5 5:6, NW ; Psaume 48:2, 3 48:1, 2, NW.) Une chose était pourtant certaine : l’Assyrie devait connaître son jour de jugement, à cause de tout ce qu’elle avait fait subir au pays de Jéhovah et à son peuple élu.

      [Note]

      a Non en 722/1 av. n. è., comme dans la plupart des chronologies de l’histoire profane.

  • Sion entre en conflit avec Babylone
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 8

      Sion entre en conflit avec Babylone

      1, 2. a) De quel événement Sion devait-​elle être témoin, lui prouvant une fois de plus que Jéhovah est le Souverain de l’univers ? b) Quelle prophétie Nahum prononça-​t-​il sur l’Assyrie et Juda ?

      PAR ses prophètes, Jéhovah Dieu avait prédit qu’il exécuterait son jugement sur l’Assyrie, la Deuxième Puissance mondiale. Il permit à Sion d’assister à l’exécution de ce jugement. Jéhovah, le Dieu des prophéties, fournit ainsi à Sion ou Jérusalem une preuve de plus qu’il est véridique et le Souverain de l’univers. Son prophète Nahum prophétisa vraisemblablement vers la fin des cinquante-cinq années de règne de Manassé, fils et successeur du roi Ézéchias, et il annonça particulièrement la destruction de Ninive, la capitale de l’Empire assyrien.

      2 La prophétie de Nahum commence par le titre “Sentence de Ninive”, et déclare, entre autres : “Malheur à la ville de sang (...) ! À toi maintenant ! dit Jéhovah des armées (...). Quiconque te verra, fuira loin de toi et dira : ‘Ninive est détruite !’” C’est pourquoi Nahum pouvait dire à Sion, la capitale du royaume de Juda : “Voici sur les montagnes les pieds d’un messager de bonnes nouvelles, qui annonce la paix. Célèbre tes fêtes, ô Juda, accomplis tes vœux ! Car le méchant [l’Assyrien] ne passera plus chez toi, il est entièrement détruit.” — Nahum 1:1 ; 3:1, 5, 7 ; 1:15, AC.

      3. Ninive avait-​elle déjà reçu la visite d’un prophète de Jéhovah ? Si oui, qu’en résulta-​t-​il ?

      3 Longtemps auparavant, le prophète Jonas avait été dégorgé du ventre d’un grand poisson pour aller prêcher à Ninive. Les Ninivites se repentirent à la prédication de Jonas, mais cela ne fit que remettre à plus tard la destruction finale de Ninive, la ville de sang. — Jonas 1:1 à 4:11.

      4, 5. a) Vers quelles pratiques religieuses le roi Manassé se tourna-​t-​il, mais en agissant ainsi, que rendait-​il inévitable ? b) Sous quelle condition Jéhovah promettait-​il à Israël de le laisser dans son pays ?

      4 Avant la destruction de Ninive, le roi Manassé, fils d’Ézéchias, sentit peser sur lui la rude main de l’Assyrie, mais ce fut là un châtiment de la part de Jéhovah Dieu (II Samuel 7:14, 15). En effet, Manassé ne suivit pas le pieux exemple de son père, mais se tourna vers la religion babylonienne, c’est-à-dire vers l’astrologie, la magie, les présages, la sorcellerie, la divination et les devins professionnels. Il ajouta ces pratiques au culte abominable du dieu cananéen Baal, allant jusqu’à offrir des sacrifices humains, même ses propres fils, membres de la famille royale. Bien plus, il dressa des autels pour le culte du soleil, de la lune et des étoiles dans les deux cours du temple de Jéhovah à Jérusalem, et il éleva également dans ce saint temple une idole interdite, “l’image taillée de l’idole qu’il avait faite”. Manassé ne se rendait pas compte que par sa façon d’agir il rendait inévitable la déportation des Juifs du pays que Dieu leur avait donné. Pourquoi ? Dieu n’avait-​il pas dit au roi David et à son fils Salomon, qui avait bâti le temple :

      5 “C’est dans cette maison, et c’est dans Jérusalem que j’ai choisie parmi toutes les tribus d’Israël, que je veux à toujours placer mon nom. Je ne ferai plus sortir Israël du pays que j’ai destiné à vos pères, pourvu [oui, pourvu] seulement qu’ils aient soin de mettre en pratique tout ce que je leur ai commandé, selon toute la loi, les préceptes et les ordonnances prescrits par Moïse.” — II Chroniques 33:1-8.

      6. Les Juifs agirent-​ils mal, et quel jugement Jéhovah prononça-​t-​il sur Jérusalem ?

      6 Le roi Manassé continua obstinément de ne tenir aucun compte des paroles des prophètes de Jéhovah. À cause de lui, ses sujets finirent par agir plus mal que les habitants païens du pays. Dans un langage figuré, Dieu exprima sa détermination de vider le pays de ces Juifs apostats. “Voici ce que dit Jéhovah, Dieu d’Israël : Je vais faire venir sur Jérusalem et sur Juda des malheurs tels, que les oreilles tinteront à qui en entendra parler. J’étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d’Achab, et je nettoierai Jérusalem comme le plat qu’on nettoie et qu’on retourne sur sa face après l’avoir nettoyé. J’abandonnerai les restes de mon héritage, et je les livrerai entre les mains de leurs ennemis, et ils deviendront la proie et le butin de tous leurs ennemis : parce qu’ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, et qu’ils m’ont irrité depuis le jour où leurs pères sont sortis d’Égypte jusqu’à présent.” — II Rois 21:10-15, AC.

      7, 8. a) Selon II Rois 21:16, quel péché grave Manassé commit-​il ? b) En quels termes prophétiques Ésaïe décrivit-​il le jugement de Jéhovah contre le pays et ses habitants ?

      7 D’après les écrits des rabbins juifs, le prophète Ésaïe fut scié en deux sur l’ordre du roi Manassé. Quoi qu’il en soit, “Manassé répandit aussi beaucoup de sang innocent, jusqu’à en remplir Jérusalem d’un bout à l’autre, outre ses péchés par lesquels il fit pécher Juda, en faisant ce qui est mal aux yeux de Jéhovah”. (II Rois 21:16, AC.) Toujours est-​il qu’avant de mourir, Ésaïe annonça un message qui ressemblait à la prophétie de Jéhovah citée ci-dessus, selon laquelle le pays de Juda serait renversé et vidé de ses habitants iniques, comme on retourne un plat sur sa face. Cette prophétie d’Ésaïe déclare :

      8 “Voici que Jéhovah va dévaster la terre entière et la dépeupler ; il en bouleversera la face et en dispersera les habitants. Et il en sera du prêtre comme du peuple, du maître comme du serviteur, de la maîtresse comme de la servante, du vendeur comme de l’acheteur, du prêteur comme de l’emprunteur, du débiteur comme du créancier. La terre sera dévastée et livrée au pillage, car Jéhovah a prononcé cette parole. La terre est en deuil, épuisée ; le monde est languissant et abattu ; l’élite des habitants de la terre est sans force. La terre a été profanée sous ses habitants ; car ils ont transgressé les lois, violé le commandement, rompu l’alliance éternelle [NW : “l’alliance d’indéfinie durée” ; il s’agit de l’alliance basée sur les Dix Commandements]. C’est pourquoi la malédiction a dévoré la terre, et ses habitants portent la peine de leurs crimes (...). La terre chancelle comme un homme ivre ; elle vacille comme un lit suspendu ; son iniquité pèse sur elle ; elle s’écroule pour ne plus se relever.” — Isaïe 24:1-20, AC.

      9, 10. a) Quel jugement contre Jérusalem et Juda était désormais certain d’être exécuté ? b) Comment Manassé eut-​il un avant-goût de ces souffrances, et quel effet produisirent-​elles sur lui ?

      9 Vu les événements du règne de Manassé, il était désormais certain que Dieu ne reviendrait pas sur sa décision de vider Jérusalem et le pays de Juda, et de les rendre désolés pendant un certain temps. Mais Dieu allait d’abord donner au roi Manassé un avant-goût des souffrances que la nation tout entière devait connaître. À ce sujet, la Bible nous dit.

      10 “Jéhovah parla à Manassé et à son peuple, mais ils n’y firent point attention. Alors Jéhovah fit venir contre eux les chefs de l’armée du roi d’Assyrie [peut-être Asarhaddona, fils de Sennachérib ; ou Assurbanipal, fils d’Asarhaddon] ; et ils prirent Manassé avec des anneaux, et l’ayant lié d’une double chaîne d’airain, ils le menèrent à Babylone [devenue l’une des résidences du roi d’Assyrie]. Lorsqu’il fut dans l’angoisse, il implora Jéhovah, son Dieu, et il s’humilia profondément devant le Dieu de ses pères. Il lui adressa sa prière, et Jéhovah, se laissant fléchir, exauça ses supplications et le ramena à Jérusalem dans son royaume. Et Manassé reconnut que Jéhovah est Dieu.” — II Chroniques 33:10-13, AC.

      11, 12. a) Quelles réformes Manassé essaya-​t-​il d’introduire, mais changèrent-​elles le jugement divin prononcé sur Juda ? b) Comment cela fut-​il confirmé pendant le règne de son fils Amon ?

      11 Repentant et rétabli, Manassé essaya de réparer le mal qu’il avait fait au temple de Jéhovah et à son culte. Montrant lui-​même l’exemple, “il ordonna à Juda de servir Jéhovah, le Dieu d’Israël. Le peuple sacrifiait bien encore sur les hauts lieux [en dehors du temple de Jéhovah bâti sur le mont Morija], mais seulement à Jéhovah, son Dieu”. (II Chroniques 33:14-17, AC.) Cependant, Jéhovah ne changea pas pour autant son dessein de dévaster Jérusalem et le pays de Juda et de les vider de leurs habitants et de leurs animaux domestiques.

      12 Le nouveau roi de Juda, Amon, ne suivit pas la voie du repentir adoptée par son père. Il retourna au culte des idoles païennes. Il fut assassiné par un groupe de conspirateurs, mais le peuple resta fidèle à la maison de David et établit sur le trône Josias, fils d’Amon, âgé de huit ans. — II Chroniques 33:18-25.

      13. a) Comment Josias se souvint-​il de son Créateur pendant sa jeunesse ? b) Au cours du règne de Josias, par qui et à quelle date les jugements de Dieu furent-​ils exécutés sur l’Assyrie ?

      13 À l’âge de quinze ans, le roi Josias “commença à rechercher le Dieu de David, son père”. Il écouta ce sage conseil du roi Salomon : “Souviens-​toi de ton Créateur aux jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours mauvais [de la vieillesse] et que s’approchent les années dont tu diras : ‘Je n’y ai point de plaisir.’” (Ecclésiaste 12:1, AC). Quand il eut dix-neuf ans, Josias se mit à purifier du faux culte tout le royaume de Juda. Bien des années plus tard, soit en 633 av. notre ère, qui correspond à la vingt-septième année du règne de Josias, l’Assyrie tomba de sa position de Deuxième Puissance mondiale. Cette année-​là, les malheurs prédits par Nahum, prophète de Jéhovah, arrivèrent pour Ninive, la capitale de l’Assyrie, et elle fut détruite. Le royaume de Médie, à l’est de l’Assyrie, était devenu puissant, et à l’aide de tribus montagnardes venues du nord et du nord-est de Ninive, il submergea cette ville et la mit à sac. — II Chroniques 34:1-7.

      14. a) Comment Babylone participa-​t-​elle à la chute de l’Assyrie ? b) Pourquoi le nom du commandant des armées babyloniennes nous intéresse-​t-​il ?

      14 Il ne convient pas de passer sous silence un autre témoin de la chute de Ninive. Avant cet événement, à la mort du grand roi assyrien Assurbanipal, un ancien général de ce roi, nommé Nabopolassar, assuma les fonctions de roi de Babylone. Nabopolassar était Chaldéen de naissance ; il était donc Sémite, tout comme les Assyriens. Il établit à Babylone une dynastie ou lignée de rois qui prit fin avec Belschatsar. Dans sa vieillesse, le roi Nabopolassar prêta son concours aux assaillants de Ninive. Lors de la chute de cette ville, son fils Nabuchodonosor ou Nébucadnetsar combattit aux côtés des Mèdes et des Scythes, en tant que jeune commandant en chef de l’armée des Chaldéens ou Babyloniens, qui étaient d’excellents lanciers. Après la chute de Ninive, Nébucadnetsar partagea avec son père la royauté sur Babyloneb. Nous en apprendrons davantage à son sujet dans les pages suivantes.

      JÉRÉMIE DEVIENT PROPHÈTE

      15. a) Quelle œuvre le roi Josias avait-​il achevée avant la chute de Ninive, probablement avec l’encouragement de qui ? b) Sur quelle puissance mondiale en particulier Jérémie allait-​il prophétiser ?

      15 Ninive n’était pas encore tombée et Babylone n’avait pas encore pris la direction des affaires mondiales quand le roi Josias acheva de purifier des faux cultes le pays de Juda et le temple de Jéhovah à Jérusalem. Il termina cette œuvre à l’âge de vingt-cinq ans, soit dans la dix-huitième année de son règne. Sans doute le prophète Jérémie, l’un des prêtres de la ville d’Anathoth, encouragea-​t-​il Josias à rétablir le culte pur de Jéhovah. En effet, une année seulement après que Josias eut commencé sa réforme religieuse, soit en 647 av. notre ère ou la treizième année de son règne, Jéhovah suscita comme prophète le prêtre Jérémie. Celui-ci ne cessa de prophétiser jusqu’au dernier des successeurs de Josias. Il eut beaucoup de choses à dire au sujet de Babylone. — Jérémie 25:1-3.

      16, 17. a) Quelle découverte exceptionnelle fit-​on pendant la restauration du temple ? b) Quels jugements importants Josias apprit-​il dans ce livre ?

      16 Ce fut après que le roi Josias eut achevé son œuvre de purification et pendant la restauration du temple de Jéhovah que le grand prêtre Hilkija (AC : Helcias) trouva le “livre de la loi de Jéhovah, donnée par Moïse”. Hilkija parla de sa découverte à Schaphan (AC : Saphan), le secrétaire, en lui disant : “J’ai trouvé le livre de la loi dans la maison de Jéhovah.” (II Chroniques 34:8-15, AC). Il est fort probable qu’il s’agissait du livre de la Loi écrit de la main de Moïse ; dès lors, on comprend pourquoi la découverte fit sensation.

      17 Il fallait en informer le roi, aussi le grand prêtre Hilkija confia-​t-​il le livre au secrétaire Schaphan, qui l’apporta à Josias. À la demande du roi, Schaphan lut dans le livre devant lui, y compris les malédictions que Jéhovah Dieu avait menacé de répandre sur les Israélites, avertissement qui se terminait par ces mots : “De même que Jéhovah prenait plaisir à vous faire du bien et à vous multiplier, ainsi Jéhovah prendra plaisir à vous faire périr et à vous exterminer, et vous serez arrachés de la terre où tu vas entrer pour en prendre possession. Jéhovah te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre, et là tu serviras d’autres dieux que n’ont connus ni toi ni tes pères, du bois et de la pierre. Parmi ces nations mêmes, tu ne seras pas tranquille.” (Deutéronome 28:63-65, AC). Rien d’étonnant que le consciencieux roi Josias fût effrayé !

      18, 19. a) Que demanda Josias à Jéhovah, et quelle réponse reçut-​il ? b) De quelle considération Josias fut-​il l’objet ?

      18 Le roi donna cet ordre à une délégation conduite par le grand prêtre Hilkija : “Allez, consultez Jéhovah pour moi et pour ce qui reste en Israël et en Juda, au sujet des paroles de ce livre qu’on a trouvé ; car grande est la colère de Jéhovah qui s’est répandue sur nous, parce que nos pères n’ont pas observé la parole de Jéhovah, ne mettant pas en pratique tout ce qui est écrit dans ce livre.” La délégation se rendit auprès de la prophétesse Hulda (AC : Holda), qui habitait alors à Jérusalem, et rapporta à Josias les paroles suivantes : “Ainsi parle Jéhovah : Voici que je vais faire venir des malheurs sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les malédictions écrites dans le livre qu’on a lu devant le roi de Juda. Parce qu’ils m’ont abandonné et qu’ils ont offert des parfums à d’autres dieux, de manière à m’irriter par tous les ouvrages de leurs mains, ma colère s’est répandue sur ce lieu, et elle ne s’éteindra point.”

      19 Quant au roi Josias lui-​même, Jéhovah fit preuve de considération à son égard, en lui disant : “Je te recueillerai auprès de tes pères, tu seras recueilli en paix [non pendant la détresse de Juda] dans ton sépulcre, et tes yeux ne verront pas tous les malheurs que je ferai venir sur ce lieu et sur ses habitants.”

      20, 21. a) Que fit encore le roi Josias afin d’affermir Juda dans le vrai culte, et quels en furent les bons résultats pour le peuple ? b) Néanmoins, quelle décision irrévocable avait été prise à propos de Juda ?

      20 Par reconnaissance et pour se montrer digne de la miséricorde divine, le roi Josias convoqua au temple de Jéhovah à Jérusalem tout le peuple, “depuis le plus grand jusqu’au plus petit”, et il “lut devant eux toutes les paroles du livre de l’alliance qu’on avait trouvé dans la maison de Jéhovah”. Après avoir rappelé à ses sujets les obligations de l’alliance qui les liait au Dieu de leurs pères, Josias les fit entrer dans une alliance de fidélité à Jéhovah, conformément à sa loi écrite. Le résultat était à prévoir. En effet, la Bible rapporte : “Tant qu’il vécut, ils ne se détournèrent point de Jéhovah, le Dieu de leurs pères.” — II Chroniques 34:21-33, AC.

      21 “Toutefois, est-​il écrit dans II Rois 23:26, 27 (AC), Jéhovah ne revint pas de l’ardeur de sa grande colère dont il était enflammé contre Juda, à cause des abominations par lesquelles Manassé l’avait irrité. Et Jéhovah dit : ‘J’ôterai aussi Juda de devant ma face, comme j’ai ôté Israël ; et je rejetterai cette ville de Jérusalem que j’avais choisie, et cette maison de laquelle j’avais dit : “Là sera mon nom.”’” Désormais, la désolation totale du pays de Juda était inévitable. Au temps fixé, Sion ou Jérusalem devait boire la coupe de la colère de Jéhovah.

      22. À l’époque où Josias mourut, quelle était la situation des nations qui occupaient le rang de Première, Deuxième et Troisième Puissances mondiales ?

      22 Après avoir régné pendant trente et un ans à Jérusalem, Josias mourut prématurément en l’an 628. Sa mort survint par suite de son opposition à l’Égypte, naguère la Première Puissance mondiale. Ninive était déjà détruite et l’Assyrie avait été renversée en tant que Deuxième Puissance mondiale. Le sud de l’Assyrie et le droit de conquête sur l’Égypte, la Palestine et la Syrie appartenaient maintenant à la Babylonie, gouvernée à présent par le roi Nabopolassar, père de Nébucadnetsar. En effet, l’Égypte avait été vaincue par Asarhaddon, roi d’Assyrie, et, après une révolte, elle avait été reconquise par son fils, le roi Assurbanipal. Or, vers la fin du règne de Josias, roi de Jérusalem, Néchao ou Néco, pharaon ou roi d’Égypte, s’éleva contre la domination de Babylone, la nouvelle puissance mondiale et successeur de l’Assyrie. Il conduisit ses armées en direction du nord, vers Carkémisch, sur l’Euphrate, à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Haran, où jadis mourut Térach, le père d’Abraham.

      23-25. a) En quelles circonstances Josias mourut-​il ? b) Ses sujets le pleurèrent-​ils ?

      23 Pour une raison non précisée dans la Bible, le roi Josias fit sortir ses armées, apparemment pour barrer le passage aux troupes de Néchao, roi d’Égypte, qui voulaient passer par la célèbre vallée de Méguiddo, située à environ quatre-vingt-cinq kilomètres au nord-ouest de Jérusalem. Naturellement, l’action de Josias était dans l’intérêt de Babylone.

      24 Les deux armées se rencontrèrent à Méguiddo. Le pharaon Néchao envoya des messagers à Josias pour lui dire qu’il n’était pas venu combattre le royaume de Juda. “Ne t’oppose pas à Dieu, dit-​il, qui est avec moi, de peur qu’il ne te détruise.” Quelle fut la réaction de Josias ? Le récit biblique répond : “Josias ne se détourna point de lui, et il se déguisa pour l’attaquer, sans écouter les paroles de Néco, qui venaient de la bouche de Dieu. Il s’avança pour combattre dans la vallée de Méguiddo.” Le déguisement de Josias ne le sauva pas, car une flèche égyptienne l’atteignit et il mourut. Son corps fut transporté à Jérusalem, où on l’enterra dans le sépulcre de ses pères.

      25 La mort de ce bon roi plongea le peuple dans l’affliction. “Tout Juda et Jérusalem pleurèrent Josias. Jérémie fit une complainte sur Josias ; tous les chanteurs et toutes les chanteuses ont parlé de Josias dans leurs complaintes jusqu’à ce jour, et en ont établi la coutume en Israël. Ces chants sont écrits dans les Complaintes.” — II Chroniques 35:20-25 ; II Rois 23:29, 30.

      26. Les deux rois suivants furent-​ils fidèles ?

      26 Pour une raison qui nous est inconnue, le peuple de Juda prit Joachaz, le fils cadet de Josias, âgé de vingt-trois ans, et l’oignit roi de Juda. À la différence de son père, Joachaz se révéla être un mauvais roi, et son règne ne dura que trois mois, car pour l’empêcher de régner à Jérusalem, le pharaon Néchao le fit prisonnier et imposa au royaume de Juda une lourde contribution. Néchao prit alors Éliakim, le frère aîné de Joachaz, âgé de vingt-cinq ans et qui était né alors que son père, le roi Josias, n’avait que quatorze ans, et l’établit roi de Juda. Le pharaon changea le nom du nouveau roi en celui de Jojakim. Ce dernier régna onze ans à Jérusalem, et il plut au pharaon d’Égypte parce qu’il se montrait opposé à Babylone (II Chroniques 36:1-5 ; II Rois 23:30-37). Tout comme son frère Joachaz, Jojakim fut un mauvais roi.

      27. a) Quelle prophétie Jérémie prononça-​t-​il contre Jérusalem et son temple ? b) Quelles en furent les conséquences pour Jérémie ?

      27 Au commencement du règne de Jojakim, le prophète Jérémie se tint dans la cour du temple de Jéhovah et annonça que Jéhovah traiterait cette maison magnifique comme il avait traité le tabernacle dressé dans la ville de Silo, dépossédé pour toujours de la sainte arche de l’alliance divine. Les prêtres, les prophètes et le peuple prirent ses paroles pour une trahison, et ils se saisirent de Jérémie, en lui disant : “Tu mourras ! Pourquoi prophétises-​tu au nom de Jéhovah en disant : ‘Cette maison sera comme Silo, et cette ville sera dévastée et sans habitants ?’” Mais quand Jérémie présenta sa défense devant les princes de Juda, ceux-ci ne trouvèrent aucun motif valable pour le condamner à mort. “La main d’Ahicam, fils de Saphan, soutint Jérémie, en sorte qu’il ne fut pas livré au peuple pour être mis à mort.” Aussi Jérémie fut-​il remis provisoirement en liberté. — Jérémie 26:1-24, AC ; 7:1-34.

      LA SYMBOLIQUE “COUPE DU VIN DE MA COLÈRE”

      28. Quels événements portèrent Babylone à l’apogée de sa puissance, et que prophétisa Jérémie à propos de ce royaume et de son roi ?

      28 Dans la quatrième année du règne de Jojakim, roi de Juda, soit en 625 av. notre ère, Nébucadnetsar devint roi de Babylone, le roi le plus illustre de cette Troisième Puissance mondiale. À cette même date, Nébucadnetsar remporta la victoire sur Néchao, pharaon d’Égypte, à la bataille de Carkémisch, sur l’Euphrate (Jérémie 46:1, 2). Puis il repoussa Néchao jusqu’en Égypte, puisque la Bible déclare : “Le roi d’Égypte ne sortit plus de son pays, car le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d’Égypte depuis le torrent d’Égypte jusqu’au fleuve de l’Euphrate.” (II Rois 24:7). Cette année-​là aussi Jérémie prononça sa prophétie sur l’œuvre d’exécution que Nébucadnetsar allait accomplir en tant que “serviteur” ou instrument de Jéhovah, pour qui l’heure était arrivée d’exécuter ses jugements contre les méchants. — Jérémie 25:8, 9.

      29. Quelle prophétie Jérémie prononça-​t-​il sur Juda, et que deviendrait le pays ?

      29 Jérémie annonça une désolation de soixante-dix ans pour Jérusalem et le pays de Juda. Il déclara : “C’est pourquoi ainsi parle Jéhovah des armées : Parce que vous n’avez pas écouté mes paroles, j’enverrai et je prendrai toutes les tribus du septentrion, dit Jéhovah, et je les amènerai à Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur ; je les ferai venir contre ce pays et contre ses habitants, et contre toutes les nations d’alentour, que je frapperai d’anathème, et dont je ferai une solitude, un objet de moquerie, une ruine éternelle [NW : jusqu’à des temps indéfinis]. Je ferai disparaître du milieu d’eux les accents de la joie et la voix de l’allégresse, les chants du fiancé et les chants de la fiancée, le bruit de la meule et la lumière de la lampe. Tout ce pays sera une solitude, un désert, et ces nations seront asservies au roi de Babylone pendant soixante-dix ans.” (Jérémie 25:1-11, AC). Ainsi, pendant les soixante-dix années où le pays de Juda demeurerait inhabité, la nation tout entière servirait les rois de Babylone.

      30, 31. a) Qu’est-​ce que Jéhovah compara à une coupe et au vin ? Qui devait boire cette coupe, et comment ? b) Comment Jérémie passa-​t-​il cette coupe aux nations ?

      30 Dans cette même prophétie, Jéhovah compara le roi Nébucadnetsar à une coupe, et sa propre colère contre les nations condamnées à un vin qu’il les obligerait à boire au moyen de la coupe symbolique, Nébucadnetsar. Jérémie poursuivit en ces termes : “Ainsi m’a parlé Jéhovah, Dieu d’Israël : Prends de ma main cette coupe du vin de ma colère et fais-​la boire à toutes les nations vers lesquelles je t’enverrai. Elles en boiront, elles chancelleront, elles seront prises de folie devant l’épée [de Nébucadnetsar] que j’enverrai au milieu d’elles.”

      31 En prophétisant ainsi, Jérémie passa symboliquement la coupe aux nations, leur faisant d’abord boire le message prophétique, avant qu’elles n’en boivent l’accomplissement. Il dit : “Je pris la coupe des mains de Jéhovah et je la fis boire à toutes les nations vers lesquelles Jéhovah m’envoyait : à Jérusalem et aux villes de Juda, à ses rois, à ses princes, pour en faire une solitude, une désolation, un objet de moquerie et de malédiction, comme cela se voit aujourd’hui.” Après avoir cité Jérusalem en premier dans la liste de ceux qui devaient boire la coupe du vin de la colère divine, Jérémie mentionna successivement l’Égypte, le pays d’Uts, la Philistie, Édom, Moab, Ammon, Tyr, Sidon, Dédan, Théma, Buz, l’Arabie, Zambri (Sg : Zimri), Élam et la Médie. Oui, il donna cette coupe “à tous les rois du septentrion, proches ou éloignés, à l’un comme à l’autre, et à tous les royaumes du monde qui sont sur la face de la terre”. — Jérémie 25:15-26, AC.

      32. a) Quelles sont les trois raisons avancées pour dire qu’en parlant de Schéschac, Jérémie faisait allusion à Babylone ? b) Que signifiaient donc pour Babylone les paroles de Jérémie 25:26?

      32 Enfin, comme point culminant, Jérémie ajouta au sujet de la coupe qu’il avait reçue des mains de Jéhovah : “Et le roi de Sésac [Sg : Schéschac] boira après eux.” (Jérémie 25:26, AC). D’après une tradition juive, le nom de Schéschac est une désignation cryptographique du nom hébreu Babel (ou Babylone), selon le procédé consistant à substituer la dernière lettre de l’alphabet hébreu (taw) à la première (ʼalèph), l’avant-dernière lettre (shin) à la deuxième (béth), la troisième à compter de la fin (résh) substituée à la troisième lettre de l’alphabet (gimèl), et ainsi de suitec. D’autre part, le nom de Schéschac emporte l’idée de l’humiliation, et effectivement, Babylone allait être humiliée. On a également suggéré que Schéschac signifie “aux portes en cuivre”, et c’est là un qualificatif qui s’applique à Babylone. Cette prophétie signifiait donc que le roi de Babylone cesserait d’être la coupe symbolique dans la main de Jéhovah, et qu’à son tour il devrait boire la coupe de vin symbolique, coupe représentant un autre roi. On pourrait alors s’écrier : “Eh quoi ! Schéschac est prise ! Celle dont la gloire remplissait toute la terre est conquise ! Eh quoi ! Babylone est détruite au milieu des nations !” — Jérémie 51:41.

      33. En quels termes catégoriques Jérémie montra-​t-​il que Jéhovah déverserait sa colère sur Babylone également, et quand cet événement devait-​il se produire ?

      33 Voilà qui explique pourquoi, avant de commencer sa prophétie sur la coupe et de mentionner Schéschac, Jérémie déclara : “Lorsque ces soixante-dix ans seront accomplis [sur Jérusalem et le pays de Juda], je ferai rendre compte de leur péché au roi de Babylone et à cette nation, dit Jéhovah, et au pays des Chaldéens, et j’en ferai des solitudes éternelles [NW : jusqu’à des temps indéfinis]. Je ferai venir sur ce pays toutes les paroles que j’ai prononcées contre lui, tout ce qui est écrit dans ce livre, ce que Jérémie a prophétisé sur toutes les nations. Car des nations nombreuses et de grands rois les asserviront [NW : “les ont exploités”, c’est-à-dire le peuple de Jéhovah], eux aussi, et je leur rendrai selon leurs actions et selon l’œuvre de leurs mains.” — Jérémie 25:12-14, AC.

      34-36. a) Que figure donc la coupe de vin, et quel effet produit-​elle ? b) Comment les nations eurent-​elles un avant-goût de la coupe symbolique servie par Jérémie ?

      34 La coupe du vin de la colère de Jéhovah ne symbolise pas une somme de doctrines religieuses ; elle figure la colère de Jéhovah qui doit être versée par l’exécution de ses jugements et de sa vengeance. Les paroles suivantes adressées à Jérémie décrivent l’effet produit sur ceux qui boivent à cette coupe :

      35 “Tu leur diras : Ainsi parle Jéhovah des armées, Dieu d’Israël : Buvez, enivrez-​vous, vomissez et tombez pour ne plus vous relever, devant l’épée que j’envoie au milieu de vous. Et s’ils refusent de prendre de ta main la coupe pour boire, tu leur diras : Ainsi parle Jéhovah : Vous boirez ! Car c’est dans la ville sur laquelle mon nom est invoqué que je commence à sévir, et vous [les nations] seriez impunis ? Vous ne serez pas impunis, car j’appelle l’épée sur tous les habitants de la terre, dit Jéhovah.”

      36 Rien qu’à entendre Jérémie prononcer ces prophéties, les nations eurent comme un avant-goût de la coupe symbolique de vin qu’elles allaient devoir boire. — Jérémie 25:27-29, AC.

      37, 38. Comment Jérémie devait-​il faire boire symboliquement la coupe à Jérusalem et à ses dirigeants ? Comment et quand accomplit-​il cette tâche ?

      37 Jérémie devait donc faire boire symboliquement la coupe à Jérusalem, au pays de Juda et à leurs dirigeants. Il devait annoncer ce message prophétique de la colère divine devant les chefs et le peuple. Il accomplit cette tâche plus particulièrement pendant la cinquième année du règne de Jojakim. À ce propos, la Bible dit : “La quatrième année de Joakim [Sg : Jojakim], fils de Josias, roi de Juda, la parole de Jéhovah fut adressée à Jérémie de la part de Jéhovah, en ces termes : ‘Prends un volume [héb. un rouleau de livre], et tu y écriras toutes les paroles que je t’ai dites contre Israël, contre Juda et contre toutes les nations depuis que je t’ai parlé, depuis les jours de Josias jusqu’aujourd’hui. Peut-être que, quand la maison de Juda entendra tout le mal que j’ai dessein de leur faire, ils se détourneront chacun de sa mauvaise voie, et je pardonnerai leur iniquité et leur péché.’” — Jérémie 36:1-3, AC.

      38 Sans perdre de temps, Jérémie appela son secrétaire, Baruc, fils de Nérija, et lui dicta le message qu’il avait reçu de Jéhovah. Étant dans l’impossibilité de se rendre lui-​même au temple de Jérusalem, Jérémie ordonna à Baruc d’y aller et de lire à haute voix le message devant tous ceux qui se trouvaient là le jour du jeûne. Ce jeûne fut publié au moins neuf mois après que Jérémie eut commencé à dicter et à produire le rouleau. Ainsi donc, le jour de jeûne en question fut observé en “la cinquième année de Jojakim”, soit en 624, pendant l’hiver et plus précisément au neuvième mois lunaire (kislev, qui correspond à novembre/décembre). C’était la deuxième année du règne de Nébucadnetsar comme roi de Babylone. En ce jour de jeûne, Baruc se rendit courageusement à la cour supérieure du temple, à l’entrée de la porte neuve, et là il lut à haute voix les paroles que Jérémie lui avait dictées. Parmi ceux qui écoutaient la lecture de Baruc se trouvait Michée, fils du prince Guémaria (AC : Gamarias). Michée descendit aussitôt à la maison du roi, où tous les princes étaient réunis dans la chambre du secrétaire. Il leur rapporta tout ce qu’il avait entendu lire par Baruc.

      LE LIVRE EST BRÛLÉ

      39, 40. a) Comment le roi de Juda réagit-​il après avoir bu cette “coupe” symbolique ? b) Comment le roi Jojakim et les princes agirent-​ils tout autrement que le roi Josias ?

      39 Les princes convoquèrent Baruc et lui firent lire le rouleau de la prophétie. Ils se sentirent obligés d’en informer le roi Jojakim (AC : Joakim). Ils prirent donc le rouleau prophétique, mais ils firent preuve de considération en recommandant à Baruc et à son maître Jérémie de se cacher dans un endroit où l’on ne pourrait les trouver. Entre-temps, ils déposèrent le livre dans une chambre du secrétaire du roi. Quand ils en eurent parlé au roi, celui-ci envoya Jéhudi (AC : Judi) chercher le rouleau prophétique. Puis, alors que les princes se tenaient devant lui, le roi Jojakim ordonna à Jéhudi de lui lire le livre. “Or le roi était assis dans l’appartement d’hiver, au neuvième mois, et le brasier était allumé devant lui. Dès que Judi eut lu trois ou quatre colonnes, le roi coupa le livre avec le canif du secrétaire, et le jeta au feu dans le brasier.” Il écouta encore la lecture de trois ou quatre colonnes, puis il les coupa du rouleau et les jeta au feu.

      40 Trois des princes intercédèrent auprès du roi, pour le dissuader de brûler le rouleau de Jérémie, mais il ne les écouta pas, et ainsi tout le rouleau fut consumé. Pis encore, aucun des princes n’agit comme l’avait fait le roi Josias quand on lui lut le livre de la Loi de Moïse, retrouvé pendant la purification du temple. Ils ne déchirèrent pas leurs vêtements. Le cœur endurci, Jojakim ordonna l’arrestation de Baruc et de Jérémie, mais sans succès, car “Jéhovah les cacha”. (Jérémie 36:4-26, AC.) Malgré tout, le roi Jojakim avait reçu un avertissement en bonne et due forme.

      41, 42. a) Comment fut-​il démontré qu’on ne peut détruire la Parole de Jéhovah ? b) Qu’est-​ce qui fut ajouté à cette “coupe” symbolique ?

      41 Jéhovah dégagea alors une leçon de cet incident, pour montrer que sa Parole demeure éternellement et ne peut être détruite par des hommes méchants. Jéhovah déclara à Jérémie : “Va prendre un autre volume, et tu y écriras toutes les premières paroles qui étaient dans le premier volume que Joakim, roi de Juda, a brûlé. Et tu diras à Joakim, roi de Juda : Ainsi parle Jéhovah : Toi, tu as brûlé ce volume, en disant : ‘Pourquoi y as-​tu écrit que le roi de Babylone viendra certainement, qu’il détruira ce pays et qu’il en fera disparaître hommes et bêtes ?’ C’est pourquoi Jéhovah parle ainsi touchant Joakim, roi de Juda : Il n’aura pas un des siens assis sur le trône de David, et son cadavre sera jeté dehors, à la chaleur pendant le jour, et au froid pendant la nuit. Je punirai sur lui, sur sa race et sur tous ses serviteurs leur iniquité, et je ferai venir sur eux, sur les habitants de Jérusalem et sur les hommes de Juda, tous les malheurs que je leur ai annoncés sans qu’ils aient voulu m’écouter.”

      42 Jérémie obéit. Il donna un nouveau rouleau à son secrétaire Baruc et lui dicta “toutes les paroles du livre que Joakim, roi de Juda, avait brûlé, et beaucoup d’autres paroles semblables y furent ajoutées”. — Jérémie 36:27-32 ; 45:1-5, AC.

      43. En quelle année et avant quel événement Jérémie prononça-​t-​il sa prophétie, ce qui soulève quelle question ?

      43 Il convient de noter que cette prophétie fut donnée vers la fin de la cinquième année du règne de Jojakim, soit en 624 av. notre ère, et que Nébucadnetsar, roi de Babylone, n’avait pas encore attaqué Jérusalem. En effet, le roi Jojakim éleva une objection contre la prophétie de Jérémie consignée dans le rouleau, selon laquelle le roi de Babylone viendrait certainement et détruirait le pays (Jérémie 36:9, 29). À cette époque, Daniel, qui allait devenir le grand prophète de Jéhovah à Babylone, n’était qu’un jeune garçon âgé vraisemblablement de moins de treize ans, et il n’avait pas encore été déporté à Babylone. En quelle année donc le nouveau roi de Babylone monta-​t-​il contre Jérusalem pour faire du roi Jojakim un roi tributaire, un vassal ?

      44, 45. Pendant combien de temps Jojakim fut-​il assujetti à Nébucadnetsar, et quels événements amenèrent sa mort ?

      44 En cherchant la réponse à cette question, gardons présents à l’esprit les faits précités, et tenons-​en compte en lisant le récit historique suivant :

      45 “De son temps, Nabuchodonosor, roi de Babylone, se mit en campagne. Joakim lui fut assujetti pendant trois ans, mais il se révolta de nouveau contre lui. Alors Jéhovah envoya contre Joakim des bandes de Chaldéens, des bandes de Syriens, des bandes de Moabites et des bandes d’Ammonites ; il les envoya contre Juda pour le détruire, selon la parole que Jéhovah avait prononcée par ses serviteurs les prophètes. Cela arriva contre Juda uniquement sur l’ordre de Jéhovah, pour l’ôter de devant sa face, à cause de tous les péchés commis par Manassé, et à cause du sang innocent qu’avait répandu Manassé, et dont il avait rempli Jérusalem. C’est pourquoi Jéhovah ne voulut point pardonner. Le reste des actions de Joakim, et tout ce qu’il a fait, cela est écrit dans le livre des Chroniques des rois de Juda. Joakim se coucha avec ses pères, et Joachin [Sg : Jojakin], son fils, régna à sa place.” — II Rois 24:1-6, AC.

      46. a) Quant à la date à laquelle Nébucadnetsar monta contre le roi Jojakim, quel sens faut-​il éviter de donner à II Rois chapitre 24 ? b) Compte tenu de Jérémie 36:9, 29, à quel moment faut-​il situer les trois années où Jojakim fut assujetti à Nébucadnetsar, et pourquoi ?

      46 Il ne faut pas mal interpréter ces paroles de II Rois 24:1-6. Elles ne déclarent pas que Nabuchodonosor ou Nébucadnetsar monta contre Jérusalem dans la première année du règne de Jojakim (628 av. n. è.) et l’assujettit en cette année-​là. Elles ne disent pas non plus que Jojakim fut tributaire de Babylone pendant les trois premières années de son règne, que la quatrième année il se rebella contre le roi de Babylone, et qu’il persista dans sa révolte huit années durant, c’est-à-dire jusqu’à la onzième et dernière année de son règne. Il ne pouvait en être ainsi, car, selon Jérémie 36:9, 29, le neuvième mois de la cinquième année du règne de Jojakim, le roi de Babylone n’était pas encore venu au pays de Juda pour le détruire. Il s’ensuit que si le roi Jojakim “fut assujetti pendant trois ans” au roi de Babylone puis se révolta, cela a dû être durant les trois dernières années de son règne de onze ans.

      47. Quelles conclusions convient-​il de tirer pour fixer l’époque où Nébucadnetsar monta contre Jérusalem pour la première puis la deuxième fois ?

      47 Par suite, Nébucadnetsar a dû venir à Jérusalem pour la première fois et faire du roi Jojakim son vassal vers la fin de la huitième année du règne de Jojakim à Jérusalem. En conséquence, la neuvième année du règne de Jojakim à Jérusalem, soit l’an 620, fut la première année de sa sujétion à Babylone. Au cours de la troisième année de son règne en tant que vassal, Jojakim se révolta et cessa de payer le tribut à Babylone. Voilà pourquoi Nébucadnetsar monta une deuxième fois contre Jérusalem, pour punir le roi rebelle. Ce fut en 618 av. notre ère. — Voir Harper’s Bible Dictionary de M. S. et J. L. Miller, édition de 1952, page 306, sous “Jehoiakim”.

      48, 49. a) Selon la prophétie, comment Jojakim mourut-​il dans la disgrâce ? b) Qu’est-​ce que Nébucadnetsar avait eu l’intention de faire de Jojakim ?

      48 Cependant, Nébucadnetsar ne réussit pas à prendre vivant le roi Jojakim. Celui-ci ne fit pas la paix avec Nébucadnetsar ni ne se rendit à lui, mais il mourut dans la ville de Jérusalem. La Bible ne précise pas dans quelles circonstances. Toujours est-​il qu’il n’eut pas de funérailles honorables, conformément à cette prédiction de Jéhovah : “Il aura la sépulture d’un âne, il sera traîné et jeté hors des portes de Jérusalem.” Abandonné dehors, son cadavre fut exposé à la chaleur du soleil pendant le jour et au froid pendant la nuit. — Jérémie 22:18, 19 ; 36:30.

      49 Nébucadnetsar avait eu l’intention d’emmener le roi Jojakim captif à Babylone, lié avec des chaînes. À cet effet, nous lisons dans II Chroniques 36:5-8 (AC) : “Il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de Jéhovah, son Dieu. Nabuchodonosor, roi de Babylone, monta contre lui, et le lia [NW : pour le lier ; cf. AC éd. de 1898, n.m.] avec des chaînes d’airain pour le conduire à Babylone. Nabuchodonosor emporta à Babylone des ustensiles de la maison de Jéhovah et il les mit dans son temple à Babylone. Le reste des actions de Joakim, les abominations qu’il commit, et ce qui se trouvait en lui, cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d’Israël. Joachin [Sg : Jojakin], son fils, régna à sa place.”

      50. Comment peut-​on concilier l’accession de Jojakin au trône avec ce qui est écrit dans Jérémie 36:30?

      50 Puisqu’il est dit que Jojakin monta sur le trône de son père Jojakim, comment peut-​on concilier ce fait avec l’affirmation de Jéhovah selon laquelle Jojakim n’aurait pas un des siens assis sur le trône de David à Jérusalem (Jérémie 36:30) ? Il n’y a là aucune contradiction car, en fait, Jojakin ne régna que trois mois et dix jours, période tellement courte qu’elle n’entre pour ainsi dire pas en ligne de compte (II Chroniques 36:9, 10). En harmonie avec les conseils que le prophète Jérémie avait donnés au peuple, Jojakin capitula rapidement devant Nébucadnetsar. Pour cette raison, il ne fut pas traité trop durement. La Bible déclare à son sujet :

      51. Comment Jojakin finit-​il par être déporté à Babylone, et en quelle année cet événement se produisit-​il ?

      51 “Joachin avait dix-huit ans lorsqu’il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s’appelait Nohesta [Sg : Néhuschtha], fille d’Elnathan, de Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de Jéhovah, selon tout ce qu’avait fait son père. En ce temps-​là, les serviteurs de Nabuchodonosor, roi de Babylone, montèrent contre Jérusalem, et la ville fut assiégée. Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint devant la ville pendant que ses serviteurs l’assiégeaient. Alors Joachin, roi de Juda, sortit auprès du roi de Babylone, avec sa mère, ses serviteurs, ses chefs et ses eunuques, et le roi de Babylone le fit prisonnier la huitième année de son règne.” La huitième année du règne de Nébucadnetsar commença le 1er nisan 618, et prit fin le 29 adar ou 19 mars de l’an 617.

      52. Combien de Juifs furent emmenés en exil à cette époque-​là, mais comment la royauté continua-​t-​elle d’être exercée à Jérusalem ?

      52 À cette occasion, Nébucadnetsar emporta de nombreux trésors du temple de Jéhovah et de la maison du roi. Il emmena aussi avec lui en exil à Babylone tous les notables de Jérusalem, ainsi que les artisans, les guerriers et les maçons. “Il ne resta que le peuple pauvre du pays. Il transporta Joachin à Babylone, et il emmena captifs de Jérusalem à Babylone la mère du roi, ses femmes et ses eunuques, les grands du pays (...). Puis il établit roi, à la place de Joachin, Mathanias [Sg : Matthania], son oncle, dont il changea le nom en celui de Sédécias.” — II Rois 24:8-17, AC.

      53, 54. a) D’après Daniel, quand Jérusalem fut-​elle assiégée ? b) Comment faut-​il comprendre le terme “troisième année”, et de quelle année du règne s’agit-​il en réalité ? c) (note en bas de page) Comment cette explication de la date de cet exil partiel des Juifs est-​elle confirmée par Josèphe ?

      53 Ce fut à cette époque-​là que le jeune Daniel et ses trois compagnons particuliers furent emmenés en exil à Babylone. À ce propos, Daniel écrit (Da 1:1) : “La troisième année du règne de Jojakim, roi de Juda, Nébucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem, et l’assiégea.” Cela se produisit après que le roi Jojakim se fut rebellé contre le roi de Babylone, au bout de trois années environ de soumission comme vassal.

      54 Par conséquent, le terme “troisième année du règne de Jojakim, roi de Juda” désigne sa troisième année en tant que roi vassal qui payait le tribut à Babylone. Étant donné que sa sujétion commença après qu’il eut régné huit ans à Jérusalem, cette troisième année de son règne en tant que vassal de Babylone correspond à la onzième année de son règne complet à Jérusalem, année qui devait s’achever le 29 adar 617, d’après le calendrier lunaire des Juifs, ou le 19 mars 617, selon notre calendrier. La mort inexpliquée de Jojakim survint, semble-​t-​il, avant cette date, l’empêchant d’achever la onzième année de son règned.

      55. Par conséquent, quand et pendant le règne de quel roi de Juda Daniel et ses trois compagnons furent-​ils emmenés en captivité ?

      55 Il est donc évident que Daniel et ses trois compagnons ne furent pas emmenés en exil à Babylone pendant la troisième année du règne de Jojakim à Jérusalem en tant que roi indépendant de Babylone, troisième année de domination libre qui dura du 1er nisan 626 au 29 adar 625 (17 mars 625 av. n. è.). Daniel fut exilé à Babylone après que le roi Jojakim mourut en disgrâce au cours de la onzième année de son règne complet, mort qui survint à une date non précisée, mais avant le 19 mars 617. Sans doute Daniel quitta-​t-​il Jérusalem en même temps que Jojakin, fils de Jojakim, qui fut emmené en exil en 617, après avoir régné à Jérusalem pendant trois mois et dix jours.

      56. a) Quels événements importants n’eurent pas lieu en 625 ? b) Peut-​on dire que les soixante-dix années de désolation prédites par Jérémie (25:11) commencèrent en 617 ? Pourquoi ? c) (note en bas de page) Dans quel sens l’événement qui, selon Jérémie 52:28, se produisit “la septième année” du règne de Nébucadnetsar, a-​t-​il pu avoir lieu aussi dans “la huitième année de son règne”, d’après II Rois 24:12 ? d) (note en bas de page) Comment cette explication nous aide-​t-​elle à concilier “la dix-huitième année” de Jérémie 52:29 avec “la dix-neuvième année” de II Rois 25:8?

      56 L’exil et la captivité à Babylone même d’un petit nombre de Juifs ne commencèrent donc pas en 625 av. notre ère, à la fin de la troisième année du gouvernement indépendant du roi Jojakim à Jérusalem. De même, la période de soixante-dix ans prédite par le prophète Jérémie n’eut pas son point de départ en cette année de 625. Ce n’est certainement pas en cette année-​là que le pays de Juda fut retourné comme un plat et vidé de tous ses habitants. Même huit ans plus tard, en 617, quand le jeune roi Jojakin fut emmené en exil à Babylone, seul un faible pourcentage des habitants fut déporté avec lui. L’immense majorité du peuple resta sur place, de sorte que Jérusalem et les autres villes de Juda étaient toujours habitées, et le pays était loin d’être désolé et privé d’habitants. Tous les habitants de Juda ne servaient pas alors le roi de Babylone dans sa capitalee.

      57. a) Comment ces arguments nous empêchent-​ils de commettre la même erreur que les chronologistes de la chrétienté ? b) Qu’est-​ce qui a contribué à les induire en erreur ?

      57 Les chronologistes de la chrétienté, ayant commis l’erreur de faire commencer les soixante-dix années de désolation de Jérusalem et du pays de Juda après la troisième année du règne de Jojakim à Jérusalem, décalent d’au moins dix-neuf ans la chronologie de l’histoire et ce faisant ils raccourcissent le cours du temps de ce même nombre d’années. Ils essaient, en effet, de faire concorder le récit biblique avec le canon astronomique de Claude Ptolémée, astronome du deuxième siècle de notre ère, qui vécut à Alexandrie en Égypte, mais dont le système astronomique a depuis longtemps été abandonné. Nous ne suivons pas ces chronologistes dans cette voie.

      58, 59. Quelle disposition touchant la royauté en Juda prouve que les soixante-dix années de désolation ne commencèrent pas en 617, et quand devaient-​elles commencer ?

      58 Après que le roi Jojakin, ses princes, le jeune Daniel et un prêtre nommé Ézéchiel, fils de Buzi, furent déportés à Babylone, onze années devaient s’écouler avant que ne commençât la période de soixante-dix ans, celle de la désolation de Juda (Ézéchiel 1:1-3). Cette période commença après que le dernier roi, Sédécias, oncle de Jojakin, eut été détrôné et que le pays de Juda fut devenu une désolation. En 617 av. notre ère, lorsque Nébucadnetsar mit Sédécias sur le trône de Jérusalem comme roi vassal, il “l’avait fait jurer par le nom de Dieu”. Sédécias avait donc juré de se soumettre fidèlement à Nébucadnetsar, et Jéhovah Dieu considérait ce serment comme étant fait à lui-​même (II Chroniques 36:13). À ce sujet, il est dit dans Ézéchiel 17:12-14 (AC) :

      59 “Voici que le roi de Babylone est allé à Jérusalem, qu’il a pris son roi [Jojakin] et ses chefs et les a fait venir auprès de lui à Babylone. Puis il a pris un homme de la race royale [Matthania ou Sédécias], a fait alliance avec lui et lui a fait prêter serment ; il avait pris les hommes puissants du pays, pour que le royaume fût tenu dans l’abaissement, sans pouvoir s’élever, observant son alliance pour subsister.”

      60. Quelle visite le roi Sédécias rendit-​il à Babylone, et devant qui a-​t-​il pu se présenter ?

      60 La quatrième année du roi Sédécias, soit en 614, le prêtre Jérémie écrivit une prophétie annonçant de façon détaillée la chute de Babylone. Cette prophétie disait tout le contraire de ce que le faux prophète Hanania, fils d’Azzur, avait prédit cette même année sur Babylone, disant que Jéhovah Dieu allait briser le joug babylonien de dessus le cou du royaume de Juda, et ramener bientôt de Babylone les captifs et les ustensiles du temple (Jérémie 28:1-4). Cette même année, le roi Sédécias se rendit à Babylone pour des raisons politiques, sans doute pour rassurer Nébucadnetsar, roi de Babylone, en lui apportant personnellement le tribut. Il semble qu’à cette époque-​là, le gouverneur de la ville de Babylone était un certain Nabonide, à qui le roi Nébucadnetsar songeait à donner en mariage sa fille préférée, Nitocris, qui portait le même nom que sa mère, la Nitocris égyptiennef. Par conséquent, le roi Sédécias s’est peut-être présenté devant le gouverneur Nabonide ainsi que devant le roi Nébucadnetsar. Pour cette visite officielle, Sédécias se fit accompagner de son intendant général ou grand chambellan Séraja (AC : Saraïas).

      61, 62. Par l’intermédiaire de qui, en quels termes et par quel geste Jérémie offrit-​il symboliquement à Babylone la coupe de la colère de Jéhovah ?

      61 Le prophète Jérémie profita de cette circonstance pour demander à Séraja, fils de Nérija (AC : Nérias), d’emporter le rouleau contenant la prophétie sur la chute de Babylone et de le lire à haute voix dans cette ville. À ce propos, il est écrit :

      62 “Ordre donné par Jérémie, le prophète, à Saraïas, fils de Nérias, fils de Maasias, lorsqu’il se rendit à Babylone avec Sédécias, roi de Juda, la quatrième année de son règne. Saraïas était grand chambellan. Jérémie écrivit dans un livre tous les malheurs qui devaient arriver à Babylone, toutes les paroles ci-dessus adressées à Babylone. Et Jérémie dit à Saraïas : Quand tu seras arrivé à Babylone, tu auras soin de faire lecture de ces paroles, et tu diras : ‘Jéhovah, c’est toi qui as dit que ce lieu serait détruit, de telle sorte qu’il n’y habiterait plus personne, ni homme, ni bête, mais qu’il serait une solitude pour toujours [NW : jusqu’à des temps indéfinis].’ Et quand tu auras achevé la lecture de ce livre, tu y attacheras une pierre et tu le lanceras au milieu de l’Euphrate, et tu diras : ‘Ainsi s’abîmera Babylone, et elle ne se relèvera pas du malheur que j’amènerai sur elle ; et ils tomberont épuisés.”’ — Jérémie 51:59-64, AC.

      [Notes]

      a Dans la liste qu’Asarhaddon dressa des vingt-deux rois tributaires dans le pays de l’Occident, on trouve “Manassé de Juda”. — Am⁠1, tome II, page 440b.

      Manassé figure aussi sur une liste des rois tributaires d’Assurbanipal.

      b Voir le livre Nabuchodonosor de G. R. Tabouis, éd. de 1931, pages 13-19 et 363. Toutefois, la date de 612 av. notre ère, avancée par cet auteur pour la chute de Ninive, ne s’accorde pas avec notre date de 633.

      c Voir la New World Translation of the Hebrew Scriptures, éd. de 1958, tome IV, page 269, Jérémie 25:26, note en bas de page. Cf. aussi l’ouvrage Lexicon for the Old Testament Books de Koehler et Baumgartner, éd. de 1953, tome II, page 1014a.

      d En accord avec cette explication, dans ses Antiquités judaïques, livre X, chapitre VI (traduction de Julien Weill), Flavius Josèphe écrit entre autres : “Dans la quatrième année de son règne [celui de Jojakim], le pouvoir en Babylonie passa à un certain Nabuchodonosor (Nabouchodonosoros), qui, dans le même temps, monta en grand appareil vers la ville de Carchémis (Karchamissa), située sur l’Euphrate, dans l’intention de lutter contre Néchao, roi des Égyptiens, lequel dominait toute la Syrie. (...) Puis, dans la quatrième année du règne de Nabuchodonosor, qui était la huitième de Joakim, roi des Hébreux, le Babylonien marcha avec de grandes forces contre les Juifs, exigeant des tributs de Joakim sous menace de guerre. Celui-ci, effrayé de cette menace, acheta la paix à prix d’argent et lui paya les tributs imposés, durant trois ans.

      “La troisième année, ayant appris que les Égyptiens partaient en campagne contre le Babylonien, il lui refusa le tribut, mais il fut trompé dans son espoir, car les Égyptiens n’osèrent pas effectuer leur expédition. (...)

      “Peu de temps après, le roi des Babyloniens ayant fait campagne contre lui, Joakim le reçoit (...). Mais le Babylonien, (...) établit le fils de celui-ci, [Jojakin] (...), comme roi du pays et de la ville. Quant aux principaux du peuple, au nombre de trois mille, il les retint prisonniers et les emmena à Babylone : parmi eux se trouvait aussi le prophète Ézéchiel, encore enfant. Telle fut la fin du roi Joakim, qui avait vécu trente-six ans et régné onze ans. Son successeur au trône, [Jojakin] (...), régna trois mois et dix jours.”

      e Dans Jérémie 52:28 (AC) nous lisons : “Voici le nombre des hommes que Nabuchodonosor transporta : la septième année, trois mille vingt-trois hommes de Juda.” On peut comprendre que cette “septième année” signifie la septième année après celle de sa victoire sur le pharaon Néchao à Carkémisch, en 625 av. notre ère, car après cette victoire, toute la Palestine fut à la merci de Nébucadnetsar. Sur les événements qui suivirent, nous apprenons dans II Rois 24:7 (AC) : “Le roi d’Égypte ne sortit plus de son pays ; car le roi de Babylone avait pris tout ce qui était au roi d’Égypte depuis le torrent d’Égypte jusqu’au fleuve de l’Euphrate.”

      Par suite, on peut considérer que le règne de Nébucadnetsar en tant que roi de Babylone menaçant Jérusalem et Juda commença en 624, soit l’année qui suivit sa victoire sur le pharaon Néchao à Carkémisch. De ce point de vue-​là, la “septième année” mentionnée dans Jérémie 52:28 se situerait en 618/617 av. notre ère, qui correspond à la onzième année du règne de Jojakim, roi de Jérusalem. En revanche, en comptant depuis le début véritable de son règne à Babylone, l’année 618/617 serait la “huitième année” du règne de Nébucadnetsar (II Rois 24:12). En réalité, donc, ce fut au cours de la huitième année de son règne à Babylone qu’il emmena en exil les 3 023 Juifs, sans compter évidemment leurs femmes et leurs enfants, dont le nombre s’élevait à plusieurs milliers. — II Rois 24:14-16.

      Parallèlement à ce qui précède, la “dix-huitième” année de Nébucadnetsar dont il est question dans Jérémie 52:29 désignerait la “dix-huitième” année de sa domination sur la Palestine, mais la “dix-neuvième année” de son règne complet à Babylone, ainsi que cela est mentionné dans II Rois 25:8.

      f Voir l’ouvrage Nabuchodonosor de G. R. Tabouis, au chapitre intitulé “L’ambassade de Sédécias”, particulièrement les pages 139 à 145.

  • La dévastation de Sion
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 9

      La dévastation de Sion

      1. Malgré la prophétie de Jérémie annonçant la chute de Babylone, quelle attitude Sédécias aurait-​il dû adopter à l’égard de Nébucadnetsar ?.

      LA PROPHÉTIE de Jérémie annonçant la chute de Babylone ne fournissait pas au roi Sédécias une raison de se rebeller contre le roi Nébucadnetsar. Pourquoi ? N’oublions pas que tout en donnant cette prophétie, Jérémie annonçait en même temps aux Juifs déjà emmenés en captivité à Babylone qu’ils ne seraient pas ramenés dans leur pays avant l’expiration d’une période de soixante-dix ans. Il conseillait aussi à Sédécias de garder son cou sous le joug de Babylone, dans son propre intérêt et dans celui du peuple. — Jérémie 29:1-10 ; 27:12-15.

      2. Quel autre prophète Jéhovah suscita-​t-​il, et qu’annonça-​t-​il ?

      2 À la même époque, Jéhovah suscita un autre prophète et le chargea d’annoncer la destruction de Jérusalem par le roi de Babylone et aussi l’œuvre de jugement que ce conquérant exécuterait sur d’autres nations, dont l’Égypte, sur qui comptait Sédécias. Ce prophète fut choisi parmi les Juifs captifs en Babylonie. On lit à ce sujet : “Le cinquième jour du mois [le quatrième mois], — c’était la cinquième année de la captivité du roi Joachin, — la parole de Jéhovah fut adressée à Ézéchiel, fils de Buzi, prêtre, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve Chobar [Sg : Kébar], et là, la main de Jéhovah fut sur lui.” — Ézéchiel 1:1-3, AC.

      3. Où et pendant combien de temps Ézéchiel prophétisa-​t-​il ?

      3 En 613 av. notre ère, Ézéchiel devint, à l’âge de trente ans, non un prêtre rattaché au temple de Jéhovah, mais l’un des grands prophètes de Jéhovah. Il se trouvait à Tel-Abib, sur les rives du Kébar, grand canal que Nébucadnetsar avait creusé pour relier l’Euphrate au Tigre, dans l’intérêt du développement commercial et économique de la Babylonie. Ézéchiel prophétisa en Babylonie pendant vingt-deux ans, c’est-à-dire jusqu’en 591 av. notre ère. — Ézéchiel 3:15 ; 29:17, 18, AC.

      4. Citez deux cas d’idolâtrie qu’Ézéchiel vit dans le temple de Jérusalem, et expliquez comment cela lui fut révélé.

      4 Ézéchiel, prêtre exilé, ne pouvait voir de ses yeux ce qui se passait dans le temple de Jéhovah à Jérusalem, mais ces choses lui furent révélées par une vision divinement inspirée. Il la reçut pendant la deuxième année de son ministère comme prophète, soit dans la sixième année du règne de Sédécias (Ézéchiel 8:1-4). Dans cette vision, il fut transporté à l’entrée de la porte intérieure du temple, du côté du nord. Là il vit une idole abominable, l’“idole [NW : le symbole] de jalousie” dressée contrairement au deuxième des Dix Commandements prescrivant de vouer à Jéhovah Dieu un attachement exclusif (Exode 20:4-6, NW). Toujours dans sa vision, Ézéchiel perça un trou dans la muraille du temple et vit gravées sur les murs “toutes sortes de figures de reptiles et d’animaux immondes, et toutes les idoles de la maison d’Israël” sur tout le pourtour du mur. Pis encore, soixante-dix anciens de la maison d’Israël offraient de l’encens à ces représentations idolâtriques. Ils se figuraient que Jéhovah ne les voyait pas. — Ézéchiel 8:3-12, CT.

      5. Quelle fut la troisième abomination qu’Ézéchiel vit dans le temple ?

      5 Jéhovah allait cependant montrer à Ézéchiel d’autres abominations qui se commettaient dans le temple auquel il avait rattaché son nom. “Et il me conduisit, écrit Ézéchiel, à l’entrée de la porte de la maison de Jéhovah qui regarde le septentrion, et les femmes étaient assises, pleurant le dieu Thammuz [Tammouz].” (Ézéchiel 8:13, 14, AC). La version catholique de l’abbé Glaire traduit le nom de ce dieu “Adonis”, car c’est ainsi que le rend la Vulgate latine, version officielle de l’Église catholique. Qu’était ce dieu ?

      6, 7. Sous quel nom Tammouz apparaît-​il, et à quels mythes et rites son culte est-​il associé ?

      6 Adonis, nom sous lequel cette divinité était connue chez les Grecs, n’est autre que l’Adôn אדון des Phéniciens, qui s’écrit de la même façon en hébreu. (...)

      7 1) Le nom d’une divinité phénicienne, l’Adonis des Grecs. Tammouz était à l’origine un dieu-soleil sumérien ou babylonien appelé Doumouzi, amant d’Ishtar, laquelle correspond à l’Aphrodite [Vénus] des Grecs. Le culte de ces divinités fut introduit en Syrie dès les premiers temps, sous les noms de Tammouz et d’Astarté, et il apparaît chez les Grecs dans le mythe d’Adonis et d’Aphrodite, qu’on identifie à l’Osiris et à l’Isis du panthéon égyptien, preuve de la grande extension de ce culte. Le mythe babylonien représente Doumouzi ou Tammouz comme un beau berger qui est tué par un sanglier, symbole de l’hiver. Ishtar le pleura longtemps et descendit dans l’empire souterrain pour le délivrer de l’étreinte de la mort. (...) En Babylonie, les femmes célébraient le deuil de Tammouz le deuxième jour du quatrième mois, que l’on finit par appeler mois de tammouz. (...) Les femmes de Guébal [Syrie] se rendaient au temple vers le milieu de l’été pour célébrer la mort d’Adonis ou Tammouz ; à l’occasion de cette fête, des rites licencieux prirent naissance et ce culte devint si infâme qu’il fut interdit par Constantin le Grand. — ISBE, tome V, page 2908a.

      8-10. a) D’après l’Encyclopédie américaine, quelle est la signification du nom Doumouzi ? b) Quels renseignements sur Tammouz trouvons-​nous dans Les deux Babylones ?

      8 D’après l’Encyclopédie américaine (éd. de 1929, tome XXVI, page 238), le nom sumérien Doumouzi signifie “le soleil de la vie”. Cependant, dans son livre Les deux Babylones, Hislop déclare à la page 372 :

      9 Le nom de Tammuz, donné à Osiris ou Nemrod, était équivalent à Alorus, dieu du feu, et paraît lui avoir été donné comme à celui qui purifie par le feu. Tammuz vient de tam, rendre parfait, et muz, feu : il signifie : le feu qui rend parfait. C’est à ce sens aussi bien qu’au caractère de Nemrod, père des dieux, que fait allusion ce passage de Zoroastre : “Toutes choses sont le produit d’un seul feu. Le père a tout accompli, et a tout livré au second esprit que toutes les nations appellent le premier.” (...) De là, sans doute, la nécessité du feu du Purgatoire pour rendre les hommes parfaits et pour les débarrasser de tous les péchés qu’ils ont emportés avec eux dans le monde invisible.

      10 Toujours à propos de Tammouz, Hislop écrit à la page 32 du même ouvrage :

      Dans l’Écriture il est désigné sous le nom de Tammuz (Ézéch. VIII, 14) mais les écrivains classiques l’appellent d’ordinaire du nom de Bacchus. C’est-à-dire “le Regretté”. Le nom de Bacchus ne rappelle au lecteur ordinaire qu’une idée de débauches et d’ivrognerie, mais on sait aujourd’hui que dans toutes les abominations qui accompagnaient ses orgies, on poursuivait ouvertement ce grand but : la purification des âmes, c’est-à-dire leur délivrance du péché et de ses souillures. Le dieu Regretté qu’on exposait et qu’on adorait sous la forme d’un petit enfant dans les bras de sa mère (...).

      11. Pourquoi Tammouz aurait-​il dû être une abomination pour les Juifs ?

      11 Les Juifs avaient en abomination les porcs, y compris les sangliers ; en revanche, ce furent là “les animaux du dieu Tammouz”. Les Babyloniens ne mangeaient pas de porc le trentième jour du cinquième mois, car ce jour-​là était voué à cet animal. — Voir The Monuments and the Old Testament de Price-Sellers-Carlson, page 200.

      12, 13. Expliquez l’origine babylonienne du culte de la croix et comment celui-ci se répandit ailleurs.

      12 Chez les Babyloniens, la croix verticale était un symbole sacré. Comme dans l’alphabet hébreu, leur lettre T (où Taw) avait à l’origine cette forme, et c’était la première lettre du nom de leur dieu Tammouz ou Bacchus. La croix était adorée des siècles avant le début de l’ère dite chrétienne. Que ce culte se répandît à partir de Babylone, c’est ce qui ressort des faits énoncés dans l’ouvrage de l’archéologue V. Gordon Childe (New Light on the Most Ancient East, éd. de 1953, ch IX “Civilisation indienne au IIIe millénaire av. J.-C.”, pages 184, 185). On y lit.

      13 Un ‘sceau’ de Mohenjo-Daro représente une divinité cornue à trois visages, assise les jambes croisées, dans l’attitude de la méditation rituelle, au milieu de divers animaux sauvages ; il s’agit sans aucun doute du prototype de Çiva, dieu ‘à trois visages’, ‘seigneur des bêtes’, ‘prince des yogi’ (...). Plusieurs tablettes d’argile représentent une divinité mâle. L’une d’elles montre un fleuve jaillissant du sein d’une déesse. Sur d’autres, des esprits-arbres sont clairement indiqués. Faisant contraste avec ces thèmes courants dans l’iconographie hindoue, on trouve des motifs qui évoquent la Babylonie : un groupe antithétique composé d’‘un héros domptant des tigres’ et d’un monstre mi-humain, ressemblant à l’Enkidou des Sumériens, qui lutte avec un taureau ou un tigre. Le svastika et la croix, qui apparaissent souvent sur les sceaux et les plaques, étaient des symboles religieux ou magiques comme en Babylonie et en Élam dans les premiers temps de la préhistoire, mais ils conservent encore ce caractère dans l’Inde moderne comme ailleurs.

      14, 15. a) Quels faits relatés dans Les deux Babylones prouvent que la chrétienté a emprunté la croix à Babylone ? b) (note en bas de page) Quelle autre citation indique que l’emploi de la croix dans la pratique du culte est d’origine païenne ?

      14 Au sujet de la croix, Hislop déclare dans Les deux Babylones (pages 301, 302, 309) :

      15 Elle était adorée au Mexique longtemps avant que les catholiques romains n’y eussent pénétré ; on y élevait de grandes croix de pierre, sans doute au dieu de la pluie. La croix ainsi adorée par beaucoup de nations ou regardée comme un emblème sacré était le symbole indubitable de Bacchus, le Messie babylonien, car il était représenté ayant sur la tête un bandeau couvert de croix. Ce symbole du dieu babylonien est aujourd’hui en honneur dans toutes les immenses landes de la Tartarie [pays d’Asie et d’Europe occupés jadis par les Tatars], où domine le bouddhisme, et la manière dont on l’y représente fournit un commentaire frappant du langage dont Rome se sert pour désigner la croix. Bien que la croix, dit le colonel Wilford, dans les Recherches asiatiques, ne soit pas un objet de culte chez les bouddhas ou bouddhistes, c’est leur devise et leur emblème favoris. (...) [Dans la chrétienté] le Tau, signe de la croix, le signe incontestable de Tammuz, le faux Messie, lui fut partout substitué [c’est-à-dire à la lettre grecque Khi ou Χ, comme dans Khristos]a.

      16, 17. Comment adorait-​on directement et indirectement le soleil dans le temple de Jéhovah, profanant ainsi ce dernier ?

      16 Sans doute la croix était-​elle un symbole sacré pour les femmes juives apostates qui, dans la vision d’Ézéchiel, étaient assises dans le temple et profanaient celui-ci en pleurant le Bacchus babylonienb, le dieu Tammouz. En fait, ces femmes pleuraient la mort du puissant chasseur Nimrod, fondateur de Babylone, qui mourut vraisemblablement de mort violente à cause de ses actes de violence à l’égard des hommes et des animaux (Genèse 10:8-10 ; 9:6). Mais tandis que ces Juives adoraient indirectement le dieu-soleil, à la manière des femmes babyloniennes, le prophète Ézéchiel vit des hommes qui adoraient directement le soleil dans le temple de Salomon à Jérusalem. Ézéchiel explique ce qu’il vit en ces termes :

      17 “Il me conduisit alors dans le parvis intérieur de la maison de Jéhovah, et à l’entrée de la maison de Jéhovah, entre le portique et l’autel, il y avait vingt-cinq hommes, le dos tourné au temple de Jéhovah, et le visage vers l’orient, et ils se prosternaient à l’orient devant le soleil.” — Ézéchiel 8:16, AC.

      18. Quels ordres Ézéchiel entendit-​il, et quelles étaient les raisons de ces exécutions ?

      18 Non contents de pratiquer ce faux culte abominable dans le temple de Jéhovah, les Juifs apostats avaient rempli de violence le pays de Juda. Il n’est donc pas surprenant qu’Ézéchiel ait entendu résonner l’appel de Jéhovah ordonnant aux exécuteurs de ses jugements de se présenter, chacun ayant en main son instrument pour frapper, et de se réunir près de l’autel dans la cour intérieure du temple. Puis Jéhovah leur donna l’ordre de passer par le milieu de la Jérusalem infidèle et de tuer quiconque ne portait pas la marque d’un adorateur de Jéhovah. “Tuez, détruisez les vieillards, les jeunes hommes, les vierges, les enfants et les femmes ; mais n’approchez pas de quiconque aura sur lui la marque ; et commencez par mon sanctuaire.”

      19. Quelle œuvre d’exécution Ézéchiel vit-​il alors dans sa vision, et de quoi était-​elle une représentation anticipée ?

      19 Dans la vision d’Ézéchiel, les exécuteurs du jugement de Jéhovah commencèrent par tuer les vingt-cinq adorateurs du soleil qui se tenaient près du portique du temple. La cour du temple fut souillée par le sang de ces hommes, ainsi que par celui des soixante-dix anciens qui rendaient un culte aux gravures idolâtriques ornant les murs, et par le sang des femmes qui étaient assises, pleurant le dieu Tammouz avec ses croix (Ézéchiel 8:17 à 9:8). Cette vision d’Ézéchiel n’était qu’une représentation anticipée des malheurs qui allaient s’abattre sur Jérusalem quand Jéhovah lui ferait boire la coupe du vin de sa colère servie par sa main, au moyen de son serviteur et exécuteur de son jugement, le roi Nébucadnetsar et ses armées. — Jérémie 25:9, 15-18.

      LA DESTRUCTION DE JÉRUSALEM APPROCHE

      20. Quelle dernière occasion de retourner à la loi de Jéhovah s’offrit à Sédécias en l’an 609, et la saisit-​il ?

      20 Trois ans après qu’Ézéchiel eut reçu cette vision prophétique, soit en 609 av. notre ère, la neuvième année du règne de Sédécias, les événements prirent une tournure qui devait conduire Jérusalem directement à sa destruction. Cette neuvième année était une année sabbatique. Le pays de Juda devait rester inculte et jouir ainsi de son sabbat de repos, conformément à la loi de Jéhovah consignée dans Lévitique 25:1-7c. Étant donné que ce sabbat de la terre commençait le même jour que l’année jubilaire, c’est-à-dire le jour des Propitiations, qui tombait le dixième jour du septième mois lunaire, l’année sabbatique en question devait durer jusqu’au 9 tisri de la neuvième année du règne de Sédécias (Lévitique 25:8-10). Or la Bible ne déclare nulle part que le roi Sédécias et les prêtres aient ordonné l’observation de cette année sabbatique (ou repos des champs). Ce sabbat offrait à Sédécias sa dernière occasion d’accorder son droit au pays que Dieu avait donné à son peuple. La terre commençait déjà à crier vers Jéhovah Dieu pour réclamer le repos auquel la législation divine lui donnait droit. Jéhovah entendit ce cri et ne tarda pas à répondre à cet appel, comme jadis il l’avait promis. — Lévitique 26:2, 31-35.

      21. Quelle erreur catastrophique Sédécias commit-​il cette année-​là ?

      21 En cette neuvième année de son règne, qui comprenait une partie d’une année sabbatique, Sédécias viola le serment qu’il avait fait au roi de Babylone au nom de Jéhovah.d Il agit contrairement au nom que le roi Nébucadnetsar lui avait donné, puisque Sédécias signifie “justice de Jéhovah”. Il se rebella. “Cela arriva à cause de la colère de Jéhovah contre Jérusalem et Juda, jusqu’à ce qu’il les eût rejetés de devant sa face, et Sédécias se révolta contre le roi de Babylone.” (Jérémie 52:3, AC). Jéhovah Dieu informa de cet état de choses son prophète Ézéchiel, exilé loin de là, en Babylonie. Il déclara : “Mais il [Sédécias] s’est révolté contre lui, envoyant ses messagers en Égypte pour qu’on lui donnât des chevaux et beaucoup d’hommes. Réussira-​t-​il ? Celui qui fait de telles choses échappera-​t-​il ?” Dieu répondit lui-​même à ces questions, en ces termes :

      22, 23. D’après Ézéchiel 17:15-21, quels derniers malheurs allaient maintenant s’abattre sur Sédécias et son peuple ?

      22 “Il a rompu l’alliance, et il échapperait ! Je suis vivant, dit le Seigneur, Jéhovah : C’est dans la ville du roi qui l’a fait régner, envers qui il a violé le serment et dont il a rompu l’alliance, c’est chez lui, dans Babylone, qu’il mourra. Et le pharaon [d’Égypte] n’agira pas pour lui, dans la guerre, avec une grande armée et un peuple nombreux, quand on élèvera des terrasses et qu’on construira des tours pour faire périr beaucoup d’hommes ! Il a méprisé le serment en rompant l’alliance, et pourtant il avait donné sa main ; il a fait tout cela, il n’échappera pas.

      23 “C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, Jéhovah : Je suis vivant : c’est mon serment qu’il a méprisé, et mon alliance qu’il a rompue ; je ferai retomber cela sur sa tête. J’étendrai sur lui mon rets, et il sera pris dans mon filet ; je le ferai venir à Babylone, et là je le mettrai en cause pour sa perfidie envers moi. Tous les fuyards de toutes ses troupes tomberont par l’épée, et ceux qui resteront seront dispersés à tout vent ; et vous saurez que moi, Jéhovah, j’ai parlé.” — Ézéchiel 17:15-21, AC.

      24. a) À quelles pratiques de la divination babylonienne Nébucadnetsar eut-​il recours pendant sa marche vers Jérusalem, et pourquoi ? b) Pourquoi Jéhovah ne permit-​il pas à cette divination de contrarier sa volonté suprême ?

      24 La neuvième année du règne de Sédécias, le roi Nébucadnetsar fit marcher ses armées en direction du sud, vers le pays rebelle. Il arriva à une bifurcation ; un chemin conduisait à la ville ammonite de Rabbath et l’autre menait à la cité rebelle de Jérusalem. Superstitieux, Nébucadnetsar s’arrêta pour déterminer quelle route il devait prendre. Irait-​il directement vers Jérusalem, ou se détournerait-​il pour aller contre Rabbath ? Désirant se laisser guider par des forces suprahumaines, il eut recours à la divination babylonienne. “Il secoue les flèches, il interroge les théraphim, il examine le foie [d’une victime animale]. Le sort, qui est dans sa droite, désigne Jérusalem.” Le sort divinatoire indiqua qu’il fallait tourner à droite, aussi Nébucadnetsar délaissa la route de gauche ou de l’est et s’engagea dans la voie de droite, menant à Jérusalem. Jéhovah, le Dieu tout-puissant, ne permit pas à la divination babylonienne de contrarier sa volonté suprême. L’épée judiciaire de la guerre devait être dirigée contre la ville souillée et infidèle, et contre son roi parjure. Jérusalem devait être la première à boire la coupe du vin de la colère divine servie par la main du Dieu qu’elle avait rejeté. — Ézéchiel 21:19-29 21:14-24, NW.

      25. Par la bouche d’Ézéchiel, quel jugement Jéhovah prononça-​t-​il alors contre Sédécias ?

      25 Jéhovah en informa par inspiration son prophète Ézéchiel en Babylonie et lui fit écrire ces paroles à l’adresse de Sédécias : “Et toi, profane, méchant, prince d’Israël, dont le jour est venu au moment où l’iniquité est à son terme, ainsi parle le Seigneur Yahweh : Ôte la tiare, enlève la couronne. Les choses vont changer. Ce qui est bas sera élevé et ce qui est élevé sera abaissé. J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Malheur à elle ! Elle restera ainsi jusqu’à ce que vienne celui à qui en appartient le droit et à qui je l’accorderai.” — Ézéchiel 21:30-32, Li 21:25-27, NW.

      26. Que signifiait pour Sédécias et le royaume de Juda l’exécution de ce jugement ? Ce faisant, Jéhovah écartait-​il le sceptre de Juda et annulait-​il son alliance avec David ?

      26 Par ces paroles de jugement, Jéhovah annonçait que Sédécias ne pourrait plus s’asseoir sur le “trône de Jéhovah” à Jérusalem. L’exercice des pouvoirs royaux par la maison de David cesserait dans cette ville. Jusque-​là, le royaume de Juda avait été élevé, en ce sens qu’il était une petite représentation de la royauté de Dieu sur la terre. Il avait été comme une barrière sur la route des souverains gentils dans leur marche vers la domination mondiale. À présent, le royaume de Juda allait être abaissé. Les puissances gentiles, qui avaient été traitées comme “ce qui est bas” et au-dessous du royaume typique de Dieu, allaient être élevées. Les hommes allaient connaître les temps des Gentils, où ceux-ci exerceraient leur domination sur toute la terre, sans aucune intervention d’un petit royaume de Jéhovah Dieu. Cela ne voulait pas dire cependant que le sceptre s’écartait de la tribu de Juda, ou que Jéhovah annulait l’alliance qu’il avait conclue avec le roi David pour un royaume éternel.

      27. Malgré la ruine de la royauté davidique à Jérusalem, comment Jéhovah préserverait-​il son alliance avec David pour un royaume éternel ?

      27 Pour nous en donner l’assurance, Jéhovah déclara que son alliance avec David resterait en vigueur, quand bien même la royauté davidique exercée à Jérusalem deviendrait une ruine. Pendant un certain temps, le droit à cette royauté ne serait pas exercé ; néanmoins, ce droit demeurerait dans la tribu de Juda, dans la famille royale de David, en attendant la venue de celui à qui en appartiendrait le droit parce qu’il se serait montré digne de l’exercer. À celui-là Jéhovah l’accorderait sans faute. Il s’agirait du Schilo promis, dont le nom signifie “Celui à qui il est”, et à lui appartiendrait l’obéissance du peuple qui craint Dieu. Dès que Celui-là recevrait le droit au Royaume et l’exercerait, les temps des Gentils, c’est-à-dire les temps où ils domineraient le monde, seraient arrivés à leur terme. — Genèse 49:10, Da.

      28. Comment Ézéchiel fut-​il informé immédiatement de la tournure que prenaient les événements à Jérusalem ?

      28 Par des moyens supérieurs à la transmission internationale d’une émission de radio ou de télévision, le prophète Ézéchiel en Babylonie fut informé des mouvements du roi Nébucadnetsar, l’exécuteur des jugements de Jéhovah. Le jour même où Nébucadnetsar arriva devant la ville de Jérusalem et y commença ses opérations militaires, Ézéchiel en fut averti. “La parole de Jéhovah me fut adressée la neuvième année, au dixième mois, le dix du mois, en ces termes : Fils de l’homme, mets par écrit la date de ce jour, de ce propre jour-​ci ; le roi de Babylone s’est jeté sur Jérusalem en ce jour même. Propose une parabole à la maison rebelle et dis-​leur : Ainsi parle le Seigneur, Jéhovah : (...) Malheur à la ville de sang !” — Ézéchiel 24:1-6, AC.

      29. Comment le siège de Jérusalem incita-​t-​il Sédécias et ses princes à rechercher la faveur de Jéhovah ?

      29 Vers la fin de la neuvième année de son règne, année qui avait été partiellement sabbatique, Sédécias et ses princes se trouvaient donc assiégés à Jérusalem, ce qui les poussa à la réflexion. Du coup, ils jugèrent bon de se concilier la faveur de Jéhovah en accomplissant un geste conformément à la loi divine. Bien que ce ne fût pas le Jubilé (ou année de libération), ils contractèrent avec le peuple une alliance scellée par une victime sacrificielle ; ils proclamèrent la liberté et renvoyèrent libres leurs serviteurs hébreux. Ils firent cela en s’inspirant de la loi selon laquelle les serviteurs hébreux qui avaient servi six années devaient être affranchis la septième année (Deutéronome 15:12-18). Mais cette générosité de la part de Sédécias ne devait pas durer longtemps.

      30. Quels événements prouvent qu’ils n’étaient pas revenus à Jéhovah avec sincérité et pour toujours ?

      30 La nouvelle parvint à Jérusalem qu’une armée égyptienne montait contre les Babyloniens, afin de secourir la ville assiégée. Devant cette menace, Nébucadnetsar leva momentanément le siège et mit ses troupes en marche à la rencontre des Égyptiens. Quel soulagement pour Jérusalem et pour ses chefs ! Pensant que les Babyloniens seraient vaincus et mis hors d’état d’assiéger à nouveau Jérusalem, les chefs de cette ville reprirent confiance. Cédant à leur avarice, ils changèrent d’attitude à l’égard de Dieu et des serviteurs hébreux qu’ils avaient émancipés. Rompant l’alliance d’affranchissement, ils réduisirent de nouveau ces gens à la servitudee. Cela souleva l’indignation de Jéhovah Dieu. Par la bouche de Jérémie, il déclara :

      31, 32. a) À cause de leur manque de sincérité, quel message d’indignation et de jugement Jéhovah prononça-​t-​il par la bouche de Jérémie ? b) Comment Jéhovah allait-​il faire exécuter ce jugement ?

      31 “Vous ne m’avez point obéi en publiant la liberté chacun pour son frère, chacun pour son prochain ; voici que je publie pour vous la liberté d’aller à l’épée, à la peste et à la famine, et je vous livrerai pour être maltraités parmi tous les royaumes de la terre. Et les hommes qui ont transgressé mon alliance, qui n’ont point exécuté les termes de l’accord qu’ils ont fait en ma présence, je les rendrai tels que le jeune taureau qu’ils ont coupé en deux pour passer entre les deux moitiés, les chefs de Juda et les chefs de Jérusalem, officiers de la cour et prêtres, et tous les gens du pays qui ont passé entre les moitiés du jeune taureau. Je les livrerai entre les mains de leurs ennemis et entre les mains de ceux qui en veulent à leur vie, et leurs cadavres seront la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre. Et Sédécias, roi de Juda, et les principaux de sa cour, je les livrerai aux mains de leurs ennemis, aux mains de ceux qui en veulent à leur vie, aux mains de l’armée de Babylone qui s’est éloignée de vous.” Comment cette parole s’accomplirait-​elle ? Jéhovah ajouta cette précision :

      32 “Je vais leur donner mes ordres, dit Jéhovah, et les ramener contre cette ville ; ils combattront contre elle, ils la prendront et la brûleront, et je ferai des villes de Juda un désert sans habitants.” — Jérémie 34:8-22, AC.

      JÉRÉMIE EST ARRÊTÉ

      33, 34. Pendant le retrait temporaire des armées de Nébucadnetsar, comment les espoirs de Sédécias furent-​ils brisés ?

      33 Pendant quelque temps le prophète Jérémie était libre d’aller et de venir parmi le peuple. Le roi Sédécias avait même envoyé auprès de lui deux représentants pour lui demander de prier Jéhovah, afin de le faire revenir sur sa décision annoncée. La réponse de Jéhovah fut donnée pendant que les armées babyloniennes étaient occupées à repousser les Égyptiens. Nous lisons à ce sujet : “Or l’armée de Pharaon [Apriès ou Hophra] était sortie d’Égypte, et les Chaldéens qui assiégeaient Jérusalem, en ayant reçu la nouvelle, levèrent le siège de Jérusalem. Alors la parole de Jéhovah fut adressée à Jérémie.” Le nouveau message, inchangé, brisa les espoirs du roi Sédécias.

      34 “Vous direz au roi de Juda [Sédécias] qui vous a envoyés pour m’interroger : L’armée de Pharaon qui est sortie pour vous secourir va retourner au pays d’Égypte ; et les Chaldéens reviendront combattre contre cette ville ; ils la prendront et la brûleront. Ainsi parle Jéhovah : Ne vous faites pas illusion en disant : Les Chaldéens s’en iront tout à fait de notre pays ; car ils ne s’en iront pas. Et même quand vous auriez battu toute l’armée des Chaldéens qui combattent contre vous, et qu’il ne resterait d’eux que des blessés, ils se relèveraient chacun de sa tente et brûleraient cette ville.” — Jérémie 37:3-9, AC 37:3-10, NW ; 44:30.

      35, 36. Comment la tentative de Jérémie pour quitter Jérusalem fut-​elle mal interprétée, et quelle en fut la conséquence pour le prophète ?

      35 Profitant de la levée du siège de Jérusalem et du retrait des forces babyloniennes, Jérémie essaya de quitter la capitale, vraisemblablement pour se rendre dans sa ville natale d’Anathoth, située à huit kilomètres au nord-est de Jérusalem, dans le territoire de Benjamin.

      36 L’officier chargé de garder la porte septentrionale de la ville, appelée porte de Benjamin, arrêta Jérémie, en lui disant : “Tu passes aux Chaldéens.” Jérémie le nia. “C’est faux ! dit-​il, je ne passe pas aux Chaldéens !” Croyant que Jérémie essayait de faire ce qu’il avait lui-​même conseillé au peuple de Jérusalem, les princes le battirent, le mirent dans les fers et le jetèrent dans une maison de Jérusalem transformée en prison. “Ainsi Jérémie fut mis dans un souterrain voûté. Et il y resta longtemps.”

      37. Après avoir vaincu les Égyptiens, que firent les Babyloniens, et pour quelle raison ?

      37 Pendant son incarcération, les Babyloniens rencontrèrent les armées égyptiennes et leur infligèrent un tel coup qu’elles durent rentrer en Égypte. Cependant, ils ne les poursuivirent pas jusqu’en Égypte, car l’heure n’était pas encore arrivée où l’Égypte devait boire la coupe du vin de la colère divine, coupe que Jérémie avait prophétiquement portée aux lèvres du pharaon d’Égypte. Jérusalem devait d’abord la boire, aussi les Babyloniens rebroussèrent-​ils chemin, afin de recommencer le siège de Jérusalem. — Ézéchiel 30:20, 21.

      38. Malgré son incarcération, comment Jérémie répondit-​il à la nouvelle question posée par Sédécias ?

      38 Interrogé par le roi Sédécias, Jérémie l’informa que la parole de Jéhovah demeurait inchangée. “Entre les mains du roi de Babylone tu seras livré !” Puis, après avoir demandé quel péché il avait commis pour motiver sa détention, Jérémie demanda au roi : “Où donc sont vos prophètes qui vous annonçaient : ‘Il ne viendra pas contre vous le roi de Babylone, ni contre ce pays’ ?” À la demande de Jérémie, le roi Sédécias fit transférer le prophète dans la cour du corps de garde. “Et on lui remit chaque jour une galette de pain, venant de la rue des boulangers, jusqu’à ce qu’il n’y eût plus de pain dans la ville. Ainsi Jérémie resta dans la cour de garde.” — Jérémie 37:11-21, Jé.

      39. Que reprocha-​t-​on ensuite à Jérémie, et quel nouveau châtiment lui fut infligé ?

      39 Il semble que là, bien que sous bonne garde, Jérémie eut la possibilité de parler au peuple, de lui annoncer que Jérusalem allait tomber inéluctablement et de lui conseiller de sortir de la ville pour se rendre aux Chaldéens, afin d’avoir la vie sauve. Les princes portèrent plainte contre Jérémie, l’accusant de saper le moral des assiégés. Pusillanime, le roi Sédécias le livra entre leurs mains. “Alors ils prirent Jérémie, et le jetèrent dans la citerne de Malkija, fils du roi, laquelle se trouvait dans la cour de la prison [CT : la cour du corps de garde] ; ils descendirent Jérémie avec des cordes. Il n’y avait point d’eau dans la citerne, mais il y avait de la boue ; et Jérémie enfonça dans la boue.” Là, pensaient les princes, il lui sera impossible de prêcher !

      40. Comment fit-​on preuve d’égards envers Jérémie ?

      40 Nous ignorons combien d’heures Jérémie resta dans ce trou de la mort ; toujours est-​il qu’au bout d’un certain temps il leva les yeux et vit là, au-dessus du mur de la citerne, le visage d’un homme qui le regardait. C’était l’Éthiopien Ébed-Mélec, l’un des eunuques du roi. Ayant appris dans quelle situation désespérée se trouvait Jérémie, il s’était adressé au roi en ces termes : “Ô roi, mon seigneur, ces hommes ont mal agi en traitant de la sorte Jérémie, le prophète, en le jetant dans la citerne ; il mourra de faim là où il est, car il n’y a plus de pain dans la ville.” Sur l’ordre du roi, Ébed-Mélec prit trente hommes et le matériel nécessaire pour sauver Jérémie. Avec des cordes, il descendit dans la citerne des chiffons déchirés et des bouts de tissus usés, en disant à Jérémie : “Mets ces lambeaux usés et ces haillons sous tes aisselles, sous les cordes.” Jérémie fit ainsi, et ils le sortirent de la citerne. “Jérémie resta dans la cour de la prison [CT : la cour du corps de garde].” — Jérémie 38:1-13.

      41. Quelles paroles réconfortantes Jéhovah adressa-​t-​il à Ébed-Mélec, à cause de sa bonté envers Jérémie ?

      41 Par la bouche de Jérémie, Jéhovah adressa cette parole de bénédiction au sauveteur Ébed-Mélec : “Je vais exécuter mes paroles sur cette ville, pour le mal, et non pour le bien, et ces choses seront aujourd’hui sous tes yeux. Mais je te délivrerai en ce jour, dit Jéhovah, et tu ne seras pas livré aux mains des hommes que tu crains. Je te ferai sûrement échapper, et tu ne tomberas pas sous l’épée ; tu auras ta vie pour butin, parce que tu t’es confié en moi, dit Jéhovah.” (Jérémie 39:15-18, AC). Quel réconfort pour Ébed-Mélec !

      42. Comment la crainte de l’homme fit-​elle tomber Sédécias dans un piège meurtrier ?

      42 Le roi Sédécias avait cependant toujours l’occasion de se rendre aux Babyloniens et ainsi de sauver la vie des membres de sa maison et d’éviter que Jérusalem ne fût rasée par le feu. Malgré toutes les assurances que Jérémie lui donna à cet effet lors d’une entrevue secrète qu’il eut avec lui dans la troisième entrée du temple de Jéhovah, le roi Sédécias ne parvint pas à surmonter sa crainte de voir ceux qui n’approuveraient pas sa reddition user de représailles à son endroit. Il préféra ne pas suivre cette voie et supporter les conséquences que Jérémie lui avait exposées. Manifestant encore sa crainte, le roi ordonna à Jérémie de ne pas dévoiler aux princes soupçonneux le sujet véritable de leur entretien secret. Ainsi, la crainte de l’homme fit tomber le roi dans un piège meurtrier ! — Jérémie 38:14-28.

      PREMIÈRE DESTRUCTION DE JÉRUSALEM

      43. Quels péchés du roi et du peuple rendaient inévitable la chute de Jérusalem ?

      43 Loin de là, en Babylonie, le prophète Ézéchiel attendait la nouvelle de la destruction de Jérusalem et de son sanctuaire, le temple (Ézéchiel 24:15-27). Quant au prophète Jérémie, il attendait cette catastrophe à l’intérieur de Jérusalem, dans la cour du corps de garde, où le roi Sédécias l’avait renvoyé. Quelle occasion le roi n’avait-​il pas laissé échapper là ! “Il ne s’humilia point devant Jérémie, le prophète, qui lui parlait de la part de Jéhovah. Il se révolta même contre le roi Nabuchodonosor, qui l’avait fait jurer par le nom de Dieu ; il raidit son cou et endurcit son cœur, pour ne pas retourner à Jéhovah, le Dieu d’Israël. Tous les chefs des prêtres et le peuple multiplièrent aussi les transgressions, imitant toutes les abominations des nations, et ils profanèrent la maison de Jéhovah, qu’il avait sanctifiée.” — II Chroniques 36:11-14, AC.

      44. Depuis combien de temps le siège durait-​il, et quelles conditions régnaient dans la ville ?

      44 Le siège de Jérusalem durait déjà depuis plus de 520 jours, soit plus de dix-sept mois lunaires, à compter du dixième jour du dixième mois de la neuvième année du règne de Sédécias, et c’était maintenant le quatrième mois de la onzième année de son règne. Une sévère famine sévissait dans la ville ; le peuple n’avait plus de pain (II Rois 25:1-3). Des mères mangeaient leurs propres enfants (Lamentations 2:19, 20). Mais que devenait le prophète Jérémie dans sa prison ?

      45. Quand la résistance de la ville se brisa, quelle tentative d’évasion Sédécias fit-​il, et avec quel résultat ?

      45 Vint le neuvième jour de ce quatrième mois (tammouz). Enfin, les Babyloniens virent leurs efforts couronnés de succès ! Ils réussirent à ouvrir une brèche dans la puissante muraille de Jérusalem ! “Tous les chefs du roi de Babylone s’avancèrent, et occupèrent la porte du milieu.” Pour le roi Sédécias, il n’était désormais plus question de se rendre ! De nuit, lui et ses guerriers sortirent de Jérusalem par le chemin du jardin du roi, par la porte entre les deux murs, et s’enfuirent en direction du nord-est, vers Jéricho, près du Jourdain. Mais en vain ! “L’armée des Chaldéens les poursuivit, et atteignit Sédécias dans les plaines de Jéricho. Ils le prirent, et le firent monter vers Nébucadnetsar, roi de Babylone, à Ribla, dans le pays de Hamath ; et il prononça contre lui une sentence. Le roi de Babylone fit égorger à Ribla les fils de Sédécias en sa présence ; le roi de Babylone fit aussi égorger tous les grands de Juda. Puis il fit crever les yeux à Sédécias, et le fit lier avec des chaînes d’airain, pour l’emmener à Babylone.” — Jérémie 39:2-7.

      46. Comment la prophétie d’Ézéchiel s’accomplit-​elle sur Sédécias ?

      46 Exactement comme Ézéchiel l’avait prédit, Sédécias fut emmené captif à Babylone, où il mourut, mais il ne vit jamais cette ville de ses yeux. — Ézéchiel 12:12, 13.

      47. Quelle fut pour Jérémie la conséquence de la chute de Jérusalem ?

      47 En ce qui concerne Jérémie, la chute de Jérusalem apporta sa libération. Sa prédication n’était pas inconnue des Babyloniens. Aussi Nébuzar-Adan, chef des gardes du corps de Nébucadnetsar, et d’autres officiers babyloniens “envoyèrent chercher Jérémie dans la cour de la prison [CT : la cour du corps de garde], et ils le remirent à Guédalia, fils d’Achikam, fils de Schaphan, pour qu’il fût conduit dans sa maison. Et il resta au milieu du peuple”. — Jérémie 39:13, 14.

      48, 49. Comment les Babyloniens agirent-​ils envers Jérémie, et finalement où s’établit-​il ?

      48 Précisons cependant qu’ils ne remirent pas Jérémie immédiatement à Guédalia, le gouverneur que les Babyloniens établirent sur les pauvres laissés dans le pays. Jérémie se trouva mêlé aux Juifs qu’on emmenait captifs à Babylone. Il se laissa même lier de chaînes, comme ces exilés. Mais arrivé à Rama, située à neuf kilomètres environ au nord de Jérusalem, le chef des gardes du corps libéra Jérémie, et lui dit : “Jéhovah, ton Dieu, avait annoncé ces malheurs contre ce lieu, et il les a fait venir ; il a exécuté ce qu’il avait dit, parce que vous avez péché contre Jéhovah et que vous n’avez point obéi à sa voix, et ces choses vous sont arrivées. Maintenant voici que je t’ai délié aujourd’hui des chaînes que tu avais aux mains. S’il te convient de venir avec moi à Babylone, viens, et j’aurai mes yeux sur toi ; mais s’il ne te convient pas de venir avec moi à Babylone, laisse cela ; regarde, tout le pays est devant toi ; va où il te convient et où il te plaît d’aller.” — Jérémie 40:1-4, AC.

      49 Jérémie semblait vouloir partager le châtiment que son peuple allait subir pour avoir péché contre Jéhovah Dieu. Devant son indécision, le chef des gardes du corps lui dit de retourner vers Guédalia, que le roi de Babylone avait établi sur les villes de Juda, et d’élire domicile là où il voulait. Puis, lui ayant donné des vivres et un présent, l’officier le congédia. Jérémie se rendit donc auprès de Guédalia, à Mitspa, à douze kilomètres au nord de Jérusalem, et il demeura là. — Jérémie 40:5, 6.

      50. Que firent les Babyloniens à la ville de Jérusalem ?

      50 Mais quel fut le sort de Jérusalem ? “Au cinquième mois [ab], le dixième jour du mois, — c’était la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone, — Nabuzaradan [Nébuzar-Adan], capitaine des gardes, qui était ministre du roi de Babylone, vint à Jérusalem ; il brûla la maison de Jéhovah, la maison du roi et toutes les maisons de Jérusalem ; il livra au feu toutes les maisons des grands. Et toutes les troupes chaldéennes qui accompagnaient le capitaine des gardes démolirent les murailles de Jérusalem tout à l’entour.” Mais auparavant, ils pillèrent ces édifices, y compris le temple. Il y avait l’autel et les immenses colonnes de cuivre dressées dans le portique du temple. Dans la cour de celui-ci se trouvait la cuve d’eau montée sur douze taureaux de cuivre, tellement grande qu’on l’appelait la mer. Tout cela, brisé en morceaux, fournit une si grande quantité de cuivre qu’on ne put évaluer son poids.

      51. Que firent-​ils des ustensiles du temple? Emmenèrent-​ils l’arche de l’alliance ?

      51 Parmi les objets d’or et d’argent dont les Babyloniens s’emparèrent, aucune mention n’est faite de l’arche de l’alliance de Jéhovah, recouverte d’or et contenant les deux tables de pierre sur lesquelles étaient gravés les Dix Commandements (Jérémie 52:12-14, 17-23). Tous les ustensiles du temple qu’ils réussirent à trouver et le métal qu’ils purent récupérer furent emportés à Babylone.

      52. Comment Nébucadnetsar accomplit-​il la prophétie d’Ézéchiel 9:6-8?

      52 La prêtrise infidèle du temple profané n’échappa pas au terrible jugement de Jéhovah annoncé dans la vision d’Ézéchiel (9:6-8). “Le chef des gardes prit Séraja, le souverain sacrificateur, Sophonie, le second sacrificateur, et les trois gardiens du seuil. Et dans la ville il prit un eunuque qui avait sous son commandement les gens de guerre, sept hommes qui faisaient partie des conseillers du roi et qui furent trouvés dans la ville, le secrétaire du chef de l’armée qui était chargé d’enrôler le peuple du pays, et soixante hommes du peuple du pays qui se trouvèrent dans la ville. Nébuzaradan, chef des gardes, les prit, et les conduisit vers le roi de Babylone à Ribla. Le roi de Babylone les frappa et les fit mourir à Ribla, dans le pays de Hamath. Ainsi Juda fut emmené captif loin de son pays.” Juda n’avait pas connu ce sort dix-neuf ans auparavant, pendant le règne du roi Jojakim. — Jérémie 52:24-28 ; II Rois 24:1.

      53. D’après les Lamentations de Jérémie, comment les Babyloniens traitèrent-​ils les Juifs et leur roi ?

      53 Certains des princes juifs furent pendus par les mains, et les femmes furent violées jusque dans Sion même (Lamentations 4:2 ; 5:11, 12). Quelle chose révoltante ! Bien que le roi fût fait prisonnier et déporté à cause de son péché, à le voir traité ainsi, ceux qui respectaient la lignée royale de David avaient l’impression d’étouffer. “Le souffle de nos narines, l’oint [LXX : khristos] de Jéhovah, a été pris dans leurs fosses, lui dont nous disions : Nous vivrons sous son ombre parmi les nations.” (Lamentations 4:20, AC). Cela était particulièrement vrai, puisque le roi siégeait sur le trône de Jéhovah à Jérusalem.

      54. Comment la lignée royale fut-​elle préservée pendant toute la durée de la captivité à Babylone ?

      54 Tous les fils de Sédécias avaient été égorgés en sa présence, et de ce fait il était laissé sans héritier. Mais providentiellement, Sédécias avait un neveu en captivité, l’ancien roi Jojakin, par qui la lignée royale pouvait se continuer. Ce Jojakin eut même des fils pendant son séjour à Babylone : Schéalthiel, Malkiram, Pédaja, Schénatsar, Jékamia, Hoschama et Nédabia. Parmi ces fils, Schéalthiel était considéré comme le père de Zorobabel, qui devint le gouverneur de Juda sous la domination perse et rebâtit le temple dans la ville de Jérusalem restaurée. — I Chroniques 3:15-19, Sg n.m. ; Esdras 3:2, 8 ; Matthieu 1:12 ; Luc 3:27.

      55. Comment la lignée du sacerdoce aaronique fut-​elle également préservée ?

      55 Il en fut de même du grand prêtre juif Séraja (AC : Saraïas), que Nébucadnetsar avait fait mourir (II Rois 25:18-21). En effet, ce grand prêtre eut un fils nommé Jéhotsadak (AC : Josédec) qui échappa à la mort et “partit pour l’exil quand Jéhovah emmena en captivité Juda et Jérusalem par Nabuchodonosor”. (I Chroniques 6:14, 15, AC.) Naturellement, Jéhotsadak ne pouvait remplir les fonctions de grand prêtre pendant son exil à Babylone, mais il eut un fils du nom de Josué (LXX : Iêsous, Jésus), et celui-ci fut le grand prêtre qui collabora avec le gouverneur Zorobabel à la reconstruction du temple dans la Jérusalem restaurée. Ainsi la lignée aaronique des grands prêtres ne fut pas interrompue, mais elle continua jusqu’aux jours de Jésus-Christ et de ses apôtres. — Esdras 3:2 ; Néhémie 12:26 ; Aggée 1:1 ; Zacharie 3:1 ; Luc 3:1, 2.

      DÉVASTATION TOTALE DU PAYS DE JUDA

      56. Le pays devint-​il un désert sans habitants aussitôt après la chute de Jérusalem ?

      56 En 607 av. notre ère, Jérusalem était donc complètement dépeuplée. La ville et son temple profané furent brûlés jusqu’au sol et toutes les murailles furent démolies par les soldats de Nébucadnetsar, sous le commandement de son chef des gardes du corps. Cependant, nous lisons dans II Rois 25:12, 22 : “Le chef des gardes laissa comme vignerons et comme laboureurs quelques-uns des plus pauvres du pays. (...) Et Nébucadnetsar, roi de Babylone, plaça le reste du peuple, qu’il laissa dans le pays de Juda, sous le commandement de Guédalia, fils d’Achikam, fils de Schaphan.” Mais Jéhovah n’avait-​il pas déclaré : “Je ferai de Jérusalem un monceau de ruines, un repaire de chacals, et je réduirai les villes de Juda en un désert sans habitants.” (Jérémie 9:11 ; 4:7 ; 6:8 ; 26:9 ; 32:43 ; 33:10, 12 ; Zacharie 7:5, 14). Cette prophétie allait-​elle se réaliser ?

      57. Pourquoi Jérémie était-​il bien placé pour voir la réalisation complète de sa prophétie sur la dévastation de Juda ?

      57 Le déroulement des événements dans le pays de Juda ne tardait pas à prouver que Jéhovah est le Dieu véridique. Cette décision touchant les pauvres laissés dans le pays fut prise au cours du cinquième mois lunaire, ab (juillet/août). S’étant rendu auprès du nouveau gouverneur Guédalia à Mitspa, le prophète Jérémie fut pris dans le tourbillon des événements. Il les observa de près pour voir quelle tournure ils allaient prendre. Il était donc bien placé pour en connaître les détails. Voici, cité de II Rois 25:23-26, un bref rapport probablement dû à la plume de Jérémie :

      58, 59. Qu’arriva-​t-​il au gouverneur Guédalia ?

      58 “Lorsque tous les chefs des troupes [de l’ancien roi Sédécias] eurent appris, eux et leurs hommes, que le roi de Babylone avait établi Guédalia pour gouverneur, ils se rendirent auprès de Guédalia à Mitspa, savoir Ismaël, fils de Néthania, Jochanan, fils de Karéach, Séraja, fils de Thanhumeth, de [la ville de] Néthopha, et Jaazania, fils du Maacathien, eux et leurs hommes. Guédalia leur jura, à eux et à leurs hommes, et leur dit : Ne craignez rien de la part des serviteurs des Chaldéens ; demeurez dans le pays, servez le roi de Babylone, et vous vous en trouverez bien.

      59 “Mais au septième mois [tisri], Ismaël, fils de Néthania, fils d’Élischama, de la race royale, vint, accompagné de dix hommes, et ils frappèrent mortellement Guédalia, ainsi que les Juifs et les Chaldéens qui étaient avec lui à Mitspa. Alors tout le peuple, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, et les chefs des troupes, se levèrent et s’en allèrent en Égypte, parce qu’ils avaient peur des Chaldéens.”

      60. À la suite de ces événements, les hommes qui restaient écoutèrent-​ils le conseil que Jéhovah leur donna par Jérémie ?

      60 Avant leur départ, cependant, les assassins du gouverneur Guédalia se virent dans l’obligation d’abandonner le peuple et de s’enfuir au pays d’Ammon, à l’est du Jourdain. Les autres chefs du peuple demandèrent à Jérémie de prier Jéhovah pour savoir ce qu’ils devaient faire. Dix jours après la fuite des assassins, Jéhovah donna à Jérémie sa réponse, conseillant au peuple de rester dans le pays de Juda en tant que serviteurs du roi Nébucadnetsar. Ce conseil déplut aux chefs du peuple, qui le qualifièrent de mensonge. Ils s’obstinèrent à quitter le pays et à descendre en Égypte, qui n’était pas encore sous l’hégémonie de Babylone.

      61. Que firent alors ceux qui restaient ?

      61 “Jochanan, fils de Karéach, tous les chefs des troupes, et tout le peuple, n’obéirent point à la voix de l’Éternel [Jéhovah], qui leur ordonnait de rester dans le pays de Juda. Et Jochanan, fils de Karéach, et tous les chefs des troupes, prirent tous les restes de Juda, qui, après avoir été dispersés parmi toutes les nations, étaient revenus pour habiter le pays de Juda, les hommes, les femmes, les enfants, les filles du roi [Sédécias], et toutes les personnes que Nébuzaradan, chef des gardes, avait laissées avec Guédalia, fils d’Achikam, fils de Schaphan, et aussi Jérémie, le prophète, et Baruc [son secrétaire], fils de Nérija. Ils allèrent au pays d’Égypte, car ils n’obéirent pas à la voix de l’Éternel [Jéhovah], et ils arrivèrent à Tachpanès [AC : Taphnès].”

      62, 63. Jusqu’où le reste du peuple s’enfuit-​il ? Mais pouvait-​il échapper aux jugements de Jéhovah ?

      62 Ces fugitifs en Égypte établirent également leur demeure à Migdol, à Noph (Memphis) et au pays de Pathros (Jérémie 41:1 à 44:1). Mais Jérémie les avertit que même là ils n’étaient pas hors de l’atteinte du roi Nébucadnetsar. Finalement, le prophète leur déclara :

      63 “Voici, je livrerai Pharaon Hophra, roi d’Égypte, entre les mains de ses ennemis, entre les mains de ceux qui en veulent à sa vie, comme j’ai livré Sédécias, roi de Juda, entre les mains de Nébucadnetsar, roi de Babylone, son ennemi, qui en voulait à sa vie.” — Jérémie 44:2-30 ; cf. Ézéchiel 29:17-20 ; 30:22-26.

      64. Quand fut accomplie la dévastation totale de Juda ?

      64 Les Juifs désobéissants et dépourvus de foi s’étant enfuis en Égypte, le pays de Juda fut laissé désolé, sans hommes ni animaux domestiques, conformément à la prophétie que Jéhovah avait donnée par la bouche de Jérémie. Cela se produisit vers le milieu du septième mois, tisri ou éthanim (septembre/octobre), soit aux environs du 1er octobre 607 av. notre ère.

      65, 66. Comment la loi de Jéhovah sur les sabbats de la terre eut-​elle maintenant son accomplissement ?

      65 Il est intéressant de remarquer que le dixième jour de ce septième mois était le jour des Propitiations, et que l’année du Jubilé on devait sonner de la trompette ce jour-​là et publier la liberté dans le pays pour tous ses habitants”. Tout comme la quarante-neuvième année du cycle sabbatique, le Jubilé devait être un sabbat de repos pour le pays que Dieu avait donné, et ce sabbat jubilaire de la terre devait commencer le septième mois, tisri (Lévitique 25:8-22). Ce mois-​là, pendant que les Juifs apeurés fuyaient inutilement vers l’Égypte, laissant le pays de Juda complètement dévasté et sans habitant, — lieu désert dont les passants se détourneraient, — les terres ont dû pousser en quelque sorte un soupir de soulagement. À présent, elles allaient jouir d’une succession ininterrompue d’années sabbatiques, pour compenser toutes celles que les Israélites désobéissants n’avaient pas observées. Pendant combien d’années le pays allait-​il pouvoir se reposer ? Pendant un nombre d’années symboliquement parfait : soixante-dix. À ce sujet, nous lisons :

      66 “Alors Jéhovah fit monter contre eux le roi des Chaldéens (...). Ils brûlèrent la maison de Dieu, ils démolirent les murailles de Jérusalem, ils livrèrent au feu tous ses palais et détruisirent tous les objets précieux. Nabuchodonosor emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l’épée, et ils furent ses esclaves, à lui et à ses fils, jusqu’à la domination du royaume de Perse, — afin que s’accomplît la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, — jusqu’à ce que le pays eût joui de ses sabbats ; car il se reposa tout le temps que dura sa solitude, jusqu’à l’accomplissement de soixante-dix années. La première année de Cyrus, roi de Perse, pour l’accomplissement de la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, Jéhovah excita l’esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume : ‘Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Jéhovah, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d’entre vous est de son peuple ? Que Jéhovah, son Dieu, soit avec lui, et qu’il monte !’” — II Chroniques 36:17-23, AC ; cf. aussi Daniel 9:1, 2.

      67-69. Comment l’historien juif Josèphe confirme-​t-​il les soixante-dix années de la dévastation de toute la Judée ?

      67 Flavius Josèphe, historien juif du premier siècle de notre ère, corrobore la sainte Bible en écrivant ce qui suit sur la durée de la dévastation de Jérusalem :

      68 Il [l’historien chaldéen Bérose, du troisième siècle av. n. è.] parle ensuite des descendants de Noé, suppute les temps jusqu’à Nabulazar, roi de Babylone et de Chaldée, raconte ses actions, et dit comme il envoya Nabuchodonosor, son fils, contre l’Égypte et la Judée, qu’il assujettit à sa puissance, brûla le temple de Jérusalem, emmena captif à Babylone tout notre peuple, et rendit ainsi Jérusalem déserte, pendant soixante et dix ans, jusqu’au règne de Cyrus, roi de Perse. — Réponse de Fl. Josèphe à Appion en justification de son Histoire ancienne des Juifs, livre Ier, chapitre VI, paragraphe 1.

      69 Voilà le misérable état où toute la nation des Hébreux se trouva réduite, et par quels divers événements elle fut deux fois transportée au-delà de l’Euphrate : la première, lorsque sous le règne d’Osée, roi d’Israël, Salmanasar, roi des Assyriens, après avoir pris Samarie, emmena captives les dix tribus, et depuis lorsque Nabuchodonosor, roi des Chaldéens et des Babyloniens, après avoir pris Jérusalem, emmena les deux tribus qui restaient. Mais au lieu que Salmanasar fit venir à Samarie, du fond de la Perse et de la Médie, des Chutéens pour l’habiter, Nabuchodonosor n’envoya point de colonies dans ces deux tribus qu’il avait conquises ; tellement, que la Judée, Jérusalem et le Temple demeurèrent déserts durant soixante-dix ans. — Histoire ancienne des Juifs (Antiquités judaïques), traduction d’Arnauld d’Andilly, livre X, chapitre XI, paragraphe 9.

      70. Pourquoi les soixante-dix années ne commencent-​elles pas en 626?

      70 Il s’ensuit que la dévastation de Jérusalem et du pays de Juda remplit entièrement les soixante-dix années annoncées par Jérémie. Cette période n’englobait pas la captivité d’une partie de la nation juive en Babylonie. Même cette captivité partielle ne commença pas en 626 av. notre ère, dans la troisième année du règne du roi Jojakim. Ce dernier régna onze ans, jusqu’à la huitième année du règne de Nébucadnetsar, roi de Babylone, année qui débuta le 1er nisan 618 et finit le 29 adar 617. Peu avant la fin de cette huitième année du règne de Nébucadnetsar, donc avant le 29 adar 617, Jojakin, fils et successeur de Jojakim, sortit de Jérusalem afin de se rendre à Nébucadnetsar, qui assiégeait la ville.

      71. Peut-​on faire commencer les soixante-dix années en 617 ? Expliquez.

      71 Apparemment, Jojakin ne fut pas enlevé immédiatement du pays de Juda et emmené en captivité, car avant que lui et d’autres Juifs ne fussent exilés, la huitième année du règne de Nébucadnetsar arriva à son terme et la neuvième année commença le 1er nisan 617 (II Chroniques 36:9, 10). Ce fut à cette date-​là, le 1er nisan 617, qu’on commença à compter la première année du règne de Sédécias, oncle de Jojakin, que Nébucadnetsar avait établi roi de Jérusalem à la place de son neveu (II Rois 24:12-18). Par conséquent, l’an 617 av. notre ère marqua le début de la captivité babylonienne pour quelques milliers de Juifs seulement et non pour la nation juive tout entièref.

      72, 73. Pourquoi ne devons-​nous pas commencer à compter les soixante-dix années prédites avant le septième mois lunaire de l’an 607?

      72 Une chose est certaine : Quand le roi Jojakim se rebella ouvertement contre Nébucadnetsar, de qui il était tributaire, et lui tint tête pendant les trois dernières années de son règne à Jérusalem, la nation juive n’était pas tenue captive par Babylone. Il est tout aussi évident que lorsque Sédécias, le dernier roi, viola son serment, se révolta contre Nébucadnetsar et lui résista trois années, les première et dernière en partie, cette nation n’était pas en captivité. Par suite, on ne peut affirmer qu’à partir du règne de Jojakim jusqu’à la libération des captifs juifs par Cyrus le Perse en 537, il y eut pour les Juifs une période de soixante-dix années successives de captivité en Babylonie. Lorsque Jérusalem fut détruite et le pays de Juda totalement dévasté, alors seulement les Juifs, en tant que nation, furent exilés en Babylonie sans aucun roi à Jérusalem. Cet exil-​là se prolongea sans interruption pendant une période de soixante-dix ans. — Daniel 9:1, 2.

      73 Certes le roi Nébucadnetsar établit Guédalia gouverneur sur les pauvres qu’il avait laissés dans le pays de Juda, mais le septième mois (tisri), Guédalia fut assassiné, et les Juifs qui restaient s’enfuirent en Égypte parce qu’ils craignaient Babylone. Cependant, même dans ce pays, la main du roi de Babylone devait les atteindre plus tard. Voilà comment, au septième mois, le pays fut laissé dévasté, privé d’hommes et de bêtes, ainsi que l’avait annoncé Jérémie.

      74. Si Juda était dévasté, comment faut-​il comprendre Jérémie 52:30, qui parle de la déportation d’autres Juifs plus tard ?

      74 D’après le récit biblique, cinq ans après la destruction de Jérusalem, le roi de Babylone fit déporter d’autres Juifs en Babylonie. À cet effet, Jérémie 52:30 déclare : “La vingt-troisième année de Nébucadnetsar, Nébuzaradan, chef des gardes, emmena sept cent quarante-cinq Juifs.” Il est à noter toutefois que ces Juifs ne se trouvaient pas dans le pays dévasté de Juda ; Nébucadnetsar les fit prisonniers lorsque, en tant que coupe symbolique de Jéhovah, il fit boire aux nations limitrophes la potion amère d’une conquête brutale. — Jérémie 25:17-29.

      75. a) Quelle preuve supplémentaire établit que les soixante-dix années eurent leur départ en 607 ? b) Par quel miracle Jéhovah donna-​t-​il au pays ses soixante-dix années de repos sabbatique ?

      75 En 537 av. notre ère, le roi Cyrus fit relâcher un reste des Juifs, et ceux-ci quittèrent Babylone pour rentrer au pays de Juda. Ce pays commença donc à être repeuplé, ce qui mit fin à sa dévastation et marqua, du coup, le terme des soixante-dix années. Puisque cette période prit fin en cette année-​là, elle a dû commencer en 607, date à laquelle Jérusalem fut détruite et le pays de Juda devint complètement dépeuplé. Supposons maintenant qu’après la déportation des Juifs à Babylone, Jéhovah Dieu ait permis au roi Nébucadnetsar de déplacer des populations gentiles pour les établir en Juda. Dans ce cas, ce pays n’aurait pas pu jouir de ses soixante-dix années de repos sabbatique, comme Jéhovah l’avait décrété. Juda serait devenu alors comme le pays de Samarie, que le roi d’Assyrie repeupla d’habitants païens. Par un miracle, le Dieu tout-puissant garda le pays de Juda complètement désert, afin de lui assurer ses soixante-dix années de repos. — II Chroniques 36:21-23.

      76. Quelle nouvelle, parvenue à Ézéchiel la onzième année de son exil, apporta un changement dans ses prophéties ?

      76 Jérusalem tomba pendant la douzième année de l’exil en Babylonie du prophète Ézéchiel. Quelques mois après cet événement, mais sans doute avant le retour des troupes victorieuses de Nébucadnetsar, Ézéchiel apprit la nouvelle d’un rescapé juif. Ézéchiel dit à ce sujet : “La douzième année [d’après un certain calcul], le cinquième jour du dixième mois de notre captivité, un homme qui s’était échappé de Jérusalem vint à moi et dit : La ville a été prise !” (Ézéchiel 33:21) Dès ce moment, Ézéchiel put prophétiser sur la restauration des Juifs et le repeuplement du pays de Juda qui devait se produire au terme des soixante-dix années de désolation. — Ézéchiel 36:1 à 37:28.

      77-79. En quels termes le livre des Lamentations révèle-​t-​il les sentiments de Jéhovah et de Jérémie au sujet de la chute de Jérusalem ?

      77 Le prophète Jérémie fut témoin de la destruction de Jérusalem, autrefois ville sainte. Bien que ce triste événement ait démontré la véracité de ses prophéties, Jérémie ne s’en réjouit pas. Jéhovah non plus n’en ressentit aucune joie. Il inspira Jérémie et lui fit écrire le livre biblique des Lamentations, qui décrit en ces termes la triste condition de Jérusalem :

      78 “Comment est-​elle assise solitaire, la cité populeuse ! Elle est devenue comme une veuve, celle qui était grande parmi les nations ; la reine des provinces a été rendue tributaire. (...) Juda s’en est allé en exil, misérable et condamné à un rude travail ; il habite chez les nations, sans trouver le repos ; ses persécuteurs l’ont atteint dans d’étroits défilés. Les chemins de Sion sont dans le deuil, parce que nul ne vient plus à ses fêtes ; toutes ses portes sont en ruines ; ses prêtres gémissent, ses vierges se désolent, et elle-​même est dans l’amertume. Ses oppresseurs ont le dessus, ses ennemis prospèrent ; car Jéhovah l’a affligée à cause de la multitude de ses offenses ; ses petits enfants s’en sont allés captifs devant l’oppresseur. La fille [la cité] de Sion a perdu toute sa gloire. (...)

      79 “Sion a tendu les mains... Personne qui la console ! Jéhovah a commandé aux ennemis de Jacob [Israël] de l’environner de toutes parts ; Jérusalem est devenue au milieu d’eux comme une chose souillée.” “Que puis-​je te dire ? Qui trouver de semblable à toi, fille de Jérusalem ? À qui te comparer pour te consoler, vierge, fille de Sion ? Car sa plaie est grande comme la mer : qui te guérirait ?” “La couronne de notre tête est tombée ; oui, malheur à nous, parce que nous avons péché ! Voici pourquoi notre cœur est malade, pourquoi nos yeux sont obscurcis : c’est parce que la montagne de Sion est désolée, et que les chacals s’y promènent en liberté. (...) Fais-​nous revenir à toi, Jéhovah, et nous reviendrons ; donne-​nous de nouveaux jours comme ceux d’autrefois. Car nous aurais-​tu entièrement rejetés ? Serais-​tu irrité contre nous sans mesure ?” — Lamentations 1:1-6, 17 ; 2:13 ; 5:16-22, AC.

      80. Comment les oppresseurs de Sion eurent-​ils “le dessus”, et quelle période commença en 607?

      80 En 607 av. notre ère, les oppresseurs de Sion eurent effectivement “le dessus”. Le “trône de Jéhovah” à Sion était renversé. Le royaume typique de Dieu n’existait plus. Il n’y avait plus sur la terre un petit royaume de Dieu pour gêner la marche des nations gentiles ou non juives vers l’hégémonie totale. Avec la permission de Dieu, elles pouvaient désormais exercer la domination dans le monde entier. Le septième mois lunaire de 607, lors de la dévastation complète du territoire de Sion, après l’assassinat du gouverneur juif Guédalia, qui avait été établi par le roi de Babylone, les “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations” eurent leur commencement. Combien de temps devaient-​ils durer ?

      81. Jusqu’à quand “les temps fixés des nations” devaient-​ils durer ?

      81 Ces “temps” continueraient jusqu’à la venue de Schilo, Celui à qui appartient le droit de recevoir le royaume de Dieu renversé. Alors Dieu lui donnerait la couronne, la tiare et le sceptre, l’autorisant à dominer au milieu des Gentils les nations du monde qui sont ses ennemis. Mais quand l’intronisation du royal Fils de David devait-​elle avoir lieu ? Le céleste Roi d’Éternité en avait choisi l’heure. Aussi annonça-​t-​il le temps de cet événement, faisant consigner cette prophétie dans sa Parole inspirée. — Genèse 49:10, Da ; Luc 21:24, AC ; Ézéchiel 21:30-32, Li 21:25-27, NW ; Psaume 110:1-6.

      [Notes]

      a Sous “Croix et crucifix” Am⁠1, tome VIII, page 238, dit ce qui suit :

      La croix en tant que symbole remonte à une date inconnue de l’Antiquité. De tous les temps, elle a été reconnue dans tous les pays du monde. Avant notre ère, les bouddhistes, les brahmanes et les druides utilisaient cet emblème. Seymour nous donne ce renseignement : “Les druides considéraient que la grande branche de la croix symbolisait le chemin de la vie, et que les petites branches représentaient les trois conditions du monde spirituel : leurs équivalents du ciel, du purgatoire et de l’enfer.” Chez les anciens Égyptiens, la croix était un symbole vénéré. Leur ankh (crux ansata ou croix ansée) représentait la vie, et une traverse perpendiculaire portant plusieurs bras formant des angles droits (croix du Nil) semble faire allusion à la fertilité et aux récoltes. Cinq de leurs symboles pour les planètes (...) étaient représentés par une croix attachée à un cercle ou à un segment de cercle. Prescott dit que les premiers Européens qui arrivèrent au Mexique eurent la surprise d’y trouver “la croix, l’emblème sacré de leur propre foi, dressée comme un objet de culte dans les temples d’Anahuac”.

      b En hébreu, le mot traduit par le verbe “pleurer” est bakhah (בכה), comme dans Ézéchiel 8:14. Cf. Psaume 84:7 84:6, NW.

      c Voir page 83, § 2, 3, à page 84, § 1

      d Voir L’histoire ancienne des Juifs (Antiquités judaïques) de Josèphe, livre X, chapitre X, paragraphe 2.

      e Cf. Nabuchodonosor de G. R. Tabouis, pages 202-207.

      f Voir la note (*) au bas de la page 134 du présent ouvrage.

      [Illustration, page 140]

      Trimourti, la triade hindoue

      [Illustration, page 141]

      Tammouz (Bacchus)

      [Illustration, page 142]

      Tammouz avec des croix

  • Les exilés attendent la chute de Babylone
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 10

      Les exilés attendent la chute de Babylone

      1. Que firent les autres nations lors de la chute d’Israël, mais que prouva Jéhovah à ces nations ?

      L’EXIL du peuple élu de Dieu et la dévastation du pays auquel Jéhovah avait rattaché son saint nom semblaient fournir aux nations gentiles une excellente raison de le diffamer. Dieu avait déclaré lui-​même au sujet du peuple d’Israël déporté : “Arrivés chez les nations où ils sont allés, ils ont déshonoré mon saint nom, quand on disait d’eux : ‘C’est le peuple de Jéhovah, c’est de son pays qu’ils sont sortis.’” (Ézéchiel 36:20, AC). Néanmoins, même pendant les soixante-dix années de désolation de Jérusalem, le Dieu très-haut donna aux nations gentiles d’abondantes preuves qu’il exerçait toujours la souveraineté dans l’univers, donc aussi bien sur la terre que dans les cieux.

      2. Quel effet l’exil à Babylone produisit-​il sur les Juifs ?

      2 La Babylonie était remplie d’idoles et de temples dédiés aux faux dieux. Les Juifs exilés pouvaient donc observer et se rendre pleinement compte combien le culte des fausses divinités avilit un peuple, fût-​ce une nation aussi puissante que Babylone, la Troisième Puissance mondiale. Par comparaison, combien le culte de leur Dieu était pur ! Ils avaient la nostalgie du pays que Dieu leur avait donné et de sa sainte cité où ils se réunissaient pour adorer Jéhovah dans son temple. Ils n’avaient nullement envie de distraire leurs vainqueurs, les Babyloniens. Ils avaient le cœur brisé, et un psalmiste exprime bien leurs sentiments en ces termes :

      3. En quels termes leurs sentiments sont-​ils exprimés dans le Psaume 137 ?

      3 “Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Aux saules de ses vallées nous avions suspendu nos harpes. Car là nos vainqueurs nous demandaient nos cantiques, nos oppresseurs des chants joyeux : ‘Chantez-​nous un cantique de Sion !’ Comment chanterions-​nous le cantique de Jéhovah sur une terre étrangère ? Si jamais je t’oublie, Jérusalem, que ma droite oublie de se mouvoir ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je cesse de penser à toi, si je ne mets pas Jérusalem au premier rang de mes joies ! (...) Fille de Babylone, vouée à la ruine, heureux celui qui te rendra le mal que tu nous as fait ! Heureux celui qui saisira tes petits enfants et les brisera contre la pierre !” — Psaume 137:1-9, AC.

      4. Avant et pendant la captivité, quels prophètes donnèrent aux Juifs l’espoir d’être délivrés ?

      4 Malgré la grande puissance de Babylone, ces exilés mélancoliques étaient autorisés à qualifier cette ville de “vouée à la ruine”, car dès avant leur captivité les prophètes de Jéhovah avaient annoncé non seulement la destruction de Jérusalem, mais encore celle de Babylone. À présent, Jérusalem était dévastée. Ô combien ces exilés désiraient voir Jéhovah châtier Babylone ! Cependant, même au cours de leur pénible exil dans le pays du conquérant, ils reçurent d’autres promesses concernant la chute de Babylone. Cette ville fut prévenue directement de sa ruine imminente. Daniel, lui-​même exilé juif, fut le prophète employé plus particulièrement pour prévenir Babylone de sa chute.

      5. Quelle formation spéciale Daniel et ses trois compagnons reçurent-​ils, et dans quel but ?

      5 Daniel se trouvait parmi les jeunes hommes emmenés en exil avec le roi Jojakin en 617. Lui et ses trois bons compagnons hébreux, Hanania, Mischaël et Azaria, furent choisis pour recevoir trois années de formation spéciale dans “les lettres et la langue des Chaldéens”, afin de pouvoir servir auprès du roi Nébucadnetsar en tant que conseillers. Au bout des trois années, soit en 614, la douzième année du règne de Nébucadnetsar, le roi de Babylone convoqua tous les jeunes exilés juifs qui avaient fait l’objet de cet enseignement spécial, afin de les interroger.

      6. Qu’apprit Nébucadnetsar en les interrogeant ?

      6 “Il ne s’en trouva aucun comme Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria. Ils furent donc admis au service du roi. Sur tous les objets qui réclamaient de la sagesse et de l’intelligence, et sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les magiciens et astrologues qui étaient dans tout son royaume. Ainsi fut Daniel jusqu’à la première année du roi Cyrus [le Perse].” — Daniel 1:1-21.

      7, 8. a) Comment faut-​il comprendre les mots “la seconde année du règne de Nébucadnetsar” dans Daniel 2:1? b) Quel fait relatif à la domination mondiale est confirmé dans Daniel 2:37, 38 ?

      7 Cet examen qui révéla les qualités exceptionnelles de Daniel n’a pas pu avoir lieu avant la douzième année du règne de Nébucadnetsar. Dans ce cas, comment faut-​il comprendre Daniel 2:1, où on lit : “La seconde année du règne de Nébucadnetsar, Nébucadnetsar eut des songes. Il avait l’esprit agité, et ne pouvait dormir.” Tenant compte du fait que le roi oublia le songe et que finalement Daniel se proposa pour le lui rappeler et l’interpréter, certains hébraïsants sont d’avis que le texte hébreu de Daniel 2:1 devrait se lire “douzième année” au lieu de “seconde année”a. Mais l’explication la plus logique et appropriée est qu’il s’agit de la “seconde année” à compter d’un événement important, en l’occurrence la destruction de Jérusalem par Nébucadnetsar en 607. En cette année-​là, le roi de Babylone devint le premier souverain à exercer la domination mondiale avec la permission divine.

      8 C’est pourquoi, dans son interprétation du songe où Nébucadnetsar vit une statue immense ayant une tête d’or, Daniel pouvait dire à ce roi : “Ô roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t’a donné l’empire, la puissance, la force et la gloire ; il a remis entre tes mains, en quelque lieu qu’ils habitent, les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait dominer sur eux tous : c’est toi qui es la tête d’or.” — Daniel 2:37, 38.

      9. Que représentaient les différentes parties de la statue, et qu’auraient dû apprendre à Nébucadnetsar les mots “après toi” dans Daniel 2:39 ?

      9 La dynastie de rois de race sémite que Nébucadnetsar établit sur Babylone était donc la tête d’or. Mais Nébucadnetsar aurait dû saisir un fait important : sa dynastie allait devoir céder la place à une autre puissance mondiale de type monarchique. En effet, Daniel déclara à Nébucadnetsar : “Après toi, il s’élèvera un autre royaume, moindre que le tien.” (Daniel 2:39). Babylone devait donc tomber et être remplacée par la Quatrième Puissance mondiale de l’Histoire. Nébucadnetsar a peut-être deviné quel serait le royaume suivant, inférieur au sien. Il se souvenait sans doute qu’il avait prêté son concours aux Scythes et aux Mèdes pour détruire Ninive, capitale de l’Assyrie. Il se peut même qu’il ait prévu la lutte pour l’hégémonie mondiale que se livreraient l’Empire mède et Babylone. Enfin, Nébucadnetsar pouvait se consoler à la pensée que si Babylone elle-​même ne devait pas durer, il en serait de même de toutes les autres puissances mondiales gentiles représentées par la statue symbolique dont la tête était d’or et les pieds de fer et d’argile. L’or, l’argent, l’airain (ou cuivre) et le fer de la statue vue dans le songe représentent la marche des puissances mondiales gentiles pendant la longue période des “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations”. — Daniel 2:31-43 ; Luc 21:24, AC ; MN.

      10, 11. a) Quelle puissance mondiale se révélerait être la seule durable, et sous quelle figure est-​elle représentée dans Daniel 2:44, 45 ? b) Qu’avait appris Nébucadnetsar à propos de Babylone, mais qu’ignorait-​il concernant une Babylone future ?

      10 La seule puissance mondiale durable serait celle que le Dieu des cieux établirait. Dans sa magnifique conclusion de l’interprétation du songe de Nébucadnetsar, Daniel prophétisa : “Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d’un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-​là, et lui-​même subsistera éternellement. C’est ce qu’indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d’aucune main, et qui a brisé le fer, l’airain, l’argile, l’argent et l’or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver après cela. Le songe est véritable, et son explication est certaine.” — Daniel 2:44, 45.

      11 Grâce à ce songe et à son interprétation divinement inspirée, le roi Nébucadnetsar savait que Babylone, qu’il avait amenée à l’apogée de sa gloire, ne serait pas renversée et brisée par le Royaume de Dieu. Il ignorait cependant qu’une Babylone future, plus grande que l’Empire babylonien de son époque, serait brisée par le Royaume de Dieu. Mais quand serait établi le Royaume qui devait se détacher de la montagne représentant la souveraineté du Dieu des cieux, sans le secours d’aucune main humaine ? Des renseignements que Dieu envoya au roi Nébucadnetsar nous permettent de fixer l’époque où cet événement devait se produire.

      DURÉE DES “TEMPS FIXÉS DES NATIONS”

      12. Eu égard au culte idolâtrique, quelle réprimande Nébucadnetsar reçut-​il, mais devint-​il pour autant un adorateur de Jéhovah ?

      12 Le roi Nébucadnetsar favorisa le culte des idoles dans son royaume, mais à cet égard il reçut une réprimande sévère. Ce fut à l’occasion de l’épreuve des trois Hébreux, compagnons de Daniel, que le roi de Babylone avait appelés Schadrac, Méschac et Abed-Négo. Ils furent délivrés de la fournaise ardente où le roi les avait fait jeter parce qu’ils refusaient d’adorer l’idole d’or dressée dans la plaine de Dura. À la suite de cette délivrance, Nébucadnetsar donna cet ordre : “Tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu’il appartienne, qui parlera mal du Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Négo, sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en un tas d’immondices, parce qu’il n’y a aucun autre dieu qui puisse délivrer comme lui.” (Daniel 3:29). Notons cependant que Nébucadnetsar ne fit jamais bâtir un temple dédié à Jéhovah. Pourtant, il fit construire à Babylone cinquante-quatre temples dédiés à toutes sortes de faux dieux qui symbolisaient les divers attributs de Bel et de son fils Mardouk ou Mérodac.

      13. Quels travaux de construction firent la renommée de Nébucadnetsar ?

      13 Le roi Nébucadnetsar entreprit de grands travaux publics. Ses inscriptions relatent, non ses exploits militaires, mais ses programmes de construction qui comprenaient des temples, des palais, des voies publiques, des quais et des murailles. Il fit de Babylone la Ville aux Merveilles de son époque. Dans toute la Babylonie, rien n’égalait les célèbres Jardins suspendus que le roi Nébucadnetsar fit aménager à l’intention de la reine, d’origine mède, qui avait la nostalgie de son pays. Ces jardins étaient considérés comme l’une des Sept Merveilles du monde antique.

      14. Quel autre songe symbolique Nébucadnetsar eut-​il ?

      14 Une nuit, Nébucadnetsar eut un nouveau songe symbolique. Ce songe, qui était à vrai dire une prophétie, lui fut envoyé plus de huit ans avant sa mort. Ici encore, il fit appel à Daniel, prophète de Jéhovah, pour en connaître l’interprétation. Dans ce songe, le roi vit un arbre immense puis un ange du ciel qui donna l’ordre d’abattre l’arbre. Sa souche fut scellée avec des liens de fer et de cuivre, et elle devait rester ainsi dans l’herbe des champs pendant “sept temps”. “Que son cœur d’homme soit changé ; qu’un cœur d’animal lui soit donné, et que sept temps passent sur lui.” Dans quel but ? “Afin que tous les vivants reconnaissent que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes ; qu’il la donne à qui il veut et qu’il y élève le plus humble des hommes.” — Daniel 4:1-18, Sy.

      15. a) Que symbolisa l’arbre ? b) Dans l’accomplissement du songe, que devait-​il arriver à Nébucadnetsar ?

      15 Que symbolisa l’arbre ? Il figura Nébucadnetsar lui-​même ! C’est Daniel qui le dit : “C’est toi-​même, ô roi, toi qui es devenu grand et puissant, dont la grandeur s’est accrue et s’est élevée jusqu’aux cieux, et dont la domination s’étend jusqu’aux extrémités de la terre.” Ce roi devait être chassé de son trône et demeurer dans les champs pour y manger de l’herbe comme un taureau. Mais tout comme la souche de l’arbre était laissée en terre, son royaume lui serait tenu en réserve jusqu’au terme des “sept temps” qu’il devait passer dans l’herbe des champs comme un taureau. Puis la raison lui reviendrait et il serait obligé de confesser que le Dieu très-haut détient la suprématie et qu’il donne la royauté sur les hommes à qui il veut. Et effectivement, c’est ce qui arriva à Nébucadnetsar.

      16. Un an plus tard, comment l’attitude du roi à l’égard de Babylone déclencha-​t-​elle la réalisation du songe ?

      16 D’après son calendrier, Babylone observait l’année lunaire, et non l’année solaire. Une année lunaire après que le roi Nébucadnetsar eut reçu le songe de l’arbre et son interprétation, il se promenait sur la terrasse du palais royal et admirait la ville qui lui devait une bonne partie de sa splendeur. Alors son cœur s’éleva, et il dit : “N’est-​ce pas ici la grande Babylone que j’ai bâtie, grâce à ma puissance souveraine, pour en faire la résidence royale, à la gloire de ma majesté ?”

      17. a) Quels furent les effets de la lycanthropie dont souffrait le roi, et pendant combien de temps fut-​il malade ? b) Quand Nébucadnetsar recouvra la raison, quelle déclaration fit-​il au sujet du Dieu très-haut ?

      17 Aussitôt une voix du ciel lui annonça que le songe de l’arbre allait s’accomplir sur lui à l’instant même. Nébucadnetsar fut immédiatement frappé d’une folie qui présentait les symptômes de la lycanthropie. Il ne désirait plus siéger sur son trône glorieux, lui préférant les champs où il pouvait manger l’herbe comme un taureau. Il fut donc chassé dehors dans les champs, où il demeura pendant “sept temps” ou sept années. À la fin de cette période, son intelligence lui revint, et au lieu de se glorifier, il loua comme roi le Dieu très-haut “dont la puissance est une puissance éternelle, dont le règne dure d’âge en âge. Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant ; il agit comme il lui plaît, tant avec l’armée des cieux qu’avec les habitants de la terre ; et il n’y a personne qui puisse arrêter sa main et lui dire : Que fais-​tu ?”

      18. Après avoir été rétabli sur son trône par les dignitaires du royaume, que déclara Nébucadnetsar au sujet de Dieu ?

      18 Dès sa guérison, Nébucadnetsar fut rappelé et rétabli sur le trône par les conseillers et les dignitaires du royaume. Ce roi déclara lui-​même : “Je fus rétabli dans ma royauté, et ma puissance s’accrut encore.” Il confessa que le Dieu très-haut est “le Roi du ciel, dont toutes les œuvres sont vraies et les voies justes, et qui peut humilier ceux qui se conduisent avec orgueil”. — Daniel 4:19-37, Sy.

      19. a) Pourquoi cet incident est-​il relaté dans la Bible ? b) Dans le grand accomplissement de cette prophétie, que représente l’arbre ?

      19 Ce songe et son premier accomplissement sur Nébucadnetsar étaient prophétiques. C’est pourquoi l’incident est relaté dans la Bible. Mais dans le grand accomplissement de cette prophétie, que représente l’arbre immense ? À l’époque du songe, le roi Nébucadnetsar exerçait l’hégémonie mondiale, et Jéhovah s’était servi de lui comme d’un instrument (ou “coupe”) pour exécuter ses jugements. Il s’ensuit que l’arbre, personnifié par ce roi de la Troisième Puissance mondiale, figurait la souveraineté ou domination mondiale. À l’appui de cette explication, citons Daniel 4:26 (Sy) : “S’il a été ordonné de laisser la souche avec les racines de l’arbre, c’est que ta royauté te sera rendue.”

      20. Jusqu’en 607, comment Jéhovah avait-​il exercé sa souveraineté, et ainsi que montrait-​il quant à la domination mondiale ?

      20 En réalité, il s’agit de la souveraineté ou domination mondiale exercée par le Royaume de Dieu. Depuis des années, le royaume typique de Juda était une entrave aux ambitions du roi Nébucadnetsar, l’empêchant d’exercer l’hégémonie mondiale en tant que puissance politique dominante. À partir du temps du roi David, les rois de Juda siégeaient sur le “trône de Jéhovah” à Sion ou Jérusalem, et de ce fait Jéhovah, le Souverain universel, régnait par l’intermédiaire de ce royaume typique sur la terre. Jéhovah montrait ainsi qu’il domine sur la royauté des hommes et qu’il la donne à qui il veut, à celui qui viendrait dans la lignée du roi David. La domination mondiale dépendait donc du Dieu très-haut, Jéhovah, le “Roi du ciel”. Jéhovah détenait toujours la souveraineté sur toute la terre.

      21. a) Que symbolisait l’arbre abattu, et qui fut employé pour l’abattre ? b) À qui fut transférée la domination mondiale ?

      21 S’adressant à Sédécias, roi de Jérusalem, dans Ézéchiel 21:30-32 (Li) 21:25-27, NW, Jéhovah déclara qu’il ferait de la royauté typique une ruine, et qu’il changerait les choses en abaissant celui qui, assis sur le “trône de Jéhovah” dans Sion, était élevé, et en élevant ce qui était bas, à savoir l’hégémonie mondiale des Gentils. Jéhovah accomplit cette parole en 607 av. notre ère, en laissant le roi de Babylone prendre Sédécias et détruire Jérusalem et son temple. Voilà comment la domination mondiale représentée par le royaume typique de Dieu, le royaume de Juda, fut abattue comme l’arbre immense du songe de Nébucadnetsar. Jéhovah utilisa précisément le roi Nébucadnetsar comme son instrument pour l’abattre. C’est ainsi que la domination mondiale représentée typiquement par le royaume de Juda fut transférée du roi qui siégeait sur le “trône de Jéhovah” dans Sion à une puissance mondiale gentile triomphante. De cette façon, la Babylone gentile, gouvernée par le roi Nébucadnetsar, s’empara de l’hégémonie mondiale qu’elle pouvait exercer désormais sans être entravée par le royaume de Juda. Ce faisant, le roi de Babylone devint le symbole de la domination mondiale exercée suivant les dispositions divines.

      22. Pourquoi la souche de l’arbre fut-​elle laissée en terre, et pourquoi fut-​elle bandée avec des liens ?

      22 Dans le songe, la souche de l’arbre fut laissée en terre. Pourquoi ? Pour symboliser que celui qui à l’origine détenait la domination mondiale ne l’avait pas abandonnée pour toujours. Il la reprendrait, mais pas avant le terme d’un laps de temps au cours duquel il se retiendrait. La souche de l’arbre fut bandée avec des liens de fer et de cuivre, les deux métaux les plus résistants connus à l’époque, et cela symbolisait que Dieu se retiendrait d’exercer la domination mondiale au moyen d’un royaume.

      23. Comment Jéhovah indiqua-​t-​il pendant combien de temps la souche resterait bandée ?

      23 Pour combien de temps Dieu décréta-​t-​il qu’il se retiendrait d’exercer sa souveraineté sur la terre par un royaume ? Pendant combien de temps la souche de l’arbre, qui symbolisait la “royauté” (Daniel 4:26, Sy), devait-​elle rester bandée ? La durée de cette période fut indiquée par le temps qui s’écoula entre le moment où Nébucadnetsar perdit la raison et fut chassé du trône de Babylone, et celui où il redevint sain d’esprit et siégea de nouveau sur ce trône afin d’exercer la domination mondiale. Or, cette période d’humiliation où Nébucadnetsar mangea l’herbe de la terre dura sept temps, en l’occurrence sept années lunaires. Au bout de ce temps, les bandes symboliques furent enlevées. Alors la souche symbolique put produire un rejeton royal, représenté par Nébucadnetsar qui reprit en main la royauté, avec une puissance accrue. — Cf. Ézéchiel 17:22-24 ; Job 14:7-9.

      24. Qu’est-​ce qui nous permet de savoir que les sept années de folie de Nébucadnetsar étaient symboliques ?

      24 Lorsque Nébucadnetsar retrouva la raison et fut rétabli sur le trône de Babylone, Jéhovah Dieu ne reprit pas immédiatement la domination mondiale en établissant de nouveau un royaume typique sur la terre, avec un roi siégeant sur le “trône de Jéhovah” à Jérusalem. À cette époque-​là, il reçut simplement de Nébucadnetsar guéri l’aveu que le Dieu très-haut est le “Roi du ciel”. Ce ne fut que longtemps après que Nébucadnetsar eut reconnu Jéhovah comme le “Roi du ciel”, que celui-ci reprit son pouvoir en établissant un royaume chargé de gouverner la terre. Il est donc évident que les “sept temps” ou années de folie de Nébucadnetsar étaient symboliques. Ils symbolisaient une période de temps plus longue dans le grand accomplissement du songe. La Bible révèle-​t-​elle la durée de cette période ?

      25. Comment fixe-​t-​on la durée d’une année symbolique ?

      25 Les années dont parle la Bible sont des années lunaires. Pour permettre à l’année lunaire de rattraper l’année solaire, de temps à autre il fallait transformer l’année de douze mois ou de 355 jours (comportant 50 ou 51 sabbats) en une année de treize mois donnant un total de 383, 384 ou 385 jours. Mais dans une année symbolique ou prophétique, le nombre de jours est fixé invariablement à 360, et chaque jour compte pour une année entière. “Autant de jours, autant d’années.” — Nombres 14:34, AC ; Ézéchiel 4:6.

      26. Quelle est la durée d’un “temps” ?

      26 Le livre prophétique de la Révélation fait correspondre mille deux cent soixante jours avec “un temps et des temps et la moitié d’un temps”, soit trois temps et demi (Révélation 12:6, 14). Si nous divisons mille deux cent soixante jours par trois et demi (3,5), nous obtenons trois cent soixante (360) jours pour un “temps”.

      27. Expliquez comment on calcule la durée des sept temps prophétiques mentionnés dans Daniel chapitre 4.

      27 En conséquence, un “temps” symbolique ou prophétique représente dans la Bible trois cent soixante (360) années. Or, si trois “temps” et demi équivalent à 1 260 jours symboliques ou années, le double, c’est-à-dire sept “temps” symboliques représentent deux fois 1 260 années, soit 2 520 années. Ainsi, les “sept temps” mentionnés dans Daniel 4:16, 23, 25, 32 (4:13, 20, 22, 29 dans AC), en rapport avec le songe de l’arbre, donneraient un total de deux mille cinq cent vingt années. Au cours de cette période, les années lunaires, compensées par les années de treize mois intercalées régulièrement, rattraperaient les années solaires, si bien qu’il s’agirait de 2 520 années solaires.

      28. À partir de quel événement faut-​il commencer à compter ces “sept temps” ?

      28 Mais à partir de quelle date ces “sept temps” ou 2 520 ans devaient-​ils commencer à compter ? Dans le songe de l’arbre, les “sept temps” commencèrent lorsque l’arbre fut abattu et que sa souche fut bandée.

      29, 30. Comment peut-​on déterminer le début et la fin des sept temps symboliques ?

      29 Dans le cas de Nébucadnetsar, les “sept temps” commencèrent quand il perdit la raison et fut chassé de son trône. Dans l’accomplissement prophétique, les “sept temps” ou 2 520 années eurent leur départ lorsque Jéhovah Dieu abandonna la domination mondiale représentée sur la terre par son royaume typique. Jéhovah utilisa alors Nébucadnetsar pour détruire Jérusalem et son temple, chasser le roi Sédécias du “trône de Jéhovah” et l’emmener en exil, après quoi la crainte des Chaldéens incita les pauvres qui restaient dans le pays à s’enfuir en Égypte, laissant derrière eux le territoire de Juda dévasté et sans gouverneur. La désolation complète commença au septième mois lunaire de l’an 607 av. notre ère. Alors seulement Jérusalem, représentant le royaume de Dieu, commença à être foulée par les nations, ce qui marqua le début des temps des Gentils ou “temps fixés des nations”. Désormais, les Gentils exerçaient la domination sur la terre, sans être gênés par un royaume de Dieu. En outre, les puissances mondiales gentiles se sont comportées comme des bêtes, à l’exemple de Nébucadnetsar pendant les “sept temps” de sa folie.

      30 Calculés donc à partir du milieu du septième mois lunaire (tisri) de l’an 607 av. notre ère, ces temps des Gentils ou “temps fixés des nations” prendraient fin 2 520 années plus tard, soit vers le milieu du mois de tisri (aux environs du 1er octobre) 1914. Ce fut en cette année inoubliable qu’éclata la Première Guerre mondiale, et depuis 1914 le système de choses des Gentils n’a plus jamais été le même.

      31. Par conséquent, que devait faire Dieu en 1914 ?

      31 En automne 1914, le temps était venu pour Jéhovah d’enlever les liens de l’arbre symbolique figurant la domination mondiale exercée par un royaume de Dieu. L’heure était arrivée où la souche de l’arbre symbolique devait produire un rejeton, où Jéhovah devait reprendre la domination universelle et établir un royaume théocratique. — Révélation 11:15-18 ; Luc 21:24.

      32. De quelle sorte de royaume s’agit-​il ?

      32 Le gouvernement établi en cette année-​là n’était pas un royaume typique formé parmi les Juifs selon la chair. Il s’agit du Royaume véritable, confié au Schilo, à qui il appartenait. Ce Schilo est le descendant royal qui possède le droit à la royauté aux termes de l’alliance que Jéhovah conclut avec le roi David pour un royaume éternel. Jéhovah invita Schilo, devenu le Seigneur de David, à s’asseoir à sa droite dans le ciel jusqu’à ce qu’il fasse de ses ennemis l’escabeau de ses pieds. Tout comme Nébucadnetsar, ce Schilo reconnut que Jéhovah Dieu est le “Roi du ciel”. En revanche, les puissances gentiles sur la terre ont continué à se conduire d’une façon bestiale et plus destructrice que jamais. — Genèse 49:10, Da ; Ézéchiel 21:32, Li 21:27, NW ; Psaume 110:1, AC.

      33, 34. Pour ce qui est de la royauté divine, que représentait Jérusalem foulée, et comment cela est-​il confirmé par la prière des Lévites à l’époque de Néhémie ?

      33 On voit donc que les sept “temps fixés des nations” se prolongèrent bien au-delà des soixante-dix années de désolation de Jérusalem et du pays de Juda. Par conséquent, si Jérusalem devait être foulée pendant ces sept temps des Gentils, cela ne voulait pas dire qu’elle serait littéralement détruite et dévastée durant la totalité des 2 520 ans. Non, mais la ville de Jérusalem, la “cité du grand Roi”, était un symbole de la royauté divine exercée par la famille royale de David. Jérusalem foulée signifiait donc que le royaume de Dieu (fonctionnant par la maison de David) serait abaissé, inopérant, foulé sous les pieds des puissances mondiales des Gentils. Les Lévites juifs reconnurent ce fait en 455 av. notre ère, 152 ans après que les Babyloniens eurent détruit Jérusalem, alors que la ville et ses murailles étaient reconstruites. Dans une prière publique qu’ils adressèrent à Jéhovah Dieu devant le peuple réuni dans le temple rebâti, ils dirent :

      34 “Alors tu les livras entre les mains des peuples étrangers. Mais, dans ta grande miséricorde, tu ne les anéantis pas, et tu ne les abandonnas pas, car tu es un Dieu compatissant et miséricordieux. (...) Et aujourd’hui, nous voici esclaves ! Nous voici esclaves sur la terre que tu as donnée à nos pères, pour qu’ils jouissent de ses fruits et de ses biens ! Elle multiplie ses produits pour les rois auxquels tu nous as assujettis, à cause de nos péchés ; ils dominent à leur gré sur nos corps et sur notre bétail, et nous sommes dans une grande angoisse !” — Néhémie 9:4, 5, 30-37.

      [Note]

      a Voir la Biblia hebraïca de Rudolf Kittel, neuvième édition, 1954, Daniel 2:1, note en bas de page. Cf. aussi la note se rapportant à ce passage dans la Bible de Crampon (1894-​1904), tome V.

  • Visions prophétiques de la chute de Babylone
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 11

      Visions prophétiques de la chute de Babylone

      1. Quel homme célèbre naquit en 601/600 avant notre ère ?

      AU COURS des soixante-dix années de la désolation de Jérusalem, et plus précisément en l’an 601/600 av. notre ère, un enfant naquit dans l’Empire mède qui allait être connu plus tard sous le nom de Darius le Mède. Nous signalons sa naissance dès maintenant, car il va nous intéresser ultérieurement.

      2. En 593, quel réconfort Ézéchiel apporta-​t-​il aux exilés juifs ?

      2 Le prophète Ézéchiel se trouvait toujours parmi les Juifs déportés en Babylonie par Nébucadnetsar. En 593, la vingt-cinquième année de son exil, Ézéchiel reçut une nouvelle vision remarquable. Il vit un nouveau temple de Jéhovah attenant à une ville appelée Jéhovah-shamma, nom qui signifie “Jéhovah est là”. (Ézéchiel 40:1 à 48:35, AC ; Da n. m.) Cette vision a dû apporter un grand réconfort aux exilés juifs repentants. Là, dans un pays tout pénétré de paganisme et d’idolâtrie, cette vision affermit leurs espoirs de pouvoir de nouveau adorer le vrai Dieu Jéhovah dans son temple.

      3. Quelle était, en substance, la dernière prophétie d’Ézéchiel sur Nébucadnetsar ?

      3 Deux ans après la vision du temple, Ézéchiel prononça sa dernière prophétie sur le roi Nébucadnetsar. Ce souverain de Babylone agissait toujours comme le serviteur de Jéhovah Dieu pour exécuter ses jugements contre les nations et leur faire boire la coupe symbolique du vin de la colère divine. Pendant douze ans, Nébucadnetsar avait assiégé la ville commerçante de Tyr. Il finit par y étendre son hégémonie, sans toutefois s’emparer des immenses richesses de cette ville. Néanmoins, pour avoir exécuté des jugements divins contre Tyr, Nébucadnetsar devait être récompensé par la conquête de l’Égypte et le pillage de ses trésors. Ainsi, en 588 av. notre ère, l’Empire babylonien étendit sa domination sur le pays d’Égypte. — Ézéchiel 29:17-20 ; Jérémie 44:29, 30.

      4. Quelle parenté existait entre Belschatsar et Nébucadnetsar ?

      4 Examinons à présent la situation familiale du roi Nébucadnetsar. Sa femme mède, la reine Amytis, lui donna son premier fils, Évil-Mérodac, qui allait devenir le premier successeur de son père. Nébucadnetsar eut aussi des filles, et la suite des événements montrera que deux de ses gendres occupèrent également son trône. L’un de ses beaux-fils s’appelait Nériglissar, et l’autre Nabonide. D’après l’ouvrage Nabonidus and Belshazzar de R. P. Dougherty (page 79), certains faits semblent indiquer que Nabonide épousa Nitocris, fille que donna à Nébucadnetsar sa femme égyptienne dont le nom était aussi Nitocris. Nabonide, le gendre préféré de Nébucadnetsar, et Nitocris eurent un fils nommé Balthazzar ou Belschatsar. Celui-ci était donc le petit-fils de Nébucadnetsar et l’arrière-petit-fils de Nabopolassar, fondateur de la dernière dynastie babylonienne, une dynastie de rois sémites. Le tableau reproduit ci-dessous montre cette dynastie de rois néo-babyloniens, selon le modèle fourni par le professeur Dougherty :

      5. Comment Évil-Mérodac, fils de Nébucadnetsar, témoigna-​t-​il de la bonté à l’égard de Jojakin ?

      5 En 581, Avil-Mardouk (Évil-Mérodac), fils aîné de Nébucadnetsar, succéda à ce dernier sur le trône de Babylone. Bien que réputé méchant, le roi Évil-Mérodac est mentionné dans la Bible comme faisant preuve de bienveillance envers le roi juif exilé dont la lignée devait aboutir à Joseph, père adoptif de Jésus-Christ. Nous y lisons : “La trente-septième année [580 av. n. è.] de la captivité de Jojakin, roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois [adar], Évil-Mérodac, roi de Babylone, dans la première année de son règne, releva la tête de Jojakin, roi de Juda, et le tira de prison. Il lui parla avec bonté, et il mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui fit changer ses vêtements de prison, et Jojakin mangea toujours à sa table tout le temps de sa vie. Le roi pourvut constamment à son entretien journalier tout le temps de sa vie.” (II Rois 25:27-30). Jojakin (ou Jéconia) eut sept fils pendant son séjour en Babylonie, dont Schéalthiel, considéré comme le père de Zorobabel, qui devint gouverneur de Jérusalem rebâtie. — I Chroniques 3:17-19, Sg n.m. ; Aggée 1:1 ; 2:23 ; Esdras 5:1, 2 ; Matthieu 1:12.

      6, 7. Comment Nabonide devint-​il roi de Babylone, et que savons-​nous de sa vie religieuse ?

      6 Après deux courtes années de règne, Évil-Mérodac fut assassiné par son beau-frère Nériglissar. Au dire des inscriptions retrouvées, l’usurpateur régna quatre ans, dont la plus grande partie fut consacrée à des travaux de construction. Après sa mort, son fils Labashi-Mardouk, encore mineur, lui succéda. Au bout de neuf mois, cet enfant vicieux mourut la gorge tranchée. Nabonide, ancien gouverneur de Babylone et gendre favori de Nébucadnetsar, monta alors sur le trône et eut un règne assez glorieux, jusqu’à la chute de Babylone en 539. Ami des lettres, des arts et de la religion, Nabonide était, paraît-​il, fils d’une prêtresse de la lune qui officiait à Haran (Charan), ce qui l’aurait rendu cher à Nébucadnetsar. Au sujet de Nabonide, l’Encyclopédie américaine (tome II, page 441) déclare :

      7 Cet homme était passionné de religion et d’archéologie. Il bâtit et releva de nombreux temples dans les principales villes du royaume. Cet enthousiasme poussa Nabonide à aller trop loin, car il tenta de centraliser à Babylone la religion du royaume, ce qui lui aliéna la prêtrise et jeta celle-ci dans une opposition active. En effet, pendant toute l’histoire de la Babylonie, chaque ville avait son dieu patron auquel étaient voués le temple et le peuple. Nabonide rassembla à Babylone les images et les sanctuaires de ces différentes divinités. Cette décision et d’autres offenses qu’il commit contre les prêtres préparèrent sa chute devant une puissance plus forte.

      8, 9. Qu’a écrit un auteur au sujet de la dévotion des Babyloniens ?

      8 Attestant que les Babyloniens étaient très attachés à la religion, G. R. Tabouis écrit dans son livre Nabuchodonosor (page 376) :

      9 À côté de leur dépravation, les Babyloniens étaient le peuple le plus religieux de l’antiquité, leur morale et leur liturgie comptent parmi les plus belles. Car, bien que cela nous surprenne fort, les Babyloniens n’avaient pas une morale indépendante de leur religion, de même que la religion les obligeait à des devoirs envers les dieux, de même elle les obligeait à des devoirs envers les autres. — P. Dhorme, La religion assyro-babylonienne, p. 220 et suiv.

      10. Comment Belschatsar devint-​il le maître de Babylone, et que savons-​nous de son attachement à la religion ?

      10 Pour une raison que nous ignorons, le mystique Nabonide décida de ne pas régner à Babylone, lui préférant l’oasis de Théma, en Arabie, qui devint la seconde capitale de la Babylonie. Il laissa à sa femme Nitocris et à son fils Belschatsar le soin d’exercer le pouvoir à Babylone, la vraie capitalea. Les Babyloniens demandaient à ceux qui exerçaient sur eux le pouvoir souverain de leur montrer l’exemple dans la vénération des dieux. Aussi Belschatsar, fils du roi, pourvut-​il aux besoins de leurs sanctuaires par des offrandes en or, en argent et en animaux sacrificiels. Ce fait est attesté par six textes en écriture cunéiforme relatant des événements qui se produisirent entre la cinquième et la treizième année du règne de son père Nabonide. On sait même que Belschatsar payait la dîme au culte babylonien. L’intérêt qu’il portait aux divinités de sa nation est donc incontestable. Sa dévotion à leur égard est confirmée par les inscriptions cunéiformes, et son souci d’entretenir les lieux de culte en Babylonie peut être considéré comme un fait authentiqueb.

      11. Quelles furent alors les positions respectives de Nabonide et de Belschatsar ?

      11 Grâce à l’archéologie, on sait que le fils aîné du roi de Babylone pouvait se voir confier certaines responsabilités politiques avant la fin du règne de son père. Ainsi, un prince héritier pouvait être élevé au rang de vice-roi par son père alors que celui-ci régnait encore. On a découvert des tablettes cunéiformes qui prouvent que Belschatsar promulgua des décrets et des ordonnances. Lorsque son père s’absentait de Babylone pour se rendre à Théma, bien au sud, il ne renonçait pas à sa royauté. Il était toujours le premier souverain de la Babylonie, mais durant son absence, Belschatsar, le prince héritier, gouvernait à sa place dans la capitale et remplissait ainsi les fonctions de second souverain du pays. La troisième année du règne de Nabonide, celui-ci, toujours absent, confia le sharûtam (royaume, royauté) à Belschatsar. Vraisemblablement c’est à cette année-​là que le passage de Daniel 7:1 fait allusion. Ce verset qualifie Belschatsar de “roi de Babylone”, et déclare : “La première année de Belschatsar, roi de Babylone, Daniel eut un songe et des visions de son esprit, pendant qu’il était sur sa couche. Ensuite il écrivit le songe, et raconta les principales choses.”

      12. Que vit Daniel dans son songe concernant les puissances mondiales, et en fin de compte, qui reçut la royauté ?

      12 Dans ce songe prophétique, Daniel vit la succession des puissances mondiales, depuis celle de Babylone jusqu’à l’établissement du Royaume de Dieu. Il vit l’Ancien des jours, le Roi des cieux, exécuter ses jugements sur chacune de ces puissances mondiales, figurées dans la vision par quatre bêtes sauvages. Daniel écrit : “Je voyais dans les visions de la nuit, et voici, quelqu’un comme un fils d’homme vint avec les nuées des cieux, et il avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. Et on lui donna la domination, et l’honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servissent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit.”

      13. Qu’apprit encore Daniel sur le royaume de ce “fils d’homme” ?

      13 Des adjoints devaient être associés à ce “fils d’homme” dans le Royaume. Aussi, dans l’interprétation du songe, Daniel apprend-​il que “les saints des lieux très-hauts [Dh : du Très-Haut] recevront le royaume, et posséderont le royaume à jamais, et aux siècles des siècles”. Après avoir été informé de la destruction de la dernière de ces grandes puissances bestiales, Daniel reçoit cette explication complémentaire : “Et le royaume, et la domination, et la grandeur des royaumes sous tous les cieux, seront donnés au peuple des saints des lieux très-hauts [Dh : du Très-Haut]. Son royaume est un royaume éternel, et toutes les dominations le serviront et lui obéiront.” — Daniel 7:2-27, Da.

      14. Que représentaient la première et la deuxième bêtes ?

      14 Dans le songe du prophète, la première bête, qui était comme un lion et avait des ailes d’aigle, symbolisait l’Empire babylonien et sa dynastie de rois, de Nébucadnetsar à Belschatsar. La deuxième bête, semblable à un ours dressé sur un côté à qui on avait dit : “Lève-​toi, mange beaucoup de chair”, représentait l’Empire médo-perse et sa lignée de souverains, de Darius le Mède et Cyrus le Perse jusqu’à Darius III le Persec.

      15, 16. Quelle vision prophétique Daniel reçut-​il dans la troisième année du règne de Belschatsar, et quelle en est la signification ?

      15 Selon Daniel 8:1, “la troisième année du règne du roi Belschatsar”, le prophète eut une nouvelle vision prophétique. Daniel vit venir de l’occident un bouc qui avait entre les yeux une corne “de grande apparence”, et ce bouc renversa et foula aux pieds le bélier à deux cornes.

      16 L’ange Gabriel donna à Daniel l’explication suivante : “Le bélier que tu as vu, qui avait deux cornes, ce sont les rois de Médie et de Perse. Et le bouc velu, c’est le roi de Grèce ; et la grande corne qui était entre ses yeux, c’est le premier roi [Alexandre le Grand].” Par cette vision, Dieu annonça que l’Empire médo-perse, la Quatrième Puissance mondiale, tomberait devant la Cinquième Puissance mondiale, l’Empire grec ou macédoniend. — Daniel 8:2-22, Da.

      LE NOM DU CONQUÉRANT DE BABYLONE EST ANNONCÉ

      17. Quels événements amenèrent le roi Nabonide à faire alliance avec l’Empire lydien et l’Égypte ?

      17 Pour se protéger contre la puissance grandissante de la Perse, dès le début de son règne le roi Nabonide contracta des alliances défensives et offensives avec l’Empire lydien et l’Égypte. On se souvient que son beau-père Nébucadnetsar, alors qu’il était prince héritier de Babylone, avait aidé les Mèdes et les Scythes à détruire, en 633, la capitale assyrienne, Ninive. Deux ans plus tard, le roi des Mèdes porta un coup fatal à l’armée assyrienne en lui infligeant une défaite à Haran (Charan). Ainsi, les Mèdes occupèrent toute la Mésopotamie septentrionale, tandis que le roi de Babylone gardait la Moyenne et la Basse Mésopotamie. Le roi des Mèdes rencontra les Lydiens en Asie Mineure et traça la frontière entre les Empires mède et lydien.

      18. Quelles alliances par mariages furent scellées entre les dynasties de Babylone, de Médie et de Perse ?

      18 À l’est du golfe Persique, les rois perses étaient assujettis à l’Empire mède, cependant ils tenaient la province d’Élam et la ville importante d’Anshan ou Anzane. Le monarque perse Cyrus Ier, roi d’Anzan, eut un fils du nom de Cambyse qui lui succéda sur le trône. Cambyse (Ier) épousa Mandane, fille du roi Astyage, qui occupait le trône de l’Empire mède. Amytis, une autre fille d’Astyage, roi des Mèdes, devint la femme de Nébucadnetsar, prince de Babylone. Ce fut pour apaiser la nostalgie d’Amytis, qui regrettait les montagnes de Médie, que Nébucadnetsar fit bâtir et aménager les Jardins suspendus de Babylone, qui devinrent célèbres dans le monde entier.

      19, 20. Comment la Médie et la Perse furent-​elles réunies, et jusqu’où s’étendit l’Empire perse ?

      19 Mandane, épouse mède de Cambyse Ier, roi de Perse, donna à celui-ci un fils, Cyrus, qui avait donc en lui du sang mède et du sang perse. Cyrus (II) succéda à son père Cambyse et prit le titre de roi d’Anzan (dans l’Élam). Il ne tarda pas à se révolter contre le vasselage qui le liait à son grand-père mède, le roi Astyage. La rébellion réussit. Astyage fut pris par les hommes de Cyrus II, et en 550 av. notre ère, les Perses s’emparèrent sans coup férir de la capitale mède, Ecbatane.

      20 Désormais, Mèdes et Perses combattirent et collaborèrent ensemble sous la direction du roi Cyrus II. Cyrus étendit rapidement ses conquêtes vers l’ouest, se rendant maître du territoire de l’Empire mède, jusqu’à l’Halys, fleuve qui servait de frontière orientale à l’Empire lydien. Crésus, le riche souverain de Lydie, refusa de reconnaître la souveraineté du conquérant perse. Aussi, en 546, Cyrus attaqua-​t-​il victorieusement Crésus et occupa son royaume, de sorte que l’Empire perse s’étendit jusqu’à la mer Égée et l’Hellespont ou les Dardanelles. Cyrus était maintenant prêt à diriger son attention vers l’Empire babylonien. Sa conquête marquerait le renversement de l’hégémonie sémite en Orient et l’établissement de la domination aryenne ou japhétique, sous la direction des Perses.

      21. Quelles visions prophétiques Ésaïe avait-​il eues sur Babylone près de deux cents ans auparavant ?

      21 La situation devenait donc critique pour Babylone. Cependant, plus de 190 années auparavant, Ésaïe, prophète juif, avait annoncé les événements qui devaient préparer la chute de l’Empire babylonien, la Troisième Puissance mondiale. Ésaïe commença à prophétiser au nom de Jéhovah pendant le règne d’Ozias, roi de Jérusalem (Ésaïe 1:1). Or, Ozias mourut en 774 av. notre ère, ce qui fait qu’Ésaïe prophétisait dans le pays de Juda pendant la première olympiade grecque, qui commença aux jeux Olympiques de l’an 776. Oui, Ésaïe prophétisait encore quand Rome fut fondée sur les rives du Tibre à une date que la tradition situe en 753 av. notre ère. Ésaïe fut prophète, par conséquent, à l’époque de la Deuxième Puissance mondiale, l’Empire assyrien, avant que Babylone ne parvînt au rang de puissance universelle. Sous inspiration, Ésaïe annonça l’hégémonie mondiale de Babylone et la destruction, par elle, de Jérusalem. Mais pour consoler le peuple de Jéhovah, il prophétisa aussi la chute retentissante de la Puissance mondiale babylonienne devant les Mèdes et les Perses.

      LA PROPHÉTIE D’ÉSAÏE

      22. En quels termes Ésaïe et Michée opposent-​ils prophétiquement Sion à Babylone ?

      22 C’est au chapitre treize de sa prophétie qu’Ésaïe mentionne nommément Babylone pour la première fois, en ces mots : “Oracle sur Babylone, révélé à Ésaïe, fils d’Amots.” Le prophète vient d’annoncer la délivrance de Sion, l’organisation de Jéhovah, en disant : “Pousse des cris de joie et d’allégresse, habitant de Sion ! Car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.” (Ésaïe 12:6 ; 13:1). Ésaïe fait ressortir un contraste frappant entre Sion et Babylone. Il va nous parler des événements qui aboutiront à la délivrance de Sion de la cruelle oppression babylonienne. Le prophète Michée, contemporain d’Ésaïe, oppose lui aussi Sion à Babylone, en ces termes : “Sois dans les douleurs, fille de Sion, fais effort comme celle qui enfante ; car tu vas sortir de la ville et camper dans les champs, et tu iras jusqu’à Babylone ; là tu seras délivrée ; là Jéhovah te rachètera de la main de tes ennemis.” (Michée 4:10, AC). En réalité, c’est Jéhovah Dieu qui, par la bouche d’Ésaïe, prononce cette prophétie contre Babylone. Il invite les ennemis de Babylone à monter contre elle.

      23, 24. Dans Ésaïe 13:2, 3, qui sont les “sanctifiés” invités par Jéhovah à monter contre Babylone ?

      23 “Sur une montagne nue élevez un étendard [Jé ; NW : un signal] ; appelez-​les à haute voix, faites des signes de la main, et qu’ils franchissent les portes des princes. Moi-​même j’ai donné ordre à mes consacrés [NW : sanctifiés], et j’ai appelé mes héros pour servir ma colère, ceux qui saluent ma majesté de joyeuses acclamations.” — Isaïe 13:2, 3, AC.

      24 Les forces d’exécution auxquelles Jéhovah ordonne ici de monter contre Babylone sont les Mèdes et les Perses, ainsi que leurs alliés représentant plusieurs autres nations. Dans la nation d’Israël les guerriers juifs étaient sanctifiés religieusement avant de commencer une campagne militaire. Même les nations païennes célébraient des cérémonies religieuses avant d’engager le combat. C’est ainsi qu’on sanctifiait la guerre (Joël 3:9, Da n. m.). Dans le cas présent Jéhovah sanctifie donc les Mèdes, les Perses et leurs alliés en leur confiant une mission sacrée, celle de mettre fin une fois pour toutes à la domination de Babylone sur le monde des temps antiques. Ces forces militaires envoyées contre Babylone sont héroïques, et elles font de joyeuses acclamations à cause du grand honneur qui leur est accordé de renverser Babylone, qui a fait boire la coupe de sa colère à un si grand nombre de nations.

      25, 26. Pourquoi peut-​on dire que c’est Jéhovah qui les appelle, et autour de quel signal doivent-​ils s’assembler ?

      25 Ces militaires servent le dessein de Jéhovah Dieu sur son grand ennemi Babylone, aussi les appelle-​t-​il “mes sanctifiés”, “mes héros”. Certes, ils sont rassemblés par des commandants et des officiers païens, mais à vrai dire c’est le Dieu des cieux, le Tout-Puissant, qui les réunit à son heure. Ils doivent se grouper autour du signal prévu.

      26 De quel signal s’agit-​il ? C’est la nouvelle puissance mondiale, l’Empire médo-perse, qui doit provoquer l’effondrement de la Puissance mondiale babylonienne. Ce signal doit être élevé comme un point de ralliement. Il faut qu’il soit aussi visible qu’un étendard hissé au sommet d’une montagne nue et que rien ne dissimule aux regards. Autrement dit, Jéhovah Dieu permet à Cyrus le Perse de devenir un personnage de premier plan sur la scène du monde, le fondateur de la monarchie perse, un homme avec qui on doit compter et qu’il ne faut pas perdre de vue.

      27. Par quels moyens les sanctifiés sont-​ils convoqués ?

      27 Par des signes de la main et des appels à haute voix, il faut inviter les exécuteurs des jugements de Jéhovah à se réunir autour de ce signal élevé puis à donner l’assaut aux portes de Babylone, aux portes de ses princes. La prise des portes des puissantes murailles de Babylone et la possibilité de se rendre maîtres de la ville, voilà ce qui appelle les sanctifiés de Jéhovah. Selon le dessein divin, cette tâche n’incombe pas aux Juifs en captivité.

      28. En quels termes Ésaïe décrit-​il le rassemblement des nations en faveur de la Quatrième Puissance mondiale ?

      28 Le rassemblement des nations pour soutenir les fondateurs de ce qui va devenir la Quatrième Puissance mondiale s’accorde avec les desseins de Jéhovah. Comme s’il apercevait déjà la tournure que prendront les affaires internationales immédiatement avant l’an 539, le prophète Ésaïe déclare : “On entend sur les montagnes une rumeur : on dirait le bruit d’un peuple nombreux ; on entend un tumulte de royaumes, de nations rassemblées : c’est Jéhovah des armées qui passe en revue ses troupes de guerre. Ils viennent d’un pays lointain, de l’extrémité du ciel, Jéhovah et les instruments de son courroux, pour ravager toute la terre.” — Isaïe 13:4, 5, AC.

      29. Pourquoi le temps s’approche-​t-​il où Jéhovah combattra contre Babylone, et qui sont “les instruments de son courroux” ?

      29 Les soixante-dix années de désolation de Jérusalem, ville dévastée par Nébucadnetsar, roi de Babylone, arrivent à leur terme. L’heure approche donc où il faut combattre contre Babylone. Jéhovah des armées, dont le temple à Jérusalem a été détruit par les Babyloniens, est l’invisible Commandant en chef des forces terrestres qui vont exprimer son courroux contre Babylone. Il rassemble ces forces d’exécution en les convoquant de pays lointains, en dehors de l’Empire babylonien, en les faisant venir de l’extrémité du ciel. Les éléments de cette armée représentant plusieurs nationsf seront les “instruments de son courroux”. Par eux, il va ravager Babylone en tant que puissance dominant sur toute la terre, et renverser du trône babylonien la dynastie de maîtres du monde, dont le premier fut Nébucadnetsar.

      30, 31. Comment Cyrus accomplit-​il les paroles d’Ésaïe 13:6-8 prononcées contre les Babyloniens ?

      30 Ainsi, le jour du triomphe de Jéhovah sur Babylone se prépare, et il va s’abattre inéluctablement sur cette puissance mondiale cupide et oppressive. Se rendant pleinement compte de ce que cela signifiera pour la souveraineté universelle et le saint nom de Jéhovah, et aussi pour la délivrance du peuple de Jéhovah tenu en captivité, Ésaïe dit aux Babyloniens : “Poussez des hurlements, car le jour de Jéhovah est proche : il vient comme une dévastation du Tout-Puissant. C’est pourquoi toute main sera défaillante, et tout cœur d’homme se fondra. Ils seront frappés d’épouvante ; les transes et les douleurs les saisiront ; ils se tordent comme une femme qui enfante ; ils se regardent les uns les autres avec stupeur ; leurs visages sont comme la flamme.” — Isaïe 13:6-8, AC.

      31 Après avoir subjugué le puissant royaume de Lydie et étendu son hégémonie sur toute l’Asie Mineure (auj. la Turquie), Cyrus le Perse, aidé de ses alliés les Mèdes, porta son attention sur Babylone. Au terme d’environ une année de préparatifs, il se mit en campagne contre elle, en 539 av. notre ère. À l’issue de la bataille, les Babyloniens durent s’enfuir dans leurs villes fortifiées, le roi Nabonide se réfugiant à Borsippa. Les Babyloniens devaient pousser des hurlements, car le jour de Jéhovah était désormais très proche et ils boiraient alors la coupe de la défaite et de l’assujettissement, celle-là même qu’ils avaient fait boire à Jérusalem, à Juda et à d’autres nations. Babylone devait être dépouillée de sa domination mondiale. Pour les Babyloniens, une telle chose était incroyable ; elle les frappait de stupeur, faisait rougir de honte leurs visages orgueilleux et provoquait en eux des douleurs semblables à celles de l’enfantement.

      32, 33. Comment la prophétie d’Ésaïe 13:9-13 s’accomplit-​elle sur Babylone ?

      32 Pendant les soixante-dix années de la dévastation de Jérusalem, Babylone avait été cruelle envers le peuple élu de Jéhovah. Elle méritait donc que le Dieu tout-puissant des cieux la payât en nature. Les Babyloniens avaient péché contre lui et son temple. À eux maintenant de hurler ! “Voici que le jour de Jéhovah est venu, jour cruel, de fureur et d’ardente colère, pour réduire la terre en désert, et en exterminer les pécheurs. Car les étoiles du ciel et leurs constellations ne font point briller leur lumière ; le soleil s’est obscurci à son lever, et la lune ne répand plus sa clarté. Je punirai le monde pour sa malice et les méchants pour leur iniquité ; je ferai cesser l’arrogance des superbes [NW : présomptueux], et j’abaisserai l’orgueil des tyrans. Je rendrai les hommes plus rares que l’or fin, plus rares que l’or d’Ophir. C’est pourquoi je ferai trembler les cieux et la terre sera ébranlée de sa place par la fureur de Jéhovah des armées, au jour où s’allumera sa colère.” — Isaïe 13:9-13, AC.

      33 Ce serait un jour sombre, ou plutôt une nuit sombre, pour Babylone, comme si la lune, les étoiles et leurs constellations ne brillaient pas dans le ciel à l’heure prévue, contribuant ainsi à l’obscurité de la situation pour Babylone, en tant que puissance mondiale. Effectivement, Babylone tomba devant ses conquérants dans la nuit du 5 au 6 octobre 539. Elle avait agi avec présomption à l’égard du Dieu très-haut qui domine sur la royauté des hommes, comme si elle était assez puissante pour dominer éternellement la terre. Ses rois, ses princes et ses officiers militaires s’étaient comportés avec arrogance, comme des tyrans, même envers le peuple de Jéhovah en exil. À présent, les choses allaient changer. Des hommes babyloniens de cette sorte seraient difficiles à trouver ; ils deviendraient aussi rares que l’or fin de ce temps-​là, voire plus rares que l’or précieux d’Ophir. La dynastie sémite des rois de Babylone, figurée par la tête d’or de la statue que Nébucadnetsar vit dans un songe, devait disparaître (Daniel 2:32, 36-38). Les cieux au-dessus de Babylone, que l’imagination des Babyloniens démonistes avait remplis de faux dieux comme Bel et Mérodac (Mardouk), allaient trembler quand les Babyloniens découvriraient que ces divinités célestes auxquelles ils portaient tant d’attachement religieux étaient incapables de les sauver. Quant à la terre de l’Empire babylonien, elle serait ébranlée de sa place lorsqu’elle cesserait d’appartenir à Babylone, la Troisième Puissance mondiale, et deviendrait une simple province de l’Empire perse.

      34, 35. D’après Ésaïe 13:14-16, quels événements accompagnent la chute de Babylone ?

      34 Par la bouche d’Ésaïe, son prophète, Jéhovah poursuit en ces termes : “Alors, comme la gazelle que l’on poursuit, comme le troupeau que personne ne rassemble, chacun se tournera vers son peuple et s’enfuira dans son pays. Tout ce qu’on trouvera sera transpercé, tout ce qu’on saisira tombera par l’épée. Leurs petits enfants seront écrasés sous leurs yeux, leurs maisons pillées et leurs femmes violées.” — Isaïe 13:14-16, AC.

      35 Tout soutien étranger en faveur de Babylone devait s’effondrer devant les forces d’exécution de Jéhovah, les “instruments de son courroux”. Ses alliés s’éloigneraient d’elle, s’enfuiraient pour défendre les intérêts de leur propre pays et noueraient des relations avec la nouvelle puissance mondiale. Quiconque continuerait de s’attacher à Babylone et de soutenir sa domination serait transpercé par l’épée d’exécution. Ceux qui dépendaient d’elle seraient tous emportés, sans exception, dans l’ouragan de leur destruction. Leurs lignées disparaîtraient, leurs maisons seraient pillées, leurs femmes se donneraient aux conquérants et non plus à leur mari, et les enfants porteurs du nom familial seraient écrasés par les militaires.

      36. Que déclare à ce sujet un chant des Juifs déportés ?

      36 Dans un chant prophétique, les exilés juifs avaient déclaré heureux ceux qui accompliraient cette mission d’exécution contre Babylone. Ce psaume déclare : “Fille de Babylone, la dévastée, heureux qui te rend la pareille, le mal que tu nous as fait ! Heureux qui saisit tes enfants, et les écrase sur le roc !” — Psaume 137:8, 9.

      37, 38. Bien qu’Ésaïe parle seulement des Mèdes comme vainqueurs de Babylone, comment savons-​nous que ce nom inclut aussi les Perses ?

      37 Par la bouche d’Ésaïe, Jéhovah fit même connaître par avance quel peuple se mettrait à la tête du mouvement visant le renversement de Babylone en tant que puissance mondiale. “Voici que je vais faire lever contre eux les Mèdes, qui ne font pas cas de l’argent et ne convoitent pas l’or. Leurs arcs écraseront les jeunes gens, et ils ne feront point grâce au fruit des entrailles ; leur œil n’aura pas pitié des enfants.” — Isaïe 13:17, 18, AC.

      38 Le terme “Mèdes” employé dans Ésaïe 13:17 englobe également les Persesg. Jéhovah se borna à mentionner les Mèdes, ce qui nous fait penser à Darius le Mède qui, d’après Daniel 5:28, 31 (AC), “reçut le royaume” après que l’Empire babylonien tomba et fut “divisé et donné aux Mèdes et aux Perses”. Cependant, selon l’historien Hérodote (I, 95), la mère de Cyrus le Grand était Mède. Il s’agit de Mandane, fille du roi Astyage, souverain de l’Empire mède. Mandane fut donnée en mariage au Perse Cambyse Ier, fils de Cyrus Ier. Le fruit de cette union reçut le même nom que son grand-père, Cyrus. Par suite, Cyrus II, le Perse, avait en lui du sang mède. Il se révolta contre son grand-père Astyage et conquit son royaume, après quoi les Mèdes devinrent ses alliés et le soutinrent fidèlement dans ses opérations militaires. D’après Ésaïe 21:2-9, outre les Mèdes, les Élamites devaient eux aussi prendre part à la conquête de Babylone.

      39-42. Comment l’allusion prophétique d’Ésaïe aux arcs des Mèdes (13:18) se révéla-​t-​elle être historiquement exacte ?

      39 Les Mèdes et les Perses étaient passés maîtres dans le tir à l’arc. À ce sujet, l’Encyclopédie britannique (éd. de 1911, tome XXI, page 207) nous fournit les renseignements suivants :

      40 L’arme principale des Perses, comme de tous les Iraniens, était l’arc ; les portraits du roi le représentaient tenant cette arme, par exemple sur la paroi rocheuse de Béhistoun et sur les pièces de monnaie (dariques). Outre l’arc, les Perses portaient des piques et de petits poignards. Mais ce ne fut pas par ces dernières armes ni par le combat corps à corps qu’ils remportèrent leurs victoires. Ils faisaient véritablement pleuvoir des flèches sur leurs ennemis, et ne leur permettaient jamais de se rapprocher. Quand l’infanterie mettait un genou en terre pour tirer, la cavalerie encerclait les escadrons ennemis, semait la confusion dans leurs rangs et achevait leur défaite en se lançant vigoureusement à leur poursuite. Quand elle chargeait, l’infanterie pouvait aussi utiliser pique et poignard, mais l’essentiel était d’assurer la mobilité des archers et de leur donner la possibilité de se servir de leur arme sans être gênés.

      41 (...) En dépit de toute leur bravoure, ils tombèrent devant les phalanges grecques, dès que des tacticiens comme Miltiade ou Pausanias imposèrent le combat corps à corps ; c’est donc à juste titre que les Grecs, — Eschyle par exemple, — regardent leurs batailles avec les Perses comme une épreuve entre l’arc et la lance. Il n’empêche que jusqu’à Marathon, les Perses réussirent à mettre en déroute tous leurs ennemis avant que ces derniers ne pussent se rapprocher, et cela quel que fût l’ennemi : archers (comme les Mèdes), cavaliers armés de piques (les Lydiens par exemple) ou guerriers porteurs de puissantes armures (tels que les Babyloniens, les Égyptiens et les Grecs).

      42 Il convient d’ajouter à cela la supériorité de leurs chefs ; Cyrus, en particulier, a dû être un général extrêmement compétent. Et de toute évidence, il possédait l’art d’organiser son peuple, de susciter en lui le sentiment du nationalisme et le courage que donne l’abnégation de soi.

      43. Pourquoi pouvait-​on dire que les Mèdes et les Perses “ne font pas cas de l’argent” ?

      43 Les arcs des Perses étant métalliques, ils pourraient s’en servir pour fracasser le crâne des jeunes gens. Les Mèdes et les Perses ne recherchaient ni l’argent ni l’or, mais la conquête. Aussi ne pourrait-​on pas les éloigner en leur offrant ces métaux précieux. Ils n’avaient pas de pitié pour leurs ennemis, par conséquent ils ne feraient pas grâce au fruit des entrailles des Babyloniens.

      44-46. Quand et comment la prophétie d’Ésaïe 13:19-22 eut-​elle son accomplissement sur Babylone ?

      44 Après que Jéhovah aurait fait lever les archers mèdes contre les Babyloniens, que se produirait-​il ? L’issue étonnante fut annoncée par Jéhovah lui-​même, qui décréta : “Et Babylone, l’ornement des royaumes, la parure des fiers Chaldéens, sera semblable à Sodome et Gomorrhe, que Dieu a détruites. Elle ne sera plus peuplée dans le cours des âges ; l’Arabe n’y dressera pas sa tente et le berger n’y parquera pas ses troupeaux. Les animaux du désert y feront leur gîte ; les hiboux rempliront ses maisons ; là habitera l’autruche, et le satyre [NW : démons ayant la forme de boucs] y bondira. Le chacal hurlera dans ses palais déserts, et les chiens sauvages [NW : le grand serpent sera] dans ses maisons de plaisir. Son temps est proche, et ses jours ne seront pas prolongés.” — Isaïe 13:19-22, AC.

      45 Quelle fin honteuse pour Babylone ! Quelle chute pour celle qui était “l’ornement des royaumes, la parure des fiers Chaldéens” ! Elle allait devenir un désert qu’éviteraient même les Arabes nomades et les bergers superstitieux, le croyant hanté !

      46 Les ruines de Babylone seraient visitées par des animaux qui fréquentent les lieux désertiques : hiboux, autruches, boucs qu’on croyait habités par les démons, chacals, voire même le grand serpent ! Ce grand serpent ou dragon ne serait pas un symbole de Mérodac (Mardouk), le dieu de Babylone, comme si cette divinité y habitait toujours en tant que souverain invisible. Il serait plutôt l’un des signes de la vengeance de Jéhovah Dieu exécutée sur cette capitale du monde et centre de la fausse religion. Plusieurs siècles pourraient s’écouler entre la chute de Babylone devant les Mèdes et les Perses, en 539, et sa dévastation totale. Néanmoins, cette destruction l’atteindrait inéluctablement, aussi sûrement que le feu et le soufre tombèrent du ciel et détruisirent les villes iniques de Sodome et Gomorrhe. — Genèse 19:23-25.

      47. Peut-​on comparer la chronologie des événements touchant la Babylone typique à celle se rapportant à la grande Babylone ?

      47 De même que les soixante-dix années de la désolation de Jérusalem arrivaient à leur terme, de même le temps (ou saison) approchait où Babylone connaîtrait son déclin. Cet événement ne serait pas remis à plus tard, mais il se produirait exactement à l’heure fixée par Jéhovah Dieu. Parallèlement de nos jours, la chute et la terrible dévastation de la grande Babylone auront lieu exactement au temps marquéh.

      CHOSES OBSERVÉES DEPUIS LA TOUR DE GARDE

      48. Pourquoi Jéhovah multiplia-​t-​il ses prophéties sur la chute de Babylone, et où sont-​elles consignées ?

      48 Rien ne pouvait être plus certain que la chute de Babylone, elle qui avait dominé le monde ! Pour rassurer son peuple à ce sujet, Jéhovah Dieu, qui ne peut mentir, multiplia longtemps d’avance ses prophéties sur cet événement. En fait, la chute de Babylone devint l’un des thèmes dominants de sa sainte Parole, et ce leitmotiv d’une importance mondiale revient continuellement presque jusqu’aux toutes dernières pages de la Bible. Les paroles électrisantes “Babylone la grande est tombée”, que nous trouvons dans le dernier livre de la Bible (Révélation 18:2), ne sont que l’écho du cri de la sentinelle que le prophète Ésaïe vit dans une vision qu’il reçut quelque 825 années avant celle décrite par l’apôtre Jean dans le dernier livre biblique (Ésaïe 21:9). Ne laissant planer aucun doute quant à ceux que son Dieu Jéhovah utiliserait pour provoquer cet épisode remarquable de l’histoire du monde, Ésaïe déclara sous l’inspiration divine :

      49, 50. Qu’est-​ce qui nous permet d’affirmer que le terme “désert de la mer” désigne l’antique Babylonie ?

      49 “L’oracle touchant le désert de la mer. Comme des tourbillons dans le midi quand ils passent, il vient du désert, du pays terrible. Une cruelle vision m’est révélée : Le perfide agit perfidement, et le destructeur détruit. Monte, Élam ! assiège, Médie ! J’ai fait cesser tout (...) gémissement.” — Ésaïe 21:1, 2, Da.

      50 Dans ce passage descriptif, le “désert de la mer” désigne la région de l’antique Babylone. Dans les inscriptions cunéiformes de Mésopotamie, seule la Babylonie méridionale est appelée “le pays de la mer”. La ville de Babylone était située sur le cours inférieur de l’Euphrate, la partie orientale de la cité étant bâtie sur la rive gauche, qui s’étendait jusqu’au Tigre. Les deux fleuves se jetaient dans le golfe Persique, et quand ils débordaient, ils transformaient la Basse Mésopotamie en un désert d’eau, une mer. Pour combattre contre cette “mer”, qui revenait périodiquement, ou tout au moins pour en amoindrir le danger, les Babyloniens construisirent un nombre impressionnant de digues, de canaux, d’écluses et de bassins collecteurs. Dans la Bible, cependant, le terme “mer” désigne parfois l’occident. Dans Ésaïe 21:1, ce mot peut donc se rapporter à la région située à l’ouest des pays d’Élam et de Perse. Dans ce cas, la prophétie signifierait que la Babylonie, qui se trouvait précisément à l’ouest de ces deux pays, allait devenir une solitude, ‘le désert de l’occident’.

      51, 52. Que nous apprend l’Encyclopédie britannique au sujet de l’ascendance de Cyrus II ?

      51 Les tourbillons d’un ouragan s’approchaient de Babylone, prêts à s’abattre sur elle au moment même où elle parviendrait au zénith de sa puissance. Ces tourbillons commençaient à se former dans un pays terrible, la Perse, dont le roi était l’ambitieux Cyrus II, qui s’était fait également roi de Médie. L’Encyclopédie britannique déclare à son sujet :

      52 Certaines autorités modernes ont souvent émis l’hypothèse que Cyrus et ses ancêtres étaient en fait Élamites ; mais cette idée est contraire à la tradition, et il ne peut y avoir de doute que Cyrus était réellement perse et qu’il croyait à la religion de Zoroastre. Dans Hérodote vii, II, la généalogie de Cyrus est exactement la même que dans la Proclamation faite par Cyrus ; Téispès [arrière-grand-père de Cyrus] est appelé fils du héros éponyme Akhéménès. — Encyclopédie britannique, onzième édition, tome VII, pages 706, 707.

      53. Quels faits nous aident à comprendre les rapports existant entre les Perses et les Élamites ?

      53 Dans sa Proclamation aux Babyloniens, Cyrus désigne ses ancêtres Téispès, Cyrus Ier et Cambyse Ier par le titre de “roi d’Anzan”. Ce même titre est attribué à Cyrus II lui-​même dans les inscriptions cunéiformes et dans la Chronique de Nabonide, roi de Babylone, et cela avant que Cyrus n’ait vaincu et déposé Astyage, roi de Médie. Le pays d’Anzan était une région de l’Élam (ou Susiane) située à l’est du Tigre. Selon la prophétie de Jérémie (49:34-39), à une date postérieure à 617 av. notre ère, les Élamites devaient subir une défaite, et il est possible qu’en 596, Téispès, fils d’Akhéménès et arrière-grand-père de Cyrus, ait conquis la région d’Anzan (ou Anshan), au sud de laquelle les Perses s’étaient déjà établis. Téispès s’arrogea le titre de “roi grand, roi de la ville d’Anzan”. Ces détails nous permettent de comprendre les relations qui existaient entre les Perses, les Élamites et les Mèdes. Les Élamites, dont la capitale était Suse ou Shushan, possédaient leur propre idiome, la langue anzanite, et un système d’écriture qui leur était particulier.

      54. Quel châtiment mérité le perfide subirait-​il ?

      54 L’ouragan symbolique qui allait s’abattre sur Babylone venait donc d’un pays terrible, comme le redoutable désert du midi (cf. Job 1:19). La vision qui est révélée à Ésaïe à propos de Babylone est cruelle, mais cette dernière méritera d’être traitée ainsi. À l’égard du peuple élu de Jéhovah, les fils d’Israël, la nation à laquelle appartient Ésaïe lui-​même, le royaume de Babylone deviendra un perfide et un destructeur. En provoquant sa chute, Jéhovah fera cesser les gémissements de ceux envers qui Babylone a agi perfidement, et il les fera se réjouir. Afin de punir Babylone, Jéhovah ordonne aux Élamites et aux Mèdes de monter contre elle et de l’assiéger.

      55. Quel effet l’accomplissement de la vision d’Ésaïe produirait-​il sur les Babyloniens ?

      55 L’effet que cette cruelle vision eut sur Ésaïe préfigurait celui que l’accomplissement de la prophétie produirait sur les Babyloniens et leurs suppôts. Personnifiant cette réaction de leur part, Ésaïe déclare : “C’est pourquoi mes reins sont remplis de douleur ; des angoisses m’ont saisi comme les angoisses de celle qui enfante ; je suis courbé, à ne pas entendre ; je suis terrifié, à n’y pas voir ; mon cœur bat ; le tremblement s’est emparé de moi ; la nuit de mon plaisir, il me l’a changée en effroi.” (Ésaïe 21:3, 4, Da). Cette nuit-​là, les Babyloniens ne connaîtraient pas le plaisir d’un sommeil paisible.

      56, 57. a) Quel festin Ésaïe prédit-​il au chapitre 21, verset 5 ? b) Quels événements obligeraient les princes babyloniens à ‘oindre le bouclier’, et quelles en seraient les conséquences pour eux ?

      56 Comme s’il voyait à l’avance la nuit fatale où Belschatsar organiserait un festin babylonien, Ésaïe s’adresse ensuite aux habitants de Babylone, et plus particulièrement aux notables de la ville. Il dit : “Dresse la table ; fais le guet ; mange, bois... Princes, levez-​vous, oignez le bouclier ! Car ainsi m’a dit le Seigneur [NW : Jéhovah] : Va, place une sentinelle ; qu’elle déclare ce qu’elle voit.” (Ésaïe 21:5, 6, Da). Cette prophétie revêt la forme d’un ordre ; aussi doit-​elle s’accomplir inéluctablement. C’est un commandement auquel on ne pourra pas déroger.

      57 L’histoire atteste que la nuit du 5 au 6 octobre 539, on se livra à des festivités à Babylone, surtout dans le palais du roi. Mais cette nuit-​là, la ville tomba aux mains des Élamites, des Mèdes et des Perses. Les princes de Babylone furent contraints de choisir entre deux lignes de conduite, ou plutôt d’adopter la seconde après avoir essayé la première. Ils durent d’abord oindre le bouclier pour défendre leur ville contre la stratégie des assiégeants, mais en vain, car ceux-ci tuèrent le roi Belschatsar dans son palais, détruisant ainsi le bouclier symbolique des Babyloniens. De ce fait, les princes durent oindre un nouveau bouclier, un nouveau roi. Le nouveau bouclier symbolique devait être le conquérant, sinon les princes babyloniens subiraient des représailles.

      58, 59. Que vit la sentinelle que, dans sa vision, Ésaïe mit en faction, et qu’indiquait l’assiduité de la sentinelle ?

      58 Conformément au commandement divin, Ésaïe, dans sa vision, s’en va placer une sentinelle comme sur les murs de Jérusalem. Elle doit déclarer exactement ce qu’elle voit, car son rapport sera d’une portée mondiale. Comme s’il entendait ce que la sentinelle crie à l’intention de ceux qui se trouvent dans la ville de Jérusalem, Ésaïe rapporte les paroles suivantes : “Et elle vit un char, une couple de cavaliers, un char attelé d’ânes, un char attelé de chameaux. Et elle écouta diligemment, avec grande attention ; et elle cria comme un lion : Seigneur [NW : Jéhovah], je me tiens dans la vedette [NW : la tour de garde] constamment, de jour, et je suis là faisant ma garde toutes les nuits.... Et voici, il vient un char d’hommes, une couple de cavaliers !” — Ésaïe 21:7-9, Da.

      59 Si cette sentinelle s’était trouvée sur les murailles de Babylone en l’année qui devait modifier le cours des événements mondiaux, elle aurait littéralement vu s’avancer contre la ville la machine de guerre des conquérants symbolisée par “un char, une couple de cavaliers, un char attelé d’ânes, un char attelé de chameaux”. Mais bien avant qu’une sentinelle réellement en faction sur les murs de Babylone ait pu observer cet assaut, la sentinelle prophétique de Jéhovah le vit dans une vision miraculeuse. Il fallait guetter ce grand événement diligemment, avec grande attention, jour et nuit, afin de pouvoir l’annoncer. Cela était particulièrement vrai du peuple de Jéhovah, envers qui Babylone allait agir comme un perfide et un destructeur. Le prophète Daniel, qui se trouvait en exil depuis plus de soixante-dix ans, était l’un des Juifs qui guettaient diligemment, comme l’attestent les paroles suivantes :

      60. Que discerna Daniel par suite du rapport de la sentinelle ?

      60 “La première année de Darius, fils d’Assuérus, de la semence des Mèdes, qui fut fait roi sur le royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi, Daniel, je compris par les livres que le nombre des années touchant lequel la parole de l’Éternel [Jéhovah] vint à Jérémie le prophète, pour l’accomplissement des désolations de Jérusalem, était de soixante-dix années. Et je tournai ma face vers le Seigneur [Jéhovah] Dieu.” — Daniel 9:1-3, Da.

      61. Que représentent les chars et les bêtes de somme que vit Ésaïe ?

      61 Le “char” que vit la sentinelle est apparemment à prendre au sens collectif et représente un escadron de chars de guerrei, avec des coursiers pour les tirer rapidement vers le combat. Le guetteur vit aussi des ânes et des chameaux dont les assiégeants élamites et mèdes se serviront comme bêtes de charge pour ravitailler le front, sinon pour conduire les guerriers dans la mêlée. Hérodote (I, 80) raconte que l’armée de Cyrus transportait ses bagages à dos de chameau et que dans sa campagne contre Crésus, roi de Lydie, Cyrus fit monter ses soldats sur des chameaux et les lança contre les cavaliers de Crésus. Il se peut, toutefois, que les deux sortes d’animaux mentionnées représentent les deux peuples qui, selon Ésaïe 21:2, devaient monter contre Babylone et l’assiéger, les ânes figurant les Élamites, et les chameaux les Mèdes.

      62. À qui la sentinelle donne-​t-​elle un bel exemple à suivre, et quelle proclamation électrisante fait-​elle entendre ?

      62 L’homme que, dans sa vision, Ésaïe aperçoit posté sur la tour de garde est manifestement la sentinelle que Jéhovah a désignée, car elle rend compte à Jéhovah de ce qu’elle observe, l’assurant qu’elle fait fidèlement sa garde et veille constamment. En cela, elle donne l’exemple à la classe d’hommes que Jéhovah a établie sentinelle et qui guette les signes de la destruction de Babylone la Grande. “Elle prit encore la parole, et dit : Elle est tombée !” Qui est tombé ? Le pronom féminin elle désigne une ville, mais laquelle ? S’agit-​il de la ville dont le peuple de Jéhovah attend la chute parce que les prophéties divines l’ont prédite ? Écoutez attentivement les paroles suivantes prononcées par la sentinelle : “Elle est tombée, Babylone, et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre !” (Ésaïe 21:9). Quelle proclamation électrisante !

      63. Pourquoi le mérite de la chute de Babylone revient-​il à Jéhovah plutôt qu’aux Élamites et aux Mèdes ?

      63 Les Élamites et les Mèdes ne briseront pas les images idolâtriques de la ville conquise. Ce sera Jéhovah lui-​même qui brisera à terre les idoles de Babylone, car il démontrera qu’elles ne sont pas des divinités véritables mais seulement des images inanimées et inutiles. Il prouvera qu’il est le seul vrai Dieu vivant, le Tout-Puissant, qui a annoncé infailliblement la chute de la plus grande puissance mondiale jamais vue jusque-​là. En fait, c’est lui qui provoquera la chute de Babylone, et les Élamites et les Mèdes seront simplement les instruments dont il se servira pour renverser Babylone. D’après II Chroniques 36:22, 23 et Esdras 1:1-3 (AC), Cyrus, après la victoire, en attribuera l’honneur à Jéhovah Dieu.

      64. a) Avec quels sentiments mêlés Ésaïe a-​t-​il dû écrire le dixième verset du chapitre 21 ? b) Qui est “mon blé battu”, et quel instrument servira à le battre ?

      64 Les paroles suivantes du prophète Ésaïe annoncent à la fois le terrible battage symbolique que le peuple d’Israël va subir par la main de Babylone, et le réconfort et la joie que ce peuple connaîtra en apprenant la chute de l’instrument de battage. Aussi est-​ce avec une joie non sans mélange qu’Ésaïe ajoute : “Ô vous, mon blé battu, et le fils de mon aire ! ce que j’ai ouï de l’Éternel [Jéhovah] des armées, le Dieu d’Israël, je vous l’ai rapporté.” (Ésaïe 21:10, Da n. m.). C’est sur l’aire de Jéhovah que le “fils” ou peuple qui mérite d’être puni sera battu et foulé. Israël a persisté dans sa rébellion et son infidélité envers son Dieu et Roi, aussi celui-ci se servira-​t-​il de Babylone pour corriger son peuple comme on bat le blé. Mais à son heure, Dieu fera cesser le châtiment en provoquant la chute de l’instrument de battage. Un fidèle reste d’Israélites survivra au battage. Pareillement, à notre époque, les fidèles témoins de Jéhovah survivront à la destruction de la grande Babylone.

      [Notes]

      a Cf. Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, chapitre XI, intitulé “Conjectures sur les raisons du séjour de Nabonide à Théma” ; aussi Nabuchodonosor de Tabouis, page 388, note 2.

      b Cf. Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, chapitre VIII, intitulé “La dévotion de Belschatsar envers les divinités babyloniennes”.

      c Voir l’explication donnée au chapitre 8 du livre “Que ta volonté soit faite sur la terre”.

      d Voir “Que ta volonté soit faite sur la terre”, chapitre 9.

      e Les géographes classiques appelaient Élam par le nom de Susiane, du nom de sa capitale Suse ou Schuschan.

      f À propos de ces nations, voir les pages 269 à 271 du présent ouvrage.

      g Dans un article intitulé “Les derniers jours de Babylone”, D. J. Wiseman, chef du service des antiquités de l’Asie occidentale du British Museum, décrit la découverte d’un monument de pierre gravé en caractères babyloniens, portant le récit fait par le roi Nabonide des événements qui marquèrent son règne sur la Babylonie. Sur ce monument, la stèle de Haran, Nabonide, roi de Babylone, fait allusion au roi des Mèdes par rapport à l’année 546 av. notre ère, soit plusieurs années avant l’annexion de l’Empire mède par Cyrus le Grand. C’est donc à juste titre que les prophètes Ésaïe et Jérémie parlent des conquérants de Babylone comme étant des “Mèdes”. Bien que la prophétie de Daniel parle du royaume de Darius le Mède, elle ne dit pas qu’il s’agit d’un royaume mède indépendant, ayant sa capitale à Ecbatane, après la chute de Babylone. L’article de Wiseman fut publié dans Christianity Today du 25 novembre 1957, tome II, no 4.

      h Certaines pensées sur l’accomplissement final et complet de la prophétie d’Ésaïe sur la grande Babylone de notre temps sont exposées dans les articles intitulés “Il est plus proche qu’ils ne le pensent” et “Le jour de Jéhovah menaçant le monde”, parus dans La Tour de Garde du 1er mars 1950, pages 67-75.

      i La Bible du Rabbinat français rend Isaïe 21:7 comme suit : “Il verra une file de cavaliers, des chars conduits par des coursiers, des hommes montés à dos d’ânes, des hommes montés à dos de chameaux ; puis il percevra une rumeur, une formidable rumeur.” La Bible de Dhorme porte : “Il verra de la cavalerie, des cavaliers deux par deux, une troupe montée sur ânes, une troupe montée sur chameaux : il prêtera attention, une grande attention.” La Bible de Jérusalem traduit ainsi ce passage : “S’il voit de la cavalerie, des cavaliers deux par deux, des hommes montés sur des ânes, des hommes montés sur des chameaux, qu’il fasse attention ! bien attention !”

      [Tableau, page 177]

      NABOPOLASSAR

      (fondateur de la dynastie)

      NÉBUCADNETSAR

      (fils de Nabopolassar)

      AVIL-MARDOUK NÉRIGLISSAR NABONIDE

      (fils de (gendre de (gendre de

      Nébucadnetsar) Nébucadnetsar) Nébucadnetsar)

      LABASHI-MARDOUK BELSCHATSAR

      (fils de Nériglissar) (fils de Nabonide)

      [Carte, page 184]

      (Voir la publication)

      L’EMPIRE BABYLONIEN ET SES RIVAUX AUX JOURS DE JÉRÉMIE (647-​607 av. n. è.)

      (MER NOIRE)

      Byzance

      GRÈCE

      Athènes

      IONIE

      EMPIRE LYDIEN

      Sardes

      EMPIRE MÈDE

      (Lac de Van)

      Ararat

      (MER CASPIENNE)

      LYCIE

      CILICIE

      Tarse

      Carkémisch

      Haran

      Gaugamèles

      Ecbatane (Achmetha)

      CAPHTOR

      LA GRANDE MER

      Cyrène

      KITTIM

      Tyr

      Jérusalem

      Gaza

      Damas

      Euphrate

      Tigre

      Babylone

      Suse

      ÉLAM

      LIBYE

      Noph

      ÉGYPTE

      Nil

      Thèbes (No)

      Mer Rouge

      Théma

      ARABIE

      Érec

      Ur

      Ancien rivage de la mer

      (Golfe Persique)

      PERSE

      [Illustration, page 191]

      Archers perses sous le roi Darius

  • Le conquérant est désigné à l’avance
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 12

      Le conquérant est désigné à l’avance

      1. Qu’annonça Dieu concernant les Troisième et Quatrième Puissances mondiales, et pourquoi put-​il prophétiser ainsi ?

      SEUL un Dieu intelligent doué d’une prescience absolue et possédant une souveraineté totale sur les affaires humaines pouvait prédire quelle nation deviendrait la Troisième Puissance mondiale et aussi celle qui renverserait cette dernière et se hisserait au rang de Quatrième Puissance mondiale. C’est là ce que fit Jéhovah par la bouche du prophète Ésaïe.

      2. a) Quelle prophétie encore plus remarquable Dieu fit-​il par la bouche d’Ésaïe, et ainsi que prouva-​t-​il ? b) De quelle délivrance miraculeuse le peuple de Jéhovah allait-​il être le témoin ?

      2 Cette prophétie était déjà remarquable, mais Dieu devait encore se révéler être une source d’information digne de foi en annonçant le nom même de celui qui vaincrait Babylone et établirait une puissance mondiale plus grande qu’elle. Par cette annonce, encore plus étonnante que la première, Jéhovah fournit une preuve irréfutable de sa divinité. Au cours des siècles qui avaient précédé l’époque du prophète Ésaïe, le peuple de Jéhovah avait été témoin d’actions miraculeuses accomplies en sa faveur, particulièrement depuis sa délivrance du pays d’Égypte. À présent, d’après les prophéties d’Ésaïe, ce peuple allait devenir le témoin oculaire d’une nouvelle délivrance qui entraînerait le renversement d’une puissance mondiale plus grande que l’antique Égypte.

      3. Pourquoi les Juifs et les habitants de la chrétienté ont-​ils tort de penser que le nom “témoins de Jéhovah” est nouveau ?

      3 Le nom de “témoins de Jéhovah” ne devrait donc pas sembler nouveau, surtout pour les Juifs et les habitants de la chrétienté. En effet, bien avant l’ère dite chrétienne, oui ! dès l’époque d’Ésaïe, c’est-à-dire au huitième siècle avant notre ère, un groupe d’hommes portait à juste titre ce nom. S’adressant à ces hommes-​là, Ésaïe déclare :

      4. À quels témoins le prophète s’adresse-​t-​il dans Ésaïe 43:1-7, et que prédit-​il à leur sujet ?

      4 “Maintenant, ainsi parle Jéhovah, celui qui t’a créé, ô Jacob, celui qui t’a formé, ô Israël : Ne crains point, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi.” Prévoyant la dispersion de son peuple, Jéhovah ajoute : “Ne crains point, car je suis avec toi ; je ramènerai de l’Orient ta postérité, et je te rassemblerai de l’Occident. Je dirai au Septentrion : ‘Donne-​les !’ Et au Midi : ‘Ne les retiens pas ! Ramène mes fils des pays lointains et mes filles de l’extrémité de la terre, tous ceux qui portent mon nom, que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai formés et que j’ai faits.’” — Isaïe 43:1-7, AC.

      5. a) Qui doit comparaître devant le tribunal, et quelle est la question en litige ? b) Jusque-​là, comment le peuple de Dieu s’est-​il comporté ?

      5 Ensuite, Jéhovah convoque un tribunal, en vue d’une enquête judiciaire. Dans la salle d’audience il y aura d’un côté le peuple de Jéhovah et de l’autre, toutes les nations de ce monde. Bien que possédant des yeux, le peuple de Jéhovah a été comme aveugle, puisqu’il a été lent à voir ou à reconnaître qui est son Dieu. Il a des oreilles, et pourtant il a été comme sourd, ne se montrant pas empressé d’écouter et de suivre les paroles de Dieu. La question à trancher devant Israël et toutes les autres nations est la suivante : Qui est le seul vrai Dieu ? Comme s’il faisait entrer toutes les nations dans la salle d’audience, Jéhovah déclare :

      6, 7. a) Quelles questions Jéhovah pose-​t-​il aux nations, et quel défi leur lance-​t-​il ? b) En fait, contre qui ce défi est-​il dirigé ?

      6 “Fais sortir le peuple aveugle, qui a des yeux, et les sourds, qui ont des oreilles. Nations, assemblez-​vous toutes, et que les peuples se réunissent ! Lequel d’entre eux a annoncé ces choses ? Lequel nous a fait entendre des prédictions anciennes ? Qu’ils produisent leurs témoins et qu’ils justifient leurs allégations ; qu’on les écoute et qu’on dise : ‘C’est vrai !’” — Isaïe 43:8, 9, AC.

      7 Les nations rassemblées et les peuples réunis sont les premiers à être interrogés. La question “Lequel d’entre eux a annoncé ces choses ?” concerne non les hommes et les femmes composant ces nations mais les dieux qu’ils adorent. Autrement dit, lequel d’entre leurs dieux peut annoncer l’avenir ou faire entendre des “prédictions anciennes” touchant les choses qui doivent encore se produire au cours de l’histoire humaine ? Si ces dieux prétendent pouvoir agir de la sorte, qu’ils produisent leurs témoins parmi les nations, afin de justifier leurs allégations et de prouver qu’ils ne sont pas de faux dieux. Que ceux qui témoignent en faveur de ces divinités écoutent ce qu’elles annoncent et vérifient leurs prophéties, afin d’être à même de dire : “C’est vrai ! Nos dieux ont dit la vérité et ont prouvé qu’ils sont vraiment des divinités.”

      8. Qu’est-​ce que les dieux des nations ont été incapables de faire, et qui seul a pu le faire ?

      8 Jusqu’à l’époque d’Ésaïe, huit siècles après qu’Israël eut été délivré de l’Égypte, aucun des dieux des nations du monde n’avait pu produire des témoins capables de prouver qu’ils étaient des divinités véridiques et à même d’annoncer l’avenir. Et jusqu’à ce jour, les dieux des nations ont été impuissants à susciter des témoins prouvant que ce sont des dieux vivants et vrais, aptes à faire des prophéties et à assurer leur accomplissement. Ces faux dieux n’ont pas un seul témoin parmi toutes les nations. En revanche, Jéhovah peut produire des témoins ; il s’agit de son peuple élu.

      9. À qui Jéhovah s’adresse-​t-​il ensuite, et que lui fait-​il clairement comprendre ?

      9 C’est pourquoi, après avoir constaté que les faux dieux des nations sont incapables de produire des témoins, Jéhovah s’adresse à son peuple, Jacob ou Israël, qu’il a créé et formé. Il lui fait clairement comprendre sa responsabilité dans cette controverse universelle sur la question en litige, savoir : Qui est Dieu ? Selon Isaïe 43:10-12 (AC), voici sa déclaration :

      10, 11. Quelle responsabilité incombait à ce peuple, et pourquoi ?

      10 “Vous êtes mes témoins, dit Jéhovah, et mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous reconnaissiez et que vous croyiez, et que vous compreniez que c’est moi. Avant moi aucun Dieu [ʼÉl] n’a été formé, et il n’y en aura point après moi. C’est moi, moi qui suis Jéhovah, et il n’y a point d’autre sauveur que moi.

      11 “C’est moi qui ai annoncé, qui ai sauvé, qui ai prédit : Ce n’est point un dieu étranger parmi vous ; vous êtes mes témoins, dit Jéhovah ; c’est moi qui suis Dieu [ʼÉl].”

      12. Comment Ésaïe s’acquitte-​t-​il de son devoir comme témoin en Israël ?

      12 Nul doute qu’en qualité de témoin de Jéhovah, le prophète Ésaïe ne fasse tout son possible pour s’acquitter de sa responsabilité. Il s’emploie à encourager les Israélites à cesser d’être spirituellement aveugles et sourds, et à assumer, en tant que nation, la responsabilité d’être témoins de Jéhovah pour soutenir sa divinité.

      13. Pour ce qui est de l’existence de leurs dieux, pourquoi les nations ne peuvent-​elles égaler les témoins de Jéhovah ?

      13 Les nations ne peuvent jamais égaler les témoins de Jéhovah pour ce qui est de témoigner en faveur de leurs dieux. Les nations du monde ont rejeté Jéhovah comme Dieu [héb. ʼÉl] et ont formé leurs propres dieux, mais elles sont incapables de citer un dieu qui fût formé avant Jéhovah ou qui existât avant lui. Comment le pourraient-​elles, puisque Jéhovah n’a pas eu de commencement et qu’il existe de toute éternité ? Le prophète Moïse pria Dieu en ces termes : “Seigneur [Jéhovah] ! tu as été pour nous un refuge, de génération en génération. (...) D’éternité en éternité tu es Dieu [ʼÉl].” — Psaume 90:1, 2 90:sus-2, NW.

      14. Pourquoi les nations n’ont-​elles pu former des dieux avant ou après l’existence de Jéhovah ?

      14 Les nations n’ayant pas existé avant Jéhovah Dieu, elles ne pouvaient inventer ou former un dieu avant lui. Le passé des nations ne remonte pas au-delà du déluge du temps de Noé, alors que Jéhovah Dieu possédait des témoins sur la terre des siècles avant le déluge, depuis l’époque d’Abel, deuxième fils d’Adam (Hébreux 11:1-7 ; 12:1). Même Satan le Diable, le “dieu de ce système de choses”, au pouvoir de qui gît le monde entier, n’est pas éternel ni n’existait avant Jéhovah Dieu (II Corinthiens 4:4 ; I Jean 5:19). Quant aux nations du présent monde ou système de choses, depuis le début de leur existence, aux jours de Nimrod, premier roi de Babylone, elles n’ont jamais pu former un dieu “après moi [Jéhovah]” et prouver qu’il s’agit d’un dieu véritable, d’une divinité authentique et supérieure à Jéhovah, ou même son égal. Certes, les nations de ce monde ont essayé de former des dieux qui soient supérieurs à Jéhovah, mais Jéhovah lui-​même n’a formé aucun dieu [ʼél] qui lui soit égal ou supérieur. N’avait-​il pas déjà déclaré par la voix d’Ésaïe : “Je suis Jéhovah, c’est là mon nom, et je ne donnerai ma gloire à nul autre, ni mon honneur aux idoles.” — Isaïe 42:8, AC.

      15. Qui est le seul Dieu capable de sauver les Israélites de Babylone, et pourquoi ne pourra-​t-​on pas détourner sa main ?

      15 Il s’ensuit que le Dieu [ʼÉl] qui a sauvé les Israélites dans le passé n’est pas un dieu étranger, mais Jéhovah, et lui seul. C’est pourquoi Jéhovah est le seul Dieu qui, plus tard, pourra les sauver de la main puissante des Babyloniens. Par contre, ces derniers seront incapables de se délivrer de la main de Jéhovah lorsque celui-ci exécutera ses jugements contre eux. À cet effet, Jéhovah déclare à ses témoins : “Aussi, depuis qu’il y a un jour, je suis le Même, et il n’y a personne qui délivre de ma main : j’opérerai, et qui peut m’en détourner ?” — Ésaïe 43:13, Da.

      16. Pourquoi Jéhovah se donne-​t-​il le nom de Rédempteur, et de quel fait les Israélites seront-​ils témoins lors de leur captivité à Babylone ?

      16 Lorsque les Israélites seront exilés à Babylone, ils seront témoins de l’impuissance de cette dernière à se délivrer de la main exécutant le jugement de Jéhovah. Dieu rachètera les captifs israélites qui auront été vendus à Babylone à cause de leurs péchés et de leur désobéissance. “Ainsi parle Yahvé, votre Rédempteur, le Saint d’Israël : À cause de vous j’envoie quelqu’un à Babylone et je ferai tomber les verrous des cachots ; et les Chaldéens se lamenteront à grands cris [sur les vaisseaux, n.m.]. Je suis, moi Yahvé, votre Dieu saint, le créateur d’Israël, votre roi.” — Ésaïe 43:14, 15, Bible du Centenaire.

      17. Quelles nations Jéhovah enverra-​t-​il pour vaincre Babylone, et comment délivrera-​t-​il son peuple ?

      17 Qui Jéhovah Dieu enverra-​t-​il à Babylone “à cause” de son peuple captif, Israël ? Il y enverra les Élamites et les Mèdes, ainsi que les Perses, tous sous les ordres d’un commandant connu d’avance de Jéhovah Dieu. Ces conquérants feront tomber les verrous des cachots babyloniens qui détiennent des peuples nombreux. Les Chaldéens ou Babyloniens se lamenteront à grands cris “sur les vaisseaux”. En effet, les Babyloniens exploitaient quantité de bateaux sur leurs canaux, dans le golfe Persique et sur l’Euphrate. Ils étaient un peuple de fabricants et de commerçants qui traitaient leurs affaires sur terre et sur mer. Babylone était même une plaque tournante commerciale entre l’Orient et l’Occident. Ainsi, déjà à l’époque du juge Josué on portait à Jéricho des vêtements de service fabriqués à Babylone, témoin ce “beau manteau de Schinéar” trouvé dans cette cité (Josué 7:21). D’après l’Histoire du commerce de Huet (chapitre 11), Babylone possédait une flotte de trois mille galères. En outre, les Babyloniens construisaient des barques à l’intention de leurs divinités, pour leur permettre de naviguer sur les nombreux cours d’eau de la ville. Mais le vrai Dieu Jéhovah allait vaincre tous ces vaisseaux de Babylone.

      18. Quelle chose nouvelle Jéhovah accomplira-​t-​il pour Israël, et qu’est-​ce que cela prouvera ?

      18 Après avoir renversé Babylone en tant que Troisième Puissance mondiale, Jéhovah va ramener son peuple délivré dans son pays, la Palestine. À cet effet, il accomplira en faveur des déportés une chose nouvelle, de sorte qu’ils pourront ajouter cette nouvelle délivrance au récit de celles dont leurs ancêtres avaient été les témoins. Les Israélites exilés seront eux-​mêmes témoins de choses nouvelles faites pour eux par Jéhovah Dieu, qui les fera traverser le désert et les ramènera de Babylone. Ils auront ainsi la preuve que Dieu a effacé leurs transgressions et qu’il ne se souvient plus de leurs péchés (Ésaïe 43:16-28). À l’heure de cette délivrance, seront-​ils heureux d’être connus comme le peuple de Dieu ? Le chapitre suivant de la prophétie d’Ésaïe répond en ces termes :

      19. En quels termes la prophétie d’Ésaïe 44:1-5 prédit-​elle la joie qu’aura Israël d’être connu comme le peuple de Jéhovah après sa délivrance de Babylone ?

      19 “Et maintenant écoute, Jacob, mon serviteur, et toi Israël, que j’ai choisi. Ainsi parle Jéhovah, qui t’a fait et qui t’a formé dès le sein de ta mère, et qui est ton soutien : Ne crains point, Jacob, mon serviteur, mon Israël, que j’ai choisi ! Car je répandrai des eaux sur le sol altéré, et des ruisseaux sur la terre desséchée ; je répandrai mon esprit sur ta postérité et ma bénédiction sur tes rejetons. Et ils croîtront parmi la verdure, comme les saules le long des eaux courantes. Celui-ci dira : ‘Je suis à Jéhovah !’ Celui-là se réclamera du nom de Jacob, un autre écrira sur sa main : ‘À Jéhovah !’ Et il prendra pour surnom le nom d’Israël.” — Isaïe 44:1-5, AC.

      20. Pourquoi le peuple de Jéhovah n’a-​t-​il rien à craindre en étant ses témoins ?

      20 Jéhovah met les autres dieux (ʼèlohim) en demeure de se présenter et de prouver qu’ils peuvent prédire des événements futurs, des choses qui doivent encore arriver. Or, pas un seul dieu des nations du monde n’est capable de prophétiser, aussi le peuple de Jéhovah n’a-​t-​il rien à craindre en étant Ses témoins.

      21. Selon Ésaïe 44:6-8, qu’est-​ce que les dieux des nations ont été incapables de faire, et en quels termes Jéhovah encourage-​t-​il son peuple ?

      21 “Ainsi parle Jéhovah, le Roi d’Israël et son Rédempteur, Jéhovah des armées : Je suis le premier et je suis le dernier, et il n’y a pas d’autre Dieu [ʼÈlohim] que moi. Qui a parlé comme moi, depuis que j’ai fondé l’humanité des jours antiques ? Qu’il le déclare, qu’il me le montre ! Qu’ils annoncent donc l’avenir et ce qui doit arriver !” Puisque aucun dieu ne se présente pour prouver qu’il est égal à Jéhovah et qu’il peut annoncer l’avenir du peuple élu de Jéhovah, celui-ci déclare à ses témoins : “Ne soyez point effrayés et ne craignez point. Ne te l’ai-​je pas dès longtemps fait connaître et annoncé ? — Vous m’en êtes témoins. — Y a-​t-​il un autre Dieu [ʼÈlohim] que moi ? Il n’y a pas d’autre Rocher ; je n’en connais point.” — Isaïe 44:6-8, AC.

      22. Pourquoi peut-​on dire que Jéhovah est le premier et le dernier (Dieu), et comment les témoins des faux dieux sont-​ils couverts de honte ?

      22 Les nations n’ont formé aucun dieu avant Jéhovah, et elles n’en ont formé aucun après l’avoir rejeté comme Dieu. Jéhovah est le premier Dieu, et il sera le dernier Dieu, car nulle autre divinité ne viendra le remplacer. Les nations ont leurs fabricants d’idoles, mais ceux qui adorent ces dieux faits de main d’homme et sont leurs témoins ressemblent à l’objet de leur culte. Ils ne sont tous que néant. Ne voyant rien qui prouve la divinité de leurs dieux fabriqués par les hommes, ils sont couverts de honte. Jéhovah ne reconnaît aucune de ces idoles comme un Dieu ou Rocher, et aux fabricants de ces faux dieux il déclare : “Les fabricateurs d’idoles ne sont tous que néant, et leurs chefs-d’œuvre ne servent à rien ; leurs témoins, ils ne voient rien ni ne comprennent rien, afin qu’ils soient couverts de honte. Qui a formé un dieu, qui a fondu une idole, pour n’en retirer aucune utilité ? Tous ses adorateurs seront confondus, et les ouvriers ne sont que des hommes ! Qu’ils s’assemblent tous, qu’ils se présentent !... Ils trembleront et seront confondus tous ensemble.” — Isaïe 44:9-11, AC.

      23. Quelles paroles de consolation Jéhovah adresse-​t-​il à ses propres témoins, et en quels mots les assure-​t-​il qu’ils seront délivrés ?

      23 Après avoir décrit la stupidité des nations, qui pensent pouvoir fabriquer des dieux réels avec des choses matérielles d’ici-bas, Jéhovah s’adresse à ses propres témoins en ces mots : “Souviens-​toi de ces choses, ô Jacob, ô Israël, car tu es mon serviteur ; je t’ai formé, tu es mon serviteur, ô Israël, tu ne seras pas oublié de moi ! J’ai effacé tes transgressions comme un nuage, et tes péchés comme une nuée ; reviens à moi, car je t’ai racheté.” Puis Jéhovah en donne l’assurance à ses témoins en invitant les cieux et la terre à se réjouir parce que le peuple à qui il a pardonné sera délivré de Babylone. “Cieux, poussez des cris de joie, car Jéhovah a fait cela ! Retentissez d’allégresse, profondeurs de la terre ! Éclatez de joie, montagnes, forêts, avec tous vos arbres, car Jéhovah a racheté Jacob et manifesté sa gloire en Israël !” — Isaïe 44:21-23, AC.

      24. Comment Jéhovah amène-​t-​il le dénouement du procès des dieux ?

      24 Jéhovah est le Créateur des cieux et de la terre. Il va les réjouir par l’action qu’il entreprendra contre Babylone en faveur de son peuple pardonné. N’ayant aucun doute quant aux événements devant se produire, Jéhovah amène le dénouement du procès en se soumettant lui-​même à l’épreuve la plus sévère. Comment va-​t-​il prouver qu’il est le seul vrai Dieu ? C’est qu’il va nommer, presque deux cents ans à l’avance, l’homme qu’il suscitera pour délivrer son peuple de Babylone. Il déclare prophétiquement :

      25. a) Quelles choses remarquables Jéhovah annonça-​t-​il à propos de Jérusalem, du temple et des villes de Juda ? b) Quel nom fut annoncé par cette prophétie presque deux cents ans à l’avance ?

      25 “Ainsi parle Jéhovah, ton Rédempteur, celui qui t’a formé dès le sein de ta mère : c’est moi, Jéhovah, qui ai fait toutes choses, moi seul qui ai déployé les cieux, étendu la terre. — Qui était avec moi ? C’est moi qui déjoue les présages des prophètes de mensonge et qui fais délirer les devins, qui fais reculer les sages et change leur science en folie ; qui accomplis la parole de mon serviteur et exécute le conseil de mes envoyés ; qui dis de Jérusalem : ‘Qu’elle soit habitée !’ Et des villes de Juda : ‘Qu’elles soient rebâties !’ Je relèverai leurs ruines ; qui dis à l’abîme : ‘Taris !’ Je dessécherai les fleuves ; qui dis de Cyrus : ‘C’est mon berger ; il accomplira ma volonté, en disant à Jérusalem : Sois rebâtie ! Et au temple : Sois fondé !’” — Isaïe 44:24-28, AC.

      26. Que prouve l’Histoire à propos de la véracité de cette prophétie ?

      26 L’antique Babylone, la Troisième Puissance mondiale, n’est plus. Nous sommes donc à même d’interroger l’Histoire pour voir si Jéhovah se trompa dans la prophétie qu’il donna par la bouche d’Ésaïe, ou si, au contraire, l’accomplissement de sa parole prophétique prouve qu’il est le seul vrai Dieu vivant. Les faits incontestables de l’Histoire répondent que la prophétie divine se révéla véridique, prouvant que Jéhovah seul est Dieu.

      27. a) Comment Jéhovah déjoua-​t-​il “les présages des prophètes de mensonge”, et malgré quelles conditions fit-​il s’accomplir les paroles de ses prophètes ? b) Comment l’“abîme” tarit-​il, et qui fut employé par Jéhovah comme berger ?

      27 Les diseurs de bonne aventure, les devins, les astrologues et les prophètes politiques avaient prédit le mal pour le peuple de Jéhovah, mais celui-ci fit reculer ces sages et changea leur science en folie. Quant à ses propres serviteurs, messagers et témoins, tels qu’Ésaïe, Michée, Jérémie et Ézéchiel, il prouva qu’ils avaient dit la vérité, car il réalisa complètement les paroles inspirées de ces anciens prophètes. Certes, les villes de Juda, la capitale Jérusalem et son temple furent dévastés et privés d’habitants pendant soixante-dix ans, il n’empêche que sur l’ordre de Jéhovah ils furent rebâtis. Il est également vrai que l’“abîme” de l’Euphrate constituait le principal système de défense de la puissante ville fortifiée de Babylone, néanmoins ce cours d’eau tarit la nuit où la ville tomba, et ce fut inutilement que ses affluents situés au nord de la cité déversèrent leurs eaux dans l’Euphrate. Pour ce qui est de l’homme que Jéhovah employa comme instrument pour accomplir ces choses, il se nommait Cyrus. Il fut le berger que Jéhovah établit sur son peuple ; il accomplit la volonté divine à l’égard de Babylone et de Jérusalem et son temple.

      28. a) En quelle année Cyrus naquit-​il, et comment devint-​il l’oint de Jéhovah ? b) De qui Cyrus fut-​il une figure prophétique, et pourquoi cette préfiguration est-​elle importante de nos jours ?

      28 Cyrus naquit vers l’an 600 avant notre ère, et la nouvelle tragique de sa mort parvint à Babylone en 530, probablement au mois d’août ; il serait donc mort à l’âge de soixante-dix ans environ. Avant sa naissancea, Jérusalem avait été détruite par les Babyloniens, et les prêtres du temple de Jéhovah avaient été exilés à Babylone. Il est donc évident que Cyrus ne fut jamais oint de la sainte huile d’onction par le grand prêtre de Jéhovah, en vue d’un service quelconque. Cependant, du fait que Jéhovah avait désigné Cyrus par avance, il pouvait parler de lui comme de son oint. L’onction indiquait une nomination, une installation dans une fonction. Étant oint ou désigné par Jéhovah, Cyrus était un Messie (hébreu) ou Christ (grec, LXX). En conséquence, Cyrus était un type (ou figure prophétique) du Messie ou Christ promis, la Postérité de la “femme” de Dieu, dans la mesure où il accomplit la volonté de Jéhovah Dieu. Ainsi, en renversant Babylone en tant que puissance mondiale, Cyrus était une figure prophétique du Messie ou Christ, qui détruira la grande Babylone en ce vingtième siècle.

      29, 30. En quels termes Ésaïe 45:1-3 décrit-​il ce que Jéhovah fera en faveur de Cyrus ?

      29 La prophétie sur Cyrus, qui commence au chapitre 44 d’Ésaïe, se poursuit au chapitre 45, en ces termes :

      30 “Ainsi parle Jéhovah à son oint [hébreu, mashiaḥ ; grec LXX, ho khristos], à Cyrus, que j’ai pris par la main droite pour terrasser devant lui toutes les nations et délier la ceinture des rois, pour ouvrir devant lui les portes, afin qu’elles ne lui soient pas fermées : C’est moi qui marcherai devant toi ; j’aplanirai les chemins montueux ; je romprai les portes d’airain et je briserai les verrous de fer. Je te donnerai les richesses cachées et les trésors secrets, afin que tu saches que c’est moi, Jéhovah, le Dieu d’Israël, qui t’ai appelé par ton nom.”

      31. a) Pourquoi la prophétie d’Ésaïe est-​elle d’autant plus remarquable qu’elle désigne nommément Cyrus ? b) Comment Jéhovah prendra-​t-​il Cyrus par la main, et quelles nations lui soumettra-​t-​il ?

      31 Dans ce passage (Isaïe 45:1-3, AC), Jéhovah Dieu parle à Cyrus le Perse comme s’il était déjà né. Cela correspond à ce qui est écrit dans Romains 4:17, à propos du Dieu d’Abraham, le Dieu “qui appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient”. Il promet de prendre Cyrus par la main, de le conduire et de le fortifier en lui donnant des capacités militaires irrésistibles. Jéhovah doit d’abord soumettre à Cyrus certaines nations qui pourraient empêcher ce dernier de conquérir Babylone, l’objectif principal.

      32. Comment les Perses, sous le commandement de Cyrus, achèvent-​ils la conquête de ces nations ?

      32 Les Perses ont été assujettis aux Mèdes, mais Cyrus renversera la situation en conquérant l’Empire mède. Peu de temps après, Cyrus sera lui-​même attaqué par une coalition de puissances : Babylone, l’Égypte, la Lydie et même Sparte, qui domine militairement la Grèce à cette époque. En 546, l’intrépide Cyrus prend Sardes, capitale de la Lydie, et fait du royaume de Lydie une province perse. Peu après, les Perses achèvent la conquête de toute l’Asie Mineure.

      33. Avant d’attaquer Babylone, quel roi Cyrus défait-​il, et comment la prophétie d’Ésaïe sur “les portes” de Babylone s’accomplit-​elle ?

      33 À présent, Cyrus peut passer à l’assaut de Babylone. Il défait d’abord sur le champ de bataille le premier maître de la Babylonie, le roi Nabonide. Le second maître de ce pays, Belschatsar, fils de Nabonide, s’enferme à l’intérieur des murailles de Babylone et défie les armées de Cyrus qui entourent la ville. Une nuit où Belschatsar festoie avec les notables de Babylone, Jéhovah fait en sorte que les portes donnant sur les quais de l’Euphrate soient laissées ouvertes devant les troupes de Cyrus. Cette négligence sera fatale pour le roi Belschatsar ; manifestement la providence divine travaille pour Cyrus.

      34. Comment Jéhovah aplanira-​t-​il “les chemins montueux” devant Cyrus ?

      34 Jusqu’à ce qu’il prenne Babylone et que le prophète Daniel lui montre la prophétie d’Ésaïe, Cyrus ne saura pas que Jéhovah, le Saint d’Israël, marche devant lui pour aplanir, en quelque sorte, “les chemins montueux”.

      35. En quel sens les portes de cuivre et les verrous de fer seront-​ils brisés ?

      35 La nuit où Babylone tombera devant les troupes de Cyrus, les portes de cuivre ne seront pas littéralement rompues, pas plus que les verrous de fer ne seront réellement brisés. Mais ce sera tout comme, grâce à la façon invisible dont Jéhovah dirigera les événements en rapport avec ces portes et ces verrous. En effet, les soldats de Cyrus n’auront pas besoin d’escalader les hautes murailles de Babylone pour pénétrer dans la ville. Les portes de cuivre et les verrous de fer seraient détruits que les hommes de Cyrus n’entreraient pas plus facilement dans la cité, car ils y pénétreront la nuit, à une heure où les Babyloniens et le prince héritier Belschatsar ne les attendront pas.

      36. Quels trésors Jéhovah donnera-​t-​il à Cyrus ?

      36 En livrant Babylone aux mains de Cyrus, Jéhovah donnera à ce dernier tous les trésors de cette ville, y compris ses richesses cachées en des lieux secrets, celles que Babylone a pillées dans les nations qu’elle a conquises : par exemple, les vases sacrés enlevés du temple de Jéhovah à Jérusalem et qui seront profanés par Belschatsar lors de son dernier festin. Il y a aussi les trésors amassés par les affaires commerciales de Babylone et par sa religion, qui se livre au commerce dans les temples de ses faux dieux.

      37. a) À qui Cyrus attribuera-​t-​il sa victoire ? b) De quelle façon Jéhovah désigne-​t-​il Cyrus par son nom ?

      37 À la différence de ce qui est rapporté par les inscriptions cunéiformes que les archéologues ont réussi à trouver jusqu’à présent, Cyrus reconnaîtra Jéhovah, le Dieu d’Israël ; les Écritures hébraïques inspirées en font foi. Cyrus remarquera le peuple de Jéhovah, les exilés israélites ou juifs ; il aura donc connaissance du nom de Dieu. Il pourra de même apprendre que Jéhovah l’a mentionné nommément voilà presque deux cents ans. Notez cependant que Jéhovah ne donnera pas à ce Perse le nom de Cyrus lors de sa naissance. Jéhovah appellera simplement à son service et à celui de son peuple ce Perse nommé Cyrus. Autrement dit, Jéhovah sait d’avance que cet homme existera, ce qui lui permet de le désigner par son nom et non de le laisser dans l’anonymat.

      38-40. D’après le Cylindre de Cyrus, avant de voir la prophétie d’Ésaïe, à qui Cyrus attribuera-​t-​il son succès ?

      38 Jéhovah est tout aussi précis en désignant ce Perse qu’il l’était au temps de Moïse, à qui il déclara : “J’ai désigné par son nom Betsaléel, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda.” (Exode 31:1, 2, Sy). Avant que son attention ne soit attirée sur la prophétie d’Ésaïe, Cyrus, dans son ignorance, attribuera peut-être son succès à de faux dieux. Un document cunéiforme, le Cylindre de Cyrus, porte l’indication suivante :

      39 Mardouk inspecta la totalité des pays ; (...) il chercha un prince juste selon le désir de son cœur, pour qu’il saisisse sa main. Cyrus, roi d’Anzan, dont il proclama le nom, il le nomma à la régence de l’univers. Mardouk, le seigneur grand, protecteur de son peuple, vit avec complaisance ses œuvres pies et son cœur droit. Il lui commanda de marcher sur Babylone, sa ville ; il lui fit prendre le chemin de Babylone, marchant à ses côtés comme un ami et un compagnonb.

      40 Ses troupes immenses, dont le nombre, comme celui des eaux du fleuve, n’est pas connu, marchaient. Sans bataille ni combat, il les fit entrer dans Babylone, sa ville. Il épargna à Babylone la souffrancec.

      Mais quand on montrera à Cyrus l’antique prophétie d’Ésaïe, que dira-​t-​il ? Quel est le seul Dieu à qui il pourra attribuer son succès ?

      41. Selon Ésaïe 45:4-7, pourquoi Jéhovah favorisera-​t-​il Cyrus ?

      41 Ce ne sera pas pour glorifier Mardouk, la divinité principale de Babylone, que le Dieu d’Israël désignera Cyrus et l’appellera à son service par son nom. Il le fera pour se glorifier lui-​même comme le vrai Dieu des prophéties et le Souverain de l’univers, et pour délivrer les descendants de Jacob, la nation d’Israël. C’est pourquoi il dira à Cyrus : “Pour l’amour de Jacob, mon serviteur, et d’Israël, mon élu, je t’ai appelé par ton nom ; je t’ai désigné [donné ton titre d’honneur, CT] quand tu ne me connaissais pas. Je suis Jéhovah, et il n’y en a point d’autre ; hors moi il n’y a point de Dieu [ʼÈlohim] ; je t’ai ceint quand tu ne me connaissais pas : afin que l’on sache, du soleil levant au soleil couchant, qu’il n’y en a point d’autre que moi, moi, Jéhovah, et nul autre ; moi, qui ai formé la lumière et créé les ténèbres, qui ai fait le bonheur [la paix, Dh] et créé le malheur, c’est moi Jéhovah qui fais tout cela.” — Isaïe 45:4-7, AC.

      42. a) Comment Jéhovah ceindra-​t-​il Cyrus et lui donnera-​t-​il un titre d’honneur ? b) Comment Jéhovah réalisera-​t-​il la paix et créera-​t-​il le malheur ?

      42 À l’insu de Cyrus, Jéhovah le ceindra ou le fortifiera pour lui permettre d’accomplir sur Babylone, non la prophétie de Mardouk (Mérodac) ou d’un autre faux dieu, mais la prophétie infaillible de Jéhovah, et de prouver que celui-ci est le seul vrai Dieu (ʼÈlohim). Il n’y en a pas d’autre. Tout comme il crée la lumière du jour et les ténèbres de la nuit, de même il pourra créer la paix pour son peuple exilé, Jacob ou Israël, et le malheur pour Babylone. C’est uniquement grâce à Jéhovah Dieu que le conquérant perse de Babylone pourra dire plus tard, dans le Cylindre de Cyrus : “Je suis Cyrus, roi de tout, roi grand, roi puissant, roi de Babylone, roi du pays de Sumer et d’Akkad, roi des quatre régionsd.” C’est parce qu’il servira les desseins de Jéhovah que Cyrus recevra un nom ou titre d’honneur parmi le peuple de Dieu. En se servant de Cyrus, Jéhovah lui donnera un “titre d’honneur”.

      43. Quel ordre Jéhovah donne-​t-​il aux cieux et à la terre, et en faveur de qui le donne-​t-​il ?

      43 Anticipant la future délivrance de son peuple de Babylone, le grand Créateur invite les cieux qu’il a créés à répandre des influences ou forces justes, et la terre dont il est le Créateur à s’ouvrir et à produire des événements justes et le salut pour son peuple en exil. Il leur dit : “Cieux, répandez d’en haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir la justice ! Que la terre s’ouvre et produise le salut, et fasse germer la justice en même temps ! Moi, Jéhovah, je crée ces choses.” (Isaïe 45:8, AC). À l’heure fixée, les cieux et la terre obéiront à ce commandement et accompliront cette prophétie.

      44. Que jure Jéhovah à propos de son culte, et comment le salut d’Israël justifiera-​t-​il ce culte ?

      44 Jéhovah est le seul Dieu vers qui les Israélites déportés peuvent se tourner dans l’espoir d’être délivrés de Babylone. Aussi leur dit-​il : “Tournez-​vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous habitants de la terre, car je suis Dieu [ʼÉl], et il n’y en a point d’autre. Je l’ai juré par moi-​même ; de ma bouche véridique est sortie une parole qui ne sera pas révoquée : Tout genou fléchira devant moi, et toute langue me prêtera serment. ‘En Jéhovah seul, dira-​t-​on de moi, résident la justice et la force !’ On viendra à lui ; mais ils seront confondus tous ceux qui étaient enflammés contre lui. En Jéhovah sera justifiée et se glorifiera toute la race d’Israël.” (Isaïe 45:22-25, AC). Les Israélites délivrés seront justifiés dans leur culte du vrai Dieu. Ils pourront se glorifier de ce que Jéhovah fera pour eux.

      LA DÉFAITE DES FAUX DIEUX

      45. Quels sont les dieux de Babylone, et pourquoi Jéhovah peut-​il parler de leur défaite comme si cet événement s’était déjà produit du temps d’Ésaïe ?

      45 Jéhovah sait d’avance qui l’emportera dans le futur combat de dieux qui impliquera son peuple et son ennemi, Babylone. Aussi peut-​il parler prophétiquement de la chute de Babylone et de la défaite de ses dieux comme si cet événement s’était déjà produit du temps d’Ésaïe. La divinité principale de la Babylonie est Bel, nom qui signifie “Seigneur”. Bel a fini par être identifié avec Mérodac ou Mardouk. Dans la Babylonie de basse époque, ses adorateurs laisseront tomber son nom Mardouk en faveur de son titre “Seigneur”, et le désigneront communément par le nom de Bel, et sa compagne par celui de Bêlit (ISBE, tome I, page 371b). Une autre divinité importante de Babylone, autrefois encore plus grande que Mardouk, est appelée Nébo, nom qui signifie “Celui qui parle, annonce, prophétise”. C’est le dieu de la végétation, identifié avec la planète Mercure. Prédisant la défaite des célèbres dieux de Babylone, et après avoir annoncé le salut de la “race” ou postérité d’Israël, Jéhovah poursuit en ces termes :

      46. En quels termes Jéhovah décrit-​il leur défaite dans Ésaïe 46:1, 2 ?

      46 “Bel s’écroule, Nébo chancelle ; on met leurs images sur des animaux, sur des bêtes de somme, ces idoles que vous portiez accablent de leur poids les bêtes fatiguées. Ils ont chancelé, ils se sont écroulés ensemble ; ils n’ont pu sauver le fardeau ; ils s’en vont eux-​mêmes en captivité.” — Isaïe 46:1, 2, AC.

      47. a) Comment Bel et Nébo s’écrouleront-​ils, et comment leurs idoles deviendront-​elles un fardeau ? b) Comment ces dieux iront-​ils en captivité ?

      47 Le faux dieu Bel devra s’écrouler, et le faux dieu Nébo chancellera devant le vrai Dieu Jéhovah. Leur défaite sera humiliante. Quelle désillusion pour les adorateurs de Bel et de Nébo ! Pourquoi leurs images ne s’élèveront-​elles pas pour sauver les Babyloniens ? Ces idoles n’ont-​elles pas des pieds ? Si, mais elles ne peuvent ni marcher ni courir. Aussi ne pourront-​elles pas s’enfuir de devant les conquérants élamites, mèdes et perses. Il faudra les placer sur des bêtes de somme pour les emmener en lieu sûr. Que les animaux sauvages, — le lion et le dragon (ou mushrushshu), les animaux sacrés de Mardouk, — emportent les idoles dans un endroit désertique, s’ils le peuvent ! Ou bien, qu’elles soient transportées comme autant de bagages par des animaux domestiques, qu’elles “accablent de leur poids les bêtes fatiguées” ! Bel et Nébo devront chanceler et se soumettre, et les bêtes de somme qui devront porter leurs idoles pesantes chancelleront, elles aussi, de sorte qu’ils s’écrouleront ensemble. Bel et Nébo, impuissants à assurer eux-​mêmes la sécurité de leurs idoles pesantes, dépendront des bêtes de somme pour “sauver le fardeau” ! Cette fois-​ci, leurs images ne seront pas transportées dans la gloire le long de la Voie processionnelle de Babylone, sous les regards d’admiration des adorateurs. Elles seront enlevées dans une fuite humiliante devant les conquérants. Ainsi, Bel et Nébo s’en iront “eux-​mêmes en captivité”, et leurs adorateurs babyloniens seront assujettis à Cyrus le Grand.

      48. Pourquoi Jéhovah est-​il bien supérieur à ces faux dieux ?

      48 Jéhovah, en revanche, n’a pas besoin d’être transporté. En outre, il ne possède aucune image idolâtrique qu’il faut transporter, car sa loi interdit toute représentation de lui imaginée à des fins cultuelles (Exode 20:4, 5). Bien au contraire, Jéhovah le Dieu tout-puissant peut porter son peuple élu vers la liberté et le délivrer de la puissante Babylone et de ses dieux Bel et Nébo. Par contraste avec les faux dieux de Babylone, Jéhovah parle en ces termes au peuple qu’il a suscité au vieux patriarche Jacob ou Israël :

      49. À la différence de ces dieux, que fera Jéhovah pour son peuple ?

      49 “Écoute-​moi, maison de Jacob, et vous tous, restes de la maison d’Israël, vous, que j’ai pris sur mes épaules dès votre naissance, que j’ai portés dès le sein de votre mère. Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, jusqu’à vos cheveux blancs je vous porterai, moi qui vous prendrai sur mes épaules et qui vous délivrerai.” — Isaïe 46:3, 4, AC.

      50. Pourquoi la nation d’Israël n’a-​t-​elle pas à s’inquiéter si elle commence à vieillir ?

      50 Jéhovah ne vieillit pas. Le temps ne compte pas pour lui puisqu’il est sans commencement et sans fin, toujours le même Dieu tout-puissant. Son peuple, Israël, n’a donc pas à s’inquiéter si sa nation commence à vieillir. Certes, en l’an 537, Israël sera âgé de plus de mille ans, à compter de la mort de son ancêtre Jacob en 1711, mais Jéhovah pourra porter et soutenir la nation tout entière, en la délivrant de Babylone.

      51. À qui ne peut-​on comparer Dieu ? Aussi, de quoi le peuple de Jéhovah devra-​t-​il se souvenir quand il sera en exil ?

      51 Dès lors, à quelle fausse divinité peut-​on comparer Jéhovah, et surtout à quelle image idolâtrique devant être portée sur les épaules de ses adorateurs peut-​on l’assimiler ? À aucune (Ésaïe 46:5-7) ! Quand le peuple de Jéhovah sera exilé à cause de ses transgressions et attendra la délivrance, il devra alors se rappeler que Jéhovah est le seul vrai Dieu et qu’il a annoncé quel homme il appellera pour délivrer Israël de Babylone. Cette pensée donnera aux déportés du courage. À cet effet, Jéhovah déclare :

      52. Pour se donner du courage, que devra se rappeler Israël quant à la prescience de Dieu et l’exécution de son dessein ?

      52 “Pensez à cela et montrez-​vous hommes ; rebelles, rentrez en vous-​mêmes ! Rappelez-​vous les choses passées des jours d’autrefois, et vous comprendrez que c’est moi qui suis Dieu [ʼÉl], et qu’il n’y en a point d’autre ! Que je suis Dieu [ʼÈlohim] et que nul n’est semblable à moi : moi qui dès le commencement annonce la fin, et longtemps à l’avance ce qui n’est pas encore ; qui dis : ‘Mon dessein subsistera, et je ferai toute ma volonté ;’ qui de l’Orient appelle l’aigle, d’un pays éloigné l’homme de mon dessein. J’ai parlé, j’accomplirai ! J’ai résolu, j’exécuterai !” — Isaïe 46:8-11, AC.

      53. Depuis quand Jéhovah annonce-​t-​il la fin, et qu’est-​ce qui le prouve ?

      53 Nul dieu n’est semblable à Jéhovah, aussi ce dernier n’agit-​il pas conformément aux attentes ou aux prédictions des adorateurs des faux dieux. Sa Parole écrite tout entière ou sainte Bible, jointe aux événements historiques qui ont accompli ses prophéties, suffisent pour convaincre l’homme honnête que Dieu a annoncé la fin (ou accomplissement) de son dessein dès le commencement, et que déjà au jardin d’Éden il a prophétisé des choses qui n’étaient pas encore, mais qui depuis se sont produites.

      54. Pour arrêter son dessein, Jéhovah consulta-​t-​il ses créatures ? Sinon, pourquoi ?

      54 Pour arrêter son dessein, Jéhovah n’a eu besoin de consulter aucune de ses créatures. Ainsi, quand ce dessein se réalise, nul autre que Jéhovah ne peut en revendiquer la conception. Jéhovah seul a conçu ce dessein, et celui-ci a subsisté, conformément à la déclaration divine.

      55. a) Comment le cas de Cyrus prouve-​t-​il que Jéhovah agit toujours selon son bon plaisir ? b) Quel était l’emblème de Cyrus, en harmonie avec Ésaïe 46:11 ?

      55 Dans sa Parole écrite, Jéhovah nous a révélé sa volonté. Les faits démontrent de façon irréfutable qu’il a toujours agi selon son bon plaisir, n’en déplaise à certains qui auraient voulu contrarier ses desseins. À titre de preuve, citons le cas de Cyrus le Perse. C’est lui l’homme que Jéhovah appela par son nom de Cyrus, afin d’exécuter son dessein. Et effectivement, Jéhovah accomplit sa volonté par cet homme désigné à l’avance. Cyrus n’était pas Judéen, mais venait d’un pays éloigné, loin du royaume de Juda. Il venait de la Perse, située à l’est de Babylone, plus à l’est que le Tigre, voire même que le pays d’Élam et le golfe Persique. L’emblème de Cyrus était un aigle d’or, un oiseau de proie. En accord avec ces faits, Jéhovah appela Cyrus de l’Orient et lui ordonna de fondre sur Babylone tout comme un oiseau de proie, un aiglee.

      56. Comment les faits historiques relatifs à Cyrus attestent-​ils que Jéhovah est le seul vrai Dieu ?

      56 Exactement comme il l’avait annoncé environ deux cents ans à l’avance par la bouche d’Ésaïe, Jéhovah appela cet “aigle”, à savoir Cyrus. Ce fait est attesté par l’Histoire, tant profane que sacrée. Il avait arrêté son dessein dans son esprit et, en tant que Dieu tout-puissant, il influa sur les affaires humaines de manière à réaliser ce dessein. Tous les faits de l’Histoire attestent donc que Jéhovah est le seul Dieu et qu’il n’y en a pas d’autre.

      57, 58. Quel avertissement Jéhovah adresse-​t-​il aux Babyloniens, avant qu’ils ne détruisent Jérusalem ?

      57 Comme il a décidé d’appeler un homme de l’Orient afin d’exécuter son dessein sur Babylone, Jéhovah adresse cet avertissement aux Babyloniens iniques, qui vont détruire Sion ou Jérusalem, la capitale de la nation d’Israël :

      58 “Écoutez-​moi, hommes au cœur opiniâtre, qui êtes loin de la justice. Je fais approcher ma justice ; elle n’est pas loin, et mon salut ne tardera pas ; je donnerai le salut à Sion, ma gloire à Israël.” — Isaïe 46:12, 13, AC.

      59. Quel dessein Jéhovah a-​t-​il arrêté bien avant que Babylone ne devienne la Troisième Puissance mondiale, et à quel point de vue ce salut ne sera-​t-​il ni trop loin ni trop tard ?

      59 Bien avant que Babylone ne devienne la Troisième Puissance mondiale, Jéhovah a arrêté son dessein de délivrer son peuple, Israël, de la domination babylonienne. Envisagée du point de vue de Jéhovah, qui est éternel, l’heure du salut de son peuple n’est pas loin, et il ne tardera pas à accomplir cette délivrance. L’exil à Babylone ne sera pas trop long. La durée de la dévastation de Sion, la ville sainte, ne sera pas excessive. Sion sera rebâtie et deviendra la cité d’un peuple sauvé. La nation d’Israël reflétera la gloire divine, la gloire d’être un peuple sauvé par Jéhovah, délivré des Babyloniens, qui sont des “hommes au cœur opiniâtre”. La libération d’Israël sera un acte de justice de la part de Jéhovah, et prouvera qu’il est juste. C’est pourquoi il fait approcher sa justice ; “elle n’est pas loin”, car rien ne pourra l’empêcher d’accomplir son dessein à l’heure prévue.

      60. Quel effet la prophétie d’Ésaïe devrait-​elle produire sur les Babyloniens ?

      60 Les Babyloniens devraient prêter attention à l’avertissement que Jéhovah leur donne par la bouche du prophète Ésaïe. Cela les empêcherait d’être opiniâtres et d’agir cruellement envers le peuple de Jéhovah exilé.

      61, 62. En quelle année Jéhovah appellera-​t-​il l’“aigle” symbolique contre Babylone, et quelles questions sont ainsi soulevées ?

      61 En 539, soit deux ans avant le terme des soixante-dix années de la dévastation totale de Sion, Jéhovah appellera l’“aigle” symbolique et lui ordonnera de fondre sur Babylone, afin d’exécuter sur elle le dessein divin. En cette année-​là commencera le siège de cette ville aux puissantes murailles. Ce siège obligera-​t-​il Babylone à capituler assez tôt pour permettre à Jéhovah de donner le salut à Sion au jour prévu qui, selon sa prophétie, n’est pas loin ? Les Babyloniens arriveront-​ils à résister pendant des années et à retarder le salut que Jéhovah a promis à son peuple, Israël ?

      62 Les oiseaux rapaces, l’“aiglef” par exemple, fondent sur leur proie avec une rapidité étonnante. Et Cyrus, dont l’emblème militaire est un aigle d’or, fondra-​t-​il sur sa proie, Babylone ? Saura-​t-​il hâter, si possible, la prise de Babylone ?

      [Notes]

      a Cf. Babylonian Chronology 626 B.C. — A.D. 75 de Parker et Dubberstein, éd. de 1956, page 14.

      b Cf. Die Keilinschrifften der Achämeniden de Weissbach, pages 2-5.

      c Idem page 41 ; cf. aussi Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, éd. de 1929, page 176, et Cyrus de Champdor (Éd. Albin Michel), page 238.

      d Cf. Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, page 177, et Cyrus de Champdor, page 239.

      e Cf. la Cyropédie (Éducation de Cyrus) de Xénophon, livre VII, paragraphes 1, 4. Sous le titre Flag (Drapeau) Br⁠1, tome X, page 454b, dit ceci : “Les Perses portaient un aigle fixé à l’extrémité d’une lance, et le soleil, leur divinité, était aussi représenté sur leurs étendards, lesquels (...) étaient gardés avec jalousie par les hommes les plus braves de l’armée.”

      f Dans Ésaïe 46:11, le mot hébreu ʽayit, rendu dans AC par “aigle”, est traduit dans d’autres versions (NW, Dh, Da) par “oiseau de proie”. Cependant, les LXX rendent ce terme par le mot grec aétos (aigle), que l’on trouve également dans Lamentations 4:19 et Jérémie 4:13. Les Hébreux appelaient ʽayit l’oiseau de proie parce que celui-ci fond sur sa victime en poussant des cris perçants, comme l’indique la racine du verbe utilisé dans I Samuel 15:19. — Cf. le Hebrew-Chaldee Lexicon de Gesenius.

      [Illustration, page 214]

      Le mushrushshu ou “dragon de Babylone”

  • La chute de Babylone
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 13

      La chute de Babylone

      1. En 539 avant notre ère, le seizième jour du septième mois lunaire (tisri), à quoi ont dû penser Daniel et les autres Juifs âgés, exilés à Babylone ?

      LA LUNE commençait à décliner au-dessus de Babylone, car c’était la nuit du seizième jour du mois lunaire de tisri, le septième mois de l’année religieuse des Juifs, en l’an 539 avant notre ère. Vraisemblablement le prophète Daniel et les autres Juifs, maintenant âgés, qui avaient été déportés à Babylone se souvenaient du temps où, à cette époque de l’année, ils célébraient la fête des Huttes ou des Tabernacles (la fête de la Récolte) dans le temple de Jérusalem, avant la destruction de la ville sainte. Pour ces Juifs, cette fête était la plus joyeuse de toute l’année. Cette année de 539 allait-​elle être marquée à la même époque d’un événement qui, lui aussi, serait une grande source de joie pour les exilés juifsa ?

      2. Pourquoi et dans quelles circonstances le roi Belschatsar donne-​t-​il un festin ?

      2 Cette nuit-​là, le roi Belschatsar organise dans son palais un festin qui marque, non pas le souvenir d’une fête religieuse d’un peuple captif, mais un événement important pour les Babyloniens. Que lui importe que les armées de Cyrus soient devant les murailles de la ville ! Les Babyloniens se sentent en parfaite sécurité, car ils sont persuadés que, grâce à son système de hautes murailles, Babylone pourrait résister à un siège pendant plus de vingt ans. Et les quais de l’Euphrate, lequel partage la ville en deux, ne sont-​ils pas flanqués de murs percés de portes en cuivre ? Les Babyloniens se croient tellement à l’abri que le roi Belschatsar a jugé bon de donner un grand festin, bien que son père Nabonide ne soit pas présent dans la ville.

      3. Qui attend cette nuit-​là pour attaquer Babylone ?

      3 Ah ! mais l’agresseur perse Cyrus, qui a déployé devant la ville une partie importante de son armée et l’a placée sous les ordres de son commandant en chef, attend justement la venue de cette nuit-​là ! Dans la ville, un vieil homme est soudain convoqué devant le roi. Plus tard, il racontera comme suit ce qu’il a vu se passer pendant cette nuit mémorable :

      4. Au cours de ce grand banquet, quel usage abusif le roi Belschatsar fait-​il des vases enlevés de la maison de Dieu à Jérusalem ?

      4 “Le roi Belshatsar fit un grand festin à mille de ses grands, et but du vin devant les mille. Belshatsar, comme il buvait le vin, commanda d’apporter les vases d’or et d’argent que son [grand-] père Nébucadnetsar avait tirés du temple qui était à Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, y bussent. Alors on apporta les vases d’or qu’on avait tirés du temple de la maison de Dieu, qui était à Jérusalem ; et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, y burent. Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or et d’argent, d’airain, de fer, de bois, et de pierre.” — Daniel 5:1-4, Da.

      5. En accomplissant ce geste destiné à jeter le discrédit sur Dieu, pourquoi le roi Belschatsar est-​il sans crainte ?

      5 Il s’agit là d’un geste accompli de propos délibéré pour couvrir d’opprobre le Dieu dont le nom est Jéhovah, le Dieu des déportés juifs. Pour Belschatsar, roi mystique, les dieux de Babylone se sont révélés plus puissants que cette divinité juive. Voilà soixante-huit ans, son grand-père Nébucadnetsar n’a-​t-​il pas détruit la ville sainte de Jérusalem et son temple, en emportant les vases sacrés de cette maison de Jéhovah pour les mettre dans la maison du dieu principal de Babylone (Esdras 1:5-8 ; Daniel 1:1, 2) ? Probablement le roi Belschatsar se souvient qu’avant même que Nébucadnetsar ait anéanti Jérusalem et son temple, les prophètes de Jéhovah avaient annoncé la chute soudaine de Babylone. Mais Belschatsar ne craint pas l’accomplissement de ces prophéties, car il a confiance dans les dieux de la Babylonie, ces dieux qui, selon toute apparence, ont prouvé qu’ils sont plus forts que Jéhovah, l’inspirateur de ces prédictions pessimistes.

      6. Qui les convives babyloniens mettent-​ils au défi, et qui louent-​ils ?

      6 Que l’on mette donc au défi ce Dieu Jéhovah ! Que la fête continue ! Que tous les convives louent les dieux de la Babylonie représentés par des images d’or, d’argent, de cuivre, de fer, de bois et de pierre ! Ha, ha ! Que ce Dieu des Juifs tire vengeance de la destruction de son temple à Jérusalem, s’il en est capable ! Quant à nous, Babyloniens, buvons à longs traits dans les vases de son temple !

      7. Quelle écriture miraculeuse apparaît sur le mur, et quel effet produit-​elle sur le roi ?

      7 “En ce même moment, les doigts d’une main d’homme sortirent, et écrivirent, vis-à-vis du chandelier, sur le plâtre de la muraille du palais du roi ; et le roi vit l’extrémité de la main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent ; et les liens de ses reins se délièrent, et ses genoux se heurtèrent l’un contre l’autre.” — Daniel 5:5, 6, Da.

      8. Quel effet l’écriture tracée sur la muraille a-​t-​elle sur le banquet ?

      8 Belschatsar n’arrive plus à tenir sa coupe de vin, un vase d’or enlevé du temple de Jéhovah avant la destruction de cet édifice. Tout à coup il cesse de louer les divinités babyloniennes, les dieux de métal, de bois et de pierre. Il regarde fixement ce que cette main, sortie de l’invisible, a inscrit sur le plâtre bien éclairé de la muraille. Le silence absolu qui règne à présent dans la salle de banquet est rompu soudain par le roi, qui a retrouvé sa voix.

      9. À qui le roi fait-​il appel pour lire et interpréter l’écriture, et quelle récompense offre-​t-​il ?

      9 “Le roi cria avec force d’amener les enchanteurs, les Chaldéens et les augures.” On les amène vite devant Belschatsar. Il leur montre l’écriture qui est apparue sur le mur. “Le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : Quiconque lira cette écriture et m’en indiquera l’interprétation sera revêtu de pourpre, et aura une chaîne d’or autour de son cou, et sera le troisième gouverneur dans le royaume.” — Daniel 5:7, Da.

      10. a) Qui est le premier souverain de Babylone, mais pourquoi est-​il absent de la ville ? b) Quel poste élevé Belschatsar confiera-​t-​il à celui qui réussira à interpréter l’inscription ?

      10 Nabonide, le père de Belschatsar, n’est pas au banquet, puisqu’il est absent de Babylone. En effet, dans une bataille visible des hautes murailles de la ville, Nabonide a combattu les troupes de Cyrus le Perse. Vaincu, il s’est réfugié à Borsippa, cité importante située au sud-ouest de Babylone. Certes, Nabonide est toujours le souverain ou premier gouverneur de l’Empire, mais depuis des années, son fils Belschatsar règne avec lui en qualité de vice-roib. Si un sage, en interprétant l’étrange inscription sur la muraille, prouvait maintenant que le ciel était avec Belschatsar, celui-ci récompenserait cet homme en l’établissant troisième gouverneur du royaume de Babylone, soit en l’élevant au rang venant immédiatement après le sien. Ce faisant, Belschatsar déposséderait son fils aîné du droit de lui succéder. Peu importe ! Il lui faut absolument apprendre la signification de l’écriture !

      11. Les sages de Babylone remettent-​ils Belschatsar de sa frayeur ?

      11 “Alors arrivèrent tous les sages du roi, mais ils ne purent lire l’écriture ni faire connaître au roi l’interprétation. Alors le roi Belshatsar fut extrêmement troublé, et il changea de couleur ; et ses grands furent bouleversés.” — Daniel 5:8, 9, Da.

      12. Quel problème les dieux de Belschatsar lui laissent-​ils le soin de résoudre ?

      12 Cette fois-​ci les dieux de Babylone ont trahi le roi Belschatsar. Vers qui peut-​il se tourner pour connaître le sens de l’écriture miraculeuse apparue sur la muraille ? Ses grands sont tout aussi bouleversés que lui. Ils n’ont aucune suggestion à faire au roi pâle et effrayé.

      13. Quel conseil la reine mère donne-​t-​elle à Belschatsar ?

      13 Malgré la belle récompense offerte à celui qui déchiffrera l’énigme, même les sages de Babylone demeurent perplexes devant elle. La nouvelle en parvient finalement à la reine mèrec. Son fils Belschatsar a-​t-​il consulté Daniel, l’exilé juif qui réussit à interpréter deux songes de Nébucadnetsar ? Non ? Qu’il l’appelle donc !

      14. En quels termes la reine mère recommande-​t-​elle Daniel à Belschatsar ?

      14 “La reine, à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la maison du festin. La reine prit la parole et dit : Ô roi, vis à jamais ! Que tes pensées ne te troublent pas, et ne change pas de couleur : il y a un homme dans ton royaume, en qui est l’esprit des dieux saints ; et, aux jours de ton père [son grand-père, Nébucadnetsar], de la lumière, et de l’intelligence, et une sagesse comme la sagesse des dieux, ont été trouvées en lui ; et le roi Nébucadnetsar, ton père, — ton père, ô roi, l’a établi chef des devins, des enchanteurs, des Chaldéens, des augures, parce qu’un esprit extraordinaire, et la connaissance et l’intelligence pour interpréter les songes et pour expliquer les énigmes et pour résoudre les problèmes difficiles, ont été trouvés en lui, en Daniel, à qui le roi a donné le nom de Belteshatsar. Que Daniel soit donc appelé, et il indiquera l’interprétation.” — Daniel 5:10-12, Da.

      15. Pendant qu’il attend Daniel, quelle confiance Belschatsar place-​t-​il dans les murailles de la ville ?

      15 C’est la dernière ressource pour le roi Belschatsar. En désespoir de cause, il suit la suggestion de la reine mère. Lui et ses grands attendent pendant qu’on va chercher Daniel et qu’on l’amène dans la salle du banquet pour élucider le mystère de l’effrayante inscription. Le roi ne reçoit aucun rapport sur ce qui se passe en dehors des murs de Babylone. Bah ! pourquoi s’inquiéter ? Les puissantes murailles fortifiées tiennent ferme et disent en fait à Cyrus le Perse : “Tu viendras jusqu’ici, tu n’iras pas au-delà ; ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots.” — Job 38:11.

      16. a) Si elles restaient vigilantes, que pourraient remarquer les sentinelles à propos des eaux de l’Euphrate ? b) À quel stratagème Cyrus va-​t-​il recourir pour prendre Babylone ?

      16 Oui ! Belschatsar, tout va bien du côté des murailles, mais en est-​il de même du fleuve ? Vous, sentinelles de Babylone, êtes-​vous trop occupées à la grande fête de la ville pour remarquer ce qui se passe ? Regardez donc ! Les eaux de l’Euphrate coulant au milieu de votre ville sont en train de baisser et s’éloignent de plus en plus des quais bordant ses rives. Qu’arrive-​t-​il ? L’Euphrate est-​il frappé d’une plaie ? Pas précisément. C’est que Cyrus, après avoir examiné les immenses murailles de Babylone et en avoir conclu qu’on ne peut prendre la ville par un assaut direct, a décidé de recourir à un stratagème. Au nord de la ville, hors de portée des projectiles des défenseurs, Cyrus a fait creuser un canal. Il entend détourner les eaux de l’Euphrate au moment critique et les amener à l’immense bassin du lac artificiel d’Ardericca que Nébucadnetsar lui-​même fit creuser pour les besoins de sa capitale mais qui en est resté au stade d’un marécage. Cette nuit de fête célébrée le seize du mois lunaire de tisri apportera à Cyrus l’occasion tant attendue.

      17. Au signal, que font les hommes de Cyrus, et qu’espèrent-​ils quant aux portes donnant sur les quais ?

      17 Cyrus donne le signal. Ses hommes ouvrent les écluses. C’est incroyable ! La plus grande partie des eaux du fleuve se précipitent par le canal vers la dépression marécageuse. Alors que les eaux de l’Euphrate commencent à baisser dans le lit du fleuve, les troupes de Cyrus attendent le long des rives, au nord comme au sud de la ville. Patience ! Attendez que l’Euphrate ait baissé suffisamment. Allez-​y maintenant ! Dans le lit du fleuve se répandent à flots les hommes de l’armée des Mèdes, des Perses et d’autres nations, avançant des deux côtés vers le centre de Babylone. Qui sait ? peut-être les portes de la ville qui donnent sur les quais auront été laissées ouvertes en cette nuit de fête, leur permettant d’entrer sans coup férir ! Ces troupes ignorent tout de l’écriture miraculeuse apparue sur un mur dans le palais de Belschatsar. L’explication de cette énigme leur sera-​t-​elle favorable ? Qui pourra le dire ? Daniel !

      18, 19. Que doit avouer Belschatsar à Daniel concernant les sages de Babylone, et quelle promesse lui fait-​il ?

      18 “Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel :

      19 “Es-​tu ce Daniel, l’un des fils de la captivité de Juda, que le roi, mon père, a amenés de Juda ? Et j’ai entendu dire de toi que l’esprit des dieux est en toi, et que de la lumière, et de l’intelligence, et une sagesse extraordinaire se trouvent en toi. Et maintenant, les sages, les enchanteurs, ont été amenés devant moi, afin qu’ils lussent cette écriture et m’en fissent connaître l’interprétation, et ils n’ont pu indiquer l’interprétation de la chose. Et j’ai entendu dire de toi que tu peux donner des interprétations et résoudre les problèmes difficiles. Maintenant, si tu peux lire l’écriture et m’en faire connaître l’interprétation, tu seras vêtu de pourpre, et tu auras une chaîne d’or autour de ton cou, et tu seras le troisième gouverneur dans le royaume.” — Daniel 5:13-16, Da.

      20. Pourquoi Daniel se soucie-​t-​il peu de la récompense, mais dans quel but accepte-​t-​il de lire et d’interpréter l’écriture ?

      20 Daniel se soucie peu de devenir le troisième gouverneur de l’Empire babylonien, la Troisième Puissance mondiale ! Il connaît les prophéties d’Ésaïe et de Jérémie annonçant la chute de Babylone. Il sait que la ville de Babylone est condamnée et que la dynastie de Nébucadnetsar disparaîtra avec Belschatsar, qui sera le dernier roi sémite de Babylone. Daniel sait que soixante-huit ans se sont écoulés depuis la destruction de Jérusalem et de son temple par les armées de Nébucadnetsar, et que Babylone ne sera plus pour longtemps la Maîtresse des Royaumes. Aussi, non pour obtenir la récompense considérable offerte par Belschatsar, mais afin de rendre témoignage à la souveraineté du Dieu très-haut Jéhovah ainsi qu’à sa prescience et à l’accomplissement certain de ses desseins, Daniel accepte de lire et d’interpréter l’écriture apparue sur la muraille. Il n’a pas à craindre que l’offre extravagante du roi ne lui soit retirée s’il dit toute la vérité. Il n’a que faire de cette récompense politique. C’est pourquoi il n’hésite pas à annoncer la vengeance de Jéhovah.

      21, 22. Dans son entrée en matière, quel événement historique bien connu de Belschatsar Daniel rappelle-​t-​il ?

      21 “Alors Daniel répondit et dit devant le roi :

      22 “Que tes présents te demeurent, et donne tes récompenses à un autre. Toutefois je lirai l’écriture au roi, et je lui en ferai connaître l’interprétation. Ô roi, le Dieu très-haut donna à Nébucadnetsar, ton père, le royaume, et la grandeur, et l’honneur, et la majesté ; et, à cause de la grandeur qu’il lui donna, tous les peuples, les peuplades et les langues, tremblaient devant lui, et le craignaient ; il tuait qui il voulait, et il conservait en vie qui il voulait ; il exaltait qui il voulait, et il abaissait qui il voulait. Mais quand son cœur s’éleva et que son esprit s’endurcit jusqu’à l’orgueil, il fut précipité du trône de son royaume, et sa dignité lui fut ôtée ; et il fut chassé du milieu des fils des hommes, et son cœur fut rendu semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; on le nourrit d’herbe comme les bœufs, et son corps fut baigné de la rosée des cieux, jusqu’à ce qu’il connût que le Dieu très-haut domine sur le royaume des hommes, et qu’il y établit qui il veut.

      23. Comment Belschatsar a-​t-​il montré que cet événement ne lui a pas servi de leçon, et en conséquence, qu’est-​ce qui lui a été envoyé ?

      23 “Et toi, son fils Belshatsar, tu n’as pas humilié ton cœur, bien que tu aies su tout cela. Mais tu t’es élevé contre le Seigneur des cieux ; et on a apporté devant toi les vases de sa maison, et toi et tes grands, tes femmes et tes concubines, vous y avez bu du vin ; et tu as loué les dieux d’argent et d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient, et n’entendent, et ne comprennent point ; et le Dieu en la main duquel est ton souffle, et à qui appartiennent toutes tes voies, tu ne l’as pas glorifié. Alors a été envoyée de sa part l’extrémité de la main, et cette écriture a été tracée. Et voici l’écriture qui a été tracée :

      24-27. Que déclare l’écriture apparue sur le mur, et quel sens Daniel rattache-​t-​il à chaque mot ?

      24 “MENÉ, MENÉ, THEKEL, UPHARSIN !

      25 “Voici l’interprétation des paroles. MENÉ : Dieu a compté ton royaume, et y a mis fin.

      26 “THEKEL : Tu as été pesé à la balance, et tu as été trouvé manquant de poids.

      27 “PÉRÈS : Ton royaume est divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.” — Daniel 5:17-28, Da.

      28. D’après l’explication de Daniel, qu’est-​ce que Belschatsar peut désormais comprendre ?

      28 D’après ce que Daniel, ce courageux Juif exilé, lui a dit, le roi Belschatsar sait en quoi le Dieu de Daniel l’a trouvé léger, manquant de poids. Puisque le Dieu de Daniel a été capable de détrôner Nébucadnetsar, qui était plus puissant que Belschatsar, il pourra certainement réduire le nombre des jours du règne du malheureux père de ce dernier, Nabonide, et amener à son terme la dynastie des rois sémites des Chaldéens. Le Dieu de Daniel sera également capable de donner la royauté à qui il veut, car il domine sur le royaume des hommes. Il pourra la partager entre les Mèdes et les Perses, soit en les laissant régner ensemble, soit en la donnant d’abord aux Mèdes, puis aux Perses.

      29, 30. Que devrait comprendre Belschatsar à propos de Cyrus, mais quelle est sa réaction lorsque Daniel lui dit la vérité ?

      29 Apparemment Cyrus réussira dans son entreprise. Voilà une chose que le roi Belschatsar devrait maintenant comprendre ! Pourtant, comment Cyrus pourra-​t-​il réussir, alors que les murailles de Babylone sont si puissantes et qu’elles font partie d’un système de défense dont l’élément clé est l’Euphrate lui-​même, fleuve large et profond ?

      30 Quoi qu’il en soit, le roi Belschatsar est désormais fixé quant à la signification de l’écriture apparue sur le mur. Maintenant, il connaît au moins la vérité et il sait à quoi s’en tenir. Il ne se venge pas sur le vieux Daniel en l’accusant d’être séditieux, d’encourager l’ennemi et de saper le moral des défenseurs de Babylone. Belschatsar tient son engagement.

      31. Comment Belschatsar récompense-​t-​il Daniel, et à la gloire de qui ce dernier accepte-​t-​il cet honneur ?

      31 “Alors Belshatsar donna des ordres, et on vêtit Daniel de pourpre, et on mit une chaîne d’or à son cou, et on proclama qu’il serait le troisième gouverneur dans le royaume.” (Daniel 5:29, Da). Daniel accepte cet honneur, non pour se glorifier personnellement, mais pour honorer Jéhovah Dieu qui l’a aidé, en l’inspirant, à lire et à interpréter l’écriture sur la muraille. Puis Daniel quitte la salle du banquet, abandonnant les condamnés à leur sort.

      32. Que se passe-​t-​il en dehors de la salle du banquet, et qu’est-​ce qui prouve que la cité se trouve sans surveillance ?

      32 L’heure décisive approche ! L’esprit de gaieté ne règne plus dans la salle. Dehors, en revanche, la fête continue. Tous les habitants de cette grande ville d’à peu près la même importance que Hambourg, en Allemagne, boivent et s’amusent à cœur joie. La cité se trouve sans surveillance. On a négligé de fermer les portes. Les soldats babyloniens ne montent pas la garde sur les murailles bordant les deux rives de l’Euphrate pour prendre au piège d’éventuels assaillants qui emprunteraient le chemin du fleuve et pour les abattre de leurs flèches tirées d’en haut.

      33. Comment les troupes de Cyrus profitent-​elles du lit du fleuve ?

      33 Il n’est pas nécessaire d’attendre que le lit de l’Euphrate soit complètement à sec. La nuit s’avance, et le temps est précieux ! Soudain, les Mèdes et les Perses se répandent dans le lit du fleuve, au nord et au sud de la ville, certains soldats à mi-chemin des deux berges devant patauger dans l’eau jusqu’aux cuissesd. Les deux groupes d’hommes marchent l’un vers l’autre, sans toutefois essuyer une pluie de projectiles envoyés du haut des murailles qui enferment les envahisseurs comme dans une gorge. Pendant qu’ils avancent, ils entendent le bruit des réjouissances venant de l’intérieur des murs.

      34. Les Mèdes et les Perses trouvent-​ils fermées les portes donnant sur les quais, et pourquoi les Babyloniens ont-​ils été si négligents ?

      34 Et maintenant, soldats mèdes, perses et vos alliés, montez sur les quais aménagés le long des rives ! Courez vers les portes, ces portes qui se trouvent au bout de chaque rue menant au fleuve ! Autant que possible, surprenez les gardes ! Regardez donc ! Les portes sont ouvertes ! Ce n’est pas étonnant, puisque cette nuit toute la ville se livre à des festivités, et les habitants n’ont pas songé qu’une attaque pourrait venir par la route du fleuve. Ils comptent sur l’eau et non sur les portes pour vous barrer le passage. Allez-​y !

      35. Vers quel objectif les envahisseurs doivent-​ils se diriger, et chemin faisant, quels ordres doivent-​ils respecter ?

      35 Les gardes en faction aux portes de Babylone sont rapidement maîtrisés, et les envahisseurs s’élancent dans les rues de la ville. Il n’y a pas de Babyloniens sur les toits des maisons pour leur lancer des projectiles. C’est fait ! Babylone est prise de toutes parts ! Et maintenant, soldats, au palais du roi ! Si vous rencontrez des Babyloniens en chemin, utilisez vos armes, mais ne poursuivez pas ceux qui se sauvent à l’intérieur de leurs maisons. Si des Babyloniens ivres vous parlent, répondez-​leur comme si vous étiez de la fête. En tout cas, atteignez le palais du roi le plus vite possible !

      36. Comment Belschatsar apprend-​il que la ville est prise ?

      36 Avant qu’ils n’y parviennent, des messagers babyloniens arrivent au palais. Le premier d’entre eux est conduit devant le roi Belschatsar. Il lui dit, tout haletant : “L’ennemi est entré dans la ville du côté d’où je suis venu !” Congédié, il sort et rencontre un autre courrier qui vient d’arriver. Celui-ci déclare à Belschatsar : “La ville est prise dans la direction d’où j’ai été envoyé.” Un troisième messager est amené devant le roi, puis un autre, et encore un autre. La ville est prise de tous côtés ! Que va faire le roi Belschatsar ? Se suicider ? Il attend, indécis, dans son palais.

      37-40. En quels termes l’historien grec Xénophon décrit-​il la prise du palais et la mort de Belschatsar ?

      37 On force le pas et l’on arrive au palais royal. Les troupes rangées sous les ordres de Gobryas [Goubarou, gouverneur de Goutioum] et de Gadatas en trouvent les portes fermées. Ceux qui ont ordre d’attaquer les gardes tombent sur eux, tandis qu’ils boivent à la lueur d’un grand feu, et ils les traitent aussitôt en ennemis.

      38 Un grand bruit se fait, des cris s’élèvent ; à l’intérieur on entend ce tumulte, et le roi ordonne d’aller voir ce qui en est. Quelques-uns courent pour ouvrir les portes et sortir.

      39 Les gens de Gadatas, voyant les portes ouvertes, s’y précipitent ; ils voient ceux qui voulaient sortir rebrousser chemin et se sauver à l’intérieur ; ils les talonnent et les frappent et arrivent ainsi jusqu’au roi ; ils le trouvent debout, le cimeterre dégainé.

      40 Les gens de Gadatas et de Gobryas [Goubarou] le tuent. Ceux qui étaient avec lui périrent, l’un en se retranchant derrière un abri, l’autre en fuyant, l’autre en se défendant avec ce qu’il peut trouvere.

      41. Qu’apprenons-​nous dans Daniel 5:30, 31 à propos de la mort de Belschatsar, et qui reçut la royauté ?

      41 En accord avec ce récit, nous lisons dans Daniel 5:30, 31 (Da) : “En cette nuit-​là, Belshatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius, le Mède, reçut le royaume, étant âgé d’environ soixante-deux ans.”

      42-46. Que déclare encore Xénophon au sujet de la prise de Babylone ?

      42 L’ouvrage précité, la Cyropédie ou Éducation de Cyrus de Xénophon (rédigée vers 370 av. n. è.), poursuit son récit en ces termes :

      43 Cyrus envoya par les rues de la ville ses escadrons de cavalerie avec ordre de tuer ceux qu’ils trouveraient dehors et de proclamer, par la bouche de ceux qui savaient l’assyrien, que ceux qui étaient dans leur maison devaient y rester, et que, si l’on prenait quelqu’un dehors, il serait mis à mort. Ces ordres furent exécutés.

      44 Cependant Gadatas et Gobryas avaient rejoint Cyrus. Leur premier soin fut de remercier les dieux pour la vengeance qu’ils avaient tirée d’un roi impie ; puis ils baisèrent les mains et les pieds de Cyrus en pleurant de joie et d’allégresse.

      45 Quand le jour fut venu, les garnisons des citadelles, instruites de la prise de la ville et de la mort du roi, les livrèrent aussi.

      46 Cyrus s’en saisit aussitôt et y envoya des garnisons avec des officiers pour les commander. Il permit aux parents d’ensevelir leurs morts, et fit proclamer par des hérauts un ordre général aux Babyloniens d’apporter leurs armes, les prévenant que, si l’on trouvait des armes dans une maison, tous les habitants seraient mis à mort. En conséquence, ils apportèrent leurs armes. Cyrus les fit déposer dans les citadelles, pour les avoir à sa disposition, si jamais il en avait besoin. — Livre VII, chapitre V.

      47. Qu’advint-​il du père de Belschatsar après la chute de Babylone ?

      47 Quant au père de Belschatsar, le roi Nabonide, il survécut à son fils. Il avait trouvé refuge dans la ville toute proche de Borsippa, et le conquérant Cyrus partit à l’assaut de cette cité. Mais prenant le parti de n’offrir aucune résistance, Nabonide se rendit à Cyrus. Celui-ci le traita avec clémence, le déportant simplement dans la Carmanie et le nommant même gouverneur de cette province. À sa mort, Nabonide laissa derrière lui des inscriptions, dont la célèbre Chronique portant son nom. — Am⁠1, tome XIX, page 677f.

      48. a) Quand Cyrus fit-​il son entrée à Babylone, et quel accueil les Babyloniens lui réservèrent-​ils ? b) Qui établit des gouverneurs à Babylone ?

      48 Babylone fut occupée par les troupes de Cyrus le 16 tisri (5/6 octobre) 539 avant notre ère, mais Cyrus lui-​même ne fit son entrée dans la ville que dix-sept jours après sa chute, soit le 3 marchesvân (22/23 octobre). Les Babyloniens vaincus lui réservèrent un bon accueil. En retour, Cyrus proclama la paix dans toute la ville. Huit jours plus tard, son général en chef, Goubarou (Gobryas), mourut, décès qui marqua le début d’une période de deuil. Le roi Cyrus était accompagné d’un gouverneur nommé également Goubarou, et lorsque Cyrus fit son entrée à Babylone, ce fut ce Goubarou qui établit des gouverneurs dans la villeg.

      49. Qui était Darius le Mède, et pourquoi ne comptons-​nous pas sur des documents historiques pour prouver que ce roi a existé ?

      49 Selon Daniel 5:31, Darius le Mède “reçut le royaume” à l’âge de soixante-deux ans. Qui était ce Darius ? Il est encore difficile de répondre à cette question à l’aide des inscriptions cunéiformes d’origine païenne, donc non inspirées, et d’autres documents historiques. Mais il y a de solides raisons de penser que lui et le gouverneur Goubarou qui accompagnait Cyrus étaient le même personnageh. De nouveaux documents qui pourront encore être découverts par les archéologues confirmeront ou infirmeront cette explication. En attendant, ceux qui croient en Jéhovah, le Dieu de Daniel, savent que l’exactitude historique de la sainte Bible à propos de Darius le Mède ne repose pas sur des documents imparfaits et non inspirés. Ils sont persuadés que Daniel écrivit conformément aux faits et sous l’inspiration infaillible de l’esprit saint de Jéhovah. — Matthieu 24:15.

      50. Que nous dit la Bible sur les positions respectives de Darius et de Cyrus, et d’où régnèrent-​ils ?

      50 Au sujet de la grande cité de Babylone, le livre de Daniel (chapitre 6) parle de Darius le Mède, non comme du gouverneur de Babylone, mais comme d’un roi qui “trouva bon d’établir sur le royaume cent vingt satrapes, qui devaient être dans tout le royaume”. Du fond de la fosse aux lions, le prophète Daniel répondit à Darius le Mède en l’appelant “Roi”. Soulignant encore la royauté de ce Darius, Daniel 6:28 déclare : “Daniel prospéra sous le règne de Darius, et sous le règne de Cyrus, le Perse.” De même, dans Daniel 9:1, il est écrit : “La première année de Darius, fils d’Assuérus, de la race des Mèdes, lequel était devenu roi du royaume des Chaldéens.” Le règne de Darius Ier fut court. Cyrus le Perse prit le titre de “roi de Babylone, roi du pays”. Pendant quelque temps, il régna à Babylone même, car il n’avait pas détruit cette ville. Gardons-​nous cependant d’en conclure que Babylone n’était pas tombée, conformément aux prophéties que Jéhovah avait prononcées par ses témoins. Bien qu’elle ne fût pas anéantie immédiatement, elle était bel et bien tombée !

      51, 52. Puisque Babylone ne fut pas détruite par Cyrus, pourquoi les historiens admettent-​ils que “la chute de Babylone” eut lieu en 539 avant notre ère ?

      51 Les conquêtes militaires influèrent sur la fortune de Babylone à plusieurs périodes critiques de son histoire. Il est donc tout à fait remarquable que la capitulation devant Cyrus en 539 av. J.-C. soit appelée “la chute de Babylone”, comme si aucun autre événement analogue ne s’était produit dans l’histoire de cette cité. Même l’assujettissement de Babylone par Alexandre [le Grand] en 331 perd de son éclat par comparaison avec le désastre qui amena à sa fin l’Empire néo-babylonien.

      52 Une explication raisonnable de ce phénomène ne peut manquer de se présenter à l’esprit du chercheur. La prise de Babylone par Cyrus entraîna des conséquences d’une portée considérable. L’assujettissement de Babylone par Sennachérib et Assurbanipal n’avait pas rompu l’équilibre des puissances maintenu par l’hégémonie sémite, mais le triomphe de la Perse en 539 introduisit dans les affaires de l’Ancien Orient une nouvelle influence prédominante. Cette date marque le tournant en faveur de l’hégémonie aryenne, une force directrice qui s’est maintenue à l’avant-garde de la civilisation jusqu’à nos jours. — Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, page 167.

      53. Que déclare l’Encyclopédie américaine au sujet de la chute de Babylone ?

      53 Dans le même ordre d’idées, l’Encyclopédie américaine (tome II, page 441b) déclare : “La chute de Babylone devant la marche de Cyrus signifiait la chute de la domination des Sémites en Babylonie et l’avènement de la puissance des Aryens.” — Édition de 1929i.

      54. Considérée du point de vue de Dieu, que signifiait la chute de Babylone, et pourquoi la Bible souligne-​t-​elle l’importance de cet événement ?

      54 En outre, considérée du point de vue de Dieu tel qu’il est exposé dans la sainte Bible, la chute de Babylone devant Cyrus le Perse signifiait la chute de la Troisième Puissance mondiale de l’histoire sainte et l’avènement de la Quatrième Puissance mondiale, celle des Médo-Perses, avènement qui apporta des bienfaits remarquables au peuple élu de Jéhovah Dieu. D’après la Bible, la chute de l’antique Babylone est un événement mémorable. Pourquoi ? C’est qu’elle préfigure la chute de Babylone la Grande des temps modernes, au cours de notre génération. Cette chute aura un retentissement universel, et elle apportera, elle aussi, de nombreux bienfaits aux vrais adorateurs de Jéhovah Dieu.

      [Notes]

      a La date donnée dans ce paragraphe est celle avancée par R. P. Dougherty dans son ouvrage Nabonidus and Belshazzar (pages 170, 171), qui présente des données selon la célèbre Chronique de Nabonide sur la chute de Babylone. D’après le livre Darius the Mede de J. C. Whitcomb (page 70, § 4, premières lignes de la page 22, et page 17, § 1-4), la nuit du 16 tisri (ou éthanim) correspond à celle du 11 au 12 octobre du calendrier julien, ou à celle du 5 au 6 octobre du calendrier grégorien, que nous employons de nos jours. Voir aussi Babylonian Chronology 626 B.C. — A.D. 75 de Parker et Dubberstein, édition de 1956, page 14, § 1, sous le titre “Cyrus”.

      b Dans ses Antiquités judaïques (livre X, chapitre XI, paragraphe 4, trad. angl. de Whiston), l’historien juif Josèphe déclare : “Balthazar [Belschatsar] régnait lorsque Babylone fut prise ; il régnait depuis dix-sept ans.”

      c On pense qu’il s’agit de Nitocris, qui naquit à Nébucadnetsar par sa femme égyptienne du même nom, et qu’il donna en mariage à Nabonide. — Voir Nabuchodonosor de Tabouis, note au bas de la page 24 ; cf. aussi Darius the Mede de Whitcomb, note au bas de la page 73.

      d George Grote, The Great Events by Famous Historians (Édition universitaire, copyright 1905, by The National Alumni, tome I, pages 265, 266, dans le chapitre intitulé “Les conquêtes de Cyrus le Grand en 538 av. J.-C.”

      Cf. aussi L’Âge d’Or, édition anglaise du 7 juin 1922, page 572.

      e Citation de la Cyropédie (ou Éducation de Cyrus) de l’historien et général grec Xénophon (livre VII, chapitre V, traduction française de Pierre Chambry, Éditions Garnier, 1958, pages 265, 266). On pense que le Gobryas mentionné par Xénophon est à identifier avec Goubarou, gouverneur de Goutioum, que la Chronique de Nabonide mentionne comme ayant conquis Babylone pour Cyrus le Perse, mais qui est différent du Goubarou qui désigna des gouverneurs à Babylone pour Cyrus. — Cf. Darius the Mede de Whitcomb, note au bas de la page 75.

      Au sujet de Gobryas, identifié à Goubarou (qui s’écrit parfois Ugbaru), voyez encore Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, pages 170-173, 175, 180, 184, 185, 187, 188, 192, 195, 196, 198, 199.

      f Lisez aussi Bérose, prêtre de Bel à Babylone aux environs de l’an 250 av. notre ère. Il écrivit sur son peuple en grec, à l’aide de sources cunéiformes. Ses œuvres ont disparu, mais l’historien juif Josèphe et Eusèbe de Pamphile ou de Césarée ont cité des fragments de ses écrits. Voir Josèphe, Réponse à Appion, livre Ier, chapitre VI, paragraphe 2. Selon ISBE, tome I, page 368a, Nabonide fut emprisonné.

      g Cf. Babylonian Problems de W. H. Lane, édition de 1923, page 201.

      h Cf. Darius the Mede de Whitcomb (1959), chapitre 7.

      i On the Road to Civilization de Heckel et Sigman (1937) déclare à la page 65 : “Quand la porte d’Ishtar s’ouvrit devant Cyrus, vingt-deux siècles de suprématie sémite prirent fin et l’Empire perse devint une puissance en Orient.”

      The Dawn of Civilization d’Engberg (1940) déclare à la page 236 : “En outre, Cyrus fut le premier grand conquérant aryen que nous connaissions, et grâce à ses efforts, les Sémites, depuis longtemps les seigneurs de l’Asie occidentale, perdirent l’hégémonie jusqu’à la venue des Arabes mille ans plus tard.”

  • Sa chute vérifie la prophétie de Jéhovah
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 14

      Sa chute vérifie la prophétie de Jéhovah

      1. Les prophéties de la Bible parlent-​elles beaucoup de la chute de Babylone, et de quoi devrions-​nous nous convaincre en étudiant ces prophéties ?

      QUE de changements la chute de Babylone n’entraîna-​t-​elle pas pour le monde et pour le peuple de Jéhovah ! Aucun autre événement mondial de l’histoire ancienne ne fut annoncé par les prophéties de la Bible avec une plus grande abondance de détails. Seul le vrai Dieu vivant, qui possède la faculté de prévoir les choses longtemps à l’avance, pouvait annoncer avec une telle exactitude cet événement d’une portée mondiale. L’accomplissement de ses prophéties est confirmé non seulement dans la Bible, mais encore par l’histoire profane. Jéhovah est donc bien ce qu’il se dit être lui-​même, c’est-à-dire le seul Dieu véritable parmi tous ceux qui sont appelés dieux. Jéhovah a fait consigner par écrit ses prophéties, en y attachant son nom. Ainsi nous sommes à même de les lire et de les confronter avec les faits de l’Histoire, afin de nous convaincre que ce Dieu, Jéhovah, est vrai et infaillible.

      2. À quelle date Jérémie écrivit-​il les chapitres 50 et 51 de sa prophétie inspirée sur la chute de Babylone, et pourquoi cette prophétie est-​elle si remarquable ?

      2 La quatrième année de Sédécias, roi de Jérusalem, soit en 614 avant notre ère, Jéhovah inspira le prêtre Jérémie et lui fit écrire une prophétie remarquable sur la chute de Babylone, la Troisième Puissance mondiale (Jérémie 51:59, 60). Nous nous rendrons mieux compte combien cette prophétie est extraordinaire lorsque nous saurons qu’elle fut donnée soixante-quinze ans avant l’événement, qui survint en 539. Il ne s’agit pas d’une prédiction humaine, mais de “la parole que Jéhovah adressa à Babylone”, et dans cette prophétie il explique pourquoi il provoqua la chute de la capitale des Chaldéens. Ainsi nous lisons dans Jérémie 50:1 (AC) : “La parole que Jéhovah adressa à Babylone, au pays des Chaldéens, par Jérémie le prophète.”

      3, 4. a) Quel effet la chute de Babylone produira-​t-​elle sur les autres nations ? b) Quel effet sa chute eut-​elle sur les dieux de Babylone ?

      3 Jéhovah prédit que la chute de cette capitale d’un empire mondial aura des répercussions internationales et frappera les nations de stupeur. Il ordonne :

      4 “Annoncez-​le parmi les nations, faites-​le savoir et levez l’étendard, faites-​le savoir, ne le cachez pas, dites : Babel a été prise, Bêl a été confondu, Merodach a été effrayé, ses idoles ont été confondues, ses ordures ont été effrayées !” — Jérémie 50:2, Dh.

      5. Grâce à la chute de Babylone, quelle prophétie importante va pouvoir se réaliser à l’heure prévue, et comment Bel a-​t-​il été confondu ?

      5 Que la plus grande publicité soit donnée à la chute de Babylone ! Qu’aucune censure ne vienne entraver la propagation de cette nouvelle ! Babylone a été prise, malgré ses multiples murailles et son système de défense. Cet événement est arrivé juste au bon moment pour permettre à la prophétie de Jéhovah relative aux soixante-dix années de désolation du pays de Juda et de Jérusalem de s’accomplir à l’heure prévue, comme une heureuse conséquence de la chute de Babylone. Cette dernière, qui avait emmené en captivité le peuple de Jéhovah, a maintenant été prise elle-​même par les Mèdes, les Perses et leurs alliés. Les dieux des Babyloniens, qui s’étaient moqués du Dieu du peuple de Jéhovah lors de la chute de Jérusalem, méritent à présent qu’on les tourne en ridicule à leur tour. Babylone est prise ! Quelle honte pour Bel, son dieu protecteur ! Il s’est montré impuissant ! En fait, il s’est révélé être un faux dieu. Jamais plus il ne méritera d’être adoré pour avoir sauvé sa ville de la captivité ou, plus tard, pour l’avoir fait rebâtir après sa destruction définitive, à la différence de Jéhovah, qui va faire reconstruire sa ville, Jérusalem. À l’origine, le dieu Bel était le puissant chasseur Nimrod, qui fonda l’antique Babylone. Mais, tout déifié qu’il est, jamais le défunt Nimrod ne pourra rebâtir sa ville et élever de nouveau la tour de Babel.

      6. Qui était le dieu babylonien Mérodac, et de qui était-​il un symbole ?

      6 À cause de la prise de Babylone, Mérodac “a été effrayé”. Le nom Mérodac est la forme hébraïque de Mardouk, la principale divinité de Babylone à l’époque de Nébucadnetsar et de sa dynastie. Selon la théologie babylonienne, Mérodac aurait fondé cette capitale, ainsi qu’Érec et Niffar (ou Calné), et leurs temples célèbres. Mérodac ou Mardouk ne serait donc qu’un symbole de plus désignant Nimrod, et si son nom signifie “chef rebelle”, comme le prétend plus d’une autorité en la matière, il convient parfaitement à Nimrod divinisé. En effet, Nimrod se rebella contre Jéhovah, le Dieu de son arrière-grand-père Noé.

      7. Quel événement consacra Mérodac divinité principale de Babylone, et pourquoi avait-​il maintenant des raisons d’être effrayé ?

      7 Lorsque Babylone devint la capitale de la Chaldée, son dieu Mérodac (Mardouk) fut élevé au rang de chef du panthéon babylonien. D’une part sa ville était désormais la capitale du pays, d’autre part Babylone était le centre de son culte et se trouvait à l’emplacement de la tour de Babel, le célèbre monument de l’ancien monde. Les adorateurs de Mérodac avaient terrorisé le monde jusqu’en 539, mais à présent Mérodac lui-​même avait des raisons d’être effrayé. Il était incapable de se montrer un dieu courageux, apte à préserver la dignité de la Troisième Puissance mondiale. Il n’était, en fin de compte, qu’un faux dieu.

      8. Par quoi les dieux de Babylone étaient-​ils représentés ? Comment étaient-​ils confondus, et pourquoi leurs idoles n’étaient-​elles que des ordures ?

      8 À Babylone, Bel ou Mérodac et tous les autres dieux étaient représentés par des images inanimées, sans vie, faites de main d’homme, que l’on avait coutume de porter chaque année en cortège le long de la Voie processionnelle. Lorsque la capitale fut prise par les adorateurs de Zoroastre et d’autres dieux, le sort des divinités babyloniennes devint incertain, et leurs adorateurs risquaient d’être persécutés. Ces dieux avaient trahi la Troisième Puissance mondiale et perdu leur prestige. Ils étaient, figurément parlant, confondus et effrayés. Bien qu’ornées d’or, d’argent et de pierres précieuses, leurs idoles n’étaient que des ordures, aussi sales que la fiente, en comparaison du culte pur du vrai Dieu Jéhovah.

      9. De quelle direction les conquérants de Babylone devaient-​ils venir, et quel objectif poursuivraient-​ils ?

      9 Les dieux de Babylone furent incapables d’arrêter la marche et de déjouer la stratégie des conquérants que Jéhovah Dieu envoya du nord contre elle. “Car du septentrion un peuple est monté contre elle ; il fera de son pays une solitude, personne n’y habitera plus ; hommes et bêtes ont pris la fuite, tout s’en est allé.” — Jérémie 50:3, AC.

      10. Comment s’accomplit la prophétie qui déclara que les conquérants viendraient du nord ?

      10 La plupart des assaillants marchant sous les ordres de Cyrus le Perse étaient des Mèdes, et aux jours de Jérémie et de l’hégémonie babylonienne, la Médie se trouvait au nord. Au temps de Nébucadnetsar, roi de Babylone, le royaume des Mèdes connut sa plus grande expansion territoriale, s’étendant des environs du golfe Persique (l’Élam excepté) vers le nord jusqu’à la mer Noire. À l’ouest, il était limitrophe de l’Empire lydien, à l’est il touchait au désert et au sud il confinait à l’Empire babylonien.

      11. Que déclare le Psaume 75 à propos du nord, et que détermina la prise de Babylone par des assaillants venus de cette direction ?

      11 Un certain nombre d’années après le règne du roi Nébucadnetsar, le royaume de Médie fut conquis par le roi perse Cyrus le Grand, et les guerriers mèdes acceptèrent de combattre sous les ordres de Cyrus. Selon le Psaume 75 (v. 7-10, AC 75:6-9, NW), le nord, d’où arrivèrent les vainqueurs de Babylone, est la direction d’où vient l’exécution du jugement de Jéhovah sur ses ennemis, quand il leur fait boire la coupe du vin bouillonnant de sa colère. La prise et l’assujettissement de Babylone par les Mèdes et les Perses venus du nord déterminèrent le déclin de cette ville puissante, et elle finit par devenir une solitude, un désert évité par les hommes et les animaux domestiques. Aucun adorateur de Bel ou Mérodac n’y demeura plus.

      LE RETOUR À SION EST ANNONCÉ

      12, 13. Lors de la chute de Babylone, y avait-​il là des déportés, et à ce sujet, que déclare la prophétie de Jérémie ?

      12 Qu’allait devenir le peuple de Jéhovah en exil à Babylone, à présent que cette dernière était tombée ? N’oublions pas qu’en Babylonie il y avait des déportés juifs venus des dix tribus du royaume d’Israël et des deux tribus du royaume de Juda. Qu’adviendrait-​il de ces exilés après la chute de Babylone ? La prophétie de Jérémie répond :

      13 “En ces jours-​là et en ce temps-​là, dit Jéhovah, les enfants d’Israël reviendront, et avec eux les enfants de Juda ; ils marcheront en pleurant et chercheront Jéhovah, leur Dieu. Ils s’informeront du chemin de Sion ; leur face est tournée vers elle. ‘Venez et attachez-​vous à Jéhovah par une alliance éternelle [NW : d’indéfinie durée], qui ne soit jamais oubliée.”’ — Jérémie 50:4, 5, AC.

      14. Après la chute de Babylone, quelle prière les Juifs fidèles adressèrent-​ils à Dieu, et de quelle mesure gouvernementale purent-​ils profiter ?

      14 Aussitôt après la chute de Babylone et le commencement du règne de Darius le Mède, le prophète Daniel, qui étudiait assidûment la chronologie biblique, se tourna vers Jéhovah Dieu dans une prière fervente lui demandant de délivrer son peuple de l’opprobre de son exil loin de la ville dévastée de Jérusalem (Daniel 9:1-19). L’exemple de ce prophète fut suivi par des milliers d’autres Juifs exilés des royaumes d’Israël et de Juda. Ils adressaient des prières à Jéhovah et ils espéraient en lui avant même que Cyrus le Perse ne publiât son édit au cours de la première année de son règne, édit les autorisant à retourner dans leur pays afin de rebâtir le temple de leur Dieu sur son ancien emplacement à Jérusalem ou Sion. Des Juifs de toutes les douze tribus s’approchaient de Jéhovah par la prière. La prophétie divine avait annoncé la réunification des douze tribus dans le culte de leur Dieu. Lorsque, peu de temps après, soit en 537 avant notre ère, Cyrus publia son édit, des dizaines de milliers de Juifs acceptèrent d’en profiter et se préparèrent à quitter Babylone et à rentrer au pays de Sion, alors dans sa soixante-dixième année de désolation.

      15. Pourquoi les Juifs marcheraient-​ils en pleurant ? Par quelle alliance s’attacheraient-​ils à Jéhovah, et comment ?

      15 Sur la route du retour, ces Juifs auraient besoin de s’informer du chemin de Sion. Ces milliers de déportés réunifiés marcheraient en pleurant, versant des larmes de joie et de gratitude parce que Jéhovah, dans sa miséricorde, les aurait pardonnés et aurait accompli sur eux ses prophéties. Pendant le long trajet jusqu’à Sion, ils fixeraient leur cœur et leurs pensées sur Dieu, et non sur des considérations politiques. Avant la destruction de leur ville sainte en 607, ils avaient constamment violé l’alliance (ou contrat solennel) que Jéhovah avait conclue avec leur nation. Ils avaient délibérément oublié cette alliance. Désormais, ils la reconnaîtraient de nouveau, ayant pris la ferme décision de ne jamais l’oublier. Elle resterait en vigueur et leur procurerait des bienfaits comme une alliance “d’une durée indéfinie”. Cette détermination de leur part devait cependant être concrétisée par la reconstruction du temple de Jéhovah. Au lieu de vouloir rétablir le royaume de la maison de David, leur désir ardent serait de restaurer le culte de Jéhovah à Jérusalem ou Sion. Là ils pourraient de nouveau chanter avec joie les “cantiques de Sion”, chose qu’ils n’avaient aucune envie de faire pendant leur exil à Babylone. — Psaume 137:3.

      16. Selon Jérémie 50:6, 7, quelle était la condition des Juifs pendant leur exil à Babylone ?

      16 Dans la prophétie qu’il prononça par la bouche de Jérémie, Jéhovah décrivit la condition des Juifs exilés à Babylone, et il leur rappela qu’ils en portaient la responsabilité. Voici ce qu’il déclara : “Mon peuple était devenu un troupeau de brebis qui se perdaient ; leurs bergers les égaraient sur des montagnes perfides ; elles allaient de montagne en colline, oubliant leur bercail. Tous ceux qui les trouvaient les dévoraient, et leurs ennemis disaient : Nous ne sommes pas coupables, puisqu’ils ont péché contre Jéhovah, la demeure de justice, contre Jéhovah, l’espérance de leurs pères.” — Jérémie 50:6, 7, AC.

      17. Quels bergers les avaient égarés, et pourquoi leurs ennemis n’éprouvaient-​ils aucun sentiment de culpabilité en les dévorant ?

      17 Les Israélites avaient suivi leurs rois et leurs prêtres, mais ces bergers les avaient égarés. Ils étaient devenus comme des brebis qui se perdaient sur les collines et les montagnes. Ils avaient oublié leur bercail auprès de Jéhovah et de son culte pur. Leurs bergers ne les avaient pas aidés à trouver le chemin du retour. Quant à leurs ennemis, ils avaient trouvé les Juifs errants et désunis, aussi se mirent-​ils à les dévorer, tout comme les loups, les ours et les lions dévorent les moutons. Ces dévorateurs bestiaux n’éprouvaient aucun sentiment de culpabilité en les tuant ou en les exploitant. Ils savaient que les Israélites avaient péché contre leur Dieu Jéhovah, et ils se croyaient des instruments de punition utilisés par Jéhovah pour châtier son peuple. Quelle bonne occasion de manifester leur haine envers les Israélites ! Aussi ces ennemis pensaient-​ils qu’ils ne seraient pas punis pour avoir agi ainsi et péché contre Jéhovah, même si celui-ci était la demeure de justice et l’espérance des pères ou ancêtres des Israélites. Cependant, Jéhovah tint ces ennemis pour coupables quand ils dévorèrent son peuple assimilé à des brebis. C’est pourquoi il provoqua la chute de Babylone.

      “FUYEZ HORS DE BABYLONE”

      18. Quel ordre Jéhovah donne-​t-​il aux exilés, et à cet effet, quelle action entreprend-​il contre Babylone ?

      18 Jéhovah approuve tous ceux qui sortent de Babylone et qui reviennent à Sion. En effet, longtemps à l’avance, il donna cet ordre : “Fuyez hors de Babylone ; mettez-​vous, comme des boucs, à la tête du troupeau. Car je vais susciter et faire marcher contre Babel une réunion de grands peuples venant du pays du septentrion ; ils se rangeront en bataille contre elle, et de ce côté-​là elle sera prise ; leurs flèches sont celles d’un guerrier habile, qui ne revient pas à vide. Et la Chaldée sera mise au pillage, tous ceux qui la pilleront se rassasieront, dit Jéhovah.” — Jérémie 50:8-10, AC.

      19. Quand la fuite hors de Babylone sera-​t-​elle autorisée ?

      19 Le peuple de Jéhovah doit s’enfuir de Babylone, mais il va de soi qu’il doit attendre qu’elle tombe, en 539. Comment pourra-​t-​il fuir avant la chute de cette ville ? Comment pourra-​t-​il retourner habiter le pays de Juda et Jérusalem tant que subsiste le décret de Jéhovah ordonnant que le pays demeure désolé pendant soixante-dix années, soit pendant deux ans encore après la chute de Babylone ? Mais dès que Babylone sera tombée et que le conquérant Cyrus le Grand aura publié son édit accordant aux Juifs la liberté pour rebâtir le temple de Jéhovah, alors ils devront se dépêcher, si bien que leur départ de Babylone ressemblera à une fuite hors de la ville déchue.

      20. Comment les Israélites s’efforceront-​ils d’être “comme des boucs, à la tête du troupeau”, et après la chute de Babylone, comment montreront-​ils qu’ils croient à la prophétie de Jéhovah ?

      20 Ils s’efforceront d’être les premiers à sortir du pays de Chaldée, de se mettre à la tête du troupeau, comme des boucs qui, dès qu’on ouvre la porte de l’enclos, se pressent pour sortir les premiers et devancer le troupeau. Pour autant que nous le sachions, de tous les peuples retenus captifs en Babylonie, les Israélites furent les premiers à être libérés par Cyrus. La chute de Babylone soixante-huit années après la destruction de Jérusalem prouvait que la prophétie de Jéhovah sur les soixante-dix années de la désolation de Juda et de Jérusalem était exacte et que la délivrance était proche. Aussi, dans l’intervalle entre la chute de Babylone et l’édit de Cyrus, les Israélites pouvaient réfléchir et prier pour leur libération, tout en se préparant en vue d’un prompt départ.

      21. Qui Jéhovah va-​t-​il envoyer contre Babylone, et pourquoi les Juifs n’ont-​ils aucune raison de douter de leur délivrance ?

      21 Les Juifs n’ont aucune raison de douter de leur délivrance de la captivité babylonienne, car Jéhovah des armées a décidé d’envoyer du septentrion une armée composée de troupes représentant plusieurs grandes nations, unies dans le même but : encercler Babylone et la prendre. Les flèches de ces archers célèbres priveront l’organisation mère, Babylone, de ses enfants, de ses habitants. Les flèches perses, tirées d’arcs métalliques longs de près d’un mètre, pourront couvrir une distance considérable et atteindre leur but. Ces guerriers habiles ne reviendront pas à vide. La Chaldée sera mise au pillage par ces conquérants venus du nord. Ils la dépouilleront de ce qu’elle a pris en pillant d’autres nations. Il y aura assez de butin pour rassasier les vainqueurs (Isaïe 45:3, AC). Jéhovah a décrété qu’il en sera ainsi.

      22. Comment les Babyloniens ont-​ils mal agi à l’égard de Jéhovah ? Aussi, quelle prophétie Jérémie prononce-​t-​il sur Babylone ?

      22 Les Babyloniens ont surtout pillé l’héritage terrestre de Jéhovah, son peuple élu représenté par le royaume de Juda (II Rois 20:14-18). S’adressant à ces pillards babyloniens, Jéhovah déclare : “Oui, réjouissez-​vous ; oui, livrez-​vous à l’allégresse, pillards de mon héritage ; oui, bondissez comme une génisse dans la prairie, hennissez comme des étalons ! Votre mère est couverte de confusion ; celle qui vous a enfantés rougit de honte ; elle est la dernière des nations, un désert, une steppe, une terre aride. À cause de la colère de Jéhovah, elle ne sera plus habitée, ce ne sera plus qu’une solitude ; quiconque passera près de Babel s’étonnera et sifflera à la vue de ses plaies.” — Jérémie 50:11-13, AC.

      23. Quelle attitude mauvaise les Babyloniens ont-​ils manifestée quand Jéhovah s’est servi d’eux comme agents d’exécution ?

      23 Les Babyloniens n’ont eu aucun respect pour le Dieu de Sion. Ils n’ont été nullement affligés de devoir accomplir une œuvre d’exécution violente sur le royaume de Juda devenu une nation infidèle. Ils se sont réjouis d’humilier Juda et de détruire sa capitale Jérusalem, de dépouiller et de brûler le temple de Jéhovah, et ensuite d’en emporter les vases précieux pour les déposer dans le temple du faux dieu de Babylone, Mérodac (Mardouk). Peu leur importait que ce fût l’“héritage” de Jéhovah, son peuple élu, qu’ils pillaient. Ils ont bondi comme une génisse dans la prairie et henni comme des étalons puissants. Ce n’était pas là une attitude convenable pour des hommes qui devaient agir en qualité d’agents d’exécution employés par Jéhovah pour châtier son peuple.

      24. Comment la mère des Babyloniens connaîtra-​t-​elle la honte et la déception ?

      24 Babylone était leur mère. Étant ses citoyens ou habitants, ils étaient ses enfants. Elle les avait enfantés. À présent, celle qui a couvert de honte Jérusalem ou Sion connaîtra à son tour la honte bien méritée en étant renversée de sa position de maîtresse du monde. La prise de Babylone réduira son importance dans le monde. Ses espoirs orgueilleux pour ses “enfants” seront ruinés.

      25. a) Quand la colère de Jéhovah contre Babylone sera-​t-​elle complètement apaisée ? b) Pourquoi est-​il certain que la chute de Babylone dans l’obscurité ne sera pas un simple accident de l’Histoire ?

      25 Cependant, la prise et l’occupation de Babylone par des conquérants étrangers ne sera pas la fin du jugement exécuté sur elle par la main de Jéhovah. La colère de Jéhovah à cause de tout ce qu’elle a fait à son héritage ne sera pas apaisée avant qu’elle ne soit entièrement dévastée et qu’elle ne devienne “la dernière des nations”, un désert, une steppe, une terre aride. Les plaies que Jéhovah lui enverra la réduiront en un amas de ruines et elle sera un sujet d’étonnement pour les hommes qui connaissent son histoire glorieuse. En passant près de ses ruines, ils siffleront pour se donner du courage, comme s’ils se trouvaient dans un lieu hanté. La chute sensationnelle de Babylone dans l’obscurité ne sera pas, néanmoins, un simple accident de l’histoire humaine. Elle se produira “à cause de la colère de Jéhovah”. Dieu sera pour quelque chose dans la chute et l’anéantissement de Babylone, parce qu’elle l’a outragé, lui et son peuple.

      ATTAQUEZ !

      26. Selon Jérémie 50:14-16, quel ordre prophétique Jéhovah donne-​t-​il aux Mèdes, aux Perses et à leurs alliés ?

      26 Comme s’il était leur commandant en chef, Jéhovah des armées donne cet ordre prophétique aux Mèdes, aux Perses et à leurs alliés, qu’il va employer comme ses forces d’exécution contre la Troisième Puissance mondiale : “Rangez-​vous en bataille autour de Babel, vous tous, archers ! Tirez contre elle, n’épargnez pas les flèches, car elle a péché contre Jéhovah. Poussez de tous côtés contre elle un cri de guerre ; elle tend les mains ; ses tours s’écroulent, ses murs sont renversés, car c’est la vengeance de Jéhovah ! Vengez-​vous sur elle ; faites-​lui comme elle a fait ! Exterminez de Babel celui qui sème et celui qui manie la faucille au jour de la moisson. Devant le glaive destructeur, que chacun se tourne vers son peuple, que chacun fuie vers son pays.” — Jérémie 50:14-16, AC.

      27. Bien que n’ayant pas de relation d’alliance avec Jéhovah, comment Babylone a-​t-​elle péché gravement contre lui ?

      27 Certes, Jéhovah n’a jamais été le Dieu de Babylone ni ne s’est lié à elle par une alliance (ou contrat solennel) ; il n’empêche qu’elle a gravement péché contre lui. En détruisant le royaume de Juda et en pillant sa nation, Babylone a péché contre le Dieu dont la nation juive porte le nom. Babylone a été la première à anéantir le temple de Jéhovah à Jérusalem. Puis elle a profané les vases sacrés du temple dans la maison de son dieu païen et au dernier festin du roi Belschatsar (Daniel 1:1, 2 ; 5:1-4, 22, 23). Elle mérite donc d’être détruite par Celui contre qui elle a péché.

      28. Comment les termes employés dans Jérémie 50:14 indiquent-​ils que les armées d’exécution seront composées d’archers habiles, et de quelles armées s’agit-​il ?

      28 Jéhovah Dieu est, par conséquent, en droit de se venger et d’envoyer contre Babylone ses instruments d’exécution militaires. Les termes de son ordre de l’assiéger et de l’attaquer prouvent que ses armées d’exécution se composeront surtout d’archers habiles, comme les Mèdes et les Perses.

      29. Comment Babylone sera-​t-​elle obligée de tendre les mains, et comment s’accomplira la prophétie relative à la destruction de ses murs ?

      29 Toute résistance de la part des Babyloniens derrière les hautes murailles et les portes massives de la ville sera inutile. Babylone sera obligée de tendre les mains, de céder son pouvoir, de capituler devant les envahisseurs qui l’auront surprise. Lorsqu’elle sera prise, ce sera comme si ses tours s’étaient écroulées et que ses murs étaient renversés. Les archers agresseurs pénétreront jusqu’au cœur même de la ville en empruntant le lit de l’Euphrate. Son fleuve protecteur la trahira, réduisant ainsi à néant la puissance défensive de ses immenses murailles. Babylone sera prise sans qu’un combat soit livré à ses portes. Après sa chute, Cyrus réduira l’importance de ses fortifications, afin de l’affaiblir, tout en conservant la ville comme une résidence royale. Plus tard, selon l’historien grec Hérodote (III, 159), le Perse Darius, fils d’Hystaspe, devra reprendre Babylone pour se débarrasser de l’usurpateur faussement appelé Smerdis. “S’étant rendu maître du lieu, [il] démolit la muraille et arracha toutes les portes.” Les murs de briques construits par la suite subiront l’usure du temps et les vicissitudes des événements mondiaux. Ainsi, les ruines de Babylone finiront par être ensevelies.

      30. Que deviendra le sol productif de Babylone, et que feront ceux qui soutiennent cette dernière comme Troisième Puissance mondiale ?

      30 Babylone se trouve dans une vallée très fertile, arrosée par des fleuves et par de nombreux canaux. Mais ses cultivateurs seront exterminés, et son sol productif deviendra un désert. Quand les Mèdes et les Perses se vengeront d’elle, ils ne pécheront pas contre Jéhovah, puisqu’ils exécuteront la vengeance divine sur cette ville pécheresse. Comme elle a fait aux autres nations, ainsi lui feront ses conquérants, lui rendant, en quelque sorte, ce qui lui revient de droit. Que le glaive destructeur de la guerre lui soit appliqué sans pitié, pour que ses alliés et ceux qui la soutiennent comme Troisième Puissance mondiale l’abandonnent au châtiment qu’elle mérite. Quant à ces alliés, “que chacun se tourne vers son peuple, que chacun fuie vers son pays” ! Que ceux qui font du commerce avec elle soient dispersés !

      31-33. a) Quelles paroles affectueuses Jéhovah prononce-​t-​il ensuite à l’égard de son peuple exilé, et ce faisant, que souligne-​t-​il encore plus nettement ? b) Quel dessein relatif à son peuple Jéhovah révèle-​t-​il ?

      31 Tandis que Jéhovah n’éprouve aucun sentiment de pitié pour Babylone, il a une grande compassion pour son peuple exilé. En parlant à ce dernier en termes affectueux, il fait ressortir encore plus nettement la cruauté et la bestialité de Babylone. Elle n’échappera donc pas à la vengeance de Jéhovah, qui déclare :

      32 “Israël est une brebis égarée à qui les lions ont fait la chasse ; le premier l’a dévorée : le roi d’Assyrie ; puis l’autre lui a brisé les os : Nabuchodonosor, roi de Babel. C’est pourquoi ainsi parle Jéhovah des armées, Dieu d’Israël : Je vais visiter le roi de Babel et son pays, comme j’ai visité le roi d’Assyrie ; et je ramènerai Israël dans sa demeure ; il paîtra au Carmel et en Basan ; il se rassasiera sur la montagne d’Éphraïm et de Galaad.

      33 “En ces jours-​là et en ce temps-​là, dit Jéhovah, on cherchera l’iniquité d’Israël, et elle ne sera plus ; le péché de Juda, et on ne le trouvera plus, car je pardonnerai au reste que j’aurai laissé.” — Jérémie 50:17-20, AC.

      34. Comment l’Assyrie avait-​elle agi envers les deux royaumes du peuple de Jéhovah, mais comment Jéhovah se vengea-​t-​il d’elle ?

      34 Jéhovah, le grand Berger, aime son peuple, ses brebis (Psaume 23:1). Aussi son cœur fut-​il blessé lorsque les Assyriens conquirent et déportèrent une partie de son peuple, les dix tribus du royaume d’Israël, et qu’ensuite ils tentèrent d’asservir le reste de son peuple, les deux tribus du royaume de Juda. Le roi d’Assyrie mit à sac Samarie, la capitale d’Israël, et déporta les Israélites survivants dans des pays dominés par l’Empire assyrien, alors la Deuxième Puissance mondiale. Après avoir écarté de son chemin le royaume d’Israël, l’Assyrie dirigea ses agressions sur le petit royaume de Juda. Elle essaya d’envahir ce pays. Elle brava avec insolence Jéhovah et menaça sa ville sainte, Sion (Jérusalem). Dans son indignation, Jéhovah fit périr en une seule nuit 185 000 hommes de l’armée assyrienne dans le pays de Juda. Plus tard, il se vengea encore de l’Assyrie en décrétant la destruction de sa capitale Ninive et en faisant exécuter ce jugement en 633 avant notre ère (II Rois 18:9 à 19:36 ; Nahum 1:1 à 3:19). Mais à cette date-​là, les Israélites étaient toujours exilés en territoire étranger.

      35. Comment Babylone avait-​elle brisé les os d’Israël comme un lion, et pourquoi la destruction de Jérusalem fut-​elle un acte plus impie que celle de Samarie par les Assyriens ?

      35 Après la chute de l’Assyrie en tant que Deuxième Puissance mondiale, Babylone devint le principal agresseur du royaume de Juda. Ce petit royaume était comme les os qui restaient de l’ensemble du peuple d’Israël, plus grand et plus nombreux. Nébucadnetsar, roi de Babylone, ne laissa pas ces os en repos. Il voulait dévorer la partie la plus succulente du corps d’Israël, en subjuguant la ville sainte de Jéhovah, Jérusalem ou Sion. Nébucadnetsar adorait le faux dieu Mardouk (Mérodac), dont le symbole était le lion. Tout comme un lion, Nébucadnetsar réprima la révolte à Jérusalem et détruisit la ville et son temple, brisant ainsi les os de la brebis solitaire d’Israël, les broyant avec ses dents pour en extraire la moelle savoureuse. La destruction de Jérusalem et du temple de Jéhovah fut un acte autrement plus grave et impie que l’anéantissement par l’Assyrie de Samarie, capitale paganisée, et de son temple dédié au faux dieu Baal. Si l’Assyrie et sa capitale Ninive avaient été visitées par Jéhovah, à combien plus forte raison Babylone ne méritait-​elle pas d’être visitée ? Elle n’y échappa pas !

      36. Quels endroits les Israélites occuperaient-​ils de nouveau, et qu’indiquait ce fait ?

      36 En effet, Babylone tomba aux mains des Mèdes et des Perses. Le renversement de la Troisième Puissance mondiale fraya au grand Berger Jéhovah le chemin pour le retour de ses brebis d’Israël au pâturage de la Terre promise. Tous les endroits mentionnés dans la prophétie, à savoir Carmel, Basan la région montagneuse d’Éphraïm et celle de Galaad, étaient situés dans l’ancien territoire d’Israël, à l’extérieur du pays de Juda. Le fait qu’ils soient mentionnés comme de bons pâturages annonçait donc le rétablissement dans leur pays des Israélites de toutes les douze tribus exilées. Effectivement, au temps des Maccabées, les Israélites occupèrent de nouveau ces territoires.

      37. Pourquoi Jéhovah rétablit-​il son peuple dans le pays dévasté de Juda ?

      37 Mais pourquoi Jéhovah délivra-​t-​il de Babylone ses brebis, et pourquoi rétablit-​il Israël dans le pays dévasté de Juda ? C’est que la période de soixante-dix ans fixée par Jéhovah touchait à son terme, et le moment était arrivé pour lui de pardonner les péchés et les erreurs du reste de son peuple élu. Il effaça le souvenir de tels péchés. Ainsi, même en cherchant bien, on ne pouvait rien trouver contre les Israélites et les Judéens. Jéhovah n’exigeait rien de plus de leur part. Il récompensait leur repentance et leur retour vers lui en les rétablissant comme un peuple uni à Sion et dans le pays de Juda.

      LE MARTEAU DE TOUTE LA TERRE EST BRISÉ

      38. Selon Jérémie 50:21-24, en quels termes Jéhovah exprime-​t-​il son dessein sur Babylone, le “marteau de toute la terre” ?

      38 Exprimant tour à tour sa vengeance contre Babylone et sa miséricorde à l’égard de son peuple, Israël, Jéhovah revient maintenant à son dessein sur le pays de Babylone. Il déclare : “Marche contre le pays de Rébellion [héb. Merathaïm] et contre les habitants de Punition [héb. Peqod] ; détruis, extermine-​les les uns après les autres, dit Jéhovah, et fais-​leur tout ce que je t’ai ordonné. Bruit de bataille dans le pays et grand massacre ! Comment a été rompu et brisé le marteau de toute la terre ? Comment Babylone est-​elle devenue une solitude [un sujet d’étonnement, Da n. m.] au milieu des nations ? Je t’ai tendu des lacets, et tu as été prise, Babel, sans t’en douter ; tu as été trouvée et saisie, parce que tu t’es mise en guerre contre Jéhovah.” — Jérémie 50:21-24, AC n.m.

      39. Qu’est-​ce qui est peut-être désigné par les noms de Merathaïm et de Peqod, et quelle est la signification littérale de Merathaïm ?

      39 Bien qu’il ne soit pas nommé dans ce passage, Cyrus II le Perse est celui qui reçut ici l’ordre de monter contre le pays. Les noms de Merathaïm et de Peqod mentionnés dans la prophétie désignent peut-être deux régions de Babylonie. Quoi qu’il en soit, ces noms y figurent de toute évidence en raison de leur signification. Ainsi, “le pays de Merathaïm” signifie littéralement “le pays de la double rébellion” et peut donc désigner Babylone.

      40. Pourquoi peut-​on à juste titre appeler Babylone “le pays de la double rébellion” ?

      40 À l’origine, Babylone fut fondée et bâtie par Nimrod, le puissant chasseur qui se rebella contre Jéhovah Dieu (Genèse 10:8-10, NW). Lors de sa déification, on attribua à Nimrod le nom de Mérodac qui, d’après certains, signifie “grand rebelle”. Babylone manifesta constamment un esprit rebelle envers Jéhovah Dieu. Sa rébellion, qui commença avec Nimrod, se manifesta pleinement quand l’Empire babylonien devint la Troisième Puissance mondiale. Comment cela ? En ce sens qu’elle réussit alors à faire ce que Nimrod n’avait pu accomplir, c’est-à-dire renverser le royaume du peuple de Jéhovah, détruire son temple et déporter son peuple au pays de Schinéar, d’où était sorti le patriarche hébreu Abraham. On voit donc que Babylone était plus que rebelle : elle était doublement rebelle et, par suite, le pays de la double rébellion.

      41. Dans quel sens les Babyloniens étaient-​ils “les habitants de Peqod” ?

      41 Voilà pourquoi Babylone méritait d’être visitée par Jéhovah, d’être l’objet de son attention et de recevoir une punition. Cela correspond à la signification du nom Peqod. Puisque ce fut à juste titre qu’ils allaient être visités, châtiés ou punis, les Babyloniens étaient bien “les habitants de Punition [Peqod]a”.

      42. Comment Babylone avait-​elle été comme un marteau, et comment devait-​elle être brisée ?

      42 Cyrus le Grand reçut l’ordre prophétique d’exterminer les Babyloniens rebelles, qui méritaient ce châtiment, et de détruire la Puissance mondiale babylonienne. En accomplissant tout ce que Jéhovah des armées lui ordonnait, Cyrus et ses forces alliées devaient apporter dans le pays “bruit de bataille (...) et grand massacre”. Dans la main de Jéhovah Dieu, Babylone avait été comme un marteau avec lequel il avait mis la terre en pièces, particulièrement les voisins d’Israël qui avaient opprimé son peuple. Voyez à présent comment ce “marteau de toute la terre” a lui-​même été brisé ! C’est arrivé si subitement, tellement à l’improviste, que c’est un sujet d’étonnement pour les nations. C’est comme si Jéhovah avait tendu habilement des lacets ou pièges, et, sans se douter de ce qui lui arrivait, Babylone a été prise !

      43. De quelle manière étonnante Babylone fut-​elle prise ? Mais en fait, de qui venait cette idée, et pourquoi avait-​il pris cette décision ?

      43 Par un chemin inattendu, — le lit de l’Euphrate, — les Mèdes, les Perses et leurs alliés franchirent les murailles et prirent la ville de Babylone. Cette manoeuvre n’était pas une simple idée d’homme. Longtemps auparavant, Jéhovah l’avait prévue, et il veilla à ce qu’elle fût exécutée avec succès. Ô Babylone ! pourquoi étais-​tu incapable d’y échapper ? Pourquoi as-​tu été ainsi trouvée et saisie ? “Parce que tu t’es mise en guerre contre Jéhovah.” Voilà la raison !

      44. Quelles armes Jéhovah sortit-​il contre Babylone, et dans quel dessein ?

      44 Aussi la parole divine prophétique poursuit en ces termes : “Jéhovah a ouvert son arsenal, et il en a tiré les armes de sa colère ; car le Seigneur, Dieu des armées, a affaire au pays des Chaldéens. Arrivez à Babel de toutes parts, ouvrez ses greniers, faites des monceaux comme des tas de gerbes, et exterminez ; qu’il n’en reste rien ! Tuez tous les taureaux qui descendent à la boucherie ! Malheur à eux, car leur jour est arrivé, le temps où ils seront visités.” — Jérémie 50:25-27, AC.

      45. a) Comment Babylone s’était-​elle mise en guerre contre Jéhovah ? b) Quelles furent “les armes de sa colère” que Jéhovah tira de son “arsenal” ?

      45 Babylone n’avait pas reconnu la souveraineté universelle de Jéhovah, le Dieu de Sion. Quand elle se mit en devoir de conquérir l’hégémonie du monde et de devenir la Troisième Puissance mondiale, en fait elle se mit en guerre contre Jéhovah, le Souverain de l’univers. Cela devint évident lorsqu’elle attaqua “le trône de Jéhovah” sur lequel siégeaient les rois de Jérusalem, et qu’elle saccagea Sion et son temple, jetant ainsi, pendant de nombreuses années, l’opprobre sur le nom de Jéhovah. À l’heure fixée, Jéhovah déclara la guerre à Babylone. Il ouvrit alors son “arsenal” et en tira les armes avec lesquelles il allait répandre sa colère sur Babylone. Ces armes furent principalement les Mèdes et les Perses sous les ordres de Cyrus le Grand.

      46. Qu’est-​ce que Jéhovah avait à faire au pays des Chaldéens, et d’où tira-​t-​il ses armes ?

      46 “Ils viennent d’un pays lointain, de l’extrémité du ciel, Jéhovah et les instruments de son courroux, pour ravager toute la terre”, oui ! pour briser la domination universelle de Babylone. C’est ce qui avait été prédit dans Isaïe 13:5, 17 (AC), plus d’un siècle avant le temps du prophète Jérémie. Briser l’hégémonie mondiale des Babyloniens, voilà ce que Jéhovah, le Seigneur et Souverain de l’univers, avait à faire dans le pays des Chaldéens. Il avait convoqué ses armes d’exécution “de toutes parts”, même de pays lointains comme l’Ararat ou l’Arménie, en les sommant d’arriver à Babylone. — Jérémie 51:27, 28, AC n.m.

      47. De quoi Babylone devait-​elle être dépouillée, et qui étaient les taureaux qui devaient être tués ?

      47 Ceux que Jéhovah des armées employa comme les armes de sa colère devaient dépouiller Babylone de sa domination et piller ses trésors, ses greniers et toutes ses richesses matérielles. Tous ses biens devaient être sortis des cachettes et entassés dehors pour les pillards. En tant que puissance mondiale, Babylone devait être exterminée, comme une chose dévouée à Dieu par interdit, ne pouvant plus être utilisée par l’homme. Il ne devait en rester rien ni personne pour succéder à son pouvoir. Les chefs de son empire devaient être emmenés à la boucherie et tués comme des taureaux. Leur jour était arrivé, le temps où Jéhovah allait les visiter.

      48, 49. a) Aussitôt après, qui pousse des cris de joie, et comment ? b) Dans quel sens les exilés ressemblent-​ils à des “fuyards” ?

      48 Mais quels sont ces cris joyeux que nous entendons aussitôt après ? “Écoutez ! les cris des fuyards et de ceux qui se sauvent du pays de Babel annoncent en Sion la vengeance de Jéhovah, notre Dieu, la vengeance de son temple.” — Jérémie 50:28, AC.

      49 Ce sont les cris du fidèle reste du peuple de Jéhovah. Le conquérant de Babylone, Cyrus le Grand, a publié un édit autorisant tous les Juifs volontaires à quitter la Babylonie et à rentrer à Sion pour y bâtir le temple de leur Dieu (Esdras 1:1-4). Remplis de gratitude, le reste et ses serviteurs ont agi conformément au décret de Cyrus. Mais ils sont si impatients, si zélés pour retourner à Sion, que leur départ ressemble à une fuite d’un endroit dangereux ou d’une prison du pays de Babylone. Pourtant, ils possèdent l’autorisation impériale du roi Cyrus le Perse, aussi s’en vont-​ils d’une manière ordonnée et dans un but approuvé.

      50. Quels privilèges d’ordre religieux réjouissent le cœur des déportés, et sous ce rapport, comment Jéhovah s’est-​il justifié en tant que Dieu vivant ?

      50 Comme ils sont heureux de remporter avec eux les ustensiles sacrés que les Babyloniens avaient enlevés du temple de Jéhovah ! Quelle joie pour eux d’être munis d’un ordre impérial prévoyant la construction d’un nouveau temple sur l’emplacement du temple de Salomon, dans la cité de Sion ! De retour à Sion, ils pourront raconter comment leur Dieu a exécuté sa vengeance sur Babylone, et comment il a rendu aux Babyloniens ce qu’ils méritaient pour avoir détruit son temple et profané les ustensiles de son culte. Voilà qui explique comment ils ont obtenu la liberté de rentrer à Sion et d’y bâtir la maison du culte de Jéhovah. Quant au temple de Mérodac à Babylone, il a dû restituer les ustensiles volés. Jéhovah est donc toujours le Dieu suprême, le Dieu vivant qui est digne de posséder un temple.

      51. Quels ordres Jéhovah donne-​t-​il à ceux qui doivent monter à l’assaut de Babylone ?

      51 Jéhovah est résolu à se venger de ses ennemis. “Appelez contre Babel des archers, tous ceux qui bandent l’arc ; campez autour d’elle ; que personne n’échappe ! Rendez-​lui selon ses œuvres, faites-​lui tout ce qu’elle a fait ; car elle s’est élevée avec insolence contre Jéhovah, contre le Saint d’Israël. C’est pourquoi ses jeunes gens tomberont sur ses places, et tous ses hommes de guerre périront en ce jour, dit Jéhovah.” — Jérémie 50:29, 30, AC.

      52, 53. Comment rendra-​t-​on à Babylone tout ce qu’elle a fait au peuple de Jéhovah ?

      52 À l’heure prévue par Jéhovah, son peuple exilé doit être délivré, mais il a donné l’ordre qu’aucun Babylonien ne puisse s’échapper de la ville condamnée. Quiconque essaiera de s’enfuir doit tomber sous les flèches des Mèdes et des Perses campés tout autour de Babylone.

      53 Il faut rendre à Babylone selon tout ce qu’elle a fait aux autres, et surtout au peuple de Jéhovah. C’est contre lui qu’elle s’est élevée avec insolence ou présomption, et elle n’a témoigné aucun respect envers la sainteté du Dieu d’Israël. Quand les Babyloniens ont rasé Jérusalem en 607, Jérémie a prononcé cette lamentation sur Sion : “Quoi ! des femmes ont mangé leurs petits, les enfants qu’elles berçaient ! Quoi ! au sanctuaire de Yahvé furent égorgés prêtre et prophète ! Sur le sol gisent dans les rues enfants et vieillards, mes vierges et mes jeunes gens sont tombés sous l’épée ; tu as égorgé au jour de ta colère, tu as immolé sans pitié.” (Lamentations 2:20, 21, Jé). En retour, le jour viendra, en 539, où les jeunes gens de Babylone tomberont sur les places de la ville, et où ses hommes de guerre périront.

      54. Quel nom est attribué à Babylone dans Jérémie 50:31, 32, et pourquoi ?

      54 Babylone a été tellement présomptueuse à l’égard du Souverain de l’univers, qu’elle est la personnification même de l’insolence. C’est donc à juste titre que Dieu s’adresse à elle comme suit : “Me voici ; à toi, insolente ! dit le Seigneur, Jéhovah des armées ; car ton jour est venu, le temps où je visite. Elle chancelle, l’insolente ; elle tombe, et personne ne la relève ; je mets le feu à ses villes, et il dévore tous ses alentours.” — Jérémie 50:31, 32, AC.

      55, 56. a) Qui, en réalité, était le dieu de Babylone, et comment ce dieu se montra-​t-​il insolent à l’égard de Jéhovah à l’époque de Job ? b) Qui figurait parmi les agents utilisés par Satan pour faire subir à Job la perte de ses richesses matérielles ?

      55 L’insolente Babylone était, à vrai dire, une création du grand insolent, Satan le Diable. En réalité, celui-ci était le dieu de Babylone, au pays des Chaldéens. À l’époque de Job, qui vécut au pays d’Uts, Satan le Diable avait insolemment soulevé la question de savoir s’il y avait sur la terre un homme, même le pieux Job, qui adorait Jéhovah de tout son cœur. Aussi Satan reçut-​il l’autorisation de mettre Job à l’épreuve, pour savoir s’il servait Jéhovah par intérêt. Satan se mit alors à détruire toutes les richesses matérielles de Job, ainsi que ses dix enfants. Lisons à présent le rapport que les serviteurs de Job lui firent, l’un après l’autre, sur la perte de son bétail, et remarquons qui figurait parmi les agents utilisés par Satan le Diable pour éprouver Job. Job 1:17 déclare :

      56 “Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.”

      57. Comment cet incident explique-​t-​il l’insolence de Babylone ?

      57 Incontestablement, les Chaldéens servaient Satan le Diable. Il était vraiment leur dieu. Dès lors, il est peu étonnant que Babylone, la capitale des Chaldéens, fût insolente et présomptueuse, comme son dieu.

      58. Que déclarent les Proverbes de Salomon à propos de l’orgueil et de ses conséquences, et à cause de leur insolence, comment Nébucadnetsar et Belschatsar apprirent-​ils cette vérité ?

      58 Dans ses proverbes, le sage Salomon, roi de Jérusalem, déclara : “Tout cœur hautain est en abomination à Jéhovah.” (Proverbes 16:5, AC). L’abominable Babylone méritait d’être visitée par Jéhovah. Elle devait apprendre la vérité de cet autre proverbe de Salomon : “L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute.” (Proverbes 16:18). Quelque temps après qu’il eut détruit la ville de Jérusalem, le roi Nébucadnetsar apprit à ses dépens, par la main de Jéhovah Dieu, la vérité exprimée dans ce proverbe. Après ses sept années de folie et son rétablissement sur le trône de Babylone, il reconnut le Roi des cieux et avoua qu’il “est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil”. (Daniel 4:1-37, Da.) À peu près cinquante ans plus tard, le roi Belschatsar et Babylone elle-​même firent une chute à cause de leur insolence à l’égard de Jéhovah, le Roi des cieux.

      59. Pourquoi pouvait-​on dire de Babylone : “Personne ne la relève” ?

      59 La chute de Babylone fut si totale que personne ne put la relever ou l’aider à exercer de nouveau la domination mondiale, pas même Nébucadnetsar III ni Nébucadnetsar IV, qui se révoltèrent à Babylone contre l’hégémonie perse. Après sa chute comme Troisième Puissance mondiale, Babylone devait continuer d’être l’objet de la colère de Jéhovah qui ne cesserait de s’enflammer contre elle jusqu’à ce qu’elle et ses alentours fussent dévorés. Elle devait devenir comme “une montagne embrasée”. — Jérémie 51:25.

      60. Pourquoi Babylone refusait-​elle de libérer les Israélites ?

      60 Babylone ne désirait voir ni la restauration de la ville de Sion, ni la reconstruction du temple de Jéhovah sur le mont Morija. Voulant éviter ce rétablissement qui honorerait Jéhovah, cette insolente retenait captifs chez elle les adorateurs de ce dernier. C’est pourquoi la prophétie de Jérémie (50:33, 34, AC) poursuit en ces termes : “Ainsi parle Jéhovah des armées : Les enfants d’Israël et les enfants de Juda sont opprimés ensemble, tous ceux qui les ont emmenés captifs les retiennent et refusent de les lâcher. Mais leur champion [Da : rédempteur] est fort ; Jéhovah des armées est son nom ; il défendra puissamment leur cause, pour donner le repos à la terre et faire trembler les habitants de Babel.”

      61. Pourquoi Jéhovah s’appelait-​il le Rédempteur d’Israël, et que pouvait-​il donner en échange de son peuple exilé ?

      61 Babylone, l’oppresseur des Juifs exilés, sous-estimait la puissance de leur Dieu, qui lui avait livré son peuple pour le châtier. Cette affaire n’avait rien rapporté à Dieu. Apparemment, il avait vendu son peuple à Babylone pour rien, car celle-ci ne lui avait rien donné en retour (Ésaïe 52:3). Cependant, il possédait encore le droit de rachat, car il était toujours le Propriétaire de sa création, la terre et les peuples qui l’habitent. Il pouvait donner un peuple pour obtenir la délivrance d’un autre peuple, le sien. Et effectivement, il paya une rançon équitable pour la libération de son peuple.

      62. Devant le refus de Babylone de libérer son peuple, comment Jéhovah défendit-​il la cause de ce dernier, et quelles en furent les conséquences ?

      62 Aux Perses, qui renverseront Babylone et délivreront son peuple de sa condition de nation vendue, Jéhovah donnera le pays d’Égypte, non pas à Cyrus le Grand, mais à son fils, Cambyse, qui ajoutera l’Égypte à l’Empire perse, de sorte qu’en 525 avant notre ère, la domination perse s’étendra de la Mésopotamie jusqu’en Égypte (Ésaïe 43:3, 4). Jéhovah était assez fort pour défendre puissamment la cause de son peuple opprimé, et c’est ce qu’il fit. Babylone perdit le procès. Elle perdit sa domination sur le peuple de Jéhovah, qui rentra dans son pays où Jéhovah lui accorda du repos. En revanche, la victoire de Jéhovah fit “trembler les habitants de Babel”.

      63, 64. Selon Jérémie 50:35-39, pour quelle raison les habitants de Babylone avaient-​ils tout lieu de trembler devant Jéhovah ?

      63 Les Babyloniens avaient tout lieu de trembler devant le Dieu d’Israël, car, dans son procès contre eux, il allait déclencher une guerre de conquête.

      64 “L’épée (...) [contre les, CT] Chaldéens, dit Jéhovah : contre les habitants de Babel, contre ses chefs et contre ses sages ! L’épée contre les imposteurs, et qu’ils perdent le sens ! L’épée contre ses braves, et que l’épouvante les saisisse ! L’épée contre ses chevaux et ses chars, et contre toute la tourbe des gens [Da : le peuple mélangé] qui sont au milieu d’elle, et qu’ils deviennent des femmes ! L’épée contre ses trésors, et qu’ils soient pillés ! Sécheresse sur ses eaux, et qu’elles tarissent ! Car c’est un pays d’idoles, et ces épouvantails les font délirer. C’est pourquoi les animaux du désert s’y établiront avec les chacals ; les autruches y feront leur demeure ; jamais plus personne n’y habitera ; elle sera sans habitants d’âge en âge.” — Jérémie 50:35-39, AC.

      65. Qui passera au fil de l’épée, et comment les imposteurs seront-​ils réduits au silence ?

      65 L’épée de la guerre sera maniée par le Perse Cyrus le Grand. Tout ce qui est babylonien passera au fil de cette épée : les Chaldéens, “les habitants de Babel”, les chefs, les sages, les imposteurs, les braves, les chevaux et leurs chars de guerre, le peuple mélangé qui est au milieu d’elle et les trésors de la ville. À Babylone, il y a beaucoup d’hommes qui parlent de l’éternité et de la grandeur inébranlable de cette cité. Mais l’épée victorieuse de Cyrus prouvera qu’ils ne sont que des imposteurs qui perdent le sens et qui agiront comme des insensés lorsque surviendra subitement la chute de Babylone.

      66. a) Comment les braves seront-​ils saisis d’épouvante et les mercenaires d’origine diverse deviendront-​ils comme des femmes ? b) Comment les eaux de Babylone tariront-​elles ?

      66 Le courage manquera aux célèbres “braves” de Babylone. L’épouvante les saisira lorsqu’ils verront la tournure inattendue que prendront les événements et que leurs chevaux et leurs chars ne se révéleront pas à la hauteur de la situation. Le groupe mélangé de mercenaires étrangers qui sont au milieu de Babylone deviendront faibles comme des femmes, qui restent à la maison en temps de guerre. N’étant plus protégés par des gardes courageux, les innombrables trésors de Babylone seront pillés par les conquérants. Quant à l’Euphrate, ce sera comme s’il n’avait jamais existé ; à cause de l’ennemi, ses eaux tariront juste au moment et à l’endroit où les Babyloniens en auront le plus besoin pour assurer leur défense. Certes, l’Euphrate coulera de nouveau à travers la ville après la chute de celle-ci, mais avec le temps son système de canaux sera détruit, amenant la sécheresse.

      67. Quel effet sera produit sur les idolâtres de Babylone, et pourquoi ?

      67 La Chaldée a beau être “un pays d’idoles”, cela ne la sauvera pas. Ni les idoles ni les dieux qu’elles représentent ne pourront protéger la capitale chaldéenne. L’idolâtrie n’a jamais procuré le bon sens à aucun peuple. Les idolâtres sont sujets à des visions épouvantables. Aussi ne faut-​il pas s’étonner s’ils délirent, surtout quand leurs dieux et leurs images les trahissent à l’instant même où ils se trouvent dans la détresse.

      68. À cause de quelle pratique religieuse l’épée de Jéhovah tombera-​t-​elle sur Babylone ?

      68 Jéhovah, dont les Dix Commandements condamnent le culte des images, est contre “un pays d’idoles”, et il fera tomber l’épée d’exécution sur tous ceux qui transgressent ses commandements et qui ne l’adorent pas comme le vrai Dieu duquel on ne peut faire aucune image ni aucune représentation. À cause de son idolâtrie et de ses autres péchés, Babylone doit tomber de sa position de puissance mondiale et devenir finalement un lieu dévasté, infesté d’animaux sauvages et d’oiseaux, un lieu qui ne sera jamais plus habité par les hommes.

      69. Quelle comparaison employée par Jéhovah confirme que Babylone sera détruite pour toujours ?

      69 “Comme lorsque Dieu détruisit Sodome, Gomorrhe et les villes voisines, personne n’y demeurera, aucun fils d’homme n’y séjournera.” (Jérémie 50:40, AC). Cette comparaison employée par Jéhovah Dieu confirme que Babylone doit subir une destruction permanente.

      70. Quelle sorte de châtiment Sodome et Gomorrhe subirent-​elles, et puisque Babylone est comparée à ces villes, quel sort lui est réservé ?

      70 La destruction de villes qui furent célèbres du temps du patriarche Abraham fut employée comme un exemple du jugement que Jéhovah exécute sur des organisations de ce genre. Lorsqu’une ville ou une organisation subit un châtiment et que ses effets sont comme ceux que subirent ces villes de la vallée du Jourdain, cela signifie pour elle la destruction éternelle, comme si elle avait été consumée par le feu. “Sodome et Gomorrhe et les villes d’alentour, après qu’elles eurent, pareillement à ceux-là, commis la fornication à l’excès et qu’elles furent allées après la chair pour un usage contre nature, nous sont proposées en exemple d’avertissement en subissant le châtiment judiciaire d’un feu éternel.” Voilà ce que nous dit à ce sujet Jude 7.

      71. Pourquoi Babylone a-​t-​elle dû connaître la fin de Sodome et de Gomorrhe, et pour l’empêcher de se moquer, quel avertissement Jéhovah lui adresse-​t-​il ?

      71 Babylone a dû certainement savoir quelle avait été la fin ardente de Sodome et de Gomorrhe, car Amraphel, roi de Schinéar, avait combattu contre les rois de ces villes au temps d’Abraham et de Lot (Genèse 14:1-9). Pour prévenir Babylone qu’elle ne doit pas se moquer de la prophétie annonçant qu’une destruction totale viendra sur elle, tout comme elle est venue sur ces villes, Jéhovah lui adresse directement la parole en ces termes : “Voici qu’un peuple arrive du Septentrion ; une grande nation et des rois nombreux se lèvent des extrémités de la terre. Ils tiennent à la main l’arc et le javelot ; gens cruels et sans pitié, leur voix gronde comme la mer ; ils sont montés sur des chevaux, rangés comme un seul homme pour te livrer bataille, fille de Babel.” — Jérémie 50:41, 42, AC.

      72. Selon la prophétie de Jérémie 50:41, 42, de quelle direction et dans quel but cette armée viendra-​t-​elle contre Babylone ?

      72 “Une grande nation et des rois nombreux” doivent venir de l’extérieur des frontières de l’Empire babylonien, et le peuple militaire qui les accompagnera arrivera de loin, des extrémités de la terre par rapport à Babylone, située en Basse Mésopotamie. Ces gens n’aiment pas Babylone et seront pour elle cruels et sans pitié. Non seulement ils seront bien armés, mais ils seront encore montés sur des chevaux. Ils envahiront le pays en grand nombre, comme une mer tumultueuse qui se répand irrésistiblement. Ils seront rangés comme un seul homme poursuivant un dessein unique : livrer bataille à la “fille de Babel”, c’est-à-dire à la ville de Babylone, jusqu’à ce que sa domination mondiale soit brisée. Ils vaincront les armées de Babylone hors de la capitale et s’approcheront finalement de la “fille de Babel” elle-​même, sans pitié pour cette “femme”.

      73. Qu’est-​ce qui devrait faire réfléchir Belschatsar, et comment la prophétie de Jérémie 50:43 s’accomplira-​t-​elle sur lui ?

      73 L’armée de Nabonide, roi de Babylone, sera vaincue par les agresseurs à quelque distance de Babylone, et ce roi cherchera refuge dans une autre ville. Son fils Belschatsar restera à Babylone et y gouvernera en tant que roi. Le siège de la ville royale inquiétera-​t-​il Belschatsar ? S’il n’a pas des raisons de s’inquiéter avant d’avoir appelé le prophète Daniel, il n’en sera pas de même quand celui-ci aura interprété l’écriture mystérieuse apparue sur la muraille et qu’il aura expliqué le troisième et dernier mot, en disant : “PÉRÈS : Ton royaume est divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.” (Daniel 5:25-28, Da). Au moins à ce moment-​là il saisira toute la force de la prophétie de Jérémie 50:43 (AC), qui déclare : “Le roi de Babel en a appris la nouvelle, et ses mains ont défailli ; l’angoisse l’a saisi, comme les douleurs d’une femme qui enfante.” Quelle angoisse pour le roi Belschatsar quand il apprendra, peu de temps après, que les Mèdes et les Perses sont à l’intérieur des murailles et se dirigent vers son palais ! En entendant qu’ils ont pris la ville par surprise et qu’ils sont entrés par les portes sans coup férir, une grande douleur transpercera Belschatsar, comme les douleurs d’une femme qui enfante.

      74. Pourquoi Babylone ne trouvera-​t-​elle pas un bon défenseur ?

      74 Les guerriers babyloniens auront beau opposer une certaine résistance au conquérant comparé à un lion, ils ne tarderont pas à s’enfuir car, ayant festoyé, ils seront ivres. Babylone n’aura personne à présenter comme son défenseur, et quand bien même elle en présenterait un, Jéhovah le vaincrait. Ce défenseur ne saurait provoquer Jéhovah des armées ni lui tenir tête dans sa marche victorieuse, comme un berger tient tête à un lion. C’est pourquoi, dans Jérémie 50:44-46 (AC), Jéhovah lance ce défi à tout défenseur éventuel :

      75. Selon Jérémie 50:44-46, quel défi faisant allusion à un lion Jéhovah jette-​t-​il à la face de tout défenseur éventuel ?

      75 “Pareil à un lion, voici qu’il monte des halliers du Jourdain à la demeure forte, et soudain je le ferai fuir de leur terre, et j’établirai sur elle celui que j’ai choisi. Car qui est semblable à moi ? Qui me provoquerait ? Et quel est le berger qui me tiendrait tête ? Écoutez donc la résolution que Jéhovah a prise contre Babel, et les desseins qu’il a médités contre le pays des Chaldéens : Oui, on les entraînera comme de simples brebis ; oui, on dévastera après eux leur demeure ! Au bruit de la prise de Babel, la terre tremble, un cri s’est fait entendre chez les nations !” — Jérémie 50:44-46, AC.

      76, 77. Qui est figuré par le lion qui “monte des halliers du Jourdain”, et pourquoi personne ne peut-​il l’arrêter ?

      76 Puisque le Jourdain traverse le pays où le peuple de Jéhovah a vécu en toute liberté, c’est avec à-propos que Dieu compare le conquérant Cyrus à un lion jordanien qui monte des halliers à la demeure forte des brebis. Déjà du temps du prophète Ésaïe, Jéhovah annonça qu’il avait choisi Cyrus pour conquérir Babylone.

      77 Jéhovah ne permettra à aucun défenseur de barrer le chemin à Cyrus ou à lui-​même. Si les gens qui placent leur confiance en Babylone croient que l’on pourra arrêter et mettre en fuite celui qui est comparé à un lion du Jourdain, alors qu’ils écoutent la résolution que Jéhovah a prise contre Babel, et les desseins qu’il a médités contre le pays des Chaldéens ! Quelle résolution a-​t-​il prise et quels sont ses desseins ?

      78. a) Comment les Babyloniens seront-​ils comme des agneaux devant un lion, et que deviendra leur demeure ? b) Quelle publicité faut-​il donner à la nouvelle de sa chute ?

      78 Les voici : Babylone doit être prise ! “Ne va-​t-​on pas les lacérer, comme les petits du troupeau ? Ne va-​t-​on pas dévaster la prairie devant eux ?” (Jérémie 50:45, Dhb). Les Babyloniens seront comme des agneaux devant le symbolique lion jordanien. Ils seront entraînés et détruits. À cause de la méchanceté des Babyloniens, leur capitale qui paraissait être une demeure si durable finira par être dévastée. La terre, et plus particulièrement le pays des Chaldéens, tremblera au bruit de la prise de Babylone. Le cri de stupeur et d’angoisse poussé par Babylone se fera entendre chez toutes les nations sur lesquelles elle a dominé en tant que Troisième Puissance mondiale. La nouvelle de sa chute doit être publiée parmi les nations. Rien ne doit être caché à ce sujet.

      [Notes]

      a Cette pensée est confirmée dans la Bible du Rabbinat français traduite sous la direction du grand rabbin Zadoc Kahn. Cette traduction rend comme suit Jérémie 50:21 : “Sus au pays de ‘la double rébellion’ et aux habitants de la ville du ‘châtiment’ !” — Édition de 1952.

      b Dans la Bible du Rabbinat français (Zadoc Kahn), le passage de Jérémie 50:45 est rendu ainsi : “Écoutez donc les desseins de l’Éternel, qu’il a formés contre Babel et les projets qu’il a médités contre la terre des Chaldéens : certes, les plus humbles gardiens des troupeaux les traîneront dans la poussière, certes on fera s’écrouler sur eux leurs bergeries.” Cf. aussi la traduction anglaise du Dr James Moffatt et celle de George Lamsa, traduite de la Peshitta araméenne.

  • Pas de guérison pour Babylone
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 15

      Pas de guérison pour Babylone

      1. Selon la prophétie de Jérémie, pendant la quatrième année du règne de Sédécias, qu’est-​ce que Jéhovah allait soulever contre Babylone et contre “les habitants de Leb-Qamaï” ?

      DANS la quatrième année du règne de Sédécias, roi de Jérusalem, soit en 614 avant notre ère, le prophète Jérémie poursuivit sa prophétie contre le pays des Chaldéens et sa capitale, en écrivant les paroles suivantes : “Ainsi parle Jéhovah : Je vais soulever contre Babel et contre les habitants de la Chaldée [n.m. : de lebqamaï] un souffle destructeur, et je lâcherai sur Babel des vanneurs qui la vanneront ; car ils fondront de toutes parts sur elle au jour du malheur.” — Jérémie 51:1, 2, AC.

      2. Qui sont les “habitants de Leb-Qamaï” ?

      2 Babylone est opposée à Jéhovah. Inévitablement, Jéhovah est contre Babylone. Ses habitants sont appelés “habitants de Leb-Qamaï”, c’est-à-dire, d’après le sens de Lév Qamay, “habitants du cœur de Ceux qui se dressent contre moi”. Or, le cœur est le centre vital du corps. Aussi un traducteur a-​t-​il rendu Jérémie 51:1 comme suit : “Voici, je fais lever un vent destructeur contre Babylone, et contre les hommes qui habitent au cœur de ceux qui s’élèvent contre moi.” — Da.

      3. Comment Jéhovah traitera-​t-​il Babylone et ses habitants rebelles, et en se servant de quels moyens ?

      3 Jéhovah a décidé de traiter Babylone et ses habitants rebelles comme la balle sans valeur, tout juste bonne à être emportée par le vent. Le souffle destructeur qu’il va faire lever contre eux ne sera pas un vrai vent, mais ce sera une tempête symbolique composée des armées des Mèdes et des Perses, sous le commandement de Cyrus le Grand. Ils seront comme des vanneurs munis de pelles à vanner, et ils lanceront en l’air Babylone et ses habitants pour qu’ils soient emportés par le vent, tout comme la balle qu’on brûle si elle s’accumule (Matthieu 3:12). Pour Babylone, il n’y aura aucun moyen d’échapper, car les armées qui la vanneront et videront son pays fondront de toutes parts sur elle au jour du malheur que Jéhovah lui a fixé. Jéhovah, qui “tire le vent de ses trésors”, est celui qui soulève ce souffle destructeur contre les Babyloniens et lâche sur elle des vanneurs militaires, bien que les nations ne se rendent pas compte que Dieu les manœuvre selon sa volonté et ses desseins.

      4, 5. a) Une résistance de la part des Babyloniens sera-​t-​elle utile, et quelles paroles Jéhovah adresse-​t-​il aux défenseurs de Babylone ? b) Mais qu’ordonne Dieu aux assaillants ?

      4 Toute résistance de la part des défenseurs de Babylone sera inutile. C’est pourquoi Jéhovah déclare aux archers et aux soldats lourdement équipés de cette ville : “Que celui qui bande son arc ne le bande pas et qu’il ne se redresse pas dans sa cuirasse !” (Jérémie 51:3, Dh). La nuit où Babylone sera prise, nombre d’entre eux seront tellement ivres qu’ils auront du mal à se redresser.

      5 En revanche, Jéhovah ordonne aux assaillants de Babylone d’agir sans aucune hésitation. Il leur dit : “N’épargnez pas ses jeunes gens, exterminez toute son armée. Que des blessés à mort tombent dans le pays des Chaldéens, et des transpercés dans les rues de Babel.” — Jérémie 51:3, 4, AC.

      6, 7. a) Comment Babylone sera-​t-​elle châtiée ? b) Comment Jéhovah se sent-​il toujours lié à Israël et Juda ?

      6 Quand elle a détruit Jérusalem et son temple en 607, Babylone n’a témoigné aucune compassion envers le peuple de Jéhovah. En retour, elle ne mérite pas que l’on épargne ses jeunes gens, surtout ceux de son armée. Il y a eu des massacres dans le pays de Juda et dans les rues de Jérusalem ; que les militaires babyloniens tombent donc transpercés, blessés à mort, dans tout le pays de Babylone ! C’est que Jéhovah se sent toujours lié par alliance à son peuple, Israël et Juda. Vu la façon dont les Babyloniens ont agi envers le peuple de Jéhovah, leur pays s’est rendu coupable d’iniquités contre le Dieu d’Israël. Aussi celui-ci déclare-​t-​il :

      7 “Car Israël et Juda ne sont pas veufs de leur Dieu, de Jéhovah des armées, et le pays des Chaldéens est rempli d’iniquités contre le Saint d’Israël.” — Jérémie 51:5, AC.

      8. Comment Jéhovah prouvera-​t-​il sa fidélité conjugale envers Israël ?

      8 Le Dieu d’Israël n’est pas mort. Sur le plan religieux, la nation d’Israël n’est pas une veuve. Dieu est toujours bien vivant et capable de prouver sa fidélité conjugale envers Israël (Jérémie 3:15 ; 31:34 ; Ésaïe 54:5, 6). Aussi ne passera-​t-​il pas sur les iniquités de Babylone ; il la châtiera pour avoir traité Israël comme une veuve sans défense. Nul ne peut maltraiter le peuple de Jéhovah sans être coupable à ses yeux et sans mériter un châtiment.

      L’HEURE DE FUIR

      9, 10. Quelle exhortation Jéhovah adresse-​t-​il à son peuple exilé, et pourquoi ?

      9 À son peuple exilé Jéhovah adresse ce message émouvant relatif à sa libération prochaine : “Fuyez hors de Babylone, et que chacun de vous sauve sa vie ; ne périssez pas pour son crime ; car c’est le temps de la vengeance pour Jéhovah ; il va lui rendre selon ses œuvres. Babel était une coupe d’or dans la main de Jéhovah ; elle enivrait la terre entière ; les nations ont bu de son vin, c’est pourquoi les nations sont en délire. Soudain Babel est tombée, et elle s’est brisée. Hurlez sur elle ; prenez du baume pour sa plaie ; peut-être guérira-​t-​elle ?” — Jérémie 51:6-8, AC.

      10 Babylone doit tomber avant que le peuple de Jéhovah en captivité puisse fuir du milieu d’elle. Pour pouvoir s’enfuir, ce peuple doit, de quelque façon merveilleuse, survivre à la chute de Babylone. Chacun doit fuir pour sauver sa vie. Si quelqu’un fraie avec Babylone au point de s’intégrer dans cette cité et de partager sa culpabilité, il mérite d’être exécuté avec elle au jour de son malheur, quand Jéhovah se vengera d’elle et de ceux qui ont part à son iniquité. L’exilé involontaire qui se trouve en son sein doit se garder séparé d’elle.

      11. Quand les Israélites en captivité auront-​ils l’occasion de s’enfuir de Babylone, grâce à l’édit de quel roi ?

      11 Les Israélites ou Juifs ne pourront s’enfuir de Babylone avant d’avoir été délivrés de leur prison. Ils ont été déportés de force à Babylone et n’en font pas réellement partie. Ils y soupirent en tant que prisonniers, et il peut sembler qu’ils sont destinés à mourir en exil. Babylone refusant de les libérer elle-​même, Jéhovah se voit obligé de forcer la porte de leur prison et de les délivrer, pour qu’ils puissent s’enfuir vers leur Sion bien-aimée (Psaumes 102:14-22, AC 102:13-21, NW ; 69:34-37 69:33-36, NW). Il s’ensuit que l’ordre que Jéhovah donne à son peuple de fuir hors de Babylone prévoit l’édit du roi Cyrus, qui libérera les Juifs exilés et les autorisera à rentrer à Sion pour y rebâtir et remeubler le temple de leur Dieu. Il faudra donc faire diligence pour regagner le lieu où Jéhovah a placé son nom, afin d’y rétablir son culte. Chaque âme doit prendre une décision personnelle à ce sujet.

      12. a) Que révèle l’ordre donné à ceux qui doivent fuir de ‘ne pas périr pour le crime de Babylone’ ? b) Quel était le contenu de la “coupe d’or dans la main de Jéhovah” ?

      12 Du moment que Jéhovah dit à ceux qui doivent s’enfuir de Babylone de ne pas périr pour son crime, il est clair que Babylone elle-​même va périr. Jéhovah va exécuter sa vengeance sur elle. Il va lui rendre selon ses œuvres, particulièrement selon sa façon d’agir envers Juda et Jérusalem. Babylone leur a fait subir ces mauvais traitements principalement quand elle était “une coupe d’or dans la main de Jéhovah” et qu’elle contraignait les nations à s’enivrer du contenu de cette coupe d’or symbolique. Le contenu de la coupe n’était pas les fausses doctrines religieuses de Babylone. Il s’agissait des manifestations du courroux de Jéhovah contre les nations à cause des mauvais traitements qu’elles avaient fait subir à son peuple et en raison de leur injustice en général.

      13. Qui, en particulier, était la “coupe d’or” symbolique, et que symbolise l’or de la coupe ?

      13 Babylone était la coupe d’or symbolique surtout au temps de son illustre roi Nébucadnetsar. Au moyen de cette coupe, les nations coupables ont dû boire les manifestations de la colère et de l’indignation de Jéhovah. La coupe est en or, mais il ne faut pas en déduire que Babylone est divine, ni depuis ses origines, ni par la suite. Dès ses débuts, elle a été diabolique. L’or de la coupe symbolise simplement la richesse de Babylone par suite de son commerce et des agressions impérialistes par lesquelles elle s’est emparée d’une grande quantité de butin chez les nations conquises. Babylone est comme la tête d’or de l’immense statue du songe du roi Nébucadnetsar, et dont le prophète Daniel a donné l’interprétation. — Daniel 2:31-38.

      14, 15. Babylone est-​elle innocente parce qu’elle a été un vase dans la main du Dieu d’Israël ?

      14 Le fait que Babylone ait été simplement un vase ou moyen de faire boire l’affliction nationale à des pays et à des peuples ne l’excuse pas ni ne la rend innocente. Elle n’a pas compris qu’elle n’était qu’un instrument dans les mains du Dieu d’Israël, qui la manoeuvrait à sa guise. C’est elle qui a conçu le projet de conquérir le monde et de devenir la Troisième Puissance mondiale ; et en réalisant ce plan égoïste, elle a fait preuve d’impiété, de méchanceté, de cruauté, de cupidité, d’orgueil, de rébellion, et cela d’une façon scandaleuse envers le peuple de Jéhovah. Mais, ayant décidé de profiter des visées impérialistes de Babylone, Jéhovah avait déclaré ce qui suit au prophète Jérémie en 625 avant notre ère, soit dix-huit ans avant que le roi Nébucadnetsar ne détruisît Jérusalem :

      15 “J’enverrai chercher tous les peuples du septentrion, (...) et j’enverrai auprès de Nébucadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur [la coupe d’or] ; je le ferai venir contre ce pays et contre ses habitants, et contre toutes ces nations à l’entour, afin de les dévouer par interdit.” — Jérémie 25:1, 2, 9.

      16. a) À quelles nations Jérémie devait-​il faire boire la “coupe remplie du vin de ma colère” ? b) Que symbolise le “roi de Schéschac”, et comment boira-​t-​il lui-​même à cette coupe ?

      16 Après avoir transmis ce message à Jérémie, Jéhovah Dieu, qui tenait dans sa main la coupe d’or, avait ordonné à cet homme qui le représentait de prendre de sa main “cette coupe remplie du vin de ma colère” et de la faire boire aux nations et aux dirigeants suivants : Jérusalem et Juda, Pharaon, roi d’Égypte, et tout son peuple, les rois du pays d’Uts, le pays des Philistins, y compris Askalon, Gaza, Ékron et Asdod, puis Édom, Moab, les enfants d’Ammon, les rois de Tyr, de Sidon et des îles qui sont au-delà de la mer, Dédan, Théma, Buz, les rois des Arabes qui habitent dans le désert, Zimri, Élam, les rois de Médie, les rois du septentrion et, enfin, “le roi de Schéschac boira après eux”. Étant le symbole de Babylone, Schéschac avait été dans la main de Jéhovah la symbolique coupe d’or de la colère divine employée pour enivrer d’une catastrophe nationale tous les rois et les peuples mentionnés ci-dessus. Quant au roi de Schéschac, il boira lui-​même la coupe du courroux de Jéhovah à cause des Mèdes et des Perses sous le commandement de Cyrus le Grand. — Jérémie 25:15-29.

      17, 18. a) Quel effet produira sur Babylone le vin de la coupe d’or dans la main de Jéhovah ? b) En quels termes Jéhovah se moque-​t-​il des habitants de Babylone et de ceux qui ont fait du commerce avec elle ?

      17 Lorsqu’elles ont subi les effets de l’agressivité impérialiste de Babylone, les nations ont bu comme à une coupe d’or présentée par la main directrice de Jéhovah. À cause de ce vin qu’elles ont bu, les nations se sont enivrées et se sont conduites en insensées, comme des ivrognes titubants, en délire à cause de la perte de leur souveraineté nationale. Mais au temps fixé par Jéhovah, Babylone, qui a fait chanceler les autres nations comme des ivrognes, doit tomber elle-​même, après avoir bu une boisson fortement enivrante. Elle sera brisée en tant que puissance mondiale, sans possibilité de réparation. Que les Babyloniens et les hommes qui se sont enrichis par leur commerce avec elle, oui ! que ces hommes-​là hurlent sur elle ! Avec sarcasme, Jéhovah leur dit de prendre du baume pour elle. Peut-être arriveront-​ils à guérir sa plaie !

      18 “‘Nous avons voulu guérir Babel, mais elle n’a pas guéri. Laissez-​la ! allons chacun dans notre pays, car son jugement atteint jusqu’aux cieux et s’élève jusqu’aux nues.’ Jéhovah a manifesté la justice de notre cause ; venez et racontons en Sion l’œuvre de Jéhovah notre Dieu.” — Jérémie 51:9, 10, AC.

      19. Babylone pourra-​t-​elle guérir, sinon pourquoi ?

      19 Aucun survivant de la chute de Babylone ne pourra la guérir ou la relever de sa position. Jéhovah Dieu ne veut pas qu’elle guérisse. C’est pourquoi tous les remèdes humains qui lui seront appliqués sont voués à l’échec. Ceux qui veulent se porter à son secours comme des médecins feraient mieux de rentrer chacun dans son pays, en se rendant compte que le jugement de Babylone atteint jusqu’aux cieux. Ses péchés qui appellent le jugement divin se sont amoncelés jusqu’aux nues et sont trop nombreux et trop scandaleux pour être oubliés ou laissés impunis. Laissez-​la à son sort !

      20, 21. En exécutant sa vengeance sur Babylone, comment Jéhovah manifestera-​t-​il la justice de la cause de ses témoins, et comment exprimeront-​ils leur reconnaissance ?

      20 En exécutant sa vengeance sur Babylone et en provoquant sa chute humiliante, Jéhovah manifestera la justice de la cause de ses témoins, son peuple exilé. Tout ce qu’il fera à Babylone sera juste et profitable pour son peuple, le délivrant de sa prison. Ses témoins pourront donc exprimer leur gratitude envers Jéhovah, car par ses actes il les aura justifiés, prouvant qu’ils ont eu raison d’être ses adorateurs.

      21 En témoignage de leur reconnaissance pour les actes de justice de Jéhovah à leur égard, les Israélites devront obéir à l’édit de Cyrus les libérant de Babylone et rentrer à Sion pour la rebâtir, elle et son temple. Alors, dans le temple de Sion, ils pourront raconter l’œuvre de Jéhovah leur Dieu, qui aura renversé la Puissance mondiale babylonienne et les aura délivrés pour leur permettre de rétablir leur culte à Sion. À cet effet, des psaumes seront composés et chantés dans le temple de Sion rebâti, et ces psaumes deviendront une partie de la Bible.

      “LA VENGEANCE DE SON TEMPLE”

      22. Quelles instructions Jéhovah donne-​t-​il à ses forces d’exécution ?

      22 Pensant à son temple encore en ruines, Jéhovah déclare à ses forces d’exécution : “Aiguisez les flèches, couvrez-​vous de vos boucliers ! Jéhovah a excité l’esprit des rois de Médie, car son dessein sur Babel est de la détruire. Car c’est là la vengeance de Jéhovah, la vengeance de son temple. Élevez l’étendard contre les murs de Babylone ; renforcez le blocus, posez des sentinelles, dressez des embuscades ! Car selon le dessein qu’il a formé, Jéhovah va exécuter ce qu’il a dit contre les habitants de Babel.” — Jérémie 51:11, 12, AC.

      23. Quel dessein les assaillants de Babylone accomplissent-​ils, et comment doivent-​ils aiguiser leurs flèches et se couvrir de leurs boucliers ?

      23 Lors de l’assaut, les assaillants ne se rendront pas compte qu’ils accomplissent le dessein de Jéhovah, que par eux Jéhovah exécute sa vengeance du temple que les Babyloniens ont profané et détruit. Pourtant c’est lui, Jéhovah des armées, qui a excité l’esprit courageux des rois de Médie, les incitant à attaquer Babylone et à provoquer sa ruine comme puissance mondiale. Le roi Cyrus II est en partie d’origine mède, et depuis qu’il a conquis l’Empire des Mèdes, son armée est composée pour une bonne part de soldats mèdes. Aussi les Mèdes sont-​ils mentionnés plutôt que les Perses. Mais ces derniers, tout comme les premiers, sont d’habiles archers, et ils doivent aiguiser leurs flèches afin qu’elles pénètrent plus profondément. Les soldats portant le bouclier doivent s’en couvrir le corps pour se protéger et pouvoir passer à l’attaque. Ils doivent battre et mettre en déroute les armées de Babylone dans la plaine puis cerner la ville elle-​même. Mais comment franchir ses hautes murailles ? Les assaillants ne doivent pas se décourager à cause d’elles. Ils élèveront contre ces murs un étendard qui servira de point de ralliement aux soldats quand le moment sera venu pour eux de se diriger en rangs serrés vers les portes de ces murailles.

      24. Pourquoi faut-​il poster des sentinelles devant la ville ?

      24 Il faut renforcer le blocus, poser des sentinelles et dresser des embuscades. La ville doit être gardée sous une surveillance constante, pour que personne ne puisse s’en échapper. C’est là le dessein que Jéhovah a formé et exprimé déjà du temps du prophète Ésaïe. Jéhovah doit exécuter sur les habitants de Babylone ce qu’il a dit par la bouche de son prophète. Son temple, toujours en ruines, doit être vengé.

      25, 26. En quelle qualité Jéhovah s’adresse-​t-​il à Babylone, et quel avertissement lui donne-​t-​il à propos de ses images idolâtriques ?

      25 Ayant parlé aux assaillants, Jéhovah s’adresse maintenant à Babylone elle-​même, à celle qui pratique le culte des idoles. Il lui parle comme à une femme et la prévient de ce qui va lui arriver malgré l’adoration qu’elle porte aux images idolâtriques de ses faux dieux. En lui rappelant que c’est le vrai Dieu qui lui parle, il déclare :

      26 “Toi [au féminin] qui habites au bord des grandes eaux, riche en trésors, ta fin est venue, le terme de tes rapines. Jéhovah des armées l’a juré par lui-​même [Dh : par son âme] : Je te remplirai d’hommes, comme de sauterelles, et ils pousseront sur toi le cri du triomphe. Il a créé la terre par sa force, affermi le monde par sa sagesse, et par son intelligence il a étendu les cieux. À sa voix, les eaux s’amassent dans les cieux ; il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il fait briller les éclairs d’où jaillit l’averse et tire le vent de ses réservoirs. Tout homme est stupide, hors de sens ; tout artisan a honte de son idole, car ses idoles ne sont que mensonge ; il n’y a point de souffle en elles. Elles sont une vanité, une œuvre de tromperie ; au jour du châtiment, elles périront.” — Jérémie 51:13-18, AC.

      27. Pourquoi les trésors de Babylone ne pourront-​ils pas la sauver ?

      27 Babylone est construite sur les deux rives de l’Euphrate et se trouve au centre d’un vaste système de canaux qui relient ce fleuve au Tigre et fournissent un moyen de communication et de transport des marchandises. Et pourtant, sa fin est venue. Voilà le message que lui communique Jéhovah Dieu ! Depuis longtemps elle est riche en trésors amassés par ses conquêtes et son commerce dans le monde. Mais ces trésors ne la sauveront pas, car Jéhovah a fixé l’heure de sa fin, et on ne peut acheter ou corrompre Jéhovah. Babylone est arrivée au terme de ses rapines. Les trésors de la maison de Jéhovah qu’elle a dérobés dans son temple à Sion, avant de détruire ce dernier, doivent lui être enlevés, et le temple de son propre dieu ne pourra plus conserver pour elle ces trésors volés.

      28. Quelle garantie Jéhovah donne-​t-​il qu’il accomplira son dessein ?

      28 Pour donner une garantie de son dessein annoncé, Jéhovah des armées, le Très-Haut, jure par lui-​même. Afin de bien faire comprendre à Babylone que sa fin est décidée et qu’à son heure il va mettre un terme à sa domination dans le monde, il jure “par son âme” de la remplir d’hommes, d’envahisseurs aussi nombreux que les sauterelles. Ils pousseront sur elle le cri du triomphe. Jéhovah détient le pouvoir dans tout l’univers. Il est le Créateur de la matière et des choses vivantes, ainsi que des phénomènes naturels tels que la pluie, les nuages et le vent. Il n’est pas un objet fabriqué, comme les images idolâtriques des faux dieux de Babylone, qui ne peuvent exercer aucune influence sur les forces de la nature.

      29. Vers quel culte les Babyloniens se sont-​ils tournés, et comment ont-​ils été trompés ?

      29 En ne tenant aucun compte de ces faits relatifs à Jéhovah Dieu, les Babyloniens ont agi stupidement. Ils ont choisi d’ignorer ces vérités démontrables. Au lieu d’adorer le seul vrai Créateur, ils se sont tournés vers des dieux faits de main d’homme. Ils ont adoré l’ouvrage de leurs propres mains. Pourtant, ils n’ont pu mettre un souffle dans leurs images pour les animer et leur donner la possibilité de faire quelque chose pour leurs adorateurs. Ces divinités ne sont donc qu’une vanité, une œuvre de tromperie. À l’heure où les Babyloniens auront besoin du soutien de leurs dieux, ces derniers resteront immobiles et impuissants, comme s’ils se moquaient de ceux qui mettent leur confiance en eux. Au jour du châtiment fixé par le Créateur, le vrai Dieu, ces divinités périront.

      30, 31. Qui est la “part de Jacob”, et pourquoi n’est-​il pas la part de Babylone ?

      30 “Telle n’est point la part de Jacob ; Lui, il a formé l’univers ; sa part [Da : la verge] d’héritage est Celui qui se nomme Jéhovah des armées.” — Jérémie 51:19, AC.

      31 Jéhovah n’est pas la part de Babylone. Nimrod, le fondateur de Babylone, s’étant rebellé, fut un puissant chasseur en opposition avec Jéhovah. Il rejeta Jéhovah comme sa part (ou héritage) (Genèse 10:8-10, NW). Celui qui forma l’univers organisa les descendants du fidèle patriarche Jacob en une nation qui devait le louer et être ses témoins (Isaïe 43:1, 10-12, 21, AC). Jéhovah est donc la part de cette nation appelée Jacob ou Israël. Il est la verge (ou soutien) que cette nation a reçu en héritage. La nation peut s’appuyer sur lui en toute sécurité.

      32, 33. Pourquoi Jéhovah peut-​il dire à Babylone : “Tu me sers de marteau, d’arme de guerre” ?

      32 En 614, soit la quatrième année de Sédécias, roi de Jérusalem, date à laquelle Jérémie écrit cette prophétie sur un rouleau, Babylone vient seulement de commencer à devenir la Troisième Puissance mondiale. Sa carrière de conquêtes n’est pas encore achevée. En conséquence, Dieu peut inspirer Jérémie et lui faire dire à Babylone :

      33 “Tu me sers de marteau, d’arme de guerre : par toi je broie des peuples ; par toi je détruis des royaumes ; par toi je broie le cheval et son cavalier ; par toi je broie le char et celui qui le monte ; par toi je broie hommes et femmes ; par toi je broie vieillards et enfants ; par toi je broie jeunes hommes et jeunes filles ; par toi je broie le berger et son troupeau ; par toi je broie le laboureur et ses bœufs ; par toi je broie les gouverneurs et les chefs. Mais je rendrai à Babylone et à tous les habitants de la Chaldée tout le mal qu’ils ont fait dans Sion sous vos yeux, dit Jéhovah.”

      34. À qui, en particulier, sont adressées les paroles de Jérémie 51:20-24 ?

      34 Ces paroles de Jérémie 51:20-24 (AC) s’adressent tout particulièrement au roi Nébucadnetsar, le principal représentant de Babylone, dans la douzième année de son règne. Sept années doivent s’écouler avant qu’il ne détruise Sion et son temple, qu’il ne tue les principaux prêtres, qu’il n’égorge les fils du roi Sédécias sous les yeux de leur père, qu’il ne mette à mort certains hauts fonctionnaires et qu’il ne déporte à Babylone Sédécias et des centaines d’autres Juifs, laissant aux gens les plus pauvres le soin de s’occuper du pays de Juda, avant sa désolation complète (Jérémie 52:12-29). Cependant, Nébucadnetsar a déjà vaincu le pharaon d’Égypte et pris part à la destruction de Ninive, capitale de l’Assyrie. Comme son règne doit durer quarante-trois ans, après avoir détruit Sion, Nébucadnetsar aura plus de vingt ans pour accomplir la prophétie de Jérémie 25:17-26, concernant les autres nations et peuples d’alentour.

      35. Comment Babylone a-​t-​elle été employée par Jéhovah comme un marteau de jugement ?

      35 Ainsi, particulièrement sous le règne de Nébucadnetsar, Babylone a été utilisée par Jéhovah comme un marteau de jugement pour broyer des peuples, des royaumes, des chevaux et leurs cavaliers, des chars et ceux qui les montent, des hommes, des femmes, des vieillards, des enfants, de jeunes hommes et des jeunes filles, des bergers et leurs troupeaux, des laboureurs et leurs bœufs attelés, des gouverneurs et des chefs. Après la mort de Nébucadnetsar, Babylone continuera à être la Troisième Puissance mondiale pendant un demi-siècle environ.

      36. a) Quel mobile a incité Babylone à broyer Jérusalem et son royaume ? b) Quelle dette a-​t-​elle contractée ?

      36 Jéhovah a donc employé Babylone et les habitants de la Chaldée comme un marteau pour broyer Jérusalem et le royaume dont elle était la capitale. Mais Babylone n’a pas servi Jéhovah de cette façon en connaissance de cause. Elle n’a pas agi ainsi pour lui plaire, mais parce qu’elle était en colère contre le roi de Jérusalem qui, en se rebellant, mettait obstacle à ses projets d’hégémonie mondiale. Elle n’est nullement affligée d’avoir jeté l’opprobre sur le nom de Jéhovah et maltraité son peuple. Jéhovah a récompensé le roi Nébucadnetsar pour le service qu’il a accompli pour lui contre la cité commerçante de Tyr, mais à présent Babylone doit acquitter la dette qu’elle a contractée envers Jéhovah à cause de ce qu’elle a fait à la ville de Sion et à son temple (Ézéchiel 29:17-20). Le temps est arrivé où elle doit payer cette dette, car elle n’est plus utile à Jéhovah comme marteau. Elle paiera par la perte de sa domination sur le monde et, au bout d’un certain temps, par son anéantissement définitif. C’est ainsi que Jéhovah rendra à Babylone et à tous les habitants de la Chaldée tout le mal qu’ils ont fait dans Sion.

      37, 38. En quels termes symboliques le Seigneur Dieu informe-​t-​il Babylone de son attitude à son égard ?

      37 Comparant Babylone soit à un volcan débordant de lave, soit à une montagne en tant que symbole d’un gouvernement politique, le Seigneur Dieu lui parle en ces termes, pour l’informer de son attitude et de son dessein à son égard :

      38 “Je viens à toi, montagne de dévastation, dit Jéhovah, qui dévastes toute la terre ; j’étends ma main sur toi, je te roule du haut des rochers et je fais de toi une montagne embrasée.” — Jérémie 51:25, AC.

      39. Comment la Révélation (17:9, 10) explique-​t-​elle la signification symbolique d’une montagne, et comment l’Empire babylonien a-​t-​il été une montagne de dévastation ?

      39 Expliquant la signification symbolique d’une montagne, Révélation 17:9, 10 parlera de “sept montagnes, sur le sommet desquelles la femme est assise. Et il y a sept rois : cinq sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas encore arrivé”. L’Empire babylonien est l’une de ces cinq montagnes (ou rois) qui sont tombées, mais Babylone a été plus dévastatrice que les deux puissances mondiales qui l’ont précédée, c’est-à-dire l’Égypte et l’Assyrie. Son empire étant plus vaste que les précédents, elle a dévasté une superficie plus grande ; quant à sa religion, elle a dévasté toute la terre, spirituellement parlant. Cela est surtout vrai de la grande Babylone des temps modernes.

      40. Comment Babylone deviendra-​t-​elle une “montagne embrasée” ?

      40 Babylone peut être comparée à une montagne qui domine les rochers escarpés. Mais Jéhovah peut la rouler du haut de ces rochers, car il “a pesé les montagnes au crochet, et les collines à la balance”, et pour lui “les nations sont comme une goutte d’un seau”. (Ésaïe 40:12, 15.) En 539, il fera rouler Babylone du haut de la position élevée qu’elle occupe dans le monde. Telle une explosion nucléaire, le feu de son jugement la consumera. Dans son abaissement, elle n’aura plus la puissance et la stabilité d’une montagne élevée, solidement fondée. Elle sera brûlée et finira par tomber en cendres.

      41, 42. Jusqu’à quel point Babylone sera-​t-​elle dévastée ?

      41 Écoute, ô ville de Babylone : “On ne tirera de toi ni pierres d’angle, ni pierres pour les fondements, car tu seras à jamais une ruine, dit Jéhovah.” — Jérémie 51:26, AC.

      42 Au cours des siècles, Babylone tombera en ruines, à telle enseigne qu’un homme cherchant des matériaux de construction ne pourra tirer d’elle ni pierres d’angle, ni pierres pour les fondements. La plupart des briques d’argile avec lesquelles elle est bâtie seront emportées et utilisées ailleurs. Elle sera à jamais une ruine. Ses quelques vestiges seront mis au jour et exposés comme preuve qu’elle est bien morte. Ses ruines seront une simple attraction touristique où le train fera une courte halte. Et même ces restes ne manqueront pas d’être la proie de l’érosion si des mesures ne sont pas prises en vue de leur conservation.

      LA GUERRE CONTRE ELLE EST SANCTIFIÉE

      43. Qui seront les alliés des Mèdes et des Perses ?

      43 En donnant des ordres supplémentaires aux assaillants de Babylone, Jéhovah mentionne certains des alliés des Mèdes et des Perses qui feront partie de l’armée du conquérant Cyrus. Il ordonne : “Arborez un étendard sur la terre ; sonnez de la trompette parmi les nations, consacrez [sanctifiez, Da n. m.] les nations contre elle ; appelez contre elle les royaumes d’Ararat, de Menni et d’Ascenez ; établissez contre elle un chef d’armée [officier d’enrôlement, Jé] ; lancez les chevaux comme des sauterelles hérissées ; sacrez contre elle les nations, les rois de Médie, ses capitaines et ses chefs. La terre tremble, elle s’agite ; car le dessein de Jéhovah s’accomplit contre Babel, pour changer le pays de Babel en un désert inhabité.” — Jérémie 51:27-29, AC.

      44. Pourquoi les soldats sont-​ils sanctifiés pour la guerre, et comment un étendard sera-​t-​il arboré sur la terre ?

      44 À l’époque qui nous intéresse, la guerre est considérée comme une chose sacrée. Avant d’envoyer leurs armées au combat, les nations présentent des sacrifices et des prières à leurs dieux. Ainsi, les soldats sont sanctifiés pour la guerre. Dans chaque pays, il faut arborer un étendard comme signal de ralliement pour les troupes. La trompette annonçant la guerre contre Babylone doit sonner parmi les nations, non seulement en Médie et en Perse, mais encore dans les royaumes d’Ararat, de Menni et d’Ascenez, situés dans la région du lac de Van, entre la mer Noire et la mer Caspienne. Des officiers d’enrôlement seront envoyés dans ces pays pour recruter des armées. Ces armées nationales seront sanctifiées pour la guerre contre Babylone, chacun selon ses propres coutumes. Étant donné que ces combattants serviront à vrai dire les desseins de Jéhovah, celui-ci les appelle “mes consacrés [NW : sanctifiés]”. — Isaïe 13:3, AC.

      45. Parmi les nations sanctifiées pour la guerre, laquelle est mentionnée tout particulièrement, et pourquoi ?

      45 En harmonie avec Isaïe 13:17, parmi les nations qui doivent être sanctifiées, la prophétie mentionne tout particulièrement “les rois de Médie, ses capitaines et ses chefs”. En fait, les “royaumes d’Ararat, de Menni et d’Ascenez” sont compris dans les territoires de l’Empire mède conquis par Cyrus, lui-​même en partie d’origine mède. Puisque l’armée de Cyrus doit être très grande, avec des chevaux en grand nombre qui s’élanceront “comme des sauterelles hérissées”, les troupes et les chevaux doivent venir des nombreuses nations sous la domination de Cyrus. Il s’agit d’une mobilisation générale !

      46. Quel effet cette grande armée internationale produira-​t-​elle sur la terre de Babylone, conformément à quel dessein ?

      46 Sous les pas de cette grande armée internationale, la terre soumise à la domination de Babylone tremblera et s’agitera, car ces envahisseurs seront irrésistibles. Tout cela arrivera pour que s’accomplisse le dessein de Jéhovah contre Babylone, pour changer le pays de Babel en un désert inhabité, un sujet d’étonnement. C’est exactement ce que Babylone deviendra après l’époque de l’apôtre Pierre.

      47-49. À qui ressembleront les guerriers de Babylone, et qu’est-​ce qui aura créé cette situation ?

      47 Toute résistance de la part des guerriers de Babylone sera vouée à l’échec. “Les vaillants de Babel ont cessé de combattre ; ils se tiennent dans les forteresses ; leur vigueur est à bout, ils sont devenus des femmes. On a mis le feu à ses habitations, brisé les barres de ses portes.” — Jérémie 51:30, AC.

      48 Quant à la manière dont les soldats babyloniens “sont devenus des femmes”, se tenant dans leurs forteresses et cessant de combattre contre l’armée de Cyrus, nous lisons :

      49 Nabonide, dernier roi de Babylone, (...) livra une bataille à portée de vue de Babylone. Après sa défaite totale, le gros de son armée chercha le salut à l’intérieur des hautes murailles, tandis que lui-​même pénétra avec une petite troupe dans Borsippa, ville importante au sud-ouest de Babylone, vraisemblablement dans l’espoir d’obliger Cyrus à diviser l’armée perse. Son beau-fils, Belschatsar (Bêl-Shar-Ousour), (...) apparemment cosouverain, dirigea la défense de Babylone. Après la chute de la capitale, Nabonide se rendit ; Cyrus le traita avec bonté, le nommant même gouverneur de la province de Carmanie. — Am⁠1, tome XIX, page 677.

      50. Pourquoi les “vaillants de Babel” se sentiront-​ils faibles comme des femmes, et qu’est-​ce qui aura contribué à leur faiblesse ?

      50 Ne voulant pas risquer une nouvelle bataille avec les Mèdes et les Perses en pleins champs, ceux qui étaient naguère “les vaillants de Babel” trouveront que “leur vigueur est à bout”. Ils se sentiront faibles comme des femmes non accoutumées à la guerre et non entraînées pour la bataille. Ils préféreront se réfugier derrière les puissantes murailles en briques de Babylone et compter, pour se défendre, sur les eaux de l’Euphrate. Ils seront d’avis que ces moyens de défense résisteront aux agresseurs, même s’ils n’ont pas été capables d’y résister eux-​mêmes sur le champ de bataille. La nuit de la prise de Babylone, ses défenseurs seront d’autant plus affaiblis qu’ils se seront adonnés au vin et aux orgies. Comme ils se sentiront faibles et à bout de forces quand ils apprendront que, de quelque façon inexplicable, les Mèdes et les Perses se trouvent déjà à l’intérieur de la ville, ayant franchi les murailles et les barres de leurs énormes portes ! Ce sera comme si ces barres avaient vraiment été brisées. C’est peut-être au sens figuré qu’on mettra “le feu à ses habitations”, bien que, pour des raisons de stratégie, il ne soit pas impossible qu’après la prise de la ville certaines de ses résidences soient brûlées.

      51. D’après la vision prophétique de Jérémie, comment le roi de Babylone apprendra-​t-​il que la ville a été prise ?

      51 Revenons à présent au roi Belschatsar. La vision prophétique de Jérémie pénètre derrière les murs du palais et nous révèle ce qui se passe. “Les courriers croisent les courriers, les messagers croisent les messagers, annonçant au roi de Babylone que sa ville est prise de tous côtés. ‘Les passages sont occupés, les étangs [les roseaux, Da n. m. ; les bateaux de papyrus, NW] sont en feu, et les hommes de guerre consternés !”’ — Jérémie 51:31, 32, AC.

      52. Comment se produira la prise de Babylone, d’après les historiens ? (voir aussi la note en bas de page)

      52 Compte tenu de l’interprétation que le prophète Daniel a donnée de l’écriture miraculeuse apparue sur une muraille de la salle de banquet de Belschatsar, une telle nouvelle n’a rien d’étonnant. Les Mèdes et les Perses ne s’empareront pas simultanément de toutes les extrémités de la ville. Aussi, lors de l’occupation d’un côté après l’autre de la cité, des courriers seront envoyés successivement pour en informer le roi, chef de la ville. Les ennemis s’empareront même des voies d’eau, des quais qui traversent la ville le long du fleuve, du pont reliant les deux moitiés de Babylone et des bateaux servant de bacs sur l’Euphrate et les canaux. Les embarcations faites de papyrus seront faciles à brûler, afin d’empêcher les Babyloniens de les utiliser pour s’échapper. Quelle rude épreuve pour les nerfs du roi Belschatsar, à mesure que s’accumulent les rapports des messagers arrivant de tous côtés au palais royala ! Même les “hommes de guerre” de Belschatsar seront consternés.

      53. Selon Jérémie 51:33, qu’arrivera-​t-​il à cette ville royale ?

      53 Cette ville royale mérite d’être foulée comme on bat le grain sur l’aire, et elle le sera, à l’heure fixée par Jéhovah. Il sait quand elle sera mûre pour la moisson et le foulage. “Car ainsi parle Jéhovah des armées, Dieu d’Israël : La fille de Babel est comme une aire au temps où on la foule ; encore un peu, et le temps de la moisson sera venu pour elle.” — Jérémie 51:33, AC.

      54. Quand se produira le foulage, et quelle méthode de battage est évoquée ici ?

      54 À compter du moment où le prophète de Jéhovah a écrit ces paroles jusqu’à leur accomplissement, il ne reste que quelque soixante-quinze années, “encore un peu” aux yeux de Jéhovah, le Roi d’éternité. Le temps de fouler Babylone “comme une aire” viendra en 539. Elle sera alors semblable à un champ de céréales mûres. Le temps de la moisson sera venu pour elle. Sa récolte doit être étalée sur l’aire afin d’être battue pour séparer le grain de la balle. Le foulage ne sera pas fait par des pieds humains, mais sous les sabots d’un animal lourd, tel le bœuf. La loi de Jéhovah consignée dans Deutéronome 25:4 déclare : “Tu n’emmuselleras point le bœuf, quand il foulera le grain.” (I Corinthiens 9:9). Parfois le bœuf tire derrière lui une herse (ou traîneau) à dents sur laquelle s’assoit le conducteur pour augmenter le poids. Ainsi, le grain est foulé lourdement.

      55. a) Qui sera employé par Jéhovah pour faire le battage, et qui n’y participera pas ? b) À quelle organisation devant être foulée Jéhovah pensait-​il quand il fit écrire Michée 4:9-13 ?

      55 En 539, Jéhovah emploiera comme ses batteurs les Mèdes et les Perses sous la direction de Cyrus. Les Juifs exilés n’auront pas besoin de participer au battage. Sans doute Jéhovah pensait-​il principalement à la grande Babylone des temps modernes quand il fit écrire par inspiration les paroles de Michée 4:9-13. En effet, après avoir dit comment la “fille de Sion” serait déportée à Babylone et comment ses ennemis se réjouiraient de la voir dans cette situation, Michée écrit : “Il les a rassemblées comme des gerbes sur l’aire. Lève-​toi et foule, fille de Sion. Car je ferai que ta corne [Sion est ici comparée à un bœuf] soit de fer et tes sabots d’airain, et tu broieras des peuples nombreux, et je consacrerai leurs gains à Jéhovah, et leurs richesses au Seigneur de toute la terre.” — AC.

      56. Que peut dire Sion en attendant l’ordre de Dieu, et comment Babylone sera-​t-​elle foulée ?

      56 En conséquence, tandis qu’elle attend l’ordre de Dieu, Sion a de bonnes raisons de mettre Babylone au défi en ces termes : “Ne te réjouis pas à mon sujet, ô mon ennemie ; car si je suis tombée, je me relèverai ; si je suis assise dans les ténèbres, Jéhovah est ma lumière. (...) Que mon ennemie le voie et qu’elle soit couverte de honte, elle qui me disait : ‘Où est Jéhovah, ton Dieu ?’ Mes yeux se repaîtront en la voyant, lorsqu’elle sera foulée aux pieds comme la boue des rues.” (Michée 7:8-10, AC). Le battage symbolique sera très rude pour Babylone et finira par la mettre en pièces. Un foulage semblable sera tout aussi rude, sinon davantage, pour la grande Babylone des temps modernes.

      57. Selon Jérémie 51:34, 35, comment Sion a-​t-​elle disparu de son pays, et quel roi l’a ainsi dévorée ?

      57 Pendant le règne de Nébucadnetsar, Sion a été dévorée comme par un énorme serpent qui l’a fait disparaître du pays de Juda. Aussi Jérémie s’adresse-​t-​il à la nation tout entière quand il déclare : “Il nous a dévorés, il nous a consumés, Nabuchodonosor, roi de Babel ; il nous a posés là comme un vase vide ; tel qu’un dragon, il nous a engloutis, il a rempli son ventre de nos meilleurs mets [Da : de mes délices] ; il nous a chassés. Que la violence que j’ai subie et ma chair dévorée soient sur Babel ! dit le peuple de Sion, et mon sang sur les habitants de la Chaldée ! dit Jérusalem.” — Jérémie 51:34, 35, AC.

      58. En poursuivant son programme de domination mondiale, comment Nébucadnetsar a-​t-​il commencé à consumer les rois de Juda ?

      58 Poursuivant son ambitieux programme de domination mondiale, le roi Nébucadnetsar a commencé à consumer le royaume de Juda en 620, date à laquelle il est monté contre Jérusalem et a réduit le roi Jojakim à l’état de vassal, lui faisant prêter serment de payer le tribut à Babylone. Trois années plus tard, à la suite de la rébellion de Jojakim, Nébucadnetsar est monté de nouveau contre Jérusalem. La onzième année de son règne, Jojakim est mort à Jérusalem et son fils Jojakin lui a succédé.

      59. a) Qui a été déporté de Juda en 617 ? b) Après quel événement la nation de Juda a-​t-​elle disparu de son pays ?

      59 Après avoir été assiégé pendant trois mois à Jérusalem, le jeune roi Jojakin s’est rendu à Nébucadnetsar. Dix mille Juifs ont été déportés à Babylone, y compris le roi et des hommes sélectionnés avec leurs familles. Mais ce n’est pas en cette occasion que toute la nation a été déportée. En aucun cas on ne peut dire que la nation de Juda est allée en captivité à Babylone en 617. Nébucadnetsar est revenu à Jérusalem et, après l’avoir assiégée pendant dix-huit mois, il l’a détruite, ainsi que son temple, en 607. C’est alors seulement que la nation de Juda a disparu du pays que Dieu lui avait donné (II Rois 24:1 à 25:26 ; II Chroniques 36:1-20 ; Jérémie 52:1-29). Privé de roi régnant et exilé à Babylone, le peuple juif était comme dévoré.

      60. a) Dans quel état tout le pays de Juda a-​t-​il été laissé ? b) À l’imitation de quelle créature Nébucadnetsar a-​t-​il agi envers la nation juive ?

      60 Nébucadnetsar a posé le pays de Juda “comme un vase vide”, le tournant sens dessus dessous pour le vider entièrement de son contenu. Non seulement il a déporté d’autres Juifs survivants, mais il a inspiré une telle terreur aux pauvres laissés dans le pays que ceux-ci se sont enfuis en Égypte. Le pays de Juda tout entier a été abandonné comme un vase retourné, vidé de tous ses habitants. Ainsi, la plupart des Juifs survivants ont été engloutis dans les territoires de Babylone, comme par un grand serpent ou dragon. Nébucadnetsar a agi à l’imitation du dragon ou mushrushshu, symbole de Mardouk (Mérodac), son dieu. Tel un dragon symbolique, il a rempli son ventre des “délices” de la nation juive, en particulier des précieux ustensiles du saint temple de Jéhovah. Il a chassé la nation hors de son territoire comme quelque chose d’impur.

      61. Quelle prière justifiée le “peuple de Sion” adresse-​t-​il à Dieu ?

      61 Étant donné toute la violence que Nébucadnetsar a fait subir au “peuple de Sion” et à sa “chair” (ou organisme royal), ce peuple peut à juste titre adresser à Jéhovah une prière solennelle lui demandant de rendre à Babylone la pareille. L’armée des Chaldéens a versé beaucoup de sang juif à Jérusalem et dans le territoire sous sa domination. Aussi est-​ce de bon droit que Sion demande que “les habitants de la Chaldée” soient enfin obligés de payer cette dette de sang. Sion prie Dieu de la venger. Ici, la Bible nous présente Sion ou Jérusalem et Babylone ou “les habitants de la Chaldée” comme des ennemis irréconciliables.

      62. Devant qui Sion présente-​t-​elle sa cause, et quelle promesse reçoit-​elle ?

      62 Effectivement, Sion a intenté un procès à Babylone devant la cour suprême de l’univers, et le Juge suprême a promis d’écouter sa prière et de défendre sa cause. “C’est pourquoi ainsi parle Jéhovah : Moi, je prendrai en main ta cause et te vengerai ; je dessécherai sa mer et ferai tarir sa source. Babel sera un monceau de pierres, un repaire de chacals, un sujet de stupeur et de moquerie, sans habitants. Ils rugissent tous ensemble comme des lions ; ils poussent des cris comme les petits des lionnes.” — Jérémie 51:36-38, AC.

      63. À quoi la vengeance de Sion est-​elle liée ? Aussi, à qui Sion peut-​elle laisser le soin de la venger ?

      63 La vengeance de Sion (Jérusalem) est indissolublement liée à la justification du nom et de la souveraineté de son Dieu. Comme Jéhovah est le Juge de tous et le Dispensateur de la justice dans tout l’univers, il ne permettra à aucun des méchants d’échapper. Il redressera les torts. Voilà pourquoi Sion peut lui laisser le soin d’exécuter sa vengeance. Dans une telle situation, elle peut se consoler en se rappelant le cantique d’adieu du prophète Moïse, surtout les paroles suivantes :

      64. Quelle promesse Jéhovah avait-​il faite à ce sujet par la bouche de Moïse ?

      64 “Car Jéhovah fera droit à son peuple ; et il se repentira en faveur de ses serviteurs (...). Il dira : ‘(...) Oui, je lève ma main vers le ciel, et je dis : Aussi vrai que je vis éternellement, quand j’aiguiserai l’éclair de mon glaive et que ma main saisira le jugement, je tirerai vengeance de mes ennemis, et je rendrai à ceux qui me haïssent. J’enivrerai mes flèches de sang, et mon épée se repaîtra de chair : du sang des tués et des captifs, de la tête chevelue de l’ennemi.’ Nations, réjouissez-​vous avec son peuple ! Car Jéhovah venge le sang de ses serviteurs, il tire vengeance de ses adversaires, et il fait l’expiation pour sa terre, pour son peuple.” — Deutéronome 32:36-43, AC.

      65. a) Après quoi Jéhovah vengera-​t-​il son peuple ? b) Quel effet sa vengeance produira-​t-​elle sur les cours d’eau de Babylone ?

      65 Cependant, Jéhovah ne vengera son peuple qu’après l’avoir châtié suffisamment pour ses propres fautes. Son dessein est de l’éloigner de son pays et de laisser celui-ci désolé jusqu’à ce qu’il ait joui d’un repos sabbatique de soixante-dix ans. Alors, à son tour, Babylone deviendra un sujet de stupeur, une désolation “sans habitants”, “un monceau de pierres, un repaire de chacals”, un endroit désert où les superstitieux siffleront, craignant que ce lieu ne soit hanté et sous l’emprise d’un mauvais sort. Mais comment cela pourra-​t-​il arriver à Babylone, ville si bien arrosée, assise sur de nombreuses eaux ? C’est que le Créateur de l’eau et des sources desséchera sa “mer” et ses cours d’eau.

      66, 67. a) Que deviendra l’Euphrate lors de la chute de Babylone ? b) Quels autres ouvrages hydrauliques se dessécheront, entraînant pour Babylone quelles conséquences ?

      66 Les siècles qui suivront montreront que le Créateur possède le pouvoir d’accomplir ce qu’il dit. La nuit même où Babylone sera prise, le lit de l’Euphrate deviendra pratiquement sec, et sa “mer” défensive disparaîtra.

      67 L’Euphrate reprendra son cours à travers la ville captive et retrouvera sa profondeur primitive, mais les autres voies d’eau de Babylone finiront par se dessécher. L’historien grec Hérodote attribue aux deux reines Sémiramis et Nitocris le mérite d’avoir conçu le système de canaux de Babylone. Un ouvrage hydraulique pompait l’eau des puits dans des citernes placées en haut des célèbres Jardins suspendus, pour arroser les terrasses de ces jardins. La reine Nitocris aurait fait construire un immense réservoir d’une circonférence de soixante-quinze kilomètres, et Nébucadnetsar fit creuser un lac artificiel. Mais conformément au décret de Jéhovah, ces systèmes d’irrigation conçus par les hommes se dessécheront, et la suprématie de Babylone sur la mer cessera également. Son trafic commercial tarira. Elle tombera en ruines et deviendra un lieu désertique. En raison de leur détresse, ses habitants rugiront comme des lions affamés et pousseront des cris comme les petits des lionnes.

      68. Quel festin différent attend les Babyloniens, et quand cela se produira-​t-​il ?

      68 À présent qu’ils dominent le monde, les Babyloniens célèbrent des fêtes en l’honneur de leurs faux dieux, se mettant en fièvre à cause de leur passion et de leur ivrognerie. Mais un festin différent attend ces idolâtres qui pratiquent le culte des faux dieux et de la domination mondiale. “Tandis qu’ils sont en fièvre, je leur verserai un breuvage et je les enivrerai pour qu’ils se livrent à la joie, puis qu’ils s’endorment d’un sommeil éternel et qu’ils ne se réveillent plus. Je les ferai descendre comme des agneaux, à la boucherie, comme des béliers et des boucs.” (Jérémie 51:39, 40, AC). Cela se produira plus particulièrement la nuit du dernier festin de Belschatsar, lorsque lui et ses convives profaneront les ustensiles du temple de Jéhovah.

      69. Que représente la coupe de vin avec laquelle Jéhovah enivrera les Babyloniens, et quelle en sera la conséquence pour eux ?

      69 La coupe de vin avec laquelle Jéhovah enivrera les Babyloniens est la coupe symbolique de son courroux, celle-là même que le prophète Jérémie a dû tendre figurément au roi de Babylone et dont il a été dit : “Le roi de Schéschac boira après eux.” (Jérémie 25:26). Le breuvage mortel sera la colère de Jéhovah déversée sur Babylone au moyen des Mèdes et des Perses sous le commandement de Cyrus. Si les Babyloniens se livrent à la joie en buvant ce breuvage, ils seront comme des ivrognes qui se réjouissent sans savoir qu’ils vont bientôt être plongés dans un profond sommeil.

      70. a) De quel sommeil les Babyloniens ivres s’endormiront-​ils ? b) Comme quoi descendront-​ils à la boucherie, et qu’arrivera-​t-​il à beaucoup d’entre eux, y compris leur roi ?

      70 Normalement, un ivrogne se réveille de son sommeil, et la nuit du banquet de Belschatsar, les Babyloniens s’attendront à sortir de leur torpeur. Ils ne penseront pas que leur ivresse se révélera être mortelle. Mais le vin dans la coupe symbolique du courroux de Jéhovah les tuera. Ainsi, ils s’endormiront d’un sommeil éternel. Ils ne se réveilleront pas, car ils seront morts. Jéhovah les fera descendre comme des agneaux à la boucherie. Ils seront égorgés par ses forces d’exécution, les Mèdes et les Perses. Ils seront aussi peu combatifs que des agneaux, bien que leurs hommes soient comparés à des béliers. Jéhovah les fera descendre à la boucherie avec leurs chefs, assimilés à des boucs. La nuit du festin de Belschatsar, nombre de Babyloniens seront massacrés pendant leur ivresse et ne se réveilleront pas. “Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué.” (Daniel 5:30). Les festins que Jéhovah servira aux Babyloniens seront mortels.

      71. Quel dessein Jéhovah révèle-​t-​il concernant la fin de Babylone, et à quelle époque cette prophétie se rapporte-​t-​elle ?

      71 Regardant bien au-delà de cette nuit de la chute de Babylone, Jéhovah révèle son dessein à long terme la concernant, en s’exclamant : “Comment a été prise Sésac [Sg : Schéschac], a été conquise la gloire de toute la terre ? Comment Babylone est-​elle devenue un objet de stupeur parmi les nations ? La mer est montée sur Babel ; elle l’a couverte du bruit de ses flots. Ses villes sont devenues un objet de stupeur, un désert, une steppe où personne n’habite, où ne passe aucun fils d’homme. Je visiterai Bel à Babel ; je tirerai de sa bouche ce qu’il a englouti, et les nations n’afflueront plus vers lui ; la muraille même de Babel est tombée.” — Jérémie 51:41-44, AC.

      72. Comment Babylone est-​elle “la gloire de toute la terre” ?

      72 Le Dieu tout-puissant peut réserver des surprises et produire des choses inattendues. Quelle surprise quand Babylone ou Schéschac sera prise d’une façon si spectaculaire ! La ville de Babylone est “la gloire de toute la terre”, sauf pour le peuple de Jéhovah. Elle possède l’une des Sept Merveilles du monde, ses Jardins suspendus, sans parler de ses murailles monumentales, de la tour de Babel (Etemenanki), du temple de Bel (Bélus) et d’autres constructions remarquables. Elle est la ville aux merveilles, apparemment imprenable.

      73. Quel changement se produira à Babylone, et à partir de quand ?

      73 Cependant, même aux yeux des autres nations du monde, Babylone ne sera plus considérée comme avant. Ce changement commencera la nuit où elle sera prise. Au lieu d’exciter l’admiration, elle deviendra un objet d’étonnement, voire même de stupeur. Quel changement ! D’une ville bien arrosée, avec des Jardins suspendus et des temples, elle deviendra “un désert, une steppe”, où personne n’habitera et que les superstitieux préféreront éviter.

      74. Quelle “mer” causera la désolation de Babylone, et quelle description nous en est donnée dans un document ancien ?

      74 La “mer” qui montera sur Babylone et produira cette désolation sera, non la mer proprement dite, mais une “mer” humaine. Dans l’ancien document cunéiforme connu sous le nom de Cylindre de Cyrus, on peut lire l’inscription suivante au sujet de la défaite de Babylone par Cyrus le Grand : “Ses troupes immenses, dont le nombre, comme celui des eaux du fleuve, n’est pas connu, marchaient. Sans bataille ni combat, il les fit entrer dans Babylone, sa ville [celle de Mardouk].” Les hautes murailles de Babylone n’endigueront pas cette mer composée des troupes mèdes et perses. Babylone sera submergée par les vagues de ces envahisseurs et disparaîtra de sa position élevée de Troisième Puissance mondialeb.

      75. Qui sera la vraie cause de la chute de Babylone ?

      75 Les prêtres de Babylone auront beau expliquer que cela est arrivé à cause de leur dieu Mardouk qui, offensé, entend ainsi se faire respecter, ils ne pourront réfuter le fait qu’il s’agit d’un acte du vrai Dieu, Jéhovah des armées. L’heure sera arrivée où le Dieu d’Israël a décidé de visiter Bel ou Mardouk, dont les adorateurs l’ont couvert d’opprobre. Le dieu suprême de Babylone sera tellement humilié qu’il ne s’en relèvera jamais, surtout aux regards des fidèles témoins de Jéhovah.

      76. Que deviendra Bel ou Mardouk après la chute de Babylone ?

      76 Tout ce que Bel (Mardouk) a pu engloutir par l’intermédiaire de ses adorateurs, son ennemi Jéhovah le tirera de sa bouche, principalement son peuple exilé et les ustensiles de son temple. Les nations conquises par Babylone n’afflueront plus vers Bel pour adorer ce faux dieu ou se soumettre à ses adorateurs, comme s’il était la divinité suprême. Bel (Mardouk) deviendra le dieu mort d’une puissance mondiale écroulée. Les hautes murailles de Babylone tomberont, tout comme son fleuve la trahira la nuit de sa chute. Rien ne pourra la protéger ! Jéhovah régnera comme Dieu et Roi !

      SORTEZ D’ELLE, MON PEUPLE !

      77. Quelles instructions Jéhovah donne-​t-​il à son peuple, à appliquer après la chute du centre du culte de Bel, et pourquoi ?

      77 Après avoir annoncé qu’il tirera de la bouche de Bel ce qu’il a englouti, Jéhovah dit à son peuple exilé ce qu’il lui faudra faire après la chute du centre du culte voué à Bel. Songeant à l’édit libérateur de Cyrus, Jéhovah déclare aux Juifs déportés : “Sortez du milieu d’elle, ô mon peuple, et que chacun de vous sauve sa vie devant l’ardente colère de Jéhovah. Que votre cœur ne faiblisse point ; ne vous effrayez pas des bruits qu’on entendra dans le pays ; car une année surviendra un bruit, et l’année suivante un autre bruit, et la violence régnera dans le pays, tyran contre tyran. C’est pourquoi voici que des jours viennent où je visiterai les idoles de Babel, et tout son pays sera confus, et tous ses hommes frappés à mort tomberont au milieu d’elle.” (Jérémie 51:45-47, AC). Ainsi le faux dieu Bel ne pourra plus, au moyen de ses adorateurs babyloniens, garder dans sa bouche le peuple de Jéhovah qu’il a englouti.

      78. Que devra faire le peuple de Jéhovah quand Cyrus aura publié son édit de libération, et pourquoi ?

      78 Quand Cyrus le Grand, le conquérant de Babylone, aura publié son édit de libération, dans la première année de son règne, le peuple de Jéhovah n’aura plus de temps à perdre. Il lui faudra rentrer promptement dans son pays et l’occuper de nouveau pour la fin des soixante-dix années au cours desquelles il est resté dévasté, sans habitants ni animaux domestiques. L’ardente colère du Dieu des Juifs est dirigée contre la capitale du faux culte. Les Juifs ne désirent sûrement pas que la bonne volonté de Jéhovah à leur égard se change en ardente colère parce qu’ils auront manqué de zèle pour son culte et pour le lieu où il a placé son nom, la cité de Sion. Malgré leur long exil à Babylone, ils ne doivent pas se sentir chez eux dans cette ville. Il ne faut pas qu’ils détournent leurs affections du pays que Jéhovah a promis à leurs ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. Leur seul désir devrait être de fuir le pays qui est rempli d’images idolâtriques. Si chacun veut sauver sa vie, il doit se montrer obéissant et sortir du milieu de Babylone.

      79. Qu’est-​ce qui pourrait faire faiblir le cœur du peuple de Jéhovah, et quels bruits se répandront ?

      79 Si les Juifs s’attachaient à Babylone à cause des occasions qu’elle leur offre de servir leurs intérêts égoïstes, alors leur cœur faiblirait et ils seraient effrayés par les bruits qui circulent dans le pays. En effet, le bruit se répandra que Cyrus conteste la domination mondiale de Babylone, qu’il est allé de conquête en conquête, et que maintenant son armée internationale est sur le point de cerner Babylone. À cette nouvelle, le cœur des amis de Babylone défaillira. Ces conquêtes de Cyrus commenceront de nombreuses années avant qu’il ne prenne Babylone. Il deviendra d’abord roi des Mèdes et des Perses. Puis l’Empire lydien du roi Crésus tombera devant lui, et il conquerra le littoral sud de l’Asie Mineure. C’est seulement après tout cela qu’il sera en mesure de concentrer ses efforts sur Babylone. Ainsi, d’année en année la situation deviendra plus menaçante pour Babylone. Une année surviendra un bruit, et l’année suivante un autre bruit encore plus inquiétant pour les amis et les alliés de Babylone, jusqu’à ce que Cyrus soit aux portes de la ville.

      80. a) Quel bruit circulera finalement à Babylone ? b) Comment peut-​on comprendre le terme “tyran contre tyran” ?

      80 Finalement, il ne s’agira plus de bruits concernant la violence infligée aux pays en dehors de l’Empire babylonien. La violence régnera dans le pays même de Babylone, “tyran contre tyran”, les envahisseurs n’étant plus refoulés. Le terme hébreu traduit ici peut aussi se rendre par “tyran après tyran”, dénotant un changement continuel de rois successifs, par exemple : Nabonide, Belschatsar, Darius le Mède et Cyrus le Perse. Les jours seront alors venus où Jéhovah, qui manœuvrera ces agresseurs, visitera les idoles de Babylone et prouvera qu’elles sont de faux dieux.

      81. Quelle religion est pratiquée par les conquérants perses, et quelle sera leur attitude à l’égard des dieux babyloniens, au début et par la suite ?

      81 Enfin, tout le pays de Babylone sera confus, vaincu par une nouvelle puissance mondiale, et ses hommes tomberont, frappés à mort. Leurs conquérants, les Perses, suivent avec ferveur la doctrine religieuse de Zoroastre, mais il se peut que pour des raisons politiques et sociales ils tolèrent pendant quelque temps les dieux de Babylone, à cause de l’effet que cette tolérance aura sur les Babyloniens assujettis. Par la suite, cependant, l’attitude des Perses à l’égard des divinités babyloniennes changera et il y aura des persécutionsc. Les idoles de Babylone seront couvertes de honte et se révéleront être de faux dieux.

      82. Qui se réjouira de la chute de Babylone, et en quels termes cela a-​t-​il été prédit ?

      82 Lorsque Babylone tombera et cessera de dominer sur le peuple de Jéhovah Dieu, Satan le Diable, le dieu invisible de Babylone, et ses anges ou démons, ne se réjouiront pas, à coup sûr. En revanche, les cieux de Jéhovah et de tous ses saints anges pousseront des cris de joie. Il en sera de même de la terre qui est la demeure des Israélites, le peuple de Jéhovah, et qui comprend le pays de Juda, depuis si longtemps dévasté. Cette joie légitime a été prédite en ces termes : “Le ciel et la terre et tout ce qu’ils renferment pousseront des cris de joie sur Babel ; car du septentrion fondront sur elle les dévastateurs, dit Jéhovah. De même que Babel a fait tomber les tués d’Israël, ainsi Babel verra tomber les tués de toute la terre [Dh : de même que par Babel sont tombées les victimes de toute la terre].” — Jérémie 51:48, 49, AC.

      83. a) Quelle raison de se réjouir auront les Israélites exilés ? b) Pourquoi le renversement de Babylone sera-​t-​il une juste rétribution ?

      83 Particulièrement pour les Israélites exilés, la dévastation de la Troisième Puissance mondiale par les Mèdes et les Perses sera une raison de se réjouir et de pousser des cris de joie. Ils verront dans le renversement de cet oppresseur inique et idolâtre le triomphe de leur Dieu Jéhovah et la juste rétribution payée à la tyrannique cité impériale. Babylone a fait tomber par une mort violente des milliers de fils d’Israël dans le pays de Juda. Mais son péché est plus grand encore, car elle a été responsable de l’effusion du sang des “victimes de toute la terre”, de tous ceux qui ont été tués dans l’accomplissement de son programme de conquête mondiale. Pourquoi tous les hommes droits ne se réjouiraient-​ils pas de la dévastation d’une organisation qui a versé tant de sang ? Ce sera sa faute si ses propres enfants tombent, tués lors de son renversement en 539.

      84. a) Les Israélites exilés ont-​ils pris part aux campagnes militaires de Babylone ? Aussi, à quoi échapperont-​ils ? b) À quelle ville doivent-​ils penser, et pourquoi ?

      84 Les Israélites exilés n’ont pris aucune part aux campagnes militaires de Babylone, et ils ne l’aideront pas à se défendre contre les Mèdes et les Perses. Aussi échapperont-​ils au glaive lors de la chute de Babylone. Certes, ils auront raison de pousser des cris de joie sur le renversement de leur oppresseur, mais il faudra aussi qu’ils se mettent à penser à une autre capitale, Sion, la ville où leur Dieu a placé son nom. Par la route des caravanes, cette ville peut sembler “lointaine”, distante de quatre ou cinq mois de marche. Néanmoins, les exilés doivent se souvenir de Jéhovah, même si le lieu où il a placé son nom est très éloigné. Le souvenir de ce lieu saint, l’emplacement de Sion, doit les inciter à partir et à ne pas s’arrêter jusqu’à ce qu’ils y soient arrivés.

      85. Quand l’édit de libération aura été publié, que doivent faire ceux qui auront “échappé au glaive” ?

      85 En prévision de l’édit de libération qu’il mettra dans le cœur de Cyrus le Perse de promulguer, Jéhovah déclare à son peuple protégé et épargné : “Vous qui avez échappé au glaive, partez, ne vous arrêtez pas ! De la terre lointaine souvenez-​vous de Jéhovah, et que Jérusalem soit présente à votre pensée !” (Jérémie 51:50, AC). Après leur délivrance, les Israélites ne doivent pas imiter la femme de Lot, qui s’arrêta pour regarder en arrière (Luc 17:32). Il leur faut regarder en avant et arriver le plus vite possible à la sainte montagne où Jéhovah est adoré. Ils se hâteront de s’éloigner de Babylone.

      86. En quels termes les Israélites exilés décrivent-​ils leur situation ?

      86 Dans le verset suivant de la prophétie de Jérémie, les Israélites exilés parlent de la condition d’humiliation dans laquelle ils se trouvent en pays ennemi. Jérémie se fait leur porte-parole en déclarant : “Nous étions confus, car nous entendions des outrages ; la honte couvrait nos visages, car des étrangers étaient venus contre le sanctuaire de la maison de Jéhovah.” — Jérémie 51:51, AC.

      87. a) Pourquoi les Juifs ont-​ils été couverts de honte par Babylone ? b) Qui semble avoir vaincu Jéhovah ?

      87 Babylone a couvert les Juifs de honte, mais cela est arrivé parce qu’ils avaient péché contre leur Dieu et n’avaient pas laissé la terre qu’il leur avait donnée jouir des années de repos sabbatique, conformément à la loi divine. À cause de ce que Jéhovah leur Dieu a permis à Babylone de leur faire, ils entendent des outrages, non seulement à leur propre sujet, mais encore, — et c’est ce qui leur fait le plus de peine, — des outrages à propos de leur Dieu. Ils ont été particulièrement confus lorsque, en 607, des étrangers païens, les Babyloniens, sont venus “contre le sanctuaire de la maison de Jéhovah” et ont détruit ce temple voué au culte. Selon toute apparence, les faux dieux de Babylone ont vaincu leur Dieu Jéhovah, car des étrangers incirconcis, qui n’ont pas le droit de pénétrer dans le sanctuaire du temple, y sont entrés et l’ont profané.

      88. À cause des armées de Babylone qui ont profané son temple, qu’est-​ce que Jéhovah est décidé à faire ?

      88 Cependant, le Dieu des Israélites n’a pas oublié que les armées de Babylone ont agi de la sorte, et il est bien décidé à lui demander des comptes. “Voici que des jours viennent, dit Jéhovah, où je visiterai ses idoles, et dans tout son pays gémiront ceux qu’on égorge.” — Jérémie 51:52, AC.

      89. Comment Babylone sera-​t-​elle punie, et par l’intermédiaire de qui ?

      89 Les Babyloniens ont profané le saint temple de Jéhovah et ses ustensiles qu’ils ont volés et déposés dans un temple païen à Babylone. En retour, Jéhovah a décidé de profaner les dieux de Babylone et leurs idoles. Pour venger les tués d’Israël que le roi Nébucadnetsar a fait tomber dans le pays de Juda, Jéhovah visitera Babylone et fera en sorte que “dans tout son pays” les Babyloniens gémiront à cause de leurs blessures et seront égorgés. À cet effet, il emploiera ceux qui, pour Babylone, seront des étrangers, et alors ce sera au tour de cette dernière d’être dans la confusion, d’entendre des outrages et d’avoir le visage couvert de honte.

      90, 91. Qu’est-​ce que la ville fortifiée de Babylone aurait tort de penser, car à qui a-​t-​elle affaire ?

      90 Babylone ne devrait pas se moquer de cette prophétie donnée si longtemps à l’avance. Elle aurait tort de penser qu’elle s’est élevée tellement haut parmi les nations et que ses murailles sont si élevées qu’elle ne pourra être renversée de sa position de Troisième Puissance mondiale. En fortifiant sa ville, elle pense peut-être avoir rendu inaccessible sa haute forteresse ; mais le Dieu tout-puissant qui est dans les cieux est plus élevé que ses murailles et que la tour de Babel. Il fera venir contre elle des assaillants qui sauront la jeter bas. “Quand Babel s’élèverait jusqu’aux cieux, quand elle rendrait inaccessible sa haute forteresse, par mon ordre lui viendront des dévastateurs, dit Jéhovah.” — Jérémie 51:53, AC.

      91 Babylone aura affaire au Dieu très-haut Jéhovah. Aussi celui-ci assume-​t-​il la responsabilité d’envoyer contre elle des dévastateurs et de mettre dans leur cœur quelle méthode il faut employer pour prendre cette ville et la faire tomber.

      92, 93. Selon Jérémie 51:54-57, qu’adviendra-​t-​il des guerriers et des princes de Babylone lors de la chute de cette Troisième Puissance mondiale ?

      92 Grâce à la prophétie de Jérémie, nous pouvons entendre le bruit de la chute fracassante de la Troisième Puissance mondiale :

      93 “Une clameur retentit du côté de Babel ; il y a un grand désastre au pays des Chaldéens. Car Jéhovah dévaste Babel, et il fait cesser son grand bruit [Da : il détruira du milieu d’elle la grande voix] ; les flots mugissent comme les grandes eaux et font entendre leur fracas. Car il est venu contre elle, le dévastateur, contre Babel ; ses guerriers sont pris, leurs arcs sont brisés ; car Jéhovah est le Dieu des rétributions, il paiera ! J’enivrerai ses princes et ses sages, ses gouverneurs, ses magistrats et ses guerriers, et ils s’endormiront d’un sommeil éternel et ne se réveilleront plus, dit le Roi dont le nom est Jéhovah des armées.” — Jérémie 51:54-57, AC.

      94, 95. a) Qui sera affecté par le renversement de la capitale des Chaldéens ? b) À vrai dire, qui l’aura renversée, et pourquoi ? c) Avec le temps, que deviendra Babylone ?

      94 Quelle clameur retentira à Babylone, tellement sa chute sera inattendue ! La terre habitée tout entière sera affectée par le renversement de la capitale des Chaldéens. Le bruit d’un grand désastre au pays des Chaldéens parviendra aux oreilles de toutes les nations, car l’Empire médo-perse sera la nouvelle puissance dominante parmi elles.

      95 Il se peut que les historiens n’attribuent pas à Jéhovah Dieu la chute de Babylone, il n’en reste pas moins vrai que c’est Lui qui la fera tomber à l’heure qu’il a fixée. S’il en était autrement, sa parole prophétique prononcée si longtemps à l’avance ne se réaliserait jamais. C’est donc Lui qui dévastera Babylone au moyen des Mèdes, des Perses et de leurs alliés. C’est aussi Lui qui détruira du milieu d’elle “la grande voix” de sa vantardise et de ses menaces, le grand bruit de ses orgies et le tumulte de cette grande cité commerciale. Avec le temps, cette “grande voix” sera détruite si complètement que seul le silence de la mort régnera sur les ruines de cette ville.

      96. Par contraste, comment les nombreux habitants de Babylone agiront-​ils avant sa chute, mais que deviendront ses défenseurs ?

      96 Quel contraste avec l’animation bruyante que Babylone a connue à l’apogée de sa puissance et de sa gloire ! Sa population nombreuse a été comme les flots qui mugissent et font entendre leur fracas quand ils se brisent sur le rivage ou se jettent contre les rochers. Les nombreux habitants de Babylone fêteront bruyamment leurs dieux, jusqu’à l’invasion inattendue de leur ville par les assiégeants ! Au beau milieu de cette nuit-​là, le grand bruit de leur beuverie se transformera en un silence plein d’angoisse. Puis les conquérants envahiront la ville et avanceront de tous côtés, avec des cris de triomphe. Il leur sera facile de prendre les guerriers de Babylone, qui seront gris ou complètement ivres. Les Mèdes et les Perses, eux-​mêmes habiles archers, briseront ou mettront hors d’usage les arcs des Babyloniens. Ces derniers seront totalement incapables de se défendre.

      97. a) Pourquoi tout cela se produira-​t-​il à cause du “Dieu des rétributions” ? b) Comment Jéhovah enivrera-​t-​il les notables de cette ville aux merveilles ?

      97 Tout cela se produira inévitablement. Pourquoi ? Non pas à cause des Mèdes et des Perses, mais parce que le Souverain de l’univers, “le Roi dont le nom est Jéhovah des armées”, a décidé qu’il en sera ainsi. En tant que “Dieu des rétributions”, il a des comptes importants à régler avec la capitale des Chaldéens. Comme il ne laisse jamais une dette impayée, il finira par rendre à cette ville aux merveilles tout ce qui lui revient. Cette cité a eu tort de maltraiter le peuple de Jéhovah et de profaner ou de détruire les choses ayant trait à son culte. Aussi Jéhovah enivrera-​t-​il les princes de Babylone, même le prince héritier Belschatsar, fils du roi Nabonide, ses “sages”, savants ou conseillers d’État, ses gouverneurs, ses magistrats et ses guerriers. Mais il ne les enivrera pas avec du vin ou une autre boisson fortement alcoolisée. Jusque-​là, les Babyloniens se sont toujours réveillés de leur ivresse résultant d’une trop grande absorption de bière, de vin ou d’autres boissons fortes. Cependant, ils ne se réveilleront pas de l’ivresse que Jéhovah leur donnera en leur faisant boire à la coupe symbolique de sa colère et de son indignation. Alors ils s’endormiront d’un sommeil éternel et ne se réveilleront plus.

      98. a) Les Babyloniens réussiront-​ils à rétablir leur ville dans la position qu’elle occupait ? b) À ce propos, que déclare la parole de Dieu consignée dans Jérémie 51:58 ?

      98 Combien ont été vains les efforts et les activités des Babyloniens pour construire leur ville puissamment fortifiée ! Quelle vanité d’avoir travaillé et combattu pour faire d’elle la Troisième Puissance mondiale ! Après sa chute en l’an 539, combien seront inutiles leurs tentatives pour rétablir la ville dans la position qu’elle occupait naguère sur l’échiquier international, ou même pour la préserver de l’anéantissement ! Ils ne pourront empêcher l’accomplissement de la parole de Dieu. “Ainsi parle Jéhovah des armées : Les murailles de Babel, si larges, seront rasées, et on brûlera ses hautes portes. Ainsi les peuples ont travaillé pour le néant et les nations au profit du feu, et ils s’y sont épuisés.” — Jérémie 51:58, AC.

      99. a) Que devinrent finalement les murailles de Babylone ? b) Pourquoi les Babyloniens et les peuples qu’ils avaient assujettis travaillèrent-​ils “pour le néant” ?

      99 Pour ce qui est de la hauteur et de la largeur exactes des murailles de Babylone, c’est là une question qui est sujette à discussion. Quoi qu’il en soit, elles finirent par être rasées. Il est possible que Cyrus le Grand ait démoli l’enceinte extérieure et que Darius Ier ait détruit le reste des murailles. Toujours est-​il que l’état actuel des ruines mises au jour par les fouilles des archéologues constitue un témoignage éloquent de la véracité de la prophétie donnée par Jéhovah des armées. Toute la charpente de bois autour des portes métalliques de la ville fut livrée au feu. On est d’avis aujourd’hui que les portes des murailles n’étaient pas en cuivre massif. De toute façon, ces portes ont disparu comme si elles avaient été consumées par un feu destructeur. À cause du décret de Jéhovah contre elle, cette ville puissamment fortifiée ne subsista pas. Les peuples, tant les Babyloniens que les nations qu’ils avaient assujetties et qui furent obligées de servir les intérêts de la Troisième Puissance mondiale, travaillèrent pour le néant. En fin de compte, les nations composant l’Empire babylonien travaillèrent au profit du feu. Ces peuples s’épuisèrent pour conserver ou défendre Babylone. L’exécution par Jéhovah des armées de son juste jugement sur Babylone réduisit à néant leurs efforts et leurs travaux.

      SA CHUTE EST PRÉFIGURÉE

      100. a) Quand cette prophétie (Jérémie 50:2 à 51:58) fut-​elle consignée par écrit et lue à haute voix, et qui en était l’auteur ? b) Qu’advint-​il de la première rédaction de cette prophétie ?

      100 Toute cette prophétie que nous venons d’examiner (de Jérémie 50:2 à 51:58) est la parole que Jéhovah adressa à Babylone par son prophète (Jérémie 50:1). Elle fut révélée, consignée par écrit et lue à haute voix avant même que Nébucadnetsar, roi de Babylone, n’ait détruit Jérusalem et déporté à Babylone son dernier roi de la lignée royale de David, c’est-à-dire Sédécias. En 617 avant notre ère, Sédécias était devenu souverain à Jérusalem comme vassal du roi de Babylone. La première rédaction de cette remarquable prophétie contre la capitale des Chaldéens fut bien employée, puis elle disparut. Le prophète explique cela en ces termes :

      101. Qui était Séraja, fils de Nérija, et que lui remit Jérémie ?

      101 “Ordre donné par Jérémie, le prophète, à Séraja, fils de Nérija, fils de Machséja, lorsqu’il se rendit à Babylone avec Sédécias, roi de Juda, la quatrième année du règne de Sédécias.” Il semble que ce Séraja, grand chambellan du roi, était le frère charnel de Baruc, secrétaire du prophète Jérémie (Jérémie 32:12-16 ; 36:4-18). Or, si Séraja était le frère de Baruc, il est probable qu’il était bien disposé envers le maître de celui-ci, Jérémie, et cela expliquerait pourquoi Jérémie décida de l’employer dans le service de Jéhovah. “Jérémie écrivit dans un livre tous les malheurs qui devaient arriver à Babylone, toutes ces paroles qui sont écrites sur Babylone.” (Jérémie 51:59, 60). Jérémie remit ce rouleau à Séraja et lui demanda de l’emporter à Babylone.

      102. Quelles instructions Jérémie donna-​t-​il à Séraja ?

      102 “Et Jérémie dit à Saraïas [Sg : Séraja] : Quand tu seras arrivé à Babylone, tu auras soin de faire lecture de ces paroles, et tu diras : ‘Jéhovah, c’est toi qui as dit que ce lieu serait détruit, de telle sorte qu’il n’y habiterait plus personne, ni homme, ni bête, mais qu’il serait une solitude pour toujours.’ Et quand tu auras achevé la lecture de ce livre, tu y attacheras une pierre et tu le lanceras au milieu de l’Euphrate, et tu diras : ‘Ainsi s’abîmera Babylone, et elle ne se relèvera pas du malheur que j’amènerai sur elle ; et ils tomberont épuisés.’” — Jérémie 51:61-64, AC.

      103. Selon toute apparence, que fit Séraja du rouleau, et comment les Israélites déjà exilés pouvaient-​ils apprendre quel était le contenu du rouleau ?

      103 Après avoir lu à haute voix ce texte inspiré, Séraja devait s’adresser à Jéhovah comme à l’auteur des paroles écrites dans le rouleau. Il semble donc que Séraja lut à haute voix le rouleau, sur le bord de l’Euphrate, avec pour seul auditeur Jéhovah Dieu lui-​même. Il eût été dangereux de le lire en présence des Babyloniens. Néanmoins, Séraja pouvait se souvenir d’une grande partie de ce qu’il avait lu, et le raconter aux Israélites déjà exilés à Babylone, leur donnant ainsi un grand réconfort. Il pouvait également leur dire ce qu’il avait fait du rouleau. Jéhovah Dieu fut le seul témoin lorsque Séraja, conformément aux instructions qu’il avait reçues, attacha une pierre au rouleau et lança celui-ci dans l’Euphrate, où il s’enfonça et demeura au fond de l’eau. Ce que Séraja devait dire ensuite explique la signification de son geste. Par cet acte symbolique, il montra puissamment comment Babylone serait jetée bas d’un coup et ne se relèverait jamais. Voilà le malheur que Jéhovah des armées allait amener sur elle, et tous les efforts humains en vue de la sauver ou de la rétablir comme puissance mondiale échoueraient. Les hommes ambitieux qui tenteraient de le faire tomberaient épuisés.

      104. Que préfigurait ce que fit Séraja du rouleau de la prophétie ?

      104 Le geste symbolique de Séraja avec le rouleau de la prophétie préfigurait une action semblable qui devait s’accomplir des siècles plus tard à l’égard de la grande Babylone des temps modernes. Cette action est décrite dans le dernier livre de la Bible, après l’annonce de la chute de l’actuelle Babylone la Grande et de ses conséquences mondiales.

      105. Quelle description de la chute de la Babylone moderne et de ses conséquences trouvons-​nous dans la Révélation ?

      105 En effet, nous lisons dans Révélation 18:21-24 : “Un ange fort souleva une pierre semblable à une grande meule et la lança dans la mer, disant : ‘Ainsi, d’un coup, Babylone la grande ville sera jetée bas, et on ne la trouvera plus. Et l’on n’entendra plus chez toi le son des chanteurs qui s’accompagnent de la harpe et des musiciens et des flûtistes et des trompettistes, et on ne trouvera plus chez toi d’artisan de quelque métier que ce soit, et l’on n’entendra plus chez toi le son de la meule, et la lumière de la lampe ne brillera plus chez toi, et la voix de l’époux et de l’épouse ne sera plus entendue chez toi ; parce que tes marchands voyageurs étaient les hommes de premier rang de la terre, car par tes pratiques spirites toutes les nations ont été abusées. Oui, chez toi on a trouvé le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.”’ Tout comme l’antique Babylone, la grande Babylone des temps modernes est destinée à devenir un lieu dévasté où règne le silence !

      106. Qu’est-​ce que le sort de l’antique Babylone nous permet de prévoir ?

      106 Le sort que subit l’antique ville impériale nous permet de prévoir ce qui ne manquera pas d’arriver à la ville symbolique des temps actuels. De même que l’ancienne Babylone tomba et sombra dans la destruction, de même son pendant moderne sera jeté bas et anéanti. C’est là le dessein immuable du Dieu des rétributions, annoncé dans ses prophéties. Lorsque cette ville de l’Antiquité tomba, elle accomplit des prophéties, mais sa chute historique fut elle-​même une prophétie.

      107. Que comprendrons-​nous mieux si nous examinons les prophéties inspirées concernant l’antique Babylone et leur premier accomplissement ?

      107 Il s’ensuit que les prophéties des Écritures hébraïques inspirées qui s’appliquaient en premier lieu à l’antique ville de Babylone peuvent, dans les grandes lignes, être appliquées également à son pendant actuel, appelé par l’ange “Babylone la grande ville”. Par conséquent, si nous examinons ces prophéties qui eurent leur première application sur la célèbre ville d’autrefois, cela nous aidera à comprendre en quoi consiste la Babylone de notre vingtième siècle, et comment elle tombera. Cet examen nous aidera aussi à saisir toute la portée des événements que nous traversons actuellement. En effet, si la chute de cette Troisième Puissance mondiale de l’histoire biblique, qui survint au VIe siècle avant notre ère, fut un événement d’une importance internationale, combien plus importantes seront la chute et la destruction de la mystérieuse Babylone la Grande de nos jours ! Logiquement, donc, il nous sera profitable de poursuivre notre examen des prophéties de la Bible concernant Babylone.

      [Notes]

      a Les Babyloniens qui se trouvaient au milieu de la ville ne se rendirent pas compte immédiatement que ceux qui demeuraient près des murailles avaient été pris. Selon l’historien grec Hérodote (I, 191), cela s’explique par le fait que la ville était très étendue et que cette nuit-​là les Babyloniens festoyaient. D’après Xénophon, autre historien grec, les Babyloniens qui étaient aux extrémités opposées de Babylone n’apprirent que leur ville était complètement prise qu’après le lever du soleil, car tout s’était passé pendant la nuit.

      b Cf. Nabonidus and Belshazzar de R. P. Dougherty (1929, Yale University Press), page 176, § 4.

      c Sous le titre “Persian Domination” (Domination perse), l’Encyclopédie britannique, édition de 1946, tome II, page 852b, déclare : “Il semble que vers la fin de la domination perse, un accès de fanatisme zoroastrien eut pour résultat la destruction de bon nombre des grands temples. La ziggourat de Babylone était un amas de débris quand Alexandre [le Grand] la vit pour la première fois, bien qu’elle fût encore debout à l’époque où Hérodote écrivit; le temple d’Ur porte partout des traces de destruction par le feu et l’endroit fut déserté, sauf par les fugitifs égarés. Tout indique que la domination perse devint impopulaire en Babylonie à partir de l’époque de Darius Ier, et qu’avant le règne de Darius III le pays avait déjà souffert de la persécution religieuse.”

  • Tombe, souveraine du monde !
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 16

      Tombe, souveraine du monde !

      1. Pourquoi le moment est-​il opportun d’examiner la prophétie d’Ésaïe 14 ?

      LA MERVEILLEUSE prophétie exposée dans les chapitres cinquante et cinquante et un du livre de Jérémie est axée sur le même événement historique que l’“oracle sur Babylone, révélé à Ésaïe, fils d’Amots”. Cet oracle est relaté dans Ésaïe chapitre treizième. Puisque nous avons achevé notre examen de la prophétie de Jérémie, le moment nous semble très opportun de poursuivre notre étude de celle d’Ésaïe, en commençant par les vingt-sept premiers versets du chapitre quatorze És 14:1-27. Celui-ci nous aidera à mieux comprendre la raison principale pour laquelle le Dieu tout-puissant renversa la ville inique qu’il avait laissé s’emparer de la domination mondiale. Il le fit principalement pour délivrer son peuple élu, qui avait été emmené en captivité.

      2. Dans quel dessein Jéhovah renversa-​t-​il la Puissance mondiale babylonienne ?

      2 Songez un peu ! Jéhovah fit tomber la nation la plus puissante que le monde ait jamais vue jusque-​là, afin de libérer son peuple qu’il avait châtié mais non rejeté ! En tant que Dieu unique de son peuple élu, il pouvait surmonter n’importe quel obstacle pour justifier sa position de Souverain de l’univers, sanctifier son saint nom et lui ôter tout opprobre.

      3. Quels captifs devaient être délivrés de Babylone par Jéhovah, et que signifiait pour eux le “jour de Jéhovah” ?

      3 Ce peuple captif était composé de tribus issues du patriarche Jacob par ses douze fils. Dieu ayant changé le nom de Jacob en celui d’Israël, les descendants de Jacob étaient appelés les douze tribus d’Israël ou les fils d’Israël. Que signifiait pour eux “le jour de Jéhovah” ? Selon Isaïe 13:9 (AC), ce serait pour l’oppresseur d’Israël un “jour cruel, de fureur et d’ardente colère”, un jour de jugement. En revanche, pour les fils d’Israël ou descendants de Jacob, opprimés et tenus en captivité loin de leur pays, ce jour devait leur apporter une manifestation de la grande pitié ou miséricorde de leur Dieu.

      4. Quelle promesse prophétique fut donnée à la maison de Jacob et à celle d’Israël dans Isaïe 14:1, 2 ?

      4 Voilà pourquoi le chapitre faisant immédiatement suite à la prophétie d’Ésaïe sur le renversement de Babylone commence en ces termes : “Car Jéhovah aura pitié de Jacob, et il choisira encore Israël ; il les rétablira dans leur pays ; les étrangers s’adjoindront à eux et s’attacheront à la maison de Jacob. Les peuples les prendront et les ramèneront chez eux, et la maison d’Israël se les appropriera, comme serviteurs et comme servantes, dans la terre de Jéhovah, et ils feront captifs ceux qui les avaient faits captifs, et ils domineront sur leurs oppresseurs.” — Isaïe 14:1, 2, AC.

      5. À quel rang le prophète Daniel fut-​il élevé pendant la dernière nuit du roi Belschatsar ?

      5 Dans la nuit dramatique où le roi Belschatsar donna son festin impie, après que Daniel eut fourni l’interprétation exacte de l’écriture apparue sur le mur de la salle de banquet, ce prophète israélite fut établi “troisième gouverneur dans le royaume”. — Daniel 5:7, 29, Da.

      6. a) De quoi cette élévation de Daniel marqua-​t-​elle le commencement, et quelle position occupait-​il sous le règne de Darius le Mède ? b) Environ soixante ans plus tard, quels Israélites furent élevés à un rang supérieur par le roi de Perse?

      6 Ce fut là le point de départ des événements qui allaient permettre aux Juifs, alors des serviteurs eux-​mêmes, de s’approprier ceux qui les dominaient et de devenir leurs maîtres. Lorsque Darius le Mède devint roi, succédant à Belschatsar qui avait été tué, le vieux prophète Daniel fut l’un des trois chefs ou hauts fonctionnaires auxquels les cent vingt satrapes de l’Empire médo-perse devaient rendre compte. “Daniel prospéra sous le règne de Darius, et sous le règne de Cyrus, le Perse.” (Daniel 6:1-3, 28). Environ soixante ans plus tard, l’Israélite Esther devint reine en épousant le roi Assuérus le Perse, et son cousin Mardochée, plus âgé qu’elle, fut élevé à la dignité de premier ministre de l’Empire, la Quatrième Puissance mondiale. — Esther 2:5-18 ; 8:1-15 ; 10:2, 3.

      7. Assujettis désormais aux Mèdes et aux Perses, qu’est-​ce que les Babyloniens ne pouvaient plus faire ?

      7 Ainsi les Babyloniens, soumis désormais aux Mèdes et aux Perses, ne pouvaient plus s’approprier et tenir captifs dans leur territoire les Israélites ou Juifs. Ceux-ci, qu’ils avaient opprimés et fait travailler comme des esclaves, allaient dominer sur eux.

      8. a) Quand, comment et dans quel but Jéhovah accorda-​t-​il la liberté aux Israélites exilés ? b) Selon les dispositions prises par Cyrus, qui ramena les Israélites chez eux ?

      8 Au cours de la dernière des soixante-dix années de désolation du pays de Juda et de Jérusalem, qui correspond à la première année du règne de Cyrus le Perse, Jéhovah commença à agir selon ce qu’il avait déclaré par le prophète Ésaïe. Il rétablit les Israélites ou Juifs dans leur pays en faisant promulguer par Cyrus un édit les autorisant à retourner au pays de Juda pour y vivre et y bâtir un nouveau temple dédié à leur Dieu dans leur capitale, Jérusalem. C’était là une preuve qu’ils étaient toujours le peuple élu de Jéhovah et l’objet de sa pitié ou miséricorde. Selon les dispositions prises par Cyrus en faveur des Juifs, ce furent effectivement des non-Israélites qui les prirent et les ramenèrent chez eux, pour qu’ils rebâtissent le temple et restaurent les lieux dévastés. Au bout d’un certain temps, le désert de Juda commença à fleurir comme le narcisse et à être repeuplé d’Israélites rapatriés avec leur bétail, conformément à cette prophétie : “Les rachetés (...) reviendront.” — Isaïe 35:1, 2, 10, AC.

      9. Qui s’adjoignit aux Israélites, et pourquoi quittèrent-​ils Babylone avec eux ?

      9 Des milliers d’Israélites s’enfuirent de Babylone et rentrèrent chez eux, dans le pays de leurs ancêtres. En outre, des milliers de non-Israélites imitèrent leur exemple, étant devenus des prosélytes de la foi d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Il s’agit, d’une part, des esclaves des Israélites qui avaient été emmenés en exil avec eux, tels que les Néthiniens et les chantres (Esdras 2:43-67), d’autre part, des gens qui furent tellement impressionnés par la délivrance que Jéhovah avait apportée à Israël qu’ils décidèrent de quitter les pays païens et de s’attacher à la “maison de Jacob”. Ceux-ci devinrent des “étrangers” dans le pays réoccupé de Juda.

      10. En quels termes Ézéchiel (36:35, 36) parle-​t-​il de cet effet produit sur les nations ?

      10 À ce sujet, Jéhovah lui-​même avait déclaré prophétiquement, selon Ézéchiel 36:35, 36 (AC) : “On dira : Cette terre, qui était dévastée, est devenue comme un jardin d’Éden, et les villes ruinées, désolées et renversées sont habitées comme des places fortes. Et les nations qui seront restées autour de vous sauront que moi, Jéhovah, j’ai rebâti ce qui était renversé, planté ce qui était ravagé. Moi, Jéhovah, je dis et je fais.” Des étrangers s’adjoignirent aux Israélites rétablis, afin d’adorer le Dieu qui avait manifesté envers ces derniers une si grande miséricorde.

      11-13. a) Quel cantique les rachetés d’Israël devaient-​ils entonner, et comment devaient-​ils le chanter ? b) Selon ce chant, qu’est-​ce qui avait cessé, et quel effet cela produisit-​il sur la terre et les arbres ?

      11 Le jour de leur délivrance, les rachetés d’Israël devaient chanter un cantique nouveau. Leur Rédempteur céleste leur avait donné à la fois les paroles de ce chant et l’ordre de l’entonner pour faire honte à leur oppresseur. Autrefois, ce cantique était une simple prophétie, mais à présent ils devaient le chanter comme témoignage de ce qu’ils avaient vu se réaliser.

      12 “Et au jour où Jéhovah te fera reposer de ton labeur, de tes anxiétés et de la dure servitude qu’on t’avait imposée, tu entonneras ce chant sur le roi de Babylone, et tu diras :

      13 “Comment a fini le tyran, a cessé l’oppression ? Jéhovah a brisé le bâton des méchants, le sceptre des dominateurs, qui frappaient avec fureur les peuples de coups sans relâche, qui, dans leur colère, tenaient les nations sous le joug par une persécution sans répit. Toute la terre est en repos, elle est tranquille, elle éclate en cris d’allégresse. Les cyprès mêmes et les cèdres du Liban se réjouissent de ta chute : ‘Depuis que tu es couché là, personne ne monte plus pour nous abattre !”’ — Isaïe 14:3-8, AC.

      14. Contre qui ce chant fut-​il entonné, et pourquoi ?

      14 Ce chant entonné contre le roi de Babylone n’était pas dirigé contre un seul roi, comme Nabonide ou son fils Belschatsar, mais contre la dynastie royale fondée par Nébucadnetsar, le roi qui avait détruit Jérusalem et déporté le peuple de Jéhovah. Cette dynastie avait causé bien des anxiétés aux Israélites, des souffrances aussi bien morales que physiques, en raison du manque d’égards dont elle avait fait preuve envers leur Dieu et les objets utilisés pour son culte. Tout au long de leur exil à Babylone, les Juifs avaient été soumis à une dure servitude, sans aucune promesse de libération de la part de cette dynastie cruelle. Mais avec quelle soudaineté leur Dieu avait fait cesser l’oppression de ce tyran impérial ! En une seule nuit, alors que la capitale de ce dernier se trouvait dans l’impossibilité de combattre, le dominateur perdit le pouvoir et son bâton fut brisé.

      15. a) Qui avait fait cesser l’oppression de cette puissance mondiale sémite, et qui en avait été délivré ? b) Quel changement d’hégémonie se produisit, et quelle fut la réaction des habitants de la terre ?

      15 C’était Jéhovah, le Dieu tout-puissant, qui avait fait cesser si subitement l’oppression. Il avait rompu le sceptre symbolisant l’autorité exercée par les dominateurs babyloniens. Jusque-​là, la dynastie de Babylone avait frappé avec fureur les peuples de coups sans relâche. Dans sa colère, elle avait tenu les nations sous le joug, parce qu’elles avaient refusé de se soumettre à son hégémonie. Dans le but d’étendre son empire, elle avait persécuté sans répit ces nations, non seulement le royaume israélite de Juda, mais aussi les nations non juives. À présent que cette puissance sémite inique était tombée, la terre tout entière pouvait se sentir en repos. Elle était tranquille, n’étant plus menacée par la Troisième Puissance mondiale. La Puissance mondiale babylonienne ayant “cessé”, une nouvelle hégémonie universelle allait commencer, celle de l’Empire médo-perse. Cette Quatrième Puissance mondiale, — aryenne celle-ci, — ferait preuve de plus de considération envers les peuples conquis. La terre entière, et pas seulement les Israélites, pouvait éclater en cris d’allégresse. La chute de Babylone ne devait susciter aucune compassion.

      16. À qui le “roi de Babylone” est-​il comparé dans la prophétie d’Ésaïe, et que lui arriva-​t-​il à son tour ?

      16 Le “roi de Babylone” avait été comme un bûcheron, et les nations avaient ressemblé à des arbres, tels que les cyprès ou les précieux cèdres du Liban. Il avait convoité les nations tout comme il était allé chercher ces arbres estimés sur les flancs des montagnes du Liban. Maintenant qu’il était lui-​même “couché là”, renversé dans la défaite, aucun bûcheron babylonien ne montait contre les nations pour les abattre et les exploiter. Tel un arbre élevé et imposant, le “roi de Babylone” avait soudain été abattu à son tour.

      17, 18. Pour qui la disparition soudaine de la dynastie babylonienne fut-​elle une surprise, et que déclare à ce sujet Ésaïe 14:9-11 ?

      17 La disparition si inattendue de cette dynastie babylonienne provoqua une vive surprise même dans l’empire des morts, le lieu souterrain que les Israélites appelaient Schéol. La surprise ressentie par le Schéol est exprimée dans la suite du chant entonné contre le “roi de Babylone”, en ces termes :

      18 “Le shéol d’en bas s’émeut pour toi, te rencontrant à ta venue, réveillant pour toi les trépassés, tous les boucs [Li : chefs] de la terre, faisant lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous, ils prendront la parole et te diront : Toi aussi, tu as été rendu faible, comme nous ; tu es devenu semblable à nous. Ton orgueil est descendu dans le shéol, le son de tes luths. Les vers sont étendus sous toi, et les larves sont ta couverture.” — Ésaïe 14:9-11, Da.

      19, 20. Quel lieu “d’en bas” s’est ému ? Comment ce terme a-​t-​il été rendu dans la Version autorisée, et où se trouve le “Schéol” ?

      19 On aura remarqué là l’emploi du terme hébreu shéol ou Schéol. La célèbre traduction anglaise dite Version autorisée ou Bible du roi Jacques emploie ici le mot hell (enfer) et rend ainsi le début du passage précité : “D’en bas, l’enfer s’est ému pour toi pour venir à ta rencontre : il réveille pour toi les morts, même tous les chefs de la terre ; il a fait lever de leurs trônes tous les rois des nations.” Les éditions de cette Bible anglaise qui comportent des notes signalent, comme variante du mot enfer : “ou, la tombe”. C’est une façon d’admettre que l’“enfer” de la Bible n’est autre que “la tombe”, c’est-à-dire la tombe commune aux morts ensevelis dans la terre.

      20 La Version autorisée a traduit trente et une fois par “enfer” le terme hébreu Schéol. Aussi sa note sur Ésaïe 14:9 prouve-​t-​elle que le mot Schéol désigne la tombe. Voilà qui explique pourquoi Ésaïe 14:9 parle du Schéol “d’en bas”, au-dessous de la surface du sol, et des trépassés, qui ont besoin d’être réveillés. Puisqu’ils sont morts, ceux qui sont dans le Schéol sont à juste titre qualifiés de “faibles”. Quiconque est enseveli dans le Schéol est étendu sur des vers ; il est bientôt couvert de larves qui se nourrissent de sa chair en décomposition. Il n’y a dans le Schéol ou en enfer aucun feu qui consume les cadavres ou les vers et les larves qui sont étendus sous eux et forment leur couverture, car le Schéol est la tombe.

      21. Qui se trouve dans le Schéol, et comment le sens de ce mot est-​il encore confirmé ?

      21 C’est “en bas” dans le Schéol que se trouvent ensevelis les “boucs [chefs] de la terre” et les “rois des nations”, qui ont été inhumés en grande cérémonie, assis sur leurs trônes. Confirmant encore que l’enfer ou Schéol de la Bible n’est autre que la tombe, la Version autorisée rend le terme Schéol dans Ésaïe 14:11, non par “enfer”, comme elle le fait au És 14 verset 9, mais par “la tombe”, comme suit : “Ton faste est descendu dans la tombe.” Ici, cependant, elle n’ajoute aucune note expliquant qu’il s’agit du mot rendu ailleurs par “enfer”. De même, au És 14 verset 15, cette Version autorisée utilise de nouveau le terme “enfer”, sans aucune note explicative. Selon Ézéchiel 32:21-31, là en enfer ou dans le Schéol sont étendus les soldats de l’Égypte tués par l’épée, ainsi que les combattants de l’Assyrie, d’Élam, de Méschec, de Tubal, d’Édom et de Sidon, les chefs et leurs armées.

      22. Qu’est-​ce qui fit sensation dans le Schéol, et pourquoi ?

      22 La chute soudaine de la dynastie babylonienne du roi Nébucadnetsar fait sensation au Schéol, l’enfer ou la tombea. Le Schéol s’émeut à la pensée qu’il va recevoir le “roi de Babylone”. Figurément parlant, il réveille les trépassés, les rois et les chefs politiques décédés, pour qu’ils soient les témoins de cet événement extraordinaire et qu’ils puissent exprimer leur étonnement. Songez un peu, le “roi de Babylone” est devenu faible comme eux, semblable à eux, des rois bien moins puissants que lui ! L’orgueil royal de Babylone est mort et doit être enterré ; il en est de même du son de ses luths et autres instruments à cordes qui divertissaient le roi. Un tel événement réveille même les morts et ne manque pas de les étonner !

      23. Pourquoi cet événement fut-​il un abaissement pour le “roi de Babylone” ?

      23 Quel abaissement pour le “roi de Babylone”, quand on considère combien il s’était élevé et de quel éclat il avait brillé dans le monde d’alors ! Le chant prophétique entonné contre lui déclare ensuite : “Comment es-​tu tombé des cieux, astre brillant, fils de l’aurore ? Tu es abattu jusqu’à terre, toi qui subjuguais les nations ! Et toi, tu as dit dans ton cœur : Je monterai aux cieux, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, et je m’assiérai sur la montagne de l’assignation [du rassemblement, n.m.], au fond du nord. Je monterai sur les hauteurs des nues, je serai semblable au Très-Haut.” — Ésaïe 14:12-14, Da.

      24. a) Dans les prophéties de la Bible, qui était comparé à des étoiles ? b) À quoi le nom de Sion en vint-​il à être appliqué, et qu’était la “montagne du rassemblement” ?

      24 Quelle chute pour le “roi de Babylone”, qui avait tenté de s’élever au-dessus des “étoiles de Dieu” ! Dans les prophéties de la Bible, les rois de la dynastie davidique étaient comparés à des étoiles ; comme ces rois siégeaient à Jérusalem sur le “trône de Jéhovah”, ils possédaient un éclat ou une gloire royale (Nombres 24:17, Da). Le trône du roi David était situé sur le mont Sion, à Jérusalem, mais son fils Salomon transféra l’emplacement du trône sur la montagne voisine, au nord du mont Sion, près du temple de Jéhovah qui venait d’être bâti. C’est pourquoi le nom de Sion finit par s’appliquer à l’ensemble de la ville de Jérusalem ainsi agrandie. Comme Sion était la ville du temple de Jéhovah, où tous les hommes israélites d’âge mûr devaient se présenter devant Dieu trois fois par an, elle devint la “montagne du rassemblement”. Le Psaume 48:2, 3 (AC) 48:1, 2, NW la situe vers le nord, en disant : “Jéhovah est grand, il est l’objet de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Elle s’élève gracieuse, joie de toute la terre, la montagne de Sion, vers le septentrion, la cité du grand Roi [Jéhovah].”

      25. Comment le “roi de Babylone” révéla-​t-​il ses ambitions, et quelles étaient-​elles ?

      25 Ainsi, par son désir de faire des rois israélites de simples vassaux et de s’asseoir au-dessus de ces royales “étoiles de Dieu” en les détrônant, le “roi de Babylone” disait dans son cœur ambitieux qu’il monterait aux cieux de Jéhovah, élèverait son trône païen au-dessus des symboliques “étoiles de Dieu” et s’assiérait sur la montagne septentrionale où les Israélites se rassemblaient devant leur Dieu.

      26. Comment le “roi de Babylone” voulait-​il être “semblable au Très-Haut” ?

      26 En agissant de la sorte, le “roi de Babylone” semblait se placer au-dessus du Dieu d’Israël, le défiant et le provoquant. Il paraissait monter “sur les hauteurs des nues”, où le Dieu d’Israël était censé demeurer. Au moins pour le monde païen de l’époque, le “roi de Babylone” était “semblable au Très-Haut”, le Dieu d’Israël. Il pensait pouvoir faire descendre Jéhovah à son propre niveau, ou plus bas encore, et ainsi supplanter le Très-Haut, le Dieu d’Israël !

      27. Par ses actions contre Jérusalem en 607, qu’est-​ce que le “roi de Babylone” paraissait faire ?

      27 En 607 avant notre ère, Nébucadnetsar détrôna les “étoiles de Dieu” à Jérusalem, renversa le “trône de Jéhovah”, détruisit le temple de Jéhovah et en emporta les ustensiles sacrés, les déposant dans le temple de son dieu à Babylone. Par toutes ces actions, le “roi de Babylone” paraissait, à ses yeux et à ceux du monde païen, monter jusqu’aux cieux. Il avait subjugué aussi bien la nation juive que les nations païennes. Apparemment il s’était révélé plus puissant et plus élevé que le Dieu très-haut des Juifs. Si les astrologues babyloniens regardaient bien, ils pouvaient peut-être voir dans le ciel une nouvelle étoile dont l’éclat surpassait celui des autres. C’était le “roi de Babylone” qui, par ce qu’il avait fait à Sion ou Jérusalem, était devenu l’“astre brillant, fils de l’aurore”, semblable à l’étoile du matin. Il éclipsait les “étoiles de Dieu”.

      28. a) Quel nom la Version autorisée attribue-​t-​elle au “roi de Babylone” ? b) Que signifie ce nom, et dans quel autre passage de la Vulgate figure-​t-​il ? c) À qui ce nom s’applique-​t-​il dans ces passages ?

      28 Pour exprimer la stupeur provoquée par la chute vertigineuse du “roi de Babylone”, la Version autorisée en anglais utilise le nom de Lucifer, en ces termes : “Comment es-​tu tombé du ciel, ô Lucifer, fils du matin !” En français, la traduction catholique de l’abbé Glaire emploie également le nom Lucifer dans ce passage. Ces deux traductions de la Bible suivent ici la Vulgate latine, qui emploie Lucifer, nom qui signifie “porte-lumière”. Notez cependant que Lucifer n’est pas le nom du “roi de Babylone”. Ce sont des écrivains religieux non inspirés qui, dans les premiers siècles de notre ère, appliquèrent ce nom à Satan le Diable. Toutefois, la Vulgate emploie à nouveau le terme lucifer dans II Pierre 1:19, l’appliquant cette fois, non à Satan le Diable, mais à l’“étoile du matin” qui devait se lever dans le cœur des chrétiens. Bien entendu, Satan le Diable était le vrai dieu de Babylone et en cette qualité il était aussi le roi invisible de la capitale des Chaldéens. — Job 1:9-17.

      29. À qui le nom de Lucifer s’applique-​t-​il dans Ésaïe chapitre 14, et que signifie le terme hébreu hélél ?

      29 Pourtant, le fait que la Vulgate latine et d’autres traductions de la Bible emploient le nom de Lucifer pour désigner le “roi de Babylone” ne prouve pas que cette prophétie s’applique à Satan le Diable. Le terme hébreu original utilisé dans ce passage est hélél, qui signifie “éclat” ou “le brillant”. D’après certains lexiques hébreux, l’expression complète “astre brillant, fils de l’aurore” signifie “étoile du matin”, l’étoile la plus brillante du ciel. Il s’ensuit que la prophétie d’Ésaïe 14:3-20 ne s’applique à Satan le Diable que dans la mesure où le roi terrestre de Babylone symbolise cet esprit inique ou en est le reflet.

      30. À qui s’applique en premier lieu la prophétie d’Ésaïe 14:12-14, et pourquoi ?

      30 Le passage d’Ésaïe 14:12-14 s’applique donc en premier lieu au roi humain de Babylone, ce qui explique l’emploi dans ces versets de certains termes, Schéol par exemple. Satan le Diable n’a jamais été dans le Schéol, l’enfer ou la tombe, et il n’y sera jamais, car c’est un esprit demeurant dans les lieux invisibles, tandis que le Schéol, l’enfer ou la tombe, se trouve dans la terre. C’est le lieu matériel et visible où l’on dépose les cadavres humains. Au dire d’un témoin chrétien, l’apôtre Pierre, Jésus-Christ lui-​même, après sa mort en tant qu’homme, alla dans le Schéol, l’enfer ou la tombe, pendant trois jours, les premier et dernier en partie (Actes 2:27-32 ; Psaume 16:10, Da). De tout ce qui précède il ressort que la prophétie d’Ésaïe chapitre quatorze s’applique directement au “roi de Babylone”, qui est lui-​même un type prophétique de quelque chose de plus grand.

      31. À quel “roi de Babylone” la prophétie d’Ésaïe 14:15-20 s’adresse-​t-​elle, et que déclare-​t-​elle à propos de son abaissement ?

      31 En conséquence, la suite de la prophétie s’adresse à l’homme qui s’était élevé, au “roi [humain] de Babylone”. “Toutefois, on t’a fait descendre dans le shéol [en enfer, Vers. aut. ; Glaire], au fond de la fosse. Ceux qui te voient fixent leurs regards sur toi, ils te considèrent, disant : Est-​ce ici l’homme qui a fait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes, qui a fait du monde un désert, et qui ruinait ses villes ? Ses prisonniers, il ne les renvoyait pas chez eux. Tous les rois des nations, eux tous, reposent dans leur gloire, chacun dans sa maison ; mais toi, tu as été jeté hors de ton sépulcre comme une branche qui fait horreur, recouvert de tués, percés par l’épée, descendus jusqu’aux pierres d’une fosse, comme un cadavre foulé aux pieds. Tu ne seras pas réuni avec eux dans le sépulcre ; car tu as ruiné ton pays, tu as tué ton peuple. De la race des méchants il ne sera jamais fait mention.” — Ésaïe 14:15-20, Da.

      32. À propos du “roi de Babylone”, qu’indique l’emploi du mot Schéol, le “fond de la fosse” ?

      32 L’emploi du mot Schéol, le “fond de la fosse”, indique que du haut de sa glorieuse et puissante position comparable aux cieux, le “roi de Babylone” est tombé bien bas. Figurément parlant, c’est la condition la plus basse dans laquelle un humain puisse tomber. Cependant, bien que le “roi de Babylone” soit tombé à une telle profondeur, il n’est pas enseveli dans le Schéol, la tombe commune aux morts.

      33. À la différence du roi Belschatsar quand il mourut, qu’advint-​il de la dynastie impériale des rois de Babylone ?

      33 Certes, Belschatsar, roi de Babylone, fut tué la nuit où les Mèdes et les Perses envahirent la ville, mais rien n’indique qu’il reçut une sépulture décente. Par égard pour la position royale qu’il avait occupée, on l’a peut-être enseveli dans une tombe, et il se peut que son père Nabonide, qui lui survécut, fût enterré décemment dans le Schéol (ou tombe commune à tous). Mais quant au symbolique “roi de Babylone”, la dynastie impériale des souverains issue du roi Nébucadnetsar, qui détruisit le temple de Jéhovah, il fut déshonoré. Il n’eut même pas une place auprès des autres “rois des nations”, dans le Schéol. Il fut jeté dehors, sans aucun sépulcre respectable. Tout comme “une branche qui fait horreur”, il fut émondé et jeté au loin. Il était comme un cadavre recouvert de soldats tués, percés par l’épée, comme un cadavre foulé aux pieds. Abandonné sur le sol, il fut dévoré par les bêtes. Il ne fut pas réuni aux rois des autres peuples dans un sépulcre, aux souverains des autres nations qui reposaient dans leur gloire, chacun dans sa maison (ou mausolée). Il n’est pourtant pas étonnant que la dynastie impériale des souverains babyloniens ne reçût pas une sépulture glorieuse. Considérez ses crimes !

      34. Quels crimes le “roi de Babylone” a-​t-​il commis, et la mémoire de la dynastie babylonienne sera-​t-​elle honorée ?

      34 Les Israélites exilés et d’autres hommes qui sont témoins de la chute extraordinaire de cet “astre brillant, fils de l’aurore” expriment leur étonnement sur la façon remarquable dont Jéhovah a provoqué son anéantissement. En même temps, ils attirent l’attention sur les crimes perpétrés par le “roi de Babylone”. Quels crimes ? Entre autres, il a fait trembler la terre (les peuples) ; il a ébranlé les royaumes par ses agressions impérialistes ; il a transformé le monde en un désert, témoin ce qu’il a fait au pays de Juda ; il a ruiné des villes, comme Jérusalem ou Sion ; il a déporté les populations loin de leur pays et les a tenues captives en Babylonie, sans jamais ouvrir la porte de la prison et renvoyer chez eux les prisonniers, comme les Israélites. De tels crimes impérialistes ont occasionné des souffrances pour les Babyloniens eux-​mêmes, car le “roi de Babylone” a ruiné son propre pays et a tué son peuple, le sacrifiant sur l’autel de ses ambitions. La dynastie impériale de Babylone s’est révélée être “de la race des méchants”, et de ce fait sa mémoire ne sera pas honorée. Aucune tombe commémorative ne lui sera élevée. Son nom doit disparaître et il ne sera jamais fait mention de lui.

      35. Que fallait-​il faire pour empêcher Babylone de reconquérir la domination du monde, et à cet effet, quels ordres Jéhovah donna-​t-​il ?

      35 À cet effet, il ne devait subsister aucun héritier ou descendant de cette dynastie (“le roi de Babylone”) qui pût se rebeller, renverser la nouvelle puissance mondiale et permettre à Babylone de reconquérir l’hégémonie. Les ordres de Jéhovah adressés aux Mèdes et aux Perses vainqueurs sont formels à ce sujet : “Préparez à ses fils un massacre pour le crime de leurs pères, de peur qu’ils ne se relèvent, qu’ils ne conquièrent la terre, et ne couvrent de villes la face du monde.” (Isaïe 14:21, AC). Ce sont là les paroles qui clôturent le chant que les Israélites délivrés devaient entonner en ce jour-​là contre le “roi de Babylone”.

      36. Quels efforts les Babyloniens firent-​ils pour s’affranchir de la domination perse, et avec quel succès ?

      36 La dynastie sémite des empereurs babyloniens devait tomber définitivement, et aucun successeur ne devait rétablir la Troisième Puissance mondiale. Il est vrai que sous un Chaldéen appelé Nidintabel, qui prit le nom de Nébucadnetsar III, les Babyloniens secouèrent le joug perse, mais leur indépendance ne dura pas même une année. En effet, le roi Darius Ier le Perse battit l’armée de Nébucadnetsar III sur les rives du Tigre et de l’Euphrate, et peu de temps après, soit vers la fin de l’an 522 avant notre ère, il le fit prisonnier et l’exécuta à Babylone. L’année suivante, au mois d’août, un homme qui se donna le nom de Nébucadnetsar IV se mit à la tête d’une révolte et fut reconnu roi de Babylone jusqu’à fin novembre. Darius Ier envoya une armée contre lui, et Nébucadnetsar IV fut vaincu et fait prisonnier le 27 novembre 521b. À cause du “crime de leurs pères”, aucun “fils” ou successeur du “roi de Babylone” ne devait revenir au pouvoir. La prophétie de Jéhovah se révéla véridique.

      37, 38. Quel sort était réservé à tout rejeton du “roi de Babylone”, et qu’allait devenir Babylone elle-​même ?

      37 “Je me lèverai contre eux, dit Jéhovah des armées.” Les Babyloniens ne pouvaient l’emporter sur lui !

      38 “Et j’anéantirai de Babylone le nom et le reste, la race et le rejeton, dit Jéhovah.” (Isaïe 14:22, AC). La dynastie impériale des Babyloniens, symbolisée par le “roi de Babylone”, devait être anéantie, arrachée par ses racines. Babylone elle-​même n’aurait pas de survivants ; “le reste, la race et le rejeton” de cette ville ne subsisteraient pas. Les Chaldéens et les Babyloniens n’existent plus de nos jours. De quelque façon providentielle, ils ont été exterminés, conformément à la volonté divine. C’est ainsi que le Dieu d’Israël exprima la répulsion qu’il éprouvait pour Babylone.

      39, 40. Comment Babylone deviendrait-​elle inhabitable ?

      39 “Et j’en ferai un nid de hérissons et un étang d’eaux, et je la balaierai avec le balai de la destruction, dit Jéhovah des armées.” — Isaïe 14:23, AC.

      40 Jéhovah avait décidé d’effacer de la terre toute trace de Babylone et de faire de son emplacement un lieu inhabitable. Il a fallu plusieurs siècles pour que l’antique ville de Babylone fût complètement balayée de la terre, mais l’état actuel de son emplacement atteste que Jéhovah, le Roi d’Éternité, a accompli sa parole infaillible.

      41, 42. a) Que préfigurait l’antique Babylone, et que doit encore faire Jéhovah ? b) Par quel exemple Jéhovah a-​t-​il montré qu’il est en mesure d’accomplir ce qu’il a juré de faire ?

      41 Puisque la Babylone antique préfigurait Babylone la Grande des temps modernes, il s’ensuit que Jéhovah doit encore achever son action et accomplir sa parole dans un sens spirituel en anéantissant le pendant moderne de Babylone. Cela arrivera inéluctablement, et dans un avenir proche, conformément aux prophéties consignées dans la Révélation, le dernier livre de la Bible. Jéhovah a fourni la preuve qu’il est en mesure d’accomplir ce qu’il a annoncé par sa façon d’agir envers l’Assyrie, qui a précédé Babylone. Aux jours du prophète Ésaïe, la Puissance mondiale assyrienne exerçait encore l’hégémonie et maltraitait le peuple de Jéhovah. Le châtiment qu’il infligea à l’Assyrie pour avoir opprimé son peuple constitue une preuve historique que son dessein annoncé sous serment se réalisera infailliblement.

      42 “Jéhovah des armées a juré en disant : ‘Oui, le dessein qui est arrêté s’accomplira, et ce que j’ai décidé se réalisera. Je briserai Assur [l’Assyrien, Da] dans ma terre, et je le foulerai sur mes montagnes. Alors son joug sera ôté de dessus mon peuple, et son fardeau sera enlevé de leurs épaules.’” — Isaïe 14:24, 25, AC.

      43. Quand et comment Jéhovah brisa-​t-​il la domination de l’Assyrie sur son peuple ?

      43 En son temps, l’Assyrie avait été une puissance militaire redoutable, mais elle ne pouvait pas se mesurer avec Jéhovah des armées. À l’époque d’Ézéchias, roi de Jérusalem, Jéhovah brisa miraculeusement la domination de l’Assyrie sur son peuple dans le pays de Juda et le délivra du joug assyrien. Il a suffi que le roi Sennachérib perdît 185 000 hommes en une seule nuit pour qu’il décidât de quitter le pays de Jéhovah et de renoncer à son projet d’assaillir Jérusalem. — Isaïe 36:1 à 37:38, AC.

      44. Conformément à son serment, comment Jéhovah agit-​il à l’égard de la Puissance mondiale babylonienne ?

      44 Jéhovah agit exactement selon le dessein qu’il avait arrêté ; il ne revint pas sur ce qu’il avait juré. Il agit de même envers la Puissance mondiale babylonienne, qui avait renversé l’Empire assyrien et pris sa place. Ce que Jéhovah avait juré d’accomplir, selon son dessein et sa décision, devait arriver. Sa parole devait s’accomplir. L’Histoire profane atteste qu’il en fut bien ainsi.

      45, 46. a) Selon Ésaïe 14:26, 27, en quels termes Jéhovah défie-​t-​il quiconque de prouver qu’il est incapable d’accomplir ses desseins ? b) Quelle est la réponse aux questions posées, et qu’est-​ce qui fournit cette réponse ? c) Qu’est-​ce que la Septième Puissance mondiale ne peut empêcher Jéhovah de faire ?

      45 Jéhovah défiait qui que ce fût sur la terre de prouver qu’il était incapable de réaliser ses desseins, de démontrer qu’il était menteur. C’est pourquoi, après avoir annoncé ce qu’il avait décidé de faire, il déclara : “C’est là le dessein qui est arrêté contre la terre, et c’est là la main qui est étendue contre les nations. Car Jéhovah des armées a décidé, et qui l’empêcherait ? Sa main est étendue et qui la détournerait ?” (Isaïe 14:26, 27, AC). Personne ! Telle est la réponse fournie par au moins vingt siècles d’histoire humaine, car les paroles d’Ésaïe chapitres treize et quatorze se trouvent aux pages 11 et 12 de l’un des manuscrits de la mer Morte ou de Qumrân découverts au printemps de 1947, et plus précisément du rouleau d’Isaïe (1QIsa), qui date, selon l’estimation d’éminents biblistes, du deuxième ou du premier siècle avant notre ère.

      46 Jéhovah accomplira tout aussi sûrement les autres desseins qu’il a arrêtés. Même la Septième Puissance mondiale, armée de bombes à hydrogène et munie des instruments scientifiques les plus récents, ne pourra détourner sa main étendue ou l’empêcher de réaliser tous ses desseins.

      LA SOUVERAINE DES ROYAUMES EST ABAISSÉE

      47. À l’époque de quelle puissance mondiale Ésaïe vécut-​il, et que prophétisa-​t-​il sur Babylone ?

      47 Après avoir révélé son dessein irrévocable sur le “roi de Babylone” et les faux dieux de cette ville, Jéhovah inspira le prophète Ésaïe et le fit s’adresser directement à Babylone. Ésaïe vécut à l’époque de la Deuxième Puissance mondiale, l’Assyrie ; cependant il prophétisa que Babylone deviendrait la Troisième Puissance mondiale de l’histoire du peuple de Jéhovah. Il annonça aussi que Babylone serait humiliée et que la domination mondiale lui serait enlevée au temps fixé par Dieu. Par la bouche du prophète Ésaïe, Jéhovah s’adresse à Babylone, la capitale des Chaldéens, comme à une femme. Avec ironie, il lui dit :

      48. Comment Jéhovah appelle-​t-​il la capitale des Chaldéens, et que lui dit-​il avec ironie ?

      48 “Descends, assieds-​toi dans la poussière, vierge, fille de Babylone ; assieds-​toi par terre, sans trône, fille des Chaldéens ; car on ne t’appellera plus la délicate, la voluptueuse. Prends la meule, et mouds de la farine ; ôte ton voile ; relève les pans de ta robe, mets à nu tes jambes pour passer les fleuves. Que ta nudité soit découverte, qu’on voie ta honte ! Je veux me venger, je n’épargnerai personne.” — Isaïe 47:1-3, AC.

      49, 50. a) Pourquoi appelait-​on Babylone “fille des Chaldéens” et “fille de Babylone” ? b) Dans quel sens était-​elle “vierge” ? c) Comment les gens l’appelaient-​ils, et pourquoi ?

      49 Babylone était la “fille des Chaldéens” en ce sens qu’elle était la capitale du pays des Chaldéens. Cette fille symbolique se nommait Babylone ; c’est pourquoi elle était aussi la “fille de Babylone” ou la Ville de Babylone. Mais pourquoi Jéhovah l’appela-​t-​il une “vierge” ? Il ne voulait pas dire que cette ville païenne était chaste, pure et exempte de toute immoralité. D’après l’historien grec Hérodote, elle obligeait toutes ses filles vierges à adorer dans son temple Ishtar (ou Vénus), la déesse de l’amour charnel, et de ce fait toutes les femmes de Babylone perdirent leur virginité avant le mariage.

      50 Comment était-​elle donc une “vierge” ? Elle l’était en ce sens que depuis le temps du roi Nébucadnetsar II, soit en particulier depuis 625 avant notre ère, date à laquelle il devint roi de l’Empire néo-babylonien, la Troisième Puissance mondiale n’avait pas été prise ou violée par des conquérants étrangers. Depuis la chute de l’Empire assyrien et à partir du moment où elle devint la Troisième Puissance mondiale, Babylone pouvait se vanter de sa virginité politique aussi longtemps qu’elle gardait sa domination sur le monde et qu’elle repoussait les agresseurs étrangers. Pendant cette période-​là, elle siégeait sur le trône le plus glorieux de la terre, surtout après que le roi Nébucadnetsar eut renversé le “trône de Jéhovah” à Jérusalem en 607. Tant que Babylone était assise sur son trône impérial, les gens l’appelaient “la délicate, la voluptueuse”. On la traitait et la servait avec la plus grande considération, comme une dame très cultivée et friande des plaisirs raffinés, trop délicate pour accomplir des tâches serviles.

      51. Quel ordre Jéhovah donna-​t-​il à Babylone, en quelle année, et à cause de quel acte hostile à l’égard de Sion ?

      51 En 607, Babylone avait détrôné Sion et l’avait fait asseoir dans la poussière ; aussi, en 539, Jéhovah ordonna-​t-​il à Babylone de descendre de son trône impérial et de s’asseoir à son tour dans la poussière, par terre, sans trône. — Lamentations 2:10.

      52. a) Qu’est-​ce que Jéhovah avait déjà contraint Nébucadnetsar à faire ? b) Aussi, que doit faire Babylone à présent, et qu’arrivera-​t-​il à quiconque lui viendra en aide ?

      52 Jéhovah avait déjà fait descendre le puissant roi Nébucadnetsar de son trône, pendant sept ans. Il pouvait tout aussi facilement faire descendre Babylone de son trône, non pour “sept temps”, mais pour toujours. C’est ce qu’il fit (Daniel 4:1-37 ; 5:20). C’est pourquoi cette reine choyée, “la délicate, la voluptueuse”, qui se faisait servir, doit à présent devenir une esclave. Ôte ton voile ! Relève les pans de ta robe royale ! Mets à nu tes jambes jusqu’aux hanches et replie ta robe entre tes jambes pour passer pieds nus les fleuves où tes conquérants t’entraîneront. L’heure est venue où ta nudité doit être découverte. Qu’on voie ta honte ! Pour toi, c’est fini de jouer les grandes dames, les reines ! Descends à la meule comme une servante et mets-​toi au travail, à moudre de la farine pour tes maîtres. Goûte maintenant la vengeance du Dieu de Sion dont tu as pillé et détruit le temple. Jéhovah n’épargnera aucun homme qui viendra à ton secours, mais il l’exécutera. — Exode 11:5.

      53. a) En exerçant ainsi sa vengeance, quelle autre action Jéhovah accomplit-​il ? b) Qui composait les armées de Jéhovah, et que donna-​t-​il à un roi ultérieur pour racheter son peuple ? c) Comme quoi Jéhovah se fit-​il connaître ?

      53 En exerçant ainsi sa vengeance sur cette ville tyrannique, Jéhovah rachète son peuple captif et exilé, les Israélites, et lui rend la liberté. Par reconnaissance, les Israélites interrompent les commandements humiliants que Dieu adresse à Babylone, et s’écrient : “Notre Rédempteur se nomme Jéhovah des armées, le Saint d’Israël !” (Isaïe 47:4, AC). En l’occurrence, les armées de Jéhovah qui firent descendre Babylone de son trône impérial furent principalement les Mèdes et les Perses. Pour payer le rachat de son peuple et obtenir sa libération par Cyrus le Perse, Jéhovah donna le pays d’Égypte au roi Cambyse II, fils de Cyrus le Grand. Dès avant l’époque du prophète Samuel, Dieu était connu sous le nom de Jéhovah des armées. On le connaissait donc sous ce nom depuis des siècles (I Samuel 1:3, AC). Jéhovah n’avait pas honte de se faire connaître comme le Dieu de la nation d’Israël. En sa qualité de Saint d’Israël, il présentait un contraste frappant avec les faux dieux de Babylone. À la différence de Babylone, prise et réduite en un vil esclavage à cause de la vengeance de Jéhovah, le peuple d’Israël était racheté.

      54. Qu’est-​ce que Babylone est brusquement contrainte à faire, contrairement à quelle attente de sa part ?

      54 Contrairement à ce qu’elle espérait, Babylone est brusquement contrainte à s’asseoir, non sur un trône, mais par terre, dans la poussière. Jéhovah lui en donne l’ordre, et son commandement a force de loi. “Assieds-​toi en silence, entre dans les ténèbres, fille des Chaldéens ; car on ne t’appellera plus la souveraine des royaumes. J’étais irrité contre mon peuple ; j’ai profané mon héritage et je les ai livrés entre tes mains. Tu ne leur fis point de miséricorde ; tu as fait peser lourdement ton joug sur le vieillard, et tu as dit : ‘Je suis souveraine à jamais !’ De sorte que tu n’as pas pris garde à ces choses, tu n’as pas songé à la fin de tout cela.” — Isaïe 47:5-7, AC.

      55. Quelle serait désormais la position de Babylone, et quel nom ne lui serait plus appliqué ?

      55 Babylone avait été une ville bien éclairée la nuit, car ses habitants avaient appris à extraire le pétrole du sol de la Mésopotamie. Mais Jéhovah avait fixé le moment où elle devait s’asseoir par terre dans l’humiliation, l’affliction et le deuil, dans les ténèbres de la défaite et de la ruine, sinon dans l’obscurité prise au sens littéral. Plus jamais elle n’occuperait la position qui lui avait valu d’être appelée la souveraine des royaumes. La domination du monde ne lui appartiendrait plus désormais ; elle serait sifflée, blâmée et méprisée comme une vile esclave. Bien loin d’agir en souveraine et de dicter leurs actions aux autres royaumes, elle serait assujettie elle-​même aux ordres de l’Empire médo-perse.

      56. Quelle était l’unique raison qui avait permis à Babylone d’envahir et de dépeupler le pays de Juda ?

      56 L’unique raison du succès de Babylone lorsqu’elle envahit le pays de Juda, fit captif son peuple et le déporta en Babylonie, était l’indignation de Jéhovah à cause de la désobéissance incessante des Israélites. Parmi tous les peuples de la terre, ils constituaient son héritage, réservé à son saint service. Mais dans son irritation, Jéhovah laissa profaner son saint héritage, en livrant son peuple entre les mains puissantes de Babylone. — Ésaïe 19:25 ; Deutéronome 32:9 ; Psaume 106:40-42.

      57. Comment Babylone avait-​elle agi envers le peuple de Dieu quand elle le dominait, et pourquoi ?

      57 Lorsque Babylone exerça son hégémonie sur les Israélites, elle ne leur témoigna aucune miséricorde par respect envers leur Dieu. Elle ne comprenait pas que son pouvoir sur eux ne lui avait été accordé que pour un temps, afin de les châtier. Sans se douter qu’un jour elle aurait des comptes à rendre sur sa façon de traiter l’héritage de Jéhovah, elle fit peser lourdement son joug sur les Israélites exilés, sans même épargner les vieillards. Ce joug était déjà lourd pour les vieillards affaiblis, mais combien plus lourd n’a-​t-​il pas dû être pour les jeunes hommes pleins de force ! Babylone comptait les garder toujours comme ses esclaves, loin de leur Sion bien-aimée.

      58. Pourquoi Babylone était-​elle sûre d’elle, et quel jugement divin oubliait-​elle ?

      58 Pourquoi Babylone ne songea-​t-​elle pas qu’elle pouvait subir un sort semblable à celui des puissances mondiales précédentes, l’Égypte et l’Assyrie, que Jéhovah avait châtiées pour avoir maltraité son peuple ou héritage ? Pourquoi ne prenait-​elle pas garde à ces choses et croyait-​elle connaître une fin différente du renversement qui l’attendait en 539 ? C’est parce qu’elle était beaucoup trop sûre d’elle, installée dans son imposante place fortifiée. Aussi se disait-​elle sans cesse : “Je suis souveraine [des royaumes, y compris des Israélites exilés] à jamais !” Elle ne songea pas à la fin de tout cela. Elle ne pensa pas qu’un jour de jugement pouvait venir sur elle de la part du Dieu d’Israël, ou que, tout comme celui-ci avait châtié son propre peuple à cause de sa mauvaise conduite à son égard, il pouvait de même punir Babylone pour avoir maltraité et profané son héritage.

      59. Quelle prophétie prononcée et interprétée dans sa propre ville ne prit-​elle pas en considération ?

      59 S’il est vrai que cette prophétie d’Ésaïe fut désignée à son attention, Babylone n’y crut pas. Certes Daniel, prophète de Jéhovah, avait rappelé et interprété au roi Nébucadnetsar, dans sa propre capitale, le songe oublié où le roi avait vu une statue de métal détruite par une pierre détachée miraculeusement d’une montagne. Mais Babylone ne prit pas garde à la récompense qu’elle pourrait recevoir lorsque la tête d’or de la statue, représentant la dynastie de Nébucadnetsar, céderait la place au royaume suivant, figuré par les bras et la poitrine d’argent (Daniel 2:1-45). Aussi agit-​elle sans miséricorde.

      60. Quelles sont les deux choses qui devaient fondre subitement sur Babylone, mais cependant, que dirait-​elle en son cœur ?

      60 C’est pourquoi le Saint d’Israël déclare à Babylone la “souveraine” : “Et maintenant écoute ceci, voluptueuse, toi qui es assise sur ton trône en sécurité, et qui dis en ton cœur : ‘Moi [NW : Je suis], et rien que moi ! je ne serai jamais veuve, ni privée de mes enfants.’ Ces deux choses fondront sur toi soudain, en un même jour, la perte de tes enfants et le veuvage ; elles viendront sur toi dans toute leur plénitude, malgré la multitude de tes sortilèges, malgré la puissance de tes enchantements. Tu te confiais dans ta malice ; tu disais : ‘Nul ne me voit !’ Ta sagesse et ta science te séduisaient, et tu disais en ton cœur : ‘Moi [NW : Je suis], et rien que moi !’ Et le malheur viendra sur toi sans que tu puisses le conjurer ; la calamité fondra sur toi, sans que tu puisses la détourner ; et la ruine viendra sur toi soudain, sans que tu t’en doutes.” — Isaïe 47:8-11, AC.

      61. À quoi Babylone s’adonna-​t-​elle ?

      61 Se sentant assise en sécurité, Babylone devint insouciante. Elle s’adonna aux plaisirs, même pendant la nuit de sa chute désastreuse, alors que le roi Belschatsar festoyait avec mille de ses grands et qu’il profanait les ustensiles du temple de Jéhovah.

      62. a) De quoi Babylone s’enorgueillissait-​elle, et en qui mettait-​elle sa confiance ? b) Quel raisonnement suivait-​elle ? c) Que peut-​on dire au sujet de sa vantardise “Je suis” ? (voir aussi la note en bas de page)

      62 Babylone ne se rendait pas compte que Jéhovah pouvait lire dans son cœur. Elle s’enorgueillissait d’être la puissance suprême, la souveraine des royaumes de la terre. Elle disait : “Je suisc, et il n’y a personne d’autre.” (Isaïe 47:10, NW). Croyant bénéficier de la faveur de ses dieux, elle se disait la plus forte puissance du monde. Dès lors, qui pouvait lui demander des comptes ? Jéhovah ? N’avait-​elle pas détruit son temple et déporté son peuple, après l’avoir vaincu ? Qui Jéhovah pouvait-​il susciter pour la châtier ? Babylone en déduisait qu’elle ne deviendrait jamais une veuve pleurant son mari, le roi Nabonide, ou Belschatsar, prince héritier et deuxième souverain. Elle ne serait jamais privée de cette dynastie de rois sémites, et elle ne cesserait pas d’être la souveraine du monde, la Troisième Puissance mondiale. Dans son cœur, elle ne croyait pas à la perte de ses enfants, à la défaite de ses puissantes armées et au massacre des Chaldéens habitant dans sa capitale.

      63. Comment le “veuvage” de Babylone commença-​t-​il ?

      63 Trop sûre d’elle-​même, l’orgueilleuse Babylone fit peu de cas des pensées que Jéhovah avait déjà exprimées par ses prophètes. D’après ses prophéties, les choses mêmes que Babylone mentionnait comme ne devant jamais lui arriver devaient survenir soudainement, “en un même jour” pour ainsi dire. En fait, après la défaite de l’armée du roi Nabonide, hors des murs de Babylone, rien n’aurait pu venir plus subitement que l’invasion et la chute de cette ville la nuit où le prince héritier Belschatsar et les autres Babyloniens festoyaient avec insouciance derrière les puissantes murailles et protégés par leur large fleuve. Mais ce fut alors que commença le “veuvage” de Babylone, avec la mort de son futur souverain impérial, le roi Belschatsar, au cœur de la cité, et avec la perte de son souverain impérial en fonction, Nabonide, quand, peu après, il céda son trône au conquérant Cyrus le Persed.

      64. Après sa chute, quel fut l’état de Babylone en tant que mère et veuve ?

      64 L’Histoire ne précise pas combien d’enfants Babylone perdit au cours du massacre de cette nuit-​là, mais quelques années plus tard, quand Darius Ier le Perse dut reprendre Babylone, il aurait exécuté trois mille des principaux habitants de la ville. Quel grand deuil pour Babylone, que cette perte d’un mari royal et de ses enfants ! Son veuvage devait être permanent et entraîner pour elle la perte de l’hégémonie mondiale. Elle ne devait plus connaître les joies de la maternité. Au cours des années, sa population l’abandonna et la laissa tomber en ruines. Ainsi, la perte de ses enfants et le veuvage vinrent sur elle “dans toute leur plénitudee”.

      65. a) À cause de quelles pratiques Babylone subit-​elle ces pertes ? b) Décrivez ces pratiques.

      65 Pourquoi Babylone devait-​elle subir ce sort ? C’est qu’elle était une sorcière ! Elle avait recours à une multitude de sortilèges et de puissants enchantements. Son grand roi Nébucadnetsar fit usage de la divination avant d’attaquer Jérusalem. Il y avait de nombreux magiciens dans son entourage (Ézéchiel 21:25-27 21:20-22, NW ; Daniel 2:1, 2 ; 4:6, 7 ; 5:7). Ces sorciers pratiquaient le démonisme. Ils avaient rassemblé un grand nombre d’incantations qui étaient censées pouvoir exorciser les démons ; ces incantations étaient connues principalement par les prêtres, qui attachaient une grande importance aux mots et aux formules cabalistiques, pour la plupart des termes abracadabrants et inintelligibles. Babylone se servait aussi de charmes qui étaient, semble-​t-​il, puissants pour envoûter ou fasciner ses victimes.

      LA RELIGION BABYLONIENNE N’EST PAS UNE PROTECTION

      66. a) À quelle ville Babylone était-​elle comparable ? Aussi, quel serait son sort ? b) Que déclarait la loi de Jéhovah à propos des sorciers, et de ce fait, que méritait Babylone ?

      66 Malgré toute la prétendue puissance de sa sorcellerie, de ses enchantements et de ses charmes, Babylone ne pouvait éviter de subir les choses que Jéhovah avait prophétisées contre elle, ce qui prouvait la faiblesse de sa religion. Ninive, la capitale de l’Assyrie, était appelée “maîtresse en sortilèges”, et Babylone ne se révéla pas meilleure qu’elle (Nahum 3:4, Dh). La loi de Jéhovah interdisait aux sorciers de demeurer dans le pays d’Israël, et Dieu promettait de retrancher les magiciens et les enchanteurs du milieu de son peuple élu, après avoir rétabli celui-ci dans son pays (Exode 22:18 ; Deutéronome 18:10 ; Michée 5:11 5:12, NW ; Malachie 3:5). Jéhovah avait détruit Ninive, la “maîtresse en sortilèges”. Pourquoi donc laisserait-​il Babylone continuer à vivre dans ses sorcelleries et ses envoûtements, donnant ainsi à penser que ces pratiques démonolâtriques pouvaient la sauver ?

      67. En qui Babylone se confiait-​elle, et sur quoi son attitude fut-​elle fondée ?

      67 Se confiant en sa religion diabolique, sa puissance militaire et ses fortifications, Babylone s’engagea dans une voie malicieuse et s’y croyait en sécurité. Elle maltraita le peuple de Jéhovah et l’empêcha de l’adorer selon la Loi qu’il avait donnée par Moïse. Elle pensait que ses dieux approuvaient sa malice. Pourquoi se soucierait-​elle donc de ce que tout autre dieu pouvait en penser, surtout ce Jéhovah, le Dieu des Israélites ? En fait elle se disait que nul, c’est-à-dire aucun dieu étranger, ne pouvait la voir, observer ses actions, la juger selon la justice, lui demander des comptes et la condamner. Bien entendu, elle adoptait cette attitude en suivant la sagesse et la science du présent monde, et non poussée par la crainte de Jéhovah Dieu, crainte qui est pourtant indispensable à la sagesse et à la science véritables.

      68. Sur quelle sagesse Babylone comptait-​elle ?

      68 Les connaissances accumulées dans les bibliothèques de Babylone, qui contenaient des milliers de tablettes d’argile, ne constituaient pas un guide sûr. Elles égaraient cette ville et l’amenaient à la captivité et à la ruine. Elle fut séduite et trompée par sa sagesse et sa science, à tel point qu’elle disait en son cœur : “Je suis, et il n’y a personne d’autre.” Forte de sa sagesse, de sa science et de sa puissance militaire, elle se croyait unique, c’est-à-dire sans rival ni successeur en tant que puissance mondiale. Elle était bien décidée à garder sa position.

      69. Pourquoi n’arriverait-​elle pas à détourner la calamité ?

      69 Avec justice, Jéhovah avait ordonné à l’avance que le malheur vienne sur Babylone. Elle aurait beau recourir à tous ses sortilèges, elle n’arriverait pas à conjurer ce malheur. Elle ne pourrait envoûter Jéhovah. Ses faux dieux et sa fausse religion ne lui permettraient pas de détourner la calamité que Jéhovah avait décrétée pour elle. Soudain, sans qu’elle s’en doute, une ruine viendrait sur elle, une calamité telle qu’elle n’en avait pas connu au cours de sa longue histoire, et cette ruine serait définitive. Elle serait prise dans sa malice et reconnue entièrement coupable. Ceux qui collaboraient avec elle subiraient le même sort.

      70. Qu’est-​ce que Jéhovah invite Babylone à faire pour essayer de se sauver ?

      70 Jéhovah, le Dieu tout-puissant, met Babylone au défi de faire appel à l’ensemble de son système religieux pour se sauver et prouver, du coup, qu’il est menteur et un faux prophète. Montrant son mépris pour la religion babylonienne, il déclare : “Viens donc avec tes enchantements et avec la multitude de tes sortilèges, auxquels tu t’es adonnée dès ta jeunesse ! Peut-être en pourrais-​tu tirer profit, peut-être inspireras-​tu la terreur ! Tu t’es fatiguée à force de consultations ; qu’ils se présentent donc et qu’ils te sauvent ceux qui mesurent le ciel, qui observent les astres, qui font connaître à chaque nouvelle lune ce qui doit t’arriver. Voici qu’ils sont devenus comme le chaume : le feu les a consumés ; ils ne sauveront pas leur vie de la puissance de la flamme ; ce n’est point une braise pour se chauffer, ni un feu pour s’asseoir devant. Tels sont pour toi ceux pour lesquels tu t’es fatiguée ; ceux avec qui tu trafiquas dès ta jeunesse ; ils fuient chacun de son côté ; il n’y a personne qui te sauve !” — Isaïe 47:12-15 AC.

      71. a) Qui fut le fondateur de Babylone, et sous quel nom fut-​il connu ? b) Dès sa jeunesse, à quelles pratiques Babylone s’adonna-​t-​elle, mais pouvait-​elle se sauver par ce moyen ?

      71 À l’époque de Nimrod, son fondateur, Babylone était dans sa jeunesse. Nimrod était son héros populaire connu comme un “puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”. (Genèse 10:8-10, NW.) Babylone ne marcha pas avec Dieu, comme le fit Noé, qui était encore en vie quand cette ville était dans sa jeunesse (Genèse 6:9). Au contraire, elle se tourna vers le démonisme, le culte des démons, dont le chef est Satan le Diable, principal dieu de Babylone. Ainsi, dès sa jeunesse, elle s’était adonnée à des enchantements et à une multitude de sortilèges. À présent, après quinze siècles d’existence, elle allait voir de quel profit ces pratiques pouvaient être pour elle, au moment où elle était en danger de tomber en tant que puissance mondiale. Qu’elle essaie d’envoûter les Mèdes et les Perses, que Jéhovah des armées fait monter contre elle, et de leur inspirer la terreur !

      72. a) Quel conseil Babylone rejeta-​t-​elle, et vers quels conseillers se tourna-​t-​elle ? b) À l’aide de quoi ses conseillers firent-​ils leurs prédictions ?

      72 Elle n’avait pas consulté Jéhovah Dieu comme Conseiller. Elle s’était fatiguée à force de consultations auprès des sages de ce monde, au lieu d’écouter Jéhovah et ses prophètes, comme Ésaïe, Michée, Daniel et Ézéchiel. Maintenant, que ses innombrables conseillers la sauvent de la situation où elle se trouve pour avoir suivi leurs conseils ! Que la religion de ces sages se révèle être un moyen de préserver la domination mondiale de Babylone, voire même de protéger son existence ! Que leur religion se montre supérieure au culte de Jéhovah ! Mais les conseillers de Babylone ne sont que des idolâtres, qui adorent les cieux et non le Créateur de ces derniers. Du haut de la tour de Babylone appelée Etemenanki, vouée au culte du faux dieu Mardouk (Mérodac ou Bel), les astrologues babyloniens, qui possèdent des connaissances considérables en astronomie, observent les astres et attachent une signification prophétique à leurs mouvements et positions. Que tous les astrologues de Babylonie mesurent donc le ciel du haut de leurs observatoires et qu’ils interrogent les étoiles pour prédire l’avenir !

      73. a) Qu’est-​ce que les conseillers de Babylone étaient incapables de lui annoncer ? b) Que deviendraient-​ils ?

      73 Et que dire de ceux qui font connaître à chaque nouvelle lune ce qui doit arriver ? Pourront-​ils faire dire aux cieux des choses qui te seront favorables, ô Babylone ? Que ces pronostiqueurs mensuels te guident et te montrent le moyen d’échapper aux malheurs et de t’assurer le succès ! Qu’ils annoncent, s’ils le peuvent, ce que Jéhovah va faire venir sur toi, et qu’ils te conseillent sur la meilleure façon d’y échapper ! Mais ils en sont incapables. Ce sont de faux conseillers, et ils seront eux-​mêmes pris à l’improviste. Lors de la calamité qui approche, ils seront comme du chaume desséché dans un champ après la moisson. Ils seront consumés ; ils ne sauveront pas leur vie de la puissance des flammes qui éprouveront Babylone. Ce ne sera pas une braise pour se chauffer, ni un feu doux devant lequel on s’assoit confortablement. Ce sera un embrasement destructeur qui ne laissera pas de braises devant lesquelles on fait la veillée en famille.

      74. Dès sa jeunesse, quelle sorte d’organisation Babylone fut-​elle ?

      74 Il est donc évident que dès sa jeunesse, la ville de Babylone a pratiqué la fausse religion, la religion du Diable. Elle n’a jamais été l’organisation visible de Jéhovah, pas même dans sa jeunesse. Elle n’a pas pu apostasier, puisqu’elle n’a jamais été dans la vérité. Dès son origine, elle a été démoniaque, l’organisation visible du Diable. Elle a constitué le fondement de toutes les fausses religions qui ont vu le jour depuis le déluge du temps de Noé. Ainsi, Babylone la Grande des temps modernes, dont l’existence a été annoncée dans le dernier livre de la Bible, la Révélation, a reçu sa religion de l’antique Babylone et de son dieu Satan le Diable.

      75. Que firent les sorciers de Babylone, et purent-​ils l’aider ?

      75 Lorsque les magiciens de Babylone verront l’inutilité de leurs charmes, de leurs incantations et de leur interprétation des signes mystiques, ils abandonneront leur patronne, Babylone. Ils fuiront chacun de leur côté, cherchant leur salut où ils le pourront. Ils savent qu’ils ne peuvent sauver Babylone. Aucun de ses sages, ni aucun de ses chefs religieux ne pourra persuader Jéhovah des armées de l’épargner. Elle est condamnée. Ses temples, ses idoles, ses ziggourats, son astronomie et ses armées se révéleront impuissants à la sauver. Il lui faudra descendre de son trône comme Troisième Puissance mondiale et s’asseoir dans la poussière en attendant son anéantissement complet. Sa fin catastrophique préfigure la fin imminente de Babylone la Grande de notre époque.

      LA RELIGION DE BABYLONE SE RÉPAND EN OCCIDENT

      76. Parmi les régions où se réfugièrent les astrologues de Babylone, laquelle nous intéresse tout particulièrement, et quel ouvrage historique est cité à ce sujet ?

      76 Parmi les régions où se réfugièrent les sorciers et les astrologues de Babylone, l’Occident, c’est-à-dire l’Europe, nous intéresse tout particulièrement. Un ouvrage historiquef en relate les conséquences dans les termes suivants :

      77. a) Comment les Chaldéens développèrent-​ils l’“art” de l’“astrologie”, et quel rapport y eut-​il entre cette dernière et le culte des dieux ? b) Quelle nation occidentale adopta les termes babyloniens ?

      77 Les Chaldéens firent de grands progrès dans l’étude de l’astronomie par suite de leurs efforts pour lire l’avenir dans les astres. Nous appelons cet art l’“astrologie”. Les Babyloniens rassemblèrent de façon systématique beaucoup de renseignements qui ont servi de base à l’astronomie. Les groupements d’étoiles qui portent aujourd’hui le nom de “douze signes du zodiaque” furent représentés pour la première fois, et l’existence des planètes Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne était connue. Comme on croyait que ces planètes exerçaient des pouvoirs particuliers sur la vie des hommes, on leur donna les noms des cinq dieux et déesses les plus importants. Nous désignons ces planètes par leurs noms romains, mais les Romains avaient adopté les termes babyloniens et les rendaient tout simplement par leurs équivalents à Rome. C’est ainsi que la planète d’Ishtar, déesse de l’amour, devint Vénus, et celle du dieu Mardouk, Jupiter.

      78. a) Quel pays les astrologues chaldéens finirent-​ils par atteindre, mais auparavant, où s’établirent-​ils ? b) Que déclare Révélation 2:12 à propos de cette ville, et comment cette dernière devint-​elle une possession romaine ?

      78 Une étude minutieuse des faits historiques effectuée par des autorités en la matière a permis de déterminer comment les astrologues babyloniens atteignirent finalement la péninsule italique. Dans le livre intitulé “Lares et Pénates de la Cilicie” (angl.) de Barker et Ainsworth, au chapitre 8, page 232, on trouve ce renseignement : “Les Chaldéens vaincus s’enfuirent en Asie Mineure et établirent leur collège central à Pergameg.” Il s’agit de la Pergame mentionnée dans Révélation 2:12 à propos d’une congrégation de chrétiens établie au premier siècle de notre ère. En 133 avant notre ère, le roi Attale III, sur son lit de mort, légua aux Romains Pergame et le territoire dont elle était la capitale, et plus tard ce royaume devint une province romaine connue sous le nom d’Asie. À propos de la fuite en Asie Mineure des Chaldéens vaincus et de l’établissement de leur collège central dans la ville idolâtre de Pergame, Alexander Hislop écrit ce qui suit :

      79. Que déclare Hislop au sujet du rapport entre le royaume de Pergame et les Étrusques ?

      79 La Phrygie (...) formait une partie du royaume de Pergame. La Mysie en était aussi une autre, et les Mysiens, d’après la Chronique Paschale, descendaient de Nemrod [Nimrod]. Voici ces paroles : “Nebrod [forme grecque de Ninrod], le chasseur et géant, d’où descendaient les Mysiens.” (Chron. Pas. vol. I, p. 50). La Lydie aussi, d’où venaient les Étrusques [d’Italie], d’après [les historiens] Tite-Live et Hérodote, formait une partie de ce même royaume. Pour le fait que la Mysie, la Lydie et la Phrygie formaient des parties constituantes du royaume de Pergame, voir SMITH, Dict. class. p. 542.

      80, 81. Quelle dignité religieuse les mages chaldéens conférèrent-​ils aux rois de Pergame ?

      80 Quelle en fut la conséquence pour les rois déifiés de Pergame ? Hislop répond en ces mots :

      81 Les rois de Pergame, dans le pays duquel les mages chaldéens trouvèrent un asile, étaient évidemment placés par eux [les mages] et par la voix unanime du paganisme qui sympathisait avec eux, sur le siège vide que Belthazzar [(Belschatsar] et ses prédécesseurs avaient occupé. Ils étaient salués comme les représentants du dieu babylonien. C’est ce qui résulte évidemment des déclarations de Pausanias. (...) Attale, dans les possessions duquel les mages avaient leurs principaux sièges, avait été établi et reconnu sous le caractère même de Bacchus, le chef des Mages. Ainsi le siège vacant de Belthazzar fut occupé, et la chaîne brisée de la succession chaldéenne se trouva renouée. — Les deux Babylones, notes 1 et 2 au bas de la page 365.

      82, 83. a) Que déclarent les poètes et les écrivains de l’Antiquité à propos de l’émigration des Étrusques ? b) Pourquoi certains Lydiens quittèrent-​ils leur pays, et où s’établirent-​ils finalement ? c) Quel nom se donnèrent-​ils, et à quelle époque remonte leur premier établissement définitif dans leur nouveau pays ?

      82 Quant à savoir comment la pratique de la religion babylonienne fut établie en Italie par l’arrivée dans ce pays des Étrusques longtemps avant qu’Attale III n’eût légué à Rome le royaume de Pergame, l’Encyclopédie britannique nous fournit les renseignements suivants :

      83 Pour ce qui est de la question de l’origine des Étrusques, tous les poètes et tous les écrivains, à l’exception de Denys d’Halicarnasse, tiennent pour véridique l’histoire de leur migration de la Lydie rapportée par Hérodote, qui raconte que pendant le règne d’Atys, fils de Manès, il y eut, pendant 18 ans, une grande disette dans toute la Lydie. “Finalement le roi divisa le peuple en deux groupes et leur fit tirer au sort de façon qu’une partie de la population demeurerait et l’autre quitterait le pays ; lui-​même serait le chef de ceux qui resteraient, et son fils, Tyrrhène, se mettrait à la tête de ceux qui partiraient. Alors, ceux qui devaient partir quittèrent le pays, descendirent à Smyrne et construisirent des navires, sur lesquels ils chargèrent tous leurs biens transportables, après quoi ils prirent la mer à la recherche d’un pays où ils pourraient vivre ; enfin, après avoir séjourné dans de nombreuses nations, ils arrivèrent au pays des Ombriens [en Italie], où ils fondèrent des villes et où ils demeurent toujours. Ils ne s’appelaient plus Lydiens mais Tyrrhènes, du nom du fils du roi qui les avait conduits jusque-​là.” (...) Ils parlaient une langue qui leur était tout à fait particulière, fait reconnu encore aujourd’hui par les philologues (...). Par conséquent, un raisonnement géographique suggère clairement une invasion, ou plutôt une colonisation par des groupes successifs d’émigrants qui débarquèrent aux endroits les plus avancés de la côte toscane [en Italie]. D’après le caractère de leurs plus anciens vestiges, la date de leur premier établissement définitif peut être située à la fin du IXe siècle [avant donc la fondation de Rome au VIIIe siècle, à la date traditionnelle de 753 avant notre ère].

      84. a) Quelles preuves existent sur l’origine des Étrusques ? b) Qu’est-​ce qui prouve que leur culte était d’origine mésopotamienne ?

      84 L’origine orientale ou semi-orientale des Étrusques se retrouve dans tout ce qui caractérise leur art le plus ancien et dans maints détails de leur religion et de leur culte. C’est un art qui révèle un contact étroit d’une part avec la Mésopotamie, la Syrie et Chypre, d’autre part avec l’Égypte. Les divinités et personnages mythologiques gravés sur l’orfèvrerie et la bijouterie étrusques du VIIe siècle sont, de toute évidence, les héros et divinités de la mythologie asiatique (...). Dans le domaine du rite et de la religion, se rencontrent une foule de détails qui sont empruntés directement à la Mésopotamie et, dans leur totalité, sentiments et atmosphère sont purement orientaux. C’est dans les pratiques de la divination et de la science augurale que se trouvent les ressemblances les plus frappantes, car la coutume de prédire par l’interprétation du foie des brebis ou du vol des oiseaux est purement chaldéenne (voir DIVINATION). Certains modèles de foies en argile, originaires de Mésopotamie et couverts de caractères cunéiformes ressemblent exactement au foie de bronze découvert à Piacenza [Plaisance, dans la province italienne d’Émilie], et divisé en sections dont chacune est désignée, en étrusque, sous le nom d’un dieu patron.

      85. a) D’après les recherches archéologiques, d’où vinrent les Étrusques ? b) Quels rapports existaient entre Rome et les villes étrusques en Italie ? c) Quelle fut, semble-​t-​il, la principale occupation de la confédération des villes étrusques ?

      85 On voit donc que sur les questions capitales à propos de l’origine des Étrusques et de la date et du lieu de leur arrivée en Italie, l’archéologie est à même de donner une réponse claire. Ils vinrent de quelque part en Asie Mineure ; que ce fût de la Lydie, comme l’affirme Hérodote, ou d’ailleurs, est sans importance. Leur patrie d’origine doit être cherchée quelque part entre l’Hellespont et la Syrie. Dans ses grandes lignes, la tradition rapportée par Hérodote est confirmée par les recherches archéologiques. (...) Ainsi l’Histoire renferme peu d’exemples plus pathétiques que l’aveuglement politique et l’apathie des grandes cités étrusques au cours des longs conflits entre Veii [ville d’Étrurie, au nord de Rome] et Rome, faiblesse qui permit aux Romains, malgré leur réelle infériorité, d’engloutir peu à peu toute l’Étrurie. Une confédération de 12 villes existait au VIe siècle, qui tenait ses réunions annuelles à Voltumma, lieu sacré situé au-dessus du lac Volsinii (lac de Bolsena). (...) À en juger par le peu de résultats obtenus, il semble plus vraisemblable que la confédération se bornait à s’occuper des affaires religieuses. [Au cours du VIe siècle susmentionné, se produisit la chute de Babylone en Mésopotamie.] — Encyclopédie britannique, édition de 1946, tome VIII, pages 785, 786, sous le titre Etruscans.

      86, 87. Quelle fut l’étendue de l’occupation étrusque en Italie, et quelle ville tomba sous leur domination ?

      86 Selon la tradition, Rome fut fondée en 753 de l’ère ancienne. Au premier siècle avant notre ère, elle devint la Sixième Puissance mondiale. Concernant le début de son histoire, le livre “Les temps anciens — l’histoire du monde primitif” (Ancient Times — A History of the Early World) par James Breasted (éd. de 1916, pages 488, 489, 495-499) déclare :

      87 (...) une race audacieuse de pirates que nous appelons les Étrusques. Ils (...) vécurent probablement d’abord dans l’ouest de l’Asie Mineure, et les monuments égyptiens nous parlent de leurs raids maritimes sur le delta [du Nil] déjà au XIIIe siècle av. J.-C., peut-être l’époque à laquelle ils quittèrent l’Asie Mineure en quête d’une nouvelle patrie en Italie. En tous cas, les Étrusques étaient déjà établis en Italie en l’an 1000 av. J.-C. Ils repoussèrent les tribus indo-européennes, (...) ils jouèrent pendant longtemps un rôle important dans l’histoire de Rome et de l’Occident (...). Après l’an 800 av. J.-C., les Étrusques s’étendirent loin à travers l’Italie du nord. (...) Ainsi Rome devint une cité-royaume sous la domination d’un roi étrusque, de même que les autres villes étrusques qui s’étendaient depuis Capoue loin au nord, jusqu’au port de Gênes. Elle demeura ainsi pendant deux siècles et demi. Bien que Rome fût gouvernée par une dynastie de rois étrusques, il ne faut pas oublier que la population du Latium sous leur domination continua d’être latine et de parler le latin 1.

      [Note 1 : Cette explication nous présente la lignée des premiers souverains de Rome (d’env. 750 à env. 500 av. J.-C.) comme étant exclusivement étrusque. La date traditionnelle de la fondation de Rome se situant peu avant l’an 750, elle correspondrait alors à sa prise et à son affermissement comme royaume puissant par les Étrusques. Nous ne possédons pas de documents écrits sur la Rome de cette période reculée. Nous sommes obligés de fonder nos conclusions en grande partie sur une étude des vestiges archéologiques subsistant à Rome et dans le Latium. Si ces vestiges, ajoutés aux éléments importants de la civilisation étrusque adoptés par les Romains, avaient constitué la seule preuve que nous possédions, personne n’aurait jamais suggéré une autre théorie que celle selon laquelle les souverains de Rome étaient des Étrusques. Mais les Romains de basse époque n’admettaient pas volontiers que leurs premiers rois avaient été des étrangers ; ils chérissaient une tradition affirmant que leurs souverains étaient natifs de Rome. Cette tradition, comprenant de nombreux incidents pittoresques (...), a trouvé place dans la littérature, et est encore largement acceptée. Il est possible qu’elle comporte une petite part de vérité, mais cela n’est guère probable si l’on tient compte des preuves connues.]

      88. a) Quelles activités commerciales les Étrusques déployèrent-​ils, et qu’apprirent-​ils ? b) Quelle structure architecturale les Étrusques introduisirent-​ils en Italie ?

      88 Les navires étrusques avaient connu les eaux grecques depuis l’époque mycénienne, et les Étrusques entretenaient un trafic permanent dans les ports grecs. C’est là qu’ils apprirent à écrire leur langue avec les caractères grecs. De nombreuses tombes (...) portant de telles inscriptions subsistent encore en Italie. (...) À la différence des Grecs, ils firent un grand usage de la voûte, qu’ils avaient probablement connue en Asie Mineure. Ce furent les Étrusques qui introduisirent la voûte en Italie.

      89. Comment la domination étrusque à Rome prit-​elle fin ?

      89 Les rois étrusques apportèrent de grandes améliorations dans Rome. (...) Mais la cruauté et la tyrannie des souverains étrusques finirent par provoquer une révolte, conduite vraisemblablement par les nobles étrusques eux-​mêmes, et les rois de Rome furent chassés. (...) Ainsi, aux environs de l’an 500 av. J.-C., prit fin la période royale de l’histoire de Rome ; mais les deux siècles et demi de domination étrusque laissèrent leur empreinte sur Rome, empreinte visible par la suite dans son architecture, sa religion, son organisation tribale et dans bien d’autres choses encore.

      90, 91. Quelles divinités les Romains adoptèrent-​ils, et à quoi les assimilèrent-​ils ?

      90 Le lecteur aura remarqué cette allusion à la religion. À ce propos, citons l’ouvrage intitulé “L’essor d’une civilisation” (On the Road to Civilization) par Heckel et Sigman (éd. de 1937, pages 160, 164, 165) :

      91 Le peuple finit par s’irriter contre la tyrannie des rois étrusques ; il se révolta, renversa le monarque et établit une république (509 av. J.-C.). (...) Avec le temps, les Romains adoptèrent les divinités étrusques, entre autres Jupiter, Junon et Minerve, et pour la première fois on donna à chaque dieu une forme humaine et une demeure dans un temple ou un sanctuaire. Les dieux devenaient très nombreux, et le contact avec les peuples étrangers augmenta encore leur nombre. On les assimila aux divinités grecques. Par exemple, Jupiter, le “père du ciel” des Étrusques, devint la version romaine du Zeus-pater des Grecs. Mars, le dieu de la guerre, était la divinité favorite des guerriers romains. (...) Plus tard, les Saturnales furent adoptées par les chrétiens, qui en firent leur fête de Noël en leur donnant une nouvelle signification.

      92. Quel culte devint la religion d’État officielle de Rome, et comment cela se fit-​il ?

      92 (...) Le renouveau religieux entrepris par [César] Auguste fut surtout une mesure politique en vue de la déification de l’empereur. Quelques années après Auguste, le culte de l’empereur devint la religion d’État officielle.

      93, 94. a) Quelle influence les Étrusques exercèrent-​ils sur la religion des Romains, et pourquoi ? b) Quel collège devint essentiellement étrusque, et qui en exerça la présidence ?

      93 Ces citations confirment les renseignements suivants, donnés par Alexander Hislop dans son ouvrage Les deux Babylones (pages 363-365) :

      94 Une colonie étrusque étroitement attachée à l’idolâtrie chaldéenne avait émigré, les uns disent d’Asie Mineure [où se trouvait Pergame], les autres de Grèce, et s’était fixée près de Rome. Ces Étrusques furent plus tard incorporés à l’État romain, mais longtemps avant cette union politique ils exerçaient une puissante influence sur la religion romaine. Dès le premier jour, leur adresse dans la divination, les prédictions, et toute leur science réelle ou prétendue, dont les augures et les devins déclaraient avoir le monopole, inspirèrent aux Romains le plus grand respect. Tout le monde s’accorde à reconnaître que les Romains ont emprunté surtout aux Toscans, c’est-à-dire aux habitants de l’Étrurie, leur connaissance des augures, qui occupaient une place si importante dans toutes leurs entreprises publiques, et tout d’abord les indigènes de ce pays avaient seuls le droit d’exercer l’office d’Aruspex, qui concernait tous les rites essentiellement compris dans le sacrifice. Des guerres et des disputes s’élevèrent entre les Romains et les Étrusques ; mais cependant les plus distingués d’entre les jeunes nobles de Rome furent envoyés en Étrurie pour être instruits dans la science sacrée qui y florissait. (...) Le collège de pontifes dont il [Numa] posa les fondements devint avec le temps un collège essentiellement étrusque et le souverain pontife, qui présidait ce collège et contrôlait tous les rites religieux publics ou privés du peuple romain dans tous les points essentiels, devint en esprit et en réalité un pontife étrusque.

      95. Où le pontife babylonien siégea-​t-​il, et où ce siège fut-​il transféré après la mort de Belschatsar ?

      95 (...) Le véritable pontife babylonien avait son siège hors des limites de l’Empire romain [qui n’envahit jamais la Basse Mésopotamie ou Chaldée]. Ce siège, après la mort de Balthazzar [Belschatsar] et l’expulsion de Babylone du clergé chaldéen par les rois mèdes et perses, était à Pergame, où fut plus tard l’une des sept églises d’Asieh.

      96. a) Quelle position semblable à celle d’un dieu babylonien le roi-prêtre romain Numa occupait-​il ? b) Lorsque Babylone tomba, quelle religion était déjà florissante en Italie ?

      96 Au sujet de Numa, mentionné ci-dessus, Hislop déclare à la page 389 de ses Deux Babylones : “C’était un dieu qu’on appelait Nébo ; en Égypte Nub ou Num, et chez les Romains Numa, car Numa Pompilius, le grand prêtre-roi des Romains, occupait exactement la même place que le Babylonien Nébo.” Selon la tradition, la capitale des Romains fut fondée au huitième siècle avant notre ère ; par conséquent, avant même que Babylone fût tombée devant les Mèdes et les Perses au sixième siècle et que le clergé chaldéen se fût enfui en Asie Mineure et plus particulièrement à Pergame, la religion babylonienne fonctionnait déjà en Italie. À propos des rapports qui se nouèrent entre Pergame et Rome, le livre Les deux Babylones (pages 365, 366, 367, 375, 379, 382, 387 et 388) déclare :

      97. a) Quel rapport existait entre le pontife romain et Pergame, au début, et plus tard ? b) Quelles positions Jules César occupa-​t-​il, et quels pouvoirs revendiqua-​t-​il ? c) À certaines occasions, comment montra-​t-​il solennellement qu’il exerçait l’office pontifical ?

      97 Tout d’abord le pontife romain n’avait aucun rapport avec Pergame et sa hiérarchie, mais avec le temps, le pontificat de Rome et celui de Pergame furent identifiés. Pergame elle-​même devint une partie et une dépendance de l’Empire romain, lorsque Attale [III], le dernier de ses rois, laissa en mourant, dans son testament, toutes ses possessions au peuple romain, 133 avant J.-C. (...) Lorsque Jules César, qui déjà avait été élu pontife suprême [pontifex maximus], devint aussi, comme empereur, le chef civil suprême des Romains, dès lors, comme il était la tête de l’État romain et la tête de la religion romaine, il fut investi de tous les pouvoirs et de toutes les fonctions du véritable et légitime pontife babylonien, et il se trouva dans une position où il pouvait revendiquer tous ces pouvoirs. C’est alors qu’il paraît avoir prétendu à la dignité divine d’Attale et au royaume que ce roi avait légué aux Romains, comme y ayant naturellement droit (...). Alors, à de certaines occasions, dans l’exercice de son grand office pontifical, il se montrait solennellement dans tout l’éclat de son costume babylonien, comme aurait pu le faire Balthazzar [Belschatsar] lui-​même avec une robe écarlate, portant la crosse de Nemrod [Nimrod], la mitre de Dagon [le dieu-poisson] et les clefs de Janus [dieu à deux visages] et de Cybèle [la déesse “mère”].

      98-100. a) Quelle attitude l’empereur Gratien adopta-​t-​il à l’égard de l’office et du titre de pontifex ? b) À qui ce titre fut-​il conféré ? c) Lorsque le pape Damase reçut ce titre, le paganisme était-​il mort à Rome ?

      98 (...) jusque sous le règne de Gratien [empereur d’Occident] qui, ainsi que le montre [l’historien] Gibbon, refusa le premier de revêtir un appareil pontifical idolâtre ou d’agir comme pontifex.

      99 (...) Peu d’années après l’abolition du titre païen de pontifex, ce titre fut rétabli (...) ; il fut donné de nouveau, avec toutes les idées païennes qui s’y rattachaient, à l’évêque de Rome lui-​même. Dès lors ce dernier fut l’agent principal qui répandit dans la chrétienté (...) toutes les autres doctrines qui dérivaient de l’ancienne Babylone.

      100 (...) Les circonstances dans lesquelles ce titre païen fut donné au pape Damasus [Damase] étaient de telle nature qu’elles n’auraient pas été une légère épreuve pour la foi et pour l’intégrité d’un homme plus fidèle que lui. Le paganisme était légalement aboli dans l’Empire d’Occident, et cependant il existait encore dans la ville aux sept collines, à ce point que Jérôme [traducteur de la Vulgate latine], écrivant de Rome à cette même époque, l’appelle le cloaque de toutes les superstitions. Aussi, tandis que partout dans l’empire l’édit impérial sur l’abolition du paganisme était respecté, dans Rome même, il était dans une large mesure, comme une lettre morte.

      101. Comment Damase devint-​il évêque de Rome, et à quel sujet voulait-​il se justifier aux yeux des païens ?

      101 (...) L’homme [le pape Damase Ier] qui entra à l’évêché de Rome comme un voleur et un larron sur les cadavres de cent de ses adversaires, ne pouvait point hésiter sur le choix qu’il avait à faire. Le résultat montre qu’il avait agi avec énergie ; et qu’en prenant le titre païen de pontife [pontifex], il s’était décidé, même en faisant le sacrifice de la vérité, à justifier ses prétentions à ce titre aux yeux des païens, en se donnant comme le représentant légitime de leur longue série de pontifesi.

      102. Quelle position babylonienne le pape occupait-​il à la fin du IVe siècle, et que devint-​il pour les principaux royaumes d’Europe ?

      102 (...) Le pape comme aujourd’hui, était, à la fin du IVe siècle, le seul représentant de Belshazzar ou Nemrod sur la terre, car les païens l’acceptèrent ouvertement comme tel. (...) En 606, (...) au milieu des convulsions et des bouleversements des nations agitées comme une mer orageuse, le pape de Rome fut fait évêque universel et (...) les principaux royaumes d’Europe le reconnurent comme le vicaire de Christ sur la terre, le seul centre de l’unité, la seule source de stabilité pour leurs trônes.

      103. a) Quelles étaient les intentions du clergé chaldéen quand il quitta Babylone ? b) La religion babylonienne existe-​t-​elle toujours, et où pourrons-​nous apprendre ce qu’elle deviendra lorsque la Babylone moderne sombrera ?

      103 Ce qui précède aura permis au lecteur de constater que lorsque le clergé chaldéen abandonna à son triste sort Babylone vaincue, non en 539, mais à cause des persécutions et d’autres difficultés qui survinrent plus tard, il n’avait pas l’intention de laisser disparaître la religion babylonienne. Et effectivement, la chute soudaine de Babylone n’entraîna pas la fin de sa religion. Un examen attentif du monde religieux de notre vingtième siècle révèle que la religion babylonienne est toujours florissante tout autour de la terre. Mais que deviendra-​t-​elle quand Babylone la Grande des temps modernes sombrera conformément aux prophéties de la Bible ? Nous apprendrons la réponse à cette question en poursuivant avec le plus grand intérêt notre examen de ces saintes prophéties.

      [Notes]

      a Voir l’article “Un événement sensationnel en enfer” publié dans La Tour de Garde du 15 mars 1950, pages 87-91.

      b Cf. Babylonian Chronology 626 B.C. — A.D. 75 de Parker et Dubberstein, éd. de 1956, pages 15, 16 ; voir aussi ISBE, tome I, page 368a.

      c “Je suis” : Ici, de même qu’au És 47 verset 8, cette expression n’est pas la traduction du verbe hébreu ʼÈhyèh, terme employé par Jéhovah Dieu dans Exode 3:14, mais elle traduit simplement le pronom hébreu ʼani, qui signifie je, le verbe suis étant sous-entendu. Cependant, la Septante, version grecque des Écritures hébraïques, rend ce terme par Égô éïmi, la même expression employée dans le texte grec des paroles de Jésus consignées dans Jean 8:58, que bon nombre de trinitaires traduisent en français par “Je suis”.

      d D’après Nabonidus and Belshazzar de Dougherty (page 175), on n’a trouvé dans les inscriptions cunéiformes aucune mention de la mort de Nabonide. L’historien Bérose affirme que Cyrus envoya Nabonide en Carmanie, où il passa le restant de ses jours. — Cf. Flavius Josèphe, Réponse à Appion, livre Ier, chapitre VI, paragraphe 3.

      e La Septante et la Peshitta portent ici “soudainement” au lieu de “dans toute leur plénitude”.

      f The Dawn of Civilization and Life in the Ancient East d’Engberg et Cole, édition de 1940, pages 230, 232.

      g Le fait qu’“elle frappait des pièces de monnaie depuis l’an 420 av. J.-C. au plus tard”, indique que l’antique Pergame fut une ville très riche et prestigieuse déjà au Ve siècle avant notre ère. Avant que Xénophon (vers 430-355 av. notre ère) n’en parle dans son Anabase (VII, viii, 8) et dans ses Helléniques (III, i 6), on ne connaissait que peu de choses de cette ville cosmopolite, à l’exception de sa mythologie. — Br⁠2, tome XVII, page 507 ; Encyclopédie catholique (angl.), édition de 1911, tome II, page 666.

      Le célèbre et très fréquenté temple d’Esculape se trouvait à Pergame. Esculape était appelé le dieu de Pergame, et la mythologie ayant trait à son culte porte l’empreinte de la religion de Babylone. Il était adoré sous la forme d’un serpent vivant, nourri dans le temple et considéré comme sa divinité.

      h Cf. Antiquités romaines (angl.) de Kennett, partie II, livre II, chapitre III, page 67 ; chapitre IV, page 69 ; Antiquités romaines (angl.) d’Adam, page 255, sous “Ministres de la religion” ; De divinatione (Sur la divination) de Cicéron, livre I, chapitre XLI, volume III, pages 34, 35 ; Histoire romaine de Tite-Live, livre IV, chapitre IV, volume I, page 260.

      i Sous le titre “Damase Ier, pape”, l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.), tome II, page 652b, dit ce qui suit :

      “Le pape Damase Ier (...) succéda à Libère comme évêque de Rome, en 366 de notre ère. Il eut pour adversaire Ursinus, qui contesta son élection, et dans leurs luttes ignobles, de nombreuses personnes furent massacrées. (...) L’empereur Gratien lui conféra [à Damase], en 378, le droit de juger ceux des prêtres du parti adverse qui avaient été chassés de Rome, et à la requête d’un synode romain convoqué la même année, il ordonna aux autorités temporelles de lui donner l’appui nécessaire (...).”

      Note 1 a) Quelle fut l’origine des premiers rois de Rome, et quelles en sont les preuves ? b) Plus tard, quelle tradition relative à leurs premiers rois était chère aux Romains, mais qu’indiquent les preuves connues ?

      [Carte, page 317]

      (Voir la publication)

      L’ASIE MINEURE ET LA MÉSOPOTAMIE AU DÉBUT DE NOTRE ÈRE

      CYRÉNAÏQUE

      Cyrène

      MER MÉDITERRANÉE

      CRÈTE

      Sparte

      Athènes

      Corinthe

      ACHAÏE

      MACÉDOINE

      Thessalonique

      Philippes

      THRACE

      MŒSIE

      (MER NOIRE)

      Byzance

      MYSIE

      Pergame

      Smyrne

      ASIE

      LYCIE

      PAMPHYLIE

      GALATIE

      Lystre

      BITHYNIE ET PONT

      Trapezos

      ROYAUME DE POLÉMON

      CAPPADOCE

      ROYAUME D’ANTIOCHE

      CILICIE ET SYRIE

      Antioche

      Damas

      CHYPRE

      Alexandrie

      ÉGYPTE

      Jérusalem

      ARABIE

      Palmyre

      Euphrate

      Nisibis

      (Lac de Van)

      ARMÉNIE

      (MER CASPIENNE)

      Gaugamèles

      Arbèles

      Ecbatane

      ROYAUME PARTHE

      Tigre

      Séleucie

      Babylone

      Suse

      (Golfe Persique)

  • Lève-toi, Sion !
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 17

      Lève-​toi, Sion !

      1. Après avoir annoncé l’abandon de la “fille des Chaldéens”, à qui Jéhovah adresse-​t-​il ensuite sa prophétie par l’entremise d’Ésaïe, et comment souligne-​t-​il le caractère exceptionnel de cette prophétie ?

      AUSSITÔT après avoir annoncé comment la “fille des Chaldéens” serait détrônée et abandonnée par les prêtres qui l’avaient trahie, Jéhovah des armées déclare ce qu’il a l’intention de faire pour son peuple exilé, et cela dans le chapitre suivant de la prophétie d’Ésaïe. Avant leur exil à Babylone, les Israélites adoraient Jéhovah à Sion (Jérusalem) d’une manière formaliste, avec la bouche et par des actes extérieurs, mais non avec le cœur. Maintenant, par son prophète Ésaïe, Jéhovah leur tient des propos importants qu’ils n’avaient jamais entendus auparavant. Ils ne peuvent prouver les avoir déjà entendus de la part d’un quelconque faux dieu ou de prêtres serviteurs d’une idole.

      2. Pourquoi Jéhovah est-​il le seul à pouvoir prononcer de telles paroles ?

      2 Le vrai Dieu, Jéhovah, est le Créateur du ciel et de la terre. Du commencement jusqu’à la fin, il est toujours le même Dieu et il n’a pas oublié qu’il a appelé la nation de Jacob ou d’Israël pour qu’elle soit son peuple élu. Par amour pour lui-​même, il agira en faveur de son peuple, mais il sévira contre Babylone. Il ne laissera pas profaner son nom faute d’accomplir ce qu’il a annoncé ; il ne cédera pas non plus sa gloire à un faux dieu (Isaïe 48:1-13, AC). Il est le seul à pouvoir adresser ces paroles à son peuple, disant :

      3. Dans Ésaïe 48:14, 15, pourquoi Jéhovah ordonne-​t-​il à son peuple de se rassembler, et que prédit-​il concernant celui qu’il a aimé ?

      3 “Assemblez-​vous tous et écoutez : Qui d’entre eux a annoncé ces choses ? Celui qu’aime Jéhovah accomplira sa volonté dans Babel [Babylone, Sg], et son bras sera contre les Chaldéens. Moi, moi, j’ai parlé, et je l’ai appelé ; je l’ai fait venir, et sa voie sera prospère.” — Isaïe 48:14, 15, AC.

      4. a) Que veut dire Jéhovah lorsqu’il pose la question : “Qui d’entre eux a annoncé ces choses” ? b) Quel est “celui qu’aime Jéhovah”, et comment Ésaïe 44:28 confirme-​t-​il cette prophétie ?

      4 Lorsque Jéhovah pose à son peuple rassemblé la question : “Qui d’entre eux a annoncé ces choses ?”, il veut dire : Qui d’entre les faux dieux du monde païen a annoncé ces choses concernant la chute de Babylone et la délivrance du peuple de Dieu par l’intermédiaire de Cyrus le Perse ? C’est ce conquérant perse que Jéhovah a aimé à cause de la mission qu’il a résolu de lui confier contre Babylone. C’est ce Cyrus qui accomplira la volonté de Jéhovah contre cette ville impie, tout comme dans la prophétie antérieure (Isaïe 44:28, AC) Jéhovah déclare être celui qui dit de Cyrus : “C’est mon berger ; il accomplira ma volonté.” Le bras de Cyrus sera contre les Chaldéens avec une force telle qu’ils ne sauront résister.

      5. Comment d’autres versions ne laissent-​elles subsister aucun doute quant à l’identité de celui qui est mentionné dans Ésaïe 48:14 ?

      5 Le sens d’Isaïe 48:14b est tellement évident que la Bible de Jérusalem (n.m.) rend ce verset comme suit : “Rassemblez-​vous tous et écoutez : qui d’entre les faux dieux a prédit cela ? Mon ami Cyrus accomplira mon bon plaisir contre Babylone et la race des Chaldéens.” La Versión Moderna espagnole de la Bible rend ainsi ce passage : “Rassemblez-​vous, vous tous, et écoutez ! Qui, de ces dieux, a annoncé ces choses ? Cyrus, que Jéhovah aime, fera Sa volonté à Babylone, et son bras sera sur les Chaldéensa.”

      6. a) À qui revient le mérite de la victoire de Cyrus sur la Troisième Puissance mondiale, et pourquoi ? b) Qui admet personnellement cela dans II Chroniques 36:23 et Esdras 1:1, 2 ?

      6 Pas un de ces faux dieux (ou idoles) des nations païennes n’a “annoncé ces choses” à l’avance, mais c’est Jéhovah lui-​même qui les a prédites. C’est lui qui a appelé Cyrus pour conquérir Babylone, alors que ce dernier ignorait qu’il avait été choisi par Jéhovah et que celui-ci le manœuvrait pour qu’il monte au temps marqué contre cette ville maudite. Ce fut Jéhovah qui facilita les choses à Cyrus. Ce n’est donc pas à ce roi que revient le mérite de la victoire sur la Troisième Puissance mondiale. Dès lors, Cyrus a eu toutes raisons de déclarer ce que nous lisons dans II Chroniques 36:23 et Esdras 1:1, 2. Par ce raisonnement, nous n’entendons pas que Cyrus était personnellement un homme peu capable, mais nous rendons l’honneur à qui il appartient en titre, c’est-à-dire à Jéhovah.

      7. a) Quelles preuves avons-​nous que cette prophétie n’a pas été annoncée dans un lieu caché ? b) Comment peut-​on dire que Jéhovah était là “dès l’origine de ces choses” ?

      7 Jéhovah n’a pas prophétisé en secret. Il n’a pas annoncé ces événements dans un lieu caché, de telle sorte que personne ne puisse fournir la preuve certaine que c’est bien lui qui a prophétisé. Environ deux cents ans à l’avance, il a ouvertement prophétisé par Ésaïe son prophète ; et vers l’an 732 avant notre ère, donc avant la naissance de Cyrus, Ésaïe écrivit le livre qui porte son nom et qui renferme, par écrit, la prophétie de Jéhovah concernant Cyrus. Le prophète Daniel, qui vint ensuite, fut en mesure de montrer la prophétie d’Ésaïe à Cyrus, après que ce dernier eut capturé Babylone et assujetti les Chaldéens (Daniel 6:28 ; 10:1). Si cette prophétie écrite ne s’était pas avérée véridique, on aurait pu la retenir contre Jéhovah. Mais Jéhovah était là, dès le début, pour veiller à ce qu’elle se réalise. De même, lorsque se produisit le dénouement de l’accomplissement de la prophétie, il était là, en tant que responsable de ce qui se passait. À ce sujet, voici ce qu’il déclara au peuple d’Israël : “Approchez-​vous de moi, et écoutez ! Dès le commencement, je n’ai point parlé en cachette, dès l’origine de ces choses, j’ai été là.” — Ésaïe 48:16.

      8. a) Citez les deux manières prouvant que l’esprit de Jéhovah était actif au sujet de cette prophétie ? b) Dans Ésaïe 48:16-19, que dit Jéhovah aux Israélites au sujet des conséquences de leur obéissance à ses commandements ?

      8 Le Seigneur Dieu fut celui qui envoya son prophète et plaça son esprit sur lui (Ésaïe 6:8-10). Ainsi, lorsqu’il suscita Ésaïe, il envoya également sur lui son esprit comme force inspiratrice. À juste titre, le prophète pouvait donc s’adresser au peuple d’Israël ou Jacob en ces termes : “Et maintenant le Seigneur Jéhovah m’envoie avec son esprit. Ainsi parle Jéhovah, ton Rédempteur, le Saint d’Israël : Moi, Jéhovah, ton Dieu, je t’enseigne pour ton bien, je te conduis dans le chemin où tu dois marcher. Oh ! sois attentif à mes commandements, et ta paix sera comme un fleuve, ta justice comme les flots de la mer ; ta postérité sera comme le sable et le fruit de tes entrailles comme les grains de sable ; son nom ne sera ni retranché ni effacé devant moi.” — Isaïe 48:16-19, AC.

      9. a) Qu’indique le fait que Jéhovah se soit proclamé lui-​même le Rédempteur d’Israël ? b) Comment Jéhovah montra-​t-​il quel était son désir sincère sous ce rapport ?

      9 Jéhovah se proclamait lui-​même le Rédempteur d’Israël. Il indiquait par là que les Babyloniens allaient disposer des Israélites et les déporter loin de leur patrie. Il faudrait qu’il les rachète de Babylone par l’intermédiaire de Cyrus le Perse, celui qu’il aimait. En prédisant cela, Jéhovah révélait son désir sincère de voir les Israélites éviter ce châtiment en étant attentifs à ses commandements. Alors, au lieu que le malheur fonde sur eux de Babylone, ils jouiraient d’une paix et d’une prospérité aussi abondantes, profondes et intarissables qu’un fleuve. Leurs actes de justice seraient aussi innombrables que les flots de la mer.

      10. a) Quelle promesse faite à Abraham s’accomplirait en Israël ? b) Quelle leçon Israël apprit-​il de cette manifestation d’intérêt sincère que lui témoignait Jéhovah, et qu’est-​ce que Jéhovah savait à l’avance ?

      10 En outre, la promesse que Jéhovah avait faite à Abraham s’accomplirait en eux : Dieu rendrait sa postérité aussi nombreuse que les grains de sable sur le bord de la mer. En tant que nation, leur nom ne serait pas retranché de devant Jéhovah, ni réduit à néant. Leur témoignant un intérêt sincère, il les enseignait pour leur bien et les conduisait avec amour dans le chemin où ils devaient marcher. Cependant, il savait d’avance qu’ils ne suivraient pas son enseignement et ses conseils. Pour les discipliner, il les déporterait à Babylone.

      11. Quelle condition Ésaïe suppose-​t-​il en Israël, quel conseil lui donne-​t-​il ensuite, et avec quelle sollicitude divine ?

      11 Aussi, s’adressant en termes prophétiques aux Israélites, descendants du patriarche Jacob, comme s’ils se trouvaient déjà en exil à Babylone, Ésaïe leur parla de la sorte : “Sortez de Babylone, fuyez loin des Chaldéens avec des cris de joie ! Publiez-​le, proclamez-​le, faites-​le savoir jusqu’à l’extrémité de la terre ! Dites : ‘Jéhovah a racheté son serviteur Jacob ! Ils n’ont pas eu soif ceux qu’il a conduits par le désert ; il a fait couler pour eux l’eau du rocher ; il a fendu le rocher, et les eaux ont jailli !’” — Isaïe 48:20, 21, AC.

      12. Quand l’ordre de sortir de Babylone devrait-​il s’appliquer ?

      12 Il est bien évident que cet ordre divin de sortir de Babylone ne pourrait s’appliquer qu’après la chute de cette ville impériale et la promulgation de l’édit du conquérant Cyrus, édit qui permettait aux Israélites exilés de retourner à Jérusalem, à Sion, pour y rebâtir le temple de leur Dieu.

      13. Quelle devait être l’attitude des exilés au moment du départ, mais pourquoi ne tenteraient-​ils pas une évasion avant la chute de Babylone ?

      13 En agissant suivant ce décret de libération, les exilés seraient si impatients et si prompts à sortir de la capitale idolâtre des Chaldéens qu’ils en fuiraient pour ainsi dire. Babylone n’ouvrit jamais sa prison pour les exilés, afin de permettre aux Israélites de s’enfuir, et ce n’était pas la volonté de Jéhovah à leur égard qu’ils organisent une évasion pour tenter de sortir de Babylone avant qu’elle soit tombée. Même s’ils avaient fait cela, ils ne seraient pas retournés dans leur patrie, car elle devait demeurer désolée pendant soixante-dix ans. Ainsi ils devaient attendre encore, jusqu’à ce que la puissance des Chaldéens fût brisée et que Cyrus leur eût donné la liberté et le signal de fuir vers le pays du culte de Jéhovah. — Jérémie 25:11-14.

      14. En quel sens les Israélites exilés devaient-​ils “proclamer” cette nouvelle ?

      14 L’édit de Cyrus libérant les Israélites fut publié par tout l’Empire médo-perse jusqu’aux frontières de l’Égypte. C’était donc une nouvelle internationale qui pourrait être connue du monde entier. Mais les Israélites qui devaient mettre à profit le décret impérial devaient en parler aux autres et leur en expliquer la signification exacte. L’édit n’était pas une simple manifestation de générosité ou d’humanité de la part de l’empereur Cyrus. Il y avait autre chose derrière cela.

      15. a) À cause de l’action de qui le décret de Cyrus était-​il plus qu’une simple manifestation de générosité ou d’humanité de sa part ? b) Comment les droits de Jéhovah sur Israël furent-​ils prouvés par le chemin difficile qu’emprunta celui-ci pour retourner dans sa patrie ?

      15 Aussi, après que les Israélites furent revenus dans leur patrie désolée et qu’ils eurent commencé leur œuvre de reconstruction, ils devaient faire connaître jusqu’à l’extrémité de la terre et avec des cris de joie qui était leur véritable Libérateur et Rédempteur, en disant : “Jéhovah a racheté son serviteur Jacob.” Jéhovah n’avait pas rejeté son serviteur Jacob ou Israël ; il avait toujours des droits sur cette nation de serviteurs. C’est ce qu’il prouva en les ramenant par un chemin difficile pour qu’ils occupent de nouveau leur patrie. Ils devaient donc dire comment, tout en les ramenant à travers un territoire dévasté, probablement par la route directe du désert, il ne les avait cependant pas laissé souffrir de la soif. Tout comme lorsqu’il avait conduit leurs ancêtres hors d’Égypte et à travers le désert jusqu’à la Terre promise, de même maintenant à leur retour de Babylone, il faisait couler l’eau du rocher, fendant même miraculeusement le roc pour que les eaux en jaillissent.

      16. a) Comment Jéhovah montra-​t-​il qu’il était de nouveau en paix avec son peuple ? b) Pour qui n’y aurait-​il pas de paix, et pourquoi ?

      16 Tout ce que Jéhovah avait prédit si longtemps à l’avance concernait la délivrance de la domination de Babylone. Cette délivrance aurait été sans intérêt si Jéhovah n’avait pas ramené les Israélites à Jérusalem pour rebâtir son Temple et rétablir son culte. Il démontrait ainsi qu’il était de nouveau en paix avec son peuple. Mais il n’y avait pas de paix ou de prospérité pour Babylone. “Il n’y a point de paix pour les méchants, dit Jéhovah.” (Isaïe 48:22, AC). À l’époque d’Ésaïe, il n’y avait pas de paix non plus pour les Israélites qui rejetaient l’enseignement de Jéhovah et violaient ses commandements. La paix ne coulerait pas comme un fleuve majestueux pour ces Israélites désobéissants, car leur justice ne serait pas comme les flots de la mer.

      17. Quelle occasion fut offerte aux Israélites qui ne pouvaient quitter Babylone ?

      17 Les Israélites qui restèrent à Babylone après sa chute ne furent pas nécessairement considérés comme méchants, tel par exemple le vieux prophète Daniel. Les souverains babyloniens avaient été méchants, et cette dynastie de rois sémites ne connut pas une fin paisible. Quant aux Israélites qui ne trouvaient pas bon de quitter Babylone, ils pouvaient suivre la suggestion de l’édit de Cyrus et venir en aide à ceux qui s’en retournaient dès maintenant en leur offrant de l’or, de l’argent, des effets et du bétail, et aussi en envoyant des “offrandes volontaires pour la maison de Dieu qui est à Jérusalem”. De cette façon, ils donnèrent un appui matériel et moral au reste qui retournait. — Esdras 1:2-4.

      RÉVEILLE-​TOI, Ô SION !

      18. Pourquoi convenait-​il maintenant que Jéhovah s’adressât à Jérusalem, et de quelle manière le fit-​il ?

      18 La capitale dévastée du pays de Juda devait être rebâtie et le nom de Jéhovah devait être invoqué de nouveau dans cette ville. En raison de ce qui devait se produire, il convenait que Jéhovah s’adressât lui-​même à la ville, où à ceux qui allaient la réoccuper. Lui parlant comme si elle était arrivée au terme de ses souffrances sous la main de l’oppresseur impie, il déclara :

      19. En lui disant de se lever, que déclare Ésaïe 51:17-20 à Jérusalem concernant a) la coupe de la colère de Jéhovah, et b) ses fils ?

      19 “Réveille-​toi, réveille-​toi, lève-​toi, Jérusalem, qui as bu de la main de Jéhovah la coupe de sa colère, qui as bu, qui as vidé la coupe d’étourdissement ! De tous les fils qu’elle avait enfantés, pas un qui l’ait guidée ; de tous les fils qu’elle avait élevés, pas un qui l’ait prise par la main. Deux malheurs t’ont frappée — qui t’adressera des paroles de pitié ? — La dévastation et la ruine, la famine et l’épée — comment te consolerai-​je ? Tes fils, épuisés de force, étaient gisants au coin de toutes les rues, comme une antilope dans le filet du chasseur, ivres de la fureur de Jéhovah, de la menace de ton Dieu.” — Isaïe 51:17-20, AC.

      20. a) Que représentait la coupe, et en quel sens Jérusalem dut-​elle la boire ? b) Combien de temps ces conditions devaient-​elles durer ?

      20 Au moyen de la Babylone inique qui poursuivait son programme de conquête mondiale, Jéhovah fit boire à Jérusalem la coupe de sa colère provoquée par sa conduite tellement contraire à la volonté de Dieu. En fait, il avait employé Babylone comme sa “coupe d’or” en amenant sur Jérusalem tout ce qu’il voulait qu’elle subisse pour sa discipline (Jérémie 51:7; Psaume 75:9 75:8, NW). Il était en droit d’exécuter son jugement sur elle au moyen de Babylone, ou d’utiliser cette dernière comme son instrument d’exécution plutôt que ses anges célestes. Ce fut particulièrement à partir de 607 avant notre ère que Jérusalem but cette coupe symbolique, quand sa population fut déportée, son trône royal renversé, et qu’elle et son temple furent détruits. Cette coupe contenait une potion qui la fit chanceler. Son état d’ivresse et de déchéance persista pendant soixante-dix ans.

      21, 22. a) Pourquoi aucun de ses fils n’était-​il capable de la soutenir ? b) Quelles étaient les “deux choses” que Jérusalem devait boire ? c) Pourquoi personne n’avait-​il pitié d’elle ?

      21 Tandis qu’elle titubait, incapable de marcher droit et d’avancer, aucun de ses fils ou de ses habitants ne pouvait la soutenir, l’empêcher de chanceler, ou l’aider à marcher droit. Même le reste fidèle, tels Ézéchiel, Daniel et ses trois compagnons hébreux, ne pouvait rien faire pour la prendre par la main, la guider et la maintenir debout. Ces adorateurs justes de Jéhovah devaient souffrir avec les Israélites injustes et coupables, et vivre des dizaines d’années d’exil en tant qu’esclaves juifs dans la cité idolâtre de Babylone.

      22 Les “deux choses” que Jérusalem devait boire dans la “coupe de la colère” de Jéhovah comportaient chacune deux aspects : 1) “la dévastation et la ruine” et 2) “la famine et l’épée”. Elle devait boire cette coupe sans que personne ne lui adresse des paroles de pitié ni ne la console. L’Égypte à laquelle ses derniers rois avaient fait appel, ainsi que les autres nations, n’étaient pas en mesure de la consoler et de la sauver de la destruction. Au cours des dix-huit mois de siège final par le roi Nébucadnetsar, elle eut à souffrir la famine, l’épée de la guerre babylonienne, et finalement la ruine de son gouvernement et de sa défense ainsi que la dévastation par les conquérants païens. Que pouvaient faire pour elle ses fils ? Eh bien, que peut faire une antilope dans le filet d’un chasseur ? Ses fils défaillaient de faiblesse et d’épuisement ; ils gisaient au coin de toutes ses rues, comme s’ils étaient ivres, mais non d’un vin naturel. Ils étaient ivres de la colère de Jéhovah et de la menace de leur Dieu offensé. Jéhovah avait loyalement averti Jérusalem de tout cela, mais elle n’y avait pas pris garde.

      23. Quelles paroles de réconfort Ésaïe (51:21-23) adressa-​t-​il ensuite à Jérusalem en parlant de la coupe de la colère de Jéhovah ?

      23 Alors, comme si Jérusalem avait déjà atteint la fin de sa période d’ivresse, Ésaïe, le prophète de Jéhovah, lui parle en termes consolants : “C’est pourquoi écoute ceci, malheureuse, enivrée, mais non de vin : Ainsi parle ton Seigneur, Jéhovah, ton Dieu, qui défend son peuple : Voici que j’ai ôté de ta main la coupe d’étourdissement, la coupe de ma colère ; tu ne la boiras plus désormais ; je la mettrai dans la main de tes persécuteurs, de ceux qui te disaient : ‘Courbe-​toi, que nous passions !’ ... Et tu faisais de ton dos comme un sol, comme une rue pour les passants !” — Isaïe 51:21-23, AC.

      24. a) Pourquoi Jérusalem était-​elle devenue comme une femme ivre ? b) Pourquoi Jéhovah était-​il heureux de lui témoigner sa miséricorde ?

      24 Pour quelle raison Jérusalem était-​elle devenue comme une femme malheureuse et enivrée, non d’un vin au sens littéral, mais du vin de l’exécution du jugement de Jéhovah ? C’était parce que son peuple élu, dont elle était la capitale, avait continué de contester avec lui au lieu de reconnaître qu’il avait raison et de lui obéir avec amour et confiance, comme à son Dieu. Cependant sa colère à son égard avait une limite. Après l’avoir disciplinée, Jéhovah était heureux de lui manifester sa pitié et son esprit de miséricorde.

      25. Comment Babylone avait-​elle “irrité” Jérusalem, et de quelle période cette irritation était-​elle le commencement ?

      25 Cela signifiait que sa colère allait se détourner de Jérusalem et se diriger contre l’organisation qui lui avait infligé sans pitié toute cette affliction, à savoir Babylone et ses alliés. Ces derniers avaient irrité Jérusalem. Ils l’avaient humiliée. Ils l’avaient rasée jusqu’à ses fondements. Ils l’avaient, pour ainsi dire, fait tomber la face contre le sol et l’avaient complètement écrasée, afin de la piétiner lourdement, comme on foule la rue d’une ville (Psaume 137:7 ; Abdias 11-14). Ainsi, en 607 avant notre ère, Jérusalem commença à être foulée aux pieds par les nations gentiles. C’est alors que commencèrent les “sept temps”, “les temps des Gentils”, qui devaient continuer jusqu’en 1914 de notre ère. — Luc 21:24, AC ; Daniel 4:16, 23, 25, 32.

      26. Comment Jéhovah procéda-​t-​il pour que la coupe de sa colère change de main, et qui devint alors sa coupe symbolique ?

      26 Pour cette raison, les Gentils méritaient de se voir offrir et de boire la pleine coupe de la colère de Jéhovah. Jérusalem ne devait plus boire une telle coupe par l’intermédiaire de Babylone et de ses alliés ennemis des Juifs. En retour, et au temps fixé par lui, Jéhovah prend la coupe de la main de Jérusalem et la donne à ceux qui l’ont irritée et abaissée, à ceux qui l’ont subjuguée. Comme il a fait à Jérusalem, il fait de même à ses persécuteurs. Il les contraint à boire la coupe de la colère divine. En 539 avant notre ère, à la chute de Babylone, ils commencèrent à boire. Dans ce but, Jéhovah employa les Mèdes et les Perses comme sa coupe symbolique. Babylone allait tomber, ivre morte, mais Sion se relèverait !

      27, 28. À quel changement de situation pouvait-​on s’attendre pour Sion, et comment le commandement prophétique l’avait-​il annoncé ?

      27 Il était tout à fait raisonnable de s’attendre à ce qu’après avoir pris de la main de Jérusalem la coupe vidée de sa colère, Dieu invite cette ville à relever son visage de la poussière. Confirmant qu’à son commandement elle se lèverait de nouveau comme une cité magnifique, Jéhovah inspira Ésaïe, deux siècles à l’avance, pour qu’il fasse la proclamation suivante :

      28 “Réveille-​toi ! réveille-​toi ! revêts ta parure, Sion ! Revêts tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte ! Car il n’entrera plus chez toi ni incirconcis ni impur. Secoue ta poussière, lève-​toi, mets-​toi sur ton séant, Jérusalem ! Détache les liens de ton cou, captive, fille de Sion !” — Ésaïe 52:1, 2.

      29. En quel sens Sion devait-​elle a) se réveiller, b) revêtir sa force, et c) revêtir ses beaux habits ?

      29 Jérusalem était appelée Sion parce qu’elle renfermait dans ses murs le mont Sion et sa forteresse. En 537 avant notre ère, elle était désolée et sans habitants depuis soixante-dix ans. Cette année-​là, Cyrus publia son édit. Puisque Jéhovah était à l’origine de ce décret, c’était comme si maintenant il invitait Sion à prendre conscience de sa liberté d’exister. C’était le moment que Dieu avait prévu pour que ses fils retournent à l’emplacement dévasté de Sion et la rebâtissent. Elle devait revêtir sa force en tant que ville, ne plus être l’esclave impuissante de Babylone, mais rassembler ses forces pour l’adoration et le service de Jéhovah. On allait lui dire : “La joie en Jéhovah est votre force.” (Néhémie 8:10, AC). Elle allait de nouveau devenir la “cité du grand Roi”, ou “la ville du grand Roi”, comme Jésus lui-​même l’appela (Psaume 48:2, 3, AC 48:1, 2, NW ; Matthieu 5:35). En considération de ce fait, il lui fallait ôter ses vêtements d’esclave et revêtir de beaux habits, des habits royaux.

      30. a) En quel sens les incirconcis ou impurs ne devaient-​ils pas pénétrer dans Sion ? b) Comment cette prophétie demeura-​t-​elle vraie, même pendant la période de 63 av. n. è. à 70 de n. è. ?

      30 Sion devait être une ville sainte, sur laquelle reposerait le nom de son Dieu ; son temple devait être rebâti en son sein, sur l’ancien emplacement sacré. En tant que ville sainte, il ne convenait pas que des incirconcis et des impurs entrent chez elle (Lamentations 1:10). Elle ne devait pas tolérer plus longtemps d’être profanée ou polluée par des païens impies, soit comme conquérants soit comme occupants étrangers de la ville. Babylone ne la piétinerait plus. Aussi longtemps que Sion, rebâtie, demeurerait fidèle à son Dieu et conserverait ainsi sa sainteté, aucun conquérant gentil incirconcis ne l’envahirait plus ni ne la réduirait de nouveau en poussière. Les puissances mondiales l’ayant dominée pourraient changer, telle la Médo-Perse qui laissa la place à la Grèce (Macédoine), mais elle resterait intacte comme une ville sainte, le centre d’adoration du peuple élu de Jéhovah. La prophétie d’Ésaïe demeure vraie, bien que la Sixième Puissance mondiale, la Rome païenne, prît Jérusalem en 63 avant notre ère, et la détruisît finalement en l’an 70 de notre ère. Comment cela ? Parce qu’Ésaïe, chapitre 52, trouve son accomplissement réel et complet dans la Sion céleste. Elle est la libre “Jérusalem d’en haut”, qui fut préfigurée par la fidèle Sion ou Jérusalem terrestre. — Galates 4:26.

      31. Comment Jérusalem devait-​elle a) secouer la poussière, se lever et s’asseoir, et b) détacher les liens de son cou ?

      31 Après être restée à l’état de ruines complètes depuis sa première destruction en 607 avant notre ère, Jérusalem devait secouer la poussière de soixante-dix années et se relever en tant que ville. Elle devait, en tant que cité, s’asseoir, non plus sur le sol comme une personne en deuil, mais sur une chaise élevée avec un marchepied, sur un trône royal, en l’honneur de son Roi céleste, Jéhovah. Parce que ses habitants avaient été emmenés comme esclaves à Babylone, elle serait appelée la “fille captive de Sion”. Mais après que Cyrus le Perse aurait renversé son ravisseur, on lui dirait de détacher les liens ou chaînes de son cou. Elle devait faire usage de sa liberté pour servir Jéhovah comme la ville de son temple et ne plus se laisser tenir prisonnière par Babylone.

      32. En quel sens les paroles de Zacharie 2:7, 10 sont-​elles ici appropriées ?

      32 Combien appropriées furent alors les paroles de Zacharie 2:7, 10 (AC) : “Holà ! Sion, sauve-​toi, toi qui habites chez la fille de Babylone ! Pousse des cris de joie et sois dans l’allégresse, fille de Sion, car voici que je viens habiter au milieu de toi, dit Jéhovah.” Il habiterait de nouveau chez elle, non pas pendant sa captivité à Babylone, mais lorsqu’elle serait libre de l’adorer à l’endroit que lui avait donné son Dieu dans la Terre promise.

      33. Pourquoi n’y avait-​il pas de raison que Sion soit découragée parce qu’elle n’avait pas les moyens d’acheter sa propre liberté, et comment cela fut-​il prédit dans Ésaïe 52:3 ?

      33 Sion ne devait pas se décourager ou perdre espoir parce qu’elle n’avait pas les moyens d’acheter sa propre liberté. “Car ainsi parle Jéhovah : Vous avez été vendus pour rien, et ce n’est pas à prix d’argent que vous serez rachetés.” (Isaïe 52:3, AC). Jéhovah ne devait rien à Babylone, car elle ne lui avait rien donné en paiement pour avoir pris possession de son peuple élu. Jéhovah “vendit” ou livra Sion à Babylone, pour rien (Jérémie 15:13, 14). En conséquence, Babylone n’aurait pas dû penser qu’elle avait un droit perpétuel sur Sion ni qu’elle était habilitée à la garder indéfiniment captive, pour toujours, de la même manière qu’elle comptait demeurer à jamais la puissance dominante du monde. Comme elle connaissait mal les pensées de Dieu !

      34. a) Dans quel sens Sion fut-​elle “rachetée” ? b) Comment le roi Cyrus montra-​t-​il qu’il ne réclamait rien comme compensation pour sa libération ?

      34 Sion avait été vendue pour rien. De même, elle n’aurait rien à payer comme rançon pour obtenir sa liberté. Et ce fut sans aucune dépense pour Jéhovah que Sion fut délivrée de Babylone. Le roi Cyrus libéra Sion volontairement, mais il reconnut Jéhovah. Cependant, il y eut un rachat de Sion. De quelle manière ? En ce que Jéhovah donna à Cyrus le Perse les pays qu’il conquit dans sa marche triomphante sur Babylone, et ensuite il donna à la Perse le pays d’Égypte aux jours de Cambyse, fils de Cyrus (Ésaïe 43:3, 4). Mais les pays donnés étaient tous païens, et Jéhovah les abandonna à l’Empire médo-perse. En outre, lorsque le reste du peuple de Jéhovah fut libéré pour retourner à Sion (Jérusalem), le roi Cyrus lui rendit les vases que le roi Nébucadnetsar avait volés dans le temple de Jéhovah. Le roi Cyrus ne les conserva pas comme compensation, mais il veilla à ce qu’ils reprennent leur place dans le temple reconstruit de la Sion rebâtie.

      35. Comment l’Égypte sert-​elle d’exemple pour prouver que Babylone n’avait aucun droit légal sur les enfants de Sion ?

      35 Plutôt que de relâcher Sion et ses enfants en échange d’un paiement, Babylone fut détruite pour les avoir opprimés. Elle n’avait aucun droit légal sur eux et n’était pas davantage leur propriétaire que ne l’avaient été l’Égypte ou l’Assyrie, les Première et Deuxième Puissances mondiales. Jéhovah fit clairement ressortir cela dans Ésaïe 52:4 (AC), en disant : “Car ainsi parle le Seigneur, Jéhovah : Mon peuple descendit jadis en Égypte pour y séjourner ; puis Assur [l’Assyrie] l’opprima sans cause.” Aux jours où Joseph était premier ministre et intendant d’Égypte, le patriarche Jacob ainsi que ses autres fils et leurs familles descendirent en Égypte comme hôtes étrangers. Quelque temps après la mort de Joseph, l’ingrate Égypte ne traita plus son peuple en cette qualité mais le réduisit en esclavage. Il devint nécessaire que Jéhovah le délivrât des Égyptiens en prenant contre eux des mesures violentes. Babylone avait oublié cela !

      36, 37. Sous ce rapport, quel exemple l’Assyrie fournit-​elle également à Babylone ?

      36 Des siècles plus tard, l’Égypte fut vaincue par Asarhaddon, roi d’Assyrie ; ce pays devint alors la Deuxième Puissance mondiale. Asarhaddon était le fils du roi Sennachérib, l’orgueilleux Assyrien qui menaça Jérusalem pendant la vie du bon roi Ézéchias et du prophète Ésaïe. Jéhovah délivra sa ville sainte de cette menace en exterminant en une seule nuit 185 000 hommes des troupes de Sennachérib. Aussi ce dernier s’enfuit-​il du pays de Juda qu’il avait maltraité.

      37 Cependant, des années avant ces événements, un autre roi d’Assyrie envahit le royaume des dix tribus d’Israël, détruisit sa capitale Samarie, et déporta les Israélites survivants dans des territoires assyriens. Mais au lieu de laisser le pays désolé, sans habitants, le roi d’Assyrie repeupla le pays d’Israël de païens venus de Babylone et d’autres contrées étrangères (Esdras 4:2 ; II Rois 17:5-10, 22-24). Ainsi, l’Assyrie opprima “sans cause” le peuple de Jéhovah. Pour cette raison, Dieu châtia cette puissance mondiale et, vers l’an 633 avant notre ère, Ninive, sa capitale, sombra dans la destruction sous les coups des Mèdes et des Chaldéens.

      38, 39. Selon Ésaïe 52:5, 6, pour quelle raison identique Jéhovah s’intéresserait-​il maintenant à Babylone ?

      38 Étant donné ce qu’il avait fait contre ces puissances mondiales qui avaient injustement opprimé son peuple, qu’est-​ce qui pousserait maintenant Jéhovah à agir envers Babylone d’une façon semblable ? Il fournit la réponse dans Isaïe 52:5, 6 (AC) : “Et maintenant qu’ai-​je à faire ? dit Jéhovah ; car mon peuple a été enlevé sans droit ; ses tyrans poussent des hurlements, et sans cesse, tout le jour, mon nom est outragé. C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom ; oui, il saura en ce jour que c’est moi qui dis : ‘Me voici !’”

      39 Ainsi Jéhovah avait de bonnes raisons de tourner son attention vers Babylone, d’estimer qu’une situation identique à celle qui avait existé précédemment dans l’ancienne Égypte et l’Assyrie existait à présent à Babylone. Celle-ci ne lui avait rien payé pour prendre possession de son peuple. En tant que maîtres, les Babyloniens continuèrent à pousser des hurlements de triomphe sur les Israélites exilés, se vantant sans retenue d’être maintenant la puissance mondiale dominante qu’aucun royaume de Dieu sur la terre ne pouvait provoquer ou défier. De tels hurlements étaient suffisants pour attirer l’attention de Jéhovah, car il entendait ce que les Babyloniens disaient dans leur orgueil et leur exultation.

      40. Comment les Babyloniens exprimaient-​ils leur mépris pour le Dieu d’Israël ?

      40 Les Babyloniens exprimaient également leur mépris pour le Dieu des Israélites exilés. Ils outrageaient son nom sans cesse, tout le jour. Ils interprétaient mal la fâcheuse posture des Israélites. Ils considéraient leur défaite et leur déportation comme une preuve de l’impuissance de leur Dieu Jéhovah. Dans ce qui était arrivé aux Israélites, les Babyloniens ne voyaient pas une expression de la colère de Dieu contre son peuple désobéissant. Ils ne discernaient pas que Dieu disciplinait son peuple en raison de ses péchés. C’est pourquoi les Babyloniens n’avaient aucune crainte d’offenser ce Dieu à leur tour.

      41. Devant le mépris des Babyloniens, qu’auraient dû comprendre les Israélites quant à leur responsabilité, et en quoi une telle attitude présentait-​elle un danger ?

      41 Les Israélites auraient dû être particulièrement affectés de ce que le nom de leur Dieu, le vrai Dieu, soit déshonoré et cela en grande partie par leur faute. Ainsi que l’apôtre chrétien Paul le déclara aux Juifs charnels de son époque, environ l’an 56 de notre ère, “car ‘le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les nations ; selon ce qu’il est écrit”. (Romains 2:24.) Cela risquait d’amener finalement le propre peuple de Jéhovah à perdre le respect du nom de son Dieu. Les Israélites avaient grand besoin de prier en harmonie avec ce que Jésus-Christ enseigna plus tard à ses disciples concernant la façon de prier Dieu : “Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié.” — Matthieu 6:9.

      42. Eu égard à son nom, que décida alors Jéhovah vis-à-vis d’Israël ?

      42 Pendant presque soixante-dix ans après la destruction de Jérusalem, en 607 avant notre ère, les Israélites à Babylone avaient dû supporter de voir outrager le nom de leur Dieu. Là-bas, ils virent son nom diffamé, injurié, blasphémé, considéré de façon indigne. Mais il devait y avoir une limite à ces choses. Les Israélites verraient venir le temps où ils connaîtraient le nom de Dieu dans un autre cadre, sur un fond d’événements tout différent. C’est pourquoi Jéhovah était décidé à faire connaître son nom à son propre peuple, non pas parce que les Israélites ne savaient pas quel était son nom, ni sa prononciation correcte, mais parce qu’ils n’avaient pas été témoins, en tant qu’exilés, de la justification de son nom à leurs yeux et aux yeux de toutes les nations.

      43. Qu’en résulterait-​il pour le nom de Dieu, et quel changement appellerait-​il ?

      43 Jéhovah avait fixé le jour pour cela. Il leur ferait alors connaître son nom comme entièrement justifié. Cela exigeait un changement dans la situation et la condition de son peuple, puisque son nom était invoqué sur eux. Les Babyloniens irrespectueux devaient être réduits au silence. Alors les Israélites en exil verraient le nom de leur Dieu glorifié par sa victoire sur Babylone et par la délivrance qu’il leur accorderait. Jéhovah avait donné sa parole qu’il en serait ainsi. Il n’y avait aucune incertitude quant à l’accomplissement de ces choses, car Jéhovah déclara : “C’est moi qui dis : ‘Me voici !’” Était-​il besoin d’une autre garantie ?

      IL FAIT CONNAÎTRE SON NOM SOUS SON VRAI JOUR

      44, 45. Comment Ésaïe 52:7 décrit-​il prophétiquement le porteur de la bonne nouvelle de la libération d’Israël ?

      44 Voyant à l’avance ce jour où il ferait connaître à son peuple son nom comme étant celui de son Libérateur, Jéhovah décrivit prophétiquement les effets de sa délivrance hors de Babylone, délivrance qui eut lieu en 537 avant notre ère. Il inspira son prophète Ésaïe à parler comme une sentinelle aux regards perçants, se tenant sur l’emplacement dévasté de la ville de Sion, le faisant s’exclamer avec admiration :

      45 “Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix ! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie le salut ! De celui qui dit à Sion : Ton Dieu règne !” — Ésaïe 52:7.

      46. Quelle bonne nouvelle le messager apportait-​il, et pourquoi ses pieds étaient-​ils visibles sur les montagnes ?

      46 Comme Sion était située à plus de 600 mètres au-dessus du niveau de la mer Méditerranée, on pouvait voir de loin s’approcher sur les montagnes environnantes les pieds du messager apportant des nouvelles sensationnelles pour Sion. Il avait des nouvelles de paix, annonçant le dessein pacifique de Jéhovah envers Sion, et parlant de bonne volonté et non plus de colère de sa part. Le messager apportait de bonnes nouvelles pour les amis de Sion. C’étaient des nouvelles annonçant quelque chose de meilleur que sa désolation et l’exil de ses enfants, l’annonce de la délivrance pour ses fils, la publication de l’édit selon lequel Sion et son temple seraient rebâtis. Le messager publiait le salut, le salut de Jéhovah pour Sion et pour son peuple.

      47. Que signifiait cette proclamation du messager : “Ton Dieu règne !”, et à qui ses pieds paraissaient-​ils beaux ?

      47 Le messager devait dire à la Sion dévastée : “Ton Dieu règne !” En 607 avant notre ère, par l’intermédiaire des Babyloniens, Dieu avait renversé le “trône de Jéhovah” sur lequel les rois de la lignée de David s’étaient assis à Sion. Il sembla alors que le Dieu de Sion n’était plus roi, mais que c’était plutôt Mardouk, le principal dieu de Babylone, qui l’était. Mais à présent, en renversant Babylone, Jéhovah avait de nouveau prouvé sa souveraineté universelle. Maintenant, la “ville du grand Roi” devait être rétablie, avec son temple. Quant au messager qui apportait de pareilles bonnes nouvelles, ses pieds étaient couverts de poussière, brisés, rompus de fatigue, mais comme ils paraissaient beaux aux amis de Sion et à son Dieu !

      48, 49. a) De qui cet ancien messager était-​il une image prophétique, et quelle est la bonne nouvelle plus importante qui est annoncée ? b) Qui participe à cette proclamation de la bonne nouvelle, et comment Paul confirme-​t-​il cette vérité dans Romains 10:13-15 ?

      48 Ainsi, en un sens, la chute de Babylone signifiait l’établissement du Royaume de Dieu. Aussi le porteur de bonnes nouvelles était-​il un proclamateur du Royaume de Dieu. Le messager qui, dans les temps anciens, apporta la bonne nouvelle à la Sion terrestre fut un type prophétique préfigurant un messager d’une bonne nouvelle plus importante, celui qui annoncerait l’établissement du Royaume de Dieu dans les cieux et la chute de la Babylone moderne, cette Babylone la Grande prédite dans le dernier livre de la Parole écrite de Dieu. Le plus grand messager de la bonne nouvelle est principalement le Messie promis, l’Oint de la prophétie, le Christ, comme l’appelaient les Juifs d’expression grecque. Ses disciples oints, qui prennent modèle sur lui et marchent sur ses traces, deviennent à ses côtés des messagers de la bonne nouvelle, des messagers de l’évangile, comme leur Chef. Cette vérité ressort clairement du fait que l’apôtre chrétien Paul cite la prophétie d’Ésaïe 52:7 et l’applique à son époque, disant :

      49 “Car ‘quiconque invoque le nom de Jéhovah sera sauvé’. Cependant, comment invoqueront-​ils celui en qui ils n’ont pas foi ? Comment, de leur côté, auront-​ils foi en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Comment, de leur côté, entendront-​ils sans quelqu’un qui prêche ? Comment, de leur côté, prêcheront-​ils à moins qu’ils aient été envoyés ? Selon qu’il est écrit : ‘Qu’ils sont avenants les pieds de ceux qui déclarent la bonne nouvelle de bonnes choses !’” — Romains 10:13-15.

      50. Que faudrait-​il garder présent à l’esprit concernant la réalisation moderne de la prophétie d’Ésaïe lorsque nous considérons l’autre partie de cette prophétie ?

      50 En accord avec ce fait, il existe une plus grande Babylone, une Babylone mystique, à savoir Babylone la Grande, de laquelle il faut s’enfuir. Il existe aussi une plus grande Sion, une Sion spirituelle, vers laquelle il faut venir pour obtenir le salut. Gardons cela présent à l’esprit, tandis que nous examinons l’autre partie de la prophétie d’Ésaïe et que nous voyons son ancien accomplissement.

      51. Que dit Ésaïe (52:8) des sentinelles de Sion ?

      51 Comme s’il entendait lui-​même les voix des sentinelles, Ésaïe, sous inspiration, dit à Sion : “Écoute tes sentinelles ! Elles élèvent la voix, elles poussent ensemble des cris d’allégresse, car elles voient de leurs yeux le retour de Jéhovah en Sion.” — Isaïe 52:8, AC.

      52. Qui sont ces sentinelles, et pourquoi crient-​elles à l’unisson ?

      52 Les sentinelles de Sion seraient ceux des Israélites qui obtiendraient avant les autres des renseignements concernant sa restauration, tout comme une sentinelle sur une tour voit au loin et discerne l’approche de quelqu’un avant qu’il n’arrive. Ils ont la responsabilité de transmettre le renseignement au reste des enfants de Sion. Comme les sentinelles vigilantes de Sion discernent l’arrivée du messager de la bonne nouvelle, elles remplissent leur devoir en élevant la voix afin que tous les habitants puissent entendre, mais il y a un accent de joie dans leur voix (II Samuel 18:27). Elles ne peuvent se retenir de crier. Elles crient toutes ensemble, car elles sont toutes d’accord : le messager qui arrive apporte de bonnes nouvelles. Leurs voix unies rendent la joyeuse annonce d’autant plus audible, et ainsi chacun peut l’entendre.

      53. a) Qu’est-​ce qui confirme ce qui est annoncé ? b) Que signifie le fait que les sentinelles voient “face à face” ?

      53 Le fait que de nombreuses sentinelles joignent leur voix pour crier avec joie confirme ce qui est annoncé. Cela montre que les sentinelles de Sion n’ont aucun doute à ce sujet. Ce qu’elles voient est tout à fait évident ; c’est trop clair pour être mal compris. C’est comme si elles voyaient Jéhovah lui-​même rétablissant Sion à son emplacement convenable. C’est comme si elles le voyaient face à face, ou dans les yeux, c’est-à-dire, comme s’ils se regardaient l’un l’autre, ou comme si leurs yeux regardaient les siens, établissant ainsi un contact étroit et personnel (Nombres 14:14). Il est clairement visible que Jéhovah est Celui qui accomplit cet acte de délivrance et de restauration, et non pas vraiment Cyrus le Perse. Jéhovah réalise sa promesse. Il rétablit le lieu de son ancienne résidence, le lieu où son nom demeurait.

      54. En quel sens peut-​on voir Jéhovah en tête du cortège qui revient ?

      54 Il est vrai que Jéhovah Dieu est invisible ; cependant la vision est si remarquable et il est si évident que c’est son œuvre, que c’est comme si on le voyait lui-​même en tête du cortège, conduisant son reste d’adorateurs fidèles pour qu’ils occupent de nouveau l’emplacement de Sion et qu’ils rebâtissent la ville sainte. Personne d’autre que le Dieu tout-puissant n’aurait pu ramener son peuple sans ressources de Babylone jusqu’à son pays longtemps désolé. Jusqu’en 537 avant notre ère, les Juifs qui guettaient comme des sentinelles avaient une telle conviction à cause de leur foi.

      55. Selon Ésaïe 52:9, 10, quelle autre réjouissance attendait Sion ?

      55 C’était le moment pour tous ceux qui s’étaient affligés sur Sion de se réjouir, oui, même pour ces collines sur lesquelles la ville s’élevait autrefois mais qui étaient restées désolées pendant soixante-dix ans. C’est pourquoi, puisque la ville ne devait pas rester dévastée pour toujours mais allait être reconstruite, Ésaïe tourna son attention vers son territoire et déclara : “Éclatez ensemble en cris de joie, ruines de Jérusalem ! Car Jéhovah a consolé son peuple, il a racheté Jérusalem. Jéhovah a découvert le bras de sa sainteté aux yeux de toutes les nations, et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu.” — Isaïe 52:9, 10, AC.

      56. Que devaient devenir les “ruines de Jérusalem”, leur donnant ainsi un motif de se réjouir ?

      56 Ah, maintenant ces lieux à l’aspect désolé devaient être réoccupés par le peuple élu de Jéhovah, afin d’être cultivés de nouveau et devenir semblables à un paradis ! Cela devait arriver parce que Jéhovah avait réconforté son peuple en provoquant la chute de Babylone, et en le libérant de son joug, mettant fin à son exil et ramenant ce peuple en proie à la nostalgie dans son pays bien-aimé. Jéhovah avait racheté Jérusalem, lui donnant l’occasion de revenir à la vie comme une ville libre de la sujétion à la Babylone idolâtre. Elle était de nouveau la propriété de son Dieu Jéhovah et devait être une fois de plus le siège de son adoration et l’emplacement terrestre de son gouvernement théocratique. C’est pourquoi les lieux longtemps dévastés de Jérusalem avaient raison de se réjouir.

      57. Par quelle puissance cet événement encourageant avait-​il été rendu possible, et qui fut à même de le voir ?

      57 Cet événement encourageant avait été rendu possible par l’action de la force sainte, ou, figurément parlant, le “bras de la sainteté” de Jéhovah. Il avait découvert son bras, comme s’il avait relevé sa manche, afin de travailler pour sauver son peuple de Babylone. Cela ne fut pas fait en secret, de façon à passer inaperçu. Au contraire, toutes les nations du monde furent à même de voir le bras découvert de Jéhovah en action. Ainsi les peuples vivant aux extrémités de la terre habitée purent voir le salut effectué par le Dieu d’Ésaïe, Jéhovah. Pour ces nations et peuples éloignés, cela prouverait de façon concluante que le Dieu de Sion est le seul vrai Dieu vivant. Beaucoup acceptèrent cette preuve de sa divinité et décidèrent de l’adorer.

      58. Comment la nouvelle de la restauration de Sion devait-​elle être proclamée par la terre habitée tout entière, et de quoi cela était-​il une preuve supplémentaire ?

      58 Le rétablissement de Sion ou Jérusalem eut des répercussions dans les siècles futurs. Ce fut un sujet de louanges pour son Dieu dont elle abritait de nouveau le temple. Cette nouvelle internationale se répandit parmi tous ceux des Israélites qui se trouvaient encore dans la Diaspora, terme qui signifie la dispersion des Juifs à travers la terre habitée. Ils pourraient parler de Jéhovah comme de “notre Dieu”, et ils avaient l’occasion d’être ses témoins, attestant de quelle façon il avait délivré son peuple de la puissance mondiale apparemment imprenable qu’était Babylone. Jusqu’aux extrémités de la terre ils étaient dans l’obligation d’être ses témoins et de rendre témoignage au sujet de son pouvoir de sauver, car il est le seul vers qui on peut chercher le salut. Le fait qu’ils rendirent ce témoignage parmi toutes les nations constituait une preuve supplémentaire que la nation des témoins de Jéhovah avait été délivrée et rétablie et qu’elle prospérait. En confirmation de ce fait, ils quitteraient ces contrées étrangères à l’époque des fêtes établies par Jéhovah et monteraient vers sa ville sainte, afin de participer aux célébrations et d’apporter leurs offrandes.

      59. Quelle responsabilité la prophétie d’Ésaïe plaçait-​elle sur Sion si elle voulait se réveiller de la stupeur de son ivresse d’affliction ?

      59 En vue de la libération prochaine de Sion, l’appel prophétique d’Ésaïe invitait celle-ci à se “réveiller” et à revêtir sa force. Cet appel imposait une responsabilité à ses enfants exilés à Babylone. Il leur fallait faire quelque chose, pour que Sion puisse se réveiller de la stupeur de son ivresse d’affliction. Ésaïe leur montra prophétiquement leur responsabilité, en disant : “Partez, partez, sortez de là ! Ne touchez rien d’impur ; sortez du milieu d’elle ; purifiez-​vous, vous qui portez les vases de Jéhovah. Car vous ne sortirez pas avec précipitation, et vous ne vous en irez pas en fuyant ; car Jéhovah marche devant vous, et le Dieu d’Israël est votre arrière-garde !” — Isaïe 52:11, 12, AC.

      60. Par ces paroles, que disait en effet Ésaïe aux Israélites délivrés ?

      60 Par ces paroles, Ésaïe disait effectivement aux Israélites qui devaient être délivrés de Babylone par l’édit de Cyrus en 537 avant notre ère : ‘Partez de Babylone. Entrez dans la liberté que Dieu vous donne. Revenez au culte de Dieu dans votre pays lointain. Il ne convient pas aux adorateurs de Dieu de demeurer à Babylone. Aussi, partez, sortez de là ! C’est un lieu impur. N’ayez pas de part à son impureté. N’y touchez pas et ne vous y attachez pas, car vous êtes le peuple saint de Dieu. Vous ne pouvez continuer à être son peuple et à vous attacher aux choses de l’impure et répugnante Babylone. Pour revenir au culte pur de Dieu vous devez fuir toute l’impureté religieuse de Babylone. Aussi, laissez-​moi répéter : “Sortez du milieu d’elle.” Allez dans votre pays, là où votre Dieu désire vous voir. Allez dans le lieu unique vers lequel il faut partir, et qui est celui du culte de Jéhovah. Fuyez et soyez purs sur le plan religieux.’

      61. Pour quelle raison les Israélites devaient-​ils particulièrement se garder purs sur les plans religieux et moral ?

      61 Il y avait une raison importante pour laquelle les Israélites devaient partir s’ils voulaient se garder purs sur les plans religieux et moral. Ils devaient porter les vases de Jéhovah. Quelle émotion a dû leur causer cette pensée ! Quel stimulant cela a dû leur donner pour les inciter à être purs et à le demeurer ! Cela signifiait que les vases sacrés du temple de Jéhovah que le roi Nébucadnetsar avait volés à Jérusalem et que, plus tard, le roi Belschatsar avait profanés la nuit de la chute de Babylone, allaient être confiés à leurs soins, pour être rapportés au lieu saint sur le mont Morija, afin d’être de nouveau employés d’une manière sacrée dans le temple rebâti de Jéhovah.

      62. Jusqu’à quel point devaient-​ils être purs ?

      62 Il était tout à fait approprié que ces vases sacrés soient rapportés par des adorateurs purs. Jéhovah n’utilise pas l’impureté pour son service. Ceux qui seraient porteurs de ses objets de culte devaient se purifier de toute souillure provenant de l’impureté de Babylone. Ils ne devaient plus se soumettre à elle mais fuir loin d’elle et de son idolâtrie. Ils devaient être purs, non seulement extérieurement, d’une manière rituelle, mais essentiellement dans le cœur. Environ huit siècles plus tard, l’apôtre Paul, un Juif devenu chrétien, s’étendit sur le sens profond de ces paroles d’Ésaïe 52:11, lorsqu’il en cita un extrait et l’appliqua aux chrétiens qui sortent de Babylone la Grande.

      63. Comment Paul s’étendit-​il sur le sens profond d’Ésaïe 52:11, en appliquant ces paroles aux chrétiens ?

      63 Paul déclara : “Ne vous mettez pas sous un joug inégal avec les incroyants. Car quelle participation ont la justice et l’iniquité ? Ou quelle communion la lumière a-​t-​elle avec les ténèbres ? De plus, quelle harmonie y a-​t-​il entre Christ et Bélial ? Ou quelle part une personne fidèle a-​t-​elle avec un incroyant ? Et quel accord le temple de Dieu a-​t-​il avec les idoles ? Car nous sommes le temple d’un Dieu vivant ; comme Dieu a dit : ‘Je résiderai au milieu d’eux et je marcherai au milieu d’eux, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.’ ‘“C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et séparez-​vous”, dit Jéhovah, “et cessez de toucher la chose impure”.’” — II Corinthiens 6:14-17.

      64. Pourquoi la sortie d’Israël hors de Babylone ne devait-​elle s’effectuer qu’après 539 av. n. è. ?

      64 Quelle pensée consolante pour le peuple de Dieu quittant la ville souillée de Babylone, de savoir que son Dieu Jéhovah était avec lui, pour le guider et le protéger ! Évidemment, il lui fallait d’abord fuir hors de Babylone après sa chute en 539 avant notre ère pour qu’il soit manifeste que Jéhovah était son Libérateur. Il ne devait pas y avoir de fuite précipitée hors de Babylone avant sa chute. Il ne devait se produire aucune désertion de la prison de Babylone dans une tentative désespérée visant à lui échapper alors qu’elle dominait encore comme Troisième Puissance mondiale. Cela constituerait de la part des Israélites un effort personnel pour se libérer, effort auquel Jéhovah ne donnerait pas son appui. Dieu n’autorisa pas son peuple exilé à s’échapper de sa prison avant qu’il ait renversé Babylone, parce que le pays de Juda et Jérusalem devaient demeurer désolés pendant soixante-dix ans afin de jouir du nombre exact d’années sabbatiques (II Chroniques 36:20, 21). Les Juifs devaient attendre leur salut de Dieu, qui l’accorderait à son heure.

      65, 66. Comment Israël avait-​il quitté rapidement l’Égypte, et cependant pourquoi n’y eut-​il pas de “folle bousculade” ?

      65 Leur départ de Babylone ne devait pas même ressembler à la sortie d’Égypte. Leurs ancêtres durent fuir très rapidement de ce pays, car le pharaon d’Égypte les pressait de partir, les poussant hors de son pays, ainsi que Jéhovah l’avait prédit. Les Égyptiens eux-​mêmes pressaient les Israélites de quitter le pays au plus vite. Cela causa quelques difficultés à ces derniers. Selon le récit d’Exode 12:30-34, 39, ils furent “chassés d’Égypte, sans pouvoir tarder, et sans prendre des provisions avec eux”, si bien qu’ils ‘emportèrent leur pâte avant qu’elle fût levée. Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements, et les mirent sur leurs épaules’. Il n’y eut cependant aucun désordre.

      66 Exode 13:18 déclare ce qui suit : “Les enfants d’Israël montèrent en armes hors du pays d’Égypte [c’est-à-dire, comme une armée en cinq parties, avec une avant-garde, une arrière-garde, le gros de l’armée, et deux ailes ; NW, note marginale de l’édition de 1953].” Ainsi, il n’y eut pas de folle bousculade. Il devait en être de même lorsque les Israélites exilés quitteraient Babylone. Pourquoi ? Parce que Jéhovah leur Dieu marcherait devant eux, et Jéhovah ne court pas avec affolement. Il se déplace avec dignité, ordre, calme et courage.

      67. Pourquoi le départ de Babylone pouvait-​il se comparer à une fuite ?

      67 Bien entendu, les Israélites ne traîneraient pas pour quitter le pays de leur exil. Pas du tout ! En fait, ils seraient si empressés et si prompts à fuir qu’ils ne perdraient pas de temps. Leur départ serait si rapide qu’il ressemblerait à une fuite. Ils ne pourraient pas pousser leur Dieu qui marchait à leur tête comme leur Chef. Ils ne devaient pas non plus courir frénétiquement comme si des poursuivants sanguinaires les talonnaient pour les ramener en esclavage. Le Dieu d’Israël ne serait pas seulement leur Guide, mais aussi leur arrière-garde. — Esdras 8:21-23.

      68. Pourquoi le peuple qui s’en allait n’avait-​il nul besoin de fuir ses poursuivants ?

      68 Aussi n’y avait-​il nul besoin d’échapper à des poursuivants. Jéhovah peut combattre à l’arrière et il peut mettre en déroute tous les poursuivants criminels, permettant ainsi à son peuple de partir en ordre, comme une sainte armée.

      69. De quoi cela était-​il l’assurance, et qui les sentinelles pourraient-​elles voir “face à face” ?

      69 Cela donnait au reste des Israélites l’assurance qu’ils reviendraient sains et saufs à Sion avec les “vases de Jéhovah”. Jéhovah se tenant devant eux comme leur Chef conduisant le cortège, les sentinelles de Sion pourraient, en quelque sorte, le voir “face à face”, “voir de leurs yeux le retour de Jéhovah en Sion”. Quelle vision glorieuse pour ces sentinelles ! Jéhovah entourant son peuple de sa protection tandis qu’il les guidait jusqu’à leur destination, n’était-​ce pas là une bénédiction pour ces Israélites exilés qui obéirent à ce commandement divin : “Sortez de là ! Ne touchez rien d’impur ; sortez du milieu” de Babylone ! — Isaïe 52:11, AC.

      [Note]

      a Le texte espagnol dit ceci : “Reuníos, todos vosotros, y escuchad ! ¿ Quién de entre aquellos dioses ha anunciado estas cosas ? Ciro, a quien ama Jehová, hará la voluntad de El en Babilonia, y su brazo estará sobre los Caldeos.”

  • Un reste sort du milieu de Babylone
    « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
    • Chapitre 18

      Un reste sort du milieu de Babylone

      1. Quelles autorités admettent la date à laquelle Cyrus promulgua son édit et où les Juifs revinrent dans leur patrie ? (voir aussi les notes en bas de page)

      OBÉISSANT à l’ordre divin, un reste de Juifs fidèles quittèrent le lieu de leur exil en Babylonie et revinrent dans le pays que Dieu leur avait donné. Leurs yeux s’attachaient particulièrement à Sion, Jérusalem. L’Atlas historique illustré de la Palestinea déclare, à la page 34, qu’en 538 avant notre ère, Cyrus le Perse promulgua l’édit qui libérait les Juifs pour qu’ils retournent à Jérusalem afin d’y rebâtir leur temple, et qu’en 537, ils parvinrent à leur pays désolé. Sous le titre “Captivité babylonienne”, l’Encyclopédie britannique (onzième édition), tome III, page 115b, déclare ce qui suit : “Après que les Perses eurent renversé Babylone, Cyrus permit aux Juifs de retourner dans leur pays natal (537 av. J.-C.) et il est dit que plus de quarante mille d’entre eux usèrent de ce privilègeb.”

      2. Comment Esdras 1:1-4 nous donne-​t-​il la preuve que l’année du retour était marquée dans le calendrier divin ?

      2 Que l’année du retour du reste juif en Juda et à Jérusalem ait été marquée dans le calendrier de Dieu, le récit consigné dans Esdras 1:1-4 (AC) nous en donne la preuve ; nous y lisons : “La première année de Cyrus, roi de Perse, pour l’accomplissement de la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, Jéhovah excita l’esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume : ‘Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Jéhovah le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Quiconque d’entre vous est de son peuple, que son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de Jéhovah, Dieu d’Israël ! C’est le Dieu qui est à Jérusalem. Partout où séjournent des restes de ce peuple, que les gens du lieu leur viennent en aide par de l’argent, de l’or, des effets et du bétail, avec des dons volontaires pour rebâtir la maison du Dieu qui est à Jérusalem.’”

      3. a) Pourquoi l’édit de Cyrus ne pouvait-​il pas s’appliquer aux Juifs qui s’étaient enfuis en Égypte ? b) Comment Cyrus fut-​il en mesure de publier un décret relatif au pays de Juda, en Palestine ? c) Quand Cyrus mourut-​il, et qu’abandonnait-​il à son fils et successeur Cambyse ?

      3 Cet édit de Cyrus ne s’appliquait pas aux Juifs qui s’étaient enfuis en Égypte. Après la mort de Cyrus, son fils et successeur Cambyse ajouta pour la première fois le pays d’Égypte à l’Empire perse ; en 525, toute la région comprise entre la Mésopotamie et l’Égypte se trouvait dès lors sous contrôle perse. Mais Cyrus était en mesure de publier un décret relatif au pays de Juda, en Palestine, du fait que, par sa conquête de Babylone en 539 avant notre ère, il s’était emparé, non seulement de la Babylonie proprement dite, mais encore de toutes ses possessions étrangères, qui comprenaient la Syrie, la Palestine, et la partie de l’Assyrie qu’il ne possédait pas encore. Cyrus mourut vers 530, alors qu’il combattait au nord-est de la mer Caspienne. Il abandonnait à son fils et successeur Cambyse, un empire qui s’étendait de la mer Égée, à l’ouest, jusqu’aux Indes, à l’est — la Quatrième Puissance mondiale.

      4, 5. a) En situant la première année de Cyrus, quelle date absolue acceptons-​nous ? b) Quand la première année de Cyrus a-​t-​elle vraisemblablement commencé, et pourquoi cette année ne coïncide-​t-​elle pas avec la première année de Darius le Mède ? c) Selon la Bible, que fit Daniel au cours de la première année de règne du roi Darius ? (voir aussi la note en bas de page)

      4 En calculant la “première année de Cyrus, roi de Perse”, il nous faut agir exactement selon la Parole inspirée de Jéhovah Dieu. Nous reconnaissons comme date absolue l’année 539 avant notre ère, que nous proposent les historiens profanes, comme marquant la chute de Babylone, Troisième Puissance mondiale. Mais aussitôt après la chute de Babylone en cette même année, la Bible fait commencer le règne de Darius le Mède à Babylone (Daniel 5:30, 31). Le prophète Daniel, qui se trouvait dans cette ville, parle de la “première année de Darius, fils d’Assuérus, de la race des Mèdes, lequel était devenu roi du royaume des Chaldéens”. (Daniel 9:1 ; 11:1 ; 6:1, 6, 9, 25, 28.) En harmonie avec la Bible, il nous faut accorder au règne de Darius le Mède une année au moins, et peut-être même une fraction de l’année suivante. Par conséquent, la première année du roi Cyrus le Perse ne pouvait pas commencer avant la fin de l’année 538 au plus tôt, pour continuer jusqu’en l’année suivante, 537c.

      5 Il est évident que l’édit de Cyrus ne fut pas publié avant la fin de la première année de Darius le Mède, et avant que Cyrus ne fût devenu l’unique souverain de Babylone. La Bible ne dit pas que Cyrus promulgua son décret dans la première année du roi Darius le Mède ; elle ne dit pas non plus que la dévastation de Jérusalem prit fin dans la première année du règne de Darius. Ce fut cette année-​là que le prophète Daniel étudia la prophétie de Jérémie concernant la ruine de Jérusalem. Daniel se livre à cette étude avant que Cyrus n’ait publié son édit en son propre nom, dans sa première année de règne indépendamment de Darius le Mède. — Daniel 9:1-18.

      6. Sur quelle date relative au décret de Cyrus la Bible et les autorités profanes tombent-​elles d’accord ?

      6 Compte tenu du temps qu’il fallut aux Juifs pour se préparer en vue du voyage de retour au pays de Juda et à Jérusalem dont ils avaient la nostalgie, Cyrus a dû publier son décret vers la fin de l’hiver et le début du printemps de l’an 537. Cette estimation concorde avec la date fixée par les autorités citées ou mentionnées ci-dessus.

      7, 8. a) Pourquoi est-​ce important de fixer cette date ? b) Comment le passage de II Chroniques 36:20-23 révèle-​t-​il le temps que durerait la désolation de Jérusalem ? (voir aussi la note en bas de page)

      7 Il est très important d’établir cette dated, car c’est grâce à elle qu’il nous est possible de fixer celle qui marqua le commencement de la période de désolation du pays de Juda et le point de départ des “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations”. (Luc 21:24, AC ; MN.) La Bible ne nous laisse pas dans le doute quant au temps où le pays de Juda et sa capitale resteraient désolés. Que la désolation durerait un certain nombre d’années et que l’édit de Cyrus y mettrait un terme, le récit consigné dans II Chroniques 36:20-23 (AC) l’indique clairement, après avoir relaté dans ce chapitre la destruction de la ville de Jérusalem par le roi Nébucadnetsar. Voici ce que nous lisons dans ce passage :

      8 “Nabuchodonosor [Nébucadnetsar] emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l’épée, et ils furent ses esclaves, à lui et à ses fils, jusqu’à la domination du royaume de Perse, — afin que s’accomplît la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, — jusqu’à ce que le pays eût joui de ses sabbats ; car il se reposa tout le temps que dura sa solitude, jusqu’à l’accomplissement de soixante-dix années. La première année de Cyrus, roi de Perse, pour l’accomplissement de la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, Jéhovah excita l’esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume : ‘Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Jéhovah, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d’entre vous est de son peuple ? Que Jéhovah, son Dieu, soit avec lui, et qu’il monte !’”

      9. Où trouva-​t-​on plus tard la copie officielle de l’édit de Cyrus ?

      9 Plus tard, au cours du règne de Darius Ier le Perse, successeur de Cambyse, fils de Cyrus, on trouva la copie officielle de l’édit de Cyrus, et cela à Ecbatane (Achmetha, Sg), ancienne capitale de la Médie et résidence d’été du roi Cyrus, au nord-est de Babylone. À ce propos, voici ce que nous rapporte Esdras 6:1-5 :

      10. Que déclarait le rouleau officiel quant à l’ordre de Cyrus relatif à la maison de Dieu ?

      10 “Alors le roi Darius donna ordre de faire des recherches dans la maison des archives où l’on déposait les trésors à Babylone. Et l’on trouva à Achmetha [Ecbatane], capitale de la province de Médie, un rouleau sur lequel était écrit le mémoire suivant : — La Première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a donné cet ordre au sujet de la maison de Dieu à Jérusalem : Que la maison soit rebâtie, pour être un lieu où l’on offre des sacrifices, et qu’elle ait de solides fondements. Elle aura soixante coudées de hauteur, soixante coudées de largeur, trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois neuf. Les frais seront payés par la maison du roi. De plus, les ustensiles d’or et d’argent de la maison de Dieu, que Nébucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et transportés à Babylone, seront rendus, transportés au temple de Jérusalem à la place où ils étaient, et déposés dans la maison de Dieu.” — Cf. Esdras 5:13-15.

      11. a) Par quel acte les soixante-dix années de désolation pouvaient-​elles seulement prendre fin ? b) Combien de Juifs saisirent cette occasion, et de quelle façon ?

      11 L’édit de Cyrus par lui-​même n’a pas mis fin aux soixante-dix années de désolation du pays de Juda et de Jérusalem. Pour que la désolation prenne fin, il fallait que les Juifs exilés profitent du décret, sortent de Babylone, regagnent leur pays et le réoccupent. Nombre d’entre eux, devenus matérialistes, s’étaient établis à Babylone et préféraient y demeurer. Cependant, un reste était impatient d’adorer Jéhovah sur le lieu même et dans la ville où il avait placé son nom. Ces Juifs éprouvaient un tel désir de retourner à Sion (Jérusalem) que leurs efforts dans ce sens ressemblaient à une fuite rapide de Babylone. Ils désiraient obéir au commandement que Jéhovah avait donné par l’entremise d’Ésaïe et de Jérémie, commandement qui leur enjoignait de sortir du milieu de Babylone et de ne toucher à aucune de ses choses impures, afin de rester purs pour ramener les ustensiles sacrés de Jéhovah sur l’emplacement de son saint temple. — Ésaïe 52:11 ; Jérémie 50:8 ; 51:6.

      12. Quel était l’un de ceux qui désiraient revenir au pays natal, et de quelle dignité Cyrus le revêtit-​il ?

      12 Parmi ceux qui voulaient retourner dans le pays de leurs ancêtres pour rebâtir le temple de Jéhovah à Jérusalem se trouvait un certain Scheschbatsar. Son nom était la forme hébraïque de Shamash-aba-usur ou Shamash-bana-usur, qui signifiait à Babylone “Ô Shamash, protège le Père”. Il est possible que le nom complet ait été Shamash-ban-zeri-Babili-usur, qui signifie “Ô Shamash, protège le Père [Bâtisseur] de la Postérité de Babylone”. (Shamash était le dieu-soleil babylonien.) Dans Esdras 3:2, 8, le prince juif portant le nom de Scheschbatsar est assimilé à Zorobabel, fils de Schéaltiel, descendant du roi David (Matthieu 1:6-13). Le roi Cyrus l’établit gouverneur des Juifs de retour d’exil.

      13. Qu’est-​ce que Zorobabel se vit confier, et qui attachait aussi un intérêt particulier à ces choses ?

      13 C’est à ce Scheschbatsar ou Zorobabel que Cyrus confia les ustensiles sacrés du culte de Jéhovah qu’il fallait ramener sur les lieux du temple à Jérusalem. Au nombre de ces ustensiles figuraient les vases dans lesquels Belschatsar et ses grands avaient bu jusqu’à s’enivrer dans la nuit de la chute de Babylone. Cyrus les avait tirés du temple païen où Nébucadnetsar les avait déposés après les avoir volés à Jérusalem (Esdras 1:7-11). Le grand prêtre juif Josué (ou Jésua), fils de Jéhotsadak, attachait une grande importance à ce que ces ustensiles arrivent sans dommage à Jérusalem, aussi accompagna-​t-​il le gouverneur Zorobabel lors de son retour sur l’emplacement de la ville sainte. Au total, un groupe de 42 360 Juifs fidèles quittèrent Babylone. Des milliers de non-Juifs, à savoir 7 337 esclaves, hommes et femmes, et 200 chanteurs et chanteuses, les accompagnaient (Esdras 2:1-67). Pour eux, cela représentait un voyage de quatre mois, sitôt que l’édit de Cyrus aurait autorisé leur retour à Jérusalem.

      FIN DES SOIXANTE-DIX ANS DE DÉSOLATION

      14. a) En définitive, quand le pays de Juda fut-​il de nouveau habité ? b) Comment le pays avait-​il pu jouir de ses années de repos sabbatique ?

      14 C’est ainsi qu’en l’an 537, le pays de Juda fut de nouveau habité par l’homme et l’animal domestique. Nul dans le pays ne pouvait les en chasser. Le Dieu tout-puissant avait tenu le pays inoccupé pour qu’il puisse jouir des années sabbatiques de repos complet qu’il méritait, sans personne pour le cultiver ni le faire travailler. Chaque année de cette désolation correspondait à une année sabbatique, selon la loi que Jéhovah avait donnée par Moïse (Lévitique 25:1-12). Concernant le repeuplement du pays de Juda, nous lisons ce qui suit : “Les sacrificateurs et les Lévites, les gens du peuple, les chantres, les portiers et les Néthiniens s’établirent dans leurs villes. Tout Israël habita dans ses villes. Le septième mois [tisri] arriva, et les enfants d’Israël étaient dans leurs villes.” — Esdras 2:70 ; 3:1.

      15. a) Au cours de quel mois juif le pays de Juda fut-​il complètement désolé ? b) En quel sens ce fait était-​il remarquable quant à l’observation des années sabbatiques ?

      15 Tout cela était vraiment remarquable ! Pourquoi ? Parce que dans le septième mois juif de l’année où Jérusalem fut détruite, les Juifs pauvres qui n’avaient pas été déportés laissèrent le pays de Juda dans un abandon complet, et s’enfuirent en Égypte, emmenant avec eux le prophète Jérémie (II Rois 25:22-26 ; Jérémie 41:1 à 43:8). Ce même mois commençaient aussi les années sabbatiques et jubilaires, à savoir le “septième mois, le dixième jour du mois, (...) le jour des propitiations”. (Lévitique 25:9, 10, Da.) Puisque la désolation du pays avait commencé au septième mois, elle devait normalement se terminer le même mois ; Esdras 3:1 déclare officiellement qu’elle prit fin ce mois-​là.

      16. Comment peut-​on à présent déterminer l’année du commencement de la désolation ?

      16 Une fois déterminés l’année et le mois où la désolation a pris fin, un simple calcul nous permet de situer le commencement de la désolation du pays de Juda. Il suffit de compter soixante-dix ans en arrière, puisqu’il était prédit que la désolation durerait soixante-dix ans, et qu’elle a effectivement duré le nombre d’années en question. En remontant de soixante-dix années en arrière, à partir du septième mois (tisri) de l’an 537 avant notre ère, nous arrivons au mois de tisri de l’an 607.

      17. Quelle autre période de temps importante commença ce même mois, et combien de temps auparavant le temple lui-​même fut-​il détruit ?

      17 En 607, le mois de tisri commença le 22/23 septembre, jour où les Juifs célébraient la fête de la Nouvelle Lune. Ce fut au cours de ce mois de 607 avant notre ère que les “sept temps”, ou “les temps des Gentils”, “les temps fixés des nations” commencèrent (Daniel 4:16, 23, 25, 32 ; Luc 21:24, AC ; MN) e, soit deux mois après que Jérusalem fut détruite, son temple pillé, ruiné et incendié, et ses deux principaux prêtres tués. — II Rois 25:5-21.

      18. Quel calcul chronologique de la chrétienté ne pouvons-​nous pas suivre, et pourquoi ?

      18 Nous avons donc la preuve que Jéhovah Dieu calcule le temps avec précision. Si nous suivons son procédé pour compter le temps, tel qu’il nous est révélé dans sa Parole écrite, nous ne ferons aucune erreur dans nos calculs. Par conséquent, nous ne suivrons pas le raisonnement des chronologistes de la chrétienté qui fixent la date de la destruction de Jérusalem en 587 et limitent à cinquante ans seulement la désolation du pays de Juda, privé de l’homme et de l’animal domestique. Le Dieu tout-puissant avait décrété que le sol ne serait pas travaillé et que le pays resterait inhabité pendant soixante-dix ans pour jouir d’un nombre de sabbats relativement parfait, c’est-à-dire dix fois sept sabbats. Le pays n’aurait pas profité de son nombre total de sabbats si le nombre parfait des soixante-dix années n’avait pas été atteint. Le décret divin ne pouvait être ni abrogé ni rejeté et, conformément à ses termes, le pays de Juda resta effectivement inhabité pendant soixante-dix ans, de 607 à 537 avant notre ère. C’est ce qu’affirme dans sa Parole le Dieu tout-puissant, le grand Horloger, le Chronologiste parfait. — II Chroniques 36:19-23.

      19. En quoi ce reste d’Israélites, adorateurs de Jéhovah, ressemblaient-​ils au panier de “bonnes figues” de la vision mentionnée dans Jérémie 24:1-7 

      19 Le reste des Israélites, adorateurs de Jéhovah, qui s’enfuirent de Babylone avec le gouverneur Zorobabel (Scheschbatsar) et le grand prêtre Josué (Jésua) étaient comparés à un panier de “bonnes figues” disposées devant le temple de Jéhovah. Jérémie avait eu cette vision onze ans avant la destruction de Jérusalem et la désolation du pays de Juda. Dieu avait dit : “Je les ramènerai dans ce pays ; je les établirai pour ne plus les détruire ; Je les planterai pour ne plus les arracher. Je leur donnerai un cœur pour me connaître et savoir que je suis Jéhovah ; ils seront mon peuple et je serai leur Dieu, car ils reviendront à moi de tout leur cœur.” (Jérémie 24:1-7, AC). Ainsi, conformément à l’édit de Cyrus, le reste était résolu à reconstruire le temple de Jéhovah et à rétablir son culte au lieu où il avait placé son nom.

      20. Dans Ésaïe 44:28, qu’avait prédit Jéhovah à propos de Cyrus, de Jérusalem, et de son temple ?

      20 Dans Ésaïe 44:28, Jéhovah avait parlé de lui-​même en ces termes : “Je dis de Cyrus : Il est mon berger, et il accomplira toute ma volonté ; il dira de Jérusalem : Qu’elle soit rebâtie ! Et du temple : Qu’il soit fondé !”

      21, 22. a) Comment Cyrus a-​t-​il accompli cette prophétie ? b) Comment le culte de Jéhovah fut-​il de nouveau pratiqué immédiatement après l’arrivée des Israélites ?

      21 Dans l’accomplissement de cette prophétie, Cyrus avait, en fait, ramené les brebis de Jéhovah au bercail, au pays de Juda. Au septième mois (tisri) de l’an 537, aussitôt après leur arrivée, il était trop tôt pour poser les fondements du temple. Toutefois, la reprise du culte de Jéhovah ne devait pas attendre que soient posés ces fondements. Les Israélites avaient surtout besoin d’un autel convenable, et cela le plus tôt possible, avant que les nations ennemies d’alentour n’essaient de les empêcher de restaurer le culte de Jéhovah en ce lieu. Aussi lisons-​nous à ce propos :

      22 Josué, fils de Josédec [Jéhotsadak], avec ses frères, les prêtres, et Zorobabel, fils de Salathiel, avec ses frères, se levèrent et bâtirent l’autel du Dieu d’Israël pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, l’homme de Dieu. Ils établirent l’autel sur les anciens fondements, car les peuples du pays leur inspiraient de la terreur, et ils offrirent des holocaustes à Jéhovah, les holocaustes du matin et du soir. Ils célébrèrent la fête des Tabernacles, comme il est écrit, et ils offrirent jour par jour le nombre d’holocaustes prescrits par la loi pour chaque jour. Après cela, ils offrirent l’holocauste perpétuel, les holocaustes des néoménies [nouvelles lunes, Sg] et de toutes les fêtes consacrées à Jéhovah, et ceux de quiconque faisait une offrande volontaire à Jéhovah. — Esdras 3:2-5, AC.

      23. a) Quand les Juifs posèrent-​ils le nouvel autel sur l’emplacement de l’ancien dans le temple de Salomon ? b) Que célébrèrent-​ils à cette occasion ?

      23 Mais quand posèrent-​ils le nouvel autel sur l’emplacement de l’ancien, dans le temple de Salomon ? Ce fut le premier jour du septième mois (tisri), soit le 28/29 septembre 537 avant notre èref. S’il en était autrement, le rapport contenu dans Esdras 3:6 (AC) ne saurait être vrai ; nous y lisons : “Dès le premier jour du septième mois, ils avaient commencé à offrir des holocaustes à Jéhovah ; mais les fondements du temple de Jéhovah n’étaient pas encore posés.” En premier lieu, ils célébrèrent donc la fête de la Nouvelle Lune, la septième nouvelle lune, celle qui avait marqué le commencement de l’ancienne année avant que Jéhovah n’ait apporté un changement en faisant commencer l’année au mois de nisan, lorsque Israël sortit d’Égypte (Nombres 10:10 ; 28:11 ; I Samuel 20:5, 18, 24). Ce jour de la septième nouvelle lune, la loi ordonnait qu’ait lieu une “sainte assemblée” et qu’on sonne des deux trompettes d’argent sur les sacrifices de l’autel. On sonnait aussi de la corne de bélier (héb. shôphar) pour marquer ce jour. — Nombres 29:1-6, Sy.

      24. Quelle fête célébrèrent-​ils le quinzième jour de ce mois, et quels non-Israélites servirent en cette occasion ?

      24 Donc, avec beaucoup d’à-propos, les Israélites de retour tinrent une assemblée à Jérusalem, le premier jour du septième mois. Le quinzième jour de ce mois, ils gardèrent la loi divine en commençant à célébrer, pendant sept jours, la fête des Huttes, ou fête de la Récolte (Lévitique 23:33-43, CT ; Exode 23:16 ; 34:22). Ce dut être là une joyeuse fête pour les Juifs de retour d’exil ! Sans doute les Néthiniens revenus avec eux assumaient-​ils leur service auprès de l’autel en fournissant le bois et l’eau. — Esdras 2:70.

      25. Quand commencèrent réellement les préparatifs de reconstruction du temple, et comment agirent ceux qui assistaient à la pose des fondements ?

      25 Ensuite commencèrent les préparatifs pour la reconstruction du temple proprement dit. “La seconde année [536 avant notre ère] de leur arrivée à la maison de Dieu à Jérusalem, le second mois [ziv ou iyyar, mois où le roi Salomon avait commencé la construction du premier temple], Zorobabel, fils de Salathiel, et Josué, fils de Josédec [Jéhotsadak], avec le reste de leurs frères, les prêtres et les Lévites, et tous ceux qui étaient revenus de la captivité à Jérusalem, se mirent à l’œuvre et établirent les Lévites de vingt ans et au-dessus pour diriger les travaux de la maison de Jéhovah. (...) Lorsque les ouvriers posèrent les fondements du temple de Jéhovah, on fit assister les prêtres en costume, avec les trompettes, et les Lévites, fils d’Asaph, avec les cymbales, afin qu’ils célébrassent Jéhovah, d’après les ordonnances de David, roi d’Israël. Ils chantaient des hymnes et des louanges à Jéhovah : ‘Car il est bon, car sa miséricorde pour Israël subsiste à jamais !’ Et tout le peuple poussait de grands cris de joie en célébrant Jéhovah, parce qu’on posait les fondements de la maison de Jéhovah. Mais plusieurs des prêtres et des Lévites, et des chefs de famille âgés, qui avaient vu la première maison [bâtie par Salomon], pleuraient à haute voix, pendant qu’on posait sous leurs yeux les fondements de cette maison. Beaucoup faisaient éclater par des cris leur joie et leur allégresse.” Ce concert de cris s’entendait de loin. — Esdras 3:7-13, AC.

      26. Comment réagirent les gens des pays d’alentour, et quel fut le résultat de leur intervention ?

      26 Ainsi s’accomplirent les paroles suivantes de Jéhovah concernant le temple : “Qu’il soit fondé !” Elles justifièrent Jéhovah qui dit la vérité en sa qualité de Dieu de la vraie prophétie. Les gens des pays d’alentour se virent refuser toute participation à la reconstruction de la maison de Jéhovah, aussi commencèrent-​ils à entraver les travaux. Ils employèrent tous les moyens “pour faire échouer son entreprise [celle du peuple de Juda]. Il en fut ainsi pendant toute la vie de Cyrus, roi de Perse, et jusqu’au règne de Darius, roi de Perse”. (Esdras 4:1-5.) Finalement, ils obtinrent du roi de Perse un édit ordonnant aux Juifs de cesser leurs travaux de reconstruction. “Alors s’arrêta l’ouvrage de la maison de Dieu à Jérusalem, et il fut interrompu jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse.” (Esdras 4:6-24). Il est évident qu’il ne s’agit pas ici de Darius le Mède, mais du roi Darius Ier le Perse, qui commença à gouverner l’empire en 522 avant notre ère.

      27. a) Pourquoi Darius Ier dut-​il marcher deux fois sur Babylone ? b) En quoi cela fut-​il un coup pour le dieu babylonien Bel ?

      27 Cette année-​là, Darius Ier se leva contre Babylone et son souverain local (Nidintabel), qui avait pris le nom de Nébucadnetsar III. Darius lui infligea une défaite et, peu après le combat, il le captura et le fit périr à Babylone, ville qui avait tenté de faire valoir ses droits à l’indépendance. Après cette expédition, Darius Ier fut reconnu comme roi de Babylone jusqu’en septembre 521. Puis Babylone se révolta à l’instigation de l’Arménien Araka, qui s’arrogea le titre de Nébucadnetsar IVg. Alors, Darius dut de nouveau assujettir les Babyloniens. Cette même année, après avoir pris la ville d’assaut, il entra en vainqueur dans Babylone. Il rompit avec la vieille tradition qui voulait que ce fût le dieu Bel de Babylone qui conférât à l’homme le droit de régner sur cette partie de la terre. Darius, le vainqueur, cessa de reconnaître cette prétention mal fondée. Quel coup pour Bel ou Mardouk ! Cette fois, les Perses, après s’être emparés de la ville, n’usèrent pas de clémence comme l’avait fait Cyrus. Les Histoires d’Hérodote (angl.), livre III, chapitre 159, déclarent à ce propos :

      28-30. Comment les historiens décrivent-​ils l’action de Darius contre Babylone ?

      28 Ainsi, Babylone fut prise pour la deuxième fois. Darius, devenu maître des lieux, détruisit la muraille et arracha les portes ; alors que Cyrus n’avait fait ni l’un ni l’autre lorsqu’il prit Babyloneh.

      29 L’Encyclopédie britannique (1910), tome III, page 106b, déclare à ce sujet :

      30 En cette occasion, après qu’elle fût prise par les Perses, les murs furent en partie détruits. On continua cependant à entretenir Esagila, le grand temple de Bel, comme centre du patriotisme babylonien, jusqu’au moment où la fondation de Séleucie [postérieurement à 311 avant notre ère] amena la population à la nouvelle capitale de la Babylonie, et où les ruines de l’ancienne ville tinrent lieu de carrière pour les bâtisseurs du nouveau siège gouvernemental.

      Conformément à la malédiction prononcée par Jéhovah Dieu, Babylone continua à marcher vers son déclin.

      ACHÈVEMENT DE LA RECONSTRUCTION DU TEMPLE

      31. Sous Darius Ier, qu’arriva-​t-​il à Sion contrairement à Babylone qui allait vers son déclin, et pourquoi le fondement du temple de Jéhovah était-​il resté désolé jusque-​là ?

      31 Alors que Babylone allait vers son déclin, sous les coups infligés par le roi Darius Ier de Perse, la ville de Sion (Jérusalem) augmentait en gloire et en beauté, en raison de l’attention que lui témoignait le même roi perse. En 536, le fondement du temple de Jérusalem avait été posé, en accord avec l’édit du roi Cyrus ; mais peu après, les Samaritains, ennemis des Juifs, s’étaient opposés à leurs travaux et avaient finalement réussi à faire paraître un décret impérial interdisant la reconstruction du temple de Jérusalem. Ainsi, pendant plus de quinze ans, le reste juif construisit de nouvelles habitations pour lui-​même et ‘chacun s’empressa pour sa maison’ dans le pays de Juda et dans Jérusalem réoccupés, mais le fondement du temple de Jéhovah restait désolé, sans superstructure.

      32. Comment le reste juif fut-​il incité à reprendre les travaux du temple ?

      32 Mais dans la seconde année du règne de Darius Ier, année où il réprima une deuxième rébellion à Babylone, Jéhovah Dieu suscita deux prophètes dans le pays de Juda, pour qu’ils incitent le reste juif à reprendre les travaux du temple, conformément à l’édit original du roi Cyrus (Aggée 1:1-3, 9, CT ; Zacharie 1:1-3, 16). Nous lisons à ce propos :

      33. En quelle année ce programme de reconstruction connut-​il un regain d’activité, et à cet effet quels furent les deux prophètes suscités ?

      33 “Jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse [c’est-à-dire jusqu’en 521 avant notre ère]. Aggée, le prophète, et Zacharie, fils d’Iddo, le prophète, prophétisèrent aux Juifs qui étaient en Juda et à Jérusalem, au nom du Dieu d’Israël. Alors Zorobabel, fils de Schéalthiel, et Josué, fils de Jotsadak [Jéhotsadak], se levèrent et commencèrent à bâtir la maison de Dieu à Jérusalem. Et avec eux étaient les prophètes de Dieu, qui les assistaient.” — Esdras 4:24 à 5:2.

      34. Quelle autre menace pesa alors sur le programme de construction ?

      34 Les gouverneurs et autorités établis par les Perses sur les provinces comprises entre l’Euphrate et la Méditerranée eurent connaissance de la reprise des travaux, et ils mirent en doute la légalité de l’œuvre. Lorsque les Juifs refusèrent d’interrompre leur tâche, parce qu’elle faisait l’objet de contestations, le gouverneur Thathnaï, auquel Zorobabel devait rendre compte, et les autres autorités intéressées, écrivirent au roi de Perse, lui demandant quelle était sa décision en ce domaine. — Esdras 5:3-17.

      35. Où fut probablement envoyée la lettre de Thathnaï et des autres officiers intéressés, et pourquoi ?

      35 Puisque les Juifs avaient repris la reconstruction du temple le vingt-quatrième jour du sixième mois (ou environ le 25 septembre) de l’an 521, et que l’été était encore tout près, la lettre fut probablement envoyée à Ecbatane. Aux jours de Cyrus le Grand, les rois perses avaient pris l’habitude de passer l’hiver à Suse (héb. Schuschan), et l’été à Ecbatane, Babylone faisant office de troisième capitale. C’est de sa capitale d’été que le souverain perse dirigea son action.

      36. Que fit Darius en réponse à la lettre, et que trouva-​t-​on ?

      36 “Alors le roi Darius donna ordre de faire des recherches dans la maison des archives où l’on déposait les trésors à Babylone. Et l’on trouva à Achmetha [Ecbatane], capitale de la province de Médie, un rouleau [et non une tablette cunéiforme] sur lequel était écrit le mémoire suivant : — La première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a donné cet ordre au sujet de la maison de Dieu à Jérusalem : Que la maison soit rebâtie, pour être un lieu où l’on offre des sacrifices, et qu’elle ait de solides fondements. Elle aura soixante coudées de hauteur, soixante coudées de largeur, trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois neuf. Les frais seront payés par la maison du roi. De plus, les ustensiles d’or et d’argent de la maison de Dieu, que Nébucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et transportés à Babylone, seront rendus, transportés au temple de Jérusalem à la place où ils étaient, et déposés dans la maison de Dieu.” — Esdras 6:1-5.

      37. Qu’établissait l’édit de Cyrus ? Que fit donc Darius, et avec quel résultat ?

      37 Cet édit de Cyrus établissait la légalité de l’œuvre du temple que les Juifs accomplissaient alors, et le roi Darius admit que le décret restait inchangé. En conséquence, il ordonna aux gouverneurs et aux autorités établies que se poursuivent les travaux du temple à Jérusalem, et que soit accordée aux Juifs une aide matérielle pour que l’œuvre arrive à son terme. Des victimes sacrificielles seraient également fournies aux prêtres du temple, pour qu’ils puissent offrir continuellement “des sacrifices de bonne odeur au Dieu des cieux et qu’ils prient pour la vie du roi et de ses fils”. Quiconque transgresserait cet ordre royal serait attaché à une pièce de bois et sa maison réduite en un tas d’immondices. Et l’ordre du roi disait en conclusion : “Que le Dieu qui fait résider en ce lieu son nom renverse tout roi et tout peuple qui étendraient la main pour transgresser ma parole, pour détruire cette maison de Dieu à Jérusalem ! Moi, Darius, j’ai donné cet ordre. Qu’il soit ponctuellement exécuté.” (Esdras 6:6-12). Les autorités gouvernementales se conformèrent ponctuellement à cet ordre, et la construction du temple progressa rapidement, encouragée par les prophéties d’Aggée et de Zacharie. — Esdras 6:13, 14.

      38. a) En combien de temps le temple fut-​il achevé ? b) À quelle date ? c) Sur la base de quel renseignement une autre date possible est-​elle suggérée ? (voir aussi la note en bas de page)

      38 En un peu moins de quatre ans et demi, les Juifs, sous la conduite du gouverneur Zorobabel et du grand prêtre Josué, avaient achevé la construction du temple. Esdras 6:15 nous indique la date de la fin des travaux : “La maison fut achevée le troisième jour du mois d’Adar, dans la sixième année du règne du roi Darius.” Si l’on compte la première année du roi Darius Ier à partir de 522, année où mourut son prédécesseur Cambyse, la reconstruction du temple fut achevée en mars 516 avant notre èrei.

      39, 40. Pour la célébration de quelle fête le temple fut-​il achevé, et comment cette fête fut-​elle célébrée ?

      39 Comme le mois lunaire d’adar précédait immédiatement nisan, le mois de la Pâque, l’achèvement du temple le 3 adar permit aux Juifs d’inaugurer suffisamment tôt le temple rebâti pour y célébrer la Pâque, au début de la septième année du roi Darius Ier. “Les enfants d’Israël, les sacrificateurs et les Lévites, et le reste des fils de la captivité, firent avec joie la dédicace de cette maison de Dieu.” Leur joie dut être plus grande que celle qu’ils avaient éprouvée environ vingt ans auparavant, lors de la pose des premiers fondements du temple (Esdras 3:8-13). Ils offrirent des centaines de sacrifices de dédicace sur l’autel du temple. Ils établirent aussi les prêtres et leurs assistants, ainsi que les Lévites, dans leurs positions de service, selon ce qui était prescrit dans le livre de Moïse.

      40 “Les fils de la captivité célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois. (...) Ils célébrèrent avec joie pendant sept jours la fête des Azymes [Pains sans levain] ; car Jéhovah les avait réjouis en tournant vers eux le cœur du roi d’Assyrie [le roi Darius Ier, en sa qualité de nouveau maître du territoire de l’ancien Empire assyrien], pour les soutenir dans l’œuvre de la maison de Dieu, du Dieu d’Israël.” (Esdras 6:16-22, AC). À présent, le culte de Jéhovah était complètement rétabli à Jérusalem.

      RECONSTRUCTION DES MURAILLES DE LA VILLE

      41. Qui était Thémistocle, et quel rôle joua-​t-​il en faisant échec à l’expansion vers l’ouest de l’Empire perse ?

      41 Vers cette époque naquit un Grec qui était appelé à jouer un rôle important en faisant échec à l’expansion de l’Empire perse en Europe occidentale. Il s’agissait de Thémistocle, qui naquit en Grèce, à Athènes, aux environs de 514 avant notre ère. Quand Thémistocle avait à peu près vingt-quatre ans, soit en 490, le roi Darius ordonna une seconde invasion perse en Grèce. Dans Daniel 11:2 (CT), Darius Ier est le troisième roi perse que les termes de la prophétie déclaraient devoir se lever : “Voici que trois rois surviendront encore en Perse ; le quatrième possédera des richesses supérieures à tout et, puissant par ses richesses, il excitera tout contre le royaume de Grèce.” Mais à Marathon, en Grèce, les Athéniens, de loin inférieurs en nombre, se battirent contre les Perses et les vainquirent. Il se pourrait que, dans ce combat victorieux, l’Athénien Thémistocle ait été stratêgos ou général de sa tribu. En 486, avant même d’avoir fini ses préparatifs pour envahir la Grèce une troisième fois, le roi Darius Ier mourut.

      42. a) Qu’entreprit le fils et successeur de Darius Ier ? b) Comment l’assimile-​t-​on à l’Assuérus d’Esther 1:1-3 et ainsi, quand a-​t-​il commencé son règne ? (voir aussi la note en bas de page)

      42 Alors, le quatrième roi perse prédit dans Daniel 11:2 se leva, en tant que successeur de son père Darius Ier. Il se mit à exécuter le plan de ce dernier, pour conquérir la Grècej. Dans certaines versions modernes de la Bible, le nom de ce conquérant apparaît dans le livre d’Esther, par exemple dans Esther 1:1-3 : “C’était au temps de Xerxès, de ce Xerxès qui régnait de l’Inde à l’Éthiopie, sur cent vingt-sept provinces. Au temps où le roi Xerxès siégeait sur son trône royal, établi à la citadelle de Suse. La troisième année de son règne, il offrit un festin à tous ses chefs et dignitaires.” (Li ; Dh n.m.). Dans d’autres versions, le nom de ce roi perse est rendu, selon l’hébreu, par Assuérusk. Si cet Assuérus est Xerxès, il commença son règne en décembre 486 avant notre ère et, selon ce livre de la Bible, il épousa une vierge juive très belle, nommée Esther ou Hadassa, cousine du Benjaminite Mardochée.

      43, 44. a) En quelle année du règne de Xerxès Ier Esther obtint-​elle que ce roi promulgue un décret autorisant les Juifs à se défendre ? b) Qu’est-​ce qui prouve que Xerxès doit avoir survécu jusqu’en 474 avant notre ère, la treizième année de son règne ?

      43 Ce fut cette Esther qui obtint que le roi Xerxès Ier de Perse promulgue un décret selon lequel, le treizième jour du douzième mois (adar) de la douzième année du règne de Xerxès, tous les Juifs de l’Empire perse auraient le droit de se défendre contre leurs ennemis décidés à les massacrer (Esther 3:7, 13 ; 9:1-17). Mardochée, cousin de la reine Esther, exerçait alors la fonction de premier ministre de Xerxès ; pour les Juifs, il institua la célébration de la fête commémorative de Pourim (ou des Sorts), les quatorzième et quinzième jours du douzième mois lunaire, adar (février/mars). Puisque cette délivrance des Juifs dans tout l’Empire perse se produisit dans le dernier mois de la douzième année du règne de Xerxès, ce dernier a dû entrer dans la treizième année de son règne et vivre jusqu’en 474, car la délivrance des Juifs fut suivie des événements suivants :

      44 Ainsi, ce fut l’ordre d’Esther qui établit la réglementation de ces Pourim [Purim, Sg] et ce fut écrit dans le livre. Le roi Xerxès avait rendu tributaires le continent et les îles de la mer. Tout le déploiement de sa puissance et ses exploits, et l’explication de la grandeur dont le roi magnifia Mardochée, est-​ce que cela n’est pas écrit dans le livre des Annales des Rois de Médie et de Perse ? Ce qu’était Mardochée le Juif ? Le premier après le roi Xerxès, un grand aux yeux des Juifs, chéri de la multitude de ses frères, soucieux du bien de son peuple, et artisan de paix pour sa race ! — Esther 9:32 à 10:3, Li.

      45. a) En quelle année du règne de Xerxès la Perse fit-​elle une troisième tentative pour conquérir la Grèce ? b) Comment Thémistocle amena-​t-​il la flotte perse à prendre une position favorable pour les Grecs ?

      45 Cependant, puisque la délivrance des Juifs avait eu lieu au mois d’adar, dans la douzième année de Xerxès, elle se produisit après sa tentative pour conquérir la Grèce, tentative qui fut soldée par un échec. En se préparant à subir l’invasion perse, la troisième en date, la ville grecque d’Athènes agit sous l’influence de Thémistocle, général et homme d’État, et construisit une flotte d’environ cent quatre-vingts navires de guerre, des trirèmes. Au début de 480, la formidable armée perse pénétra en Europe en traversant l’Hellespont (ancien nom des Dardanelles). La flotte de Xerxès, qui comprenait plus de mille bâtiments, couvrait son armée à mesure que celle-ci descendait la côte est de la Grèce. Au célèbre défilé des Thermopyles, elle subit un échec temporaire mais coûteux. Comme l’armée ennemie marchait sur Athènes, Thémistocle persuada les Athéniens d’abandonner la ville aux Perses, conseillant à ceux qui pouvaient prendre les armes de gagner les navires. Les Athéniens se réfugièrent sur l’île de Salamine et la flotte grecque se retira dans la baie de Salamine. Grâce à sa tactique, Thémistocle limita le combat naval avec la flotte perse au détroit resserré qui sépare Salamine du continent grec.

      46. Comment et en quelle année les Perses furent-​ils finalement chassés de façon définitive de la Grèce d’Europe, pour ne plus jamais y revenir ?

      46 Du haut d’une colline, Xerxès assista à la défaite de sa puissante flotte ; les vaillants Grecs détruisirent plus de la moitié de ses navires. Il fut donc obligé de se retirer de Grèce. L’année suivante, l’armée perse que Xerxès avait laissée en Grèce sous le commandement d’un de ses plus habiles généraux fut vaincue à Platée, à environ quarante kilomètres au nord-ouest d’Athènes. Ce même jour, le reste de la flotte perse qui avait échappé au désastre de Salamine fut anéanti près du promontoire de Mycale, en Asie Mineure. C’est ainsi que les Perses furent chassés de la Grèce d’Europe, pour ne plus jamais y revenir. Les projets de Xerxès, qui tendaient à ce que la Quatrième Puissance mondiale pénètre profondément en Europe, échouèrent en 479 avant notre ère, soit dans la huitième année du règne de Xerxès. Néanmoins, la Perse continua d’exercer la domination mondiale pendant un siècle et demi.

      47. Pourquoi Thémistocle dut-​il s’enfuir en Asie Mineure ?

      47 Thémistocle devint alors une personnalité de premier plan en Grèce. Grâce à lui, Athènes, incendiée par l’armée perse, fut reconstruite et fortifiée avec de robustes murailles défensives, et le port du Pirée devint vraiment une forteresse pour Athènes. Mais après cela, Thémistocle commença à perdre la confiance du peuple. Finalement, il fut frappé d’ostracisme. Accusé d’avoir conspiré avec les Perses, il finit par prendre la fuite en Asie Mineure. Il fut alors proclamé traître à Athènes, et ses biens furent confisqués. Les Perses, toutefois, lui firent un excellent accueil. Nous lisons à ce propos :

      48. Auprès de quelle cour Thémistocle chercha-​t-​il et trouva-​t-​il protection ?

      48 Il (...) chercha finalement protection auprès de la cour de Perse, où il gagna les bonnes grâces du roi au pouvoir, Artaxerxès Longuemain. Il s’engagea à fond dans des négociations pour amener l’assujettissement de la Grèce par les Perses, assujettissement qu’il avait promis à Artaxerxès de réaliser, quand (...) d’après certains récits, il absorba du poison (...). — Am⁠1, tome XXVI, page 507.

      49. a) Quand Artaxerxès succéda-​t-​il à son père Xerxès Ier ? b) Comment fixons-​nous la date d’arrivée de Thémistocle en Asie Mineure à 473 avant notre ère ?

      49 Artaxerxès avait succédé à son père Xerxès Ier en 474 avant notre ère, et au cours de son règne, Thémistocle mourut en exil, en Asie Mineure. Dans ses annales (ou chronologie), Diodore de Sicile, historien grec du premier siècle avant notre ère, avance la date de 471 pour la mort de Thémistocle. Il va de soi que ce dernier a dû arriver en Asie Mineure avant cette date. Dès son arrivée, il écrivit une lettre au roi Artaxerxès pour lui demander audience, mais il le priait d’attendre un an, le temps qu’il lui fallait pour apprendre le perse, après quoi il se rendrait auprès du roi et lui soumettrait certains projets pour assujettir la Grèce. Artaxerxès accéda à sa requête, et Thémistocle se présenta à la cour à la fin de l’année. Pour remplir ces conditions, il devait être en Asie deux ans avant sa mort qui survint en 471. Il a donc fallu qu’il arrive en Asie Mineure en 473. À cette époque, Artaxerxès Longuemain régnait, ayant récemment succédé à Xerxès Ier sur le trône de l’Empire perse. Sous “Thémistocle”, le biographe grec Plutarque, du premier siècle de notre ère, écrivit ceci :

      50. Comment les historiens soutiennent-​ils cette conclusion ? (voir aussi la note en bas de page)

      50 Thucydide et Charon de Lampsaque disent que Xerxès alors était mort et que ce fut son fils [Artaxerxès] que Thémistocle alla trouver ; mais Éphore, Deinon, Clitarchos, Héraclide et plusieurs autres encore prétendent que ce fut Xerxès lui-​même qui le reçut. Thucydide semble plus exactement d’accord avec les Tables chronologiques. — Chapitre 27, texte établi et traduit par Robert Plachère, Émile Chambry et Marcel Juneaux, Paris, “Les Belles Lettres”, 1957l.

      51. Quelle année accepte-​t-​on comme première année de règne d’Artaxerxès ?

      51 Compte tenu de ce qui précède, Artaxerxès, qui venait d’accéder au trône lorsque Thémistocle arriva en Asie, doit avoir régné en 474 avant notre ère, date que nous acceptons donc comme sa première année.

      52, 53. a) Pourquoi est-​il important de fixer la date exacte du commencement de son règne ? b) Qu’annonçait la prophétie relative à ce sujet ?

      52 Il est de la plus haute importance de fixer la date exacte du commencement du règne d’Artaxerxès, car c’est au cours de son règne que sortit le commandement de restaurer et rebâtir la ville de Jérusalem, comme cela est prédit dans Daniel 9:25 (Da). De la date à partir de laquelle ce commandement prit effet, il s’écoulerait une période de temps marquée, qui indiquerait l’année exacte où apparaîtrait sur terre la Postérité promise de la “femme” de Dieu, le Messie (Christ). L’intervalle de temps allant jusqu’à l’arrivée de l’oint serait de soixante-neuf (7 + 62) semaines, des semaines symboliques de sept années chacune, lesquelles seraient suivies d’une soixante-dixième semaine importante. La prophétie relative à cette période, telle que l’ange Gabriel la donna à Daniel, est ainsi conçue dans la Bible de Crampon (1905) :

      53 “Soixante-dix semaines [d’années, n.m.] ont été déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte pour enfermer la prévarication, pour sceller les péchés et pour expier l’iniquité, et pour amener la justice éternelle, pour sceller vision et prophète et pour oindre le Saint des saints. Sache donc et comprends : depuis la sortie d’une parole ordonnant de rebâtir Jérusalem jusqu’à un oint, un chef, il y a sept semaines, et soixante-deux semaines ; elle reviendra et sera rebâtie, places et enceinte, dans la détresse des temps. Et après soixante-deux semaines, un oint sera retranché et personne pour lui. Et le peuple d’un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin sera dans cette inondation, et jusqu’à la fin il y aura guerre, dévastation décrétée. Il conclura une alliance ferme avec un grand nombre pendant une semaine, et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation, et sur l’aile des abominations viendra un dévastateur, et cela jusqu’à ce que la destruction qui a été décrétée se répande sur le dévasté.” — Daniel 9:24-27. — Voir aussi la Bible du cardinal Liénart.

      54. Quand eut lieu la sortie du commandement enjoignant de rebâtir Jérusalem, et quel rôle Néhémie joua-​t-​il dans cette reconstruction ?

      54 La sortie de la parole ou du commandement enjoignant de restaurer et rebâtir Jérusalem eut lieu dans la vingtième année du roi Artaxerxès. Son échanson juif Néhémie fut celui qui, la même année, fit prendre effet à cette parole ou à ce commandement. D’après la façon dont Néhémie calculait l’année lunaire, celle-ci commençait au mois de tisri (que les Juifs reconnaissent aujourd’hui comme le premier mois de l’année civile) et se terminait au mois d’élul, le douzième mois. Le mois de kislev était le deuxième mois après tisri, et il chevauchait novembre et décembre. Au mois lunaire de kislev, dans la vingtième année du roi Artaxerxès, Néhémie reçut de mauvaises nouvelles concernant l’état dans lequel se trouvait Jérusalem au pays de Juda. Il nous les rapporte en ces termes :

      55. Quelles mauvaises nouvelles Néhémie entendit-​il ?

      55 “Au mois de Kisleu, la vingtième année, comme j’étais à Suse, dans la capitale, Hanani, l’un de mes frères, et quelques hommes arrivèrent de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs réchappés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem. Ils me répondirent : Ceux qui sont restés de la captivité sont là dans la province, au comble du malheur et de l’opprobre ; les murailles de Jérusalem sont en ruines, et ses portes sont consumées par le feu. (...) J’étais alors échanson du roi.” — Néhémie 1:1-3, 11.

      56, 57. Quelle fut la réaction de Néhémie en apprenant ces nouvelles ?

      56 Néhémie fit de cette question l’objet de ses prières à Jéhovah, voulant travailler au relèvement de Jérusalem. L’occasion se présenta en cette même vingtième année du règne d’Artaxerxès, au septième mois (nisan, selon le calcul de Néhémie), en 455 avant notre èrea, selon ce qu’il nous rapporte :

      57 “Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l’offris au roi. Jamais je n’avais paru triste en sa présence. Le roi me dit : Pourquoi as-​tu mauvais visage ? Tu n’es pourtant pas malade ; ce ne peut être qu’un chagrin de cœur. Je fus saisi d’une grande crainte.” — Néhémie 2:1, 2.

      58, 59. Qu’arriva-​t-​il après que Néhémie eut expliqué au roi les raisons de sa tristesse ?

      58 Néhémie expliqua alors les raisons de sa tristesse, et après avoir adressé une prière silencieuse à Jéhovah Dieu, il demanda au roi de l’envoyer à Jérusalem pour qu’il puisse la reconstruire. Le roi Artaxerxès accéda à sa requête et posa à Néhémie la question suivante : “Combien ton voyage durera-​t-​il, et quand seras-​tu de retour ?” Néhémie lui donna sa réponse, et voici le résultat de cette intervention :

      59 “Il plut au roi de me laisser partir, et je lui fixai un temps. Puis je dis au roi : Si le roi le trouve bon, qu’on me donne des lettres pour les gouverneurs de l’autre côté du fleuve [Euphrate], afin qu’ils me laissent passer et entrer en Juda, et une lettre pour Asaph, garde forestier du roi, afin qu’il me fournisse du bois de charpente pour les portes de la citadelle près de la maison, pour la muraille de la ville, et pour la maison que j’occuperai. Le roi me donna ces lettres, car la bonne main de mon Dieu était sur moi.” — Néhémie 2:3-8.

      60. a) Quand Néhémie atteignit-​il Jérusalem, et quelle action entreprit-​il pour qu’entre en vigueur le commandement de rebâtir Jérusalem ? b) Comment l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong admet-​elle cette “date de l’édit” ? (voir aussi la note en bas de page)

      60 Quatre mois environ après avoir quitté Suse, capitale d’hiver du roi, Néhémie atteignit Jérusalem vers le début du mois lunaire d’ab (le onzième mois d’après ses calculs). Après trois jours consacrés au repos et à des conférences, il inspecta de nuit les murailles de la ville et donna l’ordre de reconstruction (Néhémie 2:11-18). Ces événements se passèrent environ le troisième ou le quatrième jour du mois d’ab 455 avant notre ère, soit vers le 26/27 ou le 27/28 juillet 455, toujours dans la vingtième année d’Artaxerxès. C’est alors que le commandement (ou la parole) de restaurer et de rebâtir Jérusalem entra en vigueurb. Les soixante-neuf semaines d’années jusqu’à la venue du Messie, le Chef et Prince, ne commencèrent pas avant cette date.

      61. a) Selon ce calcul, quand le Messie devait-​il apparaître ? b) Comment l’Histoire prouve-​t-​elle l’exactitude de ce calcul au mois près ?

      61 Selon ce calcul, le Messie ou Christ devait apparaître en l’an 29 de notre ère, car les soixante-neuf semaines d’années, ou 483 ans, commencèrent en 455 avant notre ère, pour se terminer en l’an 29 de notre ère. L’Histoire prouve que, cette année-​là, Jean baptisa Jésus de Nazareth dans le Jourdain, et que le saint esprit descendit du ciel sur Jésus pour l’oindre et faire de lui le Messie ou Christ, l’Oint (Luc 3:1, 2, 21-23). Fait très intéressant, l’année qui marqua le point de départ des soixante-neuf semaines commença, non pas en nisan, mais en tisri, mois pendant lequel eurent lieu le baptême et l’onction de Jésus.

      62. Comment l’œuvre de reconstruction devait-​elle s’effectuer “en des temps de trouble”, et comment, néanmoins, l’œuvre fut-​elle achevée en moins de deux mois ?

      62 Comme Daniel 9:25 (Da) l’avait prédit, l’œuvre de reconstruction devait s’effectuer “en des temps de trouble”, et Néhémie et ses compagnons de travail endurèrent les menaces et l’opposition des peuples non juifs des environs. Mais en raison de leur foi et de leur confiance dans le Dieu tout-puissant, en s’armant contre les attaques, et en refusant d’interrompre leur tâche, ils construisirent en moins de deux mois les murs d’enceinte de Sion ou Jérusalem. Néhémie 6:15 nous rapporte ce qui suit : “La muraille fut achevée le vingt-cinquième jour du mois d’Élul [le douzième mois], en cinquante-deux jours.” Puisque le mois d’ab, qui précédait élul, comprenait trente jours, l’œuvre de construction a dû commencer le 4 ab 455 avant notre ère, soit le 27/28 juillet, et se terminer le 16/17 septembre 455, toujours dans la vingtième année d’Artaxerxès. Les efforts des ennemis du peuple de Jéhovah furent contrecarrés, et la prophétie de la Parole divine s’accomplit pour prouver que Dieu est véridique et infaillible.

      63. Que fit Néhémie aussitôt après que la muraille fut reconstruite ?

      63 Néhémie 7:1, 2 nous rapporte ce qui suit : “Lorsque la muraille fut rebâtie et que j’eus posé les battants des portes, on établit dans leurs fonctions les portiers, les chantres et les Lévites. Je donnai mes ordres à Hanani, mon frère, et à Hanania, chef de la citadelle de Jérusalem, homme supérieur au grand nombre par sa fidélité et par sa crainte de Dieu.”

      64. a) Quelles fêtes juives normales le reste juif célébra-​t-​il le mois suivant ? b) Sur quoi mit-​on l’accent au cours de ces fêtes ?

      64 Alors, le mois suivant, dans la vingt et unième année d’Artaxerxès, le reste juif célébra, à Jérusalem, les fêtes religieuses normalement prévues pour le mois de tisri, à savoir la fête des Sonneries de trompettes le premier jour, jour de la nouvelle lune, puis le jour des Propitiations le dixième jour et, commençant le quinzième jour, la fête des Huttes ou des Tabernacles. Le prêtre Esdras, éminent copiste de la loi divine, se trouvait parmi eux, ce qui rendit possible la lecture publique de la Parole écrite de Dieu. Après cette lecture, le gouverneur Néhémie conseilla aux Juifs qui célébraient ces fêtes de se réjouir, au lieu de pleurer et de se lamenter. “Ne vous affligez pas, car la joie en Jéhovah est votre force”, déclara-​t-​il. Selon la Loi, la fête des Huttes se poursuivit donc dans les réjouissances. Le récit biblique déclare d’ailleurs à ce propos : “Depuis le temps de Josué, fils de Nun, les enfants d’Israël n’avaient rien fait de pareil. Et il y eut de très grandes réjouissances. On lut dans le livre de la loi de Dieu chaque jour, depuis le premier jour jusqu’au dernier. On célébra la fête pendant sept jours, et le huitième jour il y eut une assemblée solennelle, selon le rite prescrit.” — Néhémie 7:73 à 8:18, AC.

      65. a) À quel moment la dédicace des murs reconstruits fut-​elle vraisemblablement célébrée ? b) Comment les Juifs l’observèrent-​ils ?

      65 Le moment où fut célébrée la dédicace des murs reconstruits de Jérusalem n’est pas précisé ; elle eut vraisemblablement lieu après les fêtes religieuses susmentionnées. Poursuivant notre lecture, nous trouvons, plusieurs chapitres après, les paroles suivantes : “Lors de la dédicace des murailles de Jérusalem, on appela les Lévites de tous les lieux qu’ils habitaient et on les fit venir à Jérusalem, afin de célébrer la dédicace et la fête par des louanges et par des chants, au son des cymbales, des luths et des harpes.” Les Juifs formèrent deux cortèges qui marchaient en sens inverse sur la muraille continue. Néhémie nous dit : “Les deux chœurs s’arrêtèrent dans la maison de Dieu ; et nous fîmes de même, moi et les magistrats qui étaient avec moi, et les sacrificateurs (...). Les chantres se firent entendre, dirigés par Jizrachja.”

      66. Où les participants à la fête offrirent-​ils les sacrifices ?

      66 Les participants à la fête montèrent alors au temple sur le mont Morija, et ils offrirent joyeusement de grands sacrifices sur l’autel de Jéhovah. “Car Dieu avait donné au peuple un grand sujet de joie. Les femmes et les enfants se réjouirent aussi, et les cris de joie de Jérusalem furent entendus au loin.” — Néhémie 12:27-43.

      67. Pourquoi l’année 455 avant notre ère mérite-​t-​elle d’être mise en évidence, et comment d’éminents historiens ont-​ils prouvé par la suite qu’elle correspondait à la vingtième année du règne d’Artaxerxès ? (voir aussi la note en bas de page)

      67 Ainsi, l’année 455 avant notre ère, qui était la vingtième année de l’empereur perse Artaxerxès Longuemain, fut une année marquéec, Dieu accordant sa faveur à Sion. Cette année méritait d’être bien mise en évidence, car elle était le départ des soixante-neuf semaines d’années aboutissant à la venue de la Postérité de la femme de Dieu promise depuis longtemps, le Messie. — Daniel 9:25, Da.

      68-70. a) Jusqu’à quelle époque seulement les Écritures hébraïques inspirées nous amènent-​elles ? b) Qui écrivit le dernier livre du canon hébreu, et comment l’écrivain lui-​même en fournit-​il la preuve ?

      68 Les Écritures hébraïques inspirées contenues dans la sainte Bible ne vont pas au-delà de l’époque du gouverneur Néhémie, dont le livre qui porte son nom fut écrit aux environs de 443 avant notre ère, au cours du long règne d’Artaxerxès Longuemain. Le dernier livre du canon des Écritures hébraïques fut écrit par un Juif nommé Malachie. L’idée émise par les rédacteurs du Talmud juif et d’un targum, ainsi que par certains “Pères” de l’Église, idée selon laquelle Malachie n’était autre qu’Esdras, le prêtre et le copiste, n’est qu’une spéculation. En effet, l’introduction du livre est ainsi conçue : “Parole de Jéhovah à Israël par l’intermédiaire de Malachie.” (Malachie 1:1, AC). En outre, ce livre nous donne une prophétie concernant la venue du Messie après qu’un “messager” de Jéhovah l’aurait précédé. Nous lisons à ce propos :

      69 “Voici que j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi, et soudain viendra dans son temple le Seigneur que vous cherchez, [et, Jé, Da, NW] l’ange de l’alliance que vous désirez. Voici, il vient, dit Jéhovah des armées.

      70 “Voici que je vous envoie Élie le prophète, avant que vienne le jour de Jéhovah, grand et redoutable.” — Malachie 3:1 ; 4:5, AC.

      71. a) Quand Malachie écrivit-​il probablement-son livre ? b) Au milieu de quelle domination mondiale les Écritures hébraïques se terminèrent-​elles, et pourquoi en était-​il bien ainsi ?

      71 Malachie écrivit probablement son livre prophétique vers l’an 442 avant notre ère, soit au cours du règne du roi Artaxerxès Longuemain. C’est alors que se terminèrent les Écritures hébraïques, nous laissant au milieu de la domination mondiale assumée par l’Empire perse, la Quatrième Puissance mondiale, vraisemblablement parce que l’Empire perse commença avec la domination de Cyrus le Grand, qui provoqua la chute de Babylone en tant que puissance mondiale et libéra le peuple de Jéhovah. Puisque Cyrus était un type (ou image prophétique) du Messie promis ou Christ, son empire restait invaincu à la conclusion des Écritures hébraïques inspirées vers 442 avant notre ère.

      72. Devant qui Babylone tomba-​t-​elle ensuite, et qu’est-​ce que cela signifiait pour l’Empire perse ?

      72 Babylone était tombée aux mains des Mèdes et des Perses. Plus tard, elle fut livrée aux Macédoniens (Grecs), qui fondèrent la Cinquième Puissance mondiale, ce qui signifie également que l’Empire perse tomba devant cette nouvelle puissance. Bien que les prophéties bibliques l’aient annoncée, la chute de la puissance mondiale perse ne fut pas consignée dans la Bible.

      LA CINQUIÈME PUISSANCE MONDIALE MACÉDONIENNE

      73. a) Quel fut le dernier empereur perse qui succéda à Artaxerxès ? b) Comment Daniel 11:3 s’accomplit-​il dans l’année de son couronnement ?

      73 Le dernier des six empereurs perses qui succédèrent à Artaxerxès fut Darius III. L’année même de son couronnement, le jeune Alexandre II fut couronné roi de Macédoine en Europe, en accomplissement de la prophétie de Daniel chapitre onze qui, après avoir prédit les tentatives perses pour conquérir la Grèce, déclare ce qui suit : “Mais il s’élèvera un vaillant roi, qui dominera avec une grande puissance, et fera ce qu’il voudra.” — Daniel 11:3.

      74. a) Qu’entreprit Alexandre ? b) Comment détrôna-​t-​il la Quatrième Puissance mondiale ?

      74 Pour gagner une place prépondérante dans le monde, Alexandre entreprit la conquête de l’Empire perse. Se mettant en campagne en 333 avant notre ère, il conquit l’Asie Mineure, la Phénicie (y compris la ville insulaire de Tyr) et l’Égypte. Après avoir fondé la nouvelle ville d’Alexandrie en Égypte, il monta vers le nord, au cours supérieur du Tigre. C’est là qu’à Gaugamèles, non loin des ruines de l’ancienne capitale assyrienne de Ninive, il rencontra les forces de Darius III. Les Perses furent vaincus. Le roi Darius prit la fuite vers le nord et fut par la suite assassiné par certains de ses gens. La Quatrième Puissance mondiale n’était plus !

      75. Comment fonda-​t-​il un empire plus vaste que tous ceux qui avaient existé jusque-​là ?

      75 Exalté par sa victoire à Gaugamèles, Alexandre le Grand s’engagea au sud, et se trouva en quelques jours à Babylone, capitale d’hiver de l’Empire perse. Après avoir fait reposer ses troupes dans cette ville, il poursuivit ses efforts pour subjuguer le reste des possessions perses vers l’est, jusqu’en Inde. Il fonda ainsi l’empire le plus vaste qui ait existé jusque-​là. De l’Inde, il dut revenir à l’ouest, et il atteignit de nouveau Babylone, sept années après l’avoir quittée.

      76. Quelle fut sa faute quant à Babylone, et quelle en fut la conséquence fatale ?

      76 Ne connaissant pas le décret de Jéhovah selon lequel la Babylone antique devait subir une chute absolue et devenir une ruine complète, Alexandre projeta de faire de cette ville la capitale de son immense empire. À Babylone, il prépara ses campagnes à venir ; mais avant de pouvoir mettre son projet à exécution, un accès de malaria l’emporta, et il mourut à Babylone en 323 avant notre ère.

      77. Comment l’empire d’Alexandre fut-​il divisé ?

      77 L’empire d’Alexandre fut divisé à Babylone. Aussitôt après sa mort, ses généraux, qui avaient combattu près de lui jusqu’à la fin, se mirent à tirer leurs propres plans et à agir en conséquence. L’empire fut divisé entre eux ; ou appela cette division le “partage de Babylone”. Deux ans plus tard, en 321 avant notre ère, un second partage eut lieu à Triparadisos. L’administration de la satrapie de Babylonie fut confiée au général Séleucos Nicator.

      78. a) Comment Séleucos contrôla-​t-​il toute la partie orientale de l’empire d’Alexandre ? b) Quelle attitude, différente de celle d’Alexandre, suivit-​il à l’égard de Babylone ?

      78 Se sentant menacé, Séleucos s’enfuit en Égypte ; il revint cependant à Babylone après la défaite de son ennemi en 316 avant notre ère. De là, il contrôla toute la partie orientale de l’empire d’Alexandre, étendant sa domination jusqu’au Iaxarted et jusqu’à l’Indus. Il ne voulut pas suivre l’exemple d’Alexandre qui s’était établi à Babylone. Il préféra édifier une nouvelle capitale de style tout à fait grec. Aussi, à partir de l’automne de 312, il commença à fonder la ville de Séleucie, sur le Tigre, à environ quatre-vingts kilomètres au nord de Babylone, et à une vingtaine de kilomètres au sud de l’actuelle Bagdad. En fondant Séleucie, cette nouvelle ville, il avait pour “but de dépeupler Babylone”.

      79. Quelle fut la réaction des prêtres chaldéens devant cette mesure, mais que devint finalement la nouvelle ville ?

      79 Il va de soi que cette mesure ne fut pas au goût des prêtres, mais la nouvelle ville prospéra rapidement et sa population devint très dense. En 116 (de notre ère), l’empereur romain Trajan l’incendia. Quelques années plus tard, les Romains commandés par le général Lucius Verus détruisirent totalement la ville et massacrèrent ses habitants, pour mettre un terme à l’hégémonie grecque en Babylonie.

      80 a) Quel effet la nouvelle capitale de Séleucie eut-​elle sur Babylone ? b) Qui remplaça finalement les dirigeants séleucides quant à leur domination sur la Babylonie ?

      80 À partir du moment où fut fondée Séleucie, la nouvelle capitale, Babylone et les autres villes babyloniennes furent progressivement reléguées au rang de simples villages. Au deuxième siècle avant notre ère, Mithridate Ier, roi des Parthes, commença ses grandes conquêtes, et vers 140 avant notre ère, la Babylonie fut assujettie aux Parthes. En 129 avant notre ère prit fin l’empire oriental des successeurs de Séleucos Nicator. Les Parthes étendirent leur empire de l’Euphrate, à l’est, à la frontière de l’Inde et à l’Oxus (Amou-Daria), territoire qui appartenait autrefois aux souverains séleucides.

      81. a) Par l’écrasement de la Cinquième Puissance mondiale, quel conflit se développa entre Rome, Sixième Puissance mondiale, et les Parthes ? b) Qui contrôla Babylone ?

      81 En écrasant et en remplaçant la Grèce, Cinquième Puissance mondiale, les Romains entrèrent inévitablement en conflit avec les Parthes. Pendant près de trois siècles, l’Empire parthe fut le rival de l’Empire romain, la Sixième Puissance mondiale. À ce sujet, voici ce que déclare l’Encyclopédie américaine, tome XXI, page 353b : “Aucune armée romaine n’a remporté une victoire décisive sur eux jusqu’en 115 de notre ère, sous le règne de Trajan. Même alors, Rome n’eut pas une prépondérance définitive sur l’Empire parthe. En 217, la bataille de Nisibis n’amena la victoire et la paix assurées à aucune des parties belligérantes.” (Édition de 1929). L’empereur Trajan tenait la partie supérieure de la vallée de Mésopotamie, à l’exclusion de Babylone. Quelques années après la bataille de Nisibis, l’Empire parthe fut renversé, non par les Romains, mais par les Perses qui s’étaient révoltés avec Artaxerxès, et la dynastie perse des Sassanides lui succéda, en l’an 226 (de notre ère).

      82. Quelles relations existaient entre les Parthes et les Juifs ?

      82 Les Parthes avaient avec les Juifs d’importantes relations qui trouvaient leur explication dans le grand nombre de colonies juives établies en Mésopotamie. Les Parthes intervinrent même dans les affaires de la province de Juda, et en firent une fois un État vassal. Pendant le règne du roi parthe Artaban III, de 16 à  42 de notre ère, plus de cinquante mille colons juifs de Mésopotamie furent sauvagement massacrés, comme nous le rapporte l’historien juif Josèphe dans son Histoire ancienne des Juifs (Antiquités judaïques), livre XVIII, chapitre XII, paragraphe 5.

      83. Comment certains ressortissants de l’Empire parthe devinrent-​ils chrétiens ?

      83 D’après Actes 2:5-11, des Juifs et prosélytes d’entre les “Parthes et Mèdes et Élamites, et les habitants de Mésopotamie”, en un mot des ressortissants de l’Empire parthe, étaient présents à Jérusalem, lors de la célébration de la fête de Pentecôte en l’an 33 de notre ère. Ces milliers d’adorateurs entendirent la prédication de Pierre et des autres apôtres chrétiens, et ils furent baptisés après s’être convertis au christianisme. Bien entendu, en rentrant en Mésopotamie et dans toutes les autres parties de l’Empire parthe, ils ramenèrent la foi chrétienne avec eux.

      84, 85. Quelle preuve Josèphe nous donne-​t-​il de l’existence de Babylone à l’ère chrétienne ?

      84 Il apparaît que la ville de Babylone, en Basse Mésopotamie, existait encore à l’ère du christianisme. La preuve en est que Josèphe nous décrit les actions d’Hérode le Grand qui régna à Jérusalem de 37 avant notre ère à peu de temps après la naissance de Jésus-Christ à Bethléhem. Un certain prêtre juif nommé Hyrcan avait été fait prisonnier par les Parthes et avait été emmené dans leur pays. C’est ce que déclare Josèphe dans l’Histoire ancienne des Juifs, livre XV, chapitre II, paragraphe 1 :

      85 Hircan ayant été mené à Phraate, roi des Parthes, ce prince le traita très bien à cause de la noblesse de sa race, lui ôta ses chaînes, et lui permit de demeurer dans Babylone où il y avait fort grand nombre de Juifs. Non seulement ceux qui s’étaient établis dans cette puissante ville l’honoraient comme leur souverain sacrificateur et leur roi ; mais tous les autres Juifs qui habitaient au-delà de l’Euphrate le révéraient de la même sorte.

      86. a) Qui Hérode le Grand établit-​il grand prêtre ? b) Que révèle un atlas biblique quant à l’existence de Babylone à l’ère chrétienne ? c) Au moins jusqu’à quand le temple de Bel continua-​t-​il d’exister à Babylone ? (voir aussi la note en bas de page)

      86 Le roi Hérode prit des dispositions, couronnées de succès, pour que le roi de Parthie rende Hyrcan à la Judée confiée à son administration. Toutefois, il ne l’institua pas grand prêtre des Juifs. Voici ce que nous lisons au paragraphe 2 : “La crainte qu’avait Hérode qu’une personne de grande naissance fût établie dans la souveraine sacrificature le porta à faire venir de Babylone un sacrificateur nommé Ananel, qui était d’une famille des plus obscures, et il lui donna cette chargee.” Plus tard, le roi Hérode retira sa charge à Ananel de Babylone et mit à sa place un jeune prêtre, Aristobule.

      87. Quelle preuve avons-​nous que nombre de colonies juives étaient florissantes en Babylonie au commencement de l’ère chrétienne et ont continué à l’être dans la période qui suivit la destruction de Jérusalem en l’an 70 de notre ère ?

      87 Il est évident qu’il y avait un bon nombre de colonies juives en Babylonie au commencement de l’ère chrétienne. Après la destruction de Jérusalem par les Romains en l’an 70 de notre ère, ces colonies babyloniennes exercèrent leur influence sur la Diaspora, dispersion juive, en dehors de Palestine. Les rabbins juifs de Babylonie étaient devenus plus célèbres que ceux de Terre sainte, voire de Jérusalem. Les Juifs babyloniens se croyaient de souche raciale plus pure que ceux de Palestine, surtout après la chute de Jérusalem. Les écoles, qui acquirent du renom, étaient établies en Babylonie, et de nombreux écrits rabbiniques y virent le jour. C’est ainsi que deux Talmuds juifs se développèrent, le Talmud de Babylone et le Talmud de Jérusalem (ou palestinien).

      88, 89. a) Que dit Jérôme de l’état de Babylone en 386 de notre ère ? b) Comment la destruction de Babylone était-​elle devenue totale, d’après ce que vit Claudius J. Rich en 1811 ?

      88 En dépit de ces activités qui continuaient de s’exercer à Babylone et dans ses environs, la Parole prophétique de Jéhovah Dieu contre Babylone devait finalement s’accomplir à la lettre. La ville tomberait en ruines et deviendrait un désert privé d’habitants dont se détourneraient les superstitieux, ce qui arriva. En 386 de notre ère, Jérôme, célèbre auteur d’une version en latin de la Bible, se rendit en Palestine où il travailla et mourut. Il rapporta qu’à son époque Babylone était complètement en ruines, et que ses murailles servaient uniquement à entourer un parc (ou forêt) où le monarque perse pouvait chasser. Finalement, la localité fut totalement abandonnée des humains. En 1811, Claudius J. Rich, voyageur anglais, ne trouvait aucune trace des grandes murailles de Babylonef. Dans l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.), tome I (publié en 1891), page 596a, nous lisons :

      89 On conçoit difficilement plus totale destruction que celle qui frappa Babylone. Rich ne put découvrir la moindre trace de ses larges murs, et même son emplacement a fait l’objet de contestations. “Sur ses ruines, dit-​il, il ne pousse pas d’arbres, à l’exception d’un seul, qui est très vieux” et ne fait que rendre la désolation plus apparente. Des ruines comme celles de Babylone, faites de débris saturés de nitre, ne sont pas cultivables.

      90. a) Quelles preuves de l’ancienne gloire de Babylone commença-​t-​on à découvrir en 1899 ? b) Aujourd’hui, qu’est-​ce qui indique l’emplacement de cette ville jadis importante ?

      90 L’intérêt porté aux ruines historiques du Moyen-Orient et en particulier à Babylone s’est développé dans la première partie du dix-neuvième siècle. On commença à dégager ses ruines en 1899 avec l’habileté archéologique voulue. On peut contempler dans ces ruines les témoignages muets de la gloire passée de cette ville. Aujourd’hui, à la date où cet ouvrage a été publié, la voie ferrée qui relie Bagdad à Bassora passe à quelques mètres seulement de la colline dite Babil. Un écriteau en bois porte l’inscription suivante, rédigée en anglais et en arabe : “Babylone. Halte. Le train s’arrête pour prendre les voyageurs.” La ville n’est plus habitée ; c’est une simple halte pour les touristes qui viennent inspecter ses ruines, et qui reprennent le train suivant pour continuer leur voyage.

      91. Comment Babylone sombra-​t-​elle dans l’oubli comme cela avait été prédit en termes prophétiques par Séraja, et pour qui ces événements ont-​ils une portée historique ?

      91 En vérité, elle est tombée, Babylone ! De même que le rouleau, auquel était attachée une pierre, a été précipité par Séraja dans l’Euphrate et s’est abîmé dans ses eaux, de même la Babylone de l’Antiquité a sombré dans l’oubli (Jérémie 51:59-64). Quelle n’est pas la portée historique de ces événements pour Babylone la Grande des temps modernes, à la veille de sa ruine et de sa destruction !

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