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“ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile ”« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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“ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile ”
1. Comment la Bible identifie-t-elle son Auteur, et quelle sorte de connaissance les Écritures procurent-elles ?
“ TOUTE Écriture est inspirée de Dieu. ” Ces paroles, renfermées en 2 Timothée 3:16, identifient l’Auteur et l’Inspirateur des Saintes Écritures, à savoir Dieu, dont le nom est Jéhovah. Les Écritures inspirées procurent à leur lecteur une satisfaction profonde. Et quel étonnant trésor de connaissance exacte ! Assurément, les Écritures sont “ la connaissance de Dieu ” que les amis de la justice ont recherchée et prisée à travers les âges. — Prov. 2:5.
2. Comment Moïse, David et Salomon considéraient-ils la sagesse divine ?
2 Parmi ces hommes avides de connaissance, il y eut Moïse, le guide et l’organisateur de la nation d’Israël, propriété de Dieu ; il déclara que l’instruction divine est rafraîchissante “ comme la rosée, comme des pluies douces sur l’herbe et comme de grosses averses sur la végétation ”. Puis vint David, vaillant guerrier et défenseur du nom de Jéhovah ; il pria en ces termes : “ Instruis-moi de ta voie, ô Jéhovah ! Je marcherai dans ta vérité. ” Citons encore Salomon, homme pacifique qui bâtit l’un des plus glorieux édifices jamais construits sur la terre, la maison de Jéhovah à Jérusalem ; il s’exprima ainsi au sujet de la sagesse divine : “ Mieux vaut l’avoir comme gain que d’avoir comme gain de l’argent, et mieux vaut l’avoir comme produit que d’avoir de l’or. Elle est plus précieuse que les coraux, et tous tes autres plaisirs ne peuvent l’égaler. ” — Deut. 32:2 ; Ps. 86:11 ; Prov. 3:14, 15.
3. Quel prix Jésus et Dieu lui-même attachèrent-ils à la Parole divine ?
3 Jésus, le Fils de Dieu, attacha le plus grand prix à la Parole divine ; il dit : “ Ta parole est vérité. ” À ses disciples il déclara : “ Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera. ” (Jean 17:17 ; 8:31, 32). Elle était puissante, en vérité, cette parole que Jésus avait reçue de son Père. C’était la parole de Dieu. Après sa mort, sa résurrection et son ascension à la droite de Jéhovah dans les cieux, Jésus fit d’autres révélations au sujet de la parole de son Père, donnant, entre autres, une description remarquable des bénédictions que Dieu répandra sur l’humanité dans le Paradis terrestre. Enfin, Dieu ordonna à l’apôtre Jean : “ Écris, parce que ces paroles sont fidèles et vraies. ” Toutes les paroles des Écritures inspirées sont “ fidèles et vraies ”, et elles procurent des bienfaits incommensurables à ceux qui les observent. — Rév. 21:5.
4. En quoi les Écritures inspirées sont-elles utiles ?
4 Comment reçoit-on ces bienfaits ? La pensée complète de l’apôtre Paul exprimée en 2 Timothée 3:16, 17 fournit la réponse : “ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice, pour que l’homme de Dieu soit pleinement qualifié, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne. ” Les Écritures inspirées sont donc utiles pour enseigner la vraie doctrine et la bonne conduite, pour remettre les choses en ordre dans notre esprit et dans notre vie, pour nous reprendre et nous discipliner afin que nous marchions humblement dans la vérité et dans la justice. Si nous nous soumettons à l’enseignement de la Parole de Dieu, nous deviendrons “ les compagnons de travail de Dieu ”. (1 Cor. 3:9.) Il n’y a pas de plus grand privilège sur terre aujourd’hui que d’être occupé dans l’œuvre de Dieu en tant qu’‘ homme de Dieu pleinement qualifié et parfaitement équipé ’.
UN SOLIDE FONDEMENT POUR LA FOI
5. Qu’est-ce que la foi, et quelle est la seule façon de l’acquérir ?
5 Être un compagnon de travail de Dieu sous-entend avoir la foi. Mais ne confondons pas la foi avec la simple crédulité si répandue aujourd’hui. Beaucoup pensent qu’une croyance quelconque — sectaire, évolutionniste, philosophique — est suffisante. Or, l’homme de Dieu doit retenir “ toujours le modèle des paroles salutaires [...] avec la foi et l’amour qui se rapportent à Christ Jésus ”. (2 Tim. 1:13.) Sa foi doit être réelle, vivante, car “ la foi est l’attente assurée de choses qu’on espère, la démonstration évidente de réalités que pourtant on ne voit pas ”. Elle doit être fondée sur une solide croyance en Dieu et en sa promesse de récompenser ceux qui lui sont agréables (Héb. 11:1, 6). Une telle foi ne s’obtient que par l’étude assidue de la Parole de Dieu, la Bible. Elle a pour fondement l’amour profond de la Bible et du Dieu de la Bible, Jéhovah, ainsi que de son Fils, Jésus Christ. Il n’existe qu’une seule foi vivante de cette qualité, de même qu’il n’y a qu’un seul Seigneur, Jésus Christ, et un seul Dieu et Père de tous, Jéhovah. — Éph. 4:5, 6.
6. Quelle est la qualité de la vraie foi ?
6 Il nous faut savoir ce qu’est la Parole de Dieu, connaître son origine, son autorité, son but et aussi sa puissance pour la justice. Si nous apprécions la valeur de son beau message, nous aurons la foi. Bien plus, nous en viendrons à aimer la Bible et son Auteur avec une ferveur telle que rien ne pourra jamais ébranler cette foi et cet amour. Ce sont les Écritures, lesquelles renferment les paroles de Jésus Christ, qui posent un solide fondement pour la foi. La vraie foi est celle qui endure l’épreuve cruelle et les persécutions, qui résiste aux sollicitations matérialistes et philosophiques d’une société athée. Elle triomphera glorieusement jusque dans le monde nouveau et juste de Dieu. “ Voici la victoire qui a vaincu le monde : notre foi. ” — 1 Jean 5:4.
7. Quels bienfaits se procurent ceux qui trouvent la sagesse de la Bible ?
7 Pour acquérir et garder la foi, efforçons-nous d’aimer toujours davantage la Parole inspirée de Dieu. Ces Écritures sont un don incomparable de Dieu à l’humanité, une mine de richesses spirituelles dont la sagesse est insondable et dont le pouvoir d’éclairer et d’inciter à la justice excède celui de tous les autres livres jamais écrits. Tandis que nous creuserons pour amasser la connaissance de la Parole de Dieu, nous serons amenés à nous exclamer avec l’apôtre Paul : “ Ô profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! ” Connaître les Écritures inspirées et leur Auteur, c’est emprunter le sentier de la joie où il y a des choses agréables pour toujours. — Rom. 11:33 ; Ps. 16:11.
JÉHOVAH, UN DIEU DE COMMUNICATION
8. a) Pourquoi devrions-nous être reconnaissants de ce que Jéhovah est un Dieu de communication ? b) En quoi diffère-t-il des dieux-démons ?
8 Ainsi s’exclama David au sujet de la gloire du nom de Jéhovah : “ Tu es grand et tu fais des choses prodigieuses ; tu es Dieu, toi seul. ” (Ps. 86:10). Jéhovah a fait beaucoup de “ choses prodigieuses ” pour l’humanité sur terre ; entre autres, il lui a communiqué sa Parole. Oui, Jéhovah est un Dieu de communication, un Dieu qui s’exprime dans l’intérêt de ses créatures. Combien devrions-nous être reconnaissants de ce que notre Créateur n’est pas un souverain distant, entouré de mystères et insensible aux besoins des amis de la justice ! Comme il le fera aussi dans le monde nouveau à venir, Jéhovah réside déjà maintenant avec ceux qui exercent la foi en lui et qui l’aiment, à la manière d’un Père attentionné qui communique de bonnes choses à ses enfants qui le questionnent (Rév. 21:3). Notre Père céleste n’a rien de commun avec les dieux-démons que l’on représente sous la forme d’idoles effrayantes et muettes. Les dieux de métal et de pierre n’entretiennent pas de relations paternelles avec leurs adorateurs plongés dans l’aveuglement. Ils ne peuvent rien leur communiquer de profitable. Vraiment, “ ceux qui les font deviendront comme elles [les idoles] ”. — Ps. 135:15-19 ; 1 Cor. 8:4-6.
9. Quel message Dieu a-t-il envoyé des régions d’en haut ?
9 Jéhovah est le “ Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en bonté de cœur et en vérité ”. (Ex. 34:6.) Dans sa grande bonté de cœur, il a communiqué d’abondantes vérités aux hommes. Il s’agit de conseils avisés destinés à les guider et de prophéties qui éclairent le sentier menant à des bénédictions futures. “ Car toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction, afin que, grâce à notre endurance et à la consolation des Écritures, nous ayons l’espérance. ” (Rom. 15:4). Des régions d’en haut, des cieux mêmes, ont été transmises des vérités précieuses pour l’instruction des hommes, qui sont des régions d’en bas. — Jean 8:23.
10. En quelles langues Jéhovah a-t-il communiqué, et pourquoi ?
10 Jéhovah n’a jamais communiqué avec les hommes dans une langue inconnue d’eux ; il l’a toujours fait dans leur propre langue, la langue vivante de ses fidèles témoins (Actes 2:5-11). À Adam, à Noé, à Abraham, à Moïse et aux prophètes hébreux, Jéhovah parla dans la langue originelle des hommes, connue aujourd’hui sous le nom d’hébreu. Cette langue demeura en usage aussi longtemps qu’elle put être comprise ; ainsi, on la parlait encore au temps de Saul de Tarse, à qui Jésus ressuscité s’adressa en hébreu (Actes 26:14). Quand l’araméen des Chaldéens se répandit parmi les Israélites exilés, Jéhovah communiqua alors avec eux dans cette langue, car c’est celle qu’ils comprenaient (Ezra 4:8–6:18 ; 7:12-26 ; Dan. 2:4b–7:28). Plus tard, lorsque le grec devint la langue internationale et celle parlée par la majorité de ses témoins, Jéhovah transmit ses messages et les sauvegarda dans cette langue. Les paroles conservées dans la Bible sont des messages de Jéhovah toujours communiqués dans une langue vivante pour le profit des hommes humbles qui aiment la vérité.
11. Pourquoi peut-on dire que Jéhovah est à l’origine de toutes les langues ?
11 Jéhovah est le Créateur du cerveau et des organes de la parole que sont la langue, la bouche et la gorge, et grâce auxquels il est possible de former les sons complexes des différents systèmes de langage. On peut donc dire que Jéhovah est à l’origine de toutes les langues. Son pouvoir sur la langue de l’humanité fut démontré par le miracle qu’il opéra à la tour de Babel (Ex. 4:11 ; Gen. 11:6-9 ; 10:5 ; 1 Cor. 13:1). Aucune langue ne lui est étrangère. Non seulement il donna à l’homme la langue hébraïque originelle, mais, en créant le cerveau et les organes de la parole, il posa aussi le fondement de l’araméen, du grec et des quelque 3 000 langues parlées aujourd’hui.
LA LANGUE DE LA VÉRITÉ
12, 13. a) Comment Jéhovah a-t-il rendu ses communications intelligibles ? b) Citez des exemples.
12 Quelles qu’aient pu être les langues humaines utilisées par Jéhovah, il s’est toujours exprimé dans la langue de la vérité et non en des termes mystiques. La langue de la vérité est simple et facile à saisir (Tseph. 3:9). L’homme tiré du sol comprend aisément les figures à trois dimensions, celles qui ont une hauteur, une largeur et une longueur, et qui sont fixées dans le cours du temps. Voilà pourquoi Jéhovah a représenté les choses invisibles par des symboles que l’esprit humain peut concevoir. Prenons l’exemple du tabernacle conçu par Dieu et érigé par Moïse dans le désert. Sous l’inspiration divine, Paul se servit des symboles à trois dimensions de ce tabernacle pour expliquer les réalités glorieuses des cieux mêmes. — Héb. 8:5 ; 9:9.
13 Voici un autre exemple : Jéhovah, qui est esprit, n’est pas physiquement assis sur un trône dans les cieux. Toutefois, il a utilisé un tel symbole visible pour se faire comprendre des hommes, lesquels sont liés par des réalités visibles. Lorsqu’il siège à la cour céleste, c’est exactement comme lorsqu’un roi terrestre ouvre une séance en prenant place sur son trône. — Dan. 7:9-14.
FACILE À TRADUIRE
14, 15. Pourquoi la Bible, à l’inverse des ouvrages philosophiques humains, est-elle facile à traduire en d’autres langues ? Illustrez votre réponse.
14 La Bible ayant été écrite dans des termes simples, faciles à comprendre, il est possible de traduire ses symboles et les faits qu’elle relate avec clarté et précision dans la plupart des langues modernes. La puissance et la force originelles de la vérité sont préservées dans toutes les traductions. Des mots simples, propres au langage de tous les jours, tels “ cheval ”, “ guerre ”, “ couronne ”, “ trône ”, “ mari ”, “ femme ” et “ enfants ”, évoquent une idée précise dans toutes les langues. Cela fait contraste avec les écrits philosophiques humains, qui ne se prêtent pas toujours à une traduction exacte. Leurs expressions compliquées et leurs terminologies abstraites peuvent rarement être rendues avec précision dans une autre langue.
15 La puissance d’expression de la Bible est de loin supérieure. Même lorsque Dieu envoya ses messages de jugement à des incroyants, il employa, non pas un langage philosophique, mais plutôt des symboles d’usage courant. C’est ce qui ressort de Daniel 4:10-12, où le royaume d’un monarque païen vantard est sommairement représenté par un arbre, et ce qui arrive ensuite à cet arbre annonce avec précision des événements futurs. Tous ces messages ont clairement été traduits dans d’autres langues. Dans son amour, Jéhovah a ainsi communiqué sa Parole pour que ‘ la vraie connaissance devienne abondante ’. Cela nous a grandement aidés à comprendre les prophéties en ce “ temps de la fin ”. — Dan. 12:4.
UNE LIGNE DE COMMUNICATION
16. À quoi peut-on comparer le canal de communication de Jéhovah ?
16 Certains demanderont peut-être : Quel a été le moyen de communication utilisé ? Illustrons notre réponse par un exemple moderne. La chaîne de communication comprend 1) le locuteur ou émetteur du message, 2) le transmetteur, 3) le système de transmission du message, 4) le récepteur et 5) l’auditeur. En matière de communications téléphoniques, la chaîne est la suivante : 1) l’usager émet le message, 2) le transmetteur téléphonique convertit le message en impulsions électriques, 3) la ligne téléphonique véhicule les impulsions électriques à destination, 4) le récepteur reconvertit les impulsions en message audible et 5) le correspondant reçoit le message. Pareillement dans les cieux 1) Jéhovah fait des déclarations, 2) sa Parole officielle ou Porte-parole, connu maintenant sous le nom de Jésus Christ, transmet la plupart du temps ces messages, 3) l’esprit saint de Dieu ou force agissante sert de moyen ou système de transmission vers la terre, 4) le prophète de Dieu sur terre reçoit ces messages et 5) il les publie dans l’intérêt du peuple de Dieu. De même qu’on se servira parfois d’un messager pour porter une importante missive, de même il est arrivé que Jéhovah décide d’envoyer des messagers spirituels ou anges pour transmettre des cieux un message à ses serviteurs terrestres. — Gal. 3:19 ; Héb. 2:2.
MODE D’INSPIRATION
17. Quel mot grec traduit l’expression “ inspirée de Dieu ”, et comment sa signification nous aide-t-elle à comprendre les modes d’inspiration ?
17 L’expression “ inspirée de Dieu ” vient du grec théopneustos qui signifie “ soufflée par Dieu ”. (Voir 2 Timothée 3:16, première note.) C’est son esprit ou force agissante que Dieu a ‘ soufflé ’ sur des hommes fidèles afin qu’ils compilent et rédigent les Saintes Écritures. Cette méthode s’appelle l’inspiration. Les prophètes et autres fidèles serviteurs de Jéhovah ainsi inspirés avaient l’esprit porté par cette force agissante. Autrement dit, ils recevaient de Dieu des messages et des représentations de ses desseins, lesquels s’imprimaient profondément dans leur esprit. “ Car la prophétie n’a jamais été apportée par la volonté de l’homme, mais des hommes ont parlé de la part de Dieu, comme ils étaient portés par l’esprit saint. ” — 2 Pierre 1:21 ; Jean 20:21, 22.
18. À quel point les messages inspirés ont-ils marqué les hommes qui les ont reçus ?
18 Alors que ces hommes de Dieu étaient éveillés et entièrement conscients ou bien qu’ils rêvaient dans leur sommeil, l’esprit de Dieu implantait profondément en eux le message émanant de l’auteur divin de la ligne de communication. Dès réception de ce message, le prophète avait la responsabilité de le transmettre oralement à autrui. Quand Moïse et d’autres prophètes fidèles reviendront par la résurrection, ils pourront certainement confirmer l’exactitude du texte de leurs écrits qui a été préservé, car leur cerveau sensible recréé gardera encore clairement le souvenir du message originel reçu. De la même manière, l’apôtre Pierre fut si impressionné par la vision de la transfiguration qu’il fut capable de faire le récit vivant de sa magnificence plus de 30 ans après. — Mat. 17:1-9 ; 2 Pierre 1:16-21.
L’AUTEUR ET SON DOIGT
19. Qu’est-ce que le “ doigt ” de Dieu ? Citez les passages des Écritures qui le confirment.
19 Tous les auteurs se servent de leurs doigts pour écrire ; dans les temps anciens ils utilisaient la plume ou le stylet, et de nos jours on se sert d’un stylo, d’une machine à écrire ou d’un ordinateur. On dit que le produit du travail de ces doigts provient du cerveau de leur possesseur. Saviez-vous que Dieu a un doigt ? Eh oui, car Jésus parla de l’esprit de Dieu comme de son “ doigt ”. Quand Jésus guérit un possédé qui recouvra ainsi l’usage de la parole et la vue, ses ennemis religieux blasphémèrent quant au moyen utilisé par Jésus pour chasser le démon. Selon Matthieu, Jésus leur dit : “ Si c’est par le moyen de l’esprit de Dieu que j’expulse les démons, le royaume de Dieu vous a donc atteints. ” (Mat. 12:22, 28). Luc élargit notre compréhension en citant les paroles de Jésus prononcées en une occasion semblable : “ Mais si c’est par le moyen du doigt de Dieu que j’expulse les démons, le royaume de Dieu vous a donc atteints. ” (Luc 11:20). Des siècles auparavant, les prêtres-magiciens d’Égypte avaient été forcés de reconnaître que les plaies envoyées sur le pays étaient une démonstration de la puissance supérieure de Jéhovah ; ils déclarèrent : “ C’est le doigt de Dieu ! ” — Ex. 8:18, 19.
20. Comment le “ doigt ” de Dieu a-t-il opéré, et avec quel résultat ?
20 En accord avec les différents emplois du mot “ doigt ”, on comprend que le “ doigt de Dieu ” est très puissant, et que cette expression s’applique bien à son esprit, qu’il utilisa pour la rédaction de la Bible. Ainsi, les Écritures nous informent que le “ doigt de Dieu ” grava les Dix Commandements sur les deux tablettes de pierre (Ex. 31:18 ; Deut. 9:10). Quand Dieu se servit d’hommes pour écrire les différents livres de la Sainte Bible, son doigt symbolique ou esprit était pareillement la force qui guidait leur plume. L’esprit saint de Dieu est invisible, mais il a merveilleusement agi et, comme effet visible et tangible de son action, l’humanité a reçu le don précieux qu’est la Parole divine de vérité, Sa Bible. Il ne fait aucun doute que l’Auteur de la Bible est Jéhovah Dieu, la Source céleste de communication.
DÉBUT DU RECUEIL INSPIRÉ
21. a) Comment la rédaction des Écritures a-t-elle débuté ? b) Comment Jéhovah a-t-il veillé à leur préservation ?
21 Comme nous l’avons vu, Jéhovah “ donna à Moïse [...] deux tablettes du Témoignage, tablettes de pierre écrites du doigt de Dieu ”. (Ex. 31:18.) Ces tablettes comprenaient les Dix Commandements, et l’on note avec intérêt que ce document officiel cite huit fois le nom divin Jéhovah. En cette même année, 1513 av. n. è., Jéhovah ordonna à Moïse de se mettre à écrire un recueil permanent. Ainsi débuta la rédaction des Saintes Écritures (Ex. 17:14 ; 34:27). Dieu ordonna aussi à Moïse de construire “ l’arche du témoignage ” ou “ l’arche de l’alliance ”, coffre artistement travaillé dans lequel les Israélites devaient conserver ce témoignage divin des plus précieux (Ex. 25:10-22 ; 1 Rois 8:6, 9). Les plans de l’Arche et du tabernacle qui l’abritait ont été fournis par Jéhovah, et le maître d’œuvre, Betsalel, fut “ rempli de l’esprit de Dieu en sagesse, en intelligence, en connaissance et en tout genre de savoir-faire ”, pour exécuter son travail selon le modèle divin. — Ex. 35:30-35.
22. a) Qui est l’Auteur des Écritures inspirées, et combien de temps leur rédaction a-t-elle duré ? b) Qui étaient les co-rédacteurs de la Bible, et que sait-on à leur sujet ?
22 Pour faire connaître ses desseins, Dieu “ a parlé à bien des reprises et de bien des manières ” sur une longue période (Héb. 1:1). Les écrivains rédigèrent sa Parole sur 1 610 ans environ, soit de 1513 av. n. è. à 98 de n. è. environ. Jéhovah Dieu, l’unique Auteur, employa une quarantaine de ces scribes ou secrétaires humains. Tous ces co-rédacteurs étaient hébreux et donc membres de la nation à qui “ les déclarations sacrées de Dieu [...] ont été confiées ”. (Rom. 3:2.) Parmi eux, huit étaient des Juifs devenus chrétiens qui avaient connu Jésus personnellement ou par l’intermédiaire de ses apôtres. Les Écritures inspirées écrites avant leur époque annonçaient la venue du Messie ou Christ (1 Pierre 1:10, 11). Leur différence de milieu n’empêcha pas tous ces rédacteurs de la Bible, de Moïse à l’apôtre Jean, de défendre la souveraineté de Jéhovah et de proclamer ses desseins sur la terre. Ils écrivirent au nom de Jéhovah et par la puissance de son esprit. — Jér. 2:2, 4 ; Ézék. 6:3 ; 2 Sam. 23:2 ; Actes 1:16 ; Rév. 1:10.
23. Quels documents anciens certains rédacteurs de la Bible ont-ils utilisés, et comment ces documents sont-ils devenus des écrits divinement inspirés ?
23 Plusieurs de ces rédacteurs inclurent dans leurs écrits la compilation de documents provenant de témoins oculaires, d’écrivains antérieurs qui n’étaient pas tous inspirés de Dieu. Moïse, par exemple, put compiler certaines parties de la Genèse à partir de récits faits par des témoins oculaires ; il en fut de même de Samuel, qui écrivit le livre des Juges. Jérémie compila Un et Deux Rois, et Ezra écrivit Un et Deux Chroniques en grande partie de cette manière. L’esprit saint guida ces compilateurs dans le choix des parties de documents humains antérieurs à incorporer dans les Écritures, authentifiant ainsi ces compilations. À compter de leur compilation, ces extraits de documents anciens firent partie des Écritures inspirées. — Gen. 2:4 ; 5:1 ; 2 Rois 1:18 ; 2 Chron. 16:11.
24, 25. a) Quelle période de l’Histoire la Bible couvre-t-elle ? b) Relevez quelques points intéressants du tableau de la page 12.
24 Dans quel ordre les 66 livres de la Bible nous sont-ils parvenus ? Quelle période de l’éternité couvrent-ils ? Après avoir décrit la création du ciel et de la terre et l’aménagement de celle-ci comme demeure de l’homme, le livre de la Genèse relate les débuts de l’histoire humaine depuis la création du premier homme en 4026 av. n. è. Les écrits sacrés rapportent ensuite les événements importants qui se sont succédé jusque peu après 443 av. n. è. Puis, après un intervalle de plus de 400 ans, le récit reprend à partir de 3 av. n. è. jusque vers 98 de n. è. Ainsi, sur le plan historique, les Écritures couvrent une période de 4 123 années.
25 Le tableau de la page 12 indique l’origine des rédacteurs de la Bible et l’ordre dans lequel les écrits bibliques nous sont parvenus.
LE “ LIVRE ” COMPLET DE LA VÉRITÉ DIVINE
26. De quelle façon les Écritures forment-elles un livre complet ?
26 Le recueil des Saintes Écritures, de la Genèse à la Révélation, constitue un livre complet, une bibliothèque complète dont les livres sont tous inspirés par le seul Auteur suprême. Ce recueil ne doit pas être divisé en deux parties, de telle sorte que l’une des deux soit regardée comme moins importante. Les Écritures hébraïques et les Écritures grecques chrétiennes sont indispensables les unes aux autres. Les dernières s’ajoutent aux premières pour former le livre complet de la vérité divine. Les 66 livres de la Bible, tous ensemble, constituent l’unique bibliothèque des Saintes Écritures. — Rom. 15:4.
27. Pourquoi les expressions “ Ancien Testament ” et “ Nouveau Testament ” sont-elles impropres ?
27 La tradition commet l’erreur de diviser la Parole écrite de Dieu en deux parties, appelant la première, de Genèse à Malaki, “ Ancien Testament ”, et la seconde, de Matthieu à Révélation, “ Nouveau Testament ”. En 2 Corinthiens 3:14, La Sainte Bible, par A. Crampon (1904), par exemple, parle de “ la lecture de l’ancien Testament ”, mais ici, l’apôtre ne fait pas référence aux Écritures hébraïques anciennes dans leur totalité, et il ne veut pas dire non plus que les Écritures chrétiennes inspirées constituent un “ nouveau testament [alliance] ”. L’apôtre fait allusion à l’alliance de la Loi que Moïse a consignée dans le Pentateuque et qui ne forme qu’une partie des Écritures préchrétiennes. Voilà pourquoi il ajoute au verset suivant 3:15 : “ Chaque fois que Moïse est lu. ” Le mot grec rendu par “ testament ” dans certaines versions a invariablement été traduit par “ alliance ” dans de nombreuses traductions modernes. — Mat. 26:28 ; 2 Cor. 3:6, 14, Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau ; Osty ; Traduction Œcuménique de la Bible.
28. Quelle certitude avons-nous au sujet des prophéties de la Bible ?
28 Ce qui a été consigné et préservé comme étant les Saintes Écritures ne doit pas être falsifié (Deut. 4:1, 2 ; Rév. 22:18, 19). L’apôtre Paul écrit à ce sujet : “ Cependant, même si nous ou un ange du ciel, nous venions à vous annoncer comme une bonne nouvelle quelque chose qui va au-delà de ce que nous vous avons annoncé comme une bonne nouvelle, qu’il soit maudit. ” (Gal. 1:8 ; voir aussi Jean 10:35). Toutes les paroles prophétiques de Jéhovah doivent s’accomplir en leur temps. “ Ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche. Elle ne reviendra pas vers moi sans résultat, mais elle ne manquera pas d’exécuter ce en quoi j’ai pris plaisir et, à coup sûr, elle aura du succès dans ce pour quoi je l’ai envoyée. ” — Is. 55:11.
EXAMINONS LES ÉCRITURES
29. Quelle introduction à l’étude de chaque livre de la Bible trouve-t-on dans le présent ouvrage ?
29 Dans les chapitres suivants, les 66 livres des Saintes Écritures sont examinés dans l’ordre. On y trouve une description du cadre de chacun d’eux et des renseignements sur chaque écrivain ; l’époque de la composition et, dans certains cas, la période embrassée par le texte sont également précisées. La preuve est aussi faite de l’authenticité du livre et de son appartenance aux Écritures inspirées. Une telle preuve peut être fournie par les paroles de Jésus Christ ou les écrits inspirés des autres serviteurs de Dieu. Il arrive très souvent que l’authenticité d’un livre soit établie par la réalisation indéniable des prophéties bibliques ou par des preuves intrinsèques comme l’harmonie du texte, l’honnêteté et la franchise de l’écrivain. L’archéologie et l’histoire profane digne de foi apportent aussi leur témoignage.
30. Comment le contenu de chacun des livres bibliques est-il présenté ?
30 Dans la description de chaque livre, nous nous sommes efforcés de mettre l’accent sur le puissant message de l’écrivain de manière à susciter dans le cœur du lecteur un profond amour pour les Écritures inspirées et leur Auteur, Jéhovah Dieu, et ainsi augmenter l’estime qu’il porte au message vivant de la Parole de Dieu pour sa valeur pratique, son harmonie et sa beauté. Le contenu des livres est divisé par sous-titres pour en faciliter l’étude, mais il ne s’agit pas là d’une division arbitraire des livres de la Bible. Chacun d’eux est en lui-même une entité qui contribue de façon appréciable à la compréhension des desseins divins.
31. a) Comment l’utilité de chaque livre est-elle soulignée ? b) Quel glorieux thème est mis en évidence tout au long de l’analyse de chaque livre biblique ?
31 À la fin de chaque livre, il est démontré en quoi cette partie des Écritures inspirées est “ utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice ”. (2 Tim. 3:16.) La réalisation des prophéties est analysée, quand elles sont citées postérieurement dans le témoignage inspiré des rédacteurs de la Bible. Le rôle de chaque livre dans le développement du thème général de la Bible est également démontré. La Bible n’est pas un mythe. Elle renferme le seul message vivant pour les hommes. Du premier livre, la Genèse, au dernier, la Révélation, les Écritures inspirées rendent témoignage au dessein du Créateur de l’univers, Jéhovah Dieu, qui est de sanctifier son nom par le moyen du Royaume placé sous l’autorité de sa Semence. Tel est le fondement de la glorieuse espérance offerte à tous les amis de la justice. — Mat. 12:18, 21.
32. Quelles autres informations viendront augmenter le prix que nous attachons à la Bible ?
32 Après l’analyse des 66 livres de la Bible, quelques chapitres sont consacrés à l’examen de son contexte. Ces études portent sur la géographie de la Terre promise, la chronologie des événements de la Bible, les traductions bibliques, les preuves archéologiques et autres de l’authenticité des Saintes Écritures et du catalogue biblique. Cette partie renferme également d’autres informations précieuses et des tableaux. Tout cela a pour objet de nous faire apprécier davantage la Bible, le livre le plus utile et le plus pratique sur terre aujourd’hui.
33. À quoi peut-on comparer la Bible, et de quelle utilité est l’étude de ce livre ?
33 L’Auteur divin a longuement parlé aux hommes. Tout ce qu’il a fait pour ses enfants terrestres témoigne d’un amour profond et d’un intérêt paternel. Grâce aux Saintes Écritures, il nous a pourvus d’un remarquable recueil d’écrits inspirés. C’est vraiment un trésor incomparable, une grande bibliothèque constituée d’enseignements ‘ soufflés par Dieu ’, dont la richesse et l’étendue sont de loin supérieures aux ouvrages des hommes. L’étude assidue de la Parole de Dieu n’est pas “ une fatigue pour la chair ” ; au contraire, elle procurera des bienfaits éternels à ceux qui connaissent “ la parole de Jéhovah [laquelle] subsiste pour toujours ”. — Eccl. 12:12 ; 1 Pierre 1:24, 25.
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Étude numéro 1 : Visite en Terre promise« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 1 — Visite en Terre promise
Ses régions, ses caractéristiques physiques, ses montagnes et ses vallées, ses rivières et ses lacs, son climat, son sol et sa végétation.
1. a) Pourquoi l’appellation “ Terre promise ” est-elle des plus appropriées ? b) Quelle glorieuse perspective garderons-nous présente à l’esprit en examinant la géographie du pays ?
JÉHOVAH Dieu fixa les limites de la Terre promise antique (Ex. 23:31 ; Nomb. 34:1-12 ; Jos. 1:4). Depuis des siècles, certains appellent cette région Palestine, nom dérivé du latin Palaestina et du grec Palaïstinê, et qui vient de l’hébreu Pelèshèth. Dans les Écritures hébraïques, Pelèshèth, traduit par “ Philistie ”, désigne uniquement le territoire des Philistins, ennemis du peuple de Dieu (Ex. 15:14). Or, Jéhovah ayant promis ce pays au fidèle Abraham et à ses descendants, l’appellation “ Terre promise ” ou “ terre de la promesse ” est beaucoup plus appropriée (Gen. 15:18 ; Deut. 9:27, 28 ; Héb. 11:9). Remarquable par la variété de sa structure géographique, cette contrée de faible étendue présente nombre des caractéristiques et des extrêmes que l’on retrouve dans différentes régions de la terre. Si Jéhovah a pu léguer en héritage à ses témoins d’autrefois semblable terre de la promesse, si magnifiquement variée, il ne fait aucun doute qu’il pourra donner à ses adorateurs un monde nouveau glorieux et paradisiaque, qui s’étendra sur toute la terre, avec ses montagnes, ses vallées, ses rivières et ses lacs, et fera les délices de ses habitants. Examinons donc attentivement les caractéristiques géographiques de la Terre promise dans le cadre d’un voyage imaginairea.
SUPERFICIE
2. Quelles étaient les dimensions de la bande de terre occupée par les Juifs, et quel territoire occupèrent-ils encore ?
2 Selon les limites fixées par Dieu et rapportées en Nombres 34:1-12, le pays promis à Israël devait former une étroite bande de terre : 480 kilomètres du nord au sud et 56 kilomètres de largeur en moyenne. Ce ne fut pas avant les règnes de David et de Salomon que le territoire tout entier fut occupé militairement et que les nombreuses populations furent assujetties. Toutefois, la partie effectivement occupée par les Juifs est généralement décrite comme s’étendant de Dân à Béer-Shéba, soit sur une distance de 240 kilomètres du nord au sud (1 Rois 4:25). Le mont Carmel et la mer de Galilée sont distants de 51 kilomètres, et au sud, là où la côte méditerranéenne s’incurve graduellement vers le sud-ouest, il y a quelque 80 kilomètres de Gaza à la mer Morte. La superficie de la région occupée à l’ouest du Jourdain ne représentait que 15 000 kilomètres carrés. Mais les Israélites s’installèrent aussi à l’est du Jourdain (ces territoires ne sont pas compris dans les limites fixées à l’origine), de sorte que le territoire occupé couvrait une superficie de peu inférieure à 26 000 kilomètres carrés.
DIVISIONS NATURELLES
3. À l’aide de la carte “ Divisions naturelles de la Terre promise ” et du paragraphe, mentionnez brièvement les régions incluses dans les divisions naturelles du pays indiquées ci-après : a) les plaines à l’ouest du Jourdain, b) les régions montagneuses à l’ouest du Jourdain, c) les montagnes et les plateaux à l’est du Jourdain.
3 Lors de notre visite en Terre promise, nous traverserons les régions indiquées ci-dessous, qui divisent naturellement le pays. Ce plan nous aidera à situer sur la carte les limites approximatives des régions qui feront l’objet de notre examen.
Divisions géographiques
A. Littoral de la Grande Mer. — Jos. 15:12.
B. Plaines à l’ouest du Jourdain
1. Plaine d’Asher. — Juges 5:17.
2. Bande côtière de Dor. — Jos. 12:23.
3. Plaine côtière du Sharôn. — 1 Chron. 27:29 ; Chant de S. 2:1.
4. Plaine de Philistie. — Gen. 21:32 ; Ex. 13:17.
5. Vallée centrale est-ouest
a. Plaine de Meguiddo (Esdrelon). — 2 Chron. 35:22.
b. Basse plaine de Yizréel. — Juges 6:33.
C. Régions montagneuses à l’ouest du Jourdain
1. Collines de Galilée. — Jos. 20:7 ; Is. 9:1.
2. Collines du Carmel. — 1 Rois 18:19, 20, 42.
3. Collines de Samarie. — Jér. 31:5 ; Amos 3:9.
4. Shéphéla. — Jos. 11:2 ; Juges 1:9.
5. Région montagneuse de Juda. — Jos. 11:21.
6. Désert de Juda (Yeshimôn).— Juges 1:16 ; 1 Sam. 23:19.
7. Négueb. — Gen. 12:9 ; Nomb. 21:1.
8. Désert de Parân. — Gen. 21:21 ; Nomb. 13:1-3.
D. La grande Araba (Rift Valley). — 2 Sam. 2:29 ; Jér. 52:7.
1. Dépression de Houlé
2. Région environnant la mer de Galilée. — Mat. 14:34 ; Jean 6:1.
3. District du Jourdain (Ghor). — 1 Rois 7:46 ; 2 Chron. 4:17 ; Luc 3:3.
4. Mer Salée (Morte) (mer de la Araba). — Nomb. 34:3 ; Deut. 4:49 ; Jos. 3:16.
5. Araba (au sud de la mer Salée). — Deut. 2:8.
E. Montagnes et plateaux à l’est du Jourdain. — Jos. 13:9, 16, 17, 21 ; 20:8.
1. Pays de Bashân. — 1 Chron. 5:11 ; Ps. 68:15.
2. Pays de Guiléad. — Jos. 22:9.
3. Pays d’Ammôn et de Moab. — Jos. 13:25 ; 1 Chron. 19:2 ; Deut. 1:5.
4. Plateau montagneux d’Édom. — Nomb. 21:4 ; Juges 11:18.
F. Montagnes du Liban. — Jos. 13:5.
A. LITTORAL DE LA GRANDE MER
4. Quels sont les caractéristiques et le climat du littoral ?
4 Commençons notre visite à l’ouest. Devant nous s’étend le littoral de la Méditerranée, toute bleue, d’une grande beauté. À cause des grandes étendues de sable, Joppé est le seul port naturel au sud du mont Carmel ; en revanche, au nord du Carmel, on trouve plusieurs bons ports naturels. Les Phéniciens, qui occupèrent cette partie de la côte, devinrent des marins réputés. La température moyenne annuelle de cette côte ensoleillée est de 19 °C, bien que les étés soient très chauds, la température moyenne diurne atteignant 34 °C à Gaza.
B-1 PLAINE D’ASHER
5, 6. Décrivez brièvement a) la plaine d’Asher, b) la bande côtière de Dor.
5 Cette plaine côtière s’étend au nord du mont Carmel sur 40 kilomètres. Dans sa partie la plus large, elle mesure 13 kilomètres ; cette portion de territoire fut assignée à la tribu d’Asher (Jos. 19:24-30). C’était une plaine fertile et très productive, dont les produits étaient servis à la table du roi Salomon. — Gen. 49:20 ; 1 Rois 4:7, 16.
B-2 BANDE CÔTIÈRE DE DOR
6 Cette langue de terre borde la chaîne du Carmel sur 32 kilomètres. Sa largeur n’est que de 4 kilomètres. C’est en réalité une plaine maritime située entre le Carmel et la Méditerranée. Dans la partie méridionale se trouve la ville portuaire de Dor, et au sud de celle-ci commencent les dunes de sable. Les collines à l’arrière de Dor produisaient des denrées de choix pour les banquets de Salomon. Une des filles de Salomon épousa le délégué de cette région. — 1 Rois 4:7, 11.
B-3 PLAINE CÔTIÈRE DU SHARÔN
7. a) En quels termes le Sharôn est-il décrit dans la prophétie, et pourquoi ? b) Au temps des Hébreux, que faisait-on dans cette région ?
7 Eu égard à la beauté proverbiale de ses fleurs, il convenait que le Sharôn soit cité dans la vision prophétique d’Isaïe relative au pays d’Israël restauré (Is. 35:2). C’est une terre fertile et bien arrosée. La plaine du Sharôn mesure entre 16 et 19 kilomètres de large, et elle s’étend sur 64 kilomètres au sud de la bande côtière de Dor. Du temps des Hébreux, des forêts de chênes recouvraient la partie nord. Après la récolte, on y menait paître de nombreux troupeaux. Aux jours du roi David, les troupeaux royaux pâturaient au Sharôn (1 Chron. 27:29). Aujourd’hui, il y a d’importantes plantations de citronniers.
B-4 PLAINE DE PHILISTIE
8. Où se trouve la plaine de Philistie, et quelles sont ses caractéristiques ?
8 Cette plaine s’étend au sud du Sharôn ; elle longe la côte sur 80 kilomètres et s’enfonce dans les terres sur 24 kilomètres (1 Rois 4:21). Les dunes de sable qui bordent le littoral pénètrent parfois dans les terres sur 6 kilomètres. C’est une plaine accidentée, semblable à une steppe, dont l’élévation varie entre 30 et 200 mètres au-delà de Gaza, au sud. Le sol est riche, mais les pluies ne sont pas très abondantes ; la sécheresse représente une menace constante.
B-5 VALLÉE CENTRALE EST-OUEST
9. a) Quelles sont les deux parties de la vallée centrale est-ouest, et quelle était sa valeur pratique ? b) À l’aide des diagrammes “ Coupes de la Terre promise ”, décrivez la topographie générale de la région.
9 La vallée centrale est-ouest se compose en fait de deux parties : la vallée-plaine de Meguiddo ou Esdrelon, à l’ouest, et la basse plaine de Yizréel, à l’est (2 Chron. 35:22 ; Juges 6:33). Cette vallée centrale, qui facilitait la traversée du pays, depuis le Jourdain, dans la Rift Valley, jusqu’à la Méditerranée, devint une importante route commerciale. La plaine de Meguiddo est irriguée par le Qishôn, qui se fraye un chemin dans l’étroit défilé séparant le mont Carmel des collines de Galilée et qui débouche dans la plaine d’Asher pour se jeter dans la Méditerranée. Ce modeste cours d’eau est presque à sec durant les mois d’été, mais en d’autres saisons il coule comme un torrent. — Juges 5:21.
10. a) Décrivez la basse plaine de Yizréel. b) À quels événements bibliques cette région est-elle liée ?
10 La basse plaine de Yizréel s’étend vers le sud-est, en direction du Jourdain. Cette vallée-couloir, la plaine de Yizréel, est large de 3,2 kilomètres et couvre une distance de 19 kilomètres. Elle commence à une altitude de 98 mètres et descend rapidement jusqu’à 128 mètres au-dessous du niveau de la mer près de Beth-Shéân (Jos. 17:11). La vallée centrale tout entière est très fertile, la région de Yizréel étant l’une des plus riches du pays. Le nom Yizréel signifie “ Dieu sèmera ”. (Hosh. 2:22.) Les Écritures disent de cette contrée qu’elle est bonne et agréable (Gen. 49:15). Les plaines de Meguiddo et de Yizréel ont toutes deux été le théâtre de batailles décisives entre Israël et les nations voisines, et c’est là que Baraq, Guidéôn, le roi Saül et Yéhou ont combattu. — Juges 5:19-21 ; 7:12 ; 1 Sam. 29:1 ; 31:1, 7 ; 2 Rois 9:27.
C-1 COLLINES DE GALILÉE
11, 12. a) Quelle place la Galilée a-t-elle occupée dans le ministère de Jésus, et qui venait de cette contrée ? b) Comparez la basse et la haute Galilée.
11 C’est dans la région sud des collines de Galilée (et autour de la mer de Galilée) que Jésus accomplit la majeure partie de son œuvre de témoignage pour le nom et le Royaume de Jéhovah (Mat. 4:15-17 ; Marc 3:7). La plupart des disciples de Jésus, y compris onze de ses fidèles apôtres, étaient originaires de Galilée (Actes 2:7). Cette région parfois appelée basse Galilée est vraiment plaisante, les collines ne s’élevant pas à plus de 600 mètres. De l’automne au printemps, les pluies ne font pas défaut à cette contrée agréable ; aussi n’y a-t-il aucune partie désertique. Au printemps, les flancs des collines sont recouverts de fleurs et les vallées en cuvette regorgent de grain. La terre des petits plateaux se prête parfaitement à la culture, et celle des collines aux oliveraies et aux vignes. Les villes bibliques célèbres de la Galilée sont Nazareth, Cana et Naïn (Mat. 2:22, 23 ; Jean 2:1 ; Luc 7:11). La Galilée a fourni à Jésus matière pour ses exemples. — Mat. 6:25-32 ; 9:37, 38.
12 Au nord, soit en haute Galilée, les collines s’élèvent à plus de 1 100 mètres et constituent en fait les contreforts des montagnes du Liban. La haute Galilée est isolée et balayée par les vents ; il y pleut abondamment. Aux temps bibliques, les versants occidentaux étaient couverts d’épaisses forêts. La tribu de Naphtali reçut cette région en héritage. — Jos. 20:7.
C-2 COLLINES DU CARMEL
13. a) Qu’est en réalité le Carmel ? b) En quels termes la Bible en parle-t-elle ?
13 L’éperon du mont Carmel surplombe majestueusement la Méditerranée. Le Carmel est en réalité une chaîne de collines ; longue d’environ 50 kilomètres, elle s’élève jusqu’à 545 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle s’étire des collines de Samarie à la Méditerranée, et son promontoire, qui forme l’arête principale à l’extrémité nord-ouest, est d’une grâce et d’une beauté sans pareilles (Chant de S. 7:5). Le mot Carmel signifie “ verger ”, nom tout à fait approprié à cet éperon fertile, où abondent vignes réputées, vergers et oliveraies. Isaïe (35:2) fait du Carmel le symbole de la gloire et de la magnificence du pays d’Israël restauré : ‘ La splendeur du Carmel lui sera donnée. ’ C’est là qu’Éliya défia les prêtres de Baal et que “ le feu de Jéhovah tomba ”, attestant la suprématie divine ; c’est aussi du sommet du Carmel qu’Éliya attira l’attention sur un petit nuage qui se transforma en une pluie torrentielle, laquelle mit fin miraculeusement à la sécheresse en Israël. — 1 Rois 18:17-46.
C-3 COLLINES DE SAMARIE
14. Quelles tribus se sont installées dans les collines de Samarie, et à quel type de culture la région convient-elle ?
14 La partie méridionale de cette région est la plus montagneuse, et elle s’élève à 900 mètres à l’est (1 Sam. 1:1). Ici, les pluies sont plus abondantes et plus sûres qu’en Juda, au sud. Cette contrée fut occupée par les descendants d’Éphraïm, le fils cadet de Joseph. La partie nord, qui fut attribuée à la demi-tribu de Manassé, le fils aîné de Joseph, comprend des vallées en cuvette et des petites plaines enserrées dans les collines. Le sol montagneux n’est pas aussi fertile, bien qu’il y ait des vignes et des oliveraies, ces cultures étant rendues possibles grâce à l’aménagement de terrasses à flanc de colline (Jér. 31:5). Cependant, les vallées en cuvette plus larges se prêtent parfaitement à la culture en général et à celle des céréales en particulier. Aux temps bibliques, nombreuses étaient les villes dans cette région. À l’époque du royaume du Nord, Manassé fonda successivement trois capitales : Shekèm, Tirtsa et Samarie, et la contrée tout entière en vint à être appelée Samarie, suivant le nom de la capitale. — 1 Rois 12:25 ; 15:33 ; 16:24.
15. a) Comment la bénédiction de Joseph par Moïse s’est-elle réalisée sur la région de Samarie ? b) Comment ce pays fut-il encore béni à l’époque de Jésus ?
15 La bénédiction de Joseph par Moïse se réalisa pleinement sur ce pays. “ Et sur Joseph, il dit : ‘ Puisse son pays être béni de Jéhovah, continuellement, par les choses de choix du ciel, par la rosée, [...] par les choses de choix : les produits du soleil, et par les choses de choix : la production des mois lunaires, par le meilleur des montagnes de l’est, et par les choses de choix des collines de durée indéfinie. ’ ” (Deut. 33:13-15). Vraiment, c’était un pays plaisant. Ses montagnes étaient couvertes d’épaisses forêts, ses vallées étaient productives et ses villes prospères et très peuplées (1 Rois 12:25 ; 2 Chron. 15:8). Plus tard, Jésus prêcha dans la région de Samarie, ainsi que ses disciples, et le christianisme y trouva de nombreux adeptes. — Jean 4:4-10 ; Actes 1:8 ; 8:1, 14.
C-4 SHÉPHÉLA
16. a) Qu’est-ce qui caractérise la Shéphéla ? b) Quelle était l’importance de ce district aux temps bibliques ?
16 Le nom Shéphéla signifie “ Bas-pays ”. Pourtant la Shéphéla est une région de collines, dont l’altitude atteint 450 mètres au sud, qui est fréquemment entrecoupée de vallées orientées d’est en ouest (2 Chron. 26:10). Elle s’élève droit vers l’est de la plaine maritime de Philistie, et on la considère comme un pays bas uniquement par rapport aux collines plus hautes de Juda, situées plus à l’est (Jos. 12:8). Ses collines, jadis couvertes de sycomores, sont maintenant plantées de vignes et d’oliveraies (1 Rois 10:27). Les villes y étaient nombreuses. Selon l’Histoire, la Shéphéla servait de zone tampon entre Israël et les Philistins ou tout autre envahisseur qui aurait tenté de pénétrer en Juda par la plaine côtière. — 2 Rois 12:17 ; Obad. 19.
C-5 RÉGION MONTAGNEUSE DE JUDA
17. a) Aux temps bibliques, que produisait la région montagneuse de Juda, et qu’en est-il aujourd’hui ? b) À quoi Juda était-il autrefois propice ?
17 C’est un massif élevé et rocheux de 80 kilomètres de long sur 32 kilomètres de large, les plus hauts sommets variant entre 600 et 1 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Aux temps bibliques, la région était boisée, particulièrement sur le versant occidental, et sur les collines et dans les vallées croissaient en abondance céréales, oliviers et vignes. Juda fournissait en quantité à Israël du bon grain, de l’huile et du vin. Depuis lors, on a beaucoup déboisé, la région de Jérusalem tout spécialement, qui apparaît aujourd’hui stérile. L’hiver, la neige tombe parfois sur les hauteurs centrales, comme à Bethléhem. Autrefois, Juda était une région propice à la construction de villes et de forteresses, et en période de troubles les habitants avaient la possibilité de trouver refuge dans ces montagnes. — 2 Chron. 27:4.
18. a) Quand Jérusalem est-elle devenue la capitale d’Israël et de Juda ? b) Quelles sont quelques caractéristiques intéressantes de la ville ?
18 Jérusalem, également appelée Sion d’après le nom de sa citadelle, a joué un rôle prépondérant dans l’histoire de Juda et d’Israël (Ps. 48:1, 2). À l’origine, c’était l’emplacement de la ville cananéenne de Yebous, une hauteur située à la jonction des vallées de Hinnom et du Qidrôn. Après sa capture par David qui en fit sa capitale, la ville s’étendit vers le nord-ouest, englobant finalement la vallée du Tyropœôn. La vallée de Hinnom en vint à être appelée géhenne. Les Juifs y ayant offert des sacrifices idolâtriques, elle fut déclarée impure et transformée en dépotoir destiné aux ordures, où l’on jetait aussi les cadavres des criminels (2 Rois 23:10 ; Jér. 7:31-33). Ainsi, le feu de la géhenne devint le symbole de l’anéantissement total (Mat. 10:28 ; Marc 9:47, 48). Les eaux de la piscine de Siloam, à l’est de la vallée du Qidrôn, approvisionnaient la ville de Jérusalem en quantité limitée ; Hizqiya protégea cette piscine en construisant une muraille extérieure de manière à la garder dans l’enceinte de la ville. — Is. 22:11 ; 2 Chron. 32:2-5.
C-6 DÉSERT DE JUDA (YESHIMÔN)
19. a) Comment Yeshimôn convient-il à la signification de son nom ? b) Quels événements bibliques ont eu lieu dans cette région ?
19 Yeshimôn est le nom biblique du désert de Juda. Il signifie “ Désert ”. (1 Sam. 23:19, note.) Ce nom est évocateur et approprié. Ce désert se situe sur le versant oriental des collines de Juda, aux flancs accidentés, stériles et crayeux, collines qui accusent une dénivellation de quelque 1 200 mètres sur 24 kilomètres à l’approche de la mer Morte, où se dresse un mur de rochers escarpés. Il n’y a pas de villes et peu de villages en Yeshimôn. C’est dans ce désert de Juda que David s’est réfugié pour échapper au roi Saül ; c’est entre ce désert et le Jourdain que Jean le Baptiste a prêché, et c’est dans cette contrée que Jésus s’est retiré pour jeûner pendant 40 joursb. — 1 Sam. 23:14 ; Mat. 3:1 ; Luc 4:1.
C-7 NÉGUEB
20. Décrivez le Négueb.
20 Au sud des montagnes de Juda commence le Négueb, où les patriarches Abraham et Isaac ont séjourné pendant de nombreuses années (Gen. 13:1-3 ; 24:62). La Bible appelle aussi le sud de cette région “ désert de Tsîn ”. (Jos. 15:1.) Le Négueb semi-aride s’étire depuis le district de Béer-Shéba, au nord, jusqu’à Qadesh-Barnéa, au sud (Gen. 21:31 ; Nomb. 13:1-3, 26 ; 32:8). Aux montagnes de Juda succèdent une série de crêtes orientées est-ouest qui constituent une barrière naturelle à laquelle se heurtait tout voyageur ou envahisseur venant du sud. Les collines de la partie orientale du Négueb s’abaissent peu à peu pour laisser la place à une plaine désertique à l’ouest, sur le littoral. En été, la contrée est aussi aride qu’un désert, sauf à proximité de certains ouadis. Cependant, on obtient de l’eau en creusant des puits (Gen. 21:30, 31). De nos jours, l’État d’Israël s’emploie à irriguer le Négueb et à le rendre productif. Le “ fleuve d’Égypte ”, qui marquait la frontière sud-ouest du Négueb, constituait, en partie, la frontière méridionale de la Terre promise. — Gen. 15:18.
C-8 DÉSERT DE PARÂN
21. Où se trouve Parân, et quel rôle a-t-il joué dans l’histoire biblique ?
21 Au sud du Négueb et se confondant avec le désert de Tsîn, c’est le désert de Parân. Quittant le Sinaï, les Israélites traversèrent ce désert pour se rendre en Terre promise, et c’est de Parân que Moïse envoya les 12 espions. — Nomb. 12:16–13:3.
D. GRANDE ARABA (RIFT VALLEY)
22. À l’aide de la carte page 272, des diagrammes page 273 et du paragraphe, décrivez brièvement les caractéristiques principales de la Araba (Rift Valley) et sa situation par rapport aux régions avoisinantes.
22 La grande Araba ou Rift Valley présente l’un des phénomènes géologiques les plus étonnants. La Bible appelle “ Araba ” la dépression qui traverse la Terre promise du nord au sud (Jos. 18:18). Deux 2 Samuel 2:29 parle de cette fracture dans l’écorce terrestre comme d’un ravin. Partant du pied de l’Hermôn, au nord (Jos. 12:1), la Rift Valley s’abaisse rapidement vers le sud pour atteindre son point le plus bas au fond de la mer Morte, à 800 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée. De l’extrémité méridionale de la mer Morte, la Araba s’élève pour atteindre plus de 200 mètres au-dessus du niveau de la mer à mi-chemin entre la mer Morte et le golfe d’Aqaba. Elle descend ensuite rapidement dans les eaux tièdes du bras oriental de la mer Rouge. Les coupes qui accompagnent cette étude représentent la Rift Valley par rapport aux régions avoisinantes.
D-1 DÉPRESSION DE HOULÉ
23. Quels événements de l’histoire biblique se sont déroulés dans la région de Houlé ?
23 Partant du pied de l’Hermôn, la Rift Valley chute de plus de 490 mètres dans la région de Houlé, qui se trouve à peu près au niveau de la mer. Cette région est bien irriguée et demeure remarquablement verte même pendant les chauds mois d’été. C’est là que les Danites fondèrent la ville de Dân, qui servit de centre du culte idolâtrique à partir de l’époque des juges jusqu’à celle du royaume des dix tribus d’Israël (Juges 18:29-31 ; 2 Rois 10:29). C’est à Césarée de Philippe, ville proche de l’ancienne Dân, que Jésus confirma à ses disciples qu’il était le Christ, et beaucoup pensent que c’est au mont Hermôn tout proche qu’eut lieu la transfiguration six jours plus tard. De Houlé, la Rift Valley descend jusqu’à la mer de Galilée, qui est à 210 mètres au-dessous du niveau de la mer. — Mat. 16:13-20 ; 17:1-9.
D-2 RÉGION ENVIRONNANT LA MER DE GALILÉE
24. a) Quels autres noms la mer de Galilée porte-t-elle dans la Bible ? b) À quoi ses environs ressemblaient-ils aux jours de Jésus ?
24 La mer de Galilée et ses environs sont d’une grande beautéc. L’intérêt suscité par cette région est décuplé parce qu’elle fut le théâtre de nombreux événements du ministère de Jésus (Mat. 4:23). La mer est aussi appelée lac de Gennésareth, ou de Kinnéreth, et mer de Tibériade (Luc 5:1 ; Jos. 13:27 ; Jean 21:1). C’est en réalité un lac en forme de cœur dont la longueur est de 21 kilomètres et la largeur maximale de 12 kilomètres. C’est une réserve d’eau très importante pour tout le pays. Le lac est presque entièrement entouré de collines. Son niveau est à environ 210 mètres au-dessous de celui de la mer ; les hivers sont donc agréables et doux, et les étés très longs et chauds. À l’époque de Jésus, l’industrie de la pêche y était très développée, et les villes florissantes de Chorazîn, Bethsaïda, Capernaüm et Tibériade bordaient le lac. Des tempêtes de vent violent peuvent soudainement troubler la quiétude de ses eaux (Luc 8:23). La petite plaine triangulaire de Gennésareth se situe au nord-ouest du lac. Le sol est riche et produit presque toutes les sortes de céréales connues en Terre promise. Au printemps, les pentes aux couleurs vives scintillent d’un éclat inégalé dans tout le pays d’Israëld.
D-3 DISTRICT DU JOURDAIN (GHOR)
25. Quelles sont les principales caractéristiques de la vallée du Jourdain ?
25 Cette vallée en pente semblable à un ravin s’appelle aussi “ la Araba ”. (Deut. 3:17.) Aujourd’hui, les Arabes lui donnent le nom de Ghor, qui signifie “ Dépression ”. La vallée commence à la mer de Galilée ; elle est généralement large — en certains endroits sa largeur est de 19 kilomètres. Le Jourdain coule à 46 mètres au-dessous du niveau de la vallée-plaine, et il serpente sur une distance de 320 kilomètres pour franchir les 105 kilomètres qui le séparent de la mer Mortee. Il est entrecoupé de 27 rapides et cascades qui lui ont fait perdre 180 mètres de dénivelé lorsqu’il atteint la mer Morte. Son cours inférieur est bordé de fourrés et d’arbustes, principalement des tamaris, des lauriers roses et des saules, où se cachaient les lions et leurs petits aux temps bibliques. Cette bande étroite semblable à une jungle, qui porte aujourd’hui le nom de Zôr, est partiellement inondée au printemps (Jér. 49:19). De chaque côté s’élève le Qattara, une terre désolée et inhospitalière formée de petits plateaux et de pentes en dégradé qui conduisent aux plaines du Ghor proprement dites. Les plaines du Ghor ou Araba, au nord, sont bien cultivées. On dit que même au sud, vers la mer Morte, le plateau de la Araba, aujourd’hui aride, produisait jadis toutes sortes de dattes et bien d’autres fruits tropicaux. Jéricho était et demeure la ville la plus célèbre de la vallée du Jourdain. — Jos. 6:2, 20 ; Marc 10:46.
D-4 MER SALÉE (MORTE)
26. a) Citez quelques faits marquants relatifs à la mer Morte. b) Quel témoignage frappant cette région apporte-t-elle relativement aux jugements de Jéhovah ?
26 C’est l’une des nappes d’eau les plus étonnantes de la terre. Elle est appelée morte à juste titre, car aucun poisson n’y vit et la végétation est médiocre sur ses rives. La Bible l’appelle la mer Salée ou mer de la Araba, parce qu’elle est située dans la Rift Valley de la Araba (Gen. 14:3 ; Jos. 12:3). Cette mer a une longueur de 75 kilomètres du nord au sud, et une largeur de 15 kilomètres. Son niveau est à 400 mètres au-dessous de celui de la Méditerranée ; c’est donc le point le plus bas de la terre. Au nord, sa profondeur est de 400 mètres. Des collines arides et escarpées la bordent de chaque côté. Bien que le Jourdain y déverse ses eaux fraîches, il n’y a pour elles aucun débouché, excepté par évaporation, laquelle est d’ailleurs aussi rapide que l’apport d’eau. Les eaux captives renferment environ 25 % de matières solides dissoutes, principalement du sel ; elles sont mortelles pour les poissons et piquent douloureusement les yeux de l’homme. Les touristes qui visitent les abords de la mer Morte sont souvent frappés par l’état de désolation et de destruction qui l’entoure. Ce lieu évoque la mort. Si la contrée tout entière était jadis “ bien arrosée [...] comme le jardin de Jéhovah ”, les environs de la mer Morte sont aujourd’hui “ une solitude désolée ”, et cela depuis près de 4 000 ans, témoignage frappant de l’immutabilité des jugements de Jéhovah exécutés en ce lieu sur les villes de Sodome et de Gomorrhe. — Gen. 13:10 ; 19:27-29 ; Tseph. 2:9.
D-5 ARABA (AU SUD DE LA MER SALÉE)
27. Quelle sorte de territoire la Araba méridionale est-elle, et sous quelle domination était-elle dans les temps anciens ?
27 Cette dernière partie de la Rift Valley se prolonge vers le sud sur 160 kilomètres. C’est une région pratiquement désertique. Les pluies y sont rares et le soleil frappe impitoyablement. La Bible appelle également cette contrée “ la Araba ”. (Deut. 2:8.) À peu près à mi-chemin, la Araba atteint son point culminant, soit 200 mètres au-dessus du niveau de la mer, puis elle s’enfonce de nouveau vers le sud jusqu’au golfe d’Aqaba, le bras oriental de la mer Rouge. C’est là, au port d’Étsiôn-Guéber, que Salomon construisit une flotte de navires (1 Rois 9:26). Pendant la majeure partie de la période des rois de Juda, cette fraction de la Araba fut sous la domination du roi d’Édom.
E. MONTAGNES ET PLATEAUX À L’EST DU JOURDAIN
28. Quel est l’intérêt des terres de Bashân et de Guiléad sur le plan de l’agriculture, et quel rapport ces régions ont-elles avec l’histoire biblique ?
28 Le “ côté du Jourdain qui est vers l’est ” s’élève rapidement depuis la Rift Valley, formant une série de plateaux (Jos. 18:7 ; 13:9-12 ; 20:8). Au nord, c’est le pays de Bashân (E-1), qui fut attribué, avec la moitié de Guiléad, à la tribu de Manassé (Jos. 13:29-31). C’était un pays d’élevage et de culture, un plateau fertile s’élevant en moyenne à 600 mètres au-dessus du niveau de la mer (Ps. 22:12 ; Ézék. 39:18 ; Is. 2:13 ; Zek. 11:2). Au temps de Jésus, Bashân exportait du grain en grande quantité ; aujourd’hui son agriculture est productive. Au sud, c’est le pays de Guiléad (E-2), dont la partie méridionale fut assignée à la tribu de Gad (Jos. 13:24, 25). C’est une région montagneuse dont les sommets atteignent 1 000 mètres ; elle est arrosée par des pluies abondantes en hiver et une forte rosée en été. C’était aussi un pays d’élevage, particulièrement renommé pour son baume. Aujourd’hui, elle est réputée pour son raisin de qualité (Nomb. 32:1 ; Gen. 37:25 ; Jér. 46:11). C’est en Guiléad que David s’enfuit loin d’Absalom, et c’est dans la partie occidentale que Jésus prêcha, “ au milieu du territoire de la Décapole ”. — 2 Sam. 17:26-29 ; Marc 7:31.
29. À l’est du Jourdain, quels pays trouvons-nous dans la partie sud, et qu’avaient-ils de remarquable ?
29 La moitié du “ pays des fils d’Ammôn ” (E-3), qui vient immédiatement au sud de Guiléad, fut donnée à la tribu de Gad (Jos. 13:24, 25 ; Juges 11:12-28). C’est un plateau accidenté dont les pâturages conviennent parfaitement aux brebis (Ézék. 25:5). Plus au sud se trouve le “ pays de Moab ”. (Deut. 1:5.) Les Moabites étaient de grands éleveurs, et aujourd’hui encore l’élevage des brebis constitue la principale occupation de la région (2 Rois 3:4). Au sud-est de la mer Morte, nous trouvons le plateau montagneux d’Édom (E-4). Les ruines de ses grands centres commerciaux, tel Pétra, ont subsisté jusqu’à nos jours. — Gen. 36:19-21 ; Obad. 1-4.
30. Qu’est-ce qui borde les plateaux situés à l’est ?
30 À l’est de ces collines et plateaux s’étire un vaste désert rocheux, qui empêche toute communication directe entre la Terre promise et la Mésopotamie, et qui oblige les caravanes à dévier loin vers le nord. Au sud, ce désert rejoint les dunes de sable du grand désert d’Arabie.
F. MONTAGNES DU LIBAN
31. a) De quoi les montagnes du Liban se constituent-elles ? b) Que reste-t-il aujourd’hui de ce qui faisait la renommée du Liban aux temps bibliques ?
31 Le paysage de la Terre promise est dominé par les montagnes du Liban. Elles forment en réalité deux chaînes parallèles. Les contreforts de la chaîne du Liban s’enfoncent en haute Galilée. En maints endroits, ces collines descendent jusqu’à la côte. La cime de cette chaîne s’élève à 3 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le pic dominant de la chaîne de l’Anti-Liban, parallèle à la précédente, est le magnifique mont Hermôn qui culmine à 2 814 mètres au-dessus du niveau de la mer. La fonte des neiges de l’Hermôn constitue la source principale des eaux du Jourdain, et vers la fin du printemps, quand vient la sécheresse, ses cimes neigeuses favorisent la formation de la rosée (Ps. 133:3). Les monts du Liban étaient particulièrement réputés pour leurs cèdres géants dont le bois servit à la construction du temple de Salomon (1 Rois 5:6-10). Seules quelques plantations de cèdres ont subsisté jusqu’à nos jours, et les flancs inférieurs des montagnes sont encore couverts de vignes, d’oliveraies et de vergers comme aux temps bibliques. — Hosh. 14:5-7.
32. Quelle description correcte Moïse a-t-il faite de la Terre promise ?
32 Tandis que s’achève notre visite de la Terre promise de Jéhovah, coincée entre le désert inhospitalier à l’est et la Grande Mer, nous nous représentons la gloire de ce pays aux jours d’Israël. Vraiment, c’était ‘ un pays très, très bon [...] : un pays qui ruisselait de lait et de miel ’. (Nomb. 14:7, 8 ; 13:23.) Moïse en parla en ces termes : “ Car Jéhovah ton Dieu te fait entrer dans un bon pays, un pays de ouadis d’eau, de sources et d’abîmes d’eau qui sortent dans la vallée-plaine et dans la région montagneuse, un pays de blé, d’orge et de vignes, de figues et de grenades, un pays d’olives riches en huile et un pays de miel, un pays où tu ne mangeras pas le pain dans la pénurie, où tu ne manqueras de rien, un pays dont les pierres sont du fer et des montagnes duquel tu extrairas le cuivre. Quand tu auras mangé et te seras rassasié, alors il faudra que tu bénisses Jéhovah ton Dieu pour le bon pays qu’il t’a donné. ” (Deut. 8:7-10). Que tous ceux qui aiment Jéhovah lui rendent également grâces d’avoir pour dessein de faire de la terre un glorieux paradis suivant le modèle de la Terre promise antique ! — Ps. 104:10-24.
[Notes]
[Carte, page 272]
(Voir la publication)
DIVISIONS NATURELLES de la TERRE PROMISE
(et territoires adjacents)
MI 0 10 20 30 40 50 60
KM 0 20 40 60 80
(Pour les coupes V—V, W—W, X—X, Y—Y, et Z—Z, voir la page ci-contre.)
LÉGENDE
MÉDITERRANÉE
A Littoral de la Grande Mer
Joppé
B-1 Plaine d’Asher
B-2 Bande côtière de Dor
Dor
B-3 Plaine côtière du Sharôn
B-4 Plaine de Philistie
Ashdod
Ashqelôn
Éqrôn
Gath
Gaza
B-5 Vallée centrale est-ouest (Plaine de Meguiddo, Basse
plaine de Yizréel)
Beth-Shéân
C-1 Collines de Galilée
Cana
Naïn
Nazareth
Tyr
C-2 Collines du Carmel
C-3 Collines de Samarie
Béthel
Jéricho
Samarie
Tirtsa
Shekèm
C-4 Shéphéla
Lakish
C-5 Région montagneuse de Juda
Bethléhem
Guéba
Hébrôn
Jérusalem
C-6 Désert de Juda (Yeshimôn)
C-7 Négueb
Béer-Shéba
Qadesh-Barnéa
Fleuve d’Égypte
C-8 Désert de Parân
D-1 Dépression de Houlé
Dân
Césarée de Philippe
D-2 Région environnant la mer de Galilée
Bethsaïda
Capernaüm
Chorazîn
Mer de Galilée
Tibériade
D-3 District du Jourdain (Ghor)
Jourdain
D-4 Mer Salée (Morte) (mer de la Araba)
Mer Salée
D-5 Araba (au sud de la mer Salée)
Étsiôn-Guéber
Mer Rouge
E-1 Pays de Bashân
Damas
Édrèï
E-2 Pays de Guiléad
Rabba
Ramoth-Guiléad
Ouadi de Yabboq
E-3 Pays d’Ammôn et de Moab
Heshbôn
Qir-Haréseth
Médeba
Ouadi d’Arnôn
Ouadi de Zéred
E-4 Plateau montagneux d’Édom
Pétra
F Montagnes du Liban
Sidon
Montagnes du Liban
Mt Hermôn
[Cartes, page 273]
(Voir la publication)
COUPES TYPIQUES DE LA TERRE PROMISE
(Pour les lieux, voir la carte page ci-contre)
L’altitude est approximativement 10 fois la mesure linéaire
Partie ouest-est traversant Éphraïm (V—V)
Méditerranée
B-3 Plaine côtière du Sharôn
C-3 Collines de Samarie
D-3 Araba ou vallée du Jourdain (Le Ghor)
Qattara
Zor
E-2 Pays de Guiléad
MI 0 5 10
KM 0 8 16
Les nombres sur la gauche sont des MÈTRES Les nombres sur la droite sont des PIEDS
+900 +3 000
+600 +2 000
+300 +1 000
0 (niveau de la mer) 0
−300 −1 000
−600 −2 000
Partie ouest-est traversant Juda (W—W)
Méditerranée
B-4 Dunes de sable
Plaine de Philistie
C-4 Shéphéla
C-5 Région montagneuse de Juda
Jérusalem
C-6 Désert de Juda
D-4 Rift Valley
E-3 Pays d’Ammôn et de Moab
MI 0 5 10
KM 0 8 16
Les nombres sur la gauche sont des MÈTRES Les nombres sur la droite sont des PIEDS
+900 +3 000
+600 +2 000
+300 +1 000
0 (niveau de la mer) 0
−300 −1 000
−600 −2 000
Partie ouest-est traversant Juda (X—X)
Méditerranée
B-4 Dunes de sable
Plaine de Philistie
C-4 Shéphéla
C-5 Région montagneuse de Juda
C-6 Désert de Juda
D-4 Rift Valley
Mer Salée
E-3 Pays d’Ammôn et de Moab
MI 0 5 10
KM 0 8 16
Les nombres sur la gauche sont des MÈTRES Les nombres sur la droite sont des PIEDS
+900 +3 000
+600 +2 000
+300 +1 000
0 (niveau de la mer) 0
−300 −1 000
−600 −2 000
−900 −3 000
Partie sud-nord le long des montagnes
Ouest du Jourdain (Y—Y)
C-7 Négueb
C-5 Région vallonnée de Juda
C-3 Collines de Samarie
B-5 Basse plaine de Yizréel
C-1 Collines de Galilée
F
MI 0 5 10 20
KM 0 8 16 32
Les nombres sur la gauche sont des MÈTRES Les nombres sur la droite sont des PIEDS
+900 +3 000
+600 +2 000
+300 +1 000
0 (niveau de la mer) 0
Partie sud-nord le long de la Araba ou Rift Valley (Z—Z)
D-5
D-4 Mer Salée
D-3 Araba ou vallée du Jourdain (le Ghor)
D-2 Mer de Galilée
D-1 Dépression de Houlé
F
MI 0 5 10 20
KM 0 8 16 32
Les nombres sur la gauche sont des MÈTRES Les nombres sur la droite sont des PIEDS
+900 +3 000
+600 +2 000
+300 +1 000
0 (niveau de la mer) 0
−300 −1 000
−600 −2 000
−900 −3 000
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Étude numéro 2 : Le temps et les Saintes Écritures« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 2 — Le temps et les Saintes Écritures
La division du temps selon la Bible, les calendriers usuels, les dates pivots de la Bible et quelques remarques intéressantes relatives au “ cours du temps ”.
1, 2. Qu’a écrit Salomon à propos du temps, et compte tenu du caractère fugitif du temps, quel usage devrions-nous en faire ?
L’HOMME a le sentiment très net de la fuite du temps. À chaque battement de l’horloge, il avance d’un pas dans le cours du temps. Il se montre vraiment sage en faisant un bon usage de son temps. Le roi Salomon a écrit : “ Pour tout il y a un temps fixé, oui un temps pour toute affaire sous les cieux : un temps pour la naissance et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour déraciner ce qui était planté ; un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour démolir et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer et un temps pour rire. ” (Eccl. 3:1-4). Comme le temps est fugitif ! Les 70 années de la durée normale d’une vie sont de loin trop brèves pour que l’homme puisse acquérir une connaissance abondante et jouir de toutes les autres choses excellentes que Jéhovah lui offre sur la terre. “ Toute chose, il l’a faite belle en son temps. Même les temps indéfinis, il les a mis dans leur cœur, pour que les humains ne découvrent jamais l’œuvre que le vrai Dieu a faite du début à la fin. ” — Eccl. 3:11 ; Ps. 90:10.
2 Jéhovah lui-même vit dans l’éternité du temps. Quant à ses créatures, il lui a plu de les intégrer dans le cours du temps. Les anges du ciel, et même Satan le rebelle, sont parfaitement conscients de l’écoulement du temps (Dan. 10:13 ; Rév. 12:12). Il est dit des humains que “ temps et événement imprévu leur arrivent à tous ”. (Eccl. 9:11.) Heureux l’homme dont Dieu est l’objet continuel de ses pensées et qui accueille favorablement ce que Dieu lui offre : la “ nourriture en temps voulu ”. — Mat. 24:45.
3. Qu’est-ce que le temps et l’espace ont en commun ?
3 Le temps est unidirectionnel. Bien que le temps soit universel, nul ne peut le définir. Il est aussi insondable que l’espace. Personne ne peut dire d’où vient le temps ni où il va. C’est l’apanage de la connaissance illimitée de Jéhovah dont il est dit qu’il est Dieu “ depuis des temps indéfinis et pour des temps indéfinis ”. — Ps. 90:2.
4. Que peut-on dire à propos de l’écoulement du temps ?
4 En revanche, il est possible de comprendre certaines caractéristiques du temps. On peut mesurer sa vitesse moyenne apparente. De plus, il s’écoule dans une seule direction. Comme la circulation dans une rue à sens unique, le temps suit inexorablement cette seule direction : vers l’avant, toujours vers l’avant ; quelle que soit sa vitesse, il est impossible de le faire revenir en arrière. Nous vivons le moment présent. Néanmoins, ce présent est en mouvement ; il se transforme continuellement en passé. Jamais le temps ne suspend sa course.
5. Pourquoi peut-on dire que le passé est soit gagné, soit perdu ?
5 Le passé. Le passé s’en est allé ; c’est de l’histoire qui ne peut se répéter. Tenter de faire revenir le passé est tout aussi impossible qu’essayer de faire remonter les eaux d’une cascade ou de faire retourner la flèche vers l’arc qui l’a tirée. Nos erreurs ont laissé leur empreinte dans le cours du temps ; seul Jéhovah peut effacer cette empreinte (Is. 43:25). Pareillement, les belles actions passées d’un homme seront conservées et ‘ reviendront à lui ’ avec la bénédiction de Jéhovah (Prov. 12:14 ; 13:22). Le passé est soit gagné, soit perdu ; on n’a plus aucun pouvoir sur lui. Voici ce qu’il est dit des méchants : “ Car, comme l’herbe, rapidement ils se flétriront, et, comme la tendre herbe verte, ils dépériront. ” — Ps. 37:2.
6. En quoi l’avenir diffère-t-il du passé, et pourquoi devrions-nous particulièrement nous y intéresser ?
6 L’avenir. Il n’en va pas de même de l’avenir. Il vient toujours à notre rencontre. Grâce à la Parole de Dieu nous sommes à même d’identifier les obstacles qui surgissent devant nous et de nous préparer à les surmonter. Nous pouvons amasser pour nous-mêmes “ des trésors dans le ciel ”. (Mat. 6:20.) Ces trésors ne seront pas balayés par le cours du temps. Ils demeureront à nos côtés et s’accompagneront dans l’avenir de bénédictions éternelles pour nous. Nous nous préoccupons d’utiliser sagement le temps, car notre avenir en dépend. — Éph. 5:15, 16.
7. Quels indicateurs de temps Jéhovah a-t-il donnés à l’homme ?
7 Indicateurs de temps. Nos montres et horloges modernes sont des indicateurs de temps. Ce sont des instruments de mesure du temps. Pareillement, Jéhovah le Créateur a mis en mouvement des indicateurs de temps géants tels que la terre, qui tourne sur son axe, la lune, satellite de la terre, et le soleil, si bien que depuis la terre l’homme peut calculer le temps avec exactitude. “ Et Dieu dit encore : ‘ Que des luminaires paraissent dans l’étendue des cieux pour faire une séparation entre le jour et la nuit ; ils devront servir de signes et pour les époques et pour les jours et pour les années. ’ ” (Gen. 1:14). Ainsi, comme une multitude d’objets créés dans des desseins connexes, ces corps célestes évoluent selon des cycles parfaits, mesurant indéfiniment et infailliblement le mouvement unidirectionnel du temps.
8. Quels sont les différents sens du mot “ jour ” dans la Bible ?
8 Le jour. Dans la Bible, le mot “ jour ” a différents sens, tout comme il a à notre époque des applications différentes. L’espace de temps qui s’écoule pendant une rotation complète de la terre sur elle-même correspond à un jour de 24 heures. Dans ce sens-là, le jour comprend les heures du jour et celles de la nuit, soit 24 heures au total (Jean 20:19). Toutefois, on appelle aussi jour la durée du jour proprement dit, de 12 heures environ. “ Et Dieu appelait la lumière Jour, mais les ténèbres, il les appela Nuit. ” (Gen. 1:5). Cela nous amène au terme “ nuit ”, période d’obscurité de 12 heures environ (Ex. 10:13). Un autre sens du mot “ jour(s) ” désigne une période contemporaine d’un personnage éminent. Par exemple, Isaïe a eu sa vision “ aux jours d’Ouzziya, de Yotham, d’Ahaz et de Hizqiya ” (Is. 1:1), et les jours de Noé et de Lot sont tenus pour prophétiques (Luc 17:26-30). Un autre exemple de la flexibilité ou de l’usage figuré du mot “ jour ” nous est fourni par Pierre, qui a dit : “ Un jour devant Jéhovah est comme mille ans et mille ans comme un jour. ” (2 Pierre 3:8). Selon le récit de la Genèse, le jour de création correspond à une période plus longue encore : des millénaires (Gen. 2:2, 3 ; Ex. 20:11). Le contexte biblique détermine le sens qu’il convient de donner au mot “ jour ”.
9. a) Quelle est l’origine de la division du jour en 24 heures de 60 minutes ? b) Quels indicateurs de temps trouvons-nous dans les Écritures hébraïques ?
9 L’heure. La division du jour en 24 heures remonte à l’Égypte. La division actuelle de l’heure en 60 minutes trouve son origine dans les mathématiques babyloniennes, fondées sur un système sexagésimal (soit sur le nombre 60). Les Écritures hébraïques ne font pas mention d’une division en heuresa. Au lieu de diviser le jour en heures précises, les Écritures hébraïques emploient des expressions comme “ matin ”, “ midi ”, “ plein midi ” et “ soir ” à titre d’indicateurs de temps (Gen. 24:11 ; 43:16 ; Deut. 28:29 ; 1 Rois 18:26). La nuit se divisait en trois périodes appelées “ veilles de la nuit ” (Ps. 63:6), dont deux sont précisément nommées dans la Bible : “ la veille du milieu de la nuit ” (Juges 7:19) et “ la veille du matin ”. — Ex. 14:24 ; 1 Sam. 11:11.
10. Comment les Juifs comptaient-ils les heures au temps de Jésus, et comment ce renseignement nous aide-t-il à fixer l’heure de la mort de Jésus ?
10 En revanche, le mot “ heure ” apparaît maintes fois dans les Écritures grecques chrétiennes (Jean 12:23 ; Mat. 20:2-6). Les heures se comptaient à partir du lever du soleil, soit vers 6 heures du matin. La Bible mentionne la “ troisième heure ” qui correspondrait à 9 heures du matin. Elle cite aussi la “ sixième heure ” comme étant celle où les ténèbres s’abattirent sur Jérusalem lorsque Jésus fut attaché sur le poteau. Cela correspondrait à midi aujourd’hui. Toujours selon les Écritures, Jésus expira sur le poteau de supplice vers “ la neuvième heure ”, soit vers 15 heures. — Marc 15:25 ; Luc 23:44 ; Mat. 27:45, 46b.
11. À quand remonte l’usage de la “ semaine ” comme mesure de temps ?
11 La semaine. Tôt dans l’Histoire, l’homme s’est mis à compter les jours par cycle de sept. Ce faisant, il a suivi l’exemple de son Créateur, qui couronna les six jours de création par une septième période également appelée jour. Noé comptait les jours par cycles de sept. En hébreu, le terme “ semaine ” désigne littéralement une unité ou période de sept éléments. — Gen. 2:2, 3 ; 8:10, 12 ; 29:27.
12. Qu’est-ce qu’un mois lunaire, et en quoi diffère-t-il des mois actuels ?
12 Les mois lunaires. La Bible parle de “ mois lunaires ”. (Ex. 2:2 ; Deut. 21:13 ; 33:14 ; Ezra 6:15.) Les mois actuels ne sont pas lunaires, car ils ne sont pas gouvernés par la lune. Ils correspondent simplement à 12 divisions arbitraires de l’année solaire. Le mois lunaire est déterminé par la nouvelle lune. La lune présente quatre phases qui constituent ensemble une lunaison, soit en moyenne 29 jours, 12 heures et 44 minutes. Il suffit de regarder la forme de la lune pour déterminer approximativement le jour du mois lunaire.
13. Par quel moyen le déluge a-t-il été rapporté avec exactitude quant au temps ?
13 Plutôt que d’observer rigoureusement des mois lunaires, Noé a, semble-t-il, rapporté les événements d’après des mois de 30 jours chacun. Grâce au journal qu’il tint à bord de l’arche, nous comprenons que les eaux du déluge submergèrent la terre pendant cinq mois, ou “ cent cinquante jours ”. Après 12 mois et 10 jours, la terre étant devenue sèche, les passagers de l’arche sont sortis. Ainsi, ces événements historiques ont été consignés avec exactitude quant au temps. — Gen. 7:11, 24 ; 8:3, 4, 14-19.
14. a) Comment Jéhovah a-t-il pourvu aux saisons ? b) Quelle sera la durée du cycle des saisons ?
14 Les saisons. Préparant la terre comme lieu d’habitation, Jéhovah fit preuve d’amour et de sagesse en prévoyant les saisons (Gen. 1:14). Elles se succèdent du fait de l’inclinaison de la terre de 23,5 degrés par rapport au plan de sa révolution autour du soleil. Il en résulte que l’hémisphère Sud, en premier lieu, puis l’hémisphère Nord, six mois plus tard, sont inclinés vers le soleil, de sorte que les saisons se succèdent dans l’ordre. Ce changement de saisons engendre la variété et le contraste, et régit les époques des semailles et des récoltes. La Parole de Dieu garantit l’éternité de l’alternance des saisons et de leurs contrastes, en ces termes : “ Car tous les jours que durera la terre, semailles et moisson, froid et chaud, été et hiver, jour et nuit, jamais ne cesseront. ” — Gen. 8:22.
15, 16. a) En Terre promise, comment la saison pluvieuse se répartit-elle ? b) Décrivez les saisons pluvieuses et la relation entre ces saisons et le travail agricole.
15 En Terre promise, l’année peut généralement se diviser en deux : la saison pluvieuse et la saison sèche. De la mi-avril à la mi-octobre environ, il pleut très peu. La saison pluvieuse comprend les premières pluies ou pluies “ d’automne ” (octobre-novembre), les fortes pluies d’hiver et le froid (décembre-février), et les pluies tardives ou de “ printemps ” (mars-avril) (Deut. 11:14 ; Yoël 2:23). Ces divisions sont approximatives, les saisons se chevauchant à cause des variations climatiques dans les diverses régions du pays. Les premières pluies amollissent la terre sèche, si bien qu’octobre et novembre sont les mois des “ labours ” et des “ semailles ”. (Ex. 34:21 ; Lév. 26:5.) Durant les fortes pluies d’hiver, de décembre à février, les chutes de neige ne sont pas rares, et en janvier et février, sur les hauteurs, la température descend parfois au-dessous du point de congélation. La Bible dit que Benaïa, l’un des hommes forts de David, abattit un lion “ un jour de neige ”. — 2 Sam. 23:20.
16 Les mois de mars et d’avril (qui correspondent approximativement aux mois de Nisan et d’Iyyar) sont les mois “ de la pluie printanière ”. (Zek. 10:1.) Il s’agit de la pluie tardive nécessaire pour faire grossir les céréales semées en automne en vue d’une belle récolte (Hosh. 6:3 ; Jacq. 5:7). C’est aussi la saison des premières moissons, et Dieu ordonna à Israël d’offrir des prémices de la récolte le 16 Nisan (Lév. 23:10 ; Ruth 1:22). C’est une époque pleine de beauté et de charme. “ Les fleurs sont apparues dans le pays, le temps de la taille de la vigne est arrivé et la voix de la tourterelle s’est fait entendre dans notre pays. Quant au figuier, il a mûri ses figues précoces, leur faisant prendre de la couleur ; et les vignes sont en fleur, elles ont donné leur senteur. ” — Chant de S. 2:12, 13.
17. a) Comment les céréales sont-elles humidifiées à la saison sèche ? b) Considérez le tableau “ L’année des Israélites ” et divisez l’année selon les saisons définies aux paragraphes 15 à 17. c) Quand la moisson des céréales avait-elle lieu et à quel moment récoltait-on les autres fruits ? Avec quelles fêtes ces événements coïncidaient-ils ?
17 À la mi-avril commence la saison sèche, mais d’un bout à l’autre de cette période ou presque, et plus spécialement dans les plaines maritimes et sur le versant occidental des montagnes, une rosée abondante favorise les récoltes de l’été (Deut. 33:28). Au mois de mai, on récolte les céréales, et c’était à la fin de ce mois-là que se célébrait la fête des Semaines (Pentecôte) (Lév. 23:15-21). Puis, à mesure qu’il fait plus chaud et que le sol devient plus sec, la vigne mûrit et on la vendange ; c’est ensuite la récolte des autres fruits d’été, tels que les olives, les dattes et les figues (2 Sam. 16:1). À la fin de la saison sèche et quand venaient les premières pluies, tous les produits du sol ayant été récoltés, alors (vers le début d’octobre) on célébrait la fête des Huttes (Tabernacles). — Ex. 23:16 ; Lév. 23:39-43.
18. a) Pourquoi la signification du mot hébreu “ année ” est-elle appropriée ? b) Qu’est-ce que l’année solaire vraie par rapport à la terre ?
18 L’année. Notre étude du temps, selon la Bible, nous amène maintenant à l’“ année ”. Il en est question dès l’origine de l’histoire de l’homme (Gen. 1:14). Le mot hébreu pour “ année ”, shanah, vient d’une racine qui signifie “ réitérer, recommencer ”, et il emporte l’idée d’un cycle dans le temps. Cette appellation est appropriée, puisque chaque année recommence le cycle des saisons. L’année terrestre correspond au temps d’une révolution complète de la terre autour du soleil. L’année solaire est plus précisément la période qui court d’un équinoxe vernal à l’autre. Elle dure en moyenne 365 jours, 5 heures, 48 minutes, 46 secondes, soit approximativement 365 jours 1/4.
19. a) Comment calculait-on les années bibliques autrefois ? b) Quelle “ année religieuse ” Jéhovah institua-t-il par la suite ?
19 Les années bibliques. D’après la façon de compter de la Bible dans les temps anciens, l’année courait d’automne à automne. Cela convenait tout à fait à une vie agricole, l’année commençant par les labours et les semailles, vers la première partie de notre mois d’octobre, et s’achevant avec la rentrée des récoltes. Pour Noé, l’année débutait à l’automne. Selon ce qu’il a rapporté, le déluge commença “ au deuxième mois ”, ce qui correspondrait à la deuxième moitié d’octobre et à la première moitié de novembre (Gen. 7:11, note). À ce jour, de nombreux peuples font encore débuter la nouvelle année à l’automne. Lors de l’Exode, en 1513 av. n. è., Jéhovah décréta qu’Abib (Nisan) deviendrait pour les Juifs “ le premier des mois ”, de sorte qu’ils auraient désormais une année religieuse allant du printemps au printemps (Ex. 12:2). Toutefois les Juifs de notre temps observent une année civile qui débute à l’automne, dont Tishri est le premier mois.
20. Comment l’année lunaire a-t-elle été modifiée pour correspondre à l’année solaire, et qu’est-ce que l’année luni-solaire ?
20 L’année luni-solaire. Jusqu’à Christ, pour compter le temps, la plupart des nations utilisaient l’année lunaire et recouraient à différents procédés pour la faire plus ou moins coïncider avec l’année solaire. L’année lunaire commune de 12 mois lunaires comprend 354 jours, les mois comptant 29 ou 30 jours selon l’apparition de chaque nouvelle lune. L’année lunaire est donc plus courte d’environ 11 jours 1/4 que l’année solaire vraie de 365 jours 1/4. Les Hébreux s’en tenaient à l’année lunaire. La Bible ne dit pas comment ils faisaient coïncider cette année-là avec l’année solaire et les saisons, mais ils devaient certainement ajouter des mois supplémentaires ou intercalaires, selon les besoins. Le recours à des mois intercalaires devint systématique au Ve siècle av. n. è. ; cette méthode reçut le nom de cycle métonien. Ainsi, on intercalait un mois supplémentaire sept fois tous les 19 ans, et dans le calendrier juif ce mois était ajouté à la fin du 12e mois, celui d’Adar ; ce 13e mois s’appelait Véadar ou “ deuxième Adar ”. Quand le calendrier lunaire est ainsi mis en accord avec le soleil, les années, qui sont de 12 ou 13 mois, sont dites années luni-solaires.
21. a) Qu’est-ce que le calendrier julien ? b) Pourquoi le calendrier grégorien est-il plus précis ?
21 Calendriers julien et grégorien. Un calendrier est un système qui consiste à fixer le début, la durée et les divisions de l’année, et à établir un ordre pour ces divisions. Jules César institua le calendrier julien en 46 av. n. è. pour donner aux Romains un système de mesure du temps à partir de l’année solaire au lieu de l’année lunaire. Le calendrier julien prévoit 365 jours par an, à ceci près que tous les quatre ans (année bissextile) on ajoute un jour, ce qui donne 366 jours. Or, au fil du temps on s’est aperçu que l’année du calendrier julien est plus longue d’un peu plus de 11 minutes que l’année solaire vraie. Aussi, au XVIe siècle de n. è., cette discordance se montait à dix jours complets. En conséquence, en 1582 le pape Grégoire XIII procéda à une légère révision du calendrier julien, instituant ce qu’on appelle aujourd’hui le calendrier grégorien. Conformément à la bulle papale, on amputa de 10 jours l’année 1582, si bien que le lendemain du 4 octobre devint le 15 octobre. Selon le calendrier grégorien, les années séculaires non divisibles par 400 ne sont pas tenues pour années bissextiles. Par exemple, contrairement à l’année 2000, l’année 1900 ne fut pas bissextile puisque 1 900 n’est pas divisible par 400. Le calendrier grégorien est actuellement en usage dans la plupart des pays du monde.
22, 23. Quelle est la durée d’une année prophétique ?
22 L’“ année ” prophétique. Dans les prophéties bibliques, l’“ année ” revêt souvent un sens particulier, en ce qu’elle équivaut à 12 mois de 30 jours chacun, soit au total 360 jours. Notons le commentaire suivant d’un bibliste à propos d’Ézékiel 4:5, 6 : “ Nous pouvons donc supposer qu’Ézéchiel connaissait une année de 360 jours. Ceci n’est ni une vraie année solaire ni une vraie année lunaire. C’est une année ‘ moyenne ’ dans laquelle chaque mois a 30 joursc. ”
23 On appelle également “ temps ” une année prophétique, et une étude de Révélation 11:2, 3 et Ré 12:6, 14 révèle qu’un “ temps ” équivaut à 360 jours. Dans les prophéties, une année est aussi parfois représentée symboliquement par un “ jour ”. — Ézék. 4:5, 6.
24. Par quel chiffre les peuples de l’Antiquité commençaient-ils à compter ?
24 Pas d’année zéro. Les peuples de l’Antiquité, y compris les Grecs instruits, les Romains et les Juifs, ignoraient le zéro. Pour eux, tout commençait avec un. Lorsqu’on vous a enseigné les chiffres romains à l’école (I, II, III, IV, V, X, etc.), avez-vous appris le chiffre romain zéro ? Non, pour la raison qu’il n’existait pas chez les Romains. Puisqu’il n’était pas en usage chez eux, l’ère chrétienne a donc commencé avec l’année 1 et non avec l’année zéro. De cela découlent également les nombres ordinaux comme premier (1er), deuxième (2e), troisième (3e), dixième (10e), centième (100e), etc. Dans les mathématiques modernes, on conçoit que tout part de rien ou zéro. Le zéro a probablement été inventé par les Hindous.
25. En quoi le nombre ordinal diffère-t-il du nombre cardinal ?
25 Ainsi, lorsqu’on utilise les nombres ordinaux, il faut toujours soustraire une unité pour obtenir le nombre complet. Par exemple, quand on cite une date du XXe siècle de n. è., faut-il entendre par là que 20 siècles complets se sont écoulés ? Non, cela signifie 19 siècles complets et quelques années. Pour représenter des nombres complets, la Bible ainsi que les mathématiques modernes emploient les nombres cardinaux comme 1, 2, 3, 10, 100, etc. On les appelle aussi “ nombres entiers ”.
26. Comment calculer a) les années à partir du 1er octobre 607 av. n. è. jusqu’au 1er octobre 1914 de n. è. ? b) les 2 520 ans, à partir du 1er octobre 607 av. n. è. ?
26 Dès lors, puisque l’ère chrétienne n’a pas commencé avec l’année zéro, mais avec l’année 1 de n. è., et que le calendrier des années antérieures à l’ère chrétienne ne remonte pas à partir de l’année zéro, mais de l’année 1 av. n. è., le nombre qui désigne l’année est en réalité un nombre ordinal. Autrement dit, 1990 de n. è. représente en fait 1 989 années complètes depuis le commencement de l’ère chrétienne, et la date du 1er juillet 1990 représente 1 989 années 1/2 depuis le commencement de l’ère chrétienne. Le même principe s’applique aux dates antérieures à l’ère chrétienne. Ainsi, pour calculer combien d’années se sont écoulées entre le 1er octobre 607 av. n. è. et le 1er octobre 1914 de n. è., il faut ajouter 606 années (plus les trois derniers mois de l’année précédente) à 1 913 (plus les neuf premiers mois de l’année suivante), et l’on obtient 2 519 (plus 12 mois), soit 2 520 ans. Ou bien, pour savoir quelle date on obtient 2 520 ans après le 1er octobre 607 av. n. è., rappelez-vous que 607 est un nombre ordinal — il représente 606 années complètes — et puisqu’il faut partir non du 31 décembre 607 av. n. è., mais du 1er octobre 607 av. n. è., il convient d’ajouter à 606 les trois mois qui terminent l’année 607 av. n. è. Puis il faut soustraire 606 1/4 de 2 520 ans ; il reste 1 913 3/4. Cela signifie que 2 520 ans à partir du 1er octobre 607 av. n. è. aboutissent à 1 913 ans 3/4 de l’ère chrétienne — 1 913 années complètes conduisent au début de 1914 de n. è., à quoi on ajoute les 3/4 d’une année pour obtenir le 1er octobre 1914d.
27. Qu’est-ce qu’une date pivot, et pourquoi a-t-elle une grande importance ?
27 Dates pivots. La chronologie biblique fiable se base sur certaines dates pivots. Une date pivot est une date historique fondée et reconnue à laquelle correspond un événement particulier consigné dans la Bible. Une telle date peut alors servir de point de départ d’une série d’événements repérés avec exactitude sur le calendrier. Une fois ce pivot fixé, les calculs qui lui sont antérieurs ou postérieurs se font à partir de récits bibliques précis, tels que la durée de la vie de certains personnages ou la longueur du règne des rois. Ainsi, en partant d’un point donné, il est possible d’employer la chronologie biblique fiable pour dater de nombreux événements rapportés dans la Bible.
28. Quelle date pivot les Écritures hébraïques fournissent-elles ?
28 Date pivot pour les Écritures hébraïques. La prise de Babylone par les Mèdes et les Perses sous les ordres de Cyrus est un événement important rapporté à la fois par la Bible et par l’histoire profane. La Bible en fait mention en Daniel 5:30. Selon diverses sources historiques (dont Diodore, Africanus, Eusèbe, Ptolémée et les tablettes babyloniennes), 539 av. n. è. est l’année de la prise de Babylone par Cyrus. La Chronique de Nabonide cite le mois et le jour de la chute de la ville (l’année n’est pas mentionnée). Les chronologistes profanes ont ainsi fixé la date de la chute de Babylone au 11 octobre 539 av. n. è., selon le calendrier julien, ou au 5 octobre, selon le calendrier grégoriene.
29. Quand le décret de Cyrus a-t-il été promulgué, et quelle possibilité accordait-il ?
29 Après le renversement de Babylone et dans la première année de son règne sur la Babylone conquise, Cyrus édicta son célèbre décret autorisant les Juifs à retourner à Jérusalem. Si l’on considère le récit biblique, le décret a vraisemblablement été promulgué vers la fin de 538 ou vers le printemps 537 av. n. è. Cela donnait aux Juifs tout le temps de se réinstaller dans leur pays et de monter à Jérusalem afin d’y rétablir le culte de Jéhovah au “ septième mois ”, Tishri, soit le 1er octobre 537 av. n. è. — Ezra 1:1-4 ; 3:1-6f.
30. Comment détermine-t-on que 29 de n. è. est une date pivot pour les Écritures grecques chrétiennes ?
30 Date pivot pour les Écritures grecques chrétiennes. Une date pivot pour les Écritures grecques chrétiennes a été fixée grâce à la date de l’accession au trône de Tibère César, qui succéda à l’empereur Auguste. Auguste est mort le 17 août 14 de n. è. (calendrier grégorien) ; Tibère a été proclamé empereur par le sénat romain le 15 septembre 14. Selon Luc 3:1, 3, Jean le baptiseur a commencé son ministère dans la 15e année du règne de Tibère. Si les années sont comptées à partir de la mort d’Auguste, la 15e année court d’août 28 à août 29 de n. è. Si l’on compte à partir du moment où le sénat a proclamé Tibère empereur, l’année va de septembre 28 à septembre 29 de n. è. Peu après, Jésus, qui avait environ six mois de moins que Jean le baptiseur, se présenta au baptême ; il avait “ environ 30 ans ”. (Luc 3:2, 21-23 ; 1:34-38.) Cet événement est en conformité avec la prophétie de Daniel 9:25 selon laquelle 69 “ semaines ” (des semaines prophétiques de 7 années chacune, soit 483 ans au total) s’écouleraient depuis “ la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem ” et sa muraille jusqu’à l’apparition du Messie (Dan. 9:24, note). Cette “ parole ” vint de la part d’Artaxerxès (Longue-Main) en 455 av. n. è. et fut exécutée par Nehémia à Jérusalem dans la deuxième partie de la même année. Et 483 ans plus tard, dans la deuxième moitié de 29 de n. è., Jésus fut baptisé par Jean et oint de l’esprit saint de Dieu, devenant ainsi le Messie ou l’Oint. Que Jésus fut baptisé et qu’il commença son ministère dans la deuxième partie de l’année, cela s’accorde également avec la prophétie selon laquelle il devait être retranché “ à la moitié de la semaine ” d’années (ou après trois ans et demi) (Dan. 9:27). Puisqu’il est mort au printemps, son ministère de trois ans et demi a dû commencer vers l’automne 29 de n. èg. Soit dit en passant, ces deux témoignages prouvent également que Jésus est né à l’automne 2 av. n. è., puisque Luc (3:23) précise que Jésus avait environ 30 ans quand il a commencé son œuvreh.
31. a) Pourquoi la vitesse avec laquelle s’écoule le temps semble-t-elle varier ? b) Quel avantage en résulte-t-il donc pour les jeunes ?
31 Ce qui fait passer le temps plus vite. Un vieux proverbe dit : “ Plus on attend une chose, plus elle se fait attendre. ” Il est vrai que lorsqu’on regarde passer le temps, qu’on a conscience du temps qui s’écoule, qu’on est dans l’attente d’un événement, alors le temps nous semble long. En revanche, quand on est occupé, qu’on s’intéresse à sa tâche et qu’on s’y absorbe, alors il semble vraiment que “ le temps fuit ”. Par ailleurs, le temps paraît passer plus vite pour les personnes âgées que pour les jeunes enfants. Pour quelle raison ? Parce qu’une année ajoutée à la vie d’un enfant d’un an équivaut à un accroissement de 100 %, tandis qu’une année ajoutée à la vie d’un adulte de 50 ans ne représente qu’un accroissement de 2 %. Pour l’enfant, une année paraît très longue. L’adulte, s’il est occupé et en bonne santé, aura le sentiment que les années passent de plus en plus vite. Il comprend mieux alors les paroles suivantes de Salomon : “ Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. ” D’un autre côté, les jeunes ont devant eux les années de la formation qui paraissent longues. Au lieu de se livrer à la “ poursuite de vent ” au sein d’un monde matérialiste, ils mettront ces années à profit pour s’amasser les richesses qui découlent d’une vie vouée à l’attachement à Dieu. Salomon a encore dit ceci avec raison : “ Souviens-toi donc de ton Grand Créateur aux jours de ton adolescence, avant que commencent à venir les jours funestes, ou que soient arrivées les années où tu diras : ‘ Je n’y ai aucun plaisir. ’ ” — Eccl. 1:9, 14 ; 12:1.
32. Comment les hommes peuvent-ils comprendre plus pleinement la pensée de Dieu sur le temps ?
32 Le temps dans l’éternité. Toutefois, des jours heureux nous attendent où le malheur ne sera plus. Les amis de la justice, dont ‘ les temps sont dans la main de Jéhovah ’, peuvent envisager de vivre éternellement dans le domaine du Royaume de Dieu (Ps. 31:14-16 ; Mat. 25:34, 46). Sous ce Royaume, la mort ne sera plus (Rév. 21:4). Disparus l’oisiveté, la maladie, l’ennui et la vanité ! Il y aura du travail à faire, passionnant et exaltant, travail qui mettra à l’épreuve les aptitudes de l’homme parfait et lui procurera un sentiment de profonde satisfaction. Il lui semblera que les années passent de plus en plus vite ; son cœur reconnaissant et sa mémoire fidèle s’enrichiront perpétuellement au souvenir des événements heureux. Au fil des millénaires, les hommes qui vivront sur la terre comprendront plus pleinement la pensée de Dieu sur le temps : “ Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d’hier quand il est passé. ” — Ps. 90:4.
33. Eu égard au temps, quelle bénédiction Jéhovah a-t-il ordonnée ?
33 Quand on considère le cours du temps du point de vue humain et compte tenu de la promesse divine d’un monde nouveau de justice, comme elles sont réjouissantes, ces bénédictions à venir : “ Car c’est là que Jéhovah a ordonné que soit la bénédiction, oui la vie pour des temps indéfinis. ” — Ps. 133:3.
[Notes]
a Différentes versions de la Bible traduisent l’araméen par “ heure ” dans les passages suivants : Daniel 3:6, Darby ; 3:15, Glaire ; 4:19, Darby ; 4:33, Maredsous ; 5:5, Glaire. Cependant, dans son Dictionnaire d’Hébreu et d’Araméen Bibliques, P. Reymond donne à ce mot le sens d’“ instant ” ; il est rendu ainsi dans Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau.
b Voir les notes se rapportant à ces passages des Écritures.
c Fêtes et calendriers bibliques, par J. Van Goudoever, traduit par M.-L. Kerremans, Paris, 1967, page 110.
e Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 458, 462-3 ; vol. 2, page 365.
[Tableau, page 281]
L’ANNÉE DES ISRAÉLITES
Nom du mois Nisan (Abib)
Équivalent mars-avril
Année religieuse 1er mois
Année civile 7e mois
Citations Ex. 13:4 ; Neh. 2:1
Fêtes 14 Nisan Pâque
15-21 Nisan Fête des Gâteaux sans
levain
16 Nisan Offrande des prémices
Nom du mois Iyyar (Ziv)
Équivalent avril-mai
Année religieuse 2e mois
Année civile 8e mois
Citations 1 Rois 6:1
Nom du mois Sivân
Équivalent mai-juin
Année religieuse 3e mois
Année civile 9e mois
Citations Est. 8:9
Fêtes 6 Sivân Fête des Semaines
(Pentecôte)
Nom du mois Tammouz
Équivalent juin-juillet
Année religieuse 4e mois
Année civile 10e mois
Citations Jér. 52:6
Nom du mois Ab
Équivalent juillet-août
Année religieuse 5e mois
Année civile 11e mois
Citations Ezra 7:8
Nom du mois Éloul
Équivalent août-septembre
Année religieuse 6e mois
Année civile 12e mois
Citations Neh. 6:15
Nom du mois Tishri (Éthanim)
Équivalent septembre-octobre
Année religieuse 7e mois
Année civile 1er mois
Citations 1 Rois 8:2
Fêtes 1 Tishri Jour des sonneries de
trompette
10 Tishri Jour des Propitiations
15-21 Tishri Fête des Huttes
22 Tishri Assemblée solennelle
Nom du mois Heshvân (Boul)
Équivalent octobre-novembre
Année religieuse 8e mois
Année civile 2e mois
Citations 1 Rois 6:38
Nom du mois Kislev
Équivalent novembre-décembre
Année religieuse 9e mois
Année civile 3e mois
Citations Neh. 1:1
Nom du mois Tébeth
Équivalent décembre-janvier
Année religieuse 10e mois
Année civile 4e mois
Citations Est. 2:16
Nom du mois Shebat
Équivalent janvier-février
Année religieuse 11e mois
Année civile 5e mois
Citations Zek. 1:7
Nom du mois Adar
Équivalent février-mars
Année religieuse 12e mois
Année civile 6e mois
Citations Est. 3:7
Nom du mois Véadar
Équivalent (mois intercalaire)
Année religieuse 13e mois
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Étude numéro 3 : Comment situer les événements dans le cours du temps« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 3 — Comment situer les événements dans le cours du temps
Calcul du temps à l’époque biblique et étude de la chronologie des événements marquants des Écritures hébraïques et grecques.
1. a) Qu’est-ce qui indique que Jéhovah est le Maître du temps ? b) Quels progrès a-t-on faits dans la compréhension de la chronologie biblique ?
DANS la vision du “ roi du Nord ” et du “ roi du Sud ” qu’il donna à Daniel, l’ange de Jéhovah utilisa à plusieurs reprises l’expression “ le temps fixé ”. (Dan. 11:6, 27, 29, 35.) De nombreux autres passages des Écritures soulignent que Jéhovah est le Maître du temps et qu’il accomplit ses desseins au temps fixé (Luc 21:24 ; 1 Thess. 5:1, 2). Sa Parole, la Bible, est jalonnée de “ poteaux indicateurs ” qui aident à situer les événements importants dans le cours du temps. On a beaucoup progressé dans la compréhension de la chronologie biblique. Les recherches archéologiques et autres continuent de faire la lumière sur différents problèmes, permettant de fixer dans le temps les événements dominants du récit biblique. — Prov. 4:18.
2. Donnez un exemple de calcul à l’aide des nombres ordinaux.
2 Nombres ordinaux et cardinaux. Dans l’étude précédente (paragraphes 24 et 25), nous avons vu la différence entre les nombres cardinaux et les nombres ordinaux. Gardons cela présent à l’esprit pour calculer les périodes bibliques en conformité avec les méthodes modernes de datation. Par exemple, dans la référence à la “ trente-septième année de l’exil de Yehoïakîn le roi de Juda ”, “ trente-septième ” est un nombre ordinal. Il représente 36 années complètes plus quelques jours, semaines ou mois (suivant le temps qui s’est écoulé depuis la fin de la 36e année). — Jér. 52:31.
3. a) Quelles chroniques nous aident à déterminer les dates bibliques ? b) Qu’entendait-on par année de règne et année d’accession ?
3 Années de règne et d’accession. La Bible se réfère aux annales des gouvernements de Juda et d’Israël ainsi qu’aux chroniques babyloniennes et perses. Dans ces quatre royaumes, la chronologie était établie avec précision par rapport aux règnes des rois, et une méthode de calcul similaire a été adoptée dans la Bible. Les Écritures indiquent fréquemment le nom du document cité, par exemple “ le livre des affaires de Salomon ”. (1 Rois 11:41.) Le règne d’un roi couvrait une fraction de l’année d’accession, suivie du nombre complet des années de règne. Les années de règne étaient les années officielles de la royauté ; on les comptait généralement de Nisan à Nisan ou de printemps à printemps. Quand un roi montait sur le trône, les mois de transition jusqu’au mois de Nisan, au printemps suivant, étaient tenus pour année d’accession, et durant cette période il complétait le règne de son prédécesseur. Officiellement toutefois, son propre règne commençait le 1er Nisan suivant.
4. Montrez que la chronologie biblique peut être établie d’après les années de règne.
4 Par exemple, il apparaît que Salomon commença à régner avant le mois de Nisan 1037 av. n. è., du vivant du roi David. Peu après, David mourut (1 Rois 1:39, 40 ; 2:10). Cependant, la dernière année de règne de David courut jusqu’au printemps 1037 av. n. è. et fut comptée dans ses 40 années de royauté. L’année partielle, qui débuta avec l’accès au trône de Salomon et se poursuivit jusqu’au printemps 1037, est considérée comme l’année d’accession au trône de Salomon ; cette période ne peut être tenue pour une année de règne, puisque Salomon complétait alors le règne de son père. En conséquence, la première année complète du règne de Salomon n’a commencé qu’au mois de Nisan 1037 av. n. è. (1 Rois 2:12.) Finalement, la Bible attribue 40 années complètes de règne à Salomon (1 Rois 11:42). En faisant la distinction entre les années de règne et les années d’accession, il est possible d’établir la chronologie biblique avec exactitudea.
CALCUL DU TEMPS JUSQU’À LA CRÉATION
5. Comment calcule-t-on la date de la restauration du culte de Jéhovah à Jérusalem ?
5 À partir de la date pivot. La date pivot qui sert à remonter le temps jusqu’à la création d’Adam est celle du renversement de la dynastie babylonienne par Cyrus en 539 av. n. èb. Cyrus promulgua le décret de libération des Juifs dans sa première année de règne, soit avant le printemps 537 av. n. è. D’après Ezra 3:1, les fils d’Israël étaient de retour à Jérusalem le septième mois, Tishri, lequel correspond à septembre-octobre. Ainsi, on considère qu’en automne 537 eut lieu la restauration du culte de Jéhovah à Jérusalem.
6. a) Quelle période prophétique a pris fin en automne 537 av. n. è. ? b) Quand a-t-elle dû commencer, et quels faits l’établissent ?
6 Cette restauration du culte de Jéhovah à l’automne 537 av. n. è. marqua la fin d’une période prophétique. Laquelle ? Celle des “ soixante-dix années ” durant laquelle la Terre promise devait être “ un lieu dévasté ”. À propos de cette période, Jéhovah avait également dit : “ Conformément à l’accomplissement des soixante-dix ans à Babylone, je m’occuperai de vous, et vraiment je réaliserai à votre égard ma bonne parole, en vous ramenant dans ce lieu. ” (Jér. 25:11, 12 ; 29:10). Daniel, qui connaissait bien cette prophétie, agit en conformité avec elle tandis que les “ soixante-dix ans ” arrivaient à leur terme (Dan. 9:1-3). Les “ soixante-dix ans ” qui s’achevèrent en automne 537 av. n. è. ont donc dû commencer en automne 607 av. n. è. C’est ce que confirment les faits. Jérémie (chap. 52) mentionne les événements saillants du siège de Jérusalem, la brèche pratiquée par les Babyloniens et la capture du roi Tsidqiya en 607. Puis le verset 12 Jr 52:12 dit qu’“ au cinquième mois, le dixième jour du mois ”, soit le dixième jour d’Ab (qui correspond à juillet-août), les Babyloniens brûlèrent le temple et la ville. Toutefois, cela ne marquait pas encore le commencement des “ soixante-dix ans ”. Des vestiges de la souveraineté juive subsistaient encore en la personne de Guedalia, que le roi de Babylone avait établi gouverneur sur les Juifs restés dans le pays. “ Au septième mois ”, Guedalia et quelques autres hommes furent assassinés ; le reste des Juifs, ayant pris peur, s’enfuit en Égypte. C’est seulement alors, vers le 1er octobre 607 av. n. è., que le pays fut complètement laissé “ désolé, [...] pour accomplir soixante-dix années ”. — 2 Rois 25:22-26 ; 2 Chron. 36:20, 21.
7. a) Comment calcule-t-on la période qui remonte jusqu’à la scission du royaume après la mort de Salomon ? b) Quelle preuve fournit la prophétie d’Ézékiel ?
7 De 607 à 997 av. n. è. Le calcul de cette période, en remontant le temps depuis la chute de Jérusalem jusqu’à la scission du royaume après la mort de Salomon, présente de nombreuses difficultés. Toutefois, une comparaison entre les règnes des rois d’Israël et ceux des rois de Juda, tels qu’ils sont consignés en Un et Deux Rois, révèle que cette période couvre 390 ans. Une preuve puissante de l’exactitude de ce chiffre est fournie par la prophétie d’Ézékiel (4:1-13). Les termes mêmes de la prophétie désignent l’époque où Jérusalem serait assiégée et ses habitants emmenés captifs par les nations, événement qui eut lieu en 607 av. n. è. Ainsi, les 40 ans appliqués au cas de Juda se sont terminés par la mise en désolation de Jérusalem. Les 390 ans appliqués au cas d’Israël n’ont pas pris fin avec la destruction de Samarie, l’événement ayant eu lieu bien avant qu’Ézékiel ne prophétise, car la prophétie désignait clairement le siège et la destruction de Jérusalem. Ainsi, “ la faute de la maison d’Israël ” a également pris fin en 607 av. n. è. En remontant le temps à partir de cette date, nous constatons que la période de 390 ans commença en 997 av. n. è. Cette année-là, après la mort de Salomon, Yarobam a rompu avec la maison de David et “ alors a détourné Israël de suivre Jéhovah, et il les a fait pécher par un grand péché ”. — 2 Rois 17:21.
8. a) Comment les années sont-elles calculées jusqu’à l’Exode ? b) Quel changement intervient dans la chronologie biblique vers cette époque ?
8 De 997 à 1513 av. n. è. Puisque la dernière des 40 années complètes du règne de Salomon s’acheva au printemps 997 av. n. è., il s’ensuit que sa première année de règne a dû commencer au printemps 1037 av. n. è. (1 Rois 11:42.) Le récit biblique (1 Rois 6:1) dit que Salomon commença à bâtir la maison de Jéhovah à Jérusalem au deuxième mois de la quatrième année de son règne. Cela signifie qu’il régnait déjà depuis 3 années complètes et un mois entier, ce qui fait débuter la construction du temple en avril-mai 1034 av. n. è. Cependant, le même verset précise également que l’événement a eu lieu “ dans la quatre cent quatre-vingtième année après que les fils d’Israël furent sortis du pays d’Égypte ”. Là encore, 480e est un nombre ordinal qui représente 479 années complètes. Par conséquent, 479 ajouté à 1 034 donne la date de 1513 av. n. è., année où Israël est sorti d’Égypte. Le paragraphe 19 de l’Étude 2 explique qu’à partir de 1513 Abib (Nisan) est devenu pour Israël “ le début des mois ” (Ex. 12:2), alors qu’auparavant l’année commençait à l’automne, avec le mois de Tishri. Une encyclopédie (The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge, 1957, vol. 12, page 474) fait ce commentaire : “ Le calcul des années de règne des rois se fonde sur l’année qui commençait au printemps ; il va de pair avec la méthode babylonienne où ce système prévalait. ” Lorsque ce changement a commencé à s’appliquer aux périodes bibliques, autrement dit quand l’année a débuté au printemps et non plus à l’automne, il en est résulté une perte ou un gain de six mois quelque part dans le calcul du temps.
9. a) Comment le récit remontant à l’entrée en vigueur de l’alliance abrahamique est-il daté ? b) Comment les 215 premières années de cette période sont-elles comptées ? c) Quel âge avait Abraham lorsqu’il traversa l’Euphrate pour se rendre en Canaan ?
9 De 1513 à 1943 av. n. è. En Exode 12:40, 41, Moïse dit que “ l’habitation des fils d’Israël, qui avaient habité en Égypte, fut de quatre cent trente ans ”. D’après cette citation, il apparaît que l’“ habitation ” en question ne se fit pas totalement en Égypte. Cette période débuta quand Abraham traversa l’Euphrate pour se rendre en Canaan, et c’est à ce moment-là que l’alliance de Jéhovah avec Abraham entra en vigueur. Les 215 premières années de cette “ habitation ” se situèrent en Canaan, puis une période d’égale durée s’écoula en Égypte, jusqu’à ce qu’Israël soit complètement affranchi de la domination et de la tutelle égyptiennes, en 1513 av. n. èc. Une note se rapportant à Exode 12:40 dans la Traduction du monde nouveau explique que la Septante, fondée sur un texte hébreu antérieur au texte massorétique, ajoute “ et au pays de Canaan ” après le mot “ Égypte ”. Le Pentateuque samaritain fait de même. Galates 3:17, qui mentionne aussi les 430 ans, confirme que cette période a débuté avec la validation de l’alliance abrahamique, à l’époque où Abraham traversa l’Euphrate pour se rendre en Canaan. Cela se passait donc en 1943 av. n. è., et Abraham était âgé de 75 ans. — Gen. 12:4.
10. Quelle autre preuve appuie la chronologie de l’époque d’Abraham ?
10 Ce calcul est appuyé par une autre preuve : en Actes 7:6, il est question de 400 ans d’affliction infligée à la semence d’Abraham. Jéhovah ayant mis fin à l’affliction suscitée par l’Égypte en 1513 av. n. è., cette période d’affliction a dû commencer en 1913 av. n. è. C’était cinq ans après la naissance d’Isaac et donc au moment où Yishmaël était “ en train de plaisanter ” au sujet d’Isaac à l’occasion du sevrage de ce dernier. — Gen. 15:13 ; 21:8, 9.
11. Comment la chronologie biblique nous fait-elle remonter au déluge ?
11 De 1943 à 2370 av. n. è. Comme nous l’avons vu, Abraham était âgé de 75 ans quand il entra en Canaan en 1943 av. n. è. Il est donc maintenant possible de remonter le cours du temps jusqu’à Noé et de le dater. On y parvient grâce aux périodes fournies à notre intention par la Genèse (11:10 à 12:4). Ce calcul, qui aboutit à un total de 427 années, s’établit comme suit :
Du commencement du déluge
jusqu’à la naissance d’Arpakshad 2 ans
Puis jusqu’à la naissance de Shélah 35 ”
Jusqu’à la naissance d’Éber 30 ”
Jusqu’à la naissance de Péleg 34 ”
Jusqu’à la naissance de Réou 30 ”
Jusqu’à la naissance de Seroug 32 ”
Jusqu’à la naissance de Nahor 30 ”
Jusqu’à la naissance de Térah 29 ”
Jusqu’à la mort de Térah, alors
qu’Abraham avait 75 ans 205 ”
Total 427 ans
Si l’on ajoute 427 années à 1 943, on arrive à 2370 av. n. è. Ainsi, la chronologie biblique établit que le déluge du temps de Noé a commencé en 2370 av. n. è.
12. Comment compte-t-on le temps jusqu’à la création d’Adam ?
12 De 2370 à 4026 av. n. è. Remontant plus haut dans le cours du temps, nous voyons que la Bible date la période allant du déluge jusqu’à la création d’Adam. Un tel calcul peut se faire sur la base de Genèse 5:3-29 et 7:6, 11 ; il se résume ainsi :
De la création d’Adam
jusqu’à la naissance de Seth 130 ans
Jusqu’à la naissance d’Énosh 105 ”
Jusqu’à la naissance de Qénân 90 ”
Jusqu’à la naissance de Mahalalel 70 ”
Jusqu’à la naissance de Yared 65 ”
Jusqu’à la naissance de Hénok 162 ”
Jusqu’à la naissance de Methoushélah 65 ”
Jusqu’à la naissance de Lamek 187 ”
Jusqu’à la naissance de Noé 182 ”
Jusqu’au déluge 600 ”
Total 1 656 ans
En ajoutant 1 656 à la date précédente de 2370, on obtient 4026 av. n. è., qui correspond à la création d’Adam, en automne peut-être, puisque c’est en automne que commençait l’année selon les plus anciens calendriers.
13. a) Quelle est donc la durée de l’histoire de l’humanité sur la terre ? b) Pourquoi cela ne correspond-il pas à la durée du jour de repos de Jéhovah ?
13 Que signifie ce calcul aujourd’hui ? Voici ce qu’on pouvait lire dans la première édition de ce livre publié en 1967 en français : “ Cela veut-il dire qu’avant 1966, 5 991 ans du ‘ jour ’ où Jéhovah ‘ se reposa de toute son œuvre ’ s’étaient écoulés (Gen. 2:3) ? Non, car la création d’Adam ne coïncide pas avec le commencement du jour de repos de Jéhovah. Après la création d’Adam, et toujours dans le sixième jour de création, il apparaît que Jéhovah créa d’autres animaux et oiseaux. En outre, Jéhovah fit nommer les animaux par Adam, ce qui prit un certain temps, puis il créa Ève (Gen. 2:18-22 ; voyez aussi MN, édition de 1953, note se rapportant au verset 19 Gn 2:19). Il faut retrancher des 5 991 ans le temps qui s’est écoulé de la création d’Adam à la fin du ‘ sixième jour ’, cela pour déterminer le temps réel écoulé depuis le commencement du ‘ septième jour ’ jusqu’à aujourd’hui [1966]. Il n’est pas convenable d’utiliser la chronologie biblique pour spéculer sur des dates à venir dans le cours du temps. — Mat. 24:36d. ”
14. Pourquoi le récit biblique des origines de l’humanité est-il plus fiable que les hypothèses et les théories humaines ?
14 Que penser des assertions scientifiques selon lesquelles l’homme serait sur la terre depuis des centaines de milliers d’années, voire des millions d’années ? Les témoignages écrits de ces temps reculés n’en justifient aucune ; en revanche, ils confirment les événements consignés dans la Bible. Les dates fantastiques attribuées à “ l’homme préhistorique ” reposent sur des hypothèses invérifiables. En fait, l’histoire profane fiable, avec sa chronologie, ne remonte qu’à quelques milliers d’années. La terre a subi de nombreux changements et soulèvements, tels que le déluge universel aux jours de Noé, qui a grandement bouleversé les strates rocheuses et les dépôts de fossiles, réduisant à l’état de conjecture toute déclaration scientifique relative aux dates antérieures au délugee. Contrairement à toutes les hypothèses et théories humaines contradictoires, la Bible fait appel à la raison par son récit clair et harmonieux sur l’origine de l’homme et par son histoire bien documentée du peuple élu de Dieu.
15. Quel effet l’étude de la Bible doit-elle avoir sur nous ?
15 L’étude de la Bible et la contemplation des œuvres du Maître du temps, Jéhovah Dieu, devraient nous inciter à une grande humilité. En vérité, qu’est-ce que l’homme mortel comparé au Dieu omnipotent dont la création prodigieuse, accomplie il y a d’innombrables milliers d’années, est si simplement décrite dans l’Écriture en ces termes : “ Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. ” — Gen. 1:1.
LE SÉJOUR TERRESTRE DE JÉSUS
16. a) Dans quel ordre les quatre Évangiles ont-ils été écrits ? b) Comment dater le début du ministère de Jésus ? c) Dans quel ordre les événements sont-ils rapportés dans les différents Évangiles, et que convient-il de noter à propos du récit de Jean ?
16 Les quatre récits divinement inspirés de la vie terrestre de Jésus semblent avoir été écrits dans l’ordre suivant : Matthieu (vers 41 de n. è.), Luc (vers 56-58 de n. è.), Marc (vers 60-65 de n. è.) et Jean (vers 98 de n. è.). Selon l’explication donnée dans l’étude précédente, en tenant compte des renseignements fournis en Luc 3:1-3 et du fait que Tibère César commença son règne en 14 de n. è., on aboutit à 29 de n. è. comme point de départ du remarquable ministère terrestre de Jésus. Si Matthieu ne semble pas toujours relater les événements dans l’ordre chronologique, dans la plupart des cas les trois autres livres paraissent présenter les faits importants dans l’ordre où ils se sont produits. Ils sont résumés dans le tableau ci-contre. Il est à noter que le récit de Jean, écrit plus de 30 ans après le dernier des trois autres livres, comble les principales lacunes de l’histoire laissées par les autres écrivains. Le fait que Jean mentionne apparemment les quatre Pâques du ministère terrestre de Jésus est particulièrement digne d’intérêt, car cela confirme la durée de ce ministère, savoir trois ans et demi, ministère qui prit fin en 33 de n. èf. — Jean 2:13 ; 5:1 ; 6:4 ; 12:1 et 13:1.
17. Quelle autre preuve atteste la date de la mort de Jésus ?
17 Une autre preuve confirme que Jésus est mort en 33 de n. è. Selon la Loi de Moïse, le 15 Nisan était toujours un sabbat spécial, quel qu’en soit le jour. S’il coïncidait avec un sabbat ordinaire, ce jour s’appelait alors “ grand ” sabbat. Or Jean 19:31 établit qu’un tel sabbat a suivi le jour de la mort de Jésus, laquelle a donc eu lieu un vendredi. Et ce n’est ni en 31 ni en 32, mais en 33 de n. è. que le 14 Nisan est tombé un vendredi. Par conséquent, Jésus est forcément mort le 14 Nisan 33g.
18. a) Qu’a prophétisé Daniel à propos des 69 “ semaines ” ? b) D’après Nehémia, quand cette période a-t-elle commencé ? c) Comment obtient-on la date du début du règne d’Artaxerxès ?
18 La 70e “ semaine ”, de 29 à 36 de n. è. La prophétie de Daniel (9:24-27) situe également dans le temps des événements du ministère de Jésus. Ce passage annonce qu’il s’écoulerait 69 semaines d’années (483 ans) “ depuis la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem jusqu’à Messie le Guide ”. D’après Nehémia 2:1-8, cette parole est sortie “ dans la vingtième année d’Artaxerxès ” le roi de Perse. Quand Artaxerxès commença-t-il son règne ? Son père et prédécesseur Xerxès mourut dans la seconde moitié de 475 av. n. è. L’année d’accession d’Artaxerxès a donc commencé en 475, et ce fait est puissamment attesté par des sources grecque, perse et babylonienne. Par exemple, l’historien grec Thucydide (réputé pour son exactitude) a rapporté la fuite en Perse de l’homme d’État Thémistocle alors qu’Artaxerxès “ régnait depuis peu ”. Un autre historien grec du Ier siècle av. n. è., Diodore de Sicile, nous aide à établir la date de la mort de Thémistocle, à savoir 471/470 av. n. è. Après avoir fui sa patrie, Thémistocle avait sollicité d’Artaxerxès la permission d’étudier la langue perse pendant un an avant de se présenter à lui, ce qu’il fit effectivement. Ainsi, l’installation de Thémistocle en Perse a dû avoir lieu au plus tard en 472 av. n. è. et son arrivée peut raisonnablement se situer en 473 av. n. è. À ce moment-là, Artaxerxès “ régnait depuis peuh ”.
19. a) En partant de la “ vingtième année d’Artaxerxès ”, comment détermine-t-on la date de l’apparition du Messie ? b) Comment la prophétie des 70 “ semaines ” s’est-elle réalisée à partir de cette date ?
19 La “ vingtième année d’Artaxerxès ” se situerait donc en 455 av. n. è. En comptant 483 ans (les 69 “ semaines ”) à partir de cette date et en gardant présent à l’esprit qu’il n’y a pas d’année zéro pour passer d’une ère à l’autre, on aboutit à 29 de n. è., date de l’apparition de “ Messie le Guide ”. Jésus devint le Messie lors de son baptême et de son onction de l’esprit saint en automne de cette année-là. La prophétie indique aussi qu’‘ à la moitié de la soixante-dixième semaine il ferait cesser sacrifice et offrande ’. Cela eut lieu quand les sacrifices juifs antitypiques perdirent leur validité du fait de la mort sacrificielle de Jésus. “ La moitié ” de cette “ semaine ” d’années nous mène trois ans et demi plus tard, soit au printemps 33 de n. è., lors de la mise à mort de Jésus. Toutefois, “ il devra garder l’alliance en vigueur pour la multitude ” pendant la 70e semaine tout entière. Ainsi, la faveur spéciale de Jéhovah sur les Juifs se poursuivrait durant les sept années allant de 29 à 36 de n. è. Alors seulement la voie s’ouvrirait aux Gentils incirconcis, leur permettant de devenir des Israélites spirituels, comme le confirme la conversion de Corneille en 36 de n. èi. — Actes 10:30-33, 44-48 ; 11:1.
LE COMPTE DES ANNÉES AUX TEMPS APOSTOLIQUES
20. Comment l’histoire profane s’accorde-t-elle avec la Bible pour situer la mort d’Hérode et les événements qui l’ont précédée ?
20 Entre 33 et 49 de n. è. L’année 44 de n. è. peut être considérée comme une date utile dans cette période. D’après Josèphe (Antiquités judaïques, XIX, 351 [VIII, 2]), Hérode Agrippa Ier régna pendant trois ans après l’accession au trône de l’empereur Claude de Rome (en 41 de n. è.). Les preuves historiques indiquent que cet Hérode mourut en 44 de n. èj. En revenant maintenant au récit biblique, nous découvrons que c’est juste avant la mort d’Hérode qu’Agabus a prophétisé “ grâce à l’esprit ” la venue d’une grande famine, que l’apôtre Jacques a été supprimé par l’épée et que Pierre a été emprisonné (à l’époque de la Pâque) et miraculeusement libéré. Tous ces événements peuvent se situer en 44 de n. è. — Actes 11:27, 28 ; 12:1-11, 20-23.
21. Sur quelle base peut-on dater approximativement le premier voyage missionnaire de Paul ?
21 La famine annoncée est survenue vers 46 de n. è. Aussi, c’est certainement vers cette époque-là que Paul et Barnabas ont “ pleinement assuré le service de secours à Jérusalem ”. (Actes 12:25.) Une fois rentrés à Antioche de Syrie, ils ont été mis à part par l’esprit saint en vue de leur premier voyage missionnaire qui les a conduits à Chypre et dans beaucoup de villes et de districts d’Asie Mineurek. Ce voyage dura probablement du printemps 47 à l’automne 48 de n. è., dont un hiver entier passé en Asie Mineure. Il semble que Paul ait passé l’hiver suivant de nouveau à Antioche de Syrie, ce qui nous amène au printemps 49 de n. è. — Actes 13:1 à 14:28.
22. Comment date-t-on les deux visites de Paul à Jérusalem rapportées en Galates chapitres 1 et 2 ?
22 Les faits consignés en Galates, chapitres 1 et 2, semblent avoir un rapport avec cette chronologie. Paul y parle de deux autres visites spéciales qu’il fit à Jérusalem après sa conversion, l’une “ trois ans plus tard ” et l’autre “ au bout de quatorze ans ”. (Gal. 1:17, 18 ; 2:1.) Si l’on tient ces deux périodes pour ordinales, conformément à la coutume de l’époque, et si la conversion de Paul a eu lieu au début des temps apostoliques, comme le récit semble l’indiquer, alors ces deux périodes de 3 et de 14 ans sont consécutives et vont de 34 à 36 et de 36 à 49 de n. è.
23. Quel fait donne à penser que Galates chapitre 2 et Actes chapitre 15 font référence à la visite de Paul à Jérusalem en 49 de n. è. ?
23 La deuxième visite de Paul à Jérusalem mentionnée en Galates semble avoir eu pour objet la question de la circoncision, puisqu’il est dit que Tite, compagnon de Paul, n’a pas été contraint de se faire circoncire. Si cette visite correspond à celle qui concernait le règlement de la circoncision et dont il est question en Actes 15:1-35, alors la date de 49 convient parfaitement, en ce qu’elle se situe entre le premier et le deuxième voyage missionnaire de Paul. De surcroît, selon Galates 2:1-10, Paul saisit cette occasion pour exposer devant les “ hommes marquants ” de la congrégation de Jérusalem la bonne nouvelle qu’il prêchait, pour savoir s’il ‘ ne courait pas en vain ’. Il était logique qu’il leur fasse ce rapport à l’issue de son tout premier voyage missionnaire. Paul fit cette visite à Jérusalem “ par suite d’une révélation ”.
24. Quelles années le deuxième voyage missionnaire de Paul couvre-t-il, et pourquoi n’a-t-il sans doute atteint Corinthe que vers la fin de l’an 50 de n. è. ?
24 Deuxième voyage missionnaire de Paul (vers 49-52 de n. è.). Après être revenu de Jérusalem, Paul passa quelque temps à Antioche de Syrie ; par conséquent, l’été 49 devait être bien avancé quand il partit d’Antioche pour son deuxième voyage (Actes 15:35, 36). Cette tournée serait d’une plus grande ampleur que la précédente et contraindrait Paul à passer l’hiver en Asie Mineure. C’est probablement au printemps 50 qu’il répondit à l’appel du Macédonien et prit la mer pour gagner l’Europe. Alors il prêcha et forma de nouvelles congrégations à Philippes, à Thessalonique, à Bérée et à Athènes. Son activité le mena ensuite à Corinthe, dans la province d’Achaïe, en automne 50. Il avait parcouru 2 000 kilomètres, la plupart du temps à pied (Actes 16:9, 11, 12 ; 17:1, 2, 10, 11, 15, 16 ; 18:1). D’après Actes 18:11, Paul demeura 18 mois à Corinthe, soit jusqu’au début 52. À la fin de l’hiver, Paul put s’embarquer pour Césarée, via Éphèse. Après être monté saluer la congrégation, vraisemblablement celle de Jérusalem, il regagna Antioche de Syrie, son domicile habituel, probablement en été 52l. — Actes 18:12-22.
25. a) Comment l’archéologie confirme-t-elle que la première visite de Paul à Corinthe eut lieu dans les années 50-52 ? b) Comment le fait qu’Aquila et Priscille étaient ‘ récemment arrivés d’Italie ’ atteste-t-il cela ?
25 Une découverte archéologique confirme que la première visite de Paul à Corinthe eut lieu dans les années 50-52 de n. è. Il s’agit d’un fragment d’une inscription, d’un écrit de l’empereur Claude aux Delphiens de Grèce, qui renferme les mots “ [Lucius Ju]nius, Gallion, [...] proconsul ”. Les historiens s’accordent généralement sur le fait que le nombre 26, également mentionné dans le texte, désigne l’acclamation impériale par laquelle Claude fut salué pour la 26e fois. D’autres inscriptions révèlent que Claude fut acclamé empereur pour la 27e fois avant le 1er août 52 de n. è. Le proconsulat s’exerçait pendant un an et commençait au début de l’été. Ainsi, l’année où Gallion fut proconsul d’Achaïe semble avoir couru de l’été 51 à l’été 52 de n. è. “ Or, pendant que Gallion était proconsul d’Achaïe, les Juifs se soulevèrent d’un commun accord contre Paul et le conduisirent au tribunal. ” Après son acquittement par Gallion, l’apôtre Paul resta “ encore un bon nombre de jours ”, puis il s’embarqua pour la Syrie (Actes 18:11, 12, 17, 18). Tous ces témoignages tendent à confirmer que le printemps 52 marqua la fin du séjour de 18 mois que Paul fit à Corinthe. Un autre repère dans le temps est la déclaration selon laquelle, à son arrivée à Corinthe, Paul “ trouva un certain Juif nommé Aquila, originaire du Pont, récemment arrivé d’Italie, ainsi que Priscille sa femme, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome ”. (Actes 18:2.) D’après Paul Orose, historien du début du Ve siècle, ce décret d’expulsion fut promulgué dans la neuvième année de Claude, soit en 49 ou au début 50 de n. è. Donc, Aquila et Priscille auraient pu atteindre Corinthe quelque temps avant l’automne de cette année-là, ce qui aurait permis à Paul d’y demeurer depuis l’automne 50 jusqu’au printemps 52a.
26. À quelles dates situe-t-on les étapes successives du troisième voyage missionnaire de Paul ?
26 Troisième voyage missionnaire de Paul (vers 52-56 de n. è.). Après avoir passé “ quelque temps ” à Antioche de Syrie, Paul reprit le chemin de l’Asie Mineure, et il est probable qu’il atteignit Éphèse avant l’hiver 52-53 (Actes 18:23 ; 19:1). Paul passa d’abord “ trois mois ”, puis “ deux ans ” à enseigner à Éphèse, après quoi il partit pour la Macédoine (Actes 19:8-10). Par la suite il rappela aux surveillants d’Éphèse qu’il avait servi parmi eux “ pendant trois ans ”, mais Paul peut avoir arrondi ce chiffre (Actes 20:31). Il apparaît qu’il quitta Éphèse après “ la fête de la Pentecôte ” au début 55, se rendant directement à Corinthe, en Grèce, afin d’y passer trois mois en hiver. Puis il remonta vers le nord jusqu’à Philippes, qu’il atteignit avant la Pâque 56. De là, il prit la mer pour Césarée, via Troas et Milet, et se rendit à Jérusalem où il arriva avant la Pentecôte 56b. — 1 Cor. 16:5-8 ; Actes 20:1-3, 6, 15, 16 ; 21:8, 15-17.
27. Quel est le déroulement chronologique des événements jusqu’à la fin de la première captivité de Paul à Rome ?
27 Dernières années (56-100 de n. è.). C’est peu de temps après son arrivée à Jérusalem que Paul fut arrêté. On l’emmena à Césarée où il demeura sous garde pendant deux ans, jusqu’à ce que Festus devienne gouverneur à la place de Félix (Actes 21:33 ; 23:23-35 ; 24:27). L’arrivée de Festus et le départ de Paul pour Rome qui suivit semblent avoir eu lieu en 58 de n. èc. Après que Paul, ayant fait naufrage, eut passé l’hiver à Malte, le voyage s’acheva vers 59, et le récit biblique indique qu’il resta en captivité à Rome pendant deux ans, soit jusque vers 61, prêchant et enseignant. — Actes 27:1 ; 28:1, 11, 16, 30, 31.
28. À quelles dates situe-t-on logiquement les derniers événements de la vie de Paul ?
28 Alors que le récit historique des Actes s’arrête là, tout porte à croire que Paul fut libéré et qu’il poursuivit son activité missionnaire en Crète, en Grèce et en Macédoine. S’il atteignit l’Espagne, nul ne le sait. Paul est vraisemblablement mort en martyr sur l’ordre de Néron peu après son dernier emprisonnement à Rome vers 65. L’histoire profane fixe le grand incendie de Rome au mois de juillet 64, à la suite duquel Néron déclencha une vague de persécutions contre les chrétiens. L’emprisonnement de Paul dans les “ chaînes ” et son exécution qui suivit se situent logiquement dans cette période. — 2 Tim. 1:16 ; 4:6, 7.
29. Quand l’âge apostolique a-t-il pris fin, et avec la composition de quels livres bibliques ?
29 Les cinq livres de l’apôtre Jean ont été écrits à la fin d’une période de persécution suscitée par l’empereur Domitien. On dit de ce dernier qu’il s’est comporté en fou au cours des trois dernières années de son règne, qui s’étendit de 81 à 96 de n. è. C’est pendant son exil dans l’île de Patmos que Jean écrivit la Révélation, vers 96d. Après sa libération, c’est d’Éphèse ou des environs qu’il rédigea son Évangile et trois lettres. Le dernier des apôtres mourut vers 100 de n. è.
30. Quelle est l’utilité de cette étude de la chronologie biblique ?
30 Ainsi, en comparant les événements de l’histoire profane avec la chronologie interne et les prophéties de la Bible, il est plus aisé de situer les événements bibliques dans le cours du temps. L’harmonie de la chronologie biblique accroît notre confiance dans les Saintes Écritures, la Parole de Dieu.
[Notes]
a Pour l’étude de ce chapitre, il peut être utile de se référer au livre Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 463-70.
b Étude 2, paragraphes 28, 29.
c De la traversée de l’Euphrate par Abraham à la naissance d’Isaac, il y a 25 ans, et 60 ans jusqu’à la naissance de Jacob ; Jacob avait 130 ans lorsqu’il descendit en Égypte. — Gen. 12:4 ; 21:5 ; 25:26 ; 47:9.
d En 1998, il faut soustraire ce laps de temps de 6 023 ans.
g La Tour de Garde, 1976, page 631 ; 1960, pages 220-1.
j The New Encyclopædia Britannica, 1987, vol. 5, page 880.
c Analytical Concordance to the Bible, par R. Young, page 342, sous “ Festus ”.
d Notes on the Book of Revelation, par Albert Barnes, 1852, pages xxix, xxx.
PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS DE LA VIE DE JÉSUS SUR LA TERRE — Les quatre Évangiles présentés dans l’ordre chronologique
Abréviations : apr. : “ après ” ; env. : “ environ ”.
Date Lieu Événement
Avant le ministère de Jésus
Env. 2 av. n. è. Nazareth ; Naissance de Jésus prédite à
Judée Marie, qui rend visite
à Élisabeth.
2 av. n. è. Région Naissance de Jean le
montagneuse baptiseur ; plus tard, sa
de Judée vie dans le désert.
2 av. n. è., Bethléhem Naissance de Jésus (la
env. Parole, par l’intermédiaire
1er octobre de qui toutes les autres
choses sont venues à
l’existence), comme
descendant d’Abraham et
de David. Mt 1:1-25
Près de L’ange annonce la bonne
Bethléhem nouvelle ; des bergers
rendent visite au petit
enfant. Lc 2:8-20
1 av. n. è. Jérusalem ; Astrologues ; fuite en
ou 1 de n. è. Bethléhem ; Égypte ; bébés tués ;
Nazareth retour de Jésus.
29, printemps Désert, Ministère de Jean le
Jourdain baptiseur. Mt 3:1-12
Début du ministère de Jésus
29, automne Jourdain Baptême et onction de Jésus,
né en tant qu’homme dans
la lignée de David, mais
déclaré Fils de Dieu.
Jérusalem Entretien de Jésus avec
Nicodème. Jn 3:1-21
Tibériade Jean emprisonné ; Jésus part
pour la Galilée.
Grand ministère de Jésus en Galilée
Nazareth ; Il guérit un garçon ; lit sa
Cana ; mission ; rejeté ; part à
Capernaüm Capernaüm. Mt 4:13-16
Mer de Appel de Simon et d’André, de
Galilée, Jacques et de Jean.
près de Mt 4:18-22 Mc 1:16-20
Capernaüm Lc 5:1-11
Capernaüm Il guérit un démoniaque, la
belle-mère de Pierre et
beaucoup d’autres.
Galilée Première tournée en Galilée,
en compagnie des quatre
qu’il a appelés.
En revenant Les disciples arrachent des
de épis le sabbat. Mt 12:1-8
Jérusalem ? Mc 2:23-28 Lc 6:1-5
Galilée ; Jésus guérit une main le
mer de sabbat ; il se retire vers
Galilée la mer ; guérit encore.
Près de Le Sermon sur la montagne.
Capernaüm Mt 5:1–7:29 Lc 6:17-49
Naïn Il ressuscite le fils d’une
veuve. Lc 7:11-17
Galilée Reproches à certaines villes ;
révélation accordée aux
petits enfants ; le joug
de Jésus est doux.
Mer de Lors de la traversée du lac,
Galilée Jésus calme la tempête.
Gadara, S.-E. Deux démoniaques sont guéris ;
de la mer porcs possédés par les
de Galilée démons. Mt 8:28-34
Nazareth Jésus revient dans la ville où
il a été élevé ; il est de
nouveau rejeté.
32, vers Capernaüm ? ; Les apôtres reviennent de
la Pâque rive nord-est leur tournée de
(Jn 6:4) de la mer de prédication ; 5 000 hommes
Galilée sont nourris. Mt 14:13-21
Rive nord-est Tentative pour couronner
de la mer Jésus ; il marche sur la
de Galilée ; mer ; il guérit.
Gennésareth Mt 14:22-36 Mc 6:45-56
Capernaüm Jésus explique qu’il est le
“ pain de vie ” ; de
nombreux disciples
l’abandonnent. Jn 6:22-71
32, apr. Probablement Les traditions qui annulent
la Pâque Capernaüm la Parole de Dieu.
Phénicie ; Près de Tyr, de Sidon ; puis
Décapole dans la Décapole ;
4 000 hommes sont nourris.
Rive nord-est Il avertit contre le levain
de la mer des Pharisiens ; il
de Galilée ; guérit un aveugle.
Bethsaïda Mt 16:5-12 Mc 8:13-26
Probablement Transfiguration devant Pierre,
mont Hermôn Jacques et Jean.
Galilée ; Jésus quitte la Galilée pour
Samarie la fête des Huttes ; tout
laisser de côté pour le
ministère. Mt 8:19-22
Ministère de Jésus en Judée
Probablement Il réfute une fausse
en Judée accusation ; montre que
la génération est
condamnable. Lc 11:14-36
32, fête de Jérusalem Jésus à la fête de
l’Inauguration l’Inauguration ;
l’excellent Berger.
Ministère de Jésus à l’est du Jourdain
Pérée (de Il enseigne dans les villes
l’autre et les villages, en se
côté du dirigeant vers Jérusalem.
Jourdain) Lc 13:22
Probablement Humilité ; exemple du grand
en Pérée repas. Lc 14:1-24
Probablement Pardon et foi ; esclaves bons
en Pérée à rien. Lc 17:1-10
Samarie Exemples : la veuve
ou Galilée harcelante, le Pharisien
et le collecteur d’impôts.
Pérée Jeune homme riche ; exemple
des ouvriers dans la vigne.
Probablement Demande pour Jacques et Jean
en Pérée de places dans le Royaume.
Jéricho En passant par Jéricho, Jésus
guérit deux aveugles ; rend
visite à Zachée ; exemple
des dix mines.
Ministère final de Jésus à Jérusalem
9 Nisan Béthanie Festin chez Simon le lépreux ;
Marie oint Jésus ; des
Juifs viennent voir Jésus
et Lazare. Mt 26:6-13
Béthanie- Entrée triomphale de Christ à
Jérusalem Jérusalem.
10 Nisan Béthanie- Le figuier stérile est maudit ;
Jérusalem deuxième purification du
temple.
Jérusalem Les prêtres en chef et les
scribes complotent de
détruire Jésus.
Jérusalem, Pouvoir du Christ contesté ;
temple exemple de deux fils.
Jérusalem, Questions captieuses sur
temple l’impôt, la résurrection et
le commandement.
Jérusalem, La question de Jésus sur
temple l’ascendance du Messie
réduit au silence ses
adversaires. Mt 22:41-46
Jérusalem, L’obole de la veuve.
temple Mc 12:41-44 Lc 21:1-4
Mont des Prédiction de la chute de
Oliviers Jérusalem ; de la présence
de Jésus ; de la fin du
système. Mt 24:1-51
13 Nisan Jérusalem Préparatifs pour la Pâque.
(jeudi et ses Mt 26:17-19 Mc 14:12-16
après-midi) environs Lc 22:7-13
Jérusalem Jésus lave les pieds de ses
apôtres. Jn 13:1-20
Jérusalem Judas est signalé comme
traître et congédié.
Jérusalem Institution du repas
commémoratif avec les 11.
Gethsémané Angoisse dans le jardin ;
Jésus est livré et arrêté.
Jérusalem Jésus interrogé par Anne ;
jugé par Anne, Caïphe, le
Sanhédrin ; reniement de
Pierre. Mt 26:57–27:1
Jérusalem Devant Pilate, puis Hérode et
de nouveau devant Pilate.
(Vendredi, Golgotha, Mort de Jésus sur le poteau de
vers Jérusalem supplice et événements s’y
15 heures) rattachant. Mt 27:31-56
16 Nisan Jérusalem Résurrection de Jésus et
et ses événements survenus ce
environs jour-là. Mt 28:1-15
apr. 16 Nisan Jérusalem ; Apparitions ultérieures de
Galilée Jésus Christ. Mt 28:16-20
25 Iyyar Mont des Ascension de Jésus, 40 jours
Oliviers, après sa résurrection.
près de [Actes 1:9-12]
Béthanie Lc 24:50-53
Questions relatives au tableau “ Principaux événements de la vie de Jésus sur la terre ” :
a) Citez quelques-uns des principaux événements du ministère de Jésus jusqu’à l’époque de l’emprisonnement de Jean le baptiseur.
b) Indiquez le lieu et l’année où les événements suivants se sont produits : 1) L’appel de Simon et d’André, de Jacques et de Jean. 2) Le choix des 12 apôtres. 3) Le Sermon sur la montagne. 4) La transfiguration. 5) La résurrection de Lazare. 6) La visite de Jésus chez Zachée.
c) Citez quelques-uns des plus remarquables miracles de Jésus ; dites quand et où ils ont eu lieu.
d) Quels sont quelques-uns des principaux événements touchant Jésus qui se sont produits du 8 au 16 Nisan 33 de n. è. ?
e) Quels sont quelques-uns des exemples remarquables donnés par Jésus durant son ministère terrestre ?
TABLEAU DES PRINCIPALES DATES HISTORIQUES
Abréviations : apr. pour “ après ” ; av. pour “ avant ”.
Date Événement Référence
4026 av. n. è. Création d’Adam Gen. 2:7
av. 3896 Caïn tue Abel Gen. 4:8
av. n. è.
3896 av. n. è. Naissance de Seth Gen. 5:3
3404 av. n. è. Naissance du juste Hénok Gen. 5:18
3339 av. n. è. Naissance de Methoushélah Gen. 5:21
3152 av. n. è. Naissance de Lamek Gen. 5:25
3096 av. n. è. Mort d’Adam Gen. 5:5
3039 av. n. è. Transfert d’Hénok ; fin de Gen. 5:23, 24 ;
son activité prophétique Jude 14
2970 av. n. è. Naissance de Noé Gen. 5:28, 29
2490 av. n. è. Déclaration divine Gen. 6:3
relative à l’humanité
2470 av. n. è. Naissance de Japhet Gen. 5:32 ; 9:24 ;
2468 av. n. è. Naissance de Sem Gen. 7:11 ; 11:10
2370 av. n. è. Mort de Methoushélah Gen. 5:27
2369 av. n. è. Conclusion de l’alliance Gen. 8:13 ; 9:16
après le déluge
2368 av. n. è. Naissance d’Arpakshad Gen. 11:10
apr. 2269 Construction de la tour Gen. 11:4
av. n. è. de Babel
2020 av. n. è. Mort de Noé Gen. 9:28, 29
2018 av. n. è. Naissance d’Abraham Gen. 11:26, 32 ;
1943 av. n. è. Abraham traverse l’Euphrate Gen. 12:4, 7 ;
sur le chemin de Canaan ; Ex. 12:40 ;
l’alliance abrahamique Gal. 3:17
entre en vigueur ; début
de la période des 430 ans
qui conduit à l’alliance
de la Loi
av. 1933 Lot sauvé ; Abraham visite Gen. 14:16, 18 ;
av. n. è. Melkisédec 16:3
1932 av. n. è. Naissance de Yishmaël Gen. 16:15, 16
1919 av. n. è. Conclusion de l’alliance Gen. 17:1, 10, 24
de la circoncision
Jugement de Sodome et Gen. 19:24
Gomorrhe
1918 av. n. è. Naissance d’Isaac, le vrai Gen. 21:2, 5 ;
héritier ; début de la Actes 13:17-20
période d’‘ environ
450 ans ’
1913 av. n. è. Isaac sevré ; Yishmaël Gen. 21:8 ;
renvoyé ; commencement 15:13 ;
des 400 ans d’affliction Actes 7:6
1881 av. n. è. Mort de Sara Gen. 17:17 ; 23:1
1878 av. n. è. Mariage d’Isaac et de Gen. 25:20
Rébecca
1868 av. n. è. Mort de Sem Gen. 11:11
1858 av. n. è. Naissance d’Ésaü et de Gen. 25:26
Jacob
1843 av. n. è. Mort d’Abraham Gen. 25:7
1818 av. n. è. Ésaü épouse ses deux Gen. 26:34
premières femmes
1795 av. n. è. Mort de Yishmaël Gen. 25:17
1781 av. n. è. Jacob s’enfuit à Harân ; Gen. 28:2, 13, 19
sa vision à Béthel
1774 av. n. è. Jacob épouse Léa et Rachel Gen. 29:23-30
1767 av. n. è. Naissance de Joseph Gen. 30:23, 24
1761 av. n. è. De Harân Jacob retourne en Gen. 31:18, 41
Canaan
vers 1761 Jacob lutte avec l’ange ; Gen. 32:24-28
av. n. è. est nommé Israël
1750 av. n. è. Joseph vendu comme esclave Gen. 37:2, 28
par ses frères
1738 av. n. è. Mort d’Isaac Gen. 35:28, 29
1737 av. n. è. Joseph est fait premier Gen. 41:40, 46
ministre d’Égypte
1711 av. n. è. Mort de Jacob Gen. 47:28
1657 av. n. è. Mort de Joseph Gen. 50:26
1593 av. n. è. Naissance de Moïse Ex. 2:2, 10
vers 1514 Moïse devant le buisson Ex. 3:2
av. n. è. ardent
1513 av. n. è. La Pâque ; les Israélites Ex. 12:12 ;
quittent l’Égypte ; 14:27, 29, 30 ;
délivrance à la mer
Rouge ; puissance égyptienne
ébranlée ; fin de la période Gen. 15:13, 14
de 400 ans d’affliction
Fin de la période de Gal. 3:17 ;
430 ans qui a débuté Ex. 12:40
avec la validation de
l’alliance abrahamique
1512 av. n. è. Construction du tabernacle Ex. 40:17
achevée
Installation de la prêtrise Lév. 8:34-36
aaronique
Moïse achève l’Exode et le Lév. 27:34 ;
Lévitique Nomb. 1:1
vers 1473 Moïse achève le livre de Job 42:16, 17
av. n. è. Job
1473 av. n. è. Moïse achève les Nombres Nomb. 35:1 ; 36:13
dans les plaines de Moab
Alliance avec Israël en Deut. 29:1
Moab
Moïse écrit le Deutéronome Deut. 1:1, 3
Mort de Moïse au mont Nebo Deut. 34:1, 5, 7
en Moab
Israël entre en Canaan Jos. 4:19
sous la conduite de Josué
1467 av. n. è. Conquête de la majeure Jos. 11:23 ;
partie du pays achevée ; 14:7, 10-15
fin de la période
d’“ environ 450 ans ”
selon Actes 13:17-20
vers 1450 Livre de Josué achevé Jos. 1:1 ; 24:26
av. n. è. Mort de Josué Jos. 24:29
1117 av. n. è. Samuel oint Saül comme roi 1 Sam. 10:24 ;
sur Israël Actes 13:21
1107 av. n. è. Naissance de David à 1 Sam. 16:1
Bethléhem
vers 1100 Samuel achève le livre des Juges 21:25
av. n. è. Juges
vers 1090 Samuel achève le livre de Ruth 4:18-22
av. n. è. Ruth
vers 1078 Livre de 1 Samuel achevé 1 Sam. 31:6
av. n. è.
1077 av. n. è. David devient roi de Juda 2 Sam. 2:4
à Hébrôn
apr. 1070 L’Arche est amenée à 2 Sam. 6:15 ; 7:12-16
av. n. è. Jérusalem ; alliance
pour un royaume faite
avec David
vers 1040 Gad et Nathân achèvent 2 Sam. 24:18
av. n. è. 2 Samuel
1037 av. n. è. Salomon succède à David 1 Rois 1:39 ;
comme roi d’Israël 1R 2:12
1027 av. n. è. Temple de Jérusalem achevé 1 Rois 6:38
vers 1020 Salomon achève le Chant de Chant de S. 1:1
av. n. è. Salomon
av. 1000 Salomon achève le livre de Eccl. 1:1
av. n. è. l’Ecclésiaste
997 av. n. è. Rehabam succède à Salomon ; 1 Rois 11:43 ;
le royaume se divise ; 1R 12:19, 20
Yarobam commence à régner
sur Israël
980 av. n. è. Abiyam (Abiya) succède à 1 Rois 15:1, 2
Rehabam comme roi de Juda
977 av. n. è. Asa succède à Abiyam comme 1 Rois 15:9, 10
roi de Juda
vers 976 Nadab succède à Yarobam 1 Rois 14:20
av. n. è. comme roi d’Israël
vers 975 Baasha succède à Nadab 1 Rois 15:33
av. n. è. comme roi d’Israël
vers 952 Éla succède à Baasha comme 1 Rois 16:8
av. n. è. roi d’Israël
vers 951 Zimri succède à Éla comme 1 Rois 16:15
av. n. è. roi d’Israël
Omri et Tibni succèdent à 1 Rois 16:21
Zimri comme rois d’Israël
vers 947 Omri règne seul sur Israël 1 Rois 16:22, 23
av. n. è.
vers 940 Ahab succède à Omri comme 1 Rois 16:29
av. n. è. roi d’Israël
936 av. n. è. Yehoshaphat succède à Asa 1 Rois 22:41, 42
comme roi de Juda
vers 919 Ahazia succède à Ahab comme 1 Rois 22:51, 52
av. n. è. seul roi d’Israël
vers 917 Yehoram d’Israël succède à 2 Rois 3:1
av. n. è. Ahazia comme seul roi
913 av. n. è. Yehoram de Juda ‘devient 2 Rois 8:16, 17
roi’ avec Yehoshaphat
vers 906 Ahazia succède à Yehoram 2 Rois 8:25, 26
av. n. è. comme roi de Juda
vers 905 La reine Athalie usurpe le 2 Rois 11:1-3
av. n. è. trône de Juda
Yéhou succède à Yehoram 2 Rois 9:24, 27 ;
comme roi d’Israël 2R 10:36
898 av. n. è. Yehoash succède à Ahazia 2 Rois 12:1
comme roi de Juda
876 av. n. è. Yehoahaz succède à Yéhou 2 Rois 13:1
comme roi d’Israël
vers 859 Yehoash succède à Yehoahaz 2 Rois 13:10
av. n. è. comme seul roi d’Israël
858 av. n. è. Amatsia succède à Yehoash 2 Rois 14:1, 2
comme roi de Juda
vers 844 Yarobam II succède à Yehoash 2 Rois 14:23
av. n. è. comme roi d’Israël
Yona achève le livre de Yona Yona 1:1, 2
829 av. n. è. Ouzziya (Azaria) succède à 2 Rois 15:1, 2
Amatsia comme roi de Juda
vers 820 Composition probable du Yoël 1:1
av. n. è. livre de Yoël
vers 804 Amos achève le livre d’Amos Amos 1:1
av. n. è.
vers 792 Zekaria règne comme roi 2 Rois 15:8
av. n. è. d’Israël (6 mois)
vers 791 Shalloum succède à Zekaria 2 Rois 15:13, 17
av. n. è. comme roi d’Israël
Menahem succède à Shalloum
comme roi d’Israël
vers 780 Peqahia succède à Menahem 2 Rois 15:23
av. n. è. comme roi d’Israël
vers 778 Péqah succède à Peqahia 2 Rois 15:27
av. n. è. comme roi d’Israël
777 av. n. è. Yotham succède à Ouzziya 2 Rois 15:32, 33
(Azaria) comme roi de Juda
vers 761 Ahaz succède à Yotham comme 2 Rois 16:1, 2
av. n. è. roi de Juda
vers 758 Hoshéa ‘ commence à régner ’ 2 Rois 15:30
av. n. è. comme roi d’Israël
745 av. n. è. Hizqiya succède à Ahaz 2 Rois 18:1, 2
comme roi de Juda
apr. 745 Hoshéa achève le livre Hosh. 1:1
av. n. è. d’Hoshéa
740 av. n. è. L’Assyrie asservit Israël, 2 Rois 17:6,
732 av. n. è. Sennakérib envahit Juda 2 Rois 18:13
apr. 732 Isaïe achève le livre Is. 1:1
av. n. è. d’Isaïe
av. 717 Mika achève le livre de Mika 1:1
av. n. è. Mika
vers 717 Compilation des Proverbes Prov. 25:1
av. n. è. achevée
716 av. n. è. Manassé succède à Hizqiya 2 Rois 21:1
comme roi de Juda
661 av. n. è. Amôn succède à Manassé 2 Rois 21:19
comme roi de Juda
659 av. n. è. Yoshiya succède à Amôn 2 Rois 22:1
comme roi de Juda
av. 648 Tsephania achève le livre Tseph. 1:1
av. n. è. de Tsephania
647 av. n. è. Jérémie est établi prophète Jér. 1:1, 2,
av. 632 Nahoum achève le livre de Nah. 1:1
av. n. è. Nahoum
632 av. n. è. Ninive est prise par les Nah. 3:7
Chaldéens et les Mèdes
Babylone est en passe de
devenir la Troisième
Puissance mondiale
vers 628 Habaqouq achève le livre Hab. 1:1
av. n. è. de Habaqouq
625 av. n. è. Neboukadnetsar (II) devient Jér. 25:1
roi de Babylone ; la
première année de son
règne commence au mois
de Nisan 624 av. n. è.
Tsidqiya est fait roi de 2 Rois 24:12-18
Juda
613 av. n. è. Ézékiel commence à Ézék. 1:1-3
prophétiser
609 av. n. è. Neboukadnetsar arrive contre 2 Rois 25:1, 2
Juda pour la troisième
fois ; début du siège de
Jérusalem
607 av. n. è. Cinquième mois (Ab), le 2 Rois 25:8-10 ;
temple est rasé et Jér. 52:12-14
Jérusalem est détruite
Septième mois, les Juifs 2 Rois 25:25,
abandonnent Juda ; début 2R 25:26 ;
des “ temps fixés des Luc 21:24
nations ”
Jérémie écrit les Préambule des
Lamentations Lam., LXX
vers 607 Obadia écrit le livre Obad. 1
av. n. è. d’Obadia
vers 591 Ézékiel achève le livre Ézék. 40:1 ;
av. n. è. d’Ézékiel Éz 29:17
539 av. n. è. Babylone tombe devant les Dan. 5:30, 31
Mèdes et les Perses ; la
Médo-Perse devient la
Quatrième Puissance
mondiale
537 av. n. è. Le décret de Cyrus le Perse 2 Chron. 36:22,
autorisant les Juifs à 2Ch 36:23 ;
rentrer à Jérusalem prend Jér. 25:12 ; 29:10
effet ; fin des 70 ans de
désolation de Jérusalem
vers 536 Daniel achève le livre de Dan. 10:1
av. n. è. Daniel
536 av. n. è. Zorobabel pose les Ezra 3:8-10
fondations du temple
522 av. n. è. Interdiction du travail de Ezra 4:23, 24
construction du temple
520 av. n. è. Haggaï achève le livre de Hag. 1:1
Haggaï
518 av. n. è. Zekaria achève le livre de Zek. 1:1
Zekaria
515 av. n. è. Zorobabel achève le second Ezra 6:14, 15
temple
468 av. n. è. Ezra et les prêtres rentrent Ezra 7:7
à Jérusalem
vers 460 Ezra achève 1 et Ezra 1:1 ;
av. n. è. 2 Chroniques et Ezra ; 2 Chron. 36:22
compilation définitive
des Psaumes
455 av. n. è. Nehémia rebâtit les Neh. 1:1 ;
murailles de Jérusalem ; Ne 2:1, 11 ;
la prophétie des Ne 6:15 ;
70 semaines commence à Dan. 9:24
s’accomplir
apr. 443 Nehémia achève le livre de Neh. 5:14
av. n. è. Nehémia
Malaki achève le livre de Mal. 1:1
Malaki
406 av. n. è. Jérusalem est à l’évidence Dan. 9:25
reconstruite
vers 280 Début de la traduction de la
av. n. è. Septante
165 av. n. è. Nouvelle inauguration du Jean 10:22
temple après sa profanation
par l’idolâtrie grecque ;
fête de l’Inauguration
63 av. n. è. Rome, Sixième Puissance Jean 19:15 ;
mondiale, domine Jérusalem Rév. 17:10
vers 37 Hérode (intronisé roi par
av. n. è. Rome) s’empare de Jérusalem
29 de n. è. Jean et Jésus commencent Luc 3:1, 2, 23
leurs ministères
33 de n. è. 14 Nisan : Jésus offre le Luc 22:20 ; 23:33
sacrifice servant de
fondement à la nouvelle
alliance ; il est attaché
sur un poteau
16 Nisan : résurrection de Mat. 28:1-10
Jésus
6 Sivan, Pentecôte : effusion Actes 2:1-17, 38
de l’esprit ; Pierre ouvre
pour les Juifs la voie
d’accès à la congrégation
chrétienne
36 de n. è. Fin des 70 semaines Dan. 9:24-27 ;
d’années ; Pierre rend Actes 10:1, 45
visite à Corneille, le
premier incirconcis des
nations à entrer dans la
congrégation chrétienne
vers 41 Matthieu écrit l’Évangile
de n. è. intitulé “ Matthieu ”
vers 47-48 Paul commence son premier Actes 13:1–14:28
de n. è. voyage missionnaire
vers 49 Le collège central décide Actes 15:28, 29
de n. è. de ne pas imposer la
circoncision aux
croyants des nations
vers 49-52 Deuxième voyage missionnaire Actes 15:36–18:22
de n. è. de Paul
vers 50 De Corinthe, Paul écrit 1 Thess. 1:1
de n. è. 1 Thessaloniciens
vers 51 De Corinthe, Paul écrit 2 Thess. 1:1
de n. è. 2 Thessaloniciens
vers 52-56 Troisième voyage Actes 18:23–21:19
de n. è. missionnaire de Paul
vers 55 D’Éphèse, Paul écrit 1 Cor. 15:32 ;
de n. è. 1 Corinthiens et de 2 Cor. 2:12, 13
Macédoine, 2 Corinthiens
vers 56 De Corinthe, Paul écrit la Rom. 16:1
de n. è. lettre aux Romains
vers 56-58 Luc écrit l’Évangile Luc 1:1, 2
de n. è. intitulé “ Luc ”
vers 60-61 De Rome, Paul écrit :
de n. è. Éphésiens Éph. 3:1
Philippiens Phil. 4:22
Colossiens Col. 4:18
Philémon Philém. 1
vers 61 De Rome, Paul écrit la Héb. 13:24 ;
de n. è. lettre aux Hébreux Hé 10:34
À Rome, Luc achève le livre
des Actes
av. 62 De Jérusalem, Jacques, le Jacq. 1:1
de n. è. frère de Jésus, écrit la
lettre intitulée
“ Jacques ”
vers 60-65 Marc écrit l’Évangile
de n. è. intitulé “ Marc ”
vers 61-64 De Macédoine, Paul écrit 1 Tim. 1:3
de n. è. 1 Timothée
De Macédoine (?), Paul Tite 1:5
écrit Tite
vers 62-64 De Babylone, Pierre écrit 1 Pierre 1:1 ;
de n. è. 1 Pierre 1P 5:13
vers 64 De Babylone (?), Pierre 2 Pierre 1:1
de n. è. écrit 2 Pierre
vers 65 De Rome, Paul écrit 2 Tim. 4:16-18
de n. è. 2 Timothée
70 de n. è. Destruction de Jérusalem et Dan. 9:27 ;
de son temple par les Mat. 23:37,
Romains Mt 23:38 ;
vers 96 De Patmos, Jean écrit la Rév. 1:9
de n. è. Révélation
vers 98 Jean écrit l’Évangile Jean 21:22, 23
de n. è. intitulé “ Jean ” et ses
lettres 1, 2 et 3 Jean ;
la composition de la Bible
est achevée
vers 100 Mort de Jean, le dernier 2 Thess. 2:7
de n. è. apôtre
NOTE : On gardera présent à l’esprit que bon nombre de ces dates sont fermement établies, certaines sont néanmoins approximatives, basées sur les preuves disponibles. Le but de ce tableau n’est pas de fixer des dates immuables pour chaque événement, mais d’aider les étudiants de la Bible à situer les événements dans le cours du temps et à voir les rapports entre eux.
Questions se rapportant au “ Tableau des principales dates historiques ” et à la “ Table des livres de la Bible ” :
a) En comparant les deux tableaux, nommez des prophètes et des rédacteurs de la Bible qui ont vécu 1) avant la fondation du royaume d’Israël en 1117 av. n. è., 2) à l’époque des royaumes d’Israël et de Juda, 3) entre le début de l’exil à Babylone et l’achèvement du canon des Écritures hébraïques.
b) Situez l’époque de la rédaction des lettres de Paul par rapport à ses voyages missionnaires.
c) Quels points intéressants notez-vous quant à l’époque de la rédaction des autres livres des Écritures grecques chrétiennes ?
d) Associez les personnages suivants à des événements importants de l’histoire biblique, en précisant s’ils ont vécu avant ou après l’événement, ou associez-les à d’autres personnages ayant été leurs contemporains : Sem, Samuel, Methoushélah, Lot, le roi Saül, David, Job, le roi Hoshéa d’Israël, Salomon, Aaron, le roi Tsidqiya de Juda.
e) Quels événements importants se sont produits du vivant 1) de Noé, 2) d’Abraham, 3) de Moïse ?
f) Associez les dates suivantes (av. n. è.) aux grands événements mentionnés ci-dessous : 4026, 2370, 1943, 1513, 1473, 1117, 997, 740, 607, 539, 537, 455.
Création d’Adam
Conclusion au Sinaï de l’alliance de la Loi
Destruction de Jérusalem
Retour des Juifs à Jérusalem à la suite du décret de Cyrus
Début de la composition de la Bible sous l’inspiration divine
Début du déluge
Babylone tombe aux mains des Mèdes et des Perses
Onction du premier roi d’Israël
Abraham traverse l’Euphrate ; l’alliance abrahamique entre en vigueur
Scission des royaumes d’Israël et de Juda
Royaume du Nord asservi par l’Assyrie
Reconstruction des murs de Jérusalem par Nehémia
Libération des Israélites du joug égyptien
Josué conduit Israël en Canaan
Fin des 70 années de désolation de Jérusalem
[Tableau, page 298]
TABLE DES LIVRES DE LA BIBLE
(On n’est pas sûr de certaines dates [et de certains lieux de composition]. Abréviations : apr. : “ après ” ; av. : “ avant ”.)
Livres des Écritures hébraïques rédigés avant notre ère dite
chrétienne
Nom du Écrivain Lieu de Fin de la Temps
livre composition composition couvert
Genèse Moïse Désert 1513 “ Au
“ commencement ”
jusqu’à 1657
Exode Moïse Désert 1512 1657-1512
Lévitique Moïse Désert 1512 1 mois (1512)
Nombres Moïse Désert et
Plaines de
Moab 1473 1512-1473
Deutéronome Moïse Plaines de
Moab 1473 2 mois (1473)
Josué Josué Canaan vers 1450 1473-
vers 1450
Juges Samuel Israël vers 1100 vers 1450-
vers 1120
Ruth Samuel Israël vers 1090 11 ans de la
période des
juges
1 Samuel Samuel ;
Gad ;
Nathân Israël vers 1078 vers 1180-
1078
2 Samuel Gad ;
Nathân Israël vers 1040 1077-
vers 1040
1 et 2 Rois Jérémie Juda et
Égypte 580 vers 1040-
580
Ezra Ezra Jérusalem vers 460 537-vers 467
Nehémia Nehémia Jérusalem apr. 443 456-apr. 443
Esther Mordekaï Suse, Élam vers 475 493-vers 475
Job Moïse Désert vers 1473 Plus de
140 ans
entre 1657
et 1473
Psaumes David et
d’autres vers 460
Proverbes Salomon ;
Agour ;
Lemouël Jérusalem vers 717
Ecclésiaste Salomon Jérusalem av. 1000
Chant de
Salomon Salomon Jérusalem vers 1020
Isaïe Isaïe Jérusalem apr. 732 vers 778-
apr. 732
Jérémie Jérémie Juda et
Égypte 580 647-580
Lamentations Jérémie À proximité
de Jérusalem 607
Ézékiel Ézékiel Babylone vers 591 613-vers 591
Daniel Daniel Babylone vers 536 618-vers 536
Hoshéa Hoshéa Samarie
(District) apr. 745 av. 804-
apr. 745
Yoël Yoël Juda vers 820 ?
Amos Amos Juda vers 804
Obadia Obadia vers 607
Yona Yona vers 844
Mika Mika Juda av. 717 vers 777-717
Nahoum Nahoum Juda av. 632
Habaqouq Habaqouq Juda vers 628 ?
Tsephania Tsephania Juda av. 648
Haggaï Haggaï Jérusalem 520 112 jours
(520)
Zekaria Zekaria Jérusalem 518 520-518
Malaki Malaki Jérusalem apr. 443
Livres des Écritures grecques rédigés pendant notre ère dite
chrétienne
Nom du Écrivain Lieu de Fin de la Temps
livre composition composition couvert
Matthieu Matthieu Palestine vers 41 2 av. n. è.–
33 de n. è.
Marc Marc Rome vers 60-65 29-33 de n. è.
Luc Luc Césarée vers 56-58 3 av. n. è.–
33 de n. è.
Jean Apôtre Éphèse
Jean ou à
proximité vers 98 Après le
prologue,
29-33
de n. è.
Actes Luc Rome vers 61 33-vers 61
de n. è.
Romains Paul Corinthe vers 56
1 Corinthiens
Paul Éphèse vers 55
2 Corinthiens
Paul Macédoine vers 55
Galates Paul Corinthe
ou
Antioche
de Syrie vers 50-52
Éphésiens Paul Rome vers 60-61
Philippiens Paul Rome vers 60-61
Colossiens Paul Rome vers 60-61
1 Thessaloniciens
Paul Corinthe vers 50
2 Thessaloniciens
Paul Corinthe vers 51
1 Timothée Paul Macédoine vers 61-64
2 Timothée Paul Rome vers 65
Tite Paul Macédoine ? vers 61-64
Philémon Paul Rome vers 60-61
Hébreux Paul Rome vers 61
Jacques Jacques
(frère
de Jésus) Jérusalem av. 62
1 Pierre Pierre Babylone vers 62-64
2 Pierre Pierre Babylone ? vers 64
1 Jean Apôtre
Jean Éphèse ou à
proximité vers 98
2 Jean Apôtre
Jean Éphèse ou à
proximité vers 98
3 Jean Apôtre
Jean Éphèse ou à
proximité vers 98
Jude Jude
(frère
de Jésus) Palestine ? vers 65
Révélation Apôtre
Jean Patmos vers 96
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Étude numéro 4 : La Bible et son canon« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 4 — La Bible et son canon
L’origine du mot “ Bible ” ; les livres qui appartiennent à la bibliothèque divine ; le rejet des apocryphes.
1, 2. a) Quel est le sens premier du mot grec biblia ? b) Comment ce mot ainsi que d’autres qui lui sont associés sont-ils employés dans les Écritures grecques chrétiennes ? c) Comment le mot “ Bible ” a-t-il été introduit dans la langue française ?
LES Écritures inspirées étant communément appelées la Bible, il est important de rechercher l’origine et la signification du mot “ Bible ”. Celui-ci dérive du mot grec biblia ou “ petits livres ”, terme qui provient lui-même de biblos, lequel désigne la partie intérieure de la tige du papyrus, plante qui servait jadis à la fabrication d’un “ papier ” à écrire. (Le port phénicien de Guébal, d’où l’on importait d’Égypte le papyrus, en vint à être appelé Byblos par les Grecs. Voir Josué 13:5, note.) Les diverses inscriptions faites sur ce type de matériau ont été connues sous le nom de biblia. Ainsi, biblia en vint à désigner toutes sortes d’écrits, de rouleaux, de livres, de documents ou d’écritures, et même une collection de petits livres.
2 Curieusement, le mot “ Bible ” lui-même ne figure pas dans le texte des Saintes Écritures en français ni dans d’autres langues. Toutefois, au IIe siècle av. n. è. on appelait ta biblia, en grec, la collection des livres inspirés des Écritures hébraïques. En Daniel 9:2, le prophète écrit : “ Moi, Daniel, je discernai par les livres... ” Ici, la Septante met bibloïs, datif pluriel de biblos. En 2 Timothée 4:13, Paul écrit : “ Quand tu viendras, apporte [...] les rouleaux [grec : biblia]. ” Les termes grecs biblion et biblos apparaissent plus de 40 fois dans les Écritures grecques chrétiennes sous leurs différentes formes grammaticales, et ils sont communément rendus par “ rouleau(x) ” ou “ livre(s) ”. Biblia a ultérieurement été employé au singulier en latin, et de ce mot latin on tira le mot “ Bible ” utilisé dans la langue française.
3. Comment les rédacteurs de la Bible attestent-ils qu’elle est la Parole inspirée de Dieu ?
3 C’est la Parole de Dieu. Bien que divers hommes aient participé à la rédaction des écrits inspirés et que d’autres les aient traduits des langues originales en langues modernes, la Bible est, au plein sens du terme, la Parole de Dieu, la révélation inspirée qu’il fit lui-même aux hommes. D’ailleurs, les écrivains qu’il inspira le voyaient ainsi, comme en témoignent les expressions suivantes qu’ils ont employées : “ Déclaration de la bouche de Jéhovah ” (Deut. 8:3), “ les paroles de Jéhovah ” (Jos. 24:27), “ des commandements de Jéhovah ” (Ezra 7:11), “ la loi de Jéhovah ” (Ps. 19:7), “ la parole de Jéhovah. ” — Is. 38:4 ; Mat. 4:4 ; 1 Thess. 4:15.
LA BIBLIOTHÈQUE DIVINE
4. De quoi la Bible se compose-t-elle, et qui en a décidé ainsi ?
4 La Bible, telle que l’homme la connaît aujourd’hui, est en fait une collection de documents anciens d’inspiration divine. Ils ont été composés et compilés sur une période de 16 siècles. Cette collection complète de documents forme ce que Jérôme a nommé à juste titre en latin Bibliotheca Divina ou Bibliothèque divine. Cette bibliothèque possède un catalogue, ou liste officielle de publications, sur lequel figurent uniquement les livres qui relèvent de sa spécialisation, les livres non autorisés en étant exclus. Jéhovah Dieu est le Grand Bibliothécaire qui fixe les normes permettant de déterminer quels livres doivent être inclus dans cette liste. Ainsi, la Bible a un catalogue bien défini de 66 livres, chacun d’eux étant le fruit de l’esprit saint de Dieu.
5. Qu’entend-on par canon de la Bible, et quelle est l’origine de cette expression ?
5 La collection ou liste de livres reconnus comme écrits authentiques et divinement inspirés est souvent désignée sous le nom de canon de la Bible. À l’origine, si l’on ne disposait pas d’un morceau de bois pour cela, le roseau (hébreu : qanèh) servait de règle ou d’instrument de mesure. L’apôtre Paul appliqua le mot grec kanôn à une “ règle de conduite ” ainsi qu’au “ territoire ” qu’on lui avait “ mesuré ” ou attribué (Gal. 6:16, note ; 2 Cor. 10:13). Ainsi, les livres canoniques sont ceux qui sont vrais, d’inspiration divine et dignes de servir de règle en matière de foi, de doctrine et de conduite. Si nous utilisons des livres qui ne sont pas “ droits ” comme un fil à plomb, notre “ construction ” ne sera pas sûre et elle ne soutiendra pas l’épreuve du Maître Inspecteur.
6. Quelles sont quelques-unes des indications permettant d’établir la canonicité d’un livre ?
6 Établissement de la canonicité. Quelles sont quelques-unes des indications fournies par Dieu permettant d’établir la canonicité des 66 livres de la Bible ? D’abord, les documents doivent traiter des affaires de Jéhovah relatives à la terre, diriger les hommes vers son culte et susciter chez eux un profond respect pour son nom, pour ses œuvres et pour ses desseins à l’égard de la terre. Ils doivent produire les preuves de leur inspiration, autrement dit prouver qu’ils sont le fruit de l’esprit saint (2 Pierre 1:21). Ils ne doivent inciter ni à la superstition ni au culte de la créature, mais plutôt à l’amour et au service de Dieu. Rien, dans aucun des écrits, ne doit heurter l’harmonie intrinsèque de l’ouvrage tout entier ; bien au contraire, chaque livre doit, par son unité avec les autres, attester qu’il est l’œuvre d’un seul Auteur, Jéhovah Dieu. On attend également de tels écrits qu’ils fournissent la preuve de leur exactitude jusque dans les moindres détails. Outre ces éléments fondamentaux, il existe d’autres indications précises de l’inspiration divine, et donc de la canonicité de ces documents, selon la nature du contenu de chaque livre ; ces indications sont fournies dans l’introduction des différents livres bibliques analysés dans le présent ouvrage. Précisons encore que des particularités propres tant aux Écritures hébraïques qu’aux Écritures grecques facilitent l’établissement du canon de la Bible.
LES ÉCRITURES HÉBRAÏQUES
7. Quelles étapes successives ont conduit à l’achèvement du canon hébraïque, et avec quoi toute nouvelle révélation devait-elle s’harmoniser ?
7 Il serait faux de penser que l’acceptation de ce qui constitue les Écritures inspirées ne s’est faite qu’à l’achèvement du canon hébraïque au Ve siècle av. n. è. Dès le début, les écrits de Moïse rédigés sous la direction de l’esprit de Dieu ont été acceptés par les Israélites comme étant d’inspiration et de source divines. Une fois achevé, le Pentateuque forma le canon jusqu’à cette époque. D’autres révélations sur les desseins de Jéhovah faites aux hommes sous inspiration devaient nécessairement suivre en toute logique et être en harmonie avec les principes fondamentaux du vrai culte exposés dans le Pentateuque. Nous avons pu le vérifier lorsque nous avons examiné les différents livres bibliques, particulièrement parce qu’ils ont directement trait au grand thème de la Bible, à savoir la sanctification du nom de Jéhovah et la justification de sa souveraineté par le moyen du Royaume du Christ, la Semence promise.
8. Comment la canonicité des livres prophétiques de la Bible est-elle établie ?
8 Les Écritures hébraïques abondent particulièrement en prophéties. Jéhovah lui-même, par l’intermédiaire de Moïse, a fixé le critère permettant d’établir la véracité d’une prophétie, si elle émane ou non de Lui, et cela a permis de déterminer la canonicité d’un livre prophétique (Deut. 13:1-3 ; 18:20-22). Une analyse de chacun des livres prophétiques des Écritures hébraïques faite par rapport à la Bible tout entière et à l’Histoire profane établit sans l’ombre d’un doute que “ la parole ” consignée par les écrivains a été dite au nom de Jéhovah, qu’elle est ‘ arrivée ou s’est réalisée ’ soit complètement, soit en petit ou partiellement lorsqu’elle concerne le futur, et qu’elle a attiré les hommes à Dieu. Une prophétie qui satisfait à ces exigences est avérée authentique et inspirée.
9. Quel facteur important faut-il prendre en considération lorsqu’on examine le canon de la Bible ?
9 Les citations faites par Jésus et les rédacteurs inspirés des Écritures grecques chrétiennes établissent nettement la canonicité d’un grand nombre de livres des Écritures hébraïques, bien que cette règle ne s’applique pas à tous les écrits, par exemple aux livres d’Esther et de l’Ecclésiaste. Ainsi, dans l’examen de la canonicité, il convient de tenir compte d’un autre facteur des plus importants, car il s’applique à l’ensemble du canon de la Bible. De même que Jéhovah a inspiré des hommes pour qu’ils mettent par écrit ses directives en vue de les instruire, de les stimuler et de les encourager dans son culte et dans son service, de même Jéhovah allait logiquement diriger et guider la compilation des écrits inspirés ainsi que la fixation du canon de la Bible, afin qu’il n’y ait aucun doute quant au contenu de sa Parole de vérité et à ce qui constitue la règle permanente dans la pratique du vrai culte. En fait, c’est seulement ainsi que des créatures sur la terre pourraient continuer à recevoir ‘ une nouvelle naissance [...] grâce à la parole de Dieu ’ et à attester que “ la parole de Jéhovah subsiste pour toujours ”. — 1 Pierre 1:23, 25.
10. Vers quelle époque le canon des Écritures hébraïques était-il fixé ?
10 Élaboration du canon hébraïque. Selon la tradition juive, Ezra a commencé à compiler et à cataloguer le canon des Écritures hébraïques, et Nehémia a achevé le travail. Ezra était certainement qualifié pour cette tâche, car il était l’un des rédacteurs inspirés de la Bible et aussi prêtre, érudit et copiste officiel des écrits sacrés (Ezra 7:1-11). Il n’y a aucune raison de mettre en doute les affirmations de la tradition suivant lesquelles le canon des Écritures hébraïques était fixé vers la fin du Ve siècle av. n. è.
11. Comment le canon juif traditionnel classe-t-il les Écritures hébraïques ?
11 Nous dénombrons aujourd’hui 39 livres dans les Écritures hébraïques ; le canon traditionnel juif, tout en comprenant ces mêmes livres, n’en compte que 24. En associant Ruth avec les Juges et Lamentations avec Jérémie, certaines autorités ramènent ce chiffre à 22, tout en gardant exactement les mêmes écrits canoniquesa. Ce faisant, le nombre de livres inspirés est égal à celui des lettres de l’alphabet hébreu. Vous trouverez ci-dessous la liste des 24 livres selon le canon juif traditionnel :
La Loi (Pentateuque)
1. Genèse
2. Exode
3. Lévitique
4. Nombres
5. Deutéronome
Les Prophètes
6. Josué
7. Juges
8. Samuel (Un et deux en un seul livre)
9. Rois (Un et Deux en un seul livre)
10. Isaïe
11. Jérémie
12. Ézékiel
13. Les douze prophètes (Hoshéa, Yoël, Amos, Obadia, Yona, Mika, Nahoum, Habaqouq, Tsephania, Haggaï, Zekaria et Malaki, en un livre)
Les Écrits (Hagiographes)
14. Psaumes
15. Proverbes
16. Job
17. Chant de Salomon
18. Ruth
19. Lamentations
20. Ecclésiaste
21. Esther
22. Daniel
23. Ezra (Nehémia était inclus dans Ezra)
24. Chroniques (Un et Deux en un seul livre)
12. Qu’est-ce qui confirme encore le canon hébraïque, et avec quels écrits s’achève-t-il ?
12 Tel était le catalogue ou canon tenu pour inspiré par Christ Jésus et la congrégation chrétienne primitive. Seuls ces écrits ont été cités par les rédacteurs inspirés des Écritures grecques chrétiennes, qui ont fait précéder ces citations d’expressions telles que “ comme c’est écrit ”, attestant ainsi qu’elles étaient bien la Parole de Dieu (Rom. 15:9). Parlant de l’ensemble des Écritures inspirées rédigées jusqu’à l’époque de son ministère, Jésus se référa aux choses écrites dans “ la loi de Moïse et dans les Prophètes et les Psaumes ”. (Luc 24:44.) Dans ce passage, les “ Psaumes ”, premier livre des Hagiographes, désignent le groupe tout entier. Le dernier livre historique inclus dans le canon hébraïque fut celui de Nehémia. Qu’il l’a été sous la direction de l’esprit de Dieu, cela est attesté par le fait que seul ce livre révèle le point de départ de la remarquable prophétie de Daniel annonçant que, “ depuis la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem ” jusqu’à la venue du Messie, il s’écoulerait 69 semaines prophétiques (Dan. 9:25 ; Neh. 2:1-8 ; 6:15). Le livre de Nehémia pose aussi le fondement historique du dernier des livres prophétiques, celui de Malaki. Et que Malaki appartient au canon des Écritures inspirées, on ne peut le mettre en doute : même Jésus, le Fils de Dieu, l’a cité à plusieurs reprises (Mat. 11:10, 14). Si les écrivains inspirés ont ainsi emprunté à la majorité des livres du canon hébraïque, tous écrits avant Nehémia et Malaki, en revanche ils n’ont tiré aucune citation des prétendus écrits inspirés rédigés après Nehémia et Malaki et jusqu’à l’époque de Christ. Cela confirme l’opinion traditionnelle des Juifs et aussi la croyance de la congrégation chrétienne du Ier siècle, selon lesquelles le canon des Écritures hébraïques se termine avec les écrits de Nehémia et de Malaki.
LIVRES APOCRYPHES DES ÉCRITURES HÉBRAÏQUES
13. a) Qu’entend-on par livres apocryphes ? b) Comment en vinrent-ils à être inclus dans le canon catholique romain ?
13 Qu’entend-on par livres apocryphes ? Ce sont des livres qui ont été incorporés dans certaines bibles, mais qu’on a rejetés parce qu’ils ne portent pas la marque de l’inspiration divine. Le mot grec apokruphos désigne ce qui est “ soigneusement dissimulé ”. (Marc 4:22 ; Luc 8:17 ; Col. 2:3.) Ce terme s’applique aux livres dont l’origine ou l’authenticité sont douteuses ou qui, bien qu’ayant une valeur documentaire reconnue, ne fournissent aucune preuve de leur inspiration divine. Ces livres étaient mis de côté et on ne les lisaient pas en public, d’où l’idée de “ caché ” ou de “ dissimulé ”. Au concile de Carthage, en 397 de n. è., proposition a été faite d’ajouter sept des livres apocryphes aux Écritures hébraïques ainsi que des additions aux livres canoniques d’Esther et de Daniel. Toutefois, il fallut attendre 1546 et le concile de Trente pour que l’Église catholique romaine confirme son acceptation définitive de tels suppléments dans son catalogue des livres bibliques. Ces ajouts sont Tobie, Judith, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Baruch, Un et Deux Maccabées, des suppléments au livre d’Esther et trois additions à celui de Daniel.
14. a) Quel est l’intérêt de Un Maccabées ? b) Quelles autorités ne se sont jamais référées aux écrits apocryphes, et pourquoi ?
14 Le livre de Un Maccabées, qui n’est pas à considérer comme inspiré, renferme des informations d’un intérêt historique. Il raconte la lutte des Juifs pour l’indépendance au IIe siècle av. n. è. sous la conduite de la famille sacerdotale des Maccabées. Les autres écrits apocryphes abondent en mythes et en superstitions, et foisonnent d’erreurs. Ni Jésus ni les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes ne s’y sont jamais référés.
15, 16. Comment Josèphe et Jérôme identifient-ils les livres canoniques ?
15 Dans son ouvrage Contre Apion (I, 38-41), l’historien juif Flavius Josèphe, du Ier siècle de n. è., fait référence à tous les livres reconnus sacrés par les Hébreux. Il écrit : “ Il n’existe pas chez nous une infinité de livres en désaccord et en contradiction, mais vingt-deux seulement [l’équivalent des 39 livres actuels comme cela est démontré au paragraphe 11] qui contiennent les annales de tous les temps et obtiennent une juste créance. Ce sont d’abord les livres de Moïse, au nombre de cinq, qui comprennent les lois et la tradition depuis la création des hommes jusqu’à sa propre mort. [...] Depuis la mort de Moïse jusqu’à Artaxerxès, successeur de Xerxès au trône de Perse, les prophètes qui vinrent après Moïse ont raconté l’histoire de leur temps en treize livres. Les quatre derniers contiennent des hymnes à Dieu et des préceptes moraux pour les hommes. ” Ainsi, selon Josèphe, le canon des Écritures hébraïques avait été fixé bien avant le Ier siècle de n. è.
16 Jérôme, qui acheva vers 405 de n. è. la traduction de la Bible appelée Vulgate, prit une position tranchée au sujet des écrits apocryphes. Après avoir dressé la liste des livres inspirés, les comptant de la même manière que Josèphe, c’est-à-dire en ramenant le nombre des livres inspirés des Écritures hébraïques de 39 à 22, il écrit dans sa préface aux livres de Samuel et des Rois de la Vulgate : “ De cette façon, il y a [...] vingt-deux livres [...]. Ce prologue des livres peut, comme un commencement armé de casque, convenir à tous les livres que nous traduisons de l’hébreu en latin et nous faire savoir que tout ce qui est en dehors de là doit être placé parmi les apocryphes. ”
LES ÉCRITURES GRECQUES CHRÉTIENNES
17. Quel droit l’Église catholique romaine revendique-t-elle, mais qui a réellement fixé la composition du canon de la Bible ?
17 Revendiquant le droit de décider quels livres sont à inclure dans le canon de la Bible, l’Église catholique romaine se réfère au concile de Carthage (397 de n. è.), durant lequel fut défini un catalogue des livres. Mais la vérité est tout autre, car le canon, y compris la liste des livres formant les Écritures grecques chrétiennes, était déjà fixé à l’époque et ce, non par décret d’un quelconque concile, mais sous la direction de l’esprit saint de Dieu, celui-là même qui avait en premier lieu inspiré la rédaction de ces livres. Le témoignage des catalogues ultérieurs non inspirés par Dieu a eu pour unique intérêt de reconnaître le canon de la Bible que l’esprit divin avait agréé.
18. Quelles conclusions importantes peut-on tirer de l’examen du tableau représentant les catalogues primitifs des Écritures grecques chrétiennes ?
18 Le témoignage des catalogues primitifs. Un coup d’œil sur le tableau ci-contre révèle que certains catalogues des Écritures grecques du IVe siècle, datés d’avant le concile de Carthage, sont en parfait accord avec le canon actuel et que d’autres omettent seulement la Révélation. Avant la fin du IIe siècle, les quatre Évangiles, les Actes et 12 lettres de l’apôtre Paul étaient universellement acceptés. Seule l’authenticité de quelques-uns des petits écrits était mise en doute dans certaines régions, vraisemblablement parce que pour quelque raison leur circulation fut limitée au début et qu’il fallut donc plus longtemps pour qu’on reconnaisse leur canonicité.
19. a) Quel document remarquable se trouve en Italie, et de quand date-t-il ? b) Comment ce document définit-il le canon reconnu en ce temps-là ?
19 Parmi les catalogues primitifs, l’un des plus intéressants est le canon que L. Muratori découvrit à la Bibliothèque ambrosienne de Milan (Italie) en 1740, et qu’il publia lui-même. Bien que le début fasse défaut, ce catalogue fait référence à Luc comme au troisième Évangile, ce qui sous-entend qu’il mentionnait d’abord Matthieu et Marc. Le Canon de Muratori, en latin, date de la deuxième moitié du IIe siècle de n. è. C’est l’un des documents les plus intéressants, témoin cette traduction partielle : “ Le troisième livre de l’Évangile est celui de Luc. Luc, médecin réputé, l’écrivit en son nom propre [...]. Le quatrième livre de l’Évangile est celui de Jean, l’un des disciples [...]. Ainsi donc, il n’y a aucune discordance pour la foi des croyants, bien que des faits différents soient choisis et présentés dans les livres des Évangiles, car tous [ces livres] sont guidés par le même Esprit et relatent toutes les choses relatives à sa nativité, à sa passion, à sa résurrection, à ses conversations avec ses disciples et à ses deux avènements, le premier dans l’humiliation et la moquerie, qui a déjà eu lieu, et le deuxième dans la gloire du pouvoir royal, qui est encore à venir. Quoi d’étonnant alors si Jean insiste tant dans ses épîtres sur ces choses, disant : ‘ Ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons entendu de nos oreilles, ce que nos mains ont touché, nous avons écrit ces choses. ’ Par ces paroles, il affirme avoir été non seulement un témoin oculaire, mais aussi un auditeur et un narrateur de toutes les choses merveilleuses relatives au Seigneur, dans l’ordre où elles se sont produites. De plus, les actes de tous les apôtres sont consignés dans un seul livre. Luc les consigna [ainsi] à l’intention du très excellent Théophile. [...] Quant aux épîtres de Paul, elles révèlent elles-mêmes à celui qui veut comprendre en quoi elles consistent, d’où et pour quelle raison elles ont été envoyées. Tout d’abord, il écrivit longuement aux Corinthiens, empêchant le schisme de l’hérésie, puis aux Galates [contre] la circoncision et aux Romains sur l’ordre des Écritures, indiquant également que le Christ en est le sujet principal — il nous faut examiner chacune d’elles, étant donné que le bien-aimé apôtre Paul lui-même, suivant l’exemple de son prédécesseur Jean, se borne à écrire en les nommant à sept églises, dans l’ordre suivant : aux Corinthiens (première), aux Éphésiens (deuxième), aux Philippiens (troisième), aux Colossiens (quatrième), aux Galates (cinquième), aux Thessaloniciens (sixième) et aux Romains (septième). Bien qu’il écrive deux fois aux Corinthiens pour les discipliner et aux Thessaloniciens, qu’il n’y ait qu’une seule église dispersée sur toute la terre cela est démontré [? par ces sept écrits] ; et Jean, bien qu’écrivant aux sept églises dans l’Apocalypse, s’adresse à toutes. Mais [il écrivit] par affection et amour une épître à Philémon, une à Tite et deux à Timothée ; [et celles-ci] sont tenues pour sacrées et en haute estime par l’Église. [...] En outre, une épître de Jude et deux portant le nom de Jean sont incluses. [...] Nous ne recevons que les apocalypses de Jean et de Pierre, quant à [cette dernière] certains d’entre nous se refusent à la lire dans l’église. ” — The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge, 1956, vol. VIII, page 56.
20. a) Comment l’omission d’une lettre de Jean et d’une lettre de Pierre s’explique-t-elle ? b) Dans quelle mesure ce catalogue correspond-il au nôtre ?
20 On notera que, vers la fin du Canon de Muratori, seules deux lettres de Jean sont citées. Cependant, l’encyclopédie précitée déclare à la page 55 que ces deux lettres de Jean “ ne peuvent être que la deuxième et la troisième, dont le rédacteur se présente simplement comme étant ‘ l’ancien ’. Ayant déjà traité, quoiqu’incidemment, de la première en rapport avec le quatrième Évangile, et affirmé ainsi sa croyance absolue dans son origine johannique, l’auteur se sentait autorisé ici à se limiter aux deux lettres plus courtes ”. À propos de l’absence apparente de toute référence à la première lettre de Pierre, cette encyclopédie dit ensuite : “ L’hypothèse la plus vraisemblable est peut-être la perte de quelques mots, voire même d’une ligne dans laquelle il était dit que la première épître de Pierre et l’Apocalypse de Jean avaient été reçues. ” En conséquence, se fondant sur le Canon de Muratori, cette encyclopédie conclut à la page 56 : “ Le Nouveau Testament est exactement composé des quatre Évangiles, des Actes, de treize épîtres de Paul, de l’Apocalypse de Jean, et probablement de ses trois épîtres, de Jude et vraisemblablement de la première épître de Pierre, tandis que l’opposition à un autre des écrits de Pierre n’a pas encore été vaincue. ”
21. a) De quel intérêt sont les commentaires d’Origène sur les écrits inspirés ? b) Que confirmèrent ultérieurement des écrivains ?
21 Vers 230 de n. è., Origène acceptait comme faisant partie des Écritures inspirées la lettre aux Hébreux et celle de Jacques qui ne figuraient ni l’une ni l’autre dans le Canon de Muratori. En indiquant que certains mettaient en doute leur canonicité, il montrait qu’à l’époque la canonicité de la plupart des Écritures grecques était reconnue, seuls quelques-uns émettant des réserves au sujet des lettres moins connues. Plus tard, Athanase, Jérôme et Augustin confirmèrent les conclusions des listes antérieures en déclarant canoniques les 27 livres que nous connaissons aujourd’huib.
22, 23. a) Comment les listes des catalogues figurant dans le tableau ont-elles été préparées ? b) Pourquoi semble-t-il n’y avoir aucune liste similaire avant le Canon de Muratori ?
22 La majorité des catalogues du tableau sont des listes précises des livres reconnus canoniques. Ceux d’Irénée, de Clément d’Alexandrie, de Tertullien et d’Origène sont complétés à partir des citations qu’ils font et qui révèlent la façon dont ils considèrent les écrits auxquels ils se réfèrent. À celles-ci s’ajoutent encore les textes d’Eusèbe, l’un des historiens des premiers siècles. Toutefois, le fait que ces auteurs omettent de mentionner certains écrits canoniques n’est pas une raison pour contester leur canonicité. S’ils n’y ont pas fait référence dans leurs ouvrages, c’est simplement par choix ou en raison des sujets traités. Mais pourquoi n’y a-t-il pas de listes précises antérieures au Canon de Muratori ?
23 Ce ne fut pas avant la venue de critiques comme Marcion, au milieu du IIe siècle, que la question se posa de savoir quels livres les chrétiens devaient accepter. Marcion composa son propre canon pour l’adapter à ses doctrines, ne retenant que certaines des lettres de l’apôtre Paul et une forme altérée de l’Évangile selon Luc. Cela, ajouté à la multitude d’écrits apocryphes en circulation dans le monde d’alors, conduisit ceux qui dressaient les catalogues à établir la liste des livres qu’ils jugeaient canoniques.
24. a) Qu’est-ce qui caractérise les écrits apocryphes du “ Nouveau Testament ” ? b) Que disent certains biblistes à leur sujet ?
24 Les écrits apocryphes. Les preuves intrinsèques confirment la nette distinction faite entre les écrits chrétiens inspirés et les œuvres apocryphes ou non inspirées. Ces apocryphes, de loin inférieurs, sont souvent fantaisistes, puérils et inexactsc. Notez les déclarations suivantes de biblistes à propos de ces livres non canoniques :
“ La question n’est pas de savoir qui les a exclus du Nouveau Testament : ils s’en sont exclus eux-mêmes. ” — The Apocryphal New Testament, par M. James, pages xi, xii.
“ Il nous suffit de comparer les livres de notre Nouveau Testament dans leur ensemble avec d’autres ouvrages du même genre pour comprendre combien le gouffre qui les sépare est grand. Les Évangiles non canoniques fournissent, dit-on souvent, la meilleure preuve de la canonicité des autres. ” — The New Testament Documents, par G. Milligan, page 228.
“ On ne peut dire d’aucun écrit qui nous est parvenu des premiers temps de l’Église en dehors du Nouveau Testament qu’il pourrait à juste titre être ajouté au Canon. ” — The Problem of the New Testament Canon, par K. Aland, page 24.
25. Quels faits relatifs aux rédacteurs mêmes des Écritures grecques chrétiennes attestent l’inspiration de ces écrits ?
25 Les écrivains inspirés. Voici une autre remarque digne d’intérêt. Tous les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes ont été, de façon ou d’autre, étroitement associés au collège central originel de la congrégation chrétienne, lequel comprenait les apôtres que Jésus avait choisis personnellement. Matthieu, Jean et Pierre figuraient parmi les 12 premiers apôtres, et Paul fut par la suite choisi comme apôtre sans toutefois être compté au nombre des 12d. Si Paul était absent lors de l’effusion spéciale de l’esprit à la Pentecôte, Matthieu, Jean et Pierre, eux, étaient présents, ainsi que Jacques, Jude et probablement Marc (Actes 1:13, 14). Pierre classe spécifiquement les lettres de Paul avec “ le reste des Écritures ”. (2 Pierre 3:15, 16.) Marc et Luc furent les proches collaborateurs et compagnons de voyage de Paul et de Pierre (Actes 12:25 ; 1 Pierre 5:13 ; Col. 4:14 ; 2 Tim. 4:11). Tous ces écrivains ont été dotés par l’esprit saint de pouvoirs miraculeux, soit à la Pentecôte avec l’effusion spéciale de l’esprit, soit lors de la conversion de Paul (Actes 9:17, 18) ou, comme sans doute dans le cas de Luc, par l’imposition des mains des apôtres (Actes 8:14-17). La rédaction de toutes les Écritures grecques chrétiennes a été achevée pendant la période où s’exerçaient les dons de l’esprit.
26. a) Qu’acceptons-nous comme étant la Parole de Dieu, et pourquoi ? b) Comment devrions-nous montrer notre gratitude pour la Bible ?
26 La foi dans le Dieu Tout-Puissant, qui est l’Inspirateur et le Défenseur de sa Parole, nous donne l’assurance que c’est lui qui en a fait rassembler les différentes parties. Aussi acceptons-nous en toute confiance les 27 livres des Écritures grecques chrétiennes et les 39 livres des Écritures hébraïques comme un seul livre, la Bible, qui a pour unique Auteur Jéhovah Dieu. La Parole de Dieu composée de 66 livres est notre guide ; son équilibre et sa complète harmonie témoignent de sa perfection. Loué soit Jéhovah Dieu, le Créateur de cet ouvrage incomparable ! Ce livre peut nous équiper parfaitement et guider nos pas sur le chemin de la vie ! Utilisons-le avec sagesse en toute occasion.
[Notes]
a Encyclopaedia Judaica, 1973, vol. 4, col. 826, 827.
b The Books and the Parchments, par F. Bruce, 1963, page 112.
[Tableau, page 303]
Principaux catalogues primitifs des Écritures grecques chrétiennes
A - Accepté sans conteste comme biblique et canonique.
D - Douteux pour certains milieux.
DA - Douteux pour certains milieux, mais accepté comme biblique et canonique par le catalogueur.
? - Biblistes incertains quant à la leçon du texte ou la façon dont le livre mentionné est considéré.
□ - Un blanc indique que le livre n’a pas été utilisé ou mentionné par cette autorité.
Nom et Lieu
Canon de Irénée, Clément Tertullien,
Muratori, Asie d’Alexandrie Afrique
Italie Mineure du N.
Date
approximative 170 180 190 207
(de n. è.)
Matthieu A A A A
Marc A A A A
Luc A A A A
Jean A A A A
Actes A A A A
Romains A A A A
1 Corinthiens A A A A
2 Corinthiens A A A A
Galates A A A A
Éphésiens A A A A
Philippiens A A A A
Colossiens A A A A
1 Thessaloniciens A A A A
2 Thessaloniciens A A A A
1 Timothée A A A A
2 Timothée A A A A
Tite A A A A
Philémon A A
Hébreux D DA DA
Jacques ?
1 Pierre A ? A A A
2 Pierre D ? A
1 Jean A A DA A
2 Jean A A DA
3 Jean A ?
Jude A DA A
Révélation A A A A
Nom et Lieu
Origène, Eusèbe, Cyrille de Liste de
Alexandrie Palestine Jérusalem Cheltenham,
Afrique
du N.
Date
approximative 230 320 348 365
(de n. è.)
Matthieu A A A A
Marc A A A A
Luc A A A A
Jean A A A A
Actes A A A A
Romains A A A A
1 Corinthiens A A A A
2 Corinthiens A A A A
Galates A A A A
Éphésiens A A A A
Philippiens A A A A
Colossiens A A A A
1 Thessaloniciens A A A A
2 Thessaloniciens A A A A
1 Timothée A A A A
2 Timothée A A A A
Tite A A A A
Philémon A A A A
Hébreux DA DA A
Jacques DA DA A
1 Pierre A A A A
2 Pierre DA DA A D
1 Jean A A A A
2 Jean DA DA A D
3 Jean DA DA A D
Jude DA DA A
Révélation A DA A
Nom et Lieu
Athanase, Épiphane, Grégoire Amphilocius,
Alexandrie Palestine de Nazianze, Asie
Asie Mineure
Mineure
Date
approximative 367 368 370 370
(de n. è.)
Matthieu A A A A
Marc A A A A
Luc A A A A
Jean A A A A
Actes A A A A
Romains A A A A
1 Corinthiens A A A A
2 Corinthiens A A A A
Galates A A A A
Éphésiens A A A A
Philippiens A A A A
Colossiens A A A A
1 Thessaloniciens A A A A
2 Thessaloniciens A A A A
1 Timothée A A A A
2 Timothée A A A A
Tite A A A A
Philémon A A A A
Hébreux A A A DA
Jacques A A A A
1 Pierre A A A A
2 Pierre A A A D
1 Jean A A A A
2 Jean A A A D
3 Jean A A A D
Jude A A A D
Révélation A DA D
Nom et Lieu
Philastre, Jérôme, Augustin, 3e Concile
Italie Italie Afrique de Carthage,
du N. Afrique
du N.
Date
approximative 383 394 397 397
(de n. è.)
Matthieu A A A A
Marc A A A A
Luc A A A A
Jean A A A A
Actes A A A A
Romains A A A A
1 Corinthiens A A A A
2 Corinthiens A A A A
Galates A A A A
Éphésiens A A A A
Philippiens A A A A
Colossiens A A A A
1 Thessaloniciens A A A A
2 Thessaloniciens A A A A
1 Timothée A A A A
2 Timothée A A A A
Tite A A A A
Philémon A A A A
Hébreux DA DA A A
Jacques A DA A A
1 Pierre A A A A
2 Pierre A DA A A
1 Jean A A A A
2 Jean A DA A A
3 Jean A DA A A
Jude A DA A A
Révélation DA DA A A
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Étude numéro 5 : Le texte hébreu des Saintes Écritures« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 5 — Le texte hébreu des Saintes Écritures
Comment les Écritures hébraïques, constituant une partie de la Parole inspirée de Dieu, furent copiées, préservées dans leur intégrité textuelle et transmises jusqu’à nos jours.
1. a) En quoi les ‘ paroles de Jéhovah ’ diffèrent-elles des autres trésors du passé ? b) Quelles questions la préservation de la Parole de Dieu soulève-t-elle ?
LES ‘ paroles de Jéhovah ’ mises par écrit sont comparables à des eaux de vérité recueillies dans un remarquable réservoir de documents inspirés. Quelle ne devrait pas être notre reconnaissance envers Jéhovah qui, durant toute cette période de communications célestes, a veillé à ce que ces “ eaux ” soient collectées pour devenir une source inépuisable de connaissances vivifiantes ! Au fil du temps, d’autres trésors du passé, tels que couronnes royales, héritages et monuments, ont perdu de leur éclat, ont été abîmés ou détruits, mais les précieuses déclarations de Dieu dureront pour des temps indéfinis (Is. 40:8). Des questions se posent néanmoins : Ces eaux de vérité n’ont-elles pas été contaminées après avoir été collectées ? Sont-elles restées pures ? Les a-t-on fidèlement transmises à partir des langues originelles, de sorte que le texte disponible aujourd’hui pour les peuples de la terre est digne de confiance ? L’étude de cette partie du réservoir que constitue le texte hébreu sera captivante ; nous noterons le soin admirable apporté à la préservation de son exactitude et à sa transmission, par le moyen de nouvelles traductions, afin qu’il soit disponible pour toute l’humanité.
2. Comment les écrits inspirés ont-ils été préservés jusqu’aux jours d’Ezra ?
2 Les documents originaux dans les langues hébraïque et araméenne ont été écrits par des hommes, des secrétaires de Dieu, depuis Moïse, en 1513 av. n. è., jusque peu après 443 av. n. è. Pour autant qu’on le sache, aucun de ces écrits originaux n’existe encore aujourd’hui. Toutefois, dès l’origine on a très soigneusement préservé les écrits inspirés, y compris les copies autorisées qui en avaient été faites. Vers 642 av. n. è., au temps du roi Yoshiya, “ le livre même de la loi ” de Moïse, sans doute l’original, a été trouvé dans la maison de Jéhovah où il avait été caché. Il avait ainsi été fidèlement préservé pendant 871 ans. Jérémie, un des rédacteurs de la Bible, montra un si vif intérêt pour cette découverte qu’il la relata en 2 Rois 22:8-10 et, vers 460 av. n. è., Ezra y fit de nouveau référence (2 Chron. 34:14-18). Un tel document avait de l’importance à ses yeux, car “ c’était un habile copiste dans la loi de Moïse, qu’avait donnée Jéhovah le Dieu d’Israël ”. (Ezra 7:6.) Il est certain qu’Ezra avait accès à d’autres rouleaux des Écritures hébraïques préparés jusqu’à son époque, y compris, ce n’est pas impossible, aux originaux de certains écrits inspirés. Il semble bien qu’Ezra ait été le gardien des écrits divins à son époque. — Neh. 8:1, 2.
L’ÈRE DE LA COPIE DES MANUSCRITS
3. Comment le besoin d’exemplaires supplémentaires des Écritures s’est-il fait sentir, et comment l’a-t-on satisfait ?
3 À partir de l’époque d’Ezra, il y a eu une demande croissante de copies des Écritures hébraïques. Tous les Juifs ne sont pas rentrés à Jérusalem et en Palestine au moment de la restauration en 537 av. n. è. et par la suite. Des milliers d’entre eux sont plutôt demeurés à Babylone, et d’autres ont émigré, pour raison d’affaires ou autres, de sorte qu’on les trouvait dans la plupart des grands centres commerciaux du monde antique. Bon nombre de Juifs faisaient des pèlerinages annuels à Jérusalem à l’occasion des différentes fêtes au temple ; là, ils participaient au culte conduit en hébreu biblique. Au temps d’Ezra, les Juifs de tous ces pays lointains se réunissaient dans des lieux appelés synagogues ; on y lisait et commentait les Écritures hébraïquesa. La dispersion des nombreux lieux de culte obligea les copistes à multiplier les manuscrits.
4. a) Qu’est-ce qu’une geniza, et à quoi servait-elle ? b) Quelle précieuse découverte a-t-on faite dans l’une d’elles au XIXe siècle ?
4 Ces synagogues comprenaient une arrière-salle, appelée geniza, qui servait de dépôt. Avec le temps, les Juifs rassemblèrent dans la geniza les manuscrits hors service, parce que déchirés ou usés avec l’âge, les remplaçant par de nouveaux pour l’usage habituel à la synagogue. De temps à autre, le contenu de la geniza était solennellement enterré, afin que le texte, qui renfermait le saint nom de Jéhovah, ne soit pas profané. Au fil des siècles, des milliers de vieux manuscrits bibliques hébreux ont ainsi été mis hors d’usage. Toutefois, la geniza du Vieux Caire, amplement fournie en manuscrits, échappa à ce traitement, probablement parce qu’elle fut murée et oubliée jusqu’au milieu du XIXe siècle. En 1890, à l’occasion de réparations effectuées dans la synagogue, on réexamina le contenu de la geniza et petit à petit ses trésors furent soit vendus, soit donnés. De là, des manuscrits assez complets et des milliers de fragments (certains datant, pense-t-on, du VIe siècle de n. è.) ont pris le chemin de la Bibliothèque de l’université de Cambridge et d’autres en Europe et en Amérique.
5. a) Quels anciens manuscrits hébreux a-t-on actuellement catalogués, et à quand remontent-ils ? b) Que révèle l’étude de ces manuscrits ?
5 Dans diverses bibliothèques dans le monde, on a actuellement recensé et catalogué environ 6 000 manuscrits des Écritures hébraïques en entier ou en partie. Récemment encore, aucun de ces manuscrits (à l’exception de quelques fragments) n’était antérieur au Xe siècle de n. è. Mais en 1947, dans la région de la mer Morte, on a découvert un rouleau du livre d’Isaïe, et au cours des années suivantes d’autres rouleaux des Écritures hébraïques d’une valeur inestimable ont été mis au jour, à mesure que les grottes à proximité de la mer Morte livraient leurs précieux trésors, des manuscrits cachés là depuis presque 1 900 ans. Les experts ont à présent daté certains de ces rouleaux, les faisant remonter aux derniers siècles av. n. è. L’étude comparative des quelque 6 000 manuscrits des Écritures hébraïques donne une base solide pour établir le texte hébreu et révèle qu’il a été transmis fidèlement.
LA LANGUE HÉBRAÏQUE
6. a) Quelle est l’origine de la langue hébraïque ? b) Pourquoi Moïse était-il qualifié pour écrire la Genèse ?
6 Ce qu’on appelle aujourd’hui la langue hébraïque était, dans sa forme primitive, la langue d’Adam au jardin d’Éden. C’est pourquoi on peut dire que c’est la langue de l’homme. C’est la langue qui était parlée aux jours de Noé, mais avec un vocabulaire plus étendu. Sous une forme plus développée encore, c’est cette langue fondamentale qui survécut à la confusion du langage provoquée par Jéhovah à la tour de Babel (Gen. 11:1, 7-9). L’hébreu appartient au groupe des langues sémitiques, dont il est la principale. Il semble apparenté à la langue cananéenne de l’époque d’Abraham, et à partir de leur branche hébraïque les Cananéens ont formé divers dialectes. En Isaïe 19:18, il en est question comme de la “ langue de Canaan ”. De son temps, Moïse était un érudit, versé non seulement dans la sagesse des Égyptiens, mais également dans l’hébreu de ses ancêtres. Il était donc capable de lire les documents anciens qui lui passaient entre les mains et dans lesquels il puisa peut-être certaines des informations qu’il consigna dans ce qu’on appelle aujourd’hui le livre biblique de la Genèse.
7. a) Comment l’hébreu se développa-t-il plus tard ? b) À quoi servait l’hébreu biblique ?
7 Plus tard, sous les rois juifs, l’hébreu en vint à être appelé “ la langue des Juifs ”. (2 Rois 18:26, 28.) Au temps de Jésus, les Juifs parlaient une sorte d’hébreu renouvelé ou développé qui devint par la suite l’hébreu rabbinique. On notera toutefois que les Écritures grecques chrétiennes font encore référence à l’hébreu et non à l’araméen (Jean 5:2 ; 19:13, 17 ; Actes 22:2 ; Rév. 9:11). Dès les temps les plus reculés, l’hébreu biblique fut la langue obligée de la communication, comprise par la plupart des témoins préchrétiens de Jéhovah ainsi que par les témoins chrétiens du Ier siècle.
8. Compte tenu du but des Écritures, de quoi pouvons-nous être vraiment reconnaissants ?
8 Les Écritures hébraïques sont le réservoir des eaux cristallines de la vérité recueillies et transmises sous l’inspiration divine. Or, seuls ceux qui lisaient l’hébreu pouvaient puiser directement l’eau à cette source divine. Comment les hommes des nations aux langues multiples parviendraient-ils, eux aussi, à boire ces eaux de la vérité et à trouver ainsi la direction divine et du réconfort pour leur âme (Rév. 22:17) ? Le seul moyen consistait à traduire le texte hébreu en d’autres langues, et à faire grossir le fleuve d’eau de la vérité divine afin qu’il arrose la multitude des humains. Rendons grâces à Jéhovah Dieu de ce que, dès le IVe ou le IIIe siècle av. n. è. et jusqu’à présent, des parties de la Bible ont été traduites en plus de 1 900 langues. Quel bienfait pour tous les hommes épris de justice qui ont vraiment fait leur “ plaisir ” de ces eaux précieuses ! — Ps. 1:2 ; 37:3, 4.
9. a) La Bible elle-même autorise-t-elle la traduction de son texte ? b) Quelle a encore été l’utilité des traductions anciennes de la Bible ?
9 La Bible elle-même autorise-t-elle ou justifie-t-elle la traduction de son texte en d’autres langues ? Certainement ! Il faut que s’accomplisse cette parole de Dieu à Israël : “ Réjouissez-vous, nations, avec son peuple ”, et ce commandement prophétique de Jésus à l’adresse des chrétiens : “ Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations. ” La réalisation de ces prophéties rend indispensable la traduction des Écritures. Un coup d’œil rétrospectif sur les quelque 24 siècles de traduction de la Bible révèle à l’évidence que Jéhovah a béni cette œuvre. De surcroît, les traductions anciennes de la Bible qui ont survécu sous forme de manuscrits confirment, elles aussi, le haut niveau d’intégrité textuelle de ce réservoir hébreu de vérité. — Deut. 32:43 ; Mat. 24:14.
LES PREMIÈRES VERSIONS
10. a) Qu’est-ce que le Pentateuque samaritain, et pourquoi nous est-il utile aujourd’hui ? b) Donnez un exemple de son emploi dans la Traduction du monde nouveau.
10 Le Pentateuque samaritain. La version connue sous le nom de Pentateuque samaritain remonte à la plus haute antiquité. Comme son nom l’indique, elle ne renferme que les cinq premiers livres des Écritures hébraïques. Il s’agit en réalité d’une transcription du texte hébreu en caractères samaritains dérivés des caractères hébreux anciens. Cette transcription fournit des renseignements précieux sur le texte hébreu de l’époque. Elle fut produite par les Samaritains — les descendants des habitants laissés en Samarie à la suite de la conquête du royaume des dix tribus d’Israël en 740 av. n. è. et des étrangers amenés là à l’époque par les Assyriens. Ils amalgamèrent le culte d’Israël et celui de leurs propres dieux païens et acceptèrent le Pentateuque. La transcription qu’ils en firent daterait approximativement du IVe siècle av. n. è., bien que certains savants avancent une date aussi tardive que le IIe siècle av. n. è. En fait, quiconque lisait ce texte prononçait l’hébreu. Bien que le Pentateuque samaritain contienne environ 6 000 variantes par rapport au texte hébreu, la plupart d’entre elles ne sont que des différences mineures. Quelques-uns des manuscrits existants sont antérieurs au XIIIe siècle de n. è. Les notes de la Traduction du monde nouveau font parfois référence au Pentateuque samaritainb.
11. Que sont les targoums, et quel est leur intérêt par rapport au texte des Écritures hébraïques ?
11 Les targoums araméens. Le mot araméen targoum signifie “ interprétation ” ou “ paraphrase ”. C’est à l’époque de Nehémia que l’araméen est devenu la langue commune de nombreux Juifs habitant le territoire perse ; aussi a-t-il fallu faire suivre la lecture des Écritures hébraïques d’une traduction dans cette langue. Les targoums ont vraisemblablement revêtu leur forme finale actuelle au plus tôt vers le Ve siècle de n. è. Bien qu’ils ne soient que des paraphrases assez libres du texte hébreu et non des traductions exactes, les targoums sont précieux parce qu’ils servent de support au texte et aident à la compréhension de certains passages difficiles. Les notes de la Traduction du monde nouveau se réfèrent fréquemment aux targoumsc.
12. Qu’est-ce que la Septante, et pourquoi est-elle si importante ?
12 La Septante. La plus importante des versions primitives des Écritures hébraïques et la première vraie traduction faite à partir de l’hébreu est la Septante (mot qui signifie “ soixante-dix ”). Selon la tradition, 72 savants juifs d’Alexandrie, en Égypte, en commencèrent la traduction vers 280 av. n. è. Par la suite, on en vint de façon ou d’autre à utiliser le chiffre 70 ; aussi la version fut-elle appelée Septante. Elle semble avoir été achevée au cours du IIe siècle av. n. è. Elle constitua l’Écriture pour les Juifs d’expression grecque et fut très en usage jusqu’à l’époque de Jésus et de ses apôtres. Dans les Écritures grecques chrétiennes, la plupart des 320 citations textuelles et l’ensemble des quelque 890 citations et références aux Écritures hébraïques sont fondées sur la Septante.
13. Quels précieux fragments de la Septante ont subsisté jusqu’à ce jour, et quelle importance ont-ils ?
13 On dispose encore aujourd’hui aux fins d’étude d’un nombre considérable de fragments de la Septante écrits sur papyrus. Ils sont précieux, car ils remontent au temps des premiers chrétiens, et bien qu’ils ne renferment souvent que quelques versets ou chapitres, ils permettent de juger le texte de la Septante. Le Papyrus Fouad (266) découvert en Égypte date, selon les estimations, du Ier siècle av. n. è. Il contient des parties de la Genèse et du Deutéronome. Le nom divin n’apparaît pas dans les fragments de la Genèse en raison de leur conservation incomplète. En revanche, il apparaît en différents passages du Deutéronome sous la forme de caractères hébreux carrés insérés dans le texte grecd. Les autres papyrus ne sont pas antérieurs au IVe siècle de n. è., époque où l’on commença à rédiger les manuscrits sur vélin, un parchemin très fin et plus durable, généralement fabriqué avec des peaux de veau, d’agneau ou de chèvre.
14. a) Quel témoignage Origène porte-t-il sur la Septante ? b) Quand et comment falsifia-t-on la Septante ? c) Quel témoignage les premiers chrétiens ont-ils dû donner à partir de la Septante ?
14 On note avec intérêt que le nom divin, sous la forme du Tétragramme, apparaît aussi dans la Septante contenue dans les Hexaples d’Origène, un document de six colonnes achevé vers 245 de n. è. Commentant Psaume 2:2, Origène écrit au sujet de la Septante : “ Dans les manuscrits les plus fidèles LE NOM figure en caractères hébreux, toutefois non en [caractères] hébreux actuels, mais dans les plus anciense. ” La preuve est formelle : la Septante a été falsifiée très tôt, Kurios (Seigneur) et Théos (Dieu) ayant remplacé le Tétragramme. Puisque les premiers chrétiens se servaient de manuscrits où figurait le nom divin, on ne peut imaginer qu’ils aient suivi la tradition juive en s’abstenant de prononcer “ LE NOM ” dans le cadre de leur ministère. Ils ont dû pouvoir rendre témoignage au nom de Jéhovah à partir de la Septante même.
15. a) À l’aide du tableau de la page 314, décrivez les manuscrits en vélin et en cuir de la Septante. b) Quelles mentions la Traduction du monde nouveau en fait-elle ?
15 Il existe encore des centaines de manuscrits de la Septante en vélin et en cuir. Certains de ceux qui ont vu le jour entre le IVe et le IXe siècle de n. è. sont importants, car ils renferment de larges extraits des Écritures hébraïques. Ils sont dits “ onciaux ” parce qu’écrits entièrement en grandes capitales non liées. Les manuscrits restants sont appelés “ minuscules ”, étant rédigés en écriture cursive, plus petite. La vogue des “ minuscules ” ou cursives s’étend du IXe siècle jusqu’aux débuts de l’imprimerie. Les principaux manuscrits onciaux des IVe et Ve siècles, à savoir le Vaticanus 1209, le Sinaiticus et l’Alexandrinus, renferment tous la Septante avec quelques légères variantes. La Traduction du monde nouveau renvoie fréquemment à la Septante dans ses notes et commentairesf.
16. a) Qu’est-ce que la Vulgate, et pourquoi a-t-elle tant de valeur ? b) Donnez un exemple de son emploi dans la Traduction du monde nouveau.
16 La Vulgate. Cette version a fourni le texte de base à une foule de traducteurs catholiques qui ont produit d’autres versions dans les nombreuses langues de la chrétienté occidentale. Quelle est l’origine de la Vulgate ? Le mot latin vulgatus signifie “ commun, ce qui est populaire ”. La Vulgate a d’abord été rédigée dans le latin commun ou populaire de l’époque, afin d’être accessible aux gens ordinaires de l’Empire romain d’occident. Jérôme, le bibliste auteur de cette traduction, avait préalablement procédé à deux révisions de la Vieille Latine des Psaumes par comparaison avec la Septante. Toutefois, il fit sa traduction, la Vulgate, à partir des textes hébreu et grec originels. Ce n’était donc pas la version d’une version. Jérôme travailla à sa traduction latine à partir du texte hébreu de 390 à 405 de n. è. Si l’œuvre complète comprenait les livres apocryphes, qui figuraient à l’époque dans les copies de la Septante, Jérôme établit une nette distinction entre les livres canoniques et ceux qui ne l’étaient pas. La Traduction du monde nouveau se réfère maintes fois à la Vulgate de Jérôme dans ses notesg.
LES TEXTES EN LANGUE HÉBRAÏQUE
17. Qui étaient les scribes ou Sopherim, et pourquoi Jésus les a-t-il condamnés ?
17 Les Sopherim. Les copistes des Écritures hébraïques exercèrent leur activité de l’époque d’Ezra à celle de Jésus ; on les appelait scribes ou Sopherim. Avec le temps, ils se mirent à prendre des libertés avec le texte, y apportant des modifications. En fait, Jésus lui-même condamna vivement ces prétendus gardiens de la Loi qui s’arrogeaient des pouvoirs qui ne leur appartenaient pas. — Mat. 23:2, 13.
18. a) Qui étaient les Massorètes, et quels précieux commentaires ont-ils faits sur le texte hébreu ? b) Donnez quelques exemples de corrections des Sopherim, telles que les signale la Traduction du monde nouveau.
18 La massore révèle des altérations. Les Massorètes sont les scribes qui succédèrent aux Sopherim des siècles après Christ. Ils relevèrent les altérations faites antérieurement par les Sopherim et les notèrent en marge ou à la fin du texte hébreu. Ces notes marginales reçurent le nom de massore. La massore énumère les 15 points extraordinaires des Sopherim, à savoir 15 mots ou phrases du texte hébreu marqués de points ou de traits. Certains de ces points extraordinaires n’affectent en rien la traduction ou l’interprétation en français ; en revanche, il en est d’autres qui sont d’importanceh. Les Sopherim s’étaient enferrés dans leur crainte superstitieuse de prononcer le nom de Jéhovah, crainte qui les avait amenés à le remplacer dans 134 passages par ʼAdhonay (Seigneur) et dans quelques autres par ʼÈlohim (Dieu). La massore établit la liste de ces changementsi. Dans une note, la massore accuse aussi les Sopherim ou scribes primitifs d’avoir fait au moins 18 corrections, bien que, de toute évidence, il y en ait eu davantagej. Ces corrections ont très probablement été apportées avec de bonnes intentions, parce que le passage originel laissait paraître soit de l’irrévérence envers Dieu, soit un manque de respect envers ses représentants terrestres.
19. Qu’est-ce que le texte hébreu consonantique, et quand sa forme a-t-elle été arrêtée ?
19 Le texte consonantique. L’alphabet hébreu comprend 22 consonnes, mais n’a pas de voyelles. À l’origine, grâce à sa connaissance de la langue, le lecteur suppléait les voyelles. La graphie hébraïque ressemblait à une écriture en abrégé. Même en français moderne, de nombreuses abréviations usuelles ne laissent apparaître que des consonnes. Tel est le cas, par exemple, de fg, abréviation de faubourg. Pareillement, l’hébreu était formé de groupes de mots exclusivement composés de consonnes. Ainsi, par “ texte consonantique ”, on entend le texte hébreu sans indication de voyelles. La forme du texte consonantique des manuscrits hébreux fut arrêtée entre les Ier et IIe siècles de n. è., quoique des manuscrits portant des variantes textuelles aient continué de circuler pendant quelque temps. On n’altéra plus le texte comme durant l’époque antérieure des Sopherim.
20. Qu’ont fait les Massorètes pour ce qui est du texte hébreu ?
20 Le texte massorétique. Dans la deuxième moitié du Ier millénaire de n. è., les Massorètes (hébreu : baʽalé hammasôrah, signifiant “ maîtres de la tradition ”) ont créé un système de points-voyelles et d’accents. Ce système facilitait la lecture et la prononciation des sons-voyelles ; auparavant, la prononciation était transmise par la tradition orale. Les Massorètes ne modifiaient en rien les textes qu’ils produisaient, mais consignaient leurs notes marginales dans la massore chaque fois qu’ils le jugeaient opportun. Ils se gardaient bien de prendre des libertés avec le texte. Outre cela, les Massorètes signalaient dans la massore les textes fautifs, donnant la leçon corrigée qu’ils jugeaient nécessaire.
21. Qu’est-ce que le texte massorétique ?
21 Trois écoles massorétiques ont participé au développement de la vocalisation et du système des accents dans le texte consonantique, celles de Babylone, de Palestine et de Tibériade. Le texte hébreu présenté aujourd’hui dans les éditions de la Bible en hébreu est appelé texte massorétique et utilise le système conçu par les Massorètes de l’école de Tibériade, ville située sur la rive occidentale de la mer de Galilée. Les notes de la Traduction du monde nouveau font souvent référence au texte massorétique (sous le symbole M) et à ses notes marginales, la massore (sous le symbole Mmarge)k.
22. De quel manuscrit de la ligne des textes babyloniens disposons-nous aujourd’hui, et que révèle une comparaison entre ce manuscrit et le texte de Tibériade ?
22 L’école de Palestine plaçait la vocalisation au-dessus des consonnes. Seul un nombre restreint de manuscrits de cette école sont parvenus jusqu’à nous, ce qui dénote l’imperfection de ce système de vocalisation. Le système babylonien de vocalisation plaçait également les points au-dessus de la ligne. Le Codex de St-Pétersbourg des derniers prophètes (916 de n. è.) est un exemple de vocalisation babylonienne ; il est conservé à la Bibliothèque publique de Saint-Pétersbourg, en Russie. Ce codex contient les livres d’Isaïe, de Jérémie, d’Ézékiel et les “ petits ” prophètes ainsi que des notes marginales (massore). Les biblistes ont attentivement examiné ce manuscrit, le comparant au texte de Tibériade. Bien qu’il place la vocalisation au-dessus de la ligne, il suit en fait le texte de Tibériade pour ce qui est du texte consonantique et des voyelles ainsi que de la massore. Le British Museum possède un exemplaire du texte babylonien du Pentateuque, qui est en parfait accord avec le texte de Tibériade.
23. Quelle série de manuscrits hébreux a-t-on découverts près de la mer Morte ?
23 Les manuscrits de la mer Morte. En 1947, on a ouvert un nouveau chapitre très intéressant de l’histoire des manuscrits hébreux. Dans une grotte du ouadi de Qoumrân (Nahal Qoumerân), dans la région de la mer Morte, ont été découverts le premier rouleau d’Isaïe et d’autres rouleaux bibliques et non bibliques. Peu après, à l’intention des biblistes, on a publié une photocopie complète de ce rouleau d’Isaïe (1QIsa) en parfait état. Il daterait de la fin du IIe siècle av. n. è. Assurément, il s’agissait là d’une découverte incroyable : un manuscrit hébreu antérieur d’environ mille ans au plus vieux manuscrit reconnu du texte massorétique d’Isaïel ! D’autres grottes à Qoumrân ont livré des fragments de plus de 170 rouleaux renfermant des extraits de tous les livres des Écritures hébraïques, à l’exception de celui d’Esther. L’étude de ces rouleaux est toujours en cours.
24. Que révèle la comparaison de ces manuscrits avec le texte massorétique, et quel usage la Traduction du monde nouveau fait-elle de ces manuscrits ?
24 Un bibliste rapporte que son analyse du long Psaume 119 dans un important Rouleau des Psaumes de la mer Morte (11QPsa) révèle qu’il est presque mot pour mot identique au texte massorétique du même psaume. Voici ce qu’a déclaré le professeur J. Sanders à propos du Rouleau des Psaumes : “ La plupart des [variantes] sont orthographiques et n’ont d’importance que pour les savants qui recherchent des indices éclairant la prononciation de l’hébreu dans l’Antiquité et autres questions semblablesa. ” D’autres extraits de ces remarquables manuscrits anciens n’ont révélé, dans la plupart des cas, que des variantes mineures. Le Rouleau d’Isaïe lui-même, tout en montrant quelques différences d’orthographe et de grammaire, ne présente aucune variante doctrinale. Ce Rouleau d’Isaïe ayant été publié, les éditeurs de la Traduction du monde nouveau en ont examiné les variantes et en ont tenu compte dans la préparation de leur ouvrage, qui d’ailleurs s’y réfèreb.
25. De quels textes hébreux avons-nous discuté jusqu’à présent, et quelle assurance nous donne l’étude comparée de ces textes ?
25 Nous venons donc de dégager les lignes essentielles de la transmission des Écritures hébraïques. On distingue principalement : le Pentateuque samaritain, les targoums araméens, la Septante, le texte hébreu de Tibériade, le texte hébreu de Palestine, le texte hébreu de Babylone et le texte hébreu des Rouleaux de la mer Morte. L’étude comparée de ces textes nous donne l’assurance que les Écritures hébraïques en notre possession aujourd’hui sont dans une très large mesure identiques à ce qu’elles étaient quand les serviteurs inspirés de Dieu les ont consignées.
LE TEXTE HÉBREU AFFINÉ
26. a) Quand a-t-on procédé pour la première fois à une étude critique du texte hébreu, et quels textes remarquables ont été imprimés ? b) Quelle utilisation a-t-on faite du texte de C. Ginsburg ?
26 La seconde Bible rabbinique de Jacob ben Hayim, publiée en 1524-25, a été l’édition de référence de la Bible hébraïque jusqu’au XIXe siècle. Il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour que des savants se livrent à une étude critique du texte hébreu. De 1776 à 1780, à Oxford, Benjamin Kennicott publia les variantes de plus de 600 manuscrits hébreux. Puis, de 1784 à 1798, à Parme, l’Italien J. de Rossi publia les variantes de plus de 800 manuscrits supplémentaires. L’hébraïsant allemand S. Baer produisit aussi un texte de référence. Plus près de nous, C. Ginsburg consacra de nombreuses années à l’élaboration d’un texte critique de base de la Bible hébraïque. Il en publia la première édition en 1894 et la révision finale en 1926c. C’est d’après l’édition de 1894 que Joseph Rotherham a produit, en 1902, sa traduction anglaise The Emphasised Bible. Le professeur Max Margolis et ses collaborateurs se sont basés sur les textes de Ginsburg et de Baer pour leur traduction des Écritures hébraïques parue en 1917.
27, 28. a) Qu’est-ce que la Biblia Hebraica, et comment l’a-t-on mise au point ? b) Comment la Traduction du monde nouveau a-t-elle utilisé ce texte ?
27 En 1906, l’hébraïsant Rudolf Kittel a publié en Allemagne la première édition (et une deuxième par la suite) de son texte hébreu remanié intitulé Biblia Hebraica ou “ La Bible en hébreu ”. Dans cet ouvrage, R. Kittel fournissait un appareil critique au moyen de notes détaillées qui rassemblaient ou comparaient de nombreux manuscrits hébreux du texte massorétique disponibles à l’époque. Il a pris pour référence le texte généralement admis de Jacob ben Hayim. Lorsque les textes massorétiques de ben Asher (fixés vers le Xe siècle de n. è.), de loin plus anciens et supérieurs, ont été disponibles, R. Kittel a entrepris la production d’une troisième édition entièrement différente de la Biblia Hebraica. Après la mort de R. Kittel, ses collaborateurs ont achevé son œuvre.
28 Les 7e, 8e et 9e éditions de la Biblia Hebraica de R. Kittel (1951-1955) ont fourni le texte de base pour traduire les Écritures hébraïques en anglais de la Traduction du monde nouveau. Une nouvelle édition du texte hébreu, la Biblia Hebraica Stuttgartensia, datée de 1977, a servi à la mise à jour des notes de la Traduction du monde nouveau parue en anglais en 1984.
29. Quelle particularité de la Biblia Hebraica fut d’une valeur particulière dans la restauration du nom divin ?
29 Grâce à l’édition de la massore complète de R. Kittel, qui relève les nombreuses altérations textuelles faites par les scribes préchrétiens, la Traduction du monde nouveau a pu rétablir le texte dans son authenticité, y compris réintégrer le nom divin Jéhovah. Cette traduction contribue à rendre disponibles les travaux de recherche biblique en développement constant.
30. a) À l’aide du tableau de la page 308, qui regroupe les sources ayant servi à l’élaboration du texte des Écritures hébraïques de la Traduction du monde nouveau, retracez l’historique du texte hébreu jusqu’à la Biblia Hebraica, source principale de la Traduction du monde nouveau. b) Citez d’autres sources auxquelles s’est référé le comité chargé de la traduction de cette Bible.
30 À cette étude est joint un tableau regroupant les sources ayant servi à l’élaboration du texte des Écritures hébraïques de la Traduction du monde nouveau. Il esquisse le développement du texte hébreu jusqu’à la Biblia Hebraica de R. Kittel, principale source utilisée. Les sources secondaires consultées sont indiquées par des lignes pointillées blanches. Cela ne signifie pas que dans le cas de versions comme la Vulgate et la Septante nous ayons consulté les originaux. En fait, il en est de ces versions comme des écrits hébreux inspirés : les originaux n’existent plus aujourd’hui. On a fait appel à des éditions sûres de ces textes, ou à d’anciennes traductions et à des commentaires critiques bien fondés. La consultation de ces différentes sources a permis au comité de la Traduction du monde nouveau de présenter une version des Écritures hébraïques originales inspirées qui est digne de foi et fait autorité. Toutes ces sources sont citées dans les notes de la Traduction du monde nouveau.
31. a) De quoi les Écritures hébraïques de la Traduction du monde nouveau sont-elles donc le fruit ? b) Quels remerciements et quelle espérance pouvons-nous exprimer ?
31 Les Écritures hébraïques de la Traduction du monde nouveau sont donc le fruit d’une érudition et d’une recherche séculaires en matière biblique. Elles s’appuient sur un texte d’une grande intégrité ; elles sont l’heureux produit de la transmission fidèle du texte sacré. Par son aisance et son style frappant, cette traduction à la fois honnête et exacte favorise l’étude sérieuse de la Bible. Grâces soient rendues à Jéhovah, le Dieu de communication, de ce que sa Parole soit vivante et puissante aujourd’hui (Héb. 4:12) ! Puissent les hommes au cœur bien disposé continuer à croître dans la foi grâce à l’étude de la précieuse Parole de Dieu et être stimulés pour faire la volonté de Jéhovah en ces temps décisifs ! — 2 Pierre 1:12, 13.
[Notes]
a Nous ignorons à quelle époque furent instituées les synagogues. Cela put se faire durant les 70 années de l’exil babylonien, quand il n’y avait pas de temple, ou encore peu de temps après le retour d’exil, aux jours d’Ezra.
b Voir “ Sam ” dans les notes en Genèse 4:8 ; Exode 6:2 ; 7:9 ; 8:15 ; et 12:40. Cette dernière référence nous aide à comprendre Galates 3:17.
c Voir “ T ” dans les notes en Nombres 24:17 ; Deutéronome 33:13 ; et Psaume 100:3.
d Bible de référence, Appendice 1C, “ Le nom divin dans des versions grecques anciennes ”.
f La Traduction du monde nouveau signale ces variantes par les symboles LXXא pour le Sinaiticus, LXXA pour l’Alexandrinus et LXXB pour le Vaticanus. Voir les notes en 1 Rois 14:2 et 1 Chroniques 7:34 ; 12:19.
g Voir “ Vg ” en note à Exode 37:6.
h Bible de référence, Appendice 2A, “ Points extraordinaires ”.
i Bible de référence, Appendice 1B, “ Changements apportés par les scribes et qui concernent le nom divin ”.
j Bible de référence, Appendice 2B, “ Corrections (émendations) des scribes ”.
k Voir notes en Psaumes 60:5 ; 71:20 ; 100:3 ; et 119:79.
a The Dead Sea Psalms Scroll, par J. Sanders, 1967, page 15.
b Voir “ 1QIsa ” en note à Isaïe 7:1 ; 14:4.
c Voir “ Gins. ” en note à Lévitique 11:42.
[Tableau, page 313]
(Voir la publication)
QUELQUES MANUSCRITS IMPORTANTS SUR PAPYRUS
Écritures hébraïques
Nom du manuscrit Papyrus Nash
Date IIe ou Ier siècle av. n. è.
Langue hébreu
Conservé à Cambridge, Angleterre
Nom du manuscrit Rylands 458
Symbole 957
Date IIe siècle av. n. è.
Langue grec
Conservé à Manchester, Angleterre
Contenu approximatif Fragments du Deutéronome chap. 23-28
Nom du manuscrit Fouad 266
Date Ier siècle av. n. è.
Langue grec
Conservé à Le Caire, Égypte
Contenu approximatif Parties de Genèse et du Deutéronome
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
appendice 1C
Nom du manuscrit Mer Morte, Rouleau du Lévitique
Symbole 4Q LXX Levb
Date Ier siècle av. n. è.
Langue grec
Conservé à Jérusalem, Israël
Contenu approximatif Fragments du Lévitique
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Chester Beatty VI
Symbole 963
Date IIe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Dublin, Irlande, et Ann Arbor,
Michigan, USA
Contenu approximatif Parties des Nombres et du Deutéronome
Nom du manuscrit Chester Beatty IX, X
Symbole 967/968
Date IIIe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Dublin, Irlande, et Princeton, N.J.,
USA
Contenu approximatif Parties d’Ézékiel, Daniel, et Esther
Écritures grecques chrétiennes
Nom du manuscrit Oxyrhynchus 2
Symbole P1
Date IIIe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Philadelphie, Pa., USA
Contenu approximatif Mat. 1:1-9, 12, 14-20
Nom du manuscrit Oxyrhynchus 1228
Symbole P22
Date IIIe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Glasgow, Écosse
Contenu approximatif Fragments de Jean chap. 15, 16
Nom du manuscrit Michigan 1570
Symbole P37
Date IIIe/IVe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Ann Arbor, Michigan, USA
Contenu approximatif Mat. 26:19-52
Nom du manuscrit Chester Beatty I
Symbole P45
Date IIIe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Dublin, Irlande ; Vienne, Autriche
Contenu approximatif Fragments de Matthieu, Marc, Luc,
Jean, et Actes
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Chester Beatty II
Symbole P46
Date vers 200 de n. è.
Langue grec
Conservé à Dublin, Irlande ; Ann Arbor, Michigan,
USA
Contenu approximatif Neuf lettres de Paul
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Chester Beatty III
Symbole P47
Date IIIe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Dublin, Irlande
Contenu approximatif Rév. 9:10–17:2
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Rylands 457
Symbole P52
Date vers 125 de n. è.
Langue grec
Conservé à Manchester, Angleterre
Contenu approximatif Jean 18:31-33, 37, 38
Nom du manuscrit Bodmer 2
Symbole P66
Date vers 200 de n. è.
Langue grec
Conservé à Genève, Suisse
Contenu approximatif La plupart de Jean
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Bodmer 7, 8
Symbole P72
Date IIIe /IVe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Genève, Suisse, et Bibliothèque du
Vatican à Rome, Italie
Contenu approximatif Jude, 1 Pierre, et 2 Pierre
Nom du manuscrit Bodmer 14, 15
Symbole P75
Date IIIe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Genève, Suisse
Contenu approximatif La plupart de Luc et de Jean
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
[Tableau, page 314]
(Voir la publication)
QUELQUES MANUSCRITS IMPORTANTS EN VÉLIN ET EN CUIR
Écritures hébraïques (en hébreu)
Nom du manuscrit Codex d’Alep
Symbole Al
Date 930 de n. è.
Langue hébreu
Conservé à Autrefois à Alep, Syrie. À présent en
Israël.
Contenu approximatif La majeure partie des Écritures
hébraïques (texte de ben Asher)
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Codex Or4445, British Museum
Date Xe siècle de n. è.
Langue hébreu
Conservé à Londres, Angleterre
Contenu approximatif La majeure partie du Pentateuque
Nom du manuscrit Codex caraïte du Caire
Symbole Ca
Date 895 de n. è.
Langue hébreu
Conservé à Caire, Égypte
Contenu approximatif Premiers et derniers prophètes
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Codex de Leningrad
Symbole B 19A
Date 1008 de n. è.
Langue hébreu
Conservé à St-Pétersbourg, Russie
Contenu approximatif Écritures hébraïques
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
appendice 1A
Nom du manuscrit Pétersbourg, Codex des Prophètes
Symbole B 3
Date 916 de n. è.
Langue hébreu
Conservé à St-Pétersbourg, Russie
Contenu approximatif Derniers prophètes
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
appendice 2B
Nom du manuscrit Mer Morte, Premier rouleau d’Isaïe
Symbole 1QIsa
Date Fin du IIe siècle av. n. è.
Langue hébreu
Conservé à Jérusalem, Israël
Contenu approximatif Isaïe
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Mer Morte, Rouleau des Psaumes
Symbole 11QPsa
Date Ier siècle de n. è.
Langue hébreu
Conservé à Jérusalem, Israël
Contenu approximatif Parties de 41 psaumes appartenant au
dernier tiers
Septante et Écritures grecques chrétiennes
Nom du manuscrit Sinaiticus
Symbole 01( א)
Date IVe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Londres, Angleterre
Contenu approximatif Partie des Écritures hébraïques et
totalité des Écritures grecques,
quelques écrits apocryphes
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Alexandrinus
Symbole A (02)
Date Ve siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Londres, Angleterre
Contenu approximatif Totalité des Écritures hébraïques et
grecques (quelques petites parties
du texte sont égarées ou
endommagées) et quelques écrits
apocryphes
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Vaticanus 1209
Symbole B (03)
Date IVe siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Bibliothèque du Vatican à Rome, Italie
Contenu approximatif À l’origine Bible complète. À présent
manquent : Gen. 1:1–46:28 ;
Ps. 106-137 ; Hébreux après
9:14-13:25 ; 1 Timothée ;
2 Timothée ; Tite ;
Philémon ; Révélation
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Marc 6:14 ; Jean 1:18 ; 7:53–8:11
Nom du manuscrit Ephræmi Syri rescriptus
Symbole C (04)
Date Ve siècle de n. è.
Langue grec
Conservé à Paris, France
Contenu approximatif Parties des Écritures hébraïques
(64 feuilles) et des Écritures
grecques (145 feuilles)
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Nom du manuscrit Codex de Bèze Cantabrigiensis
Symbole Dea (05)
Date Ve siècle de n. è.
Langue grec-latin
Conservé à Cambridge, Angleterre
Contenu approximatif La majeure partie des Évangiles et des
Actes, quelques versets de 3 Jean
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Mat. 24:36 ; Marc 7:16 ; Luc 15:21
(voir référence sous symbole “ D ”)
Nom du manuscrit Codex Claromontanus
Symbole DP (06)
Date VIe siècle de n. è.
Langue grec-latin
Conservé à Paris, France
Contenu approximatif Épîtres pauliniennes (y compris
Hébreux)
Exemples de l’emploi dans la Traduction du monde nouveau — avec
notes et références (pour les versets cités, voir les notes)
Gal. 5:12 (voir référence sous
symbole “ D ”)
[Schéma, page 308]
(Voir la publication)
Sources du texte de la New World Translation — Écritures hébraïques
Écrits hébreux originaux et copies primitives
Targoums
Rouleaux de la mer Morte
Pentateuque samaritain
Septante
Vieille Latine
Copte, éthiopien, arménien
Texte hébreu consonantique
Vulgate
Versions grecques — Aquila, Théodotion, Symmaque
Peshitta
Texte massorétique
Codex du Caire
Codex de St-Pétersbourg des derniers prophètes
Codex d’Alep
Texte hébreu de Ginsburg
Codex de Leningrad B 19A
Biblia Hebraica (BHK),
Biblia Hebraica Stuttgartensia (BHS)
New World Translation
Écritures hébraïques — anglais ; de l’anglais en de nombreuses autres langues modernes
[Schéma, page 309]
(Voir la publication)
Sources du texte de la New World Translation — Écritures grecques chrétiennes
Écrits grecs originaux et copies primitives
Version arménienne
Versions coptes
Versions syriaques — curetonienne, philoxénienne,
héracléenne, palestinienne,
sinaïtique, Peshitta
Vieille Latine
Vulgate
Textes latins révisés par Sixte et Clément
MSS grecs cursifs
Texte d’Érasme
Texte d’Estienne
Textus Receptus
Texte grec de Griesbach
Emphatic Diaglott
Papyrus — (par ex., Chester Beatty P45, P46, P47 ;
Bodmer P66, P74, P75)
MSS primitifs en onciales — Vaticanus 1209 (B),
Sinaiticus (א), Alexandrinus (A), Ephræmi Syri
rescriptus (C), Bezae (D)
Texte grec de Westcott et Hort
Texte grec de Bover
Texte grec de Merk
Texte grec de Nestle-Aland
Texte grec des United Bible Societies
23 versions hébraïques (XIVe-XXe siècle), traduites
soit du grec, soit de la Vulgate, mettant le
Tétragramme pour le nom divin
New World Translation
Écritures grecques chrétiennes — anglais ; de l’anglais en de nombreuses autres langues modernes
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Étude numéro 6 : Le texte grec des Saintes Écritures« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 6 — Le texte grec des Saintes Écritures
La composition du texte des Écritures grecques ; sa transmission en grec et en d’autres langues jusqu’à nos jours ; authenticité du texte moderne.
1. Comment le programme d’enseignement chrétien a-t-il été inauguré ?
LES premiers chrétiens enseignèrent et répandirent à travers le monde la parole écrite de Jéhovah. Ils prirent à cœur ces paroles de Jésus prononcées juste avant son ascension : “ Vous recevrez de la puissance lorsque l’esprit saint surviendra sur vous, et vous serez mes témoins non seulement à Jérusalem, mais aussi dans toute la Judée et la Samarie, et jusque dans la région la plus lointaine de la terre. ” (Is. 40:8 ; Actes 1:8). Comme Jésus l’avait prédit, les 120 premiers disciples reçurent l’esprit saint qui les remplit d’une force dynamique. C’était le jour de la Pentecôte 33 de n. è. Le même jour, Pierre inaugura un nouveau programme d’enseignement en donnant un témoignage complet qui amena un grand nombre de personnes à accepter sincèrement le message, si bien que 3 000 âmes furent ajoutées à la congrégation chrétienne nouvellement fondée. — Actes 2:14-42.
2. Quelle bonne nouvelle a-t-on alors proclamée, et de quoi cette œuvre de témoignage devint-elle la démonstration ?
2 Poussés à l’action comme aucun autre groupe ne l’avait encore été dans toute l’Histoire, ces disciples de Jésus Christ lancèrent un programme d’enseignement qui finit par se répandre dans le monde connu d’alors (Col. 1:23). En effet, d’un pied alerte, ces témoins de Jéhovah zélés allaient de maison en maison, de ville en ville et de pays en pays, ‘ annonçant des bonnes nouvelles de choses bonnes ’. (Rom. 10:15.) C’était la bonne nouvelle au sujet de la rançon offerte par Christ, de l’espérance de la résurrection et du Royaume promis par Dieu (1 Cor. 15:1-3, 20-22, 50 ; Jacq. 2:5). Jamais encore un tel message relatif à des choses invisibles n’avait été proposé aux hommes. Il devint une “ démonstration évidente de réalités que pourtant on ne voit pas ”, une démonstration de foi pour les foules nombreuses qui acceptaient maintenant Jéhovah comme leur Souverain Seigneur, sur la base du sacrifice de Jésus. — Héb. 11:1 ; Actes 4:24 ; 1 Tim. 1:14-17.
3. Qu’est-ce qui caractérisait les ministres chrétiens du Ier siècle ?
3 Ces chrétiens, hommes et femmes, étaient des ministres de Dieu éclairés. Ils savaient lire et écrire. Ils avaient été instruits dans les Saintes Écritures. Ils étaient informés des événements mondiaux. Ils avaient l’habitude de voyager. Semblables à des sauterelles, ils ne permettaient à aucun obstacle d’entraver leur progression dans la propagation de la bonne nouvelle (Actes 2:7-11, 41 ; Yoël 2:7-11, 25). En ce Ier siècle de n. è., ils étaient à l’œuvre parmi des personnes qui ressemblaient en de nombreux points à celles des temps modernes.
4. Sous l’inspiration et la direction de Jéhovah, que s’est-on mis à rédiger aux jours de la congrégation chrétienne primitive ?
4 Prédicateurs entreprenants de “ la parole de vie ”, les premiers chrétiens firent bon usage de tous les rouleaux bibliques qu’ils pouvaient se procurer (Phil. 2:15, 16 ; 2 Tim. 4:13). Quatre d’entre eux, Matthieu, Marc, Luc et Jean, furent inspirés par Jéhovah pour consigner “ la bonne nouvelle concernant Jésus Christ ”. (Marc 1:1 ; Mat. 1:1.) D’autres, comme Pierre, Paul, Jean, Jacques et Jude, écrivirent des lettres sous l’inspiration divine (2 Pierre 3:15, 16). D’autres encore devinrent les copistes de ces messages inspirés que les congrégations en nombre croissant s’échangeaient pour leur profit (Col. 4:16). En outre, sous la direction de l’esprit de Dieu, “ les apôtres et les anciens à Jérusalem ” prirent des décisions d’ordre doctrinal, décisions que l’on mit par écrit aux fins de référence ultérieure. Ce collège central envoya également des lettres d’instructions aux congrégations dispersées (Actes 5:29-32 ; 15:2, 6, 22-29 ; 16:4). Il lui fallut donc pourvoir à la distribution de ce courrier.
5. a) Qu’est-ce qu’un codex ? b) Quel usage les premiers chrétiens ont-ils fait du codex, et quels en étaient les avantages ?
5 Afin de hâter la diffusion des Écritures et de faciliter leur consultation, les premiers chrétiens ne tardèrent pas à remplacer le rouleau par le codex. Le codex ressemble au livre actuel dont on tourne facilement les pages pour rechercher un passage, alors qu’un rouleau devait bien souvent être entièrement dévidé. De surcroît, le codex permettait d’assembler les écrits canoniques, tandis que les rouleaux étaient généralement gardés séparément. Les premiers chrétiens ont fait œuvre de pionniers dans l’utilisation du codex. Il se peut même qu’ils en aient été les inventeurs. Si les auteurs non chrétiens mirent du temps à adopter le codex, la grande majorité des papyrus chrétiens des IIe et IIIe siècles se présentent sous forme de codexa.
6. a) Quelle fut la période du grec classique, qu’inclut-elle, et quand le grec koinè ou commun se développa-t-il ? b) Comment et dans quelle mesure la koinè en vint-elle à être généralement employée ?
6 La koinè (langue grecque commune). La période dite “ classique ” du grec s’étend du IXe au IVe siècle av. n. è. Ce fut la période des dialectes attiques et ioniques. En ce temps-là, et plus spécialement aux Ve et IVe siècles, de nombreux Grecs se distinguèrent comme dramaturges, poètes, orateurs, historiens, philosophes et savants, les plus célèbres étant, entre autres, Homère, Hérodote, Socrate, Platon. Du IVe siècle av. n. è. jusque vers le VIe siècle de n. è., la koinè ou langue grecque commune fut en vogue. Son expansion était due dans une large mesure aux campagnes militaires d’Alexandre le Grand, dont l’armée rassemblait des soldats originaires de toutes les régions de la Grèce et parlant différents dialectes grecs. Le mélange de ces dialectes produisit une langue commune, la koinè, qui se répandit partout. Alexandre ayant conquis l’Égypte et l’Asie jusqu’aux Indes, la koinè se répandit chez beaucoup de peuples, devint la langue internationale et le resta pendant de nombreux siècles. Le grec de la Septante est la langue koinè d’Alexandrie (Égypte) en usage aux IIIe et IIe siècles av. n. è.
7. a) Comment la Bible confirme-t-elle l’emploi de la koinè au temps de Jésus et de ses apôtres ? b) Pourquoi la koinè convenait-elle parfaitement à la transmission de la Parole de Dieu ?
7 Au temps de Jésus et des apôtres, la koinè était la langue internationale de l’Empire romain. La Bible elle-même atteste ce fait. Lorsque Jésus fut cloué au poteau, l’inscription placée au-dessus de sa tête dut être rédigée en hébreu, langue des Juifs, mais aussi en latin, langue officielle du pays, et en grec, car on le parlait dans les rues de Jérusalem, tout autant qu’à Rome, à Alexandrie ou à Athènes (Jean 19:19, 20 ; Actes 6:1). Selon Actes 9:29, Paul prêchait la bonne nouvelle à Jérusalem aux Juifs parlant le grec. La koinè était à l’époque une langue dynamique, vivante, riche — une langue prête à l’emploi et convenant à la réalisation du dessein de Jéhovah de communiquer sa Parole.
LE TEXTE GREC ET SA TRANSMISSION
8. Pourquoi sonder maintenant le réservoir de manuscrits des Écritures grecques ?
8 L’étude précédente nous a appris que Jéhovah a recueilli ses eaux de la vérité dans un réservoir de documents écrits, les Écritures hébraïques inspirées. Mais qu’en est-il des textes rédigés par les apôtres et d’autres disciples de Jésus Christ ? Ont-ils été préservés pour nous avec le même soin ? Certainement ; pour s’en convaincre il suffit de sonder le grand réservoir de manuscrits en grec et dans d’autres langues. Rappelons que cette partie du canon biblique comprend 27 livres. Considérez donc comment le texte de ces 27 livres a été transmis, ce qui révèle la façon dont le texte grec a été préservé jusqu’à nos jours.
9. a) En quelle langue les Écritures chrétiennes ont-elles été écrites ? b) En quoi Matthieu fait-il exception ?
9 La source des manuscrits grecs. Les 27 livres canoniques des Écritures grecques ont été rédigés dans le grec commun de l’époque. Il apparaît toutefois que le livre de Matthieu a d’abord été écrit en hébreu biblique à l’intention des Juifs. C’est ce qu’affirme Jérôme, traducteur de la Bible du IVe siècle, soulignant qu’il a par la suite été traduit en grecb. Matthieu a probablement fait cette traduction ; en effet, ancien fonctionnaire au service des Romains comme collecteur d’impôts, il connaissait certainement l’hébreu, le latin et le grec. — Marc 2:14-17.
10. Comment les écrits bibliques nous sont-ils parvenus ?
10 Marc, Luc, Jean, Paul, Pierre, Jacques et Jude, autres rédacteurs chrétiens de la Bible, ont tous écrit en koinè, langue commune et vivante comprise par les chrétiens et la plupart des autres peuples du Ier siècle. Le dernier document originel est de Jean (vers 98 de n. è.). Pour autant qu’on le sache, aucun de ces 27 manuscrits originaux en koinè n’est parvenu jusqu’à nos jours. Toutefois, de cette source primitive ont jailli vers nous des copies des textes originaux, des copies de copies et des familles de copies qui constituent un immense réservoir de manuscrits des Écritures grecques chrétiennes.
11. a) Quel nombre impressionnant de copies manuscrites possédons-nous aujourd’hui ? b) En quoi celles-ci diffèrent-elles des ouvrages classiques sous le rapport de la quantité et de l’âge ?
11 Un réservoir de plus de 13 000 manuscrits. Nous avons en notre possession aujourd’hui un nombre impressionnant de copies manuscrites des 27 livres canoniques. Certaines couvrent de larges portions des Écritures, d’autres ne sont que des fragments. On a estimé à plus de 5 000 le nombre de manuscrits dans le grec originel. De plus, il existe plus de 8 000 manuscrits en diverses autres langues, ce qui fait au total plus de 13 000 manuscrits. S’échelonnant du IIe au XVIe siècle de n. è., tous sont une aide précieuse pour établir le texte originel authentique. Le plus ancien de ces nombreux manuscrits est un fragment sur papyrus de l’Évangile selon Jean, connu sous le numéro P52, qui est daté de la première moitié du IIe siècle, probablement vers 125 de n. è.c ; il se trouve à la Bibliothèque John Rylands à Manchester (Angleterre). Ainsi, un quart de siècle seulement sépare cette copie de l’original. Quand on pense que la plupart des textes des auteurs classiques ne sont authentifiés que par une poignée de manuscrits que des siècles séparent des écrits originaux, on se rend compte de l’abondance de preuves permettant d’attester la véracité du texte des Écritures grecques chrétiennes.
12. Sur quel matériau les premiers manuscrits ont-ils été écrits ?
12 Manuscrits sur papyrus. Comme les premières copies de la Septante, les premiers manuscrits des Écritures grecques chrétiennes ont été écrits sur papyrus, et il en a été ainsi des manuscrits bibliques jusqu’au IVe siècle de n. è. Il semble que les rédacteurs de la Bible aient également utilisé le papyrus pour les lettres qu’ils envoyèrent aux congrégations chrétiennes.
13. La découverte de quel important papyrus a été rendue publique en 1931 ?
13 Dans la province du Fayoum, en Égypte, on a découvert quantité d’écrits sur papyrus. Vers la fin du XIXe siècle, un certain nombre de papyrus bibliques ont été mis au jour. L’une des plus importantes découvertes de manuscrits de notre temps a été rendue publique en 1931. Il s’agissait de 11 fragments de codex renfermant, en grec, des parties de 8 livres des Écritures hébraïques inspirées et de 15 livres des Écritures grecques chrétiennes. La rédaction de ces papyrus se situe entre le IIe et le IVe siècle de n. è. La plupart des fragments des Écritures grecques chrétiennes ainsi découverts font aujourd’hui partie des collections Chester Beatty sous les références P45, P46 et P47, “ P ” étant le symbole pour “ papyrus ”.
14, 15. a) Citez quelques-uns des principaux manuscrits sur papyrus des Écritures grecques chrétiennes figurant dans le tableau de la page 313. b) Montrez comment la Traduction du monde nouveau s’est servie de ces manuscrits. c) Que prouvent les premiers codex sur papyrus ?
14 Des papyrus appartenant à une autre collection remarquable ont été publiés à Genève (Suisse) de 1956 à 1961. Connus sous le nom de Bodmer, ces papyrus contiennent les premiers textes de deux Évangiles (P66 et P75) datant du début du IIIe siècle de n. è. Le tableau qui accompagne l’étude précédente donne la liste des principaux papyrus anciens des Écritures hébraïques et grecques chrétiennes. La dernière colonne indique les passages des Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau dont la traduction est confirmée par ces manuscrits sur papyrus ; on retrouve ces indications dans les notes relatives à ces versets.
15 Les découvertes de ces papyrus sont la preuve que le canon de la Bible fut achevé très tôt. Parmi les papyrus Chester Beatty, deux codex — l’un (P45) reliant ensemble des fragments des quatre Évangiles et les Actes, l’autre (P46) réunissant en un seul codex 9 des 14 lettres de Paul — montrent que les Écritures grecques chrétiennes inspirées ont été compilées peu de temps après la mort des apôtres. Comme il a fallu du temps pour que ces codex connaissent une large diffusion jusqu’en Égypte, il apparaît que ces Écritures avaient été compilées dans leur forme courante dès le IIe siècle au plus tard. Ainsi, il ne fait pas de doute qu’à la fin du IIe siècle le canon des Écritures grecques chrétiennes était achevé, complétant le canon de la Bible tout entière.
16. a) Quels manuscrits onciaux des Écritures grecques chrétiennes sont parvenus jusqu’à nos jours ? b) Dans quelle mesure les manuscrits onciaux ont-ils été utilisés dans la Traduction du monde nouveau, et pourquoi ?
16 Manuscrits en vélin et en cuir. Comme cela a été dit dans les études précédentes, à partir du IVe siècle environ on a commencé à rédiger les manuscrits sur du parchemin ou peau de veau, d’agneau ou de chèvre très fine et plus durable que le papyrus. Parmi les très importants manuscrits bibliques disponibles aujourd’hui, certains sont sur vélin. Nous avons déjà traité la question des manuscrits des Écritures hébraïques en vélin et en cuir. Le tableau de la page 314 dresse la liste de quelques-uns des principaux manuscrits des Écritures grecques chrétiennes et hébraïques en vélin et en cuir. Les manuscrits des Écritures grecques de cette liste sont entièrement écrits en majuscules ou onciales. Le New Bible Dictionary mentionne 274 manuscrits onciaux des Écritures grecques chrétiennes, s’échelonnant du IVe au Xe siècle de n. è. Viennent ensuite les plus de 5 000 manuscrits en écriture cursive ou minuscule, rédigés dans une écriture couranted. Ces manuscrits également sur vélin datent de la période allant du IXe siècle de n. è. aux débuts de l’imprimerie. Vu leur ancienneté et leur exactitude dans l’ensemble, les manuscrits onciaux ont largement été utilisés par le New World Bible Translation Committee afin de restituer fidèlement le texte grec. C’est ce que montre le tableau “ Quelques manuscrits importants en vélin et en cuir ”.
ÈRE DE LA CRITIQUE TEXTUELLE ET AFFINAGE DU TEXTE
17. a) Quels sont les deux événements qui ont conduit à une étude plus approfondie du texte grec de la Bible ? b) Quelle œuvre a rendu Érasme célèbre ? c) Comment prépare-t-on un texte de référence ?
17 Texte d’Érasme. Tout au long du Moyen Âge, quand le latin dominait et que l’Europe occidentale était sous la férule de l’Église catholique romaine, le peuple croupissait dans l’ignorance. Mais grâce à l’invention de la presse à imprimer à caractères mobiles au XVe siècle et à la Réforme au début du XVIe siècle, les chaînes tombèrent et l’intérêt pour le grec ressuscita. C’est au cours de cette période, la Renaissance, que le célèbre bibliste hollandais Érasme publia sa première édition d’un texte de référence du “ Nouveau Testament ”. (Un tel texte s’obtient par la comparaison méticuleuse d’un certain nombre de manuscrits et en choisissant les termes dont on s’accorde le plus généralement à reconnaître l’authenticité ; ce texte de référence inclut souvent un appareil de notes présentant des leçons différentes données dans d’autres manuscrits.) Cette première édition fut imprimée à Bâle (Suisse) en 1516, un an avant le début de la Réforme qui vit le jour en Allemagne. La première édition contenait beaucoup d’erreurs, mais un texte amélioré fut présenté dans les éditions suivantes parues en 1519, 1522, 1527 et 1535. Érasme ne disposait que de quelques manuscrits cursifs pour compiler et préparer son texte de référence.
18. Que rendit possible le texte d’Érasme, et qui en fit bon usage ?
18 Le texte grec épuré d’Érasme servit de fondement à de meilleures traductions en différentes langues d’Europe occidentale. Cela rendit possible la parution de versions supérieures à celles qui avaient été faites à partir de la Vulgate. Martin Luther, en Allemagne, fut le premier à utiliser le texte d’Érasme ; il acheva sa traduction des Écritures grecques chrétiennes en langue allemande en 1522. Puis ce fut l’Anglais William Tyndale qui, en dépit d’une violente persécution, travailla à une traduction en anglais sur la base du texte d’Érasme, traduction qu’il termina durant son exil sur le continent européen en 1525. L’Italien Antonio Brucioli traduisit le texte d’Érasme dans sa langue en 1530. Avec la parution du texte grec d’Érasme s’ouvrit l’ère de la critique textuelle. La critique textuelle a pour objet de rétablir le texte de la Bible dans sa forme originale.
19. Comment en vint-on à diviser la Bible en chapitres et en versets, et qu’est-ce que cela rendit possible ?
19 Division en chapitres et versets. Robert Estienne, de Paris, fut un célèbre imprimeur et éditeur du XVIe siècle. La nature même de son travail lui fit voir l’intérêt pratique d’un système de division par chapitres et versets en vue de faciliter les recherches, système qu’il introduisit dans son édition gréco-latine du Nouveau Testament parue en 1551. La division par versets avait été instituée pour les Écritures hébraïques par les Massorètes, mais c’est la Bible française d’Estienne parue en 1553 qui introduisit l’actuelle division pour la Bible tout entière. Cette numérotation fut suivie dans les bibles de langue anglaise parues ultérieurement, et elle rendit possible l’élaboration de concordances, comme celle d’Alexandre Cruden, éditée en 1737, et les deux concordances exhaustives de l’Authorized Version, celle de Robert Young, publiée pour la première fois en 1873 à Édimbourg, et celle de James Strong, éditée en 1894, à New York.
20. Qu’est-ce que le Textus Receptus, et à quoi a-t-il servi de base ?
20 Textus Receptus. R. Estienne a aussi publié plusieurs éditions du “ Nouveau Testament ” grec. Elles étaient essentiellement basées sur le texte d’Érasme corrigé d’après la Polyglotte de Complute de 1522 et 15 manuscrits cursifs récents datant des quelques siècles précédents. En 1550, R. Estienne publia sa troisième édition du texte grec, qui devint le Textus Receptus (ou texte reçu) et qui servit de base à d’autres traductions anglaises du XVIe siècle ainsi qu’à la King James Version de 1611.
21. Quels textes affinés a-t-on produits à partir du XVIIIe siècle ?
21 Textes grecs affinés. Par la suite, des hellénistes ont produit en nombre croissant des textes affinés. Citons celui, remarquable, de J. Griesbach qui a eu accès aux centaines de manuscrits grecs devenus disponibles vers la fin du XVIIIe siècle. La meilleure édition du texte grec de Griesbach dans sa totalité fut publiée en 1796-1806. Son texte de référence servit de base à la traduction anglaise de Sharpe en 1840, et c’est le texte grec de l’Emphatic Diaglott qui parut en entier pour la première fois en 1864. D’autres textes excellents ont été produits par Konstantin von Tischendorf (1872) et Hermann von Soden (1910), le texte de ce dernier ayant servi de base à la version anglaise de Moffatt en 1913.
22. a) Quel texte grec a été presque unanimement reconnu ? b) À quelles traductions anglaises ce texte a-t-il servi de base ?
22 Texte de Westcott et Hort. Un texte grec de référence qui a été presque unanimement reconnu est celui de B. Westcott et F. Hort de l’université de Cambridge ; il a été édité en 1881. Le British Revision Committee, dont B. Westcott et F. Hort étaient membres, a consulté les épreuves du texte grec des deux exégètes pour sa révision du “ Nouveau Testament ” de 1881. C’est ce texte de référence qui a servi de base pour la traduction des Écritures grecques chrétiennes en anglais de la Traduction du monde nouveau. Il est aussi le fondement des traductions anglaises suivantes : The Emphasised Bible, l’American Standard Version, An American Translation (Smith-Goodspeed) et la Revised Standard Versione, le texte de E. Nestle ayant également servi de base pour cette dernière traduction.
23. De quels autres textes s’est-on encore servi pour la Traduction du monde nouveau ?
23 Le New World Bible Translation Committee s’est aussi servi du texte grec de Nestle (la 18e édition, 1948) aux fins de comparaison. Il s’est aussi référé aux textes des biblistes jésuites José Bover (1943) et Augustin Merk (1948). Il a en outre consulté les textes des United Bible Societies (1975) et de Nestle-Aland (1979) dans sa mise à jour des notes de l’édition à références de 1984f.
24. À quelles traductions anciennes la Traduction du monde nouveau s’est-elle aussi référée ? Citez quelques exemples.
24 Versions anciennes à partir du grec. Outre les manuscrits grecs, il est également possible aujourd’hui de se livrer à l’étude de nombreux manuscrits des Écritures grecques chrétiennes en d’autres langues. Il existe plus de 50 manuscrits (ou fragments) de versions de la Vieille Latine et des milliers de manuscrits de la Vulgate de Jérôme. Le New World Bible Translation Committee s’y est référé ainsi qu’aux versions copte, arménienne et syriaqueg.
25. Quel intérêt particulier présentent les versions en langue hébraïque auxquelles s’est référée la Traduction du monde nouveau ?
25 À partir du XIVe siècle, on a traduit les Écritures grecques en langue hébraïque. L’intérêt de ces traductions réside dans le fait que certaines d’entre elles restituent le nom divin dans les Écritures chrétiennes. La Traduction du monde nouveau se réfère souvent à ces versions hébraïques sous le symbole “ J ” affecté d’un chiffre. Pour plus de détails, voyez l’Introduction des Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau avec notes et références, pages 10 et 11, et l’Appendice 1D, “ Le nom divin dans les Écritures grecques chrétiennes ”.
LES VARIANTES TEXTUELLES ET LEUR SIGNIFICATION
26. Comment expliquer les variantes textuelles et les familles de manuscrits ?
26 Il existe de nombreuses variantes textuelles dans les plus de 13 000 manuscrits des Écritures grecques chrétiennes. À eux seuls, les 5 000 manuscrits en langue grecque en contiennent beaucoup. On comprend aisément que les copies faites à partir des manuscrits primitifs contenaient chacune des fautes qui étaient dues aux copistes. Quand l’un de ces manuscrits était envoyé dans une certaine région, les fautes reproduites dans les copies qui en étaient faites devenaient la caractéristique des manuscrits de cette région. C’est ainsi que se formèrent des familles de manuscrits similaires. Ne faut-il pas s’alarmer de ces milliers de fautes commises par les copistes ? Ne sont-elles pas le signe d’une infidélité dans la transmission du texte ? Certainement pas !
27. Quelle certitude avons-nous quant à la fidélité du texte grec ?
27 F. Hort, coéditeur du texte de Westcott et Hort, a écrit : “ La grande majorité des mots du Nouveau Testament résistent à toutes les méthodes de la critique visant à relever des différences, parce qu’ils sont exempts de variation et n’ont besoin que d’être transcrits. [...] Si on met de côté les différences minimes, [...] les mots à notre avis encore sujets à caution constituent à peine plus de un millième de tout le Nouveau Testamenth. ”
28, 29. a) Quelle valeur pouvons-nous accorder au texte grec épuré ? b) De quelle déclaration faisant autorité disposons-nous à ce sujet ?
28 Valeur du texte transmis. Après ces longs siècles de transmission, quel jugement porter sur le texte quant à sa fidélité et à son authenticité ? Non seulement des milliers de manuscrits peuvent être comparés, mais les découvertes de manuscrits bibliques plus anciens faites au cours des dernières décennies font remonter le texte grec à 125 de n. è. environ, soit une bonne vingtaine d’années après la mort de l’apôtre Jean vers 100 de n. è. Ces manuscrits sont le gage de l’authenticité de l’actuel texte grec affiné. Notez à quelle conclusion a abouti Sir Frederic Kenyon, ancien directeur et conservateur du British Museum :
29 “ L’intervalle qui sépare la date de rédaction des manuscrits originaux de celle des documents les plus anciens que nous possédions devient si minime qu’il est en fait négligeable et que les dernières raisons permettant de laisser subsister un doute sur l’intégrité du texte qui nous est parvenu s’en trouvent désormais dissipées. L’authenticité et l’intégrité générale des livres du Nouveau Testament peuvent être considérées comme établies. L’intégrité générale cependant est une chose, et l’exactitude des détails en est une autrei. ”
30. Pourquoi sommes-nous certains que la Traduction du monde nouveau transmet à ses lecteurs la fidèle “ parole de Jéhovah ” ?
30 Pour ce qui est de la dernière observation relative à “ l’exactitude des détails ”, la déclaration du spécialiste F. Hort rapportée au paragraphe 27 fait la lumière sur ce point. Il appartient aux restaurateurs du texte de rectifier les détails, et c’est ce qu’ils ont fait dans une grande mesure. C’est la raison pour laquelle le texte grec épuré de Westcott et Hort est largement accepté et jugé excellent. Les Écritures grecques chrétiennes de la Traduction du monde nouveau, basées sur ce texte grec de très grande qualité, sont donc à même de transmettre à leurs lecteurs la fidèle “ parole de Jéhovah ”, telle qu’elle a été si merveilleusement préservée à notre intention dans le réservoir des manuscrits grecs. — 1 Pierre 1:24, 25.
31. a) Qu’ont révélé les découvertes modernes quant au texte des Écritures grecques ? b) D’après le tableau de la page 309, quels sont les principaux textes servant de base aux Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau, et quels textes secondaires ont également été consultés ?
31 Dans son ouvrage Our Bible and the Ancient Manuscripts (1962, page 249) Sir Frederic Kenyon fait cette autre déclaration intéressante : “ Il nous suffit de savoir que l’authenticité générale du texte du Nouveau Testament a été remarquablement attestée par les découvertes modernes, qui ont considérablement réduit l’intervalle séparant les autographes originaux des plus anciens manuscrits existants, et que les variantes, si intéressantes soient-elles, n’affectent en aucune façon les doctrines fondamentales de la foi chrétienne. ” Comme l’indique le tableau de la page 309 intitulé “ Sources du texte de la New World Translation — Écritures grecques chrétiennes ”, tous les documents connexes ont été consultés dans le but de présenter un texte anglais exact. Des notes sérieuses appuient cette traduction fidèle. Pour produire son excellente traduction, le New World Bible Translation Committee s’est servi des excellents résultats de l’étude du texte biblique au cours des siècles. Nous pouvons être certains que les Écritures grecques chrétiennes dont nous disposons aujourd’hui renferment “ le modèle des paroles salutaires ” telles qu’elles ont été consignées par les disciples inspirés de Jésus Christ. Puissions-nous demeurer attachés à ces précieuses paroles avec foi et amour ! — 2 Tim. 1:13.
32. Pourquoi s’est-on livré à un examen aussi approfondi des manuscrits et du texte des Saintes Écritures, et quel résultat satisfaisant a-t-on obtenu ?
32 La présente étude ainsi que la précédente ont été consacrées à l’analyse des manuscrits et des textes des Saintes Écritures. Pourquoi s’est-on livré à un examen aussi approfondi ? Pour démontrer, de façon concluante, que le texte des Écritures hébraïques et grecques est essentiellement le même que le texte original authentique que Jéhovah a inspiré à des hommes fidèles du passé, afin qu’ils le mettent par écrit. Ces documents originaux étaient divinement inspirés. En revanche, les copistes, quoique compétents, ne l’étaient pas (Ps. 45:1 ; 2 Pierre 1:20, 21 ; 3:16). Il a donc fallu filtrer le contenu du grand réservoir de copies manuscrites, afin de recueillir, sans doute possible, les eaux pures de la vérité telles qu’elles ont autrefois jailli de la Grande Source, Jéhovah. Loué soit-il pour le don merveilleux de sa Parole, la Bible inspirée, et pour le rafraîchissant message du Royaume dispensé à travers ses pages !
[Notes]
b Voir page 176, paragraphe 6.
c Étude perspicace des Écritures, vol. 1, page 323 ; New Bible Dictionary, par J. Douglas, deuxième édition, 1986, page 1187.
d New Bible Dictionary, deuxième édition, page 1187.
e Voir le tableau “ Principales traductions de la Bible parues en sept langues majeures ”, page 322.
f The Kingdom Interlinear Translation of the Greek Scriptures, 1985, pages 8-9.
g Voir les notes à Luc 24:40 ; Jean 5:4 ; Actes 19:23 ; 27:37 ; et Révélation 3:16.
h The New Testament in the Original Greek, 1974, vol. I, page 561.
i The Bible and Archaeology, 1940, pages 288-9.
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Étude numéro 7 : La Bible aux temps modernes« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 7 — La Bible aux temps modernes
Les sociétés bibliques ; l’impression et la publication de bibles par la Société Watch Tower ; l’élaboration de la Traduction du monde nouveau.
1. a) Quel était le but des messages divins, et pourquoi certains n’ont-ils pas été mis par écrit ? b) Quels ordres précis Jéhovah a-t-il donnés à beaucoup de prophètes, et quel en est l’intérêt pour nous en ces “ derniers jours ” ?
LES Saintes Écritures, autrement dit les 66 livres d’inspiration divine connus aujourd’hui sous le nom de Bible, renferment “ la parole de Jéhovah ” mise par écrit (Is. 66:5). Au fil de nombreux siècles, cette “ parole ” a jailli d’auprès de Jéhovah vers ses prophètes et serviteurs sur terre. Les messages divins atteignaient leur objectif immédiat tout en annonçant avec force des événements qui s’accompliraient à coup sûr dans un avenir lointain. Les prophètes de Dieu n’avaient pas toujours l’obligation de consigner “ la parole de Jéhovah ” qui leur était transmise. Tel a été le cas, par exemple, de certaines déclarations d’Éliya et d’Élisha adressées à leur génération ; elles n’ont pas été conservées sous forme écrite. En revanche, les prophètes Moïse, Isaïe, Jérémie, Habaqouq et d’autres ont reçu l’ordre précis ‘ d’écrire ’ ou ‘ d’écrire dans un rouleau ’ “ la parole de Jéhovah ” qui leur était révélée (Ex. 17:14 ; Is. 30:8 ; Jér. 30:2 ; Hab. 2:2 ; Rév. 1:11). Ainsi furent préservées les “ paroles prononcées autrefois par les saints prophètes ”, et d’autres écrits sacrés, afin de stimuler la claire faculté de réflexion des serviteurs de Jéhovah et plus particulièrement de les guider dans les “ derniers jours ”. — 2 Pierre 3:1-3.
2. À quelles périodes de l’Histoire a-t-on noté une activité accrue pour ce qui était de copier et de traduire la Bible ?
2 À partir d’Ezra, on a beaucoup copié les Écritures hébraïques inspirées. Dès le début du Ier siècle de n. è., la Bible a été copiée et recopiée par les premiers chrétiens, qui l’utilisaient pour parler des desseins de Jéhovah relatifs au Christ dans tout le monde connu d’alors. Quand il devint courant d’imprimer au moyen d’une presse à caractères mobiles (au XVe siècle), un nouvel essor fut donné à la multiplication et à la diffusion de la Bible. Aux XVIe et XVIIe siècles, des groupes privés entreprirent de traduire et d’imprimer les Écritures de façon intensive. Dès 1800, la Bible paraissait en totalité ou en partie en 71 langues.
SOCIÉTÉS BIBLIQUES
3. Dès le début du XIXe siècle, quel facteur a beaucoup contribué à une plus grande diffusion de la Bible ?
3 Cette œuvre connut une grande impulsion aux XIXe et XXe siècles, quand de nouvelles sociétés bibliques ont commencé à prendre part à cette tâche gigantesque consistant à diffuser la Bible. La plus ancienne de ces sociétés bibliques est la British and Foreign Bible Society, fondée à Londres en 1804. La création de cette société fut à l’origine de la formation de beaucoup d’autres sociétés analoguesa.
4. a) Comment les statistiques attestent-elles que la “ parole de vie ” a réellement atteint les extrémités de la terre ? b) Quels renseignements utiles sont fournis par le tableau de la page 322 qui reproduit la liste de différentes versions de la Bible ? Illustrez votre réponse en vous référant à une version donnée.
4 Vu la multiplicité des sociétés bibliques, la diffusion de la Bible fut florissante. En 1900, la Bible avait paru en totalité ou en partie en 567 langues et, en 1928, en 856 langues. En 1938, on franchissait le cap des 1 000, et aujourd’hui la Bible est disponible en plus de 2 000 langues. La “ parole de vie ” de Jéhovah, parole revigorante, est répandue sur toute la terre ! Dès lors, des hommes de toutes nations ont pu répondre à cet appel : “ Louez Jéhovah, vous toutes, nations, et que tous les peuples le louent. ” (Rom. 15:11). Le tableau de la page 322 intitulé “ Principales traductions de la Bible parues en sept langues majeures ” donne plus de détails sur la diffusion de la Bible aux temps modernes.
5. Qu’est-ce qui est bien plus important que la diffusion de la Bible, et de quoi les Témoins de Jéhovah sont-ils reconnaissants ?
5 S’il est louable de mettre la Bible à la portée de la multitude, il est de loin plus important d’en donner l’intelligence pour qu’elle soit mise en pratique. C’était le “ sens ” de la parole qu’il importait de transmettre au temps des Juifs et des premiers chrétiens, quand les bibles étaient peu nombreuses et, aujourd’hui encore, c’est le plus important (Mat. 13:23 ; Neh. 8:8). D’ailleurs, cette œuvre consistant à enseigner la Parole de Dieu aux peuples de la terre s’est intensifiée grâce à la très large diffusion de la Bible. Tout en poursuivant leur campagne mondiale d’enseignement biblique, les Témoins de Jéhovah se réjouissent de ce que des millions de bibles soient aujourd’hui disponibles en quantité de langues dans de nombreux pays.
LES TÉMOINS DE JÉHOVAH ÉDITENT LA BIBLE
6. Par quelle activité les Témoins de Jéhovah se distinguent-ils aujourd’hui comme par le passé ?
6 Les Témoins de Jéhovah sont des éditeurs de la Bible. Il en était ainsi aux jours d’Ezra, et il en a été de même au temps des premiers disciples de Jésus Christ, qui ont tellement inondé le monde antique de copies manuscrites de la Bible que le nombre des manuscrits qu’ils nous ont légués surpasse de loin tous ceux de la littérature ancienne. Aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah se distinguent par la même énergie à publier la Bible.
7. Quelle association les Témoins de Jéhovah ont-ils formée ? Quand ? Et comment ont-ils commencé à élargir leur ministère à cette époque ?
7 En 1884, les Témoins de Jéhovah formèrent une association en vue de poursuivre leur œuvre de diffusion biblique, association connue aujourd’hui sous le nom de Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania. Au début, les Témoins achetaient des bibles auprès d’autres sociétés bibliques afin de les distribuer ensuite dans le ministère de maison en maison, activité qui les caractérisait déjà. La King James Version, publiée en 1611, servait de base à leur étude de la Bible.
8. a) Comment la Watch Tower Bible and Tract Society a-t-elle été fidèle à son nom ? b) Quel usage a-t-elle fait des nombreuses traductions de la Bible, et à quelle fin ?
8 Fidèle à son nom, la Watch Tower Bible and Tract Society a entrepris de diffuser la Bible tout en publiant des livres, des tracts et d’autres écrits chrétiens. L’objectif était d’instruire selon les enseignements exacts de la Parole de Dieu. L’œuvre d’éducation biblique de cette association a aidé les amis de la justice à rompre avec les traditions de la fausse religion et avec les philosophies propres au monde, pour revenir à la liberté de la vérité biblique telle que Jésus et d’autres porte-parole attachés à Jéhovah l’ont révélée (Jean 8:31, 32). Depuis la parution du premier numéro de La Tour de Garde en 1879, les publications de la Société Watch Tower ont fait référence, en les citant, à une multitude de traductions de la Bible. La Société a ainsi reconnu la valeur de chacune d’elles et s’est servi de ce qu’il y avait de bon en elles pour dissiper la confusion religieuse et mettre en lumière le message de Dieu.
9. Comment la Société s’est-elle engagée dans l’édition de la Bible ?
9 Les Bibles de Rotherham et de Holman. Dès 1890, les Témoins de Jéhovah, par le moyen de la Société Watch Tower, sont devenus éditeurs et distributeurs de la Bible. Ils avaient alors obtenu les droits d’impression du Britannique Joseph Rotherham, traducteur de la Bible, pour publier aux États-Unis la deuxième édition de son Nouveau Testament. Sur la page de titre de chaque exemplaire apparaissait le nom Watch Tower Bible and Tract Society, Allegheny, Pennsylvania, siège de la Société à l’époque. En 1901, la Société prenait des dispositions en vue de produire une édition spéciale de la Bible Holman à parallèles, qui comportait en marge des notes explicatives tirées des publications de la Société parues entre 1895 et 1901. Cette Bible reproduisait le texte de la King James Version et de la Revised Version des Écritures hébraïques et grecques. En 1903, les 5 000 exemplaires de l’édition complète avaient été diffusés.
10. Quelle version des Écritures grecques la Société a-t-elle publiée en 1902 ?
10 The Emphatic Diaglott. En 1902, la Société Watch Tower a acquis les clichés et les droits exclusifs d’édition et de publication de The Emphatic Diaglott. Cette version des Écritures grecques chrétiennes en anglais était l’œuvre du traducteur britannique Benjamin Wilson, de Geneva (Illinois), aux États-Unis. Elle fut achevée en 1864. Elle reproduisait le texte grec de J. Griesbach, ainsi qu’une traduction interlinéaire en anglais et, à droite, la version même de Wilson avec ses signes d’accentuation particuliers.
11. Quand la Société a-t-elle publié l’“ Édition des Étudiants de la Bible ”, et que reproduisait-elle ?
11 L’Édition des Étudiants de la Bible. En 1907, la Société Watch Tower a publié une “ Édition des Étudiants de la Bible ”. Cette bible renfermait le texte de la King James Version auquel venaient s’ajouter d’excellentes notes marginales ainsi qu’un précieux appendice élaboré par les Témoins de Jéhovah. Cet appendice, qui fut ensuite porté à 550 pages, s’intitulait “ Manuel des instructeurs bibliques de Bérée ” et fut aussi produit séparément sous forme de livre. Ce manuel commentait brièvement de nombreux versets bibliques et renvoyait à La Tour de Garde et aux écrits de la Société ; on y trouvait aussi un abrégé de points doctrinaux accompagnés de versets clés qui en facilitaient la présentation. On pourrait le comparer au livre “ Assurez-vous de toutes choses ”, publié ultérieurement par la Société. On y avait aussi adjoint un index par sujets, des explications de versets difficiles, une liste des passages apocryphes, un index biblique, une chronologie comparative et 12 cartes. Cette bible remarquable a été utilisée pendant des dizaines d’années par les Témoins de Jéhovah dans leur œuvre de prédication publique.
LA SOCIÉTÉ IMPRIME DES BIBLES
12. Quand la Société a-t-elle commencé à imprimer la Bible ?
12 Pendant 30 ans, la Société Watch Tower a fait imprimer des bibles. Mais en décembre 1926 elle a imprimé elle-même sur ses propres presses à Brooklyn, New York, sa première traduction : The Emphatic Diaglott. L’impression de cette édition des Écritures grecques chrétiennes suscitait l’espoir que la Bible complète serait un jour imprimée sur les presses de la Société.
13. a) Quelle a été la première bible complète imprimée par la Société, et quand a-t-elle été publiée ? b) Quelles étaient quelques-unes de ses caractéristiques utiles ?
13 La King James Version. La Deuxième Guerre mondiale a souligné la nécessité pour la Société de publier elle-même la Bible. Alors que le conflit mondial atteignait son paroxysme, la Société a réussi à acheter les clichés du texte complet de la King James Version. Le 18 septembre 1942, à l’occasion de l’Assemblée théocratique du monde nouveau tenue dans la ville de Cleveland (États-Unis), le président de la Société a prononcé le discours intitulé “ Présentons ‘ l’épée de l’esprit ’ ”. Le temps fort de son discours a été l’annonce de la parution de cette première bible complète imprimée sur les presses de la Société Watch Tower à Brooklyn. En appendice, on trouvait une liste de noms propres avec leur signification, une “ concordance des mots et expressions ” employés dans la Bible et d’autres renseignements utiles. En haut de chaque page, il y avait un titre approprié, tel que “ Vœu sincère de Yiphtah ”, au lieu du traditionnel “ Vœu imprudent de Yiphtah ”, en Juges chapitre 11, et “ Existence préhumaine et naissance en tant qu’homme de la Parole de Dieu ”, en Jean chapitre 1.
14. Quelle traduction améliorée de la Bible la Société a-t-elle imprimée en 1944, et quelles sont les caractéristiques de cette bible ?
14 L’American Standard Version. L’American Standard Version de 1901 est, elle aussi, une importante traduction de la Bible. Elle a le grand mérite de restituer le nom de Dieu “ Jéhovah ” dans presque 7 000 passages des Écritures hébraïques. À l’issue de longues négociations, en 1944, la Société Watch Tower a acquis le droit d’utiliser les clichés de l’American Standard Version tout entière pour l’impression de cette bible sur ses propres presses. Le 10 août 1944, à Buffalo (New York), la ville clé de la série de 17 assemblées de Témoins de Jéhovah tenues simultanément et reliées par téléphone, le président de la Société a réjoui son vaste auditoire en présentant l’édition de l’American Standard Version sortie des presses de la Société Watch Tower. L’appendice comprenait une “ Concordance des mots, noms et expressions bibliques ” plus étendue et très utile. En 1958, on a publié une édition de poche de cette même Bible.
15. Quelle traduction la Société a-t-elle produite en 1972 ?
15 The Bible in Living English. En 1972, la Société Watch Tower imprimait The Bible in Living English, traduction de Steven Byington alors décédé. Elle restituait fidèlement le nom divin “ Jéhovah ”.
16. Dans quelle double activité les Témoins de Jéhovah sont-ils ainsi engagés ?
16 Ainsi, non seulement les Témoins de Jéhovah prêchent dans plus de 200 pays et îles la bonne nouvelle du Royaume de Dieu établi, mais ils sont également devenus sur une grande échelle imprimeurs et éditeurs des Saintes Écritures inspirées par Jéhovah Dieu, le livre inestimable qui annonce le message du Royaume.
LES SAINTES ÉCRITURES — TRADUCTION DU MONDE NOUVEAU
17. a) En quoi les nombreuses traductions de la Bible ont-elles été utiles, et pourtant quels sont leurs défauts ? b) Depuis 1946, que recherchait le président de la Société Watch Tower ?
17 Les Témoins de Jéhovah reconnaissent devoir beaucoup aux nombreuses traductions de la Bible consultées dans leur étude de la vérité de la Parole de Dieu. Mais toutes ces versions sans exception ont leurs défauts. On y déplore des contradictions ou des traductions fautives, contaminées par les traditions sectaires ou les philosophies humaines, et donc en complet désaccord avec les vérités sacrées que Jéhovah a fait consigner dans sa Parole. Depuis 1946 en particulier, le président de la Société était en quête d’une traduction fidèle des Écritures faite à partir des langues originales, une traduction tout aussi accessible au lecteur moderne que l’étaient les écrits originaux pour le commun des lecteurs aux temps bibliques.
18. Comment la Société en est-elle venue à éditer et à imprimer la Traduction du monde nouveau ?
18 Le 3 septembre 1949, au siège mondial de la Société à Brooklyn, le président a annoncé au conseil d’administration l’existence d’un comité de traduction (le New World Bible Translation Committee), ainsi que l’achèvement, par ce comité, d’une version anglaise moderne des Écritures grecques chrétiennes. On a lu un document émanant de ce comité par lequel, en raison de l’activité non sectaire de la Société consistant à répandre l’enseignement de la Bible par toute la terre, il cédait à celle-ci les droits de propriété, d’usage et de publication du manuscrit de sa traduction. On a aussi procédé à la lecture de passages du manuscrit pour illustrer la nature et la qualité de la traduction. Les administrateurs ont accepté à l’unanimité le don de cette traduction, et on a pris immédiatement des dispositions en vue de son impression. La composition a débuté le 29 septembre 1949 et, au début de l’été 1950, on avait imprimé des dizaines de milliers de bibles reliées.
19. a) Comment les parties de la Traduction du monde nouveau ont-elles paru ? b) Quels efforts a-t-on déployés dans la préparation de ces volumes ?
19 Parution progressive de la Traduction du monde nouveau. Le mercredi 2 août 1950, quatrième jour de l’assemblée internationale des Témoins de Jéhovah tenue au Yankee Stadium de New York, a été présentée, au grand étonnement des 82 075 personnes rassemblées, l’édition anglaise des Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau. Tous l’ont accueillie avec joie. Encouragé par l’accueil enthousiaste initial et par les témoignages ultérieurs de reconnaissance pour les mérites de cette traduction, le comité s’est alors attelé à la rude tâche consistant à traduire les Écritures hébraïques. Elles ont paru en cinq volumes, successivement de 1953 à 1960. La Bible entière en anglais moderne formait une “ bibliothèque ” en six volumes. Chacun d’eux fournissait aussi des informations précieuses pour l’étude de la Bible. Ainsi, l’étudiant moderne de la Bible disposait d’une mine de renseignements bibliques. Dans ses efforts, le comité s’était appliqué à consulter tous les textes fiables disponibles, afin que la Traduction du monde nouveau transmette clairement et avec exactitude le puissant message des Écritures originales inspirées.
20. Quelle aide précieuse la première édition de la Traduction du monde nouveau fournit-elle dans a) ses notes, b) ses références marginales et c) la préface et les appendices des différents volumes ?
20 Au nombre des renseignements précieux fournis dans la première édition anglaise en six volumes de la Traduction du monde nouveau figuraient des notes appuyant la traduction. Ces notes apportaient de puissants arguments pour la défense des Écritures. Il y avait aussi des références marginales appréciables. Ces chaînes de mots importants sur divers sujets doctrinaux dirigeaient l’étudiant vers une série de versets clés se rapportant à ces sujets. On y trouvait également en marge un grand nombre de renvois. Ils orientaient le lecteur vers a) des mots parallèles, b) des pensées, des idées et des événements parallèles, c) des renseignements biographiques, d) des indications géographiques, e) des accomplissements prophétiques et f) des citations directes tirées d’autres passages de la Bible. Chaque volume présentait aussi une préface importante, des reproductions de manuscrits anciens, des appendices et des index très utiles, ainsi que des cartes de pays et de sites bibliques. Pour les Témoins de Jéhovah, cette première édition anglaise de la Traduction du monde nouveau était une “ mine d’or ” où puiser dans le cadre de l’étude individuelle de la Bible et pour enseigner profitablement les personnes au cœur sincère. Le 30 juin 1963, dès l’ouverture de l’assemblée “ La bonne nouvelle éternelle ” organisée par les Témoins de Jéhovah à Milwaukee (États-Unis), on publiait en anglais 150 000 exemplaires d’une édition spéciale pour l’étude, en un seul volume.
21. a) Dans quelles circonstances a-t-on publié l’édition révisée de la Traduction du monde nouveau ? b) Quelles étaient quelques-unes de ses caractéristiques ?
21 Une édition révisée en un seul volume. En été 1961, lors d’une série d’assemblées tenues par les Témoins de Jéhovah aux États-Unis et en Europe, on a publié en anglais une édition révisée complète des Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau, en un seul volume. Des centaines de milliers d’assistants l’ont accueillie avec joie. Cette bible de 1 472 pages, à la reliure verte, comprenait une concordance très utile, un appendice de sujets bibliques et des cartes.
22, 23. Quelles éditions supplémentaires a-t-on produites, et quelles sont certaines de leurs caractéristiques ?
22 Éditions supplémentaires. En 1969 a paru The Kingdom Interlinear Translation of the Greek Scriptures (Les Écritures grecques — Traduction interlinéaire du Royaume), et en 1985 on a produit une édition révisée de cette traduction. Cet ouvrage présente la traduction littérale en anglais du texte grec de Westcott et Hort ainsi que le texte en anglais moderne de la Traduction du monde nouveau de 1984. L’étudiant attentif de la Bible peut ainsi savoir ce que dit littéralement le texte grec original.
23 Une deuxième révision de la Traduction du monde nouveau a paru en 1970 et une troisième, avec notes, en 1971. Lors des assemblées de district “ L’accroissement du Royaume ” de 1984, on a publié en anglais une édition révisée avec références. Elle comprend une mise à jour complète et une révision des références marginales initialement présentées en anglais de 1950 à 1960. Élaborée pour l’étudiant de la Bible sérieux, elle renferme plus de 125 000 références marginales, plus de 11 000 notes, une concordance importante, des cartes et un appendice de 43 articles. En 1984, on a également fait paraître une édition de format normal du même texte révisé, avec les références marginales, mais sans les notes.
24. a) Quels sont quelques avantages de l’édition courante et de celle avec références ? b) Illustrez, par un exemple, l’emploi des hauts de pages.
24 Quelques avantages. Afin d’aider le lecteur à situer rapidement un passage souhaité, des hauts de pages bien choisis figurent tant dans l’édition courante que dans celle avec références. Ces hauts de pages renseignent le proclamateur du Royaume sur le contenu des pages correspondantes et l’aident à situer rapidement les textes qui répondent aux questions susceptibles de lui être posées. Par exemple, supposons qu’il recherche un conseil ayant trait à l’éducation des enfants. En haut de la page 847 de l’édition courante de la Bible, au livre des Proverbes, il lit la première phrase clé “ Un beau nom ”. Il trouvera effectivement le passage correspondant en Proverbes 22:1. Le verset annoncé par la deuxième phrase en haut de la page, “ Comment élever les enfants ”, se trouve un peu plus loin, en Proverbes 22:6. Ces hauts de pages sont très utiles au proclamateur du Royaume qui connaît approximativement l’endroit où figurent les textes qu’il recherche. Il les trouvera très vite dans sa bible.
25. Quelle concordance est proposée au lecteur, et quel en est l’intérêt pratique ?
25 À la fin de l’édition courante de cette bible et de celle avec références figure un “ Index des mots bibliques ”. Il comprend des milliers de mots accompagnés d’un membre de phrase du contexte. Une concordance est ainsi offerte comprenant la gamme étendue des mots utilisés dans le texte. L’index des mots bibliques permet de situer les passages des Écritures ayant trait à des sujets doctrinaux importants, comme “ l’âme ” et “ la rançon ”, ce qui en facilite l’étude approfondie à partir des versets bibliques. Tout proclamateur du Royaume amené à parler sur l’un de ces sujets particuliers pourra immédiatement utiliser les versets donnés dans cette concordance. Sont offertes, en outre, les principales citations relatives aux noms propres importants, aux lieux géographiques ainsi qu’aux personnages bibliques marquants. Voilà une aide appréciable proposée à tous les étudiants de la Bible qui utilisent cette traduction.
26. Illustrez, par un exemple, l’utilité de l’appendice de la Traduction du monde nouveau.
26 Un appendice très riche offre des informations précises et utiles à l’enseignement. Les articles de l’appendice sont classés de manière à être utilisés pour expliquer les doctrines bibliques fondamentales et les questions qui s’y rapportent. Par exemple, au sujet “ âme ”, sous huit intertitres l’appendice cite les versets bibliques indiquant les différents usages du mot “ âme ” (hébreu : nèphèsh). L’appendice contient également des cartes et des plans. La Bible de référence présente un appendice plus étendu ainsi que des notes qui offrent quantité de renseignements importants en termes simples. Ainsi, la Traduction du monde nouveau est remarquable par la diversité des services qu’elle rend afin de dispenser la connaissance exacte à ses lecteurs, dans un minimum de temps.
27. La New World Translation n’est-elle qu’une révision des traductions qui l’ont précédée ? Justifiez votre réponse.
27 Une nouvelle traduction. La New World Translation est une nouvelle traduction d’après les langues bibliques originelles : l’hébreu, l’araméen et le grec. Elle n’est en aucun cas la révision d’une autre traduction anglaise, ni la copie d’une version quelconque sous les rapports du style, du vocabulaire ou du rythme. Pour ce qui est de la partie hébraïco-araméenne, on a utilisé le texte affiné et universellement reconnu de Rudolf Kittel, la Biblia Hebraica, 7e, 8e et 9e éditions (1951-55). Il s’est servi de la nouvelle édition du texte hébreu paru sous le titre Biblia Hebraica Stuttgartensia (1977) pour la mise à jour des notes de la Traduction du monde nouveau avec références. Le texte grec a été traduit principalement à partir du texte de référence de Westcott et Hort, publié en 1881. Toutefois, le comité de traduction a aussi consulté d’autres textes grecs, y compris celui de Nestle-Aland (1948). Les études 5 et 6 du présent ouvrage proposent un examen de ces excellents textes de référence. Le comité a élaboré une traduction de la Bible puissante et exacte, donc un texte clair et vivant, qui favorise une compréhension plus profonde et plus satisfaisante de la Parole de Dieu.
28. Quel commentaire un critique a-t-il fait sur cette traduction ?
28 Notez ce qu’un critique a écrit à propos de cette traduction : “ Dans la langue anglaise, les traductions originales des Écritures hébraïques sont extrêmement rares. Nous accueillons avec d’autant plus de plaisir la première partie de la Traduction du monde nouveau [des Écritures hébraïques], de la Genèse à Ruth. [...] Manifestement, on a fourni un effort particulier pour que cette version puisse se lire couramment. Nul ne saurait prétendre qu’elle n’est pas nouvelle par son originalité. Sa terminologie ne se fonde en rien sur les versions qui l’ont précédéeb. ”
29. Selon un hébraïsant, quelle est la valeur de la Traduction du monde nouveau ?
29 À un représentant de la Société Watch Tower qui recueillait ses impressions sur la Traduction du monde nouveau, le professeur Benjamin Kedar, hébraïsant vivant en Israël, a déclaré : “ Dans le cadre de mes recherches en rapport avec la Bible hébraïque et les traductions, je me suis souvent référé à l’édition anglaise connue sous le nom de Traduction du monde nouveau. Ce faisant, j’ai eu le sentiment, maintes fois confirmé, que cette œuvre reflète un effort sincère pour parvenir à une intelligence du texte aussi exacte que possible. Révélant une grande maîtrise de la langue de départ, elle traduit avec clarté les termes originaux dans la langue d’arrivée, sans s’écarter inutilement de la structure spécifique de l’hébreu. [...] Chaque expression linguistique permet une certaine latitude dans l’interprétation ou la traduction. C’est pourquoi, dans un cas donné, les options choisies peuvent être débattues. Cependant, je n’ai découvert dans la Traduction du monde nouveau aucune intention de faire dire au texte autre chose que ce qu’il contientc.”
30. Dans quelle mesure la Traduction du monde nouveau est-elle littérale, et quel est l’intérêt de sa littéralité ?
30 Une traduction littérale. La littéralité de cette traduction témoigne aussi de sa fidélité. Cela nécessite une correspondance presque mot à mot entre la traduction anglaise et les textes hébreu et grec. Le texte original doit être traduit aussi littéralement que possible dans la mesure où le permettent les expressions idiomatiques. De plus, la littéralité requiert que l’ordre de la majorité des mots soit le même que dans l’hébreu et le grec, pour conserver la puissance des écrits originaux. La traduction littérale reproduit exactement la saveur, la couleur et le rythme des textes originaux.
31. Comment a-t-on signalé les rares cas où il a fallu quelque peu s’éloigner du texte littéral ?
31 Dans des cas exceptionnels, et pour rendre clairement les difficiles idiotismes de l’hébreu et du grec, on s’est quelque peu écarté du texte littéral. Toutefois, l’édition de la Traduction du monde nouveau avec références signale ces cas particuliers à l’attention du lecteur par des notes qui donnent la traduction littérale.
32. a) Qu’arrive-t-il quand on sacrifie la littéralité d’une traduction ? b) Illustrez votre réponse.
32 Bon nombre de traducteurs de la Bible ont sacrifié la littéralité à la forme et à l’élégance du style, auxquelles ils accordaient plus de valeur. Selon eux, une traduction littérale est raide, empesée et restrictive. Malheureusement, leur abandon de la littéralité au profit de la paraphrase et de l’interprétation a entraîné de nombreuses entorses aux déclarations exactes et originales de la vérité. En fait, ils ont édulcoré les pensées mêmes de Dieu. Par exemple, le doyen honoraire d’une grande université américaine a un jour accusé les Témoins de Jéhovah d’avoir détruit la beauté et l’élégance de la Bible. Par Bible, il entendait la King James Version longtemps vénérée comme le type du bel anglais. Il a déclaré : ‘ Voyez ce que vous avez fait du Psaume 23. Vous avez détruit son rythme et sa beauté par votre “ Je/ho/vah/ is/ my/ shep/herd ” [“ Jéhovah est mon berger ”]. Sept pieds au lieu de six. C’est choquant. L’équilibre est rompu. Il n’y a pas de rythme. La King James Version le rend bien avec “ The/ Lord/ is/ my/ shep/herd ” [“ Le Seigneur est mon berger. ”] ’ On a répondu au professeur qu’il importait plus de rendre ce psaume comme l’avait écrit David, rédacteur de la Bible. David a-t-il utilisé le terme général “ Seigneur ” ou bien le nom divin ? Le professeur a admis que David s’était servi du nom divin, mais il a allégué néanmoins qu’il fallait garder le mot “ Seigneur ” pour la beauté et l’élégance du style. Quelle piètre excuse pour avoir ôté le nom illustre de Jéhovah de ce psaume qui a été composé à sa louange !
33. De quoi pouvons-nous rendre grâces à Dieu, quel est notre espoir, et quelle est notre prière ?
33 Des milliers de traductions ont ainsi été sacrifiées sur l’autel de la beauté du langage, du point de vue humain, d’où les importantes inexactitudes que l’on trouve dans bon nombre de versions de la Bible. Grâces soient rendues à Dieu pour la clarté et l’exactitude textuelle de la Traduction du monde nouveau ! Que son grand nom, Jéhovah, soit sanctifié dans le cœur de tous ses lecteurs !
[Notes]
a Parmi les nombreuses sociétés bibliques fondées depuis 1804, citons l’American Bible Society (1816), constituée à partir de sociétés locales déjà existantes ; l’Edinburgh Bible Society (1809) et la Glasgow Bible Society (1812), toutes deux ayant fusionné avec la National Bible Society of Scotland (1861). En 1820, des sociétés bibliques s’étaient aussi constituées en Suisse, en Irlande, en France, en Finlande, en Suède, au Danemark, en Norvège, aux Pays-Bas, en Islande, en Russie et en Allemagne.
b Alexander Thomson, The Differentiator, juin 1954, page 131.
c 12 juin 1989, traduit de l’allemand.
[Tableau, page 322]
PRINCIPALES TRADUCTIONS DE LA BIBLE PARUES EN SEPT LANGUES
MAJEURES
Nom de Édition Texte de Traduction Texte de
la version d’origine base pour du nom base pour
les Écritures divin les Écritures
hébraïques grecques
ANGLAIS
Douay* 1582-1610 Vulgate Lord (ADONAI, Vulgate
deux fois)
King James 1611 M LORD Texte reçu
Version* (Jehovah,
quelques fois)
Young 1862-98 M Jehovah Texte reçu
English 1881-95 M LORD Westcott
Revised* (Jehovah, et Hort
quelques fois)
Emphasised 1878-1902 M Yahweh Westcott
Bible (Ginsburg) et Hort,
Tregelles
American 1901 M Jehovah Westcott
Standard et Hort
An American 1923-39 M LORD (Yahweh, Westcott
Translation quelques et Hort
(Smith-Goodspeed)* fois)
Revised 1946-52 M LORD Westcott
Standard* et Hort,
Nestle
New English 1961-70 M (BHK) LORD New
Bible* (Jehovah, eclectic
quelques text
fois)
Today’s 1966-76 M (BHK) LORD UBS
English
Version
New King James 1979-82 M (BHS) LORD (YAH, Majority
Bible/Revised quelques Text
Authorized fois)
Version
New Jerusalem 1985 M Yahweh grec
Bible*
ESPAGNOL
Valera 1602 M Jehová Texte reçu
Moderna 1893 M Jehová Scrivener
Nácar-Colunga* 1944 M Yavé grec
Evaristo 1964 M Yavé grec
Martín Nieto*
Serafín de 1965 M (BHK) Yahvéh, Señor Nestle-Aland
Ausejo*
Biblia de 1967 M Yahveh grec
Jerusalén*
Cantera- 1975 M (BHK) Yahveh grec
Iglesias*
Nueva Biblia 1975 M Señor grec
Española*
PORTUGAIS
Almeida 1681, 1750 M Jehovah Texte reçu
Figueiredo* 1778-90 Vulgate Senhor Vulgate
Matos Soares* 1927-30 Vulgate Senhor Vulgate
Pontifício 1967 M Javé Merk
Instituto
Bíblico*
Jerusalém* 1976, 1981 M Iahweh grec
ALLEMAND
Luther* 1522, 1534 M HErr Érasme
Zürcher 1531 M Herr, Jahwe grec
Elberfelder 1855, 1871 M Jehova Texte reçu
Menge 1926 M HErr grec
Luther 1964, 1984 M HERR grec
(révisée)*
Bibel in 1967 M (BHS) Herr Nestle-Aland,
heutigem UBS
Deutsch
(Gute Nachricht)*
Einheitsübersetzung*
1972, 1974 M Herr, Jahwe grec
Revidierte 1975, 1985 M HERR, Jahwe grec
Elberfelder
FRANÇAIS
Darby 1859, 1885 M Éternel grec
Crampon* 1894-1904 M Jéhovah Merk
Jérusalem* 1948-54 Vulgate, Yahvé Vulgate,
hébreu grec
TOB Traduction 1971-75 M (BHS) Seigneur Nestle, UBS
œcuménique*
Osty* 1973 M Yahvé grec
Segond révisée 1978 M (BHS) Éternel Nestle-Aland,
Black,
Metzger,
Wikgren
Français 1982 M (BHS) Seigneur Nestle, UBS
courant
HOLLANDAIS (PAYS-BAS)
Statenvertaling 1637 M HEERE Texte reçu
Leidse 1899-1912 M Jahwe Nestle
Vertaling
Petrus-Canisiusvertaling*
1929-39 M Jahweh Nestle
NBG-vertaling 1939-51 M HERE Nestle
Willibrordvertaling*
1961-75 M Jahwe Nestle
Groot Nieuws 1972-83 M Heer Nestle
Bijbel*
ITALIEN
Diodati 1607, 1641 M Signore grec
Riveduta 1925 M Eterno grec
(Luzzi)
Nardoni* 1960 M Signore, grec
Jahweh
Pontificio 1923-58 M Signore, Merk
Istituto Jahve
Biblico*
Garofalo* 1960 M Jahve, grec
Signore
Concordata* 1968 M (BHK) Signore, Nestle,
Iavè Merk
CEI* 1971 M Signore grec
Parola del 1976-85 M (BHS) Signore UBS
Signore*
* Un astérisque indique que les apocryphes sont inclus, mais n’apparaissent pas forcément dans toutes les éditions.
“ M ” désigne le texte massorétique. Seul, il ne se rapporte à aucun texte massorétique précis.
“ BHK ” désigne la Biblia Hebraica, par R. Kittel.
“ UBS ” désigne The Greek New Testament, par les United Bible Societies.
“ BHS ” désigne la Biblia Hebraica Stuttgartensia.
“ Grec ” indique une traduction à partir du grec, mais ne désigne aucun texte en particulier.
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Étude numéro 8 : Avantages de la “ Traduction du monde nouveau ”« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 8 — Avantages de la “ Traduction du monde nouveau ”
Son langage moderne, sa constance dans la traduction des mots ; la fidélité avec laquelle elle rend les verbes et la force de la Parole inspirée de Dieu.
1. a) Quelle tendance la Traduction du monde nouveau corrige-t-elle, et comment ? b) Pourquoi le nom Jéhovah est-il employé de préférence à Yahweh ou à toute autre forme ?
CES dernières années, on a publié un certain nombre de traductions modernes de la Bible, ce qui a grandement aidé les amis de la Parole de Dieu à saisir rapidement le sens des écrits originaux. Toutefois, la tendance a été d’éliminer l’usage du nom divin dans le texte sacré. En revanche, la Traduction du monde nouveau loue et honore le digne nom du Dieu Très-Haut en le rétablissant à sa vraie place dans le texte. Il apparaît maintenant 6 973 fois dans les Écritures hébraïques et 237 fois dans les Écritures grecques, soit un total de 7 210 fois. Les hébraïsants préfèrent généralement la forme Yahweh, mais la prononciation certaine est aujourd’hui invérifiable. En conséquence, la forme latinisée Jéhovah continue d’être employée, car elle est en usage depuis des siècles et c’est la traduction française du Tétragramme (quatre lettres hébraïques יהוה) la plus usuelle. L’hébraïsant R. Pfeiffer a fait cette remarque : “ Quoi qu’on dise sur son origine incertaine, ‘ Jehovah ’ est et doit demeurer la traduction anglaise correcte de Yahweha. ”
2. a) Sur la base de quel précédent peut-on rétablir le nom divin dans les Écritures grecques chrétiennes ? b) Quel doute est ainsi dissipé ?
2 La Traduction du monde nouveau n’a pas été la première à rétablir le nom divin dans les Écritures grecques chrétiennes. À partir du XIVe siècle au moins, bon nombre de traducteurs ont estimé devoir réintroduire le nom de Dieu dans le texte, particulièrement là où les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes citent des versets tirés des Écritures hébraïques dans lesquels figure le nom divin. Beaucoup de versions en langue moderne faites par des missionnaires, entre autres des versions des Écritures grecques dans des langues africaines, asiatiques, américaines et polynésiennes, font un large usage du nom Jéhovah à l’exemple de certaines versions européennes. Chaque fois que le nom divin est rendu, il n’y a plus aucun doute sur l’identité du “ Seigneur ” dont il est question. Il s’agit du Seigneur du ciel et de la terre, Jéhovah, dont le nom est sanctifié dans Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau qui lui conservent son caractère unique et distinctb.
3. Par quels moyens la Traduction du monde nouveau transmet-elle la puissance, la beauté et le sens du texte original ?
3 La Traduction du monde nouveau sanctifie encore le nom de Jéhovah en présentant les Écritures inspirées dans un langage clair et intelligible qui transmet au lecteur toute la signification désirée. Par son emploi d’un langage simple et moderne, aussi homogène que possible, elle transmet avec précision la valeur des verbes d’action et d’état dans l’hébreu et le grec. (La traduction anglaise fait également la distinction entre le pluriel et le singulier du pronom “ you ” [vous] et des verbes à l’impératif.) De cette façon et d’autres manières encore, la Traduction du monde nouveau reproduit en langue moderne la puissance, la beauté et le sens du texte original.
UNE TRADUCTION EN LANGUE MODERNE
4. a) Quelle noble intention l’un des premiers traducteurs de la Bible exprima-t-il ? b) Avec le temps, qu’est-ce qui est devenu nécessaire ?
4 Les traductions anciennes de la Bible contiennent des archaïsmes datant des XVIe et XVIIe siècles. Ils étaient compris à l’époque, mais leur sens s’est perdu aujourd’hui. William Tyndale, par exemple, s’est employé à introduire des termes compréhensibles dans la Bible anglaise ; il aurait déclaré à l’un de ses adversaires religieux : ‘ Si Dieu me prête vie, je ferai que le garçon qui pousse la charrue connaisse l’Écriture mieux que vous. ’ La traduction des Écritures grecques de Tyndale était suffisamment intelligible pour qu’à son époque le garçon de ferme en saisisse le sens. Cependant, son vocabulaire est maintenant obsolète ; aussi la signification d’un grand nombre de mots de la King James Version et d’autres versions anciennes de la Bible échappe au ‘ garçon qui pousse la charrue ’. Il a donc fallu ôter le linceul du langage archaïque et rendre la Bible dans la langue communément parlée par tous.
5. Dans quelle langue la Bible devait-elle être présentée, et pourquoi ?
5 C’est dans la langue commune qu’ont été rédigées les Écritures inspirées. Les apôtres et les autres chrétiens du Ier siècle ne parlaient pas le grec classique des philosophes comme Platon. Ils s’exprimaient dans la langue grecque courante, la koinè ou grec commun. En conséquence, les Écritures grecques, de même que les Écritures hébraïques avant elles, ont été rédigées dans la langue du peuple. Il est donc de la plus haute importance que les traductions des écrits originaux soient également dans la langue du peuple, afin que celui-ci les comprenne aisément. C’est la raison pour laquelle la Traduction du monde nouveau a abandonné la langue archaïque d’il y a trois ou quatre siècles et adopté un langage clair, expressif et moderne, pour que le lecteur saisisse pleinement le message de la Bible.
6. Quel avantage y a-t-il à éviter les termes archaïques ?
6 La langue française ayant évolué au cours des années, la Traduction du monde nouveau, tenant compte de cette évolution, utilise un vocabulaire renouvelé, compréhensible par les lecteurs d’aujourd’hui. À titre d’exemple, on notera qu’en Genèse 4:1, là où la Bible de Darby, parue il y a environ un siècle, dit qu’Adam “ connut Ève ”, la Traduction du monde nouveau écrit qu’il “ eut des relations avec Ève ”. Elle remplace “ boisseau ” par “ panier à mesurer ” (Mat. 5:15), “ crèche ” par “ mangeoire ” (Luc 2:7), “ publicains ” par “ collecteurs d’impôts ” (Luc 3:12), “ oracles ” par “ déclarations sacrées ” (Actes 7:38), “ grâce ” par “ faveur imméritée ” (Rom. 1:7) et “ iniquité ” par “ illégalité ”. — 2 Thess. 2:7.
CONSTANCE DANS LA TRADUCTION
7. Comment la Traduction du monde nouveau est-elle constante dans sa façon de rendre le texte ?
7 La Traduction du monde nouveau a veillé à la constance dans la traduction. Chaque mot hébreu et grec a été rendu avec constance partout où le permettait l’idiotisme ou le contexte, de manière à ce que la traduction soit pleinement compréhensible. Par exemple, le mot hébreu nèphèsh est rendu avec constance par “ âme ” et son correspondant en grec, psukhê, par “ âme ” à chaque occurrence.
8. a) Donnez des exemples d’homonymes. b) Comment ceux-ci ont-ils été traduits ?
8 Dans certains cas, la traduction des homonymes a posé un problème. Il s’agit, dans les langues originales, de mots de même orthographe, mais de sens différent. La difficulté de traduction consiste donc à trouver le terme qui revêt la signification exacte. En français, il y a également des homonymes, tels que “ mule ” (animal) et “ mule ” (chaussure d’intérieur), “ cousin ” (parent) et “ cousin ” (insecte) ; ils s’épellent de la même manière, mais n’ont pas le même sens. Comme exemple biblique, citons l’hébreu rav qui représente des mots racines distincts ; ils sont donc rendus différemment dans la Traduction du monde nouveau. Le sens commun de rav est “ nombreux ”, comme en Exode 5:5. Cependant, rav peut aussi vouloir dire “ chef ”, par exemple dans des titres comme “ Rabshaqé ” (héb. : Rav-shaqéh), en 2 Rois 18:17, ou dans l’expression “ fonctionnaire en chef de sa cour ”, en Daniel 1:3 (voir aussi Jérémie 39:3, note). Le mot rav, de forme identique, signifie “ archer ”, et il a été ainsi rendu en Jérémie 50:29. Les traducteurs ont reconnu en des linguistes comme L. Koehler et W. Baumgartner des autorités pour ce qui est de faire la distinction entre ces homonymes.
9. En quels termes un hébraïsant et helléniste loue-t-il la Traduction du monde nouveau ?
9 À propos de la constance, voici ce qu’a déclaré Alexander Thomson, hébraïsant et helléniste, dans sa critique sur la version anglaise des Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau : “ Cette traduction est de toute évidence l’œuvre d’hellénistes compétents, qui ont cherché à rendre le sens véritable du texte grec en utilisant toutes les ressources de la langue anglaise. La version s’emploie à ne retenir qu’un seul sens anglais pour chaque mot grec important, et veille à être aussi littérale que possible. [...] Le mot ordinairement rendu par ‘ justifier ’ est généralement et correctement traduit par ‘ déclarer juste ’. [...] Le mot pour croix est rendu par ‘ poteau de supplice ’, ce qui est une autre amélioration. [...] Le passage de Luc 23:43 est bien traduit : ‘ Vraiment, je te le dis aujourd’hui : Tu seras avec moi dans le Paradis. ’ C’est là une grande amélioration par rapport à la plupart des autres versions. ” À propos de la traduction des Écritures hébraïques, le même critique fait ce commentaire : “ La Version du monde nouveau est un ouvrage de valeur. Elle est vivante et incite le lecteur à la réflexion et à la lecture. Ce n’est pas l’œuvre de la haute critique, mais celle d’érudits qui honorent Dieu et sa Parole. ” — The Differentiator, avril 1952, pages 52-7, et juin 1954, page 136.
10. Montrez par un exemple comment la cohérence de la Traduction du monde nouveau défend la vérité biblique.
10 La cohérence de la Traduction du monde nouveau est sortie victorieuse dans bon nombre de discussions techniques sur la Bible. Par exemple, une association de libres penseurs de New York a un jour demandé à la Société Watch Tower de lui envoyer deux orateurs pour débattre de questions bibliques avec les membres de son groupe. On a accédé à sa requête. Ces hommes instruits prônaient cet aphorisme latin falsum in uno falsum in toto, selon lequel un argument qui apparaît faux sur un point est faux dans sa totalité. Au cours de l’entretien, l’un d’eux a lancé un défi aux Témoins de Jéhovah en rapport avec la fiabilité de la Bible. Il a demandé qu’on lise à l’auditoire Genèse 1:3, ce qui fut fait selon la Traduction du monde nouveau : “ Et Dieu dit alors : ‘ Que la lumière paraisse. ’ Alors la lumière parut. ” Sûr de lui, l’homme a fait lire ensuite Genèse 1:14, également selon la Traduction du monde nouveau : “ Et Dieu dit encore : ‘ Que des luminaires paraissent dans l’étendue des cieux. ’ ” “ Arrêtez-vous là, a-t-il dit, qu’avez-vous lu ? Ma Bible dit que Dieu fit la lumière le premier jour et qu’il recommença le quatrième jour ; c’est là une incohérence. ” Même s’il affirmait connaître l’hébreu, il a fallu lui montrer que le terme hébreu traduit par “ lumière ” au 1 verset 3 est ʼôr, tandis qu’au 1 verset 14 il s’agit d’un mot différent, maʼôr, qui désigne un luminaire ou une source de lumière. L’érudit s’est assis, vaincuc. La constance et la fidélité de la Traduction du monde nouveau étaient sorties victorieuses sur ce point, établissant la fiabilité de la Bible.
TRADUCTION EXACTE DES VERBES
11. Quel dynamisme propre aux écrits originaux a été préservé dans la Traduction du monde nouveau, et de quelle façon ?
11 Les traducteurs de la Traduction du monde nouveau ont mis tous leurs soins à rendre correctement les verbes d’action hébreux et grecs. Ainsi, cette traduction s’efforce de préserver le charme, la simplicité, la force et la puissance d’expression des écrits originaux. D’où la nécessité de recourir parfois à des termes auxiliaires pour rendre correctement l’état réel des actions. Le dynamisme et le rythme des écrits originaux sont dus à la force de leurs verbes.
12. a) En quoi l’hébreu diffère-t-il des langues occidentales ? b) Expliquez les deux états des verbes hébreux.
12 Les verbes hébreux n’ont pas de “ temps ” dans le sens où ce terme est appliqué à la plupart des langues occidentales. Le système des temps est très développé dans la langue française ; il y a le présent, le passé, le futur, le passé antérieur, le futur antérieur, etc. Les verbes hébreux, par contre, décrivent l’aspect de l’action, c’est-à-dire qu’elle peut être regardée comme achevée (parfait) ou inachevée (imparfait). Ces états du verbe hébreu peuvent servir à désigner des actions passées ou futures, le contexte en déterminant l’époque. Par exemple, le verbe au parfait, ou état achevé, indique naturellement que l’action est passée, mais il peut aussi servir à désigner un événement futur comme s’il avait déjà eu lieu et appartenait au passé, tant il est sûr et doit obligatoirement se produire.
13. Comment la transmission fidèle de l’état du verbe hébreu facilite-t-elle la compréhension exacte de Genèse 2:2, 3 ?
13 Il est de la plus haute importance de transmettre avec exactitude l’état du verbe hébreu, autrement le sens peut être déformé et la pensée exprimée sera tout à fait différente. Par exemple, voyons quelques-unes des expressions renfermées en Genèse 2:2, 3. Parlant du repos de Dieu au septième jour, bon nombre de traductions utilisent les expressions suivantes : “ il se reposa ”, “ il chôma ”, “ il avait chômé ”. Ces lectures peuvent donner à penser que le repos de Dieu au septième jour appartient au passé, qu’il est achevé. Notez maintenant comment la Traduction du monde nouveau fait ressortir le sens des verbes utilisés en Genèse 2:2, 3 : “ Et pour le septième jour Dieu acheva son œuvre qu’il avait faite ; et il s’est mis à se reposer le septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. Et Dieu s’est mis à bénir le septième jour et à le rendre sacré, parce qu’en lui il se repose effectivement de toute son œuvre que Dieu a créée dans le but de faire. ” Au 1 verset 2, l’expression “ il s’est mis à se reposer ” traduit un verbe hébreu à l’imparfait et donc exprime une action inachevée ou en cours. Cette expression “ il s’est mis à se reposer ” est en conformité avec le passage d’Hébreux 4:4-7. Par contre, en Genèse 2:3 le verbe est au parfait, mais pour la conformité avec le 1 verset 2 et Hébreux 4:4-7 il est traduit par “ il se repose effectivement ”.
14. Évitant la théorie erronée dite du waw consécutif, comment les traducteurs de la Traduction du monde nouveau ont-ils rendu les verbes hébreux ?
14 L’une des causes d’erreur dans la traduction des formes verbales hébraïques est la théorie dite du waw consécutif. Le waw (ו) est la conjonction hébraïque qui signifie fondamentalement “ et ”. Il n’apparaît jamais seul, mais accompagne toujours un autre terme, fréquemment un verbe hébreu avec lequel il ne forme qu’un seul mot. On a prétendu, et on prétend encore, que cette association a le pouvoir de convertir le verbe d’un état à un autre, soit de l’imparfait au parfait (comme l’ont fait de nombreuses traductions, même modernes, en Genèse 2:2, 3) et inversement. On en est donc venu à parler de “ waw conversif ”. Cette application incorrecte de la forme verbale est à l’origine d’une grande confusion et d’une traduction fautive du texte hébreu. La Traduction du monde nouveau ne reconnaît au waw aucun pouvoir de conversion de l’état du verbe. Au contraire, ses traducteurs se sont efforcés de rendre la puissance qui caractérise le verbe hébreu et de préserver ainsi avec exactitude le sens de l’originald.
15. a) Avec quel soin a-t-on traduit les verbes grecs ? b) Montrez l’utilité de rendre correctement la notion de continuité.
15 Un soin tout aussi grand a été apporté à la traduction des verbes grecs. En grec, le temps des verbes indique non seulement le moment où se déroule l’action, ou l’état, mais également l’aspect de l’action, si celle-ci est momentanée, si elle commence, se poursuit, se répète ou est accomplie. En tenant compte de ces différentes formes verbales, on obtient une traduction précise qui exprime toute la force de l’action décrite. Par exemple, si l’on rend la notion de continuité chaque fois qu’elle est accentuée par le verbe grec, la situation revêt sa vraie couleur, et les exhortations et les conseils ont plus de force. Ainsi, l’incrédulité persistante (continue) des Pharisiens et des Sadducéens est mise en lumière par ces paroles de Jésus : “ Une génération méchante et adultère recherche sans cesse un signe. ” Et la nécessité de faire le bien de façon continue ressort de ces exhortations de Jésus : “ Continuez d’aimer vos ennemis. ” “ Continuez donc à chercher d’abord le royaume. ” “ Continuez à demander, et on vous donnera ; continuez à chercher, et vous trouverez ; continuez à frapper, et on vous ouvrira. ” — Mat. 16:4 ; 5:44 ; 6:33 ; 7:7.
16. En tenant compte de l’aoriste, comment le passage de 1 Jean 2:1 relatif au “ péché ” est-il correctement rendu ?
16 Le grec possède un temps particulier, l’aoriste, qui décrit une action ponctuelle ou momentanée. Les verbes à l’aoriste peuvent être rendus de différentes façons, selon leur contexte. On emploie cette forme pour exprimer une action unique d’une certaine sorte, bien qu’elle ne se rapporte pas à une époque particulière. Nous en avons un exemple en 1 Jean 2:1, où beaucoup de traductions ont rendu le verbe grec par “ pécher ” comme s’il s’agissait de l’action continuelle de pécher, alors que la Traduction du monde nouveau a traduit “ vient à commettre un péché ”, autrement dit un péché isolé. La pensée est ici bien rendue : si un chrétien vient à commettre un péché, Jésus Christ, un avocat ou assistant, plaide en sa faveur auprès du Père céleste. Ainsi, loin d’être contradictoire, 1 Jean 2:1 établit un contraste avec ‘ la pratique du péché ’ exposée en 1 Jean 3:6-8 et 5:18e.
17. Outre l’aspect durable de l’action, que peut exprimer l’imparfait grec ? Donnez un exemple.
17 En grec, l’imparfait peut exprimer une action qui dure, et aussi une action tentée, mais non achevée. Notez comment Hébreux 11:17 se lit dans la Bible de Crampon : “ Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, offrit Isaac en sacrifice. [...] il offrait son fils unique, lui qui avait reçu les promesses. ” Ici, en grec, les deux formes verbales rendues par “ offrit ” et “ offrait ” sont différentes. Dans le premier cas, le verbe est au parfait (le temps de l’action achevée), alors que dans le deuxième il est à l’imparfait (action qui dure dans le passé). La Traduction du monde nouveau, qui prend les différents temps en considération, traduit ainsi ce verset : “ Abraham, lorsqu’il a été mis à l’épreuve, a pour ainsi dire offert Isaac, et l’homme [...] tenta d’offrir son fils unique-engendré. ” Le sens de l’action achevée a été exprimé par le premier verbe, tandis que l’imparfait du deuxième indique que l’action a été tentée ou entreprise, sans avoir été menée à son terme. — Gen. 22:9-14.
18. Qu’a rendu possible une étude attentive des autres parties du discours ? Donnez un exemple.
18 Une étude attentive des autres parties du discours, les noms par exemple, a permis de dissiper des contradictions apparentes. Citons Actes 9:7, qui relate l’extraordinaire expérience vécue par Saul sur la route de Damas. Certaines traductions disent que ses compagnons de voyage “ entendaient la voix ”, mais ne voyaient personne. Puis en Actes 22:9, où Paul raconte l’incident, les mêmes traductions disent qu’ils ont bien vu la lumière, mais qu’ils “ n’ont pas entendu la voix ”. Or, dans le premier cas, le mot grec pour “ voix ” est au génitif, tandis que dans le deuxième il est à l’accusatif, comme en Actes 9:4. Pourquoi cette différence ? Aucune de ces nuances n’apparaît dans les traductions ci-dessus ; pourtant, par son changement de cas, le grec établit une différence. Les hommes ont bel et bien entendu ‘ le son d’une voix ’, mais pas de la même façon que Paul qui, lui, a entendu les paroles et les a comprises. Ainsi, la Traduction du monde nouveau tient compte de l’emploi du génitif en Actes 9:7 et précise que les hommes qui voyageaient avec Paul “ entendaient bien le son d’une voix, mais ne voyaient personne ”.
LA TRADUCTION DU MONDE NOUVEAU EN D’AUTRES LANGUES
19. a) Comment a-t-il été possible à un nombre croissant d’habitants de la terre de bénéficier des avantages de la Traduction du monde nouveau ? b) En 1996, combien d’exemplaires de la Bible la Société Watch Tower avait-elle imprimés ?
19 En 1961, on a annoncé que la Société Watch Tower allait faire paraître la Traduction du monde nouveau en six autres langues, parmi les plus courantes : l’allemand, l’espagnol, le français, l’italien, le néerlandais et le portugais. Ce travail a été confié à des traducteurs expérimentés et voués à Dieu qui ont travaillé tous ensemble au siège de la Société Watch Tower à Brooklyn, New York. Ils ont formé un comité international qui a travaillé sous la direction de conseillers compétents. C’est en juillet 1963, à l’occasion de l’assemblée “ La bonne nouvelle éternelle ” tenue par les Témoins de Jéhovah à Milwaukee (Wisconsin, États-Unis) que les premiers fruits de ce travail ont été présentés avec la parution simultanée, dans les six langues mentionnées, des Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau. Désormais, les habitants de la terre parlant d’autres langues que l’anglais allaient pouvoir profiter des avantages de cette traduction moderne. Depuis, le travail de traduction s’est poursuivi, si bien qu’en 1996 Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau étaient disponibles en 27 langues et on en avait imprimé plus de 76 800 000 exemplairesf.
GRATITUDE POUR CE PUISSANT INSTRUMENT
20, 21. De quelles façons remarquables cette traduction des Écritures inspirées est-elle utile au chrétien ?
20 Assurément, la Traduction du monde nouveau est un puissant instrument servant à démontrer que “ toute Écriture est inspirée de Dieu et utile ”. Les points examinés dans cette étude nous assurent de l’exactitude et de la fidélité de cette traduction, ainsi que de la joie véritable qu’elle procure au lecteur qui désire entendre Dieu parler avec affection aux hommes, dans un langage moderne et vivant. Le langage de la Traduction du monde nouveau stimule spirituellement le lecteur et lui fait immédiatement apprécier le dynamisme des Écritures originales inspirées. Il n’y a plus lieu de lire et de relire certains versets pour saisir le sens des phrases obscures. Le texte est puissant et clair dès la toute première lecture.
21 Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau sont une traduction fidèle de la Parole de Dieu, “ l’épée de l’esprit ”. Elles constituent donc une arme redoutable dans la guerre spirituelle du chrétien, une arme pour ‘ renverser des enseignements puissamment enracinés et des raisonnements qui se dressent contre la connaissance de Dieu ’. Elle nous équipe parfaitement pour annoncer, avec une meilleure intelligence, les choses utiles et stimulantes, les choses glorieuses se rapportant au Royaume juste de Dieu, oui, les “ choses magnifiques de Dieu ” ! — Éph. 6:17 ; 2 Cor. 10:4, 5 ; Actes 2:11.
[Notes]
a Introduction to the Old Testament, par Robert Pfeiffer, 1952, page 94.
b Kingdom Interlinear Translation, édition de 1985, pages 1133-8.
d Bible de référence, Appendice 3C, “ Verbes hébreux exprimant l’action continue ou en cours ”.
f L’édition intégrale a été publiée en 14 langues, l’édition partielle en 13 langues.
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Étude numéro 9 : L’archéologie et le texte inspiré« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 9 — L’archéologie et le texte inspiré
Un examen des découvertes archéologiques et des documents historiques de l’Antiquité qui confirment le texte biblique.
1. a) Qu’entendons-nous par archéologie biblique ? b) Quel genre d’objets a-t-on mis au jour ?
PAR ‘ archéologie biblique ’, on entend l’étude des peuples et des événements des temps bibliques à partir des écrits, des outils, des bâtiments et autres vestiges découverts dans le sol. Pareille recherche de ruines ou d’objets sur d’anciens sites bibliques a exigé de nombreuses explorations et l’excavation de millions de tonnes de terre. Ces objets antiques témoignent du travail et de l’habileté de l’homme et établissent la preuve de son existence et de son activité. Il peut s’agir de poteries, des ruines de bâtiments, de tablettes d’argile, d’inscriptions, de documents, de monuments et de chroniques gravées sur la pierre.
2. De quel intérêt est l’archéologie biblique ?
2 Au début du XXe siècle, l’archéologie était devenue un domaine de recherches sérieuses, et des expéditions dans les pays bibliques étaient parrainées par les principaux musées et universités d’Europe et d’Amérique. Ainsi, les archéologues ont mis au jour une mine d’informations qui nous renseignent sur la vie aux temps bibliques. Parfois, les découvertes archéologiques ont attesté l’authenticité de la Bible, soulignant son exactitude jusque dans les moindres détails.
L’ARCHÉOLOGIE ET LES ÉCRITURES HÉBRAÏQUES
3. Quels ruines et documents anciens confirment l’existence de ziggourats dans l’antique Babylone ?
3 La tour de Babel. D’après la Bible, la tour de Babel était une construction imposante (Gen. 11:1-9). Fait intéressant, les archéologues ont découvert sur l’emplacement et autour des ruines de la Babylone antique les sites de plusieurs ziggourats, ou temples en forme de tours pyramidales à étages, notamment les ruines du temple d’Etemenanki, situé dans l’enceinte de Babylone. Les documents anciens relatifs à ces temples renferment souvent ces mots : “ Son sommet atteindra les cieux. ” Le roi Neboukadnetsar aurait dit : “ J’ai élevé le sommet de la tour à étages à Etemenanki de sorte que son sommet rivalise avec les cieux. ” Un fragment relate en ces termes la chute d’une telle ziggourat : “ La construction de ce temple offensa les dieux. En une nuit, ils abattirent ce qui avait été construit. Ils les dispersèrent et rendirent leur langage étrange. Ils entravèrent la progression [de l’ouvrage]a. ”
4. Quelles découvertes archéologiques ont été faites à Guihôn, et quel rapport ont-elles avec le récit biblique ?
4 Les tunnels adducteurs. En 1867, aux alentours de Jérusalem, Charles Warren a découvert un tunnel adducteur qui partait de la source de Guihôn, traversait la colline et aboutissait à un puits vertical dans la ville de David. On pense que c’est par cette voie que les hommes de David pénétrèrent dans la ville (2 Sam. 5:6-10). En 1909-11, tout le système des tunnels reliés à la source de Guihôn a été dégagé. Un tunnel imposant d’une hauteur moyenne de 1,80 mètre était creusé dans le roc sur une longueur de 533 mètres. Partant de Guihôn, il menait à la piscine de Siloam dans la vallée du Tyropœôn (à l’intérieur de la ville) ; il semble que ce soit le tunnel percé par Hizqiya. Une inscription en hébreu archaïque, trouvée sur la paroi de l’étroit tunnel, dit en partie : “ Voici (?) la percée et telle fut l’histoire de la percée. Alors que les mineurs (?) maniaient le pic l’un vers l’autre et alors qu’il n’y avait plus que trois coudées à percer, on entendit la voix de chacun appelant l’autre, car il y avait de la résonance dans le rocher venant du sud et du nord. Au jour de la percée les mineurs frappèrent l’un à la rencontre de l’autre, pic contre pic. Alors coulèrent les eaux depuis la source jusqu’au réservoir sur mille deux cents coudées et de cent coudées était la hauteur du rocher au-dessus de la tête des mineursb. ” Quelle brillante réalisation technique pour l’époque ! — 2 Rois 20:20 ; 2 Chron. 32:30.
5. Quelle preuve archéologique découverte à Karnak confirme l’invasion de Shishaq ainsi que les lieux mentionnés dans la Bible ?
5 Le relief de la victoire de Shishaq. Shishaq, roi d’Égypte, est cité à sept reprises dans la Bible. Le roi Rehabam ayant abandonné la loi de Jéhovah, Jéhovah autorisa Shishaq à envahir Juda en 993 av. n. è., sans toutefois le supprimer complètement (1 Rois 14:25-28 ; 2 Chron. 12:1-12). Il n’y a pas si longtemps, il semblait que seule la Bible relatait cette invasion. C’est alors qu’on a découvert un important document du pharaon nommé Shishaq (Sheshonq Ier) dans la Bible. Il s’agit d’un relief imposant recouvert de hiéroglyphes et de figures sur le mur sud d’un grand temple égyptien à Karnak (ancienne Thèbes). Cette gigantesque sculpture représente le dieu égyptien Amôn tenant dans sa main droite une épée en forme de faucille. Il amène au pharaon Shishaq 156 prisonniers palestiniens enchaînés et attachés à sa main gauche par des chaînes. Chacun d’eux représente une ville ou un village dont le nom est inscrit en écriture hiéroglyphique. On a pu lire les noms suivants : Rabbith (Jos. 19:20) ; Taanak, Beth-Shéân et Meguiddo (Jos. 17:11), Shounem (Jos. 19:18) ; Rehob (Jos. 19:28) ; Hapharaïm (Jos. 19:19) ; Guibéôn (Jos. 18:25) ; Beth-Horôn (Jos. 21:22) ; Ayyalôn (Jos. 21:24) ; Soko (Jos. 15:35) et Arad (Jos. 12:14). Le document fait aussi référence au “ champ d’Abram ” ; il s’agit là de la plus ancienne mention du patriarche dans les textes égyptiensc.
6, 7. Quelle est l’histoire de la Stèle de Mésha, et que dit-elle à propos de la guerre entre Israël et Moab ?
6 La Stèle de Mésha. En 1868, un missionnaire allemand, F. Klein, a fait la remarquable découverte d’une inscription ancienne à Dhibân (Dibôn). On l’a appelée la Stèle de Mésha. Un estampage des caractères a été fait, mais la pierre elle-même a été brisée par des Bédouins avant qu’on ait pu la transporter. Fort heureusement, la plupart des morceaux ont été rassemblés et la pierre est actuellement conservée au musée du Louvre à Paris, tandis qu’un moulage est exposé au British Museum à Londres. À l’origine, la stèle était dressée à Dibôn, en Moab ; elle présente la version du roi Mésha de sa révolte contre Israël (2 Rois 1:1 ; 3:4, 5). Il dit entre autres : “ Je suis Méscha, fils de Kemosh [...], roi de Moab, le Dibonite. [...] Omri était roi d’Israël et il opprima Moab durant de nombreux jours, car Kamosh était en colère contre son pays. Et son fils lui succéda et il dit : ‘ J’opprimerai Moab. ’ Dans mes jours il avait parlé ainsi, mais je triomphai de lui et de sa maison. Et Israël fut ruiné à jamais. [...] Kamosh me dit : ‘ Va, prends Nebo sur Israël. ’ J’allai de nuit et je combattis contre elle depuis la pointe de l’aurore jusqu’à midi. Je la pris et je tuai tout [...]. De là je pris les vases (?) de Yahvé et je les traînai devant Kamoshd. ” Notez la mention du nom divin dans la dernière phrase. On le voit figurer sur la gravure représentant la Stèle de Mésha, sous la forme du Tétragramme, vers la droite et à la 18e ligne.
7 La Stèle de Mésha mentionne également les lieux bibliques suivants : Ataroth et Nebo (Nomb. 32:34, 38) ; l’Arnôn, Aroër, Médeba et Dibôn (Jos. 13:9) ; Bamoth-Baal, Beth-Baal-Méôn, Yahats et Qiriathaïm (Jos. 13:17-19) ; Bétser (Jos. 20:8) ; Horonaïm (Is. 15:5) ; Beth-Diblathaïm et Qeriyoth (Jér. 48:22, 24). Ce témoignage vient confirmer l’historicité de ces lieux.
8. Que dit la Bible au sujet de Sennakérib, et qu’ont révélé les fouilles entreprises dans son palais ?
8 Le Prisme du roi Sennakérib. La Bible relate avec force détails l’invasion des Assyriens en 732 av. n. è. sous la conduite de Sennakérib (2 Rois 18:13–19:37 ; 2 Chron. 32:1-22 ; Is. 36:1–37:38). De 1847 à 1851, l’archéologue anglais Austen Layard a mis au jour les ruines du grand palais de Sennakérib à Ninive, dans le territoire de l’Assyrie antique. La demeure comptait 70 pièces dont les murs étaient décorés par plus de 3 000 mètres de dalles sculptées. Les annales du roi Sennakérib étaient gravées sur des cylindres d’argile ou prismes. La dernière édition de ces annales, achevée semble-t-il peu avant sa mort, apparaît sur le prisme dit “ de Taylor ”, qui est conservé au British Museum ; toutefois, l’Institut oriental de l’université de Chicago possède une meilleure copie d’un prisme découvert près du site de l’ancienne Ninive, capitale de l’Empire assyrien.
9. En quoi les annales de Sennakérib sont-elles en conformité avec la Bible, mais qu’omettent-elles de mentionner, et pourquoi ?
9 Dans ces dernières annales, Sennakérib propose sa version fanfaronne de l’invasion de Juda : “ Quant à Hazaqiyaʼu du pays (variante : de la ville) de Yaʼudu, qui ne s’était pas soumis à mon joug, j’assiégeai (et) je conquis 46 villes fortes à remparts lui (appartenant) et les innombrables petites villes de leurs environs au moyen d’entassement de rampes et d’approche de béliers, d’attaque de fantassins, de forages, de brèches et (de l’utilisation) d’instruments de siège ; j’en fis sortir et comptai pour butin 200 150 personnes, petits (et) grands, hommes et femmes, des chevaux, des mulets, des ânes, des chameaux, des bœufs et du petit bétail sans nombre. (Quant à) lui, je l’enfermai dans Ursalimmu sa ville royale comme un oiseau en cage. [...] Je retranchai de son pays les villes que j’avais razziées et je (les) donnai à Mitinti, roi d’Asdudu, à Padî, roi d’Amqarruna et à Çilbêl, roi de Hazatu (Gaza) [...]. (Quant à) lui, Hazaqiyaʼu, [...] il envoya derrière moi à Ninâ (Ninive), ma ville seigneuriale, [...] avec 30 talents d’or, 800 talents d’argent, de l’antimoine de choix, des grands blocs de cornaline (?), des lits d’ivoire, des fauteuils d’ivoire, de la peau d’éléphant, de l’ivoire, de l’ébène, du buis (?), toutes sortes de choses, un lourd trésor, et ses filles, des femmes de son palais, des chanteurs, des chanteuses ; et il dépêcha un sien messager à cheval pour livrer le tribut et faire (acte d’) allégeancee. ” Pour ce qui est de ce tribut imposé à Hizqiya par Sennakérib, la Bible confirme les 30 talents d’or, mais elle ne mentionne que 300 talents d’argent. De surcroît, elle précise que le versement eut lieu avant que Sennakérib ne menace d’assiéger Jérusalem. Dans son récit tendancieux de l’histoire de l’Assyrie, Sennakérib a intentionnellement omis sa cuisante défaite en Juda, quand, en une seule nuit, l’ange de Jéhovah a détruit 185 000 de ses soldats, le forçant ainsi à se retirer à Ninive, comme un chien battu. Néanmoins, ce Prisme de Sennakérib, document plein de vantardise, fait référence à une grande invasion des Assyriens en Juda avant que Jéhovah ne les renvoie après qu’ils eurent menacé Jérusalem. — 2 Rois 18:14 ; 19:35, 36.
10, 11. a) Que sont les Lettres de Lakish, et que révèlent-elles ? b) Comment confirment-elles les écrits de Jérémie ?
10 Les Lettres de Lakish. La célèbre ville fortifiée de Lakish est citée plus de 20 fois dans la Bible. Elle était située à 45 kilomètres à l’ouest-sud-ouest de Jérusalem. Les ruines de cette ville ont été en grande partie mises au jour. En 1935, dans la salle de garde d’une double loge, on a trouvé 18 ostraca ou tessons de poteries couverts d’écriture (on en a découvert encore 3 autres en 1938). Il s’agit de lettres écrites en caractères hébreux archaïques. Cette collection de 21 ostraca est connue sous le nom de Lettres de Lakish. Lakish fut l’une des dernières forteresses de Juda à résister à Neboukadnetsar, mais elle fut réduite en un monceau de ruines entre 609 et 607 av. n. è. Les lettres révèlent le caractère alarmant de la situation. Elles semblent avoir été écrites depuis un poste avancé des troupes de Judée à l’adresse de Yaosh, commandant militaire de Lakish. Voici un extrait de l’une de ces lettres (numéro IV) : “ Que Yahvé [YHWH, Jéhovah] fasse entendre à mon seigneur aujourd’hui même des nouvelles de bonheur ! [...] nous observons le feu-signal de Lakish selon tous les signes qu’a donnés mon seigneur, mais nous ne voyons pas Azéqah. ” C’est là une étonnante confirmation de Jérémie 34:7, où il est question de Lakish et d’Azéqa comme des deux dernières villes fortifiées. Selon cette lettre, Azéqa était déjà tombée. Le nom divin, sous la forme du Tétragramme, apparaît fréquemment dans les Lettres de Lakish, ce qui prouve que le nom de Jéhovah était quotidiennement employé par les Juifs de l’époque.
11 Une autre lettre (numéro III) débute ainsi : “ Que Yahvé [YHWH, Jéhovah] fasse entendre à mon seigneur des nouvelles de paix [...]. Et à ton serviteur on a transmis ceci : ‘ Le chef d’armée, Konyahu [Konia], fils d’Elnatan, est descendu pour aller en Égypte ’ et Hodawyahu [Hodavia], fils d’Ahiyahu [Ahiya], et ses hommes il (les) a envoyés prendre [des vivres] d’ici. ” Cette lettre semble confirmer que Juda est allé demander du secours en Égypte, en violation du commandement de Jéhovah et pour sa propre destruction (Is. 31:1 ; Jér. 46:25, 26). Les noms Elnatan [Elnathân] et Hoshiyahu [Hoshaïa], qui apparaissent dans le texte intégral de cette lettre, figurent aussi en Jérémie 36:12 et 42:1. Trois autres noms mentionnés dans les Lettres de Lakish se trouvent également dans le livre biblique de Jérémie ; ce sont Guemaria, Néria et Yaazania. — Jér. 32:12 ; 35:3 ; 36:10f.
12, 13. Que décrit la Chronique de Nabonide, et pourquoi a-t-elle une valeur particulière ?
12 La Chronique de Nabonide. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, des fouilles entreprises près de Bagdad ont mis au jour quantité de tablettes et de cylindres d’argile qui ont jeté une vive lumière sur l’histoire de la Babylone antique. L’un de ces précieux documents est connu sous le nom de Chronique de Nabonide, actuellement conservée au British Museum. Le roi Nabonide de Babylone était le père de Belshatsar, son vice-roi. Il survécut à son fils qui fut tué la nuit où l’armée de Cyrus le Perse prit Babylone, le 5 octobre 539 av. n. è. (Dan. 5:30, 31.) La Chronique de Nabonide, remarquable document daté avec précision et relatant la chute de Babylone, permet de déterminer le jour où l’événement eut lieu. Voici la traduction d’un extrait de la Chronique de Nabonide : “ Au mois de Tes̆rit [Tishri (septembre-octobre)], Cyrus ayant livré bataille à l’armée d’Akkad à Upû [Opis], sur la rive du Tigre, le peuple d’Akkad reflua. [...] Le 14, Sippar fut prise sans combat. Nabonide s’enfuit. Le 16 [11 octobre 539 av. n. è., calendrier julien, ou 5 octobre, calendrier grégorien], Ugbaru [Gobryas], gouverneur du Gutium, et l’armée de Cyrus firent, sans combat, leur entrée dans Babylone. Plus tard, étant revenu, Nabonide fut pris dans Babylone. [...] Au mois d’[Arahsamnu] [Marchesvân (octobre-novembre)], le 3e jour [28 octobre, calendrier julien], Cyrus entra dans Babylone. On emplit devant lui les chalumeaux (à boire) (?). La paix régna dans la ville ; Cyrus décréta la paix pour Babylone tout entière. Il installa Gubaru comme gouverneur de tous les gouverneurs, à Babyloneg. ”
13 On aura noté que Darius le Mède n’est pas mentionné dans cette chronique, et à ce jour on n’a trouvé son nom sur aucune inscription non biblique ; il n’est pas davantage cité dans les documents historiques profanes antérieurs à l’époque de Josèphe (historien juif du Ier siècle). Des critiques ont donc laissé entendre qu’il pourrait être le Gobryas nommé dans le récit susmentionné. Bien que les renseignements disponibles concernant Gobryas semblent correspondre à ceux qui touchent Darius, on ne peut toutefois pas affirmer qu’il s’agit d’un seul et même personnageh. Quoi qu’il en soit, l’histoire profane établit clairement que Cyrus joua un rôle de premier plan dans la conquête de Babylone et que, par la suite, il y régna comme roi.
14. Que relate le Cylindre de Cyrus ?
14 Le Cylindre de Cyrus. Quelque temps après avoir commencé à régner comme monarque de la Puissance mondiale perse, Cyrus fit consigner sur un cylindre d’argile sa prise de Babylone en 539 av. n. è. Ce remarquable document est également conservé au British Museum. Voici la traduction d’un extrait : “ Moi, Kurash (Cyrus), roi de l’univers, grand roi, roi fort, roi de Babylone, roi du pays de Sumer et d’Akkad, roi des quatre contrées (du monde), [...] [Dans certaines] localités saintes [énumérées auparavant] [au-de]là du Tigre dont le siège était fondé depuis toujours, je ramenai à leur place les dieux qui y avaient habité et je (les) fis résider en une demeure perpétuelle ; je rassemblai tous leurs gens et je les ramenai à leurs localitési. ”
15. Que révèle le Cylindre de Cyrus au sujet de ce roi, et en quoi s’harmonise-t-il avec la Bible ?
15 Le Cylindre de Cyrus révèle donc la volonté du roi de renvoyer les captifs dans leur pays. En conséquence, Cyrus promulgua un décret autorisant les Juifs à retourner à Jérusalem et à y rebâtir la maison de Jéhovah. On notera avec intérêt que 200 ans auparavant Jéhovah avait prophétiquement annoncé, en le nommant par son nom, que Cyrus prendrait Babylone et ferait retourner son peuple dans son pays. — Is. 44:28 ; 45:1 ; 2 Chron. 36:23.
L’ARCHÉOLOGIE ET LES ÉCRITURES GRECQUES CHRÉTIENNES
16. Qu’a mis au jour l’archéologie à propos des Écritures grecques ?
16 Il en est des Écritures grecques chrétiennes comme des Écritures hébraïques ; l’archéologie a mis au jour de nombreux objets intéressants qui corroborent le récit des Écritures grecques.
17. Comment l’archéologie confirme-t-elle la discussion de Jésus au sujet de l’impôt ?
17 Le denier avec une inscription de Tibère. La Bible indique clairement que Jésus effectua son ministère pendant le règne de Tibère César. Des adversaires de Jésus tentèrent de lui tendre un piège à propos du paiement de l’impôt dû à César. Le récit biblique dit à ce sujet : “ Discernant leur hypocrisie, il leur dit : ‘ Pourquoi me mettez-vous à l’épreuve ? Apportez-moi un denier, pour que je l’examine. ’ Ils en apportèrent un. Et il leur dit : ‘ Cette image et cette inscription, de qui sont-elles ? ’ Ils lui dirent : ‘ De César. ’ Alors Jésus dit : ‘ Rendez les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu. ’ Et ils s’étonnaient à son sujet. ” (Marc 12:15-17). Or, les archéologues ont découvert un denier en argent à l’effigie de Tibère César ! Cette pièce fut mise en circulation vers 15 de n. è. Cela concorde avec le règne de l’empereur Tibère, qui débuta en 14 de n. è., et confirme de surcroît le récit biblique selon lequel Jean le baptiseur commença son ministère dans la 15e année de Tibère, soit au printemps 29 de n. è. — Luc 3:1, 2.
18. Qu’a-t-on découvert à propos de Ponce Pilate ?
18 L’inscription de Ponce Pilate. C’est en 1961 qu’on a découvert la première inscription faisant référence à Ponce Pilate. Son nom figure en latin sur une dalle de pierre mise au jour à Césarée.
19. Quel lieu à Athènes confirme le texte d’Actes 17:16-34 ?
19 L’Aréopage. Paul prononça l’un de ses plus célèbres discours à Athènes (Grèce) en 50 de n. è. (Actes 17:16-34.) Après s’être saisis de lui, des Athéniens l’avaient conduit à l’Aréopage. Aréopage ou Colline d’Arès (Colline de Mars) est le nom d’une colline nue et rocailleuse qui s’élève à 113 mètres tout à côté de l’Acropole d’Athènes, au nord-ouest. Des marches creusées dans le roc conduisent au sommet où on peut voir aujourd’hui encore des bancs grossiers, taillés dans la pierre et formant trois côtés d’un carré. L’Aréopage a subsisté jusqu’à nos jours, confirmant le récit biblique qui en fait le cadre du discours historique de Paul.
20. Quel témoignage l’Arc de Titus porte-t-il toujours, et comment ?
20 L’Arc de Titus. Jérusalem et son temple furent détruits en 70 de n. è. par les Romains placés sous le commandement de Titus. L’année suivante, à Rome, Titus célébrait sa victoire en compagnie de son père, l’empereur Vespasien. On désigna 700 prisonniers juifs que l’on fit marcher dans le cadre du triomphe de Titus. On fit également défiler une grande partie du butin de guerre, y compris les trésors du temple. Titus lui-même devint empereur et régna de 79 à 81 de n. è. Après sa mort, on acheva un grand monument commémoratif, l’Arc de Titus, qui porte cette dédicace : divo Tito (à Titus le divin). Son triomphe est représenté sur des bas-reliefs, gravés à l’intérieur de l’arc, de chaque côté. D’un côté sont représentés les soldats romains couronnés de lauriers, tenant des lances étêtées et portant les ustensiles sacrés du temple de Jérusalem, dont le chandelier à sept branches et la table des pains de proposition sur laquelle reposent les trompettes sacrées. De l’autre côté, le bas-relief représente Titus, victorieux, se tenant sur un char tiré par quatre chevaux et conduit par une femme symbolisant la ville de Romej. Chaque année, des milliers de visiteurs contemplent cet Arc de Titus triomphant situé à Rome, témoin silencieux de la réalisation de la prophétie de Jésus et de l’exécution du terrible jugement de Jéhovah sur la Jérusalem rebelle. — Mat. 23:37–24:2 ; Luc 19:43, 44 ; 21:20-24.
21. a) En quoi l’archéologie peut-elle être rapprochée de la découverte des manuscrits anciens ? b) Quelle attitude convient-il d’avoir à l’égard de l’archéologie ?
21 De même que la découverte de manuscrits anciens a contribué à rétablir la pureté du texte original de la Bible, de même la découverte d’objets antiques en grand nombre a souvent démontré que le texte de la Bible est digne de foi jusque dans les moindres détails, tant sur les plans historique et chronologique que géographique. Toutefois, ce serait une erreur d’en conclure que l’archéologie corrobore la Bible en tous points. Il faut rappeler que l’archéologie n’est pas une science infaillible. Les découvertes sont sujettes aux interprétations humaines, lesquelles ont varié dans le cours du temps. Il arrive que l’archéologie apporte une confirmation non essentielle de la véracité de la Bible. De surcroît, comme l’a dit Sir Frederic Kenyon, qui a longtemps été directeur et conservateur en chef du British Museum, l’archéologie a rendu la Bible “ plus intelligible, en nous en faisant mieux comprendre le fond historique et le cadrek ”. Mais c’est dans la Bible qu’il faut avoir foi, non dans l’archéologie. — Rom. 10:9 ; Héb. 11:6.
22. Quelle preuve la prochaine étude apportera-t-elle ?
22 La Bible elle-même fournit la preuve irréfutable qu’elle est bel et bien l’authentique “ parole du Dieu vivant et qui subsiste ”, comme l’établira le chapitre suivant. — 1 Pierre 1:23.
[Notes]
a Bible and Spade, par S. Caiger, 1938, page 29.
b Textes du Proche-Orient ancien et Histoire d’Israël, par J. Briend et M.-J. Seux, Paris, 1977, p. 118 ; Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 1051-2, 1133.
c Light From the Ancient Past, par J. Finegan, 1959, pages 91, 126.
d Textes du Proche-Orient ancien et histoire d’Israël, pages 90-1.
e Textes du Proche-Orient ancien et Histoire d’Israël, pages 120-1.
f Étude perspicace des Écritures, vol. 1, page 166 ; Textes du Proche-Orient ancien et Histoire d’Israël, pages 144, 143.
g Chroniques mésopotamiennes, par J.-J. Glassner, Paris, 1993, p. 204.
i Textes du Proche-Orient ancien et Histoire d’Israël, pages 153-5.
j La Bible à la lumière de l’archéologie, par J. Thompson, 1962, page 278-9.
k The Bible and Archaeology, 1940, page 279.
[Illustrations, page 333]
La Stèle de Mésha.
Agrandissement du Tétragramme tel qu’il apparaît, en caractères anciens, vers l’extrémité droite de la 18e ligne.
[Illustration, page 334]
Prisme du roi Sennakérib.
[Illustration, page 335]
La Chronique de Nabonide.
[Illustration, page 336]
Denier avec une inscription de Tibère.
[Illustration, page 337]
L’Arc de Titus.
[Crédits photographiques, page 336]
Crédits photographiques pour l’étude 9 :
page 333, Musée du Louvre, Paris ;
page 334, avec l’aimable autorisation de l’Institut oriental de l’université de Chicago ;
page 335, avec l’aimable autorisation des administrateurs du British Museum ;
page 336, avec l’aimable autorisation des administrateurs du British Museum.
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Étude numéro 10 : La Bible : authentique et véridique« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Étude numéro 10 — La Bible : authentique et véridique
L’histoire, la géographie et l’origine de l’homme à la lumière de la Bible ; exactitude de la Bible comparée à la science, aux cultures et aux coutumes ; franchise, harmonie, intégrité de ses rédacteurs ; ses prophéties.
1. a) Comment considère-t-on généralement la Bible ? b) Quelle est la raison fondamentale de la prééminence de la Bible ?
ON CONSIDÈRE généralement la Bible comme un chef-d’œuvre littéraire, d’une beauté poétique transcendante, une réalisation remarquable de la part de ses rédacteurs. Mais la Bible est bien plus que cela. Les écrivains eux-mêmes attestent que ce qu’ils ont écrit émanait de Jéhovah, le Dieu Tout-Puissant, d’où la beauté d’expression de cet ouvrage et, plus important encore, sa valeur inégalée pour dispenser la connaissance et la sagesse qui donnent la vie. Jésus, le Fils de Dieu, certifia que ses paroles “ sont esprit et sont vie ” et il cita abondamment les Écritures hébraïques. “ Toute Écriture est inspirée de Dieu ” dit l’apôtre Paul, qui parla des Écritures hébraïques comme des “ déclarations sacrées de Dieu ”. — Jean 6:63 ; 2 Tim. 3:16 ; Rom. 3:1, 2.
2, 3. Comment les rédacteurs de la Bible certifient-ils son inspiration divine ?
2 L’apôtre Pierre attesta que les prophètes de Dieu étaient portés par l’esprit saint. Le roi David écrivit : “ C’est l’esprit de Jéhovah qui a parlé par moi, et sa parole a été sur ma langue. ” (2 Sam. 23:2). Les prophètes attribuaient leurs déclarations à Jéhovah. Moïse fit une mise en garde contre tout ajout ou retrait aux paroles sacrées qu’il avait reçues de Jéhovah. Pour Pierre, les écrits de Paul étaient d’inspiration divine, et Jude cita vraisemblablement les paroles de Pierre qu’il tenait pour autorité inspirée. Enfin, Jean, le rédacteur de la Révélation, écrivit sous la direction de l’esprit de Dieu et il avertit que quiconque ajouterait ou enlèverait quoi que ce soit à cette révélation prophétique aurait à en rendre compte, non à l’homme, mais directement à Dieu. — 1 Pierre 1:10-12 ; 2 Pierre 1:19-21 ; Deut. 4:2 ; 2 Pierre 3:15, 16 ; Jude 17, 18 ; Rév. 1:1, 10 ; 21:5 ; 22:18, 19.
3 Ces esclaves de Dieu dévoués ont tous attesté l’inspiration divine et la véracité de la Bible. Il y a bien d’autres preuves de l’authenticité des Saintes Écritures ; certaines d’entre elles seront examinées dans les 12 rubriques suivantes.
4. Comment les livres des Écritures hébraïques ont-ils de tout temps été regardés par les Juifs ?
4 1) Exactitude historique. Dès les temps les plus reculés, les livres canoniques des Écritures hébraïques ont été tenus par les Juifs pour inspirés et totalement dignes de confiance. Ainsi, au temps de David, les événements relatés depuis la Genèse jusqu’à Un Samuel étaient pleinement acceptés comme l’histoire véridique de la nation et des relations de Dieu avec elle, témoin le Psaume 78 qui rappelle quelque 35 événements du passé de cette nation.
5. Quel témoignage des auteurs de l’Antiquité ont-ils rendu à Moïse et au code de lois des Juifs ?
5 Les adversaires de la Bible ont violemment attaqué le Pentateuque, et plus spécialement son authenticité et sa paternité. Cependant, outre que les Juifs reconnaissaient l’authenticité mosaïque du Pentateuque, il y a le témoignage d’auteurs de l’Antiquité, dont certains étaient ennemis des Juifs. Hécatée d’Abdère, Manéthon, historien égyptien, Lysimaque d’Alexandrie, Eupolème, Tacite et Juvénal attribuent tous à Moïse l’institution du code de lois qui distinguait les Juifs des autres nations, et la majorité d’entre eux affirment qu’il mit ces lois par écrit. Numénius, philosophe pythagorien, écrit même que Jannès et Jambrès sont les prêtres égyptiens qui s’opposèrent à Moïse (2 Tim. 3:8). Ces auteurs ont vécu sur une période qui s’étend de l’époque d’Alexandre (IVe siècle av. n. è.), lorsque les Grecs commencèrent à s’intéresser à l’histoire juive, à celle de l’empereur Aurélien (IIIe siècle de n. è.). De nombreux autres écrivains de l’Antiquité parlent de Moïse comme d’un guide, d’un chef et d’un législateura. Ainsi que l’ont démontré les études précédentes, les découvertes archéologiques témoignent souvent de l’exactitude historique des événements relatés dans la Bible, événements qui ont confronté le peuple de Dieu aux nations voisines.
6. Quel témoignage atteste l’exactitude historique des Écritures grecques ?
6 Que dire des Écritures grecques chrétiennes ? Non seulement elles corroborent les Écritures hébraïques, mais elles sont elles-mêmes historiquement attestées ; de même, leur authenticité et leur inspiration divine sont égales à celles des Écritures hébraïques. Les écrivains relatent ce qu’ils ont vu et entendu, car ils étaient témoins oculaires et souvent acteurs dans les événements qu’ils ont consignés. Des milliers de leurs contemporains ont cru ce qu’ils écrivaient. Leur témoignage est abondamment appuyé par les auteurs de l’Antiquité, entre autres Juvénal, Tacite, Sénèque, Suétone, Pline le Jeune, Lucien, Celse, et l’historien juif Josèphe.
7. a) Quel argument Austin Allibone présente-t-il en faveur de ceux qui défendent l’authenticité de la Bible ? b) Selon lui, qu’est-ce qui est en cause chez ceux qui refusent l’évidence ?
7 Voici ce qu’a écrit Austin Allibone dans The Union Bible Companion : “ Sir Isaac Newton [...] était également un éminent critique de documents anciens, et il examina avec grand soin les Saintes Écritures. Quel fut son verdict à ce sujet ? ‘ J’ai, dit-il, des preuves plus sûres de l’authenticité du Nouveau Testament que de n’importe quelle histoire profane. ’ Le docteur Johnson dit que nous possédons plus de preuves attestant que Jésus mourut au Calvaire, comme le disent les Évangiles, que nous n’en avons pour prouver que Jules César mourut au Capitole. En vérité, elles sont bien plus nombreuses. Demandez à ceux qui ont des doutes concernant l’histoire évangélique quelles raisons les portent à croire que César est mort au Capitole ou qu’en 800 Charlemagne a été couronné empereur d’Occident par le pape Léon III [...]. Comment savez-vous que Charles Ier d’Angleterre a jamais existé, qu’il fut décapité et qu’Olivier Cromwell gouverna à sa place ? [...] On attribue à Sir Isaac Newton la découverte de la loi de l’attraction universelle [...]. Nous acceptons ce qui est dit [...] au sujet de ces hommes, parce que nous disposons de preuves historiques. [...] Si certains s’obstinent à nier les faits malgré de telles preuves, nous les abandonnons à ce qui nous apparaît comme une perversité stupide ou une ignorance irrémédiable. Que dire alors de ceux qui, malgré l’existence de preuves abondantes à l’appui de l’authenticité des Saintes Écritures, affirment qu’ils ne sont toujours pas convaincus ? [...] Assurément, nous avons d’excellentes raisons de conclure que c’est le cœur plus que l’intelligence qui est en cause. Ils ne veulent pas croire ce qui blesserait leur orgueil et les contraindrait à adopter un mode de vie différentb. ”
8. En quoi le christianisme de la Bible se distingue-t-il de toutes les autres religions ?
8 La supériorité du christianisme, religion dont les adeptes adorent “ avec la vérité ”, est mise en relief par George Rawlinson, qui a déclaré : “ Le christianisme, y compris l’Ancien Testament — lequel représentait le premier stade — se distingue des autres religions du monde avant tout par son objectivité et son authenticité. Les religions de la Grèce, de Rome, de l’Égypte, de l’Inde, de la Perse et de l’Orient en général étaient des systèmes spéculatifs qui ne postulaient pas sérieusement un fondement historique. [...] Mais il en va tout autrement de la religion de la Bible. En effet, que nous considérions l’Ancien ou le Nouveau Testament, les lois juives ou chrétiennes, nous y trouvons un plan de doctrines basé sur des faits, dont il dépend absolument, qui est nul et non avenu sans eux, et qui peut être considéré comme virtuellement établi s’il est prouvé que ces faits sont dignes d’être acceptésc. ”
9. Démontrez l’exactitude géographique de la Bible.
9 2) Exactitude géographique et géologique. Bon nombre d’auteurs ont rendu hommage à l’exactitude remarquable de la description biblique de la Terre promise et des territoires avoisinants. Témoin les commentaires de A. Stanley qui a voyagé en Orient. À propos du périple des Israélites dans le désert, il a dit : “ Même si l’itinéraire précis des Israélites était inconnu, les particularités du pays ont tant de points communs que le récit recevrait encore des confirmations notables en quantité. [...] Les sources, les puits et les ruisseaux correspondent aux remarques faites à propos de ‘ l’eau ’ de Mara ; des ‘ sources ’ d’[...]Élim ; des ‘ ruisseaux ’ de Horeb ; du ‘ puits ’ des filles de Yithro et des ‘ rigoles ’ en Madiân. La végétation est encore ce que nous laisse entrevoir l’histoire mosaïqued. ” L’exactitude du récit relatif à l’Égypte se révèle non seulement dans la description générale du territoire — ses terres riches en céréales, son fleuve, le Nil, bordé de roseaux (Gen. 41:47-49 ; Ex. 2:3), ses eaux provenant des ‘ fleuves, des canaux, des étangs et des réservoirs ’ (Ex. 7:19), ‘ le lin, l’orge, le blé et l’épeautre ’ (Ex. 9:31, 32) — mais aussi dans les noms et les emplacements des villes.
10. Comment des scientifiques de notre temps ont-ils été récompensés pour avoir suivi le récit biblique ?
10 Certains scientifiques ont accordé une telle confiance à la Bible en matière de géologie et de géographie qu’ils s’en sont servis comme d’un guide et en ont été bien récompensés. Ben Tor, éminent géologue, a mené son exploration sur la base de ce passage des Écritures : “ Car Jéhovah ton Dieu te fait entrer dans un bon pays, [...] un pays dont les pierres sont du fer. ” (Deut. 8:7, 9). À quelques kilomètres de Béer-Shéba, il a découvert d’énormes falaises traversées de coulées de minerai d’un rouge noirâtre ; on a évalué à 15 millions de tonnes la quantité de minerai de fer pauvre. Par la suite, des ingénieurs ont mis au jour sur une longueur de 1 500 mètres un affleurement de minerai renfermant de 60 à 65 % de fer pur. Joseph Weitz, grand spécialiste israélien du reboisement, a déclaré : “ Le premier arbre planté par Abraham sur le sol de Bersabée fut un tamaris. Il y a quatre ans, forts de cette indication, nous avons planté 2 millions de tamaris dans la région. Abraham avait raison : nous avons pu constater que le tamaris est une des rares essences qui prospèrent dans le Sud, où il tombe moins de 150 millimètres de pluie par ane. ” Le livre Tree and Shrub in Our Biblical Heritage, par Nogah Hareuveni, déclare : “ Il apparaît que le patriarche Abraham ne s’est pas borné à planter n’importe quel arbre en arrivant à Béer-Shéba. [...] Entre tous, il a choisi l’arbre dont l’ombre est la plus fraîche. De plus, le [tamaris] supporte la chaleur et la grande sécheresse prolongée du fait que ses racines pénètrent profondément dans le sol pour y trouver de l’eau. Rien d’étonnant à ce que le [tamaris] ait subsisté jusqu’à nos jours dans la région de Béer-Shébaf. ” — Gen. 21:33.
11. En quels termes le professeur Wilson atteste-t-il l’exactitude de la Bible ?
11 Pour ce qui est des détails d’ordre chronologique ou géographique fournis par la Bible, le professeur Wilson écrit : “ Les déclarations chronologiques et géographiques sont plus exactes et plus sûres que celles renfermées dans aucun autre document ancien ; les biographies et autres récits historiques sont en parfaite harmonie avec les preuves fournies par les documents extrabibliques. ” — A Scientific Investigation of the Old Testament, pages 213-14.
12. Comment les faits s’harmonisent-ils avec le récit biblique sur l’origine de l’humanité ?
12 3) Races et langues humaines. Dans son livre After Its Kind, Byron Nelson écrit : “ C’est l’homme qui a été créé et non pas le Noir, le Chinois ou l’Européen. Deux êtres humains, que la Bible appelle Adam et Ève, ont été créés, et c’est d’eux que sont sorties, par descendance naturelle et variations, toutes les variétés d’hommes existant sur la terre. Toutes les races, quelles que soient leur couleur ou leur taille, forment une seule espèce naturelle. Toutes les races pensent de façon identique et éprouvent des sentiments comparables ; elles ont la même structure physique, se marient volontiers entre elles et sont capables de se reproduire en gardant les mêmes caractéristiques. Toutes les races sont issues de deux ancêtres communs sortis, entièrement formés, des mains du Créateurg. ” Tel est le témoignage de Genèse 1:27, 28 ; 2:7, 20-23 ; 3:20 ; Actes 17:26 et Romains 5:12.
13. Que dit un archéologue sur l’origine des langues anciennes ?
13 Quant au récit biblique relatif à l’origine des langues anciennes, l’archéologue Henry Rawlinson déclare : “ Si nous devions nous laisser guider par la simple intersection des sentiers linguistiques, et indépendamment de toute référence au texte des Écritures, nous serions encore obligés de choisir les plaines de Shinéar comme centre à partir duquel les différents sentiers ont rayonnéh. ” — Gen. 11:1-9.
14. a) Quelle caractéristique pourrait, à elle seule, faire de la Bible un livre à part, inspiré par Dieu ? b) Quelle vue rationnelle n’est proposée que dans la Bible, et comment son caractère pratique s’étend-il à tous les aspects de la vie quotidienne ?
14 4) Caractère pratique. S’il n’y avait aucune autre preuve de l’authenticité de la Bible, ses principes justes et ses normes morales en feraient à eux seuls un livre à part, un produit de l’esprit de Dieu. De plus, son caractère pratique s’étend à tous les aspects de la vie quotidienne. Aucun autre livre ne donne une vue aussi rationnelle de l’origine de toutes choses, y compris de l’humanité, et seule la Bible révèle le dessein du Créateur à l’égard de l’homme et de la terre (Gen. chap. 1 ; Is. 45:18). Elle explique le pourquoi de la mort et de la méchanceté (Gen. chap. 3 ; Rom. 5:12 ; Job chap. 1, 2 ; Ex. 9:16). Elle fixe les normes de justice les plus élevées qui soient (Ex. 23:1, 2, 6, 7 ; Deut. 19:15-21). Elle donne des conseils avisés sur les relations commerciales (Lév. 19:35, 36 ; Prov. 20:10 ; 22:22, 23 ; Mat. 7:12) ; la pureté morale (Lév. 20:10-16 ; Gal. 5:19-23 ; Héb. 13:4) ; les relations avec nos semblables (Lév. 19:18 ; Prov. 12:15 ; 15:1 ; 27:1, 2, 5, 6 ; 29:11 ; Mat. 7:12 ; 1 Tim. 5:1, 2) ; le mariage (Gen. 2:22-24 ; Mat. 19:4, 5, 9 ; 1 Cor. 7:2, 9, 10, 39) ; les relations familiales, les devoirs du mari, de la femme et des enfants (Deut. 6:4-9 ; Prov. 13:24 ; Éph. 5:21-33 ; 6:1-4 ; Col. 3:18-21 ; 1 Pierre 3:1-6) ; l’attitude convenable à l’égard des dirigeants (Rom. 13:1-10 ; Tite 3:1 ; 1 Tim. 2:1, 2 ; 1 Pierre 2:13, 14) ; l’honnêteté dans le travail, les rapports entre maîtres et esclaves, et entre employeurs et employés (Éph. 4:28 ; Col. 3:22-24 ; 4:1 ; 1 Pierre 2:18-21) ; les bonnes compagnies (Prov. 1:10-16 ; 5:3-11 ; 1 Cor. 15:33 ; 2 Tim. 2:22 ; Héb. 10:24, 25) ; le règlement des différends (Mat. 18:15-17 ; Éph. 4:26) ; et bien d’autres choses d’un intérêt capital dans notre vie de chaque jour.
15. Quels conseils bibliques sur la santé physique et mentale se sont avérés judicieux ?
15 La Bible donne encore de nombreux avis sur la santé physique et mentale (Prov. 15:17 ; 17:22). De récentes études médicales ont démontré le rapport existant entre la santé physique et l’attitude mentale. Par exemple, il a été prouvé que les individus prompts à la colère font souvent de l’hypertension. On a constaté que la colère peut provoquer des malaises cardiaques, des maux de tête, des saignements de nez, des vertiges et des troubles de l’élocution. Pourtant, il y a fort longtemps la Bible disait : “ Un cœur calme est la vie de l’organisme de chair. ” — Prov. 14:30 ; voir Matthieu 5:9.
16. Quelles sont quelques déclarations de la Bible sur des vérités que la science a découvertes longtemps après ?
16 5) L’exactitude scientifique. Si la Bible n’est pas un traité de science, lorsqu’elle aborde des sujets scientifiques, elle s’avère exacte et en conformité avec les découvertes et les connaissances de la vraie science. Quand elle fait le récit, dans l’ordre, de la création, y compris de la vie animale (Gen. chap. 1), ou qu’elle rapporte que la terre est ronde (Is. 40:22) et qu’elle est suspendue dans l’espace, “ sur rien ”, elle est de loin en avance sur les découvertes scientifiques de ces vérités (Job 26:7). La physiologie moderne a démontré la véracité de cette affirmation biblique : “ Toute chair n’est pas la même chair. ” La structure cellulaire d’une espèce diffère de celle d’une autre espèce, l’homme ayant sa propre “ chair ”, unique en son genre (1 Cor. 15:39)i. En zoologie, Lévitique 11:6 range le lièvre parmi les ruminants ; cette classification a fait l’objet de railleries, mais des études scientifiques ont révélé que le lapin réingère sa nourriturej.
17. Comment la Bible s’est-elle révélée exacte sur le plan médical ?
17 “ L’âme de la chair est dans le sang. ” Cette affirmation a été reconnue aux temps modernes comme une vérité fondamentale de la science médicale (Lév. 17:11-14). La Loi mosaïque indiquait quels mammifères, oiseaux et poissons étaient “ purs ”, propres à la consommation, et ceux qu’il fallait exclure parce qu’ils représentaient un risque (Lév. chap. 11). La Loi exigeait que dans le camp militaire les excréments soient recouverts ; c’était une réelle protection contre les maladies infectieuses véhiculées par les mouches, comme la dysenterie et la fièvre typhoïde (Deut. 23:9-14). Même aujourd’hui, de graves maladies sévissent dans certains pays parce qu’on ne se débarrasse pas convenablement des déjections humaines. Les habitants de ces régions jouiraient d’une bien meilleure santé s’ils suivaient les conseils d’hygiène de la Bible.
18. Quel autre exemple de l’exactitude scientifique de la Bible est proposé ?
18 La Bible recommande “ un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquentes maladies ”. (1 Tim. 5:23.) Le docteur Salvatore Lucia, professeur à la faculté de médecine de l’Université de Californie, écrit : “ Le vin est la plus ancienne boisson nutritive et le principal produit médicinal d’un emploi permanent tout au long de l’histoire de l’humaniték. ”
19. Démontrez l’exactitude des écrits de Luc.
19 6) Culture et coutumes. Voici ce que A. Rendle Short écrit dans Modern Discovery and the Bible à propos du livre des Actes : “ Les Romains avaient coutume de gouverner les provinces de leur vaste empire en maintenant autant qu’ils le pouvaient sans danger le système administratif local ; en conséquence, les autorités des différents districts procédaient sous de multiples noms. Nul, à moins d’être un voyageur très attentif ou un étudiant assidu des annales, ne pouvait donner à tous ces gens leur véritable dénomination. Le sens historique de Luc subit victorieusement l’une des épreuves les plus rigoureuses, car il trouve toujours le moyen de parvenir à l’exactitude parfaite. Dans plusieurs cas, seul le témoignage d’une pièce ou d’une inscription nous a donné le renseignement nécessaire pour le contrôler ; les historiens romains reconnus ne s’aventurent pas sur un terrain si difficile. Ainsi Luc appelle tétrarques Hérode et Lysimaque ; Josèphe aussi. Hérode Agrippa, qui fit mourir Jacques par l’épée et jeta Pierre en prison, est appelé roi ; Josèphe nous dit comment il établit des relations d’amitié avec Rome par l’intermédiaire de Gaius César (Caligula) et reçut en récompense un titre royal lorsque Caligula devint empereur. Le gouverneur de Chypre, Sergius Paulus, est appelé proconsul. [...] Peu de temps auparavant, Chypre était une province romaine gouvernée par un propréteur ou légat, mais, au temps de Paul, comme le montrent les pièces de monnaie cypriotes, à la fois en grec et en latin, le titre correct était proconsul. Une inscription grecque trouvée à Soloi, sur la côte nord de Chypre, est datée du ‘ proconsulat de Paulus ’, [...]. À Thessalonique, les magnats de la ville prirent le titre tout à fait exceptionnel de politarques [les chefs de la ville, Actes 17:6, note], nom inconnu de la littérature classique. Il nous serait étranger, en dehors de l’usage qu’en fait Luc, n’était le fait qu’il apparaît dans les inscriptions. [...] L’Achaïe sous le règne d’Auguste était une province romaine, sous Tibère elle était directement sous la direction de l’empereur, mais sous Claude, comme le raconte Tacite, elle revenait à un sénat ; le titre correct de Gallion [Actes 18:12] était donc celui de proconsul. [...] Luc est tout aussi heureux, tout aussi exact dans sa géographie et ses expériences de voyagel. ”
20. Comment les écrits de Paul reflètent-ils avec exactitude l’époque à laquelle il a vécu et écrit ?
20 Les lettres de Paul sont le reflet réel de son époque et portent la marque du témoin oculaire. Par exemple, Philippes était une ville de garnison dont les habitants étaient particulièrement fiers de leur citoyenneté romaine. Paul rappela aux chrétiens que leur droit de cité se trouvait dans les cieux (Actes 16:12, 21, 37 ; Phil. 3:20). Éphèse était réputée pour ses arts magiques et ses pratiques spirites. Paul enseigna aux chrétiens de cette ville à s’armer pour ne pas devenir la proie des démons et, par la même occasion, il fit une description précise de l’armure du soldat romain (Actes 19:19 ; Éph. 6:13-17). Les vainqueurs romains avaient coutume de conduire un cortège triomphal et une procession de captifs, dénudant certains d’entre eux ; cette habitude est utilisée comme exemple (2 Cor. 2:14 ; Col. 2:15). En 1 Corinthiens 1:22, l’attitude des Juifs et des Grecs est mise en opposition. En cela, les écrivains chrétiens reflètent l’exactitude de Moïse, le rédacteur du Pentateuque, qui a suscité cette remarque à George Rawlinson : “ L’exactitude ethnologique du Pentateuque dans le domaine des us et coutumes d’Orient n’a jamais été contestéea. ”
21. a) Donnez des exemples de la franchise des rédacteurs de la Bible. b) En quoi cela affermit-il notre confiance dans la véracité de la Bible ?
21 7) Franchise des rédacteurs de la Bible. D’un bout à l’autre de la Bible, la franchise spontanée de ses rédacteurs témoigne avec force de son authenticité. Par exemple, Moïse expose sans détour son péché ainsi que le jugement de Dieu sur lui et sur son frère Aaron, qui se sont vu refuser l’entrée en Terre promise (Nomb. 20:7-13 ; Deut. 3:23-27). Les deux péchés de David ainsi que l’apostasie de son fils Salomon sont dévoilés (2 Sam. chap. 11, 12, 24 ; 1 Rois 11:1-13). Yona parle de sa désobéissance et de ce qu’il en est résulté. La nation d’Israël tout entière a été condamnée par presque tous les rédacteurs des Écritures hébraïques, des Juifs, à cause de sa désobéissance à Dieu, et ces Écritures constituent le livre que les Juifs eux-mêmes respectent et considèrent comme le recueil des déclarations divines et de l’histoire authentique de leur nation. Les écrivains chrétiens ont montré la même franchise. Les quatre évangélistes ont rapporté le reniement de Pierre. Paul a attiré l’attention sur la grave erreur commise par Pierre en rapport avec la foi, erreur qui causait une séparation entre Juifs et Gentils dans la congrégation chrétienne d’Antioche. Notre confiance en la véracité de la Bible grandit en constatant que les écrivains n’ont épargné personne, fût-ce eux-mêmes, par souci de fidélité dans leur texte. — Mat. 26:69-75 ; Marc 14:66-72 ; Luc 22:54-62 ; Jean 18:15-27 ; Gal. 2:11-14 ; Jean 17:17.
22. Quelle autre preuve avons-nous que la Bible est vraiment la Parole de Dieu, et dans quel dessein a-t-elle été écrite ?
22 8) Harmonie entre les écrivains. La rédaction de la Bible s’est échelonnée sur plus de 1 600 ans, et 40 écrivains y ont participé, mais il n’y a aucune disharmonie. Elle a été très largement diffusée en dépit d’une opposition âpre et d’efforts opiniâtres pour la détruire. Ces faits attestent qu’elle est bien ce qu’elle affirme être, c’est-à-dire la Parole du Dieu Tout-Puissant, et qu’elle est assurément “ utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice ”. — 2 Tim. 3:16b.
23. Quel thème constant prouve également l’inspiration de la Bible ? Citez des exemples.
23 L’inspiration divine de la Bible ressort de la constance avec laquelle elle accentue le thème de la sanctification du nom de Jéhovah au moyen de son Royaume dirigé par Christ. En voici quelques exemples saillants :
Ex. 3:15 ; 6:3 Dieu met en évidence son nom,
son mémorial, Jéhovah
Ex. 9:16 ; Rom. 9:17 Dieu énonce son dessein : que
son nom soit proclamé
Ex. 18:11 ; Is. 36:18-20 ; Jéhovah est plus grand que tous
Ex. 20:3-7 Dieu respecte son nom, il exige
un attachement exclusif
Job chap. 1, 2 La souveraineté légitime de
Jéhovah, l’attitude et la
fidélité de l’homme à son égard
Job 32:2 ; 35:2 ; 36:24 ; La justification de Dieu est
Jb 40:8 mise en avant
Is. 9:7 Dieu soutient avec zèle le
Royaume éternel de son Fils
Dan. 2:44 ; 4:17, 34 ; L’importance du Royaume de Dieu
Dn 7:13, 14 et du “ fils d’homme ”
Ézék. 6:10 ; 38:23 “ Il faudra qu’ils sachent que
je suis Jéhovah. ” Cette
déclaration apparaît plus de
60 fois dans la prophétie
d’Ézékiel
Mal. 1:11 Le nom de Dieu sera grand parmi
les nations
Jean 17:6, 26 Jésus a fait connaître le nom de
Dieu
Actes 2:21 ; Rom. 10:13 Il faut invoquer le nom de
Jéhovah pour être sauvé
Rév. 15:4 Le nom de Jéhovah doit être
glorifié par toutes les nations
24. a) Comment l’intégrité des premiers chrétiens établit-elle la véracité de “ l’histoire chrétienne ” ? b) Quelle autre preuve atteste que les rédacteurs de la Bible ont rapporté des faits et non des mythes ?
24 9) Intégrité des témoins. Voici ce que déclare George Rawlinson au sujet du crédit que l’on peut accorder au témoignage des premiers chrétiens, les rédacteurs des Écritures chrétiennes et d’autres : “ Les premiers convertis savaient qu’ils pouvaient être appelés, à n’importe quel moment, à mourir pour leur religion. [...] Et tout écrivain des premiers siècles qui soutenait le christianisme, bravait de ce fait les autorités civiles et s’exposait à un sort identique. Quand la foi est ainsi une question de vie ou de mort, les hommes n’embrassent pas à la légère et par fantaisie la première confession venue. Ils ne se rangent pas non plus ouvertement dans une secte persécutée sans avoir soigneusement pesé les enseignements de cette religion et avoir acquis la conviction que c’est bien la vérité. Il est clair que les premiers convertis étaient bien mieux placés que nous pour vérifier l’exactitude historique de ce que rapportaient les chrétiens. Ils pouvaient interroger les témoins et comparer leurs récits, se renseigner sur la manière dont ceux-ci étaient accueillis par leurs adversaires, consulter les documents païens de l’époque, enfin passer au crible toutes les preuves. [...] Tout cela réuni — car il ne faut pas oublier que notre démonstration est faite d’une accumulation de témoignages — forme un faisceau de preuves telles qu’on peut rarement en présenter à l’appui d’événements lointains et établit incontestablement la véracité de l’histoire chrétienne. Sous aucun rapport [...] cette histoire ne revêt un caractère mystique. C’est une histoire unique, racontée sans variation ; en revanche, les mythes varient et sont multiformes. Cette histoire est inextricablement mêlée à l’histoire profane de l’époque, qu’elle présente partout avec une remarquable exactitude, tandis que les mythes déforment l’histoire profane et se substituent à elle. L’histoire biblique regorge de détails prosaïques que les mythes évitent soigneusement ; elle abonde en conseils pratiques, simples et clairs ; les mythes, eux, enseignent par allégorie. [...] Le caractère sérieux, la fidélité, le souci de l’exactitude, le pur amour de la vérité sont les traits caractéristiques les plus saillants des rédacteurs du Nouveau Testament, qui, de toute évidence, rapportèrent des faits et non des mythes [...]. Ils ont écrit ‘ pour que nous connaissions pleinement la certitude des choses ’ auxquelles ‘ on ajoutait pleinement foi ’ de leur tempsc. ” — Voir Luc 1:1, 4.
25. Qu’est-ce qui démontre avec force l’authenticité de la Bible ?
25 Les prophéties divines sont un aspect passionnant de la Bible. L’authenticité de ce livre n’a jamais été démontrée de façon plus frappante que par la réalisation des nombreuses prophéties, toutes attestant le merveilleux pouvoir que possède Jéhovah de prédire l’avenir. Cette Parole prophétique est vraiment “ une lampe qui brille dans un lieu obscur ”, et y prêter attention affermit la foi de ceux qui désirent survivre jusqu’à la réalisation complète de toutes les prophéties relatives au Royaume dans le monde nouveau juste et éternel de Dieu. Les trois tableaux suivants apportent des preuves supplémentaires de l’authenticité de la Bible en présentant une liste non exhaustive de ces accomplissements prophétiques qui soulignent l’harmonie complète des Écritures hébraïques et grecques. Au fil du temps, la Bible brille d’un éclat toujours plus vif qui atteste qu’elle est vraiment “ inspirée de Dieu et utile ”. — 2 Pierre 1:19 ; 2 Tim. 3:16.
[Notes]
a The Historical Evidences of the Truth of the Scripture Records, par George Rawlinson, 1862, pages 54, 254-8.
b 1871, pages 29-31.
c The Historical Evidences of the Truth of the Scripture Records, pages 25-6.
d Sinai and Palestine, 1885, pages 82-3.
e Sélection du Reader’s Digest, mai 1954, pages 114-19.
f 1984, page 24.
g 1968, pages 4-5.
h The Journal of the Royal Asiatic Society of Great Britain and Ireland, Londres, 1855, vol. 15, page 232.
k Wine as Food and Medicine, 1954, page 5.
l 1955, pages 211-13.
a The Historical Evidences of the Truth of the Scripture Records, page 290.
b La Bible — Parole de Dieu ou des hommes ? pages 12-36.
c The Historical Evidences of the Truth of the Scripture Records, pages 225, 227-8.
10) PRINCIPALES PROPHÉTIES SUR JÉSUS ET LEUR ACCOMPLISSEMENT
Prophétie Événement Accomplissement
Ps. 132:11 ; De la famille de Mat. 1:1, 6-16 ;
Is. 9:7 ; David, fils de Jessé 9:27 ; 15:22 ;
3:23-32 ;
Mika 5:2 Né à Bethléhem Luc 2:4-11 ; Jean 7:42
Is. 7:14 Né d’une vierge Mat. 1:18-23 ;
Jér. 31:15 Massacre des enfants Mat. 2:16-18
après sa naissance
Hosh. 11:1 Appelé d’Égypte Mat. 2:15
Mal. 3:1 ; Le chemin est préparé Mat. 3:1-3 ;
Dan. 9:25 Apparut comme Messie Se présenta au baptême
à la fin des et fut oint en 29
69 “ semaines ” de n. è. comme prévu
Is. 61:1, 2 Chargé d’une mission Luc 4:18-21
Is. 9:1, 2 Grâce à son ministère, Mat. 4:13-16
les habitants de
Zéboulôn et de
Naphtali ont vu
une grande lumière
Ps. 78:2 Se servait d’exemples Mat. 13:11-13, 31-35
Is. 53:4 Pris lui-même nos Mat. 8:16, 17
maladies
Ps. 69:9 Zélé pour la maison Mat. 21:12, 13 ;
de Jéhovah Marc 11:15-18 ;
Is. 53:1 On ne l’a pas cru Jean 12:37, 38 ;
Zek. 9:9 ; Il entre à Jérusalem Mat. 21:1-9 ;
Ps. 118:26 sur un ânon ; est Marc 11:7-11 ;
accueilli en roi, Luc 19:28-38 ;
comme celui qui vient Jean 12:12-15
au nom de Jéhovah
Is. 28:16 ; Rejeté, mais devient Mat. 21:42, 45,
Is 53:3 ; la principale Mt 21:46 ;
Ps. 69:8 ; pierre angulaire Actes 3:14 ; 4:11 ;
Zek. 11:12 Livré pour 30 pièces Mat. 26:15 ; 27:3-10 ;
d’argent Marc 14:10, 11
Zek. 13:7 Les disciples sont Mat. 26:31, 56 ;
dispersés Jean 16:32
Ps. 2:1, 2 Les autorités romaines Mat. 27:1, 2 ;
et les chefs Marc 15:1, 15 ;
d’Israël agissent Luc 23:10-12 ;
de concert contre Actes 4:25-28
l’oint de Jéhovah
Is. 53:8 Jugé et condamné Mat. 26:57-68 ;
Ps. 27:12 On recourt à de faux Mat. 26:59-61 ;
témoins Marc 14:56-59
Is. 53:7 Silencieux devant Mat. 27:12-14 ;
ses accusateurs Marc 14:61 ;
Ps. 22:16, Attaché sur un Mat. 27:35 ;
note poteau Marc 15:24, 25 ;
Ps. 22:18 Ses vêtements sont Mat. 27:35 ;
tirés au sort Jean 19:23, 24
Ps. 22:7, 8 Insulté sur le poteau Mat. 27:39-43 ;
Ps. 69:21 On lui donne du vin Mat. 27:34, 48 ;
aigre et du fiel Marc 15:23, 36
Ps. 22:1 Abandonné à ses Mat. 27:46 ;
ennemis par Dieu Marc 15:34
Ps. 34:20 ; Aucun de ses os n’a Jean 19:33, 36
Ex. 12:46 été brisé
Is. 53:5, 8, Mort sacrificielle Mat. 20:28 ;
Is 53:11, 12 pour enlever les Jean 1:29 ;
péchés et permettre Rom. 3:24 ; 4:25 ;
d’être déclaré 1 Cor. 15:3 ;
juste devant Dieu Héb. 9:12-15 ;
Is. 53:9 Enterré avec le riche Mat. 27:57-60 ;
Yona 1:17 ; Dans la tombe Mat. 12:39, 40 ;
Yon 2:10 jusqu’au troisième 16:21 ; 17:23 ;
jour après sa mort, 20:19 ; 27:64 ;
puis ressuscité 28:1-7 ;
Ps. 16:8-11, Ressuscité avant de Actes 2:25-31 ;
note voir la corruption Ac 13:34-37
Ps. 2:7 Jéhovah le déclare Mat. 3:16, 17 ;
son Fils en Marc 1:9-11 ;
l’engendrant de Luc 3:21, 22 ;
l’esprit et en le Actes 13:33 ;
ressuscitant Rom. 1:4 ;
Questions sur le tableau “ Principales prophéties sur Jésus et leur accomplissement ” :
a) Quelles prophéties sur la naissance de Jésus montrent qu’il pouvait être le Messie ?
b) Quelles prophéties se sont accomplies au début du ministère de Jésus ?
c) Comment Jésus a-t-il réalisé les prophéties par la façon dont il a effectué son ministère ?
d) Quelles prophéties se sont réalisées durant les quelques jours qui ont précédé le jugement de Jésus ?
e) Comment les prophéties se sont-elles accomplies lors de son jugement ?
f) Quelles prophéties annonçaient qu’il serait attaché sur un poteau, mourrait et ressusciterait ?
[Tableau, pages 344-346]
11) AUTRES PROPHÉTIES BIBLIQUES ACCOMPLIES
Prophétie Événement Accomplissement
Gen. 9:25 Les Cananéens Jos. 9:23, 27 ;
deviendront les Juges 1:28 ;
serviteurs d’Israël 1 Rois 9:20, 21
Gen. 15:13, Israël sortira Ex. 12:35, 36 ;
Gn 15:14 ; d’Égypte avec de Ps. 105:37
Ex. 3:21, 22 grands biens quand
Dieu jugera la nation
qui le tenait en
esclavage
Gen. 17:20 ; Yishmaël produira Gen. 25:13-16 ;
21:13, 18 12 chefs et 1 Chron. 1:29-31
deviendra une
grande nation
Gen. 25:23 ; Les Édomites Gen. 36:8 ;
27:39, 40 habiteront loin des Deut. 2:4, 5 ;
sols fertiles, 2 Sam. 8:14 ;
serviront les 2 Rois 8:20 ;
Israélites et se 1 Chron. 18:13 ;
révolteront parfois 2 Chron. 21:8-10
Gen. 48:19, Éphraïm deviendra Nomb. 1:33-35 ;
Gn 48:22 plus grand que Deut. 33:17 ;
Manassé ; chaque Jos. 16:4-9 ; 17:1-4
tribu aura un héritage
Gen. 49:7 Siméon et Lévi seront Jos. 19:1-9 ; 21:41, 42
dispersés en Israël
Deut. 17:14 Israël demandera un 1 Sam. 8:4, 5, 19,
roi 1S 8:20
Deut. 28:52, Israël sera puni pour Réalisation sur
28:53, son infidélité ; Samarie en 740
28:64-66, villes assiégées, av. n. è.
28:68 habitants emmenés (2 Rois 17:5-23),
en esclavage sur Jérusalem en 607
av. n. è.
(Jér. 52:1-27), et à
nouveau sur Jérusalem
en 70 de n. è.
1 Sam. 2:31, Malédiction sur la 1 Sam. 4:11, 17, 18 ;
2:34 ; lignée d’Éli 1 Rois 2:26, 27, 35
1 Rois 9:7, Destruction du temple 2 Rois 25:9 ;
1R 9:8 ; si Israël apostasie 2 Chron. 36:19 ;
1 Rois 13:1-3 L’autel de Yarobam 2 Rois 23:16-18
sera souillé
Is. 13:17-22 ; Destruction de Dan. 5:22-31 ;
Is 45:1, 2 ; Babylone ; les l’histoire profane
Jér. 50:35-46 ; portes de Babylone confirme. Cyrus a
Jr 51:37-43 seront laissées pris Babylone alors
ouvertes ; conquise que les portes
par les Mèdes et les avaient été laissées
Perses commandés par ouvertesd
Cyrus
Is. 23:1, 8, La ville de Tyr sera L’histoire profane
23:13, 14 ; détruite par les confirme que la ville
Ézék. 26:4, Chaldéens commandés continentale a été
Éz 26:7-12 par Neboukadnetsar détruite et que la
ville insulaire s’est
soumise à
Neboukadnetsar après
13 années de siègee
Is. 44:26-28 Reconstruction de 2 Chron. 36:22, 23 ;
Jérusalem et du Ezra 1:1-4
temple par les Juifs
rentrés d’exil ; rôle
joué par Cyrus
Jér. 25:11 ; Rétablissement d’un Dan. 9:1, 2 ;
Jr 29:10 reste après les Zek. 7:5 ;
70 années de 2 Chron. 36:21-23
désolation
Jér. 48:15-24 ; Moab sera désolée Aujourd’hui la nation
Ézék. 25:8-11 ; de Moab n’existe
Tseph. 2:8, 9 plusf
Jér. 49:2 ; Les villes ammonites Aujourd’hui, la nation
Ézék. 25:1-7 ; deviendront un tell d’Ammôn n’existe
Tseph. 2:8, 9 de solitude désolée plusg
Jér. 49:17, Édom sera retranchée La nation d’Édom
Jr 49:18 ; comme si elle n’avait s’éteignit après
Ézék. 25:12-14 ; jamais existé la destruction de
Dan. 2:31-40 ; Description de quatre L’histoire profane
7:2-7 royaumes : Babylone, confirme les
Perse, Grèce et Rome. accomplissements
Nombreux détails relatifs à la
prophétiques annoncés naissance et à
la chute de ces
puissancesi
Dan. 8:1-8, Après le royaume de Alexandre le Grand
8:20-22 ; Perse, un roi conquit l’Empire
11:1-19 puissant, la Grèce, perse. À sa mort,
dominera. Ce royaume quatre généraux
sera divisé en quatre prirent le pouvoir.
parties, desquelles Finalement, les
sortiront deux puissances séleucide
puissances, le roi du et ptolémaïque se
Nord et le roi du Sud développèrent et se
firent continuellement
la guerrej
Dan. 11:20-24 Un chef ordonnera un Le décret
enregistrement. Au d’enregistrement en
temps de son Palestine fut
successeur, “ le promulgué durant le
Guide de l’alliance ” règne de César
sera brisé Auguste ; Jésus fut
tué pendant le règne
de son successeur,
Tibère Césark
Tseph. 2:13-15 ; Ninive deviendra une Elle est devenue un
Nah. 3:1-7 solitude désolée dépotoirl
Mat. 24:2, Jérusalem sera Réalisation par les
Mt 24:16-18 ; encerclée de pieux Romains en 70 de
Luc 19:41-44 taillés et détruite n. è.b
Mat. 24:7-14 ; Grande période de Sur la terre,
Marc 13:8 ; troubles annoncée période de troubles
Luc 21:10, 11 ; avant la fin du sans précédent depuis
2 Tim. 3:1-5 présent système de la Première Guerre
choses : guerres, mondiale en 1914. La
disettes, prédication du
tremblements de Royaume s’effectue
terre, pestes, aujourd’hui dans plus
illégalité, de 200 pays.
prédication de la
bonne nouvelle du
Royaume à toutes les
nations
[Notes du tableau]
d Hérodote I, 191, 192 ; Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 578-9.
e Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol X, page 617 ; Étude perspicace des Écritures, vol 2, pages 531, 1125.
i “ Que ta volonté soit faite sur la terre ”, pages 103-24, 166-77, 188-95, 219-28.
j “ Que ta volonté soit faite sur la terre ”, pages 120-1, 172-4, 192-4, 219-260 ; Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 74-5.
k “ Que ta volonté soit faite sur la terre ”, pages 246-51 ; Étude perspicace des Écritures, vol. 1, page 228.
l Voir page 159, paragraphes 5, 6.
a Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol X, pages 618-9.
b Voir page 188, paragraphe 9.
a) Quels événements prophétisés se réalisèrent après l’entrée de la nation d’Israël au pays de Canaan ?
b) Quelles prophéties relatives au jugement d’Israël et de Juda se sont accomplies, et quand ?
c) Que fut-il prédit à propos d’un rétablissement ? Cette prédiction se réalisa-t-elle ?
d) Contre quelles nations des messages de jugement précis devaient-ils être prononcés, et comment ces jugements prophétiques se sont-ils accomplis ?
e) Quels sont quelques-uns des événements historiques remarquables prédits par Daniel ? par Jésus ?
12) CITATIONS ET APPLICATIONS DES ÉCRITURES HÉBRAÏQUES PAR LES RÉDACTEURS DES ÉCRITURES GRECQUES
(NOTE : Ne figurent pas dans cette liste les références mentionnées aux pages précédentes dans le tableau “ Principales prophéties sur Jésus ”.)
Citation Déclaration Application
Gen. 1:3 Dieu ordonne que la 2 Cor. 4:6
lumière paraisse
Gen. 2:7 Adam est créé âme 1 Cor. 15:45
vivante
Gen. 2:24 L’homme quittera ses Mat. 19:5 ;
parents et Marc 10:7, 8 ;
s’attachera à sa 1 Cor. 6:16 ;
femme ; les deux Éph. 5:31
deviendront une
seule chair
Gen. 18:10, 14 Un fils est promis à Rom. 9:9
Sara
Gen. 18:12 Sara appelle Abraham 1 Pierre 3:6
“ seigneur ”
Gen. 21:12 La semence d’Abraham Rom. 9:7 ; Héb. 11:18
viendra par Isaac
Ex. 20:12-17 5e, 6e, 7e, 8e, 9e et Mat. 5:21, 27 ;
Ex. 24:8 Conclusion de Héb. 9:20 ;
l’alliance de la Mat. 26:28 ;
Loi — “ le sang de Marc 14:24
l’alliance ”
Lév. 19:18 Aime ton prochain Mat. 19:19 ;
comme toi-même 22:39 ; Marc 12:31 ;
Lév. 26:12 Jéhovah était le Dieu 2 Cor. 6:16
d’Israël
Nomb. 16:5 Jéhovah connaît qui 2 Tim. 2:19
lui appartient
Deut. 6:4, 5 Aime Jéhovah de tout Mat. 22:37 ;
ton cœur et de toute Marc 12:29, 30 ;
ton âme Luc 10:27
Deut. 8:3 L’homme ne vivra pas Mat. 4:4 ; Luc 4:4
de pain seul
Deut. 18:15-19 Dieu suscitera un Actes 3:22, 23
prophète comme Moïse
Deut. 24:1 Le divorce selon la Mat. 5:31
Loi mosaïque
Deut. 25:4 “ Tu ne dois pas 1 Cor. 9:9 ;
museler le taureau 1 Tim. 5:18
pendant qu’il bat le
grain ”
Deut. 30:11-14 Nécessité d’avoir Rom. 10:6-8
“ la ‘ parole ’ de
la foi ” dans le cœur
et de la prêcher
Deut. 32:17, 21 Dieu excita la Rom. 10:19 ;
jalousie des Juifs 1 Cor. 10:20-22
en invitant les
Gentils. Les
Israélites excitèrent
la jalousie de Jéhovah
par leur idolâtrie
Deut. 32:35, 36 La vengeance Héb. 10:30
appartient à Jéhovah
1 Sam. 13:14 ; David, un homme selon Actes 13:22
1S 16:1 le cœur de Dieu
1 Sam. 21:6 David et ses hommes Mat. 12:3, 4 ;
mangèrent les pains Marc 2:25, 26 ;
de proposition Luc 6:3, 4
Job 41:11 ‘ Qui a donné le Rom. 11:35
premier à Dieu ? ’
Ps. 8:4-6 “ Qu’est-ce que Héb. 2:6, 7 ;
l’homme pour que tu 1 Cor. 15:27
penses à lui ? ”
Dieu a soumis toutes
choses sous les pieds
de Christ
Ps. 14:1-3 “ Il n’y a pas de Rom. 3:10-12
juste ”
Ps. 19:4, note L’occasion d’entendre Rom. 10:18
la vérité sur
l’existence de Dieu
est offerte à tous,
comme en témoigne
toute la création
Ps. 24:1 La terre appartient à 1 Cor. 10:26
Jéhovah
Ps. 40:6-8 Dieu n’agrée plus les Héb. 10:6-10
sacrifices de la
Loi ; l’offrande,
une fois pour toutes,
du corps de Jésus,
selon la volonté
de Dieu, procure la
sanctification
Ps. 78:24 Le pain du ciel Jean 6:31-33
Ps. 82:6 “ Vous êtes des Jean 10:34
dieux ”
Ps. 110:1 Le Seigneur s’assiéra Mat. 22:43-45 ;
à la droite de Marc 12:36, 37 ;
Jéhovah Luc 20:42-44 ;
Ps. 117:1 “ Louez Jéhovah, vous Rom. 15:11
toutes, nations ”
Is. 6:9, 10 Les Israélites n’ont Mat. 13:13-15 ;
pas prêté attention Marc 4:12 ;
à la bonne nouvelle Luc 8:10 ;
Is. 10:22, 23 Seul un reste Rom. 9:27, 28
d’Israël sera sauvé
Is. 28:11, 12 Le peuple ne croira 1 Cor. 14:21
pas quand bien même
on lui parlera “ en
des langues
étrangères ”
Is. 28:16 Ceux qui placent leur 1 Pierre 2:6 ;
foi en Christ, le Rom. 10:11
fondement en Sion, ne
seront pas déçus
Is. 29:14 Dieu fera périr la 1 Cor. 1:19
sagesse des sages
Is. 40:6-8 La parole de Jéhovah 1 Pierre 1:24, 25
subsiste pour toujours
Is. 45:23 Tout genou pliera Rom. 14:11
devant Jéhovah
Is. 52:15 La bonne nouvelle Rom. 15:21
annoncée aux Gentils
Is. 56:7 La maison de Jéhovah Mat. 21:13 ;
sera une maison de Marc 11:17 ;
prière pour toutes Luc 19:46
les nations
Is. 59:7, 8 Description de la Rom. 3:15-17
méchanceté des hommes
Jér. 31:31-34 Dieu conclura une Héb. 8:8-12 ;
alliance nouvelle Hé 10:16, 17
Hosh. 13:14 “ Mort, où est ton 1 Cor. 15:54, 55
aiguillon ? ”
Amos 9:11, 12 Dieu rebâtira la Actes 15:16-18
hutte de David
Hab. 2:4 “ Mon juste vivra en Héb. 10:38 ;
raison de la foi ” Rom. 1:17
Hag. 2:6 Les cieux et la terre Héb. 12:26, 27
seront ébranlés
Mal. 1:2, 3 Jacob aimé, Ésaü haï Rom. 9:13
Questions sur le tableau “ Citations et applications des Écritures hébraïques par les rédacteurs des Écritures grecques ” :
a) Comment les références à la Genèse dans les Écritures grecques appuient-elles le récit de la création ?
b) Comment sont appliqués les passages de la Genèse relatifs à Abraham et à sa semence ?
c) Quelles citations tirées du livre de l’Exode se rapportent aux Dix Commandements et à d’autres aspects de la Loi ?
d) Où trouve-t-on l’énoncé originel des deux grands commandements, savoir : aimer Jéhovah de tout son cœur et de toute son âme, et aimer son prochain comme soi-même ?
e) Citez quelques principes fondamentaux énoncés dans le Pentateuque et rappelés dans les Écritures grecques. Quelle application en est faite ?
f) Quels passages des Psaumes cités dans les Écritures grecques magnifient Jéhovah 1) comme Créateur et Propriétaire de la terre, 2) comme Celui qui témoigne de l’intérêt aux justes et en prend soin ?
g) Comment les Écritures grecques appliquent-elles des passages tirés d’Isaïe et d’autres prophètes 1) à la prédication de la bonne nouvelle, 2) au rejet de la bonne nouvelle par certains, 3) au fait que, outre un reste d’Israélites, des gens des nations deviendraient croyants, 4) aux bienfaits qui résultent de la foi en la bonne nouvelle ?
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Les Écritures inspirées, source de bienfaits éternels« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Études des Écritures inspirées et de leur contexte
Les Écritures inspirées, source de bienfaits éternels
1. Sur quelle vision glorieuse l’examen de “ toute Écriture ” nous ouvre-t-il les yeux ?
GRÂCE à l’examen de “ toute Écriture [...] inspirée de Dieu ”, nos yeux se sont ouverts sur la vision glorieuse de la souveraineté de Jéhovah et de ses desseins relatifs au Royaume. Nous avons constaté que la Bible est un Livre unique dont le thème puissant est la justification de la souveraineté de Jéhovah et la réalisation ultime de son dessein à l’égard de la terre par le moyen de son Royaume dirigé par Christ, la Semence promise. Dès ses premières pages, la Bible développe et explique ce thème unique à travers les écrits qui se suivent jusqu’à la mise en lumière, dans les derniers chapitres, de la glorieuse réalité du grand dessein de Dieu par le moyen de son Royaume. Quel livre remarquable que la Bible ! Commençant par la création impressionnante des cieux et de la terre avec ses créatures vivantes, la Bible seule fait le récit inspiré et authentique des actions de Dieu à l’égard des hommes jusqu’à nos jours et nous emmène jusqu’à la réalisation complète de la magnifique création de Jéhovah, “ un nouveau ciel et une nouvelle terre ”. (Rév. 21:1.) Une fois son grand dessein pleinement accompli par le moyen du Royaume de la Semence, Jéhovah Dieu nous apparaîtra comme un Père aimant qui entretient des relations avec une famille humaine heureuse et unie, une famille qui se joint à la multitude céleste pour louer et sanctifier son saint nom.
2, 3. Comment le thème de la Semence est-il développé d’un bout à l’autre des Écritures ?
2 Ce thème de la Semence est parfaitement développé d’un bout à l’autre des Écritures. Énonçant la première prophétie inspirée, Dieu fait la promesse que ‘ la semence de la femme ’ meurtrira le serpent à la tête (Gen. 3:15). Plus de 2 000 ans après, Dieu dit au fidèle Abraham : “ Par le moyen de ta semence se béniront à coup sûr toutes les nations de la terre. ” Plus de 800 ans plus tard, Jéhovah fait une promesse semblable à l’un des descendants d’Abraham, le fidèle roi David, révélant que la Semence sera royale. Au fil du temps, les prophètes de Jéhovah ont annoncé en termes frappants la beauté de la domination du Royaume (Gen. 22:18 ; 2 Sam. 7:12, 16 ; Is. 9:6, 7 ; Dan. 2:44 ; 7:13, 14). Puis la Semence elle-même apparaît, plus de 4 000 ans après la promesse originelle faite en Éden. Cette Semence, qui est aussi ‘ la semence d’Abraham ’, c’est Jésus Christ, le “ Fils du Très-Haut ”, et Jéhovah lui donne “ le trône de David son père ”. — Gal. 3:16 ; Luc 1:31-33.
3 Bien que cette Semence, le Roi oint de Dieu, soit meurtrie dans la mort par la semence terrestre du Serpent, Dieu la rappelle à la vie et l’élève à sa droite où elle attend le moment fixé par Lui pour ‘ meurtrir Satan à la tête ’. (Gen. 3:15 ; Héb. 10:13 ; Rom. 16:20.) Puis la Révélation amène la vision entière à son point culminant. Christ prend possession du pouvoir royal, chasse des cieux “ le serpent originel, celui qu’on appelle Diable et Satan ”, et le jette sur la terre. Pendant une courte période, le Diable fait venir des malheurs sur la terre et entre en guerre ‘ contre le reste de la semence de la femme de Dieu ’. Mais Christ, en qualité de “ Roi des rois ”, frappe les nations. Le Serpent originel, Satan, est jeté dans l’abîme avant d’être finalement détruit pour toujours. Pendant ce temps, les bienfaits du sacrifice de Christ sont répandus sur l’humanité par l’intermédiaire de la Nouvelle Jérusalem, l’épouse de l’Agneau, pour la bénédiction de toutes les familles de la terre. Ainsi nous est proposé dans toute sa splendeur le thème magnifique des Écritures inspirées. — Rév. 11:15 ; 12:1-12, 17 ; 19:11-16 ; 20:1-3, 7-10 ; 21:1-5, 9 ; 22:3-5.
BIENFAITS QUI DÉCOULENT DES ÉCRITS INSPIRÉS
4. Comment tirer le plus grand profit des Saintes Écritures, et pourquoi ?
4 Comment tirer le plus grand profit des Écritures inspirées ? En permettant à la Bible d’influencer notre vie. En étudiant chaque jour les Écritures inspirées et en les mettant en pratique, nous bénéficierons de la direction divine. “ La parole de Dieu est vivante et puissante ” ; elle peut exercer sur notre vie une puissante influence en faveur de la justice (Héb. 4:12). Si nous étudions continuellement la Parole de Dieu et suivons ses directives, nous parviendrons à “ revêtir la personnalité nouvelle qui a été créée selon la volonté de Dieu dans une justice et une fidélité vraies ”. Nous serons renouvelés dans la force qui anime notre intelligence, et nous serons transformés en renouvelant notre intelligence, pour pouvoir éprouver personnellement “ ce qu’est la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite ”. — Éph. 4:23, 24 ; Rom. 12:2.
5. Qu’apprenons-nous du comportement et de l’exemple de Moïse ?
5 Il y a beaucoup à apprendre en examinant la façon dont les serviteurs fidèles de Dieu ont tiré profit de l’étude et de la méditation de Sa Parole. Par exemple, il y a eu Moïse, “ de beaucoup le plus humble de tous les hommes ” ; il s’est constamment laissé enseigner, étant prêt à apprendre (Nomb. 12:3). À son exemple, nous devrions toujours accorder du prix à la souveraineté de Jéhovah et prier comme lui : “ Ô Jéhovah, tu as été pour nous une véritable demeure de génération en génération. Avant que les montagnes soient nées, ou que tu te sois mis à enfanter comme dans les douleurs la terre et le sol productif, oui depuis des temps indéfinis et pour des temps indéfinis tu es Dieu. ” Moïse connaissait pleinement la sagesse de Dieu, car Jéhovah l’a utilisé pour écrire les premiers livres de la Bible. Il comprenait donc l’importance de rechercher quotidiennement la sagesse de Jéhovah. Aussi a-t-il prié en ces termes : “ Montre-nous comment compter nos jours de telle manière que nous introduisions un cœur de sagesse. ” Puisque “ les jours de nos années ” sont peu nombreux, 70 ou 80 ans seulement pour ceux qui ont “ une force peu commune ”, nous nous montrerons sages en nous délectant chaque jour de sa Parole, et alors “ le charme de Jéhovah notre Dieu [sera] sur nous ”, comme il l’était sur son fidèle serviteur Moïse. — Ps. 90:1, 2, 10, 12, 17.
6. À l’exemple de Josué, comment pouvons-nous faire réussir notre voie ?
6 Il est absolument nécessaire de méditer journellement sur la Parole de Dieu. Jéhovah le dit clairement à Josué, le successeur de Moïse : “ Seulement, sois courageux et très fort pour avoir soin de faire selon toute la loi que t’a ordonnée Moïse mon serviteur. Ne t’en écarte ni à droite ni à gauche, afin d’agir sagement partout où tu iras. Ce livre de la loi ne doit pas s’éloigner de ta bouche ; il faudra que tu y lises à voix basse jour et nuit, afin d’avoir soin de faire selon tout ce qui y est écrit ; car alors tu feras réussir ta voie et alors tu agiras sagement. ” Josué fit-il réussir sa voie en lisant continuellement la loi de Jéhovah ? La bénédiction de Jéhovah sur sa courageuse campagne en Canaan fournit une réponse éloquente. — Jos. 1:7, 8 ; 12:7-24.
7. Comment David montra-t-il tout le prix qu’il accordait à la sagesse de Dieu, et comment ce même sentiment est-il exprimé au Psaume 119 ?
7 Parlons du bien-aimé David qui, lui aussi, attachait du prix à la sagesse de Jéhovah. “ La loi ”, “ le rappel ”, “ les ordres ”, “ le commandement ” et “ les décisions judiciaires ” de Jéhovah lui tenaient à cœur. David dit qu’ils “ sont plus désirables que l’or, oui que beaucoup d’or affiné ; et plus [doux] que le miel et que le miel qui coule des rayons ”. (Ps. 19:7-10.) Ce thème exaltant a été repris et développé de façon émouvante par un autre psalmiste au Psaume 119. Tandis que nous étudions quotidiennement la Parole de Dieu et suivons ses sages conseils, puissions-nous toujours dire à Jéhovah : “ Ta parole est une lampe pour mon pied, et une lumière pour ma route. Tes rappels sont merveilleux. C’est pourquoi mon âme les a observés. ” — Ps. 119:105, 129.
8. Quelles paroles de Salomon devrions-nous faire nôtres ?
8 Aux jours de sa fidélité, Salomon le fils de David se conformait lui aussi à la Parole de Dieu, et dans ses proverbes il exprima avec chaleur la valeur qu’il lui accordait ; nous ferions bien de faire de même. La lecture journalière et la mise en pratique de la Bible nous apporteront la pleine intelligence de ces paroles profondes de Salomon : “ Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse, et l’homme qui obtient le discernement. Longueur de jours est dans sa droite ; dans sa gauche richesse et gloire. Ses voies sont des voies pleines de charme, et toutes ses routes sont paix. Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent, et ceux qui la tiennent ferme, il faut les proclamer heureux. ” (Prov. 3:13, 16-18). Étudier chaque jour la Parole de Dieu et lui obéir procure le plus grand bonheur maintenant et l’assurance d’avoir “ longueur de jours ”, la vie éternelle, dans le monde nouveau de Jéhovah.
9. Quel encouragement tirons-nous de l’exemple de Jérémie ?
9 Au nombre de ceux qui ont aimé les Écritures inspirées et leur ont obéi, il y a encore les fidèles prophètes de Dieu. Jérémie, par exemple, a eu une tâche très difficile (Jér. 6:28). Il le dit lui-même : “ La parole de Jéhovah est devenue pour moi un sujet d’opprobre et de raillerie tout au long du jour. ” Mais son étude de la Parole de Dieu lui avait donné une grande force, et, en fait, il fut utilisé pour écrire quatre livres des Écritures inspirées : Un et Deux Rois, Jérémie et Lamentations. Mais que s’est-il passé quand le découragement semblait s’être emparé de Jérémie au point qu’il songeait à cesser de proclamer “ la parole de Jéhovah ” ? Laissons Jérémie répondre lui-même : “ Mais c’était dans mon cœur comme un feu brûlant, enfermé dans mes os ; et je me fatiguais de le contenir, et je ne pouvais pas le supporter. ” Il était obligé d’annoncer les paroles de Jéhovah et, ce faisant, il trouva que Jéhovah était avec lui “ comme un homme fort et terrifiant ”. Si nous étudions et continuons d’étudier la Parole de Dieu au point qu’elle devienne une partie de nous-mêmes, comme c’était le cas pour Jérémie, alors la puissance invincible de Jéhovah sera aussi avec nous, et nous triompherons de tous les obstacles en continuant de parler de ses glorieux desseins relatifs au Royaume. — Jér. 20:8, 9, 11.
10. Quel fut le rôle essentiel des Écritures dans la vie de Jésus, et que demanda-t-il pour ses disciples dans une prière ?
10 Et que dire de notre plus grand exemple, “ l’Agent principal de notre foi et Celui qui la porte à la perfection : Jésus ” ? Connaissait-il bien les Écritures inspirées, comme tous les prophètes et autres fidèles qui l’ont précédé ? Certainement, comme en témoignent les nombreuses citations qu’il en a faites et son mode de vie conforme aux Écritures. C’est en ayant la Parole de Dieu présente à l’esprit qu’il s’offrit à faire la volonté de son Père sur la terre. “ Voici que je suis venu, dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet. À faire ta volonté, ô mon Dieu, j’ai pris plaisir, et ta loi est tout au fond de moi. ” (Héb. 12:2 ; Ps. 40:7, 8 ; Héb. 10:5-7). Ainsi, la Parole de Dieu joua un rôle essentiel quand Jéhovah sanctifia ou mit à part Jésus pour son service. Jésus pria pour que ses disciples soient eux aussi sanctifiés : “ Sanctifie-les par le moyen de la vérité ; ta parole est vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. Et je me sanctifie pour eux, pour qu’eux aussi soient sanctifiés par le moyen de la vérité. ” — Jean 17:17-19.
11. a) En rapport avec la Parole de Dieu, quelle nécessité Pierre souligna-t-il à l’adresse des chrétiens oints ? b) Pourquoi l’étude de la Bible est-elle aussi importante pour la grande foule ?
11 Étant sanctifiés “ par le moyen de la vérité ”, les chrétiens oints engendrés de l’esprit qui suivent les traces de Jésus doivent ‘ demeurer dans sa parole ’ pour être vraiment ses disciples (Jean 8:31). Ainsi, Pierre, qui écrivit “ à ceux qui ont obtenu une foi ”, souligna la nécessité de continuer à étudier la Parole de Dieu et à y prêter attention, disant : “ C’est pourquoi je serai toujours disposé à vous rappeler ces choses, bien que vous les connaissiez et que vous soyez fermement établis dans la vérité qui est présente en vous. ” (2 Pierre 1:1, 12). Les rappels constants, tels ceux qui nous sont donnés par la lecture et l’étude quotidienne de la Parole de Dieu, sont également importants pour les chrétiens qui espèrent faire partie de la “ grande foule ” que Jean a vue en vision après sa description des 144 000 scellés de toutes les tribus de l’Israël spirituel. Car, à moins de continuer à boire l’eau de la vérité qui donne la vie, comment cette grande foule pourrait-elle avec intelligence crier sans cesse “ d’une voix forte, disant : ‘ Le salut, nous le devons à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l’Agneau. ’ ” — Rév. 7:9, 10 ; 22:17.
12. Pourquoi devons-nous constamment méditer sur la Parole de Dieu ?
12 C’est une évidence ! Le moyen de tirer le meilleur profit des Écritures inspirées et de trouver la voie du salut, la vie éternelle, consiste à étudier les Écritures et à les observer chaque jour de notre vie. Méditons sans cesse sur la Parole de Dieu et exprimons dans la prière le même attachement pour elle que le psalmiste, qui a dit : “ Je me souviendrai des façons d’agir de Yah ; car je veux me souvenir de tes actes prodigieux d’autrefois. Oui, je méditerai sur toute ton action. ” (Ps. 77:11, 12). Méditer sur les actes prodigieux et sur l’action de Jéhovah nous incitera aussi à accomplir de belles œuvres avec la vie éternelle en vue. Le but du livre “ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile ” est d’encourager tous ceux qui aiment la justice à avoir part aux bienfaits éternels qui découlent de l’étude de la Parole de Dieu et de sa mise en pratique.
EN “ DES TEMPS CRITIQUES ”
13. En quels “ temps critiques ” vivons-nous ?
13 Les temps modernes sont les plus critiques de toute l’Histoire humaine. La situation est explosive et laisse entrevoir des perspectives effrayantes. Sans crainte de se tromper, on peut dire que la race humaine est menacée dans son existence. Ces paroles de l’apôtre Paul sont d’ailleurs des plus appropriées : “ Mais sache ceci : que dans les derniers jours des temps critiques, difficiles à supporter, seront là. Car les hommes seront amis d’eux-mêmes, amis de l’argent, arrogants, orgueilleux, blasphémateurs, désobéissants à l’égard de leurs parents, ingrats, sans fidélité, sans affection naturelle, sans esprit d’entente, calomniateurs, sans maîtrise de soi, cruels, sans amour du bien, traîtres, entêtés, gonflés d’orgueil, amis des plaisirs plutôt qu’amis de Dieu, ayant une forme d’attachement à Dieu, mais trahissant sa puissance ; et de ceux-là détourne-toi. ” — 2 Tim. 3:1-5.
14. Compte tenu des “ temps ” que nous vivons, quel avis de Paul devrions-nous suivre ?
14 Pourquoi se détourner de tels individus ? Parce que leur rejet de Dieu va bientôt les mener à la destruction. Avec tous les hommes au cœur droit, tournons-nous plutôt vers l’enseignement salutaire des Écritures inspirées pour en faire le fondement de notre vie quotidienne. Reprenons à notre compte les paroles que Paul adressa au jeune Timothée : “ Toi, cependant, demeure dans les choses que tu as apprises et qu’on t’a persuadé de croire. ” (2 Tim. 3:14). Oui, “ demeure ” en elles, dit Paul. Pour cela, nous devons humblement nous laisser enseigner par les Écritures, leur permettre de nous reprendre, de remettre les choses en ordre et de nous discipliner dans la justice. Jéhovah connaît nos besoins, car ses pensées sont de loin supérieures aux nôtres. Par le moyen des Écritures inspirées, il nous dit ce qui nous est utile pour que nous soyons parfaitement équipés et qualifiés en vue d’accomplir l’œuvre bonne consistant à rendre témoignage à son nom et à son Royaume. Après avoir décrit les “ temps critiques ” qui surviendraient “ dans les derniers jours ”, Paul prononce ces paroles remarquables : “ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice, pour que l’homme de Dieu soit pleinement qualifié, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne. ” Puissions-nous tous survivre à ces temps critiques en suivant cet avis inspiré ! — 2 Tim. 3:16, 17 ; Is. 55:8-11.
15. a) Quelle a été la conséquence de la désobéissance ? b) Quelle glorieuse perspective s’offre aux hommes grâce à l’obéissance de Christ ?
15 Notre objectif devrait être d’obéir aux Écritures inspirées. C’est par la désobéissance à la parole et au commandement de Jéhovah que le premier homme est tombé dans le péché et la mort, “ et qu’ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes ”. L’homme a donc perdu la possibilité, qui aurait pu être la sienne dans le Paradis d’Éden, ‘ de prendre vraiment aussi du fruit de l’arbre de vie, d’en manger et de vivre pour des temps indéfinis ’. (Rom. 5:12 ; Gen. 2:17 ; 3:6, 22-24.) Par contre, grâce à l’obéissance de Christ et au sacrifice de cet “ Agneau de Dieu ”, Jéhovah fera couler “ un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal ”, au profit de tous les hommes qui se vouent à Lui par obéissance. C’est ce que l’apôtre Jean a vu en vision : “ Et de ce côté-ci du fleuve et de ce côté-là il y avait des arbres de vie produisant douze récoltes de fruits, donnant leurs fruits chaque mois. Et les feuilles des arbres étaient pour la guérison des nations. ” — Jean 1:29 ; Rév. 22:1, 2 ; Rom. 5:18, 19.
16. Quel bienfait éternel les Écritures inspirées offrent-elles ?
16 Le chemin de la vie éternelle s’ouvre à nouveau devant l’humanité. Heureux sont ceux qui suivent ces paroles inspirées : “ Tu dois choisir la vie, afin que tu restes en vie, toi et ta descendance, en aimant Jéhovah ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui ; car il est ta vie et la longueur de tes jours. ” (Deut. 30:19, 20). Béni soit Jéhovah, le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui offre la vie par le moyen du sacrifice de son Fils et de son Royaume éternel. Notre cœur reconnaissant exulte de pouvoir lire et relire, étudier sans cesse et méditer ces précieuses vérités, car, assurément, “ toute Écriture est inspirée de Dieu et utile ” pour nous conduire à la vie éternelle dans les cieux ou dans le Paradis terrestre (Jean 17:3 ; Éph. 1:9-11). Alors toute chose sera ‘ sainteté à Jéhovah ’. — Zek. 14:20 ; Rév. 4:8.
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Livre de la Bible numéro 1 — Genèse« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 1 — Genèse
Écrivain : Moïse
Lieu de composition : désert
Fin du travail de composition : 1513 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : “ Au commencement ” jusqu’en 1657 av. n. è.
1. Quels sont quelques-uns des principaux sujets couverts par la Genèse ?
IMAGINEZ qu’attiré par un livre de 50 courts chapitres seulement, vous découvriez dès les toutes premières pages qu’il est le seul à relater avec exactitude l’origine de l’histoire de l’homme, et qu’il y est aussi question des relations entre l’homme et Dieu, son Créateur, et entre l’homme et la terre avec ses myriades de créatures. Ces quelques pages vous font aussi pénétrer profondément le dessein conçu par Dieu en plaçant l’homme sur la terre. Poursuivant votre lecture, vous apprenez pourquoi l’homme meurt et pour quelle raison sa vie présente n’est que tourment. Enfin, vous découvrez qu’il fait la lumière sur le fondement réel de la foi et de l’espérance, identifiant même l’instrument divin de la délivrance, savoir la Semence promise. Ce livre remarquable par ses révélations n’est autre que la Genèse, le premier des 66 livres de la Bible.
2. Que signifie le mot Genèse, et de quoi ce livre est-il la première partie ?
2 “ Genèse ” signifie “ origine, naissance ”, ce nom étant tiré de la traduction de la Septante. Dans les manuscrits hébreux, le titre est le premier mot du livre, à savoir Beréʼshith, qui veut dire “ Au commencement ”. (Grec : én arkhêï.) La Genèse est le premier livre du Pentateuque (mot d’origine grecque qui signifie “ cinq rouleaux ” ou “ volume quintuple ”). À l’origine le Pentateuque formait vraisemblablement un seul livre appelé Torah (Loi) ou “ le livre de la loi de Moïse ”, et il fut par la suite divisé en cinq rouleaux pour plus de commodité. — Jos. 23:6 ; Ezra 6:18.
3. a) Qui est l’Auteur de la Genèse, mais qui l’a rédigée ? b) Comment Moïse a-t-il pu se procurer les informations consignées dans la Genèse ?
3 Jéhovah Dieu est l’Auteur de la Bible, mais il inspira Moïse pour qu’il écrive le livre de la Genèse. D’où Moïse tira-t-il les informations qu’il consigna dans la Genèse ? Il put en recevoir certaines directement par une révélation divine, et d’autres par le moyen de la tradition orale sous la direction de l’esprit saint. Il se peut aussi que Moïse ait disposé de documents écrits préservés par ses ancêtres, qui les considéraient comme des écrits précieux relatant l’origine de l’humanitéa.
4. a) Où et quand Moïse en a-t-il achevé la rédaction ? b) Auprès de qui Moïse a-t-il pu obtenir les renseignements qu’il a rapportés dans la dernière partie de la Genèse ?
4 C’est probablement dans le désert du Sinaï, en 1513 av. n. è., que Moïse, sous l’inspiration divine, en acheva la rédaction (2 Tim. 3:16 ; Jean 5:39, 46, 47). Auprès de qui Moïse recueillit-il les matériaux pour la dernière partie de la Genèse ? Puisque Lévi, son arrière-grand-père, était le demi-frère de Joseph, ces informations devaient être connues avec exactitude des membres de sa famille. Il se peut même que Lévi et Amram, le père de Moïse, aient été contemporains pendant un temps. En outre, l’esprit de Jéhovah veillerait une fois encore à ce que cette partie des Écritures soit rédigée avec fidélité. — Ex. 6:16, 18, 20 ; Nomb. 26:59.
5. Quelles preuves intrinsèques fournies par la Bible attestent que Moïse a écrit la Genèse ?
5 Il n’y a pas de doute quant à l’identité du rédacteur de la Genèse. L’expression “ le livre de la loi de Moïse ” et d’autres références de ce genre aux cinq premiers livres de la Bible, dont fait partie la Genèse, se rencontrent souvent à partir de l’époque de Josué, le successeur de Moïse. En fait, on dénombre quelque 200 références à Moïse dans 27 des livres bibliques postérieurs. Les Juifs n’ont jamais contesté que Moïse soit le rédacteur du livre. Les Écritures grecques chrétiennes attribuent fréquemment la rédaction de “ la loi ” à Moïse, le témoignage par excellence étant celui de Jésus Christ. Moïse écrivit sur l’ordre même de Jéhovah et sous Son inspiration. — Ex. 17:14 ; 34:27 ; Jos. 8:31 ; Dan. 9:13 ; Luc 24:27, 44.
6. Qu’est-ce qui donne à penser que l’écriture existait au début de l’histoire humaine ?
6 Des sceptiques ont demandé : Mais comment Moïse et ses prédécesseurs ont-ils pu écrire ? L’écriture ne s’est-elle pas développée postérieurement ? L’écriture apparut vraisemblablement au début de l’histoire humaine, peut-être avant le déluge qui survint en 2370 av. n. è. Y a-t-il des preuves attestant que l’homme a su écrire très tôt ? S’il est vrai que les archéologues ont attribué des dates antérieures à 2370 av. n. è. à certaines tablettes d’argile qu’ils ont découvertes, de telles dates sont conjecturales. On notera toutefois que la Bible révèle clairement que bien avant le déluge on bâtissait des villes, fabriquait des instruments de musique et forgeait des outils en métal (Gen. 4:17, 21, 22). Il est donc raisonnable de dire qu’il n’a pas été difficile pour l’homme de créer une méthode d’écriture.
7. Quels témoignages profanes confirment la réalité d’un déluge universel et l’existence des trois branches de la race humaine, selon ce que dit le récit biblique ?
7 Sous bien d’autres rapports, la Genèse s’est avérée en accord complet avec les faits établis. Il est vrai que les légendes de nombreux peuples font état d’un cataclysme et de la survie d’humains (dans la plupart des cas grâce à un bateau), mais seule la Genèse présente un compte rendu exact sur le déluge et ses survivants. Le récit de la Genèse situe aussi l’origine des lieux de résidence des différentes branches de la famille humaine, laquelle est issue des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhetb. Melvin Kyle, du Xenia Theological Seminary dans le Missouri (É-U), déclare à ce sujet : “ Il est indiscutable qu’à partir d’un point central quelque part en Mésopotamie, la branche chamitique de la race émigra vers le sud-ouest, la branche japhétique vers le nord-ouest et la branche sémite vers ‘ l’est ’, vers ‘ la terre de Shinéarc ’. ”
8. Quelles autres preuves attestent l’authenticité de la Genèse ?
8 L’authenticité de la Genèse sous le rapport de son appartenance au recueil divin ressort aussi de son harmonie intrinsèque et de son accord parfait avec le reste des Écritures inspirées. La franchise exprimée dans ses pages révèle que l’écrivain craignait Jéhovah, aimait la vérité et n’hésitait pas à faire mention des péchés de la nation et des hommes éminents d’Israël. Surtout, l’exactitude constante avec laquelle ses prophéties se sont réalisées, ainsi que cela sera démontré à la fin de ce chapitre, désigne la Genèse comme l’exemple remarquable d’un ouvrage inspiré par Jéhovah Dieu. — Gen. 9:20-23 ; 37:18-35 ; Gal. 3:8, 16.
CONTENU DE GENÈSE
9. a) Qu’apprenons-nous dans le premier chapitre de la Genèse à propos de la création de Dieu ? b) Quels détails supplémentaires le deuxième chapitre apporte-t-il au sujet de l’homme ?
9 La création des cieux et de la terre, et l’aménagement de la terre comme demeure de l’homme (1:1–2:25). Remontant vraisemblablement à plusieurs milliards d’années en arrière, la Genèse s’ouvre sur des paroles d’une étonnante simplicité : “ Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. ” Il est très significatif que cette première phrase identifie Dieu au Créateur, et sa création matérielle aux cieux et à la terre. En termes choisis et solennels, le premier chapitre se poursuit par un récit général de l’œuvre créatrice relative à la terre. Elle s’est échelonnée sur six périodes de temps appelées jours, chacune commençant le soir, quand l’œuvre de création pour cette période est indéfinie, et se terminant avec la clarté du matin, lorsque la gloire de l’œuvre créatrice devient clairement manifeste. À mesure que se succèdent les “ jours ”, alors apparaissent la lumière, l’étendue ou atmosphère, la terre ferme et la végétation, les luminaires pour diviser le jour et la nuit, les poissons et les oiseaux, les animaux terrestres et finalement l’homme. Dieu énonce alors sa loi gouvernant les espèces, barrière infranchissable qui interdit l’évolution d’une espèce en une autre espèce. Après avoir créé l’homme à son image, Dieu révèle son triple dessein à l’égard de ce dernier : remplir la terre d’une descendance juste, la soumettre et tenir dans la soumission la création animale. Le septième “ jour ” est béni et rendu sacré par Jéhovah, qui se met alors à ‘ se reposer de toute son œuvre qu’il avait faite ’. Le récit présente ensuite un gros plan sur l’œuvre créatrice de Dieu en rapport avec l’homme. Il décrit le jardin d’Éden et situe son emplacement, énonce la loi divine relative à l’arbre défendu, montre Adam en train de donner un nom aux animaux et explique comment Dieu célèbre le premier mariage en formant une femme à partir du corps d’Adam et en la lui amenant.
10. Comment la Genèse explique-t-elle l’origine du péché et de la mort, et quel important dessein révèle-t-elle ici ?
10 Le péché et la mort font leur entrée dans le monde ; la “ semence ” promise sera un libérateur (3:1–5:5). La femme mange du fruit défendu et persuade son mari de se joindre à elle dans sa rébellion ; l’Éden est donc souillé du fait de la désobéissance. Dieu révèle aussitôt le moyen par lequel son dessein sera réalisé. “ Alors Jéhovah Dieu dit au serpent [Satan, l’instigateur invisible de la rébellion] : ‘ [...] Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta semence et sa semence. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon. ’ ” (3:14, 15). L’homme est expulsé du jardin ; il devra vivre dans la douleur et travailler à la sueur de son visage parmi les épines et les chardons. Finalement il mourra et retournera au sol d’où il a été pris. Seule sa descendance pourra espérer en la Semence promise.
11. Comment les ravages du péché s’étendent-ils en dehors de l’Éden ?
11 Le péché continue à faire des ravages en dehors de l’Éden. Caïn, le premier enfant mâle d’Adam et Ève, assassine son frère Abel, serviteur fidèle de Jéhovah. Jéhovah bannit Caïn au pays de la Condition de Fugitif, où il engendre une descendance qui sera éliminée au déluge. Adam a ensuite un autre fils, Seth, qui devient père d’Énosh ; c’est alors que les hommes se mettent à invoquer hypocritement le nom de Jéhovah. Adam meurt à l’âge de 930 ans.
12. Comment la terre en vient-elle à être pervertie aux jours de Noé ?
12 Des hommes méchants et des anges pervertissent la terre ; Dieu fait venir le déluge (5:6–11:9). Puis vient la généalogie par Seth. Parmi les descendants de Seth, Hénok se distingue, car il sanctifie le nom de Jéhovah ‘ en marchant avec le vrai Dieu ’. (5:22.) Après lui, Noé l’arrière-petit-fils d’Hénok est également un homme de grande foi ; il naît 1 056 ans après la création d’Adam. C’est alors qu’un événement vient accroître la violence sur la terre. Des anges de Dieu abandonnent leur demeure céleste pour épouser les filles des hommes qui sont belles. Cette cohabitation illégitime produit une race hybride de géants, connus sous le nom de Nephilim (qui veut dire “ Tombeurs ”), lesquels se font un nom pour eux-mêmes au lieu de glorifier Dieu. En conséquence, Jéhovah annonce à Noé qu’il va effacer de la terre l’homme et la bête à cause de la méchanceté constante des humains. Seul Noé trouve faveur aux yeux de Jéhovah.
13. Comment Jéhovah sanctifie-t-il son nom ?
13 Noé engendre Sem, Cham et Japhet. Comme la violence persiste et que les hommes continuent de ravager la terre, Jéhovah révèle à Noé qu’il va sanctifier Son nom par le moyen d’un grand déluge, et il lui ordonne de construire une arche pour survivre, lui fournissant les plans de construction détaillés. Noé obéit promptement et rassemble sa famille, ainsi que les bêtes et les oiseaux ; puis, en 600 de la vie de Noé (2370 av. n. è.), le déluge se déverse sur la terre. La pluie torrentielle dure 40 jours, jusqu’à ce que les grandes montagnes soient recouvertes, les submergeant de 15 coudées (6,70 m). Quand, après une année, Noé peut enfin faire sortir sa famille de l’arche, son premier geste est d’offrir un grand sacrifice d’action de grâces à Jéhovah.
14. Quel ordre Jéhovah donne-t-il maintenant, quelle alliance conclut-il, et quels événements marquent la vie de Noé ?
14 Jéhovah bénit maintenant Noé et sa famille, et leur commande de remplir la terre de leur descendance. Un décret divin autorise la consommation de viande, mais exige de s’abstenir du sang, qui est l’âme ou la vie de la chair ; ce décret ordonne également l’exécution du meurtrier. L’alliance divine selon laquelle un déluge ne ravagera plus jamais la terre est confirmée par l’arc-en-ciel qui paraît dans le nuage. Par la suite, Cham se montre irrespectueux envers Noé le prophète de Jéhovah. Une fois informé, Noé maudit Canaan, fils de Cham, mais il ajoute une bénédiction sur Sem, qui se verra accorder une faveur spéciale ; Japhet sera également béni. Noé meurt à l’âge de 950 ans.
15. Comment les hommes tentent-ils de se faire un nom pour eux-mêmes, et comment Jéhovah déjoue-t-il leurs plans ?
15 Les trois fils de Noé obéissent à l’ordre divin de se multiplier et engendrent 70 familles ; c’est d’eux qu’est issue la race humaine actuelle. Nimrod, petit-fils de Cham, n’est pas du nombre, vraisemblablement parce qu’il va devenir un “ puissant chasseur en opposition avec Jéhovah ”. (10:9.) Il fonde un royaume et se met à bâtir des villes. En ce temps-là, la terre n’avait qu’une seule langue. Au lieu de se disperser sur la terre, de la peupler et de la cultiver, les hommes décident de construire une ville et une tour dont le sommet atteindra les cieux, afin de se faire un nom célèbre. Mais Jéhovah déjoue leur plan en confondant leur langage et ainsi les disperse. La ville a pour nom Babel (qui signifie “ Confusion ”).
16. a) Pourquoi la généalogie de Sem est-elle importante ? b) Comment Abram en vient-il à être appelé “ ami de Jéhovah ”, et quelles bénédictions reçoit-il ?
16 La manière d’agir de Dieu envers Abraham (11:10–25:26). La Genèse trace l’importante lignée des descendants de Sem jusqu’à Abram, le fils de Térah, fournissant ainsi les chaînons chronologiques. Au lieu de chercher à se faire un nom pour lui-même, Abram exerce la foi en Dieu. Il quitte la ville chaldéenne d’Our sur l’ordre de Dieu et, à l’âge de 75 ans, il traverse l’Euphrate pour se rendre au pays de Canaan, et invoque le nom de Jéhovah. En raison de sa foi et de son obéissance, il en vient à être appelé “ ami de Jéhovah ”, et Dieu conclut une alliance avec lui (Jacq. 2:23 ; 2 Chron. 20:7 ; Is. 41:8). Dieu protège Abram et sa femme au cours d’un bref séjour en Égypte. De retour en Canaan, Abram se montre généreux et pacifique en permettant à Lot, son neveu et adorateur de Jéhovah comme lui, de choisir la meilleure partie du pays. Par la suite, il va au secours de Lot, qui a été capturé par quatre rois. En revenant du combat, Abram rencontre Melkisédec, roi de Salem et prêtre de Dieu ; Melkisédec bénit Abram et celui-ci lui donne la dîme.
17. Comment Dieu élargit-il son alliance, et quelle révélation fait-il concernant la Semence d’Abram ?
17 Après cela, Dieu apparaît à Abram ; il lui dit qu’il est pour lui un bouclier, et il élargit l’alliance de la promesse en lui annonçant que sa semence deviendra aussi nombreuse que les étoiles du ciel. Abram apprend que sa semence connaîtra l’affliction pendant 400 ans, mais que Dieu la délivrera et jugera la nation qui l’affligera. Abram est âgé de 85 ans lorsque sa femme Saraï, toujours stérile, lui donne sa servante égyptienne Agar pour qu’il ait d’elle un enfant. Yishmaël vient au monde et on le considère comme l’héritier éventuel. Or, le dessein de Jéhovah est tout autre. Quand Abram a 99 ans, Jéhovah change son nom en Abraham, et celui de Saraï en Sara, et promet que Sara donnera naissance à un fils. Il établit avec le patriarche l’alliance de la circoncision, et celui-ci fait immédiatement circoncire les gens de sa maisonnée.
18. Quels événements importants marquent la vie de Lot ?
18 Dieu annonce maintenant à son ami Abraham sa détermination de détruire Sodome et Gomorrhe à cause de leur très lourd péché. Les anges de Jéhovah avertissent Lot et l’aident à s’enfuir de Sodome avec sa femme et ses deux filles. Mais sa femme s’attarde à regarder vers les choses qu’elle a laissées derrière elle et devient une colonne de sel. Afin de se procurer une descendance, les filles de Lot enivrent leur père et, après avoir eu des relations charnelles avec lui, elles mettent au monde chacune un fils, qui deviendront les pères des Moabites et des Ammonites.
19. Quelle épreuve Abraham passe-t-il avec succès en rapport avec la Semence, et quelle révélation supplémentaire Jéhovah fait-il pour confirmer sa promesse ?
19 Dieu empêche que Sara soit souillée par Abimélek des Philistins. Isaac, l’héritier de la promesse, vient au monde alors qu’Abraham a 100 ans et Sara environ 90. Quelque cinq années plus tard, Yishmaël, alors âgé de 19 ans, se moque d’Isaac, l’héritier, ce qui entraîne son renvoi et celui d’Agar, avec l’approbation de Dieu. Quelques années plus tard, Dieu met Abraham à l’épreuve en lui ordonnant de sacrifier son fils Isaac sur l’une des montagnes de Moria. La grande foi d’Abraham en Jéhovah ne chancelle pas. Il offre pour ainsi dire son fils, son héritier, mais Jéhovah l’arrête et pourvoit à un bélier comme sacrifice de substitution. Jéhovah confirme de nouveau sa promesse à Abraham, disant qu’il va multiplier sa semence comme les étoiles des cieux et comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer. Cette semence prendra possession de la porte de ses ennemis et toutes les nations de la terre se béniront à coup sûr par le moyen de la Semence.
20. Avec quel soin Abraham choisit-il une femme pour Isaac, et comment celui-ci devient-il son unique héritier ?
20 Sara meurt à l’âge de 127 ans, et on l’enterre dans un champ qu’Abraham achète aux fils de Heth. Puis Abraham envoie son serviteur, celui qui gère sa maisonnée, dans le pays de sa parenté, afin qu’il y prenne une femme pour Isaac. Jéhovah guide le serviteur vers la famille de Bethouël, fils de Nahor, et après arrangement Rébecca l’accompagne au retour. La jeune fille part de son plein gré, avec la bénédiction de sa famille, et devient la femme d’Isaac. De son côté, Abraham prend une autre femme nommée Qetoura, qui lui donne six fils. Il leur fera des cadeaux et les enverra au loin, tandis qu’Isaac deviendra son unique héritier. Et Abraham meurt à l’âge de 175 ans.
21. Comment Isaac et Rébecca en viennent-ils à avoir des jumeaux ?
21 Comme Jéhovah l’a prédit, Yishmaël, le demi-frère d’Isaac, devient le chef d’une grande nation fondée sur ses 12 fils, des chefs de clans. Pendant 20 ans Rébecca est stérile, mais Isaac continue d’implorer Jéhovah et elle finit par donner naissance à des jumeaux, Ésaü et Jacob, à propos desquels Jéhovah lui avait dit que l’aîné servirait le cadet. Isaac a maintenant 60 ans.
22. Comment Ésaü et Jacob considèrent-ils l’alliance avec Abraham, et qu’en résulte-t-il ?
22 Jacob et ses 12 fils (25:27–37:1). Ésaü se passionne pour la chasse. Un jour qu’il en revient, il vend son droit d’aînesse à Jacob pour un simple plat de lentilles, montrant ainsi son mépris pour l’alliance faite avec Abraham. Il épouse également deux Hittites (et par la suite une Yishmaélite), qui deviennent une source d’amertume pour ses parents. Avec l’aide de sa mère, Jacob se déguise et prend la place d’Ésaü, afin d’obtenir la bénédiction de premier-né. Ésaü, qui n’a pas révélé à Isaac qu’il a vendu son droit de premier-né, projette de tuer Jacob en apprenant ce qu’il a fait. Rébecca conseille donc à ce dernier de fuir à Harân chez son frère Labân. Avant que Jacob ne parte, Isaac le bénit de nouveau et lui dit de prendre une femme, non pas d’entre les païennes, mais dans la maisonnée de sa mère. À Béthel, sur le chemin de Harân, Jacob voit Jéhovah dans un rêve ; Jéhovah le rassure et lui confirme l’alliance de la promesse le concernant.
23. a) Comment Jacob en vient-il à avoir 12 fils ? b) Pourquoi Ruben perd-il son droit de premier-né ?
23 À Harân, Jacob travaille pour Labân et épouse ses deux filles, Léa et Rachel. Bien que cette union polygame lui ait été imposée par une ruse de Labân, Dieu bénit Jacob en lui donnant 12 fils et une fille par ses femmes et leurs deux servantes, Zilpa et Bilha. Dieu veille à ce que les troupeaux de Jacob se multiplient en grand nombre, et il lui ordonne de retourner au pays de ses ancêtres. Labân le poursuit, et tous deux concluent une alliance au lieu appelé Galéed et La Tour de Garde (hébreu : wehamMitspah). Reprenant sa route, Jacob est rassuré par des anges, puis, dans la nuit, il lutte avec un ange, qui finalement le bénit et change son nom de Jacob en Israël. Jacob a une entrevue pacifique avec Ésaü et poursuit sa route jusqu’à Shekèm. Là, sa fille Dina est violée par le fils d’un chef hivite. Les frères de celle-ci, Siméon et Lévi, la vengent en massacrant les hommes de Shekèm. Cet acte déplaît à Jacob, car il lui donne mauvaise réputation dans le pays, à lui, le représentant de Jéhovah. Dieu lui dit d’aller à Béthel pour y faire un autel. Après le départ de Béthel, Rachel meurt en donnant naissance à Benjamin, le 12e fils de Jacob. Ruben viole Bilha, la servante de Rachel et la mère de deux des fils de Jacob, ce qui lui vaut d’être déchu de son droit de premier-né. Peu de temps après, Isaac meurt, à l’âge de 180 ans, et Ésaü et Jacob l’enterrent.
24. Pourquoi Ésaü et sa maisonnée vont-ils s’installer dans la région montagneuse de Séïr ?
24 Ésaü et sa maisonnée vont s’établir dans la région montagneuse de Séïr, car son frère Jacob et lui possèdent trop de biens pour cohabiter plus longtemps. Suivent les noms des descendants d’Ésaü ainsi que ceux des cheiks et des rois d’Édom. Quant à Jacob, il continue d’habiter en Canaan.
25. Quels événements sont à l’origine de l’esclavage de Joseph en Égypte ?
25 En Égypte pour la préservation de la vie (37:2–50:26). Parce que Joseph a la faveur de Jéhovah et que Jéhovah lui a donné des rêves, ses frères aînés en viennent à le haïr. Ils complotent de le tuer, mais, changeant d’avis, ils le vendent à des marchands yishmaélites de passage. Après quoi ils trempent le vêtement dont ils ont dépouillé Joseph dans le sang d’un bouc et vont le présenter à Jacob pour lui prouver que le jeune homme de 17 ans a été tué par une bête sauvage. Joseph est emmené en Égypte et vendu à Potiphar, le chef de la garde personnelle de Pharaon.
26. Pourquoi le récit de la naissance de Pérets est-il important ?
26 Le chapitre 38 fait une courte digression pour parler de la naissance de Pérets, né de Tamar, laquelle, au moyen d’une ruse, amène Juda, son beau-père, à s’acquitter d’un devoir conjugal qui aurait dû être rempli par son fils. Ce récit souligne de nouveau le soin extrême avec lequel les Écritures rapportent chaque événement ayant trait à la venue de la Semence promise. Pérets, le fils de Juda, deviendra l’un des ancêtres de Jésus. — Luc 3:23, 33.
27. Comment Joseph devient-il premier ministre en Égypte ?
27 Entre-temps, Jéhovah bénit Joseph en Égypte, et celui-ci est préposé à la maison de Potiphar. Mais les épreuves fondent de nouveau sur lui lorsqu’il refuse de jeter l’opprobre sur le nom de Jéhovah en commettant la fornication avec la femme de Potiphar ; il est donc faussement accusé et jeté en prison. Là, Jéhovah se sert de lui pour interpréter les rêves de ses deux compagnons de détention, l’échanson et le panetier de Pharaon. Par la suite, quand Pharaon fait un rêve qui le préoccupe beaucoup, on lui parle du pouvoir d’interprétation de Joseph ; on le fait donc aussitôt sortir de prison pour l’amener devant Pharaon. Rendant hommage à Dieu, Joseph interprète le rêve et prédit sept années d’abondance qui doivent être suivies de sept années de famine. Pharaon reconnaît que “ l’esprit de Dieu ” est sur Joseph et le nomme premier ministre pour qu’il prenne en main la situation (Gen. 41:38). Joseph est maintenant âgé de 30 ans. Il administre les affaires du pays avec sagesse, entassant le grain pendant les sept années d’abondance. Et, au cours de la famine mondiale qui s’ensuit, il vend le grain aux Égyptiens et aux gens d’autres nations venus chercher de la nourriture en Égypte.
28. Quels événements sont à l’origine de l’installation de Jacob et de sa maisonnée en Égypte ?
28 Finalement, Jacob envoie ses dix fils aînés en Égypte pour acheter du grain. Joseph les reconnaît, mais eux ne le reconnaissent pas. Retenant Siméon en otage, Joseph leur demande d’amener avec eux leur plus jeune frère lorsqu’ils reviendront acheter du grain. Les neuf fils reviennent donc avec Benjamin, et Joseph se fait reconnaître, pardonne aux dix coupables et leur dit d’aller chercher Jacob et de venir en Égypte pour subsister pendant la famine. Et Jacob, avec 66 de ses descendants, descend en Égypte. Pharaon les fait s’installer dans la meilleure partie du pays, le pays de Goshèn.
29. Quelle importante série de prophéties Jacob prononce-t-il sur son lit de mort ?
29 Au seuil de la mort, Jacob bénit Éphraïm et Manassé, les fils de Joseph, puis il réunit ses 12 fils pour leur annoncer ce qui va arriver “ dans la période finale des jours ”. (49:1.) Il énonce alors une série de prophéties qui, depuis lors, se sont toutes remarquablement accompliesd. Il prédit que le sceptre de la domination demeurera dans la tribu de Juda jusqu’à ce que vienne Shilo (signifiant “ Celui à qui il est, Celui à qui il appartient ”), la Semence promise. Après avoir ainsi béni les chefs des 12 tribus et exprimé sa volonté concernant sa sépulture dans le Pays de la Promesse, Jacob meurt à l’âge de 147 ans. Joseph continue de ravitailler ses frères et leur maisonnée jusqu’à sa propre mort à l’âge de 110 ans. Avant de mourir, il exprime sa conviction que Dieu fera retourner Israël dans son pays et demande que ses ossements soient aussi ramenés au Pays de la Promesse.
UTILITÉ
30. a) Quel fondement la Genèse pose-t-elle pour l’intelligence des autres livres de la Bible ? b) Selon la Genèse, quel objectif convient-il d’avoir ?
30 Premier livre de la Parole inspirée de Dieu, la Genèse est d’une très grande utilité, car elle présente les glorieux desseins de Jéhovah Dieu. C’est un excellent fondement pour une bonne intelligence des autres livres bibliques. Au sens large, elle décrit le commencement et la fin du monde juste en Éden, le développement et l’élimination funeste du premier monde d’impies, et la naissance du présent monde méchant. Elle met remarquablement en évidence le thème de la Bible tout entière, à savoir la justification de Jéhovah au moyen du Royaume dirigé par la “ semence ” promise. Elle explique pourquoi l’homme meurt. À partir de Genèse 3:15, et plus particulièrement là où il est question de la manière d’agir de Dieu envers Abraham, Isaac et Jacob, elle offre l’espérance de la vie dans le monde nouveau sous la domination du Royaume de la Semence. Elle est utile, car elle attire l’attention sur ce qui devrait être l’objectif des humains : demeurer fidèles à Jéhovah et sanctifier son nom. — Rom. 5:12, 18 ; Héb. 11:3-22, 39, 40 ; 12:1 ; Mat. 22:31, 32.
31. À l’aide du tableau, montrez que la Genèse renferme a) des prophéties importantes, et b) des principes précieux.
31 Les Écritures grecques chrétiennes font allusion à tous les personnages et événements importants rapportés dans le livre de la Genèse. En outre, comme cela ressort de l’ensemble des Écritures, les prophéties consignées dans la Genèse se sont réalisées à la lettre. L’une d’elles, les “ quatre cents ans ” d’affliction pour la Semence d’Abraham, débuta quand Yishmaël se moqua d’Isaac en 1913 av. n. è., et prit fin avec la libération d’Égypte, en 1513 av. n. è.e (Gen. 15:13.) Le tableau ci-contre énumère d’autres prophéties importantes et leur accomplissement. La Genèse énonce également les premiers principes divins qui sont d’une très grande utilité pour fonder la foi et donner une bonne intelligence des Écritures. Les prophètes de l’Antiquité ainsi que Jésus et ses disciples ont fréquemment cité des passages de la Genèse et en ont fait l’application. Nous ferons bien de suivre leur exemple. Une étude de ce tableau nous y aidera.
32. Qu’apprenons-nous d’important dans la Genèse au sujet du mariage, de la généalogie et de la chronologie ?
32 La Genèse révèle très clairement la volonté et les desseins de Dieu relatifs au mariage, aux relations normales entre mari et femme, ainsi que les principes de l’autorité et de l’éducation familiale. Jésus lui-même s’y référa, citant les premier et deuxième chapitres de la Genèse dans cette déclaration : “ N’avez-vous pas lu que celui qui les a créés, dès le commencement les a faits mâle et femelle, et qu’il a dit : ‘ C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair ’ ? ” (Mat. 19:4, 5 ; Gen. 1:27 ; 2:24). Le livre de la Genèse est indispensable, car il fournit la généalogie de la famille humaine et permet de savoir depuis combien de temps l’homme est sur la terre. — Gen., chap. 5, 7, 10, 11.
33. Citez quelques principes et usages de la société patriarcale qu’il est indispensable de connaître pour avoir une bonne intelligence de la Bible.
33 Ce qui est aussi d’un grand intérêt pour l’étudiant des Écritures, c’est l’étude de la société patriarcale proposée dans la Genèse. La société patriarcale a été la forme communautaire de gouvernement familial en vigueur au sein du peuple de Dieu depuis l’époque de Noé jusqu’à ce que la Loi soit donnée au mont Sinaï. Bon nombre de prescriptions incluses dans la Loi se pratiquaient déjà dans la société patriarcale. Des principes comme le mérite communautaire (18:32), la responsabilité communautaire (19:15), la peine capitale et le caractère sacré du sang et de la vie (9:4-6), ainsi que l’aversion divine pour la glorification de l’homme (11:4-8), ont influencé l’humanité au cours de l’Histoire. De nombreux termes et usages juridiques éclairent des événements postérieurs, même jusqu’aux jours de Jésus. Il est indispensable de connaître la loi patriarcale gouvernant la garde de personnes et de biens (Gen. 31:38, 39 ; 37:29-33 ; Jean 10:11, 15 ; 17:12 ; 18:9), la cession de biens (Gen. 23:3-18) et la loi sur l’héritage de celui qui a reçu le droit de premier-né (48:22) si nous voulons acquérir une vue d’ensemble nécessaire à une bonne intelligence de la Bible. Certaines coutumes de la société patriarcale ont également été incluses dans la Loi, entre autres les sacrifices, la circoncision (ordonnée en premier à Abraham), la conclusion d’alliances, le mariage léviratique (du latin levir, beau-frère) (38:8, 11, 26) et l’usage de serments pour confirmer une déclaration. — 22:16 ; 24:3f.
34. Quelles leçons, précieuses pour les chrétiens, peut-on apprendre grâce à l’étude de la Genèse ?
34 La Genèse, le premier livre de la Bible, renferme des leçons d’intégrité, de foi, de fidélité, d’obéissance, de respect, de bonnes manières et de courage. En voici quelques exemples : la foi et le courage de Hénok qui marcha avec Dieu parmi des ennemis violents ; la justice, la conduite intègre et l’obéissance absolue de Noé ; la foi, la détermination et l’endurance d’Abraham, son sens des responsabilités en tant que chef de famille conscient de son obligation d’enseigner les commandements de Dieu à ses enfants, sa générosité et son amour ; la soumission de Sara à son mari et chef, et son zèle ; la douceur de Jacob et son intérêt pour la promesse de Dieu ; l’obéissance de Joseph à l’égard de son père, sa droiture morale, son courage, sa bonne conduite en prison, son respect pour les autorités supérieures, son humilité qui le poussa à rendre gloire à Dieu et sa miséricorde qui l’incita à pardonner à ses frères ; l’ardent désir commun à tous ces humains de sanctifier le nom de Jéhovah. Ces qualités exemplaires ont marqué la vie de tous ceux qui ont marché avec Dieu au cours des 2 369 années qui se sont écoulées depuis la création d’Adam jusqu’à la mort de Joseph, période couverte par le livre de la Genèse.
35. Sur quoi la Genèse met-elle l’accent pour affermir notre foi ?
35 Vraiment, le récit de la Genèse est utile pour affermir la foi en nous proposant ainsi de si beaux exemples de foi, de cette foi éprouvée qui fait aspirer à la ville dont Dieu est le bâtisseur et l’auteur, à savoir son Royaume ou Gouvernement qu’il a jadis commencé à mettre en place par le moyen de sa Semence promise, le principal défenseur de son grand nom Jéhovah. — Héb. 11:8, 10, 16.
[Notes]
c Biblical History in the Light of Archaeological Discovery, 1934, par D. Hart-Davies, page 5.
d La Tour de Garde, 1962, pages 408-22, 440-56.
f La Tour de Garde, 1952, pages 339-46.
[Tableau, page 18]
LA GENÈSE — INSPIRÉE ET UTILE
Versets Principes Citations d’autres
écrivains
2:7 L’homme est une âme 1 Cor. 15:45
2:22, 23 Autorité 1 Tim. 2:13 ;
9:4 Caractère sacré du sang Actes 15:20, 29
20:3 Adultère condamné 1 Cor. 6:9
24:3 ; 28:1-8 N’épouser qu’un croyant 1 Cor. 7:39
28:7 Obéissance aux parents Éph. 6:1
Prophéties accomplies et parallèles prophétiques
12:1-3 ; Identification de la
22:15-18 Semence d’Abraham Gal. 3:16, 29
14:18 Melkisédec figure Christ Héb. 7:13-15
49:1-28 Bénédiction de Jacob
sur les 12 tribus Jos. 14:1–21:45
Autres versets cités par les prophètes, par Jésus et les disciples dans leurs illustrations, leurs applications ou comme exemples, et qui prouvent encore l’authenticité de la Genèse.
1:1 Dieu créa les cieux et
la terre Is. 45:18 ; Rév. 10:6
1:26 L’homme est fait à
l’image de Dieu 1 Cor. 11:7
1:27 L’homme est fait, mâle
et femelle Mat. 19:4 ; Marc 10:6
3:1-6 Le serpent a séduit Ève 2 Cor. 11:3
3:20 L’humanité issue du
couple originel Actes 17:26
4:8 Caïn a tué Abel Jude 11 ; 1 Jean 3:12
4:9, 10 Le sang d’Abel Mat. 23:35
Chap. 5, 10, 11 Généalogie Luc chap. 3
5:29 Noé Ézék. 14:14 ;
12:1-3, 7 Alliance abrahamique Gal. 3:15-17
15:6 Foi d’Abraham Rom. 4:3 ; Jacq. 2:23
15:13, 14 Séjour en Égypte Actes 7:1-7
19:24, 25 Destruction de Sodome
et Gomorrhe 2 Pierre 2:6 ; Jude 7
19:26 La femme de Lot Luc 17:32
20:7 Abraham, prophète Ps. 105:9, 15
21:9 Yishmaël provoque Isaac Gal. 4:29
22:10 Abraham offre pour ainsi
dire Isaac Héb. 11:17
25:23 Jacob et Ésaü Rom. 9:10-13 ;
25:32-34 Ésaü vend son droit de
premier-né Héb. 12:16, 17
37:28 Joseph vendu en Égypte Ps. 105:17
41:40 Joseph nommé premier
ministre Ps. 105:20, 21
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Livre de la Bible numéro 2 — Exode« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 2 — Exode
Écrivain : Moïse
Lieu de composition : désert
Fin du travail de composition : 1512 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 1657-1512 av. n. è.
1. a) Quels sont les sujets marquants de l’Exode ? b) Quels noms le livre de l’Exode a-t-il reçus, et de quel récit est-il la continuité ?
LE RÉCIT passionnant des signes et des miracles prodigieux accomplis par Jéhovah pour délivrer de l’oppression égyptienne le peuple qui portait son nom, de l’organisation d’Israël, Sa possession spéciale, en ‘ un royaume de prêtres et une nation sainte ’, ainsi que des débuts de l’histoire d’Israël comme nation théocratique, tels sont les sujets marquants du livre biblique de l’Exode (Ex. 19:6). En hébreu il a pour nom Weʼéllèh shemôth, ce qui signifie “ Or voici les noms ”, ou simplement Shemôth, “ Noms ”, d’après les premiers mots du livre. Le nom moderne vient de la Septante, qui l’appelle Exodos, terme qui a été rendu en latin par Exodus, qui signifie “ Sortie ” ou “ Départ ”. L’Exode fait suite au récit de la Genèse, comme l’indiquent le mot d’introduction “ Or ” (littéralement : “ Et ”) et la répétition des noms des fils de Jacob, liste empruntée au texte complet de Genèse 46:8-27.
2. Que révèle l’Exode concernant le nom JÉHOVAH ?
2 Le livre de l’Exode révèle le nom magnifique de Dieu, JÉHOVAH, dans tout l’éclat de sa gloire et de sa sainteté. Comme il allait démontrer la signification profonde de son nom, Dieu dit à Moïse : “ JE SERAI CE QUE JE SERAI ”, et il ajouta qu’il lui faudrait dire à Israël : “ JE SERAI [hébreu : אהיה, ʼÈhyèh, du verbe hébreu hayah] m’a envoyé vers vous. ” Le nom JÉHOVAH (יהוה, YHWH) est apparenté au verbe hébreu hawah, “ devenir ”, et signifie “ Il fait devenir ”. Il est certain que les actes puissants et terrifiants qu’il allait accomplir en faveur de son peuple, Israël, magnifieraient son nom et le couvriraient d’une gloire resplendissante, faisant de ce nom un mémorial “ de génération en génération ”, le nom qui doit être révéré pour l’éternité. Il est de la plus haute importance pour nous de connaître l’histoire extraordinaire de ce nom et d’adorer le seul vrai Dieu, Celui qui dit : “ Je suis Jéhovaha. ” — Ex. 3:14, 15 ; 6:6.
3. a) Comment savons-nous que Moïse a rédigé l’Exode ? b) Quand l’Exode a-t-il été écrit, et quelle période couvre-t-il ?
3 Moïse est le rédacteur de l’Exode, comme l’indique le fait que ce livre est le deuxième volume du Pentateuque. À trois reprises l’Exode précise que Moïse a écrit sous la direction de Jéhovah (17:14 ; 24:4 ; 34:27). D’après les biblistes B. Westcott et F. Hort, Jésus et les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes citent l’Exode ou s’y réfèrent plus de 100 fois, comme lorsque Jésus a dit : “ N’est-ce pas Moïse qui vous a donné la Loi ? ” L’Exode a été écrit dans le désert du Sinaï, en 1512 av. n. è., une année après que les fils d’Israël eurent quitté l’Égypte. Il couvre une période de 145 ans, de la mort de Joseph, en 1657 av. n. è., à la construction du tabernacle pour le culte de Jéhovah, en 1512 av. n. è. — Jean 7:19 ; Ex. 1:6 ; 40:17.
4, 5. Quelles preuves archéologiques viennent appuyer le récit de l’Exode ?
4 Si l’on songe que les événements consignés en Exode se sont produits il y a environ 3 500 ans, on peut s’étonner qu’il existe un aussi grand nombre de preuves archéologiques et autres en faveur de l’exactitude du texte. Les noms égyptiens sont correctement employés dans l’Exode, et les titres utilisés sont en accord avec les inscriptions égyptiennes. L’archéologie révèle que la coutume égyptienne autorisait les étrangers à vivre en Égypte, mais en se tenant à l’écart des habitants du pays. On se baignait dans les eaux du Nil, et on se rappelle que la fille de Pharaon s’y baigna. On a retrouvé des briques faites avec ou sans paille. Enfin, au faîte de la gloire de l’Égypte, les magiciens étaient des personnages éminents. — Ex. 8:22 ; 2:5 ; 5:6, 7, 18 ; 7:11.
5 Les monuments nous apprennent que les Pharaons eux-mêmes menaient leurs conducteurs de char au combat, et, d’après l’Exode, celui qui régnait au temps de Moïse a suivi cette coutume. Combien grande a dû être son humiliation ! Mais comment se fait-il que les documents de l’Égypte antique ne fassent pas mention du séjour des Israélites dans ce pays et du désastre que l’Égypte a connu ? L’archéologie a démontré qu’une nouvelle dynastie égyptienne avait coutume de retrancher des archives tout ce qui était peu flatteur. On ne consignait jamais les défaites humiliantes. Les coups portés aux dieux d’Égypte, comme le dieu Nil, la déesse grenouille et le dieu soleil, coups qui discréditaient ces faux dieux et soulignaient la suprématie de Jéhovah, n’avaient pas leur place dans les annales d’une nation orgueilleuse. — 14:7-10 ; 15:4b.
6. À quels lieux identifie-t-on généralement les premiers camps des Israélites ?
6 Ayant servi Yithro comme berger pendant 40 ans, Moïse connaissait bien les conditions de vie, les points d’eau et la nourriture disponible dans le pays ; il acquit ainsi les aptitudes nécessaires pour conduire l’Exode. Il est impossible aujourd’hui de retracer avec exactitude l’itinéraire de l’Exode, car les lieux mentionnés dans le récit ne peuvent être situés avec précision. Toutefois, Mara, l’un des premiers camps dans la péninsule du Sinaï, est généralement identifiée à ʽAïn Hawara, située à 80 km au S.-S.-E. de la ville moderne de Suez. Élim, le deuxième camp, est traditionnellement identifié au ouadi Gharandel, situé à 88 km au S.-S.-E. de Suez. On note avec intérêt que ce site moderne est connu comme point d’eau avec de la végétation et des palmiers, ce qui rappelle l’Élim de la Bible, qui avait “ douze sources d’eau et soixante-dix palmiersc ”. Quoi qu’il en soit, l’authenticité du récit de Moïse ne dépend pas de la confirmation par l’archéologie des différentes étapes. — 15:23, 27.
7. Quelles autres preuves, comprenant la construction du tabernacle, attestent l’inspiration divine de l’Exode ?
7 Le récit de la construction du tabernacle dans les plaines du Sinaï concorde avec les conditions locales. Un bibliste écrit : “ De par sa forme, sa structure et les matériaux qui ont été utilisés, le tabernacle appartient tout à fait au désert. Le bois qui a servi à sa construction s’y trouve en abondanced. ” Qu’il s’agisse des noms, des coutumes, de la religion, des lieux, de la géographie ou des matériaux, nombreuses sont les preuves externes qui confirment le récit inspiré de l’Exode, lequel remonte à quelque 3 500 ans.
8. Comment prouver que l’Exode est étroitement lié au reste des Écritures en tant que livre inspiré et utile ?
8 D’autres rédacteurs de la Bible se réfèrent fréquemment à l’Exode, soulignant sa portée et sa valeur prophétique. Plus de 900 ans après, Jérémie a écrit au sujet du “ vrai Dieu, le Grand, le Fort, Jéhovah des armées est son nom ”, qui a entrepris de faire sortir son peuple, Israël, du pays d’Égypte, “ par des signes et par des miracles, à main forte et à bras tendu, et avec une grande et terrifiante puissance ”. (Jér. 32:18-21.) Plus de 1 500 ans après, Étienne a puisé en grande partie dans l’Exode pour donner le témoignage émouvant qui a abouti à son martyre (Actes 7:17-44). La vie de Moïse nous est proposée comme exemple de foi en Hébreux 11:23-29, et Paul fait encore de fréquentes allusions à l’Exode dans les exemples et les avertissements qu’il nous donne pour notre époque (Actes 13:17 ; 1 Cor. 10:1-4, 11, 12 ; 2 Cor. 3:7-16). Ainsi, nous comprenons mieux le lien qui existe entre les différentes parties de la Bible, chacune d’elles contribuant à la révélation des desseins de Jéhovah pour notre profit.
CONTENU D’EXODE
9. Dans quelles circonstances Moïse est-il né, et comment a-t-il été élevé ?
9 Jéhovah confie une mission à Moïse, posant son propre Nom en mémorial (1:1–4:31). Après avoir nommé les fils d’Israël qui sont descendus en Égypte, l’Exode rapporte la mort de Joseph. Avec le temps, un nouveau roi se lève sur l’Égypte. Voyant que les Israélites ne cessent de ‘ se multiplier et de devenir de plus en plus forts, de façon tout à fait extraordinaire ’, il prend des mesures répressives, y compris le travail forcé, et cherche à réduire la population masculine d’Israël en ordonnant la mort de tous les garçons nouveau-nés (1:7). C’est dans ces circonstances qu’un fils voit le jour chez un Israélite de la maison de Lévi. Cet enfant est le troisième de la famille. Il a trois mois quand sa mère le cache dans une arche de papyrus parmi les roseaux près de la rive du Nil. La fille de Pharaon le trouve, se prend d’affection pour le garçon et l’adopte. La propre mère de l’enfant devient sa nourrice, et il grandit dans un foyer israélite. Plus tard on l’amène à la cour de Pharaon. Il reçoit le nom de Moïse, qui signifie “ Tiré [c’est-à-dire sauvé de l’eau] ”. — Ex. 2:10 ; Actes 7:17-22.
10. Quels événements ont conduit Moïse à recevoir une mission spéciale ?
10 Ce Moïse s’intéresse au bien-être de ses compagnons israélites. Il tue un Égyptien qui maltraitait un Israélite. Il se voit donc dans l’obligation de fuir, et c’est ainsi qu’il arrive au pays de Madiân. Là, il épouse Tsippora, la fille de Yithro le prêtre de Madiân. Par la suite Moïse devient père de deux fils, Guershom et Éliézer. Puis, à l’âge de 80 ans, après avoir passé 40 ans dans le désert, Moïse est chargé d’une mission spéciale par Jéhovah, mission dont l’objet est la sanctification du nom de Jéhovah. Un jour qu’il fait paître le troupeau de Yithro près de Horeb, “ la montagne du vrai Dieu ”, Moïse voit un buisson d’épines embrasé par le feu et qui cependant ne se consume pas. Lorsqu’il s’en approche pour l’examiner, l’ange de Jéhovah lui adresse la parole et lui révèle le dessein divin de faire ‘ sortir d’Égypte son peuple les fils d’Israël ’. (Ex. 3:1, 10.) Moïse sera l’instrument de Jéhovah pour libérer Israël de l’esclavage égyptien. — Actes 7:23-35.
11. En quel sens particulier Jéhovah fait-il maintenant connaître son nom ?
11 Moïse demande alors comment identifier Dieu auprès des fils d’Israël. C’est là que, pour la première fois, Jéhovah révèle la véritable signification de son nom, l’associant à son dessein particulier et le posant en mémorial. “ Voici ce que tu diras aux fils d’Israël : ‘ JE SERAI m’a envoyé vers vous. [...] Jéhovah le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous. ’ ” Son nom, Jéhovah, l’identifie à Celui qui fera se réaliser ses desseins relatifs au peuple qui porte son nom. À ce peuple, les descendants d’Abraham, il donnera le pays promis à leurs ancêtres, “ un pays ruisselant de lait et de miel ”. — Ex. 3:14, 15, 17.
12. Qu’explique Jéhovah à Moïse à propos de la libération des Israélites, et comment le peuple accepte-t-il les signes ?
12 Jéhovah explique à Moïse que le roi d’Égypte ne laissera pas aller librement les Israélites, mais qu’il lui faudra d’abord frapper le pays par Ses actes prodigieux. Aaron, le frère de Moïse, lui est adjoint comme porte-parole, et tous deux reçoivent trois signes qu’ils devront opérer pour convaincre les Israélites qu’ils se présentent à eux au nom de Jéhovah. Sur le chemin de l’Égypte, le fils de Moïse doit être circoncis afin d’éviter une mort dans la famille ; c’est pour Moïse un rappel des exigences divines (Gen. 17:14). Moïse et Aaron réunissent tous les anciens des fils d’Israël et les informent du dessein de Jéhovah, qui est de les faire sortir hors d’Égypte et de les conduire en Terre promise. Ils opèrent les signes et le peuple les croit.
13. Que se passe-t-il après la première entrevue de Moïse avec Pharaon ?
13 Coups contre l’Égypte (5:1–10:29). Moïse et Aaron se présentent maintenant devant Pharaon pour lui annoncer que Jéhovah, le Dieu d’Israël, a dit : “ Renvoie mon peuple. ” Avec mépris, l’orgueilleux Pharaon répond : “ Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix en renvoyant Israël ? Je ne connais pas du tout Jéhovah ; d’ailleurs je ne renverrai pas Israël. ” (5:1, 2). Au lieu de libérer les Israélites, il leur impose un plus dur travail. Jéhovah renouvelle néanmoins sa promesse de libération, rattachant celle-ci à la sanctification de son nom : “ Je suis Jéhovah, [...] je serai Dieu pour vous [...]. Je suis Jéhovah. ” — 6:6-8.
14. Comment les Égyptiens sont-ils contraints de reconnaître “ le doigt de Dieu ” ?
14 Moïse opère un signe devant Pharaon ; il dit à Aaron de jeter son bâton à terre et celui-ci devient un gros serpent. Les prêtres-magiciens d’Égypte font de même, mais le gros serpent d’Aaron engloutit leurs serpents. Malgré cela, le cœur de Pharaon s’obstine encore. Jéhovah frappe alors l’Égypte de dix coups terribles qui s’abattent successivement. D’abord, le Nil et toutes les eaux d’Égypte se changent en sang. Puis une plaie de grenouilles fond sur tous les habitants. Les prêtres-magiciens réussissent à imiter ces deux fléaux, mais ils sont impuissants devant le troisième, celui des moustiques qui assaillent les hommes et les bêtes. Il leur faut reconnaître que c’est “ le doigt de Dieu ”. Toutefois Pharaon refuse de renvoyer Israël. — 8:19.
15. Quels coups ne frappent que les Égyptiens, et pour quelle raison unique Jéhovah laisse-t-il exister Pharaon ?
15 Les trois premières plaies s’abattent sur les Égyptiens comme sur les Israélites, mais à partir de la quatrième seuls les Égyptiens sont touchés, Jéhovah établissant une démarcation en protégeant Israël. La quatrième calamité consiste en de gros essaims de taons. Puis viennent la peste sur tous les troupeaux d’Égypte et les furoncles avec des vésicules sur les hommes et sur les bêtes, au point que même les prêtres-magiciens sont dans l’incapacité de se tenir devant Moïse. Jéhovah laisse de nouveau s’obstiner le cœur de Pharaon, lui disant par l’intermédiaire de Moïse : “ Mais, en fait, c’est pour cela que je t’ai laissé exister : c’est pour te faire voir ma force et afin qu’on proclame mon nom dans toute la terre. ” (9:16). Moïse annonce ensuite à Pharaon le prochain fléau, “ une grêle très violente ”. C’est ici que, pour la première fois, la Bible rapporte que des serviteurs de Pharaon se mettent à craindre la parole de Jéhovah et à agir en conséquence. Les huitième et neuvième coups se succèdent rapidement ; il s’agit d’une invasion de sauterelles et des ténèbres opaques. Fou de rage, l’obstiné Pharaon menace Moïse de mort s’il cherche à revoir sa face. — 9:18.
16. Quel ordre Jéhovah donne-t-il concernant la Pâque et la fête des Gâteaux sans levain ?
16 La Pâque et la mort des premiers-nés (11:1–13:16). Jéhovah dit alors : “ Je vais encore amener une plaie sur Pharaon et sur l’Égypte ”, — la mort des premiers-nés (11:1). Il décrète que le mois d’Abib deviendra le premier des mois pour Israël. Le 10e jour, on se procurera un mouton (ou bien on choisira parmi les chèvres), un mâle âgé d’un an et sans défaut, et le 14e jour on le tuera. Ce soir-là, on prendra le sang de l’animal et on l’appliquera sur les deux montants et sur le haut de la porte d’entrée, et on devra rester à l’intérieur de la maison et manger la chair rôtie de l’animal dont les os n’auront pas été brisés. Il ne devra pas y avoir de levain dans la maison, et on mangera à la hâte, vêtu et équipé pour la marche. La Pâque devra servir de mémorial, de fête pour Jéhovah dans toutes les générations. Elle sera suivie de la fête des Gâteaux sans levain qui durera sept jours. Les enfants d’Israël devront être complètement instruits de la signification de ces prescriptions. (Par la suite Jéhovah donnera d’autres instructions relativement à ces fêtes, et il ordonnera que tous les premiers-nés mâles appartenant à Israël, tant des hommes que des bêtes, soient sanctifiés pour lui.)
17. Quels événements font de cette nuit une nuit à commémorer ?
17 Les fils d’Israël font comme Jéhovah l’a ordonné. Alors survient le désastre ! À minuit, Jéhovah tue tous les premiers-nés d’Égypte, passant par-dessus les maisons des Israélites et épargnant leurs premiers-nés. “ Sortez du milieu de mon peuple ”, s’écrie Pharaon. Et ‘ les Égyptiens pressent le peuple ’ de partir rapidement (12:31, 33). Les Israélites ne partent pas les mains vides, car ils demandent aux Égyptiens des objets d’argent, des objets d’or et des vêtements, qui leur sont accordés. Ils quittent l’Égypte en ordre de combat, au nombre de 600 000 hommes de pied, des hommes robustes, avec leurs familles et un peuple mêlé, immense, des non-Israélites, ainsi qu’un cheptel très nombreux. Ainsi prennent fin les 430 ans qui se sont écoulés depuis la traversée de l’Euphrate par Abraham jusqu’à leur entrée au pays de Canaan. Voilà une nuit à commémorer ! — Ex. 12:40, deuxième note ; Gal. 3:17.
18. À la mer Rouge, comment le nom de Jéhovah est-il sanctifié avec éclat ?
18 Le nom de Jéhovah est sanctifié à la mer Rouge (13:17–15:21). Jéhovah conduit Israël hors d’Égypte par le chemin de Soukkoth, le guidant de jour dans une colonne de nuage, et de nuit dans une colonne de feu. Or, le cœur de Pharaon s’obstine de nouveau ; il se met à la poursuite des Israélites avec des chars d’élite dans l’intention, pense-t-il, de les piéger à la mer Rouge. Moïse les rassure en disant : “ N’ayez pas peur. Tenez ferme et voyez le salut de Jéhovah, celui qu’il va réaliser pour vous aujourd’hui. ” (14:13). Jéhovah fend alors la mer qui forme un couloir par lequel Moïse fait passer les Israélites en toute sécurité sur la rive orientale. Les puissantes armées de Pharaon s’élancent à leur poursuite, mais pour être prises au piège des eaux qui se referment sur elles. Quelle éclatante sanctification du nom de Jéhovah ! Quelle raison extraordinaire de se réjouir en lui ! Voici comment elle est exprimée dans le premier grand chant de victoire consigné dans la Bible : “ Que je chante pour Jéhovah, car il s’est élevé hautement. Le cheval et son cavalier, il les a jetés dans la mer. Ma force et ma puissance, c’est Yah, puisqu’il devient mon salut. [...] Jéhovah régnera pour des temps indéfinis, oui pour toujours. ” — 15:1, 2, 18.
19. Quels événements marquent le voyage vers le Sinaï ?
19 Jéhovah conclut l’alliance de la Loi au Sinaï (15:22–34:35). Par étapes successives et sous la direction de Jéhovah, Israël poursuit sa marche vers le Sinaï, la montagne du vrai Dieu. Quand le peuple murmure à propos des eaux amères de Mara, Jéhovah les rend douces pour lui. Lorsqu’il murmure encore à cause du manque de viande et de pain, il lui procure des cailles le soir et de la manne douceâtre le matin, laquelle recouvre le sol telle la rosée. Cette manne va servir de pain aux Israélites pendant les 40 prochaines années. Et, pour la première fois dans l’Histoire, Jéhovah ordonne l’observance d’un jour de repos ou sabbat, prescrivant aux Israélites de ramasser une double ration de manne le sixième jour, car il n’en fournira pas le septième jour. Il pourvoit également Israël en eau à Rephidim et combat Amaleq pour lui, ordonnant à Moïse de consigner son jugement sur Amaleq qu’il condamne à l’anéantissement complet.
20. Comment Israël en vient-il à être mieux organisé ?
20 Yithro, le beau-père de Moïse, lui amène ensuite sa femme et ses deux fils. Le temps est maintenant venu de mieux organiser Israël ; Yithro y contribue par un bon conseil pratique. Il suggère à Moïse de ne pas assumer seul cette lourde tâche, mais de nommer des hommes capables, craignant Dieu, qui jugeront le peuple comme chefs de milliers, de centaines, de cinquantaines et de dizaines. Moïse suit cet avis, et désormais on ne lui soumettra que les grandes affaires.
21. Quelle promesse Jéhovah fait-il ensuite, mais sous quelles conditions ?
21 Au troisième mois après l’Exode, Israël campe dans le désert du Sinaï. Jéhovah lui fait cette promesse : “ Et maintenant, si vous obéissez strictement à ma voix et si vous gardez vraiment mon alliance, alors, à coup sûr, vous deviendrez mon bien particulier parmi tous les autres peuples, car toute la terre m’appartient. Et vous, vous deviendrez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. ” Le peuple fait le vœu suivant : “ Tout ce qu’a dit Jéhovah, nous sommes prêts à le faire. ” (19:5, 6, 8). Après une période de sanctification pour Israël, le troisième jour Jéhovah descend sur la montagne, la faisant fumer et trembler.
22. a) Quels commandements renferment les Dix Paroles ? b) Quelles décisions judiciaires Jéhovah met-il encore devant Israël, et comment la nation est-elle admise dans l’alliance de la Loi ?
22 Jéhovah donne alors les Dix Paroles ou Dix Commandements, qui mettent l’accent sur l’attachement exclusif dû à Jéhovah et interdisent d’avoir d’autres dieux, de rendre un culte à des images et de prendre le nom de Jéhovah d’une manière indigne. Les Israélites devront servir pendant six jours et observer un sabbat pour Jéhovah ; il leur faudra aussi honorer leur père et leur mère. Les lois interdisant l’assassinat, l’adultère, le vol, le faux témoignage et la convoitise complètent les Dix Paroles. Puis Jéhovah met devant eux ses décisions judiciaires, des instructions pour la nouvelle nation relatives à l’esclavage, aux agressions, aux blessures, aux compensations, au vol, aux dommages causés par le feu, au faux culte, à la séduction, au manque d’égards pour les veuves et pour les orphelins, aux prêts et à bien d’autres choses. Viennent ensuite les lois sur le sabbat, et trois fêtes annuelles sont fixées pour le culte de Jéhovah. Moïse met alors par écrit les paroles de Jéhovah ; on offre des sacrifices et la moitié du sang est utilisée pour asperger l’autel. Le livre de l’alliance est lu au peuple, qui s’engage de nouveau à obéir, après quoi on asperge de sang le livre et tout le peuple. Ainsi Jéhovah conclut l’alliance de la Loi avec Israël par l’intermédiaire de Moïse. — Héb. 9:19, 20.
23. Quelles instructions Jéhovah donne-t-il à Moïse dans la montagne ?
23 Moïse monte alors vers Jéhovah dans la montagne pour y recevoir la Loi. Pendant 40 jours et 40 nuits, Dieu lui donne de nombreuses instructions relatives aux matériaux pour le tabernacle et son mobilier, ainsi que des précisions sur le tabernacle lui-même et le modèle des vêtements sacerdotaux, y compris la plaque d’or pur pour le turban d’Aaron qui portera l’inscription “ La sainteté appartient à Jéhovah ”. Jéhovah explique en détail l’installation et le service de la prêtrise, et il rappelle à Moïse que le sabbat servira de signe entre lui et les fils d’Israël “ pour des temps indéfinis ”. Moïse reçoit alors les deux tablettes du Témoignage écrites du “ doigt de Dieu ”. — Ex. 28:36 ; 31:17, 18.
24. a) Quel péché le peuple commet-il, et quelles en sont les conséquences ? b) Comment Jéhovah révèle-t-il ensuite son nom et sa gloire à Moïse ?
24 Pendant ce temps, le peuple s’impatiente et demande à Aaron de faire un dieu qui marchera en avant de lui. Aaron accepte et façonne un veau d’or que le peuple adore à l’occasion de ce qu’il appelle “ une fête pour Jéhovah ”. (32:5.) Jéhovah parle d’exterminer Israël, mais Moïse intercède en sa faveur, bien que dans un accès de colère il brise les tablettes. Les fils de Lévi prennent alors position pour le culte pur et abattent 3 000 hommes d’entre les débauchés. Jéhovah aussi les frappe. Moïse implore Dieu de continuer à conduire son peuple, après quoi Jéhovah lui dit qu’il pourra entrevoir sa gloire, et il lui donne l’ordre de tailler deux autres tablettes sur lesquelles Dieu écrira de nouveau les Dix Paroles. Quand Moïse monte dans la montagne pour la deuxième fois, Jéhovah se met à proclamer Son nom en passant devant lui ; il dit : “ Jéhovah, Jéhovah, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en bonté de cœur et en vérité, conservant la bonté de cœur à des milliers. ” (34:6, 7). Puis il énonce les termes de son alliance, et Moïse les consigne tels que nous les avons aujourd’hui dans l’Exode. Lorsque Moïse descend du mont Sinaï, la peau de son visage jette des rayons parce que Jéhovah lui a révélé sa gloire ; il lui faut donc le couvrir d’un voile. — 2 Cor. 3:7-11.
25. Que dit encore le récit à propos du tabernacle et de la manifestation renouvelée de la gloire de Jéhovah ?
25 Construction du tabernacle (35:1–40:38). Moïse convoque ensuite Israël pour lui transmettre les paroles de Jéhovah, disant que tous ceux dont le cœur est bien disposé ont le privilège de donner une contribution pour le tabernacle, et que tous les sages de cœur ont le privilège de travailler à sa construction. Bientôt on vient dire à Moïse : “ Le peuple apporte beaucoup plus qu’il n’en faut au service pour le travail que Jéhovah a ordonné d’exécuter. ” (36:5). Sous la direction de Moïse, les ouvriers, remplis de l’esprit de Jéhovah, se mettent à construire le tabernacle, à fabriquer son mobilier et à confectionner tous les vêtements des prêtres. Une année après l’Exode, le tabernacle est achevé et dressé dans la plaine devant le mont Sinaï. Jéhovah manifeste son approbation en couvrant la tente de réunion d’un nuage et en remplissant le tabernacle de sa gloire, au point que Moïse ne peut y entrer. Ce même nuage le jour et un feu la nuit indiquent que Jéhovah guide Israël dans tous ses déplacements. Nous sommes en 1512 av. n. è., et le récit de l’Exode prend fin avec la glorieuse sanctification du nom de Jéhovah à travers ses œuvres prodigieuses accomplies en faveur d’Israël.
UTILITÉ
26. a) Comment l’Exode fonde-t-il la foi en Jéhovah ? b) Comment les références à l’Exode dans les Écritures grecques chrétiennes augmentent-elles notre foi ?
26 Avant toutes choses, l’Exode présente Jéhovah comme le grand Libérateur, le grand Organisateur et Celui qui accomplit ses desseins grandioses ; ce livre bâtit notre foi en Dieu, laquelle s’accroît à mesure que nous étudions les références à l’Exode dans les Écritures grecques chrétiennes. Ces références signalent la réalisation de nombreuses parties de l’alliance de la Loi, donnent l’assurance d’une résurrection, révèlent les dispositions prises par Jéhovah pour faire vivre son peuple, établissent des précédents pour les œuvres de secours des chrétiens, conseillent d’avoir de la considération pour les parents, énoncent les conditions requises pour obtenir la vie et indiquent le bon point de vue sur la rétribution en accord avec la justice. La Loi a finalement été résumée sous la forme de deux commandements prescrivant l’amour de Dieu et du prochain. — Mat. 22:32—Ex. 4:5 ; Jean 6:31-35 et 2 Cor. 8:15—Ex. 16:4, 18 ; Mat. 15:4 et Éph. 6:2—Ex. 20:12 ; Mat. 5:26, 38, 39—Ex. 21:24 ; Mat. 22:37-40.
27. De quelle utilité le récit historique de l’Exode est-il pour le chrétien ?
27 Hébreux 11:23-29 parle de la foi de Moïse et de ses parents. Par la foi il a quitté l’Égypte, par la foi il a célébré la Pâque et par la foi il a conduit Israël à travers la mer Rouge. Les Israélites ont été baptisés dans Moïse ; ils ont mangé une nourriture spirituelle et bu une boisson spirituelle. Ils ont attendu le rocher spirituel, savoir Christ, pourtant ils n’ont pas eu l’approbation de Dieu, car ils l’ont mis à l’épreuve en devenant idolâtres, fornicateurs, et en murmurant. Paul explique que tout cela concerne les chrétiens aujourd’hui : “ Or ces choses leur arrivaient comme exemples, et elles ont été écrites pour nous avertir, nous sur qui les fins des systèmes de choses sont arrivées. Par conséquent, que celui qui pense être debout prenne garde de ne pas tomber. ” — 1 Cor. 10:1-12 ; Héb. 3:7-13.
28. Comment les ombres qu’étaient la Loi et l’agneau pascal sont-elles devenues réalité ?
28 C’est en grande partie grâce aux écrits de Paul et plus particulièrement à la lettre aux Hébreux, chapitres 9 et 10, que l’on acquiert une intelligence spirituelle profonde de l’Exode et de son application prophétique. “ En effet, puisque la Loi possède une ombre des bonnes choses à venir, mais non la substance même des choses, les hommes ne peuvent jamais, avec les mêmes sacrifices que d’année en année ils offrent continuellement, rendre parfaits ceux qui s’approchent. ” (Héb. 10:1). Par conséquent, nous voulons connaître l’ombre et comprendre la réalité. Christ “ a offert un seul sacrifice pour les péchés à perpétuité ”. On parle de lui comme de “ l’Agneau de Dieu ”. Pas un seul os de cet “ Agneau ” n’a été broyé, comme dans le type. L’apôtre Paul déclare : “ Christ notre Pâque a été sacrifié. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec du levain de méchanceté et de perversité, mais avec des gâteaux sans levain de sincérité et de vérité. ” — Héb. 10:12 ; Jean 1:29 et 19:36—Ex. 12:46 ; 1 Cor. 5:7, 8—Ex. 23:15.
29. a) Mettez en contraste l’alliance de la Loi et la nouvelle alliance. b) Quels sacrifices les Israélites spirituels offrent-ils maintenant à Dieu ?
29 Jésus devint le Médiateur d’une nouvelle alliance, de même que Moïse avait été le médiateur de l’alliance de la Loi. Le contraste entre ces deux alliances est aussi clairement établi par l’apôtre Paul, qui parle du ‘ document manuscrit consistant en décrets ’, lequel a été ôté du chemin par la mort de Jésus sur le poteau de supplice. Jésus ressuscité comme Grand Prêtre est “ serviteur public du lieu saint et de la tente véritable que Jéhovah a dressée et non pas l’homme ”. Sous la Loi, les prêtres offraient “ un service sacré dans une représentation typique et une ombre des choses célestes ”, conformément au modèle donné par Moïse. “ Mais maintenant Jésus a obtenu un service public plus excellent, de sorte qu’il est aussi le médiateur d’une alliance bien meilleure, qui a été établie légalement sur de meilleures promesses. ” L’ancienne alliance est tombée en désuétude et a été abolie en tant que code écrit qui dispense la mort. Ceux d’entre les Juifs qui ne comprennent pas cela ont, disent les Écritures, les facultés mentales émoussées ; en revanche, les croyants qui comprennent que l’Israël spirituel a été admis dans une nouvelle alliance peuvent, ‘ le visage dévoilé, refléter comme des miroirs la gloire de Jéhovah ’, étant tout à fait qualifiés pour être ses ministres. La conscience purifiée, ils sont à même d’offrir leur propre “ sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui font une déclaration publique pour son nom ”. — Col. 2:14 ; Héb. 8:1-6, 13 ; 2 Cor. 3:6-18 ; Héb. 13:15 ; Ex. 34:27-35.
30. Que préfigurent la libération d’Israël et la glorification du nom de Jéhovah en Égypte ?
30 L’Exode magnifie le nom et la souveraineté de Jéhovah, annonçant une libération glorieuse de la nation chrétienne, l’Israël spirituel, à qui s’adressent ces paroles : “ Vous êtes ‘ une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une propriété particulière, pour que vous annonciez les vertus ’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa prodigieuse lumière. Car autrefois vous n’étiez pas un peuple, mais vous êtes maintenant le peuple de Dieu. ” La puissance que Jéhovah a démontrée en faisant sortir son Israël spirituel du monde pour magnifier son nom n’est pas moins miraculeuse que celle qu’il a exercée en faveur de son peuple dans l’Égypte antique. En laissant vivre Pharaon afin de lui montrer sa puissance et pour que son nom soit proclamé, Jéhovah annonçait une œuvre de témoignage bien plus étendue qui serait accomplie par ses témoins chrétiens. — 1 Pierre 2:9, 10 ; Rom. 9:17 ; Rév. 12:17.
31. Qu’annonce l’Exode au sujet d’un royaume et de la présence de Jéhovah ?
31 Ainsi, en nous basant sur les Écritures nous pouvons dire que la nation formée par Moïse annonçait la venue d’une nouvelle nation, placée sous l’autorité du Christ, et d’un royaume qui ne sera jamais ébranlé. Nous sommes donc encouragés à ‘ offrir à Dieu un service sacré avec crainte de Dieu et effroi ’. De même que la présence de Jéhovah était manifeste au désert par le nuage qui couvrait le tabernacle, de même, selon sa promesse, il sera éternellement présent auprès de ceux qui le craignent. “ Voyez ! La tente de Dieu est avec les humains, et il résidera avec eux, et ils seront ses peuples. Et Dieu lui-même sera avec eux. [...] Écris, parce que ces paroles sont fidèles et vraies. ” L’Exode est vraiment une partie essentielle et utile du recueil biblique. — Ex. 19:16-19—Héb. 12:18-29 ; Ex. 40:34—Rév. 21:3, 5.
[Notes]
b Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 532, 535 ; Archaeology and Bible History, par J. Free, 1964, page 98.
d Exodus, par F. Cook, 1874, page 247.
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Livre de la Bible numéro 3 — Lévitique« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 3 — Lévitique
Écrivain : Moïse
Lieu de composition : désert
Fin du travail de composition : 1512 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 1 mois (1512 av. n. è.)
1. a) Pourquoi le nom Lévitique est-il approprié ? b) Quels autres noms a-t-on donnés au Lévitique ?
LE NOM le plus courant pour désigner le troisième livre de la Bible est Lévitique. Il vient du grec Leuitikon, dans la Septante, nom qui a transité par la Vulgate sous la forme “ Leviticus ”. Ce nom est approprié, même si les Lévites ne sont cités qu’en passant (25:32, 33), car le livre se compose essentiellement de prescriptions relatives à la prêtrise lévitique, choisie d’entre la tribu de Lévi, ainsi que de lois que les prêtres enseignaient au peuple : “ Car ce sont les lèvres du prêtre qui doivent garder la connaissance, et c’est la loi qu’on doit chercher de sa bouche. ” (Mal. 2:7). Dans le texte hébreu, le livre est nommé d’après son premier mot Wayyiqraʼ, littéralement : “ Et il appela alors ”. Plus tard, les Juifs l’ont également appelé Loi des prêtres et Loi des sacrifices. — Lév. 1:1, note.
2. Quelles preuves attestent que Moïse a rédigé le Lévitique ?
2 Il ne fait aucun doute que Moïse rédigea le Lévitique. La conclusion, ou colophon, dit : “ Ce sont là les commandements que Jéhovah donna à Moïse. ” (27:34). On trouve une déclaration similaire en Lévitique 26:46. Les preuves déjà avancées attestant que Moïse est le rédacteur de la Genèse et de l’Exode confirment également qu’il écrivit le Lévitique, puisque le Pentateuque formait probablement un seul rouleau à l’origine. De plus, le Lévitique est relié aux livres précédents par la conjonction “ et ”. Le témoignage le plus puissant est celui de Jésus Christ et d’autres serviteurs inspirés par Jéhovah, qui citent fréquemment les lois et principes du Lévitique ou s’y réfèrent en les attribuant à Moïse. — Lév. 23:34, 40-43—Neh. 8:14, 15 ; Lév. 14:1-32—Mat. 8:2-4 ; Lév. 12:2—Luc 2:22 ; Lév. 12:3—Jean 7:22 ; Lév. 18:5—Rom. 10:5.
3. Quelle période le Lévitique couvre-t-il ?
3 Quelle période le Lévitique couvre-t-il ? Le livre de l’Exode s’achève par la construction du tabernacle “ au premier mois, dans la deuxième année, le premier jour du mois ”. Le livre des Nombres (qui vient immédiatement après le Lévitique) s’ouvre sur ces paroles de Jéhovah à Moïse : “ Le premier jour du deuxième mois de la deuxième année de leur sortie du pays d’Égypte. ” Il s’ensuit que les quelques événements rapportés dans le Lévitique ont dû se produire sur une période d’un mois lunaire tout au plus, la plus grande partie du livre se composant de lois et de prescriptions. — Ex. 40:17 ; Nomb. 1:1 ; Lév. 8:1–10:7 ; 24:10-23.
4. Quand le Lévitique a-t-il été rédigé ?
4 Quand Moïse a-t-il écrit le Lévitique ? Il est raisonnable de penser qu’il rapporta les événements à mesure qu’ils se produisaient, et qu’il consigna les instructions divines dès qu’il les recevait. C’est ce qui est suggéré par le commandement de Dieu ordonnant à Moïse d’écrire la condamnation des Amaléqites juste après qu’Israël les eut vaincus. Certains sujets abordés dans le livre donnent également à penser qu’il fut rédigé à une date reculée. Par exemple, il a été ordonné aux Israélites d’apporter les animaux destinés à la consommation à l’entrée de la tente de réunion pour qu’ils soient tués. Ce commandement a dû être édicté et mis par écrit peu de temps après l’installation de la prêtrise. De nombreuses instructions sont données aux Israélites pour les guider dans leur marche à travers le désert. Tout cela indique que Moïse a rédigé le Lévitique durant 1512 av. n. è. — Ex. 17:14 ; Lév. 17:3, 4 ; 26:46.
5. Quel dessein divin les lois sur les sacrifices et l’impureté rituelle ont-elles servi ?
5 Pourquoi le Lévitique a-t-il été écrit ? Jéhovah s’était proposé d’avoir une nation sainte, un peuple sanctifié, mis à part pour son service. Depuis Abel, les hommes fidèles de Dieu offraient des sacrifices à Jéhovah, mais c’est à la nation d’Israël que, pour la première fois, Jéhovah donna des instructions précises relatives aux sacrifices pour le péché et aux autres sacrifices. Ces prescriptions, détaillées dans le Lévitique, faisaient prendre conscience aux Israélites de l’extrême gravité du péché et qu’ils encourraient la défaveur divine s’ils y succombaient. Ces prescriptions incluses dans la Loi servaient de précepteur menant les Juifs à Christ, elles leur montraient la nécessité de la venue d’un Sauveur tout en les aidant à se tenir séparés du reste du monde. Les lois divines relatives à la pureté rituelle satisfaisaient particulièrement à cette dernière exigence. — Lév. 11:44 ; Gal. 3:19-25.
6. Pourquoi des directives venant de Jéhovah étaient-elles maintenant nécessaires ?
6 En tant que nouvelle nation en marche vers un nouveau pays, Israël avait besoin d’une bonne direction. Moins d’une année s’était écoulée depuis l’Exode, et les Israélites avaient encore présents à l’esprit le mode de vie et les pratiques religieuses de l’Égypte. Le mariage entre frère et sœur était en usage dans ce pays. On s’adonnait au faux culte en l’honneur de nombreux dieux, certains d’entre eux étant des animaux. Et voilà que cette vaste congrégation se dirigeait maintenant vers Canaan, où le mode de vie et les coutumes religieuses étaient encore plus avilissantes. Mais revenons au camp d’Israël. À la congrégation étaient venus s’ajouter de nombreux Égyptiens, de pure souche ou non, une multitude mêlée qui vivait parmi les Israélites ; ces gens étaient nés de parents égyptiens, et ils avaient été élevés et enseignés dans les voies, la religion et le patriotisme de l’Égypte. Il ne fait pas de doute que, peu de temps auparavant, beaucoup d’entre eux s’adonnaient encore à des pratiques détestables dans leur pays. Il était vraiment nécessaire qu’ils reçoivent des directives précises de la part de Jéhovah !
7. En quoi les prescriptions du Lévitique portent-elles la marque de Dieu, leur Auteur ?
7 Le Lévitique porte la marque de l’inspiration divine. Aucun homme n’aurait pu concevoir ses sages et justes lois et prescriptions. Ses ordonnances ayant trait à la nourriture, à la maladie, à la quarantaine et au contact avec les cadavres, révèlent une connaissance de faits que les savants n’ont découverts que des milliers d’années plus tard. La loi divine sur les animaux impurs, impropres à la consommation, protégerait les Israélites dans leur voyage. Elle les mettrait à l’abri de la trichinose du porc, de la typhoïde et de la paratyphoïde transmises par certains poissons, et de l’infection provenant de cadavres d’animaux. Ces lois d’utilité pratique gouverneraient leur religion et leur vie pour qu’ils demeurent une nation sainte, qu’ils atteignent la Terre promise et s’y installent. L’Histoire révèle que les prescriptions de Jéhovah ont donné aux Juifs un avantage certain sur les autres peuples dans le domaine de la santé.
8. Comment le contenu prophétique du Lévitique atteste-t-il son inspiration divine ?
8 La réalisation des types et des prophéties du Lévitique atteste également son inspiration divine. Tant l’histoire sacrée que profane confirment que les avertissements du Lévitique relatifs aux conséquences de la désobéissance se sont bien réalisés. Entre autres choses, le livre prédit que des mères mangeraient leurs propres enfants à cause de la famine. Jérémie rapporte que cela s’est passé lors de la destruction de Jérusalem en 607 av. n. è., et Josèphe signale que la chose s’est reproduite lors de la destruction de la ville en 70 de n. è. La promesse prophétique de Jéhovah, selon laquelle il se souviendrait des Israélites s’ils se repentaient, trouva son accomplissement quand ils revinrent de Babylone en 537 av. n. è. (Lév. 26:29, 41-45 ; Lam. 2:20 ; 4:10 ; Ezra 1:1-6.) Les citations que d’autres rédacteurs de la Bible font du Lévitique comme d’un écrit inspiré sont des preuves supplémentaires de son inspiration divine. En plus des textes déjà mentionnés qui établissent que Moïse est le rédacteur du livre, voyez encore Matthieu 5:38 ; 12:4 ; 2 Corinthiens 6:16 et 1 Pierre 1:16.
9. Comment le Lévitique magnifie-t-il le nom et la sainteté de Jéhovah ?
9 Le Lévitique magnifie constamment le nom et la souveraineté de Jéhovah. Ses lois sont attribuées à Jéhovah pas moins de 36 fois. Le nom Jéhovah lui-même apparaît en moyenne dix fois dans chaque chapitre, et à maintes reprises l’obéissance aux lois divines est inculquée par ce rappel : “ Je suis Jéhovah. ” Le thème de la sainteté est développé tout au long du livre, qui mentionne cette exigence divine plus souvent qu’aucun des autres livres de la Bible. Les Israélites devaient être saints parce que Jéhovah est saint. Des personnes, des lieux, des objets et des périodes étaient mis à part, regardés comme saints. Par exemple, le jour des Propitiations et l’année du Jubilé étaient mis à part pour une observance spéciale en rapport avec le culte de Jéhovah.
10. Que souligne le livre en rapport avec les sacrifices, et de quelles sanctions le péché est-il frappé ?
10 En conformité avec cette mise en valeur de la sainteté, le Lévitique souligne le rôle de l’effusion de sang, ou sacrifice d’une vie, dans le pardon des péchés. N’étaient offerts en sacrifice que les animaux domestiques et purs. Pour certains péchés, en plus du sacrifice il était exigé de se confesser, de faire une restitution ou de payer une amende. Pour d’autres péchés, la peine de mort était requise.
CONTENU DE LÉVITIQUE
11. De quoi le Lévitique se compose-t-il ?
11 Le Lévitique se compose en grande partie de textes législatifs, la majorité d’entre eux ayant un caractère prophétique. Dans l’ensemble, le livre se divise par sujets, et l’on peut distinguer huit parties qui s’enchaînent dans un ordre logique.
12. Quels sont les sacrifices sanglants mentionnés dans le Lévitique, et comment doivent-ils être offerts ?
12 Prescriptions sur les sacrifices (1:1–7:38). Les divers sacrifices se classent en deux catégories générales : les sacrifices sanglants : bovins, moutons, chèvres et oiseaux, et les non sanglants, de grain. Les sacrifices sanglants sont à présenter comme 1) holocauste, 2) sacrifice de communion, 3) sacrifice pour le péché et 4) sacrifice de culpabilité. Ces quatre sacrifices ont trois choses en commun : celui qui fait l’offrande doit l’apporter lui-même à l’entrée de la tente de réunion et poser les mains sur elle, puis l’animal est tué. Après l’aspersion de sang, on fait disparaître le cadavre selon le genre de sacrifice offert. Considérons maintenant dans l’ordre les sacrifices sanglants.
13-16. a) Indiquez ce qui est requis pour 1) l’holocauste, 2) les sacrifices de communion, 3) les sacrifices pour le péché et 4) les sacrifices de culpabilité. b) En rapport avec les sacrifices sanglants, quelle interdiction est souvent répétée ?
13 1) L’holocauste consiste en un jeune taureau, un bélier, une chèvre, un pigeon ou une tourterelle, selon les moyens de celui qui l’offre. L’animal est découpé en morceaux et, à l’exception de la peau, il faut tout brûler sur l’autel. Si l’on offre une tourterelle ou un pigeon, la tête est pincée mais non séparée ; le jabot et les plumes sont enlevés. — 1:1-17 ; 6:8-13 ; 5:8.
14 2) Le sacrifice de communion peut être un mâle ou une femelle d’entre le gros ou le petit bétail. Seules les parties grasses sont consumées sur l’autel, une certaine portion de l’offrande revient au prêtre et le reste est mangé par celui qui présente le sacrifice. L’expression sacrifice de communion est tout à fait appropriée, car celui qui l’offre participe au repas, étant en quelque sorte en communion avec Jéhovah et avec le prêtre. — 3:1-17 ; 7:11-36.
15 3) Le sacrifice pour le péché est requis en cas de péché involontaire ou de péché commis par erreur. L’animal à offrir est fonction du genre de personne qui a péché et pour qui il faut faire propitiation : un prêtre, le peuple, un chef ou une personne ordinaire. À la différence de l’holocauste et du sacrifice de communion offerts volontairement en faveur d’un individu, le sacrifice pour le péché est obligatoire. — 4:1-35 ; 6:24-30.
16 4) Le sacrifice de culpabilité est requis de celui qui s’est rendu coupable d’une faute par infidélité ou tromperie, ou d’un vol. Dans certains cas, la culpabilité exige que l’on en fasse la confession et qu’un sacrifice soit offert selon les moyens du coupable. Dans d’autres cas, il faut donner une compensation, qui équivaut à la perte subie plus 20 %, et offrir un bélier en sacrifice. Dans cette partie du Lévitique consacrée aux sacrifices, l’interdiction formelle de manger le sang est constamment répétée. — 5:1–6:7 ; 7:1-7, 26, 27 ; 3:17.
17. Comment les sacrifices non sanglants doivent-ils être offerts ?
17 Les sacrifices non sanglants consistent en offrandes de grain, soit entièrement rôties, les grains étant grossièrement broyés, soit sous la forme de fleur de farine. Il faut les préparer de différentes façons : cuites, faites sur la poêle ou frites dans le bain de friture. Ces offrandes sont assaisonnées de sel, arrosées d’huile et parfois on y ajoute de l’oliban, mais elles doivent être absolument exemptes de levain et de miel. Pour certains sacrifices, une portion est réservée au prêtre. — 2:1-16.
18. Quel spectacle qui fortifie la foi marque l’installation de la prêtrise ?
18 Installation de la prêtrise (8:1–10:20). Un grand événement va maintenant avoir lieu en Israël : l’installation de la prêtrise. Moïse le prépare, exécutant les instructions de Jéhovah à la lettre. “ Et Aaron et ses fils se mirent à faire toutes les choses que Jéhovah avait ordonnées par le moyen de Moïse. ” (8:36). Après les sept jours consacrés à l’installation, voici qu’un spectacle miraculeux, qui fortifie la foi, s’offre au regard de tous. Toute l’assemblée est réunie. Les prêtres viennent juste d’offrir un sacrifice. Aaron et Moïse ont béni le peuple. Soudain, “ la gloire de Jéhovah apparut à tout le peuple, et un feu sortit de devant Jéhovah et se mit à consumer l’holocauste et les morceaux gras sur l’autel. Lorsque tout le peuple vit cela, ils se mirent à pousser des cris et tombèrent sur leur face ”. (9:23, 24.) En vérité, Jéhovah est digne de leur obéissance et de leur adoration !
19. Quelle transgression est commise, et de quoi est-elle suivie ?
19 Pourtant, des transgressions de la Loi sont commises. Par exemple, Nadab et Abihou, fils d’Aaron, offrent un feu irrégulier devant Jéhovah. “ Mais un feu sortit de devant Jéhovah et les consuma, de sorte qu’ils moururent devant Jéhovah. ” (10:2). Pour offrir des sacrifices acceptables et être agréés par Jéhovah, le peuple comme le prêtre doivent suivre les instructions de Jéhovah. Après cet incident, Dieu interdit aux prêtres de boire des boissons alcooliques pendant leur service au tabernacle, ce qui laisse entendre que l’ivresse a pu entraîner les deux fils d’Aaron à faire le mal.
20, 21. Quelles prescriptions traitent de la pureté et de l’hygiène ?
20 Lois sur la pureté (11:1–15:33). Cette partie traite de la pureté rituelle et de l’hygiène. Certains animaux, domestiques et sauvages, sont impurs. Tous les cadavres sont impurs et rendent impurs ceux qui les touchent. L’impureté est également liée à l’accouchement et nécessite la mise à l’écart et des sacrifices spéciaux.
21 Certaines maladies de la peau, comme la lèpre, entraînent l’impureté rituelle, et une purification s’impose non seulement pour les personnes, mais aussi pour les vêtements et les maisons. La quarantaine est obligatoire. De même, la menstruation, les émissions séminales et les écoulements rendent impur. En pareils cas, se tenir à l’écart est requis, et après la guérison il faut se laver le corps ou offrir des sacrifices, ou encore faire les deux.
22. a) Par quoi le chapitre 16 se caractérise-t-il ? b) Que se passe-t-il le jour des Propitiations ?
22 Le jour des Propitiations (16:1-34). Ce chapitre est très important, car il renferme les instructions relatives au jour le plus grand en Israël, celui des Propitiations, qui est le dixième jour du septième mois. En ce jour, le peuple doit affliger son âme (vraisemblablement par le jeûne) et il ne fait aucun travail. Le jour des Propitiations commence par le sacrifice d’un jeune taureau pour les péchés d’Aaron et de sa maison, la tribu de Lévi ; vient ensuite l’offrande d’un bouc pour le reste de la nation. Une fois que l’encens a brûlé, Aaron apporte, alternativement, une partie du sang de chaque animal dans le Très-Saint du tabernacle pour en faire l’aspersion devant le couvercle de l’Arche. Ensuite, les carcasses des animaux sont emportées hors du camp pour y être brûlées. En ce même jour, on présente également devant Jéhovah un bouc vivant sur lequel sont confessés tous les péchés du peuple, après quoi la bête est envoyée dans le désert. On offre alors deux béliers en holocauste, l’un pour Aaron et sa maison, l’autre pour le reste de la nation.
23. a) Où trouve-t-on l’une des déclarations bibliques les plus explicites sur le sang ? b) De quelles autres prescriptions est-elle suivie ?
23 Ordonnances sur le sang et autres (17:1–20:27). Cette partie renferme de nombreuses ordonnances pour le peuple. Une fois encore le sang est interdit dans l’une des déclarations les plus explicites que l’on puisse trouver dans les Écritures (17:10-14). L’usage du sang sur l’autel est tout à fait approprié, mais il ne convient pas d’en manger. Des pratiques détestables comme l’inceste, la sodomie et la bestialité sont interdites. Il y a des prescriptions pour la protection de l’affligé, du petit et de l’étranger, et le commandement suivant est donné : “ Tu dois aimer ton compagnon comme toi-même. Je suis Jéhovah. ” (19:18). La vie sociale et économique de la nation est protégée, et les pratiques dangereuses, comme le culte de Molek et le spiritisme, sont proscrites et sanctionnées par la peine de mort. Dieu souligne de nouveau que son peuple doit se tenir à l’écart des autres nations, disant : “ Vous devez vous montrer saints pour moi, car moi, Jéhovah, je suis saint ; et j’entreprends de vous séparer des peuples pour que vous m’apparteniez. ” — 20:26.
24. Que prescrit le Lévitique concernant la prêtrise et les fêtes saisonnières ?
24 La prêtrise et les fêtes (21:1–25:55). Les trois chapitres suivants traitent essentiellement du culte rituel d’Israël : les ordonnances gouvernant la prêtrise, l’intégrité physique requise des prêtres, leur choix d’un conjoint, la consommation des choses saintes et l’obligation d’offrir en sacrifice des animaux sains. Trois fêtes nationales saisonnières sont instituées ; ce sont des occasions de se “ réjouir devant Jéhovah votre Dieu ”. (23:40.) Ainsi, comme un seul homme, la nation louera Jéhovah, l’adorera et aura les regards fixés sur lui, ce qui renforcera ses relations avec lui. Ce seront des fêtes pour Jéhovah, de saintes assemblées annuelles. La Pâque et la fête des Gâteaux sans levain auront lieu au début du printemps ; la Pentecôte ou fête des Semaines se tiendra vers la fin du printemps ; et le jour des Propitiations et la fête des Huttes ou fête de la Récolte, d’une durée de huit jours, seront célébrés en automne.
25. a) Comment est-il montré que “ le Nom ” doit être honoré ? b) Quelles prescriptions impliquent le chiffre “ sept ” ?
25 Le chapitre 24 renferme des instructions relatives au pain et à l’huile qu’il convient d’utiliser pour le service du tabernacle. Puis un incident est rapporté à propos duquel Jéhovah ordonne que quiconque injurie “ le Nom ”, oui, le nom par excellence Jéhovah, celui-là doit être mis à mort par lapidation. Et Dieu énonce la loi du châtiment de même nature, “ œil pour œil, dent pour dent ”. (24:11-16, 20.) Le chapitre 25 se compose de prescriptions à propos de l’année sabbatique ou de repos, qui est observée tous les 7 ans, et du Jubilé, tous les 50 ans. En cette 50e année, il faudra proclamer la liberté dans tout le pays, et la possession héréditaire qui aura été vendue ou cédée au cours des 49 années écoulées devra être restituée. On y trouve également des lois pour la défense des droits des pauvres et des esclaves. Le chiffre “ sept ” apparaît très souvent dans cette partie — le septième jour, la septième année, les fêtes de sept jours, une période de sept semaines et le Jubilé, qui est célébré au bout d’une période de sept fois sept ans.
26. Dans quel chapitre le Lévitique exprime-t-il toute sa force ?
26 Conséquences de l’obéissance et de la désobéissance (26:1-46). C’est dans ce chapitre que le livre du Lévitique exprime toute sa force. Jéhovah énumère ici les bénédictions qui découlent de l’obéissance et les châtiments en cas de désobéissance. Dans le même temps, il offre une espérance aux Israélites à la condition qu’ils s’humilient : “ Je me souviendrai en leur faveur de l’alliance des aïeux que j’ai fait sortir du pays d’Égypte sous les yeux des nations, pour me montrer leur Dieu. Je suis Jéhovah. ” — 26:45.
27. Comment le Lévitique se termine-t-il ?
27 Ordonnances diverses (27:1-34). Le Lévitique se termine par des instructions sur les offrandes votives, les premiers-nés voués à Jéhovah et le dixième qui devient chose sainte pour Jéhovah. Et le livre s’achève par ce bref colophon : “ Ce sont là les commandements que Jéhovah donna à Moïse comme ordres pour les fils d’Israël au mont Sinaï. ” — 27:34.
UTILITÉ
28. De quelle utilité le Lévitique est-il pour les chrétiens aujourd’hui ?
28 Le livre du Lévitique, qui appartient au recueil des Écritures inspirées, est d’une grande utilité pour les chrétiens aujourd’hui. Il les aide merveilleusement à connaître Jéhovah, ses attributs et ses manières d’agir à l’égard de ses créatures, comme il l’a si clairement démontré avec Israël sous l’alliance de la Loi. Le Lévitique énonce quantité de principes fondamentaux dont l’application est permanente, et il renferme de nombreux modèles prophétiques ainsi que des prophéties, autant de choses qui affermissent la foi. Bon nombre de ses principes sont répétés dans les Écritures grecques chrétiennes, certains d’entre eux étant même cités textuellement. Voyons à présent sept points très importants.
29-31. Comment le Lévitique met-il l’accent sur le respect a) de la souveraineté de Jéhovah, b) de son nom et c) de sa sainteté ?
29 1) La souveraineté de Jéhovah. Il est le Législateur et nous, ses créatures, nous avons à lui rendre des comptes. C’est à bon droit qu’il nous ordonne de le craindre. Étant le Souverain de l’univers, il ne tolère aucune rivalité, qu’elle soit sous forme d’idolâtrie, de spiritisme ou d’autres sortes de démonisme. — Lév. 18:4 ; 25:17 ; 26:1 ; Mat. 10:28 ; Actes 4:24.
30 2) Le nom de Jéhovah. Le nom de Dieu doit demeurer saint, et nous n’osons pas jeter l’opprobre sur ce nom, que ce soit en paroles ou en actes. — Lév. 22:32 ; 24:10-16 ; Mat. 6:9.
31 3) La sainteté de Jéhovah. Parce que Dieu est saint, son peuple également doit être saint, c’est-à-dire sanctifié ou mis à part pour son service. Cela signifie, entre autres, se tenir séparé du monde impie qui nous entoure. — Lév. 11:44 ; 20:26 ; Jacq. 1:27 ; 1 Pierre 1:15, 16.
32-34. Quels principes sont énoncés à propos a) du péché, b) du sang et c) des degrés de culpabilité ?
32 4) L’extrême gravité du péché. C’est Dieu qui définit le péché, et nous devons lutter contre ce dernier. Le péché réclame toujours un sacrifice propitiatoire. Il nous met aussi dans l’obligation de nous confesser, de nous repentir et de faire réparation dans la mesure du possible. Pour certains péchés, il ne peut y avoir de pardon. — Lév. 4:2 ; 5:5 ; 20:2, 10 ; 1 Jean 1:9 ; Héb. 10:26-29.
33 5) Le caractère sacré du sang. Parce que le sang est sacré, il ne peut être introduit dans le corps sous quelque forme que ce soit. Le seul usage autorisé est la propitiation pour le péché. — Lév. 17:10-14 ; Actes 15:29 ; Héb. 9:22.
34 6) Degrés dans la culpabilité et le châtiment. Tous les péchés et les pécheurs ne sont pas considérés de la même façon. Plus la fonction est élevée, plus grande est la responsabilité et plus sévère le châtiment. Le péché volontaire est puni plus sévèrement que le péché involontaire. Les amendes sont souvent proportionnées aux moyens du pécheur. Ce principe de gradation s’applique également dans des domaines autres que le péché et le châtiment, par exemple dans le cas d’impureté rituelle. — Lév. 4:3, 22-28 ; 5:7-11 ; 6:2-7 ; 12:8 ; 21:1-15 ; Luc 12:47, 48 ; Jacq. 3:1 ; 1 Jean 5:16.
35. Comment le Lévitique résume-t-il nos devoirs à l’égard de notre semblable ?
35 7) Justice et amour. Résumant nos devoirs à l’égard de notre semblable, Lévitique 19:18 dit : “ Tu dois aimer ton compagnon comme toi-même. ” Ce commandement englobe tout. Il exclut la partialité, le vol, le mensonge ou la calomnie, et requiert de témoigner des égards aux handicapés, aux pauvres, aux aveugles et aux sourds. — Lév. 19:9-18 ; Mat. 22:39 ; Rom. 13:8-13.
36. Comment prouver que le Lévitique est utile pour la congrégation chrétienne ?
36 Que le Lévitique est particulièrement “ utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice ” au sein de la congrégation chrétienne, nous en avons pour preuve les abondantes références à ce livre faites par Jésus et ses apôtres, et plus spécialement par Paul et Pierre. Ils ont attiré l’attention sur les nombreux modèles prophétiques et les ombres de choses à venir. Comme l’a dit Paul, “ la Loi possède une ombre des bonnes choses à venir ”. Elle offre “ une représentation typique et une ombre des choses célestes ”. — 2 Tim. 3:16 ; Héb. 10:1 ; 8:5.
37. Comment la lettre aux Hébreux présente-t-elle la réalisation de types prophétiques ?
37 Le tabernacle, la prêtrise, les sacrifices et particulièrement le jour annuel des Propitiations, avaient tous une signification typique. Dans sa lettre aux Hébreux, Paul nous aide à identifier les pendants spirituels de ces choses en relation avec “ la tente véritable ” du culte de Jéhovah (Héb. 8:2). Le grand prêtre Aaron représente Christ Jésus “ comme grand prêtre des bonnes choses qui sont arrivées, par le moyen de la tente plus grande et plus parfaite ”. (Héb. 9:11 ; Lév. 21:10.) Le sang des sacrifices d’animaux préfigure le sang de Jésus, qui obtient pour nous “ une délivrance éternelle ”. (Héb. 9:12.) La partie la plus reculée du tabernacle, le Très-Saint, dans laquelle le grand prêtre n’entrait que le jour annuel des Propitiations pour présenter le sang sacrificiel, cette partie-là est “ une copie de la réalité ”, “ le ciel même ”, où Jésus est monté “ pour paraître maintenant pour nous devant la personne de Dieu ”. — Héb. 9:24 ; Lév. 16:14, 15.
38. Comment les sacrifices typiques se sont-ils réalisés en Jésus ?
38 Les victimes sacrificielles elles-mêmes, des animaux sains et sans défaut offerts en holocauste ou comme sacrifices pour le péché, représentent le sacrifice parfait et sans défaut du corps humain de Jésus Christ (Héb. 9:13, 14 ; 10:1-10 ; Lév. 1:3). On notera avec intérêt que Paul parle aussi du moment où, le jour des Propitiations, on emporte hors du camp les cadavres des animaux offerts comme sacrifices pour le péché, afin de les brûler (Lév. 16:27). Il dit : “ C’est pourquoi Jésus aussi [...] a souffert en dehors de la porte. Sortons donc vers lui en dehors du camp, portant l’opprobre qu’il a porté. ” (Héb. 13:12, 13). Grâce à cette interprétation divinement inspirée, le cérémonial décrit dans le Lévitique revêt une plus grande signification ; alors, nous commençons vraiment à comprendre que Jéhovah a merveilleusement fait consigner dans ce livre des ombres imposantes, qui annoncent des réalités que seul l’esprit saint allait être en mesure d’expliquer (Héb. 9:8). Une telle compréhension exacte est vitale pour ceux qui sont appelés à profiter des dispositions nécessaires pour assurer la vie, dispositions que Jéhovah a prises par Christ Jésus, le “ grand prêtre établi sur la maison de Dieu ”. — Héb. 10:19-25.
39. Comment le Lévitique se fond-il dans “ toute Écriture ” pour faire connaître les desseins de Jéhovah relatifs à son Royaume ?
39 De même qu’Aaron avait une maison sacerdotale, de même Jésus Christ, le Grand Prêtre, a des sous-prêtres qui lui sont associés. On dit d’eux qu’ils sont “ une prêtrise royale ”. (1 Pierre 2:9.) Le Lévitique annonce clairement et explique l’œuvre propitiatoire du Grand Prêtre par excellence de Jéhovah, qui est aussi son Roi, et énonce les conditions requises des membres de Sa maison, dont on dit qu’ils sont ‘ heureux et saints ’ et qu’ils ‘ seront prêtres de Dieu et du Christ, et régneront avec lui pendant les mille ans ’. Que de bienfaits découleront de cette œuvre sacerdotale ! Grâce à elle, les hommes obéissants seront élevés à la perfection. Quel bonheur ce sera quand le Royaume céleste rétablira la paix et la justice sur la terre ! Assurément, remercions tous le Dieu saint, Jéhovah, qui a établi un Grand Prêtre et Roi ainsi qu’une prêtrise royale, afin d’annoncer Ses vertus pour la sanctification de son nom. À coup sûr, le Lévitique se fond merveilleusement bien dans “ toute Écriture ” pour faire connaître les desseins de Jéhovah relatifs à son Royaume. — Rév. 20:6.
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Livre de la Bible numéro 4 — Nombres« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 4 — Nombres
Écrivain : Moïse
Lieux de composition : désert et plaines de Moab
Fin du travail de composition : 1473 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 1512-1473 av. n. è.
1. Pourquoi les événements relatés dans les Nombres ont-ils été consignés, et que nous font-ils comprendre ?
LES événements survenus au cours des pérégrinations des Israélites dans le désert ont été rapportés dans la Bible pour notre profit aujourd’huia. C’est ce que dit l’apôtre Paul en ces termes : “ Or ces choses sont devenues nos exemples, pour que nous ne soyons pas des gens qui désirent des choses mauvaises. ” (1 Cor. 10:6). Le récit très vivant des Nombres nous fait bien comprendre que pour survivre il nous faut sanctifier le nom de Jéhovah, lui obéir en toutes choses et témoigner du respect envers ses représentants. Dieu accorde sa faveur à ses serviteurs en vertu de sa grande miséricorde et non en raison de leur bonté ou de leurs mérites.
2. À quoi se réfère le titre Nombres, mais quel titre plus approprié les Juifs ont-ils donné au livre ?
2 Le titre Nombres fait référence au dénombrement du peuple qui eut lieu d’abord au mont Sinaï puis dans les plaines de Moab, selon les chapitres 1-4 et 26. Ce livre tire son nom du latin Numeri d’après la Vulgate, lequel est la traduction du grec Arithmoï que l’on trouve dans la Septante. Mais les Juifs l’appellent Bemidhbar, qui signifie “ au désert ”, expression qui convient mieux au contenu du livre. Le mot hébreu midhbar désigne une région découverte où il n’y a aucune ville. C’est dans le désert, au sud et à l’est du pays de Canaan, que se sont produits les événements rapportés dans les Nombres.
3. Qu’est-ce qui atteste que Moïse a écrit ce livre ?
3 Les Nombres faisaient vraisemblablement partie du volume quintuple originel qui comprenait les livres allant de la Genèse au Deutéronome. Le premier verset 1:1 commence par la conjonction “ et ”, reliant ainsi ce livre au précédent. Il a donc dû être écrit par Moïse, le rédacteur des précédents écrits. C’est ce qui ressort également de cette déclaration du livre : “ Moïse consignait par écrit ”, et du colophon : “ Ce sont là les commandements et les décisions judiciaires que Jéhovah ordonna, par le moyen de Moïse. ” — Nomb. 33:2 ; 36:13.
4. Quelle période les Nombres couvrent-ils, et quand le livre a-t-il été achevé ?
4 Un peu plus d’un an s’était écoulé depuis que les Israélites avaient quitté l’Égypte. Reprenant le récit dans le deuxième mois de la deuxième année après l’Exode, les Nombres couvrent les 38 années et neuf mois suivants, de 1512 à 1473 av. n. è. (Nomb. 1:1 ; Deut. 1:3.) Bien qu’ils ne se soient pas passés durant cette période, les événements relatés en Nombres 7:1-88 et 9:1-15 sont inclus à titre d’information. Les parties antérieures du livre ont sans doute été écrites au fur et à mesure que les événements se produisaient, mais il est évident que Moïse n’a pas pu achever les Nombres avant la fin de la 40e année dans le désert, au début de 1473 av. n. è.
5. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité des Nombres ?
5 L’authenticité du récit ne fait aucun doute. Du pays généralement aride dans lequel les Israélites ont voyagé, Moïse a dit que c’était un “ grand et redoutable désert ”, et cela est encore vrai aujourd’hui, car ses habitants dispersés se déplacent sans cesse en quête de pâturages et d’eau (Deut. 1:19). En outre, les instructions détaillées pour les campements de la nation, l’ordre de marche et les sonneries de trompette, lesquelles réglaient les mouvements du camp, attestent que le récit a bien été rédigé “ au désert ”. — Nomb. 1:1.
6. Comment les découvertes archéologiques confirment-elles les Nombres ?
6 Même le récit effrayant fait par les espions au retour de leur expédition en Canaan, disant que ‘ les villes fortifiées étaient très grandes ’, est confirmé par l’archéologie (13:28). Les découvertes modernes ont révélé que les Cananéens de l’époque avaient consolidé leur position par une série de forts installés en divers endroits du pays, de la basse plaine de Yizréel, au nord, à Guérar, au sud. Les villes étaient non seulement fortifiées, mais généralement construites au sommet de collines, avec des tours qui dominaient les murailles, ce qui impressionnait beaucoup de gens comme les Israélites qui, pendant des générations, avaient vécu dans le pays plat qu’est l’Égypte.
7. Quelle marque d’honnêteté le livre des Nombres porte-t-il ?
7 Les nations du monde sont portées à camoufler leurs défaites et à célébrer leurs victoires ; pourtant, avec une honnêteté que commande la vérité historique, les Nombres racontent la mise en déroute complète des Israélites par les Amaléqites et les Cananéens (14:45). Le livre confesse franchement que le peuple manqua de foi et de respect à l’égard de Dieu (14:11). Avec une honnêteté remarquable, Moïse, le prophète de Dieu, révèle les péchés de la nation, de ses neveux, de son frère et de sa sœur. Il ne s’épargne pas non plus, car il avoue avoir failli en ne sanctifiant pas Jéhovah qui avait procuré de l’eau au peuple à Meriba, ce qui lui fit perdre le privilège d’entrer en Terre promise. — 3:4 ; 12:1-15 ; 20:7-13.
8. Comment les autres rédacteurs de la Bible confirment-ils l’inspiration divine des Nombres ?
8 Que les Nombres appartiennent bien aux Écritures inspirées par Dieu et utiles, c’est ce qu’attestent les références directes des autres rédacteurs de la Bible à presque tous ses principaux événements et à de nombreux détails qui lui sont propres, la plupart d’entre elles faisant la lumière sur leur signification. Par exemple, Josué (Jos. 4:12 ; 14:2), Jérémie (2 Rois 18:4), Nehémia (Neh. 9:19-22), Asaph (Ps. 78:14-41), David (Ps. 95:7-11), Isaïe (Is. 48:21), Ézékiel (Ézék. 20:13-24), Hoshéa (Hosh. 9:10), Amos (Amos 5:25), Mika (Mika 6:5), Luc, qui rapporte le discours d’Étienne (Actes 7:36), Paul (1 Cor. 10:1-11), Pierre (2 Pierre 2:15, 16), Jude (Jude 11) et Jean, qui rapporte les paroles de Jésus adressées à la congrégation de Pergame (Rév. 2:14), tous puisent dans le livre des Nombres, comme le fit Jésus Christ lui-même. — Jean 3:14.
9. Qu’est-ce que le livre des Nombres met en évidence à propos de Jéhovah ?
9 Quel dessein le livre des Nombres sert-il donc ? Vraiment, son contenu n’a pas seulement une valeur historique. Les Nombres mettent en évidence que Jéhovah est le Dieu d’ordre qui exige de ses créatures un attachement exclusif. C’est ce qui se grave profondément dans l’esprit du lecteur quand il prend connaissance du dénombrement, de la mise à l’épreuve et du criblage d’Israël, et qu’il voit comment la désobéissance et l’attitude rebelle de la nation servent à souligner la nécessité vitale d’obéir à Jéhovah.
10. Dans quel but le livre des Nombres a-t-il été préservé, et pourquoi ?
10 Le livre des Nombres a été préservé pour le profit des générations futures, comme le dit Asaph, ‘ pour qu’elles placent leur confiance en Dieu lui-même, et qu’elles n’oublient pas les façons d’agir de Dieu, mais qu’elles observent ses commandements ’ et qu’elles ‘ ne deviennent pas comme leurs ancêtres, une génération obstinée et rebelle, une génération qui n’avait pas préparé son cœur et dont l’esprit n’était pas digne de confiance avec Dieu ’. (Ps. 78:7, 8.) À maintes reprises les événements des Nombres sont rappelés dans les Psaumes, qui étaient des chants sacrés pour les Juifs, et donc souvent répétés parce qu’utiles pour la nation. — Ps. 78, 95, 105, 106, 135, 136.
CONTENU DE NOMBRES
11. Quelles sont les trois sections dans lesquelles le livre peut être divisé ?
11 Les Nombres se divisent logiquement en trois sections. La première, qui se termine au chapitre 10, verset 10, couvre les événements qui se sont produits alors que les Israélites campaient encore au mont Sinaï. La deuxième, qui prend fin au chapitre 21, révèle les épisodes survenus durant les 38 années et un ou deux mois qui ont suivi, quand les Israélites étaient dans le désert et jusqu’à ce qu’ils arrivent dans les plaines de Moab. La troisième et dernière section, qui va jusqu’au chapitre 36, rapporte ce qui s’est passé dans les plaines de Moab, tandis que les Israélites se préparaient à entrer en Terre promise.
12. Quelle est l’importance numérique du camp d’Israël au Sinaï, et comment est-il organisé ?
12 Événements au mont Sinaï (1:1–10:10). Les Israélites se trouvent dans la région montagneuse du Sinaï depuis environ un an déjà. Là, ils ont été formés en une organisation fortement structurée. Sur l’ordre de Jéhovah un recensement de tous les hommes est effectué, depuis l’âge de 20 ans et au-dessus. L’importance numérique des tribus varie de 32 200 hommes robustes en Manassé à 74 600 en Juda, soit un total de 603 550 hommes aptes au service dans l’armée d’Israël, sans compter les Lévites, les femmes et les enfants — la population du camp s’élevant probablement à trois millions ou plus. La tente de réunion est située au centre du camp, avec les Lévites. Les autres Israélites campent aux places qui leur sont assignées de chaque côté, par division de trois tribus, chaque tribu ayant reçu des instructions quant à son ordre de marche lors des déplacements. Jéhovah donne les directives, et le récit dit : “ Les fils d’Israël se mirent à faire selon tout ce que Jéhovah avait ordonné à Moïse. ” (2:34). Ils obéissent à Jéhovah et se montrent respectueux vis-à-vis de Moïse, le représentant visible de Dieu.
13. Comment les tâches des Lévites sont-elles réparties ?
13 Les Lévites sont ensuite mis à part pour le service de Jéhovah, comme prix de rachat des premiers-nés d’Israël. Ils sont divisés en trois groupes, selon leur appartenance aux familles des trois fils de Lévi : Guershôn, Qehath et Merari. Les emplacements dans le camp et les responsabilités de service sont répartis sur la base de cette division. À partir de 30 ans et au-dessus, ils ont la lourde tâche de transporter le tabernacle. Pour ce qui est de la besogne plus légère, elle est confiée aux autres Lévites depuis l’âge de 25 ans. (Au temps de David l’âge a été ramené à 20 ans.) — 1 Chron. 23:24-32 ; Ezra 3:8.
14. Quelles directives sont données pour assurer la pureté du camp ?
14 Des directives sont données pour préserver la pureté du camp : isolement des malades, propitiation pour les actes d’infidélité, mesures à prendre par le mari qui a des soupçons sur la conduite de sa femme, règles à observer par ceux qui se sont mis à part en faisant vœu de servir comme naziréens pour Jéhovah. Puisque le peuple doit porter le nom de son Dieu, il lui faut se conduire en conformité avec les commandements divins.
15. a) Quelles offrandes sont faites lors de l’inauguration de l’autel ? b) De quelles relations les Israélites doivent-ils se souvenir, et que leur rappellera la Pâque ?
15 Moïse apporte ensuite quelques détails relatifs au mois précédent (Nomb. 7:1, 10 ; Ex. 40:17), puis il parle de l’offrande de matériaux faite par les 12 chefs du peuple au cours des 12 jours qui ont suivi l’inauguration de l’autel. Aucun esprit de compétition ne les anime et nul ne cherche à se glorifier de ses dons ; chacun apporte exactement la même contribution. Tous doivent garder présent à l’esprit qu’au-dessus de ces chefs et de Moïse lui-même il y a Jéhovah Dieu qui donne ses directives à Moïse. Ils ne doivent jamais oublier leurs relations avec Jéhovah. La Pâque leur rappellera que Jéhovah les a prodigieusement délivrés d’Égypte, et ils la célèbrent dans le désert au temps fixé, un an après leur sortie de ce pays.
16. Comment Jéhovah conduit-il la nation, et quelles sonneries de trompette sont instituées ?
16 De la même façon que Jéhovah avait conduit Israël hors de l’Égypte, pareillement il continue de guider la nation dans son voyage au moyen d’un nuage qui, le jour, couvre le tabernacle de la tente du Témoignage, et au moyen de l’aspect d’un feu la nuit. Chaque fois que le nuage s’élève, la nation se déplace. Et là où le nuage réside sur le tabernacle, la nation campe, que ce soit pour quelques jours ou pour un mois ou plus, car le récit dit : “ Sur l’ordre de Jéhovah ils campaient et sur l’ordre de Jéhovah ils partaient. Ils observaient leur obligation envers Jéhovah, sur l’ordre de Jéhovah, transmis par le moyen de Moïse. ” (Nomb. 9:23). Comme le temps de quitter le Sinaï approche, des sonneries de trompette sont instituées, d’une part pour rassembler le peuple, et d’autre part pour diriger l’ordre de marche du camp et de ses différentes divisions dans le désert.
17. Décrivez l’ordre de marche.
17 Événements survenus dans le désert (10:11–21:35). Finalement, le 20e jour du deuxième mois, Jéhovah fait s’élever le nuage d’au-dessus du tabernacle, donnant ainsi le signal du départ de la région du Sinaï. L’arche de l’alliance de Jéhovah au milieu d’eux, les Israélites se mettent en route pour Qadesh-Barnéa, à quelque 240 km au nord. Et le nuage de Jéhovah est au-dessus d’eux quand ils marchent le jour. À chaque fois que l’Arche part, Moïse prie Jéhovah de se lever et de disperser ses ennemis, et chaque fois que l’Arche se repose, il prie Jéhovah de revenir “ vers les myriades des milliers d’Israël ”. — 10:36.
18. Quels murmures s’élèvent sur le chemin de Qadesh-Barnéa, et comment Jéhovah modifie-t-il l’organisation théocratique dans le camp ?
18 Mais des troubles se produisent dans le camp. Sur le chemin de Qadesh-Barnéa, en direction du nord, les Israélites se mettent à murmurer au moins à trois reprises. Jéhovah règle la première révolte en envoyant un feu qui consume un certain nombre d’entre eux. Puis “ la foule mêlée ” les incite à murmurer parce qu’ils n’ont plus les poissons, les concombres, les pastèques, les poireaux, les oignons et l’ail qu’ils mangeaient en Égypte, mais seulement de la manne (11:4). Moïse est si découragé qu’il demande à Jéhovah de le tuer plutôt que de le laisser continuer à être le nourricier de tout ce peuple. Par égard pour lui, Jéhovah enlève une partie de l’esprit qui est sur Moïse et la met sur 70 hommes d’entre les anciens, et ceux-ci se mettent à assister Moïse comme prophètes dans le camp. Puis le peuple reçoit de la viande en abondance. Comme cela s’est déjà produit une fois, un vent venant de Jéhovah amène des cailles de la mer, et les Israélites les ramassent avidement en grandes quantités, les accumulant égoïstement. Alors la colère de Jéhovah s’enflamme contre eux, et il se met à en frapper un bon nombre à cause de leur envie égoïste. — Ex. 16:2, 3, 13.
19. Comment Jéhovah réagit-il aux critiques de Miriam et d’Aaron ?
19 L’agitation se poursuit. Ne reconnaissant pas en Moïse, leur frère cadet, le représentant de Jéhovah, ce qu’il est vraiment, Miriam et Aaron le critiquent au sujet de sa femme récemment arrivée au camp. Ils exigent une plus grande autorité, comparable à celle de Moïse, bien que ‘ l’homme Moïse soit de beaucoup le plus humble de tous les hommes qui sont sur la surface du sol ’. (Nomb. 12:3.) Jéhovah lui-même règle l’affaire et fait savoir que Moïse occupe une position spéciale, frappant de lèpre Miriam qui est vraisemblablement à l’origine des murmures. Elle n’est guérie que grâce à l’intercession de Moïse.
20, 21. Quels événements amènent Jéhovah à décréter qu’Israël devra errer pendant 40 ans dans le désert ?
20 Arrivé à Qadesh, Israël campe au seuil de la Terre promise. Jéhovah ordonne alors à Moïse d’envoyer des espions explorer le pays. Ils pénètrent par le sud et remontent vers le nord jusqu’à “ l’entrée de Hamath ”, parcourant plusieurs centaines de kilomètres en 40 jours (13:21). Lorsqu’ils reviennent, chargés des beaux fruits de Canaan, dix espions infidèles prétendent qu’il serait insensé de monter contre un peuple aussi fort et contre d’aussi grandes villes fortifiées. Caleb tente de calmer l’assemblée par un rapport favorable, mais en vain. Les espions rebelles sèment la crainte dans le cœur des Israélites, disant que le pays “ dévore ses habitants ” et que ‘ tout le peuple qu’ils ont vu au milieu de lui, ce sont des hommes d’une taille extraordinaire ’. Comme les murmures de rébellion parcourent tout le camp, Josué et Caleb supplient le peuple en ces termes : “ Jéhovah est avec nous. Ne les craignez pas. ” (13:32 ; 14:9). Mais l’assemblée parle de les cribler de pierres.
21 Alors Jéhovah intervient directement, disant à Moïse : “ Jusqu’à quand ce peuple va-t-il manquer de respect envers moi ? Jusqu’à quand n’auront-ils pas foi en moi, malgré tous les signes que j’ai accomplis au milieu d’eux ? ” (14:11). Moïse l’implore de ne pas détruire la nation, car le nom et la renommée de Jéhovah sont en cause. Jéhovah décrète donc qu’Israël continuera d’errer dans le désert jusqu’à ce que tous les enregistrés d’entre le peuple, depuis l’âge de 20 ans et au-dessus, soient morts. De tous les mâles recensés, seuls Caleb et Josué entreront en Terre promise. En vain le peuple tente-t-il de monter de sa propre initiative ; il subit une cuisante défaite de la part des Amaléqites et des Cananéens. Quel châtiment pour avoir manqué de respect envers Jéhovah et ses fidèles représentants !
22. De quelles façons la nécessité de l’obéissance est-elle soulignée ?
22 Vraiment, les Israélites ont beaucoup à apprendre sur l’obéissance. Comme il convient, Jéhovah leur donne d’autres lois qui soulignent la nécessité d’obéir. Il leur fait savoir que, lorsqu’ils entreront en Terre promise, il leur faudra offrir un sacrifice propitiatoire pour leurs erreurs ; toutefois, celui qui aura délibérément désobéi sera retranché sans faute. Ainsi, quand un homme est surpris en train de ramasser du bois en violation de la loi du sabbat, Jéhovah ordonne : “ L’homme doit absolument être mis à mort. ” (15:35). Pour rappeler les commandements divins et l’importance d’y obéir, Jéhovah ordonne aux Israélites de se faire des bordures frangées aux pans de leurs vêtements.
23. Quelle est l’issue de la rébellion de Qorah, de Dathân et d’Abiram ?
23 Mais la rébellion éclate de nouveau. Qorah, Dathân, Abiram et 250 hommes de renom dans l’assemblée s’unissent pour se dresser contre l’autorité de Moïse et d’Aaron. Moïse porte l’affaire devant Jéhovah, disant aux rebelles : ‘ Procurez-vous des récipients à feu et de l’encens, et présentez-les devant Jéhovah, et qu’il choisisse. ’ (16:6, 7). Et la gloire de Jéhovah apparaît à toute l’assemblée. Il exécute promptement son jugement, faisant s’ouvrir la terre qui engloutit les maisonnées de Qorah, de Dathân et d’Abiram, et envoyant un feu qui consume les 250 hommes, y compris Qorah qui était en train d’offrir de l’encens. Le lendemain, le peuple se met à murmurer contre Moïse et Aaron, leur reprochant ce qu’a fait Jéhovah ; une fois de plus Jéhovah les frappe, exterminant 14 700 mécontents.
24. Quel signe Jéhovah opère-t-il pour mettre un terme à la rébellion ?
24 Étant donné ce qui s’est passé, Jéhovah ordonne que chaque tribu lui présente un bâton ; il y en aura également un qui portera le nom d’Aaron pour la tribu de Lévi. Le lendemain Jéhovah révèle qu’il a choisi Aaron pour la prêtrise, car seul son bâton a bourgeonné et fleuri, produisant des amandes mûres. Ce bâton sera conservé dans l’arche de l’alliance “ en signe pour les fils à l’esprit de rébellion ”. (Nomb. 17:10 ; Héb. 9:4.) Viennent ensuite des instructions relatives au soutien de la prêtrise par le moyen de dîmes et à la purification de l’eau avec les cendres d’une vache rouge. Puis le récit nous ramène à Qadesh, où Miriam meurt et est enterrée.
25. En quel sens Moïse et Aaron ne sanctifient-ils pas Jéhovah, et quelles en sont les conséquences ?
25 Une nouvelle fois, au seuil de la Terre promise, l’assemblée querelle Moïse à cause du manque d’eau. Jéhovah considère que les reproches s’adressent à lui ; il apparaît alors dans sa gloire, ordonne à Moïse de prendre un bâton et de faire sortir l’eau du rocher. Moïse et Aaron vont-ils sanctifier Jéhovah ? Au lieu de cela, Moïse frappe deux fois le rocher avec colère. Le peuple et les bêtes reçoivent de l’eau à boire, mais Moïse et Aaron négligent d’en attribuer le mérite à Jéhovah. Bien que le pénible voyage dans le désert touche à sa fin, tous deux irritent Jéhovah, qui leur refuse l’entrée en Terre promise. Plus tard, Aaron meurt sur le mont Hor, et son fils Éléazar est établi dans la charge de grand prêtre.
26. Que se passe-t-il quand les Israélites contournent Édom ?
26 Israël fait route vers l’est et cherche à traverser le pays d’Édom, mais il est repoussé. Tandis que les Israélites font un grand détour pour contourner Édom, ils se créent de nouveau des ennuis, car ils murmurent contre Dieu et contre Moïse. Ils en ont assez de la manne, et la soif les tenaille. À cause de leur esprit de rébellion, Jéhovah leur envoie des serpents venimeux, et beaucoup en meurent. Finalement, Moïse intercède en leur faveur et Jéhovah lui dit de se faire un serpent de cuivre brûlant et de le placer sur une perche-signal. Ceux qui ont été mordus mais qui regardent le serpent de cuivre, ceux-là ont la vie sauve. Prenant la route du nord, les Israélites sont freinés dans leur marche tour à tour par les rois belliqueux Sihôn des Amorites et Og de Bashân. Ils les battent tous deux et prennent possession de leur territoire à l’est de la grande dépression.
27. Comment Jéhovah déjoue-t-il les plans de Balaq impliquant Balaam ?
27 Événements survenus dans les plaines de Moab (22:1–36:13). Impatients d’entrer en Terre promise, les Israélites se rassemblent maintenant dans les plaines désertiques de Moab, au nord de la mer Morte et à l’est du Jourdain face à Jéricho. En voyant ce vaste camp étalé devant eux, les Moabites commencent à ressentir un effroi mêlé d’aversion. Balaq, leur roi, en accord avec les Madianites, envoie des messagers à Balaam pour qu’il maudisse Israël par le moyen de la divination. Bien que Dieu dise clairement à Balaam : “ Tu ne dois pas aller avec eux ”, il a le désir de les accompagner (22:12). Il veut la récompense. Finalement il part, mais il est arrêté en chemin par un ange, et sa propre ânesse ouvre miraculeusement la bouche pour lui faire des reproches. Quand enfin Balaam arrive sur les lieux pour proférer des déclarations sur Israël, l’esprit de Dieu l’anime si bien que les quatre paroles proverbiales prophétiques qu’il prononce sont en fait des bénédictions pour la nation de Dieu. Il annonce même qu’une étoile sortira de Jacob et qu’un sceptre s’élèvera d’Israël pour soumettre et détruire.
28. Sur la suggestion de Balaam, quel piège perfide est tendu aux Israélites, mais comment est-il mis un terme au fléau ?
28 Alors la colère de Balaq s’enflamme contre Balaam parce qu’il n’a pas maudit Israël. Aussi le devin cherche-t-il à rentrer dans les bonnes grâces du roi en suggérant que les Moabites se servent de leurs femmes pour entraîner les hommes d’Israël à participer aux rites lascifs du culte de Baal (31:15, 16). Et voilà qu’à la frontière même de la Terre promise les Israélites s’abandonnent à une grande immoralité et au culte des faux dieux. Comme la colère de Jéhovah éclate sous la forme d’un fléau, Moïse requiert un châtiment rigoureux pour les coupables. Mais voici que Phinéas, le fils du grand prêtre, aperçoit un chef qui amène une Madianite dans sa tente à l’intérieur du camp ; il les suit et les tue, transperçant la femme par ses parties génitales. Alors le fléau prend fin, mais 24 000 Israélites en sont morts.
29. a) Que révèle le recensement effectué à la fin de la 40e année ? b) Quelles instructions Dieu donne-t-il avant l’entrée en Terre promise ?
29 Jéhovah ordonne maintenant à Moïse et à Éléazar de recenser de nouveau le peuple, comme cela s’était fait presque 39 ans auparavant, au mont Sinaï. Le total des enregistrés montre qu’il n’y a pas eu d’accroissement en leur sein. Au contraire, on note une diminution de 1 820 hommes. Il ne subsiste aucun des enregistrés au Sinaï aptes au service militaire, excepté Josué et Caleb. Comme Jéhovah l’avait prédit, tous sont morts dans le désert. Jéhovah donne ensuite des instructions concernant la répartition du pays en héritage. Il répète que Moïse n’entrera pas en Terre promise parce qu’il n’a pas sanctifié Jéhovah aux eaux de Meriba (20:13 ; 27:14, notes). Josué est désigné pour succéder à Moïse.
30. Comment le sort de Madiân est-il réglé, et à qui le territoire situé à l’est du Jourdain est-il attribué ?
30 Par l’intermédiaire de Moïse, Jéhovah rappelle ensuite à Israël l’importance de ses lois sur les sacrifices et les fêtes, et le caractère sérieux des vœux. Il charge aussi Moïse de châtier les Madianites parce qu’ils ont séduit Israël dans l’affaire du Baal de Péor. Tous les hommes de Madiân sont tués dans la bataille, ainsi que Balaam, et seules les vierges sont épargnées ; parmi elles, 32 000 sont emmenées captives avec le butin qui comprend entre autres 808 000 animaux. Pas un Israélite n’est porté manquant après la bataille. Les fils de Ruben et de Gad, qui sont des éleveurs de bétail, demandent à s’installer dans le territoire à l’est du Jourdain et, après qu’ils se sont engagés à participer à la conquête de la Terre promise, leur requête est acceptée, de sorte que ces deux tribus, ainsi que la demi-tribu de Manassé, reçoivent ce riche plateau en possession.
31. a) Une fois en Terre promise, comment Israël devra-t-il continuer d’obéir ? b) Quelles instructions sont données en rapport avec les héritages dans les tribus ?
31 Après avoir passé en revue les étapes effectuées durant les 40 années de marche dans le désert, le livre attire de nouveau l’attention sur la nécessité d’obéir à Jéhovah. Dieu donne le pays aux Israélites, mais il leur faudra exécuter ses jugements en expulsant les habitants dépravés et adorateurs de démons, et en éliminant jusqu’à la dernière trace de leur religion idolâtrique. Les frontières du pays que Dieu leur donne sont fixées. Le pays sera réparti entre eux par le sort. Les Lévites, dont la tribu n’a pas d’héritage, doivent recevoir 48 villes avec leurs terrains de pâture, et 6 d’entre elles seront des villes de refuge pour l’homicide involontaire. Le territoire devra demeurer au sein de la tribu, sans jamais être transféré par mariage à une autre tribu. S’il n’y a pas d’héritier mâle, alors les filles qui reçoivent un héritage, comme les filles de Tselophehad, se marieront au sein de leur tribu (27:1-11 ; 36:1-11). Le livre des Nombres s’achève par ces commandements de Jéhovah donnés à Moïse et au moment où Israël est enfin prêt à entrer en Terre promise.
UTILITÉ
32. Comment Jésus et son sacrifice ont-ils été figurés dans le livre des Nombres ?
32 À plusieurs reprises, Jésus s’est référé aux Nombres, et ses apôtres ainsi que d’autres rédacteurs de la Bible ont clairement démontré toute l’importance et l’utilité de ce livre. L’apôtre Paul fait une comparaison très précise entre le service fidèle de Jésus et celui de Moïse, dont il est beaucoup question dans les Nombres (Héb. 3:1-6). Les sacrifices d’animaux et les cendres de la vache rouge que l’on répand (Nomb. 19:2-9) sont également une figure du sacrifice de Christ dont la valeur purificatrice est de loin supérieure. — Héb. 9:13, 14.
33. Pourquoi le jaillissement de l’eau dans le désert nous intéresse-t-il aujourd’hui ?
33 Pareillement, Paul a montré toute la signification que revêt pour nous le jaillissement de l’eau du rocher, disant : “ Ils buvaient, en effet, au rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher représentait le Christ. ” (1 Cor. 10:4 ; Nomb. 20:7-11). C’est à propos que Christ lui-même a dit : “ Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura pas du tout soif, jamais, mais l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour communiquer la vie éternelle. ” — Jean 4:14.
34. Comment Jésus a-t-il montré que le serpent de cuivre avait une signification prophétique ?
34 Jésus a également fait une allusion directe à un incident rapporté dans les Nombres, incident qui préfigurait la merveilleuse disposition que Dieu allait prendre par son intermédiaire. Il dit : “ Et de même que Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même le Fils de l’homme doit être élevé, pour que tout homme qui croit en lui ait la vie éternelle. ” — Jean 3:14, 15 ; Nomb. 21:8, 9.
35. a) De quoi les chrétiens devraient-ils se garder, comme cela a été illustré par les Israélites dans le désert, et pourquoi ? b) Dans leurs lettres, à quels exemples d’avidité et de rébellion Jude et Pierre ont-ils fait allusion ?
35 Pourquoi les Israélites ont-ils été condamnés à errer pendant 40 ans dans le désert ? À cause de leur manque de foi. L’apôtre Paul a donné un puissant avertissement à ce sujet, disant : “ Prenez garde, frères, de peur qu’il ne se forme en quelqu’un de vous un cœur méchant qui manque de foi en s’éloignant du Dieu vivant ; mais continuez à vous exhorter mutuellement chaque jour. ” Parce qu’ils se sont montrés désobéissants et sans foi, ces Israélites sont morts dans le désert. “ Faisons donc tout notre possible pour entrer dans ce repos [celui de Dieu], de peur que quelqu’un ne tombe dans le même exemple de désobéissance. ” (Héb. 3:7–4:11 ; Nomb. 13:25–14:38). Mettant les chrétiens en garde contre les hommes impies qui parlent en mal des choses sacrées, Jude rappelle l’avidité de Balaam et les propos séditieux que tint Qorah contre Moïse, le serviteur de Jéhovah (Jude 11 ; Nomb. 22:7, 8, 22 ; 26:9, 10). Balaam a également été cité par Pierre comme quelqu’un “ qui a aimé le salaire du méfait ”, et par Jésus glorifié dans sa révélation à Jean, où il reprocha à Balaam ‘ d’avoir mis devant les fils d’Israël un obstacle qui fait trébucher, pour qu’ils tombent dans l’idolâtrie et la fornication ’. Assurément, la congrégation chrétienne de nos jours doit être mise en garde contre de tels hommes impies. — 2 Pierre 2:12-16 ; Rév. 2:14.
36. Contre quelles pratiques mauvaises Paul met-il les chrétiens de Corinthe en garde, et comment pouvons-nous tirer profit de son conseil aujourd’hui ?
36 Lorsque l’immoralité fit son apparition dans la congrégation de Corinthe, Paul écrivit à ces chrétiens à propos de ceux “ qui désirent des choses mauvaises ”, se référant précisément aux Nombres. Il dit : “ Ne pratiquons pas non plus la fornication, comme certains d’entre eux ont commis la fornication, et il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. ” (1 Cor. 10:6, 8 ; Nomb. 25:1-9 ; 31:16)b. Et qu’en est-il du jour où le peuple se plaignit de ce que l’obéissance aux commandements de Jéhovah était cause de tribulations, et qu’il manifesta son mécontentement au sujet de la manne envoyée par Jéhovah ? Paul dit : “ Ne mettons pas non plus Jéhovah à l’épreuve, comme certains d’entre eux l’ont mis à l’épreuve, et ils périrent par les serpents. ” (1 Cor. 10:9 ; Nomb. 21:5, 6). Et Paul ajoute : “ Ne murmurez pas non plus, comme certains d’entre eux ont murmuré, et ils périrent par le destructeur. ” Israël a connu des moments pénibles pour avoir murmuré contre Jéhovah, ses représentants et ses dispositions. ‘ Ces choses qui leur arrivaient comme exemples ’ devraient servir d’avertissement à chacun d’entre nous aujourd’hui, afin que nous continuions à servir Jéhovah dans la plénitude de la foi. — 1 Cor. 10:10, 11 ; Nomb. 14:2, 36, 37 ; 16:1-3, 41 ; 17:5, 10.
37. Montrez comment les Nombres nous aident à comprendre d’autres passages de la Bible.
37 Les Nombres apportent également les éléments nécessaires à une meilleure compréhension de nombreux autres passages des Écritures. — Nomb. 28:9, 10—Mat. 12:5 ; Nomb. 15:38—Mat. 23:5 ; Nomb. 6:2-4—Luc 1:15 ; Nomb. 4:3—Luc 3:23 ; Nomb. 18:31—1 Cor. 9:13, 14 ; Nomb. 18:26—Héb. 7:5-9 ; Nomb. 17:8-10—Héb. 9:4.
38. De quelles façons particulières le livre des Nombres est-il utile, et vers quoi dirige-t-il nos regards ?
38 Le livre des Nombres est vraiment inspiré de Dieu et utile pour nous enseigner l’importance d’obéir à Jéhovah et de respecter ceux qu’il a établis surveillants au sein de son peuple. Par l’exemple, il réprouve le mal, et par des événements chargés de signification prophétique, il dirige nos regards vers Celui que Jéhovah a institué Sauveur et Guide de son peuple aujourd’hui. Il constitue un élément essentiel et instructif de l’histoire qui mène à l’instauration du Royaume juste de Jéhovah et de Jésus Christ, que Dieu a fait Médiateur et Grand Prêtre.
[Notes]
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Livre de la Bible numéro 5 — Deutéronome« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 5 — Deutéronome
Écrivain : Moïse
Lieu de composition : plaines de Moab
Fin du travail de composition : 1473 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 2 mois (1473 av. n. è.)
1. Quelles questions peut-on se poser à propos de l’entrée d’Israël en Terre promise ?
LE LIVRE du Deutéronome renferme un message énergique pour le peuple de Jéhovah. Après avoir erré dans le désert pendant 40 ans, les fils d’Israël sont maintenant au seuil de la Terre promise. Qu’est-ce qui les attend ? Quelles difficultés particulières vont-ils devoir affronter de l’autre côté du Jourdain ? Quel message Moïse va-t-il finalement adresser à la nation ? Nous pouvons aussi nous demander : De quelle utilité sera pour nous la réponse à ces questions ?
2. En quoi le Deutéronome est-il tout particulièrement important ?
2 Les paroles de Moïse, qu’il consigna lui-même dans le Deutéronome, cinquième livre de la Bible, répondent à ces questions. Bien que le Deutéronome se fasse en grande partie l’écho des livres précédents, il revêt néanmoins une importance toute particulière. Pourquoi cela ? Parce qu’il renforce le message divin, ayant été rédigé à une époque de l’Histoire où le peuple de Jéhovah avait réellement besoin d’une direction sûre et énergique. Il était sur le point d’entrer en Terre promise sous l’autorité d’un nouveau guide. Il avait besoin d’encouragements pour aller de l’avant, mais aussi des avertissements divins qui lui permettent de suivre la bonne voie pour être béni par Jéhovah.
3. Qu’est-ce que Moïse souligne tout au long du Deutéronome, et pourquoi est-ce important pour nous aujourd’hui ?
3 Conformément à ce besoin, l’esprit de Jéhovah poussa puissamment Moïse à exhorter Israël à l’obéissance et à la fidélité. D’un bout à l’autre du livre, Moïse souligne que Jéhovah est le Dieu Très-Haut, qu’il exige un attachement exclusif et qu’il désire que son peuple ‘ l’aime de tout son cœur, et de toute son âme, et de toute sa force vitale ’. Il est “ le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, fort et redoutable, qui ne se montre partial envers personne et qui n’accepte pas de pot-de-vin ”. Il ne tolère aucune rivalité. Lui obéir signifie la vie, et lui désobéir entraîne la mort. L’instruction de Jéhovah donnée dans le Deutéronome était exactement la préparation et le conseil dont Israël avait besoin pour assumer la tâche importante qui l’attendait. C’est également le genre d’avertissement dont nous avons besoin aujourd’hui pour continuer de marcher dans la crainte de Jéhovah et sanctifier son nom au sein d’un monde corrompu. — Deut. 5:9, 10 ; 6:4-6 ; 10:12-22.
4. Quelle est la signification du nom Deutéronome, et quel est le but du livre ?
4 Le nom Deutéronome vient du titre grec Deutéronomion, dans la Septante, lequel est formé de deutéros, “ deuxième ”, et de nomos, “ loi ”. Ce nom signifie donc “ Deuxième Loi, Répétition de la Loi ”. Il dérive de la traduction grecque de l’expression hébraïque mishnéh hattôrah (Deut. 17:18), correctement rendue par ‘ copie de la loi ’. En dépit de la signification du nom Deutéronome, ce livre biblique n’est ni une deuxième loi ni une simple répétition de la Loi. C’est au contraire une explication de la Loi, exhortant Israël à aimer Jéhovah et à lui obéir dans la Terre promise où il n’allait pas tarder à entrer. — 1:5.
5. Qu’est-ce qui prouve que Moïse est le rédacteur du livre ?
5 Le Deutéronome étant le cinquième rouleau ou volume du Pentateuque, son rédacteur doit forcément être le même que celui qui a écrit les quatre livres précédents, savoir Moïse. La phrase d’introduction présente le Deutéronome comme “ les paroles que Moïse dit à tout Israël ”, et par la suite les expressions “ Moïse écrivit cette loi ” et “ Moïse écrivit donc ce chant ” attestent clairement que Moïse est bien le rédacteur du Deutéronome. Son nom apparaît une quarantaine de fois dans le livre, généralement pour authentifier les déclarations faites. La première personne, c’est-à-dire Moïse, est en grande partie utilisée dans le Deutéronome. Les versets de la fin ont été ajoutés après la mort de Moïse, très probablement par Josué ou par Éléazar, le grand prêtre. — 1:1 ; 31:9, 22, 24-26.
6. a) Quelle période le Deutéronome couvre-t-il ? b) Quand le livre était-il pour ainsi dire achevé ?
6 Quand les événements du Deutéronome ont-ils eu lieu ? Dès le début le livre déclare : ‘ Dans la quarantième année, au onzième mois, le premier du mois, Moïse parla aux fils d’Israël. ’ Après les événements rapportés dans le Deutéronome, le livre de Josué reprend le récit trois jours avant la traversée du Jourdain, qui a eu lieu “ le dix du premier mois ”. (Deut. 1:3 ; Jos. 1:11 ; 4:19.) La période couverte par les événements du Deutéronome est donc de deux mois et une semaine. Précisons toutefois que sur ces neuf semaines, 30 jours ont été consacrés à pleurer la mort de Moïse (Deut. 34:8). Ce qui signifie que presque tous les événements du Deutéronome ont dû se produire dans le 11e mois de la 40e année. À la fin de ce mois, la rédaction du livre devait aussi être pour ainsi dire achevée, la mort de Moïse étant survenue au début du 12e mois de la 40e année, soit au début de 1473 av. n. è.
7. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité du Deutéronome ?
7 Les preuves déjà avancées de l’authenticité des quatre premiers livres du Pentateuque s’appliquent également au Deutéronome, le cinquième volume. C’est aussi l’un des quatre livres des Écritures hébraïques les plus souvent cités dans les Écritures grecques chrétiennes, les autres étant la Genèse, les Psaumes et Isaïe. Ces citations sont au nombre de 83, et 17 livres des Écritures grecques chrétiennes font référence au Deutéronomea.
8. Quel témoignage concluant de Jésus prouve l’authenticité du Deutéronome ?
8 Jésus lui-même apporte le plus puissant témoignage en faveur du Deutéronome. Au début de son ministère, il a été tenté par le Diable à trois reprises, et à chaque fois il a répondu : “ Il est écrit. ” Où cela ? Dans le livre du Deutéronome (8:3 ; 6:16, 13), qu’il a cité comme autorité divinement inspirée. “ L’homme doit vivre, non pas de pain seul, mais de toute parole qui sort par la bouche de Jéhovah. ” “ Tu ne dois pas mettre Jéhovah ton Dieu à l’épreuve. ” “ C’est Jéhovah ton Dieu que tu dois adorer, et c’est à lui seul que tu dois offrir un service sacré. ” (Mat. 4:1-11). Plus tard, quand les Pharisiens sont venus le mettre à l’épreuve au sujet des commandements de Dieu, Jésus a répondu en citant “ le plus grand et le premier commandement ”, tiré de Deutéronome 6:5 (Mat. 22:37, 38 ; Marc 12:30 ; Luc 10:27). Le témoignage de Jésus atteste de façon concluante l’authenticité du Deutéronome.
9. Quelle preuve externe confirme le Deutéronome ?
9 De plus, les événements et les déclarations du livre sont en parfaite harmonie avec le contexte et la situation historiques. Les références à l’Égypte, Canaan, Amaleq, Ammôn, Moab et Édom correspondent à l’époque, et les noms de lieux sont donnés avec précisionb. L’archéologie découvre sans cesse de nouvelles preuves de la fidélité des écrits de Moïse. Henry Halley écrit : “ Depuis quelque temps l’archéologie élève la voix avec tant de force qu’elle suscite une réaction positive en faveur de l’opinion traditionnelle [à savoir que Moïse a rédigé le Pentateuque]. La théorie selon laquelle l’écriture était inconnue à l’époque de Moïse est totalement rejetée. Et chaque année en Égypte, en Palestine et en Mésopotamie, on met au jour des preuves, soit dans des inscriptions ou dans des strates, qui attestent l’authenticité historique des textes [des Écritures hébraïques]. ‘ L’exégèse ’ en vient à avoir un respect marqué pour la tradition de l’authenticité mosaïquec. ” Ainsi, même les preuves externes confirment que le Deutéronome, ainsi que le reste du Pentateuque, est le récit authentique de Moïse, le prophète de Dieu.
CONTENU DE DEUTÉRONOME
10. De quoi le Deutéronome se compose-t-il ?
10 Le livre se compose essentiellement d’une série de discours prononcés par Moïse à l’intention des fils d’Israël, dans les plaines de Moab, face à Jéricho. Le premier de ces discours se termine au chapitre 4, le deuxième s’achève à la fin du chapitre 26, le troisième se poursuit jusqu’au chapitre 28 et le quatrième va jusqu’à la fin du chapitre 30. Viennent ensuite les dernières dispositions prises par Moïse à l’approche de sa mort, y compris la nomination de son successeur, Josué ; enfin, Moïse écrit l’un des plus beaux chants à la louange de Jéhovah et bénit les tribus d’Israël.
11. Comment Moïse commence-t-il son premier discours ?
11 Premier discours de Moïse (1:1–4:49). Ce discours est l’introduction historique de ce qui va suivre. Moïse commence par évoquer les actes de fidélité de Jéhovah envers son peuple. Il dit aux Israélites d’entrer dans le pays promis à leurs ancêtres Abraham, Isaac et Jacob, et d’en prendre possession. Il rappelle qu’au début de la marche dans le désert Jéhovah a coordonné l’activité de cette communauté théocratique en lui faisant choisir, à lui, Moïse, des hommes sages, avisés et expérimentés pour les instituer chefs de milliers, de centaines, de cinquantaines et de dizaines. C’était une organisation excellente, dirigée par Jéhovah, et Israël a “ marché par tout ce grand et redoutable désert ”. — 1:19.
12. Quels événements survenus à l’époque de la première exploration de Canaan Moïse relate-t-il ensuite ?
12 Moïse rappelle maintenant aux Israélites leur péché, leur rébellion quand ils ont entendu le rapport des espions revenus de Canaan ; ils se sont plaints, accusant Jéhovah de les haïr parce qu’il les avait fait sortir d’Égypte pour les livrer en la main des Amorites. À cause de leur manque de foi, Jéhovah a dit que pas un seul parmi les hommes de cette génération mauvaise ne verrait le bon pays, excepté Josué et Caleb. Là-dessus, ils se sont de nouveau rebellés, s’échauffant très fort, et ils ont décidé d’attaquer par eux-mêmes l’ennemi, mais les Amorites les ont poursuivis, comme un essaim d’abeilles, et mis en déroute.
13. Sur quelle base Moïse assure-t-il Josué de la victoire ?
13 Ils ont parcouru le désert en direction de la mer Rouge, et en 38 ans toute la génération des hommes de guerre a disparu. Alors Jéhovah leur a donné l’ordre de traverser et de prendre possession du pays au nord de l’Arnôn, disant : “ En ce jour je vais commencer à mettre l’effroi de toi et la crainte de toi devant les peuples sous tous les cieux, ceux qui entendront la rumeur à ton sujet ; oui, ils s’agiteront et auront des douleurs comme celles de l’accouchement, à cause de toi. ” (2:25). Sihôn et son pays sont tombés devant les Israélites, puis le royaume d’Og a été occupé. Et Moïse a assuré Josué que Jéhovah combattrait de la même façon pour Israël, renversant tous les royaumes. Alors Moïse a demandé à Dieu s’il pouvait de quelque manière passer de l’autre côté du Jourdain vers le bon pays, mais Jéhovah a maintenu son refus, lui ordonnant de remettre le commandement à Josué, de l’encourager et de le fortifier.
14. Comment Moïse met-il l’accent sur la Loi de Dieu et sur l’attachement exclusif qu’il exige ?
14 Puis Moïse met fortement l’accent sur la Loi de Dieu, avertissant les Israélites qu’ils ne devaient ni ajouter ni retrancher quoi que ce soit aux commandements divins. La désobéissance sera cause de malheurs : “ Seulement prends garde à toi et fais bien attention à ton âme, pour que tu n’oublies pas les choses que tes yeux ont vues et pour qu’elles ne s’éloignent pas de ton cœur, tous les jours de ta vie ; et tu devras les faire connaître à tes fils et à tes petits-fils. ” (4:9). Ils n’ont vu aucune forme le jour où Jéhovah leur a donné les Dix Paroles en Horeb dans des circonstances effrayantes. Ce sera la ruine pour eux s’ils se tournent maintenant vers l’idolâtrie et le culte des images, car, dit Moïse : “ Jéhovah ton Dieu est un feu dévorant, un Dieu qui exige un attachement exclusif. ” (4:24). C’est lui qui a aimé et choisi leurs ancêtres. Il n’y a aucun autre Dieu dans les cieux en haut et sur la terre en bas. Obéis-lui, telle est l’exhortation de Moïse, “ afin que tu prolonges tes jours sur le sol que Jéhovah ton Dieu te donne, toujours ”. — 4:40.
15. Quelles villes de refuge sont choisies à l’est du Jourdain ?
15 À la fin de ce puissant discours, Moïse met à part Bétser, Ramoth et Golân comme villes de refuge, à l’est du Jourdain.
16. Que souligne le deuxième discours de Moïse ?
16 Deuxième discours de Moïse (5:1–26:19). Ce discours invite Israël à écouter Jéhovah, qui a parlé avec lui face à face au Sinaï. Moïse répète la Loi avec quelques modifications nécessaires, l’adaptant ainsi à la nouvelle vie des Israélites de l’autre côté du Jourdain. Il ne s’agit pas là d’une simple répétition des prescriptions et ordonnances. Chaque parole de Moïse démontre que son cœur est plein de zèle pour son Dieu et complètement attaché à lui. Il parle dans l’intérêt de la nation. Du début à la fin il met l’accent sur l’obéissance à la Loi, une obéissance venant d’un cœur aimant et non par contrainte.
17. Comment Israël doit-il répondre à l’amour que Jéhovah lui a témoigné ?
17 Moïse commence par un rappel des Dix Paroles ou Dix Commandements, et il dit aux Israélites de les observer, sans s’en écarter ni à droite ni à gauche, afin qu’ils prolongent leurs jours dans le pays et deviennent très nombreux. “ Écoute, ô Israël ! Jéhovah notre Dieu est un seul Jéhovah. ” (6:4). Il leur faut aimer Dieu de tout leur cœur, et de toute leur âme, et de toute leur force vitale, enseigner leurs fils et leur parler des grands signes et des miracles que Jéhovah a opérés en Égypte. Ils ne s’allieront pas par mariage avec les Cananéens idolâtres. Jéhovah a choisi Israël pour en faire un bien particulier, non parce qu’il était le plus nombreux de tous les peuples, mais parce qu’il l’aimait et gardait le serment qu’il avait juré à ses ancêtres. Israël doit éviter le piège de la religion démoniaque, détruire les images dans tout le pays et s’attacher à Jéhovah, qui est vraiment un “ Dieu grand et redoutable ”. — 7:21.
18. Selon Moïse, de quoi les Israélites doivent-ils se garder ?
18 Pendant 40 ans, dans le désert, Jéhovah a appris l’humilité aux Israélites, en leur enseignant que l’homme ne vit pas de manne ou de pain seul, mais de toute déclaration de la bouche de Jéhovah. Durant toutes ces années où ils ont été corrigés, leur vêtement ne s’est pas usé, et leur pied ne s’est pas enflé. Et voici qu’ils sont sur le point d’entrer dans un pays riche et d’abondance. Pourtant, ils doivent se garder des pièges du matérialisme et ne pas se croire justes ; qu’ils se souviennent que Jéhovah est Celui ‘ qui donne la force pour réaliser une fortune ’ et qui dépossède les nations mauvaises (8:18). Moïse rappelle ensuite les occasions où les Israélites ont irrité Dieu. Qu’ils n’oublient pas que la colère de Jéhovah s’est enflammée contre eux dans le désert, et que Jéhovah les a frappés : fléau, feu et tuerie. Qu’ils se rappellent s’être adonnés au culte funeste du veau d’or, ce qui a suscité une violente colère chez Jéhovah et obligé Moïse à tailler de nouvelles tablettes de la Loi (Ex. 32:1-10, 35 ; 17:2-7 ; Nomb. 11:1-3, 31-35 ; 14:2-38). Assurément, il leur faut maintenant servir Jéhovah et s’attacher à lui, car il les a aimés en souvenir de leurs pères et les a constitués “ comme les étoiles des cieux, en multitude ”. — Deut. 10:22.
19. Quel choix est clairement proposé, et quelles lois sont établies pour la nation ?
19 Israël doit garder “ tout le commandement ” et obéir sans faute à Jéhovah, l’aimer comme son Dieu et le servir de tout son cœur et de toute son âme (11:8, 13). S’il obéit, Jéhovah le soutiendra et le récompensera. Il doit toutefois s’appliquer à observer les paroles de Dieu et les enseigner diligemment à ses fils. Le choix placé devant lui est clair : l’obéissance et la bénédiction, la désobéissance et la malédiction. Il ne doit pas “ marcher à la suite d’autres dieux ”. (11:26-28.) Moïse énonce alors des lois spécifiques pour Israël, car celui-ci s’apprête à prendre possession de la Terre promise. Il s’agit 1) de lois ayant trait à la religion et au culte, 2) de lois relatives à la façon de rendre la justice, de gouverner et de faire la guerre, et 3) de lois régissant la vie privée et sociale du peuple.
20. Que soulignent les lois relatives au culte ?
20 1) Religion et culte (12:1–16:17). Quand les Israélites entreront dans le pays, toute trace de la fausse religion : hauts lieux, autels, colonnes, poteaux sacrés et images, absolument tout doit être entièrement détruit. C’est uniquement au lieu où Jéhovah leur Dieu aura choisi de placer son nom qu’ils devront adorer et se réjouir devant Jéhovah, tous ensemble. Les prescriptions relatives à la consommation de viande et aux sacrifices renferment des rappels constants de l’interdiction de manger le sang. “ Toutefois, sois fermement résolu à ne pas manger le sang [...]. Tu ne devras pas le manger, afin que tout aille bien pour toi et pour tes fils après toi, parce que tu feras ce qui est droit aux yeux de Jéhovah. ” (12:16, 23-25, 27 ; 15:23). Moïse se met ensuite à condamner franchement l’idolâtrie. Israël ne doit même pas chercher à connaître les voies de la fausse religion. S’il s’avère qu’un homme est un faux prophète, il doit être mis à mort ; quant aux apostats, même s’il s’agit de parents ou d’amis chers, ou encore de villes entières, ils seront voués à la destruction. Viennent ensuite des prescriptions sur les aliments purs et impurs, le paiement des dîmes et l’entretien des Lévites. Il faudra protéger avec amour les intérêts des débiteurs, des pauvres et des esclaves. Finalement, Moïse rappelle les fêtes annuelles qui sont des occasions de remercier Jéhovah pour ses bienfaits : “ Trois fois dans l’année, tout mâle chez toi paraîtra devant Jéhovah ton Dieu dans le lieu qu’il choisira : à la fête des Gâteaux sans levain, à la fête des Semaines et à la fête des Huttes, et nul ne devra paraître devant Jéhovah les mains vides. ” — 16:16.
21. Quelles lois traitent de la justice, et quelle importante prophétie Moïse prononce-t-il ?
21 2) Justice, gouvernement et guerre (16:18–20:20). Tout d’abord, Moïse énonce les lois intéressant les juges et les préposés. C’est la justice qui importe, car accepter les pots-de-vin et faire dévier le jugement sont haïssables aux yeux de Jéhovah. Moïse énonce la règle permettant d’établir la culpabilité et la procédure légale à suivre, disant : “ C’est sur le dire de deux témoins ou de trois témoins que sera mis à mort celui qui meurt. ” (17:6). Suivent les lois relatives à la royauté, les dispositions prises en faveur des prêtres et des Lévites, la condamnation du spiritisme comme “ chose détestable pour Jéhovah ”. (18:12.) Se projetant dans l’avenir, Moïse déclare : “ Un prophète du milieu de toi, d’entre tes frères, comme moi, voilà ce que Jéhovah ton Dieu suscitera pour toi — c’est lui que vous écouterez. ” (18:15-19). En revanche, le faux prophète devra mourir. Cette partie s’achève par les lois sur les villes de refuge et la vengeance du sang, ainsi que par l’énoncé des cas d’exemption du service militaire et des règles relatives à la guerre.
22. Quelles lois relatives à la vie privée et sociale sont données ?
22 3) Vie privée et sociale (21:1–26:19). Viennent ensuite les lois touchant la vie quotidienne des Israélites dans les domaines suivants : cas du meurtrier inconnu, mariage avec une captive, droit de premier-né, fils rebelle, pendaison du criminel à un poteau, signes de la virginité, fautes sexuelles, castration, fils illégitime, comportement à l’égard des étrangers, hygiène, paiement des intérêts, vœux, divorce, rapt, prêt, salaire et glanage. L’homme qui mérite d’être battu ne recevra pas plus de 40 coups. On ne musellera pas le taureau qui bat le grain. Suit la procédure du mariage léviratique (du latin levir, beau-frère), et l’exhortation à utiliser des poids exacts, car l’injustice est détestable pour Jéhovah.
23. Quelles seront les conséquences de l’obéissance du peuple de Dieu à Ses commandements ?
23 Avant de conclure ce fervent discours, Moïse rappelle aux Israélites qu’Amaleq les a frappés sur leurs arrières quand ils fuyaient l’Égypte, et il leur ordonne d’‘ effacer la mention d’Amaleq de dessous les cieux ’. (25:19.) Quand ils entreront dans le pays, ils offriront avec joie les prémices des fruits du sol, et ils donneront également les dixièmes en adressant cette prière de reconnaissance à Jéhovah : “ De ta demeure sainte, les cieux, regarde et bénis ton peuple, Israël, ainsi que le sol que tu nous as donné, comme tu l’as juré à nos ancêtres, le pays ruisselant de lait et de miel. ” (26:15). S’ils observent tous ces commandements de tout leur cœur et de toute leur âme, Jéhovah, de son côté, les ‘ mettra bien au-dessus de toutes les autres nations qu’il a faites, ce qui aura pour effet la louange, et le renom, et la beauté, tandis qu’ils se montreront un peuple saint pour Jéhovah leur Dieu, comme il l’a promis ’. — 26:19.
24. Quelles bénédictions et quelles malédictions le troisième discours de Moïse place-t-il devant Israël ?
24 Troisième discours de Moïse (27:1–28:68). Dans ce discours, les anciens d’Israël et les prêtres sont associés à Moïse tandis qu’il récite longuement les malédictions de Jéhovah attachées à la désobéissance, et les bénédictions liées à la fidélité. Des avertissements sévères sont donnés concernant les terribles conséquences de l’infidélité. Si Israël, le peuple saint de Jéhovah, continue d’écouter la voix de Jéhovah son Dieu, il recevra de merveilleuses bénédictions, et tous les peuples de la terre verront que le nom de Jéhovah est invoqué sur lui. En revanche, s’il n’écoute pas, Jéhovah enverra sur lui “ la malédiction, la confusion et la réprimande ”. (28:20.) Le peuple sera frappé de maladies répugnantes, de sécheresse et de famine ; ses ennemis le pourchasseront et l’asserviront, et il sera disséminé et anéanti. Ces malédictions et bien d’autres viendront sur lui s’il ‘ n’a pas soin d’appliquer toutes les paroles de cette loi qui sont écrites dans ce livre, pour craindre ce nom glorieux et redoutable, oui Jéhovah, son Dieu ’. — 28:58.
25. a) Quelle alliance Jéhovah conclut-il maintenant avec Israël ? b) Quel choix Moïse place-t-il devant le peuple ?
25 Quatrième discours de Moïse (29:1–30:20). Jéhovah conclut maintenant une alliance avec Israël au pays de Moab. Elle inclut la Loi, que Moïse a répétée et expliquée, et qui guidera Israël dans son entrée en Terre promise. Le serment solennel qui accompagne l’alliance souligne les responsabilités de la nation. Finalement, Moïse prend à témoin le ciel et la terre lorsqu’il place devant le peuple la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, et il fait cette exhortation : “ Tu dois choisir la vie, afin que tu restes en vie, toi et ta descendance, en aimant Jéhovah ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui ; car il est ta vie et la longueur de tes jours, pour que tu habites sur le sol que Jéhovah a juré à tes ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner. ” — 30:19, 20.
26. Quelles sont les dernières dispositions prises par Moïse avant sa mort ?
26 Nomination de Josué et chant de Moïse (31:1–32:47). Le chapitre 31 relate que, après avoir écrit la Loi et donné des instructions concernant la lecture publique et périodique de cette loi, Moïse établit Josué dans sa charge, lui disant d’être courageux et fort. Puis Moïse compose un chant de mémorial et complète la rédaction des paroles de la Loi, qu’il fait placer à côté de l’arche de l’alliance de Jéhovah. Après quoi Moïse prononce les paroles de ce chant devant toute la congrégation, en guise d’exhortation finale.
27. Quel puissant message le chant de Moïse renferme-t-il ?
27 Les premières paroles de ce chant expriment toute la gratitude de Moïse et identifient la Source rafraîchissante de l’instruction qu’il a reçue. “ Mon enseignement ruissellera comme la pluie, ma parole coulera comme la rosée, comme des pluies douces sur l’herbe et comme de grosses averses sur la végétation. Car je proclamerai le nom de Jéhovah. ” Oui, attribuez la grandeur à “ notre Dieu ”, “ le Rocher ”. (32:2-4.) Faites connaître son action parfaite, ses voies justes, sa fidélité, sa justice et sa droiture. La honte soit sur Israël, qui a agi de manière perverse ; alors qu’il se trouvait dans des solitudes hurlantes et vides, Jéhovah l’a entouré, le préservant comme la pupille de son œil et planant sur lui comme l’aigle sur ses oisillons. Il a engraissé son peuple, l’appelant Yeshouroun ou “ Homme droit ”, mais celui-ci a excité sa jalousie par des dieux étrangers et ses fils sont devenus “ des fils en qui il n’y a pas de fidélité ”. (32:20.) La vengeance et la rétribution appartiennent à Jéhovah. Il fait mourir et il fait vivre. Quand il aiguisera son épée étincelante et que sa main saisira le jugement, il rendra la vengeance à ses adversaires. Quelle confiance cela devrait inspirer à son peuple ! Comme le dit le chant en conclusion, “ réjouissez-vous, nations, avec son peuple ”. (32:43.) Quel texte poétique pourra jamais approcher la beauté, la puissance et la profondeur de ce chant adressé à Jéhovah ?
28. Comment la dernière bénédiction de Moïse exalte-t-elle Jéhovah ?
28 Dernière bénédiction de Moïse (32:48–34:12). Moïse reçoit maintenant les dernières instructions touchant sa mort, mais son service théocratique n’est pas pour autant achevé. D’abord, il doit bénir Israël, ce qu’il fait, exaltant de nouveau Jéhovah, le Roi de Yeshouroun, qui est apparu avec ses saintes myriades. Il cite nommément les tribus et bénit chacune d’elles, puis il loue Jéhovah, le Dieu magnifique, disant : “ Le Dieu des temps antiques est une cachette, et au-dessous sont les bras de durée indéfinie. ” (33:27). Et d’un cœur débordant de reconnaissance, il adresse ses dernières paroles à la nation : “ Heureux es-tu, ô Israël ! Qui est comme toi, peuple qui connaît le salut en Jéhovah ? ” — 33:29.
29. En quoi Moïse est-il un personnage hors du commun ?
29 Après avoir contemplé la Terre promise depuis le mont Nebo, Moïse meurt et Jéhovah l’enterre au pays de Moab ; personne n’est parvenu à connaître et à honorer sa tombe jusqu’à ce jour. Il a vécu jusqu’à l’âge de 120 ans, mais “ son œil ne s’était pas affaibli et sa puissance vitale ne s’était pas enfuie ”. Par le moyen de Moïse, Jéhovah avait opéré de grands signes et des miracles, et, comme le dit le dernier chapitre, “ il ne s’est encore jamais levé en Israël de prophète comme Moïse, que Jéhovah connaissait face à face ”. — 34:7, 10.
UTILITÉ
30. Comment le Deutéronome constitue-t-il une conclusion appropriée pour le Pentateuque ?
30 Dernier livre du Pentateuque, le Deutéronome relie tous les événements antérieurs en proclamant et en sanctifiant le grand nom de Jéhovah Dieu. Lui seul est Dieu ; il exige un attachement exclusif et ne tolère aucune rivalité de la part des dieux-démons de la fausse religion. Aujourd’hui, tous les chrétiens doivent prêter une attention soutenue aux grands principes fondamentaux de la loi divine et obéir à Dieu pour ne pas encourir sa malédiction, car il aiguise son épée étincelante pour rendre la vengeance à ses adversaires. Le plus grand et le premier commandement de Dieu doit devenir le guide de leur vie : “ Tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force vitale. ” — 6:5.
31. Dans quelle mesure les autres écrits inspirés se réfèrent-ils au Deutéronome, nous aidant à apprécier davantage les desseins divins ?
31 Le reste des Écritures fait fréquemment référence au Deutéronome pour augmenter notre intelligence des desseins divins. Non seulement Jésus cita ce livre pour répondre au Tentateur, mais encore il s’y référa de nombreuses fois (Deut. 5:16—Mat. 15:4 ; Deut. 17:6—Mat. 18:16 et Jean 8:17). On trouve de telles citations jusque dans la Révélation, où Jésus glorifié condamne tout ajout ou retrait aux paroles du rouleau de la prophétie de Jéhovah (Deut. 4:2—Rév. 22:18). Pierre cite le Deutéronome pour appuyer son argument puissant selon lequel Jésus est le Christ et le Prophète plus grand que Moïse, celui que Jéhovah a promis de susciter en Israël (Deut. 18:15-19—Actes 3:22, 23). Paul puise dans le Deutéronome quand il parle du salaire de l’ouvrier, de l’enquête complète qui doit suivre la déposition des témoins et de l’éducation des enfants. — Deut. 25:4—1 Cor. 9:8-10 et 1 Tim. 5:17, 18 ; Deut. 13:14 et 19:15—1 Tim. 5:19 et 2 Cor. 13:1 ; Deut. 5:16—Éph. 6:2, 3.
32. Sous quel rapport Josué, Guidéôn et les prophètes sont-ils d’excellents exemples pour nous ?
32 Tant les rédacteurs des Écritures chrétiennes que les serviteurs de Dieu des temps préchrétiens ont tiré enseignement et encouragement du Deutéronome. Nous faisons bien de suivre leur exemple. Réfléchissons à l’obéissance absolue de Josué, le successeur de Moïse, qui voua à la destruction les villes conquises durant l’invasion de Canaan sans prendre de butin, contrairement à Akân (Deut. 20:15-18 et 21:23—Jos. 8:24-27, 29). En obéissance à la Loi, Guidéôn élimina de son armée ceux ‘ qui avaient peur et qui tremblaient ’. (Deut. 20:1-9—Juges 7:1-11.) C’est par fidélité à la loi de Jéhovah que les prophètes en Israël et en Juda condamnèrent avec hardiesse et courage les rechutes de ces peuples. Amos nous en fournit un excellent exemple (Deut. 24:12-15—Amos 2:6-8). En fait, on pourrait citer des centaines d’exemples où le Deutéronome a un rapport avec le reste de la Parole de Dieu, attestant ainsi qu’il est une partie intégrante et utile d’un tout harmonieux.
33. a) Comment le Deutéronome est-il une louange à Jéhovah ? b) À l’aide du tableau, montrez comment les nations du monde reconnaissent la valeur des principes de la loi de Dieu.
33 L’essence même du Deutéronome est la louange au Dieu souverain, Jéhovah. D’un bout à l’autre il souligne cette pensée : ‘ Adorez Jéhovah ; vouez-lui un attachement exclusif. ’ Bien que les chrétiens ne soient plus sous la Loi, ses principes fondamentaux n’ont pas été abrogés (Gal. 3:19). Les vrais chrétiens peuvent tirer un grand profit de ce puissant livre de la loi divine, car il renferme un enseignement progressif, présenté avec franchise et simplicité. Même les nations du monde ont reconnu l’excellence de la loi suprême de Jéhovah. En effet, n’ont-elles pas inclus dans leur législation bon nombre de prescriptions du Deutéronome ? Le tableau de la page précédente propose d’intéressants exemples de lois qu’elles ont tirées du Deutéronome ou érigées en principe.
34. Quel rapport y a-t-il entre cette “ répétition de la Loi ” et le Royaume de Dieu ?
34 Par-dessus tout, cette explication de la Loi nous incite à accorder plus de prix encore au Royaume de Dieu. Comment cela ? Quand il était sur la terre, Jésus Christ, le Roi désigné, connaissait parfaitement ce livre et il le mit en application, comme en témoignent les références habiles qu’il en fit. Lorsqu’il étendra la domination de son Royaume sur toute la terre, il gouvernera selon les principes justes de cette même “ loi ”, et tous ceux qui en viendront à se bénir en lui, la “ semence ” du Royaume, devront obéir à ces principes (Gen. 22:18 ; Deut. 7:12-14). Il est utile et avantageux de commencer à les suivre dès maintenant. Loin d’être obsolète, cette “ loi ”, vieille de 3 500 ans, nous parle aujourd’hui avec force, et elle continuera de le faire jusque dans le monde nouveau sous le Royaume de Dieu. Puisse le nom de Jéhovah être toujours sanctifié au sein de son peuple par la mise en pratique de l’enseignement utile du Pentateuque, lequel s’achève dans la gloire avec le Deutéronome qui est une partie inspirée et vivifiante de “ toute Écriture ” !
[Notes]
a Voir la liste des “ Citations de l’Ancien Testament ” dans The New Testament in Original Greek, par B. Westcott et F. Hort, 1956, pages 601-18.
b Deutéronome 3:9, note.
c Halley’s Bible Handbook, par Henry Halley, 1988, page 56.
[Tableau, page 41]
PRÉCÉDENTS JURIDIQUES DANS LE DEUTÉRONOMEd
I. Lois sur les personnes, sur la famille Chapitres et versets
A. Relations entre les personnes
1. Parents et enfants 5:16
2. Relations dans le mariage 22:30 ; 27:20, 22, 23
3. Lois sur le divorce 22:13-19, 28, 29
B. Droits de propriété 22:1-4
II. Lois constitutionnelles
A. Qualités et devoirs du roi 17:14-20
B. Code militaire
1. Cas d’exemption 20:1, 5-7 ; 24:5
2. Préposés subalternes 20:9
III. Le pouvoir judiciaire
A. Devoirs des juges 16:18, 20
B. Cour suprême 17:8-11
IV. Droit criminel
A. Crimes et délits contre l’État
1. Pots-de-vin, perversion de la justice 16:19, 20
2. Faux serment 5:20
B. Atteinte à la morale (crimes et délits)
2. Unions illicites 22:30 ; 27:20, 22, 23
C. Crimes et délits contre les personnes
1. Assassinat et agression 5:17 ; 27:24
2. Viol et détournement 22:25-29
V. Lois humanitaires
A. Bonté à l’égard des animaux 25:4 ; 22:6, 7
B. Égards dus à l’infortuné 24:6, 10-18
C. Sécurité et construction 22:8
D. Comportement à l’égard des 15:12-15 ; 21:10-14 ;
personnes à charge y compris 27:18, 19
les esclaves et les captifs
E. Règles philanthropiques 14:28, 29 ; 15:1-11 ;
pour les indigents 16:11, 12 ; 24:19-22
[Note du tableau]
d Israel’s Laws and Legal Precedents, 1907, par C. Kent, pages vii à xviii ; voir aussi Étude perspicace des Écritures, vol. 2, pages 214-20.
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Livre de la Bible numéro 6 — Josué« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 6 — Josué
Écrivain : Josué
Lieu de composition : Canaan
Fin du travail de composition : vers 1450 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 1473-vers 1450 av. n. è.
1. À quelle situation Israël doit-il faire face en 1473 av. n. è. ?
NOUS sommes en 1473 av. n. è. La situation est des plus critiques. Les Israélites, qui campent dans les plaines de Moab, sont sur le point d’entrer en Canaan, la Terre promise. Ce territoire situé de l’autre côté du Jourdain est occupé par un grand nombre de petits royaumes, qui ont chacun leur propre armée. Ils sont divisés entre eux et affaiblis par des années de domination égyptienne marquée par la corruption. Mais pour la nation d’Israël, l’opposition est redoutable. Si le pays doit être assujetti, il faudra prendre de nombreuses villes fortifiées, comme Jéricho, Aï, Hatsor et Lakish. Des temps critiques sont en perspective. Il faudra livrer et gagner des batailles décisives, avec l’appui de Jéhovah, qui opérera de puissants miracles en faveur de son peuple, afin de réaliser la promesse qu’il lui a faite de l’installer dans ce pays. Sans aucun doute, ces événements marquants, si caractéristiques des façons d’agir de Jéhovah à l’égard de son peuple, vont devoir être consignés par un témoin oculaire. Qui, mieux que Josué, pourrait le faire, lui que Jéhovah a établi successeur de Moïse ? — Nomb. 27:15-23.
2. Pourquoi le choix de Josué, à la fois comme guide et comme écrivain, est-il approprié ?
2 Le choix de Josué, à la fois comme guide et comme écrivain chargé de consigner les événements futurs, est des plus appropriés. Il a été un très proche collaborateur de Moïse au cours des 40 dernières années passées dans le désert. Il a été “ le ministre de Moïse depuis son jeune âge ” et s’est montré apte à devenir un chef spirituel et militaire (Nomb. 11:28 ; Ex. 24:13 ; 33:11 ; Jos. 1:1). L’année où Israël a quitté l’Égypte, en 1513 av. n. è., Josué commandait les armées d’Israël lors de la victoire sur les Amaléqites (Ex. 17:9-14). Compagnon fidèle de Moïse et vaillant commandant, il a tout naturellement été choisi pour représenter la tribu d’Éphraïm lorsqu’on a désigné un homme dans chaque tribu pour exécuter la dangereuse mission consistant à explorer le pays de Canaan. Son courage et sa foi manifestés en cette circonstance lui ont assuré l’entrée en Terre promise (Nomb. 13:8 ; 14:6-9, 30, 38). Vraiment, Josué, le fils de Noun, est un “ homme en qui il y a de l’esprit ”, un homme qui a “ pleinement suivi Jéhovah ”, un homme “ plein de l’esprit de sagesse ”. Rien d’étonnant qu’‘ Israël ait servi Jéhovah durant tous les jours de Josué ’. — Nomb. 27:18 ; 32:12 ; Deut. 34:9 ; Jos. 24:31.
3. Qu’est-ce qui prouve que Josué est un authentique serviteur de Jéhovah et le rédacteur du livre qui porte son nom ?
3 Vu son expérience, sa formation et ses qualités éprouvées de véritable adorateur de Jéhovah, Josué pouvait certainement être utilisé comme l’un des rédacteurs des ‘ Écritures inspirées de Dieu ’. Josué n’est pas un personnage légendaire ; c’est un serviteur de Jéhovah qui a bel et bien existé. Il est nommément cité dans les Écritures grecques chrétiennes (Actes 7:45 ; Héb. 4:8). Il était logique qu’à l’exemple de Moïse, qui fut chargé de consigner les événements de son temps, Josué, son successeur, soit lui aussi choisi pour mettre par écrit les événements dont il était témoin. Qu’un contemporain des événements soit le rédacteur du livre, c’est ce qu’atteste Josué 6:25. La tradition juive attribue la rédaction du livre à Josué, et le livre lui-même déclare : “ Puis Josué écrivit ces paroles dans le livre de la loi de Dieu. ” — Jos. 24:26.
4. Comment l’authenticité du livre de Josué a-t-elle été prouvée à la fois par la réalisation des prophéties et par le témoignage des rédacteurs postérieurs de la Bible ?
4 À l’époque de la destruction de Jéricho, Josué prononça une malédiction prophétique sur quiconque rebâtirait la ville, malédiction qui s’est remarquablement accomplie aux jours d’Ahab, roi d’Israël, quelque 500 ans plus tard (Jos. 6:26 ; 1 Rois 16:33, 34). L’authenticité du livre de Josué est encore établie par le fait que les rédacteurs postérieurs de la Bible se sont très souvent référés aux événements qui y sont consignés. À maintes reprises les psalmistes s’y reportent (Ps. 44:1-3 ; 78:54, 55 ; 105:42-45 ; 135:10-12 ; 136:17-22), de même que Nehémia (Neh. 9:22-25), Isaïe (Is. 28:21), l’apôtre Paul (Actes 13:19 ; Héb. 11:30, 31) et le disciple Jacques (Jacq. 2:25).
5. a) Quelle période le livre de Josué couvre-t-il ? b) Pourquoi le nom Josué est-il approprié ?
5 Le livre de Josué embrasse une période de plus de 20 ans, de l’entrée en Canaan (1473 av. n. è.) à l’année probable de la mort de Josué (vers 1450 av. n. è.). Le nom même de Josué (hébreu : Yehôshouaʽ), qui signifie “ Jéhovah est salut ”, est des plus appropriés puisque Josué a été le guide visible d’Israël durant la conquête du pays. Il en attribua toute la gloire à Jéhovah, le vrai Libérateur. Dans la Septante, le livre est appelé Iêsous (l’équivalent grec de Yehôshouaʽ), d’où a été tiré le nom Jésus. En raison de ses excellentes qualités de courage, d’obéissance et de fidélité, Josué a vraiment été un merveilleux type prophétique de “ notre Seigneur Jésus Christ ”. — Rom. 5:1.
CONTENU DE JOSUÉ
6. En combien de parties le livre de Josué se divise-t-il normalement ?
6 Le livre se divise normalement en quatre parties : 1) l’entrée en Terre promise, 2) la conquête de Canaan, 3) la répartition du pays et 4) les exhortations d’adieu de Josué. Émaillé d’épisodes dramatiques, le livre entier est écrit dans un langage vivant.
7. Quel encouragement et quels conseils Jéhovah donne-t-il à Josué ?
7 L’entrée en Terre promise (1:1–5:12). Conscient des épreuves qui attendent le peuple, Jéhovah commence par encourager Josué et par lui donner de bons conseils : “ Seulement, sois courageux et très fort [...]. Ce livre de la loi ne doit pas s’éloigner de ta bouche ; il faudra que tu y lises à voix basse jour et nuit, afin d’avoir soin de faire selon tout ce qui y est écrit ; car alors tu feras réussir ta voie et alors tu agiras sagement. Ne t’ai-je pas donné ordre ? Sois courageux et fort [...], car Jéhovah ton Dieu est avec toi partout où tu iras. ” (1:7-9). Josué rend hommage à Jéhovah, le véritable Guide et le vrai Commandant, puis il prend immédiatement les dispositions nécessaires à la traversée du Jourdain, comme il en a reçu l’ordre. Les Israélites l’acceptent comme successeur de Moïse et lui promettent fidélité. En avant donc pour la conquête de Canaan !
8. a) Comment Rahab démontre-t-elle sa foi ? b) Comment Jéhovah se révèle-t-il un “ Dieu vivant ” au milieu d’Israël ?
8 Deux hommes sont envoyés pour explorer Jéricho. Rahab, la prostituée, saisit cette occasion pour démontrer sa foi en Jéhovah en cachant les espions au péril de sa vie. En retour, les espions lui jurent de l’épargner lors de la destruction de Jéricho. Les espions reviennent au camp et rapportent que tous les habitants du pays se sont démoralisés à cause des Israélites. Le rapport étant favorable, Josué se met immédiatement en route, se dirigeant vers le Jourdain qui est en crue à ce moment-là. Jéhovah donne maintenant une preuve tangible du soutien qu’il accorde à Josué et de ce que, comme au temps de Moïse, “ un Dieu vivant est au milieu ” d’Israël (3:10). Tandis que les prêtres, porteurs de l’arche de l’alliance, entrent dans le Jourdain, les eaux qui descendent d’amont s’élèvent en une digue permettant aux Israélites de traverser sur un sol ferme. Josué enlève 12 pierres du milieu même du fleuve pour que cela serve de mémorial, et il en dresse 12 autres au milieu du fleuve, là où les prêtres se tiennent ; ensuite les prêtres traversent ; après cela les eaux reviennent à leur place et débordent.
9. Que se passe-t-il ensuite à Guilgal ?
9 Une fois sur l’autre rive, le peuple campe à Guilgal, entre le Jourdain et Jéricho ; c’est là que Josué dresse les pierres de mémorial en témoignage pour les générations futures, “ afin que tous les peuples de la terre connaissent la main de Jéhovah et sachent qu’elle est forte ; afin que vous craigniez vraiment Jéhovah votre Dieu, toujours ”. (4:24.) (Josué 10:15 laisse entendre qu’après cela Guilgal a peut-être servi de camp de base pendant quelque temps.) C’est là que les fils d’Israël sont circoncis, étant donné qu’il n’y avait pas eu de circoncision dans le désert, pendant la route. On observe la Pâque, la manne cesse et les Israélites mangent enfin la production du pays.
10. Quelles instructions Jéhovah donne-t-il à Josué pour la prise de Jéricho, et quelle action extraordinaire s’ensuit alors ?
10 La conquête de Canaan (5:13–12:24). Et voici que le premier objectif est à la portée des Israélites. Mais comment prendre Jéricho, cette ville fortifiée “ hermétiquement close ” ? (6:1.) Jéhovah lui-même donne la marche à suivre, envoyant le “ prince de l’armée de Jéhovah ” instruire Josué (5:14). Une fois par jour et pendant six jours, les armées d’Israël marcheront autour de la ville, les hommes de guerre en tête, suivis des prêtres en procession et sonnant des cors faits de cornes de bélier ainsi que de ceux qui portent l’arche de l’alliance. Le septième jour, ils marcheront sept fois autour de la ville. Josué transmet fidèlement les ordres au peuple. Exactement comme cela leur a été dit, les armées marchent autour de Jéricho. Personne ne parle. On n’entend que le bruit des pas et les sonneries des cors exécutées par les prêtres. Puis, le dernier jour, une fois le septième tour terminé, Josué ordonne de crier. Les Israélites se mettent à pousser “ un grand cri de guerre ”, et la muraille de Jéricho tombe sur place (6:20) ! Comme un seul homme, ils se précipitent dans la ville, s’en emparent et la vouent à la destruction par le feu. Seuls la fidèle Rahab et sa maisonnée ont la vie sauve.
11. Comment la défaite essuyée à Aï est-elle effacée ?
11 Direction ouest, vers Aï ! L’assurance d’une nouvelle victoire facile tourne à la consternation, car les hommes de Aï mettent en déroute 3 000 soldats israélites envoyés pour prendre la ville. Que s’est-il passé ? Jéhovah les a-t-il abandonnés ? Avec inquiétude, Josué consulte Jéhovah qui lui révèle que, contrairement à son ordre de tout vouer à la destruction dans Jéricho, quelqu’un dans le camp a désobéi en dérobant quelque chose et en le cachant. Une telle impureté doit être ôtée du camp avant qu’Israël puisse continuer de prospérer avec la bénédiction de Jéhovah. Grâce à la direction divine, Akân, le malfaiteur, est découvert ; il est donc lapidé avec sa maisonnée. Rétablis dans la faveur de Jéhovah, les Israélites montent contre Aï. Une fois encore Jéhovah lui-même révèle la stratégie à employer. Les hommes de Aï sont attirés hors de leur ville fortifiée et tombent dans une embuscade. La ville est prise et vouée à la destruction avec tous ses habitants (8:26-28). Pas d’accommodement avec l’ennemi !
12. Quel ordre divin Josué exécute-t-il ensuite ?
12 Obéissant à l’ordre de Jéhovah donné à Moïse, Josué bâtit ensuite un autel au mont Ébal et écrit là, sur les pierres, “ une copie de la loi ”. (8:32.) Après quoi il lit les paroles de la Loi, la bénédiction et la malédiction, devant l’assemblée de la nation tout entière qui se tient, une moitié vis-à-vis du mont Guerizim, et l’autre moitié vis-à-vis du mont Ébal. — Deut. 11:29 ; 27:1-13.
13. Quel est le résultat de l’“ astuce ” des Guibéonites ?
13 Alarmés par l’avancée rapide des envahisseurs, un certain nombre de petits royaumes cananéens s’allient pour arrêter la progression de Josué. Mais lorsque ‘ les habitants de Guibéôn apprennent ce que Josué a fait à Jéricho et à Aï, ils agissent avec astuce ’. (Jos. 9:3, 4.) Comme ils prétendent venir d’un pays très éloigné de Canaan, Josué conclut une alliance avec eux “ pour les laisser vivre ”. Quand la ruse est découverte, les Israélites honorent leur alliance, mais établissent les Guibéonites comme “ ramasseurs de bois et puiseurs d’eau ”, c’est-à-dire ‘ les derniers des esclaves ’, réalisant ainsi en partie la malédiction d’inspiration divine prononcée par Noé sur Canaan, le fils de Cham. — Jos. 9:15, 27 ; Gen. 9:25.
14. Comment Jéhovah démontre-t-il à Guibéôn qu’il combat pour Israël ?
14 Cette défection des Guibéonites n’est pas une mince affaire, car “ Guibéôn était une grande ville, [...] plus grande que Aï et [...] tous ses hommes étaient des hommes forts ”. (Jos. 10:2.) Adoni-Tsédeq, le roi de Jérusalem, voit en cela une menace pour lui-même et pour les autres royaumes de Canaan. Il faut faire un exemple pour mettre un terme à la désertion à l’ennemi. En conséquence, Adoni-Tsédeq et quatre autres rois (ceux des villes-royaumes de Hébrôn, de Yarmouth, de Lakish et d’Églôn) se liguent et montent faire la guerre contre Guibéôn. Honorant son alliance avec les Guibéonites, Josué marche toute une nuit pour se porter à leur secours, et il met en déroute les armées des cinq rois. Là encore Jéhovah livre combat, se servant de puissances supra-humaines et de signes qui ont un effet dévastateur. De lourdes pierres de grêle pleuvent du ciel, tuant plus d’ennemis que les épées des soldats israélites. Et, merveille des merveilles, ‘ le soleil s’arrête alors au milieu des cieux et il ne se hâte pas de se coucher pendant près d’un jour entier ’. (10:13.) Les opérations de nettoyage peuvent donc être menées à terme. Les sages selon ce monde contesteront peut-être cet événement miraculeux, mais les hommes de foi acceptent le récit divin, parfaitement conscients du pouvoir que possède Jéhovah de maîtriser les forces de l’univers et de les diriger selon sa volonté. En vérité, “ Jéhovah lui-même combattait pour Israël ”. — 10:14.
15. Décrivez l’invasion de Hatsor et son point culminant.
15 Après avoir frappé les cinq rois, Josué voue Maqqéda à la destruction. Passant rapidement au sud, il détruit entièrement Libna, Lakish, Églôn, Hébrôn et Debir, des villes situées dans les collines entre la mer Salée et la Grande Mer. Maintenant, la nouvelle de l’invasion s’est répandue dans tout Canaan. Au nord, l’alarme est donnée par Yabîn, le roi de Hatsor. Partout, de part et d’autre du Jourdain, il appelle au rassemblement en vue d’une action concertée contre les Israélites. Les forces coalisées de l’ennemi campent aux eaux de Mérom ; elles sont ‘ aussi nombreuses que les grains de sable qui sont sur le bord de la mer ’. (11:4.) Jéhovah assure de nouveau Josué de la victoire et établit pour lui le plan de bataille. Quel en est le résultat ? Une nouvelle défaite écrasante pour les ennemis du peuple de Jéhovah. Hatsor est brûlée par le feu, et les villes et les rois qui se sont alliés à elle sont voués à la destruction. Ainsi Josué étend la domination israélite sur tout le pays de Canaan. Trente et un rois ont été vaincus.
16. Quelle répartition du pays Josué fait-il ?
16 La répartition du pays (13:1–22:34). Malgré toutes ces victoires, la destruction de nombreuses villes fortifiées importantes et la fin momentanée de la résistance organisée, “ le pays reste encore en très grande partie à prendre en possession ”. (13:1.) Or, Josué approche maintenant des 90 ans et une autre tâche importante doit être accomplie, savoir la répartition du pays en héritage pour les neuf tribus entières et pour la demi-tribu de Manassé. Ruben, Gad et l’autre demi-tribu de Manassé ont déjà reçu leur héritage à l’est du Jourdain, et la tribu de Lévi ne doit pas en recevoir, car ‘ Jéhovah le Dieu d’Israël est son héritage ’. (13:33.) Aidé du prêtre Éléazar, Josué répartit maintenant le territoire à l’ouest du Jourdain. Caleb, qui a 85 ans et dont le zèle à combattre les ennemis de Jéhovah jusqu’au bout ne s’est pas refroidi, demande et reçoit la région de Hébrôn, qui est infestée d’Anaqim (14:12-15). Après avoir donné aux tribus leur héritage sous forme de lots, Josué demande la ville de Timnath-Sérah, dans la région montagneuse d’Éphraïm, et cela lui est accordé “ sur l’ordre de Jéhovah ”. (19:50.) La tente de réunion est dressée à Shilo, qui se trouve également dans la région montagneuse d’Éphraïm.
17. Quelles dispositions sont prises au sujet des villes de refuge et des lieux de résidence des Lévites ?
17 Six villes de refuge sont mises de côté à l’intention de l’homicide involontaire, trois de chaque côté du Jourdain. Les villes situées à l’ouest du Jourdain sont Qédesh en Galilée, Shekèm en Éphraïm et Hébrôn dans les collines de Juda. Les villes situées à l’est sont Bétser dans le territoire de Ruben, Ramoth en Guiléad et Golân en Bashân. Toutes sont données comme “ villes sacrées ”. (20:7.) Sur l’héritage accordé aux tribus, quarante-huit villes et leurs terrains de pâture sont assignées par lots aux Lévites, comme lieux de résidence. Cela inclut les six villes de refuge. Ainsi, Israël ‘ prit possession du pays et y habita ’. Exactement comme Jéhovah l’avait promis, “ tout se réalisa ”. — 21:43, 45.
18. Quelle crise surgit entre les tribus de l’est et celles de l’ouest, et comment est-elle réglée ?
18 Les hommes de guerre des tribus de Ruben et de Gad et de la demi-tribu de Manassé, qui ont suivi Josué jusqu’à présent, retournent maintenant dans leur possession héréditaire, de l’autre côté du Jourdain, après avoir été exhortés à la fidélité et bénis par Josué. En chemin, non loin du Jourdain, ils érigent un grand autel, ce qui provoque une crise grave. Comme le lieu désigné pour le culte de Jéhovah est la tente de réunion à Shilo, les tribus de l’ouest craignent une trahison ou une infidélité ; aussi se préparent-elles à combattre les supposés rebelles. Mais l’effusion de sang est évitée lorsque les accusés expliquent que l’autel n’est pas pour le sacrifice, mais pour servir de ‘ témoin entre eux [Israélites à l’est et à l’ouest du Jourdain] que Jéhovah est le vrai Dieu ’. — 22:34.
19, 20. a) Quelles exhortations d’adieu Josué adresse-t-il ? b) Quel choix place-t-il devant Israël, et comment met-il en évidence le bon choix à faire ?
19 Exhortations d’adieu de Josué (23:1–24:33). ‘ Et voici ce qui arrive de longs jours après que Jéhovah a procuré à Israël le repos du côté de tous ses ennemis d’alentour, lorsque Josué est vieux et avancé en âge ’ : il appelle alors tout Israël pour lui adresser des exhortations d’adieu encourageantes (23:1). Humble jusqu’à la fin, Josué attribue à Jéhovah les grandes victoires remportées sur les nations. Que tous persévèrent donc fidèlement ! “ Il faut que vous soyez très courageux pour garder et pour pratiquer tout ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, sans jamais vous en écarter ni à droite ni à gauche. ” (23:6). Il leur faudra fuir les faux dieux et ‘ constamment prendre garde à leurs âmes, en aimant Jéhovah leur Dieu ’. (23:11.) Ils ne feront pas de compromis avec le restant des Cananéens, ne s’allieront pas par mariage avec eux ni ne feront d’alliance religieuse avec eux, car ils s’attireraient la colère ardente de Jéhovah.
20 Puis Josué réunit toutes les tribus à Shekèm et appelle les préposés qui les représentent pour qu’ils se placent devant Jéhovah ; il leur transmet les propos de Jéhovah sur ses manières d’agir à l’égard de son peuple depuis le jour où il a pris Abraham pour le conduire en Canaan, jusqu’à la conquête et l’occupation de la Terre promise. De nouveau Josué met les Israélites en garde contre la fausse religion, les exhortant à ‘ craindre Jéhovah et à le servir avec intégrité et avec vérité ’. Oui, “ servez Jéhovah ! ” leur dit-il. Puis il place devant eux un choix très clair : “ Choisissez pour vous aujourd’hui qui vous servirez, soit les dieux qu’ont servis vos ancêtres [...], soit les dieux des Amorites au pays desquels vous habitez. Mais quant à moi et à ma maisonnée, nous servirons Jéhovah. ” Avec une conviction qui fait penser à celle de Moïse, il rappelle aux Israélites que Jéhovah “ est un Dieu saint ; il est un Dieu qui exige un attachement exclusif ”. Qu’ils se débarrassent donc des dieux étrangers ! Les Israélites se sentent alors poussés à dire d’un commun accord : “ C’est Jéhovah notre Dieu que nous servirons et c’est sa voix que nous écouterons ! ” (24:14, 15, 19, 24). Avant de les renvoyer, Josué conclut une alliance avec eux, écrit ces paroles dans le livre de la loi de Dieu et dresse une grande pierre qui servira de témoin. Après cela Josué meurt à l’âge avancé de 110 ans, et il est enterré à Timnath-Sérah.
UTILITÉ
21. Quels sages conseils donnés dans le livre de Josué sont d’une utilité remarquable aujourd’hui ?
21 La lecture des ultimes exhortations de Josué à la fidélité dans le service ne touche-t-elle pas votre cœur ? Les paroles suivantes prononcées par Josué il y a plus de 3 400 ans trouvent-elles un écho en vous : “ Quant à moi et à ma maisonnée, nous servirons Jéhovah. ” Ou bien, si vous servez Jéhovah dans les épreuves ou isolé des autres fidèles, ne puisez-vous pas de l’encouragement dans les paroles que Jéhovah adressa à Josué au début de la marche en Terre promise : “ Seulement, sois courageux et très fort. ” En outre, ne trouvez-vous pas très profitable de suivre son exhortation à ‘ lire [la Bible] à voix basse jour et nuit, afin de faire réussir votre voie ’ ? Immanquablement, tous ceux qui suivent un conseil aussi sage le trouveront d’une utilité remarquable. — 24:15 ; 1:7-9.
22. Quelles qualités essentielles du vrai culte sont mises en lumière ?
22 Les événements décrits d’une manière si vivante dans le livre de Josué sont plus que de l’histoire ancienne. Ils mettent en lumière des principes divins, et, avant toute chose, que la foi et l’obéissance absolues à Jéhovah sont essentielles pour recevoir sa bénédiction. L’apôtre Paul rapporte que par la foi “ les murailles de Jéricho sont tombées, après qu’elles eurent été encerclées pendant sept jours ”, et que par la foi “ Rahab la prostituée n’a pas péri avec ceux qui avaient désobéi ”. (Héb. 11:30, 31.) De même, Jacques cite Rahab comme un exemple utile pour les chrétiens en ce qu’elle a produit les œuvres de la foi. — Jacq. 2:24-26.
23. Quels rappels puissants le livre de Josué renferme-t-il ?
23 Les événements surnaturels extraordinaires consignés en Josué 10:10-14, à savoir que le soleil s’est tenu immobile et que la lune s’est arrêtée, ainsi que les nombreux autres miracles accomplis par Jéhovah en faveur de son peuple, sont de puissants rappels du dessein de Jéhovah et de son pouvoir d’exterminer définitivement tous les méchants qui s’opposent à lui. Guibéôn, site de bataille, tant à l’époque de Josué que de David, est associé par Isaïe à l’agitation de Jéhovah en vue de l’extermination, “ pour faire son action — son action est étrange — et pour opérer son œuvre — son œuvre est insolite ”. — Is. 28:21, 22.
24. Quel lien le livre de Josué a-t-il avec les promesses du Royaume, et quelle certitude donne-t-il que ‘ tout se réalisera ’ ?
24 Les événements rapportés dans le livre de Josué attirent-ils l’attention sur le Royaume de Dieu ? Certainement ! La conquête et le peuplement de la Terre promise sont liés à un événement de bien plus grande importance, comme en témoignent les paroles suivantes de l’apôtre Paul : “ Car si Josué les avait conduits dans un lieu de repos, Dieu n’aurait pas dans la suite parlé d’un autre jour. Il reste donc un repos de sabbat pour le peuple de Dieu. ” (Héb. 4:1, 8, 9). Les membres de ce peuple s’évertuent à s’assurer “ l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ”. (2 Pierre 1:10, 11.) D’après Matthieu 1:5, Rahab est une ancêtre de Jésus Christ. Le livre de Josué constitue ainsi un élément indispensable dans la lignée conduisant à la Semence du Royaume. Il procure la pleine certitude de la réalisation infaillible des promesses de Jéhovah relatives au Royaume. À propos de la promesse divine faite à Abraham, à Isaac et à Jacob, et répétée aux Israélites, leurs descendants, le récit dit ce qui suit à l’époque de Josué : “ Pas une promesse ne faillit de toute la bonne promesse que Jéhovah avait faite à la maison d’Israël ; tout se réalisa. ” (Jos. 21:45 ; Gen. 13:14-17). Il en sera de même de la “ bonne promesse ” de Jéhovah relative au Royaume de justice dans les cieux : tout se réalisera !
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Livre de la Bible numéro 7 — Juges« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 7 — Juges
Écrivain : Samuel
Lieu de composition : Israël
Fin du travail de composition : vers 1100 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : vers 1450-vers 1120 av. n. è.
1. Sous quels rapports la période des juges est-elle intéressante ?
VOICI une page de l’histoire d’Israël débordante d’action. On y voit le peuple tantôt subissant les conséquences désastreuses de son engouement pour la religion démoniaque, tantôt, à la suite de son repentir, bénéficiant de la miséricorde de Jéhovah qui le délivrait par le moyen des juges qu’il établissait. Les actes de puissance des juges Othniel, Éhoud, Shamgar et de leurs successeurs inspirent la foi. Comme l’a écrit le rédacteur de la lettre aux Hébreux, “ le temps me manquera si je poursuis en racontant ce qui concerne Guidéôn, Baraq, Samson, Yiphtah, [...] eux qui, grâce à la foi, ont vaincu des royaumes, réalisé la justice, [...] eux qui de faibles qu’ils étaient ont été rendus puissants, sont devenus vaillants dans la guerre, ont mis en déroute les armées des étrangers ”. (Héb. 11:32-34.) Pour compléter la liste des 12 juges fidèles de l’époque, citons encore Tola, Yaïr, Ibtsân, Élôn et Abdôn. (Samuel n’est généralement pas rangé parmi les juges.) Jéhovah combattait pour les juges et son esprit les enveloppait lorsqu’ils accomplissaient leurs exploits. Ils en attribuaient tout le mérite et la gloire à leur Dieu.
2. Pourquoi le nom hébreu du livre des Juges est-il approprié ?
2 Dans la Septante, le livre est appelé Kritaï, et dans la Bible hébraïque Shophetim, ce qui a été traduit par “ Juges ”. Shophetim est dérivé du verbe shaphat, qui veut dire “ juger, venger, punir, gouverner ” ; voilà qui définit bien la fonction de ces hommes nommés théocratiquement par “ Dieu le Juge de tous ”. (Héb. 12:23.) Ces juges ont été suscités par Jéhovah en certaines occasions particulières pour délivrer son peuple du joug étranger.
3. Quand le livre des Juges a-t-il été écrit ?
3 Quand le livre des Juges a-t-il été écrit ? Deux expressions du livre nous aident à trouver la réponse. La première est la suivante : “ Mais les Yebousites continuent d’habiter [...] à Jérusalem jusqu’à ce jour. ” (Juges 1:21). Puisque le roi David enleva “ la forteresse de Sion ” aux Yebousites dans la huitième année de son règne, soit en 1070 av. n. è., le livre des Juges a dû être écrit avant cette date (2 Sam. 5:4-7). Voici la deuxième expression qui apparaît quatre fois : “ En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël. ” (Juges 17:6 ; 18:1 ; 19:1 ; 21:25). Par conséquent, le livre a été écrit à une époque où il y avait un “ roi en Israël ”, c’est-à-dire après que Saül fut devenu le premier roi en 1117 av. n. è. Sa composition a donc dû se situer entre 1117 et 1070 av. n. è.
4. Qui est le rédacteur du livre des Juges ?
4 Qui en est le rédacteur ? Sans aucun doute possible, c’est un fidèle serviteur de Jéhovah. Seul Samuel se distingue comme principal défenseur du culte de Jéhovah à cette époque transitoire entre les juges et les rois, et c’est aussi le premier de la lignée des fidèles prophètes. Il est donc logique de penser que Samuel a écrit l’histoire des juges.
5. Comment peut-on calculer la période couverte par le livre des Juges ?
5 Quelle période le livre des Juges couvre-t-il ? On peut la définir à partir de 1 Rois 6:1, qui dit que Salomon commença à bâtir la maison de Jéhovah dans la quatrième année de son règne, laquelle était également “ la quatre cent quatre-vingtième année après que les fils d’Israël furent sortis du pays d’Égypte ”. (“ Quatre cent quatre-vingtième ” étant un nombre ordinal, il représente 479 années complètes.) Les périodes connues comprises dans ces 479 années sont les 40 années passées dans le désert sous la conduite de Moïse (Deut. 8:2), les 40 années du règne de Saül (Actes 13:21), les 40 années du règne de David (2 Sam. 5:4, 5) et les 3 premières années complètes du règne de Salomon. Soustrayons ce total de 123 ans des 479 années mentionnées en 1 Rois 6:1 ; il reste 356 années pour la période comprise entre l’entrée d’Israël en Canaan et le commencement du règne de Saüla. Les événements rapportés dans le livre des Juges, s’échelonnant en gros de la mort de Josué à l’époque de Samuel, couvrent environ 330 ans de cette période de 356 années.
6. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité du livre des Juges ?
6 L’authenticité du livre des Juges est incontestable. Les Juifs l’ont toujours considéré comme faisant partie du canon de la Bible. Les rédacteurs des Écritures hébraïques et grecques chrétiennes y ont puisé, témoin Psaume 83:9-18 ; Isaïe 9:4 ; 10:26 et Hébreux 11:32-34. Avec franchise, le livre dévoile les manquements et les rechutes d’Israël tout en exaltant l’infinie bonté de cœur de Jéhovah. C’est Jéhovah et non un simple juge humain qui est glorifié comme Libérateur d’Israël.
7. a) Comment l’archéologie témoigne-t-elle de la véracité du livre des Juges ? b) Pourquoi Jéhovah décréta-t-il à bon droit l’extermination des adorateurs de Baal ?
7 En outre, les découvertes archéologiques témoignent de la véracité du livre des Juges. Les plus frappantes sont celles qui révèlent la nature du culte de Baal chez les Cananéens. En dehors des références bibliques, on connaissait peu de chose sur le baalisme avant la mise au jour, à partir de 1929, de l’ancienne ville cananéenne d’Ougarit (la moderne Ras Shamra située sur la côte syrienne en face de l’extrémité nord-est de l’île de Chypre). Là, il a été révélé que le baalisme était marqué par le matérialisme, un nationalisme exacerbé et le culte du sexe. Il apparaît que chaque ville cananéenne avait un sanctuaire dédié à Baal ainsi que des hauts lieux. Dans ces sanctuaires il pouvait y avoir des images de Baal, et près des autels, à l’extérieur, étaient dressées des colonnes de pierre — peut-être des symboles phalliques de Baal. Des sacrifices humains détestables ensanglantaient ces sanctuaires. Quand les Israélites se contaminèrent avec le baalisme, eux aussi offrirent leurs fils et leurs filles en sacrifice (Jér. 32:35). Il y avait un poteau sacré représentant Ashéra, la mère de Baal. Ashtoreth, déesse de la fécondité et femme de Baal, était honorée par des rites sexuels lascifs, hommes et femmes se livrant à la prostitution “ sacrée ” dans le temple. Rien d’étonnant que Jéhovah ait ordonné l’extermination du baalisme et de ses adeptes bestiaux. “ Ton œil ne devra pas s’apitoyer sur eux ; tu ne devras pas servir leurs dieux. ” — Deut. 7:16b.
CONTENU DE JUGES
8. En combien de parties le livre des Juges se divise-t-il logiquement ?
8 Le livre se divise logiquement en trois parties. Les deux premiers chapitres 1, 2 décrivent les conditions qui prévalent à l’époque en Israël. Les chapitres 3 à 16 racontent les délivrances opérées par les 12 juges. Les chapitres 17 à 21 relatent certaines querelles intestines en Israël.
9. Que nous apprennent les deux premiers chapitres du livre des Juges ?
9 Situation en Israël à l’époque des juges (1:1–2:23). Il est d’abord question de l’installation des tribus d’Israël dans leurs territoires respectifs. Toutefois, au lieu de chasser totalement les Cananéens, les Israélites en réduisent un bon nombre aux travaux forcés, les autorisant à habiter au milieu d’eux. En conséquence, l’ange de Jéhovah déclare : “ Ils devront devenir pour vous des traquenards et leurs dieux deviendront pour vous un piège. ” (2:3). Ainsi, quand une nouvelle génération se lève, qui ne connaît pas Jéhovah ni ses œuvres, elle ne tarde pas à l’abandonner pour servir les Baals et les autres dieux. Parce que la main de Jéhovah vient contre eux pour le malheur, ‘ ils sont dans une situation très critique ’. Comme les Israélites se montrent obstinés et refusent d’écouter même les juges, Jéhovah ne chasse pas une seule des nations qu’il a laissées, afin de les éprouver. Ce contexte facilite la compréhension des événements qui vont suivre. — 2:15.
10. Grâce à quelle puissance le juge Othniel juge-t-il, et qu’en résulte-t-il ?
10 Le juge Othniel (3:1-11). Dans la détresse à cause de leur captivité chez les Cananéens, les fils d’Israël se mettent à appeler Jéhovah à l’aide. Dieu suscite d’abord le juge Othniel. Va-t-il juger selon la puissance et la sagesse humaines ? Non, car nous lisons : “ L’esprit de Jéhovah vint donc sur lui ” pour soumettre les ennemis d’Israël. “ Après cela le pays vécut dans le calme pendant quarante ans. ” — 3:10, 11.
11. Comment Jéhovah se sert-il d’Éhoud pour délivrer Israël ?
11 Le juge Éhoud (3:12-30). Après que les fils d’Israël eurent été asservis pendant 18 ans à Églôn le roi de Moab, Jéhovah entend de nouveau leur appel à l’aide et il suscite le juge Éhoud. Ayant obtenu du roi une audience privée, Éhoud, qui est gaucher, saisit l’épée qu’il a faite et qu’il cache sous son manteau, et la plonge profondément dans le ventre gras d’Églôn. Les Israélites se rallient promptement à Éhoud dans la guerre contre Moab, et le pays connaît de nouveau le calme pendant 80 ans.
12. Qu’est-ce qui prouve que Shamgar remporte la victoire grâce à la puissance de Dieu ?
12 Le juge Shamgar (3:31). Shamgar sauve Israël en abattant 600 Philistins. Que la victoire soit due à la puissance de Jéhovah, nous en avons pour preuve l’arme dont Shamgar se sert : un aiguillon à bovins.
13. Quels événements extraordinaires sont mis en évidence dans le chant de victoire de Baraq et de Débora ?
13 Le juge Baraq (4:1–5:31). Israël est ensuite asservi au roi cananéen Yabîn et au chef de son armée, Sisera, qui se glorifie de ses 900 chars armés de faux. Comme Israël se met à crier de nouveau vers lui, Jéhovah suscite le juge Baraq, qui est efficacement soutenu par la prophétesse Débora. Pour que Baraq et son armée n’aient aucune raison de se vanter, Débora fait savoir que Jéhovah dirigera la bataille, et elle prophétise : “ C’est dans la main d’une femme que Jéhovah vendra Sisera. ” (4:9). Baraq convoque les hommes de Zéboulôn et de Naphtali au mont Tabor. Son armée de 10 000 hommes part alors au combat. La foi triomphe ce jour-là. “ Jéhovah jeta la confusion chez Sisera, parmi tous ses chars et dans tout le camp ”, les submergeant par une inondation soudaine dans la vallée de Qishôn. “ Il n’en resta pas même un seul. ” (4:15, 16). Sisera se réfugie dans la tente de Yaël, la femme de Héber le Qénite, et celle-ci achève le massacre en plantant en terre la tête de Sisera à l’aide d’un piquet de tente. “ Ainsi, en ce jour-là, Dieu soumit Yabîn. ” (4:23). Débora et Baraq exultent en un chant à la gloire de la puissance invincible de Jéhovah, qui a fait que même les étoiles ont combattu de leurs orbites contre Sisera. C’est vraiment le temps de ‘ bénir Jéhovah ’ ! (5:2.) Suivront 40 années de paix.
14, 15. Quel signe lui assurant le soutien de Jéhovah Guidéôn reçoit-il, et comment ce soutien est-il encore souligné par la défaite définitive des Madianites ?
14 Le juge Guidéôn (6:1–9:57). Les fils d’Israël font de nouveau ce qui est mauvais. Le pays est alors livré aux incursions des Madianites, qui le ravagent. Par son ange, Jéhovah suscite le juge Guidéôn et lui donne lui-même cette assurance : “ C’est que je serai avec toi. ” (6:16). Le premier acte courageux de Guidéôn consiste à démolir l’autel de Baal dans sa propre ville. Les armées coalisées de l’ennemi traversent alors et entrent dans Yizréel, mais ‘ l’esprit de Jéhovah enveloppe Guidéôn ’ qui convoque Israël au combat (6:34). Grâce à l’épreuve de la toison que Guidéôn expose à la rosée sur l’aire de battage, il obtient l’assurance par un double signe que Dieu est avec lui.
15 Jéhovah dit à Guidéôn que son armée de 32 000 hommes est trop nombreuse, car elle pourrait se vanter d’avoir remporté seule la victoire. Les peureux sont renvoyés chez eux les premiers ; il reste alors 10 000 hommes (Juges 7:3 ; Deut. 20:8). L’épreuve suivante portera sur la manière de boire l’eau. Seuls 300 hommes vigilants seront retenus ; tous les autres seront éliminés. Guidéôn espionne de nuit le camp madianite, et ce qu’il entend le rassure ; en effet un homme interprète un rêve, disant : “ Ce n’est rien d’autre que l’épée de Guidéôn [...]. Le vrai Dieu a livré en sa main Madiân et tout le camp. ” (Juges 7:14). Guidéôn adore alors Dieu, puis divise ses hommes en trois bandes qui encerclent le camp de Madiân. Le silence de la nuit est soudain déchiré par les sonneries de cors, le fracas des grandes jarres à eau et les cris des 300 hommes de Guidéôn qui brandissent leurs torches : “ L’épée de Jéhovah et de Guidéôn ! ” (7:20). Et le camp ennemi se trouve plongé dans une confusion indescriptible. Les hommes se mettent à combattre les uns contre les autres, puis prennent la fuite. Les Israélites les poursuivent, les massacrant et tuant leurs princes. Puis ils demandent à Guidéôn de dominer sur eux, mais il refuse, disant : “ C’est Jéhovah qui dominera sur vous. ” (8:23). Cependant, il fait un éphod avec le butin prélevé, éphod qui deviendra par la suite un objet d’une trop grande vénération et un piège pour Guidéôn et sa maisonnée. Sous le juge Guidéôn, le pays connaîtra 40 années de calme.
16. Quelle malédiction frappe l’usurpateur Abimélek ?
16 Après la mort de Guidéôn, Abimélek, l’un de ses fils par une concubine, usurpe le pouvoir et tue ses 70 demi-frères. Seul Yotham, le plus jeune fils de Guidéôn, réchappe, et il prononce une malédiction sur Abimélek depuis le mont Guerizim. Dans sa parabole des arbres, il compare la “ royauté ” d’Abimélek à celle d’un arbuste épineux. Peu après, Abimélek se laisse entraîner dans une lutte intestine à Shekèm, et il connaît une mort humiliante de la main d’une femme qui lui lance une meule depuis la tour de Thébets, lui fracassant le crâne. — Juges 9:53 ; 2 Sam. 11:21.
17. Que nous apprend le livre au sujet des juges Tola et Yaïr ?
17 Les juges Tola et Yaïr (10:1-5). Ce sont eux qui délivreront ensuite Israël par la puissance de Jéhovah. Ils jugeront respectivement pendant 23 et 22 ans.
18. a) Quelle délivrance Yiphtah opère-t-il ? b) Quel vœu fait à Jéhovah Yiphtah accomplit-il fidèlement, et comment ?
18 Le juge Yiphtah (10:6–12:7). Comme Israël persiste dans l’idolâtrie, la colère de Jéhovah s’enflamme de nouveau contre la nation. Celle-ci est maintenant opprimée par les Ammonites et les Philistins. Yiphtah est rappelé d’exil pour conduire Israël à la guerre. Mais qui est le véritable juge dans cette contestation ? Les paroles de Yiphtah fournissent la réponse à cette question : “ Que Jéhovah le Juge juge aujourd’hui entre les fils d’Israël et les fils d’Ammôn ! ” (11:27). Tandis que l’esprit de Jéhovah vient maintenant sur lui, Yiphtah fait le vœu de vouer à Jéhovah la première personne qui sortira de sa maison à sa rencontre s’il revient en paix de chez Ammôn. Yiphtah soumet Ammôn par une très grande tuerie. Comme il revient chez lui à Mitspa, c’est sa propre fille qui court vers lui la première en célébrant joyeusement la victoire de Jéhovah. Yiphtah accomplit son vœu — non, il ne s’agit pas d’offrir un sacrifice humain païen selon les rites de Baal, mais de vouer sa fille unique au service exclusif de Jéhovah dans sa maison et à sa louange.
19. Quels événements conduisent à l’épreuve “ Shibboleth ” ?
19 Alors les hommes d’Éphraïm protestent parce qu’on ne leur a pas demandé de combattre contre Ammôn, et ils menacent Yiphtah qui se voit contraint de les repousser. Au total, 42 000 Éphraïmites sont tués, un grand nombre d’entre eux aux gués du Jourdain, où on les reconnaît à leur façon incorrecte de prononcer le mot de passe “ Shibboleth ”. Yiphtah juge Israël pendant 6 ans. — 12:6.
20. Quels sont les trois juges mentionnés ensuite ?
20 Les juges Ibtsân, Élôn et Abdôn (12:8-15). Les Écritures ne révèlent que peu de chose sur ces juges, sinon qu’ils ont jugé respectivement pendant 7, 10 et 8 ans.
21, 22. a) Quels actes de puissance Samson accomplit-il, et grâce à quelle force ? b) Comment Samson est-il vaincu par les Philistins ? c) Quels événements conduisent au plus bel exploit de Samson, et qui se souvient de lui en la circonstance ?
21 Le juge Samson (13:1–16:31). Une fois de plus Israël est sous le joug des Philistins. Jéhovah suscite alors le juge Samson. À sa naissance, ses parents le vouent au naziréat, ce qui implique qu’aucun rasoir ne passe jamais sur sa tête. L’enfant grandit, Jéhovah le bénit et, “ par la suite, l’esprit de Jéhovah commença à le pousser ”. (13:25.) Le secret de sa force réside, non pas dans ses muscles, mais dans la vigueur qui lui vient de Jéhovah. C’est lorsque “ l’esprit de Jéhovah agit sur lui ” qu’il a la force de déchirer un lion de ses mains nues, et plus tard de se venger de la traîtrise des Philistins en abattant 30 d’entre eux (14:6, 19). Comme les Philistins continuent d’agir traîtreusement à cause du mariage de Samson avec une Philistine, celui-ci s’empare de 300 renards, les tourne queue contre queue, met une torche entre leurs queues et les lâche, de sorte qu’ils incendient les champs de céréales, les vignes et les oliveraies des Philistins. Puis il accomplit une grande tuerie parmi les Philistins, “ entassant jambes sur cuisses ”. (15:8.) Les Philistins persuadent les compatriotes de Samson, des hommes de Juda, de le lier et de le leur livrer, mais “ l’esprit de Jéhovah agit sur lui ”, si bien que ses liens fondent de dessus ses mains, comme brûlés. Il abat alors un millier de Philistins — “ un tas, deux tas ” ! (15:14-16.) Son arme ? Une mâchoire d’âne encore humide. Jéhovah rafraîchit son serviteur épuisé en faisant miraculeusement jaillir de l’eau sur le champ de bataille même.
22 Samson passe ensuite la nuit dans la maison d’une prostituée de Gaza, où les Philistins l’encerclent sans bruit. Mais l’esprit de Jéhovah est de nouveau sur Samson quand, à minuit, il se lève, saisit les battants de la porte de la ville ainsi que les deux montants, les arrache et les porte jusqu’au sommet de la montagne qui est en face de Hébrôn. Après cela, Samson tombe amoureux de la traîtresse Dalila. Instrument docile dans la main des Philistins, elle le harcèle jusqu’à ce qu’il lui révèle qu’il est naziréen, et que son attachement à Jéhovah est symbolisé par ses longs cheveux, la vraie source de sa grande force. Tandis qu’il est endormi, elle lui fait raser les cheveux. Cette fois, c’est en vain qu’après s’être réveillé il engage le combat, car ‘ Jéhovah s’est retiré de lui ’. (16:20.) Les Philistins le saisissent, lui crèvent les yeux et lui font moudre le grain comme esclave dans la maison d’arrêt. Quand le moment est venu de célébrer une grande fête en l’honneur de leur dieu Dagôn, les Philistins font venir Samson pour qu’il les amuse. N’attachant aucune importance au fait que les cheveux de Samson ont recommencé à pousser dru, ils lui permettent de se placer entre les deux colonnes qui soutiennent l’édifice dédié au culte de Dagôn. Samson appelle alors Jéhovah, disant : “ Souverain Seigneur Jéhovah, souviens-toi de moi, s’il te plaît, et fortifie-moi, s’il te plaît, rien que cette fois. ” Et Jéhovah se souvient effectivement de lui. Samson saisit les colonnes, ‘ se penche avec force ’ — la force de Jéhovah — ‘ et la maison se met à tomber, si bien que les morts qu’il fait mourir en sa mort sont plus nombreux que ceux qu’il a fait mourir pendant sa vie ’. — 16:28-30.
23. Quels événements sont relatés des chapitres 17 à 21, et quand se produisent-ils ?
23 Nous abordons maintenant les chapitres 17 à 21, où l’on décrit certaines luttes intestines qui ont malheureusement déchiré les Israélites en ce temps-là. Ces événements se sont produits très tôt dans la période des juges, puisqu’il est dit que Yonathân et Phinéas, petits-fils de Moïse et d’Aaron, sont toujours en vie.
24. Comment certains Danites fondent-ils leur propre religion ?
24 Mika et les Danites (17:1–18:31). Mika, un Éphraïmite, érige son propre sanctuaire, une “ maison de dieux ”, une vraie maison d’idoles avec une image sculptée et un prêtre lévite (17:5). Or, des hommes de la tribu de Dân viennent à passer par là, étant à la recherche d’un héritage dans le nord. Ils dépossèdent Mika de son prêtre et de tous ses accessoires religieux et se dirigent loin vers le nord pour détruire la ville de Laïsh et ses habitants sans défiance. À sa place ils bâtissent leur propre ville, Dân, et y érigent l’image sculptée de Mika. Ainsi, ils suivent la religion de leur choix tous les jours où la maison du vrai culte de Jéhovah subsiste à Shilo.
25. Comment les luttes intestines en Israël se terminent-elles à Guibéa ?
25 Le péché de Benjamin à Guibéa (19:1–21:25). L’événement suivant amènera Hoshéa à déclarer par la suite : “ Depuis les jours de Guibéa tu as péché, ô Israël ! ” (Hosh. 10:9). Revenant chez lui avec sa concubine, un Lévite d’Éphraïm passe la nuit chez un vieil homme à Guibéa, en Benjamin. Des hommes de la ville, des vauriens, entourent la maison, exigeant d’avoir des relations avec le Lévite. Ils acceptent néanmoins la concubine à sa place et abusent d’elle toute la nuit. Au matin, on la trouve morte à l’entrée de la maison. Le Lévite emporte le corps chez lui et le découpe en 12 morceaux qu’il envoie dans tout Israël. Les 12 tribus sont ainsi mises à l’épreuve. Vont-elles punir Guibéa et ôter du même coup l’immoralité en Israël ? Benjamin excuse ce crime sordide. Les autres tribus se rassemblent auprès de Jéhovah à Mitspa, où elles décident de monter contre Benjamin à Guibéa d’après le sort. Après deux défaites sanglantes, les autres tribus remportent la victoire grâce à une embuscade et anéantissent presque toute la tribu de Benjamin ; seuls 600 hommes réchappent en s’enfuyant vers le rocher de Rimmôn. Par la suite Israël regrette le retranchement d’une tribu. L’occasion s’offre à lui de donner des femmes aux Benjaminites survivants en les prenant d’entre les filles de Yabesh-Guiléad et de Shilo. Ainsi s’achève le récit des luttes et des intrigues en Israël. Et nous lisons de nouveau en conclusion du livre des Juges : “ En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël. Chacun avait coutume de faire ce qui était droit à ses yeux. ” — Juges 21:25.
UTILITÉ
26. Quels avertissements puissants du livre des Juges s’appliquent également aujourd’hui ?
26 Loin d’être un simple récit de luttes et d’effusions de sang, le livre des Juges exalte Jéhovah, le grand Libérateur de son peuple. Il souligne la miséricorde et la patience incomparables exercées par Jéhovah à l’égard du peuple qui porte son nom, lorsque celui-ci va vers lui le cœur repentant. Le livre des Juges est des plus utiles de par sa défense directe du culte de Jéhovah et de ses puissantes mises en garde contre la folie de la religion démoniaque, du syncrétisme religieux et des fréquentations immorales. La condamnation sévère du culte de Baal par Jéhovah devrait nous inciter à nous tenir à l’écart de ses équivalents modernes que sont le matérialisme, le nationalisme et l’immoralité sexuelle. — 2:11-18.
27. Comment pouvons-nous tirer profit aujourd’hui du bel exemple laissé par les juges ?
27 Une analyse de la foi courageuse des juges devrait faire naître une foi semblable dans notre cœur. Rien d’étonnant qu’ils soient cités en termes aussi chaleureux en Hébreux 11:32-34 ! Ils ont combattu pour la sanctification du nom de Jéhovah, mais non par leur propre force. Ils connaissaient la source de leur force, savoir l’esprit de Jéhovah, et l’ont humblement admis. De même aujourd’hui, nous pouvons prendre “ l’épée de l’esprit ”, la Parole de Dieu, avec l’assurance que Jéhovah nous rendra forts, comme il le fit pour Baraq, Guidéôn, Yiphtah, Samson et d’autres. Oui, en renversant des obstacles puissants grâce à l’aide de l’esprit de Jéhovah, nous pouvons être aussi forts spirituellement que Samson l’a été physiquement, à condition de prier Jéhovah et de nous confier en lui. — Éph. 6:17, 18 ; Juges 16:28.
28. Comment le livre des Juges attire-t-il l’attention sur la sanctification du nom de Jéhovah par l’intermédiaire de la Semence du Royaume ?
28 À deux reprises le prophète Isaïe se réfère au livre des Juges pour montrer que Jéhovah brisera, sans faute, le joug que ses ennemis font peser sur son peuple ; ce sera comme aux jours de Madiân (Is. 9:4 ; 10:26). Cela nous rappelle également le chant de Débora et de Baraq, qui se termine par cette fervente prière : “ Qu’ainsi périssent tous tes ennemis, ô Jéhovah ! Et que ceux qui t’aiment soient comme lorsque le soleil se lève dans sa force ! ” (Juges 5:31). Quels sont ceux qui aiment Jéhovah ? Montrant que ce sont les héritiers du Royaume, Jésus Christ lui-même se servit d’une expression similaire en Matthieu 13:43 : “ En ce temps-là, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. ” Ainsi, le livre des Juges attire l’attention sur le temps où Jésus, le juste Juge et la Semence du Royaume, exercera le pouvoir. Par son intermédiaire, Jéhovah glorifiera et sanctifiera son nom conformément à la prière suivante du psalmiste au sujet des ennemis de Dieu : “ Fais-leur comme à Madiân, comme à Sisera, comme à Yabîn au ouadi de Qishôn. [...] pour qu’on sache que toi, dont le nom est Jéhovah, tu es, toi seul, le Très-Haut sur toute la terre ! ” — Ps. 83:9, 18 ; Juges 5:20, 21.
[Notes]
a La plupart des traductions modernes attestent que ‘ les quatre cent cinquante ans environ ’ mentionnés en Actes 13:20 ne correspondent pas à la période des juges, mais la précèdent ; ils sembleraient couvrir la période commençant à la naissance d’Isaac, en 1918 av. n. è., et s’achevant avec la répartition de la Terre promise, en 1467 av. n. è. (Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 466-7.) L’ordre dans lequel les juges sont cités en Hébreux 11:32 est différent de celui du livre des Juges, mais cela ne signifie pas nécessairement que les événements consignés dans les Juges ne suivent pas un ordre chronologique, puisque, à l’évidence, Samuel n’est pas venu après David.
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Livre de la Bible numéro 8 — Ruth« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 8 — Ruth
Écrivain : Samuel
Lieu de composition : Israël
Fin du travail de composition : vers 1090 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 11 ans de la domination des juges
1. a) Pourquoi le livre de Ruth est-il plus qu’une simple histoire d’amour ? b) Quelle place spéciale est accordée à Ruth dans la Bible ?
LE LIVRE de Ruth est un drame émouvant qui s’achève en point d’orgue dans la belle histoire d’amour entre Boaz et Ruth. Mais ce n’est pas qu’une simple idylle. Ce livre n’est pas un divertissement ; il met en lumière le dessein de Jéhovah de susciter l’héritier du Royaume, et il exalte Sa bonté de cœur (Ruth 1:8 ; 2:20 ; 3:10). La grande qualité d’amour de Jéhovah se voit dans son choix d’une Moabite, une ancienne adoratrice du dieu païen Kemosh convertie à la vraie religion, comme ancêtre de Jésus Christ. Ruth est l’une des quatre femmes nommément citées dans la généalogie qui va d’Abraham à Jésus (Mat. 1:3, 5, 16). Ruth, avec Esther, est l’une des deux femmes dont le nom a été donné à un livre biblique.
2. Quand les événements du livre de Ruth ont-ils eu lieu, quand le livre a-t-il été écrit, et par qui ?
2 “ Or il arriva, aux jours où les juges rendaient la justice... ” C’est par ces paroles que commence l’histoire passionnante du livre de Ruth. Cette entrée en matière donne à penser que le livre lui-même a été écrit ultérieurement, c’est-à-dire à l’époque des rois d’Israël. Toutefois, les événements qui y sont consignés couvrent environ 11 années de la période des juges. Bien que le nom de l’écrivain ne soit pas mentionné, il est probable qu’il s’agisse de Samuel qui a vraisemblablement écrit aussi les Juges ; en outre, quand s’ouvrit la période des rois, c’était le personnage qui se distinguait par sa fidélité à Dieu. Comme les derniers versets révèlent que David avait commencé à devenir un homme important, on peut situer la rédaction du livre vers 1090 av. n. è. Samuel, qui connaissait bien la promesse de Jéhovah relative à “ un lion ” de la tribu de Juda et qui avait été utilisé par lui pour oindre David, issu de cette tribu, comme roi sur Israël, prendrait vraiment intérêt à fixer par écrit la généalogie jusqu’à David. — Gen. 49:9, 10 ; 1 Sam. 16:1, 13 ; Ruth 1:1 ; 2:4 ; 4:13, 18-22.
3. Quels faits confirment la canonicité du livre de Ruth ?
3 L’autorité canonique du livre de Ruth n’a jamais été mise en question. Elle a reçu une pleine confirmation quand Jéhovah a fait citer Ruth dans la généalogie de Jésus qu’il inspira à Matthieu (1:5). Le livre de Ruth a toujours été reconnu par les Juifs comme faisant partie du canon des Écritures hébraïques. Il n’est donc pas surprenant que des fragments de ce livre aient été trouvés parmi d’autres livres canoniques dans les manuscrits de la mer Morte, découverts à partir de 1947. De plus, le livre de Ruth est en harmonie totale avec les desseins de Jéhovah relatifs au Royaume et avec les exigences de la Loi mosaïque. L’interdiction faite aux Israélites d’épouser des Cananéens et des Moabites, adorateurs d’idoles, n’excluait pas l’union avec des étrangères, comme Ruth, qui avaient embrassé le culte de Jéhovah. Le livre de Ruth décrit avec force détails le droit de rachat et le mariage léviratique (du latin levir, beau-frère). — Deut. 7:1-4 ; 23:3, 4 ; 25:5-10.
CONTENU DE RUTH
4. À quelle décision Ruth est-elle confrontée, et que révèle son choix quant à son culte ?
4 Ruth décide de demeurer avec Naomi (1:1-22). L’histoire commence lors d’une famine en Israël. Élimélek, un homme de Bethléhem, traverse le Jourdain en compagnie de sa femme, Naomi, et de ses deux fils, Mahlôn et Kiliôn, et s’installe temporairement dans le pays de Moab. Là, les fils épousent des Moabites, Orpa et Ruth. Le malheur frappe la famille : le père meurt le premier, puis ce sont les deux fils, laissant trois veuves sans enfants, sans semence à Élimélek. Apprenant que Jéhovah s’est de nouveau occupé d’Israël en donnant du pain à son peuple, Naomi décide de retourner au pays de Juda. Ses deux belles-filles prennent la route avec elle. Naomi les prie de retourner en Moab, implorant la bonté de cœur de Jéhovah pour qu’elles trouvent un mari au sein de leur propre peuple. Finalement, Orpa ‘ retourne vers son peuple et vers ses dieux ’, mais Ruth, sincèrement et fermement attachée au culte de Jéhovah, demeure avec Naomi. C’est avec beaucoup de délicatesse que la jeune femme exprime sa décision : “ Là où tu iras j’irai, et là où tu passeras la nuit je passerai la nuit. Ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu mon Dieu. Là où tu mourras je mourrai, et c’est là que je serai enterrée. Qu’ainsi me fasse Jéhovah et qu’il y ajoute, si autre chose que la mort venait à causer une séparation entre moi et toi ! ” (1:15-17). Néanmoins, Naomi, dont le nom signifie “ Mon charme ” et qui est désormais veuve et sans enfant, suggère qu’on l’appelle Mara, ce qui signifie “ Amère ”.
5. Quelles belles qualités Ruth manifeste-t-elle, et comment Boaz l’encourage-t-il ?
5 Ruth glane dans le champ de Boaz (2:1-23). En arrivant à Bethléhem, Ruth obtient de Naomi la permission d’aller glaner pendant la moisson des orges. Boaz, le propriétaire du champ, un Juif âgé et proche parent d’Élimélek le beau-père de Ruth, la remarque. Bien que la loi de Dieu lui assure le droit de glanage, Ruth se montre humble en demandant l’autorisation de glaner dans le champ (Lév. 19:9, 10). Cela lui est aussitôt accordé, et Boaz l’invite à ne glaner que dans son propre champ auprès des jeunes femmes. Il ajoute qu’il a entendu parler de sa fidélité envers Naomi et l’encourage par ces mots : “ Que Jéhovah rétribue ta manière d’agir, et qu’il y ait pour toi un salaire parfait de la part de Jéhovah le Dieu d’Israël, sous les ailes de qui tu es venue chercher refuge. ” (Ruth 2:12). Ce soir-là, Ruth partage généreusement le fruit de son travail avec Naomi et lui explique que le succès de son glanage est dû à la bienveillance de Boaz. Naomi voit en cela la main de Jéhovah et dit : “ Béni soit-il de Jéhovah, qui ne s’est pas départi de sa bonté de cœur envers les vivants et les morts. [...] Cet homme est notre parent. C’est un de nos racheteurs. ” (2:20). Oui, Boaz est un proche parent, qui a le droit légal de susciter une descendance à Naomi au nom du défunt Élimélek. Ruth continue de glaner dans les champs de Boaz jusqu’à la fin de la moisson des orges et de la moisson des blés.
6. Comment Ruth revendique-t-elle le mariage par rachat, et quelle réponse Boaz lui donne-t-il ?
6 Boaz, en sa qualité de racheteur, épouse Ruth (3:1–4:22). Ne pouvant plus avoir d’enfants, Naomi demande à Ruth de se substituer à elle dans ce mariage par rachat. En cette importante saison de la moisson, le propriétaire avait coutume de surveiller personnellement le vannage du grain qui se faisait le soir, pour profiter de la brise qui souffle après une chaude journée. Ce soir-là, Boaz dort sur l’aire de battage et c’est là que Ruth le trouve. Elle s’approche silencieusement de lui, découvre ses pieds et se couche. Lorsqu’il se réveille à minuit, elle se fait reconnaître et, se conformant à la coutume suivie par les femmes qui revendiquent le mariage léviratique, elle lui demande d’étendre le pan de son vêtement sur ellea. Boaz déclare : “ Bénie sois-tu de Jéhovah, ma fille ”, et il la félicite de n’avoir pas couru après les jeunes gens, guidée par la passion ou l’avidité. Loin d’être une femme à qui l’on ferait une proposition indécente, Ruth a la réputation d’être “ une excellente femme ”. (3:10, 11.) Toutefois, comme Boaz le lui dit maintenant, il existe un autre racheteur, plus proche parent que lui ; il va le consulter le matin même. Ruth reste à ses pieds jusqu’au petit matin. Alors il lui remet un présent de grain et elle retourne chez Naomi, qui s’empresse de lui demander comment l’affaire a tourné.
7. Comment Boaz négocie-t-il le mariage, et quelle bénédiction en découle ?
7 Tôt le matin, Boaz se rend à la porte de la ville pour rencontrer le racheteur. Il prend dix hommes d’entre les anciens comme témoins et donne d’abord à ce proche parent la possibilité d’acheter toute la propriété d’Élimélek. Que va-t-il faire ? Comme il entrevoit la possibilité d’accroître ses biens, il répond aussitôt par l’affirmative. Mais quand il apprend qu’il est tenu de contracter avec Ruth une union léviratique, il craint pour son propre héritage et signifie légalement son refus en retirant sa sandale. Le nom de cet homme n’est pas cité dans le récit biblique ; il est remplacé par l’appellation déshonorante “ un tel ”. Devant les mêmes témoins, Boaz achète alors Ruth comme femme pour lui. Est-ce à des fins égoïstes ? Non, mais “ pour que le nom du mort ne soit pas retranché ”. (4:1, 10.) Tous les assistants demandent la bénédiction de Jéhovah sur cet arrangement dicté par l’amour, bénédiction qui s’avérera merveilleuse. Ruth donne un fils à Boaz, alors avancé en âge, et Naomi devient la garde de cet enfant. On l’appelle ‘ fils [...] de Naomi ’, et on lui donne le nom d’Obed. — 4:17.
8. Qu’est-ce qui indique encore que la venue de la Semence promise dépend de Jéhovah ?
8 La fin du livre établit la généalogie de Pérets à David par Boaz. Certains critiques ont prétendu que toutes les générations n’y figurent pas, car la période écoulée est très longue par rapport au nombre de personnes citées. En est-il bien ainsi ? Ou bien chaque personnage s’est-il vu accorder la bénédiction de vivre très longtemps et d’avoir un fils à un âge avancé ? Cette dernière conclusion pourrait bien être la bonne, mettant l’accent sur le fait que la venue de la Semence promise dépend de Jéhovah et de sa faveur imméritée, et non des facultés naturelles de l’homme. En d’autres occasions Jéhovah exerça sa puissance de façon semblable, comme pour la naissance d’Isaac, de Samuel et de Jean le baptiseur. — Gen. 21:1-5 ; 1 Sam. 1:1-20 ; Luc 1:5-24, 57-66.
UTILITÉ
9. En quoi les principaux personnages du drame de Ruth sont-ils d’excellents exemples pour nous aujourd’hui ?
9 Ce beau récit est assurément utile, car il aide les amis de la justice à affermir leur foi. Tous les principaux personnages de ce drame passionnant ont manifesté une foi remarquable en Jéhovah, et ‘ il leur a été rendu témoignage grâce à leur foi ’. (Héb. 11:39.) Ils sont devenus d’excellents exemples pour nous aujourd’hui. Naomi a montré une grande confiance en la bonté de cœur de Jéhovah (Ruth 1:8 ; 2:20). Ruth a volontairement quitté sa terre natale pour persévérer dans le culte de Jéhovah ; elle a été fidèle et soumise, et elle a travaillé de bon gré. Si Boaz a accepté le privilège de contracter un mariage par rachat, c’est parce qu’il respectait profondément la loi de Jéhovah, consentait humblement à faire sa volonté et aimait la fidèle Naomi et la courageuse Ruth.
10. Pourquoi le récit de Ruth devrait-il affermir notre confiance dans les promesses du Royaume ?
10 Le mariage institué par Jéhovah, et dans ce cas le mariage par rachat, a servi à honorer Dieu. C’est Jéhovah qui a arrangé le mariage de Boaz et de Ruth et qui l’a béni selon sa bonté de cœur. C’est le moyen qui lui a permis de préserver intacte la lignée royale de Juda qui devait mener à David et finalement au Grand David, Jésus Christ. Le soin avec lequel Jéhovah s’est appliqué à susciter l’Héritier du Royaume conformément à ses lois devrait renforcer notre confiance et notre foi en la réalisation de toutes les promesses relatives au Royaume. Cela devrait nous inciter à être occupés dans l’œuvre de la moisson des temps modernes, avec l’assurance de recevoir un salaire parfait de la part de Jéhovah, le Dieu de l’Israël spirituel, sous ‘ les ailes de qui nous sommes venus chercher refuge ’, et dont les desseins relatifs au Royaume s’acheminent vers leur réalisation glorieuse et complète (2:12). Le livre de Ruth est un autre maillon indispensable de la chaîne conduisant à ce Royaume.
[Note]
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Livre de la Bible numéro 9 — 1 Samuel« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 9 — 1 Samuel
Écrivains : Samuel, Gad, Nathân
Lieu de composition : Israël
Fin du travail de composition : vers 1078 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : vers 1180-1078 av. n. è.
1. Quel grand changement dans l’organisation de la nation d’Israël se produisit en 1117 av. n. è., et quelles allaient être les conséquences de ce changement ?
EN 1117 av. n. è., un changement capital s’est produit dans l’organisation nationale d’Israël : un roi humain a été intronisé. Cela s’est passé au temps où Samuel servait en qualité de prophète de Jéhovah en Israël. Bien que Jéhovah l’eût prévu et prédit, le changement pour une monarchie réclamé par les Israélites frappa Samuel de stupeur. Attaché comme il l’était au service de Jéhovah depuis sa naissance et reconnaissant révérencieusement Sa royauté, Samuel prévoyait les conséquences désastreuses de ce choix pour ses compagnons, membres de la nation sainte de Dieu. Ce n’est que sur les directives de Jéhovah que Samuel accéda à leur requête. “ Puis Samuel parla au peuple du droit de la royauté, il l’écrivit dans un livre et le déposa devant Jéhovah. ” (1 Sam. 10:25). Ainsi prenait fin l’ère des juges et s’ouvrait celle des rois humains, pendant laquelle Israël gagnerait une puissance et un prestige sans précédent pour finalement tomber dans la disgrâce et la défaveur de Jéhovah.
2. Quels sont les rédacteurs de Un Samuel, et quelles étaient leurs qualifications ?
2 Qui serait le mieux qualifié pour consigner les événements de cette période mémorable ? Comme il convenait, Jéhovah choisit le fidèle Samuel pour commencer ce travail d’écriture. Samuel, dont le nom signifie “ Nom de Dieu ”, a remarquablement défendu le nom de Jéhovah en ces jours-là. Il a vraisemblablement écrit les 24 premiers chapitres du livre. Puis, à sa mort, Gad et Nathân en ont repris la composition, complétant le récit des quelques dernières années jusqu’à la mort de Saül. C’est ce qui ressort de 1 Chroniques 29:29, où nous lisons : “ Pour les affaires de David le roi, les premières et les dernières, voici que ces choses se trouvent écrites parmi les paroles de Samuel le voyant, parmi les paroles de Nathân le prophète et parmi les paroles de Gad le visionnaire. ” Contrairement aux livres des Rois et des Chroniques, ceux de Samuel ne se réfèrent presque pas aux écrits antérieurs ; ce qui confirme que Samuel, Gad et Nathân, contemporains de David, en sont bien les rédacteurs. Ces trois hommes ont occupé des positions de confiance en qualité de prophètes de Jéhovah et se sont opposés à l’idolâtrie qui avait sapé la force de la nation.
3. a) Comment Un Samuel en vint-il à former un livre biblique à part ? b) Quand a-t-il été achevé, et quelle période couvre-t-il ?
3 Les deux livres de Samuel ne formaient à l’origine qu’un seul rouleau ou volume. Ce rouleau a été divisé en deux livres quand cette partie de la Septante fut publiée. Dans cette traduction grecque, Un Samuel était appelé Premiers Royaumes. Cette division ainsi que l’appellation de Un Rois furent adoptées par la Vulgate, et elles ont été conservées dans certaines Bibles catholiques. Que Un et Deux Samuel ne formaient qu’un livre à l’origine, c’est ce que prouve la note massorétique de 1 Samuel 28:24, où nous lisons que ce verset se trouve au milieu du livre de Samuel. Il semble que ce livre a été achevé vers 1078 av. n. è. Ainsi, Un Samuel couvre vraisemblablement une période d’un peu plus de cent ans, d’environ 1180 à 1078 av. n. è.
4. Comment l’exactitude de Un Samuel a-t-elle été attestée ?
4 Les preuves abondent qui attestent l’exactitude du récit. Les lieux géographiques sont en accord avec les événements décrits. On note avec intérêt que l’attaque victorieuse par Yonathân d’une garnison philistine à Mikmash, attaque qui se solda par la déroute totale des Philistins, a été répétée pendant la Première Guerre mondiale par un officier britannique qui, dit-on, a mis les Turcs en fuite en suivant les repères indiqués dans le texte divinement inspiré de Samuel. — 14:4-14a.
5. Comment les rédacteurs de la Bible attestent-ils l’authenticité de Un Samuel ?
5 Cependant, il existe des preuves encore plus convaincantes de l’inspiration divine et de l’authenticité du livre. Il fait état de la réalisation frappante de la prophétie divine selon laquelle Israël demanderait un roi (Deut. 17:14 ; 1 Sam. 8:5). Des années plus tard, Hoshéa en apporta la confirmation en citant les paroles suivantes de Jéhovah : “ Alors je t’ai donné un roi dans ma colère, et je l’ôterai dans ma fureur. ” (Hosh. 13:11). Pierre laissa entendre que Samuel était inspiré de Dieu lorsqu’il parla de lui comme d’un prophète qui a ‘ annoncé clairement les jours ’ de Jésus (Actes 3:24). Paul cita 1 Samuel 13:14 dans son résumé des événements marquants de l’histoire d’Israël (Actes 13:20-22). Jésus lui-même confirma l’authenticité du livre quand il demanda aux Pharisiens de son temps : “ N’avez-vous pas lu ce qu’a fait David quand lui et les hommes qui étaient avec lui ont eu faim ? ” Puis il raconta comment David demanda le pain de proposition (Mat. 12:1-4 ; 1 Sam. 21:1-6). Comme nous l’avons déjà dit, Ezra aussi reconnut la véracité du récit. — 1 Chron. 29:29.
6. Quelles autres preuves intrinsèques avons-nous de l’authenticité de Un Samuel ?
6 Le livre de Samuel étant l’histoire originelle des actions de David, chaque mention de David dans les Écritures vient confirmer que ce livre fait bien partie de la Parole inspirée de Dieu. Certains de ces événements sont même rappelés dans les titres des Psaumes de David : Psaume 59:sus (1 Sam. 19:11), Psaume 34:sus (1 Sam. 21:13, 14) et Psaume 142:sus (1 Sam. 22:1 ou 1 Sam. 24:1, 3). Ainsi, les preuves intrinsèques de la Parole même de Dieu attestent de façon probante l’authenticité de Un Samuel.
CONTENU DE UN SAMUEL
7. L’histoire rapportée dans le livre couvre les épisodes de la vie de quels guides en Israël ?
7 Le livre couvre en partie ou entièrement les épisodes de la vie de quatre guides en Israël : Éli le grand prêtre, Samuel le prophète, Saül le premier roi et David qui fut oint pour lui succéder.
8. Dans quelles circonstances Samuel naît-il et devient-il “ ministre de Jéhovah ” ?
8 La judicature d’Éli et la jeunesse de Samuel (1:1–4:22). Au début du récit, nous faisons la connaissance de Hanna, la femme préférée du Lévite Elqana. Elle n’a pas d’enfants, ce qui lui attire les railleries de Peninna, l’autre femme d’Elqana. Tandis que la famille fait sa visite annuelle à Shilo, où se trouve l’arche de l’alliance de Jéhovah, Hanna prie Jéhovah avec ferveur de lui accorder un fils. Elle promet, si sa prière est exaucée, d’offrir l’enfant pour le service de Jéhovah. Dieu écoute sa supplique, et elle met au monde un fils, Samuel. Dès que l’enfant est sevré, elle le conduit à la maison de Jéhovah et le confie aux soins d’Éli, le grand prêtre, comme ‘ quelqu’un de prêté à Jéhovah ’. (1:28.) Puis Hanna exprime sa reconnaissance et son bonheur dans un chant d’allégresse. Le garçon devient “ ministre de Jéhovah devant Éli le prêtre ”. — 2:11.
9. Comment Samuel devient-il prophète en Israël ?
9 Tout ne va pas pour le mieux avec Éli. Il est âgé, et ses deux fils sont devenus des vauriens qui ‘ ne reconnaissent pas Jéhovah ’. (2:12.) Ils profitent de leur fonction sacerdotale pour satisfaire leur avidité et leurs désirs immoraux. Éli néglige de les corriger. Jéhovah envoie alors des messages contre la maison d’Éli, avertissant celui-ci ‘ qu’il n’y aura pas de vieillard dans sa maison ’ et que ses deux fils mourront le même jour (1 Sam. 2:30-34 ; 1 Rois 2:27). Finalement, il envoie le garçon Samuel vers Éli avec un message de condamnation retentissant. Ainsi, le jeune Samuel est accrédité pour la fonction de prophète en Israël. — 1 Sam. 3:1, 11.
10. Comment Jéhovah exécute-t-il son jugement sur la maison d’Éli ?
10 En temps voulu, Jéhovah exécute ce jugement de condamnation en faisant monter les Philistins contre Israël. Comme la bataille tourne mal pour les Israélites, ils se mettent à pousser de grands cris et amènent l’arche de l’alliance depuis Shilo jusque dans le camp militaire. En entendant le bruit des cris et en apprenant que l’Arche est entrée dans le camp d’Israël, les Philistins s’encouragent mutuellement et finalement remportent une victoire éclatante, mettant totalement Israël en déroute. L’Arche est prise et les deux fils d’Éli meurent. Le cœur tremblant, Éli apprend la nouvelle. Au moment même où le messager fait mention de l’Arche, le vieillard tombe de son siège à la renverse, se brise la nuque et meurt. Ainsi prend fin sa judicature qui a duré 40 ans. Vraiment, “ la gloire est partie d’Israël ”, car l’Arche représente la présence de Jéhovah au sein de son peuple. — 4:22.
11. Comment la preuve est-elle faite que l’Arche n’est pas un porte-bonheur ?
11 Samuel juge Israël (5:1–7:17). Mais les Philistins doivent, eux aussi, apprendre à leurs dépens qu’on ne se sert pas de l’arche de Jéhovah comme d’un porte-bonheur. Ils introduisent l’Arche dans le temple de Dagôn à Ashdod, et leur dieu tombe à terre sur sa face. Le lendemain, Dagôn tombe de nouveau à terre sur sa face, vers le seuil ; cette fois sa tête et les paumes de ses deux mains sont coupées. C’est ce qui est à l’origine de la coutume superstitieuse philistine selon laquelle ‘ on ne pose pas le pied sur le seuil de Dagôn ’. (5:5.) Les Philistins amènent d’urgence l’Arche à Gath, puis à Éqrôn, mais en vain. Les fléaux s’abattent sur le peuple sous forme de panique, d’hémorroïdes et de rongeurs. Désespérés devant le nombre croissant des morts, les seigneurs de l’Axe des Philistins renvoient l’Arche à Israël sur un chariot neuf, tiré par deux vaches qui allaitent. À Beth-Shémesh, le malheur frappe certains Israélites parce qu’ils ont regardé l’Arche (1 Sam. 6:19 ; Nomb. 4:6, 20). Finalement, l’Arche est déposée dans la maison d’Abinadab, dans la ville lévitique de Qiriath-Yéarim.
12. Quelles bénédictions découlent du fait que Samuel défend le vrai culte ?
12 L’Arche demeurera dans la maison d’Abinadab pendant 20 ans. Devenu adulte, Samuel exhorte les Israélites à écarter du milieu d’eux les Baals et les images d’Ashtoreth, et à servir Jéhovah de tout leur cœur. Ce qu’ils font. Tandis qu’ils se rassemblent à Mitspa pour adorer Jéhovah, les seigneurs de l’Axe des Philistins en profitent pour monter contre eux et les surprendre. Les Israélites appellent Jéhovah à l’aide par l’intermédiaire de Samuel. Alors Dieu fait tonner à grand fracas contre les Philistins afin de jeter la confusion chez eux, et les Israélites, affermis par le sacrifice et la prière, remportent une victoire écrasante. À dater de ce jour, “ la main de Jéhovah fut contre les Philistins tous les jours de Samuel ”. (7:13.) Mais l’heure de la retraite n’a pas sonné pour Samuel. Sa vie durant, il juge Israël, faisant, d’année en année, une tournée qui le conduit de Rama, juste au nord de Jérusalem, à Béthel, à Guilgal et à Mitspa. À Rama, il bâtit un autel à Jéhovah.
13. Comment Israël en vient-il à rejeter Jéhovah comme Roi, et de quelles conséquences Samuel l’avertit-il ?
13 Saül, premier roi d’Israël (8:1–12:25). Samuel a vieilli dans le service de Jéhovah, mais ses fils ne marchent pas dans les voies de leur père, car ils acceptent des pots-de-vin et font dévier le jugement. Alors les anciens d’Israël vont vers Samuel pour lui demander : “ Maintenant donc, établis-nous un roi pour nous juger comme toutes les nations. ” (8:5). Grandement troublé, Samuel s’adresse à Jéhovah dans la prière. Jéhovah lui répond : “ Ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté pour que je ne sois plus roi sur eux. [...] Et maintenant écoute leur voix. ” (8:7-9). Mais, avant tout, Samuel doit avertir les rebelles des conséquences funestes de leur requête : le recrutement, l’impôt, la perte de la liberté et finalement l’affliction et l’appel à l’aide auprès de Jéhovah. Aucunement ébranlés dans leur détermination, les Israélites exigent un roi.
14. Comment Saül est-il élevé à la royauté ?
14 C’est alors que Saül entre en scène. C’est un fils de Qish, de la tribu de Benjamin, et il est de loin le plus grand et le plus bel homme d’Israël. Saül est dirigé vers Samuel qui l’honore à l’occasion d’un festin, l’oint et le présente à tout Israël réuni à Mitspa. Bien que Saül commence par se cacher parmi les bagages, il est finalement présenté au peuple comme le roi choisi par Jéhovah. Une fois de plus Samuel rappelle aux Israélites le droit de la royauté, le consignant dans un livre. Toutefois, ce n’est pas avant sa victoire sur les Ammonites, et du même coup, la levée du siège de Yabesh en Guiléad, que la fonction de roi de Saül est affermie, si bien que le peuple confirme sa royauté à Guilgal. Samuel exhorte de nouveau les Israélites à craindre Jéhovah, à le servir et à lui obéir, puis il appelle Jéhovah pour qu’il produise un signe sous la forme de tonnerres et de pluie, inhabituels au temps de la moisson. Par une démonstration terrifiante, Jéhovah manifeste sa colère contre ce peuple qui l’a rejeté comme Roi.
15. Quel péché de présomption conduit Saül à l’échec ?
15 La désobéissance de Saül (13:1–15:35). Comme les Philistins ne cessent de harceler Israël, Yonathân, le courageux fils de Saül, abat une garnison philistine. Pour se venger, l’ennemi lève une grande armée, “ comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer, en multitude ”, et celle-ci campe à Mikmash. Les Israélites sont aux abois. ‘ Ah ! si seulement Samuel venait pour nous donner le conseil de Jéhovah ’, pensent-ils. Las de l’attendre, Saül pèche en offrant présomptueusement lui-même un holocauste. Mais voici que Samuel arrive. Balayant les piètres excuses de Saül, il prononce le jugement de Jéhovah : “ Et maintenant ton royaume ne durera pas. À coup sûr, Jéhovah se trouvera un homme selon son cœur ; et Jéhovah l’instituera comme guide sur son peuple, parce que tu n’as pas gardé ce que t’avait commandé Jéhovah. ” — 13:14.
16. Quelles difficultés l’attitude irréfléchie de Saül entraîne-t-elle ?
16 Yonathân, qui est zélé pour le nom de Jéhovah, attaque de nouveau un avant-poste des Philistins, mais cette fois seul son porteur d’armes l’accompagne. En un éclair, tous deux abattent environ 20 hommes. Un tremblement de terre ajoute à la confusion des ennemis. Ils prennent la fuite, Israël les talonnant. Mais la victoire complète est compromise à cause du vœu inconsidéré de Saül qui interdit aux guerriers de manger avant la fin de la bataille. Les hommes se fatiguent rapidement, et ils pèchent contre Jéhovah en mangeant la chair d’animaux fraîchement tués, sans prendre le temps de les saigner. De son côté, Yonathân a repris des forces en goûtant un peu de miel, avant d’avoir entendu parler de ce serment. Mis au courant, il le dénonce vigoureusement comme un obstacle à la victoire. Il est racheté de la mort par le peuple, parce qu’il a opéré un grand salut en Israël.
17. Quel nouveau rejet de Saül fait suite à son deuxième grave péché ?
17 Et voici venu le moment d’exécuter le jugement de Jéhovah sur les Amaléqites méprisables (Deut. 25:17-19). Ils doivent être complètement anéantis. Rien ne sera épargné, ni hommes ni bêtes. On ne prendra pas de butin. Tout sera voué à la destruction. Cependant, Saül désobéit en épargnant Agag, le roi amaléqite, et en préservant le meilleur du petit et du gros bétail, soi-disant pour l’offrir à Jéhovah. Le Dieu d’Israël en est si mécontent qu’il inspire Samuel pour qu’il exprime son deuxième rejet de Saül. Refusant d’écouter les excuses de Saül, qui cherche à sauver les apparences, Samuel déclare : “ Jéhovah a-t-il autant de plaisir dans les holocaustes et les sacrifices que dans l’obéissance à la voix de Jéhovah ? Écoute ! Obéir vaut mieux qu’un sacrifice [...]. Puisque tu as rejeté la parole de Jéhovah, il te rejette donc pour que tu ne sois plus roi. ” (1 Sam. 15:22, 23). Alors, voulant implorer Samuel, Saül saisit son manteau, mais il en arrache le pan. Samuel lui affirme que Jéhovah arrachera tout aussi sûrement la royauté de dessus lui pour la donner à un homme meilleur que lui. Samuel prend lui-même l’épée, exécute Agag et se détourne de Saül pour ne plus jamais le revoir.
18. Sur quel critère Jéhovah choisit-il David ?
18 Onction de David, sa vaillance (16:1–17:58). Jéhovah envoie ensuite Samuel dans la maison de Jessé à Bethléhem de Juda, afin de choisir et d’oindre le futur roi. Les uns après les autres, les fils de Jessé sont passés en revue et rejetés. Jéhovah rappelle à Samuel : “ Dieu voit non pas comme voit l’homme ; c’est que l’homme voit ce qui paraît aux yeux, mais Jéhovah, lui, voit ce que vaut le cœur. ” (16:7). Finalement, Jéhovah indique son choix ; il s’agit de David, le plus jeune, que l’on décrit comme ayant “ le teint vermeil — un jeune homme avec de beaux yeux et beau d’apparence ”. Et Samuel l’oint d’huile (16:12). L’esprit de Jéhovah agit alors sur David, mais Saül, lui, développe un esprit mauvais.
19. Quelle est la première victoire remportée par David au nom de Jéhovah ?
19 Or les Philistins se mettent de nouveau à faire des incursions en Israël, mettant en avant leur champion, Goliath, un géant dont la taille est de six coudées et un empan (environ 2,9 m), un monstre tel que sa cotte de mailles pèse environ 57 kg, et la lame de sa lance 6,8 kg (17:4, 5, 7). Jour après jour, Goliath querelle et provoque Israël de façon blasphématoire, le défiant de trouver un homme qui vienne se battre contre lui. Mais il n’obtient pas de réponse. Saül tremble dans sa tente. Or, David entend les provocations du Philistin. Indigné avec raison et poussé par le courage que Dieu lui insuffle, David s’exclame : “ Qui est, en effet, ce Philistin incirconcis pour qu’il provoque les lignes de bataille du Dieu vivant ? ” (17:26). Rejetant l’armure de Saül pour ne l’avoir jamais essayée auparavant, David va au combat, équipé seulement de son bâton de berger, d’une fronde et de cinq pierres lisses. Estimant la lutte avec ce jeune berger offensante pour sa dignité, Goliath appelle le mal sur David. Avec confiance, ce dernier lui rétorque : “ Tu viens vers moi avec une épée, avec une lance et avec un javelot, mais moi je viens vers toi avec le nom de Jéhovah des armées. ” (17:45). David lance adroitement une pierre avec sa fronde, et le champion des Philistins tombe à terre. Courant vers lui, sous le regard des deux armées, David tire l’épée du géant et, avec celle-ci, il lui coupe la tête. Quelle grande délivrance de la part de Jéhovah ! La joie règne dans le camp d’Israël. Maintenant que leur champion est mort, les Philistins prennent la fuite, poursuivis avec acharnement par les Israélites qui exultent.
20. En quoi l’attitude de Yonathân envers David contraste-t-elle avec celle de Saül ?
20 Saül poursuit David (18:1–27:12). L’acte courageux de David en faveur du nom de Jéhovah est à l’origine d’une merveilleuse amitié pour lui : celle de Yonathân, le fils de Saül et l’héritier légitime du royaume. Yonathân en vient à “ l’aimer comme son âme ”, si bien que tous deux concluent une alliance d’amitié (18:1-3). Comme David jouit d’une grande renommée en Israël, Saül cherche avec acharnement à le tuer, même s’il lui donne sa fille Mikal en mariage. L’inimitié de Saül s’accroît de façon démentielle, à tel point que David se voit forcé de fuir avec l’aide de son ami Yonathân. Tous deux pleurent en se quittant, et Yonathân assure de nouveau David de sa fidélité, disant : “ Que Jéhovah lui-même soit entre moi et toi, entre ma descendance et ta descendance, et cela pour des temps indéfinis. ” — 20:42.
21. Quels événements marquent la fuite de David loin de Saül ?
21 Dans sa fuite loin de Saül, qui est devenu amer, David et la petite bande de partisans affamés qui le suivent arrivent à Nob chez le prêtre Ahimélek. Celui-ci s’assure d’abord auprès de David que ses hommes sont purs, qu’ils se sont tenus à l’écart des femmes, après quoi il les autorise à manger le pain de proposition. Maintenant armé de l’épée de Goliath, David s’enfuit à Gath, dans le territoire philistin, où il feint la démence. Il part ensuite de là et se réfugie dans la grotte d’Adoullam, puis en Moab, et plus tard, sur le conseil du prophète Gad, il revient au pays de Juda. Dans la crainte d’un soulèvement en faveur de David, Saül, qui est fou de jalousie, fait massacrer tous les prêtres de Nob par Doég, l’Édomite ; Abiathar seul en réchappe et se joint à David. Il devient le prêtre du groupe.
22. Comment David se montre-t-il fidèle envers Jéhovah et respectueux à l’égard de son organisation ?
22 Fidèle serviteur de Jéhovah, David livre maintenant une guerre d’embuscades contre les Philistins. Mais Saül continue à tout mettre en œuvre pour s’emparer de David, rassemblant ses hommes de guerre et le pourchassant “ dans le désert d’En-Guédi ”. (24:1.) David, le bien-aimé de Jéhovah, s’efforce toujours d’avoir de l’avance sur ses poursuivants. Un jour, il lui est donné d’abattre Saül, mais il s’y refuse et se contente de couper le pan de son manteau pour prouver qu’il a épargné sa vie. Même cet acte inoffensif fait battre le cœur de David, car il a le sentiment d’avoir agi contre l’oint de Jéhovah. Quel grand respect pour l’organisation de Jéhovah !
23. Comment Abigaïl fait-elle la paix avec David et devient-elle sa femme par la suite ?
23 Bien que le récit fasse maintenant mention de la mort de Samuel (25:1), le scribe qui lui succède poursuit la composition du livre. David demande à Nabal, un habitant de Maôn en Juda, de lui procurer de la nourriture pour lui et pour ses hommes, car ils se sont montrés bienveillants à l’égard des bergers de Nabal. Mais celui-ci se ‘ répand en réprimandes contre eux ’ ; David se met en route pour le punir (25:14). Prenant conscience du danger, Abigaïl, la femme de Nabal, porte en secret des vivres à David et apaise sa colère. David la bénit pour avoir agi en femme avisée et la renvoie chez elle en paix. Quand Abigaïl informe Nabal de ce qui s’est passé, ce dernier a un coup au cœur et il meurt dix jours plus tard. Après quoi, David épouse la belle et gracieuse Abigaïl.
24. Comment David épargne-t-il de nouveau la vie de Saül ?
24 Pour la troisième fois, Saül s’acharne à poursuivre David, et une fois de plus celui-ci lui témoigne sa miséricorde. “ Un profond sommeil venant de Jéhovah ” tombe sur Saül et sur ses hommes, si bien que David entre dans le camp et s’empare de la lance de Saül, mais il s’abstient d’avancer sa main “ contre l’oint de Jéhovah ”. (26:11, 12.) Pour la seconde fois, David se voit dans l’obligation de chercher refuge chez les Philistins, qui lui donnent Tsiqlag comme lieu d’habitation. De là, David continue ses incursions chez les autres ennemis d’Israël.
25. Quel est le troisième grave péché commis par Saül ?
25 Le suicide de Saül (28:1–31:13). Les seigneurs de l’Axe des Philistins se coalisent et viennent camper à Shounem. En vue de contre-attaquer, Saül prend position au mont Guilboa. Il recherche frénétiquement conseil auprès de Jéhovah, mais en vain. Si seulement il pouvait entrer en contact avec Samuel ! Il se déguise alors et pèche de nouveau gravement en cherchant une femme maîtresse du pouvoir médiumnique à En-Dor, derrière les lignes philistines. L’ayant trouvée, il la supplie d’entrer en relations avec Samuel pour lui. Pressé de tirer des conclusions, Saül pense que l’apparition est bien celle du défunt Samuel. Mais “ Samuel ” n’a pas de message réconfortant pour le roi. Le lendemain le roi mourra et, conformément aux paroles de Jéhovah, le royaume lui sera ôté. Dans le camp adverse, les seigneurs de l’Axe des Philistins montent au combat. Apercevant David et ses hommes dans leurs rangs, ils ont des soupçons et les renvoient chez eux. Les hommes de David reviennent à Tsiqlag juste à temps. Une bande de maraudeurs amaléqites a enlevé les familles et les biens de David et de ses hommes, mais ces derniers vont les pourchasser et tout recouvrer sans dommage.
26. Comment s’achève le règne désastreux du premier roi d’Israël ?
26 Les armées se rencontrent maintenant au mont Guilboa. Israël essuie une cuisante défaite, et les Philistins s’emparent des régions stratégiques du pays. Yonathân et les autres fils de Saül sont tués, et Saül, mortellement blessé, se suicide en se jetant sur sa propre épée. Les Philistins vainqueurs attachent les corps de Saül et de ses trois fils à la muraille de Beth-Shân, mais les hommes de Yabesh-Guiléad viennent enlever les cadavres, leur épargnant cette ignominie. Le règne désastreux du premier roi d’Israël s’achève ainsi par une fin tragique.
UTILITÉ
27. a) En quoi Éli et Saül ont-ils failli ? b) Sous quels rapports Samuel et David sont-ils d’excellents exemples pour les surveillants et les jeunes ministres ?
27 Quelle étonnante histoire que celle consignée en Un Samuel ! Avec une totale honnêteté, elle révèle à la fois la faiblesse et la force d’Israël. Il y est question de quatre guides en Israël : deux ont observé la loi de Jéhovah et les deux autres ne l’ont pas fait. Notez les manquements d’Éli et de Saül : Le premier a négligé d’agir, et le second a agi présomptueusement. En revanche, Samuel et David ont aimé les voies de Jéhovah dès leur enfance, et ils ont prospéré en conséquence. Quelles excellentes leçons pour tous les surveillants ! N’est-il pas indispensable qu’ils soient fermes, qu’ils veillent à la pureté et à l’ordre au sein de l’organisation de Jéhovah, qu’ils respectent les dispositions divines, qu’ils soient sans crainte, d’humeur égale, courageux, et qu’ils manifestent une considération affectueuse envers autrui (2:23-25 ; 24:5, 7 ; 18:5, 14-16) ? Notez aussi que les deux hommes qui ont réussi dans leurs voies ont eu une bonne éducation théocratique dès leur enfance, et que très jeunes ils ont courageusement annoncé le message de Jéhovah et veillé sur les intérêts qui leur avaient été confiés (3:19 ; 17:33-37). Puissent tous les jeunes adorateurs de Jéhovah aujourd’hui devenir de jeunes “ Samuels ” et de jeunes “ Davids ” !
28. Comment l’obéissance est-elle soulignée, et quel conseil renfermé en Un Samuel est répété ensuite par d’autres rédacteurs de la Bible ?
28 De toutes les paroles utiles de ce livre, il faut bien se rappeler celles que Jéhovah inspira à Samuel, lorsqu’il prononça le jugement divin sur Saül qui avait négligé ‘ d’effacer la mention d’Amaleq de dessous les cieux ’. (Deut. 25:19.) La leçon selon laquelle “ obéir vaut mieux qu’un sacrifice ” est répétée de différentes façons en Hoshéa 6:6, Mika 6:6-8 et Marc 12:33 (1 Sam. 15:22). Il est essentiel pour nous aujourd’hui de tirer profit de ce récit inspiré en obéissant complètement à la voix de Jéhovah, notre Dieu. L’obéissance liée au caractère sacré du sang est également portée à notre attention en 1 Samuel 14:32, 33. Manger de la chair qui n’a pas été convenablement saignée équivalait à “ pécher contre Jéhovah ”. Cela s’applique également à la congrégation chrétienne, comme le dit clairement Actes 15:28, 29.
29. Les conséquences de quelle faute de la nation d’Israël Un Samuel illustre-t-il, et quel avertissement donne-t-il aux entêtés ?
29 Le livre de Un Samuel révèle à l’évidence la faute lamentable d’une nation qui en est venue à considérer la domination céleste de Dieu comme impossible (1 Sam. 8:5, 19, 20 ; 10:18, 19). Les pièges de la domination humaine et son impuissance sont évoqués avec force détails et de façon prophétique (8:11-18 ; 12:1-17). Au début, Saül est présenté comme un homme modeste qui a l’esprit de Dieu (9:21 ; 11:6), mais son jugement s’obscurcit et son cœur se remplit d’amertume à mesure que se refroidissent son amour de la justice et sa foi en Dieu (14:24, 29, 44). Son zèle du début a été annulé par ses actes présomptueux des dernières années, par sa désobéissance et son infidélité à Dieu (1 Sam. 13:9 ; 15:9 ; 28:7 ; Ézék. 18:24). Son manque de foi a engendré l’insécurité, puis a dégénéré en jalousie et en haine, pour finalement le conduire au meurtre (1 Sam. 18:9, 11 ; 20:33 ; 22:18, 19). Il est mort comme il avait vécu, en manquant à ses obligations envers Dieu et envers son peuple, et il sert d’exemple pour avertir quiconque deviendrait aussi ‘ entêté ’ que lui. — 2 Pierre 2:10-12.
30. Quelles qualités de Samuel les ministres des temps modernes peuvent-ils cultiver avec profit ?
30 Mais il y a aussi des hommes bons qui font contraste. Par exemple, on remarquera le fidèle Samuel qui a servi Israël tous les jours de sa vie, sans fraude ni partialité, sans réclamer de pots-de-vin (1 Sam. 12:3-5). Dès sa plus petite enfance il s’est montré prompt à obéir (3:5), poli et respectueux (3:6-8), digne de confiance pour ce qui est de remplir ses obligations (3:15), inébranlable dans son attachement à Jéhovah (7:3-6 ; 12:2), disposé à écouter (8:21), prêt à soutenir les décisions de Jéhovah (10:24), ferme dans son jugement quelle que soit la personne en cause (13:13), fermement attaché à l’obéissance (15:22) et persévérant dans l’exécution d’une mission (16:6, 11). C’était aussi un homme au sujet duquel on rendait un témoignage favorable (2:26 ; 9:6). Non seulement son ministère précoce devrait encourager aujourd’hui les jeunes à entreprendre, eux aussi, le ministère (2:11, 18), mais sa persévérance dans l’activité jusqu’à la fin de sa vie devrait pareillement réconforter ceux qui sont fatigués par l’âge. — 7:15.
31. En quoi Yonathân est-il un bel exemple ?
31 Citons encore le très bel exemple de Yonathân. Il n’éprouva aucun ressentiment à l’égard de David, qui avait reçu l’onction royale, alors que lui-même aurait pu hériter de la royauté. Au lieu de cela, il reconnut les belles qualités de David et conclut avec lui une alliance d’amitié. De telles amitiés désintéressées peuvent être des plus édifiantes et encourageantes parmi les fidèles serviteurs de Jéhovah des temps modernes. — 23:16-18.
32. Quelles belles qualités trouvons-nous chez Hanna et Abigaïl ?
32 Les femmes s’inspireront de l’exemple de Hanna, qui accompagnait régulièrement son mari au lieu de culte de Jéhovah. C’était une femme humble et pieuse, qui renonça à la compagnie de son fils pour tenir parole et manifester sa reconnaissance pour la bonté de Jéhovah envers elle. Quelle merveilleuse récompense fut la sienne, quand elle vit son fils s’engager pour la vie dans le service béni de Jéhovah (1:11, 21-23, 27, 28) ! Il y a encore l’exemple d’Abigaïl, qui se montra soumise comme il sied à une femme, et agit avec bon sens, ce qui lui valut les louanges de David qui l’épousa ensuite. — 25:32-35.
33. À quoi devraient nous inciter l’amour et la fidélité courageusement démontrés par David ?
33 L’amour de David pour Jéhovah est exprimé de façon émouvante dans les psaumes qu’il composa alors qu’il était pourchassé dans le désert par Saül, “ l’oint de Jéhovah ” et pécheur impénitent (1 Sam. 24:6 ; Ps. 34:7, 8 ; 52:8 ; 57:1, 7, 9). Et avec quelle sincérité de cœur David sanctifia le nom de Jéhovah quand il défia Goliath, le géant provocateur ! Il lui dit : “ Je viens vers toi avec le nom de Jéhovah des armées [...]. En ce jour Jéhovah te livrera en ma main [...] ; et les gens de toute la terre sauront qu’il existe un Dieu qui appartient à Israël. Et toute cette assemblée saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que Jéhovah sauve réellement, car à Jéhovah appartient la bataille, et il devra vous livrer en notre main. ” (1 Sam. 17:45-47). David, l’“ oint ” courageux et fidèle de Jéhovah, a magnifié Jéhovah, le Dieu de toute la terre et l’unique Source de salut (2 Sam. 22:51). Puissions-nous toujours suivre son courageux exemple !
34. Comment l’histoire de David jette-t-elle une lumière nouvelle sur les desseins de Jéhovah relatifs au Royaume ?
34 Que nous apprend Un Samuel sur le développement des desseins divins relatifs au Royaume ? Cette question nous amène à l’essentiel de ce livre biblique, car nous y faisons la connaissance de David, dont le nom signifie vraisemblablement “ Bien-aimé ”. David était aimé de Jéhovah qui le choisit, “ homme selon son cœur ” apte à la royauté en Israël (1 Sam. 13:14). Ainsi, le royaume passa à la tribu de Juda conformément à la bénédiction de Jacob (Gen. 49:9, 10), et la royauté devait demeurer dans la tribu de Juda jusqu’à la venue du Chef à qui appartiendrait l’obéissance des peuples.
35. Comment le nom de David en vint-il à être lié à celui de la Semence du Royaume, et quelles qualités de David cette Semence manifestera-t-elle encore ?
35 De plus, le nom de David est lié à la Semence du Royaume, qui naquit également à Bethléhem et appartenait à la lignée de David (Mat. 1:1, 6 ; 2:1 ; 21:9, 15). Cette Semence n’est autre que Jésus Christ glorifié, “ le Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David ”, “ la racine et le descendant de David, et l’étoile brillante du matin ”. (Rév. 5:5 ; 22:16.) En tant que Roi du Royaume, ce “ fils de David ” montrera une fermeté et un courage analogues à ceux de son illustre ancêtre en combattant les ennemis de Dieu jusqu’à leur extermination et en sanctifiant le nom de Jéhovah sur toute la terre. Grande est notre confiance en cette Semence du Royaume !
[Note]
a The Romance of the Last Crusade, 1923, par le commandant Vivian Gilbert, pages 183-6.
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Livre de la Bible numéro 10 — 2 Samuel« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 10 — 2 Samuel
Écrivains : Gad et Nathân
Lieu de composition : Israël
Fin du travail de composition : vers 1040 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 1077-vers 1040 av. n. è.
1. Sur quelle situation Deux Samuel s’ouvre-t-il, et comment son récit se développe-t-il ?
LA DÉFAITE de Guilboa et les incursions des Philistins vainqueurs qui s’ensuivirent avaient plongé la nation d’Israël dans le désespoir. Les guides d’Israël et les meilleurs de ses jeunes hommes étaient morts. C’est dans ce contexte que David, jeune “ oint de Jéhovah ” et fils de Jessé, fit son entrée sur la scène nationale (2 Sam. 19:21). Ainsi commence le livre de Deux Samuel, qui pourrait bien être appelé le livre de Jéhovah et de David. Le récit est riche en événements de toutes sortes, passant des plus cuisantes défaites aux plus glorieuses victoires, de la détresse d’une nation déchirée par les querelles à la prospérité d’un royaume uni, de la vigueur de la jeunesse à la sagesse de la vieillesse. Ce livre relate la vie de David, qui a cherché à suivre Jéhovah de tout son cœura. Cette histoire devrait inciter chaque lecteur à sonder son cœur, afin d’affermir ses relations avec son Créateur et d’être agréé par lui.
2. a) Comment le livre en vint-il à être appelé Deux Samuel ? b) Quels en sont les écrivains, pourquoi étaient-ils qualifiés pour cette tâche, et quel texte ont-ils cherché à préserver ?
2 Le nom de Samuel ne figure même pas dans le deuxième livre qui porte son nom ; ce nom a vraisemblablement été donné au livre parce qu’à l’origine il formait un seul rouleau ou volume avec Un Samuel. Les prophètes Nathân et Gad, qui ont achevé la rédaction de Un Samuel, ont poursuivi leur travail d’écriture avec Deux Samuel (1 Chron. 29:29). Ils étaient tout à fait qualifiés pour cette tâche. Gad se trouvait aux côtés de David au temps où on le pourchassait en Israël comme un hors-la-loi, et, vers la fin des 40 années du règne de David, il collaborait toujours avec lui. C’est Gad qui prononça le jugement de Jéhovah sur David quand il manqua de sagesse en dénombrant Israël (1 Sam. 22:5 ; 2 Sam. 24:1-25). Quant au prophète Nathân, proche compagnon de David, il exerça son activité du vivant de Gad et même après la mort de celui-ci. Il eut le privilège de révéler l’importante alliance conclue par Jéhovah avec David, alliance pour un royaume éternel. C’est également lui qui, courageusement et sous l’inspiration divine, dévoila le péché grave commis par David avec Bath-Shéba et prononça la sentence (2 Sam. 7:1-17 ; 12:1-15). Ainsi, Jéhovah se servit de Nathân, dont le nom signifie “ [Dieu] a donné ”, et de Gad, dont le nom veut dire “ Bonne fortune ”, pour consigner le récit inspiré et utile de Deux Samuel. Ces historiens modestes n’ont pas cherché à demeurer vivants dans les mémoires, car rien n’est dit au sujet de leurs ancêtres ou de leur vie privée. Leur seul souci était de préserver le texte inspiré de Jéhovah Dieu à l’intention de ses futurs adorateurs.
3. Quelle période Deux Samuel couvre-t-il, et quand sa rédaction a-t-elle été achevée ?
3 Deux Samuel reprend le récit de l’histoire biblique après la mort de Saül, premier roi d’Israël, et le poursuit jusque vers la fin des 40 années de règne de David. Ce livre couvre donc la période comprise entre 1077 et environ 1040 av. n. è. Le fait qu’il ne rapporte pas la mort de David prouve que sa rédaction était achevée vers 1040 av. n. è., ou juste avant sa mort.
4. Pour quelles raisons doit-on reconnaître que Deux Samuel appartient au canon de la Bible ?
4 Nous reconnaîtrons que Deux Samuel appartient au canon de la Bible pour les mêmes raisons qui nous ont fait accepter Un Samuel. L’authenticité de ce livre est incontestable. La franchise même de ses écrivains, qui n’ont pas cherché à passer sous silence les péchés et les manquements du roi David, constitue en elle-même une preuve indirecte puissante.
5. Quelle est la preuve la plus convaincante de l’appartenance de Deux Samuel aux Écritures inspirées ?
5 Mais la preuve la plus convaincante de l’authenticité de Deux Samuel est la réalisation de ses prophéties, particulièrement celles relatives à l’alliance du Royaume conclue avec David. Dieu promit à ce roi : “ Ta maison et ton royaume seront stables pour des temps indéfinis ; ton trône s’établira solidement pour des temps indéfinis. ” (7:16). Même au déclin du royaume de Juda, Jérémie parla de la pérennité de cette promesse faite à la maison de David, disant : “ Car voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ Il ne sera pas retranché, en ce qui concerne David, un homme pour siéger sur le trône de la maison d’Israël. ’ ” (Jér. 33:17). Cette prophétie n’est pas restée sans effet, car par la suite Jéhovah a suscité de Juda “ Jésus Christ, fils de David ”, comme l’atteste clairement la Bible. — Mat. 1:1.
CONTENU DE DEUX SAMUEL
6. Quelle est la réaction de David en apprenant la mort de Saül et de Yonathân ?
6 Événements du début du règne de David (1:1–4:12). Après la mort de Saül au mont Guilboa, un fugitif amaléqite échappé du champ de bataille accourt auprès de David à Tsiqlag pour lui apporter la nouvelle. Espérant gagner la faveur de David, il invente une histoire selon laquelle il a lui-même ôté la vie à Saül. Au lieu de félicitations, l’Amaléqite reçoit la mort pour récompense, car il s’est condamné lui-même en affirmant avoir frappé “ l’oint de Jéhovah ”. (1:16.) David, le nouveau roi, compose maintenant un chant de deuil, appelé “ L’Arc ”, dans lequel il pleure la mort de Saül et de Yonathân. Ce chant atteint le sublime quand David exprime l’amour intense qu’il porte à Yonathân. Il dit : “ Je suis dans l’angoisse à ton sujet, mon frère Yonathân, tu avais pour moi beaucoup de charme. Ton amour m’était plus merveilleux que l’amour venant des femmes. Comme ils sont tombés, les hommes forts, et comme elles ont péri, les armes de guerre ! ” — 1:17, 18, 26, 27.
7. Quels autres événements marquent le début du règne de David ?
7 Sur le conseil de Jéhovah, David et ses hommes font monter leurs maisonnées à Hébrôn, dans le territoire de Juda. Là, les anciens de la tribu viennent oindre David comme roi ; nous sommes en 1077 av. n. è. Le général Yoab devient le plus important soutien de David. Toutefois, Abner, le chef de l’armée, oint comme roi rival Ish-Bosheth, un fils de Saül. Des heurts éclatent périodiquement entre les deux clans, et Abner tue un frère de Yoab. Finalement Abner déserte pour se rallier à David. Il lui amène Mikal, la fille de Saül, pour qui David avait longtemps auparavant payé le prix nuptial. Mais Yoab profite de la situation pour venger son frère en tuant Abner. David en est affligé et décline toute responsabilité dans ce meurtre. Peu après, Ish-Bosheth est lui-même assassiné ‘ alors qu’il fait sa sieste de midi ’. — 4:5.
8. Comment Jéhovah fait-il prospérer le règne de David sur tout Israël ?
8 David, roi à Jérusalem (5:1–6:23). Bien qu’il règne déjà sur Juda depuis sept ans et six mois, David devient maintenant le roi incontesté, et les représentants des tribus l’oignent comme roi sur tout Israël. C’est sa troisième onction (1070 av. n. è.). L’un des premiers actes de David en tant que roi sur tout Israël consiste à s’emparer par surprise, en passant par le tunnel d’eau, de la forteresse de Sion à Jérusalem, où sont retranchés les Yebousites. Il fait ensuite de Jérusalem sa capitale. Jéhovah des armées bénit David, le faisant devenir de plus en plus grand. Même Hiram, l’opulent roi de Tyr, envoie à David de précieux bois de cèdre et des ouvriers pour lui construire une maison. La famille de David s’accroît également, et Jéhovah rend son règne prospère. Suivent deux autres batailles avec les Philistins belliqueux. Lors de la première, Jéhovah fait une brèche chez eux devant David à Baal-Peratsim, et lui donne la victoire. Dans la seconde, Jéhovah opère un autre miracle : il fait entendre “ dans les cimes des bakas le bruit d’une marche ”, indiquant ainsi qu’il est sorti en avant d’Israël pour abattre l’armée des Philistins (5:24). Et c’est une nouvelle victoire éclatante pour les forces de Jéhovah !
9. Décrivez ce qui se passe quand on fait monter l’Arche à Jérusalem.
9 Prenant avec lui 30 000 hommes, David se met en marche pour ramener l’arche de l’alliance de Baalé-Yehouda (Qiriath-Yéarim) à Jérusalem. Tandis qu’on la transporte au son de la musique et dans la joie, le chariot sur lequel on l’a posée fait une embardée et Ouzza, qui marche à côté, avance la main pour retenir l’Arche. ‘ Mais la colère de Jéhovah s’enflamme contre Ouzza, et là le vrai Dieu l’abat pour cet acte d’irrévérence. ’ (6:7). On laisse l’Arche dans la maison d’Obed-Édom, et, durant les trois mois qui suivent, Jéhovah bénit abondamment sa maisonnée. Au bout des trois mois, David vient prendre l’Arche pour la transporter cette fois de la manière qui convient. L’Arche arrive donc dans la Cité de David au milieu des cris de joie, avec de la musique et des danses. David donne libre cours à son allégresse en dansant devant Jéhovah, mais sa femme Mikal en est choquée. David lui dit avec force : “ Je veux fêter l’événement devant Jéhovah. ” (6:21). En conséquence, Mikal restera sans enfant jusqu’à sa mortb.
10. Quelle alliance et quelle promesse de Jéhovah sont maintenant portées à notre attention ?
10 L’alliance de Dieu avec David (7:1-29). Et voici l’un des événements les plus importants de la vie de David ; il est directement lié au thème central de la Bible, savoir la sanctification du nom de Jéhovah par le moyen du Royaume de la Semence promise. Cet événement a pour origine le souhait exprimé par David de bâtir une maison pour l’arche de Dieu. Habitant lui-même dans une magnifique maison de cèdres, David fait part à Nathân de son intention de construire une maison pour l’arche de l’alliance de Jéhovah. Par l’intermédiaire de Nathân, Jéhovah assure de nouveau David de sa bonté de cœur envers Israël, et conclut avec lui une alliance pour des temps indéfinis. Toutefois, ce ne sera pas David, mais sa semence, qui bâtira la maison pour le nom de Jéhovah. De plus, Jéhovah fait la promesse suivante : “ Oui, devant toi, ta maison et ton royaume seront stables pour des temps indéfinis ; ton trône s’établira solidement pour des temps indéfinis. ” — 7:16.
11. Par quelle prière David exprime-t-il sa reconnaissance ?
11 Touché par la bonté de Jéhovah manifeste dans cette alliance du Royaume, David exprime ainsi sa reconnaissance envers Jéhovah pour sa grande bonté de cœur : “ Y a-t-il une seule nation sur la terre qui soit comme ton peuple Israël, que Dieu est allé racheter pour lui comme peuple, et pour s’assigner un nom, et pour faire pour eux des choses grandes et redoutables ? [...] et toi, ô Jéhovah, tu es devenu leur Dieu. ” (7:23, 24). Avec ferveur, il prie pour la sanctification du nom de Jéhovah et pour que la maison de David soit fermement établie devant Lui.
12. Quelles guerres David mène-t-il, et comment manifeste-t-il sa bonté à l’égard de la maison de Saül ?
12 David étend la domination d’Israël (8:1–10:19). Mais David ne règne pas dans la paix. Il reste des batailles à livrer. Il entreprend d’abattre les Philistins, les Moabites, le roi de Tsoba, les Syriens et les Édomites, étendant les frontières d’Israël jusqu’aux limites fixées par Dieu (2 Sam. 8:1-5, 13-15 ; Deut. 11:24). Puis il porte son attention sur ceux qui restent de la maison de Saül, afin de leur manifester sa bonté de cœur à cause de Yonathân. Tsiba, un serviteur de Saül, attire son attention sur Mephibosheth, un fils de Yonathân, boiteux des pieds. Immédiatement David ordonne que tous les biens de Saül soient remis à Mephibosheth, et que sa terre soit cultivée par Tsiba et ses serviteurs pour que la maison de Mephibosheth ait de la nourriture. Quant à Mephibosheth lui-même, il mangera à la table de David.
13. En accordant quelles autres victoires à David Jéhovah montre-t-il qu’il est avec lui ?
13 À la mort du roi des fils d’Ammôn, David envoie des ambassadeurs à Hanoun, son fils, afin de lui exprimer sa bonté de cœur. Mais les conseillers de Hanoun accusent David d’avoir envoyé ces ambassadeurs pour espionner le pays ; aussi Hanoun les humilient-ils et les renvoient-ils à moitié nus. Furieux, David envoie Yoab et son armée pour venger cet affront. Yoab divise ses forces et met facilement en déroute les Ammonites et les Syriens venus à la rescousse. Les Syriens regroupent leurs hommes, mais ils sont vaincus une fois encore par les armées de Jéhovah placées sous la conduite de David ; ils perdent 700 conducteurs de chars et 40 000 cavaliers. Voilà une nouvelle preuve de la faveur et de la bénédiction de Jéhovah sur David.
14. Quels péchés David commet-il en rapport avec Bath-Shéba ?
14 David pèche contre Jéhovah (11:1–12:31). Au printemps suivant, David envoie de nouveau Yoab au pays d’Ammôn pour assiéger Rabba, tandis que lui-même reste à Jérusalem. Un soir, il aperçoit de son toit en terrasse la belle Bath-Shéba, femme d’Ouriya le Hittite, qui se baigne. Il la fait venir chez lui, a des relations avec elle, et elle devient enceinte. David tente de couvrir la chose en rappelant Ouriya de la bataille de Rabba pour qu’il reprenne des forces dans sa maison. Mais Ouriya refuse de se plaire à lui-même et d’avoir des relations avec sa femme alors que l’Arche et l’armée “ demeurent dans des huttes ”. En désespoir de cause, David renvoie Ouriya à Yoab avec une lettre qui dit : “ Placez Ouriya face aux assauts les plus violents, puis vous devrez vous retirer de derrière lui ; il faut qu’il soit abattu et qu’il meure. ” (11:11, 15). Ainsi Ouriya meurt. La période de deuil passée pour Bath-Shéba, David la prend immédiatement chez lui ; elle devient sa femme et donne naissance à leur enfant, un fils.
15. Comment Nathân prononce-t-il un jugement prophétique contre David ?
15 David a mal agi aux yeux de Jéhovah, qui lui envoie le prophète Nathân avec un message de jugement. Nathân dit à David : Il y avait deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre. Le riche avait des troupeaux en grand nombre, mais le pauvre n’avait qu’une agnelle ; elle grandissait avec sa famille et était devenue “ pour lui comme une fille ”. Or, un jour de festin, l’homme riche prit, non pas une bête d’entre son troupeau, mais l’agnelle de l’homme pauvre. En entendant cela, David se met en colère et dit : “ Aussi vrai que Jéhovah est vivant, il mérite de mourir, l’homme qui a fait cela ! ” Et Nathân de répondre : “ Cet homme, c’est toi ! ” (12:3, 5, 7). Puis il prononce un jugement prophétique : un homme violera publiquement les femmes de David, les luttes intestines ravageront sa maison et l’enfant de Bath-Shéba mourra.
16. a) Quelle est la signification des noms donnés au deuxième fils de Bath-Shéba et de David ? b) Comment se termine l’assaut final lancé contre Rabba ?
16 Sincèrement affligé et repentant, David reconnaît franchement : “ J’ai péché contre Jéhovah. ” (12:13). Conformément à la parole de Jéhovah, l’enfant adultérin meurt après sept jours de maladie. (Plus tard Bath-Shéba donnera un autre fils à David ; il s’agit de Salomon, dont le nom vient d’une racine signifiant “ paix ”. Mais, par l’intermédiaire de Nathân, Jéhovah le fait également appeler Yedidia, qui signifie “ Bien-aimé de Yah ”.) Après cette pénible expérience, Yoab invite David à Rabba où tout est prêt pour l’assaut final. S’étant emparé des réserves d’eau de la ville, Yoab laisse respectueusement au roi l’honneur de prendre Rabba.
17. Quelles difficultés familiales commencent à ébranler la maisonnée de David ?
17 Difficultés familiales de David (13:1–18:33). Les troubles commencent dans la maisonnée de David quand Amnôn, l’un de ses fils, tombe éperdument amoureux de Tamar, la sœur de son demi-frère Absalom. Amnôn feint d’être malade et demande que la belle Tamar vienne le soigner. Il la viole et en vient à la haïr si intensément qu’il la renvoie après l’avoir humiliée. Absalom décide de la venger, attendant son heure. Environ deux ans plus tard, il prépare un festin auquel il invite Amnôn et tous les autres fils du roi. Dès que le cœur d’Amnôn est d’humeur joyeuse sous l’effet du vin, on s’empare de lui et on le met à mort sur l’ordre d’Absalom.
18. Grâce à quel stratagème Absalom revient-il d’exil ?
18 Craignant la colère du roi, Absalom s’enfuit à Gueshour, où il demeurera en demi-exil pendant trois ans. Dans l’intervalle, Yoab, le chef de l’armée de David, prépare la réconciliation entre David et Absalom. Il s’arrange pour qu’une femme sage de Teqoa vienne poser au roi un problème fictif portant sur la rétribution, le bannissement et le châtiment. Quand le roi rend son jugement, la femme lui révèle la vraie raison de sa visite : Absalom, le propre fils du roi, est exilé à Gueshour. David reconnaît la main de Yoab en cette affaire, mais il permet à son fils de revenir à Jérusalem. Il s’écoulera encore deux ans avant que le roi ne consente à voir Absalom face à face.
19. Quelle conspiration éclate maintenant au grand jour, et quelles en sont les conséquences pour David ?
19 La bonté de cœur de David à son égard n’empêchera pas Absalom de conspirer pour s’emparer du trône de son père. Parmi tous les hommes vaillants d’Israël, il ne se trouve pas d’homme aussi beau qu’Absalom, ce qui n’est pas sans effet sur son ambition et son orgueil. Chaque année, il se rase la tête et le poids de sa luxuriante chevelure est d’environ 2,3 kg (2 Sam. 14:26, note). Par d’habiles manœuvres, Absalom se met à voler le cœur des hommes d’Israël. Finalement la conspiration éclate au grand jour. Ayant obtenu de son père la permission de se rendre à Hébrôn, Absalom y révèle son intention de se rebeller contre David et demande à tout Israël de le soutenir. Le nombre de ceux qui prennent le parti de son fils rebelle allant grandissant, David s’enfuit de Jérusalem avec une poignée de partisans fidèles, parmi lesquels Ittaï le Guittite, qui déclare : “ Aussi vrai que Jéhovah est vivant et aussi vrai que mon seigneur le roi est vivant, à l’endroit où sera mon seigneur le roi, soit pour la mort, soit pour la vie, là sera ton serviteur. ” — 15:21.
20, 21. a) Que se passe-t-il durant la fuite de David, et comment la prophétie de Nathân s’accomplit-elle ? b) Quelle est la fin du traître Ahithophel ?
20 Tandis qu’il fuit Jérusalem, David apprend la trahison d’Ahithophel, l’un de ses conseillers en qui il a toute confiance. Il prie alors en ces termes : “ S’il te plaît, ô Jéhovah, change en sottise le conseil d’Ahithophel ! ” (15:31). Tsadoq et Abiathar, les prêtres fidèles à David, ainsi que Houshaï l’Arkite, sont renvoyés à Jérusalem pour surveiller Absalom et tenir le roi informé de ses actions. Entre-temps, dans le désert, David rencontre Tsiba, le serviteur de Mephibosheth, qui lui dit que son maître s’attend à ce que la royauté soit rendue à la maison de Saül. Au passage de David, Shiméï, un homme de la maison de Saül, le maudit et lui lance des pierres, mais David empêche ses hommes de le venger.
21 De retour à Jérusalem et sur le conseil d’Ahithophel, l’usurpateur Absalom a des relations avec les concubines de son père “ sous les yeux de tout Israël ”. Ainsi se réalise le jugement prophétique de Nathân (16:22 ; 12:11). Ahithophel conseille également à Absalom de lever 12 000 hommes pour poursuivre David dans le désert. Mais Houshaï, qui a su gagner la confiance d’Absalom, recommande une autre tactique. Et, conformément à la prière de David, le conseil d’Ahithophel échoue. Ahithophel, que l’on peut comparer à Judas, est déçu, rentre chez lui et s’étrangle. En cachette, Houshaï informe les prêtres Tsadoq et Abiathar du plan d’Absalom, lesquels font porter le message à David dans le désert.
22. Quel chagrin vient assombrir la victoire de David ?
22 David peut ainsi traverser le Jourdain et choisir le champ de bataille dans la forêt de Mahanaïm. Là, il déploie ses forces et ordonne à ses hommes de ménager Absalom. Les rebelles essuient une défaite cuisante. Tandis qu’Absalom s’enfuit sur un mulet à travers l’épaisse forêt, sa tête se prend dans les branches basses d’un grand arbre et il reste suspendu en l’air. Le trouvant dans cette fâcheuse posture, Yoab le tue, au mépris de l’ordre du roi. En apprenant la mort de son fils, David est profondément troublé, comme en témoigne cette lamentation : “ Mon fils Absalom, mon fils, mon fils Absalom ! Ah ! que ne suis-je mort à ta place, Absalom mon fils, mon fils ! ” — 18:33.
23. Une fois rétabli sur le trône, quelles dispositions David prend-il ?
23 Derniers événements du règne de David (19:1–24:25). David continue de pleurer amèrement jusqu’à ce que Yoab le presse d’assumer de nouveau ses fonctions royales légitimes. Le roi établit Amasa chef de l’armée à la place de Yoab. À son retour, David est accueilli par le peuple, y compris Shiméï à qui il fait grâce. Mephibosheth vient également plaider sa cause, et David lui donne un héritage égal à celui de Tsiba. Une fois encore tout Israël et Juda sont unis sous David.
24. Que se passe-t-il ensuite avec la tribu de Benjamin ?
24 Cependant, de nouveaux troubles se préparent. Shéba, un Benjaminite, se proclame lui-même roi et détourne de David un grand nombre d’Israélites. Amasa, à qui le roi a ordonné de rassembler les hommes pour mater la rébellion, est traîtreusement assassiné par Yoab. Ce dernier prend alors le commandement de l’armée et poursuit Shéba jusqu’à Abel de Beth-Maaka qu’il assiège. Écoutant le conseil d’une femme sage de la ville, les habitants tuent Shéba, et Yoab se retire. Parce que Saül a mis à mort tous les Guibéonites et que leur sang n’a pas été vengé, une famine ravage Israël pendant trois ans. Pour ôter cette dette de sang, sept fils de la maisonnée de Saül sont exécutés. Par la suite, dans la guerre contre les Philistins, David est sauvé de justesse par son neveu Abishaï. C’est alors que ses hommes jurent, en disant qu’il ne doit plus sortir avec eux au combat, ‘ pour qu’il n’éteigne pas la lampe d’Israël ’. (21:17.) Puis, trois d’entre les hommes forts de David se distinguent en abattant des géants philistins.
25. Quels sentiments David exprime-t-il dans les chants intercalés à ce point du récit ?
25 À ce point du récit, l’écrivain intercale un chant de David à Jéhovah. Il s’agit d’un chant d’actions de grâces pour la délivrance “ de la paume de tous ses ennemis et de la paume de Saül ” ; ce chant trouve un parallèle au Psaume 18. David déclare joyeusement : “ Jéhovah est mon rocher, ma forteresse et Celui qui me fait échapper. Celui qui accomplit pour son roi de grands actes de salut et qui use de bonté de cœur envers son oint, envers David et envers sa semence pour des temps indéfinis. ” (22:1, 2, 51). Puis c’est le dernier chant de David dans lequel il reconnaît : “ C’est l’esprit de Jéhovah qui a parlé par moi, et sa parole a été sur ma langue. ” — 23:2.
26. Qu’est-il dit au sujet des hommes forts de David, et quel respect celui-ci montre-t-il pour leur sang ou vie ?
26 Revenant au récit historique, nous y trouvons la liste des hommes forts qui appartiennent à David ; trois d’entre eux se distinguent particulièrement face aux Philistins qui ont placé un avant-poste à Bethléhem, la ville natale de David. Ce dernier exprime alors son désir et dit : “ Ah ! que je boive de l’eau de la citerne de Bethléhem, qui est près de la porte ! ” (23:15). Aussitôt les trois hommes pénètrent de force dans le camp des Philistins, puisent de l’eau à la citerne et l’apportent à David. Mais celui-ci refuse de la boire et la répand sur le sol, disant : “ Il est impensable pour moi, ô Jéhovah, de faire cela ! Vais-je boire le sang des hommes qui vont au péril de leur âme ? ” (23:17). Pour lui, l’eau équivaut au sang ou à la vie qu’ils ont risquée pour aller la chercher. Vient ensuite la liste des 30 hommes les plus forts de son armée et le récit de leurs exploits.
27. Quel est le dernier péché de David, et comment la plaie qui en résulte est-elle arrêtée ?
27 Plus tard, David pèche en dénombrant le peuple. Il implore la miséricorde de Dieu qui lui donne à choisir entre trois châtiments : sept années de famine, trois mois de défaites militaires ou trois jours de peste dans le pays. David répond : “ Tombons, s’il te plaît, dans la main de Jéhovah, car ses miséricordes sont nombreuses ; mais que je ne tombe pas dans la main de l’homme. ” (24:14). La peste qui ravage la nation tue 70 000 personnes ; elle ne prend fin que lorsque David, sur l’ordre de Jéhovah transmis par Gad, achète l’aire de battage d’Arauna où il offre des holocaustes et des sacrifices de communion à Jéhovah.
UTILITÉ
28. Quels avertissements puissants sont donnés dans Deux Samuel ?
28 Le lecteur des temps modernes trouvera des enseignements très utiles dans Deux Samuel. Presque tous les sentiments humains courants y sont décrits avec la plus grande intensité. Ainsi, on nous met en garde en termes frappants contre les ravages de l’ambition et de la vengeance (3:27-30), le désir mauvais de posséder la femme d’un autre homme (11:2-4, 15-17 ; 12:9, 10), la traîtrise (15:12, 31 ; 17:23), l’amour fondé sur la seule passion (13:10-15, 28, 29), le jugement hâtif (16:3, 4 ; 19:25-30) et l’irrespect pour les actes de dévotion d’autrui. — 6:20-23.
29. Quels excellents exemples de bonne conduite et de belles actions trouvons-nous dans Deux Samuel ?
29 Toutefois, c’est l’aspect positif de Deux Samuel qui nous procurera, et de loin, les plus grands bienfaits, si nous imitons les excellents exemples de bonne conduite et de belles actions qui y sont rapportés. David est un modèle d’attachement exclusif à Dieu (7:22) et d’humilité devant Dieu (7:18) ; il a exalté le nom de Jéhovah (7:23, 26), a gardé un bon point de vue dans l’adversité (15:25), s’est sincèrement repenti d’avoir péché (12:13), a été fidèle à sa promesse (9:1, 7), s’est montré équilibré dans l’épreuve (16:11, 12), s’est toujours confié en Jéhovah (5:12, 20) et a manifesté un profond respect pour les dispositions et les nominations de Jéhovah (1:11, 12). Rien d’étonnant que David ait été regardé comme ‘ un homme selon le cœur de Jéhovah ’. — 1 Sam. 13:14.
30. De quels principes Deux Samuel fait-il l’application ?
30 Deux Samuel fait également l’application de nombreux principes bibliques. Citons, entre autres : la responsabilité communautaire (2 Sam. 3:29 ; 24:11-15), les bonnes intentions ne modifient en rien les exigences divines (6:6, 7), l’autorité établie dans l’organisation théocratique de Jéhovah doit être respectée (12:28), le sang doit être considéré comme sacré (23:17), propitiation doit être faite pour couvrir le meurtre (21:1-6, 9, 14), un seul sage peut sauver du désastre beaucoup de personnes (2 Sam. 20:21, 22 ; Ec 9:15) et il faut demeurer fidèle envers l’organisation de Jéhovah et ses représentants, “ soit pour la mort, soit pour la vie ”. — 2 Sam. 15:18-22.
31. Comment Deux Samuel met-il le Royaume de Dieu en lumière, comme cela est attesté dans les Écritures grecques ?
31 Mais avant toute chose, Deux Samuel met le Royaume de Dieu en lumière, Royaume à la tête duquel Jéhovah a placé Jésus Christ, le “ fils de David ”. (Mat. 1:1.) Le serment fait par Jéhovah à David concernant le caractère permanent de son royaume (2 Sam. 7:16) est rappelé en Actes 2:29-36 en rapport avec Jésus. Que la prophétie : “ Je deviendrai son père, et lui deviendra mon fils ” (2 Sam. 7:14) désigne bel et bien Jésus, c’est ce que montre Hébreux 1:5. Cela a également été attesté par la voix de Jéhovah, qui déclara des cieux : “ Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé. ” (Mat. 3:17 ; 17:5). Enfin, Gabriel fit allusion à l’alliance du Royaume conclue avec David quand il déclara à Marie au sujet de Jésus : “ Celui-ci sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut ; et Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David son père, et il régnera sur la maison de Jacob pour toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume. ” (Luc 1:32, 33). Quel enthousiasme suscite en nous la promesse relative à la Semence du Royaume à mesure que se dévoilent à nos yeux ses différentes facettes !
[Notes]
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Livre de la Bible numéro 11 — 1 Rois« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 11 — 1 Rois
Écrivain : Jérémie
Lieux de composition : Jérusalem et Juda
Fin du travail de composition : 580 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : vers 1040-911 av. n. è.
1. a) Comment l’éclatante prospérité d’Israël dégénéra-t-elle pour finalement le mener à la ruine ? b) Pourquoi peut-on néanmoins dire que Un Rois est ‘ inspiré et utile ’ ?
LES conquêtes de David avaient permis d’étendre le territoire d’Israël jusqu’aux limites fixées par Dieu, du fleuve Euphrate, au nord, au fleuve d’Égypte, au sud (2 Sam. 8:3 ; 1 Rois 4:21). À l’époque où David était mort et où son fils Salomon régnait à sa place, “ Juda et Israël étaient nombreux, comme les grains de sable qui sont au bord de la mer, en multitude ; on mangeait, on buvait et on se réjouissait ”. (1 Rois 4:20.) Salomon dominait avec grande sagesse, sagesse qui surpassait de loin celle des Grecs de l’Antiquité. Il construisit un somptueux temple à Jéhovah. Toutefois, même Salomon succomba au culte des faux dieux. À sa mort, le royaume fut divisé en deux, et de méchants rois se succédèrent à la tête des deux royaumes rivaux d’Israël et de Juda, agissant d’une manière désastreuse et plongeant le peuple dans l’affliction, exactement comme l’avait prédit Samuel (1 Sam. 8:10-18). Des 14 rois qui régnèrent sur Juda et sur Israël après la mort de Salomon et qui sont cités dans le livre de Un Rois, seulement deux firent ce qui est juste aux yeux de Jéhovah. En ce cas, peut-on dire que ce livre est ‘ inspiré et utile ’ ? Très certainement ! Et c’est ce que nous démontrera l’examen des avertissements, des prophéties et des types qu’il contient, ainsi que le rapport établi avec le thème central de “ toute Écriture ”, à savoir le Royaume.
2. Comment le livre des Rois a-t-il été divisé en deux rouleaux, et comment leur compilation s’est-elle faite ?
2 À l’origine, les livres des Rois formaient un seul rouleau ou volume et s’appelait Melakhim (Rois) en hébreu. Les traducteurs de la Septante l’appelèrent Basiléïôn, “ royaumes ”, et furent les premiers à le diviser en deux rouleaux pour plus de commodité. Par la suite on appela ces rouleaux Trois et Quatre Rois, appellations qui ont été maintenues dans certaines Bibles catholiques. Toutefois, ils sont généralement connus sous le nom de Un et Deux Rois. Ces derniers diffèrent de Un et Deux Samuel en ce qu’ils citent des documents antérieurs ayant servi de sources au compilateur. Dans les deux livres, l’unique compilateur se réfère 15 fois au “ livre des affaires des jours des rois de Juda ”, 18 fois au “ livre des affaires des jours des rois d’Israël ” et aussi au “ livre des affaires de Salomon ”. (1 Rois 15:7 ; 14:19 ; 11:41.) Bien que tous ces documents anciens aient disparu, la compilation inspirée demeure ; d’où le récit utile de Un et Deux Rois.
3. a) Qui a sans doute écrit les livres des Rois ? Justifiez votre réponse. b) Quand leur rédaction a-t-elle été achevée, et quelle période couvre le premier des deux livres des Rois ?
3 Qui a écrit les livres des Rois ? Le fait qu’ils mettent l’accent sur les activités des prophètes, particulièrement celles d’Éliya et d’Élisha, indique que l’écrivain est prophète de Jéhovah. Les similitudes de langage, de composition et de style font penser qu’il s’agit du rédacteur du livre de Jérémie. Bon nombre de mots et d’expressions hébraïques n’apparaissent, dans la Bible, que dans les livres des Rois et de Jérémie. Mais si Jérémie a écrit les livres des Rois, pourquoi n’y est-il pas mentionné ? Cela n’était pas nécessaire, puisque son activité avait déjà été décrite dans le livre qui porte son nom. De plus, les livres des Rois ont été rédigés pour glorifier Jéhovah et son culte, et non pour accroître la réputation de Jérémie. En réalité, les livres des Rois et de Jérémie sont en grande partie complémentaires, les uns apportant ce que l’autre ne mentionne pas. En outre, ils renferment des récits parallèles, comme 2 Rois 24:18–25:30 et Jérémie 39:1-10 ; 40:7–41:10 ; 52:1-34. La tradition juive confirme que Jérémie est le rédacteur de Un et Deux Rois. Nul doute qu’il commença la compilation des deux livres à Jérusalem, et il apparaît que le deuxième livre fut achevé en Égypte vers 580 av. n. è., puisque dans sa conclusion il se réfère à des événements survenus cette année-là (2 Rois 25:27). Un Rois reprend l’histoire d’Israël à la fin de Deux Samuel et la poursuit jusqu’en 911 av. n. è., à la mort de Yehoshaphat. — 1 Rois 22:50.
4. Comment l’histoire profane et l’archéologie confirment-elles Un Rois ?
4 Un Rois occupe une place légitime dans le canon des Saintes Écritures, étant reconnu de toutes les autorités compétentes. De plus, les événements rapportés dans ce livre sont confirmés par l’histoire profane de l’Égypte et de l’Assyrie. L’archéologie également vient appuyer de nombreuses déclarations du livre. Ainsi, en 1 Rois 7:45, 46, nous lisons que c’est dans “ le District du Jourdain [...] entre Soukkoth et Tsarthân ” que Hiram coula les ustensiles de cuivre pour le temple de Salomon. Or, au cours de fouilles entreprises sur le site de l’antique Soukkoth, les archéologues ont découvert les vestiges d’une fonderiea. Qui plus est, un relief sur l’un des murs du temple de Karnak (l’ancienne Thèbes) rapporte les propos fanfarons du roi d’Égypte Sheshonq (Shishaq) relatifs à l’invasion de Juda, événement consigné en 1 Rois 14:25, 26b.
5. Quel témoignage inspiré atteste l’authenticité de Un Rois ?
5 Les références faites à Un Rois par les autres écrivains de la Bible et l’accomplissement de ses prophéties viennent attester son authenticité. Jésus parla des événements survenus aux jours d’Éliya et de la veuve de Tsarphath comme de réalités historiques (Luc 4:24-26). À propos de Jean le Baptiste, Jésus dit : “ C’est lui ‘ Éliya qui doit venir ’. ” (Mat. 11:13, 14). Jésus faisait ici référence à la prophétie de Malaki, qui parla également d’un jour à venir : “ Voyez ! Je vous envoie Éliya le prophète avant la venue du grand et redoutable jour de Jéhovah. ” (Mal. 4:5). Jésus attesta la canonicité de Un Rois en se référant à ce que ce livre rapporte au sujet de Salomon et de la reine du Sud. — Mat. 6:29 ; 12:42 ; voir 1 Rois 10:1-9.
CONTENU DE UN ROIS
6. Dans quelles circonstances Salomon monte-t-il sur le trône, et comment est-il fermement établi dans le royaume ?
6 Salomon devient roi (1:1–2:46). Un Rois débute au moment où David est près de la mort, ses 40 ans de règne touchant à leur fin. Son fils Adoniya, avec le concours de Yoab le chef de l’armée, et d’Abiathar le prêtre, conspire pour prendre la royauté. Le prophète Nathân en informe David et lui rappelle indirectement qu’il a déjà désigné Salomon pour lui succéder à sa mort. En conséquence, David ordonne à Tsadoq, le prêtre, d’oindre Salomon comme roi, alors qu’au même moment les conspirateurs fêtent l’intronisation d’Adoniya. David dit ensuite à Salomon qu’il lui faudra être fort et se montrer un homme, en marchant dans les voies de Jéhovah, son Dieu ; puis David meurt et on l’enterre dans “ la Cité de David ”. (2:10.) Par la suite Salomon bannit Abiathar et exécute les fauteurs de troubles Adoniya et Yoab. Plus tard Shiméï sera exécuté pour n’avoir pas respecté la décision miséricordieuse qui devait le garder en vie. Le royaume est maintenant fermement établi dans la main de Salomon.
7. À quelle prière de Salomon Jéhovah répond-il, et qu’en résulte-t-il pour Israël ?
7 Salomon règne avec sagesse (3:1–4:34). Salomon s’allie par mariage avec l’Égypte en épousant la fille de Pharaon. Il prie Jéhovah de lui donner un cœur obéissant afin de juger son peuple avec discernement. Parce qu’il n’a pas demandé pour lui de longs jours et la richesse, Jéhovah promet de lui donner un cœur sage et intelligent, et aussi la richesse et la gloire. Très tôt Salomon fait preuve de sagesse lorsque deux femmes paraissent devant lui pour réclamer le même enfant. Salomon ordonne à ses hommes : “ Coupez en deux l’enfant vivant et donnez-en la moitié à l’une et l’autre moitié à l’autre. ” (3:25). Aussitôt la vraie mère plaide pour la vie de l’enfant, disant qu’on le donne à l’autre femme. Salomon reconnaît ainsi la mère légitime à qui l’on remet l’enfant. Grâce à la sagesse que Salomon a reçue de Dieu, tout Israël prospère et connaît le bonheur et la sécurité. De tous les peuples, des gens viennent entendre ses paroles de sagesse.
8. a) Comment Salomon s’y prend-il pour construire le temple ? Décrivez certaines caractéristiques du temple. b) Quel autre programme de construction Salomon achève-t-il ?
8 Le temple de Salomon (5:1–10:29). Salomon rappelle ces paroles que Jéhovah a dites à David, son père : “ Ton fils, que je mettrai à ta place sur ton trône, c’est lui qui bâtira la maison pour mon nom. ” (5:5). En conséquence, Salomon fait les préparatifs en vue de la construction. Hiram, le roi de Tyr, prête son assistance en envoyant depuis le Liban du bois de cèdre et du bois de genévrier par trains de flottage, ainsi que des ouvriers habiles. Ces derniers, aidés des travailleurs requis par Salomon, commencent la construction de la maison de Jéhovah dans la quatrième année du règne de Salomon, en la 480e année après que les Israélites ont quitté l’Égypte (6:1). Sur les lieux de la construction on n’utilise ni marteau, ni hache, ni outil de fer, car toutes les pierres sont préparées et ajustées à la carrière avant d’être amenées sur l’emplacement du temple pour l’assemblage. Tout l’intérieur du temple, d’abord recouvert de bois de cèdre pour ce qui est des murs et de bois de genévrier pour ce qui est du sol, est ensuite magnifiquement recouvert d’or. Deux chérubins en bois d’arbre à huile, mesurant chacun dix coudées (4,50 m) de haut et dix coudées d’une extrémité de l’aile à l’autre, sont placés dans la pièce la plus retirée. D’autres chérubins ainsi que des palmiers et des fleurs sont sculptés sur les murs du temple. Enfin, après plus de sept années de travail, le somptueux temple est achevé. Salomon poursuit son programme de construction : une maison pour lui-même, la Maison de la Forêt du Liban, le Porche des Colonnes, le Porche du Trône, et une maison pour la fille de Pharaon. Il fait également deux grandes colonnes de cuivre pour le porche de la maison de Jéhovah, la mer en métal fondu pour la cour et des chariots de cuivre ainsi que des bassins de cuivre, et des ustensiles d’orc.
9. Quelle manifestation de la part de Jéhovah et quelle prière de Salomon marquent l’entrée de l’arche de l’alliance dans le temple ?
9 C’est maintenant le moment pour les prêtres d’amener l’arche de l’alliance de Jéhovah et de la placer dans la pièce la plus retirée, le Très-Saint, sous les ailes des chérubins. Tandis que les prêtres sortent, ‘ la gloire de Jéhovah remplit la maison de Jéhovah ’, si bien qu’il ne leur est plus possible de s’y tenir pour faire leur service (8:11). Salomon bénit la congrégation d’Israël, et il bénit et loue Jéhovah. À genoux, les paumes vers les cieux, il reconnaît dans la prière que le ciel des cieux ne peut contenir Jéhovah, encore bien moins la maison terrestre qu’il vient de bâtir. Il prie Jéhovah d’écouter tous ceux qui le craignent lorsqu’ils prieront vers cette maison, oui, même l’étranger venu d’un pays lointain, “ afin, dit-il, que tous les peuples de la terre apprennent à connaître ton nom, pour te craindre, comme fait ton peuple Israël ”. — 8:43.
10. Par quelle promesse et quel avertissement prophétique Jéhovah répond-il à la prière de Salomon ?
10 Durant la fête de 14 jours qui suit, Salomon sacrifie 22 000 bovins et 120 000 moutons. Jéhovah dit à Salomon qu’il a entendu sa prière et qu’il a sanctifié le temple ‘ en y mettant son nom pour des temps indéfinis ’. Maintenant, si Salomon marche avec droiture devant Jéhovah, le trône de son royaume subsistera. Mais si Salomon et ses fils après lui abandonnent le culte de Jéhovah pour servir d’autres dieux, alors, dit Jéhovah : “ Je retrancherai Israël de dessus la surface du sol que je leur ai donné ; et la maison que j’ai sanctifiée pour mon nom, je la rejetterai de devant moi, et Israël deviendra bel et bien une parole proverbiale et une raillerie parmi tous les peuples. Et cette maison deviendra des tas de ruines. ” — 9:3, 7, 8.
11. Quelle est l’étendue de la sagesse et de la richesse de Salomon ?
11 Il a fallu 20 ans à Salomon pour achever les deux maisons, la maison de Jéhovah et la maison du roi. Après quoi il se met à bâtir de nombreuses villes dans tout son royaume, ainsi que des navires pour faire du commerce avec les pays lointains. C’est ainsi que la reine de Sheba entend parler de la grande sagesse dont Jéhovah a doté Salomon ; elle vient donc pour l’éprouver par des questions difficiles. Après avoir entendu Salomon et vu la prospérité et le bonheur de son peuple, elle s’exclame : “ On ne m’en avait pas révélé la moitié. ” (10:7). Tandis que Jéhovah continue de manifester son amour à Israël, Salomon devient “ plus grand que tous les autres rois de la terre en richesse et en sagesse ”. — 10:23.
12. a) En quoi Salomon faillit-il, et quelles graines de révolte commencent à germer ? b) Que prophétise Ahiya ?
12 Infidélité et mort de Salomon (11:1-43). Désobéissant à Jéhovah, Salomon prend de nombreuses femmes étrangères : 700 épouses et 300 concubines (Deut. 17:17). Son cœur est incliné à servir d’autres dieux. Jéhovah lui dit que le royaume lui sera arraché, non pas durant ses jours, mais aux jours de son fils. Toutefois, une partie du royaume, deux tribus, dont celle de Juda, sera gouvernée par les fils de Salomon. Dieu se met à susciter des opposants à Salomon chez les nations voisines, et Yarobam, de la tribu d’Éphraïm, se lève également contre le roi. Ahiya, le prophète, annonce à Yarobam qu’il va devenir roi sur dix tribus d’Israël, et Yarobam s’enfuit en Égypte pour sauver sa vie. Salomon meurt après 40 ans de règne, et son fils Rehabam devient roi en 997 av. n. è.
13. Qu’est-ce qui provoque la division du royaume au début du règne de Rehabam, et comment Yarobam tente-t-il d’affermir sa royauté ?
13 Le royaume est divisé (12:1–14:20). Yarobam revient d’Égypte et monte avec le peuple pour demander à Rehabam d’alléger les fardeaux que Salomon a mis sur eux. Écoutant le conseil des jeunes gens plutôt que celui des anciens d’Israël, Rehabam accroît les difficultés. Alors Israël se révolte et fait roi Yarobam sur les dix tribus du nord. Rehabam, qui ne conserve que Juda et Benjamin, rassemble une armée pour combattre les rebelles, mais sur l’ordre de Jéhovah il rebrousse chemin. Yarobam bâtit Shekèm, dont il fait sa capitale, mais il ne se sent toujours pas en sécurité. Il craint que le peuple ne retourne à Jérusalem pour adorer Jéhovah et ne se place de nouveau sous l’autorité de Rehabam. Pour empêcher cela, il dresse deux veaux d’or, l’un à Dân et l’autre à Béthel, et pour présider au culte il fait prêtres des gens pris dans la masse du peuple, qui ne sont pas des fils de Lévid.
14. Quel avertissement prophétique est prononcé contre la maison de Yarobam, et quels malheurs commencent à s’abattre sur elle ?
14 Tandis que Yarobam offre un sacrifice sur l’autel de Béthel, Jéhovah envoie un prophète pour lui annoncer qu’il va susciter un roi dans la lignée de David ; ce roi aura pour nom Yoshiya et il détruira cet autel dédié au faux culte. À l’instant même et en guise de présage, l’autel se fend. Le prophète lui-même est ensuite tué par un lion pour avoir enfreint l’ordre divin lui interdisant de manger et de boire pendant sa mission. Et voilà que le malheur s’abat sur la maison de Yarobam. Son enfant meurt, conformément au jugement de Jéhovah, et Ahiya, le prophète de Dieu, annonce que la maison de Yarobam sera complètement retranchée à cause du grand péché qu’il a commis en installant des faux dieux en Israël. Après un règne de 22 ans, Yarobam meurt, et son fils Nadab devient roi à sa place.
15. Que se passe-t-il pendant le règne des trois rois de Juda qui suivent ?
15 En Juda : Rehabam, Abiyam et Asa (14:21–15:24). Entre-temps, sous Rehabam, Juda fait également ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah, s’adonnant à l’idolâtrie. Le roi d’Égypte monte contre Jérusalem et emporte une grande partie des trésors du temple. Après 17 années de règne, Rehabam meurt, et Abiyam son fils devient roi. Lui aussi continue de pécher contre Jéhovah, et il meurt au bout de trois ans de règne. Asa, son fils, est maintenant roi ; contrairement à son père, il sert Jéhovah d’un cœur complet et fait disparaître les sales idoles du pays. Il y a sans cesse la guerre entre Israël et Juda. Asa reçoit l’aide de la Syrie, et Israël se voit dans l’obligation de se retirer. Asa règne 41 ans, et Yehoshaphat son fils lui succède.
16. Quels événements violents se produisent maintenant en Israël, et pourquoi ?
16 En Israël : Nadab, Baasha, Éla, Zimri, Tibni, Omri et Ahab (15:25–16:34). Que de rois méchants ! Baasha assassine Nadab, qui ne règne que depuis deux ans, puis il anéantit toute la maison de Yarobam. Il persiste dans le faux culte et dans la lutte contre Juda. Jéhovah prédit qu’il va balayer à fond derrière la maison de Baasha, comme il l’a fait derrière celle de Yarobam. Après 24 ans de règne, Baasha meurt, et son fils Éla lui succède. Ce dernier est assassiné deux ans plus tard par son serviteur Zimri. À peine Zimri s’est-il emparé du trône qu’il abat toute la maison de Baasha. Quand le peuple l’apprend, il fait roi Omri, le chef de l’armée, et monte contre Tirtsa, la capitale de Zimri. Voyant que tout est perdu, Zimri brûle sur lui la maison du roi, de sorte qu’il meurt. Alors Tibni tente de se dresser en roi rival, mais les partisans d’Omri ne tardent pas à l’emporter sur lui et le tuent.
17. a) Qu’est-ce qui caractérise le règne d’Omri ? b) Pourquoi le vrai culte est-il au plus bas durant le règne d’Ahab ?
17 Omri achète la montagne de Samarie sur laquelle il bâtit la ville du même nom. Il marche dans toute la voie de Yarobam, offensant Jéhovah par son idolâtrie. Il est plus mauvais que tous ceux qui l’ont précédé. Après 12 ans de règne, il meurt, et Ahab son fils devient roi. Ahab épouse Jézabel, la fille du roi de Sidon, et il dresse un autel à Baal dans la ville de Samarie. Sa méchanceté excède celle de tous ses prédécesseurs. C’est en ces jours-là que Hiel le Béthélite rebâtit Jéricho au prix de la vie de son premier-né et de celle de son plus jeune fils. Le vrai culte est au plus bas.
18. Par quelle déclaration Éliya commence-t-il son œuvre de prophète en Israël, et en quels termes précise-t-il la vraie raison des troubles qui ébranlent Israël ?
18 Éliya, prophète en Israël (17:1–22:40). Soudain, un messager de Jéhovah entre en scène. Il s’agit d’Éliya le Tishbitee. Elles sont vraiment saisissantes les premières paroles qu’il adresse au roi Ahab : “ Aussi vrai que Jéhovah le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens réellement, est vivant, il n’y aura durant ces années-ci ni rosée ni pluie, sauf sur l’ordre de ma parole ! ” (17:1). Tout aussi soudainement et sur l’ordre de Jéhovah, Éliya se retire dans une vallée située à l’est du Jourdain. La sécheresse sévit en Israël, mais les corbeaux ravitaillent Éliya en nourriture. Quand le cours d’eau de la vallée se dessèche, Jéhovah envoie son prophète habiter Tsarphath, dans le territoire de Sidon. Parce qu’une veuve a fait preuve de bonté à l’égard d’Éliya, Jéhovah empêche miraculeusement sa petite réserve de farine et d’huile de s’épuiser, si bien qu’elle et son fils ne meurent pas de faim. Plus tard, le fils tombe malade et meurt ; alors Jéhovah prête l’oreille à la supplique d’Éliya et rend la vie à cet enfant. Puis, dans la troisième année de la sécheresse, Jéhovah envoie de nouveau Éliya auprès d’Ahab. Celui-ci accuse Éliya d’attirer l’ostracisme sur Israël, mais Éliya lui répond avec hardiesse : “ C’est toi et la maison de ton père ”, parce qu’ils sont allés à la suite des Baals. — 18:18.
19. Comment la question de la divinité est-elle soulevée, et comment la suprématie de Jéhovah est-elle prouvée ?
19 Éliya ordonne à Ahab de rassembler tous les prophètes de Baal au mont Carmel. Il ne sera plus possible de boiter sur deux opinions différentes. Un choix est à faire : Jéhovah ou Baal. Devant tous les Israélites, les 450 prêtres de Baal préparent un taureau, le placent sur le bois de l’autel et prient pour que le feu descende et consume leur sacrifice. Depuis le matin jusqu’à midi ils invoquent en vain Baal, et Éliya se moque d’eux. Ils crient et se font des incisions, mais n’obtiennent aucune réponse. Puis Éliya, prophète solitaire, bâtit un autel au nom de Jéhovah et prépare le taureau et le bois pour le sacrifice. À trois reprises il ordonne qu’on verse de l’eau sur l’holocauste et sur le bois, puis il prie Jéhovah, disant : “ Réponds-moi, ô Jéhovah, réponds-moi, pour que ce peuple sache que toi, Jéhovah, tu es le vrai Dieu. ” Alors le feu tombe du ciel, dévorant l’holocauste, le bois, l’autel de pierres, la poussière et l’eau. Ce que voyant, tout le peuple tombe aussitôt sur sa face et dit : “ Jéhovah est le vrai Dieu ! Jéhovah est le vrai Dieu ! ” (18:37, 39). Mort aux prophètes de Baal ! Éliya dirige personnellement la tuerie, de sorte que nul n’échappe. Puis Jéhovah fait pleuvoir, mettant ainsi un terme à la sécheresse en Israël.
20. a) Comment Jéhovah apparaît-il à Éliya en Horeb, et quel ordre et quel réconfort lui donne-t-il ? b) Quel péché et quel crime Ahab commet-il ?
20 Quand la nouvelle de l’humiliation de Baal parvient aux oreilles de Jézabel, elle cherche à faire tuer Éliya. Prenant peur, le prophète s’enfuit au désert en compagnie de son serviteur, et Jéhovah le dirige vers Horeb. Là, il lui apparaît, non pas de façon spectaculaire dans le vent ou dans un tremblement de terre ou dans un feu, mais avec “ une voix calme, basse ”. (19:11, 12.) Jéhovah lui dit d’oindre Hazaël comme roi sur la Syrie, Yéhou comme roi sur Israël et Élisha comme prophète à sa place. Il réconforte Éliya en lui disant que 7 000 hommes en Israël n’ont pas plié les genoux devant Baal. Éliya part immédiatement oindre Élisha en jetant sur lui son vêtement officiel. Ahab remporte ensuite deux victoires sur les Syriens, mais Jéhovah le réprimande parce qu’il a fait alliance avec leur roi au lieu de le tuer. Puis il y a l’affaire avec Naboth, dont Ahab convoite la vigne. Jézabel incite de faux témoins à porter une accusation contre Naboth, qui est mis à mort de sorte qu’Ahab prend possession de sa vigne. Voilà un crime impardonnable !
21. a) Quelle malédiction Éliya prononce-t-il sur Ahab, sur sa maison et sur Jézabel ? b) Quelle prophétie se réalise à la mort d’Ahab ?
21 Éliya apparaît de nouveau. Il dit à Ahab qu’à l’endroit même où Naboth est mort les chiens laperont son propre sang et que sa maison sera complètement exterminée comme l’ont été celles de Yarobam et de Baasha. Les chiens mangeront Jézabel dans la parcelle de terre de Yizréel. “ Vraiment, personne n’a été comme Ahab, qui s’est vendu pour faire ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah et que Jézabel sa femme incitait. ” (21:25). Toutefois, parce qu’Ahab s’est humilié en entendant les paroles d’Éliya, Jéhovah dit qu’il ne fera pas venir le malheur durant ses jours, mais aux jours de son fils. Ahab s’allie ensuite à Yehoshaphat, le roi de Juda, pour faire la guerre à la Syrie et, contre l’avis de Mikaïa le prophète de Jéhovah, tous deux montent au combat. Ahab meurt des suites de ses blessures, et, tandis qu’on lave son char à la piscine de Samarie, les chiens viennent laper son sang, exactement comme l’a prophétisé Éliya. Ahazia son fils devient roi d’Israël à sa place.
22. Qu’est-ce qui caractérise les règnes de Yehoshaphat en Juda et d’Ahazia en Israël ?
22 Yehoshaphat règne en Juda (22:41-53). Yehoshaphat, qui a suivi Ahab dans la guerre contre la Syrie, est fidèle à Jéhovah, à l’exemple de son père Asa, mais il néglige de faire entièrement disparaître les hauts lieux où se pratique le faux culte. Après 25 ans de règne, il meurt, et Yehoram son fils devient roi à sa place. Au nord, en Israël, Ahazia marche dans la voie de son père, offensant Jéhovah en servant Baal.
UTILITÉ
23. Quelle assurance et quel encouragement trouvons-nous dans Un Rois en rapport avec la prière ?
23 L’enseignement divin dispensé par Un Rois est d’une très grande utilité. Parlons tout d’abord de la prière, dont il est si souvent question dans ce livre. Quand Salomon s’est vu confier la lourde responsabilité de régner sur Israël, il a prié humblement Jéhovah comme un enfant. Il a demandé simplement du discernement et un cœur obéissant, mais en plus d’une sagesse abondante Jéhovah lui a donné la richesse et la gloire (3:7-9, 12-14). Soyons assurés aujourd’hui que nos humbles prières pour obtenir sagesse et direction dans le service de Jéhovah ne resteront pas sans réponse (Jacq. 1:5). Puissions-nous toujours prier avec ferveur et profonde reconnaissance pour toutes les bontés de Jéhovah, comme l’a fait Salomon lors de l’inauguration du temple (1 Rois 8:22-53) ! Que nos prières soient toujours faites avec une confiance absolue en Jéhovah, à l’exemple d’Éliya qui a prié ainsi dans l’épreuve et lorsqu’il a eu à affronter une nation adoratrice de démons ! Jéhovah pourvoit merveilleusement aux besoins de ceux qui le recherchent dans la prière. — 1 Rois 17:20-22 ; 18:36-40 ; 1 Jean 5:14.
24. Quels exemples servant d’avertissement sont cités dans Un Rois, et pourquoi les surveillants, en particulier, devraient-ils les prendre en considération ?
24 Par ailleurs, l’exemple de ceux qui ne se sont pas humiliés devant Jéhovah devrait nous servir d’avertissement. En effet, “ Dieu s’oppose aux orgueilleux ”. (1 Pierre 5:5.) Il y a eu Adoniya, qui a cru pouvoir mépriser la nomination théocratique à une fonction par Jéhovah (1 Rois 1:5 ; 2:24, 25) ; Shiméï, qui a cru pouvoir sortir des limites fixées et revenir ensuite (2:37, 41-46) ; Salomon, dont la désobéissance en fin de règne a suscité des opposants de la part de Jéhovah (11:9-14, 23-26), et les rois d’Israël, dont la fausse religion s’est avérée funeste (13:33, 34 ; 14:7-11 ; 16:1-4). Par-dessus tout, il y a eu la méchante et cupide Jézabel, l’éminence grise du roi Ahab, dont l’exemple notoire a servi d’avertissement un millier d’années plus tard à la congrégation de Thyatire : “ Toutefois, j’ai ceci contre toi : c’est que tu tolères la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, et elle enseigne et égare mes esclaves, les amenant à commettre la fornication et à manger des choses sacrifiées aux idoles. ” (Rév. 2:20). Les surveillants doivent maintenir la pureté des congrégations et les garder de toute influence semblable à celle de Jézabel. — Voir Actes 20:28-30.
25. Quelles prophéties de Un Rois ont eu un remarquable accomplissement, et comment le fait de nous en souvenir peut-il nous aider aujourd’hui ?
25 Le pouvoir de prophétiser que possède Jéhovah est clairement démontré par la réalisation de nombreuses prophéties consignées dans Un Rois. Par exemple, il y a la remarquable prophétie énoncée plus de 300 ans à l’avance et selon laquelle Yoshiya fendrait l’autel dressé par Yarobam à Béthel. Yoshiya l’a bel et bien fait (1 Rois 13:1-3 ; 2 Rois 23:15) ! Mais plus remarquables encore sont les prophéties portant sur la maison de Jéhovah construite par Salomon. Jéhovah a dit à Salomon que, si Israël servait les faux dieux, il le retrancherait de dessus la surface du sol et rejetterait de devant lui la maison qu’il avait sanctifiée pour son nom (1 Rois 9:7, 8). Eh bien, 2 Chroniques 36:17-21 confirme la réalisation à la lettre de cette prophétie. De plus, Jésus montra que le temple construit ultérieurement par Hérode le Grand sur le site même de celui de Salomon connaîtrait le même sort, pour la même raison (Luc 21:6). Cela s’est également vérifié. Gardons bien le souvenir de ces catastrophes et de ce qui en fut la cause ; qu’elles nous rappellent de toujours marcher dans les voies du vrai Dieu.
26. Quelle vision anticipée encourageante Un Rois propose-t-il du temple et du Royaume de Jéhovah ?
26 La reine de Sheba est venue de son lointain pays pour s’émerveiller de la sagesse de Salomon, de la prospérité de son peuple et de la gloire de son royaume, y compris de la somptueuse maison de Jéhovah. Toutefois, même Salomon reconnut devant Jéhovah : “ Vois ! Les cieux eux-mêmes, oui le ciel des cieux, ne peuvent te contenir ; combien moins donc cette maison que j’ai bâtie ! ” (1 Rois 8:27 ; 10:4-9). Or des siècles plus tard, Christ Jésus est venu pour accomplir un travail de construction spirituelle particulièrement lié au rétablissement du vrai culte dans le grand temple spirituel de Jéhovah (Héb. 8:1-5 ; 9:2-10, 23). À l’égard de ce bâtisseur plus grand que Salomon, la promesse suivante de Jéhovah demeure valable : “ Vraiment, j’établirai le trône de ton royaume sur Israël pour des temps indéfinis. ” (1 Rois 9:5 ; Mat. 1:1, 6, 7, 16 ; 12:42 ; Luc 1:32). Un Rois nous propose une vision anticipée de la gloire du temple spirituel de Jéhovah, de la prospérité, de l’allégresse et du bonheur complet de tous ceux qui vivront sous la domination pleine de sagesse du Royaume de Jéhovah et de Jésus Christ. Ainsi nous apprécions toujours davantage l’importance du vrai culte et du beau Royaume de Jéhovah et de la Semence.
[Notes]
a The International Standard Bible Encyclopedia, vol. 4, 1988, par G. Bromiley, page 648.
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Livre de la Bible numéro 12 — 2 Rois« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 12 — 2 Rois
Écrivain : Jérémie
Lieux de composition : Jérusalem et Égypte
Fin du travail de composition : 580 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : vers 920-580 av. n. è.
1. Quelles histoires sont rapportées dans Deux Rois, et qu’est-ce qui est justifié ?
LE LIVRE de Deux Rois poursuit l’histoire mouvementée des royaumes d’Israël et de Juda. Élisha a pris le manteau d’Éliya et il a été béni : il reçoit deux parts de l’esprit d’Éliya et opère 16 miracles contre 8 pour Éliya. Élisha a continué de prophétiser le malheur sur l’Israël apostat, où seul Yéhou a montré le temps d’un éclair son zèle pour Jéhovah. Les rois d’Israël se sont enfoncés toujours plus dans la méchanceté, jusqu’à ce que le royaume du Nord finisse par s’écrouler devant l’Assyrie en 740 av. n. è. En Juda, royaume du Sud, quelques rois se sont distingués en endiguant temporairement le flot de l’apostasie ; citons entre autres Yehoshaphat, Yehoash, Hizqiya et Yoshiya. Toutefois, Neboukadnetsar a fini par exécuter le jugement de Jéhovah en dévastant Jérusalem, son temple et le pays de Juda en 607 av. n. è. Ainsi se sont accomplies les prophéties de Jéhovah, et sa parole a été justifiée.
2. Que peut-on dire à propos du rédacteur et de la canonicité de Deux Rois, et quelle période couvre-t-il ?
2 Puisque Un et Deux Rois ne formaient à l’origine qu’un seul rouleau, ce qui a déjà été dit à propos de l’attribution de la rédaction à Jérémie s’applique également ici, et il en est de même des preuves attestant la canonicité et l’authenticité de ce deuxième livre. Il a été achevé vers 580 av. n. è., et couvre la période allant du règne d’Ahazia d’Israël, vers 920 av. n. è., à la 37e année de l’exil de Yehoïakîn, en 580 av. n. è. — 1:1 ; 25:27.
3. Quelles remarquables découvertes archéologiques corroborent Deux Rois ?
3 Les fouilles archéologiques qui corroborent Deux Rois apportent des preuves supplémentaires de sa véracité. Citons, par exemple, la célèbre Stèle de Mésha, dont l’inscription donne la version du roi moabite Mésha au sujet de la guerre entre les rois de Moab et d’Israël (3:4, 5) ; l’Obélisque noir en calcaire du roi d’Assyrie Salmanasar III, exposé aujourd’hui au British Museum de Londres, qui cite nommément le roi d’Israël Yéhou, et les inscriptions du roi d’Assyrie Tiglath-Piléser III (Poul), qui mentionnent plusieurs rois d’Israël et de Juda, dont Menahem, Ahaz et Péqah. — 15:19, 20 ; 16:5-8a.
4. Quelles preuves attestent que Deux Rois fait intégralement partie des Écritures inspirées ?
4 Une preuve irréfutable de l’authenticité du livre est la franchise avec laquelle il décrit l’exécution des jugements de Jéhovah sur son propre peuple. L’effondrement des royaumes d’Israël, en premier, et de Juda, en second, nous fait mesurer toute la portée du jugement prophétique de Jéhovah consigné en Deutéronome 28:15–29:28. Lors de la destruction de ces royaumes, ‘ la colère de Jéhovah s’est enflammée contre ce pays, faisant venir sur lui toute la malédiction écrite dans ce livre ’. (Deut. 29:27 ; 2 Rois 17:18 ; 25:1, 9-11.) D’autres événements rapportés dans Deux Rois sont éclaircis ultérieurement dans les Écritures. En Luc 4:24-27, Jésus rappelle l’histoire d’Éliya et de la veuve de Tsarphath, puis celle d’Élisha et de Naamân, pour expliquer comment lui-même n’a pas été accepté comme prophète dans son propre territoire. Ainsi, Un et Deux Rois sont à tenir pour partie intégrante des Saintes Écritures.
CONTENU DE DEUX ROIS
5. Quel reproche Éliya fait-il à Ahazia et quelle sentence prononce-t-il sur lui ?
5 Ahazia, roi d’Israël (1:1-18). À la suite d’une chute dans sa maison, ce fils d’Ahab tombe malade. Il envoie des messagers interroger Baal-Zeboub, le dieu d’Éqrôn, pour savoir s’il va guérir. Éliya intercepte les messagers et les renvoie au roi, lui reprochant de n’avoir pas consulté le vrai Dieu et lui annonçant qu’il mourra à coup sûr pour avoir négligé de se tourner vers le Dieu d’Israël. Alors le roi envoie un chef et son groupe de 50 hommes qu’il charge de lui ramener Éliya ; ce dernier fait descendre le feu du ciel, qui les dévore. Il en est de même du deuxième chef et de ses 50 hommes. Un troisième chef et ses 50 hommes sont envoyés, mais cette fois Éliya leur épargne la vie à cause de la supplique respectueuse du chef. Il les accompagne jusque chez le roi et prononce de nouveau la condamnation à mort d’Ahazia. Le roi meurt exactement selon la parole d’Éliya. Alors Yehoram, le frère d’Ahazia, devient roi sur Israël, car Ahazia n’a pas de fils pour lui succéder.
6. Dans quelles circonstances Éliya se sépare-t-il d’Élisha, et comment la démonstration est-elle bientôt faite que “ l’esprit d’Éliya ” s’est posé sur Élisha ?
6 Élisha succède à Éliya (2:1-25). Le moment est venu où Éliya doit être enlevé. Élisha s’attache à le suivre dans son voyage de Guilgal à Béthel, à Jéricho, et finalement de l’autre côté du Jourdain. Éliya partage les eaux du Jourdain en les frappant de son vêtement officiel. Alors qu’Élisha voit un char de feu et des chevaux de feu venir se mettre entre Éliya et lui, et qu’il voit Éliya monter dans la tempête, il reçoit les deux parts de l’esprit d’Éliya qui lui avaient été promises. Bientôt Élisha montre que “ l’esprit d’Éliya ” s’est posé sur lui (2:15). Ramassant le vêtement d’Éliya, il s’en sert pour partager de nouveau les eaux. Puis il guérit l’eau mauvaise de Jéricho. Sur le chemin de Béthel, des petits garçons se mettent à se moquer de lui, disant : “ Monte, chauve ! Monte, chauve ! ” (2:23). Élisha invoque Jéhovah, et deux ourses sortent de la forêt et mettent en pièces 42 de ces jeunes délinquants.
7. Pour quelle raison Jéhovah secourt-il Yehoshaphat et Yehoram ?
7 Yehoram, roi d’Israël (3:1-27). Yehoram continue de faire ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah, restant attaché aux péchés de Yarobam. Le roi de Moab, qui payait un tribut à Israël, entre maintenant en révolte, et Yehoram se fait aider du roi Yehoshaphat de Juda et du roi d’Édom pour monter contre Moab. En route pour le combat, leurs armées arrivent dans une terre sans eau et les hommes sont sur le point de mourir. Les trois rois descendent vers Élisha pour qu’il interroge Jéhovah, son Dieu. Par égard pour le fidèle Yehoshaphat, Jéhovah les secourt et leur donne la victoire sur Moab.
8. Quels autres miracles Élisha opère-t-il ?
8 Les autres miracles d’Élisha (4:1–8:15). Les créanciers de la veuve de l’un des fils des prophètes étant sur le point de faire de ses deux fils des esclaves, la femme recherche de l’aide auprès d’Élisha qui multiplie miraculeusement l’huile dans sa maison, si bien qu’elle peut en vendre suffisamment pour payer ses dettes. Une Shounammite reconnaît en Élisha le prophète du vrai Dieu et, avec son mari, elle prépare une chambre où il pourra se retirer quand il passera à Shounem. En raison de sa bonté, Jéhovah la bénit en lui accordant un fils. Quelques années plus tard, l’enfant tombe malade et meurt. La femme part immédiatement à la recherche d’Élisha. Le prophète l’accompagne chez elle et, grâce à la puissance de Jéhovah, il ramène l’enfant à la vie. Revenu chez les fils des prophètes à Guilgal, Élisha ôte miraculeusement “ la mort dans la marmite ” en rendant inoffensives des courges empoisonnées. Puis il nourrit une centaine d’hommes avec 20 pains d’orge, et il y a des “ restes ”. — 4:40, 44.
9. Quels miracles sont accomplis en rapport avec Naamân et avec le fer de hache ?
9 Naamân, chef de l’armée syrienne, est lépreux. Une petite fille israélite captive dit à la femme de Naamân qu’un prophète à Samarie peut le guérir. Naamân se rend chez Élisha, mais au lieu de le recevoir personnellement, celui-ci lui fait dire d’aller se baigner sept fois dans le Jourdain. L’homme s’indigne de ce manque de respect apparent. Les fleuves de Damas ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d’Israël ? Il se laisse néanmoins convaincre d’obéir à Élisha et il est guéri. Élisha refuse le cadeau qui lui est offert en récompense, mais son serviteur Guéhazi court après Naamân et lui demande un cadeau au nom d’Élisha. De retour chez son maître, Guéhazi tente de le tromper, et il est frappé de lèpre. Élisha opère un autre miracle en faisant flotter un fer de hache.
10. Comment la supériorité des forces de Jéhovah est-elle démontrée, et comment Élisha déjoue-t-il le plan des Syriens ?
10 Quand Élisha avertit le roi d’Israël d’un complot syrien visant à le tuer, le roi de Syrie envoie des forces militaires à Dothân pour capturer Élisha. Voyant la ville cernée par les armées syriennes, le serviteur d’Élisha prend peur. Élisha le rassure, en disant : “ N’aie pas peur, car plus nombreux sont ceux qui sont avec nous que ceux qui sont avec eux. ” Puis Élisha prie Jéhovah de faire voir à son serviteur la grande force qui est avec lui. “ Et, voyez, la région montagneuse était pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisha. ” (6:16, 17). Quand les Syriens attaquent, le prophète prie de nouveau Jéhovah, qui les frappe de cécité mentale, et ils sont conduits au roi d’Israël. Toutefois, Élisha dit au roi de leur donner à manger et de les renvoyer chez eux, au lieu de les mettre à mort.
11. Comment les prophéties concernant les Syriens et Ben-Hadad se réalisent-elles ?
11 Après cela, Ben-Hadad, le roi de Syrie, assiège Samarie, et il se produit une grande famine. Le roi d’Israël en rend Élisha responsable, mais le prophète prédit une abondance de nourriture pour le lendemain. Dans la nuit, Jéhovah fait entendre aux Syriens le bruit de grandes forces militaires, de sorte qu’ils s’enfuient, abandonnant leurs provisions aux Israélites. Quelque temps plus tard, Ben-Hadad tombe malade. Apprenant qu’Élisha est arrivé à Damas, il lui envoie Hazaël pour savoir s’il va se remettre de sa maladie. La réponse d’Élisha indique que le roi mourra et que Hazaël lui succédera. Hazaël veille lui-même à la réalisation de la prédiction en tuant le roi et en s’emparant de la royauté.
12. Quelle sorte de roi Yehoram, le fils de Yehoshaphat, est-il ?
12 Yehoram, roi de Juda (8:16-29). Entre-temps, Yehoram, le fils de Yehoshaphat, est monté sur le trône de Juda. Il ne se montre pas meilleur que les rois d’Israël, faisant ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah. Il a épousé Athalie, la fille d’Ahab, dont le frère, qui s’appelle également Yehoram, règne sur Israël. À la mort de Yehoram de Juda, son fils Ahazia devient roi à Jérusalem.
13. Quelle campagne éclair Yéhou entreprend-il après son onction ?
13 Yéhou, roi d’Israël (9:1–10:36). Élisha envoie l’un des fils des prophètes pour oindre Yéhou comme roi sur Israël et le charger d’abattre la maison d’Ahab tout entière. Sans perdre de temps, Yéhou se met à la poursuite de Yehoram, le roi d’Israël, qui se trouve à Yizréel où il se fait guérir de blessures reçues à la guerre. Le guetteur aperçoit une masse tumultueuse qui s’approche, et finalement il annonce au roi : “ La façon de conduire est comme la façon de conduire de Yéhou le petit-fils de Nimshi, car il conduit avec démence. ” (9:20). Yehoram d’Israël et Ahazia de Juda s’informent des intentions de Yéhou, qui répond par cette question : “ Quelle paix pourrait-il bien y avoir, tant qu’il y a les fornications de Jézabel ta mère et ses nombreuses sorcelleries ? ” (9:22). Comme Yehoram vire pour s’enfuir, Yéhou tire une flèche qui l’atteint en plein cœur. On jette son corps dans le champ de Naboth comme paiement additionnel pour le sang innocent versé par Ahab. Après cela Yéhou et ses hommes pourchassent Ahazia et le frappent, de sorte qu’il meurt à Meguiddo. Ainsi deux rois perdent la vie dans la première campagne éclair de Yéhou.
14. Comment la prophétie d’Éliya concernant Jézabel s’accomplit-elle ?
14 Et maintenant, c’est au tour de Jézabel. Tandis que Yéhou entre triomphalement à Yizréel, Jézabel apparaît à sa fenêtre, magnifiquement fardée. Yéhou reste de marbre. “ Laissez-la tomber ! ” ordonne-t-il à quelques serviteurs. Et elle tombe, son sang gicle sur le mur et sur les chevaux qui la piétinent. Quand on va pour l’enterrer, on ne trouve d’elle que le crâne, les pieds et les paumes des mains. Ainsi s’accomplit la prophétie d’Éliya : ‘ Dans la parcelle de terrain de Yizréel, les chiens l’ont mangée et elle est devenue comme du fumier. ’ — 2 Rois 9:33, 36, 37 ; 1 Rois 21:23.
15. Quelles rencontres Yéhou fait-il sur le chemin de Samarie ?
15 Puis Yéhou ordonne d’égorger les 70 fils d’Ahab, et il met en tas leurs têtes à la porte de Yizréel. Tous les partisans d’Ahab à Yizréel sont abattus. En route, donc, pour Samarie, la capitale d’Israël ! En chemin, Yéhou rencontre les 42 frères d’Ahazia qui se rendent à Yizréel, ignorant ce qui vient de se passer. On se saisit d’eux et on les tue. Mais voici que Yéhou fait une tout autre rencontre. En effet, Yehonadab, le fils de Rékab, vient au-devant de lui. À la question de Yéhou : “ Ton cœur est-il droit envers moi, comme mon cœur l’est envers ton cœur ? ”, Yehonadab répond : “ Il l’est. ” Yéhou le fait alors voyager avec lui sur son char, afin qu’il soit témoin que Yéhou “ ne tolère aucune rivalité avec Jéhovah ”. — 2 Rois 10:15, 16.
16. Quelle est l’ampleur de l’action entreprise par Yéhou contre Baal et la maison d’Ahab ?
16 Arrivé à Samarie, Yéhou anéantit tout ce qui reste de la maison d’Ahab, selon la parole que Jéhovah a dite à Éliya (1 Rois 21:21, 22). Mais qu’en est-il de la détestable religion de Baal ? Yéhou déclare : “ Ahab, lui, a adoré Baal un peu ; Yéhou, pour sa part, va l’adorer beaucoup. ” (2 Rois 10:18). Il convoque tous ces adorateurs de démons à la maison de Baal, leur fait revêtir leurs vêtements d’identification et s’assure qu’il n’y a aucun adorateur de Jéhovah parmi eux. Puis il envoie ses hommes pour les abattre ; pas un ne réchappe. La maison de Baal est ensuite détruite ; son emplacement servira de latrines jusqu’aux jours de Jérémie. “ Ainsi Yéhou anéantit Baal du milieu d’Israël. ” — 10:28.
17. Que néglige de faire Yéhou, et comment Jéhovah commence-t-il à châtier Israël ?
17 Cependant, même le zèle de Yéhou se refroidit. Comment cela ? En ce qu’il ne s’écarte pas des veaux d’or installés par Yarobam à Béthel et à Dân. Il ‘ n’a pas soin de marcher de tout son cœur dans la loi de Jéhovah le Dieu d’Israël ’. (10:31.) Toutefois, parce qu’il a agi contre la maison d’Ahab, Jéhovah lui promet que ses descendants régneront sur Israël jusqu’à la quatrième génération. Du vivant de Yéhou, Jéhovah commence d’amputer le royaume d’Israël à l’est, faisant monter contre lui le Syrien Hazaël. Après 28 ans de règne, Yéhou meurt, et son fils Yehoahaz lui succède.
18. Comment la conspiration d’Athalie, en Juda, est-elle déjouée, et par quoi le règne de Yehoash est-il marqué ?
18 Yehoash, roi de Juda (11:1–12:21). Athalie, la reine mère, est la fille de Jézabel tant par la filiation naturelle que par celle de l’esprit. Ayant appris la mort de son fils Ahazia, elle ordonne l’exécution de la famille royale tout entière et s’empare du trône. Seul Yehoash, le tout jeune fils d’Ahazia, échappe à la mort parce qu’il a été tenu caché. Dans la septième année du règne d’Athalie, Yehoïada le prêtre fait oindre Yehoash comme roi et ordonne la mise à mort d’Athalie. Yehoïada dirige le peuple dans le culte de Jéhovah et enseigne au jeune roi les devoirs de sa charge devant Dieu. Il prend également des dispositions pour que soit réparée la maison de Jéhovah. Au moyen de cadeaux Yehoash obtient de Hazaël, le roi de Syrie, qu’il renonce à l’attaquer. Après avoir régné pendant 40 ans à Jérusalem, Yehoash est assassiné par ses serviteurs, et Amatsia son fils commence à régner à sa place.
19. a) Quel faux culte persiste durant les règnes de Yehoahaz et de Yehoash d’Israël ? b) Comment Élisha achève-t-il sa carrière de prophète de Jéhovah ?
19 Yehoahaz et Yehoash, rois d’Israël (13:1-25). Yehoahaz, le fils de Yéhou, persiste dans le culte idolâtrique, et Israël tombe sous le joug des Syriens, bien que Yehoahaz ne soit pas détrôné. Par la suite Jéhovah libère les Israélites, mais ils n’abandonnent pas le culte des veaux institué par Yarobam. À la mort de Yehoahaz, son fils Yehoash lui succède comme roi sur Israël, tandis que l’autre Yehoash règne sur Juda. Yehoash d’Israël continue de s’adonner au culte idolâtrique de son père. À sa mort, son fils Yarobam devient roi. C’est pendant le règne de Yehoash qu’Élisha tombe malade et meurt, après avoir prononcé sa dernière prophétie selon laquelle Yehoash abattra trois fois la Syrie, prophétie qui se réalise à la lettre. Le dernier miracle attribué à Élisha a lieu après sa mort, lorsqu’un homme décédé, jeté dans la tombe du prophète, revient à la vie au contact de ses ossements.
20. Décrivez le règne d’Amatsia de Juda.
20 Amatsia, roi de Juda (14:1-22). Amatsia fait ce qui est droit aux yeux de Jéhovah, mais néglige de détruire les hauts lieux servant au culte. Il est vaincu par Yehoash d’Israël. Après 29 ans de règne, il est mis à mort dans une conspiration. Azaria son fils lui succède.
21. Que se passe-t-il en Israël durant le règne de Yarobam II ?
21 Yarobam II, roi d’Israël (14:23-29). Le deuxième roi Yarobam d’Israël persiste dans le faux culte institué par son ancêtre. Il règne à Samarie pendant 41 ans et réussit à reprendre les territoires perdus par Israël. Zekaria son fils lui succède sur le trône.
22. Qu’est-il dit au sujet du règne d’Azaria de Juda ?
22 Azaria (Ouzziya), roi de Juda (15:1-7). Azaria règne pendant 52 ans. Il fait ce qui est droit aux yeux de Jéhovah, mais ne détruit pas les hauts lieux. Plus tard, Jéhovah le frappe de la lèpre, et son fils Yotham assume la fonction royale, devenant roi à la mort d’Azaria.
23. Quels malheurs frappent Israël tandis que plane la menace assyrienne ?
23 Zekaria, Shalloum, Menahem, Peqahia et Péqah, rois d’Israël (15:8-31). Conformément à la promesse de Jéhovah, des fils de la maison de Yéhou siègent sur le trône d’Israël jusqu’à la quatrième génération, jusqu’à Zekaria (10:30). Ce dernier devient donc roi de Samarie, mais pour six mois seulement, car il sera assassiné. Le règne de Shalloum, l’usurpateur, ne dure qu’un mois. Le faux culte, le meurtre et l’intrigue ravagent Israël tandis que se succèdent les rois Menahem, Peqahia et Péqah. Pendant le règne de Péqah, l’Assyrie s’apprête à anéantir Israël. Hoshéa assassine Péqah et devient le dernier roi d’Israël.
24. Après Yotham, comment Ahaz de Juda pèche-t-il en rapport avec le culte ?
24 Yotham et Ahaz, rois de Juda (15:32–16:20). Yotham pratique le culte pur, mais ne détruit pas les hauts lieux. Ahaz, son fils, suit l’exemple des rois d’Israël, ses voisins, en faisant ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah. Attaqué par les rois d’Israël et de Syrie, il sollicite l’aide du roi d’Assyrie. Les Assyriens viennent à son secours, capturant Damas, et Ahaz se rend dans cette ville pour y rencontrer le roi d’Assyrie. En voyant l’autel qui s’y trouve, il en fait ériger un à Jérusalem selon le même modèle et se met à y sacrifier, abandonnant l’autel de cuivre du temple de Jéhovah. Son fils Hizqiya lui succède sur le trône de Juda.
25. Comment Israël se retrouve-t-il en captivité, et pourquoi ?
25 Hoshéa, dernier roi d’Israël (17:1-41). Israël se trouve maintenant sous la domination assyrienne. Hoshéa se rebelle et recherche le soutien de l’Égypte, mais, dans la neuvième année de son règne, Israël est vaincu par l’Assyrie et emmené en captivité. Ainsi prend fin le royaume des dix tribus d’Israël. Pourquoi ? “ Parce que les fils d’Israël avaient péché contre Jéhovah [...]. Et ils servaient les sales idoles, au sujet desquelles Jéhovah leur avait dit : ‘ Vous ne devrez pas faire cette chose ’ [...]. Alors Jéhovah s’est fortement irrité contre Israël, si bien qu’il les a ôtés de sa vue. ” (17:7, 12, 18). Les Assyriens font venir des gens de l’est pour peupler le pays, et ces derniers se mettent à ‘ craindre Jéhovah ’ tout en continuant d’adorer leurs propres dieux. — 17:33.
26, 27. a) En quel sens Hizqiya de Juda fait-il ce qui est droit aux yeux de Jéhovah ? b) En quoi Jéhovah répond-il à la prière de Hizqiya en faisant s’en retourner les Assyriens ? c) Quel autre accomplissement la prophétie d’Isaïe connaît-elle ?
26 Hizqiya, roi de Juda (18:1–20:21). Hizqiya fait ce qui est droit aux yeux de Jéhovah, selon tout ce qu’avait fait son ancêtre David. Il déracine le faux culte et détruit les hauts lieux ; il met même en pièces le serpent de cuivre qu’avait fait Moïse, car le peuple s’est mis à l’adorer. Sennakérib, le roi d’Assyrie, envahit maintenant Juda et s’empare de nombreuses villes fortifiées. Hizqiya tente de l’acheter au moyen d’un lourd tribut, mais Sennakérib lui envoie son messager Rabshaqé, qui, se présentant devant les murs de Jérusalem, exige la reddition de la ville et se moque de Jéhovah aux oreilles de tout le peuple. Le prophète Isaïe rassure le fidèle Hizqiya avec un message de condamnation contre Sennakérib. “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ N’aie pas peur. ’ ” (19:6). Tandis que Sennakérib continue de proférer des menaces, Hizqiya implore Jéhovah en ces termes : “ Et maintenant, ô Jéhovah notre Dieu, sauve-nous, s’il te plaît, de sa main, pour que tous les royaumes de la terre sachent que toi, ô Jéhovah, tu es Dieu, toi seul. ” — 19:19.
27 Jéhovah exauce-t-il cette prière désintéressée ? D’abord, par l’intermédiaire d’Isaïe il fait dire que “ le zèle même de Jéhovah des armées fera ” s’en retourner l’ennemi (19:31). Puis, la nuit même, il envoie son ange qui frappe 185 000 hommes dans le camp assyrien. Le matin, ‘ tous sont des cadavres ’. (19:35.) Sennakérib s’en retourne, vaincu, et s’établit à Ninive. Là, son dieu Nisrok le trahit encore ; en effet, tandis qu’il se prosterne pour adorer, ses propres fils le tuent, conformément à la prophétie d’Isaïe. — 19:7, 37.
28. En raison de quoi Hizqiya est-il célèbre, et quel péché commet-il ?
28 Hizqiya tombe malade à en mourir, mais Jéhovah écoute une fois encore sa prière et prolonge sa vie de 15 ans. Le roi de Babylone envoie vers lui des messagers et un cadeau ; Hizqiya a la présomption de leur montrer tous les trésors de sa maison. Isaïe prédit alors que tout ce qui est dans sa maison sera un jour emporté à Babylone. Et Hizqiya meurt ; il est célèbre pour sa puissance et pour le tunnel qu’il a fait creuser afin d’amener l’eau dans la ville de Jérusalem.
29. Quelle idolâtrie Manassé institue-t-il, quel malheur Jéhovah annonce-t-il, et quel autre péché Manassé commet-il ?
29 Manassé, Amôn et Yoshiya, rois de Juda (21:1–23:30). Manassé succède à son père Hizqiya et règne pendant 55 ans ; il fait sur une grande échelle ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah. Il rétablit les hauts lieux du faux culte, bâtit des autels à Baal, dresse un poteau sacré, comme avait fait Ahab, et transforme la maison de Jéhovah en un lieu d’idolâtrie. Jéhovah annonce qu’il fera venir le malheur sur Jérusalem comme il l’a fait sur Samarie, la ‘ nettoyant et la retournant sens dessus dessous ’. Manassé répand également le sang innocent “ en très grande quantité ”. (21:13, 16.) Son fils Amôn lui succède ; il continue à faire le mal pendant deux ans jusqu’à ce qu’on l’assassine.
30. Pourquoi et comment Yoshiya revient-il vers Jéhovah de tout son cœur ?
30 Et le peuple fait roi Yoshiya le fils d’Amôn. Durant ses 31 ans de règne, il interrompt temporairement la course de Juda vers la destruction ‘ en marchant dans toute la voie de David son ancêtre ’. (22:2.) Il commence à réparer la maison de Jéhovah où le grand prêtre trouve le livre de la Loi, qui confirme que la destruction va venir sur la nation à cause de sa désobéissance à Jéhovah, mais Yoshiya est assuré qu’en raison de sa fidélité cela n’aura pas lieu de son vivant. Yoshiya purifie la maison de Jéhovah et le pays tout entier en éliminant le culte démoniaque, et il étend la destruction des idoles jusqu’à Béthel, où il anéantit l’autel de Yarobam conformément à la prophétie consignée en 1 Rois 13:1, 2. Il rétablit la Pâque en l’honneur de Jéhovah. “ Il n’y eut pas, avant lui, de roi comme lui, qui soit revenu à Jéhovah de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force vitale, selon toute la loi de Moïse. ” (23:25). Néanmoins, la colère de Jéhovah brûle toujours à cause des offenses de Manassé. Yoshiya meurt à Meguiddo, alors qu’il sortait à la rencontre du roi d’Égypte.
31. Quels malheurs frappent Juda après la mort de Yoshiya ?
31 Yehoahaz, Yehoïaqim et Yehoïakîn, rois de Juda (23:31–24:17). Après trois mois de règne, Yehoahaz, le fils de Yoshiya, est emmené captif par le roi d’Égypte, et son frère Éliaqim, dont le nom est changé en Yehoïaqim, est mis sur le trône. Il marche dans la voie mauvaise de ses ancêtres et il est assujetti à Neboukadnetsar, le roi de Babylone, mais il se rebelle contre lui au bout de trois ans. À la mort de Yehoïaqim, son fils Yehoïakîn commence à régner. Neboukadnetsar met le siège devant Jérusalem, la prend et emporte les trésors de la maison de Jéhovah à Babylone, “ comme Jéhovah l’avait dit ” par l’intermédiaire d’Isaïe (24:13 ; 20:17). Yehoïakîn et plusieurs milliers de ses sujets sont emmenés en exil à Babylone.
32. Quels événements dramatiques conduisent à la désolation de Jérusalem et du pays ?
32 Tsidqiya, dernier roi de Juda (24:18–25:30). Neboukadnetsar fait roi Mattania, l’oncle de Yehoïakîn, et change son nom en Tsidqiya. Ce dernier règne 11 ans à Jérusalem et ne cesse de faire ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah. Il se révolte contre Babylone ; aussi, dans la neuvième année de Tsidqiya, Neboukadnetsar monte-t-il contre Jérusalem avec toute son armée et élève un mur de siège tout autour. Au bout de 18 mois la ville est ravagée par la famine. Les murs sont ouverts par une brèche, et Tsidqiya tente de s’échapper, mais il est capturé. Ses fils sont tués devant lui, après quoi on le rend aveugle. Le mois suivant, toutes les grandes maisons de la ville, y compris la maison de Jéhovah et celle du roi, sont brûlées et les murailles de la ville abattues. La plupart des survivants sont emmenés en captivité à Babylone. Guedalia est établi gouverneur sur les petites gens qui restent dans la campagne de Juda, mais on l’assassine ; le peuple s’enfuit alors en Égypte. Ainsi, à partir du septième mois de 607 av. n. è., le pays se trouve dans un état de totale désolation. Les derniers versets de Deux Rois font allusion à la faveur dont Yehoïakîn est l’objet de la part du roi de Babylone dans la 37e année de sa captivité.
UTILITÉ
33. Quels excellents exemples nous sont proposés dans Deux Rois ?
33 Bien que Deux Rois couvre le déclin et la chute des royaumes d’Israël et de Juda, ce livre est émaillé d’exemples illustrant que la bénédiction de Jéhovah repose sur les hommes qui montrent leur amour pour lui et pour ses principes justes. Comme la veuve de Tsarphath avant elle, la Shounammite a été abondamment bénie pour avoir exercé l’hospitalité à l’égard du prophète de Dieu (4:8-17, 32-37). Jéhovah démontra son aptitude à répondre sans cesse aux besoins humains quand Élisha nourrit cent hommes avec 20 pains, tout comme Jésus qui opéra plus tard des miracles semblables (2 Rois 4:42-44 ; Mat. 14:16-21 ; Marc 8:1-9). Notons la bénédiction accordée à Yehonadab que Yéhou invita à monter sur son char pour assister à la destruction des adorateurs de Baal. Et pour quelle raison ? Parce qu’il a agi en allant au-devant de l’ardent Yéhou (2 Rois 10:15, 16). Enfin, citons les exemples remarquables de Hizqiya et de Yoshiya, des hommes humbles qui avaient le respect voulu pour le nom et la Loi de Jéhovah (19:14-19 ; 22:11-13). Ce sont là de très beaux modèles dont nous pouvons nous inspirer.
34. Que nous enseigne Deux Rois au sujet du respect dû aux serviteurs établis et de la culpabilité pour le sang versé ?
34 Jéhovah ne tolère pas l’irrespect à l’égard des serviteurs qu’il a établis. Quand des délinquants se sont moqués d’Élisha, son prophète, Jéhovah les a promptement châtiés (2:23, 24). De plus, Jéhovah respecte le sang de l’innocent. Sa condamnation a pesé lourdement sur la maison d’Ahab, non seulement à cause du culte de Baal, mais aussi en raison des effusions de sang qui lui étaient associées. Ainsi, Yéhou a été oint pour venger “ le sang de tous les serviteurs de Jéhovah, de la main de Jézabel ”. Quand le jugement a été exécuté sur Yehoram, Yéhou a rappelé la déclaration de Jéhovah selon laquelle c’était le paiement pour “ le sang de Naboth et le sang de ses fils ”. (9:7, 26.) De même, c’est à cause du sang répandu par Manassé que Juda a finalement été condamné. Non content de pécher en s’adonnant au faux culte, Manassé ‘ a rempli Jérusalem de sang d’un bout à l’autre ’. Bien qu’il se soit repenti par la suite de sa mauvaise conduite, l’effusion de sang n’a pu être effacée (2 Chron. 33:12, 13). Pas même le bon règne de Yoshiya et son rejet de toute idolâtrie n’ont pu effacer la culpabilité collective pour le sang versé pendant le règne de Manassé. Des années plus tard, quand Jéhovah a fait venir les exécuteurs de son jugement sur Jérusalem, il a déclaré que la faute en incombait à Manassé, qui avait “ rempli Jérusalem de sang innocent, et Jéhovah ne consentit pas à pardonner ”. (2 Rois 21:16 ; 24:4.) De même, Jésus a déclaré que la Jérusalem du Ier siècle devait périr parce que ses prêtres étaient les fils de ceux qui avaient répandu le sang des prophètes, ‘ pour que vienne sur eux tout le sang juste répandu sur la terre ’. (Mat. 23:29-36.) Dieu avertit le monde qu’il va venger le sang innocent qui a été répandu, particulièrement le sang “ de ceux qui ont été tués à cause de la parole de Dieu ”. — Rév. 6:9, 10.
35. a) Comment la qualité de vrai prophète attribuée à Éliya, à Élisha et à Isaïe est-elle confirmée ? b) Rappelant l’événement auquel Éliya a été associé, que dit Pierre au sujet de la prophétie ?
35 L’infaillible sûreté avec laquelle Jéhovah fait s’accomplir ses jugements prophétiques est également démontrée dans Deux Rois, qui attire notre attention sur trois prophètes importants : Éliya, Élisha et Isaïe. Les prophéties de chacun d’eux ont eu un remarquable accomplissement (2 Rois 9:36, 37 ; 10:10, 17 ; 3:14, 18, 24 ; 13:18, 19, 25 ; 19:20, 32-36 ; 20:16, 17 ; 24:13). La qualité de vrai prophète attribuée à Éliya est également confirmée en ce qu’il apparaît sur la montagne aux côtés du prophète Moïse et du Grand Prophète Jésus Christ lors de la transfiguration (Mat. 17:1-5). Voici ce qu’a déclaré Pierre à propos de la magnificence de l’événement : “ Nous avons donc la parole prophétique rendue plus certaine ; et vous faites bien d’y prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour commence à poindre et qu’une étoile du matin se lève, dans vos cœurs. ” — 2 Pierre 1:19.
36. Pourquoi Jéhovah se montra-t-il miséricordieux à l’égard de son peuple, et comment notre confiance dans le Royaume de la Semence promise grandit-elle ?
36 Les événements consignés dans Deux Rois révèlent clairement que le jugement de Jéhovah contre tous les pratiquants de la fausse religion et contre tous ceux qui répandent le sang innocent, c’est l’extermination. Cependant, Jéhovah a témoigné faveur et miséricorde à son peuple “ à cause de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob ”. (2 Rois 13:23.) Il l’a gardé en vie “ à cause de David son serviteur ”. (8:19.) De même, il sera miséricordieux envers ceux qui se tournent aujourd’hui vers lui. La lecture des Écritures et des promesses qu’elles renferment nous fait attendre avec une confiance grandissante le Royaume du “ fils de David ”, Jésus Christ, la Semence promise, Royaume dans lequel la méchanceté et l’effusion de sang ne seront plus. — Mat. 1:1 ; Is. 2:4 ; Ps. 145:20.
[Note]
a Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 167, 325 ; vol. 2, pages 868, 1075.
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Livre de la Bible numéro 13 — 1 Chroniques« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 13 — 1 Chroniques
Écrivain : Ezra
Lieu de composition : Jérusalem ?
Fin du travail de composition : vers 460 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : après 1 Chroniques 9:44 : 1077-1037 av. n. è.
1. En quoi Un Chroniques est-il un élément essentiel et utile du récit divin ?
UN CHRONIQUES n’est-il qu’une énumération de généalogies ? N’est-il qu’une répétition des livres de Samuel et des Rois ? Loin de là ! Ce livre est un élément instructif et indispensable du récit divin, indispensable à l’époque de sa rédaction pour la réorganisation de la nation et de son culte, indispensable et utile en ce qu’il constitue un modèle du culte divin pour les générations futures, y compris notre époque. Un Chroniques renferme quelques-unes des plus belles louanges adressées à Jéhovah dans les Écritures. Ce livre donne un merveilleux avant-goût du Royaume juste de Jéhovah, et tous ceux qui espèrent en ce Royaume l’étudieront avec profit. Les deux livres des Chroniques ont été prisés à travers les âges tant par les Juifs que par les chrétiens. Jérôme, un traducteur de la Bible, attachait un tel prix à Un et Deux Chroniques qu’il les regardait comme un “ abrégé de l’Ancien Testament ” et déclara ‘ qu’ils sont d’une influence et d’une importance telles que quiconque prétend connaître les écrits sacrés, mais n’est pas familiarisé avec ces livres, se trompe lui-mêmea ’.
2. Pourquoi a-t-on écrit les Chroniques ?
2 Il semble qu’à l’origine les deux livres des Chroniques ne formaient qu’un seul livre ou rouleau qui a par la suite été divisé pour plus de commodité. Pourquoi a-t-on écrit les Chroniques ? Examinons la situation. L’exil à Babylone avait pris fin 77 ans auparavant. Les Juifs s’étaient réinstallés dans leur pays. Toutefois, il y avait une dangereuse tendance à l’abandon du culte de Jéhovah dans le temple reconstruit à Jérusalem. Ezra avait été autorisé par le roi de Perse à nommer des juges et des enseignants de la loi de Dieu (et de celle du roi) et à embellir la maison de Jéhovah. Des listes généalogiques exactes étaient indispensables à la nomination exclusive de personnes ayant qualité pour servir dans la prêtrise ainsi qu’à la confirmation de l’héritage des tribus, lesquelles subvenaient aux besoins des prêtres. Compte tenu des prophéties de Jéhovah relatives au Royaume, il était également vital de posséder un document clair et digne de foi traçant la lignée de Juda et de David.
3. a) Qu’est-ce qu’Ezra désirait faire comprendre aux Juifs ? b) Pourquoi mit-il en évidence l’histoire de Juda, et comment souligna-t-il l’importance du culte pur ?
3 Ezra était sincèrement désireux de secouer de leur apathie les Juifs rétablis, et de leur faire prendre conscience qu’ils étaient bel et bien les héritiers de la bonté de cœur que Jéhovah s’était engagé à exercer envers eux. Ainsi, dans les Chroniques, il leur proposa le récit complet de l’histoire de la nation et des origines de l’humanité en remontant jusqu’au premier homme, Adam. Le royaume de David étant le centre d’intérêt, Ezra mit en évidence l’histoire de Juda, passant presque entièrement sous silence l’histoire totalement mauvaise du royaume des dix tribus. Il décrivit les plus grands rois de Juda occupés à bâtir ou à réparer le temple et guidant le peuple avec zèle dans le culte de Dieu. Il signala les péchés religieux qui conduisirent à la chute du royaume tout en mettant l’accent sur les promesses divines de restauration. Il souligna l’importance du culte pur en attirant l’attention sur les nombreux détails relatifs au temple, à ses prêtres, aux Lévites, aux maîtres de chant, etc. Les Israélites ont dû puiser un grand encouragement dans ce document historique qui insistait sur la raison de leur retour d’exil, savoir le rétablissement du culte de Jéhovah à Jérusalem.
4. Quelle preuve avons-nous qu’Ezra est le rédacteur des Chroniques ?
4 Quelle preuve avons-nous qu’Ezra a écrit les Chroniques ? Les deux derniers versets de Deux Chroniques 2Ch 36:22, 23 sont identiques aux deux premiers versets du livre d’Ezra 1:1, 2, et Deux Chroniques se termine au milieu d’une phrase qui s’achève en Ezra 1:3. Par conséquent, le rédacteur des Chroniques doit être le même que celui du livre d’Ezra. C’est ce qui ressort encore du fait que le style, le langage, le vocabulaire et l’orthographe des livres des Chroniques et d’Ezra sont les mêmes. Certaines expressions de ces deux livres ne se rencontrent dans aucun autre livre de la Bible. Ezra, qui a écrit le livre du même nom, a également dû rédiger les Chroniques. La tradition juive appuie cette conclusion.
5. Quelles étaient les qualifications spirituelles et profanes d’Ezra ?
5 Nul n’était mieux qualifié qu’Ezra pour compiler cette histoire authentique. “ Car Ezra avait préparé son cœur à consulter la loi de Jéhovah, à la pratiquer et à enseigner en Israël la prescription et la justice. ” (Ezra 7:10). Jéhovah l’aida par le moyen de l’esprit saint. Reconnaissant la sagesse divine qui habitait Ezra, le chef de la Puissance mondiale perse l’investit de pouvoirs étendus dans le district administratif de Juda (Ezra 7:12-26). Ainsi revêtu de l’autorité divine et impériale, Ezra a pu compiler son texte à partir des meilleurs documents disponibles.
6. Pourquoi pouvons-nous nous fier à l’exactitude des Chroniques ?
6 Ezra était un remarquable investigateur. Il a consulté d’anciens documents historiques juifs compilés par des prophètes dignes de confiance et contemporains des événements, ainsi que ceux compilés par des archivistes et des chroniqueurs. Certains de ces écrits étaient peut-être des documents officiels provenant de Juda et d’Israël, des généalogies, des documents historiques rédigés par des prophètes et d’autres appartenant à des chefs de tribus et de familles. Ezra cite au moins 20 sources de renseignementsb. Grâce à ces citations précises, Ezra donna en toute honnêteté à ses contemporains l’occasion de vérifier ses sources s’ils le désiraient, et cela renforce considérablement sa crédibilité et l’authenticité de sa parole. Nous pouvons aujourd’hui nous fier à l’exactitude des livres des Chroniques pour la raison même qui a conduit les Juifs du temps d’Ezra à leur accorder leur confiance.
7. Quand se situe la rédaction des Chroniques, qui en reconnaissait l’authenticité, et quelle période les Chroniques couvrent-elles ?
7 Étant donné qu’Ezra “ monta de Babylone ” dans la septième année du roi de Perse Artaxerxès Longue-Main, soit en 468 av. n. è., et qu’il ne fait pas mention de l’arrivée de Nehémia en 455, événement très important, la rédaction des Chroniques a dû être achevée entre ces deux dates, probablement vers 460 av. n. è., à Jérusalem (Ezra 7:1-7 ; Neh. 2:1-18). Les Juifs du temps d’Ezra acceptaient les Chroniques comme une partie authentique de ‘ toute Écriture inspirée de Dieu et utile ’. Ils les appelaient Divré hayyamim, ce qui signifie “ Les affaires des jours ”, c’est-à-dire l’histoire des jours ou des temps. Quelque 200 ans plus tard, les traducteurs de la Septante ont également inclus les Chroniques dans les livres canoniques. Ils ont divisé le livre en deux parties, et, supposant qu’il complétait les livres de Samuel et des Rois, soit la Bible tout entière de l’époque, ils l’ont appelé Paraléïpoménôn, ce qui veut dire “ Choses laissées de côté (non mentionnées, omises) ”. Bien que ce nom ne soit pas particulièrement approprié, il indique néanmoins que ces traducteurs considéraient les Chroniques comme un écrit authentique et inspiré de Dieu. Tandis qu’il préparait sa traduction latine, Jérôme fit cette proposition : “ Nous pourrions [les] appeler de façon plus significative Chronicon de l’histoire divine tout entière. ” Il semble que le titre “ Chroniques ” soit dérivé de ce mot. Une chronique est un recueil d’événements rapportés dans l’ordre de leur succession. Après l’énumération des généalogies, Un Chroniques s’en tient essentiellement à l’époque du roi David, de 1077 av. n. è. à sa mort.
CONTENU DE UN CHRONIQUES
8. Un Chroniques se divise en deux parties ; quelles sont-elles ?
8 Le livre de Un Chroniques se divise logiquement en deux parties : les 9 premiers chapitres 1-9, qui donnent principalement la liste des généalogies, et les 20 derniers chapitres 10-29, qui couvrent les événements survenus pendant les 40 années qui vont de la mort de Saül à la fin du règne de David.
9. Pourquoi n’y a-t-il aucune raison de proposer une date ultérieure pour la rédaction des Chroniques ?
9 Les généalogies (1:1–9:44). Ces chapitres dressent la liste des généalogies depuis Adam jusqu’à la lignée de Zorobabel (1:1 ; 3:19-24). De nombreuses traductions conduisent la lignée de Zorobabel jusqu’à la dixième génération. Comme Zorobabel est revenu à Jérusalem en 537 av. n. è. et qu’Ezra a vraisemblablement achevé sa rédaction en 460, toutes ces générations n’ont pu se succéder en si peu de temps. Mais le texte hébreu est incomplet dans cette partie, et le lien de parenté entre les hommes cités et Zorobabel ne peut être déterminé. Il n’y a donc pas lieu de proposer une date ultérieure pour la rédaction des Chroniques, comme certains le font.
10. a) Quelles générations sont citées en premier ? b) Quelle généalogie est retracée en toute logique au début du deuxième chapitre ? c) Quelles autres listes suivent, et par quoi se terminent-elles ?
10 En premier lieu, le livre des Chroniques établit la liste des dix générations qui se sont succédé d’Adam à Noé, puis celle des dix suivantes jusqu’à Abraham. Les fils d’Abraham et leurs descendants, la postérité d’Ésaü et de Séïr, qui résidaient dans les régions montagneuses de Séïr, et les premiers rois d’Édom sont mentionnés. Cependant, à partir du deuxième chapitre il est surtout question des descendants d’Israël ou Jacob, de qui vient Juda dont la généalogie est d’abord tracée ; suivent les dix générations jusqu’à David (2:1-14). Les listes généalogiques des autres tribus sont également données, avec une mention particulière pour la tribu de Lévi et les grands prêtres, et elles se terminent par la tribu de Benjamin comme pour introduire le roi Saül, un Benjaminite, avec qui commence la narration historique proprement dite. Parfois, il semble qu’il y ait contradiction entre les généalogies d’Ezra et celles d’autres rédacteurs de la Bible. Il ne faut toutefois pas oublier que certains personnages ont porté plusieurs noms dont l’orthographe a pu être modifiée avec le temps et les changements de la langue. Une étude minutieuse aplanit la plupart des difficultés.
11. Citez d’autres renseignements utiles renfermés dans les listes de généalogies.
11 Ezra émaille ses généalogies de renseignements historiques et géographiques qui éclairent son récit et constituent des rappels importants. Par exemple, dans sa liste des descendants de Ruben il ajoute un renseignement capital : “ Et les fils de Ruben le premier-né d’Israël — car il était le premier-né ; mais, parce qu’il avait profané la couche de son père, son droit de premier-né fut donné aux fils de Joseph le fils d’Israël, de sorte qu’il ne devait pas être enregistré généalogiquement pour le droit de premier-né. Car Juda l’emporta parmi ses frères ; et celui choisi pour guide sortit de lui, mais le droit de premier-né était à Joseph. ” (5:1, 2). Ces quelques paroles expliquent beaucoup de choses. De plus, seul le livre des Chroniques nous apprend que Yoab, Amasa et Abishaï étaient tous neveux de David, ce qui nous aide à comprendre les événements les concernant. — 2:16, 17.
12. Quelles circonstances entourent la mort de Saül ?
12 L’infidélité de Saül entraîne sa mort (10:1-14). Le récit commence au moment où les Philistins livrent bataille à Israël au mont Guilboa. Trois des fils de Saül, y compris Yonathân, sont tués. Puis Saül est blessé ; ne voulant pas tomber aux mains de l’ennemi, il ordonne à son porteur d’armes : “ Tire ton épée et transperce-moi avec elle, de peur que ces incirconcis ne viennent vraiment m’outrager. ” Mais son porteur d’armes refuse et Saül se tue lui-même. Ainsi meurt Saül, car il a “ agi perfidement contre Jéhovah à propos de la parole de Jéhovah, qu’il n’avait pas gardée, et aussi pour avoir consulté un médium afin d’interroger. Et il n’interrogea pas Jéhovah ”. (10:4, 13, 14.) Jéhovah donne le royaume à David.
13. Comment David prospère-t-il dans le royaume ?
13 Le royaume de David est affermi (11:1–12:40). Par la suite les 12 tribus s’assemblent auprès de David à Hébrôn et l’oignent comme roi sur tout Israël. David s’empare de Sion et ‘ devient de plus en plus grand, car Jéhovah des armées est avec lui ’. (11:9.) Les hommes forts sont placés à la tête de l’armée, et par leur intermédiaire Jéhovah sauve “ d’un grand salut ”. (11:14.) David obtient le soutien de tous, et les hommes de guerre s’unissent d’un cœur complet pour le faire roi. Israël festoie et donne libre cours à sa joie.
14. Quelle est l’issue de la guerre de David contre les Philistins, et quel événement stimulant pour la foi est à l’origine d’un chant d’allégresse ?
14 David et l’Arche de Jéhovah (13:1–16:36). David tient conseil avec les chefs de la nation, qui donnent leur accord pour ramener l’Arche de Qiriath-Yéarim, où elle se trouve depuis 70 ans environ, à Jérusalem. Sur le chemin, Ouzza meurt pour avoir irrévérencieusement enfreint les instructions divines, et l’Arche est déposée pour quelque temps dans la maison d’Obed-Édom (Nomb. 4:15). Les Philistins reprennent leurs incursions, mais David leur inflige deux défaites écrasantes à Baal-Peratsim et à Guibéôn. Instruits par David, les Lévites suivent maintenant la règle théocratique pour transférer l’Arche sans dommage à Jérusalem, où elle est déposée dans une tente que David a dressée pour elle ; cela se fait dans la joie et avec des danses. On présente ensuite des sacrifices et on entonne des chants, David composant lui-même un chant d’actions de grâces pour la circonstance. Ce chant atteint le sublime par son thème ainsi exprimé : “ Que les cieux se réjouissent, et que la terre soit en joie, et qu’on dise parmi les nations : ‘ Jéhovah lui-même est devenu roi ! ’ ” (1 Chron. 16:31). Quel événement émouvant et stimulant pour la foi ! Par la suite, ce chant de David sera adapté et servira de base à de nouveaux chants, l’un d’entre eux étant le Psaume 96. Un autre de ces chants est consigné dans les quinze premiers versets du Psaume 105:1-15.
15. Par quelle merveilleuse promesse Jéhovah répond-il au désir de David de bâtir une maison pour le culte unifié ?
15 David et la maison de Jéhovah (16:37–17:27). Une situation inhabituelle prévaut maintenant en Israël. L’arche de l’alliance réside dans une tente à Jérusalem où servent Asaph et ses frères, tandis qu’à quelques kilomètres au nord-ouest de la ville, à Guibéôn, Tsadoq le grand prêtre et ses frères offrent les sacrifices prescrits par Jéhovah devant le tabernacle. Toujours soucieux d’exalter et d’unifier le culte de Jéhovah, David exprime son désir de construire une maison pour l’arche de l’alliance de Jéhovah. Toutefois, Jéhovah déclare que ce n’est pas David, mais son fils, qui lui bâtira une maison et qu’Il ‘ établira solidement son trône pour des temps indéfinis ’, lui témoignant sa bonté de cœur comme un père à l’égard de son fils (17:11-13). Cette merveilleuse promesse de Jéhovah — cette alliance pour un royaume éternel — touche profondément David. Avec un cœur débordant de reconnaissance, il prie Jéhovah pour que Son “ nom soit fidèle et qu’il devienne grand pour des temps indéfinis ”, et pour que Sa bénédiction repose sur la maison de David. — 17:24.
16. Quelle promesse Jéhovah accomplit-il par l’intermédiaire de David, mais quel péché ce dernier commet-il ?
16 Les conquêtes de David (18:1–21:17). Par l’intermédiaire de David, Jéhovah accomplit maintenant sa promesse de donner toute la Terre promise à la semence d’Abraham (18:3). Grâce à une série de campagnes éclair, Jéhovah ‘ donne le salut à David ’ partout où il va (18:6). Par ses victoires écrasantes, David soumet les Philistins, abat les Moabites, défait le roi de Tsoba, force les Syriens à payer le tribu et l’emporte sur Édom, Ammôn et Amaleq. Mais Satan incite David à dénombrer Israël et ainsi à pécher. Jéhovah envoie une peste comme punition, mais dans sa miséricorde il met fin au fléau à l’aire de battage d’Ornân, après que 70 000 personnes ont été exécutées.
17. Quels préparatifs David fait-il en vue de la construction de la maison de Jéhovah, et comment encourage-t-il Salomon ?
17 David prépare la construction du temple (21:18–22:19). L’ange de Dieu ordonne à David, par l’intermédiaire de Gad, d’“ ériger un autel à Jéhovah sur l’aire de battage d’Ornân le Yebousite ”. (21:18.) Le roi achète l’emplacement à Ornân et y offre des sacrifices en obéissance à Jéhovah, qu’il invoque ; Jéhovah lui répond “ par le feu des cieux sur l’autel de l’holocauste ”. (21:26.) David en conclut que la volonté de Jéhovah est que sa maison soit bâtie sur cet emplacement, et il se met à préparer et à rassembler les matériaux, disant : “ Salomon mon fils est jeune et délicat, et la maison à bâtir pour Jéhovah doit être d’une magnificence incomparable, pour être sans pareille en beauté pour tous les pays. Que je fasse donc des préparatifs pour lui. ” (22:5). Il explique à Salomon que Jéhovah ne lui a pas permis de construire la maison, car il a été un homme de guerre et de sang. Il l’exhorte à être courageux et fort dans cette entreprise, et ajoute : “ Lève-toi et agis, et que Jéhovah soit avec toi. ” — 22:16.
18. Dans quel but procède-t-on à un recensement ?
18 David organise le culte de Jéhovah (23:1–29:30). Un recensement a lieu, cette fois en accord avec la volonté de Dieu, en vue de la réorganisation de la prêtrise et des services lévitiques. Ceux-ci sont décrits avec plus de précision que partout ailleurs dans les Écritures. Les hommes au service du roi sont également répartis en divisions.
19. En quels termes David charge-t-il Salomon de la construction, quels plans lui remet-il, et quel bel exemple lui donne-t-il ?
19 Vers la fin de son règne fertile en événements, David rassemble tous les représentants de la nation, “ la congrégation de Jéhovah ”. (28:8.) Puis il se lève et dit : “ Entendez-moi, mes frères et mon peuple. ” Il leur parle alors du désir cher à son cœur : “ La maison du vrai Dieu. ” En présence de tous il dit à Salomon : “ Et toi, Salomon mon fils, connais le Dieu de ton père et sers-le d’un cœur complet et d’une âme délicieuse, car Jéhovah sonde tous les cœurs et discerne toute inclination des pensées. Si tu le recherches, il se laissera trouver par toi, mais si tu le quittes, il te rejettera pour toujours. Vois, maintenant, car Jéhovah lui-même t’a choisi pour bâtir une maison comme sanctuaire. Sois courageux et agis. ” (28:2, 9, 10, 12). Il remet au jeune Salomon le plan architectural qu’il a reçu par inspiration de Jéhovah et, de son immense fortune personnelle, il contribue à la réalisation du projet — 3 000 talents d’or et 7 000 talents d’argent, qu’il a épargnés pour la construction. Avec un si bel exemple sous les yeux, les princes et le peuple offrent volontairement de l’or valant 5 000 talents, 10 000 dariques, de l’argent valant 10 000 talents ainsi que du fer et du cuivrec (29:3-7). Et le peuple se réjouit de ce privilège.
20. Quelle intensité exceptionnelle la prière finale de David atteint-elle ?
20 David loue ensuite Jéhovah dans une prière, il reconnaît que toutes ces offrandes viennent en fait de Lui, et il lui demande de continuer à bénir le peuple et Salomon. Cette prière finale de David atteint une intensité exceptionnelle avec l’exaltation du Royaume et du nom glorieux de Jéhovah : “ Béni sois-tu, ô Jéhovah le Dieu d’Israël notre père, depuis des temps indéfinis et pour des temps indéfinis. À toi, ô Jéhovah, sont la grandeur, la puissance, la beauté, la supériorité et la dignité ; car tout, dans les cieux et sur la terre, est à toi. À toi est le royaume, ô Jéhovah, Celui qui t’élève aussi en chef au-dessus de tout. La richesse et la gloire sont grâce à toi, et tu domines tout ; dans ta main il y a force et puissance, et dans ta main est le pouvoir de rendre grand et de donner de la vigueur à tous. Et maintenant, ô notre Dieu, nous te remercions et nous louons ton nom magnifique. ” — 29:10-13.
21. Sur quelle note élevée Un Chroniques s’achève-t-il ?
21 Salomon est oint une deuxième fois et il s’assied sur “ le trône de Jéhovah ” à la place de David, qui est âgé. Après 40 ans de règne, David meurt “ dans une belle vieillesse, rassasié de jours, de richesse et de gloire ”. (29:23, 28.) Ezra conclut ensuite Un Chroniques sur une note élevée, soulignant la supériorité du royaume de David sur tous les royaumes des nations.
UTILITÉ
22. Comment les compagnons israélites d’Ezra ont-ils été encouragés par Un Chroniques ?
22 Ce livre écrit par Ezra a été d’une grande utilité pour ses compagnons israélites. Grâce à cette histoire condensée présentée de façon originale et optimiste, ils ont pu apprécier les miséricordes pleines d’amour de Jéhovah à leur égard en raison de sa fidélité à l’alliance du Royaume conclue avec le roi David et à cause de Son nom. Ainsi encouragés, ils se sont mis à pratiquer le culte pur de Jéhovah avec un zèle renouvelé. Les généalogies ont affermi leur confiance dans la prêtrise qui officiait dans le temple rebâti.
23. Comment Matthieu, Luc et Étienne ont-ils fait bon usage de Un Chroniques ?
23 Un Chroniques a également été d’une grande utilité pour la congrégation chrétienne primitive. Matthieu et Luc ont pu s’inspirer de ses listes généalogiques pour établir clairement que Jésus Christ était le “ fils de David ” et le Messie possédant le droit légal (Mat. 1:1-16 ; Luc 3:23-38). Concluant son dernier témoignage, Étienne parla de la requête de David liée à la construction d’une maison pour Jéhovah et de Salomon qui la bâtit effectivement. Puis il dit que “ le Très-Haut n’habite pas dans des maisons faites par des mains ”, précisant que le temple de Salomon représentait des choses célestes de loin plus glorieuses. — Actes 7:45-50.
24. Quel enseignement pouvons-nous retirer aujourd’hui du bel exemple de David ?
24 Qu’en est-il des vrais chrétiens de nos jours ? Un Chroniques devrait bâtir et stimuler notre foi. L’excellent exemple de David est riche d’enseignement pour nous. À la grande différence de Saül, homme sans foi, David consultait sans cesse Jéhovah (1 Chron. 10:13, 14 ; 14:13, 14 ; 17:16 ; 22:17-19). Que ce soit lorsqu’il fit monter l’arche de Jéhovah à Jérusalem, composa des psaumes à la louange de Jéhovah, organisa le service des Lévites et demanda de bâtir une maison glorieuse pour Jéhovah, David montra que Jéhovah et son culte occupaient la première place dans ses pensées (16:23-29). Jamais il ne se plaignit. Il ne rechercha pas des privilèges spéciaux pour lui-même, mais son unique souci était de faire la volonté de Jéhovah. Ainsi, lorsque Jéhovah confia la construction de la maison à son fils, David l’instruisit de tout cœur et donna de son temps, de ses forces et de ses biens en préparant le travail qui allait commencer après sa mort (29:3, 9). Un bel exemple d’attachement à Jéhovah en vérité ! — Héb. 11:32.
25. Quelle attitude à l’égard du nom et du Royaume de Jéhovah Un Chroniques devrait-il susciter en nous ?
25 Et nous arrivons aux derniers chapitres, point culminant du livre. Le noble langage dans lequel David loua Jéhovah et glorifia son “ nom magnifique ” devrait nous inciter à accepter avec joie le privilège qui nous est offert aujourd’hui de faire connaître les gloires de Jéhovah et son Royaume remis à Christ (1 Chron. 29:10-13). Puissent notre foi et notre joie toujours égaler celles de David, tandis que nous exprimons notre reconnaissance pour le Royaume éternel de Jéhovah en nous dépensant pleinement dans son service (17:16-27) ! Vraiment, Un Chroniques illumine comme jamais le thème biblique du Royaume de Jéhovah et de sa Semence, nous laissant dans l’attente de nouvelles révélations sur les desseins de Jéhovah.
[Notes]
a Commentary, par A. Clarke, vol. II, page 574.
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Livre de la Bible numéro 14 — 2 Chroniques« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 14 — 2 Chroniques
Écrivain : Ezra
Lieu de composition : Jérusalem ?
Fin du travail de composition : vers 460 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 1037-537 av. n. è.
1. Quand Ezra a-t-il terminé les Chroniques, et quel but poursuivait-il ?
PUISQU’IL apparaît que Un et Deux Chroniques ne formaient initialement qu’un seul volume, les arguments présentés dans le chapitre précédent relatifs au contexte historique, à l’écrivain, à l’époque de la composition, à la canonicité et à l’authenticité s’appliquent aux deux livres. Selon les preuves avancées, Ezra a terminé Deux Chroniques vers 460 av. n. è., probablement à Jérusalem. Il avait pour but de préserver des documents historiques susceptibles de se perdre. Grâce à l’aide de l’esprit saint et à sa capacité comme historien de réunir et de sélectionner des données, Ezra a pu composer un récit exact et permanent. Il a préservé en vue de l’avenir ce qu’il considérait comme des faits historiques. Le travail d’Ezra était des plus opportuns, car à ce moment-là il fallait aussi rassembler l’ensemble des textes sacrés des Écritures hébraïques rédigés au fil des siècles.
2. Pourquoi n’y a-t-il aucune raison de douter de l’exactitude des Chroniques ?
2 Les Juifs du temps d’Ezra ont tiré grand profit du livre des Chroniques qu’il a rédigé sous l’inspiration divine. Ce livre a été écrit pour leur instruction et pour les encourager à l’endurance. Par la consolation des Écritures, ils pouvaient avoir l’espérance. Ils ont accepté le livre des Chroniques comme une partie du canon de la Bible. Ils savaient que ce livre est digne de foi, et ils pouvaient le confronter avec les autres écrits divinement inspirés et avec les nombreux documents historiques profanes cités par Ezra. Alors qu’ils ont laissé les écrits historiques profanes non inspirés de Dieu tomber dans l’oubli, ils ont soigneusement préservé les Chroniques. Les traducteurs de la Septante ont inclus les Chroniques dans la partie hébraïque de la Bible.
3. Comment d’autres livres des Écritures attestent-ils l’authenticité des Chroniques ?
3 Jésus Christ et les écrivains des Écritures grecques chrétiennes ont reconnu l’authenticité et l’inspiration divine de ce livre. Jésus avait sans doute présents à l’esprit des comportements comme ceux décrits en 2 Chroniques 24:21 lorsqu’il accusa Jérusalem de tuer et de lapider les prophètes et les serviteurs de Jéhovah (Mat. 23:35 ; 5:12 ; 2 Chron. 36:16). Quand Jacques parla d’Abraham comme de l’“ ami de Jéhovah ”, il se référait peut-être aux paroles d’Ezra en 2 Chroniques 20:7 (Jacq. 2:23). Le livre renferme aussi des prophéties qui se sont accomplies à la lettre. — 2 Chron. 20:17, 24 ; 21:14-19 ; 34:23-28 ; 36:17-20.
4. Quelle découverte archéologique atteste l’authenticité de Deux Chroniques ?
4 L’archéologie atteste également l’authenticité de Deux Chroniques. Des fouilles entreprises sur le site de l’ancienne Babylone ont mis au jour des tablettes d’argile relatives au règne de Neboukadnetsar ; l’une d’elles cite le nom de “ Jaʼukînu, roi du pays de Jâhudu ”, c’est-à-dire “ Yehoïakîn, roi du pays de Judaa ”. Cela concorde avec le récit biblique qui dit que Yehoïakîn a été emmené captif à Babylone durant la septième année du règne de Neboukadnetsar.
5. Quelle période Deux Chroniques couvre-t-il, et pourquoi développe-t-il surtout l’histoire de Juda plutôt que celle du royaume des dix tribus ?
5 Deux Chroniques relate les événements survenus en Juda depuis le règne de Salomon, qui commença en 1037 av. n. è., jusqu’au décret de Cyrus, en 537 av. n. è., ordonnant la reconstruction de la maison de Jéhovah à Jérusalem. Durant ces 500 ans d’histoire, il n’est question du royaume des dix tribus d’Israël que lorsqu’il est impliqué dans les affaires de Juda, et la destruction de ce royaume du Nord en 740 av. n. è. n’est pas même mentionnée. Pour quelle raison ? Parce que le prêtre Ezra se souciait essentiellement du culte de Jéhovah rendu dans son lieu légitime, la maison de Dieu à Jérusalem, et du royaume de la lignée de David, avec qui Jéhovah avait fait alliance. Ainsi, c’est sur le royaume du Sud que se porta toute l’attention d’Ezra, pour soutenir le vrai culte de Jéhovah et dans l’attente du chef qui devait sortir de Juda. — Gen. 49:10.
6. Sous quels rapports Deux Chroniques est-il exaltant et stimulant ?
6 Ezra se place à un niveau élevé. Des 36 chapitres de Deux Chroniques, les 9 premiers 2Ch 1-9 sont consacrés au règne de Salomon et 6 d’entre eux uniquement à la préparation et à l’inauguration de la maison de Jéhovah. Le livre ne mentionne pas l’infidélité de Salomon. Des 27 chapitres 10-36 qui restent, 14 parlent des cinq rois qui ont en gros suivi l’exemple d’attachement exclusif au culte de Jéhovah laissé par David, à savoir Asa, Yehoshaphat, Yotham, Hizqiya et Yehoash. Même dans les 13 autres chapitres, Ezra veille soigneusement à souligner les qualités des mauvais rois. Il met toujours en évidence les événements relatifs au rétablissement et à la préservation du culte pur. C’est un livre vraiment stimulant.
CONTENU DE DEUX CHRONIQUES
7. Comment Jéhovah rend-il Salomon “ extrêmement grand ” ?
7 La gloire du règne de Salomon (1:1–9:31). Dès le début, Deux Chroniques nous présente Salomon, le fils de David, acquérant de la force dans la royauté. Jéhovah est avec lui et le ‘ rend extrêmement grand ’. Alors que Salomon fait des offrandes à Guibéôn, Jéhovah lui apparaît durant la nuit et lui dit : “ Demande ! Que dois-je te donner ? ” Salomon demande la connaissance et la sagesse afin de bien gouverner le peuple de Jéhovah. Parce que sa requête est désintéressée, Dieu lui promet non seulement la sagesse et la connaissance, mais aussi les richesses, les biens et l’honneur ‘ comme n’en a jamais eu aucun des rois qui ont été avant lui, et comme n’en aura jamais aucun de ceux qui viendront après lui ’. Si grande est la richesse qui afflue à Jérusalem que Salomon en vient à ‘ rendre l’argent et l’or pareils aux pierres ’. — 1:1, 7, 12, 15.
8. Comment la construction du temple se passe-t-elle ? Citez quelques caractéristiques de ce bâtiment.
8 Salomon recrute des ouvriers pour le travail de construction de la maison de Jéhovah, et le roi Hiram de Tyr coopère avec lui en lui envoyant du bois et un ouvrier habile. “ Dans la quatrième année de son règne [celui de Salomon] ”, la construction commence, et elle s’achève sept ans et demi plus tard, en 1027 av. n. è. (3:2.) Le porche qui est devant le temple mesure 120 coudées (53,40 m) de haut. Salomon fait dresser devant le porche deux grandes colonnes de cuivre, l’une nommée Yakîn, ce qui signifie “ Que [Jéhovah] établisse solidement ”, et l’autre Boaz, qui veut peut-être dire “ Par la force ”. (3:17.) En comparaison, la maison elle-même est petite : elle a 60 coudées (26,70 m) de long, 30 coudées (13,40 m) de haut et 20 coudées (8,90 m) de large, mais ses murs et le plafond sont recouverts d’or ; la pièce la plus retirée, le Très-Saint, est artistement décorée avec de l’or. Elle renferme également les deux chérubins en or, un de chaque côté de la pièce, leurs ailes déployées en travers de la pièce se touchant au centre.
9. Décrivez le mobilier et les ustensiles du temple et de la cour.
9 Dans la cour intérieure se trouve un très grand autel de cuivre mesurant 20 coudées (8,90 m) de long, 20 coudées (8,90 m) de large et 10 coudées (4,50 m) de haut. Dans cette cour, il y a encore un objet impressionnant : la mer en métal fondu, un immense réservoir de cuivre reposant sur le dos de 12 taureaux en cuivre tournés vers l’extérieur, trois dans chaque direction. Cette mer peut contenir “ trois mille baths ” (env. 66 000 l) d’eau ; c’est là que se lavent les prêtres (4:5). Dans cette cour se trouvent encore dix petits bassins de cuivre posés sur des chariots en cuivre décorés, bassins dans lesquels on rince les choses qui ont à faire avec l’holocauste. L’eau qu’ils contiennent provient de la mer en métal fondu, et on peut les déplacer selon les besoins. Enfin, il y a les dix porte-lampes d’or et de nombreux autres ustensiles, en or ou en cuivre, destinés au culte dans le templeb.
10. Que se passe-t-il quand on amène l’Arche dans le Très-Saint ?
10 Finalement, après sept années et demie de travail, la maison de Jéhovah est achevée (1 Rois 6:1, 38). Le jour de son inauguration, le moment est venu d’amener le symbole de la présence de Jéhovah dans la pièce la plus retirée de ce somptueux édifice. Les prêtres introduisent “ l’arche de l’alliance de Jéhovah à sa place, dans la pièce la plus retirée de la maison, dans le Très-Saint, sous les ailes des chérubins ”. Que se passe-t-il alors ? Dès que les chanteurs lévites et les musiciens, comme un seul, se mettent à louer et à remercier Jéhovah, la maison se remplit d’un nuage et les prêtres ne peuvent s’y tenir pour faire le service, à cause de “ la gloire de Jéhovah ” qui remplit la maison du vrai Dieu (2 Chron. 5:7, 13, 14). Ainsi Jéhovah manifeste son approbation et sa présence dans le temple.
11. Quelle prière Salomon offre-t-il, et quelle requête présente-t-il ?
11 Pour l’occasion, on a construit une estrade de cuivre d’une hauteur de trois coudées (1,30 m) et on l’a mise dans la cour intérieure près du grand autel de cuivre. De cette position élevée, Salomon peut être vu des foules rassemblées pour l’inauguration du temple. Après la manifestation miraculeuse de la présence de Jéhovah par le moyen d’un nuage de gloire, Salomon s’agenouille en face de la foule et offre une émouvante prière d’actions de grâces et de louanges, prière qui inclut une série d’humbles requêtes implorant le pardon et la bénédiction de Dieu. En conclusion il dit : “ Maintenant, ô mon Dieu, s’il te plaît, que tes yeux soient ouverts et tes oreilles attentives à la prière concernant ce lieu. Ô Jéhovah Dieu, ne repousse pas la face de ton oint. Oh ! souviens-toi des bontés de cœur envers David ton serviteur ! ” — 6:40, 42.
12. Quelle est la réponse de Jéhovah à la prière de Salomon, et sur quelle note joyeuse la célébration qui dure 15 jours se termine-t-elle ?
12 Jéhovah entend-il la prière de Salomon ? À peine le roi a-t-il fini de parler que le feu descend du ciel et consume l’holocauste et les sacrifices, et “ la gloire de Jéhovah ” remplit la maison. Aussitôt les Israélites s’inclinent et remercient Jéhovah, “ car il est bon, car sa bonté de cœur est pour des temps indéfinis ”. (7:1, 3.) On offre ensuite un très grand sacrifice à Jéhovah. La fête qui marque l’inauguration se poursuit pendant toute une semaine ; elle est suivie de la fête de la Récolte, qui dure une semaine, et d’un sabbat au cours duquel on ne fait aucun travail. Après cette fête de 15 jours, qui a été réjouissante et fortifiante sur le plan spirituel, Salomon renvoie le peuple dans ses foyers, joyeux et le cœur heureux (7:10). Jéhovah aussi est heureux. Il confirme de nouveau l’alliance du Royaume à Salomon et le met en garde contre les conséquences désastreuses de la désobéissance.
13. a) Une fois le temple achevé, quel grand travail de construction Salomon entreprend-il ? b) En quels termes la reine de Sheba s’exprime-t-elle en voyant le royaume de Salomon ?
13 Salomon entreprend maintenant un très grand travail de construction dans son royaume ; il bâtit un palais pour lui-même, et aussi des villes fortifiées, des villes d’entrepôts, des villes de chars et des villes pour les cavaliers, et tout ce qu’il lui plaît de construire. Il y a la prospérité, la gloire et la paix, car le roi comme le peuple sont conscients du culte à rendre à Jéhovah. Même la reine de Sheba, qui réside à quelque 1 900 km, entend parler de la prospérité et de la sagesse de Salomon. Elle entreprend alors le long et pénible voyage pour juger par elle-même du bien-fondé de la rumeur. Est-elle déçue ? Pas du tout, car elle confesse : “ Je n’ai pas ajouté foi à leurs paroles, jusqu’à ce que je sois venue pour que mes propres yeux puissent voir ; et voici qu’on ne m’avait pas révélé la moitié de l’abondance de ta sagesse. Tu as surpassé la rumeur que j’ai entendue. Heureux tes hommes, heureux tes serviteurs que voici. ” (9:6, 7). Aucun autre roi de la terre ne surpasse Salomon en richesse et en sagesse. Il règne à Jérusalem pendant 40 ans.
14. Pourquoi Israël est-il si rapidement dépouillé de sa gloire ?
14 Les règnes de Rehabam et d’Abiya (10:1–13:22). Le règne dur et oppressif de Rehabam, le fils de Salomon, entraîne la rébellion des dix tribus du nord sous la conduite de Yarobam, en 997 av. n. è. Mais les prêtres et les Lévites des deux royaumes prennent position pour Rehabam, plaçant la fidélité à l’alliance du Royaume au-dessus du nationalisme. Rehabam ne tarde pas à abandonner la loi de Jéhovah, et Shishaq, le roi d’Égypte, monte contre Jérusalem et s’empare des trésors de la maison de Jéhovah. Quelle tristesse ! À peine plus de 30 ans après leur construction, ces bâtiments superbement décorés sont dépouillés de leur gloire ! Pour quelle raison ? Les Israélites se sont “ montrés infidèles envers Jéhovah ”. Rehabam se repent juste à temps, si bien que Jéhovah ne les supprime pas complètement. — 12:2.
15. Quelles guerres éclatent après la mort de Rehabam, et pourquoi Juda se montre-t-il supérieur à Israël dans la guerre ?
15 À la mort de Rehabam, Abiya, l’un de ses 28 fils, est fait roi. Les trois années de règne d’Abiya sont entachées de guerres sanglantes contre Israël, au nord. Juda compte deux fois moins d’hommes de guerre qu’Israël : 400 000 contre 800 000 pour Yarobam. Au cours des terribles batailles qui s’ensuivent, les guerriers d’Israël sont réduits à moins de la moitié, et 500 000 adorateurs du veau sont détruits. Les fils de Juda se montrent supérieurs parce qu’ils s’appuient “ sur Jéhovah le Dieu de leurs ancêtres ”. — 13:18.
16. Quelle réponse Jéhovah apporte-t-il à la prière pressante d’Asa ?
16 Asa, un roi qui craint Dieu (14:1–16:14). Asa, le fils d’Abiya, succède à son père. C’est un défenseur du vrai culte. Il entreprend une campagne de purification dans le pays en supprimant le culte des images. Mais voilà que Juda est menacé par les forces militaires éthiopiennes qui s’élèvent à un million d’hommes. Asa prie en ces termes : “ Secours-nous, ô Jéhovah notre Dieu, car sur toi nous nous appuyons et c’est en ton nom que nous sommes venus contre cette foule. ” Jéhovah exauce sa requête en lui donnant une victoire écrasante. — 14:11.
17. Comment Asa est-il encouragé à réformer le culte en Juda, mais pour quelle faute est-il réprimandé ?
17 L’esprit de Dieu vient sur Azaria qui dit à Asa : “ Jéhovah est avec vous aussi longtemps que vous êtes avec lui ; si vous le recherchez, il se laissera trouver par vous. ” (15:2). Grandement encouragé, Asa réforme le culte en Juda, et le peuple entre dans une alliance pour que soit mis à mort quiconque ne recherche pas Jéhovah. Cependant, lorsque Baasha, le roi d’Israël, dresse des barrières pour endiguer le flot des Israélites qui entrent en Juda, Asa commet une faute grave en louant les services de Ben-Hadad, le roi de Syrie, pour combattre Israël, au lieu de rechercher l’aide de Jéhovah. Alors Jéhovah le réprimande. Malgré tout, le cœur d’Asa ‘ est complet durant tous ses jours ’. (15:17.) Il meurt dans la 41e année de son règne.
18. a) Quelle campagne Yehoshaphat entreprend-il en faveur du vrai culte, et quels en sont les résultats ? b) Comment l’alliance qu’il contracte par mariage manque-t-elle de tourner au désastre ?
18 Le bon règne de Yehoshaphat (17:1–20:37). Yehoshaphat, le fils d’Asa, poursuit le combat contre le culte des images et inaugure une campagne d’enseignement spéciale. Il envoie des instructeurs dans toutes les villes de Juda et les charge d’enseigner au peuple le livre de la Loi de Jéhovah. Il s’ensuit une période de paix et de grande prospérité, et Yehoshaphat continue ‘ à progresser et à grandir au plus haut point ’. (17:12.) Mais voilà qu’il s’allie par mariage avec le méchant roi Ahab d’Israël, et il va l’aider à combattre la puissance syrienne grandissante, passant outre aux paroles de Mikaïa, le prophète de Jéhovah ; il échappe de justesse à la mort, tandis que le roi Ahab est tué dans la bataille à Ramoth-Guiléad. Yéhou, le prophète de Jéhovah, réprimande Yehoshaphat pour avoir fait cause commune avec le méchant Ahab. Après cela, Yehoshaphat établit des juges dans tout le pays et leur dit d’assumer les devoirs de leur charge dans la crainte de Dieu.
19. Comment la guerre dans laquelle s’engage Yehoshaphat à l’apogée de son règne s’avère-t-elle celle de Jéhovah ?
19 Et nous atteignons l’apogée du règne de Yehoshaphat. Voilà que les troupes coalisées de Moab, d’Ammôn et de la région montagneuse de Séïr montent en force contre Juda par le désert d’En-Guédi. La peur tenaille les Israélites. Yehoshaphat et tout Juda, “ même leurs petits, leurs femmes et leurs fils ”, se tiennent debout devant Jéhovah pour l’invoquer. L’esprit de Jéhovah vient alors sur Yahaziël, le Lévite, qui dit aux foules rassemblées : “ Soyez attentifs, tout Juda et vous, habitants de Jérusalem, et toi, roi Yehoshaphat ! Voici ce que Jéhovah vous a dit : ‘ Vous, n’ayez pas peur et ne soyez pas terrifiés à cause de cette foule nombreuse, car la bataille n’est pas la vôtre, mais celle de Dieu. Demain, descendez contre eux. [...] Jéhovah sera avec vous. ’ ” Se levant de bon matin, Juda sort, les chanteurs lévites en tête. Yehoshaphat les encourage en ces termes : “ Ayez foi en Jéhovah [...]. Ayez foi en ses prophètes et ainsi ayez du succès. ” Les chanteurs célèbrent joyeusement Jéhovah, “ car sa bonté de cœur est pour des temps indéfinis ”. (20:13, 15-17, 20, 21.) Et Jéhovah manifeste sa bonté de cœur de façon merveilleuse. Il dresse une embuscade devant les armées des envahisseurs de sorte qu’ils s’entretuent. En arrivant à la tour de garde du désert, les Judéens, joyeux, ne voient que des cadavres. Vraiment la bataille est celle de Dieu. Jusqu’à la fin de ses 25 années de règne, Yehoshaphat continue de marcher fidèlement devant Jéhovah.
20. Quels désastres marquent le règne de Yehoram ?
20 Les mauvais règnes de Yehoram, d’Ahazia et d’Athalie (21:1–23:21). Yehoram, le fils de Yehoshaphat, commence mal son règne ; il tue tous ses frères. Néanmoins, Jéhovah l’épargne en raison de l’alliance qu’Il a conclue avec David. Édom commence à se révolter. D’un lieu inconnu, Éliya envoie une lettre à Yehoram pour l’avertir que Jéhovah va porter un grand coup à sa maison et qu’il mourra de façon horrible (21:12-15). Conformément à la prophétie, les Philistins et les Arabes envahissent et pillent Jérusalem, et le roi meurt d’une terrible maladie des intestins. Il a régné pendant huit ans.
21. Quelles sont les conséquences funestes du règne d’Athalie en Juda, mais comment Yehoïada réussit-il à rétablir le trône de David ?
21 Ahazia (Yehoahaz), le seul fils survivant de Yehoram, lui succède, mais il succombe à la mauvaise influence de sa mère Athalie, la fille d’Ahab et de Jézabel. Son règne prend fin au bout d’une année, car Yéhou élimine la maison d’Ahab. Là-dessus Athalie assassine ses petits-enfants et usurpe le trône. Mais l’un des fils d’Ahazia échappe au massacre. Il s’agit de Yehoash, âgé d’un an, que sa tante Yehoshabath cache dans la maison de Jéhovah. Athalie règne pendant six ans, puis le mari de Yehoshabath, le grand prêtre Yehoïada, prend courageusement Yehoash et le fait proclamer roi, comme l’un des “ fils de David ”. Quand Athalie vient à la maison de Jéhovah, elle déchire ses vêtements et crie : “ Conspiration ! Conspiration ! ” Mais en vain. Yehoïada la fait chasser du temple et mettre à mort. — 23:3, 13-15.
22. En quel sens le règne de Yehoash commence-t-il bien mais finit-il mal ?
22 Les règnes de Yehoash, d’Amatsia et d’Ouzziya commencent bien mais finissent mal (24:1–26:23). Yehoash règne pendant 40 ans, et il fait ce qui est droit aux yeux de Jéhovah durant tous les jours de Yehoïada, qui exerce sur lui une bonne influence. Il s’intéresse même à la maison de Jéhovah et la fait restaurer. Mais à la mort de Yehoïada, Yehoash subit l’influence des princes de Juda qui l’amènent à se détourner du culte de Jéhovah pour servir les poteaux sacrés et les idoles. Quand l’esprit de Dieu pousse Zekaria, le fils de Yehoïada, à réprimander le roi, celui-ci le fait cribler de pierres et il meurt. Peu de temps après, une petite troupe de Syriens envahit Juda, mais les forces militaires judéennes, quoique plus nombreuses, ne parviennent pas à repousser l’envahisseur, parce que Juda ‘ a quitté Jéhovah le Dieu de ses ancêtres ’. (24:24.) Alors les propres serviteurs de Yehoash conspirent contre lui et l’assassinent.
23. Quel exemple d’infidélité Amatsia suit-il ?
23 Amatsia succède à son père Yehoash. Il commence bien ses 29 années de règne, mais tombe par la suite dans la défaveur de Jéhovah, parce qu’il érige pour lui les dieux des Édomites et les adore. “ Dieu a décidé de te supprimer ”, lui annonce le prophète de Jéhovah (25:16). Mais Amatsia devient fanfaron et défie Israël, au nord. Conformément à la parole de Dieu, il subit une humiliante défaite de la part des Israélites. Après cet échec, des conspirateurs se liguent contre lui et le mettent à mort.
24. Comment la force d’Ouzziya devient-elle sa faiblesse, et qu’en résulte-t-il ?
24 Ouzziya, le fils d’Amatsia, suit les traces de son père. La plus grande partie de son règne, qui dure 52 ans, se passe bien ; il acquiert une grande renommée à cause de son génie militaire, des tours qu’il bâtit et parce qu’il ‘ aime l’agriculture ’. (26:10.) Il pourvoit l’armée d’un équipement et de machines. Mais sa force deviendra sa faiblesse. Il s’enorgueillit et tente d’assumer les fonctions sacerdotales en offrant de l’encens dans le temple de Jéhovah. Pour cela, Jéhovah le frappe de la lèpre. Il se voit donc forcé de vivre à l’écart, loin de la maison de Jéhovah et de celle du roi, où son fils Yotham juge le peuple à sa place.
25. Pourquoi Yotham réussit-il dans ses entreprises ?
25 Yotham sert Jéhovah (27:1-9). Contrairement à son père, Yotham ne ‘ pénètre pas dans le temple de Jéhovah ’. Il fait plutôt “ ce qui est droit aux yeux de Jéhovah ”. (27:2.) Durant ses 16 années de règne, il accomplit un grand travail de construction et vient à bout d’une révolte ammonite.
26. Dans quel abîme de méchanceté jamais atteint Ahaz plonge-t-il ?
26 Le méchant roi Ahaz (28:1-27). Ahaz, le fils de Yotham, se révèle l’un des plus méchants rois judéens, qui ont été 21. Il pousse la méchanceté à l’extrême en offrant ses propres fils en holocauste aux dieux païens. En conséquence, Jéhovah le livre successivement aux armées de Syrie, d’Israël, d’Édom et de Philistie. Ainsi Jéhovah humilie Juda à cause d’Ahaz, parce qu’il ‘ laisse croître le relâchement en Juda, et on se montre grandement infidèle envers Jéhovah ’. (28:19.) S’enfonçant dans le mal, Ahaz sacrifie aux dieux de Syrie pour la raison que les Syriens se sont montrés supérieurs à lui dans la bataille. Il ferme les portes de la maison de Jéhovah et remplace le culte de Jéhovah par celui des dieux païens. Enfin, le règne d’Ahaz s’achève au bout de 16 ans.
27. Quel zèle Hizqiya montre-t-il pour le culte de Jéhovah ?
27 Le fidèle roi Hizqiya (29:1–32:33). Hizqiya, le fils d’Ahaz, règne pendant 29 ans à Jérusalem. Il commence par ouvrir et réparer les portes de la maison de Jéhovah. Puis il réunit les prêtres et les Lévites et leur ordonne de purifier le temple et de le sanctifier pour le service de Jéhovah. Il déclare vouloir conclure une alliance avec Jéhovah pour détourner son ardente colère. Le culte de Jéhovah est rétabli avec grand éclat.
28. Quelle très grande fête Hizqiya célèbre-t-il à Jérusalem, et comment le peuple exprime-t-il sa joie ?
28 On décide de célébrer une très grande Pâque, mais comme le temps manque pour la préparer au premier mois, on la célèbre le deuxième mois de la première année du règne de Hizqiya, en se basant sur le cas prévu par la Loi (2 Chron. 30:2, 3 ; Nomb. 9:10, 11). Le roi convie à la célébration non seulement tout Juda, mais aussi Israël, et bien que certains membres des tribus d’Éphraïm, de Manassé et de Zéboulôn tournent en dérision l’invitation, d’autres s’humilient et viennent à Jérusalem se joindre à Juda tout entier. Après la Pâque on célèbre la fête des Gâteaux sans levain. Elle dure sept jours et se déroule dans l’allégresse. Si encourageante est la fête que toute l’assemblée décide de la prolonger de sept jours. Il y a “ une grande joie à Jérusalem, car depuis les jours de Salomon le fils de David le roi d’Israël, il n’y avait rien eu de pareil à Jérusalem ”. (2 Chron. 30:26.) Sa spiritualité restaurée, le peuple, tant en Juda qu’en Israël, se met à éliminer toute trace d’idolâtrie. Hizqiya, de son côté, rétablit les contributions matérielles pour les Lévites et pour les services du temple.
29. Comment Jéhovah récompense-t-il la confiance totale que Hizqiya met en lui ?
29 Alors Sennakérib, le roi d’Assyrie, envahit Juda et menace Jérusalem. Hizqiya prend courage, répare les défenses de la ville et brave les sarcasmes de l’ennemi. Mettant toute sa confiance en Jéhovah, il prie sans cesse pour lui demander de l’aide. Jéhovah répond tragiquement à cette prière faite avec foi. Il ‘ envoie un ange et efface tous les hommes forts et vaillants, les guides et les chefs dans le camp du roi d’Assyrie ’. (32:21.) Sennakérib rentre chez lui couvert de honte. Même ses dieux ne peuvent l’aider à sauver la face, car il est ensuite assassiné au pied de leur autel par ses propres fils (2 Rois 19:7). Jéhovah prolonge miraculeusement la vie de Hizqiya, qui en vient à avoir richesse et gloire en abondance, et tout Juda l’honore à sa mort.
30. a) Quel exemple de méchanceté Manassé suit-il, mais que se passe-t-il après son repentir ? b) Qu’est-ce qui caractérise le court règne d’Amôn ?
30 Les mauvais règnes de Manassé et d’Amôn (33:1-25). Manassé, le fils de Hizqiya, suit la mauvaise voie de son grand-père Ahaz, annulant tout le bien réalisé durant le règne de Hizqiya. Il bâtit des hauts lieux, dresse des poteaux sacrés et va même jusqu’à sacrifier ses fils aux faux dieux. Finalement Jéhovah fait venir contre Juda le roi d’Assyrie, et Manassé est emmené en captivité à Babylone. Là, il se repent du mal qu’il a commis. Quand Jéhovah étend sur lui sa miséricorde en le rétablissant dans sa royauté, il s’efforce de supprimer le culte démoniaque et de restaurer la vraie religion. Malheureusement, à la mort de Manassé, dont le règne a duré 55 ans, son fils Amôn accède au trône et se fait le nouveau champion inique du faux culte. Au bout de deux ans, ses propres serviteurs le mettent à mort.
31. Quels faits saillants marquent le règne courageux de Yoshiya ?
31 Le courageux règne de Yoshiya (34:1–35:27). Le jeune Yoshiya, le fils d’Amôn, tente courageusement de restaurer le vrai culte. Il fait démolir les autels des Baals, abattre les images taillées et réparer la maison de Jéhovah, où l’on découvre “ le livre de la loi de Jéhovah donnée par la main de Moïse ”, sans doute l’original (34:14). Pourtant, le juste Yoshiya apprend que le malheur va frapper le pays à cause de l’infidélité qui a été commise, mais cela ne sera pas de son vivant. Dans la 18e année de son règne, Yoshiya célèbre une très grande Pâque. Après 31 ans de règne, Yoshiya trouve la mort en tentant vainement d’empêcher les troupes égyptiennes de traverser le pays pour gagner l’Euphrate.
32. Comment les quatre derniers rois de Juda précipitent-ils la nation vers sa fin tragique ?
32 Yehoahaz, Yehoïaqim, Yehoïakîn, Tsidqiya et la désolation de Jérusalem (36:1-23). La méchanceté des quatre derniers rois de Juda précipite la nation vers sa fin tragique. Yehoahaz, le fils de Yoshiya, ne règne que trois mois ; il est destitué par Néko, le pharaon d’Égypte. Son frère Éliaqim, dont le nom est changé en celui de Yehoïaqim, le remplace, et c’est durant son règne que Juda est assujetti à Babylone, la nouvelle puissance mondiale (2 Rois 24:1). Lorsque Yehoïaqim se rebelle, Neboukadnetsar monte contre Jérusalem pour le punir en 618 av. n. è., mais Yehoïaqim meurt cette année-là après avoir régné pendant 11 ans. Il est remplacé par Yehoïakîn, son fils âgé de 18 ans. À peine règne-t-il depuis trois mois que Yehoïakîn se rend à Neboukadnetsar et est emmené captif à Babylone. Neboukadnetsar place maintenant sur le trône le troisième fils de Yoshiya, Tsidqiya, l’oncle de Yehoïakîn. Tsidqiya règne pendant 11 ans, sa domination est mauvaise et il refuse de ‘ s’humilier à cause de Jérémie le prophète venu sur l’ordre de Jéhovah ’. (2 Chron. 36:12.) Les infidélités commises par les prêtres et le peuple sur une grande échelle souillent la maison de Jéhovah.
33. a) Comment débutent les 70 années de désolation “ pour accomplir la parole de Jéhovah ” ? b) Quel décret historique est rapporté dans les deux derniers versets de Deux Chroniques ?
33 Finalement, Tsidqiya se rebelle contre le joug babylonien, mais cette fois Neboukadnetsar n’a aucune pitié. La fureur de Jéhovah est à son comble et il n’y a pas de guérison. Jérusalem tombe, son temple est pillé et brûlé, et les survivants du siège, qui dure 18 mois, sont emmenés captifs à Babylone. Juda est abandonné à la désolation. Ainsi, en cette année 607 av. n. è. commence la désolation “ pour accomplir la parole de Jéhovah prononcée par la bouche de Jérémie, [...] pour accomplir soixante-dix années ”. (36:21.) Le chroniste passe ensuite sous silence cette période de 70 ans environ pour rapporter dans les deux derniers versets le décret historique de Cyrus, publié en 537 av. n. è. Les captifs juifs doivent être libérés ! Jérusalem doit être relevée !
UTILITÉ
34. Par son choix des matériaux, sur quoi Ezra met-il l’accent, et de quelle utilité cela a-t-il été pour la nation ?
34 Deux Chroniques ajoute son puissant témoignage à celui des autres témoins de cette période (1037-537 av. n. è.) si riche en événements. De plus, ce livre fournit de précieux renseignements qui ne se trouvent dans aucun autre texte historique canonique, par exemple en 2 Chroniques chapitres 19, 20 et 29 à 31. Par son choix des matériaux, Ezra a mis l’accent sur les éléments fondamentaux et permanents de l’histoire de la nation, à savoir la prêtrise et son service, le temple et l’alliance du Royaume. Cela a permis de maintenir l’unité de la nation dans l’espérance du Messie et de son Royaume.
35. Quelles preuves importantes fournissent les derniers versets de Deux Chroniques 36:17-23 ?
35 Les derniers versets de Deux Chroniques (36:17-23) fournissent des preuves concluantes de la réalisation de Jérémie 25:12 ; ils démontrent, de surcroît, qu’il faut compter 70 années complètes entre la désolation totale du pays et la restauration du culte de Jéhovah à Jérusalem en 537 av. n. è. Par conséquent, cette désolation a commencé en 607 av. n. è.c. — Jér. 29:10 ; 2 Rois 25:1-26 ; Ezra 3:1-6.
36. a) Quel avertissement puissant Deux Chroniques renferme-t-il ? b) Comment ce livre affermit-il notre espérance dans le Royaume ?
36 Deux Chroniques renferme de puissants avertissements pour ceux qui marchent dans la foi chrétienne. Nombreux sont les rois de Juda qui, après avoir pris un bon départ, se sont mis à suivre la mauvaise voie. Ce récit historique illustre avec force que le succès dépend de la fidélité à Dieu. Nous devrions donc veiller à ne pas être “ de ceux qui reculent pour la destruction, mais de ceux qui ont foi pour le maintien en vie de l’âme ”. (Héb. 10:39.) Même le fidèle roi Hizqiya devint orgueilleux après avoir recouvré la santé, et seule sa promptitude à s’humilier lui évita l’indignation de Jéhovah. Deux Chroniques magnifie les merveilleuses qualités de Jéhovah et exalte son nom et sa souveraineté. L’histoire entière est présentée du point de vue de l’attachement exclusif à Jéhovah. Tout en mettant l’accent sur la lignée royale de Juda, elle affermit notre espérance de voir le culte pur exalté sous le Royaume éternel de Jésus Christ, le fidèle “ fils de David ”. — Mat. 1:1 ; Actes 15:16, 17.
[Notes]
b Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 750-1 ; vol. 2, pages 1047-9.
c Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 467, 471 ; vol. 2, page 326.
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Livre de la Bible numéro 15 — Ezra« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 15 — Ezra
Écrivain : Ezra
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : vers 460 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 537-vers 467 av. n. è.
1. Quelles prophéties garantissaient le rétablissement de Jérusalem ?
LES 70 années de désolation infligées par Babylone à Jérusalem approchaient de leur fin. Certes, Babylone avait la réputation de ne jamais relâcher ses captifs, mais la parole de Jéhovah prévaudrait sur la puissance babylonienne. La libération du peuple de Jéhovah était en vue. Le temple de Jéhovah qui avait été détruit serait reconstruit, et l’autel de Jéhovah recevrait de nouveau des sacrifices de propitiation. Jérusalem entendrait encore les cris de joie et les louanges des vrais adorateurs de Jéhovah. Jérémie avait prophétisé la durée de la désolation, et Isaïe avait annoncé le mode de libération des captifs. Isaïe avait même appelé Cyrus de Perse le ‘ berger de Jéhovah ’, qui provoquerait l’écroulement de l’orgueilleuse Babylone, la privant du même coup de son rang de Troisième Puissance mondiale de l’histoire biblique. — Is. 44:28 ; 45:1, 2 ; Jér. 25:12.
2. Quand et dans quelles circonstances Babylone est-elle tombée ?
2 Le malheur a frappé Babylone dans la nuit du 5 octobre 539 av. n. è. (calendrier grégorien), tandis que le roi babylonien Belshatsar et ses grands portaient des toasts en l’honneur de leurs dieux-démons. Mettant le comble à leur orgie païenne, ils buvaient dans les récipients sacrés appartenant au temple de Jéhovah. Il convenait vraiment que Cyrus se trouve cette nuit-là devant les murailles de Babylone pour accomplir la prophétie.
3. Quelle proclamation faite par Cyrus a permis le rétablissement du culte de Jéhovah exactement 70 ans après le commencement de la désolation de Jérusalem ?
3 La date de 539 av. n. è. est une date pivot, c’est-à-dire qu’elle s’harmonise avec l’histoire tant profane que biblique. Dans la première année de son règne sur Babylone, Cyrus “ fit passer une proclamation par tout son royaume ”, laquelle autorisait les Juifs à monter à Jérusalem pour reconstruire la maison de Jéhovah. Ce décret a vraisemblablement été publié à la fin de 538 av. n. è. ou au début de 537a. Un fidèle reste est rentré à Jérusalem à temps pour bâtir un autel et offrir les premiers sacrifices au “ septième mois ” (Tishri, qui correspond à septembre-octobre) de l’année 537 av. n. è. Soixante-dix ans avaient passé, mois pour mois, depuis la mise en désolation de Juda et de Jérusalem par Neboukadnetsar. — Ezra 1:1-3 ; 3:1-6.
4. a) Quel est le cadre du livre d’Ezra, et qui en est le rédacteur ? b) Quand le livre d’Ezra a-t-il été écrit, et quelle période couvre-t-il ?
4 La restauration, voilà le cadre du livre d’Ezra. L’emploi de la première personne dans la narration qui va du chapitre 7, verset 27, au chapitre 9 7:27–9:15, montre clairement qu’Ezra en est le rédacteur. “ Habile copiste dans la loi de Moïse ” et homme à la foi active qui “ avait préparé son cœur à consulter la loi de Jéhovah, à la pratiquer et à [l’]enseigner ”, Ezra était tout à fait qualifié pour consigner cette histoire, de même qu’il avait rédigé les Chroniques (Ezra 7:6, 10). Puisque le livre d’Ezra fait suite aux Chroniques, on pense généralement qu’il a été écrit en même temps, soit vers 460 av. n. è. Il couvre une période de 70 ans, depuis le temps où la nation juive gisait brisée, ses enfants dispersés et marqués comme “ fils de mort ”, jusqu’à l’achèvement du deuxième temple et la purification de la prêtrise après le retour d’Ezra à Jérusalem. — Ezra 1:1 ; 7:7 ; 10:17 ; Ps. 102:20, note.
5. Quel rapport y a-t-il entre le livre d’Ezra et celui de Nehémia, et en quelles langues le livre d’Ezra a-t-il été écrit ?
5 Le nom hébreu Ezra signifie “ Aide ”. Les livres d’Ezra et de Nehémia ne formaient qu’un seul rouleau à l’origine (Neh. 3:32, note). Par la suite les Juifs ont divisé ce rouleau et appelé les livres Un et Deux Ezra. Dans les Bibles hébraïques modernes on les nomme Ezra et Nehémia, comme le font les autres Bibles modernes. Une partie du livre d’Ezra (4:8 à 6:18 et 7:12-26) a été écrite en araméen et le reste en hébreu, Ezra étant versé dans les deux langues.
6. Qu’est-ce qui atteste l’exactitude du livre d’Ezra ?
6 Aujourd’hui, la majorité des biblistes reconnaît l’exactitude du livre d’Ezra. À propos de la canonicité de ce livre, W. Albright a écrit ce qui suit dans son traité intitulé The Bible After Twenty Years of Archaeology : “ Les découvertes archéologiques ont ainsi démontré sans contestation possible que les livres de Jérémie, d’Ézékiel, d’Ezra et de Nehémia sont des ouvrages authentiques dans l’essentiel ; elles ont confirmé l’image traditionnelle des événements ainsi que leur ordre. ”
7. Quelles preuves avons-nous que le livre d’Ezra appartient bien aux Écritures saintes ?
7 Bien que le livre d’Ezra ne soit pas cité ou mentionné directement par les écrivains des Écritures grecques chrétiennes, il n’y a aucun doute quant à sa place dans le canon de la Bible. Il fait état des manières d’agir de Jéhovah à l’égard des Juifs jusqu’à l’époque où a été constitué le catalogue hébreu, à la composition duquel Ezra a largement contribué, selon la tradition juive. De plus, le livre d’Ezra confirme toutes les prophéties relatives à la restauration et prouve ainsi qu’il fait intégralement partie du texte divin, avec lequel il est également en parfaite harmonie. Qui plus est, il honore le culte pur et sanctifie le grand nom de Jéhovah Dieu.
CONTENU D’EZRA
8. Décrivez les événements qui ont conduit à la fin des 70 années de désolation.
8 Un reste revient (1:1–3:6). Jéhovah ayant réveillé l’esprit du roi Cyrus de Perse, celui-ci émet un décret autorisant les Juifs à retourner à Jérusalem pour y bâtir la maison de Jéhovah. Quant aux Juifs qui restent à Babylone, il les exhorte à contribuer volontairement au projet de construction et remet aux rapatriés les ustensiles du temple original. Zorobabel (Sheshbatsar), chef de la tribu royale de Juda et descendant du roi David, est nommé gouverneur et chargé de conduire les Juifs libérés, et Yéshoua (Josué) est le grand prêtre (Ezra 1:8 ; 5:2 ; Zek. 3:1). Un reste qui s’est élevé à 42 360 fidèles serviteurs de Jéhovah, y compris les hommes, les femmes et les enfants, entreprend le long voyage de retour. Au septième mois, selon le calendrier juif, tous sont installés dans leurs villes. Ils se rassemblent alors à Jérusalem pour offrir des sacrifices sur l’emplacement de l’autel du temple, et pour y célébrer la fête des Huttes à l’automne 537 av. n. è. Ainsi, les 70 années de désolation s’achèvent exactement au temps marquéb !
9. Comment la construction du temple commence-t-elle, mais que se passe-t-il au cours des années suivantes ?
9 Reconstruction du temple (3:7–6:22). Les matériaux sont réunis, et, dans la deuxième année du retour de l’Exil, les fondations du temple de Jéhovah sont posées ; le peuple pousse des cris de joie et les hommes d’âge qui avaient vu l’ancienne maison pleurent. Les peuples voisins, des adversaires, s’offrent à aider à la construction, disant qu’ils recherchent le même Dieu, mais le reste juif refuse catégoriquement de faire alliance avec eux. Alors les adversaires s’acharnent à affaiblir et à décourager les Juifs, et cherchent à saboter leur travail. Il en sera ainsi durant tout le règne de Cyrus et jusqu’au règne de Darius. Finalement, aux jours d’“ Artaxerxès ” (Bardiya ou bien un mage appelé Gaumata, 522 av. n. è.), les travaux sont arrêtés par la force sur l’ordre du roi. L’interdiction demeure en vigueur “ jusqu’à la deuxième année du règne de Darius le roi de Perse ” (520 av. n. è.), c’est-à-dire plus de 15 ans après la pose des fondations. — 4:4-7, 24.
10. a) En quoi les encouragements des prophètes de Dieu et l’ordre du roi contribuent-ils à l’achèvement des travaux ? b) Quelles réjouissances marquent l’inauguration de ce second temple ?
10 Jéhovah suscite maintenant ses prophètes Haggaï et Zekaria pour réveiller le zèle de Zorobabel et de Yéshoua, si bien que le travail de construction reprend avec une ardeur nouvelle. Une fois de plus, les adversaires se plaignent auprès du roi, mais le travail se poursuit avec un zèle qui ne faiblit pas. Après s’être référé à l’édit original de Cyrus, Darius Ier (Hystaspe) ordonne la poursuite des travaux sans interférence, et il commande même aux adversaires de pourvoir aux matériaux afin de faciliter la construction. Grâce aux encouragements répétés des prophètes de Jéhovah, les constructeurs achèvent le temple en moins de cinq ans, c’est-à-dire au mois d’Adar de la sixième année de Darius, soit vers le printemps 515 av. n. è. La construction a duré en tout environ 20 ans (6:14, 15). On procède ensuite avec joie à l’inauguration de la maison de Dieu et on offre les sacrifices appropriés. Le peuple célèbre la Pâque puis “ la fête des Gâteaux sans levain pendant sept jours avec joie ”. (6:22.) Oui, la joie et l’allégresse président à l’inauguration de ce deuxième temple dédié à Jéhovah.
11. En quel sens le roi accorde-t-il à Ezra ‘ tout ce qu’il demande ’, et quelle est la réaction de ce dernier ?
11 Ezra retourne à Jérusalem (7:1–8:36). Environ 50 années s’écoulent, ce qui nous amène à 468 av. n. è., dans la septième année du roi de Perse Artaxerxès (connu sous le nom de Longue-Main parce que sa main droite était plus longue que la gauche). À Ezra, habile copiste qui souhaite se rendre à Jérusalem pour apporter l’aide dont les Juifs ont grandement besoin, le roi accorde ‘ tout ce qu’il demande ’. (7:6.) Non seulement le roi donne son autorisation à Ezra, mais il encourage les Juifs à accompagner Ezra ; il lui remet des récipients en or et en argent pour le temple ainsi que du blé, du vin, de l’huile et du sel. Il dispense de l’impôt les prêtres et les ouvriers du temple. Il charge Ezra d’enseigner le peuple et déclare que quiconque ne deviendra pas un pratiquant de la loi de Jéhovah et de la loi du roi se rendra coupable d’un crime capital. Reconnaissant envers Jéhovah pour sa bonté de cœur manifestée par l’intermédiaire du roi, Ezra se met immédiatement à l’œuvre.
12. Comment Jéhovah démontre-t-il qu’il est avec le groupe d’Ezra durant le voyage ?
12 C’est ici qu’Ezra commence son récit comme témoin oculaire, écrivant à la première personne. Il entreprend de rassembler près du fleuve Ahava les Juifs décidés à l’accompagner, pour leur donner ses dernières instructions, et il adjoint quelques Lévites au groupe des 1 500 hommes déjà réunis. Ezra est conscient des dangers que représente le voyage, mais il ne demande pas d’escorte au roi, de peur que cela soit interprété comme un manque de foi en Jéhovah. Il proclame plutôt un jeûne et exhorte les voyageurs à implorer Dieu. Jéhovah exauce leur prière et sa main repose sur eux pendant ce long voyage. Ainsi réussissent-ils à apporter sans encombre leurs trésors (d’une valeur de plus de 43 000 000 $) à la maison de Jéhovah à Jérusalem. — 8:26, 27 et notes.
13. Comment Ezra ôte-t-il l’impureté parmi les Juifs ?
13 Purification de la prêtrise (9:1–10:44). Mais la situation s’est progressivement détériorée au cours des 69 années passées depuis le rétablissement du pays. Ezra apprend que le peuple, les prêtres et les Lévites ont épousé des Cananéennes païennes. Le fidèle Ezra en est frappé de stupeur. Il confie son souci à Jéhovah dans la prière. Le peuple confesse son péché devant Jéhovah et dit à Ezra : “ Sois fort et agis. ” (10:4). Ce dernier ordonne aux Juifs de renvoyer les femmes étrangères qu’ils ont prises en désobéissance à la loi de Dieu, et l’impureté est éliminée en l’espace d’environ trois mois. — 10:10-12, 16, 17.
UTILITÉ
14. Que démontre le livre d’Ezra quant aux prophéties de Jéhovah ?
14 Le livre d’Ezra est utile, principalement parce qu’il démontre la réalisation infaillible des prophéties de la Bible. Jérémie, qui avait prédit avec beaucoup d’exactitude la désolation de Jérusalem, a également annoncé sa restauration au bout de 70 ans (Jér. 29:10). Au temps marqué, Jéhovah manifesta sa bonté de cœur en ramenant son peuple, un reste fidèle, en Terre promise pour pratiquer le vrai culte.
15. a) Comment le temple restauré a-t-il servi le dessein de Jéhovah ? b) Sous quels rapports n’avait-il pas la gloire du premier temple ?
15 Le temple restauré exaltait de nouveau le culte de Jéhovah au sein de son peuple et témoignait de la miséricorde de Dieu, qui bénit merveilleusement ceux qui se tournent vers lui, animés du désir de pratiquer le vrai culte. S’il n’avait plus la magnificence et la gloire du temple de Salomon, ce bâtiment remplissait néanmoins son rôle en harmonie avec la volonté divine. La splendeur matérielle n’était plus. Les trésors spirituels manquaient également, entre autres l’arche de l’alliancec. L’inauguration du temple de Zorobabel ne fut pas comparable à celle du temple de Salomon. Le nombre des bovins et des moutons offerts en sacrifice ne représentait même pas 1 % des holocaustes présentés au temple de Salomon. Aucun nuage de gloire ne remplit la seconde maison, ce qui avait été le cas pour la première, et Jéhovah n’envoya pas non plus le feu du ciel pour consumer les holocaustes. Néanmoins, les deux temples ont servi un grand dessein : exalter le culte de Jéhovah, le vrai Dieu.
16. Quel autre temple excède en gloire les temples terrestres ?
16 Le temple construit par Zorobabel, le tabernacle érigé par Moïse et les temples bâtis par Salomon et Hérode, ainsi que leurs caractéristiques, étaient des types ou des figures prophétiques. Ils représentaient la “ tente véritable que Jéhovah a dressée, et non pas l’homme ”. (Héb. 8:2.) Ce temple spirituel est l’ensemble des dispositions permettant de s’approcher de Jéhovah pour l’adorer grâce au sacrifice propitiatoire du Christ (Héb. 9:2-10, 23). Le grand temple spirituel de Jéhovah est d’une gloire et d’une beauté incomparables ; il est désirable, et sa splendeur est impérissable et supérieure à celle de n’importe quelle construction matérielle.
17. Quelles précieuses leçons trouvons-nous dans le livre d’Ezra ?
17 Le livre d’Ezra renferme des leçons du plus grand intérêt pour les chrétiens de notre temps. Nous y lisons que le peuple de Jéhovah fit des offrandes volontaires pour son œuvre (Ezra 2:68 ; 2 Cor. 9:7). Nous puisons de l’encouragement en apprenant que Jéhovah organise et bénit immanquablement les assemblées tenues à sa louange (Ezra 6:16, 22). Ezra nous propose le bel exemple des Nethinim et d’autres croyants étrangers qui accompagnèrent le reste pour soutenir pleinement le culte de Jéhovah (2:43, 55). Nous méditerons également sur le repentir sincère du peuple lorsqu’il apprit qu’il s’était mal conduit en s’alliant par mariage avec ses voisins païens (10:2-4). Les mauvaises fréquentations l’amenèrent à perdre la faveur divine (9:14, 15). En revanche, un zèle enthousiaste dans l’œuvre divine lui valut l’approbation et la bénédiction de Dieu. — 6:14, 21, 22.
18. Pourquoi le rétablissement du peuple de Jéhovah était-il une étape importante menant à la venue du Messie et Roi ?
18 Bien qu’il n’y eût plus de roi sur le trône de Jéhovah à Jérusalem, la restauration fit naître l’espoir que Jéhovah susciterait, en temps voulu et comme promis, le Roi de la lignée de David. La nation rétablie était maintenant en mesure de garder les saintes déclarations et le culte de Dieu jusqu’à la venue du Messie. Si ce reste n’avait pas réagi avec foi en retournant dans son pays, à qui le Messie se serait-il présenté ? À coup sûr, les événements décrits dans le livre d’Ezra ont une place importante dans l’histoire qui mène à la venue du Messie et Roi. L’étude de ce livre nous sera des plus utiles aujourd’hui.
[Notes]
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Livre de la Bible numéro 16 — Nehémia« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 16 — Nehémia
Écrivain : Nehémia
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : après 443 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 456-après 443 av. n. è.
1. Quelle fonction de confiance Nehémia avait-il, mais qu’est-ce qui venait en premier lieu pour lui ?
NEHÉMIA, dont le nom signifie “ Yah console ”, était un Juif au service du roi de Perse Artaxerxès (Longue-Main) en qualité d’échanson. Fonction honorifique et de grande confiance, elle était très recherchée, car l’échanson avait accès auprès du roi lorsque celui-ci était de belle humeur et prêt à accorder des faveurs. Mais Nehémia, comme les autres exilés fidèles, préférait Jérusalem à tout autre “ sujet de joie ” d’ordre personnel (Ps. 137:5, 6). Sa position élevée et les richesses matérielles n’occupaient pas la première place dans le cœur de Nehémia ; seul le rétablissement du culte de Jéhovah comptait pour lui.
2. Quelle situation déplorable attrista Nehémia, mais quel temps fixé s’approchait ?
2 En 456 av. n. è., ceux ‘ qui étaient restés de la captivité ’, le reste juif revenu à Jérusalem, ne connaissaient pas la prospérité. Leur situation était très mauvaise (Neh. 1:3). La muraille était démolie et le peuple était un opprobre aux yeux de ses adversaires, toujours présents. Nehémia avait le cœur triste. Or, le temps fixé par Jéhovah pour la réparation des murailles de Jérusalem était venu. Les ennemis n’y changeraient rien : l’enceinte de Jérusalem serait reconstruite et servirait de signe chronologique, conformément à la prophétie donnée par Jéhovah à Daniel sur la venue du Messie (Dan. 9:24-27). En conséquence, Jéhovah dirigea les événements et se servit de Nehémia, homme fidèle et plein de zèle, pour exécuter sa volonté.
3. a) Comment prouver que Nehémia est le rédacteur de ce livre, et comment ce dernier en est-il venu à porter le nom de Nehémia ? b) Quel intervalle sépare le livre de Nehémia de celui d’Ezra, et quelle période le livre de Nehémia couvre-t-il ?
3 Nehémia est sans aucun doute le rédacteur du livre qui porte son nom. L’introduction, “ les paroles de Nehémia le fils de Hakalia ”, ainsi que l’emploi de la première personne le démontrent clairement (Neh. 1:1). À l’origine, les livres d’Ezra et de Nehémia n’en formaient qu’un seul, ayant pour titre Ezra. Par la suite, les Juifs divisèrent ce livre en deux parties qu’ils appelèrent Un et Deux Ezra, et plus tard encore Deux Ezra reçut le nom de Nehémia. Un intervalle de 12 ans sépare les derniers événements rapportés dans le livre d’Ezra des premiers consignés en Nehémia, dont le récit historique couvre la période allant de la fin de 456 au-delà de 443 av. n. è. — 1:1 ; 5:14 ; 13:6.
4. Comment le livre de Nehémia s’harmonise-t-il avec le reste des Écritures ?
4 Le livre de Nehémia est en parfaite harmonie avec le reste des Écritures inspirées auxquelles il appartient légitimement. Il fait souvent référence à la Loi, traitant de sujets comme la mésalliance avec des étrangers (Deut. 7:3 ; Neh. 10:30), les prêts (Lév. 25:35-38 ; Deut. 15:7-11 ; Neh. 5:2-11) et la fête des Huttes (Deut. 31:10-13 ; Neh. 8:14-18). En outre, le livre marque le début de l’accomplissement de la prophétie de Daniel selon laquelle Jérusalem serait rebâtie, mais dans l’opposition, “ dans la détresse des temps ”. — Dan. 9:25.
5. a) Des témoignages venant de quelles sources désignent 475 av. n. è. comme l’année d’accession au trône par Artaxerxès ? b) Quand se situe la 20e année de son règne ? c) Comment les livres de Nehémia et de Luc confirment-ils la réalisation de la prophétie de Daniel relative au Messie ?
5 Qu’en est-il de la date de 455 av. n. è., où Nehémia entreprit son voyage à Jérusalem pour reconstruire la muraille de la ville ? Des témoignages historiques sérieux de sources grecque, perse et babylonienne désignent 475 av. n. è. comme l’année d’accession au trône d’Artaxerxès et 474 comme sa première année de règnea. La 20e année de son règne serait donc 455 av. n. è. Nehémia 2:1-8 signale que c’est au printemps de cette année-là, au mois juif de Nisan, que Nehémia, l’échanson royal, reçut du roi l’autorisation de rebâtir Jérusalem, sa muraille et ses portes. La prophétie de Daniel précisait que 69 semaines d’années, soit 483 ans, s’écouleraient “ depuis la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem jusqu’à Messie le Guide ”, prophétie qui connut un remarquable accomplissement lors de l’onction de Jésus en 29 de n. è., date qui s’harmonise avec l’histoire tant profane que bibliqueb (Dan. 9:24-27 ; Luc 3:1-3, 23). Incontestablement, les livres de Nehémia et de Luc sont en accord parfait avec la prophétie de Daniel pour démontrer que Jéhovah Dieu est l’Auteur des vraies prophéties et Celui qui les réalise. Le livre de Nehémia fait bel et bien partie des Écritures inspirées.
CONTENU DE NEHÉMIA
6. a) Quelle nouvelle incite Nehémia à prier Jéhovah, et à quelle requête le roi accède-t-il ? b) Comment les Juifs réagissent-ils en apprenant le plan conçu par Nehémia ?
6 Nehémia est envoyé à Jérusalem (1:1–2:20). Nehémia est profondément troublé en entendant le rapport que lui fait Hanani, qui arrive de Jérusalem à Suse. Il lui parle de la très mauvaise situation des Juifs et de l’état de ruine de la muraille et des portes. Nehémia jeûne et prie Jéhovah ‘ le Dieu des cieux, le Dieu grand et redoutable, qui garde l’alliance et la bonté de cœur envers ceux qui l’aiment et qui gardent ses commandements ’. (1:5.) Il confesse les péchés d’Israël et implore Jéhovah de se souvenir de son peuple à cause de Son nom, comme il l’a lui-même promis à Moïse (Deut. 30:1-10). Quand le roi demande à Nehémia la raison de sa tristesse, celui-ci lui révèle la situation de Jérusalem et sollicite la permission d’y retourner pour la reconstruire, ainsi que sa muraille. Ce qu’il demande est accordé, et Nehémia se met immédiatement en route pour Jérusalem. Après une nuit passée à examiner les remparts pour se rendre compte du travail à effectuer, Nehémia révèle son plan aux Juifs, soulignant que la main de Dieu repose sur cette entreprise. Alors ils répondent : “ Levons-nous, et nous devrons bâtir. ” (Neh. 2:18). Quand les Samaritains et les autres nations voisines apprennent que le travail a commencé, ils se moquent des Juifs.
7. Comment le travail s’effectue-t-il, et quels événements nécessitent une réorganisation ?
7 Reconstruction de la muraille (3:1–6:19). Les travaux commencent le troisième jour du cinquième mois, les prêtres, les princes et le peuple travaillant côte à côte. Les portes de la ville et sa muraille sont rapidement réparées. Alors Sânballat le Horonite raille les Juifs en disant : “ Que font ces faibles Juifs ? [...] Vont-ils terminer en un jour ? ” Et Tobia l’Ammonite d’ajouter : “ Même ce qu’ils bâtissent, si un renard venait à monter contre cela, à coup sûr il démolirait leur muraille de pierres. ” (4:2, 3). Lorsque la muraille atteint la moitié de sa hauteur, les ennemis coalisés entrent dans une grande colère et conspirent pour venir combattre contre Jérusalem. Mais Nehémia exhorte les Juifs à ne pas oublier “ Jéhovah le Grand et le Redoutable ”, et à combattre pour leurs familles et pour leurs maisons (4:14). Le travail est réorganisé en fonction de la situation critique : des hommes montent la garde armés de lances tandis que les autres travaillent, chacun son épée à la hanche.
8. Comment Nehémia règle-t-il les problèmes surgis entre les Juifs ?
8 Mais des problèmes surgissent entre les Juifs. Certains prêtent à usure à leurs compagnons dans la foi, ce qui est contraire à la loi de Jéhovah (Ex. 22:25). Nehémia redresse la situation, les mettant en garde contre le matérialisme ; on l’écoute. Durant les 12 années de son mandat de gouverneur, de 455 à 443 av. n. è., Nehémia n’a jamais exigé pour lui-même le pain dû au gouverneur, car le peuple est accablé de charges.
9. a) Comment Nehémia déjoue-t-il les manœuvres sournoises visant à arrêter la construction ? b) En combien de jours la muraille est-elle achevée ?
9 Les ennemis recourent maintenant à des manœuvres plus sournoises pour faire cesser la construction. Ils invitent Nehémia à les rencontrer, mais celui-ci répond qu’il ne peut se laisser distraire du grand travail à faire. Finalement, Sânballat accuse Nehémia de projeter de se rebeller et de se faire roi en Juda ; il soudoie un Juif qu’il charge d’effrayer Nehémia pour l’amener à se réfugier dans le temple. Nehémia refuse de se laisser intimider, et il s’affaire avec calme et obéissance à la tâche que Dieu lui a confiée. La muraille est achevée “ en cinquante-deux jours ”. — Neh. 6:15.
10. a) Où la plupart des Juifs vivent-ils, et à quel enregistrement procède-t-on ? b) Quelle assemblée est ensuite organisée, et quel est le programme du premier jour ?
10 Instruction du peuple (7:1–12:26). Il n’y a que peu d’habitants et de maisons dans la ville, car la plupart des Israélites vivent en dehors de celle-ci, selon l’héritage de leur tribu. Dieu ordonne à Nehémia de rassembler les nobles et tout le peuple, afin de les enregistrer généalogiquement. Pour ce faire, Nehémia consulte les listes des exilés revenus de Babylone. On tient ensuite une assemblée de huit jours sur la place publique qui est devant la Porte des Eaux. Debout sur une estrade en bois, Ezra ouvre la session. Il bénit Jéhovah et lit ensuite le livre de la Loi de Moïse depuis l’aube jusqu’à midi. Il est efficacement aidé par des Lévites qui expliquent la Loi au peuple et continuent de ‘ lire à haute voix dans le livre, dans la loi du vrai Dieu ; elle est expliquée, et on en donne le sens ; et ils font comprendre la lecture ’. (8:8.) Nehémia encourage le peuple à se réjouir et à faire bonne chère, en appréciant toute la force de ces paroles : “ La joie de Jéhovah est votre forteresse. ” — 8:10.
11. Quelle réunion spéciale a lieu le deuxième jour, et qu’est-ce qui en fait une grande réjouissance ?
11 Le deuxième jour de l’assemblée, les chefs du peuple tiennent une réunion spéciale avec Ezra, pour devenir perspicaces dans la Loi. Ils apprennent que la fête des Huttes doit être célébrée en ce septième mois ; aussi s’empressent-ils de dresser des huttes pour cette fête en l’honneur de Jéhovah. Il y a une “ très grande réjouissance ” tandis que les Juifs demeurent dans des huttes pendant sept jours, écoutant, jour après jour, la lecture de la Loi. Le huitième jour, ils tiennent une assemblée solennelle “ selon la règle ”. — Neh. 8:17, 18 ; Lév. 23:33-36.
12. a) Quelle assemblée se tient ensuite le même mois, et quel est son thème ? b) Quelle résolution les Juifs adoptent-ils ? c) Quelle disposition est prise pour peupler Jérusalem ?
12 Le 24e jour de ce mois, les fils d’Israël s’assemblent de nouveau pour se séparer de tous les étrangers. Ils écoutent la lecture spéciale de la Loi et le rappel scrupuleux des actes de Dieu envers Israël, présentés par un groupe de Lévites. Ce rappel a pour thème : “ Levez-vous, bénissez Jéhovah votre Dieu depuis des temps indéfinis et pour des temps indéfinis. Et qu’ils bénissent ton nom glorieux qui est élevé au-dessus de toute bénédiction et louange. ” (Neh. 9:5). Là-dessus, ils se mettent à confesser les péchés de leurs pères et implorent humblement Jéhovah de les bénir. Cette requête est présentée sous la forme d’un engagement écrit authentifié du sceau des représentants de la nation. Le groupe tout entier s’engage à ne pas contracter de mariage avec les habitants du pays, à observer les sabbats et à assurer l’entretien du temple et de ses serviteurs. Puis on tire les sorts pour qu’une personne sur dix vienne habiter Jérusalem en permanence, à l’intérieur de l’enceinte.
13. Comment se déroule l’assemblée qui marque l’inauguration de la muraille, et quelles dispositions sont prises à cette occasion ?
13 Inauguration de la muraille (12:27–13:3). L’inauguration de la nouvelle muraille est célébrée dans l’allégresse et par des chants. C’est l’occasion de tenir de nouveau une assemblée. Nehémia forme deux grands chœurs d’actions de grâces et des cortèges qui marchent sur la muraille en sens opposé pour finalement se rejoindre et offrir des sacrifices à la maison de Jéhovah. Des dispositions sont prises pour soutenir par des contributions matérielles les prêtres et les Lévites attachés au service du temple. Une nouvelle lecture de la Bible révèle que les Ammonites et les Moabites ne devaient pas entrer dans la congrégation ; aussi les Juifs se mettent-ils à séparer d’Israël tout le peuple mêlé.
14. À quels péchés les Juifs succombent-ils en l’absence de Nehémia, et quelles mesures celui-ci prend-il donc ?
14 Purification (13:4-31). Après avoir passé quelque temps à Babylone, Nehémia revient à Jérusalem et s’aperçoit que les Juifs ont encore succombé au péché. Avec quelle rapidité tout a changé ! Le grand prêtre Éliashib a même fait une grande salle à manger dans la cour du temple à l’intention de Tobia l’Ammonite, un ennemi de Dieu. Sans perdre de temps, Nehémia jette dehors tout le mobilier de Tobia et fait purifier toutes les salles à manger. Il apprend également qu’on a cessé de verser les contributions matérielles dues aux Lévites, de sorte qu’ils quittent Jérusalem pour gagner de quoi vivre. Le mercantilisme a envahi la ville. Le sabbat n’est plus observé. Nehémia dit aux Juifs : “ Vous ajoutez à la colère ardente contre Israël en profanant le sabbat. ” (13:18). Il fait fermer les portes de la ville avant le sabbat pour empêcher les vendeurs d’y entrer, et il leur ordonne de se tenir éloignés de la muraille. Mais les Juifs ont commis un plus grand mal encore, une chose à laquelle ils avaient solennellement promis de renoncer. Ils ont amené des femmes étrangères, des païennes, dans la ville. Déjà les enfants nés de ces unions ne parlent plus le juif. Nehémia leur rappelle que Salomon a péché à cause de ses femmes étrangères. En raison de ce péché, Nehémia chasse le petit-fils d’Éliashib, le grand prêtrec. Puis il met de l’ordre dans la prêtrise et assigne des fonctions aux Lévites.
15. Quelle humble requête Nehémia fait-il ?
15 Nehémia termine son livre par cette humble requête : “ Souviens-toi de moi, ô mon Dieu, pour le bien. ” — 13:31.
UTILITÉ
16. En quoi Nehémia est-il un très bel exemple pour tous les pratiquants du vrai culte ?
16 Tous les pratiquants du vrai culte devraient s’inspirer de l’attachement de Nehémia à Dieu. Il quitta une position privilégiée pour devenir un humble surveillant au sein du peuple de Jéhovah. Il refusa même la contribution matérielle à laquelle il avait droit et condamna ouvertement le piège qu’est le matérialisme. Nehémia exhorta la nation tout entière à pratiquer et à entretenir avec zèle le culte de Jéhovah (5:14, 15 ; 13:10-13). Nehémia nous a laissé un remarquable exemple de total désintéressement ; c’était un homme d’action avisé, un défenseur intrépide de la justice face au danger (4:14, 19, 20 ; 6:3, 15). Il avait la crainte de Dieu et se souciait de bâtir la foi de ses compagnons (13:14 ; 8:9). Il appliqua vigoureusement la loi de Jéhovah, particulièrement en rapport avec le vrai culte et le rejet des influences étrangères, telles que le mariage avec des païens. — 13:8, 23-29.
17. Comment Nehémia est-il aussi un exemple dans les domaines de la connaissance et de la mise en application de la loi de Dieu ?
17 Il apparaît d’un bout à l’autre du livre que Nehémia possédait une excellente connaissance de la loi de Jéhovah et qu’il en fit une bonne application. Il demanda la bénédiction de Jéhovah en raison de la promesse divine consignée en Deutéronome 30:1-4, pleinement confiant que Jéhovah agirait avec fidélité envers lui (Neh. 1:8, 9). Il organisa de nombreuses assemblées, principalement pour familiariser les Juifs avec les écrits d’autrefois. Lorsqu’ils faisaient la lecture de la Loi, Nehémia et Ezra veillaient à rendre la Parole de Dieu explicite et à la mettre en pratique. — 8:8, 13-16 ; 13:1-3.
18. Quelles leçons tous les surveillants devraient-ils tirer de la ferveur avec laquelle Nehémia assuma sa fonction de surveillance ?
18 Nehémia avait une entière confiance en Jéhovah et il lui adressait d’humbles requêtes ; son exemple devrait nous encourager à prier Jéhovah et à nous confier en lui. Notons en quels termes dans ses prières il glorifiait Dieu, confessait les péchés de son peuple et demandait la sanctification du nom de Jéhovah (1:4-11 ; 4:14 ; 6:14 ; 13:14, 29, 31). Ce surveillant plein de zèle fut une grande source de courage pour le peuple de Dieu : témoin la promptitude avec laquelle les Juifs acceptèrent sa direction sage, et la joie qu’ils éprouvèrent à exécuter comme lui la volonté divine. Quel puissant exemple en vérité ! Mais en l’absence de ce sage surveillant, avec quelle rapidité le matérialisme, la corruption et l’apostasie se développèrent ! Assurément, cela devrait amener tous les surveillants au sein du peuple de Dieu aujourd’hui à s’imprégner de la nécessité d’être vigilants et zélés pour le bien de leurs frères et de les guider avec compréhension et fermeté dans les voies du vrai culte.
19. a) Comment Nehémia s’est-il servi de la Parole de Dieu pour affermir la confiance dans les promesses du Royaume ? b) Comment l’espérance du Royaume stimule-t-elle les serviteurs de Dieu aujourd’hui ?
19 Nehémia manifesta une confiance totale en la Parole de Dieu. Non seulement il enseigna avec zèle les Écritures, mais il s’en servit également pour établir, d’après les généalogies, chacun dans sa possession héréditaire et pour définir les fonctions des prêtres et des Lévites au sein du peuple de Dieu rétabli (Neh. 1:8 ; 11:1–12:26 ; Jos. 14:1–21:45). Le reste juif dut y puiser beaucoup d’encouragement et affermir sa confiance dans les importantes promesses antérieures relatives à la Semence et à la grande restauration à venir, sous le Royaume de Dieu. C’est l’espérance du rétablissement par le Royaume qui incite les serviteurs de Dieu à lutter courageusement pour les intérêts du Royaume et à s’affairer à l’expansion du vrai culte sur toute la terre.
[Notes]
c Des historiens juifs prétendent que ce petit-fils d’Éliashib s’appelait Manassé, et qu’avec l’aide de son beau-père Sânballat il construisit le temple sur le mont Guerizim, lequel devint le centre du culte samaritain où il officia en qualité de prêtre sa vie durant. Guerizim est la montagne à laquelle Jésus fait référence en Jean 4:21. — The Second Temple in Jerusalem, par Shaw Caldecott, 1908, pages 252-5 ; voir La Tour de Garde du 1er juillet 1961, pages 205-7.
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Livre de la Bible numéro 17 — Esther« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 17 — Esther
Écrivain : Mordekaï
Lieux de composition : Suse, Élam
Fin du travail de composition : vers 475 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 493-vers 475 av. n. è.
1. Quelle histoire est rapportée dans le livre d’Esther ?
VOICI, en peu de mots, l’histoire d’Assuérus, roi de Perse, que certains identifient à Xerxès Ier, dont la femme désobéissante, Vashti, est remplacée par la Juive Esther, cousine de Mordekaï. Hamân, l’Agaguite, complote la mort de Mordekaï et de tous les Juifs, mais on le pend au poteau qu’il a lui-même fait dresser, tandis que Mordekaï est élevé au rang de premier ministre et que les Juifs sont sauvés.
2. a) Pourquoi certains ont-ils mis en doute l’inspiration du livre d’Esther ? b) Sous quelle forme le nom de Dieu semble-t-il avoir été utilisé dans le livre d’Esther ?
2 Évidemment, il y a ceux qui prétendent que le livre d’Esther n’est ni inspiré ni utile, qu’il n’est rien d’autre qu’une belle légende. Ils fondent leur affirmation sur le fait que le nom de Dieu n’y figure pas. S’il est vrai que le nom de Dieu n’est pas cité dans ce livre, il semble néanmoins qu’à quatre reprises dans le texte hébreu apparaisse un acrostiche du Tétragramme, les lettres initiales de quatre mots successifs, à savoir YHWH (hébreu : יהוה) ou Jéhovah. Ces initiales sont particulièrement accentuées dans au moins trois manuscrits hébreux anciens, et elles sont également marquées en rouge dans la massore. En outre, en Esther 7:5 il y a apparemment un acrostiche formé par la déclaration divine : “ Je serai. ” — Voir les notes sur Esther 1:20 ; 5:4, 13 ; 7:7 ; 7:5.
3. Quels faits révèlent la confiance en Dieu de Mordekaï et d’Esther, de même que leur recours à la prière, et quelles indications donnent à penser que Dieu dirigeait le cours des événements ?
3 D’un bout à l’autre, le livre souligne avec force que Mordekaï accepta la loi de Jéhovah et y obéit. Il refusa de se prosterner pour honorer un homme qui était vraisemblablement un Amaléqite, car Dieu avait décrété l’extermination des Amaléqites (Est. 3:1, 5 ; Deut. 25:19 ; 1 Sam. 15:3). La déclaration de Mordekaï selon Esther 4:14 révèle qu’il attendait la délivrance de la part de Jéhovah avec l’assurance qu’Il dirigeait les événements. Le jeûne de trois jours observé par Esther et par les autres Juifs avant que celle-ci ne se présente devant le roi est la preuve d’une totale confiance en Dieu (Est. 4:16). L’influence de Jéhovah sur le cours des événements est également évoquée par le fait qu’Esther trouva faveur aux yeux de Hégaï, le gardien des femmes, et que le roi, par une nuit d’insomnie, demanda qu’on lui apporte les annales officielles grâce auxquelles il découvrit que Mordekaï n’avait pas été honoré pour sa belle action passée (Est. 2:8, 9 ; 6:1-3 ; voir Proverbes 21:1). Sans aucun doute, les paroles suivantes font référence à la prière : “ Les choses concernant les jeûnes et leur appel à l’aide. ” — Est. 9:31.
4. Quels faits établissent l’authenticité et la véracité du livre d’Esther ?
4 De nombreux faits établissent l’authenticité et la véracité du livre. Il était accepté par les Juifs qui lui donnèrent tout simplement le nom de Meghillah, qui signifie “ rouleau, volume ”. Il semble avoir été inclus dans le canon hébraïque par Ezra, qui aurait certainement rejeté une fable. Aujourd’hui encore, les Juifs célèbrent la fête des Pourim ou Sorts, en souvenir de la grande délivrance opérée au temps d’Esther. Les us et coutumes des Perses décrits dans le livre le sont avec l’accent de la vérité et ils sont en accord avec les faits historiques connus et les découvertes archéologiques. Par exemple, le livre d’Esther décrit avec précision comment les Perses honoraient un homme (6:8). Les fouilles archéologiques ont attesté l’exactitude, dans les moindres détails, de la description du palais royal faite dans le livre d’Esthera. — 5:1, 2.
5. Quelle précision donne au livre d’Esther un caractère authentique, et avec quelle période le style utilisé dans le livre s’harmonise-t-il ?
5 On note une exactitude semblable dans le récit lui-même, qui cite avec précision les noms des fonctionnaires de la cour et des serviteurs, allant même jusqu’à donner les noms des dix fils de Hamân. L’ascendance de Mordekaï et d’Esther est tracée jusqu’à Qish, de la tribu de Benjamin (2:5-7). Le livre se réfère aussi à des documents officiels de l’administration perse (2:23 ; 6:1 ; 10:2). Il est rédigé en hébreu postexilien émaillé de nombreux mots et expressions perses et chaldéens ; son style s’harmonise avec celui des Chroniques, d’Ezra et de Nehémia, correspondant ainsi parfaitement à la période de sa rédaction.
6. a) Quelle période le livre d’Esther couvre-t-il ? b) À en juger par les faits, qui en est le rédacteur, et quels sont le lieu et la date de la rédaction ?
6 On pense que les événements rapportés dans le livre d’Esther se situent à l’apogée de la gloire du puissant Empire perse, et qu’ils couvrent une période de 18 ans environ du règne d’Assuérus (Xerxès Ier). On détermine cette période, qui s’étend jusque vers 475 av. n. è., à partir de témoignages de sources grecque, perse et babylonienneb. Mordekaï, personnage principal et témoin oculaire, est très vraisemblablement le rédacteur du livre ; les détails de la vie intime indiquent que l’écrivain a dû vivre les événements dans le palais de Susec. Bien que Mordekaï ne soit mentionné dans aucun autre livre de la Bible, nul doute qu’il fut un personnage historique réel. On note avec intérêt la découverte d’un texte non daté rédigé en caractères cunéiformes qui, d’après l’Allemand A. Ungnad, fait référence à un Mardukâ (Mordekaï ?) haut fonctionnaire de la cour de Suse durant le règne de Xerxès Ierd. C’est sans doute à Suse que Mordekaï acheva le récit des événements rapportés dans Esther, immédiatement après qu’ils se furent produits, c’est-à-dire vers 475 av. n. è.
CONTENU D’ESTHER
7. Que se passe-t-il lors du banquet offert par Assuérus, et quelle décision le roi prend-il à la suite de cela ?
7 Destitution de la reine Vashti (1:1-22). Dans la troisième année de son règne, Assuérus offre un grand banquet aux fonctionnaires de son empire, leur montrant les richesses et la gloire de son royaume pendant 180 jours. Puis il offre un grand banquet de sept jours à tout le peuple de Suse. De son côté, Vashti la reine offre un banquet aux femmes. D’humeur joyeuse sous l’effet du vin, le roi se vante de ses richesses et de sa gloire, et il fait appeler Vashti pour montrer sa beauté aux peuples et aux princes. Mais la reine refuse obstinément. Sur le conseil des fonctionnaires de la cour, qui soulignent que ce mauvais exemple risque de ridiculiser le roi dans tout l’empire, Assuérus destitue la reine Vashti et fait publier des documents appelant toutes les femmes ‘ à rendre honneur à leurs propriétaires ’ et chaque mari ‘ à agir sans cesse en prince dans sa maison ’. — 1:20, 22.
8. a) Comment Esther devient-elle reine ? b) Quel complot Mordekaï évente-t-il, et où consigne-t-on l’affaire ?
8 Esther devient reine (2:1-23). Après cela, le roi nomme des commissaires qu’il charge de rechercher les plus belles vierges dans les 127 provinces de l’empire, et de les amener à Suse où on leur donnera des soins de beauté avant de les lui présenter. Parmi les jeunes filles choisies se trouve Esther. C’est une orpheline juive, “ belle de forme et belle d’apparence ”, qui a été élevée par son cousin Mordekaï, un fonctionnaire à Suse (2:7). Hadassa, le nom juif d’Esther, signifie “ Myrte ”. Esther plaît à Hégaï, le gardien des femmes, qui lui donne un traitement de faveur. Personne ne sait qu’elle est Juive, car Mordekaï lui impose le secret sur sa race. Vient le moment où les jeunes filles sont amenées à tour de rôle chez le roi. Le souverain choisit Esther et en fait la nouvelle reine. Il offre ensuite un grand banquet en l’honneur de son couronnement. Peu de temps après, Mordekaï a connaissance d’un complot visant à assassiner le roi ; il révèle la chose à Esther qui en informe le roi “ au nom de Mordekaï ”. (2:22.) Le complot est découvert, les conspirateurs sont pendus et l’affaire est consignée dans les annales royales.
9. Quelle attitude de Mordekaï met Hamân en fureur, et quel décret royal ce dernier obtient-il contre les Juifs ?
9 Conspiration de Hamân (3:1–5:14). Environ quatre années passent. Hamân, vraisemblablement un descendant du roi amaléqite Agag que Samuel a mis à mort, devient premier ministre (1 Sam. 15:33). Le roi l’élève et ordonne à tous ses serviteurs, qui se tiennent à la porte du roi, de se prosterner devant lui. Cet ordre s’adresse également à Mordekaï, mais celui-ci refuse d’obéir, révélant aux serviteurs du roi qu’il est Juif (voir Exode 17:14, 16). Hamân est rempli de fureur ; apprenant que Mordekaï est Juif, il voit là une occasion de se débarrasser une fois pour toutes de lui, mais aussi de tous les Juifs. On jette le sort (le pour), afin de déterminer le jour favorable à l’extermination des Juifs. Profitant de ce qu’il est en faveur auprès du roi, Hamân accuse les Juifs de ne pas observer la loi et demande qu’on écrive l’ordre de les détruire. Il offre une somme de 10 000 talents d’argent (soit environ 66 060 000 $) pour financer le massacre. Le roi donne son consentement, et les documents écrits, qu’il scelle de son anneau royal, sont envoyés dans tout l’empire, fixant le 13 du mois d’Adar pour le génocide des Juifs.
10. Confiants dans le pouvoir de Jéhovah, que font Mordekaï et Esther ?
10 Dès qu’ils ont connaissance de la loi, Mordekaï et tous les Juifs revêtent la toile de sac et la cendre et mènent grand deuil. ‘ Il y a jeûnes, pleurs et lamentations. ’ (Est. 4:3). Informée par Mordekaï de la menace qui plane sur les Juifs, Esther hésite tout d’abord à intercéder auprès du roi. La mort est la sanction pour quiconque paraît devant le souverain sans y avoir été invité. Alors Mordekaï démontre sa foi dans le pouvoir de Jéhovah : si Esther les abandonne elle mourra de toute façon, et la délivrance ‘ surgira pour les Juifs d’un autre lieu ’. Et qui sait si ce n’est pas “ pour un temps comme celui-ci ” qu’elle est devenue reine (4:14) ? Saisissant toute la gravité de la situation, Esther accepte de risquer sa vie, et tous les Juifs de Suse jeûnent avec elle pendant trois jours.
11. Comment Esther profite-t-elle de la faveur dont l’honore le roi, mais que complote Hamân contre Mordekaï ?
11 Alors, ayant revêtu ses vêtements royaux, Esther se présente devant le roi. Elle obtient faveur à ses yeux, si bien qu’il lui tend son sceptre d’or, épargnant ainsi sa vie. Esther convie alors le roi et Hamân à un banquet. Au cours du banquet le roi la presse d’exposer sa requête, qui lui est accordée d’avance, “ jusqu’à la moitié de la royauté ”. Là-dessus, Esther les invite tous deux à revenir le lendemain pour un nouveau banquet (5:6). Hamân sort ce jour-là joyeux. Mais voilà que Mordekaï se trouve à la porte du roi et qu’il refuse encore de l’honorer, ne tremblant même pas à cause de lui. Aussitôt sa joie se transforme en fureur. Sa femme et ses amis lui suggèrent de dresser un poteau haut de 50 coudées (22,30 m) et d’obtenir du roi un ordre pour qu’on y pende Mordekaï. Hamân fait immédiatement faire le poteau.
12. Par quel retournement de situation Assuérus honore-t-il Mordekaï, à la grande humiliation de Hamân ?
12 Retournement de la situation (6:1–7:10). Cette nuit-là, le roi ne trouve pas le sommeil. Il se fait apporter et lire le livre des Annales ; c’est ainsi qu’il découvre que Mordekaï n’a pas été récompensé pour lui avoir sauvé la vie. Plus tard, Assuérus demande qui est dans la cour. C’est Hamân, qui vient solliciter auprès du roi l’autorisation de mettre Mordekaï à mort. Le roi lui demande comment honorer l’homme en qui le roi a pris plaisir. Croyant qu’il s’agit de lui, Hamân imagine une cérémonie pleine d’éclat. Mais le roi lui ordonne : “ Fais ainsi pour Mordekaï le Juif. ” (6:10). Hamân n’a pas le choix ; il revêt Mordekaï du vêtement royal et le fait circuler sur la place publique de la ville, monté sur le cheval du roi, en criant devant lui. Humilié, Hamân rentre en toute hâte chez lui, en deuil. Sa femme et ses amis n’ont aucune consolation à lui offrir ; il est condamné.
13. Que révèle Esther au banquet, et de quel coup Hamân est-il frappé ?
13 Le moment est venu pour Hamân de se rendre au banquet avec le roi et Esther. La reine déclare qu’elle et son peuple ont été vendus pour être anéantis. Qui s’est enhardi à agir aussi méchamment ? Esther répond : “ L’homme, l’adversaire et l’ennemi, c’est Hamân, ce mauvais. ” (7:6). Furieux, le roi se lève pour aller dans le jardin. Resté seul avec la reine, Hamân plaide pour sa vie ; le roi revient et il est au comble de la fureur lorsqu’il voit Hamân sur le lit de la reine. Immédiatement, il ordonne qu’on pende Hamân au poteau même qu’il a préparé pour Mordekaï. — Ps. 7:16.
14. Comment le roi récompense-t-il Esther et Mordekaï, et quel ordre écrit publie-t-il en faveur des Juifs ?
14 Élévation de Mordekaï, délivrance des Juifs (8:1–10:3). Le roi donne à Esther tous les biens de Hamân. Esther révèle à Assuérus son lien de parenté avec Mordekaï ; le roi élève celui-ci à la fonction qu’occupait Hamân, lui donnant son anneau sigillaire. De nouveau, Esther risque sa vie en se présentant devant le roi pour lui demander la révocation des documents écrits ordonnant l’extermination des Juifs. Mais “ les lois de Perse et de Médie ” ne peuvent être révoquées (1:19). Toutefois, le roi autorise Esther et Mordekaï à rédiger une nouvelle loi et à la sceller de son sceau royal. Cet ordre écrit est envoyé dans tout l’empire de la même façon que le précédent ; il accorde aux Juifs l’autorisation ‘ de se rassembler et de se tenir là pour leurs âmes, et d’anéantir, tuer et détruire toutes les forces du peuple et du district administratif qui se montreraient hostiles à leur égard — petits et femmes —, et de prendre en butin leurs dépouilles ’, et cela le jour même où prend effet la loi de Hamân. — 8:11.
15. a) Quelle est l’issue du combat, et quelle fête Mordekaï institue-t-il ? b) À quelle fonction Mordekaï est-il élevé, et à quelle fin se sert-il de sa position ?
15 Au jour fixé, le 13 du mois d’Adar, aucun homme ne peut résister aux Juifs. À la demande d’Esther, le roi autorise les Juifs de Suse à poursuivre le combat le 14. En tout, les Juifs tuent 75 000 ennemis d’un bout à l’autre de l’empire. À Suse le château, on compte 810 autres tués, au nombre desquels figurent les dix fils de Hamân, mis à mort le premier jour et pendus au poteau le deuxième. Les Juifs ne prennent aucun butin. Le 15 du mois d’Adar est un jour de repos, de banquet et de réjouissance. Mordekaï rédige ensuite des instructions imposant aux Juifs de célébrer cette fête, le “ Pour, c’est-à-dire le Sort ”, chaque année, les 14 et 15 du mois d’Adar, et c’est ce qu’ils font encore aujourd’hui (9:24). Mordekaï est élevé dans le royaume, et il met à profit sa position de second après le roi Assuérus pour ‘ travailler au bien de son peuple et parler de paix à toute leur descendance ’. — 10:3.
UTILITÉ
16. Quels principes divins et quels excellents exemples les chrétiens trouvent-ils dans le livre d’Esther ?
16 Bien qu’aucun autre rédacteur de la Bible ne fasse directement référence au livre d’Esther, celui-ci est en parfaite harmonie avec le reste des Écritures inspirées. En fait, il met remarquablement en lumière des principes bibliques cités par la suite dans les Écritures grecques chrétiennes, principes qui s’appliquent aux adorateurs de Jéhovah de tous les temps. L’étude des passages suivants non seulement le démontrera, mais bâtira la foi chrétienne : Esther 4:5—Philippiens 2:4 ; Esther 9:22—Galates 2:10. L’accusation portée contre les Juifs, savoir la désobéissance aux lois royales, a également été portée contre les premiers chrétiens (Est. 3:8, 9 ; Actes 16:21 ; 25:7). Les vrais serviteurs de Jéhovah affrontent sans crainte de telles accusations, s’en remettant dans la prière à Jéhovah, qui a le pouvoir de délivrer, selon l’exemple remarquable de Mordekaï, d’Esther et de leurs compagnons juifs. — Est. 4:16 ; 5:1, 2 ; 7:3-6 ; 8:3-6 ; 9:1, 2.
17. Quel bel exemple de soumission à Dieu et aux “ autorités supérieures ” Mordekaï et Esther ont-ils donné ?
17 Nous qui sommes chrétiens, nous ne devrions pas penser que notre situation est différente de celle de Mordekaï et d’Esther. Nous aussi, nous vivons sous la domination d’“ autorités supérieures ” dans un monde étranger. Quel que soit le pays où nous résidons, nous souhaitons être des citoyens soumis aux lois, mais en même temps nous voulons établir une démarcation entre ‘ les choses de César à rendre à César, et les choses de Dieu à rendre à Dieu ’. (Rom. 13:1 ; Luc 20:25.) Le premier ministre Mordekaï et la reine Esther ont laissé un bel exemple d’attachement et d’obéissance à Dieu dans l’exercice de leurs responsabilités profanes (Est. 2:21-23 ; 6:2, 3, 10 ; 8:1, 2 ; 10:2). Toutefois, Mordekaï se démarqua courageusement lorsqu’il s’est agi d’obéir à l’ordre royal qui imposait de se prosterner devant Hamân, l’Agaguite méprisable. De plus, il veilla à ce qu’on demande justice quand Hamân complota l’extermination des Juifs. — 3:1-4 ; 5:9 ; 4:6-8.
18. a) Qu’est-ce qui prouve que le livre d’Esther est ‘ inspiré de Dieu et utile ’ ? b) Comment encourage-t-il la défense des intérêts du Royaume de Dieu ?
18 Tout montre que le livre d’Esther fait partie de la Sainte Bible, “ inspirée de Dieu et utile ”. Même s’il ne mentionne pas directement Dieu ou son nom, il nous propose des exemples de foi authentique. Mordekaï et Esther ne sont pas des personnages fictifs sortis de l’imagination fertile d’un conteur ; ce sont des serviteurs de Jéhovah qui ont bel et bien existé et qui avaient une confiance absolue dans le pouvoir salvateur de Dieu. Quoique résidents étrangers et soumis aux “ autorités supérieures ” du pays, ils ont eu recours à tous les moyens légaux pour défendre leur culte et les intérêts du peuple de Dieu. Aujourd’hui, nous pouvons suivre leur exemple pour ‘ défendre et faire reconnaître en justice la bonne nouvelle ’ du Royaume de Dieu qui sera cause de salut. — Phil. 1:7.
[Notes]
a Étude perspicace des Écritures, vol. 1, page 814 ; vol. 2, pages 327-31.
c Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol. III, page 310.
d “ Keilinschriftliche Beiträge zum Buch Esra und Ester ”, par A. Ungnad, Zeitschrift für die alttestamentliche Wissenschaft, LVIII (1940-1941), pages 240-4.
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Livre de la Bible numéro 18 — Job« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 18 — Job
Écrivain : Moïse
Lieu de composition : désert
Fin du travail de composition : vers 1473 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : plus de 140 ans entre 1657 et 1473 av. n. è.
1. Que signifie le nom de Job, et à quelles questions le livre de Job répond-il ?
JOB est l’un des plus anciens livres des Écritures inspirées. Ce livre souvent cité et tenu en la plus haute estime est néanmoins difficilement compréhensible pour beaucoup de personnes. Pourquoi a-t-il été écrit, et quel intérêt a-t-il pour nous aujourd’hui ? La réponse est dans la signification du nom de Job : “ Objet d’hostilité. ” Ce livre aborde deux importantes questions : Pourquoi l’innocent souffre-t-il ? Pourquoi Dieu permet-il la méchanceté sur la terre ? Une analyse des souffrances de Job et de sa belle endurance nous aidera à répondre à ces questions. Tout a été consigné à la requête de Job. — Job 19:23, 24.
2. Qu’est-ce qui prouve que Job a bien existé ?
2 Job personnifie la patience et l’endurance. Mais un tel personnage a-t-il vraiment existé ? Malgré tous ses efforts, le Diable n’a pas réussi à effacer de l’histoire ce magnifique exemple d’intégrité. Job a bel et bien existé ! Jéhovah le cite avec ses témoins Noé et Daniel, dont l’existence a été reconnue par Jésus Christ (Ézék. 14:14, 20 ; voir Matthieu 24:15, 37). Pour les Hébreux de l’Antiquité, Job était une personne bien réelle. Le rédacteur chrétien Jacques souligne l’exemple d’endurance de Job (Jacq. 5:11). Seul un exemple authentique, et non fictif, aurait assez de poids pour convaincre les adorateurs de Dieu qu’il est possible de demeurer fidèle en toutes circonstances. De plus, l’intensité des sentiments exprimés dans les discours du livre de Job atteste la réalité de la situation.
3. Quelle preuve avons-nous de l’inspiration divine du livre de Job ?
3 Que le livre de Job soit authentique et inspiré, nous en avons pour preuve que les Hébreux de l’Antiquité l’ont toujours inclus dans leur canon de la Bible, un fait notable puisque Job lui-même n’était pas Israélite. Non seulement Ézékiel et Jacques ont fait référence à ce livre, mais Paul l’a cité lui aussi (Job 5:13 ; 1 Cor. 3:19). Une preuve puissante de l’inspiration divine du livre est fournie par son étonnante harmonie avec les faits scientifiques avérés. En effet, comment pouvait-on savoir que Jéhovah “ suspend la terre sur rien ”, quand les anciens avaient les notions les plus extravagantes sur la façon dont la terre est soutenue (Job 26:7) ? Dans les temps anciens, certains pensaient que la planète était portée par des éléphants, eux-mêmes se tenant sur une grande tortue de mer. Pourquoi le livre de Job ne renferme-t-il pas une telle absurdité ? De toute évidence, parce que Jéhovah, le Créateur, a révélé la vérité par le moyen de l’inspiration. Les nombreuses autres descriptions de la terre et de ses merveilles, des animaux sauvages, des oiseaux et de leur habitat naturel sont si précises que seul Jéhovah Dieu a pu inspirer le livre de Job et en être l’Auteura.
4. Quand et où l’histoire s’est-elle déroulée, et à quelle époque la rédaction du livre de Job a-t-elle été achevée ?
4 Job vivait à Outs qui, selon certains géographes, se trouvait dans la partie nord de l’Arabie, non loin du pays occupé par les Édomites et à l’est de la terre promise à la descendance d’Abraham. Les Sabéens étaient au sud, et les Chaldéens à l’est (1:1, 3, 15, 17). Les épreuves de Job se situent longtemps après la mort d’Abraham. C’était à une époque où il n’y avait “ personne comme lui [Job] sur la terre : un homme intègre et droit ”. (1:8.) Il semble que les événements se soient déroulés entre la mort de Joseph (1657 av. n. è.), un homme d’une foi exceptionnelle, et l’époque où Moïse commença sa vie de fidélité. En cette période où Israël était contaminé par le culte démoniaque de l’Égypte, Job se distinguait dans le culte pur. En outre, les pratiques décrites dans le premier chapitre du livre et la reconnaissance de Job par Dieu comme véritable adorateur désignent l’époque patriarcale plutôt que celle qui débuta en 1513 av. n. è., quand Dieu s’est mis à entretenir des rapports exclusifs avec Israël placé sous la Loi (Amos 3:2 ; Éph. 2:12). Ainsi, compte tenu de la longévité rare de Job, il apparaît que le livre couvre la période qui se situe entre 1657 et 1473 av. n. è., année de la mort de Moïse ; il a été achevé par Moïse quelque temps après la mort de Job et alors que les Israélites se trouvaient dans le désert. — Job 1:8 ; 42:16, 17.
5. Qu’est-ce qui indique que Moïse a écrit le livre de Job ?
5 Pourquoi attribuons-nous la rédaction du livre à Moïse ? Parce que nous nous basons sur la plus ancienne tradition, acceptée tant par les érudits juifs que par ceux d’entre les premiers chrétiens. Le style vigoureux et pur de la poésie hébraïque utilisé dans le livre de Job démontre qu’il a primitivement été composé en hébreu, la langue de Moïse. Il n’aurait pu s’agir d’une traduction faite à partir d’une autre langue, comme l’arabe. De surcroît, les portions écrites en prose présentent une ressemblance plus marquée avec le Pentateuque qu’avec aucun autre livre biblique. L’écrivain a dû être un Israélite, comme l’était Moïse, “ parce que les déclarations sacrées de Dieu leur ont été confiées [aux Juifs] ”. (Rom 3:1, 2.) Devenu un homme mûr, Moïse est demeuré 40 ans à Madiân, près d’Outs, où il a pu obtenir les renseignements détaillés consignés dans Job. Plus tard, quand il est passé non loin du pays de Job au cours des 40 années de pérégrinations dans le désert, Moïse a pu apprendre les derniers détails qu’il a consignés dans le livre.
6. Sous quels rapports ce livre est-il plus qu’un chef-d’œuvre littéraire ?
6 D’après The New Encyclopædia Britannica, le livre de Job a souvent été “ considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature universelleb ”. Mais ce livre est plus qu’un chef-d’œuvre littéraire ; il se distingue de tous les autres livres bibliques en ce qu’il exalte la puissance, la justice, la sagesse et l’amour de Jéhovah. Il révèle on ne peut plus clairement la grande question posée devant tout l’univers. Il projette une vive clarté sur d’autres livres bibliques, particulièrement la Genèse, l’Exode, l’Ecclésiaste, Luc, Romains et la Révélation (comparer Job 1:6-12 ; 2:1-7 avec Genèse 3:15 ; Exode 9:16 ; Luc 22:31, 32 ; Romains 9:16-19 et Révélation 12:9 ; et respectivement Job 1:21 ; 24:15 ; 21:23-26 ; 28:28 avec Ecclésiaste 5:15 ; 8:11 ; 9:2, 3 ; 12:13). Le livre de Job apporte les réponses à de nombreuses questions relatives à la vie. Assurément, il fait intégralement partie de la Parole inspirée de Dieu et contribue beaucoup à la rendre intelligible et utile.
CONTENU DE JOB
7. Quelle est la situation de Job dans le prologue ?
7 Prologue du livre de Job (1:1-5). Il nous présente Job, un homme “ intègre et droit, craignant Dieu et s’écartant du mal ”. Job est heureux ; il a sept fils et trois filles. C’est un riche propriétaire terrien qui possède du bétail et des troupeaux en grand nombre. Il a beaucoup de serviteurs et il est “ le plus grand de tous les Orientaux ”. (1:1, 3.) Mais Job n’est pas matérialiste, car il ne place pas sa confiance dans ses biens matériels. Il est également riche spirituellement, riche en belles œuvres, prêt en tout temps à secourir les affligés et les âmes en détresse, et à donner un vêtement à celui qui en manque (29:12-16 ; 31:19, 20). Tous le respectent. Job adore le vrai Dieu, Jéhovah. Il refuse de se prosterner devant le soleil, la lune et les étoiles, comme le font les nations païennes ; il est fidèle à Jéhovah, intègre vis-à-vis de son Dieu, et jouit de relations intimes avec lui (29:7, 21-25 ; 31:26, 27 ; 29:4). Job sert de prêtre pour les siens, offrant régulièrement des holocaustes pour le cas où ils auraient péché.
8. a) Comment Satan vient-il jeter le doute sur l’intégrité de Job ? b) Comment Jéhovah relève-t-il le défi ?
8 Satan défie Dieu (1:6–2:13). Le rideau de l’invisibilité se lève prodigieusement, et la scène représente la cour céleste. Jéhovah préside une assemblée des fils de Dieu, et Satan aussi entre au milieu d’eux. Jéhovah attire l’attention sur son fidèle serviteur Job, mais Satan conteste l’intégrité de ce dernier, l’accusant de servir Dieu parce qu’il a été matériellement béni par lui. Que Dieu autorise Satan à le déposséder, et Job se départira de son intégrité. Jéhovah relève le défi, à condition que Satan ne porte pas la main sur Job.
9. a) Quelles cruelles épreuves s’abattent sur Job ? b) Qu’est-ce qui prouve qu’il demeure intègre ?
9 Alors les malheurs s’abattent sur Job, qui ne se doute de rien. Des maraudeurs sabéens et chaldéens lui dérobent ses grandes richesses. Un grand vent entraîne la mort de ses fils et de ses filles. Cette cruelle épreuve n’amène pas Job à maudire Dieu ou à s’éloigner de lui. Au contraire, il déclare : “ Que le nom de Jéhovah reste béni. ” (1:21). Vaincu et révélé menteur, Satan paraît de nouveau devant Jéhovah et lance cette accusation : “ Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour son âme. ” (2:4). Il prétend que s’il lui était donné de frapper Job jusqu’à son os et sa chair, il réussirait à lui faire maudire Dieu à sa face. Ayant reçu tout pouvoir sur Job, à condition de respecter sa vie, Satan le frappe d’une terrible maladie. Sa chair ‘ se revêt de larves et de plaques de poussière ’ ; son corps et son haleine sont fétides pour sa femme et ses proches (7:5 ; 19:13-20). Montrant que Job demeure fidèle, sa femme le presse, en disant : “ Est-ce que tu tiens toujours ferme ton intégrité ? Maudis Dieu et meurs ! ” Job la réprimande et ne ‘ pèche pas par ses lèvres ’. — 2:9, 10.
10. À quelle ‘ consolation ’ silencieuse Satan pourvoit-il ?
10 Satan suscite maintenant trois compagnons qui viennent ‘ consoler ’ Job. Ils se nomment Éliphaz, Bildad et Tsophar. De loin, ils ne reconnaissent pas Job. Alors ils élèvent la voix et pleurent ; ils lancent de la poussière sur leurs têtes. Puis ils s’assoient à terre devant lui, sans dire une parole. Après sept jours et sept nuits de cette ‘ consolation ’ silencieuse, Job prend finalement la parole, ouvrant ainsi un long débat avec ses prétendus consolateurs. — 2:11.
11-13. Comment Job ouvre-t-il le débat, quelle accusation Éliphaz porte-t-il contre Job, et quelle réponse énergique ce dernier lui fait-il ?
11 Premier cycle du débat (3:1–14:22). L’histoire est maintenant décrite en poésie hébraïque d’une beauté sublime. Job maudit le jour de sa naissance, et se demande pourquoi Dieu le laisse continuer de vivre.
12 En réponse, Éliphaz accuse Job d’infidélité. L’homme droit n’a jamais péri, déclare-t-il. Il rappelle une vision nocturne qu’il a eue, dans laquelle une voix lui a dit que Dieu n’a pas foi en ses serviteurs, particulièrement en ceux qui sont faits d’argile, la poussière de la terre. Il ajoute que les souffrances de Job sont une discipline de la part du Dieu tout-puissant.
13 Avec énergie, Job répond à Éliphaz. Son cri est celui de l’homme persécuté et dans la détresse. La mort serait une délivrance. Il reproche à ses compagnons de comploter contre lui et proteste en ces termes : “ Instruisez-moi, et moi je me tairai ; et l’erreur que j’ai commise, faites-la-moi comprendre. ” (6:24). Job défend avec énergie sa propre justice devant Dieu, “ l’Observateur des humains ”. — 7:20.
14, 15. Quels arguments Bildad avance-t-il, et pourquoi Job craint-il de perdre son procès contre Dieu ?
14 Bildad présente maintenant ses arguments, laissant entendre que les fils de Job ont péché et que Job lui-même n’est pas un homme droit, autrement Dieu aurait écouté sa plainte. Il lui conseille d’interroger les générations précédentes et de diriger son attention sur les choses qu’ont scrutées leurs pères pour se laisser guider.
15 Job répond, soutenant que Dieu n’est pas injuste. Il n’a pas non plus de comptes à rendre à l’homme, car “ il fait de grandes choses, inscrutables, et des choses prodigieuses sans nombre ”. (9:10.) Job n’est pas de taille à l’emporter sur Jéhovah, son adversaire en justice. Il ne peut qu’implorer sa faveur. Et pourtant, y a-t-il quelque profit à s’efforcer de faire ce qui est juste ? “ L’homme intègre, le méchant également, il les supprime. ” (9:22). Aucun jugement n’est juste sur terre. Job craint fort de perdre son procès même avec Dieu. Il lui faut un médiateur. Il demande pourquoi on le juge et implore Dieu de se souvenir qu’il est “ fait d’argile ”. (10:9.) Il se montre reconnaissant pour les bontés passées de Dieu, mais, dit-il, le dépit de Dieu ne fera qu’augmenter s’il discute, bien qu’il ait raison. Ah ! si seulement il pouvait mourir !
16, 17. a) Avec suffisance, quel conseil Tsophar donne-t-il à Job ? b) Quel jugement Job porte-t-il sur ses “ consolateurs ”, et quelle ferme espérance exprime-t-il ?
16 Tsophar participe maintenant au débat. Il dit en substance : Sommes-nous des enfants pour écouter tes vains propos ? Tu prétends être vraiment net, mais si seulement Dieu voulait parler, il révélerait ta culpabilité. Il demande à Job : “ Peux-tu découvrir les choses profondes de Dieu ? ” (11:7). Il lui conseille de rejeter ses méfaits, car la bénédiction vient sur celui qui agit ainsi, tandis que “ les yeux du méchant s’épuiseront ”. — 11:20.
17 Job répond sur un ton sarcastique : “ Vraiment vous êtes le peuple, et avec vous mourra la sagesse ! ” (12:2). S’il est un objet de risée, il ne leur est pas pour autant inférieur. Si ses compagnons daignaient interroger la création de Dieu, même elle, elle les instruirait. Force et sagesse pratique appartiennent à Dieu, qui a la maîtrise de toutes choses au point même de faire “ grandir les nations afin de les détruire ”. (12:23.) Job prend plaisir à plaider sa cause devant Dieu ; quant à ses trois “ consolateurs ”, “ vous êtes des badigeonneurs de mensonge ; vous êtes tous des médecins sans valeur ”, leur dit-il (13:4). Ce serait sagesse de leur part que de garder le silence. Job est convaincu d’avoir raison et il demande à Dieu de l’entendre. Ses réflexions l’amènent à dire que “ l’homme, né de la femme, vit peu de temps et il est gorgé d’agitation ”. (14:1.) Pareil à la fleur ou à l’ombre, l’homme passe. Nul ne peut faire naître quelqu’un de pur de qui est impur. Priant Dieu de le tenir caché dans le shéol jusqu’à ce que s’en retourne Sa colère, Job demande : “ Si un homme robuste meurt, peut-il revivre ? ” En réponse, il exprime sa ferme espérance : “ J’attendrai, jusqu’à ce que vienne ma relève. ” — 14:13, 14.
18, 19. a) À l’ouverture du deuxième débat, comment Éliphaz tourne-t-il Job en dérision ? b) Comment Job considère-t-il la ‘ consolation ’ de ses compagnons, et qu’attend-il de Jéhovah ?
18 Deuxième cycle du débat (15:1–21:34). Ouvrant le deuxième débat, Éliphaz tourne en dérision le savoir de Job. Il dit qu’il ‘ se remplit le ventre de vent d’est ’. (15:2.) De nouveau il dénigre la prétention de Job à l’intégrité, affirmant que ni les mortels ni les saints dans les cieux n’ont la confiance de Jéhovah. Il accuse indirectement Job d’apostasie, de duperie, de corruption et de chercher à s’élever au-dessus de Dieu.
19 Job rétorque que ses compagnons sont “ de pénibles consolateurs ” et que leurs ‘ paroles ne sont que du vent ’. (16:2, 3.) S’ils étaient à sa place, il ne les accablerait pas. Il souhaite vivement sa justification, et il fait confiance à Jéhovah qui connaît ses actions et jugera son affaire. Ses compagnons sont dépourvus de sagesse ; ils lui ôtent toute espérance. Leur “ consolation ” équivaut à faire passer la nuit pour le jour. Son seul espoir est ‘ de descendre au shéol ’. — 17:15, 16.
20, 21. Quelle amertume Bildad exprime-t-il, quelle protestation Job élève-t-il, et en quoi place-t-il sa confiance ?
20 Le débat s’envenime. Bildad ressent de l’amertume, car il a le sentiment que Job a comparé ses amis à des bêtes dépourvues d’intelligence. Il lui demande : “ À cause de toi la terre sera-t-elle abandonnée ? ” (18:4). Il avertit Job qu’un terrible piège va le saisir et qu’il servira d’exemple pour autrui. Il n’aura pas de postérité pour perpétuer sa descendance.
21 Job répond : “ Jusqu’à quand irriterez-vous mon âme et m’écraserez-vous avec des paroles ? ” (19:2). Il a perdu sa famille et ses amis, sa femme et les gens de sa maison se sont détournés de lui, et lui-même n’a échappé qu’avec ‘ la peau de ses dents ’. (19:20.) Il a confiance en la venue d’un rédempteur qui lui donnera gain de cause, si bien qu’il finira par ‘ contempler Dieu ’. — 19:25, 26.
22, 23. a) Pourquoi Tsophar se sent-il blessé, et que dit-il à propos des prétendus péchés de Job ? b) Par quel argument de poids Job répond-il ?
22 De même que Bildad, Tsophar est blessé en entendant ‘ l’exhortation outrageante ’ de Job (20:3). Il répète que les péchés de Job l’ont atteint. Le méchant n’échappe pas au châtiment de Dieu, et il ne connaît pas le repos, dit Tsophar, même s’il jouit de la prospérité.
23 Job présente un argument de poids : Si Dieu punit toujours le méchant, comment se fait-il que celui-ci reste en vie, vieillit et l’emporte en fortune ? Il passe ses jours dans les divertissements. Combien de fois le désastre vient-il sur lui ? Job dit que le riche comme le pauvre ont un même sort : la mort. À dire vrai, souvent le méchant meurt “ alors qu’il vit absolument sans souci et tranquille ”, tandis que le juste mourra peut-être “ l’âme amère ”. — 21:23, 25.
24, 25. a) Quelle calomnie Éliphaz lance-t-il hypocritement contre Job ? b) Comment Job réfute-t-il cette accusation, et quel défi lance-t-il ?
24 Troisième cycle du débat (22:1–25:6). Éliphaz riposte avec virulence, ridiculisant Job qui se dit irréprochable devant le Tout-Puissant. Il se met à le calomnier, disant qu’il est mauvais, qu’il a exploité le pauvre, refusé du pain à l’affamé et malmené les veuves et les orphelins de père. Éliphaz ajoute que la vie privée de Job n’est pas aussi pure qu’il le prétend et que cela explique sa triste situation. Mais “ si tu retournes au Tout-Puissant, lui dit-il, il t’entendra ”. — 22:23, 27.
25 Job réfute l’accusation outrageante portée contre lui par Éliphaz, exprimant le désir d’être entendu de Dieu, qui connaît sa vie droite. Il y a ceux qui oppriment l’orphelin, la veuve et le pauvre, et qui assassinent, volent et commettent l’adultère. Il se peut qu’ils prospèrent un certain temps, mais ils auront leur salaire. Ils seront réduits à rien. “ Vraiment donc, qui me convaincra de mensonge ? ” lance Job. — 24:25.
26. Bildad et Tsophar ont-ils encore quelque chose à ajouter ?
26 Bildad fait une courte réplique, soulignant qu’aucun homme ne peut être pur devant Dieu. Tsophar garde le silence dans ce troisième cycle. Il n’a rien à dire.
27. Comment Job exalte-t-il maintenant la grandeur du Tout-Puissant ?
27 Dernier argument de Job (26:1–31:40). Dans son dernier discours, Job réduit ses compagnons au silence (32:12, 15, 16). Sarcastique, il dit : “ Ah ! comme tu as aidé celui qui est sans force ! [...] Comme tu as conseillé l’homme sans sagesse ! ” (26:2, 3). Mais rien, pas même le shéol, ne peut soustraire quelque chose à la vue de Dieu. Job décrit la sagesse de Dieu telle qu’elle est exprimée par l’espace, la terre, les nuages, la mer et le vent, autant de choses que l’homme a pu observer. Ce ne sont là que les bords des voies du Tout-Puissant, un murmure à peine audible de sa grandeur.
28. Quelle puissante déclaration Job fait-il à propos de l’intégrité ?
28 Convaincu de son innocence, Job déclare : “ Jusqu’à ce que j’expire, je ne me dessaisirai pas de mon intégrité ! ” (27:5). Non, Job n’a rien fait qui mérite un tel sort. Contrairement à leurs accusations, Jéhovah récompensera l’intégrité du juste en veillant à ce qu’il hérite des biens amassés par le méchant qui a prospéré.
29. Comment Job décrit-il la sagesse ?
29 L’homme sait où trouver les trésors de la terre (l’or, l’argent, le cuivre), “ mais la sagesse — d’où vient-elle ” ? (28:20.) Il l’a cherchée parmi les vivants ; il a fouillé la mer ; on ne peut l’acheter avec de l’or ou de l’argent. C’est Dieu qui comprend la sagesse. Il regarde jusqu’aux extrémités de la terre et sous tous les cieux ; il répartit le vent et les eaux ; il fixe le chemin de la pluie et du nuage orageux. Job conclut par ces mots : “ Vois : la crainte de Jéhovah — c’est cela la sagesse, et se détourner du mal, c’est l’intelligence. ” — 28:28.
30. Que souhaite retrouver Job, mais quelle est sa situation présente ?
30 Le malheureux Job raconte maintenant l’histoire de sa vie. Il souhaite retrouver son intimité passée avec Dieu, revenir au temps où il était respecté même par les guides de la ville. Il délivrait l’affligé et il était des yeux pour l’aveugle. Son conseil était bon et l’on attendait ses avis. Mais aujourd’hui, au lieu d’être honoré par tous, il est la risée de tous, même de ceux qui sont plus jeunes en jours que lui, ceux dont il aurait refusé de mettre les pères avec les chiens de son troupeau. Ils s’opposent à lui et ne lui épargnent pas leurs crachats. Et maintenant, au comble de l’affliction, ils ne lui laissent aucun repos.
31. Dans le jugement de qui Job exprime-t-il sa confiance, et que dit-il à propos de ce qu’a vraiment été sa vie passée ?
31 Job se présente comme un homme voué à Dieu, et il demande à être jugé par Jéhovah. “ Il me pèsera dans une balance exacte et Dieu pourra connaître mon intégrité. ” (31:6). Job justifie sa conduite passée. Il n’a pas commis l’adultère ni n’a comploté contre son prochain. Il n’a pas manqué d’aider les nécessiteux. Quoique riche, il n’a pas mis sa confiance dans les biens matériels. Il n’a adoré ni le soleil, ni la lune, ni les étoiles, car, dit-il, “ cela aussi serait une faute qui relèverait des juges, car j’aurais renié le vrai Dieu là-haut ”. (31:28.) Job invite la personne en litige avec lui à porter une accusation contre sa vie passée.
32. a) Qui prend maintenant la parole ? b) Pourquoi la colère d’Élihou s’enflamme-t-elle contre Job et ses compagnons, et qu’est-ce qui le pousse à parler ?
32 Élihou prend la parole (32:1–37:24). Pendant tout ce temps, Élihou, un descendant de Bouz, un fils de Nahor et par conséquent un parent éloigné d’Abraham, a suivi le débat. Il s’est tu parce qu’il croyait que le grand âge allait de pair avec le grand savoir. Mais ce n’est pas l’âge qui rend intelligent, c’est l’esprit de Dieu. La colère d’Élihou s’enflamme contre Job parce qu’il “ déclarait juste son âme plutôt que Dieu ”, mais elle devient encore plus ardente contre ses trois compagnons pour leur manque de sagesse déplorable quand ils déclarent Dieu méchant. Élihou est “ devenu plein de mots ”, et l’esprit de Dieu l’empêche de se contenir ; il parlera, mais sans partialité et sans ‘ conférer de titre à l’homme tiré du sol ’. — Job 32:2, 3, 18-22 ; Gen. 22:20, 21.
33. Quelle faute Job a-t-il commise, et pourtant comment Dieu lui témoignera-t-il sa faveur ?
33 Élihou parle avec sincérité, reconnaissant que Dieu est son Créateur. Il souligne que Job s’est davantage soucié de sa propre justification que de celle de Dieu. Il n’était pas nécessaire que Dieu réponde à toutes les paroles de Job, comme s’il avait à justifier ses actes, et pourtant Job a combattu contre Dieu. Toutefois, comme l’âme de Job s’approche de la mort, Dieu le favorise en lui envoyant un messager qui lui dit : “ Exempte-le de descendre à la fosse ! J’ai trouvé une rançon ! Que sa chair devienne plus fraîche que dans la jeunesse, qu’il revienne aux jours de sa vigueur juvénile. ” (Job 33:24, 25). Le juste sera rétabli !
34. a) Quels reproches Élihou fait-il encore ? b) Au lieu d’exalter sa propre justice, que devrait faire Job ?
34 Élihou invite les sages à écouter. Il reprend Job pour avoir dit qu’il n’y a pas de profit à demeurer intègre. “ Loin du vrai Dieu d’agir méchamment et du Tout-Puissant d’agir injustement ! Car selon la manière d’agir de l’homme tiré du sol, il le rétribuera. ” (34:10, 11). S’il ôte le souffle de vie, toute chair expirera. Dieu juge sans partialité. Job a trop mis l’accent sur sa propre justice. Il a parlé avec légèreté, non pas délibérément, mais “ sans la connaissance ”, et Dieu s’est montré longanime à son égard (34:35). Il y a encore beaucoup à dire pour justifier Dieu. Il ne détournera pas son regard du juste, mais il le reprendra. “ Il ne gardera pas en vie le méchant, mais le jugement des affligés, il l’accordera. ” (36:6). Puisque Dieu est l’Instructeur suprême, Job devrait magnifier Son action.
35. a) Sur quoi l’attention de Job devrait-elle se porter ? b) À qui Jéhovah témoignera-t-il sa faveur ?
35 Dans l’atmosphère effrayante d’un orage qui menace, Élihou parle des œuvres prodigieuses de Dieu et de sa maîtrise sur les forces naturelles. Il dit à Job : “ Prête l’oreille à ceci, ô Job ! Arrête-toi et sois attentif aux œuvres prodigieuses de Dieu. ” (37:14). Considère la splendeur dorée et la dignité redoutable de Dieu : elles sont hors d’atteinte pour l’homme. “ Il est sublime en force, et le droit et l’abondance de justice il ne les décriera pas. ” Oui, Jéhovah tiendra compte de ceux qui le craignent et ignorera ceux “ qui sont sages dans leur cœur ”. — 37:23, 24.
36. Par le moyen de quels exemples et de quelles questions Jéhovah enseigne-t-il maintenant Job ?
36 Jéhovah répond à Job (38:1–42:6). Job avait demandé à Dieu de lui parler. Eh bien, Jéhovah lui répond de façon solennelle du milieu de la tempête. Il lui pose une série de questions qui sont en elles-mêmes des sujets de méditation sur la petitesse de l’homme et la grandeur de Dieu. “ Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ? [...] qui posa sa pierre angulaire, quand les étoiles du matin poussaient ensemble des cris de joie et que tous les fils de Dieu poussaient des acclamations ? ” (38:4, 6, 7). C’était bien avant la venue de Job ! Jéhovah pose successivement des questions à propos de la mer, du nuage qui est son vêtement, de l’aurore, des portes de la mort, de la lumière, des ténèbres, et Job n’a aucune réponse à offrir. “ As-tu pu le savoir parce qu’à cette époque tu étais né, et parce que par le nombre tes jours sont nombreux ? ” (38:21). Que dire encore des magasins de la neige et de la grêle, de l’orage, de la pluie et de la rosée, de la glace et du givre, des puissantes constellations célestes, des éclairs et des couches de nuages, des bêtes et des oiseaux ?
37. Quelle nouvelle série de questions amène Job à s’humilier, et qu’est-il forcé d’admettre et de faire ?
37 Job reconnaît humblement : “ Vois ! Je suis devenu un homme de peu d’importance. Que te répliquerai-je ? J’ai mis ma main sur ma bouche. ” (40:4). Jéhovah ordonne à Job de regarder la situation en face. Il lui pose une nouvelle série de questions pertinentes qui exaltent sa dignité, sa supériorité et sa puissance, telles qu’elles se manifestent dans la création. Même Behémoth et Léviathan sont de loin plus forts que Job. Complètement humilié, Job reconnaît l’erreur de son raisonnement et admet avoir parlé sans connaissance. Maintenant qu’il voit Dieu, non par ouï-dire mais avec intelligence, il se rétracte et se repent “ dans la poussière et dans la cendre ”. — 42:6.
38. a) Comment Jéhovah en finit-il avec Éliphaz et ses compagnons ? b) Quelles bénédictions accorde-t-il à Job ?
38 Jugement de Jéhovah et bénédiction de Job (42:7-17). Jéhovah accuse ensuite Éliphaz et ses deux compagnons de n’avoir pas dit la vérité à son sujet. Il leur faut offrir des sacrifices et Job priera pour eux. Puis Jéhovah fait s’en retourner l’état de captif de Job et le bénit au double. Ses frères, ses sœurs et ses anciens amis reviennent le voir avec des présents, et Jéhovah le bénit en lui donnant le double de ce qu’il avait en moutons, en chameaux, en bovins et en ânesses. Il engendre de nouveau dix enfants, ses trois filles étant les plus belles femmes du pays. Jéhovah prolonge miraculeusement sa vie de 140 ans, si bien qu’il voit ses descendants jusqu’à la quatrième génération. Finalement il meurt, “ vieux et rassasié de jours ”. — 42:17.
UTILITÉ
39. De quelles façons le livre de Job exalte-t-il et loue-t-il Jéhovah ?
39 Le livre de Job glorifie Jéhovah et atteste sa sagesse et sa puissance incomparables (12:12, 13 ; 37:23). Dans ce seul livre, Dieu est appelé 31 fois Tout-Puissant, c’est-à-dire plus souvent que dans le reste des Écritures. Le récit exalte son éternité et sa position élevée (10:5 ; 36:4, 22, 26 ; 40:2 ; 42:2), ainsi que sa justice, sa bonté de cœur et sa miséricorde (36:5-7 ; 10:12 ; 42:12). Il met l’accent sur la justification de Jéhovah qu’il place avant le salut de l’homme (33:12 ; 34:10, 12 ; 35:2 ; 36:24 ; 40:8). Jéhovah, le Dieu d’Israël, est présenté comme étant aussi le Dieu de Job.
40. a) Comment le livre de Job magnifie-t-il et explique-t-il les œuvres créatrices de Dieu ? b) Comment annonce-t-il les enseignements des Écritures grecques chrétiennes, s’harmonisant avec ceux-ci ?
40 Le livre de Job magnifie et explique l’œuvre créatrice de Dieu (38:4–39:30 ; 40:15, 19 ; 41:1 ; 35:10). Il s’harmonise avec la déclaration de la Genèse selon laquelle l’homme a été tiré de la poussière et y retourne à sa mort (Job 10:8, 9 ; Gen. 2:7 ; 3:19). On y trouve les termes “ rédempteur ”, “ rançon ” et “ revivre ”, qui annoncent des enseignements importants mis en valeur dans les Écritures grecques chrétiennes (Job 19:25 ; 33:24 ; 14:13, 14). Bon nombre des expressions du livre de Job ont été reprises ou mises en parallèle par les prophètes et les rédacteurs chrétiens. Comparez, par exemple, Job 7:17—Psaume 8:4 ; Job 9:24—1 Jean 5:19 ; Job 10:8—Psaume 119:73 ; Job 12:25—Deutéronome 28:29 ; Job 24:23—Proverbes 15:3 ; Job 26:8—Proverbes 30:4 ; Job 28:12, 13, 15-19—Proverbes 3:13-15 ; Job 39:30—Matthieu 24:28c.
41. a) Quelles règles théocratiques sont mises en évidence dans le livre de Job ? b) En quoi Job, serviteur de Dieu, constitue-t-il un exemple remarquable pour nous aujourd’hui ?
41 Les règles de vie justes fixées par Jéhovah sont consignées en maints passages. Le livre condamne vigoureusement le matérialisme (Job 31:24, 25), l’idolâtrie (31:26-28), l’adultère (31:9-12), l’exultation méchante (31:29), l’injustice et la partialité (31:13 ; 32:21), l’égoïsme (31:16-21), la malhonnêteté et le mensonge (31:5), soulignant que quiconque pratique ces choses ne peut espérer avoir la faveur de Dieu et la vie éternelle. Élihou est un excellent exemple en ce qu’il s’est montré modeste et profondément respectueux tout en parlant avec hardiesse et courage, et en exaltant Dieu (32:2, 6, 7, 9, 10, 18-20 ; 33:6, 33). Il y a aussi matière à réflexion dans la façon dont Job a exercé l’autorité, l’hospitalité, et a été attentif à ses devoirs familiaux (1:5 ; 2:9, 10 ; 31:32). Mais Job demeure dans les mémoires surtout à cause de son intégrité et de sa patiente endurance ; il a été un exemple pour les serviteurs de Dieu, affermissant leur foi à travers les âges et particulièrement à notre époque éprouvante pour la foi. “ Vous avez entendu parler de l’endurance de Job et vous avez vu le dénouement que Jéhovah a amené, et vous avez constaté que Jéhovah est plein de tendre affection et miséricordieux. ” — Jacq. 5:11.
42. Quelle question fondamentale relative au Royaume est clairement définie dans le livre de Job, et quels aspects intéressants de cette question sont expliqués ?
42 Job n’appartenait pas à la semence d’Abraham à qui ont été faites les promesses du Royaume ; pourtant, le récit de son intégrité procure une meilleure intelligence des desseins de Jéhovah relatifs au Royaume. Le livre de Job est une partie essentielle des écrits divins, car il révèle la question fondamentale qui oppose Satan à Dieu et qui met en cause la fidélité de l’homme vis-à-vis de Jéhovah, son Souverain. Ce livre montre que les anges, qui ont été créés avant la terre et l’homme, sont également des observateurs qui s’intéressent vivement à la terre et à l’issue de la controverse (Job 1:6-12 ; 2:1-5 ; 38:6, 7). Il nous apprend que la controverse a été élevée avant la venue de Job et que Satan est un esprit bien réel. Si le livre de Job a été écrit par Moïse, l’expression hasSatan apparaît ici pour la première fois dans le texte hébreu de la Bible, ce qui est une autre façon d’identifier “ le serpent originel ”. (Job 1:6, note ; Rév. 12:9.) Ce livre fait également la preuve que Dieu n’est pas responsable des souffrances de l’humanité, de la maladie et de la mort, et il explique pourquoi les justes sont persécutés alors que les méchants et la méchanceté subsistent. Il révèle que Jéhovah souhaite voir cette question tranchée une fois pour toutes.
43. En harmonie avec les révélations divines faites dans le livre de Job, quelle ligne de conduite doivent maintenant suivre tous ceux qui recherchent les bénédictions du Royaume de Dieu ?
43 Le moment est maintenant venu pour tous ceux qui désirent vivre sous la domination du Royaume de Dieu de répondre à Satan, “ l’accusateur ”, en restant intègres (Rév. 12:10, 11). Même lorsqu’ils sont soumis à des ‘ épreuves qui intriguent ’, ceux qui souhaitent demeurer intègres doivent continuer à prier pour la sanctification du nom de Dieu et pour la venue de son Royaume, lequel écrasera Satan et sa semence dérisoire tout entière. Alors ce sera “ le jour de combat et de guerre ” de Dieu, suivi de la délivrance et des bénédictions que Job attendait. — 1 Pierre 4:12 ; Mat. 6:9, 10 ; Job 38:23 ; 14:13-15.
[Notes]
a Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 68, 236, 288-9, 994 ; vol. 2, page 1064.
b 1987, vol. 6, page 562.
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Livre de la Bible numéro 19 — Psaumes« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 19 — Psaumes
Écrivains : David et d’autres
Fin du travail de composition : vers 460 av. n. è.
1. Qu’est-ce que le livre des Psaumes, et que contient-il ?
LE LIVRE des Psaumes était le recueil de chants divinement inspirés des vrais adorateurs de Jéhovah des temps anciens. Ce psautier se composait de 150 chants sacrés mis en musique et destinés au culte public de Jéhovah Dieu dans son temple à Jérusalem. Ces psaumes sont non seulement des chants de louange à Jéhovah, mais aussi des suppliques pour obtenir aide et miséricorde, et des expressions de confiance. Ils abondent en actions de grâces et en transports d’allégresse, oui, en élans d’exultation extrême. Certains sont la récapitulation d’événements historiques, le fruit de la méditation sur la bonté de cœur de Jéhovah et sur ses grandes actions. Ils regorgent de prophéties, nombre d’entre elles s’étant remarquablement accomplies. Ils sont riches d’enseignements utiles et constructifs, exprimés dans un langage sublime et imagé qui touche le lecteur jusqu’au plus profond de son être. Les Psaumes sont un festin spirituel somptueux, merveilleusement préparé et présenté de façon attrayante.
2. a) Quels titres a-t-on donnés aux Psaumes, et quelle est leur signification ? b) Qu’est-ce qu’un psaume ?
2 Que veut dire le titre du livre, et qui en est le rédacteur ? Dans la Bible hébraïque, le livre porte le nom de Séphèr Tehillim, ce qui signifie “ Livre de louanges ”, ou simplement Tehillim, c’est-à-dire “ Louanges ”. Il s’agit de la forme plurielle de Tehillah, qui signifie “ Louange ” ou “ Chant de louange ”, et qui est la suscription du Psaume 145. Le nom “ Louanges ” est des plus appropriés, car le livre célèbre essentiellement Jéhovah. Le titre “ Psaumes ” est tiré de la Septante qui utilise le mot Psalmoï, lequel désigne des chants interprétés avec accompagnement musical. Le mot se rencontre également en différents passages des Écritures grecques chrétiennes, comme en Luc 20:42 et Actes 1:20. Un psaume est un chant ou poème sacré servant à la louange et au culte de Dieu.
3. Que nous apprennent les suscriptions quant aux écrivains ?
3 La plupart des psaumes ont des titres, ou suscriptions, qui indiquent souvent le nom de l’écrivain. Soixante-treize titres portent le nom de David, “ l’homme charmant des mélodies d’Israël ”. (2 Sam. 23:1.) Nul doute que les Psaumes 2, 72 et 95 ont également été écrits par David (voir Actes 4:25 ; Psaume 72:20 et Hébreux 4:7). De plus, les Psaumes 10 et 71 semblent être la continuation respectivement des Psaumes 9 et 70, et peuvent, en conséquence, être attribués à David. Douze psaumes sont imputés à Asaph, nom qui désigne probablement sa maison, car certains d’entre eux parlent d’événements postérieurs à Asaph lui-même (Ps. 79, 80 ; 1 Chron. 16:4, 5, 7 ; Ezra 2:41). Onze psaumes sont directement attribués aux fils de Qorah (1 Chron. 6:31-38). Le Psaume 43 semble être la continuation du Psaume 42 et peut, par conséquent, être aussi imputé aux fils de Qorah. Outre qu’il mentionne les “ fils de Qorah ”, le Psaume 88:sus cite Hémân dans sa suscription, et le Psaume 89:sus cite Éthân comme étant l’écrivain. Le Psaume 90:sus est attribué à Moïse qui a probablement écrit aussi le Psaume 91. Le Psaume 127:sus est de Salomon. Plus des deux tiers des psaumes sont ainsi attribués à divers écrivains.
4. Quelle période la rédaction couvre-t-elle ?
4 Le psautier est le plus grand des livres bibliques. Comme en témoignent les Psaumes 90, 126 et 137, sa rédaction s’est échelonnée sur une longue période, au moins de l’époque où Moïse a écrit (1513-1473 av. n. è.) jusqu’après le retour de Babylone et probablement au temps d’Ezra (537-vers 460 av. n. è.). Il apparaît donc que la rédaction du psautier s’est étalée sur environ mille ans. La période couverte par le texte est beaucoup plus longue ; en effet, elle débute avec la création et résume l’histoire des relations de Jéhovah avec ses serviteurs jusqu’au temps de la composition du dernier psaume.
5. a) Comment le livre des Psaumes reflète-t-il l’organisation ? b) Quels renseignements les suscriptions nous fournissent-elles encore ? c) Pourquoi n’est-il pas nécessaire de prononcer le mot “ Sèla ” lorsqu’on lit les Psaumes ?
5 Le livre des Psaumes reflète l’organisation. David lui-même parle des ‘ cortèges de son Dieu, de son Roi, allant dans le lieu saint. Les chanteurs marchaient devant, les joueurs d’instruments à cordes étaient derrière ; au milieu étaient les jeunes filles battant du tambourin. Dans les foules rassemblées bénissez Dieu, Jéhovah ’. (Ps. 68:24-26.) Cela explique l’expression “ Au directeur ”, maintes fois répétée dans les suscriptions, ainsi que les nombreux termes poétiques et musicaux. Certaines suscriptions indiquent l’usage ou l’objet du psaume, ou encore donnent des instructions musicales (voir les suscriptions des Psaumes 6:sus, 30:sus, 38:sus, 60:sus, 88:sus, 102:sus et 120:sus). Dans au moins 13 psaumes de David, comme les Psaumes 18 et 51, les événements qui ont motivé leur composition sont brièvement relatés. Trente-quatre psaumes ne portent aucune suscription. Le terme Sèla, qui apparaît 71 fois dans le corps principal du texte, est généralement considéré comme un terme technique pour la musique ou la récitation, mais sa signification exacte est inconnue. Certains pensent que ce mot fait référence à une pause destinée à la méditation silencieuse, soit pour les chanteurs seuls, soit pour les chanteurs et les instruments musicaux. Il est donc inutile de le prononcer dans la lecture des Psaumes.
6. a) En combien de livres les Psaumes ont-ils été divisés ? b) Qui semble avoir compilé le livre des Psaumes dans sa forme finale ?
6 Dès les temps anciens le psautier a été divisé en cinq livres séparés ou volumes : 1) Psaumes 1–41 ; 2) Psaumes 42–72 ; 3) Psaumes 73–89 ; 4) Psaumes 90–106 ; 5) Psaumes 107–150. Il semble que la première collection de ces chants a été assemblée par David. Sans doute Ezra, prêtre et “ habile copiste dans la loi de Moïse ”, a-t-il été employé par Jéhovah pour compiler le livre des Psaumes dans sa forme finale. — Ezra 7:6.
7. Par quelles autres caractéristiques les Psaumes se distinguent-ils encore ?
7 Le psautier s’étant constitué progressivement, cela peut expliquer pourquoi certains psaumes sont répétés en divers endroits, tels que les Psaumes 14 et 53 ; 40:13-17 et Ps 70 ; 57:7-11 et 108:1-5. Chacune de ces cinq parties s’achève par une louange ou doxologie adressée à Jéhovah, les quatre premières comprenant la réponse du peuple, et la dernière constituant le Psaume 150 en entier. — Ps. 41:13, note.
8. Expliquez et illustrez le style alphabétique.
8 Neuf psaumes se caractérisent par un style d’écriture particulier, alphabétique, acrostiche pour les Hébreux (Psaumes 9, 10, 25, 34, 37, 111, 112, 119 et 145). Selon cette structure, le premier ou les premiers versets de la première stance commencent par la première lettre de l’alphabet hébreu, ʼalèph (א), le ou les versets suivants par la deuxième lettre, béth (ב), et ainsi de suite pour toutes les autres lettres ou presque de l’alphabet hébreu. Ce style est sans doute venu en aide à la mémoire des chanteurs du temple, si l’on pense qu’ils devaient se rappeler les paroles du Psaume 119, par exemple. On note avec intérêt qu’il y a un acrostiche du nom de Jéhovah en Psaume 96:11. En hébreu, la première moitié de ce verset comprend quatre mots dont les initiales, lorsqu’on les lit de droite à gauche, sont les quatre consonnes hébraïques du Tétragramme, YHWH (יהוה).
9. a) Pour quelles raisons de nombreux psaumes s’adressent-ils directement à l’esprit et au cœur ? b) Qu’est-ce qui contribue encore à leur puissance et à leur beauté ?
9 Ces poèmes lyriques sacrés sont écrits en vers hébreux non rimés ; leur style est d’une beauté sublime et le flot des pensées coule de façon rythmique. Ils s’adressent directement à l’esprit et au cœur, et présentent des images vivantes. La profondeur des sujets développés et des émotions fortes exprimées sont dues, en grande partie, à l’extraordinaire expérience de David, laquelle a servi de toile de fond à de nombreux psaumes. Peu d’hommes ont connu une vie aussi riche : tout jeune il a été berger, il a combattu seul contre Goliath, il a été musicien à la cour, hors-la-loi parmi ses amis fidèles et parmi les traîtres, roi et conquérant ; père aimant, il s’est tourmenté à cause des dissensions au sein même de sa maison ; à deux reprises il a éprouvé la tristesse accablante d’avoir péché gravement, et pourtant il a toujours été un adorateur enthousiaste de Jéhovah et il a aimé sa Loi. Rien d’étonnant donc que le livre des Psaumes chante la gamme entière des sentiments humains. Les parallélismes poétiques et les contrastes propres à la versification hébraïque donnent aussi force et beauté au psautier. — Ps. 1:6 ; 22:20 ; 42:1 ; 121:3, 4.
10. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité des Psaumes ?
10 L’authenticité de ces très anciens chants de louange à Jéhovah est largement attestée par le fait qu’ils sont en parfaite harmonie avec le reste des Écritures. Le livre des Psaumes est cité maintes fois par les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes (Ps. 5:9 [Rom. 3:13] ; Ps. 10:7 [Rom. 3:14] ; Ps. 24:1 [1 Cor. 10:26] ; Ps. 50:14 [Mat. 5:33] ; Ps. 78:24 [Jean 6:31] ; Ps. 102:25-27 [Héb. 1:10-12] ; Ps. 112:9 [2 Cor. 9:9]). David lui-même a déclaré dans son dernier chant : “ C’est l’esprit de Jéhovah qui a parlé par moi, et sa parole a été sur ma langue. ” C’est cet esprit qui a agi sur lui depuis le jour de son onction par Samuel (2 Sam. 23:2 ; 1 Sam. 16:13). De plus, les apôtres ont cité les Psaumes. Pierre a parlé de “ l’Écriture, que l’esprit saint avait dite d’avance par la bouche de David ”, et pour un certain nombre de citations qu’il a faites des Psaumes, le rédacteur de la lettre aux Hébreux les a présentées soit comme des déclarations de Dieu, soit par ces mots : “ Comme le dit l’esprit saint. ” — Actes 1:16 ; 4:25 ; Héb. 1:5-14 ; 3:7 ; 5:5, 6.
11. Quelles déclarations de Jésus confirment l’authenticité des Psaumes ?
11 La preuve irréfutable de l’authenticité des Psaumes nous vient de Jésus, le Seigneur ressuscité, qui dit à ses disciples : “ Ce sont ici mes paroles que je vous ai dites [...] : qu’il fallait que s’accomplissent toutes les choses qui sont écrites à mon sujet dans la loi de Moïse et dans les Prophètes et les Psaumes. ” Jésus englobait ainsi les Écritures hébraïques tout entières dans l’ordre où les Juifs les avaient adoptées et qui était bien connu d’eux. Par Psaumes, Jésus entendait le troisième groupe des Écritures dans son ensemble, c’est-à-dire les Hagiographes (ou Écrits sacrés), dont les Psaumes constituaient le premier livre. Cela est confirmé par ce qu’il avait dit quelques heures plus tôt aux deux disciples sur le chemin d’Emmaüs, lorsqu’il “ leur interpréta dans toutes les Écritures les choses qui le concernaient ”. — Luc 24:27, 44.
CONTENU DE PSAUMES
12. Comment, dès le début, les Psaumes énoncent-ils l’idée dominante du bonheur ainsi que le thème du Royaume ?
12 Premier livre (Psaumes 1–41). Ils sont tous attribués à David à l’exception des Psaumes 1, 2, 10 et 33. Dès le début, le Psaume 1 pose le thème dominant, car il déclare heureux l’homme qui prend son plaisir dans la loi de Jéhovah, qui la lit jour et nuit afin de la suivre, contrairement à ce que fait le pécheur impie. C’est ici le premier bonheur exprimé dans les Psaumes. Le Psaume 2 s’ouvre sur une question provocatrice et parle de la coalition de tous les rois et dignitaires de la terre “ contre Jéhovah et contre son oint ”. Jéhovah se moque d’eux, puis il laisse éclater sa colère contre eux, disant : “ Moi, j’ai installé mon roi sur Sion, ma montagne sainte. ” C’est lui qui va mettre en pièces tous les opposants. Quant aux autres rois et chefs, qu’ils ‘ servent Jéhovah avec crainte ’ et reconnaissent son Fils, de peur de périr (2 v. 2, 6, 11) ! Ainsi, les Psaumes présentent d’emblée le thème de la Bible : le Royaume.
13. Qu’est-ce qui est encore mis en évidence dans cette première partie des Psaumes ?
13 Dans ce premier recueil, les supplications et les prières d’actions de grâces sont nombreuses. Le Psaume 8 oppose la grandeur de Jéhovah à la petitesse de l’homme, et le Psaume 14 dénonce la folie de ceux qui refusent de se soumettre à l’autorité de Dieu. Le Psaume 19 décrit les merveilles de la création de Jéhovah Dieu qui proclament sa gloire, et les 19 versets 7-14 énumèrent les bienfaits que l’on retire à observer la loi parfaite de Dieu ; c’est d’ailleurs ce que fait de façon plus détaillée le Psaume 119. Le Psaume 23 est universellement reconnu comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature, mais sa magnificence vient surtout de la simplicité superbe avec laquelle il exprime la confiance fidèle en Jéhovah. Oh ! puissions-nous tous ‘ habiter dans la maison de Jéhovah, le Grand Berger, pour la longueur des jours ’ ! (23:1, 6.) Le Psaume 37 prodigue d’excellents conseils aux hommes qui craignent Dieu mais qui vivent parmi les malfaiteurs, et le Psaume 40 exprime tout le plaisir que l’on éprouve à faire la volonté de Dieu, à l’exemple de David.
14. Qu’est-il dit à propos de la rédemption dans le deuxième livre des Psaumes, et quelles prières de David y trouve-t-on ?
14 Deuxième livre (Psaumes 42–72). Cette partie commence par huit psaumes qorahites. Les Psaumes 42 et 43 sont tous deux attribués aux fils de Qorah, vu qu’ils ne forment en réalité qu’un seul poème en trois stances, reliées par la récurrence du même vers (42:5, 11 ; 43:5). Le Psaume 49 souligne l’incapacité de l’homme à pourvoir à son racheteur, et désigne Dieu comme étant Celui qui a la puissance nécessaire pour racheter l’homme “ de la main du shéol ”. (49 V. 15.) Le Psaume 51 est une prière de David, prononcée après son grave péché commis avec Bath-Shéba, la femme d’Ouriya, le Hittite, prière qui révèle l’authenticité de son repentir (2 Sam. 11:1–12:24). Cette partie s’achève par un psaume “ au sujet de Salomon ” ; il s’agit d’une prière pour que son règne soit pacifique et que la bénédiction de Jéhovah repose sur lui. — Ps. 72.
15. Que nous apprend le troisième livre sur l’histoire d’Israël, les jugements de Jéhovah et l’alliance divine du Royaume ?
15 Troisième livre (Psaumes 73–89). Au moins deux d’entre eux, les Psaumes 74 et 79, ont été composés après la destruction de Jérusalem en 607 av. n. è. L’écrivain déplore cette grande catastrophe et implore Jéhovah de secourir son peuple ‘ à cause de la gloire de son nom ’. (79:9.) Le Psaume 78 évoque l’histoire d’Israël depuis Moïse jusqu’au temps où David commença à ‘ le faire paître selon l’intégrité de son cœur ’ (78 v. 72), et le Psaume 80 identifie Jéhovah au vrai “ Berger d’Israël ”. (80 V. 1.) Les Psaumes 82 et 83 sont de puissants appels à Jéhovah pour qu’il exécute ses jugements contre ses ennemis et ceux de son peuple. Loin d’être vindicatives, ces requêtes sont adressées à Dieu pour, est-il dit, “ qu’on recherche ton nom, ô Jéhovah ! [...] [et] pour qu’on sache que toi, dont le nom est Jéhovah, tu es, toi seul, le Très-Haut sur toute la terre ” ! (83:16, 18.) Le Psaume 89, le dernier de cette partie, met l’accent sur “ les marques de bonté de cœur de Jéhovah ”, telles qu’elles ont particulièrement été exprimées dans son alliance avec David. Cette alliance assure un héritier permanent au trône de David, héritier qui régnera pour des temps indéfinis devant Jéhovah. — 89 V. 1, 34-37.
16. Comment le quatrième livre exalte-t-il la royauté de Jéhovah et sa fidélité envers son alliance ?
16 Quatrième livre (Psaumes 90–106). Ce livre, comme le troisième, se compose de 17 psaumes. Il débute par la prière de Moïse qui oppose l’éternité de Dieu à la brièveté de la vie de l’homme mortel. Le Psaume 92 exalte les qualités supérieures de Jéhovah. Vient ensuite le groupe des Psaumes 93–100, qui commence par cette proclamation vibrante : “ Jéhovah lui-même est devenu roi ! ” Aussi, “ vous tous, gens de la terre [...] chantez pour Jéhovah, bénissez son nom. [...] Car Jéhovah est grand et on doit le louer infiniment. Jéhovah est grand dans Sion ”. (93:1 ; 96:1, 2, 4 ; 99:2.) Les Psaumes 105 et 106 rendent grâces à Jéhovah pour ses œuvres merveilleuses en faveur de son peuple et pour sa fidélité à l’égard de l’alliance avec Abraham, en ce qu’il a donné le pays à ses descendants malgré leurs murmures et leurs rébellions sans nombre.
17. Quel est l’intérêt particulier du Psaume 104, et quel thème est répété à partir de ce psaume ?
17 Le Psaume 104 est d’un intérêt particulier. Il exalte Jéhovah pour s’être revêtu de dignité et de splendeur, et il décrit sa sagesse manifeste dans ses œuvres nombreuses et les productions de la terre. Puis le thème du livre des Psaumes est mis en valeur avec force par cette exclamation qui apparaît pour la première fois : “ Louez Yah ! ” (104 V. 35). Cette invitation à louer Yah à cause de son nom s’adresse à tous ses vrais adorateurs ; en hébreu elle est rendue par le mot Halelou–Yah ou “ Alleluia ”, ce dernier étant connu aujourd’hui de tous les peuples de la terre. À partir de ce verset, l’expression se rencontre 24 fois, bon nombre de psaumes commençant et se terminant par “ Louez Yah ! ”.
18. a) Quel refrain est mis en évidence au Psaume 107 ? b) Quels psaumes constituent ce qu’on appelle le Hallel ?
18 Cinquième livre (Psaumes 107–150). Le Psaume 107 énumère les délivrances opérées par Jéhovah, et le récit est entrecoupé de ce refrain mélodieux : “ Oh ! qu’on rende grâces à Jéhovah pour sa bonté de cœur et pour ses œuvres prodigieuses envers les fils des hommes ! ” (107 V. 8, 15, 21, 31). Les Psaumes 113–118 forment ce qu’on appelle le Hallel. Selon la Mishna, les Juifs les chantaient lors de la Pâque et aux fêtes de la Pentecôte, des Huttes et de l’Inauguration.
19. En quoi les Psaumes 117 et 119 sont-ils différents ? Quelles sont quelques-unes des caractéristiques du Psaume 119 ?
19 Le Psaume 117 est puissant dans sa simplicité ; c’est le plus court de tous les psaumes et aussi des chapitres de la Bible. Le Psaume 119 est le plus long de tous les psaumes et aussi des chapitres de la Bible, car il comprend 176 versets répartis en 22 stances alphabétiques de 8 versets chacune. Tous ces versets, à l’exception de deux (119:90 et 122), font référence de façon ou d’autre à la parole ou à la loi de Jéhovah Dieu, citant dans chaque stance quelques-uns des termes suivants ou bien tous à la fois : loi, rappels, ordres, commandements, décisions judiciaires, termes que l’on rencontre en Psaume 19:7-14. Il est fait allusion à la parole de Dieu plus de 170 fois dans l’une ou l’autre des 7 expressions suivantes : commandement(s), décision(s) judiciaire(s), loi, ordres, prescriptions, rappel(s), parole(s).
20, 21. a) Que sont les Chants des montées ? b) Comment soulignent-ils que David reconnaissait la nécessité pour le peuple de Dieu d’être uni dans le culte divin ?
20 Suit un groupe de 15 psaumes (Ps 120–134) appelés Chants des montées. Les traducteurs ont rendu cette expression de différentes façons, car sa signification n’est pas pleinement comprise. Certains prétendent qu’elle fait allusion aux pensées élevées que ces psaumes renferment, bien qu’il ne semble pas y avoir de raison précise de les exalter au-dessus des autres psaumes inspirés. Bon nombre de commentateurs pensent que le titre vient de ce que ces psaumes étaient chantés par les adorateurs qui se rendaient ou “ montaient ” à Jérusalem pour les fêtes annuelles, le chemin menant à la capitale étant considéré comme une montée du fait que la ville était située sur les hauteurs des montagnes de Juda (voir Ezra 7:9). David, en particulier, reconnaissait tout à fait la nécessité pour le peuple de Dieu d’être uni dans le culte. Il se réjouit d’entendre cette invitation : “ Allons à la maison de Jéhovah ! ” ; et les tribus montèrent “ afin de rendre grâces au nom de Jéhovah ”. C’est pourquoi il s’est évertué à rechercher la paix, la sécurité et la prospérité de Jérusalem, priant en ces termes : “ À cause de la maison de Jéhovah notre Dieu, je veux continuer à rechercher le bien pour toi. ” — Ps. 122:1, 4, 9.
21 Le Psaume 132 parle du serment fait par David de n’avoir de cesse qu’il n’ait trouvé un lieu de repos convenable pour Jéhovah, représenté par l’arche de l’alliance. Après l’installation de l’Arche à Sion, le psalmiste rapporte en termes poétiques d’une grande beauté la déclaration de Jéhovah, qui a choisi Sion, “ mon lieu de repos, dit-il, pour toujours ; ici j’habiterai, car je l’ai désiré ardemment ”. Il reconnaît ce centre du culte, “ car c’est là que Jéhovah a ordonné que soit la bénédiction ”. “ Que Jéhovah te bénisse depuis Sion. ” — 132:1-6, 13, 14 ; 133:3 ; 134:3 ; voir aussi le Psaume 48.
22. a) Comment Jéhovah est-il exalté comme le Dieu digne de louanges ? b) Comment le glorieux thème du livre va-t-il crescendo jusqu’aux derniers psaumes ?
22 Le Psaume 135 exalte Jéhovah comme le Dieu digne de louanges, qui fait tout ce qui lui plaît, contrairement aux vaines idoles auxquelles ressembleront ceux qui les fabriquent. Le Psaume 136 est un répons, chaque verset se terminant ainsi : “ Car sa bonté de cœur est pour des temps indéfinis. ” De tels répons ont été utilisés à maintes reprises dans les Écritures (1 Chron. 16:41 ; 2 Chron. 5:13 ; 7:6 ; 20:21 ; Ezra 3:11). Le Psaume 137 révèle combien les Juifs exilés à Babylone languissaient après Sion, et il atteste également qu’ils n’avaient pas oublié les chants ou psaumes de Sion malgré l’éloignement de leur pays. Le Psaume 145 célèbre la bonté et la royauté de Jéhovah, ajoutant qu’il “ garde tous ceux qui l’aiment, mais [qu’]il anéantira tous les méchants ”. (145 V. 20.) Enfin, en guise de conclusion incitant à l’action, les Psaumes 146–150 exaltent de nouveau le thème glorieux du livre, chaque psaume commençant et finissant par “ Louez Yah ! ”. Ce chant de louange va crescendo jusqu’au Psaume 150, où 13 fois en six versets toute la création est invitée à louer Jéhovah.
UTILITÉ
23. a) Quel message vivant les Psaumes renferment-ils ? b) Comment le nom et la souveraineté de Jéhovah sont-ils exaltés ?
23 La beauté et le style parfaits des psaumes bibliques les rangent parmi les chefs-d’œuvre littéraires en quelque langue que ce soit. Mais ils sont beaucoup plus que de la littérature ; ils renferment un message vivant du Souverain suprême de l’univers, Jéhovah Dieu lui-même. Ils donnent une connaissance approfondie des enseignements fondamentaux de la Bible, parlant d’abord et avant tout de Jéhovah, leur Auteur. Ils le présentent clairement comme le Créateur de l’univers et de tout ce qu’il contient (8:3-9 ; 90:1, 2 ; 100:3 ; 104:1-5, 24 ; 139:14). Le nom de Jéhovah est vraiment magnifié dans le livre des Psaumes où il apparaît environ 700 fois. De plus, la forme abrégée “ Yah ” se rencontre 43 fois ; si bien qu’en moyenne le nom divin est mentionné 5 fois dans chaque psaume. En outre, Jéhovah est désigné 350 fois sous le nom de ʼÈlohim ou Dieu. La domination suprême de Jéhovah est rendue manifeste par l’expression “ Souverain Seigneur ” qui apparaît dans un certain nombre de psaumes. — 68:20 ; 69:6 ; 71:5 ; 73:28 ; 140:7 ; 141:8.
24. Qu’est-il dit dans les Psaumes concernant l’homme mortel, et quel conseil raisonnable donnent-ils ?
24 Les Psaumes opposent l’éternité de Dieu à la condition de l’homme mortel, né dans le péché et ayant besoin d’un racheteur ; il est mortel et retourne “ à ce qui est écrasé ”, descendant au shéol, la tombe commune de l’humanité (6:4, 5 ; 49:7-20 ; 51:5, 7 ; 89:48 ; 90:1-5 ; 115:17 ; 146:4). Le livre des Psaumes souligne la nécessité d’observer la loi de Dieu et de mettre sa confiance en Jéhovah (1:1, 2 ; 62:8 ; 65:5 ; 77:12 ; 115:11 ; 118:8 ; 119:97, 105, 165). Il met en garde contre la présomption et les “ péchés cachés ” (19:12-14 ; 131:1) et encourage les bonnes fréquentations (15:1-5 ; 26:5 ; 101:5). Il montre que la bonne conduite procure l’approbation de Jéhovah (34:13-15 ; 97:10). Il nous propose une merveilleuse espérance en disant que “ le salut appartient à Jéhovah ” et que ceux qui le craignent, il ‘ délivrera leur âme de la mort ’. (3:8 ; 33:19.) Cela nous amène au caractère prophétique des Psaumes.
25. a) En quoi le livre des Psaumes abonde-t-il ? b) Comment Pierre s’est-il servi des Psaumes pour identifier le Grand David ?
25 Le livre des Psaumes abonde en prophéties annonçant, d’une part, Jésus Christ, le “ fils de David ”, et, d’autre part, son rôle en qualité de Roi oint de Jéhovaha (Mat. 1:1). Quand la congrégation chrétienne vit le jour à la Pentecôte 33 de n. è., l’esprit saint commença à éclairer les apôtres sur la réalisation de ces prophéties. Ce jour-là, Pierre cita maintes fois les Psaumes dans le développement du thème de son célèbre discours. Celui-ci avait trait à “ Jésus le Nazaréen ”. La dernière partie de son argumentation est fondée presque entièrement sur des citations de psaumes attestant que Christ Jésus est le Grand David, et que Jéhovah n’abandonnera pas l’âme de Jésus à l’hadès, mais le ressuscitera des morts. Non, “ David n’est pas monté aux cieux ”, mais comme il l’a prédit en Psaume 110:1, son Seigneur, lui, y est monté. Qui est le Seigneur de David ? Pierre répond avec force : “ Ce Jésus que vous avez attaché sur un poteau ! ” — Actes 2:14-36 ; Ps. 16:8-11 ; 132:11.
26. Comment le discours de Pierre s’est-il révélé utile ?
26 Le discours de Pierre basé sur les Psaumes a-t-il été utile ? Le baptême de quelque 3 000 personnes, qui vinrent s’ajouter à la congrégation chrétienne ce jour-là, est une réponse éloquente. — Actes 2:41.
27. Comment “ l’esprit saint ” a-t-il interprété le Psaume 2 ?
27 Peu de temps après, lors d’un rassemblement spécial, les disciples se sont adressés à Dieu, citant Psaume 2:1, 2. Ils ont déclaré que ce psaume avait connu sa réalisation en ce que les chefs s’étaient rassemblés contre ‘ le saint serviteur de Dieu, Jésus, qu’il avait oint ’. Et le récit poursuit en disant qu’ils étaient “ tous remplis de l’esprit saint ”. — Actes 4:23-31.
28. a) Se servant des Psaumes, quel argument Paul développe-t-il en Hébreux chapitres 1 à 3 ? b) Comment Paul se sert-il de Psaume 110:4 dans sa discussion sur la prêtrise de Melkisédec ?
28 Parlons maintenant de la lettre aux Hébreux 1-2. Les deux premiers chapitres renferment des citations tirées des Psaumes relatives à la supériorité de Jésus sur les anges, du fait qu’il est le Fils céleste de Dieu établi Roi. Se référant à Psaume 22:22 et à d’autres passages, Paul montre que Jésus possède une congrégation de “ frères ”, qui font partie de la semence d’Abraham et qui sont “ participants de l’appel céleste ”. (Héb. 2:10-13, 16 ; 3:1.) Puis, à partir d’Hébreux 6:20 et jusqu’au chapitre 7 Hé 6:20–7:28, l’apôtre s’étend sur l’autre fonction de Jésus, à savoir “ pour toujours grand prêtre à la manière de Melkisédec ”. C’est là un rappel du serment divin lié à une promesse, serment rapporté en Psaume 110:4 et auquel Paul fait maintes fois référence pour prouver la supériorité de la prêtrise de Jésus sur celle d’Aaron. Paul explique que grâce à un serment de Jéhovah Jésus Christ est prêtre, non pas sur la terre, mais dans les cieux, et “ il demeure prêtre à perpétuité ” — les bienfaits de sa prêtrise seront éternels. — Héb. 7:3, 15-17, 23-28.
29. Quel modèle de dévouement exceptionnel devrions-nous suivre, comme le disent les Psaumes et l’explique Hébreux 10:5-10 ?
29 En outre, Hébreux 10:5-10 nous révèle tout le prix que Jésus attachait au sacrifice que Jéhovah désirait le voir accomplir et la détermination avec laquelle il a accompli la volonté divine. Ces paroles sont fondées sur celles de David rapportées en Psaume 40:6-8. Il est du plus grand intérêt pour nous de méditer sur ce dévouement exemplaire et de nous en inspirer de manière à gagner l’approbation de Dieu. — Voir aussi Psaume 116:14-19.
30. Comment les Psaumes ont-ils annoncé les choses que Jésus allait connaître, et comment a-t-il dû y puiser du réconfort ?
30 La voie suivie par Jésus, qui aboutit à sa terrible épreuve sur le poteau de supplice, avait été annoncée avec force détails dans les Psaumes. Entre autres, on lui offrirait du vinaigre à boire, on tirerait au sort ses vêtements de dessus, ses mains et ses pieds seraient percés, on se moquerait de lui et, en proie aux affres de l’angoisse, il en viendrait à pousser ce cri déchirant : “ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ” (Mat. 27:34, 35, 43, 46 ; Ps. 22:1, 7, 8, 14-18 ; 69:20, 21). Comme le dit Jean (19:23-30), même durant ces heures pénibles, Jésus puisa encouragement et direction dans les Psaumes, sachant que toutes ces Écritures devaient s’accomplir dans les moindres détails. Jésus savait que les Psaumes parlaient également de sa résurrection et de son élévation. C’est sans doute ce à quoi il pensait en ‘ chantant des louanges ’ ou psaumes avec ses apôtres la nuit qui précéda sa mort. — Mat. 26:30.
31. Qu’annonce le livre des Psaumes à propos de la Semence du Royaume et de la congrégation de Jésus ?
31 Ainsi, les Psaumes identifient clairement Jésus Christ au “ fils de David ”, la Semence du Royaume, lui qui a maintenant été élevé à la royauté et à la prêtrise dans la Sion céleste. L’espace nous manque pour citer en détail tous les passages des Psaumes mentionnés dans les Écritures grecques chrétiennes comme s’étant réalisés en la personne de l’Oint de Jéhovah, mais en voici quelques exemples : Ps. 78:2—Mat. 13:31-35 ; Ps. 69:4—Jean 15:25 ; Ps. 118:22, 23—Marc 12:10, 11 et Actes 4:11 ; Ps. 34:20—Jean 19:33, 36 ; Ps. 45:6, 7—Héb. 1:8, 9. La congrégation des vrais disciples de Jésus a également été prédite dans les Psaumes, non pour ce qui est des individus, mais en tant que groupe d’hommes tirés de toutes les nations et jouissant de la faveur divine pour participer à l’œuvre qui consiste à louer le nom de Jéhovah. — Ps. 117:1—Rom. 15:11 ; Ps. 68:18—Éph. 4:8-11 ; Ps. 95:7-11—Héb. 3:7, 8 ; 4:7.
32. a) Que révèle l’étude des Psaumes quant à la justification de Jéhovah et aux desseins relatifs au Royaume ? b) Comment montrerons-nous notre reconnaissance pour la royauté de Jéhovah et notre fidélité envers elle ?
32 L’étude des Psaumes nous aidera à accorder plus de prix à la royauté de Jéhovah Dieu, qu’il exerce par l’intermédiaire de la Semence promise, l’Héritier du Royaume, pour sa plus grande gloire et sa justification. Puissions-nous toujours être de ces fidèles qui exultent dans ‘ la glorieuse splendeur de la dignité de Jéhovah ’ et dont il est question au Psaume 145 qui porte en titre “ Louange, de David ” : “ Ils diront la gloire de ta royauté, et ils parleront de ta puissance, pour faire connaître aux fils des hommes ses actes de puissance et la gloire de la splendeur de sa royauté. Ta royauté est une royauté pour tous les temps indéfinis, et ta domination subsiste dans toutes les générations successives. ” (Ps. 145:5, 11-13). Conformément à ce psaume prophétique, la splendeur du Royaume de Dieu instauré et remis au Christ est en train d’être annoncée aux fils des hommes dans toutes les nations. Combien devrions-nous être reconnaissants pour ce Royaume et pour son Roi ! En vérité, que sont appropriées ces dernières paroles du livre des Psaumes : “ Que tout ce qui respire loue Yah ! Louez Yah ! ” — Ps. 150:6.
[Note]
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Livre de la Bible numéro 20 — Proverbes« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 20 — Proverbes
Prononcés par : Salomon, Agour, Lemouël
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : vers 717 av. n. è.
1. Quelle sagesse trouve-t-on dans le livre des Proverbes ?
QUAND Salomon, le fils de David, devint roi d’Israël en 1037 av. n. è., il pria Jéhovah de lui donner “ sagesse et connaissance ” pour “ juger [...] ce grand peuple ”. En réponse, Jéhovah lui donna ‘ la connaissance et la sagesse et un cœur intelligent ’. (2 Chron. 1:10-12 ; 1 Rois 3:12 ; 4:30, 31.) Ainsi, Salomon en vint à “ prononcer trois mille proverbes ”. (1 Rois 4:32.) Une partie de ces paroles de sagesse a été consignée dans le livre biblique des Proverbes. La sagesse de Salomon étant vraiment “ celle que Dieu avait mise dans son cœur ”, étudier les Proverbes revient en fait à étudier la sagesse de Jéhovah Dieu (1 Rois 10:23, 24). Ces proverbes résument des vérités éternelles. Ils sont tout aussi actuels qu’à l’époque où ils ont été prononcés.
2. Pourquoi le règne de Salomon convenait-il à une intervention de Dieu dans la direction de son peuple par le moyen des Proverbes ?
2 Le règne de Salomon convenait tout à fait à une intervention de Dieu dans la direction de son peuple. Salomon ‘ siégeait sur le trône de Jéhovah ’. Le royaume théocratique d’Israël était à son apogée, et Salomon jouissait d’une “ dignité royale ” inégalée (1 Chron. 29:23, 25). C’était une époque de paix, d’abondance et de sécurité (1 Rois 4:20-25). Cependant, cette domination théocratique n’empêchait pas les Israélites d’avoir des problèmes personnels et des difficultés liées à l’imperfection humaine. Qu’ils se tournent alors vers le sage roi Salomon pour avoir de l’aide était compréhensible (1 Rois 3:16-28). Dans ses nombreux jugements, Salomon prononça des paroles proverbiales adaptées aux situations qui se présentaient jour après jour aux Israélites. Ces maximes brèves mais puissantes étaient pieusement gardées par ceux qui souhaitaient conformer leur vie à la volonté divine.
3. Comment les Proverbes ont-ils été compilés ?
3 Le livre ne dit pas que Salomon écrivit les Proverbes. Toutefois, on y lit qu’il ‘ prononça ’ des proverbes, et aussi ‘ qu’il a scruté, pour mettre en ordre beaucoup de proverbes ’, montrant ainsi qu’il souhaitait préserver ces paroles proverbiales en vue d’un usage futur (1 Rois 4:32 ; Eccl. 12:9). Au temps de David et de Salomon, il y avait des secrétaires sur les listes des fonctionnaires de cour (2 Sam. 20:25 ; 2 Rois 12:10). Nous ignorons si ces scribes royaux ont mis par écrit et compilé les proverbes du monarque, mais il est normal de penser que les paroles d’un chef de sa qualité étaient hautement prisées et consignées. Il est généralement admis que le livre des Proverbes est un recueil compilé à partir d’autres collections.
4. a) Comment le livre des Proverbes se divise-t-il généralement ? b) À qui devons-nous la plus grande partie des Proverbes ?
4 Le livre des Proverbes peut être divisé en cinq parties : 1) chapitres 1-9, qui s’ouvrent sur ces paroles : “ Les proverbes de Salomon le fils de David ” ; 2) chapitres 10-24, appelés “ Proverbes de Salomon ” ; 3) chapitres 25-29, qui commencent ainsi : “ Ceux-ci également sont les proverbes de Salomon, qu’ont transcrits les hommes de Hizqiya le roi de Juda ” ; 4) chapitre 30, qui débute ainsi : “ Les paroles d’Agour le fils de Yaqé ” ; 5) chapitre 31, où sont consignées “ les paroles de Lemouël le roi, le message de poids que sa mère lui adressa en correction ”. C’est donc à Salomon que nous devons la plus grande partie des proverbes. Quant à Agour et Lemouël, nous n’avons sur eux aucun renseignement précis. Certains commentateurs pensent que Lemouël était peut-être un autre nom de Salomon.
5. Quand les Proverbes ont-ils été écrits et compilés ?
5 Quand les Proverbes ont-ils été écrits et compilés ? La plus grande partie a sans doute été rédigée durant le règne de Salomon (1037-998 av. n. è.), avant qu’il ne s’écarte de Dieu. Vu l’incertitude qui plane sur l’identité d’Agour et de Lemouël, il n’est pas possible de dater la partie qui leur est attribuée. L’un des recueils ayant été composé pendant le règne de Hizqiya (745-717 av. n. è.), la compilation finale du livre n’a donc pu se faire avant son règne. Les deux dernières parties ont-elles également été composées sous le contrôle de Hizqiya ? Une réponse intéressante nous est fournie dans une note de la Traduction du monde nouveau — avec notes et références en rapport avec Proverbes 31:31 ; nous lisons : “ Certaines éditions du texte hébreu portent le trigramme, c’est-à-dire trois lettres : ḥéth, zayin, qôph (חזק), qui représente la signature du roi Hizqiya apposée sur la copie faite par ses scribes, indiquant par là que le travail a été achevé. ”
6. Qu’est-ce qu’un proverbe, et pourquoi le titre hébreu du livre est-il approprié ?
6 Dans les Bibles hébraïques, le livre a d’abord été appelé d’après son premier mot, à savoir Mishlé, qui signifie “ Paroles proverbiales ”. Mishlé est le pluriel, état construit, de mashal, nom que l’on fait généralement dériver d’une racine qui signifie “ être comme ” ou “ être comparable ”. Ces termes introduisent très bien le contenu du livre, car les proverbes sont des paroles concises souvent exprimées en formules imagées ou comparaisons destinées à faire réfléchir l’auditeur. La brièveté des proverbes fait leur intérêt et les rend accessibles ; elle en facilite encore l’enseignement, la compréhension et la mémorisation. L’idée reste gravée dans l’esprit.
7. Que remarquons-nous concernant le style des Proverbes ?
7 Le style des Proverbes ne manque pas non plus d’intérêt. Il s’agit du style poétique hébreu. La forme poétique la plus utilisée dans le livre est le parallélisme. Ce procédé poétique ne consiste pas à faire rimer la fin des vers de sorte qu’il y ait une homophonie. Il s’agit plutôt de phrases rythmiques, qui développent des idées ou des pensées parallèles. La beauté et le sens pédagogique de ce procédé résident dans le rythme de la pensée. Les pensées peuvent être synonymiques ou antithétiques ; quoi qu’il en soit, la force du parallélisme prolonge la pensée, l’élargit et lui donne tout son sens. On trouve des exemples de parallélisme synonymique en Proverbes 11:25 ; 16:18 et 18:15. Les exemples de parallélismes antithétiques sont plus nombreux ; en voici quelques-uns : Proverbes 10:7, 30 ; 12:25 ; 13:25 et 15:8. À la fin du livre apparaît un autre style (Prov. 31:10-31). Ces 22 versets sont agencés de manière que chacun d’eux commence par une lettre hébraïque différente et ce dans l’ordre alphabétique ; cette structure alphabétique est employée dans un certain nombre de psaumes. Aucun style employé dans les écrits anciens n’égale celui-là en beauté.
8. Comment l’authenticité des Proverbes est-elle attestée par l’utilisation qu’en ont fait les premiers chrétiens ?
8 L’authenticité des Proverbes se voit dans l’utilisation très large qu’en ont fait les premiers chrétiens pour établir des règles de conduite. Jacques, semble-t-il, connaissait parfaitement les Proverbes, et il se servit des principes fondamentaux de ce livre dans les excellents conseils qu’il donna sur la conduite chrétienne (voir Proverbes 14:29 ; 17:27 et Jacques 1:19, 20 ; Proverbes 3:34 et Jacques 4:6 ; Proverbes 27:1 et Jacques 4:13, 14). On trouve également des citations directes des Proverbes dans les passages suivants : Romains 12:20—Proverbes 25:21, 22 ; Hébreux 12:5, 6—Proverbes 3:11, 12 ; 2 Pierre 2:22—Proverbes 26:11.
9. Comment les Proverbes s’harmonisent-ils avec le reste de la Bible ?
9 En outre, les Proverbes se révèlent être en harmonie avec le reste de la Bible, ce qui atteste leur appartenance à “ toute Écriture ”. Une comparaison avec la Loi de Moïse, les enseignements de Jésus et les écrits des disciples et des apôtres de Jésus montrent que les Proverbes présentent avec ceux-ci une étonnante unité de pensée (voir Proverbes 10:16—1 Corinthiens 15:58 et Galates 6:8, 9 ; Proverbes 12:25—Matthieu 6:25 ; Proverbes 20:20—Exode 20:12 et Matthieu 15:4). Même sur des sujets comme l’aménagement de la terre en demeure pour l’homme, il y a unité de pensée avec les autres rédacteurs de la Bible. — Prov. 3:19, 20 ; Gen. 1:6, 7 ; Job 38:4-11 ; Ps. 104:5-9.
10, 11. Qu’est-ce qui atteste encore l’inspiration divine du livre des Proverbes ?
10 L’inspiration divine du livre des Proverbes est encore attestée par son exactitude scientifique, que ce soit dans les domaines chimique, médical ou de la santé. Proverbes 25:20 semble faire référence aux réactions des acides sur les alcalins. Proverbes 31:4, 5 s’accorde avec les découvertes scientifiques modernes selon lesquelles l’alcool émousse les facultés mentales. Beaucoup de médecins et de nutritionnistes s’accordent pour dire que le miel est bon pour la santé, ce qui rappelle ce proverbe : “ Mon fils, mange du miel, car il est bon. ” (Prov. 24:13). Les observations modernes sur les affections psychosomatiques ne sont pas nouvelles pour les Proverbes. “ Un cœur qui est joyeux fait du bien comme guérisseur. ” — 17:22 ; 15:17.
11 En vérité, le livre des Proverbes couvre si complètement les besoins humains et les différentes situations de la vie qu’un bibliste a été amené à dire : “ Il n’y a aucun rapport humain qui ne soit assorti d’une instruction appropriée, aucune tendance, bonne ou mauvaise, qui ne soit encouragée ou corrigée. Constamment, la conscience humaine est mise en relation directe avec Dieu, [...] et l’homme marche comme en la présence de son Créateur et Juge. [...] Dans ce livre ancien on trouve tous les types d’hommes, et bien qu’il ait été composé il y a trois mille ans, il est toujours aussi conforme à la nature humaine ; c’est exactement comme s’il s’inspirait des réactions de l’homme moderne. ” — A Dictionary of the Bible, par W. Smith, 1890, vol. III, page 2616.
CONTENU DE PROVERBES
12. a) De quel poème suivi se compose la première partie des Proverbes ? b) Qu’enseigne-t-elle au sujet de la sagesse et du comportement humain ? c) Comment Proverbes 1:7 énonce-t-il le thème du livre ?
12 Première partie (1:1–9:18). Il s’agit d’un poème suivi, composé de brefs discours, comme ceux d’un père à son fils, soulignant le rôle capital de la sagesse comme guide pour le cœur, ou l’homme intérieur, et pour orienter les désirs. On y enseigne la valeur de la sagesse et les bienfaits qui en découlent : bonheur, charme, paix et vie (1:33 ; 3:13-18 ; 8:32-35), ce qui contraste avec le manque de sagesse et ses conséquences : souffrance et mort à la fin (1:28-32 ; 7:24-27 ; 8:36). Prenant en considération l’infinité des événements et des situations de la vie, cette partie présente une étude fondamentale du comportement humain et de ses conséquences pour le présent et pour l’avenir. Les paroles renfermées en Proverbes 1:7 énoncent le thème du livre : “ La crainte de Jéhovah est le commencement de la connaissance. ” Toutes nos actions doivent démontrer que nous tenons compte de Jéhovah. On nous rappelle constamment la nécessité de ne pas oublier les lois de Jéhovah, de demeurer étroitement attachés à ses commandements, de ne pas les abandonner.
13. Relevez les fils conducteurs de cette première partie.
13 Les fils conducteurs de cette première partie sont : la sagesse pratique, la connaissance, la crainte de Jéhovah, la discipline et le discernement. Des mises en garde sont données contre les mauvaises compagnies, le rejet de la discipline de Jéhovah et les relations coupables avec l’étrangère (1:10-19 ; 3:11, 12 ; 5:3-14 ; 7:1-27). À deux reprises la sagesse est présentée comme se tenant sur les places publiques, c’est-à-dire qu’elle est accessible, disponible (1:20, 21 ; 8:1-11). La sagesse est personnifiée et parle de façon pressante aux personnes inexpérimentées, projetant même quelque clarté sur la création de la terre (1:22-33 ; 8:4-36). Quel livre étonnant ! Cette partie s’achève sur le thème du début, savoir “ la crainte de Jéhovah est le début de la sagesse ”. (9:10.) Elle démontre d’un bout à l’autre que reconnaître Jéhovah dans toutes ses voies et adhérer à sa justice conduit à la vie et protège de bien des désagréments.
14. Quels parallélismes antithétiques donnent du relief aux enseignements pratiques des Proverbes ?
14 Deuxième partie (10:1–24:34). Cette partie offre tout un choix de proverbes ; ils sont indépendants et appliquent la sagesse aux difficultés complexes de la vie. Cet enseignement pratique a pour but de nous procurer un plus grand bonheur et de rendre notre vie agréable. Les parallélismes antithétiques gravent ces enseignements dans notre esprit. Voici une liste partielle des sujets considérés dans les chapitres 10, 11 et 12 seulement :
l’amour opposé à la haine
la sagesse opposée à la sottise
l’honnêteté opposée à la tromperie
la fidélité opposée à la calomnie
la vérité opposée au mensonge
la générosité opposée à l’avarice
l’homme diligent opposé au nonchalant
la voie de l’intégrité opposée aux voies tortueuses
les bons conseils opposés au manque de direction
la femme capable opposée à celle qui agit honteusement
la justice opposée à la méchanceté
la modestie opposée à la présomption
Une comparaison de cette liste avec la vie quotidienne nous convaincra de la valeur pratique du livre des Proverbes.
15. Donnez quelques exemples des différentes situations évoquées dans les Proverbes.
15 La fin de cette partie (13:1–24:34) rappelle les principes de Jéhovah qui peuvent nous procurer la perspicacité et le discernement. Une énumération des différentes situations auxquelles doivent faire face les humains révèle toute l’étendue des sujets traités dans ce livre. Les conseils bibliques sur les questions suivantes nous sont des plus utiles : la dissimulation, la présomption, la fidélité à la parole donnée, la finesse, les compagnies, la correction et l’éducation des enfants, la conception humaine de ce qui est droit, la nécessité d’être lent à la colère, de témoigner de la faveur aux affligés, la tromperie, la prière, la moquerie, la faculté de se contenter du nécessaire, l’orgueil, le gain injuste, le pot-de-vin, la dispute, la maîtrise de soi, l’isolement, le silence, la partialité, les querelles, l’humilité, le luxe, l’obligation de prendre soin d’un père et d’une mère, les boissons enivrantes, les qualités de la femme capable, les cadeaux, les emprunts, les prêts, la bonté, la confiance, les limites de la propriété, la nécessité de bâtir sa maisonnée, l’envie, la vengeance, la vanité, la réponse douce, la méditation et la valeur d’un vrai compagnon. Une mine de conseils où puiser direction pour les affaires de la vie quotidienne. Il en est pour qui certains de ces sujets ne paraissent pas importants, mais on notera que la Bible ne néglige en rien nos besoins, même ceux qui semblent n’être que de petites choses. En cela les Proverbes sont d’une valeur inestimable.
16. Quels conseils constructifs sont donnés dans la troisième partie des Proverbes ?
16 Troisième partie (25:1–29:27). Des conseils constructifs sont donnés sur des sujets comme l’honneur, la patience, les ennemis, la façon d’agir avec les stupides, les plaisanteries, la flatterie, la jalousie, les blessures d’un ami, la faim, la calomnie, le sens des responsabilités, l’intérêt, la confession, les conséquences de la domination mauvaise, l’arrogance, les bienfaits de la domination juste, la délinquance juvénile, les rapports avec les serviteurs, la perspicacité et la vision.
17. a) Quel “ message de poids ” est attribué à Agour ? b) Quels différents groupes de quatre choses décrit-il ?
17 Quatrième partie (30:1-33). C’est là “ le message de poids ” attribué à Agour. Après avoir humblement reconnu qu’il est un homme insignifiant, l’écrivain parle de l’incapacité de l’homme à créer la terre et les choses qu’elle renferme. Toute parole de Dieu est affinée, dit-il, et Dieu est un bouclier. Agour demande à Jéhovah d’éloigner de lui la fausseté, et de ne lui donner ni pauvreté ni richesse. Il fait ensuite la description d’une génération impure, hautaine et avide, qui appelle le mal sur ses parents. Il identifie quatre choses qui ne disent jamais “ Assez ! ” et quatre autres qui sont trop difficiles à connaître (30:15, 16). Il décrit la femme adultère effrontée qui nie avoir fait du tort. Il cite quatre choses que la terre ne saurait supporter, puis quatre petites choses sages d’instinct et quatre autres qui ont une belle démarche. Au moyen de comparaisons appropriées, l’écrivain met en garde contre la colère dont ‘ la pression produit la querelle ’. — 30:33.
18. Que dit le roi Lemouël à propos a) de la femme mauvaise et b) de l’épouse capable ?
18 Cinquième partie (31:1-31). Voici un autre “ message de poids ”, celui du roi Lemouël, qui utilise deux styles d’écriture. La première partie annonce la ruine de celui qui succombe à la femme mauvaise ; elle met en garde contre la boisson enivrante qui dénature le jugement, et elle exhorte à juger avec justice. Le style alphabétique de la deuxième partie convient à la description de l’épouse capable. Lemouël énonce les qualités qui font sa valeur : elle inspire confiance à son propriétaire et le rétribue par le bien. Elle est entre autres travailleuse, se lève tôt, achète avec intelligence, est bonne pour les pauvres ; elle est prévoyante et parle avec sagesse. Elle est aussi vigilante ; ses enfants la respectent et son mari la loue. Par-dessus tout, elle craint Jéhovah.
UTILITÉ
19. Comment les Proverbes eux-mêmes révèlent-ils leur utilité ?
19 L’utilité des Proverbes est exprimée dans les paroles d’introduction : “ Pour connaître sagesse et discipline, pour discerner les paroles d’intelligence, pour recevoir la discipline qui rend perspicace, la justice et le jugement et la droiture, pour donner aux personnes inexpérimentées la finesse, au jeune homme connaissance et capacité de réflexion. ” (1:2-4). Conformément à ce dessein déclaré, le livre met en évidence la connaissance, la sagesse et l’intelligence, chacune ayant son utilité propre.
20. Que disent les Proverbes au sujet de la connaissance ?
20 1) La connaissance est ce dont l’homme a le plus grand besoin, car l’ignorance n’est pas bonne pour lui. On ne peut acquérir la connaissance exacte sans la crainte de Jéhovah, car avant la connaissance, il y a la crainte de Dieu. La connaissance est préférable à l’or de choix. Pour quelle raison ? Parce que par la connaissance les justes sont délivrés ; elle nous empêche de nous hâter vers le péché. Combien il nous faut la chercher afin de l’acquérir ! C’est un trésor. Aussi, “ incline ton oreille et entends les paroles des sages, pour appliquer ton cœur à ma connaissance ”. — 22:17 ; 1:7 ; 8:10 ; 11:9 ; 18:15 ; 19:2 ; 20:15.
21. Quel est l’enseignement divin concernant la sagesse ?
21 2) La sagesse, ou faculté de faire bon usage de la connaissance à la louange de Jéhovah, “ est la chose principale ”. Acquérons-la ! Jéhovah en est la Source. La sagesse qui donne la vie a son origine dans la connaissance et la crainte de Jéhovah Dieu ; tel est le grand secret de la sagesse. Aussi craignons Dieu et non l’homme. La sagesse personnifiée fait retentir une proclamation invitant les hommes à réformer leurs voies. La sagesse crie dans les rues. Jéhovah invite toutes les personnes inexpérimentées et celles qui manquent de cœur à dévier et à se nourrir du pain de la sagesse. Alors, grâce à la crainte de Jéhovah, elles seront heureuses même avec peu. Nombreux sont les bienfaits de la sagesse ; ses effets sont d’une très grande utilité. La sagesse et la connaissance sont indispensables à l’acquisition de la capacité de réflexion, celle qui nous sauvegardera. Comme le miel, la sagesse est utile et agréable. Elle a plus de valeur que l’or ; c’est un arbre de vie. Les hommes dépourvus de sagesse périssent, car la sagesse garde en vie ; elle signifie la vie. — 4:7 ; 1:7, 20-23 ; 2:6, 7, 10, 11 ; 3:13-18, 21-26 ; 8:1-36 ; 9:1-6, 10 ; 10:8 ; 13:14 ; 15:16, 24 ; 16:16, 20-24 ; 24:13, 14.
22. Quelle protection l’intelligence procure-t-elle ?
22 3) Outre la connaissance et la sagesse, l’intelligence est vitale ; aussi “ avec tout ce que tu acquiers, acquiers l’intelligence ”. L’intelligence est la faculté de voir une chose dans ses éléments et leurs rapports ; cela veut dire avoir du discernement en ayant toujours Dieu en vue, car l’homme ne peut se fier à sa propre intelligence. Il est absolument impossible à l’homme d’avoir l’intelligence ou discernement s’il agit en opposition avec Jéhovah. Pour acquérir l’intelligence, il faut la rechercher avec ardeur comme un trésor caché. L’intelligence va de pair avec la connaissance. L’homme intelligent qui recherche la connaissance est béni et la sagesse est devant lui. Il est averti contre les innombrables pièges du présent monde, tels ceux posés par la multitude des méchants qui tenteront peut-être de l’amener à marcher avec eux dans la voie des ténèbres. Grâces soient rendues à Jéhovah Dieu, la Source de la connaissance, de la sagesse et de l’intelligence qui mènent à la vie ! — 4:7 ; 2:3, 4 ; 3:5 ; 15:14 ; 17:24 ; 19:8 ; 21:30.
23. Quels sages conseils les Proverbes donnent-ils ensuite ?
23 Conformément au but utile des Proverbes, le livre fournit en abondance des conseils sages et inspirés qui nous aident à acquérir l’intelligence et à protéger notre cœur, “ car de lui viennent les sources de la vie ”. (4:23.) Suit une sélection des sages conseils mis en évidence d’un bout à l’autre du livre.
24. Qu’est-il dit à propos des méchants et des justes ?
24 Méchants et justes sont mis en opposition : Le méchant sera pris dans ses voies tortueuses, et ses trésors ne le sauveront pas au jour de la fureur. Le juste va à la vie et sera rétribué par Jéhovah. — 2:21, 22 ; 10:6, 7, 9, 24, 25, 27-32 ; 11:3-7, 18-21, 23, 30, 31 ; 12:2, 3, 7, 28 ; 13:6, 9 ; 14:2, 11 ; 15:3, 8, 29 ; 29:16.
25. Comment les Proverbes mettent-ils en garde contre l’immoralité sexuelle ?
25 Nécessité de la pureté morale : Salomon met continuellement en garde contre l’immoralité sexuelle. L’adultère trouvera plaie et déshonneur, et son opprobre ne s’effacera pas. “ Les eaux dérobées ” paraissent douces au jeune homme, mais la prostituée descend vers la mort, entraînant avec elle ses victimes inexpérimentées. Jéhovah invectivera contre ceux qui tombent dans la fosse profonde de l’immoralité sexuelle. — 2:16-19 ; 5:1-23 ; 6:20-35 ; 7:4-27 ; 9:13-18 ; 22:14 ; 23:27, 28.
26. Qu’est-il dit à propos de la maîtrise de soi ?
26 Nécessité de la maîtrise de soi : L’ivrognerie et la gloutonnerie sont condamnées. Tous ceux qui désirent avoir la faveur divine doivent exercer la modération dans le manger et le boire (20:1 ; 21:17 ; 23:21, 29-35 ; 25:16 ; 31:4, 5). Qui est lent à la colère a abondance de discernement ; il est plus grand que l’homme fort qui s’empare d’une ville (14:17, 29 ; 15:1, 18 ; 16:32 ; 19:11 ; 25:15, 28 ; 29:11, 22). La maîtrise de soi est également nécessaire pour éviter de succomber à l’envie et à la jalousie, laquelle est une pourriture pour les os. — 14:30 ; 24:1 ; 27:4 ; 28:22.
27. a) Qu’entend-on par mauvais usage du langage ? b) Pourquoi le bon usage des lèvres et de la langue est-il si important ?
27 Le bon et le mauvais usage du langage : Le langage tortueux, la calomnie, le faux témoignage et le mensonge seront démasqués, car ils sont détestables aux yeux de Jéhovah (4:24 ; 6:16-19 ; 11:13 ; 12:17, 22 ; 14:5, 25 ; 17:4 ; 19:5, 9 ; 20:17 ; 24:28 ; 25:18). La bouche de l’homme qui exprime de bonnes choses est une source de vie ; mais celle du sot entraîne sa ruine. “ La mort et la vie sont au pouvoir de la langue ; qui l’aime en mangera le fruit. ” (18:21). La calomnie, la langue fourbe, la flatterie et la précipitation dans les paroles sont condamnées. La voie de la sagesse consiste à dire la vérité, à honorer Dieu. — 10:11, 13, 14 ; 12:13, 14, 18, 19 ; 13:3 ; 14:3 ; 16:27-30 ; 17:27, 28 ; 18:6-8, 20 ; 26:28 ; 29:20 ; 31:26.
28. Quel tort l’orgueil cause-t-il, mais quels sont les bienfaits de l’humilité ?
28 La folie de l’orgueil et l’importance de l’humilité : L’orgueilleux s’élève lui-même à une position qui ne lui revient pas, et il s’écroule. Quiconque a le cœur orgueilleux est détestable pour Jéhovah ; en revanche, Dieu donne aux humbles la sagesse, la gloire, les richesses et la vie. — 3:7 ; 11:2 ; 12:9 ; 13:10 ; 15:33 ; 16:5, 18, 19 ; 18:12 ; 21:4 ; 22:4 ; 26:12 ; 28:25, 26 ; 29:23.
29. Comment faut-il considérer la paresse, et de quelle valeur est la main de l’homme diligent ?
29 La main de l’homme diligent et celle du paresseux : Nombreuses sont les descriptions du paresseux. Il conviendrait qu’il aille vers la fourmi pour apprendre et devenir sage. Quant à l’homme diligent, lui, il prospérera ! — 1:32 ; 6:6-11 ; 10:4, 5, 26 ; 12:24 ; 13:4 ; 15:19 ; 18:9 ; 19:15, 24 ; 20:4, 13 ; 21:25, 26 ; 22:13 ; 24:30-34 ; 26:13-16 ; 31:24, 25.
30. Comment les Proverbes soulignent-ils l’importance des bonnes compagnies ?
30 Les bonnes compagnies : Il est insensé de rechercher la compagnie de ceux qui ne craignent pas Jéhovah, des méchants et des stupides, des coléreux, des calomniateurs et des gloutons. Il est préférable de rechercher la compagnie des sages pour devenir plus sage encore. — 1:10-19 ; 4:14-19 ; 13:20 ; 14:7 ; 20:19 ; 22:24, 25 ; 28:7.
31. Quel sage conseil est donné au sujet du blâme ?
31 La nécessité du blâme et de la correction : “ Celui que Jéhovah aime, il le reprend ”, et ceux qui prêtent attention à cette discipline vont vers la gloire et la vie. Quiconque hait le blâme connaîtra le déshonneur. — 3:11, 12 ; 10:17 ; 12:1 ; 13:18 ; 15:5, 31-33 ; 17:10 ; 19:25 ; 29:1.
32. Quel excellent conseil est donné relativement à la bonne épouse ?
32 Conseils pour être une bonne épouse : Maintes fois les Proverbes mettent la femme en garde contre le fait d’être querelleuse et d’agir honteusement. La femme avisée et capable qui craint Dieu a la loi de la bonté de cœur sur la langue ; celui qui trouve une telle femme obtient la bienveillance de Jéhovah. — 12:4 ; 18:22 ; 19:13, 14 ; 21:9, 19 ; 27:15, 16 ; 31:10-31.
33. Quels conseils utiles sont donnés concernant l’éducation des enfants ?
33 L’éducation des enfants : Enseignons-leur régulièrement les commandements de Dieu, afin qu’ils ‘ ne les oublient pas ’. Dès la toute petite enfance, instruisons-les dans l’enseignement de Jéhovah. Ne retenons pas le bâton de la discipline quand c’est nécessaire ; le bâton et le blâme, qui sont des expressions d’amour, donneront la sagesse au garçon. Les parents qui élèvent leurs enfants selon le modèle divin les verront grandir dans la sagesse ; ils seront pour eux une source de joie et de grande satisfaction. — 4:1-9 ; 13:24 ; 17:21 ; 22:6, 15 ; 23:13, 14, 22, 24, 25 ; 29:15, 17.
34. Quel bienfait reçoit celui qui s’acquitte de son devoir d’aider autrui ?
34 L’obligation d’aider autrui : Ce devoir est souvent souligné dans les Proverbes. L’homme sage doit répandre la connaissance pour le profit de ses semblables. Il doit aussi être généreux en témoignant de la faveur à celui qui a peu de moyens ; ce faisant il prête en réalité à Jéhovah qui le lui rendra à coup sûr. — 11:24-26 ; 15:7 ; 19:17 ; 24:11, 12 ; 28:27.
35. Quel conseil des Proverbes va au cœur de nos problèmes ?
35 La confiance en Jéhovah : Les Proverbes vont au cœur de nos problèmes lorsqu’ils nous conseillent de nous confier pleinement en Dieu. Il nous faut tenir compte de Jéhovah dans toutes nos voies. L’homme peut former des projets, mais c’est Jéhovah qui doit diriger ses pas. Le nom de Jéhovah est une tour forte ; le juste y court et se trouve protégé. Espérons en Jéhovah et tournons-nous vers sa Parole pour être guidés. — 3:1, 5, 6 ; 16:1-9 ; 18:10 ; 20:22 ; 28:25, 26 ; 30:5, 6.
36. Sous quels rapports peut-on dire que les Proverbes sont d’actualité, pratiques et utiles ?
36 Le livre des Proverbes est très utile pour enseigner et discipliner, que ce soit nous-mêmes ou autrui. Aucun aspect des relations humaines ne semble avoir été négligé. Quelqu’un cherche-t-il à s’isoler de ses compagnons chrétiens (18:1) ? Celui qui occupe une position élevée tire-t-il des conclusions avant d’avoir écouté les deux parties (18:17) ? Quelqu’un est-il un mauvais plaisant dangereux (26:18, 19) ? Qui a tendance à la partialité (28:21) ? Qu’il s’agisse du commerçant, du cultivateur, du mari, de la femme et de l’enfant, tous reçoivent un enseignement profitable. Les parents sont aidés à identifier les nombreux pièges tendus à la jeunesse. Les sages peuvent enseigner les personnes inexpérimentées. Les Proverbes ont une utilité pratique dans quelque pays que ce soit ; les enseignements et les conseils fournis dans ce livre ne tomberont jamais en désuétude. William Phelps, un éducateur américain, a déclaré ce qui suit : “ Le livre des Proverbes est plus d’actualité que le journal de ce matina. ” Le livre des Proverbes est d’actualité, pratique et utile, car il est inspiré de Dieu.
37. Comment les Proverbes s’harmonisent-ils avec les enseignements du Grand Salomon ?
37 Utile pour remettre les choses en ordre, le livre des Proverbes, dont la plupart ont été prononcés par Salomon, conduit les hommes vers Dieu, le Tout-Puissant. C’est également ce qu’a fait Jésus Christ, à propos duquel on a dit : “ Ici il y a quelque chose de plus que Salomon. ” — Mat. 12:42.
38. Comment les Proverbes élargissent-ils notre compréhension du Royaume de Dieu et de ses principes justes ?
38 Quelle reconnaissance nous devons à Jéhovah pour le choix de ce Sage par excellence comme Semence du Royaume ! C’est son trône qui “ sera solidement établi par la justice ” pour un règne de paix de loin plus glorieux que celui du roi Salomon. Voici ce que l’on dira de la domination de ce Royaume : “ Bonté de cœur et fidélité — elles préservent le roi ; et par la bonté de cœur il a soutenu son trône. ” Alors débutera pour les humains la domination éternelle du gouvernement juste à propos duquel les Proverbes déclarent : “ Quand un roi juge les petits avec fidélité, son trône sera solidement établi pour toujours. ” Ainsi, nous en venons à reconnaître avec joie que les Proverbes éclairent non seulement la voie conduisant à la connaissance, à la sagesse et à l’intelligence, mais aussi à celle de la vie éternelle, et, plus important encore, ils magnifient Jéhovah, la Source de la vraie sagesse, qu’il dispense par l’intermédiaire de Jésus Christ, l’Héritier du Royaume. Les Proverbes élargissent grandement notre compréhension du Royaume de Dieu et des principes justes par lesquels il gouverne déjà maintenant. — Prov. 25:5 ; 16:12 ; 20:28 ; 29:14.
[Note]
a Treasury of the Christian Faith, 1949, par S. Stuber et T. Clark, page 48.
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Livre de la Bible numéro 21 — Ecclésiaste« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 21 — Ecclésiaste
Écrivain : Salomon
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : avant 1000 av. n. è.
1. Dans quel noble but le livre de l’Ecclésiaste a-t-il été écrit ?
LE LIVRE de l’Ecclésiaste a été écrit dans un but noble. En sa qualité de guide du peuple voué à Jéhovah, Salomon avait la responsabilité de veiller à ce que ce peuple demeure fidèle à son vœu. Il s’efforça de s’acquitter de cette obligation grâce aux sages conseils de l’Ecclésiaste.
2. Comment ce but est-il exprimé dans le nom hébreu de ce livre, ce qui fait qu’il est plus approprié que les titres grec et français ?
2 En Ecclésiaste 1:1, Salomon se présente comme le “ rassembleur ”. En hébreu, le mot employé ici est Qohèlèth, et le livre porte ce nom dans la Bible hébraïque. La Septante l’appelle Ékklêsiastês, ce qui signifie “ membre d’une ecclésia (congrégation, assemblée) ” ; le nom français Ecclésiaste est d’ailleurs dérivé de ce titre. Mais le mot Qohèlèth est plus justement traduit par “ Le rassembleur ”, et cette appellation convient également beaucoup mieux à Salomon. Elle exprime le dessein qu’avait le monarque en rédigeant le livre.
3. En quel sens Salomon était-il un rassembleur ?
3 En quel sens Salomon était-il un rassembleur, et dans quel but rassembla-t-il ? Il est le rassembleur de son peuple, les Israélites, et de leurs compagnons, les résidents temporaires. Il les rassembla tous pour le culte de son Dieu, Jéhovah. Auparavant, il avait bâti le temple de Jéhovah à Jérusalem, et à l’occasion de l’inauguration de ce bâtiment il les avait tous convoqués ou rassemblés pour adorer Dieu (1 Rois 8:1). Et maintenant, grâce à l’Ecclésiaste, il s’efforçait de rassembler son peuple pour des œuvres utiles et pour le détourner des œuvres vaines et stériles du monde. — Eccl. 12:8-10.
4. Qu’est-ce qui établit que Salomon est le rédacteur de l’Ecclésiaste ?
4 Bien que Salomon ne soit pas nommément cité, plusieurs passages établissent de façon probante qu’il est le rédacteur du livre. Le rassembleur se présente comme “ le fils de David ” qui est “ roi sur Israël, à Jérusalem ”. Cela ne pouvait s’appliquer qu’au roi Salomon, car ses successeurs à Jérusalem ont été rois uniquement sur Juda. De plus, le rassembleur écrit : “ J’ai beaucoup crû en sagesse, plus que quiconque était avant moi à Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de connaissance. ” (1:1, 12, 16). Cela convient bien à Salomon. Ecclésiaste 12:9 dit qu’“ il a pesé et scruté, pour mettre en ordre beaucoup de proverbes ”. Le roi Salomon a prononcé 3 000 proverbes (1 Rois 4:32). Ecclésiaste 2:4-9 parle des constructions de l’écrivain, de ses vignes, de ses jardins et de ses parcs, de son système d’irrigation, de ses serviteurs et de ses servantes, de l’argent et de l’or qu’il a amassés et d’autres réalisations encore. Tout cela est vrai de Salomon. Quand la reine de Sheba a vu la sagesse et la prospérité de ce monarque, elle a dit : “ On ne m’en avait pas révélé la moitié. ” — 1 Rois 10:7.
5. Où et quand l’Ecclésiaste a-t-il dû être écrit ?
5 Le livre désigne Jérusalem comme lieu de composition, précisant que le rassembleur était roi “ à Jérusalem ”. L’époque de rédaction doit se situer avant l’année 1000 av. n. è., alors que les 40 ans de règne de Salomon étaient déjà bien entamés et qu’il s’était lancé dans les nombreuses entreprises que le livre mentionne, mais avant qu’il n’ait succombé à l’idolâtrie. Il avait acquis alors une connaissance étendue des activités du monde et de sa recherche de gains matériels. À l’époque, il jouissait encore de la faveur de Dieu, qui l’inspira.
6. Quelles objections a-t-on soulevées quant à l’inspiration de l’Ecclésiaste, mais comment peut-on les réfuter ?
6 Comment avoir la certitude que l’Ecclésiaste est ‘ inspiré de Dieu ’ ? Certains douteront peut-être de son inspiration divine, car on n’y trouve aucune mention du nom divin, Jéhovah. Pourtant, il soutient bel et bien le vrai culte de Dieu et utilise maintes fois l’expression haʼÈlohim, “ le vrai Dieu ”. On objectera encore qu’il n’y a pas de citations directes de l’Ecclésiaste dans les autres livres bibliques. Néanmoins, les enseignements et les principes présentés dans le livre sont entièrement en harmonie avec le reste des Écritures. Voici ce que déclare l’ouvrage Commentary, par A. Clarke, volume III, page 799 : “ Le livre intitulé Koheleth ou Ecclésiaste a toujours été considéré, tant par le judaïsme que par les Églises chrétiennes, comme ayant été écrit sous l’inspiration du Tout-Puissant et comme faisant partie, à juste titre, du canon sacré. ”
7. Dans quelle mesure l’expérience de Salomon l’a-t-elle rendu éminemment capable d’écrire le livre de l’Ecclésiaste ?
7 Des sages selon ce monde, spécialistes de la “ critique des sources ”, ont prétendu que l’Ecclésiaste n’a pas été écrit par Salomon et qu’il n’est pas une partie authentique de “ toute Écriture ”, sous prétexte que son langage et sa philosophie appartiennent à une époque ultérieure. Ils méconnaissent la somme d’informations accumulée par Salomon dans le cadre du développement progressif de son industrie et de son commerce à l’échelle internationale, ainsi que dans ses relations avec des dignitaires étrangers et autres personnalités du monde extérieur (1 Rois 4:30, 34 ; 9:26-28 ; 10:1, 23, 24). Voici ce qu’écrit F. Cook dans Bible Commentary, volume IV, page 622 : “ Les occupations quotidiennes et les entreprises choisies du grand monarque hébreu l’ont certainement entraîné bien loin des pensées, du langage et de la vie courante des Hébreux. ”
8. Quel est l’argument le plus puissant en faveur de la canonicité de l’Ecclésiaste ?
8 Quoi qu’il en soit, le témoignage de sources extérieures est-il bien nécessaire pour établir la canonicité du livre de l’Ecclésiaste ? Un examen de ce livre révélera non seulement son harmonie intrinsèque, mais également sa conformité avec le reste des Écritures dont il fait bel et bien partie.
CONTENU D’ECCLÉSIASTE
9. Quelles constatations le rassembleur a-t-il faites à propos des occupations des fils des hommes ?
9 La vanité du mode de vie humain (1:1–3:22). Les paroles d’introduction posent le thème du livre : “ La plus grande des vanités ! a dit le rassembleur, la plus grande des vanités ! Tout est vanité ! ” Quel profit a un homme dans tout son dur travail ? Une génération vient, et une génération s’en va, les cycles naturels se succèdent sur la terre, et “ il n’y a rien de nouveau sous le soleil ”. (1:2, 3, 9.) Le rassembleur a appliqué son cœur à chercher et à explorer la sagesse à propos des occupations funestes des fils des hommes pour découvrir que tout est “ vanité et poursuite de vent ” : sagesse ou folie, exploits ou dur travail, manger ou boire. Il en vient à ‘ haïr la vie ’, une vie funeste faite d’objectifs matérialistes. — 1:14 ; 2:11, 17.
10. Quel est le don de Dieu, mais qu’est-ce qui attend finalement l’homme pécheur ?
10 Pour tout il y a un temps fixé ; oui, Dieu ‘ a fait toute chose belle en son temps ’. Il désire que ses créatures jouissent de la vie sur la terre. “ J’ai appris qu’il n’y a rien de mieux pour eux que de se réjouir et de faire le bien durant sa vie ; et aussi que tout homme mange, oui qu’il boive et qu’il voie le bien pour tout son dur travail. C’est le don de Dieu. ” Mais, hélas ! l’homme pécheur et la bête ont une fin identique : “ Comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre ; et ils ont tous un même esprit, de sorte qu’il n’y a pas de supériorité de l’homme sur la bête, car tout est vanité. ” — 3:1, 11-13, 19.
11. Quel sage conseil le rassembleur donne-t-il à ceux qui craignent Dieu ?
11 De sages conseils pour ceux qui craignent Dieu (4:1–7:29). Salomon félicite les morts, car ils sont délivrés de “ tous les actes d’oppression qui se commettent sous le soleil ”. Et il poursuit en décrivant les œuvres vaines et funestes. Il donne également ces conseils de sagesse : “ Deux valent mieux qu’un ”, et : “ Un cordon triple ne se rompt pas vite. ” (4:1, 2, 9, 12). Il prononce des paroles de sagesse relatives aux rassemblements du peuple de Dieu : “ Garde tes pieds quand tu vas à la maison du vrai Dieu ; et que l’on s’approche pour entendre. ” Ne te hâte pas d’exprimer une parole devant le vrai Dieu, “ tes paroles doivent être peu nombreuses ”. Le vœu que tu fais à Dieu, acquitte-t’en. “ Crains le vrai Dieu. ” Quand le pauvre est opprimé, rappelle-toi que “ quelqu’un qui est plus élevé que celui qui est élevé veille, et au-dessus d’eux il y a ceux qui sont élevés ”. Doux est le sommeil de celui qui sert, remarque-t-il, mais l’homme riche a trop de soucis pour dormir. Pourtant, c’est nu qu’il est venu dans le monde, et il le quittera sans rien emporter pour son dur travail. — 5:1, 2, 4, 7, 8, 12, 15.
12. Quel avis le rassembleur donne-t-il à propos des grandes questions de la vie et de l’avantage de la sagesse par rapport à l’argent ?
12 Quand bien même un homme acquerrait richesses et gloire et vivrait “ deux fois mille ans ”, de quel profit cela lui serait-il s’il n’avait pas vu ce qui est bon ? Il est préférable de prendre à cœur les grandes questions de la vie ainsi que la mort plutôt que de fréquenter les stupides “ dans la maison de joie ” ; oui, mieux vaut entendre le blâme du sage, “ car comme le bruit des épines sous la marmite, ainsi est le rire du stupide ”. La sagesse est avantageuse. “ Car la sagesse procure une protection tout comme l’argent procure une protection ; mais l’avantage de la connaissance, c’est que la sagesse garde en vie ses propriétaires. ” Pourquoi donc la voie des hommes est-elle devenue funeste ? “ Le vrai Dieu a fait les humains droits, mais eux ont cherché beaucoup de plans. ” — 6:6 ; 7:4, 6, 12, 29.
13. Quelle suggestion et quelle recommandation le rassembleur fait-il, et que dit-il à propos du lieu où va l’homme ?
13 La fin est la même pour tous (8:1–9:12). “ Garde l’ordre du roi ”, dit le rassembleur ; mais il constate que parce que la sentence contre une œuvre mauvaise n’a pas été exécutée rapidement, “ le cœur des fils des hommes s’est pleinement enhardi en eux à faire le mal ”. (8:2, 11.) Lui-même recommande l’allégresse, mais il y a une autre chose funeste. Tous les hommes ont un sort commun : la mort ! Les vivants ont conscience qu’ils vont mourir, “ mais les morts, eux, ne savent rien [...]. Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le avec ta force, car il n’y a ni œuvre, ni plan, ni connaissance, ni sagesse dans le shéol, le lieu où tu vas ”. — 9:5, 10.
14. a) Quelle sagesse pratique le rassembleur met-il en évidence ? b) Quelle est la conclusion du discours ?
14 La sagesse pratique et l’obligation de l’homme (9:13–12:14). Le rassembleur énonce d’autres malheurs, comme “ la sottise [...] placée à de nombreux postes élevés ”. Il prononce également beaucoup de proverbes sur la sagesse pratique, et il dit que même “ jeunesse et printemps de la vie sont vanité ”, à moins qu’on ne recherche la vraie sagesse. Il déclare : “ Souviens-toi donc de ton Grand Créateur aux jours de ton adolescence. ” Autrement, la vieillesse mènera tout simplement l’homme à la poussière de la terre, ce qui confirmera ces paroles du rassembleur : “ La plus grande des vanités ! [...], tout est vanité. ” Lui-même a continuellement enseigné la connaissance au peuple, car “ les paroles des sages sont comme des aiguillons ”, poussant à la pratique des belles œuvres. Mais à propos de la sagesse du monde il déclare : “ À faire beaucoup de livres il n’y a pas de fin, et se consacrer beaucoup à eux est une fatigue pour la chair. ” Puis le rassembleur amène le livre à son sommet, résumant son discours sur la vanité et la sagesse. “ La conclusion de la chose, tout ayant été entendu : Crains le vrai Dieu et garde ses commandements. Car c’est là toute l’obligation de l’homme. Car le vrai Dieu lui-même fera venir toute sorte d’œuvre en jugement, concernant toute chose cachée, pour savoir si elle est bonne ou mauvaise. ” — 10:6 ; 11:1, 10 ; 12:1, 8-14.
UTILITÉ
15. Quelle distinction Salomon fait-il entre les occupations funestes et les œuvres utiles ?
15 Loin d’être un livre pessimiste, l’Ecclésiaste est émaillé des joyaux de la sagesse divine. Lorsqu’il énumère les nombreuses réalisations qu’il qualifie de vanité, Salomon n’inclut ni le culte de Jéhovah ni la construction de son temple sur le mont Moria. Il ne parle pas du don divin de la vie comme d’une vanité, mais il montre que c’était pour que l’homme se réjouisse et fasse le bien (3:12, 13 ; 5:18-20 ; 8:15). Les occupations funestes sont celles qui ne tiennent pas compte de Dieu. Un père amassera des richesses pour son fils, mais le malheur frappera et il ne restera rien. Il serait de loin préférable de constituer un héritage spirituel durable. C’est un malheur d’avoir des biens en abondance et de ne pas pouvoir en profiter. Le malheur frappe tous les gens riches du monde : ils ‘ s’en vont ’ dans la mort les mains vides. — 5:13-15 ; 6:1, 2.
16. Comment Qohèlèth ou l’Ecclésiaste s’harmonise-t-il avec les enseignements de Jésus ?
16 En Matthieu 12:42, Jésus Christ se désigne par l’expression “ quelque chose de plus que Salomon ”. Puisque Salomon préfigurait Jésus, y a-t-il harmonie entre les paroles de Salomon dans le livre Qohèlèth et les enseignements de Jésus ? On note de nombreux parallèles. Par exemple, Jésus souligne toute l’étendue de l’œuvre de Dieu en disant : “ Mon Père n’a cessé de travailler jusqu’à maintenant, et moi je ne cesse de travailler. ” (Jean 5:17). Salomon fait également référence aux œuvres de Dieu : “ Et j’ai vu toute l’œuvre du vrai Dieu, et j’ai vu que les humains ne peuvent pas découvrir l’œuvre qui s’est faite sous le soleil ; les humains ont beau travailler dur sans relâche pour chercher, ils ne trouvent pas. Et même s’ils se disaient assez sages pour savoir, ils ne pourraient pas trouver. ” − Eccl. 8:17.
17. Quels autres parallèles y a-t-il entre les paroles de Jésus et celles de Salomon ?
17 Tant Jésus que Salomon ont encouragé les vrais adorateurs de Dieu à se réunir (Mat. 18:20 ; Eccl. 4:9-12 ; 5:1). Les déclarations de Jésus sur “ l’achèvement du système de choses ” et “ les temps fixés des nations ” sont en harmonie avec ces paroles de Salomon : “ Pour tout il y a un temps fixé, oui un temps pour toute affaire sous les cieux. ” — Mat. 24:3 ; Luc 21:24 ; Eccl. 3:1.
18. En donnant quelles mises en garde Jésus et ses disciples rejoignent-ils Salomon ?
18 Par-dessus tout, Jésus et ses disciples rejoignent Salomon dans sa mise en garde contre les pièges du matérialisme. La sagesse est la vraie protection, car elle “ garde en vie ses propriétaires ”, dit Salomon. “ Continuez donc à chercher d’abord le royaume et sa justice, et toutes ces autres choses vous seront ajoutées ”, dit Jésus (Eccl. 7:12 ; Mat. 6:33). Nous lisons en Ecclésiaste 5:10 : “ Celui qui aime l’argent ne se rassasiera pas d’argent, ni celui qui aime la fortune, du revenu. Cela aussi est vanité. ” Très approchant est le conseil donné par Paul en 1 Timothée 6:6-19 selon lequel “ l’amour de l’argent est une racine de toutes sortes de choses mauvaises ”. Voici encore des passages parallèles sur d’autres enseignements bibliques. — Eccl. 3:17—Actes 17:31 ; Eccl. 4:1—Jacq. 5:4 ; Eccl. 5:1, 2—Jacq. 1:19 ; Eccl. 6:12—Jacq. 4:14 ; Eccl. 7:20—Rom. 3:23 ; Eccl. 8:17—Rom. 11:33.
19. Avec quelle heureuse perspective pouvons-nous aujourd’hui nous rassembler pour adorer Jéhovah ?
19 La domination du Royaume du Fils bien-aimé de Dieu, Jésus Christ, qui, dans la chair, était un descendant du sage roi Salomon, aura pour effet de susciter une nouvelle société sur la terre (Rév. 21:1-5). Ce que Salomon a écrit pour guider les sujets de son royaume typique est d’un intérêt capital pour tous ceux qui, aujourd’hui, espèrent dans le Royaume de Dieu et de Christ Jésus. Sous la domination de ce Royaume, les hommes suivront les principes mêmes de sagesse énoncés par le rassembleur et vivront éternellement dans le bonheur, ce qui sera le don de Dieu. C’est maintenant le temps de se rassembler pour adorer Jéhovah, afin de connaître pleinement les joies de la vie sous la domination de son Royaume. — Eccl. 3:12, 13 ; 12:13, 14.
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Livre de la Bible numéro 22 — Le Chant de Salomon« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 22 — Le Chant de Salomon
Écrivain : Salomon
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : vers 1020 av. n. è.
1. Pourquoi ce chant est-il le “ Chant des chants ” ?
“ LE MONDE entier ne vaut pas le jour où ce Chant sublime a été donné à Israël. ” C’est ainsi que le “ rabbi ” juif Akiba, qui vécut au Ier siècle de n. è., exprimait à quel point il appréciait le Chant de Salomona. Le titre du livre est une contraction des paroles d’ouverture : “ Le chant par excellence, qui est de Salomon. ” Le mot à mot hébreu dit “ Chant des chants ”, marquant ainsi un superlatif d’excellence, comme il est dit ailleurs “ cieux des cieux ”, pour désigner le plus haut des cieux (Deut. 10:14). Il ne s’agit pas d’un recueil de chants, mais d’un chant unique, “ un chant de la plus grande perfection, l’un des plus beaux qui aient jamais existé ou aient été composéb ”.
2. a) Qui a écrit le Chant de Salomon, pourquoi était-il qualifié pour ce travail, et pourquoi pourrait-on appeler ce livre le chant de l’amour déçu ? b) Où ce livre a-t-il été écrit, et quand ?
2 Le roi Salomon de Jérusalem est le rédacteur de ce chant, comme le laisse entendre son introduction. Il était dûment qualifié pour écrire cette pièce de poésie hébraïque d’une beauté sublime (1 Rois 4:32). C’est un poème idyllique chargé de sens, où la beauté est décrite dans un langage des plus colorés. Le lecteur capable d’évoquer l’Orient appréciera encore davantage la lecture de ce livre (Chant de S. 4:11, 13 ; 5:11 ; 7:4). Les circonstances qui ont présidé à sa composition sont uniques. Le grand roi Salomon, glorieux en sagesse, puissant par la force, éblouissant par l’éclat de ses richesses, qui suscitèrent même l’admiration de la reine de Sheba, n’a pas réussi à faire impression sur une humble jeune fille de la campagne dont il était tombé amoureux. Le roi a échoué devant l’amour indéfectible de la jeune fille pour un berger. Ainsi, le livre pourrait fort bien s’appeler Chant de l’amour déçu de Salomon. Jéhovah Dieu inspira à ce dernier la composition de ce chant au profit des lecteurs de la Bible dans les générations futures. Salomon le rédigea à Jérusalem. La rédaction a pu avoir lieu vers 1020 av. n. è., quelques années après l’achèvement de la construction du temple. Au moment où il écrivit ce chant, Salomon avait “ soixante reines et quatre-vingts concubines ”, alors qu’à la fin de son règne il possédait “ sept cents femmes — des princesses — et trois cents concubines ”. — Chant de S. 6:8 ; 1 Rois 11:3.
3. Quelle preuve avons-nous de la canonicité du Chant de Salomon ?
3 La canonicité du Chant de Salomon était unanimement reconnue dans les temps anciens. Bien avant l’ère chrétienne, il était considéré comme un livre divinement inspiré, faisant intégralement partie du canon hébraïque. Il a été incorporé dans la Septante. Josèphe l’a inclus dans son catalogue des livres sacrés. Par conséquent, les preuves de sa canonicité sont les mêmes que celles qu’on présente généralement pour authentifier les autres livres des Écritures hébraïques.
4. a) L’absence du mot “ Dieu ” nuit-elle à la canonicité du Chant de Salomon ? b) Qu’est-ce qui lui donne une place unique dans le canon de la Bible ?
4 Cependant, il en est qui ont mis en doute la canonicité de ce livre pour la raison qu’il ne fait pas mention de Dieu. L’absence du mot “ Dieu ” n’est pas plus un facteur éliminatoire du livre que la présence de ce mot est une garantie de sa canonicité. Le nom divin apparaît bel et bien sous sa forme abrégée au chapitre 8, verset 6, où il est dit que l’amour est “ la flamme de Yah ”. Le livre fait incontestablement partie de ces écrits à propos desquels Jésus Christ déclara : “ Vous scrutez les Écritures, parce que vous pensez, vous, que par leur moyen vous aurez la vie éternelle. ” (Jean 5:39). De plus, sa description puissante d’un amour partagé, comme celui qui existe au sens spirituel entre Christ et son “ épouse ”, donne au Chant de Salomon une place unique dans le canon de la Bible. — Rév. 19:7, 8 ; 21:9.
CONTENU DE CHANT DE SALOMON
5. a) Comment les personnages de l’histoire sont-ils identifiés ? b) Quel thème émouvant le livre développe-t-il ?
5 Le livre se présente sous la forme d’une série d’entretiens. Les personnages changent constamment. Les interlocuteurs sont Salomon le roi de Jérusalem, un berger, sa Shoulammite bien-aimée, les frères de celle-ci, les dames de la cour (les “ filles de Jérusalem ”) et les femmes de Jérusalem (les “ filles de Sion ”) (Chant de S. 1:5-7 ; 3:5, 11). On les reconnaît à ce qu’ils disent d’eux-mêmes et aux paroles qui leur sont adressées. L’histoire se joue non loin de Shounem ou Shoulem où campent Salomon et sa cour. Elle développe un thème émouvant : l’amour d’une jeune fille du village de Shounem pour son berger, son compagnon.
6. Quelle conversation la jeune fille a-t-elle avec les dames de la cour du camp de Salomon ?
6 La jeune Shoulammite dans le camp de Salomon (1:1-14). La jeune fille apparaît dans les tentes royales où l’a amenée le roi, mais elle soupire après son berger qu’elle aime. Se languissant de lui, elle lui parle comme s’il était près d’elle. Les dames de la cour, qui servent le roi, les “ filles de Jérusalem ”, regardent la Shoulammite avec curiosité en raison de son teint basané. Elle explique que son hâle vient de ce qu’elle garde les vignes de ses frères. Puis elle s’adresse à celui qu’elle aime comme si elle était libre, et lui demande où elle peut le trouver. Les dames de la cour lui ordonnent de sortir et de faire paître son troupeau près des tabernacles des bergers.
7. Quelles avances le roi Salomon fait-il, mais avec quel résultat ?
7 Salomon entre en scène. Il n’est pas disposé à la laisser partir. Il loue sa beauté et promet de la parer de “ cercles d’or ” et de “ points d’argent ”. La Shoulammite repousse ses avances et lui fait savoir que son bien-aimé est son seul amour. — 1:11.
8. Comment le bien-aimé de la jeune fille l’encourage-t-il ? Que souhaite-t-elle ardemment ?
8 Le berger bien-aimé entre en scène (1:15–2:2). Le bien-aimé de la Shoulammite s’introduit dans le camp de Salomon et encourage la jeune fille. Il l’assure de son amour. La Shoulammite brûle d’avoir celui qu’elle aime à ses côtés, de vivre avec lui dans les champs et les bois.
9. En quels termes la jeune fille et celui qu’elle aime parlent-ils de sa beauté ?
9 La Shoulammite est une jeune fille modeste. “ Je suis un simple safran de la plaine côtière ”, dit-elle. Son berger la trouve incomparable ; il dit : “ Comme un lis parmi les plantes épineuses, telle est ma compagne parmi les filles. ” — 2:1, 2.
10. De quoi la jeune fille se souvient-elle au sujet de son amour ?
10 La jeune fille soupire après son berger (2:3–3:5). De nouveau séparée de celui qu’elle aime, la Shoulammite dit qu’entre tous, c’est lui qu’elle aime, et fait jurer aux filles de Jérusalem de ne pas chercher à réveiller en elle un amour non désiré. Elle se souvient du temps où son berger répondait à son appel et l’invitait à le suivre dans les collines au printemps. Elle le voit grimpant sur les montagnes, sautant de joie. Elle l’entend crier : “ Lève-toi, viens, ô ma compagne, ma belle, et pars. ” Mais ses frères, qui doutaient de sa constance, se sont fâchés et l’ont envoyée travailler comme gardienne des vignes. Elle déclare : “ Celui qui m’est cher est à moi, et je suis à lui ”, et elle prie son berger de la rejoindre sans délai. — 2:13, 16.
11. Quel serment la Shoulammite rappelle-t-elle de nouveau aux filles de Jérusalem ?
11 La Shoulammite décrit sa détention dans le camp de Salomon. La nuit, sur son lit, elle soupire après son berger. Une fois de plus, elle rappelle aux filles de Jérusalem qu’elles ont juré de ne pas réveiller en elle un amour non désiré.
12. Quel nouvel encouragement son bien-aimé donne-t-il à la jeune fille quand elle est emmenée à Jérusalem par Salomon ?
12 La Shoulammite à Jérusalem (3:6–5:1). Salomon retourne à Jérusalem en grande pompe, et le peuple admire son cortège. En cette heure cruciale, le berger bien-aimé n’abandonne pas la Shoulammite. Il suit sa compagne, qui est voilée, et entre en contact avec elle. Il encourage sa bien-aimée par des témoignages de tendresse. Elle souhaite recouvrer la liberté, lui dit-elle, et quitter la ville ; alors il donne libre cours à ses sentiments amoureux : “ Tu es toute belle, ô ma compagne. ” (4:7). Un seul regard de sa bien-aimée fait battre son cœur plus vite. Ses marques de tendresse sont meilleures que le vin, son parfum est comme celui du Liban, et sa peau est un paradis de grenades. La jeune fille invite son bien-aimé à entrer “ dans son jardin ”, et il accepte. Les femmes de Jérusalem les encouragent amicalement en ces termes : “ Mangez, ô compagnons ! Buvez et enivrez-vous de marques de tendresse ! ” — 4:16 ; 5:1.
13. Quel rêve la jeune fille fait-elle, et comment décrit-elle son bien-aimé aux dames de la cour ?
13 Le rêve de la jeune fille (5:2–6:3). La Shoulammite raconte un rêve aux dames de la cour : Elle entend quelqu’un frapper. C’est son bien-aimé, au-dehors, qui la prie de le laisser entrer. Mais elle est couchée. Quand enfin elle se lève et ouvre la porte, il a disparu dans la nuit. Elle le cherche, mais ne le trouve pas. Les gardes la maltraitent. Elle dit aux filles de Jérusalem que si elles trouvent son bien-aimé, elles sont dans l’obligation de lui annoncer qu’elle est malade d’amour. Les filles de Jérusalem lui demandent ce qui rend son berger si différent des autres. Elle se lance alors dans une description touchante de son bien-aimé, disant qu’il est “ éblouissant et a le teint vermeil ; c’est le plus remarquable entre dix mille ”. (5:10.) Les dames de la cour lui demandent où il est allé. Il mène paître parmi les jardins, leur répond-elle.
14. Après avoir usé de tous les artifices, comment Salomon perd-il la partie ?
14 Dernières avances de Salomon (6:4–8:4). Le roi Salomon s’avance vers la Shoulammite. De nouveau il lui dit combien elle est belle, plus ravissante que “ soixante reines et quatre-vingts concubines ”, mais elle le repousse (6:8). Elle se trouve là uniquement parce que son travail l’a amenée dans le voisinage du camp royal. ‘ Que contemplez-vous en moi ? ’, demande-t-elle au roi. Salomon profite de cette innocente question pour lui parler de sa beauté, qu’il décrit de la plante des pieds au sommet de la tête, mais la jeune fille repousse tous ses artifices. Courageusement elle déclare son attachement à son berger, qu’elle appelle de toutes ses forces. Pour la troisième fois elle rappelle aux filles de Jérusalem qu’elle les a fait jurer de ne pas éveiller en elle un amour non désiré. Salomon la laisse rentrer chez elle. Il n’a pas réussi à gagner l’amour de la Shoulammite.
15. a) Quelle requête la jeune fille présente-t-elle en retrouvant ses frères ? b) Comment l’attachement exclusif a-t-il triomphé ?
15 Le retour de la Shoulammite (8:5-14). Ses frères l’aperçoivent qui vient, mais elle n’est pas seule. Elle est “ appuyée sur celui qui lui est cher ”. Elle rappelle qu’elle a rencontré son bien-aimé sous un pommier, et déclare l’indéfectibilité de son amour pour lui. Suivent quelques remarques faites précédemment par ses frères et qui révèlent leur inquiétude au sujet de celle qui était leur “ petite sœur ”, mais elle leur dit qu’elle a agi en femme mûre et fidèle (8:8). Que ses frères consentent maintenant à son mariage. Qu’importe la richesse de Salomon, elle se contente de sa propre vigne, car elle aime quelqu’un qui lui est cher, le seul et unique. Pour ce qui la concerne, l’amour est fort comme la mort, et ses flamboiements sont “ la flamme de Yah ”. Sa volonté d’être l’objet d’un attachement exclusif, “ inflexible comme le shéol ”, a triomphé et l’a conduite au sublime, c’est-à-dire à l’union avec son berger bien-aimé. — 8:5, 6.
UTILITÉ
16. Quelles leçons précieuses sont enseignées dans ce chant ?
16 Quelles leçons utiles pour l’homme de Dieu aujourd’hui ce chant d’amour enseigne-t-il ? La fidélité et l’attachement indéfectible aux principes divins sont clairement mis en évidence. Ce chant exalte la vertu et la pureté de celui qui aime vraiment. Il enseigne que l’amour vrai est invincible, inextinguible et ne s’achète pas. Les jeunes chrétiens, hommes et femmes, ainsi que les maris et les épouses tireront profit de cet exemple approprié de fidélité devant la tentation et les séductions.
17. a) Comment Paul montre-t-il que ce chant a été écrit pour instruire la congrégation chrétienne ? b) Pourquoi Paul a-t-il pu songer à ce chant en écrivant aux Corinthiens et aux Éphésiens ? c) Quelles comparaisons intéressantes peut-on faire avec les écrits inspirés de Jean ?
17 Mais ce chant divinement inspiré est également des plus utiles pour la congrégation chrétienne dans son ensemble. Les chrétiens du Ier siècle le reconnaissaient comme appartenant aux Écritures inspirées ; l’un d’entre eux a d’ailleurs écrit ce qui suit : “ Toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction, afin que, grâce à notre endurance et à la consolation des Écritures, nous ayons l’espérance. ” (Rom. 15:4). Peut-être le même écrivain inspiré de Dieu, à savoir Paul, songeait-il à l’amour exclusif de la jeune Shoulammite pour son berger lorsqu’il a écrit ce qui suit à la congrégation chrétienne : “ Car je suis jaloux à votre sujet d’une jalousie qui vient de Dieu ; je vous ai, en effet, personnellement promis en mariage à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure. ” Paul a aussi comparé l’amour du Christ pour la congrégation à celui d’un mari pour sa femme (2 Cor. 11:2 ; Éph. 5:23-27). Pour ses disciples oints, Jésus Christ n’est pas seulement leur Excellent Berger, il est également leur Roi qui leur promet la joie indescriptible du “ mariage ” avec lui dans les cieux. — Rév. 19:9 ; Jean 10:11.
18. Quel profit les disciples oints de Christ Jésus peuvent-ils tirer de l’exemple de la jeune Shoulammite ?
18 Assurément, les disciples oints de Christ Jésus pourront tirer pleinement profit de l’exemple de la jeune Shoulammite. Eux aussi doivent être fidèles dans leur amour, insensibles aux séductions matérialistes du monde, constants dans leur intégrité jusqu’à ce que vienne la récompense. Ils ont l’esprit fixé sur les choses d’en haut et ‘ cherchent d’abord le Royaume ’. Ils sont réceptifs aux marques de tendresse de leur Berger Jésus Christ. Ils se réjouissent de savoir que celui qui leur est cher, quoique invisible, est à leurs côtés pour les inciter à prendre courage et à vaincre le monde. Grâce à cet amour indéfectible, fort comme “ la flamme de Yah ”, qu’ils portent à leur Berger et Roi, ils vaincront à coup sûr et seront unis à lui comme cohéritiers dans le glorieux Royaume des cieux. Ainsi sera sanctifié le nom de Yah ! — Mat. 6:33 ; Jean 16:33.
[Notes]
a La Mishna (Yadayim 3:5).
b Commentary, par A. Clarke, vol. III, page 841.
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Livre de la Bible numéro 23 — Isaïe« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 23 — Isaïe
Écrivain : Isaïe
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : après 732 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : vers 778-après 732 av. n. è.
1. Quelle était la situation au Proche-Orient et particulièrement en Israël et en Juda au VIIIe siècle av. n. è. ?
L’OMBRE menaçante du cruel monarque assyrien planait lourdement sur les autres empires et les petits royaumes du Proche-Orient. Dans toute la région ce n’étaient que conspirations et alliances (Is. 8:9-13). L’Israël apostat, au nord, n’allait pas tarder à être la victime de cette intrigue internationale, et les rois de Juda, au sud, régnaient précairement (2 Rois, chap. 15–21). On avait inventé et mis en service de nouvelles armes de guerre, ce qui inspirait une plus grande terreur encore (2 Chron. 26:14, 15). Vers qui fallait-il se tourner pour trouver protection et salut ? Bien que le nom de Jéhovah fût sur les lèvres du peuple et des prêtres du petit royaume de Juda, leur cœur s’était bien éloigné de lui pour se tourner vers l’Assyrie et maintenant vers l’Égypte (2 Rois 16:7 ; 18:21). La foi en la force de Jéhovah déclinait. Là où l’on n’avait pas succombé à l’idolâtrie, c’était un culte hypocrite qui prévalait, fondé sur le formalisme et non sur la vraie crainte de Dieu.
2. a) Qui répondit à l’invitation de parler pour Jéhovah, et quand ? b) Qu’y a-t-il d’intéressant à propos du nom d’Isaïe ?
2 Qui donc parlerait pour Jéhovah ? Qui proclamerait sa force salvatrice ? “ Me voici ! Envoie-moi ”, fut la prompte réponse. Elle venait d’Isaïe, qui prophétisait déjà avant cela. C’était l’année de la mort du roi lépreux Ouzziya, vers 778 av. n. è. (Is. 6:1, 8.) Le nom Isaïe signifie “ Salut de Jéhovah ” ; c’est également la signification du nom de Jésus, écrit à l’envers (“ Jéhovah est salut ”). Du début à la fin, la prophétie d’Isaïe met ce fait en évidence : Jéhovah est salut.
3. a) Que savons-nous d’Isaïe ? b) Durant quelle période a-t-il prophétisé ? Nommez les prophètes qui furent ses contemporains.
3 Isaïe était le fils d’Amots (à ne pas confondre avec Amos, un autre prophète de Juda) (1:1). Les Écritures sont muettes sur sa naissance et sa mort, bien que la tradition juive dise qu’il a été scié en deux par le méchant roi Manassé (voir Hébreux 11:37). Ses écrits révèlent qu’il résidait à Jérusalem avec sa femme, une prophétesse, et au moins deux fils dont les noms sont prophétiques (Is. 7:3 ; 8:1, 3). Il a prophétisé pendant les règnes d’au moins quatre rois de Juda : Ouzziya, Yotham, Ahaz et Hizqiya. Il a vraisemblablement commencé sa carrière de prophète vers 778 av. n. è. (à la mort d’Ouzziya ou peut-être même plus tôt) et l’a poursuivie au moins jusqu’après 732 av. n. è. (la 14e année de Hizqiya) ; elle s’est donc étendue sur au moins 46 ans. Sans doute avait-il également consigné sa prophétie en cette même année (1:1 ; 6:1 ; 36:1). Les prophètes contemporains d’Isaïe furent Mika en Juda, et Hoshéa et Oded, au nord. — Mika 1:1 ; Hosh. 1:1 ; 2 Chron. 28:6-9.
4. Comment savons-nous qu’Isaïe a écrit le livre qui porte son nom ?
4 Que Jéhovah a ordonné à Isaïe d’écrire des jugements prophétiques, c’est ce qu’établit Isaïe 30:8, où nous lisons : “ Maintenant viens, écris-le sur une tablette avec eux, et inscris-le dans un livre, afin que cela serve, pour un jour à venir, de témoignage pour des temps indéfinis. ” Les rabbins juifs de l’Antiquité attribuèrent à Isaïe le livre du même nom qu’ils classèrent en tête de liste des grands prophètes (Isaïe, Jérémie et Ézékiel).
5. Qu’est-ce qui atteste l’unité du livre d’Isaïe ?
5 Certains ont prétendu que la rupture de style à partir du chapitre 40 et jusqu’à la fin du livre est le fait d’un autre écrivain, un “ second Isaïe ” ; toutefois, le changement du sujet développé devrait, à lui seul, justifier cette rupture. Les preuves abondent attestant qu’Isaïe est le rédacteur du livre qui porte son nom. Par exemple, l’unité du livre est soulignée par le fait que l’expression “ le Saint d’Israël ” apparaît 12 fois dans les chapitres 1 à 39, et 13 fois dans les chapitres 40 à 66, soit au total 25 fois, alors qu’elle ne se rencontre que 6 fois dans le reste des Écritures hébraïques. L’apôtre Paul atteste également l’unité du livre en citant toutes les parties de la prophétie et en attribuant l’ouvrage tout entier à un seul écrivain : Isaïe. — Comparer Romains 10:16, 20 ; 15:12 avec Isaïe 53:1 ; 65:1 ; 11:1.
6. Comment le Rouleau d’Isaïe de la mer Morte fournit-il la preuve convaincante a) que les bibles actuelles contiennent le message originel inspiré et b) que le livre entier a été écrit par Isaïe ?
6 Fait intéressant, en 1947 des documents anciens ont commencé à être arrachés aux ténèbres des grottes situées non loin de Khirbet Qoumrân, près de la rive nord-ouest de la mer Morte. Il s’agit des Rouleaux de la mer Morte, contenant entre autres la prophétie d’Isaïe. Ce document est magnifiquement écrit dans un hébreu prémassorétique très bien conservé ; il remonte à quelque 2 000 ans, c’est-à-dire à la fin du IIe siècle av. n. è. Ce texte est donc de mille ans plus ancien que le plus ancien manuscrit disponible du texte massorétique sur lequel sont basées les traductions modernes des Écritures hébraïques. Il y a quelques variantes orthographiques négligeables et quelques différences de construction grammaticale, mais il est rigoureusement identique au texte massorétique sur le plan doctrinal. Voilà une preuve convaincante que nos bibles modernes renferment le message originel qu’Isaïe rédigea sous l’inspiration divine. De plus, ces rouleaux anciens réfutent la théorie des critiques selon laquelle il y aurait eu deux “ Isaïe ”, puisque le chapitre 40 commence à la dernière ligne de la colonne dans laquelle s’achève le chapitre 39, la première phrase se terminant dans la colonne suivante. Il est donc évident que le copiste ignorait tout d’un prétendu changement d’écrivain ou d’une quelconque division du livre à cet endroita.
7. Quelle abondance de preuves avons-nous de l’authenticité du livre d’Isaïe ?
7 Les preuves de l’authenticité du livre d’Isaïe abondent. À part Moïse, aucun autre prophète n’est plus souvent cité par les rédacteurs chrétiens de la Bible. Il existe également de nombreuses preuves historiques et archéologiques de la véracité de ce livre, telles que les annales historiques des monarques assyriens, dont le Prisme de Sennakérib sur lequel il rapporte sa version du siège de Jérusalemb (Isaïe, chapitres 36, 37). Le monceau de ruines de ce qui fut Babylone constitue encore un témoignage de la réalisation d’Isaïe 13:17-22c. Nous avons encore un témoignage vivant en la personne des milliers de Juifs qui sont revenus de Babylone, libérés par un roi dont le nom, Cyrus, avait été mentionné par Isaïe environ 200 ans auparavant. Il se peut bien que Cyrus ait eu connaissance par la suite de ce document prophétique, car en libérant le reste juif il dit avoir été chargé de cette mission par Jéhovah. — Is. 44:28 ; 45:1 ; Ezra 1:1-3.
8. Comment l’inspiration divine du livre d’Isaïe est-elle attestée par la réalisation des prophéties messianiques ?
8 Le livre d’Isaïe est remarquable pour ses prophéties messianiques. Si nombreuses sont ses prédictions réalisées durant la vie de Jésus qu’Isaïe a été appelé “ le prophète évangéliste ”. Longtemps considéré comme un “ chapitre énigmatique ”, non seulement par l’eunuque éthiopien cité en Actes chapitre 8, mais par les Juifs dans leur ensemble, le chapitre 53 annonce les traitements infligés à Jésus avec un tel réalisme qu’il paraît être le récit d’un témoin oculaire. Les Écritures grecques chrétiennes relatent les réalisations prophétiques de ce remarquable chapitre d’Isaïe, comme en témoignent les parallèles suivants : 53 v. 1—Jean 12:37, 38 ; 53 v. 2—Jean 19:5-7 ; 53 v. 3—Marc 9:12 ; 53 v. 4—Matthieu 8:16, 17 ; 53 v. 5—1 Pierre 2:24 ; 53 v. 6—1 Pierre 2:25 ; 53 v. 7—Actes 8:32, 35 ; 53 v. 8—Actes 8:33 ; 53 v. 9—Matthieu 27:57-60 ; 53 v. 10—Hébreux 7:27 ; 53 v. 11—Romains 5:18 ; 53 v. 12—Luc 22:37. Qui, à part Dieu, pouvait être la source de prédictions aussi exactes ?
CONTENU D’ISAÏE
9. En combien de parties le livre d’Isaïe se divise-t-il ?
9 Les six premiers chapitres 1–6 décrivent la situation en Juda et à Jérusalem, exposent la culpabilité de Juda devant Jéhovah et révèlent la mission confiée à Isaïe. Les chapitres 7 à 12 rapportent les menaces d’invasions ennemies et la promesse d’une délivrance par le Prince de paix établi par Jéhovah. Les chapitres 13 à 35 renferment une série de condamnations prononcées contre de nombreuses nations et annoncent que le salut viendra de la part de Jéhovah. Les événements historiques survenus pendant le règne de Hizqiya sont relatés des chapitres 36 à 39. Le reste des chapitres, 40 à 66, ont pour thème la libération de Babylone, le retour d’un reste juif et le rétablissement de Sion.
10. a) Pourquoi Isaïe exhorte-t-il la nation à remettre les choses en ordre ? b) Que prophétise-t-il pour la période finale des jours ?
10 Le message d’Isaïe “ au sujet de Juda et de Jérusalem ”. (1:1–6:13.) Représentez-vous Isaïe vêtu d’une toile de sac et en sandales se tenant dans Jérusalem et criant : Dictateurs ! Peuple ! Écoutez ! Votre nation est malade de la plante du pied jusqu’à la tête. Jéhovah en a assez de vos mains pleines de sang que vous élevez en prière. Venez, remettez les choses en ordre avec Dieu, pour que vos péchés, qui sont comme l’écarlate, deviennent blancs comme la neige. Dans la période finale des jours, la montagne de la maison de Jéhovah s’élèvera et vers elle toutes les nations afflueront pour recevoir instruction. Les hommes n’apprendront plus la guerre. Jéhovah sera élevé et sanctifié. Mais pour l’heure, Israël et Juda produisent des raisins mauvais, bien qu’ils aient été plantés cépage de choix. Ils disent que le bien est mal et que le mal est bien, car ils sont sages à leurs yeux.
11. Avec quelle vision Isaïe est-il investi de son mandat ?
11 “ Cependant, je vis Jéhovah, siégeant sur un trône haut et élevé ”, dit Isaïe. Et avec cette vision Jéhovah investit le prophète du mandat suivant : “ Va, et tu devras dire à ce peuple : ‘ Entendez encore et encore. ’ ” Jusqu’à quand ? “ Jusqu’à ce que les villes s’effondrent en ruines. ” — 6:1, 9, 11.
12. a) Comment Isaïe et ses fils servent-ils de signes prophétiques ? b) Quelle remarquable promesse le chapitre 9 d’Isaïe renferme-t-il ?
12 Menaces d’invasions ennemies et promesse d’une libération (7:1–12:6). Jéhovah se sert d’Isaïe et de ses fils comme de ‘ signes et de miracles ’ pour montrer, d’une part, que la coalition de la Syrie et d’Israël contre Juda échouera et, d’autre part, que Juda ira en captivité et que seul un reste reviendra. Une jeune fille deviendra enceinte et portera un fils. Quel est son nom ? Emmanuel (ce qui veut dire “ Avec nous est Dieu ”). Que les ennemis coalisés contre Juda prêtent attention ! “ Ceignez-vous et soyez mis en pièces ! ” Il y aura des temps difficiles, puis une grande lumière brillera sur le peuple de Dieu. Car un enfant nous est né, et “ on l’appellera du nom de Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de paix ”. — 7:14 ; 8:9, 18 ; 9:6.
13. a) Quelle fin attend l’insolent Assyrien ? b) Qu’apportera le règne de la “ jeune pousse ” de Jessé ?
13 “ Ah ah ! l’Assyrien, crie Jéhovah, le bâton pour ma colère. ” Après avoir utilisé ce bâton contre “ une nation apostate ”, Dieu retranchera l’insolent Assyrien lui-même. Puis, “ un reste seulement reviendra ”. (10:5, 6, 21.) Et voici qu’un rejeton, une jeune pousse sortira de la souche de Jessé (le père de David). Cette jeune pousse dominera avec justice, et grâce à elle toute la création sera dans la joie ; on ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage, “ car vraiment la terre sera remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux recouvrent la mer ”. (11:1, 9.) Avec cette pousse comme signal pour les nations, une grande route sortira d’Assyrie pour le reste qui reviendra. En ce jour-là on puisera de l’eau avec allégresse aux sources du salut, et on exécutera des mélodies pour Jéhovah.
14. Quelle chute est prédite pour Babylone ?
14 Condamnation de Babylone (13:1–14:27). Isaïe anticipe maintenant l’avenir ; après le déclin de l’Assyrie, il voit l’apogée de Babylone. Écoutez ! Le bruit d’un peuple nombreux, le tumulte des royaumes, des nations réunies ! Jéhovah passe en revue l’armée de guerre. C’est un jour sombre pour Babylone. Stupéfaits, les visages s’enflamment et les cœurs fondent. Sans pitié, les Mèdes écraseront Babylone, “ la parure des royaumes ”. Elle deviendra un pays désolé, inhabité, une demeure pour les bêtes sauvages, “ de génération en génération ”. (13:19, 20.) Les morts dans le shéol s’agitent pour accueillir le roi de Babylone. Sous lui s’étendent les larves comme un lit, et les vers sont sa couverture. Quelle chute pour ce “ brillant, fils de l’aurore ” ! (14:12.) Il aspirait à élever son trône et il est devenu un cadavre que l’on jette, car Jéhovah balaie Babylone avec le balai de l’anéantissement. Ni nom, ni reste, ni lignée, ni postérité ne subsisteront !
15. De quels pays Isaïe prophétise-t-il la désolation ?
15 Désolation de plusieurs nations (14:28–23:18). Isaïe revient maintenant à la Philistie, le long de la Méditerranée, puis à Moab, au sud-est de la mer Morte. Sa prophétie est d’abord dirigée contre Damas en Syrie, au-delà de la frontière nord d’Israël, puis contre l’Éthiopie, bien au sud, contre l’Égypte, en remontant le Nil, et tout au long de ce parcours les jugements de Dieu sèment la désolation. Isaïe parle du roi d’Assyrie Sargon, le prédécesseur de Sennakérib, qui envoie le commandant Tartân contre les Philistins à Ashdod, une ville située à l’ouest de Jérusalem. En ce temps-là, Jéhovah dit à Isaïe de se dévêtir et de circuler nu et nu-pieds pendant trois ans pour figurer de façon frappante la futilité de la confiance placée dans les Égyptiens et les Éthiopiens qui, “ les fesses dénudées ”, seront emmenés captifs par les Assyriens. — 20:4.
16. Quels malheurs attendent Babylone, Édom et les habitants de la tumultueuse Jérusalem, ainsi que Tyr et Sidon ?
16 Sur sa tour de garde, le guetteur voit la chute de Babylone et de ses dieux, et il voit tomber l’adversité sur Édom. Jéhovah lui-même s’adresse aux habitants de la ville tumultueuse de Jérusalem, qui disent : “ Qu’on mange et qu’on boive, car demain nous mourrons. ” ‘ Vous mourrez ’, dit Jéhovah (22:13, 14). Quant aux navires de Tarsis, eux aussi hurleront, et Sidon sera prise de honte, car Jéhovah a donné ce conseil contre Tyr pour “ traiter avec mépris tous les gens honorables de la terre ”. — 23:9.
17. Quel jugement et quel rétablissement sont annoncés pour Juda ?
17 Le jugement et le salut de Jéhovah (24:1–27:13). Mais que se passe-t-il en Juda ? Jéhovah vide le pays. Le peuple et le prêtre, le serviteur et le maître, l’acheteur et le vendeur, — tous devront partir, car ils ont tourné les lois de Dieu et rompu l’alliance de durée indéfinie. En son temps Jéhovah s’occupera des prisonniers et les réunira. Il est une forteresse et un refuge. Jéhovah fera un banquet dans sa montagne, et il engloutira la mort pour toujours, essuyant les larmes de dessus tous les visages. “ Voici notre Dieu, dira-t-on. Voici Jéhovah. ” (25:9). Juda possède une ville qui a le salut pour murailles. Une paix constante attend ceux qui mettent leur confiance en Jéhovah, “ car en Yah Jéhovah est le Rocher des temps indéfinis ”. Mais le méchant “ n’apprendra nullement la justice ”. (26:4, 10.) Jéhovah anéantira ses adversaires, mais il rétablira Jacob.
18, 19. a) Quels malheurs et quelles joies sont annoncés pour Éphraïm et Sion ? b) À quels titres Jéhovah sauve-t-il et gouverne-t-il son peuple ?
18 Indignation de Dieu et bénédictions (28:1–35:10). Malheur aux ivrognes d’Éphraïm dont la “ parure de beauté ” doit faner ! Mais Jéhovah deviendra “ comme une couronne de parure et comme une guirlande de beauté ” pour le reste de son peuple (28:1, 5). Cependant, les vantards de Jérusalem ont fait du mensonge leur refuge au lieu de chercher protection auprès de la pierre de fondement posée en Sion, une pierre précieuse et éprouvée. Un flot torrentiel débordant passera et les emportera. Les prophètes de Jérusalem sont endormis, et le livre de Dieu est scellé pour eux. Les lèvres s’approchent de Dieu, mais les cœurs sont éloignés de lui. Pourtant le jour viendra où les sourds entendront les paroles du livre, où les aveugles verront et où les humbles se réjouiront.
19 Malheur à ceux qui descendent en Égypte pour chercher refuge ! Ce peuple obstiné veut des visions douces et trompeuses. Il sera retranché, mais Jéhovah rétablira un reste. Les membres de ce reste verront leur Grand Instructeur, et ils disperseront leurs images dont ils diront que c’est “ de l’ordure ”. (30:22.) Jéhovah est le vrai Défenseur de Jérusalem. Un roi régnera pour la justice et ses princes gouverneront pour le droit avec lui. Il apportera la paix, le calme et la sécurité pour des temps indéfinis. Les messagers de paix pleureront amèrement à cause de la trahison, mais pour son peuple, le Majestueux, Jéhovah, est Juge, Législateur et Roi, lui-même le sauvera. Aucun habitant ne dira alors : “ Je suis malade. ” — 33:24.
20. Quelle indignation Jéhovah exprime-t-il contre les nations, mais quelles bénédictions attendent le reste rétabli ?
20 L’indignation de Jéhovah doit s’exprimer contre les nations. Des cadavres la puanteur montera, et les montagnes fondront à cause de leur sang. Édom doit être désolée. Mais pour les rachetés de Jéhovah, la plaine désertique fleurira, et “ la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu ” apparaîtra (35:2). L’aveugle, le sourd et le muet guériront, et la Voie de la Sainteté sera ouverte pour les rachetés de Jéhovah qui reviendront à Sion avec un cri de joie.
21. Quel défi l’Assyrien lance-t-il contre Jérusalem ?
21 Jéhovah repousse l’Assyrie aux jours de Hizqiya (36:1–39:8). L’exhortation d’Isaïe à mettre sa confiance en Jéhovah est-elle réaliste ? Résistera-t-elle à la mise à l’épreuve ? Dans la 14e année du règne de Hizqiya, Sennakérib d’Assyrie se répand à travers la Palestine tel un faucheur, et il envoie une partie de ses forces à Jérusalem pour intimider la ville. Rabshaqé, son porte-parole qui parle l’hébreu, adresse des questions provocantes au peuple qui se tient sur la muraille de la ville : ‘ Qui a ta confiance ? L’Égypte ? Un roseau broyé ! Jéhovah ? Aucun dieu ne peut délivrer de la main du roi d’Assyrie ! ’ (36:4, 6, 18, 20). Obéissant à l’ordre du roi, le peuple garde le silence.
22. Comment Jéhovah répond-il à la prière de Hizqiya, et comment réalise-t-il la prophétie d’Isaïe ?
22 Hizqiya prie Jéhovah d’accorder le salut à cause de son nom ; par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah répond qu’il va mettre son crochet dans le nez de l’Assyrien et le ramener par le chemin par lequel il est venu. Un ange abat 185 000 Assyriens, et Sennakérib rentre précipitamment chez lui où ses propres fils l’assassinent dans son temple païen.
23. a) En quelle circonstance Hizqiya compose-t-il un psaume à Jéhovah ? b) Quelle imprudence commet-il, et, en conséquence, que prophétise Isaïe ?
23 En ces jours-là, Hizqiya tombe malade à en mourir. Mais Jéhovah fait miraculeusement reculer l’ombre produite par le soleil, comme signe de la guérison de Hizqiya, et 15 années sont ajoutées à la vie du roi. En reconnaissance, Hizqiya compose un magnifique psaume à la louange de Jéhovah. Quand le roi de Babylone envoie des messagers pour féliciter hypocritement Hizqiya de sa guérison, celui-ci leur montre imprudemment les trésors royaux. En conséquence, Isaïe prophétise que tout ce qui est dans la maison de Hizqiya sera transporté à Babylone.
24. a) Quelle nouvelle consolante Jéhovah proclame-t-il ? b) Les dieux des nations peuvent-ils se comparer à Jéhovah quant à la grandeur, et les témoins de qui demande-t-il à voir ?
24 Jéhovah console ses témoins (40:1–44:28). Le chapitre 40 débute par ce mot : “ Consolez ”, qui décrit bien la suite du livre. Une voix crie dans le désert : “ Frayez le chemin de Jéhovah. ” (40:1, 3). Il y a de bonnes nouvelles pour Sion. Jéhovah fait paître son troupeau, portant les jeunes agneaux sur son sein. Des hauteurs célestes, il regarde le cercle de la terre. À quoi assimilera-t-on la grandeur de Jéhovah ? Il donne toute la force et l’énergie vive à quiconque est épuisé, se lasse et espère en lui. Les images en métal fondu des nations sont du vent et une chimère, dit Jéhovah. Celui qu’il a choisi sera donné en alliance du peuple et en lumière des nations, afin d’ouvrir les yeux des aveugles. Jéhovah dit à Jacob : “ Moi je t’ai aimé. ” Et il ordonne au levant, au couchant, au nord et au sud : “ Ne retiens pas. Fais venir mes fils de loin et mes filles. ” (43:4, 6). Le tribunal tenant session, Jéhovah défie les dieux des nations de produire des témoins capables d’attester leur divinité. Israël constitue les témoins de Jéhovah, son serviteur qui atteste qu’Il est Dieu et Libérateur. À Yeshouroun (“ Homme droit ”, Israël), Dieu promet son esprit, mais aux fabricants d’images qui ne voient rien et ne savent rien, il réserve la honte. Jéhovah est le Racheteur de son peuple ; Jérusalem sera de nouveau habitée et son temple rebâti.
25. Que vont devoir apprendre les hommes par les jugements de Jéhovah sur Babylone et ses faux dieux ?
25 Vengeance sur Babylone (45:1–48:22). Dans l’intérêt de son peuple, Jéhovah désigne Cyrus pour vaincre Babylone. Les hommes vont devoir apprendre que Jéhovah seul est Dieu, le Créateur des cieux, de la terre et des humains qui l’habitent. Il se moque des dieux babyloniens Bel et Nebo, car lui seul peut, dès le commencement, révéler la conclusion. La vierge, fille de Babylone, va s’asseoir dans la poussière, nue et détrônée, et la multitude de ses conseillers sera brûlée comme du chaume. Jéhovah dit aux Israélites adorateurs d’images dont ‘ le cou est de fer et le front de cuivre ’, qu’ils pourraient avoir la paix, la justice et la prospérité en l’écoutant, mais qu’‘ il n’y a pas de paix pour les méchants ’. — 48:4, 22.
26. Comment Sion sera-t-elle consolée ?
26 Sion est consolée (49:1–59:21). Donnant son serviteur pour lumière des nations, Jéhovah crie à ceux qui sont dans les ténèbres : “ Sortez ! ” (49:9). Sion sera consolée, et son désert deviendra comme l’Éden, le jardin de Jéhovah, et l’on y trouvera l’allégresse et la joie, l’action de grâces et la voix de la mélodie. Jéhovah fera que les cieux se disloquent comme une fumée, que la terre s’use comme un vêtement et que ses habitants meurent comme un moustique. Pourquoi donc craindre l’opprobre des mortels ? Le calice amer que Jérusalem a bu doit maintenant passer dans la main des nations qui l’ont foulée aux pieds.
27. Quelle bonne nouvelle est proclamée en Sion, et qu’est-il prophétisé concernant le ‘ serviteur de Jéhovah ’ ?
27 ‘ Réveille-toi, ô Sion, lève-toi de la poussière ! ’ Vois le messager ! Bondissant par-dessus les montagnes, il apporte une bonne nouvelle et dit à Sion : “ Ton Dieu est devenu roi ! ” (52:1, 2, 7). Sortez du lieu impur et gardez-vous purs, vous qui êtes au service de Jéhovah ! Et le prophète décrit ‘ le serviteur de Jéhovah ’. (53:11.) C’est un homme méprisé, que l’on fuit, un homme qui porte nos maladies et que l’on considère pourtant comme frappé par Dieu. Il a été transpercé pour notre transgression, mais à cause de ses blessures il y a eu guérison pour nous. Comme un mouton mené à l’abattage, il n’a pas commis de violence et il n’y a pas de tromperie dans sa bouche. Il a offert son âme comme sacrifice de culpabilité pour porter les fautes de beaucoup.
28. Comment la future félicité de Sion est-elle décrite, et en rapport avec quelle alliance ?
28 En tant que propriétaire-époux, Jéhovah invite Sion à pousser des cris joyeux, car elle va devenir féconde. Femme affligée et battue par la tempête, elle va être une ville aux fondations en saphirs, aux créneaux en rubis et aux portes en pierres d’un rouge ardent. Ses fils seront des enseignés de Jéhovah ; ils jouiront d’une paix abondante et aucune arme formée contre eux n’aura de succès. “ Holà ! vous tous les assoiffés ! ” crie Jéhovah. Qu’ils viennent et il conclura avec eux son ‘ alliance au sujet des bontés de cœur envers David ’ ; il va donner un guide et un commandant comme témoin pour les communautés nationales (55:1-4). Les pensées de Dieu sont infiniment plus hautes que celles de l’homme, et sa parole aura du succès. Les eunuques qui gardent la loi de Dieu, quelle que soit leur nationalité, recevront un nom meilleur que des fils et des filles. La maison de Jéhovah sera appelée une maison de prière pour tous les peuples.
29. Que dit Jéhovah aux idolâtres, mais quelle assurance donne-t-il à son peuple ?
29 Jéhovah, Celui qui est haut et élevé, Celui dont le nom est saint, dit aux idolâtres obsédés sexuels qu’il ne combattra pas avec Israël pour des temps indéfinis. Leurs jeûnes pieux servent à couvrir leur méchanceté. La main de Jéhovah n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop pesante pour entendre, mais ‘ ce sont les fautes du peuple qui sont devenues les choses qui mettent une séparation entre lui et Dieu ’, dit Isaïe (59:2). C’est pourquoi le peuple espère en la lumière, mais tâtonne dans les ténèbres. En revanche, l’esprit de Jéhovah qui repose sur les fidèles de son alliance garantit que la parole de Dieu restera immuablement dans leur bouche pour toutes les générations à venir.
30. Comment Jéhovah embellit-il Sion, et quels noms nouveaux illustrent cela ?
30 Jéhovah embellit Sion (60:1–64:12). “ Lève-toi, ô femme, répands de la lumière, car [...] sur toi s’est levée la gloire de Jéhovah. ” En revanche, une obscurité épaisse couvre la terre (60:1, 2). Ce jour-là, Sion lèvera les yeux et deviendra radieuse, et son cœur frémira en voyant les ressources des nations venir vers elle sur une masse tumultueuse de chameaux. Comme un nuage de colombes, elles voleront vers Sion. Des étrangers bâtiront ses murailles, des rois la serviront, et ses portes ne seront jamais fermées. Son Dieu devra devenir sa beauté, et il fera en sorte que rapidement le petit devienne un millier et l’infime une nation forte. Le serviteur de Dieu proclame que l’esprit de Jéhovah est sur lui, qu’il l’a oint pour annoncer cette bonne nouvelle. Sion reçoit un nom nouveau : Mon plaisir est en elle (Hephtsibah), et sa terre est appelée Possédée comme femme (Beoula) (62:4, notes). L’ordre est donné de remblayer la grande route venant de Babylone et de lever un signal en Sion.
31. Qui vient d’Édom, et quelle prière le peuple de Dieu offre-t-il ?
31 Quelqu’un vient de Botsra, en Édom, ses vêtements sont de couleur rouge sang. Dans sa fureur, il a foulé des peuples dans l’auge à vin, faisant gicler leur sang. Les serviteurs de Jéhovah prennent vivement conscience de leur condition impure et offrent cette prière émouvante : “ Ô Jéhovah, tu es notre Père. Nous sommes l’argile, et tu es notre Potier [...]. Ne t’indigne pas, ô Jéhovah, jusqu’à l’extrême [...] : nous sommes tous ton peuple. ” — 64:8, 9.
32. Contrairement à ceux qui abandonnent Jéhovah, quelle raison les serviteurs de Dieu ont-ils d’exulter de joie ?
32 “ De nouveaux cieux et une nouvelle terre. ” (65:1–66:24). Ceux qui ont abandonné Jéhovah pour les dieux “ de la Chance ” et “ du Destin ” souffriront de la faim et ressentiront de la honte (65:11). En revanche, les serviteurs de Dieu exulteront de joie. Voici, Jéhovah crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Quelle joie et quelle allégresse pour Jérusalem et son peuple ! On bâtira des maisons, on plantera des vignes, tandis que le loup et l’agneau pâtureront comme un seul. On ne fera pas de mal et on ne causera aucun ravage.
33. Quelle allégresse, quelle gloire et quelles choses permanentes sont promises à ceux qui aiment Jérusalem ?
33 Les cieux sont le trône de Jéhovah et la terre est son marchepied ; aussi quelle maison les hommes pourraient-ils bien lui bâtir ? Une nation va naître en un jour, et tous ceux qui aiment Jérusalem sont invités à se réjouir, car Jéhovah étend sur elle la paix comme un fleuve. Contre ses ennemis il viendra comme un feu, ses chars seront comme un ouragan pour rendre sa colère avec des flammes de feu contre toute chair désobéissante. Des messagers seront envoyés parmi toutes les nations et les îles lointaines pour révéler la gloire de Dieu. Tout comme les nouveaux cieux et la nouvelle terre de Dieu seront permanents, ainsi se tiendront là qui le servent et leur descendance. Ce sera cela ou la mort éternelle.
UTILITÉ
34. Quelles sont quelques-unes des images vivantes qui donnent du poids au message d’Isaïe ?
34 À tous points de vue, le livre prophétique d’Isaïe est un présent de Jéhovah des plus utiles. Il révèle les pensées élevées de Dieu (Is. 55:8-11). Les orateurs publics qui présentent les vérités de la Bible puiseront dans ce livre comme dans une mine d’images vivantes qui frappent juste, de même que celles des paraboles de Jésus. Isaïe nous fait bien comprendre la folie de l’homme qui se sert du même arbre à la fois pour se chauffer et pour fabriquer une idole qu’il adore. Il nous fait sentir l’inconfort d’être couché sur un lit trop court avec un drap trop étroit pour s’en envelopper. Il nous fait entendre la respiration haletante des prophètes endormis qu’il compare à des chiens muets, trop paresseux pour aboyer. Si, comme nous y exhorte Isaïe, nous ‘ cherchons dans le livre de Jéhovah et lisons à haute voix ’, nous apprécierons la valeur du puissant message du prophète pour notre époque. — 44:14-20 ; 28:20 ; 56:10-12 ; 34:16.
35. Comment Isaïe dirige-t-il l’attention sur le Royaume messianique et sur le précurseur Jean le Baptiste ?
35 La prophétie met particulièrement l’accent sur le Royaume de Dieu et du Messie. Jéhovah lui-même est le Roi suprême, et c’est lui qui nous sauve (33:22). Mais que dire du Messie ? L’annonce de l’ange à Marie relative à l’enfant à naître montre qu’Isaïe 9:6, 7 devait s’accomplir lorsqu’il recevrait le trône de David ; “ et il régnera sur la maison de Jacob pour toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume. ” (Luc 1:32, 33). Matthieu 1:22, 23 atteste la réalisation d’Isaïe 7:14 où nous lisons que Jésus devait naître d’une vierge, et l’identifie à “ Emmanuel ”. Quelque 30 ans plus tard, Jean le Baptiste vint prêcher : “ Le royaume des cieux s’est approché. ” Les quatre évangélistes citent Isaïe 40:3 pour montrer que ce Jean était celui qui “ crie dans le désert ”. (Mat. 3:1-3 ; Marc 1:2-4 ; Luc 3:3-6 ; Jean 1:23.) À son baptême, Jésus devint le Messie, l’Oint de Jéhovah, la jeune pousse ou racine de Jessé, pour dominer les nations. C’est en lui qu’elles doivent mettre leur espérance, en conformité avec Isaïe 11:1, 10. — Rom. 15:8, 12.
36. Quelles grandes réalisations prophétiques identifient clairement le Messie le Roi ?
36 Voyons comment Isaïe poursuit sa description de Messie le Roi. Jésus annonce la mission dont il est chargé en lisant dans un rouleau d’Isaïe pour montrer qu’il est l’Oint de Jéhovah, puis il se met à “ annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu, car, dit-il, c’est pour cela que j’ai été envoyé ”. (Luc 4:17-19, 43 ; Is. 61:1, 2.) Les quatre Évangiles fourmillent de détails sur le ministère terrestre de Jésus et sur la façon dont il devait mourir, comme annoncé en Isaïe chapitre 53. Bien qu’ils aient entendu la bonne nouvelle du Royaume et qu’ils aient été témoins des œuvres merveilleuses de Jésus, les Juifs n’en saisirent pas le sens à cause de l’insensibilité de leur cœur, en accomplissement d’Isaïe 6:9, 10 ; 29:13 et 53:1 (Mat. 13:14, 15 ; Jean 12:38-40 ; Actes 28:24-27 ; Rom. 10:16 ; Mat. 15:7-9 ; Marc 7:6, 7). Jésus fut la pierre sur laquelle ils tombèrent, mais il devint la pierre de fondement posée en Sion par Jéhovah et sur laquelle Il construisit sa maison spirituelle conformément à Isaïe 8:14 et 28:16. — Luc 20:17 ; Rom. 9:32, 33 ; 10:11 ; 1 Pierre 2:4-10.
37. Comment les apôtres de Jésus ont-ils cité et appliqué les paroles d’Isaïe ?
37 Les apôtres de Jésus Christ continuèrent à faire un bon usage de la prophétie d’Isaïe, l’appliquant au ministère. Par exemple, pour souligner la nécessité d’avoir des prédicateurs pour bâtir la foi, Paul cite Isaïe, disant : “ Qu’ils sont jolis les pieds de ceux qui annoncent des bonnes nouvelles de choses bonnes ! ” (Rom. 10:15 ; Is. 52:7 ; voir aussi Romains 10:11, 16, 20, 21). Pierre cite également Isaïe pour accentuer le caractère permanent de la bonne nouvelle : “ Car ‘ toute chair est comme de l’herbe, et toute sa gloire est comme une fleur d’herbe ; l’herbe se dessèche et la fleur tombe, mais la parole de Jéhovah subsiste pour toujours ’. Eh bien, c’est ici la ‘ parole ’, celle qui vous a été annoncée comme une bonne nouvelle. ” — 1 Pierre 1:24, 25 ; Is. 40:6-8.
38. Quel magnifique thème du Royaume Isaïe dépeint-il, thème qui sera repris plus tard par d’autres rédacteurs de la Bible ?
38 Isaïe dépeint magnifiquement l’espérance du Royaume à venir. Voici qu’il y a de “ nouveaux cieux et une nouvelle terre ” où “ un roi régnera pour la justice ” et les princes gouverneront pour le droit. Quelle joie ! Quelle allégresse (65:17, 18 ; 32:1, 2) ! De nouveau Pierre reprend le joyeux message d’Isaïe, lorsqu’il déclare : “ Mais nous attendons, selon sa promesse [celle de Dieu], de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et dans ceux-ci habitera la justice. ” (2 Pierre 3:13). Ce merveilleux thème du Royaume brille de toute sa gloire dans les derniers chapitres de la Révélation. — Is. 66:22, 23 ; 25:8 ; Rév. 21:1-5.
39. Quelle merveilleuse espérance Isaïe exalte-t-il ?
39 Ainsi, tout en condamnant violemment les ennemis de Jéhovah et ceux qui prétendent hypocritement être ses serviteurs, le livre d’Isaïe exalte la glorieuse espérance du Royaume messianique qui sanctifiera le grand nom de Jéhovah. Grâce à ses explications, il éclaire les grandes vérités du Royaume de Jéhovah et réchauffe nos cœurs dans l’attente joyeuse de “ son salut ”. — Is. 25:9 ; 40:28-31.
[Notes]
b Étude perspicace des Écritures, vol. 1, page 957 ; vol. 2, pages 932-3.
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Livre de la Bible numéro 24 — Jérémie« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 24 — Jérémie
Écrivain : Jérémie
Lieux de composition : Juda et Égypte
Fin du travail de composition : 580 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 647-580 av. n. è.
1. Quand et par qui Jérémie a-t-il été chargé de mission ?
LE PROPHÈTE Jérémie vécut à une époque dangereuse et tumultueuse. Il fut chargé de mission par Jéhovah en 647 av. n. è., dans la 13e année du règne de Yoshiya, un roi de Juda qui craignait Dieu. Au cours des travaux de restauration de la maison de Jéhovah, on découvrit le livre de la Loi de Jéhovah et on en fit la lecture au roi. Il mit tout en œuvre pour faire respecter cette Loi, mais il ne réussit qu’à détourner temporairement les Juifs de l’idolâtrie. Manassé, le grand-père de Yoshiya, qui avait régné pendant 55 ans, et son père, Amôn, qu’on avait assassiné après seulement 2 ans de règne, avaient tous deux agi méchamment. Ils avaient entraîné le peuple dans des orgies et des rites infâmes, de sorte qu’il s’était mis à offrir de l’encens à la “ reine des cieux ” et des sacrifices humains aux dieux-démons. Manassé avait rempli Jérusalem de sang innocent. — Jér. 1:2 ; 44:19 ; 2 Rois 21:6, 16, 19-23 ; 23:26, 27.
2. Quelle était la tâche de Jérémie, et quelle période, riche en événements, son livre prophétique couvre-t-il ?
2 La tâche de Jérémie n’était pas facile. Prophète de Jéhovah, il devait annoncer la désolation de Juda et de Jérusalem, ainsi que la destruction par le feu du somptueux temple de Jéhovah et la captivité de son peuple, des malheurs presque incroyables ! Sa mission prophétique à Jérusalem devait se poursuivre pendant 40 ans, durant les règnes des mauvais rois Yehoahaz, Yehoïaqim, Yehoïakîn (Konia) et Tsidqiya (Jér. 1:2, 3). Plus tard, en Égypte, il a dû prophétiser contre les idolâtries des réfugiés juifs qui s’y trouvaient. Son livre a été achevé en 580 av. n. è. La période couverte par le livre de Jérémie est donc de 67 années riches en événements. — 52:31.
3. a) Comment la canonicité et l’authenticité du livre de Jérémie ont-elles été établies au temps des Hébreux ? b) Quel témoignage supplémentaire en avons-nous dans les Écritures grecques chrétiennes ?
3 En hébreu, le nom du prophète et de son livre est Yirmeyah ou Yirmeyahou, qui signifie peut-être “ Yah élève ” ou “ Yah délie [probablement de la matrice] ”. Le livre figure dans tous les catalogues des Écritures hébraïques, et sa canonicité est généralement reconnue. La réalisation tragique d’un certain nombre de prophéties du vivant de Jérémie atteste pleinement l’authenticité du livre. De plus, Jérémie est nommément cité à plusieurs reprises dans les Écritures grecques chrétiennes (Mat. 2:17, 18 ; 16:14 ; 27:9). Il est évident que Jésus avait étudié le livre de Jérémie, car en purifiant le temple il associa les paroles de Jérémie 7:11 à celles d’Isaïe 56:7 (Marc 11:17 ; Luc 19:46). La hardiesse et le courage de Jésus amenèrent certaines personnes à le prendre pour Jérémie (Mat. 16:13, 14). La prophétie de Jérémie relative à une nouvelle alliance (Jér. 31:31-34) est reprise par Paul en Hébreux 8:8-12 et 10:16, 17. Paul cite Jérémie 9:24 en disant : “ Celui qui se glorifie, qu’il se glorifie en Jéhovah. ” (1 Cor. 1:31). En Révélation 18:21 nous trouvons une application encore plus puissante de l’exemple utilisé par Jérémie (51:63, 64) pour illustrer la chute de Babylone.
4. Comment l’archéologie confirme-t-elle le récit du livre de Jérémie ?
4 Des découvertes archéologiques confirment également le récit du livre de Jérémie. Par exemple, une chronique babylonienne rapporte la prise de Jérusalem par Neboukadnetsar (Neboukadretsar) en 617 av. n. è., quand il s’empara du roi (Yehoïakîn) et en désigna un autre de son choix (Tsidqiya). — 24:1 ; 29:1, 2 ; 37:1a.
5. a) Que savons-nous de Jérémie lui-même ? b) Que peut-on dire à propos de son style ?
5 La biographie de Jérémie que nous possédons est plus complète que celle d’aucun autre prophète de l’Antiquité, à l’exception de Moïse. Jérémie révèle beaucoup de choses le concernant, ses sentiments et ses émotions, sa hardiesse intrépide et son courage, mais aussi son humilité et sa tendresse. Il était non seulement prophète, mais aussi prêtre, compilateur de l’Écriture et historien précis. Il était le fils du prêtre Hilqia d’Anathoth, une ville sacerdotale située au nord de Jérusalem, “ dans le pays de Benjamin ”. (1:1.) Le style de Jérémie est clair, direct et facile à comprendre. Les images et les exemples sont nombreux, et le livre est rédigé à la fois en prose et en style poétique.
CONTENU DE JÉRÉMIE
6. Comment le livre prophétique de Jérémie se présente-t-il ?
6 Le livre de Jérémie se présente non pas dans un ordre chronologique, mais par sujets. Aussi le récit varie-t-il en fonction de l’époque et des circonstances. Finalement, la désolation de Jérusalem et de Juda est décrite avec force détails au chapitre 52. Non seulement cela atteste la réalisation d’une grande partie de la prophétie, mais cela sert aussi de toile de fond au livre suivant, les Lamentations.
7. Comment Jérémie devient-il prophète, et comment Jéhovah le rassure-t-il ?
7 Jéhovah prépose Jérémie (1:1-19). Est-ce parce que Jérémie voulait être prophète ou parce qu’il était issu d’une famille sacerdotale que Jéhovah lui a confié une mission ? Jéhovah lui-même dit : “ Avant que je ne te forme dans le ventre, je te connaissais, et avant que tu ne sortes de la matrice, je t’ai sanctifié. J’ai fait de toi un prophète pour les nations. ” Jéhovah lui-même a donc désigné Jérémie à la fonction de prophète. Jérémie est-il prêt à partir ? Humblement, il objecte : “ Je ne suis qu’un garçon. ” Jéhovah le rassure en ces termes : “ Voici que j’ai mis mes paroles dans ta bouche. Vois, je t’ai préposé en ce jour sur les nations et sur les royaumes, pour déraciner et pour abattre, pour détruire et pour démolir, pour bâtir et pour planter. ” Que Jérémie ne soit pas terrifié. “ À coup sûr ils combattront contre toi, mais ils ne l’emporteront pas sur toi, car ‘ je suis avec toi ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ pour te délivrer ’. ” — 1:5, 6, 9, 10, 19.
8. a) En quoi Jérusalem a-t-elle été infidèle ? b) Comment Jéhovah fera-t-il s’abattre le malheur ?
8 Jérusalem est une femme infidèle (2:1–6:30). Quel message la parole de Jéhovah adresse-t-elle à Jérémie ? Jérusalem a oublié son premier amour. Elle a quitté Jéhovah, la Source d’eau vive, et s’est prostituée aux dieux étrangers. Elle avait été plantée comme un cépage rouge de choix, et elle s’est changée en “ sarments dégénérés d’une vigne étrangère ”. (2:21.) Dans les pans de son vêtement on trouve les traces de sang des âmes des pauvres qui étaient innocents. Même Israël, la prostituée, s’est montrée plus juste que Juda. Jéhovah invite ces fils renégats à revenir, car il est leur propriétaire-époux. Mais ils se sont comportés comme une épouse traîtresse. Ils peuvent revenir à condition d’ôter leurs choses immondes et de circoncire leur cœur. “ Levez un signal vers Sion ”, car Jéhovah fera venir du nord un malheur (4:6). Écroulement sur écroulement ! Tel un lion sorti de son fourré, tel un vent torride soufflant à travers le désert, ainsi viendra l’exécuteur de Jéhovah, et ses chars seront comme un ouragan.
9. a) Quel message Jérémie adresse-t-il à Jérusalem, la rebelle ? b) De quelle utilité sont les cris pour la paix ?
9 Rôdez par les rues de Jérusalem. Que voyez-vous ? Ce ne sont que transgressions et infidélité. Le peuple a renié Jéhovah, et Sa parole dans la bouche de Jérémie doit devenir un feu qui le dévorera comme du bois. De même que les Juifs ont quitté Jéhovah pour servir un dieu étranger, de même Jéhovah les fera servir des étrangers dans un pays qui n’est pas le leur. Ce sont des rebelles. Ils ont des yeux, mais ils ne voient pas, des oreilles, mais ils n’entendent pas. C’est une chose horrible. Vraiment, les prophètes et les prêtres prophétisent avec mensonge, “ et mon peuple a aimé qu’il en soit ainsi ”, dit Jéhovah (5:31). Le malheur arrive du nord ; pourtant, “ du plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand d’entre eux, tous se font un gain injuste ”. Ils disent : “ ‘ Il y a la paix ! Il y a la paix ! ’ alors qu’il n’y a pas de paix. ” (6:13, 14). Soudain le pillard viendra. Jéhovah a fait de Jérémie un essayeur de métaux parmi eux, mais il n’y a que scories et argent de rebut. Ils sont complètement mauvais.
10. Pourquoi Jérusalem aura-t-elle le même sort que Shilo et Éphraïm ?
10 Avertissement : le temple n’est pas une protection (7:1–10:25). La parole vient à Jérémie de la part de Jéhovah, disant qu’il lui faudra faire une proclamation à la porte du temple. L’entendez-vous proclamer cette parole à ceux qui entrent : ‘ Vous vantez le temple de Jéhovah, mais que faites-vous ? Vous opprimez l’orphelin et la veuve, vous répandez le sang innocent, vous marchez à la suite d’autres dieux ; vous volez, assassinez, commettez l’adultère, prêtez de faux serments et offrez des sacrifices à Baal ! Hypocrites ! Vous avez fait de la maison de Jéhovah “ une grotte de bandits ”. Souvenez-vous de ce que Jéhovah a fait à Shilo. Il fera de même avec ta maison, ô Juda, et il te rejettera, comme il a rejeté Éphraïm (Israël), au nord. ’ — Jér. 7:4-11 ; 1 Sam. 2:12-14 ; 3:11-14 ; 4:12-22.
11. Pourquoi est-il inutile de prier pour Juda ?
11 Inutile de prier en faveur de Juda. Les Judéens ne vont-ils pas jusqu’à faire des gâteaux sacrificiels à la “ reine des cieux ” ? En vérité, “ voici la nation dont les gens n’ont pas obéi à la voix de Jéhovah son Dieu, et n’ont pas accepté la discipline. La fidélité a péri ”. (Jér. 7:18, 28.) Juda a placé des choses immondes dans la maison de Jéhovah, et il a brûlé ses fils et ses filles sur les hauts lieux de Topheth, dans la vallée de Hinnom. Voyez ! On l’appellera “ la vallée de la tuerie ”, et les cadavres de ce peuple deviendront une nourriture pour les oiseaux et les bêtes (7:32). Les cris de joie et d’allégresse doivent cesser en Juda et à Jérusalem.
12. Au lieu de la paix, qu’est-ce qui fondra sur Juda et sur les dieux qu’elle a adoptés ?
12 On espérait la paix et la guérison, mais, voyez : l’épouvante ! La dispersion, l’extermination et les lamentations, voilà ce qui résultera de l’obstination de Juda. ‘ Jéhovah est le Dieu vivant et le Roi pour des temps indéfinis. ’ Quant aux dieux qui n’ont pas fait les cieux et la terre, il n’y a pas d’esprit en eux. Ils sont vanité et œuvre de moquerie ; ils périront (10:10-15). Jéhovah lancera comme avec une fronde les habitants de la terre. Écoutez ! Un grand martèlement venant du pays du nord fera des villes de Juda une solitude désolée. Le prophète admet : “ À l’homme tiré du sol n’appartient pas sa voie ”, et il prie Jéhovah de le corriger pour qu’il ne soit pas réduit à rien. — 10:23.
13. Pourquoi Jérémie est-il empêché de prier pour Juda, et comment Jéhovah affermit-il Jérémie à l’heure du danger ?
13 Maudit est l’homme qui rompt l’alliance (11:1–12:17). Juda a désobéi aux paroles de l’alliance conclue avec Jéhovah. Il est inutile pour les Judéens d’appeler à l’aide. Jérémie ne doit pas prier pour Juda, car Jéhovah “ a allumé un incendie ” contre cet olivier autrefois luxuriant (11:16). Comme les habitants d’Anathoth, la ville natale de Jérémie, complotent de le tuer, le prophète recherche aide et force auprès de Jéhovah, qui lui promet de faire venir la vengeance sur Anathoth. Jérémie demande : ‘ Pourquoi la voie des méchants a-t-elle réussi ? ’ Jéhovah le rassure en disant : ‘ Je déracinerai et détruirai la nation désobéissante. ’ — 12:1, 17.
14. a) Au moyen de quels exemples Jéhovah fait-il savoir que Jérusalem est irréformable et que sa condamnation est irréversible ? b) Que ressent Jérémie après avoir mangé les paroles de Jéhovah ?
14 Jérusalem est irréformable et condamnée (13:1–15:21). Jérémie raconte que Jéhovah lui a ordonné de mettre une ceinture de lin sur ses hanches, puis de la cacher dans une fente de rocher près de l’Euphrate. Quand Jérémie va pour la reprendre, elle s’est abîmée. “ Elle n’était plus bonne à rien. ” Jéhovah illustre ainsi sa détermination d’abîmer “ l’orgueil de Juda et l’abondant orgueil de Jérusalem ”. (13:7, 9.) Jéhovah les mettra en pièces ensemble dans leur ivresse, telles de grandes jarres remplies de vin. “ Un Koushite peut-il changer sa peau ? ou un léopard ses taches ? ” (13:23). Pareillement, Jérusalem est irréformable. Jérémie ne doit pas prier pour ses habitants. Même si Moïse et Samuel se tenaient devant Jéhovah pour intercéder en leur faveur, Jéhovah ne les écouterait pas, car il a résolu de vouer Jérusalem à la destruction. Jéhovah fortifie Jérémie contre ceux qui le couvrent d’opprobre. Jérémie trouve et mange les paroles de Jéhovah, et elles deviennent pour lui ‘ l’allégresse et la joie de son cœur ’. (15:16.) Le temps n’est pas à la vaine plaisanterie, mais à la confiance en Jéhovah qui a promis de faire de Jérémie contre ce peuple une muraille de cuivre fortifiée.
15. a) Quelle est la gravité de la situation, et quel ordre de Jéhovah souligne ce fait ? b) Comment les Juifs en viendront-ils à connaître le nom de Jéhovah, et pourquoi leur péché ne trompe-t-il pas Dieu ?
15 Jéhovah enverra des pêcheurs et des chasseurs (16:1–17:27). Vu l’imminence de la désolation, Jéhovah ordonne à Jérémie : “ Tu ne dois pas prendre de femme pour toi, et tu ne dois pas avoir de fils et de filles dans ce lieu. ” (16:2). Ce n’est ni le moment de se lamenter ni celui de festoyer avec ce peuple, car Jéhovah est sur le point de le lancer hors du pays. Et Jéhovah promet aussi d’envoyer ‘ des pêcheurs pour les pêcher et des chasseurs pour les chasser ’, et ainsi ‘ ils sauront que son nom c’est Jéhovah ’. (16:16, 21.) Le péché de Juda est gravé avec un stylet de fer sur le cœur de ses habitants, oui, avec une pointe de diamant. “ Traître est le cœur, plus que toute autre chose, et il est extrêmement mauvais ”, mais Jéhovah scrute le cœur. Nul ne peut le tromper. Ceux qui apostasient “ ont quitté la source d’eau vive, Jéhovah ”. (17:9, 13.) Si Juda ne sanctifie pas le jour du sabbat, Jéhovah allumera un incendie qui dévorera ses portes et ses tours d’habitation.
16. Qu’illustre Jéhovah au moyen du potier et de ses vases d’argile ?
16 Le potier et l’argile (18:1–19:15). Jéhovah ordonne à Jérémie de descendre à la maison du potier. Le prophète observe comment l’artisan travaille l’argile d’un vase abîmé pour en faire un autre à sa convenance. Jéhovah se déclare alors être le Potier de la maison d’Israël ; il a le pouvoir d’abattre et de bâtir. Puis il dit à Jérémie de se procurer un flacon de potier et de se rendre dans la vallée de Hinnom où il proclamera la venue d’un malheur de la part de Jéhovah, parce que les Juifs ont rempli ce lieu du sang des innocents, brûlant leurs fils dans le feu en holocaustes au Baal. Jérémie devra ensuite briser le flacon pour symboliser la façon dont Jéhovah brisera Jérusalem et les habitants de Juda.
17. Quelle expérience pénible Jérémie fait-il, mais cela l’amène-t-il à garder le silence ?
17 Jérémie ne renonce pas sous la persécution (20:1-18). Irrité par la prédication hardie de Jérémie, Pashhour, le commissaire en chef du temple, met le prophète aux ceps pour une nuit. Une fois libéré, Jérémie prédit la captivité de Pashhour et sa mort à Babylone. Attristé d’être un objet de rire et un sujet d’opprobre, Jérémie envisage de renoncer à prophétiser. Mais il ne peut garder le silence. La parole de Jéhovah ‘ devient dans son cœur comme un feu brûlant, enfermé dans ses os ’, si bien qu’il est poussé à parler. Tout en maudissant le jour de sa naissance, il crie : “ Chantez pour Jéhovah ! Louez Jéhovah ! Car il a délivré l’âme du pauvre de la main des malfaiteurs. ” — 20:9, 13.
18. De quoi Jérémie informe-t-il Tsidqiya ?
18 Indignation de Jéhovah contre les chefs (21:1–22:30). En réponse à une requête de Tsidqiya, Jérémie l’informe de la colère de Jéhovah contre la ville : Le roi de Babylone l’assiégera, et elle sera détruite par la peste, l’épée, la famine et le feu. Shalloum (Yehoahaz) mourra en exil, Yehoïaqim aura un enterrement d’âne et son fils Konia (Yehoïakîn) sera lancé hors de Juda et mourra à Babylone.
19. Que prophétise Jérémie concernant “ un germe juste ”, et qu’illustrent les deux corbeilles de figues ?
19 L’espérance en “ un germe juste ”. (23:1–24:10.) Jéhovah promet de susciter de vrais bergers qui remplaceront les faux bergers, et “ un germe juste ” issu de la lignée de David, un roi qui “ régnera et agira avec prudence et exécutera le droit et la justice dans le pays ”. Son nom ? “ On l’appellera : Jéhovah est notre justice. ” Il rassemblera le reste dispersé (23:5, 6). Si les prophètes s’étaient tenus dans le groupe des intimes de Jéhovah, ils auraient amené le peuple à entendre et à revenir de sa voie mauvaise. Au lieu de cela, dit Jéhovah, ils “ font errer mon peuple à cause de leurs mensonges ”. (23:22, 32.) “ Voici : deux corbeilles de figues. ” Jérémie se sert des bonnes et des mauvaises figues pour représenter, d’une part, le fidèle reste qui reviendra dans son pays avec la faveur de Dieu, et, d’autre part, une autre classe qui connaîtra une fin désastreuse. — 24:1, 5, 8-10.
20. Comment Jéhovah se sert-il de Babylone comme d’un serviteur, mais quel sera son sort en retour ?
20 Jéhovah a un différend avec les nations (25:1-38). Ce chapitre résume les jugements énoncés en détail dans les chapitres 45 à 49. Au moyen de trois prophéties parallèles, Jéhovah annonce maintenant le malheur pour toutes les nations de la terre. Pour commencer, Neboukadretsar est présenté comme le serviteur de Jéhovah chargé de dévaster Juda et les nations d’alentour, “ et ces nations devront servir le roi de Babylone soixante-dix ans ”. Puis ce sera au tour de Babylone ; elle deviendra “ des solitudes désolées pour des temps indéfinis ”. — 25:1-14.
21. Qui doit boire la coupe de la fureur de Jéhovah ? Quelles en seront les conséquences ?
21 La deuxième prophétie est la vision de la coupe du vin de la fureur de Jéhovah. Jérémie doit la présenter à toutes les nations qui la “ boiront et oscilleront et se comporteront comme des hommes pris de folie ”, à cause de la destruction que Jéhovah fait venir sur elles. À commencer par Jérusalem et Juda. Puis ce sera le tour de l’Égypte, de la Philistie, d’Édom, de Tyr, des pays proches et éloignés, et enfin de “ tous les autres royaumes de la terre qui sont à la surface du sol ; et le roi de Shéshak boira après eux ”. Ils ‘ boiront, vomiront et tomberont ’. Nul ne sera épargné. — 25:15-29.
22. Par quel grand malheur l’ardente colère de Jéhovah s’exprimera-t-elle ?
22 Dans la troisième prophétie, le style poétique de Jérémie est d’une très grande beauté. “ Jéhovah lui-même rugira d’en haut, [...] contre tous les habitants de la terre. ” Un vacarme, un malheur, une grande tempête ! “ Oui, les gens tués par Jéhovah en ce jour-là seront d’un bout de la terre jusqu’à l’autre bout de la terre. ” Ni lamentations ni enterrement ! Ils deviendront comme du fumier à la surface du sol. Les faux bergers et les majestueux du troupeau seront abattus. Nul ne pourra échapper. Écoutez leur hurlement ! Jéhovah lui-même ‘ pille leur pâturage [...] à cause de son ardente colère ’. — 25:30-38.
23. a) Quel complot trame-t-on contre Jérémie, quelle défense présente-t-il, et à quels précédents fait-on référence en prononçant son acquittement ? b) Comment Jérémie représente-t-il la future captivité babylonienne, et quelle prophétie prononcée à l’encontre de Hanania se réalise ?
23 Jérémie est justifié (26:1–28:17). Les chefs et le peuple conspirent pour mettre Jérémie à mort. Le prophète présente sa défense. C’est la parole de Jéhovah qu’il a dite. En le mettant à mort, ils tueront un innocent. Le verdict est rendu : non coupable. Les anciens rappellent les précédents qu’ont établis les prophètes Mika et Ouriya dans leur examen du cas de Jérémie. Jéhovah ordonne ensuite à Jérémie de se faire des liens et des barres de joug, de les mettre sur son cou, puis de les envoyer aux nations d’alentour en symbole de leur asservissement au roi de Babylone pendant trois générations de chefs. Hanania, l’un des faux prophètes, s’oppose à Jérémie. Il déclare que le joug babylonien sera brisé dans un délai de deux ans, et il illustre cela en brisant le joug de bois. Jéhovah donne plus de force à sa prophétie en faisant faire à Jérémie des jougs de fer et en lui disant d’annoncer la mort de Hanania dans la même année. Et Hanania meurt cette année-là.
24. a) Quel message Jérémie adresse-t-il aux exilés à Babylone ? b) Avec qui Jéhovah conclura-t-il une nouvelle alliance, et en quoi celle-ci s’avérera-t-elle plus importante que l’ancienne alliance ?
24 Paroles de consolation pour les exilés à Babylone (29:1–31:40). Jérémie écrit aux exilés emmenés à Babylone avec Yekonia (Yehoïakîn) : Installez-vous dans ce pays, car avant que Jéhovah ne vous ramène, 70 années d’exil passeront. Jéhovah ordonne à Jérémie d’écrire dans un livre à propos de leur retour : Jéhovah brisera leur joug, et “ à coup sûr, dit-il, ils serviront Jéhovah leur Dieu et David leur roi, que je [Jéhovah] susciterai pour eux ”. (30:9.) Que Rachel se retienne de pleurer, car ‘ à coup sûr ses fils reviendront du pays de l’ennemi ’. (31:16.) Et maintenant Jéhovah fait une déclaration rassurante. Il va conclure une alliance nouvelle avec les maisons de Juda et d’Israël. Cette alliance sera, et de loin, plus importante que celle qu’ils ont rompue. Jéhovah écrira sa loi au-dedans d’eux, dans leur cœur. “ Oui, je deviendrai leur Dieu, et eux deviendront mon peuple. ” Du plus petit au plus grand, tous connaîtront Jéhovah, et il pardonnera leur faute (31:31-34). Leur ville sera rebâtie comme chose sainte pour Jéhovah.
25. Comment le rétablissement d’Israël est-il rendu certain, et quelle nouvelle la parole de Jéhovah apporte-t-elle ?
25 L’alliance conclue par Jéhovah avec David est certifiée (32:1–34:22). Durant le dernier siège de Jérusalem par Neboukadretsar, Jérémie est mis en détention. Toutefois, comme signe que Jéhovah rétablira à coup sûr Israël, Jérémie achète un champ à Anathoth, puis il place l’acte d’acquisition dans un récipient de terre. La parole de Jéhovah apporte maintenant une bonne nouvelle : Juda et Jérusalem se réjouiront de nouveau, et Jéhovah accomplira l’alliance qu’il a faite avec David. Quant à Tsidqiya, qu’il sache qu’après avoir brûlé la ville le roi de Babylone l’emmènera captif à Babylone. Malheur aux propriétaires d’esclaves qui ont accepté de libérer leurs esclaves, mais qui ont transgressé leur alliance !
26. Quelle promesse Jéhovah fait-il aux Rékabites, et pourquoi ?
26 La promesse de Jéhovah à Rékab (35:1-19). Aux jours du roi Yehoïaqim, Jéhovah envoie Jérémie chez les Rékabites. Ils s’étaient réfugiés à Jérusalem lors de la première offensive des Babyloniens. Jérémie leur offre du vin à boire. Ils le refusent en obéissance à l’ordre que leur ancêtre Yonadab leur a donné 250 ans auparavant. Quel contraste avec la conduite infidèle de Juda ! Jéhovah leur fait cette promesse : “ Il ne sera pas retranché de chez Yonadab le fils de Rékab un homme pour se tenir devant moi, toujours. ” — 35:19.
27. Pourquoi est-il nécessaire de récrire les prophéties de Jérémie ?
27 Jérémie récrit le livre (36:1-32). Jéhovah ordonne à Jérémie de consigner toutes les paroles des prophéties qu’il a dites jusque-là. Jérémie les dicte à Barouk, qui les lit ensuite à haute voix dans la maison de Jéhovah, le jour du jeûne. Le roi Yehoïaqim se fait apporter le rouleau, et à peine a-t-il commencé à en entendre la lecture qu’il déchire le rouleau et le jette dans le feu. Il ordonne l’arrestation de Jérémie et de Barouk, mais Jéhovah les cache et dit à Jérémie de récrire le rouleau.
28. a) Quelles prophéties Jérémie persiste-t-il à faire ? b) En quoi la conduite d’Ébed-Mélek contraste-t-elle avec celle des princes ?
28 Les derniers jours de Jérusalem (37:1–39:18). Le livre revient au règne de Tsidqiya. Le roi demande à Jérémie de prier Jéhovah en faveur de Juda. Le prophète refuse, car, dit-il, la ruine de Jérusalem est décidée. Jérémie tente d’aller à Anathoth, mais il est arrêté comme déserteur ; il est frappé et emprisonné pendant de nombreux jours. Puis Tsidqiya l’envoie chercher. Existe-t-il une parole de la part de Jéhovah ? lui demande-t-il. Oui, il y en a une ! “ Tu seras livré en la main du roi de Babylone ! ” (37:17). Irrités par la persistance de Jérémie à prophétiser le malheur, les princes le font jeter dans une citerne boueuse. Alors, Ébed-Mélek l’Éthiopien, qui est eunuque dans la maison du roi, plaide avec bonté en faveur du prophète, si bien que celui-ci échappe à une mort lente, mais il est maintenu en détention dans la Cour de la Garde. Une fois de plus Tsidqiya fait appeler Jérémie pour s’entendre dire : ‘ Rends-toi au roi de Babylone, ou bien tu verras la destruction de Jérusalem et tu iras en captivité. ’ — 38:17, 18.
29. Quel malheur s’abat maintenant sur Jérusalem, mais quelle est la situation de Jérémie et d’Ébed-Mélek ?
29 Le siège de Jérusalem dure 18 mois ; dans la 11e année de Tsidqiya la ville est forcée. Le roi s’enfuit avec son armée, mais il est pris. Ses fils et les nobles sont tués sous ses yeux, puis on le rend aveugle et on l’emmène à Babylone lié avec des entraves. La ville est brûlée et laissée en ruines, et tous ses habitants, à l’exception des pauvres qui sont peu nombreux, sont emmenés en exil à Babylone. Sur l’ordre de Neboukadretsar, Jérémie est libéré et sort de la Cour de la Garde. Avant d’être relâché, il révèle à Ébed-Mélek que Jéhovah a promis de le délivrer, ‘ parce qu’il a mis sa confiance en Jéhovah ’. — 39:18.
30. Comment le reste du peuple rejette-t-il le conseil de Jérémie, et quel jugement de condamnation Jérémie fait-il connaître en Égypte ?
30 Derniers événements à Mitspa et en Égypte (40:1–44:30). Jérémie demeure à Mitspa avec Guedalia que les Babyloniens ont établi gouverneur sur le reste du peuple. Deux mois plus tard Guedalia est assassiné. Le peuple vient demander conseil à Jérémie qui lui révèle la parole de Dieu : ‘ Jéhovah ne vous déracinera pas de ce pays. N’ayez pas peur à cause du roi de Babylone. Mais si vous descendez en Égypte, vous mourrez ! ’ Et les Juifs décident de descendre en Égypte, emmenant avec eux Jérémie et Barouk. À Tahpanhès, en Égypte, Jérémie fait connaître le jugement de condamnation de Jéhovah : Le roi de Babylone établira son trône en Égypte. Inutile pour Israël d’adorer les dieux d’Égypte et de se mettre de nouveau à offrir des sacrifices à la “ reine des cieux ”. A-t-il oublié que Jéhovah a dévasté Jérusalem à cause de son idolâtrie ? Jéhovah fera s’abattre le malheur sur les Juifs dans le pays d’Égypte, et ils ne retourneront pas en Juda. Et voici le signe : Dieu livre Pharaon Hophra en la main de ses ennemis.
31. Quelle assurance Barouk reçoit-il ?
31 Le sort de Barouk (45:1-5). À force d’entendre Jérémie prophétiser le malheur, Barouk est dans l’angoisse. Le prophète lui dit de penser d’abord à l’œuvre de Jéhovah qui consiste à bâtir et à démolir, au lieu ‘ de chercher de grandes choses pour lui-même ’. (45:5.) Lorsque le malheur frappera, il sera sauvé.
32. Contre qui “ l’épée de Jéhovah ” va-t-elle se lever ?
32 L’épée de Jéhovah se lève contre les nations (46:1–49:39). Jérémie parle des victoires de Babylone sur l’Égypte, à Karkémish et ailleurs. Les nations seront exterminées et Jacob sera épargné ; néanmoins, Dieu ne le laissera pas impuni. “ L’épée de Jéhovah ” se lèvera contre les Philistins, contre Moab l’orgueilleuse et Ammôn le vantard, contre Édom et Damas, contre Qédar et Hatsor (47:6). L’arc d’Élam sera brisé.
33. a) Qu’est-ce qui attend Babylone, la coupe d’or ? b) Par conséquent, que doit faire le peuple de Dieu ?
33 L’épée de Jéhovah se lève contre Babylone (50:1–51:64). Jéhovah se prononce au sujet de Babylone : Annoncez-le parmi les nations. Ne cachez rien. Babylone a été prise, et ses dieux sont couverts de honte. Enfuyez-vous du milieu d’elle. Ce marteau de forge qui a écrasé les nations de toute la terre a lui-même été brisé. “ Ô Présomption ”, qui a opprimé les captifs d’Israël et de Juda, sache que Jéhovah des armées est leur Racheteur. Babylone deviendra la demeure des animaux hurleurs. “ Comme dans le renversement par Dieu de Sodome et de Gomorrhe [...], pas un homme n’y habitera. ” (50:31, 40). Babylone a été une coupe d’or dans la main de Jéhovah pour enivrer les nations, et soudain elle est tombée, si bien qu’elle s’est brisée. Hurlez sur elle. Jéhovah a réveillé l’esprit des rois des Mèdes afin de l’anéantir. Les hommes forts de Babylone ont cessé de combattre. Ils sont devenus des femmes. La fille de Babylone sera foulée comme une aire de battage. “ Ils s’endormiront d’un sommeil de durée indéfinie, dont ils ne se réveilleront pas. ” La mer est montée et a couvert Babylone par la multitude de ses vagues. “ Sortez du milieu d’elle, ô mon peuple, et faites échapper chacun son âme à la colère ardente de Jéhovah. ” (51:39, 45). Écoutez le bruit d’un grand écroulement qui vient de Babylone ! Les armes de guerre de Babylone seront bel et bien brisées, car Jéhovah est un Dieu de rétributions. Il ne manquera pas de payer.
34. Quel signe figure la chute de Babylone ?
34 Jérémie ordonne à Seraïa : ‘ Va à Babylone et lis à voix haute ces paroles de la prophétie contre Babylone. Puis tu attacheras une pierre au livre que tu lanceras au milieu de l’Euphrate. ’ “ Et tu devras dire : ‘ C’est de cette façon que Babylone s’enfoncera et ne se relèvera plus à cause du malheur que je fais venir sur elle. ’ ” — 51:61-64.
35. Quel compte rendu vient ensuite ?
35 Compte rendu de la chute de Jérusalem (52:1-34). Ce récit est presque identique à celui déjà consigné en 2 Rois 24:18-20 ; 25:1-21, 27-30.
UTILITÉ
36. a) Quel exemple de zèle et de courage Jérémie a-t-il donné ? b) Sous quels rapports Barouk, les Rékabites et Ébed-Mélek sont-ils d’excellents exemples pour nous ?
36 Cette prophétie inspirée est tout à la fois encourageante et utile. Considérons l’exemple de courage laissé par le prophète lui-même. Sans crainte, il proclama un message impopulaire à un peuple impie. Il dédaigna la compagnie des méchants. Il comprenait le caractère urgent du message de Jéhovah, se donnant de tout cœur à l’œuvre de Jéhovah sans jamais renoncer. Il découvrit que la parole de Dieu était comme un feu dans ses os ; c’était l’allégresse et la joie de son cœur (Jér. 15:16-20 ; 20:8-13). Puissions-nous avoir un zèle identique pour la parole de Jéhovah ! Puissions-nous aussi soutenir fidèlement les serviteurs de Dieu, à l’exemple de Barouk qui a soutenu Jérémie ! L’obéissance fidèle des Rékabites est également un très beau modèle pour nous, de même que la bonté d’Ébed-Mélek pour le prophète persécuté. — 36:8-19, 32 ; 35:1-19 ; 38:7-13 ; 39:15-18.
37. Comment l’examen du livre de Jérémie affermit-il notre foi dans le pouvoir prophétique de Jéhovah ?
37 La parole de Jéhovah qui vint à Jérémie se réalisa avec une étonnante exactitude. Sans aucun doute, cela affermit notre foi dans le pouvoir prophétique de Jéhovah. Citons, par exemple, les prophéties que Jérémie vit lui-même s’accomplir, comme la captivité de Tsidqiya et la destruction de Jérusalem (21:3-10 ; 39:6-9), la déposition et la mort en déportation du roi Shalloum (Yehoahaz) (Jér. 22:11, 12 ; 2 Rois 23:30-34 ; 2 Chron. 36:1-4), la déportation du roi Konia (Yehoïakîn) à Babylone (Jér. 22:24-27 ; 2 Rois 24:15, 16) et la mort dans l’année du faux prophète Hanania (Jér. 28:16, 17). Toutes ces prophéties et d’autres encore se sont réalisées exactement comme Jéhovah les avait annoncées. Les prophètes et les serviteurs de Jéhovah venus par la suite ont également reconnu l’authenticité et l’utilité de la prophétie de Jérémie. Par exemple, grâce aux écrits de Jérémie Daniel discerna que la désolation de Jérusalem devait durer 70 ans, et Ezra attira l’attention sur l’accomplissement des paroles de Jérémie à la fin des 70 années en question. — Dan. 9:2 ; 2 Chron. 36:20, 21 ; Ezra 1:1 ; Jér. 25:11, 12 ; 29:10.
38. a) Quelle alliance, également mentionnée par Jésus, la prophétie de Jérémie met-elle en évidence ? b) Quelle espérance du Royaume est proclamée ?
38 Lorsque Jésus institua la célébration du Repas du Seigneur avec ses disciples, il montra que la prophétie de Jérémie relative à la nouvelle alliance se réalisait. Ainsi, il fit référence à ‘ la nouvelle alliance grâce à son sang ’ par le moyen de laquelle ils obtenaient le pardon de leurs péchés et étaient réunis en tant que nation spirituelle de Jéhovah (Luc 22:20 ; Jér. 31:31-34). Christ fait entrer dans une alliance pour le Royaume ceux qui, engendrés de l’esprit, sont admis dans la nouvelle alliance, et ce pour qu’ils règnent avec lui dans les cieux (Luc 22:29 ; Rév. 5:9, 10 ; 20:6). La prophétie de Jérémie fait à plusieurs reprises allusion à ce Royaume. Parmi toutes les condamnations de la Jérusalem infidèle, Jérémie fit briller cette lueur d’espoir : “ ‘ Voyez : des jours viennent ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ et vraiment je susciterai à David un germe juste. Oui, un roi régnera et agira avec prudence et exécutera le droit et la justice dans le pays. ’ ” Oui, un roi qu’on appellera “ Jéhovah est notre justice ”. — Jér. 23:5, 6.
39. Quelle assurance le retour d’un reste de Babylone nous donne-t-il, comme l’a prédit Jérémie ?
39 Jérémie parle de nouveau d’une restauration : “ Et à coup sûr ils serviront Jéhovah leur Dieu et David leur roi, que je susciterai pour eux. ” (30:9). Finalement, il parle de la bonne parole que Jéhovah a dite concernant Israël et Juda, et selon laquelle, ‘ en ces jours-là et en ce temps-là, Jéhovah fera germer pour David un germe juste ’ pour multiplier sa semence et pour qu’il y ait un “ fils régnant sur son trône ”. (33:15, 21.) Aussi sûrement qu’un reste est revenu de Babylone, pareillement le Royaume de ce “ germe ” juste exécutera la justice et le droit sur toute la terre. — Luc 1:32.
[Note]
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Livre de la Bible numéro 25 — Lamentations« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 25 — Lamentations
Écrivain : Jérémie
Lieu de composition : près de Jérusalem
Fin du travail de composition : 607 av. n. è.
1. Pourquoi le livre des Lamentations porte-t-il bien son nom ?
ASSURÉMENT, ce livre des Écritures inspirées porte bien son nom. Il s’agit d’une lamentation exprimant l’affliction causée par le malheur survenu au peuple choisi par Dieu, savoir la destruction de Jérusalem en 607 av. n. è. par Neboukadnetsar, roi de Babylone. En hébreu, ce livre est désigné par son premier mot ʼÉkhah !, qui signifie “ Comme ! ”. Les traducteurs de la Septante l’ont appelé Thrênoï, ce qui veut dire “ Chants funèbres, Lamentations ”. Le Talmud babylonien utilise le terme Qinôth, c’est-à-dire “ Complaintes, Élégies ”. C’est Jérôme qui, écrivant en latin, donna au livre le titre de Lamentationes, duquel dérive le titre français.
2. Dans quel groupe a-t-on classé ce livre, et où est-il placé dans la Bible ?
2 Dans les versions françaises de la Bible, le livre des Lamentations vient après celui de Jérémie, tandis que dans le canon hébraïque il est généralement classé parmi les Hagiographes ou Écrits, dans lesquels figurent le Chant de Salomon, Ruth, Ecclésiaste et Esther — petit groupe collectivement appelé les cinq Meghillôth (Rouleaux). Dans certaines bibles hébraïques modernes, les Lamentations sont placées entre Ruth ou Esther et Ecclésiaste, mais on dit que dans les manuscrits anciens ce livre venait après celui de Jérémie, comme dans les bibles actuelles.
3, 4. Qu’est-ce qui prouve que Jérémie composa les Lamentations ?
3 Le livre des Lamentations ne fait pas mention de son écrivain. Pourtant, il n’est pas douteux que ce fut Jérémie. Dans la Septante, le livre dit en préface : “ Et il arriva, après qu’Israël eut été réduit en captivité et que Jérusalem eut été désolée, que Jérémie s’assit en pleurant et se lamenta sur Jérusalem par cette lamentation et dit. ” Pour Jérôme, ces paroles étaient apocryphes ; aussi les a-t-il omises dans sa version. Toutefois, l’attribution des Lamentations à Jérémie est reconnue par la tradition juive et confirmée, entre autres, par la Bible syriaque, la Vulgate, le Targoum de Jonathan et le Talmud babylonien.
4 Certains critiques ont tenté de prouver que Jérémie n’a pas écrit les Lamentations. Toutefois, A Commentary on the Holy Bible attribue la rédaction de ce livre à Jérémie, citant pour preuve “ les descriptions vivantes de Jérusalem dans les chapitres 2 et 4, qui sont, de toute évidence, dues à un témoin oculaire ; de même, la grande compassion et l’esprit prophétique exprimés d’un bout à l’autre des poèmes, ainsi que le style, la phraséologie et la pensée, sont bien là des traits caractéristiques de Jérémiea ”. On découvre de nombreuses expressions comparables dans les livres des Lamentations et de Jérémie, telles que celles qui expriment la douleur profonde, représentée par ‘ l’œil qui se fond en eaux (larmes) ’ (Lam. 1:16 ; 2:11 ; 3:48, 49 ; Jér. 9:1 ; 13:17 ; 14:17), et le dégoût inspiré par les prophètes et les prêtres corrompus (Lam. 2:14 ; 4:13, 14 ; Jér. 2:34 ; 5:30, 31 ; 14:13, 14). Les passages de Jérémie 8:18-22 et 14:17, 18 démontrent que Jérémie était parfaitement capable d’écrire dans un style pathétique comme celui des Lamentations.
5. Par quel raisonnement peut-on déterminer l’époque de la rédaction ?
5 L’époque de la rédaction est généralement située peu après la chute de Jérusalem en 607 av. n. è. L’horreur du siège et de l’incendie de la ville était encore vivante dans la pensée de Jérémie, et son angoisse est exprimée de façon poignante. Un commentateur a noté qu’aucune des facettes de la douleur n’est pleinement exprimée dans un passage précis du livre, mais que chacune d’elles revient maintes fois dans les différents poèmes. Et il déclare : “ Ce tumulte de pensées [...] est l’une des preuves les plus convaincantes que la rédaction du livre est proche des événements et des sentiments qu’il est censé communiquerb. ”
6. Qu’est-il intéressant de noter en rapport avec la construction et le style des Lamentations ?
6 La construction du livre des Lamentations est d’un grand intérêt pour le bibliste. Ce livre se compose de cinq chapitres, ou plutôt de cinq poèmes lyriques. Les quatre premiers sont acrostiches, chaque vers commençant successivement par l’une des 22 lettres de l’alphabet hébreu. En revanche, le troisième chapitre comprend 66 versets ; ces versets, par groupes de 3, débutent par la même lettre, en suivant de 3 en 3 l’ordre alphabétique. Le cinquième poème n’est pas acrostiche, bien qu’il comprenne 22 versets.
7. Quelle douleur Jérémie exprime-t-il, mais quel espoir demeure ?
7 Les Lamentations expriment la grande douleur causée par le siège, la prise et la destruction de Jérusalem par Neboukadnetsar. Ce livre surpasse toutes les œuvres littéraires par son style vigoureux et pathétique. L’écrivain révèle sa peine profonde à la vue de la désolation, de la misère et de la confusion. La famine, l’épée et d’autres fléaux ont plongé la ville dans d’horribles souffrances, toutes étant l’expression du châtiment divin pour les péchés du peuple, des prophètes et des prêtres. Mais l’espérance et la foi en Jéhovah demeurent, et vers lui s’élèvent les prières en vue de la restauration.
CONTENU DE LAMENTATIONS
8. Quelle désolation le premier poème décrit-il, mais en quels termes Jérusalem personnifiée s’exprime-t-elle ?
8 “ Ah ! comme elle est assise solitaire, la ville qui avait abondance de population ! ” Ainsi débute le premier poème des Lamentations. La fille de Sion était une princesse, mais ceux qui l’aimaient l’ont abandonnée et ses habitants sont allés en exil. Ses portes ont été mises en désolation. Jéhovah l’a punie à cause de l’abondance de ses transgressions. Elle a perdu sa splendeur. Ses adversaires ont ri de son écroulement. Elle est descendue de façon prodigieuse, et elle n’a pas de consolateur ; quant au peuple qui reste, il est affamé. Elle (Jérusalem personnifiée) demande : “ Existe-t-il une douleur pareille à ma douleur ? ” Elle étend les mains et dit : “ Jéhovah est juste, car c’est contre sa bouche que je me suis rebellée. ” (1:1, 12, 18). Elle demande à Jéhovah de frapper ses ennemis qui exultent, comme il l’a frappée elle-même.
9. a) D’où est venu le malheur qui a frappé Jérusalem ? b) Selon Jérémie, en quels termes se moque-t-on de Jérusalem et des conditions terribles qui y règnent ?
9 “ Ah ! comme Jéhovah, dans sa colère, couvre de nuages la fille de Sion ! ” (2:1). Le deuxième poème montre que c’est Jéhovah lui-même qui a précipité sur la terre la beauté d’Israël. Jéhovah a fait oublier fête et sabbat, et il a rejeté son autel et son sanctuaire. Jérusalem offre un spectacle vraiment attristant. Jérémie s’écrie : “ Mes yeux se sont consumés dans les larmes. Mes intestins sont en effervescence. Mon foie s’est répandu à terre, à cause de l’écroulement de la fille de mon peuple. ” (2:11). À quoi comparera-t-il la fille de Jérusalem ? Comment consolera-t-il la fille de Sion ? Ses propres prophètes se sont avérés sans valeur et insipides. Maintenant les passants se moquent d’elle, disant : “ Est-ce là cette ville dont on disait : ‘ C’est la perfection de la beauté, une allégresse pour toute la terre ’ ? ” (2:15). Ses ennemis ont ouvert leur bouche et ils ont sifflé et grincé des dents, disant : ‘ C’est bien là le jour que nous espérions pour l’engloutir. ’ Ses enfants défaillent par suite de la famine, et les femmes mangent leurs propres enfants. Les cadavres jonchent les rues. “ Au jour de la colère de Jéhovah il n’y a eu ni rescapé ni survivant. ” — 2:16, 22.
10. Quelles qualités de Dieu Jérémie souligne-t-il, donnant ainsi des raisons d’espérer ?
10 Le troisième poème, composé de 66 versets, souligne l’espoir de Sion en la miséricorde divine. Au moyen de nombreuses métaphores, le prophète montre que Jéhovah est à l’origine de la captivité et de la désolation. L’amertume de la situation amène l’écrivain à prier Dieu de se souvenir de sa détresse, et il exprime sa foi dans la bonté de cœur et la miséricorde de Jéhovah. Trois versets successifs mentionnent le mot “ bon ” et soulignent qu’il convient d’attendre le salut de Jéhovah (3:25-27). Jéhovah a causé du chagrin, mais il fera également miséricorde. Mais pour l’heure, bien que les Juifs aient confessé leur conduite rebelle, Jéhovah n’a pas pardonné ; il a fait barrage à leurs prières, faisant d’eux “ un rebut et des ordures ”. (3:45.) En pleurant amèrement, le prophète rappelle que ses ennemis lui ont donné la chasse comme à un oiseau. Mais Jéhovah s’est approché de lui dans la fosse et lui a dit : “ N’aie pas peur. ” Il implore Jéhovah de venger l’outrage des ennemis : “ Tu les poursuivras avec colère et tu les extermineras de dessous les cieux de Jéhovah. ” — 3:57, 66.
11. De quelles façons la colère ardente de Jéhovah s’est-elle déversée sur Sion, et pourquoi ?
11 “ Ah ! comme l’or qui brille se ternit, le bon or ! ” (4:1). Le quatrième poème déplore la gloire passée du temple de Jéhovah, dont les pierres sont répandues dans les rues. Les précieux fils de Sion sont regardés comme des jarres en terre de peu de valeur. Il n’y a ni eau ni pain, et ceux qui ont été élevés dans le luxe “ ont dû étreindre des tas de cendres ”. (4:5.) La punition est plus grande encore que celle du péché de Sodome. Les naziréens qui ‘ étaient plus purs que la neige et plus blancs que le lait ’ sont devenus ‘ plus sombres que le noir ’, et leur peau s’est ratatinée (4:7, 8). Mieux vaut être tué par l’épée que par la famine, à une époque où les femmes ont fait cuire leurs enfants. Jéhovah a déversé sa colère ardente. L’incroyable s’est produit : l’adversaire est entré dans les portes de Jérusalem ! Et pourquoi ? “ À cause des péchés de ses prophètes, des fautes de ses prêtres ”, qui ont versé le sang des justes (4:13). La face de Jéhovah ne les regarde pas. Toutefois, la faute de la fille de Sion est parvenue à son terme, et elle ne sera plus emmenée en exil. C’est à toi maintenant, ô fille d’Édom, de boire la coupe amère de Jéhovah !
12. Quelle humble supplique le cinquième poème exprime-t-il ?
12 Le cinquième poème débute par une supplique demandant à Jéhovah de se souvenir de son peuple orphelin. Les habitants de Jérusalem s’expriment, pour ainsi dire. Ce sont leurs ancêtres qui ont péché, et c’est leur faute que le peuple doit maintenant porter. Des serviteurs dominent sur eux, et ils sont torturés par les affres de la faim. L’allégresse de leur cœur a cessé, et leur danse s’est changée en deuil. Leur cœur est devenu souffrant. Humblement, ils confessent : “ Quant à toi, ô Jéhovah, tu siégeras pour des temps indéfinis. Ton trône est de génération en génération. ” Ils implorent : “ Fais-nous revenir vers toi, ô Jéhovah, et nous reviendrons volontiers. Apporte-nous des jours nouveaux comme autrefois. Mais tu nous as vraiment rejetés. Tu t’es indigné contre nous à l’extrême. ” — 5:19-22.
UTILITÉ
13. Quelle confiance le livre des Lamentations exprime-t-il, et pourquoi sa description de la sévérité de Dieu est-elle utile ?
13 Le livre des Lamentations révèle la totale confiance de Jérémie en Dieu. En proie à l’affliction profonde, écrasé par la défaite et n’ayant d’aucune source humaine espoir de consolation, le prophète attend le salut de la main du grand Créateur de l’univers, Jéhovah. Les Lamentations devraient inspirer l’obéissance et la fidélité à tous les vrais adorateurs et constituer un avertissement redoutable pour ceux qui manquent de respect à l’égard du plus grand nom de l’univers et de ce qu’il représente. La ruine d’aucune autre ville dans l’Histoire n’a inspiré une lamentation aussi pathétique et touchante. Ce livre est assurément utile en ce qu’il décrit la sévérité de Dieu vis-à-vis de ceux qui ont le cou raide, des rebelles irréductibles et impénitents.
14. La réalisation de quelles prophéties et de quels avertissements le livre des Lamentations révèle-t-il, et comment s’harmonise-t-il avec d’autres écrits inspirés ?
14 Les Lamentations sont également utiles en ce qu’elles révèlent la réalisation de prophéties et d’avertissements divins (Lam. 1:2—Jér. 30:14 ; Lam. 2:15—Jér. 18:16 ; Lam. 2:17—Lév. 26:17 ; Lam. 2:20—Deut. 28:53). On note aussi que les Lamentations sont le témoignage vivant de l’accomplissement de Deutéronome 28:63-65. De plus, ce livre fait référence à d’autres parties des Écritures saintes (Lam. 2:15—Ps. 48:2 ; Lam. 3:24—Ps. 119:57). Daniel 9:5-14 corrobore Lamentations 1:5 et 3:42 pour montrer que le malheur est survenu à cause des transgressions du peuple.
15. En quels “ jours nouveaux ” le livre des Lamentations fait-il espérer ?
15 Tragique, en vérité, est la situation de Jérusalem. Au sein de ce déchirement, les Lamentations expriment la confiance que Jéhovah exercera bonté de cœur et miséricorde en se souvenant de Sion et en la ramenant (Lam. 3:31, 32 ; 4:22). Ce livre fait espérer en des “ jours nouveaux ” semblables aux jours d’autrefois, au temps où les rois David et Salomon régnaient à Jérusalem. Et il y a encore l’alliance de Jéhovah conclue avec David pour un royaume éternel. “ Vraiment ses miséricordes ne finiront pas. Elles sont neuves chaque matin. ” Et elles continueront d’être répandues sur ceux qui aiment Jéhovah jusqu’à ce que, sous la domination juste de son Royaume, chaque créature vivante s’exclame avec reconnaissance : “ Jéhovah est ma part. ” — 5:21 ; 3:22-24.
[Notes]
a Par J. Dummelow, 1952, page 483.
b Studies in the Book of Lamentations, par Norman Gottwald, 1954, page 31.
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Livre de la Bible numéro 26 — Ézékiel« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 26 — Ézékiel
Écrivain : Ézékiel
Lieu de composition : Babylone
Fin du travail de composition : vers 591 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 613-vers 591 av. n. è.
1. Dans quelle situation se trouvaient les exilés à Babylone, et quelles nouvelles épreuves leur faudrait-il affronter ?
EN L’AN 617 av. n. è., Yehoïakîn, roi de Juda, livra Jérusalem à Neboukadnetsar qui emmena à Babylone les principaux personnages du pays et les trésors de la maison de Jéhovah et de la maison du roi. Parmi les captifs il y avait la famille du roi et les princes, les hommes forts et vaillants, les artisans et les bâtisseurs, ainsi qu’Ézékiel le fils de Bouzi le prêtre (2 Rois 24:11-17 ; Ézék. 1:1-3). Le cœur lourd, ces exilés israélites avaient achevé leur pénible voyage, quittant un pays de collines, de sources et de vallées pour un autre aux plaines immenses. Ils étaient installés près du fleuve Kebar, au sein d’un puissant empire et entourés de gens aux coutumes étranges qui se livraient au culte païen. Neboukadnetsar autorisa les Israélites à avoir leurs propres maisons, à posséder des serviteurs et à faire du commerce (Ézék. 8:1 ; Jér. 29:5-7 ; Ezra 2:65). S’ils travaillaient bien, ils connaîtraient la prospérité. Allaient-ils tomber dans le piège de la religion babylonienne et du matérialisme ? Allaient-ils continuer à se rebeller contre Jéhovah ? Accepteraient-ils leur exil comme une discipline infligée par Dieu ? Il leur faudrait affronter de nouvelles épreuves dans ce pays d’exil.
2. a) Citez les trois prophètes qui marquèrent les années critiques précédant la destruction de Jérusalem. b) Particularité non négligeable, comment Ézékiel est-il désigné, et que veut dire son nom ? c) Pendant quelle période Ézékiel prophétisa-t-il, et que sait-on de sa vie et de sa mort ?
2 Au cours de ces années difficiles qui allaient aboutir à la destruction de Jérusalem, Jéhovah ne se priva ni ne priva les Israélites des services d’un prophète. Jérémie se trouvait à Jérusalem même, Daniel à la cour de Babylone et Ézékiel était le prophète envoyé aux exilés juifs en Babylonie. Ézékiel était à la fois prêtre et prophète, un privilège accordé également à Jérémie et par la suite à Zekaria (Ézék. 1:3). D’un bout à l’autre du livre, Ézékiel est désigné plus de 90 fois par l’expression “ fils d’homme ”, une particularité non négligeable pour l’étude de sa prophétie, car, dans les Écritures grecques chrétiennes, Jésus est pareillement appelé “ Fils de l’homme ” presque 80 fois (Ézék. 2:1 ; Mat. 8:20). Son nom Ézékiel (hébreu : Yehèzqéʼl) signifie “ Dieu fortifie ”. C’est dans la cinquième année d’exil de Yehoïakîn, soit en 613 av. n. è., qu’Ézékiel fut établi prophète par Jéhovah. Le livre nous apprend qu’il était toujours à l’œuvre dans la 27e année de l’Exil, soit 22 ans plus tard (Ézék. 1:1, 2 ; 29:17). Il était marié, mais sa femme mourut le jour où Neboukadnetsar se mit à assiéger Jérusalem pour la dernière fois (24:2, 18). Ni la date ni les circonstances de la mort d’Ézékiel ne sont connues.
3. Que peut-on dire au sujet de la rédaction du livre par Ézékiel, ainsi que de sa canonicité et de son authenticité ?
3 Qu’Ézékiel ait écrit le livre qui porte son nom et que celui-ci ait une place légitime dans le canon des Écritures, cela est incontestable. Il était inclus dans le canon aux jours d’Ezra et il apparaît dans les catalogues du début de l’ère chrétienne, notamment dans le canon d’Origène. Son authenticité est également attestée par l’étonnante similitude entre ses symbolismes et ceux de Jérémie et de la Révélation. — Ézék. 24:2-12—Jér. 1:13-15 ; Ézék. 23:1-49—Jér. 3:6-11 ; Ézék. 18:2-4—Jér. 31:29, 30 ; Ézék. 1:5, 10—Rév. 4:6, 7 ; Ézék. 5:17—Rév. 6:8 ; Ézék. 9:4—Rév. 7:3 ; Ézék. 2:9 ; 3:1—Rév. 10:2, 8-10 ; Ézék. 23:22, 25, 26—Rév. 17:16 ; 18:8 ; Ézék. 27:30, 36—Rév. 18:9, 17-19 ; Ézék. 37:27—Rév. 21:3 ; Ézék. 48:30-34—Rév. 21:12, 13 ; Ézék. 47:1, 7, 12—Rév. 22:1, 2.
4. Quels accomplissements remarquables les prophéties d’Ézékiel ont-elles eus ?
4 Une autre preuve de l’authenticité du livre d’Ézékiel nous est fournie par la réalisation de ses prophéties contre les nations voisines d’Israël, comme Tyr, l’Égypte et Édom. Par exemple, Ézékiel prophétisa que Tyr serait dévastée ; cette prédiction se réalisa partiellement quand Neboukadnetsar prit la ville après un siège de 13 ans (Ézék. 26:2-21). Ce conflit n’entraîna pas la fin complète de Tyr. Cependant, le jugement de Jéhovah annonçait la destruction totale de la ville. Il avait prédit par l’intermédiaire d’Ézékiel : “ Je raclerai de chez elle sa poussière et je ferai d’elle une surface de rocher nue et luisante. [...] tes pierres, tes boiseries et ta poussière, ils les mettront au milieu de l’eau. ” (26:4, 12). Ces paroles se sont accomplies à la lettre plus de 250 ans plus tard, quand Alexandre le Grand s’attaqua à la ville insulaire de Tyr. Les soldats d’Alexandre raclèrent les débris de la ville continentale en ruines et les déversèrent dans la mer, faisant ainsi une digue d’environ 800 mètres menant à la ville insulaire. Puis, après des travaux de siège compliqués, les soldats escaladèrent la muraille haute de 46 mètres et s’emparèrent de la ville en 332 av. n. è. Il y eut des milliers de morts, et un plus grand nombre encore de survivants furent vendus en esclavage. Selon une autre prédiction d’Ézékiel, Tyr devint ‘ une surface de rocher nue et luisante et un lieu où l’on met à sécher les sennes ’. (26:14.)a De l’autre côté de la Terre promise, les traîtres édomites furent également anéantis, en accomplissement de la prophétie d’Ézékiel (25:12, 13 ; 35:2-9).b Bien évidemment, les prophéties d’Ézékiel relatives à la destruction de Jérusalem et au rétablissement d’Israël se sont aussi réalisées à la lettre. — 17:12-21 ; 36:7-14.
5. Comment les Juifs ont-ils réagi aux premières prophéties d’Ézékiel ?
5 Au tout début de sa carrière de prophète, Ézékiel proclama les jugements irrévocables de Dieu contre l’infidèle Jérusalem et il mit en garde les exilés contre l’idolâtrie (14:1-8 ; 17:12-21). Les Juifs captifs ne montraient aucun signe réel de repentance. Leurs chefs avaient pris l’habitude de consulter Ézékiel, mais ils ne tenaient aucun compte des messages de Jéhovah que le prophète leur transmettait. Ils persévérèrent dans leur idolâtrie et dans le matérialisme. La disparition de leur temple, de leur ville sainte et de la dynastie royale fut un choc terrible, mais peu nombreux sont ceux qu’elle incita à l’humilité et à la repentance. — Ps. 137:1-9.
6. Sur quoi les dernières prophéties d’Ézékiel mettent-elles l’accent, et comment la sanctification du nom de Jéhovah est-elle mise en évidence ?
6 Les dernières prophéties d’Ézékiel mettent l’accent sur l’espérance d’un rétablissement. Elles condamnent également les nations voisines de Juda pour avoir exulté au sujet de sa chute. L’humiliation de ces nations ainsi que le rétablissement d’Israël sanctifieraient Jéhovah devant leurs yeux. En bref, le but de la captivité et du rétablissement était : ‘ Vous tous, Juifs et gens des nations, il faudra que vous sachiez que je suis Jéhovah. ’ (Ézék. 39:7, 22). La sanctification du nom de Jéhovah est mise en évidence d’un bout à l’autre du livre, l’expression “ il faudra que vous sachiez [ou qu’ils sachent] que je suis Jéhovah ” apparaissant plus de 60 fois. — 6:7, note.
CONTENU D’ÉZÉKIEL
7. Quelles sont les trois divisions logiques du livre ?
7 Le livre d’Ézékiel se divise logiquement en trois parties. La première, des chapitres 1 à 24, renferme des avertissements relatifs à la destruction certaine de Jérusalem. La deuxième partie, des chapitres 25 à 32, contient des prophéties de condamnation contre plusieurs nations païennes. La dernière partie, des chapitres 33 à 48, se compose de prophéties sur le rétablissement, la plus marquante étant la vision d’un nouveau temple et d’une ville sainte. Pour la plupart, ces prophéties sont présentées dans l’ordre chronologique et par sujet.
8. Que voit Ézékiel dans sa première vision ?
8 Jéhovah confie à Ézékiel la mission de guetteur (1:1–3:27). Dans sa première vision, reçue en 613 av. n. è., Ézékiel voit un vent de tempête venant du nord, une grande masse nuageuse, ainsi qu’un feu jaillissant. Au milieu du feu apparaissent quatre créatures vivantes ailées avec des faces d’homme, de lion, de taureau et d’aigle. Leur aspect est semblable à des braises de feu ardentes, et à côté de chacune d’elles, comme l’accompagnant, il y a une roue au milieu d’une autre roue, dont la hauteur fait peur, et leurs jantes sont pleines d’yeux. Elles se déplacent dans toutes les directions en unité constante avec les créatures. Au-dessus des têtes des créatures vivantes il y a la ressemblance d’une étendue, et au-dessus de l’étendue se trouve un trône sur lequel il y a “ l’aspect de la ressemblance de la gloire de Jéhovah ”. — 1:28.
9. Que comprend la mission d’Ézékiel ?
9 Jéhovah dit alors à Ézékiel, qui s’est prosterné : “ Fils d’homme, tiens-toi debout sur tes pieds. ” Il l’établit prophète et l’envoie vers Israël et les nations rebelles des alentours. Qu’ils prêtent attention ou qu’ils s’en abstiennent, là n’est pas l’important. Au moins, ils sauront qu’un prophète du Seigneur Jéhovah s’est trouvé au milieu d’eux. Jéhovah ordonne à Ézékiel de manger le rouleau d’un livre, qui devient dans sa bouche comme du miel pour la douceur. Et il lui dit : “ Fils d’homme — un guetteur, voilà ce que j’ai fait de toi pour la maison d’Israël. ” (2:1 ; 3:17). Ézékiel doit fidèlement donner l’avertissement, sinon il mourra.
10. Quelle scène Ézékiel joue-t-il comme signe pour Israël ?
10 Représentation du siège de Jérusalem (4:1–7:27). Jéhovah dit à Ézékiel de graver un croquis de Jérusalem sur une brique. Il la représentera en état de siège comme signe pour Israël. Pour bien se faire comprendre, il se couchera devant la brique 390 jours sur son côté gauche, et 40 jours sur son côté droit, et pendant tout ce temps sa nourriture sera frugale. Ézékiel exécute ces instructions, la preuve : il se plaint auprès de Jéhovah, lui demandant de changer le combustible qui doit servir à la cuisson des aliments. — 4:9-15.
11. a) Comment Ézékiel figure-t-il la fin tragique du siège ? b) Pourquoi n’y aura-t-il pas de soulagement ?
11 Jéhovah dit à Ézékiel de figurer la fin tragique du siège en se rasant les cheveux et la barbe. Le premier tiers des poils, il le brûlera, le deuxième tiers, il le frappera avec l’épée, et le troisième tiers, il le dispersera au vent. Ainsi, à la fin du siège, certains habitants de Jérusalem mourront par la famine, la peste et l’épée, et le reste sera dispersé parmi les nations. Jéhovah fera de Jérusalem un lieu dévasté. Pourquoi cela ? Parce qu’elle l’a offensé par son idolâtrie dépravée et détestable. Ses richesses ne lui procureront pas le soulagement. Au jour de la colère de Jéhovah, les habitants de Jérusalem jetteront leur argent dans les rues, “ et, dit Dieu, il faudra qu’ils sachent que je suis Jéhovah ”. — 7:27.
12. Quelles choses détestables Ézékiel voit-il dans la vision de la Jérusalem apostate ?
12 Ézékiel voit en vision la Jérusalem apostate (8:1–11:25). Nous voici en 612 av. n. è. Dans une vision, Ézékiel est transporté dans la lointaine Jérusalem, où il voit les choses détestables qui se commettent dans le temple de Jéhovah. Dans la cour, il y a un symbole répugnant qui excite la jalousie de Jéhovah. Perçant le mur, Ézékiel découvre 70 hommes d’entre les hommes d’âge mûr en adoration devant des bêtes répugnantes et des sales idoles sculptées sur le mur. Ils se justifient en disant : “ Jéhovah ne nous voit pas. Jéhovah a quitté le pays. ” (8:12). À la porte du nord, des femmes sont en train de pleurer le dieu païen Tammouz. Et ce n’est pas tout ! À l’entrée même du temple se tiennent 25 hommes, le dos tourné vers le temple, qui adorent le soleil. Ils offensent effrontément Jéhovah, qui agira à coup sûr avec fureur.
13. Quels ordres l’homme vêtu de lin et les six hommes en armes exécutent-ils ?
13 Et voici que six hommes apparaissent avec une arme pour fracasser dans la main. Au milieu d’eux se tient un septième homme vêtu de lin, avec un encrier de secrétaire. Jéhovah ordonne à cet homme vêtu de lin de passer au milieu de la ville et de faire une marque sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent au sujet de toutes les choses détestables qui se commettent au milieu d’elle. Puis il dit aux six hommes d’entrer et de tuer sans distinction “ vieillard, jeune homme, vierge, petit enfant et femmes ”, quiconque n’a pas la marque. C’est ce qu’ils font, en commençant par les hommes âgés qui sont devant la maison. L’homme vêtu de lin rapporte : “ J’ai fait comme tu me l’as ordonné. ” — 9:6, 11.
14. Que montre finalement la vision au sujet de la gloire de Jéhovah et de ses jugements ?
14 Ézékiel voit de nouveau la gloire de Jéhovah s’élever au-dessus des chérubins. Un chérubin tend des braises ardentes prises dans les intervalles du rouage, et l’homme vêtu de lin les prend et les jette sur la ville. Quant aux Israélites dispersés, Jéhovah promet de les rassembler et de leur donner un esprit nouveau. Mais qu’en est-il de ces faux adorateurs méchants à Jérusalem ? “ À coup sûr je ferai venir leur voie sur leur tête ”, dit Jéhovah (11:21). Ézékiel voit la gloire de Jéhovah monter d’au-dessus de la ville, puis il se met à raconter la vision aux exilés.
15. Par quelle autre scène Ézékiel montre-t-il que les habitants de Jérusalem iront à coup sûr en captivité ?
15 Autres prophéties sur Jérusalem rédigées à Babylone (12:1–19:14). Ézékiel joue maintenant une autre scène symbolique. De jour, il quitte sa maison avec un bagage d’exil, et le soir, il sort par un passage percé dans le mur (vraisemblablement le mur de sa résidence), le visage couvert. Il explique que c’est là un présage : “ Ils iront en exil, en captivité. ” (12:11). Les prophètes stupides qui marchent à la suite de leur propre esprit clament : “ Il y a la paix ! ” alors qu’il n’y a pas de paix (13:10). Même si Noé, Daniel et Job étaient à Jérusalem, ils ne délivreraient aucune âme à l’exception de la leur.
16. Comment Ézékiel montre-t-il que Jérusalem est sans valeur, mais pourquoi y aura-t-il un rétablissement ?
16 La ville est semblable à une vigne sans valeur. Le bois ne vaut rien même pour faire des perches ou des piquets. Le feu le dévore aux deux bouts et le milieu est brûlé. Il n’est d’aucune utilité ! Jérusalem est vraiment devenue sans foi et sans valeur. Née au pays des Cananéens, Jéhovah l’a ramassée comme une enfant abandonnée. Il l’a élevée et s’est allié par mariage avec elle. Il l’a fait devenir très belle, la rendant “ apte à la royauté ”. (16:13.) Mais elle s’est prostituée avec les nations au gré de leur passage. Elle a adoré leurs images et brûlé ses fils dans le feu. Elle sera finalement détruite par ces mêmes nations, ses amants. Elle s’est plus mal conduite que ses sœurs Sodome et Samarie. Néanmoins, Jéhovah, le Dieu miséricordieux, fera propitiation pour elle et il la rétablira conformément à son alliance.
17. Que révèle Jéhovah par le moyen de l’énigme de l’aigle et de la vigne ?
17 Jéhovah propose une énigme au prophète, puis il lui en révèle l’interprétation : il est vain pour Jérusalem de se tourner vers l’Égypte pour en recevoir de l’aide. Un grand aigle (Neboukadnetsar) vient prendre la cime (Yehoïakîn) d’un cèdre majestueux ; il l’emmène à Babylone et plante à sa place une vigne (Tsidqiya). Et voilà que cette vigne étend ses racines vers un autre aigle (l’Égypte) ; aura-t-elle du succès ? Ses racines seront arrachées. Jéhovah cueillera une pousse tendre sur la cime du cèdre majestueux et il la transplantera sur une montagne haute et élevée. Là, elle croîtra et deviendra un cèdre majestueux, et là résideront “ tous les oiseaux de toute aile ”. Il faudra que tous sachent que Jéhovah a fait cela. — 17:23, 24.
18. a) Quels principes Jéhovah énonce-t-il en reprenant les exilés juifs ? b) Quelle condamnation attend les rois de Juda ?
18 Jéhovah reprend les exilés juifs qui profèrent cette parole proverbiale : “ Ce sont les pères qui mangent des raisins verts, mais ce sont les dents des fils qui sont agacées. ” Non, “ l’âme qui pèche — c’est elle qui mourra ”. (18:2, 4.) Le juste restera en vie. Jéhovah ne prend pas plaisir à la mort du méchant. Son plaisir est de voir le méchant revenir de ses voies mauvaises et vivre. Quant aux rois de Juda, ils ont été capturés comme de jeunes lions et emmenés en Égypte et à Babylone. On ‘ n’entendra plus leur voix sur les montagnes d’Israël ’. — 19:9.
19. a) Après avoir parlé de la ruine, quelle espérance Ézékiel offre-t-il ? b) Comment illustre-t-il l’infidélité d’Israël et de Juda ainsi que ses conséquences ?
19 Invectives contre Jérusalem (20:1–23:49). Nous voici maintenant en 611 av. n. è. Et de nouveau les hommes d’âge mûr d’entre les exilés viennent vers Ézékiel pour interroger Jéhovah. Le prophète leur raconte la longue histoire des rébellions d’Israël, de son idolâtrie dépravée, et il les avertit que Jéhovah va susciter une épée pour exécuter son jugement contre Israël. Il va faire de Jérusalem “ une ruine, une ruine, une ruine ”. Il y a pourtant une glorieuse espérance. Jéhovah réserve la royauté (“ la couronne ”) à celui qui vient avec “ le droit légal ” et il la lui donnera (21:26, 27). Ézékiel fait un résumé des choses détestables commises à Jérusalem, “ la ville meurtrière ”. La maison d’Israël est devenue comme “ des scories ” ; elle sera rassemblée à Jérusalem où elle fondra comme dans un four (22:2, 18). L’infidélité de Samarie (Israël) et de Juda est illustrée par deux sœurs. Samarie ou Ohola se prostitue aux Assyriens, et elle est détruite par ses amants. Juda ou Oholiba ne tire pas enseignement de la leçon ; au contraire, elle fait pire encore, se prostituant d’abord aux Assyriens puis aux Babyloniens. Elle sera complètement détruite “ et il faudra, dit Dieu, que vous sachiez que je suis le Souverain Seigneur Jéhovah ”. — 23:49.
20. À quoi le siège de Jérusalem est-il comparé, et quel signe frappant Jéhovah donne-t-il à propos de son jugement sur elle ?
20 Le dernier siège de Jérusalem commence (24:1-27). Nous sommes en 609 av. n. è. Jéhovah annonce à Ézékiel que le roi de Babylone a assiégé Jérusalem en ce dixième jour du dixième mois. Il compare la ville fortifiée à une marmite à large ouverture, et ses habitants de choix aux morceaux de viande amassés dedans. Qu’on la fasse chauffer ! Qu’on y fasse bouillir toute l’impureté de Jérusalem et son abominable idolâtrie ! En ce jour même, la femme d’Ézékiel meurt, mais, en obéissance à Jéhovah, le prophète ne mène pas deuil. C’est là le signe que les Juifs ne doivent pas mener deuil pour la destruction de Jérusalem, car c’est un jugement de Jéhovah, afin qu’ils sachent qu’il est Jéhovah. Dieu enverra un rescapé pour annoncer la destruction du “ magnifique objet de leur allégresse ”, et jusqu’à ce qu’il arrive, Ézékiel ne doit plus parler aux exilés. — 24:25.
21. Comment faudra-t-il que les nations connaissent Jéhovah et sa vengeance ?
21 Prophéties contre les nations (25:1–32:32). Jéhovah prédit que les nations d’alentour se réjouiront de la chute de Jérusalem et profiteront de l’occasion pour jeter l’opprobre sur le Dieu de Juda. Elles ne seront pas exemptes de punition ! Ammôn sera livrée aux Orientaux, et Moab aussi. Dieu fera d’Édom un lieu dévasté, et il accomplira des actes de grande vengeance contre les Philistins. Tous, dit Jéhovah, “ il faudra qu’ils sachent que je suis Jéhovah, quand je ferai venir sur eux ma vengeance ”. — 25:17.
22. Quel message particulier Tyr reçoit-elle, et comment Jéhovah sera-t-il sanctifié à Sidon ?
22 Tyr reçoit un message particulier. Fière de son commerce prospère, elle ressemble à un magnifique navire voguant sur les mers, mais bientôt elle sera brisée dans les eaux profondes. Son guide se vante en disant : “ Je suis dieu. ” (28:9). Par son prophète, Jéhovah fait prononcer un chant funèbre sur le roi de Tyr : Chérubin oint d’une grande beauté, il était en Éden, le jardin de Dieu ; mais Jéhovah l’expulsera, comme profane, de sa montagne, et un feu sortant de lui-même le dévorera. Jéhovah dit qu’il sera également sanctifié lorsqu’il fera venir la destruction sur Sidon, la dédaigneuse.
23. Qu’est-ce que l’Égypte devra apprendre, et comment ?
23 Jéhovah dit maintenant à Ézékiel de tourner sa face contre l’Égypte et son pharaon, et de prophétiser contre eux. “ Mon Nil m’appartient, et c’est moi qui l’ai fait pour moi ”, clame Pharaon (29:3). Pharaon et les Égyptiens qui croient en lui devront également apprendre que Jéhovah est Dieu, et la leçon leur sera donnée par le moyen d’une désolation qui durera 40 ans. Ézékiel insère ici des détails qui lui ont été révélés plus tard, soit en 591 av. n. è. Jéhovah livrera l’Égypte à Neboukadnetsar en rétribution de son service, savoir l’anéantissement de Tyr. (Neboukadnetsar ne prit que peu de dépouilles à Tyr, car les Tyriens s’étaient réfugiés dans la ville insulaire en emportant la plus grande partie de leurs richesses.) Dans un chant funèbre, Ézékiel fait savoir que Neboukadnetsar pillera l’orgueil de l’Égypte, et “ il faudra alors qu’ils sachent que je suis Jéhovah ”. — 32:15.
24. a) Quelle responsabilité repose sur Ézékiel en sa qualité de guetteur ? b) À l’annonce de la chute de Jérusalem, quel message Ézékiel proclame-t-il aux exilés ? c) Quelle promesse de bénédiction trouve-t-on au chapitre 34 ?
24 Un guetteur pour les exilés ; annonce d’un rétablissement (33:1–37:28). Jéhovah revoit avec Ézékiel la responsabilité qui est attachée à sa fonction de guetteur. Les Juifs disent : “ La voie de Jéhovah n’est pas bien réglée. ” Il faut donc qu’Ézékiel leur fasse clairement comprendre à quel point ils sont dans l’erreur (33:17). Nous voici maintenant en 607 av. n. è., au cinquième jour du dixième moisc. Un rescapé arrive de Jérusalem et dit au prophète : “ La ville a été abattue ! ” (33:21). Ézékiel, qui est de nouveau autorisé à parler aux exilés, leur dit que toute idée de sauver Juda est vaine. Certes, ils viennent vers Ézékiel pour entendre la parole de Jéhovah, mais il est pour eux comme un chant d’amours sensuelles, comme quelqu’un qui a une belle voix et qui joue bien d’un instrument à cordes. Ils ne prêtent pas attention à ses paroles. Mais quand elles se réaliseront, ils sauront qu’un prophète s’était trouvé au milieu d’eux. Ézékiel reprend les faux bergers qui ont abandonné le troupeau pour se paître eux-mêmes. Jéhovah, le Berger Parfait, rassemblera les brebis éparpillées et les amènera dans un gras pâturage sur les montagnes d’Israël. Là, il suscitera sur elles un seul berger, ‘ oui son serviteur David ’. (34:23.) Jéhovah lui-même deviendra leur Dieu. Il conclura une alliance de paix et fera tomber sur elles des pluies de bénédiction.
25. a) Pourquoi et comment Jéhovah fera-t-il du pays un Éden ? b) Qu’illustre la vision des ossements desséchés ? Celle des deux morceaux de bois ?
25 Ézékiel prophétise de nouveau la désolation pour le mont Séïr (Édom). Mais les lieux dévastés d’Israël seront rebâtis, car Jéhovah aura compassion de son saint nom pour le sanctifier à la face des nations. Il donnera à son peuple un cœur nouveau et un esprit nouveau, et le pays redeviendra “ comme le jardin d’Éden ”. (36:35.) Ézékiel a maintenant une vision d’Israël représenté par une vallée d’ossements desséchés. Il prophétise sur les ossements, et miraculeusement ils se recouvrent de chair, le souffle entre en eux et ils reprennent vie. Pareillement, Jéhovah ouvrira les tombes de la captivité babylonienne et installera de nouveau Israël sur son sol. Ézékiel prend deux morceaux de bois pour représenter les deux maisons d’Israël, Juda et Éphraïm. Dans sa main, les deux morceaux deviennent un seul. Ainsi, lorsque Jéhovah rétablira Israël, tous ses fils seront unis dans une alliance de paix sous la direction de son serviteur “ David ”. — 37:24.
26. Pourquoi Gog de Magog attaque-t-il, et qu’en résulte-t-il ?
26 Gog de Magog attaque l’Israël rétabli (38:1–39:29). Et voilà qu’un nouvel envahisseur se présente. Convoitant la paix et la prospérité du peuple que Jéhovah a rétabli, Gog de Magog entrera dans une rage folle et l’attaquera. Il va se précipiter sur lui pour l’engloutir. En ce jour-là, dans le feu de sa furie, Jéhovah se lèvera. Il fera en sorte que l’épée de chacun soit dirigée contre son frère, et il enverra sur eux la peste, le sang, et une pluie torrentielle de pierres de grêle, du feu et du soufre. Ils tomberont, mais ils sauront que Jéhovah est “ le Saint en Israël ”. (39:7.) Les habitants d’Israël feront alors des feux avec les armes de guerre brisées, et ils enterreront les ossements dans “ la Vallée de la Foule de Gog ”. (39:11.) Les oiseaux et autres animaux charognards mangeront la chair et boiront le sang de ceux qui auront été abattus. Alors Israël habitera en sécurité sans personne pour le faire trembler, et Jéhovah déversera son esprit sur lui.
27. Que voit Ézékiel dans une vision qui l’emmène au pays d’Israël, et comment la gloire de Dieu apparaît-elle ?
27 Vision du temple reçue par Ézékiel (40:1–48:35). Nous voici en 593 av. n. è., la 14e année après la destruction du temple de Salomon, et ceux d’entre les exilés qui se sont repentis ont grand besoin d’encouragement et d’espérance. Dans une vision, Jéhovah emmène Ézékiel au pays d’Israël et le dépose sur une très haute montagne. Là, en vision, il voit un temple et “ les constructions d’une ville, au sud ”. Un ange lui dit : “ Fais part de tout ce que tu vois à la maison d’Israël. ” (40:2, 4). Puis il révèle à Ézékiel toutes les caractéristiques du temple et de ses cours, donnant la mesure des murs, des portes, des locaux de garde, des salles à manger et du temple lui-même avec le Saint et le Très-Saint. Puis il fait aller Ézékiel vers la porte est. “ Et, voyez : la gloire du Dieu d’Israël venait de la direction de l’est, et sa voix était comme la voix des eaux immenses ; et la terre brilla à cause de sa gloire. ” (43:2). L’ange instruit Ézékiel avec précision sur la Maison ou temple : l’autel et ses sacrifices, les droits et les devoirs des prêtres, les Lévites et le chef, et la répartition du pays.
28. Que montre la vision d’Ézékiel concernant l’eau qui sort de la Maison, et que révèle-t-elle sur la ville et son nom ?
28 L’ange ramène Ézékiel vers l’entrée de la Maison, où le prophète voit de l’eau qui sort de dessous le seuil de la Maison, vers l’est, et cette eau descend au sud de l’autel. Au début l’eau ruisselle, mais le débit augmentant, il se forme un torrent qui se déverse dans la mer Morte, où les poissons reprennent vie ; ainsi se développe une industrie de la pêche. Sur chaque rive du torrent croissent des arbres pour la nourriture et la guérison des hommes. La vision révèle ensuite l’héritage des 12 tribus, sans oublier le résident étranger et le chef, puis elle décrit la ville sainte, vers le sud, avec ses 12 portes nommées d’après les tribus. La ville portera le plus glorieux des noms : “ Jéhovah lui-même est là. ” — 48:35.
UTILITÉ
29. Quels bienfaits les exilés juifs ont-ils retirés de la prophétie d’Ézékiel ?
29 Les déclarations, les visions et les promesses qu’Ézékiel a reçues de Jéhovah ont toutes été fidèlement rapportées aux Juifs en exil. Si beaucoup se sont moqués du prophète, faisant de lui un objet de risée, certains l’ont cru néanmoins. Ils en ont retiré de grands bienfaits. Ils ont été affermis par les promesses de rétablissement. Contrairement aux autres nations emmenées captives, ils ont préservé leur identité nationale, et Jéhovah, comme promis, a rétabli un reste en 537 av. n. è. (Ézék. 28:25, 26 ; 39:21-28 ; Ezra 2:1 ; 3:1.) Ce reste a rebâti la maison de Jéhovah et restauré le vrai culte dans le pays.
30. Quels principes énoncés par Ézékiel sont d’un grand intérêt pour nous aujourd’hui ?
30 Les principes énoncés en Ézékiel sont également d’un très grand intérêt pour nous. L’apostasie et l’idolâtrie associées à la rébellion n’apportent que la défaveur de Jéhovah (Ézék. 6:1-7 ; 12:2-4, 11-16). Chacun répondra de ses péchés, mais Jéhovah pardonnera à celui qui se détourne de sa voie mauvaise. À celui-là il sera fait miséricorde et il restera en vie (18:20-22). Les serviteurs de Dieu doivent être de fidèles guetteurs, à l’exemple d’Ézékiel, même lorsque la tâche assignée est difficile, sous les moqueries comme dans l’opprobre. Nous ne devons pas laisser le méchant mourir sans être averti, car alors son sang retomberait sur notre tête (3:17 ; 33:1-9). Aux bergers du peuple de Dieu incombe la lourde responsabilité de veiller sur le troupeau. — 34:2-10.
31. Quelles prophéties d’Ézékiel annoncent la venue du Messie ?
31 Le livre d’Ézékiel est remarquable par ses prophéties messianiques. Le Messie y est désigné comme “ celui qui a le droit légal ” au trône de David et à qui il doit être donné. À deux reprises le Messie est appelé “ mon serviteur David ”, et aussi “ berger ”, “ roi ” et “ chef ”. (21:27 ; 34:23, 24 ; 37:24, 25.) David étant mort depuis longtemps, Ézékiel parlait de Celui qui serait à la fois le Fils et le Seigneur de David (Ps. 110:1 ; Mat. 22:42-45). De même qu’Isaïe, Ézékiel parle de la plantation d’une pousse tendre que Jéhovah élève. — Ézék. 17:22-24 ; Is. 11:1-3.
32. Comparez la vision du temple reçue par Ézékiel à celle de “ la ville sainte ” rapportée dans la Révélation.
32 Il est intéressant de comparer la vision du temple d’Ézékiel à celle de “ la ville sainte, Jérusalem ”, rapportée dans la Révélation (21:10). Des différences sont à noter ; par exemple, le temple d’Ézékiel est séparé de la ville et situé au nord de celle-ci, alors que dans la Révélation Jéhovah lui-même est le temple de la ville. Néanmoins, dans les deux visions un fleuve d’eau de la vie coule, des arbres portent chaque mois une récolte de fruits, leurs feuilles servant à la guérison, et la gloire de Jéhovah remplit les lieux. Chacune de ces visions nous incite à accorder du prix à la royauté de Jéhovah et aux dispositions qu’il a prises en vue du salut de ceux qui lui offrent un service sacré. — Ézék. 43:4, 5—Rév. 21:11 ; Ézék. 47:1, 8, 9, 12—Rév. 22:1-3.
33. Sur quoi le livre d’Ézékiel met-il l’accent, et qu’est-ce qui attend ceux qui sanctifient aujourd’hui Jéhovah dans leur vie ?
33 Le livre d’Ézékiel met l’accent sur la sainteté de Jéhovah. Il souligne que rien n’est plus important que la sanctification du nom de Jéhovah. “ ‘ À coup sûr, je sanctifierai mon grand nom, [...] et il faudra que les nations sachent que je suis Jéhovah ’, c’est là ce que déclare le Souverain Seigneur Jéhovah. ” Comme l’indique la prophétie, Dieu sanctifiera son nom en détruisant tous ceux qui le profanent, y compris Gog de Magog. Ils font preuve de sagesse, tous ceux qui, aujourd’hui, sanctifient Jéhovah en conformant leur vie à ses exigences pour lui offrir un culte agréable. Ils recevront la guérison et la vie éternelle grâce au fleuve qui coule du temple. Grande est la gloire et sublime la beauté de la ville qui a pour nom “ Jéhovah lui-même est là ”. — Ézék. 36:23 ; 38:16 ; 48:35.
[Notes]
c Bien que le texte massorétique dise que le rescapé est arrivé de Jérusalem dans la 12e année, d’autres manuscrits font état de la “ onzième année ”, et le passage est ainsi rendu dans la version Osty et dans la Traduction Œcuménique de la Bible.
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Livre de la Bible numéro 27 — Daniel« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 27 — Daniel
Écrivain : Daniel
Lieu de composition : Babylone
Fin du travail de composition : vers 536 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 618-vers 536 av. n. è.
1. De quel genre d’histoire est-il question dans le livre de Daniel, et que souligne-t-il ?
ALORS que toutes les nations de la terre sont à la veille d’un grand désastre, le livre de Daniel attire l’attention sur des messages prophétiques d’une portée capitale. Les livres bibliques de Samuel, des Rois et des Chroniques sont basés sur le témoignage de témoins qui ont rapporté l’histoire du royaume typique de Dieu (la dynastie davidique), tandis que Daniel se concentre sur les nations du monde et décrit, au moyen de visions, la lutte pour le pouvoir à laquelle les grandes dynasties se livrent à partir de son époque et jusqu’au “ temps de la fin ”. C’est en quelque sorte une histoire du monde écrite à l’avance. Elle atteint son point culminant avec la révélation de ce qui doit arriver “ dans la période finale des jours ”. À l’exemple de Neboukadnetsar, les nations doivent apprendre à leurs dépens que “ le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains ” et qu’il le donne finalement à celui qui est “ semblable à un fils d’homme ”, le Messie et Guide, Christ Jésus (Dan. 12:4 ; 10:14 ; 4:25 ; 7:13, 14 ; 9:25 ; Jean 3:13-16). En observant attentivement la réalisation prophétique du livre écrit par Daniel sous l’inspiration divine, nous accorderons plus de prix au pouvoir prophétique de Jéhovah et à ses promesses qui garantissent la protection et la bénédiction à son peuple. — 2 Pierre 1:19.
2. Qu’est-ce qui prouve que Daniel a bel et bien existé, et durant quelle période riche en événements a-t-il prophétisé ?
2 Le livre porte le nom de son écrivain. “ Daniel ” (hébreu : Daniyéʼl) signifie “ Mon Juge, c’est Dieu ”. Ézékiel, qui vécut à la même époque, confirme que Daniel a bel et bien existé, en le nommant avec Noé et Job (Ézék. 14:14, 20 ; 28:3). Daniel fixe le début de la rédaction de son livre “ dans la troisième année du règne de Yehoïaqim le roi de Juda ”. Il s’agit de 618 av. n. è., soit la troisième année de Yehoïaqim en tant que roi tributaire de Neboukadnetsara. Les visions prophétiques de Daniel se sont poursuivies jusque dans la troisième année de Cyrus, vers 536 av. n. è. (Dan. 1:1 ; 2:1 ; 10:1, 4.) Quelle vie riche en événements que celle de Daniel ! Son enfance s’est déroulée dans le royaume divin de Juda. Puis, prince adolescent, il a été emmené à Babylone avec ses compagnons judéens de naissance noble, où il a été témoin de l’apogée et de la chute de cette Troisième Puissance mondiale de l’histoire biblique. Il a survécu à l’événement et est devenu fonctionnaire de la Quatrième Puissance mondiale, l’Empire médo-perse. Daniel a dû vivre environ cent ans.
3. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité et la canonicité du livre de Daniel ?
3 Le livre de Daniel a toujours figuré dans le catalogue juif des Écritures inspirées. Des fragments de ce livre ont été découverts avec ceux d’autres livres canoniques dans les rouleaux de la mer Morte, dont certains remontent à la première moitié du Ier siècle av. n. è. Cependant, une preuve encore plus importante de l’authenticité du livre nous est fournie par le fait que les Écritures grecques chrétiennes y font référence. Jésus nomme précisément Daniel dans sa prophétie sur “ l’achèvement du système de choses ”, où il cite plusieurs passages du livre. — Mat. 24:3 ; voir aussi Dan. 9:27 ; 11:31 ; et 12:11—Mat. 24:15 et Marc 13:14 ; Dan. 12:1—Mat. 24:21 ; Dan. 7:13, 14—Mat. 24:30.
4, 5. Comment l’archéologie a-t-elle démenti les prétentions de la critique textuelle au sujet du livre de Daniel ?
4 Bien que la haute critique ait mis en doute l’historicité du livre de Daniel, les découvertes archéologiques faites au fil des ans ont formellement démenti ses prétentions. Par exemple, ces critiques ont tourné en dérision la déclaration de Daniel selon laquelle Belshatsar était roi à Babylone au temps où Nabonide était censé régner (Dn 5:1). L’archéologie a maintenant établi sans aucun doute possible que Belshatsar a bel et bien existé, et qu’il régnait conjointement avec Nabonide dans les dernières années de l’Empire babylonien. Par exemple, un texte cunéiforme ancien, appelé “ Poème de Nabonide ”, confirme clairement que Belshatsar exerçait la royauté à Babylone et explique la façon dont il était devenu vice-roi avec Nabonideb. Un autre document en caractères cunéiformes apporte la preuve que Belshatsar exerçait la fonction royale. Une tablette datée de la 12e année de Nabonide renferme un serment fait par Nabonide le roi et Belshatsar le fils du roi, ce qui démontre que Belshatsar occupait le même rang que son pèrec. Ce fait intéressant explique aussi pourquoi Belshatsar a proposé de faire de Daniel “ le troisième dans le royaume ” s’il était capable d’interpréter l’écriture sur le mur. Nabonide serait regardé comme le premier dans le royaume, Belshatsar comme le deuxième, et Daniel serait proclamé troisième chef (5:16, 29). Une autorité en la matière déclare : “ Les inscriptions cunéiformes relatives à Belshatsar ont si bien défini son rôle que sa place dans l’Histoire apparaît clairement. De nombreux textes indiquent que Belshatsar était pour ainsi dire l’égal de Nabonide quant à la position et au prestige. La double royauté durant la plus grande partie du dernier règne néo-babylonien est un fait établi. Nabonide exerçait l’autorité suprême depuis son palais de Téma, en Arabie, tandis que Belshatsar administrait le pays en qualité de corégent, Babylone étant le centre de sa sphère d’influence. Il est évident que Belshatsar n’était pas un vice-roi insignifiant ; on lui avait bien confié la ‘ royautéd ’. ”
5 Certains ont tenté de discréditer le récit de Daniel relatif au four de feu ardent (chapitre 3), disant qu’il s’agit d’une légende. Voici ce que dit en partie un écrit babylonien antique : “ Ainsi parle Rîm-Sin, votre seigneur : Parce qu’il a lancé le jeune esclave dans le four, toi aussi, tu jettes l’esclave dans la fournaise. ” Il est intéressant de noter qu’après avoir fait référence à cette déclaration, G. Driver ajoute que ce châtiment “ apparaît dans l’histoire des Trois Hommes Saints (Dn III 6, 15, 19-27)e ”.
6. Quelles sont les deux parties qui composent le livre de Daniel ?
6 Les Juifs classaient le livre de Daniel, non avec les Prophètes, mais avec les Écrits. En revanche, les bibles françaises suivent l’ordre établi dans le catalogue de la Septante et de la Vulgate en plaçant Daniel entre les grands et les petits prophètes. En réalité, le livre se compose de deux parties. La première, qui comprend les chapitres 1 à 6, relate dans l’ordre chronologique les événements vécus par Daniel et ses compagnons alors qu’ils étaient au service du gouvernement de 617 à 538 av. n . è. (Dan. 1:1, 21.) La deuxième, qui va des chapitres 7 à 12, est écrite à la première personne par Daniel lui-même, l’écrivain, et relate les visions qu’il a reçues personnellement ainsi que les conversations qu’il a eues avec les anges pendant la période qui s’étend approximativement des années 553f à 536 av. n. è. (7:2, 28 ; 8:2 ; 9:2 ; 12:5, 7, 8.) Les deux parties réunies forment un seul livre harmonieux, celui de Daniel.
CONTENU DE DANIEL
7. Comment Daniel et ses compagnons sont-ils amenés à entrer au service du gouvernement babylonien ?
7 Préparation au service de l’État (1:1-21). En 617 av. n. è., Daniel arrive à Babylone avec les captifs juifs. Les ustensiles sacrés du temple de Jérusalem y sont également apportés et entreposés dans la maison païenne du trésor. Daniel et ses trois compagnons hébreux figurent parmi les jeunes Judéens de descendance royale sélectionnés pour recevoir une formation de trois ans dans le palais du roi. Résolu dans son cœur à ne pas se souiller avec les mets délicats païens du roi et avec le vin, Daniel propose, comme mise à l’épreuve, un régime de légumes pendant dix jours. L’épreuve tourne à l’avantage de Daniel et de ses compagnons, et Dieu leur donne la connaissance et la sagesse. Neboukadnetsar leur confère la qualité de conseillers et ils se tiennent en sa présence. Le dernier verset du chapitre 1:21, qui a pu être ajouté longtemps après la rédaction de la portion qui précède, indique que Daniel était toujours au service du roi quelque 80 ans après son départ pour l’exil, soit vers 538 av. n. è.
8. Quel rêve et quelle interprétation Dieu révèle-t-il à Daniel, et comment Neboukadnetsar montre-t-il sa gratitude ?
8 Rêve d’une image terrifiante (2:1-49). Dans la deuxième année de son règne (à dater probablement de la destruction de Jérusalem en 607 av. n. è.), Neboukadnetsar est perturbé par un rêve. Ses prêtres-magiciens sont incapables de révéler au roi le rêve et son interprétation. Il leur offre de nombreux cadeaux, mais ils protestent, disant qu’en dehors des dieux aucun homme ne peut indiquer au roi la chose qu’il demande. Le monarque entre alors en fureur et ordonne que les sages soient mis à mort. Les quatre Hébreux étant aussi concernés par le décret, Daniel demande qu’on lui accorde du temps pour révéler le rêve. Daniel et ses compagnons prient Jéhovah de les guider, et Jéhovah révèle à Daniel le rêve et sa signification ; le prophète se présente ensuite devant le roi et dit : “ Il existe un Dieu dans les cieux qui est le Révélateur des secrets, et il a fait connaître au roi Neboukadnetsar ce qui doit arriver dans la période finale des jours. ” (2:28). Daniel décrit le rêve. Le roi a vu une image immense. Sa tête est en or, sa poitrine et ses bras en argent, son ventre et ses cuisses en cuivre, ses jambes en fer et ses pieds en partie de fer et en partie d’argile. Soudain une pierre frappe l’image et la broie, et elle devient une grande montagne qui remplit toute la terre. Qu’est-ce que cela signifie ? Daniel fait savoir que le roi de Babylone est la tête en or. Après son royaume, il en viendra un deuxième, un troisième et un quatrième. Finalement, “ le Dieu du ciel établira un royaume qui ne sera jamais supprimé. [...] Il broiera tous ces royaumes et y mettra fin, et lui-même subsistera pour des temps indéfinis ”. (2:44.) Plein de gratitude, le roi exalte le Dieu de Daniel comme “ un Dieu des dieux ”, et il établit le prophète “ chef sur tout le district administratif de Babylone et préfet en chef sur tous les sages de Babylone ”. Les trois compagnons de Daniel sont préposés à l’administration du royaume. — 2:47, 48.
9. Que résulte-t-il de la prise de position courageuse des trois Hébreux contre le culte de l’image ?
9 Trois Hébreux sauvés du four de feu (3:1-30). Neboukadnetsar érige une impressionnante image d’or dont la hauteur est d’environ 60 coudées (27 mètres) et ordonne aux chefs de l’empire de se rassembler pour son inauguration. Au son d’une musique spéciale, tous doivent tomber et adorer l’image. Quiconque refusera d’obéir sera jeté dans un four de feu ardent. On vient rapporter au roi que les trois compagnons de Daniel, Shadrak, Méshak et Abed-Négo, n’ont pas tenu compte de l’ordre royal. On les amène devant le roi en fureur, et ils déclarent avec hardiesse : “ Notre Dieu que nous servons est capable de nous sauver. [...] l’image d’or que tu as dressée, nous ne l’adorerons pas. ” (3:17, 18). Rempli de fureur, le roi ordonne qu’on fasse chauffer le four sept fois plus que d’habitude et qu’on y jette les trois Hébreux liés. Tandis que les préposés à l’exécution sont à l’œuvre, la flamme du feu les tue. Neboukadnetsar est effrayé par ce qu’il voit dans le four : quatre hommes circulent au milieu du feu, et ils n’ont aucune blessure, et “ l’aspect du quatrième ressemble à celui d’un fils des dieux ”. (3:25.) Le roi ordonne aux trois Hébreux de sortir du feu. Ils sortent, indemnes, et même l’odeur du feu n’est pas sur eux. Parce que les trois jeunes gens ont pris courageusement position pour le vrai culte, Neboukadnetsar fait proclamer la liberté du culte pour les Juifs dans tout l’empire.
10. Quel rêve effrayant relatif à “ sept temps ” Neboukadnetsar fait-il, et comment s’accomplit-il sur sa personne ?
10 Le rêve relatif aux “ sept temps ”. (4:1-37.) Ce rêve apparaît dans le récit comme étant la transcription faite par Daniel d’un document officiel babylonien. Il a été rédigé par Neboukadnetsar, après qu’il se fut humilié. Neboukadnetsar commence par reconnaître la puissance et la royauté du Dieu Très-Haut. Puis il relate un rêve effrayant et sa réalisation sur sa propre personne. Il a vu un arbre dont la hauteur atteignait les cieux ; cet arbre servait d’abri et de lui se nourrissait toute chair. Et voici qu’un veillant s’est mis à crier : ‘ Abattez l’arbre. Liez la souche avec des liens de fer et de cuivre. Que sept temps passent sur lui, afin qu’on sache que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il établit sur lui le plus humble des humains. ’ (4:14-17). Daniel interprète le rêve, disant que l’arbre représente Neboukadnetsar. Ce rêve prophétique ne tarde pas à se réaliser. Alors que le souverain donne libre cours à son grand orgueil, il est frappé de folie, et, telle une bête, il s’en va vivre dans les champs pendant sept ans. Après cela, il recouvre la raison et rend hommage à la suprématie de Jéhovah.
11. À l’occasion de quelle orgie Belshatsar voit-il l’écriture fatidique, quelle interprétation Daniel en donne-t-il, et comment s’accomplit-elle ?
11 Le festin de Belshatsar : interprétation de l’écriture (5:1-31). C’est dans la nuit fatale du 5 octobre 539 av. n. è. que le roi Belshatsar, fils du roi Nabonide et corégent de Babylone, organise un grand festin pour mille de ses grands. Sous l’influence du vin, il ordonne qu’on apporte les récipients sacrés d’or et d’argent enlevés du temple de Jéhovah dans lesquels ses invités et lui boivent, tout en louant leurs dieux païens et en se livrant à la débauche. Aussitôt, une main apparaît et écrit un message mystérieux sur le mur. Belshatsar est terrifié. Ses sages sont incapables d’interpréter l’écriture. Finalement on amène Daniel. Le roi offre de faire de lui le troisième personnage du royaume s’il parvient à lire et à interpréter l’écriture, mais Daniel lui dit de garder ses cadeaux pour lui-même. Puis il fait connaître l’écriture et sa signification : “ MENÉ, MENÉ, TEQEL et PARSÎN. [...] Dieu a compté les jours de ton royaume et l’a mené à sa fin. [...] tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé insuffisant. [...] ton royaume a été divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. ” (5:25-28). La nuit même, Belshatsar est tué et Darius le Mède reçoit le royaume.
12. Comment un complot contre Daniel est-il déjoué, et quel décret Darius publie-t-il alors ?
12 Daniel dans la fosse aux lions (6:1-28). Les hauts fonctionnaires du gouvernement de Darius complotent contre Daniel ; ils font établir par le roi une ordonnance qui interdit, dans l’espace de trente jours, d’adresser une requête à quelque dieu ou homme, si ce n’est au roi. Quiconque désobéira à cet ordre sera jeté aux lions. Daniel refuse de se soumettre à cette loi qui entrave son culte, et il se tourne vers Jéhovah dans la prière. On le jette dans la fosse aux lions. Miraculeusement, l’ange de Jéhovah ferme la gueule des lions, et le lendemain matin le roi Darius a la joie de trouver Daniel sain et sauf. Les ennemis sont alors donnés en pâture aux lions, et le roi publie un décret ordonnant de craindre le Dieu de Daniel, car “ il est le Dieu vivant ”. (6:26.) Dès lors, Daniel prospère au service du gouvernement et dans le royaume de Cyrus.
13. Dans un rêve, quelle vision relative à quatre bêtes et à la domination du Royaume Daniel reçoit-il ?
13 Les visions des bêtes (7:1–8:27). Revenons à “ la première année de Belshatsar ”, dont le règne commença vraisemblablement en 553 av. n. è. Daniel reçoit lui-même un rêve qu’il met par écrit en langue araméenneg. Il voit apparaître, l’une après l’autre, quatre bêtes énormes et effrayantes. La quatrième est extraordinairement forte, et une petite corne, qui ‘ profère de grandes choses ’, monte au milieu d’elles (7:8). L’Ancien des jours fait son entrée et s’assoit. “ Mille milliers ” le servent. Et “ quelqu’un de semblable à un fils d’homme ” se présente devant lui, ‘ on lui donne domination, dignité et royaume, pour que les peuples, communautés nationales et langues le servent tous ’. (7:10, 13, 14.) Alors Daniel reçoit l’interprétation de la vision des quatre bêtes. Ces bêtes représentent quatre rois ou royaumes. Parmi les dix cornes de la quatrième bête, une petite corne monte. Elle acquiert de la puissance et fait la guerre aux saints. Mais le Tribunal céleste intervient pour donner “ le royaume, la domination et la grandeur des royaumes sous tous les cieux [...] au peuple des saints du Suprême ”. — 7:27.
14. Quelle vision Daniel reçoit-il à propos d’un bouc et d’un bélier à deux cornes ? Quelle explication Gabriel en donne-t-il ?
14 Deux ans plus tard, bien avant la chute de Babylone, Daniel reçoit une nouvelle vision qu’il consigne en hébreu. Un bouc avec une corne très apparente entre les yeux se bat avec un bélier à deux cornes qui prend de grands airs ; le bouc remporte la victoire. Puis la grande corne du bouc est brisée, et à sa place montent quatre cornes plus petites. De l’une d’elles sort une petite corne qui grandit jusqu’à défier l’armée des cieux. Une période de 2 300 jours est annoncée comme devant s’écouler avant que le lieu saint ne soit “ établi dans sa vraie condition ”. (8:14.) Gabriel explique la vision à Daniel. Le bélier représente les rois de Médie et de Perse. Le bouc, c’est le roi de Grèce dont le royaume sera divisé en quatre. Par la suite, un roi au visage farouche se lèvera “ contre le Prince des princes ”. Comme la vision “ est encore pour bien des jours ”, Daniel doit la tenir secrète pour l’instant. — 8:25, 26.
15. Qu’est-ce qui incite Daniel à prier Jéhovah, et que révèle alors Gabriel au sujet des “ soixante-dix semaines ” ?
15 Messie le Guide est annoncé (9:1-27). “ La première année de Darius [...] des Mèdes ”, Daniel se met à examiner la prophétie de Jérémie. Comprenant que les 70 années de la désolation de Jérusalem arrivent à leur terme, Daniel prie Jéhovah et fait confession de ses propres péchés et de ceux d’Israël (Dan. 9:1-4 ; Jér. 29:10). Gabriel apparaît pour révéler qu’il doit s’écouler “ soixante-dix semaines [...] afin de mettre un terme à la transgression, et de supprimer le péché, et de faire propitiation pour la faute ”. À la fin des 69 semaines viendra Messie le Guide, après quoi il sera retranché. L’alliance restera en vigueur pour la multitude jusqu’à la fin de la 70e semaine, et finalement il y aura une désolation et une extermination. — Dan. 9:24-27.
16. Dans quelles circonstances un ange apparaît-il de nouveau à Daniel ?
16 Nord contre Sud, Mikaël se lève (10:1–12:13). Nous sommes “ dans la troisième année de Cyrus ”, soit vers 536 av. n. è., peu de temps après le retour des Juifs à Jérusalem. Après un jeûne de trois semaines, Daniel se tient au bord du Hiddéqel (Dan. 10:1, 4 ; Gen. 2:14). Un ange lui apparaît et explique que ‘ le prince de Perse ’ s’est opposé à lui pour l’empêcher d’arriver jusqu’au prophète, mais que “ Mikaël, un des principaux princes ”, est venu à son aide. Puis il relate à Daniel une vision qui concerne “ la période finale des jours ”. — Dan. 10:13, 14.
17. Quelle histoire prophétique Daniel relate-t-il maintenant au sujet des rois du Nord et du Sud ?
17 Dès le commencement, cette vision captivante parle de la dynastie perse et d’une lutte prochaine avec la Grèce. Un roi fort va se lever et il aura une domination étendue, mais son royaume sera brisé et divisé en quatre. Finalement, subsisteront deux longues lignées de rois : le roi du Sud qui s’opposera au roi du Nord. Ils se disputeront le pouvoir qui passera de l’un à l’autre. Assis à une même table, ces deux mauvais rois incorrigibles continueront à proférer le mensonge. “ Au temps fixé ”, la guerre éclatera de nouveau. Il y aura profanation du sanctuaire de Dieu, et “ la chose immonde qui cause la désolation ” sera installée (11:29-31). Le roi du Nord proférera des choses prodigieuses contre le Dieu des dieux et il rendra gloire au dieu des forteresses. Quand, “ au temps de la fin ”, le roi du Sud engagera le combat avec le roi du Nord par une poussée, le roi du Nord entrera dans de nombreux pays et inondera, et il entrera aussi “ dans le pays de la Parure ”. Troublé par des nouvelles venant de l’est et du nord, il sortira en grande fureur et plantera “ ses tentes-palais entre la grande mer et la montagne sainte de la Parure ”. Ainsi “ il devra venir jusqu’à sa fin, et il n’y aura personne pour lui venir en aide ”. — 11:40, 41, 45.
18. Que se passe-t-il tandis que Mikaël se tient là ‘ en faveur des fils du peuple de Dieu ’ ?
18 La grande vision se poursuit : On voit Mikaël se tenir là ‘ en faveur des fils du peuple de Dieu ’. Il doit y avoir “ un temps de détresse ” sans précédent dans l’histoire humaine, mais ceux qui seront trouvés inscrits dans le livre échapperont. Beaucoup se réveilleront de la poussière pour la vie éternelle, et “ les perspicaces brilleront comme l’éclat de l’étendue ”. Ils amèneront la multitude à la justice. Daniel devra sceller le livre “ jusqu’au temps de la fin ”. “ Jusqu’à quand la fin des choses prodigieuses ? ” L’ange mentionne des périodes de trois temps et demi, de 1 290 jours et de 1 335 jours, et ajoute que seuls “ les perspicaces comprendront ”. Heureux sont-ils ! Finalement, l’ange fait à Daniel la promesse rassurante qu’il se reposera, puis se lèvera pour son lot “ à la fin des jours ”. — 12:1, 3, 4, 6, 10, 13.
UTILITÉ
19. Quels exemples remarquables de fidélité et de confiance en Jéhovah dans la supplication trouvons-nous dans le livre de Daniel ?
19 Tous ceux qui sont déterminés à demeurer fidèles dans un monde étranger font bien de considérer l’excellent exemple de Daniel et de ses trois compagnons. Aussi terrible qu’ait pu être la menace, ces derniers ont continué de vivre en conformité avec les principes divins. Quand leur vie fut en danger, Daniel agit “ avec conseil et bon sens ” et en respectant l’autorité supérieure du roi (2:14-16). Sous la contrainte, les trois Hébreux préférèrent le four de feu ardent à un acte d’idolâtrie, et Daniel choisit la fosse aux lions plutôt que de renoncer à son privilège de prier Jéhovah. Dans chaque cas, Jéhovah accorda sa protection (3:4-6, 16-18, 27 ; 6:10, 11, 23). Daniel lui-même a laissé un remarquable exemple de confiance en Jéhovah dans la prière. — 2:19-23 ; 9:3-23 ; 10:12.
20. Quelles sont les quatre visions rapportées dans le livre de Daniel au sujet des puissances mondiales, et pourquoi l’étude de ces visions affermit-elle la foi ?
20 Les visions de Daniel sont passionnantes et elles fortifient notre foi. Voyons pour commencer les quatre visions relatives aux puissances mondiales : 1) Il y a la vision d’une image terrifiante dont la tête en or représente la dynastie des rois babyloniens en commençant par Neboukadnetsar, et après laquelle se lèvent trois autres royaumes figurés par les autres parties de l’image. Ce sont les royaumes que la “ pierre ” écrase avant de devenir à son tour “ un royaume qui ne sera jamais supprimé ”, savoir le Royaume de Dieu (2:31-45). 2) Suivent les visions que Daniel a eues lui-même, la première étant celle des quatre bêtes représentant “ quatre rois ”. Ces bêtes ont la ressemblance d’un lion, d’un ours, d’un léopard avec quatre têtes et d’une bête qui a de grandes dents de fer, dix cornes et par la suite une petite corne (7:1-8, 17-28). 3) Puis vient la vision du bélier (Puissance médo-perse), du bouc (Grèce) et de la petite corne (8:1-27). 4) Finalement, il y a la vision du roi du Sud et du roi du Nord. Daniel 11:5-19 décrit avec précision la rivalité entre la branche égyptienne et la branche séleucide de l’Empire grec d’Alexandre après la mort de ce dernier en 323 av. n. è. À partir du 11 verset 20, la prophétie continue de décrire la marche et l’ordre de succession des nations du Sud et du Nord. L’allusion faite par Jésus à “ la chose immonde qui cause la désolation ” (11:31) dans sa prophétie sur le signe de sa présence, indique que la lutte des deux rois pour le pouvoir se poursuit jusqu’à “ l’achèvement du système de choses ”. (Mat. 24:3.) Combien est consolante la promesse prophétique selon laquelle en un “ temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’une nation a paru jusqu’à ce temps-là ”, Mikaël lui-même se lèvera pour supprimer les nations impies et pour apporter la paix aux hommes obéissants ! — Dan. 11:20–12:1.
21. Quel accomplissement remarquable la prophétie de Daniel dite des “ soixante-dix semaines ” a-t-elle eu ?
21 Il y a aussi la prophétie de Daniel dite des “ soixante-dix semaines ”. Après 69 semaines, “ Messie le Guide ” doit apparaître. Remarquablement, 483 ans (69 fois 7 années) après “ la sortie de la parole ” pour rebâtir Jérusalem, laquelle a été émise par Artaxerxès dans la 20e année de son règne et exécutée par Nehémia à Jérusalem, Jésus de Nazareth fut baptisé dans le Jourdain et oint de l’esprit saint, devenant ainsi le Christ ou Messie (c’est-à-dire l’Oint)h. C’était en 29 de n. è. Après quoi, conformément à la prophétie de Daniel, vint “ une extermination ” quand Jérusalem fut désolée en 70 de n. è. — Dan. 9:24-27 ; Luc 3:21-23 ; 21:20.
22. Quelle leçon pouvons-nous tirer de l’humiliation infligée à Neboukadnetsar ?
22 Dans le rêve de Neboukadnetsar relatif à l’arbre abattu que Daniel a consigné au chapitre 4 de son livre, on apprend que le roi qui se vantait de ses réalisations et se confiait en sa propre force a été humilié par Jéhovah Dieu. Il a dû vivre comme une bête des champs jusqu’à ce qu’il reconnaisse “ que le Très-Haut est Chef dans le royaume des humains, et qu’il le donne à qui il veut ”. (Dan. 4:32.) Et nous, à l’exemple de Neboukadnetsar, allons-nous nous vanter de nos réalisations et placer notre confiance dans la force humaine au point que Dieu soit amené à nous punir ? Ou bien ferons-nous preuve de sagesse en reconnaissant que Dieu est le Chef dans le royaume des humains, et mettrons-nous notre confiance dans son Royaume ?
23. a) Comment l’espérance du Royaume est-elle mise en avant d’un bout à l’autre du livre de Daniel ? b) À quoi ce livre prophétique devrait-il nous encourager ?
23 L’espérance du Royaume est mise en avant d’un bout à l’autre du livre de Daniel de façon à susciter la foi. Jéhovah Dieu est présenté comme le Souverain Suprême qui établit un Royaume qui ne sera jamais supprimé et qui broiera tous les autres royaumes (2:19-23, 44 ; 4:25). Même les rois païens Neboukadnetsar et Darius ont été forcés de reconnaître la suprématie de Jéhovah (3:28, 29 ; 4:2, 3, 37 ; 6:25-27). Jéhovah est exalté et glorifié comme l’Ancien des jours qui tranche la question relative au Royaume et donne à “ quelqu’un de semblable à un fils d’homme ”, pour l’éternité, “ domination, dignité et royaume, pour que les peuples, communautés nationales et langues le servent tous ”. Ce sont les “ saints du Suprême ” qui partagent le Royaume avec Christ Jésus, “ le Fils de l’homme ”. (Dan. 7:13, 14, 18, 22 ; Mat. 24:30 ; Rév. 14:14.) C’est Mikaël, le grand prince, qui exerce son pouvoir royal pour écraser et mettre fin à tous les royaumes du présent monde (Dan. 12:1 ; 2:44 ; Mat. 24:3, 21 ; Rév. 12:7-10). L’intelligence de ces prophéties et visions devrait encourager les amis de la justice à ‘ rôder ’ au travers des pages de la Parole de Dieu pour découvrir les véritables “ choses prodigieuses ” sur le Royaume et les desseins de Dieu, lesquelles nous sont révélées par le livre divinement inspiré et utile de Daniel. — Dan. 12:2, 3, 6.
[Notes]
c Archaeology and the Bible, par George Barton, 1949, page 483.
d The Yale Oriental Series · Researches, vol. XV, 1929.
e Archiv für Orientforschung, vol. 18, 1957-58, page 129.
f Belshatsar commença vraisemblablement à régner en qualité de corégent dans la troisième année du règne de Nabonide. On pense que le règne de Nabonide a débuté en 556 av. n. è. ; par conséquent, la troisième année de son règne et “ la première année de Belshatsar ” était sans doute 553 av. n. è. — Dan. 7:1 ; voir Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 291-2 ; vol. 2, page 363.
g Daniel 2:4b–7:28 a été écrit en araméen et le reste du livre en hébreu.
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Livre de la Bible numéro 28 — Hoshéa« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 28 — Hoshéa
Écrivain : Hoshéa
Lieu de composition : Samarie (District de)
Fin du travail de composition : après 745 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : avant 804-après 745 av. n. è.
1, 2. a) Comment appelle-t-on parfois les 12 derniers livres des Écritures hébraïques ? b) Que savons-nous d’Hoshéa, et à qui sa prophétie s’adresse-t-elle ?
LES 12 derniers livres des Écritures hébraïques sont communément appelés en français “ Petits Prophètes ”. Cette appellation semble appropriée, car, groupés, ces livres sont plus brefs qu’Isaïe ou Jérémie. Quoi qu’il en soit, ils ne sont certainement pas petits quant à l’importance. Dans la Bible hébraïque, ils ne formaient qu’un seul volume appelé “ les Douze ”. Cette collection avait probablement pour but de les préserver, car un petit rouleau unique aurait pu aisément se perdre. Comme chacun de ces 12 livres, le premier est nommé d’après son écrivain, Hoshéa, dont le nom est la forme abrégée d’Hoshaïa, qui signifie “ Sauvé par Yah, Yah a sauvé ”.
2 Le livre d’Hoshéa ne révèle que peu de chose sur son écrivain, si ce n’est qu’il est le fils de Bééri. Ses prophéties concernent presque exclusivement Israël, Juda n’étant mentionné qu’en passant. Alors que Jérusalem n’est pas citée par Hoshéa, Éphraïm, la tribu principale d’Israël, est nommément citée 37 fois, et Samarie, la capitale d’Israël, 6 fois.
3. Pendant combien de temps Hoshéa prophétisa-t-il, et quels autres prophètes furent ses contemporains ?
3 Le premier verset 1:1 du livre nous apprend qu’Hoshéa a servi comme prophète de Jéhovah pendant une période exceptionnellement longue, c’est-à-dire de la fin, environ, du règne de Yarobam II, roi d’Israël, jusqu’au règne de Hizqiya de Juda ; autrement dit depuis avant 804 jusqu’après 745 av. n. è., soit au moins 59 ans. Sa carrière de prophète chevaucha sans doute les règnes de Yarobam II et de Hizqiya. Les autres fidèles prophètes de Jéhovah contemporains d’Hoshéa furent Amos, Isaïe, Mika et Oded. — Amos 1:1 ; Is. 1:1 ; Mika 1:1 ; 2 Chron. 28:9.
4. Quelles citations et quels accomplissements prophétiques confirment l’authenticité d’Hoshéa ?
4 L’authenticité de la prophétie est confirmée par les citations qui en sont faites dans les Écritures grecques chrétiennes. Jésus lui-même cita Hoshéa 10:8 lorsqu’il prononça un jugement sur Jérusalem : “ Alors ils commenceront à dire aux montagnes : ‘ Tombez sur nous ! ’ et aux collines : ‘ Couvrez-nous ! ’” (Luc 23:30). Ce même passage est partiellement cité en Révélation 6:16. Matthieu reprend les paroles d’Hoshéa 11:1 pour souligner l’accomplissement de la prophétie : “ D’Égypte j’ai appelé mon fils. ” (Mat. 2:15). La prophétie d’Hoshéa relative au rétablissement de tout Israël s’est réalisée en ce sens que bon nombre d’Israélites du royaume des dix tribus se sont joints à Juda avant sa captivité et que leurs descendants figurent parmi ceux qui rentrèrent au pays après l’Exil (Hosh. 1:11 ; 2 Chron. 11:13-17 ; 30:6-12, 18, 25 ; Ezra 2:70). Dès l’époque d’Ezra, le livre a occupé la place qui lui revient dans le canon hébraïque, étant “ la parole de Jéhovah par Hoshéa ”. — Hosh. 1:2.
5. En raison de quelle infidélité Jéhovah punit-il Israël ?
5 Pourquoi Jéhovah envoya-t-il Hoshéa comme prophète en Israël ? En raison de l’infidélité d’Israël et de sa contamination par le culte de Baal, en violation de l’alliance de Jéhovah. En Terre promise, Israël était devenu un peuple d’agriculteurs ; ce faisant, il avait non seulement adopté le mode de vie des Cananéens, mais aussi leur religion avec le culte de Baal, le dieu symbole des forces reproductrices de la nature. Aux jours d’Hoshéa, Israël s’était complètement détourné du culte de Jéhovah pour se livrer à des cérémonies licencieuses et dépravées qui incluaient des relations immorales avec des prostituées sacrées. Israël attribuait sa prospérité à Baal. Il était infidèle à Jéhovah, indigne de lui et, par conséquent, il devait être discipliné. Jéhovah allait lui démontrer que sa richesse matérielle ne venait pas de Baal ; aussi lui envoya-t-il Hoshéa pour l’informer de ce qu’il lui en coûterait de ne pas se repentir. Après la mort de Yarobam II, Israël connut la période la plus difficile de toute son histoire. Alors commença le règne de la terreur, un certain nombre de chefs étant assassinés, et cela dura jusqu’à la captivité en Assyrie, en 740 av. n. è. Pendant cette période, deux factions s’opposèrent, l’une étant favorable à une alliance avec l’Égypte, et l’autre avec l’Assyrie. Aucun de ces groupes ne se confiait en Jéhovah.
6. Que révèle le style d’Hoshéa ?
6 Le style d’Hoshéa est révélateur. Il est souvent tendre et sensible ; des expressions répétées soulignent la bonté de cœur et la miséricorde de Jéhovah. Hoshéa insiste sur le moindre signe de repentance dont il est témoin. D’autres fois, son langage est abrupt et impulsif. Si son style manque de rythme, il est par contre puissant et vigoureux. Hoshéa exprime des sentiments forts, et il passe rapidement d’une pensée à une autre.
7. Qu’illustrent l’infidélité de Gomer et son rachat par la suite ?
7 Au début de sa carrière de prophète, Hoshéa a reçu l’ordre de prendre “ une femme de fornication ”. (1:2.) Jéhovah poursuivait certainement un dessein. Israël avait été pour Jéhovah comme une femme devenue infidèle, commettant la fornication. Pourtant, il lui témoignerait son amour et la rachèterait. Gomer, la femme d’Hoshéa, représentait bien Israël. On pense qu’après la naissance de son premier enfant elle devint infidèle et que ses autres enfants étaient adultérins (2:5-7). C’est ce qu’indique ce passage : Elle “ lui donna un fils [à Hoshéa] ”, alors que le prophète n’est pas mentionné lors de la naissance des deux autres enfants (1:3, 6, 8). Selon le chapitre 3, versets 1-3, Hoshéa semble avoir repris Gomer, l’achetant comme une esclave, ce qui a un rapport avec le fait que Jéhovah a repris son peuple après qu’il s’est repenti de sa conduite adultère.
8. Quels noms sont indifféremment employés dans le livre ?
8 Le royaume du Nord, celui des dix tribus d’Israël, à qui s’adressent principalement les paroles de la prophétie d’Hoshéa, était également appelé Éphraïm, d’après le nom de la tribu principale du royaume. Les noms Israël et Éphraïm sont employés indifféremment dans le livre.
CONTENU D’HOSHÉA
9. Qu’indiquent les noms des enfants de Gomer quant à la manière d’agir de Jéhovah à l’égard d’Israël ?
9 Illustration de la conduite adultère d’Israël (1:1–3:5). La “ femme de fornication ” d’Hoshéa donne un fils au prophète ; il reçoit le nom de Yizréel. Par la suite elle a deux autres enfants : une fille, Lo-Rouhama, ce qui signifie ‘ [Celle à qui l’on n’avait] pas fait Miséricorde ’, et un fils, Lo-Ammi, ce qui veut dire “ Pas mon Peuple ”. Jéhovah donna ces deux noms pour signaler qu’il ‘ ne recommencerait plus à faire miséricorde à la maison d’Israël ’, et souligner qu’il la rejetait globalement comme son peuple (1:2, 6, 9). Pourtant, les fils de Juda et d’Israël, en tant que “ fils du Dieu vivant ”, devront être rassemblés dans l’unité sous l’autorité d’un seul chef, “ parce qu’il sera grand, le jour de Yizréel ”. (1:10, 11.) Purifié du baalisme adultère, le peuple de Dieu reviendra à Jéhovah et l’acceptera comme mari (2:16). Jéhovah donnera la sécurité à la nation d’Israël et se fiancera avec elle pour des temps indéfinis, avec justice et bonté de cœur, avec miséricordes et fidélité. Conformément au nom Yizréel (qui signifie “ Dieu sèmera ”) Jéhovah promet : “ Oui, comme une semence, je la sèmerai pour moi sur la terre, [...] et je dirai à ceux qui n’étaient pas mon peuple : ‘ Tu es mon peuple ’ ; et eux, ils diront : ‘ Tu es mon Dieu. ’ ” (2:23). Telle une femme adultère qui se repent, “ les fils d’Israël reviendront et à coup sûr chercheront Jéhovah leur Dieu, et David leur roi ”. — 3:5.
10. La nation ayant rejeté la connaissance, que lui adviendra-t-il ?
10 Jugements prophétiques contre Éphraïm (et Juda) (4:1–14:9). Situant le contexte des avertissements prophétiques qui suivront, le premier verset du chapitre 4 dit : “ Jéhovah est en procès avec les habitants du pays, car il n’y a ni vérité, ni bonté de cœur, ni connaissance de Dieu dans le pays. ” À quoi cela va-t-il mener ? Jéhovah déclare : “ Parce que toi, tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai, moi aussi, afin que tu ne me serves plus en qualité de prêtre ; parce que tu continues d’oublier la loi de ton Dieu, j’oublierai tes fils, moi aussi. ” (4:1, 6). L’esprit même de fornication a fait errer Israël. Jéhovah demandera des comptes à Israël et à Juda, qui se sont prostitués ; mais tous deux le chercheront lorsqu’ils seront “ dans une situation critique ”. — 5:15.
11. En quels termes Hoshéa implore-t-il le peuple, mais pourquoi le malheur va-t-il s’abattre sur celui-ci ?
11 Hoshéa implore le peuple : “ Venez et revenons à Jéhovah, car [...] il nous guérira. ” Jéhovah prend plaisir à la bonté de cœur et à la connaissance de Dieu plutôt qu’aux sacrifices et aux holocaustes, mais la bonté de cœur d’Éphraïm et de Juda est “ comme les nuages du matin et comme la rosée qui s’en va de bonne heure ”. (6:1, 4.) Éphraïm est “ semblable à une colombe naïve, sans cœur ”. Le peuple se tourne vers l’Égypte et l’Assyrie pour recevoir de l’aide plutôt que vers Jéhovah (7:11). Malheur à lui ! Pourquoi ? Parce qu’il flâne, médite du mal, viole l’alliance de Jéhovah et transgresse sa loi. “ Car c’est le vent qu’ils sèment sans cesse, et c’est l’ouragan qu’ils moissonneront. ” (8:7). Jéhovah se souviendra de leur faute et il s’occupera de leurs péchés. “ Ils deviendront des fugitifs parmi les nations. ” (9:17). Israël est une vigne qui dégénère et son cœur est devenu hypocrite. Au lieu de semer dans la justice et de moissonner selon la bonté de cœur, Israël a labouré la méchanceté et moissonné l’injustice. “ D’Égypte j’ai appelé mon fils ”, rappelle Jéhovah (11:1). Oui, il a aimé Israël depuis l’adolescence, mais Israël l’a entouré de mensonge et de tromperie. Jéhovah conseille : “ Tu dois revenir à ton Dieu, gardant la bonté de cœur et la justice ; et qu’on espère en ton Dieu constamment. ” — 12:6.
12. a) Que résume Hoshéa au chapitre 13 ? b) Quelle promesse de restauration y trouvons-nous ?
12 Au 13e chapitre, Hoshéa résume tous les événements passés se rapportant aux débuts prometteurs d’Israël, à la tendre sollicitude de Jéhovah ainsi qu’à l’abandon par Israël de Jéhovah et, finalement, à sa rébellion contre lui. Jéhovah déclare : “ Je t’ai donné un roi dans ma colère, et je l’ôterai dans ma fureur. ” (13:11). Mais il y aura pourtant une restauration : “ De la main du shéol je les rachèterai ; de la mort je les ramènerai. Où sont tes aiguillons, ô Mort ? Où est ton pouvoir de destruction, ô Shéol ? ” (13:14). Mais terrible, en vérité, sera la fin de Samarie, la rebelle !
13. Par quel appel le livre d’Hoshéa s’achève-t-il, et qui marchera dans les voies de Jéhovah ?
13 Le livre s’achève par cet appel émouvant : ‘ Reviens donc, ô Israël, à Jéhovah ton Dieu, car tu as trébuché dans ta faute. Cherche son pardon et offre en retour les jeunes taureaux de tes lèvres. Jéhovah te témoignera amour et miséricorde. Il deviendra pour toi comme la rosée, et tu fleuriras comme le lis et l’olivier. ’ Le sage et l’avisé comprendront ces choses : “ Car les voies de Jéhovah sont droites ; ce sont les justes qui y marcheront, mais ce sont les transgresseurs qui y trébucheront. ” — 14:1-6, 9.
UTILITÉ
14. Citez quelques-uns des accomplissements de la prophétie d’Hoshéa.
14 Le livre d’Hoshéa affermit la foi dans les prophéties inspirées de Jéhovah. Toutes les prophéties d’Hoshéa relatives à Israël et à Juda se sont réalisées. Israël a été abandonné par ses amants d’entre les nations voisines idolâtres, et il a récolté la tempête de la destruction que lui a infligée l’Assyrie en 740 av. n. è. (Hosh. 8:7-10 ; 2 Rois 15:20 ; 17:3-6, 18.) Cependant Hoshéa avait annoncé que Jéhovah se montrerait miséricordieux à l’égard de Juda et le sauverait, mais non par les forces militaires. Cette prophétie s’est réalisée lorsque l’ange de Jéhovah abattit 185 000 soldats assyriens qui menaçaient Jérusalem (Hosh. 1:7 ; 2 Rois 19:34, 35). Néanmoins Juda était inclus dans le jugement prononcé par Hoshéa (8:14) : “ À coup sûr j’enverrai un feu dans ses villes, et il devra dévorer les tours d’habitation de chacune ”, une prophétie qui connut un terrible accomplissement quand Neboukadnetsar plongea Juda et Jérusalem dans la désolation en 609-607 av. n. è. (Jér. 34:6, 7 ; 2 Chron. 36:19.) Les nombreuses prophéties d’Hoshéa annonçant la restauration se sont réalisées lorsque Jéhovah rassembla Juda et Israël et qu’ils ‘ montèrent hors du pays ’ de leur exil en 537 av. n. è. — Hosh. 1:10, 11 ; 2:14-23 ; 3:5 ; 11:8-11 ; 13:14 ; 14:1-9 ; Ezra 2:1 ; 3:1-3.
15. Quelle application les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes ont-ils faite de certains passages du livre d’Hoshéa ?
15 Les références faites à la prophétie d’Hoshéa par les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes sont également des plus utiles pour nous aujourd’hui. Par exemple, Paul fait une application puissante d’Hoshéa 13:14 dans son exposé sur la résurrection : “ Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? ” (1 Cor. 15:55). Pour souligner la faveur imméritée de Jéhovah exprimée à l’égard des vases de miséricorde, Paul cite Hoshéa 1:10 et 2:23 : “ C’est comme il le dit aussi dans Hoshéa : ‘ Ceux qui n’étaient pas mon peuple, je les appellerai “ mon peuple ”, et “ bien-aimée ” celle qui n’était pas bien-aimée ; et dans le lieu où il leur avait été dit : “ Vous n’êtes pas mon peuple ”, là ils seront appelés “ fils du Dieu vivant ”. ’ ” (Rom. 9:25, 26). Pierre paraphrase ces mêmes passages du livre d’Hoshéa lorsqu’il dit : “ Car autrefois vous n’étiez pas un peuple, mais vous êtes maintenant le peuple de Dieu ; vous étiez ceux à qui on n’avait pas fait miséricorde, mais vous êtes maintenant ceux à qui on a fait miséricorde. ” — 1 Pierre 2:10.
16. Quelles paroles d’Hoshéa Jésus a-t-il reprises pour souligner les exigences de Jéhovah en matière de culte ?
16 Il ressort donc que la prophétie d’Hoshéa s’est accomplie non seulement avec le retour d’un reste aux jours de Zorobabel, mais aussi avec le rassemblement miséricordieux par Jéhovah d’un reste spirituel, qui devint ‘ les fils bien-aimés du Dieu vivant ’. Sous l’inspiration divine, Hoshéa discerna les exigences requises de ce reste : non pas un culte et des rites formalistes, mais plutôt, comme le dit Hoshéa (6:6) (paroles que Jésus a reprises en Matthieu 9:13 et 12:7) : “ C’est à la bonté de cœur que j’ai pris plaisir, et non au sacrifice ; et à la connaissance de Dieu plutôt qu’aux holocaustes. ”
17. a) Que doit nécessairement faire celui qui succombe à l’idolâtrie spirituelle ? b) Quelle joyeuse promesse messianique le livre d’Hoshéa renferme-t-il ?
17 L’exemple de la femme adultère, représentée de façon si frappante par la femme d’Hoshéa, démontre que Jéhovah abhorre ceux qui se détournent de lui pour s’engager dans la voie de l’idolâtrie et du faux culte, commettant ainsi un adultère spirituel. Quiconque a trébuché dans la faute doit revenir à Jéhovah, poussé par un repentir vrai, et ‘ offrir en retour les jeunes taureaux de ses lèvres ’. (Hosh. 14:2 ; Héb. 13:15.) Un tel pécheur repentant pourra se réjouir avec le reste des fils spirituels d’Israël en voyant se réaliser la promesse d’Hoshéa 3:5 liée au Royaume : “ Ensuite les fils d’Israël reviendront et à coup sûr chercheront Jéhovah leur Dieu, et David leur roi ; oui, ils viendront en frémissant vers Jéhovah et vers sa bonté, dans la période finale des jours. ”
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Livre de la Bible numéro 29 — Yoël« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 29 — Yoël
Écrivain : Yoël
Lieu de composition : Juda
Fin du travail de composition : vers 820 av. n. è. ?
1. Quels événements spectaculaires la prophétie de Yoël décrit-elle ?
PAR vagues, une horde d’insectes ravage le pays. Le feu les précède et la flamme qui les suit achève la dévastation. Partout sévit la famine. Le soleil se change en ténèbres et la lune en sang, car le jour de Jéhovah, grand et redoutable, est proche. Jéhovah ordonne de faire passer la faucille et de rassembler les nations pour la destruction. Toutefois, certains ‘ s’en tireront sains et saufs ’. (Yoël 2:32.) L’examen de ces événements dramatiques nous fera prendre conscience de l’intérêt exceptionnel de la prophétie de Yoël et du grand profit que l’on peut en tirer.
2. Que savons-nous de Yoël et du lieu où il a écrit sa prophétie ?
2 Le livre débute ainsi : “ La parole de Jéhovah qui vint à Yoël le fils de Pethouël. ” La Bible ne nous révèle rien de plus sur la personne de Yoël. C’est le message prophétique qui est mis en relief et non l’écrivain. Le nom “ Yoël ” (hébreu : Yôʼél) signifie “ Jéhovah est Dieu ”. Yoël connaissait parfaitement Jérusalem, son temple et le service au temple, ce qui donne à penser qu’il a écrit son livre soit à Jérusalem, soit en Juda. — Yoël 1:1, 9, 13, 14 ; 2:1, 15, 16, 32.
3. Pour quelles raisons la date approximative de 820 av. n. è. est-elle avancée pour la rédaction de la prophétie de Yoël ?
3 Quand le livre de Yoël a-t-il été écrit ? On ne peut le dire avec exactitude. Les biblistes proposent diverses dates qui se situent entre avant 800 et environ 400 av. n. è. La description du jugement des nations par Jéhovah dans la plaine de Yehoshaphat donne à penser que Yoël a rédigé sa prophétie quelque temps après la grande victoire remportée par Jéhovah en faveur du roi Yehoshaphat de Juda, et par conséquent après l’intronisation de Yehoshaphat en 936 av. n. è. (Yoël 3:2, 12 ; 2 Chron. 20:22-26.) Le prophète Amos a peut-être emprunté au texte de Yoël. Ce qui voudrait dire que la prophétie de Yoël a été écrite avant celle d’Amos, qui a commencé à prophétiser entre 829 et 804 av. n. è. (Yoël 3:16 ; Amos 1:2.) La place du livre dans le canon hébraïque, entre Hoshéa et Amos, semble également situer sa composition à une date antérieure. Ainsi, la date approximative de 820 av. n. è. est avancée pour la rédaction de la prophétie de Yoël.
4. Quelles preuves attestent l’authenticité de la prophétie de Yoël ?
4 L’authenticité de la prophétie est attestée par les citations et les références qui en sont faites dans les Écritures grecques chrétiennes. Le jour de la Pentecôte, Pierre parla du “ prophète Yoël ” et fit l’application de l’une de ses prophéties. Paul cita la même prophétie et démontra son accomplissement tant sur les Juifs que sur les non-Juifs (Yoël 2:28-32 ; Actes 2:16-21 ; Rom. 10:13). Les prophéties de Yoël contre les nations voisines se sont toutes réalisées. La grande ville de Tyr fut assiégée par Neboukadnetsar, et plus tard la ville insulaire fut anéantie par Alexandre le Grand. La Philistie disparut également. Édom fut réduit à l’état désertique (Yoël 3:4, 19). Les Juifs n’ont jamais mis en doute la canonicité du livre de Yoël, et ils lui ont donné la deuxième place parmi les petits prophètes, comme on les appelle.
5. Qu’est-ce qui rend la prophétie de Yoël étonnamment expressive ?
5 Le style de Yoël est vivant et expressif. Il fait usage de la répétition pour mieux accentuer et se sert d’images frappantes. Les sauterelles sont appelées nation, peuple et armée. Leurs dents sont semblables à celles d’un lion, leur aspect est comme l’aspect des chevaux et leur bruit est comme le bruit de chars rangés en bataille. The Interpreter’s Bible cite un entomologiste, spécialiste du comportement des sauterelles, qui a déclaré : “ La description que fait Yoël d’une invasion de sauterelles n’a jamais été surpassée pour sa précision et la richesse de ses détailsa. ” Voyons à présent comment Yoël prophétise sur le jour redoutable de Jéhovah.
CONTENU DE YOËL
6. Quelle vision terrifiante Yoël reçoit-il tout d’abord ?
6 Une invasion d’insectes ravage le pays ; le jour de Jéhovah est proche (1:1–2:11). Yoël reçoit la vision d’un terrible malheur : l’attaque dévastatrice de la chenille, de la sauterelle, de la sauterelle rampante, sans ailes, et de la blatte. Les vignes et les figuiers ont été complètement dénudés, et la famine sévit dans le pays. Il n’y a ni offrande de grain ni libation pour la maison de Jéhovah. Yoël exhorte les prêtres et les ministres de Dieu à la repentance. “ Hélas pour ce jour !, dit-il, parce que le jour de Jéhovah est proche, et comme un pillage venant du Tout-Puissant, il arrivera. ” (1:15). Les animaux errent en pleine confusion. Le feu a dévoré les terrains de pâture et les arbres, et il a dévoré le désert.
7. Comment l’invasion des forces militaires de Jéhovah est-elle décrite ?
7 Sonnez l’alarme ! “ Sonnez du cor dans Sion et poussez un cri de guerre dans ma montagne sainte. ” (2:1). Le jour de Jéhovah est proche, un jour de ténèbres et d’obscurité. Il y a un peuple nombreux et fort. Il a changé le pays semblable à un jardin d’Éden en un désert désolé. Il n’y a rien qui ait échappé. Comme des chevaux et comme dans un bruit de chars sur les sommets des montagnes, il bondit. Comme un peuple rangé en bataille, il se rue dans la ville, escalade la muraille, monte sur les maisons et entre par les fenêtres. Le pays s’agite et les cieux tremblent. Jéhovah est à la tête de ces forces militaires nombreuses. “ Le jour de Jéhovah est grand et très redoutable, et qui pourra le supporter ? ” — 2:11.
8. a) Quel est le seul moyen de refouler l’invasion des insectes ? b) Quelle compensation Jéhovah promet-il ?
8 C’est le moment de revenir à Jéhovah ; effusion de l’esprit (2:12-32). Mais il y a un moyen de refouler cette invasion. Jéhovah conseille : “ Revenez à moi de tout votre cœur [...]. Déchirez vos cœurs, et non pas vos vêtements ; et revenez à Jéhovah votre Dieu. ” (2:12, 13). Une sonnerie de cor convoque le peuple en assemblée solennelle. S’il revient à Jéhovah, “ Jéhovah sera zélé pour son pays et aura pitié de son peuple ”. (2:18.) Il y aura des bénédictions et le pardon, et l’envahisseur sera refoulé. Ce n’est pas le moment de craindre, mais plutôt d’être joyeux et de se réjouir, car il y aura du fruit, du grain, du vin nouveau et de l’huile. Jéhovah compensera pour son peuple les années qu’ont mangées les sauterelles, ses grandes forces militaires. Il promet : “ Et vraiment vous mangerez, mangeant et vous rassasiant, et vous ne manquerez pas de louer le nom de Jéhovah votre Dieu, qui a agi à votre égard de façon si merveilleuse. ” (2:26). Il apprendra que Jéhovah seul est son Dieu au milieu d’Israël.
9. Quelle émouvante prophétie vient ensuite ?
9 “ Et après cela il arrivera à coup sûr que je répandrai mon esprit sur toute sorte de chair, dit Jéhovah, et vraiment vos fils et vos filles prophétiseront. Quant à vos vieillards, ils rêveront des rêves. Quant à vos jeunes gens, ils verront des visions. Et même sur les serviteurs et sur les servantes en ces jours-là je répandrai mon esprit. ” Il y aura des présages terrifiants dans le soleil et dans la lune avant la venue du jour de Jéhovah. Mais il y aura des survivants. “ Il arrivera que tout homme qui invoquera le nom de Jéhovah s’en tirera sain et sauf. ” — 2:28-32.
10. Que doit-il se passer dans la basse plaine de Yehoshaphat ?
10 Les nations seront jugées dans la “ plaine de Yehoshaphat ”. (3:1-21.) Jéhovah ramènera les captifs de Juda et de Jérusalem. Les nations seront rassemblées ; Tyr, Sidon et la Philistie paieront chèrement l’opprobre jeté sur le peuple de Jéhovah et son asservissement. Écoutez ! Jéhovah défie les nations : “ Sanctifiez la guerre ! Réveillez les hommes puissants ! Qu’ils s’approchent ! Qu’ils montent, tous les hommes de guerre ! ” (3:9). Qu’ils forgent leurs socs en épées et qu’ils montent vers la basse plaine de Yehoshaphat (qui signifie “ Jéhovah est Juge ”). Jéhovah ordonne : “ Faites passer une faucille, car la moisson a mûri. [...] les cuves débordent ; car leur méchanceté est devenue abondante. Des foules, des foules sont dans la basse plaine de la décision, car il est proche, le jour de Jéhovah. ” (3:13, 14). Le soleil et la lune s’assombrissent. Jéhovah rugit de Sion, faisant trembler le ciel et la terre, mais il est un refuge et une forteresse pour son peuple. Il faudra qu’il sache qu’il est Jéhovah, son Dieu.
11. Comment Yoël décrit-il ensuite les bénédictions que Jéhovah déversera sur son peuple ?
11 “ En ce jour-là ”, l’abondance sera celle du paradis (3:18). Les montagnes dégoutteront de vin, les collines ruisselleront de lait et les lits des cours d’eau ruisselleront d’eau. Une source sortira de la maison de Jéhovah. L’Égypte et Édom, qui ont versé le sang innocent en Juda, deviendront des solitudes désolées, tandis que Juda et Jérusalem seront habités pour des temps indéfinis, “ et Jéhovah résidera à Sion ”. — 3:21.
UTILITÉ
12. À la Pentecôte, quelles paroles prophétiques de Yoël Pierre a-t-il mises en évidence ?
12 Certains commentateurs ont qualifié Yoël de prophète de malheur. Cependant, pour le peuple de Dieu, il apparaît comme l’annonciateur de grandes nouvelles de délivrance. C’est ce que souligne l’apôtre Paul en Romains 10:13, où nous lisons : “ Car ‘ tout homme qui invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé ’. ” (Yoël 2:32). La prophétie de Yoël a connu un remarquable accomplissement le jour de la Pentecôte 33 de n. è. Ce jour-là, Pierre, divinement inspiré, a expliqué que l’effusion de l’esprit de Dieu sur les disciples de Christ réalisait la prophétie de Yoël (Actes 2:1-21 ; Yoël 2:28, 29, 32). Pierre a particulièrement mis l’accent sur le sens prophétique des paroles de Yoël : “ Et tout homme qui invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé. ” — Actes 2:21, 39, 40.
13. a) Quelles similitudes frappantes existe-t-il entre les livres de Yoël et de la Révélation ? b) Quels parallèles peut-on faire entre la prophétie de Yoël et celles d’autres livres ?
13 Il y a de grandes similitudes entre la plaie de sauterelles décrite par Yoël et celle prophétisée en Révélation, chapitre 9 : le soleil s’assombrit, les sauterelles ont l’aspect de chevaux préparés pour la bataille, leur bruit est semblable à celui de chars et leurs dents sont comme celles des lions (Yoël 2:4, 5, 10 ; 1:6 ; Rév. 9:2, 7-9). La prophétie de Yoël (2:31) relative au soleil qui se change en ténèbres est un événement qui trouve des parallèles en Isaïe 13:9, 10, en Révélation 6:12-17 et en Matthieu 24:29, 30, où, selon Jésus, cette prophétie s’applique à l’époque de la venue du Fils de l’homme avec puissance et grande gloire. Il semble que Malaki (4:5) ait fait référence aux paroles consignées en Yoël 2:11, savoir “ le jour de Jéhovah est grand et très redoutable ”. Tsephania 1:14, 15 fait également une description parallèle de ce ‘ jour de ténèbres et d’obscurité ’. — Yoël 2:2.
14. Quels passages de Yoël magnifient la souveraineté et la bonté de cœur de Jéhovah ?
14 La prophétie de la Révélation annonce “ le grand jour ” de la colère divine (Rév. 6:17). Yoël aussi prophétise à ce sujet, montrant que lorsque viendra le grand “ jour de Jéhovah ” sur les nations, ceux qui invoqueront Jéhovah pour obtenir protection et délivrance ‘ s’en tireront sains et saufs ’. “ Jéhovah sera un refuge pour son peuple. ” La prospérité édénique sera restaurée : “ Oui, il arrivera, en ce jour-là, que les montagnes dégoutteront de vin doux et les collines ruisselleront de lait, et tous les lits des cours d’eau de Juda ruisselleront d’eau. Une source sortira de la maison de Jéhovah. ” Tout en formulant ces merveilleuses promesses de restauration, Yoël magnifie la souveraineté de Jéhovah Dieu et lance cet appel à ceux qui ont le cœur sincère, faisant valoir la grande miséricorde divine : “ Revenez à Jéhovah votre Dieu, car il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et abondant en bonté de cœur. ” Quiconque répondra à cet appel d’inspiration divine moissonnera des bienfaits éternels. — Yoël 2:1, 32 ; 3:16, 18 ; 2:13.
[Note]
a 1956, vol. VI, page 733.
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Livre de la Bible numéro 30 — Amos« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 30 — Amos
Écrivain : Amos
Lieu de composition : Juda
Fin du travail de composition : vers 804 av. n. è.
1. Qui était Amos ?
AMOS n’était ni prophète ni fils de prophète, mais éleveur de moutons et pinceur des figues du sycomore, quand Jéhovah l’appela et l’envoya prophétiser non seulement en Juda, sa nation, mais plus particulièrement en Israël, le royaume du Nord. Il est l’un des prophètes auxquels il est fait allusion en 2 Rois 17:13, 22, 23. Il venait de Teqoa en Juda, ville située à 16 kilomètres au sud de Jérusalem et à environ une journée de marche de la frontière méridionale du royaume des dix tribus d’Israël. — Amos 1:1 ; 7:14, 15.
2. Comment peut-on déterminer l’époque à laquelle Amos a prophétisé ?
2 Le premier verset 1:1 de la prophétie d’Amos précise que c’est aux jours d’Ouzziya le roi de Juda, et aux jours de Yarobam II le fils de Yoash, le roi d’Israël, que le prophète commença sa carrière, soit deux ans avant un tremblement de terre d’une violence particulière. Cela situe la prophétie entre 829 et environ 804 av. n. è., soit pendant les 26 années durant lesquelles les règnes de ces deux rois se sont chevauchés. Le prophète Zekaria fait allusion au terrible séisme survenu aux jours d’Ouzziya, quand le peuple a fui, saisi par la crainte (Zek. 14:5). Selon l’historien juif Josèphe, un tremblement de terre se produisit juste au moment où Ouzziya tenta présomptueusement d’offrir de l’encens dans le temple. Toutefois, il semble que celui qu’Amos mentionne ait eu lieu plus tôt dans le règne d’Ouzziya.
3. a) Pourquoi le message de malédictions annoncé par Amos était-il approprié ? b) Comment Amos magnifia-t-il la souveraineté de Jéhovah ?
3 Amos signifie “ Étant une charge ”, ou “ Portant une charge ”. Bien qu’il eût à porter des messages chargés de malédictions à Israël et à Juda (ainsi qu’à de nombreuses nations païennes), il annonça également la consolation grâce au rétablissement du peuple de Jéhovah. Il y avait tout lieu de prononcer des messages de malédictions en Israël. La prospérité, la vie luxueuse et la débauche étaient à l’ordre du jour. Le peuple avait oublié la loi de Jéhovah. Leur apparente prospérité empêchait les Israélites de voir que, tel un fruit trop mûr, ils étaient dans un état de décomposition avancée qui les conduirait à la destruction. Amos prophétisa qu’avant quelques années seulement le royaume des dix tribus irait en exil au-delà de Damas. En cela il magnifiait la justice et la souveraineté de Jéhovah, qu’il désigne 21 fois par l’expression “ Souverain Seigneur ”. — Amos 1:8.
4. La réalisation de quelles prophéties atteste l’authenticité du livre d’Amos ?
4 La réalisation de cette prophétie et d’autres atteste l’authenticité du livre d’Amos. Le prophète annonça également la destruction par le feu des nations ennemies voisines d’Israël, savoir les Syriens, les Philistins, les Tyriens, les Édomites, les Ammonites et les Moabites. L’Histoire confirme que chacune de ces forteresses ennemies a été brisée en son temps. La conduite de Juda et d’Israël était encore plus répréhensible, car tous deux abandonnèrent Jéhovah pour pratiquer le faux culte. La dernière forteresse d’Israël, la ville fortifiée de Samarie, tomba en 740 av. n. è., après avoir été assiégée par l’armée assyrienne placée sous les ordres de Salmanasar V (2 Rois 17:1-6). Juda n’ayant pas tiré leçon de ce qui était arrivé à sa sœur, la nation d’Israël, il fut détruit en 607 av. n. è.
5. Comment l’archéologie confirme-t-elle le récit d’Amos ?
5 Amos condamna Israël pour sa vie luxueuse, car les riches dépouillaient les pauvres pour se bâtir des “ maisons d’ivoire ”, où ils festoyaient somptueusement (Amos 3:15 ; 5:11, 12 ; 6:4-7). Les archéologues ont établi la preuve de cette prospérité. En effet, de nombreux objets d’ivoire ont été découverts lors des fouilles entreprises sur le site de Samarie. Voici ce que déclare une encyclopédie : “ On distingue deux groupes principaux : 1) Les hauts-reliefs gravés [...]. 2) Les bas-reliefs gravés et décorés d’incrustations de pierres précieuses, de verres colorés, de feuilles d’or, etc. [...] Les ivoires sont considérés comme des produits de l’art phénicien, et ils étaient probablement incrustés dans le mobilier des rois israélites. La Bible parle de la ‘ maison d’ivoire ’ construite par Ahab (1 Rois 22:39) et des ‘ lits d’ivoire ’, en symbole de la vie luxueuse à Samarie, laquelle fait l’objet des reproches adressés par Amos (6:4)a. ”
6. Qu’est-ce qui vient confirmer l’authenticité du livre d’Amos ?
6 Que le livre d’Amos appartienne au canon de la Bible, cela ne fait aucun doute. Son authenticité est attestée par Étienne, qui paraphrasa trois versets de ce livre en Actes 7:42, 43, et par Jacques qui le cite en Actes 15:15-18. — Amos 5:25-27 ; 9:11, 12.
CONTENU D’AMOS
7. Les jugements de Jéhovah sur quelles nations Amos annonce-t-il ?
7 Jugements contre les nations (1:1–2:3). “ Jéhovah — de Sion il rugira. ” (1:2). Amos commence par annoncer les jugements enflammés de Dieu contre les nations. Damas (Syrie) a battu Guiléad avec des instruments de battage en fer. Gaza (Philistie) et Tyr ont livré des captifs israélites à Édom. Édom lui-même n’a manifesté ni disposition à la miséricorde ni affection fraternelle. Ammôn a envahi Guiléad. Moab a brûlé les os du roi d’Édom pour en faire de la chaux. La main de Jéhovah est contre toutes ces nations, et il déclare : “ Je ne le ferai pas revenir. ” — 1:3, 6, 8, 9, 11, 13 ; 2:1.
8. Pourquoi le jugement de Jéhovah est-il également prononcé contre Juda et Israël ?
8 Jugement contre Juda et Israël (2:4-16). Jéhovah ne fera pas davantage revenir sa colère contre Juda. Les habitants de Juda ont commis des transgressions en ce sens qu’“ ils ont rejeté la loi de Jéhovah ”. (2:4.) Et Israël ? Jéhovah avait anéanti l’impressionnant Amorite à cause de lui et lui avait donné le bon pays. Il a suscité des naziréens et des prophètes en Israël, mais Israël a incité les naziréens à rompre leur vœu et a ordonné aux prophètes : “ Vous ne devez pas prophétiser. ” (2:12). En conséquence, Jéhovah va le faire vaciller comme vacille le chariot plein de javelles. Quant à ses hommes forts, ils s’enfuiront nus.
9. Qu’est-ce qui prouve que c’est Jéhovah qui a parlé, et contre qui Amos prophétise-t-il particulièrement ?
9 On demandera des comptes à Israël (3:1–6:14). Au moyen d’images frappantes, Amos souligne que le fait même qu’il prophétise prouve que Jéhovah a parlé. “ Car le Souverain Seigneur Jéhovah ne fera rien qu’il n’ait révélé son affaire confidentielle à ses serviteurs les prophètes. [...] Le Souverain Seigneur Jéhovah lui-même a parlé ! Qui ne prophétisera ? ” (3:7, 8). Amos prophétise particulièrement contre les pilleurs amis du luxe qui vivent à Samarie. Jéhovah les arrachera de leurs lits splendides, et leurs maisons d’ivoire devront périr.
10. Quels faits Jéhovah rappelle-t-il à Israël, et quel jour de malheur doit venir ?
10 Jéhovah rappelle les châtiments et la discipline qu’il a infligés à Israël. À cinq reprises il leur dit : “ Vous n’êtes pas revenus à moi. ” En conséquence, ô Israël, “ prépare-toi à rencontrer ton Dieu ”. (4:6-12.) Amos prononce un chant funèbre prophétique : “ La vierge, Israël, est tombée ; elle ne peut plus se relever. Elle a été abandonnée sur son sol ; personne ne la relève. ” (5:2). Cependant, Jéhovah, l’Auteur de choses merveilleuses dans les cieux et sur la terre, ne cesse d’inviter Israël à le rechercher et à rester en vie. Oui, “ recherchez ce qui est bon et non ce qui est mauvais, afin que vous restiez en vie ”. (5:4, 6, 14.) Mais que signifiera pour les Israélites le jour de Jéhovah ? Ce sera un jour de malheur. Tel un torrent, il les emportera vers l’exil au-delà de Damas, et les maisons ornées d’ivoire, où ils festoient vautrés sur leurs divans, seront réduites en décombres et en débris.
11. Par quelle autorité Amos persiste-t-il à prophétiser contre Israël ?
11 Amos prophétise en dépit de l’opposition (7:1-17). Jéhovah fait voir à son prophète un fil à plomb au milieu de son peuple Israël. Il n’y aura plus d’autre pardon. Jéhovah dévastera les sanctuaires d’Israël et se lèvera contre la maison de Yarobam II avec une épée. Amatsia, le prêtre de Béthel, envoie dire à Yarobam : “ Amos a conspiré contre toi. ” (7:10). Amatsia dit à Amos d’aller prophétiser en Juda. Amos établit clairement sa qualité de prophète, disant : “ Jéhovah m’a alors pris de derrière le petit bétail, et Jéhovah m’a dit : ‘ Va, prophétise à mon peuple Israël. ’ ” (7:15). Amos annonce ensuite le malheur qui va frapper Amatsia et sa maison.
12. Quelle famine Israël va-t-il connaître, et par quelle glorieuse promesse la prophétie se termine-t-elle ?
12 Oppression, punition et rétablissement (8:1–9:15). Jéhovah fait voir à Amos une corbeille de fruits d’été. Il condamne Israël pour avoir opprimé les pauvres, et jure “ par la Supériorité de Jacob ” qu’il lui faudra être en deuil à cause de ses œuvres mauvaises. “ ‘ Voyez : des jours viennent ’, c’est là ce que déclare le Souverain Seigneur Jéhovah, ‘ et vraiment j’enverrai une famine dans le pays, une faim, non pas de pain, et une soif, non pas d’eau, mais d’entendre les paroles de Jéhovah. ’ ” (8:7, 11). Israël tombera pour ne plus se relever. Qu’il pénètre au shéol, ou qu’il monte aux cieux, de là, la main de Jéhovah le prendra. Les pécheurs du peuple de Dieu mourront par l’épée. Suit une glorieuse promesse : “ En ce jour-là, je relèverai la hutte de David qui est tombée ; oui, je réparerai leurs brèches. [...] oui, je la rebâtirai comme aux jours d’autrefois. ” (9:11). La prospérité des captifs rassemblés sera telle que le laboureur rejoindra le moissonneur avant qu’il n’ait eu le temps d’engranger sa magnifique récolte. Ces bénédictions de Jéhovah seront d’une durée permanente.
UTILITÉ
13. Comment pouvons-nous aujourd’hui tirer profit des avertissements d’Amos ?
13 Les lecteurs de la Bible noteront avec profit les raisons qui ont conduit Amos à adresser des avertissements à Israël, à Juda et aux nations voisines. Quiconque rejette la loi de Jéhovah, dépouille et opprime le pauvre, est avide et pratique l’immoralité et l’idolâtrie n’a pas l’approbation de Jéhovah. En revanche, Jéhovah pardonne à celui qui se détourne de telles pratiques et se repent ; envers celui-là il exerce sa miséricorde. Nous nous montrerons sages en cessant de fréquenter les hommes corrompus du présent monde mauvais et en obéissant à l’exhortation suivante de Jéhovah : “ Recherchez-moi, et restez en vie. ” — 5:4, 6, 14.
14. Les Juifs du temps d’Étienne ont-ils tiré leçon des rappels d’Amos ?
14 Subissant le martyre, Étienne cita Amos. Il rappela aux Juifs que c’est à cause du culte idolâtrique rendu par Israël aux dieux étrangers, tels Molok et Réphân, qu’ils furent déportés. Ces Juifs tirèrent-ils leçon de ce rappel des paroles d’Amos ? Non ! Littéralement enragés, ils lapidèrent Étienne, se rendant ainsi passibles d’un nouveau malheur : la destruction de Jérusalem en 70 de n. è. — Amos 5:25-27 ; Actes 7:42, 43.
15. Quelles prophéties de restauration est-il utile d’étudier ?
15 Il est utile d’étudier la réalisation des nombreuses prophéties d’Amos, non seulement de celles qui se rapportent à la punition infligée à Israël, à Juda et aux autres nations, mais également des prophéties de restauration. Conformément à la parole de Jéhovah transmise à Amos, les captifs d’Israël revinrent en 537 av. n. è. pour bâtir et habiter leurs villes désolées, planter leurs vignes et faire des jardins. — Amos 9:14 ; Ezra 3:1.
16. Comment Jacques a-t-il signalé la réalisation d’Amos 9:11, 12 en rapport avec la congrégation chrétienne ?
16 Mais à l’époque des apôtres, la prophétie d’Amos connut un accomplissement glorieux et encourageant. Parlant du rassemblement des non-Israélites au sein de la congrégation chrétienne, Jacques, inspiré par Dieu, établit clairement que cet événement était annoncé dans la prophétie d’Amos (9:11, 12). Il révèle que la reconstruction de ‘ la hutte de David qui était tombée ’ s’accomplit sur la congrégation chrétienne, “ afin que ceux qui restent des hommes cherchent réellement Jéhovah, ainsi que des gens de toutes les nations, gens qui sont appelés de mon nom, dit Jéhovah ”. Tel est, en vérité, le fondement biblique du fait nouveau exposé par Simon Pierre, savoir : Dieu tirait d’entre les nations “ un peuple pour son nom ”. — Actes 15:13-19.
17. Comment Amos prophétise-t-il la prospérité et le caractère permanent du Royaume de Dieu ?
17 Jésus Christ, le Chef de la congrégation chrétienne, est encore identifié au “ fils de David ”, qui hérite “ le trône de David son père ” et règne éternellement (Luc 1:32, 33 ; 3:31). Ainsi, la prophétie d’Amos annonce la réalisation de l’alliance pour un royaume faite avec David. Les dernières paroles d’Amos évoquent non seulement la merveilleuse vision de l’abondante prospérité qui accompagne le relèvement de “ la hutte de David ”, mais elles soulignent également le caractère permanent du Royaume de Dieu : “ ‘ Et à coup sûr je les planterai sur leur sol, et ils ne seront plus déracinés de dessus leur sol que je leur ai donné ’, a dit Jéhovah ton Dieu. ” La terre sera abondamment et éternellement bénie quand Jéhovah relèvera complètement “ la hutte de David ”. — Amos 9:13-15.
[Note]
a Encyclopedia of Archaeological Excavations in the Holy Land, 1978, Jérusalem, page 1046.
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Livre de la Bible numéro 31 — Obadia« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 31 — Obadia
Écrivain : Obadia
Fin du travail de composition : vers 607 av. n. è.
1. Montrez que c’est le message qui importe et non le messager.
EN 21 versets seulement, le livre d’Obadia, le plus court des Écritures hébraïques, annonce à la fois le jugement de Dieu qui conduit à la fin d’une nation et le triomphe final du Royaume de Dieu. Les paroles d’introduction sont simples : “ La vision d’Obadia. ” La date et le lieu de naissance d’Obadia, le nom de sa tribu, l’histoire de sa vie, le livre ne nous dit rien de tout cela. À dire vrai, l’identité du prophète n’est pas ce qui importe ; c’est son message qui compte, et avec raison, car Obadia lui-même dit que c’est “ une nouvelle de la part de Jéhovah ”.
2. Quel pays est concerné par la prophétie d’Obadia, et qu’est-ce qui donnait à ses habitants un sentiment de sécurité ?
2 La nouvelle attire principalement l’attention sur Édom. Le pays d’Édom, qui commence au sud de la mer Morte et s’étend le long de la Araba, est également connu sous le nom de mont Séïr ; c’est un pays hérissé de hautes montagnes entrecoupées de ravins profonds. Par endroits, la chaîne montagneuse située à l’est de la Araba atteint 1 700 mètres d’altitude. Le district de Témân était réputé pour la sagesse et le courage de ses habitants. La topographie même du pays d’Édom, avec ses défenses naturelles, donnait à ses habitants un sentiment de sécurité et d’orgueila.
3. Les Édomites s’étaient-ils comportés en frères à l’égard d’Israël ?
3 Les Édomites descendaient d’Ésaü, le frère de Jacob. Le nom de Jacob fut changé en celui d’Israël ; aussi les Édomites étaient-ils proches parents des Israélites, au point qu’on les regardait comme des ‘ frères ’. (Deut. 23:7.) Pourtant l’attitude d’Édom à l’égard d’Israël n’avait en aucun cas été fraternelle. Peu de temps avant l’entrée des Israélites en Terre promise, Moïse sollicita du roi d’Édom la permission de traverser en paix son pays, mais les Édomites manifestèrent leur hostilité par un refus catégorique, appuyé par un déploiement de forces (Nomb. 20:14-21). Bien qu’assujetti à David, Édom conspira par la suite avec Ammôn et Moab contre Juda, aux jours de Yehoshaphat ; il se rebella contre le roi Yehoram, le fils de Yehoshaphat, se fit remettre les captifs israélites de Gaza et de Tyr, et envahit Juda aux jours du roi Ahaz afin de s’emparer d’un plus grand nombre encore de captifs. — 2 Chron. 20:1, 2, 22, 23 ; 2 Rois 8:20-22 ; Amos 1:6, 9 ; 2 Chron. 28:17.
4. a) Quelle conduite méprisable d’Édom a très certainement été à l’origine de sa condamnation proclamée par Obadia ? b) Quel fait donne à penser que c’est vraisemblablement en 607 av. n. è. que le livre d’Obadia a été écrit ?
4 Cette inimitié était à son comble en 607 av. n. è. lors de la désolation de Jérusalem par les hordes babyloniennes. Non seulement les Édomites contemplèrent le spectacle d’un air approbateur, mais ils incitèrent les conquérants à rendre la désolation complète, leur criant : “ Dénudez-la ! Dénudez-la jusqu’aux fondations chez elle ! ” (Ps. 137:7). Quand on jeta les sorts pour le partage du butin, les Édomites étaient parmi les pillards ; et quand des Juifs survivants tentèrent de fuir le pays, ils leur barrèrent le passage et les livrèrent à l’ennemi. Ce sont ces actes de violence commis lors de la destruction de Jérusalem qui sont vraisemblablement à l’origine de la condamnation rapportée par Obadia, et ils furent sans doute mis par écrit lorsque la conduite méprisable d’Édom était encore présente dans les mémoires (Obad. 11, 14). Édom ayant été, semble-t-il, pris et mis à sac par Neboukadnetsar quelque cinq années après la destruction de Jérusalem, le livre a dû être écrit avant cela ; la date de 607 av. n. è. est proposée comme étant la plus vraisemblable.
5. a) Qu’est-ce qui atteste l’authenticité et la véracité du livre d’Obadia ? b) Comment Obadia a-t-il satisfait aux exigences d’un vrai prophète, et pourquoi son nom est-il approprié ?
5 La prophétie d’Obadia contre Édom s’est réalisée à la lettre. À son paroxysme, la prophétie déclare : “ La maison d’Ésaü [devra devenir] comme du chaume ; et ils devront les embraser et les dévorer. Et il n’y aura pas de survivant pour la maison d’Ésaü ; car Jéhovah lui-même l’a dit. ” (v. 18). Édom a vécu par l’épée et a péri par l’épée, et il ne subsiste aucune trace de ses descendants. Ainsi la nouvelle se révèle authentique et véridique. Obadia remplissait toutes les conditions requises d’un vrai prophète : Il a parlé au nom de Jéhovah, sa prophétie honore Jéhovah et elle s’est accomplie, comme en témoigne l’Histoire. Le nom d’Obadia signifie à juste titre “ Serviteur de Jéhovah ”.
CONTENU D’OBADIA
6. En quels termes Jéhovah parle-t-il d’Édom, et d’où va-t-il le faire descendre ?
6 Jugement contre Édom (v. 1-16). Sur l’ordre de Jéhovah, Obadia révèle sa vision. Les nations sont sommées de se coaliser pour faire la guerre à Édom. “ Levez-vous et levons-nous contre elle, au combat ”, ordonne Dieu. Puis, s’adressant à Édom même, le prophète définit sa situation. Édom est petit parmi les nations et il est méprisé ; pourtant il est présomptueux. Il se sent en sécurité parce qu’il réside dans les antres du rocher ; qui pourrait m’en faire descendre ? se dit-il. Mais Jéhovah déclare que, s’il rendait sa position aussi haute que celle de l’aigle ou s’il allait placer son nid parmi les étoiles, de là il le ferait descendre. Édom n’échappera pas au châtiment. — V. 1.
7. Jusqu’à quel point Édom sera-t-il dépouillé ?
7 Que va-t-il lui arriver ? Si des voleurs venaient piller Édom, ne prendraient-ils pas autant qu’ils voudraient ? Même des vendangeurs ne laisseraient que des grappillages. Mais ce qui attend les fils d’Ésaü est pire encore. Ils seront complètement dépouillés de leurs trésors. Ceux-là mêmes qui ont fait alliance avec Édom se tourneront contre lui. Ses amis proches le prendront dans un filet parce qu’il manque de discernement. Ses hommes réputés pour leur sagesse et ses guerriers pour leur vaillance ne lui seront d’aucun secours au jour de sa détresse.
8. Pourquoi le châtiment d’Édom est-il si sévère ?
8 Mais pourquoi ce châtiment sévère ? À cause de la violence des fils d’Édom à l’égard des fils de Jacob, leurs frères. Ils se sont réjouis de la chute de Jérusalem et se sont même joints aux envahisseurs pour partager le butin. Obadia prononce une lourde condamnation sur Édom, comme s’il était témoin de ses mauvaises actions : Ne te réjouis pas de l’infortune de ton frère. N’entrave pas la fuite de ses survivants et ne les livre pas à l’ennemi. Le jour du jugement de Jéhovah est proche et tu auras à lui rendre des comptes. Comme tu as fait, il te sera fait.
9. Quel rétablissement Obadia prophétise-t-il ?
9 Rétablissement de la maison de Jacob (v. 17-21). En revanche, la maison de Jacob sera rétablie. Les hommes retourneront au mont Sion. Ils dévoreront la maison d’Ésaü comme le feu consume le chaume. Ils prendront possession de la région sud, le Négueb, de la région montagneuse d’Ésaü et de la Shéphéla ; au nord, ils posséderont les pays d’Éphraïm et de Samarie, et s’étendront jusqu’à Tsarphath ; à l’est, ils recevront le territoire de Guiléad. L’orgueilleux Édom doit cesser d’être, Jacob sera rétabli et “ la royauté devra appartenir à Jéhovah ”. — V. 21.
UTILITÉ
10. Quelles autres prophéties ont annoncé la condamnation d’Édom, et pourquoi est-il utile de les considérer en même temps que celle d’Obadia ?
10 Pour attester la réalisation certaine de ce message de jugement contre Édom, Jéhovah fit prononcer des déclarations semblables par quelques autres de ses prophètes. Les plus frappantes sont consignées en Yoël 3:19 ; Amos 1:11, 12 ; Isaïe 34:5-7 ; Jérémie 49:7-22 ; Ézékiel 25:12-14 ; 35:2-15. Bien évidemment, les premières déclarations font référence aux actes d’hostilité du passé, tandis que les dernières sont des condamnations d’Édom pour sa conduite impardonnable, rappelée par Obadia, au moment où les Babyloniens s’emparèrent de Jérusalem. Un examen de la façon dont les malheurs annoncés se sont abattus sur Édom affermira notre foi dans le pouvoir prophétique de Jéhovah. Notre confiance en Jéhovah, le Dieu qui réalise toujours ses desseins, se renforcera également. — Is. 46:9-11.
11, 12. a) Comment les hommes qui étaient “ en paix ” avec Édom l’emporteraient-ils sur lui ? b) Comment Édom en est-il venu progressivement à être “ retranché pour des temps indéfinis ” ?
11 Obadia annonça que “ les hommes qui étaient dans une alliance avec ” Édom, et ceux qui étaient “ en paix avec ” lui, l’emporteraient sur lui (Obad. 7). La paix conclue entre Babylone et Édom ne dura pas. Au VIe siècle av. n. è., les armées babyloniennes sous la conduite du roi Nabonide s’emparèrent d’Édomb. Néanmoins, un siècle après l’invasion du pays par Nabonide, sûr de lui Édom espérait toujours se relever ; nous lisons à ce sujet en Malaki 1:4 : “ Parce qu’Édom ne cesse de dire : ‘ Nous avons été mis en pièces, mais nous reviendrons et nous rebâtirons les lieux dévastés ’, voici ce qu’a dit Jéhovah des armées : ‘ Eux, ils bâtiront, mais moi, je démolirai. ’ ” Malgré les efforts d’Édom pour se relever, au IVe siècle av. n. è. les Nabatéens étaient fermement établis dans le pays. Ayant été chassés de chez eux, les Édomites habitaient le sud de la Judée qui en vint à être appelé Idumée. Ils ne réussirent jamais à reconquérir le pays de Séïr.
12 D’après Josèphe, au IIe siècle av. n. è. le reste des Édomites était asservi au roi juif Jean Hyrcan Ier et forcé de se soumettre à la circoncision ; c’est ainsi que peu à peu les Édomites furent absorbés par les Juifs et dirigés par un gouverneur juif. Après la destruction de Jérusalem par les Romains en 70 de n. è., leur nom disparut de l’Histoirec. Tout se passa comme l’avait dit Obadia : “ Tu devras être retranché pour des temps indéfinis. [...] Et il n’y aura pas de survivant pour la maison d’Ésaü. ” — Obad. 10, 18.
13. Qu’arriva-t-il aux Juifs, par contraste avec les Édomites ?
13 Par contraste avec la désolation d’Édom, les Juifs furent rétablis dans leur pays en 537 av. n. è. ; placés sous l’autorité du gouverneur Zorobabel, ils rebâtirent le temple à Jérusalem et s’établirent solidement dans le pays.
14. a) Quel avertissement la fin d’Édom constitue-t-elle ? b) À l’exemple d’Obadia, que devraient reconnaître tous les hommes, et pourquoi ?
14 À coup sûr, l’orgueil et la présomption engendrent le malheur. Que tous ceux qui s’élèvent orgueilleusement et se réjouissent cruellement du malheur qui s’abat sur les serviteurs de Dieu prennent garde de subir le sort d’Édom ! Qu’ils reconnaissent, à l’exemple d’Obadia, que “ la royauté devra appartenir à Jéhovah ”. Quiconque lutte contre Jéhovah et contre son peuple sera complètement retranché pour des temps indéfinis. En revanche, le glorieux Royaume de Jéhovah et sa royauté éternelle seront justifiés pour l’éternité ! — V. 21.
[Notes]
c Antiquités judaïques, par T. Reinach, Paris, 1904, XIII, 257, 258 (IX, 1) ; XV, 253, 254 (VII, 9).
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Livre de la Bible numéro 32 — Yona« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 32 — Yona
Écrivain : Yona
Fin du travail de composition : vers 844 av. n. è.
1. À quelles questions le livre de Yona répond-il, et que révèle-t-il sur la miséricorde de Jéhovah ?
YONA — missionnaire à l’étranger au IXe siècle av. n. è. ! Comment considérait-il la mission qui lui venait de Jéhovah ? Quels nouveaux événements allait-il vivre ? Les gens qu’il a rencontrés se sont-ils montrés réceptifs à son message ? Quel succès sa prédication a-t-elle connu ? L’histoire palpitante consignée dans le livre de Yona répond à ces questions. Rédigé à une époque où la nation choisie de Jéhovah avait rompu son alliance avec lui et était tombée dans l’idolâtrie païenne, le livre prophétique démontre que la miséricorde divine ne se limite pas à une seule nation, quand bien même s’agirait-il d’Israël. De plus, il exalte la grande miséricorde et la bonté de cœur de Jéhovah qui font contraste avec le manque de miséricorde, de patience et de foi si souvent manifesté par l’homme imparfait.
2. Que sait-on sur Yona, et vers quelle année prophétisa-t-il ?
2 Le nom Yona (hébreu : Yônah) signifie “ Colombe ”. Yona était le fils du prophète Amittaï de Gath-Hépher en Galilée, dans le territoire de Zéboulôn. En 2 Rois 14:23-25, nous lisons que Yarobam, le roi d’Israël, rétablit la frontière de la nation selon la parole que Jéhovah avait dite par l’intermédiaire de Yona. Cela situe donc la carrière prophétique de Yona vers 844 av. n. è., l’année de l’accession au trône de Yarobam II d’Israël, et bien longtemps avant que l’Assyrie, dont la capitale était Ninive, ne domine Israël.
3. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité du livre de Yona ?
3 L’authenticité du récit de Yona ne fait aucun doute. Jésus, ‘ Celui qui porte notre foi à la perfection ’, parla de Yona comme d’une personne réelle, et il donna l’interprétation divinement inspirée de deux faits prophétiques consignés en Yona, attestant ainsi la véracité de la prophétie (Héb. 12:2 ; Mat. 12:39-41 ; 16:4 ; Luc 11:29-32). Les Juifs ont toujours classé le livre de Yona parmi les écrits canoniques, et ils en reconnaissaient l’historicité. La franchise avec laquelle Yona mentionne ses fautes et ses faiblesses, sans tenter de les dissimuler, confirme également la véracité du récit.
4. Quel genre de poisson a très bien pu avaler Yona ? Quoi qu’il en soit, que nous suffit-il de savoir ?
4 Et que dire du “ grand poisson ” qui a avalé Yona ? On s’est livré à de nombreuses conjectures à ce sujet. Le cachalot est parfaitement capable d’avaler un homme tout entier. Il en est de même du grand requin blanc. Mais la Bible dit simplement : “ Jéhovah préposa un grand poisson pour avaler Yona. ” (Yon 1:17). Le poisson n’est pas identifié. Il ne peut être établi avec certitude s’il s’agit d’un cachalot, d’un grand requin blanc ou de quelque autre créature marinea. La Bible parle d’un “ grand poisson ”, et cette information nous suffit.
CONTENU DE YONA
5. Comment Yona accueille-t-il la mission que Dieu lui confie, et qu’en résulte-t-il ?
5 Yona est envoyé à Ninive, mais il s’enfuit (1:1-16). “ Et la parole de Jéhovah vint alors à Yona le fils d’Amittaï, disant : ‘ Lève-toi, va à Ninive la grande ville, et proclame contre elle que leur méchanceté est montée devant moi. ’ ” (1:1, 2). Yona se réjouit-il de cette mission ? Pas du tout. Il s’enfuit dans la direction opposée, embarquant sur un navire en partance pour Tarsis, peut-être bien l’Espagne. Le navire est pris dans une grande tempête. En proie à la peur, les marins appellent à l’aide, “ chacun s’adressant à son dieu ”, tandis que Yona dort au fond du bateau (1:5). Après avoir réveillé le dormeur, les marins jettent les sorts afin de découvrir la cause de ce malheur. Et le sort tombe sur Yona. Alors seulement il leur révèle qu’il est Hébreu et adorateur de Jéhovah, et qu’il fuit la tâche assignée par son Dieu. Il les invite à le lancer dans la mer. Ils tentent encore de s’ouvrir un chemin à travers les flots, puis ils se résignent à lancer Yona par-dessus bord. Et la mer se calme.
6. Que se passe-t-il à l’intérieur du “ grand poisson ” ?
6 Avalé par un “ grand poisson ”. (1:17–2:10.) “ Or Jéhovah préposa un grand poisson pour avaler Yona, si bien que Yona fut à l’intérieur du poisson trois jours et trois nuits. ” (1:17). À l’intérieur du poisson, Yona prie Jéhovah avec ferveur. “ Du ventre du shéol ” il crie au secours et dit qu’il veut s’acquitter du vœu qu’il a fait, car “ le salut appartient à Jéhovah ”. (2:2, 9.) Sur l’ordre de Jéhovah le poisson vomit Yona sur la terre ferme.
7. De quelle efficacité la prédication de Yona est-elle à Ninive ?
7 Prédication à Ninive (3:1–4:11). Jéhovah renouvelle son ordre à Yona. Cette fois, le prophète ne cherche pas à se dérober ; il se met en route pour Ninive. Là, il parcourt les rues de la ville en proclamant : “ Encore quarante jours, et Ninive sera renversée. ” (3:4). Sa prédication porte du fruit. Une vague de repentir déferle sur Ninive, et ses habitants se mettent à avoir foi en Dieu. Le roi ordonne un jeûne tant pour les hommes que pour les bêtes, et tous doivent se couvrir de toiles de sac. Alors Jéhovah épargne miséricordieusement la ville.
8. Quelle est la réaction de Yona en voyant Jéhovah exercer sa miséricorde à l’égard de la ville, et comment Jéhovah révèle-t-il l’inconséquence du raisonnement du prophète ?
8 C’est plus que Yona n’en peut supporter ! Il s’adresse à Jéhovah, disant qu’il a toujours su que Jéhovah se montrerait miséricordieux, et que c’est la raison pour laquelle il s’est enfui à Tarsis. Ah ! si seulement il pouvait mourir ! Très mécontent, Yona va se faire une hutte à l’est de la ville et y attend la suite des événements. Jéhovah prépose un lagenaria qu’il fait croître de façon à donner de l’ombre à son prophète maussade. La joie qu’en éprouve Yona est de courte durée. Le lendemain matin, Jéhovah prépose un ver qui frappe la plante, de sorte que cette protection apaisante disparaît, exposant le prophète au vent d’est brûlant et au soleil ardent. De nouveau Yona souhaite mourir. Cherchant à paraître juste, il tente de prouver le bien-fondé de sa colère. Jéhovah lui démontre l’inconséquence de son raisonnement : Yona s’apitoie sur le lagenaria, mais il s’enflamme de colère parce que Jéhovah s’apitoie sur Ninive, la grande ville.
UTILITÉ
9. Qu’est-ce qui devrait nous servir d’avertissement dans l’attitude et la conduite de Yona ?
9 La conduite de Yona et ses conséquences devraient nous servir d’avertissement. Le prophète tenta de se soustraire à la mission que Dieu lui avait assignée ; il aurait dû se mettre à l’œuvre et se confier en Jéhovah qui l’aurait soutenu (Yona 1:3 ; Luc 9:62 ; Prov. 14:26 ; Is. 6:8). Lorsqu’il s’engagea dans la mauvaise direction, il montra un état d’esprit négatif en ne se faisant pas connaître ouvertement aux marins comme un adorateur de “ Jéhovah le Dieu des cieux ”. Il avait perdu sa hardiesse (Yona 1:7-9 ; Éph. 6:19, 20). L’égocentrisme de Yona l’a conduit à considérer la miséricorde de Jéhovah envers Ninive comme un affront personnel. Il tenta de sauver les apparences en disant à Jéhovah qu’il connaissait d’avance l’issue de cette affaire ; pourquoi donc l’avoir envoyé comme prophète ? Il fut repris pour son irrespect et ses plaintes ; ainsi, tirons leçon de l’expérience vécue par Yona et gardons-nous de reprocher à Jéhovah sa miséricorde et sa façon d’agir. — Yona 4:1-4, 7-9 ; Phil. 2:13, 14 ; 1 Cor. 10:10.
10. Comment la bonté de cœur et la miséricorde de Jéhovah sont-elles mises en valeur dans le livre de Yona ?
10 Ce qui l’emporte dans le livre de Yona, c’est sa description des qualités magnifiques de Jéhovah : sa bonté de cœur et sa miséricorde. Jéhovah manifesta sa bonté de cœur envers Ninive en envoyant son prophète annoncer la destruction imminente de la ville, et il était prêt à exercer sa miséricorde envers elle lorsqu’elle s’est repentie. Grâce à la miséricorde divine, Ninive subsista encore 200 ans, jusqu’à sa destruction par les Mèdes et les Babyloniens vers 632 av. n. è. Jéhovah se montra miséricordieux envers Yona en l’arrachant à la mer déchaînée et en pourvoyant à un lagenaria, “ afin de le délivrer de son malheur ”. En suscitant une plante protectrice puis en la retirant, Jéhovah fit comprendre à Yona qu’il manifeste sa miséricorde et sa bonté de cœur selon son bon plaisir. — Yona 1:2 ; 3:2-4, 10 ; 2:10 ; 4:6, 10, 11.
11. Qu’est-ce que “ le signe de Yona ” ?
11 En Matthieu 12:38-41, Jésus dit aux chefs religieux qu’un seul signe leur sera donné : “ le signe de Yona ”. Après trois jours et trois nuits passés dans le “ ventre du shéol ”, Yona se rendit à Ninive pour y prêcher, devenant ainsi un “ signe ” pour les Ninivites (Yona 1:17 ; 2:2 ; 3:1-4). De même, Jésus a passé trois jours, le premier et le troisième en partie, dans la tombe et a été ressuscité. Quand ses disciples ont attesté cet événement, Jésus est devenu un signe pour cette génération. Selon la méthode juive de calcul du temps et d’après ce qui s’est effectivement passé dans le cas de Jésus, cette période de “ trois jours et trois nuits ” équivaut à moins de trois jours completsb.
12. a) Qu’a encore déclaré Jésus à propos des Ninivites et des Juifs de sa génération ? b) Comment est apparu celui ‘ qui est quelque chose de plus que Yona ’, et quelle relation a-t-il avec le Royaume de Jéhovah et le salut ?
12 Dans le même passage, Jésus met en opposition la repentance des Ninivites et la dureté de cœur des Juifs qui l’ont carrément rejeté lorsqu’il accomplissait son ministère. Il dit : “ Les hommes de Ninive se lèveront, lors du jugement, avec cette génération et la condamneront ; parce qu’ils se sont repentis à la prédication de Yona, mais, voyez, ici il y a quelque chose de plus que Yona. ” (Voir aussi Matthieu 16:4 et Luc 11:30, 32). “ Ici il y a quelque chose de plus que Yona ” ; qu’entendait par là Jésus ? Il parlait de lui-même comme du plus grand de tous les prophètes, Celui que Jéhovah avait envoyé prêcher : “ Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché. ” (Mat. 4:17). Cependant, la plupart des Juifs de cette génération ont rejeté “ le signe de Yona ”. Qu’en est-il aujourd’hui ? Bien que la majorité ne tiennent pas compte du message d’avertissement de Jéhovah, des milliers de personnes dans le monde entier ont l’inestimable privilège d’entendre la bonne nouvelle du Royaume de Dieu que Jésus, “ le Fils de l’homme ”, a été le premier à annoncer. Comme les Ninivites repentants, qui ont été bénis grâce à la prédication de Yona, ceux qui prêtent ainsi l’oreille au message ont la possibilité de profiter des dispositions miséricordieuses prises par Jéhovah en vue de la vie sans fin, car, vraiment, “ le salut appartient à Jéhovah ”. — Yona 2:9.
[Notes]
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Livre de la Bible numéro 33 — Mika« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 33 — Mika
Écrivain : Mika
Lieu de composition : Juda
Fin du travail de composition : avant 717 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : vers 777-717 av. n. è.
1. Quelle sorte d’homme était Mika ?
IMAGINEZ un homme mûr, qui a servi fidèlement Jéhovah pendant de nombreuses années, un homme plein de hardiesse, capable de dire aux chefs de sa nation : “ Vous qui haïssez ce qui est bon et aimez ce qui est mauvais, [...] vous qui êtes ceux qui ont aussi mangé l’organisme de mon peuple, et qui ont arraché leur peau de dessus eux. ” Imaginez un homme humble qui attribue à Jéhovah les déclarations puissantes qu’il lui insuffle par le moyen de son esprit. N’aimeriez-vous pas connaître un tel homme ? Que d’enseignements et de bons conseils serait-il à même de vous donner ! Tel était le prophète Mika ! Et ses excellents conseils sont toujours à notre disposition dans le livre qui porte son nom. — Mika 3:2, 3, 8.
2. Que savons-nous de Mika et de la durée de sa carrière de prophète ?
2 Il en est du livre de Mika comme de celui de bien d’autres prophètes ; il ne révèle que très peu de chose sur son rédacteur ; c’est son message qui importe. Le nom de Mika est la forme abrégée de Mikaël (qui signifie “ Qui est comme Dieu ? ”) ou de Mikaïa (qui signifie “ Qui est comme Jéhovah ? ”). Il fut prophète durant les règnes de Yotham, d’Ahaz et de Hizqiya (777-717 av. n. è.), ce qui fait de lui un contemporain des prophètes Isaïe et Hoshéa (Is. 1:1 ; Hosh. 1:1). La durée exacte de sa carrière de prophète est incertaine, mais elle n’a pas excédé 60 ans. Ses prophéties sur la chute de Samarie ont dû être prononcées avant la destruction de la ville en 740 av. n. è., et la rédaction de son livre a dû être achevée avant la fin du règne de Hizqiya, en 717 av. n. è. (Mika 1:1.) Mika était un prophète de la campagne, originaire du village de Morésheth, situé dans la fertile Shéphéla, au sud-ouest de Jérusalem. Les exemples dont il se sert pour bien se faire comprendre attestent ses connaissances de la vie rurale. — 2:12 ; 4:12, 13 ; 6:15 ; 7:1, 4, 14.
3. À quelle époque cruciale Mika a-t-il prophétisé, et pourquoi Jéhovah l’a-t-il établi prophète ?
3 Mika a vécu à une époque dangereuse et cruciale. Les événements en cascade annonçaient la chute des royaumes d’Israël et de Juda. La corruption morale et l’idolâtrie, florissants en Israël, entraînèrent la destruction de la nation par l’Assyrie, sans doute du vivant de Mika. Juda s’écarta de la voie droite durant le règne de Yotham pour imiter la méchanceté d’Israël au temps du mauvais roi Ahaz, puis il se rétablit sous le règne de Hizqiya. Jéhovah suscita Mika pour avertir son peuple avec force qu’il allait le frapper. Les prophéties de Mika venaient corroborer celles d’Isaïe et d’Hoshéa. — 2 Rois 15:32–20:21 ; 2 Chron. chap. 27-32 ; Is. 7:17 ; Hosh. 8:8 ; 2 Cor. 13:1.
4. Quelles preuves avons-nous de l’authenticité du livre de Mika ?
4 De nombreuses preuves attestent l’authenticité du livre de Mika. Il a toujours été reconnu par les Juifs comme faisant partie du canon hébraïque. Jérémie (26:18, 19) cite directement ces paroles de Mika : “ Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem deviendra des tas de ruines. ” (Mika 3:12). Cette prophétie se réalisa à la lettre en 607 av. n. è., quand le roi de Babylone écrasa Jérusalem “ afin de causer des ravages ”. (2 Chron. 36:19.) Une prophétie identique sur Samarie, disant qu’elle deviendrait “ un tas de ruines de la campagne ”, se réalisa pareillement (Mika 1:6, 7). Samarie fut détruite par les Assyriens en 740 av. n. è., année où ils emmenèrent les habitants d’Israël, le royaume du Nord, en captivité (2 Rois 17:5, 6). Au IVe siècle av. n. è., la ville fut conquise par Alexandre le Grand, et au IIe siècle av. n. è., les Juifs, commandés par Jean Hyrcan Ier, la dévastèrent. À propos de cette dernière destruction de Samarie, un dictionnaire biblique (The New Westminster Dictionary of the Bible, 1970, page 822) déclare : “ Le conquérant détruisit la ville et s’efforça d’effacer jusqu’à la dernière trace de l’existence d’une ville fortifiée sur la colline. ”
5. Comment l’archéologie confirme-t-elle la réalisation des prophéties de Mika ?
5 Les découvertes archéologiques viennent également confirmer la réalisation de la prophétie de Mika. Les annales assyriennes font état de la destruction de Samarie par les Assyriens. Par exemple, le roi d’Assyrie Sargon se vanta en ces termes : “ J’assiégeai (et) je conquis la ville de Samerina (Samarie)a. ” Cependant, il se pourrait fort bien que ce fût le prédécesseur de Sargon, Salmanasar V, qui acheva la conquête. Voici ce qu’une chronique babylonienne déclare à propos de Salmanasar : “ Il dévasta Samarieb. ” L’invasion de Juda sous le règne de Hizqiya, annoncée par Mika, a bien été rapportée par Sennakérib (Mika 1:6, 9 ; 2 Rois 18:13). Sur l’un des murs de son palais de Ninive se trouve un relief en quatre parties représentant la prise de Lakish. Sur le prisme qui porte son nom, le monarque déclare : “ J’assiégeai [...] 46 villes fortes ; [...] j’en fis sortir [...] 200 150 personnes. [...] (Quant à) lui [Hizqiya], je l’enfermai dans Ursalimmu [Jérusalem] sa ville royale comme un oiseau en cage. ” Il énumère aussi les tributs que lui versa Hizqiya, non sans en exagérer le montant. Il passe sous silence le désastre qui s’abattit sur son arméec. — 2 Rois 18:14-16 ; 19:35.
6. Qu’est-ce qui met hors de doute l’inspiration divine du livre de Mika ?
6 La remarquable prophétie de Mika 5:2, qui annonce le lieu de naissance du Messie, met hors de doute l’inspiration divine du livre (Mat. 2:4-6). Il y a aussi des passages qui trouvent leurs parallèles dans les Écritures grecques chrétiennes. — Mika 7:6, 20 ; Mat. 10:35, 36 ; Luc 1:72, 73.
7. Que dire de la puissance d’expression de Mika ?
7 Si, à ce qu’il semble, Mika était originaire de la campagne de Juda, il savait fort bien s’exprimer. Quelques-unes des plus belles expressions de la Parole de Dieu se trouvent dans son livre. Le sixième chapitre se présente sous la forme d’un dialogue frappant. Des transitions brusques attirent l’attention du lecteur tandis que Mika passe d’un sujet à un autre, de la malédiction à la bénédiction et inversement (Mika 2:10, 12 ; 3:1, 12 ; 4:1). Les comparaisons impressionnantes abondent : Quand Jéhovah sortira, “ les montagnes fondront sous lui, et les basses plaines se fendront, comme la cire à cause du feu, comme des eaux répandues sur une pente ”. — 1:4 ; voir aussi 7:17.
8. Que renferme chacune des trois parties du livre de Mika ?
8 Le livre se divise en trois parties, chacune d’elles commençant par “ Entendez ” et renfermant des réprimandes, des menaces de châtiment et des promesses de bénédiction.
CONTENU DE MIKA
9. Quels châtiments Jéhovah va-t-il infliger à Samarie et à Juda ?
9 Partie 1 (1:1–2:13). Jéhovah sort de son temple pour punir Samarie à cause de son idolâtrie. Il va en faire un “ tas de ruines ”, répandre “ ses pierres dans la vallée ” et mettre en pièces ses images taillées. Il n’y aura pas de guérison pour elle. Juda est, elle aussi, coupable et elle sera envahie jusqu’“ à la porte de Jérusalem ”. Ceux qui méditent le méfait sont condamnés et gémiront, en disant : “ Nous avons été complètement pillés ! ” — 1:6, 12 ; 2:4.
10. Comment la miséricorde divine est-elle mise en lumière ?
10 Brusquement le prophète met l’accent sur la miséricorde de Jéhovah ; parlant en son nom, il dit : “ À coup sûr, je te réunirai tout entier, Jacob [...]. Je les mettrai ensemble, les regroupant dans l’unité, comme du petit bétail dans l’enclos, comme un troupeau au milieu de son pacage ; elles seront bruyantes d’hommes. ” — 2:12.
11. a) Quelle condamnation Mika prononce-t-il maintenant contre les chefs de Jacob et d’Israël ? b) En quels termes Mika révèle-t-il la source de son courage ?
11 Partie 2 (3:1–5:15). Et Mika poursuit : “ Entendez, s’il vous plaît, vous, chefs de Jacob et vous, commandants de la maison d’Israël ! ” Il prononce une condamnation cinglante contre ces hommes qui ‘haïssent ce qui est bon et aiment ce qui est mauvais’, et qui oppriment le peuple. Ils ‘ont brisé ses os’. (3:1-3.) Avec eux se tiennent les faux prophètes qui ne donnent aucune direction au peuple de Dieu et le font errer. Pour proclamer un tel message, le courage de source humaine est insuffisant. Mais avec confiance Mika déclare : “ Moi, par contre, je suis devenu plein de force, avec l’esprit de Jéhovah, ainsi que de justice et de puissance, afin de révéler à Jacob sa révolte et à Israël son péché. ” (3:8). La condamnation des chefs, des hommes de sang, devient cinglante lorsque le prophète dit : “ Ses chefs jugent pour un pot-de-vin, ses prêtres instruisent pour un prix et ses prophètes pratiquent la divination pour de l’argent. ” (3:11). En conséquence, Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem deviendra à coup sûr des tas de ruines.
12. Quelle prophétie remarquable Mika prononce-t-il pour “ la période finale des jours ” ?
12 Par un nouveau contraste inattendu, la prophétie attire l’attention sur “ la période finale des jours ” en faisant une description grandiose et émouvante de la restauration du culte de Jéhovah sur sa montagne (4:1). Des nations nombreuses monteront pour être instruites des voies de Jéhovah, car sa loi et sa parole sortiront de Sion et de Jérusalem. On n’apprendra plus la guerre, et chacun sera assis sous sa vigne et sous son figuier. Il n’y aura aucune cause de frayeur. Que tous les peuples marchent au nom de leur dieu ; quant aux véritables adorateurs, ils marcheront au nom de Jéhovah leur Dieu, et lui sera Roi sur eux pour toujours. Mais auparavant, Sion doit aller en exil à Babylone. C’est seulement lors de son rétablissement que Jéhovah pulvérisera ses ennemis.
13. Quel genre de chef doit sortir de Bethléhem, et que doivent devenir “ ceux qui restent de Jacob ” ?
13 Mika annonce maintenant que le chef en Israël, “ dont l’origine est depuis les temps anciens ”, sortira de Bethléhem Éphratha. Il régnera et “ fera paître dans la force de Jéhovah ”, et il sera grand, pas seulement en Israël, mais “ jusqu’aux extrémités de la terre ”. (5:2, 4.) Le succès de l’envahisseur assyrien sera éphémère ; oui l’Assyrien sera renversé et son pays laissé en désolation. “ Ceux qui restent de Jacob deviendront [...] comme une rosée venant de Jéhovah ” au milieu des peuples, et comme un lion parmi les nations pour ce qui est du courage (5:7). Jéhovah déracinera le faux culte et exécutera la vengeance sur les nations désobéissantes.
14. a) Par quelle image la partie 3 de Mika débute-t-elle ? b) Quelles exigences divines Israël a-t-il négligées ?
14 Partie 3 (6:1–7:20). Une scène frappante ayant pour cadre un tribunal est maintenant représentée sous la forme d’un dialogue. Jéhovah est en procès avec Israël ; il prend à témoin les collines et les montagnes (6:1). Il défie Israël de témoigner contre lui, et il rappelle ses actes de justice en sa faveur. Que réclame Jéhovah de l’homme tiré du sol ? Sûrement pas une multitude d’holocaustes, mais plutôt “ de pratiquer la justice, d’aimer la bonté et de marcher modestement avec [son] Dieu ”. (6:8.) Voilà ce qui fait défaut à Israël. Au lieu de la justice et de la bonté, on y trouve des “ balances fausses ”, la violence, le mensonge et la ruse (6:11). Au lieu de marcher modestement dans les voies de Dieu, il marche dans les conseils méchants et dans le culte idolâtrique d’Omri et d’Ahab, qui ont régné sur Samarie.
15. a) Que déplore le prophète ? b) Par quelle conclusion appropriée le livre de Mika se termine-t-il ?
15 Le prophète déplore la déchéance morale de son peuple. En effet, même “ le plus droit [est] pire qu’une haie d’épines ”. (7:4.) Les amis intimes et les gens d’une même maisonnée se trahissent. Mika ne perd pas courage. “ C’est Jéhovah que je guetterai. Je veux rester dans l’attente du Dieu de mon salut. Mon Dieu m’entendra. ” (7:7). Qu’on ne se réjouisse pas parce que Jéhovah punit son peuple, dit-il, car la délivrance viendra. Jéhovah fera paître son peuple et le nourrira ; il lui fera voir “ des choses prodigieuses ” qui effraieront les nations (7:15). À la fin de son livre, Mika rappelle le sens de son nom en louant Jéhovah pour sa délicieuse bonté de cœur. Vraiment, ‘qui est un Dieu comme Jéhovah ’ ? — 7:18.
UTILITÉ
16. a) Comment la prophétie de Mika s’est-elle avérée utile aux jours de Hizqiya ? b) Quels avertissements puissants renferme-t-elle pour notre époque ?
16 Il y a 2 700 ans environ, la prophétie de Mika s’est avérée des plus ‘ utiles pour reprendre ’, car le roi Hizqiya de Juda écouta son message et conduisit la nation à la repentance et à la réforme religieuse (Mika 3:9-12 ; Jér. 26:18, 19 ; voir aussi 2 Rois 18:1-4). Aujourd’hui, cette prophétie est d’une plus grande utilité encore. Entendez, vous tous qui prétendez adorer Dieu, entendez les avertissements très clairs de Mika contre la fausse religion, le culte des idoles, le mensonge et la violence (Mika 1:2 ; 3:1 ; 6:1) ! Paul corrobore ces avertissements en 1 Corinthiens 6:9-11, où il dit que les vrais chrétiens ont été lavés et que quiconque s’adonne à de telles pratiques n’héritera pas du Royaume de Dieu. En termes simples et clairs, Mika (6:8) dit que Jéhovah exige de l’homme qu’il marche avec lui dans la justice, la bonté et la modestie.
17. Quel encouragement Mika donne-t-il à ceux qui servent Dieu face à la persécution et dans les difficultés ?
17 Mika proclama son message au sein d’un peuple si divisé que ‘ les ennemis d’un homme étaient les hommes de sa maisonnée ’. Il n’est pas rare que les vrais chrétiens prêchent dans de telles conditions, et certains doivent même faire face à la trahison et à une persécution cruelle de la part des membres de leur famille. Il leur faut toujours rester patiemment dans l’attente de Jéhovah, ‘ le Dieu de leur salut ’. (Mika 7:6, 7 ; Mat. 10:21, 35-39.) Dans la persécution ou face à une tâche difficile, ceux qui se confient courageusement en Jéhovah deviendront, comme Mika, ‘ pleins de force, avec l’esprit de Jéhovah ’, pour proclamer le message divin. Mika prophétisa qu’un tel courage se trouverait particulièrement chez “ ceux qui restent de Jacob ”. Ils seraient comme ‘ un lion parmi les nations, au milieu de peuples nombreux ’, et comme une rosée rafraîchissante et des averses venant de Jéhovah. Ces qualités étaient certainement manifestes chez les membres du ‘ reste d’Israël (Jacob) ’ qui formèrent la congrégation chrétienne au Ier siècle. — Mika 3:8 ; 5:7, 8 ; Rom. 9:27 ; 11:5, 26.
18. Quelle prophétie de Mika est liée à la domination du Royaume de Dieu et de Christ Jésus ?
18 La naissance de Jésus à Bethléhem, selon la prophétie de Mika, confirme non seulement l’inspiration divine du livre, mais aussi souligne le caractère prophétique du contexte de ce verset qui se rapporte à la venue du Royaume de Dieu et de Jésus Christ. Jésus est Celui qui sort de Bethléhem (Maison du Pain) afin de procurer des bienfaits vivifiants à tous ceux qui exercent la foi dans son sacrifice. C’est lui qui “ fera paître dans la force de Jéhovah ”, deviendra grand et fera régner la paix jusqu’aux extrémités de la terre au sein du troupeau de Dieu restauré et unifié. — Mika 5:2, 4 ; 2:12 ; Jean 6:33-40.
19. a) Quel encouragement stimulant pour la foi ceux qui vivent dans “ la période finale des jours ” reçoivent-ils ? b) Comment Mika exalte-t-il la souveraineté de Jéhovah ?
19 La prophétie de Mika est une grande source d’encouragement pour “ la période finale des jours ”, où des “ nations nombreuses ” cherchent instruction auprès de Jéhovah. “ Et ils devront forger leurs épées en socs et leurs lances en cisailles. Ils ne lèveront pas l’épée, nation contre nation, et ils n’apprendront plus la guerre. Vraiment, ils seront assis chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne qui les fasse trembler ; car la bouche même de Jéhovah des armées l’a dit. ” Abandonnant le faux culte, ils se joignent à Mika pour déclarer : “ Nous, nous marcherons au nom de Jéhovah notre Dieu pour des temps indéfinis, oui pour toujours. ” À coup sûr, la prophétie de Mika stimule la foi, car elle nous donne un avant-goût de ces événements mémorables. Elle est également remarquable, parce qu’elle exalte Jéhovah comme le Roi et le Souverain éternel. Combien sont émouvantes ces paroles : “ Jéhovah régnera réellement sur eux au mont Sion, dès maintenant et pour des temps indéfinis. ” — Mika 4:1-7 ; 1 Tim. 1:17.
[Notes]
a Textes du Proche-Orient ancien et histoire d’Israël, par J. Briend et M.-J. Seux, Paris, 1977, p. 109.
b Chroniques mésopotamiennes, par J.-J. Glassner, Paris, 1993, p. 180.
c Textes du Proche-Orient ancien et histoire d’Israël, p. 120, 121 ; Étude perspicace des Écritures, vol. 2, pages 932-3.
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Livre de la Bible numéro 34 — Nahoum« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 34 — Nahoum
Écrivain : Nahoum
Lieu de composition : Juda
Fin du travail de composition : avant 632 av. n. è.
1. Que sait-on de la Ninive antique ?
“ LA DÉCLARATION contre Ninive. ” (Nah. 1:1). La prophétie de Nahoum s’ouvre sur ces paroles menaçantes. Pourquoi Nahoum prononce-t-il cette malédiction ? Que sait-on de la Ninive antique ? Nahoum résume son histoire en deux mots : “ Ville meurtrière. ” (3:1). Deux tells situés sur la rive orientale du Tigre, à l’opposé de la ville moderne de Mossoul, dans le nord de l’Iraq, marquent le site de l’ancienne Ninive. C’était une ville bien protégée par des murailles et des fossés, et elle devint la capitale de l’Empire assyrien dans la dernière partie de son histoire. Toutefois, l’origine de la ville remonte à Nimrod, le “ ‘ puissant chasseur en opposition avec Jéhovah ’. [...] il passa en Assyrie et entreprit de bâtir Ninive ”. (Gen. 10:9-11.) Ainsi, Ninive connut un mauvais départ. Elle fut plus particulièrement célèbre au cours des règnes de Sargon, de Sennakérib, d’Ésar-Haddôn et d’Assourbanipal, vers la fin de la domination assyrienne. Dans ses guerres et ses conquêtes, l’Assyrie s’enrichit grâce au pillage, et elle devint célèbre pour sa cruauté et les sévices inhumains que ses chefs infligeaient à la multitude de leurs captifsa. Voici ce que déclare C. Ceram à la page 245 de son livre Des dieux, des tombeaux, des savants (1958) : “ Si Ninive s’imposa à la mémoire des hommes, ce fut surtout par le meurtre, le pillage, la tyrannie, l’oppression des faibles, la guerre et les atrocités de toutes sortes, par une série de rois sanguinaires qui ne se maintenaient que par la terreur, dont bien peu moururent de mort naturelle et dont le despotisme allait s’aggravant. ”
2. Quelle sorte de religion pratiquait-on à Ninive ?
2 Et que dire de la religion à Ninive ? On y adorait tout un panthéon de dieux, la plupart d’entre eux ayant été importés de Babylone. Ses chefs invoquaient ces dieux lorsqu’ils partaient en campagne pour détruire et exterminer, et ses prêtres avides encourageaient les guerres de conquête, attendant impatiemment le beau butin qu’elles leur rapporteraient en retour. Dans son livre Ancient Cities (1886, page 25), W. Wright dit : “ Ils rendaient un culte à la force et n’adressaient leurs prières qu’à de colossales statues de pierre, lions et taureaux, dont les membres massifs, les ailes d’aigles et les têtes humaines étaient des symboles de force, de courage et de victoire. Combattre était l’affaire de la nation, et les prêtres ne cessaient de fomenter la guerre. Ils vivaient principalement des dépouilles provenant des conquêtes, dont un pourcentage fixe leur était immanquablement cédé avant que d’autres y aient part, car cette race de pillards était excessivement religieuse. ”
3. a) En quoi la signification du nom de Nahoum est-elle appropriée ? b) Au cours de quelle période Nahoum a-t-il écrit sa prophétie ?
3 La prophétie de Nahoum, bien que courte, est pleine d’intérêt. Tout ce que nous savons du prophète est renfermé dans le premier verset 1:1 : “ Le livre de la vision de Nahoum l’Elqoshite. ” Son nom (hébreu : Naḥoum) signifie “ Consolateur ”. À coup sûr, son message n’apporta pas la consolation à Ninive ; en revanche, il soulagea le peuple de Dieu menacé par un ennemi puissant et implacable. Il est également consolant de constater que Nahoum ne fait pas mention des péchés de son peuple. Bien qu’on ne connaisse pas exactement l’emplacement d’Elqosh, il semble probable que la prophétie fut écrite en Juda (Nah. 1:15). La chute de Ninive, qui survint en 632 av. n. è., n’avait pas encore eu lieu quand Nahoum rédigea sa prophétie, et il compare cet événement à l’écroulement de No-Amôn (Thèbes, en Égypte) qui le précéda de peu (3:8). Par conséquent, Nahoum a dû écrire sa prophétie au cours de cette période.
4. Quelles qualités de style le livre de Nahoum fait-il apparaître ?
4 Le style du livre est caractéristique. L’écrivain n’emploie aucun mot superflu. L’écriture vigoureuse et marquée de réalisme s’accorde avec l’appartenance du livre aux écrits inspirés. Nahoum excelle dans le langage descriptif, émouvant et dramatique ; il s’exprime avec dignité, ses images sont claires et son style est pittoresque et frappant (1:2-8, 12-14 ; 2:4, 12 ; 3:1-5, 13-15, 18, 19). La plus grande partie du premier chapitre se présente comme un poème acrostiche (1:8, note). Le style de Nahoum est enrichi par l’unicité de son thème. Il a la plus grande aversion pour les ennemis d’Israël pleins de traîtrise. Il ne voit que la malédiction de Ninive.
5. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité de la prophétie de Nahoum ?
5 L’authenticité de la prophétie de Nahoum est attestée par sa réalisation à la lettre. À l’époque de Nahoum, qui d’autre, sinon un prophète de Jéhovah, aurait osé prédire que l’orgueilleuse capitale de la Puissance mondiale assyrienne serait ouverte par une brèche aux “ portes des fleuves ”, que son palais se dissoudrait et qu’elle-même deviendrait “ vide et vacuité, et ville réduite en solitude ” ? (2:6-10.) Les événements rapportés ensuite ont prouvé que la prophétie était bel et bien d’inspiration divine. Les annales du roi babylonien Nabopolassar décrivent la capture de Ninive par les Mèdes et les Babyloniens : “ Ils [réduisirent] la ville en un monceau de dé[combres]b. ” La désolation de Ninive fut à ce point complète que même son emplacement tomba dans l’oubli pendant des siècles. Certains critiques allèrent jusqu’à ridiculiser la Bible sur ce point, niant que Ninive ait jamais existé.
6. Quelles découvertes faites sur le site de la Ninive antique attestent l’exactitude du livre de Nahoum ?
6 L’authenticité du livre de Nahoum a été davantage confirmée encore quand, au XIXe siècle, on a découvert le site de Ninive et qu’on a entrepris des fouilles sur les lieux. On a estimé que des millions de tonnes de terre allaient devoir être déplacées pour faire complètement sortir la ville de terre. Qu’a-t-on mis au jour à Ninive ? Beaucoup de choses confirment l’exactitude de la prophétie de Nahoum. Par exemple, ses monuments et ses inscriptions attestent la cruauté des Ninivites, et l’on a mis au jour des fragments de statues colossales représentant des taureaux ailés et des lions. Rien d’étonnant à ce que Nahoum compare la ville à un “ repaire des lions ” ! — 2:11c.
7. Qu’est-ce qui prouve la canonicité du livre de Nahoum ?
7 La canonicité du livre de Nahoum est attestée par le fait que les Juifs l’ont reconnu comme faisant partie des Écritures inspirées. Il est en parfaite harmonie avec le reste de la Bible. La prophétie est prononcée au nom de Jéhovah et rend éloquemment témoignage à ses qualités et à sa suprématie.
CONTENU DE NAHOUM
8. Quelle malédiction est prononcée sur Ninive, mais quelle bonne nouvelle y a-t-il pour Juda ?
8 Déclaration de Jéhovah contre Ninive (1:1-15). “ Jéhovah est un Dieu qui exige un attachement exclusif et qui se venge. ” Par ces paroles, le prophète amène ‘ la déclaration contre Ninive ’. (1:1, 2.) Bien que Jéhovah soit lent à la colère, nous le voyons maintenant exprimer sa vengeance au moyen de l’ouragan et de la tempête. Les montagnes tremblent, les collines fondent et la terre se soulève. Qui peut tenir face à l’ardeur de la colère divine ? Néanmoins, Jéhovah est une forteresse pour ceux qui cherchent refuge en lui. Mais Ninive est condamnée. Elle sera exterminée par une inondation, et “ la détresse ne se lèvera pas une deuxième fois ”. (1:9.) Jéhovah effacera son nom et exterminera ses dieux. Il l’enterrera. En revanche, il y a une bonne nouvelle pour Juda ! De quoi s’agit-il ? Un messager de paix invite les habitants de Juda à célébrer leurs fêtes et à s’acquitter de leurs vœux, car l’ennemi, le “ vaurien ”, est condamné. “ Il sera tout entier retranché. ” — 1:15.
9. Quelle vision prophétique de la défaite de Ninive Nahoum présente-t-il ?
9 Vision de la destruction de Ninive (2:1–3:19). Nahoum défie Ninive de raffermir sa vigueur en vue de la dispersion à venir. Jéhovah regroupera les siens, ‘ l’orgueil de Jacob et d’Israël ’. Voyez le bouclier et le vêtement de cramoisi de ses hommes pleins d’énergie vitale, ainsi que les garnitures de fer brillantes de son “ char, au jour où il se prépare ” ! “ Dans les rues, les chars continuent de rouler à folle allure ”, courant comme des éclairs (2:2-4). Suit une vision prophétique de la bataille. Les Ninivites trébuchent et se hâtent de défendre la muraille, mais en vain. Les portes des fleuves s’ouvrent, le palais se dissout et les esclaves gémissent en frappant sur leur cœur. Les fuyards sont sommés de s’arrêter, mais pas un ne se retourne. La ville est pillée et réduite en solitude. Les cœurs se fondent. Où est le repaire des lions ? Le lion a rempli sa grotte de proies pour ses petits, mais Jéhovah déclare : “ Me voici contre toi. ” (2:13). Oui, Jéhovah fera flamber le char de Ninive, il enverra l’épée dévorer ses jeunes lions et retranchera sa proie de la terre.
10. À quoi Ninive est-elle comparée, et comment sa fin est-elle encore décrite ?
10 “ Malheur à la ville meurtrière [...] pleine de tromperie et de vol. ” Écoutez le bruit du fouet et le bruit du fracas de la roue. Voyez : le cheval s’élance, le char bondit ; il y a le cavalier sur sa monture, la flamme de l’épée et l’éclair de la lance, et voyez l’énorme masse de cadavres. “ Il n’y a pas de fin aux corps morts. ” (3:1, 3). Pourquoi cela ? Parce que Ninive a pris au piège des nations par ses actes de prostitution et des familles par ses sorcelleries. Une deuxième fois Jéhovah déclare : “ Me voici contre toi. ” (3:5). Ninive sera exposée aux regards, comme une femme adultère, et pillée, et sa fin ne sera pas meilleure que celle de No-Amôn (Thèbes) que l’Assyrie a fait captive. Ses places fortes sont comme des figuiers chargés de fruits mûrs, ‘ on les secoue, ceux-ci tombent à coup sûr dans la bouche d’un mangeur ’. (3:12.) Ses guerriers sont semblables à des femmes. Rien ne sauvera Ninive du feu et de l’épée. Ses gardes s’enfuiront comme un essaim de sauterelles par un jour de soleil, et ses habitants seront dispersés. Le roi d’Assyrie saura qu’il n’y a pas de soulagement, son coup est devenu inguérissable. Tous ceux qui entendront la nouvelle battront des mains, car tous ont souffert de la méchanceté de l’Assyrie.
UTILITÉ
11. Quels principes bibliques fondamentaux sont illustrés dans le livre de Nahoum ?
11 La prophétie de Nahoum illustre quelques principes bibliques fondamentaux. Les premières paroles de la vision rappellent la raison du deuxième des Dix Commandements donnés par Dieu : “ Jéhovah est un Dieu qui exige un attachement exclusif. ” Immédiatement après, Jéhovah garantit la venue de sa ‘ vengeance contre ses adversaires ’. L’orgueil implacable de l’Assyrie et ses dieux païens ne pouvaient la sauver de l’exécution du jugement de Jéhovah. Soyons certains qu’au temps marqué Jéhovah se vengera pareillement de tous les méchants. “ Jéhovah est lent à la colère et grand par la force ; en aucun cas Jéhovah ne se retiendra de punir. ” Ainsi, la justice et la suprématie de Jéhovah ont été exaltées par l’extermination de la puissante Assyrie. Ninive est bel et bien devenue “ vide et vacuité, et ville réduite en solitude ”. — 1:2, 3 ; 2:10.
12. Quel rétablissement Nahoum annonce-t-il, et quel lien peut-on établir entre sa prophétie et l’espérance du Royaume ?
12 Offrant un contraste avec le ‘ retranchement ’ total de Ninive, Nahoum annonce le rétablissement de ‘ l’orgueil de Jacob et d’Israël ’. Jéhovah envoie aussi cette bonne nouvelle à son peuple : “ Voici sur les montagnes les pieds de quelqu’un qui apporte de bonnes nouvelles, de quelqu’un qui publie la paix. ” Ces nouvelles de paix ont un lien avec le Royaume de Dieu. Comment le savons-nous ? Parce qu’Isaïe emploie la même expression, à laquelle il ajoute : “ De celui qui apporte des bonnes nouvelles de quelque chose de meilleur, de celui qui publie le salut, de celui qui dit à Sion : ‘ Ton Dieu est devenu roi ! ’ ” (Nah. 1:15 ; 2:2 ; Is. 52:7). Quant à l’apôtre Paul, en Romains 10:15 il applique cette expression à ceux que Jéhovah envoie comme prédicateurs chrétiens de la bonne nouvelle. Ces prédicateurs proclament la “ bonne nouvelle du royaume ”. (Mat. 24:14.) Conformément à la signification de son nom, Nahoum apporte une grande consolation à tous ceux qui cherchent la paix et le salut qui proviennent du Royaume de Dieu. Ceux-là comprendront à coup sûr que ‘ Jéhovah est bon, une forteresse au jour de la détresse pour ceux qui cherchent refuge en lui ’. — Nah. 1:7.
[Notes]
b Chroniques mésopotamiennes, par J.-J. Glassner, Paris, 1993, page 195 ; les crochets sont de l’auteur ; Étude perspicace des Écritures, vol. 1, page 958.
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Livre de la Bible numéro 35 — Habaqouq« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 35 — Habaqouq
Écrivain : Habaqouq
Lieu de composition : Juda
Fin du travail de composition : vers 628 av. n. è. ?
1. Quelles vérités sublimes sont mises en évidence dans la prophétie de Habaqouq ?
HABAQOUQ figure, lui aussi, parmi les petits prophètes des Écritures hébraïques. Toutefois, sa vision et sa déclaration divinement inspirées ne sont en aucun cas de peu d’importance pour le peuple de Dieu. Sa prophétie encourage, affermit et soutient les serviteurs de Dieu en période difficile. Le livre met en évidence deux vérités sublimes : Jéhovah Dieu est le Souverain de l’univers, et le juste vit par la foi. Le livre de Habaqouq est également un avertissement pour les adversaires du peuple de Dieu et pour ceux qui prétendent hypocritement en faire partie. Il offre un modèle de foi inébranlable en Jéhovah, qui est digne de tous les chants de louange.
2. Que savons-nous de Habaqouq, le rédacteur du livre qui porte son nom ?
2 Le livre de Habaqouq débute ainsi : “ La déclaration que Habaqouq le prophète a vue en vision. ” (Hab. 1:1). Qui était le prophète Habaqouq (hébreu : Ḥavaqqouq) dont le nom signifie “ Étreinte ardente ” ? Rien n’est dit concernant la parenté de Habaqouq, sa tribu, sa vie et sa mort. On ne peut dire avec certitude s’il était Lévite, musicien du temple, bien qu’on puisse le déduire de la suscription qui apparaît à la fin du livre : “ Au directeur, sur mes instruments à cordes. ”
3. Quelle situation existant en Juda nous aide à déterminer l’époque de la rédaction du livre de Habaqouq ?
3 Quand Habaqouq a-t-il fait ses déclarations prophétiques ? La suscription mentionnée précédemment et les paroles “ Jéhovah est dans son saint temple ” indiquent que le temple de Jérusalem existait toujours (2:20). Ajoutons à cela le message même de la prophétie, et nous en déduisons qu’elle a dû être prononcée peu de temps avant la destruction de Jérusalem en 607 av. n. è. Mais combien d’années auparavant ? Sûrement après le règne du roi Yoshiya, qui craignait Dieu (659-629 av. n. è.). La prophétie nous met elle-même sur la voie en prédisant une action à laquelle les habitants de Juda ne croiraient pas, même si on la leur racontait. De quoi s’agit-il ? De ceci : Dieu allait susciter les Chaldéens (Babyloniens) pour punir l’infidèle Juda (1:5, 6). Cela correspondrait à la première partie du règne du roi idolâtre Yehoïaqim, alors que l’incroyance et l’injustice étaient notoires en Juda. Pharaon Néko avait mis Yehoïaqim sur le trône et la nation était dans la sphère d’influence de l’Égypte. Aussi les Judéens se croyaient-ils fondés à rejeter toute idée d’invasion de la part de Babylone. Mais Neboukadnetsar battit Néko à Karkémish en 625 av. n. è., brisant ainsi la puissance de l’Égypte. En conséquence, la prophétie de Habaqouq a dû être prononcée avant cet événement. Les faits désignent donc le début du règne de Yehoïaqim (qui commença en 628 av. n. è.), ce qui fait de Habaqouq un contemporain de Jérémie.
4. Quelle preuve avons-nous de l’inspiration divine du livre de Habaqouq ?
4 Comment savons-nous que le livre de Habaqouq a été écrit sous l’inspiration divine ? Les catalogues anciens des Écritures hébraïques confirment sa canonicité. S’ils ne désignent pas nommément ce livre, ils l’incluaient manifestement quand ils faisaient référence aux ‘ douze petits prophètes ’ ; en effet, sans Habaqouq, auraient-ils encore été 12 ? Pour l’apôtre Paul, la prophétie faisait partie des Écritures inspirées puisqu’il cite directement Habaqouq 1:5, en parlant comme de “ ce qui est dit dans les Prophètes ”. (Actes 13:40, 41.) Dans ses lettres, Paul se référa à plusieurs reprises au livre de Habaqouq. Sans aucun doute, la réalisation des déclarations de Habaqouq contre Juda et contre Babylone font de lui un vrai prophète de Jéhovah, qui parla au nom et à la gloire de Dieu.
5. Résumez brièvement le contenu de Habaqouq.
5 Le livre de Habaqouq comprend trois chapitres. Les deux premiers renferment un dialogue entre Jéhovah et l’écrivain. Ils parlent de la force des Chaldéens ainsi que du chagrin réservé à la nation babylonienne, qui multiplie ce qui n’est pas à elle, qui fait un gain mauvais pour sa maison, qui bâtit une ville en versant le sang et qui adore des images taillées. Le troisième chapitre met en lumière la magnificence de Jéhovah au jour de la bataille, et il reste inégalé pour ce qui est de son style puissant et émouvant. Ce chapitre est une prière en chants funèbres, et on le dit “ l’un des plus beaux et des plus sublimes poèmes de la poésie hébraïquea ”.
CONTENU DE HABAQOUQ
6. Quelle situation règne en Juda, et, en conséquence, quelle action étonnante Jéhovah va-t-il accomplir ?
6 Le prophète crie vers Jéhovah (1:1–2:1). L’infidélité de Juda a suscité des questions dans l’esprit de Habaqouq. “ Jusqu’à quand, ô Jéhovah, me faudra-t-il crier au secours sans que tu entendes ? demande le prophète. Pourquoi le pillage et la violence sont-ils devant moi ? ” (1:2, 3). La loi s’engourdit, le méchant cerne le juste et la justice sort tortueuse. Voilà pourquoi Jéhovah va faire une action qui causera la stupéfaction, une action que le peuple ‘ ne croira pas, bien qu’on la raconte ’. Voici que Jéhovah “ suscite les Chaldéens ” ! Effrayante, en vérité, est la vision que Jéhovah donne de cette nation féroce qui s’avance rapidement, qui vient pour la violence et ramasse des captifs “ comme le sable ”. (1:5, 6, 9.) Rien ne résiste sur son passage, pas même les rois et les dignitaires, car elle se moque d’eux. Elle s’empare de toute place forte. Elle a été établie pour un jugement et un blâme de la part de Jéhovah, le “ Saint ”. (1:12.) Habaqouq se languit de la réponse de Jéhovah.
7. Comment Jéhovah console-t-il Habaqouq ?
7 Vision des cinq malheurs (2:2-20). Jéhovah répond : “ Écris la vision, et présente-la clairement sur des tablettes. ” Même si elle venait à tarder, elle se réalisera à coup sûr. Jéhovah console Habaqouq par ces paroles : “ Mais pour le juste, par sa fidélité il restera en vie. ” (2:2, 4). L’ennemi arrogant n’atteindra pas son but, bien qu’il continue à réunir auprès de lui les nations et les peuples. Ce sont eux qui proféreront contre lui la parole proverbiale des cinq malheurs :
8, 9. À quel genre de personnes les cinq malheurs de la vision s’adressent-ils ?
8 “ Malheur à qui multiplie ce qui n’est pas à lui. ” Il deviendra lui-même un objet de pillage. Il sera dépouillé “ à cause du sang humain versé et de la violence faite à la terre ”. (2:6, 8.) “ Malheur à qui fait un gain mauvais pour sa maison. ” Parce qu’il a retranché des peuples nombreux, les pierres mêmes et la charpente de sa maison crieront (2:9). “ Malheur à qui bâtit une ville en versant le sang. ” Ses habitants peineront uniquement pour le feu, déclare Jéhovah, “ car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de Jéhovah comme les eaux recouvrent la mer ”. — 2:12, 14.
9 “ Malheur à qui fait boire quelque chose à ses compagnons, en y attachant ta fureur et ta colère, pour les enivrer, afin de regarder leurs parties honteuses. ” Jéhovah lui fera boire la coupe de Sa droite et le couvrira d’ignominie au lieu de gloire, “ à cause du sang humain versé et de la violence faite à la terre ”. À quoi sert une image sculptée pour celui qui lui donne forme ? N’est-elle pas un dieu sans valeur et muet (2:15, 17) ? “ Malheur à qui dit au bois : ‘ Oh ! réveille-toi ! ’ — à la pierre silencieuse : ‘ Oh ! éveille-toi ! Elle, elle enseignera ’ ! ” Contrairement à ces dieux sans vie, “ Jéhovah est dans son saint temple. Silence devant lui, toute la terre ” ! — 2:19, 20.
10. Quelle action redoutable accompagne la venue de Jéhovah au jour de la bataille ?
10 Jéhovah au jour de la bataille (3:1-19). Dans une prière solennelle, Habaqouq rappelle en termes imagés l’action redoutable de Jéhovah. Dès que Jéhovah est apparu, “ sa dignité a couvert les cieux ; et de sa louange s’est remplie la terre ”. (3:3.) Sa clarté était comme la lumière, et devant lui marchait la peste. Il s’est arrêté pour secouer la terre, faisant bondir les nations et brisant les montagnes éternelles. Tel un guerrier puissant, Jéhovah montait ses chevaux, l’arc dénudé, accompagné de ses chars de salut. Les montagnes et l’abîme d’eau se sont agités. Le soleil et la lune se sont arrêtés, et tandis qu’il marchait par la terre en battant les nations avec colère, ses flèches allaient comme la lumière et sa lance servait de clarté. Il est sorti pour le salut de son peuple et de son oint, et pour dénuder les fondations du méchant, “ jusqu’au cou ”. — 3:13.
11. Quel effet la vision a-t-elle sur Habaqouq, mais à quoi est-il résolu ?
11 Le prophète est stupéfait de la vision représentant la force de l’action passée de Jéhovah et de son action future qui ébranlera le monde. “ J’ai entendu, et mon ventre s’agitait ; au bruit, mes lèvres ont frémi ; la pourriture entrait dans mes os ; et dans ma situation j’étais agité, pour que j’attende calmement le jour de la détresse, quand il montera vers le peuple, pour l’assaillir. ” (3:16). Mais Habaqouq est résolu : en dépit des temps difficiles à affronter — pas de floraison pour le figuier, pas de production dans les vignes, pas de petit bétail dans l’enclos — il exultera en Jéhovah et sera joyeux dans le Dieu de son salut. Il conclut son chant d’allégresse par ces mots : “ Jéhovah le Souverain Seigneur est mon énergie vitale ; il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et sur mes hauteurs il me fera marcher. ” — 3:19.
UTILITÉ
12. Quelles applications utiles Paul a-t-il faites de Habaqouq 2:4 ?
12 Reconnaissant que la prophétie de Habaqouq est utile pour enseigner, Paul cita à trois reprises le chapitre 2, verset 4. Soulignant que la bonne nouvelle est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui a foi, l’apôtre écrivit aux chrétiens de Rome : “ Car en elle la justice de Dieu se révèle en raison de la foi et vers la foi, comme c’est écrit : ‘ Mais le juste — par le moyen de la foi il vivra. ’ ” Dans sa lettre aux Galates, il souligne que la bénédiction vient par la foi : “ D’autre part, que par la loi personne ne soit déclaré juste auprès de Dieu, c’est évident, parce que ‘ le juste vivra en raison de la foi ’. ” Écrivant aux Hébreux, Paul dit que les chrétiens doivent manifester une foi qui maintient en vie l’âme, et il se réfère à nouveau aux paroles de Jéhovah à Habaqouq. Toutefois, il cite non seulement ces paroles de Habaqouq : “ Mon juste vivra en raison de la foi ”, mais aussi la suite de sa déclaration d’après la Septante : “ s’il recule, mon âme ne prend pas plaisir en lui. ” Puis il résume ainsi sa pensée : Nous sommes “ de ceux qui ont foi pour le maintien en vie de l’âme ”. — Rom. 1:17 ; Gal. 3:11 ; Héb. 10:38, 39.
13. Quelle assurance l’accomplissement fidèle des prophéties de Habaqouq contre Juda et Babylone nous donne-t-il pour ce qui est des jugements divins ?
13 La prophétie de Habaqouq est des plus utiles aujourd’hui pour les chrétiens, qui ont besoin d’énergie vitale. Elle enseigne la confiance en Dieu. Elle est aussi utile pour avertir autrui des jugements divins. L’avertissement est puissant : Ne croyez pas que Dieu tarde à exécuter ses jugements ; ils ‘ se réaliseront à coup sûr ’. (Hab. 2:3.) La prophétie relative à la destruction de Juda par Babylone s’est bel et bien réalisée, et Babylone a bel et bien été vaincue, les Mèdes et les Perses ayant pris la ville en 539 av. n. è. Voilà un avertissement qui nous incite à ajouter foi à la parole de Dieu ! Ainsi, l’apôtre Paul jugea utile de citer Habaqouq lorsqu’il mit en garde les Juifs de son temps contre le manque de foi : “ Prenez donc garde que ne vienne sur vous ce qui est dit dans les Prophètes : ‘ Regardez, gens pleins de mépris, et étonnez-vous de cela, et disparaissez, parce que je fais une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croirez absolument pas, même si quelqu’un vous la raconte en détail. ’ ” (Actes 13:40, 41 ; Hab. 1:5, LXX ). Les Juifs sans foi n’allaient pas écouter Paul, tout comme ils n’avaient pas cru à l’avertissement de Jésus concernant la destruction de Jérusalem ; ils supportèrent les conséquences de leur manque de foi quand les armées romaines dévastèrent Jérusalem en 70 de n. è. — Luc 19:41-44.
14. a) Comment la prophétie de Habaqouq encourage-t-elle les chrétiens aujourd’hui à tenir ferme dans la foi ? b) Comme le dit la prophétie, quelle assurance réjouissante les amis de la justice peuvent-ils avoir dès à présent ?
14 Pareillement aujourd’hui, la prophétie de Habaqouq encourage les chrétiens à tenir ferme dans la foi alors qu’ils vivent dans un monde rempli de violence. Elle les aide à enseigner leurs semblables et à répondre à la question qu’ils se sont posée : Dieu va-t-il exécuter sa vengeance sur les méchants ? Notons une fois encore les paroles de la prophétie : “ Continue à l’attendre ; car elle se réalisera à coup sûr. Elle ne sera pas en retard. ” (Hab. 2:3). Quel que soit le tumulte qui agite le monde, le reste oint des héritiers du Royaume rappelle les paroles de Habaqouq relatives aux actes de vengeance accomplis jadis par Jéhovah : “ Tu es sorti pour le salut de ton peuple, pour sauver ton oint. ” (3:13). En vérité, Jéhovah est leur “ Saint ” depuis les temps anciens, le “ Rocher ” qui reprendra l’injuste et donnera la vie à tous ceux qu’il aime. Que tous les amis de la justice se réjouissent en son Royaume et en sa souveraineté, disant : “ Pour moi, toutefois, je veux exulter en Jéhovah lui-même ; je veux être joyeux dans le Dieu de mon salut. Jéhovah le Souverain Seigneur est mon énergie vitale. ” — 1:12 ; 3:18, 19.
[Note]
a The Book of the Twelve Minor Prophets, par E. Henderson, 1868, page 285.
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Livre de la Bible numéro 36 — Tsephania« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 36 — Tsephania
Écrivain : Tsephania
Lieu de composition : Juda
Fin du travail de composition : avant 648 av. n. è.
1. a) Pourquoi le message de Tsephania était-il approprié pour son époque ? b) En quoi la signification de son nom convenait-elle à la situation ?
AU DÉBUT du règne du roi Yoshiya de Juda (659-629 av. n. è.), alors que le culte de Baal était florissant et que les “ prêtres des dieux étrangers ” présidaient à ce culte impur, les habitants de Jérusalem ont dû tressaillir en entendant le message proclamé par le prophète Tsephania. Bien qu’il fût probablement un descendant du roi Hizqiya de la maison royale de Juda, Tsephania critiqua avec force la situation déplorable de la nation (Tseph. 1:1, 4). Son message était une condamnation. Le peuple de Dieu étant devenu désobéissant, seul Jéhovah pouvait le rétablir dans le culte pur et le bénir pour qu’il soit “ un nom et une louange parmi tous les peuples de la terre ”. (3:20.) Tsephania souligna que seule l’intervention divine permettrait d’être ‘ caché au jour de la colère de Jéhovah ’. (2:3.) Son nom Tsephanyah (hébreu) est donc des plus appropriés, car il signifie “ Yah a caché (conservé avec soin) ”.
2. Quels fruits les efforts de Tsephania portèrent-ils, et pourquoi cela ne fut-il que temporaire ?
2 Les efforts de Tsephania furent récompensés. Le roi Yoshiya, qui était monté sur le trône à l’âge de huit ans, “ purifia Juda et Jérusalem ” dans la 12e année de son règne. Il déracina le faux culte, répara “ la maison de Jéhovah ” et réinstitua la célébration de la Pâque (2 Chron. chap. 34, 35). Mais les réformes entreprises par le roi Yoshiya ne furent que temporaires, car ses trois fils et ses petits-fils, qui lui succédèrent, firent tous “ ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah ”. (2 Chron. 36:1-12.) Cela se réalisa conformément aux paroles de Tsephania : “ Je m’occuperai des princes et des fils du roi, et de tous [...] ceux qui remplissent la maison de leurs maîtres de violence et de tromperie. ” — Tseph. 1:8, 9.
3. Où et quand Tsephania a-t-il prophétisé, et quel double aspect le message de son livre revêt-il ?
3 D’après ce qui précède, il apparaît que “ la parole de Jéhovah [...] vint à Tsephania ” quelque temps avant 648 av. n. è., la 12e année de Yoshiya. Non seulement le premier verset 1:1 identifie Tsephania à celui qui parle à Juda, mais sa connaissance précise des localités et des coutumes de Jérusalem laisse entendre qu’il résidait en Juda. Le message du livre revêt un double aspect : il est à la fois menaçant et consolant. Tsephania se concentre en grande partie sur le jour de Jéhovah, un jour terrifiant qui est proche, mais il prédit aussi que Jéhovah rétablira un peuple humble, “ et vraiment ils se réfugieront dans le nom de Jéhovah ”. — 1:1, 7-18 ; 3:12.
4. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité et l’inspiration divine du livre de Tsephania ?
4 L’authenticité de ce livre prophétique ne peut être contestée avec succès. Jérusalem a été détruite en 607 av. n. è., soit plus de 40 ans après la prédiction de Tsephania. Non seulement l’histoire profane nous en donne la confirmation, mais la Bible elle-même renferme des preuves intrinsèques attestant la réalisation de l’événement selon la prédiction de Tsephania. Peu de temps après la destruction de Jérusalem, Jérémie écrivit le livre des Lamentations ; il dépeignit les atrocités dont il avait été témoin alors qu’elles étaient encore vivantes dans son souvenir. Une comparaison entre plusieurs passages révèle que le message de Tsephania est bel et bien “ inspiré de Dieu ”. Tsephania insiste sur la nécessité du repentir “ avant que ne vienne sur vous la colère ardente de Jéhovah ”, tandis que Jérémie fait allusion à un événement qui a déjà eu lieu lorsqu’il dit : “ Jéhovah [...] a déversé sa colère ardente. ” (Tseph. 2:2 ; Lam. 4:11). Tsephania annonce que Jéhovah ‘ mettra les humains dans la détresse, et vraiment ils marcheront comme des aveugles. [...] Oui, leur sang sera versé comme de la poussière ’. (Tseph. 1:17.) Jérémie parle de la même chose comme d’un fait accompli : “ Ils ont erré en aveugles dans les rues. Ils se sont souillés de sang. ” — Lam. 4:14 ; comparer Tsephania 1:13—Lamentations 5:2 ; Tsephania 2:8, 10—Lamentations 1:9, 16 et 3:61.
5. Comment l’histoire profane atteste-t-elle la réalisation exacte de la prophétie de Tsephania ?
5 L’Histoire relate aussi la destruction des nations païennes Moab et Ammôn, ainsi que celle de l’Assyrie et de sa capitale Ninive, comme Tsephania l’avait prédit sous la direction divine. De même que le prophète Nahoum prédit la destruction de Ninive (Nah. 1:1 ; 2:10), de même Tsephania déclara que Jéhovah “ fera de Ninive une solitude désolée, une région aride comme le désert ”. (Tseph. 2:13.) Cette destruction fut si complète qu’à peine 200 ans plus tard l’historien Hérodote parla du Tigre comme du “ fleuve sur lequel s’élevait jadis la ville de Ninivea ”. Vers 150 de n. è., l’historien grec Lucien écrivit : “ Il n’en reste plus une traceb. ” The New Westminster Dictionary of the Bible (1970, page 669) déclare que les envahisseurs “ furent grandement aidés par une crue soudaine du Tigre, qui emporta une grande partie de la muraille de la ville et rendit la place indéfendable. [...] La destruction fut à ce point totale qu’au temps des Grecs et des Romains Ninive était presque devenue un mythe. Pourtant, pendant tout ce temps, une partie de la cité était enfouie sous des couches de ce qui semble être des immondices ”. À la page 627, le même ouvrage confirme la destruction de Moab conformément à la prophétie : “ Neboukadnetsar assujettit les Moabites. ” Josèphe rapporte également l’assujettissement d’Ammônc. Tant les Moabites que les Ammonites ont finalement cessé d’exister comme nations.
6. Pourquoi peut-on dire que le livre de Tsephania a sa place dans le canon de la Bible ?
6 Les Juifs ont toujours accordé à Tsephania la place qui lui revient dans le canon des Écritures inspirées. Ses déclarations faites au nom de Jéhovah se sont remarquablement accomplies, pour la justification de Jéhovah.
CONTENU DE TSEPHANIA
7. Que signifiera le grand jour de Jéhovah pour ses ennemis ?
7 Le jour de Jéhovah est proche (1:1-18). Le livre s’ouvre sur une malédiction. “ ‘ Vraiment, je supprimerai tout de la surface du sol ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” (1:2). Rien n’échappera, ni l’homme ni la bête. Les adorateurs de Baal, les prêtres des dieux étrangers, ceux qui adorent les cieux en se prosternant sur les toits, ceux qui associent le culte de Jéhovah à celui de Malkam, ceux qui se retirent de derrière Jéhovah et ceux qui ne le cherchent pas, — tous ceux-là doivent périr. Le prophète ordonne : “ Silence devant le Souverain Seigneur Jéhovah, car le jour de Jéhovah est proche. ” (1:7). Jéhovah lui-même a préparé un sacrifice. Les princes, les violents, ceux qui usent de tromperie et dont le cœur est insensible, — tous ceux-là seront découverts. Leurs richesses et leurs biens seront réduits à néant. Le grand jour de Jéhovah est proche ! C’est un “ jour de fureur, un jour de détresse et d’angoisse, un jour de tempête et de désolation, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuages et d’obscurité épaisse ”. Le sang de ceux qui pèchent contre Jéhovah sera versé comme de la poussière. “ Ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer au jour de la fureur de Jéhovah. ” Le feu du zèle de Jéhovah dévorera toute la terre. — 1:15, 18.
8. a) Où peut-on trouver la protection ? b) Quelles malédictions Tsephania prononce-t-il contre les nations ?
8 Cherchez Jéhovah ; les nations sont vouées à la destruction (2:1-15). Avant que ce jour ne passe comme la bale, que les humbles ‘ cherchent Jéhovah. Qu’ils cherchent la justice et l’humilité ’, peut-être seront-ils “ cachés au jour de la colère de Jéhovah ”. (2:3.) La déclaration de Jéhovah se poursuit par une malédiction sur le pays des Philistins, qui doit devenir “ une région pour ceux qui resteront de la maison de Juda ”. Moab et Ammôn, les orgueilleux, connaîtront la désolation comme Sodome et Gomorrhe, “ parce qu’ils ont outragé le peuple de Jéhovah des armées et prenaient de grands airs contre lui ”. Leurs dieux périront avec eux (2:7, 10). L’“ épée ” de Jéhovah frappera également les Éthiopiens. Et qu’en sera-t-il de l’Assyrie et de sa capitale Ninive, au nord ? Elle deviendra un désert aride et une habitation pour les animaux sauvages, oui, “ un objet de stupéfaction ”, de sorte que “ tous ceux qui passeront près d’elle siffleront ” d’étonnement. — 2:12, 15.
9. a) Pourquoi le malheur frappe-t-il Jérusalem, et quelle est la décision judiciaire de Jéhovah contre les nations ? b) Sur quelle note joyeuse la prophétie s’achève-t-elle ?
9 Jéhovah s’en prend à Jérusalem, la rebelle ; bénédiction d’un humble reste (3:1-20). Malheur aussi à Jérusalem, la ville rebelle qui opprime ! Ses princes, “ des lions rugissants ”, et ses prophètes, “ des hommes de trahison ”, n’ont pas eu confiance en son Dieu, Jéhovah. Il va s’en prendre à eux. Ses habitants vont-ils craindre Jéhovah et accepter la discipline ? Non, car ils sont “ prompts à pervertir toutes leurs manières d’agir ”. (3:3, 4, 7.) La décision judiciaire de Jéhovah est de réunir les nations et de déverser sur elles sa colère ardente, et toute la terre sera dévorée par le feu de son zèle. Toutefois, Jéhovah fait une merveilleuse promesse. Il va ‘ changer la langue des peuples en une langue pure, pour qu’ils invoquent tous le nom de Jéhovah, pour qu’ils le servent épaule contre épaule ’. (3:9.) Les gens qu’anime une joie orgueilleuse seront ôtés et un reste humble qui pratique la justice trouvera refuge dans le nom de Jéhovah. Il y aura des cris de joie, des acclamations, de la réjouissance et de l’exultation en Sion, car Jéhovah, le Roi d’Israël, est au milieu d’elle. Le temps n’est pas à la crainte et aux mains qui retombent, car Jéhovah sauvera Sion et exultera à son sujet dans l’amour et dans la joie. “ ‘ Car je ferai que vous serez un nom et une louange parmi tous les peuples de la terre, quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux ’, a dit Jéhovah. ” — 3:20.
UTILITÉ
10. De quelle utilité la prophétie de Tsephania fut-elle aux jours du roi Yoshiya ?
10 Le roi Yoshiya, quant à lui, prêta l’oreille au message d’avertissement de Tsephania, et il en tira grand profit. Il entreprit une importante campagne de réforme religieuse. Grâce à elle on découvrit le livre de la Loi qui avait été perdu à cause du délabrement de la maison de Jéhovah. Yoshiya fut accablé de chagrin en entendant la lecture de ce livre qui énonçait les conséquences de la désobéissance et apportait la confirmation venant de la bouche d’un autre témoin, savoir Moïse, de ce qu’avait prophétisé Tsephania. Yoshiya s’humilia alors devant Dieu, qui lui promit que la destruction annoncée n’aurait pas lieu de son vivant (Deut. chap. 28-30 ; 2 Rois 22:8-20). Le pays avait échappé au désastre ! Mais pas pour longtemps, car les fils de Yoshiya ne suivirent pas le bel exemple de leur père. Quoi qu’il en soit, pour Yoshiya et son peuple, l’obéissance à “ la parole de Jéhovah qui vint à Tsephania ” s’avéra vraiment très utile. — Tseph. 1:1.
11. a) Quel lien peut-on établir entre le conseil judicieux de Tsephania, le Sermon sur la montagne et la lettre de Paul aux Hébreux ? b) Pourquoi Tsephania dit-il “ sans doute serez-vous cachés ” ?
11 Dans son célèbre Sermon sur la montagne, Christ Jésus, le plus grand prophète de Dieu, a confirmé que Tsephania était un vrai prophète lorsqu’il a prononcé des paroles d’une similitude frappante avec le conseil donné par Tsephania au chapitre 2, verset 3 de son livre, où nous lisons : “ Cherchez Jéhovah, vous tous, humbles de la terre [...]. Cherchez la justice, cherchez l’humilité. ” L’exhortation de Jésus était : “ Continuez donc à chercher d’abord le royaume et sa justice. ” (Mat. 6:33). Ceux qui cherchent d’abord le Royaume de Dieu doivent se garder de l’indifférence contre laquelle Tsephania nous prévient en parlant de “ ceux qui se retirent de derrière Jéhovah et qui n’ont pas cherché Jéhovah et ne l’ont pas interrogé ”, et “ qui disent dans leur cœur : ‘ Jéhovah ne fera pas de bien, et il ne fera pas de mal. ’ ” (Tseph. 1:6, 12). Dans sa lettre aux Hébreux, Paul parle aussi de la venue du jour de jugement et met en garde contre le renoncement. Il dit : “ Or nous ne sommes pas de ceux qui reculent pour la destruction, mais de ceux qui ont foi pour le maintien en vie de l’âme. ” (Héb. 10:30, 37-39). Ce n’est pas à ceux qui abandonnent ou aux ingrats, mais à ceux qui cherchent humblement et sincèrement Jéhovah avec foi que le prophète adresse ces paroles : “ Sans doute serez-vous cachés au jour de la colère de Jéhovah. ” Pourquoi “ sans doute ” ? Parce que le salut final dépend de l’attitude de chacun (Mat. 24:13). Cela nous rappelle aussi qu’on ne peut abuser de la miséricorde de Dieu. La prophétie de Tsephania ne laisse aucun doute quant à la soudaineté de la venue du jour sur ceux qui ne l’attendent pas. — Tseph. 2:3 ; 1:14, 15 ; 3:8.
12. Quelle raison de prendre courage Tsephania donne-t-il à ceux qui ‘ cherchent Jéhovah ’ ?
12 Voilà donc un message qui annonce la destruction pour ceux qui pèchent contre Jéhovah et d’abondantes bénédictions pour ceux qui “ cherchent Jéhovah ”, poussés par le repentir. Que ces repentants prennent courage, car Tsephania dit : “ Le roi d’Israël, Jéhovah, est au milieu de toi. ” Que Sion ne soit pas dans la crainte et que ses mains ne retombent pas dans l’inactivité. Qu’elle mette plutôt sa confiance en Jéhovah ! “ En tant que Dieu fort, il sauvera. Il exultera de joie à ton sujet. Il se taira dans son amour. Il sera joyeux à ton sujet avec des cris de joie. ” Heureux aussi ceux qui ‘ cherchent d’abord le royaume ’ de Jéhovah dans l’attente de sa protection pleine d’amour et de ses bénédictions éternelles ! — 3:15-17.
[Notes]
a Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol. VII, page 112.
b Des dieux, des tombeaux, des savants, par C. Ceram, 1958, page 262.
c Antiquités judaïques, X, 181, 182 (IX, 7).
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Livre de la Bible numéro 37 — Haggaï« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 37 — Haggaï
Écrivain : Haggaï
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : 520 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 112 jours (520 av. n. è.)
1, 2. Que savons-nous du prophète Haggaï, et quel est son double message ?
SON nom ? Haggaï. Sa fonction ? Prophète et “ messager de Jéhovah ”. Quelle est son origine (Hag. 1:13) ? Qui est-il ? Haggaï est le dixième des petits prophètes, comme on les appelle, et il est le premier des trois prophètes qui sont entrés en activité après le retour des Juifs dans leur pays en 537 av. n. è., les deux autres étant Zekaria et Malaki. Le nom de Haggaï (hébreu : Ḥaggay) signifie “ [Né un jour de] Fête ”, ce qui semble indiquer qu’il est né un tel jour.
2 Selon la tradition juive, on peut penser que Haggaï est né à Babylone et qu’il est venu à Jérusalem avec Zorobabel et le grand prêtre Yoshoua. Haggaï a rempli sa fonction aux côtés du prophète Zekaria, et, en Ezra 5:1 et 6:14, il est question des deux hommes occupés à encourager les fils de l’Exil à reprendre la construction du temple. Haggaï fut un prophète de Jéhovah sous deux aspects : d’une part, il exhorta les Juifs à remplir leurs obligations envers Dieu et, d’autre part, il prédit, entre autres choses, l’ébranlement de toutes les nations. — Hag. 2:6, 7.
3. Qu’est-ce que les Juifs n’avaient pas compris quant au but de leur retour d’exil ?
3 Pourquoi Jéhovah confia-t-il cette mission à Haggaï ? Parce qu’en 537 av. n. è. Cyrus avait émis un décret autorisant les Juifs à rentrer dans leur pays afin d’y rebâtir la maison de Jéhovah. Or, nous étions en 520 et le temple était loin d’être achevé. Durant toutes ces années, les Juifs avaient cédé à l’opposition de leurs ennemis, mais aussi à l’apathie et au matérialisme, de sorte qu’ils n’avaient pas fait ce pourquoi ils étaient revenus. — Ezra 1:1-4 ; 3:10-13 ; 4:1-24 ; Hag. 1:4.
4. Qu’est-ce qui avait retardé la construction du temple, mais que se passa-t-il quand Haggaï commença à prophétiser ?
4 Comme l’atteste le récit biblique, les fondations du temple étaient à peine posées (en 536 av. n. è.) que “ sans cesse le peuple du pays affaiblissait les mains du peuple de Juda et le décourageait de bâtir ; ils soudoyaient contre eux des conseillers pour faire échouer leur conseil ”. (Ezra 4:4, 5.) Finalement, en 522 ces opposants non juifs réussirent à faire officiellement interdire l’œuvre. C’est dans la deuxième année du règne du roi de Perse Darius Hystaspe, soit en 520 av. n. è., que Haggaï commença à prophétiser, ce qui encouragea les Juifs à reprendre la construction du temple. Là-dessus, les gouverneurs des alentours envoyèrent une lettre à Darius lui demandant d’intervenir ; Darius exhuma le décret de Cyrus et soutint les Juifs contre leurs ennemis.
5. Quelles preuves avons-nous que le livre de Haggaï appartient bien au canon de la Bible ?
5 Les Juifs n’ont jamais mis en doute l’appartenance de la prophétie de Haggaï au canon des Écritures hébraïques ; cela est également confirmé par Ezra (5:1 et 6:14) qui dit que Haggaï prophétisa “ au nom du Dieu d’Israël ”. Que la prophétie de Haggaï appartienne à ‘ toute Écriture inspirée de Dieu ’, c’est ce qu’atteste Paul qui la cite en Hébreux 12:26 : “ Maintenant il a promis, en disant : ‘ Encore une fois, je secouerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. ’ ” — Hag. 2:6.
6. En quoi la prophétie de Haggaï consiste-t-elle, et comment met-elle l’accent sur le nom de Jéhovah ?
6 La prophétie de Haggaï se compose de quatre messages échelonnés sur une période de 112 jours. Le style du prophète est simple et direct, et l’accent qu’il met sur le nom de Jéhovah est particulièrement digne d’intérêt. Dans les 38 versets de son livre, Haggaï cite 35 fois le nom de Jéhovah, et il utilise 14 fois l’expression “ Jéhovah des armées ”. Il ne laisse aucun doute quant à l’origine divine de son message : “ Haggaï le messager de Jéhovah dit encore au peuple selon le mandat que le messager avait reçu de Jéhovah, disant : ‘ Je suis avec vous ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” — 1:13.
7. À quoi Haggaï encourage-t-il les Juifs, et quelle est la teneur de son message ?
7 Cette époque marqua l’histoire du peuple de Dieu, et l’œuvre accomplie par Haggaï fut des plus utiles. Il ne recula pas un seul instant devant sa tâche de prophète, et il parla avec franchise aux Juifs. Il leur dit sans détour que ce n’était plus le moment de temporiser, mais plutôt de se mettre à l’ouvrage. Il était temps de rebâtir la maison de Jéhovah et de restaurer le culte pur s’ils voulaient que Jéhovah leur accorde la prospérité. Le message de Haggaï se résume ainsi : Quiconque souhaite recevoir les bénédictions de Jéhovah doit servir le vrai Dieu et accomplir l’œuvre qu’il lui a ordonné de faire.
CONTENU DE HAGGAÏ
8. Pourquoi les Juifs ne sont-ils pas bénis matériellement par Jéhovah ?
8 Premier message (1:1-15). Il s’adresse au gouverneur Zorobabel et au grand prêtre Yoshoua, mais en présence du peuple. Le peuple a dit : “ Le temps n’est pas venu, le temps de la maison de Jéhovah, pour qu’elle soit bâtie. ” Par l’intermédiaire de Haggaï, Jéhovah pose cette question pertinente : “ Est-ce le temps pour vous d’habiter dans vos maisons lambrissées, alors que cette maison est déserte ? ” (1:2, 4). Les Juifs ont beaucoup semé au plan matériel, mais ils en ont peu profité, que ce soit dans les domaines du manger, du boire ou du vêtement. “ Fixez votre cœur sur vos voies ”, ordonne Jéhovah (1:7). Il est grand temps de rapporter du bois et de bâtir la maison pour que Jéhovah soit glorifié. Les Juifs prennent grand soin de leurs propres maisons, mais la maison de Jéhovah est déserte. En conséquence, Jéhovah a retenu la rosée du ciel, la production de la terre ainsi que sa bénédiction sur l’homme et sur le labeur de ses mains.
9. Comment Jéhovah incite-t-il les Juifs à se mettre à l’ouvrage ?
9 Les Juifs comprennent le message. Haggaï n’a pas prophétisé en vain. Les chefs et le peuple se mettent à ‘ écouter la voix de Jéhovah leur Dieu ’. La crainte de l’homme fait place à la crainte de Jéhovah, qui les rassure par la voix de Haggaï, son messager, disant : “ Je suis avec vous. ” (1:12, 13). C’est Jéhovah lui-même qui réveille l’esprit du gouverneur, l’esprit du grand prêtre et l’esprit de ceux qui restent de son peuple. Ils se mettent à l’ouvrage 23 jours seulement après le début de l’activité prophétique de Haggaï, et en dépit de l’interdiction prononcée par le gouvernement perse.
10. Quel sentiment certains Juifs éprouvent-ils vis-à-vis du temple qu’ils sont en train de construire, mais quelle promesse Jéhovah leur fait-il ?
10 Deuxième message (2:1-9). Moins d’un mois après la reprise des travaux de construction, Haggaï prononce son deuxième message divinement inspiré. Il s’adresse à Zorobabel, à Yoshoua et à ceux qui restent du peuple. Sans doute certains parmi les Juifs revenus de l’Exil qui avaient connu le temple de Salomon pensent que ce temple-ci ne sera rien en comparaison de l’ancien. Mais quelle est la déclaration de Jéhovah des armées ? ‘ Soyez forts et travaillez, car je suis avec vous. ’ (2:4). Jéhovah leur rappelle l’alliance qu’il a conclue avec eux et leur dit de ne pas craindre. Il les affermit avec la promesse d’ébranler toutes les nations, de faire arriver leurs choses désirables et de remplir sa maison de gloire. La gloire de cette dernière maison deviendra plus grande que celle de l’ancienne, et dans ce lieu il donnera la paix.
11. a) Par quelle allégorie Haggaï fait-il ressortir la négligence des prêtres ? b) Quel en est le résultat ?
11 Troisième message (2:10-19). Deux mois et trois jours plus tard, Haggaï s’adresse aux prêtres. Il se fait comprendre d’eux au moyen d’une allégorie. Si un prêtre porte de la chair sainte et qu’il touche n’importe quelle sorte de nourriture, celle-ci deviendra-t-elle sainte ? La réponse est non. Le fait de toucher une chose impure, comme un cadavre, rendra-t-il impur ? La réponse est oui. Alors Haggaï fait l’application pratique de l’allégorie. Le peuple du pays est impur parce qu’il a négligé le culte pur. Quelle que soit la nature de son offrande, elle apparaît impure aux yeux de Jéhovah Dieu. C’est pourquoi Jéhovah n’a pas béni l’œuvre de ses mains ; en outre, il lui a envoyé le dessèchement des céréales, la rouille et la grêle. Que le peuple change de voie, et Jéhovah le bénira.
12. Quel est le dernier message de Haggaï à Zorobabel ?
12 Quatrième message (2:20-23). Haggaï transmet ce message à la suite du troisième, le même jour, mais il l’adresse à Zorobabel. De nouveau Jéhovah parle d’‘ ébranler les cieux et la terre ’, mais cette fois il étend ce thème à l’anéantissement complet des royaumes des nations. Nombreux sont ceux qui tomberont, “ chacun par l’épée de son frère ”. (2:21, 22.) Haggaï conclut sa prophétie en assurant Zorobabel de la faveur de Jéhovah.
UTILITÉ
13. Quel bienfait immédiat le ministère prophétique de Haggaï a-t-il produit ?
13 Les quatre messages transmis par Haggaï furent utiles aux Juifs de l’époque. Ils les encouragèrent à se mettre immédiatement à l’ouvrage, et en quatre ans et demi le temple était achevé, ce qui allait favoriser le vrai culte en Israël (Ezra 6:14, 15). Jéhovah bénit leur activité zélée. C’est à cette époque de la construction du temple que Darius, le roi de Perse, examina les annales officielles et confirma le décret de Cyrus. Le temple fut donc achevé avec son soutien officiel. — Ezr 6:1-13.
14. Quels sages conseils Haggaï donne-t-il pour notre temps ?
14 La prophétie renferme également de sages conseils pour notre temps. Lesquels ? D’abord, elle souligne la nécessité pour la créature de placer les intérêts du culte de Dieu avant ses intérêts propres (Hag. 1:2-8 ; Mat. 6:33). Elle fait comprendre que l’égoïsme conduit à l’échec, qu’il est vain de poursuivre des objectifs matérialistes, que ce sont la paix et la bénédiction de Jéhovah qui enrichissent (Hag. 1:9-11 ; 2:9 ; Prov. 10:22). Elle insiste sur le fait que le service de Dieu en lui-même ne rend pas un homme pur, à moins qu’il ne soit accompli dans la pureté et de toute son âme, et qu’il ne soit pas entaché par une conduite impure (Hag. 2:10-14 ; Col. 3:23 ; Rom. 6:19). Elle montre que les serviteurs de Dieu ne doivent pas être pessimistes, en regardant en arrière vers “ le bon vieux temps ”, mais qu’il leur faut plutôt regarder vers l’avenir, ‘ fixer leur cœur sur leurs voies ’ et chercher à glorifier Jéhovah. Alors, Jéhovah sera avec eux. — Hag. 2:3, 4 ; 1:7, 8, 13 ; Phil. 3:13, 14 ; Rom. 8:31.
15. Selon le livre de Haggaï, quels bienfaits l’obéissance zélée procure-t-elle ?
15 Dès qu’ils s’activèrent à la reconstruction du temple, les Juifs bénéficièrent de la faveur de Jéhovah qui les fit prospérer. Les obstacles s’évanouirent. Les travaux furent achevés en leur temps. La hardiesse et le zèle dans le service de Jéhovah seront toujours récompensés. Les difficultés, réelles ou imaginaires, peuvent être surmontées grâce à la foi et au courage. L’obéissance à “ la parole de Jéhovah ” porte du fruit. — Hag. 1:1.
16. Quel lien existe-t-il entre la prophétie de Haggaï et l’espérance du Royaume, et quelle activité nous incite-t-elle aujourd’hui à déployer ?
16 Que dire maintenant de la prophétie selon laquelle Jéhovah ‘ ébranlera les cieux et la terre ’ ? L’apôtre Paul fait l’application pratique de Haggaï 2:6 lorsqu’il dit : “ Mais maintenant il [Dieu] a promis, en disant : ‘ Encore une fois, je secouerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. ’ Or cette expression ‘ encore une fois ’ indique la suppression des choses qui sont ébranlées en tant que choses qui ont été faites, afin que demeurent les choses qui ne sont pas ébranlées. C’est pourquoi, puisque nous devons recevoir un royaume qui ne peut être ébranlé, continuons d’avoir de la faveur imméritée, faveur par laquelle nous pouvons offrir à Dieu un service sacré d’une manière qui lui soit agréable, avec crainte de Dieu et effroi. Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. ” (Héb. 12:26-29). Selon Haggaï, l’ébranlement a pour but de ‘ renverser le trône des royaumes et d’anéantir la force des royaumes des nations ’. (Hag. 2:21, 22.) Citant la prophétie, Paul établit un contraste avec le Royaume de Dieu “ qui ne peut être ébranlé ”. Confiants dans l’espérance de ce Royaume, ‘ soyons forts et travaillons ’, offrant à Dieu un service sacré. Ne perdons pas non plus de vue qu’avant de renverser les nations Jéhovah fera sortir d’elles des choses précieuses en vue de la survie : “ ‘ Oui, j’ébranlerai toutes les nations, et les choses désirables de toutes les nations devront arriver ; et vraiment je remplirai de gloire cette maison ’, a dit Jéhovah des armées. ” — 2:4, 7.
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Livre de la Bible numéro 38 — Zekaria« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 38 — Zekaria
Écrivain : Zekaria
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : 518 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 520-518 av. n. è.
1. Où en était le temple de Jérusalem quand Zekaria commença à prophétiser ?
À L’ARRÊT ! Voilà où en étaient les travaux de construction du temple de Jéhovah à Jérusalem, lorsque Zekaria commença à prophétiser. Alors que Salomon avait bâti le temple originel en 7 années 1/2 (1 Rois 6:37, 38), les Juifs rapatriés se trouvaient à Jérusalem depuis 17 ans déjà, et la construction était loin d’être achevée. Finalement, les travaux avaient complètement été arrêtés après l’interdiction d’Artaxerxès (Bardiya ou Gaumata). Et maintenant, en dépit de ce décret officiel, le travail reprenait une fois de plus. Jéhovah se servait de Haggaï et de Zekaria pour inciter le peuple à reprendre la construction et à la poursuivre jusqu’à son achèvement. — Ezra 4:23, 24 ; 5:1, 2.
2. Pourquoi la tâche ressemblait-elle à une montagne, mais sur quoi Zekaria attira-t-il l’attention des Juifs ?
2 La tâche proposée aux Juifs ressemblait à une montagne (Zek. 4:6, 7). Ils n’étaient qu’une poignée face à leurs ennemis, nombreux ; et bien qu’il se trouvât parmi eux un prince de la lignée davidique, Zorobabel, ils n’avaient pas de roi et étaient assujettis à une domination étrangère. Il était facile de céder à la faiblesse et à l’égoïsme, alors que les temps exigeaient une foi forte et des actions énergiques. Zekaria fut suscité pour attirer l’attention des Juifs sur les desseins de Dieu pour l’époque et même sur les grands desseins divins concernant l’avenir, afin de les affermir en vue de l’œuvre à accomplir (8:9, 13). Ce n’était pas le moment d’imiter leurs ancêtres coupables d’ingratitude. — 1:5, 6.
3. a) À qui Zekaria est-il identifié, et pourquoi son nom est-il approprié ? b) Quand la prophétie de Zekaria a-t-elle été prononcée et mise par écrit ?
3 Qui était Zekaria ? La Bible cite quelque 30 personnages différents du nom de Zekaria. Cependant, le rédacteur du livre qui porte ce nom est identifié à “ Zekaria le fils de Bérékia le fils d’Iddo le prophète ”. (Zek. 1:1 ; Ezra 5:1 ; Neh. 12:12, 16.) Son nom (hébreu : Zekharyah) signifie “ Jéhovah s’est souvenu ”. Le livre de Zekaria établit clairement que “ Jéhovah des armées ” se souvient de son peuple pour lui faire du bien à cause de son nom (Zek. 1:3). Les dates mentionnées dans le livre indiquent qu’il couvre une période d’au moins deux ans. C’est “ au huitième mois, dans la deuxième année de Darius ” (octobre-novembre 520 av. n. è.), que la construction du temple reprit et que Zekaria commença à prophétiser (1:1). Le livre fait aussi référence au “ quatrième jour du neuvième mois, c’est-à-dire en Kislev ” “ dans la quatrième année de Darius ” (vers le 1er décembre 518 av. n. è.) (7:1). Par conséquent, la prophétie de Zekaria a certainement été prononcée et rédigée entre 520 et 518 av. n. è. — Ezra 4:24.
4, 5. a) Pourquoi Zekaria a-t-il prédit la chute de Tyr longtemps après le siège de la ville par Neboukadnetsar ? b) L’accomplissement de quelles prophéties particulières constitue une preuve convaincante de l’inspiration divine du livre ?
4 Quiconque étudie le livre de Zekaria trouvera en abondance les preuves de son authenticité. Prenons le cas de Tyr, par exemple. C’est après un siège de 13 ans que le roi de Babylone Neboukadnetsar anéantit la ville. Pourtant, ce ne fut pas la fin définitive de Tyr. Bien des années plus tard, Zekaria prédit la destruction totale de Tyr. C’est la ville insulaire de Tyr qu’Alexandre le Grand renversa quand il construisit sa célèbre digue ; il la brûla impitoyablement, réalisant ainsi la prophétie annoncée par Zekaria quelque deux siècles auparavanta. — Zek. 9:2-4.
5 Cependant, la preuve la plus convaincante de l’inspiration divine du livre se trouve dans la réalisation de ses prophéties relatives au Messie, Christ Jésus, comme cela ressort des comparaisons suivantes : Zekaria 9:9 avec Matthieu 21:4, 5 et Jean 12:14-16 ; Zekaria 12:10 avec Jean 19:34-37 ; Zekaria 13:7 avec Matthieu 26:31 et Marc 14:27. On note également des similitudes entre Zekaria 8:16 et Éphésiens 4:25 ; Zekaria 3:2 et Jude 9 ; Zekaria 14:5 et Jude 14. La Parole de Dieu est vraiment d’une harmonie parfaite !
6. a) Comment expliquer le changement de style à partir du chapitre 9 de Zekaria ? b) Quelle peut être la raison pour laquelle Matthieu se réfère à Zekaria sous le nom de “ Jérémie ” ?
6 Certains critiques de la Bible prétendent que le changement de style observé à partir du chapitre 9 indique que cette dernière partie ne peut être de Zekaria. Cependant, le changement de sujet justifie amplement le changement de style. Alors que les huit premiers chapitres 1-8 traitent de questions très importantes pour les contemporains de Zekaria, dans les chapitres 9 à 14 le prophète se porte vers un avenir plus lointain. Il en est qui se sont demandé pourquoi Matthieu cite Zekaria et attribue ses paroles à Jérémie (Mat. 27:9 ; Zek. 11:12). Il apparaît que Jérémie figurait parfois en tête des prophètes dits postérieurs (au lieu d’Isaïe, comme dans les bibles actuelles) ; ainsi, en se référant à Zekaria sous le nom de “ Jérémie ”, Matthieu a pu suivre la coutume juive consistant à désigner toute une section des Écritures sous le nom du premier livre de cette section. Jésus lui-même utilisa le terme Psaumes pour désigner tous les livres connus sous le nom d’Écrits. — Luc 24:44b.
7. De quoi le livre de Zekaria se compose-t-il ?
7 Jusqu’au 1:1 à chapitre 6, verset 8, le livre se compose d’une série de huit visions, semblables à celles de Daniel et d’Ézékiel, et se rapportant généralement à la reconstruction du temple. Ces visions sont suivies de déclarations et de prophéties relatives au culte pratiqué avec sincérité, au rétablissement et au jour de la guerre de Jéhovah.
CONTENU DE ZEKARIA
8. Que fait ressortir la vision des quatre cavaliers au sujet de Jérusalem et des nations ?
8 Première vision : les quatre cavaliers (1:1-17). “ ‘ Revenez vers moi, [...] et je reviendrai vers vous ’, a dit Jéhovah ”, puis il demande : “ Mes paroles et mes prescriptions que j’ai ordonnées à mes serviteurs les prophètes, n’ont-elles pas atteint vos pères ? ” (1:3, 6). Le peuple reconnaît avoir reçu ce qu’il mérite. Suit la première vision de Zekaria. Pendant la nuit apparaissent quatre cavaliers qui se tiennent parmi les arbres non loin de Jérusalem. Ils reviennent d’une inspection sur la terre, qu’ils ont trouvée tranquille et dans le calme. Mais l’ange de Jéhovah qui les interroge est vraiment troublé au sujet de Jérusalem. Jéhovah lui-même déclare sa grande indignation contre les nations qui ont aidé au malheur de Sion, et il ajoute qu’‘ il va revenir à Jérusalem avec des miséricordes ’. Sa propre maison y sera bâtie, et ses villes “ déborderont encore de ce qui est bon ”. — 1:16, 17.
9. Comment Jéhovah explique-t-il la vision des cornes et des artisans ?
9 Deuxième vision : les cornes et les artisans (1:18-21). Zekaria voit les quatre cornes qui ont dispersé Juda, Israël et Jérusalem. Puis Jéhovah lui fait voir quatre artisans et lui explique qu’ils vont jeter bas les cornes des nations qui s’opposent à Juda.
10. Quel rôle Jéhovah joue-t-il dans la prospérité de Jérusalem ?
10 Troisième vision : la prospérité de Jérusalem (2:1-13). Voici qu’un homme est en train de mesurer Jérusalem. La ville connaîtra l’expansion, et Jéhovah deviendra pour elle une muraille de feu tout autour et une gloire au milieu d’elle. Il appelle : “ Holà ! Sion, échappe-toi ”, et il ajoute cet avertissement : “ Qui vous touche, touche à la prunelle de mon œil. ” (2:7, 8). Parce que Jéhovah réside en elle, Sion se réjouira et des nations nombreuses se joindront à Jéhovah. Que toute chair fasse silence devant Jéhovah, “ car il s’est réveillé de sa demeure sainte ”. — 2:13.
11. Comment le grand prêtre Yoshoua est-il lavé de tout opprobre, et à quoi est-il exhorté ?
11 Quatrième vision : la délivrance de Yoshoua (3:1-10). Le grand prêtre Yoshoua passe en jugement. Satan s’oppose à lui, et l’ange de Jéhovah reprend Satan. Yoshoua n’est-il pas “ un tison arraché du feu ” ? (3:2.) Yoshoua est déclaré pur et ses vêtements sales sont échangés contre des “ habits d’apparat ”. Il est exhorté à marcher dans les voies de Jéhovah, qui ‘ introduit son serviteur Germe ’ et met devant Yoshoua une pierre sur laquelle il y a sept yeux. — 3:4, 8.
12. Quel encouragement et quelle assurance sont donnés concernant la construction du temple ?
12 Cinquième vision : le porte-lampes et les oliviers (4:1-14). L’ange réveille Zekaria qui voit un porte-lampes tout en or avec sept lampes et flanqué de deux oliviers. Zekaria entend cette parole de Jéhovah adressée à Zorobabel : ‘ Ni par des forces militaires ni par la puissance, mais par l’esprit de Dieu. ’ Une “ grande montagne ” sera aplanie devant Zorobabel, et la maîtresse pierre sortira avec le cri : “ Qu’elle est charmante ! Qu’elle est charmante ! ” Zorobabel a posé les fondations du temple, et c’est lui qui l’achèvera. Les sept lampes sont les yeux de Jéhovah qui “ rôdent dans toute la terre ”. (4:6, 7, 10.) Les deux oliviers sont les deux oints de Jéhovah.
13-15. Que voit-on dans les visions du rouleau volant, de l’épha et des quatre chars ?
13 Sixième vision : le rouleau volant (5:1-4). Zekaria voit un rouleau volant ; il a 9 mètres de long et 4,50 mètres de large. L’ange explique qu’il s’agit de l’imprécation qui sort à cause de tous ceux qui volent et jurent faussement au nom de Jéhovah.
14 Septième vision : l’épha (5:5-11). Le couvercle est soulevé de dessus l’épha (mesure de capacité équivalant à 22 litres), révélant une femme nommée “ Méchanceté ”. On la rejette au milieu de l’épha que deux femmes ailées soulèvent vers les cieux pour l’emporter à Shinéar (Babylone) et la déposer “ là, à sa vraie place ”. — 5:8, 11.
15 Huitième vision : les quatre chars (6:1-8). Voici que quatre chars apparaissent d’entre deux montagnes de cuivre ; ils sont tirés par des chevaux de différentes couleurs. Ce sont les quatre esprits des cieux. Sur l’ordre de l’ange, ils se mettent à circuler sur la terre.
16. Qu’est-il prophétisé à propos de “ Germe ” ?
16 Germe ; les jeûnes hypocrites (6:9–7:14). Jéhovah dit maintenant à Zekaria de placer une couronne magnifique sur la tête du grand prêtre Yoshoua. En termes prophétiques, il parle de “ Germe ”, qui est appelé à bâtir le temple de Jéhovah et à régner en tant que prêtre sur son trône. — 6:12.
17. En matière de culte, que désire Jéhovah, et qu’est-il arrivé à ceux qui se sont opposés à ses paroles ?
17 Zekaria prophétise depuis deux ans déjà, lorsqu’une délégation arrive de Béthel pour demander aux prêtres servant au temple s’il faut continuer à observer des périodes de pleurs et de jeûnes. Par l’intermédiaire de Zekaria, Jéhovah demande au peuple et aux prêtres si leurs jeûnes sont vraiment sincères. Ce que Jéhovah désire, c’est : ‘ l’obéissance, la justice vraie, la bonté de cœur et les miséricordes ’. (7:7, 9.) Parce que les Juifs se sont opposés à ses paroles prophétiques, l’épaule rebelle et le cœur semblable à une meule d’émeri, Jéhovah les a lancés comme par une tempête dans toutes les nations.
18. Quelles glorieuses promesses de rétablissement Jéhovah fait-il ?
18 Rétablissement ; “ dix hommes ”. (8:1-23.) Jéhovah déclare qu’il va retourner à Sion et résider à Jérusalem, que l’on appellera “ la ville de fidélité ”. Les vieillards s’assiéront sur ses places publiques, et les enfants y joueront. Cela n’est pas chose trop difficile pour Jéhovah, le Dieu juste et vrai. Jéhovah promet la semence de paix au reste de son peuple, disant : “ N’ayez pas peur. Que vos mains soient fortes. ” (8:3, 13). Voici ce qu’ils doivent faire : Dites-vous la vérité l’un à l’autre et jugez avec vérité, vous gardant de méditer dans vos cœurs le malheur l’un contre l’autre et de faire des faux serments. Assurément, le temps viendra où les habitants de beaucoup de villes s’inviteront à aller en toute sincérité à la recherche de Jéhovah, et où “ dix hommes ” de toutes les langues saisiront “ le pan du vêtement d’un homme, d’un Juif ” et suivront le peuple de Dieu. — 8:23.
19. Quelles déclarations sévères suivent, mais qu’est-il dit à propos du roi de Jérusalem ?
19 Déclarations contre les nations, les faux bergers (9:1–11:17). Dans la deuxième partie du livre, des chapitres 9 à 14, Zekaria abandonne les visions allégoriques pour adopter le style prophétique courant. Il commence par faire une déclaration sévère contre différentes villes, y compris la ville insulaire rocailleuse de Tyr. Jérusalem est invitée à pousser des cris de triomphe, car voici que ‘ son roi vient à elle. Il est juste, oui sauvé ; humble, et monté sur un âne ’. (9:9.) Il retranchera le char et l’arc, parlera de paix aux nations et sa domination s’étendra aux extrémités de la terre. Jéhovah combattra pour son peuple contre la Grèce, et il le sauvera. “ Oh ! que sa bonté est grande, en effet, et que sa beauté est grande ! ” (9:17). Jéhovah, Celui qui donne la pluie, condamne les devins et les faux bergers. Il fera que la maison de Juda l’emporte, et ceux d’Éphraïm deviendront comme un homme fort. Quant aux rédimés, “ leur cœur sera joyeux en Jéhovah. [...] et en son nom ils circuleront ”. — 10:7, 12.
20. Que symbolisent les bâtons “ Charme ” et “ Union ” ?
20 Zekaria reçoit maintenant l’ordre de faire paître le troupeau qui a été vendu à la tuerie par des bergers sans pitié, qui disent : “ Que Jéhovah soit béni, tandis que j’acquerrai des richesses. ” (11:5). Le berger se procure deux bâtons et les appelle “ Charme ” et “ Union ”. (11:7.) Brisant le bâton “ Charme ”, il symbolise la rupture de l’alliance. Puis il réclame son salaire, et on l’évalue à 30 pièces d’argent. Jéhovah ordonne à Zekaria de le jeter au trésor et dit avec une ironie suprême : “ Ce prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux. ” (11:13). Zekaria brise ensuite le bâton appelé “ Union ”, rompant la fraternité entre Juda et Israël. L’épée va s’abattre sur les faux bergers qui ont négligé les brebis de Jéhovah.
21. a) Quel jugement Jéhovah porte-t-il contre ceux qui combattent contre Jérusalem ? b) Quelle dispersion et quel affinage sont prédits ?
21 Jéhovah fait la guerre et devient roi (12:1–14:21). Et voici une nouvelle déclaration. Jéhovah fera de Jérusalem un bol donnant le vertige aux nations et une pierre pesante sur laquelle s’écorcheront tous ceux qui la soulèveront. Il va anéantir toutes les nations qui viennent contre Jérusalem. Sur la maison de David, Jéhovah répandra l’esprit de faveur et de supplications, et les Juifs regarderont vers Celui qu’ils ont transpercé, se lamentant sur Lui “ comme dans les lamentations sur un fils unique ”. (12:10.) Jéhovah des armées annonce le retranchement de toutes les idoles et des faux prophètes ; les parents d’un faux prophète le transperceront, de sorte qu’il prenne honte et ôte son vêtement de prophète. Le berger compagnon de Jéhovah doit être frappé et le troupeau dispersé, mais Jéhovah affinera une “ troisième partie ” pour invoquer son nom. Jéhovah dira : “ C’est mon peuple ”, et elle répondra : “ Jéhovah est mon Dieu. ” — 13:9.
22. Qu’arrivera-t-il aux nations et à Jérusalem ‘ au jour qui appartient à Jéhovah ’ ?
22 “ Voici qu’un jour vient — qui appartient à Jéhovah. ” Toutes les nations attaqueront Jérusalem ; la moitié de la ville ira en exil, laissant un reste derrière elle. Alors Jéhovah sortira et fera la guerre contre ces nations, “ comme au jour où il fait la guerre, au jour du combat ”. (14:1, 3.) La montagne des oliviers, à l’est de Jérusalem, se fendra d’est en ouest, formant une vallée qui servira de refuge. En ce jour-là, les eaux vives sortiront de Jérusalem, à l’est et à l’ouest ; cela aura lieu en été et en hiver, et “ vraiment Jéhovah deviendra roi sur toute la terre ”. (14:9.) Tandis que Jérusalem sera en sécurité, Jéhovah frappera tous ceux qui lui font la guerre. Alors qu’ils se tiendront debout, leur chair, leurs yeux et leurs langues pourriront. Ils seront dans la confusion. Chacun lèvera la main contre son prochain. Ceux qui restent de toutes les nations devront “ monter d’année en année pour se prosterner devant le Roi, Jéhovah des armées ”. — 14:16.
UTILITÉ
23. Comment le livre de Zekaria affermit-il la foi ?
23 Étudier et méditer la prophétie de Zekaria est d’un grand profit, car elle procure la connaissance qui affermit la foi. Plus de 50 fois Zekaria attire l’attention sur “ Jéhovah des armées ” comme sur Celui qui combat pour son peuple et le protège, lui donnant de la force selon ses besoins. Quand les adversaires tentèrent d’entraver la construction du temple en suscitant des obstacles aussi hauts qu’une montagne, Zekaria déclara : “ Voici la parole de Jéhovah à l’adresse de Zorobabel, disant : ‘ “ Ni par des forces militaires ni par la puissance, mais par mon esprit ”, a dit Jéhovah des armées. Qui es-tu, ô grande montagne ? Devant Zorobabel tu deviendras un plat pays. ’ ” Grâce à l’esprit de Jéhovah, la construction du temple fut achevée. De même aujourd’hui, les obstacles fondront s’ils sont affrontés avec foi en Jéhovah. C’est exactement ce que Jésus a dit à ses disciples : “ Si vous avez de la foi gros comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne : ‘ Transporte-toi d’ici à là-bas ’, et elle s’y transportera ; et rien ne vous sera impossible. ” — Zek. 4:6, 7 ; Mat. 17:20.
24. Quel exemple de fidélité est donné au chapitre 13 du livre de Zekaria ?
24 Au chapitre 13, versets 2 à 6, Zekaria illustre la fidélité qui, jusqu’à ce jour, a caractérisé l’organisation de Jéhovah. Cette qualité doit l’emporter sur toutes les relations humaines, même intimes comme celles entre parents liés par le sang. Si, dans une famille, un parent proche prophétise faussement au nom de Jéhovah, autrement dit, si ses paroles sont en opposition avec le message du Royaume et qu’il tente d’exercer une mauvaise influence sur des membres de la congrégation du peuple de Dieu, sa famille est tenue de soutenir fidèlement toute mesure disciplinaire prise par la congrégation. On adoptera la même attitude à l’égard d’un ami intime qui prophétise faussement, afin qu’il ait honte et que son cœur soit transpercé à cause de sa mauvaise action.
25. Comment la prophétie de Zekaria s’harmonise-t-elle avec d’autres passages des Écritures pour identifier le Messie ou “ Germe ”, et définir sa fonction de Grand Prêtre et de Roi de Jéhovah ?
25 Comme l’ont montré les paragraphes d’introduction, Zekaria a prédit en détail et avec exactitude que Jésus entrerait à Jérusalem en roi, “ humble, et monté sur un âne ”, qu’il serait livré pour “ trente pièces d’argent ”, que ses disciples se disperseraient alors et que, sur le poteau, un soldat lui percerait le côté avec sa lance (Zek. 9:9 ; 11:12 ; 13:7 ; 12:10). La prophétie parle également de “ Germe ” comme du bâtisseur du temple de Jéhovah. Une comparaison entre Isaïe 11:1-10, Jérémie 23:5 et Luc 1:32, 33 révèle que “ Germe ” n’est autre que Jésus Christ, qui “ régnera sur la maison de Jacob pour toujours ”. Zekaria présente “ Germe ” comme un “ prêtre sur son trône ”, ce qui est conforme aux paroles de l’apôtre Paul, qui a dit : “ Jésus [...] est devenu pour toujours grand prêtre à la manière de Melkisédec ”, et aussi : “ Il s’est assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux. ” (Zek. 6:12, 13 ; Héb. 6:20 ; 8:1). Ainsi, la prophétie désigne “ Germe ” comme étant le Grand Prêtre et le Roi placé à la droite de Dieu dans les cieux tout en proclamant que Jéhovah est le Chef souverain sur toutes choses : “ Et vraiment Jéhovah deviendra roi sur toute la terre. Oui, en ce jour-là Jéhovah sera un, et son nom un. ” — Zek. 14:9.
26. À quel “ jour ” glorieux Zekaria fait-il souvent référence ?
26 À propos de cette époque, le prophète répète 20 fois l’expression “ en ce jour-là ”, laquelle lui sert même de conclusion. L’analyse des passages, nombreux, où apparaît cette expression démontre qu’elle désigne le jour où Jéhovah retranchera les noms des idoles et supprimera les faux prophètes (13:2, 4). C’est le jour où Jéhovah combattra contre les nations belliqueuses et sèmera la confusion dans leurs rangs avant de les détruire, tout en suscitant ‘ la vallée de ses montagnes ’ pour qu’elle serve de refuge à son peuple (14:1-5, 13 ; 12:8, 9). “ Et à coup sûr Jéhovah leur Dieu les sauvera en ce jour-là, comme le troupeau de son peuple ”, et ils s’appelleront l’un l’autre, tandis qu’ils seront sous la vigne et sous le figuier (Zek. 9:16 ; 3:10 ; Mika 4:4). C’est le jour glorieux où Jéhovah des armées ‘ résidera au milieu ’ de son peuple et où “ des eaux vives sortiront de Jérusalem ”. Ces paroles de Zekaria présentent les événements qui auront lieu “ en ce jour-là ” comme des signes avant-coureurs ‘ d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre ’, conformément à la promesse du Royaume. — Zek. 2:11 ; 14:8 ; Rév. 21:1-3 ; 22:1.
27. Comment la prophétie de Zekaria attire-t-elle l’attention sur la sanctification du nom de Jéhovah ?
27 “ Qui a méprisé le jour des petites choses ? ” demande Jéhovah. Voici que la terre entière connaîtra la prospérité : ‘ Vraiment des peuples nombreux et des nations fortes viendront chercher Jéhovah des armées à Jérusalem et dix hommes de toutes les langues des nations saisiront le pan du vêtement d’un homme, d’un Juif, en disant : “ Nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu dire que Dieu est avec vous. ” ’ “ En ce jour-là ”, même les clochettes du cheval porteront l’inscription “ La sainteté appartient à Jéhovah ! ” L’étude de ces prophéties réconfortantes est des plus utiles, car elles attestent que le nom de Jéhovah sera bel et bien sanctifié grâce à la Semence du Royaume ! — Zek. 4:10 ; 8:22, 23 ; 14:20.
[Notes]
b Encyclopaedia Judaica, 1973, vol. 4, col. 828 ; Étude perspicace des Écritures, vol. 1, page 689.
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Livre de la Bible numéro 39 — Malaki« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 39 — Malaki
Écrivain : Malaki
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : après 443 av. n. è.
1. Comment le zèle de Malaki pour Jéhovah nous est-il révélé ?
QUI était Malaki ? Absolument rien n’a été rapporté au sujet de ses ancêtres ou de son histoire personnelle. Toutefois, la teneur de sa prophétie révèle que c’était un adorateur de Jéhovah des plus zélés, un défenseur de son nom et du culte pur, et qu’il s’indigna vivement contre les hommes qui prétendaient servir Dieu mais ne servaient que leurs intérêts. Le nom de Jéhovah apparaît 48 fois dans les quatre chapitres de sa prophétie.
2. Quelle est la signification probable du nom de Malaki, et à quelle époque, selon toute apparence, a-t-il vécu ?
2 En hébreu, son nom est Malʼakhi ; il signifie probablement “ son messager (ange) ”. Les Écritures hébraïques, la Septante et l’ordre chronologique des livres placent Malaki à la fin des 12 petits prophètes, comme on les appelle. Selon la tradition de la Grande Synagogue, Malaki vécut après les prophètes Haggaï et Zekaria, et il était contemporain de Nehémia.
3. Qu’est-ce qui indique que la prophétie de Malaki a été écrite après 443 av. n. è. ?
3 Quand la prophétie fut-elle écrite ? Sous l’administration d’un gouverneur, ce qui situe la rédaction à l’époque du rétablissement de Jérusalem après les 70 années de la désolation de Juda (Mal. 1:8). Mais de quel gouverneur s’agit-il ? Puisque la prophétie fait allusion au service du temple et qu’elle est muette sur sa construction, elle a dû être rédigée après le gouvernorat de Zorobabel sous l’administration duquel le temple fut achevé. Un seul autre gouverneur est cité dans les Écritures en rapport avec cette période ; il s’agit de Nehémia. La prophétie s’adapte-t-elle à l’époque de Nehémia ? Le livre de Malaki ne fait pas mention de la reconstruction de Jérusalem et de sa muraille, ce qui élimine la première partie de son gouvernorat. En revanche, il y est beaucoup question des abus commis par la prêtrise, ce qui correspond à la situation au temps où Nehémia vint pour la deuxième fois à Jérusalem, après qu’Artaxerxès l’eut rappelé à Babylone en 443 av. n. è., la 32e année de son règne (Mal. 2:1 ; Neh. 13:6). Des passages similaires dans les livres de Malaki et de Nehémia indiquent que la prophétie s’applique à cette époque particulière. — Mal. 2:4-8, 11, 12—Neh. 13:11, 15, 23-26 ; Mal. 3:8-10—Neh. 13:10-12.
4. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité et l’inspiration divine du livre de Malaki ?
4 Les Juifs n’ont jamais contesté l’authenticité du livre de Malaki. Les citations qui en sont faites dans les Écritures grecques chrétiennes, certaines d’entre elles démontrant la réalisation de ses prophéties, attestent que le livre de Malaki est d’inspiration divine et appartient au canon des Écritures hébraïques reconnu par la congrégation chrétienne. — Mal. 1:2, 3—Rom. 9:13 ; Mal. 3:1—Mat. 11:10 et Luc 1:76 et 7:27 ; Mal. 4:5, 6—Mat. 11:14 et 17:10-13 ; Marc 9:11-13 et Luc 1:17.
5. Quelle condition spirituelle alarmante incita Malaki à prophétiser ?
5 La prophétie de Malaki révèle que le zèle et l’enthousiasme religieux suscités par les prophètes Haggaï et Zekaria lors de la reconstruction du temple s’étaient refroidis. Les prêtres étaient devenus négligents, orgueilleux et suffisants. Les services du temple étaient une parodie de culte. Les dîmes et les offrandes avaient cessé, les Juifs ayant le sentiment que Dieu ne s’intéressait pas à Israël. Les espoirs placés en Zorobabel s’étaient brisés, et, contrairement à l’attente de certains, le Messie n’était pas venu. La condition spirituelle des Juifs était au plus bas. Y avait-il une raison de les encourager et de leur donner de l’espoir ? Comment faire prendre conscience aux Juifs de leur état réel et les inciter à se tourner vers la justice ? La prophétie de Malaki répond à ces questions.
6. Quel est le style de Malaki ?
6 Le style de Malaki est direct et vigoureux. Le prophète énonce d’abord la proposition, puis il répond aux objections formulées par son auditoire. Enfin, il réaffirme sa proposition première. Cette méthode donne de la force et de la couleur à son argumentation. Au lieu de déployer des trésors d’éloquence, Malaki utilise un style abrupt et des arguments frappants.
CONTENU DE MALAKI
7. Quel amour et quelle haine Jéhovah exprime-t-il ?
7 Commandement de Jéhovah aux prêtres (1:1–2:17). Jéhovah commence par exprimer l’amour qu’il porte à son peuple. Il a aimé Jacob et haï Ésaü. Qu’Édom bâtisse ses lieux dévastés, Jéhovah les démolira et on les appellera “ le territoire de la méchanceté ”, le peuple contre qui Jéhovah invective, car Jéhovah sera “ magnifié au-dessus du territoire d’Israël ”. — 1:4, 5.
8. Comment les prêtres ont-ils souillé la table de Jéhovah, et pourquoi la malédiction va-t-elle les frapper ?
8 Maintenant Jéhovah s’adresse directement aux ‘ prêtres qui méprisent son nom ’. Ceux-ci tentant de se justifier, Jéhovah attire l’attention sur leurs sacrifices d’animaux aveugles, boiteux et malades, puis il demande : Le gouverneur accueillera-t-il aimablement de telles offrandes ? Jéhovah lui-même ne prend pas plaisir en elles. Son nom doit être exalté parmi les nations, mais ces hommes le profanent, en disant : “ La table de Jéhovah est chose souillée. ” La malédiction les frappera, car ils ont agi avec ruse, écartant leurs vœux pour offrir des sacrifices sans valeur. “ ‘ Car je suis un grand Roi ’, a dit Jéhovah des armées, ‘ et mon nom sera redoutable parmi les nations. ’ ” — 1:6, 12, 14.
9. En quoi les prêtres ont-ils failli, et comment ont-ils profané la sainteté de Jéhovah ?
9 Jéhovah donne maintenant un commandement aux prêtres, disant que, s’ils ne prennent pas à cœur ce conseil, il enverra sur eux la malédiction et maudira leurs bénédictions. Il dispersera les excréments de leurs fêtes sur leurs visages, parce qu’ils n’ont pas gardé l’alliance de Lévi. “ Car ce sont les lèvres du prêtre qui doivent garder la connaissance, et c’est la loi qu’on doit chercher de sa bouche ; car il est le messager de Jéhovah des armées. ” (2:7). Malaki confesse le grand péché d’Israël et de Juda. Ils se sont trahis l’un l’autre et ont profané la sainteté de Jéhovah, leur Père et Créateur, en prenant possession de la fille d’un dieu étranger, faisant d’elle une épouse. Ils ont dépassé la mesure en lassant Jéhovah. Ils sont allés jusqu’à demander : “ Où est le Dieu de la justice ? ” — 2:17.
10. Pour quelle œuvre de jugement le Seigneur vient-il à son temple ?
10 Le vrai Seigneur et le messager (3:1-18). La prophétie arrive maintenant à son point culminant avec ces paroles de “ Jéhovah des armées ” : “ Voyez ! J’envoie mon messager, et il devra frayer un chemin devant moi. Et soudain viendra à Son temple le vrai Seigneur que vous cherchez, et le messager de l’alliance en qui vous prenez plaisir. Voyez ! Il viendra à coup sûr. ” (3:1). Tel un affineur, il purifiera les fils de Lévi, et Jéhovah deviendra un témoin prompt contre les méchants qui ne l’ont pas craint. Jéhovah ne change pas, et parce qu’ils sont les fils de Jacob, il reviendra miséricordieusement vers eux s’ils reviennent vers lui.
11. Comment les Juifs devraient-ils maintenant mettre Dieu à l’épreuve, et quelles bénédictions en découleront ?
11 Ils ont dépouillé Dieu. Qu’ils le mettent maintenant à l’épreuve en apportant leurs dixièmes au magasin, pour qu’il y ait de la nourriture dans la maison de Dieu, avec l’assurance qu’il ouvrira les écluses des cieux et videra sur eux la plénitude de sa bénédiction. Ils deviendront un pays de plaisir que toutes les nations déclareront heureux. Ceux qui craignent Jéhovah ont parlé l’un avec l’autre, et Jéhovah faisait attention et écoutait. “ Et un livre de souvenir commença à être écrit devant lui pour ceux qui craignent Jéhovah et pour ceux qui pensent à son nom. ” (3:16). À coup sûr, ils deviendront la possession de Jéhovah au jour où il produira un bien particulier.
12. Qu’est-il promis au sujet du redoutable jour de Jéhovah ?
12 Le grand et redoutable jour de Jéhovah (4:1-6). Le jour vient qui dévorera les méchants si bien qu’il ne leur laissera ni racine ni branche. Mais le soleil de la justice se lèvera à coup sûr pour ceux qui craignent le nom de Jéhovah, et ils seront guéris. Jéhovah les exhorte à se souvenir de la loi de Moïse. Avant la venue de son grand et redoutable jour, il promet de leur envoyer Éliya le prophète. “ Et il devra ramener le cœur des pères vers les fils et le cœur des fils vers les pères ; de peur que je ne vienne et ne frappe bel et bien la terre, la vouant à la destruction. ” — 4:6.
UTILITÉ
13. Que dit Malaki à propos a) de l’amour et de la miséricorde de Jéhovah ? b) de la responsabilité incombant aux enseignants de la Parole de Dieu ? c) de ceux qui transgressent les lois et les principes de Dieu ?
13 Le livre de Malaki nous aide à comprendre les principes immuables et l’amour miséricordieux de Jéhovah Dieu. Dès le début il souligne le grand amour de Jéhovah pour son peuple, “ Jacob ”. Il a déclaré aux fils de Jacob : “ Je suis Jéhovah ; je n’ai pas changé. ” Malgré leur grande méchanceté, il est prêt à revenir vers son peuple s’il revient vers lui. Quel Dieu miséricordieux (Mal. 1:2 ; 3:6, 7 ; Rom. 11:28 ; Ex. 34:6, 7) ! Par l’intermédiaire de Malaki, Jéhovah souligne que les lèvres du prêtre ‘ devraient garder la connaissance ’. Tous ceux qui sont chargés d’enseigner la Parole de Dieu devraient veiller sur ce point, s’assurant qu’ils transmettent bien la connaissance exacte (Mal. 2:7 ; Phil. 1:9-11 ; voir aussi Jacq. 3:1). Jéhovah ne tolère pas les hypocrites qui cherchent à faire croire que ‘ celui qui fait le mal est bon aux yeux de Jéhovah ’. Qu’on ne s’imagine pas pouvoir tromper Jéhovah en faisant à ce grand Roi une offrande pour la forme (Mal. 2:17 ; 1:14 ; Col. 3:23, 24). Jéhovah sera un témoin prompt contre tous ceux qui transgressent ses lois et ses principes justes ; que celui qui agit méchamment ne s’attende pas à s’en tirer à bon compte. Jéhovah le jugera (Mal. 3:5 ; Héb. 10:30, 31). Que les justes aient la pleine assurance que Jéhovah se souviendra de leurs œuvres et les récompensera. Qu’ils prêtent attention à la Loi de Moïse, à l’exemple de Jésus, car elle renferme de nombreuses choses qui se sont réalisées en lui. — Mal. 3:16 ; 4:4 ; Luc 24:44, 45.
14. a) Qu’est-ce que Malaki annonce particulièrement ? b) Comment Malaki 3:1 s’est-il accompli au Ier siècle de n. è. ?
14 Étant le dernier des Écritures hébraïques inspirées, le livre de Malaki annonce des événements qui entourent la venue du Messie, laquelle eut lieu quatre cents ans plus tard et justifia la rédaction des Écritures grecques chrétiennes. Selon ce qui est rapporté en Malaki 3:1, Jéhovah des armées a déclaré : “ Voyez ! J’envoie mon messager, et il devra frayer un chemin devant moi. ” Parlant sous l’inspiration divine, le vieux Zekaria montra que ces paroles s’étaient accomplies en la personne de son fils, Jean le baptiseur (Luc 1:76). Jésus Christ le confirma et ajouta : “ Il n’en a pas été suscité de plus grand que Jean le Baptiste ; mais quelqu’un qui est un petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. ” Jean avait été envoyé, comme Malaki l’avait prédit, pour “ frayer un chemin ” ; il ne figure donc pas parmi ceux avec qui Jésus conclut par la suite une alliance pour un royaume. — Mat. 11:7-12 ; Luc 7:27, 28 ; 22:28-30.
15. Qui est l’“ Éliya ” de la prophétie de Malaki ?
15 En Malaki 4:5, 6, Jéhovah promit : “ Voyez ! Je vous envoie Éliya le prophète. ” Qui est cet “ Éliya ” ? Tant Jésus que l’ange qui apparut à Zekaria appliquent ces paroles à Jean le baptiseur, montrant qu’il avait la charge de ‘ rétablir toutes choses ’ et d’“ apprêter à Jéhovah un peuple préparé ” à recevoir le Messie. Mais Malaki dit également qu’“ Éliya ” est le précurseur du “ grand et redoutable jour de Jéhovah ”, annonçant ainsi un accomplissement encore à venir au jour de jugement. — Mat. 17:11 ; Luc 1:17 ; Mat. 11:14 ; Marc 9:12.
16. Quel jour béni Malaki annonce-t-il, et quel chaleureux encouragement donne-t-il ?
16 Annonçant ce jour, Jéhovah des armées déclare : “ Du lever du soleil jusqu’à son coucher, mon nom sera grand parmi les nations [...]. Car je suis un grand Roi, [...] et mon nom sera redoutable parmi les nations. ” Redoutable, en vérité ! Car ‘ le jour vient brûlant comme le four, et tous les présomptueux et tous ceux qui pratiquent la méchanceté deviendront comme du chaume ’. Mais heureux sont ceux qui craignent le nom de Jéhovah, car pour eux “ se lèvera à coup sûr le soleil de la justice, avec la guérison dans ses ailes ”. Ces paroles nous transportent dans l’ère heureuse où les hommes obéissants de la famille humaine seront complètement guéris, spirituellement, affectivement, mentalement et physiquement (Rév. 21:3, 4). Annonçant ce jour glorieux et béni, Malaki nous encourage à présenter, de tout notre cœur, notre offrande à la maison de Jéhovah : “ ‘ Mettez-moi à l’épreuve à ce propos ’, a dit Jéhovah des armées, ‘ pour voir si je n’ouvrirai pas pour vous les écluses des cieux et si je ne viderai pas réellement sur vous une bénédiction jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pénurie. ’ ” — Mal. 1:11, 14 ; 4:1, 2 ; 3:10.
17. Par quelle invitation à l’optimisme les avertissements de Malaki sont-ils tempérés ?
17 Tout en continuant d’annoncer que ‘ la terre est vouée à la destruction ’, ce dernier livre des Prophètes nous invite à l’optimisme et à la joie, conformément aux paroles suivantes que Jéhovah adresse à son peuple : “ Il faudra que toutes les nations vous déclarent heureux, car vous, vous deviendrez un pays de plaisir. ” — 4:6 ; 3:12.
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Livre de la Bible numéro 40 — Matthieu« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 40 — Matthieu
Écrivain : Matthieu
Lieu de composition : Palestine
Fin du travail de composition : vers 41 de n. è.
Période qu’embrasse le texte : 2 av. n. è.-33 de n. è.
1. a) Quelle promesse Jéhovah offre-t-il à l’humanité depuis l’Éden ? b) Comment l’espérance dans le Messie s’est-elle fermement établie parmi les Juifs ?
DÈS la rébellion en Éden, Jéhovah a fait à l’humanité la promesse réconfortante de rendre libres tous les amis de la justice par le moyen de la Semence de sa “ femme ”. Cette Semence ou Messie, il décida de la faire sortir de la nation d’Israël. Au fil des siècles, Dieu inspira des écrivains hébreux qui consignèrent de nombreuses prophéties annonçant que la Semence serait le Chef du Royaume de Dieu et qu’elle s’emploierait à sanctifier le nom de Jéhovah, le lavant pour toujours de l’opprobre dont il avait été entaché. Ces prophètes ont abondamment parlé de celui qui vengerait Jéhovah et délivrerait les humains de la crainte, de l’oppression, du péché et de la mort. À l’achèvement des Écritures hébraïques, les Juifs espéraient fermement en la venue du Messie.
2. Comment les conditions qui prévalaient lors de la venue du Messie se prêtaient-elles admirablement bien à l’annonce de la bonne nouvelle ?
2 Entre-temps, la scène du monde avait changé. Dieu avait préparé les nations à la venue du Messie, et la situation convenait parfaitement à l’annonce de cet événement jusqu’aux extrémités de la terre connues d’alors. La Grèce, Cinquième Puissance mondiale, avait introduit une langue commune, un moyen de communication universel. Rome, Sixième Puissance mondiale, avait fondé un empire avec l’ensemble des nations qu’elle assujettissait, construisant des routes pour relier entre elles toutes les parties de cet empire. Beaucoup de Juifs avaient été dispersés dans l’empire, si bien qu’en tous lieux des gens avaient appris qu’ils attendaient le Messie. Et voilà que plus de 4 000 ans après la promesse édénique le Messie était apparu ! La Semence promise tant attendue était là ! Les événements les plus importants de l’histoire humaine se déroulaient, tandis que le Messie accomplissait fidèlement sur la terre la volonté de son Père.
3. a) Quelle disposition Jéhovah a-t-il prise pour que soit consignée l’histoire de la vie de Jésus ? b) Qu’est-ce qui différencie chacun des Évangiles, et pourquoi tous les quatre sont-ils nécessaires ?
3 Le moment était de nouveau venu de consigner ces événements mémorables dans des écrits inspirés. Sous l’impulsion de l’esprit de Jéhovah, quatre hommes fidèles ont rédigé des écrits distincts, chacun témoignant que Jésus est le Messie, la Semence promise et le Roi, et retraçant en détail sa vie, son ministère, sa mort et sa résurrection. Ces récits portent le nom d’Évangiles, mot qui signifie “ bonne nouvelle ”. Bien que les quatre livres soient parallèles et couvrent souvent les mêmes événements, ils ne sont en aucune façon de simples copies. Les trois premiers Évangiles sont souvent appelés synoptiques, d’un verbe qui veut dire “ voir ensemble ”, car ils ont une approche semblable de la vie terrestre de Jésus. Toutefois, chacun des quatre écrivains, savoir Matthieu, Marc, Luc et Jean, raconte à sa manière la vie du Christ. Chacun écrit sur un thème et dans un dessein particuliers, selon sa personnalité et en ne perdant pas de vue ses lecteurs immédiats. Plus nous fouillons leurs écrits, plus nous discernons leurs caractéristiques propres, et nous comprenons alors que ces quatre livres bibliques divinement inspirés sont des récits indépendants, complémentaires et harmonieux de la vie de Jésus Christ.
4. Que savons-nous du rédacteur du premier Évangile ?
4 Matthieu fut le premier à mettre par écrit la bonne nouvelle relative au Christ. Son nom est probablement la forme abrégée de l’hébreu “ Mattithia ”, qui signifie “ Don de Jéhovah ”. Matthieu était l’un des 12 apôtres choisis par Jésus. Au temps où le Maître parcourait la Palestine, prêchant et enseignant le Royaume de Dieu, Matthieu a entretenu des relations étroites et intimes avec lui. Avant de devenir disciple de Jésus, il était collecteur d’impôts, une profession que les Juifs exécraient, car elle leur rappelait constamment qu’ils étaient privés de liberté et assujettis à la Rome impériale. Matthieu était également connu sous le nom de Lévi, et il était fils d’Alphée. Il répondit spontanément à Jésus quand celui-ci l’invita à le suivre. — Mat. 9:9 ; Marc 2:14 ; Luc 5:27-32.
5. Comment est-il établi que Matthieu a écrit le premier Évangile ?
5 Bien que l’Évangile attribué à Matthieu ne précise pas qu’il en est le rédacteur, les nombreux témoignages des historiens de l’Église primitive l’affirment. En fait, de tous les livres anciens, celui de Matthieu est peut-être le seul dont le rédacteur soit aussi clairement et unanimement identifié. Déjà au temps de Papias de Hiérapolis (première partie du IIe siècle de n. è.), une lignée de témoins attribuent à Matthieu la rédaction de cet Évangile, qu’ils considèrent comme une partie authentique de la Parole de Dieu. Voici ce que déclare l’ouvrage Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong : “ Des passages de Matthieu sont cités par Justin, par l’auteur de la lettre à Diognète (voir Justin de Otto, vol. ii), par Hégésippe, Irénée, Tatien, Athénagore, Théophile, Clément, Tertullien et Origène. Ce n’est pas tant en raison des citations elles-mêmes que de la manière dont il est cité, c’est-à-dire comme une autorité reconnue et sans la moindre trace de doute, que nous considérons comme établi que le livre en notre possession n’a subi aucune modification brusquea. ” Le fait que Matthieu soit apôtre, et qu’à ce titre l’esprit de Dieu reposait sur lui, garantit la véracité de son récit.
6, 7. a) Quand et dans quelle langue l’Évangile de Matthieu a-t-il primitivement été écrit ? b) Qu’est-ce qui indique que les Juifs étaient essentiellement ses destinataires ? c) Combien de fois la Traduction du monde nouveau emploie-t-elle le nom de Jéhovah dans cet Évangile, et pourquoi ?
6 Matthieu composa son récit en Palestine. La date exacte de la rédaction est inconnue ; toutefois, des suscriptions figurant à la fin de certains manuscrits (tous portant des dates ultérieures au Xe siècle) la situent en 41 de n. è. Des faits indiquent que Matthieu écrivit primitivement son Évangile dans l’hébreu commun de l’époque, et qu’il le traduisit ensuite en grec. Dans son ouvrage intitulé De viris illustribus (Des hommes illustres, chapitre III), Jérôme déclare : “ Matthieu, nommé aussi Lévi, et de publicain devenu apôtre, composa le premier en Judée, pour ceux qui avaient cru parmi les circoncis, l’Évangile du Christ, et le rédigea en caractères et langage hébraïquesb. ” Et il ajoute que le texte hébreu de cet Évangile était conservé à son époque (IVe et Ve siècles de n. è.) dans la bibliothèque que Pamphilus avait constituée à Césarée.
7 Au début du IIIe siècle, Eusèbe cite un commentaire d’Origène sur les Évangiles : “ D’abord a été écrit [...] selon Matthieu, premièrement publicain, puis apôtre de Jésus-Christ : [...] en langue hébraïquec. ” Que cet évangile fut écrit primitivement à l’intention des Juifs, c’est ce qu’indiquent la généalogie légale de Jésus qu’il fait remonter à Abraham et ses nombreuses références aux Écritures hébraïques, démontrant qu’elles annonçaient la venue du Messie. Il est raisonnable de penser que Matthieu employa le nom divin Jéhovah sous la forme du Tétragramme lorsqu’il cita des passages des Écritures hébraïques où figurait ce nom. C’est pourquoi le livre de Matthieu dans la Traduction du monde nouveau contient 18 fois le nom Jéhovah, comme le fait la version hébraïque de Matthieu originellement produite par F. Delitzsch au XIXe siècle. Matthieu aurait adopté la même attitude que Jésus à l’égard du nom divin et n’aurait pas succombé à la superstition juive de l’époque qui interdisait l’usage de ce nom. — Mat. 6:9 ; Jean 17:6, 26.
8. Comment l’Évangile de Matthieu reflète-t-il son ancien métier de collecteur d’impôts ?
8 Matthieu ayant été collecteur d’impôts, il lui était tout naturel de parler en termes précis d’argent, de chiffres et de valeurs (Mat. 17:27 ; 26:15 ; 27:3). Il éprouvait une vive reconnaissance envers le Dieu miséricordieux qui lui avait permis à lui, collecteur d’impôts méprisé, de devenir ministre de la bonne nouvelle et collaborateur intime de Jésus. Aussi est-il le seul parmi les évangélistes à souligner que Jésus a maintes fois insisté sur le fait que la miséricorde est exigée en plus du sacrifice (9:9-13 ; 12:7 ; 18:21-35). Matthieu puisa un grand encouragement dans la faveur imméritée de Jéhovah, et c’est avec à-propos qu’il rapporte quelques-unes des paroles les plus réconfortantes de Jésus : “ Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et moi je vous réconforterai. Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi, car je suis doux de caractère et humble de cœur, et vous trouverez du réconfort pour vos âmes. Car mon joug est doux et ma charge est légère. ” (11:28-30). Quelle tendresse et quel réconfort dans ces paroles pour cet ancien collecteur d’impôts que ses compatriotes ne s’étaient certainement pas privés d’insulter !
9. Quel thème et quel style de présentation caractérisent l’Évangile de Matthieu ?
9 Matthieu souligna particulièrement que le thème de l’enseignement de Jésus était “ le royaume des cieux ”. (4:17.) À ses yeux, Jésus était le Prédicateur-Roi. Il employa si fréquemment le terme “ royaume ” (plus de 50 fois) que son Évangile pourrait porter le nom d’Évangile du Royaume. Matthieu se soucia davantage de la présentation logique des discours publics et des sermons de Jésus que de la relation purement chronologique des événements. Le fait que Matthieu ait mis en évidence le thème du Royaume dans les 18 premiers chapitres 1-18 l’amena à dévier de l’ordre chronologique. Cependant, les dix derniers chapitres (19 à 28) suivent généralement l’ordre chronologique tout en continuant de mettre l’accent sur le Royaume.
10. Quel pourcentage du récit est unique à Matthieu, et quelle période l’Évangile couvre-t-il ?
10 Quarante-deux pour cent de l’Évangile de Matthieu ne se trouvent dans aucun des trois autres Évangilesd. Cela comprend au moins dix paraboles ou exemples : la mauvaise herbe (13:24-30), le trésor caché (13:44), la perle de grande valeur (13:45, 46), la senne (13:47-50), l’esclave impitoyable (18:23-35), les ouvriers et le denier (20:1-16), le père et les deux enfants (21:28-32), le mariage du fils du roi (22:1-14), les dix vierges (25:1-13) et les talents (25:14-30). En résumé, le livre raconte la vie de Jésus depuis sa naissance, en l’an 2 av. n. è., jusqu’à la réunion qu’il tint avec ses disciples juste avant son ascension en 33 de n. è.
CONTENU DE MATTHIEU
11. a) En toute logique, comment l’Évangile débute-t-il, et quels sont les premiers événements qu’il rapporte ? b) Quels sont quelques-uns des événements annoncés prophétiquement sur lesquels Matthieu attire notre attention ?
11 Présentation de Jésus et de la nouvelle du “ royaume des cieux ”. (1:1–4:25.) En toute logique, Matthieu commence par la généalogie de Jésus, établissant le droit légal de Jésus en tant qu’héritier d’Abraham et de David. Il capte ainsi l’attention du lecteur juif. Il raconte ensuite la conception miraculeuse de Jésus, sa naissance à Bethléhem, la visite des astrologues, le massacre, ordonné par Hérode rendu furieux, de tous les garçons de Bethléhem âgés de moins de deux ans, la fuite en Égypte de Joseph, de Marie et du jeune enfant, leur retour et leur installation à Nazareth. Matthieu veille particulièrement à attirer l’attention sur la réalisation des prophéties établissant que Jésus est le Messie. — Mat. 1:23—Is. 7:14 ; Mat. 2:1-6—Mika 5:2 ; Mat. 2:13-18—Hosh. 11:1 et Jér. 31:15 ; Mat. 2:23—Is. 11:1, note.
12. Que se passe-t-il lors du baptême de Jésus, et aussitôt après ?
12 Le récit de Matthieu fait maintenant un bond de près de 30 ans. Jean le Baptiste est en train de prêcher dans le désert de Judée : “ Repentez-vous, dit-il, car le royaume des cieux s’est approché. ” (Mat. 3:2). Il baptise les Juifs repentants dans le Jourdain et avertit les Pharisiens et les Sadducéens de la colère qui vient. Jésus arrive de Galilée et Jean le baptise. Aussitôt l’esprit de Dieu descend sur lui et une voix venant des cieux dit : “ Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé. ” (3:17). Alors Jésus est conduit au désert où, après un jeûne de 40 jours, Satan le Diable vient le tenter. À trois reprises, il le repousse en citant la Parole de Dieu, et il finit par lui dire : “ Va-t’en, Satan, car il est écrit : ‘ C’est Jéhovah ton Dieu que tu dois adorer, et c’est à lui seul que tu dois offrir un service sacré. ’ ” — 4:10.
13. Quelle campagne galvanisante commence en Galilée ?
13 “ Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché. ” Jésus, l’Oint, proclame maintenant ce message galvanisant en Galilée. Il invite quatre pêcheurs à abandonner leurs filets et à le suivre pour devenir “ pêcheurs d’hommes ” ; il parcourt avec eux “ toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume et guérissant toutes sortes de maladies et toutes sortes d’infirmités parmi le peuple ”. — 4:17, 19, 23.
14. Dans son Sermon sur la montagne, de quelles formes de bonheur Jésus parle-t-il, et que dit-il au sujet de la justice ?
14 Le Sermon sur la montagne (5:1–7:29). Comme les foules se mettent à le suivre, Jésus monte dans la montagne, s’assied et se met à enseigner ses disciples. Il commence son célèbre discours par neuf formes de ‘ bonheur ’ : Heureux ceux qui sont conscients de leur pauvreté spirituelle, ceux qui sont dans le deuil, ceux qui sont doux de caractère, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, ceux qui ont le cœur pur, les pacifiques, ceux qui ont été persécutés à cause de la justice, ceux qu’on outrage et ceux à propos desquels on dit des mensonges. “ Réjouissez-vous et bondissez de joie, puisque votre récompense est grande dans les cieux. ” Il appelle ses disciples “ le sel de la terre ” et “ la lumière du monde ”. Il définit la justice, si différente du formalisme des scribes et des Pharisiens, justice qui est requise pour entrer dans le Royaume des cieux. “ Vous devez donc être parfaits, comme votre Père céleste est parfait. ” — 5:12-14, 48.
15. Que dit Jésus sur la prière et sur le Royaume ?
15 Jésus met en garde ses disciples contre les dons et les prières hypocrites. Il leur apprend à prier pour la sanctification du nom du Père, pour la venue de Son Royaume et pour les nécessités de la vie quotidienne. D’un bout à l’autre de ce sermon, Jésus met en évidence le Royaume. Il recommande à ceux qui le suivent de ne pas s’inquiéter uniquement des richesses matérielles et de ne pas travailler que pour elles, car le Père connaît leurs besoins réels. “ Continuez donc, leur dit-il, à chercher d’abord le royaume et sa justice, et toutes ces autres choses vous seront ajoutées. ” — 6:33.
16. a) Que conseille Jésus dans le domaine des relations humaines, et que dit-il à propos, d’une part, de ceux qui obéissent à la volonté de Dieu et, d’autre part, de ceux qui ne s’y conforment pas ? b) Quel effet son sermon produit-il ?
16 Le Maître donne des conseils dans le domaine des relations humaines, disant : “ Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, de même vous aussi, vous devez le faire pour eux. ” Les hommes qui trouvent le chemin de la vie sont ceux qui font la volonté de son Père, mais ils sont peu nombreux. Ceux qui pratiquent l’illégalité se reconnaîtront à leurs fruits et ils seront rejetés. Jésus compare celui qui obéit à ses paroles à “ un homme avisé, qui a bâti sa maison sur le roc ”. Quel effet son discours produit-il sur la foule de ses auditeurs ? Tous ‘ sont frappés de sa manière d’enseigner ’, car il enseigne “ en homme qui a pouvoir, et non pas comme leurs scribes ”. — 7:12, 24-29.
17. Comment Jésus démontre-t-il qu’il est le Messie, et quelle sollicitude manifeste-t-il ?
17 Expansion de la prédication du Royaume (8:1–11:30). Jésus opère de nombreux miracles, guérissant des lépreux, des paralytiques et des possédés. Il fait même la démonstration de son pouvoir sur le vent et les vagues en apaisant une tempête, et il ramène à la vie une fillette. Jésus éprouve une grande pitié pour les foules en les voyant dépouillées et éparpillées, “ comme des brebis sans berger ”. Il dit à ses disciples : “ La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. ” — 9:36-38.
18. a) Quelles instructions et quelle recommandation Jésus adresse-t-il à ses apôtres ? b) Pourquoi le malheur va-t-il frapper “ cette génération ” ?
18 Jésus choisit les 12 apôtres et les charge de mission. Il leur donne des instructions précises sur la façon d’accomplir leur œuvre et met l’accent sur la doctrine fondamentale de leur enseignement : “ Quand vous irez, prêchez, en disant : ‘ Le royaume des cieux s’est approché. ’ ” Il leur fait une recommandation pleine de sagesse et d’amour : “ Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. ” “ Montrez-vous donc prudents comme des serpents et pourtant innocents comme des colombes. ” Ils seront haïs et persécutés, même par leurs proches parents, mais Jésus leur rappelle : “ Qui trouve son âme la perdra, et qui perd son âme à cause de moi la trouvera. ” (10:7, 8, 16, 39). Et les disciples s’en vont enseigner et prêcher dans les villes qui leur ont été assignées. Jésus identifie Jean le Baptiste au messager envoyé en avant de lui, l’“ Éliya ” promis, mais “ cette génération ” n’accepte ni Jean ni Jésus, le Fils de l’homme (11:14, 16). C’est pourquoi, malheur à cette génération et aux villes qui ne se sont pas repenties en voyant ses œuvres de puissance ! En revanche, ceux qui deviennent ses disciples trouveront du réconfort pour leur âme.
19. Quand les Pharisiens tentent de prendre Jésus en défaut sur le sabbat, comment les condamne-t-il ?
19 Jésus réfute les Pharisiens et les condamne (12:1-50). Les Pharisiens cherchent à prendre Jésus en faute à propos du sabbat, mais il réfute leurs accusations et condamne leur hypocrisie en termes cinglants. Il leur dit : “ Progéniture de vipères, comment pouvez-vous dire de bonnes choses, alors que vous êtes méchants ? Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. ” (12:34). Il ne leur sera donné aucun signe si ce n’est le signe de Yona le prophète : Le Fils de l’homme sera dans le cœur de la terre trois jours et trois nuits.
20. a) Pourquoi Jésus parle-t-il au moyen d’exemples ? b) Quels exemples propose-t-il sur le Royaume ?
20 Sept exemples relatifs au Royaume (13:1-58). Pourquoi Jésus parle-t-il au moyen d’exemples ? À ses disciples il explique : “ À vous il est accordé de comprendre les saints secrets du royaume des cieux, mais à ces gens-là cela n’est pas accordé. ” Il déclare ses disciples heureux, parce qu’ils voient et entendent. Quel enseignement stimulant il leur transmet ensuite ! Après avoir expliqué l’exemple du semeur, il leur propose ceux de la mauvaise herbe, du grain de moutarde, du levain, du trésor caché, de la perle de grande valeur et de la senne — chacun d’eux figurant un aspect du “ royaume des cieux ”. Mais le peuple trébuche à cause de lui, et Jésus lui dit : “ Un prophète n’est sans honneur que dans son propre pays et dans sa maison. ” — 13:11, 57.
21. a) Quels miracles Jésus opère-t-il, et à qui l’identifient-ils ? b) Quelle vision certains disciples reçoivent-ils en rapport avec la venue du Fils de l’homme dans son Royaume ?
21 Suite du ministère et miracles du “ Christ ”. (14:1–17:27.) Jésus est profondément attristé d’apprendre la décapitation de Jean le Baptiste sur l’ordre d’Hérode Antipas, un homme sans caractère. Il nourrit miraculeusement une foule de plus de 5 000 personnes, marche sur la mer, réfute une nouvelle critique de la part des Pharisiens qui, dit-il, ‘ violent le commandement de Dieu à cause de leur tradition ’ ; il guérit des possédés, “ des boiteux, des estropiés, des aveugles, des muets, et beaucoup d’autres malades ” ; puis il nourrit de nouveau une foule de plus de 4 000 personnes avec sept pains et quelques petits poissons (15:3, 30). Répondant à une question de Jésus, Pierre l’identifie, disant : “ Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. ” Jésus félicite Pierre et dit : “ Sur ce roc je bâtirai ma congrégation. ” (16:16, 18). Jésus se met maintenant à parler de sa mort prochaine et de sa résurrection le troisième jour. Mais il promet aussi que quelques-uns de ses disciples “ ne goûteront pas la mort, non, avant d’avoir vu d’abord le Fils de l’homme venir dans son royaume ”. (16:28.) Six jours plus tard, Jésus emmène Pierre, Jacques et Jean dans une haute montagne afin qu’ils le voient transfiguré. Dans une vision, ils aperçoivent Moïse et Éliya en conversation avec Jésus, et ils entendent une voix venant du ciel qui déclare : “ Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé ; écoutez-le. ” Une fois redescendus de la montagne, Jésus leur dit que l’“ Éliya ” promis est déjà venu, et ils comprennent qu’il leur parle de Jean le Baptiste. — 17:5, 12.
22. Que conseille Jésus à propos du pardon ?
22 Jésus conseille ses disciples (18:1-35). Tandis qu’ils se trouvent à Capernaüm, Jésus parle à ses disciples de l’humilité, de la grande joie qu’il y a à retrouver une brebis égarée et du règlement des différends entre frères. Pierre dit : ‘ Combien de fois devrai-je pardonner à mon frère ? ’ et Jésus de répondre : “ Je te dis, non pas : Jusqu’à sept fois, mais : Jusqu’à soixante-dix-sept fois. ” Et pour donner plus de force à ses paroles, Jésus propose l’exemple d’un esclave à qui son maître remet une dette de 60 millions de deniers, et qui fait ensuite emprisonner un de ses coesclaves, son débiteur de 100 deniers seulement. Alors, cet esclave impitoyable est pareillement livré aux geôlierse. Jésus dégage cette leçon : “ C’est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste, si vous ne pardonnez pas, chacun à son frère, de tout votre cœur. ” — 18:21, 22, 35.
23. Quelle explication Jésus donne-t-il au sujet du divorce et du chemin de la vie ?
23 Derniers jours du ministère de Jésus (19:1–22:46). Le rythme des événements s’accélère et la tension monte à mesure que s’intensifie la colère des scribes et des Pharisiens contre le ministère de Jésus. Ils tentent de prendre Jésus en défaut à propos du divorce, mais ils échouent ; Jésus montre que le seul motif biblique de divorce est la fornication. Un jeune homme riche s’approche ensuite de Jésus et lui demande le chemin de la vie éternelle, mais il s’éloigne tout triste quand Jésus lui dit de vendre tous ses biens et de le suivre. Après avoir proposé l’exemple des ouvriers et du denier, Jésus parle de nouveau de sa mort et de sa résurrection, et il ajoute : “ Le Fils de l’homme est venu, non pas pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup. ” — 20:28.
24. Tandis que Jésus entame la dernière semaine de sa vie humaine, quelle opposition rencontre-t-il de la part de ses ennemis religieux, et comment répond-il à leurs questions ?
24 Jésus entame la dernière semaine de sa vie humaine. Il entre triomphalement dans Jérusalem, à la manière ‘ d’un Roi, monté sur un ânon ’. (21:4, 5.) Il purifie le temple des changeurs et autres profiteurs, et la haine de ses ennemis s’enflamme quand il leur dit : “ Les collecteurs d’impôts et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu. ” (21:31). Ses exemples pertinents de la vigne et du festin de mariage portent juste. Il répond adroitement à la question des Pharisiens sur l’impôt, en leur disant de rendre “ les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu ”. (22:21.) Pareillement, il détourne une question piège des Sadducéens et soutient l’espérance de la résurrection. Une fois de plus, les Pharisiens viennent le questionner sur la Loi, et Jésus leur dit que le plus grand commandement prescrit d’aimer profondément Jéhovah et le deuxième d’aimer son prochain comme soi-même. Puis Jésus leur demande : ‘ Comment le Christ peut-il être à la fois le fils de David et son Seigneur ? ’ Nul ne peut répondre ; après cela personne n’ose plus l’interroger. — 22:45, 46.
25. Comment Jésus condamne-t-il avec force les scribes et les Pharisiens ?
25 ‘ Malheur à vous, hypocrites ! ’ (23:1–24:2). Au temple, Jésus s’adresse aux foules et prononce une nouvelle condamnation cinglante des scribes et des Pharisiens. Non seulement ils se sont rendus indignes d’entrer dans le Royaume, mais ils ont recours à toutes sortes de ruses pour empêcher les hommes d’y entrer. Telles des tombes blanchies, ils paraissent beaux à l’extérieur, mais au-dedans ils sont pleins de corruption et d’impuretés. Jésus conclut par ce jugement contre Jérusalem : “ Votre maison vous est abandonnée. ” (23:38). En quittant le temple, Jésus prédit sa destruction.
26. Quel signe prophétique devant marquer sa présence dans la gloire royale Jésus donne-t-il ?
26 Jésus donne le ‘ signe de sa présence ’. (24:3–25:46.) Sur le mont des Oliviers, les disciples interrogent Jésus sur ‘ le signe de sa présence et de l’achèvement du système de choses ’. En réponse, Jésus annonce une époque caractérisée par des guerres, ‘ nation contre nation et royaume contre royaume ’, des disettes, des tremblements de terre, l’illégalité croissante, la prédication dans toute la terre de “ cette bonne nouvelle du royaume ”, l’établissement de “ l’esclave fidèle et avisé ” et de nombreux autres éléments du signe composé (24:3, 7, 14, 45-47). Jésus conclut cette importante prophétie par les exemples des dix vierges et des talents, qui annoncent de merveilleuses bénédictions aux hommes fidèles et vigilants, et par l’exemple des brebis et des chèvres qui souligne que ceux qui auront un comportement de chèvres “ iront au retranchement éternel, mais les justes à la vie éternelle ”. — 25:46.
27. Quels événements marquent le dernier jour de la vie terrestre de Jésus ?
27 Événements survenus le dernier jour de la vie de Jésus (26:1–27:66). Après la célébration de la Pâque, Jésus institue quelque chose de nouveau avec ses apôtres fidèles, les invitant à partager du pain sans levain et du vin, symboles de son corps et de son sang. Puis ils se rendent à Gethsémané, où Jésus prie. Là, Judas arrive avec une foule armée et livre Jésus par un baiser hypocrite. Jésus est emmené chez le grand prêtre, tandis que les prêtres en chef et le Sanhédrin tout entier cherchent un faux témoignage contre lui. Conformément à la prophétie de Jésus, Pierre renie son Maître quand on le met à l’épreuve. Quant à Judas, pris de remords, il jette l’argent de sa trahison dans le temple et va se pendre. Au matin, Jésus est conduit devant le gouverneur romain Pilate qui, pressé par la foule que les prêtres manœuvrent, le livre pour être attaché sur un poteau. La foule crie : “ Que son sang vienne sur nous et sur nos enfants ! ” Les soldats du gouverneur tournent en dérision la royauté de Jésus, puis ils le conduisent au Golgotha, où il est attaché sur un poteau entre deux brigands, avec cette inscription au-dessus de sa tête : “ Celui-ci est Jésus le Roi des Juifs. ” (27:25, 37). Le supplice dure des heures et Jésus finit par mourir vers trois heures de l’après-midi ; il est alors déposé dans une tombe de souvenir toute neuve appartenant à Joseph d’Arimathée. Ce fut le jour le plus riche en événements de toute l’histoire humaine !
28. Avec quelle excellente nouvelle Matthieu donne-t-il toute son intensité à son récit, et par quelle instruction conclut-il ?
28 Résurrection de Jésus et ses dernières instructions (28:1-20). Matthieu donne maintenant à son récit toute son intensité avec la meilleure des nouvelles : Jésus est ressuscité, il vit de nouveau ! Tôt le premier jour de la semaine, Marie la Magdalène et “ l’autre Marie ” arrivent à la tombe et entendent l’ange annoncer cette joyeuse nouvelle (28:1). Pour confirmation, Jésus lui-même leur apparaît. Les ennemis tentent même de cacher le fait de sa résurrection, achetant les soldats qui avaient monté la garde auprès de la tombe pour qu’ils disent : “ Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions. ” Plus tard, en Galilée, Jésus se réunit une nouvelle fois avec ses disciples. Quelle instruction leur donne-t-il avant son départ ? “ Allez [...] faites des disciples de gens d’entre toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint. ” Seraient-ils guidés dans l’accomplissement de cette œuvre de prédication ? La dernière déclaration de Jésus rapportée par Matthieu donne cette assurance : “ Voyez, je suis avec vous tous les jours jusqu’à l’achèvement du système de choses. ” — 28:13, 19, 20.
UTILITÉ
29. a) En quel sens Matthieu jette-t-il un pont entre les Écritures hébraïques et les Écritures grecques ? b) Quel privilège accordé à Jésus s’offre encore aux chrétiens aujourd’hui ?
29 Le livre de Matthieu, le premier des quatre Évangiles, jette un pont solide entre les Écritures hébraïques et les Écritures grecques chrétiennes. Il identifie, sans erreur possible, le Messie et Roi du Royaume promis par Dieu ; il révèle les conditions requises de ses disciples ainsi que l’œuvre qu’ils sont appelés à accomplir sur la terre. D’abord Jean le Baptiste, puis Jésus et enfin ses disciples, tous ont prêché “ le royaume des cieux s’est approché ”. De plus, la portée du commandement de Jésus s’étend jusqu’à l’achèvement du système de choses : “ Et cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations ; et alors viendra la fin. ” Vraiment, ce fut alors et c’est encore aujourd’hui un grand et merveilleux privilège de participer à cette œuvre du Royaume et de ‘ faire des disciples de gens d’entre toutes les nations ’ en suivant l’exemple du Maître. — 3:2 ; 4:17 ; 10:7 ; 24:14 ; 28:19.
30. De quelle partie de l’Évangile selon Matthieu a-t-on reconnu la valeur pratique ?
30 L’Évangile selon Matthieu est assurément une “ bonne nouvelle ”. Son message divinement inspiré fut une “ bonne nouvelle ” pour ceux qui l’acceptèrent au Ier siècle de notre ère, et Jéhovah Dieu a veillé à sa préservation en tant que “ bonne nouvelle ” jusqu’à nos jours. Même des non-chrétiens ont été amenés à reconnaître la force de cet Évangile ; citons, par exemple, le chef hindou Mohandas (Mahatma) Gandhi, qui déclara : “ Par-dessus tout, abreuvez-vous aux sources jaillissant du Sermon sur la montagne, [...] car l’enseignement de ce Sermon est destiné à chacun d’entre nousf. ”
31. Qui a montré qu’il appréciait toute la valeur des conseils consignés en Matthieu, et pourquoi est-il profitable d’étudier continuellement cet Évangile ?
31 Néanmoins, le monde entier, y compris la partie qui se dit chrétienne, a toujours autant de problèmes à résoudre. Seule une minorité de vrais chrétiens chérit, étudie et applique les enseignements du Sermon sur la montagne ainsi que tous les autres conseils judicieux de la bonne nouvelle selon Matthieu, et ils se procurent ainsi des bienfaits inestimables. Il est profitable d’étudier continuellement les excellentes recommandations de Jésus sur la façon de trouver le vrai bonheur, sur la moralité, le mariage, le pouvoir de l’amour, les prières que Dieu agrée, la supériorité des valeurs spirituelles par rapport aux biens matériels, la recherche primordiale du Royaume, le respect des choses saintes, la nécessité d’être vigilant et obéissant. Le chapitre 10 de Matthieu renferme les instructions que Jésus adresse à ceux qui entreprennent la prédication de la bonne nouvelle du “ royaume des cieux ”. Les nombreux exemples proposés par Jésus sont des leçons capitales pour tous ceux qui ‘ ont des oreilles pour entendre ’. En outre, les prophéties de Jésus, telle sa prédiction détaillée du ‘ signe de sa présence ’, constituent le fondement d’une espérance et d’une confiance solides en l’avenir. — 5:1–7:29 ; 10:5-42 ; 13:1-58 ; 18:1–20:16 ; 21:28–22:40 ; 24:3–25:46.
32. a) Expliquez comment la réalisation des prophéties prouve que Jésus est le Messie. b) Quelle ferme assurance ces accomplissements nous donnent-ils aujourd’hui ?
32 L’Évangile selon Matthieu rapporte la réalisation de nombreuses prophéties. Matthieu s’est beaucoup référé aux Écritures hébraïques inspirées pour en souligner la réalisation. Ces citations apportent la preuve irréfutable que Jésus est le Messie, car il aurait été absolument impossible de combiner d’avance tous ces éléments. Comparez, par exemple, Matthieu 13:14, 15 avec Isaïe 6:9, 10 ; Matthieu 21:42 avec Psaume 118:22, 23 ; Matthieu 26:31, 56 avec Zekaria 13:7. La réalisation de ces prophéties nous donne aussi l’assurance certaine que toutes les prédictions faites par Jésus et rapportées par Matthieu se réaliseront en temps voulu, tandis que les glorieux desseins de Jéhovah relatifs au “ royaume des cieux ” deviendront réalité.
33. À propos de quelle connaissance et de quelle espérance les amis de la justice peuvent-ils maintenant exulter ?
33 Quelle exactitude et quel luxe de détails dans les prophéties divines sur la vie du Roi du Royaume ! Avec quelle fidélité Matthieu, divinement inspiré, a rapporté la réalisation de ces prophéties ! Les amis de la justice qui méditent sur la réalisation des prophéties et sur les promesses consignées dans le livre de Matthieu se sentiront poussés à exulter dans la connaissance et l’espérance du “ royaume des cieux ”, l’instrument divin de la sanctification du nom de Jéhovah. C’est ce Royaume, dirigé par Jésus Christ, qui apportera les bienfaits indescriptibles que sont la vie et le bonheur aux hommes doux de caractère et affamés sur le plan spirituel “ lors de la recréation, quand le Fils de l’homme s’assiéra sur son trône glorieux ”. (Mat. 19:28.) Tout cela constitue la bonne nouvelle stimulante “ selon Matthieu ”.
[Notes]
a Réimpression de 1981, vol. V, page 895.
b Traduit par F.-Z. Collombet, Paris, 1840, tome 7, p. 15.
c Histoire ecclésiastique, traduction par G. Bardy, Paris, 1955, VI, XXV, 3-6.
d Introduction to the Study of the Gospels, par B. Westcott, 1896, page 201.
e Du temps de Jésus, un denier équivalait au salaire d’une journée ; ainsi, 100 deniers correspondaient environ au tiers d’une année de salaire. Il faudrait des milliers d’années de vie pour accumuler soixante millions de deniers. — Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 620-1.
f Mahatma Gandhi’s Ideas, par C. Andrews, 1930, page 96.
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Livre de la Bible numéro 41 — Marc« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 41 — Marc
Écrivain : Marc
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 60-65 de n. è.
Période qu’embrasse le texte : 29-33 de n. è.
1. Que sait-on de Marc et de sa famille ?
LORS de l’arrestation de Jésus à Gethsémané et de la fuite des apôtres, “ un certain jeune homme, portant un vêtement de fin lin sur son corps nu ”, le suivait de près. Quand la foule voulut s’emparer de lui aussi, “ il abandonna son vêtement de lin et s’enfuit, nu ”. On pense généralement que ce jeune homme était Marc. Dans le livre des Actes il est désigné par l’expression “ Jean qui était surnommé Marc ”, et il appartenait peut-être à une famille aisée de Jérusalem, car ses parents avaient leur propre maison et des serviteurs. Marie, sa mère, était également chrétienne, et sa maison servait de lieu de réunion à la congrégation primitive. Quand Pierre sortit de prison, libéré par un ange, il se rendit chez Marie et y trouva les frères réunis. — Marc 14:51, 52 ; Actes 12:12, 13.
2, 3. a) Qu’est-ce qui a certainement incité Marc à embrasser le service missionnaire ? b) Quelles ont été ses relations avec les autres missionnaires, et particulièrement avec Pierre et Paul ?
2 Le missionnaire Barnabas, un Lévite de Chypre, était le cousin de Marc (Actes 4:36 ; Col. 4:10). Quand Barnabas et Paul se rendirent à Jérusalem pour porter des secours à cause de la famine, Marc fit la connaissance de Paul. La fréquentation des frères de la congrégation et des ministres zélés en visite suscita certainement chez Marc le désir d’embrasser le service missionnaire. Aussi devint-il le compagnon et l’auxiliaire de Paul et de Barnabas lors de leur premier voyage missionnaire. Toutefois, pour quelque raison, Marc les quitta à Pergé en Pamphylie et retourna à Jérusalem (Actes 11:29, 30 ; 12:25 ; 13:5, 13). En conséquence, Paul refusa de prendre Marc avec lui pour son deuxième voyage missionnaire, ce qui eut pour effet de séparer Paul de Barnabas. Paul emmena Silas, et Barnabas son cousin Marc avec lequel il s’embarqua pour Chypre. — Actes 15:36-41.
3 Marc se montra fidèle dans le ministère et devint un collaborateur précieux, non seulement pour Barnabas, mais ensuite pour les apôtres Pierre et Paul. Marc était auprès de Paul (vers 60-61 de n. è.) lors de son premier emprisonnement à Rome (Philém. 1, 24). Puis nous trouvons Marc avec Pierre à Babylone, entre les années 62 et 64 de n. è. (1 Pierre 5:13.) De nouveau emprisonné à Rome, probablement en l’an 65, Paul demande dans une lettre à Timothée de lui amener Marc, car, dit-il, “ il m’est utile pour le service ”. (2 Tim. 1:8 ; 4:11.) C’est la dernière mention de Marc dans le récit biblique.
4-6. a) Auprès de qui Marc a-t-il pu se procurer les détails intimes qu’il relate dans son Évangile ? b) Qu’est-ce qui indique que Marc entretenait d’étroites relations avec Pierre ? c) Citez quelques traits de la personnalité de Pierre que reflète l’Évangile de Marc.
4 La composition de cet Évangile, le plus court, est attribuée à Marc. Il collabora avec les apôtres de Jésus et mit sa vie au service de la bonne nouvelle. Cependant, Marc n’était pas l’un des 12 apôtres, pas plus qu’il n’était un proche de Jésus. D’où tira-t-il les détails intimes qui rendent son récit sur le ministère de Jésus si vivant d’un bout à l’autre ? D’après la plus ancienne tradition, transmise par Papias, Origène et Tertullien, cette source était Pierre, auquel Marc fut étroitement associéa. Pierre ne l’appela-t-il pas, en effet, “ mon fils ” ? (1 Pierre 5:13.) Pierre fut témoin oculaire de la totalité, ou presque, des événements rapportés par Marc ; aussi a-t-il pu lui apprendre de nombreux détails qui ne se trouvent pas dans les autres Évangiles. Par exemple, Marc parle des “ salariés ” qui travaillaient avec Zébédée, du lépreux qui supplia Jésus “ à genoux ”, du possédé qui ‘ se tailladait avec des pierres ’ et de Jésus qui prononça sa prophétie sur ‘ la venue du Fils de l’homme avec grande puissance et gloire ’, alors qu’il était assis sur le mont des Oliviers, “ en face du temple ”. — Marc 1:20, 40 ; 5:5 ; 13:3, 26.
5 Pierre était un homme d’une grande sensibilité ; aussi a-t-il pu comprendre les sentiments et les émotions de Jésus et les décrire ensuite à Marc. C’est pourquoi Marc parle fréquemment des sentiments et des réactions de Jésus : il ‘ les regarda à la ronde avec indignation, profondément affligé de l’insensibilité de leur cœur ’, “ il soupira profondément ”, “ il gémit profondément avec son esprit ”, par exemple (3:5 ; 7:34 ; 8:12). C’est Marc qui nous révèle les sentiments de Jésus à l’égard du jeune chef juif, disant qu’il “ éprouva de l’amour pour lui ”. (10:21.) Et avec quelle chaleur Marc raconte que non seulement Jésus plaça un petit enfant au milieu de ses disciples, mais aussi qu’il “ mit ses bras autour de lui ”, et en une autre occasion qu’il “ prit les enfants dans ses bras ”. — 9:36 ; 10:13-16.
6 Certains traits de la personnalité de Pierre transparaissent dans le style de Marc, qui est fougueux, vivant, vigoureux et descriptif. Il semble manifester une certaine hâte à raconter les événements. Par exemple, le mot “ aussitôt ” apparaît maintes fois, ce qui donne de la vie au récit.
7. Qu’est-ce qui différencie l’Évangile de Marc de celui de Matthieu ?
7 Bien que Marc eût accès à l’Évangile de Matthieu et que seulement 7 % de son récit n’apparaisse pas dans les autres Évangiles, ce serait une erreur de croire que Marc s’est simplement contenté de condenser l’Évangile de Matthieu en y ajoutant quelques détails particuliers. Alors que Matthieu a présenté Jésus comme le Messie promis et le Roi, Marc, de son côté, décrit sa vie et son œuvre sous un angle différent. Il présente Jésus comme le Fils de Dieu qui opère des miracles et comme le Sauveur triomphant. Marc met l’accent sur les activités du Christ plutôt que sur ses sermons et ses enseignements. Il ne rapporte que peu d’exemples et un seul des longs discours de Jésus, et il omet le Sermon sur la montagne. C’est pour cette raison que l’Évangile de Marc est plus court, bien que ce soit un livre d’action tout autant que les autres. Au moins 19 miracles sont relatés avec précision.
8. Pourquoi pensons-nous que l’Évangile de Marc a vraisemblablement été écrit pour les Romains ?
8 Alors que Matthieu écrivit son Évangile pour les Juifs, il semble que Marc ait rédigé le sien principalement pour les Romains. Comment le savons-nous ? Il ne mentionne la Loi de Moïse que lorsqu’il rapporte une conversation qui s’y réfère, et la généalogie de Jésus est passée sous silence. Il donne à l’évangile du Christ une importance universelle. Il explique les coutumes et les enseignements juifs avec lesquels les lecteurs non juifs étaient sans doute peu familiarisés (2:18 ; 7:3, 4 ; 14:12 ; 15:42). Il traduit les expressions araméennes (3:17 ; 5:41 ; 7:11, 34 ; 14:36 ; 15:22, 34). Il apporte des précisions sur les noms géographiques et les plantes de la Palestine (1:5, 13 ; 11:13 ; 13:3). Il convertit la monnaie juive en monnaie romaine (12:42, note). Il utilise plus de mots latins que les autres évangélistes, par exemple speculator (garde du corps), praetorium (palais du gouverneur) et centurio (officier). — 6:27 ; 15:16, 39.
9. Où et quand le livre de Marc a-t-il été écrit, et qu’est-ce qui confirme son authenticité ?
9 Puisque Marc a, semble-t-il, écrit d’abord pour les Romains, il est très probable qu’il l’a fait de Rome. Tant la tradition ancienne que la teneur du livre nous autorisent à conclure que son Évangile a été composé à Rome pendant le premier ou le deuxième emprisonnement de l’apôtre Paul, soit entre 60 et 65 de n. è. Durant cette période Marc s’est trouvé à Rome au moins une fois et vraisemblablement deux. Toutes les autorités des IIe et IIIe siècles confirment que Marc est bien le rédacteur de l’Évangile qui porte son nom. Ce dernier circulait déjà parmi les chrétiens vers le milieu du IIe siècle. Il apparaît dans tous les premiers catalogues des Écritures grecques chrétiennes, ce qui atteste son authenticité.
10. Comment faut-il considérer les conclusions longue et courte du livre de Marc, et pourquoi ?
10 Toutefois, les conclusions, longue ou courte, qui ont parfois été ajoutées après le verset 8 du chapitre 16, n’ont aucun caractère d’authenticité. Elles sont absentes dans la plupart des manuscrits anciens, tels que le Sinaiticus et le Vaticanus 1209. Eusèbe et Jérôme, historiens du IVe siècle, s’accordent sur le fait que le récit authentique s’achève par ces mots : “ Elles avaient peur. ” Les autres conclusions ont probablement été ajoutées afin d’atténuer la finale abrupte de l’Évangile de Marc.
11. a) Qu’est-ce qui prouve l’exactitude de l’Évangile de Marc, et quel pouvoir met-il en évidence ? b) Pourquoi s’agit-il d’une “ bonne nouvelle ”, et quelle période l’Évangile de Marc couvre-t-il ?
11 Que le récit de Marc est véridique, cela ressort de l’harmonie parfaite de son Évangile avec les trois autres, mais encore avec l’ensemble des Saintes Écritures, de la Genèse à la Révélation. De surcroît, Marc souligne maintes fois le pouvoir de Jésus non seulement en paroles, mais aussi sur les forces de la nature, sur Satan et ses démons, sur les maux et les maladies, et même sur la mort. Aussi Marc commence-t-il sa narration par cette introduction frappante : “ Commencement de la bonne nouvelle concernant Jésus Christ. ” Sa venue et son ministère étaient une “ bonne nouvelle ” ; aussi l’étude de l’Évangile selon Marc est-elle utile à tous les lecteurs. Les événements décrits par Marc couvrent la période qui s’étend du printemps 29 au printemps 33 de n. è.
CONTENU DE MARC
12. Quels événements sont condensés dans les 13 premiers versets 1:1-13 de Marc ?
12 Baptême et tentation de Jésus (1:1-13). Marc commence la bonne nouvelle par l’identification de Jean le baptiseur. Il est le messager promis, envoyé pour proclamer : “ Préparez le chemin de Jéhovah, rendez droites ses routes. ” À propos de Celui qui doit venir bientôt, le baptiseur dit : ‘ Il est plus fort que moi. ’ Il baptisera, non pas avec de l’eau, mais avec de l’esprit saint. En ces jours-là Jésus arrive de Nazareth de Galilée, et Jean le baptise. L’esprit descend sur Jésus comme une colombe, et une voix se fait entendre des cieux : “ Tu es mon Fils, le bien-aimé ; je t’ai agréé. ” (1:3, 7, 11). Jésus est tenté par Satan dans le désert, et les anges le servent. Tous ces événements marquants sont condensés dans les 13 premiers versets du livre de Marc.
13. De quelles manières Jésus démontre-t-il très tôt son pouvoir de “ Saint de Dieu ” ?
13 Jésus commence son ministère en Galilée (1:14–6:6). Après l’arrestation de Jean, Jésus va prêcher la bonne nouvelle de Dieu en Galilée. De quel message extraordinaire est-il porteur ? “ Le royaume de Dieu s’est approché. Repentez-vous et ayez foi dans la bonne nouvelle. ” (1:15). Il invite Simon et André, Jacques et Jean à laisser leurs filets de pêche pour devenir ses disciples. Le jour du sabbat, il se met à enseigner dans la synagogue de Capernaüm. Les Juifs sont frappés d’étonnement, car il enseigne “ en homme qui a pouvoir et non pas comme les scribes ”. Il démontre son autorité comme “ Saint de Dieu ” en expulsant l’esprit impur qui habite un homme et en guérissant la belle-mère de Simon qui a la fièvre. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre et, le soir venu, “ toute la ville ” est rassemblée devant la maison de Simon. Jésus guérit de nombreux malades et expulse beaucoup de démons. — 1:22, 24, 33.
14. Comment Jésus prouve-t-il son pouvoir de pardonner les péchés ?
14 Jésus révèle sa mission : “ Pour que [...] je prêche. ” (1:38). Il prêche par toute la Galilée. Partout où il va, il expulse les démons et guérit les malades, y compris un lépreux et un paralytique à qui il dit : “ Tes péchés sont pardonnés. ” Quelques-uns des scribes raisonnent en leur cœur : ‘ C’est un blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu ? ’ Discernant leurs pensées, Jésus prouve que “ le Fils de l’homme a pouvoir de pardonner les péchés ” en disant au paralytique de se lever et de rentrer chez lui. Les gens glorifient Dieu. Quand le collecteur d’impôts Lévi (Matthieu) devient son disciple, Jésus dit aux scribes : “ Je suis venu appeler, non pas des justes, mais des pécheurs. ” Il se montre “ Seigneur même du sabbat ”. — 2:5, 7, 10, 17, 28.
15. Que dit Jésus à propos de ceux qui contestent ses miracles, et que déclare-t-il au sujet des liens familiaux ?
15 Jésus forme maintenant le groupe des 12 apôtres. Les membres de sa famille manifestent de l’opposition, et des scribes descendus de Jérusalem l’accusent d’expulser les démons par le moyen du chef des démons. Jésus leur demande : “ Comment Satan peut-il expulser Satan ? ” et il leur donne cet avertissement : “ Quiconque blasphème contre l’esprit saint n’a pas de pardon pour toujours, mais il est coupable d’un péché éternel. ” En pleine discussion, sa mère et ses frères viennent le chercher ; Jésus se sent alors poussé à dire : “ Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. ” — 3:23, 29, 35.
16. Au moyen d’exemples, qu’enseigne Jésus sur “ le royaume de Dieu ” ?
16 Jésus se met à enseigner “ le saint secret du royaume de Dieu ” au moyen d’exemples. Il parle d’un homme qui sème la parole dans différents types de sols (illustrant les différentes sortes d’auditeurs de la parole) et de la lampe qui éclaire quand elle est placée sur un porte-lampe. Au moyen d’un autre exemple, Jésus dit qu’il en est du Royaume de Dieu comme lorsqu’un homme jette la semence sur la terre : “ D’elle-même la terre porte du fruit progressivement : d’abord le brin d’herbe, puis l’épi, enfin le grain complètement formé dans l’épi. ” (4:11, 28). Il propose également l’exemple du grain de moutarde qui, bien qu’il soit la plus petite de toutes les semences, monte et produit de grandes branches servant d’abri.
17. Comment les miracles de Jésus démontrent-ils l’étendue de son pouvoir ?
17 Tandis que ses disciples et lui traversent la mer de Galilée, Jésus fait miraculeusement cesser un vent violent, et la tempête se calme sur la mer à son ordre : “ Silence ! Tais-toi ! ” (4:39). De l’autre côté, dans le pays des Géraséniens, Jésus expulse une “ Légion ” de démons qui habitaient un homme et les autorise à entrer dans un troupeau d’environ 2 000 porcs, lesquels se précipitent ensuite du haut d’un escarpement dans la mer (5:8-13). Après cela, Jésus refait la traversée vers l’autre rive. Une femme atteinte d’un flux de sang depuis 12 ans est guérie simplement en touchant le vêtement de dessus de Jésus alors qu’il se rend chez Jaïrus pour ramener à la vie sa petite fille de 12 ans. Assurément, le Fils de l’homme a pouvoir sur la vie comme sur la mort ! Mais les gens de son propre pays contestent son pouvoir. Jésus s’étonne de leur manque de foi, mais continue à ‘ circuler par les villages à la ronde en enseignant ’. — 6:6.
18. a) Quelle extension le ministère de Jésus connaît-il ? b) Qu’est-ce qui incite Jésus à enseigner et à faire des miracles ?
18 Extension du ministère en Galilée (6:7–9:50). Les 12 sont envoyés 2 par 2 après avoir reçu instructions et pouvoir de prêcher et d’enseigner, de guérir et d’expulser les démons. Le nom de Jésus est devenu célèbre ; certains pensent qu’il est Jean le baptiseur relevé d’entre les morts. Cette éventualité inquiète Hérode, car à l’occasion de son festin d’anniversaire il avait fait décapiter Jean. Les apôtres rentrent de leur tournée de prédication et font à Jésus le rapport de leur activité. Une grande foule suit Jésus à travers la Galilée, et il est “ pris de pitié pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger ”. Aussi commence-t-il à leur enseigner beaucoup de choses (6:34). Avec amour, il nourrit 5 000 hommes avec cinq pains et deux poissons. Peu après, quand les disciples, qui font voile vers Bethsaïda, s’épuisent à lutter contre la tempête, il vient vers eux, marchant sur la mer, et calme le vent. Rien d’étonnant à ce que même ses disciples soient “ extrêmement stupéfaits ”. — 6:51.
19, 20. a) Comment Jésus reprend-il les scribes et les Pharisiens ? b) En quelles circonstances Pierre se fait-il reprendre, lui aussi ?
19 Dans le district de Gennésareth, Jésus a une discussion avec les scribes et les Pharisiens venus de Jérusalem sur la question de prendre un repas les mains non lavées ; il les réprimande parce qu’ils ‘ laissent le commandement de Dieu et tiennent ferme la tradition des hommes ’. Il dit que ce n’est pas ce qui vient de l’extérieur et pénètre dans l’homme qui le souille ; mais ce qui en sort, ce qui sort du cœur, à savoir “ les raisonnements mauvais ”, c’est cela qui souille l’homme (7:8, 21). Remontant vers le nord, dans les territoires de Tyr et de Sidon, Jésus opère un miracle en faveur d’une personne gentile, expulsant un démon hors de la fille d’une femme d’origine syro-phénicienne.
20 De retour en Galilée, Jésus éprouve une nouvelle fois de la pitié pour la foule qui le suit ; il nourrit 4 000 hommes avec sept pains et quelques petits poissons. Il met en garde ses disciples contre le levain des Pharisiens et contre le levain d’Hérode, mais sur le moment ils ne comprennent pas le sens de ses paroles. Jésus accomplit ensuite un autre miracle : la guérison d’un aveugle à Bethsaïda. En chemin pour les villages de Césarée de Philippe, Pierre identifie avec conviction Jésus au “ Christ ”, mais il proteste avec fougue quand Jésus parle des souffrances et de la mort prochaines du Fils de l’homme. Pour cela Jésus le réprimande : “ Passe derrière moi, Satan, parce que tu penses, non pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. ” (8:29, 33). Jésus exhorte ses disciples à le suivre continuellement à cause de la bonne nouvelle ; s’ils ont honte de lui, il aura honte d’eux quand il arrivera dans la gloire de son Père.
21. a) Qui voit “ le royaume de Dieu déjà venu dans la puissance ”, et de quelle manière ? b) Comment Jésus souligne-t-il l’importance de mettre le Royaume à la première place ?
21 Six jours plus tard, alors qu’ils se trouvent sur une haute montagne, Pierre, Jacques et Jean ont le privilège de voir “ le royaume de Dieu déjà venu dans la puissance ” en contemplant Jésus transfiguré (9:1). Jésus démontre de nouveau son pouvoir en expulsant un esprit muet hors d’un garçon, et pour la deuxième fois il fait allusion à ses souffrances et à sa mort prochaines. Il conseille à ses disciples de ne permettre à quoi que ce soit de les empêcher d’entrer dans la vie. Ta main te fait-elle trébucher ? Coupe-la ! Ton pied ? Coupe-le ! Ton œil ? Jette-le ! Il est de beaucoup préférable d’entrer estropié dans le Royaume de Dieu que d’être jeté entier dans la géhenne.
22. Quels conseils Jésus donne-t-il au cours de son ministère en Pérée ?
22 Ministère en Pérée (10:1-52). Jésus arrive aux frontières de la Judée et “ de l’autre côté du Jourdain ” (en Pérée). Les Pharisiens l’interrogent maintenant sur le divorce, et il saisit cette occasion pour énoncer les principes divins sur le mariage. Un jeune homme riche le questionne sur ce qu’il y a lieu de faire pour hériter de la vie éternelle, mais il est tout triste d’entendre que pour avoir un trésor dans le ciel il doit vendre ses biens et devenir disciple de Jésus. Ce dernier dit à ses disciples : “ Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. ” Il encourage ceux qui ont tout abandonné pour la bonne nouvelle, leur promettant qu’ils recevront “ au centuple, maintenant, [...] avec des persécutions, et dans le système de choses à venir, la vie éternelle ”. — 10:1, 25, 30.
23. En chemin pour Jérusalem, quelle conversation Jésus a-t-il avec ses disciples, et quel miracle opère-t-il ?
23 Jésus et les 12 se mettent maintenant en route pour Jérusalem. Il leur parle pour la troisième fois des souffrances qui l’attendent et aussi de sa résurrection. Il leur demande s’ils se sentent capables de boire la coupe qu’il est en train de boire, et leur dit : “ Quiconque veut être premier parmi vous doit être l’esclave de tous. ” En sortant de Jéricho, un mendiant aveugle crie au bord de la route : “ Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! ” Jésus lui rend la vue ; ce sera sa dernière guérison miraculeuse rapportée par Marc. — 10:44, 47, 48.
24, 25. a) Par quelles actions Jésus atteste-t-il son pouvoir ? b) Quels arguments utilise-t-il pour répondre à ses ennemis ? c) Quel avertissement Jésus donne-t-il à la foule, et qui loue-t-il auprès de ses disciples ?
24 Activité de Jésus à Jérusalem et aux alentours (11:1–15:47). Le rythme du récit s’accélère. Jésus entre dans la ville, monté sur un ânon, et le peuple l’acclame en Roi. Le lendemain il purifie le temple. Les prêtres en chef et les scribes commencent à le craindre et cherchent à le faire mourir. Ils lui demandent : “ Par quel pouvoir fais-tu ces choses ? ” (11:28). Jésus leur retourne adroitement la question en leur proposant l’exemple des cultivateurs qui tuent l’héritier de la vigne. Ils comprennent l’allusion et quittent Jésus.
25 Ils lui envoient alors des Pharisiens pour l’attraper sur la question de l’impôt. Se faisant apporter un denier, Jésus demande : “ Cette image et cette inscription, de qui sont-elles ? ” “ De César ”, lui disent-ils. “ Alors Jésus dit : ‘ Rendez les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu. ’ ” Rien de surprenant à ce qu’ils s’étonnent à son sujet (12:16, 17) ! Ce sont maintenant les Sadducéens, qui ne croient pas à la résurrection, qui viennent pour l’attraper par cette question : ‘ Si une femme a eu successivement sept maris, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme à la résurrection ? ’ Jésus rétorque aussitôt que les ressuscités seront “ comme des anges dans les cieux ”, car ils ne se marieront pas (12:19-23, 25). Un scribe lui demande : “ Quel commandement est le premier de tous ? ” Jésus répond : “ Le premier, c’est : ‘ Entends, ô Israël, Jéhovah notre Dieu est un seul Jéhovah, et tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force. ’ Le deuxième est celui-ci : ‘ Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. ’ ” (12:28-31). Après cela, personne n’a plus le courage de l’interroger. L’autorité de Jésus comme enseignant parfait est confirmée. La grande foule l’écoute avec plaisir, et Jésus la met en garde contre les scribes pleins de suffisance. Puis il loue auprès de ses disciples la pauvre veuve qui a mis plus que tous les autres dans le trésor du temple, car ses deux petites pièces étaient “ tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre ”. — 12:44.
26. Quel est le seul long discours rapporté par Marc, et par quelle exhortation s’achève-t-il ?
26 Assis sur le mont des Oliviers en face du temple, Jésus révèle en particulier à quatre de ses disciples le “ signe ” de l’achèvement de toutes ces choses. (C’est là le seul long discours rapporté par Marc, et il est parallèle à celui de Matthieu, chapitres 24 et 25.) Ce discours s’achève par cette exhortation : “ Quant à ce jour-là, ou à l’heure, personne ne les connaît, ni les anges dans le ciel ni le Fils, mais seulement le Père. Mais ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez. ” — 13:4, 32, 37.
27. Décrivez les événements qui ont eu lieu juste avant que Judas livre Jésus à Gethsémané.
27 Non loin de là, à Béthanie, une femme oint Jésus avec une huile parfumée très chère. Certains s’indignent, disant que c’est du gaspillage, mais Jésus répond que c’est là une belle action, une préparation en vue de son enterrement. Au temps fixé, Jésus et les 12 se réunissent dans la ville pour la Pâque. Il identifie le traître et institue le repas commémoratif avec ses fidèles disciples, puis ils se rendent tous ensemble au mont des Oliviers. En chemin, Jésus leur dit qu’ils vont tous trébucher. “ Moi pourtant je ne trébucherai pas ”, s’exclame Pierre. Mais Jésus lui répond : “ Toi aujourd’hui, oui cette nuit-ci, avant qu’un coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. ” Arrivant à un endroit nommé Gethsémané, Jésus se retire pour prier ; il demande à ses disciples de veiller. Sa prière atteint une intensité extrême lorsqu’il dit : “ Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; écarte cette coupe de moi. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. ” Par trois fois, Jésus revient vers ses disciples, et il les trouve endormis, même “ en un moment pareil ” ! (14:29, 30, 36, 41.) Mais l’heure est arrivée ! Voici venir le traître.
28. Quelles sont les circonstances de l’arrestation de Jésus et de sa comparution devant le grand prêtre ?
28 Judas s’approche et embrasse Jésus. C’est le signe convenu ; là-dessus les hommes armés envoyés par les prêtres en chef arrêtent Jésus. Ils l’emmènent dans la cour du grand prêtre où beaucoup viennent témoigner faussement contre Jésus, mais leurs témoignages ne sont pas concordants. Quant à Jésus, il garde le silence. Finalement, le grand prêtre lui demande : “ Es-tu le Christ le Fils du Béni ? ” Jésus répond : “ Je le suis. ” Le grand prêtre crie : ‘ Blasphème ! ’ et tous le condamnent : il est passible de mort (14:61-64). En bas, dans la cour, Pierre a renié Jésus à trois reprises. Un coq chante pour la deuxième fois, et Pierre, se souvenant des paroles de Jésus, s’effondre et se met à pleurer.
29. Comment Marc raconte-t-il le jugement final et l’exécution de Jésus, et comment montre-t-il que le Royaume est au cœur du débat ?
29 Aussitôt, à l’aube, le Sanhédrin tient conseil et livre Jésus, lié, à Pilate. Celui-ci est vite convaincu de l’innocence de Jésus et tente de le relâcher. Toutefois, devant l’insistance de la foule excitée par les prêtres en chef, il livre finalement Jésus pour être attaché sur un poteau. On l’emmène au Golgotha (ce qui veut dire “ Lieu du Crâne ”), et on l’attache sur un poteau avec, au-dessus, l’inscription indiquant l’accusation portée contre lui : “ Le Roi des Juifs. ” Des passants l’insultent, disant : “ Il en a sauvé d’autres ; il ne peut pas se sauver lui-même ! ” À midi (la sixième heure), les ténèbres couvrent tout le pays jusqu’à trois heures. Alors Jésus crie d’une voix forte : “ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ” et il meurt. Voyant les circonstances dans lesquelles Jésus a expiré, un officier fait cette remarque : “ Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu. ” Joseph d’Arimathée, membre du Conseil mais qui croyait au Royaume de Dieu, demande à Pilate le corps de Jésus et le dépose dans une tombe creusée dans le roc. — 15:22, 26, 31, 34, 39.
30. Que se passe-t-il à la tombe le premier jour de la semaine ?
30 Événements postérieurs à la mort de Jésus (16:1-8). Très tôt le premier jour de la semaine, trois femmes se rendent au tombeau. Surprises, elles s’aperçoivent que la très grande pierre fermant l’entrée de la tombe a été roulée de côté. “ Un jeune homme ”, qui est assis à l’intérieur, leur dit que Jésus a été relevé (16:5). Il n’est plus là, mais il les précède en Galilée. Les trois femmes s’enfuient, tremblantes d’émotion et de peur.
UTILITÉ
31. a) Comment Marc atteste-t-il que Jésus est le Messie ? b) Comment démontre-t-il que Jésus est investi de pouvoir en qualité de Fils de Dieu, et que met-il en relief ?
31 Grâce à ce tableau vivant de Jésus Christ, tous les lecteurs de Marc, du début du christianisme à nos jours, ont pu reconnaître l’accomplissement de nombreuses prophéties des Écritures hébraïques relatives au Messie. De la citation du début : “ Voyez ! J’envoie mon messager devant ta face ”, aux paroles de Jésus agonisant sur le poteau : “ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ”, le récit tout entier de son ministère zélé, tel que Marc l’a composé, est en accord avec les prédictions des Écritures hébraïques (Marc 1:2 ; 15:34 ; Mal. 3:1 ; Ps. 22:1). De surcroît, ses miracles et ses œuvres prodigieuses, ses enseignements salutaires, ses réfutations parfaites, sa totale dépendance vis-à-vis de la Parole et de l’esprit de Jéhovah, et la tendresse avec laquelle il faisait paître les brebis, tout cela le désigne comme Celui qui est venu investi de pouvoir comme Fils de Dieu. Il a enseigné “ en homme qui a pouvoir ”, celui qu’il avait reçu de Jéhovah, et il a souligné que ‘ la prédication de la bonne nouvelle de Dieu ’, savoir “ le royaume de Dieu s’est approché ”, était sa tâche primordiale sur la terre. Son enseignement s’est révélé d’une utilité inestimable pour tous ceux qui en ont tenu compte. — Marc 1:22, 14, 15.
32. Combien de fois Marc utilise-t-il l’expression “ royaume de Dieu ” ? Citez quelques principes directeurs posés par Jésus pour obtenir la vie au moyen du Royaume.
32 Jésus a dit à ses disciples : “ À vous le saint secret du royaume de Dieu a été donné. ” Marc utilise 14 fois l’expression “ royaume de Dieu ”, et il énonce beaucoup de principes directeurs à l’intention de ceux qui sont appelés à obtenir la vie par le moyen du Royaume. Jésus a dit : “ Celui qui perd son âme à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. ” Tout obstacle empêchant de recevoir la vie doit être ôté : “ Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que d’être jeté avec deux yeux dans la géhenne. ” Jésus a encore déclaré : “ Quiconque ne reçoit pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera en aucune manière. ” Et : “ Comme il sera difficile à ceux qui ont de l’argent d’entrer dans le royaume de Dieu ! ” Il dit que quiconque discerne que garder les deux plus grands commandements vaut bien mieux que tous les holocaustes et sacrifices, celui-là ‘ n’est pas loin du royaume de Dieu ’. Ces enseignements relatifs au Royaume et d’autres rapportés dans l’Évangile de Marc renferment d’excellentes exhortations que nous pouvons appliquer dans notre vie de chaque jour. — 4:11 ; 8:35 ; 9:43-48 ; 10:13-15, 23-25 ; 12:28-34.
33. a) Comment tirer profit de l’Évangile de Marc ? b) Quelle ligne de conduite Marc nous encourage-t-il à suivre, et pourquoi ?
33 Une heure ou deux suffiront peut-être à la lecture de la bonne nouvelle “ selon Marc ”, et le lecteur aura fait une révision rapide, passionnante et dynamique du ministère de Jésus. Lire d’un trait ce récit inspiré, mais aussi l’étudier attentivement et le méditer, sera toujours profitable. L’Évangile selon Marc est utile aux chrétiens qui endurent aujourd’hui la persécution comme ceux du Ier siècle, car les vrais chrétiens sont maintenant confrontés à “ des temps critiques, difficiles à supporter ”, et ils ont besoin d’une direction inspirée comme celle que l’on trouve dans ce récit de la vie de notre Modèle, Jésus Christ. Lisez ce livre, vivez ses événements pleins d’action et puisez de l’encouragement à suivre les traces de Jésus, l’Agent principal de notre foi et Celui qui la porte à la perfection, et faites-le avec la joie inaltérable qui fut la sienne (2 Tim. 3:1 ; Héb. 12:2). Oui, voyez-le comme un homme d’action, imprégnez-vous de son zèle et imitez sa fidélité indéfectible et son courage face à l’épreuve et à l’opposition. Puisez du réconfort dans la lecture de ce précieux livre des Écritures inspirées. Qu’il vous soit utile dans votre recherche de la vie éternelle !
[Note]
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Livre de la Bible numéro 42 — Luc« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 42 — Luc
Écrivain : Luc
Lieu de composition : Césarée
Fin du travail de composition : vers 56-58 de n. è.
Période qu’embrasse le texte : 3 av. n. è.-33 de n. è.
1. Quelle sorte d’Évangile Luc a-t-il rédigé ?
L’ÉVANGILE selon Luc a été écrit par un homme de cœur et à l’esprit vif. De cette excellente association de qualités soumises à la direction de l’esprit de Dieu il est résulté un récit précis et chaleureux. Dans son prologue, Luc dit : “ J’ai décidé, moi aussi, parce que j’ai recherché toutes choses avec exactitude depuis le début, de te les écrire dans un ordre logique. ” Son récit détaillé et minutieux justifie amplement cette prétention. — Luc 1:3.
2, 3. Quelles preuves externes et internes désignent le médecin Luc comme rédacteur de cet Évangile ?
2 Bien que Luc ne soit pas nommément cité dans cet Évangile, les autorités de l’Antiquité s’accordent pour lui en attribuer la rédaction. Le Canon de Muratori (vers 170 de n. è.) attribue l’Évangile à Luc, et les écrivains du IIe siècle, comme Irénée et Clément d’Alexandrie, ont accepté cette attribution. Également, les preuves intrinsèques désignent nettement Luc comme écrivain. En Colossiens 4:14, Paul l’appelle “ Luc le médecin bien-aimé ”, et son œuvre d’érudition est celle que l’on attend d’un homme instruit, tel un médecin. Son langage choisi et son vocabulaire plus riche que celui des trois autres évangélistes réunis lui ont permis de développer un sujet d’un intérêt fondamental avec grand soin et de façon complète. Son récit du fils prodigue est considéré par certains comme la meilleure des histoires courtes jamais écrites.
3 Luc emploie plus de 300 termes médicaux ou mots auxquels il prête une signification médicale, ce que ne font pas les autres rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes, si tant est qu’ils en aient utiliséa. Par exemple, pour parler de la lèpre, Luc ne se sert pas toujours du même terme, comme le font les autres écrivains. Pour eux, la lèpre est la lèpre, tandis que pour le médecin il y a différents stades dans l’évolution de la maladie ; aussi Luc parle-t-il d’“ un homme plein de lèpre ”. Lazare, dit-il, était “ tout couvert d’ulcères ”. Aucun autre évangéliste ne dit que la belle-mère de Pierre avait “ une forte fièvre ”. (5:12 ; 16:20 ; 4:38.) Si les trois autres écrivains révèlent que Pierre coupa l’oreille de l’esclave du grand prêtre, seul Luc rapporte sa guérison par Jésus (22:51). C’est bien d’un médecin de dire qu’une femme avait “ un esprit de faiblesse depuis dix-huit ans, et [qu’]elle était courbée en deux et ne pouvait pas se redresser, pas du tout ”. Et qui, sinon “ Luc le médecin bien-aimé ”, pouvait raconter avec force détails les premiers secours apportés à un homme par le Samaritain, qui a “ bandé ses blessures, versant sur elles de l’huile et du vin ” ? — 13:11 ; 10:34.
4. Quand Luc a-t-il probablement écrit, et quelles circonstances appuient cette date ?
4 Quand Luc rédigea-t-il son Évangile ? Selon Actes 1:1, le rédacteur des Actes (qui était aussi Luc) avait précédemment composé “ le premier récit ”, c’est-à-dire l’Évangile. Les Actes ont très probablement été achevés vers 61 de n. è., tandis que Luc était à Rome en compagnie de Paul qui s’y trouvait après en avoir appelé à César. Ainsi, l’Évangile a vraisemblablement été écrit par Luc à Césarée, vers 56-58 de n. è., après son retour de Philippes avec Paul à la fin du troisième voyage missionnaire de l’apôtre, et pendant les deux années que ce dernier passa en prison à Césarée avant son départ pour Rome, à la suite de son appel à César. Séjournant en Palestine, Luc était bien placé pour ‘ rechercher toutes choses avec exactitude depuis le début ’, toutes choses relatives à la vie et au ministère de Jésus. Ainsi, l’Évangile de Luc semble avoir précédé celui de Marc.
5. À quelles sources Luc a-t-il pu puiser pour ‘ rechercher avec exactitude ’ les événements de la vie de Jésus ?
5 Évidemment, Luc ne fut pas un témoin oculaire des événements rapportés dans son Évangile ; en effet, il n’appartenait pas au groupe des 12 et ne devint vraisemblablement croyant qu’après la mort de Jésus. Néanmoins, il était étroitement associé à Paul dans ses activités missionnaires (2 Tim. 4:11 ; Philém. 24). Ainsi, comme on pouvait s’y attendre, son écrit révèle l’influence de Paul, ce que démontre la comparaison entre leurs deux récits sur le Repas du Seigneur (Luc 22:19, 20 et 1 Cor. 11:23-25). Une autre source où Luc put puiser est l’Évangile de Matthieu. En ‘ recherchant toutes choses avec exactitude ’, il a eu la possibilité d’interroger personnellement de nombreux témoins oculaires des événements de la vie de Jésus, tels que les disciples encore en vie et peut-être Marie, sa mère. Quoi qu’il en soit, soyons assurés qu’il ne négligea aucune piste susceptible de lui fournir des renseignements dignes de foi.
6. Quel pourcentage de l’Évangile de Luc lui est propre, et pour qui écrivit-il ? Justifiez votre réponse.
6 Il apparaît clairement à l’examen des quatre Évangiles que les écrivains ne se sont pas bornés à répéter les récits les uns des autres, pas plus qu’ils n’ont écrit dans le seul but de fournir divers témoignages sur ce récit biblique capital. Luc a abordé son sujet de façon très personnelle ; en effet, 59 % de son Évangile lui sont propres. Il rapporte au moins six miracles précis et plus du double d’exemples qui ne figurent dans aucun autre Évangile, consacrant un tiers de son livre à la narration et deux tiers au dialogue. Son Évangile est le plus long des quatre. Matthieu a écrit principalement à l’intention des Juifs, et Marc pour les non-Juifs, spécialement les Romains. L’Évangile de Luc s’adresse au “ très excellent Théophile ”, et à travers lui aux Juifs et aux non-Juifs (Luc 1:3, 4). Donnant à son récit un caractère universel, il fait remonter la généalogie de Jésus à “ Adam, fils de Dieu ”, et pas simplement à Abraham, comme le fait Matthieu en écrivant essentiellement pour les Juifs. Il relève particulièrement les paroles prophétiques de Siméon selon lesquelles Jésus serait le moyen appelé à “ ôter le voile de dessus les nations ”, et il ajoute que “ toute chair verra le moyen de salut de Dieu ”. — 3:38 ; 2:29-32 ; 3:6.
7. Qu’est-ce qui atteste puissamment l’authenticité de l’Évangile de Luc ?
7 D’un bout à l’autre de son livre, Luc se révèle un remarquable narrateur, ses récits étant composés avec méthode et précision. Ces qualités, l’exactitude et la fidélité, attestent puissamment l’authenticité des écrits de Luc. Un juriste a fait cette remarque : “ Alors que romans, légendes et faux témoignages veillent à placer les événements qu’ils relatent dans quelque lieu éloigné et à un moment indéterminé, violant ainsi les règles élémentaires d’un bon plaidoyer que tout avocat apprend, règles selon lesquelles ‘ toute déclaration doit comporter une date et un lieu ’, les récits bibliques nous donnent et la date et le lieu où les choses se sont passées, avec une extrême précisionb. ” Comme preuve à l’appui, il cite Luc 3:1, 2: “ Dans la quinzième année du règne de Tibère César, alors que Ponce Pilate était gouverneur de Judée, et qu’Hérode était chef de district de Galilée, mais que Philippe son frère était chef de district du pays d’Iturée et de Trachonitide, et que Lysanias était chef de district d’Abilène, aux jours du prêtre en chef Anne et de Caïphe, la déclaration de Dieu vint à Jean le fils de Zekaria dans le désert. ” Il n’y a ici aucune imprécision quant à la date et au lieu ; en effet, Luc nomme pas moins de sept fonctionnaires, de sorte qu’il est possible d’établir l’époque à laquelle Jean et Jésus ont commencé leur ministère.
8. Comment Luc indique-t-il “ avec exactitude ” l’époque de la naissance de Jésus ?
8 Luc fournit également deux indices permettant de fixer l’époque de la naissance de Jésus lorsqu’il dit (2:1, 2) : “ Or, en ces jours-là, un décret parut de la part de César Auguste pour que toute la terre habitée se fasse enregistrer (ce premier enregistrement eut lieu alors que Quirinius était gouverneur de Syrie). ” C’est à cette époque que Joseph et Marie sont montés à Bethléhem pour se faire enregistrer et que Jésus est né alors qu’ils séjournaient dans cette villec. Nous ne pouvons que souscrire à la déclaration de ce commentateur : “ L’une des meilleures preuves de la capacité d’historien de Luc, c’est qu’il parvient toujours à présenter les faits avec une exactitude parfaited. ” Il nous faut reconnaître la véracité de l’affirmation de Luc qui dit avoir “ recherché toutes choses avec exactitude depuis le début ”.
9. Quelle prophétie de Jésus, rapportée par Luc, s’est remarquablement accomplie en 70 de n. è. ?
9 Luc attire également l’attention sur l’exactitude avec laquelle les prophéties des Écritures hébraïques se sont accomplies en la personne de Jésus Christ. À ce propos, il cite le témoignage divinement inspiré de Jésus (24:27, 44). En outre, il rapporte avec exactitude les prophéties faites par Jésus et relatives à des événements futurs, et nombre d’entre elles se sont déjà remarquablement réalisées à la lettre. Par exemple, Jérusalem a été assiégée et entourée de pieux taillés avant de subir une terrible destruction en 70 de n. è., conformément à la prédiction de Jésus (Luc 19:43, 44 ; 21:20-24 ; Mat. 24:2). L’historien profane Flavius Josèphe, un témoin oculaire qui était avec l’armée romaine, confirme qu’à seize kilomètres à la ronde la campagne fut complètement dépouillée de ses arbres dont on fit des pieux, que le mur de fortification mesurait 7,2 kilomètres de long, que beaucoup de femmes et d’enfants moururent de faim, que plus d’un million de Juifs perdirent la vie et que 97 000 personnes furent emmenées en captivité. Aujourd’hui encore, l’Arc de Titus à Rome représente la procession des Romains victorieux avec leur butin de guerre provenant du temple de Jérusaleme. Nous pouvons être certains que les autres prophéties d’inspiration divine consignées par Luc s’accompliront tout aussi sûrement.
CONTENU DE LUC
10. Que se proposait de faire Luc en écrivant son Évangile ?
10 Introduction de Luc (1:1-4). Luc dit qu’il a recherché toutes choses avec exactitude depuis le début, et qu’il a décidé de les écrire dans un ordre logique pour que le ‘ très excellent Théophile [...] connaisse pleinement la certitude ’ de ces choses. — 1:3, 4.
11. Quels événements joyeux sont relatés dans le premier chapitre de Luc ?
11 Les premières années de la vie de Jésus (1:5–2:52). Un ange apparaît au vieux prêtre Zekaria porteur d’une bonne nouvelle : il va avoir un fils qu’il appellera Jean. Mais jusqu’à la naissance de l’enfant, Zekaria sera incapable de parler. Comme promis, sa femme Élisabeth devient enceinte quoique ‘ très avancée en âge ’, elle aussi. Environ six mois plus tard, l’ange Gabriel apparaît à Marie et lui dit que par “ la puissance du Très-Haut ” elle va concevoir et mettre au monde un fils qui sera appelé Jésus. Marie rend visite à Élisabeth et, après l’avoir saluée joyeusement, elle déclare : “ Mon âme magnifie Jéhovah, et mon esprit ne peut s’empêcher d’être transporté de joie au sujet de Dieu mon Sauveur. ” Elle parle du saint nom de Jéhovah et de sa grande miséricorde à l’égard de ceux qui le craignent. À la naissance de Jean, la langue de Zekaria se délie afin qu’il parle, lui aussi, de la miséricorde de Dieu et annonce que Jean deviendra prophète et préparera les voies de Jéhovah. — 1:7, 35, 46, 47.
12. Qu’est-il dit à propos de la naissance et de l’enfance de Jésus ?
12 Au temps fixé, Jésus naît à Bethléhem et un ange annonce la “ bonne nouvelle d’une grande joie ” aux bergers qui, la nuit, surveillent leurs troupeaux. Jésus est circoncis selon la Loi, et lorsque ses parents ‘ le présentent à Jéhovah ’ au temple, le vieux Siméon et la prophétesse Anne parlent au sujet de l’enfant. De retour à Nazareth, l’enfant ‘ grandit et se fortifie, se remplissant de sagesse, et la faveur de Dieu continue d’être sur lui ’. (2:10, 22, 40.) À l’âge de 12 ans, à l’occasion d’un voyage à Jérusalem, depuis Nazareth, Jésus stupéfie les enseignants par son intelligence et ses réponses.
13. Que prêche Jean, et que se passe-t-il lors du baptême de Jésus et immédiatement après ?
13 Préparation au ministère (3:1–4:13). Dans la 15e année du règne de Tibère César, la déclaration de Dieu vient à Jean, le fils de Zekaria, et il va “ prêchant un baptême symbole de repentance pour le pardon des péchés ”, pour que ‘ toute chair voie le moyen de salut de Dieu ’. (3:3, 6.) Quand tout le peuple est baptisé au Jourdain, Jésus est lui aussi baptisé, et comme il prie, l’esprit saint descend sur lui, et du ciel son Père exprime son approbation. Jésus Christ a environ 30 ans. (Luc fournit sa généalogie.) Après son baptême, l’esprit conduit Jésus çà et là dans le désert pendant 40 jours, où le Diable le tente sans succès, puis se retire “ jusqu’à un autre moment opportun ”. — 4:13.
14. Où Jésus expose-t-il clairement sa mission, quelle est-elle, et comment ses auditeurs l’accueillent-ils ?
14 Débuts du ministère de Jésus, pour une grande part en Galilée (4:14–9:62). Dans la synagogue de Nazareth, sa propre ville, Jésus révèle clairement la mission dont il est investi, lisant et s’appliquant à lui-même la prophétie d’Isaïe 61:1, 2 : “ L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres, il m’a envoyé pour prêcher aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue, pour renvoyer en liberté les écrasés, pour prêcher l’année que Jéhovah agrée. ” (4:18, 19). Au début, tous écoutent ses paroles avec plaisir, puis, à mesure qu’il développe son discours, leur fureur monte et ils tentent de se débarrasser de lui. Jésus descend donc à Capernaüm, où il guérit beaucoup de gens. Les foules le suivent et essaient de le retenir, mais il leur dit : “ Aux autres villes aussi il me faut annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. ” (4:43). Il poursuit sa prédication dans les synagogues de Judée.
15. Décrivez l’appel, par Jésus, de Pierre, de Jacques et de Jean, puis de Matthieu.
15 En Galilée, Jésus fait faire une pêche miraculeuse à Simon (également appelé Pierre), à Jacques et à Jean. Il dit à Simon : “ À partir de maintenant, ce sont des hommes que tu prendras vivants. ” Abandonnant tout, ils le suivent. Jésus persévère dans la prière et l’enseignement, et ‘ la puissance de Jéhovah est là pour qu’il opère des guérisons ’. (5:10, 17.) Il appelle Lévi (Matthieu), un collecteur d’impôts méprisé, qui organise une grande réception en l’honneur de Jésus, conviant “ une grande foule de collecteurs d’impôts ”. (5:29.) Cette réception donne lieu à la première d’une série d’altercations avec les Pharisiens, qui deviennent déments et complotent contre Jésus.
16. a) À la suite de quoi Jésus choisit-il les 12 apôtres ? b) Quels points Luc souligne-t-il dans sa version parallèle du Sermon sur la montagne ?
16 Après toute une nuit passée à prier Dieu, Jésus choisit 12 apôtres d’entre ses disciples. Il accomplit encore des guérisons. Puis il prononce le sermon rapporté en Luc 6:20-49, qui est parallèle, mais plus court, au Sermon sur la montagne consigné en Matthieu, chapitres 5 à 7. Jésus fait ressortir ce contraste : “ Heureux, vous les pauvres, parce que le royaume de Dieu est à vous. Mais malheur à vous, les riches, parce que vous recevez pleinement votre consolation. ” (6:20, 24). Il exhorte ses auditeurs à aimer leurs ennemis, à être miséricordieux, à avoir l’habitude de donner et, du bon trésor de leur cœur, à produire du bon.
17. a) Quels miracles Jésus opère-t-il ensuite ? b) Quelle réponse Jésus fait-il aux messagers de Jean le Baptiste qui lui demandent s’il est le Messie ?
17 De retour à Capernaüm, Jésus est sollicité par un officier qui le prie de guérir son esclave qui va mal. Se sentant indigne de recevoir Jésus sous son toit, l’officier lui demande de ‘ donner l’ordre ’ de là où il se trouve. L’esclave est donc guéri, et Jésus est amené à dire : “ Je vous le dis : Pas même en Israël je n’ai trouvé une si grande foi. ” (7:7, 9). Pour la première fois, Jésus opère une résurrection, celle du fils unique d’une veuve de Naïn pour laquelle “ il fut pris de pitié ”. (7:13.) Comme la nouvelle au sujet de Jésus se répand dans toute la Judée, Jean le Baptiste envoie lui demander depuis sa prison : “ Es-tu Celui qui vient ? ” En réponse, Jésus dit aux messagers : “ Allez raconter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles reçoivent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts sont relevés, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Et heureux celui qui n’a pas trébuché à mon sujet. ” — 7:19, 22, 23.
18. Au moyen de quels exemples, œuvres et conseils la prédication du Royaume se poursuit-elle ?
18 Accompagné des douze, Jésus va “ de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu ”. Il donne l’exemple du semeur et conclut la discussion par ces mots : “ Faites donc attention à la manière dont vous écoutez ; car celui qui a, on lui donnera davantage, mais celui qui n’a pas, même ce qu’il pense avoir lui sera enlevé. ” (8:1, 18). Jésus continue d’accomplir des miracles et des œuvres prodigieuses. Il donne également aux 12 pouvoir sur les démons et puissance pour guérir, et il les envoie “ prêcher le royaume de Dieu et guérir ”. Cinq mille personnes sont nourries miraculeusement. Jésus est transfiguré sur la montagne, et le jour suivant il guérit un garçon démonisé que les disciples n’avaient pu soulager. Jésus avertit en ces termes ceux qui désirent le suivre : “ Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des abris, mais le Fils de l’homme n’a pas où poser la tête. ” Quiconque est fait pour le Royaume de Dieu met la main à la charrue sans regarder en arrière. — 9:2, 58.
19. Comment Jésus illustre-t-il le véritable amour du prochain ?
19 Suite du ministère de Jésus en Judée (10:1–13:21). Jésus envoie 70 autres disciples dans “ la moisson ”, et le succès de leur ministère les remplit de joie. Comme Jésus est en train de prêcher, un homme, désireux de se montrer juste, lui demande : “ Qui donc est mon prochain ? ” Pour réponse, Jésus propose l’exemple du bon Samaritain : Un homme, que des bandits ont roué de coups, gît à demi mort sur la route ; un prêtre et un Lévite, qui se trouvent à passer par là, se détournent de lui. Arrive un Samaritain, méprisé des Juifs ; il s’arrête, bande tendrement les blessures de cet homme, le hisse sur sa bête, l’amène à une hôtellerie et paie l’hôtelier pour qu’il prenne soin de lui. Oui, c’est “ celui qui s’est montré miséricordieux envers lui ” qui s’est fait son prochain. — 10:2, 29, 37.
20. a) Quelle leçon Jésus dégage-t-il de l’attitude de Marthe et de Marie ? b) Comment met-il l’accent sur la prière ?
20 Reçu chez Marthe, Jésus la reprend avec douceur parce qu’elle s’inquiète outre mesure des tâches ménagères, et il félicite Marie pour avoir choisi la bonne part en s’asseyant et en écoutant sa parole. À ses disciples, il enseigne la prière modèle et aussi la nécessité de persévérer dans la prière, disant : “ Continuez à demander, et on vous donnera ; continuez à chercher, et vous trouverez. ” Plus tard, il expulse des démons et déclare heureux “ ceux qui entendent la parole de Dieu et la gardent ”. À l’occasion d’un repas, il se heurte aux Pharisiens au sujet de la Loi et annonce que le malheur les frappera parce qu’ils ont enlevé “ la clé de la connaissance ”. — 11:9, 28, 52.
21. Quelle mise en garde Jésus fait-il contre la convoitise, et à quoi exhorte-t-il ses disciples ?
21 Comme Jésus se trouve de nouveau au sein de la foule, un certain homme le presse, disant : “ Dis à mon frère de partager avec moi l’héritage. ” Jésus va au cœur du sujet en répondant : “ Ouvrez l’œil et gardez-vous de toute espèce de convoitise, parce que, même lorsque quelqu’un est dans l’abondance, sa vie ne provient pas des choses qu’il possède. ” Et il donne l’exemple de l’homme riche qui démolit ses magasins pour en bâtir de plus grands, mais qui meurt la nuit même et laisse à d’autres ses richesses. La morale de l’histoire est concise : “ Ainsi en est-il de l’homme qui amasse un trésor pour lui-même, mais qui n’est pas riche à l’égard de Dieu. ” Après avoir exhorté ses disciples à chercher d’abord le Royaume de Dieu, Jésus leur dit : “ N’aie pas peur, petit troupeau, parce que votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. ” Le jour du sabbat, Jésus guérit une femme malade depuis 18 ans, ce qui donne lieu à une nouvelle confrontation avec ses adversaires, qui se couvrent de honte. — 12:13, 15, 21, 32.
22. Au moyen de quels exemples vivants Jésus enseigne-t-il le Royaume ?
22 Suite du ministère de Jésus, pour une grande part en Pérée (13:22–19:27). Au moyen d’exemples vivants, Jésus attire l’attention de ses auditeurs sur le Royaume de Dieu. Quiconque recherche les places en vue et les honneurs, dit-il, sera abaissé. Que celui qui offre un festin invite des pauvres, qui n’ont pas de quoi lui rendre ; celui-là sera heureux, et il lui “ sera rendu à la résurrection des justes ”. Puis Jésus propose l’exemple de l’homme qui prépare un grand repas. Les uns après les autres, les invités allèguent quelque excuse : Le premier a acheté un champ, le deuxième a acheté des bovins, le troisième vient de prendre femme. Alors le maître de maison se met en colère et dit qu’on amène “ les pauvres, et les estropiés, et les aveugles, et les boiteux ”, puis il déclare qu’aucun de ceux qui étaient invités ne “ goûtera ” de son repas (14:14, 21, 24). Il donne l’exemple de la brebis perdue que l’on retrouve, et dit : “ Je vous dis que c’est ainsi qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. ” (15:7). L’exemple de la femme qui balaie sa maison pour retrouver la drachme perdue souligne la même idéef.
23. Qu’illustre le récit du fils prodigue ?
23 Jésus parle ensuite du fils prodigue qui demande à son père la part du bien qui lui revient et qui la dissipe “ en menant une vie de débauche ”. Ses ressources épuisées, il se trouve dans le besoin ; il revient alors à la raison et rentre chez son père pour s’en remettre à sa miséricorde. Pris de pitié, le père ‘ court se jeter à son cou et l’embrasse tendrement ’. On amène de beaux vêtements, on prépare un grand festin et ‘ tous commencent à se donner du bon temps ’. Mais le fils aîné proteste. Avec bonté son père le corrige, disant : “ Mon enfant, toi, tu as toujours été avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; mais il fallait bien se donner du bon temps et se réjouir, parce que ton frère que voilà était mort et il a pris vie ; il était perdu et il est retrouvé. ” — 15:13, 20, 24, 31, 32.
24. Quelles vérités Jésus souligne-t-il dans les exemples de l’homme riche et de Lazare, du Pharisien et du collecteur d’impôts ?
24 En écoutant Jésus donner l’exemple de l’intendant injuste, les Pharisiens, qui aiment l’argent, ricanent au sujet de son enseignement, mais Jésus leur dit : “ Vous êtes ceux qui vous déclarez justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; parce que ce qui est élevé parmi les hommes est une chose immonde aux yeux de Dieu. ” (16:15). Au moyen de l’exemple de l’homme riche et de Lazare, il révèle la profondeur de l’abîme séparant les hommes qui ont trouvé faveur auprès de Dieu de ceux qu’il désapprouve. Jésus annonce à ses disciples que viendront des occasions de trébucher, toutefois, “ malheur à celui par qui elles viennent ” ! Il annonce des difficultés pour “ le jour où le Fils de l’homme doit être révélé ”. “ Souvenez-vous de la femme de Lot ”, leur dit-il (17:1, 30, 32). Par un exemple, il garantit que Dieu agira à coup sûr en faveur de ceux “ qui crient vers lui jour et nuit ”. (18:7.) Puis il a recours à un autre exemple pour reprendre les hommes convaincus d’être justes : Un Pharisien priait dans le temple, remerciant Dieu de n’être pas comme le reste des hommes. Un collecteur d’impôts, qui se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel, priait ainsi : “ Ô Dieu, sois miséricordieux envers moi, un pécheur. ” Quelle leçon Jésus tire-t-il de cette comparaison ? Celle-ci : Le collecteur d’impôts s’est révélé plus juste que le Pharisien, “ parce que tout homme qui s’élève sera humilié, mais celui qui s’humilie sera élevé ”. (18:13, 14.) À Jéricho, Jésus est reçu chez Zachée, un collecteur d’impôts. Là, il propose l’exemple des dix mines, mettant en opposition la fin réservée, d’une part, à celui qui gère fidèlement les biens qui lui sont confiés et, d’autre part, à celui qui les met de côté.
25. Comment Jésus arrive-t-il à la phase finale de son ministère, et quels avertissements prophétiques donne-t-il ?
25 Dernier ministère public à Jérusalem et aux alentours (19:28–23:25). Jésus entre dans Jérusalem monté sur un ânon, et la multitude des disciples acclame “ Celui qui vient comme le Roi au nom de Jéhovah ” ; mais les Pharisiens lui disent de réprimander ses disciples. Jésus répond : “ Je vous le dis : Si ceux-ci se taisaient, les pierres crieraient. ” (19:38, 40). Il prononce sa célèbre prophétie sur la destruction de Jérusalem, disant qu’on l’entourera de pieux taillés, que ses ennemis la presseront et la jetteront par terre avec ses enfants, et ne laisseront en elle pierre sur pierre. Jésus enseigne le peuple dans le temple, annonçant la bonne nouvelle et répondant aux questions sournoises des prêtres en chef, des scribes et des Sadducéens au moyen d’exemples et d’arguments pertinents. Il décrit avec force le grand signe de la fin, annonçant de nouveau l’encerclement de Jérusalem par des armées qui campent. Les hommes vont défaillir par peur et attente des événements à venir, mais quand ceux-ci arriveront, ses disciples devront ‘ se redresser et relever la tête, parce que leur délivrance approche ’. Il leur faut se tenir éveillés pour parvenir à échapper aux choses qui sont destinées à arriver. — 21:28.
26. a) Quelles alliances Jésus institue-t-il, et à quoi les associe-t-il ? b) Comment Jésus est-il fortifié dans l’épreuve, et quelle réprimande fait-il lors de son arrestation ?
26 Le 14 Nisan 33 de n. è., Jésus célèbre la Pâque et institue “ la nouvelle alliance ” avec ses apôtres fidèles, associant cette alliance au repas symbolique qu’il leur ordonne d’observer en souvenir de lui. Il leur dit aussi : “ Je fais une alliance avec vous, tout comme mon Père a fait une alliance avec moi, pour un royaume. ” (22:20, 29). La même nuit, tandis que Jésus prie au mont des Oliviers, ‘ un ange du ciel lui apparaît et le fortifie. Mais étant pris d’angoisse, il continue à prier de façon plus ardente ; et sa sueur devient comme des gouttes de sang qui tombent à terre ’. La tension monte lorsque Judas le traître arrive à la tête d’une foule venue pour arrêter Jésus. Les disciples s’écrient : “ Seigneur, devons-nous frapper de l’épée ? ” L’un d’eux coupe l’oreille de l’esclave du grand prêtre, mais Jésus les réprimande et guérit le blessé. — 22:43, 44, 49.
27. a) En quoi Pierre faillit-il ? b) Quelles accusations porte-t-on contre Jésus, et dans quelles circonstances est-il jugé et condamné ?
27 Jésus est conduit sans ménagement dans la maison du grand prêtre pour y subir un interrogatoire et, dans la nuit froide, Pierre se mêle à la foule réunie autour d’un feu. À trois reprises on l’accuse d’être un disciple de Jésus, et à chaque fois il le nie. Alors le coq chante. Le Seigneur se tourne et regarde Pierre, qui se souvient de la prédiction de Jésus. Il sort et pleure amèrement. On traîne Jésus dans la salle du Sanhédrin, puis on le conduit à Pilate et on l’accuse de bouleverser la nation en interdisant de payer les impôts et en “ se disant lui-même Christ, un roi ”. Apprenant que Jésus est Galiléen, Pilate l’envoie à Hérode qui se trouve justement à Jérusalem en ces jours-là. Hérode et ses gardes se moquent de Jésus et le renvoient pour être jugé devant une foule déchaînée. Pilate ‘ livre Jésus à leur volonté ’. — 23:2, 25.
28. a) Que promet Jésus au bandit qui exprime sa foi en lui ? b) Que rapporte Luc au sujet de la mort, de la mise au tombeau et de la résurrection de Jésus ?
28 Mort, résurrection et ascension de Jésus (23:26–24:53). Jésus est attaché sur un poteau entre deux malfaiteurs. L’un se moque de lui, mais l’autre exprime sa foi et demande à Jésus de se souvenir de lui dans son Royaume. Jésus promet : “ Vraiment, je te le dis aujourd’hui : Tu seras avec moi dans le Paradis. ” (23:43). Alors, des ténèbres inhabituelles couvrent la terre, le rideau du sanctuaire se déchire par le milieu, et Jésus s’écrie : “ Père, entre tes mains je remets mon esprit. ” Ayant dit cela, il expire ; son corps est descendu du poteau et déposé dans une tombe taillée dans le roc. Le premier jour de la semaine, les femmes qui étaient venues de Galilée avec lui se rendent à la tombe, mais elles ne trouvent pas le corps de Jésus. Selon ce que lui-même avait prédit, il a été relevé le troisième jour. — 23:46.
29. Par quel récit joyeux l’Évangile de Luc s’achève-t-il ?
29 Sans se faire reconnaître, Jésus apparaît à deux de ses disciples sur le chemin d’Emmaüs ; il leur parle de ses souffrances et leur interprète les Écritures. Soudain, les disciples le reconnaissent, mais il disparaît. Ils se disent alors : “ Notre cœur ne brûlait-il pas lorsqu’il nous parlait sur la route, lorsqu’il nous ouvrait pleinement les Écritures ? ” Ils retournent promptement à Jérusalem, afin de raconter ce qui s’est passé aux autres disciples. Comme ils parlent, Jésus apparaît au milieu d’eux. Ils n’arrivent pas à y croire, de joie uniquement et d’étonnement. Alors ‘ il leur ouvre pleinement l’intelligence pour saisir le sens ’ des événements à partir des Écritures. Luc achève son Évangile par la description de l’ascension de Jésus. — 24:32, 45.
UTILITÉ
30, 31. a) Comment Luc bâtit-il la confiance en l’inspiration divine des Écritures hébraïques ? b) Quelles paroles de Jésus Luc cite-t-il à l’appui de ce fait ?
30 La bonne nouvelle “ selon Luc ” donne confiance en la Parole de Dieu et affermit la foi pour résister aux assauts d’un monde hostile. Luc cite de nombreux exemples de la réalisation exacte des Écritures hébraïques. Il révèle que Jésus tira les termes précis de sa mission du livre d’Isaïe, et il semble que lui-même les ait donnés pour thème à son Évangile (Luc 4:17-19 ; Is. 61:1, 2). En la circonstance, comme en d’autres, Jésus cita les Prophètes. Il se référa également à la Loi, comme lorsqu’il rejeta les trois tentations du Diable, et aux Psaumes, comme lorsqu’il demanda à ses ennemis : “ Comment se fait-il que l’on dise que le Christ est le fils de David ? ” Le livre de Luc renferme beaucoup d’autres citations des Écritures hébraïques. — Luc 4:4, 8, 12 ; 20:41-44 ; Deut. 8:3 ; 6:13, 16 ; Ps. 110:1.
31 Quand Jésus entra dans Jérusalem monté sur un ânon, selon la prédiction de Zekaria (9:9), la multitude l’a joyeusement acclamé, lui appliquant Psaume 118:26 (Luc 19:35-38). Dans un certain passage de Luc, deux versets suffisent à couvrir six points prophétiques des Écritures hébraïques relatifs à la mort ignominieuse de Jésus et à sa résurrection (Luc 18:32, 33 ; Ps. 22:7 ; Is. 50:6 ; 53:5-7 ; Yona 1:17). Finalement, après sa résurrection Jésus fit comprendre avec force à ses disciples l’importance des Écritures hébraïques tout entières. “ Il leur dit alors : ‘ Ce sont ici mes paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : qu’il fallait que s’accomplissent toutes les choses qui sont écrites à mon sujet dans la loi de Moïse et dans les Prophètes et les Psaumes. ’ Alors il leur ouvrit pleinement l’intelligence pour saisir le sens des Écritures. ” (Luc 24:44, 45). Tout comme ces premiers disciples de Jésus Christ, nous aussi nous pouvons être éclairés et acquérir une foi ferme en prêtant attention à la réalisation des Écritures hébraïques expliquées avec tant d’exactitude par Luc et les autres rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes.
32. Comment le livre de Luc met-il le Royaume en évidence, et quelle attitude devrions-nous avoir vis-à-vis du Royaume ?
32 D’un bout à l’autre de son livre, Luc attire continuellement l’attention du lecteur sur le Royaume de Dieu. Depuis le début, où l’ange promet à Marie qu’elle portera un enfant qui “ régnera sur la maison de Jacob pour toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume ”, jusqu’aux derniers chapitres, où Jésus annonce qu’il fait avec les apôtres une alliance pour un royaume, Luc met en lumière l’espérance du Royaume (1:33 ; 22:28, 29). Il parle de Jésus prenant la tête de la prédication du Royaume et envoyant les 12 apôtres, puis les 70 disciples, dans la même œuvre (4:43 ; 9:1, 2 ; 10:1, 8, 9). L’attachement indéfectible à Jésus, requis pour entrer dans le Royaume, est souligné dans ces paroles très claires : “ Laisse les morts enterrer leurs morts, mais toi, va-t’en proclamer le royaume de Dieu. ” Et : “ Aucun homme qui a mis la main à la charrue et regarde les choses qui sont derrière n’est fait pour le royaume de Dieu. ” — 9:60, 62.
33. À l’aide d’exemples, montrez comment Luc met l’accent sur la prière. Quelle leçon pouvons-nous en dégager ?
33 Luc met l’accent sur la prière. C’est là un trait caractéristique de son Évangile. Il dit que la multitude priait tandis que Zekaria se trouvait dans le temple, que Jean le Baptiste est né en réponse à des prières pour la venue d’un enfant et que la prophétesse Anne priait nuit et jour. Il montre Jésus en prière au moment de son baptême, passant toute une nuit en prière avant de choisir les 12 et priant lors de la transfiguration. Jésus exhorta ses disciples ‘ à prier toujours et à ne pas renoncer ’, appuyant cette exhortation par l’exemple d’une veuve déterminée qui, à force d’insistance, amène un juge à lui rendre justice. Seul Luc rapporte la requête des disciples qui demandèrent à Jésus de leur apprendre à prier, et parle de l’ange qui fortifia Jésus tandis qu’il priait sur le mont des Oliviers. Seul Luc mentionne la dernière prière de Jésus : “ Père, entre tes mains je remets mon esprit. ” (1:10, 13 ; 2:37 ; 3:21 ; 6:12 ; 9:28, 29 ; 18:1-8 ; 11:1 ; 22:39-46 ; 23:46). Comme au temps où Luc rédigea son Évangile, de même aujourd’hui la prière est une disposition indispensable qui fortifie tous ceux qui font la volonté divine.
34. Quelles qualités de Jésus Luc souligne-t-il pour qu’elles servent d’exemples aux chrétiens ?
34 Grâce à son sens aigu de l’observation et à sa plume facile et agile, Luc donne de la chaleur et de la vie à l’enseignement de Jésus. L’amour, la bonté, la miséricorde et la compassion de Jésus à l’égard des faibles, des opprimés et des affligés offrent un contraste criant avec la religion froide, formaliste, sectaire et hypocrite des scribes et des Pharisiens (4:18 ; 18:9). Jésus a sans cesse aidé et encouragé les pauvres, les captifs, les aveugles et les opprimés, fournissant ainsi un modèle remarquable à ceux qui cherchent ‘ à suivre fidèlement ses traces ’. — 1 Pierre 2:21.
35. Pourquoi serons-nous sincèrement reconnaissants à Jéhovah qui a fait écrire l’Évangile de Luc ?
35 De la même manière que Jésus, le Fils de Dieu parfait qui accomplit des prodiges, se montra plein de sollicitude à l’égard de ses disciples et de tous les hommes au cœur sincère, nous aussi efforçons-nous de remplir notre ministère avec amour, oui, “ à cause de la tendre compassion de notre Dieu ”. (Luc 1:78.) À cette fin, la bonne nouvelle “ selon Luc ” est vraiment des plus utiles et profitables. Soyons vraiment reconnaissants à Jéhovah qui inspira Luc, “ le médecin bien-aimé ”, pour qu’il écrive un livre exact, constructif et encourageant qui mette autant l’accent sur le Royaume de Jésus Christ, “ le moyen de salut de Dieu ”. — Col. 4:14 ; Luc 3:6.
[Notes]
a The Medical Language of Luke, par W. Hobart, 1954, pages xi-xxviii.
b A Lawyer Examines the Bible, par I. Linton, 1943, page 38.
d Modern Discovery and the Bible, par A. Rendle Short, 1955, page 211.
e Guerre des Juifs, V, 491-515, 523 (XII, 1-4) ; VI, 420 (IX, 3) ; voir aussi Étude perspicace des Écritures, vol. 2, pages 751-2.
f La drachme était une monnaie grecque en argent qui pesait 3,40 g.
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Livre de la Bible numéro 43 — Jean« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 43 — Jean
Écrivain : l’apôtre Jean
Lieu de composition : Éphèse ou environs
Fin du travail de composition : vers 98 de n. è.
Période qu’embrasse le texte : 29-33 de n. è. (sauf le prologue)
1. Que révèlent les Écritures quant à l’intimité des liens qui unissaient Jean à Jésus ?
LES Évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc circulaient déjà depuis plus de 30 ans parmi les chrétiens du Ier siècle, qui leur accordaient un très grand prix parce qu’ils étaient l’œuvre d’hommes inspirés par l’esprit saint. À mesure qu’approchait la fin du siècle et que diminuait le nombre de ceux qui avaient côtoyé Jésus, ces questions pouvaient se poser : Restait-il encore quelque chose à dire ? Y avait-il encore quelqu’un qui, en faisant appel à des souvenirs personnels, pouvait apporter d’autres détails précieux sur le ministère de Jésus ? Certainement. Le vieil apôtre Jean avait été particulièrement béni dans ses relations avec Jésus. Il était, semble-t-il, parmi les premiers disciples de Jean le baptiseur à avoir été présentés à l’Agneau de Dieu et l’un des quatre premiers à être invités par le Seigneur à se joindre à lui dans le ministère à plein temps (Jean 1:35-39 ; Marc 1:16-20). Il continua à fréquenter intimement Jésus tout au long de son ministère, et c’est lui le disciple que ‘ Jésus aimait ’ et qui était étendu devant le sein de Jésus lors de la dernière Pâque (Jean 13:23 ; Mat. 17:1 ; Marc 5:37 ; 14:33). Il assista à l’exécution cruelle de Jésus, qui lui confia sa mère, et c’est lui qui, courant avec Pierre, le distança et arriva le premier à la tombe pour vérifier la nouvelle de la résurrection de Jésus. — Jean 19:26, 27 ; 20:2-4.
2. En quel sens Jean était-il tout à fait prêt pour écrire son Évangile, quelle stimulation a-t-il reçue pour ce faire, et dans quel but a-t-il écrit ?
2 Mûri par environ 70 années d’activité ministérielle et tout imprégné de ses visions et de ses méditations sur l’île de Patmos, lors de son récent emprisonnement solitaire, Jean était tout à fait prêt pour consigner les choses qu’il gardait précieusement depuis longtemps dans son cœur. L’esprit saint a donc stimulé sa mémoire, afin qu’il se rappelle et écrive bon nombre de paroles précieuses, des paroles de vie, de sorte que chaque lecteur ‘ croie que Jésus est le Christ le Fils de Dieu, et pour que — parce qu’il croit — il ait la vie par le moyen de son nom ’. — 20:31.
3, 4. Quelles sont les preuves externes et internes a) de la canonicité de l’Évangile, et b) que Jean est le rédacteur ?
3 Les chrétiens du début du IIe siècle attribuaient à Jean la rédaction de ce livre qu’ils considéraient aussi comme appartenant sans conteste au canon des Écritures inspirées. Clément d’Alexandrie, Irénée, Tertullien et Origène, écrivains de la fin du IIe siècle et du début du IIIe, attribuent tous cet Évangile à Jean. De surcroît, le livre lui-même fournit de nombreuses preuves attestant que Jean en est le rédacteur. De toute évidence, l’écrivain était Juif et connaissait parfaitement les coutumes juives et le pays (2:6 ; 4:5 ; 5:2 ; 10:22, 23). Les détails très personnels du récit de Jean indiquent qu’il n’était pas seulement un apôtre, mais l’un des trois amis intimes de Jésus, à savoir Pierre, Jacques et Jean, qui l’ont accompagné en certaines occasions spéciales (Mat. 17:1 ; Marc 5:37 ; 14:33). Des trois hommes, éliminons Jacques (le fils de Zébédée) qui fut livré au martyre par Hérode Agrippa Ier vers 44 de n. è., soit bien des années avant la rédaction de cet Évangile (Actes 12:2). Écartons également Pierre, puisqu’il est cité avec l’écrivain en Jean 21:20-24.
4 Dans ces versets de conclusion, l’écrivain est présenté comme le disciple “ que Jésus aimait ”, cette expression et d’autres semblables étant utilisées à plusieurs reprises dans l’Évangile, bien que le nom de l’apôtre Jean ne soit jamais mentionné. Jésus dit ici à propos de Jean : “ Si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je vienne, en quoi cela te concerne-t-il ? ” (Jean 21:20, 22). Ces paroles laissent entendre que le disciple dont il est question vivrait beaucoup plus longtemps que Pierre et les autres apôtres. Ce fut le cas de l’apôtre Jean. On note avec intérêt qu’après avoir reçu la vision de la Révélation sur la venue de Jésus, Jean conclut cette remarquable prophétie par ces mots : “ Amen ! Viens, Seigneur Jésus. ” — Rév. 22:20.
5. Quand Jean a-t-il probablement écrit son Évangile ?
5 Encore que les écrits de Jean n’apportent aucune précision sur la question, on pense généralement que Jean a écrit son Évangile après son retour d’exil sur l’île de Patmos (Rév. 1:9). L’empereur romain Nerva (96-98 de n. è.) rappela beaucoup de ceux qui avaient été exilés vers la fin du règne de Domitien, son prédécesseur. Après la rédaction de son Évangile, vers 98 de n. è., Jean serait mort paisiblement à Éphèse dans la troisième année de l’empereur Trajan, en 100 de n. è.
6. Quelles preuves avons-nous que l’Évangile de Jean a été écrit hors de la Palestine, à Éphèse ou dans ses environs ?
6 Quant à proposer Éphèse ou ses environs comme lieu de rédaction, l’historien Eusèbe (vers 260-vers 340 de n. è.) cite la déclaration suivante d’Irénée : “ Enfin Jean, le disciple du Seigneur, celui qui a même reposé sur sa poitrine, a publié lui aussi l’Évangile, tandis qu’il vivait à Éphèse, en Asiea. ” Que le livre fut écrit hors de la Palestine, cela est appuyé par ses nombreuses références aux adversaires de Jésus qu’il désigne par l’expression générale “ les Juifs ”, au lieu de “ Pharisiens ”, “ prêtres en chef ”, etc. (Jean 1:19 ; 12:9.) En outre, la mer de Galilée est appelée de son nom romain : la mer de Tibériade (6:1 ; 21:1). À l’intention des non-Juifs, Jean fournit des explications utiles sur les fêtes juives (6:4 ; 7:2 ; 11:55). Patmos, l’île de son exil, se trouvait près d’Éphèse, et sa connaissance de cette ville ainsi que des autres congrégations d’Asie Mineure transparaît dans la Révélation, chapitres 2 et 3.
7. Quelle est l’importance du Papyrus Rylands 457 ?
7 La découverte, au XXe siècle, d’importants manuscrits est venue attester l’authenticité de l’Évangile de Jean. Au nombre de ces manuscrits figure un fragment de l’Évangile de Jean trouvé en Égypte et connu maintenant sous le nom de Papyrus Rylands 457 (P52) ; il renferme les passages de Jean 18:31-33, 37, 38, et il est conservé en Angleterre, à la Bibliothèque John Rylands de Manchesterb. Quant à son témoignage sur la tradition selon laquelle Jean a rédigé son Évangile à la fin du Ier siècle, Frederic Kenyon a dit dans son livre (The Bible and Modern Scholarship, 1949, page 21) : “ Aussi petit soit-il, il suffit à prouver qu’un manuscrit de cet Évangile circulait aux environs des années 130-150 de n. è., probablement dans la province d’Égypte où il fut découvert. En tenant compte d’un minimum de temps nécessaire à l’acheminement de ce document depuis son lieu d’origine, cela ferait remonter la date de sa composition si près de la date traditionnelle, c’est-à-dire dans la dernière décennie du Ier siècle, qu’il n’y a plus lieu de douter de la validité de la tradition. ”
8. a) Qu’y a-t-il de remarquable dans l’introduction de l’Évangile de Jean ? b) Quelle preuve apporte-t-il concernant la durée du ministère de Jésus évaluée à trois ans et demi ?
8 L’Évangile de Jean est remarquable par son introduction qui présente la Parole, laquelle était “ au commencement avec Dieu ”, comme Celui par qui toutes choses sont venues à l’existence (1:2). Après avoir révélé les liens privilégiés qui unissent le Père au Fils, Jean décrit magistralement les œuvres et les discours de Jésus, en particulier sous le rapport de l’amour intense qui unit tout ce qui existe au sein de la grande organisation de Dieu. Ce récit de la vie terrestre de Jésus couvre la période allant de 29 à 33 de n. è., et il mentionne précisément les quatre Pâques auxquelles Jésus assista pendant son ministère, fournissant ainsi l’une des preuves que son ministère dura trois ans et demi. Trois de ces Pâques sont expressément citées (2:13 ; 6:4 ; 12:1 ; 13:1). L’une d’elles est désignée par l’expression “ fête des Juifs ”, mais le contexte la situe peu de temps après que Jésus eut dit : “ Encore quatre mois avant que vienne la moisson ”, indiquant ainsi que la fête en question était la Pâque, qui avait lieu vers le début de la moisson. — 4:35 ; 5:1c.
9. En quel sens l’Évangile de Jean apporte-t-il des renseignements complémentaires, et pourtant couvre-t-il tous les événements relatifs au ministère de Jésus ?
9 La bonne nouvelle “ selon Jean ” apporte des renseignements complémentaires : en effet, 92 % des matières de ce livre sont uniques, en ce sens qu’elles ne se trouvent dans aucun des trois autres Évangiles. Et pourtant Jean conclut par ces paroles : “ Il y a, en effet, encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; si jamais on les écrivait dans le détail, le monde lui-même, j’imagine, ne pourrait contenir les rouleaux écrits. ” — 21:25.
CONTENU DE JEAN
10. Que dit Jean au sujet de “ la Parole ” ?
10 Prologue : Présentation de “ la Parole ”. (1:1-18.) Avec une remarquable simplicité, Jean dit qu’au commencement “ la Parole était avec Dieu ”, que la vie même vint à l’existence par son intermédiaire, qu’il est devenu “ la lumière des hommes ” et que Jean (le baptiseur) a témoigné à son sujet (1:1, 4). La lumière était dans le monde, mais le monde ne l’a pas connue. Ceux qui l’ont vraiment reçue sont devenus enfants de Dieu, étant nés de Dieu. De même que la Loi a été donnée par Moïse, de même “ la faveur imméritée et la vérité sont venues par Jésus Christ ”. — 1:17.
11. À qui Jean le baptiseur identifie-t-il Jésus, et en quelle qualité les disciples de Jean le reçoivent-ils ?
11 Présentation de “ l’Agneau de Dieu ” aux hommes (1:19-51). Jean le baptiseur confesse que ce n’est pas lui le Christ, mais il dit que quelqu’un vient derrière lui dont il n’est pas digne de dénouer la lanière de la sandale. Le lendemain, quand Jésus vient à lui, Jean l’identifie à l’“ Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ”. (1:27, 29.) Puis il présente deux de ses disciples à Jésus, et l’un d’eux, André, conduit son frère Pierre à Jésus. Philippe et Nathanaël reconnaissent également en Jésus ‘ le Fils de Dieu, le Roi d’Israël ’. — 1:49.
12. a) Quel est le premier miracle de Jésus ? b) Que fait-il à Jérusalem lors de la première Pâque de son ministère ?
12 Les miracles de Jésus attestent sa qualité de “ Saint de Dieu ”. (2:1–6:71.) Jésus accomplit son premier miracle à Cana de Galilée à l’occasion d’un festin de mariage ; il change de l’eau en vin d’excellente qualité. C’est le “ commencement de ses signes, [...] et ses disciples mirent leur foi en lui ”. (2:11.) Jésus monte à Jérusalem pour la Pâque. Dans le temple, il trouve des marchands et des changeurs ; alors, prenant un fouet, il les chasse avec une vigueur telle que ses disciples discernent en ce geste la réalisation de la prophétie : “ Le zèle pour ta maison me dévorera. ” (Jean 2:17 ; Ps. 69:9). Il prédit que le temple qu’est son propre corps sera abattu et relevé en trois jours.
13. a) Selon Jésus, qu’est-il nécessaire de faire pour obtenir la vie ? b) En quels termes Jean le baptiseur parle-t-il de lui-même par rapport à Jésus ?
13 Craintif, Nicodème vient trouver Jésus de nuit. Il reconnaît que Jésus est venu de Dieu ; Jésus lui dit qu’il faut naître d’eau et d’esprit pour entrer dans le Royaume de Dieu. Croire au Fils de l’homme descendu du ciel est indispensable pour avoir la vie. “ Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique-engendré, afin que tout homme qui exerce la foi en lui ne soit pas détruit mais ait la vie éternelle. ” (Jean 3:16). La lumière qui est venue dans le monde est en opposition avec les ténèbres, “ mais celui qui fait ce qui est vrai vient à la lumière ”, conclut Jésus. Puis Jean le baptiseur entend parler de l’activité de Jésus en Judée et déclare que, bien qu’il ne soit pas lui-même le Christ, néanmoins, “ l’ami de l’époux [...] éprouve une grande joie à cause de la voix de l’époux ”. (3:21, 29.) Il faut maintenant que Jésus croisse et que Jean diminue.
14. Que dit Jésus à la Samaritaine de Sychar, et que résulte-t-il de sa prédication dans cette ville ?
14 Jésus se rend de nouveau en Galilée. En chemin, “ épuisé du voyage ” et couvert de poussière, il s’assied pour se reposer près de la source de Jacob à Sychar, tandis que ses disciples vont en ville acheter des vivres (4:6). Il est midi, la sixième heure. Une Samaritaine s’approche pour puiser de l’eau et Jésus lui demande à boire. Si épuisé qu’il soit, il se met à lui parler de l’eau véritable qui rafraîchit vraiment et procure la vie éternelle à ceux qui adorent Dieu “ avec l’esprit et la vérité ”. Là-dessus ses disciples reviennent et le pressent de manger. Il leur dit : “ Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’achever son œuvre. ” Il passe encore là deux jours, si bien que de nombreux Samaritains en viennent à croire que “ cet homme est vraiment le sauveur du monde ”. (4:24, 34, 42.) À son arrivée à Cana de Galilée, Jésus guérit le fils d’un noble sans même se rendre à son chevet.
15. Quelles accusations porte-t-on contre Jésus à Jérusalem, mais comment répond-il à ses détracteurs ?
15 Jésus monte de nouveau à Jérusalem pour la fête des Juifs. Il guérit un homme le jour du sabbat, ce qui soulève une vague de protestations. Jésus rétorque : “ Mon Père n’a cessé de travailler jusqu’à maintenant, et moi je ne cesse de travailler. ” (5:17). Maintenant, les chefs juifs prétendent que Jésus ajoute le blasphème à sa violation du sabbat, car il se fait égal à Dieu. Jésus répond que le Fils ne peut rien faire de sa propre initiative, mais qu’il est entièrement dépendant du Père. Puis il fait cette merveilleuse déclaration : “ Tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir entendront sa voix et sortiront ”, pour une résurrection. Mais à ses auditeurs sans foi, Jésus dit : “ Comment pouvez-vous croire, alors que vous acceptez de la gloire les uns des autres et que vous ne cherchez pas la gloire qui vient du seul Dieu ? ” — 5:28, 29, 44.
16. a) Qu’enseigne Jésus à propos de la nourriture et de la vie ? b) Comment Pierre exprime-t-il la conviction des apôtres ?
16 Quand Jésus nourrit miraculeusement 5 000 hommes avec cinq pains et deux petits poissons, la foule cherche à s’emparer de lui pour le faire roi, mais il se retire dans la montagne. Par la suite, il reproche à ces hommes de chercher “ la nourriture qui périt ”. Qu’ils travaillent plutôt “ pour la nourriture qui demeure pour la vie éternelle ”. Il souligne qu’avoir part au pain de vie, c’est exercer la foi en lui, en tant que Fils, et il ajoute : “ Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son sang, vous n’avez pas de vie en vous-mêmes. ” Beaucoup de ses disciples sont choqués par ces paroles et le quittent. Jésus demande aux 12 : “ Vous ne voulez pas vous en aller, vous aussi, n’est-ce pas ? ” Et Pierre de répondre : “ Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle ; et nous avons cru et nous avons su que tu es le Saint de Dieu. ” (6:27, 53, 67-69). Cependant, sachant que Judas va le trahir, Jésus dit que l’un d’eux est un calomniateur.
17. Quel effet l’enseignement de Jésus dans le temple lors de la fête des Tabernacles produit-il ?
17 “ La lumière ” s’oppose aux ténèbres (7:1–12:50). Jésus monte en secret à Jérusalem et, la moitié de la fête des Tabernacles étant passée, il se présente au temple et enseigne ouvertement. Les Juifs contestent sa qualité de Christ. Jésus leur dit : “ Je ne suis pas venu de ma propre initiative, mais celui qui m’a envoyé existe réellement [...] et Celui-là m’a envoyé. ” Un autre jour, il leur crie : “ Si quelqu’un a soif, qu’il vienne vers moi et qu’il boive ! ” Les agents envoyés pour arrêter Jésus reviennent bredouilles et disent aux prêtres : “ Jamais un autre homme n’a parlé de cette façon. ” Rendus furieux, les Pharisiens rétorquent que pas un seul des chefs n’a cru en lui et que de Galilée nul prophète ne doit se lever. — 7:28, 29, 37, 46.
18. Quelle opposition les Juifs suscitent-ils contre Jésus, et quelle réponse leur fait-il ?
18 Dans un autre discours, Jésus dit : “ Je suis la lumière du monde. ” Accusé méchamment d’être un faux témoin, d’être né hors du mariage, d’être un Samaritain et d’avoir un démon, Jésus répond avec force : “ Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon Père qui me glorifie. ” Quand il dit : “ Avant qu’Abraham vienne à l’existence, j’ai été ”, les Juifs attentent de nouveau à sa vie (8:12, 54, 58). Irrités, ils interrogent ensuite un homme à qui Jésus a miraculeusement rendu la vue, puis ils le jettent dehors.
19. a) En quels termes Jésus parle-t-il de ses relations avec son Père et de son souci pour les brebis ? b) Comment répond-il aux Juifs qui le menacent ?
19 Jésus s’adresse de nouveau aux Juifs ; cette fois il leur parle de l’excellent berger, qui appelle ses brebis par leur nom et qui livre son âme pour les brebis, ‘ afin qu’elles aient la vie en abondance ’. Il dit : “ J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger. ” (10:10, 16). Il dit aux Juifs que nul ne peut arracher les brebis de la main de son Père, et que son Père et lui sont un. De nouveau ils cherchent à le mettre à mort par lapidation. En réponse à leur accusation de blasphème, il leur rappelle que, selon le livre des Psaumes, certains puissants de la terre sont appelés “ dieux ”, alors que lui s’est dit être le Fils de Dieu (Ps. 82:6). Il les exhorte à croire au moins à ses œuvres. — Jean 10:34.
20. a) Quel prodigieux miracle Jésus opère-t-il ensuite ? b) À quoi cela conduit-il ?
20 De Béthanie, près de Jérusalem, parvient la nouvelle que Lazare, le frère de Marie et de Marthe, est malade. Quand Jésus arrive, Lazare est mort et dans la tombe depuis déjà quatre jours. Jésus opère le prodigieux miracle de la résurrection de Lazare, et beaucoup de Juifs ont foi en lui. À la suite de cette résurrection, le Sanhédrin se réunit en hâte et le grand prêtre Caïphe est contraint de prophétiser que Jésus est destiné à mourir pour la nation. Comme les prêtres en chef et les Pharisiens tiennent conseil pour le tuer, Jésus se retire temporairement de la scène publique.
21. a) Quelle est la réaction des Juifs et des Pharisiens à l’entrée de Jésus dans Jérusalem ? b) Quel exemple Jésus donne-t-il en rapport avec sa mort et le but de celle-ci, et à quoi exhorte-t-il ses auditeurs ?
21 Six jours avant la Pâque, Jésus revient à Béthanie, en route pour Jérusalem, et il est reçu chez Lazare. Puis, le lendemain du sabbat, le 9 Nisan, il entre à Jérusalem, monté sur un jeune âne et sous les acclamations d’une grande foule. Les Pharisiens se disent alors entre eux : “ Vous constatez que vous n’arrivez absolument à rien. Regardez ! Le monde s’en est allé derrière lui. ” Proposant l’exemple du grain de blé, Jésus donne à entendre que lui-même doit être planté dans la mort, afin de porter du fruit en vue de la vie éternelle. Il prie son Père de glorifier Son nom, et une voix vient du ciel, disant : “ Et je l’ai glorifié, et je le glorifierai de nouveau. ” Jésus exhorte ses auditeurs à fuir les ténèbres et à marcher dans la lumière, oui, à “ devenir des fils de lumière ”. Alors que les forces des ténèbres le cernent de près, Jésus invite instamment ses auditeurs à avoir foi en lui, ‘ qui est venu comme une lumière dans le monde ’. — 12:19, 28, 36, 46.
22. Quel exemple et quel commandement nouveau Jésus donne-t-il pendant le repas pascal ?
22 Ultimes conseils de Jésus aux apôtres fidèles (13:1–16:33). Pendant le repas pascal avec les 12, Jésus se lève et, ôtant ses vêtements de dessus, il prend une serviette et un bassin et se met à laver les pieds de ses disciples. Pierre proteste, mais Jésus lui dit que lui aussi doit avoir les pieds lavés. Jésus recommande aux disciples de suivre son exemple d’humilité, car “ un esclave n’est pas plus grand que son maître ”. Il fait allusion au traître, puis il renvoie Judas. Après le départ de Judas, Jésus a une conversation intime avec les autres. “ Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres. Par là tous sauront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous. ” — 13:16, 34, 35.
23. Pour consoler ses disciples, de quelle espérance et de quel assistant promis Jésus leur parle-t-il ?
23 En cette heure critique, Jésus adresse de merveilleuses paroles de consolation à ses disciples. Il leur faut exercer la foi en Dieu et aussi en lui. Dans la maison de son Père il y a beaucoup de demeures ; il viendra de nouveau et les accueillera chez lui. “ Je suis le chemin, et la vérité, et la vie, dit Jésus. Personne ne vient vers le Père sinon par moi. ” Il a des paroles consolantes pour ses disciples : s’ils exercent la foi en lui, ils feront des œuvres plus grandes que les siennes, et il exaucera toutes les requêtes faites en son nom, afin que son Père soit glorifié. Il leur promet un assistant, “ l’esprit de la vérité ”, qui leur enseignera toutes choses et leur rappellera toutes les choses qu’il leur a dites. Qu’ils se réjouissent de ce qu’il va vers le Père, car, dit Jésus, “ le Père est plus grand que moi ”. — 14:6, 17, 28.
24. Que dit Jésus à propos des relations des apôtres avec lui-même et avec le Père, et quels bienfaits en découlent ?
24 Jésus se présente comme la vraie vigne, et son Père est le cultivateur. Il exhorte ses disciples à demeurer en union avec lui, disant : “ Mon Père est glorifié en ceci : que vous continuiez à porter beaucoup de fruit et que vous vous montriez mes disciples. ” (15:8). Et comment leur joie deviendra-t-elle complète ? En s’aimant les uns les autres comme il les a aimés. Il les appelle ses amis. N’est-ce pas là un lien précieux ? Le monde va les haïr, comme il l’a haï lui-même, et il les persécutera, mais Jésus va leur envoyer un assistant qui rendra témoignage à son sujet et guidera ses disciples dans toute la vérité. Leur tristesse présente se changera en joie quand il les verra de nouveau, et personne ne leur enlèvera cette joie. Quelle consolation dans ces paroles : “ Le Père lui-même a de l’affection pour vous, parce que vous avez eu de l’affection pour moi et que vous avez cru que je suis sorti comme le représentant du Père. ” Certes, ils seront dispersés, mais, dit Jésus : “ Je vous ai dit ces choses pour que, par mon moyen, vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez de la tribulation, mais prenez courage ! J’ai vaincu le monde. ” — 16:27, 33.
25. a) Que reconnaît Jésus dans la prière qu’il adresse à son Père ? b) Que demande-t-il pour lui-même, pour ses disciples et pour ceux qui exerceront la foi par le moyen de leur parole ?
25 Prière de Jésus en faveur de ses disciples (17:1-26). Dans une prière, Jésus reconnaît devant son Père : “ Ceci signifie la vie éternelle : qu’ils apprennent à te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. ” S’étant acquitté de sa mission sur terre, Jésus demande maintenant à être glorifié auprès de son Père de la gloire qui était la sienne avant que le monde soit. Il a manifesté le nom de son Père à ses disciples, et il demande au Père de veiller sur eux ‘ à cause de Son nom ’. Il prie le Père, non pas de les retirer du monde, mais de les garder du méchant et de les sanctifier par le moyen de Sa parole de vérité. Jésus étend sa prière à tous ceux qui, à l’avenir, exerceront la foi après avoir entendu la parole de ses disciples, “ afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en union avec moi et moi je suis en union avec toi, pour qu’eux aussi soient en union avec nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ”. Il fait requête pour qu’eux aussi aient part avec lui à sa gloire céleste, car il leur a fait connaître le nom du Père, afin que Son amour soit en eux. — 17:3, 11, 21.
26. Que dit le récit à propos de l’arrestation et du jugement de Jésus ?
26 Jésus est jugé et attaché sur un poteau (18:1–19:42). Jésus et ses disciples se rendent maintenant dans un jardin situé de l’autre côté de la vallée du Qidrôn. C’est là que Judas survient avec une troupe de soldats ; il livre Jésus, qui se laisse paisiblement arrêter. Mais Pierre prend la défense de Jésus en se servant d’une épée ; il se fait reprendre en ces termes : “ La coupe que le Père m’a donnée, ne dois-je pas la boire de toute façon ? ” (18:11). Jésus est ensuite lié et mené chez Anne, beau-père de Caïphe, le grand prêtre. Jean et Pierre le suivent de près, et Jean obtient d’entrer dans la cour du grand prêtre où, par trois fois, Pierre nie connaître le Christ. Jésus est d’abord interrogé par Anne, puis on le conduit chez Caïphe. Après cela, on l’amène devant le gouverneur romain Pilate, les Juifs réclamant pour Jésus la peine de mort.
27. a) Quelles questions relatives à la royauté et à l’autorité Pilate soulève-t-il, et que répond Jésus ? b) Quelle royauté les Juifs choisissent-ils ?
27 À la question de Pilate : “ Tu es un roi ? ”, Jésus répond : “ C’est toi qui dis que je suis un roi. C’est pour ceci que je suis né, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. ” (18:37). Ne trouvant en Jésus aucun motif de condamnation, Pilate propose de le relâcher, car c’était la coutume de relâcher un prisonnier à la Pâque, mais les Juifs réclament la libération du bandit Barabbas à la place de Jésus. Pilate fait fouetter Jésus et tente de nouveau de le faire relâcher, mais les Juifs crient : “ Attache-le sur un poteau ! Attache-le sur un poteau ! [...] parce qu’il s’est fait fils de Dieu. ” Quand Pilate dit à Jésus qu’il a pouvoir pour l’attacher sur un poteau, Jésus répond : “ Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi s’il ne t’avait été accordé d’en haut. ” De nouveau les Juifs crient : “ Enlève-le ! Enlève-le ! Attache-le sur un poteau ! [...] Nous n’avons de roi que César. ” Là-dessus, Pilate le livre pour être attaché sur un poteau. — 19:6, 7, 11, 15.
28. Que se passe-t-il au Golgotha, et quelles prophéties s’y réalisent ?
28 Jésus est conduit à l’endroit “ qu’on appelle Lieu du Crâne, qui est appelé Golgotha en hébreu ”, et on l’attache sur un poteau entre deux autres hommes. Sur le poteau, Pilate fait poser un écriteau portant “ Jésus le Nazaréen le Roi des Juifs ” ; c’est écrit en hébreu, en latin et en grec, pour que tous voient et comprennent (19:17, 19). Jésus confie sa mère aux soins de Jean, et, après avoir reçu du vin aigre, il s’exclame : “ Cela s’est accompli ! ” Puis, inclinant la tête, il expire (19:30). Conformément aux prophéties, le groupe des exécuteurs tire son vêtement au sort, s’abstient de lui briser les jambes et lui ouvre le côté d’un coup de lance (Jean 19:24, 32-37 ; Ps. 22:18 ; 34:20 ; 22:17 ; Zek. 12:10). Après ces choses, Joseph d’Arimathée et Nicodème préparent le corps en vue de l’enterrement et le placent dans une tombe de souvenir toute neuve, qui est proche.
29. a) Par quelles apparitions Jésus ressuscité se manifeste-t-il à ses disciples ? b) Quelles pensées Jésus met-il en évidence dans ses dernières remarques à Pierre ?
29 Apparitions du Christ ressuscité (20:1–21:25). Après avoir amplement démontré que Jésus est le Christ, Jean termine par la joyeuse nouvelle de la résurrection. Marie la Magdalène trouve la tombe vide, et Pierre et un autre disciple (Jean) y courent à leur tour, mais ils ne voient que les bandes et le tissu qui s’était trouvé sur la tête de Jésus. Marie, qui est restée près de la tombe, s’entretient avec deux anges et ensuite avec celui qu’elle croit être le jardinier. Quand celui-ci lui dit : “ Marie ! ”, elle reconnaît immédiatement qu’il n’est autre que Jésus. Jésus se manifeste ensuite à ses disciples réunis dans un lieu aux portes verrouillées et il leur annonce qu’ils vont recevoir de la puissance par le moyen de l’esprit saint. Mais Thomas, qui n’était pas présent, refuse de croire ; huit jours plus tard, Jésus apparaît de nouveau et lui donne la preuve de sa résurrection ; alors il s’exclame : “ Mon Seigneur et mon Dieu ! ” (20:16, 28). Des jours plus tard, Jésus se présente de nouveau à ses disciples à la mer de Tibériade ; il leur fait faire une pêche miraculeuse et déjeune avec eux. À trois reprises Jésus demande à Pierre s’il l’aime. Comme Pierre affirme son affection avec insistance, Jésus dit pertinemment : “ Fais paître mes agneaux. ” “ Mène paître mes petites brebis. ” “ Fais paître mes petites brebis. ” Puis il indique par quel genre de mort Pierre glorifiera Dieu. Pierre l’interroge à propos de Jean, et Jésus répond : “ Si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je vienne, en quoi cela te concerne-t-il ? ” — 21:15-17, 22.
UTILITÉ
30. Comment Jean exalte-t-il tout spécialement l’amour ?
30 Puissante, parce qu’elle est directe, convaincante, parce qu’elle trace un portrait intime et chaleureux de la Parole qui devint Christ, la bonne nouvelle “ selon Jean ” met au premier plan les paroles et les actes de ce Fils oint de Dieu. Si le style et le vocabulaire de Jean sont simples, l’identifiant à ‘ un homme sans instruction et ordinaire ’, son expression est d’une puissance hors du commun (Actes 4:13). Son Évangile atteint des sommets lorsqu’il révèle l’amour intense qui unit le Père au Fils ainsi que les relations bénies et affectueuses qui découlent de l’union avec eux. Jean emploie les mots “ amour ” et “ aimé ” plus souvent que les trois autres évangélistes réunis.
31. Quelles relations sont mises en valeur tout au long de l’Évangile de Jean, et comment l’expression de ces relations atteint-elle le sublime ?
31 Des relations, ô combien ! glorieuses existaient au commencement entre la Parole et Dieu, le Père. Par la providence divine, “ la Parole devint chair et résida parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle d’un fils unique-engendré et qui vient d’un père ; et il était plein de faveur imméritée et de vérité ”. (Jean 1:14.) Puis, d’un bout à l’autre du livre de Jean, Jésus souligne que ses relations avec le Père sont celles de la soumission par une obéissance inconditionnelle à sa volonté (4:34 ; 5:19, 30 ; 7:16 ; 10:29, 30 ; 11:41,42 ; 12:27, 49, 50 ; 14:10). L’expression de ces relations intimes atteint le sublime dans l’émouvante prière rapportée en Jean, chapitre 17, où Jésus dit à son Père qu’il a achevé l’œuvre qu’il lui a donnée à faire sur la terre et ajoute : “ Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde soit. ” — 17:5.
32. Par quelles expressions Jésus parle-t-il de ses relations avec ses disciples et de son rôle de canal unique utilisé pour dispenser des bénédictions vivifiantes aux humains ?
32 Que dire des relations de Jésus avec ses disciples ? Le rôle de Jésus comme canal unique utilisé par Jéhovah pour dispenser ses bénédictions aux disciples et à tous les hommes est continuellement mis en relief (14:13, 14 ; 15:16 ; 16:23, 24). Il est appelé “ l’Agneau de Dieu ”, “ le pain de vie ”, “ la lumière du monde ”, “ l’excellent berger ”, “ la résurrection et la vie ”, “ le chemin, et la vérité, et la vie ” et “ la vraie vigne ”. (1:29 ; 6:35 ; 8:12 ; 10:11 ; 11:25 ; 14:6 ; 15:1.) C’est en proposant l’exemple de “ la vraie vigne ” que Jésus révèle la merveilleuse unité qui règne non seulement entre ses vrais disciples et lui, mais aussi entre son Père et lui. En portant beaucoup de fruit, ses disciples glorifieront son Père. “ Comme le Père m’a aimé et moi je vous ai aimés, demeurez dans mon amour ”, dit Jésus. — 15:9.
33. Dans sa prière, comment Jésus exprime-t-il le but de son ministère ?
33 Avec quelle ferveur prie-t-il ensuite Jéhovah pour que tous ces bien-aimés, et aussi ‘ ceux qui auront foi en lui grâce à leur parole ’, soient un avec son Père et avec lui-même, sanctifiés par la parole de vérité ! Vraiment, le but du ministère de Jésus est complètement et merveilleusement exprimé dans les dernières paroles de la prière qu’il adressa à son Père : “ Je leur ai fait connaître ton nom et je le ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en union avec eux. ” — 17:20, 26.
34. Quel conseil utile Jésus donne-t-il sur la façon de vaincre le monde ?
34 Certes, Jésus allait laisser ses disciples dans le monde, mais il n’allait pas les abandonner sans leur donner un assistant, “ l’esprit de la vérité ”. De plus, il leur donna des conseils opportuns sur leurs relations avec le monde, leur montrant comment le vaincre comme “ fils de lumière ”. (14:16, 17 ; 3:19-21 ; 12:36.) “ Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, dit Jésus, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera. ” En revanche, voici ses paroles aux fils des ténèbres : “ Vous venez, vous, de votre père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. [...] il n’a pas tenu bon dans la vérité, parce que la vérité n’est pas en lui. ” Soyons donc déterminés à toujours demeurer fermement attachés à la vérité, oui, à ‘ adorer le Père avec l’esprit et la vérité ’, et à puiser de la force dans ces paroles de Jésus : “ Prenez courage ! J’ai vaincu le monde. ” — 8:31, 32, 44 ; 4:23 ; 16:33.
35. a) Quel témoignage Jésus rend-il au Royaume de Dieu ? b) Pourquoi l’Évangile de Jean fournit-il des raisons d’être heureux et reconnaissant ?
35 Tout cela n’est pas sans lien avec le Royaume de Dieu. Lors de son jugement Jésus attesta : “ Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà, mon royaume n’est pas d’ici. ” Puis, en réponse à la question de Pilate, il dit : “ C’est toi qui dis que je suis un roi. C’est pour ceci que je suis né, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui est du côté de la vérité écoute ma voix. ” (18:36, 37). Heureux, en vérité, ceux qui écoutent et qui ‘ naissent de nouveau ’, afin d’“ entrer dans le royaume de Dieu ” en union avec le Roi. Heureuses les “ autres brebis ” qui écoutent la voix de ce Roi-Berger et obtiennent la vie. Il y a vraiment lieu d’être reconnaissant envers Dieu pour cet Évangile “ selon Jean ”, car il a été écrit “ pour que vous croyiez que Jésus est le Christ le Fils de Dieu, et pour que — parce que vous croyez — vous ayez la vie par le moyen de son nom ”. — 3:3, 5 ; 10:16 ; 20:31.
[Notes]
a Histoire ecclésiastique, traduction par G. Bardy, Paris, 1955, V, VIII, 4.
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Livre de la Bible numéro 44 — Actes« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 44 — Actes
Écrivain : Luc
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 61 de n. è.
Période qu’embrasse le texte : 33-vers 61 de n. è.
1, 2. a) Quels événements historiques et quelles activités sont décrits dans les Actes ? b) Quelle période le livre couvre-t-il ?
DANS le 42e livre des Écritures inspirées, Luc relate la vie, l’activité et le ministère de Jésus et de ses disciples jusqu’à l’ascension de Jésus. Le récit historique du 44e livre des Écritures, les Actes d’apôtres, poursuit l’histoire du christianisme primitif en décrivant la formation de la congrégation grâce à l’opération de l’esprit saint. Il explique également l’extension du témoignage, d’abord parmi les Juifs, puis aux gens de toutes les nations. La plus grande partie des 12 premiers chapitres 1-12 couvre l’activité de Pierre, et les 16 chapitres 13-28 restant, les activités de Paul. Luc a fréquenté intimement Paul, l’accompagnant dans bon nombre de ses voyages.
2 Le livre est adressé à Théophile. Comme il est désigné par l’expression “ très excellent ”, il est possible qu’il occupait une fonction officielle, ou ce peut être simplement une marque de haute estime (Luc 1:3). Le livre fait le récit historique exact de l’établissement et de la croissance de la congrégation chrétienne. Il commence par rapporter les apparitions de Jésus à ses disciples après sa résurrection, puis il couvre les événements importants survenus dans la période allant de 33 à 61 de n. è., soit approximativement 28 ans.
3. Qui a écrit le livre des Actes, et quand sa rédaction a-t-elle été achevée ?
3 Dès les temps anciens on a attribué au rédacteur de l’Évangile de Luc la rédaction du livre des Actes. Les deux livres sont adressés à Théophile. En répétant les derniers événements de son Évangile dans les premiers versets du livre des Actes, Luc relie les deux écrits pour en faire l’œuvre d’un même auteur. Il apparaît que Luc a terminé les Actes vers 61 de n. è., probablement vers la fin d’un séjour de deux ans à Rome avec l’apôtre Paul. Puisque le livre des Actes relate les événements qui se sont produits jusqu’à cette année-là, il n’a pu être achevé plus tôt, et le fait qu’il ne parle pas de la décision faisant suite au pourvoi en appel de Paul à César indique qu’il était terminé à ce moment-là.
4. Qu’est-ce qui atteste la canonicité et l’authenticité des Actes ?
4 Dès les temps les plus reculés, la canonicité du livre des Actes a été reconnue par les biblistes. Des fragments du livre se trouvent dans quelques-uns des plus anciens manuscrits sur papyrus des Écritures grecques, notamment le Michigan no 1571 (P38) des IIIe ou IVe siècles de n. è., et le Chester Beatty I (P45) du IIIe siècle. Ces deux manuscrits indiquent que les Actes circulaient avec d’autres livres des Écritures inspirées ; ils ont donc figuré très tôt dans le catalogue. Luc a écrit le livre des Actes avec une exactitude remarquable, la même que celle qui caractérise son Évangile, comme nous l’avons déjà noté. Sir William Ramsay classe le rédacteur des Actes “ parmi les historiens de premier ordre ”, et il s’en explique ainsi : “ La première qualité d’un grand historien, et elle est essentielle, c’est la vérité. Ce qu’il dit doit être digne de foia. ”
5. Citez un exemple de l’exactitude avec laquelle Luc a écrit.
5 Pour illustrer l’exactitude qui caractérise si bien les écrits de Luc, citons Edwin Smith, qui commandait une flottille britannique naviguant en Méditerranée pendant la Première Guerre mondiale ; il a écrit ce qui suit dans le périodique The Rudder de mars 1947 : “ Les vaisseaux de l’Antiquité ne se dirigeaient pas comme ceux des temps modernes au moyen d’un seul gouvernail fixé à l’étambot ; non, on les manœuvrait par le moyen de deux grandes rames ou pales, placées de part et d’autre de la poupe. C’est pourquoi saint Luc les mentionne au pluriel (Actes 27:40). [...] Notre examen a révélé que chaque mouvement du bateau, à partir du moment où il a quitté Beaux-Ports jusqu’à ce qu’il échoue à Malte, selon la description de saint Luc, est attesté par des témoignages externes et indépendants tout à fait exacts et satisfaisants. Ses observations sur la durée du voyage en mer correspondent à la distance couverte, et finalement sa description de l’arrivée à destination répond bien à la réalité. Il ressort de ce qui précède que Luc a bel et bien fait le voyage qu’il a décrit ; de surcroît il s’avère être un homme dont les déclarations et les observations sont hautement crédibles et dignes de foib. ”
6. À l’aide d’exemples, montrez comment les découvertes archéologiques confirment l’exactitude des Actes.
6 Les découvertes archéologiques aussi confirment l’exactitude du récit de Luc. Par exemple, des fouilles entreprises à Éphèse ont mis au jour le temple d’Artémis ainsi que le théâtre antique où les Éphésiens s’ameutèrent contre l’apôtre Paul (Actes 19:27-41). On a découvert des inscriptions confirmant l’exactitude de l’emploi fait par Luc de l’expression “ chefs de la ville ” pour désigner les magistrats de Thessalonique (17:6, 8). Deux inscriptions en maltais prouvent que Luc était également fondé à parler de Publius comme du “ principal personnage ” de Malte. — 28:7c.
7. Comment les discours consignés dans les Actes confirment-ils la réalité des faits rapportés ?
7 En outre, les discours de Pierre, d’Étienne, de Corneille, de Tertullus, de Paul et d’autres, rapportés par Luc, sont tous différents quant au style et à la composition. Même les allocutions prononcées par Paul devant des auditoires divers ont un style approprié à chaque occasion. Cela indique que Luc n’a consigné que ce qu’il a entendu lui-même ou ce que des témoins oculaires lui ont rapporté. Luc n’était pas un romancier.
8. Que nous apprennent les Écritures sur Luc et sur ses relations avec Paul ?
8 Nous ne savons pas grand-chose sur la vie de Luc. Il n’était pas un apôtre, mais il s’associait à eux (Luc 1:1-4). À trois reprises, l’apôtre Paul cite nommément Luc (Col. 4:10, 14 ; 2 Tim. 4:11 ; Philém. 24). Pendant quelques années il accompagna Paul dans tous ses déplacements, et ce dernier l’appelait “ le médecin bien-aimé ”. Le récit passe indifféremment du “ ils ” au “ nous ”, ce qui indique que Luc était avec Paul à Troas, lors de son deuxième voyage missionnaire, qu’il a pu rester à Philippes jusqu’au retour de Paul quelques années plus tard, et qu’il s’est joint alors à lui dans son voyage à Rome où Paul allait passer en jugement. — Actes 16:8, 10 ; 17:1 ; 20:4-6 ; 28:16.
CONTENU D’ACTES
9. Qu’est-il dit aux disciples lors de l’ascension de Jésus ?
9 Événements survenus jusqu’à la Pentecôte (1:1-26). Le deuxième récit de Luc s’ouvre ainsi : Jésus ressuscité annonce à ses fidèles disciples qu’ils vont être baptisés dans de l’esprit saint. Le Royaume sera-t-il rétabli en ce temps-là ? Non. Mais ils vont recevoir de la puissance et devenir ses témoins “ jusque dans la région la plus lointaine de la terre ”. Tandis que Jésus est élevé et soustrait à leur vue, deux hommes vêtus de blanc leur disent : “ Ce Jésus qui a été enlevé d’auprès de vous dans le ciel viendra ainsi de la même manière. ” — 1:8, 11.
10. a) Quelles choses mémorables surviennent le jour de la Pentecôte ? b) Quelle explication Pierre en donne-t-il, et qu’en résulte-t-il ?
10 Le jour mémorable de la Pentecôte (2:1-42). Les disciples sont réunis à Jérusalem. Soudain, un bruit semblable à celui d’un violent coup de vent remplit la maison. Des langues, comme de feu, se posent sur chacun d’eux. Ils se remplissent d’esprit saint et se mettent à parler en différentes langues “ des choses magnifiques de Dieu ”. (2:11.) Les témoins de la scène sont perplexes. Et voilà que Pierre se lève et prend la parole. Il explique que cette effusion de l’esprit accomplit la prophétie de Yoël (2:28-32), et que Jésus Christ, maintenant ressuscité et élevé à la droite de Dieu, ‘ a répandu ceci qu’ils voient et entendent ’. Touchées en plein cœur, environ 3 000 personnes accueillent la parole et sont baptisées. — 2:33.
11. Comment Jéhovah fait-il prospérer l’œuvre de prédication ?
11 Le message se répand (2:43–5:42). Chaque jour Jéhovah leur adjoint ceux qui sont sauvés. À l’extérieur du temple, Pierre et Jean aperçoivent un homme, un boiteux qui n’a jamais marché de sa vie. “ Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, marche ! ”, ordonne Pierre. Aussitôt l’homme va, “ marchant et sautant et louant Dieu ”. Alors, Pierre exhorte la foule à se repentir et à se retourner, “ afin que des époques de rafraîchissement viennent d’auprès de la personne de Jéhovah ”. Contrariés de ce que Pierre et Jean enseignent la résurrection de Jésus, les chefs religieux les arrêtent, mais le nombre des croyants s’élève à environ 5 000 hommes. — 3:6, 8, 19.
12. a) Quelle réponse les disciples font-ils quand on leur ordonne d’arrêter leur prédication ? b) Pour quelle raison Ananias et Sapphira sont-ils punis ?
12 Le lendemain, Pierre et Jean sont conduits devant les chefs juifs aux fins d’interrogatoire. Pierre atteste hardiment qu’il n’y a de salut en aucun autre qu’en Jésus Christ et, quand on leur ordonne de cesser leur prédication, Pierre et Jean répondent : “ S’il est juste aux yeux de Dieu de vous écouter plutôt que Dieu, à vous d’en juger. Mais pour nous, nous ne pouvons cesser de parler des choses que nous avons vues et entendues. ” (4:19, 20). On les relâche, et tous les disciples continuent de dire la parole de Dieu avec hardiesse. En raison des circonstances, ils mettent leurs biens matériels en commun et les distribuent selon les besoins de chacun. Or, un certain Ananias, avec Sapphira, sa femme, vendent une propriété et retiennent, en secret, une partie du prix tout en feignant de remettre le produit total de la vente. Pierre les dénonce, et ils tombent morts pour avoir voulu tromper Dieu et l’esprit saint.
13. Quelle accusation porte-t-on contre les apôtres, quelle est leur réponse, et que continuent-ils de faire ?
13 De nouveau, les chefs religieux, outragés, jettent les apôtres en prison, mais cette fois l’ange de Jéhovah les libère. Le lendemain, on les mène devant le Sanhédrin et on les accuse d’avoir ‘ rempli Jérusalem de leur enseignement ’. À quoi ils répondent : “ Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes. ” En dépit de la flagellation et des menaces, ils persistent dans leur refus de cesser leur prédication, et “ chaque jour, dans le temple et de maison en maison, ils continuaient sans arrêt à enseigner et à annoncer la bonne nouvelle concernant le Christ, Jésus ”. — 5:28, 29, 42.
14. Qu’est-ce qui provoque le martyre d’Étienne ?
14 Le martyre d’Étienne (6:1–8:1a). Étienne est l’un des sept hommes nommés par l’esprit saint pour distribuer la nourriture aux tables. Il rend également un puissant témoignage à la vérité, et il défend sa foi avec tant de zèle que ses ennemis, rendus furieux, le font comparaître devant le Sanhédrin sous l’inculpation de blasphème. Dans sa défense, Étienne parle d’abord de la patience de Jéhovah à l’égard d’Israël. Puis, avec une éloquence hardie, il en vient au fait : ‘ Hommes obstinés, vous résistez toujours à l’esprit saint ; vous qui avez reçu la Loi transmise par des anges, vous ne l’avez pas gardée. ’ (7:51-53). C’en est trop ! Ils se précipitent sur lui, le jettent hors de la ville et le mettent à mort par lapidation. Saul observe la scène, approbateur.
15. Quelles sont les conséquences de la persécution, quelle expérience Philippe fait-il dans le cadre de la prédication ?
15 Persécutions, conversion de Saul (8:1b–9:30). La persécution qui s’abat à partir de ce jour-là sur la congrégation de Jérusalem provoque la dispersion de tous les disciples dans le pays, excepté des apôtres. Philippe, pour sa part, se rend à Samarie, où beaucoup acceptent la parole de Dieu. De Jérusalem Pierre et Jean y sont envoyés, afin que ces croyants reçoivent l’esprit saint “ par l’imposition des mains des apôtres ”. (8:18.) Un ange dirige ensuite Philippe vers le sud, sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza. Là, il rencontre un eunuque de la cour royale d’Éthiopie ; assis sur son char, il est en train de lire le livre d’Isaïe. Philippe l’éclaire sur la signification de la prophétie et le baptise.
16. Comment la conversion de Saul se passe-t-elle ?
16 Entre-temps, Saul, “ respirant encore menace et meurtre contre les disciples du Seigneur ”, se met en route pour Damas afin d’arrêter “ ceux des membres de La Voie ”. Soudain, une lumière venant du ciel brille autour de lui, et il tombe à terre, aveuglé. Du ciel, une voix lui dit : “ Je suis Jésus, que tu persécutes. ” Saul passe trois jours à Damas, après quoi un disciple nommé Ananias vient le servir. Il retrouve la vue, se fait baptiser, est rempli d’esprit saint et devient un prédicateur capable et zélé de la bonne nouvelle (9:1, 2, 5). Par cet étonnant revirement de situation, le persécuteur devient persécuté et doit fuir pour sa vie, d’abord de Damas, puis de Jérusalem.
17. Comment la bonne nouvelle parvient-elle aux Gentils incirconcis ?
17 La bonne nouvelle atteint les Gentils incirconcis (9:31–12:25). Maintenant, ‘ la congrégation entre dans une période de paix, et elle se bâtit ; et comme elle marche dans la crainte de Jéhovah et dans la consolation de l’esprit saint, elle continue à se multiplier ’. (9:31.) À Joppé, Pierre ressuscite Tabitha (Dorcas), et c’est là qu’il reçoit l’invitation à se rendre à Césarée, où l’attend un officier nommé Corneille. Il donne le témoignage à cet homme et à sa maisonnée, et tous deviennent croyants ; l’esprit saint est alors répandu sur eux. S’étant rendu compte que “ Dieu n’est pas partial, mais qu’en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice est agréé de lui ”, Pierre les baptise. Ce sont les premiers convertis incirconcis de la gentilité. Plus tard, Pierre expliquera aux frères de Jérusalem ce nouveau développement, et ils en glorifieront Dieu. — 10:34, 35.
18. a) Que se passe-t-il ensuite à Antioche ? b) Quelle vague de persécution s’abat sur les disciples, mais atteint-elle son but ?
18 Tandis que la bonne nouvelle continue à se répandre rapidement, Barnabas et Saul enseignent une foule considérable à Antioche, ‘ et c’est d’abord à Antioche que les disciples sont par une providence divine appelés chrétiens ’. (11:26.) Une nouvelle fois, la persécution éclate. Hérode Agrippa Ier supprime par l’épée Jacques, le frère de Jean. Il fait également jeter Pierre en prison, mais cette fois encore l’ange de Jéhovah le délivre. Fâcheuse affaire pour le méchant Hérode ! Parce qu’il n’a pas donné la gloire à Dieu, il est dévoré par les vers et expire. En revanche, ‘ la parole de Jéhovah continue à croître et à se répandre ’. — 12:24.
19. Quelle est l’étendue du premier voyage missionnaire de Paul, et qu’en résulte-t-il ?
19 Premier voyage missionnaire de Paul en compagnie de Barnabas (13:1–14:28)d. À Antioche, Barnabas et “ Saul, qui est aussi Paul ”, sont mis à part et envoyés par l’esprit saint (13:9). Sur l’île de Chypre, beaucoup deviennent croyants, y compris le proconsul Sergius Paulus. Sur le continent, en Asie Mineure, ils visitent au moins six villes, et partout il se passe la même chose : une séparation très nette s’opère entre ceux qui acceptent avec joie la bonne nouvelle, et les adversaires au cou raide qui incitent la foule à cribler de pierres les messagers de Jéhovah. Après avoir établi des anciens dans les congrégations nouvellement formées, Paul et Barnabas s’en retournent à Antioche de Syrie.
20. Quelle décision apporte une solution à la question de la circoncision ?
20 Règlement de la question de la circoncision (15:1-35). Avec la venue en masse de non-Juifs, la question se pose de savoir s’ils doivent être ou non circoncis. Paul et Barnabas portent l’affaire devant les apôtres et les anciens à Jérusalem, où le disciple Jacques préside et fait en sorte que la décision prise à l’unanimité soit communiquée dans une lettre officielle : “ Car l’esprit saint et nous-mêmes avons jugé bon de ne pas vous ajouter d’autre fardeau, si ce n’est ces choses-ci qui sont nécessaires : vous abstenir des choses qui ont été sacrifiées aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé, et de la fornication. ” (15:28, 29). Cette lettre encourageante est une cause de joie pour les frères d’Antioche.
21. a) Qui accompagne Paul dans son deuxième voyage missionnaire ? b) Quels événements marquent sa visite en Macédoine ?
21 Le ministère s’étend grâce au deuxième voyage de Paul (15:36–18:22)e. “ Quelques jours après ”, Barnabas et Marc s’embarquent pour Chypre, et Paul et Silas traversent la Syrie et l’Asie Mineure (15:36). À Lystres, le jeune homme Timothée se joint à Paul, et ils se rendent à Troas, sur la côte de la mer Égée. Là, dans une vision, Paul voit un homme qui le supplie, en disant : “ Passe en Macédoine et aide-nous. ” (16:9). Luc s’associe à Paul, et ils s’embarquent pour Philippes, la principale ville de Macédoine, où Paul et Silas sont jetés en prison. Il s’ensuivra la conversion et le baptême du geôlier. Après leur libération, ils se rendent à Thessalonique, où les Juifs jaloux ameutent la foule contre eux. Aussi, de nuit, les frères envoient-ils Paul et Silas à Bérée. Là, les Juifs montrent la noblesse de leurs sentiments, car ils reçoivent la parole “ avec le plus grand empressement, examinant soigneusement les Écritures chaque jour ” pour avoir la confirmation de ce qu’ils apprennent (17:11). Laissant Silas et Timothée dans cette nouvelle congrégation, de même qu’il avait laissé Luc à Philippes, Paul poursuit sa route vers le sud, jusqu’à Athènes.
22. Quel effet le brillant discours de Paul à l’Aréopage produit-il ?
22 Dans cette ville pleine d’idoles, d’orgueilleux philosophes épicuriens et stoïciens qualifient Paul de “ bavard ” et d’“ annonciateur de divinités étrangères ”, et ils le conduisent à l’Aréopage ou colline de Mars. Avec une éloquence brillante, Paul plaide pour la recherche du vrai Dieu, le “ Seigneur du ciel et de la terre ”, qui garantit un jugement juste par Celui qu’il a ressuscité d’entre les morts. Le sujet de la résurrection provoque une scission dans l’auditoire, mais quelques-uns deviennent croyants. — 17:18, 24.
23. Quel travail est accompli à Corinthe ?
23 À Corinthe, Paul demeure chez Aquila et Priscille, et il exerce avec eux le métier de fabricant de tentes. L’opposition suscitée par sa prédication l’oblige à quitter la synagogue et à tenir ses réunions dans la maison voisine, celle d’un nommé Titius Justus. Crispus, le président de la synagogue, devient croyant. Après un séjour de 18 mois à Corinthe, Paul se rend à Éphèse avec Aquila et Priscille, et, les laissant dans cette ville, il poursuit son voyage jusqu’à Antioche de Syrie. Ainsi se termine son deuxième voyage missionnaire.
24, 25. a) Au moment où Paul entame son troisième voyage, que se passe-t-il à Éphèse ? b) Quelle agitation marque la fin des trois années du séjour de Paul dans cette ville ?
24 Paul visite de nouveau les congrégations, troisième voyage (18:23–21:26)f. Un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie en Égypte, arrive à Éphèse. Il se met à parler hardiment au sujet de Jésus dans la synagogue, mais Aquila et Priscille jugent nécessaire de corriger son enseignement avant qu’il se rende à Corinthe. Paul a maintenant entamé son troisième voyage et, quelque temps plus tard, il arrive à Éphèse. Apprenant que les croyants de la ville ont été baptisés du baptême de Jean, Paul leur explique le baptême au nom de Jésus. Après quoi il baptise environ 12 hommes et, lorsqu’il pose les mains sur eux, ils reçoivent l’esprit saint.
25 Pendant les trois années que Paul passe à Éphèse, ‘ la parole de Jéhovah continue à croître et à être la plus forte ’ ; beaucoup renoncent au culte de la déesse Artémis, patronne de la ville (19:20). Rendus furieux à l’idée de voir péricliter leur commerce, les fabricants de sanctuaires en argent plongent la ville dans un tel tumulte qu’il faudra des heures pour disperser les émeutiers. Peu de temps après, Paul part pour la Macédoine et la Grèce, visitant les croyants en cours de route.
26. a) Quel miracle Paul accomplit-il à Troas ? b) Quel conseil donne-t-il aux surveillants d’Éphèse ?
26 Paul reste trois mois en Grèce avant de s’en retourner par la Macédoine, où Luc le rejoint. Ils s’embarquent pour Troas. Là, tandis que Paul prononce un discours jusque tard dans la nuit, un jeune homme s’endort et tombe par la fenêtre du troisième étage. On le ramasse mort, mais Paul le ramène à la vie. Le lendemain, Paul et ses compagnons se rendent à Milet, où Paul tient une réunion avec les anciens d’Éphèse avant de poursuivre son voyage vers Jérusalem. Il leur dit qu’ils ne verront plus son visage. Ils doivent impérativement donner l’exemple et paître le troupeau de Dieu ‘ parmi lequel l’esprit saint les a établis surveillants ’. Il rappelle l’exemple qu’il leur a donné, et il les exhorte à rester éveillés et à se dépenser sans compter pour les frères (20:28). Bien qu’on lui déconseille de se rendre à Jérusalem, Paul ne se laisse pourtant pas détourner de son objectif. Ses compagnons acquiescent, disant : “ Que la volonté de Jéhovah se fasse. ” (21:14). Jacques et les anciens se réjouissent grandement quand Paul leur rapporte comment Dieu a béni son ministère parmi les nations.
27. Quel accueil fait-on à Paul au temple ?
27 Arrestation et jugement de Paul (21:27–26:32). Quand il paraît dans le temple de Jérusalem, Paul reçoit un accueil hostile. Des Juifs d’Asie ameutent toute la ville contre lui, et les soldats romains volent à son secours in extremis.
28. a) Quelle question Paul soulève-t-il devant le Sanhédrin, et quelle réaction cela suscite-t-il ? b) Où l’envoie-t-on ensuite ?
28 Quel est ce tumulte ? Qui est ce Paul ? De quoi est-il coupable ? Embarrassé, le commandant souhaite qu’on réponde à ces questions. En raison de sa citoyenneté romaine, Paul échappe à la flagellation, et il est conduit devant le Sanhédrin : une cour, ô combien ! divisée, composée de Pharisiens et de Sadducéens. Aussi Paul soulève-t-il la question de la résurrection, les dressant les uns contre les autres. Comme la dissension tourne à la violence, les soldats romains sont dans l’obligation d’arracher l’apôtre du milieu du Sanhédrin avant qu’il ne soit mis en pièces. De nuit et en secret, Paul est conduit sous très bonne escorte chez le gouverneur Félix à Césarée.
29. Accusé de sédition, devant quels personnages Paul présente-t-il sa défense, et à qui en appelle-t-il ?
29 Accusé de sédition par ses adversaires, Paul présente sa défense avec talent devant Félix. Mais Félix garde Paul en détention dans l’espoir qu’il lui donnera de l’argent pour sa libération. Deux années passent. Porcius Festus succède à Félix comme gouverneur, et ordonne que Paul soit de nouveau jugé. On porte une nouvelle fois de graves accusations contre Paul qui proclame encore son innocence. Toutefois, pour se concilier la faveur des Juifs, Festus suggère une autre comparution devant lui à Jérusalem. Mais Paul répond : “ J’en appelle à César ! ” (25:11). Quelques jours plus tard, le roi Hérode Agrippa II fait une visite de courtoisie à Festus, et une fois de plus on amène Paul dans la salle d’audience. Le témoignage de l’apôtre est si puissant et si convaincant qu’Agrippa se sent poussé à dire : “ En peu de temps tu me persuaderais de devenir chrétien. ” (26:28). Agrippa reconnaît lui aussi l’innocence de Paul, qu’il aurait pu relâcher s’il n’en avait appelé à César.
30. Quels incidents marquent le voyage de Paul jusqu’à Malte ?
30 Paul part pour Rome (27:1–28:31)g. Paul, prisonnier, s’embarque avec d’autres pour la première étape du voyage à Rome. Les vents étant contraires, le bateau avance lentement. Au port de Myre, les voyageurs changent de bateau. Arrivés à Beaux-Ports, en Crète, Paul recommande d’hiverner en ce lieu, mais la majorité est d’avis de partir de là. À peine ont-ils repris la mer qu’un vent de tempête emporte le bateau qui dérive impitoyablement. Au bout de deux semaines, le bateau vient finalement s’échouer et se rompre sur un banc de sable le long des côtes de Malte. Conformément à la promesse de Paul, pas un des 276 passagers n’a perdu la vie. Les habitants de Malte témoignent d’une humanité remarquable, et cet hiver-là Paul en guérira un grand nombre par le pouvoir miraculeux de l’esprit de Dieu.
31. Quel accueil Paul reçoit-il à son arrivée à Rome, et quelle activité y déploie-t-il ?
31 Au printemps suivant Paul arrive à Rome, et les frères viennent à sa rencontre. En les apercevant, Paul ‘ remercie Dieu et prend courage ’. Quoique prisonnier, Paul est autorisé à demeurer dans sa propre maison, une maison louée, avec un soldat pour le garder. Luc termine son récit en disant que Paul accueillait aimablement tous ceux qui venaient chez lui, “ leur prêchant le royaume de Dieu et enseignant les choses concernant le Seigneur Jésus Christ avec la plus grande franchise, sans empêchement ”. — 28:15, 31.
UTILITÉ
32. Avant la Pentecôte et le jour même, comment Pierre atteste-t-il l’authenticité des Écritures hébraïques ?
32 Le livre des Actes est un témoignage qui vient s’ajouter à celui des Évangiles pour attester l’authenticité et l’inspiration divine des Écritures hébraïques. À l’approche de la Pentecôte, Pierre annonça la réalisation de deux prophéties ‘ que l’esprit saint avait dites d’avance par la bouche de David au sujet de Judas ’. (Actes 1:16, 20 ; Ps. 69:25 ; 109:8.) À la Pentecôte, Pierre déclara également à la foule stupéfaite qu’elle était en réalité témoin de ‘ ce qui avait été dit par l’intermédiaire du prophète Yoël ’. — Actes 2:16-21 ; Yoël 2:28-32 ; comparer Actes 2:25-28, 34, 35 avec Psaume 16:8-11 et 110:1.
33. Comment Pierre, Philippe, Jacques et Paul ont-ils tous témoigné de l’inspiration divine des Écritures hébraïques ?
33 Pour convaincre une autre foule qui se tenait hors du temple, Pierre a de nouveau fait appel aux Écritures hébraïques, citant d’abord Moïse et disant : “ Tous les prophètes, en effet, depuis Samuel et ceux qui ont suivi, tous ceux qui ont parlé, ont aussi annoncé clairement ces jours-là. ” Plus tard, devant le Sanhédrin, Pierre s’est référé à Psaume 118:22 pour expliquer que Christ, la pierre qu’ils ont rejetée, est devenue “ la tête de l’angle ”. (Actes 3:22-24 ; 4:11.) Philippe a expliqué à l’eunuque éthiopien la façon dont la prophétie d’Isaïe 53:7, 8 s’était accomplie et, après avoir été éclairé là-dessus, cet homme a humblement demandé à être baptisé (Actes 8:28-35). De même, en parlant à Corneille au sujet de Jésus, Pierre a attesté : “ À lui tous les prophètes rendent ce témoignage. ” (10:43). Quand la question de la circoncision a été débattue, Jacques a renforcé sa décision par ces paroles : “ Et avec cela s’accordent les paroles des Prophètes, comme c’est écrit. ” (15:15-18). L’apôtre Paul s’est appuyé sur les mêmes autorités (26:22 ; 28:23, 25-27). De toute évidence, les disciples et leurs auditeurs ont accepté spontanément les Écritures hébraïques comme la Parole de Dieu, ce qui marque ces écrits du sceau de l’inspiration divine.
34. Que révèlent les Actes à propos de la congrégation chrétienne, et en va-t-il différemment aujourd’hui ?
34 Le livre des Actes est des plus utiles, car il décrit l’établissement et la croissance de la congrégation chrétienne grâce au pouvoir de l’esprit saint. D’un bout à l’autre de ce récit vivant, nous notons l’accroissement dû à la bénédiction divine, la hardiesse et la joie des premiers chrétiens, leur attitude ferme, sans compromis face à la persécution, ainsi que leur disposition à servir, comme en témoigne la réaction de Paul quand on l’invite à entreprendre le service missionnaire et à se rendre en Macédoine (4:13, 31 ; 15:3 ; 5:28, 29 ; 8:4 ; 13:2-4 ; 16:9, 10). La congrégation chrétienne des temps modernes n’est pas différente, car ses membres sont liés par l’amour et des intérêts communs, et ils parlent “ des choses magnifiques de Dieu ” sous la direction de l’esprit saint. — 2:11, 17, 45 ; 4:34, 35 ; 11:27-30 ; 12:25.
35. Selon le livre des Actes, de quelle façon fallait-il donner le témoignage, et quelle qualité nécessaire dans le ministère met-il en évidence ?
35 Le livre des Actes démontre exactement comment mener à bien l’activité chrétienne consistant à proclamer le Royaume de Dieu. Paul lui-même donna l’exemple, disant : “ Je ne me retenais pas de vous annoncer toutes les choses qui étaient profitables et de vous enseigner en public et de maison en maison. ” Et il ajoute : “ J’ai pleinement rendu témoignage. ” Cette expression ‘ témoignage rendu pleinement ’ est un thème qui retient notre attention tout au long du livre, et il s’impose plus particulièrement dans les derniers versets où l’attachement sincère de Paul à sa prédication et à son enseignement, même dans les liens, ressort de ces paroles : “ Et il leur expliqua la chose en rendant pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu et en usant de persuasion avec eux au sujet de Jésus, à partir de la loi de Moïse et des Prophètes, depuis le matin jusqu’au soir. ” Puissions-nous être toujours aussi entiers dans l’activité du Royaume ! — 20:20, 21 ; 28:23 ; 2:40 ; 5:42 ; 26:22.
36. Quels conseils pratiques de Paul s’appliquent avec force aux surveillants aujourd’hui ?
36 Le discours de Paul aux surveillants d’Éphèse renferme beaucoup de conseils pratiques pour les surveillants aujourd’hui. Du fait qu’ils ont été établis par l’esprit saint, il est absolument indispensable que les surveillants ‘ fassent attention à eux-mêmes et à tout le troupeau ’, le faisant paître avec tendresse et le protégeant contre les loups tyranniques qui cherchent sa destruction. C’est là une lourde responsabilité ! Les surveillants doivent se tenir éveillés et se laisser bâtir grâce à la parole de la faveur imméritée de Dieu. Tout en se dépensant pour venir en aide aux faibles, ils ‘ doivent se rappeler les paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même : “ Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. ” ’ — 20:17-35.
37. Au moyen de quelle argumentation pleine de tact Paul se fait-il comprendre à l’Aréopage ?
37 Les autres discours de Paul sont également brillants, car ils exposent clairement les principes bibliques. Citons, par exemple, l’argumentation classique de son discours aux stoïciens et aux épicuriens à l’Aréopage. Il commence par citer l’inscription sur l’autel : “ À un Dieu inconnu ”, dont il se sert pour expliquer que le seul vrai Dieu, Seigneur du ciel et de la terre qui, d’un seul homme a fait toutes les nations des hommes, ‘ n’est pas loin de chacun de nous ’. Puis il cite leurs poètes : “ Car nous sommes aussi sa lignée ”, pour montrer combien il est ridicule de penser qu’ils sont issus d’idoles sans vie, qu’elles soient d’or, d’argent ou de pierre. Ainsi, Paul établit avec tact la souveraineté du Dieu vivant. C’est seulement dans ses paroles de conclusion qu’il soulève la question de la résurrection, et même là il ne mentionne pas le nom de Christ. Il se fait bien comprendre sur la question de la souveraineté suprême du seul vrai Dieu, et quelques-uns deviennent croyants. — 17:22-34.
38. Quels bienfaits résultent de la façon d’étudier recommandée dans le livre des Actes ?
38 Le livre des Actes encourage l’étude assidue de “ toute Écriture ”. Quand Paul prêcha pour la première fois à Bérée, il dit des Juifs de l’endroit qu’ils ‘ avaient des sentiments nobles ’, parce qu’ils “ reçurent la parole avec le plus grand empressement, examinant soigneusement les Écritures chaque jour pour voir si ces choses étaient ainsi ”. (17:11.) Aujourd’hui comme alors, l’empressement à examiner soigneusement les Écritures en compagnie de la congrégation remplie de l’esprit de Jéhovah sera une bénédiction, en ce sens qu’il procurera une conviction et une foi fortes. C’est grâce à une telle étude que l’on peut acquérir une claire intelligence des principes divins. Quelques-uns de ces excellents principes sont énoncés en Actes 15:29. Dans ce passage, le collège central composé des apôtres et des frères anciens de Jérusalem publie ce décret : Si la circoncision n’est pas exigée des membres de l’Israël spirituel, en revanche, l’idolâtrie, le sang et la fornication sont formellement prohibés.
39. a) Comment les disciples ont-ils été affermis en vue des persécutions à affronter ? b) Quel témoignage hardi ont-ils donné ? A-t-il été efficace ?
39 Ces premiers disciples étudiaient vraiment les Écritures inspirées et pouvaient les citer et en faire l’application selon les besoins. Ils s’affermissaient grâce à la connaissance exacte et à l’esprit de Dieu en vue d’affronter de violentes persécutions. Pierre et Jean ont donné l’exemple à tous les chrétiens fidèles quand ils ont dit avec hardiesse aux chefs qui s’opposaient à eux : “ S’il est juste aux yeux de Dieu de vous écouter plutôt que Dieu, à vous d’en juger. Mais pour nous, nous ne pouvons cesser de parler des choses que nous avons vues et entendues. ” Et quand on les a amenés de nouveau devant le Sanhédrin, qui leur avait “ expressément ordonné ” de ne pas continuer d’enseigner à cause du nom de Jésus, ils ont répondu sans équivoque : “ Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes. ” Cette réponse hardie a constitué un excellent témoignage pour les chefs, et elle a amené Gamaliel, un enseignant de la Loi estimé, à faire une déclaration bien connue en faveur de la liberté du culte, déclaration qui a conduit à la libération des apôtres. — 4:19, 20 ; 5:28, 29, 34, 35, 38, 39.
40. Comment le livre des Actes nous incite-t-il à rendre pleinement témoignage au sujet du Royaume ?
40 Le glorieux dessein de Jéhovah relatif à son Royaume qui, tel un fil d’or, relie la Bible d’un bout à l’autre, est particulièrement mis en évidence dans le livre des Actes. Dès le début il est question de Jésus “ parlant des choses concernant le royaume de Dieu ” pendant les 40 jours qui ont précédé son ascension. C’est en réponse à la question des disciples sur le rétablissement du Royaume que Jésus leur dit qu’il leur faut d’abord être ses témoins jusque dans la région la plus lointaine de la terre (1:3, 6, 8). Commençant à Jérusalem, les disciples ont prêché le Royaume avec une hardiesse sans défaillance. Les persécutions ont conduit à la lapidation d’Étienne et à la dispersion de nombreux disciples vers de nouveaux territoires (7:59, 60). Il est rapporté que Philippe a annoncé “ la bonne nouvelle du royaume de Dieu ” avec beaucoup de succès en Samarie, et que Paul et ses compagnons ont proclamé “ le royaume ” en Asie, à Corinthe, à Éphèse et à Rome. Tous ces premiers chrétiens sont d’excellents modèles de confiance inébranlable en Jéhovah et en son esprit qui soutient (8:5, 12 ; 14:5-7, 21, 22 ; 18:1, 4 ; 19:1, 8 ; 20:25 ; 28:30, 31). En considérant leur zèle et leur courage irréductibles et en constatant que Jéhovah a béni abondamment leurs efforts, nous nous sentons merveilleusement poussés à demeurer fidèles, “ rendant pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu ”. — 28:23.
[Notes]
a St. Paul the Traveller, 1895, page 4.
b Voir Réveillez-vous ! du 8 décembre 1947, pages 6-7 ; du 8 août 1971, pages 28-9.
c Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 168, 780 ; vol. 2, page 748.
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Livre de la Bible numéro 45 — Romains« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 45 — Romains
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Corinthe
Fin du travail de composition : vers 56 de n. è.
1. De quoi Paul parle-t-il dans sa lettre aux Romains ?
DANS les Actes, nous avons vu Paul, violent persécuteur des chrétiens d’origine juive, devenir un apôtre zélé du Christ auprès des nations non juives. La lettre aux Romains est le premier des 14 livres bibliques dont l’esprit saint inspira la rédaction à cet ancien Pharisien devenu un fidèle serviteur de Dieu. Quand Paul a écrit aux Romains, il avait déjà achevé deux longues tournées de prédication et la troisième était bien entamée. Il avait écrit cinq lettres sous l’inspiration divine : deux aux Thessaloniciens, une aux Galates et deux aux Corinthiens. Pourtant, il semble approprié que dans les bibles modernes la lettre aux Romains précède les autres, puisqu’elle s’étend longuement sur l’égalité, récente, entre Juifs et non-Juifs, les deux classes auxquelles Paul prêcha. Elle explique le changement survenu dans les relations de Dieu avec son peuple, et montre que les Écritures hébraïques inspirées avaient annoncé longtemps à l’avance que la bonne nouvelle serait également proclamée parmi les non-Juifs.
2. a) Quels problèmes Paul aborde-t-il dans la lettre aux Romains ? b) Qu’est-ce qui y est fermement établi ?
2 Utilisant Tertius comme secrétaire, Paul développe une argumentation rapide et cite un nombre stupéfiant de passages des Écritures hébraïques dans l’un des plus puissants livres des Écritures grecques chrétiennes. Dans un style d’une beauté remarquable, il traite des problèmes qui se sont posés lorsque les congrégations chrétiennes du Ier siècle ont été composées de Juifs et de Grecs. Les Juifs avaient-ils la priorité parce qu’ils étaient descendants d’Abraham ? Les chrétiens mûrs, en usant de leur liberté par rapport à la Loi mosaïque, avaient-ils le droit de faire trébucher leurs frères juifs plus faibles, qui étaient encore attachés à des coutumes anciennes ? Dans cette lettre, Paul établit avec fermeté que les Juifs et les non-Juifs sont égaux devant Dieu, et que les hommes sont déclarés justes en raison de la foi en Jésus Christ et grâce à la faveur imméritée de Dieu, et non par le moyen de la Loi mosaïque. Parallèlement, Dieu exige que les chrétiens se soumettent comme il convient aux différentes autorités sous lesquelles ils sont placés.
3. Comment la congrégation de Rome a-t-elle été fondée, et comment expliquer que Paul connaisse un si grand nombre de chrétiens dans cette congrégation ?
3 Quelle est l’origine de la congrégation de Rome ? Il y avait une importante communauté juive à Rome, au moins depuis la prise de Jérusalem par Pompée en 63 av. n. è. En Actes 2:10, il est spécifié que certains de ces Juifs se trouvaient à Jérusalem à la Pentecôte 33 de n. è., où ils ont entendu parler de la bonne nouvelle. Les voyageurs convertis sont demeurés à Jérusalem pour être enseignés par les apôtres, et par la suite ceux qui étaient venus de Rome y sont certainement retournés, certains d’entre eux probablement quand la persécution a éclaté à Jérusalem (Actes 2:41-47 ; 8:1, 4). En outre, on voyageait beaucoup à l’époque, ce qui peut expliquer que Paul connaissait intimement un grand nombre de membres de la congrégation de Rome, dont certains avaient peut-être entendu la bonne nouvelle en Grèce ou en Asie grâce à sa prédication.
4. a) Quel renseignement la lettre aux Romains fournit-elle à propos de la congrégation de Rome ? b) Qu’indique la présence d’Aquila et de Priscille dans cette ville ?
4 Le premier renseignement sérieux concernant cette congrégation est fourni par la lettre de Paul. Elle établit clairement que la congrégation se composait de chrétiens d’origine juive et non juive, et que leur zèle était digne de louanges. Paul leur dit : “ On parle de votre foi dans le monde entier. ” Et : “ Car votre obéissance est venue à la connaissance de tous. ” (Rom. 1:8 ; 16:19). Écrivant au IIe siècle, Suétone rapporte que pendant le règne de Claude (41-54 de n. è.) les Juifs ont été bannis de Rome. Ils y sont néanmoins revenus par la suite, comme en témoigne la présence d’Aquila et de Priscille dans cette ville. Tous deux étaient des Juifs que Paul avait rencontrés à Corinthe et qui avaient quitté Rome à la suite du décret de Claude, mais ils étaient revenus à Rome quand Paul écrivit à cette congrégation. — Actes 18:2 ; Rom. 16:3.
5. Quels faits établissent l’authenticité de la lettre aux Romains ?
5 L’authenticité de la lettre aux Romains est fermement établie. Elle est, selon l’introduction même, de “ Paul, esclave de Jésus Christ et appelé à être apôtre, [...] à tous ceux qui sont à Rome comme bien-aimés de Dieu, appelés à être saints ”. (Rom. 1:1, 7.) La documentation extérieure relative à cette lettre est parmi les plus anciennes se rapportant aux Écritures grecques. Pierre a employé un si grand nombre d’expressions similaires dans sa première lettre, écrite probablement six ou huit ans plus tard, que beaucoup de biblistes pensent qu’il devait avoir déjà vu une copie de la lettre aux Romains. Cette lettre était vraiment regardée comme appartenant aux écrits de Paul, et c’est en cette qualité qu’elle fut citée par Clément de Rome, Polycarpe de Smyrne et Ignace d’Antioche, tous ayant vécu vers la fin du Ier siècle de n. è. et au début du IIe siècle.
6. Comment un papyrus antique atteste-t-il la canonicité de la lettre aux Romains ?
6 La lettre aux Romains, ainsi que huit autres lettres de Paul, figure dans un codex appelé Papyrus Chester Beatty II (P46). Voici ce que Sir Frederic Kenyon a écrit au sujet de ce codex primitif : “ Ici, donc, nous avons un manuscrit presque complet des Épîtres pauliniennes ; il semble qu’il ait été écrit vers le début du IIIe sièclea. ” Les papyrus bibliques grecs Chester Beatty sont plus anciens que les célèbres manuscrits Sinaiticus et Vaticanus 1209, lesquels datent du IVe siècle de n. è. Ces deux manuscrits contiennent, eux aussi, la lettre aux Romains.
7. De quels faits disposons-nous relativement au lieu et à la date de composition de la lettre aux Romains ?
7 Où et quand la lettre aux Romains a-t-elle été écrite ? Les commentateurs de la Bible s’accordent sur le fait que cette lettre a été écrite de Grèce, très vraisemblablement de Corinthe, où Paul séjourna quelques mois vers la fin de son troisième voyage missionnaire. Les indices internes désignent Corinthe. Paul rédigea cette lettre de chez Gaïus, qui appartenait à la congrégation de l’endroit, et il recommande Phœbé, de la congrégation voisine de Cenchrées, le port maritime de Corinthe. C’est apparemment Phœbé qui porta cette lettre à Rome (Rom. 16:1, 23 ; 1 Cor. 1:14). En Romains 15:23, Paul écrit : “ Je n’ai plus de territoire vierge dans ces régions ”, et il dit dans le verset suivant que son intention est d’étendre son œuvre missionnaire à l’ouest, vers l’Espagne. Il a très bien pu écrire cela vers la fin de son troisième voyage, au début de 56 de n. è.
CONTENU DE ROMAINS
8. a) En quels termes Paul parle-t-il de sa mission ? b) Comment montre-t-il que les Juifs comme les Grecs méritent la colère de Dieu ?
8 Impartialité de Dieu à l’égard du Juif et du Gentil (1:1–2:29). Sous l’inspiration divine, que dit Paul aux Romains ? Dans ses paroles d’ouverture, il se présente comme un apôtre choisi par Christ pour enseigner l’“ obéissance de la foi ” parmi les nations. Il exprime son ardent désir de rendre visite aux saints de Rome, pour avoir avec eux “ un échange d’encouragements ” et pour leur annoncer la bonne nouvelle qui “ est en effet la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui a foi ”. Comme cela a été écrit autrefois, le juste, ‘ par le moyen de la foi, il vivra ’. (1:5, 12, 16, 17.) Les Juifs comme les Grecs, dit Paul, méritent la colère de Dieu. L’impiété de l’homme est inexcusable, car ‘ les qualités invisibles de Dieu se voient clairement depuis la création du monde ’. (1:20.) Pourtant, les nations insensées fabriquent des dieux avec les choses créées. Toutefois, les Juifs ne devraient pas juger sévèrement les nations, car eux aussi sont coupables d’avoir péché. Les deux classes seront jugées d’après leurs œuvres, parce que Dieu n’est pas partial. La circoncision de la chair n’est pas le facteur déterminant ; “ est Juif qui l’est au-dedans, et sa circoncision c’est celle du cœur ”. — 2:29.
9. a) En quoi les Juifs sont-ils supérieurs, et pourtant, quels passages des Écritures Paul cite-t-il pour démontrer que tous sont sous le péché ? b) Comment donc un homme sera-t-il déclaré juste, et quel exemple vient appuyer cette argumentation ?
9 Tous sont déclarés justes par la foi (3:1–4:25). “ Quelle est donc la supériorité du Juif ? ” Grande à tous égards, parce qu’aux Juifs ont été confiées les déclarations sacrées de Dieu. Pourtant, “ les Juifs comme les Grecs sont tous sous le péché ”, et aucun n’est “ juste ” au regard de Dieu. Paul cite sept passages des Écritures hébraïques pour appuyer cette assertion (Rom. 3:1, 9-18 ; Ps. 14:1-3 ; 5:9 ; 140:3 ; 10:7 ; Prov. 1:16 ; Is. 59:7, 8 ; Ps. 36:1). La Loi révèle la condition pécheresse de l’homme ; aussi “ par les œuvres de la loi, nulle chair ne sera déclarée juste ”. Cependant, par la faveur imméritée de Dieu et la libération par la rançon, Juifs et Grecs sont déclarés justes “ par la foi en dehors des œuvres de la loi ”. (Rom. 3:20, 28.) Paul appuie ce raisonnement en citant l’exemple d’Abraham, qui fut compté comme juste, non par suite des œuvres ou de la circoncision, mais en raison de sa foi exemplaire. Ainsi, Abraham est devenu non seulement le père des Juifs, mais aussi “ de tous ceux qui ont foi ”. — 4:11.
10. a) Comment la mort en est-elle venue à régner ? b) Qu’a apporté l’obéissance de Christ, mais quel avertissement est donné relativement au péché ?
10 Ils ne sont plus esclaves du péché mais de la justice par Christ (5:1–6:23). Par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, “ ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché”. (5:12.) La mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse. Quand la Loi a été donnée par l’intermédiaire de Moïse, le péché a abondé et la mort a continué de régner. Mais la faveur imméritée de Dieu a abondé encore plus, et par l’obéissance de Christ beaucoup sont déclarés justes pour la vie éternelle. Est-ce une raison pour rester dans le péché ? Certainement pas ! Ceux qui sont baptisés dans Christ doivent mourir quant au péché. Leur vieille personnalité est attachée sur le poteau, et ils vivent par rapport à Dieu. Le péché ne domine plus sur eux, mais ils deviennent esclaves de la justice pour la sainteté. “ Car le salaire que paie le péché, c’est la mort, mais le don que Dieu donne, c’est la vie éternelle par Christ Jésus notre Seigneur. ” — 6:23.
11. a) Comment Paul illustre-t-il la liberté des chrétiens juifs par rapport à la Loi ? b) Qu’est-ce que la Loi a rendu manifeste, et quelles sont les deux choses en opposition chez le chrétien ?
11 Morts à la Loi, vivants par l’esprit en union avec Christ (7:1–8:39). Paul propose l’exemple d’une femme qui est liée à son mari tant qu’il est vivant, mais qui est libre de se remarier si celui-ci meurt ; il démontre ainsi comment, grâce au sacrifice de Christ, les chrétiens d’origine juive sont morts à la Loi pour devenir la propriété de Christ et porter du fruit pour Dieu. La sainte Loi a rendu le péché plus manifeste, et le péché à produit la mort. Le péché, qui habite notre corps de chair, fait la guerre à nos bonnes intentions, comme le dit Paul : “ Car le bien que je veux, je ne le fais pas, mais le mal que je ne veux pas, c’est ce que je pratique. ” Par conséquent, “ ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais le péché qui réside en moi ”. — 7:19, 20.
12. Comment certains deviennent-ils cohéritiers de Christ, et quelle victoire complète remportent-ils ?
12 Qui sauvera l’homme de cet état misérable ? Dieu, par son esprit, peut donner la vie à ceux qui appartiennent à Christ. Ils sont adoptés comme fils, déclarés justes ; ils deviennent héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ et sont glorifiés. Paul leur dit : “ Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Qui nous séparera de l’amour du Christ ? ” Personne ! Il déclare triomphalement : “ Nous remportons une victoire complète grâce à celui qui nous a aimés. Car je suis convaincu que ni mort ni vie, ni anges ni gouvernements, ni choses présentes ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre création ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Christ Jésus notre Seigneur. ” — 8:31, 35, 37-39.
13. a) Conformément à la prophétie, quels sont ceux qui composent vraiment l’Israël de Dieu, et avec quel principe divin cela s’accorde-t-il ? b) Pourquoi l’Israël selon la chair a-t-il trébuché, mais qu’est-ce qui est indispensable au salut ?
13 “ Israël ” sauvé par la foi et grâce à la miséricorde divine (9:1–10:21). Paul éprouve “ une grande tristesse ” pour ses compagnons israélites, mais il reconnaît que tous ceux qui sont issus de l’Israël selon la chair ne sont pas véritablement “ Israël ”, car Dieu a le pouvoir de choisir comme fils qui il veut. Ainsi qu’en témoignent les manières d’agir de Dieu à l’égard de Pharaon et l’exemple du potier, “ cela dépend, non pas de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu, qui a pitié ”. (9:2, 6, 16.) Il appelle des fils “ non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les nations ”, comme Hoshéa l’a prédit il y a bien longtemps (Hosh. 2:23). Israël a trébuché parce qu’il a cherché à obtenir la faveur divine “ non par la foi, mais comme par les œuvres ”, et qu’il a trébuché sur Christ, “ un rocher de scandale ”. (Rom. 9:24, 32, 33.) Les Juifs ont du “ zèle pour Dieu ; mais non selon la connaissance exacte ”. Christ est la fin de la Loi pour qui exerce la foi pour la justice et, pour obtenir le salut, il faut déclarer publiquement “ que Jésus est Seigneur ” et exercer la foi “ que Dieu l’a relevé d’entre les morts ”. (10:2, 9.) Des prédicateurs sont envoyés pour que des gens de toutes les nations entendent, aient foi et invoquent le nom de Jéhovah afin d’être sauvés.
14. Qu’est-ce que Paul a illustré au moyen de l’olivier ?
14 L’exemple de l’olivier (11:1-36). Grâce à la faveur imméritée de Dieu, un reste de l’Israël selon la chair a été choisi, mais parce que la majorité a trébuché, “ il y a salut pour les gens des nations ”. (11:11.) Prenant l’exemple de l’olivier, Paul montre que, à cause du manque de foi de l’Israël selon la chair, les non-Juifs ont été greffés. Néanmoins, que les non-Juifs ne se réjouissent pas du rejet d’Israël ; en effet, si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles infidèles, il n’épargnera pas davantage les branches de l’olivier sauvage prises d’entre les nations et greffées parmi les branches naturelles.
15. Que faut-il entendre par présenter nos corps comme un sacrifice vivant à Dieu ?
15 Renouvellement de l’intelligence ; les autorités supérieures (12:1–13:14). Présentez vos corps comme un sacrifice vivant à Dieu, conseille Paul. “ Et cessez de vous conformer à ce système de choses-ci, mais transformez-vous en renouvelant votre intelligence. ” Ne soyez pas orgueilleux. Le corps de Christ, comme le corps humain, a de nombreux membres ; tous ont des fonctions différentes, mais ils travaillent ensemble dans l’unité. Ne rendez à personne le mal pour le mal. Laissez la vengeance à Jéhovah. Efforcez-vous de vaincre “ le mal par le bien ”. — 12:2, 21.
16. Quelle attitude les chrétiens doivent-ils avoir à l’égard des autorités et de leurs semblables ?
16 Soyez soumis aux autorités supérieures, c’est une disposition de Dieu. Continuez de faire le bien ; ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres. Le salut est proche, ‘ débarrassez-vous donc des œuvres des ténèbres et revêtez les armes de la lumière ’. (13:12.) Ayez une belle conduite, ne marchez pas selon les désirs de la chair.
17. Qu’est-il conseillé en rapport avec le fait de juger et le fait de bâtir les faibles ?
17 Faites bon accueil à toute personne avec impartialité, sans juger (14:1–15:33). Supportez ceux qui, à cause d’une foi faible, s’abstiennent de certains aliments ou observent des jours de fête. Ne jugez pas votre frère et ne le faites pas trébucher à cause de ce que vous mangez et buvez, car Dieu juge chacun. Poursuivez la paix et les choses qui sont constructives, et portez les faiblesses d’autrui.
18. a) Au moyen de quelles autres citations Paul démontre-t-il que Dieu accepte les non-Juifs ? b) Comment Paul lui-même met-il à profit la faveur imméritée de Dieu ?
18 L’apôtre écrit : “ Toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction ”, et il cite quatre autres passages des Écritures hébraïques comme preuve ultime que les prophètes inspirés avaient prédit, il y a longtemps, que les promesses de Dieu s’étendraient aux nations non juives (Rom. 15:4, 9-12 ; Ps. 18:49 ; Deut. 32:43 ; Ps. 117:1 ; Is. 11:1, 10). “ C’est pourquoi, dit Paul, faites-vous mutuellement bon accueil, tout comme le Christ aussi nous a fait bon accueil pour la gloire de Dieu. ” (Rom. 15:7). Paul exprime sa reconnaissance pour la faveur imméritée que Dieu lui a accordée en faisant de lui un serviteur public pour les nations, “ accomplissant la sainte œuvre de la bonne nouvelle de Dieu ”. Il cherche constamment à ouvrir de nouveaux territoires au lieu de “ bâtir sur le fondement d’un autre ”. Mais sa tâche n’est pas achevée, car après avoir porté une contribution à Jérusalem, il envisage d’entreprendre une tournée de prédication bien plus longue, jusqu’à la lointaine Espagne, et d’apporter, en cours de route, “ une pleine mesure de bénédictions venant de Christ ” à ses frères spirituels de Rome. — 15:16, 20, 29.
19. Par quelles salutations et quelle exhortation la lettre s’achève-t-elle ?
19 Salutations d’adieu (16:1-27). Paul envoie ses salutations personnelles à 26 membres de la congrégation de Rome, en les citant nommément, ainsi qu’à d’autres personnes, et il les exhorte à éviter ceux qui suscitent des divisions et à être “ sages quant à ce qui est bon, mais innocents quant à ce qui est mauvais ”. Que tout se fasse pour la gloire de Dieu “ par Jésus Christ, pour toujours. Amen ”. — 16:19, 27.
UTILITÉ
20. a) Quelle raison logique de croire en Dieu la lettre aux Romains donne-t-elle ? b) Comment la justice et la miséricorde de Dieu sont-elles illustrées, et quelle déclaration Paul fait-il à ce propos ?
20 La lettre aux Romains présente une raison logique de croire en Dieu, car “ ses qualités invisibles se voient clairement depuis la création du monde, parce qu’elles sont perçues par les choses faites, oui sa puissance éternelle et sa Divinité ”. Mieux encore, cette lettre exalte la justice de Dieu et révèle sa grande miséricorde et sa faveur imméritée. Cela est merveilleusement porté à notre attention dans l’exemple de l’olivier sur lequel sont greffées les branches sauvages, alors que les branches naturelles sont élaguées. Méditant sur cette sévérité et cette bonté de Dieu, Paul s’exclame : “ Ô profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont inscrutables et ses voies introuvables ! ” — 1:20 ; 11:33.
21. Comment la lettre aux Romains souligne-t-elle un nouveau développement du saint secret de Dieu ?
21 C’est dans cet ordre d’idées que la lettre aux Romains explique un nouveau développement du saint secret de Dieu. Dans la congrégation chrétienne, il n’y a plus de distinction entre Juifs et Gentils, mais les gens de toutes les nations peuvent avoir part à la faveur imméritée de Jéhovah par Jésus Christ. “ Il n’y a pas de partialité chez Dieu. ” “ Mais est Juif qui l’est au-dedans, et sa circoncision c’est celle du cœur par l’esprit, et non par un code écrit. ” “ Il n’y a pas en effet de distinction entre Juif et Grec, car il y a le même Seigneur au-dessus de tous, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent. ” Pour eux tous, c’est la foi, et non les œuvres, qui leur est comptée comme justice. — 2:11, 29 ; 10:12 ; 3:28.
22. Quel conseil pratique la lettre aux Romains donne-t-elle concernant les relations avec ceux qui n’appartiennent pas à la congrégation ?
22 Les conseils pratiques renfermés dans cette lettre adressée aux chrétiens de Rome sont tout aussi utiles pour les chrétiens de nos jours qui ont à surmonter des difficultés semblables dans un monde étranger. Les chrétiens sont exhortés à ‘ être en paix avec tous les hommes ’, y compris avec ceux qui n’appartiennent pas à la congrégation chrétienne. ‘ Toute âme doit être soumise aux autorités supérieures ’, car c’est une disposition de Dieu et elles sont un objet de crainte, non pas pour ceux qui respectent les lois, mais pour ceux qui commettent de mauvaises actions. Les chrétiens doivent se soumettre aux lois, non seulement par crainte du châtiment, mais à cause de la conscience chrétienne ; ainsi ils paient leurs impôts, rendent à tous leur dû, remplissent leurs obligations, ne doivent rien à personne, sinon de ‘ s’aimer les uns les autres ’. L’amour est l’accomplissement de la Loi. — 12:17-21 ; 13:1-10.
23. Comment Paul souligne-t-il l’importance de la déclaration publique, et quel exemple donne-t-il pour ce qui est de la préparation au ministère ?
23 Paul met l’accent sur le témoignage public. Alors qu’avec le cœur on exerce la foi pour la justice, avec la bouche on fait la déclaration publique pour le salut. “ Tout homme qui invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé. ” Mais pour qu’il en soit ainsi, il est nécessaire que des prédicateurs aillent ‘ annoncer des bonnes nouvelles de choses bonnes ’. Heureux sommes-nous si nous appartenons au groupe de ces prédicateurs qui font un bruit qui est sorti “ jusqu’aux extrémités de la terre habitée ”. (10:13, 15, 18.) Tout en nous préparant en vue de cette œuvre de prédication, essayons de nous familiariser avec les Écritures inspirées, à l’exemple de Paul qui, dans ce seul passage (10:11-21), cite en chaîne des extraits des Écritures hébraïques (Is. 28:16 ; Yoël 2:32 ; Is. 52:7 ; 53:1 ; Ps. 19:4 ; Deut. 32:21 ; Is. 65:1, 2). Il était bien placé pour dire : “ Toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction, afin que, grâce à notre endurance et à la consolation des Écritures, nous ayons l’espérance. ” — Rom. 15:4.
24. Quel conseil Paul donne-t-il pour développer le zèle et les bonnes relations au sein de la congrégation ?
24 Des conseils éminemment pratiques sont donnés sous le rapport des relations au sein de la congrégation chrétienne. Quelle que soit leur origine nationale, raciale ou sociale, tous les chrétiens doivent renouveler leur intelligence pour offrir à Dieu un service sacré conformément à “ la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite ”. (11:17-22 ; 12:1, 2.) Notez comme les conseils de Paul contenus en Romains 12:3-16 sont pratiques et raisonnables. Dans ce passage, il nous exhorte à développer le zèle, l’humilité et la tendre affection dans la congrégation chrétienne. Dans les derniers chapitres, il encourage les chrétiens à avoir l’œil sur ceux qui suscitent des divisions et à les éviter ; mais il parle également de la joie et du réconfort mutuels que procurent les fréquentations pures au sein de la congrégation. — 16:17-19 ; 15:7, 32.
25. a) Quel point de vue juste et quel éclaircissement supplémentaire la lettre aux Romains donne-t-elle sur le Royaume de Dieu ? b) De quelles façons l’étude de la lettre aux Romains nous sera-t-elle utile ?
25 Étant chrétiens, il nous faut continuer de veiller à nos relations les uns avec les autres. “ Car le royaume de Dieu ne signifie pas manger et boire, mais il signifie justice, paix et joie avec de l’esprit saint. ” (14:17). La justice, la paix et la joie sont particulièrement le lot des “ cohéritiers de Christ ” appelés à être “ glorifiés avec lui ” dans le Royaume céleste. Notons également comment la lettre aux Romains met en évidence une nouvelle étape dans la réalisation de la promesse du Royaume faite en Éden, lorsqu’elle dit : “ Le Dieu qui donne la paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. ” (Rom. 8:17 ; 16:20 ; Gen. 3:15). Ayons foi dans ces grandes vérités ; soyons toujours remplis de toute joie et paix, et d’espérance en abondance. Soyons déterminés à remporter la victoire avec la Semence du Royaume, car nous sommes convaincus que rien de ce qui est dans le ciel en haut ou sur la terre en bas, “ ni aucune autre création ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Christ Jésus notre Seigneur ”. — Rom. 8:39 ; 15:13.
[Note]
a Our Bible and the Ancient Manuscripts, 1958, page 188.
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Livre de la Bible numéro 46 — 1 Corinthiens« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 46 — 1 Corinthiens
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Éphèse
Fin du travail de composition : vers 55 de n. è.
1. Quel genre de ville Corinthe était-elle aux jours de Paul ?
CORINTHE “ était une ville célèbre et licencieuse, où se rencontraient les vices de l’Occident et de l’Orienta ”. Située sur l’isthme reliant le Péloponnèse à la Grèce continentale, Corinthe était le lieu de passage obligé vers le continent. Aux jours de l’apôtre Paul, sa population était évaluée à environ 400 000 personnes, et seules Rome, Alexandrie et Antioche de Syrie la surpassaient en nombre. À l’est de Corinthe, il y a la mer Égée, à l’ouest, le golfe de Corinthe et la mer Ionienne. Ainsi Corinthe, capitale de la province d’Achaïe, avec ses deux ports, Cenchrées et Léchée, occupait une position stratégique au plan commercial. C’était également un foyer d’érudition grecque. On a dit : “ Tant on loua ses richesses, qu’elles en devinrent proverbiales ; il en était de même du vice et de la corruption de ses habitantsb. ” Entre autres pratiques religieuses païennes, il y avait le culte d’Aphrodite, qui correspond à la Vénus des Romains. La sensualité était un fruit du culte corinthien.
2. Comment la congrégation de Corinthe a-t-elle été fondée, et quel lien l’unissait donc à Paul ?
2 C’est dans cette métropole de l’Empire romain, florissante mais moralement corrompue, que l’apôtre Paul arriva vers 50 de n. è. Pendant son séjour de 18 mois, une congrégation chrétienne y fut fondée (Actes 18:1-11). Quel amour Paul éprouvait pour ces croyants à qui il avait le premier apporté la bonne nouvelle sur Christ ! Dans une lettre, il leur rappelle le lien spirituel qui les unit, disant : “ Car même si vous aviez dix mille précepteurs en Christ, vous n’avez certainement pas beaucoup de pères ; car en Christ Jésus, moi je suis devenu votre père par le moyen de la bonne nouvelle. ” — 1 Cor. 4:15.
3. Qu’est-ce qui a poussé Paul à écrire sa première lettre aux Corinthiens ?
3 Un intérêt profond pour leur bien-être spirituel incita Paul à écrire sa première lettre aux chrétiens de Corinthe pendant son troisième voyage missionnaire. Quelques années s’étaient écoulées depuis son séjour dans cette ville. C’était vers 55 de n. è., et Paul se trouvait à Éphèse. Il avait apparemment reçu une lettre de la congrégation de Corinthe, relativement nouvelle, lettre qui exigeait une réponse. De plus, des rapports alarmants étaient parvenus jusqu’à Paul (7:1 ; 1:11 ; 5:1 ; 11:18). Ces nouvelles étaient si inquiétantes que l’apôtre ne fera allusion à leur lettre qu’au premier verset du chapitre 7. C’est principalement ces rapports qui incitèrent Paul à écrire à ses compagnons chrétiens de Corinthe.
4. Quelle preuve avons-nous que Paul a bien écrit Un Corinthiens d’Éphèse ?
4 Mais comment savons-nous que Paul a écrit Un Corinthiens d’Éphèse ? D’abord, parce que dans les salutations qu’il adresse à la fin de sa lettre, il inclut celles d’Aquila et de Prisca (Priscille) (16:19). Selon Actes 18:18, 19, Aquila et Priscille avaient quitté Corinthe pour s’installer à Éphèse. Puisqu’ils résidaient dans cette ville et que Paul les mentionne dans les salutations finales de Un Corinthiens, c’est certainement d’Éphèse qu’il a dû écrire cette lettre. Le doute est levé quand on lit la déclaration de Paul en 1 Corinthiens 16:8 : “ Mais je reste à Éphèse jusqu’à la fête de la Pentecôte. ” Ainsi, Un Corinthiens a été écrite par Paul à Éphèse, vraisemblablement vers la fin de son séjour dans cette ville.
5. Comment l’authenticité des lettres aux Corinthiens est-elle établie ?
5 L’authenticité de Un Corinthiens comme de Deux Corinthiens est incontestable. Ces lettres ont été attribuées à Paul et tenues pour canoniques par les premiers chrétiens, qui les ont incluses dans leurs collections. En fait, dans une lettre envoyée de Rome à Corinthe vers 95 de n. è. et portant le nom de Première de Clément, Un Corinthiens serait citée ou il y serait fait allusion au moins six fois. Se référant vraisemblablement à Un Corinthiens, l’écrivain exhorte les destinataires de sa missive à “ reprendre l’épître du bienheureux Paul apôtrec ”. Un Corinthiens est aussi nommément citée par Justin, Athénagore, Irénée et Tertullien. Des faits probants indiquent qu’un corpus ou collection des lettres de Paul, y compris Un et Deux Corinthiens, “ a été composé et publié dans la dernière décennie du Ier siècled ”.
6. Quels problèmes se posaient dans la congrégation de Corinthe, et que souhaitait particulièrement faire Paul ?
6 La première lettre de Paul aux Corinthiens nous révèle ce qui se passait dans la congrégation de Corinthe. Ces chrétiens avaient des difficultés à surmonter et des questions à régler. La congrégation même était divisée, car certains suivaient des hommes. Il y avait un cas choquant d’immoralité sexuelle. Des chrétiens vivaient dans des foyers divisés sur le plan religieux. Leur fallait-il demeurer avec leur conjoint non croyant ou s’en séparer ? Et pour ce qui était de la viande sacrifiée aux idoles, pouvait-on la consommer ? Les Corinthiens avaient besoin d’être conseillés sur la tenue de leurs réunions, y compris la célébration du Repas du Seigneur. Quelle devrait être la place de la femme dans la congrégation ? Certains aussi parmi eux niaient la résurrection. Les problèmes étaient nombreux. Aussi l’apôtre souhaitait-il, tout particulièrement, contribuer au rétablissement spirituel des Corinthiens.
7. Dans quel esprit devrions-nous considérer Un Corinthiens, et pourquoi ?
7 Parce que la situation au sein de la congrégation et l’atmosphère qui régnait dans la Corinthe antique, caractérisée par la prospérité et la débauche, ont un pendant moderne, les excellents conseils de Paul consignés sous l’inspiration divine requièrent toute notre attention. Le texte de Paul revêt une telle signification pour notre temps qu’un examen minutieux de sa première lettre adressée à ses frères et sœurs bien-aimés de Corinthe s’avérera vraiment très utile. Souvenez-vous de l’esprit de l’époque et du lieu. Réfléchissez sérieusement, comme les chrétiens de Corinthe ont dû le faire, tandis que nous rappellerons les paroles pénétrantes et stimulantes que Paul adressa sous l’inspiration divine à ses compagnons chrétiens de la Corinthe antique.
CONTENU DE UN CORINTHIENS
8. a) Comment Paul révèle-t-il la sottise du sectarisme dans la congrégation ? b) Selon Paul, qu’est-ce qui est indispensable à la compréhension des choses de Dieu ?
8 Paul dévoile le sectarisme et exhorte à l’unité (1:1–4:21). Paul a de bonnes pensées pour les Corinthiens. Mais que dire des dissensions et des divisions qui règnent en leur sein ? “ Le Christ se trouve divisé. ” (1:13). Paul est reconnaissant de n’avoir baptisé que peu d’entre eux, si bien qu’ils ne peuvent pas dire qu’ils ont été baptisés en son nom. Paul prêche Christ attaché sur un poteau, pour les Juifs occasion de trébucher, mais pour les nations sottise. Cependant, Dieu a choisi les choses sottes et faibles du monde pour faire honte aux choses sages et fortes. Aussi Paul ne parle-t-il pas avec outrance de langage, mais il laisse entrevoir aux frères l’esprit et la puissance de Dieu à travers ses paroles, pour que leur foi soit, non pas dans la sagesse des hommes, mais dans la puissance de Dieu. Nous parlons de choses révélées par l’esprit de Dieu, dit Paul, “ car l’esprit scrute toutes choses, même les choses profondes de Dieu ”. Celles-ci sont inaccessibles à l’homme physique ; seul l’homme spirituel peut les comprendre. — 2:10.
9. Au moyen de quel argument Paul montre-t-il qu’il ne faut pas se glorifier dans les hommes ?
9 Les Corinthiens suivent des hommes, certains Apollos, d’autres Paul. Mais qui sont-ils ? Simplement des ministres grâce auxquels les Corinthiens sont devenus croyants. Ceux qui plantent et ceux qui arrosent ne sont rien, mais “ Dieu qui fait croître ” ; ils sont ses “ compagnons de travail ”. L’épreuve du feu prouvera quel genre d’œuvre est durable. Paul leur dit : “ Vous êtes le temple de Dieu ” dans lequel habite Son esprit. “ La sagesse de ce monde est sottise auprès de Dieu. ” Que personne donc ne se glorifie dans les hommes, car toutes choses appartiennent vraiment à Dieu. — 3:6, 9, 16, 19.
10. Pourquoi ne convient-il pas que les Corinthiens se glorifient, et quelles dispositions Paul prend-il pour remédier à la situation ?
10 Paul et Apollos sont d’humbles intendants de saints secrets de Dieu, et les intendants devraient être trouvés fidèles. Que sont les frères de Corinthe pour se glorifier ? Et qu’ont-ils qu’ils n’aient reçu ? Sont-ils devenus riches, ont-ils commencé à régner, sont-ils devenus avisés et forts, tandis que les apôtres, qui sont devenus un spectacle pour les anges et pour les hommes, sont encore sots et faibles, le rebut de toutes choses ? Paul leur envoie Timothée qui leur rappellera ses méthodes pour ce qui est de Christ et les aidera à devenir ses imitateurs. Si Jéhovah le veut, Paul lui-même viendra bientôt et pourra connaître, non pas les paroles de ceux qui se sont gonflés d’orgueil, mais leur puissance.
11. Quel cas d’immoralité est relevé chez les Corinthiens, comment faut-il le régler, et pourquoi ?
11 Veiller à la pureté de la congrégation (5:1–6:20). Un cas d’immoralité choquante a été relevé chez les Corinthiens : un homme a pris la femme de son père. Un tel homme doit être livré à Satan, parce qu’un peu de levain fait fermenter toute la masse. Les Corinthiens doivent cesser de fréquenter quiconque est appelé frère et se conduit en méchant.
12. a) Que dit Paul à propos de ceux qui vont en justice entre frères ? b) Pourquoi Paul dit-il : “ Fuyez la fornication ” ?
12 Les Corinthiens sont même allés en justice entre frères ! Ne vaudrait-il pas mieux qu’ils se laissent spolier ? Puisqu’ils sont appelés à juger le monde et les anges, ne peuvent-ils trouver parmi eux un homme capable de juger entre ses frères ? De surcroît, ils doivent être purs, car les fornicateurs, les idolâtres et leurs pareils n’hériteront pas du Royaume de Dieu. C’est ce qu’étaient certains d’entre eux, mais ils ont été lavés et sanctifiés. “ Fuyez la fornication, dit Paul, [...] car vous avez été achetés à un prix. Oui, glorifiez Dieu dans le corps que vous êtes. ” — 6:18, 20.
13. a) Pourquoi Paul conseille-t-il à certains de se marier ? Mais une fois mariés, que doivent-ils faire ? b) En quoi la personne non mariée ‘ fera-t-elle mieux ’ ?
13 Conseils sur le célibat et le mariage (7:1-40). Paul répond à une question relative au mariage. En raison de la fornication si répandue, il peut être judicieux que l’homme ou la femme se marient, et que les gens mariés ne se privent pas l’un l’autre de leur dû conjugal. Il est bon pour les non-mariés et les veuves de demeurer seuls, comme Paul ; mais s’ils ne savent pas se dominer, qu’ils se marient, et les personnes mariées, qu’elles restent ensemble. Même si l’un des conjoints est non croyant, le croyant ne devrait pas le quitter, car en agissant ainsi il sauvera peut-être son conjoint non croyant. Quant à la circoncision et à l’esclavage, que chacun se contente de demeurer dans l’état où il a été appelé. Pour ce qui est de la personne mariée, elle est partagée, car elle désire obtenir l’approbation de son conjoint, tandis que le célibataire ne s’inquiète que des choses du Seigneur. Ceux qui se marient ne pèchent pas, mais celui qui ne se marie pas “ fera mieux ”. — 7:38.
14. Que dit Paul à propos des “ dieux ” et des “ seigneurs ”, mais quand est-il sage de s’abstenir d’aliments offerts aux idoles ?
14 Tout faire à cause de la bonne nouvelle (8:1–9:27). Qu’en est-il des aliments offerts aux idoles ? Une idole n’est rien. Il y a beaucoup de “ dieux ” et de “ seigneurs ” dans le monde, mais pour le chrétien il y a réellement “ un seul Dieu le Père ” et “ un seul Seigneur, Jésus Christ ”. (8:5, 6.) Pourtant quelqu’un peut s’offenser de vous voir manger de la viande sacrifiée à une idole. En pareil cas, Paul conseille de s’abstenir d’en manger pour ne pas faire trébucher son frère.
15. Comment Paul se comporte-t-il dans le ministère ?
15 Paul renonce à beaucoup de choses pour le ministère. Apôtre, il a le droit “ de vivre par le moyen de la bonne nouvelle ”, mais il s’en est abstenu. Cependant, nécessité lui est imposée de prêcher ; en fait, dit-il, “ malheur à moi si je n’annonçais pas la bonne nouvelle ” ! Il s’est donc fait l’esclave de tous, devenant “ toutes choses pour des gens de toutes sortes, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns ”, faisant “ toutes choses à cause de la bonne nouvelle ”. Afin de remporter la course et la couronne incorruptible, il rudoie son corps, de peur qu’après avoir prêché aux autres, il ne se trouve lui-même “ désapprouvé d’une manière ou d’une autre ”. — 9:14, 16, 19, 22, 23, 27.
16. a) Quel avertissement les chrétiens tireront-ils de ce qu’ont fait leurs “ ancêtres ” ? b) Pour ce qui est de l’idolâtrie, comment les chrétiens peuvent-ils tout faire pour la gloire de Dieu ?
16 Avertissement contre les choses mauvaises (10:1-33). Que dire au sujet des “ ancêtres ” ? Ils ont été sous le nuage et baptisés dans Moïse. La plupart d’entre eux n’ont pas été agréés par Dieu et ont été abattus dans le désert. Pourquoi ? Pour avoir désiré des choses mauvaises. Que cela serve d’avertissement aux chrétiens, et qu’ils s’abstiennent de l’idolâtrie et de la fornication, qu’ils ne mettent pas non plus Jéhovah à l’épreuve ni ne murmurent ! Que celui qui pense être debout prenne garde de ne pas tomber. La tentation surviendra, mais Dieu ne permettra pas que ses serviteurs soient tentés au-delà de ce qu’ils peuvent supporter ; il préparera l’issue, afin qu’ils puissent l’endurer. “ C’est pourquoi, écrit Paul, fuyez l’idolâtrie. ” (10:1, 14). On ne peut avoir part à la table de Jéhovah et à la table des démons. Cependant, si vous êtes invité, ne cherchez pas à connaître l’origine de la viande. En revanche, si quelqu’un vous dit qu’elle a été sacrifiée aux idoles, n’en mangez pas à cause de la conscience de cette personne. “ Faites tout pour la gloire de Dieu ”, dit Paul. — 10:31.
17. a) Quel principe Paul énonce-t-il en rapport avec l’autorité ? b) Quel lien établit-il entre les divisions au sein de la congrégation et la question du Repas du Seigneur ?
17 Le principe de l’autorité ; le Repas du Seigneur (11:1-34). “ Devenez mes imitateurs, tout comme moi je le suis de Christ ”, dit Paul ; puis il énonce le principe divin de l’autorité : Le chef de la femme, c’est l’homme ; le chef de l’homme, c’est Christ ; le chef du Christ, c’est Dieu. En conséquence, la femme devrait avoir sur la tête “ un signe d’autorité ” lorsqu’elle prie ou prophétise dans la congrégation. Paul ne peut féliciter les Corinthiens, car il existe des divisions parmi eux quand ils se réunissent. Dans ces conditions, comment peuvent-ils convenablement participer au Repas du Seigneur ? Il leur rappelle la façon dont Jésus a institué le Mémorial de sa mort. Que chacun s’examine sérieusement avant d’y participer, sinon il s’attirera un jugement contre lui-même pour n’avoir pas discerné “ le corps ”. — 11:1, 10, 29.
18. a) Bien qu’il y ait variété de dons et de ministères, pourquoi ne doit-il pas y avoir de division dans le corps ? b) Pourquoi l’amour est-il ce qu’il y a de plus grand ?
18 Les dons spirituels ; l’amour, comment le poursuivre (12:1–14:40). Il y a diversité de dons, mais il y a le même esprit ; il y a diversité de ministères et d’opérations, mais il y a le même Seigneur et le même Dieu. De même, il y a beaucoup de membres dans le corps uni de Christ, chacun ayant besoin de l’autre, comme dans le corps humain. Dieu a placé chaque membre du corps comme il l’a voulu et chacun a une fonction qui lui est propre, “ afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps ”. (12:25.) Ceux qui font usage des dons spirituels ne sont rien sans l’amour. L’amour est patient et bon ; il n’est pas jaloux et ne se gonfle pas d’orgueil. Il ne se réjouit qu’avec la vérité. “ L’amour ne disparaît jamais. ” (13:8). Les dons spirituels, tels ceux de prophétie et des langues, seront abolis, mais la foi, l’espérance et l’amour demeureront. Le plus grand des trois, c’est l’amour.
19. Quel conseil Paul donne-t-il pour bâtir la congrégation et pour que tout se fasse avec ordre ?
19 “ Poursuivez l’amour ”, recommande Paul. Les dons spirituels doivent être employés dans l’amour pour bâtir la congrégation. C’est pourquoi il est mieux de prophétiser que de parler en langues. Paul aimerait mieux dire cinq paroles avec son intelligence pour instruire ses auditeurs, que dix mille paroles dans une langue inconnue. Les langues sont un signe pour les non-croyants, tandis que la prophétie est pour les croyants. Il ne faut pas que les Corinthiens soient des “ petits enfants ” dans la compréhension de ces questions. Pour ce qui est des femmes, qu’elles soient soumises dans la congrégation. “ Que tout se fasse décemment et avec ordre. ” — 14:1, 20, 40.
20. a) Quelle preuve Paul donne-t-il de la résurrection du Christ ? b) Dans quel ordre la résurrection a-t-elle lieu, et quels ennemis vont être anéantis ?
20 L’espérance de la résurrection est certaine (15:1–16:24). Le Christ ressuscité est apparu à Céphas, aux 12 et à plus de 500 frères à la fois, à Jacques, à tous les apôtres et en dernier à Paul. “ Si Christ n’a pas été relevé, dit Paul, notre prédication, bien sûr, est vaine, et notre foi est vaine. ” (15:14). Chacun est ressuscité à son propre rang : Christ les prémices, ensuite ceux qui appartiennent au Christ durant sa présence. Finalement, il remet le Royaume à son Père après avoir mis tous les ennemis sous ses pieds. Même la mort, le dernier ennemi, doit être réduite à rien. S’il n’y a pas de résurrection, dit Paul, à quoi cela me sert-il d’être continuellement exposé à la mort ?
21. a) Comment ceux qui sont appelés à hériter du Royaume sont-ils ressuscités ? b) Quel saint secret Paul révèle-t-il, et que dit-il à propos de la victoire sur la mort ?
21 Mais comment les morts doivent-ils être relevés ? Pour qu’une plante se développe, le grain semé doit mourir. De même aussi la résurrection des morts. “ Il est semé corps physique, il est relevé corps spirituel. [...] la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu. ” (15:44, 50). Paul dit un saint secret : Tous ne s’endormiront pas dans la mort, mais tous seront changés, en un clin d’œil, durant la dernière trompette. Lorsque ce qui est mortel revêtira l’immortalité, la mort sera engloutie pour toujours. “ Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? ” Du fond du cœur Paul s’exclame : “ Mais grâces soient rendues à Dieu, car il nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ ! ” — 15:55, 57.
22. Quels conseils et quelle exhortation Paul donne-t-il en conclusion de sa lettre ?
22 En conclusion Paul donne des conseils sur la façon de collecter avec ordre les dons destinés aux frères nécessiteux de Jérusalem. Il annonce sa venue prochaine après qu’il aura traversé la Macédoine, et fait allusion à la visite éventuelle de Timothée et d’Apollos. “ Restez éveillés, exhorte Paul, tenez ferme dans la foi, conduisez-vous en hommes, devenez forts. Que toutes choses chez vous se fassent avec amour. ” (16:13, 14). Paul transmet les salutations des congrégations d’Asie, puis il écrit de sa main une dernière salutation exprimant son amour.
UTILITÉ
23. a) Comment Paul illustre-t-il les conséquences désastreuses des mauvais désirs et de l’excès de confiance en soi ? b) À quelle autorité Paul se réfère-t-il dans ses conseils sur le Repas du Seigneur et les aliments qui conviennent ?
23 Cette lettre de l’apôtre Paul est des plus utiles pour élargir notre compréhension des Écritures hébraïques qu’elle cite de nombreuses fois. Au dixième chapitre, Paul souligne que les Israélites placés sous la conduite de Moïse ont bu au rocher spirituel qui représentait le Christ (1 Cor. 10:4 ; Nomb. 20:11). Puis il fait allusion aux conséquences désastreuses des mauvais désirs, comme en témoigne l’exemple des Israélites conduits par Moïse, et il ajoute : “ Or ces choses leur arrivaient comme exemples, et elles ont été écrites pour nous avertir, nous sur qui les fins des systèmes de choses sont arrivées. ” Ne devenons jamais confiants en nous-mêmes, pensant que nous ne pouvons pas tomber (1 Cor. 10:11, 12 ; Nomb. 14:2 ; 21:5 ; 25:9). De nouveau, Paul tire un exemple de la Loi. Il fait référence aux sacrifices de communion offerts en Israël pour montrer comment participer dignement à la table de Jéhovah lors du Repas du Seigneur. Puis, pour appuyer son argument selon lequel il convient de manger tout ce qui se vend au marché de la viande, il cite Psaume 24:1, disant : “ À Jéhovah appartient la terre et ce qui la remplit. ” — 1 Cor. 10:18, 21, 26 ; Ex. 32:6 ; Lév. 7:11-15.
24. À quels passages des Écritures hébraïques Paul se réfère-t-il encore pour soutenir son argumentation ?
24 Démontrant la supériorité des “ choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment ” et la futilité des “ raisonnements des sages ” de ce monde, Paul fait de nouveau appel aux Écritures hébraïques (1 Cor. 2:9 ; 3:20 ; Is. 64:4 ; Ps. 94:11). Dans les instructions que Paul donne au chapitre 5 concernant l’exclusion du transgresseur, il cite la loi de Jéhovah prescrivant de “ balayer du milieu de toi ce qui est mauvais ”. (Deut. 17:7.) Parlant de son droit de vivre grâce au ministère, Paul cite de nouveau la Loi de Moïse qui dit de ne pas museler les bêtes qui travaillent pour les empêcher de manger, et que la portion des Lévites au service du temple devait provenir de l’autel. — 1 Cor. 9:8-14 ; Deut. 25:4 ; 18:1.
25. Citez quelques instructions remarquables et utiles données dans Un Corinthiens.
25 Que d’instructions divinement inspirées avons-nous reçues pour notre profit grâce à la première lettre de Paul aux chrétiens de Corinthe ! Méditons le conseil mettant en garde contre les divisions et la tendance à suivre des hommes (chapitres 1-4). Souvenons-nous du cas d’immoralité et de la façon dont Paul a mis l’accent sur l’importance de la vertu et de la pureté au sein de la congrégation (chapitres 5, 6). Considérons ses conseils divinement inspirés relatifs au célibat, au mariage et à la séparation (chapitre 7). Réfléchissons aux paroles de l’apôtre au sujet des aliments offerts aux idoles, ainsi que de la nécessité de ne pas faire trébucher autrui et de se garder de l’idolâtrie, et comment cela a été puissamment mis en évidence (chapitres 8-10). Exhortations sur la soumission légitime, examen des dons spirituels, discours des plus utiles sur l’excellence de l’endurance, la qualité d’amour qui ne disparaît jamais — voilà autant de sujets que Paul passe en revue. Notons que l’apôtre a bien mis l’accent sur la nécessité de l’ordre dans les réunions chrétiennes (chapitres 11-14). Avec quelle éloquence aussi il défend, sous l’inspiration divine, la doctrine de la résurrection (chapitre 15) ! Ce n’est là qu’un aperçu des questions développées par Paul dans cette lettre, qui revêt une grande importance pour les chrétiens aujourd’hui.
26. a) Quelle œuvre annoncée longtemps à l’avance le Christ ressuscité accomplira-t-il durant son règne ? b) En raison de l’espérance en la résurrection, quel puissant encouragement Paul donne-t-il ?
26 Cette lettre élargit sensiblement notre compréhension du glorieux thème de la Bible, à savoir le Royaume de Dieu. Elle donne un avertissement sévère aux injustes, qui n’hériteront pas du Royaume, et dresse la liste des nombreux vices qui en interdisent l’accès (1 Cor. 6:9, 10). Plus importante encore est la relation qu’elle établit entre la résurrection et le Royaume de Dieu. Elle démontre que Christ, “ les prémices ” de la résurrection, doit régner “ jusqu’à ce que Dieu ait mis tous les ennemis sous ses pieds ”. Alors, quand tous les ennemis auront été anéantis, y compris la mort, “ il remettra le royaume à son Dieu et Père, [...] afin que Dieu soit toutes choses pour tous ”. Finalement, conformément à la promesse du Royaume faite en Éden, ce sont Christ et ses frères spirituels ressuscités qui meurtriront complètement la tête du Serpent. Grande en vérité est l’espérance de la résurrection des chrétiens appelés à partager l’incorruptibilité avec Christ Jésus dans le Royaume céleste ! C’est en raison de l’espérance en la résurrection que Paul fait cette exhortation : “ Par conséquent, mes frères bien-aimés, devenez fermes, inébranlables, ayant toujours beaucoup à faire dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre labeur n’est pas vain pour ce qui est du Seigneur. ” — 1 Cor. 15:20-28, 58 ; Gen. 3:15 ; Rom. 16:20.
[Notes]
a Halley’s Bible Handbook, par H. Halley, 1988, page 593.
b A Dictionary of the Bible, par W. Smith, 1863, vol. 1, page 353.
c The Interpreter’s Bible, vol. 10, 1953, page 13.
d The Interpreter’s Bible, vol. 9, 1954, page 356.
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Livre de la Bible numéro 47 — 2 Corinthiens« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 47 — 2 Corinthiens
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Macédoine
Fin du travail de composition : vers 55 de n. è.
1, 2. a) Qu’est-ce qui a conduit Paul à écrire sa deuxième lettre aux Corinthiens ? b) D’où Paul l’a-t-il écrite, et qu’est-ce qui le préoccupait ?
C’ÉTAIT probablement vers la fin de l’été ou au début de l’automne 55 de n. è. Certaines affaires dans la congrégation chrétienne de Corinthe préoccupaient encore l’apôtre Paul. Quelques mois seulement s’étaient écoulés depuis la rédaction de sa première lettre aux Corinthiens. Depuis lors, Tite avait été envoyé à Corinthe pour aider à la collecte en faveur des saints de Judée et probablement aussi pour connaître la réaction des Corinthiens à la première lettre (2 Cor. 8:1-6 ; 2:13). Comment l’avaient-ils accueillie ? Quelle consolation ce fut pour Paul d’apprendre qu’elle avait suscité en eux la tristesse et la repentance ! Tite avait retrouvé Paul en Macédoine pour lui communiquer cette bonne nouvelle, et maintenant le cœur de l’apôtre débordait d’amour pour ses compagnons chrétiens bien-aimés de Corinthe. — 7:5-7 ; 6:11.
2 Paul a donc écrit de nouveau aux Corinthiens. Cette deuxième lettre, qui est chaleureuse et puissante, a été écrite de Macédoine, et c’est vraisemblablement Tite qui l’a portée à Corinthe (9:2, 4 ; 8:16-18, 22-24). L’une des questions préoccupantes qui incitèrent Paul à écrire était la présence parmi les Corinthiens de “ super-apôtres ” qu’il qualifie aussi de “ faux apôtres, des ouvriers trompeurs ”. (11:5, 13, 14.) Le bien-être spirituel de cette congrégation relativement jeune était en jeu, et l’autorité apostolique de Paul était contestée. Sa deuxième lettre aux Corinthiens répondait donc à un grand besoin.
3, 4. a) Combien de fois Paul s’est-il rendu à Corinthe ? b) En quoi Deux Corinthiens nous est-elle profitable aujourd’hui ?
3 On notera que Paul dit : “ Voyez ! C’est la troisième fois que je suis prêt à venir chez vous. ” (2 Cor. 12:14 ; 13:1). Il se proposait de les visiter pour la deuxième fois quand il a écrit sa première lettre, mais, bien qu’il s’y fût préparé, cette “ seconde occasion de joie ” ne se concrétisa pas (1 Cor. 16:5 ; 2 Cor. 1:15). En fait, Paul n’était allé à Corinthe qu’une fois auparavant pour un séjour de 18 mois, de 50 à 52 de n. è., époque à laquelle la congrégation chrétienne de Corinthe avait été fondée (Actes 18:1-18). Plus tard, Paul vit néanmoins se réaliser son désir d’aller à Corinthe une fois encore. Alors qu’il se trouvait en Grèce pour trois mois, probablement en 56 de n. è., il passa au moins une partie de ce temps à Corinthe, et c’est de là qu’il écrivit sa lettre aux Romains. — Rom. 16:1, 23 ; 1 Cor. 1:14.
4 Deux Corinthiens ainsi que Un Corinthiens et les autres lettres pauliniennes ont toujours été tenues pour des écrits authentiques du canon de la Bible. Cette fois encore, il est impossible d’analyser la situation dans la congrégation de Corinthe sans tirer profit des paroles divinement inspirées que Paul lui adressa pour l’avertir tout autant que nous-mêmes.
CONTENU DE DEUX CORINTHIENS
5. a) Que dit Paul à propos de la consolation ? b) Qu’est-ce qui s’est réalisé grâce à Christ, donnant une garantie supplémentaire ?
5 De l’aide venant du “ Dieu de toute consolation ”. (1:1–2:11.) Paul inclut Timothée dans les salutations d’introduction. Il poursuit en disant : “ Béni soit [...] le Père des tendres miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toute notre tribulation ” pour qu’à notre tour nous puissions consoler autrui. Bien que Paul et ses compagnons aient été soumis à une pression extrême au point que leur vie était en danger, Dieu les a délivrés. Les Corinthiens peuvent également coopérer en priant pour eux. C’est avec confiance et sincérité, et avec la faveur imméritée de Dieu, qu’il leur écrit. Les promesses de Dieu sont devenues “ Oui ” par le moyen de Jésus, et Dieu a oint ceux qui appartiennent à Christ et leur a donné “ le gage de ce qui est à venir, à savoir l’esprit ”, dans leurs cœurs. — 1:3, 4, 20, 22.
6. Selon Paul, qu’est-ce qui devait être fait pour le pécheur exclu maintenant repentant ?
6 Il apparaît que l’homme qui avait fait l’objet de remarques de la part de Paul au cinquième chapitre de sa première lettre a été chassé de la congrégation. Il s’est repenti et manifeste de la tristesse. En conséquence, Paul dit aux Corinthiens de lui pardonner volontiers et de confirmer leur amour pour cet homme repentant.
7. Où Paul se figurait-il être, lui et les Corinthiens, et qu’affirme-t-il ?
7 Qualifiés pour être ministres de la nouvelle alliance (2:12–6:10). Paul se figurait être, avec les chrétiens de Corinthe, dans un cortège triomphal en compagnie du Christ. (Les Corinthiens connaissaient bien l’odeur pénétrante de l’encens que l’on brûlait le long du chemin emprunté par le défilé processionnel des armées victorieuses de l’époque.) “ L’odeur ” émanée du chrétien n’est pas du tout la même pour ceux qui obtiendront la vie que pour ceux qui périront. “ Nous ne sommes pas des colporteurs de la parole de Dieu ”, affirme Paul. — 2:16, 17.
8. a) Quelles lettres de recommandation Paul et ses compagnons de travail avaient-ils en qualité de ministres ? b) En quoi le ministère de la nouvelle alliance est-il supérieur ?
8 Paul et ses collaborateurs n’ont besoin d’aucun document écrit ou lettre de recommandation pour les Corinthiens ou de leur part. Les croyants de Corinthe sont eux-mêmes une lettre de recommandation, “ écrite par nous comme ministres ”, et inscrite “ non sur des tablettes de pierre, mais sur des tablettes de chair, sur des cœurs ”, dit Paul. Dieu a qualifié les ministres de la nouvelle alliance comme il convient. Le code écrit dispensait la mort, sa gloire étant éphémère et lui-même temporaire. La dispensation de l’esprit, cependant, mène à la vie, elle est durable et sa gloire abonde. “ Chaque fois qu’on lit Moïse ”, un voile se trouve sur le cœur des fils d’Israël, mais quand on se tourne vers Jéhovah, le voile est enlevé, et tous sont “ transformés en la même image, de gloire en gloire ”. — 3:3, 15, 18.
9. Comment Paul décrit-il le trésor du ministère ?
9 Paul poursuit encore : ‘ Nous avons ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite. Nous avons répudié les choses cachées dont on a honte et nous n’avons pas falsifié la parole de Dieu, mais nous nous sommes recommandés en manifestant la vérité. Si le message de la bonne nouvelle est voilé, c’est parce que le dieu de ce système de choses a aveuglé l’intelligence des incrédules. Nos cœurs, cependant, sont illuminés avec la glorieuse connaissance de Dieu par la face de Christ. Quel grand trésor que le nôtre ! Il est dans des vases de terre, pour que la puissance qui passe la normale soit celle de Dieu. Sous la persécution et sous la pression, oui, confrontés à la mort même, nous exerçons la foi et ne renonçons pas, car la tribulation momentanée produit pour nous une gloire dont le poids est de plus en plus extraordinaire et qui est éternelle. Nous fixons donc nos yeux sur les choses qui ne se voient pas. ’ — 4:1-18.
10. a) Que dit Paul à propos de ceux qui sont en union avec Christ ? b) Comment Paul se recommande-t-il comme ministre de Dieu ?
10 ‘ Nous savons, dit Paul, que notre maison terrestre fera place à une construction éternelle dans les cieux. Entre-temps, nous marchons par la foi et nous avons bon courage. Quoique loin du Seigneur, nous nous efforçons de lui être agréables. ’ (5:1, 7-9). Ceux qui sont en union avec Christ sont “ une nouvelle création ” et on leur a donné le ministère de la réconciliation. Ils sont des “ ambassadeurs à la place de Christ ”. (5:17, 20.) À tous égards Paul se recommande lui-même comme ministre de Dieu. Comment cela ? ‘ Par de l’endurance en bien des choses, par les tribulations, par les coups reçus, par les labeurs, par les nuits sans sommeil, par la pureté, par la connaissance, par la patience, par la bonté, par de l’esprit saint, par un amour sans hypocrisie, par la parole véridique, par la puissance de Dieu ; comme pauvres mais faisant bien des riches, comme n’ayant rien et pourtant possédant toutes choses. ’ — 6:4-10.
11. Quel conseil et quel avertissement Paul donne-t-il ?
11 “ Parachevant la sainteté dans la crainte de Dieu. ” (6:11–7:16). Paul dit aux Corinthiens : ‘ Notre cœur s’est élargi pour vous recevoir. ’ Eux aussi devraient s’élargir dans leurs tendres affections. Maintenant, qu’ils prennent garde à cet avertissement : “ Ne formez pas d’attelage disparate avec des non-croyants. ” (6:11, 14). Quels rapports ont la lumière et les ténèbres, ou Christ et Bélial ? Parce qu’ils sont un temple d’un Dieu vivant, ils doivent se tenir séparés et cesser de toucher la chose impure. Paul dit : “ Purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, parachevant la sainteté dans la crainte de Dieu. ” — 7:1.
12. Pourquoi Paul se réjouit-il au sujet des nouvelles qu’il reçoit de Corinthe ?
12 Paul dit encore : “ Je suis rempli de consolation, je déborde de joie dans toute notre affliction. ” (7:4). Pour quelle raison ? Non seulement à cause de la présence de Tite, mais aussi pour les bonnes nouvelles reçues de Corinthe, celles de leur ardent désir, de leur deuil et de leur zèle pour Paul. Il comprend que sa première lettre a suscité une tristesse temporaire, mais il se réjouit que leur tristesse les ait conduits au repentir en vue du salut. Il les félicite d’avoir coopéré avec Tite.
13. a) Quels exemples de générosité Paul cite-t-il ? b) Quels principes énonce-t-il en rapport avec les dons ?
13 La générosité sera récompensée (8:1–9:15). En rapport avec les dons pour les “ saints ” dans le besoin, Paul cite l’exemple des Macédoniens dont la générosité en dépit de leur grande pauvreté a réellement été au-delà de leurs possibilités ; et maintenant il espère voir chez les Corinthiens le même empressement à donner comme preuve de la sincérité de leur amour pour le Seigneur Jésus Christ, qui est devenu pauvre afin qu’ils deviennent riches. Ce don selon leurs possibilités produira une égalisation, si bien que celui qui a beaucoup n’aura pas trop, et que celui qui a peu n’aura pas trop peu. Tite et d’autres leur sont envoyés en rapport avec ce don fait de bon cœur. Paul a vanté la générosité et l’empressement des Corinthiens, aussi ne souhaite-t-il pas qu’ils soient couverts de honte pour avoir négligé d’achever ce don généreux. Oui, “ celui qui sème largement moissonnera aussi largement ”. Qu’ils suivent l’élan de leur cœur, car “ Dieu aime celui qui donne avec joie ”. De plus, Dieu peut faire abonder à leur égard sa faveur imméritée, afin de les enrichir pour toutes sortes de générosités. “ Grâces soient rendues à Dieu pour son indescriptible don gratuit. ” — 9:1, 6, 7, 15.
14. Quels arguments Paul utilise-t-il pour établir son apostolat ?
14 Paul défend son apostolat (10:1–13:14). Paul reconnaît qu’il est humble d’apparence. Mais les chrétiens ne font pas la guerre selon la chair ; leurs armes sont spirituelles, “ puissantes par Dieu ” pour renverser des raisonnements qui se dressent contre la connaissance de Dieu (10:4). Certains regardent les choses selon leur apparence, disant que les lettres de l’apôtre ont du poids, mais que sa parole est méprisable. Qu’ils sachent que tel est Paul en parole dans ses lettres, tel il sera en action. Que les Corinthiens sachent bien que Paul ne se glorifie pas dans ce qu’il a accompli dans le territoire d’un autre. Il leur a personnellement porté la bonne nouvelle. De surcroît, s’il faut se glorifier, que cela soit en Jéhovah.
15. a) Au moyen de quels exemples Paul dénonce-t-il les faux apôtres ? b) Quels sont les états de service de Paul ?
15 Paul est conscient de sa responsabilité de présenter la congrégation de Corinthe au Christ comme une vierge pure. Comme Ève a été séduite par la ruse du Serpent, pareillement l’intelligence des Corinthiens risque de se laisser corrompre. En conséquence, Paul les met puissamment en garde contre les “ super-apôtres ” de la congrégation (11:5). Ce sont de faux apôtres. Satan lui-même se transforme toujours en ange de lumière ; il n’est donc pas extraordinaire que ses ministres fassent de même. Quant à être ministres de Christ, qu’on les compare à Paul ! Il a beaucoup enduré : l’emprisonnement, les coups, trois naufrages, de nombreux dangers, souvent des nuits sans sommeil et l’abstinence de nourriture. Pourtant, dans toutes ces épreuves, il n’a jamais perdu de vue les besoins des congrégations, et il s’est toujours enflammé quand quelqu’un trébuchait.
16. a) De quoi Paul peut-il se glorifier, mais pourquoi parlera-t-il plus volontiers de ses faiblesses ? b) Quelles preuves Paul a-t-il données de son apostolat ?
16 Si quelqu’un a des raisons de se glorifier, c’est bien Paul. Ces hommes qu’on appelle apôtres à Corinthe prétendront-ils avoir été emportés dans le paradis et avoir entendu des paroles inexprimables ? Pourtant, Paul parle de ses faiblesses. Afin qu’il ne s’élève pas outre mesure, il lui a été donné “ une épine dans la chair ”. Il a supplié pour qu’elle soit écartée, mais il lui a été dit : “ Ma faveur imméritée te suffit. ” Paul se glorifiera plutôt au sujet de ses faiblesses pour que “ la puissance du Christ ” reste au-dessus de lui comme une tente (12:7, 9). Non, Paul ne s’est montré en rien inférieur aux “ super-apôtres ”, et les Corinthiens ont vu les signes de son apostolat qui ont été produits parmi eux “ par toute endurance, et par des signes et des présages et des œuvres de puissance ”. Il ne recherche pas leurs biens, pas plus que Tite et ses collaborateurs qu’il a envoyés ne les ont exploités. — 12:11, 12.
17. Quelle dernière exhortation Paul fait-il aux Corinthiens ?
17 Toutes choses sont pour les bâtir. Néanmoins, Paul craint qu’à son arrivée à Corinthe il n’en trouve quelques-uns qui ne se soient pas repentis des œuvres de la chair. Il avertit les pécheurs qu’il agira comme il convient et n’épargnera personne, et il conseille à tous les membres de la congrégation de se mettre à l’épreuve pour voir s’ils sont dans la foi et en union avec Jésus Christ. Paul et Timothée prieront Dieu pour eux. Il les exhorte à se réjouir et à retrouver leur unité, afin que le Dieu d’amour et de paix soit avec eux, et il termine en leur adressant les salutations des saints et en leur souhaitant d’abondantes bénédictions spirituelles.
UTILITÉ
18. Quel bon point de vue les chrétiens devraient-ils avoir sur le ministère ?
18 Quel encouragement et quel stimulant pour nous que Deux Corinthiens dans laquelle Paul montre tout le prix qu’il accorde au ministère chrétien ! Puissions-nous avoir la même pensée que Paul. Le ministre chrétien que Dieu a qualifié n’est pas un colporteur de la parole, mais il sert avec sincérité. Sa recommandation ne vient pas d’un quelconque document écrit, mais des fruits qu’il porte dans le ministère. Toutefois, que le ministère soit glorieux n’est pas une raison de s’enorgueillir. Humains imparfaits, les serviteurs de Dieu ont ce trésor de service dans des vases de terre fragiles pour qu’il apparaisse clairement que la puissance est celle de Dieu. Il faut donc de l’humilité pour accepter le glorieux privilège d’être ministre de Dieu ; et quelle faveur imméritée de la part de Jéhovah de nous permettre de servir comme “ ambassadeurs à la place de Christ ” ! Aussi l’exhortation suivante de Paul est-elle des plus appropriées : ‘ N’acceptez pas la faveur imméritée de Dieu pour en manquer le but. ’ — 2:14-17 ; 3:1-5 ; 4:7 ; 5:18-20 ; 6:1.
19. Sous quels rapports Paul est-il un exemple remarquable pour les ministres chrétiens aujourd’hui, particulièrement pour les surveillants ?
19 Assurément, Paul est un remarquable exemple pour les ministres chrétiens de notre temps. D’abord, il chérissait et étudiait les Écritures hébraïques inspirées, y faisant allusion ou les citant et les appliquant sans cesse (2 Cor. 6:2, 16-18 ; 7:1 ; 8:15 ; 9:9 ; 13:1 ; Is. 49:8 ; Lév. 26:12 ; Is. 52:11 ; Ézék. 20:41 ; 2 Sam. 7:14 ; Hosh. 1:10). De plus, en qualité de surveillant, il avait grand souci du troupeau ; il dit : “ Quant à moi, très volontiers je dépenserai tout ce que j’ai et je serai entièrement dépensé pour vos âmes. ” Il se donna complètement pour les frères, comme l’attestent ses écrits (2 Cor. 12:15 ; 6:3-10). Paul était infatigable à la tâche, enseignant, exhortant et redressant les choses dans la congrégation de Corinthe. Il mit clairement les Corinthiens en garde contre les relations avec les ténèbres, disant : “ Ne formez pas d’attelage disparate avec des non-croyants. ” Parce qu’il les aimait sincèrement, il ne souhaitait pas que leur intelligence se laisse corrompre “ comme le serpent a séduit Ève par sa ruse ” ; aussi les exhorta-t-il chaleureusement en ces termes : “ Mettez-vous sans cesse à l’épreuve pour voir si vous êtes dans la foi, éprouvez sans cesse ce que vous êtes vous-mêmes. ” Il les encouragea à la générosité chrétienne, leur montrant que “ Dieu aime celui qui donne avec joie ”, et lui-même exprima sa profonde gratitude envers Dieu pour son indescriptible don gratuit. Vraiment, les frères de Corinthe étaient inscrits avec amour sur les tablettes de chair du cœur de Paul, et la peine qu’il n’a pas ménagée à les servir est le trait caractéristique d’un surveillant zélé et vigilant. Quel parfait exemple pour nous aujourd’hui ! — 6:14 ; 11:3 ; 13:5 ; 9:7, 15 ; 3:2.
20. a) Comment Paul dirige-t-il notre esprit dans la bonne direction ? b) Quelle glorieuse espérance Deux Corinthiens souligne-t-elle ?
20 L’apôtre Paul dirige notre esprit dans la bonne direction en désignant “ le Père des tendres miséricordes et le Dieu de toute consolation ” comme la vraie source de force dans l’épreuve. C’est lui “ qui nous console dans toute notre tribulation ”, afin que nous puissions endurer en vue du salut dans son monde nouveau. Paul souligne également la glorieuse espérance d’une “ construction qui vient de Dieu, une maison non faite par des mains, éternelle dans les cieux ”, et il dit : “ Aussi, si quelqu’un est en union avec Christ, il est une nouvelle création ; les choses anciennes sont passées, voyez : des choses nouvelles sont venues à l’existence. ” Deux Corinthiens renferme vraiment des paroles réconfortantes pour ceux qui, comme Paul, hériteront du Royaume céleste. — 1:3, 4 ; 5:1, 17.
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Livre de la Bible numéro 48 — Galates« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 48 — Galates
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Corinthe ou Antioche de Syrie
Fin du travail de composition : vers 50-52 de n. è.
1. À quelles congrégations la lettre aux Galates s’adresse-t-elle, et quand et comment ont-elles été organisées ?
LES congrégations de Galatie auxquelles Paul s’adresse en Galates 1:2 comprenaient apparemment Antioche de Pisidie, Iconium, Lystres et Derbé, des villes situées dans différents districts, mais appartenant toutes à cette province romaine. Les Actes, chapitres 13 et 14, relatent le premier voyage missionnaire de Paul et de Barnabas dans cette région, voyage qui permit d’organiser les congrégations de Galatie. Celles-ci se composaient de Juifs et de non-Juifs, parmi lesquels il y avait certainement des Celtes ou Gaulois. C’était peu de temps après la visite de Paul à Jérusalem vers 46 de n. è. — Actes 12:25.
2. a) Quel effet le deuxième voyage de Paul en Galatie a-t-il produit, mais que s’est-il passé ensuite ? b) Dans l’intervalle, quel voyage Paul a-t-il fait ?
2 En 49, Paul, accompagné de Silas, a entrepris son deuxième voyage missionnaire dans le territoire de Galatie, voyage qui eut pour effet d’‘ affermir les congrégations dans la foi et de les faire croître en nombre de jour en jour ’. (Actes 16:5 ; 15:40, 41 ; 16:1, 2.) Mais à peine étaient-ils partis que surgissaient de faux enseignants, des judaïsants, qui réussirent à convaincre certains membres des congrégations de Galatie que la circoncision et l’observance de la Loi de Moïse étaient des exigences fondamentales du vrai christianisme. Entre-temps, Paul avait traversé la Mysie, la Macédoine et la Grèce pour arriver finalement à Corinthe, où il demeura plus de 18 mois parmi les frères. Puis, en 52, il prit le chemin d’Éphèse pour se rendre à Antioche de Syrie, le centre de ses activités, où il arriva la même année. — Actes 16:8, 11, 12 ; 17:15 ; 18:1, 11, 18-22.
3. D’où et quand la lettre aux Galates a-t-elle pu être écrite ?
3 Où et quand Paul a-t-il écrit la lettre aux Galates ? Il s’est sans doute mis à l’écrire dès qu’il a été informé de l’activité des judaïsants. Il a pu le faire de Corinthe, d’Éphèse ou d’Antioche de Syrie. Il aurait pu l’écrire durant son séjour de 18 mois à Corinthe, de 50 à 52, car les nouvelles auraient eu le temps de lui parvenir depuis la Galatie. Il est peu vraisemblable qu’il ait écrit d’Éphèse, car il n’y resta que peu de temps lors de son voyage de retour. Cependant, il a alors ‘ passé quelque temps ’ à Antioche de Syrie, le centre de ses activités, apparemment en été 52, et comme il y avait une voie de communication entre cette ville et l’Asie Mineure, il est possible qu’il ait reçu les nouvelles au sujet des judaïsants et qu’il ait écrit sa lettre aux Galates à ce moment-là, à Antioche de Syrie. — Actes 18:23.
4. Que révèle la lettre aux Galates sur l’apostolat de Paul ?
4 La lettre présente Paul comme “ apôtre, ni de la part des hommes ni grâce à un homme, mais grâce à Jésus Christ et Dieu le Père ”. Elle révèle également de nombreux faits relatifs à la vie de Paul et à son apostolat, et prouve qu’en tant qu’apôtre il œuvrait en harmonie avec les apôtres à Jérusalem et qu’il a même exercé son autorité en corrigeant un autre apôtre, Pierre. — Gal. 1:1, 13-24 ; 2:1-14.
5. Quels faits appuient l’authenticité et la canonicité de la lettre aux Galates ?
5 Quels faits appuient l’authenticité et la canonicité de la lettre aux Galates ? Elle est nommément citée dans les écrits d’Irénée, de Clément d’Alexandrie, de Tertullien et d’Origène. De plus, elle est incluse dans les importants manuscrits bibliques suivants : Sinaiticus, Alexandrinus, Vaticanus 1209, Codex Ephræmi rescriptus, Codex Claromontanus et Chester Beatty II (P46). De surcroît, cette lettre est en complète harmonie avec les autres livres des Écritures grecques et aussi des Écritures hébraïques, auxquels elle se réfère fréquemment.
6. a) Quels sont les deux faits établis par la lettre aux Galates ? b) Qu’y a-t-il d’inhabituel dans la composition de cette lettre, et que souligne-t-elle ?
6 Dans sa lettre puissante et percutante “ aux congrégations de Galatie ”, Paul établit les faits suivants : 1) Il est un authentique apôtre (ce que les judaïsants avaient cherché à mettre en doute) ; 2) la justification procède de la foi en Christ Jésus et non des œuvres de la Loi, et de ce fait la circoncision n’est pas une obligation pour les chrétiens. Bien que Paul ait eu pour habitude de faire rédiger ses lettres par un secrétaire, il écrivit lui-même aux Galates ‘ avec des grandes lettres de sa propre main ’. (6:11.) Le contenu du livre était de la plus haute importance pour Paul comme pour les Galates. Cette lettre souligne le prix que les vrais chrétiens attachent à la liberté acquise grâce à Jésus Christ.
CONTENU DE GALATES
7, 8. a) Que dit Paul concernant la bonne nouvelle ? b) Comment Paul a-t-il été confirmé dans sa charge d’apôtre des incirconcis, et comment a-t-il démontré son autorité par rapport à Céphas ?
7 Paul défend son apostolat (1:1–2:14). Après avoir salué les congrégations de Galatie, Paul marque son étonnement de les voir si vite passer à une autre sorte de bonne nouvelle, et il déclare avec fermeté : “ Cependant, même si nous ou un ange du ciel, nous venions à vous annoncer comme une bonne nouvelle quelque chose qui va au-delà de ce que nous vous avons annoncé comme une bonne nouvelle, qu’il soit maudit. ” La bonne nouvelle que Paul a annoncée n’est pas une invention humaine et on ne la lui a pas non plus enseignée, “ si ce n’est grâce à une révélation de Jésus Christ ”. Étant auparavant un défenseur zélé du judaïsme, Paul avait persécuté la congrégation de Dieu, mais alors Dieu l’a appelé par sa faveur imméritée pour qu’il annonce aux nations la bonne nouvelle au sujet de son Fils. Ce n’est que trois ans après sa conversion qu’il s’est rendu à Jérusalem et, de tous les apôtres, il n’a rencontré que Pierre, ainsi que Jacques le frère du Seigneur. Il était inconnu de visage pour les congrégations de Judée, mais elles avaient entendu parler de lui et “ glorifiaient Dieu ” à cause de lui. — 1:8, 12, 24.
8 Au bout de 14 ans, Paul est de nouveau monté à Jérusalem et a exposé, en privé, la bonne nouvelle qu’il prêchait. Tite, son compagnon d’origine grecque, n’a pas même été obligé de se faire circoncire. Quand Jacques, Céphas et Jean ont vu que la bonne nouvelle pour les incirconcis avait été confiée à Paul, comme elle avait été confiée à Pierre pour les circoncis, ils ont donné à Paul et à Barnabas la main droite en signe d’association, pour qu’ils aillent vers les nations, mais eux vers les circoncis. Céphas, venu à Antioche, ne marchant pas droit “ selon la vérité de la bonne nouvelle ” par crainte des circoncis, Paul l’a réprimandé devant tous. — 2:14.
9. Sur quelle base le chrétien est-il déclaré juste ?
9 Déclarés justes par la foi, non par la Loi (2:15–3:29). Nous qui sommes Juifs, dit Paul, nous savons “ que l’homme est déclaré juste, non en raison des œuvres de la loi, mais seulement par le moyen de la foi envers Christ Jésus ”. Il vit maintenant en union avec Christ, et il vit par la foi pour faire la volonté de Dieu. “ Si la justice vient par le moyen de la loi, Christ, en fait, est mort pour rien. ” — 2:16, 21.
10. Qu’est-ce qui compte pour obtenir la bénédiction de Dieu, et quel était donc le but de la Loi ?
10 Les Galates sont-ils insensés au point de croire qu’après avoir commencé en recevant l’esprit par la foi ils peuvent finir en servant Dieu par les œuvres de la Loi ? Ce qui compte, c’est d’entendre avec foi, comme Abraham qui “ eut foi en Jéhovah, et cela lui fut compté comme justice ”. Maintenant, conformément à la promesse de Dieu, “ ceux qui sont attachés à la foi sont en train d’être bénis avec le fidèle Abraham ”. Ils ont été libérés de la malédiction de la Loi par la mort de Christ sur le poteau. Christ est la Semence d’Abraham, et la Loi, qui a paru 430 ans plus tard, n’a pas aboli la promesse relative à cette Semence. Quel était donc le but de la Loi ? C’était “ notre précepteur menant à Christ, pour que nous soyons déclarés justes en raison de la foi ”. Maintenant nous ne sommes plus sous un précepteur, et il n’y a pas non plus de distinction entre Juif et Grec, car tous sont une seule personne en union avec Christ Jésus, et ils sont “ vraiment la semence d’Abraham, héritiers par rapport à une promesse ”. — 3:6, 9, 24, 29.
11. a) De quel affranchissement les Galates font-ils peu de cas ? b) Comment Paul illustre-t-il la liberté chrétienne ?
11 Tenons bon dans la liberté chrétienne (4:1–6:18). Dieu a envoyé son Fils pour libérer ceux qui sont sous la Loi, afin qu’ils reçoivent “ l’adoption comme fils ”. (4:5.) Pourquoi donc retourner à l’esclavage des faibles et misérables choses élémentaires ? Puisque les Galates observent maintenant les jours, les mois, les époques et les années, Paul a peur d’avoir peiné pour rien en ce qui les concerne. Quand il leur a rendu visite pour la première fois, ils l’ont reçu comme un ange de Dieu. Serait-il devenu leur ennemi parce qu’il leur dit la vérité ? Que ceux qui veulent être sous la Loi entendent ce que dit la Loi : Abraham a acquis deux fils de deux femmes. L’une d’elles, la servante Agar, correspond à la nation de l’Israël selon la chair, liée à Jéhovah par l’alliance de la Loi mosaïque, alliance qui engendre des enfants pour l’esclavage. En revanche, Sara, la femme libre, correspond à la Jérusalem d’en haut qui, dit Paul, “ est libre, et elle est notre mère ”. “ Que dit l’Écriture ? ” demande Paul. Ceci : “ Le fils de la servante n’héritera d’aucune façon avec le fils de la femme libre. ” Et nous sommes enfants, non pas d’une servante, “ mais de la femme libre ”. — 4:30, 31.
12. a) Comment les Galates doivent-ils maintenant marcher ? b) Quel contraste important Paul établit-il ?
12 Ni la circoncision ni l’incirconcision n’ont de valeur, dit Paul, mais la foi opérant par l’amour. Toute la Loi se trouve accomplie dans une seule parole : “ Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. ” Continuez à marcher par l’esprit, car “ si vous êtes conduits par l’esprit, vous n’êtes pas sous la loi ”. Pour ce qui est des œuvres de la chair, Paul donne cet avertissement : “ Ceux qui pratiquent de telles choses n’hériteront pas du royaume de Dieu. ” Établissant un contraste frappant, Paul décrit le fruit de l’esprit, contre lequel il n’y a pas de loi, et il ajoute : “ Si nous vivons par l’esprit, continuons à marcher aussi par l’esprit, de manière ordonnée ”, et rejetons l’égocentrisme et l’envie. — 5:14, 18, 21, 25.
13. Comment la loi de Christ est-elle accomplie, et qu’est-ce qui compte vraiment ?
13 Si un homme fait un faux pas avant de s’en rendre compte, ceux qui ont des aptitudes spirituelles doivent le redresser “ dans un esprit de douceur ”. Les chrétiens accomplissent la loi du Christ en portant les fardeaux les uns des autres, mais chacun devra porter sa propre charge en éprouvant ce que vaut son œuvre personnelle. Ce qu’un homme sème, cela il le moissonnera aussi : de sa chair la corruption, de l’esprit la vie éternelle. Ceux qui poussent les Galates à se faire circoncire cherchent uniquement à plaire aux hommes et à éviter la persécution. Ce qui compte vraiment, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision, mais une nouvelle création. La paix et la miséricorde seront sur ceux qui marchent de manière ordonnée selon cette règle de conduite, oui, sur “ l’Israël de Dieu ”. — 6:1, 16.
UTILITÉ
14. Quel modèle Paul donne-t-il aux surveillants ?
14 La lettre aux Galates présente Paul comme le persécuteur acharné qui devint un apôtre zélé auprès des nations, toujours prêt à lutter pour ses frères (1:13-16, 23 ; 5:7-12). Paul démontra par l’exemple qu’un surveillant devrait être prompt à régler les problèmes et à réfuter les faux raisonnements au moyen de la logique et des Écritures. — 1:6-9 ; 3:1-6.
15. De quelle utilité cette lettre a-t-elle été pour les congrégations de Galatie, et en quoi est-elle un guide pour les chrétiens aujourd’hui ?
15 La lettre a été utile aux congrégations de Galatie pour établir nettement leur liberté en Christ et contrer ceux qui pervertissaient la bonne nouvelle. Elle a démontré que la déclaration de justice procède de la foi et que la circoncision n’est plus indispensable au salut (2:16 ; 3:8 ; 5:6). La suppression de ces différences charnelles a servi à l’unification des Juifs et des Gentils dans l’unique congrégation. L’affranchissement de la Loi ne devait pas servir d’occasion pour les désirs de la chair, car ce principe tient toujours : “ Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. ” Il reste valable pour les chrétiens de notre temps. — 5:14.
16. Quelles explications, qui bâtissent notre foi, la lettre aux Galates fournit-elle concernant les Écritures hébraïques ?
16 La lettre de Paul aida les Galates à comprendre de nombreux points de doctrine, empruntant de puissants exemples aux Écritures hébraïques. Cette lettre propose l’interprétation inspirée d’Isaïe 54:1-6, identifiant la femme de Jéhovah à “ la Jérusalem d’en haut ”. Elle explique le “ drame symbolique ” d’Agar et de Sara, soulignant que les héritiers des promesses de Dieu sont ceux que Christ a libérés, et non ceux qui sont restés esclaves de la Loi (Gal. 4:21-26 ; Gen. 16:1-4, 15 ; 21:1-3, 8-13). Elle fait comprendre que l’alliance de la Loi n’a pas annulé l’alliance abrahamique, mais lui a été ajoutée. Elle souligne aussi que 430 ans se sont écoulés entre la conclusion de ces deux alliances, ce qui est important dans la chronologie biblique (Gal. 3:17, 18, 23, 24). Une trace écrite de ces faits a été préservée en vue de bâtir la foi chrétienne aujourd’hui.
17. a) Quel personnage important la lettre aux Galates identifie-t-elle ? b) Quelles excellentes exhortations sont données aux héritiers du Royaume et à leurs compagnons de travail ?
17 Chose des plus importantes, la lettre aux Galates identifie sans erreur possible la Semence du Royaume que tous les prophètes ont attendue. “ Or les promesses ont été énoncées à l’adresse d’Abraham et de sa semence [...] qui est Christ. ” Ceux qui sont devenus fils de Dieu par le moyen de la foi en Christ Jésus reçoivent l’adoption grâce à cette semence. “ Si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la semence d’Abraham, héritiers par rapport à une promesse. ” (3:16, 29). Les héritiers du Royaume et ceux qui collaborent avec eux feraient bien de tenir compte de ces excellentes exhortations de la lettre aux Galates : ‘ Tenez bon dans la liberté pour laquelle Christ vous a libérés. ’ ‘ Ne renoncez pas à faire ce qui est excellent, car le moment venu vous moissonnerez, si vous ne vous laissez pas gagner par la fatigue. ’ ‘ Pratiquez envers tous ce qui est bon, mais surtout envers ceux qui vous sont apparentés dans la foi. ’ — 5:1 ; 6:9, 10.
18. Quel puissant avertissement et quels conseils sont finalement donnés dans la lettre aux Galates ?
18 Enfin, il y a le puissant avertissement selon lequel ceux qui pratiquent les œuvres de la chair “ n’hériteront pas du royaume de Dieu ”. Que chacun donc se détourne complètement de la saleté et des querelles du monde et qu’il fixe solidement son cœur sur le fruit de l’esprit qui est “ amour, joie, paix, patience, bienveillance, bonté, foi, douceur, maîtrise de soi ”, afin de le produire. — 5:19-23.
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Livre de la Bible numéro 49 — Éphésiens« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 49 — Éphésiens
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 60-61 de n. è.
1. Quand et dans quelles circonstances Paul a-t-il écrit la lettre aux Éphésiens ?
IMAGINEZ que vous êtes en prison. La raison ? On vous persécute à cause de votre activité zélée de missionnaire chrétien. Maintenant que vous ne pouvez plus voyager et rendre visite aux congrégations pour les affermir, qu’allez-vous faire ? Ne pouvez-vous pas écrire des lettres à ceux qui sont devenus chrétiens grâce à votre prédication ? Ne pensez-vous pas qu’ils s’inquiètent à votre sujet et qu’ils ont peut-être besoin d’encouragement ? Très certainement ! Aussi vous mettez-vous à leur écrire. Eh bien, c’est exactement ce qu’a fait l’apôtre Paul lors de son premier emprisonnement à Rome vers 59-61 de n. è. Il en avait appelé à César, et bien qu’il fût dans l’attente d’un jugement et sous la surveillance d’un garde, il jouissait d’une certaine liberté d’action. Paul a écrit sa lettre “ aux Éphésiens ” depuis Rome, probablement en 60 ou 61, et il la leur a fait parvenir par Tychique, lui-même accompagné d’Onésime. — Éph. 6:21 ; Col. 4:7-9.
2, 3. Qu’est-ce qui prouve, sans conteste, que Paul a écrit cette lettre et qu’elle est canonique ?
2 Dès le premier verset, Paul se présente comme l’écrivain, et à quatre reprises il fait allusion à sa situation de “ prisonnier dans le Seigneur ”. (Éph. 1:1 ; 3:1, 13 ; 4:1 ; 6:20.) Les arguments opposés par certains à l’attribution de cette lettre à Paul n’ont pas abouti. Le Papyrus Chester Beatty II (P46), qui remonterait à 200 de n. è., renferme 86 feuilles d’un codex des lettres de Paul, au nombre desquelles figure celle aux Éphésiens. Cela démontre qu’à cette époque la lettre aux Éphésiens faisait partie des lettres de Paul.
3 Les premiers écrivains ecclésiastiques confirment que Paul a écrit la lettre et qu’elle a été adressée “ aux Éphésiens ”. Par exemple, au IIe siècle, Irénée a cité Éphésiens 5:30 comme suit : “ Comme l’a dit le bienheureux Paul dans l’épître aux Éphésiens, nous sommes membres de son corps. ” À la même époque, Clément d’Alexandrie a cité Éphésiens 5:21 en disant : “ C’est pourquoi dans l’épître aux Éphésiens il écrit : ‘ Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte de Dieu. ’ ” Écrivant dans la première moitié du IIIe siècle, Origène a cité Éphésiens 1:4, disant : “ L’apôtre, dans son épître aux Éphésiens, emploie le même langage quand il dit : ‘ Il nous a choisis depuis la fondation du mondea. ’ ” Eusèbe, une autre autorité des premières années de l’histoire chrétienne (vers 260-vers 340), a inclus Éphésiens dans le canon de la Bible, et la plupart des autres écrivains ecclésiastiques de la première heure se sont référés à la lettre aux Éphésiens comme à une partie des Écritures inspiréesb.
4. Qu’est-ce qui a amené certains à émettre l’hypothèse que la lettre aux Éphésiens ait eu une autre destination, mais qu’est-ce qui indique qu’elle était bien destinée à Éphèse ?
4 Le Papyrus Chester Beatty, le Vaticanus 1209 et le Sinaiticus omettent les mots “ à Éphèse ” au chapitre 1, verset 1, ne donnant ainsi aucune indication sur la destination de la lettre. Ce fait ajouté à l’absence de salutations personnelles à des Éphésiens (alors que Paul avait servi trois ans dans cette ville) ont conduit certains à émettre l’hypothèse que la lettre ait eu une autre destination ou encore qu’il se serait agi d’une lettre circulaire envoyée aux congrégations d’Asie Mineure, y compris Éphèse. Néanmoins, les mots “ à Éphèse ” figurent sur la plupart des autres manuscrits, et comme nous l’avons signalé plus haut, les premiers écrivains ecclésiastiques reconnaissent que la lettre était bien destinée à Éphèse.
5. Au temps de Paul, qu’est-ce qui faisait la célébrité de la ville d’Éphèse ?
5 Quelques indications d’ordre général nous aideront à comprendre le but de cette lettre. Au Ier siècle de n. è., Éphèse était célèbre pour sa sorcellerie, sa magie, son astrologie et pour le culte de la fécondité rendu à la déesse Artémisc. À l’ombre de la statue de la déesse, on avait érigé un magnifique temple que l’on tenait pour l’une des Sept Merveilles du monde antique. D’après les fouilles effectuées sur le site au XIXe siècle, le temple, construit sur une plateforme de 73 mètres de large et de 127 mètres de long, était lui-même large de 50 mètres et long de 105 mètres. Il comptait 100 colonnes de marbre mesurant chacune 17 mètres de haut. Le toit était recouvert de grandes tuiles de marbre blanc. On dit qu’on s’est servi d’or au lieu de mortier pour les joints entre les blocs de marbre. Le temple attirait les visiteurs venus de toutes les régions de la terre, des centaines de milliers d’entre eux déferlant sur la ville en période de fête. Les orfèvres d’Éphèse faisaient un commerce lucratif, vendant aux pèlerins, en guise de souvenirs, de petits sanctuaires d’Artémis en argent.
6. Quelle activité Paul a-t-il déployée à Éphèse ?
6 Paul s’était arrêté à Éphèse lors de son deuxième voyage missionnaire, prêchant durant cette brève visite, et il y avait laissé Aquila et Priscille pour qu’ils poursuivent l’œuvre commencée (Actes 18:18-21). Il y est retourné lors de son troisième voyage missionnaire et y resta environ trois ans, prêchant et enseignant “ La Voie ” devant la multitude (Actes 19:8-10 ; 20:31). Paul se dépensa sans compter à Éphèse. Dans son livre Daily Life in Bible Times, A. Bailey écrit : “ Paul avait l’habitude d’exercer son métier depuis le lever du soleil jusqu’à 11 heures du matin (Actes 20:34, 35), heure à laquelle Tyrannus avait fini d’enseigner ; alors, de 11 heures du matin à 4 heures de l’après-midi, Paul prêchait dans la salle, s’entretenait avec ses collaborateurs [...] ; enfin, il allait de maison en maison pour évangéliser les gens, et ce de 4 heures de l’après-midi jusque tard dans la nuit (Actes 20:20, 21, 31). On se demande quand il trouvait le temps de manger et de dormir. ” — 1943, page 308.
7. Quel fut le résultat de l’activité zélée de Paul ?
7 Dans le cadre de cette prédication zélée, Paul condamna l’emploi d’images dans le culte. Cela suscita la colère de ceux qui les fabriquaient et les vendaient, comme l’orfèvre Démétrius, et dans le tumulte Paul dut finalement quitter la ville. — Actes 19:23–20:1.
8. Sous quels rapports la lettre de Paul aux Éphésiens était-elle des plus appropriées ?
8 Maintenant qu’il est emprisonné, Paul réfléchit aux difficultés que doit affronter la congrégation d’Éphèse, qui est entourée d’adorateurs païens et à l’ombre menaçante du temple d’Artémis. Ces chrétiens oints avaient certainement besoin de l’exemple frappant que Paul leur donne maintenant, montrant qu’ils sont “ un temple saint ” où Jéhovah habite par l’esprit (Éph. 2:21). La révélation du “ saint secret ” concernant l’administration de Dieu (sa façon de gérer les affaires de sa maison), moyen par lequel Dieu va rétablir l’unité et la paix grâce à Jésus Christ, a sans aucun doute été une source de courage et de consolation pour les Éphésiens (1:9, 10). Paul souligne l’union du Juif et du Gentil en Christ. Il exhorte à ne faire qu’un, à être unis. Ainsi, nous constatons maintenant le but, la valeur de ce livre et son évidente inspiration divine.
CONTENU D’ÉPHÉSIENS
9. Comment Dieu a-t-il fait abonder son amour, et quelle est la prière de Paul ?
9 Le dessein divin d’établir l’unité par le moyen de Christ (1:1–2:22). L’apôtre Paul envoie des salutations aux saints. Que Dieu soit béni pour sa glorieuse faveur imméritée ! En effet, ne les a-t-il pas choisis pour être en union avec Jésus Christ, par le moyen de qui ils ont la libération par rançon grâce à son sang ? De plus, Dieu a fait abonder son amour envers eux en ce qu’il a fait connaître le saint secret de sa volonté. Car il s’est proposé une administration, afin de “ réunir toutes choses de nouveau dans le Christ ”, en union avec qui ils ont aussi été désignés comme héritiers (1:10). Par anticipation, comme gage de cet héritage, ils ont été scellés de l’esprit saint. Paul prie pour qu’ils soient fermement convaincus de l’espérance à laquelle ils ont été appelés, et qu’ils comprennent que Dieu usera envers eux de la même puissance que celle avec laquelle il a opéré dans la résurrection du Christ, pour le placer bien au-dessus de tout gouvernement et pouvoir, et pour le faire Chef sur toutes choses pour la congrégation.
10. Comment les Éphésiens sont-ils devenus “ concitoyens des saints ” ?
10 Dieu, à cause de la richesse de sa miséricorde et de son grand amour, les a rendus à la vie, alors qu’ils étaient morts dans leurs fautes et leurs péchés, et il les a fait asseoir ensemble “ dans les lieux célestes en union avec Christ Jésus ”. (2:6.) Tout cela, c’est grâce à la faveur imméritée et à la foi, et non par leurs propres œuvres. Christ est leur paix ; il a détruit le mur, la Loi des commandements, qui séparait les Gentils des Juifs. Maintenant les deux peuples ont accès auprès du Père par Christ. Par conséquent, les Éphésiens ne sont plus des étrangers, mais ils sont “ concitoyens des saints ” et ils grandissent pour être un temple saint où Jéhovah habite par l’esprit. — 2:19.
11. Qu’est-ce que “ le saint secret ”, et que demande Paul dans sa prière en faveur des Éphésiens ?
11 Le “ saint secret du Christ ”. (3:1-21.) Dieu a maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes le “ saint secret du Christ [...] à savoir que les gens des nations devaient être cohéritiers et comembres du corps et avoir part avec nous à la promesse en union avec Christ Jésus par le moyen de la bonne nouvelle ”. (3:4, 6.) Par la faveur imméritée de Dieu, Paul en est devenu ministre pour annoncer l’insondable richesse du Christ et amener les hommes à voir comment est administré le saint secret. C’est par le moyen de la congrégation que la sagesse infiniment variée de Dieu est portée à la connaissance des hommes. À cause de cela, Paul prie pour que les disciples deviennent forts avec puissance grâce à l’esprit de Dieu, afin qu’ils connaissent pleinement l’amour du Christ qui surpasse la connaissance, et qu’ils comprennent que Dieu peut “ faire plus que surabondamment au-delà de toutes les choses que nous demandons ou concevons ”. — 3:20.
12. a) Comment les chrétiens devraient-ils marcher, et pourquoi ? b) Quels dons Christ a-t-il faits, et dans quel but ? c) Qu’implique revêtir “ la personnalité nouvelle ” ?
12 Revêtir “ la personnalité nouvelle ”. (4:1–5:20.) Les chrétiens devraient marcher d’une manière digne de leur appel, avec humilité, avec patience, dans l’amour et dans le lien de la paix. Car il y a un seul esprit, une seule espérance, une seule foi et “ un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous et par tous et en tous ”. (4:6.) En conséquence, Christ, le “ seul Seigneur ”, a donné des prophètes, des évangélisateurs, des bergers et des enseignants “ pour le redressement des saints, pour une œuvre ministérielle, pour la construction du corps du Christ ”. Aussi, écrit Paul, “ disant la vérité, grandissons par l’amour en toutes choses en celui qui est la tête, Christ ”, tel un corps harmonieusement assemblé dont chacun des membres coopère (4:5, 12, 15). La conduite immorale et stérile ainsi que l’ignorance qui caractérisent la vieille personnalité doivent être rejetées ; chacun doit être renouvelé dans la force qui anime son intelligence et “ revêtir la personnalité nouvelle qui a été créée selon la volonté de Dieu dans une justice et une fidélité vraies ”. Puisque tous appartiennent les uns aux autres, il leur faut dire la vérité, se défaire de la colère, du vol, des paroles pourries, de l’amertume malveillante, et ne pas attrister l’esprit saint de Dieu. Au contraire, qu’ils ‘ deviennent bons les uns pour les autres, pleins d’une tendre compassion, se pardonnant volontiers les uns aux autres tout comme Dieu aussi, par Christ, leur a pardonné volontiers ’. — 4:24, 32.
13. Que faut-il faire pour devenir un imitateur de Dieu ?
13 Que tous deviennent imitateurs de Dieu. Que fornication et impureté ou avidité ne soient même pas mentionnées parmi eux, car ceux qui pratiquent de telles choses n’ont pas d’héritage dans le Royaume. Paul exhorte les Éphésiens en ces termes : “ Continuez à marcher comme des enfants de lumière. ” “ Prenez bien garde ” comment vous marchez, rachetant pour vous le moment propice, “ parce que les jours sont mauvais ”. Oui, il leur faut continuer “ à comprendre quelle est la volonté de Jéhovah ” et parler entre eux par des louanges à Dieu en rendant grâces. — 5:8, 15-17.
14. Quelles sont les responsabilités respectives des maris et des femmes ?
14 La soumission qui convient ; la guerre chrétienne (5:21–6:24). Les femmes doivent être soumises à leurs maris comme la congrégation l’est au Christ, et les maris doivent continuer à aimer leurs femmes “ comme le Christ aussi a aimé la congrégation ”. Pareillement, “ la femme doit avoir un profond respect pour son mari ”. — 5:25, 33.
15. Que conseille Paul aux enfants et aux parents, aux esclaves et aux maîtres, et au sujet de l’armure chrétienne ?
15 Que les enfants vivent dans l’unité avec leurs parents ; qu’ils obéissent et acceptent la discipline divine. Que les esclaves et les maîtres se conduisent également de manière à plaire à Dieu, car leur Maître à tous ‘ est dans les cieux, et il n’y a pas de partialité chez lui ’. Enfin, que tous continuent d’acquérir “ de la puissance dans le Seigneur et dans la puissance de sa force ”, revêtant l’armure complète de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre le Diable. “ Surtout, prenez le grand bouclier de la foi ”, et “ l’épée de l’esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu ”. Priez en toute occasion et tenez-vous éveillés. Paul demande aux Éphésiens de prier aussi pour lui, afin qu’il puisse “ faire connaître avec franchise le saint secret de la bonne nouvelle ”. — 6:9, 10, 16, 17, 19.
UTILITÉ
16. Quelles questions trouvent une réponse pratique dans la lettre aux Éphésiens, et qu’est-il dit à propos de la personnalité qui plaît à Dieu ?
16 La lettre aux Éphésiens touche presque tous les aspects de la vie chrétienne. En raison des difficultés angoissantes et de la délinquance qui déferlent aujourd’hui sur le monde, les conseils sensés et pratiques de Paul sont d’une réelle utilité pour ceux qui souhaitent vivre conformément à la volonté de Dieu. Quelle doit être l’attitude des enfants à l’égard de leurs parents et celle des parents vis-à-vis de leurs enfants ? Quelles sont les responsabilités du mari à l’égard de sa femme, et celles de la femme envers son mari ? Que doivent faire les membres de la congrégation pour maintenir l’unité dans l’amour et la pureté chrétienne au sein d’un monde méchant ? Les conseils de Paul couvrent toutes ces questions, et il montre ce qu’implique revêtir la personnalité chrétienne nouvelle. L’étude de la lettre aux Éphésiens permet de bien comprendre quel genre de personnalité plaît à Dieu, et que cette personnalité “ a été créée selon la volonté de Dieu dans une justice et une fidélité vraies ”. — 4:24-32 ; 6:1-4 ; 5:3-5, 15-20, 22-33.
17. Que dit la lettre aux Éphésiens au sujet de la collaboration dans le cadre de la structure prévue dans la congrégation ?
17 La lettre souligne aussi le but des nominations et des affectations au sein de la congrégation. C’est “ pour le redressement des saints, pour une œuvre ministérielle, pour la construction du corps du Christ ”, en vue de parvenir à la maturité. En collaborant étroitement dans le cadre des structures prévues dans la congrégation, le chrétien peut ‘ grandir par l’amour en toutes choses en celui qui est la tête, Christ ’. — 4:12, 15.
18. Qu’est-il établi au sujet du “ saint secret ” et du temple spirituel ?
18 La lettre aux Éphésiens a été très utile pour la congrégation primitive en ce qu’elle l’a aidée à affiner sa compréhension “ du saint secret du Christ ”. Elle a établi clairement que, au même titre que les croyants juifs, les “ gens des nations ” ont été appelés à “ être cohéritiers et comembres du corps et avoir part [...] à la promesse en union avec Christ Jésus par le moyen de la bonne nouvelle ”. Le mur de séparation, “ la Loi des commandements ”, qui avait éloigné les Gentils des Juifs, avait été abattu, et maintenant, grâce au sang du Christ, ils sont tous devenus concitoyens des saints et membres de la maisonnée de Dieu. En contraste frappant avec le temple païen d’Artémis, ils ont été bâtis ensemble en union avec Christ Jésus pour être un lieu où Dieu habitera par l’esprit — “ un temple saint pour Jéhovah ”. — 3:4, 6 ; 2:15, 21.
19. Quelle espérance et quel encouragement la lettre aux Éphésiens n’a-t-elle cessé de donner jusqu’à ce jour ?
19 En rapport avec le “ saint secret ”, Paul a également parlé d’“ une administration [...] à savoir : réunir toutes choses de nouveau dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux [ceux qui sont choisis pour faire partie du Royaume céleste] et les choses qui sont sur la terre [ceux qui vivront sur la terre, le territoire du Royaume] ”. Ainsi, le grand dessein de Dieu relatif au rétablissement de la paix et de l’unité est mis en lumière. À ce sujet, Paul a prié en faveur des Éphésiens, leurs yeux ayant été éclairés, pour qu’ils sachent ce qu’est l’espérance à laquelle Dieu les a appelés et quelle est “ la glorieuse richesse qu’il réserve en héritage aux saints ”. Ces paroles ont dû grandement les affermir dans leur espérance. Cette lettre divinement inspirée adressée aux Éphésiens est tout aussi constructive pour la congrégation de nos jours, ‘ pour que nous soyons remplis de toute la plénitude que Dieu donne ’. — 1:9-11, 18 ; 3:19.
[Notes]
a Origin and History of the Books of the Bible, par C. Stowe, 1868, page 357.
b New Bible Dictionary, par J. Douglas, 1986, deuxième édition, page 175.
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Livre de la Bible numéro 50 — Philippiens« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 50 — Philippiens
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 60-61 de n. è.
1. a) Comment les Philippiens en sont-ils venus à entendre la bonne nouvelle ? b) Qu’y a-t-il d’intéressant à propos de l’histoire de la ville de Philippes ?
QUAND, par le moyen d’une vision, l’apôtre Paul fut appelé à annoncer la bonne nouvelle en Macédoine, ses compagnons Luc, Silas, le jeune Timothée et lui-même obéirent promptement. De Troas, en Asie Mineure, ils s’embarquèrent pour Néapolis et de là firent route jusqu’à Philippes, située à 15 kilomètres à l’intérieur des terres et au-delà d’un col. Luc dit que Philippes “ est la ville principale du district de Macédoine ”. (Actes 16:12.) Elle reçut son nom du roi de Macédoine Philippe II (père d’Alexandre le Grand), qui la prit en 356 av. n. è. Plus tard, elle fut conquise par les Romains. Elle fut le théâtre de batailles décisives en 42 av. n. è., lesquelles renforcèrent la position d’Octavien qui devint par la suite César Auguste. En souvenir de la victoire, il fit de Philippes une colonie romaine.
2. Quels ont été les résultats de la prédication de Paul à Philippes, et quels événements ont présidé à la naissance de la congrégation de cette ville ?
2 Lorsqu’il arrivait dans une ville pour la première fois, Paul avait coutume de prêcher d’abord aux Juifs. Cependant, lorsqu’il arriva à Philippes vers 50 de n. è., il n’y trouva que peu de Juifs et apparemment pas de synagogue, car ils avaient l’habitude de se réunir pour la prière hors de la ville, au bord d’une rivière. La prédication de Paul porta immédiatement du fruit, l’une des premières converties étant Lydie, commerçante et prosélyte juive, qui embrassa aussitôt la vérité sur le Christ et insista pour que les voyageurs demeurent dans sa maison. “ Elle nous a obligés à accepter ”, dit Luc. Cependant, l’opposition ne tarda pas à se manifester, et Paul et Silas furent battus de verges et emprisonnés. Tandis qu’ils étaient en prison, il y eut un tremblement de terre ; le geôlier et sa famille écoutèrent Paul et Silas et devinrent croyants. Le lendemain, les deux prisonniers furent relâchés, et ils rendirent visite aux frères réunis chez Lydie et les encouragèrent avant de quitter la ville. Paul garda vivace le souvenir des tribulations qui avaient présidé à la formation de la nouvelle congrégation de Philippes. — Actes 16:9-40.
3. Quels contacts Paul a-t-il eus par la suite avec la congrégation de Philippes ?
3 Quelques années plus tard, à l’occasion de son troisième voyage missionnaire, Paul visita de nouveau la congrégation de Philippes. Puis, environ dix ans après l’établissement de la congrégation, la touchante expression d’amour des frères de Philippes incita Paul à leur écrire une lettre divinement inspirée, lettre qui a été préservée dans les Écritures saintes sous le nom de cette congrégation bien-aimée.
4. Qu’est-ce qui identifie le rédacteur de la lettre aux Philippiens, et qu’est-ce qui atteste l’authenticité de celle-ci ?
4 Que Paul ait bel et bien écrit cette lettre, comme le dit le premier verset, cela est généralement reconnu par les commentateurs de la Bible, et à juste raison. Dans sa lettre qu’il adressa aux Philippiens, Polycarpe (69 ?-155 ? de n. è.) fait référence à la lettre que Paul leur avait écrite. La lettre est attribuée à Paul par les premiers commentateurs de la Bible, tels Ignace, Irénée, Tertullien et Clément d’Alexandrie. Elle est citée dans le Canon de Muratori du IIe siècle et dans d’autres canons primitifs, et elle figure aux côtés de huit autres lettres de Paul dans le Papyrus Chester Beatty II (P46), que l’on date approximativement de 200.
5. Qu’est-ce qui désigne Rome comme lieu de composition ?
5 Le lieu et la date de la composition peuvent être établis pour ainsi dire avec certitude. À l’époque de la composition, Paul était prisonnier et sous la surveillance de la garde impériale romaine, et dans son entourage se déployait une grande activité chrétienne. Il termine sa lettre par les salutations des fidèles de la maison de César. Ces faits réunis désignent Rome comme le lieu d’où la lettre a été envoyée. — Phil. 1:7, 13, 14 ; 4:22 ; Actes 28:30, 31.
6. Quels faits permettent de déterminer la date de composition de la lettre aux Philippiens ?
6 Quand cette lettre a-t-elle été rédigée ? Il semble que Paul se trouvait à Rome depuis assez longtemps déjà pour que la nouvelle et les raisons de son emprisonnement comme chrétien soient connues de toute la garde prétorienne et de beaucoup d’autres. Il avait également fallu du temps à Épaphrodite pour venir de Philippes (distante de quelque 1 000 kilomètres) avec un don pour Paul, pour que la nouvelle de la maladie d’Épaphrodite à Rome parvienne à Philippes et pour que les Philippiens fassent savoir à Rome la tristesse suscitée par cette nouvelle (Phil. 2:25-30 ; 4:18). Puisque le premier emprisonnement de Paul à Rome eut lieu vers 59-61 de n. è., il a très vraisemblablement écrit cette lettre en 60 ou en 61, un an ou plus après son arrivée dans cette ville.
7. a) Quels liens existaient entre Paul et les Philippiens, et qu’est-ce qui a poussé l’apôtre à leur écrire ? b) Quel genre de lettre est celle aux Philippiens ?
7 Les douleurs ressenties à l’occasion de la naissance de ces enfants à Philippes grâce à la parole de vérité, l’affection et la générosité des Philippiens qui envoyaient des dons à Paul pour ses besoins au cours de ses nombreux voyages et de ses tribulations, ainsi que la bénédiction évidente de Jéhovah sur les débuts de l’œuvre missionnaire en Macédoine, tout cela a contribué à forger un puissant lien d’amour entre Paul et les frères de Philippes. À présent, leur don généreux, l’expression de leur inquiétude au sujet d’Épaphrodite et la progression de la bonne nouvelle à Rome incitaient Paul à leur écrire une lettre chaleureuse et affectueuse en vue de les affermir et de les encourager.
CONTENU DE PHILIPPIENS
8. a) Comment Paul exprime-t-il sa confiance dans les frères de Philippes et son affection pour eux ? b) Que dit Paul à propos de ses liens de prisonnier, et quel conseil donne-t-il ?
8 Défense et progression de la bonne nouvelle (1:1-30). Paul et Timothée envoient leurs salutations, et Paul remercie Dieu pour la contribution que les Philippiens ont apportée à la bonne nouvelle “ depuis le premier jour jusqu’à cet instant ”. Il est certain qu’ils mèneront leur œuvre bonne jusqu’à son terme, car ils participent avec lui à la faveur imméritée, y compris “ lorsqu’il s’agit de défendre la bonne nouvelle et de la faire reconnaître en justice ”. Il languit après eux tous dans une tendre affection, et dit : “ Voici ce que je continue à demander dans mes prières : que votre amour abonde encore de plus en plus [...] pour que vous puissiez vérifier les choses les plus importantes. ” (1:5, 7, 9, 10). Paul désire leur faire savoir que sa “ situation a plutôt tourné au progrès de la bonne nouvelle ”, que ses liens de prisonnier sont devenus manifestes et que les frères ont été encouragés à dire sans crainte la parole de Dieu. Ce serait un gain pour Paul de mourir maintenant ; néanmoins, il sait qu’il est plus nécessaire pour lui de continuer à vivre pour leur progrès et leur joie. Il leur conseille de se conduire d’une manière digne de la bonne nouvelle, afin que, soit qu’il vienne, soit qu’il reste absent, il entende dire qu’ils luttent dans l’unité sans se ‘ laisser effrayer en rien par leurs adversaires ’. — 1:12, 28.
9. Comment les Philippiens peuvent-ils garder l’attitude mentale de Christ ?
9 Gardez la même attitude mentale que Christ (2:1-30). Paul encourage les Philippiens à l’humilité, ‘ à avoir l’œil non pas uniquement sur leurs propres affaires, par intérêt personnel, mais aussi, par intérêt personnel, sur celles des autres ’. Ils devraient avoir la même attitude mentale que Christ Jésus, qui, bien que se trouvant dans la forme de Dieu, s’est vidé pour devenir un homme et s’est humilié lui-même en obéissant jusqu’à la mort, si bien que Dieu l’a élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout autre nom. Paul les exhorte en disant : “ Menez à bien votre propre salut avec crainte et tremblement. ” “ Continuez à faire toutes choses sans murmures ni discussions ”, et : ‘ Tenez fermement la parole de vie. ’ (2:4, 12, 14, 16). Il espère leur envoyer Timothée et il a la certitude que lui-même aussi viendra bientôt. Pour l’heure, afin qu’ils se réjouissent de nouveau, il leur envoie Épaphrodite, qui est guéri.
10. Comment Paul a-t-il poursuivi la course vers le but, et que recommande-t-il aux chrétiens ?
10 ‘ Poursuivez la course vers le but. ’ (3:1–4:23). ‘ Nous qui avons la vraie circoncision, dit Paul, nous devons prendre garde aux chiens, à ceux qui mutilent la chair. ’ Si quelqu’un a des raisons d’avoir confiance dans la chair, Paul en a d’autant plus, et son passé de Juif circoncis et de Pharisien l’atteste. Pourtant, toutes ces choses, il les a considérées comme une perte ‘ à cause de la valeur éminente de la connaissance de Christ Jésus son Seigneur ’. Grâce à la justice qui procède de la foi, il espère “ parvenir à cette résurrection d’entre les morts qui aura lieu de bonne heure ”. (3:2, 3, 8, 11.) En conséquence, dit Paul, “ oubliant les choses qui sont derrière et tendu vers celles qui sont devant, je poursuis ma course vers le but pour le prix de l’appel de Dieu, appel vers le haut, par le moyen de Christ Jésus ”. Que tous ceux qui parmi nous sont mûrs aient cette attitude mentale qu’avait Christ ! Il en est qui ont pour dieu leur ventre, qui ne pensent qu’aux choses de la terre et dont la fin est la destruction, mais “ quant à nous, affirme Paul, notre droit de cité se trouve dans les cieux ”. — 3:13, 14, 20.
11. a) Qu’est-ce qui mérite considération et doit être mis en pratique ? b) Que dit Paul au sujet de la générosité des Philippiens ?
11 ‘ Réjouissez-vous dans le Seigneur ’, telle est l’exhortation de Paul. “ Que votre nature raisonnable soit connue de tous les hommes. ” ‘ Continuez à considérer toutes les choses qui sont vraies, dignes, justes, pures, toutes celles qui méritent d’être aimées, qui ont bon renom, qui ont quelque vertu et qui sont dignes de louanges. Pratiquez les choses que vous avez apprises, acceptées, entendues et vues en ce qui me concerne ; et le Dieu de paix sera avec vous. ’ (4:4-9). Paul se réjouit grandement des pensées généreuses des Philippiens à son égard, bien qu’il ait la force pour toutes choses ‘ grâce à celui qui lui donne la puissance ’. Il les remercie chaleureusement de leur don. Dès qu’il a commencé à annoncer la bonne nouvelle en Macédoine, ils ont excellé dans le don. En retour, Dieu pourvoira pleinement à leurs “ besoins dans la mesure de sa richesse en gloire par le moyen de Christ Jésus ”. (4:13, 19.) Il leur adresse les salutations de tous les saints, y compris de ceux de la maison de César.
UTILITÉ
12. À l’exemple des frères de Philippes, comment pouvons-nous aujourd’hui obtenir l’approbation de Dieu et devenir une joie pour nos frères ?
12 La lettre aux Philippiens est vraiment d’une grande utilité pour nous. Assurément, nous désirons avoir l’approbation de Jéhovah et recevoir, de la part de nos surveillants chrétiens, des félicitations semblables à celles que Paul adressa à la congrégation de Philippes. C’est chose possible, à condition de suivre l’excellent exemple des Philippiens et les conseils affectueux de Paul. À l’instar des Philippiens, il nous faut être généreux, aider nos frères en difficulté, et participer à la défense de la bonne nouvelle et la faire reconnaître en justice (1:3-7). Nous devons continuer à ‘ tenir ferme dans un même esprit, luttant côte à côte et d’une même âme pour la foi de la bonne nouvelle ’ et ‘ briller comme des foyers de lumière ’ au milieu d’une génération tortueuse et pervertie. Si nous agissons de la sorte et continuons à considérer les choses qui sont dignes, nous serons une source de joie pour nos frères, de même que les Philippiens ont été la couronne et la joie de l’apôtre Paul. — 1:27 ; 2:15 ; 4:1, 8.
13. Comment pouvons-nous être tous ensemble imitateurs de Paul ?
13 “ Devenez ensemble mes imitateurs ”, dit Paul. De quelle façon ? D’abord, en se suffisant à soi-même en quelque situation que ce soit. Dans l’abondance comme dans le besoin, Paul a appris à s’adapter aux différentes situations sans se plaindre, afin de continuer avec zèle et joie dans le ministère de Dieu. Tous devraient également imiter Paul en témoignant une tendre affection aux frères fidèles. Avec quelle joie affectueuse il parle du ministère de Timothée et d’Épaphrodite ! Notons aussi comme il se sentait proche de ses frères philippiens qu’il appelle “ mes frères bien-aimés et ardemment désirés, ma joie et ma couronne ”. — 3:17 ; 4:1, 11, 12 ; 2:19-30.
14. Quel excellent conseil la lettre aux Philippiens donne-t-elle relativement au but de la vie et au Royaume, et à qui la lettre est-elle principalement adressée ?
14 Comment peut-on encore imiter Paul ? En ‘ poursuivant la course vers le but ’ ! Tous ceux qui ont fixé leur esprit sur “ les choses qui sont dignes ” s’intéressent avant tout à la merveilleuse disposition prise par Jéhovah à l’égard du ciel et de la terre, disposition par laquelle ‘ toute langue reconnaîtra ouvertement que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père ’. Les excellents conseils donnés dans la lettre aux Philippiens encouragent tous ceux qui ont l’espérance de la vie éternelle sous le Royaume de Dieu à poursuivre la course vers ce but. Néanmoins, la lettre aux Philippiens s’adresse en premier lieu à ceux dont le “ droit de cité se trouve dans les cieux ” et qui attendent avec impatience ‘ que leur corps soit rendu conforme au corps glorieux de Christ ’. “ Oubliant les choses qui sont derrière et tendu[s] vers celles qui sont devant ”, que tous ces chrétiens imitent l’apôtre Paul en ‘ poursuivant leur course vers le but pour le prix de l’appel de Dieu ’, leur glorieux héritage dans le Royaume des cieux ! — 4:8 ; 2:10, 11 ; 3:13, 14, 20, 21.
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Livre de la Bible numéro 51 — Colossiens« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 51 — Colossiens
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 60-61 de n. è.
1. Où la ville de Colosses était-elle située ?
LAISSANT Éphèse derrière eux, deux hommes se dirigent vers l’est, traversant l’Asie Mineure en longeant le Méandre (Menderes). Atteignant le Lycus, affluent du Méandre, en Phrygie, ils prennent la direction du sud-est pour suivre la rivière par une vallée encaissée. Une vue magnifique s’offre à leurs yeux : des pâturages verdoyants fertiles où paissent d’importants troupeaux de brebis. (L’industrie de la laine était la principale ressource de la régiona.) Remontant la vallée, les voyageurs laissent sur la droite la ville riche de Laodicée, centre administratif romain du district. À leur gauche, sur l’autre rive, ils aperçoivent Hiérapolis, célèbre pour ses temples et ses sources chaudes. Il y a des congrégations chrétiennes dans ces deux villes et aussi dans la petite ville de Colosses située environ 16 kilomètres plus haut dans la vallée.
2. a) Qui sont les deux messagers envoyés par Paul à Colosses ? b) Que savons-nous de la congrégation de Colosses ?
2 Colosses, c’est là que se rendent les voyageurs. Ce sont des chrétiens. L’un d’eux au moins connaît bien la région, car il est natif de Colosses. Il s’appelle Onésime ; c’est un esclave qui retourne chez son maître, membre de la congrégation locale. Le compagnon d’Onésime est Tychique, un homme libre. Tous deux sont envoyés par l’apôtre Paul et chargés de remettre la lettre que celui-ci adresse “ aux frères fidèles en union avec Christ qui sont à Colosses ”. Pour autant que nous le sachions, Paul ne s’est jamais rendu à Colosses. La congrégation, qui se compose essentiellement de non-Juifs, a probablement été fondée par Épaphras, qui a travaillé dur parmi eux et qui se trouve maintenant auprès de Paul à Rome. — Col. 1:2, 7 ; 4:12.
3. Que révèle la lettre aux Colossiens au sujet du rédacteur, de l’époque et du lieu de composition ?
3 L’apôtre Paul est le rédacteur de cette lettre, comme il le dit lui-même en préambule et en conclusion (1:1 ; 4:18). Sa conclusion mentionne également qu’il écrivait depuis sa prison. Il doit s’agir de son premier emprisonnement à Rome, en 59-61 de n. è., où il rédigea un certain nombre de lettres d’encouragement, la lettre aux Colossiens ayant été envoyée avec celle adressée à Philémon (Col. 4:7-9 ; Philém. 10, 23). Il semble que la lettre aux Colossiens ait été écrite en même temps que celle destinée aux Éphésiens, car on trouve dans les deux des pensées et des expressions similaires.
4. Qu’est-ce qui atteste la véracité de la lettre aux Colossiens ?
4 Il n’y a aucune raison de douter de l’authenticité de la lettre aux Colossiens. Sa présence parmi les autres lettres pauliniennes dans le Papyrus Chester Beatty II (P46), que l’on date approximativement de 200 de n. è., démontre qu’elle était acceptée par les premiers chrétiens comme l’une des lettres de Paul. Sa véracité est attestée par les autorités mêmes qui ont certifié, dès l’origine, l’authenticité des autres lettres de Paul.
5. a) Qu’est-ce qui a incité Paul à écrire aux Colossiens ? b) Sur quoi la lettre met-elle l’accent ?
5 Qu’est-ce qui poussa Paul à écrire une lettre aux Colossiens ? D’abord le fait qu’Onésime retournait à Colosses. Épaphras venait de rejoindre Paul, et le rapport qu’il lui fit sur la situation à Colosses a certainement donné à l’apôtre une raison supplémentaire d’écrire cette lettre (Col. 1:7, 8 ; 4:12). Un certain danger menaçait la congrégation chrétienne de cette ville. Les religions de l’époque étaient en pleine désagrégation, et de nouvelles religions naissaient constamment de la fusion des divers éléments propres aux anciennes. Il existait des philosophies païennes, marquées par l’ascétisme, le spiritisme et la superstition idolâtre, qui, associées à l’abstinence de nourriture et à l’observance de jours pratiquées par les Juifs, ont pu influencer certains membres de la congrégation. Quel qu’ait été le problème, il constituait une raison suffisante pour qu’Épaphras fasse le long voyage jusqu’à Rome afin de rencontrer Paul. Toutefois, la congrégation dans son ensemble n’était pas en danger immédiat, comme l’indique le rapport encourageant d’Épaphras au sujet de l’amour et de la fermeté de celle-ci. Après l’avoir entendu, Paul s’est mis à défendre puissamment la connaissance exacte et le culte pur dans cette lettre qu’il adressa à la congrégation de Colosses. Sa lettre souligne la supériorité du Christ qui lui venait de Dieu comparée à la philosophie païenne, au culte des anges et aux traditions juives.
CONTENU DE COLOSSIENS
6. a) Quelle prière Paul fait-il en faveur des Colossiens ? b) Que dit Paul au sujet de la position et du ministère de Jésus en rapport avec la congrégation ?
6 Ayez foi en Christ, la tête de la congrégation (1:1–2:12). Paul commence sa lettre par des salutations, les siennes et celles de Timothée, puis il remercie Dieu pour la foi des Colossiens concernant Christ et pour leur amour. Ils ont appris la faveur imméritée de Dieu par le moyen d’Épaphras qui a prêché la bonne nouvelle parmi eux. Depuis qu’il a entendu le rapport les concernant, Paul ne cesse de prier pour qu’ils soient “ remplis de la connaissance exacte de sa volonté en toute sagesse et compréhension spirituelle, afin de marcher d’une manière digne de Jéhovah ”, et ‘ qu’ils endurent pleinement et soient patients avec joie ’. (1:9-11.) Le Père les a délivrés et transférés “ dans le royaume du Fils de son amour ”, qui est l’image du Dieu invisible et celui par lequel et pour lequel toutes choses ont été créées. Il est la tête de la congrégation et le premier-né d’entre les morts. Grâce au sang de Jésus, Dieu a jugé bon de réconcilier de nouveau avec lui-même toutes les choses, oui, y compris les Colossiens qui étaient autrefois éloignés, ‘ pourvu, évidemment, qu’ils restent dans la foi ’. — 1:13, 23.
7. Que prêche Paul, et dans quel but ?
7 Paul se réjouit de compléter les souffrances du Christ au profit de la congrégation dont il est devenu ministre. Cela lui a été donné dans leur intérêt pour qu’il prêche pleinement la parole de Dieu relative au ‘ saint secret, dont Dieu a voulu faire connaître la glorieuse richesse à ses saints ’. ‘ C’est Christ que nous annonçons, dit Paul, avertissant et enseignant en toute sagesse, pour présenter tout homme complet en union avec Christ. ’ — 1:26-28.
8. Pourquoi Paul lutte-t-il en faveur de ses frères ?
8 Le combat de Paul en faveur des Colossiens, des Laodicéens et des autres a pour objet de les consoler et de les unir harmonieusement dans l’amour pour qu’ils acquièrent “ une connaissance exacte du saint secret de Dieu, c’est-à-dire Christ. En lui sont soigneusement cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ”. Il ne souhaite pas les voir se laisser abuser par des raisonnements persuasifs ; au contraire, ils doivent plutôt continuer à marcher en union avec Christ, “ enracinés et bâtis en lui, et devenus stables dans la foi ”. Paul donne maintenant l’avertissement suivant : “ Soyez sur vos gardes : il se peut qu’il y ait quelqu’un qui vous entraînera comme sa proie au moyen de la philosophie et d’une vaine tromperie, selon la tradition des hommes. ” — 2:2, 3, 7, 8.
9. Contre quel genre de culte Paul lance-t-il une mise en garde, et pourquoi les Colossiens ne doivent-ils pas se soumettre à la Loi ?
9 Soyez morts aux œuvres de la chair, mais vivants quant à Christ (2:13–3:17). Alors qu’ils étaient morts dans leurs fautes et dans l’état d’incirconcision, Dieu les a rendus à la vie avec Christ, effaçant le document manuscrit de la Loi qui était contre les Juifs. ‘ Que personne donc ne les juge ’ à propos de la Loi et de ses observances, qui ne sont que l’ombre de la réalité, savoir Christ. Aussi, s’ils sont morts avec Christ aux choses élémentaires du monde, pourquoi se soumettent-ils à ces décrets : “ Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ”, selon les commandements et les enseignements des hommes ? Un culte de parade que l’on s’impose à soi-même, une fausse humilité, un traitement sévère du corps — tout cela n’est d’aucune valeur pour combattre la satisfaction de la chair. — 2:16, 21.
10. Comment peut-on continuer à chercher les choses d’en haut et revêtir la personnalité nouvelle ?
10 Paul conseille plutôt : “ Continuez à chercher les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez toujours aux choses d’en haut, non à celles qui sont sur la terre. ” On y parvient en se dépouillant de la vieille personnalité et en revêtant la personnalité nouvelle qui, grâce à la connaissance exacte, ne fait aucune distinction entre le Juif et le Grec, car “ Christ est toutes choses et en tout ”. Cela signifie être revêtu, “ comme des gens que Dieu a choisis ”, des tendres affections de la compassion, ainsi que de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. L’apôtre dit : “ Tout comme Jéhovah vous a pardonné volontiers, vous aussi faites de même. Mais, outre toutes ces choses, revêtez-vous de l’amour, car c’est un lien d’union parfait. ” En parole ou en œuvre, il faut tout faire “ au nom du Seigneur Jésus, remerciant par lui Dieu le Père ”. — 3:1, 2, 11-14, 17.
11. a) Quel conseil est donné en rapport avec la famille et les autres relations ? b) Quelles salutations sont envoyées en conclusion ?
11 Les relations avec autrui (3:18–4:18). Pour ce qui est des relations familiales, que les femmes soient soumises à leurs maris, et que les maris aiment leurs femmes ; que les enfants obéissent à leurs parents, et que les pères n’exaspèrent pas leurs enfants. Que les esclaves obéissent à leurs maîtres dans la crainte de Jéhovah, et que les maîtres se montrent justes à l’égard de leurs esclaves. Que tous persévèrent dans la prière et continuent de marcher avec sagesse à l’égard de ceux du dehors. Tychique et Onésime leur feront connaître tout ce qui concerne Paul et ses compagnons de travail pour le Royaume de Dieu. Ils envoient leurs salutations à Colosses, et Paul salue également les frères de Laodicée, leur demandant d’échanger les lettres qu’il leur envoie. Puis il rédige une dernière salutation de sa main : “ Rappelez-vous sans cesse mes liens. Que la faveur imméritée soit avec vous. ” — 4:18.
UTILITÉ
12. Quelles vérités rafraîchissantes la lettre de Paul aux Colossiens renferme-telle, et comment la congrégation peut-elle en tirer profit ?
12 Nous imaginons avec quelle rapidité la nouvelle de l’arrivée des deux frères de Rome a circulé parmi les frères de Colosses. Dans une attente fébrile, ils ont probablement dû se réunir dans la maison de Philémon pour écouter la lecture de la lettre de Paul (Philém. 2). Quelles vérités rafraîchissantes elle leur apportait sur la position réelle de Christ et sur l’importance de la connaissance exacte ! Avec quelle netteté les philosophies humaines et les traditions juives étaient reléguées à leur place, et la paix et la parole de Christ se trouvaient exaltées ! Cette lettre était une véritable nourriture pour l’esprit et le cœur de tous les membres de la congrégation : surveillants, maris, femmes, pères, enfants, maîtres, esclaves. Assurément, elle renfermait de bons conseils pour Philémon et Onésime qui allaient renouer leurs relations de maître et d’esclave. Quelle excellente direction elle donnait aux surveillants chargés de rétablir le troupeau dans la doctrine exacte ! Les paroles de Paul ont dû amener les Colossiens à accorder plus de prix encore à leur privilège de travailler de toute leur âme, comme pour Jéhovah. Le conseil constructif adressé aux Colossiens de s’affranchir des pensées et pratiques du monde demeure un message vivant pour la congrégation aujourd’hui. — Col. 1:9-11, 17, 18 ; 2:8 ; 3:15, 16, 18-25 ; 4:1.
13. Quelle recommandation Paul fait-il relativement aux paroles exprimées avec charme, à la prière et à la fréquentation d’autres chrétiens ?
13 Une excellente exhortation est donnée aux ministres chrétiens en Colossiens 4:6 : “ Que votre parole soit toujours accompagnée de charme, assaisonnée de sel, pour savoir comment vous devez répondre à chacun. ” Des paroles de vérité accompagnées de charme seront attractives pour les personnes sincères et leur procureront des bienfaits durables. Aussi la prière du chrétien, venant d’un cœur reconnaissant, lui apportera d’abondantes bénédictions de la part de Jéhovah : “ Persévérez dans la prière, demeurez-y éveillés avec action de grâces. ” Quelle joie et quel réconfort dans la fréquentation d’autres chrétiens ! “ Continuez à vous enseigner et à vous avertir les uns les autres, dit Paul, chantant dans vos cœurs à Jéhovah. ” (4:2 ; 3:16). Vous découvrirez encore bien d’autres joyaux, des instructions pratiques, dans votre étude de la lettre aux Colossiens.
14. a) Quelle réalité est mise en lumière dans la lettre aux Colossiens ? b) Comment l’espérance du Royaume est-elle soulignée ?
14 À propos des observances de la Loi, la lettre dit : “ Car ces choses sont une ombre des choses à venir, mais la réalité relève du Christ. ” (2:17). C’est cette réalité, Christ, qui est mise en valeur dans la lettre aux Colossiens. Elle fait fréquemment allusion à la glorieuse espérance réservée dans les cieux à ceux qui sont en union avec Christ (1:5, 27 ; 3:4). Ces chrétiens peuvent être profondément reconnaissants de ce que le Père les a déjà délivrés du pouvoir des ténèbres et transférés “ dans le royaume du Fils de son amour ”. Ainsi sont-ils devenus sujets de Celui qui “ est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute création ; parce que par son moyen toutes les autres choses ont été créées dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, que ce soient trônes, ou seigneuries, ou gouvernements, ou pouvoirs ”. Celui-là est éminemment qualifié pour gouverner avec justice dans le Royaume de Dieu. Voici donc l’exhortation de Paul aux chrétiens oints : “ Si, cependant, vous avez été relevés avec le Christ, continuez à chercher les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. ” — 1:12-16 ; 3:1.
[Note]
a The New Westminster Dictionary of the Bible, 1970, page 181.
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Livre de la Bible numéro 52 — 1 Thessaloniciens« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 52 — 1 Thessaloniciens
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Corinthe
Fin du travail de composition : vers 50 de n. è.
1. a) Qu’est-ce qui a motivé la rédaction de Un Thessaloniciens ? b) Quand cela a-t-il eu lieu, et quelle est la particularité de cette lettre ?
C’EST vers l’an 50 de n. è., à l’occasion de sa deuxième tournée de prédication, que l’apôtre Paul est allé dans la ville macédonienne de Thessalonique et y a fondé une congrégation chrétienne. Dans l’année, alors qu’il se trouvait à Corinthe en compagnie de Sylvain (Silas dans le livre des Actes) et de Timothée, Paul a ressenti le besoin d’écrire sa première lettre aux Thessaloniciens, afin de les réconforter et de les bâtir dans la foi. C’était vraisemblablement vers la fin de l’année 50. Cette lettre présente la particularité d’être la première lettre de Paul à figurer dans le canon de la Bible et, à l’exception probable de l’Évangile selon Matthieu, d’être le premier livre des Écritures grecques chrétiennes à avoir été rédigé.
2. Quelles preuves avons-nous concernant l’identité du rédacteur et l’authenticité de Un Thessaloniciens ?
2 Les preuves de l’authenticité et de la véracité de la lettre aux Thessaloniciens abondent. Paul se présente comme le rédacteur, et le contenu de cette lettre est en harmonie avec le reste de la Parole inspirée (1 Thess. 1:1 ; 2:18). La lettre est nommément citée dans de nombreux catalogues primitifs des Écritures inspirées, y compris le Canon de Muratoria. Un Thessaloniciens est soit citée, soit évoquée par beaucoup d’écrivains religieux des premiers siècles, entre autres Irénée (IIe siècle de n. è.) qui la mentionne nommément. Le Papyrus Chester Beatty II (P46), d’environ 200 de n. è., renferme Un Thessaloniciens, et un autre papyrus du IIIe siècle (P30), qui se trouve aujourd’hui à Gand (Belgique), contient des fragments de Un et Deux Thessaloniciensb.
3, 4. Quelle fut la conséquence des premiers succès du ministère de Paul à Thessalonique ?
3 Un rappel de la brève histoire de la congrégation de Thessalonique avant la composition de cette lettre fournit les raisons de la profonde inquiétude de Paul au sujet des frères de cette ville. Dès ses tout débuts, la congrégation a dû affronter une persécution et une opposition acharnées. Dans les Actes, chapitre 17, Luc raconte l’arrivée de Paul et de Silas à Thessalonique, “ où il y avait une synagogue des Juifs ”. Pendant trois sabbats, Paul leur a prêché, raisonnant avec eux à partir des Écritures, et certains faits indiquent que son séjour se prolongea même au-delà, car il a eu le temps de s’établir dans son métier, et surtout de fonder et d’organiser une congrégation. — Actes 17:1 ; 1 Thess. 2:9 ; 1:6, 7.
4 Le récit des Actes (17:4-7) décrit avec force détails l’effet produit par la prédication de Paul à Thessalonique. Jaloux du succès de l’apôtre dans son ministère chrétien, les Juifs ont déclenché une émeute et mis la ville en tumulte. Ils ont attaqué la maison de Jason, l’ont traîné, lui et quelques frères, devant les chefs de la ville, en criant : “ Ces hommes qui ont bouleversé la terre habitée, voilà qu’ils sont également ici, et Jason les a accueillis avec hospitalité. Tous ces hommes agissent à l’encontre des décrets de César, en disant qu’il y a un autre roi, Jésus. ” Jason et les autres ont alors été contraints de fournir une caution avant d’être relâchés. Pour la sécurité des frères de la congrégation et la leur, Paul et Silas ont été envoyés de nuit à Bérée. Mais la congrégation de Thessalonique était maintenant établie.
5. Comment Paul a-t-il montré son intérêt et son amour pour la congrégation de Thessalonique ?
5 Violemment opposés, les Juifs ont poursuivi Paul à Bérée et menacé de faire cesser sa prédication dans cette ville. Il s’est donc rendu à Athènes, en Grèce. Mais il était impatient de savoir comment ses frères de Thessalonique supportaient la tribulation. À deux reprises il a tenté de retourner les voir, mais chaque fois ‘ Satan lui a barré la route ’. (1 Thess. 2:17, 18.) Soucieux au sujet de la jeune congrégation et douloureusement conscient des tribulations qu’elle endurait, Paul a renvoyé Timothée à Thessalonique pour consoler les frères et les affermir dans la foi. Quand Timothée est revenu, porteur de nouvelles réconfortantes, Paul s’est réjoui d’apprendre leur fidélité inébranlable au milieu de violentes persécutions. Leur conduite était devenue un exemple pour les croyants en Macédoine et en Achaïe (1:6-8 ; 3:1-7). Paul était reconnaissant à Jéhovah Dieu pour leur endurance fidèle, mais il savait aussi qu’à mesure qu’ils croîtraient vers la maturité ils auraient besoin de directives et de conseils. En conséquence, tandis qu’il se trouvait à Corinthe en compagnie de Timothée et de Sylvain, il a rédigé sa première lettre aux Thessaloniciens.
CONTENU DE UN THESSALONICIENS
6. Quelles félicitations Paul adresse-t-il aux Thessaloniciens ?
6 Les Thessaloniciens sont un exemple pour les autres croyants (1:1-10). Paul commence sa lettre aux Thessaloniciens en les félicitant chaleureusement pour leur œuvre de fidélité, leur labeur d’amour et leur endurance grâce à leur espérance. La prédication de la bonne nouvelle chez eux n’a pas été en parole seulement, mais elle s’est faite aussi avec puissance et ferme conviction. Suivant l’exemple qui leur a été donné, les Thessaloniciens ont accepté la parole “ avec la joie de l’esprit saint ”, et ils sont eux-mêmes devenus un exemple pour tous les croyants en Macédoine, en Achaïe et même au-delà. Ils se sont complètement détournés de leurs idoles “ pour travailler comme des esclaves pour un Dieu vivant et véritable, et pour attendre des cieux son Fils ”. — 1:5, 6, 9, 10.
7. Quelle a été l’attitude de Paul et de ses compagnons chez les Thessaloniciens, et à quoi les ont-ils exhortés ?
7 Souci affectueux de Paul pour les Thessaloniciens (2:1–3:13). Après avoir été traités avec insolence à Philippes, Paul et ses compagnons ont pris de la hardiesse pour dire la bonne nouvelle aux Thessaloniciens. Ils l’ont fait non pour plaire aux hommes, ni avec flatterie ni pour chercher la gloire chez les hommes. Au contraire, dit Paul, “ nous sommes devenus doux au milieu de vous, comme lorsqu’une mère entoure de soins ses enfants qu’elle nourrit. Ainsi, ayant pour vous une tendre affection, nous étions contents de vous communiquer non seulement la bonne nouvelle de Dieu, mais encore nos âmes mêmes, parce que vous étiez devenus pour nous des bien-aimés ”. (2:7, 8.) Ils n’ont cessé d’exhorter les Thessaloniciens comme un père exhorte ses enfants, pour qu’ils continuent à marcher d’une manière digne de Dieu qui les appelle à son Royaume et à sa gloire.
8. Comment les Thessaloniciens sont-ils devenus une cause d’exultation pour Paul, et quelle prière fait-il en leur faveur ?
8 Paul les félicite pour la promptitude avec laquelle ils ont accepté la bonne nouvelle pour ce qu’elle est, c’est-à-dire “ la parole de Dieu ”. Ils ne sont pas les seuls à être persécutés par leurs compatriotes, car les premiers croyants de Judée ont enduré des persécutions semblables de la part des Juifs. Soucieux de leur bien-être, à deux reprises Paul a voulu aller les voir en personne, mais Satan lui a barré la route. Pour Paul et ses compagnons de travail, les frères de Thessalonique sont une couronne dont ils se glorifient, ‘ leur gloire et leur joie ’. (2:13, 20.) Sans nouvelle d’eux et ne le supportant plus, Paul a envoyé Timothée à Thessalonique pour affermir leur foi et les consoler. À présent, Timothée vient de revenir, porteur de la bonne nouvelle concernant leur fidélité et leur amour, ce qui est une consolation et une joie pour l’apôtre. Paul rend grâces à Dieu et prie pour que le Seigneur les fasse croître et abonder dans l’amour qu’ils ont les uns pour les autres, afin qu’il rende leurs cœurs “ irréprochables en sainteté ” devant Dieu, lors de la présence du Seigneur Jésus. — 3:13.
9. Quelle est l’exhortation de Paul en rapport avec la sanctification et l’amour mutuel ?
9 Servir dans la sanctification et l’honneur (4:1-12). Paul félicite les Thessaloniciens, car ils marchent de manière à plaire à Dieu, et il les exhorte à toujours le faire plus pleinement. Que chacun “ sache se rendre maître de son propre vase dans la sanctification et l’honneur — non pas dans des désirs sexuels avides ”. Que personne en cela ne lèse les droits de son frère. Car Dieu les a appelés, “ non pas pour tolérer l’impureté, mais au sujet de la sanctification. Ainsi donc, celui qui repousse cela repousse, non pas un homme, mais Dieu ”. (4:4, 5, 7, 8.) Paul félicite les Thessaloniciens parce qu’ils s’aiment les uns les autres, et il les exhorte à toujours le faire plus pleinement, à s’efforcer de vivre tranquilles, à s’occuper de leurs propres affaires et à travailler de leurs mains. Car il leur faut marcher avec décence “ en ce qui concerne les gens du dehors ”. — 4:12.
10. Quelle devrait être l’attitude des frères vis-à-vis de ceux qui se sont endormis dans la mort ?
10 L’espérance de la résurrection (4:13-18). Au sujet de ceux qui dorment dans la mort, que les frères ne s’affligent pas comme s’affligent les gens qui n’ont pas d’espérance. S’ils croient que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, de même aussi par Jésus Dieu relèvera ceux qui se sont endormis dans la mort. Lors de sa présence, le Seigneur descendra du ciel avec un appel de commandement, “ et ceux qui sont morts en union avec Christ ressusciteront d’abord ”. Ensuite, ceux qui auront survécu seront “ emportés dans des nuages à la rencontre du Seigneur dans les airs ” pour être toujours avec le Seigneur. — 4:16, 17.
11. Pourquoi les Thessaloniciens doivent-ils demeurer éveillés, et que doivent-ils toujours faire ?
11 Demeurez éveillés, car le jour de Jéhovah approche (5:1-28). “ Le jour de Jéhovah vient exactement comme un voleur dans la nuit. ” Quand les hommes diront : “ Paix et sécurité ! ”, c’est alors qu’une destruction subite sera sur eux à l’instant même. Aussi, que les Thessaloniciens demeurent éveillés comme “ fils de la lumière et fils du jour ”, qu’ils restent dans leur bon sens et ‘ portent la cuirasse de la foi et de l’amour, et pour casque l’espérance du salut ’. (5:2, 3, 5, 8.) C’est le moment pour eux de continuer à se consoler mutuellement et à se bâtir l’un l’autre. Qu’ils ‘ manifestent une estime plus que particulière, dans l’amour ’, à ceux qui travaillent dur et président parmi eux. Par ailleurs, il faut avertir les désordonnés, soutenir les faibles et être patient envers tous. Oui, écrit Paul, “ poursuivez toujours ce qui est bon, et cela l’un envers l’autre et pour tous les autres ”. — 5:13, 15.
12. Sur quelles questions essentielles Paul donne-t-il finalement des conseils, et comment termine-t-il sa lettre aux Thessaloniciens ?
12 Finalement, Paul donne des conseils sur un certain nombre de questions essentielles : ‘ Réjouissez-vous toujours. Priez constamment. Rendez grâces à propos de tout. N’éteignez pas le feu de l’esprit. Ne traitez pas les paroles prophétiques avec mépris. Vérifiez toutes choses ; tenez ferme ce qui est excellent. Abstenez-vous de toute forme de méchanceté. ’ (5:16-22). Paul prie ensuite pour que le Dieu de paix les sanctifie complètement et pour que leur esprit, leur âme et leur corps soient conservés d’une manière irréprochable lors de la présence du Seigneur Jésus Christ. Il termine sa lettre par de chaleureuses paroles d’encouragement et leur impose l’obligation solennelle de lire cette lettre à tous les frères.
UTILITÉ
13. Dans quels domaines Paul et ses compagnons ont-ils été de beaux exemples, et quel effet l’expression spontanée de l’amour aura-t-elle sur la congrégation ?
13 Dans cette lettre, Paul révèle l’intérêt affectueux qu’il porte à ses frères. Ses compagnons de service et lui ont donné un bel exemple de tendre affection, communiquant non seulement la bonne nouvelle de Dieu, mais encore leurs âmes mêmes, à leurs frères bien-aimés de Thessalonique. Que tous les surveillants s’efforcent de créer de tels liens d’amour au sein de leurs congrégations ! Cette expression d’amour incitera tous les chrétiens à s’aimer les uns les autres, comme le dit Paul : “ D’autre part, que le Seigneur vous fasse croître, oui abonder, dans l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tous, comme nous aussi pour vous. ” Cet amour, exprimé spontanément par tous au sein du peuple de Dieu, est des plus constructifs. Il rend les “ cœurs fermes, irréprochables en sainteté devant notre Dieu et Père lors de la présence de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints ”. Il met les chrétiens à l’écart du monde immoral et corrompu pour qu’ils marchent dans la sainteté et la sanctification et ainsi plaisent à Dieu. — 3:12, 13 ; 2:8 ; 4:1-8.
14. Comment Un Thessaloniciens fournit-elle un excellent exemple pour ce qui est de donner des conseils avec tact et amour ?
14 Cette lettre fournit un excellent modèle pour ce qui est de donner des conseils avec tact et amour dans la congrégation chrétienne. Certes, les chrétiens de Thessalonique étaient zélés et fidèles, mais certaines choses devaient être corrigées chez eux. Néanmoins, dans chaque cas Paul félicite les frères pour leurs belles qualités. Par exemple, quand il les met en garde contre l’impureté morale, il les félicite d’abord de leur manière de marcher pour plaire à Dieu, puis il leur demande de toujours le faire “ plus pleinement ”, chacun sachant se rendre maître de son propre vase dans la sanctification et l’honneur. Et, après les avoir loués au sujet de leur amour fraternel, il les engage à toujours le faire “ plus pleinement ”, s’occupant de leurs propres affaires et marchant avec décence en ce qui concerne les gens du dehors. Avec tact, il invite ses frères à ‘ poursuivre toujours ce qui est bon, et cela l’un envers l’autre et pour tous les autres ’. — 4:1-7, 9-12 ; 5:15.
15. Qu’est-ce qui indique que Paul a prêché avec zèle l’espérance du Royaume à Thessalonique, et quel bon conseil donne-t-il sous ce rapport ?
15 À quatre reprises, Paul parle de la “ présence ” de Jésus Christ. Apparemment, les chrétiens nouvellement convertis de Thessalonique portaient un grand intérêt à cet enseignement. Lorsque Paul s’était trouvé dans leur ville, il avait certainement prêché avec hardiesse le Royaume de Dieu et de Christ, comme en témoigne l’accusation suivante portée contre lui et contre ses compagnons : “ Tous ces hommes agissent à l’encontre des décrets de César, en disant qu’il y a un autre roi, Jésus. ” (Actes 17:7 ; 1 Thess. 2:19 ; 3:13 ; 4:15 ; 5:23). Les frères de Thessalonique avaient mis leur espérance dans le Royaume et, avec foi en Dieu, ils attendaient “ des cieux son Fils qu’il a relevé d’entre les morts, à savoir Jésus ”, qui les délivrerait de la colère à venir. Pareillement, quiconque espère dans le Royaume de Dieu aujourd’hui doit suivre le sage conseil donné dans Un Thessaloniciens, savoir abonder dans l’amour, avec un cœur ferme et irréprochable, afin de continuer à ‘ marcher d’une manière digne de Dieu qui l’appelle à son royaume et à sa gloire ’. — 1 Thess. 1:8, 10 ; 3:12, 13 ; 2:12.
[Notes]
a Voir le tableau intitulé “ Principaux catalogues primitifs des Écritures grecques chrétiennes ”, page 303.
b The Text of the New Testament, par Kurt et Barbara Aland, traduit par E. Rhodes, 1987, pages 97, 99.
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Livre de la Bible numéro 53 — 2 Thessaloniciens« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 53 — 2 Thessaloniciens
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Corinthe
Fin du travail de composition : vers 51 de n. è.
1. Quelles indications avons-nous quant à l’époque et au lieu de composition de la deuxième lettre aux Thessaloniciens, et qu’est-ce qui a motivé sa rédaction ?
LA DEUXIÈME lettre de l’apôtre Paul aux Thessaloniciens a suivi de près la première. Nous savons qu’elle a été écrite peu de temps après la première lettre et de la même ville, Corinthe, parce que les mêmes frères, Sylvain et Timothée, se joignent de nouveau à Paul pour saluer la congrégation de Thessalonique. Tous étaient des ministres itinérants de la congrégation chrétienne primitive, et aucun document n’indique que les trois hommes se soient une nouvelle fois trouvés réunis après cette collaboration à Corinthe (2 Thess. 1:1 ; Actes 18:5, 18). Le sujet traité et la nature de la lettre révèlent que Paul ressentait le besoin urgent de corriger promptement la congrégation de l’erreur dans laquelle elle était tombée.
2. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité de Deux Thessaloniciens ?
2 L’authenticité de cette lettre est tout aussi attestée que celle de Un Thessaloniciens. Elle est citée par Irénée (IIe siècle de n. è.) ainsi que par d’autres écrivains de la première heure comme Justin (IIe siècle également), qui semble se référer à 2 Thessaloniciens 2:3 lorsqu’il écrit à propos de “ l’homme d’illégalité [de péché] ”. Cette lettre apparaît dans les mêmes catalogues primitifs que Un Thessaloniciens. Bien qu’elle soit actuellement absente du Papyrus Chester Beatty II (P46), il est presque certain qu’elle figurait dans les deux premières des sept feuilles manquantes après Un Thessaloniciens.
3, 4. a) Quel problème se posait dans la congrégation de Thessalonique ? b) Quand et où la lettre a-t-elle été écrite, et quel était l’objectif de Paul en l’écrivant ?
3 Quel était le but de cette lettre ? D’après le conseil que Paul donne aux Thessaloniciens, nous apprenons que certains dans la congrégation soutenaient que la présence du Seigneur était imminente, que ces spéculateurs prêchaient activement cette théorie de leur invention et qu’ils ébranlaient la congrégation. Il apparaît que des chrétiens alléguaient cette thèse comme excuse pour ne pas travailler ni subvenir ainsi à leurs besoins (2 Thess. 3:11). Dans sa première lettre, Paul avait fait référence à la présence du Seigneur ; nul doute qu’en entendant sa lecture, ces spéculateurs s’étaient montrés prompts à tordre le sens des paroles de l’apôtre, leur donnant une signification qu’il n’avait jamais eu l’intention de leur donner. Il se peut aussi qu’une lettre faussement attribuée à Paul ait été interprétée comme annonçant que ‘ le jour de Jéhovah était là ’. — 2:1, 2.
4 Il semble que Paul ait été informé de cette situation, probablement par la personne qui avait porté sa première lettre à la congrégation, aussi était-il très impatient de redresser la pensée de ses frères qu’il avait en si grande affection. Donc, en 51 de n. è., Paul et ses deux compagnons ont envoyé de Corinthe une lettre à la congrégation de Thessalonique. Indépendamment du fait que Paul corrige le point de vue erroné des Thessaloniciens sur la présence du Christ, il les encourage chaleureusement à tenir ferme dans la vérité.
CONTENU DE DEUX THESSALONICIENS
5. À propos de quoi Paul et ses compagnons rendent-ils grâces à Dieu, quelle assurance donnent-ils, et pour quoi prient-ils ?
5 La révélation du Seigneur Jésus (1:1-12). Paul et ses compagnons rendent grâces à Dieu parce que la foi des Thessaloniciens augmente beaucoup et qu’ils ont de l’amour l’un envers l’autre. Leur endurance et leur foi dans les persécutions sont la preuve du jugement juste de Dieu selon lequel ils sont jugés dignes du Royaume. Dieu rendra la tribulation à ceux qui font subir la tribulation à la congrégation et soulagera ceux qui souffrent. Ce sera “ lors de la révélation du Seigneur Jésus du ciel avec ses anges puissants, [...] à l’époque où il viendra pour être glorifié au sujet de ses saints ”. (1:7, 10.) Paul et ses compagnons prient toujours pour les Thessaloniciens, pour que Dieu les juge dignes de son appel, que le nom du Seigneur Jésus soit glorifié en eux, et eux en union avec lui.
6. Qu’est-ce qui doit précéder le jour de Jéhovah, et comment ?
6 L’apostasie doit apparaître avant la présence de Jésus (2:1-12). Les frères ne doivent pas se laisser émouvoir par un message quelconque annonçant que le jour de Jéhovah est là. “ Ce jour ne viendra que si l’apostasie arrive d’abord et que l’homme d’illégalité se révèle, le fils de destruction. ” À présent, ils savent “ quelle est la chose qui fait obstacle ”, mais le mystère de cette illégalité est déjà à l’œuvre. Quand cet obstacle sera écarté, “ alors vraiment se révélera le sans-loi, que le Seigneur Jésus supprimera par l’esprit de sa bouche et réduira à rien par la manifestation de sa présence ”. La présence du sans-loi est selon l’opération de Satan avec des œuvres de puissance et des tromperies, et Dieu laisse aller une opération d’égarement vers ceux qui n’ont pas accepté l’amour de la vérité, pour qu’ils se mettent à croire au mensonge. — 2:3, 6, 8.
7. Comment les frères peuvent-ils tenir ferme et trouver protection contre le méchant ?
7 Tenez ferme dans la foi (2:13–3:18). Paul poursuit : “ Nous sommes obligés de toujours remercier Dieu pour vous, frères aimés de Jéhovah, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut en vous sanctifiant avec de l’esprit et par votre foi en la vérité. ” À cette fin, la bonne nouvelle leur a été annoncée. Par conséquent, que les frères tiennent ferme et retiennent les traditions qui leur ont été enseignées. Que Jésus Christ et le Père, qui les a aimés et a donné consolation éternelle et espérance, les “ affermissent en toute action et parole qui soient bonnes ”. (2:13, 17.) Paul sollicite leurs prières “ pour que la parole de Jéhovah poursuive sa course et continue d’être glorifiée ”. (3:1.) Le Seigneur, qui est fidèle, les affermira et les gardera du méchant, et Paul prie pour que le Seigneur continue à diriger avec succès leurs cœurs vers l’amour de Dieu et vers l’endurance pour le Christ.
8. Quelle puissante exhortation Paul donne-t-il ensuite, et en quoi l’apôtre et ses compagnons sont-ils des exemples ?
8 Suit cette puissante exhortation : “ Or nous vous ordonnons, frères, au nom du Seigneur Jésus Christ, de vous éloigner de tout frère qui marche de manière désordonnée et non selon la tradition que vous avez reçue de nous. ” (3:6). L’apôtre leur rappelle l’exemple laissé par son groupe de missionnaires : nuit et jour ils ont travaillé pour n’imposer de fardeau coûteux à aucun d’eux, de sorte qu’ils ont pu donner cet ordre : “ Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. ” Car ils apprennent que certains marchent d’une manière désordonnée, ne travaillant pas du tout, mais se mêlant de ce qui ne les regarde pas. Que ces gens-là mangent la nourriture qu’ils gagnent eux-mêmes. — 2 Thess. 3:10 ; 1 Thess. 4:11.
9. Que dit Paul pour ce qui est de faire le bien et de faire honte à celui qui n’obéit pas, et comment termine-t-il sa lettre ?
9 Que les frères ne renoncent pas à faire le bien. Mais si quelqu’un n’obéit pas à la lettre de Paul, la congrégation devra lui faire honte en le notant et en cessant de le fréquenter tout en l’avertissant comme un frère. Paul prie pour que le Seigneur de paix leur donne “ la paix, constamment, de toute manière ”, et il conclut sa lettre par une salutation de sa propre main. — 2 Thess. 3:16.
UTILITÉ
10. Quels sont quelques-uns des enseignements et des principes fondamentaux renfermés dans Deux Thessaloniciens ?
10 Cette courte lettre divinement inspirée et adressée aux Thessaloniciens aborde un large éventail de vérités chrétiennes ; l’étudier est très utile. Examinez les enseignements fondamentaux et les principes suivants qu’elle renferme : Jéhovah est le Dieu de salut et il sanctifie le chrétien avec de l’esprit et par la foi en la vérité (2:13) ; ce dernier doit endurer la souffrance pour être jugé digne du Royaume de Dieu (1:4, 5) ; les chrétiens vont être rassemblés auprès du Seigneur Jésus Christ lors de sa présence (2:1) ; Jéhovah fera venir un juste jugement sur ceux qui n’obéissent pas à la bonne nouvelle (1:5-8) ; les appelés seront glorifiés en union avec Christ Jésus selon la faveur imméritée de Dieu (1:12) ; ils sont appelés grâce à la prédication de la bonne nouvelle (2:14) ; la foi est une exigence essentielle (1:3, 4, 10, 11 ; 2:13 ; 3:2) ; il convient de travailler pour subvenir à ses besoins dans le ministère ; celui qui ne travaille pas risque de devenir paresseux et de se mettre à se mêler de choses qui ne le regardent pas (3:8-12) ; l’amour de Dieu est lié à l’endurance (3:5). Quel trésor de connaissances constructives dans une courte lettre inspirée !
11. Quelle importante information et quelle assurance nous sont fournies en rapport avec le Royaume ?
11 Dans cette lettre, Paul montre un vif intérêt pour le bien-être spirituel de ses frères de Thessalonique ainsi que pour l’unité et la prospérité de la congrégation. Pour redresser leur point de vue sur la venue du jour de Jéhovah, il écrit que “ l’homme d’illégalité ” doit d’abord faire son apparition et s’asseoir “ dans le temple de Dieu, montrant publiquement qu’il est lui-même un dieu ”. Toutefois, ceux qui sont “ jugés dignes du royaume de Dieu ” peuvent avoir l’assurance absolue que le Seigneur Jésus sera révélé du ciel au temps fixé et fera venir la vengeance dans un feu flamboyant “ à l’époque où il viendra pour être glorifié au sujet de ses saints et pour être, en ce jour-là, regardé avec étonnement au sujet de tous ceux qui ont exercé la foi ”. — 2:3, 4 ; 1:5, 10.
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Livre de la Bible numéro 54 — 1 Timothée« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 54 — 1 Timothée
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Macédoine
Fin du travail de composition : vers 61-64 de n. è.
1, 2. a) Quel contraste y a-t-il entre la description de l’emprisonnement de Paul dans les Actes et celle de Deux Timothée ? b) Quand Un Timothée semble-t-elle avoir été écrite, et pourquoi ?
LE RÉCIT de la vie de Paul fait par Luc dans le livre des Actes s’achève au moment où l’apôtre attend à Rome l’arrêt final de son appel à César. On y lit que Paul habite dans la maison qu’il a louée et qu’il prêche le Royaume de Dieu à tous ses visiteurs, “ avec la plus grande franchise, sans empêchement ”. (Actes 28:30, 31.) Mais dans sa deuxième lettre à Timothée, Paul écrit : “ Je supporte le mal jusqu’à porter des liens comme un malfaiteur ”, et il parle de sa mort imminente (2 Tim. 2:9 ; 4:6-8). Quel changement ! Dans le premier cas, il est considéré comme un prisonnier honorable, et dans le deuxième, comme un malfaiteur. Que s’est-il donc passé entre le moment où Luc décrit la situation de Paul en 61 de n. è., à la fin des deux années passées à Rome, et celui où Paul parle lui-même de sa situation dans une lettre écrite à Timothée, semble-t-il, peu de temps avant sa mort.
2 La difficulté à situer la composition des lettres de Paul à Timothée et à Tite dans la période couverte par le livre des Actes a conduit des commentateurs à la conclusion que l’appel interjeté par Paul a connu une issue favorable, et que l’apôtre a été libéré vers 61 de n. è. Voici ce que nous lisons dans The New Westminster Dictionary of the Bible : “ Le dernier verset des Actes s’accorde mieux avec cette idée [que Paul a été relâché au bout de deux années d’emprisonnement] qu’avec l’hypothèse selon laquelle l’emprisonnement qui est décrit a pris fin par la condamnation à mort de l’apôtre. Luc souligne le fait que personne n’a entravé son œuvre, donnant ainsi certainement à penser que la fin de son activité n’était pas imminentea. ” C’est donc dans la période située entre la remise en liberté de Paul à la fin de son premier emprisonnement à Rome et sa dernière incarcération dans cette ville (vers 61-64) qu’a eu lieu la composition de Un Timothée.
3, 4. a) À sa libération de prison, qu’a vraisemblablement fait Paul ? b) D’où a-t-il écrit Un Timothée ?
3 Une fois libéré de prison, Paul a vraisemblablement repris son activité missionnaire en compagnie de Timothée et de Tite. Que Paul ait pu se rendre en Espagne, comme le pensent certains, n’est pas une certitude. Clément de Rome a écrit (vers 95) que Paul est allé “ jusqu’aux bornes du couchant ”, ce qui pouvait inclure l’Espagneb.
4 D’où Paul a-t-il écrit sa première lettre à Timothée ? Selon 1 Timothée 1:3, Paul a décidé que Timothée réglerait certaines questions dans la congrégation d’Éphèse, alors que lui-même se rendrait en Macédoine. Il semble donc que ce soit de Macédoine qu’il a écrit à Timothée, resté à Éphèse.
5. Quelles preuves avons-nous de l’authenticité des lettres à Timothée ?
5 Dès les temps anciens, les deux lettres à Timothée ont été tenues pour être de Paul et pour appartenir aux Écritures inspirées. Les premiers écrivains chrétiens, entre autres Polycarpe, Ignace et Clément de Rome, s’accordent tous là-dessus, et ces lettres figurent dans les catalogues des tout premiers siècles comme étant de Paul. Une autorité en la matière écrit ce qui suit : “ Peu d’écrits du Nouveau Testament bénéficient d’une meilleure recommandation. [...] En conséquence, les objections soulevées quant à leur authenticité sont à considérer comme des innovations modernes, contraires aux preuves puissantes apportées par l’Église primitivec. ”
6. a) Pour quelles raisons Paul a-t-il écrit Un Timothée ? b) Quelles étaient les origines de Timothée, et pourquoi était-il un ministre mûr ?
6 Paul a écrit cette première lettre à Timothée pour établir clairement certaines méthodes d’organisation au sein de la congrégation. Il y avait aussi nécessité pour Paul de mettre Timothée en garde contre les faux enseignements et d’affermir les frères pour qu’ils résistent à ce qu’on appelle “ faussement ‘ la connaissance ’ ”. (1 Tim. 6:20.) La ville commerçante d’Éphèse offrait les tentations inhérentes au matérialisme et à “ l’amour de l’argent ” ; aussi quelques conseils sur le sujet seraient-ils opportuns (6:10). Nul doute que la formation et la grande expérience acquises par Timothée le qualifiaient pour cette tâche. Il était né d’un père grec et d’une mère juive, qui craignait Dieu. On ignore à quel moment Timothée est vraiment entré en contact avec le christianisme. Quand Paul a visité Lystres lors de son deuxième voyage missionnaire, vraisemblablement vers la fin de 49 de n. è. ou au début de 50, “ les frères de Lystres et d’Iconium rendaient de lui [Timothée, qui pouvait avoir entre 18 et 22 ans] un bon témoignage ”. Paul s’est donc arrangé pour que le jeune homme vienne avec Silas et lui (Actes 16:1-3). Timothée est nommément cité dans 11 des 14 lettres de Paul ainsi que dans le livre des Actes. Paul a toujours porté un intérêt paternel à Timothée, et à plusieurs reprises il l’a envoyé visiter et servir différentes congrégations — preuve qu’il avait accompli un bon travail dans le champ missionnaire et qu’il était qualifié pour assumer de lourdes responsabilités. — 1 Tim. 1:2 ; 5:23 ; 1 Thess. 3:2 ; Phil. 2:19.
CONTENU DE UN TIMOTHÉE
7. Pourquoi Paul encourage-t-il Timothée à demeurer à Éphèse ?
7 Exhortation à garder la foi et une bonne conscience (1:1-20). Après avoir salué Timothée, “ véritable enfant dans la foi ”, Paul l’encourage à rester à Éphèse. Il aura charge de reprendre ceux qui enseignent une “ autre doctrine ”, qui donne lieu à des questions inutiles plutôt qu’à la dispensation de la foi. Paul dit que le but de cet ordre “ c’est l’amour qui vient d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sans hypocrisie ”. Il ajoute : “ En s’écartant de ces choses, certains se sont détournés vers de vains bavardages. ” — 1:2, 3, 5, 6.
8. Que met en évidence la miséricorde dont Paul a été l’objet, et quelle belle guerre encourage-t-il Timothée à livrer ?
8 Bien que Paul ait été un blasphémateur et un persécuteur, la faveur imméritée du Seigneur “ a surabondé, avec la foi et l’amour qui se rapporte à Christ Jésus ”, de sorte que miséricorde lui a été faite. Il avait été le premier des pécheurs ; et ainsi, il est devenu l’exemple type de la faveur imméritée de Christ Jésus, qui “ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs ”. Combien le Roi d’éternité est digne de recevoir honneur et gloire à tout jamais ! Paul exhorte Timothée à faire la belle guerre, “ possédant foi et bonne conscience ”. Il ne doit pas suivre l’exemple de ceux qui “ ont fait naufrage en ce qui concerne leur foi ”, comme Hyménée et Alexandre, que Paul a disciplinés pour blasphème. — 1:14, 15, 19.
9. a) À propos de quoi convient-il de prier, et pourquoi ? b) Qu’est-il dit au sujet des femmes dans la congrégation ?
9 Instructions relatives au culte et à l’organisation au sein de la congrégation (2:1–6:2). Il convient de prier à propos de toutes sortes d’hommes, y compris de ceux qui sont haut placés, afin que les chrétiens puissent mener une vie paisible dans un parfait attachement à Dieu. C’est la volonté de Dieu, le Sauveur, que “ toutes sortes d’hommes soient sauvés et parviennent à une connaissance exacte de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme, Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon correspondante pour tous ”. (2:4-6.) C’est pour ce témoignage que Paul a été établi apôtre et prédicateur. Il invite donc les hommes à prier fidèlement, et les femmes à se parer avec modestie et bon sens, comme il convient à celles qui révèrent Dieu. Que la femme apprenne en silence et ne domine pas sur l’homme, “ car Adam a été formé le premier, Ève ensuite ”. — 2:13.
10. Quelles qualités sont requises des surveillants et des assistants ministériels, et pourquoi Paul écrit-il cela ?
10 L’homme qui aspire à une fonction de surveillant désire une belle œuvre. Paul énumère ensuite les qualités requises des surveillants et des assistants ministériels. Un surveillant doit être “ irréprochable, mari d’une seule femme, modéré dans ses habitudes, sain d’esprit, ordonné, hospitalier, capable d’enseigner, que ce ne soit pas un ivrogne querelleur, pas un homme qui frappe, mais qu’il soit raisonnable, non belliqueux, non ami de l’argent, que ce soit quelqu’un qui préside de belle façon sa propre maisonnée, qui tienne ses enfants dans la soumission en toute dignité ; [...] que ce ne soit pas un homme récemment converti. [...] D’autre part, il faut aussi qu’il reçoive un beau témoignage de gens du dehors ”. (3:2-7.) Des qualités similaires sont exigées des assistants ministériels, qui doivent d’abord être mis à l’épreuve quant à leurs aptitudes à servir. Paul écrit ces choses pour que Timothée sache comment il doit se conduire dans la congrégation de Dieu, “ colonne et soutien de la vérité ”. — 3:15.
11. a) Quelles difficultés vont faire leur apparition par la suite ? b) À quoi Timothée doit-il être attentif, et pourquoi ?
11 Dans les périodes à venir, quelques-uns abandonneront la foi pour des enseignements de démons. Des hommes hypocrites disant des mensonges interdiront de se marier et ordonneront de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour être pris avec action de grâces. Excellent ministre, Timothée doit refuser ces fables et ces “ contes de vieilles femmes ”. Par contre, il s’exercera en ayant pour but l’attachement à Dieu. “ C’est pour cela que nous travaillons dur et que nous luttons, dit Paul, parce que nous avons mis notre espérance en un Dieu vivant, qui est un Sauveur de toutes sortes d’hommes, surtout des fidèles. ” En conséquence, Timothée doit continuer à donner ces ordres et à les enseigner. Il ne permettra à personne de mépriser sa jeunesse ; au contraire, il deviendra un exemple dans sa conduite et son service pour Dieu. Qu’il persévère dans ces choses et fasse constamment attention à lui-même et à son enseignement, car en faisant cela il se ‘ sauvera lui-même et ceux qui l’écoutent ’. — 4:7, 10, 16.
12. Quel conseil est donné quant à l’attitude à avoir à l’égard des veuves et des autres membres de la congrégation ?
12 Paul conseille Timothée sur l’attitude à avoir vis-à-vis de chacun : il regardera les hommes d’âge mûr comme des pères, les jeunes gens comme des frères, les femmes d’âge mûr comme des mères, les jeunes femmes comme des sœurs. Une disposition sera prise en faveur de celles qui sont réellement veuves. Toutefois, la famille d’une veuve prendra soin d’elle, si possible. Faillir en ce domaine équivaudrait à renier la foi. On pourra inscrire sur la liste une veuve qui n’a pas moins de 60 ans, “ à qui témoignage est rendu pour ses belles œuvres ”. (5:10.) Par contre, on refusera les veuves plus jeunes qui se laissent dominer par leurs pulsions sexuelles. Au lieu de courir les maisons et de bavarder, qu’elles se marient, qu’elles aient des enfants et ne donnent à l’adversaire aucune occasion d’insulte.
13. Quels égards convient-il d’avoir vis-à-vis des anciens, comment faut-il agir envers ceux qui pratiquent le péché, et quelle responsabilité incombe aux esclaves ?
13 Que les anciens qui président de belle façon soient jugés dignes d’un double honneur, “ surtout ceux qui travaillent dur dans la parole et dans l’enseignement ”. (5:17.) On n’acceptera pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. Quiconque pratique le péché doit être repris sous les yeux de tous, mais cela doit se faire sans préjugé ni inclination partiale. Que les esclaves respectent leurs propriétaires, qu’ils accomplissent un bon service, particulièrement pour les frères qui “ sont des croyants et des bien-aimés ”. — 6:2.
14. Que dit Paul à propos de l’orgueil et de l’amour de l’argent en rapport avec “ l’attachement à Dieu, si l’on sait se suffire à soi-même ” ?
14 Conseils sur “ l’attachement à Dieu, si l’on sait se suffire à soi-même ”. (6:3-21.) L’homme qui n’admet pas les paroles salutaires est gonflé d’orgueil et malade mentalement de discussions et de débats sur des mots, lesquels mènent à des altercations violentes sur des riens. Par contre, “ c’est un moyen de grand gain que cet attachement à Dieu, si l’on sait se suffire à soi-même ”. Qu’on se contente de la nourriture et du vêtement. La détermination à être riche est un piège qui conduit à la destruction, et l’amour de l’argent “ est une racine de toutes sortes de choses mauvaises ”. Paul exhorte Timothée, homme de Dieu, à fuir ces choses, à poursuivre les vertus chrétiennes, à combattre le beau combat de la foi et ‘ à saisir fermement la vie éternelle ’. (6:6, 10, 12.) Il doit observer le commandement d’une manière “ pure et irréprochable ” jusqu’à la manifestation du Seigneur Jésus Christ. Que les riches ‘ ne mettent pas leur espérance dans des richesses incertaines, mais en Dieu ’, afin de saisir fermement la vie véritable. Enfin, Paul encourage Timothée à garder son dépôt doctrinal et à se détourner des discours vides et des “ contradictions de ce que l’on appelle faussement ‘ la connaissance ’ ”. — 6:14, 17, 20.
UTILITÉ
15. Quelle mise en garde est faite à propos des spéculations et des discussions ?
15 Cette lettre constitue un sévère avertissement pour ceux qui se perdent en spéculations stériles et en discussions philosophiques. Les “ débats sur des mots ” s’apparentent à l’orgueil et doivent être évités, car, dit Paul, ils font obstacle à la croissance chrétienne, donnant lieu “ à des questions pour les recherches plutôt qu’à ceci : que quelque chose soit dispensé par Dieu en ce qui concerne la foi ”. (6:3-6 ; 1:4.) De même que les œuvres de la chair, ces débats ‘ s’opposent à l’enseignement salutaire selon la glorieuse bonne nouvelle du Dieu heureux ’. — 1:10, 11.
16. Que conseille Paul au sujet du matérialisme ?
16 Les chrétiens de la ville cupide d’Éphèse avaient apparemment besoin d’être conseillés sur la façon de combattre le matérialisme et ses égarements. Paul les a conseillés sur ce point. Le monde a abondamment cité les paroles de Paul : “ L’amour de l’argent est la racine de tous les maux ”, mais peu nombreux sont ceux qui les observent ! Par contre, les vrais chrétiens doivent suivre ce conseil en tout temps. Il signifie la vie pour eux. Il leur faut fuir le piège funeste du matérialisme et ne pas mettre leur espérance “ dans des richesses incertaines, mais en Dieu, qui nous procure richement toutes choses pour que nous en jouissions ”. — 6:6-12, 17-19.
17. Quel conseil donné à Timothée est opportun pour tous les jeunes ministres zélés de notre temps ?
17 La lettre de Paul montre que Timothée est un bel exemple de ce que doit être un jeune chrétien. Bien qu’il fût relativement jeune, Timothée était mûr et adulte sur le plan spirituel. Il avait aspiré à la fonction de surveillant en se qualifiant, et il était abondamment béni dans les privilèges dont il jouissait. Toutefois, comme tous les jeunes ministres zélés aujourd’hui, il lui fallait réfléchir à ces choses et s’absorber en elles, de manière à continuer de progresser. Le conseil de Paul à tous ceux qui cherchent une joie constante en progressant spirituellement est opportun : “ Fais constamment attention à toi et à ton enseignement. Persévère dans ces choses, car en faisant cela tu sauveras et toi-même et ceux qui t’écoutent. ” — 4:15, 16.
18. Quel ordre établi dans la congrégation est clairement défini, et comment Paul se réfère-t-il aux Écritures hébraïques comme à une autorité ?
18 Cette lettre d’inspiration divine suscite le respect pour l’ordre établi par Dieu. Elle montre comment hommes et femmes peuvent contribuer à l’harmonie théocratique au sein de la congrégation (2:8-15). Elle expose ensuite les qualités requises des surveillants et des assistants ministériels. Ainsi, l’esprit saint révèle les conditions à remplir par ceux qui sont chargés de fonctions particulières. Cette lettre encourage aussi tous les ministres voués à acquérir ces qualités, en disant : “ Si quelqu’un aspire à une fonction de surveillant, il désire une belle œuvre. ” (3:1-13). L’attitude convenable du surveillant à l’égard des membres de la congrégation, selon leur âge et leur sexe, est bien discutée, de même que la façon de traiter les accusations portées devant témoins. Pour accentuer le fait que les anciens qui travaillent dur dans la parole et dans l’enseignement sont dignes d’un double honneur, Paul se réfère par deux fois à l’autorité des Écritures hébraïques : “ Car la parole de l’Écriture dit : ‘ Tu ne dois pas museler le taureau quand il bat le grain ’ ; et : ‘ L’ouvrier est digne de son salaire. ’ ” — 1 Tim. 5:1-3, 9, 10, 19-21, 17, 18 ; Deut. 25:4 ; Lév. 19:13.
19. Comment l’espérance du Royaume est-elle mise en lumière, et quelle exhortation est donnée sur cette base ?
19 Après avoir donné tous ces excellents conseils, Paul ajoute que le commandement doit être observé d’une manière pure et irréprochable ‘ jusqu’à la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ, le Roi de ceux qui règnent et le Seigneur de ceux qui dominent ’. Sur la base de cette espérance du Royaume, la lettre se termine par une puissante exhortation aux chrétiens ‘ à travailler au bien, à être riches en belles œuvres, généreux, prêts à partager, amassant en lieu sûr pour eux-mêmes un beau fondement pour l’avenir, afin qu’ils saisissent fermement la vie véritable ’. (1 Tim. 6:14, 15, 18, 19.) Utile en vérité est ce bel enseignement de Un Timothée !
[Notes]
a Par H. Gehman, 1970, page 721.
b Les écrits des Pères apostoliques, Paris, 1990, page 74, “ Épître de Clément de Rome aux Corinthiens ”, chap. V.
c New Bible Dictionary, par J. Douglas, 1986, deuxième édition, page 1203.
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Livre de la Bible numéro 55 — 2 Timothée« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 55 — 2 Timothée
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 65 de n. è.
1. Quelle persécution a été déclenchée à Rome vers 64 de n. è., et pour quelle raison apparente ?
UNE nouvelle fois Paul est emprisonné à Rome. Mais les conditions de ce deuxième emprisonnement sont bien plus dures que celles du premier. Cela se passe vers 65 de n. è. Un grand incendie a embrasé Rome en juillet 64, ravageant 10 des 14 quartiers de la ville. D’après l’historien romain Tacite, l’empereur Néron fut dans l’incapacité de faire “ reculer la rumeur infamante d’après laquelle l’incendie avait été ordonné. Aussi, pour l’anéantir, il supposa des coupables et infligea des tourments raffinés à ceux que leurs abominations faisaient détester et que la foule appelait Chrétiens. [...] [On se saisit d’]une multitude [...], qui furent convaincus moins du crime d’incendie que de haine contre le genre humain. On ne se contenta pas de les faire périr : on se fit un jeu de les revêtir de peaux de bêtes pour qu’ils fussent déchirés par la dent des chiens ; ou bien ils étaient attachés à des croix ou enduits de matières inflammables, et, quand le jour avait fui, ils éclairaient les ténèbres comme des torches. Néron avait offert ses jardins pour ce spectacle [...]. Aussi, quoique ces gens fussent coupables [...], on se mettait à les prendre en pitié, car on se disait que ce n’était pas en vue de l’intérêt public, mais pour la cruauté d’un seul qu’on les faisait disparaîtrea ”.
2. Dans quelles circonstances Paul a-t-il écrit Deux Timothée, et pourquoi parle-t-il en termes élogieux d’Onésiphore ?
2 Selon toute vraisemblance, c’est lors du déferlement de cette vague de persécution violente que Paul a de nouveau été emprisonné à Rome. Cette fois, il se trouvait dans les chaînes. Loin de songer à une libération, il attendait l’arrêt final et son exécution. Les visiteurs étaient peu nombreux. En fait, quiconque se déclarait ouvertement chrétien risquait l’arrestation et la mort par la torture. Aussi Paul a-t-il pu écrire avec reconnaissance à propos du visiteur venu d’Éphèse : “ Que le Seigneur fasse miséricorde à la maisonnée d’Onésiphore, parce qu’il m’a souvent réconforté, et il n’a pas pris honte de mes chaînes. Au contraire, quand il est venu à Rome, il m’a cherché avec soin et il m’a trouvé. ” (2 Tim. 1:16, 17). Alors que planait sur lui l’ombre de la mort, Paul s’est présenté comme “ apôtre de Christ Jésus par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est dans l’union avec Christ Jésus ”. (1:1.) Paul savait que la vie en union avec Christ l’attendait. Il avait prêché dans bon nombre de villes importantes du monde connu d’alors, de Jérusalem à Rome, et peut-être même aussi loin que l’Espagne (Rom. 15:24, 28). Il avait achevé la course dans la fidélité. — 2 Tim. 4:6-8.
3. Quand Deux Timothée a-t-elle été écrite, et comment a-t-elle été utile aux chrétiens au cours des âges ?
3 La lettre a probablement été écrite vers 65, juste avant le martyre de Paul. Timothée se trouvait peut-être encore à Éphèse, car Paul l’avait encouragé à y rester (1 Tim. 1:3). Maintenant, à deux reprises Paul prie Timothée de venir rapidement le voir, et il lui demande d’amener Marc et d’apporter le manteau et les rouleaux qu’il a laissés à Troas (2 Tim. 4:9, 11, 13, 21). Écrite à une époque aussi critique, cette lettre renfermait un puissant encouragement pour Timothée, et elle a continué d’encourager utilement les vrais chrétiens au cours des siècles.
4. Quelles preuves avons-nous de l’authenticité et de la canonicité de Deux Timothée ?
4 Deux Timothée est authentique et canonique pour les raisons déjà présentées en rapport avec la première. Les écrivains et commentateurs primitifs l’ont acceptée et employée, y compris Polycarpe au IIe siècle de n. è.
CONTENU DE DEUX TIMOTHÉE
5. Quelle sorte de foi habitait Timothée, et pourtant que devait-il continuer de faire ?
5 “ Retiens toujours le modèle des paroles salutaires. ” (1:1–3:17). Paul dit à Timothée qu’il se souvient sans cesse de lui dans ses prières et qu’il désire ardemment le voir. Il se rappelle ‘ la foi qui est en lui sans aucune hypocrisie ’, et qui a d’abord habité dans sa grand-mère Loïs et dans sa mère Eunice. Que le jeune homme ranime comme un feu le don qui est en lui, ‘ car Dieu n’a pas donné un esprit de lâcheté, mais de puissance, d’amour et de bon sens ’. Qu’il ne prenne donc pas honte du témoignage et qu’il supporte le mal pour la bonne nouvelle, car la faveur imméritée de Dieu est devenue bien visible grâce à la manifestation du Sauveur Jésus Christ. Que Timothée ‘ retienne toujours le modèle des paroles salutaires ’ qu’il a entendues de Paul, les gardant comme un beau dépôt. — 1:5, 7, 13.
6. Quel conseil Paul donne-t-il à propos de l’enseignement, et comment Timothée peut-il être un ouvrier approuvé et un vase honorable ?
6 Les choses que Timothée à apprises de Paul, il les confiera à “ des hommes fidèles qui, à leur tour, seront qualifiés pour enseigner les autres ”. Que Timothée se montre un excellent soldat de Christ Jésus. Un soldat ne se laisse pas entraîner dans les affaires commerciales. De plus, celui qui est couronné dans les jeux lutte selon les règles. Pour acquérir du discernement, Timothée devra penser constamment aux paroles de Paul. Les choses importantes à se rappeler et à rappeler aux autres sont : “ Jésus Christ a été relevé d’entre les morts et [...] il était de la semence de David ”, et le salut et la gloire éternelle dans l’union avec Christ, savoir régner avec lui, sont les récompenses de ceux qui ont été choisis et qui endurent. Timothée fera tout son possible pour se présenter à Dieu comme un ouvrier approuvé ; il évitera les discours vides qui profanent ce qui est saint et s’étendent comme la gangrène. De même que dans une grande maison on sépare le vase pour un usage honorable de celui qui est pour un usage vulgaire, de même Paul exhorte Timothée à ‘ fuir les désirs de la jeunesse, et à poursuivre la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ’. L’esclave du Seigneur doit être doux envers tous, capable d’enseigner et d’instruire avec douceur. — 2:2, 8, 22.
7. Pourquoi les Écritures inspirées vont-elles être particulièrement utiles “ dans les derniers jours ” ?
7 “ Dans les derniers jours ”, des temps critiques, difficiles à supporter, seront là ; des hommes trahiront leur forme d’attachement à Dieu, ‘ apprenant toujours mais n’étant jamais capables de parvenir à une connaissance exacte de la vérité ’. Mais Timothée a suivi de près l’enseignement de Paul, sa manière de vivre, ses persécutions, desquelles le Seigneur l’a délivré. Paul ajoute : “ D’ailleurs, tous ceux qui veulent vivre dans l’attachement à Dieu par leur relation avec Christ Jésus seront eux aussi persécutés. ” Toutefois, Timothée demeurera dans les choses qu’il a apprises depuis sa toute petite enfance, choses qui peuvent le rendre sage pour le salut, car “ toute Écriture est inspirée de Dieu et utile ”. — 3:1, 7, 12, 16.
8. Qu’est-ce que Paul ordonne à Timothée de faire, et comment Paul exulte-t-il à ce sujet ?
8 “ Remplis pleinement ton ministère. ” (4:1-22). Paul ordonne à Timothée de “ prêcher la parole ” avec insistance (4:2). Le temps viendra où les hommes ne supporteront pas l’enseignement salutaire et se tourneront vers de faux enseignants, mais que Timothée reste dans son bon sens, ‘ fasse l’œuvre d’un évangélisateur, accomplisse pleinement son ministère ’. Conscient de l’imminence de sa mort, Paul exulte parce qu’il a combattu le beau combat, achevé la course et observé la foi. Maintenant il attend, confiant, la récompense : “ la couronne de justice ”. — 4:5, 8.
9. Quelle confiance en la puissance du Seigneur Paul exprime-t-il ?
9 Paul exhorte Timothée à venir rapidement et lui donne des instructions relatives au voyage. Quand Paul a présenté sa première défense, tous l’ont abandonné, mais le Seigneur lui a infusé de la puissance pour que la prédication soit pleinement accomplie parmi les nations. Oui, Paul est confiant que le Seigneur le délivrera de toute œuvre mauvaise et le sauvera pour son Royaume céleste.
UTILITÉ
10. a) Quelle utilité particulière de “ toute Écriture ” est mise en évidence dans Deux Timothée, et que doivent s’appliquer à devenir les chrétiens ? b) Quelle influence faut-il éviter, et comment ? c) Quel besoin urgent subsiste ?
10 “ Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile. ” Utile à quoi ? Paul le dit dans sa deuxième lettre à Timothée : “ Pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice, pour que l’homme de Dieu soit pleinement qualifié, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne. ” (3:16, 17). Ainsi, cette lettre met en évidence les bienfaits de ‘ l’enseignement ’. Tous les amis de la justice de notre temps s’efforceront de suivre le sage conseil de cette lettre en s’appliquant à devenir des enseignants de la Parole et en faisant tout leur possible pour être des ouvriers approuvés de Dieu, ‘ qui exposent correctement la parole de la vérité ’. De même qu’à Éphèse aux jours de Timothée, de même à notre époque il en est qui suscitent des “ discussions sottes et stupides ”, “ qui apprennent toujours mais ne sont jamais capables de parvenir à une connaissance exacte de la vérité ”, et qui rejettent “ l’enseignement salutaire ” pour écouter des enseignants qui leur caressent agréablement les oreilles selon leurs désirs égoïstes (2:15, 23 ; 3:7 ; 4:3, 4). Pour se soustraire à cette influence du monde contagieuse, il faut ‘ retenir le modèle des paroles salutaires ’ avec la foi et l’amour. En outre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la congrégation, il y a un besoin urgent d’un nombre croissant de personnes qualifiées pour enseigner les autres, à l’exemple de Timothée, l’“ homme de Dieu ”. Heureux sont ceux qui assument cette responsabilité, devenant ‘ capables d’enseigner avec douceur ’, et qui prêchent la parole “ avec toute patience et avec art d’enseigner ”. — 1:13 ; 2:2, 24, 25 ; 4:2.
11. Quel conseil Paul donne-t-il concernant les jeunes ?
11 Comme le dit Paul, Timothée connaissait les écrits sacrés depuis sa “ toute petite enfance ” grâce à l’enseignement affectueux de Loïs et d’Eunice. L’expression “ depuis ta toute petite enfance ” indique aussi à quel moment on doit commencer à enseigner la Bible aux enfants. Mais que faire si plus tard ce zèle, tôt enflammé, se meurt ? Paul conseille de le ranimer dans un esprit “ de puissance, d’amour et de bon sens ”, en gardant la foi sans hypocrisie. “ Dans les derniers jours ”, dit Paul, des temps critiques seront là, caractérisés par des problèmes de délinquance et de faux enseignements. Voilà pourquoi il est très important que les jeunes en particulier, mais aussi tous les autres, ‘ restent dans leur bon sens en toutes choses et accomplissent pleinement leur ministère ’. — 3:15 ; 1:5-7 ; 3:1-5 ; 4:5.
12. a) Comment Paul a-t-il attiré l’attention sur la semence du Royaume, et quel espoir a-t-il exprimé ? b) Comment les serviteurs de Dieu aujourd’hui peuvent-ils avoir la même attitude mentale que Paul ?
12 Le prix vaut la peine qu’on lutte pour le remporter (2:3-7). Sous ce rapport, Paul attire l’attention sur la semence du Royaume, disant : “ Rappelle-toi que Jésus Christ a été relevé d’entre les morts et qu’il était de la semence de David, selon la bonne nouvelle. ” Paul espérait demeurer en union avec cette semence. Plus tard, il parle de l’imminence de son exécution en termes triomphants : “ Désormais m’est réservée la couronne de justice que le Seigneur, le juste juge, me donnera en récompense en ce jour-là, pas seulement à moi cependant, mais aussi à tous ceux qui ont aimé sa manifestation. ” (2:8 ; 4:8). Comme ils sont heureux ceux qui peuvent dire la même chose en considérant leurs nombreuses années de service fidèle ! Néanmoins, cela exige que nous servions maintenant avec fidélité, en aimant la manifestation de Jésus Christ et en montrant la même confiance que celle qu’avait Paul quand il a écrit : “ Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise et me sauvera pour son royaume céleste. À lui soit la gloire à tout jamais. Amen. ” — 4:18.
[Note]
a Annales, traduit par H. Goelzer, Paris, 1962, XV, XLIV.
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Livre de la Bible numéro 56 — Tite« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 56 — Tite
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Macédoine ?
Fin du travail de composition : vers 61-64 de n. è.
1. a) Quelle tâche fut assignée à Tite ? b) Dans quel climat les congrégations de Crète ont-elles pris naissance, et que devaient faire les chrétiens de cette île ?
“ PAUL, esclave de Dieu et apôtre de Jésus Christ [...] à Tite, mon véritable enfant selon une foi qui nous est commune. ” (Tite 1:1, 4). Ainsi commence la lettre de Paul à Tite, son collaborateur et associé de longue date, qu’il a laissé sur l’île de Crète pour mieux organiser les congrégations. Tite se voyait confier là une tâche considérable. Cette île, dont on a dit qu’elle avait été le lieu de résidence “ du père des dieux et des hommes ”, était à l’origine du dicton : “ crétiser un Crétois ”, c’est-à-dire “ à menteur, menteur et demia ”. La fausseté de ses habitants était proverbiale, au point que Paul a même cité leur propre prophète, qui a dit : “ Les Crétois sont toujours menteurs, ce sont des bêtes sauvages néfastes, des goinfres désœuvrés. ” (1:12). Au temps de Paul, les Crétois ont également été décrits comme suit : “ Les Crétois sont des gens instables, de mauvaise foi et querelleurs. Leur avarice, leur licence, leur fausseté et leur ivrognerie étaient plus qu’ordinaires ; les Juifs qui s’étaient installés parmi les insulaires semblent avoir été plus loin qu’eux dans l’immoralitéb. ” C’est dans un tel climat que les congrégations de Crète ont pris naissance ; il était donc vraiment indispensable pour les croyants de ‘ rejeter l’impiété et les désirs de ce monde, et de vivre avec bon sens et justice et attachement à Dieu ’, comme les y exhortait Paul. — 2:12.
2, 3. a) Quel lien Tite avait-il avec Paul ? b) D’où Paul a-t-il vraisemblablement écrit à Tite, et dans quel but ?
2 La lettre à Tite elle-même ne donne que très peu de renseignements au sujet de l’association de Paul et de Tite, mais on peut glaner beaucoup d’informations dans les références faites à Tite dans les autres lettres de Paul. Tite, qui était Grec, a souvent accompagné Paul et il est monté au moins une fois à Jérusalem avec lui (Gal. 2:1-5). Paul dit de lui qu’il est ‘ son associé et son compagnon de travail ’. C’est Tite que Paul envoya à Corinthe après avoir écrit d’Éphèse sa première lettre aux Corinthiens. Lors de son séjour à Corinthe, Tite participa à la collecte en faveur des frères de Jérusalem, et plus tard il y revint, sur l’ordre de Paul, pour achever cette collecte. C’est à l’occasion de son retour à Corinthe, après sa rencontre avec Paul en Macédoine, que Tite apporta aux chrétiens de cette ville la deuxième lettre de Paul. — 2 Cor. 8:16-24 ; 2:13 ; 7:5-7.
3 Une fois libéré après sa première détention à Rome, Paul s’est de nouveau associé à Timothée et à Tite au cours des dernières années de son ministère. Il semble qu’ils aient effectué leur service entre autres en Crète, en Grèce et en Macédoine. Finalement, on rapporte que Paul s’est rendu à Nicopolis, dans le nord-ouest de la Grèce, où il aurait été arrêté et emmené à Rome pour son dernier emprisonnement et son exécution. C’est lors de sa visite en Crète que Paul y a laissé Tite, pour ‘ qu’il mette de l’ordre dans les choses qui laissaient à désirer et qu’il établisse des anciens dans ville après ville ’, conformément aux instructions qu’il lui avait données. La lettre de Paul semble avoir été écrite peu de temps après qu’il eut laissé Tite en Crète et très probablement depuis la Macédoine (Tite 1:5 ; 3:12 ; 1 Tim. 1:3 ; 2 Tim. 4:13, 20). Elle a vraisemblablement été rédigée pour la même raison que Un Timothée : encourager le compagnon de travail de Paul et soutenir son autorité dans l’exercice de ses responsabilités.
4. Quand la lettre à Tite a-t-elle dû être écrite, et quelle preuve avons-nous de son authenticité ?
4 Paul a dû écrire sa lettre entre sa première et sa deuxième détention à Rome, soit entre 61 et 64 de n. è. Les preuves de l’authenticité de la lettre à Tite ont le même poids que celles des lettres adressées à Timothée à la même époque, les trois écrits bibliques étant souvent appelés “ lettres pastorales ” de Paul. Le style d’écriture est le même. Irénée et Origène citent tous deux la lettre à Tite, et bien d’autres autorités du passé en attestent également la canonicité. Elle figure dans le Sinaiticus et l’Alexandrinus. La Bibliothèque John Rylands possède un fragment de papyrus, le P32, qui est une feuille de codex datant du IIIe siècle de n. è., où l’on trouve les passages de Tite 1:11-15 et 2:3-8c. Il ne fait aucun doute que cette lettre est une partie authentique des Écritures inspirées.
CONTENU DE TITE
5. a) Quelles qualités requises des surveillants Paul souligne-t-il, et pourquoi sont-elles indispensables ? b) Pourquoi Tite doit-il reprendre certains avec sévérité, et qu’est-il dit au sujet des gens souillés ?
5 Que les surveillants exhortent par l’enseignement qui est salutaire (1:1-16). Après une salutation exprimée en termes affectueux, Paul énonce les qualités requises des surveillants. Il souligne qu’un surveillant doit être “ exempt d’accusation ”, ami du bien, juste, fidèle, “ fermement attaché à la parole fidèle pour ce qui est de son art d’enseigner, afin qu’il soit capable d’exhorter par l’enseignement qui est salutaire et aussi de reprendre les contradicteurs ”. Ces qualités sont indispensables parce que des ‘ gens abusent l’intelligence ’ et vont même jusqu’à bouleverser des maisonnées entières, en enseignant pour un gain malhonnête. Par conséquent, Tite doit continuer “ à les reprendre sévèrement, pour qu’ils soient robustes dans la foi, ne faisant pas attention à des fables juives ”. Les gens souillés peuvent déclarer publiquement qu’ils connaissent Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres de désobéissance. — 1:6-10, 13, 14.
6. Quels conseils sont donnés en rapport avec la conduite chrétienne ?
6 Il faut vivre avec bon sens, justice et attachement à Dieu (2:1–3:15). Que les vieillards et les femmes âgées soient dignes et respectent Dieu. Que les jeunes femmes aiment leur mari et leurs enfants, et qu’elles soient soumises à leur mari, “ afin qu’on ne parle pas en mal de la parole de Dieu ”. Que les jeunes gens soient un exemple de belles œuvres et de parole saine. Que les esclaves soumis fassent preuve d’“ une bonne fidélité ”. La faveur imméritée de Dieu qui apporte le salut s’est manifestée, encourageant le bon sens, la justice et l’attachement à Dieu chez ceux que Dieu a purifiés par Christ Jésus pour être “ un peuple qui soit le sien propre, zélé pour les belles œuvres ”. — 2:5, 10, 14.
7. Que souligne Paul au sujet de la soumission, du salut et des belles œuvres ?
7 Paul souligne la nécessité d’être soumis et d’obéir aux gouvernements, faisant preuve d’“ une totale douceur envers tous les hommes ”. Autrefois, Paul et ses compagnons dans la foi étaient aussi mauvais que les autres hommes. Ce n’est pas en raison de leurs propres œuvres, mais selon la bonté, l’amour et la miséricorde de Dieu qu’ils ont été sauvés grâce à l’esprit saint et sont devenus héritiers selon une espérance de vie éternelle. Ainsi, que ceux qui croient en Dieu “ pensent à pratiquer de belles œuvres ”. Qu’ils évitent les discussions sottes et les disputes au sujet de la Loi, et quant à l’homme qui fonde une secte, qu’ils le rejettent après un premier et un deuxième avertissement. Paul prie Tite de venir vers lui à Nicopolis, et après avoir donné quelques instructions supplémentaires relatives au service missionnaire, il souligne à nouveau la nécessité des belles œuvres, afin de ne pas être stérile. — 3:2, 7, 8.
UTILITÉ
8. Selon le conseil donné par Paul dans sa lettre à Tite, qu’est-ce qui est ‘ beau et utile ’ pour nous aujourd’hui, et pourquoi ?
8 Les chrétiens de Crète vivaient dans un climat de mensonge, de corruption et d’avidité. Leur fallait-il tout simplement suivre la foule ? Ou bien devaient-ils agir de façon constructive en se séparant complètement d’elle pour servir Jéhovah Dieu comme un peuple sanctifié ? Par Tite, Paul dit aux Crétois qu’ils “ pensent à pratiquer de belles œuvres. Ces choses sont belles et utiles aux hommes ”. Aujourd’hui, dans un monde qui se vautre dans un bourbier de fausseté et de pratiques malhonnêtes, il est également ‘ beau et utile ’ pour les vrais chrétiens d’apprendre “ à accomplir fidèlement de belles œuvres ”, en étant productifs dans le service de Dieu (3:8, 14). Paul condamna l’immoralité et la méchanceté qui menaçaient les congrégations de Crète, et ces réprobations nous servent aujourd’hui d’avertissement, alors que ‘ la faveur imméritée de Dieu nous enseigne à rejeter l’impiété et les désirs de ce monde, et à vivre avec bon sens et justice et attachement à Dieu dans le présent système de choses ’. Les chrétiens devraient aussi être “ prêts pour toute œuvre bonne ” en obéissant aux gouvernements et en gardant une bonne conscience. — 2:11, 12 ; 3:1.
9. Comment l’importance de l’enseignement salutaire est-elle accentuée, particulièrement comme une responsabilité qui incombe au surveillant ?
9 Tite 1:5-9 complète 1 Timothée 3:2-7, indiquant ce que l’esprit saint requiert des surveillants. Il y est souligné que le surveillant doit être “ fermement attaché à la parole fidèle ” et enseigner la congrégation. Cela est vraiment indispensable pour que tous soient amenés à la maturité. En fait, l’importance de cet enseignement salutaire est accentuée à plusieurs reprises dans la lettre à Tite. Paul exhorte Tite à continuer “ à dire les choses qui conviennent à l’enseignement salutaire ”. Les femmes âgées doivent ‘ enseigner ce qui est bon ’ et les esclaves sont tenus “ de parer l’enseignement de notre Sauveur, Dieu, en toutes choses ”. (Tite 1:9 ; 2:1, 3, 10.) Soulignant la nécessité pour le surveillant Tite d’enseigner avec fermeté et sans crainte, Paul dit : “ Continue à dire ces choses et à exhorter et à reprendre en usant pleinement de ton droit de donner des ordres. ” Et pour ce qui est des désobéissants, il dit : “ Continue à les reprendre sévèrement, pour qu’ils soient robustes dans la foi. ” Ainsi, la lettre de Paul à Tite est particulièrement “ utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice ”. — Tite 2:15 ; 1:13 ; 2 Tim. 3:16.
10. Comment la lettre à Tite nous encourage-t-elle, et quelle joyeuse espérance suscite-t-elle ?
10 La lettre à Tite fait naître en nous un sentiment de reconnaissance pour la faveur imméritée de Dieu et nous encourage à nous détourner de l’impiété du monde, “ tandis que nous attendons l’heureuse espérance et la manifestation glorieuse du grand Dieu et du Sauveur de nos personnes, Christ Jésus ”. Ce faisant, ceux qui ont été déclarés justes grâce à Christ Jésus peuvent devenir “ héritiers selon une espérance de vie éternelle ” dans le Royaume de Dieu. — Tite 2:13 ; 3:7.
[Notes]
a Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol. II, page 564 ; The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge, 1958, vol. III, page 306.
b Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol. X, page 442.
c The Text of the New Testament, par Kurt et Barbara Aland, traduit par E. Rhodes, 1987, page 98.
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Livre de la Bible numéro 57 — Philémon« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 57 — Philémon
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 60-61 de n. è.
1. Quelles sont quelques caractéristiques de la lettre à Philémon ?
CETTE lettre de Paul, pleine de tact et d’amour, est d’un grand intérêt pour les chrétiens de nos jours. Non seulement c’est la plus courte lettre écrite de la main même de l’“ apôtre des nations ” qui ait été préservée, mais de toute la Bible seules Deux et Trois Jean sont plus brèves. C’est aussi la seule lettre “ personnelle ” de Paul, en ce qu’elle n’est adressée officiellement ni à une congrégation ni à un surveillant responsable, mais à une personne en particulier ; elle traite uniquement d’un problème spécial dont Paul a voulu s’entretenir avec ce frère dans la foi, Philémon, un homme apparemment aisé, qui habitait la ville phrygienne de Colosses, au cœur même de l’Asie Mineure. — Rom. 11:13.
2. Dans quelles circonstances et dans quel but la lettre à Philémon a-t-elle été écrite ?
2 Le but de cette lettre est clairement révélé : durant son premier emprisonnement à Rome (59-61 de n. è.), Paul jouissait d’une grande liberté pour prêcher le Royaume de Dieu. Parmi ceux qui ont été attentifs à sa prédication, il y a eu Onésime, un esclave qui avait fui la maison de Philémon, l’ami de Paul. Onésime devint chrétien et Paul décida, avec le consentement d’Onésime, de le renvoyer à Philémon. C’est aussi à ce moment-là que Paul écrivit ses lettres aux congrégations d’Éphèse et de Colosses. Dans chacune d’elles, il donne de bons conseils aux esclaves et aux maîtres chrétiens sur la façon dont ils doivent se comporter les uns envers les autres (Éph. 6:5-9 ; Col. 3:22–4:1). Mais avant tout, Paul composa une lettre à Philémon dans laquelle il plaida personnellement la cause d’Onésime. C’était une lettre écrite de sa propre main, chose inhabituelle de la part de l’apôtre (Philém. 19). Cette touche personnelle donna beaucoup plus de poids à sa plaidoirie.
3. Quand la lettre à Philémon a-t-elle été vraisemblablement écrite, et par qui a-t-elle été remise ?
3 La lettre a très vraisemblablement été écrite vers 60-61 de n. è., car Paul avait prêché suffisamment longtemps à Rome pour avoir obtenu des conversions. Aussi, parce qu’il exprime au verset 22 son espoir d’être relâché, nous sommes fondés à conclure que l’apôtre avait déjà passé quelque temps en prison lorsqu’il composa cette lettre. Il apparaît que ces trois lettres, celle à Philémon et celles aux congrégations d’Éphèse et de Colosses, ont été remises par Tychique et Onésime. — Éph. 6:21, 22 ; Col. 4:7-9.
4. Qu’est-ce qui atteste l’identité du rédacteur et l’authenticité de la lettre à Philémon ?
4 Que Paul ait bel et bien écrit à Philémon, c’est ce qu’atteste le premier verset, où il est nommément cité. C’est ce qu’ont reconnu Origène et Tertulliena. L’authenticité de la lettre est également appuyée par le fait qu’elle est citée avec les autres lettres de Paul dans le Canon de Muratori daté du IIe siècle de n. è.
CONTENU DE PHILÉMON
5. a) Par quelles salutations et quelles félicitations la lettre commence-t-elle ? b) Que dit Paul à Philémon à propos de son esclave Onésime ?
5 Onésime est renvoyé chez son maître “ mieux qu’un esclave ”. (V. 1-25.) Paul adresse de chaleureuses salutations à Philémon, à Apphia “ notre sœur ”, à Archippe “ notre compagnon d’armes ” et à la congrégation qui est dans la maison de Philémon. Il félicite Philémon (dont le nom signifie “ Qui aime ”) pour l’amour et la foi qu’il a envers le Seigneur Jésus et envers les saints. Cet amour dont il a entendu parler a grandement réjoui et consolé l’apôtre. Paul, vieillard et prisonnier, s’exprime maintenant avec une grande franchise de langage au sujet de son “ enfant ” Onésime, de qui il est devenu le “ père ” alors qu’il se trouvait dans ses liens de prisonnier. Onésime (dont le nom signifie “ Profitable ”), qui était autrefois inutile à Philémon, lui est aujourd’hui utile de même qu’à Paul. — V. 2, 10.
6. Comment Paul conseille-t-il d’accueillir Onésime, et par quel raisonnement empreint de tact le fait-il ?
6 L’apôtre voudrait retenir Onésime pour qu’il le serve en prison, mais il ne le fera pas sans l’assentiment de Philémon. Aussi le lui renvoie-t-il “ non plus comme un esclave, mais mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé ”. Paul demande qu’on accueille Onésime aimablement, comme si c’était lui. Si Onésime a fait du tort à Philémon, que cela soit mis sur le compte de Paul, car, dit-il à Philémon, “ tu me dois ta personne même ”. (V. 16, 19.) Paul espère être relâché bientôt et rendre visite à Philémon, puis il conclut par des salutations.
UTILITÉ
7. Dans le cas d’Onésime, comment Paul était-il attaché à son appel élevé comme apôtre ?
7 Comme le montre cette lettre, Paul ne prêchait pas un “ évangile social ” ni ne cherchait à supprimer un système de choses existant et ses institutions, comme l’esclavage. Il n’a pas davantage affranchi arbitrairement les esclaves chrétiens ; au contraire, il a renvoyé l’esclave fugitif Onésime à son maître Philémon, lui faisant faire un voyage de plus de 1 400 kilomètres, distance séparant Rome de Colosses. Ainsi, Paul était attaché à son appel élevé comme apôtre, s’en tenant strictement à la mission divine qui lui avait été confiée, savoir ‘ prêcher le royaume de Dieu et enseigner les choses concernant le Seigneur Jésus Christ ’. — Actes 28:31 ; Philém. 8, 9.
8. Quelle application des principes chrétiens la lettre à Philémon fait-elle ?
8 La lettre à Philémon révèle l’amour et l’unité qui existaient chez les chrétiens du Ier siècle. On y apprend que les premiers chrétiens s’appelaient “ frère ” et “ sœur ”. (Philém. 2, 20.) De plus, elle démontre aux chrétiens de notre temps comment faire entre eux l’application pratique des principes chrétiens. En ce qui concerne Paul, nous trouvons ici l’expression de son amour fraternel, de son respect pour les relations courtoises et la propriété d’autrui ; il montre également un tact délicat et une humilité digne d’éloges. Au lieu de contraindre Philémon à pardonner à Onésime en faisant peser sur lui son autorité de surveillant à la tête de la congrégation chrétienne, Paul fait appel à son amour chrétien et à son amitié personnelle. Aujourd’hui, les surveillants peuvent tirer profit de la façon pleine de tact avec laquelle Paul s’adressa à Philémon.
9. En accédant à la requête de Paul, quel beau précédent, utile aux chrétiens de notre temps, Philémon allait-il créer ?
9 De toute évidence, Paul s’attendait à ce que Philémon accède à sa requête, faisant ainsi l’application pratique des paroles de Jésus (Mat. 6:14) et de celles de Paul (Éph. 4:32). Pareillement, on s’attend à ce que les chrétiens de notre temps soient bons et pardonnent les offenses de leurs frères. Si Philémon pouvait pardonner à l’esclave dont il était propriétaire et qu’il avait le droit légal de maltraiter à son gré, les chrétiens aujourd’hui devraient pouvoir pardonner au frère qui les a offensés, ce qui est bien moins difficile.
10. Comment l’action de l’esprit de Jéhovah est-elle évidente dans la lettre à Philémon ?
10 L’action de l’esprit saint est tout à fait évidente dans cette lettre à Philémon. Elle est manifeste dans la façon magistrale avec laquelle Paul régla un problème très délicat. Elle se voit dans la bienveillance, la tendre affection et la confiance de Paul à l’égard d’un compagnon dans la foi. Elle apparaît dans le fait que la lettre à Philémon, comme les autres Écritures, enseigne des principes chrétiens, encourage l’unité chrétienne et magnifie l’amour et la foi, qualités qui abondent chez les “ saints ” qui espèrent dans le Royaume de Dieu et reflètent dans leur conduite la faveur imméritée de Jéhovah. — V. 5.
[Note]
a The International Standard Bible Encyclopedia, par G. Bromiley, vol. 3, 1986, page 831.
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Livre de la Bible numéro 58 — Hébreux« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 58 — Hébreux
Écrivain : Paul
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 61 de n. è.
1. En conformité avec quelle mission Paul a-t-il écrit la lettre aux Hébreux ?
PAUL est mieux connu sous le nom d’apôtre “ des nations ”. Mais son ministère s’est-il limité aux non-Juifs ? Certainement pas ! Juste avant que Paul ne soit baptisé et chargé de mission, le Seigneur Jésus avait dit à Ananias : “ Cet homme [Paul] est le vase que j’ai choisi pour porter mon nom aux nations ainsi qu’aux rois et aux fils d’Israël. ” (Actes 9:15 ; Gal. 2:8, 9). La rédaction de la lettre aux Hébreux entrait vraiment dans le cadre de la mission de Paul, savoir porter le nom de Jésus aux fils d’Israël.
2. Comment réfuter les objections à l’origine paulinienne de la lettre aux Hébreux ?
2 Néanmoins, certains critiques doutent que Paul ait écrit aux Hébreux. Ils objectent, entre autres, que le nom de Paul n’apparaît pas dans la lettre. Mais cela ne constitue pas réellement un obstacle, car bien d’autres livres canoniques ne mentionnent pas le nom de leur écrivain, qui est souvent identifié au moyen de preuves intrinsèques. De plus, d’aucuns sont d’avis que Paul a intentionnellement omis son nom dans la lettre qu’il a écrite aux chrétiens hébreux de Judée, car son nom avait suscité la haine des Juifs de la région (Actes 21:28). Le changement de style par rapport aux autres lettres n’est pas davantage une objection valable à l’origine paulinienne de cette lettre. Qu’il s’adresse à des païens, à des Juifs ou à des chrétiens, Paul a toujours démontré son aptitude à ‘ devenir toutes choses pour des gens de toutes sortes ’. Ici, c’est un Juif qui raisonne avec des Juifs, proposant des arguments qu’ils étaient parfaitement à même de comprendre. — 1 Cor. 9:22.
3. Quels indices intrinsèques confirment que Paul est le rédacteur de la lettre aux Hébreux et que celle-ci était d’abord destinée aux Juifs ?
3 Tous les indices intrinsèques confirment l’origine paulinienne du livre. L’écrivain se trouvait en Italie, et en compagnie de Timothée. Ces faits se vérifient dans le cas de Paul (Héb. 13:23, 24). En outre, la doctrine est caractéristique de Paul, bien que les arguments soient présentés du point de vue juif et qu’ils visent à toucher la congrégation destinataire de la lettre, congrégation exclusivement composée d’Hébreux. Voici ce qu’on peut lire à ce sujet (Commentary, par A. Clarke, volume VI, page 681) : “ Qu’elle ait été écrite pour les Juifs selon la chair, la structure tout entière de la lettre le prouve. Si elle avait été destinée aux Gentils, pas un entre dix mille n’en aurait saisi l’argumentation, parce qu’ils n’étaient pas habitués au système juif ; en revanche, tout porte à croire que le rédacteur de cette épître l’était, lui. ” Ce commentaire aide à comprendre la différence de style entre la lettre aux Hébreux et les autres lettres de Paul.
4. De quelles autres preuves disposons-nous de l’origine paulinienne de cette lettre ?
4 La découverte en 1930 du Papyrus Chester Beatty II (P46) a fourni une preuve supplémentaire de l’origine paulinienne de cette lettre. À propos de ce codex de papyrus, qui fut rédigé seulement un siècle et demi environ après la mort de Paul, voici ce qu’a déclaré Sir Frederic Kenyon, éminente autorité britannique de la critique textuelle : “ On note avec intérêt que la lettre aux Hébreux vient immédiatement après celle aux Romains (ce qui est pour ainsi dire unique), ce qui démontre qu’aux temps reculés de la rédaction de ce manuscrit son origine paulinienne ne faisait aucun doutea. ” Sur le même sujet, on lit encore : “ Il n’existe aucune preuve réelle, externe ou interne, autorisant quiconque à revendiquer la paternité de cette épître, à l’exception de Paulb. ”
5. Comment le contenu même de la lettre aux Hébreux atteste-t-il son inspiration divine ?
5 En dehors du fait que les premiers chrétiens ont accepté la lettre aux Hébreux, son contenu atteste qu’elle est “ inspirée de Dieu ”. Elle attire constamment l’attention du lecteur sur les prophéties des Écritures hébraïques, se référant maintes fois aux écrits primitifs, et elle démontre comment ces prophéties se sont toutes réalisées en Christ Jésus. Rien que dans le premier chapitre, pas moins de sept citations des Écritures hébraïques étayent l’argumentation selon laquelle le Fils est maintenant supérieur aux anges. La lettre aux Hébreux magnifie sans cesse la Parole et le nom de Jéhovah, désignant Jésus comme l’Agent principal de la vie, et le Royaume de Dieu et de Christ comme l’unique espoir de l’humanité.
6. Qu’indiquent les faits quant au lieu et à l’époque de la composition de la lettre aux Hébreux ?
6 Quant à l’époque de la composition, il a déjà été dit que Paul a composé cette lettre en Italie. Dans sa conclusion, il déclare : “ Notez que notre frère Timothée a été relâché — avec qui, s’il vient assez tôt, je vous verrai. ” (13:23). Ces paroles semblent indiquer que Paul attendait sa libération prochaine et espérait accompagner Timothée, qui avait aussi été emprisonné et déjà libéré. Ainsi, la dernière année de la première détention de Paul à Rome, en 61 de n. è., est avancée comme date de composition.
7. Quel genre d’opposition les chrétiens juifs de Jérusalem devaient-ils affronter, et de quoi avaient-ils besoin ?
7 Durant le temps de la fin du système de choses juif, les chrétiens hébreux de Judée, et particulièrement ceux de Jérusalem, ont connu une période d’épreuve cruciale. Avec l’accroissement et l’extension de la prédication de la bonne nouvelle, les Juifs devenaient violents et acharnés dans leur opposition aux chrétiens. Quelques années seulement auparavant, la simple apparition de Paul à Jérusalem avait suscité une émeute, les dévots juifs ayant hurlé avec force : “ Enlève de la terre un tel homme, car il n’était pas digne de vivre ! ” Plus de 40 Juifs s’étaient engagés par une imprécation à ne rien manger ni boire avant d’avoir tué Paul, et il avait fallu une puissante escorte d’hommes armés pour le conduire de nuit à Césarée (Actes 22:22 ; 23:12-15, 23, 24). C’est dans un tel climat de fanatisme religieux et de haine des chrétiens que la congrégation devait vivre, prêcher et demeurer ferme dans la foi. Les chrétiens avaient besoin d’une connaissance et d’une compréhension exacte de la façon dont Christ avait accompli la Loi, afin de ne pas retourner au judaïsme et à l’observance de la Loi mosaïque et de ses sacrifices d’animaux, tout cela n’étant désormais qu’un rituel sans valeur.
8. Pourquoi Paul était-il parfaitement qualifié pour écrire cette lettre aux Hébreux, et quel éventail d’arguments a-t-il présenté ?
8 Nul autre que l’apôtre Paul n’était mieux à même de comprendre les pressions et les persécutions subies par les chrétiens d’origine juive. Nul autre que lui, un ancien Pharisien, n’était mieux à même de leur fournir des arguments puissants pour réfuter la tradition juive. Puisant dans sa très grande connaissance de la Loi mosaïque apprise aux pieds de Gamaliel, il présente les preuves irréfutables que Christ est l’accomplissement de la Loi, de ses ordonnances et de ses sacrifices. Il établit que ces choses avaient désormais été remplacées par des réalités bien plus glorieuses, apportant des bienfaits d’une valeur inestimable grâce à une alliance nouvelle et meilleure. Avec un esprit pénétrant, Paul avance preuve après preuve avec clarté et conviction : la fin de l’alliance de la Loi et l’institution de la nouvelle alliance, la supériorité de la prêtrise du Christ sur la prêtrise aaronique, la valeur réelle du sacrifice du Christ comparé aux offrandes de taureaux et de boucs, l’entrée du Christ dans les cieux, en la présence même de Jéhovah, plutôt que dans une simple tente terrestre, — tous ces nouveaux enseignements frappants, haïssables à l’extrême pour les Juifs incroyants, sont ici présentés aux chrétiens hébreux avec une telle abondance de preuves tirées des Écritures hébraïques qu’aucun Juif raisonnable ne manquerait d’en être convaincu.
9. Quelle arme puissante la lettre aux Hébreux est-elle devenue, et comment a-t-elle fait la démonstration de l’amour de Paul ?
9 Pourvus de cette lettre, les chrétiens hébreux disposaient d’une arme nouvelle et puissante qui allait leur permettre de faire taire leurs persécuteurs juifs, ainsi que d’arguments persuasifs pour convaincre et convertir les Juifs honnêtes qui recherchaient la vérité divine. La lettre révèle l’amour profond de Paul pour les chrétiens hébreux et son désir ardent de les aider de façon pratique à un moment où ils en avaient grandement besoin.
CONTENU D’HÉBREUX
10. Comment les paroles d’introduction établissent-elles la position du Christ ?
10 La position élevée du Christ (1:1–3:6). Les paroles d’introduction attirent l’attention sur le Christ : “ Dieu, qui autrefois a parlé à bien des reprises et de bien des manières à nos ancêtres par le moyen des prophètes, nous a parlé à la fin de ces jours par le moyen d’un Fils. ” Ce Fils a été établi héritier de toutes choses, et il est le reflet de la gloire de son Père. Ayant fait une purification pour nos péchés, il s’est maintenant “ assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs ”. (1:1-3.) Paul cite l’un après l’autre des passages des Écritures, afin de prouver la supériorité de Jésus sur les anges.
11. a) Pourquoi Paul conseille-t-il de prêter une attention plus qu’ordinaire aux choses entendues ? b) En raison de ce qu’il a vécu et de sa position élevée, quelles choses Jésus est-il capable d’accomplir ?
11 Paul écrit qu’il “ nous faut prêter une attention plus qu’ordinaire ”. Pourquoi cela ? Parce que, précise-t-il, si la désobéissance à “ la parole dite par l’intermédiaire d’anges ” a reçu une rétribution conforme à la justice, “ comment échapperons-nous si nous avons négligé un salut si grand, du fait qu’il a commencé à être dit par l’intermédiaire de notre Seigneur ” ? Dieu a abaissé “ le fils de l’homme ” quelque peu au-dessous des anges, mais à présent nous voyons ce Jésus “ couronné de gloire et d’honneur pour avoir souffert la mort, afin que par la faveur imméritée de Dieu il goûte la mort pour tout homme ”. (2:1-3, 6, 9.) En amenant beaucoup de fils à la gloire, Dieu a d’abord ‘ rendu parfait, à travers des souffrances ’, l’Agent principal de leur salut. C’est lui qui réduira à rien le Diable et qui libérera “ tous ceux qui, par peur de la mort, étaient assujettis à l’esclavage pendant toute leur vie ”. Ainsi Jésus devient “ un grand prêtre miséricordieux et fidèle ”. Et plus merveilleux encore, puisque lui-même a souffert quand il a été mis à l’épreuve, “ il peut venir au secours de ceux qui sont mis à l’épreuve ”. (2:10, 15, 17, 18.) Par conséquent, Jésus a été jugé digne de plus de gloire que Moïse.
12. De quoi les chrétiens doivent-ils se garder s’ils veulent entrer dans le repos de Dieu ?
12 Entrons dans le repos de Dieu grâce à la foi et à l’obéissance (3:7–4:13). Plus que quiconque, les chrétiens devraient tirer leçon de l’infidélité des Israélites, de peur de développer “ un cœur méchant qui manque de foi en s’éloignant du Dieu vivant ”. (Héb. 3:12 ; Ps. 95:7-11.) À cause de leur désobéissance et de leur manque de foi, les Israélites qui sont sortis d’Égypte ne sont pas entrés dans le repos ou sabbat de Dieu, repos durant lequel il a cessé ses œuvres créatrices relativement à la terre. Cependant, explique Paul : “ Il reste donc un repos de sabbat pour le peuple de Dieu. Car l’homme qui est entré dans le repos de Dieu s’est reposé lui aussi de ses œuvres, comme Dieu des siennes. ” Il ne faut pas tomber dans la désobéissance manifestée par Israël. “ Car la parole de Dieu est vivante et puissante ; elle est plus acérée qu’aucune épée à double tranchant [...] et elle est à même de discerner les pensées et les intentions du cœur. ” — Héb. 4:9, 10, 12.
13. a) Comment Christ est-il devenu “ prêtre pour toujours ” et cause de salut éternel ? b) Pourquoi Paul exhorte-t-il les Hébreux à se porter vers la maturité ?
13 Point de vue mûr sur la supériorité de la prêtrise de Christ (4:14–7:28). Paul exhorte les Hébreux à tenir fermement leur confession de Jésus, le grand prêtre souverain qui a traversé les cieux pour qu’ils obtiennent miséricorde. Le Christ ne s’est pas glorifié lui-même, mais c’est le Père qui a dit : “ Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melkisédec. ” (Héb. 5:6 ; Ps. 110:4). D’abord, Christ a été rendu parfait pour la fonction de grand prêtre en apprenant l’obéissance de par les choses qu’il a subies, afin de devenir cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. Paul a “ beaucoup à dire, et des choses difficiles à expliquer ”, mais les Hébreux sont encore des tout-petits ayant besoin de lait, alors qu’ils devraient normalement être des enseignants. “ La nourriture solide est pour les hommes mûrs, pour ceux qui, par l’usage, ont les facultés de perception exercées à distinguer et le bien et le mal. ” L’apôtre les exhorte à se porter “ vers la maturité ”. — Héb. 5:11, 14 ; 6:1.
14. Comment les croyants peuvent-ils hériter de la promesse, et comment leur espérance est-elle établie ?
14 Il est impossible, quant à ceux qui ont goûté la parole de Dieu et qui sont tombés, de les faire revivre une nouvelle fois pour la repentance, parce qu’“ ils attachent de nouveau le Fils de Dieu sur le poteau et l’exposent au déshonneur public ”. C’est uniquement grâce à la foi et à la patience que les croyants peuvent hériter de la promesse faite à Abraham, promesse rendue sûre et ferme par deux choses immuables : la parole et le serment de Dieu. Leur espérance, qui est “ une ancre pour l’âme, à la fois sûre et ferme ”, repose sur l’entrée de Jésus “ à l’intérieur du rideau ”, lui, le précurseur et le grand prêtre à la manière de Melkisédec. — 6:6, 19.
15. Qu’est-ce qui montre que la prêtrise de Jésus, à la manière de Melkisédec, devait être supérieure à celle de Lévi ?
15 Ce Melkisédec était à la fois “ roi de Salem ” et “ prêtre du Dieu Très-Haut ”. Même le chef de famille Abraham lui a payé la dîme et, par lui, Lévi l’a payée aussi, car il était encore dans les reins d’Abraham. La bénédiction prononcée par Melkisédec sur Abraham s’est ainsi étendue à Lévi, non encore né, et cela prouve que la prêtrise lévitique était inférieure à celle de Melkisédec. En outre, si la perfection était grâce à la prêtrise lévitique d’Aaron, quel besoin y aurait-il encore d’un autre prêtre “ à la manière de Melkisédec ” ? Qui plus est, puisqu’il y a un changement de prêtrise, “ il y a nécessairement aussi un changement de la loi ”. — 7:1, 11, 12.
16. Pourquoi la prêtrise de Jésus est-elle supérieure à la prêtrise selon la Loi ?
16 La Loi, en fait, n’a rien rendu parfait ; elle s’est plutôt révélée faible et inefficace. Parce qu’ils mouraient, ses prêtres furent nombreux, mais Jésus, “ parce qu’il demeure vivant pour toujours, possède sa prêtrise sans aucun successeur. En conséquence, il peut aussi sauver complètement ceux qui s’avancent vers Dieu par son intermédiaire, parce qu’il est toujours vivant pour solliciter pour eux ”. Le grand prêtre Jésus est “ fidèle, sans malice, sans souillure, séparé des pécheurs ”, tandis que les grands prêtres établis par la Loi sont faibles et doivent d’abord offrir des sacrifices pour leurs propres péchés avant de pouvoir intercéder en faveur de leurs semblables. Ainsi, la parole du serment de Dieu “ établit un Fils, lequel est rendu parfait pour toujours ”. — 7:24-26, 28.
17. En quoi la nouvelle alliance est-elle supérieure ?
17 La supériorité de la nouvelle alliance (8:1–10:31). Jésus est présenté comme “ le médiateur d’une alliance bien meilleure, qui a été établie légalement sur de meilleures promesses ”. (8:6.) Paul cite textuellement Jérémie 31:31-34, démontrant que les personnes admises dans la nouvelle alliance ont les lois de Dieu écrites dans leur pensée et dans leurs cœurs, que toutes connaissent Jéhovah, et que Jéhovah ‘ ne se souvient absolument plus de leurs péchés ’. Cette “ alliance nouvelle ” a rendu périmée l’ancienne (l’alliance de la Loi) qui “ est près de disparaître ”. — Héb. 8:12, 13.
18. Quelle comparaison Paul fait-il au sujet des sacrifices propres aux deux alliances ?
18 Paul présente les sacrifices annuels offerts à la tente de réunion de l’ancienne alliance comme “ des exigences légales [...] imposées jusqu’au temps fixé pour remettre les choses en ordre ”. Toutefois, quand Jésus est venu comme grand prêtre, c’était avec son propre sang précieux et non avec celui de boucs et de jeunes taureaux. L’aspersion de sang d’animaux faite par Moïse avait validé l’ancienne alliance et purifié la tente typique, mais de meilleurs sacrifices étaient nécessaires pour ce qui est des réalités célestes relatives à la nouvelle alliance. “ Car Christ est entré, non pas dans un lieu saint fait par des mains, qui est une copie de la réalité, mais dans le ciel même, pour paraître maintenant pour nous devant la personne de Dieu. ” Christ n’a pas non plus à offrir d’année en année des sacrifices, à l’exemple du grand prêtre en Israël, car “ maintenant il s’est manifesté une fois pour toutes à l’achèvement des systèmes de choses pour abolir le péché grâce au sacrifice de sa personne ”. — 9:10, 24, 26.
19. a) Qu’est-ce que la Loi n’a pas été capable de faire, et pourquoi ? b) Quelle est la volonté de Dieu en rapport avec la sanctification ?
19 En bref, Paul dit que “ puisque la Loi possède une ombre des bonnes choses à venir ”, ses sacrifices répétitifs n’ont pas été capables de supprimer la “ conscience de péchés ”. Toutefois, Jésus est venu dans le monde pour faire la volonté de Dieu. “ Par cette ‘ volonté ’-là, dit Paul, nous avons été sanctifiés grâce à l’offrande du corps de Jésus Christ une fois pour toutes. ” Par conséquent, que les Hébreux tiennent ferme la déclaration publique de leur espérance sans vaciller et qu’ils ‘ se considèrent les uns les autres pour s’inciter à l’amour et aux belles œuvres ’, n’abandonnant pas leur assemblée. S’ils pratiquent le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, “ il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice ”. — 10:1, 2, 10, 24, 26.
20. a) Qu’est-ce que la foi ? b) Quels magnifiques exemples de foi Paul cite-t-il ?
20 Définition de la foi et exemples (10:32–12:3). Paul dit maintenant aux Hébreux : “ Rappelez-vous toujours les jours passés où, après avoir été éclairés, vous avez enduré un grand combat dans les souffrances. ” Qu’ils ne rejettent pas leur franchise, laquelle obtient une grande récompense, mais qu’ils endurent afin de recevoir l’accomplissement de la promesse et qu’ils aient “ foi pour le maintien en vie de l’âme ”. La foi, voilà ce qui est nécessaire. Paul commence par en donner la définition : “ La foi est l’attente assurée de choses qu’on espère, la démonstration évidente de réalités que pourtant on ne voit pas. ” Puis, en un chapitre parlant, il trace brièvement et successivement le portrait d’hommes du passé qui ont vécu, travaillé, lutté, enduré, et sont devenus héritiers de la justice qui est selon la foi. “ Par la foi ”, Abraham, qui a habité sous des tentes avec Isaac et Jacob, attendait “ la ville ayant des fondements véritables ”, dont Dieu est le bâtisseur. “ Par la foi ”, Moïse est resté ferme “ comme s’il voyait Celui qui est invisible ”. “ Et que dirai-je encore ? ” demande Paul. “ Car le temps me manquera si je poursuis en racontant ce qui concerne Guidéôn, Baraq, Samson, Yiphtah, David, ainsi que Samuel et les autres prophètes, eux qui, grâce à la foi, ont vaincu des royaumes, réalisé la justice, obtenu des promesses. ” D’autres encore ont reçu leur épreuve par des moqueries et des coups de fouet, des liens et des tortures, mais ils n’ont pas accepté de libération “ afin de parvenir à une meilleure résurrection ”. Vraiment, “ le monde n’était pas digne d’eux ”. Tous ceux-là, bien qu’il leur ait été rendu témoignage grâce à leur foi, n’ont pas obtenu l’accomplissement de la promesse. “ Ainsi donc, poursuit Paul, parce que nous avons une si grande nuée de témoins qui nous entoure, débarrassons-nous aussi de tout poids et du péché qui nous entrave facilement, et courons avec endurance la course qui est placée devant nous, tandis que nous avons les yeux fixés sur l’Agent principal de notre foi et Celui qui la porte à la perfection : Jésus. ” — 10:32, 39 ; 11:1, 8, 10, 27, 32, 33, 35, 38 ; 12:1, 2.
21. a) Comment les chrétiens peuvent-ils endurer dans le combat de la foi ? b) Quelle puissante raison de ne pas repousser l’avertissement divin Paul donne-t-il ?
21 L’endurance dans le combat de la foi (12:4-29). Paul exhorte les chrétiens hébreux à endurer dans le combat de la foi, car Jéhovah les discipline comme des fils. Le moment est venu de redresser les mains qui pendent et les genoux affaiblis, et de continuer à faire des sentiers droits pour leurs pieds. Qu’ils veillent avec soin à ce qu’aucune racine vénéneuse ou souillure ne vienne à se manifester et à provoquer leur rejet, comme dans le cas d’Ésaü qui n’a eu aucun respect pour les choses sacrées. Une fois descendu de la montagne, Moïse dit : “ Je suis effrayé et tremblant ”, à cause du spectacle terrifiant de l’embrasement par le feu, du sombre nuage et de la voix. Mais eux se sont approchés de quelque chose de bien plus redoutable : d’un mont Sion et de la Jérusalem céleste, de myriades d’anges, de la congrégation des premiers-nés, de Dieu le Juge de tous, et de Jésus le Médiateur d’une alliance nouvelle et meilleure. Ils ont donc d’autant moins de raisons de repousser l’avertissement divin. Aux jours de Moïse, la voix de Dieu a ébranlé la terre, mais maintenant Dieu a promis de secouer non seulement la terre, mais aussi le ciel. Paul fait aboutir son argumentation en disant : “ C’est pourquoi, puisque nous devons recevoir un royaume qui ne peut être ébranlé, continuons d’[...]offrir à Dieu un service sacré [...] avec crainte de Dieu et effroi. Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. ” — 12:21, 28, 29.
22. Par quels conseils constructifs Paul termine-t-il sa lettre aux Hébreux ?
22 Exhortations diverses relatives au culte (13:1-25). Paul termine par des conseils constructifs : Que l’amour fraternel demeure. N’oubliez pas l’hospitalité. Que le mariage soit honorable chez tous. Que votre manière de vivre soit exempte d’amour de l’argent. Obéissez à ceux qui vous dirigent et ne vous laissez pas emporter par des enseignements étrangers. Enfin, “ par son intermédiaire [Jésus] offrons toujours à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui font une déclaration publique pour son nom ”. — 13:15.
UTILITÉ
23. Quelle est l’argumentation de Paul au sujet de la Loi, et comment l’étaie-t-il ?
23 Plaidoyer en faveur de Christ, la lettre aux Hébreux est un chef-d’œuvre incontestable, parfaitement construit et abondamment étayé de preuves tirées des Écritures hébraïques. Elle couvre les différents aspects de la Loi mosaïque — l’alliance, le sang, le médiateur, la tente du culte, la prêtrise, les offrandes — et démontre qu’ils n’étaient qu’un modèle établi par Dieu qui annonçait des choses bien plus grandes à venir, toutes devant aboutir à Christ Jésus et à son sacrifice, l’accomplissement de la Loi. Paul dit de la Loi que “ ce qui devient périmé et qui vieillit est près de disparaître ”. Mais “ Jésus Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours ”. (8:13 ; 13:8 ; 10:1.) Quelle joie ce dut être pour les Hébreux de lire cette lettre !
24. Au sujet de quelles dispositions Paul fournit-il, dans la lettre aux Hébreux, des explications d’une valeur inestimable pour nous ?
24 Mais de quelle valeur est-elle aujourd’hui pour nous dont la situation est différente ? Puisque nous ne sommes pas sous la Loi, l’argumentation de Paul peut-elle nous être de quelque utilité ? Très certainement ! Cette lettre expose pour nous l’ensemble des dispositions de la nouvelle alliance basée sur la promesse faite à Abraham, et selon laquelle toutes les familles de la terre se béniraient par le moyen de sa Semence. Tel est notre espoir de vie, notre seul espoir : la réalisation de la promesse antique de bénédiction faite par Jéhovah, bénédiction par le moyen de la Semence d’Abraham, Jésus Christ. Bien que nous ne soyons pas sous la Loi, étant descendants d’Adam nous sommes nés dans le péché, et nous avons besoin d’un grand prêtre miséricordieux qui puisse offrir un sacrifice acceptable pour le péché, entrer en la présence de Jéhovah dans le ciel et intercéder en notre faveur. Cette lettre nous présente ce grand prêtre qui nous mènera à la vie dans le monde nouveau de Jéhovah, qui compatit à nos faiblesses, ayant “ été mis à l’épreuve comme nous ”, et qui nous invite à nous ‘ avancer avec franchise vers le trône de la faveur imméritée, pour que nous puissions obtenir miséricorde et trouver faveur imméritée pour du secours au bon moment ’. — 4:15, 16.
25. Quelles applications instructives Paul fait-il dans la lettre aux Hébreux ?
25 En outre, la lettre de Paul aux Hébreux fournit des preuves convaincantes de la réalisation magnifique des prophéties consignées jadis dans les Écritures hébraïques. Toutes ces choses ont été écrites pour notre instruction et notre consolation. Par exemple, dans cette lettre, Paul applique cinq fois les paroles prophétiques relatives au Royaume de Psaume 110:1 à Jésus Christ, la Semence du Royaume, lequel “ s’est assis à la droite du trône de Dieu ”, pour attendre “ jusqu’à ce que ses ennemis soient placés comme un escabeau pour ses pieds ”. (Héb. 12:2 ; 10:12, 13 ; 1:3, 13 ; 8:1.) De plus, Paul cite Psaume 110:4 pour expliquer la très importante fonction du Fils de Dieu comme “ prêtre pour toujours à la manière de Melkisédec ”. Tout comme le Melkisédec des temps anciens, dont la Bible dit qu’il est “ sans père, sans mère, sans généalogie, qu’il n’a ni commencement de jours ni fin de vie ”, pareillement Jésus est à la fois Roi et “ prêtre à perpétuité ” pour répandre les bienfaits éternels de son sacrifice rédempteur sur tous ceux qui se soumettent à sa domination (Héb. 5:6, 10 ; 6:20 ; 7:1-21). C’est à ce même Roi-Prêtre que Paul fait référence en citant Psaume 45:6, 7 : “ Dieu est ton trône à tout jamais, et le sceptre de ton royaume est le sceptre de droiture. Tu as aimé la justice, et tu as haï l’illégalité. C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint avec l’huile d’allégresse plus que tes associés. ” (Héb. 1:8, 9). En citant ainsi les Écritures hébraïques et en démontrant leur réalisation en la personne de Christ Jésus, Paul met en lumière les différents éléments du dessein divin pour nous en faciliter la compréhension.
26. Comment la lettre aux Hébreux nous encourage-t-elle à courir avec foi et endurance ?
26 Comme l’indique clairement la lettre aux Hébreux, Abraham attendait le Royaume, “ la ville ayant des fondements véritables, ville dont Dieu est le bâtisseur et l’auteur ”, — la ville “ appartenant au ciel ”. “ Par la foi ”, il a aspiré au Royaume et il a consenti de grands sacrifices pour recevoir ses bénédictions par le moyen d’une “ meilleure résurrection ”. Quel exemple frappant que celui d’Abraham et de tous ces hommes et femmes de foi, — cette “ si grande nuée de témoins ” que Paul décrit au chapitre 11 de sa lettre aux Hébreux ! À la lecture de ce récit notre cœur exulte et se gonfle de reconnaissance pour le privilège et l’espérance que nous avons en commun avec ces fidèles. Ainsi, nous sommes encouragés à ‘ courir avec endurance la course qui est placée devant nous ’. — 11:8, 10, 16, 35 ; 12:1.
27. Quelles glorieuses perspectives relatives au Royaume la lettre aux Hébreux ouvre-t-elle ?
27 Citant la prophétie de Haggaï, Paul attire l’attention sur la promesse suivante de Dieu : “ Encore une fois, je secouerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. ” (Héb. 12:26 ; Hag. 2:6). Mais le Royaume de Dieu et de Christ Jésus, la Semence, subsistera pour toujours. “ C’est pourquoi, puisque nous devons recevoir un royaume qui ne peut être ébranlé, continuons d’avoir de la faveur imméritée, faveur par laquelle nous pouvons offrir à Dieu un service sacré d’une manière qui lui soit agréable, avec crainte de Dieu et effroi. ” Ce récit passionnant nous assure que Christ apparaîtra une deuxième fois “ en dehors du péché et à ceux qui l’attendent ardemment pour leur salut ”. Par son intermédiaire donc, “ offrons toujours à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui font une déclaration publique pour son nom ”. Puisse le grand nom de Jéhovah Dieu être sanctifié pour toujours grâce à son Roi-Prêtre, Jésus Christ ! — Héb. 12:28 ; 9:28 ; 13:15.
[Notes]
a The Story of the Bible, 1964, page 91.
b Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol. IV, page 147.
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Livre de la Bible numéro 59 — Jacques« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 59 — Jacques
Écrivain : Jacques
Lieu de composition : Jérusalem
Fin du travail de composition : avant 62 de n. è.
1. Quel fait amène certains à contester que Jacques soit le rédacteur du livre du même nom ?
“ IL A perdu la raison. ” Voilà ce que les membres de la famille de Jésus pensaient de lui. À l’époque de son ministère terrestre, “ ses frères, en effet, n’exerçaient pas la foi en lui ” ; aussi Jacques, Joseph, Simon et Judas n’étaient-ils pas parmi les premiers disciples de Jésus (Marc 3:21 ; Jean 7:5 ; Mat. 13:55). Par conséquent, qu’est-ce qui nous autorise à dire que Jacques, demi-frère de Jésus, a écrit le livre biblique du même nom ?
2. Qu’est-ce qui prouve que ce demi-frère de Jésus est le rédacteur de la lettre de Jacques ?
2 Le récit révèle que Jésus ressuscité est apparu à Jacques, ce qui l’a très certainement convaincu qu’il était le Messie (1 Cor. 15:7). Selon Actes 1:12-14, même avant la Pentecôte, Marie et les frères de Jésus se réunissaient pour prier avec les apôtres dans une chambre haute à Jérusalem. Mais se peut-il que l’un des apôtres nommé Jacques ait écrit la lettre ? Non, car dès le début le rédacteur se présente lui-même, non pas comme un apôtre, mais comme un “ esclave de Dieu et du Seigneur Jésus Christ ”. De plus, dans ses paroles d’introduction, semblables à celles de Jacques, Jude (ou Judas) se présente lui aussi comme un “ esclave de Jésus Christ, mais frère de Jacques ”. (Jacq. 1:1 ; Jude 1.) Ainsi, nous sommes fondés à conclure que Jacques et Jude, demi-frères de Jésus, ont écrit les livres bibliques qui portent leurs noms.
3. Jacques était-il qualifié pour écrire ? Justifiez votre réponse.
3 Jacques était éminemment qualifié pour écrire une lettre de conseils à la congrégation chrétienne. Surveillant de la congrégation de Jérusalem, il était très respecté. Paul parle de “ Jacques le frère du Seigneur ” comme de l’une des “ colonnes ” de la congrégation avec Céphas et Jean (Gal. 1:19 ; 2:9). La prééminence de Jacques est indiquée par le fait que Pierre fit immédiatement ‘ annoncer à Jacques et aux frères ’ sa libération de prison. Et n’est-ce pas Jacques qui fut le porte-parole ‘ des apôtres et des anciens ’ lorsque Paul et Barnabas montèrent à Jérusalem pour demander qu’une décision soit prise à propos de la circoncision ? Soit dit en passant, cette décision et la lettre de Jacques commencent toutes deux ainsi : “ Salutations ! ” — ce qui indique encore qu’elles ont le même rédacteur. — Actes 12:17 ; 15:13, 22, 23 ; Jacq. 1:1.
4. Qu’est-ce qui indique que la lettre de Jacques fut écrite peu de temps avant 62 de n. è. ?
4 L’historien Josèphe nous apprend que le grand prêtre Ananus, un Sadducéen, est responsable de la mort de Jacques par lapidation. Elle eut lieu après la mort du gouverneur romain Festus, vers 62 de n. è., et avant l’entrée en fonction de son successeur Albinusa. Mais quand Jacques a-t-il écrit sa lettre ? Il l’a envoyée de Jérusalem “ aux douze tribus qui sont dispersées ”, littéralement “ celles (qui sont) dans la dispersion ”. (Jacq. 1:1, note.) Il avait fallu du temps pour que se répande le christianisme après l’effusion de l’esprit saint en 33 de n. è., et il avait fallu aussi du temps pour que se développe la situation alarmante décrite dans la lettre de Jacques. De surcroît, celle-ci indique que les chrétiens n’étaient plus constitués de petits groupes, mais qu’ils étaient organisés en congrégations dirigées par des “ anciens ”, des hommes mûrs capables de prier pour les faibles et de les soutenir. En outre, il s’était écoulé suffisamment de temps pour que l’indifférence et le formalisme s’y installent (2:1-4 ; 4:1-3 ; 5:14 ; 1:26, 27). Il est donc plus que probable que Jacques a écrit sa lettre à une date tardive, peut-être peu de temps avant 62 de n. è., à condition que soient exactes les affirmations de Josèphe relatives aux événements entourant la mort de Festus et les informations selon lesquelles celle-ci aurait eu lieu en 62 de n. è.
5. Quelles preuves avons-nous de l’authenticité de la lettre de Jacques ?
5 L’authenticité de la lettre de Jacques est appuyée par le fait qu’elle figure dans le Vaticanus 1209, le Sinaiticus et l’Alexandrinus. Elle est mentionnée dans au moins dix catalogues anciens établis avant le concile de Carthage en 397 de n. èb. Elle a été abondamment citée par les écrivains ecclésiastiques primitifs. La lettre de Jacques est en parfaite harmonie avec le reste des Écritures inspirées.
6. a) Quelle situation amena Jacques à écrire sa lettre ? b) Au lieu de contredire Paul, comment Jacques complète-t-il son argumentation sur la foi ?
6 Pourquoi Jacques a-t-il écrit cette lettre ? Un examen attentif révèle que la situation parmi les frères était cause de difficultés. Les normes chrétiennes étaient abaissées, voire transgressées, au point que certains étaient devenus des adultères spirituels en se faisant amis du monde. Prompts à inventer de prétendues contradictions, il en est qui ont soutenu que la lettre de Jacques, qui encourage la foi par les œuvres, annule les écrits de Paul relatifs au salut par la foi et non par les œuvres. Or, le contexte révèle que Jacques parle de la foi appuyée par des œuvres et pas simplement par des paroles, tandis que Paul désigne clairement les œuvres de la Loi. En fait, Jacques complète l’argumentation de Paul, allant plus loin que lui, puisqu’il démontre comment la foi est rendue manifeste. Les conseils de Jacques sont des plus pratiques en ce qu’ils couvrent les problèmes rencontrés par les chrétiens dans la vie de tous les jours.
7. Comment Jacques a-t-il copié les méthodes d’enseignement de Jésus, et qu’en résulte-t-il ?
7 Des exemples concrets tels que les animaux, les bateaux, les cultivateurs et la végétation renforcent de façon colorée l’argumentation de Jacques sur la foi, la patience et l’endurance. En copiant ainsi les excellentes méthodes d’enseignement de Jésus, Jacques donne une très grande force à ses conseils. Cette lettre fait ressortir la faculté très vive de Jacques de discerner les mobiles des individus.
CONTENU DE JACQUES
8. Que produit l’endurance patiente, mais qu’engendrent les mauvais désirs ?
8 Endurez patiemment en ‘ pratiquants de la parole ’. (1:1-27.) Jacques ouvre sa lettre par des paroles d’encouragement : “ Considérez-le comme une pure joie, mes frères, quand vous rencontrez diverses épreuves. ” Grâce à une endurance patiente, ils seront rendus complets. Quiconque manque de sagesse, qu’il la demande sans relâche à Dieu, dans la foi et sans douter, car celui qui doute est semblable à une vague de la mer poussée par le vent. L’homme humble sera élevé, mais le riche passera comme la fleur qui périt. Heureux l’homme qui endure l’épreuve, car “ il recevra la couronne de vie, que Jéhovah a promise à ceux qui continuent de l’aimer ”. Dieu n’éprouve pas l’homme par le mal pour provoquer sa chute. Le désir lui-même, une fois fécondé, donne naissance au péché, qui, à son tour, enfante la mort. — 1:2, 12, 22.
9. Que signifie être des ‘ pratiquants de la parole ’, et quel culte Dieu approuve-t-il ?
9 D’où vient tout beau don ? Du “ Père des lumières célestes ” chez qui il n’y a nulle variation. “ Parce qu’il l’a voulu, dit Jacques, il nous a enfantés par la parole de vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures. ” Que les chrétiens soient donc prompts à entendre, lents à parler, lents à la colère ; qu’ils rejettent toute saleté et la méchanceté, et qu’ils acceptent l’implantation de la parole de salut. “ Devenez des pratiquants de la parole, et pas seulement des auditeurs. ” Car l’homme qui plonge les regards dans le miroir qu’est la loi de la liberté et qui y persiste, cet homme, “ qui fait l’œuvre, sera heureux en la faisant ”. Le culte de l’homme qui ne tient pas sa langue en bride est futile, mais “ le culte qui est pur et sans souillure du point de vue de notre Dieu et Père, le voici : prendre soin des orphelins et des veuves dans leur tribulation, et se garder sans tache du côté du monde ”. — 1:17, 18, 22, 25, 27.
10. a) Quelles distinctions faut-il rejeter ? b) Quel rapport y a-t-il entre les œuvres et la foi ?
10 La foi est rendue parfaite par des œuvres justes (2:1-26). Les frères font des distinctions : ils donnent la préférence au riche sur le pauvre. Mais n’est-il pas vrai que Dieu a “ choisi ceux qui sont pauvres quant au monde pour qu’ils soient riches en foi et héritiers du royaume ” ? Les riches ne sont-ils pas des oppresseurs ? Que les frères pratiquent la loi royale, à savoir : “ Tu dois aimer ton prochain comme toi-même ”, et qu’ils se gardent du favoritisme. Qu’ils pratiquent également la miséricorde, car pour ce qui est de la Loi, quiconque se rend coupable sur un point est coupable à l’égard de tous. La foi sans les œuvres ne signifie rien ; cela équivaut à dire à un frère ou à une sœur dans le besoin : “ Restez au chaud et continuez à bien vous nourrir ” sans leur venir en aide sur le plan pratique. La foi peut-elle se montrer en dehors des œuvres ? La foi d’Abraham n’a-t-elle pas été rendue parfaite par des œuvres, en ce qu’il a offert Isaac sur l’autel ? Pareillement Rahab la prostituée n’a-t-elle pas été “ déclarée juste par des œuvres ” ? Ainsi, la foi sans œuvres est morte. — 2:5, 8, 16, 19, 25.
11. a) Au moyen de quels exemples Jacques nous met-il en garde contre le mauvais usage de la langue ? b) Comment la sagesse et l’intelligence doivent-elles se manifester ?
11 Il faut maîtriser sa langue pour enseigner la sagesse (3:1-18). Que les frères se montrent avisés pour ce qui est de devenir des enseignants, de peur de recevoir un jugement plus sévère. Tous, nous trébuchons souvent. De même que par le mors on maîtrise un cheval et qu’avec un petit gouvernail on dirige un bateau, de même le petit membre qu’est la langue possède un grand pouvoir. Elle ressemble à un feu qui peut embraser une grande forêt. Les animaux sauvages se domptent plus facilement que la langue. Avec elle, les hommes bénissent Jéhovah et maudissent leurs semblables. Cela ne convient pas. Une source fait-elle jaillir le doux et l’amer ? Un figuier peut-il produire des olives, ou une vigne des figues ? Une eau salée ne produit pas davantage de l’eau douce. Jacques demande : “ Qui est sage et intelligent parmi vous ? ” Qu’il montre ses œuvres avec douceur et rejette l’esprit de dispute, qu’il évite la vantardise animale et le mensonge contre la vérité. Car “ la sagesse d’en haut est tout d’abord pure, puis pacifique, raisonnable, disposée à obéir, pleine de miséricorde et de bons fruits, ne faisant pas de distinctions partiales, non hypocrite ”. — 3:13, 17.
12. a) Quelles conditions mauvaises existent dans la congrégation, et quelle en est la cause ? b) Quelle attitude faut-il éviter, et quelle qualité faut-il cultiver pour avoir l’approbation de Jéhovah ?
12 Fuyez les plaisirs sensuels, l’amitié avec le monde (4:1-17). “ D’où viennent les combats parmi vous ? ” Jacques répond lui-même : “ De vos désirs insatiables de plaisir sensuel. ” Les mobiles de certains sont mauvais. Ceux qui veulent être amis du monde sont “ adultères ” et deviennent ennemis de Dieu. Aussi fait-il cette exhortation : “ Opposez-vous au Diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. ” Jéhovah élève l’homme humble. Donc, que les frères cessent de se juger les uns les autres. Et parce que nul ne peut savoir ce que sera sa vie demain, il devrait dire : “ Si Jéhovah le veut, nous vivrons et ferons aussi ceci ou cela. ” La fierté est mauvaise, et c’est un péché que de savoir faire ce qui est juste et de ne pas le faire. — 4:1, 4, 7, 8, 15.
13. a) Pourquoi y a-t-il malédiction pour le riche ? b) Comment Jacques souligne-t-il la nécessité de la patience et de l’endurance, et qu’en résultera-t-il ?
13 Heureux ceux qui endurent dans la justice (5:1-20). “ Vous, les riches, pleurez, hurlez ”, dit Jacques. ‘ La rouille de vos richesses sera en témoignage contre vous. Jéhovah des armées a entendu les appels au secours des moissonneurs que vous avez frustrés. Vous avez vécu dans le luxe et vous vous êtes livrés aux plaisirs sensuels, et vous avez condamné et assassiné le juste. ’ Cependant, en raison de la proximité de la présence du Seigneur, que les frères exercent la patience, à l’exemple du cultivateur qui attend sa récolte, et qu’ils prennent comme exemple les prophètes “ qui ont parlé au nom de Jéhovah ”. Heureux ceux qui ont enduré ! Que les frères se souviennent de l’endurance de Job et du dénouement que Jéhovah a amené, ayant constaté “ que Jéhovah est plein de tendre affection et miséricordieux ”. — 5:1-6, 10, 11.
14. Quels sont les derniers conseils de Jacques à propos de la confession des péchés et de la prière ?
14 Qu’ils cessent de jurer. Mais que leur “ Oui signifie Oui ” et leur “ Non, Non ”. Qu’ils confessent ouvertement leurs péchés et prient les uns pour les autres. Comme en témoignent les prières d’Éliya, “ la supplication d’un juste [...] a beaucoup de force ”. Si quelqu’un s’égare loin de la vérité, celui qui le ramène “ sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés ”. — 5:12, 16, 20.
UTILITÉ
15. Quelle application Jacques fait-il des Écritures hébraïques ? Illustrez votre réponse.
15 Bien que Jacques ne mentionne que deux fois le nom de Jésus (1:1 ; 2:1), il fait très largement l’application pratique des enseignements du Maître, comme le révèle une comparaison approfondie entre la lettre de Jacques et le Sermon sur la montagne. Également, le nom de Jéhovah apparaît 13 fois (Traduction du monde nouveau) et ses promesses sont présentées comme des récompenses pour les chrétiens qui demeurent dans la foi (4:10 ; 5:11). À maintes reprises Jacques puise dans les Écritures hébraïques, empruntant des exemples et des citations appropriées pour développer ses conseils pratiques. Il identifie ses sources par des expressions comme : “ Selon cette parole de l’Écriture ”, “ s’est accomplie cette parole de l’Écriture ” et “ l’Écriture dit ” ; et il fait l’application de ces passages des Écritures à la vie du chrétien (2:8, 23 ; 4:6). Quand il donne des conseils précis et bâtit la foi en la Parole de Dieu, un tout harmonieux, Jacques se réfère à juste titre aux œuvres de foi d’Abraham, à la démonstration de foi de Rahab par des œuvres, à la fidèle endurance de Job et à la confiance d’Éliya dans la prière. — Jacq. 2:21-25 ; 5:11, 17, 18 ; Gen. 22:9-12 ; Jos. 2:1-21 ; Job 1:20-22 ; 42:10 ; 1 Rois 17:1 ; 18:41-45.
16. Quels conseils et quels avertissements Jacques donne-t-il, et quelle est la source d’une telle sagesse pratique ?
16 Inestimables sont les conseils suivants de Jacques : Il faut être des pratiquants de la parole et pas simplement des auditeurs, prouver continuellement sa foi par des œuvres de justice, puiser de la joie à endurer diverses épreuves, demander sans relâche de la sagesse à Dieu, toujours s’approcher de lui par la prière et accomplir la loi royale : “ Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. ” (Jacq. 1:22 ; 2:24 ; 1:2, 5 ; 4:8 ; 5:13-18 ; 2:8). Puissantes sont ses mises en garde contre l’enseignement de l’erreur, le mauvais usage de la langue, les distinctions de classe au sein de la congrégation, la recherche des plaisirs sensuels et la confiance dans les richesses corruptibles (3:1, 8 ; 2:4 ; 4:3 ; 5:1, 5). Jacques dit très clairement que l’amitié pour le monde équivaut à un adultère spirituel et à une inimitié contre Dieu, et il définit le culte qui est pur au regard de Dieu : “ Prendre soin des orphelins et des veuves dans leur tribulation, et se garder sans tache du côté du monde. ” (4:4 ; 1:27). De tels conseils, aussi pratiques et faciles à comprendre, voilà ce qu’on pouvait attendre de cette ‘ colonne ’ de la congrégation chrétienne primitive (Gal. 2:9). Son message bienveillant continue à guider les chrétiens de notre époque mouvementée, car il est “ la sagesse d’en haut ” qui produit le “ fruit de justice ”. — 3:17, 18.
17. Quelle puissante raison d’endurer dans les œuvres de fidélité nous est donnée ?
17 Jacques désirait ardemment aider ses frères à atteindre leur but : la vie dans le Royaume de Dieu. Aussi les exhorta-t-il en ces termes : “ Vous aussi soyez patients ; affermissez vos cœurs, parce que la présence du Seigneur s’est approchée. ” Heureux sont-ils s’ils endurent l’épreuve, parce que l’approbation de Dieu leur vaudra “ la couronne de vie, que Jéhovah a promise à ceux qui continuent de l’aimer ”. (5:8 ; 1:12.) Ainsi, la promesse divine de la couronne de vie — soit la vie immortelle dans les cieux ou la vie éternelle sur la terre — est mise en évidence comme une puissante raison d’endurer dans les œuvres de fidélité. À coup sûr, cette merveilleuse lettre encouragera tous les chrétiens à atteindre le but qu’est la vie éternelle, soit dans les cieux, soit dans le monde nouveau de Jéhovah, qui sera gouverné par la Semence du Royaume, notre Seigneur Jésus Christ. — 2:5.
[Notes]
a Antiquités judaïques, XX, 197-203 [IX, 1] ; Webster’s New Biographical Dictionary, 1983, page 350.
b Voir le tableau page 303.
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Livre de la Bible numéro 60 — 1 Pierre« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 60 — 1 Pierre
Écrivain : Pierre
Lieu de composition : Babylone
Fin du travail de composition : vers 62-64 de n. è.
1. Pourquoi les chrétiens subissaient-ils des tribulations, et pourquoi la première lettre de Pierre était-elle opportune ?
COMME les premiers chrétiens proclamaient les vertus de Dieu, l’œuvre du Royaume prospérait et connaissait l’accroissement dans tout l’Empire romain. Mais on se méprenait sur ce groupe zélé. D’abord, leur religion avait vu le jour à Jérusalem, parmi les Juifs, et certains les confondaient avec les Zélotes juifs qui faisaient de la politique, se rebellaient contre le joug romain et étaient un souci constant pour les gouverneurs locaux. En outre, les chrétiens étaient différents parce qu’ils refusaient de sacrifier à l’empereur et de prendre part aux cérémonies religieuses païennes de l’époque. On parlait contre eux, et ils avaient eu à subir des tribulations nombreuses à cause de leur foi. Au temps opportun et avec une prévoyance qui dénote l’inspiration divine, Pierre écrivit sa première lettre, encourageant les chrétiens à demeurer fermes et les conseillant sur la façon de se comporter sous la férule de Néron, le César du moment. Cette lettre s’est révélée des plus opportunes en raison de la vague de persécution qui s’ensuivit presque immédiatement.
2. Qu’est-ce qui prouve que Pierre est le rédacteur de la lettre qui porte son nom, et qui en sont les destinataires ?
2 Les paroles d’introduction attribuent la composition de la lettre à Pierre. De plus, Irénée, Clément d’Alexandrie, Origène et Tertullien la citent tous, indiquant que Pierre en est le rédacteura. L’authenticité de Un Pierre est tout aussi attestée que celle d’aucune autre des lettres inspirées. Eusèbe dit que les anciens de l’Église ont ouvertement utilisé cette lettre ; son authenticité ne faisait aucun doute à son époque (vers 260-vers 340 de n. è.). Ignace, Hermas et Barnabas, écrivains du début du IIe siècle, la citent tousb. Un Pierre est en harmonie totale avec le reste des Écritures inspirées et présente un puissant message pour les chrétiens d’origine juive et non juive, “ résidents temporaires dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie ”, régions de l’Asie Mineure. — 1 Pierre 1:1.
3. Quel fait permet de situer l’époque de la composition de Un Pierre ?
3 Quand la lettre a-t-elle été écrite ? Son ton indique que les chrétiens subissaient des tribulations de la part soit des païens, soit des Juifs non convertis, mais que la campagne de persécutions déclenchée par Néron en 64 de n. è. n’avait pas encore commencé. Il apparaît que Pierre a écrit sa lettre juste avant, probablement entre 62 et 64 de n. è. Le fait que Marc se trouvait encore auprès de Pierre vient appuyer cette conclusion. Durant le premier emprisonnement de Paul à Rome (vers 59-61 de n. è.), Marc était auprès de Paul, mais il devait se rendre en Asie Mineure ; tandis que lors du deuxième emprisonnement de Paul (vers 65 de n. è.), Marc était sur le point de rejoindre Paul à Rome (1 Pierre 5:13 ; Col. 4:10 ; 2 Tim. 4:11). Dans l’intervalle, il a très bien pu se trouver auprès de Pierre, à Babylone.
4, 5. a) Qu’est-ce qui dément l’affirmation selon laquelle Pierre écrivit sa première lettre à Rome ? b) Qu’est-ce qui indique qu’il écrivit à Babylone en Mésopotamie ?
4 Où Un Pierre a-t-elle été écrite ? Si les commentateurs de la Bible s’accordent sur l’authenticité et la canonicité de la lettre, ainsi que sur l’identité de l’écrivain et la date approximative de la composition, en revanche leurs opinions diffèrent quant au lieu de composition. D’après Pierre lui-même, il a écrit sa première lettre à Babylone (1 Pierre 5:13). Mais il en est qui prétendent qu’il a écrit de Rome, affirmant que “ Babylone ” est le nom cryptique de Rome. Cependant les faits démentent cette affirmation. Nulle part la Bible n’indique que Babylone désigne précisément Rome. Puisque Pierre a adressé sa lettre aux chrétiens des régions littérales du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie, il s’ensuit logiquement que sa référence à Babylone désigne le lieu géographique qui porte ce nom (1:1). Pierre avait de bonnes raisons de se trouver à Babylone. Il avait été chargé de porter ‘ la bonne nouvelle aux circoncis ’, et Babylone comptait une importante population juive (Gal. 2:7-9). Faisant allusion à la compilation du Talmud de Babylone, le Dictionnaire encyclopédique de la Bible parle d’“ académies juives ” “ en Babylonie qui fonctionnaient au début de notre èrec ”.
5 Les Écritures inspirées, y compris les deux lettres écrites par Pierre, ne parlent pas d’une visite de l’apôtre à Rome. Paul dit être allé à Rome, mais il ne fait jamais allusion à la présence de Pierre dans cette ville. Puisque Paul mentionne 35 noms dans sa lettre aux Romains et qu’il envoie des salutations à 26 personnes en les nommant, pourquoi omet-il Pierre ? Tout simplement parce que Pierre ne s’y trouvait pas à ce moment-là (Rom. 16:3-15). “ Babylone ”, d’où Pierre a écrit sa première lettre, n’était autre que la ville de Babylone située sur les rives de l’Euphrate en Mésopotamie.
CONTENU DE UN PIERRE
6. De quelle espérance Pierre parle-t-il, et sur quel fondement la “ nouvelle naissance ” pour cette espérance est-elle rendue possible ?
6 La nouvelle naissance pour une espérance vivante grâce à Christ (1:1-25). Dès le début Pierre attire l’attention de ses lecteurs sur la “ nouvelle naissance pour une espérance vivante ”, et sur l’héritage qui ne peut se flétrir et qui leur est réservé dans les cieux, selon la faveur imméritée de Dieu grâce à la résurrection de Jésus Christ. En conséquence, “ ceux qui ont été choisis ” se réjouissent beaucoup, bien qu’ils soient attristés par diverses épreuves, afin que la valeur éprouvée de leur foi “ soit trouvée un sujet de louange et de gloire et d’honneur lors de la révélation de Jésus Christ ”. Les prophètes des temps passés, et même les anges, se sont livrés à des investigations au sujet de ce salut. Aussi, que ceux qui sont choisis mobilisent leurs facultés pour l’action et mettent leur espérance dans cette faveur imméritée, devenant saints dans toute leur conduite. Cela convient, en effet, car ils ont été délivrés, non pas avec des choses corruptibles, mais “ avec un sang précieux, comme celui d’un agneau sans défaut et sans tache, oui avec le sang du Christ ”. Leur “ nouvelle naissance ” s’opère grâce à la parole du Dieu vivant et qui subsiste, Jéhovah, parole qui subsiste pour toujours et qui leur a été annoncée comme une bonne nouvelle. — 1:1, 3, 7, 19, 23.
7. a) En quoi les chrétiens sont-ils en train d’être bâtis, et dans quel but ? b) En tant que résidents temporaires, comment les chrétiens doivent-ils se conduire ?
7 Ayez une belle conduite parmi les nations (2:1–3:22). Comme des pierres vivantes, les chrétiens sont en train d’être bâtis en maison spirituelle, afin d’offrir des sacrifices spirituels agréés de Dieu grâce à Jésus Christ, la pierre angulaire de fondement, qui est devenue une pierre qui fait trébucher pour ceux qui désobéissent. Ceux qui exercent la foi forment ‘ une prêtrise royale, une nation sainte, pour annoncer les vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à sa prodigieuse lumière ’. Comme résidents temporaires parmi les nations, qu’ils s’abstiennent des désirs charnels et qu’ils aient une belle conduite. Qu’ils se soumettent “ à toute création humaine ”, soit au roi, soit à ses gouverneurs. Oui, qu’ils ‘ honorent des hommes de toutes sortes, aiment toute la communauté des frères, craignent Dieu et honorent le roi ’. Pareillement, que les domestiques soient soumis à leurs propriétaires avec une bonne conscience, supportant de souffrir injustement. Même Christ, qui n’a pas commis de péché, a accepté les insultes et la souffrance, laissant un “ modèle ” pour qu’on suive fidèlement ses traces. — 2:9, 13, 17, 21.
8. a) Quelle puissante exhortation est donnée aux femmes et aux maris ? b) Qu’est-ce qui est nécessaire à l’acquisition d’une bonne conscience devant Dieu ?
8 La soumission est également requise des femmes qui, par une conduite pure et un profond respect, peuvent même gagner sans parole leur mari non croyant. Qu’elles ne s’inquiètent pas de leur parure extérieure. À l’exemple de Sara, qui fut obéissante, qu’elles s’intéressent à “ la personne cachée du cœur dans la parure incorruptible de l’esprit doux et paisible, qui est d’une grande valeur aux yeux de Dieu ”. Que les maris honorent leur femme comme un “ vase plus faible ” et parce qu’ils sont “ héritiers avec elles de la faveur imméritée de la vie ”. Que tous les chrétiens manifestent l’affection fraternelle. “ Celui qui veut aimer la vie [...], qu’il se détourne de ce qui est mauvais et fasse ce qui est bon ; qu’il cherche la paix et la poursuive. Car les yeux de Jéhovah sont sur les justes. ” Au lieu de craindre les hommes, qu’ils soient toujours prêts à défendre leur espérance. Mieux vaut souffrir parce qu’on fait le bien, si le veut la volonté de Dieu, que parce qu’on fait le mal. “ En effet, Christ lui-même est mort une fois pour toutes en ce qui concerne les péchés, un juste pour des injustes, pour qu’il puisse vous conduire à Dieu, ayant été mis à mort dans la chair, mais ayant été rendu à la vie dans l’esprit. ” La foi de Noé, manifestée par la construction de l’arche, l’a gardé en vie, lui et sa famille. Pareillement, ceux qui, en raison de leur foi en Christ ressuscité, se vouent à Dieu, se font baptiser en symbole de cette foi et continuent à faire la volonté de Dieu, ceux-là sont sauvés et reçoivent une bonne conscience de la part de Dieu. — 3:4, 7, 10-12, 18.
9. Quel devrait être l’état d’esprit des chrétiens, et en dépit de quoi ?
9 Réjouissez-vous à faire la volonté de Dieu comme chrétiens en dépit des souffrances (4:1–5:14). Les chrétiens devraient avoir le même état d’esprit que Christ en vivant pour la volonté de Dieu et non plus pour celle des nations, bien que celles-ci parlent d’eux en mal parce qu’ils ne courent plus avec elles “ vers le même bourbier de débauche ”. La fin de toutes choses s’étant approchée, il leur faut être sains d’esprit et vigilants en vue de prières et avoir un amour intense les uns pour les autres, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié. Que les épreuves qui fondent sur eux ne les intriguent pas, mais qu’ils se réjouissent parce qu’ils participent aux souffrances de Christ. Cependant, qu’aucun d’eux n’ait à souffrir comme malfaiteur. Puisque le jugement commence par la maison de Dieu, “ que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu continuent à confier leurs âmes à un Créateur fidèle pendant qu’ils font le bien ”. — 4:4, 19.
10. Quels conseils sont donnés aux anciens et aux jeunes gens, et par quelle puissante exhortation Un Pierre s’achève-t-elle ?
10 Que les anciens fassent paître le troupeau de Dieu de bon gré, oui, avec ardeur. En devenant des exemples pour le troupeau, ils recevront à coup sûr la couronne de gloire qui ne peut se flétrir lors de la manifestation du Berger en chef. Que les jeunes gens soient soumis aux hommes d’âge mûr, tous se montrant humbles, “ parce que Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais aux humbles il donne la faveur imméritée ”. Qu’ils soient solides dans la foi et vigilants à cause du Diable, le “ lion rugissant ”. Pierre prononce encore de puissantes paroles d’encouragement dans son exhortation finale : “ Mais, après que vous aurez souffert un peu de temps, le Dieu de toute faveur imméritée, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans l’union avec Christ, achèvera lui-même votre formation, il vous rendra fermes, il vous rendra forts. À lui soit la puissance pour toujours. Amen. ” — 5:5, 8, 10, 11.
UTILITÉ
11. Dans ses conseils aux surveillants, comment Pierre est-il en accord avec ceux donnés par Jésus et par Paul ?
11 La première lettre de Pierre renferme des conseils judicieux à l’adresse des surveillants. En accord avec le conseil de Jésus (Jean 21:15-17) et celui de Paul (Actes 20:25-35), Pierre souligne de nouveau que la tâche du surveillant consiste à faire paître le troupeau de bon gré, avec désintéressement et ardeur. Le surveillant est un sous-berger ; il sert soumis au “ berger en chef ”, Jésus Christ, à qui il doit rendre des comptes au sujet du troupeau de Dieu, veillant sur ses intérêts en étant un exemple et en toute humilité. — 5:2-4.
12. a) Quelle soumission relative est due aux chefs et aux propriétaires ? b) Que recommande Pierre à propos de la soumission des femmes et de l’autorité exercée par le mari ? c) Quelle qualité chrétienne est mise en évidence tout au long de la lettre ?
12 La lettre de Pierre aborde encore bien d’autres aspects de la soumission et elle donne d’excellents conseils. En 1 Pierre 2:13-17, des recommandations sont faites au sujet de la soumission due aux chefs, tels un roi et des gouverneurs. Toutefois, il s’agit d’une soumission relative puisqu’elle est observée à cause du Seigneur et dans ‘ la crainte de Dieu ’, de qui les chrétiens sont esclaves. Les domestiques sont exhortés à se soumettre à leurs propriétaires et à supporter des peines s’ils ont à souffrir “ par motif de conscience envers Dieu ”. De précieux conseils sont également donnés aux femmes relativement à la soumission à leur mari, y compris à ceux qui sont non croyants, car leur conduite pure accompagnée de respect “ est d’une grande valeur aux yeux de Dieu ” et peut même gagner leur mari à la vérité. Pour souligner ce point, Pierre cite ici l’exemple de Sara qui s’est fidèlement soumise à Abraham (1 Pierre 2:17-20 ; 3:1-6 ; Gen. 18:12). En retour, les maris exerceront leur autorité avec les égards qui conviennent au “ vase plus faible ”. Toujours en rapport avec la soumission, Pierre fait cette exhortation : “ Pareillement, vous les jeunes gens, soyez soumis aux hommes d’âge mûr. ” Puis il met l’accent sur l’obligation d’être humble, qualité qui est mise en évidence d’un bout à l’autre de la lettre. — 1 Pierre 3:7-9 ; 5:5-7 ; 2:21-25.
13. a) Dans sa lettre, comment Pierre établit-il quel était le dessein de Dieu en appelant la congrégation chrétienne ? b) De quel merveilleux héritage Pierre parle-t-il, et quels en sont les bénéficiaires ?
13 Alors que les persécutions et tribulations violentes s’abattaient de nouveau sur les chrétiens, Pierre leur apportait un puissant encouragement, et sa lettre est d’une valeur inestimable pour tous ceux qui ont aujourd’hui de telles tribulations à supporter. Notez comment il s’inspire des Écritures hébraïques pour citer les paroles de Jéhovah : “ Vous devez être saints, car je suis saint. ” (1 Pierre 1:16 ; Lév. 11:44). Et encore, dans un passage où abondent les références à d’autres textes inspirés, il montre comment la congrégation chrétienne composée de pierres vivantes est en train d’être bâtie en maison spirituelle sur le fondement de Christ. Dans quel dessein ? Pierre dit : “ Mais vous, vous êtes ‘ une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une propriété particulière, pour que vous annonciez les vertus ’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa prodigieuse lumière. ” (1 Pierre 2:4-10 ; Is. 28:16 ; Ps. 118:22 ; Is. 8:14 ; Ex. 19:5, 6 ; Is. 43:21 ; Hosh. 1:10 ; 2:23). C’est à cette “ prêtrise royale ”, prêtrise générale composée de la nation sainte de Dieu tout entière, que Pierre propose la promesse du Royaume pour “ un héritage qui ne peut se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir ”, “ la couronne de gloire, qui ne peut se flétrir ”, la “ gloire éternelle dans l’union avec Christ ”. Ainsi, les membres de cette prêtrise sont grandement encouragés à continuer de se réjouir ‘ pour qu’aussi durant la révélation de sa gloire ils se réjouissent et soient transportés de joie ’. — 1 Pierre 1:4 ; 5:4, 10 ; 4:13.
[Notes]
a Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol. VIII, page 15.
b New Bible Dictionary, par J. Douglas, 1986, deuxième édition, page 918.
c Par A. Westphal, Valence-sur-Rhône, 1973, tome second, page 715.
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Livre de la Bible numéro 61 — 2 Pierre« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 61 — 2 Pierre
Écrivain : Pierre
Lieu de composition : Babylone ?
Fin du travail de composition : vers 64 de n. è.
1. Quels faits attestent que Pierre écrivit Deux Pierre ?
QUAND Pierre composa sa deuxième lettre, il se rendait compte qu’il aurait bientôt à affronter la mort. Il désirait ardemment rappeler à ses frères dans la foi l’importance de la connaissance exacte, afin de les aider à demeurer fermes dans leur ministère. Y a-t-il une raison quelconque de douter que l’apôtre Pierre écrivit la deuxième lettre qui porte son nom ? La lettre elle-même élimine tous les doutes éventuels quant à l’identité de l’écrivain. Celui-ci dit qu’il est “ Simon Pierre, esclave et apôtre de Jésus Christ ”. (2 Pierre 1:1.) À propos de la lettre elle-même, il dit : “ Voici déjà la deuxième lettre que je vous écris. ” (3:1). Il révèle avoir été témoin oculaire de la transfiguration de Jésus Christ, privilège auquel Pierre goûta avec Jacques et Jean, et il écrit à ce sujet avec toute l’émotion d’un témoin immédiat (1:16-21). Il précise que Jésus avait prédit sa mort. — 2 Pierre 1:14 ; Jean 21:18, 19.
2. Qu’est-ce qui vient appuyer la canonicité de Deux Pierre ?
2 Pourtant, certains critiques ont prétexté la rupture de style entre les deux lettres pour affirmer que la deuxième n’est pas l’œuvre de Pierre. Mais cela ne présente pas de difficulté réelle, car le sujet développé dans chacune des lettres et leur but sont différents. En outre, Pierre écrivit sa première lettre “ par Silvain, un frère fidèle ”, et si ce dernier a joui d’une certaine liberté d’expression, cela peut expliquer la différence de style des deux lettres, d’autant qu’il n’a apparemment pas participé à la rédaction de la deuxième lettre (1 Pierre 5:12). La canonicité de cette lettre a aussi été contestée pour la raison qu’elle “ est peu appuyée par les Pères ”. Toutefois, comme on peut le voir en consultant le tableau “ Principaux catalogues primitifs des Écritures grecques chrétiennes ”, Deux Pierre était considérée comme appartenant au catalogue biblique par un certain nombre d’autorités antérieures au troisième concile de Carthagea.
3. Quand et où Deux Pierre a-t-elle été vraisemblablement écrite, et qui en étaient les destinataires ?
3 Quand la deuxième lettre de Pierre a-t-elle été écrite ? Très probablement vers 64 de n. è., de Babylone ou des environs, peu de temps après la première lettre, mais il n’en existe aucune preuve certaine, particulièrement quant au lieu de composition. À l’époque de la composition, la plupart des lettres de Paul circulaient parmi les congrégations et étaient connues de Pierre, qui les tenait pour inspirées de Dieu et les classait avec “ le reste des Écritures ”. Pierre adresse sa deuxième lettre “ à ceux qui ont obtenu une foi, c’est-à-dire le même privilège que nous ”, et elle inclut les destinataires de la première lettre et d’autres à qui Pierre avait prêché. De même que la première lettre avait circulé dans de nombreuses régions, de même la deuxième a pris un caractère général. — 2 Pierre 3:15, 16 ; 1:1 ; 3:1 ; 1 Pierre 1:1.
CONTENU DE DEUX PIERRE
4. a) Comment les frères s’efforceraient-ils de porter du fruit en rapport avec la connaissance exacte, et en vue de quelles promesses ? b) Comment la parole prophétique est-elle rendue plus sûre, et pourquoi convient-il d’y prêter attention ?
4 Assurez votre appel pour le Royaume céleste (1:1-21). Pierre est prompt à témoigner un intérêt affectueux à “ ceux qui ont obtenu une foi ”. Il souhaite que la faveur imméritée et la paix leur soient multipliées “ par une connaissance exacte de Dieu et de Jésus notre Seigneur ”. Dieu leur a donné volontiers “ les précieuses et très grandes promesses ” grâce auxquelles ils peuvent devenir participants à la nature divine. Aussi, déployant en retour tout effort sérieux, qu’ils fournissent à leur foi la vertu, la connaissance, la maîtrise de soi, l’endurance, l’attachement à Dieu, l’affection fraternelle et l’amour. Si ces qualités abondent en eux, ils ne deviendront jamais inactifs et stériles concernant la connaissance exacte. Que les frères fassent tout leur possible pour s’assurer leur appel et leur choix, ainsi que leur entrée dans le Royaume éternel de leur Seigneur. Sachant que ‘ le moment de déposer son tabernacle est proche ’, Pierre est disposé à leur rappeler ces choses, afin qu’ils soient capables d’en faire mention après son départ. Pierre a été témoin oculaire de la magnificence de Christ sur la sainte montagne, quand ces paroles “ ont été portées jusqu’à lui par la gloire magnifique : ‘ Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé, que moi j’ai agréé. ’ ” Ainsi la parole prophétique est rendue plus certaine et il convient d’y prêter attention, car elle ne provient pas de la volonté de l’homme, “ mais des hommes ont parlé de la part de Dieu, comme ils étaient portés par l’esprit saint ”. — 1:1, 2, 4, 14, 17, 21.
5. Quel avertissement Pierre donne-t-il contre les faux enseignants, et quels puissants exemples cite-t-il pour montrer que l’exécution des jugements divins contre de tels hommes est certaine ?
5 Puissant avertissement contre les faux enseignants (2:1-22). De faux prophètes et de faux enseignants introduiront des sectes destructrices, encourageront les dérèglements et jetteront l’opprobre sur la vérité. Mais leur destruction ne sommeille pas. Dieu ne s’est pas retenu de punir les anges qui avaient péché, d’amener le déluge aux jours de Noé et de réduire en cendres Sodome et Gomorrhe. Mais il a délivré le prédicateur Noé et le juste Lot, car “ Jéhovah sait délivrer de l’épreuve les hommes qui sont attachés à Dieu, mais réserver les injustes pour le jour du jugement, pour être retranchés ”. Ces injustes sont audacieux, entêtés, semblables à des animaux dépourvus de raison ; ce sont des ignorants qui parlent en mal, qui se livrent avec délices à leurs enseignements trompeurs, des adultères, des hommes qui convoitent et qui ressemblent à Balaam en aimant le salaire du méfait. Alors qu’ils promettent aux autres la liberté, eux-mêmes se trouvent esclaves de la corruption. Il aurait mieux valu pour eux n’avoir pas connu le chemin de la justice, car il leur est arrivé ce que dit le proverbe : “ Le chien est retourné à son propre vomissement, et la truie qui a été lavée est retournée se vautrer dans la boue. ” — 2:9, 22.
6. a) Pourquoi Pierre a-t-il écrit, et que dit-il concernant les promesses de Dieu ? b) Contrairement aux moqueurs, comment les chrétiens doivent-ils se montrer vigilants ?
6 N’oubliez jamais le jour de Jéhovah (3:1-18). Pierre écrit aux chrétiens pour stimuler leur claire faculté de réflexion, afin qu’ils se souviennent des paroles prononcées autrefois. Dans les derniers jours il viendra des moqueurs, disant : “ Où est sa présence promise ? ” celle de Christ. Un fait échappe à ces hommes : Dieu a détruit le monde des temps anciens par l’eau, mais “ par la même parole les cieux et la terre de maintenant sont amassés pour le feu et sont réservés jusqu’au jour de jugement et de destruction des hommes impies ”. Pour Jéhovah, mille ans sont comme un jour ; par conséquent, “ Jéhovah n’est pas lent en ce qui concerne sa promesse ”, mais il est patient et ne veut pas que qui que ce soit périsse. Ainsi, que les chrétiens veillent à leur conduite et accomplissent des actions marquées par l’attachement à Dieu, attendant et gardant constamment à l’esprit la présence du jour de Jéhovah, à cause duquel les cieux étant en feu seront dissous et les éléments devenus brûlants fondront. Mais, selon la promesse de Dieu, il y aura “ de nouveaux cieux et une nouvelle terre ”. — 3:4, 7, 9, 13.
7. Grâce à une connaissance anticipée, à quoi s’appliqueront les chrétiens ?
7 C’est pourquoi les chrétiens feront tout leur possible “ pour être finalement trouvés par lui sans tache et sans défaut et dans la paix ”. Qu’ils considèrent comme salut la patience de notre Seigneur, comme Paul, le bien-aimé, le leur a aussi écrit. Puisqu’ils possèdent cette connaissance anticipée, qu’ils se tiennent sur leurs gardes pour ne pas déchoir de leur propre fermeté. “ Non, conclut Pierre, mais continuez à croître dans la faveur imméritée et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui soit la gloire, et maintenant et jusqu’au jour d’éternité. ” — 3:14, 18.
UTILITÉ
8. a) Comment Pierre atteste-t-il l’inspiration des Écritures hébraïques et grecques ? b) Quel profit retirons-nous à tenir ferme la connaissance exacte ?
8 La connaissance exacte est de première importance. Pierre lui-même introduit dans son argumentation la connaissance exacte qu’il a acquise grâce aux Écritures hébraïques. Il atteste que ces dernières ont été écrites sous l’inspiration de l’esprit saint : “ Car la prophétie n’a jamais été apportée par la volonté de l’homme, mais des hommes ont parlé de la part de Dieu, comme ils étaient portés par l’esprit saint. ” Il souligne aussi que la sagesse de Paul “ lui a été donnée ”. (1:21 ; 3:15.) Il nous sera très utile de considérer tous ces écrits d’inspiration divine et de tenir ferme la connaissance exacte. Alors, nous ne deviendrons jamais suffisants, comme ceux qui disent, selon Pierre : “ Toutes choses demeurent exactement comme depuis le commencement de la création. ” (3:4). Nous ne tomberons pas non plus dans le piège tendu par les faux enseignants que Pierre décrit au chapitre 2 de sa lettre. Au contraire, nous considérerons constamment les rappels de Pierre et des autres rédacteurs de la Bible. Ils nous aident à demeurer “ fermement établis dans la vérité ” et, avec patience et fermeté, “ à croître dans la faveur imméritée et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ”. — 1:12 ; 3:18.
9. Quel effort sommes-nous encouragés à fournir, et pourquoi ?
9 Pour nous aider à croître dans la “ connaissance exacte de Dieu et de Jésus notre Seigneur ”, Pierre nous recommande de déployer tout effort sérieux pour fournir les qualités chrétiennes énumérées au chapitre 1, versets 5 à 7. Puis il ajoute au 1 verset 8 : “ Car si ces choses existent en vous et y abondent, elles vous empêcheront d’être soit inactifs, soit stériles concernant la connaissance exacte de notre Seigneur Jésus Christ. ” Voilà un merveilleux encouragement à être des ministres de Dieu actifs en ces jours critiques ! — 1:2.
10. a) Quelles promesses Pierre met-il en évidence, et quelle exhortation fait-il à leur sujet ? b) Quelle assurance Pierre donne-t-il en rapport avec les prophéties du Royaume ?
10 Assurément, il importe de s’évertuer à devenir participants aux “ précieuses et très grandes promesses ” de Jéhovah Dieu. C’est pourquoi Pierre exhorte les chrétiens oints à garder les yeux fixés sur le Royaume comme objectif ; il dit : “ Faites d’autant plus tout votre possible pour vous assurer votre appel et votre choix ; car si vous continuez à faire ces choses, non vous ne faillirez jamais. C’est ainsi, en effet, que vous sera richement fournie l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. ” Pierre attire ensuite l’attention sur la magnificence de Jésus, glorifié dans son Royaume, magnificence dont il a été témoin oculaire grâce à la vision de la transfiguration, et il ajoute : “ Nous avons donc la parole prophétique rendue plus certaine. ” En vérité, chaque prophétie relative au Royaume magnifique de Jéhovah se réalisera à coup sûr. C’est donc avec confiance que nous souscrirons aux paroles suivantes de Pierre empruntées à la prophétie d’Isaïe : “ Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et dans ceux-ci habitera la justice. ” — 2 Pierre 1:4, 10, 11, 19 ; 3:13 ; Is. 65:17, 18.
[Note]
a Voir le tableau de la page 303.
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Livre de la Bible numéro 62 — 1 Jean« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 62 — 1 Jean
Écrivain : l’apôtre Jean
Lieu de composition : Éphèse ou ses environs
Fin du travail de composition : vers 98 de n. è.
1. a) Quelle qualité domine les écrits de Jean, mais qu’est-ce qui prouve qu’il n’était pas un sentimental ? b) Pourquoi ses trois lettres étaient-elles appropriées ?
JEAN, l’apôtre bien-aimé de Jésus Christ, avait un amour profond de la justice. Cela l’aida à pénétrer la pensée de Jésus. Il n’y a donc rien de surprenant que le thème de l’amour domine ses écrits. Jean n’était cependant pas un sentimental, car Jésus le désigna comme l’un des “ Fils du Tonnerre [Boanergès] ”. (Marc 3:17.) En fait, c’est pour la défense de la vérité et de la justice que Jean a écrit ses trois lettres, parce que l’apostasie annoncée par l’apôtre Paul avait fait son apparition. Les trois lettres johanniques étaient vraiment opportunes, car elles ont aidé à l’affermissement des premiers chrétiens dans leur lutte contre les attaques du “ méchant ”. — 2 Thess. 2:3, 4 ; 1 Jean 2:13, 14 ; 5:18, 19.
2. a) Qu’est-ce qui indique que les lettres de Jean ont été écrites beaucoup plus tard que les Évangiles de Matthieu, de Marc, et les lettres des missionnaires ? b) Quand et où ses lettres ont-elles vraisemblablement été écrites ?
2 À en juger d’après leur contenu, ces lettres appartiennent à une époque très postérieure aux Évangiles de Matthieu et de Marc, et postérieure aussi aux lettres des missionnaires Pierre et Paul. Les temps avaient changé. On n’y trouve aucune allusion au judaïsme, grande menace pour les congrégations dans leur enfance ; et il ne semble pas y avoir la moindre citation directe des Écritures hébraïques. En revanche, Jean parle de “ la dernière heure ” et de l’apparition de “ beaucoup d’antichrists ”. (1 Jean 2:18.) Il désigne ses lecteurs par l’expression “ mes petits enfants ” et parle de lui-même comme de “ l’ancien ”. (1 Jean 2:1, 12, 13, 18, 28 ; 3:7, 18 ; 4:4 ; 5:21 ; 2 Jean 1 ; 3 Jean 1.) Tout cela donne à penser que ses trois lettres ont été écrites tardivement. Également, 1 Jean 1:3, 4 semble indiquer que l’Évangile du même nom a été écrit vers la même époque. On pense généralement que les trois lettres de Jean ont été achevées vers 98 de n. è., peu de temps avant la mort de l’apôtre, et qu’elles ont été composées dans le voisinage d’Éphèse.
3. a) Qu’est-ce qui atteste l’identité de l’écrivain et l’authenticité de Un Jean ? b) Qu’y a-t-on ajouté par la suite, mais qu’est-ce qui prouve qu’il s’agit d’un faux ?
3 Que Un Jean soit réellement de l’apôtre Jean, cela ressort de son étroite ressemblance avec le quatrième Évangile qu’il a manifestement écrit. Par exemple, il commence sa lettre en se présentant comme un témoin oculaire “ de la parole de vie, [...] la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée ” ; ces expressions sont étonnamment similaires à celles de l’introduction de l’Évangile de Jean. L’authenticité de cette lettre est attestée par le Canon de Muratori ainsi que par des écrivains tels Irénée, Polycarpe et Papias, tous du IIe siècle de n. èa. Selon Eusèbe (vers 260-vers 340 de n. è.), l’authenticité de Un Jean n’a jamais été contestéeb. On note cependant qu’au chapitre 5, à la fin du 5 verset 7 et au début du 5 verset 8, certaines traductions anciennes ont ajouté les paroles suivantes : “ Dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit ; et ces trois sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre. ” (Bible de Crampon [1905]). Or ce texte ne se trouve dans aucun des manuscrits grecs primitifs, et il a de toute évidence été inséré pour étayer la doctrine de la trinité. La plupart des traductions modernes, tant catholiques que protestantes, omettent cet ajout dans le corps du texte. — 1 Jean 1:1, 2c.
4. Contre quoi Jean cherche-t-il à protéger ses compagnons chrétiens, et quels faux enseignements réfute-t-il ?
4 Jean écrit pour protéger ses “ bien-aimés ”, ses “ petits enfants ”, contre les faux enseignements de “ beaucoup d’antichrists ” qui sont sortis de chez eux et essaient de les égarer loin de la vérité (2:7, 18). Ces antichrists apostats ont pu être influencés par la philosophie grecque, y compris par celle du gnosticisme primitif dont les adhérents prétendaient avoir reçu de Dieu une connaissance particulière d’un genre mystiqued. S’opposant fermement à l’apostasie, Jean développe longuement trois thèmes : le péché, l’amour et l’antichrist. Ses déclarations relatives au péché et en faveur du sacrifice de Jésus pour les péchés révèlent que ces antichrists prétendaient hypocritement être sans péché et n’avoir nul besoin du sacrifice rédempteur de Jésus. Leur “ connaissance ” égocentrique les avait rendus égoïstes et insensibles à l’amour, un état que Jean dévoile en mettant continuellement l’accent sur le véritable amour chrétien. De plus, il semble que Jean combatte leur fausse doctrine, car il explique que Jésus est le Christ, qu’il a eu une existence préhumaine et qu’il est venu dans la chair comme Fils de Dieu, afin de procurer le salut aux hommes croyants (1:7-10 ; 2:1, 2 ; 4:16-21 ; 2:22 ; 1:1, 2 ; 4:2, 3, 14, 15). Jean qualifie clairement ces faux enseignants d’“ antichrists ”, et il cite différents moyens d’identifier les enfants de Dieu et les enfants du Diable. — 2:18, 22 ; 4:3.
5. Qu’est-ce qui montre que Un Jean s’adressait à la congrégation chrétienne tout entière ?
5 La lettre ne s’adressant à aucune congrégation en particulier, il est évident qu’elle était destinée à la communauté chrétienne tout entière. L’absence de salutation au début et à la fin l’indique également. Certains ont même parlé de cet écrit comme d’un traité plutôt que d’une lettre. L’emploi du pronom pluriel “ vous ” d’un bout à l’autre montre que l’écrivain s’adressait à un groupe plutôt qu’à un individu.
CONTENU DE UN JEAN
6. Quel contraste Jean établit-il entre ceux qui marchent dans la lumière et ceux qui sont dans les ténèbres ?
6 Marchez dans la lumière et non dans les ténèbres (1:1–2:29). “ Nous écrivons ces choses, dit Jean, pour que notre joie soit complète. ” Puisque “ Dieu est lumière ”, seuls ceux qui ‘ marchent dans la lumière ’ ont “ part avec lui ” et les uns avec les autres. Ils sont purifiés du péché par “ le sang de Jésus son Fils ”. En revanche, ceux qui ‘ continuent à marcher dans les ténèbres ’ et qui déclarent : “ Nous n’avons pas de péché ”, ceux-là s’égarent et la vérité n’est pas en eux. S’ils confessent leurs péchés, Dieu sera fidèle et leur pardonnera. — 1:4-8.
7. a) Comment montrer que l’on connaît et que l’on aime Dieu ? b) Comment identifier l’antichrist ?
7 Jésus est “ un sacrifice propitiatoire ” pour les péchés, “ un assistant auprès du Père ”. Celui qui prétend connaître Dieu, mais qui n’observe pas ses commandements, celui-là est un menteur. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, mais celui qui a de la haine pour son frère marche dans les ténèbres. Jean conseille avec force de ne pas aimer le monde ni les choses qui sont dans le monde, car, dit-il, “ si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ”. Beaucoup d’antichrists ont paru et “ ils sont sortis de chez nous, explique Jean, mais ils n’étaient pas de notre genre ”. L’antichrist est celui qui nie que Jésus est le Christ. Il nie le Père et le Fils. Que les “ petits enfants ” demeurent dans ce qu’ils ont entendu dès le commencement, afin de demeurer aussi “ en union avec le Fils et en union avec le Père ”, conformément à l’onction qu’ils ont reçue de lui, qui est vraie. — 2:1, 2, 15, 18, 19, 24.
8. a) Qu’est-ce qui différencie les enfants de Dieu de ceux du Diable ? b) Comment les “ petits enfants ” en sont-ils venus à connaître l’amour, et pour ce qui est de leur cœur, quel examen doivent-ils faire continuellement ?
8 Les enfants de Dieu ne pratiquent pas le péché (3:1-24). À cause de l’amour du Père, ils sont appelés “ enfants de Dieu ”, et lors de la manifestation de Dieu ils lui seront semblables et ‘ le verront tel qu’il est ’. Le péché est l’illégalité, et ceux qui demeurent en union avec Christ ne pratiquent pas le péché. Celui qui pratique le péché vient du Diable, dont les œuvres vont être détruites par le Fils de Dieu. Par là sont manifestes les enfants de Dieu et les enfants du Diable : ceux qui viennent de Dieu ont de l’amour les uns pour les autres, mais ceux qui viennent du méchant ressemblent à Caïn qui a eu de la haine pour son frère et l’a tué. Jean dit aux “ petits enfants ” qu’ils ont appris à connaître l’amour parce que “ celui-là a livré son âme ” pour eux, et il les exhorte à ne pas ‘ fermer l’accès de leurs tendres compassions devant leurs frères ’. Qu’ils aiment, “ non pas en parole ni avec la langue, mais en action et vérité ”. Pour savoir s’ils ‘ viennent de la vérité ’, qu’ils examinent ce qu’il y a dans leur cœur et voient s’ils ‘ font les choses qui sont agréables aux yeux de Dieu ’. Qu’ils observent son commandement : ‘ avoir foi dans le nom de son Fils Jésus Christ et s’aimer les uns les autres ’. Ainsi, ils sauront qu’ils demeurent en union avec lui et lui en union avec eux par l’esprit. — 3:1, 2, 16-19, 22, 23.
9. a) Comment éprouver les paroles inspirées ? b) Qu’est-ce qui souligne l’obligation de nous aimer les uns les autres ?
9 Aimons-nous les uns les autres en union avec Dieu (4:1–5:21). Il faut éprouver les paroles inspirées. Les paroles qui nient que Jésus est venu dans la chair ‘ ne viennent pas de Dieu ’, mais de l’antichrist. Elles viennent du monde et sont en union avec lui ; mais la parole inspirée de la vérité vient de Dieu. Jean dit : “ Dieu est amour ”, et “ l’amour est à cet égard, non pas que nous avons aimé Dieu, mais qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme sacrifice propitiatoire pour nos péchés ”. D’où la grande obligation que nous avons de nous aimer les uns les autres. Dieu demeure en union avec ceux qui s’aiment mutuellement et ainsi l’amour a été rendu parfait, pour qu’ils aient “ de la franchise ” et jettent dehors la crainte. “ Quant à nous, dit Jean, nous aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. ” “ Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. ” — 4:3, 8, 10, 17, 19, 21.
10. a) Comment les enfants de Dieu peuvent-ils vaincre le monde, et quelle assurance ont-ils ? b) Quelle doit être leur attitude vis-à-vis du péché et de l’idolâtrie ?
10 Manifester l’amour comme enfants de Dieu signifie observer ses commandements, et il en résulte la victoire sur le monde grâce à la foi. Quant à ceux qui mettent leur foi dans le Fils de Dieu, ils reçoivent de Jéhovah ce témoignage : Dieu leur a donné “ la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils ”. Ainsi, ils peuvent avoir l’assurance qu’il les entendra concernant tout ce qu’ils demandent selon sa volonté. Toute injustice est péché, et pourtant il y a un péché qui ne fait pas encourir la mort. Tout homme qui est né de Dieu ne pratique pas le péché. Bien que le “ monde entier se trouve au pouvoir du méchant, [...] le Fils de Dieu est venu ” et il a donné à ses disciples “ l’intelligence ” pour qu’ils parviennent à connaître le vrai Dieu avec qui ils sont maintenant en union “ par le moyen de son Fils Jésus Christ ”. Qu’ils se gardent également des idoles ! — 5:11, 19, 20.
UTILITÉ
11. Comment les chrétiens peuvent-ils combattre aujourd’hui les antichrists et les désirs du monde ?
11 Comme il en fut à la fin du Ier siècle de n. è., de même aujourd’hui il y a “ beaucoup d’antichrists ” contre lesquels les vrais chrétiens doivent être mis en garde. Il leur faut s’attacher fermement au ‘ message qu’ils ont entendu dès le commencement : qu’ils s’aiment les uns les autres ’ et demeurent en union avec Dieu et le véritable enseignement, pratiquant la justice avec franchise (2:18 ; 3:11 ; 2:27-29). Des plus importantes aussi est la mise en garde contre “ le désir de la chair et le désir des yeux et l’orgueilleux étalage de ses moyens d’existence ”, cette mauvaise attitude matérialiste, propre au monde, qui a englouti la plupart des chrétiens de nom. Les véritables chrétiens éviteront le monde et ses désirs, sachant que “ celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours ”. À notre époque où dominent les désirs matérialistes, le sectarisme et la haine, il est vraiment des plus utiles d’approfondir la volonté de Dieu par le moyen des Écritures inspirées, et de l’accomplir. — 2:15-17.
12. Quels contrastes Un Jean établit-elle pour notre profit, et comment pouvons-nous vaincre le monde ?
12 C’est pour notre profit que Un Jean établit un contraste très net entre la lumière qui émane du Père et les ténèbres du méchant qui détruisent la vérité, entre les enseignements de Dieu qui donnent la vie et les mensonges trompeurs de l’antichrist, entre l’amour qui anime toute la congrégation de ceux qui sont en union avec le Père et le Fils, et la haine meurtrière semblable à celle de Caïn qui habite ceux qui “ sont sortis de chez nous [...] pour qu’il soit mis en évidence que tous ne sont pas de notre genre ”. (2:19 ; 1:5-7 ; 2:8-11, 22-25 ; 3:23, 24, 11, 12.) Si nous sommes bien pénétrés de ces enseignements, nous aurons le fervent désir de ‘ vaincre le monde ’. Comment cela ? Grâce à une foi forte et à “ l’amour de Dieu ”, qui signifie observer ses commandements. — 5:3, 4.
13. a) Comment est-il mis en lumière que l’amour de Dieu est une force d’impulsion ? b) Quelle devrait être la qualité de l’amour chrétien, et de quelle union est-il le résultat ?
13 “ L’amour de Dieu ”, cette force d’impulsion, est merveilleusement mis en lumière tout au long de cette lettre. Le chapitre 2 établit un contraste frappant entre l’amour du monde et l’amour du Père. Ensuite, notre attention est attirée sur le fait que “ Dieu est amour ”. (4:8, 16.) Et combien cet amour s’est révélé positif ! La plus magnifique expression de l’amour de Dieu a été l’envoi de “ son Fils comme Sauveur du monde ”. (4:14.) Cela devrait susciter dans notre cœur un amour reconnaissant, dépourvu de crainte, conforme aux paroles suivantes de l’apôtre : “ Quant à nous, nous aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. ” (4:19). Notre amour devrait avoir la qualité de celui du Père et du Fils : un amour positif, empreint d’abnégation. De même que Jésus a livré son âme pour nous, de même “ nous sommes tenus de livrer nos âmes pour nos frères ”, oui, d’ouvrir l’accès de nos tendres compassions de manière à aimer nos frères non pas en parole seulement, mais “ en action et vérité ”. (3:16-18.) Comme le souligne si clairement la lettre de Jean, c’est cet amour, associé à la véritable connaissance de Dieu, qui unit ceux qui continuent de marcher avec Dieu dans une union indéfectible avec le Père et le Fils (2:5, 6). C’est aux héritiers du Royaume unis par ce lien d’amour béni que Jean dit : “ Et nous sommes en union avec le véritable, par le moyen de son Fils Jésus Christ. C’est là le vrai Dieu et la vie éternelle. ” — 5:20.
[Notes]
a The International Standard Bible Encyclopedia, par G. Bromiley, 1982, vol. 2, pages 1095-6.
b Histoire ecclésiastique, traduction par G. Bardy, Paris, 1955, III, XXIV, 17.
d New Bible Dictionary, par J. Douglas, 1986, deuxième édition, pages 426, 604.
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Livre de la Bible numéro 63 — 2 Jean« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 63 — 2 Jean
Écrivain : l’apôtre Jean
Lieu de composition : Éphèse ou ses environs
Fin du travail de composition : vers 98 de n. è.
1. À qui Deux Jean a-t-elle pu être adressée ?
LA DEUXIÈME lettre de Jean est courte — elle aurait pu être écrite sur une seule feuille de papyrus — mais elle est riche de sens. Elle s’adresse “ à la dame choisie et à ses enfants ”. Le mot “ Kyria ” (grec : “ dame ”) étant employé à l’époque comme nom propre, des biblistes en ont déduit que la lettre était destinée à une personne de ce nom. Par ailleurs, d’autres sont d’avis que Jean a écrit à une congrégation chrétienne, l’appelant “ dame choisie ”. Cette appellation a pu avoir pour objet de confondre des persécuteurs. En ce cas, les salutations des “ enfants de ta sœur ” mentionnée au dernier verset 13 seraient celles des membres d’une autre congrégation. Ainsi, la deuxième lettre ne devait pas avoir une étendue aussi générale que la première, car elle était vraisemblablement adressée à une personne ou à une congrégation en particulier. — V. 1.
2. a) Quel fait désigne l’apôtre Jean comme le rédacteur de cette deuxième lettre ? b) Qu’est-ce qui donne à penser qu’Éphèse ou ses environs est le lieu de composition, vers 98 de n. è., et comment l’authenticité de la lettre est-elle établie ?
2 Il est hors de doute que Jean a écrit cette lettre. L’écrivain s’appelle lui-même “ l’ancien ”, appellation qui convenait certainement à Jean, non seulement parce qu’il était avancé en âge, mais aussi parce qu’il était l’une des “ colonnes ” (Gal. 2:9) et le dernier apôtre encore en vie ; vraiment, il était un “ ancien ” dans la congrégation chrétienne. Jean étant très connu, ses lecteurs n’avaient nul besoin d’une autre marque d’identification. L’authenticité johannique est attestée par la ressemblance de style entre cette deuxième lettre et la première ainsi que l’Évangile de Jean. Tout comme la première lettre, la deuxième semble avoir été écrite à Éphèse ou aux environs, vers 98 de n. è. Voici un commentaire à propos des deuxième et troisième lettres de Jean : “ La ressemblance générale de ces deux épîtres nous autorise à penser qu’elles ont été écrites d’Éphèse, peu après la première épître. Toutes deux appliquent à des cas individuels de conduite des principes qui ont été posés dans toute leur plénitude dans la première épîtrea. ” En faveur de l’authenticité de cette lettre, disons qu’elle est citée par Irénée, qui vécut au IIe siècle, et acceptée par Clément d’Alexandrie, son contemporainb. Les lettres de Jean figurent également dans le Canon de Muratori.
3. Dans quel dessein Jean a-t-il écrit cette lettre ?
3 Comme Un Jean, cette lettre est motivée par les attaques des faux enseignants contre la foi chrétienne. Jean souhaite mettre ses lecteurs en garde contre de tels hommes, afin qu’ils puissent les identifier et se tenir éloignés d’eux, tout en continuant de marcher dans la vérité et dans un amour mutuel.
CONTENU DE DEUX JEAN
4. Pourquoi Jean recommande-t-il particulièrement de s’aimer les uns les autres, et comment doit-on agir à l’égard de ceux qui ne demeurent pas dans l’enseignement de Christ ?
4 Aimez-vous les uns les autres ; rejetez les apostats (v. 1-13). Après avoir exprimé son amour dans la vérité pour ‘ la dame choisie et ses enfants ’, Jean dit sa joie d’avoir trouvé certains d’entre eux marchant dans la vérité, comme l’a commandé le Père. Il leur demande de s’aimer les uns les autres en continuant à marcher selon les commandements de Dieu. Car des trompeurs et des antichrists sont sortis dans le monde, des gens qui ne confessent pas Jésus Christ comme venant dans la chair. Tout homme qui va de l’avant et ne demeure pas dans l’enseignement du Christ n’a pas Dieu ; mais celui qui demeure dans cet enseignement, c’est lui qui a “ et le Père et le Fils ”. Si quelqu’un n’apporte pas cet enseignement, les chrétiens ne doivent pas le recevoir chez eux ; ils ne doivent pas non plus lui adresser de salutation. Jean a beaucoup de choses à leur écrire, mais il espère plutôt venir vers eux et parler avec eux face à face, pour que leur joie soit “ complète ”. — V. 9, 12.
UTILITÉ
5. a) Quelle situation s’est créée aux jours de Jean, situation que l’on connaît également de nos jours ? b) À l’exemple de Jean, comment pouvons-nous montrer que nous accordons du prix à l’unité de la congrégation ?
5 Il apparaît qu’à l’époque de Jean, comme aux temps modernes, certains n’étaient pas satisfaits des enseignements simples et clairs du Christ. Ils cherchaient quelque chose de plus, quelque chose qui flatterait leur “ moi ”, qui les élèverait et les placerait au rang des philosophes du monde, et ils étaient prêts à contaminer et à diviser la congrégation chrétienne pour parvenir à leurs fins égoïstes. Jean attachait du prix à l’harmonie de la congrégation qui demeure dans l’amour et l’enseignement juste en union avec le Père et le Fils. Aujourd’hui, nous devrions pareillement chérir l’unité de la congrégation, et même être disposés à refuser de fréquenter et de saluer les apostats qui adhèrent à un enseignement autre que celui reçu grâce aux Écritures divinement inspirées. Si nous continuons de marcher selon les commandements de Dieu et dans la joie complète au sein de la famille des frères, soyons assurés qu’“ il y aura avec nous faveur imméritée, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus Christ le Fils du Père, avec vérité et amour ”. (V. 3.) Assurément, la deuxième lettre de Jean met en évidence le bonheur qui découle de l’unité chrétienne.
[Notes]
a Cyclopedia, par J. McClintock et J. Strong, réimpression de 1981, vol. IV, page 955.
b New Bible Dictionary, par J. Douglas, 1986, deuxième édition, page 605.
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Livre de la Bible numéro 64 — 3 Jean« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 64 — 3 Jean
Écrivain : l’apôtre Jean
Lieu de composition : Éphèse ou ses environs
Fin du travail de composition : vers 98 de n. è.
1. À qui Trois Jean est-elle adressée, et que savons-nous de cet homme ?
CETTE lettre est adressée à Gaïus, un chrétien fidèle vraiment aimé de Jean. Le nom Gaïus était courant au temps de la congrégation primitive. Il apparaît quatre fois dans d’autres livres des Écritures grecques chrétiennes, désignant au moins trois et probablement quatre personnages différents (Actes 19:29 ; 20:4 ; Rom. 16:23 ; 1 Cor. 1:14). Nous ne disposons d’aucune indication qui permettrait d’identifier à coup sûr le Gaïus destinataire de la lettre de Jean à l’un de ces quatre hommes. Tout ce que nous savons de Gaïus, c’est qu’il appartenait à la congrégation chrétienne, qu’il était un ami intime de Jean qui lui adressa personnellement sa lettre, d’où l’emploi du tutoiement.
2. Comment identifier le rédacteur, l’époque et le lieu de composition de Trois Jean ?
2 Le style des salutations de l’introduction et de la conclusion étant identique à celui de Deux Jean, et l’écrivain se présentant de nouveau comme “ l’ancien ”, il est hors de doute que l’apôtre Jean a également écrit cette lettre (2 Jean 1). La similitude de langage et de contenu laisse aussi entendre que le lieu de composition est Éphèse ou ses environs, comme les deux lettres précédentes, et qu’elle a été écrite vers 98 de n. è. Vu sa brièveté, cette lettre était rarement citée par les écrivains primitifs, mais tout comme Deux Jean, elle figure dans les premiers catalogues des Écritures inspiréesa.
3. Qu’exprime Jean dans Trois Jean, et quel aperçu intéressant cette lettre nous donne-t-elle de la fraternité parmi les premiers chrétiens ?
3 Dans sa lettre, Jean exprime sa reconnaissance pour l’hospitalité que Gaïus exerce à l’égard des frères de passage, et il fait allusion à des troubles causés par un homme ambitieux, un certain Diotréphès. Quant à Démétrius, il semble que c’est lui qui a remis la lettre à Gaïus ; il est donc possible que Jean l’ait envoyé et qu’il ait eu besoin de l’hospitalité de Gaïus, ce que la lettre devait lui assurer. Comme pour Gaïus, nous ne savons rien de Diotréphès ni de Démétrius, à l’exception de ce que nous lisons dans cette lettre. Néanmoins, celle-ci nous donne un intéressant aperçu de l’étroite fraternité internationale qui existait parmi les premiers chrétiens. Entre autres choses, les frères avaient coutume d’exercer l’hospitalité à l’égard de ceux qui voyageaient “ pour son nom [celui de Dieu] ”, même s’ils n’étaient pas personnellement connus de leurs hôtes. — V. 7.
CONTENU DE TROIS JEAN
4. Pour quelle raison Jean félicite-t-il Gaïus, quelle insoumission condamne-t-il, et quel excellent conseil donne-t-il ?
4 L’apôtre recommande l’hospitalité et les belles œuvres (v. 1-14). Jean se réjouit d’entendre que Gaïus ‘ continue à marcher dans la vérité ’. Il le félicite pour son œuvre fidèle, celle qui consiste à veiller au bien-être des frères en visite. “ Nous sommes [...] tenus, dit Jean, d’accueillir de tels hommes avec hospitalité, afin que nous devenions des compagnons de travail dans la vérité. ” Jean a précédemment écrit à la congrégation, mais Diotréphès, qui aime à se faire valoir, ne reçoit rien avec respect de la part de Jean ou des autres frères responsables. Si Jean vient, il lui demandera des comptes, ‘ car il se répand à leur sujet en paroles méchantes ’. L’apôtre conseille à Gaïus ‘ d’imiter, non pas ce qui est mauvais, mais ce qui est bon ’. Démétrius est cité comme un exemple digne de louanges. Au lieu d’écrire à propos de beaucoup de choses, Jean exprime l’espoir de voir sous peu Gaïus, face à face. — V. 4, 8, 10, 11.
UTILITÉ
5. a) Comment Jean se révèle-t-il un surveillant exemplaire, et quel esprit importait-il de préserver ? b) Pourquoi Jean s’est-il déclaré aussi ouvertement contre Diotréphès ? c) Pour quoi devrions-nous être zélés aujourd’hui, et conformément à quel principe énoncé par Jean ?
5 L’apôtre Jean se révèle un surveillant exemplaire par son zèle à protéger la congrégation contre les influences corruptrices. L’esprit caractérisé par l’amour et l’hospitalité qui animait la congrégation était louable, et il lui fallait vraiment préserver cette heureuse condition pour que les frères locaux et les “ étrangers ” (des personnes précédemment inconnues de leurs hôtes chrétiens) puissent œuvrer comme “ des compagnons de travail dans la vérité ”. (V. 5, 8.) Mais Diotréphès avait les yeux hautains, ce qui est haïssable pour Jéhovah, et il était irrespectueux envers l’autorité théocratique, au point même de se répandre en paroles méchantes au sujet de l’apôtre Jean (Prov. 6:16, 17). Ce Diotréphès dressait un obstacle sur la voie de l’hospitalité chrétienne de la congrégation. Rien d’étonnant que Jean se soit prononcé aussi ouvertement contre ce mal et en faveur du véritable amour chrétien dans la congrégation. Aujourd’hui, nous devrions montrer autant de zèle à demeurer humbles, à marcher dans la vérité et à pratiquer l’amour et la générosité, conformément au principe énoncé par Jean : “ Celui qui fait le bien vient de Dieu. Celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu. ” — 3 Jean 11.
[Note]
a Voir le tableau “ Principaux catalogues primitifs des Écritures grecques chrétiennes ”, page 303.
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Livre de la Bible numéro 65 — Jude« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 65 — Jude
Écrivain : Jude
Lieu de composition : Palestine ?
Fin du travail de composition : vers 65 de n. è.
1. Dans la congrégation, quelle situation oblige Jude à écrire une lettre vigoureuse à ses frères ?
LES chrétiens, frères de Jude, étaient en danger. Depuis la mort et la résurrection de Christ Jésus, des éléments étrangers s’étaient glissés dans la congrégation chrétienne. L’ennemi s’était infiltré pour miner la foi des frères, exactement comme l’apôtre Paul l’avait prédit quelque 14 années auparavant (2 Thess. 2:3). Comment les avertir et les mettre en garde contre ce danger ? La lettre de Jude, vigoureuse par ses déclarations directes, fournit la réponse à cette question. Jude lui-même définit clairement sa position aux versets 3 et 4, disant : “ Je me suis trouvé dans la nécessité de vous écrire [...]. La raison que j’ai, c’est que certains hommes se sont glissés parmi vous, [...] des impies qui transforment la faveur imméritée de notre Dieu et en font un prétexte pour se livrer au dérèglement. ” Les fondements mêmes de la doctrine pure et de la saine moralité étaient menacés. Jude s’est senti obligé de défendre les intérêts de ses frères, afin qu’en retour ils puissent combattre énergiquement pour la foi.
2. a) Qui était Jude ? b) Quelles relations avec Jésus avaient plus de valeur pour Jude ?
2 Mais qui était Jude ? Les paroles d’introduction nous apprennent que la lettre est de “ Jude, esclave de Jésus Christ, mais frère de Jacques, aux appelés ”. Jude ou Judas était-il un apôtre, puisqu’à l’origine 2 des 12 apôtres portaient ce nom (Luc 6:16) ? Jude ne se présente pas comme un apôtre ; en revanche, il parle des apôtres à la troisième personne du pluriel, savoir “ ils ”, s’excluant ainsi manifestement de ce groupe (Jude 17, 18). De plus, il se dit “ frère de Jacques ”, désignant probablement le rédacteur de la lettre du même nom, lequel était un demi-frère de Jésus (v. 1). Étant l’une des “ colonnes ” de la congrégation de Jérusalem, Jacques était bien connu ; aussi Jude se présente-t-il par rapport à lui. Cela fait également de Jude un demi-frère de Jésus, et il figure comme tel dans les Écritures (Gal. 1:19 ; 2:9 ; Mat. 13:55 ; Marc 6:3). Toutefois, Jude n’a pas tiré parti de sa parenté naturelle avec Jésus ; au contraire, il a humblement mis l’accent sur ses relations spirituelles avec lui comme “ esclave de Jésus Christ ”. — 1 Cor. 7:22 ; 2 Cor. 5:16 ; Mat. 20:27.
3. Qu’est-ce qui atteste l’authenticité de la lettre de Jude ?
3 L’authenticité de ce livre biblique est appuyée par sa mention dans le Canon de Muratori du IIe siècle de n. è. En outre, Clément d’Alexandrie (IIe siècle de n. è.) reconnaît sa canonicité. Origène s’y réfère comme à ‘ une lettre très brève, mais toute imprégnée de la sagesse divinea ’. Tertullien la tient également pour authentique. Sans aucun doute, elle appartient à l’ensemble des Écritures divinement inspirées.
4. Quel genre de lettre est celle de Jude, où a-t-elle été probablement écrite, et que suggère-t-on quant à l’époque de sa composition ?
4 Jude écrit aux “ appelés ” sans citer nommément une personne ou une congrégation ; sa lettre est donc d’ordre général, destinée à circuler largement parmi tous les chrétiens. Bien que cela ne soit pas spécifié, cette lettre a très probablement été écrite en Palestine. Il est également difficile de fixer avec certitude la date de sa composition. Toutefois, le développement de la congrégation chrétienne devait déjà être bien avancé, car Jude attire l’attention sur les “ paroles qui ont été prononcées autrefois par les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ ”, et il cite apparemment 2 Pierre 3:3 (Jude 17, 18). De plus, on note une grande similitude entre Jude et le deuxième chapitre de Deux Pierre 2P 2. Cela indique qu’il a écrit vers la même époque que Pierre, tous deux étant profondément soucieux du danger qui menaçait la congrégation en ce temps-là. On propose donc 65 de n. è. comme date approximative de composition. Cette date est également appuyée par le fait que Jude ne parle ni de l’intervention de Cestius Gallus pour réprimer la révolte des Juifs en 66 de n. è. ni de la chute de Jérusalem en 70. Dans sa lettre, Jude fait allusion à des jugements spécifiques exécutés par Dieu contre les pécheurs ; si Jérusalem était déjà tombée, en toute logique il aurait renforcé son argumentation en mentionnant l’exécution de ce jugement, d’autant plus que Jésus avait prédit l’événement. — Jude 5-7 ; Luc 19:41-44.
CONTENU DE JUDE
5. a) Pourquoi Jude juge-t-il nécessaire d’écrire aux appelés de “ livrer un dur combat pour la foi ” ? b) Quels exemples qui servent d’avertissement Jude cite-t-il ?
5 Mise en garde contre la fornication et l’irrespect envers la seigneurie (v. 1-16). Après avoir adressé des salutations affectueuses “ aux appelés ”, Jude dit qu’il avait l’intention de leur écrire ‘ au sujet du salut qui leur était commun ’, mais qu’il s’est trouvé dans la nécessité de leur écrire de ‘ livrer un dur combat pour la foi ’. Pourquoi cela ? Parce que des impies se sont glissés parmi eux ; ils transforment la faveur imméritée de Dieu et en font un prétexte pour se livrer au dérèglement. Ces hommes, ajoute Jude, “ trahissent notre seul Propriétaire et Seigneur, Jésus Christ ”. (V. 1, 3, 4.) Il leur rappelle ceci : bien que Jéhovah ait sauvé un peuple du pays d’Égypte, il “ a détruit ensuite ceux qui ne faisaient pas preuve de foi ”. De plus, Jéhovah a réservé “ pour le jugement du grand jour ” les anges qui ont abandonné leur demeure naturelle. Pareillement, la punition éternelle de Sodome et Gomorrhe et des villes d’alentour est un exemple qui sert d’avertissement pour ce qui est du sort réservé à ceux qui ‘ commettent la fornication avec excès et vont après la chair pour un usage contre nature ’. — V. 5-7.
6. Comment les impies se comportent-ils, et comment Jude illustre-t-il l’erreur de leur conduite et son issue ?
6 De la même façon, ces impies “ souillent la chair, repoussent la seigneurie et parlent en mal des glorieux ”. Or, même Mikaël l’archange ne s’est pas adressé en termes injurieux au Diable dans la discussion au sujet du corps de Moïse, mais il lui a simplement dit : “ Que Jéhovah te réprimande. ” Pourtant, ces gens-là parlent en mal des frères et se corrompent eux-mêmes, à la manière des animaux dépourvus de raison. Ils sont allés dans le chemin de Caïn, de Balaam et du rebelle Qorah. Ce sont des rochers cachés sous l’eau, des nuages sans eau, des arbres sans fruits, morts deux fois et déracinés, des vagues sauvages de la mer qui rejettent l’écume et des étoiles qui n’ont pas de route fixe. À ces gens-là “ est réservée pour toujours l’obscurité des ténèbres ”. (V. 8, 9, 13.) Hénok a prophétisé que Jéhovah va exécuter son jugement contre ces impies. Ce sont des gens qui murmurent et se plaignent, qui admirent les personnes égoïstement.
7. a) Quel avertissement les apôtres ont-ils donné au sujet des moqueurs ? b) En vue de l’espérance de la vie éternelle, que devraient faire les “ bien-aimés ” pour eux-mêmes et pour autrui ?
7 Conseils pour demeurer dans l’amour de Dieu (v. 17-25). Jude rappelle aux frères comment les apôtres du Seigneur Jésus Christ les avertissaient, disant qu’‘ au dernier temps il y aurait des moqueurs qui iraient selon leurs propres désirs de choses impies ’. Ces fauteurs de troubles sont des “ hommes animaux, qui n’ont pas de spiritualité ”. Mais que les “ bien-aimés ” se bâtissent sur la foi et se gardent dans l’amour de Dieu, tandis qu’ils attendent la miséricorde de Christ “ pour la vie éternelle ”. À leur tour, qu’ils fassent miséricorde et aident ceux qui hésitent. Jude termine en rendant gloire, par l’intermédiaire du Seigneur Jésus Christ, à “ Dieu notre Sauveur ”, celui qui peut les garder de trébucher. — V. 18-21, 25.
UTILITÉ
8. Quel usage Jude fait-il des Écritures inspirées et du “ livre de la nature ” pour exhorter ses frères ?
8 Jude lui-même a constaté l’utilité des Écritures divinement inspirées pour avertir, exhorter, encourager et instruire les “ bien-aimés ”. Pour révéler le péché choquant des impies étrangers, il a utilisé des exemples éloquents tirés des Écritures hébraïques, tels ceux des Israélites désobéissants, des anges pécheurs et des habitants de Sodome et de Gomorrhe, montrant ainsi que tous ceux qui s’adonnent à ces vices subiront une punition semblable. Il a comparé les hommes corrompus à des animaux dépourvus de raison et a ajouté qu’ils vont dans le chemin de Caïn, se jettent dans l’égarement de Balaam et périssent dans les propos séditieux de Qorah. Il a puisé aussi des exemples frappants dans “ le livre de la nature ”. La lettre directe de Jude est devenue une partie de “ toute Écriture ” à étudier avec le reste des Écritures, et elle nous exhorte à avoir une conduite droite “ au dernier temps ”. — Jude 17, 18, 5-7, 11-13 ; Nomb. 14:35-37 ; Gen. 6:4 ; 18:20, 21 ; 19:4, 5, 24, 25 ; 4:4, 5, 8 ; Nomb. 22:2-7, 21 ; 31:8 ; 16:1-7, 31-35.
9. Pourquoi l’avertissement de Jude est-il toujours nécessaire à notre époque, et dans quels domaines les chrétiens doivent-ils continuer de se bâtir ?
9 L’opposition et les tribulations provenant du dehors n’avaient pas réussi à entraver la croissance du christianisme, mais à présent les frères étaient exposés à la corruption venant de l’intérieur même de la congrégation. Des rochers cachés sous l’eau menaçaient de naufrage la congrégation tout entière. Comprenant que ce danger pouvait être encore plus dévastateur, Jude utilise des arguments puissants pour exhorter ses frères “ à livrer un dur combat pour la foi ”. Sa lettre est tout aussi opportune aujourd’hui qu’à son époque. Le même avertissement est toujours nécessaire. Il faut toujours préserver la foi et livrer un dur combat pour elle, déraciner l’immoralité, aider avec miséricorde ceux qui ont des doutes en ‘ les arrachant du feu ’, si possible. Pour favoriser l’intégrité morale, la spiritualité et le vrai culte, les chrétiens doivent aujourd’hui continuer à se bâtir sur leur très sainte foi. Il leur faut s’attacher aux principes justes et s’approcher de Dieu par la prière. Ils doivent aussi avoir le bon point de vue sur la “ seigneurie ” en respectant l’autorité établie par Dieu au sein de la congrégation chrétienne. — Jude 3, 23, 8.
10. a) Comment la congrégation doit-elle traiter les “ hommes animaux ”, et qu’en résultera-t-il ? b) Quelle récompense attend les héritiers du Royaume, et quels sentiments partagent-ils avec Jude ?
10 Les “ hommes animaux, qui n’ont pas de spiritualité ”, n’entreront jamais dans le Royaume de Dieu ; ils risquent plutôt de mettre en danger ceux qui sont sur le chemin de la vie éternelle (Jude 19 ; Gal. 5:19-21). La congrégation doit être mise en garde contre eux et en être débarrassée. Ainsi, “ la miséricorde et la paix et l’amour ” seront multipliés aux bien-aimés qui se garderont dans l’amour de Dieu, ‘ tandis qu’ils attendront la miséricorde de leur Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle ’. Dieu le Sauveur placera les héritiers du Royaume “ sans tache en présence de sa gloire avec grande joie ”. À coup sûr, ces héritiers se joignent à Jude pour attribuer “ gloire, majesté, puissance et pouvoir ” à Jéhovah par l’intermédiaire de Jésus Christ. — Jude 2, 21, 24, 25.
[Note]
a Bible Pirot-Clamer, tome XII, page 567.
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Livre de la Bible numéro 66 — Révélation« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile »
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Livre de la Bible numéro 66 — Révélation
Écrivain : l’apôtre Jean
Lieu de composition : Patmos
Fin du travail de composition : vers 96 de n. è.
1. a) Quel avis partagent les serviteurs de Dieu à propos des symbolismes de la Révélation ? b) Pourquoi la Révélation est-elle placée à juste titre à la fin de la Bible ?
LES symbolismes de la Révélation ont-ils pour objet d’effrayer ? Loin de là ! Certes, la réalisation de la prophétie peut inspirer de la frayeur aux méchants, mais les fidèles serviteurs de Dieu souscriront aux paroles d’introduction divinement inspirées : “ Heureux celui qui lit à haute voix et ceux qui entendent les paroles de cette prophétie ”, et à la conclusion de l’ange : “ Heureux quiconque observe les paroles de la prophétie de ce rouleau. ” (Rév. 1:3 ; 22:7). Bien qu’elle ait été composée avant les quatre autres écrits de Jean consignés sous l’inspiration divine, la Révélation est correctement placée en dernier dans le recueil des 66 documents divinement inspirés qui composent la Bible, car c’est elle qui entraîne le lecteur dans un avenir lointain, lui offrant une vision générale des desseins de Dieu à l’égard de l’humanité, et qui mène à son apothéose le grand thème de la Bible, savoir la sanctification du nom de Jéhovah et la justification éclatante de sa souveraineté par le moyen du Royaume de Christ, la Semence promise.
2. Comment la Révélation a-t-elle été donnée à Jean, et pourquoi le titre de ce livre est-il des plus appropriés ?
2 Selon le verset d’introduction, il s’agit d’une “ révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée [...]. Et il a envoyé son ange et, par son intermédiaire, il l’a présentée en signes à son esclave Jean ”. Ainsi, Jean n’a été que le rédacteur et non l’auteur du texte. Par conséquent, Jean n’est pas le révélateur, et le livre n’est pas davantage une révélation venant de Jean (1:1). Ce dévoilement des merveilleux desseins divins pour l’avenir à l’esclave de Dieu donne au titre de ce livre toute sa pertinence, car son nom en grec, Apokalupsis (Apocalypse), signifie “ Action de découvrir, Dévoilement ”.
3. Selon la Révélation, qui est l’écrivain connu sous le nom de Jean, et comment les historiens de l’Antiquité le confirment-ils ?
3 Qui était ce Jean, désigné comme rédacteur de la Révélation dans le premier chapitre ? C’était, nous dit-on, un esclave de Jésus Christ, un frère qui avait part à la tribulation et qui se trouvait exilé dans l’île de Patmos. De toute évidence, ses premiers lecteurs le connaissaient bien et n’avaient nullement besoin de précisions supplémentaires sur son identité. Ce devait être l’apôtre Jean. La plupart des historiens de l’Antiquité soutiennent cette conclusion. Papias, qui a écrit dans la première partie du IIe siècle de n. è., acceptait, dit-on, l’origine apostolique du livre. Voici ce que déclare Justin (IIe siècle de n. è.) dans son “ Dialogue avec Tryphon ” (81) : “ Chez nous, un homme du nom de Jean, l’un des apôtres du Christ, a prophétisé, dans l’Apocalypse qui lui fut faitea. ” Irénée atteste l’authenticité johannique de la Révélation, tout comme Clément d’Alexandrie et Tertullien, de la fin du IIe siècle et de la première partie du IIIe. Origène, bibliste notoire du IIIe siècle, dit : “ Que faut-il dire de celui qui a reposé sur la poitrine de Jésus, de Jean, qui a laissé un Évangile, [...] et qui a aussi écrit l’Apocalypseb [...] ? ”
4. a) Comment expliquer la différence de style entre la Révélation et les autres écrits de Jean ? b) Qu’est-ce qui prouve que la Révélation fait authentiquement partie des Écritures inspirées ?
4 Que les autres écrits de Jean insistent fortement sur l’amour ne prouve pas que l’apôtre ne peut être le rédacteur de la Révélation, au caractère puissant et dynamique. Rappelons que Jean et son frère Jacques se sont indignés contre les Samaritains d’une certaine ville au point de vouloir faire descendre le feu du ciel. D’où le surnom de “ Boanergès ” ou “ Fils du Tonnerre ” qui leur a été donné (Marc 3:17 ; Luc 9:54). Cette différence de style s’explique aisément par le fait que le sujet développé dans la Révélation est très différent. Les visions de Jean lui ont fait voir des choses absolument nouvelles pour lui. L’harmonie remarquable du livre avec le reste des Écritures prophétiques atteste qu’il fait authentiquement partie de la Parole inspirée de Dieu.
5. Quand Jean a-t-il écrit la Révélation, et dans quelles circonstances ?
5 D’après les premiers témoignages, Jean a écrit la Révélation vers 96 de n. è., quelque 26 ans après la destruction de Jérusalem, autrement dit vers la fin du règne de l’empereur Domitien. À titre de preuve, voici ce qu’écrivit Irénée à propos de l’Apocalypse (Contre les Hérésies, V, 30, 3) : “ Car il n’y a pas très longtemps que celle-ci a été vue, mais cela s’est passé presque au temps de notre génération, vers la fin du règne de Domitienc. ” Eusèbe et Jérôme appuient tous deux ce témoignage. Domitien était le frère de Titus, chef des armées romaines qui détruisirent Jérusalem. Il devint empereur à la mort de Titus, soit 15 ans avant la composition du livre de la Révélation. Il exigea qu’on l’adore comme dieu et s’arrogea le titre de Dominus ac Deus noster (ce qui signifie “ Notre maître et notre dieu ”)d. Le culte de l’empereur ne troublait pas les adorateurs de faux dieux, mais il ne pouvait être accepté par les premiers chrétiens qui refusèrent de transiger avec leur foi sur ce point. Ainsi, vers la fin du règne de Domitien (81-96 de n. è.), une violente persécution s’abattit sur les chrétiens. On pense que Jean a été exilé à Patmos par Domitien. Après l’assassinat de ce dernier vers 96, l’empereur Nerva, plus tolérant, lui succéda ; de toute évidence, c’est lui qui libéra Jean. C’est pendant son emprisonnement à Patmos que Jean reçut les visions qu’il consigna.
6. Comment nous faut-il considérer le livre de la Révélation, et comment peut-on le diviser ?
6 Il faut bien comprendre que ce que Jean a vu et a dû écrire aux congrégations n’était pas simplement une série de visions décousues consignées au hasard. Loin de là ! Du début à la fin, le livre de la Révélation brosse un tableau cohérent d’événements à venir, les visions se succédant jusqu’à la révélation complète, à la fin des visions, des desseins divins relatifs au Royaume. Il nous faut donc considérer le livre de la Révélation comme un ensemble composé d’éléments harmonieusement coordonnés, qui nous transportent depuis l’époque de Jean jusqu’à un avenir lointain. Après l’introduction (Rév. 1:1-9), on peut diviser le livre en 16 visions : 1) 1:10–3:22 ; 2) 4:1–5:14 ; 3) 6:1-17 ; 4) 7:1-17 ; 5) 8:1–9:21 ; 6) 10:1–11:19 ; 7) 12:1-17 ; 8) 13:1-18 ; 9) 14:1-20 ; 10) 15:1–16:21 ; 11) 17:1-18 ; 12) 18:1–19:10 ; 13) 19:11-21 ; 14) 20:1-10 ; 15) 20:11–21:8 ; 16) 21:9–22:5. Ces visions s’achèvent par une conclusion qui incite à l’action et où s’expriment Jéhovah, Jésus, l’ange et Jean, tous apportant leur contribution finale comme personnages principaux du canal de communication. — 22:6-21.
CONTENU DE RÉVÉLATION
7. Que dit Jean à propos de l’origine de la Révélation, et que dit-il avoir en commun avec les membres des sept congrégations ?
7 Introduction (1:1-9). Jean définit la Source divine et le canal angélique grâce auquel la révélation est donnée, puis il s’adresse aux membres des sept congrégations qui sont dans le district d’Asie. Jésus Christ en a fait “ un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père ”, Jéhovah Dieu le Tout-Puissant. Jean leur rappelle qu’il a part avec eux “ à la tribulation et au royaume et à l’endurance en compagnie de Jésus ”, puisqu’il se trouve exilé à Patmos. — 1:6, 9.
8. a) Quel ordre Jean reçoit-il ? b) Qui voit-il au milieu des porte-lampes, et quelle explication Celui-là lui donne-t-il ?
8 Messages aux sept congrégations (1:10–3:22). Quand commence la première vision, Jean se trouve par inspiration au jour du Seigneur. Une voix forte comme celle d’une trompette lui dit d’écrire dans un rouleau ce qu’il voit et de l’envoyer aux sept congrégations : à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée. Se retournant en direction de la voix, Jean voit “ quelqu’un de semblable à un fils d’homme ” au milieu de sept porte-lampes ; il a sept étoiles dans sa main droite. Ce personnage se présente comme “ le Premier et le Dernier ”, Celui qui est devenu un mort, mais qui est maintenant vivant à tout jamais, et qui a les clés de la mort et de l’hadès. Il s’agit donc de Jésus Christ ressuscité. Il explique : “ Les sept étoiles représentent les anges des sept congrégations, et les sept porte-lampes représentent sept congrégations. ” — 1:13, 17, 20.
9. Quelles félicitations et quels conseils sont adressés aux congrégations d’Éphèse, de Smyrne, de Pergame et de Thyatire ?
9 Jean reçoit l’ordre d’écrire à l’ange de la congrégation qui est à Éphèse, laquelle, malgré son labeur, son endurance et son refus de supporter les hommes mauvais, a laissé l’amour qu’elle avait au début ; qu’elle se repente et fasse les actions d’autrefois. Quant à la congrégation qui est à Smyrne, sa tribulation et sa pauvreté ne l’empêchent pas d’être riche. Qu’elle n’ait donc pas peur : “ Montre-toi fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. ” La congrégation qui est à Pergame, qui habite “ là où est le trône de Satan ”, continue à tenir ferme le nom de Christ, mais il y a des apostats en son sein. Qu’ils se repentent, sinon Christ leur fera la guerre avec la longue épée de sa bouche. À Thyatire, la congrégation se distingue par ‘ son amour, sa foi, son ministère et son endurance ’ ; pourtant elle tolère “ la femme Jézabel ”. Cependant, les fidèles qui tiennent ferme recevront “ pouvoir sur les nations ”. — 2:10, 13, 19, 20, 26.
10. Quels messages sont envoyés aux congrégations de Sardes, de Philadelphie et de Laodicée ?
10 La congrégation qui est à Sardes a renom d’être vivante, mais elle est morte, car ses actions ne sont pas pleinement accomplies devant Dieu. Toutefois, le nom des vainqueurs ne sera pas effacé du livre de vie. La congrégation qui est à Philadelphie a gardé la parole de Christ ; aussi lui promet-il de la garder “ de l’heure de l’épreuve, qui doit venir sur la terre habitée tout entière ”. Le vainqueur, Christ en fera une colonne dans le temple de son Dieu. Il dit : “ J’écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem [...], ainsi que mon nom nouveau. ” Parlant de lui-même comme du “ commencement de la création de Dieu ”, Christ dit à la congrégation qui est à Laodicée qu’elle n’est ni bouillante ni froide et qu’elle sera vomie de sa bouche. Alors qu’ils se vantent d’être riches, les membres de cette congrégation sont en réalité pauvres, aveugles et nus. Ils ont besoin de vêtements de dessus blancs et d’un collyre pour voir. Jésus va venir et prendre le repas du soir avec celui qui lui ouvrira sa porte. Au vainqueur, Jésus accordera de s’asseoir avec lui sur son trône, tout comme lui-même s’est assis avec son Père sur son trône. — 3:10, 12, 14.
11. Quelle vision éblouissante est ensuite portée à l’attention de Jean ?
11 Vision de la sainteté et de la gloire de Jéhovah (4:1–5:14). La deuxième vision nous emporte jusqu’au trône céleste de Jéhovah, trône de splendeur. C’est une scène éblouissante de beauté, comparable à l’éclat de pierres précieuses. Autour du trône se tiennent 24 anciens portant des couronnes. Quatre créatures vivantes attribuent la sainteté à Jéhovah ; il est adoré comme étant digne “ de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance ”, parce qu’il est le Créateur de toutes choses. — 4:11.
12. Qui seul est digne d’ouvrir le rouleau scellé de sept sceaux ?
12 “ Celui qui est assis sur le trône ” tient un rouleau scellé avec sept sceaux. Mais qui est digne d’ouvrir le rouleau ? Seul “ le Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David ” en est digne ! Celui-ci, qui est aussi “ l’Agneau qui a été tué ”, prend le rouleau de la main de Jéhovah. — 5:1, 5, 12.
13. Quelle vision composée accompagne l’ouverture des six premiers sceaux ?
13 L’Agneau ouvre six sceaux du rouleau (6:1–7:17). Voici la troisième vision. L’Agneau ouvre les sceaux. D’abord, un cavalier monté sur un cheval blanc sort “ en vainqueur et pour mener à terme sa victoire ”. Puis celui qui monte un cheval couleur de feu ôte la paix de la terre, et un autre sur un cheval noir rationne les céréales. La Mort chevauche un cheval pâle, et l’hadès le suit de près. Le cinquième sceau est ouvert, et l’on voit ceux qui ont été “ tués à cause de la parole de Dieu ” ; ils crient pour que soit vengé leur sang (6:2, 9). À l’ouverture du sixième sceau, il se produit un grand tremblement de terre, le soleil et la lune s’obscurcissent et les puissants de la terre demandent aux montagnes de tomber sur eux et de les cacher de la face de Jéhovah et de la colère de l’Agneau.
14. Que voit-on ensuite en rapport avec les esclaves de Dieu et une grande foule innombrable ?
14 Puis c’est la quatrième vision. Quatre anges retiennent les quatre vents de la terre jusqu’à ce que les esclaves de Dieu soient scellés au front. Leur nombre est de 144 000. Après cela, Jean voit une grande foule innombrable, de toutes nations ; elle se tient debout devant Dieu et devant l’Agneau à qui elle attribue le salut, offrant un service sacré jour et nuit dans le temple de Dieu. L’Agneau lui-même “ les fera paître et les guidera vers des sources d’eaux de la vie ”. — 7:17.
15. Que se passe-t-il après l’ouverture du septième sceau ?
15 Ouverture du septième sceau (8:1–12:17). Il se fait un silence dans le ciel. Alors les sept anges reçoivent sept trompettes. Les six premières trompettes sonnent et cela constitue la cinquième vision.
16. a) Que se passe-t-il après la sonnerie de chacune des cinq premières trompettes, et quel est le premier des trois malheurs ? b) Qu’annonce la sixième trompette ?
16 Tandis que les trois premières trompettes sonnent successivement, des malheurs frappent la terre, la mer et les fleuves ainsi que les sources d’eau. À la quatrième trompette, le tiers du soleil, de la lune et des étoiles s’obscurcit. Au son de la cinquième, une étoile tombée du ciel libère une plaie de sauterelles qui attaquent ceux “ qui n’ont pas le sceau de Dieu sur leurs fronts ”. “ Un seul malheur est passé ” ; deux autres sont encore à venir. La sixième trompette sonne et les liens retenant quatre anges sont détachés ; ils sortent alors pour tuer. Des armées de cavalerie de “ deux myriades de myriades ” déversent d’autres fléaux et tuent, mais les hommes ne se repentent pas de leurs œuvres mauvaises. — 9:4, 12, 16.
17. Quels événements marquants indiquent que le deuxième malheur est passé ?
17 Tandis que commence la sixième vision, un autre ange vigoureux descend du ciel et déclare qu’“ aux jours où se fera entendre le septième ange, [...] le saint secret de Dieu selon la bonne nouvelle [...] sera mené à son terme ”. Jean reçoit un petit rouleau à manger. Il est “ doux comme du miel ” dans sa bouche, mais il rend son ventre amer (10:7, 9). Deux témoins vêtus de toiles de sac prophétisent pendant 1 260 jours, puis il sont tués par la “ bête sauvage qui monte de l’abîme ”, et leurs cadavres sont abandonnés pendant trois jours et demi dans “ la grande rue de la grande ville ”. Ceux qui habitent sur la terre se réjouissent à leur sujet, mais leur joie se change en grande peur quand Dieu les ramène à la vie. À cette heure-là, il y a un grand tremblement de terre. “ Le deuxième malheur est passé. ” — 11:7, 8, 14.
18. Quelle annonce capitale accompagne la sonnerie de la septième trompette, et le temps fixé est maintenant arrivé de quoi faire ?
18 Le septième ange sonne maintenant de la trompette. Des voix célestes annoncent : “ Le royaume du monde est devenu le royaume de notre Seigneur et de son Christ. ” Les “ vingt-quatre anciens ” adorent Dieu et le remercient, mais les nations se mettent en colère. C’est le temps fixé par Dieu où les morts vont être jugés et le temps de donner leur récompense aux saints, “ et de causer la ruine de ceux qui ruinent la terre ”. Son temple-sanctuaire est ouvert et l’on y voit l’arche de son alliance. — 11:15, 16, 18.
19. Quel signe et quelle guerre voit-on maintenant dans le ciel, et quelle en est l’issue ?
19 Après l’annonce de l’établissement du Royaume, la septième vision montre aussitôt un “ grand signe ” dans le ciel. Une femme met au monde “ un fils, un mâle, qui va faire paître toutes les nations avec un bâton de fer ”. “ Un grand dragon couleur de feu ” se tient prêt à dévorer l’enfant, mais celui-ci est emporté vers Dieu et vers son trône. Mikaël lutte contre le dragon et jette sur la terre ce “ serpent originel, celui qu’on appelle Diable et Satan ”. “ Malheur à la terre ! ” Le dragon persécute la femme et s’en va faire la guerre au reste de sa semence. — 12:1, 3, 5, 9, 12 ; 8:13.
20. Quelles sont les deux bêtes sauvages qui apparaissent maintenant dans la vision, et comment influencent-elles les hommes sur la terre ?
20 La bête sauvage qui monte de la mer (13:1-18). La huitième vision représente une bête sauvage, avec sept têtes et dix cornes, qui monte de la mer. Elle reçoit sa puissance du dragon. L’une de ses têtes est comme frappée à mort, mais elle se guérit, et toute la terre est remplie d’admiration devant la bête. Elle profère des blasphèmes contre Dieu et fait la guerre aux saints. Mais voici que Jean voit une autre bête sauvage, et celle-ci monte de la terre. Elle a deux cornes semblables à celles d’un agneau, mais elle se met à parler comme un dragon. Elle égare ceux qui habitent sur la terre et leur dit de faire une image pour la première bête sauvage. Tous les gens sont dans l’obligation d’adorer cette image sous peine d’être tués. Sans la marque ou le nombre de la bête sauvage, il est impossible d’acheter ou de vendre. Son nombre, c’est 666.
21. Que voit Jean sur le mont Sion, que portent et proclament les anges, et comment se débarrasse-t-on de la vigne de la terre ?
21 La “ bonne nouvelle éternelle ” et les messages qui s’y rattachent (14:1-20). Heureux contraste ! Dans la neuvième vision, Jean voit l’Agneau sur le mont Sion et avec lui 144 000 qui ont les noms de l’Agneau et du Père écrits sur leurs fronts. “ Ils chantent comme un chant nouveau devant le trône ”, ayant “ été achetés d’entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau ”. Un autre ange apparaît au milieu du ciel ; il est porteur d’une “ bonne nouvelle éternelle pour l’annoncer comme un évangile ” à toute nation, et il déclare : “ Craignez Dieu et rendez-lui gloire. ” Et un autre ange annonce : “ Babylone la Grande est tombée ! ” Un troisième ange proclame que les adorateurs de la bête sauvage et de son image boiront la coupe de la colère divine. Quelqu’un de “ semblable à un fils d’homme ” fait passer sa faucille, et un autre ange fait également passer sa faucille et vendange la vigne de la terre, la jetant “ dans le grand pressoir de la fureur de Dieu ”. Alors qu’on foule le pressoir en dehors de la ville, le sang sort et s’élève jusqu’aux mors des chevaux “ sur une distance de mille six cents stades ” (296 kilomètres). — 14:3, 4, 6-8, 14, 19, 20.
22. a) Qui voit-on maintenant glorifier Jéhovah, et pourquoi ? b) Où déverse-t-on les sept bols de la fureur de Dieu, et quels bouleversements mondiaux s’ensuivent ?
22 Les anges avec les sept dernières plaies (15:1–16:21). La dixième vision nous donne un nouvel aperçu de la cour céleste. Ceux qui sortent vainqueurs de la bête sauvage glorifient Jéhovah, le “ Roi d’éternité ”, pour ses œuvres grandes et prodigieuses. Sept anges sortent du sanctuaire céleste et reçoivent sept bols d’or pleins de la fureur de Dieu. Les six premiers sont versés sur la terre, la mer, les fleuves et les sources des eaux, ainsi que sur le soleil, le trône de la bête sauvage et le grand fleuve Euphrate, dont l’eau se dessèche pour que le chemin soit préparé “ pour les rois venant du soleil levant ”. Des paroles démoniaques rassemblent ‘ les rois de la terre habitée tout entière pour la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ’ à Har-Maguédôn. Le septième bol est versé sur l’air et au milieu de phénomènes naturels terrifiants ; la grande ville se divise en trois parties, les villes des nations tombent et Babylone reçoit ‘ la coupe du vin de la fureur de la colère de Dieu ’. — 15:3 ; 16:12, 14, 19.
23. a) Comment le jugement de Dieu est-il exécuté sur Babylone la Grande ? b) Quelles annonces et quelle lamentation accompagnent sa chute, et quelle joyeuse louange retentit dans le ciel ?
23 Le jugement de Dieu sur Babylone ; le mariage de l’Agneau (17:1–19:10). La 11e vision commence. Voici, c’est le jugement de Dieu sur “ Babylone la Grande, la mère des prostituées ”, “ avec laquelle les rois de la terre ont commis la fornication ”. Ivre du sang des saints, elle chevauche une bête sauvage de couleur écarlate, qui a sept têtes et dix cornes. Cette bête “ était, mais n’est pas, et pourtant elle est sur le point de monter de l’abîme ”. Ses dix cornes luttent contre l’Agneau, mais parce qu’il est “ Seigneur des seigneurs et Roi des rois ”, l’Agneau est vainqueur. Les dix cornes se tournent contre la prostituée et la dévorent, et au début de la 12e vision un autre ange, dont la gloire illumine la terre, déclare : “ Elle est tombée ! Babylone la Grande est tombée ! ” On ordonne au peuple de Dieu de sortir d’elle, sinon il recevra sa part de ses plaies. Les rois et les autres puissants de la terre pleurent sur elle, disant : “ Quel dommage, quel dommage ! grande ville, Babylone, ville forte, parce qu’en une heure ton jugement est arrivé ! ” Ses grandes richesses ont été dévastées. Telle une grande meule jetée dans la mer, ainsi Babylone a été jetée d’un coup, et jamais plus on ne la trouvera. Enfin, le sang des saints de Dieu a été vengé ! À quatre reprises cet appel retentit dans le ciel : “ Louez Yah ! ” Louez Yah, car il a exécuté le jugement sur la grande prostituée ! Louez Yah, parce que Jéhovah a commencé à régner ! Réjouissez-vous et soyez transportés de joie, “ parce que le mariage de l’Agneau est arrivé et sa femme s’est préparée ” ! — 17:2, 5, 8, 14 ; 18:2, 10 ; 19:1, 3, 4, 6, 7.
24. a) En quoi la guerre menée dans le ciel par l’Agneau est-elle décisive ? b) Que se passe-t-il durant les mille ans, et à la fin de ceux-ci ?
24 L’Agneau fait la guerre avec justice (19:11–20:10). Dans la 13e vision, le “ Roi des rois et Seigneur des seigneurs ” conduit les armées célestes dans la guerre avec justice. Les rois et les hommes forts deviennent de la charogne pour les oiseaux du ciel, et la bête sauvage et le faux prophète sont jetés vivants dans le lac de feu embrasé de soufre (19:16). Tandis que commence la 14e vision, on voit ‘ un ange qui descend du ciel avec la clé de l’abîme et une grande chaîne dans sa main ’. Il saisit “ le dragon, le serpent originel, qui est le Diable et Satan ” et le lie pour mille ans. Ceux qui ont part à la première résurrection deviennent ‘ prêtres de Dieu et du Christ, et ils règnent avec lui pendant les mille ans ’. Après cela, Satan est délié et sort pour égarer les nations de la terre, mais il est jeté, ainsi que ceux qui le suivent, dans le lac de feu. — 20:1, 2, 6.
25. Quelle vision émouvante vient ensuite, et qui hérite de ces choses ?
25 Le Jour du Jugement et la gloire de la Nouvelle Jérusalem (20:11–22:5). Suit la 15e vision, émouvante. Les morts, grands et petits, sont jugés devant le grand trône blanc de Dieu. La mort et l’hadès sont jetés dans le lac de feu, qui “ représente la deuxième mort ”, et avec eux est jeté quiconque n’a pas été trouvé écrit dans le livre de vie. La Nouvelle Jérusalem descend du ciel et la tente de Dieu est avec les humains ; il essuie toute larme de leurs yeux. La mort n’est plus, ni deuil, ni cri, ni douleur. Oui, Dieu est en train de faire “ toutes choses nouvelles ”, et il confirme sa promesse, disant : “ Écris, parce que ces paroles sont fidèles et vraies. ” Les vainqueurs hériteront de ces choses, mais les lâches, les gens sans foi, et ceux qui sont immoraux, qui pratiquent le spiritisme ou qui sont idolâtres n’auront nullement part à cet héritage. — 20:14 ; 21:1, 5.
26. a) Quelle description est donnée de la Nouvelle Jérusalem ? b) Quelles choses vivifiantes peut-on voir dans la ville, et d’où vient sa lumière ?
26 Dans la 16e et dernière vision, Jean voit “ la femme de l’Agneau ”, la Nouvelle Jérusalem, avec ses 12 portes et ses 12 pierres de fondement portant les noms des 12 apôtres. La ville est carrée, et sa splendeur majestueuse est représentée par le jaspe, l’or et les perles. Jéhovah et l’Agneau sont le temple de cette ville ; ils sont aussi sa lumière. Seuls ceux qui sont écrits dans le rouleau de vie peuvent y entrer (21:9). Un fleuve d’eau de la vie, pur, sort du trône et coule au milieu de la grande rue de la ville ; de part et d’autre, il y a des arbres de vie produisant de nouvelles récoltes de fruits chaque mois et dont les feuilles sont pour la guérison. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville, et les esclaves de Dieu verront Sa face. “ Jéhovah Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront à tout jamais. ” — 22:5.
27. a) Quelle assurance Jean reçoit-il concernant la prophétie ? b) Par quelle invitation pressante et quel avertissement la Révélation s’achève-t-elle ?
27 Conclusion (22:6-21). L’assurance suivante est donnée : “ Ces paroles sont fidèles et vraies. ” Heureux, en vérité, quiconque observe les paroles de la prophétie. Après avoir entendu et vu ces choses, Jean se prosterne pour adorer l’ange qui lui rappelle que Dieu seul doit être adoré. Il ne faudra pas sceller les paroles de la prophétie, “ car le temps fixé est proche ”. Heureux ceux qui entrent dans la ville, parce que dehors sont les sales et “ tout homme qui aime et pratique le mensonge ”. Jésus déclare qu’il a lui-même envoyé son ange attester ces choses aux congrégations, et qu’il est “ la racine et le descendant de David, et l’étoile brillante du matin ”. “ Et l’esprit et l’épouse continuent à dire : ‘ Viens ! ’ Et que quiconque entend dise : ‘ Viens ! ’ Et que quiconque a soif vienne ; que quiconque le veut prenne l’eau de la vie gratuitement. ” Et que nul n’ajoute ni n’enlève quelque chose aux paroles de cette prophétie de peur que sa part ne soit enlevée “ des arbres de vie et de la ville sainte ”. — 22:6, 10, 15-17, 19.
UTILITÉ
28. Grâce à quels exemples comprenons-nous que la Révélation conclut le récit commencé dans la première partie de la Bible ?
28 Avec quel éclat la Révélation termine le recueil des 66 livres inspirés de la Bible ! Rien n’a été oublié. Rien n’a été négligé. À présent, nous discernons le dénouement avec autant de clarté que le commencement. La dernière partie de la Bible conclut le récit commencé dans la première partie. De même que Genèse 1:1 décrit la création par Dieu des cieux et de la terre physiques, de même Révélation 21:1-4 décrit le nouveau ciel et la nouvelle terre ainsi que les indicibles bienfaits réservés à l’humanité, comme cela a également été prophétisé par Isaïe (65:17, 18 ; 66:22) et par Pierre (2 Pierre 3:13). Tout comme il a été dit au premier homme qu’il mourrait à coup sûr s’il désobéissait, de la même manière Dieu garantit qu’à coup sûr “ la mort ne sera plus ” pour les obéissants (Gen. 2:17 ; Rév. 21:4). Lorsque le serpent se manifesta pour la première fois comme trompeur, Dieu annonça que sa tête serait meurtrie, et la Révélation dévoile comment le serpent originel, celui qu’on appelle Diable et Satan, est finalement précipité dans la destruction (Gen. 3:1-5, 15 ; Rév. 20:10). Alors que l’homme désobéissant a été éloigné de l’arbre de vie en Éden, les arbres de vie symboliques apparaissent maintenant “ pour la guérison des nations ” de l’humanité obéissante (Gen. 3:22-24 ; Rév. 22:2). De même qu’un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin, de même un fleuve symbolique, qui donne la vie et l’entretient, sort du trône de Dieu. Cette vision est parallèle à celle d’Ézékiel, qui l’a précédée, et elle rappelle aussi les paroles de Jésus relatives à “ une source d’eau jaillissant pour communiquer la vie éternelle ”. (Gen. 2:10 ; Rév. 22:1, 2 ; Ézék. 47:1-12 ; Jean 4:13, 14.) À la différence du premier homme et de la première femme qui furent chassés hors de la présence de Dieu, les vainqueurs fidèles verront sa face (Gen. 3:24 ; Rév. 22:4). En vérité, il est utile de considérer ces visions saisissantes de la Révélation.
29. a) Comment la Révélation relie-t-elle les prophéties relatives à Babylone ? b) Quels parallèles remarque-t-on entre les visions du Royaume et des bêtes consignées en Daniel et en Révélation ?
29 Notez également la manière dont la Révélation relie les prophéties concernant la Babylone inique. Isaïe avait annoncé la chute de la Babylone antique bien avant que l’événement n’ait lieu, et il avait déclaré : “ Elle est tombée ! Babylone est tombée ! ” (Is. 21:9). Jérémie a lui aussi prophétisé contre Babylone (Jér. 51:6-12). Mais la Révélation parle en termes symboliques de “ Babylone la Grande, la mère des prostituées et des choses immondes de la terre ”. Celle-là aussi doit être renversée, et Jean le voit en vision, disant : “ Elle est tombée ! Babylone la Grande est tombée ! ” (Rév. 17:5 ; 18:2). Vous souvenez-vous de cette vision de Daniel où un royaume établi par Dieu broie d’autres royaumes et subsiste “ pour des temps indéfinis ” ? Notez le rapport entre cette vision et la proclamation céleste de la Révélation : “ Le royaume du monde est devenu le royaume de notre Seigneur et de son Christ, et il régnera à tout jamais. ” (Dan. 2:44 ; Rév. 11:15). Et de même que la vision de Daniel décrit ‘ quelqu’un de semblable à un fils d’homme venant avec les nuages des cieux pour recevoir domination de durée indéfinie, dignité et royaume ’, de même la Révélation identifie Jésus Christ au “ Chef des rois de la terre ” qui “ vient avec les nuages, et tout œil le verra ”. (Dan. 7:13, 14 ; Rév. 1:5, 7.) On remarque également certains parallèles entre les bêtes des visions de Daniel et celles de la Révélation (Dan. 7:1-8 ; Rév. 13:1-3 ; 17:12). Assurément, la Révélation nous offre un vaste champ d’étude qui bâtit la foi.
30. a) Quelle vue d’ensemble la Révélation donne-t-elle de la sanctification du nom de Jéhovah par le moyen du Royaume ? b) Qu’est-il souligné à propos de la sainteté, et qui cela concerne-t-il ?
30 La Révélation présente une vision saisissante et détaillée du Royaume. Elle met brillamment en lumière ce que les prophètes du passé, Jésus et ses disciples ont dit à son sujet. Grâce à elle, nous avons une vue d’ensemble de la sanctification du nom de Jéhovah par l’intermédiaire du Royaume : “ Saint, saint, saint est Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant. ” Il est digne “ de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance ”. En vérité, c’est lui ‘ qui prend sa grande puissance et commence à régner ’ par Christ. Avec quel zèle ce Fils royal, “ Roi des rois et Seigneur des seigneurs ”, frappe les nations et foule “ le pressoir à vin de la fureur de la colère de Dieu le Tout-Puissant ” ! À mesure que le grand thème de la Bible, la sanctification du nom de Jéhovah, est développé jusqu’à son dénouement, il est mis en évidence que tout ce qui entre dans les desseins touchant au Royaume, hommes et choses, doit être saint. L’Agneau Jésus Christ, “ qui a la clé de David ”, est saint ; de même sont saints les anges du ciel. Ceux qui ont part à la première résurrection sont ‘ heureux et saints ’, et il est souligné que “ tout ce qui n’est pas sacré et quiconque pratique chose immonde ” n’entrera d’aucune façon dans “ la ville sainte, Jérusalem ”. Ceux qui ont été achetés avec le sang de l’Agneau pour être “ un royaume et des prêtres pour notre Dieu ” sont ainsi fortement encouragés à demeurer saints devant Jéhovah. Les membres de la “ grande foule ” doivent, eux aussi, ‘ laver leurs longues robes et les blanchir dans le sang de l’Agneau ’ afin d’offrir à Dieu un service sacré. — Rév. 4:8, 11 ; 11:17 ; 19:15, 16 ; 3:7 ; 14:10 ; 20:6 ; 21:2, 10, 27 ; 22:19 ; 5:9, 10 ; 7:9, 14, 15.
31. Quelles caractéristiques du Royaume le livre de la Révélation est-il le seul à porter à notre attention ?
31 La vision de ce Royaume de Dieu, magnifique et saint, se fixe dans notre esprit à mesure que nous en découvrons certaines caractéristiques que seul le livre de la Révélation porte à notre attention. Il nous offre la vision complète des héritiers du Royaume sur le mont Sion avec l’Agneau ; ils chantent comme un chant nouveau qu’eux seuls sont capables d’apprendre. Seule la Révélation nous communique le nombre de ceux qui ont été achetés de la terre pour entrer dans le Royaume — 144 000 — en précisant qu’ils ont été scellés d’entre les 12 tribus symboliques de l’Israël spirituel. Seule la Révélation montre que ces ‘ prêtres et rois ’, qui ont part avec Christ à la première résurrection, régneront aussi avec lui “ pendant les mille ans ”. Seule la Révélation présente une vue d’ensemble de “ la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem ”, montrant sa gloire resplendissante, son temple, savoir Jéhovah et l’Agneau, ses 12 portes, ses 12 pierres de fondement et les rois qui y règnent à tout jamais grâce à la lumière éternelle que Jéhovah répand sur eux. — 14:1, 3 ; 7:4-8 ; 20:6 ; 21:2, 10-14, 22 ; 22:5.
32. a) Comment la vision du “ nouveau ciel ” et de “ la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem ”, résume-t-elle toutes les prophéties relatives à la Semence du Royaume ? b) Quelles bénédictions le Royaume garantit-il aux humains sur la terre ?
32 Assurément, on peut dire que cette vision des “ nouveaux cieux ” et de “ la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem ” résume tout ce que les Écritures ont prédit dès les temps anciens relativement à la Semence du Royaume. Abraham attendait une semence par laquelle ‘ se béniraient à coup sûr toutes les familles du sol ’ ainsi que “ la ville ayant des fondements véritables, ville dont Dieu est le bâtisseur et l’auteur ”. Or, dans la vision de la Révélation, cette ville de bénédiction est clairement identifiée pour nous au “ nouveau ciel ”, autrement dit à un nouveau gouvernement, le Royaume de Dieu, composé de la Nouvelle Jérusalem (l’épouse du Christ) et de son Époux. Ensemble, ils vont gouverner avec justice sur toute la terre. Jéhovah offre aux hommes fidèles de devenir “ ses peuples ”, de connaître le bonheur et d’être affranchis du péché et de la mort, un état dont jouissait l’homme avant la rébellion en Éden. Et comme pour accentuer cela, à deux reprises la Révélation nous dit que Dieu “ essuiera toute larme de leurs yeux ”. — Gen. 12:3 ; 22:15-18 ; Héb. 11:10 ; Rév. 7:17 ; 21:1-4.
33. a) Quelle magnifique vision d’ensemble la Révélation donne-t-elle de l’accomplissement des desseins divins ? b) Comment “ toute Écriture ” s’est-elle révélée “ inspirée de Dieu et utile ”, et pourquoi est-ce maintenant le temps d’étudier la Parole de Dieu et de lui obéir ?
33 Quelle magnifique conclusion aux Écritures inspirées ! Qu’elles sont belles “ les choses qui doivent arriver bientôt ” ! (Rév. 1:1.) Le nom de Jéhovah, “ le Dieu des paroles inspirées des prophètes ”, est sanctifié (22:6). Les écrits prophétiques échelonnés sur 16 siècles sont présentés en cours de réalisation, et les œuvres de foi accumulées depuis des milliers d’années sont récompensées. Le “ serpent originel ” est mort, ses hordes sont détruites et la méchanceté n’est plus (12:9). Le Royaume de Dieu ou “ nouveau ciel ” domine à sa louange. À l’humanité s’offrent pour une glorieuse éternité les bienfaits d’une terre restaurée, entièrement peuplée et assujettie selon le dessein de Jéhovah énoncé au premier chapitre de la Bible (Gen. 1:28). En vérité, toute Écriture s’est révélée “ inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice ”. Jéhovah s’en est servi pour guider les hommes de foi, pleinement qualifiés et parfaitement équipés, jusqu’à ce jour merveilleux. C’est donc maintenant le moment d’étudier ces Écritures afin d’affermir votre foi. Obéissez à leurs prescriptions pour recevoir la bénédiction de Dieu. Suivez-les sur le droit chemin qui conduit à la vie éternelle. Alors, vous aussi vous pourrez en toute confiance faire vôtre la conclusion du dernier livre de la Bible qui dit : “ Amen ! Viens, Seigneur Jésus. ” — 2 Tim. 3:16 ; Rév. 22:20.
34. Comment connaître dès à présent une joie incomparable, et pourquoi ?
34 Quelle joie incomparable peut être la nôtre dès à présent si nous acclamons “ le royaume de notre Seigneur et de son Christ ”, la Semence qui sanctifiera éternellement le nom incomparable de “ Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant ” ! — Rév. 11:15, 17.
[Notes]
a L’œuvre de Justin, Apologies I et II, Dialogue avec Tryphon, Paris, 1982, p. 263.
b Histoire Ecclésiastique, par Eusèbe, traduction par G. Bardy, Paris, 1955, VI, XXV, 7-10.
c Traduit par A. Rousseau, Paris, 1985.
d Vies des douze Césars, (Domitie, XIII).
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